Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1910-11-10
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 novembre 1910 10 novembre 1910
Description : 1910/11/10 (Numéro 314). 1910/11/10 (Numéro 314).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2890274
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
g.
LE FfGARO JEUDI 10 HOVÈMBREièiO
elle pas au fond de tous les débats par-
lementaires « depuis que le scrutin d'ar-
rondissement est mort, mais non rem-
placé » ?
S'il faut en croire l'orateur, les trois
phrases de la Déclaration constituent un
acte de foi, de charité et d'espérance. Il
ne doute pas, quant à lui, des intentions
de M. le président du Conseil mais il
craint que les collaborateurs de M.
Briand soient un peu tièdes pour cette:
réforme, et il demande si le cabinet est
bien homogène en ce qui la concerne.
« Absolu ment!», répond le Président
du Conseil; et alors M. Charles Benoist
déclare qu'il a satisfaction et que la chose
est faite, ce qui ne laisse pas que de pro-
duire une: certaine émotion sur quelques
bancs. Les socialistes français seraient-
ils moins.'chauds depuis que leurs cama-
rades belges semblent répudier la R. P.,
en jetant'des petits papiers bleus sur la
tête d'un roi et d'une reine?
Quoi qU'il en soit, le président du
Conseil tient à mettre les choses au
point
M. le président du Conseil. Ce que
disait le précédent cabinet sur ce point, le
cabinet actuel le déclare à son tour à l'una-
nI mite.
Mais cela ne veut pas dire que le gouver-
nement devra accepter le texte élaboré par
ja commission.
Le président du Conseil ne peut pas s'en-
gager à défendre un projet auquel il n'aura
pas collaboré.
Il est disposé à défendre le projet de ré-
forme sur les bases qu'il a indiquées dans
son projet et avec la même énergie qu'il dé-
fend .les projets auxquels il'tient le plus.
(Très bien! très bien !)'
A la bonne heure M. Charlés Benoist
s'empresse de prendre acte et félicite son
interlocuteur d'avoir obtenu en trois mi-
nutes des conversions qu'une active pro-
pagande' des proportionnalistes n'avait
pu obtenir en trois.'années. La.remarque
est juste et la Chambre applaudit.
M. Jules Delahaye interpelle à son
tour. Il.' estime' ;que: le président du
Conseil est désormais impossible et il
s'efforce de le prouver. Mais il prouve
surtout que le langage des intransigeants
de l'extrême droite ne diffère pas sensi-
blement de celui des irréductibles de
l'extrême gauclie. Ecoutez ceci « Il n'y a
dans le salmigondis de paroles vaines et
contradictoires, dont la Déclaration est
remplie qu'un sans-culotte à la recherche
d'un pantalon. » Les socialistes boivent
du lait et en boiront longtemps, car le
reste est à l'avenant, Aux yeux de M.
Delahaye, le président du Conseil est
« l'homme à tout faire même un coup
d'Etat. ;"̃ .̃'̃̃
La Chambre parait bien 'convaincue
que M. Briand ne mérite ni cette indi-
gnité ni cet,excès d'honneur, mais elle
s'amuse de ces,mettons boutades, jus-
qu'au moment où grisé par ce genre de
succès, l'orateur-la pousse à bout Il
parle d'une chanson que vendent les
camelots
M. Delahaye._ La chanson n'est pas
très poétique, mais elle est un document de
la réclame morale et politique organisée aux
dépens de la Chambre et au service du pré-
sident du Conseil c'est intitulé la l'oigne
ou le plus beau Briand de France, et c'est si-
gné Antonin Louis. (Rires et mouvements
divers. Bruit.)
M. le président. L'orateur pense-t-il
qu'un tel procédé d'argumentation soit digne
de la Chambre ? (Très bien très bien sur
divers bancs. )
M. Toùrnade. Vous avez fait respecter
jusqu'ici; la liberté de la tribune, continuez
de la respecter.
M. J. Delahaye cite les deux premiers
couplets::de la chanson. (Bruit.)
M. Fernand David. C'est une littéra-
ture de ruisseau indigne de la Chambre et
de vous. (Très bien! très bien.)
M. J. Delahaye. Et elle est payée par
les fonds secrets. (Bruit.) M. Briand parle à
merveille, mais avant de lui confier le soin
de prendre par les cornes la Révolution me-
naçante, il convient d'ouvrir les yeux et de
le regarder-des pieds à la tête. Est-ce qu'il a
l'air d'up dompteur2 S'il était touché par les
piques ou les fusils, un jour de bataille, il
n'en sortirait même pas du son. (Protesta-
tions sur divers bancs. Bruit.)
M. le président. Je propose à la Cham-
bre la censure contre M. Delahaye. (Bruit à
droite.)
M. Laguerre. Que M. Delahaye expli-
que ses paroles:
M. J. Delahaye La Chambre a cons-
taté tous ces jours derniers la partialité scan-
daleuse du Président. (Très bien! très bien
sur divers bancs à droite.)
Ainsi, attaqué personnellement, M.
Brissorï se -ref use à prononcer la censure
qui aurait l'air d'une vengeance person-
nelle, et M:"Delahaye continue encore
quelques minutes sur le même ton. Ce
n'a été, en somme, qu'un petit incident
et un petit tapage, très inférieur aux
précédents charivaris.
Avec- M. Pierre Leroy-Beaulieu, nous
revenons au sérieux, c'est-à-dire au
corps corps annoncé et prévu entre
M. Lafferre et l'interpellatenr. L'un et
l'autre représentent le département de
M. ^eroyrBeaulieu demande à la
Chambre :si:elle avalera M. Lafferre. Lui,
il voudrait, bien l'avaler, mais autre-
ment. Il rappelle, comme on s'y attendait,
les fiches,'les casseroles, les délégués et
cette odieuse apologie de la délation et
cette flétrissure infligée par M. Briand
aux dpj'iteurs. C'est de l'histoire an-
cienne qui restera ancienne, espérons-
le elle a suffi pour déshonorer à jamais
des gens qui n'étaient pas des affran-
chis comme Narcisse ou Pallas.
Evidemment M. Leroy-Beaulieu vou-
lait amener M: Lafferre à la tribune;
mais l'interpellé n'a pas répondu,.
M. BRIAND
Nous y avons certainement gagné, car
c'est le /président du Conseil qui a pris la
paroles. Ecartant toute velléité de dé-
fense personnelle, il a. envisagé unique-
ment 16^ grands intérêts du pays.
M. le président du Conseil. Je suis
vraiment confus de la part énorme, certai-
nement exagérée qu'on a faite é ma per-
sonne, -dans. cette discussion. Je vous ue-
mande la' permission de ne traiter l'objet
réel et profond du débat qu'au point de vue
impersonnelles intérêts généraux de la Ré-
publique et du pays. Que je sois au pouvoir
demain, après-demain ou que je n'y sois
plus, peu importe 1 Quel que soit l'homme
qui s y trouvera, il sera en face du même
problème, exigeant les mêmes solutions.
Toute,cette discussion, dépouillée des pas-
sions violentés,- brutales, des dissertations
philosophiques et des sophismes redondants
dont on a pu l'obscurcir, se réduit à une
simple question de bon sens.
Simple, m%is. grave, car de Ia-solution qui
iaillira cette discussion, dépendent en
grande partie l'avenir de la République (Rires
a l'extrême gauche), la cause de la liberté et
la vie même de la nation.
Tous les discours des adversaires du cabi-
net aboutissent à -ceci « Allez-vous-en 1
Ce n'est pas un propos irrésistible. Sur la
politique générale, pas une critique, un per-
pétuel procès de tendance.
La question n'est-elle pas admirable-
ment posée? L'orateur insiste
Il dépendait dès républicains que je ne
fusse plus au pouvoir et aujourd'hui encore
je leur fournirai l'occasion de se -prononcer.
Mais tant que j'aurai pour moi la majorité
républicaine, je remplirai mon devoir. Je ne
pourrai déserter sans commettre une là-
cheté.
Ici M. Briand, toujours aussi brave,
mais moins heureux (pourquoi ne le di-
rais-je pas?) se croit obligé de prendre
M. Lafferre sous sa protection et lorsque
M. Bdrrès lui demande: « Approuvez-
vous les fiches? » il se borne à dire qu'il
ne fera rien pour obtenir les voix de la
droite. C'est une diversion qui lui vaut
les applaudissements de la gauche radi-
cale.
Arrivons à sa conduite dans les
grèves. C'est son véritable point d'ap-
pui, c'est sa grande force.
M. le président du Conseil. Il s'agit
maintenant des mesures que je compte pren-
dre pour profiter des leçons du passé. Mes
explications seront claires et précises.
Est-il possible que le gouvernement en
présence d;uno grève des chemins de fer
doive se contenter de se croiser les bras ?
Hier, la grève avait un'caractère particu-
lier; il a dû recourir à des mesures excep-
tionnelles, mais légales.
Un membre de rextrême-gauc'ù'e. Illé-
galea! ̃̃>.
M. le président du Conseil. Si la Cham-
bre dit qu'en pareille circonstance le gouver-
nement doit se croiser les bras, je m'en vais.
(Applaudissements à gauche.)
M. Jules Guesde. On n'a pas dit que le
gouvernement devait se croiser les bras,
mais qu'il devait peser sur les Compagnies
et, en tout cas, garder, la neutralité en ne
mettant pas l'armée au service. des Compa-
gnies. (Applaudissements àl'extrême gauche.)
M. le nrésidènt du Conseil. 1\1, Guesde
ne répond pas à la question. En pesant sur
les Compagnies pour leur faire accepter les
revendications des cheminots, il est certain
qu'il n'y aurait pas eu de grève.
M. Jules Guesde, J'ai dit simplement
que si le gouvernement n'avait pas mis l'ar-
mée, détournée de sa destination, au service
des Compagnies, celles-ci auraient donné sa-
tisfaction aui cheminots.*
M. le président du Conseil, Il y a une
troisième personne qu'on' oublie: le pays.
(Applaudissements gauche.)
On sait ce que le gouvernement.a fait pour
éviter la grève ,mais le mouvement avait un
autre but que d'obtenir des satisfactions lé-
gitimes., ,.•/•,•.̃
La question qui' se pQse est celle-ci: les
chemins de fer, la continuité de leur service,
sont un organe essentiel de la défense natio-
nale qui ne peut être arrêté à aucun moment.
(Applaudissements à gauche.)
La solution envisagée parle gouvernement
est double. Il propose d'abord des mesures
de conciliation, question délicate sur laquelle
la Chambre sera appelée à délibérer.
M. Jaurès a parlé du rôle de puissance de
réaction que jouait la France vis-à-vis de l'é-
tranger. Non, pour les amis de la France,
celle-ci, dans la dernière crise, a représenté
la cause de la civilisation contre l'anarchie.
(Applaudissements à gauche.)
N'est-ce pas la vérité même, et ne sa-
vons-nous pas que certains députés qui
ont voté dimanche contre le gouverne-
ment ont été, dans leurs circonscrip-
tions, conspués et reniés par leurs élec-
teurs comme des hommes de révolution
et d'anarchie ? Ils ne s'en vanteront pa.s,
mais on les connaît et nous verrons, ce
soir, si cet avertissement sévère leur
aura profité. L'heure a sonné pour eux
de choisir entre l'ordre ou le désordre.
Le président du Conseil va dire une
fois de plus toute sa pensée
M. Briand. Il est étonnant que ce soient
les socialistes, partisans de l'Etat tout-puis-
sant, qui admettent qu'une corporation
puisse ainsi se dresser contre la collectivité.
Cela prouve qu'ils se sont éloignés de leur
idéal. (Applaudissements à gauche, protesta-
tions à l'extrême gauche.)
D'autres socialistes, dans un autre pays,
ont pris leurs responsabilités devant une
crise analogue et ont dit aux cheminots ce
qu'il fallait faire. Et les cheminots se sont
inclinés.
Le gouvernement a le souci de ne pas
pouvoir être accusé de faire acte de réaction
et c'est pourquoi il tracera les limites étroites
dans lesquelles il se maintiendra.
Il est impossible dès aujourd'hui d'entrer
dans les détails; le gouvernement ne peut
qu'indiquer les grandes lignes de son projet.
Le droit de grève ou de coalition des tra-
vailleurs est bilatéral. En face des ouvriers,
il y a les patrons qui sont armés du droit de
lock-out. Pour les services publics, ce droit
des patrons n'existe pas le droit de coali-
tion des ouvriers constitue donc ici un pri-
vilège. Il n'est pas question de le supprimer
sans compensation. (Interruptions il l'extrême
gauche.)
Pour donner au gouvernement les moyens
légaux qu'il juge indispensables pour assu-
rer la continuité des services de chemins de
fer, il suffira de légères modifications à la
loi de 1845, à la loi militaire et à l'article
du Code pénal.
Si le gouvernement n'avait pas la certitude
d'avoir ces moyens légaux à sa disposition,
il se retirerait.
Quant,à la politique générale, je répète
qu'il entend ne s'appuyer que sur une majo-
rité républicaine.
M. Millevoye. Qu'entendez-vous par
républicains?
M. Briand. La déclaration a répondu.
Et maintenant le gouvernement a fait connaî-
tre ce qu'il veut. Si la Chambre ne lui fait
pas confiance et qu'elle lui oppose des réser-
ves elle a l'occasion de renverser le gou-
vernement qu'elle le dise et qu'elle le
fasse
Des applaudissements très nourris, à
gauche et au centre, accueillent cette
loyale et courageuse mise en demeure et
une suspension de séance permet aux
députés, voire aux groupes, d'aller se
concerter dans les couloirs.
A la reprisé, sans approuver la Décla-
ration dans sa partie relative à la laïcité
et à l'impôt sur le revenu, M. Maurice
Binder a eu le courage de ne pas se sé-
parer du président du Couseil
M. Maurice Binder. La présence de M.
Briand à la tête du ministère a cette signifi-
cation qu'il est décidé à faire face à l'émeute.
Dans ces conditions, mes amis et moi vou-
lons lui faire crédit et personne né nous ac-
cusera pour cela, d'accepter M. Lafferre, qui
doit se demander comment, étant hier au ban
de l'opinion, il est aujourd'hui au banc des
ministres. (Très bien très bien 1 droite.
Mouvements divers.)
Nous avons eu ensuite un discours de
M. Pelletan qui, depuis quelques jours,
rongeait son frein. Je délie qu'on trouve
dans ses premières paroles un argument,
une phrase qui n'aient pas été ressassés,
jusqu'à la nausée inclusivement, depuis
huit jours. Pourquoi le président du
Conseil a-t-il mis à la porte les deux
tiers de son premier cabinet? Oui, pour-
quoi ? Ah! nous n'en sommes plus là,
monsieur Pelletan.
L'ancien ravageur de la marine payait
ainsi, un peu tard, son écot dé radical-
socialiste ses camarades lui ont prodi-
gué les bravos et même les félicitations;
mais, après Jaurès, ce n'était pas même
du réchauffé, c'était du refroidi, et puis
la Chambre en avait, comme on dit, par-
dessus la tète. Elle ne riait même plus
lorsque l'orateur appelait M. Briand « le
grand homme de la réaction euro-
péenne Encore un plagiat. Certains
amateurs ont trouvé quelque sel au dis-
cours de M. Pelletan. J'avoue qu'il m'a
été impossible de partager leur goût. Je
ne peux pas m'habituer aux orateurs
drôles.
Cependant, le président du Conseil a
cru devoir répondre.
M. Briand. Le cabinet actuel maintient
les engagements du précédent cabinet en ce
qui concerne la réforme financière. Il suffit
de lire la déclaration pour comprendre que,
loin d'abandonner le projet d'impôt sur le
revenu, nous prétendons le défendre avec
énergie devant le Sénat.
M. Magniaudé. Vous l'avez laissé dor-
mir quinze mois au Sénat. (Interruptions au
centré et à droite.) Voyez le centre qui, il y
a .quelques mois, vous appelait voleur de
biens d'Eglise. Aujourd'hui, le centre- et la.
droite se rangent autour de vous.
A droite. Pas tous 1
M. Magniaudé. lis espèrent que vous
défendrez leurs coffres-forts contre l'impôt
sur le revenu.
A droite. Et votre coffre-fort à vous?
M. Briand. • Quant aux services publics,
le gouvernement tient à vous répéter ,q u'il
ne peut se trouvér demain en présence d'ün
arrêt complet des chemins de fer avec la
nécessité, en vertu des principes républi-
cains, de se croiser les bras. Cela n'est pas
possible. (Très bien! très bien -au centre.)
Si vous. jugez que le respect des principes
républicains (Bruit à l'extrême gauche et à
gauche'.), du passé de la République, doive
imposer fatalement,, dans une circonstance
aussi grave; une attitude passive au gouver-
nement, je ne serai pas ce gouvernement.
(Exclamations à gauche. Très bien! au
centre.)
Plusieurs voix. -'Aux voix La clôture!
A ce moment, M. Massé, député de la
Nièvre, intervient. Il répète il son tour
que la question qui se pose est une
question de politique générale et que le
président du Conseil s'efforce en vain
de faire dévier Je, débat. Le ministère
actuel se présente dans des conditions
insolites. Pourquoi M. Millerand n'est-il
plus ministre?
En réalité, c'est toujours le pourquoi
de M. Pelletan.
L'explication de M. Briand -est à rete-
nir
Lorsque le Président`de la République,
usant des droits que lui confère la,Constitu-
tion, charge un homme politique de consti-
tuer un ministère, celui-ci prend la respon-
sabilité de sa tâche. Il n'a pas à renseigner
une Assemblée sur les démarches qu'il a
faites, sur les raisons pour lesquelles des
concours lui ont été donnés, d'autres refu-
sés. Le gouvernement ne peut admettre
qu'on lui demande de descendre à des expli-
cations de cette nature il ne les donnera
pas. Il vient ici avec un programme, avec
une déclaration; c'en est assez. Si l'on ne
veut pas de ce gouvernement, encore une
fois qu'on le dise: ̃ • •̃̃:•.
Cette fermeté est bien accueillie, et
l'extrême gauche seule proteste.
L'heure du vote a sonné ou semble
près de sonner. M. Brisson s'apprête
donner lecture des ordres du jour, lors-
que M. Maurice Barrès pose une ques-
tion à M. Briand. Avant de lui donner
sa confiance il voudrait savoir si le pré-
sident du Conseil prend à son compte
le langage qu'a tenu M. Lafferre lors-
qu'il a ,justifié et glorifié l'espionnage et
la délation dans l'armée.¡
LES ORDRES DU; JOUR
M. Briand ne répond pas et M. Bris-
son annonce qu'il a reçu trois ordres du
jour, un de M. Grosdidjer, un de MM.
Pelletan et Massé, un de M. Leroy-Beau-
lieu et là-dessus M. Briand.se lève. Il
accepte l'ordre du jour de M. Grosdi-
dier et pose la question de confiance sur
la priorité en faveur de cet ordre du
jour. Mais nous ne sommes pas au bout
de nos peines. Les déclarations indivi-
duelles vont commencer et nous en au-
rons pour une heure, avec un beau va-
carme à la fin.
M. Plichon déclare qu'il avalera le
crocodile Lafferre et votera pour un gou-
vernement qui a fait preuve d'énergie.
Au contraire, M. Pugliesi-Conti s'abs-
tiendra pour ne pas avaler le crocodile.
M. Piou refusera son bulletin au gou-
vernement pour la même raison. Il y a
maintenant une question Lafferre qui
semble dominer tout le débat. M. Pam
s'abstiendra comme M. ̃ Pugliesi-Conti.
Il n'entend pas amnistier Vadécard.
Mais le commandant Driantva plus loin.
Il demande au président du Conseil
pourquoi il a infligé à l'armée cette hu-
miliation d'admettre dans son ministère
un homme qui a semé tant de ruines
dans le monde militaire. II tient à pro-
tester surtout au 'nom des officiers vic-
times des fiches. Lui-même, on le sait,
est une de ces victimes. Il trouve sa re-
vanche dans les applaudissements-sym-
pathiques d'une partie de la Chambre.
Mais ses sentiments, trop justifiés, à
l'égard de M. Lafferre, vont provoquer
un incident de la plus extrême violence
et, ici, je suis encore, à mon corps dé-
fendant, obligé de reproduire au moins
le compte rendu sommaire.
M. Driant. Je pose il M. Lafferre la
question suivante
Le 21 septembre 1903, devant le convent,
M. Lafferre a fait voter une motion par la-
quelle la franc-maçonnerie déclarait que, les
frontières n'existant pas, il ne devait plus
être question de l'Alsace-Lorraine pour ne
pas augmenter les difficultés entre l'Alle-
magne et la France.
Si ce vote a été réellement émis, M. Laf-
ferre ne peut rester au banc des ministres,
car, lorsqu'il se présenterait dans une gar-
nison, jamais un sabre ne s'abaisserait de-
vant lui.
M. Verlot. Le commandant Driant était
à la tête d'une organisation de la délation
qui essayait de boycotter, dans les villes de
garnison, tous les officiers républicains. (Ap-
plaudissements à gauche.)
M. Driant. Un journal a publié, en
toute liberté, une liste de francs-maçons. Je
demande à M. Lafferre de déclarer si le vote
auquel je viens de faire allusion a eu lieu
sous sa présidence. Je voterai contre un mi-
nistère dans lequel la présence de M. Laf-
ferre constitue une tare indélébile. (Applau-
plaudissements à droite. Bruit sur divers
bancs à gauche.)
M. Laiferre, ministre du travail. Je
proteste avec indignation contre le fait ap-
porté à la tribune parle commandant Driant.
Jamais à aucun moment i1 ne m'est arrivé
d'lpprouver de mon vote des motions pa-
reilles. C'est une pure calomnie. A aucun
moment la franc-maçonnerie française n'a
écarté de son souvenir l'Alsace-Lorraine.
(Bruit à droite.)
Ce compte rendu est fort atténué. J'ai
cru un moment qu'on* allait se gourmer
sur les banquettes. Mais enfin on s'est
calmé et M. Paul Beauregard a pu ex-
primer la pensée du parti progressiste.
M. Paul Beauregard. Mes amis et moi
nous ne contribuerons pas à renverser le mi-
nistère. M. Jaurès nous a montré la bonne
voie. Il s'agit de fournir à la société des
moyens de défense indispensables. Il faut un
peu de philosophie, car on est en présence
d'une question de défense sociale. La pré-
sencè-de M. Lafferre dans le cabinet ne nous
empêchera pas -de condamner, d'exécrer les
fiches et la délation.
Enfin, on va voter.
L'ordre du jour de confiance, présenté
par M. Grosdidier et ses collègues, est
aussi simple que possible
« La Chambre, confiante dans les déclara-
tions du gouvernement et repoussant toute
addition, passe à l'ordre du jour. »
La priorité n'étant pas contestée, le
scrutin porte sur le fond, et la Chambre
accorde sa confiance au gouvernement
par voix contre 209, soit une majo-
rité de 87 voix. Il est neuf heures et de-
mie. On se bat depuis hier, deux heures.
A demain le budget.
Pas-Perdus.
LE SCRUTIN
Voici les noms des 296 députés quî-gnt
voté pour l'ordre du jour de confiance
en faveur du gouvernement.
Abel, Adriani, Ajam, Alasseur, André
Hesse, Andrieux (Basses-Alpes), d'Aramon,
Arbel, Archambaud, d'Argenson, Aristide
Briand, Armez, Astier, Aynard.
Babaud-Lacroze, Bachimont, Bansard des
Bois, Bar, Barthou, Baudet (Côtes-du-Nord),
Baudet (Eure-et-Loir), Beauquier, Beaure-
gard, Bénazet, Bender, Bérard, Berlie, Ber-
niolle, Bertrand, Bignon, Blanc, Blanchard,
Bluysen, Victor Boissel, Boisscl-Dombr.eval,
Bollet, Bonnevay, Bonniard, Borderie, Boret,
Bory, Bouctot, Boudouin, Bouge, Bougues,
Bourguet, de Boury. Bouttié, Bouvier, Bozo-
net, Brard, Brice, Broussais, Brousse, Bru-
net (Dordogne), Brunet (Seine), Bussat.
Carnot;, Carpot, Cazauvieilh, Cels, Cha-
merlat, Chapuis (Jura)vChapuis (Meurthe-et-
lloselle), .Ch. Chabert, Chastenet, Chaulin-
Scrviniôre, Uhaumet, Chaussier, Chauteipps
( Indre-et-Loire ) Chavet Chenal, (Seine),
Chialvo, Clament,, Clémente], Cloarec, Co-
chéry, Colin, Combrouze, Coreil, vicomte
Cornudet, Coureau, Crepel, Cunv, Cuttoli.
Daniel-Lacombe, Dansette," bariac, Da-
vaine, David (Dordogne), David (Haute-Sa-
voie), Delaroclle-Vernet, Delcassé, Delélis-'
Fanien, Delmas, Deloncle, Delpierre, De-
mellier, Dervcloy, Deschanel, Desjardins.
Desplâs, Devèze'. Devins, Dior, Disleau,
Donadeï, Doussaud, Drelon, Dubuisson, Du-
claux-Monteil, Duffau, Dujardin-Beaumetz,
Dulau, Dunaime, Dupuy (Gironde),. Dupuy
(Hautes-Pyrénées), Dusevel, d'Elissagaray,
Escudier, Etienne, Eugène Chanal, Fabre,
Failliot, Fayssat,' Fernand Brun, Ferry,
Fitte, Fleury-Ravarin, de Folleville; Forge-
mol de Bostquénard, Foucher, Fournier-
Sarlovèze, Fournol, de France, François Four-
Gallois, Garât, Gasparin, Gérault-Richard,
Germain Périer, Gilbert Laurent, Gillétte-
Arimondy, Gioux, Girod, de Gontaut-Bi:on,
Grand.jean, Grodet, Grosdidier, Guernier,
^Guésiiiery ̃ Galqhapdj ..Guist'ljau,.1.Haguenin,
"Hauet, Hector Dépasse, Plémonj Hennessy,
dennes), Hucher, d'Iriart d'Etchepare, Janin,
Jean Morel, Jouancoux, Jousselin, Klotz, de
La Batut.
Lachaud, Lacaur, Lafferre, Laguerre, Lai-
.rolle, Lamoureux, Landry, de Lanessan, La-
niel, Lannes de Montebello, Laroche, Lar-
quier, de La Trémoïlle (prince -de Tarente),
Lauraine, Le Bail, Leblond, Lebrun, Le
Cherpy,Lefas,Lefébure,Lefôvre (Eure), Le Hé-
rissé, La Louédec, Le Rouzie, Leroy (Eure),
Le Roy (Nord), Le Troadec, Leygues, Lo-
rimy, Loth, Lyons de Feuchin, Maginot, Le-
ftvre (Bpuches-du-Rhône).
Magniez, Mairat, Maison, Maître, Mando,
Marc Sauiet, Margaine, Marin, Marquet,
Mathis (Edmond), Mathis (Marc), Maurice-
Spronck, Méquillet, Métin (Albert), Millaux,
Monestier, Mons, de Montjou, Morel (Paul);
Morel (Victor), Morin, de Moustiers, Nicollef
Noël, Noguès, Nouhaud, Noulens, Paris, Pas-
quai, Passy (Louis), Paté, Patureau-Mirand,
Paturet, Meunier (Paul), général Pedoya, Pe-
lisse, Perchot, Peret, Périer, Perreau-Pradier,
.Picard, Pichery, Pierangeli, Pierre-Goujon,
Plichon, Plissonnier, Plouzané, Ponsot, Po-
tié, l'oullan, Pourquery de Boisserin, Pradet-
Ballade, Puech, Pugliesi-Conti (Dominique),
Python.
Quesncl, Ragally, Raiberti, Ravisa, Ray-
naud, Reinach J. (Basses-Alpes), Reinach Th.
(Savoie), Reveillaud, Réville, Ribière, Robert
Surcouf, Roch, Jules Roche, Roden, Rougiar,
Albin Rozet, Saumande, Schneider, Second,
Seydoux, Sibillo,- Siegfried, Simyan, Syrey-
jol Soussial,? Tavé, Ternois, Tlieveny,
Thierry-Delanoue, Thomson, Tournade, Toy-
Riont-, Trouin, Trouvé, Veillat, Verlot, Vil-
lault-Duchesnois, Voyer.
La majorité comprend des républi-
cains de gauche, des radicaux, des radi-
caux-socialistes, une quarantaine de
progressistes et cinq ou six membres de
l'Action libérale.
Voici maintenant les no'rns des 209
députés qui ont voté contre l'ordre du
jour de confiance.
Albert Poulain, A. Thomas, Aldy, A. Ri-
vière, Andrieu (Tarn), Aubriot, Augagneur,
Auriol, Baduel, Ballande, Barthe, Basly,
Baudry d'Asson, Bedouce, Berteaux, Bétoulle,
Bienaimé, Binet, Blacas (de), Borrel, Bouf-
fandeau, Bouhey-Allex, Bouisson, Bourély,
Boutaud, Bouveri, Bouyssou, Braibant, Bre-
nier, Breton, Briquet, Brizon, Buisson.
Cabrol, Cadënat, Gamel, Camuzet, Cassadouî
Ceccaldi, Chappedelaine (de), Charles (Côte-
d'Or) Chassaing, Chautemps (Savoie), Cochin
(Seine), Colliard, Colly, Compère-Morel, Cons-
tant,. Cosnier, Couesnon, Coûtant, Crolard,
Cruppi, Dalbiez, Daniélou, Defontaine, De-
jeante,Delafosse, Delahaye, Delcluze, Delory,
Doizy,Dreyt, Drion, Dron, Dubled.Ducarou^e,
Dufour, Dumas (Allier), Dumesnil, Dumont
(Nord), Dupuy (Tarn-et-Garonne), Durand
(Haute-Loire), Emile Dumas (Cher), Emile
Favre, Estourbeillon (de l'), Even.
̃ Faure, Flayelle, Forest, Fouquet, Four-
ment, Franlclin-Bouillon, Frayssinet, dallot,
Galpin, Gayralld, Ghesquière, Gheusi, Gi-
noux-Defermon, Godart, Goniaux, Gonidec
de Traissan (Le), Gpude, Groussau, Grous-
sier, Guesde, Guiràud, Guislain, du Hal-
gouet, Haudos, Henri Roy, de Hercé, Hubert
Rouger, Jacquier, Jaurès, Jean Javal, Joly,
Victor Judet, de Juigné, de Kerguézec,
De La Ferronnays, Lagrosillière, Lamen-
din, Lamy, de Lanjuinais, de ·La Porte,
Lauche, Lavaud, Leboucq, Lecointe, Lefol,
Legendre, Legrand, Lenoir, Lerolle, Leroy-
Beaulieu, Lhopiteau, Lhoste, Limon, Loup,
Loustalot, de Ludre, Magniaudé, Mahieu,
Malvy, Manaut, Manus, Marietton, Marrou,
Massé, Mauger, Maunoury, J. Ménard, Mes-
lier, Messimy, Mille, Mistral, Molle, de Mon-
taigu, de un, Myrens,Nail, Nectoux, Néron,
Nicolas, Painlevé, Péchadre, Pelletan, P.er»-
rier (Isère), Perrissoud, Piou, de Pomereu,
Porteu, Ellen Prévôt, Raffin-Dugens.
De Ramel, Rauline, Razimbaud, Reboul,
Renard, Ringuier, Roblin, Ernest Roche,
Rognon, de Rohan', Rouanet, Roux-Gosta-
dau, Rozier, Sabin, Samalens, Savary de
Beauregard, Selle, Sembat; Simon, Simonet
(Creuse), Simonet (Saône-et-Loire), Sixte-
Quenin, Steeg, Tarbouriech, Tarrade, Thala-
mas, Thierry-Cazes, Thivrier, Tournan, trei-
gnicr, Turmel, Vaillant, Vazeille, Veber,
Viau, Vibne, de-Villebois-Mareuil, Villiers,
Vincent (Côte-d'Or), Vincent (Nord), Viol-
lette, Voilin, Walter, Willm.
La minorité comprend des radicaux et
des radicaux-socialistes, tous les unifiés
et trente-cinq à quarante membres de
l'Action libérale, de la droite et du
groupe progressiste.
Enfin se sont abstenus
MM. Adigard, Balitrand, Maurice Barrès,
Becays, Bonnefous, Bories, Ferdinand Bou-
gère, Brisson, Bureau, Castelin, Chanot,
Charles Benoist, Chéron, Chopinet, Cibiel,
Debaune, Delachenal. Drivet, Dubarle, Du-
bois, Dufrèche, Durafour, Jean Durand, Du-
treil,, Engerand, Ferry, Flandin, Fougère,
Gaffier, Ganault, baron Gérard, Gourd, Gui-
chenné, Jean Hennessy, Héritier, Lefebvre
du Prey, Lemire, Malavialle, Maurice Bin-
der, Millerand, Millevoye, Mbnprofit, de
Monzie, Mouchel, Pain, Poitou-Duplessy,
Pugliesi-Conti, Rabier, Amédée Reille, René
Renoult, Roulleaux-Dugage, Ruau, Sarraut,
Sarrazin, Sàuzède,. Schmidt, Vandame, Vi-
viani.
A noter parmi les abstentionnistes
un certain nombre de progressistes,
quelques républicains de gauche et ra-
dicaux-socialistes, des membres de l'Ac-
tion libérale et des socialistes indépen-
dants.
N'ont pas pris. part au vote comme
ayant été retenus à la commission du
budget:
MM,. Georges Berry, Besnard, Caillaux,
Charles Dumont, Massabuau.
Absents par congé
MM. ̃ Amiard, Balesi, Laurent Bougère,
Brindeau, Chailley, de Chambrun, Chanoz
(Isère), Chaulet, Henry Cochin, Dalimier,
Dàmour, Deléglise, Dessoye, de Dion, de
Grandmaison, Honnorat,Jonnart, de Lavri-
gnais, Légitimus, Maurice Long, de Mackau,
Monsservin, Muteau, Paul-Boncour, Pujade,
Quilbeuf, Sévère,
No.ta. Les chiffres proclamés en
séance sont comme ayant voté pour
296 les listes paraisssant à l'Officiel
comptent 288 députés comme ayant voté
pour, comme ayant voté contre 209,
alors que les listes de l'Officiel en comp-
tent 210.
Parmi les ministres qui faisaient parti
de l'ancien cabinet présidé par M. Briand
ont voté pour MM- Barthou et Cochery.
se sont abstenus MM.,Millerand; Vi-
viani, Chéron, René Renoult et Sarraut.
Un Décompte offlcfel
Voici communiquée par le ministère
de l'intérieur la décomposition du scru-
qui a clôture le débat des interpella-
tions.
Ont Voté pour
Socialistes indépendants. 11
Radicaux'-socialistes
Radicaux. 91
Gauche 67
Progressistes 47
Action ,libérale. 3
Indépendants. 5
Ont Voté contre
75
Socialistes indépendants, 18
Radicaux-socialistes. 56
Radicaux. 9
Gauche démocratique. 2
Indépendants. 6
Action libérale 22
Droite
Total 209
Absents par congé:
Socialistes indépendants 1
Radicaux-socialistes 8
Radicaux. 2
Gauche démocratique. 3
6
Action libérale. 2
Droite 1
Indépendants. 3
Abstentions Total.
Socialistes indépendants, 3
Radicaux socialistes. 13
Radicaux, 9
Progressistes. 17
Indépendants. G
Action libérale. 5
Droite 3
Total 56
Retenus la commission du budget
2
Indépendant .1.1. 1
Action libérale.
Total.5 5
Les adversaires du cabinet n'ont ob-
tenu la majorité que dans les groupes
suivants socialistes unifiés, socialistes
indépendants, action libérale et groupe
de la droite.
La majorité comprend 241 voix de
gauche et la minorité 160 en comptant
les socialistes unifiés.
La Presse de ce matin
L'Action, de M. Henry Bérenger
La majorité de trois cents voix qui s'est grou-
pée, hier, autour de M. Briand, est une majorité
consciente, clairvoyante, décidée à soutenir la
politique du gouvernement jusque dans ses plus
décisives réalisations.
L 'Aurore
M. Briand peut, maintenant, réaliser le pro-
gramme qu'il a esquissé dans son discours d'hier,
en particulier ce qui regarde le droit de grève.
La majorité républicaine lui a donné, par son
vote, ce qu'il roclamait d'elle les moyens indis-
pensables pour gouverner.
L'EcAo de Paris
Le président du Conseil n'a apporté, sur lé
point capital de la Déclaration, sur la question
si grave de l'interdiciion des grèves dans les
services publics, aucune des précisions, aucune
des solutions' catégoriques et immédiates que
l'opinion réclame.
L'Eclair, de M. Judet:
Puisque la Chambre actuelle ne représente pas
la volonté définitive de la nation enfin éclairée
et résolue lutter contre les révolutionnaires,
nous pouvons nous féliciter qu'elle ait assez peur
de ses fautes passées pour se désavouer elle-
même et s'incliner devant l'oeuvre de salubrité,
de résistance et de sécurité qui s'impose.
La Lanterne
Les déclarations de M. Briand ont été très fer-
mes et très claires. Il a parlé le langage qui de-
vait rallier les suffrages républicains. Il lui faut
maintenant agir pour se les assurer.
Paris- Journal, de M. Gérault-Richard
M. Pelletan, qui connaît son histoire, a rap-
pelé fort à propos que durant des siècles nos
aïeux se passèrent des moyens de locomotion
rapide en usage aujourd'hui. Il ne renoncerait
donc pas recourir, s'il le fallait, aux chariots
à roues pleines et à traction bovine pour lutter
de vitesse avec les trains militaires des ennemis
de la France.
Ayant entendu ces amusants paradoxes, la
Chambre approuva les déclarations du gouver-'
nement auxquelles s'en prenait M. Pelletan.
La Petite République.
Jamais victoire n'e fut plus décisive que celle
d'hier; nous en avons fini avec ces accusations
grotesques sous lesquelles on s'emploie depuis
des mois a discréditer l'œuvre et les intentions
de M. Aristide Briand. La composition de son
ministère a.été, j'imagine, assez critiquée à
droite pour qu'on ne nous serve plus ces ren-
gaines démodées. Et les républicains qui, devant
les attaques de M. Delahaye, de M. Driant, de
M. Leroy-Beaulieu, feraient encore étalage de
leurs inquiétudes ». témoigneraient seulement
d'une volonté tenace de jouer envers et contre
tous le rôle des remplaçants' ministériels. r
Le Radical
En donnant sa confiance au gouvernement, le
parti radical a-témoigné une fois de plus qu'il
voulait rester fidèle à ses principes d'action
laïque et de progrès social dans la légalité à
une politique, en un mot, vraiment républicaine.
La République française de M. Mau-
rice Spronck
Que, dans un sentiment de moralité parfaite-
ment respectable, certains de nos amis n'aient
pas cru pouvoir accepter l'étrange et piteux
collaborateur que M. le président du Conseil a
juge utile de ramasser au pied de l'Acacia, il
n'y a rien là que nous ne comprenions. Que ces
amis mêmes nous reprochent une attitude' qui
nous paraissait s'imposer de par le fait dos cir-
constances, et qu'ils, blâment un vote que nous
avons certes émis sans aucune allégresse, ils en
ont le droit. Nous croyons qu'ils se trompent
Ils estiment au contraire que l'erreur se trouve
de notre côté. Les événements se chargeront
de nous départager.
Le Soleil
Il a sa majorité, majorité ramassée un peu
partout, fabriquée à coups de brutalités et d'am-,
biguites, façonnée avec toutes les crédulités,
complicités, imprévoyances etincohérences. Avec'
de telles majorités, on reste au pouvoir mais on
ne peut gouverner.
Autour de la politique
Un discours de M. Combes
En prenant hier soir possession de la pré-
sidence du comité exécutif du parti radical
et radical-socialiste, M. Emile Combes a pro-
noncé un discours dans lequel il a exposé
les raisons qui obligeaient le parti radical et
radical-socialiste à"<5tre un parti autonome,
M. Combes n'a pas dissimulé à son audi-
toire les inquiétudes que lui inspirait la si-
tuation présente
Nous; sommes, a-t-il dit, à un moment do crise
tant pour la direction générale de la politique
que pour l'existence même et, à plus forte rai-'
son, ,pour le fonctionnement- normal du parti
radical et radical-socialiste'. i
Cette crise s'est révélée aux regards les moins
attentifs dans les élections des six derniers
mois. Elle n'a fait que s'aggraver depuis lors.
Le seul moyen de la conjurer, d'après
l'orateur, était d'affirmer l'autonomie 'du
parti comme l'a voulu le congrès de Rouen.
Mais l'Alliance démocratique, qui cons'ti-
tuait avec les radicaux-socialistes l'ancio'n
bloc, a vu dans cette recherche d'autonomie
une déclaration de guerre. Et M.. Combes
s'efforce d'arrondir .les angles, en déelai·ant
que cette autonomie ne sera pas inconciliable
avec des ententes ultérieures..
Mais ce qui pour lui domine toutes les
considérations, c'est la nécessité de .créer des
partis assez solidement organisés et assez
puissants pour faire prévaloir leur pro-
gramme politique. .̃̃̃
Pourquoi n'essayerions-nous pa's, comme ̃ j'en
exprimais le vœu dans une allocution à laR-auche
démocratique, radicale et radicale-socialiste du
Sénat, de réaliser par la contagion de l'exemple
la pensée de si tant est que
les modérés, je veux dire les progressistes et les
libéraux, ainsi que les radicaux qui n'ont de ra-
dical que le nom, consentent nous imiter.
Il y aurait alors en présence, sans parler des
socialistes et en ne parlant que pour mémoire
des monarchistes, deux partis bien tranchés
le parti républicain conservateur et le parti ré-
publicain réformateur ou réformiste, composés.
le premier, des progressistes et des libéraux,
auxquels se joindraient par affinité de sentiments
les autres droitiers; le second, des radicaux et
radicaux-socialistes, dont les suffrages se gros-
siraient d'ordinaire des suffrages des républi-'
cains de gauche restés indépendants et, dans les
questions d'ordre économique ou social, de la
plupart des suffrages socialistes.
Mais M. Combes ne se fait pas d'illusions,
il sait que son conseil ne sera pas suivi.
Donc, il ne reste plus qu'à réaliser t'autono-
mie du parti radical et radical-socialiste.
On le fera en se.servant des comités agis-
sant et en réalisant la réforme électorale par
le scrutin de liste pur et simple.
Le comité du parti radical et radical-socià»
liste a décidé de faire imprimer le discours »'">C
prononcé par M. Pelletan à la Chambre et de
le répandre dans toute la France..
Les Histoires du De Gook J
Quelques personnes croyaient encore la
conquête du pôle Nord par le docteur Cook.
Elles reçoivent aujourd'hui un coup fatal
pour leurs illusions. M. Knud Rasmussen,, '>̃"̃̃>
l'explorateur du Groënland, vient, en effet/
d'envoyer à Copenhague un rapport circons-
tancié qui met définitivement fin à la lè-> ,<
gende inventée par le trop célèbre docteur.
Ce rapport contient les dépositions des
Esquimaux Stoukousouk et Apilak, qui l'ac-
compagnèrent dans ses promenades arc-
tiques. Celles-ci, d'après ces dépositions, se
sont bornées à de courtes excursions,
quelques milles de la terre, sur une glace'
excellente presque partout.
Cook se contenta de suivre la terre en pas-
sant au cap Sparho, où il 6t ses préparatifs
d'hivernage. Lorsque le soleil reparut, après
de long mois d'absence, le voyage de retour
fut opéré. Les trois hommes, à leur arrivée,
n'avaient plus que quatre cartouches la rai-
son en est qu'ils avaient, chemin faisant,
essayé de tuer des phoques au bord de la>
glace.
« Un jour, racontent les Esquimaux, Cook
dessinait près de la terre. Apilak lui a de-
mandé « De qui traces-tu la route ? » Cook
a répondu « Ma propre route. » C'était un
mensonge la route traversait une grande
étendue de mer où nous ne sommes jamais
allés. »
D'ailleurs pendant tout le temps qu'il s'est
trouvé avec ses deux Esquimaux, Cook n'a
jamais mentionné qu'il ait été au- pôle Nord,
Il a seulement parlé d'un long et pénible
voyage. Ce n'est qu'après le départ des deux >
guides qu'il a recommencé son bluff. Les -,i.i
nouveaux guides ne pouvaient se figurer
qu'un blanc pût mentir.
Enfin Stoukousouk et Apilak sont furieux:'
le docteur leur avait promis une bonne ré-'
munération il paraît qu'elle fut des plus
maigres.
M. Rasmussen a vu également les Esqui-»
maux Syganguajz et Ukujak,.qui accompa-
gnèrent Peary. Ils ont déclaré que, du na-
vire, ils marchèrent vers le nord pendant
les mois de février et mars. Ils allèrent si
loin dans cette direction que « le soleil res^1
tait encore haut dans le ciel pendant la nuîf.
et décrivait un arc de cercle sans se coucher'
ni se lever ». Leurs récits concordent avec e
ceux de Peary.
Ce rapport de M. Rasmussen, qui était
parti au cap York avec l'idée de réhabiliter
le docteur Cook, est la condamnation défini-
tive de ce dernier.
E.D.
LE FfGARO JEUDI 10 HOVÈMBREièiO
elle pas au fond de tous les débats par-
lementaires « depuis que le scrutin d'ar-
rondissement est mort, mais non rem-
placé » ?
S'il faut en croire l'orateur, les trois
phrases de la Déclaration constituent un
acte de foi, de charité et d'espérance. Il
ne doute pas, quant à lui, des intentions
de M. le président du Conseil mais il
craint que les collaborateurs de M.
Briand soient un peu tièdes pour cette:
réforme, et il demande si le cabinet est
bien homogène en ce qui la concerne.
« Absolu ment!», répond le Président
du Conseil; et alors M. Charles Benoist
déclare qu'il a satisfaction et que la chose
est faite, ce qui ne laisse pas que de pro-
duire une: certaine émotion sur quelques
bancs. Les socialistes français seraient-
ils moins.'chauds depuis que leurs cama-
rades belges semblent répudier la R. P.,
en jetant'des petits papiers bleus sur la
tête d'un roi et d'une reine?
Quoi qU'il en soit, le président du
Conseil tient à mettre les choses au
point
M. le président du Conseil. Ce que
disait le précédent cabinet sur ce point, le
cabinet actuel le déclare à son tour à l'una-
nI mite.
Mais cela ne veut pas dire que le gouver-
nement devra accepter le texte élaboré par
ja commission.
Le président du Conseil ne peut pas s'en-
gager à défendre un projet auquel il n'aura
pas collaboré.
Il est disposé à défendre le projet de ré-
forme sur les bases qu'il a indiquées dans
son projet et avec la même énergie qu'il dé-
fend .les projets auxquels il'tient le plus.
(Très bien! très bien !)'
A la bonne heure M. Charlés Benoist
s'empresse de prendre acte et félicite son
interlocuteur d'avoir obtenu en trois mi-
nutes des conversions qu'une active pro-
pagande' des proportionnalistes n'avait
pu obtenir en trois.'années. La.remarque
est juste et la Chambre applaudit.
M. Jules Delahaye interpelle à son
tour. Il.' estime' ;que: le président du
Conseil est désormais impossible et il
s'efforce de le prouver. Mais il prouve
surtout que le langage des intransigeants
de l'extrême droite ne diffère pas sensi-
blement de celui des irréductibles de
l'extrême gauclie. Ecoutez ceci « Il n'y a
dans le salmigondis de paroles vaines et
contradictoires, dont la Déclaration est
remplie qu'un sans-culotte à la recherche
d'un pantalon. » Les socialistes boivent
du lait et en boiront longtemps, car le
reste est à l'avenant, Aux yeux de M.
Delahaye, le président du Conseil est
« l'homme à tout faire même un coup
d'Etat. ;"̃ .̃'̃̃
La Chambre parait bien 'convaincue
que M. Briand ne mérite ni cette indi-
gnité ni cet,excès d'honneur, mais elle
s'amuse de ces,mettons boutades, jus-
qu'au moment où grisé par ce genre de
succès, l'orateur-la pousse à bout Il
parle d'une chanson que vendent les
camelots
M. Delahaye._ La chanson n'est pas
très poétique, mais elle est un document de
la réclame morale et politique organisée aux
dépens de la Chambre et au service du pré-
sident du Conseil c'est intitulé la l'oigne
ou le plus beau Briand de France, et c'est si-
gné Antonin Louis. (Rires et mouvements
divers. Bruit.)
M. le président. L'orateur pense-t-il
qu'un tel procédé d'argumentation soit digne
de la Chambre ? (Très bien très bien sur
divers bancs. )
M. Toùrnade. Vous avez fait respecter
jusqu'ici; la liberté de la tribune, continuez
de la respecter.
M. J. Delahaye cite les deux premiers
couplets::de la chanson. (Bruit.)
M. Fernand David. C'est une littéra-
ture de ruisseau indigne de la Chambre et
de vous. (Très bien! très bien.)
M. J. Delahaye. Et elle est payée par
les fonds secrets. (Bruit.) M. Briand parle à
merveille, mais avant de lui confier le soin
de prendre par les cornes la Révolution me-
naçante, il convient d'ouvrir les yeux et de
le regarder-des pieds à la tête. Est-ce qu'il a
l'air d'up dompteur2 S'il était touché par les
piques ou les fusils, un jour de bataille, il
n'en sortirait même pas du son. (Protesta-
tions sur divers bancs. Bruit.)
M. le président. Je propose à la Cham-
bre la censure contre M. Delahaye. (Bruit à
droite.)
M. Laguerre. Que M. Delahaye expli-
que ses paroles:
M. J. Delahaye La Chambre a cons-
taté tous ces jours derniers la partialité scan-
daleuse du Président. (Très bien! très bien
sur divers bancs à droite.)
Ainsi, attaqué personnellement, M.
Brissorï se -ref use à prononcer la censure
qui aurait l'air d'une vengeance person-
nelle, et M:"Delahaye continue encore
quelques minutes sur le même ton. Ce
n'a été, en somme, qu'un petit incident
et un petit tapage, très inférieur aux
précédents charivaris.
Avec- M. Pierre Leroy-Beaulieu, nous
revenons au sérieux, c'est-à-dire au
corps corps annoncé et prévu entre
M. Lafferre et l'interpellatenr. L'un et
l'autre représentent le département de
M. ^eroyrBeaulieu demande à la
Chambre :si:elle avalera M. Lafferre. Lui,
il voudrait, bien l'avaler, mais autre-
ment. Il rappelle, comme on s'y attendait,
les fiches,'les casseroles, les délégués et
cette odieuse apologie de la délation et
cette flétrissure infligée par M. Briand
aux dpj'iteurs. C'est de l'histoire an-
cienne qui restera ancienne, espérons-
le elle a suffi pour déshonorer à jamais
des gens qui n'étaient pas des affran-
chis comme Narcisse ou Pallas.
Evidemment M. Leroy-Beaulieu vou-
lait amener M: Lafferre à la tribune;
mais l'interpellé n'a pas répondu,.
M. BRIAND
Nous y avons certainement gagné, car
c'est le /président du Conseil qui a pris la
paroles. Ecartant toute velléité de dé-
fense personnelle, il a. envisagé unique-
ment 16^ grands intérêts du pays.
M. le président du Conseil. Je suis
vraiment confus de la part énorme, certai-
nement exagérée qu'on a faite é ma per-
sonne, -dans. cette discussion. Je vous ue-
mande la' permission de ne traiter l'objet
réel et profond du débat qu'au point de vue
impersonnelles intérêts généraux de la Ré-
publique et du pays. Que je sois au pouvoir
demain, après-demain ou que je n'y sois
plus, peu importe 1 Quel que soit l'homme
qui s y trouvera, il sera en face du même
problème, exigeant les mêmes solutions.
Toute,cette discussion, dépouillée des pas-
sions violentés,- brutales, des dissertations
philosophiques et des sophismes redondants
dont on a pu l'obscurcir, se réduit à une
simple question de bon sens.
Simple, m%is. grave, car de Ia-solution qui
iaillira cette discussion, dépendent en
grande partie l'avenir de la République (Rires
a l'extrême gauche), la cause de la liberté et
la vie même de la nation.
Tous les discours des adversaires du cabi-
net aboutissent à -ceci « Allez-vous-en 1
Ce n'est pas un propos irrésistible. Sur la
politique générale, pas une critique, un per-
pétuel procès de tendance.
La question n'est-elle pas admirable-
ment posée? L'orateur insiste
Il dépendait dès républicains que je ne
fusse plus au pouvoir et aujourd'hui encore
je leur fournirai l'occasion de se -prononcer.
Mais tant que j'aurai pour moi la majorité
républicaine, je remplirai mon devoir. Je ne
pourrai déserter sans commettre une là-
cheté.
Ici M. Briand, toujours aussi brave,
mais moins heureux (pourquoi ne le di-
rais-je pas?) se croit obligé de prendre
M. Lafferre sous sa protection et lorsque
M. Bdrrès lui demande: « Approuvez-
vous les fiches? » il se borne à dire qu'il
ne fera rien pour obtenir les voix de la
droite. C'est une diversion qui lui vaut
les applaudissements de la gauche radi-
cale.
Arrivons à sa conduite dans les
grèves. C'est son véritable point d'ap-
pui, c'est sa grande force.
M. le président du Conseil. Il s'agit
maintenant des mesures que je compte pren-
dre pour profiter des leçons du passé. Mes
explications seront claires et précises.
Est-il possible que le gouvernement en
présence d;uno grève des chemins de fer
doive se contenter de se croiser les bras ?
Hier, la grève avait un'caractère particu-
lier; il a dû recourir à des mesures excep-
tionnelles, mais légales.
Un membre de rextrême-gauc'ù'e. Illé-
galea! ̃̃>.
M. le président du Conseil. Si la Cham-
bre dit qu'en pareille circonstance le gouver-
nement doit se croiser les bras, je m'en vais.
(Applaudissements à gauche.)
M. Jules Guesde. On n'a pas dit que le
gouvernement devait se croiser les bras,
mais qu'il devait peser sur les Compagnies
et, en tout cas, garder, la neutralité en ne
mettant pas l'armée au service. des Compa-
gnies. (Applaudissements àl'extrême gauche.)
M. le nrésidènt du Conseil. 1\1, Guesde
ne répond pas à la question. En pesant sur
les Compagnies pour leur faire accepter les
revendications des cheminots, il est certain
qu'il n'y aurait pas eu de grève.
M. Jules Guesde, J'ai dit simplement
que si le gouvernement n'avait pas mis l'ar-
mée, détournée de sa destination, au service
des Compagnies, celles-ci auraient donné sa-
tisfaction aui cheminots.*
M. le président du Conseil, Il y a une
troisième personne qu'on' oublie: le pays.
(Applaudissements gauche.)
On sait ce que le gouvernement.a fait pour
éviter la grève ,mais le mouvement avait un
autre but que d'obtenir des satisfactions lé-
gitimes., ,.•/•,•.̃
La question qui' se pQse est celle-ci: les
chemins de fer, la continuité de leur service,
sont un organe essentiel de la défense natio-
nale qui ne peut être arrêté à aucun moment.
(Applaudissements à gauche.)
La solution envisagée parle gouvernement
est double. Il propose d'abord des mesures
de conciliation, question délicate sur laquelle
la Chambre sera appelée à délibérer.
M. Jaurès a parlé du rôle de puissance de
réaction que jouait la France vis-à-vis de l'é-
tranger. Non, pour les amis de la France,
celle-ci, dans la dernière crise, a représenté
la cause de la civilisation contre l'anarchie.
(Applaudissements à gauche.)
N'est-ce pas la vérité même, et ne sa-
vons-nous pas que certains députés qui
ont voté dimanche contre le gouverne-
ment ont été, dans leurs circonscrip-
tions, conspués et reniés par leurs élec-
teurs comme des hommes de révolution
et d'anarchie ? Ils ne s'en vanteront pa.s,
mais on les connaît et nous verrons, ce
soir, si cet avertissement sévère leur
aura profité. L'heure a sonné pour eux
de choisir entre l'ordre ou le désordre.
Le président du Conseil va dire une
fois de plus toute sa pensée
M. Briand. Il est étonnant que ce soient
les socialistes, partisans de l'Etat tout-puis-
sant, qui admettent qu'une corporation
puisse ainsi se dresser contre la collectivité.
Cela prouve qu'ils se sont éloignés de leur
idéal. (Applaudissements à gauche, protesta-
tions à l'extrême gauche.)
D'autres socialistes, dans un autre pays,
ont pris leurs responsabilités devant une
crise analogue et ont dit aux cheminots ce
qu'il fallait faire. Et les cheminots se sont
inclinés.
Le gouvernement a le souci de ne pas
pouvoir être accusé de faire acte de réaction
et c'est pourquoi il tracera les limites étroites
dans lesquelles il se maintiendra.
Il est impossible dès aujourd'hui d'entrer
dans les détails; le gouvernement ne peut
qu'indiquer les grandes lignes de son projet.
Le droit de grève ou de coalition des tra-
vailleurs est bilatéral. En face des ouvriers,
il y a les patrons qui sont armés du droit de
lock-out. Pour les services publics, ce droit
des patrons n'existe pas le droit de coali-
tion des ouvriers constitue donc ici un pri-
vilège. Il n'est pas question de le supprimer
sans compensation. (Interruptions il l'extrême
gauche.)
Pour donner au gouvernement les moyens
légaux qu'il juge indispensables pour assu-
rer la continuité des services de chemins de
fer, il suffira de légères modifications à la
loi de 1845, à la loi militaire et à l'article
du Code pénal.
Si le gouvernement n'avait pas la certitude
d'avoir ces moyens légaux à sa disposition,
il se retirerait.
Quant,à la politique générale, je répète
qu'il entend ne s'appuyer que sur une majo-
rité républicaine.
M. Millevoye. Qu'entendez-vous par
républicains?
M. Briand. La déclaration a répondu.
Et maintenant le gouvernement a fait connaî-
tre ce qu'il veut. Si la Chambre ne lui fait
pas confiance et qu'elle lui oppose des réser-
ves elle a l'occasion de renverser le gou-
vernement qu'elle le dise et qu'elle le
fasse
Des applaudissements très nourris, à
gauche et au centre, accueillent cette
loyale et courageuse mise en demeure et
une suspension de séance permet aux
députés, voire aux groupes, d'aller se
concerter dans les couloirs.
A la reprisé, sans approuver la Décla-
ration dans sa partie relative à la laïcité
et à l'impôt sur le revenu, M. Maurice
Binder a eu le courage de ne pas se sé-
parer du président du Couseil
M. Maurice Binder. La présence de M.
Briand à la tête du ministère a cette signifi-
cation qu'il est décidé à faire face à l'émeute.
Dans ces conditions, mes amis et moi vou-
lons lui faire crédit et personne né nous ac-
cusera pour cela, d'accepter M. Lafferre, qui
doit se demander comment, étant hier au ban
de l'opinion, il est aujourd'hui au banc des
ministres. (Très bien très bien 1 droite.
Mouvements divers.)
Nous avons eu ensuite un discours de
M. Pelletan qui, depuis quelques jours,
rongeait son frein. Je délie qu'on trouve
dans ses premières paroles un argument,
une phrase qui n'aient pas été ressassés,
jusqu'à la nausée inclusivement, depuis
huit jours. Pourquoi le président du
Conseil a-t-il mis à la porte les deux
tiers de son premier cabinet? Oui, pour-
quoi ? Ah! nous n'en sommes plus là,
monsieur Pelletan.
L'ancien ravageur de la marine payait
ainsi, un peu tard, son écot dé radical-
socialiste ses camarades lui ont prodi-
gué les bravos et même les félicitations;
mais, après Jaurès, ce n'était pas même
du réchauffé, c'était du refroidi, et puis
la Chambre en avait, comme on dit, par-
dessus la tète. Elle ne riait même plus
lorsque l'orateur appelait M. Briand « le
grand homme de la réaction euro-
péenne Encore un plagiat. Certains
amateurs ont trouvé quelque sel au dis-
cours de M. Pelletan. J'avoue qu'il m'a
été impossible de partager leur goût. Je
ne peux pas m'habituer aux orateurs
drôles.
Cependant, le président du Conseil a
cru devoir répondre.
M. Briand. Le cabinet actuel maintient
les engagements du précédent cabinet en ce
qui concerne la réforme financière. Il suffit
de lire la déclaration pour comprendre que,
loin d'abandonner le projet d'impôt sur le
revenu, nous prétendons le défendre avec
énergie devant le Sénat.
M. Magniaudé. Vous l'avez laissé dor-
mir quinze mois au Sénat. (Interruptions au
centré et à droite.) Voyez le centre qui, il y
a .quelques mois, vous appelait voleur de
biens d'Eglise. Aujourd'hui, le centre- et la.
droite se rangent autour de vous.
A droite. Pas tous 1
M. Magniaudé. lis espèrent que vous
défendrez leurs coffres-forts contre l'impôt
sur le revenu.
A droite. Et votre coffre-fort à vous?
M. Briand. • Quant aux services publics,
le gouvernement tient à vous répéter ,q u'il
ne peut se trouvér demain en présence d'ün
arrêt complet des chemins de fer avec la
nécessité, en vertu des principes républi-
cains, de se croiser les bras. Cela n'est pas
possible. (Très bien! très bien -au centre.)
Si vous. jugez que le respect des principes
républicains (Bruit à l'extrême gauche et à
gauche'.), du passé de la République, doive
imposer fatalement,, dans une circonstance
aussi grave; une attitude passive au gouver-
nement, je ne serai pas ce gouvernement.
(Exclamations à gauche. Très bien! au
centre.)
Plusieurs voix. -'Aux voix La clôture!
A ce moment, M. Massé, député de la
Nièvre, intervient. Il répète il son tour
que la question qui se pose est une
question de politique générale et que le
président du Conseil s'efforce en vain
de faire dévier Je, débat. Le ministère
actuel se présente dans des conditions
insolites. Pourquoi M. Millerand n'est-il
plus ministre?
En réalité, c'est toujours le pourquoi
de M. Pelletan.
L'explication de M. Briand -est à rete-
nir
Lorsque le Président`de la République,
usant des droits que lui confère la,Constitu-
tion, charge un homme politique de consti-
tuer un ministère, celui-ci prend la respon-
sabilité de sa tâche. Il n'a pas à renseigner
une Assemblée sur les démarches qu'il a
faites, sur les raisons pour lesquelles des
concours lui ont été donnés, d'autres refu-
sés. Le gouvernement ne peut admettre
qu'on lui demande de descendre à des expli-
cations de cette nature il ne les donnera
pas. Il vient ici avec un programme, avec
une déclaration; c'en est assez. Si l'on ne
veut pas de ce gouvernement, encore une
fois qu'on le dise: ̃ • •̃̃:•.
Cette fermeté est bien accueillie, et
l'extrême gauche seule proteste.
L'heure du vote a sonné ou semble
près de sonner. M. Brisson s'apprête
donner lecture des ordres du jour, lors-
que M. Maurice Barrès pose une ques-
tion à M. Briand. Avant de lui donner
sa confiance il voudrait savoir si le pré-
sident du Conseil prend à son compte
le langage qu'a tenu M. Lafferre lors-
qu'il a ,justifié et glorifié l'espionnage et
la délation dans l'armée.¡
LES ORDRES DU; JOUR
M. Briand ne répond pas et M. Bris-
son annonce qu'il a reçu trois ordres du
jour, un de M. Grosdidjer, un de MM.
Pelletan et Massé, un de M. Leroy-Beau-
lieu et là-dessus M. Briand.se lève. Il
accepte l'ordre du jour de M. Grosdi-
dier et pose la question de confiance sur
la priorité en faveur de cet ordre du
jour. Mais nous ne sommes pas au bout
de nos peines. Les déclarations indivi-
duelles vont commencer et nous en au-
rons pour une heure, avec un beau va-
carme à la fin.
M. Plichon déclare qu'il avalera le
crocodile Lafferre et votera pour un gou-
vernement qui a fait preuve d'énergie.
Au contraire, M. Pugliesi-Conti s'abs-
tiendra pour ne pas avaler le crocodile.
M. Piou refusera son bulletin au gou-
vernement pour la même raison. Il y a
maintenant une question Lafferre qui
semble dominer tout le débat. M. Pam
s'abstiendra comme M. ̃ Pugliesi-Conti.
Il n'entend pas amnistier Vadécard.
Mais le commandant Driantva plus loin.
Il demande au président du Conseil
pourquoi il a infligé à l'armée cette hu-
miliation d'admettre dans son ministère
un homme qui a semé tant de ruines
dans le monde militaire. II tient à pro-
tester surtout au 'nom des officiers vic-
times des fiches. Lui-même, on le sait,
est une de ces victimes. Il trouve sa re-
vanche dans les applaudissements-sym-
pathiques d'une partie de la Chambre.
Mais ses sentiments, trop justifiés, à
l'égard de M. Lafferre, vont provoquer
un incident de la plus extrême violence
et, ici, je suis encore, à mon corps dé-
fendant, obligé de reproduire au moins
le compte rendu sommaire.
M. Driant. Je pose il M. Lafferre la
question suivante
Le 21 septembre 1903, devant le convent,
M. Lafferre a fait voter une motion par la-
quelle la franc-maçonnerie déclarait que, les
frontières n'existant pas, il ne devait plus
être question de l'Alsace-Lorraine pour ne
pas augmenter les difficultés entre l'Alle-
magne et la France.
Si ce vote a été réellement émis, M. Laf-
ferre ne peut rester au banc des ministres,
car, lorsqu'il se présenterait dans une gar-
nison, jamais un sabre ne s'abaisserait de-
vant lui.
M. Verlot. Le commandant Driant était
à la tête d'une organisation de la délation
qui essayait de boycotter, dans les villes de
garnison, tous les officiers républicains. (Ap-
plaudissements à gauche.)
M. Driant. Un journal a publié, en
toute liberté, une liste de francs-maçons. Je
demande à M. Lafferre de déclarer si le vote
auquel je viens de faire allusion a eu lieu
sous sa présidence. Je voterai contre un mi-
nistère dans lequel la présence de M. Laf-
ferre constitue une tare indélébile. (Applau-
plaudissements à droite. Bruit sur divers
bancs à gauche.)
M. Laiferre, ministre du travail. Je
proteste avec indignation contre le fait ap-
porté à la tribune parle commandant Driant.
Jamais à aucun moment i1 ne m'est arrivé
d'lpprouver de mon vote des motions pa-
reilles. C'est une pure calomnie. A aucun
moment la franc-maçonnerie française n'a
écarté de son souvenir l'Alsace-Lorraine.
(Bruit à droite.)
Ce compte rendu est fort atténué. J'ai
cru un moment qu'on* allait se gourmer
sur les banquettes. Mais enfin on s'est
calmé et M. Paul Beauregard a pu ex-
primer la pensée du parti progressiste.
M. Paul Beauregard. Mes amis et moi
nous ne contribuerons pas à renverser le mi-
nistère. M. Jaurès nous a montré la bonne
voie. Il s'agit de fournir à la société des
moyens de défense indispensables. Il faut un
peu de philosophie, car on est en présence
d'une question de défense sociale. La pré-
sencè-de M. Lafferre dans le cabinet ne nous
empêchera pas -de condamner, d'exécrer les
fiches et la délation.
Enfin, on va voter.
L'ordre du jour de confiance, présenté
par M. Grosdidier et ses collègues, est
aussi simple que possible
« La Chambre, confiante dans les déclara-
tions du gouvernement et repoussant toute
addition, passe à l'ordre du jour. »
La priorité n'étant pas contestée, le
scrutin porte sur le fond, et la Chambre
accorde sa confiance au gouvernement
par voix contre 209, soit une majo-
rité de 87 voix. Il est neuf heures et de-
mie. On se bat depuis hier, deux heures.
A demain le budget.
Pas-Perdus.
LE SCRUTIN
Voici les noms des 296 députés quî-gnt
voté pour l'ordre du jour de confiance
en faveur du gouvernement.
Abel, Adriani, Ajam, Alasseur, André
Hesse, Andrieux (Basses-Alpes), d'Aramon,
Arbel, Archambaud, d'Argenson, Aristide
Briand, Armez, Astier, Aynard.
Babaud-Lacroze, Bachimont, Bansard des
Bois, Bar, Barthou, Baudet (Côtes-du-Nord),
Baudet (Eure-et-Loir), Beauquier, Beaure-
gard, Bénazet, Bender, Bérard, Berlie, Ber-
niolle, Bertrand, Bignon, Blanc, Blanchard,
Bluysen, Victor Boissel, Boisscl-Dombr.eval,
Bollet, Bonnevay, Bonniard, Borderie, Boret,
Bory, Bouctot, Boudouin, Bouge, Bougues,
Bourguet, de Boury. Bouttié, Bouvier, Bozo-
net, Brard, Brice, Broussais, Brousse, Bru-
net (Dordogne), Brunet (Seine), Bussat.
Carnot;, Carpot, Cazauvieilh, Cels, Cha-
merlat, Chapuis (Jura)vChapuis (Meurthe-et-
lloselle), .Ch. Chabert, Chastenet, Chaulin-
Scrviniôre, Uhaumet, Chaussier, Chauteipps
( Indre-et-Loire ) Chavet Chenal, (Seine),
Chialvo, Clament,, Clémente], Cloarec, Co-
chéry, Colin, Combrouze, Coreil, vicomte
Cornudet, Coureau, Crepel, Cunv, Cuttoli.
Daniel-Lacombe, Dansette," bariac, Da-
vaine, David (Dordogne), David (Haute-Sa-
voie), Delaroclle-Vernet, Delcassé, Delélis-'
Fanien, Delmas, Deloncle, Delpierre, De-
mellier, Dervcloy, Deschanel, Desjardins.
Desplâs, Devèze'. Devins, Dior, Disleau,
Donadeï, Doussaud, Drelon, Dubuisson, Du-
claux-Monteil, Duffau, Dujardin-Beaumetz,
Dulau, Dunaime, Dupuy (Gironde),. Dupuy
(Hautes-Pyrénées), Dusevel, d'Elissagaray,
Escudier, Etienne, Eugène Chanal, Fabre,
Failliot, Fayssat,' Fernand Brun, Ferry,
Fitte, Fleury-Ravarin, de Folleville; Forge-
mol de Bostquénard, Foucher, Fournier-
Sarlovèze, Fournol, de France, François Four-
Gallois, Garât, Gasparin, Gérault-Richard,
Germain Périer, Gilbert Laurent, Gillétte-
Arimondy, Gioux, Girod, de Gontaut-Bi:on,
Grand.jean, Grodet, Grosdidier, Guernier,
^Guésiiiery ̃ Galqhapdj ..Guist'ljau,.1.Haguenin,
"Hauet, Hector Dépasse, Plémonj Hennessy,
dennes), Hucher, d'Iriart d'Etchepare, Janin,
Jean Morel, Jouancoux, Jousselin, Klotz, de
La Batut.
Lachaud, Lacaur, Lafferre, Laguerre, Lai-
.rolle, Lamoureux, Landry, de Lanessan, La-
niel, Lannes de Montebello, Laroche, Lar-
quier, de La Trémoïlle (prince -de Tarente),
Lauraine, Le Bail, Leblond, Lebrun, Le
Cherpy,Lefas,Lefébure,Lefôvre (Eure), Le Hé-
rissé, La Louédec, Le Rouzie, Leroy (Eure),
Le Roy (Nord), Le Troadec, Leygues, Lo-
rimy, Loth, Lyons de Feuchin, Maginot, Le-
ftvre (Bpuches-du-Rhône).
Magniez, Mairat, Maison, Maître, Mando,
Marc Sauiet, Margaine, Marin, Marquet,
Mathis (Edmond), Mathis (Marc), Maurice-
Spronck, Méquillet, Métin (Albert), Millaux,
Monestier, Mons, de Montjou, Morel (Paul);
Morel (Victor), Morin, de Moustiers, Nicollef
Noël, Noguès, Nouhaud, Noulens, Paris, Pas-
quai, Passy (Louis), Paté, Patureau-Mirand,
Paturet, Meunier (Paul), général Pedoya, Pe-
lisse, Perchot, Peret, Périer, Perreau-Pradier,
.Picard, Pichery, Pierangeli, Pierre-Goujon,
Plichon, Plissonnier, Plouzané, Ponsot, Po-
tié, l'oullan, Pourquery de Boisserin, Pradet-
Ballade, Puech, Pugliesi-Conti (Dominique),
Python.
Quesncl, Ragally, Raiberti, Ravisa, Ray-
naud, Reinach J. (Basses-Alpes), Reinach Th.
(Savoie), Reveillaud, Réville, Ribière, Robert
Surcouf, Roch, Jules Roche, Roden, Rougiar,
Albin Rozet, Saumande, Schneider, Second,
Seydoux, Sibillo,- Siegfried, Simyan, Syrey-
jol Soussial,? Tavé, Ternois, Tlieveny,
Thierry-Delanoue, Thomson, Tournade, Toy-
Riont-, Trouin, Trouvé, Veillat, Verlot, Vil-
lault-Duchesnois, Voyer.
La majorité comprend des républi-
cains de gauche, des radicaux, des radi-
caux-socialistes, une quarantaine de
progressistes et cinq ou six membres de
l'Action libérale.
Voici maintenant les no'rns des 209
députés qui ont voté contre l'ordre du
jour de confiance.
Albert Poulain, A. Thomas, Aldy, A. Ri-
vière, Andrieu (Tarn), Aubriot, Augagneur,
Auriol, Baduel, Ballande, Barthe, Basly,
Baudry d'Asson, Bedouce, Berteaux, Bétoulle,
Bienaimé, Binet, Blacas (de), Borrel, Bouf-
fandeau, Bouhey-Allex, Bouisson, Bourély,
Boutaud, Bouveri, Bouyssou, Braibant, Bre-
nier, Breton, Briquet, Brizon, Buisson.
Cabrol, Cadënat, Gamel, Camuzet, Cassadouî
Ceccaldi, Chappedelaine (de), Charles (Côte-
d'Or) Chassaing, Chautemps (Savoie), Cochin
(Seine), Colliard, Colly, Compère-Morel, Cons-
tant,. Cosnier, Couesnon, Coûtant, Crolard,
Cruppi, Dalbiez, Daniélou, Defontaine, De-
jeante,Delafosse, Delahaye, Delcluze, Delory,
Doizy,Dreyt, Drion, Dron, Dubled.Ducarou^e,
Dufour, Dumas (Allier), Dumesnil, Dumont
(Nord), Dupuy (Tarn-et-Garonne), Durand
(Haute-Loire), Emile Dumas (Cher), Emile
Favre, Estourbeillon (de l'), Even.
̃ Faure, Flayelle, Forest, Fouquet, Four-
ment, Franlclin-Bouillon, Frayssinet, dallot,
Galpin, Gayralld, Ghesquière, Gheusi, Gi-
noux-Defermon, Godart, Goniaux, Gonidec
de Traissan (Le), Gpude, Groussau, Grous-
sier, Guesde, Guiràud, Guislain, du Hal-
gouet, Haudos, Henri Roy, de Hercé, Hubert
Rouger, Jacquier, Jaurès, Jean Javal, Joly,
Victor Judet, de Juigné, de Kerguézec,
De La Ferronnays, Lagrosillière, Lamen-
din, Lamy, de Lanjuinais, de ·La Porte,
Lauche, Lavaud, Leboucq, Lecointe, Lefol,
Legendre, Legrand, Lenoir, Lerolle, Leroy-
Beaulieu, Lhopiteau, Lhoste, Limon, Loup,
Loustalot, de Ludre, Magniaudé, Mahieu,
Malvy, Manaut, Manus, Marietton, Marrou,
Massé, Mauger, Maunoury, J. Ménard, Mes-
lier, Messimy, Mille, Mistral, Molle, de Mon-
taigu, de un, Myrens,Nail, Nectoux, Néron,
Nicolas, Painlevé, Péchadre, Pelletan, P.er»-
rier (Isère), Perrissoud, Piou, de Pomereu,
Porteu, Ellen Prévôt, Raffin-Dugens.
De Ramel, Rauline, Razimbaud, Reboul,
Renard, Ringuier, Roblin, Ernest Roche,
Rognon, de Rohan', Rouanet, Roux-Gosta-
dau, Rozier, Sabin, Samalens, Savary de
Beauregard, Selle, Sembat; Simon, Simonet
(Creuse), Simonet (Saône-et-Loire), Sixte-
Quenin, Steeg, Tarbouriech, Tarrade, Thala-
mas, Thierry-Cazes, Thivrier, Tournan, trei-
gnicr, Turmel, Vaillant, Vazeille, Veber,
Viau, Vibne, de-Villebois-Mareuil, Villiers,
Vincent (Côte-d'Or), Vincent (Nord), Viol-
lette, Voilin, Walter, Willm.
La minorité comprend des radicaux et
des radicaux-socialistes, tous les unifiés
et trente-cinq à quarante membres de
l'Action libérale, de la droite et du
groupe progressiste.
Enfin se sont abstenus
MM. Adigard, Balitrand, Maurice Barrès,
Becays, Bonnefous, Bories, Ferdinand Bou-
gère, Brisson, Bureau, Castelin, Chanot,
Charles Benoist, Chéron, Chopinet, Cibiel,
Debaune, Delachenal. Drivet, Dubarle, Du-
bois, Dufrèche, Durafour, Jean Durand, Du-
treil,, Engerand, Ferry, Flandin, Fougère,
Gaffier, Ganault, baron Gérard, Gourd, Gui-
chenné, Jean Hennessy, Héritier, Lefebvre
du Prey, Lemire, Malavialle, Maurice Bin-
der, Millerand, Millevoye, Mbnprofit, de
Monzie, Mouchel, Pain, Poitou-Duplessy,
Pugliesi-Conti, Rabier, Amédée Reille, René
Renoult, Roulleaux-Dugage, Ruau, Sarraut,
Sarrazin, Sàuzède,. Schmidt, Vandame, Vi-
viani.
A noter parmi les abstentionnistes
un certain nombre de progressistes,
quelques républicains de gauche et ra-
dicaux-socialistes, des membres de l'Ac-
tion libérale et des socialistes indépen-
dants.
N'ont pas pris. part au vote comme
ayant été retenus à la commission du
budget:
MM,. Georges Berry, Besnard, Caillaux,
Charles Dumont, Massabuau.
Absents par congé
MM. ̃ Amiard, Balesi, Laurent Bougère,
Brindeau, Chailley, de Chambrun, Chanoz
(Isère), Chaulet, Henry Cochin, Dalimier,
Dàmour, Deléglise, Dessoye, de Dion, de
Grandmaison, Honnorat,Jonnart, de Lavri-
gnais, Légitimus, Maurice Long, de Mackau,
Monsservin, Muteau, Paul-Boncour, Pujade,
Quilbeuf, Sévère,
No.ta. Les chiffres proclamés en
séance sont comme ayant voté pour
296 les listes paraisssant à l'Officiel
comptent 288 députés comme ayant voté
pour, comme ayant voté contre 209,
alors que les listes de l'Officiel en comp-
tent 210.
Parmi les ministres qui faisaient parti
de l'ancien cabinet présidé par M. Briand
ont voté pour MM- Barthou et Cochery.
se sont abstenus MM.,Millerand; Vi-
viani, Chéron, René Renoult et Sarraut.
Un Décompte offlcfel
Voici communiquée par le ministère
de l'intérieur la décomposition du scru-
qui a clôture le débat des interpella-
tions.
Ont Voté pour
Socialistes indépendants. 11
Radicaux'-socialistes
Radicaux. 91
Gauche 67
Progressistes 47
Action ,libérale. 3
Indépendants. 5
Ont Voté contre
75
Socialistes indépendants, 18
Radicaux-socialistes. 56
Radicaux. 9
Gauche démocratique. 2
Indépendants. 6
Action libérale 22
Droite
Total 209
Absents par congé:
Socialistes indépendants 1
Radicaux-socialistes 8
Radicaux. 2
Gauche démocratique. 3
6
Action libérale. 2
Droite 1
Indépendants. 3
Abstentions Total.
Socialistes indépendants, 3
Radicaux socialistes. 13
Radicaux, 9
Progressistes. 17
Indépendants. G
Action libérale. 5
Droite 3
Total 56
Retenus la commission du budget
2
Indépendant .1.1. 1
Action libérale.
Total.5 5
Les adversaires du cabinet n'ont ob-
tenu la majorité que dans les groupes
suivants socialistes unifiés, socialistes
indépendants, action libérale et groupe
de la droite.
La majorité comprend 241 voix de
gauche et la minorité 160 en comptant
les socialistes unifiés.
La Presse de ce matin
L'Action, de M. Henry Bérenger
La majorité de trois cents voix qui s'est grou-
pée, hier, autour de M. Briand, est une majorité
consciente, clairvoyante, décidée à soutenir la
politique du gouvernement jusque dans ses plus
décisives réalisations.
L 'Aurore
M. Briand peut, maintenant, réaliser le pro-
gramme qu'il a esquissé dans son discours d'hier,
en particulier ce qui regarde le droit de grève.
La majorité républicaine lui a donné, par son
vote, ce qu'il roclamait d'elle les moyens indis-
pensables pour gouverner.
L'EcAo de Paris
Le président du Conseil n'a apporté, sur lé
point capital de la Déclaration, sur la question
si grave de l'interdiciion des grèves dans les
services publics, aucune des précisions, aucune
des solutions' catégoriques et immédiates que
l'opinion réclame.
L'Eclair, de M. Judet:
Puisque la Chambre actuelle ne représente pas
la volonté définitive de la nation enfin éclairée
et résolue lutter contre les révolutionnaires,
nous pouvons nous féliciter qu'elle ait assez peur
de ses fautes passées pour se désavouer elle-
même et s'incliner devant l'oeuvre de salubrité,
de résistance et de sécurité qui s'impose.
La Lanterne
Les déclarations de M. Briand ont été très fer-
mes et très claires. Il a parlé le langage qui de-
vait rallier les suffrages républicains. Il lui faut
maintenant agir pour se les assurer.
Paris- Journal, de M. Gérault-Richard
M. Pelletan, qui connaît son histoire, a rap-
pelé fort à propos que durant des siècles nos
aïeux se passèrent des moyens de locomotion
rapide en usage aujourd'hui. Il ne renoncerait
donc pas recourir, s'il le fallait, aux chariots
à roues pleines et à traction bovine pour lutter
de vitesse avec les trains militaires des ennemis
de la France.
Ayant entendu ces amusants paradoxes, la
Chambre approuva les déclarations du gouver-'
nement auxquelles s'en prenait M. Pelletan.
La Petite République.
Jamais victoire n'e fut plus décisive que celle
d'hier; nous en avons fini avec ces accusations
grotesques sous lesquelles on s'emploie depuis
des mois a discréditer l'œuvre et les intentions
de M. Aristide Briand. La composition de son
ministère a.été, j'imagine, assez critiquée à
droite pour qu'on ne nous serve plus ces ren-
gaines démodées. Et les républicains qui, devant
les attaques de M. Delahaye, de M. Driant, de
M. Leroy-Beaulieu, feraient encore étalage de
leurs inquiétudes ». témoigneraient seulement
d'une volonté tenace de jouer envers et contre
tous le rôle des remplaçants' ministériels. r
Le Radical
En donnant sa confiance au gouvernement, le
parti radical a-témoigné une fois de plus qu'il
voulait rester fidèle à ses principes d'action
laïque et de progrès social dans la légalité à
une politique, en un mot, vraiment républicaine.
La République française de M. Mau-
rice Spronck
Que, dans un sentiment de moralité parfaite-
ment respectable, certains de nos amis n'aient
pas cru pouvoir accepter l'étrange et piteux
collaborateur que M. le président du Conseil a
juge utile de ramasser au pied de l'Acacia, il
n'y a rien là que nous ne comprenions. Que ces
amis mêmes nous reprochent une attitude' qui
nous paraissait s'imposer de par le fait dos cir-
constances, et qu'ils, blâment un vote que nous
avons certes émis sans aucune allégresse, ils en
ont le droit. Nous croyons qu'ils se trompent
Ils estiment au contraire que l'erreur se trouve
de notre côté. Les événements se chargeront
de nous départager.
Le Soleil
Il a sa majorité, majorité ramassée un peu
partout, fabriquée à coups de brutalités et d'am-,
biguites, façonnée avec toutes les crédulités,
complicités, imprévoyances etincohérences. Avec'
de telles majorités, on reste au pouvoir mais on
ne peut gouverner.
Autour de la politique
Un discours de M. Combes
En prenant hier soir possession de la pré-
sidence du comité exécutif du parti radical
et radical-socialiste, M. Emile Combes a pro-
noncé un discours dans lequel il a exposé
les raisons qui obligeaient le parti radical et
radical-socialiste à"<5tre un parti autonome,
M. Combes n'a pas dissimulé à son audi-
toire les inquiétudes que lui inspirait la si-
tuation présente
Nous; sommes, a-t-il dit, à un moment do crise
tant pour la direction générale de la politique
que pour l'existence même et, à plus forte rai-'
son, ,pour le fonctionnement- normal du parti
radical et radical-socialiste'. i
Cette crise s'est révélée aux regards les moins
attentifs dans les élections des six derniers
mois. Elle n'a fait que s'aggraver depuis lors.
Le seul moyen de la conjurer, d'après
l'orateur, était d'affirmer l'autonomie 'du
parti comme l'a voulu le congrès de Rouen.
Mais l'Alliance démocratique, qui cons'ti-
tuait avec les radicaux-socialistes l'ancio'n
bloc, a vu dans cette recherche d'autonomie
une déclaration de guerre. Et M.. Combes
s'efforce d'arrondir .les angles, en déelai·ant
que cette autonomie ne sera pas inconciliable
avec des ententes ultérieures..
Mais ce qui pour lui domine toutes les
considérations, c'est la nécessité de .créer des
partis assez solidement organisés et assez
puissants pour faire prévaloir leur pro-
gramme politique. .̃̃̃
Pourquoi n'essayerions-nous pa's, comme ̃ j'en
exprimais le vœu dans une allocution à laR-auche
démocratique, radicale et radicale-socialiste du
Sénat, de réaliser par la contagion de l'exemple
la pensée de si tant est que
les modérés, je veux dire les progressistes et les
libéraux, ainsi que les radicaux qui n'ont de ra-
dical que le nom, consentent nous imiter.
Il y aurait alors en présence, sans parler des
socialistes et en ne parlant que pour mémoire
des monarchistes, deux partis bien tranchés
le parti républicain conservateur et le parti ré-
publicain réformateur ou réformiste, composés.
le premier, des progressistes et des libéraux,
auxquels se joindraient par affinité de sentiments
les autres droitiers; le second, des radicaux et
radicaux-socialistes, dont les suffrages se gros-
siraient d'ordinaire des suffrages des républi-'
cains de gauche restés indépendants et, dans les
questions d'ordre économique ou social, de la
plupart des suffrages socialistes.
Mais M. Combes ne se fait pas d'illusions,
il sait que son conseil ne sera pas suivi.
Donc, il ne reste plus qu'à réaliser t'autono-
mie du parti radical et radical-socialiste.
On le fera en se.servant des comités agis-
sant et en réalisant la réforme électorale par
le scrutin de liste pur et simple.
Le comité du parti radical et radical-socià»
liste a décidé de faire imprimer le discours »'">C
prononcé par M. Pelletan à la Chambre et de
le répandre dans toute la France..
Les Histoires du De Gook J
Quelques personnes croyaient encore la
conquête du pôle Nord par le docteur Cook.
Elles reçoivent aujourd'hui un coup fatal
pour leurs illusions. M. Knud Rasmussen,, '>̃"̃̃>
l'explorateur du Groënland, vient, en effet/
d'envoyer à Copenhague un rapport circons-
tancié qui met définitivement fin à la lè-> ,<
gende inventée par le trop célèbre docteur.
Ce rapport contient les dépositions des
Esquimaux Stoukousouk et Apilak, qui l'ac-
compagnèrent dans ses promenades arc-
tiques. Celles-ci, d'après ces dépositions, se
sont bornées à de courtes excursions,
quelques milles de la terre, sur une glace'
excellente presque partout.
Cook se contenta de suivre la terre en pas-
sant au cap Sparho, où il 6t ses préparatifs
d'hivernage. Lorsque le soleil reparut, après
de long mois d'absence, le voyage de retour
fut opéré. Les trois hommes, à leur arrivée,
n'avaient plus que quatre cartouches la rai-
son en est qu'ils avaient, chemin faisant,
essayé de tuer des phoques au bord de la>
glace.
« Un jour, racontent les Esquimaux, Cook
dessinait près de la terre. Apilak lui a de-
mandé « De qui traces-tu la route ? » Cook
a répondu « Ma propre route. » C'était un
mensonge la route traversait une grande
étendue de mer où nous ne sommes jamais
allés. »
D'ailleurs pendant tout le temps qu'il s'est
trouvé avec ses deux Esquimaux, Cook n'a
jamais mentionné qu'il ait été au- pôle Nord,
Il a seulement parlé d'un long et pénible
voyage. Ce n'est qu'après le départ des deux >
guides qu'il a recommencé son bluff. Les -,i.i
nouveaux guides ne pouvaient se figurer
qu'un blanc pût mentir.
Enfin Stoukousouk et Apilak sont furieux:'
le docteur leur avait promis une bonne ré-'
munération il paraît qu'elle fut des plus
maigres.
M. Rasmussen a vu également les Esqui-»
maux Syganguajz et Ukujak,.qui accompa-
gnèrent Peary. Ils ont déclaré que, du na-
vire, ils marchèrent vers le nord pendant
les mois de février et mars. Ils allèrent si
loin dans cette direction que « le soleil res^1
tait encore haut dans le ciel pendant la nuîf.
et décrivait un arc de cercle sans se coucher'
ni se lever ». Leurs récits concordent avec e
ceux de Peary.
Ce rapport de M. Rasmussen, qui était
parti au cap York avec l'idée de réhabiliter
le docteur Cook, est la condamnation défini-
tive de ce dernier.
E.D.
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