Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1911-06-17
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 juin 1911 17 juin 1911
Description : 1911/06/17 (Numéro 168). 1911/06/17 (Numéro 168).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO SAMEDI 17 JUIN 1911
tisfaite du résultat de ces entretiens
elle se plaignait d' « intrusions » d'offi-
ciers français à El Ksar, et lorsque la
France se décida à intervenir à Fez, le
parti africaniste, qui persistait à consi-
dérer cette intervention, injustifiée, en
réclama aussitôt une analogue de l'Espa-
gne à Tétouan ou à Larache, sons peine
de. perdre son prestige et de voir bientôt
sa zone envahie parles forces franco-ma-
rocaines. Sans entrer dans la discussion
des motifs invoqués officiellement, il est
donc certain que l'action espagnole se
rattache à, ces inquiétudes et qu'elle a
coïncidé avec l'interruption, jpar suite
du départ de l'ambassadeur -d'Angle-
terre, des pourparlers dont le cabinet
de Madrid avait paru mettre l'aboutis-
sement conforme à sesdemundés comme
condition à sa retenue.
Tel est le '.véritable « processus » du
différend .actuel,' qu'il est utile d'exposer
franchement pour qu'on en mesure la
portée et les meilleurs moyens de le
résoudre. On peut, certes, nier le bien
fondé des suspicions espagnoles. Alors
même que la garantie 4e nos engage-
ments ne suffirait pas à les dissiper,
elles devraient tenir compte de l'intérêt
qu'a l'Angleterre à ne pas laisser s'ins-
taller au nord du Maroc un rival éven-
tuel. Mais ce qui précède suffit à mon-
trer que le problème marocain a été
transformé dès le début, en Espagne, à
tort ou à raison, en une question de dé-
fense nationale, par conséquent, de sen-
timent, et les questions de sentiment
sont difficiles à discuter.
C'est pourquoi l'on voit aujourdhui
les journaux madrilènes répliquer aux
dénonciations françaises d'un « coup
monté » à El Ksar, que les troubles de
Fez. n'étaient pas moins artificiels, et les
républicains, avec le manque de logi-
que propre à ces sortes de situations,
soutenir en l'occurrenceM. Canal ej as au-
tant qu'ils villipendèrent M. Maura du-
rant la guerre du Rif, non seulement
par convenances de politique intérieure,
mais parce que « le patriotisme est en
jeu en face du veto étranger ».
Il faut reconnaître aussi que les arti-
cles de certains journaux français lais-
sant trop clairement entendre, avant
l'intervention espagnole, que les accords
de 1904 étaient désormais périmés, ont
contribué à la provoquer, comme les
menaces actuelles de retirer à l'Espagne
la police de' Larache et de Tétouan ser-
vent de prétexte aux africanistes espa-
gnols pour démontrerqu'ilsont bien fait
d',en devancer l'exécution, Il résulte de
tout cela que la solution de cet incident,
où, sous la discussion de textes diplo-
matiques et d arguments plus ou moins
futiles, s'agitent au fond des passions et
des intérêts transcendants, sera fort dé-
licate, et qu'elle ne pourra être acquise
que moyennant la conviction mutuelle
et sans arrière-pensée de la sauvegarde
définitive de ces intérêts, car tout est
préférable à la « collaboration méfiante» »
qui a trop souvent caractérisé les rela-
tipns, franco-espagnoles au Maroc.
Guillen..
LETTRES D'AUTRICHE
Les érections législatives du 13 juin. Le cré-
puscule du parti chrétien-social. Causes et
•. conséquences de sa défaite.
Vienne, 14 juin.
Le télégraphe vous a déjà apporté les
résultats des élections législatives d'hier
et vous avez pu y constater l'échec
que l'on pouvait prévoir d'ailleurs du
parti chrétien-social. C'est là un fait
d'une portée considérable pour la vie
intérieure de la monarchie et il n'est
peut-être pas sans intérêt d'ajouter un
commentaire au fait lui-même.
• Et d abord récapitulons les résultats.
Des vingt mandats viennois que possé*
daient, dans l'ancien Reichsrath, les
chrétiens-sociaux, il ne leur en reste au-
jourd'hui, après le premier tour de
scrutin, que deux. Ils en ont perdu déjà
trois d'une manière définitive, et ils
viennent en ballottage pour tous les au-
tres, sans grandes chances de succès
dans la plupart des cas. A cela il faut
ajouter qu'aucun des chefs du parti n'a
réussi à se faire élire. Le prince Aloïs
de Liechtenstein est en mauvaise pos-
ture en face d'un progressiste, et c'est
un outsider qui sera élu au second tour
de scrutin; le ministre Weiskirchner
lutte, dans son propre arrondissement,
contre un socialiste-démocrate; le pré-
sident de la Chambre des députés, le
docteur Pattai, n'est pas sûr de passer
au ballottage.
L'ancien ministre des chemins de fer,
M. de Wittek n'a qu'une faible avance
sur un homme nouveau; le bourgmes-
tre Neumayer, le successeur du docteur
Lueger n'a pas pu triompher d'un socia-
liste-démocrate. Donc des gens au pou-
voir, des gens en place, dont les noms
sont connus, ont été, au premier tour
de scrutin, battus par des personnalités
nouvelles ou fort peu en vue., On peut
dire que ce n'est pas un échec pour les
chrétiens-sociaux, mais une véritable ca-
tastrophe.
Les nouvelles qui viennent des pays
et royaumes de la monarchie ne sont
pas plus rassurantes pour les anciens
adeptes du docteur Lueger et l'on peut
prévoir, dès aujourd hui, que le parti
chrétien-social qui était, dans l'ancienne
Chambre, le plus important des groupes
parlementaires il disposait de 67
sièges ne sera plus qu'un élément de
second, sinon de troisiënle ordre dans
la nouvelle.
Lorsque le docteur Lueger est mort,
le 10 mars 1910, on s'est demandé, dans
les milieux politiques, ce que devien-
drait le parti si puissant qu'il avait su
grouper autour de lui. Toute création
politique vit du principe qui a servi à la
fonder. Le parti chrétienrsçcial avait été
fondé sur des principes démagogiques;
il" est arrivé au pouvoir, par conséquent,
avec un passé qui se concilie difficile-
ment avec l'autorité. De plus, l'horizon
politique de ce parti s'est singulièrement
élargi. Purement viennois à l'origine,
plus tard provincial, il est devenu un
parti d'Etat dont les éléments se recru-
taient dans presque tous les pays de la
Monarchie. Cette extension avait fait
passer au second plan le caractère anti-
sémite qui avait été toute la force des
chrétiens-sociaux et elle avait amené
parmi eux des hommes d'origine diverse
dont les tendances et les aspirations
étaient fort différentes: les uns repré-
sentaient des intérêts municipaux, les
autres des intérêts ruraux. De là une
source de difficultés insurmontables, au
sein même du parti.
En outre, personne ne s'est trouvé
pour recueillir la lourde succession du
docteur Lueger. Personne n'a su in-
fluencer les masses de la petite bour-
geoisie comme ce tribun populaire. Ses
héritiers lui étaient inférieurs en talent,
en prestige, en doigté politique, de cent
coudées. Diverses affaires sont venus
éclairer d'un jour douteux les mœurs
politiques et privées de quelques per-
sonnalités principales du parti dont cer-
taines ne vivaient que de politique. L'in-
tégrité, le désintéressement dudocteur
Lueger semblaient avoir disparu avec
lui.
Si l'on ajoute à cela que la vie à Vienne
devient de plus en plus coûteuse; que
les prix des denrées alimentaires aug-
mentent de jour en jour; qu'une spécu-
lation sur le bâtiment prive les classes
moyennes de logement et les refoule de
la ville vers les faubourgs et la banlieue,
on aura de nouvelles causes de l'échec
des chrétiens-sociaux. Le peuple, à tort
ou à raison, rend volontiers responsable
de ses maux le parti au pouvoir.
Autre fait caractéristique les élee^
tions d'hier ne se sont pas faites sur des
programmes électoraux il n'en a pas
été sérieusement affiché ou publié un
seul mais sur des noms, exclusive-
'ment sur des noms. Les programmes, la
population viennoise sait ce qu'en vaut
l'aune et on ne lui en a pas présenté.
Elle a renversé ses élus dans l'espoir
peut-être chimérique que les hom-
mes nouveaux qu elle envoie au Parle-
ment y représenteront mieux ses in-
térêts.
Au point de vue gouvernemental, les
élections d'hier créent une grosse source
de difficultés. Il est difficile de dire, dès
aujourd'hui, ce que sera la Chambre
nouvelle. Les élections de la capitale et
surtout celles de la province sont incom-
plètes. Mais ori peut déjà prévoir que le
baron de Bienerth n'aura plus de majo-
rité conservatrice, qu'il aura difficile-
mept une majorité où les Allemands
joueront un rôle prépondérant, Le jeu
de bascule avec les partis slàves-polo-
nais, tchèques de toute nuance devra
recommencer, et si Polonais et Tchèques
ne marchent pas ensemble on peut se
demander ce que sera la vie politique
du futur Parlement. S'ils marchent en-
semble, on peut, d'autre part, se de-
mander quel sera vis-à-vis des partis
allemands, •– sans lesquels on rie peut
gouverner, le rôle du gouvernement.
Wolfram.
LA CONQUÊTE DE L'A/fî
Le Circuit Européen
Demain dimanche, sur le champ de
manœuvres de Vincennes, transformé
en aérodrome, le départ sera donné aux
concurrents du circuit européen, orga-
nisé par le Journal.
Cette épreuve est le quatrième cross
country aérien de l'année 1911. Les deux
premiers furent Paris-Madrid qui débuta,
si tragiquement et fut gagné par Vé-
drines le second fut Paris-Rome-Turin,
si dramatiquement arrêté par la chute
de Frey et gagné par l'enseigne de vais-
seau A. Beaumont.
Le troisième, est le circuit allemand
qui n'est pas près d'être achevé et se
poursuit, d'ailleurs, dans une indiffé-
rence assez générale quoiqu'il repré-
sente un intéressant effort donné par
nos voisins, jusqu'alors fanatiques tles
dirigeables, pour développer chez eux
l'aviation à laquelle ils ne croyaient pas,
ou croyaient à peine, l'année dernière
encore.
Le circuit européen se présente
comme une manifestation considérable,
par son itinéraire, qui empruntp plu-
sieurs pays et franchit la mer; et par le
nombre et la qualité des concurrents.
L'épreuve a déjà une bruyante his-
toire elle avait eu pour premier par-
cours, Paris-Berlin, parcours qui fut
abandonné à la suite de polémiques.
Plus original, le nouvel itinéraire,
France, Belgique, Hollande, Angleterre,
donne à l'épreuve un intérêt supé-
rieur à celui qu'elle aurait eu à ne se dé-
rouler que de Paris à Berlin.
La traversée de la Manche à l'aller et
au retour par les concurrents qui auront
affronté les six premières étapes, sera
évidemment un des instants émouvants
de la course.
La Manche traversée ainsi prouvera
quel progrès ont fait les aéroplanes, et
quelle confiance les aviateurs ont acquis
dans leurs ailes depuis 1908, année qui
fut celle de l'inoubliable traversée du
Pas-de-Calais par Blériot
Le circuit Européen avait réuni 7G en-
gagements mais des forfaits ont réduit
à 53 le lot des parlants probables voici
donc la liste des aviateurs qui semblent
décidés à. prendre demain matin leur
vol pour Liége, terme de la première
étape; mais, au préalable, un renseigne-
ment les concurrents ont été divisés en
trois groupes; à chacun il a été affecté
une piste, puur que les départs aient
lieu, aisément et sans danger, de deux
minutes en minutes à partir de 6 heures
du matin.
Voici maintenant les concurrents et
partants probables
PISTE A
HEURES N." AVIATEURS APPAREILS
G h. 1 Tabuteau Bip!. Bristol.
6 h. 06 3 Tétard Bipl. Bristol.
G h. 12 12 Beaumont Mon. Blériot.
G h. 18 13 Garros Mon. Blériot.
6 h. 24 14 Morin Mon. Blériot.
G h. 30 25 Amérigo. Mon, Rep.
C h. 3G 2G Bobba Mon. Rep.
(j h. 42 29 Denhaut Mon. Danton.
G h. 48 36 Contenet Bipl. Astra.
6 li, 54 37 Làbouret Bipl. Astra.
7 )i. 46 Le Lasseur Mon. Blériot.
7 h. 06 47 Barillon Mon. Barillon.
7 h. 12 51 Gibert Mon. Rep.
7 h. 18 55 S. Farsa Mon. Vinet.'
7 h. 24 62 Landron Mon. Pischof.
7 h. 30 64. Lemartin Mon. Blériot.
7 h. 36 65 Euhling Mon. Blériot.
7 h. 42 68 Van Meel Bipl. Van Meel.
1 PISTE B
HEURES N"' AVIATEURS APPAREILS
6 h. 02 5 Védrines Mon. Morane.
6ii. 08 6 6 Frey Mon. Noiane.
6 h. 14 7 Gajret Mon. Morane.
6 h. 20 15 Vidart Mon. Deperdussin.
G h. 26 16 Prévost Mon. Deperdussin.
6 h. 32 17 Pascal Mon. Deperdussin.
6 h. 38 18 Legrand Mon. Deperdussin.
0 li. 44 236 h. 50 38 Lesire Mon. Morane.
6 h. 56 42 Garnier Mon. Morane.
7 h. 02 48 De Nissolle Mon. Tellier.
7 h. 08 49 Weymann Mon. Nieuport
7 h. 14 53 De Francq. Mon. Deperdussin.
7 h. 20 5't Valentine Mon, Deperdussin.
7 h. 26 56 Morisson Mon. Morane,
7 h. 32 63 Verrept. Mon. Morane.'
7 h. 38 -66. Dalger Mon.- Morane.
PISTE C 1
IIE0RES N" AVIATEURS APPAREILS
6 h. 04 8 Balhiat Mon. Sommer.
6 h. 10 9 Kimmerling Mon. Sommer.
6 h. 16 10 Molla Mon. Somnier.
6 h. 22 22 Wynmalen Bipl. H. Farman.
6 h. 28 24 Bielovuoic Bipl. Voisin.
6 h. 34 27 Duval Bipl. Caudron.
6 h. 40 28 De JRobill Mon. Antoinette.
6 h. 4G 30 Loridhan Bipl. H. Farman
6 h. 52 31 Charlix Bipl. Caudron.
6 h. 58 33 Renaux Bip]. M. Farman.
7 h. 04 34 Allard Bipl. Caudron.
7 h. 10 39 Barra Bipl. M. Farman.
7 h. 16 40 De Laot Bipl. Caudron.
7 h. 22 58 De Romane Mon. Bonnet-Lab.
7 h. 28 60 Bill Bipl. H. Farman.
7 h. 34 61 G. Gay Bipl. Voisin.
7 h. 40 67 Train- Mon. Train.
Soit donc 35-mohpplans et 18 biplans.
Sur les 53 aéroplanes, 49 sont fran-
çais, 3 anglais trois « Bristol » et
1 belge, van Meel.
Le circuit européen servira de début
en course au biplan anglais Bristol,
aéroplane parfaitement étudié, et parfai-
tement construit par une importante
société la British and Colonial aérb-
plane Company dont le collaborateur
en France est M.Emile Stern qui met
au service de l'aviation les précieuses
qualités de commerçant dont il a fait
preuve dans l'automobile.
L'itinéraire général du circuit esVle
suivant': Paris, Liège, Spa,r Liège,
Utrecht", Bruxelles, Roubaix, Calais,
Londres, Calais et Paris, itinéraire dont
la distance totale est d'environ i,4f)0
kilomètres..
Le caractère de l'épreuve est différent
de celui de Paris-Rome où la victoire
était à celui qui, parti de Paris, arrivait
le premier à Rome.
Dans le circuit européen, chaque étape
constitue une course ayant son classe-
ment et ses prix.
Il y aura pourtant un classement gé-
néral établi d'après les temps addition"
nés des concurrents ayant effectué tou,
tes les étapes.
Voici, au surplus en un tableau, le
plan général de l'épreuve
PREMIÈRE étape Paris-Liége (325" kilo-
mètres). Départ le 18 juin du polygone
de Vincennes. Escale à l'aérodrome de Bé-
theny, près de Reims. Arrivée à l'aérodrome
d'Ans-Liéye.
Prix 40,000 francs, d'après le classement
de l'étape.
DEUXIÈME étas-e Liége-Spa- Liège (60 ki-
lomètres environ). ~r- Départ le 20 juin. Es.
cale au terrain de Belle-Fagne, près Mal-
champ.
Prix 40,000 francs, d'après le classement
de rétape.
Troisième étape Liége-Vtrecht (215 kilo-
mètres environ). Départ de l'aérodrome
d'Ans le 21 juin. Escale au terrain de Ven-
loo. Arrivée à l'aérodrome de Sœsterberg.
Prix 40,000 francs, dont 30,000 francs à
l'étape Liéger-Sœsterberg et 10,000 francs au
premier aviateur hollandais. Au cas pu ces
10,000 francs ne sont pas gagnés, ils s'ajou-
tent aux 30,000 francs de, l'étape.
QUATRIÈME étape Utrrcht-Bruxelles (150
kilomètres environ). Départ le 23 juin de
l'aérodrome de Sœsterberg. Escale à l'aéro-
drome de Broda. Arrivée à l'aérodrome de
Berchem-les-Bruxelles,
Prix 40,000 francs, dont 25,000 francs
d'après le classement général Paris-Lïége-
Spa-Liége-Utrecht- Bruxelles, et 15,000 francs
d après le classement de l'étape Utrecht-
Bruxelles.
Cinquième étape Bruxelles- Roubaix (90
kilomètres environ). Départ le 25 juin de
l'aérodrome de Berchem. Arrivée à l'aéro-*
drome de l'Exposition de Roubaix.
Prix 15,000 francs, d'après le classement
de l'étape.
Sixième étape Roubaix-Calais (100 kilo-
mètres environ). Départ le 26 juin de l'aé-
rodrome de l'Exposition de Roubaix. Arrivée
au champ de courses de Calais.
Prix 10,000 francs, d'après le classement
de l'étape.
Septième étape Calais-Londres (190 kilo-
mètres environ). Départ le 27 juin du
champ de courses dé Calais. Escales pou-
vres et à Brighton. Arrivée à l'aérodrome de
Hendon-Park.
Prix 7,2,500 francs, dont 62,500 francs
d'après le classement général Paris-Liége-
Spa-Liége-Otrecht-Bruxelles-Roubaix-Calais-
Londres, et 10,000 francs d'après le classe-
ment de l'étape.
Huitième étape Londres-Calais (par la
même route qu'à l'aller). Départ de Londres
le 29 juin.
Prix 10,000 francs, d'après le classement
de l'étape.
Neuvième ETAPE Calais-Paris (250 kilo-
mètres environ). Départ de Calais le 30 juin.
Escale .a Amiens. Arrivée au champ de ma-
nœuvre de Vincennes jusqu'au 2 juillet.
Prix 20,000 francs, d'après le classement
de l'étape.
Toutes les escales énumérées .ci-dessus
sont obligatoires. Les concurrents sont
obligés, sous peine de déclassement,
d'atterriraux aerodromes indiqués, mais
ne sont pas. astreints à s'arrêter. Il leur
suffit de toucher terre. Ils peuvent donc
ne pas immobiliser leur moteur et s'en-
voler tout aussitôt. Il n'y a pas, en effet,
de neutralisation, et par suite ils ont in-
térêt, puisque le classement est, danSj
chaque étape, à la vitesse et au moindre,
temps, a s'arrêter aussi peu longtemps
que possible dans chaque contrôle im-
posé.
Comme dans Paris-Madrid, comme!
dans Paris-Rome, le changement partiel' Í
ou total des appareils est toléré. Cette'
clause, qui est faite pour assurer à
lépreuve son entier accomplissement,
n'.est pas une clause de progrès. Elle ra-
mène le circuit européen à ce que furent
les autres épreuves à une course d'a-
viateurs l'habileté et l'audace des pilo-
tes seront plus en cause que les appa-
reils. La victoire a ainsi plus de chance
d'aller à l'aviateur pour qui une maison
aura échelonné sur le parcours de nom-
breux appareils de rechange qu'à celui
qui, parti avec un seul aéroplane, effec-
tuera avec lui tout i itinéraire.
Regrettons aussi une clause qui, dans
les appareils plusieurs places, interdit.
de prendre comme passager une per-
sonne ayant été Qu étant encore titulaire;
d'un brevet de pilote. Au moment où
l'armée, dans ses concours comme dans
ses marchés d'appareils à deux places
minimum, envisage la nécessité de pou-
voir utiliser tour à .tour les services de
deux pilotes installés à demeure à bord,
le circuit, en défendant toute possibilité
de reprise entre pilotes et passagers, va
à rencontre de ce que demande l'armée,
le meilleur client des constructeurs d aé-
roplanes.
Le montant des prix répartis entre les
différentes étapes, atteint le chiffre total
de 257,000 francs offerts par les munici-
palités des villes traversées et aussi par
certains journaux.
Le Journal offre, -lui, 200,000 francs qui
seront attribués aux aviateurs vainqueurs
désignés par le classement général à la
fin de l'épreuve soit donc 457,500 francs
de prix qui seront soit qu'il s'agisse
de classements d'étapes ou du classe-
ment général attribués d'après une
répartition établie de la façon suivante
Au 1er, 40 0/0 au 2", 15 0/0 au 3e, 10 0/0;
au 4e, 7 0/0 aux 5° et 6e, 5 0/0 aux 7»
et 8e, Ik 0/0 aux 9e et 10e, 3 0/0 aux 11e et
12% 2 0/0.
Si le nombre des classés n'atteint pas
douze, les prix sans titulaires seront ré-
partis d'après les mêmes proportions
entre les concurrents classés.
Parmi les concurrents qui semblent
avoir les plus grandes chances de triom-
pher, se trouvent Beaumont, le vain-
queur de Paris-Rome; Védrines, le vain-
queur de Paris-Madrid; Garros, Gibert,
Tabuteau, le recordman de !a distance
par 585 kilomètres d'un seul vol; Vidart
qui, dans Paris-Rome, fit une course
si courageuse; Weymann, Kimerling,
Wynmalen, le vainqueur du grand prix
de TA. C. F. Paris-Bruxelles et retour;
Eugène Renaux, le vainqueur du grand
prix Michelin Paris-Puy-de-Dôme. Le
lot compte encore comme aviateurs de
valeur Tétard, Morin. Bobba, Contenet,
Bathiat, Molla; Bielovucie, Barra, Lori-
dan qui, tous, ont à leur actif des per-
formances rëmarq'uàbles et connues.
On retrouyérâenfin au départ, l'avia-
teur Train qui, courageusement, après
l'accident dans .lequel fut, à Issy-les-
Moulineaux, anéanti son appareil et un
peu plus tous ses rêves et le résultat de
ses travaux et de ses sacrifices, s'est mis
à l'œuvre pour refaire son monoplan.
Comme dans les "autres épreuves,
douze officiers aviateurs'ont été com-
mandés par l'autorité militaire pour sui-
vre enaéroplane le circuit européen.
jCe's douze officiers sont les lieute^
nants de Grailly, Chevreau, Maillols,
Yence, Clavenad, Princeteau, de Mal-
herbe, l'enseigne de vaisseau Delage,
qui piloteront des mpnoplans, et les
lieutenants Blard, Ludman, le capitaine
Etevé avec le lieutenant Marzac, le lieu-
tenant Cheutin accompagné du lieute-
nant Coville'qui piloteront des biplans.
Pour ces officiers, ces épreuves sont
un remarquable entraînement, si l'on
considère que les étapes qu'ils accom-
plissent, ils ,les font, en n'ayant pour
tout secours en cas d'avarie; que les
moyens du bord, ou à peu près.
La course est placée sous le contrôle
d'une commission internationale com-
posée des délégués désignés par les
Aéro-Clubs de chacun dés pays traversés
ces délégués sont;.
Pour la'Prance MM. de Kergariou,
Paul Tissandier et Ernest Zens; pour
l'Angleterre MM. le capitaine Cock-
burn et Fulton; pour la Belgique MM.
P. de Crawhez et Roland pour la Hol-
lande, MM. Van den Bergh et Hooft
Graafland.
Comme pour Paris-Rome, de grandes
précautions ont été prises afin d'éviter
l'encombrement de la piste et écarter
toute possibilité d accidents au départ.
Frantz-Beichel.
IE SÉH AT
LIE BUDGET
POUR Mme MATELOT. LES TRAVAUX PUBLICS
Comme on veut éviter un septième
douzième provisoire on met les bou-
chées doubles. Deux séances hier une
le matin, une l'après-midi. Et il en sera
ainsi jusqu'au vote final.
Hier matin, le Sénat a terminé le bud-
get des travaux publics.
M. de Lamarzelle, sur le chapitre re-
latif au personnel des phares et balises,
a rappelé le bel acte accompli par Mme
Matelot et que le Figaro a signalé au
gouvernement, à la presse et au pays.
M. de Lamarzelle s'est associé aux
députés qui ont demandé pour elle la
croix de la Légion d'honneur.
M. Dumont ministre des travaux pu-
blics, a rendu comme M. de Lamarzelle
hommage à cette très bonne Française.
Le gouvernement est venu, dit-il,
immédiatement à son secours; il sera
heureux d'aider ses enfants à l'heure
de leur entrée dans la vie.
M. Dumont a obtenu pour Mme Mate-
lot la grande médaille d'or de sauvetage
décernée par le ministère de l'intérieur;
il lui a accordé aussi la médaille d'or du
ministère des travaux publics, et l'ar-
rêté qui la lui confère paraît ce matin
môme au Journal officiel. Mais il ne
pense pas qu'il faille aller au-delà.
Le ministre a eu raison de ne pas sui-
vre dans leur exagération sentimentale
les députés qui songent, beaucoup plus
à leur réclame électorale qu'au bel acte
accompli par cette simple femme.
M. de Lamarzelle a remercié le minis-
tre et a dit qu'il comprenait un peu sa
réserve en ce qui concerne la croix de
la Légion d'honneur.
Le reste de la séance a été consacré à
la discussion des chapitres relatifs aux
voies navigables.
La conclusion de cette discussion est
qu'il faudra rechercher les moyens fi-
nanciers pour effectuer les grands tra-
vaux qui sont à prévoir.
Après déjeuner on a repris le budget
des travaux publics qui a été rapidement
adopté.
Et le Sénat en arrive au budget des
conventions et garanties d'intérêt,
M. Lintilhac a longuement parlé sur
la convention avec la Compagnie d'Or-
léans que la Chambre n'a pas approu-
vée. Mais il y a des lignes dont la cons-
tructiOài s'impose.
Que va faire le gouvernement?
M. Dumont a répondu que ces ques-
tions seraient réglées par des projets
spéciaux.
M. Boudenoot a demandé au ministre
quelles mesures il comptait prendre
pour les employés des chemins de fer
d intérêt local qui bénéficient des dispo-
sitions édictées dans la loi des retraites.
M. Dumont lui a répondu que, jusqu'à a
ce qu'une loi spéciale ait été faite, les
agents des Compagnies secondaires bé-.
néficieront de la loi générale1.
Les chapitrés du budget des conven-
tions ont été ensuite adoptés.
Le Sénat vote enfin le budget du tra-
vail, non sans s'être longuement arrêté
au chapitre35 qui règle les rapports de
la mutualité et de la loi des retraites. On
a fait des vœux en faveur des institu-
tions mutualistes qui seules pourront
un jour, dans le développement des lois
sociales, réaliser cette formule obliga-
tion du but, avec liberté d'action dans le
choix des moyens. Et après cette jour-
née de labeur, l'assemblée décide néan-
moins de siéger aujourd'hui à neuf heu-
res du matin.
Auguste Avril.
Autour de la politique
La réforme électorale
La commission du suffrage universel a
légèrement modifié le projet de réforme élec-
torale.
Elle a admis le vote cumulatif limité. Au-
trement dit elle admet qu'on peut doubler
deux fois, mais deux fois seulement, le nom
du candidat au lieu de porter tous les suf-
frages dont l'électeur dispose autant que
de députés à élire sur ce même nom.
Cette disposition entraîne l'obligation de
compter les bulletins blancs.
Un nouveau rapport va être fait pour ex-
poser cette modification.
La beauté de Paris
M. Guillaume Chastenet a déposé une pro-
position aux termes de laquelle, quand des
constructions auront été élevées en violation
des servitudes et règlements applicables à
Paris, le Préfet de la Seine devra, par arrêté,
mettre le propriétaire en demeure de s'y con?
former.
Cet arrêté, qui sera susceptible d'un recours
suspensif devant le Conseil d'Etat, fixera le
délai dans lequel les travaux de démolition
ou de modification devront être entrepris et
achevés. A l'expiration de ce délai, et sans
nouvelle mise 'en demeure, le préfet procé-
dera à la mise en adjudication des travaux
les frais en seront prélevés sur le prix de la
vente des matériaux de démolition, et en cas
d'insuffisance, sur le prix de la vente de l'im-
meuble et du terrain.
A L'HOTEL DE VILLE
LA SÉANCE DU CONSEIL MUNICIPAL. LES GARDES
DES BUTTpS-CHAUMONT. i– LA RÉFORME ÉLECTO-
RALE MUNICIPALE.
Au cours de la séance d'hier du Conseil
municipal, M. Grébauval, qui avait proposé
l'éclairage du kiosque à musique à ériger
aux Buttes-Chaumont, a annoncé à ses collè-
gues qu'un fait regrettable venait de se pas-
ser dans ce parc.
Trois fillettes, élèves de l'école Jacquard,
longeaient la grande allée du Parc, à une
heure moins dix minutes, lorsqu'elles furent
assaillies à coups de pierres par de jeunes
malandrins. Les fillettes poursuivirent leurs
agresseurs et en arrêtèrent un. Cette scène
n'avait attiré aucun garde et les jeunes filles
cherchèrent vainement dans tout le jardin
un gardien. Elles durent sortir du parc et
remettre leur prisonnier entre les mains d'un
agent de police.
M. Grébauval a tiré de ce fait cette con-
clusion qu'il était inadmissible que le parc
des Buttes-Chaumont fût aussi insuffisam-
ment gardé.
Le directeur des services des promenades,
M. Bomiier, a répondu que le fait était mal-
heureusement exact.
Il s'est excusé en laissant entendre que le
nombre des gardes des promenades était
trop restreint pour assurer le service comme
il conviendrait, et il a ajouté qu'il se préoc-
cupait de remédier à l'insuffisance du per-
sonnel.
Ces explications n'ont pas empêché le
Conseil municipal de regretter qu'à une
heure de l'après-midi il ait été impossible
de trouver un seul garde dans le parc.
Le reste de la séance a été consacré à la
discussion de la réforme électorale munici-
pale. Les orateurs se sont, en général, pro-
noncés pour le statu quo. Aucune décision
n'a encore été prise.
LE -MONUMENT BEETHOVEN
Le président du comité du monument à
élever Beethoven, M. d'Estoùrnelles de
Constant, proteste contre la décision prise
par le Conseil municipal de ne pas laisser
placer au Ranelagh le monument, tel qu'il
est présenté. Il fait remarquer que l'empla-
cement du Ranelagh avait été formellement
accordé par la Ville à la date du 14 juillet
1909. Le président ajoute que dans de pa-
reilles conditions le contrat est définitive-
ment lié et « qu'il ne reste plus au comité
qu'à saisir la juridiction contentieuse».
LE PALAIS DES EXPOSITIONS
Le président du Conseil municipal M. Félix
Roussel a eu une entrevue avec le président
et les membres du groupe sénatorial agri-
cole, au sujet de la construction du Palais
des expositions.
M. Félix Roussel a affirmé la bonne vo-
lonté du Conseil municipal de Paris et a de-
mandé aux deux groupes du Sénat et de la
Chambre de s'unir dans un effort commun.
Les emplacements possibles sont 1° le
Champ-de-Mars, emplacement que le Conseil
municipal a rejeté en raison de l'organisa-
tion nouvelle du Champ-de-Mars 2° l'es-
pace compris entre la porte Dauphine et la
porte Maillot. Nous avons déjà dit qu'il fau-
drait couper 4,000 arbres et faire une emprise
très grande sur les terrains et bosquets du
bois de Boulogne. On a aussi parlé de Vin-
cennes et de l'île de Puteaux. Ces deux em-
placements sont considérés comme trop
éloignés. ̃ ̃
Il reste les alentours de la porte Cham-
perret ou d'une autre porte ouvrant sur le
secteur ouest des fortifications.
Il est probable que l'accord se fera sur le
choix de ce dernier emplacement. M. Félix
Roussel s'est engagé à faire venir la ques-
tion devant le Conseil municipal avant la fin
de la présente session, si une entente inter-
vient entre les groupes du Parlement, les mi-
nistres et le préfet de la Seine.
LA RUE DE RENNES PROLONGÉE
ET LE PONT DES ARTS
Le comité technique et d'esthétique s'est
réuni hier sous la présidence du préfet de la
Seine.
Le comité a rejeté le projet de construction
d'un pont entre la rue de Rennes prolongée
et la rue du Louvre. Il s'est rallié à la trans-
formation de la passerelle des Arts en pont
carrossable et a estimé qu'il y avait lieu de
mettre le nouveau pont des Arts au con-
cours.
En ce qui concerne le prolongement de la
rue de Rennes, après une discussion à la-
quelle ont pris part MM. Nénot, Félix
Roussel, Duval-Arnould et Chérioux, le co-
mité a estimé qu'il ne lui appartenait pas
de choisir entre les tracés proposés. Il s'en
réfère aux décisions que prendra le Conseil
municipal.
INAUGURATION
Du Monument Serpollet
L'inaugation du monument élevé place
Saint-Ferdinand-des-Ternes à Léon Serpollet
par les amis et les admirateurs de ce pré-
curseur de génie a eu lieu hier matin. M.
Pierre Baudin présidait la cérémonie, à la-
quelle assistait Mme Léon Serpollet, accom-
pagnée de ses deux charmantes filles.
La remise du monument à la Ville de
Paris a été faite par M. Archdeacon qui, ami
de Léon Serpollet, fut en 1888 et 1890, le
compagnon de ses premiers et étonnants
voyages en automobile à vapeur.
Puis M. Félix Roussel, président du Conseil
municipal, prit possession du monument dû
au sculpteur Jean Boucher. Le groupe est une
œuvre- d'une vigoureuse inspiration et d'une
robuste exécution. Debout sur l'engin qu'il a
enfanté, un de ces bolides à vapeur qu'il
vient d'arrêter et qu'enveloppent encore les
nuées de poussière soulevées et entraînées
.par le monstre dompté, Léon SerDollet est
acclamé par la foule surprise et enthou-.
siasmée.
M. Ballif ensuite, au nom du Touring-Club,
salua celui qui fut le promoteur du tourisme
automobile, dont il était d'ailleurs, en épris de
la nature, un fanatique qui jamais ne se
lassa de courir par les routes, à travers le
beau, le délicieux pays de France..
M. Loreau, l'éminent savant, délégué de
l'Automobile-Club de France; retraça l'œu-
vre magnifique et féconde de l'ingénieur Ser-
pollet M. Gaston Menier évoqua quelques
charmants souvenirs de la carrière de celui
dont il avait été le premier client, et M»
Pierre Baudin clôtura la cérémonie par un
discours dans lequel il«élébr*a, avec chaleur,
celui dont il était le concitoyen.
Il retraça son existence dé self made man;
évoqua toute la genèse de l'invention, la
conception que, tout enfant, Serpollet eut
d'une machine à vapeur qui sous un
petit volume produirait une force censi-*
dérable les premiers essais à dix-huit ans,
la réalisation des rêves de jeunesse par 1*
création de la chaudière à vaporisation ins-
tantanée les premières sorties dans Paris
l'étonnement et l'effroi des Parisiens, l'émoi
du préfet de police M. Lozé qui, en 1888, osa
affronter une promenade en voiture à vapeur
par les rues de la capitale, et, converti, au-5
torisa la circulation de la merveilleuse méca»
nique le voyage Paris.-Lyon en 1890 et ce
fut alors les tramways et ces fameuses voi-
tures à vapeur qui procuraient à ceux qui
les connaissaient tant de passionnants agré-
ments.
M. Pierre Baudin a terminé en saluant en
Léon Serpollet un des purs exemples du gé-
nie créateur français, qui se prodigue gêné*,
reusement tant qu'il y a la bataille des idées,
et qui, satisfait de sa victoire, laisse aux au<
tres le soin de tirer parti de ses conquêtes,
Janville.
AFFAIRES MILITAIRES
Etat-major général. Par décret rendu
sur la proposition du ministre de la guerre,
le général Trémeau, disponible, à été placé
d'office, par anticipation, pour raisons de
santé, dans la 2e section (réserve) du cadre
de l'état-màjor général de l'armée,
Le commandant Boucabeille, de l'armée
coloniale, est affecté à l'état-major de l'ar-
mée, où cette arme n'était pas encore repré-
sentée.
La Fête des Fleurs
Un temps admirable a favorisé, hiftp,
la Fête des fleurs, donnée au profit de
la caisse des Victimes du Devoir; il n'y
avait pas de soleil, mais à travers les
nuages il coulait, tamisée, une lumière
abondante.' '̃̃
Il faisait chaud, mais pas très chaud,
et dans le très joli décor du Bois, en-
vahi par une foule nombreuse où les
jeunes filles et les jeunes femmes, et les
jeunes gens et les jeunes hommes, ba-
taillaient à coups de roses, de margueri-
tes et de bleuets, la Fête des fleurs offrit
quelques heures agréables, élégantes et
pieuses.
DArmenonville aux abords de la Cas-
,cade, quatre longues flles de voitures
allaient lentement entre la haie curieuse
des piétons qui du trottoir, admiraient
les victorias, les limousines, lés* landaus
les plus heureusement décorés, les équi-
pages où des essaims déjeunes et jolies
femmes remplaçaient les fleurs; où ren-
voyaient, amusées, la rose ou la botte
d'œillets que, dans un sourire et un
éclat de rire, l'une d'entre elles avait
adroitement lancée.
Sans être aussi nombreuses qu'on le
souhaitait les voitures fleuries ne man-
quaient pas; tant et si bien que le jury
n'eut, mon Dieu, que l'embarras du
choix; il dut d'ailleurs se montrer pro"-
digue tant les décorations étaient heu-
reusement réussies et il récompensa de
bannières d honneur
Mmes Rousseau, Chardin et Rivain, lan-
daulet automobile paré d'une façon ravis-
sante de roses et d'œillets,
Mme Latour d'Affaure, victoria délicieuse-
ment garnie de roses rouges et roses.
Mme W. B. Scott, dont la victoria à deux
chevaux disparaissait sous dés guirlandes
de fleurs artificielles, et sous un dôme de
lilas blancs.
Mlle Chiquita, enfouie dans un berceau de
lys et de roses.
La comtesse de Miremont, conduisant un
boggy tout paré d'œillets blancs et attelé
d'un bijou de poney gris.
Mme Niclausse, dont l'automobile avait
reçu une décoration légère mais d'un gp&t
exquis des bouquets de roses et d'oeillets
noués de gaze rose et blanche qui enguirlan-
daient les lignes de la somptueuse limousine.
Mme Le Breton, dans une victoria fleurie
d'hortensias bleus.
Mme Carteron et Mme Ferret, dans u-Q
landau drapé d'un manteau de roses-pqm*
pons.
Mlles Caron et Mlle Soupène dans une
victoria fleurie d'héliotropes, de rosés et
d'œillets.
Mlle Chermont, enfouie dans un fûuillisda
lys et de roses. "̃
Le lieutenant Moris, dont l'automobile s'a-
grémentait d'un cygne géant et'fleuri qui eut
un vrai succès.
Mlles Monetti et Line, dans une Victoria
enguirlandée de rosés toujours et encore
des roses et de glycines, et de marguerites
blanches et or.
Mme Jourdain, dont la voiture était uni*
quement, mais de la plus heureuse façôn^
parée de fleurs des champs des- bleuets, des
coquelicots et des fleurettes sans gloire, mais
exquises.
Miss A. Driscoll, en victoria parée de
fleurs et de rubans aux trois couleurs do
France, et portant à l'arrière une harpe de
genêts et un trèfle de bleuets.
Et il faut encore signaler les voitures .fleu-
ries de Mme Couronne, de Mme Huet, le
petit boggy où sous un parapluie de roses
pâles bataillaient, blondes et ravissantes»
deux fillettes, Mlles Janine et Violette Canon;
le phaëton-torpilleuT de Mme de Kerbyroet,
orné de gerbes magnifiques, et la limousine
splendidement décorée de M. Gordilho, consul
de Brésil.
A six heures, lorsqu'à court de muni*
tions des munitions que vendaient
d'accortes fleuristes la bataille fleurie
fut sur le point de prendre fin, eut lieu
le défilé des voitures dont la décoration
avait, à leurs propriétaires, valu des ban-
nières et les murmures flatteurs et
même les applaudissements de la foule
enchantée.
Puis par l'avenue du Bois ce fut le re-
tour tandis que dans l'allée des Acacias,
dont elles jonchaient le sol, les fleurs,
rosés, marguerites et bleuets meurtris
mouraient tristement et exhalaient leur
âme avec leur dernier parfum.
**#
Aujourd'hui seconde et dernière jour-
née de la fête des fleurs, et cette fois
tisfaite du résultat de ces entretiens
elle se plaignait d' « intrusions » d'offi-
ciers français à El Ksar, et lorsque la
France se décida à intervenir à Fez, le
parti africaniste, qui persistait à consi-
dérer cette intervention, injustifiée, en
réclama aussitôt une analogue de l'Espa-
gne à Tétouan ou à Larache, sons peine
de. perdre son prestige et de voir bientôt
sa zone envahie parles forces franco-ma-
rocaines. Sans entrer dans la discussion
des motifs invoqués officiellement, il est
donc certain que l'action espagnole se
rattache à, ces inquiétudes et qu'elle a
coïncidé avec l'interruption, jpar suite
du départ de l'ambassadeur -d'Angle-
terre, des pourparlers dont le cabinet
de Madrid avait paru mettre l'aboutis-
sement conforme à sesdemundés comme
condition à sa retenue.
Tel est le '.véritable « processus » du
différend .actuel,' qu'il est utile d'exposer
franchement pour qu'on en mesure la
portée et les meilleurs moyens de le
résoudre. On peut, certes, nier le bien
fondé des suspicions espagnoles. Alors
même que la garantie 4e nos engage-
ments ne suffirait pas à les dissiper,
elles devraient tenir compte de l'intérêt
qu'a l'Angleterre à ne pas laisser s'ins-
taller au nord du Maroc un rival éven-
tuel. Mais ce qui précède suffit à mon-
trer que le problème marocain a été
transformé dès le début, en Espagne, à
tort ou à raison, en une question de dé-
fense nationale, par conséquent, de sen-
timent, et les questions de sentiment
sont difficiles à discuter.
C'est pourquoi l'on voit aujourdhui
les journaux madrilènes répliquer aux
dénonciations françaises d'un « coup
monté » à El Ksar, que les troubles de
Fez. n'étaient pas moins artificiels, et les
républicains, avec le manque de logi-
que propre à ces sortes de situations,
soutenir en l'occurrenceM. Canal ej as au-
tant qu'ils villipendèrent M. Maura du-
rant la guerre du Rif, non seulement
par convenances de politique intérieure,
mais parce que « le patriotisme est en
jeu en face du veto étranger ».
Il faut reconnaître aussi que les arti-
cles de certains journaux français lais-
sant trop clairement entendre, avant
l'intervention espagnole, que les accords
de 1904 étaient désormais périmés, ont
contribué à la provoquer, comme les
menaces actuelles de retirer à l'Espagne
la police de' Larache et de Tétouan ser-
vent de prétexte aux africanistes espa-
gnols pour démontrerqu'ilsont bien fait
d',en devancer l'exécution, Il résulte de
tout cela que la solution de cet incident,
où, sous la discussion de textes diplo-
matiques et d arguments plus ou moins
futiles, s'agitent au fond des passions et
des intérêts transcendants, sera fort dé-
licate, et qu'elle ne pourra être acquise
que moyennant la conviction mutuelle
et sans arrière-pensée de la sauvegarde
définitive de ces intérêts, car tout est
préférable à la « collaboration méfiante» »
qui a trop souvent caractérisé les rela-
tipns, franco-espagnoles au Maroc.
Guillen..
LETTRES D'AUTRICHE
Les érections législatives du 13 juin. Le cré-
puscule du parti chrétien-social. Causes et
•. conséquences de sa défaite.
Vienne, 14 juin.
Le télégraphe vous a déjà apporté les
résultats des élections législatives d'hier
et vous avez pu y constater l'échec
que l'on pouvait prévoir d'ailleurs du
parti chrétien-social. C'est là un fait
d'une portée considérable pour la vie
intérieure de la monarchie et il n'est
peut-être pas sans intérêt d'ajouter un
commentaire au fait lui-même.
• Et d abord récapitulons les résultats.
Des vingt mandats viennois que possé*
daient, dans l'ancien Reichsrath, les
chrétiens-sociaux, il ne leur en reste au-
jourd'hui, après le premier tour de
scrutin, que deux. Ils en ont perdu déjà
trois d'une manière définitive, et ils
viennent en ballottage pour tous les au-
tres, sans grandes chances de succès
dans la plupart des cas. A cela il faut
ajouter qu'aucun des chefs du parti n'a
réussi à se faire élire. Le prince Aloïs
de Liechtenstein est en mauvaise pos-
ture en face d'un progressiste, et c'est
un outsider qui sera élu au second tour
de scrutin; le ministre Weiskirchner
lutte, dans son propre arrondissement,
contre un socialiste-démocrate; le pré-
sident de la Chambre des députés, le
docteur Pattai, n'est pas sûr de passer
au ballottage.
L'ancien ministre des chemins de fer,
M. de Wittek n'a qu'une faible avance
sur un homme nouveau; le bourgmes-
tre Neumayer, le successeur du docteur
Lueger n'a pas pu triompher d'un socia-
liste-démocrate. Donc des gens au pou-
voir, des gens en place, dont les noms
sont connus, ont été, au premier tour
de scrutin, battus par des personnalités
nouvelles ou fort peu en vue., On peut
dire que ce n'est pas un échec pour les
chrétiens-sociaux, mais une véritable ca-
tastrophe.
Les nouvelles qui viennent des pays
et royaumes de la monarchie ne sont
pas plus rassurantes pour les anciens
adeptes du docteur Lueger et l'on peut
prévoir, dès aujourd hui, que le parti
chrétien-social qui était, dans l'ancienne
Chambre, le plus important des groupes
parlementaires il disposait de 67
sièges ne sera plus qu'un élément de
second, sinon de troisiënle ordre dans
la nouvelle.
Lorsque le docteur Lueger est mort,
le 10 mars 1910, on s'est demandé, dans
les milieux politiques, ce que devien-
drait le parti si puissant qu'il avait su
grouper autour de lui. Toute création
politique vit du principe qui a servi à la
fonder. Le parti chrétienrsçcial avait été
fondé sur des principes démagogiques;
il" est arrivé au pouvoir, par conséquent,
avec un passé qui se concilie difficile-
ment avec l'autorité. De plus, l'horizon
politique de ce parti s'est singulièrement
élargi. Purement viennois à l'origine,
plus tard provincial, il est devenu un
parti d'Etat dont les éléments se recru-
taient dans presque tous les pays de la
Monarchie. Cette extension avait fait
passer au second plan le caractère anti-
sémite qui avait été toute la force des
chrétiens-sociaux et elle avait amené
parmi eux des hommes d'origine diverse
dont les tendances et les aspirations
étaient fort différentes: les uns repré-
sentaient des intérêts municipaux, les
autres des intérêts ruraux. De là une
source de difficultés insurmontables, au
sein même du parti.
En outre, personne ne s'est trouvé
pour recueillir la lourde succession du
docteur Lueger. Personne n'a su in-
fluencer les masses de la petite bour-
geoisie comme ce tribun populaire. Ses
héritiers lui étaient inférieurs en talent,
en prestige, en doigté politique, de cent
coudées. Diverses affaires sont venus
éclairer d'un jour douteux les mœurs
politiques et privées de quelques per-
sonnalités principales du parti dont cer-
taines ne vivaient que de politique. L'in-
tégrité, le désintéressement dudocteur
Lueger semblaient avoir disparu avec
lui.
Si l'on ajoute à cela que la vie à Vienne
devient de plus en plus coûteuse; que
les prix des denrées alimentaires aug-
mentent de jour en jour; qu'une spécu-
lation sur le bâtiment prive les classes
moyennes de logement et les refoule de
la ville vers les faubourgs et la banlieue,
on aura de nouvelles causes de l'échec
des chrétiens-sociaux. Le peuple, à tort
ou à raison, rend volontiers responsable
de ses maux le parti au pouvoir.
Autre fait caractéristique les élee^
tions d'hier ne se sont pas faites sur des
programmes électoraux il n'en a pas
été sérieusement affiché ou publié un
seul mais sur des noms, exclusive-
'ment sur des noms. Les programmes, la
population viennoise sait ce qu'en vaut
l'aune et on ne lui en a pas présenté.
Elle a renversé ses élus dans l'espoir
peut-être chimérique que les hom-
mes nouveaux qu elle envoie au Parle-
ment y représenteront mieux ses in-
térêts.
Au point de vue gouvernemental, les
élections d'hier créent une grosse source
de difficultés. Il est difficile de dire, dès
aujourd'hui, ce que sera la Chambre
nouvelle. Les élections de la capitale et
surtout celles de la province sont incom-
plètes. Mais ori peut déjà prévoir que le
baron de Bienerth n'aura plus de majo-
rité conservatrice, qu'il aura difficile-
mept une majorité où les Allemands
joueront un rôle prépondérant, Le jeu
de bascule avec les partis slàves-polo-
nais, tchèques de toute nuance devra
recommencer, et si Polonais et Tchèques
ne marchent pas ensemble on peut se
demander ce que sera la vie politique
du futur Parlement. S'ils marchent en-
semble, on peut, d'autre part, se de-
mander quel sera vis-à-vis des partis
allemands, •– sans lesquels on rie peut
gouverner, le rôle du gouvernement.
Wolfram.
LA CONQUÊTE DE L'A/fî
Le Circuit Européen
Demain dimanche, sur le champ de
manœuvres de Vincennes, transformé
en aérodrome, le départ sera donné aux
concurrents du circuit européen, orga-
nisé par le Journal.
Cette épreuve est le quatrième cross
country aérien de l'année 1911. Les deux
premiers furent Paris-Madrid qui débuta,
si tragiquement et fut gagné par Vé-
drines le second fut Paris-Rome-Turin,
si dramatiquement arrêté par la chute
de Frey et gagné par l'enseigne de vais-
seau A. Beaumont.
Le troisième, est le circuit allemand
qui n'est pas près d'être achevé et se
poursuit, d'ailleurs, dans une indiffé-
rence assez générale quoiqu'il repré-
sente un intéressant effort donné par
nos voisins, jusqu'alors fanatiques tles
dirigeables, pour développer chez eux
l'aviation à laquelle ils ne croyaient pas,
ou croyaient à peine, l'année dernière
encore.
Le circuit européen se présente
comme une manifestation considérable,
par son itinéraire, qui empruntp plu-
sieurs pays et franchit la mer; et par le
nombre et la qualité des concurrents.
L'épreuve a déjà une bruyante his-
toire elle avait eu pour premier par-
cours, Paris-Berlin, parcours qui fut
abandonné à la suite de polémiques.
Plus original, le nouvel itinéraire,
France, Belgique, Hollande, Angleterre,
donne à l'épreuve un intérêt supé-
rieur à celui qu'elle aurait eu à ne se dé-
rouler que de Paris à Berlin.
La traversée de la Manche à l'aller et
au retour par les concurrents qui auront
affronté les six premières étapes, sera
évidemment un des instants émouvants
de la course.
La Manche traversée ainsi prouvera
quel progrès ont fait les aéroplanes, et
quelle confiance les aviateurs ont acquis
dans leurs ailes depuis 1908, année qui
fut celle de l'inoubliable traversée du
Pas-de-Calais par Blériot
Le circuit Européen avait réuni 7G en-
gagements mais des forfaits ont réduit
à 53 le lot des parlants probables voici
donc la liste des aviateurs qui semblent
décidés à. prendre demain matin leur
vol pour Liége, terme de la première
étape; mais, au préalable, un renseigne-
ment les concurrents ont été divisés en
trois groupes; à chacun il a été affecté
une piste, puur que les départs aient
lieu, aisément et sans danger, de deux
minutes en minutes à partir de 6 heures
du matin.
Voici maintenant les concurrents et
partants probables
PISTE A
HEURES N." AVIATEURS APPAREILS
G h. 1 Tabuteau Bip!. Bristol.
6 h. 06 3 Tétard Bipl. Bristol.
G h. 12 12 Beaumont Mon. Blériot.
G h. 18 13 Garros Mon. Blériot.
6 h. 24 14 Morin Mon. Blériot.
G h. 30 25 Amérigo. Mon, Rep.
C h. 3G 2G Bobba Mon. Rep.
(j h. 42 29 Denhaut Mon. Danton.
G h. 48 36 Contenet Bipl. Astra.
6 li, 54 37 Làbouret Bipl. Astra.
7 )i. 46 Le Lasseur Mon. Blériot.
7 h. 06 47 Barillon Mon. Barillon.
7 h. 12 51 Gibert Mon. Rep.
7 h. 18 55 S. Farsa Mon. Vinet.'
7 h. 24 62 Landron Mon. Pischof.
7 h. 30 64. Lemartin Mon. Blériot.
7 h. 36 65 Euhling Mon. Blériot.
7 h. 42 68 Van Meel Bipl. Van Meel.
1 PISTE B
HEURES N"' AVIATEURS APPAREILS
6 h. 02 5 Védrines Mon. Morane.
6ii. 08 6 6 Frey Mon. Noiane.
6 h. 14 7 Gajret Mon. Morane.
6 h. 20 15 Vidart Mon. Deperdussin.
G h. 26 16 Prévost Mon. Deperdussin.
6 h. 32 17 Pascal Mon. Deperdussin.
6 h. 38 18 Legrand Mon. Deperdussin.
0 li. 44 23
6 h. 56 42 Garnier Mon. Morane.
7 h. 02 48 De Nissolle Mon. Tellier.
7 h. 08 49 Weymann Mon. Nieuport
7 h. 14 53 De Francq. Mon. Deperdussin.
7 h. 20 5't Valentine Mon, Deperdussin.
7 h. 26 56 Morisson Mon. Morane,
7 h. 32 63 Verrept. Mon. Morane.'
7 h. 38 -66. Dalger Mon.- Morane.
PISTE C 1
IIE0RES N" AVIATEURS APPAREILS
6 h. 04 8 Balhiat Mon. Sommer.
6 h. 10 9 Kimmerling Mon. Sommer.
6 h. 16 10 Molla Mon. Somnier.
6 h. 22 22 Wynmalen Bipl. H. Farman.
6 h. 28 24 Bielovuoic Bipl. Voisin.
6 h. 34 27 Duval Bipl. Caudron.
6 h. 40 28 De JRobill Mon. Antoinette.
6 h. 4G 30 Loridhan Bipl. H. Farman
6 h. 52 31 Charlix Bipl. Caudron.
6 h. 58 33 Renaux Bip]. M. Farman.
7 h. 04 34 Allard Bipl. Caudron.
7 h. 10 39 Barra Bipl. M. Farman.
7 h. 16 40 De Laot Bipl. Caudron.
7 h. 22 58 De Romane Mon. Bonnet-Lab.
7 h. 28 60 Bill Bipl. H. Farman.
7 h. 34 61 G. Gay Bipl. Voisin.
7 h. 40 67 Train- Mon. Train.
Soit donc 35-mohpplans et 18 biplans.
Sur les 53 aéroplanes, 49 sont fran-
çais, 3 anglais trois « Bristol » et
1 belge, van Meel.
Le circuit européen servira de début
en course au biplan anglais Bristol,
aéroplane parfaitement étudié, et parfai-
tement construit par une importante
société la British and Colonial aérb-
plane Company dont le collaborateur
en France est M.Emile Stern qui met
au service de l'aviation les précieuses
qualités de commerçant dont il a fait
preuve dans l'automobile.
L'itinéraire général du circuit esVle
suivant': Paris, Liège, Spa,r Liège,
Utrecht", Bruxelles, Roubaix, Calais,
Londres, Calais et Paris, itinéraire dont
la distance totale est d'environ i,4f)0
kilomètres..
Le caractère de l'épreuve est différent
de celui de Paris-Rome où la victoire
était à celui qui, parti de Paris, arrivait
le premier à Rome.
Dans le circuit européen, chaque étape
constitue une course ayant son classe-
ment et ses prix.
Il y aura pourtant un classement gé-
néral établi d'après les temps addition"
nés des concurrents ayant effectué tou,
tes les étapes.
Voici, au surplus en un tableau, le
plan général de l'épreuve
PREMIÈRE étape Paris-Liége (325" kilo-
mètres). Départ le 18 juin du polygone
de Vincennes. Escale à l'aérodrome de Bé-
theny, près de Reims. Arrivée à l'aérodrome
d'Ans-Liéye.
Prix 40,000 francs, d'après le classement
de l'étape.
DEUXIÈME étas-e Liége-Spa- Liège (60 ki-
lomètres environ). ~r- Départ le 20 juin. Es.
cale au terrain de Belle-Fagne, près Mal-
champ.
Prix 40,000 francs, d'après le classement
de rétape.
Troisième étape Liége-Vtrecht (215 kilo-
mètres environ). Départ de l'aérodrome
d'Ans le 21 juin. Escale au terrain de Ven-
loo. Arrivée à l'aérodrome de Sœsterberg.
Prix 40,000 francs, dont 30,000 francs à
l'étape Liéger-Sœsterberg et 10,000 francs au
premier aviateur hollandais. Au cas pu ces
10,000 francs ne sont pas gagnés, ils s'ajou-
tent aux 30,000 francs de, l'étape.
QUATRIÈME étape Utrrcht-Bruxelles (150
kilomètres environ). Départ le 23 juin de
l'aérodrome de Sœsterberg. Escale à l'aéro-
drome de Broda. Arrivée à l'aérodrome de
Berchem-les-Bruxelles,
Prix 40,000 francs, dont 25,000 francs
d'après le classement général Paris-Lïége-
Spa-Liége-Utrecht- Bruxelles, et 15,000 francs
d après le classement de l'étape Utrecht-
Bruxelles.
Cinquième étape Bruxelles- Roubaix (90
kilomètres environ). Départ le 25 juin de
l'aérodrome de Berchem. Arrivée à l'aéro-*
drome de l'Exposition de Roubaix.
Prix 15,000 francs, d'après le classement
de l'étape.
Sixième étape Roubaix-Calais (100 kilo-
mètres environ). Départ le 26 juin de l'aé-
rodrome de l'Exposition de Roubaix. Arrivée
au champ de courses de Calais.
Prix 10,000 francs, d'après le classement
de l'étape.
Septième étape Calais-Londres (190 kilo-
mètres environ). Départ le 27 juin du
champ de courses dé Calais. Escales pou-
vres et à Brighton. Arrivée à l'aérodrome de
Hendon-Park.
Prix 7,2,500 francs, dont 62,500 francs
d'après le classement général Paris-Liége-
Spa-Liége-Otrecht-Bruxelles-Roubaix-Calais-
Londres, et 10,000 francs d'après le classe-
ment de l'étape.
Huitième étape Londres-Calais (par la
même route qu'à l'aller). Départ de Londres
le 29 juin.
Prix 10,000 francs, d'après le classement
de l'étape.
Neuvième ETAPE Calais-Paris (250 kilo-
mètres environ). Départ de Calais le 30 juin.
Escale .a Amiens. Arrivée au champ de ma-
nœuvre de Vincennes jusqu'au 2 juillet.
Prix 20,000 francs, d'après le classement
de l'étape.
Toutes les escales énumérées .ci-dessus
sont obligatoires. Les concurrents sont
obligés, sous peine de déclassement,
d'atterriraux aerodromes indiqués, mais
ne sont pas. astreints à s'arrêter. Il leur
suffit de toucher terre. Ils peuvent donc
ne pas immobiliser leur moteur et s'en-
voler tout aussitôt. Il n'y a pas, en effet,
de neutralisation, et par suite ils ont in-
térêt, puisque le classement est, danSj
chaque étape, à la vitesse et au moindre,
temps, a s'arrêter aussi peu longtemps
que possible dans chaque contrôle im-
posé.
Comme dans Paris-Madrid, comme!
dans Paris-Rome, le changement partiel' Í
ou total des appareils est toléré. Cette'
clause, qui est faite pour assurer à
lépreuve son entier accomplissement,
n'.est pas une clause de progrès. Elle ra-
mène le circuit européen à ce que furent
les autres épreuves à une course d'a-
viateurs l'habileté et l'audace des pilo-
tes seront plus en cause que les appa-
reils. La victoire a ainsi plus de chance
d'aller à l'aviateur pour qui une maison
aura échelonné sur le parcours de nom-
breux appareils de rechange qu'à celui
qui, parti avec un seul aéroplane, effec-
tuera avec lui tout i itinéraire.
Regrettons aussi une clause qui, dans
les appareils plusieurs places, interdit.
de prendre comme passager une per-
sonne ayant été Qu étant encore titulaire;
d'un brevet de pilote. Au moment où
l'armée, dans ses concours comme dans
ses marchés d'appareils à deux places
minimum, envisage la nécessité de pou-
voir utiliser tour à .tour les services de
deux pilotes installés à demeure à bord,
le circuit, en défendant toute possibilité
de reprise entre pilotes et passagers, va
à rencontre de ce que demande l'armée,
le meilleur client des constructeurs d aé-
roplanes.
Le montant des prix répartis entre les
différentes étapes, atteint le chiffre total
de 257,000 francs offerts par les munici-
palités des villes traversées et aussi par
certains journaux.
Le Journal offre, -lui, 200,000 francs qui
seront attribués aux aviateurs vainqueurs
désignés par le classement général à la
fin de l'épreuve soit donc 457,500 francs
de prix qui seront soit qu'il s'agisse
de classements d'étapes ou du classe-
ment général attribués d'après une
répartition établie de la façon suivante
Au 1er, 40 0/0 au 2", 15 0/0 au 3e, 10 0/0;
au 4e, 7 0/0 aux 5° et 6e, 5 0/0 aux 7»
et 8e, Ik 0/0 aux 9e et 10e, 3 0/0 aux 11e et
12% 2 0/0.
Si le nombre des classés n'atteint pas
douze, les prix sans titulaires seront ré-
partis d'après les mêmes proportions
entre les concurrents classés.
Parmi les concurrents qui semblent
avoir les plus grandes chances de triom-
pher, se trouvent Beaumont, le vain-
queur de Paris-Rome; Védrines, le vain-
queur de Paris-Madrid; Garros, Gibert,
Tabuteau, le recordman de !a distance
par 585 kilomètres d'un seul vol; Vidart
qui, dans Paris-Rome, fit une course
si courageuse; Weymann, Kimerling,
Wynmalen, le vainqueur du grand prix
de TA. C. F. Paris-Bruxelles et retour;
Eugène Renaux, le vainqueur du grand
prix Michelin Paris-Puy-de-Dôme. Le
lot compte encore comme aviateurs de
valeur Tétard, Morin. Bobba, Contenet,
Bathiat, Molla; Bielovucie, Barra, Lori-
dan qui, tous, ont à leur actif des per-
formances rëmarq'uàbles et connues.
On retrouyérâenfin au départ, l'avia-
teur Train qui, courageusement, après
l'accident dans .lequel fut, à Issy-les-
Moulineaux, anéanti son appareil et un
peu plus tous ses rêves et le résultat de
ses travaux et de ses sacrifices, s'est mis
à l'œuvre pour refaire son monoplan.
Comme dans les "autres épreuves,
douze officiers aviateurs'ont été com-
mandés par l'autorité militaire pour sui-
vre enaéroplane le circuit européen.
jCe's douze officiers sont les lieute^
nants de Grailly, Chevreau, Maillols,
Yence, Clavenad, Princeteau, de Mal-
herbe, l'enseigne de vaisseau Delage,
qui piloteront des mpnoplans, et les
lieutenants Blard, Ludman, le capitaine
Etevé avec le lieutenant Marzac, le lieu-
tenant Cheutin accompagné du lieute-
nant Coville'qui piloteront des biplans.
Pour ces officiers, ces épreuves sont
un remarquable entraînement, si l'on
considère que les étapes qu'ils accom-
plissent, ils ,les font, en n'ayant pour
tout secours en cas d'avarie; que les
moyens du bord, ou à peu près.
La course est placée sous le contrôle
d'une commission internationale com-
posée des délégués désignés par les
Aéro-Clubs de chacun dés pays traversés
ces délégués sont;.
Pour la'Prance MM. de Kergariou,
Paul Tissandier et Ernest Zens; pour
l'Angleterre MM. le capitaine Cock-
burn et Fulton; pour la Belgique MM.
P. de Crawhez et Roland pour la Hol-
lande, MM. Van den Bergh et Hooft
Graafland.
Comme pour Paris-Rome, de grandes
précautions ont été prises afin d'éviter
l'encombrement de la piste et écarter
toute possibilité d accidents au départ.
Frantz-Beichel.
IE SÉH AT
LIE BUDGET
POUR Mme MATELOT. LES TRAVAUX PUBLICS
Comme on veut éviter un septième
douzième provisoire on met les bou-
chées doubles. Deux séances hier une
le matin, une l'après-midi. Et il en sera
ainsi jusqu'au vote final.
Hier matin, le Sénat a terminé le bud-
get des travaux publics.
M. de Lamarzelle, sur le chapitre re-
latif au personnel des phares et balises,
a rappelé le bel acte accompli par Mme
Matelot et que le Figaro a signalé au
gouvernement, à la presse et au pays.
M. de Lamarzelle s'est associé aux
députés qui ont demandé pour elle la
croix de la Légion d'honneur.
M. Dumont ministre des travaux pu-
blics, a rendu comme M. de Lamarzelle
hommage à cette très bonne Française.
Le gouvernement est venu, dit-il,
immédiatement à son secours; il sera
heureux d'aider ses enfants à l'heure
de leur entrée dans la vie.
M. Dumont a obtenu pour Mme Mate-
lot la grande médaille d'or de sauvetage
décernée par le ministère de l'intérieur;
il lui a accordé aussi la médaille d'or du
ministère des travaux publics, et l'ar-
rêté qui la lui confère paraît ce matin
môme au Journal officiel. Mais il ne
pense pas qu'il faille aller au-delà.
Le ministre a eu raison de ne pas sui-
vre dans leur exagération sentimentale
les députés qui songent, beaucoup plus
à leur réclame électorale qu'au bel acte
accompli par cette simple femme.
M. de Lamarzelle a remercié le minis-
tre et a dit qu'il comprenait un peu sa
réserve en ce qui concerne la croix de
la Légion d'honneur.
Le reste de la séance a été consacré à
la discussion des chapitres relatifs aux
voies navigables.
La conclusion de cette discussion est
qu'il faudra rechercher les moyens fi-
nanciers pour effectuer les grands tra-
vaux qui sont à prévoir.
Après déjeuner on a repris le budget
des travaux publics qui a été rapidement
adopté.
Et le Sénat en arrive au budget des
conventions et garanties d'intérêt,
M. Lintilhac a longuement parlé sur
la convention avec la Compagnie d'Or-
léans que la Chambre n'a pas approu-
vée. Mais il y a des lignes dont la cons-
tructiOài s'impose.
Que va faire le gouvernement?
M. Dumont a répondu que ces ques-
tions seraient réglées par des projets
spéciaux.
M. Boudenoot a demandé au ministre
quelles mesures il comptait prendre
pour les employés des chemins de fer
d intérêt local qui bénéficient des dispo-
sitions édictées dans la loi des retraites.
M. Dumont lui a répondu que, jusqu'à a
ce qu'une loi spéciale ait été faite, les
agents des Compagnies secondaires bé-.
néficieront de la loi générale1.
Les chapitrés du budget des conven-
tions ont été ensuite adoptés.
Le Sénat vote enfin le budget du tra-
vail, non sans s'être longuement arrêté
au chapitre35 qui règle les rapports de
la mutualité et de la loi des retraites. On
a fait des vœux en faveur des institu-
tions mutualistes qui seules pourront
un jour, dans le développement des lois
sociales, réaliser cette formule obliga-
tion du but, avec liberté d'action dans le
choix des moyens. Et après cette jour-
née de labeur, l'assemblée décide néan-
moins de siéger aujourd'hui à neuf heu-
res du matin.
Auguste Avril.
Autour de la politique
La réforme électorale
La commission du suffrage universel a
légèrement modifié le projet de réforme élec-
torale.
Elle a admis le vote cumulatif limité. Au-
trement dit elle admet qu'on peut doubler
deux fois, mais deux fois seulement, le nom
du candidat au lieu de porter tous les suf-
frages dont l'électeur dispose autant que
de députés à élire sur ce même nom.
Cette disposition entraîne l'obligation de
compter les bulletins blancs.
Un nouveau rapport va être fait pour ex-
poser cette modification.
La beauté de Paris
M. Guillaume Chastenet a déposé une pro-
position aux termes de laquelle, quand des
constructions auront été élevées en violation
des servitudes et règlements applicables à
Paris, le Préfet de la Seine devra, par arrêté,
mettre le propriétaire en demeure de s'y con?
former.
Cet arrêté, qui sera susceptible d'un recours
suspensif devant le Conseil d'Etat, fixera le
délai dans lequel les travaux de démolition
ou de modification devront être entrepris et
achevés. A l'expiration de ce délai, et sans
nouvelle mise 'en demeure, le préfet procé-
dera à la mise en adjudication des travaux
les frais en seront prélevés sur le prix de la
vente des matériaux de démolition, et en cas
d'insuffisance, sur le prix de la vente de l'im-
meuble et du terrain.
A L'HOTEL DE VILLE
LA SÉANCE DU CONSEIL MUNICIPAL. LES GARDES
DES BUTTpS-CHAUMONT. i– LA RÉFORME ÉLECTO-
RALE MUNICIPALE.
Au cours de la séance d'hier du Conseil
municipal, M. Grébauval, qui avait proposé
l'éclairage du kiosque à musique à ériger
aux Buttes-Chaumont, a annoncé à ses collè-
gues qu'un fait regrettable venait de se pas-
ser dans ce parc.
Trois fillettes, élèves de l'école Jacquard,
longeaient la grande allée du Parc, à une
heure moins dix minutes, lorsqu'elles furent
assaillies à coups de pierres par de jeunes
malandrins. Les fillettes poursuivirent leurs
agresseurs et en arrêtèrent un. Cette scène
n'avait attiré aucun garde et les jeunes filles
cherchèrent vainement dans tout le jardin
un gardien. Elles durent sortir du parc et
remettre leur prisonnier entre les mains d'un
agent de police.
M. Grébauval a tiré de ce fait cette con-
clusion qu'il était inadmissible que le parc
des Buttes-Chaumont fût aussi insuffisam-
ment gardé.
Le directeur des services des promenades,
M. Bomiier, a répondu que le fait était mal-
heureusement exact.
Il s'est excusé en laissant entendre que le
nombre des gardes des promenades était
trop restreint pour assurer le service comme
il conviendrait, et il a ajouté qu'il se préoc-
cupait de remédier à l'insuffisance du per-
sonnel.
Ces explications n'ont pas empêché le
Conseil municipal de regretter qu'à une
heure de l'après-midi il ait été impossible
de trouver un seul garde dans le parc.
Le reste de la séance a été consacré à la
discussion de la réforme électorale munici-
pale. Les orateurs se sont, en général, pro-
noncés pour le statu quo. Aucune décision
n'a encore été prise.
LE -MONUMENT BEETHOVEN
Le président du comité du monument à
élever Beethoven, M. d'Estoùrnelles de
Constant, proteste contre la décision prise
par le Conseil municipal de ne pas laisser
placer au Ranelagh le monument, tel qu'il
est présenté. Il fait remarquer que l'empla-
cement du Ranelagh avait été formellement
accordé par la Ville à la date du 14 juillet
1909. Le président ajoute que dans de pa-
reilles conditions le contrat est définitive-
ment lié et « qu'il ne reste plus au comité
qu'à saisir la juridiction contentieuse».
LE PALAIS DES EXPOSITIONS
Le président du Conseil municipal M. Félix
Roussel a eu une entrevue avec le président
et les membres du groupe sénatorial agri-
cole, au sujet de la construction du Palais
des expositions.
M. Félix Roussel a affirmé la bonne vo-
lonté du Conseil municipal de Paris et a de-
mandé aux deux groupes du Sénat et de la
Chambre de s'unir dans un effort commun.
Les emplacements possibles sont 1° le
Champ-de-Mars, emplacement que le Conseil
municipal a rejeté en raison de l'organisa-
tion nouvelle du Champ-de-Mars 2° l'es-
pace compris entre la porte Dauphine et la
porte Maillot. Nous avons déjà dit qu'il fau-
drait couper 4,000 arbres et faire une emprise
très grande sur les terrains et bosquets du
bois de Boulogne. On a aussi parlé de Vin-
cennes et de l'île de Puteaux. Ces deux em-
placements sont considérés comme trop
éloignés. ̃ ̃
Il reste les alentours de la porte Cham-
perret ou d'une autre porte ouvrant sur le
secteur ouest des fortifications.
Il est probable que l'accord se fera sur le
choix de ce dernier emplacement. M. Félix
Roussel s'est engagé à faire venir la ques-
tion devant le Conseil municipal avant la fin
de la présente session, si une entente inter-
vient entre les groupes du Parlement, les mi-
nistres et le préfet de la Seine.
LA RUE DE RENNES PROLONGÉE
ET LE PONT DES ARTS
Le comité technique et d'esthétique s'est
réuni hier sous la présidence du préfet de la
Seine.
Le comité a rejeté le projet de construction
d'un pont entre la rue de Rennes prolongée
et la rue du Louvre. Il s'est rallié à la trans-
formation de la passerelle des Arts en pont
carrossable et a estimé qu'il y avait lieu de
mettre le nouveau pont des Arts au con-
cours.
En ce qui concerne le prolongement de la
rue de Rennes, après une discussion à la-
quelle ont pris part MM. Nénot, Félix
Roussel, Duval-Arnould et Chérioux, le co-
mité a estimé qu'il ne lui appartenait pas
de choisir entre les tracés proposés. Il s'en
réfère aux décisions que prendra le Conseil
municipal.
INAUGURATION
Du Monument Serpollet
L'inaugation du monument élevé place
Saint-Ferdinand-des-Ternes à Léon Serpollet
par les amis et les admirateurs de ce pré-
curseur de génie a eu lieu hier matin. M.
Pierre Baudin présidait la cérémonie, à la-
quelle assistait Mme Léon Serpollet, accom-
pagnée de ses deux charmantes filles.
La remise du monument à la Ville de
Paris a été faite par M. Archdeacon qui, ami
de Léon Serpollet, fut en 1888 et 1890, le
compagnon de ses premiers et étonnants
voyages en automobile à vapeur.
Puis M. Félix Roussel, président du Conseil
municipal, prit possession du monument dû
au sculpteur Jean Boucher. Le groupe est une
œuvre- d'une vigoureuse inspiration et d'une
robuste exécution. Debout sur l'engin qu'il a
enfanté, un de ces bolides à vapeur qu'il
vient d'arrêter et qu'enveloppent encore les
nuées de poussière soulevées et entraînées
.par le monstre dompté, Léon SerDollet est
acclamé par la foule surprise et enthou-.
siasmée.
M. Ballif ensuite, au nom du Touring-Club,
salua celui qui fut le promoteur du tourisme
automobile, dont il était d'ailleurs, en épris de
la nature, un fanatique qui jamais ne se
lassa de courir par les routes, à travers le
beau, le délicieux pays de France..
M. Loreau, l'éminent savant, délégué de
l'Automobile-Club de France; retraça l'œu-
vre magnifique et féconde de l'ingénieur Ser-
pollet M. Gaston Menier évoqua quelques
charmants souvenirs de la carrière de celui
dont il avait été le premier client, et M»
Pierre Baudin clôtura la cérémonie par un
discours dans lequel il«élébr*a, avec chaleur,
celui dont il était le concitoyen.
Il retraça son existence dé self made man;
évoqua toute la genèse de l'invention, la
conception que, tout enfant, Serpollet eut
d'une machine à vapeur qui sous un
petit volume produirait une force censi-*
dérable les premiers essais à dix-huit ans,
la réalisation des rêves de jeunesse par 1*
création de la chaudière à vaporisation ins-
tantanée les premières sorties dans Paris
l'étonnement et l'effroi des Parisiens, l'émoi
du préfet de police M. Lozé qui, en 1888, osa
affronter une promenade en voiture à vapeur
par les rues de la capitale, et, converti, au-5
torisa la circulation de la merveilleuse méca»
nique le voyage Paris.-Lyon en 1890 et ce
fut alors les tramways et ces fameuses voi-
tures à vapeur qui procuraient à ceux qui
les connaissaient tant de passionnants agré-
ments.
M. Pierre Baudin a terminé en saluant en
Léon Serpollet un des purs exemples du gé-
nie créateur français, qui se prodigue gêné*,
reusement tant qu'il y a la bataille des idées,
et qui, satisfait de sa victoire, laisse aux au<
tres le soin de tirer parti de ses conquêtes,
Janville.
AFFAIRES MILITAIRES
Etat-major général. Par décret rendu
sur la proposition du ministre de la guerre,
le général Trémeau, disponible, à été placé
d'office, par anticipation, pour raisons de
santé, dans la 2e section (réserve) du cadre
de l'état-màjor général de l'armée,
Le commandant Boucabeille, de l'armée
coloniale, est affecté à l'état-major de l'ar-
mée, où cette arme n'était pas encore repré-
sentée.
La Fête des Fleurs
Un temps admirable a favorisé, hiftp,
la Fête des fleurs, donnée au profit de
la caisse des Victimes du Devoir; il n'y
avait pas de soleil, mais à travers les
nuages il coulait, tamisée, une lumière
abondante.' '̃̃
Il faisait chaud, mais pas très chaud,
et dans le très joli décor du Bois, en-
vahi par une foule nombreuse où les
jeunes filles et les jeunes femmes, et les
jeunes gens et les jeunes hommes, ba-
taillaient à coups de roses, de margueri-
tes et de bleuets, la Fête des fleurs offrit
quelques heures agréables, élégantes et
pieuses.
DArmenonville aux abords de la Cas-
,cade, quatre longues flles de voitures
allaient lentement entre la haie curieuse
des piétons qui du trottoir, admiraient
les victorias, les limousines, lés* landaus
les plus heureusement décorés, les équi-
pages où des essaims déjeunes et jolies
femmes remplaçaient les fleurs; où ren-
voyaient, amusées, la rose ou la botte
d'œillets que, dans un sourire et un
éclat de rire, l'une d'entre elles avait
adroitement lancée.
Sans être aussi nombreuses qu'on le
souhaitait les voitures fleuries ne man-
quaient pas; tant et si bien que le jury
n'eut, mon Dieu, que l'embarras du
choix; il dut d'ailleurs se montrer pro"-
digue tant les décorations étaient heu-
reusement réussies et il récompensa de
bannières d honneur
Mmes Rousseau, Chardin et Rivain, lan-
daulet automobile paré d'une façon ravis-
sante de roses et d'œillets,
Mme Latour d'Affaure, victoria délicieuse-
ment garnie de roses rouges et roses.
Mme W. B. Scott, dont la victoria à deux
chevaux disparaissait sous dés guirlandes
de fleurs artificielles, et sous un dôme de
lilas blancs.
Mlle Chiquita, enfouie dans un berceau de
lys et de roses.
La comtesse de Miremont, conduisant un
boggy tout paré d'œillets blancs et attelé
d'un bijou de poney gris.
Mme Niclausse, dont l'automobile avait
reçu une décoration légère mais d'un gp&t
exquis des bouquets de roses et d'oeillets
noués de gaze rose et blanche qui enguirlan-
daient les lignes de la somptueuse limousine.
Mme Le Breton, dans une victoria fleurie
d'hortensias bleus.
Mme Carteron et Mme Ferret, dans u-Q
landau drapé d'un manteau de roses-pqm*
pons.
Mlles Caron et Mlle Soupène dans une
victoria fleurie d'héliotropes, de rosés et
d'œillets.
Mlle Chermont, enfouie dans un fûuillisda
lys et de roses. "̃
Le lieutenant Moris, dont l'automobile s'a-
grémentait d'un cygne géant et'fleuri qui eut
un vrai succès.
Mlles Monetti et Line, dans une Victoria
enguirlandée de rosés toujours et encore
des roses et de glycines, et de marguerites
blanches et or.
Mme Jourdain, dont la voiture était uni*
quement, mais de la plus heureuse façôn^
parée de fleurs des champs des- bleuets, des
coquelicots et des fleurettes sans gloire, mais
exquises.
Miss A. Driscoll, en victoria parée de
fleurs et de rubans aux trois couleurs do
France, et portant à l'arrière une harpe de
genêts et un trèfle de bleuets.
Et il faut encore signaler les voitures .fleu-
ries de Mme Couronne, de Mme Huet, le
petit boggy où sous un parapluie de roses
pâles bataillaient, blondes et ravissantes»
deux fillettes, Mlles Janine et Violette Canon;
le phaëton-torpilleuT de Mme de Kerbyroet,
orné de gerbes magnifiques, et la limousine
splendidement décorée de M. Gordilho, consul
de Brésil.
A six heures, lorsqu'à court de muni*
tions des munitions que vendaient
d'accortes fleuristes la bataille fleurie
fut sur le point de prendre fin, eut lieu
le défilé des voitures dont la décoration
avait, à leurs propriétaires, valu des ban-
nières et les murmures flatteurs et
même les applaudissements de la foule
enchantée.
Puis par l'avenue du Bois ce fut le re-
tour tandis que dans l'allée des Acacias,
dont elles jonchaient le sol, les fleurs,
rosés, marguerites et bleuets meurtris
mouraient tristement et exhalaient leur
âme avec leur dernier parfum.
**#
Aujourd'hui seconde et dernière jour-
née de la fête des fleurs, et cette fois
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