Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1906-01-08
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 janvier 1906 08 janvier 1906
Description : 1906/01/08 (Numéro 8). 1906/01/08 (Numéro 8).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Le Numéro quotidien ps SEINE $ SEINE-ET-OISE s 1$ centimes m DÉPARTEMENTS s 20 centimes
Lundi 8 Janvier 1906
52e Année -r- 3* Séffe H° 8.
Gaston CALMETTE
Directeur-Gérant
H. DB VILLEMESSÀNT
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de France et d'Algérie.
t Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchants, je me Itâto
de rire de tout. de peur. d'être obligé d'en pleurer. > (Beaumarchais.)
SOMMAIBE `
Le premier pas A. DE Mun, de l'Académie
française.
La Vie de Paris Les membres et l'estomac: r
Jea.n-LoOis.
Les élections sénatoriales.
Dessin Sollicitude Caban d'Achi.
M. Kokovzoff à paris: André Nède.
Figaro à Londres,
La Conférence d'Algésiras :L'altitude des puis-
sances.
La Vie littéraire, îJarcbl Ballot.
Journaux et Revues; André Beaunier.
Les Concerts RoBEjvr Brussel.
Avant-premières: A laGaîté. Reprise de" Serge
Panine"; G. Davîjnay.
Le Premier pas
Durant là longue élaboration de la loi
de Séparation, j'ai cherché, en invoquant
tour à tour la tradition et. l'intérêt de la
France, l'histoire du passé et celle du
présent, à établir, pour les lecteurs du
Figaro, une thèse que je leur demande
la permission de résumer en ces quelques
mots
La séparation de l'Eglise et de l'Etat est
incompatible en France avec les mœurs,
les habitudes et le tempérament de la
nation elle ne peut aboutir^ en fait,
sous ce nom trompeur, qu'à l'oppression
de l'Eglise par l'Etat. L'événement, d'ail-
leurs, est d'autant plus certain que, pré-
parée par les ennemis déclarés de la re-
ligion, dans le but avoué de la détruire,
la Séparation, accomplie par eux, sera,
par eux encore, mise en pratique.
La conclusion de ce raisonnement me
paraissait s'imposer avec toute la force
de l'évidence. J'ai attentivement suivi
les discussions parlementaires et les po-
lémiques qu'elles ont soulevées dans la
presse je n'ai rien lu, rien entenduqui
pût affaiblir ma conviction; tout,\au
contraire, est venu la fortifier.
Jusqu'au dernier moment, il m'a sem-
blé, je l'avoue, qu'il fallait une faculté
d'illusion singulièrement développée
pour concevoir de plus rassurantes pers-
pectives.
L'illusion, cependant, persiste chez
plusieurs, et non des moins qualifiés.
M. l'abbé Gayraud a célébré une messe
d'actions de grâces le lendemain du vote.
M. l'abbé temire n'a rien aperçu, dans
la situation faite à l'Eglise de France,
qui pût le dispenser 'd'aller porter ses
hommages à M. Loubet et ses compli-
ments à M. Rouvier.
C'est une belle constance. Je ne me
flatte pas, assurément, que les discours
ni les écrits la puissent ébranler. Les
faits, je le. crains, seront plus éloquents.
Puissent leurs leçons n'être pas trop
rudes
.¡:
Notreapprentissage va commencerde-
main. L'article 3 de la loi de Séparation dit
en effet: « Dès la promulgation de la pré-
sente loi, il sera procédé, par les agents
de l'administration des domaines, à l'in-
ventaire descriptif 1° des biens mobi-
liers et immobiliers des établissements
publics du culte. »
C'est le premier acte ou, pour mieux
parler, le premier essai d'application de
la loi. Je dis essai, parce que les choses,
parait-il, ne vont pas si facilement qu'on
l'espérait. La loi a été promulguée le
11 décembre, nous sommes au 8. jan-
vier l'inventaire n'est pas commencé.
C'est qu'il a fallu, d'abord, compléter
par un décret la loi, qui déjà avait été
commentée par une circulaire.
Nous connaissons cette procédure.
Elle a servi, en 1902, à M. Combes pour
chasser les Sœurs des écoles libres, au
nom d'une loi qui, d'après les formelles
déclarations de M. Waldeck-Rousseau,
son auteur, ne pouvait les atteindre.
Donc l'inventaire se fera, un de ces
matins, non plus en vertu de la loi, mais
en vertu d'un décret et d'un règlement
qui l'ont modifiée en un certain nombre
de points assez graves.
J'ai appris avec une vive satisfaction
cfue mon éloquent ami M. Groussau se
proposait d'interpeller le gouvernement
sur ce nouveau règlement, et je m'en
rapporte à lui pour démasquer sans mé-
nagement la manœuvre de l'ennemi.
Car-, il ne faut pas s'y tromper, ce
mot d'inventaire, d'apparence pacifique-
ment bureaucratique, dissimule une me-
nace d'une extrême gravité. C'est, pour
l'appeler par son nom, le préliminaire
de la spoliation.
Les biens « mobiliers et immobiliers
des établissements publics du culte »,
qu'est-ce que c'est? Ce ne sont pas seule-
ment les palais épiscopaux, les presby-
tères, les grands séminaires, ce sontaussi
les biens donnés ou légués aux fabri-
ques par de généreux fidèles pour des
fondations de messes ou de charité ce
sont les trésors des églises, toutes ces
merveilles d'art, d'orfèvrerie ou de bro-
derie que, dans le cours des siècles, la
piété de riches donateurs offrit aux égli-
ses, pourrehausser l'éclat du culte, etdont
presque toujours,les archives établissent
nettement le caractère et la provenance;
ce sont, plus habituellement encore, tous
ces objets qui, dans les plus humbles
paroisses, furent donnés par les fidèles
dans une pieuse intention, vases sacrés,
ornements d'autel, vêtements sacerdo-
taux.
On va inventorier tout cela, au gré de
messieurs les agents des domaines, ou
de leurs suppléants. Pourquoi?
Il faut le dire très nettement Afin que,
le jour où la loi de Séparation aura, par
la désaffectation d'un bon nombre d'é-
glises, porté ses fruits inévitables, l'Etat
puisse en même temps confisquer et
employer à l'usage qu'il lui plaira de dé-
créter, toutes ces richesses données par
des particuliers et spécialement destinées
par eux à l'exercice du culte.
La loi laisse gratuitement aux fidèles
la jouissance des églises et des objets
mobiliers qui les garnissent. C'est en-
tendu, et on fait, de cette prétendue gé-
nérosité un assez bel étalage: « Admirez
notre libéralité ces églises que vous avez
bâties, que vous avez ornées, nous vous
les prenons, et cependant nous vous en
laissons la jouissance » M. Briand, il
est vrai, a eu bien soin de réserver l'ave-
nir « Cette jouissance générale, indéfi-
nie, a-t-il dit, il dépend du législateur
de la faire cesser. » » Cela est déjà assez
clair mais il n'y faut même pas tant de
façons.
L'article 13 de la loi de Séparation pré-
voit, en effet, cinq cas dans lesquels les
églises pourront être désaffectées par
décret, et, daijs ces cinq cas, la désaffec-
tation sera applicable « aux objets niobi-
liers qui les garnissent ».
En pratique, cela veut dire que, si l'as-
sociation cultuelle est dissoute, ce qui
ne manquera pas d'arriver à la moindre
infraction aux règlements; si, pour des
raisons canoniques, par exemple, dont
l'évêque est le seul juge, le culte est sus-
pendu pendant six mois; si quelque
agent, bien stylé par le délégué » de la
commune, constate « l'insuffisance d'en-
tretien » de l'édifice ou' des meubles qui
le décorent, l'église pourra être désaffec-
tée, et du même coup, en vertu de la
loi, les « objets mobiliers qui la garnis-
sent le seront avec elle.
Ainsi, sans bruit, sans scandale appa-
rent, le tour sera joué, et, lorsque, sui-
vant le voeu du grand çonvent de 1905,
les Loges déviendront « adjudicataires ou
locataires des églises, afin de les em-
ployer à des fêtes civiques ou maçonni-
ques », nous verrons recommencer les
ignobles profanations et les scènes de
vandalisme barbare qui furent l'un des
crimes les plus honteux de la Révo-
lution.
Voilà l'opération dont l'inventaire est
le prélude. Qu'on ne me dise pas que je
charge les couleurs, que je fais des pro-
cès de tendance, que je calomnie les in-
tentions On m'en accusait aussi, et avec
les mêmes illusions, quand, il y a cinq
ans, j'annonçais comme une consé-
quence forcée de la loi de 1901 la pros-
cription de toutes les congrégations, et
par suite la fermeture de toutes les
écoles libres. Je demande comment les
catholiques pourraient oublier cet aver-
tissement d'hier. •̃
;̃••̃.̃ #*# :̃“•̃
Du reste, l'inventaire est si bien un
premier acte de guerre que, déjà, on le
prépare par les moyens d'intimidation,
qui sont comme le rideau derrière lequel
l'ennemi dispose ses batteries.
J'ai là, sur. ma table, une circulaire de
M.le préfet de la. Seine que j'ai reçue
comme président du Conseil de fabrique
de ma paroisse. J'y vois que les objets
mobiliers qui garnissent les édifices re-
ligieux se trouvent, dès à présent, clas-
sés de plein droit parmi les monuments
historiques et bénéficient, de ce chef, de
la protection de la loi Voilà, certes, des
termes galants, et cette protection accor-
dée au bien d'autrui est il faut l'avouer,
une admirable trouvaille.
Donc les objets mobiliers, le christ,
les chandeliers, l'ornement que vous
avez donnés à votre église sont, en
vértu de cette protection, déclarés intan-
gibles pour tout autre que le représen-
tant de l'Etat, du département et de la
commune et ce n'est pas un vain mot l
Car, si vous vous avisiez d'y toucher,
l'article 17 de la loi de Séparation vous
apprendrait ce qu'il en coûte.
« J'ai jugé, dit la circulaire, d'autant
plus utile de vous signaler ces prescrip-
tions, que. toute infraction. est punis-
sable. d'une amende de 100 à 10,000
francs etd'un emprisonnement de6 jours
à 5 mois. » A bon entendeur, salut!
Ces propos de proconsul m'ont remis
en mémoire une histoire, assez ancienne,
que je demande aux catholiques la per-
mission de leur rappeler.
Ily avait à Rome, en l'an de Jésus-
Christ 258, un préfet nommé Cornelius
Secularis. Ayant fait un jour venir le
premier diacre Laurent,il lui fit lire une
certaine loi de l'empereur Valérien qui
ordonnait la confiscation des biens ap-
partenant aux communautés chrétien-
nes puis il lui dit
« Reconnais ma juste et paisible de-
mande. On assure que c'est la coutume
de vos pontifes, là règle et la loi de leur
culte, de faire des libations dans des cou-
pes d'or, et que des chandeliers d'or sou-
tiennent les flambeaux, dans les mystè-
res nocturnes. Et puis, grand est parmi
vous le soin des frères s'il faut en croire
la renommée, on vend pour eux ses ter-
res, on en retire des milliers de sester-
ces. Remets-nous ces richesses immen-
ses le bien public le réclame. »
Ce préfet parlait comme l'article 16 de
la loi de Séparation Il ne prétendait pas
du tout s'approprier les vases et les
chandeliers d'or, ni les biens confiés à
l'Eglise pour le soulagement des frères
il voulait seulement les protéger, en vue
du bien public.
On sait assez quelle fut la réponse du
diacre Laurent, et qu'elle le conduisit, à
travers maints supplices, jusque sur un
gril où il trouva la mort et l'immortalité.
Les temps sontchangés,dit-on,etnous
ne risquons plus d'être grillés. Il est vrai,
mais ce n'est peut-être pas une raison
pour ne rien risquer du tout.
Car enfin il s'agit, comme en l'an 258,
des vases et des 'chandeliers de nos
églises, et aussi des fondations pieuses
destinées au soulagement spirituel et
temporel de nos frères; et sans être saint
Laurent, on peut, ce me semble, en res-
sentir quelque trouble de conscience.
C'est mon cas.
A. de Mun,
de l'Académie française.,
LA VIE DE PARIS
Les Membres et l'Estomac
Il est d'usage en. art, en littérature, en
science, en politique surtout en politique
de considérer qu'en dehors de Paris, tout est
négligeable. Non pas, bien entendu, au delà
des frontières, mais, tout au moins, passé
les fortifications. Pour beaucoup, la Franco
entière est contenue dans Paris, et s'il
existe d'autres départements que la Seine,
c'est que, malgré la meilleure volonté, Paris
n'était pas assez grand pour hospitaliser tous
les Français. Mais il est. bien entendu qu'il n'y
a que l'opinio'n des "Parisiens qui doive comp-
ter. Auguste Vacquerie écrivait un jour, fière-
ment « Quand on n'a pas Paris, on n'a
rien! Et le plus drôle, c'est qu'il adressait
cette apostrophe à l'Empire qui durait depuis
prés de vingt-cinq ans, tout en ayant, à cha-
que élection, Paris contre lui.
Les années ont marché, depuis lors, mais
aux yeux de bien des gens, cette opinion est
demeurée immuable, et vous entendrez encore
des politiciens surtout s'ils sont nés dans la
capitale vous dire qu'en politique il n'y, a
que le sentiment de Paris qui compte. Cepen-
dant, hier même, il y a eu, en France, des
élections auxquelles Paris n'a pas pris part,
et l'on ne saurait nier, malgré cela, qu'elles
aient eu une certaine importance. Tout porte à
croire qu'elles ne déplaceront guère la majo-
rité actuelle du Sénat. Elles laisseront, à peu
de chose prés, la situation respective des par-
tis dans le même état. Mais enfin, elles au-
raient pu aussi bien modifier totalement la
haute assemblée, en changer complètement
l'axe politique sans que Paris y eût été pour
rien. Cela se serait fait sans même qu'on l'eût
consulté, et c'est par les journaux qu'il aurait
appris la nouvelle, en revenant de faire sa
promenade du dimanche.
En dehors même d'un déplacement possible
dans la majorité, les élections sénatoriales
pouvaient occasionner d'autres surprises. Sup-
posons, par exemple, M. Fallières battu en
Lot-et-Garonne, et M; Bourgeois dans la Marne.
Il est clair que la physionomie du prochain
Congrès de Versailles s'en fût trouvée sérieu-
sement modifiée c'étaient deux noms très en
vue, deux des grands favoris de la course qui
disparaissaient. Et Paris n'eût pu que consta-
ter le fait sans pouvoir y apporter le moindre
remède.
De toute façon, du reste, il semble bien que
ce n'est pas lui, ni même le département de la
Seine, qui fournira l'élu présidentiel. On peut
passer en revue tous les candidats quel qu'il
soit, l'élu nous viendra des départements. J'ai
cité déjà M. Falliérés et M. Bourgeois, qui re-
présentent l'un Lot-etTGaronne et l'autre la
Marne M. Doumer est député de l'Aisne; M.
Sarrien, de Saône-et-Loire; M. Deschanel,
d'Eure-et-Loir; M. Ribot, du Pas-de-Calais. M.
Chaumié est, comme M. Falliéres, de Lot-et-
Garonne, heureux département qui se trouve
avoir ainsi avoir deux représentants dans le
peloton; M. Henri Brisson a été longtemps
d'iputé de Paris, mais il est aujourd'hui député
de Marseille, de sorte que si, contre toute ap-
parence, il était élu, c'est la Cannebiére qui en
aurait le bénéfice et non pas le boulevard On
pourrait continuer l'énumération on y verrait
que les outsiders eux-mêmes nous sont donnés
par la province.
Au surplus, pour rendre la démonstration
plus probante, il n'y a qu'à regarder en ar-
rière. Nous avons eu, jusqu'ici, en dehors du
maréchal de Mac-Mahon qui n'appartenait pas
à la politique, cinq Présidents de la République
qui ont été, pris 'dans le Parlement M. Jules
Grévy, qui était du Jura; M. Carnot, de la
Côte-d'Or M. Casimir-Perier, de l'Aube M.
Félix Faure, de la Seine -Inférieure, et M.
Loubet, de la Drôme. Pas un Parisien dans
tout cela, je. veux dire pas un homme né à
Paris, ni même représentant Paris.
Est-ce à dire pour cela que, contrairement à
la parole de Vacquerie, Paris soit une quantité
négligeable, et que les départements puissent
se passer de la capitale? Certes non Et il est
bien certain que si tout ne part pas de Paris,
tout, au moins, y.aboutit. Mais ce n'est qu'uil
prêté pour un rendu, et rien ne dépeint mieux
cette situation respective que la célèbre fable
du bon La Fontaine les Membres et l'Esto-
mac
De travailler .pour lui, les membres se lassant,
Chacun d'eux résolut de vivre en gentilhomme,
Sans rien faire, alléguant l'exemple de Gaster
« II faudrait, disaient-ils, sans nous qu'il vécût
On sait la suite. Les membres entrèrent en
chômage. Ils mirent en quelque sorte l'esto-
mac en quarantaine. Mais il fut bientôt dé-
montré que cette grève comme la plupart
des grèves était préjudiciable à chacun et
que personne n'y pouvait trouver son compte.
L'intérêt commun exigeait l'harmonieuse en-
tente, l'accord parfait des membres et de l'es-
tomac. C'est une fable qu'il n'est pas mauvais
parfois de rappeler aux départements mais
plus souvent encore, il est bon de la redire
aux Parisiens.
Jean-Louis.
Échos
La Tempsrature
Les dépressions se succèdent rapidement
dans le nord de l'Europe. Depuis samedi une
violente tempête sévit sur nos côtes de la
Manche et de l'Océan la mer est générale-
ment houleuse.
Des pluies sont tombées dans le nord et
l'ouest du continent; en France, il a plu à
Nantes, à Nancy, à Clermont et à Paris où la
journée d'hier a été presque toute à la pluie.
En outre, des orages ont éclaté à Lyon et à
Belfort.
La température a baissé sur nos régions.
Elle était, hier matin, à Paris, 30 au-dessus de
zéro à sept heures du matin et go à cinq heu-
res-du soir. On notait 7o à Toulouse et à Bor-
deaux, 140 à Biarritz, 160 à Alger. Dans nos
stations élevées 20 .au-dessous de zéro au
puy de Dôjne, n<> au pic du Midi.
En France, après une accalmie momen-
tanée, les pluies vont reprendre; un temps
doux est probable.
(La température du 7 janvier 1905 était
Mauvais temps sur toutes les côtes de France.
Thermomètre, 100 au-dessus de zéro le matin,
120 à trois heures de l'après-midi; baromètre,
770mm dans la matinée, 7631111 le soir.)
Du New York Herald
"A New-York Temps beau. Température
maxima, 60 minima, 20. Vent du nord-
ouest, plutôt fort. Baromètre stationnaire.
'A Londres Temps beau le matin; l'après-
midi, pluie. Température maxima, 80; mi-
nima, 3°. Vent du sud-ouest, plutôt fort. Baro-
mètre, 748mm en baisse.
A Berlin Temps nuageux. Température
à midi 7°.
A Travers Paris
La voix de Rome.
On sait que plusieurs archevêques et
évêques ont donné l'ordre de supprimer
le Domine, salvam fac rempublicam.Ua.a-
tres, au contraire, n'ont rien changé de-
puis la loi de séparation, et ils ont main-
tenu les mêmes traditions dans leurs dio-
cèses. De ce nombre est l'archevêque
de Rouen, Mgr Puzet, qui a fait insérer,
à ce sujet, une intéressante communica-
tion dans la Semaine religieuse.
L'éminent prélat, en prescrivant à ses
prêtres de ne rien changer jusqu'à nou-
vel ordre au chant du Domine, salvam
lac, leur indique, en effet, que telle est,
pour le moment, l'intention du Saint-
Siège à cet égard. Il en a trouvé la mani-
festation dans une note de VOsservalore
Romano, organe du Vatican, qui relate la
messe chantée, à l'occasion du premier
de l'an, dans l'église Saint-Louis des
Français, à Rome. Cette messe s'est ter-
minée, comme d'habitude, par le Domine,
salvam, et cela après qu'on eut préalable-
ment consulté « l'autorité compétente »,
c'est-à-dire le Vatican. La réponse avait
été brève, mais formelle Nihil innove-
turl. « Que rien ne soit changé »
Rome donne encore là une preuve
nouvelle de' la hauteur et de la sérénité
de ses vues. Le Pape dira à son heure
quels sont les nouveaux devoirs qui s'im-
posent à l'Eglise de France, et tout le
monde s'inclinera devant sa parole sou-
verainc. Mais, dès à présent, il est visible
que ce n'est pas par une politique de
coups d'épingle et de vaines manifesta-
tions que le Saint-Siège entend répondre
•aux persécutions de ses ennemis.
d'air! »
Mouvement judiciaire. h
Nous publions plus loin le mouvement
judiciaire que nous avions annoncé de-
puis quelque temps déjà, et qui, a pour
point de départ le poste de premier pré-
sident de la Cour d'appel de Nancy, va-
cant par suite du décès de M. Sadoul.
Comme nousl'avions fait prévoir, c'est
M. Georges, procureur général à Nancy,
qui est nommé premier président sur
place, et il est remplacé, en qualité de
procureur généjal, par M. Guyon, pro-
cureur de la République à Marseille.
Cette dernière nomination, quoiqu'elle
fût arrêtée d'assez longue date, n'en est
pas moins, dans les circonstances ac-
tuelles, assez significative. En effet, M.
Guyon, comme chef du Parquet de Mar-
seille, s'est trouvé tout naturellement
mêlé aux incidents qui se sont produits
ces jours-ci entre M. le juge d'instruc-
tion Cavaillon et M. l'avocat Destrez. Et
l'avancement, d'ailleurs très hiérarchi-
quement justifié, dont il vient d'être
l'objet semble prouver qu'en ce qui le
concerne ces incidents ne lui ont rien
fait perdre de la confiance dont il jouis-
sait à la chancellerie.
M. Brousse, vice-président du Tribunal
de Marseille, qui remplace M. Guyon
comme procureur de la République, est
l'ancien député de Perpignan, président
du Conseil général des Pyrénées-Orien-
tales. Le mouvement se complète par un
certain nombre d'autres nominations de
moindre importance.
Le jour de l'an d'un vagabond.
Nous contions hier une anecdote sur
Albert Glatigny. On pourrait les multi-
plier à l'infini, car nulle existence ne fut
plus mouvementée que celle de ce déli-
cieux bohème.
Une année, les hasards de sa vie aven-
tureuse l'avaient conduit en Corse, et il
se trouvait, le matin même du jour de
l'an, dans le village deBocognano,undes
plus jolis endroits de l'île, où il était
arrivé à pied d'Ajaccio. La gendarmerie
avait reçu, quelques jours avant, le si-
gnalement d'un nommé Jud, qui venait
d'assassiner un riche voyageur dans un
compartiment de chemin de fer entre
Nice et Marseille, et dont le crime faisait
grand bruit. On recherchait très active-
ment le coupable, et une forte prime
avait été promise à celui qui parvien-
drait à s'en emparer.
Le brigadier de gendarmerie deBoco-
gnano ne douta pas une minute en aper-
cevant ce voyageur mal'accoutré qui
déambulait ainsi par la route, tout seul,
sans la moindre valise, en un jour de
premier de l'an, que ce ne fût l'introu-
vable assassin. Il mit la main au collet
de Glatigny, et brusquement
•C'est vpus qui êtes JudJ. lui cria-
t-il.
Moi?. par exemple!
Ne niez pas! .̃•̃-•
Alors, Glatigny, bon enfant
Au fait, pourquoi nier ?
A la bonne heure 1 s'exclama le
brigadier, ivre de joie.
Et il télégraphia dans toutes les direc-
tions qu'il avait capturé le mystérieux
assassin. Puis, dans sa hâte de conduire
son prisonnierà Ajaccio, il l'yramenaen
voiture. C'est là-dessus que comptait Gla-
tigny, que son voyage à pied avait fati-
gué. Une fois là, il se fit réclamer par le
préfet, à qui précisément il avait été re-
commandé par des amis parisiens, et,
pour toute vengeance contre l'infortuné
brigadier, il raconta cette aventure héroï-
comique en une charmante plaquette
intitulée le Jour de l'an d'un vagabond,
dont le succès de presse et de librairie
lui servit à s'offrir d'autres voyages tout
aussi fantaisistes et accidentés.
L'HEUREUX CANDIDAT
Evidemment, tous les élus d'hier ont été
d'heureux candidats, mais il en est un surtout
qui, au cours'de cette période électorale, aura
joui d'une félicité parfaite. Il est arrivé, comme
on dit en langage de courses, dans « un fau-
teuil ». Et c'est bien d'un fauteuil, d'ailleurs,
qu'il s'agissait. Nous voulons parler de M.
Giresse, Edouard Giresse, sénateur sortant
de Lot-et-Garonne. Ce très digne homme n'a
rien qui le recommande particulièrement à
l'attention des foules. Il a cinquante-sept ans,
il est propriétaire-À^gsicujteur, conseiller géné-
ral et maire de la pèkte*çommune de Meilhan,
où il est né. Au Sénat ;wl\a joué un rôle des
plus effacés, et on pouvait donc craindre que
sa réélection n'allât pas toute seule. Elle a
marché, au contraire, comme sur des rou-
lettes. Sans avoir besoin de se donner
aucun mal, M. Giresse était certain, abso-
lument certain d'être réélu. Il était, en
effet, sur la même liste que M. Falliéres
et M. Chaumié, et la bataille électorale
a passé, en quelque sorte, au-dessus de sa
tête. Il s'était embarqué, seul et unique pas-
sager, sur une nacelle dont le président du Sé-
nat était le capitaine et le garde des sceaux
le pilote. Il se laissait doucement bercer par
les flots. Les polémiques ne l'atteignaient pas,
les attaques le trouvaient indifférent. Il était,
d'ailleurs, à peu près oublié dans la bagarre.
La veille du scrutin, dans le congrès où tous
les candidats se sont fait entendre, il n'a dit
que quelques mots. Et, tranquillement, le len-
demain, il a doublé le cap électoral, comme
un faible esquif, à moitié désemparé et rude-
ment battu par les vagues, parvient néanmoins
à gagner le port, remorqué par deux puissants
navires.
If'
L'acquitté récalcitrant.
On voit bien que le citoyen Amilcare
Cipriani n'est pas Français. Il ignore que,
chez nous, les plaisanteries les meilleu-
res'sont toujours les plus courtes. Cet
antimilitariste que le jury n'avait, sans
doute, acquitté qu'à raison de sa qualité
d'étranger a trouvé spirituel, pour répon-
dre à cette marque d'indulgence, de re-
commencer à afficher, dès le lendemain
du procès, les abominables affiches pour
lesquelles il avait été poursuivi.
Nous avons déjà fait remarquer que
ce n'était pas très adroit ni même très
généreux au moment où ses coprévenus
qui, moins heureux que lui, ont
attrapé des années de prison en cette
affaire se pourvoient en cassation
pour essayer de faire casser l'arrêt. Le
sort de ses camarades importe peu au
citoyen Cipriani. Mais il n'est pas seule-
ment ingrat envers eux et envers le
jury; il abuse aussi de la mansuétude
des pouvoirs publics.
On s'est, en effet, borné, jusqu'ici, à
déchirer les affiches qu'il ne se lasse pas
d'apposer sur les murs. Mais la patience,
surtout la patience de la police, a certai-
nement une limite. Il ne serait pas im-
possible qu'elle se rappelât, un beau ma-
tin, que cet antimilitariste qui se permet
de donner de si mauvais conseils à nos
jeunes conscrits, est étranger. Et, au lieu
de l'inutile procès qu'il recherche, elle
pourrait bien lui servir plus pratique-
ment, comme on fitpourson compatriote
Cavallazzi, un arrêté d'expulsion en bonne
et due forme.
Sans doute, alors, le citoyen -Cipriani
pousserait les hauts cris. Mais, vraiment,
se trouverait-il quelqu'un pour le plain-
dre?. ̃
PETITES CURIOSITÉS
C'est, en somme, une voie nouvelle et tout
à fait pittoresque que le juge d'instruction de
Marseille a ouverte aux magistrats de son
pays en faisant arrêter l'avocat d'un accusé.
Que reproche-t-on, en effet, le plus souvent
à la justice française ? Ses lenteurs, son in-
certitude, son manque de décision, grâce à
quoi nombre de crimes demeurent impunis,
Grâce au procédé innové par M. Cavaillon
(de Marseille), on sera sûr d'avoir toujours
quelqu'un sous les verrous. Quand ce ne sera
pas le prévenu, ce sera son avocat,- ou bien
les témoins, voire le plaignant si l'affaire est
civile, ou la victime si les poursuites sont au
criminel.
Par là, si la vindicte publique n'est pas satis-
faite, la curiosité le sera, ainsi que ce besoin
d'interviews qui semble en ce jeune siècle le
trait dominant du caractère français.
Seulement, un inconvénient grave apparaît,
auquel on n'a point songé tout d'abord. Voici
M. Cavaillon fait arrêter l'avocat d'un pre-
mier accusé. Suivant la législation actuelle, il
ne peut interroger ce deuxième prévenu qu'en
présence de son avocat. Mais, étant donnés les
goûts de M. Cavaillon, il ne tarde pas à faire
arrêter ce second avocat, qui devient dès lors
le troisième prisonnier. A ce titre il constitue
à son tour avocat, lequel, bientôt coffré, cons-
titue le quatrième accusé. Et ainsi de suite.
Or, à ce petit jeu, l'ordre des avocats ne
tardera pas à- être tout entier sous les ver-
rous.
Et alors que. fera M. Cavaillan? Palé-
MON. •" ̃
L'Elysée-Garage, installé rue de Berri,
en face de la rue de Ponthieu, vient d'être
choisi comme représentant à Paris par
la maison Isotta Fraschini, de Milan.
Les très aimables directeurs de l'Ely-
sée-Garage, MM. Porte, Bousquet et Pé-
lissier, se mettent à l'entière disposition
des sportsmen pour l'essai des voitures
Isotta Fraschini et pour l'examen détaillé
du châssis qui fit sensation au dernier
Salon de l'Automobile. Les sportsmen
amateurs de -voitures de marche régu-
lière, d'organes robustes et simples ap-
prendront cette nouvelle avec plaisir.
Hors Paris
Comme tous les ans, le président Roo-
sevelt a été obligé de serrer un nombre
incalculable de mains à l'occasion des
réceptions du premier de l'an, qui n'ont
pas duré moins de trois heures. Mais
cette fois M. Roosevelt avait trouvé le
moyen d'enlever un peu de sa monoto-
nie au geste automatique de la poignée
de main. Il a exécuté le shake-hand au
son de la musique.
Au début de la réception, où ne défi-
laient devant le premier magistrat de la
République que de graves diplomates et
de hauts fonctionnaires, le serrement
de la dextre s'est accompli sur l'air des
pèlerins, de Tannhseuser. Peu à peu l'or-
chestre a accéléré la mesure en jouant
des valses, des pas redoublés, et pen-
dant la troisième heure le président
donnait ses poignées de mains aux ac-
cents de galops fantastiques à des félici-
teurs qui, entraînés par le rythme, pas-
saient devant lui avec la rapidité d'un
train express.
Jamais M. Roosevelt n'est sorti aussi
guilleret que cette fois-,ci de cette céré-
monie fatigante. Pour un peu il aurait
crié Da capo
II y a Hervé et Hervé.
Un journal américain, dans un ar-
ticle sur la campagne antimilitariste en
France, a cru bon de faire connaître à
ses lecteurs les traits du protagoniste de
cette néfaste doctrine. Mais comme la
notoriété de l'homme du drapeau au fu-
mier est de trop fraîche date pour que sa
photographieaitdéjàfranchi l'Atlantique,
notre confrère a fait clicher le portrait
d'un autre Hervé plus connu et a froi-
dement publié l'image de M. Edouard
Hervé, l'ancien directeur du Soleil, en
costume d'académicien.
Les lecteurs américains ont dû s'éton-
ner de voir l'apôtre de l'antimilitarisme
revêtu d'un costume presque militaire et
porteur d'une épée.
Les méfaits du troglodytisme.
Londres est comme Paris en proie an
troglodytisme et, grâce aux voies fer-
rées souterraines, ne repose plus que sur
des cavernes. C'est très commode et ce
sera très intéressant pour les savants de
l'avenir, qui nous attribueront sans doute
des mœurs analogues à celles de nos an-
cêtres préhistoriques. Mais, il y a de
grands inconvénients. Trop de: vibra-
tions A Londres, dans certains quar-
tiers, la population trépide sans,cesse.-
On ne peut plus avoir de pendules qui
marchent et, ce qui est plus grave, la so-
lidité de certains édifices est cam pro-
mise. Deux vieilles églises, Saint Mary-
lebone et Saint John's Wood, sont en
danger; leurs vieux murs s'accommo-
dent mal de cette agitation et commen-
cent à se lézarder..
Attention!
Nouvelles à la Main
En réunion publique':
L'orateur. Cette cause, nous en
sommes les soldats et nous ne cesserons
de livrer bataille pour elle. En avant
chargeons
UN AUDITEUR.- Pardon, quelle est vo-
tre opinion ?
L'ORATEUR. Antimilitariste.
Papa, qu'est-ce que ça veut dire,
« Feu M. Untel » ? ?
Ça veut dire, mon enfant, que ce
M. Untel est mort après avoir demandé à
être incinéré.
Le Masque de Fer.
LES
Elections sénatoriales
L'AVERTISSEMENT
Les élections sénatoriales d'hier ne
tuation des partis au Luxembourg. Le
corps électoral a voulu, toutefois, donner
un avertissement dont on ne saurait né-
gliger la signification très nette. Tout
compte fait, les radicaux avancés perdent
trois ou quatre sièges. C'est un échec
sensible pour M. Combes au Sénat.
La politique sectaire et ta séparation
de l'Eglise et de l'Etat n'ont pas été sans
influence sur le scrutin. Dans les dépar-
tements du Nord ou de l'Ouest- Ille-et-
Vilaine, Manche, Mayenne les électeurs
sénatoriaux ont donné un coup de barre
vers les idées modérées et il n'y a pas
à douter que ce soit en manière de pro-
testation contre les lois que M. Combes a
introduites devant le Parlement. Mème
dans le sud de la France, région où les
idées radicales rencontrent le plus de
faveur, le scrutin d'aujourd'hui révèle
un certain mécontentement contre les
mesures qui ont troublé les habitudes
traditionnelles et froissé les conscien-
ces. Dans le Lot, par exemple, deux
sénateurs de la gauche démocratique
sont battus à cause de leurs votes cam-
bistes.
Il est très clair que le pays ennemi
de tous les bouleversements,, de toutes
les révolutions, de tous les changements
trop brusques n'a que défiance pour
les exagérations inquiétantes du Bloc. Il-
'a surtout horreur des procédés par les-
quels on avait cru fortifier la tyran-
nie radicale-socialiste sous le précédent
ministère. Le système de la délation et
des fiches devait, dans la pensée de
ses inventeurs, supprimer toute résis-
tance en inspirant la terreur aux
esprits délicats mais timorés. L'expé-
rience a montré que ce calcul était faux.
C'est alors que les délateurs ont essayé
de prendre leur revanche en posant dans
Lundi 8 Janvier 1906
52e Année -r- 3* Séffe H° 8.
Gaston CALMETTE
Directeur-Gérant
H. DB VILLEMESSÀNT
Fondateur
RÉDACTION ADMINISTRATIOI5
̃26, rue Drouot, Paris (9° Arr*)
ift&HfflE, Trois lignes IN 102.46 102.47 10249
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POUR LA PUBLICITÉ
S'ADRESSER, 26, RUE DROUOT
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ÏT POTJK LES ANNONCES ET RÉCLAMES
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On s abonne dans tous les Bureaux de Poste
de France et d'Algérie.
t Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchants, je me Itâto
de rire de tout. de peur. d'être obligé d'en pleurer. > (Beaumarchais.)
SOMMAIBE `
Le premier pas A. DE Mun, de l'Académie
française.
La Vie de Paris Les membres et l'estomac: r
Jea.n-LoOis.
Les élections sénatoriales.
Dessin Sollicitude Caban d'Achi.
M. Kokovzoff à paris: André Nède.
Figaro à Londres,
La Conférence d'Algésiras :L'altitude des puis-
sances.
La Vie littéraire, îJarcbl Ballot.
Journaux et Revues; André Beaunier.
Les Concerts RoBEjvr Brussel.
Avant-premières: A laGaîté. Reprise de" Serge
Panine"; G. Davîjnay.
Le Premier pas
Durant là longue élaboration de la loi
de Séparation, j'ai cherché, en invoquant
tour à tour la tradition et. l'intérêt de la
France, l'histoire du passé et celle du
présent, à établir, pour les lecteurs du
Figaro, une thèse que je leur demande
la permission de résumer en ces quelques
mots
La séparation de l'Eglise et de l'Etat est
incompatible en France avec les mœurs,
les habitudes et le tempérament de la
nation elle ne peut aboutir^ en fait,
sous ce nom trompeur, qu'à l'oppression
de l'Eglise par l'Etat. L'événement, d'ail-
leurs, est d'autant plus certain que, pré-
parée par les ennemis déclarés de la re-
ligion, dans le but avoué de la détruire,
la Séparation, accomplie par eux, sera,
par eux encore, mise en pratique.
La conclusion de ce raisonnement me
paraissait s'imposer avec toute la force
de l'évidence. J'ai attentivement suivi
les discussions parlementaires et les po-
lémiques qu'elles ont soulevées dans la
presse je n'ai rien lu, rien entenduqui
pût affaiblir ma conviction; tout,\au
contraire, est venu la fortifier.
Jusqu'au dernier moment, il m'a sem-
blé, je l'avoue, qu'il fallait une faculté
d'illusion singulièrement développée
pour concevoir de plus rassurantes pers-
pectives.
L'illusion, cependant, persiste chez
plusieurs, et non des moins qualifiés.
M. l'abbé Gayraud a célébré une messe
d'actions de grâces le lendemain du vote.
M. l'abbé temire n'a rien aperçu, dans
la situation faite à l'Eglise de France,
qui pût le dispenser 'd'aller porter ses
hommages à M. Loubet et ses compli-
ments à M. Rouvier.
C'est une belle constance. Je ne me
flatte pas, assurément, que les discours
ni les écrits la puissent ébranler. Les
faits, je le. crains, seront plus éloquents.
Puissent leurs leçons n'être pas trop
rudes
.¡:
Notreapprentissage va commencerde-
main. L'article 3 de la loi de Séparation dit
en effet: « Dès la promulgation de la pré-
sente loi, il sera procédé, par les agents
de l'administration des domaines, à l'in-
ventaire descriptif 1° des biens mobi-
liers et immobiliers des établissements
publics du culte. »
C'est le premier acte ou, pour mieux
parler, le premier essai d'application de
la loi. Je dis essai, parce que les choses,
parait-il, ne vont pas si facilement qu'on
l'espérait. La loi a été promulguée le
11 décembre, nous sommes au 8. jan-
vier l'inventaire n'est pas commencé.
C'est qu'il a fallu, d'abord, compléter
par un décret la loi, qui déjà avait été
commentée par une circulaire.
Nous connaissons cette procédure.
Elle a servi, en 1902, à M. Combes pour
chasser les Sœurs des écoles libres, au
nom d'une loi qui, d'après les formelles
déclarations de M. Waldeck-Rousseau,
son auteur, ne pouvait les atteindre.
Donc l'inventaire se fera, un de ces
matins, non plus en vertu de la loi, mais
en vertu d'un décret et d'un règlement
qui l'ont modifiée en un certain nombre
de points assez graves.
J'ai appris avec une vive satisfaction
cfue mon éloquent ami M. Groussau se
proposait d'interpeller le gouvernement
sur ce nouveau règlement, et je m'en
rapporte à lui pour démasquer sans mé-
nagement la manœuvre de l'ennemi.
Car-, il ne faut pas s'y tromper, ce
mot d'inventaire, d'apparence pacifique-
ment bureaucratique, dissimule une me-
nace d'une extrême gravité. C'est, pour
l'appeler par son nom, le préliminaire
de la spoliation.
Les biens « mobiliers et immobiliers
des établissements publics du culte »,
qu'est-ce que c'est? Ce ne sont pas seule-
ment les palais épiscopaux, les presby-
tères, les grands séminaires, ce sontaussi
les biens donnés ou légués aux fabri-
ques par de généreux fidèles pour des
fondations de messes ou de charité ce
sont les trésors des églises, toutes ces
merveilles d'art, d'orfèvrerie ou de bro-
derie que, dans le cours des siècles, la
piété de riches donateurs offrit aux égli-
ses, pourrehausser l'éclat du culte, etdont
presque toujours,les archives établissent
nettement le caractère et la provenance;
ce sont, plus habituellement encore, tous
ces objets qui, dans les plus humbles
paroisses, furent donnés par les fidèles
dans une pieuse intention, vases sacrés,
ornements d'autel, vêtements sacerdo-
taux.
On va inventorier tout cela, au gré de
messieurs les agents des domaines, ou
de leurs suppléants. Pourquoi?
Il faut le dire très nettement Afin que,
le jour où la loi de Séparation aura, par
la désaffectation d'un bon nombre d'é-
glises, porté ses fruits inévitables, l'Etat
puisse en même temps confisquer et
employer à l'usage qu'il lui plaira de dé-
créter, toutes ces richesses données par
des particuliers et spécialement destinées
par eux à l'exercice du culte.
La loi laisse gratuitement aux fidèles
la jouissance des églises et des objets
mobiliers qui les garnissent. C'est en-
tendu, et on fait, de cette prétendue gé-
nérosité un assez bel étalage: « Admirez
notre libéralité ces églises que vous avez
bâties, que vous avez ornées, nous vous
les prenons, et cependant nous vous en
laissons la jouissance » M. Briand, il
est vrai, a eu bien soin de réserver l'ave-
nir « Cette jouissance générale, indéfi-
nie, a-t-il dit, il dépend du législateur
de la faire cesser. » » Cela est déjà assez
clair mais il n'y faut même pas tant de
façons.
L'article 13 de la loi de Séparation pré-
voit, en effet, cinq cas dans lesquels les
églises pourront être désaffectées par
décret, et, daijs ces cinq cas, la désaffec-
tation sera applicable « aux objets niobi-
liers qui les garnissent ».
En pratique, cela veut dire que, si l'as-
sociation cultuelle est dissoute, ce qui
ne manquera pas d'arriver à la moindre
infraction aux règlements; si, pour des
raisons canoniques, par exemple, dont
l'évêque est le seul juge, le culte est sus-
pendu pendant six mois; si quelque
agent, bien stylé par le délégué » de la
commune, constate « l'insuffisance d'en-
tretien » de l'édifice ou' des meubles qui
le décorent, l'église pourra être désaffec-
tée, et du même coup, en vertu de la
loi, les « objets mobiliers qui la garnis-
sent le seront avec elle.
Ainsi, sans bruit, sans scandale appa-
rent, le tour sera joué, et, lorsque, sui-
vant le voeu du grand çonvent de 1905,
les Loges déviendront « adjudicataires ou
locataires des églises, afin de les em-
ployer à des fêtes civiques ou maçonni-
ques », nous verrons recommencer les
ignobles profanations et les scènes de
vandalisme barbare qui furent l'un des
crimes les plus honteux de la Révo-
lution.
Voilà l'opération dont l'inventaire est
le prélude. Qu'on ne me dise pas que je
charge les couleurs, que je fais des pro-
cès de tendance, que je calomnie les in-
tentions On m'en accusait aussi, et avec
les mêmes illusions, quand, il y a cinq
ans, j'annonçais comme une consé-
quence forcée de la loi de 1901 la pros-
cription de toutes les congrégations, et
par suite la fermeture de toutes les
écoles libres. Je demande comment les
catholiques pourraient oublier cet aver-
tissement d'hier. •̃
;̃••̃.̃ #*# :̃“•̃
Du reste, l'inventaire est si bien un
premier acte de guerre que, déjà, on le
prépare par les moyens d'intimidation,
qui sont comme le rideau derrière lequel
l'ennemi dispose ses batteries.
J'ai là, sur. ma table, une circulaire de
M.le préfet de la. Seine que j'ai reçue
comme président du Conseil de fabrique
de ma paroisse. J'y vois que les objets
mobiliers qui garnissent les édifices re-
ligieux se trouvent, dès à présent, clas-
sés de plein droit parmi les monuments
historiques et bénéficient, de ce chef, de
la protection de la loi Voilà, certes, des
termes galants, et cette protection accor-
dée au bien d'autrui est il faut l'avouer,
une admirable trouvaille.
Donc les objets mobiliers, le christ,
les chandeliers, l'ornement que vous
avez donnés à votre église sont, en
vértu de cette protection, déclarés intan-
gibles pour tout autre que le représen-
tant de l'Etat, du département et de la
commune et ce n'est pas un vain mot l
Car, si vous vous avisiez d'y toucher,
l'article 17 de la loi de Séparation vous
apprendrait ce qu'il en coûte.
« J'ai jugé, dit la circulaire, d'autant
plus utile de vous signaler ces prescrip-
tions, que. toute infraction. est punis-
sable. d'une amende de 100 à 10,000
francs etd'un emprisonnement de6 jours
à 5 mois. » A bon entendeur, salut!
Ces propos de proconsul m'ont remis
en mémoire une histoire, assez ancienne,
que je demande aux catholiques la per-
mission de leur rappeler.
Ily avait à Rome, en l'an de Jésus-
Christ 258, un préfet nommé Cornelius
Secularis. Ayant fait un jour venir le
premier diacre Laurent,il lui fit lire une
certaine loi de l'empereur Valérien qui
ordonnait la confiscation des biens ap-
partenant aux communautés chrétien-
nes puis il lui dit
« Reconnais ma juste et paisible de-
mande. On assure que c'est la coutume
de vos pontifes, là règle et la loi de leur
culte, de faire des libations dans des cou-
pes d'or, et que des chandeliers d'or sou-
tiennent les flambeaux, dans les mystè-
res nocturnes. Et puis, grand est parmi
vous le soin des frères s'il faut en croire
la renommée, on vend pour eux ses ter-
res, on en retire des milliers de sester-
ces. Remets-nous ces richesses immen-
ses le bien public le réclame. »
Ce préfet parlait comme l'article 16 de
la loi de Séparation Il ne prétendait pas
du tout s'approprier les vases et les
chandeliers d'or, ni les biens confiés à
l'Eglise pour le soulagement des frères
il voulait seulement les protéger, en vue
du bien public.
On sait assez quelle fut la réponse du
diacre Laurent, et qu'elle le conduisit, à
travers maints supplices, jusque sur un
gril où il trouva la mort et l'immortalité.
Les temps sontchangés,dit-on,etnous
ne risquons plus d'être grillés. Il est vrai,
mais ce n'est peut-être pas une raison
pour ne rien risquer du tout.
Car enfin il s'agit, comme en l'an 258,
des vases et des 'chandeliers de nos
églises, et aussi des fondations pieuses
destinées au soulagement spirituel et
temporel de nos frères; et sans être saint
Laurent, on peut, ce me semble, en res-
sentir quelque trouble de conscience.
C'est mon cas.
A. de Mun,
de l'Académie française.,
LA VIE DE PARIS
Les Membres et l'Estomac
Il est d'usage en. art, en littérature, en
science, en politique surtout en politique
de considérer qu'en dehors de Paris, tout est
négligeable. Non pas, bien entendu, au delà
des frontières, mais, tout au moins, passé
les fortifications. Pour beaucoup, la Franco
entière est contenue dans Paris, et s'il
existe d'autres départements que la Seine,
c'est que, malgré la meilleure volonté, Paris
n'était pas assez grand pour hospitaliser tous
les Français. Mais il est. bien entendu qu'il n'y
a que l'opinio'n des "Parisiens qui doive comp-
ter. Auguste Vacquerie écrivait un jour, fière-
ment « Quand on n'a pas Paris, on n'a
rien! Et le plus drôle, c'est qu'il adressait
cette apostrophe à l'Empire qui durait depuis
prés de vingt-cinq ans, tout en ayant, à cha-
que élection, Paris contre lui.
Les années ont marché, depuis lors, mais
aux yeux de bien des gens, cette opinion est
demeurée immuable, et vous entendrez encore
des politiciens surtout s'ils sont nés dans la
capitale vous dire qu'en politique il n'y, a
que le sentiment de Paris qui compte. Cepen-
dant, hier même, il y a eu, en France, des
élections auxquelles Paris n'a pas pris part,
et l'on ne saurait nier, malgré cela, qu'elles
aient eu une certaine importance. Tout porte à
croire qu'elles ne déplaceront guère la majo-
rité actuelle du Sénat. Elles laisseront, à peu
de chose prés, la situation respective des par-
tis dans le même état. Mais enfin, elles au-
raient pu aussi bien modifier totalement la
haute assemblée, en changer complètement
l'axe politique sans que Paris y eût été pour
rien. Cela se serait fait sans même qu'on l'eût
consulté, et c'est par les journaux qu'il aurait
appris la nouvelle, en revenant de faire sa
promenade du dimanche.
En dehors même d'un déplacement possible
dans la majorité, les élections sénatoriales
pouvaient occasionner d'autres surprises. Sup-
posons, par exemple, M. Fallières battu en
Lot-et-Garonne, et M; Bourgeois dans la Marne.
Il est clair que la physionomie du prochain
Congrès de Versailles s'en fût trouvée sérieu-
sement modifiée c'étaient deux noms très en
vue, deux des grands favoris de la course qui
disparaissaient. Et Paris n'eût pu que consta-
ter le fait sans pouvoir y apporter le moindre
remède.
De toute façon, du reste, il semble bien que
ce n'est pas lui, ni même le département de la
Seine, qui fournira l'élu présidentiel. On peut
passer en revue tous les candidats quel qu'il
soit, l'élu nous viendra des départements. J'ai
cité déjà M. Falliérés et M. Bourgeois, qui re-
présentent l'un Lot-etTGaronne et l'autre la
Marne M. Doumer est député de l'Aisne; M.
Sarrien, de Saône-et-Loire; M. Deschanel,
d'Eure-et-Loir; M. Ribot, du Pas-de-Calais. M.
Chaumié est, comme M. Falliéres, de Lot-et-
Garonne, heureux département qui se trouve
avoir ainsi avoir deux représentants dans le
peloton; M. Henri Brisson a été longtemps
d'iputé de Paris, mais il est aujourd'hui député
de Marseille, de sorte que si, contre toute ap-
parence, il était élu, c'est la Cannebiére qui en
aurait le bénéfice et non pas le boulevard On
pourrait continuer l'énumération on y verrait
que les outsiders eux-mêmes nous sont donnés
par la province.
Au surplus, pour rendre la démonstration
plus probante, il n'y a qu'à regarder en ar-
rière. Nous avons eu, jusqu'ici, en dehors du
maréchal de Mac-Mahon qui n'appartenait pas
à la politique, cinq Présidents de la République
qui ont été, pris 'dans le Parlement M. Jules
Grévy, qui était du Jura; M. Carnot, de la
Côte-d'Or M. Casimir-Perier, de l'Aube M.
Félix Faure, de la Seine -Inférieure, et M.
Loubet, de la Drôme. Pas un Parisien dans
tout cela, je. veux dire pas un homme né à
Paris, ni même représentant Paris.
Est-ce à dire pour cela que, contrairement à
la parole de Vacquerie, Paris soit une quantité
négligeable, et que les départements puissent
se passer de la capitale? Certes non Et il est
bien certain que si tout ne part pas de Paris,
tout, au moins, y.aboutit. Mais ce n'est qu'uil
prêté pour un rendu, et rien ne dépeint mieux
cette situation respective que la célèbre fable
du bon La Fontaine les Membres et l'Esto-
mac
De travailler .pour lui, les membres se lassant,
Chacun d'eux résolut de vivre en gentilhomme,
Sans rien faire, alléguant l'exemple de Gaster
« II faudrait, disaient-ils, sans nous qu'il vécût
On sait la suite. Les membres entrèrent en
chômage. Ils mirent en quelque sorte l'esto-
mac en quarantaine. Mais il fut bientôt dé-
montré que cette grève comme la plupart
des grèves était préjudiciable à chacun et
que personne n'y pouvait trouver son compte.
L'intérêt commun exigeait l'harmonieuse en-
tente, l'accord parfait des membres et de l'es-
tomac. C'est une fable qu'il n'est pas mauvais
parfois de rappeler aux départements mais
plus souvent encore, il est bon de la redire
aux Parisiens.
Jean-Louis.
Échos
La Tempsrature
Les dépressions se succèdent rapidement
dans le nord de l'Europe. Depuis samedi une
violente tempête sévit sur nos côtes de la
Manche et de l'Océan la mer est générale-
ment houleuse.
Des pluies sont tombées dans le nord et
l'ouest du continent; en France, il a plu à
Nantes, à Nancy, à Clermont et à Paris où la
journée d'hier a été presque toute à la pluie.
En outre, des orages ont éclaté à Lyon et à
Belfort.
La température a baissé sur nos régions.
Elle était, hier matin, à Paris, 30 au-dessus de
zéro à sept heures du matin et go à cinq heu-
res-du soir. On notait 7o à Toulouse et à Bor-
deaux, 140 à Biarritz, 160 à Alger. Dans nos
stations élevées 20 .au-dessous de zéro au
puy de Dôjne, n<> au pic du Midi.
En France, après une accalmie momen-
tanée, les pluies vont reprendre; un temps
doux est probable.
(La température du 7 janvier 1905 était
Mauvais temps sur toutes les côtes de France.
Thermomètre, 100 au-dessus de zéro le matin,
120 à trois heures de l'après-midi; baromètre,
770mm dans la matinée, 7631111 le soir.)
Du New York Herald
"A New-York Temps beau. Température
maxima, 60 minima, 20. Vent du nord-
ouest, plutôt fort. Baromètre stationnaire.
'A Londres Temps beau le matin; l'après-
midi, pluie. Température maxima, 80; mi-
nima, 3°. Vent du sud-ouest, plutôt fort. Baro-
mètre, 748mm en baisse.
A Berlin Temps nuageux. Température
à midi 7°.
A Travers Paris
La voix de Rome.
On sait que plusieurs archevêques et
évêques ont donné l'ordre de supprimer
le Domine, salvam fac rempublicam.Ua.a-
tres, au contraire, n'ont rien changé de-
puis la loi de séparation, et ils ont main-
tenu les mêmes traditions dans leurs dio-
cèses. De ce nombre est l'archevêque
de Rouen, Mgr Puzet, qui a fait insérer,
à ce sujet, une intéressante communica-
tion dans la Semaine religieuse.
L'éminent prélat, en prescrivant à ses
prêtres de ne rien changer jusqu'à nou-
vel ordre au chant du Domine, salvam
lac, leur indique, en effet, que telle est,
pour le moment, l'intention du Saint-
Siège à cet égard. Il en a trouvé la mani-
festation dans une note de VOsservalore
Romano, organe du Vatican, qui relate la
messe chantée, à l'occasion du premier
de l'an, dans l'église Saint-Louis des
Français, à Rome. Cette messe s'est ter-
minée, comme d'habitude, par le Domine,
salvam, et cela après qu'on eut préalable-
ment consulté « l'autorité compétente »,
c'est-à-dire le Vatican. La réponse avait
été brève, mais formelle Nihil innove-
turl. « Que rien ne soit changé »
Rome donne encore là une preuve
nouvelle de' la hauteur et de la sérénité
de ses vues. Le Pape dira à son heure
quels sont les nouveaux devoirs qui s'im-
posent à l'Eglise de France, et tout le
monde s'inclinera devant sa parole sou-
verainc. Mais, dès à présent, il est visible
que ce n'est pas par une politique de
coups d'épingle et de vaines manifesta-
tions que le Saint-Siège entend répondre
•aux persécutions de ses ennemis.
d'air! »
Mouvement judiciaire. h
Nous publions plus loin le mouvement
judiciaire que nous avions annoncé de-
puis quelque temps déjà, et qui, a pour
point de départ le poste de premier pré-
sident de la Cour d'appel de Nancy, va-
cant par suite du décès de M. Sadoul.
Comme nousl'avions fait prévoir, c'est
M. Georges, procureur général à Nancy,
qui est nommé premier président sur
place, et il est remplacé, en qualité de
procureur généjal, par M. Guyon, pro-
cureur de la République à Marseille.
Cette dernière nomination, quoiqu'elle
fût arrêtée d'assez longue date, n'en est
pas moins, dans les circonstances ac-
tuelles, assez significative. En effet, M.
Guyon, comme chef du Parquet de Mar-
seille, s'est trouvé tout naturellement
mêlé aux incidents qui se sont produits
ces jours-ci entre M. le juge d'instruc-
tion Cavaillon et M. l'avocat Destrez. Et
l'avancement, d'ailleurs très hiérarchi-
quement justifié, dont il vient d'être
l'objet semble prouver qu'en ce qui le
concerne ces incidents ne lui ont rien
fait perdre de la confiance dont il jouis-
sait à la chancellerie.
M. Brousse, vice-président du Tribunal
de Marseille, qui remplace M. Guyon
comme procureur de la République, est
l'ancien député de Perpignan, président
du Conseil général des Pyrénées-Orien-
tales. Le mouvement se complète par un
certain nombre d'autres nominations de
moindre importance.
Le jour de l'an d'un vagabond.
Nous contions hier une anecdote sur
Albert Glatigny. On pourrait les multi-
plier à l'infini, car nulle existence ne fut
plus mouvementée que celle de ce déli-
cieux bohème.
Une année, les hasards de sa vie aven-
tureuse l'avaient conduit en Corse, et il
se trouvait, le matin même du jour de
l'an, dans le village deBocognano,undes
plus jolis endroits de l'île, où il était
arrivé à pied d'Ajaccio. La gendarmerie
avait reçu, quelques jours avant, le si-
gnalement d'un nommé Jud, qui venait
d'assassiner un riche voyageur dans un
compartiment de chemin de fer entre
Nice et Marseille, et dont le crime faisait
grand bruit. On recherchait très active-
ment le coupable, et une forte prime
avait été promise à celui qui parvien-
drait à s'en emparer.
Le brigadier de gendarmerie deBoco-
gnano ne douta pas une minute en aper-
cevant ce voyageur mal'accoutré qui
déambulait ainsi par la route, tout seul,
sans la moindre valise, en un jour de
premier de l'an, que ce ne fût l'introu-
vable assassin. Il mit la main au collet
de Glatigny, et brusquement
•C'est vpus qui êtes JudJ. lui cria-
t-il.
Moi?. par exemple!
Ne niez pas! .̃•̃-•
Alors, Glatigny, bon enfant
Au fait, pourquoi nier ?
A la bonne heure 1 s'exclama le
brigadier, ivre de joie.
Et il télégraphia dans toutes les direc-
tions qu'il avait capturé le mystérieux
assassin. Puis, dans sa hâte de conduire
son prisonnierà Ajaccio, il l'yramenaen
voiture. C'est là-dessus que comptait Gla-
tigny, que son voyage à pied avait fati-
gué. Une fois là, il se fit réclamer par le
préfet, à qui précisément il avait été re-
commandé par des amis parisiens, et,
pour toute vengeance contre l'infortuné
brigadier, il raconta cette aventure héroï-
comique en une charmante plaquette
intitulée le Jour de l'an d'un vagabond,
dont le succès de presse et de librairie
lui servit à s'offrir d'autres voyages tout
aussi fantaisistes et accidentés.
L'HEUREUX CANDIDAT
Evidemment, tous les élus d'hier ont été
d'heureux candidats, mais il en est un surtout
qui, au cours'de cette période électorale, aura
joui d'une félicité parfaite. Il est arrivé, comme
on dit en langage de courses, dans « un fau-
teuil ». Et c'est bien d'un fauteuil, d'ailleurs,
qu'il s'agissait. Nous voulons parler de M.
Giresse, Edouard Giresse, sénateur sortant
de Lot-et-Garonne. Ce très digne homme n'a
rien qui le recommande particulièrement à
l'attention des foules. Il a cinquante-sept ans,
il est propriétaire-À^gsicujteur, conseiller géné-
ral et maire de la pèkte*çommune de Meilhan,
où il est né. Au Sénat ;wl\a joué un rôle des
plus effacés, et on pouvait donc craindre que
sa réélection n'allât pas toute seule. Elle a
marché, au contraire, comme sur des rou-
lettes. Sans avoir besoin de se donner
aucun mal, M. Giresse était certain, abso-
lument certain d'être réélu. Il était, en
effet, sur la même liste que M. Falliéres
et M. Chaumié, et la bataille électorale
a passé, en quelque sorte, au-dessus de sa
tête. Il s'était embarqué, seul et unique pas-
sager, sur une nacelle dont le président du Sé-
nat était le capitaine et le garde des sceaux
le pilote. Il se laissait doucement bercer par
les flots. Les polémiques ne l'atteignaient pas,
les attaques le trouvaient indifférent. Il était,
d'ailleurs, à peu près oublié dans la bagarre.
La veille du scrutin, dans le congrès où tous
les candidats se sont fait entendre, il n'a dit
que quelques mots. Et, tranquillement, le len-
demain, il a doublé le cap électoral, comme
un faible esquif, à moitié désemparé et rude-
ment battu par les vagues, parvient néanmoins
à gagner le port, remorqué par deux puissants
navires.
If'
L'acquitté récalcitrant.
On voit bien que le citoyen Amilcare
Cipriani n'est pas Français. Il ignore que,
chez nous, les plaisanteries les meilleu-
res'sont toujours les plus courtes. Cet
antimilitariste que le jury n'avait, sans
doute, acquitté qu'à raison de sa qualité
d'étranger a trouvé spirituel, pour répon-
dre à cette marque d'indulgence, de re-
commencer à afficher, dès le lendemain
du procès, les abominables affiches pour
lesquelles il avait été poursuivi.
Nous avons déjà fait remarquer que
ce n'était pas très adroit ni même très
généreux au moment où ses coprévenus
qui, moins heureux que lui, ont
attrapé des années de prison en cette
affaire se pourvoient en cassation
pour essayer de faire casser l'arrêt. Le
sort de ses camarades importe peu au
citoyen Cipriani. Mais il n'est pas seule-
ment ingrat envers eux et envers le
jury; il abuse aussi de la mansuétude
des pouvoirs publics.
On s'est, en effet, borné, jusqu'ici, à
déchirer les affiches qu'il ne se lasse pas
d'apposer sur les murs. Mais la patience,
surtout la patience de la police, a certai-
nement une limite. Il ne serait pas im-
possible qu'elle se rappelât, un beau ma-
tin, que cet antimilitariste qui se permet
de donner de si mauvais conseils à nos
jeunes conscrits, est étranger. Et, au lieu
de l'inutile procès qu'il recherche, elle
pourrait bien lui servir plus pratique-
ment, comme on fitpourson compatriote
Cavallazzi, un arrêté d'expulsion en bonne
et due forme.
Sans doute, alors, le citoyen -Cipriani
pousserait les hauts cris. Mais, vraiment,
se trouverait-il quelqu'un pour le plain-
dre?. ̃
PETITES CURIOSITÉS
C'est, en somme, une voie nouvelle et tout
à fait pittoresque que le juge d'instruction de
Marseille a ouverte aux magistrats de son
pays en faisant arrêter l'avocat d'un accusé.
Que reproche-t-on, en effet, le plus souvent
à la justice française ? Ses lenteurs, son in-
certitude, son manque de décision, grâce à
quoi nombre de crimes demeurent impunis,
Grâce au procédé innové par M. Cavaillon
(de Marseille), on sera sûr d'avoir toujours
quelqu'un sous les verrous. Quand ce ne sera
pas le prévenu, ce sera son avocat,- ou bien
les témoins, voire le plaignant si l'affaire est
civile, ou la victime si les poursuites sont au
criminel.
Par là, si la vindicte publique n'est pas satis-
faite, la curiosité le sera, ainsi que ce besoin
d'interviews qui semble en ce jeune siècle le
trait dominant du caractère français.
Seulement, un inconvénient grave apparaît,
auquel on n'a point songé tout d'abord. Voici
M. Cavaillon fait arrêter l'avocat d'un pre-
mier accusé. Suivant la législation actuelle, il
ne peut interroger ce deuxième prévenu qu'en
présence de son avocat. Mais, étant donnés les
goûts de M. Cavaillon, il ne tarde pas à faire
arrêter ce second avocat, qui devient dès lors
le troisième prisonnier. A ce titre il constitue
à son tour avocat, lequel, bientôt coffré, cons-
titue le quatrième accusé. Et ainsi de suite.
Or, à ce petit jeu, l'ordre des avocats ne
tardera pas à- être tout entier sous les ver-
rous.
Et alors que. fera M. Cavaillan? Palé-
MON. •" ̃
L'Elysée-Garage, installé rue de Berri,
en face de la rue de Ponthieu, vient d'être
choisi comme représentant à Paris par
la maison Isotta Fraschini, de Milan.
Les très aimables directeurs de l'Ely-
sée-Garage, MM. Porte, Bousquet et Pé-
lissier, se mettent à l'entière disposition
des sportsmen pour l'essai des voitures
Isotta Fraschini et pour l'examen détaillé
du châssis qui fit sensation au dernier
Salon de l'Automobile. Les sportsmen
amateurs de -voitures de marche régu-
lière, d'organes robustes et simples ap-
prendront cette nouvelle avec plaisir.
Hors Paris
Comme tous les ans, le président Roo-
sevelt a été obligé de serrer un nombre
incalculable de mains à l'occasion des
réceptions du premier de l'an, qui n'ont
pas duré moins de trois heures. Mais
cette fois M. Roosevelt avait trouvé le
moyen d'enlever un peu de sa monoto-
nie au geste automatique de la poignée
de main. Il a exécuté le shake-hand au
son de la musique.
Au début de la réception, où ne défi-
laient devant le premier magistrat de la
République que de graves diplomates et
de hauts fonctionnaires, le serrement
de la dextre s'est accompli sur l'air des
pèlerins, de Tannhseuser. Peu à peu l'or-
chestre a accéléré la mesure en jouant
des valses, des pas redoublés, et pen-
dant la troisième heure le président
donnait ses poignées de mains aux ac-
cents de galops fantastiques à des félici-
teurs qui, entraînés par le rythme, pas-
saient devant lui avec la rapidité d'un
train express.
Jamais M. Roosevelt n'est sorti aussi
guilleret que cette fois-,ci de cette céré-
monie fatigante. Pour un peu il aurait
crié Da capo
II y a Hervé et Hervé.
Un journal américain, dans un ar-
ticle sur la campagne antimilitariste en
France, a cru bon de faire connaître à
ses lecteurs les traits du protagoniste de
cette néfaste doctrine. Mais comme la
notoriété de l'homme du drapeau au fu-
mier est de trop fraîche date pour que sa
photographieaitdéjàfranchi l'Atlantique,
notre confrère a fait clicher le portrait
d'un autre Hervé plus connu et a froi-
dement publié l'image de M. Edouard
Hervé, l'ancien directeur du Soleil, en
costume d'académicien.
Les lecteurs américains ont dû s'éton-
ner de voir l'apôtre de l'antimilitarisme
revêtu d'un costume presque militaire et
porteur d'une épée.
Les méfaits du troglodytisme.
Londres est comme Paris en proie an
troglodytisme et, grâce aux voies fer-
rées souterraines, ne repose plus que sur
des cavernes. C'est très commode et ce
sera très intéressant pour les savants de
l'avenir, qui nous attribueront sans doute
des mœurs analogues à celles de nos an-
cêtres préhistoriques. Mais, il y a de
grands inconvénients. Trop de: vibra-
tions A Londres, dans certains quar-
tiers, la population trépide sans,cesse.-
On ne peut plus avoir de pendules qui
marchent et, ce qui est plus grave, la so-
lidité de certains édifices est cam pro-
mise. Deux vieilles églises, Saint Mary-
lebone et Saint John's Wood, sont en
danger; leurs vieux murs s'accommo-
dent mal de cette agitation et commen-
cent à se lézarder..
Attention!
Nouvelles à la Main
En réunion publique':
L'orateur. Cette cause, nous en
sommes les soldats et nous ne cesserons
de livrer bataille pour elle. En avant
chargeons
UN AUDITEUR.- Pardon, quelle est vo-
tre opinion ?
L'ORATEUR. Antimilitariste.
Papa, qu'est-ce que ça veut dire,
« Feu M. Untel » ? ?
Ça veut dire, mon enfant, que ce
M. Untel est mort après avoir demandé à
être incinéré.
Le Masque de Fer.
LES
Elections sénatoriales
L'AVERTISSEMENT
Les élections sénatoriales d'hier ne
corps électoral a voulu, toutefois, donner
un avertissement dont on ne saurait né-
gliger la signification très nette. Tout
compte fait, les radicaux avancés perdent
trois ou quatre sièges. C'est un échec
sensible pour M. Combes au Sénat.
La politique sectaire et ta séparation
de l'Eglise et de l'Etat n'ont pas été sans
influence sur le scrutin. Dans les dépar-
tements du Nord ou de l'Ouest- Ille-et-
Vilaine, Manche, Mayenne les électeurs
sénatoriaux ont donné un coup de barre
vers les idées modérées et il n'y a pas
à douter que ce soit en manière de pro-
testation contre les lois que M. Combes a
introduites devant le Parlement. Mème
dans le sud de la France, région où les
idées radicales rencontrent le plus de
faveur, le scrutin d'aujourd'hui révèle
un certain mécontentement contre les
mesures qui ont troublé les habitudes
traditionnelles et froissé les conscien-
ces. Dans le Lot, par exemple, deux
sénateurs de la gauche démocratique
sont battus à cause de leurs votes cam-
bistes.
Il est très clair que le pays ennemi
de tous les bouleversements,, de toutes
les révolutions, de tous les changements
trop brusques n'a que défiance pour
les exagérations inquiétantes du Bloc. Il-
'a surtout horreur des procédés par les-
quels on avait cru fortifier la tyran-
nie radicale-socialiste sous le précédent
ministère. Le système de la délation et
des fiches devait, dans la pensée de
ses inventeurs, supprimer toute résis-
tance en inspirant la terreur aux
esprits délicats mais timorés. L'expé-
rience a montré que ce calcul était faux.
C'est alors que les délateurs ont essayé
de prendre leur revanche en posant dans
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