Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1914-06-06
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 juin 1914 06 juin 1914
Description : 1914/06/06 (Numéro 157). 1914/06/06 (Numéro 157).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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LE FIGARO - SAMEDI 6 JUIN 1914
vaux exécutés par les ouvrières de ces syn-
dicats sont exposés jusqu'à la fin de juin,
38, rue Vercingétorix.
Reconnu, parmi l'élégante assistance:
Comtesse de Kergorlay, vicomtesse de Rongé,
comtesse d'Esclaibes d'Hust, marquise de Cas-
tellane, duchesse de Plaisance, baronne de Fon-
tenay, Mme Clément, etc.
j .
- Genève est justement renommée par la
salubrité de son séjour et par le confort de
son hospitalité. Mais c'est à l'Hôtel Beau-
Rivage que le souci du progrès réalise le
plus: de merveilles. On y va au-devant des
désirs d'une clientèle qui, d'ailleurs, est com-
pétente, puisqu elle se compose surtout d'Amé-
ricains. C'est année, c'est le salon-toilette des
dames qui a le succès : où trouver quelque
chose de plus pratique et de.plus élégant?
C'est l'oeuvre d'une administration qui pense
à tout et ne laisse rien d'imparfait.
CHARITE
- Grand succès, hier, pour la matinée
donnée au profit de l'OEuvre des campagnes,
que préside avec tant de zèle S. A. R. la du-
chesse de Vendôme. Reconnu dans la très
élégante assistance :
Comtesse Charles do Brissac, comtesse et Mlle
de Kersaint, comtesse H. de Mérode, princesse
de Croy, marquise d'Argenson, marquise de
Dreux-Brézé, marquise de Bonneval, comtesse de
La Jaille, la générale Belin, comtesse de La
Lande, comtesse de Ségui-Lamoignon, marquise
de Flers, comtesse Ch. du Luart, comte et com-
tesse do Bégon, marquise do Saint-Chamans,
baronne André Piérard, comtesse H. de Dur-
fort, comtesse Ch. de Gontant Biron, baronno de
Bas tard, comtesse des Courtils, vicomtesse
d'Onsembray, vicomtesse de La Villéon, comtesse
de Pelissier, Mme L. Viellard, baronne de Beau-
lieu, comtesse de. Lapparent, vicomtesse de
Noue, comtesse de Laubespin, Mme de Nanteuil,
général et Mme do Sordet, comtesse de Monta-
lembert, etc.
L'on donnait une série de tableaux vivants
tirés des chefs-d'oeuvre des maîtres italiens,
de Benozzo Gozzoli à Léonard de Vinci, et
représentant l'Ange dans l'Art.
' Tous les tableaux, annoncés et expliqués
par fyl. André de Fouquières, étaient accom-
pagnés d'une adaptation musicale avec le
gracieux concours de Mlle Henriette Renié et
de ses 'élèves, de Mme Ronceret et de son
cours de choeurs, sous la direction de M.
Etienne Millot et du dixtuor Bazelaire.
Le premier tableau, l'Ange gardien, était com-
posé par Mlles de Fallois et de Noue; le deuxième,
l'Annonciation, de Léonard de Vinci, par Mlles
du Vivier de Streel ; le troisième, les Anges mu-
siciens, de Fra Angelico, par Mlles Chabry,
Churchill, dés Courtils, de Curel, Neveu-Lemaitre
et Rochecouste; le quatrième, représentant éga-
lement les Anges musiciens, mais d'après Della-
Rohia, par Mlles de Bastard, B.-P. et S. de
Beauchène, de Dampierre et de La Laurencie ;
le cinquième, l'Annonciation, de Kra Angelico,
par Mlles Geneviève,Boyer de Bouillane et Chur-
chill ; le sixième, Tobie et les inges, de Botti-
celli, par LL. AA. RR. le duc de Nemours
et la princesse Geneviève d Orléans, entou-
rées de Mlles de Ferry et de Rochecouste ;
le septième, le Paradis, de Gozzoli, par Mllesde
Brauer, Hart de Keating, Anna Marsan, Noguès,
A. de Rochecouste, Szymenska et de Villaines.
C'est M. Jean Larrivé qui avait organisé
ce merveilleux programme, que MM. Victor
Guétin et Robert Sallès avaient mis en
Scène..
- Rappelons que le bal, suivi d'un souper,
donné au profit de l'OEuvre française des en-
fants d'artistes, aura lieu le lundi 8 juin, à
onze heures,- au palais persan du Magic-
City. Parmi les attractions, citons :
La princesse Baratoff, qui chantera des chan-
sons populaires, russes; M. Pichetti, directeur de
l'Académie de danse de Rome, dans la « Fur-
lana MUe Swirsky, M. et Mme Malatzoff, dans
les danses russes ; Mlle Renée Baltha, M. Ma-
quard, dans la danse bohémienne; Mlle Jane,
dans sa création de la valse Empire, etc, etc.
Les billets, qui sont de 25 francs, souper
compris, se trouvent chez la présidente, la
baronne Pierre dç Bourgoing, u, rue Théo-
dule-Ribot, et à l'administration du Magic-
City, rue de l'Université. ? ^;cv .
- Au profit des OEuvres ouvrières, écoles;
libres, patronages, cercles, etc. dd tous les
diocèses de France, la vente annuelle de
l'Association de Notre-Dame du Salut aura
lieu le lnndi 8 et le mardi 9 juin, à la salle
d'Horticulture, 84, rue de Grenelle.
Sous la présidence de S. A. I. et R. la com-
tesse d'Eu, les comptoirs seront tenus par ;
La duchesse d Estissac, Mme Georges de La
Villesboisnet, comtesse do Quénétain, baronne de
Constantin, comtesse de Godlewska, baronne de
Menou, Mlle Davillier, Mme Tereygeol, Mlle de
Lapeyrouse, Mme de Saint-Pierre, vicomtesse du
Fay.
Au buffet, Mlle Choppin d'Arnouville.
- La'fête de bienfaisance qui fut donnée à
Versailles, dimanche, en faveur de la Paroisse
bretonne, sous la présidence du duc de Ro-
han, obtint 1111 vrai succès.
l'Aiglon, d'Edmond Rostand, et le Flibus-
tier, de Jean Richepin, furent interprétés par
Mlles Moncray, Valsamachi, Sudre des Car-
lières, le comte de Germiny, .M. Matelin de
Ranse, le baron de Berwick, MM. Hélion de
Berwick, du Bos de Saint-Leu, Paris.
MM'. Robert Le'Lubez, Charles Morel et
Le Baillif, ainsi que la comtesse du Boisrou-
vray, se firent applaudir.
Reconnu dans l'assistance :
Duc do Rohan, M. Prat, député de Seine-et-
Oise ; comte et comtesse de Jacquelot du Bois-
rouvray, comtesse de La Londe, vicomte et vi-
comtesse de Lesquan, comtesse de Boigne, baron
de Goulel, baron, baronne et Mlle de Meneval,
Mlles d'Eudeville, de Pacevaux, de Messey, M.et
Mme de Druy de Constant-Scribe, colonel et vi-
comtesse de Ribains, M. et Mme de Billy, colonel
Fresnay, colonel Sainte-Claire-Deville, comtesse
et comte de Neuville -Berthenay, comtesse et
Mlle de Corberon, Mme de Cévilly, baronne
Foache,'Mme et Mlle Saint-Georges Hutington,
M. de La' Roque, Mme de' Gougan, vicomte et
Mlles de Fraguier, marquise de Richemont,
comtesse de Reviers, baronne d'Arlhac, comte
de La Salle, M. de Coulon, colonel Aillaud, com-
mandant et Mme Clausener, vicomte et vicom-
tesse de Gassart, vicomte et vicomtesse - de'
Beaussire-Seysel, baron- Despatys, colonel de
Boysson, comtesse de Villers, marquise de
Montélégier, marquise de Roquefeuil, l'abbé
Cadic, (e curé de Montreuil, Mlles Maître, MM.
Picquet-Damesme, de Vanssay, de Gargan, de
Boigne, colonel et Mme Jeannet, etc., etc.
- Mercredi 10 juin, à neuf heures, salle
Viliiers, sera donnée une représentation d'une
curieuse comédie lyrique, Tom Jones, de Poin-
sinet et Philidor ; la pièce n'a pas été jouée
depuis le dix-huitième siècle.
Cette soirée sera donnée au bénéfice de la
clinique contre, la tuberculose. (S'adresser au
siège social, 26, rue Vavin.)
CERCLES
- Le cercle des Veneurs a donné, hier soir,
sa seconde soirée réservée aux femmes des
membres du cercle. Une centaine de dames
avaient répondu à l'invitation du président du
cercle et du comité.
On a beaucoup applaudi M. Paul Weil,
chansonnier de la Lune Rousse ; Mlle Ar-
nalda, de la Scala, dans ses danses iné-
dites.
Gros succès pour la Revue des Veneurs,
pour son auteur, le marquis de L'Aigle, pré-
sident du cercle, et pour ses interprètes, Mlle
Marguerite Dumaine, des Capucines, et M.
Georges Linval, du Gymnase, accompagnés
par M. Hazera.,
Après la représentation, les membres du
comité ont fait à leurs invitées les honneurs
des salons du cercle, où un buffet les atten-
dait.
Un tour de valse a terminé cette soirée, et
on ne s'est séparé que fort tard en se donnant
rendez-vous à Tannée prochaine.
.- Aujourd'hui, ouverture du congrès inter- j
national des Lyceums, 8, rue de Penthièvre.
Ce congrès se prolongera jusqu'au lundi
15 juin.
DEUIL
- Hier, en l'église Saint-Pierre de Chaillot,
ont eu lieu les obsèques de M. Fernando-Au-
gusto-Vital Rocha de Mello Vieira.
La levée du corps a été faite et l'absoute
donnée par l'abbé Sicard, chanoine hono-
raire, curé de Saint-Pierre de Chaillot.
Le deuil était conduit par M. A.-L. de
Mello Vieira, père du défunt, par M. Lucianno
dé Mello Vieira, son frère, et par les autres
membres de la famille.
Au premier rang avaient pris place LL.
AA. II. et RR. le comte d'Eu, le prince et la
princesse Louis d'Orléans-Bragance.
Dans l'assistance, très nombreuse, se trou-
vaient les membres les plus importants de la
colonie brésilienne.
A l'issue de la cérémonie religieuse, l'inhu-
mation a été faite au cimetière de Boulogne
(ancien),
- On annonce la mort de Mme veuve Char-
les Ossude, née Césanne-Louise Blanche^ dé-
cédée avant-hier. Ses obsèques seront célé-
brées demain, à dix heures trois quarts, en la
chapelle de ^Etablissement, 66, rue des
Plantes.
T- La Chronique française vient de faire
une perte cruelle en la personne d'un de ses
meilleurs collaborateurs, Henry de Maran-
dat, emporté par une crise cardiaque, alors
qu'il villégiaturait à Monte-Carlo. Cette mort
subite prive la Chronique d'un de ses meilleurs
dessinateurs.
- On annonce la mort, à Zucavo (Corse),
de M. Charles Abbatucci, fils de M. Séverin
Abbatucci, ancien député au Corps législatif
et à l'Assemblée- nationale et petit-fils d'Ab-
batucci, garde des sceaux et ministre de la
justice.
- Les obs.èques de M. Raymond Claude-
Lafontaine, banquier, ont eu lieu hier à midi,
en l'église de la Trinité. Le deuil était conduit
par MM. Lucien et Gaston Claude-Lafontaine,
ses fils ; le capitaine Claude-Lafontaine, son
frère; MM.-Gauthier-Villars, de Berc, M.
Bossut et Auguste-Dormeuil, ses beaux-frères,
et MM. Prévost, ses associés.
Au cours de la messe, la maîtrise a exécuté
1 c.Requiem et le Libéra de Fauré, et le quatuor
Capet-a interprété magistralement l'Adagio
du Concerto de Bach et l'Andante du 16e Qua-
tuor de Beethoven.
L'inhumation a eu lieu au cimetière du Père-
Lachaise.
- On annonce la mort, à l'âge de quatre-
vingt-huit ans, au château de Vaubadon, du
prince Raymond de Broglie-Revel, de la
branche princière Broglie-Revel ; marié à Mlle
Marie-Louise de Vidart, dont il eut six en-
fants : le prince Joseph de Broglie-Revel,'
membre de la Compagnie de Jésus ; le prince
Louis de Broglie-Revel, marié à Mlle Lebeuf
de Montgermont; le prince Octave de Broglie-
Revel, marié à Mlle de Gaillon ; le prince Au-
gustin de Broglie-Revel, marié à Mlle Ger-
maine d'Hespel d'Harponville ; la princesse
Amélie de Broglie-Revel et le prince Charles
de Broglie-Revel, membre de la Compagnie
4e Jésus. \
Le prince Raymond de Broglie-Revel était
l'oncle du prince Henri de Broglie-Revel,
chef actuel de cette branche de la maison de
Broglie, séparée de la branche ducale depuis
la moitié du dix-huitième siècle.
- Les obsèques de Mme Ed.- S.- Boas, dé-
cédée en son domicile, 92, boulevard Flan-
drin, auront lieu demain dimanche. On se
réunira à la porte principale du cimetière
Montmartre, à onze heures. Il ne sera pas
envoyé de faire part.
De la part des familles Boas, L. Rhieims,
L.-M. Lowenstein, A^ Kauffmann, Emden et
Godchaux.
- M. Ch. H. Harding est décédé, 187, rue
de la Pompe, à l'âge-de soixante-cinq ans.
Les obsèques auront lieu samedi, à deux heu-
res et demie très précises, au temple de la
rue Cortambert, à Passy.
Sérigny.
?? ..
as j JLA
Obsèques : Baronne do Mareuil (église Saint-
Pierre de Chaillot, 10 heures ; service). =
Mme Harly-Perraud (église Saint-Thomas-
d'Aquin, midi).
In Memoriam : Toute la matinée, des messes
seront dites à Saint-Philippe du Roule, pour
le repos de l'âme de Mme Tarbé des Sablons.
Exposition : Galerie Brunner. 1l, rue Royale.
Les peintres de Venise : Canaletto, Tiepolo,
Guardi,Bonington, Joyant, Ziem, etc. Exposi-
tion au profit de la « Fraternité artistique ».
Soeiété de Géographie
L'hommage rendu l'autre jour à la
mémoire de Pigneau de Béhaine, à Ori-
gny-en-Thiérache, ville natale de cet
initiateur de la politique française en
Indo-Chine, s'est complété hier par une
très belle conférence de M. Cl. Maître,
directeur de l'école d'Extrême-Orient, à
la Société de géographie.
L'assistance était nombreuse et M.
Lallemand, de l'Institut, qui présidait,
était entouré, sur l'estrade, du général
Bailloud et de M. Le Myre dé Vilers, de
MM. Chavannes et Henri Cordier, mem-
bres de l'Institut; le comte de Charen-
çay, A. Salles, le baron Hulot, Regels-
perger, Gallois et de plusieurs explora-
teurs et missionnaires.
Après une allocution applaudie du
président qui a présenté le conférencier,
celui-ci a fort éloquemment exposé l'oeu-
vre de Pigneau de Béhaine, en racontant
sa vie de la façon la plus intéressante,
sa première mission en Cochinchine,
mission d'apostolat de 1765 à 1770, son
expulsion à la suite des troubles poli-
tiques qui agitèrent ce pays, sa retraite .
à Pondichéry.
Ge fut là que Pigneau de Béhaine lança
'pour la première fois l'idée d'une inter-
vention de la France. En 1777, il 's'associe
aux intérêts du prince héritier Gia-Long ;
en 1787', il rentre à Paris, est reçu à Ver-
sailles par le roi Louis XVI, qui se mon-
tre favorable à ses projets et lui accorde
des troupes à recruter en Extrême-
Orient. Mais Pigneau de Béhaine ne peut
obtenir les concours sur lesquels il de-
vait compter.
Alors, avec quelques officiers gagnés
à sa cause, Pigneau de Béhaine lève un
corps franc, va reconquérir à Gia-Long
ses Etats et l'y installe sur le trône de
ses ancêtres.
Telle est la belle, l'héroïque aventure
de cet ancien missionnaire, devenu évê-
que d'Adran. Le récit qu'en a fait le
conférencier à la Société, de géographie
a éjté fort applaudi.
M. le baron Hulot a retracé ensuite en
une élégante allocution les fêtes récentes
d'Origny-en-Thiérache, qui ont été re-
produites en fin de' séance par projec-
tions cinématographiques.
La prochaine réunion de la Société
sera consacrée à l'audition de M. Gal-
lois qui, avec une superbe série d'aqua-
relles, rapporte des notes particulière-
ment intéressantes de son dernier voyage
en Mésopotamie. -
Ch. Dauzats.
LE PROCÈS DE VARSOVIE
-(i)
Une .ville en rumeur ; des forces ,de
police considérables contenant la foule
masséè aux abords du palais ; au banc
des témoins, quelques-uns des plus
grands noms de l'aristocratie polonaise:
les princes Sapiéha et Sviàtopolk-
Tchetvertinsky, les trois comtes Za-
moïsky, le comte Kossakovsky, un Fran-
çais : le baron Ludovic de Ténars ; aux
côtés de cette «intelligence», une masse
bariolée de paysans et d'ouvriers agri-
coles.; en tout, 165 témoins de toutes
nationalités, 15 experts, des interprètes,
car les débats auront lieu en langues
russe, polonaise, italienne, française,
et les commissions rogatoires trans-
mises depuis six mois par les am-
bassades impériales, ont littéralement
aspiré des témoignages aux quatre coins
de l'Europe...; un accusé de marque aux
relations illustres r la baronne Bisping,
née Zamoïska, et fille d'une Bourbon-
Parme; s'apparente à certaines familles
régnantes dont furent espérées d'augus-
tes intercessions... ; une assistance fré-
missante, ' excitable, passionnée ; -c'est
dans cette atmosphère de fièvre qu'à
commencé le 5 mai le procès Bisping.
Rappelons succinctement les faits : le
8 avril 1913, le prince Lioubetsky est
assassiné dans la forêt de son domaine
de Teresin ; des présomptions de toute
nature accumulent les soupçons sur son
ami le baron Jan Bisping;. dës traites
suspectes d'une valeur globale de
757.000 francs à l'ordre de l'accusé sem-
blent donner au crime un mobile lucra-
tif; l'assassinat aurait été précédé, à un
an de distance, d'une tentative d'empoi-
sonnement.
ar*-
Il y a des physionomies qui gagnent à
être vues de face : ainsi-la physionomie
de Jan Bisping.
Du profil inquiétant de l'homme qui
vint furtivement s'agenouiller auprès
du cadavre de son ami assassiné, rien
ne subsiste dans cette face pâle'et meur-
trie qu'éclairent deux yeux tendres et
malheureux, dans cette figure mobile,
expressive, qui, tour à tour, se crispe
d'émotion contenue, ou s'illumine d'un
sourire rayonnant de conliance quand
elle vient à rencontrer les yeux d'une
femme aux traits énergiques, assise non
loin de là au banc des témoins, la ba-
ronne Bisping. Et quelle tranquille as-
surance, dans ces réponses, nettes, con-
cises, que l'accusé souligne, à certaines
dépositions trop manifestement fardées,
d'un sourire de supérieur dédain!
Il y a des luttes qui gagnent au corps
à corps : ainsi la défense de Jan Bisping
depuis qu'un monumental acte-d'accu-
sation, dont la lecture a-duré quatre
heures, entama les hostilités; elle n'a
pas cessé, sous la direction du profes-
seur Papesky, de faire front, sans une
défaillance, aux entreprises d'une accu-
sation éparse, flottante, qui semble avoir
battu le rappel des dépositions es plus
diversement contradictoires à ce qui ca-
ractérise le témoignage sincère et sé-
rieux.
.Déposition-» agnostique» : celle de la
princesse Lioubetsky, veuve de la vic-
time; la princesse n'a rien vu, rien su,
n'est au courant de rien; elle suppose...;
enfin, elle trouve inadmissible l'hypo-
thèse des billets souscrits par son mari;
sans doute... mais encore...
1 -^Déposition «t. intuitivecelle du. la-
: quais Valovtchik qui trouva Bisping
j ému,. le jour du crime : Il devait le pré-
méditer »...
Déposition d'« auto-suggestion », bien
caractéristique de la cristallisation d'une
opinion a priori dans un cerveau fruste.
« Bisping est l'assassin », aurait déclaré
le garde forestier Tsibulsky, au lende-
main du drame. « Je l'ai vu fouiller
dans ses poches », ajoute-t-il après quel-
ques jours de réflexion. « Il avait un
revolver », précise-t-il plus tard. « Je
l'ai vu charger le revolver » affirme-t-il
enfin à la veille des débats. Et pourquoi,
lors des interrogatoires de l'instruction,
avoir célé des faits'aussi graves? « J'a-
vais peur qu'on ne l'imprime,dans les
journaux et qu'on 11e me tue. »
. Déposition « vaudevillesque » : Quelle
silhouette, un Courteline eût crayonnée,
'd'après cette vieille paysanne qui, dans
l'instant même où elle vient de déclarer
'avec une grande assurance : «J'ai vu un
homme s'enfuir ; il était loin de moi, je
jn'ai pu distinguer son visage », se re-
tourne soudain vers l'accusé, et s'écrie,
au milieu d'une hilarité générale : « Te-
niez ! c'était justement ce monsieur-là ! »
.*>
**
; Un assaut confus et désordonné des
dires, de ouï-dires, dont les flagrantes,
contradictions illustrent, une fois de
plus, les axiomes criminologiques sur
l'inanité du témoignage : c'était de quoi
faciliter la tâche de la défense.
Aussi, la. tactique de l'avocat Papesky
fut-elle de dégager quelques faits subs-
tantiels des dépositions concrètes et
précises d'un petit nombre de témoins
éclairés et placés par leur situation ou
leur qualité au-dessus de toute suspi-
cion. Sur les déclarations du -comte
Kossakoosky, du directeur de banque
Hintoft, du prince Sviatopolk-Tchetver-
tinsky, la defense démontra que :
; T» L'accusé possédait à l'époque du
crime de larges disponibilités provenant
de la vente de propriétés et d'un, gain
de cent mille roubles sur des actions de
mines d'or.
2° La balance de ses comptes présen-
tait alors un actif de quatre cent mille
roubles ;
3° D'autre part, le prince Lioubetsky,
malgré l'opulence de ses domaines fon- .
ciers, se trouvait fréquemment à court
d'argent liquide; il lui arriva d'emprun-
ter d'es sommes même modiques contre
billets par lui souscrits, et de solliciter
de diverses banques des ouvertures de
crédits qui lui furent refusés;
4° Jusqu'au dernier jour les relations
d'une étroite affection régnèrent entre
les deux hommes, et Bisping figurait
comme exécuteur testamentaire dans
les dernières volontés du prince.
m
* *
Pour rompre la monotonie de ces in-
terminables auditions de témoins, quel-
ques coups de théâtre sensationnels
s'imposaient. Ils ne manquèrent pas de
se produire. Une lettre d'une certaine
dame G... vint attribuer le crime à son
frère, agitateur révolutionnaire, actuel-
lement réfugié en Amérique...
Un sieur Iassek, ingénieur, affirma et
(1) Voir le Figaro du 18 mai.
prouva qu'il était le mystérieux inconnu
que les paysans entrevirent non loin du
lieu du crime et dans lequel ils crurent
reconnaître Bisping.
Tout naturellement aussi, il fut ques-
tion d'une dame en noir et d'une riva-
lité amoureuse.
Enfin,.tout dernièrement, se répandait
un bruit assez énigmatique.
Le département de la guerre, disait-on,
aurait menacé la défense du huis clos,
s'il était fait allusion, a,u cours des dé-
bats, à l'affaire des terrains de la forte-
resse de Grodno.
Qu'est-ce à dire? Quel rapport entre,
un assassinat et une procédure d'expro-
priation? Et pourquoi rappeler à.ce pro-
pos une circonstance d'un intérêt capital
et sur laquelle, chose étrange, l'acte
d'accusation garde un silence complet,
et presque éloquent?-
Au lendemain du crime, en dépit de
1'« okhrana » de douze hommes armés
qui! veillait jour et, nuit autour du
château de Teresin, le cabinet du prince
fut cambriolé, et des liasses de lettres
et de papiers, soustraits des tiroirs frac-
turés.
Allons-nous assister à quelqu'une de
ces métamorphoses instantanées qui
font entrer dans une phase nouvelle,
1' « affaire » d'un roman policier bien
conduit?
De grands propriétaires fonciers...;
une administration..., terrains à ven-
dre... terrain à acheter? N'entendez-
vous pas, dans la coulisse, le rire énorme
dç Gogol?
Quoi qu'il en soit, de cet « élargisse-
ment du débat », qu'il faut souhaitér
purement, hypothétique,* c'est dans une
mêlée confuse et chaotique de témoins,
que s'achèvent les premiers engage-
ments du procès-Bisping. -Engagements
indécis, où chacun reste sur ses posi-
tions; aussi, l'accusation fait-elle don-
ner ses réserves. Et la parole est aux
experts.
Albert Touchard.
AU MEXIQUE
LA MÉDIATION ET LE GÉNÉRAL CARRANZA
L'Information publie le télégramme sui-
vait :
New-York, 5 juin.
On télégraphie de El Paso (Texas) :
« Le général Carranza est parti hier de Du-
rango pour Saltillo.
» 11 a fait annoncer par ses agents qu'il ne ré-
pondrait pas à la dernière note des médiateurs
et qu'il ne ferait pas de proclamation, au sujet
de la formation d'un gouvernement provisoire
dans le nord du Mexique, avant d'être arrivé à
Saltillo. »
LES EFFECTIFS MILITAIRES
DISSENSIONS CONSTITUTIONNALISTES
..D'après le capitaine Burnside Long, atta-
ché militaire des Etats-Unis à Mexico, actuel-
lement à la tête du service des communica-
tions à Vera-Cruz, les effectifs du président
Huerta seraient do 60,000 hommes dont 6,000
à San-Luis-Potosi, 4,500 à Guadalajara, 3,000
il Mexico, etc.
Les forces constitutionnalistes compte-
raient 70,000 hommes.
De nouvelles dissensions se seraient pro-
duites dans l'armée constitutionnaliste.
Le New York Herald dit à cè sujet, que le
général Carranza, prenant ombragé du pres-
tigé grandissant du général Villa, aurait
nommé le général Panfilo Natera, comman-
dant en chef de la région du Mexique central,
pour que le général Villa, venant du Nord et
entrant dans cette région, .soit subordonné au
général Natera. Son-influença s& prouverait,
ainsi diminuée. . '
1 LE' BLOCUS DE TAMPICO -
Le vapeur Antilla, qui apporte aux consti-
tutionnalistes un aéroplane et 500 tonnes de
munitions, navigue sous pavillon cubain.
Les Etat-Unis ont déclaré, après la prise
;de Tampico, que tous les ports du Mexique
étaient ouverts, ce qui revient à dire que le
iblocus n'en est pas reconnu.
On se demande ce qui se passerait au cas
où les canonnières du président Huerta s'op-
poseraient au débarquement du vapeur An-
tilla.
Eu dernière heure on annonce que le
Sunshine, battant pavillon américain, a dé-
barqué à Tampico des armes et des muni-
tions pour les constitutionnalistes.
PAROLES DU PRÉSIDENT WILSON
Une dépêche d'Annapolis annonce que,
«'adressant aux cadets de ' l'Ecole navale,
dont beaucoup vont partir sous peu pour le
Mexique, le président Wilson a dit :
: « La mission des Etats-Unis au Mexique
est de rendre service à l'humanité. Le devoir
des Etats-Unis est de servir, le inonde^ »
Amérique Latine
j- ^ Argentine
LA QUESTION DES DREADNOUGHTS '
; Nous avons publié le 3 mai une lettre de
notre distingué correspondant de Buenos-
Aires « Pampa », sur la question des dread-
noughts argentins. La question de savoir si
011 conservera ou non ces dreadnoughts, que
le programme naval argentin avait prévus
dans la constitution de ses effectifs mari-
times, divise l'opinion publique.
Dans les sphères politiques surtout, on se
préoccupe de-cette affaire, et une dépê-
che de Buenos-Aires, reçue par l'agence
de Paris du journal la Prensa, annonce
"que les ministres., réunis en Conseil de ca-
binet , se sont déclarés nettement opposés
à la vente. Cette attitude confirme l'opinion
émise par notre correspondant.
Uruguay
SITUATION FINANCIÈRE ET ÉCONOMIQUE
La légation de l'Uruguay nous communi-
que la traduction d'une- dépêche qu'elle a
reçue de son gouvernement :
Situation financière. - Le ministre des
finances a déclaré à la Chambre que les pré-
visions du budget de 1914 ne s étaient pas
modifiées dans leur ensemble malgré la di-
minution des recettes de douane. Les écono-
mies proposées, et les plus-values qu'on at-
tend des bénéfices éventuels de la Banque de la
République et des usines électriques appar-
tenant à l'Etat, suffiront à rétablir l'équilibre
entre les recettes et les dépenses. Les usines
électriques ont produit, en effet, 4,500,000
francs de bénéfices pendant onze mois de
l'exercice dernier. Les réserves de la Banque
de l'Etat atteignent le chiffre de 80 millions
de francs.
Une récente évaluation des domaines de
l'Etat produisant revenu a permis de fixer
la valeur de ces domaines a la somme de
500 millions de francs. Les recettes doua-
nières prévues pour l'année 1913-14 sont de
83 millions de francs, soit 8 millions de moins
que celles de l'année précédente.
La Banque hypothécaire de l'Etat a es-
compté avec anticipation les coupons corres-
pondant au mois de juin, ce qui prouve
l'état florissant des finances.
Situation économique. - D'autre part, la
hausse ininterrompue dans les prix de nos
produits : viande, laine, cuir et céréales,
et la situation favorable des campagnes,
donnent la plus grande satisfaction au pays.
A PARIS
Le ministre de l'Uruguay, accompagné de
Mme Rafaël de Miero et de ses enfants, est
parti hier matin, en congé, pour Montevideo.
Pendant son absence, qui durera trois mois,
le-premier secrétaire, M. Francisco Milans,
remplira les fonctions de chargé d'affaires.
Georges Bourdon.
LE MONDE RELIGIEUX
Igr Lacroix à la Sorbonne
LA CONSTITUTION CIVILE DU CLERGÉ
Mgr Lacroix vient d'achever à la Sor-
bonne la sixième année de son cours
d'histoire religieuse de la Révolution.
L'auditoire était, pour cette dernière le-
çon, presque aussi nombreux que de
coutume, et c'est merveille en la saison
où nous sommes. Si je dis qu'il faut voir
dans une si exceptionnelle fidélité des
auditeurs une preuve extrinsèque bien
frappante de l'autorité de l'évêque-pro-
fëss'eur, je suis assuré que nul ne me
contredira.
Cette autorité, Mgr Lacroix ne l'a pas
eue d'emblée, j'entends au même degré.
La vérité, c'est qu'il est arrivé peu, à peu et
par un souci constant de ce que réclame
le haut enseignement , à la pleine posses-
sion de la méthode à laquelle pour une
très large part il la doit, méthode tout à
fait selon l'esprit de l'Ecole des hautes
études et qui consiste-à provoquer chez
l'auditeur des recherches et un travail
personnels. .
Ses leçons du troisième trimestre ont
été consacrées à exposer les causes et
lés conséquences religieuses de la fuite
à Varennes. En manière de conclusion,
Mgr Lacroix a raconté, avec sa verve
habituelle, ce que devinrent les princi-
paux acteurs du drame. Certes, on était
renseigné par la grande histoire sur le
sort tragique de Louis XVI et de la fa-
mille royale. On l'était moins sur la des-
tinée des organisateurs de cetteaventure,
Bouillé et Persen, ainsi que sur les per-
sonnages de second plan qui prirent
quelque part â l'arrestation du Roi.
Or, presque tous finiront mal. S'ins-
pirant des travaux de Bimbenet, de Vic-
tor Eournel et de Lenôtre, Mgr Lacroix
a dit, avec.un grand luxe de détails et
beaucoup de pittoresque, leurs doulou-
reuses vicissitudes. Au sujet de Marie-
Antoinette, il à discuté un récent article
de notre éminent collaborateur M. Er-
nest Daudet, pour conclure avec lui
qu'il n'existe aucun document authen-
tique permettant d'incriminer les rela-
tions de la Reine avec Fersen.
Enfin - et voiei en quoi la dernière
leçon de Mgr Lacroix intéresse beau-
coup « le monde religieux » - l'évêque-
professeur a exposé, comme pour résu-
mer son enseignement de ces dernières
années sur la constitution civile du
clergé, la thèse que M. Albert Petit a
soutenue dans son article du ior mai de
la Revue des Deux-Mondes. Mais' à la
différence de M. Albert Petit, qui met
dans cette affaire tous les torts du côté
de l'Assemblée constituante, Mgr La-
croix affirme, et il produit de nom-
breux documents à l'appui, que la
majorité des évêques, lesquels des-
cendaient presque tous des grandes
familles- françaises, coiïinVimit la faute
1 de jfer le.so-rtîde.t'flgiisôïà Delui;des ins- -
titutions de l'ancien régime, et que
Pie VI, qui tenait par-dessus tout à ses
prérogatives de souverain absolu, a peut-
être dépassé la mesure en condamnant
et anathématisant en bloc toutes les
libertés issues de la Révolution et en
faisant à l'oeuvre de la Constituante une
opposition irréductible qui devait fata-
lement aboutir à la rupture entre l'Eglise
et la Révolution.
En 6omme Mgr Lacroix propose là
une nouvelle répartition des responsa-
bilités, je veux dire une répartition dont
ceux des historiens qui sont d'Eglise ne
s'étaient pas encore avisés. Pour autant
que cette matière appartient à l'histoire,
elle est libre. Mais elle intéresse gran-
dement aussi les théologiens qui n'y ont
pas la même liberté.
Et sans doute on peut reconnaître que
tout n'est pas également répréhensible
dans l'a constitution civile du clergé, la-
quelle est d'ailleurs fort longue. Mais
ilTaut proclamer (et l'on entend bien que
Mgr Lacroix n'a pas soutenu le contraire)
qu'elle est schismatique, non seulement
dans beaucoup de ses parties, mais dans
son objet essentiel qui était de consti-
tuer le clergé civilement, comme son
titre même le détinit, entendez civi-
lement à l exclusion formelle de l'auto-
rité du Souverain Pontife, et contraire-
ment aux lois de l'Eglise. Comment cette
constitution auraitLelle pu être acceptée
par le Pape ? Il n'y a lieu de s'étonner
que d'une chose, c'est qu'il ait attendu
si longtemps avant de la condamner.
Julien de Narfon.
Inîop(pation5
Prix
j Le comité des prix « Vie Heureuse »,
s'est réuni hier chez sa présidente, Mme
Uudith Gautier. Il avait à attribuer un
prix de 1,000 francs, généralement ré-
servé à un livre d'histoire, de voyages
ou d'essais, et un prix de 500 francs ha-
bituellement destiné à un ouvrage d'as-
sistance ou de sociologie.
. En raison de la portée sociale excep-
tionnelle de l'ouvrage de M. Cyril Ber-
ger, Têtes baissées, le comité a résolu, à
l'unanimité des votantes, de lui attribuer
le prix de 1,000 francs, et a voté le prix
de 500 francs en faveur du livre de M.
Jean Renaud : Mirdye d'exil.
Mme Jean Balde, pour son livre sur
Mme de Girardin, avait obtenu 6 voix.
Etaient présentes :
Mmes Barratin, Jean Bertheroy, C, de
Broutelles, Alphonse Daudet, bieulafoy, Du-
claux, Judith Gautier, Myriam Harry, de
Peyrebrune, Gabrielle Réval, duchesse de
Rohan.
Congrès des Sociétés
d'Histoire de Paris
Le deuxième congrès des Sociétés
d'histoire de Paris se tiendra du mardi
9 juin au dimanche 14 juin 1914 à l'hôtel
Le Peletier de Saint-Fargeau, 29, rue de
Sévigné.
Les séances auront lieu les mardi, j
mercredi, jeudi et vendredi, à quatre
heures.
Le dimanche 14 juin une promenade
archéologique dans le.Marais sera faite
sous les auspices de la Société histori-
que « la Cité ». Rendez-vous : 29, rue de
Sévigné, à neuf heures et demie du ma-
tin.
Au .nombre des Sociétés représentées
au _co'ngrès, citons : le Centre de Paris,
la Cité, la Montagne Sainte-Geneviève,
les Sociétés historiques des sixième, sep-
tième et huitième arrondissements, la
Société historique d'Auteuil et de Passy,
?la Commission municipale du /Vieux-
Paris. la Société le Vieux=Papier, la So-
ciété Jules-Cousin, la Commission mu-
nicipale historique de Neuilly-sur-
Seine.
La Croix de pierre
M. Peladan présentera jeudi prochain,
dans une conférence au Salon des Artis-
tes français, l'Association de la Croix de
pierre, qui a pour but l'entretien des
églises artistiques non classées du
moyen âge et de la Renaissance.
Les autobus à Longchamp
A l'occasion de la séance d'aviation
qui a lieu aujourd'hui à Longchamp, la
Compagnie générale des omnibus orga-
nise, pour desservir le champ de courses,
des services spéciaux avec départs : 1°
De l'angle des boulevards Barbès et Ro-
chechouart; 2° De la place de la Répu-
blique (terminus ligne 24); 3° De la place
de la Bastille (magasin des Phares) ;
4° De l'angle rue Soufilot et boulevard
Saint-Michel.
Heures des départs de chacun des
points ci-dessus désignés :
1er groupe de voitures, de 13 h. 30 à
14 h. 15.
2° groupe de voitures, de 15 heures à
15 h. 45.
Tarif et itinéraires : service habituel
des courseis de Longchamp (consulter
les affiches apposées dans les bureaux
de station). :
L'occasion à saisir
Hartog, le joaillier du 22, rue de la
Paix, qui cesse les affaires, met en vente
les bijoux qu'il possède en magasin.
Cette vente, qui réserve des affaires ex-
ceptionnelles, ne durera qu'un mois.
Vers les cimes
Protégée par les cimes de l'Alpe dau-
phinoise, baignée de soleil et d'air pur,
Allevard-les-Bains joint à ces attraits
naturels le confort do son « Splendid
Hôtel », et la gaieté d'un coquet Casino.
Mais cette villégiature idéale est aussi
la plus bienfaisante des cures, grâce à
l'action de ses eaux sulfureuses contre
l'arthritisme, l'asthme et les affections
de la gorge et du nez.
Le Roi des acheteurs
Robert, 10, rue Daunou (1er étage),
achète au comptant le plus cher de Paris ,
les bijoux même démodés, perles et dia-
mants. Expertise gratuite. Tél. 333-95.
Jean de Paris.
AFFAIRES MILITAIRES
Création d'une inspection générale
Le ministre de la guerre vient de créer
une inspection générale permanente de
l'habillement,du campement et du cou-
charge. "O 1 --- ïnamii?} siiov ouur
? Le .titulaire de cette.!fonction est un 1'
intendant général qui ne relève que du
ministre.
COURRIER DE LA BOURSE
Paris, 5 juin.
Le malaise augmente et se traduit par un
nouvel assaut contre les valeurs de banque
qui perdent une vingtaine de francs. Après
Suoi, les industrielles russes, le Rio, la De.
eers et en général toutes les valeurs de spé-
culation, subissent un nouveau tassement.
Crise de Bourse, disent les parlementaires ;
après l'emprunt tout rentrera dans l'ordre.
Eh bien! non, mille fois non, il ne s'agit'
pas en ce moment d'une crise de Bourse, mais '
d'une crise de confiance générale qui a pris .
une tournure aiguë le 2 décembre dernier
avec l'arrivée au pouvoir de M. Caillaux et
de ses mameluks, et qui a fait ces jours der-
niers d'effrayants progrès.
On avait espéré, en effet, que M. VivianT
allait rompre avec les méthodes détestables
de ses prédécesseurs. Les besoins fiuanciers de
l'Etat sont connus de tous, et le moment est
venu de régler le prix des folies passées.
Ceux qui possèdent ne se font aucune illu-'
sion. Sous une forme ou sous une autre, ils
savent qu'ils auront à payer la note, liais
est-il nécessaire pour cela de les prendre à la
gorge et de les violenter comme le voudraient
les sous-Caillaux qui pullulent au Parlement
et daus l'administration ?
Certains noms qui figuraient sur les pre-
mières listes inspiraient confiance au mondé
tles affaires et lui faisaient espérer que ses
intérêts ne seraient pas entièrement mé-
connus. Presque tous ces noms ont disparu
pet après-midi comme par enchantement.
I Qu'en conclure, sinon que les brimades
ivont recommencer et qu'on va de nouveau
pssayer de nous infliger d'un impôt général
et progressif sur le revenu et le capital avec
déclaration contrôlée ? Eh bien, c'est précisé-
ment contre cette menace que tous, petits ou
grands, essaient -plus ou moins intelligem-
ment, liélas, - de prendre leurs précautions.
Les uns cachent leurs économies, les autres
transfèrent leurs capitaux à l'étranger. Les'
uns comme les autres commettent une'
pitoyable erreur, mais allez donc raisonner
avec la peur!
Et c'est au moment où ils sont ainsi affolés
qu'on va leur demander de souscrire à un
emprunt? Et l'Etat se réserverait par-dessus ?.
le marché de modifier plus tard à son gré le
revenu de ses créanciers, puisqu'il a la pré-
tention de ne prendre aucun engagement en
ce qui concerne les impôts à venir '? Ah ça,
piais quelle idée se font-ils donc de la men-
talité des capitalistes, au Parlement?
Marché officiel. - La Rente fléchit à 85 55,
en perte de 20 centimes.
Les fonds d'Etat étrangers faiblissent
légèrement : Brésil 4 0/0 1889, 75 60 ; Exté-
rieure, 8S 50 ; Russe 1891, 73 05 ; Russe 1896,..
70 ; Russe 4 1/2 1909, 98 contre 98 20 ; Turc
unifié, 82 05.
Le. groupe des banques est l'objet de nou-
velles liquidations : Banque de Paris 1,468;
Crédit lyonnais, 1,575; Mobilier, 485; Union
purisienne, 824 ; Société générale, 770 ; Comp-
toir d'escompte, 1,020.
Banque de l'Union à Moscou, 595; Banque
privée de Saint-Pétersbourg, 481; Banque
russo-asiatique, 601.
Nos chemins de 1er sont fermes : Est, 900;
Lyon, 1,231 ; Noril, 1,715.
Nord-Espagne, 447 ; Saragosse, 450 contre
448.
Les Brazil Railways ordinaires perdent 12
francs à 122.
Eucoro quelques allégements on valeurs.
LE FIGARO - SAMEDI 6 JUIN 1914
vaux exécutés par les ouvrières de ces syn-
dicats sont exposés jusqu'à la fin de juin,
38, rue Vercingétorix.
Reconnu, parmi l'élégante assistance:
Comtesse de Kergorlay, vicomtesse de Rongé,
comtesse d'Esclaibes d'Hust, marquise de Cas-
tellane, duchesse de Plaisance, baronne de Fon-
tenay, Mme Clément, etc.
j .
- Genève est justement renommée par la
salubrité de son séjour et par le confort de
son hospitalité. Mais c'est à l'Hôtel Beau-
Rivage que le souci du progrès réalise le
plus: de merveilles. On y va au-devant des
désirs d'une clientèle qui, d'ailleurs, est com-
pétente, puisqu elle se compose surtout d'Amé-
ricains. C'est année, c'est le salon-toilette des
dames qui a le succès : où trouver quelque
chose de plus pratique et de.plus élégant?
C'est l'oeuvre d'une administration qui pense
à tout et ne laisse rien d'imparfait.
CHARITE
- Grand succès, hier, pour la matinée
donnée au profit de l'OEuvre des campagnes,
que préside avec tant de zèle S. A. R. la du-
chesse de Vendôme. Reconnu dans la très
élégante assistance :
Comtesse Charles do Brissac, comtesse et Mlle
de Kersaint, comtesse H. de Mérode, princesse
de Croy, marquise d'Argenson, marquise de
Dreux-Brézé, marquise de Bonneval, comtesse de
La Jaille, la générale Belin, comtesse de La
Lande, comtesse de Ségui-Lamoignon, marquise
de Flers, comtesse Ch. du Luart, comte et com-
tesse do Bégon, marquise do Saint-Chamans,
baronne André Piérard, comtesse H. de Dur-
fort, comtesse Ch. de Gontant Biron, baronno de
Bas tard, comtesse des Courtils, vicomtesse
d'Onsembray, vicomtesse de La Villéon, comtesse
de Pelissier, Mme L. Viellard, baronne de Beau-
lieu, comtesse de. Lapparent, vicomtesse de
Noue, comtesse de Laubespin, Mme de Nanteuil,
général et Mme do Sordet, comtesse de Monta-
lembert, etc.
L'on donnait une série de tableaux vivants
tirés des chefs-d'oeuvre des maîtres italiens,
de Benozzo Gozzoli à Léonard de Vinci, et
représentant l'Ange dans l'Art.
' Tous les tableaux, annoncés et expliqués
par fyl. André de Fouquières, étaient accom-
pagnés d'une adaptation musicale avec le
gracieux concours de Mlle Henriette Renié et
de ses 'élèves, de Mme Ronceret et de son
cours de choeurs, sous la direction de M.
Etienne Millot et du dixtuor Bazelaire.
Le premier tableau, l'Ange gardien, était com-
posé par Mlles de Fallois et de Noue; le deuxième,
l'Annonciation, de Léonard de Vinci, par Mlles
du Vivier de Streel ; le troisième, les Anges mu-
siciens, de Fra Angelico, par Mlles Chabry,
Churchill, dés Courtils, de Curel, Neveu-Lemaitre
et Rochecouste; le quatrième, représentant éga-
lement les Anges musiciens, mais d'après Della-
Rohia, par Mlles de Bastard, B.-P. et S. de
Beauchène, de Dampierre et de La Laurencie ;
le cinquième, l'Annonciation, de Kra Angelico,
par Mlles Geneviève,Boyer de Bouillane et Chur-
chill ; le sixième, Tobie et les inges, de Botti-
celli, par LL. AA. RR. le duc de Nemours
et la princesse Geneviève d Orléans, entou-
rées de Mlles de Ferry et de Rochecouste ;
le septième, le Paradis, de Gozzoli, par Mllesde
Brauer, Hart de Keating, Anna Marsan, Noguès,
A. de Rochecouste, Szymenska et de Villaines.
C'est M. Jean Larrivé qui avait organisé
ce merveilleux programme, que MM. Victor
Guétin et Robert Sallès avaient mis en
Scène..
- Rappelons que le bal, suivi d'un souper,
donné au profit de l'OEuvre française des en-
fants d'artistes, aura lieu le lundi 8 juin, à
onze heures,- au palais persan du Magic-
City. Parmi les attractions, citons :
La princesse Baratoff, qui chantera des chan-
sons populaires, russes; M. Pichetti, directeur de
l'Académie de danse de Rome, dans la « Fur-
lana MUe Swirsky, M. et Mme Malatzoff, dans
les danses russes ; Mlle Renée Baltha, M. Ma-
quard, dans la danse bohémienne; Mlle Jane,
dans sa création de la valse Empire, etc, etc.
Les billets, qui sont de 25 francs, souper
compris, se trouvent chez la présidente, la
baronne Pierre dç Bourgoing, u, rue Théo-
dule-Ribot, et à l'administration du Magic-
City, rue de l'Université. ? ^;cv .
- Au profit des OEuvres ouvrières, écoles;
libres, patronages, cercles, etc. dd tous les
diocèses de France, la vente annuelle de
l'Association de Notre-Dame du Salut aura
lieu le lnndi 8 et le mardi 9 juin, à la salle
d'Horticulture, 84, rue de Grenelle.
Sous la présidence de S. A. I. et R. la com-
tesse d'Eu, les comptoirs seront tenus par ;
La duchesse d Estissac, Mme Georges de La
Villesboisnet, comtesse do Quénétain, baronne de
Constantin, comtesse de Godlewska, baronne de
Menou, Mlle Davillier, Mme Tereygeol, Mlle de
Lapeyrouse, Mme de Saint-Pierre, vicomtesse du
Fay.
Au buffet, Mlle Choppin d'Arnouville.
- La'fête de bienfaisance qui fut donnée à
Versailles, dimanche, en faveur de la Paroisse
bretonne, sous la présidence du duc de Ro-
han, obtint 1111 vrai succès.
l'Aiglon, d'Edmond Rostand, et le Flibus-
tier, de Jean Richepin, furent interprétés par
Mlles Moncray, Valsamachi, Sudre des Car-
lières, le comte de Germiny, .M. Matelin de
Ranse, le baron de Berwick, MM. Hélion de
Berwick, du Bos de Saint-Leu, Paris.
MM'. Robert Le'Lubez, Charles Morel et
Le Baillif, ainsi que la comtesse du Boisrou-
vray, se firent applaudir.
Reconnu dans l'assistance :
Duc do Rohan, M. Prat, député de Seine-et-
Oise ; comte et comtesse de Jacquelot du Bois-
rouvray, comtesse de La Londe, vicomte et vi-
comtesse de Lesquan, comtesse de Boigne, baron
de Goulel, baron, baronne et Mlle de Meneval,
Mlles d'Eudeville, de Pacevaux, de Messey, M.et
Mme de Druy de Constant-Scribe, colonel et vi-
comtesse de Ribains, M. et Mme de Billy, colonel
Fresnay, colonel Sainte-Claire-Deville, comtesse
et comte de Neuville -Berthenay, comtesse et
Mlle de Corberon, Mme de Cévilly, baronne
Foache,'Mme et Mlle Saint-Georges Hutington,
M. de La' Roque, Mme de' Gougan, vicomte et
Mlles de Fraguier, marquise de Richemont,
comtesse de Reviers, baronne d'Arlhac, comte
de La Salle, M. de Coulon, colonel Aillaud, com-
mandant et Mme Clausener, vicomte et vicom-
tesse de Gassart, vicomte et vicomtesse - de'
Beaussire-Seysel, baron- Despatys, colonel de
Boysson, comtesse de Villers, marquise de
Montélégier, marquise de Roquefeuil, l'abbé
Cadic, (e curé de Montreuil, Mlles Maître, MM.
Picquet-Damesme, de Vanssay, de Gargan, de
Boigne, colonel et Mme Jeannet, etc., etc.
- Mercredi 10 juin, à neuf heures, salle
Viliiers, sera donnée une représentation d'une
curieuse comédie lyrique, Tom Jones, de Poin-
sinet et Philidor ; la pièce n'a pas été jouée
depuis le dix-huitième siècle.
Cette soirée sera donnée au bénéfice de la
clinique contre, la tuberculose. (S'adresser au
siège social, 26, rue Vavin.)
CERCLES
- Le cercle des Veneurs a donné, hier soir,
sa seconde soirée réservée aux femmes des
membres du cercle. Une centaine de dames
avaient répondu à l'invitation du président du
cercle et du comité.
On a beaucoup applaudi M. Paul Weil,
chansonnier de la Lune Rousse ; Mlle Ar-
nalda, de la Scala, dans ses danses iné-
dites.
Gros succès pour la Revue des Veneurs,
pour son auteur, le marquis de L'Aigle, pré-
sident du cercle, et pour ses interprètes, Mlle
Marguerite Dumaine, des Capucines, et M.
Georges Linval, du Gymnase, accompagnés
par M. Hazera.,
Après la représentation, les membres du
comité ont fait à leurs invitées les honneurs
des salons du cercle, où un buffet les atten-
dait.
Un tour de valse a terminé cette soirée, et
on ne s'est séparé que fort tard en se donnant
rendez-vous à Tannée prochaine.
.- Aujourd'hui, ouverture du congrès inter- j
national des Lyceums, 8, rue de Penthièvre.
Ce congrès se prolongera jusqu'au lundi
15 juin.
DEUIL
- Hier, en l'église Saint-Pierre de Chaillot,
ont eu lieu les obsèques de M. Fernando-Au-
gusto-Vital Rocha de Mello Vieira.
La levée du corps a été faite et l'absoute
donnée par l'abbé Sicard, chanoine hono-
raire, curé de Saint-Pierre de Chaillot.
Le deuil était conduit par M. A.-L. de
Mello Vieira, père du défunt, par M. Lucianno
dé Mello Vieira, son frère, et par les autres
membres de la famille.
Au premier rang avaient pris place LL.
AA. II. et RR. le comte d'Eu, le prince et la
princesse Louis d'Orléans-Bragance.
Dans l'assistance, très nombreuse, se trou-
vaient les membres les plus importants de la
colonie brésilienne.
A l'issue de la cérémonie religieuse, l'inhu-
mation a été faite au cimetière de Boulogne
(ancien),
- On annonce la mort de Mme veuve Char-
les Ossude, née Césanne-Louise Blanche^ dé-
cédée avant-hier. Ses obsèques seront célé-
brées demain, à dix heures trois quarts, en la
chapelle de ^Etablissement, 66, rue des
Plantes.
T- La Chronique française vient de faire
une perte cruelle en la personne d'un de ses
meilleurs collaborateurs, Henry de Maran-
dat, emporté par une crise cardiaque, alors
qu'il villégiaturait à Monte-Carlo. Cette mort
subite prive la Chronique d'un de ses meilleurs
dessinateurs.
- On annonce la mort, à Zucavo (Corse),
de M. Charles Abbatucci, fils de M. Séverin
Abbatucci, ancien député au Corps législatif
et à l'Assemblée- nationale et petit-fils d'Ab-
batucci, garde des sceaux et ministre de la
justice.
- Les obs.èques de M. Raymond Claude-
Lafontaine, banquier, ont eu lieu hier à midi,
en l'église de la Trinité. Le deuil était conduit
par MM. Lucien et Gaston Claude-Lafontaine,
ses fils ; le capitaine Claude-Lafontaine, son
frère; MM.-Gauthier-Villars, de Berc, M.
Bossut et Auguste-Dormeuil, ses beaux-frères,
et MM. Prévost, ses associés.
Au cours de la messe, la maîtrise a exécuté
1 c.Requiem et le Libéra de Fauré, et le quatuor
Capet-a interprété magistralement l'Adagio
du Concerto de Bach et l'Andante du 16e Qua-
tuor de Beethoven.
L'inhumation a eu lieu au cimetière du Père-
Lachaise.
- On annonce la mort, à l'âge de quatre-
vingt-huit ans, au château de Vaubadon, du
prince Raymond de Broglie-Revel, de la
branche princière Broglie-Revel ; marié à Mlle
Marie-Louise de Vidart, dont il eut six en-
fants : le prince Joseph de Broglie-Revel,'
membre de la Compagnie de Jésus ; le prince
Louis de Broglie-Revel, marié à Mlle Lebeuf
de Montgermont; le prince Octave de Broglie-
Revel, marié à Mlle de Gaillon ; le prince Au-
gustin de Broglie-Revel, marié à Mlle Ger-
maine d'Hespel d'Harponville ; la princesse
Amélie de Broglie-Revel et le prince Charles
de Broglie-Revel, membre de la Compagnie
4e Jésus. \
Le prince Raymond de Broglie-Revel était
l'oncle du prince Henri de Broglie-Revel,
chef actuel de cette branche de la maison de
Broglie, séparée de la branche ducale depuis
la moitié du dix-huitième siècle.
- Les obsèques de Mme Ed.- S.- Boas, dé-
cédée en son domicile, 92, boulevard Flan-
drin, auront lieu demain dimanche. On se
réunira à la porte principale du cimetière
Montmartre, à onze heures. Il ne sera pas
envoyé de faire part.
De la part des familles Boas, L. Rhieims,
L.-M. Lowenstein, A^ Kauffmann, Emden et
Godchaux.
- M. Ch. H. Harding est décédé, 187, rue
de la Pompe, à l'âge-de soixante-cinq ans.
Les obsèques auront lieu samedi, à deux heu-
res et demie très précises, au temple de la
rue Cortambert, à Passy.
Sérigny.
?? ..
as j JLA
Obsèques : Baronne do Mareuil (église Saint-
Pierre de Chaillot, 10 heures ; service). =
Mme Harly-Perraud (église Saint-Thomas-
d'Aquin, midi).
In Memoriam : Toute la matinée, des messes
seront dites à Saint-Philippe du Roule, pour
le repos de l'âme de Mme Tarbé des Sablons.
Exposition : Galerie Brunner. 1l, rue Royale.
Les peintres de Venise : Canaletto, Tiepolo,
Guardi,Bonington, Joyant, Ziem, etc. Exposi-
tion au profit de la « Fraternité artistique ».
Soeiété de Géographie
L'hommage rendu l'autre jour à la
mémoire de Pigneau de Béhaine, à Ori-
gny-en-Thiérache, ville natale de cet
initiateur de la politique française en
Indo-Chine, s'est complété hier par une
très belle conférence de M. Cl. Maître,
directeur de l'école d'Extrême-Orient, à
la Société de géographie.
L'assistance était nombreuse et M.
Lallemand, de l'Institut, qui présidait,
était entouré, sur l'estrade, du général
Bailloud et de M. Le Myre dé Vilers, de
MM. Chavannes et Henri Cordier, mem-
bres de l'Institut; le comte de Charen-
çay, A. Salles, le baron Hulot, Regels-
perger, Gallois et de plusieurs explora-
teurs et missionnaires.
Après une allocution applaudie du
président qui a présenté le conférencier,
celui-ci a fort éloquemment exposé l'oeu-
vre de Pigneau de Béhaine, en racontant
sa vie de la façon la plus intéressante,
sa première mission en Cochinchine,
mission d'apostolat de 1765 à 1770, son
expulsion à la suite des troubles poli-
tiques qui agitèrent ce pays, sa retraite .
à Pondichéry.
Ge fut là que Pigneau de Béhaine lança
'pour la première fois l'idée d'une inter-
vention de la France. En 1777, il 's'associe
aux intérêts du prince héritier Gia-Long ;
en 1787', il rentre à Paris, est reçu à Ver-
sailles par le roi Louis XVI, qui se mon-
tre favorable à ses projets et lui accorde
des troupes à recruter en Extrême-
Orient. Mais Pigneau de Béhaine ne peut
obtenir les concours sur lesquels il de-
vait compter.
Alors, avec quelques officiers gagnés
à sa cause, Pigneau de Béhaine lève un
corps franc, va reconquérir à Gia-Long
ses Etats et l'y installe sur le trône de
ses ancêtres.
Telle est la belle, l'héroïque aventure
de cet ancien missionnaire, devenu évê-
que d'Adran. Le récit qu'en a fait le
conférencier à la Société, de géographie
a éjté fort applaudi.
M. le baron Hulot a retracé ensuite en
une élégante allocution les fêtes récentes
d'Origny-en-Thiérache, qui ont été re-
produites en fin de' séance par projec-
tions cinématographiques.
La prochaine réunion de la Société
sera consacrée à l'audition de M. Gal-
lois qui, avec une superbe série d'aqua-
relles, rapporte des notes particulière-
ment intéressantes de son dernier voyage
en Mésopotamie. -
Ch. Dauzats.
LE PROCÈS DE VARSOVIE
-(i)
Une .ville en rumeur ; des forces ,de
police considérables contenant la foule
masséè aux abords du palais ; au banc
des témoins, quelques-uns des plus
grands noms de l'aristocratie polonaise:
les princes Sapiéha et Sviàtopolk-
Tchetvertinsky, les trois comtes Za-
moïsky, le comte Kossakovsky, un Fran-
çais : le baron Ludovic de Ténars ; aux
côtés de cette «intelligence», une masse
bariolée de paysans et d'ouvriers agri-
coles.; en tout, 165 témoins de toutes
nationalités, 15 experts, des interprètes,
car les débats auront lieu en langues
russe, polonaise, italienne, française,
et les commissions rogatoires trans-
mises depuis six mois par les am-
bassades impériales, ont littéralement
aspiré des témoignages aux quatre coins
de l'Europe...; un accusé de marque aux
relations illustres r la baronne Bisping,
née Zamoïska, et fille d'une Bourbon-
Parme; s'apparente à certaines familles
régnantes dont furent espérées d'augus-
tes intercessions... ; une assistance fré-
missante, ' excitable, passionnée ; -c'est
dans cette atmosphère de fièvre qu'à
commencé le 5 mai le procès Bisping.
Rappelons succinctement les faits : le
8 avril 1913, le prince Lioubetsky est
assassiné dans la forêt de son domaine
de Teresin ; des présomptions de toute
nature accumulent les soupçons sur son
ami le baron Jan Bisping;. dës traites
suspectes d'une valeur globale de
757.000 francs à l'ordre de l'accusé sem-
blent donner au crime un mobile lucra-
tif; l'assassinat aurait été précédé, à un
an de distance, d'une tentative d'empoi-
sonnement.
ar*-
Il y a des physionomies qui gagnent à
être vues de face : ainsi-la physionomie
de Jan Bisping.
Du profil inquiétant de l'homme qui
vint furtivement s'agenouiller auprès
du cadavre de son ami assassiné, rien
ne subsiste dans cette face pâle'et meur-
trie qu'éclairent deux yeux tendres et
malheureux, dans cette figure mobile,
expressive, qui, tour à tour, se crispe
d'émotion contenue, ou s'illumine d'un
sourire rayonnant de conliance quand
elle vient à rencontrer les yeux d'une
femme aux traits énergiques, assise non
loin de là au banc des témoins, la ba-
ronne Bisping. Et quelle tranquille as-
surance, dans ces réponses, nettes, con-
cises, que l'accusé souligne, à certaines
dépositions trop manifestement fardées,
d'un sourire de supérieur dédain!
Il y a des luttes qui gagnent au corps
à corps : ainsi la défense de Jan Bisping
depuis qu'un monumental acte-d'accu-
sation, dont la lecture a-duré quatre
heures, entama les hostilités; elle n'a
pas cessé, sous la direction du profes-
seur Papesky, de faire front, sans une
défaillance, aux entreprises d'une accu-
sation éparse, flottante, qui semble avoir
battu le rappel des dépositions es plus
diversement contradictoires à ce qui ca-
ractérise le témoignage sincère et sé-
rieux.
.Déposition-» agnostique» : celle de la
princesse Lioubetsky, veuve de la vic-
time; la princesse n'a rien vu, rien su,
n'est au courant de rien; elle suppose...;
enfin, elle trouve inadmissible l'hypo-
thèse des billets souscrits par son mari;
sans doute... mais encore...
1 -^Déposition «t. intuitivecelle du. la-
: quais Valovtchik qui trouva Bisping
j ému,. le jour du crime : Il devait le pré-
méditer »...
Déposition d'« auto-suggestion », bien
caractéristique de la cristallisation d'une
opinion a priori dans un cerveau fruste.
« Bisping est l'assassin », aurait déclaré
le garde forestier Tsibulsky, au lende-
main du drame. « Je l'ai vu fouiller
dans ses poches », ajoute-t-il après quel-
ques jours de réflexion. « Il avait un
revolver », précise-t-il plus tard. « Je
l'ai vu charger le revolver » affirme-t-il
enfin à la veille des débats. Et pourquoi,
lors des interrogatoires de l'instruction,
avoir célé des faits'aussi graves? « J'a-
vais peur qu'on ne l'imprime,dans les
journaux et qu'on 11e me tue. »
. Déposition « vaudevillesque » : Quelle
silhouette, un Courteline eût crayonnée,
'd'après cette vieille paysanne qui, dans
l'instant même où elle vient de déclarer
'avec une grande assurance : «J'ai vu un
homme s'enfuir ; il était loin de moi, je
jn'ai pu distinguer son visage », se re-
tourne soudain vers l'accusé, et s'écrie,
au milieu d'une hilarité générale : « Te-
niez ! c'était justement ce monsieur-là ! »
.*>
**
; Un assaut confus et désordonné des
dires, de ouï-dires, dont les flagrantes,
contradictions illustrent, une fois de
plus, les axiomes criminologiques sur
l'inanité du témoignage : c'était de quoi
faciliter la tâche de la défense.
Aussi, la. tactique de l'avocat Papesky
fut-elle de dégager quelques faits subs-
tantiels des dépositions concrètes et
précises d'un petit nombre de témoins
éclairés et placés par leur situation ou
leur qualité au-dessus de toute suspi-
cion. Sur les déclarations du -comte
Kossakoosky, du directeur de banque
Hintoft, du prince Sviatopolk-Tchetver-
tinsky, la defense démontra que :
; T» L'accusé possédait à l'époque du
crime de larges disponibilités provenant
de la vente de propriétés et d'un, gain
de cent mille roubles sur des actions de
mines d'or.
2° La balance de ses comptes présen-
tait alors un actif de quatre cent mille
roubles ;
3° D'autre part, le prince Lioubetsky,
malgré l'opulence de ses domaines fon- .
ciers, se trouvait fréquemment à court
d'argent liquide; il lui arriva d'emprun-
ter d'es sommes même modiques contre
billets par lui souscrits, et de solliciter
de diverses banques des ouvertures de
crédits qui lui furent refusés;
4° Jusqu'au dernier jour les relations
d'une étroite affection régnèrent entre
les deux hommes, et Bisping figurait
comme exécuteur testamentaire dans
les dernières volontés du prince.
m
* *
Pour rompre la monotonie de ces in-
terminables auditions de témoins, quel-
ques coups de théâtre sensationnels
s'imposaient. Ils ne manquèrent pas de
se produire. Une lettre d'une certaine
dame G... vint attribuer le crime à son
frère, agitateur révolutionnaire, actuel-
lement réfugié en Amérique...
Un sieur Iassek, ingénieur, affirma et
(1) Voir le Figaro du 18 mai.
prouva qu'il était le mystérieux inconnu
que les paysans entrevirent non loin du
lieu du crime et dans lequel ils crurent
reconnaître Bisping.
Tout naturellement aussi, il fut ques-
tion d'une dame en noir et d'une riva-
lité amoureuse.
Enfin,.tout dernièrement, se répandait
un bruit assez énigmatique.
Le département de la guerre, disait-on,
aurait menacé la défense du huis clos,
s'il était fait allusion, a,u cours des dé-
bats, à l'affaire des terrains de la forte-
resse de Grodno.
Qu'est-ce à dire? Quel rapport entre,
un assassinat et une procédure d'expro-
priation? Et pourquoi rappeler à.ce pro-
pos une circonstance d'un intérêt capital
et sur laquelle, chose étrange, l'acte
d'accusation garde un silence complet,
et presque éloquent?-
Au lendemain du crime, en dépit de
1'« okhrana » de douze hommes armés
qui! veillait jour et, nuit autour du
château de Teresin, le cabinet du prince
fut cambriolé, et des liasses de lettres
et de papiers, soustraits des tiroirs frac-
turés.
Allons-nous assister à quelqu'une de
ces métamorphoses instantanées qui
font entrer dans une phase nouvelle,
1' « affaire » d'un roman policier bien
conduit?
De grands propriétaires fonciers...;
une administration..., terrains à ven-
dre... terrain à acheter? N'entendez-
vous pas, dans la coulisse, le rire énorme
dç Gogol?
Quoi qu'il en soit, de cet « élargisse-
ment du débat », qu'il faut souhaitér
purement, hypothétique,* c'est dans une
mêlée confuse et chaotique de témoins,
que s'achèvent les premiers engage-
ments du procès-Bisping. -Engagements
indécis, où chacun reste sur ses posi-
tions; aussi, l'accusation fait-elle don-
ner ses réserves. Et la parole est aux
experts.
Albert Touchard.
AU MEXIQUE
LA MÉDIATION ET LE GÉNÉRAL CARRANZA
L'Information publie le télégramme sui-
vait :
New-York, 5 juin.
On télégraphie de El Paso (Texas) :
« Le général Carranza est parti hier de Du-
rango pour Saltillo.
» 11 a fait annoncer par ses agents qu'il ne ré-
pondrait pas à la dernière note des médiateurs
et qu'il ne ferait pas de proclamation, au sujet
de la formation d'un gouvernement provisoire
dans le nord du Mexique, avant d'être arrivé à
Saltillo. »
LES EFFECTIFS MILITAIRES
DISSENSIONS CONSTITUTIONNALISTES
..D'après le capitaine Burnside Long, atta-
ché militaire des Etats-Unis à Mexico, actuel-
lement à la tête du service des communica-
tions à Vera-Cruz, les effectifs du président
Huerta seraient do 60,000 hommes dont 6,000
à San-Luis-Potosi, 4,500 à Guadalajara, 3,000
il Mexico, etc.
Les forces constitutionnalistes compte-
raient 70,000 hommes.
De nouvelles dissensions se seraient pro-
duites dans l'armée constitutionnaliste.
Le New York Herald dit à cè sujet, que le
général Carranza, prenant ombragé du pres-
tigé grandissant du général Villa, aurait
nommé le général Panfilo Natera, comman-
dant en chef de la région du Mexique central,
pour que le général Villa, venant du Nord et
entrant dans cette région, .soit subordonné au
général Natera. Son-influença s& prouverait,
ainsi diminuée. . '
1 LE' BLOCUS DE TAMPICO -
Le vapeur Antilla, qui apporte aux consti-
tutionnalistes un aéroplane et 500 tonnes de
munitions, navigue sous pavillon cubain.
Les Etat-Unis ont déclaré, après la prise
;de Tampico, que tous les ports du Mexique
étaient ouverts, ce qui revient à dire que le
iblocus n'en est pas reconnu.
On se demande ce qui se passerait au cas
où les canonnières du président Huerta s'op-
poseraient au débarquement du vapeur An-
tilla.
Eu dernière heure on annonce que le
Sunshine, battant pavillon américain, a dé-
barqué à Tampico des armes et des muni-
tions pour les constitutionnalistes.
PAROLES DU PRÉSIDENT WILSON
Une dépêche d'Annapolis annonce que,
«'adressant aux cadets de ' l'Ecole navale,
dont beaucoup vont partir sous peu pour le
Mexique, le président Wilson a dit :
: « La mission des Etats-Unis au Mexique
est de rendre service à l'humanité. Le devoir
des Etats-Unis est de servir, le inonde^ »
Amérique Latine
j- ^ Argentine
LA QUESTION DES DREADNOUGHTS '
; Nous avons publié le 3 mai une lettre de
notre distingué correspondant de Buenos-
Aires « Pampa », sur la question des dread-
noughts argentins. La question de savoir si
011 conservera ou non ces dreadnoughts, que
le programme naval argentin avait prévus
dans la constitution de ses effectifs mari-
times, divise l'opinion publique.
Dans les sphères politiques surtout, on se
préoccupe de-cette affaire, et une dépê-
che de Buenos-Aires, reçue par l'agence
de Paris du journal la Prensa, annonce
"que les ministres., réunis en Conseil de ca-
binet , se sont déclarés nettement opposés
à la vente. Cette attitude confirme l'opinion
émise par notre correspondant.
Uruguay
SITUATION FINANCIÈRE ET ÉCONOMIQUE
La légation de l'Uruguay nous communi-
que la traduction d'une- dépêche qu'elle a
reçue de son gouvernement :
Situation financière. - Le ministre des
finances a déclaré à la Chambre que les pré-
visions du budget de 1914 ne s étaient pas
modifiées dans leur ensemble malgré la di-
minution des recettes de douane. Les écono-
mies proposées, et les plus-values qu'on at-
tend des bénéfices éventuels de la Banque de la
République et des usines électriques appar-
tenant à l'Etat, suffiront à rétablir l'équilibre
entre les recettes et les dépenses. Les usines
électriques ont produit, en effet, 4,500,000
francs de bénéfices pendant onze mois de
l'exercice dernier. Les réserves de la Banque
de l'Etat atteignent le chiffre de 80 millions
de francs.
Une récente évaluation des domaines de
l'Etat produisant revenu a permis de fixer
la valeur de ces domaines a la somme de
500 millions de francs. Les recettes doua-
nières prévues pour l'année 1913-14 sont de
83 millions de francs, soit 8 millions de moins
que celles de l'année précédente.
La Banque hypothécaire de l'Etat a es-
compté avec anticipation les coupons corres-
pondant au mois de juin, ce qui prouve
l'état florissant des finances.
Situation économique. - D'autre part, la
hausse ininterrompue dans les prix de nos
produits : viande, laine, cuir et céréales,
et la situation favorable des campagnes,
donnent la plus grande satisfaction au pays.
A PARIS
Le ministre de l'Uruguay, accompagné de
Mme Rafaël de Miero et de ses enfants, est
parti hier matin, en congé, pour Montevideo.
Pendant son absence, qui durera trois mois,
le-premier secrétaire, M. Francisco Milans,
remplira les fonctions de chargé d'affaires.
Georges Bourdon.
LE MONDE RELIGIEUX
Igr Lacroix à la Sorbonne
LA CONSTITUTION CIVILE DU CLERGÉ
Mgr Lacroix vient d'achever à la Sor-
bonne la sixième année de son cours
d'histoire religieuse de la Révolution.
L'auditoire était, pour cette dernière le-
çon, presque aussi nombreux que de
coutume, et c'est merveille en la saison
où nous sommes. Si je dis qu'il faut voir
dans une si exceptionnelle fidélité des
auditeurs une preuve extrinsèque bien
frappante de l'autorité de l'évêque-pro-
fëss'eur, je suis assuré que nul ne me
contredira.
Cette autorité, Mgr Lacroix ne l'a pas
eue d'emblée, j'entends au même degré.
La vérité, c'est qu'il est arrivé peu, à peu et
par un souci constant de ce que réclame
le haut enseignement , à la pleine posses-
sion de la méthode à laquelle pour une
très large part il la doit, méthode tout à
fait selon l'esprit de l'Ecole des hautes
études et qui consiste-à provoquer chez
l'auditeur des recherches et un travail
personnels. .
Ses leçons du troisième trimestre ont
été consacrées à exposer les causes et
lés conséquences religieuses de la fuite
à Varennes. En manière de conclusion,
Mgr Lacroix a raconté, avec sa verve
habituelle, ce que devinrent les princi-
paux acteurs du drame. Certes, on était
renseigné par la grande histoire sur le
sort tragique de Louis XVI et de la fa-
mille royale. On l'était moins sur la des-
tinée des organisateurs de cetteaventure,
Bouillé et Persen, ainsi que sur les per-
sonnages de second plan qui prirent
quelque part â l'arrestation du Roi.
Or, presque tous finiront mal. S'ins-
pirant des travaux de Bimbenet, de Vic-
tor Eournel et de Lenôtre, Mgr Lacroix
a dit, avec.un grand luxe de détails et
beaucoup de pittoresque, leurs doulou-
reuses vicissitudes. Au sujet de Marie-
Antoinette, il à discuté un récent article
de notre éminent collaborateur M. Er-
nest Daudet, pour conclure avec lui
qu'il n'existe aucun document authen-
tique permettant d'incriminer les rela-
tions de la Reine avec Fersen.
Enfin - et voiei en quoi la dernière
leçon de Mgr Lacroix intéresse beau-
coup « le monde religieux » - l'évêque-
professeur a exposé, comme pour résu-
mer son enseignement de ces dernières
années sur la constitution civile du
clergé, la thèse que M. Albert Petit a
soutenue dans son article du ior mai de
la Revue des Deux-Mondes. Mais' à la
différence de M. Albert Petit, qui met
dans cette affaire tous les torts du côté
de l'Assemblée constituante, Mgr La-
croix affirme, et il produit de nom-
breux documents à l'appui, que la
majorité des évêques, lesquels des-
cendaient presque tous des grandes
familles- françaises, coiïinVimit la faute
1 de jfer le.so-rtîde.t'flgiisôïà Delui;des ins- -
titutions de l'ancien régime, et que
Pie VI, qui tenait par-dessus tout à ses
prérogatives de souverain absolu, a peut-
être dépassé la mesure en condamnant
et anathématisant en bloc toutes les
libertés issues de la Révolution et en
faisant à l'oeuvre de la Constituante une
opposition irréductible qui devait fata-
lement aboutir à la rupture entre l'Eglise
et la Révolution.
En 6omme Mgr Lacroix propose là
une nouvelle répartition des responsa-
bilités, je veux dire une répartition dont
ceux des historiens qui sont d'Eglise ne
s'étaient pas encore avisés. Pour autant
que cette matière appartient à l'histoire,
elle est libre. Mais elle intéresse gran-
dement aussi les théologiens qui n'y ont
pas la même liberté.
Et sans doute on peut reconnaître que
tout n'est pas également répréhensible
dans l'a constitution civile du clergé, la-
quelle est d'ailleurs fort longue. Mais
ilTaut proclamer (et l'on entend bien que
Mgr Lacroix n'a pas soutenu le contraire)
qu'elle est schismatique, non seulement
dans beaucoup de ses parties, mais dans
son objet essentiel qui était de consti-
tuer le clergé civilement, comme son
titre même le détinit, entendez civi-
lement à l exclusion formelle de l'auto-
rité du Souverain Pontife, et contraire-
ment aux lois de l'Eglise. Comment cette
constitution auraitLelle pu être acceptée
par le Pape ? Il n'y a lieu de s'étonner
que d'une chose, c'est qu'il ait attendu
si longtemps avant de la condamner.
Julien de Narfon.
Inîop(pation5
Prix
j Le comité des prix « Vie Heureuse »,
s'est réuni hier chez sa présidente, Mme
Uudith Gautier. Il avait à attribuer un
prix de 1,000 francs, généralement ré-
servé à un livre d'histoire, de voyages
ou d'essais, et un prix de 500 francs ha-
bituellement destiné à un ouvrage d'as-
sistance ou de sociologie.
. En raison de la portée sociale excep-
tionnelle de l'ouvrage de M. Cyril Ber-
ger, Têtes baissées, le comité a résolu, à
l'unanimité des votantes, de lui attribuer
le prix de 1,000 francs, et a voté le prix
de 500 francs en faveur du livre de M.
Jean Renaud : Mirdye d'exil.
Mme Jean Balde, pour son livre sur
Mme de Girardin, avait obtenu 6 voix.
Etaient présentes :
Mmes Barratin, Jean Bertheroy, C, de
Broutelles, Alphonse Daudet, bieulafoy, Du-
claux, Judith Gautier, Myriam Harry, de
Peyrebrune, Gabrielle Réval, duchesse de
Rohan.
Congrès des Sociétés
d'Histoire de Paris
Le deuxième congrès des Sociétés
d'histoire de Paris se tiendra du mardi
9 juin au dimanche 14 juin 1914 à l'hôtel
Le Peletier de Saint-Fargeau, 29, rue de
Sévigné.
Les séances auront lieu les mardi, j
mercredi, jeudi et vendredi, à quatre
heures.
Le dimanche 14 juin une promenade
archéologique dans le.Marais sera faite
sous les auspices de la Société histori-
que « la Cité ». Rendez-vous : 29, rue de
Sévigné, à neuf heures et demie du ma-
tin.
Au .nombre des Sociétés représentées
au _co'ngrès, citons : le Centre de Paris,
la Cité, la Montagne Sainte-Geneviève,
les Sociétés historiques des sixième, sep-
tième et huitième arrondissements, la
Société historique d'Auteuil et de Passy,
?la Commission municipale du /Vieux-
Paris. la Société le Vieux=Papier, la So-
ciété Jules-Cousin, la Commission mu-
nicipale historique de Neuilly-sur-
Seine.
La Croix de pierre
M. Peladan présentera jeudi prochain,
dans une conférence au Salon des Artis-
tes français, l'Association de la Croix de
pierre, qui a pour but l'entretien des
églises artistiques non classées du
moyen âge et de la Renaissance.
Les autobus à Longchamp
A l'occasion de la séance d'aviation
qui a lieu aujourd'hui à Longchamp, la
Compagnie générale des omnibus orga-
nise, pour desservir le champ de courses,
des services spéciaux avec départs : 1°
De l'angle des boulevards Barbès et Ro-
chechouart; 2° De la place de la Répu-
blique (terminus ligne 24); 3° De la place
de la Bastille (magasin des Phares) ;
4° De l'angle rue Soufilot et boulevard
Saint-Michel.
Heures des départs de chacun des
points ci-dessus désignés :
1er groupe de voitures, de 13 h. 30 à
14 h. 15.
2° groupe de voitures, de 15 heures à
15 h. 45.
Tarif et itinéraires : service habituel
des courseis de Longchamp (consulter
les affiches apposées dans les bureaux
de station). :
L'occasion à saisir
Hartog, le joaillier du 22, rue de la
Paix, qui cesse les affaires, met en vente
les bijoux qu'il possède en magasin.
Cette vente, qui réserve des affaires ex-
ceptionnelles, ne durera qu'un mois.
Vers les cimes
Protégée par les cimes de l'Alpe dau-
phinoise, baignée de soleil et d'air pur,
Allevard-les-Bains joint à ces attraits
naturels le confort do son « Splendid
Hôtel », et la gaieté d'un coquet Casino.
Mais cette villégiature idéale est aussi
la plus bienfaisante des cures, grâce à
l'action de ses eaux sulfureuses contre
l'arthritisme, l'asthme et les affections
de la gorge et du nez.
Le Roi des acheteurs
Robert, 10, rue Daunou (1er étage),
achète au comptant le plus cher de Paris ,
les bijoux même démodés, perles et dia-
mants. Expertise gratuite. Tél. 333-95.
Jean de Paris.
AFFAIRES MILITAIRES
Création d'une inspection générale
Le ministre de la guerre vient de créer
une inspection générale permanente de
l'habillement,du campement et du cou-
charge. "O 1 --- ïnamii?} siiov ouur
? Le .titulaire de cette.!fonction est un 1'
intendant général qui ne relève que du
ministre.
COURRIER DE LA BOURSE
Paris, 5 juin.
Le malaise augmente et se traduit par un
nouvel assaut contre les valeurs de banque
qui perdent une vingtaine de francs. Après
Suoi, les industrielles russes, le Rio, la De.
eers et en général toutes les valeurs de spé-
culation, subissent un nouveau tassement.
Crise de Bourse, disent les parlementaires ;
après l'emprunt tout rentrera dans l'ordre.
Eh bien! non, mille fois non, il ne s'agit'
pas en ce moment d'une crise de Bourse, mais '
d'une crise de confiance générale qui a pris .
une tournure aiguë le 2 décembre dernier
avec l'arrivée au pouvoir de M. Caillaux et
de ses mameluks, et qui a fait ces jours der-
niers d'effrayants progrès.
On avait espéré, en effet, que M. VivianT
allait rompre avec les méthodes détestables
de ses prédécesseurs. Les besoins fiuanciers de
l'Etat sont connus de tous, et le moment est
venu de régler le prix des folies passées.
Ceux qui possèdent ne se font aucune illu-'
sion. Sous une forme ou sous une autre, ils
savent qu'ils auront à payer la note, liais
est-il nécessaire pour cela de les prendre à la
gorge et de les violenter comme le voudraient
les sous-Caillaux qui pullulent au Parlement
et daus l'administration ?
Certains noms qui figuraient sur les pre-
mières listes inspiraient confiance au mondé
tles affaires et lui faisaient espérer que ses
intérêts ne seraient pas entièrement mé-
connus. Presque tous ces noms ont disparu
pet après-midi comme par enchantement.
I Qu'en conclure, sinon que les brimades
ivont recommencer et qu'on va de nouveau
pssayer de nous infliger d'un impôt général
et progressif sur le revenu et le capital avec
déclaration contrôlée ? Eh bien, c'est précisé-
ment contre cette menace que tous, petits ou
grands, essaient -plus ou moins intelligem-
ment, liélas, - de prendre leurs précautions.
Les uns cachent leurs économies, les autres
transfèrent leurs capitaux à l'étranger. Les'
uns comme les autres commettent une'
pitoyable erreur, mais allez donc raisonner
avec la peur!
Et c'est au moment où ils sont ainsi affolés
qu'on va leur demander de souscrire à un
emprunt? Et l'Etat se réserverait par-dessus ?.
le marché de modifier plus tard à son gré le
revenu de ses créanciers, puisqu'il a la pré-
tention de ne prendre aucun engagement en
ce qui concerne les impôts à venir '? Ah ça,
piais quelle idée se font-ils donc de la men-
talité des capitalistes, au Parlement?
Marché officiel. - La Rente fléchit à 85 55,
en perte de 20 centimes.
Les fonds d'Etat étrangers faiblissent
légèrement : Brésil 4 0/0 1889, 75 60 ; Exté-
rieure, 8S 50 ; Russe 1891, 73 05 ; Russe 1896,..
70 ; Russe 4 1/2 1909, 98 contre 98 20 ; Turc
unifié, 82 05.
Le. groupe des banques est l'objet de nou-
velles liquidations : Banque de Paris 1,468;
Crédit lyonnais, 1,575; Mobilier, 485; Union
purisienne, 824 ; Société générale, 770 ; Comp-
toir d'escompte, 1,020.
Banque de l'Union à Moscou, 595; Banque
privée de Saint-Pétersbourg, 481; Banque
russo-asiatique, 601.
Nos chemins de 1er sont fermes : Est, 900;
Lyon, 1,231 ; Noril, 1,715.
Nord-Espagne, 447 ; Saragosse, 450 contre
448.
Les Brazil Railways ordinaires perdent 12
francs à 122.
Eucoro quelques allégements on valeurs.
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