Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1912-04-28
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 avril 1912 28 avril 1912
Description : 1912/04/28 (Numéro 119). 1912/04/28 (Numéro 119).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
1M FIGABO ̃ DIMANCHE 28 AVRIL 1912
toutes les discussions qu'il fit naître et toutes
les conclusions qu'il apporta. Nous insiste-
rons cependant sur ce fait qu'il est aussi versé
dans les questions économiques que dans les
questions financières et qu'en le désignant
pour occuper la fonction de président du co-
mité du budget, en le priant ainsi de surveil-
ler l'emploi des finances de la Ville, on a
voulu en même temps qu'il eût la haute main
sur le mouvement économique.
Ainsi, M. Chassaigne-Goyon, ayant la res-
ponsabilité du contrôle du budget, joue au-
près de M. Dausset, rapporteur général, le
rôle que joue le président du Conseil des mi-
nistres auprès du ministre des finances. On
s'apprête, dans les sphères de l'Hôtel de Ville,
à faire de lui, dès cette année, le chef de la
majorité. Tout indique que M. Chassaigne-
Goyon, qui a rendu de signalés services à la
Ville de Paris, dont la grande valeur est in-
contestable et dont la droiture et l'habile
expérience sont appréciées de tous, sera le
premier président du prochain Conseil muni-
cipal. Jamais homme d'une plus grande culture
et d'une distinction plus parfaite n'aura oc-
cupé ce poste de premier plan.
M. FROMÉNT-MEURICE
Tout de suite, avant même de louer M,
Froment'Meurice pour ses heureuses qualités
d'administrateur qui en font l'un de nos édiles
les plus utiles et les plus en vue, avant même
déparier de son esprit si fin de véritable
homme du monde, nous voulons présenter en
M. Froment-Meurice le père qui, à l'exemple
du regretté M. Maurice Quentin-Bauchart
avec lequel le conseiller du quartier de la
Madeleine sympathisait, se réjouit des pre-
miers succès de son fils.
Ce causeur spirituel et attrayant qu'est M.
Froment-Meurice, en voyant dans le Figaro
les premiers vers de son fils, un poète dont
l'originalité s'indique en des œuvres d'une dé-
licate pensée, a eu, croyons-nous, autant et
plus de joie qu'en apprenant par la confiance
qu'ils ne cessent de lui témoigner, que les
électeurs du riche et mondain quartier qu'il
représente le considèrent à sa juste valeur et
sont aussi fiers de le posséder qu'il est heu-
reux de pouvoir leur rendre service.
M. Froment-Meurice, en tant que conseil-
ler municipal, ne fait aucune différence entre
les grands et les petits commerçants. Il sait
que tous contribuent dans leur sphère à la
grandeur de Paris et ils trouvent tous, auprès
de lui, l'accueil et l'appui qu'ils attendent de
l'excellent édile.
Nous ajouterons que M. Froment-Meurice
a le souci de la beauté de Paris et plus par-
ticulièrement de la rue 'Royale et de cette
place de la Concorde, unique au monde, sur
laquelle il veille avec un soin jaloux.
Lorsque certains édicules qui encombraient
des rues passagères de Paris auront disparu,
c*eet; en grande partie à M. Froment»Meurice
qu'on devra de pouvoir circuler plus aisément.
Ces temps derniers, il a fait décider l'enlève
ment des bornes-postales.Cette modification ne
contrariera en rien les habitudes prises par
les habitants et les commerçants, qui retrou-
veront, non loin de leurs demeures, des boites
à lettres dans les fûts des réverbères. Ce
n'est qu'un détail, il est ingénieur M. Fro-
inent-Meurice l'a fait adopter.
C'est ainsi que, de jour en jour, on voit M.
Froment-Meurice s'appliquer à se rendre
utile au public et à Paris.
Il a montré ainsi qu'on peut être très versé
dans la haute société parisienne où vous ap-
pellent vos relations, être le plus spirituel des
édiles et recueillir en même temps une popu-
larité de bon aloi, faite de franchise, de tra-
vail soutenu, de projeta intéressants et pra-
tiques.
Aussi est-il aussi estimé qu'aimé en ce
quartier de la Madeleine qu'il connaît mieux
que quiconque, puisqu'il y a toujours vécu et
que sa famille, qui a jeté un si grand lustre
sur l'industrie d'a,rt, y habite depuis bientôt
soixante an °
M. César CAIRE
Le conseiller dq quartier de l'Europe est
M» César Caire, avocat à la Cour, républi-
Gain libéral. Il y a de longues années qu'il
représente son quartier. Il sera réélu aussi
souvent qu'il se représentera, étant donné
qu'il serait difficile aux habitants du quartier
de l'Europe de trouver un édile qui répondit
mieux leurs espérances et qui méritât da-
vantage leur confiance,
M, César Caire n'a pas abandonné lé Palais
où' sa situation est devenue prépondérante,
mais il n'a jamais négligé l'Hôtel de Ville, où
sa situation est devenue également prépondé-
rante. •
C'est que M. César Caire est de ces hommes
qui réussissent partout où ils se produisent
par la continuité du bel effort, par la rectitude
de la conduite et par la franchise du carac-
tère. M. César Caire est un orateur dont la
conviction gagne les assistants. Son talent a
fait merveille lorsqu'il a défendu la liberté de
conscience et la liberté de l'enseignement.
Les Sœurs Augustines n'oublieront pas avec
quel tact il fit leur éloge, M'. César Caire a
raison de s'intituler candidat libéral. Il est
impossible de rencontrer un homme dont le
libéralisme 'soit, plus sûr et plus sincère et
qui possède, plus développé, l'amour de la
famille,
QUESTIONS MUNICIPALES
Le huitième arrondissement a toujours
été, de tous les arrondissements de Pa-
ris, celui qu'on a le plus « gâté », H est
advenu qu'en le soignant plus que les
autres, on y a effectué, avant le vote de
l'emprunt, la plupart des grandes opéra-
tions de vojrje; jugées indispensables.
Toutefois, par une anomalie singulière,
on avait semblé se désintéresser de la
mairie. Les édiles de l'arrondissement
avaient protesté. Ils avaient, en vain,
fait remarquer que les plus beaux ma-
riages étaient célébrés dans la mairie la
moins spacieuse de Paris et que, dans la
rue d'Anjou, les voitures n'avaient même
pas la place nécessaire pour tourner.
L'administration, qui manquait d'ar-
gent, faisait la sourde oreille-
Un moment, on put croire que la
mairie allait être transférée aux Champs-
Elysées, dans l'hôtel Païva. Le projet
fut abandonné, les représentants des
quartiers de la Madeleine et do l'Europe
ayant tait remarquer que la mairie se-
rait trop éloignée, On se décida alors à
faire effort d'un commun accord pour
obtenir l'agrandissement de la mairie,
tout en lg, laissant la place qu'elle oc-
çupe actuellement.
Sur ces entrefaites, l'emprunt de neuf
cents million. fut voté.
Voilà comment une somme de deux
millions a pu être réservée pour l'agran-
dissement de la mairie, par l'achat des
immeubles voisins, Il restera à trouver
les crédits qui suffiront à assurer la re^
construction de l'hôtel.
Le faubourg du Roule a obtenu qu'on
dotât, sur les fonds de l'emprunt. 1 opé-
ration concernant l'élargissement du
faubourg Saint-Honoré. Cela coûtera
1,200,000 francs.
De plus, une somme de six millions a
été accordée pour l'élargissement, dans
le quartier de la Madeleine, de la rue
Matignon et son prolongement jusqu'à
la, rue La Boétie.
Et, afin que le quartier de l'Europe ne
soit pas nun plus déshérité, on a prévu
l'élargissement de la rue Laborde, entre
Saint-Augustin et le boulevard Hauss-
mann.
Les opérations de voirie que l'on dé-
sire exécuter plus tard, en première ur-
gence, avec les crédits non employés et
les reventes de terrains sont plus im-
portantes quant aux prix qu'elles coû-
teront.
Le prolongement de l'avenue d'Antin
jusqu'au boulevard Haussmann fera dé-
penser douze millions. Ainsi que l'achè-
vement de l'élargissement de la rue Ma-
tignon. Par contre, l'achèvement de la
rue Laborde ne coûtera que trois mil-
lions.
En seconde urgence, nous signalerons
le prolongement de la rue de Ponthieu
jusqu'à la rue de Chateaubriand et le
prolongement de la rue Daru par le
square du Roule, jusqu'à la rue Beaujon.
Jan ville.
AFFAIRES MILITAIRES
Une expérience. Afin de diminuer la
charge du fantassin, le ministre de la guerre
vient de décider que, dans certaines unités,
le sac serait remplacé, à titre d'essai, par
une seconde musette.
Les observations résultant de cette expé-
rience devront être soumises au ministre au
mois de novembre prochain.
LA JOURNÉE
Anniversaire S. A. R. Mgr le comte d'Eu.
Obsèques Mme Deroche (cimetière Mont-
martre, 11 heures).
Ioîop(pation5
Conférence
Hier, à l'Ecole des sciences politiques,
sous la présidence de M. Paul Cambon,
ambassadeur de France à Londres, M.
Jacques Armagnac, ancien inspecteur
des finances, a fait une très intéressante
conférence sur le marché financier de
Londres.
M. Jacques Armagnac a su avec habi-
leté mettre en lumière le mécanisme si
spécial de ce marohé, ayec ses brokers,
simples intermédiaires, et les Jobbers,
vrais négociants en valeurs agissant
pour leur propre compte, et insisté sur
1 indépendance de ce mécanisme vis-a-Yis
de l'Etat. V
Le conférencier a également fait res-
sortir le caractère international du mar-
ché de Londres et montré combien le
Stock Exchange se trouve dans la dé-
pendance du marché des capitaux et est
assujetti, par conséquent, a l'influence
profonde de la Banque d'Angleterre.
L'Orphelinat des chemins de fer
L'Orphelinat des chemins de fer fran-
çais a donné hier, au profit des pupilles
de l'Association, son banquet annuel,
sous la présidence de M. Mocqueny, ins^
pecteur général des ponts et chaussées,
représentant M. Dupuy, ministre des
travaux publics.
A la table d'honneur avaient pris
place MM. Legrand, président de la
Chambre de commerce de Paris; De-
jean, sous-directeur des chemins de fer
de l'Etat; Luuyt, sous-directeur de la
Compagnie P. L. M. et un grand
nombre de hauts fonctionnaires des
Compagnies de chemins de fer,
Ce banquet a été suivi d'un concert et
d'un bal.
Les Poètes français
L'assemblée générale annuelle de la,
Société des poètes français a eu lieu
hier, dans l'hôtel de la Société des Gons
de lettres, sous la.présidence de M. Séb.-
Ch.Leconte. En remplacement des mem-
bres sortants ont été élus MM. Henri Al-
lorge, Ch, Le Gofflc, Théodore Maurer,
Léon Riotor et Ed. Schuré..
Le bureau pour l'exercice 1912-1913 est
ainsi composé
MM. Séb.-CJi. Leconte, président; Ernest
flayn.aud et Léon Bocquct, vice-présidents
Léon Riotor, secrétaire général Mlle Lya
Berger, secrétaire archiviste MM. Pierre
Lafenestre, trésorier, et Henri AUorge, tré-
sorier adjoint.
Un duel
A la suite d'une polémique de presse,
un duel à l'épée a eu lieu hier après
midi, à Neuilly, dans une propriété pri-
vée, entre nos confrères Albert Surier
et du Fresnois. M. Rouzier-Dorcières di-
rigeait le combat.
Les témoins de M. Albert Surier étaient
MM. Jacques Pietrini et Louis Lumet
ceux de M. du Fresnois, MM. Paul Giaf-
feri et Henri Massis.
La rencontre a comporté quatre re-
prises. A la quatrième reprise, sur un
enveloppement de fer suivi de coup
droit au bras, M, Albert Surier, qui est
gaucher, a atteint son adversaire à
l'avant-bras. La plaie très pénétrante,
de l'avis formel des médecins, les qilafre
témoins étant d'accord, mettait M. du
Fresnois en état d'infériorité absolue, et
le duel a pris fin sur cette blessure.
Les docteurs Boncour et Peraldi as-
sistaient les combattants.
Jean de Paris:
Gazette des Tribunaux
(de NOS GORRESPONDANTS)
Reims. Le Tribunal civil. d'Epernay a
rendu son jugement dans le procès en
26,910 ff. 95 de dommages-intérêts intenté
par M. Dufaut, négociant on vins, contre la
commune de Pierry, en réparation du préju-
dice subi pendant les émeutes de Cham-
pagne.
Dans ses considérants, le Tribunal dit que
le maire de Pierry n'a pas pris les mesures
que comportait la situation et il repousse sa
demande de faire la preuve que les précau-
tions avaient été prises pour éviter le pillage.
Le Tribunal a commis un greffier à l'effet
d'examiner les papiers de commerce de M.
Dufaut, pour lixer le chiffré exact des
dégâts.
Auch. Double condamnation à mort. •
La Cour d'assises du Gers a condamné à
mort, aujourd'hui, les nommés Cantan et
Samaran, qui avaient assassiné à Montréal,
arrondissement de Condom, un septuagé-
naire, M. Toiija, qu'après l'avoir dépouillé
de son argent, ils ont jeté dans le ruisseau
qui traverse la ville. r
L'exécution aura lieu à Condom,
Nouvelles Diverses
PARIS
LES DRAMES DE LA FOLIE
Un drame lamentable s'est passé l'avant-
dernîôre nuit, 19, avenue d'Eylau.
M. Jean-Baptiste Langeron, âgé de trente-
cinq ans, coulissier à la Bourse, occupe là
avec sa femme, âgée de vingt, et un uns,,un
luxueux appartement. Sa vie était très
calme et très réglée. Il allait chaque jour
à son bureau rue Laffitte, puis à la Bourse,
et passait le reste de son temps chez lui.
Vendredi matin, M. Langeron se présenta
au bureau de M. Lahdel, commissaire de
police, rue Mesnil et déclara que des indivis
dus s'étaient introduits chez lui pour photo-
graphier des documents importants. Voyant
qu'il déraisonnait on fit prévenir Mme Lan-
geron qui vint chercher son mari et le ra-
mena avenue d'Eylau. Il paraissait plus a
calme.
Vers deux heures du matin, il se leva, alla
chercher une corde et annonça à sa femme
qu'il allait l'étrangler. Epouvantée, elle cria
au secours. Sa femme de chambre accourut.
Mais, en présence de M. Langeron qui, ayant
pris un nerf de bœuf menaçait de les assom-
mer, les doux femmes s'enfuirent à demi-
vêtuos et se réfugièrent dans la loge du
concierge.
Le fou les y suivit et entra, tapant à tort
et à travers sur Mme Langeron, sur la
femme de chambre, sur le concierge qui es-
sayait de le désarmer. Réveillé en sursaut,
un locataire, M. René Mettetal, avocat à la
Cour d'appel, accourut un revolver à la
main et, croyant avoir affaire à un malfai-
teur, fit, à deux reprises, feu sur M. Lange-
ron.
Celui-ci tomba atteint à la jambe et à la
poitrine. On l'a transporté à 1 hôpital Beau-
ion, où, après un examen sommaire de ses
blessures, on a constaté que sa vie n'était
pas en danger.
Mme Langeron qui porte des contusions
sur tout le corps; est soignée à son domicile.
Le concierge, M. Feydet, a reçu un coup de
canne sur la tête, et un éclat de verre, brisé
au cours de la bagarre, a pénétré assez pro-
fondément dans la jambe gauche. Mme
Feydet et M, Mettetal ont reçu quelques
contusions.
l'hygiène du PAIN
En ce moment où l'on se préoccupe avec
juste raison de toutes les questions d'hy-
giène, il en est une qu'on devrait bien régle-
menter soigneusement, c'est celle du pain.
Chez nous, la pain est exposé en plein air
dans les vitrines. Les porteuses le transpor-
tent en pleine rue dans des paniers ouverts,
le déposent souvent sur le palier en atten-
dant que les bonnes viennent le prendre. Le
pain, notre nourriture principale, est exposé à
toutes les contagions possibles.
A Rome, il en est autrement. Une ordon-
nance du syndic de la capitale italienne pres-
crit les mesures suivantes
to Le pain et les pâtisseries devront être pro-
tégés contre toute contamination. dans. les ma-
par des vitrines ou des voiles empêchant
les mouches de s'y poser;
2»'IJ sera défendu aux acheteurs de toucher le
pain et les produits similaires pour se rendre
compte do leur cuisson ou de leur fraîcheur.
l)es avis seront places dans les magasins à cet
effet lo pain touché par des mains étrangères
sera exclu de la vente
3° II sera défendu aux boulangers de repren-
dre, pour la mettre on vente sous n'importe
quelle forme, même comme chapelure, le pain
livré aux restaurants ou distribué à domicile.
4° Le pain sera servi dans les restaurants en-
veloppé dans du papier et jamais il ne pourra
être présenté aux clients du pain touché par des
mains étrangères ou resté silr les tables.
Les infractions à ces dispositions seront pu-
nies par des points prévues par la loi.
C'est un bonexempleet qui mériterait bien
d'être suivi.
ARRESTATION MOUVEMENTÉE
Au moment où Mme Jouve sortait de chez
elle, 70, rue Notre-Damo-des-Champs, un in-
dividu s'élança sur elle, lui arracha son sac
à main, et prit la fuite. Il entra d'aburd dans
un débit, où, précipitamment, il retira du
sac un porte-monnaie, puis il s'engagea dans
la maisjn numé o 7, .passage d'Enfer, grimpa
au quatrième, ouvrit la porte d'un logement
et se blottit dans un placard.
Les agents lancés à sa poursuite, entrèrent
dans la chambre et mirent une heure à le
découvrir. Quand ils l'eurent, non sans peine,
sorti du placard, ils remmenèrent,
Mais, dans la rue, le bruit s'était répandu
qu'on venait d'arrêter Vallet et la foule s'é-
tait amassée pour le lyncher. On eut beau-
coup de mal à protéger le voleur qui, au
commissariat, fut reconnu par un nommé
Gardon, âgé de vingt et un ans, repris de
justice. Il a refusé de dire où il demeurait.
CAMBRIOLEURS ASSASSINS
Au numéro 3 du passage Saint-Simonien,
tout en haut de Belleville, habitent au pre-
mier étage deux octogénaires, Mmes Cham-
piot et Pousin, Elles sont à moitié aveugles
et vivent péniblement de toutes petites
rentes.
Hier, à midi, un coup de sonnette retentit.
Mme Champiot, la plus ingambe des deux,
va ouvrir et se trouve en présence de deux
individus, coiffés de casquettes, L'un d'eux
empoigne le tablier de la pauvre femme, le
lui rabat sur la tète et d'un coup on pleine
poitrine la culbute; l'autre, l'enjambant, va
a Mme Pousin qui était assise dans un fau-
teuil et la prend à la gorge. Il l'eftt étranglée
si une voisine qui passait n'eût donné
l'alarme. Les deux bandits ont dégringolé
l'escalier et disparu, Leur signalement a été
donné à la Sûreté.
accidents
Boulevard Voltaire, onze heures du ma-
tin, Mme Jeanne Julien, a été renversée par
l'auto 1531-G-3, voiture-école, conduite par
un apprenti chauffeur. Elle a été transportée
dans un état grave à l'hôpital Saint-Antoine.
A deux heures et demie rue de de Sè-
vres, un employé de la Compagnie des Om-
nibus, Jules Duval, qui travaillait à la voie
du tramway, a été heurté par l'autobus. Il a
été transporté à l'hôpital Laënnec.
DEPARTEMENTS
LES ARÛHERS FRANÇAIS
Çompiègne. Demain aura lieu à Nogent-
sur-Oise, le banquet provincial et le troisième
championnat de la Ronde de la Vallée d'Au-
tomne. Cette manifestation sera cette année
la plus importante do l'archerie française et
réunira deux mille archers.
GRÈVE DE MÉTALLURGISTES
Cette. A la suite d'une décision prise à
à la Bourse du travail, les ouvriers métal-
lurgistes en grève sont allés sur la route de
Montpellier pour débaucher les ouvriers
d'une fonderie. Des incidents se sont pro-
duits, mais ils ont été réprimés par la police
qui gardait l'usine.
'i
f-
'un "sous-officier 'indigne
Saint-Malo. On a arrêté un sous-officier
du* 97e régiment d'infanterie, qui est accusé
d'avoir tenu, à Saint-Pierre-de-P16guen, des
propos antimilitaristes et .antipatriotiques.
L autorité militaire fait une enquête.
TROIS PÊCHEURS NOYÉS ·
Rouen. Comme la flottille de pêche
d'Etretat était au large, une lame de fond a
fait chavirer une barque montée par quatre
pêcheurs. Les autres barques étaient trop
éloignées et ne virent rien. Pendant deux
heures, les malheureux ont lutté. Un seul,
Vatinel, a été. trouvé plusieurs heures plus
tard cramponné aux agrès, et sauvé par un
bateau qui rentrait au Havre. L'un des noyés f
était père de quatre enfants.
INCENDIE
Rouen. Un violent incendie a détruit
cette nuit, à Oissel, une filature. Il ne reste
debout que les murs de cet établissement,
comportait trois étages. Les dégâts sont
évalués à 300.000 francs.
Courrier deia Bourse
"° Paris, 27 avril.
Je disais dans mon courrier de samedi der-
nier que la semaine qui allait commencer se-
rait presque certainement favorable aux
acheteurs.: Il m'est agréable de constater que
mes. prévision* se sont réalisées, mais je suis
obligé de reconnaître qu'il ne fallait pas être
grand clerc pour deviner que la reprise était
inévitable.
Une spéculation à la baisse, impression-
née par les nouvelles politiques plus ou
moins exactes s'était formée, qui avait pesé
sur tous les fonds d'Etat et particulière-
ment sur la Rente française..Elle a es-
corté sur le marché à terme les ventes
du comptant, et les a poussées avec une
ardeur qui a dépassé les limites du bon sens.
Cependant il était aisé de prévoir que la
moindre amélioration dans la situation poli-
tique extérieure déterminerait des rachats
et des achats.
On s'était beaucoup ému des démonstra-
tions navales italiennes et les dépêches an-
nonçant l'intervention de la Russie à Cons-
tantinople avaient amené les imaginations
ardentes à envisager des troubles graves
dans les Balkans.
Le démenti de la Russie ne s'est pas fait
attendre, et ceux qui conservent quelque
doute n'ont qu'à lire le discours prononcé à
la Douma par M. Sasonoff, dans lequel il
affirme qu'il est pour le maintien absolu du
statu quo en Asie.
Débarrassé des préoccupations politiques,
le parti des haussiers a trouvé un appoint
considérable dans l'avis officiel que le gou-
vernement et la commission sénatoriale re-
nonçaient à l'impôt sur la rente. Je crois
avoir épuisé sur cette question tous les ar-
guments en faveur de la répercussion bien-
faifeanto que cette mesure pouvait avoir sur
notre fonds national. Le temps démontrera
si ie me suis trompé.
Les pessimistes ont trouvé dans le projet
Aimond un nouvel engin de combat et les
voilà qui repartent pour la bataille. Ils ont
le temps d'user leur poudre avant de voir la
discussion de ce projet. Au surplus, la liqui-
dation va nous fournir des éléments précis
d'appréciation. Le taux des reports nous
dira l'orientation à suivre. Pour le moment,
je crois que le mois de mai s'annonce en fa-
veur des acheteurs.
Des valeurs qui ont sommeillé depuis quel-
que temps commencent à se réveiller. Je re-
marque que l'on achète sans bruit de -l'Orieitr
tal Garpet et de la Malacca. La première de
ces valeurs a présenté à la dernière assem-
blée un bilan qui dénote une situation de
premier ordre. Pour un capital de 500,000
livres cette Société possède en réserves,
amortissements et reports une somme de
175,000 livres, soit 35 0/0 de son capital et
son fonds de roulement net de toute charge
atteint la somme de 440,000 livres, soit
88 0/0 du capital social. La prime encaissée
sur les actions nouvellement émises aug-
mente encore considérablement le chapitre
des réserves et des amortissements. J'ai -dit
que l'Oriental Carpet ferait 500. J'en suis plus
convaincu que jamais.
Quant à la Malacca, on m'a communiqué
des dépêches annonçant des rendements
fantastiques qui doivent la pousser en avant
d'autant plus facilement, que l'on soupçonne
des ventes à découvert assez sérieuses.
Pour conclure, j'estime que les valeurs
françaises rente 3 0/0, chemins de fer, va-
leurs d'électricité, valeurs métallurgiques
françaises et étrangères, offrent des perspec-
tives de hausse (je ne parle pas des valeurs
russes). J'ajoute pour les raisons que je viens
de donner, la Malacca et l'Oriental Carpet.
Marché officiel. Le marché de la Rente
est toujours aussi actif. Quelques réalisations
de bénéfices, après cette vive reprise, ramè-
nent le cours a 93 65, mais on n'en a pas
moins gagné 1 fr. 90 pour la semaine.
Les déclarations de M. Sasonoff ont fait
une excellente impression sur les fonds rus-
ses, mais là encore, après les progrès rapi-
des de la semaine, et a la veille de la liqui-
dation, des dégagements de position se pro-
duisent. Le Consolidé passe à 95 05. Le S 0/0
91 revient à 81, et le S 0/0 96 finit à 80. Ces
emprunt* sont en progrès de 1 fr. 20 depuis
samedi dernier.
L'Italien est assez mal disposé et la clô-
ture se fait à 93 90, en recul de 22 centimes.
Lo Turc est ferme à 89 60.
L'Extérieure se retrouve à 94 90.
V Argentin i9ii gagne 21 cent. à 97 35.
Les Etablissements de crédit sont fermes.
La Banque de Paris qui a gagné 15 francs
cette semaine finit à 1,780; Crédit lyonnais,
1,503. Union parisienne, 1,209. Crédit mobilier,
684. Cet établissement vient de remporter
un vif succès d'émission avec l'emprunt
4 1/2 0/0 de la Province de Buenos-Âires.
On annonce d autre part qu'il vient de faire
admettre à la Cote officielle les actions et
obligations du Port de Bahia-Blanca, Cette
entreprise groupe autour du Crédit mobilier
les concours industriels les plus puissants
de l'Argentine.
Les valeurs de traction et d'électricité sont
fermes. Métropolitain, 659. Omnibus,' 772.
Thomson, 817. Popp, 892.
Les chemins français marquent un temps
d'arrêt après la vive reprise de ces dernières
séances. Le Nord, à 1,661, a gagné 29 fr.
pour la semaine. L'Orléans finit à 1,296, en
progrès do 45 fr. Le Lyon fait 1,272, 30 fr. de
mieux que samedi dernier. Est, 938,
Dans le compartiment étranger, les che-
mins espagnols maintiennent leur avance.
Nord-Espagne 466, Saragosse 457.
Les Brasil Railways privilégiées terminent,
à 580 en gain de 6 francs pour la semaine,
tandis que les ordinaires qui ont progressé
de 22 francs se traitent à 521.
Los Grands Lacs continuent à faire l'objet
d'achats suivis à 337.
Le $uez finit à 6,205.
Le Rio est calme à 1,985.
Les industrielles russes sont bien dispo-
sées. Briansk fait 491. La Sosnowice gagne
17 fr. à 1,732. Bakou s'avance encore de 24
francs à 1,679, ce qui représente une hausse
de 197 fr. pour la semaine. Le Naphte Russe
progresse de son côté' de 28 fr. à 540, soit un
gain de 54 fr. depuis samedi dernier. La
Provodnik est calmo à 591.
La Carpet améliore progressivement son
cours à 401.
Les Pétroles d'Oklahoma sont soutenus
à 123.
La Sangha Oubanghi passe à 279. L'excel-
lente situation du marché du caoutchouc as-
sure le maintien des prix actuels et la Com-
pagnie qui produit déjà 500 tonnes ne peut
manquer de réaliser de ce chef un accroisse-
ment de bénéfices. ̃̃
Marché en Banque. Le marché des mines
d'or est ferme, mais sans affaires. Rand Mi-
nés, 167 50. Goldfields, 112. East Rand, 82 75.
Crown Jliines, 178.
La De Beers est en léger progrès à 509 50
et Jagersfùntein passe à- 163 50.
La Lena demeure hésitante à 110 50.
Les valeurs territoriales sont lourdes.
Chartered, 38. Mozambique, 39, Transvaal
Land, 45. Tanganiyka, 68 75.
La Balïa est calme à 375.
Les valeurs de cuivre se tiennent à peu
près à leurs cours d'hier. Vtah, 336; Chino,
164 50; Miami, 136 50; Ray, 111 50; Spassky,
98; Cape, 168 50.
Les valeurs russes sont calmes. Maltzof,
920 Toula, 941 Hartmann, 801 Platine, 809.
Le Tobacco finit à 277.
Les caoutchoucs sont fermes. La Finan-
cière vaut 156. La Malacca gagne 6 fr, à 345.
On s'attend à une augmentation de produc-
tion de 10,000 livres ce mois-ci, et tout per-
Argus.
mot d'espérer qu'on atteindra une produc-
tion de 200,000 livres en juillet, justifiant
ainsi les provisions de la direction.
Les actions de préférence Mexican Eagle
finissent à 52 en progrès do 7 francs pour la
semaine. La Compagnie poursuit rapidement
la construction des lignes de tuyautage des-
tinés à relier les champs pétrolifères avec
les deux ports Tampico et Tuxpam où la
flotte de bateaux-citernes viendra s'appro-
visionner.
Les parts Nicolaieff sont recherchées a
163.
Les Naphtes de Lianosoff enregistrent une
nouvelle hausse de 12 fr. à 620, soit 31 fr.
pour la semaine.
Armand YveL
New • York, samedi (dernière heure). -Le
Stock Exchange a terminé la semaine par
une séance active. Les transactions ont porté
sur environ 344,000 titres.
Au début, marché faible mais actif. Les
nouvelles de l'étranger n'étaient pas encou-
rageantes et des réalisations ont suivi.
On craignait que les efforts faits pour em-
pêcher une grève des mécaniciens sur les
chemins de fer de l'Est du pays aboutissent
à un échec, et les baissiers ont profité égale-
ment de la fermeté des marchés de céréales.
Les ventes ont été arrêtées par le manque
de valeurs disponibles, et quand ceux qui
avaient vendu au début ont commencé à ra-
cheter, les cours ont monté vivement.
L'Amalgamated toucha 85 par suite de
forts achats provoqués par la publication
d'un interview avec M. Ryan, disant que
l'avenir de l'industrie cuprifère ne fut jamais
plus favorable.
Plus tard les ventes ont été encouragées
par une nouvelle hausse des céréales, mais la
clôture a été calme néanmoins.
Le marché des obligations a été assez
actif, avec quelques ventes pour réaliser des
bénéfices dans les valeurs spéculatives. Les
affaires se sont chiffrées par 1,256,000 dol-
lars.
INFORMATIONS FINANCIERES
COMPTOIR NATIONAL D'ESCOMPTE DE PARIS. Situa-
tion au 3i mars 1912
ACTIF:
Caisse et Banque Fr. 159.264.843 20
Portefeuille 932.545.806 89
Reports 92.146.376 13
Correspondants « Effets b, l'en-
caissement » 89,T24,547 61
Comptes courants débiteurs. 151.932.291 98
Rentes, obligations et valeurs
diverses. 7.060.015 24
Participations financières 4,744.779 10
Avances garanties 176.79i.8C5 35
Comptes débiteurs par accep-
tations. 150.198.623 94
Agences hors d'Europe 13.169.776 78
Comptes d'ordre et divers 9.787.541 16
Immeubles 15.841,544 »
Acompte Exercice 1911, 5.000.000 ̃>
Fr. 1,808.211 01038
PASSIF ·
Capital .Fr. 200.000.000 »
Réserves 37.214.354 73
Comptes de chèques et comp-
tes d'esoompte 684.177.220 73
Comptes courants créditeurs, 642.132.439 72
lions î\ échéance fixe 49 726 576 55
Acceptations. 148.353.957 36
Comptes d'ordre et divers. 40.606.455 29
Fr.' 1.808,211.010 38 as
AVIS 331-VBmS
T\éfjkz-vous des contrefaçons de la Fleur de
JL» Pêche, poudre de riz incomparable de la
Parfum1' Exotique, 35, rue du 4-Septembre.
LA SOIRÉE
AU THEATRE MICHEL
Le théâtre Michel lance ses nouveautés
d'été, Il nous a conviés à venir feuilleter son
aimable catalogue.
Tournons-en les pages ensemble; si vous
voulez bien.
Sur la page de garde, c'est d'abord une pe-
tite comédie en un acte qui s'appelle V Avo-
cate. L'avocate étant de création récente,
c'est un personnage qui n'est pas encore
usé il coulera de l'eau tout le long du Palais
de justice avant qu'il ait servi au théâtre au-
tant que l'ingénieur, que l'officier ou que le
notaire.
M. Michel Missoff, qui est un élégant avo-
cat, conté plaisamment cette petite aven-
ture doucement scabreuse. Il parait que ce
n'est pas une pièce à clé tant mieux pour la
réputation et la dignité de l'élément féminin
du barreau.
Signalons la présence dans le public de Ms
Henri-Robert, venu gentiment applaudir un
jeune confrère, en compagnie l'avoué bien connu. pa-nie dç go
Nous avons écouté ensuite une autre comédie
en un acte qui porte ce titre Madame en
aura un. Un quoi? Un amant, bien en-
tendu. C'est d'ailleurs un titre à surprise car
justement, Madame n'en aura pas Elle s'a-
percevra à temps, pour sa tranquillité et pour
le bien de la morale, que le monsieur qui la
convoite a fait les mêmes « boniments et
offert les mêmes vers inédits à sa meilleure
amie.
C'est gentil. C'est gentillet. C'est gentil*
làtre. Et c'est joué de même par Mmes Ray-
monde Ariel, Germaine Sylvès et par M. Jean
Peyriére.
Il parait que Madame en aura un. est le
début d'un tout jeune auteur. C'est donc la
pièce d'un débutant. Ah comme il a de la
chance d'avoir devant lui tout le temps qu'il
faut pour faire des progrés et acquérir de
l'expérience 1
Mais voici les morceaux substantiels du ca-
talogue. D'abord la reprise de On purge bébé,
l'inénarrable et inracontable fantaisie de M.
Georges Feydeau, dont le titre sur le pro-
gramme pourrait être accompagné du com-
mentaire à la mode < Une heure de fou
rire »
On a ri furieusement à toutes ces trouvail-
les, à tous ces coq-à-1'âne,' à toutes ces drô-
leries irrésistibles, et nous avons vu se. se-
couer autour de nous des neurasthénies chro-
niques et des xenfrognages jusqu'ici réputés
incurables,
Mlle Cassive a été remarquable de naturel
et de comique, sans jamais forcer la note,
sans jamais dépasser la mesure, sans chercher
dans l'exagération des effets faciles.
M. Rozenberg a incarné de façon très
amusante le postulant fournisseur d'acces-
soires de porcelaine pour l'armée française,
et M. Lamy a été un fonctionnaire du minis-
tère de la guerre bien cocasse.
Le Tiers Porteur, qui est le gros morceau
inédit de la soirée, c'est une opérette en un
acte. Elle est signée Jean Kolb et André de
Fouquières. M. Jean Kolb .est le propre fils
de Mme Kolb, 1 excellente artiste de la Co-
médie-Française Mon Dieu, comme ça
pousse!
M. André de Fouquières est M. André de
Fouquières. Il n'a d'abord été que le client le
plus assidu de la rubrique « Monde et Ville »
le plus écouté des arbitres de la mode, et le
plus recherché de nos cotillonneurs. Et puis
sa gloire mondaine et ses succès de salons
ne lui suffisant plus, il a abordé non sans élé-
gance la causerie et la conférence. Le voilà
enfin qui tâte du théâtre.
Avec M- Jean Kolb il a perpétré un livret
d'opérette léger, ingénieux, plaisant, suffi-
samment décolleté, avec des petits couplets
menus dont les rimes se contentent d'une hon-
nête aisance. Sur ce livret, Claude Terrasse,
de plus en plus hirsute, a jeté à la volée des
rythmes drôlets, joyeux et pimpants.
M. Lucien Rozenberg, déjà nommé, a rem-
porté un vif succès dans le rôle d'un Anglais
qui est entre deux, que dîs-je entre je ne sais
combien de coktails, et qui conserve jusque
dans l'incohérence et l'instabilité bachiques
une imperturbable distinction britannique.
M. Charles Dechamps fait ce qu'il peut
dans un rôle moins bon M. Bélières est, un
Lechâtre plein de joviale rondeur et M. Cor-
nély un Lecardunois cercleux plein de correc-
tion.
Totoche/c'est .Mlle Sahita. Elle lui prête sa
fraîche et charmante frimousse, et aussi la
gentille crânerie gamine et montmartroise
qui convient bien à une petite horizontale
d'opérette. '̃•̃
Il est juste de citer enfin, puisqu'elle porte
un nom de victoire, Mlle Valmy, qui fut une
soubrette gracieuse et délurée.
Comme vous voyez, il y a au théâtre Michel
e de quoi rire et s'amuser en société ». Aussi
M. Prudhomme dirait-il qu'il a tout ce qu'il
faut pour attendre les grandes chaleurs, et,
au besoin, pour les braver.
Un Monsieur deT l'Orchestra. v
lies Candidats de Jlarigny
DIALOGUE DE SiUSO^
Que pense2-vous de l'élection dés
femmes?
J'en suis tout a fait partisan. Et je
ne vous cacherai pas que, si elles étaient
éligibles, je voterais pour Gaby Deslys.
Elle est, en effet,' l'originalité même et
vraiment Parisienne. J'aime l'excentri-
cité de son. jeu., Rien, en, vérité, n'est
plus « piquant » que cette jeune per-
sonne.
D'accord. Mais après Mlle Gaby
Deslys?
Eh! bien, non point après, mais en
même temps qu'elle, Mlles Lina Ruby,
Régine Flory, Màdo Minty auraient mon
suffrage. Trouvez-vous, en effet, quelque
chose de plus exquis, de plus charmant
que la grâce et le talent de ces trois
.artistes. Les voir et les entendre nous
jette dans l'extase et nous transporte..au
septième ciel. Mlle Perriat est, elle
aussi, vraiment délicieuse.
C'est tout? ̃"̃'•
Non point il y a encore Mlles De-
lor, Reynold, Darcourt, Defrance, Eriel,
Miezs, Dyris. Ah ce n'est pas les can-
didates qui manqueraient.
Je vois que les pauvres hommes
par vous sont sacrifiés?
Non point. Je ne suis pas exclusif.
J'apprécie comme il convient Vilbert e£
ses qualités de très fin comique, la voix
d'Armand Franck, la fantaisie de Paul
Clerc, la danse dHarry Pilur et le jeu
des excellents artistes qui sont Darlès,
Delamane, DoreL Juvenet Manville»
Fred Tommy, etc,
C'est drôle voici une affiche élec-
torale que je crois déjà connaître. N'est-
ce point l'affiche de Marigny ?
Vous l'avez dit aussi ,bien, je lie
vous parlais pas des élections munici-
pales et je ne songeais pas à l'Hôtel de
Ville, mais bien à cet autre palais; autre-
ment gai, autrement séduisant, brillant
et captivant qu'est Marigny. Les pen-
sionnaires de ce théâtre, candidats au
succès, seront élus à la majorité des suf-
frages, mercredi prochain, soir de la
réouverture. Tous les spectateurs les ac-
clameront dans la revue de Michel
Carré et André Barde, petit chef-d'œuvre
d'esprit et de parisianisme, 1.T..
Edmond Le Roy. 1
COURRIER ÏTHÉATRES
Aujourd'hui ̃
a la Comédie-Française, à 1 h. 1/2, Hernani
(Mmes S.-Wéber, Thérèse Kolb, Suzanne
Révonne, Lherbay, MM. gilvain, Albert
Lambert fils, Leitner, Dessonnes, Joliet, Fal-
connier, Ch, Grandval, Garay, Jacques Gui-
Ihène, Georges Le Roy, Gerbault, Jeaa
Worjns).̃̃
A ropére-Comigue, à 1 h. 1/2, Madame
Butterfly,
A l'Odéon,. à 2 heures, V Honneur japo-
nais. Même distribution que 1» soir.
Au Vaudeville, à 2h.l/3, dernière matinée
de la saison Education de prince (Mmes
Jeanne Granier, Ellen-Andrée, Farna, Gaby
Marcy, MM. Lérand, Joffre,' Jean Dax, Bec-
man, etc.).
Au Théâtre Lyrique municipal (Galté),
2 heures, Hérodiade (Mmes Zina Brozi»$
Blanchard' MM, Tlîaraud, Maguenat, Au»
doin, Alberti)',
Chef d'orchestre M. Archainbaud.
A l'Ambigu, à 2 heures, première matinée,
de le Coquelicot (Mlle Léontine Massard,
MM. Condé, Etiôvant).
r Au théâtre Apoiio, à 2 heures, le Comte
de Luxembourg (Mmes Brigitte Régent, Ana
gèle Gril, MM. Félix Galipaux, Defreyn, Fer-;
nand Frey, etc., etc.).
Nos lecteurs trouveront a sa place habituelle
le tableau complet des matinées d'aujourd'hui.
ce soir
Au Trocadéro, à 8 h. 3/4 précises, audition
intégrale du Messie de Hfende.1, sops J,a
direction de M. Félix Weingartner.
Les solis seront chantés par miss Edith
Evans, Mme Ada Crossley, MM. William
Green et Watkin Mills.
L'orgue sera tenu par M. A. Fricker et les
chorals seront chantés par }es chœurs de la
ville de Leeds. `
Orchestre des Concerts-Cologne, Ensemble
400 exécutants.
N. B. Les retardataires pourront t?ou-*
ver aujourd'hui dimanche au Trocadéro les'
dernières places restant au bureau de loca-
tion. ̃ ̃'
A l'Opéra, à 8 heures, soirée de gala or.
ganisée par l'Association des directeurs dé'
théâtre de Paris au profit de l'Aviation mili-i
taire. Au programme
Ouverture de iPa<»;ieiPaladilhe) l'orchestre de
l'Opéra sera dirigé par M. Paul Vidal. Allo-
cution par il. Hugues La Roux, du Comité na-
tional pour l'Aviation militaire. Icare {i" ta-
bleau) (Deutsch do la, Meurthe) M. Muratore,
Icare; Mlle Chenal, la, Nymphe des bais; M.
Delmas, Dédale; Mlles Campredon,. Henriquez
et Mati, les Nymphes l'orchestre de l'Opéra
sera dirigé par M. C. Erlanger.
Œdipe Bol, deuxième partie (Sophocle), mu-'
sique de scène d'Ed. Membrée :.Mmes Delvair,
Jocaste Yvonne Ducos, Jeanne Rémv, jeunes
fllles tiiébaines MM. Mounet-Sully, f Œdipe
Louis Delaunay, I'env6yé du palais; Falconnier,
un messager Ravet, un esclave JJ." Alexandre,,
Créon M. Gerbault, le coryphée. L'orchestre de
la Comédie-Française, sous la direction de M.
Léon.
Les Ailes (fragment de Léonard de Vinci) (Mme
Moreau-Beliecroix;, par M. Leitner, sociétaire do
la Comédfé-Françaisë. Werther (3' acte) (J.
Massenet) Mlle Brohljv Charlotte Mlle Ma-
thieu-Lutz, Sophie M. Muratore, Werther.
Max et M'oritz, les 'singes des Folies-Bergère.
Les Deux Pigeons (André Messager), par Mmes
Zambelli, Aida Boni; Meunier, M. Aveline et le'
corps de ballet de l'Opéra. L'orchestre da
l'Opéra sera dirigé par M. 'André Messager.
La Fille de Mme Angoi, deuxième acte (Ch.
Lecocq) Mmes Germaine Gallois, Ml!è Lange
Edmée Favart, Clairette; MM. Sardet, Anee^ é
Pitou Gilly, Pomponnet Alberti, Louehard
Désiré, Larivaudière; Doucet, Trenitz. Chœur
des Conspirateurs, chœur des Merveilleuses,
chantés par tous les artistes des théâtres de
Paris. « La Fête chez Mite Lange ».. ·
Mme Sarah Bernhardt dira La Brise (des Bouf-> >
fonsj (Zamacoïs), Le' Comte de Luxembourg
toutes les discussions qu'il fit naître et toutes
les conclusions qu'il apporta. Nous insiste-
rons cependant sur ce fait qu'il est aussi versé
dans les questions économiques que dans les
questions financières et qu'en le désignant
pour occuper la fonction de président du co-
mité du budget, en le priant ainsi de surveil-
ler l'emploi des finances de la Ville, on a
voulu en même temps qu'il eût la haute main
sur le mouvement économique.
Ainsi, M. Chassaigne-Goyon, ayant la res-
ponsabilité du contrôle du budget, joue au-
près de M. Dausset, rapporteur général, le
rôle que joue le président du Conseil des mi-
nistres auprès du ministre des finances. On
s'apprête, dans les sphères de l'Hôtel de Ville,
à faire de lui, dès cette année, le chef de la
majorité. Tout indique que M. Chassaigne-
Goyon, qui a rendu de signalés services à la
Ville de Paris, dont la grande valeur est in-
contestable et dont la droiture et l'habile
expérience sont appréciées de tous, sera le
premier président du prochain Conseil muni-
cipal. Jamais homme d'une plus grande culture
et d'une distinction plus parfaite n'aura oc-
cupé ce poste de premier plan.
M. FROMÉNT-MEURICE
Tout de suite, avant même de louer M,
Froment'Meurice pour ses heureuses qualités
d'administrateur qui en font l'un de nos édiles
les plus utiles et les plus en vue, avant même
déparier de son esprit si fin de véritable
homme du monde, nous voulons présenter en
M. Froment-Meurice le père qui, à l'exemple
du regretté M. Maurice Quentin-Bauchart
avec lequel le conseiller du quartier de la
Madeleine sympathisait, se réjouit des pre-
miers succès de son fils.
Ce causeur spirituel et attrayant qu'est M.
Froment-Meurice, en voyant dans le Figaro
les premiers vers de son fils, un poète dont
l'originalité s'indique en des œuvres d'une dé-
licate pensée, a eu, croyons-nous, autant et
plus de joie qu'en apprenant par la confiance
qu'ils ne cessent de lui témoigner, que les
électeurs du riche et mondain quartier qu'il
représente le considèrent à sa juste valeur et
sont aussi fiers de le posséder qu'il est heu-
reux de pouvoir leur rendre service.
M. Froment-Meurice, en tant que conseil-
ler municipal, ne fait aucune différence entre
les grands et les petits commerçants. Il sait
que tous contribuent dans leur sphère à la
grandeur de Paris et ils trouvent tous, auprès
de lui, l'accueil et l'appui qu'ils attendent de
l'excellent édile.
Nous ajouterons que M. Froment-Meurice
a le souci de la beauté de Paris et plus par-
ticulièrement de la rue 'Royale et de cette
place de la Concorde, unique au monde, sur
laquelle il veille avec un soin jaloux.
Lorsque certains édicules qui encombraient
des rues passagères de Paris auront disparu,
c*eet; en grande partie à M. Froment»Meurice
qu'on devra de pouvoir circuler plus aisément.
Ces temps derniers, il a fait décider l'enlève
ment des bornes-postales.Cette modification ne
contrariera en rien les habitudes prises par
les habitants et les commerçants, qui retrou-
veront, non loin de leurs demeures, des boites
à lettres dans les fûts des réverbères. Ce
n'est qu'un détail, il est ingénieur M. Fro-
inent-Meurice l'a fait adopter.
C'est ainsi que, de jour en jour, on voit M.
Froment-Meurice s'appliquer à se rendre
utile au public et à Paris.
Il a montré ainsi qu'on peut être très versé
dans la haute société parisienne où vous ap-
pellent vos relations, être le plus spirituel des
édiles et recueillir en même temps une popu-
larité de bon aloi, faite de franchise, de tra-
vail soutenu, de projeta intéressants et pra-
tiques.
Aussi est-il aussi estimé qu'aimé en ce
quartier de la Madeleine qu'il connaît mieux
que quiconque, puisqu'il y a toujours vécu et
que sa famille, qui a jeté un si grand lustre
sur l'industrie d'a,rt, y habite depuis bientôt
soixante an °
M. César CAIRE
Le conseiller dq quartier de l'Europe est
M» César Caire, avocat à la Cour, républi-
Gain libéral. Il y a de longues années qu'il
représente son quartier. Il sera réélu aussi
souvent qu'il se représentera, étant donné
qu'il serait difficile aux habitants du quartier
de l'Europe de trouver un édile qui répondit
mieux leurs espérances et qui méritât da-
vantage leur confiance,
M, César Caire n'a pas abandonné lé Palais
où' sa situation est devenue prépondérante,
mais il n'a jamais négligé l'Hôtel de Ville, où
sa situation est devenue également prépondé-
rante. •
C'est que M. César Caire est de ces hommes
qui réussissent partout où ils se produisent
par la continuité du bel effort, par la rectitude
de la conduite et par la franchise du carac-
tère. M. César Caire est un orateur dont la
conviction gagne les assistants. Son talent a
fait merveille lorsqu'il a défendu la liberté de
conscience et la liberté de l'enseignement.
Les Sœurs Augustines n'oublieront pas avec
quel tact il fit leur éloge, M'. César Caire a
raison de s'intituler candidat libéral. Il est
impossible de rencontrer un homme dont le
libéralisme 'soit, plus sûr et plus sincère et
qui possède, plus développé, l'amour de la
famille,
QUESTIONS MUNICIPALES
Le huitième arrondissement a toujours
été, de tous les arrondissements de Pa-
ris, celui qu'on a le plus « gâté », H est
advenu qu'en le soignant plus que les
autres, on y a effectué, avant le vote de
l'emprunt, la plupart des grandes opéra-
tions de vojrje; jugées indispensables.
Toutefois, par une anomalie singulière,
on avait semblé se désintéresser de la
mairie. Les édiles de l'arrondissement
avaient protesté. Ils avaient, en vain,
fait remarquer que les plus beaux ma-
riages étaient célébrés dans la mairie la
moins spacieuse de Paris et que, dans la
rue d'Anjou, les voitures n'avaient même
pas la place nécessaire pour tourner.
L'administration, qui manquait d'ar-
gent, faisait la sourde oreille-
Un moment, on put croire que la
mairie allait être transférée aux Champs-
Elysées, dans l'hôtel Païva. Le projet
fut abandonné, les représentants des
quartiers de la Madeleine et do l'Europe
ayant tait remarquer que la mairie se-
rait trop éloignée, On se décida alors à
faire effort d'un commun accord pour
obtenir l'agrandissement de la mairie,
tout en lg, laissant la place qu'elle oc-
çupe actuellement.
Sur ces entrefaites, l'emprunt de neuf
cents million. fut voté.
Voilà comment une somme de deux
millions a pu être réservée pour l'agran-
dissement de la mairie, par l'achat des
immeubles voisins, Il restera à trouver
les crédits qui suffiront à assurer la re^
construction de l'hôtel.
Le faubourg du Roule a obtenu qu'on
dotât, sur les fonds de l'emprunt. 1 opé-
ration concernant l'élargissement du
faubourg Saint-Honoré. Cela coûtera
1,200,000 francs.
De plus, une somme de six millions a
été accordée pour l'élargissement, dans
le quartier de la Madeleine, de la rue
Matignon et son prolongement jusqu'à
la, rue La Boétie.
Et, afin que le quartier de l'Europe ne
soit pas nun plus déshérité, on a prévu
l'élargissement de la rue Laborde, entre
Saint-Augustin et le boulevard Hauss-
mann.
Les opérations de voirie que l'on dé-
sire exécuter plus tard, en première ur-
gence, avec les crédits non employés et
les reventes de terrains sont plus im-
portantes quant aux prix qu'elles coû-
teront.
Le prolongement de l'avenue d'Antin
jusqu'au boulevard Haussmann fera dé-
penser douze millions. Ainsi que l'achè-
vement de l'élargissement de la rue Ma-
tignon. Par contre, l'achèvement de la
rue Laborde ne coûtera que trois mil-
lions.
En seconde urgence, nous signalerons
le prolongement de la rue de Ponthieu
jusqu'à la rue de Chateaubriand et le
prolongement de la rue Daru par le
square du Roule, jusqu'à la rue Beaujon.
Jan ville.
AFFAIRES MILITAIRES
Une expérience. Afin de diminuer la
charge du fantassin, le ministre de la guerre
vient de décider que, dans certaines unités,
le sac serait remplacé, à titre d'essai, par
une seconde musette.
Les observations résultant de cette expé-
rience devront être soumises au ministre au
mois de novembre prochain.
LA JOURNÉE
Anniversaire S. A. R. Mgr le comte d'Eu.
Obsèques Mme Deroche (cimetière Mont-
martre, 11 heures).
Ioîop(pation5
Conférence
Hier, à l'Ecole des sciences politiques,
sous la présidence de M. Paul Cambon,
ambassadeur de France à Londres, M.
Jacques Armagnac, ancien inspecteur
des finances, a fait une très intéressante
conférence sur le marché financier de
Londres.
M. Jacques Armagnac a su avec habi-
leté mettre en lumière le mécanisme si
spécial de ce marohé, ayec ses brokers,
simples intermédiaires, et les Jobbers,
vrais négociants en valeurs agissant
pour leur propre compte, et insisté sur
1 indépendance de ce mécanisme vis-a-Yis
de l'Etat. V
Le conférencier a également fait res-
sortir le caractère international du mar-
ché de Londres et montré combien le
Stock Exchange se trouve dans la dé-
pendance du marché des capitaux et est
assujetti, par conséquent, a l'influence
profonde de la Banque d'Angleterre.
L'Orphelinat des chemins de fer
L'Orphelinat des chemins de fer fran-
çais a donné hier, au profit des pupilles
de l'Association, son banquet annuel,
sous la présidence de M. Mocqueny, ins^
pecteur général des ponts et chaussées,
représentant M. Dupuy, ministre des
travaux publics.
A la table d'honneur avaient pris
place MM. Legrand, président de la
Chambre de commerce de Paris; De-
jean, sous-directeur des chemins de fer
de l'Etat; Luuyt, sous-directeur de la
Compagnie P. L. M. et un grand
nombre de hauts fonctionnaires des
Compagnies de chemins de fer,
Ce banquet a été suivi d'un concert et
d'un bal.
Les Poètes français
L'assemblée générale annuelle de la,
Société des poètes français a eu lieu
hier, dans l'hôtel de la Société des Gons
de lettres, sous la.présidence de M. Séb.-
Ch.Leconte. En remplacement des mem-
bres sortants ont été élus MM. Henri Al-
lorge, Ch, Le Gofflc, Théodore Maurer,
Léon Riotor et Ed. Schuré..
Le bureau pour l'exercice 1912-1913 est
ainsi composé
MM. Séb.-CJi. Leconte, président; Ernest
flayn.aud et Léon Bocquct, vice-présidents
Léon Riotor, secrétaire général Mlle Lya
Berger, secrétaire archiviste MM. Pierre
Lafenestre, trésorier, et Henri AUorge, tré-
sorier adjoint.
Un duel
A la suite d'une polémique de presse,
un duel à l'épée a eu lieu hier après
midi, à Neuilly, dans une propriété pri-
vée, entre nos confrères Albert Surier
et du Fresnois. M. Rouzier-Dorcières di-
rigeait le combat.
Les témoins de M. Albert Surier étaient
MM. Jacques Pietrini et Louis Lumet
ceux de M. du Fresnois, MM. Paul Giaf-
feri et Henri Massis.
La rencontre a comporté quatre re-
prises. A la quatrième reprise, sur un
enveloppement de fer suivi de coup
droit au bras, M, Albert Surier, qui est
gaucher, a atteint son adversaire à
l'avant-bras. La plaie très pénétrante,
de l'avis formel des médecins, les qilafre
témoins étant d'accord, mettait M. du
Fresnois en état d'infériorité absolue, et
le duel a pris fin sur cette blessure.
Les docteurs Boncour et Peraldi as-
sistaient les combattants.
Jean de Paris:
Gazette des Tribunaux
(de NOS GORRESPONDANTS)
Reims. Le Tribunal civil. d'Epernay a
rendu son jugement dans le procès en
26,910 ff. 95 de dommages-intérêts intenté
par M. Dufaut, négociant on vins, contre la
commune de Pierry, en réparation du préju-
dice subi pendant les émeutes de Cham-
pagne.
Dans ses considérants, le Tribunal dit que
le maire de Pierry n'a pas pris les mesures
que comportait la situation et il repousse sa
demande de faire la preuve que les précau-
tions avaient été prises pour éviter le pillage.
Le Tribunal a commis un greffier à l'effet
d'examiner les papiers de commerce de M.
Dufaut, pour lixer le chiffré exact des
dégâts.
Auch. Double condamnation à mort. •
La Cour d'assises du Gers a condamné à
mort, aujourd'hui, les nommés Cantan et
Samaran, qui avaient assassiné à Montréal,
arrondissement de Condom, un septuagé-
naire, M. Toiija, qu'après l'avoir dépouillé
de son argent, ils ont jeté dans le ruisseau
qui traverse la ville. r
L'exécution aura lieu à Condom,
Nouvelles Diverses
PARIS
LES DRAMES DE LA FOLIE
Un drame lamentable s'est passé l'avant-
dernîôre nuit, 19, avenue d'Eylau.
M. Jean-Baptiste Langeron, âgé de trente-
cinq ans, coulissier à la Bourse, occupe là
avec sa femme, âgée de vingt, et un uns,,un
luxueux appartement. Sa vie était très
calme et très réglée. Il allait chaque jour
à son bureau rue Laffitte, puis à la Bourse,
et passait le reste de son temps chez lui.
Vendredi matin, M. Langeron se présenta
au bureau de M. Lahdel, commissaire de
police, rue Mesnil et déclara que des indivis
dus s'étaient introduits chez lui pour photo-
graphier des documents importants. Voyant
qu'il déraisonnait on fit prévenir Mme Lan-
geron qui vint chercher son mari et le ra-
mena avenue d'Eylau. Il paraissait plus a
calme.
Vers deux heures du matin, il se leva, alla
chercher une corde et annonça à sa femme
qu'il allait l'étrangler. Epouvantée, elle cria
au secours. Sa femme de chambre accourut.
Mais, en présence de M. Langeron qui, ayant
pris un nerf de bœuf menaçait de les assom-
mer, les doux femmes s'enfuirent à demi-
vêtuos et se réfugièrent dans la loge du
concierge.
Le fou les y suivit et entra, tapant à tort
et à travers sur Mme Langeron, sur la
femme de chambre, sur le concierge qui es-
sayait de le désarmer. Réveillé en sursaut,
un locataire, M. René Mettetal, avocat à la
Cour d'appel, accourut un revolver à la
main et, croyant avoir affaire à un malfai-
teur, fit, à deux reprises, feu sur M. Lange-
ron.
Celui-ci tomba atteint à la jambe et à la
poitrine. On l'a transporté à 1 hôpital Beau-
ion, où, après un examen sommaire de ses
blessures, on a constaté que sa vie n'était
pas en danger.
Mme Langeron qui porte des contusions
sur tout le corps; est soignée à son domicile.
Le concierge, M. Feydet, a reçu un coup de
canne sur la tête, et un éclat de verre, brisé
au cours de la bagarre, a pénétré assez pro-
fondément dans la jambe gauche. Mme
Feydet et M, Mettetal ont reçu quelques
contusions.
l'hygiène du PAIN
En ce moment où l'on se préoccupe avec
juste raison de toutes les questions d'hy-
giène, il en est une qu'on devrait bien régle-
menter soigneusement, c'est celle du pain.
Chez nous, la pain est exposé en plein air
dans les vitrines. Les porteuses le transpor-
tent en pleine rue dans des paniers ouverts,
le déposent souvent sur le palier en atten-
dant que les bonnes viennent le prendre. Le
pain, notre nourriture principale, est exposé à
toutes les contagions possibles.
A Rome, il en est autrement. Une ordon-
nance du syndic de la capitale italienne pres-
crit les mesures suivantes
to Le pain et les pâtisseries devront être pro-
tégés contre toute contamination. dans. les ma-
par des vitrines ou des voiles empêchant
les mouches de s'y poser;
2»'IJ sera défendu aux acheteurs de toucher le
pain et les produits similaires pour se rendre
compte do leur cuisson ou de leur fraîcheur.
l)es avis seront places dans les magasins à cet
effet lo pain touché par des mains étrangères
sera exclu de la vente
3° II sera défendu aux boulangers de repren-
dre, pour la mettre on vente sous n'importe
quelle forme, même comme chapelure, le pain
livré aux restaurants ou distribué à domicile.
4° Le pain sera servi dans les restaurants en-
veloppé dans du papier et jamais il ne pourra
être présenté aux clients du pain touché par des
mains étrangères ou resté silr les tables.
Les infractions à ces dispositions seront pu-
nies par des points prévues par la loi.
C'est un bonexempleet qui mériterait bien
d'être suivi.
ARRESTATION MOUVEMENTÉE
Au moment où Mme Jouve sortait de chez
elle, 70, rue Notre-Damo-des-Champs, un in-
dividu s'élança sur elle, lui arracha son sac
à main, et prit la fuite. Il entra d'aburd dans
un débit, où, précipitamment, il retira du
sac un porte-monnaie, puis il s'engagea dans
la maisjn numé o 7, .passage d'Enfer, grimpa
au quatrième, ouvrit la porte d'un logement
et se blottit dans un placard.
Les agents lancés à sa poursuite, entrèrent
dans la chambre et mirent une heure à le
découvrir. Quand ils l'eurent, non sans peine,
sorti du placard, ils remmenèrent,
Mais, dans la rue, le bruit s'était répandu
qu'on venait d'arrêter Vallet et la foule s'é-
tait amassée pour le lyncher. On eut beau-
coup de mal à protéger le voleur qui, au
commissariat, fut reconnu par un nommé
Gardon, âgé de vingt et un ans, repris de
justice. Il a refusé de dire où il demeurait.
CAMBRIOLEURS ASSASSINS
Au numéro 3 du passage Saint-Simonien,
tout en haut de Belleville, habitent au pre-
mier étage deux octogénaires, Mmes Cham-
piot et Pousin, Elles sont à moitié aveugles
et vivent péniblement de toutes petites
rentes.
Hier, à midi, un coup de sonnette retentit.
Mme Champiot, la plus ingambe des deux,
va ouvrir et se trouve en présence de deux
individus, coiffés de casquettes, L'un d'eux
empoigne le tablier de la pauvre femme, le
lui rabat sur la tète et d'un coup on pleine
poitrine la culbute; l'autre, l'enjambant, va
a Mme Pousin qui était assise dans un fau-
teuil et la prend à la gorge. Il l'eftt étranglée
si une voisine qui passait n'eût donné
l'alarme. Les deux bandits ont dégringolé
l'escalier et disparu, Leur signalement a été
donné à la Sûreté.
accidents
Boulevard Voltaire, onze heures du ma-
tin, Mme Jeanne Julien, a été renversée par
l'auto 1531-G-3, voiture-école, conduite par
un apprenti chauffeur. Elle a été transportée
dans un état grave à l'hôpital Saint-Antoine.
A deux heures et demie rue de de Sè-
vres, un employé de la Compagnie des Om-
nibus, Jules Duval, qui travaillait à la voie
du tramway, a été heurté par l'autobus. Il a
été transporté à l'hôpital Laënnec.
DEPARTEMENTS
LES ARÛHERS FRANÇAIS
Çompiègne. Demain aura lieu à Nogent-
sur-Oise, le banquet provincial et le troisième
championnat de la Ronde de la Vallée d'Au-
tomne. Cette manifestation sera cette année
la plus importante do l'archerie française et
réunira deux mille archers.
GRÈVE DE MÉTALLURGISTES
Cette. A la suite d'une décision prise à
à la Bourse du travail, les ouvriers métal-
lurgistes en grève sont allés sur la route de
Montpellier pour débaucher les ouvriers
d'une fonderie. Des incidents se sont pro-
duits, mais ils ont été réprimés par la police
qui gardait l'usine.
'i
f-
'un "sous-officier 'indigne
Saint-Malo. On a arrêté un sous-officier
du* 97e régiment d'infanterie, qui est accusé
d'avoir tenu, à Saint-Pierre-de-P16guen, des
propos antimilitaristes et .antipatriotiques.
L autorité militaire fait une enquête.
TROIS PÊCHEURS NOYÉS ·
Rouen. Comme la flottille de pêche
d'Etretat était au large, une lame de fond a
fait chavirer une barque montée par quatre
pêcheurs. Les autres barques étaient trop
éloignées et ne virent rien. Pendant deux
heures, les malheureux ont lutté. Un seul,
Vatinel, a été. trouvé plusieurs heures plus
tard cramponné aux agrès, et sauvé par un
bateau qui rentrait au Havre. L'un des noyés f
était père de quatre enfants.
INCENDIE
Rouen. Un violent incendie a détruit
cette nuit, à Oissel, une filature. Il ne reste
debout que les murs de cet établissement,
comportait trois étages. Les dégâts sont
évalués à 300.000 francs.
Courrier deia Bourse
"° Paris, 27 avril.
Je disais dans mon courrier de samedi der-
nier que la semaine qui allait commencer se-
rait presque certainement favorable aux
acheteurs.: Il m'est agréable de constater que
mes. prévision* se sont réalisées, mais je suis
obligé de reconnaître qu'il ne fallait pas être
grand clerc pour deviner que la reprise était
inévitable.
Une spéculation à la baisse, impression-
née par les nouvelles politiques plus ou
moins exactes s'était formée, qui avait pesé
sur tous les fonds d'Etat et particulière-
ment sur la Rente française..Elle a es-
corté sur le marché à terme les ventes
du comptant, et les a poussées avec une
ardeur qui a dépassé les limites du bon sens.
Cependant il était aisé de prévoir que la
moindre amélioration dans la situation poli-
tique extérieure déterminerait des rachats
et des achats.
On s'était beaucoup ému des démonstra-
tions navales italiennes et les dépêches an-
nonçant l'intervention de la Russie à Cons-
tantinople avaient amené les imaginations
ardentes à envisager des troubles graves
dans les Balkans.
Le démenti de la Russie ne s'est pas fait
attendre, et ceux qui conservent quelque
doute n'ont qu'à lire le discours prononcé à
la Douma par M. Sasonoff, dans lequel il
affirme qu'il est pour le maintien absolu du
statu quo en Asie.
Débarrassé des préoccupations politiques,
le parti des haussiers a trouvé un appoint
considérable dans l'avis officiel que le gou-
vernement et la commission sénatoriale re-
nonçaient à l'impôt sur la rente. Je crois
avoir épuisé sur cette question tous les ar-
guments en faveur de la répercussion bien-
faifeanto que cette mesure pouvait avoir sur
notre fonds national. Le temps démontrera
si ie me suis trompé.
Les pessimistes ont trouvé dans le projet
Aimond un nouvel engin de combat et les
voilà qui repartent pour la bataille. Ils ont
le temps d'user leur poudre avant de voir la
discussion de ce projet. Au surplus, la liqui-
dation va nous fournir des éléments précis
d'appréciation. Le taux des reports nous
dira l'orientation à suivre. Pour le moment,
je crois que le mois de mai s'annonce en fa-
veur des acheteurs.
Des valeurs qui ont sommeillé depuis quel-
que temps commencent à se réveiller. Je re-
marque que l'on achète sans bruit de -l'Orieitr
tal Garpet et de la Malacca. La première de
ces valeurs a présenté à la dernière assem-
blée un bilan qui dénote une situation de
premier ordre. Pour un capital de 500,000
livres cette Société possède en réserves,
amortissements et reports une somme de
175,000 livres, soit 35 0/0 de son capital et
son fonds de roulement net de toute charge
atteint la somme de 440,000 livres, soit
88 0/0 du capital social. La prime encaissée
sur les actions nouvellement émises aug-
mente encore considérablement le chapitre
des réserves et des amortissements. J'ai -dit
que l'Oriental Carpet ferait 500. J'en suis plus
convaincu que jamais.
Quant à la Malacca, on m'a communiqué
des dépêches annonçant des rendements
fantastiques qui doivent la pousser en avant
d'autant plus facilement, que l'on soupçonne
des ventes à découvert assez sérieuses.
Pour conclure, j'estime que les valeurs
françaises rente 3 0/0, chemins de fer, va-
leurs d'électricité, valeurs métallurgiques
françaises et étrangères, offrent des perspec-
tives de hausse (je ne parle pas des valeurs
russes). J'ajoute pour les raisons que je viens
de donner, la Malacca et l'Oriental Carpet.
Marché officiel. Le marché de la Rente
est toujours aussi actif. Quelques réalisations
de bénéfices, après cette vive reprise, ramè-
nent le cours a 93 65, mais on n'en a pas
moins gagné 1 fr. 90 pour la semaine.
Les déclarations de M. Sasonoff ont fait
une excellente impression sur les fonds rus-
ses, mais là encore, après les progrès rapi-
des de la semaine, et a la veille de la liqui-
dation, des dégagements de position se pro-
duisent. Le Consolidé passe à 95 05. Le S 0/0
91 revient à 81, et le S 0/0 96 finit à 80. Ces
emprunt* sont en progrès de 1 fr. 20 depuis
samedi dernier.
L'Italien est assez mal disposé et la clô-
ture se fait à 93 90, en recul de 22 centimes.
Lo Turc est ferme à 89 60.
L'Extérieure se retrouve à 94 90.
V Argentin i9ii gagne 21 cent. à 97 35.
Les Etablissements de crédit sont fermes.
La Banque de Paris qui a gagné 15 francs
cette semaine finit à 1,780; Crédit lyonnais,
1,503. Union parisienne, 1,209. Crédit mobilier,
684. Cet établissement vient de remporter
un vif succès d'émission avec l'emprunt
4 1/2 0/0 de la Province de Buenos-Âires.
On annonce d autre part qu'il vient de faire
admettre à la Cote officielle les actions et
obligations du Port de Bahia-Blanca, Cette
entreprise groupe autour du Crédit mobilier
les concours industriels les plus puissants
de l'Argentine.
Les valeurs de traction et d'électricité sont
fermes. Métropolitain, 659. Omnibus,' 772.
Thomson, 817. Popp, 892.
Les chemins français marquent un temps
d'arrêt après la vive reprise de ces dernières
séances. Le Nord, à 1,661, a gagné 29 fr.
pour la semaine. L'Orléans finit à 1,296, en
progrès do 45 fr. Le Lyon fait 1,272, 30 fr. de
mieux que samedi dernier. Est, 938,
Dans le compartiment étranger, les che-
mins espagnols maintiennent leur avance.
Nord-Espagne 466, Saragosse 457.
Les Brasil Railways privilégiées terminent,
à 580 en gain de 6 francs pour la semaine,
tandis que les ordinaires qui ont progressé
de 22 francs se traitent à 521.
Los Grands Lacs continuent à faire l'objet
d'achats suivis à 337.
Le $uez finit à 6,205.
Le Rio est calme à 1,985.
Les industrielles russes sont bien dispo-
sées. Briansk fait 491. La Sosnowice gagne
17 fr. à 1,732. Bakou s'avance encore de 24
francs à 1,679, ce qui représente une hausse
de 197 fr. pour la semaine. Le Naphte Russe
progresse de son côté' de 28 fr. à 540, soit un
gain de 54 fr. depuis samedi dernier. La
Provodnik est calmo à 591.
La Carpet améliore progressivement son
cours à 401.
Les Pétroles d'Oklahoma sont soutenus
à 123.
La Sangha Oubanghi passe à 279. L'excel-
lente situation du marché du caoutchouc as-
sure le maintien des prix actuels et la Com-
pagnie qui produit déjà 500 tonnes ne peut
manquer de réaliser de ce chef un accroisse-
ment de bénéfices. ̃̃
Marché en Banque. Le marché des mines
d'or est ferme, mais sans affaires. Rand Mi-
nés, 167 50. Goldfields, 112. East Rand, 82 75.
Crown Jliines, 178.
La De Beers est en léger progrès à 509 50
et Jagersfùntein passe à- 163 50.
La Lena demeure hésitante à 110 50.
Les valeurs territoriales sont lourdes.
Chartered, 38. Mozambique, 39, Transvaal
Land, 45. Tanganiyka, 68 75.
La Balïa est calme à 375.
Les valeurs de cuivre se tiennent à peu
près à leurs cours d'hier. Vtah, 336; Chino,
164 50; Miami, 136 50; Ray, 111 50; Spassky,
98; Cape, 168 50.
Les valeurs russes sont calmes. Maltzof,
920 Toula, 941 Hartmann, 801 Platine, 809.
Le Tobacco finit à 277.
Les caoutchoucs sont fermes. La Finan-
cière vaut 156. La Malacca gagne 6 fr, à 345.
On s'attend à une augmentation de produc-
tion de 10,000 livres ce mois-ci, et tout per-
Argus.
mot d'espérer qu'on atteindra une produc-
tion de 200,000 livres en juillet, justifiant
ainsi les provisions de la direction.
Les actions de préférence Mexican Eagle
finissent à 52 en progrès do 7 francs pour la
semaine. La Compagnie poursuit rapidement
la construction des lignes de tuyautage des-
tinés à relier les champs pétrolifères avec
les deux ports Tampico et Tuxpam où la
flotte de bateaux-citernes viendra s'appro-
visionner.
Les parts Nicolaieff sont recherchées a
163.
Les Naphtes de Lianosoff enregistrent une
nouvelle hausse de 12 fr. à 620, soit 31 fr.
pour la semaine.
Armand YveL
New • York, samedi (dernière heure). -Le
Stock Exchange a terminé la semaine par
une séance active. Les transactions ont porté
sur environ 344,000 titres.
Au début, marché faible mais actif. Les
nouvelles de l'étranger n'étaient pas encou-
rageantes et des réalisations ont suivi.
On craignait que les efforts faits pour em-
pêcher une grève des mécaniciens sur les
chemins de fer de l'Est du pays aboutissent
à un échec, et les baissiers ont profité égale-
ment de la fermeté des marchés de céréales.
Les ventes ont été arrêtées par le manque
de valeurs disponibles, et quand ceux qui
avaient vendu au début ont commencé à ra-
cheter, les cours ont monté vivement.
L'Amalgamated toucha 85 par suite de
forts achats provoqués par la publication
d'un interview avec M. Ryan, disant que
l'avenir de l'industrie cuprifère ne fut jamais
plus favorable.
Plus tard les ventes ont été encouragées
par une nouvelle hausse des céréales, mais la
clôture a été calme néanmoins.
Le marché des obligations a été assez
actif, avec quelques ventes pour réaliser des
bénéfices dans les valeurs spéculatives. Les
affaires se sont chiffrées par 1,256,000 dol-
lars.
INFORMATIONS FINANCIERES
COMPTOIR NATIONAL D'ESCOMPTE DE PARIS. Situa-
tion au 3i mars 1912
ACTIF:
Caisse et Banque Fr. 159.264.843 20
Portefeuille 932.545.806 89
Reports 92.146.376 13
Correspondants « Effets b, l'en-
caissement » 89,T24,547 61
Comptes courants débiteurs. 151.932.291 98
Rentes, obligations et valeurs
diverses. 7.060.015 24
Participations financières 4,744.779 10
Avances garanties 176.79i.8C5 35
Comptes débiteurs par accep-
tations. 150.198.623 94
Agences hors d'Europe 13.169.776 78
Comptes d'ordre et divers 9.787.541 16
Immeubles 15.841,544 »
Acompte Exercice 1911, 5.000.000 ̃>
Fr. 1,808.211 01038
PASSIF ·
Capital .Fr. 200.000.000 »
Réserves 37.214.354 73
Comptes de chèques et comp-
tes d'esoompte 684.177.220 73
Comptes courants créditeurs, 642.132.439 72
lions î\ échéance fixe 49 726 576 55
Acceptations. 148.353.957 36
Comptes d'ordre et divers. 40.606.455 29
Fr.' 1.808,211.010 38 as
AVIS 331-VBmS
T\éfjkz-vous des contrefaçons de la Fleur de
JL» Pêche, poudre de riz incomparable de la
Parfum1' Exotique, 35, rue du 4-Septembre.
LA SOIRÉE
AU THEATRE MICHEL
Le théâtre Michel lance ses nouveautés
d'été, Il nous a conviés à venir feuilleter son
aimable catalogue.
Tournons-en les pages ensemble; si vous
voulez bien.
Sur la page de garde, c'est d'abord une pe-
tite comédie en un acte qui s'appelle V Avo-
cate. L'avocate étant de création récente,
c'est un personnage qui n'est pas encore
usé il coulera de l'eau tout le long du Palais
de justice avant qu'il ait servi au théâtre au-
tant que l'ingénieur, que l'officier ou que le
notaire.
M. Michel Missoff, qui est un élégant avo-
cat, conté plaisamment cette petite aven-
ture doucement scabreuse. Il parait que ce
n'est pas une pièce à clé tant mieux pour la
réputation et la dignité de l'élément féminin
du barreau.
Signalons la présence dans le public de Ms
Henri-Robert, venu gentiment applaudir un
jeune confrère, en compagnie
Nous avons écouté ensuite une autre comédie
en un acte qui porte ce titre Madame en
aura un. Un quoi? Un amant, bien en-
tendu. C'est d'ailleurs un titre à surprise car
justement, Madame n'en aura pas Elle s'a-
percevra à temps, pour sa tranquillité et pour
le bien de la morale, que le monsieur qui la
convoite a fait les mêmes « boniments et
offert les mêmes vers inédits à sa meilleure
amie.
C'est gentil. C'est gentillet. C'est gentil*
làtre. Et c'est joué de même par Mmes Ray-
monde Ariel, Germaine Sylvès et par M. Jean
Peyriére.
Il parait que Madame en aura un. est le
début d'un tout jeune auteur. C'est donc la
pièce d'un débutant. Ah comme il a de la
chance d'avoir devant lui tout le temps qu'il
faut pour faire des progrés et acquérir de
l'expérience 1
Mais voici les morceaux substantiels du ca-
talogue. D'abord la reprise de On purge bébé,
l'inénarrable et inracontable fantaisie de M.
Georges Feydeau, dont le titre sur le pro-
gramme pourrait être accompagné du com-
mentaire à la mode < Une heure de fou
rire »
On a ri furieusement à toutes ces trouvail-
les, à tous ces coq-à-1'âne,' à toutes ces drô-
leries irrésistibles, et nous avons vu se. se-
couer autour de nous des neurasthénies chro-
niques et des xenfrognages jusqu'ici réputés
incurables,
Mlle Cassive a été remarquable de naturel
et de comique, sans jamais forcer la note,
sans jamais dépasser la mesure, sans chercher
dans l'exagération des effets faciles.
M. Rozenberg a incarné de façon très
amusante le postulant fournisseur d'acces-
soires de porcelaine pour l'armée française,
et M. Lamy a été un fonctionnaire du minis-
tère de la guerre bien cocasse.
Le Tiers Porteur, qui est le gros morceau
inédit de la soirée, c'est une opérette en un
acte. Elle est signée Jean Kolb et André de
Fouquières. M. Jean Kolb .est le propre fils
de Mme Kolb, 1 excellente artiste de la Co-
médie-Française Mon Dieu, comme ça
pousse!
M. André de Fouquières est M. André de
Fouquières. Il n'a d'abord été que le client le
plus assidu de la rubrique « Monde et Ville »
le plus écouté des arbitres de la mode, et le
plus recherché de nos cotillonneurs. Et puis
sa gloire mondaine et ses succès de salons
ne lui suffisant plus, il a abordé non sans élé-
gance la causerie et la conférence. Le voilà
enfin qui tâte du théâtre.
Avec M- Jean Kolb il a perpétré un livret
d'opérette léger, ingénieux, plaisant, suffi-
samment décolleté, avec des petits couplets
menus dont les rimes se contentent d'une hon-
nête aisance. Sur ce livret, Claude Terrasse,
de plus en plus hirsute, a jeté à la volée des
rythmes drôlets, joyeux et pimpants.
M. Lucien Rozenberg, déjà nommé, a rem-
porté un vif succès dans le rôle d'un Anglais
qui est entre deux, que dîs-je entre je ne sais
combien de coktails, et qui conserve jusque
dans l'incohérence et l'instabilité bachiques
une imperturbable distinction britannique.
M. Charles Dechamps fait ce qu'il peut
dans un rôle moins bon M. Bélières est, un
Lechâtre plein de joviale rondeur et M. Cor-
nély un Lecardunois cercleux plein de correc-
tion.
Totoche/c'est .Mlle Sahita. Elle lui prête sa
fraîche et charmante frimousse, et aussi la
gentille crânerie gamine et montmartroise
qui convient bien à une petite horizontale
d'opérette. '̃•̃
Il est juste de citer enfin, puisqu'elle porte
un nom de victoire, Mlle Valmy, qui fut une
soubrette gracieuse et délurée.
Comme vous voyez, il y a au théâtre Michel
e de quoi rire et s'amuser en société ». Aussi
M. Prudhomme dirait-il qu'il a tout ce qu'il
faut pour attendre les grandes chaleurs, et,
au besoin, pour les braver.
Un Monsieur deT l'Orchestra. v
lies Candidats de Jlarigny
DIALOGUE DE SiUSO^
Que pense2-vous de l'élection dés
femmes?
J'en suis tout a fait partisan. Et je
ne vous cacherai pas que, si elles étaient
éligibles, je voterais pour Gaby Deslys.
Elle est, en effet,' l'originalité même et
vraiment Parisienne. J'aime l'excentri-
cité de son. jeu., Rien, en, vérité, n'est
plus « piquant » que cette jeune per-
sonne.
D'accord. Mais après Mlle Gaby
Deslys?
Eh! bien, non point après, mais en
même temps qu'elle, Mlles Lina Ruby,
Régine Flory, Màdo Minty auraient mon
suffrage. Trouvez-vous, en effet, quelque
chose de plus exquis, de plus charmant
que la grâce et le talent de ces trois
.artistes. Les voir et les entendre nous
jette dans l'extase et nous transporte..au
septième ciel. Mlle Perriat est, elle
aussi, vraiment délicieuse.
C'est tout? ̃"̃'•
Non point il y a encore Mlles De-
lor, Reynold, Darcourt, Defrance, Eriel,
Miezs, Dyris. Ah ce n'est pas les can-
didates qui manqueraient.
Je vois que les pauvres hommes
par vous sont sacrifiés?
Non point. Je ne suis pas exclusif.
J'apprécie comme il convient Vilbert e£
ses qualités de très fin comique, la voix
d'Armand Franck, la fantaisie de Paul
Clerc, la danse dHarry Pilur et le jeu
des excellents artistes qui sont Darlès,
Delamane, DoreL Juvenet Manville»
Fred Tommy, etc,
C'est drôle voici une affiche élec-
torale que je crois déjà connaître. N'est-
ce point l'affiche de Marigny ?
Vous l'avez dit aussi ,bien, je lie
vous parlais pas des élections munici-
pales et je ne songeais pas à l'Hôtel de
Ville, mais bien à cet autre palais; autre-
ment gai, autrement séduisant, brillant
et captivant qu'est Marigny. Les pen-
sionnaires de ce théâtre, candidats au
succès, seront élus à la majorité des suf-
frages, mercredi prochain, soir de la
réouverture. Tous les spectateurs les ac-
clameront dans la revue de Michel
Carré et André Barde, petit chef-d'œuvre
d'esprit et de parisianisme, 1.T..
Edmond Le Roy. 1
COURRIER ÏTHÉATRES
Aujourd'hui ̃
a la Comédie-Française, à 1 h. 1/2, Hernani
(Mmes S.-Wéber, Thérèse Kolb, Suzanne
Révonne, Lherbay, MM. gilvain, Albert
Lambert fils, Leitner, Dessonnes, Joliet, Fal-
connier, Ch, Grandval, Garay, Jacques Gui-
Ihène, Georges Le Roy, Gerbault, Jeaa
Worjns).̃̃
A ropére-Comigue, à 1 h. 1/2, Madame
Butterfly,
A l'Odéon,. à 2 heures, V Honneur japo-
nais. Même distribution que 1» soir.
Au Vaudeville, à 2h.l/3, dernière matinée
de la saison Education de prince (Mmes
Jeanne Granier, Ellen-Andrée, Farna, Gaby
Marcy, MM. Lérand, Joffre,' Jean Dax, Bec-
man, etc.).
Au Théâtre Lyrique municipal (Galté),
2 heures, Hérodiade (Mmes Zina Brozi»$
Blanchard' MM, Tlîaraud, Maguenat, Au»
doin, Alberti)',
Chef d'orchestre M. Archainbaud.
A l'Ambigu, à 2 heures, première matinée,
de le Coquelicot (Mlle Léontine Massard,
MM. Condé, Etiôvant).
r Au théâtre Apoiio, à 2 heures, le Comte
de Luxembourg (Mmes Brigitte Régent, Ana
gèle Gril, MM. Félix Galipaux, Defreyn, Fer-;
nand Frey, etc., etc.).
Nos lecteurs trouveront a sa place habituelle
le tableau complet des matinées d'aujourd'hui.
ce soir
Au Trocadéro, à 8 h. 3/4 précises, audition
intégrale du Messie de Hfende.1, sops J,a
direction de M. Félix Weingartner.
Les solis seront chantés par miss Edith
Evans, Mme Ada Crossley, MM. William
Green et Watkin Mills.
L'orgue sera tenu par M. A. Fricker et les
chorals seront chantés par }es chœurs de la
ville de Leeds. `
Orchestre des Concerts-Cologne, Ensemble
400 exécutants.
N. B. Les retardataires pourront t?ou-*
ver aujourd'hui dimanche au Trocadéro les'
dernières places restant au bureau de loca-
tion. ̃ ̃'
A l'Opéra, à 8 heures, soirée de gala or.
ganisée par l'Association des directeurs dé'
théâtre de Paris au profit de l'Aviation mili-i
taire. Au programme
Ouverture de iPa<»;ieiPaladilhe) l'orchestre de
l'Opéra sera dirigé par M. Paul Vidal. Allo-
cution par il. Hugues La Roux, du Comité na-
tional pour l'Aviation militaire. Icare {i" ta-
bleau) (Deutsch do la, Meurthe) M. Muratore,
Icare; Mlle Chenal, la, Nymphe des bais; M.
Delmas, Dédale; Mlles Campredon,. Henriquez
et Mati, les Nymphes l'orchestre de l'Opéra
sera dirigé par M. C. Erlanger.
Œdipe Bol, deuxième partie (Sophocle), mu-'
sique de scène d'Ed. Membrée :.Mmes Delvair,
Jocaste Yvonne Ducos, Jeanne Rémv, jeunes
fllles tiiébaines MM. Mounet-Sully, f Œdipe
Louis Delaunay, I'env6yé du palais; Falconnier,
un messager Ravet, un esclave JJ." Alexandre,,
Créon M. Gerbault, le coryphée. L'orchestre de
la Comédie-Française, sous la direction de M.
Léon.
Les Ailes (fragment de Léonard de Vinci) (Mme
Moreau-Beliecroix;, par M. Leitner, sociétaire do
la Comédfé-Françaisë. Werther (3' acte) (J.
Massenet) Mlle Brohljv Charlotte Mlle Ma-
thieu-Lutz, Sophie M. Muratore, Werther.
Max et M'oritz, les 'singes des Folies-Bergère.
Les Deux Pigeons (André Messager), par Mmes
Zambelli, Aida Boni; Meunier, M. Aveline et le'
corps de ballet de l'Opéra. L'orchestre da
l'Opéra sera dirigé par M. 'André Messager.
La Fille de Mme Angoi, deuxième acte (Ch.
Lecocq) Mmes Germaine Gallois, Ml!è Lange
Edmée Favart, Clairette; MM. Sardet, Anee^ é
Pitou Gilly, Pomponnet Alberti, Louehard
Désiré, Larivaudière; Doucet, Trenitz. Chœur
des Conspirateurs, chœur des Merveilleuses,
chantés par tous les artistes des théâtres de
Paris. « La Fête chez Mite Lange ».. ·
Mme Sarah Bernhardt dira La Brise (des Bouf-> >
fonsj (Zamacoïs), Le' Comte de Luxembourg
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