Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1909-07-19
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 164718 Nombre total de vues : 164718
Description : 19 juillet 1909 19 juillet 1909
Description : 1909/07/19 (Numéro 200). 1909/07/19 (Numéro 200).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2885248
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
• •̃;̃•-̃̃• ->.B1'ï.- ̃' ̃ ̃•̃
LE FIGARO -̃«̃ tUNSk 19 JUJUET 1909
opposition avec la tendance centralisa-
trice et le gouvernement des hommes
de Madrid. Le parti clérical, les catho-
liques intransigeants sont les soutiens
du.carlisme qui incarne, à leurs yeux,
les pures traditions de la monarchie es-
pagnole, mettant la religion au pre-
mier plan, ennemie de toute conces-
sion au libéralisme et à l'esprit du
siècle, désireuse d'assurer avant tout les
intérêts de la foi.
Don Carlos, duc de Madrid, naquit à
Laybach en 1848 il avait vingt ans
quand son père abdiqua ses droits en sa
faveur il fut proclamé par les carlis-
tes roi d'Espagne il épousa, en 1867,
Marguerite de Parme, nièce du comte de
Chambord.
En 1872, lorsque Amédée, de la maison
de Savoie, eut été proclamé roi d'Es-
pagne, don Carlos souleva les provinces
du Nord. Moriones le battit à Oroquieta.
11 passa en France. Mais son repos fut
court.
Le 15 juillet 1873, il s'emparait d'Estella,
avec l'aide de Valdespina et de Lizarraga.
Quelques mois après, il' était maître de
Portugalète, battait1 Moriones et mettait
le siège devant Bilbao. Les troupes d'Al-
phonse débloquèrent cette ville au bout
de deux mois, et ce fait d'armes marqua
la défaite des carlistes. Estella se rendit'*
Tolosa fut prise par Moriones. Le géné-
ral carliste Cabrera se rallia au roi Al-
phonse. Don. Carlos dut quitter l'Espa-
gne, en 1876, après quatre années de
luttes, violentes. ̃ ̃
II se retira tout d'abord à Paris; mais
il fut 'expulsé de France en 1878.
Il avait accompli de longs voyages; il
prit part à la guerre russo-turque et son
fils aîné don Jaime, le nouveau préten-
dant, m'a souvent raconté mainte anec-
dote amusante ou tragique, touchant les
grands événements auxquels son père
avait été. mêlé.
Le prince qui vient de mourir était,
par son aïeul, Philippe V, un descendant
direct de Louis XIV.
Le Nouveau prétendant
X>ON JAIME DE BOURBON.
Un jour que nous remontions ensem-
ble en automobile l'avenue des Champs-
Elysées, son chauffeur, qui marchait à
trop grande allure, fut arrêté par l'agent.
Invité à décliner son nom et sa nationa-
lité, don Jaime se nomma, et il me dit
en souriant « J'ai répondu sans diffi-
culté à la première question de ce brave
agent. Mais la seconde est plus embar-
rassante que vous ne pensez. Quelle na-
tionalité devais-je lui déclarer
» Je suis né à Vevey, en Suisse, et
cependant je ne suis pas Suisse; j'ai
passé ma jeunesse en France, où mes
ancêtres ont régné, et cependant je ne
suis pas Français j'ai suivi les cours de'
l'Ecole des cadets à Vienne et:subi l'exa-
men pour devenir officier, sans être pour
cela sujet autrichien; je sers dans la
garde impériale de Russie et je ne suis
pourtant pasjiujet du Tsar. »
Don J'aime me déroulait, de cette amu-
sante façon, tous les contrastes extraor-
dinaires de son existence et les curieux
hasards de sa carrière.
Né le 27 juin 1870, il- a maintenant
trente-neuf ans; des raisons politiques
l'empêchèrent de devenir officier, après
qu'il avait passé tous les examens né-
cessaires, dans l'armée autrichienne; le
Tsar, très lié avec son père, lui offrit un
grade dans son armée. Don Jaime fit' un
voyage autour du monde, séjourna as-
sez longtemps dans l'Inde,' puis entra,
comme sous-lieutenant, dans un régi-
ment de cavalerie russe en garnison à
Odessa. Il conquit tous ses'grades, passa
lieutenant, puis capitaine et accomplit
avec le haut commandement russe une
mission dans le Tùrkestan.
Quand survinrent les événements de
Chine et l'insurrection des Boxeurs, il
demanda aussitôt à partir pour l'Asie
il fit toute la campagne de Chine, se dis-
tingua tout' particulièrement à l'attaque
des forts de Tchéfou, fut décoré par
l'état-major russe pour sa courageuse
conduite, eh marchant, à la tête de ses
hommes sur une étroite chaussée toute
semée de mines, organisa le sauvetage
de nombreux soldats français et fut pro-
posé par les autorités militaires françai-
ses pour la croix de la Légion d'honneur.
De retour en Russie, il fut transféré
dans lé fameux régiment des hussards
de'la garde, en garnison à Varsovie.
Dès la nouvelle de la guerre russo-
japonaise, il partit pour la Mandchourie,
bien que son régiment ne fût pas dé-
signé pour, prendre part à la campagne.
C'est en Mandchourie, un mois avant la
bataille de Liao-Yang, que j'eus l'hon-
neur de le 'connaître et de me lier
étroitement avec lui. Très simple d'al-
lure, d'un abord facile, toujours prêtai
accorder sa sympathie à qui lui rappe-
lait la France, son pays de prédilection,
don Jaime m'invita à l'accompagner du-
rant les marches et à partager son bi-
vouac. Il était alors officier d'ordon-
nance du général Samsonof, le général
de cavalerie si connu. 'i
Il assista aux combats de toute la pre-
mière partie de la guerre. Kouropatkine
le'chargea de missions très importantes,
afin de faire parvenir, par voie chinoise, ̃:
des nouvelles à Port-Arthur. Son ex-
traordinaire talent de polyglotte le ser-
vit beaucoup dans la circonstance.
Depuis la guerre russo-japonaise don
Jaime a partagé sa vie entre la France
et la Russie. Le Tsar l'honore d'une ami-
tié toute particulière.
Le télégramme qui annonçait la mort
de son père nous est parvenu assez
tard dans la soirée. Je savais que don
Jaime devait passer l'après-midi aux
environs de Paris et qu'il' ne rentrerait
qu'assez tard. Il arrivait juste au mo-
ment où je l'ai rejoint pour lui annon-
cer, avec tous les ménagements pos-
sibles, 'cette douloureuse nouvelle. Le
prince, atterré de douleur, a décidé de
partir immédiatement pour Varese:
« J'avais demandé plusieurs fois, m'a-
t-il dit, des nouvelles de mon père. On
m'a répondu chaque fois qu'il se portait
à merveille et que tous les bruits qui
avaient couru sur son indisposition
étaient faux. Mon père avait l'orgueil de
sa magnifique santé; il n'avait jamais
été malade de sa vie.
» .Je suis trop affligé pour faire main-
tenant aucune déclaration. Ce n'est pas,
d'ailleurs, le moment de parler politique
quand le corps de mon père est encore
chaud. Plus tard, nous verrons. »
Je pris, sur ces mots, congé du prince,
qui donnait déjà des ordres pour son
départ.
Des fréquents entretiens que j'ai eus
avec lui touchant la situation politique
en Espagne et l'avenir du carlisme, il
résulte pour moi l'impression que don
Jaime suivra, pour le moment, la ligne
de conduite adoptée par son père, ces
dernières années, tout en imprimant à
l'action carliste une allure plus moderne
et plus résolue.
Au printemps de 1907, je raccompa-
gnai, durant un voyage secret de deux
semaines qu'il accomplit en Espagne. Ce
voyage n'avait aucun dessein politique.
Don Jaime voulait simplement revoir
son beau pays dont il avait la nostalgie.
Avec de grandes précautions, en des-
cendant dans les plus pauvres auberges
indigènes (casas de huespedes) nous pû-
mes rester plusieurs jours à Madrid,
à Séville; don Jaime ne fut reconnu que
par un petit nombre de ses amis. Je me
rappellerai toujours la stupéfaction pro-
fonde, l'effarement du leader carliste, le
chef du parti, le grand orateur et histo-
rien Mella, quand, un soir, à la nuit tom-
bante, dans une ruelle madrilène, don
Jaime, qui l'avait reconnu, marcha un
instant derrière lui et, lui posant brus-
quement la main sur l'épaule, lui dit à
brûle-pourpoint
Buenas lardes, Mella, qité tal ?
'Mella crut véritablement avoir affaire
un revenant 1
• Raymond Eeoouly.
h' Agence Havas donne, sur les derniers
moments de don Carlos, les détails suivants:
Varèse, 18 juillet.
Don Carlos demeurait ici depuis le
25 mai avec la duchesse de Madrid, l'in-
fante d'Espagne et son secrétaire parti-
culier.
Don Carlos fut frappé d'apoplexie.
Les médecins Moretti, de Venise, et
Bozzolo, de Turin, furent appelés d'ur-
gence et constatèrent que le cas était
désespéré.
Les funérailles auront lieu mardi.
Le corps sera transporté Trieste.
La nouvelle de la mort du prince'a été
télégraphiée immédiatement à l'empe-
reur d'Autriche, au comte de Madrid et
a toutes les autorités italiennes.
De nombreuses dépêches de ..condo-
léances arrivent à la résidence.
heÂonde £y fa ~iîfo
SALONS
Musique et bridge, vendredi dernier,
chez Mme Hamilton Paine.
On a beaucoup applaudi Mlle Scalar et
M. Altchewsky, de l'Opéra, et la toute jeune
Aline von Bareutzen a soulevé une ovation
enthousiaste en jouant le morceau qui lui a
valu le premier pris du Conservatoire.
Reconnu
S. A.'I; le duc Georges de r;ouohtenberg,
princesse Hohenlohe, princesse de' Luçinge neo
Choisçul, comtesse Hatzfeldt, comtesse de Croy,
duchesse de Bellune, duc de Cliôiseui-Praslin,
marquis et marquise de Fraysséix-Bonin, com-
tesse de Verbruggo, Mme de Brandt, M. et Mme
do Poliakott", comtesse Stockau, baronne do Ma-
zières-Mauléon, général ot Mine-Bùtterfleld, M.
et Mme de Morelos, comtesse Pieri, baron do
Foucaucourt, M. et Mme Robeson, M. Livingston
Phelps, M, Xubar. M. des Cousturcs, M. von
Ilalten, M. Kubitski, M. William Bliss, etc.
-i-La princesse- de Lucinge-Faucigny. pro-
longera ses réceptions du samedi, l'après-midi,
jusqu'au 15 août.
«««-^
RENSEIGNEMENTS MONDAINS
• –7 Hier a été fêté l'anniversaire de la nais-
sance du prince Napoléon, chef de la maison
impériale de France.
Très brillante matinée chez la marquise
de Baroja, à Biarritz, en l'honneur de la mar-
quise de La Gandara. Parmi les invités prin-
cesse Pio de Savoya, comtesse Castibleja,
marquis et marquise del Muni, duc et duchesse
de Montellano, comtesse de La Vinaza, comte
et comtesse de San-Fclix, etc.
Parmi les plus jolies toilettes que nous
avons admirées, à la soirée de Bagatelle, sa-
medi soir, donnée par la Société des glandes
auditions musicales, citons celles de
La comtesse Grellulhe, en linon blanc, dans le
bas de la jupe un large ourlet de liberty blanc,
haut corselet de drap d'argent à boucle d'or en-
richio do diamants, fichu Marie-Antoinette re
tenu par une rose mauve, manteau de liberty
blanc doublé de drap d'argent, grand chapeau
de paille, doublé de velours noir et rehaussé
d'une torsade de drap d'argent et d'aigrettes
blanches'; Mlle Pauline de Saint-Sauveur, four-
reau de liberty vert-Nil à cuirasse faite d'une
résille d'or, manteau assorti, grand chapeau
noir, garni d'aigrettes blanches ce chapeau
était une des dernières créations de la maison
Heitz-Boyer-Deniso Ferrero ainsi que celui porté
par Mme Claude Garin, en drap d'or, doublé
de liberty chair et rehaussé d'un bouquet de
grosses roses or et argent en tulle illusion (une
vraie merveille d'élégance et de goût) vicom-
tesse des Touches, en mauve, grande mante de
liberty de même nuance, capeline de paille
d'Italie enguirlandée do rosés Mme Lambert de
Sainte-Croix, en noir, grand chapeau de tulle
mauve avec grosse rosé d'argent comtesse de
La Riboisière, on blanc, grand manteau de drap
blanc brodé d'argent, chapeau de style Louis XVI
de paille rehaussé de liberty ciel et de plumes
blanches comtesse de Castéja, en gris, chapeau
noir marquise de Chaponay, en chantilly sur
transparent blanc, grand manteau assorti, cha-
peau de paille noire, rehaussé de plumes, etc., etc.
Arrivés et descendus au Royal Palace
Hotel d'Ostende
Duc d'Arion, comte et comtesse M, d'Oultre-
mont, marquis do Bacquehem, baron et baronne
do Rothschild, baron de Lessberg, Mme Van der
Zypen, M. Gaston-Dreyfus, M. de La Gandara,
M. Sonzogno, M. et Mme Périsse avec famille,
M. R. Bonas, M. et Mme Puertes, M. F. Kappel,
M. Kracher de Schwartenfeld, conseiller de lé-
gation M. et Mme Meyer, M. et Mme J. Stern,
M. C. H. Leen, M. et Mme A. Finkler, M. Il.
Taussis, M. et Mme Hennoquo do Conty, M. L.
Koppel, geheimer Commcrzienrat M. J. Forbes,
M. J. H. Kramet, M. Beneth Mono, etc.
Soirée très brillante hier au Restaurant, où,
à la liste ci-dessus, il convient d'ajouter le
duc de Leeds et lord "VValter, en croisière sur
la côte, et qui, par suite du mauvais temps,
furent obligés de relâcher dans le port d'Os-
tende.
MARIAGES
Jeudi dernier a été béni par Mgr Acéves,
en la chapelle espagnole, le mariage du duc
de Huete, fils du marquis et de la marquise de
Corvera, avec Mlle de Campero, fille du mar-
quis et de la marquise del Apartado. La char-
mante mariée portait une ravissante robe en
satin liberty garni de dentelle d'application
ancienne et voile pareil.
Les témoins étaient, pour le marié le duc
de Baena, le marquis de Castromonte et le
comte de Gayoneche; pour la mariée M. de
Mier, ministre plénipotentiaire du Mexique, à
Paris, M. de Riba et M. Ajuria, représentant
M. de Pasquel.
Après la cérémonie religieuse, un lunch a
réuni les parents et les amis des deux
familles.
Très admirée la corbeille qui contenait
diadémes en émeraudes et diamants, collier
de perles, pendentif émeraudes et diamants,
boucles d'oreilles en grosses perles, peigne en
diamants, bagues, bracelet, parniture de toi-
lette de vermeil, dentelles, éventails anciens,
etc., offert par les deux familles.
Parmi les principaux donateurs
M. et Mme de Mier, bague saphir et diamants;
Mme de Riba, service à café porcelaine et ver-
meil Mlle R. de Cervantes, petite pendule d'ar-
gent marquise de Salvatierra, éventail ancien
M. et Mme Fernandez del Valle, ombrelle man-
che émail; Mlle A. de Cervantes, croix de
rubis et diamants; MM. et Mlles de Corvora,
boucles-d'oreille éraeraudes et diamants MM.
Guillermo et lazinto do Riba, bracelet pla-
tine et saphirs; M. Manuel de Campero, sac de
voyage Mme A. de Yturbe, pendentif turquoise
et diamants; Mlle A. Bringas, épingle à chapeau
clair de lune et diamant Mlle L. Bringas, pen-
dentif et chaîne perles et diamants; Mme Ma-
nuel de Yturbe, éventail ancien M. et Mme Li-
man, tour fruitiers argent; M. et Mme F. Rincou-
Gallardo, sac à main garni; M. et Mme Ajuria,
manche à ombrelle émail et diamants; Mme
de Braniff, candélabres cristal vermeil mar-
quise d'Ivanrey, encrier vermeil; Mme et Mlle
do Escanlante, service à liqueur cristal ver-
meil comte et comtesse de Règla, éventail den-
telle M. et Mme do Escandon, ombrelle manche
écaille et diamants; comte et comtese Suber-
vielle, sac à main garni M. et Mme François de
Yturbe, verre d'eau cristal vermeil; comtesse de
Mora, bonbonnière vermeil; le général Lazano,
service à dessert argent; duchesse de Régla,
bonbonnière cristal vermeil; Mme de Martinez
dol Rio, ombrelle manche écaille-émail; M. et
Mme P. Amor, coupe à fruits cristal argent; M.
et Mme Pimente! Bernai, éventail Mlle L.
Braniff, sac à main M. Bernardo de Mier, service
à thé voyage; comtesse Rechteren-Limpurg,
porte-bouquet argent; Mlles de La Torre, man-
che à ombrelle, etc., etc.
Prochainement, en l'église de Saint-
Martin, d'Ainay, sera célébré le mariage de
M. François-Joseph Perrin, ingénieur des mi-
nes, au Chambon-Feugerolles (Loire), fils de
M. Gabriel Perrin, avocat et de Mme née
Marie-Geneviève Brac de la Perriére, avec
Mlle Jeanne-Marie Hoppenot, fille de M.
Henri Hoppenot et de madame née Stéphane
Maitre.
Nous apprenons les fiançailles du vi-
comte Robert-Arthur de Barrés du Molard,
fils du vicomte Alphonse Barrés du Molard
et de madame née Denis, .décodée, avec Mlle
Joséphine-Christine Cholier de Cibeins, fille de
Mme G. Cholier de Cibeins, née Eugénie Ce-
saire de Damas.
M. Paul de Magneval, fils de l'ancien
colonel et de Mme de Magneval, née Jeanne
Servier, épousera prochainement Mlle Jeanne
Richard, fille du général de brigade de ré-,
serve et de madame née Antoinette Gayet.
On annonce les fiançailles de M. Pagery,
capitaine instructeur, avec Mlle Suzanne Pey-
recave, fille du colonel Peyrecave.
Dernièrement a été béni en la cathédrale
d'Orléans, le mariage de M, Victor-Moreau
de Lizoreux, ingénieur civil, avec Mlle Mar-
guerite de Meckenheim.
Les témoins étaient pour le marié M. de
Servigny et M. d'Engentc, ses oncles, ceux
de la mariée M. Gassclin de Bompart, et le
comte Lndwig1 de Meckenheim, ses oncles.
La quête a été faite par Mlle Hermine Teis-'
serenc de, Bort et le comte Jean 'de Mecken.
heim, Mlle Antoinette de Meckenheim et
M. Roland Meckenheim, Mlle Ghislaine du
Chéné, et M. Paul Meckenheim, Mlle d'En-
gente et M. Joseph de Montéty, Mlle de
foulpiquet et le comte Louis de Saint-Pol.
[ Un lunch a réuni les parents et amis des
deux familles, après la cérémonie religieuse.
En la cathédrale de la petite ville de
Grasse, a été célébré ces jours-ci le mariage
du lieutenant Gustave de Boutiny, fils de M.
de Boutiny, et de madame née de Charpin-
Feugerolles, avec Jilllej Lucie Foucard-Niel.
Les témoins pour. In niarié étaient le -vi-'
comte de Charpin et M. Louis de Romanét,
ses oncle et beau-frère, pour la mariée; le
docteur Sergent et M.. Sèvres. "̃̃̃̃̃'
Le service d'honneur a été' fait par M}lè:de
Charpin-Fcuo-erolles et le lieutenant de Fon-
tenailles, Mlle Chabert et M. Jean. de Bou-
tiny. • '̃̃
Le Saint-Pére avait daigné envoyer sa bé-
nédiction aux jeunes époux.
1 tm
DEUIL ̃- _-̃̃ -v
Mgr Rerioù,' "archevêque'' de Tours," a" ·
présidé, jeudi, aux obsèques de Mme de
̃Maupas née Laforit,' qui ont été célébrées en
l'cglisc d'Amboise.
Remarqué dans l'assistance
Mme do Maupas, comtesse Saint-Bois, M. de
Maupas, comte Lafont, comte Jean Saint-Bois,
vicomtesse Chandon de1 Br'iaillee, Mme de Fon-
toiiay, baronne La Faurie, comtesse d'Oi'igny,
Mme G. de. La Perrière, Mme de Sàinteville,
comte et Mlle de Montais, comtesse de La Val-
lière, comte de La Taille, M. Auger, comte: et.
comtesse Roger de Montais, Mme de 13risouit,
M. et Mme de Brisoult, .M.. Guyard, comte de
Saint-Laumer, Mlle de Brisoult, etc., etc.
M. Aimé Le Bègue, administrateur de la
Société générale, est décédé hier, en son do-
micile du boulevard Haussmann.
Le 15 juillet ont' été célébrées, à Mar-
seille, les obsèques de M. Michel Guillaud,
membre de la Chambre de commerce, dont la
mort prématurée a causé à Marseille une si
profonde émotion. Le deuil était conduit par
ses deux fils, par le- docteur Guillaud, son
frère, par MM. Auguste Roudel et de Far-
connet, ses beaux-frères, et par MM. William
Cogger et Henry Bordeaux, ses neveux.
Nous apprenons la, mort De Mme
Robinovilch, née Lévy, dont les obsèques
auront lieu, ce matin, à dix heures, au cime-
tière Montmartre Du professeur Art h,
directeur de l'Institut chimique de Nantes,
décédé à l'âge de cinquante-six ans dans cette
ville De Mlle Marie-Madeleine Vatar,
décédée à Saint-Brieuc, et dont les obsè-
ques seront célébrées aujourd'hui à Saint-
Germain, même ville De Mme Rèmond,
décédée à Angers, le 16 juillet. Ses obsèques
ont été célébrées hier. L'inhuruation aura lieu
à Paris De M.' Pierre Boyer, décoré de
la médaille militaire, décédé à Lourdes, à
l'âge de soixante-dix-neuf ans; Du docteur
Aniédée Monteils, conseiller général républi-
cain de Mende, ancien député, décédé le
14 juillet.
E. Delaroche.
A l'Étranger
En Perse
)LE NOUVEAU. SCHAH
Téhéran, 18 juillet.
Le prince héritier Ahmed-Mirza a été amené
au château de Saltanehabad, accompagné
d'une escorte anglo-russe et de son précep-
tour M. Smyrnolt.
Une délégation du Conseil national est ve-
nue au château le saluer en qualité de Schah.
UNE NOTE DU GOUVERNEMENT RUSSE ̃•
Saint-Pétersbourg, 18 juillet.
Le gouvernement russe a fait parvenir aux
gouvernements étrangers, au moyen de ses
représentants officiels, la note suivante
« Hier matin, le Schah Mohammed-Ali a,
cherché, avec sa famille et sa suite, un asile à
la résidence du ministre de Russie à Téhéran.
Suivant l'usage qui est en vigueur en Perse,
l'hospitalité lui a été accordée et les hon-
neurs dus à son rang lui ont été rendus.
» En vertu de la convention conclue par le
gouvernement russe avec le cabinet de Lon-
dres, la personne -du Schah est protégée
par les troupes réunies des légations russe
et britannique, et les drapeaux anglais et
russe flottent au-dessus de l'appartement
qu'il occupe.
» Mais le fait qu'il a été accordé asile au
Schah en fuite ne porte aucune atteinte au
principe formulé dans notre circulaire télé-
graphique du 3 juillet, d'après laquelle nous
nous abstenons complètement de toute im-
mixtion dans les affaires intérieures de la
Perse et dans les luttes engagées entre les
partis politiques. »
• ̃̃liA-BÉSIDBKÇB JJE-MOHAM5IED-AW
Saint-Pétersbourg, i8 juillet
On assure dans les milieux informés que
le Schah a exprimé le désir de venir habiter
Saint-Pétersbourg.
On croit que le gouvernement russe ne s'y
opposera pas.
Le départ du prince de Bülow
Berlin, 18 juillet.
Le prince et la princesse de Bülow ont
quitté aujourd'hui Berlin, se rendant à la
propriété du prince, voisine de Hambourg.
Peu après midi et demi, Us se sont rendus
en voiture de la Wilhemstrasse à la gare de
Leherte. Sur tout le parcours, une foule nom-
breuse stationnait qui n'a cessé d'acclamer
le prince et la princesse. Devant la gare, où
l'affluence était encore plus considérable, on
leur a fait une ovation.
Sur le quai se tenaient M. de Bethmann-
Hollweg, son successeur, et Mme de Beth-
mann-Hollweg, tous les ministres, secrétaires
d'Etat et hauts fonctionnaires de la chancel-
lerie et de l'office des affaires étrangères ac-
tuellement à Berlin.
Un aide de camp de l'Empereur a remis,
au nom du souverain, à la princesse de Bû-
low une splendide gerbe de fleurs.
Avant de prendre congé des assistants, M.
de Bülow s'est entretenu assez longuement
avec M. de Bethmann-Hollweg.
Lorsqu'à 1 h. 20 le train se mit en marche
pour Klein-Flottbeck, les assistants entonnè-
rent le chant Deutschland, Deutschland, et
crièrent « Au revoir! »
Hambourg, 18 juillet.
Le prince de Bûlo>v et la princesse sont ar-
rivés à Hambourg à 5 h: 15, accompagnés du
frère de M. de Bülow, qui est ministre d'Al-
lemagne à Berne.
De nombreux curieux s'étaient réunis de-
vant la*gare et ont acclamé le prince et la
princesse.
Le prince Henri de Prusse à Bilbao
Bilbao, 18 juillet.
Trois cuirassés allemands sous les ordres
du prince Henri de Prusse ont mouillé cet
après-midi dans le port.
Les parlementaires français
en Danemark
Copenhague, 18 juillet.
Le prince royal a envoyé à M. d'Estour-
nèjles de Constant la réponse télégraphique
suivante:
« Je vous remercie de votre aimable dépê-
che et vous souhaite la bienvenue en Dane-
mark, en y joignant les meilleurs vœux pour
un séjour agréable et avantageux ici. Chris-
tian, prince royal. »
Copenhague, 18 juillet.,
Les ̃ parlementaires français et danois se
sont réunis à huit heures pour dîner une
réception a eu lieu ensuite.
Le président 'du comité do réception da-
jïots, membre du Landsting, M. Hey, a
donné la parole au vice-président Ellinger
'qui a dit que les parlementaires danois
considéraient la visite de leurs hôtes fran-
çais comme un événement de haute impor-
tance..
« Depuis bien longtemps, dit-il, les eoeurs
danois ont été attirés vers la France par une
sympathie sans égale. »
''̃ ;Le vice-président a fini en portant un
toast à la France et aux hôtes français.
M. d'Estournelles de Constant a rappelé la
yisâte des parlementaires danois à Paris, il y
a quatre ans.
Ses parlementaires français présents re-
présentent tous les partis et toute la France
est' avec eux pour crier « Vive le Danemark »
M. Léon Bourgeois, de passage à Copenha-
gue, retour du congrès de la tuberculose, à
Stockholm, a porté un toast à la démocratie
danoise et francaise et aux dames danoises.
Le conseiller Gold a bu aux dames fran-
çaises.
e:
La crise ministérielle grecque
Athènes, 18 juillet.
Les partisans de M. Rhallys se sont réunis
aujourd'hui. M. Rhallys leur a déclaré qu'il
avait dit au Roi qu'il n'acceptait de former le
cabinet qu'à la condition de dissoudre im-
médiatement la Chambre.
Le Roi a objecté qu'étant donnée la question
Cretoise, il serait préférable d'ajourner la
dissolution en décembre.
Mais M. Rhallys est resté intraitable. Ses
amis lui ont laissé toute liberté d'agir.
Le bruit court que demain M. Rhallys dé-
clinerait la mission de constituer le cabinet.
L'Espagne au Maroc
Madrid, 18 juillet.
Au cours d'une interview à Melilla, le gé-
néral Marinas aurait déclaré notamment, à
un rédacteur du Heraldo, qu'il avancera quel-
que peu. Le drapeau espagnol ne sera pas
amené et, a-t-ij ajouté, nous ne reculerons
pas.
pas. Melilla, 18 juillet.
Cet après-midi, à quatre heures, les Mau-
res ont attaqué le camp du général Marina.
Ils ont été reçus à coups de canon.
La cavalerie maure se montre extrême-
ment audacieuse. Des renforts ont été expé-
diés au général Marina.
Grave accident de motocyclette,
Berlin, 10 juillet.
Pendant une course avec entraineurs don-
née sur la piste du Jardin botanique, un
effroyable accident s'est produit.
Un tandem à moteur, monté par Borchaert,
faisant soudain une embardée terrible, a es-
caladé la balustrade et est allé rouler dans le
public massé devant la tribune principale.
Les réservoirs à essence ayant à ce mo-
mont fait explosion, mirent le feu aux boi-
series. Deux femmes furent littéralement
broyées et des flots de benzine enflammée
les carbonisèrent.
Dix personnes blessées ont été transpor-
tées au poste de secours, mais leur etat
était si grave qu'on les a envoyées à l'hô-
pital. Deux ont succombé déjà, ce qui porte
à quatre le nombre des morts. Quelques-unes
ont des blessures horribles une femme a
eu la poitrine à demi arrachée; un jeune
homme a cu le visage broyé.
C'est la rupture d'un écrou qui a fait per-
dre la direction au cycliste qui n'a eu, lui,
que des contusions.
Un ballon en feu
Leipzig-, 18 juillet.
Au-dessus de la ville on a aperçu au-
jourd'hui un dirigeable en feu. On ne sait
pas si c'est un Parceval ou un Zeppelin.
Figaro à Londres
LES TH ÊATRES
Royal Opéra Covent Garden. Tess of
the d' Urbeville, de Frédéric d'Erlanger,livret
de Luigi Illica, d'après le roman de Thomas
Hardy.
Le chef-d'œuvre du plus grand romancier
contemporain de l'Angleterre a été fort
adroitement découpé en un libretto dramati-
que et pittoresque par M. Luigi Illica. Il a
suivi fidèlement l'affabulation du roman
n'apportant, ici et là, que des .modifications
sans importance vitale qui permettent de
condenser en quelques minutes l'action plus
lente du livre. Par contre, au quatrième
acte, l'auteur italien a inventé un dénoue-
ment entièrement de son cru. La Tess de
Thomas Hardy tue son séducteur, est con-
damnée à mort et pendue, comme le veut la
loi anglaise, dans la prison. Dans l'opéra,
,Tess, après avoir confessé à son mari, le sojr
même de ses noces, la faute qui doit les se-
parer à jamais, laisse le pauvre An gel Clare
accablé de desespoir, prend dans ses bras
une gerbe de fleurs liliales que ses compa-
gnes lui ont apportée au commencement dé
l'acte et, lentement, elle sort de la maison
conjugale pour aller'se jeter, nouvelle Ophé-
lie, dans le lac que nous apercevons à tra-
vers un transparent, au moment où Angel,
frappé d'un pressentiment, se précipite vers
le fond de la scène en rappelant, trop tard,
sa femme qu'il aime malgré tout.
Le succès de Tess a été considérable, la
partition de M. d'Erlanger rappelle, par plus
d'un côté, les traditions et les méthodes de
l'Ecole italienne moderne. Elle contient des
pages harmonieuses et mélodieuses, qui ont
tout de suite conquis le public londonien. Les
chœurs d'une inspiration très anglaise, je
veux dire par là qu'ils font penser par leur
dessin musical et leurs, rythmes, sans rien
perdre pour cela de, leur- originalité, à cer-
tains ensembles de Sullivan, sont délicieu-
sement rustiques, d'un coloris ravissant et
d'une orchestration très sûre, ce qui est
vrai, du reste, de toute la partition.
•L'interprétation fut la perfection même.
Mlle Destinn sut faire de Tess Durbeyfield
une création sincère, vivante, extrêmement
touchante. Elle ne fut peut-être pas l'héroïne
du roman de Thomas Hardy, créature infini-
ment plus complexe, et par là même, plus
attachante, mais la faute en est au librettiste
et beaucoup au genre dramatique qui ne
permet pas les subtilités psychologiques et
les. évolutions plus lentes et plus vraies des
caractères et des événements. Mlle pestinn
est non seulement une actrice de génie, mais
encore une cantatrice merveilleusement douée
par la nature, qui possède supérieurement la
technique de son art. Son triomphe a été
éclatantot mérité.
M. Zenatello chanta fort bien le rôle d'An-'
gel Clare, et M. Sammarco joua en grand
artiste le rôle trop court, au gré de ses admi-
rateurs, d'Alec d Urbeville, le « villan » de
l'opéra, comme on dit de ce côté-ci du dé-
troit. ̃
M. Gilibert et Mme Lejeune interprétèrent
deux rôles relativement secondaires, ceux du
père et de la mère de Tess, avec talent et
autorité'.
Mlle do Lys (Aby), charmante d'ingénuité,
portait avec grâce un travesti qui lui seyait
» ravir.
L'orchestre que dirigeait le maître Panizza
fut excellent.
On applaudit avec enthousiasme l'œuvre
et ses interprètes. A la fin du troisième acte,
M. Frédéric d'Erlanger dut revenir saluer à
huit reprises la salle qui l'acclamait.
Les décors sont très beaux. La mise en
scène de M. Fernand Almanz ne mérite que
des éloges.
Dans les loges et aux fauteuils S. ]tf. la
reine Alexandra, princesse Victoria, prince
Christophe de Grèce, lady Hardinge, duchesse
de Rutland, lord Esher, lord Henry Bantinck,
baron et baronne de Meyer, M. Cosmo Gor-
don-Lennox, lord Erschell, lord et lady.Kin-
noul.l. J. Coudubieb.
Amérique latine
î»Sffi»».
PÉROU ET BOLIVIE `
Nous avons reçu de M. Edmundo de la
Fueuté, secrétaire de légation du Pérou,
l'intéressant article que voici sur la question
péruvienne-bolivienne
Le Figaro de samedi dernier a publié
un article de S. À. le prince Louis d'Or-
léaus-Braganco au sujet des questions
de limites pendantes entre le Pérou, le
Brésil et la Bolivie. Son Altesse faisant t
dans cet article des affirmations contrai-
res aux droits territoriaux du Pérou, je
crois devoir y faire les rectifications né-
cessaires afin d'empêcher que les per-
sonnes qui s'intéressent à ces questions
s'en fassent une idée erronée;
La doctrine juridique soutenue par le
Pérou et par toutes ies-nations latino-
américaines, c'est que chaque pays doit
avoir comme limites les mêmes que le
roi d'Espagne fixa aux circonscriptions
territoriales de ses domaines. Ces limites
sont indiquées dans les lois des Indes ou
dans des cédules royales postérieures- à
ces lois. Or, les limites entre les domai-
nes du roi d'Espagne et ceux clé la cou-
ronne de Portugal furent établies en
vertu de traités publics. Le dernier de
ces traités est celui de San Ildefonso, du
icr octobre 1777, par lequel on fixa
comme limite entre l'Espagne et le Por-
tugal, dans la région des territoires en
litige entre le Pérou, le Brésil et la Boli-
vie, la ligne est-ouest qui unirait les
sources du Javary avec un point inter-
médiaire sur le cours du Madeira. Son
Altesse qualifie de stipulation obscure
cette disposition du traité de San Ilde-
fonso., qui est une des bases principales
des droits du Pérou. Cette manière de
voir de Son Altesse est sans doute favo-
rable au Brésil; mais le Pérou croit et
continuera a croire que la stipulation du
traité de San Ildefonso reste claire, très
claire.
« Le Brésil dit Son Altesse invo-
que à juste titre le traité de 1851, qui in-
dique comme limite des deux Etats le
cours du Javary jusqu'à ses sources ».
Son Altesse me permettra de lui faire
remarquer que le traité, de 1851 est en
dehors de la question. La frontière a été
en effet fixée dans ce traité par le cours
du Javary; le Pérou ne le conteste pas.
Ce que le Pérou demande, c'est que la
ligne frontière se continue entre le Ja-
vary et le Madeira. En d'autres termes,
le traité de 1851 n'a fixé qu'une partie de
la frontière entre le Pérou et le Brésil.
Il est à remarquer que la ligne du Ja-
vary adoptée par le traité de 1851 était
celle fixée, pour cette région, par le traité
de San lldefonso.
« Le Brésil, de son côté– observe Son
Altesse– en concluant ce traité (le traité
de Petropolis, par lequel le Brésil acheta
à la Bolivie des territoires que le Pérou
réclame comme siens) a reconnu impli-
citement que, seule, la Bolivie pouvait
les lui disputer».
Les réclamations du Pérou ont 'été
prises en considération par les hommes
d'Etat brésiliens suivants le marquis de
Paranagua, en 1867; M. Carlos A. de
Carvalho, en 1805; le docteur Olynlho
de Magalhaes, en 1002, et le baron de
Rio-Branco, lequel, dans un document
officiel du 3 février 1903, a dit « L'Acre
est un territoire en litige sur lequel le
Brésil et le Pérou ont aussi des préten-
tions. »
Du reste, dans l'article 8 du même
traité de Petropolis, les revendications
péruviennes furent expressément recon-
nues par l'engagement pris par le Brésil
de négocier directement avec le Pérou
au sujet de ces revendications, sans res-
ponsabilité pour la Bolivie.
Quant à la « magnanimité » d'un Etat
pour se conformer au jugement rendu
par un arbitre auquel il se soumit en
toute liberté, j\l. Eugenip Garzon à ré-
pondu avec beaucoup de justesse à la
pensée exprimée par S. A. le prince
Louis 4'Qriéans-Bra,gance.
Les sentiments de justice et d'impar-
tialité de Son Altesse, ainsi que sa coin-'
pétence bien connue, me font espérer
qu'Elle trouvera bien fondées ces quel-
ques rectifications basées sur, des anté-
cédents qu'Elle ne me semble pas avoir
pris en considération. v.,
Edmundo de la Fuente,
secrétaire de légation, •
DANS LA MARINE' @
.aa~ 'r'
L'Enquête et le Budget
La discussion de l'enquête sur la ma-
rine s'est poursuivie cette semaine avec
entremêlements d'autres discussions,
si bien qu'aucun vote n'à pu encore être
émis. Deux discours très importants ont
été prononcés vendredi dernier, l'un, le
matin, par M. Dupourqué, député des
Basses-Pyrénées et ancien officier de
marine; l'autre, le soir, par M. Gaston
Thomson. Le premier est très pessimiste,
le second très optimiste. II est aiaé, do
deviner que la vérité est entre ces deux
sentiments extrêmes.
Il y a d'excellentes choses dans les
avis et les conseils que M. Dupourqué
a donnés. Si parfois il a exprimé son
opinion avec la fougue qui est d#ns son
tempérament et qui décèle son ardent
désir de voir la marine se relever de la
crise dont elle souffre, il a cependant dit
à maintes reprises ce qu il y avait à dire,
notamment quand il a parlé «'défaire
tomber les cloisons derrière lesquelles
travaillent, au ministère de la marine,
des directions qui* s'ignorent ». Nous.
croyons fermement, en effet, que l'un
des vices les plus graves de n,otre orga-
nisation navale est le manque d'entente1
entre les divers services de la rue Royale:
Sans doute, il a récemment été fait quel-
que chose pour remédier à ce défaut,
et M. Thomson n'a pas manqué de rap-
peler, à ce propos, qu'il avait eu soin
d'instituer* une conférence permanente
des directeurs sous la présidence du
chef d'élat-major général. Mais il est mal-
heureusement certain que cette mesuré,
toute bonne qu'elle soit, n'est pas suffi-'
sante encore pour faire disparaître des
habitudes de « séparatisme » qui sont
invétérées.
La solution sera, soit de donner au chef
d'état-major l'autorité immédiate qu'il
avait autrefois il y a une douzaine
d'années sur les directeurs du minis-
tère, soit de créer, comme le demandent
M. Dupourqué et M. Henri Michel aussi,
un directeur général du matériel qui
aura sous sa coupe directe tous les ser-
vices de construction, quels qu'ils soient.
Mais de toutes façons il faudra faire quel-
que chose dans cette voie pour retrou-
ver enfin la coordination des efforts et
leur convergence vers la préparation mi-
litaire qui existaient naguère.-c'est-à-dire
avant qu'on ait réduit maladroitement
les attributions du chef d'état-major gé-
néral, pour ne plus faire de lui qu'un
simple personnage consultatif, pour tout
ce qui, concerne la flotte à. construire.
Le discours de M. Dupourqué a été'
très applaudi, et c'était justice. Celui de
M. Thomson ne l'a pas été moins. L'an-
cien ministre, qui était en quelque sorte
mis personnellement sur la sellette de-
puis le début de la discussion, a rem-
porté un très vif succès On peut dire
qu'il a réussi à montrer à tous les es-
prits non prévenus ce que nous-môme.
nous avons répété plusieurs fois ici
même, à savoir que l'enquête avait été
menée avec plus de lièvre et de passion-
que d'impartiale sérénité. ̃̃>
1,1 s'est attaqué tout d'abord à ce fait
que l'Allemagne a su conquérir la place •
que nous avions occupée pendant tant de
siècles sur la liste des puissances mari-
times en consacrant depuis dix ans un
demi-milliard de moins que nous-mêmes
à, ses dépenses navales. Avec raison
M. Thomson a fait remarquer que no-
tre budget de la marine a à solder
des dépenses qui n'incombent pas à ce-
'lui de la marine allemande; puis il a
fait ressortir que l'Allemagne, nouvelle
venue parmi les grandes puissances na-,
vales, n'avait pas à supporter le lourd
arriéré du passé qui pèse sur notre or-
ganisation.•'̃
Si nous avons été distancés par l'Alle-
magne, c'est aussi parce que, a l'inverse" `
de ce qu'elle a fait, nous avons donné à
nos flottilles de défense des côtes une
extension excessive, alors que nous né-
gligions de construire des unités de haute
mer, les seules capables de repousser les
attaques des assaillants Qt de prendre
l'offensive pour porter la guerre dans les.
eaux de l'ennemi. Nous oublions trop que
de 1903 à 1904, dans une période^ de
douze mois à peine, on commença jusj:
qu'à 75 torpilleurs de flottille. Or, les flot-
tilles sontdispendieuses de toutes les ma-
nières leur prix de revient- est propor-
tionnellement plus élevé que celui des
grosses unités; elles coûtent plus cher 'à
entretenir et à armer; crilîu, elles ont-
une durée moitié moins longue-
Le seul navire qui compte aujourd'hui
est le bâtiment cuirassé de 18,000 tonnés
au minimum. C'en est fini des flottilles
si elles existent comme organes acces-
soires, elles ne comptent plus lorsqu'il
s'agit de dénombrer les adversaires.
Combien, depuis 1891, soit depuis dix-
huit ans, avons-nous commandé de cui-
rassés de grand tonnage? Exactement
quatorze, dont six, ceux du type Danton, •
ne sont pas tous encore lancés. Ôrv
l'ordre de la mise en chantier des Dan- `
ton est du 8 mai 1906, et depuis cette
date, c'est-à-dire depuis trois ans, aucun
cuirassé n'a été ordonné. Etonnons-nôUs
donc après cela que l'Allemagne" et
d'autres encore nous devancent
Répétons-le, car il faut que cette vérité
pénètre dans les masses notre flotte de'
haut bord a été trop sacrifiée aux flot-
tilles. Le résultat, c'est que nous avons,
dès aujourd'hui, un nombre de cuirassés
insuffisant, et que dans les années à
venir notre infériorité, sur ce point, sera
plus flagrante encore. A partir de 1911
ou 1912, nous n'aurons plus, en fait de
cuirassés convenables, que douze bâti-
ments les six types Patrie et les six types
Danton. Et comme aucun cuirassé n'a
été commandé depuis le Danton, et
comme il nous faut cinq ans, en mettant
les choses au mieux, pour venir à bout
d'un navire de cette taille, nous sommes
assurés, dès maintenant, que notre flotte
ne pourra pas s'accroître d'une .seule
grande unité de combat entre les années
1911 et 1915.
Encore, pour que nous puissions voir
un nouveau cuirassé faire son entrée èiv-
service en 1915, faudrâit:irqu'6h le com-
mandât dès maintenant: Or, le budget
pour 1910 vient d'être déposé il prévoit,
en tout etpour tout, la construction de"
LE FIGARO -̃«̃ tUNSk 19 JUJUET 1909
opposition avec la tendance centralisa-
trice et le gouvernement des hommes
de Madrid. Le parti clérical, les catho-
liques intransigeants sont les soutiens
du.carlisme qui incarne, à leurs yeux,
les pures traditions de la monarchie es-
pagnole, mettant la religion au pre-
mier plan, ennemie de toute conces-
sion au libéralisme et à l'esprit du
siècle, désireuse d'assurer avant tout les
intérêts de la foi.
Don Carlos, duc de Madrid, naquit à
Laybach en 1848 il avait vingt ans
quand son père abdiqua ses droits en sa
faveur il fut proclamé par les carlis-
tes roi d'Espagne il épousa, en 1867,
Marguerite de Parme, nièce du comte de
Chambord.
En 1872, lorsque Amédée, de la maison
de Savoie, eut été proclamé roi d'Es-
pagne, don Carlos souleva les provinces
du Nord. Moriones le battit à Oroquieta.
11 passa en France. Mais son repos fut
court.
Le 15 juillet 1873, il s'emparait d'Estella,
avec l'aide de Valdespina et de Lizarraga.
Quelques mois après, il' était maître de
Portugalète, battait1 Moriones et mettait
le siège devant Bilbao. Les troupes d'Al-
phonse débloquèrent cette ville au bout
de deux mois, et ce fait d'armes marqua
la défaite des carlistes. Estella se rendit'*
Tolosa fut prise par Moriones. Le géné-
ral carliste Cabrera se rallia au roi Al-
phonse. Don. Carlos dut quitter l'Espa-
gne, en 1876, après quatre années de
luttes, violentes. ̃ ̃
II se retira tout d'abord à Paris; mais
il fut 'expulsé de France en 1878.
Il avait accompli de longs voyages; il
prit part à la guerre russo-turque et son
fils aîné don Jaime, le nouveau préten-
dant, m'a souvent raconté mainte anec-
dote amusante ou tragique, touchant les
grands événements auxquels son père
avait été. mêlé.
Le prince qui vient de mourir était,
par son aïeul, Philippe V, un descendant
direct de Louis XIV.
Le Nouveau prétendant
X>ON JAIME DE BOURBON.
Un jour que nous remontions ensem-
ble en automobile l'avenue des Champs-
Elysées, son chauffeur, qui marchait à
trop grande allure, fut arrêté par l'agent.
Invité à décliner son nom et sa nationa-
lité, don Jaime se nomma, et il me dit
en souriant « J'ai répondu sans diffi-
culté à la première question de ce brave
agent. Mais la seconde est plus embar-
rassante que vous ne pensez. Quelle na-
tionalité devais-je lui déclarer
» Je suis né à Vevey, en Suisse, et
cependant je ne suis pas Suisse; j'ai
passé ma jeunesse en France, où mes
ancêtres ont régné, et cependant je ne
suis pas Français j'ai suivi les cours de'
l'Ecole des cadets à Vienne et:subi l'exa-
men pour devenir officier, sans être pour
cela sujet autrichien; je sers dans la
garde impériale de Russie et je ne suis
pourtant pasjiujet du Tsar. »
Don J'aime me déroulait, de cette amu-
sante façon, tous les contrastes extraor-
dinaires de son existence et les curieux
hasards de sa carrière.
Né le 27 juin 1870, il- a maintenant
trente-neuf ans; des raisons politiques
l'empêchèrent de devenir officier, après
qu'il avait passé tous les examens né-
cessaires, dans l'armée autrichienne; le
Tsar, très lié avec son père, lui offrit un
grade dans son armée. Don Jaime fit' un
voyage autour du monde, séjourna as-
sez longtemps dans l'Inde,' puis entra,
comme sous-lieutenant, dans un régi-
ment de cavalerie russe en garnison à
Odessa. Il conquit tous ses'grades, passa
lieutenant, puis capitaine et accomplit
avec le haut commandement russe une
mission dans le Tùrkestan.
Quand survinrent les événements de
Chine et l'insurrection des Boxeurs, il
demanda aussitôt à partir pour l'Asie
il fit toute la campagne de Chine, se dis-
tingua tout' particulièrement à l'attaque
des forts de Tchéfou, fut décoré par
l'état-major russe pour sa courageuse
conduite, eh marchant, à la tête de ses
hommes sur une étroite chaussée toute
semée de mines, organisa le sauvetage
de nombreux soldats français et fut pro-
posé par les autorités militaires françai-
ses pour la croix de la Légion d'honneur.
De retour en Russie, il fut transféré
dans lé fameux régiment des hussards
de'la garde, en garnison à Varsovie.
Dès la nouvelle de la guerre russo-
japonaise, il partit pour la Mandchourie,
bien que son régiment ne fût pas dé-
signé pour, prendre part à la campagne.
C'est en Mandchourie, un mois avant la
bataille de Liao-Yang, que j'eus l'hon-
neur de le 'connaître et de me lier
étroitement avec lui. Très simple d'al-
lure, d'un abord facile, toujours prêtai
accorder sa sympathie à qui lui rappe-
lait la France, son pays de prédilection,
don Jaime m'invita à l'accompagner du-
rant les marches et à partager son bi-
vouac. Il était alors officier d'ordon-
nance du général Samsonof, le général
de cavalerie si connu. 'i
Il assista aux combats de toute la pre-
mière partie de la guerre. Kouropatkine
le'chargea de missions très importantes,
afin de faire parvenir, par voie chinoise, ̃:
des nouvelles à Port-Arthur. Son ex-
traordinaire talent de polyglotte le ser-
vit beaucoup dans la circonstance.
Depuis la guerre russo-japonaise don
Jaime a partagé sa vie entre la France
et la Russie. Le Tsar l'honore d'une ami-
tié toute particulière.
Le télégramme qui annonçait la mort
de son père nous est parvenu assez
tard dans la soirée. Je savais que don
Jaime devait passer l'après-midi aux
environs de Paris et qu'il' ne rentrerait
qu'assez tard. Il arrivait juste au mo-
ment où je l'ai rejoint pour lui annon-
cer, avec tous les ménagements pos-
sibles, 'cette douloureuse nouvelle. Le
prince, atterré de douleur, a décidé de
partir immédiatement pour Varese:
« J'avais demandé plusieurs fois, m'a-
t-il dit, des nouvelles de mon père. On
m'a répondu chaque fois qu'il se portait
à merveille et que tous les bruits qui
avaient couru sur son indisposition
étaient faux. Mon père avait l'orgueil de
sa magnifique santé; il n'avait jamais
été malade de sa vie.
» .Je suis trop affligé pour faire main-
tenant aucune déclaration. Ce n'est pas,
d'ailleurs, le moment de parler politique
quand le corps de mon père est encore
chaud. Plus tard, nous verrons. »
Je pris, sur ces mots, congé du prince,
qui donnait déjà des ordres pour son
départ.
Des fréquents entretiens que j'ai eus
avec lui touchant la situation politique
en Espagne et l'avenir du carlisme, il
résulte pour moi l'impression que don
Jaime suivra, pour le moment, la ligne
de conduite adoptée par son père, ces
dernières années, tout en imprimant à
l'action carliste une allure plus moderne
et plus résolue.
Au printemps de 1907, je raccompa-
gnai, durant un voyage secret de deux
semaines qu'il accomplit en Espagne. Ce
voyage n'avait aucun dessein politique.
Don Jaime voulait simplement revoir
son beau pays dont il avait la nostalgie.
Avec de grandes précautions, en des-
cendant dans les plus pauvres auberges
indigènes (casas de huespedes) nous pû-
mes rester plusieurs jours à Madrid,
à Séville; don Jaime ne fut reconnu que
par un petit nombre de ses amis. Je me
rappellerai toujours la stupéfaction pro-
fonde, l'effarement du leader carliste, le
chef du parti, le grand orateur et histo-
rien Mella, quand, un soir, à la nuit tom-
bante, dans une ruelle madrilène, don
Jaime, qui l'avait reconnu, marcha un
instant derrière lui et, lui posant brus-
quement la main sur l'épaule, lui dit à
brûle-pourpoint
Buenas lardes, Mella, qité tal ?
'Mella crut véritablement avoir affaire
un revenant 1
• Raymond Eeoouly.
h' Agence Havas donne, sur les derniers
moments de don Carlos, les détails suivants:
Varèse, 18 juillet.
Don Carlos demeurait ici depuis le
25 mai avec la duchesse de Madrid, l'in-
fante d'Espagne et son secrétaire parti-
culier.
Don Carlos fut frappé d'apoplexie.
Les médecins Moretti, de Venise, et
Bozzolo, de Turin, furent appelés d'ur-
gence et constatèrent que le cas était
désespéré.
Les funérailles auront lieu mardi.
Le corps sera transporté Trieste.
La nouvelle de la mort du prince'a été
télégraphiée immédiatement à l'empe-
reur d'Autriche, au comte de Madrid et
a toutes les autorités italiennes.
De nombreuses dépêches de ..condo-
léances arrivent à la résidence.
heÂonde £y fa ~iîfo
SALONS
Musique et bridge, vendredi dernier,
chez Mme Hamilton Paine.
On a beaucoup applaudi Mlle Scalar et
M. Altchewsky, de l'Opéra, et la toute jeune
Aline von Bareutzen a soulevé une ovation
enthousiaste en jouant le morceau qui lui a
valu le premier pris du Conservatoire.
Reconnu
S. A.'I; le duc Georges de r;ouohtenberg,
princesse Hohenlohe, princesse de' Luçinge neo
Choisçul, comtesse Hatzfeldt, comtesse de Croy,
duchesse de Bellune, duc de Cliôiseui-Praslin,
marquis et marquise de Fraysséix-Bonin, com-
tesse de Verbruggo, Mme de Brandt, M. et Mme
do Poliakott", comtesse Stockau, baronne do Ma-
zières-Mauléon, général ot Mine-Bùtterfleld, M.
et Mme de Morelos, comtesse Pieri, baron do
Foucaucourt, M. et Mme Robeson, M. Livingston
Phelps, M, Xubar. M. des Cousturcs, M. von
Ilalten, M. Kubitski, M. William Bliss, etc.
-i-La princesse- de Lucinge-Faucigny. pro-
longera ses réceptions du samedi, l'après-midi,
jusqu'au 15 août.
«««-^
RENSEIGNEMENTS MONDAINS
• –7 Hier a été fêté l'anniversaire de la nais-
sance du prince Napoléon, chef de la maison
impériale de France.
Très brillante matinée chez la marquise
de Baroja, à Biarritz, en l'honneur de la mar-
quise de La Gandara. Parmi les invités prin-
cesse Pio de Savoya, comtesse Castibleja,
marquis et marquise del Muni, duc et duchesse
de Montellano, comtesse de La Vinaza, comte
et comtesse de San-Fclix, etc.
Parmi les plus jolies toilettes que nous
avons admirées, à la soirée de Bagatelle, sa-
medi soir, donnée par la Société des glandes
auditions musicales, citons celles de
La comtesse Grellulhe, en linon blanc, dans le
bas de la jupe un large ourlet de liberty blanc,
haut corselet de drap d'argent à boucle d'or en-
richio do diamants, fichu Marie-Antoinette re
tenu par une rose mauve, manteau de liberty
blanc doublé de drap d'argent, grand chapeau
de paille, doublé de velours noir et rehaussé
d'une torsade de drap d'argent et d'aigrettes
blanches'; Mlle Pauline de Saint-Sauveur, four-
reau de liberty vert-Nil à cuirasse faite d'une
résille d'or, manteau assorti, grand chapeau
noir, garni d'aigrettes blanches ce chapeau
était une des dernières créations de la maison
Heitz-Boyer-Deniso Ferrero ainsi que celui porté
par Mme Claude Garin, en drap d'or, doublé
de liberty chair et rehaussé d'un bouquet de
grosses roses or et argent en tulle illusion (une
vraie merveille d'élégance et de goût) vicom-
tesse des Touches, en mauve, grande mante de
liberty de même nuance, capeline de paille
d'Italie enguirlandée do rosés Mme Lambert de
Sainte-Croix, en noir, grand chapeau de tulle
mauve avec grosse rosé d'argent comtesse de
La Riboisière, on blanc, grand manteau de drap
blanc brodé d'argent, chapeau de style Louis XVI
de paille rehaussé de liberty ciel et de plumes
blanches comtesse de Castéja, en gris, chapeau
noir marquise de Chaponay, en chantilly sur
transparent blanc, grand manteau assorti, cha-
peau de paille noire, rehaussé de plumes, etc., etc.
Arrivés et descendus au Royal Palace
Hotel d'Ostende
Duc d'Arion, comte et comtesse M, d'Oultre-
mont, marquis do Bacquehem, baron et baronne
do Rothschild, baron de Lessberg, Mme Van der
Zypen, M. Gaston-Dreyfus, M. de La Gandara,
M. Sonzogno, M. et Mme Périsse avec famille,
M. R. Bonas, M. et Mme Puertes, M. F. Kappel,
M. Kracher de Schwartenfeld, conseiller de lé-
gation M. et Mme Meyer, M. et Mme J. Stern,
M. C. H. Leen, M. et Mme A. Finkler, M. Il.
Taussis, M. et Mme Hennoquo do Conty, M. L.
Koppel, geheimer Commcrzienrat M. J. Forbes,
M. J. H. Kramet, M. Beneth Mono, etc.
Soirée très brillante hier au Restaurant, où,
à la liste ci-dessus, il convient d'ajouter le
duc de Leeds et lord "VValter, en croisière sur
la côte, et qui, par suite du mauvais temps,
furent obligés de relâcher dans le port d'Os-
tende.
MARIAGES
Jeudi dernier a été béni par Mgr Acéves,
en la chapelle espagnole, le mariage du duc
de Huete, fils du marquis et de la marquise de
Corvera, avec Mlle de Campero, fille du mar-
quis et de la marquise del Apartado. La char-
mante mariée portait une ravissante robe en
satin liberty garni de dentelle d'application
ancienne et voile pareil.
Les témoins étaient, pour le marié le duc
de Baena, le marquis de Castromonte et le
comte de Gayoneche; pour la mariée M. de
Mier, ministre plénipotentiaire du Mexique, à
Paris, M. de Riba et M. Ajuria, représentant
M. de Pasquel.
Après la cérémonie religieuse, un lunch a
réuni les parents et les amis des deux
familles.
Très admirée la corbeille qui contenait
diadémes en émeraudes et diamants, collier
de perles, pendentif émeraudes et diamants,
boucles d'oreilles en grosses perles, peigne en
diamants, bagues, bracelet, parniture de toi-
lette de vermeil, dentelles, éventails anciens,
etc., offert par les deux familles.
Parmi les principaux donateurs
M. et Mme de Mier, bague saphir et diamants;
Mme de Riba, service à café porcelaine et ver-
meil Mlle R. de Cervantes, petite pendule d'ar-
gent marquise de Salvatierra, éventail ancien
M. et Mme Fernandez del Valle, ombrelle man-
che émail; Mlle A. de Cervantes, croix de
rubis et diamants; MM. et Mlles de Corvora,
boucles-d'oreille éraeraudes et diamants MM.
Guillermo et lazinto do Riba, bracelet pla-
tine et saphirs; M. Manuel de Campero, sac de
voyage Mme A. de Yturbe, pendentif turquoise
et diamants; Mlle A. Bringas, épingle à chapeau
clair de lune et diamant Mlle L. Bringas, pen-
dentif et chaîne perles et diamants; Mme Ma-
nuel de Yturbe, éventail ancien M. et Mme Li-
man, tour fruitiers argent; M. et Mme F. Rincou-
Gallardo, sac à main garni; M. et Mme Ajuria,
manche à ombrelle émail et diamants; Mme
de Braniff, candélabres cristal vermeil mar-
quise d'Ivanrey, encrier vermeil; Mme et Mlle
do Escanlante, service à liqueur cristal ver-
meil comte et comtesse de Règla, éventail den-
telle M. et Mme do Escandon, ombrelle manche
écaille et diamants; comte et comtese Suber-
vielle, sac à main garni M. et Mme François de
Yturbe, verre d'eau cristal vermeil; comtesse de
Mora, bonbonnière vermeil; le général Lazano,
service à dessert argent; duchesse de Régla,
bonbonnière cristal vermeil; Mme de Martinez
dol Rio, ombrelle manche écaille-émail; M. et
Mme P. Amor, coupe à fruits cristal argent; M.
et Mme Pimente! Bernai, éventail Mlle L.
Braniff, sac à main M. Bernardo de Mier, service
à thé voyage; comtesse Rechteren-Limpurg,
porte-bouquet argent; Mlles de La Torre, man-
che à ombrelle, etc., etc.
Prochainement, en l'église de Saint-
Martin, d'Ainay, sera célébré le mariage de
M. François-Joseph Perrin, ingénieur des mi-
nes, au Chambon-Feugerolles (Loire), fils de
M. Gabriel Perrin, avocat et de Mme née
Marie-Geneviève Brac de la Perriére, avec
Mlle Jeanne-Marie Hoppenot, fille de M.
Henri Hoppenot et de madame née Stéphane
Maitre.
Nous apprenons les fiançailles du vi-
comte Robert-Arthur de Barrés du Molard,
fils du vicomte Alphonse Barrés du Molard
et de madame née Denis, .décodée, avec Mlle
Joséphine-Christine Cholier de Cibeins, fille de
Mme G. Cholier de Cibeins, née Eugénie Ce-
saire de Damas.
M. Paul de Magneval, fils de l'ancien
colonel et de Mme de Magneval, née Jeanne
Servier, épousera prochainement Mlle Jeanne
Richard, fille du général de brigade de ré-,
serve et de madame née Antoinette Gayet.
On annonce les fiançailles de M. Pagery,
capitaine instructeur, avec Mlle Suzanne Pey-
recave, fille du colonel Peyrecave.
Dernièrement a été béni en la cathédrale
d'Orléans, le mariage de M, Victor-Moreau
de Lizoreux, ingénieur civil, avec Mlle Mar-
guerite de Meckenheim.
Les témoins étaient pour le marié M. de
Servigny et M. d'Engentc, ses oncles, ceux
de la mariée M. Gassclin de Bompart, et le
comte Lndwig1 de Meckenheim, ses oncles.
La quête a été faite par Mlle Hermine Teis-'
serenc de, Bort et le comte Jean 'de Mecken.
heim, Mlle Antoinette de Meckenheim et
M. Roland Meckenheim, Mlle Ghislaine du
Chéné, et M. Paul Meckenheim, Mlle d'En-
gente et M. Joseph de Montéty, Mlle de
foulpiquet et le comte Louis de Saint-Pol.
[ Un lunch a réuni les parents et amis des
deux familles, après la cérémonie religieuse.
En la cathédrale de la petite ville de
Grasse, a été célébré ces jours-ci le mariage
du lieutenant Gustave de Boutiny, fils de M.
de Boutiny, et de madame née de Charpin-
Feugerolles, avec Jilllej Lucie Foucard-Niel.
Les témoins pour. In niarié étaient le -vi-'
comte de Charpin et M. Louis de Romanét,
ses oncle et beau-frère, pour la mariée; le
docteur Sergent et M.. Sèvres. "̃̃̃̃̃'
Le service d'honneur a été' fait par M}lè:de
Charpin-Fcuo-erolles et le lieutenant de Fon-
tenailles, Mlle Chabert et M. Jean. de Bou-
tiny. • '̃̃
Le Saint-Pére avait daigné envoyer sa bé-
nédiction aux jeunes époux.
1 tm
DEUIL ̃- _-̃̃ -v
Mgr Rerioù,' "archevêque'' de Tours," a" ·
présidé, jeudi, aux obsèques de Mme de
̃Maupas née Laforit,' qui ont été célébrées en
l'cglisc d'Amboise.
Remarqué dans l'assistance
Mme do Maupas, comtesse Saint-Bois, M. de
Maupas, comte Lafont, comte Jean Saint-Bois,
vicomtesse Chandon de1 Br'iaillee, Mme de Fon-
toiiay, baronne La Faurie, comtesse d'Oi'igny,
Mme G. de. La Perrière, Mme de Sàinteville,
comte et Mlle de Montais, comtesse de La Val-
lière, comte de La Taille, M. Auger, comte: et.
comtesse Roger de Montais, Mme de 13risouit,
M. et Mme de Brisoult, .M.. Guyard, comte de
Saint-Laumer, Mlle de Brisoult, etc., etc.
M. Aimé Le Bègue, administrateur de la
Société générale, est décédé hier, en son do-
micile du boulevard Haussmann.
Le 15 juillet ont' été célébrées, à Mar-
seille, les obsèques de M. Michel Guillaud,
membre de la Chambre de commerce, dont la
mort prématurée a causé à Marseille une si
profonde émotion. Le deuil était conduit par
ses deux fils, par le- docteur Guillaud, son
frère, par MM. Auguste Roudel et de Far-
connet, ses beaux-frères, et par MM. William
Cogger et Henry Bordeaux, ses neveux.
Nous apprenons la, mort De Mme
Robinovilch, née Lévy, dont les obsèques
auront lieu, ce matin, à dix heures, au cime-
tière Montmartre Du professeur Art h,
directeur de l'Institut chimique de Nantes,
décédé à l'âge de cinquante-six ans dans cette
ville De Mlle Marie-Madeleine Vatar,
décédée à Saint-Brieuc, et dont les obsè-
ques seront célébrées aujourd'hui à Saint-
Germain, même ville De Mme Rèmond,
décédée à Angers, le 16 juillet. Ses obsèques
ont été célébrées hier. L'inhuruation aura lieu
à Paris De M.' Pierre Boyer, décoré de
la médaille militaire, décédé à Lourdes, à
l'âge de soixante-dix-neuf ans; Du docteur
Aniédée Monteils, conseiller général républi-
cain de Mende, ancien député, décédé le
14 juillet.
E. Delaroche.
A l'Étranger
En Perse
)LE NOUVEAU. SCHAH
Téhéran, 18 juillet.
Le prince héritier Ahmed-Mirza a été amené
au château de Saltanehabad, accompagné
d'une escorte anglo-russe et de son précep-
tour M. Smyrnolt.
Une délégation du Conseil national est ve-
nue au château le saluer en qualité de Schah.
UNE NOTE DU GOUVERNEMENT RUSSE ̃•
Saint-Pétersbourg, 18 juillet.
Le gouvernement russe a fait parvenir aux
gouvernements étrangers, au moyen de ses
représentants officiels, la note suivante
« Hier matin, le Schah Mohammed-Ali a,
cherché, avec sa famille et sa suite, un asile à
la résidence du ministre de Russie à Téhéran.
Suivant l'usage qui est en vigueur en Perse,
l'hospitalité lui a été accordée et les hon-
neurs dus à son rang lui ont été rendus.
» En vertu de la convention conclue par le
gouvernement russe avec le cabinet de Lon-
dres, la personne -du Schah est protégée
par les troupes réunies des légations russe
et britannique, et les drapeaux anglais et
russe flottent au-dessus de l'appartement
qu'il occupe.
» Mais le fait qu'il a été accordé asile au
Schah en fuite ne porte aucune atteinte au
principe formulé dans notre circulaire télé-
graphique du 3 juillet, d'après laquelle nous
nous abstenons complètement de toute im-
mixtion dans les affaires intérieures de la
Perse et dans les luttes engagées entre les
partis politiques. »
• ̃̃liA-BÉSIDBKÇB JJE-MOHAM5IED-AW
Saint-Pétersbourg, i8 juillet
On assure dans les milieux informés que
le Schah a exprimé le désir de venir habiter
Saint-Pétersbourg.
On croit que le gouvernement russe ne s'y
opposera pas.
Le départ du prince de Bülow
Berlin, 18 juillet.
Le prince et la princesse de Bülow ont
quitté aujourd'hui Berlin, se rendant à la
propriété du prince, voisine de Hambourg.
Peu après midi et demi, Us se sont rendus
en voiture de la Wilhemstrasse à la gare de
Leherte. Sur tout le parcours, une foule nom-
breuse stationnait qui n'a cessé d'acclamer
le prince et la princesse. Devant la gare, où
l'affluence était encore plus considérable, on
leur a fait une ovation.
Sur le quai se tenaient M. de Bethmann-
Hollweg, son successeur, et Mme de Beth-
mann-Hollweg, tous les ministres, secrétaires
d'Etat et hauts fonctionnaires de la chancel-
lerie et de l'office des affaires étrangères ac-
tuellement à Berlin.
Un aide de camp de l'Empereur a remis,
au nom du souverain, à la princesse de Bû-
low une splendide gerbe de fleurs.
Avant de prendre congé des assistants, M.
de Bülow s'est entretenu assez longuement
avec M. de Bethmann-Hollweg.
Lorsqu'à 1 h. 20 le train se mit en marche
pour Klein-Flottbeck, les assistants entonnè-
rent le chant Deutschland, Deutschland, et
crièrent « Au revoir! »
Hambourg, 18 juillet.
Le prince de Bûlo>v et la princesse sont ar-
rivés à Hambourg à 5 h: 15, accompagnés du
frère de M. de Bülow, qui est ministre d'Al-
lemagne à Berne.
De nombreux curieux s'étaient réunis de-
vant la*gare et ont acclamé le prince et la
princesse.
Le prince Henri de Prusse à Bilbao
Bilbao, 18 juillet.
Trois cuirassés allemands sous les ordres
du prince Henri de Prusse ont mouillé cet
après-midi dans le port.
Les parlementaires français
en Danemark
Copenhague, 18 juillet.
Le prince royal a envoyé à M. d'Estour-
nèjles de Constant la réponse télégraphique
suivante:
« Je vous remercie de votre aimable dépê-
che et vous souhaite la bienvenue en Dane-
mark, en y joignant les meilleurs vœux pour
un séjour agréable et avantageux ici. Chris-
tian, prince royal. »
Copenhague, 18 juillet.,
Les ̃ parlementaires français et danois se
sont réunis à huit heures pour dîner une
réception a eu lieu ensuite.
Le président 'du comité do réception da-
jïots, membre du Landsting, M. Hey, a
donné la parole au vice-président Ellinger
'qui a dit que les parlementaires danois
considéraient la visite de leurs hôtes fran-
çais comme un événement de haute impor-
tance..
« Depuis bien longtemps, dit-il, les eoeurs
danois ont été attirés vers la France par une
sympathie sans égale. »
''̃ ;Le vice-président a fini en portant un
toast à la France et aux hôtes français.
M. d'Estournelles de Constant a rappelé la
yisâte des parlementaires danois à Paris, il y
a quatre ans.
Ses parlementaires français présents re-
présentent tous les partis et toute la France
est' avec eux pour crier « Vive le Danemark »
M. Léon Bourgeois, de passage à Copenha-
gue, retour du congrès de la tuberculose, à
Stockholm, a porté un toast à la démocratie
danoise et francaise et aux dames danoises.
Le conseiller Gold a bu aux dames fran-
çaises.
e:
La crise ministérielle grecque
Athènes, 18 juillet.
Les partisans de M. Rhallys se sont réunis
aujourd'hui. M. Rhallys leur a déclaré qu'il
avait dit au Roi qu'il n'acceptait de former le
cabinet qu'à la condition de dissoudre im-
médiatement la Chambre.
Le Roi a objecté qu'étant donnée la question
Cretoise, il serait préférable d'ajourner la
dissolution en décembre.
Mais M. Rhallys est resté intraitable. Ses
amis lui ont laissé toute liberté d'agir.
Le bruit court que demain M. Rhallys dé-
clinerait la mission de constituer le cabinet.
L'Espagne au Maroc
Madrid, 18 juillet.
Au cours d'une interview à Melilla, le gé-
néral Marinas aurait déclaré notamment, à
un rédacteur du Heraldo, qu'il avancera quel-
que peu. Le drapeau espagnol ne sera pas
amené et, a-t-ij ajouté, nous ne reculerons
pas.
pas. Melilla, 18 juillet.
Cet après-midi, à quatre heures, les Mau-
res ont attaqué le camp du général Marina.
Ils ont été reçus à coups de canon.
La cavalerie maure se montre extrême-
ment audacieuse. Des renforts ont été expé-
diés au général Marina.
Grave accident de motocyclette,
Berlin, 10 juillet.
Pendant une course avec entraineurs don-
née sur la piste du Jardin botanique, un
effroyable accident s'est produit.
Un tandem à moteur, monté par Borchaert,
faisant soudain une embardée terrible, a es-
caladé la balustrade et est allé rouler dans le
public massé devant la tribune principale.
Les réservoirs à essence ayant à ce mo-
mont fait explosion, mirent le feu aux boi-
series. Deux femmes furent littéralement
broyées et des flots de benzine enflammée
les carbonisèrent.
Dix personnes blessées ont été transpor-
tées au poste de secours, mais leur etat
était si grave qu'on les a envoyées à l'hô-
pital. Deux ont succombé déjà, ce qui porte
à quatre le nombre des morts. Quelques-unes
ont des blessures horribles une femme a
eu la poitrine à demi arrachée; un jeune
homme a cu le visage broyé.
C'est la rupture d'un écrou qui a fait per-
dre la direction au cycliste qui n'a eu, lui,
que des contusions.
Un ballon en feu
Leipzig-, 18 juillet.
Au-dessus de la ville on a aperçu au-
jourd'hui un dirigeable en feu. On ne sait
pas si c'est un Parceval ou un Zeppelin.
Figaro à Londres
LES TH ÊATRES
Royal Opéra Covent Garden. Tess of
the d' Urbeville, de Frédéric d'Erlanger,livret
de Luigi Illica, d'après le roman de Thomas
Hardy.
Le chef-d'œuvre du plus grand romancier
contemporain de l'Angleterre a été fort
adroitement découpé en un libretto dramati-
que et pittoresque par M. Luigi Illica. Il a
suivi fidèlement l'affabulation du roman
n'apportant, ici et là, que des .modifications
sans importance vitale qui permettent de
condenser en quelques minutes l'action plus
lente du livre. Par contre, au quatrième
acte, l'auteur italien a inventé un dénoue-
ment entièrement de son cru. La Tess de
Thomas Hardy tue son séducteur, est con-
damnée à mort et pendue, comme le veut la
loi anglaise, dans la prison. Dans l'opéra,
,Tess, après avoir confessé à son mari, le sojr
même de ses noces, la faute qui doit les se-
parer à jamais, laisse le pauvre An gel Clare
accablé de desespoir, prend dans ses bras
une gerbe de fleurs liliales que ses compa-
gnes lui ont apportée au commencement dé
l'acte et, lentement, elle sort de la maison
conjugale pour aller'se jeter, nouvelle Ophé-
lie, dans le lac que nous apercevons à tra-
vers un transparent, au moment où Angel,
frappé d'un pressentiment, se précipite vers
le fond de la scène en rappelant, trop tard,
sa femme qu'il aime malgré tout.
Le succès de Tess a été considérable, la
partition de M. d'Erlanger rappelle, par plus
d'un côté, les traditions et les méthodes de
l'Ecole italienne moderne. Elle contient des
pages harmonieuses et mélodieuses, qui ont
tout de suite conquis le public londonien. Les
chœurs d'une inspiration très anglaise, je
veux dire par là qu'ils font penser par leur
dessin musical et leurs, rythmes, sans rien
perdre pour cela de, leur- originalité, à cer-
tains ensembles de Sullivan, sont délicieu-
sement rustiques, d'un coloris ravissant et
d'une orchestration très sûre, ce qui est
vrai, du reste, de toute la partition.
•L'interprétation fut la perfection même.
Mlle Destinn sut faire de Tess Durbeyfield
une création sincère, vivante, extrêmement
touchante. Elle ne fut peut-être pas l'héroïne
du roman de Thomas Hardy, créature infini-
ment plus complexe, et par là même, plus
attachante, mais la faute en est au librettiste
et beaucoup au genre dramatique qui ne
permet pas les subtilités psychologiques et
les. évolutions plus lentes et plus vraies des
caractères et des événements. Mlle pestinn
est non seulement une actrice de génie, mais
encore une cantatrice merveilleusement douée
par la nature, qui possède supérieurement la
technique de son art. Son triomphe a été
éclatantot mérité.
M. Zenatello chanta fort bien le rôle d'An-'
gel Clare, et M. Sammarco joua en grand
artiste le rôle trop court, au gré de ses admi-
rateurs, d'Alec d Urbeville, le « villan » de
l'opéra, comme on dit de ce côté-ci du dé-
troit. ̃
M. Gilibert et Mme Lejeune interprétèrent
deux rôles relativement secondaires, ceux du
père et de la mère de Tess, avec talent et
autorité'.
Mlle do Lys (Aby), charmante d'ingénuité,
portait avec grâce un travesti qui lui seyait
» ravir.
L'orchestre que dirigeait le maître Panizza
fut excellent.
On applaudit avec enthousiasme l'œuvre
et ses interprètes. A la fin du troisième acte,
M. Frédéric d'Erlanger dut revenir saluer à
huit reprises la salle qui l'acclamait.
Les décors sont très beaux. La mise en
scène de M. Fernand Almanz ne mérite que
des éloges.
Dans les loges et aux fauteuils S. ]tf. la
reine Alexandra, princesse Victoria, prince
Christophe de Grèce, lady Hardinge, duchesse
de Rutland, lord Esher, lord Henry Bantinck,
baron et baronne de Meyer, M. Cosmo Gor-
don-Lennox, lord Erschell, lord et lady.Kin-
noul.l. J. Coudubieb.
Amérique latine
î»Sffi»».
PÉROU ET BOLIVIE `
Nous avons reçu de M. Edmundo de la
Fueuté, secrétaire de légation du Pérou,
l'intéressant article que voici sur la question
péruvienne-bolivienne
Le Figaro de samedi dernier a publié
un article de S. À. le prince Louis d'Or-
léaus-Braganco au sujet des questions
de limites pendantes entre le Pérou, le
Brésil et la Bolivie. Son Altesse faisant t
dans cet article des affirmations contrai-
res aux droits territoriaux du Pérou, je
crois devoir y faire les rectifications né-
cessaires afin d'empêcher que les per-
sonnes qui s'intéressent à ces questions
s'en fassent une idée erronée;
La doctrine juridique soutenue par le
Pérou et par toutes ies-nations latino-
américaines, c'est que chaque pays doit
avoir comme limites les mêmes que le
roi d'Espagne fixa aux circonscriptions
territoriales de ses domaines. Ces limites
sont indiquées dans les lois des Indes ou
dans des cédules royales postérieures- à
ces lois. Or, les limites entre les domai-
nes du roi d'Espagne et ceux clé la cou-
ronne de Portugal furent établies en
vertu de traités publics. Le dernier de
ces traités est celui de San Ildefonso, du
icr octobre 1777, par lequel on fixa
comme limite entre l'Espagne et le Por-
tugal, dans la région des territoires en
litige entre le Pérou, le Brésil et la Boli-
vie, la ligne est-ouest qui unirait les
sources du Javary avec un point inter-
médiaire sur le cours du Madeira. Son
Altesse qualifie de stipulation obscure
cette disposition du traité de San Ilde-
fonso., qui est une des bases principales
des droits du Pérou. Cette manière de
voir de Son Altesse est sans doute favo-
rable au Brésil; mais le Pérou croit et
continuera a croire que la stipulation du
traité de San Ildefonso reste claire, très
claire.
« Le Brésil dit Son Altesse invo-
que à juste titre le traité de 1851, qui in-
dique comme limite des deux Etats le
cours du Javary jusqu'à ses sources ».
Son Altesse me permettra de lui faire
remarquer que le traité, de 1851 est en
dehors de la question. La frontière a été
en effet fixée dans ce traité par le cours
du Javary; le Pérou ne le conteste pas.
Ce que le Pérou demande, c'est que la
ligne frontière se continue entre le Ja-
vary et le Madeira. En d'autres termes,
le traité de 1851 n'a fixé qu'une partie de
la frontière entre le Pérou et le Brésil.
Il est à remarquer que la ligne du Ja-
vary adoptée par le traité de 1851 était
celle fixée, pour cette région, par le traité
de San lldefonso.
« Le Brésil, de son côté– observe Son
Altesse– en concluant ce traité (le traité
de Petropolis, par lequel le Brésil acheta
à la Bolivie des territoires que le Pérou
réclame comme siens) a reconnu impli-
citement que, seule, la Bolivie pouvait
les lui disputer».
Les réclamations du Pérou ont 'été
prises en considération par les hommes
d'Etat brésiliens suivants le marquis de
Paranagua, en 1867; M. Carlos A. de
Carvalho, en 1805; le docteur Olynlho
de Magalhaes, en 1002, et le baron de
Rio-Branco, lequel, dans un document
officiel du 3 février 1903, a dit « L'Acre
est un territoire en litige sur lequel le
Brésil et le Pérou ont aussi des préten-
tions. »
Du reste, dans l'article 8 du même
traité de Petropolis, les revendications
péruviennes furent expressément recon-
nues par l'engagement pris par le Brésil
de négocier directement avec le Pérou
au sujet de ces revendications, sans res-
ponsabilité pour la Bolivie.
Quant à la « magnanimité » d'un Etat
pour se conformer au jugement rendu
par un arbitre auquel il se soumit en
toute liberté, j\l. Eugenip Garzon à ré-
pondu avec beaucoup de justesse à la
pensée exprimée par S. A. le prince
Louis 4'Qriéans-Bra,gance.
Les sentiments de justice et d'impar-
tialité de Son Altesse, ainsi que sa coin-'
pétence bien connue, me font espérer
qu'Elle trouvera bien fondées ces quel-
ques rectifications basées sur, des anté-
cédents qu'Elle ne me semble pas avoir
pris en considération. v.,
Edmundo de la Fuente,
secrétaire de légation, •
DANS LA MARINE' @
.aa~ 'r'
L'Enquête et le Budget
La discussion de l'enquête sur la ma-
rine s'est poursuivie cette semaine avec
entremêlements d'autres discussions,
si bien qu'aucun vote n'à pu encore être
émis. Deux discours très importants ont
été prononcés vendredi dernier, l'un, le
matin, par M. Dupourqué, député des
Basses-Pyrénées et ancien officier de
marine; l'autre, le soir, par M. Gaston
Thomson. Le premier est très pessimiste,
le second très optimiste. II est aiaé, do
deviner que la vérité est entre ces deux
sentiments extrêmes.
Il y a d'excellentes choses dans les
avis et les conseils que M. Dupourqué
a donnés. Si parfois il a exprimé son
opinion avec la fougue qui est d#ns son
tempérament et qui décèle son ardent
désir de voir la marine se relever de la
crise dont elle souffre, il a cependant dit
à maintes reprises ce qu il y avait à dire,
notamment quand il a parlé «'défaire
tomber les cloisons derrière lesquelles
travaillent, au ministère de la marine,
des directions qui* s'ignorent ». Nous.
croyons fermement, en effet, que l'un
des vices les plus graves de n,otre orga-
nisation navale est le manque d'entente1
entre les divers services de la rue Royale:
Sans doute, il a récemment été fait quel-
que chose pour remédier à ce défaut,
et M. Thomson n'a pas manqué de rap-
peler, à ce propos, qu'il avait eu soin
d'instituer* une conférence permanente
des directeurs sous la présidence du
chef d'élat-major général. Mais il est mal-
heureusement certain que cette mesuré,
toute bonne qu'elle soit, n'est pas suffi-'
sante encore pour faire disparaître des
habitudes de « séparatisme » qui sont
invétérées.
La solution sera, soit de donner au chef
d'état-major l'autorité immédiate qu'il
avait autrefois il y a une douzaine
d'années sur les directeurs du minis-
tère, soit de créer, comme le demandent
M. Dupourqué et M. Henri Michel aussi,
un directeur général du matériel qui
aura sous sa coupe directe tous les ser-
vices de construction, quels qu'ils soient.
Mais de toutes façons il faudra faire quel-
que chose dans cette voie pour retrou-
ver enfin la coordination des efforts et
leur convergence vers la préparation mi-
litaire qui existaient naguère.-c'est-à-dire
avant qu'on ait réduit maladroitement
les attributions du chef d'état-major gé-
néral, pour ne plus faire de lui qu'un
simple personnage consultatif, pour tout
ce qui, concerne la flotte à. construire.
Le discours de M. Dupourqué a été'
très applaudi, et c'était justice. Celui de
M. Thomson ne l'a pas été moins. L'an-
cien ministre, qui était en quelque sorte
mis personnellement sur la sellette de-
puis le début de la discussion, a rem-
porté un très vif succès On peut dire
qu'il a réussi à montrer à tous les es-
prits non prévenus ce que nous-môme.
nous avons répété plusieurs fois ici
même, à savoir que l'enquête avait été
menée avec plus de lièvre et de passion-
que d'impartiale sérénité. ̃̃>
1,1 s'est attaqué tout d'abord à ce fait
que l'Allemagne a su conquérir la place •
que nous avions occupée pendant tant de
siècles sur la liste des puissances mari-
times en consacrant depuis dix ans un
demi-milliard de moins que nous-mêmes
à, ses dépenses navales. Avec raison
M. Thomson a fait remarquer que no-
tre budget de la marine a à solder
des dépenses qui n'incombent pas à ce-
'lui de la marine allemande; puis il a
fait ressortir que l'Allemagne, nouvelle
venue parmi les grandes puissances na-,
vales, n'avait pas à supporter le lourd
arriéré du passé qui pèse sur notre or-
ganisation.•'̃
Si nous avons été distancés par l'Alle-
magne, c'est aussi parce que, a l'inverse" `
de ce qu'elle a fait, nous avons donné à
nos flottilles de défense des côtes une
extension excessive, alors que nous né-
gligions de construire des unités de haute
mer, les seules capables de repousser les
attaques des assaillants Qt de prendre
l'offensive pour porter la guerre dans les.
eaux de l'ennemi. Nous oublions trop que
de 1903 à 1904, dans une période^ de
douze mois à peine, on commença jusj:
qu'à 75 torpilleurs de flottille. Or, les flot-
tilles sontdispendieuses de toutes les ma-
nières leur prix de revient- est propor-
tionnellement plus élevé que celui des
grosses unités; elles coûtent plus cher 'à
entretenir et à armer; crilîu, elles ont-
une durée moitié moins longue-
Le seul navire qui compte aujourd'hui
est le bâtiment cuirassé de 18,000 tonnés
au minimum. C'en est fini des flottilles
si elles existent comme organes acces-
soires, elles ne comptent plus lorsqu'il
s'agit de dénombrer les adversaires.
Combien, depuis 1891, soit depuis dix-
huit ans, avons-nous commandé de cui-
rassés de grand tonnage? Exactement
quatorze, dont six, ceux du type Danton, •
ne sont pas tous encore lancés. Ôrv
l'ordre de la mise en chantier des Dan- `
ton est du 8 mai 1906, et depuis cette
date, c'est-à-dire depuis trois ans, aucun
cuirassé n'a été ordonné. Etonnons-nôUs
donc après cela que l'Allemagne" et
d'autres encore nous devancent
Répétons-le, car il faut que cette vérité
pénètre dans les masses notre flotte de'
haut bord a été trop sacrifiée aux flot-
tilles. Le résultat, c'est que nous avons,
dès aujourd'hui, un nombre de cuirassés
insuffisant, et que dans les années à
venir notre infériorité, sur ce point, sera
plus flagrante encore. A partir de 1911
ou 1912, nous n'aurons plus, en fait de
cuirassés convenables, que douze bâti-
ments les six types Patrie et les six types
Danton. Et comme aucun cuirassé n'a
été commandé depuis le Danton, et
comme il nous faut cinq ans, en mettant
les choses au mieux, pour venir à bout
d'un navire de cette taille, nous sommes
assurés, dès maintenant, que notre flotte
ne pourra pas s'accroître d'une .seule
grande unité de combat entre les années
1911 et 1915.
Encore, pour que nous puissions voir
un nouveau cuirassé faire son entrée èiv-
service en 1915, faudrâit:irqu'6h le com-
mandât dès maintenant: Or, le budget
pour 1910 vient d'être déposé il prévoit,
en tout etpour tout, la construction de"
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 75.43%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 75.43%.
- Collections numériques similaires Londres Albert Londres Albert /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Londres Albert" or dc.contributor adj "Londres Albert")
- Auteurs similaires Londres Albert Londres Albert /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Londres Albert" or dc.contributor adj "Londres Albert")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k2885248/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k2885248/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k2885248/f2.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k2885248/f2.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k2885248
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k2885248
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k2885248/f2.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest