Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1904-02-01
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 164718 Nombre total de vues : 164718
Description : 01 février 1904 01 février 1904
Description : 1904/02/01 (Numéro 32). 1904/02/01 (Numéro 32).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2865041
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO - LUNDI 1« FEVRIER 1994
5
motif de cette décision ?. .. La représentation,
l'hiver prochain, à l'Opéra-Comique, d'une
nouvelle -oeuvre du compositeur : l'Enfant-
Roi.
Le livret de l'Enfant-Roi a été écrit par
Emile Zola.
***
La rentrée de M. Cossira, -hier, dans Car-
men, a été fojrt applaudie. Très en voix, l'ar-
tiste a admirablement détaillé la romance du
deuxième acte : « La fleur que tu m'avais je-
tée. » Tour à tour dans les passages de force
et de tendresse, il a été excellent, et les nom-
breux bravos qui ont accueilli son interpré-
tation le lui: ont bien prouvé:
Mlle Marié de L'Isle chantait Carmen .avec
le pittoresque et le charme tout particulier
qu'elle apporte.à ce rôle, un des meilleurs de
son répertoire. Son succès a été considérable,
et comme toujours du meilleur aloi.
Aux côtés de ces deux artistes, MM. Allard,
Cazeneuve, Mesmaecker, Mlles Yauthrin,
Alice,Costès, etc., etc., ont eu leur bonne part
d'applaudissements.
La. Sorcière est toujours l'énorme succès
3u'avait'prévu et annoncé la critique. En
eux jours, nous voulons dire entre samedi
et hier, la pièce de M. Victorien Sardou a
réalisé: une recette dépassant '23,000 francs.
Et à chaque représentation l'on a dû refuser
du monde.
Mme Sarah Bernhardt peut être fière de ces
magnifiques résultats.
Nous apprenons, à la dernière heure, que la
ïeprise de Cyrano, annoncée d'abord pour ce
soir au théâtre de la Gaîté, est remise à de-
main.
Les répétitions générales et les premières
représentations de cette semaine paraissent
devoir s'échelonner comme il suit :
Ce . soir, aux Folies-Dramatiques, répétition
générale d'Une Nuit de noces ; au Grand-Gui-
gnol, première du nouveau' spectacle.
Demain, à l'Odéon, à 2 heures, répétition gé-
nérale de la Seconde Mme Tanqueray ; le soir, à
la Gaîté, Cyrano de' Bergerac (reprise); aux Fo-
lies-Dramatiques, à 9 heures du soir, première
d'Une Nuit de noces.
Mercredi soir, à l'Odéon, première de la Se-
conde Mme Tanqueray.
Jeudi soir, à l'Ambigu, répétition générale de
Nana-, aux Variétés, répétition générale de Mon-
sieur Betsy.
Vendredi soir, à l'Ambigu, première de Nana
.aux Variétés, première de Monsieur Betsy.
Ainsi que nous l'avons fait prévoir, la re-
présentation donnée samedi par les Trente
Ans de théâtre salle Wagram a obtenu un
tel succès et la belle conférence de M. Silvain
sur « l'Art de dire » a produit un effet tel qu'on
a demandé aux artistes et au conférencier de
donner le 42e gala populaire, vendredi pro-
chain au théâtre de Grenelle, avec le môme
spectacle : Andromaque, la Nuit de mai et
causerie de M. Silvain. Ce soir-là, c'est Mme
Rose Caron, qui représentera le chant : la
grande artiste chantera un air de Sigurd et
un air de Lohengrin.
Les Variétés affichent pour ce soir, demain
et mercredi,-et sans remise possible, les trois
dernières représentations de Paris aux Va-
riétés, la revue à grand spectacle jouée par
Mme Judic, MM. Baron, Brasseur, Mlles La-
vallière, Saulier, MM. Max-Dearly, Clau-
dius, Prince, Simon, Mlles Berty et Alice
Bonheur,
Jeudi prochain, à huit heures et demie, ré-
pétition générale de Monsieur Betsy, comédie
en 4 actes de M. Oscar Méténier et Paul Alexis,
pour la rentrée de Mme Réjane et les débuts
de M. Félix Huguenet.
Monsieur Betsy sera accompagné sur l'affi-
che du Homard, le petit chef-d'oeuvre en un
acte d'Edmond Gondinet; il sera joué par
MM. Claudius et André Simon, par Mlles
Marguerite Fournier et Ginette.
Falstaff est chaleureusement applaudi tous
les soirs à la Porte-Saint-Martin. Le bouffon
essentiellement anglais, grâce à l'adaptation
si brillante de M. Jacques Richepin et à l'in-
terprétation de M. Paul Clerget, est devenu un
héros français, et le public l'a adopté tout
aussi bien que Cadet Roussel. Falstaff est
même devenu si français qu'on va le traduire
en anglais pour être représenté l'an prochain
en Amérique, comme un des grands succès
parisiens de cet hiver.
' M. Jacques Richepin a déjà reçu à ce sujet
des propositions de miss Marbury.
La prochaine pièce de M. Jacques Richepin
aura pour titre Polichinelle, et elle aura pour
principal interprète Albert Brasseur.
A l'Ambigu, Mme Jeanne Granier termi-
nera mercredi soir ses représentations de la
Citoyenne Cotillon.
La répétition générale de Nana, avec Mlle
Cassive, est annoncée pour jeudi soir. La dis-
tribution sera la suivante :
Marquis de Chouard MM. Dieudonné
Le comte Muffat Laroche
Philippe Hugon Etiévant
. Steiner J. Renot
La Faloise Villa
Georges Hugon Daurais
Dagenet G. Morean
Bosc Morct
Nana. Mmes Cassive
Pomaré Honorine
Zoé Marthe Alex
Mme Hugon Mouret
Mme Maloir Dauville
Mme Lerat Virginie Rolland
Blanche de Sivry Grandjean
Simone Chapelas
Les autres rôles par Mmes Talmont, Brene-
ville, Dervat et la petite Elsaser ; MM., Picard,
Denizot, Reusy et Sylvain.
? 1" tableau : la Blonde Vénus ; 2' tableau : les
Ruines de Chamont ; 3* tableau : la Reine Po-
maré ; 4" tableau : le Boudoir de Nana ; 5° ta-
bleau : lé 206 du Grand-Hôtel.
Enorme affluence hier dimanche, en ma-
tinée et le soir, auxMathurins, où lo nouveau
programme combiné par M. Berny a obtenu
son succès habituel. Disons que la revue T'en
as un grain / vient de dépassser la 40° et que
ses interprètes sont chaque soir plusieurs
fois rappelés à la chute du rideau. Le succès
des autres pièces, avec Mmes Juanita de Fre-
zia, Jane Vieu et Paula Monti, n'est pas
moindre.
De Hambourg :
La première représentation du Kobold, de
Siegfried Wagner, vient d'être donnée au
Stadttheatier de Hambourg avec un succès
incontesté.. L'oeuvre est -d'une _ psychologie
curieuse, d'une forme très raffinée. Les direc-
teurs du Stadttheater ont encadré le nouvel
ouvrage de M. Siegfried Wagner d'une mise
en scène très réussie, et fourni pour l'exécu-
tion un ensemble de belles voix dirigées par
,un chef d'orchestre de talent, M. Cari Gille. Il
faut particulièrement citer, parmi les artistes
chargés des principaux rôles : Mmes Fleis-
cher-Edel et Schloss, MM. Pennarini, Hoh-
fing, Dawison et Mohwinkel. De nombreuses
notabilités du monde musical et artistique
assistaient à la première représentation. La
seconde aura lieu lundi 1er février, sous la
direction personnelle de M. Siegfried Wagner.
Do Saint-Pétersbourg :
La représentation donnée hier de la Ra-
bouilleuse ya.r Mme Andrée Mégard et M.
Gémier, au bénéfice de Mme Desclauzas, a
été triomphale. Dès son -entrée, Mme Andrée
Mégard a été saluée par une ovation, qui a
repris, de plus en plus imposante, six fois au
cours de la soirée. Toute la Cour assistait au
spectacle ; le Tsar, la Tsarine, l'Impératrice
douairière étaient dans leur loge et donnaient
le signal des applaudissements.
A chaque acte, d'innombrables rappels té-
moignaient de la satisfaction et de 1 admira-
tion du public. La loge de Mme Andrée Mé-
gard était littéralement encombrée de fleurs
et de cadeaux. Aux côtés de la brillante ar-
tiste, MM. René Valbel, Mangin, Delorme, |
Murray, Hittemans, Brouette, Hémery, Mmer
Besnier ont été très applaudis.
Serge Basset.
SPECTACLES A CONCERTS
A LA CIGALE : Le Béguin de Messaline. -
La première,; à la Cigale, du Biguin de Mes-
saline, fantaisie-opérette en deux actes et
cinq tableaux de MM.' Maurice de Féraudy et
Yean Kolb. musique de Justin Clérice, a
donné un irréfutable démenti aux esprits grin-
cheux qui prétendent que l'opérette est morte
en France. S'il se trouvait de ces grincheux-là
à la Cigale, ils ont du être bien surpris, des
tonnerres de bravos qui ont éclaté quinze fois
au cours de la représentation,, soulignant les
drôleries irrésistibles et l'esprit du livret, et
les originalités, et les grâces de la partition,
Cette première était un. événement dans le
monde du théâtre, tant- à cause de la renom-
mée des auteurs que du caractère artistique
de la tentative entreprise- à la Cigale. La véri-
; table opérette nous est rendue avec, en plus,
une pointe de modernisme qui la fait exquise
et conforme aux aspirations du jour.
Que les silhouettes du Béguin de Messaline
ont amusé ! Et avec quel enthousiasme n'a-
t-on pas bissé les airs de Clérice, d'une nou-
I veauté et d'un charme si personnels. Il y a
là dedans beaucoup de morceaux qui connaî-
tront la popularité.
Les décors sont d'Amable, Jambon et
: Bailly ; il est difficile de faire aussi somptueux
et aussi ravissant. Le crayon d'Edel a des-
siné des costumes d'une élégance et d'un es-
prit satirique qui ont été salués par des ap-
plaudissements nourris. Les ballets, réglés
par Rizzo, ont eu aussi les honneurs du bis.
L'interprétation du Béguin de Messaline est
. à la hauteur de l'oeuvre, ce qui n'est pas un
? mince éloge. Jeanne Bloch, en Messaline, fera
évidemment courir et bien rite tout Paris.
MM. Gabin et Régiane ont montré, lé pre-
mier toute la finesse d'un jeune artiste de,
: style, le second une rondeur de vrai comédien.
Mlle Allems est ravissante, chante comme un
rossignol et dit comme une lauréate du Conser-
vatoire. M. Max-Morel est drôle comme tou-
jours et possède bien l'oreille du public. Mlles
Berville et Brésinà, cette dernière en galant
travesti, ont montré beaucoup de fantaisie;
citons encore MM. Féréol, Honoré, Légion ;
Mmes Schneider, Dasson, Vilda, Myriame et
les innombrables jolies femmes qui, dans des
rôles de moindre importance, se font remar-
quer et applaudir.
En résumé, la Cigale tient un grand succès,
, et la centième ne fait aucun doute. ?- UN M.
DU B.
Aujourd'hui :
A Parisiana, 2 heures, grande matinée de
tala au profit de la caisse des retraites de la
ociétè de secours mutuels des Artistes ly-
riques. Au programme : Yvette Guilbert,
Pougaud, Germain, etc.
Ce soir ? : -
Aux Folies-Bergère, relâche pour dernières
répétitions de la Revue. La mise en état de
tout le matériel, et les complications sans
précédent de'la mise en scène nécessiteront
au moins deux jours de relâche.
La répétition générale est donc irrévoca-
blement fixée à mercredi soir, et la première
représentation à jeudi.
- Au Moulin-Rouge, à 9 h. 1/2, début de
« la Merveille du Cycle », par New House and
Ware,
- A 8 h. 1/2, réouverture de l'Alhambra,
ancien théâtre du Ghâteau-d'Eau, direction
Thomas Barasford.
Aprs avoir fait, une -troisième fois, triom-
pher au Châtelet le grandiose Requiem de
Berlioz, M- Colonne est parti nier soir
pour Rome, appelé par l'Académie royale
Sainte-Cécile, pour diriger deux festivals de
musique française.
Le concert du Châtelet de dimanche pro-
chain 7'îévriérseraidirtoé"pàï'lé' célèbre chef
d'orchestre Ernst von' Schùch, directeur gêné-;
ral de la musique à l'Opéra royal de Dresde.
L'éminent pianiste Lucien Wurmser se fera
entendre à cette séance et interprétera le
Concerto en ut mineur de Camille Saint-
Sâëns.
Contrairement au bruit qu'on avait fait
courir, Mme Roger-Miclos ne va pas en Amé-
rique cette année, à la grande joie de ses
élèves et admirateurs qui l'entendront salle
Pleyel le jeudi soir 11 février, dans un con-
cert consacré aux oeuvres de Schumann
qu'elle interprète d'une façon magistrale.
Samedi dernier a eu lieu le 13° «iEolian
Récital » de la saison. Un public mondain se
pressait dans la coquette salle de l'avenue de
FOpéra, et de gentilles mains applaudissaient
le célèbre violoncelliste Paul Viardot et Mlle
Lyméa.
Rappelons que ces séances artistiques ont
lieu tous les samedis, à4 heures précises, et
que nos abonnés peuvent y assister en fai-
sant une demandé au directeur de la Compa-
gnie iEolian, qui leur réservera des places
sans aucun frais.
Les concerts A. Lefort sont de plus en plus
suivis et goûtés par la foule des amateurs de
bonne musique.
La quatrième séance donnée hier à la salle
de la rue d'Athènes par le célèbre Quatuor
populaire de la Ville de Paris aété un triom-
phe pour l'éminent professeur, pour ses, re-
marquables partenaires et pour sa phalange
d'élèves.
' Après .? une magistrale, exécution du Qua-
tuor n» 2 de Beethoven, M. Lefort et Mlle
C. Fulcran ont fait entendre avec un art ex-
quis la superbe et difficultueuse Sonate pour
violon et piano de Silvio Lazzari.
La voix pure et le style gracieux de Mlle
J. Leclerc ont obtenu un succès considérable.
Mais l'enthousiasme du public n'a plus
connu de bornes après l'audition des élèves
de M. Lefort dans leurs fameux ensembles,
dont ceux- qui ne les ont pas entendus ne
peuvent concevoir le charme, la délicatesse et I
la virtuosité alliés à une incomparable préci- I
sion. C'est la perfection même ; tel a été le
cri unanime des auditeurs emballés qui ont
fait bisser plusieurs morceaux et ne se las-
saient pas de rappeler les trente jeunes ar-
tistes et leur brillant maître.
On sait que le prince, impérial d'Allemagne
fut, tout récemment, puni d'arrêts par son
père pour avoir pris part à une course mili-
taire. Le prince est un fanatique de tous les
sports et s'est maintes fois signalé dans les
concours de patinage, qui obtiennent tant de
succès dans les pays du Nord, et dont nous
ne pourrions pas apprécier les agréments si
nous n'avions pas notre magnifique Palais de
Glace des Champs-Elysées.
Ce soir, à Ba-Ta-Clan, 75" représentation
de Tout V Bataclan, revue à grand spectacle
en dix tableaux, de MM. Charles Quinel et
F. Verdellet, et débuts, dans le rôle de la
commère, de Mlle Maud d'Oi'by, l'exquise di-
yette parisienne.
La vogue est une aimable amie qui conduit
un peu partout les êtres et lès choses, pour
leur plus grande gloire.
C'est pourquoi ici et là, dans toutes les réu-
nions où se trouye un orchestre, un piano,
une personne qui chante, on interprète en ce
moment les nouvelles oeuvres si artistiques
éditées par la maison Ricordi du boulevard
Malesherbes.
C'est ; Aux étoiles et Si vous l'aviez com-
pris ! deux charmantes mélodies de Denza ;
les Lettres d'amour (répertoire Paulette Dàrty),
valse chantée dédiée à Mme Marcelle Dartoy,
de l'Opéra ; Halte au village*et Marche fran-
çaise 480A, du distingué compositeur-Borel-
Clerc ; les superbes fantaisies sur la Tosca et
la Vie de bohème du raaitre italien Puccini,
etc., etc.
Nos artistes.
Léchant : Paulette Darty, la reine de la
valse lente, vient d'arriver à Nice avec les
lauriers et les roses cueillis en Italie. r
Après une série de représentations, l'ex-
quise chanteuse reviendra à Paris vers le
10 février pour faire sa rentrée le ' 15 â la
Scala.
La danse : Odette Valéry est à Milan où
ses véritables danses andalouses obtiennent
un succès fou.
La belle Valéry- nouveau vocable - va
revenir prochainement et repartira en mars
pour l'Egypte.
Alfred Delilia.
MOUVEMENT SOCIAL
LES IDÉES ET LES LIVRES
Le cri d'alarme poussé l'autre jour par
Fuster ne pouvait manquer d'être en-,
tendu et, malgré que la charité des amis
et des lecteurs du Figaro n'ait pas été une
fois de plus sollicitée, elle n'a pas voulu
être privée de la joie d'apporter son
obole et de prendre sa part de la cam-
pagne par laquelle on se propose d'en-
rayer les effrayants gavages de la tuber-
culose chez nos petites ouvrières.
Celles-ci seront toujours, en effet, les
préférées de la charité parisienne. Est-ce
bien même de charité qu'il s'agit ici, et:
sans blasphémer la beauté d'aucune de
vous,, mesdames, ne pensez-v.ous pas -
plutôt acquitter une dette quand vous
apportez quelque aide à celles dont les
doigts grêles ont tissé vos parures ?;
Là peut être,- est la raison des cou-
rants de sympathie spontanée qui se ma-
nifestent,chaque fois qu'une oeuvre quel-
conque fait souvenir Paris de tout ce
que peut cacher de misères et de
souffrances vaillamment supportées la
gaieté de ces jolies filles dont le goût nar..
tif assure la supériorité de ses produits,
dont la fine élégance anime ses rues, et
que ses passants rencontrent éparpil-
lant leurs rires au soleil de midi.
Ce qu'il y a de sûr, c'est que ce proléta-,
.riat féminin, qui jacasse derrière les gla-
ces du salon d'essayage ou qui gîte dans
les mansardes tard éciairées'des quartiers
populaires, connaît la sympathie des ar-
tistes et la sollicitude des grands sei-
gneurs. Gustave Charpentier s'est fait son-
maître de chant, et M. d'Haussonville lui
:a consacré un livre, dont le titre atteste
que les gens du monde ont dû'enten-..
dre de lui des leçons qu'ils eussent mal-
supportées de tout autre.Salaires et Mi-
sères de femmes les ont renseignés sur
le sort pénible, plus pénible encore par
les contrastes violents dont il est l'oc-
casion, fait par l'industrie moderne à
celles qui .leur procurent le confort dont
ils. jouissent, le luxe qui les entoure, la
grâce des objets qui. les charment.
La leçon sans doute fut trop vite ou-
bliée, car M. d'Haussonville vient de
juger utile de consacrer d'une préface un
livre qui la reprend, et arrive à son
heure, puisque l'heure incite à s'émou-
voir des ravages de la tuberculose dans
une catégorie de la population, double-
ment intéressante par qjlç-même et par
son influence sur l'avenir de la race, sur
la destinée de tous ,ces petits êtres, ou-
vrier.sv pro dueteurscitoyens- 4e -demain,
qui naissent aujourd'hui du baiser rapide
d'un travailleur accablé par le poids de
journées trop longues dans des ateliers
malsains et d'une ouvrière atteinte du
mal terrible qui prospère et progresse
au sein des agglomérations urbaines.
S'en émouvoir est bien, secourir est
mieux, mais on n'aura rien fait tant
qu'on n'aura pas supprimé les causes.
C'est justement l'une d'elles qu'étudie
M. Cotelle dans le livre préfacé par M.
d'Haussonville, Le Sweating System.
On appelle ainsi un mode d'exploita-
tion fréquemment adopté par certaines-
industries, notamment par celles du linge,
du vêtement, de la chaussure, du meuble,
des jouets, de la dentelle, de la passe-
menterie, des corsets, parapluies, etc.,
etc. Le plus souvent, les grands maga-
sins où se vendent ces produits ne les
fabriquent pas. Ils traitent pour la fabri-
cation avec des entrepreneurs qui se
chargent de fournir telle quantité de pro-
duits moyennant telle somme.
A leur tour, ces entrepreneurs répar-
tissent la commande entre de petits fa-
bricants, des ouvrières qui travaillent,
soit en atelier, le plus souvent à domicile,
ou dans des chambres que leur louent
les entrepreneurs.
On aperçoit aisément les conséquences
de ce régime. L'entrepreneur, qui n'e:
vend pas, qui ne fabrique pas et n'est,en
somme, qu'un intermédiaire, ne peut
trouver de bénéfice que dans la diffé-
rence entre le prix que lui paye le grand
magasin et celui qu'il paye à "l'ouvrière.
II. faiït,;quev,stiivant. une imagé triviale!
mais"*àsse'z juste,il: fasse << suer-» le-sa-
laire. D'où son nom dq sweater et le nom
de sweating donné au système.
En France, toutes les femmes travail-
lant ainsi: à domicile sont dans une
'condition désavantageuse.
Tandis que le salaire quotidien des
femmes travaillant en-atelier dans les
maisons de mode et de couture atteint
4 francs par jour et plus, celles qui tra-
vaillent en chambre ne gagnent que de
1 fr. 50 à 2 francs.
Si l'on passe à la lingerie, les salaires
sont encore plus bas, à cause deJa divi-
, sifen du travail poussée à l'extrême. La
toile remise par le magasin de blanc à
une entrepreneuse est coupée et assem-
blée par elle. Puis la-« monteuse » fait le
point des poignets, du devant et du col.
La « finisseuse » pique à la machine, èt
le travail revient à l'entrepreneuse, qui
[ coud les boutons et livre la chemise, au
I magasin. Sur le prix de façon donné par
le fabricant, l'entrepreneuse.garde Ofr. 25
par chemise. La finisseuse reçoit 0 fr. 50:
par chemise et ne peut en faire que
deux par journée de douze heures, La.
monteuse gagne de 1 fr. 25 à 1 fr. 75 par
jour.
La « piqueuse » de faux cols en fait
douze par jour et gagne 1 franc; la «bou-
tonniériste » en faux cols reçoit 40 centi-
mes pour trente-six boutonnières.
Les ouvrières occupées au corset de
luxe gagnent de 1 fr. 80 à 2 fr. 40 par'
jour. Celles qui sont employées au cor-
set à bon marché gagnent de 1 fr. 25 à
2 francs, au maximum, et cela pendant'
neuf mois de l'année.
Quelles sortes d'alimentation et de
logement veut-on que puissent se pro-
curer des ouvrières qui gagnent de tels 1
salaires ?
Voici par exemple le budget d'une che-
misière gagant 0 fr. 90 par jour : Elle
mange par jour 0 fr. 15 de pain, 0 fr. 20
dé fromage, 0 fr. 30 de légumes, soit
0 fr. 65 pour la nourriture. Pour boisson
elle à l'eau d'un puits voisin. Il lui reste
0 fr. 25 pour le loyer, la vêtement et
l'entretien. Elle loge avec une de ses
amies, modistes, et toutes deux mettent
en commun leurs recettes, en payant par
moitié les dépenses communes !
L'avilissement des salaires est donc le
: premierrésultat du sweating system. D'où
.insuffisance de l'alimentation, et'insuffi-
sance. du logement.
Notez que c'est dans ce logement for-
cément exigu, que l'on travaille toute la
'journée, que l'on mange et que l'on
dort; la môme pièce sprt d'atelier, de
cuisine et de chambre à coucher. Les
hygiénistes frémiraient des intérieurs
aperçus par M. Cotelle certains soirs
d'hiver, à travers la fumée des plats
qu'on apprête et dans l'odeur, fade du
poêle allumé, tandis qu'à la lueur d'une
pàuvre lampe trouant mal l'atmosphère
épaisse de la pièce fétide, de jeunes ou-
vrières, alertes et gaies, montent des
tulles, des ? ruehes, des fleurs artifi-
cielles, des éventails, fabriquent toutes
ces choses menues et fragiles auxquelles
elles savent donner la séduction de la
gçâce la plus exquise.
,v Ajoutez à cela l'exagération des heures
dé -travail,;'que,,4ié'.;p'ei>t ;<^raye,r jçucujje.
loi protectrice, car la loi perd ses droits
aii seuil des logis où s'exerce le sweating
system.
iQuels sont donc les remèdes ?
Les uns regardent les ouvrières elles-
mêmes. Là, comme ailleurs, l'association
peut accomplir des miracles; des syn-
dicats, en même temps qu'ils permet-
traient à leurs membres de défendre effi-
cacement leurs intérêts, leur donneraient
la| possibilité de supprimer l'intermé-
diaire, lesweater, et de traiter directement
avec le grand magasin, qui ne demande
pas mieuxg
. Les autres nous regardent tous, vous
surtout, mesdames, et je recommande a
vos lectures les pages où M. Cotelle rap-
porte les efforts faits par les-« ligues de
consommateurs » pour enrayer les effets
néfastes du sweating system.
Sans faire partie d'aucune ligue,,par le
seul effort individuel, vous pouvez beau-
coup, pour peu que vous pensiez avec
notre auteur que vous devez travailler à
l'amélioration du sort de l'ouvrière, non
pas seulement par des aumônes et par
des ventes de charité, mais par moins
d'empressement à profiter des « occa-
sions», moins de plaisir à acheter au-
de'ssous du juste prix, non pas durant
trois jours par an, mais tousies jours,
ncjn par un acte extraordinaire,' mais par
les actes ordinaires et répétés de la vie
quotidienne.
J. Paul-Boncour.
LECTURES ÉTRANGÈRES
Empressions de Corée
Un voyageur européen qui pour son
instruction, son agrément ou ses entre-
prises commerciales, débarque à Fousan
ou à Chemulpo,a de la peine à compren-
dre comment la Corée excite de si ar-
dentes convoitises. C'est un des pays les.
plus pauvres, èt les moins pittoresques
de l'univers. La teinte de civilisation que
les Japonais ont donnée à la ville dont
ils ont fait leur pied-à-terre de l'autre
côté des Dardanelles de l'Extrême-Orient
est des plus superficielles. Les rues,
l'architecture des maisons, l'aspect des
magasins et les petits emprunts.de toute
nature faits aux coutumes occidentales
rappellent la plupart des cités maritimes
de troisième ou de quatrième ordï-e des
îles de Nippon ou de Kiou-Siou; on dé-
couvre même à Fousan une gare avec
une amorce de chemin de fer qui doit
aller un-jour jusqu'à Séoul, mais on ne
tarde pas à s'apercevoir que cette contre-
façon japonaise d'un décor européen est
,de pure façade, ta voie ferrée traverse,
un pays désert et s'arrête net au bord
.d'un petit cours d'eau qui pourtant ne
'paraît avoir rien de commun avec un
obstacle infranchissable. La rivière coule
à travers une campagne marécageuse où
l'on n'aperçoit pas un arbre. De loin ert
loin, 'quelques points noirs émergent dé
ce marécage, pareils à ces îles qui appa-
raissent à la marée basse sur le littoral
des Maremmes de l'Italie centrale. Ces
points noirs sont les huttes où vivent les
paysans coréens. Les habitants des villes
sont plus misérables encore. A cinq ou
six cents mètres du port de Fousan se
trouve la vieille cité indigène que la civi-
lisation japonaise n'a pas encore eu le
temps d'effleurer. C'est une aggloméra-
tion de misérables huttes de terre cou-
vertes de chaume. Ces habitations rudi-
mentaires n'ont pas de plancher ni de
fenêtres; cinq ou six personnes vivent
entassées'dans ces . tanières où une seule
aurait de la peine à se mouvoir et à res1-
pirer.
La malpropreté de ces repaires dé-
passe tout ce que l'imagination humaine
peut rêver. On chercherait vainement
sur le reste du globe des demeures plus
répugnantes et plus nauséabondes que
celles des Coréens. Non loin de ces ef7
froyables taudis, où des animaux do-
mestiques habitués aux raffinements de
1 la civilisation occidentale refuseraient
de vivre, les ruines des palais et les
murs d'une ville.abandonnée depuisplu-
sieurs siècles attestent que ce pays, au-
jourd'hui tombé dans une détresse si
profonde, a eu sa période de splendeur.
Abordée du côté dé Fousan, la grande
péninsule du nord de l'Asie produit l'im-
pression d'un désert, mais elle cause
une sensation plus lugubre encore sur le
voyageur européen qui débarque à Che-
mulpo et se rend à Séoul par le chemin
de fer. La ligne traverse une campagne
qui a l'aspect d'un cimetière sans fin.
C'est le pays des morts. Des milliers et
des milliers de petits tertres couverts de
, gazon,;.atteste rit que, depuis, plusieurs
' siè^leS :les,vÇ6réèns' sont transportés
.après leur déeqs dans cette banlieue
funéraire qui s'étend indéfiniment, à
perte de vue, autour de la capitale. Le
respect que les disciples de Boudda pro-
fessent pour les générations passées ne
leur permettant pas d'exproprier des os-
sements humains de leur dernière de-
meure, chaque jour des rangées de
tombes fraîchemont creusées viennent
ajouter- à cette immense plaine mor-
tuaire de nouvelles ondulations.
Enfin voici Séoul. La capitale de la
Corée est un village de deux cent mille
habitants où les habitudes de malpro-
preté- où croupissent les. populations de
l'Extrême-Orient retombées dans la bar-
barie résistent avec succès à l'invasion
des progrès matériels de la civilisation
occidentale. Les égouts coulent à ciel
ouvert au milieu de la voie publique, de.
larges cloaques s'étendent au centre des
places les plus fréquentées, et lorsque
tombe une pluie un peu abondante, les
rues, qui ne sont pas en général pavéps,
se transforment.en marécages imprati-
cables.
Sur le bord de ces bourbiers, où les
eaux destinées à maintenir la métropole
de là Corée dans un état de propreté par-
faite ne servent, par suite d'une canali-
sation mal entretenue, qu'à conserver
pendant toute l'année une couche do
fange à une profondeur à peu près inva-
riable, s'élèvent des édifices majestuèux.
La cathédrale catholique, construite en
briques rouges, n'est pas une merveille
d'architecture, mais elle se distingue par
l'ampleur de ses proportions. Les édifices
où résident les agents diplomatiques ont
presque tous uné splendeur extérieure
destinée à donner une haute idée des
puissances dont les représentants sont
accrédités auprès de l'empereur Yaï-
Hyeoung. Des tramways circulent dans
ces rues transformées en marécages et
vont si vite qu'ils écrasent chaque jour
des enfants, mais la population de Séoul
ne s'émeut pas outre mesure de ces in-
nombrables victimes broyées' sous le
char dè la civiliéation européenne.
Le caractère du Coréen est une énigme, s'è-
crie un voyageur anglais qui connaît à fond
les peuples de l'Extrême-Orient. C'est une
race qui affronte la vie et la mort avec la
même placidité désintéressée. Elle se laisse
conduire- à sa destinée comme les boeufs à
l'abattoir. Aussi les nations voisines l'ont-
elle toujours traitée comme un bétail humain
incapable d'avoir le sentiment de son abjec-
tion et de son esclavage. Ce n'est pas que le
Coréen manque de courage. Bien au con-
traire, -il trouvo plaisir à ongager, pour les
motifs les plus futiles, des duels à coups de
pierres. Mais ce grand et vigoureux compa-
gnon, qui n'aura pas craint de provoquer un
de ses égaux à un combat acharné où les
deux adversaires risquent leur vie, se laissera
passivement accabler de coups' de pied et do
coups de poing par un tout petit Japonais
qui aurait besoin d'un tabouret pour arrive;
jusqu'aux oreijles dosa victime.
L'article que M. Reginald Farrer vient
de publier dans la Nineteenth Century
jette une vive lumière sur certains côtés
peu connus de la question d'Extrême-
Orient. Pourvu qu'on n'oblige pas les
Coréens à renoncer à leur chapeau mo-
numental et à leur chignon qui est une
véritable oeuvre d'art, ils se résigneront
à leur destinée. Ils ne prendront pas les
armes en faveur des Russes, bien que le
seul sentiment un peu vif qu'il soit pos-
sible de découvrir au fond de leur coeur
soit la haine des Japonais, Ils rie par-
donneront jamais au gouvernen^ent du
Mikado le rôle que son représentant a
joué dans le drame du mois d'octobre
1895 où a péri une Impératrice univer-
sellement considérée comme le bon gé-
,nie de son. peuple.
G. Labadie-Lagrave.
E&y gjjgjgjgAWT
EPAB BfTfcl BSTT SES VINS les I«IEII_L.EURS
? ? Vjif wL B Cat. et Ech0,,GraL 133.r. Montmartre
AD&ICI IA Talisman de Beauté
erWumfc OTffSBUA M0UBiGAfrr.ifi.rG0h.
PA|| ne BATAT Sa mûtiar aes imitations arcet CMtimta*
CHU Uc I U 8 Inttrteun. Exiges la sljruatare BQfOT.
EN VENTE PARTOUT
LA
ME m
NOUVELLE ÉDITION
- «?.'.. v v. v s1 ,. ïniQuyîfl î .-. i r.V o *. . 7
Couverture et deux Planche-
SORS TEXTE EN COULEURS
24 PAGES DE TEXTE & ILLUSTRATIONS
Prix- : T50 - Etranger : 2tr-
?' ' ' OQ»0:0 ' ' ? ' ' " . 'v
ENVOI D'UN NUMÉRO SPÉCIMEN
CONTRE Q'25 ADRESSÉS
à Jjp LIBRAIRIE DU FIGARO
PARIS--.26, rue Drouotj 26 - PARIS
gmwiBffliiniiiiinHifHniiHiiHiiHiniiinmmiinmmrg
i l'Huile. Foie.Morue I
E DR. ' . =3
1 Pharmacie Normale 1
E GARANTIE PURE ET NATURELLE =J
i EST BECOmmNOÈE par le CORPS MÉDICAL. |
jE .???-??- ? 3
1 Pharmacie STonaal© 1
t 17ctl9,Rue Droaot, PARIS (Aucun» luecurttlt) 3
jE Litre dans tout Pari: pur voitures et espédit en Province. 3
£ ENVOI FRANCO no CATALOCCB ILLUSTRÉ. =3
«uuuiuiiuunuiuaiiuiimiiiiiuaiiuuuiiuuuuuuiiâ
JHHB» IFIIIR mmmm ms tsm TONIQUE CT APÉRITIF
MËBÊp jêt J§BF MmMW Èmmm VIN GÊNÊREUKETQUINQUINA
iH» M? jraffJlasr MÈsrEÊË Hygiénique par excellence-
MACARONI LUCULLUS R,ST
lia Vie Sportive
LES COURSES
.HIER
COURSES A PAU '
La première journée du meeting palois n'a
pas été favorisée par le temps, il a plu. tout
l'après-midi et l'assistance était assez res-
treinte. Le sport a été.assez intéressant..
Une très bonne pouliche, Ma Chérie, a en-
levé le prix de la Forêt, cçurse de haies han-
dicap, réservée aux gentlemen - riders. Ma
Chérie est une fille de Barberousse et de Ma-
rion Delorme et appartient à M. D. Guestier,
le grand propriétaire du Sud-Ouest. Cette très
jolie jument, harmonieuse et bien équilibrée,
a sauté les haies avec la légèreté d'un oiseau,
elle a littéralement joué avec Monte-Carlo,,
qui, à Paris, a fait preuve d'un mérite assez
estimable. Je serais très étonné si Ma Chérie
ne figurait pas dans les courses de haies les.
plus importantes du meeting pâlois, elle s'est
montrée à. peu près imbattable dans le Midi,
cet automne.
La facilité avec laquelle Aicazar a enlevé le
prix de la-Société des steeple-chases, me fait
supposer que le lot en était médiocre, le eheval
de M. Duboy qui avait couru honorablement
en novembre à Auteuil a battu' avec une
aisance ridicule Masséna qui ce printemps
était attelé au cab de son propriétaire M.
Halbronn. Roi d'Armes a pris la troisième*
place. Deux'chutes sans gravité se sont pro-
duites, celle-d'Ermitage au talus et de Volti-
geuse au bull fin ch. Les prix à réclamer qui
servaient de ,modegte lever de rideau à la
journée ont été gagnés par deux vieux" che-
vronnés de ce genre d'épreuve, Jonzac etOlar ?
eues, mis à vendre; tous deux pour des som-
mes minimes-.
Prix d'Ouverture (course de haies, à récla-
mer, 2,000 fr., gjSQQ m.). - 1, Olargues (6/1),
à M. Bolto (Broguère)..; 2, Ip.ek (3/1), à M.
Nicole.^Roberts) j: 3, Ariette (8/1), à M. Harris
(Lassence) (3/4 de longueur, 3 longueurs).
fson placés : Aiguë vives, Montardon, La-
hire, Maraudeur, Artesia, .Cocaïne, Lauréat.
Pani mutuel à 5 fr.: Gagnant, 23 fr. 50. Pla-
cés : Olargues, 8 fr. ; Ipeck, 9 fr. 50 ; Ariette,
12 fr, .50. -,
Prix des Pins (steeple-chase, à réclamer,
2,000 fr., 3,400 m.).- 1, Jonzac (8/1), à M.
Grangeneuve (M. Lemoine); 2, Brancomir
(3/1), à M. L. Hémard (Adèle); 3, Chantilly II
(5/1), à M. D. Guestier (M. Laborde) (l/21on-
gueur, 5 longueurs).
Non placés : Barbouchi, Sylphe II, ToMor-
TOW, Aristo et Java.
Pari mutuel à- 5 fr. :: Gagnant, 98 fr. 50.
Placés : Jonzac, 25 fr. 50; Brancomir, 6 fr. 50;
Ctiantiliy II, 12 fr. 50.
Prix de la Forêt (course de haies, handi-
cap, gentlemen-riders, 3,000 fr., 3,000 m.). -
1, Ma Chérie (6/4), à M. D. Guestier (M,, La-
borde) ; 2, Monte Carlo (4/1), à M. Longfils
(A. Flint); 3, Evohé. (6/1), à M. H. du Poy
(M. Roux-Nauton (1 longueur, 2 longueurs).
Non placés : Radegonde II, JuS, Palatine,
Châtelaine, Maestro II.
. « ?-. . ! . ' -.' i .. ' J . . '.
Pari mutuel à 5-fr. : Gagnant, 17 fr. Pla-
cés : Ma Chérie, 7 fr. ; Monte Carlo, 8 fr. 50 ;
Evohé, 7 fr. 50.
Prix de la Société des Steeple-Chases de
FfaneB.ï(steegle-chase, 6e série, 2,600 fr., 3,400
.iriètres).- 1, Aicazar; (5/1), tjàfvMk J- Duboy
(L., Barillar) ; 2, Masséna: {4/lj, à- M. Pred
Coates (F. Hall) ; 3j, Roi. d'Afmes (5/1), à M.
Sclyuid,1(A; Ffint) (0. longueurs,'2 longueurs).
Non placés : Da'naé, Stèllo,. Kerria, Jenny,
.Suiid. (arrêtée), Maitre, Voltigeuse (tombée),
ïlrmïfâge (tombé), Vive et Béldur Gabia.
Parj mutuel à 5 fr.,; Gagnant,35 fr.Placés:.
Aicazar, 7 fr. ; Masséna, 7 fr. 50 ; Roi d'Ar-
mes, 7 fr.
Deux modifications ont été apportées au
parcours de, steeple-chase de Pau. Le contre-
bas, a été remplacé par un brooclc précédé
d'une barre fixe commo celui d'Auteuil, mais
.plus sévère ; le mur en terre qui suit la ri-
vière des tribunes a été transformé en une
banquette moins dangereuse pour les chevaux
qui viennent de sauter en plein train un obs-
tacle en largeur.
- En tombant avec son cheval Barbouchi
dans le prix des Pins, hier à Pau, le vicomte
Ch. de Bruneret s'est cassé la clavicule.
' - Après sa victoire dans le prix des Pins,
Jonzac a'été réclamé? pour- 2,111 francs'par
M. Gauquelin et sera entraîné par Bariller.
Olargues, vainqueur du prix d'Ouverture, a
été réclamé pour 1,725 francs par son proprié-
taire, M. E. Bolto.
- Les gentlemen-riders bénéficient de six
livres de décharge dans les prix à réclamer à
Pau.
. Ariette, dans le prix d'Ouverture, Jonzac et
Chantilly, dans le prix des Pins, ont bénéficié
de cette allégeance.
Intérim.
LES ARMES
ACADÉMIE D'ÉPÈE. - Le Comité de l'Aca-
démie d'épée vient d'adopter, à titre d'essai,
une décision, tendant à diviser en trois caté-
gories les tireurs qui prennent part â ses
poules.
Seront dits « hors série », les tireurs ayant
gagne six poules au moins ; seniors, ceux qui
pourront justifier de deux victoires ; juniors,
tous les autres tireurs.
Les: juniors tireront entre eux.
Les seniors et les, tireurs hors série seront
mêlés-dans les poules, mais ces derniers se-
ront ;handicapés d'une touche, c'est-à-dire
qu'ils, seront considérés comme ayant été tou-
chés une fois avant de commencer à tirer.
Cette tentative ne nous paraît pas très heu-
reuse. Un tireur qui a gagné six poules s'est
pas nécessairement plus fort qu'un tireur qu 1
en a gagné deux ; il se peut faire qu'il soit
seulement plus assidu aux réunions.
Ce n'est pas d'après le nombre absolu de
ses victoires qu'on doit juger de la force d'un
tireur de poules, mais d'après leur nombro
relatif, c'est-à-dire d'après la proportion qui
existe entre le nombre des poules auxquelles
il a pris part et le nombre de celles dont il
est sorti vainqueur.
SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT DE L'ESCRIME.
- Rappelons que la prochaine réunion in-
time de la Société d'Encouragement aura lieu
vendredi, à cinq heures, au Grand-Hôtel.
Jehan Septime,
BILLARD
LE CHAMPIONNAT DES JEUNES MAÎTRES -
dénomination d'une exactitude relative, car
certains des concurrents sont de vieux pro-
fessionnels du billard - a commencé hier.
Deux matchs ont été joués : l'un l'après-
midi, l'autre le soir. Le premier a été gagné
par Manuel Sanchez qui a battu son rival
Alvarez de 400 points a 267 en une fort mé-
diocre partie. Meilleures séries du vainqueur:
26, 40, 22, 23, 22 ; du vaincu : 20, 23, 22.
Moyenne de Sanchez : 8.69; d'Alvarez, 7.96.
La seconde rencontre opposait l'un à l'autre
les deux Américains Morningstar et Capron.
Morningstar a fourni une triomphale perfor-
mance, abattant en 19 reprises ses 400 points
et laissant son adversaire à 88 carambolages.
Meilleures séries du vainqueur : 52, 65, 85,
73, 62 ; moyenne : 22.22. Meilleures séries du
battu : 30, 16 et 15 ; moyenne : 4.6.
Le tournoi, dont les prix sont offerts par
la Compagnie Brunswick et joué sur un bil-
lard de cette maison, se continuera aujour-
d'hui.
AUTOMOBILISME
LE MEETING DE FLORIDE. - Les différentes
épreuves disputées sur lapiste d'Ormond Beach
5
motif de cette décision ?. .. La représentation,
l'hiver prochain, à l'Opéra-Comique, d'une
nouvelle -oeuvre du compositeur : l'Enfant-
Roi.
Le livret de l'Enfant-Roi a été écrit par
Emile Zola.
***
La rentrée de M. Cossira, -hier, dans Car-
men, a été fojrt applaudie. Très en voix, l'ar-
tiste a admirablement détaillé la romance du
deuxième acte : « La fleur que tu m'avais je-
tée. » Tour à tour dans les passages de force
et de tendresse, il a été excellent, et les nom-
breux bravos qui ont accueilli son interpré-
tation le lui: ont bien prouvé:
Mlle Marié de L'Isle chantait Carmen .avec
le pittoresque et le charme tout particulier
qu'elle apporte.à ce rôle, un des meilleurs de
son répertoire. Son succès a été considérable,
et comme toujours du meilleur aloi.
Aux côtés de ces deux artistes, MM. Allard,
Cazeneuve, Mesmaecker, Mlles Yauthrin,
Alice,Costès, etc., etc., ont eu leur bonne part
d'applaudissements.
La. Sorcière est toujours l'énorme succès
3u'avait'prévu et annoncé la critique. En
eux jours, nous voulons dire entre samedi
et hier, la pièce de M. Victorien Sardou a
réalisé: une recette dépassant '23,000 francs.
Et à chaque représentation l'on a dû refuser
du monde.
Mme Sarah Bernhardt peut être fière de ces
magnifiques résultats.
Nous apprenons, à la dernière heure, que la
ïeprise de Cyrano, annoncée d'abord pour ce
soir au théâtre de la Gaîté, est remise à de-
main.
Les répétitions générales et les premières
représentations de cette semaine paraissent
devoir s'échelonner comme il suit :
Ce . soir, aux Folies-Dramatiques, répétition
générale d'Une Nuit de noces ; au Grand-Gui-
gnol, première du nouveau' spectacle.
Demain, à l'Odéon, à 2 heures, répétition gé-
nérale de la Seconde Mme Tanqueray ; le soir, à
la Gaîté, Cyrano de' Bergerac (reprise); aux Fo-
lies-Dramatiques, à 9 heures du soir, première
d'Une Nuit de noces.
Mercredi soir, à l'Odéon, première de la Se-
conde Mme Tanqueray.
Jeudi soir, à l'Ambigu, répétition générale de
Nana-, aux Variétés, répétition générale de Mon-
sieur Betsy.
Vendredi soir, à l'Ambigu, première de Nana
.aux Variétés, première de Monsieur Betsy.
Ainsi que nous l'avons fait prévoir, la re-
présentation donnée samedi par les Trente
Ans de théâtre salle Wagram a obtenu un
tel succès et la belle conférence de M. Silvain
sur « l'Art de dire » a produit un effet tel qu'on
a demandé aux artistes et au conférencier de
donner le 42e gala populaire, vendredi pro-
chain au théâtre de Grenelle, avec le môme
spectacle : Andromaque, la Nuit de mai et
causerie de M. Silvain. Ce soir-là, c'est Mme
Rose Caron, qui représentera le chant : la
grande artiste chantera un air de Sigurd et
un air de Lohengrin.
Les Variétés affichent pour ce soir, demain
et mercredi,-et sans remise possible, les trois
dernières représentations de Paris aux Va-
riétés, la revue à grand spectacle jouée par
Mme Judic, MM. Baron, Brasseur, Mlles La-
vallière, Saulier, MM. Max-Dearly, Clau-
dius, Prince, Simon, Mlles Berty et Alice
Bonheur,
Jeudi prochain, à huit heures et demie, ré-
pétition générale de Monsieur Betsy, comédie
en 4 actes de M. Oscar Méténier et Paul Alexis,
pour la rentrée de Mme Réjane et les débuts
de M. Félix Huguenet.
Monsieur Betsy sera accompagné sur l'affi-
che du Homard, le petit chef-d'oeuvre en un
acte d'Edmond Gondinet; il sera joué par
MM. Claudius et André Simon, par Mlles
Marguerite Fournier et Ginette.
Falstaff est chaleureusement applaudi tous
les soirs à la Porte-Saint-Martin. Le bouffon
essentiellement anglais, grâce à l'adaptation
si brillante de M. Jacques Richepin et à l'in-
terprétation de M. Paul Clerget, est devenu un
héros français, et le public l'a adopté tout
aussi bien que Cadet Roussel. Falstaff est
même devenu si français qu'on va le traduire
en anglais pour être représenté l'an prochain
en Amérique, comme un des grands succès
parisiens de cet hiver.
' M. Jacques Richepin a déjà reçu à ce sujet
des propositions de miss Marbury.
La prochaine pièce de M. Jacques Richepin
aura pour titre Polichinelle, et elle aura pour
principal interprète Albert Brasseur.
A l'Ambigu, Mme Jeanne Granier termi-
nera mercredi soir ses représentations de la
Citoyenne Cotillon.
La répétition générale de Nana, avec Mlle
Cassive, est annoncée pour jeudi soir. La dis-
tribution sera la suivante :
Marquis de Chouard MM. Dieudonné
Le comte Muffat Laroche
Philippe Hugon Etiévant
. Steiner J. Renot
La Faloise Villa
Georges Hugon Daurais
Dagenet G. Morean
Bosc Morct
Nana. Mmes Cassive
Pomaré Honorine
Zoé Marthe Alex
Mme Hugon Mouret
Mme Maloir Dauville
Mme Lerat Virginie Rolland
Blanche de Sivry Grandjean
Simone Chapelas
Les autres rôles par Mmes Talmont, Brene-
ville, Dervat et la petite Elsaser ; MM., Picard,
Denizot, Reusy et Sylvain.
? 1" tableau : la Blonde Vénus ; 2' tableau : les
Ruines de Chamont ; 3* tableau : la Reine Po-
maré ; 4" tableau : le Boudoir de Nana ; 5° ta-
bleau : lé 206 du Grand-Hôtel.
Enorme affluence hier dimanche, en ma-
tinée et le soir, auxMathurins, où lo nouveau
programme combiné par M. Berny a obtenu
son succès habituel. Disons que la revue T'en
as un grain / vient de dépassser la 40° et que
ses interprètes sont chaque soir plusieurs
fois rappelés à la chute du rideau. Le succès
des autres pièces, avec Mmes Juanita de Fre-
zia, Jane Vieu et Paula Monti, n'est pas
moindre.
De Hambourg :
La première représentation du Kobold, de
Siegfried Wagner, vient d'être donnée au
Stadttheatier de Hambourg avec un succès
incontesté.. L'oeuvre est -d'une _ psychologie
curieuse, d'une forme très raffinée. Les direc-
teurs du Stadttheater ont encadré le nouvel
ouvrage de M. Siegfried Wagner d'une mise
en scène très réussie, et fourni pour l'exécu-
tion un ensemble de belles voix dirigées par
,un chef d'orchestre de talent, M. Cari Gille. Il
faut particulièrement citer, parmi les artistes
chargés des principaux rôles : Mmes Fleis-
cher-Edel et Schloss, MM. Pennarini, Hoh-
fing, Dawison et Mohwinkel. De nombreuses
notabilités du monde musical et artistique
assistaient à la première représentation. La
seconde aura lieu lundi 1er février, sous la
direction personnelle de M. Siegfried Wagner.
Do Saint-Pétersbourg :
La représentation donnée hier de la Ra-
bouilleuse ya.r Mme Andrée Mégard et M.
Gémier, au bénéfice de Mme Desclauzas, a
été triomphale. Dès son -entrée, Mme Andrée
Mégard a été saluée par une ovation, qui a
repris, de plus en plus imposante, six fois au
cours de la soirée. Toute la Cour assistait au
spectacle ; le Tsar, la Tsarine, l'Impératrice
douairière étaient dans leur loge et donnaient
le signal des applaudissements.
A chaque acte, d'innombrables rappels té-
moignaient de la satisfaction et de 1 admira-
tion du public. La loge de Mme Andrée Mé-
gard était littéralement encombrée de fleurs
et de cadeaux. Aux côtés de la brillante ar-
tiste, MM. René Valbel, Mangin, Delorme, |
Murray, Hittemans, Brouette, Hémery, Mmer
Besnier ont été très applaudis.
Serge Basset.
SPECTACLES A CONCERTS
A LA CIGALE : Le Béguin de Messaline. -
La première,; à la Cigale, du Biguin de Mes-
saline, fantaisie-opérette en deux actes et
cinq tableaux de MM.' Maurice de Féraudy et
Yean Kolb. musique de Justin Clérice, a
donné un irréfutable démenti aux esprits grin-
cheux qui prétendent que l'opérette est morte
en France. S'il se trouvait de ces grincheux-là
à la Cigale, ils ont du être bien surpris, des
tonnerres de bravos qui ont éclaté quinze fois
au cours de la représentation,, soulignant les
drôleries irrésistibles et l'esprit du livret, et
les originalités, et les grâces de la partition,
Cette première était un. événement dans le
monde du théâtre, tant- à cause de la renom-
mée des auteurs que du caractère artistique
de la tentative entreprise- à la Cigale. La véri-
; table opérette nous est rendue avec, en plus,
une pointe de modernisme qui la fait exquise
et conforme aux aspirations du jour.
Que les silhouettes du Béguin de Messaline
ont amusé ! Et avec quel enthousiasme n'a-
t-on pas bissé les airs de Clérice, d'une nou-
I veauté et d'un charme si personnels. Il y a
là dedans beaucoup de morceaux qui connaî-
tront la popularité.
Les décors sont d'Amable, Jambon et
: Bailly ; il est difficile de faire aussi somptueux
et aussi ravissant. Le crayon d'Edel a des-
siné des costumes d'une élégance et d'un es-
prit satirique qui ont été salués par des ap-
plaudissements nourris. Les ballets, réglés
par Rizzo, ont eu aussi les honneurs du bis.
L'interprétation du Béguin de Messaline est
. à la hauteur de l'oeuvre, ce qui n'est pas un
? mince éloge. Jeanne Bloch, en Messaline, fera
évidemment courir et bien rite tout Paris.
MM. Gabin et Régiane ont montré, lé pre-
mier toute la finesse d'un jeune artiste de,
: style, le second une rondeur de vrai comédien.
Mlle Allems est ravissante, chante comme un
rossignol et dit comme une lauréate du Conser-
vatoire. M. Max-Morel est drôle comme tou-
jours et possède bien l'oreille du public. Mlles
Berville et Brésinà, cette dernière en galant
travesti, ont montré beaucoup de fantaisie;
citons encore MM. Féréol, Honoré, Légion ;
Mmes Schneider, Dasson, Vilda, Myriame et
les innombrables jolies femmes qui, dans des
rôles de moindre importance, se font remar-
quer et applaudir.
En résumé, la Cigale tient un grand succès,
, et la centième ne fait aucun doute. ?- UN M.
DU B.
Aujourd'hui :
A Parisiana, 2 heures, grande matinée de
tala au profit de la caisse des retraites de la
ociétè de secours mutuels des Artistes ly-
riques. Au programme : Yvette Guilbert,
Pougaud, Germain, etc.
Ce soir ? : -
Aux Folies-Bergère, relâche pour dernières
répétitions de la Revue. La mise en état de
tout le matériel, et les complications sans
précédent de'la mise en scène nécessiteront
au moins deux jours de relâche.
La répétition générale est donc irrévoca-
blement fixée à mercredi soir, et la première
représentation à jeudi.
- Au Moulin-Rouge, à 9 h. 1/2, début de
« la Merveille du Cycle », par New House and
Ware,
- A 8 h. 1/2, réouverture de l'Alhambra,
ancien théâtre du Ghâteau-d'Eau, direction
Thomas Barasford.
Aprs avoir fait, une -troisième fois, triom-
pher au Châtelet le grandiose Requiem de
Berlioz, M- Colonne est parti nier soir
pour Rome, appelé par l'Académie royale
Sainte-Cécile, pour diriger deux festivals de
musique française.
Le concert du Châtelet de dimanche pro-
chain 7'îévriérseraidirtoé"pàï'lé' célèbre chef
d'orchestre Ernst von' Schùch, directeur gêné-;
ral de la musique à l'Opéra royal de Dresde.
L'éminent pianiste Lucien Wurmser se fera
entendre à cette séance et interprétera le
Concerto en ut mineur de Camille Saint-
Sâëns.
Contrairement au bruit qu'on avait fait
courir, Mme Roger-Miclos ne va pas en Amé-
rique cette année, à la grande joie de ses
élèves et admirateurs qui l'entendront salle
Pleyel le jeudi soir 11 février, dans un con-
cert consacré aux oeuvres de Schumann
qu'elle interprète d'une façon magistrale.
Samedi dernier a eu lieu le 13° «iEolian
Récital » de la saison. Un public mondain se
pressait dans la coquette salle de l'avenue de
FOpéra, et de gentilles mains applaudissaient
le célèbre violoncelliste Paul Viardot et Mlle
Lyméa.
Rappelons que ces séances artistiques ont
lieu tous les samedis, à4 heures précises, et
que nos abonnés peuvent y assister en fai-
sant une demandé au directeur de la Compa-
gnie iEolian, qui leur réservera des places
sans aucun frais.
Les concerts A. Lefort sont de plus en plus
suivis et goûtés par la foule des amateurs de
bonne musique.
La quatrième séance donnée hier à la salle
de la rue d'Athènes par le célèbre Quatuor
populaire de la Ville de Paris aété un triom-
phe pour l'éminent professeur, pour ses, re-
marquables partenaires et pour sa phalange
d'élèves.
' Après .? une magistrale, exécution du Qua-
tuor n» 2 de Beethoven, M. Lefort et Mlle
C. Fulcran ont fait entendre avec un art ex-
quis la superbe et difficultueuse Sonate pour
violon et piano de Silvio Lazzari.
La voix pure et le style gracieux de Mlle
J. Leclerc ont obtenu un succès considérable.
Mais l'enthousiasme du public n'a plus
connu de bornes après l'audition des élèves
de M. Lefort dans leurs fameux ensembles,
dont ceux- qui ne les ont pas entendus ne
peuvent concevoir le charme, la délicatesse et I
la virtuosité alliés à une incomparable préci- I
sion. C'est la perfection même ; tel a été le
cri unanime des auditeurs emballés qui ont
fait bisser plusieurs morceaux et ne se las-
saient pas de rappeler les trente jeunes ar-
tistes et leur brillant maître.
On sait que le prince, impérial d'Allemagne
fut, tout récemment, puni d'arrêts par son
père pour avoir pris part à une course mili-
taire. Le prince est un fanatique de tous les
sports et s'est maintes fois signalé dans les
concours de patinage, qui obtiennent tant de
succès dans les pays du Nord, et dont nous
ne pourrions pas apprécier les agréments si
nous n'avions pas notre magnifique Palais de
Glace des Champs-Elysées.
Ce soir, à Ba-Ta-Clan, 75" représentation
de Tout V Bataclan, revue à grand spectacle
en dix tableaux, de MM. Charles Quinel et
F. Verdellet, et débuts, dans le rôle de la
commère, de Mlle Maud d'Oi'by, l'exquise di-
yette parisienne.
La vogue est une aimable amie qui conduit
un peu partout les êtres et lès choses, pour
leur plus grande gloire.
C'est pourquoi ici et là, dans toutes les réu-
nions où se trouye un orchestre, un piano,
une personne qui chante, on interprète en ce
moment les nouvelles oeuvres si artistiques
éditées par la maison Ricordi du boulevard
Malesherbes.
C'est ; Aux étoiles et Si vous l'aviez com-
pris ! deux charmantes mélodies de Denza ;
les Lettres d'amour (répertoire Paulette Dàrty),
valse chantée dédiée à Mme Marcelle Dartoy,
de l'Opéra ; Halte au village*et Marche fran-
çaise 480A, du distingué compositeur-Borel-
Clerc ; les superbes fantaisies sur la Tosca et
la Vie de bohème du raaitre italien Puccini,
etc., etc.
Nos artistes.
Léchant : Paulette Darty, la reine de la
valse lente, vient d'arriver à Nice avec les
lauriers et les roses cueillis en Italie. r
Après une série de représentations, l'ex-
quise chanteuse reviendra à Paris vers le
10 février pour faire sa rentrée le ' 15 â la
Scala.
La danse : Odette Valéry est à Milan où
ses véritables danses andalouses obtiennent
un succès fou.
La belle Valéry- nouveau vocable - va
revenir prochainement et repartira en mars
pour l'Egypte.
Alfred Delilia.
MOUVEMENT SOCIAL
LES IDÉES ET LES LIVRES
Le cri d'alarme poussé l'autre jour par
Fuster ne pouvait manquer d'être en-,
tendu et, malgré que la charité des amis
et des lecteurs du Figaro n'ait pas été une
fois de plus sollicitée, elle n'a pas voulu
être privée de la joie d'apporter son
obole et de prendre sa part de la cam-
pagne par laquelle on se propose d'en-
rayer les effrayants gavages de la tuber-
culose chez nos petites ouvrières.
Celles-ci seront toujours, en effet, les
préférées de la charité parisienne. Est-ce
bien même de charité qu'il s'agit ici, et:
sans blasphémer la beauté d'aucune de
vous,, mesdames, ne pensez-v.ous pas -
plutôt acquitter une dette quand vous
apportez quelque aide à celles dont les
doigts grêles ont tissé vos parures ?;
Là peut être,- est la raison des cou-
rants de sympathie spontanée qui se ma-
nifestent,chaque fois qu'une oeuvre quel-
conque fait souvenir Paris de tout ce
que peut cacher de misères et de
souffrances vaillamment supportées la
gaieté de ces jolies filles dont le goût nar..
tif assure la supériorité de ses produits,
dont la fine élégance anime ses rues, et
que ses passants rencontrent éparpil-
lant leurs rires au soleil de midi.
Ce qu'il y a de sûr, c'est que ce proléta-,
.riat féminin, qui jacasse derrière les gla-
ces du salon d'essayage ou qui gîte dans
les mansardes tard éciairées'des quartiers
populaires, connaît la sympathie des ar-
tistes et la sollicitude des grands sei-
gneurs. Gustave Charpentier s'est fait son-
maître de chant, et M. d'Haussonville lui
:a consacré un livre, dont le titre atteste
que les gens du monde ont dû'enten-..
dre de lui des leçons qu'ils eussent mal-
supportées de tout autre.Salaires et Mi-
sères de femmes les ont renseignés sur
le sort pénible, plus pénible encore par
les contrastes violents dont il est l'oc-
casion, fait par l'industrie moderne à
celles qui .leur procurent le confort dont
ils. jouissent, le luxe qui les entoure, la
grâce des objets qui. les charment.
La leçon sans doute fut trop vite ou-
bliée, car M. d'Haussonville vient de
juger utile de consacrer d'une préface un
livre qui la reprend, et arrive à son
heure, puisque l'heure incite à s'émou-
voir des ravages de la tuberculose dans
une catégorie de la population, double-
ment intéressante par qjlç-même et par
son influence sur l'avenir de la race, sur
la destinée de tous ,ces petits êtres, ou-
vrier.sv pro dueteurscitoyens- 4e -demain,
qui naissent aujourd'hui du baiser rapide
d'un travailleur accablé par le poids de
journées trop longues dans des ateliers
malsains et d'une ouvrière atteinte du
mal terrible qui prospère et progresse
au sein des agglomérations urbaines.
S'en émouvoir est bien, secourir est
mieux, mais on n'aura rien fait tant
qu'on n'aura pas supprimé les causes.
C'est justement l'une d'elles qu'étudie
M. Cotelle dans le livre préfacé par M.
d'Haussonville, Le Sweating System.
On appelle ainsi un mode d'exploita-
tion fréquemment adopté par certaines-
industries, notamment par celles du linge,
du vêtement, de la chaussure, du meuble,
des jouets, de la dentelle, de la passe-
menterie, des corsets, parapluies, etc.,
etc. Le plus souvent, les grands maga-
sins où se vendent ces produits ne les
fabriquent pas. Ils traitent pour la fabri-
cation avec des entrepreneurs qui se
chargent de fournir telle quantité de pro-
duits moyennant telle somme.
A leur tour, ces entrepreneurs répar-
tissent la commande entre de petits fa-
bricants, des ouvrières qui travaillent,
soit en atelier, le plus souvent à domicile,
ou dans des chambres que leur louent
les entrepreneurs.
On aperçoit aisément les conséquences
de ce régime. L'entrepreneur, qui n'e:
vend pas, qui ne fabrique pas et n'est,en
somme, qu'un intermédiaire, ne peut
trouver de bénéfice que dans la diffé-
rence entre le prix que lui paye le grand
magasin et celui qu'il paye à "l'ouvrière.
II. faiït,;quev,stiivant. une imagé triviale!
mais"*àsse'z juste,il: fasse << suer-» le-sa-
laire. D'où son nom dq sweater et le nom
de sweating donné au système.
En France, toutes les femmes travail-
lant ainsi: à domicile sont dans une
'condition désavantageuse.
Tandis que le salaire quotidien des
femmes travaillant en-atelier dans les
maisons de mode et de couture atteint
4 francs par jour et plus, celles qui tra-
vaillent en chambre ne gagnent que de
1 fr. 50 à 2 francs.
Si l'on passe à la lingerie, les salaires
sont encore plus bas, à cause deJa divi-
, sifen du travail poussée à l'extrême. La
toile remise par le magasin de blanc à
une entrepreneuse est coupée et assem-
blée par elle. Puis la-« monteuse » fait le
point des poignets, du devant et du col.
La « finisseuse » pique à la machine, èt
le travail revient à l'entrepreneuse, qui
[ coud les boutons et livre la chemise, au
I magasin. Sur le prix de façon donné par
le fabricant, l'entrepreneuse.garde Ofr. 25
par chemise. La finisseuse reçoit 0 fr. 50:
par chemise et ne peut en faire que
deux par journée de douze heures, La.
monteuse gagne de 1 fr. 25 à 1 fr. 75 par
jour.
La « piqueuse » de faux cols en fait
douze par jour et gagne 1 franc; la «bou-
tonniériste » en faux cols reçoit 40 centi-
mes pour trente-six boutonnières.
Les ouvrières occupées au corset de
luxe gagnent de 1 fr. 80 à 2 fr. 40 par'
jour. Celles qui sont employées au cor-
set à bon marché gagnent de 1 fr. 25 à
2 francs, au maximum, et cela pendant'
neuf mois de l'année.
Quelles sortes d'alimentation et de
logement veut-on que puissent se pro-
curer des ouvrières qui gagnent de tels 1
salaires ?
Voici par exemple le budget d'une che-
misière gagant 0 fr. 90 par jour : Elle
mange par jour 0 fr. 15 de pain, 0 fr. 20
dé fromage, 0 fr. 30 de légumes, soit
0 fr. 65 pour la nourriture. Pour boisson
elle à l'eau d'un puits voisin. Il lui reste
0 fr. 25 pour le loyer, la vêtement et
l'entretien. Elle loge avec une de ses
amies, modistes, et toutes deux mettent
en commun leurs recettes, en payant par
moitié les dépenses communes !
L'avilissement des salaires est donc le
: premierrésultat du sweating system. D'où
.insuffisance de l'alimentation, et'insuffi-
sance. du logement.
Notez que c'est dans ce logement for-
cément exigu, que l'on travaille toute la
'journée, que l'on mange et que l'on
dort; la môme pièce sprt d'atelier, de
cuisine et de chambre à coucher. Les
hygiénistes frémiraient des intérieurs
aperçus par M. Cotelle certains soirs
d'hiver, à travers la fumée des plats
qu'on apprête et dans l'odeur, fade du
poêle allumé, tandis qu'à la lueur d'une
pàuvre lampe trouant mal l'atmosphère
épaisse de la pièce fétide, de jeunes ou-
vrières, alertes et gaies, montent des
tulles, des ? ruehes, des fleurs artifi-
cielles, des éventails, fabriquent toutes
ces choses menues et fragiles auxquelles
elles savent donner la séduction de la
gçâce la plus exquise.
,v Ajoutez à cela l'exagération des heures
dé -travail,;'que,,4ié'.;p'ei>t ;<^raye,r jçucujje.
loi protectrice, car la loi perd ses droits
aii seuil des logis où s'exerce le sweating
system.
iQuels sont donc les remèdes ?
Les uns regardent les ouvrières elles-
mêmes. Là, comme ailleurs, l'association
peut accomplir des miracles; des syn-
dicats, en même temps qu'ils permet-
traient à leurs membres de défendre effi-
cacement leurs intérêts, leur donneraient
la| possibilité de supprimer l'intermé-
diaire, lesweater, et de traiter directement
avec le grand magasin, qui ne demande
pas mieuxg
. Les autres nous regardent tous, vous
surtout, mesdames, et je recommande a
vos lectures les pages où M. Cotelle rap-
porte les efforts faits par les-« ligues de
consommateurs » pour enrayer les effets
néfastes du sweating system.
Sans faire partie d'aucune ligue,,par le
seul effort individuel, vous pouvez beau-
coup, pour peu que vous pensiez avec
notre auteur que vous devez travailler à
l'amélioration du sort de l'ouvrière, non
pas seulement par des aumônes et par
des ventes de charité, mais par moins
d'empressement à profiter des « occa-
sions», moins de plaisir à acheter au-
de'ssous du juste prix, non pas durant
trois jours par an, mais tousies jours,
ncjn par un acte extraordinaire,' mais par
les actes ordinaires et répétés de la vie
quotidienne.
J. Paul-Boncour.
LECTURES ÉTRANGÈRES
Empressions de Corée
Un voyageur européen qui pour son
instruction, son agrément ou ses entre-
prises commerciales, débarque à Fousan
ou à Chemulpo,a de la peine à compren-
dre comment la Corée excite de si ar-
dentes convoitises. C'est un des pays les.
plus pauvres, èt les moins pittoresques
de l'univers. La teinte de civilisation que
les Japonais ont donnée à la ville dont
ils ont fait leur pied-à-terre de l'autre
côté des Dardanelles de l'Extrême-Orient
est des plus superficielles. Les rues,
l'architecture des maisons, l'aspect des
magasins et les petits emprunts.de toute
nature faits aux coutumes occidentales
rappellent la plupart des cités maritimes
de troisième ou de quatrième ordï-e des
îles de Nippon ou de Kiou-Siou; on dé-
couvre même à Fousan une gare avec
une amorce de chemin de fer qui doit
aller un-jour jusqu'à Séoul, mais on ne
tarde pas à s'apercevoir que cette contre-
façon japonaise d'un décor européen est
,de pure façade, ta voie ferrée traverse,
un pays désert et s'arrête net au bord
.d'un petit cours d'eau qui pourtant ne
'paraît avoir rien de commun avec un
obstacle infranchissable. La rivière coule
à travers une campagne marécageuse où
l'on n'aperçoit pas un arbre. De loin ert
loin, 'quelques points noirs émergent dé
ce marécage, pareils à ces îles qui appa-
raissent à la marée basse sur le littoral
des Maremmes de l'Italie centrale. Ces
points noirs sont les huttes où vivent les
paysans coréens. Les habitants des villes
sont plus misérables encore. A cinq ou
six cents mètres du port de Fousan se
trouve la vieille cité indigène que la civi-
lisation japonaise n'a pas encore eu le
temps d'effleurer. C'est une aggloméra-
tion de misérables huttes de terre cou-
vertes de chaume. Ces habitations rudi-
mentaires n'ont pas de plancher ni de
fenêtres; cinq ou six personnes vivent
entassées'dans ces . tanières où une seule
aurait de la peine à se mouvoir et à res1-
pirer.
La malpropreté de ces repaires dé-
passe tout ce que l'imagination humaine
peut rêver. On chercherait vainement
sur le reste du globe des demeures plus
répugnantes et plus nauséabondes que
celles des Coréens. Non loin de ces ef7
froyables taudis, où des animaux do-
mestiques habitués aux raffinements de
1 la civilisation occidentale refuseraient
de vivre, les ruines des palais et les
murs d'une ville.abandonnée depuisplu-
sieurs siècles attestent que ce pays, au-
jourd'hui tombé dans une détresse si
profonde, a eu sa période de splendeur.
Abordée du côté dé Fousan, la grande
péninsule du nord de l'Asie produit l'im-
pression d'un désert, mais elle cause
une sensation plus lugubre encore sur le
voyageur européen qui débarque à Che-
mulpo et se rend à Séoul par le chemin
de fer. La ligne traverse une campagne
qui a l'aspect d'un cimetière sans fin.
C'est le pays des morts. Des milliers et
des milliers de petits tertres couverts de
, gazon,;.atteste rit que, depuis, plusieurs
' siè^leS :les,vÇ6réèns' sont transportés
.après leur déeqs dans cette banlieue
funéraire qui s'étend indéfiniment, à
perte de vue, autour de la capitale. Le
respect que les disciples de Boudda pro-
fessent pour les générations passées ne
leur permettant pas d'exproprier des os-
sements humains de leur dernière de-
meure, chaque jour des rangées de
tombes fraîchemont creusées viennent
ajouter- à cette immense plaine mor-
tuaire de nouvelles ondulations.
Enfin voici Séoul. La capitale de la
Corée est un village de deux cent mille
habitants où les habitudes de malpro-
preté- où croupissent les. populations de
l'Extrême-Orient retombées dans la bar-
barie résistent avec succès à l'invasion
des progrès matériels de la civilisation
occidentale. Les égouts coulent à ciel
ouvert au milieu de la voie publique, de.
larges cloaques s'étendent au centre des
places les plus fréquentées, et lorsque
tombe une pluie un peu abondante, les
rues, qui ne sont pas en général pavéps,
se transforment.en marécages imprati-
cables.
Sur le bord de ces bourbiers, où les
eaux destinées à maintenir la métropole
de là Corée dans un état de propreté par-
faite ne servent, par suite d'une canali-
sation mal entretenue, qu'à conserver
pendant toute l'année une couche do
fange à une profondeur à peu près inva-
riable, s'élèvent des édifices majestuèux.
La cathédrale catholique, construite en
briques rouges, n'est pas une merveille
d'architecture, mais elle se distingue par
l'ampleur de ses proportions. Les édifices
où résident les agents diplomatiques ont
presque tous uné splendeur extérieure
destinée à donner une haute idée des
puissances dont les représentants sont
accrédités auprès de l'empereur Yaï-
Hyeoung. Des tramways circulent dans
ces rues transformées en marécages et
vont si vite qu'ils écrasent chaque jour
des enfants, mais la population de Séoul
ne s'émeut pas outre mesure de ces in-
nombrables victimes broyées' sous le
char dè la civiliéation européenne.
Le caractère du Coréen est une énigme, s'è-
crie un voyageur anglais qui connaît à fond
les peuples de l'Extrême-Orient. C'est une
race qui affronte la vie et la mort avec la
même placidité désintéressée. Elle se laisse
conduire- à sa destinée comme les boeufs à
l'abattoir. Aussi les nations voisines l'ont-
elle toujours traitée comme un bétail humain
incapable d'avoir le sentiment de son abjec-
tion et de son esclavage. Ce n'est pas que le
Coréen manque de courage. Bien au con-
traire, -il trouvo plaisir à ongager, pour les
motifs les plus futiles, des duels à coups de
pierres. Mais ce grand et vigoureux compa-
gnon, qui n'aura pas craint de provoquer un
de ses égaux à un combat acharné où les
deux adversaires risquent leur vie, se laissera
passivement accabler de coups' de pied et do
coups de poing par un tout petit Japonais
qui aurait besoin d'un tabouret pour arrive;
jusqu'aux oreijles dosa victime.
L'article que M. Reginald Farrer vient
de publier dans la Nineteenth Century
jette une vive lumière sur certains côtés
peu connus de la question d'Extrême-
Orient. Pourvu qu'on n'oblige pas les
Coréens à renoncer à leur chapeau mo-
numental et à leur chignon qui est une
véritable oeuvre d'art, ils se résigneront
à leur destinée. Ils ne prendront pas les
armes en faveur des Russes, bien que le
seul sentiment un peu vif qu'il soit pos-
sible de découvrir au fond de leur coeur
soit la haine des Japonais, Ils rie par-
donneront jamais au gouvernen^ent du
Mikado le rôle que son représentant a
joué dans le drame du mois d'octobre
1895 où a péri une Impératrice univer-
sellement considérée comme le bon gé-
,nie de son. peuple.
G. Labadie-Lagrave.
E&y gjjgjgjgAWT
EPAB BfTfcl BSTT SES VINS les I«IEII_L.EURS
? ? Vjif wL B Cat. et Ech0,,GraL 133.r. Montmartre
AD&ICI IA Talisman de Beauté
erWumfc OTffSBUA M0UBiGAfrr.ifi.rG0h.
PA|| ne BATAT Sa mûtiar aes imitations arcet CMtimta*
CHU Uc I U 8 Inttrteun. Exiges la sljruatare BQfOT.
EN VENTE PARTOUT
LA
ME m
NOUVELLE ÉDITION
- «?.'.. v v. v s1 ,. ïniQuyîfl î .-. i r.V o *. . 7
Couverture et deux Planche-
SORS TEXTE EN COULEURS
24 PAGES DE TEXTE & ILLUSTRATIONS
Prix- : T50 - Etranger : 2tr-
?' ' ' OQ»0:0 ' ' ? ' ' " . 'v
ENVOI D'UN NUMÉRO SPÉCIMEN
CONTRE Q'25 ADRESSÉS
à Jjp LIBRAIRIE DU FIGARO
PARIS--.26, rue Drouotj 26 - PARIS
gmwiBffliiniiiiinHifHniiHiiHiiHiniiinmmiinmmrg
i l'Huile. Foie.Morue I
E DR. ' . =3
1 Pharmacie Normale 1
E GARANTIE PURE ET NATURELLE =J
i EST BECOmmNOÈE par le CORPS MÉDICAL. |
jE .???-??- ? 3
1 Pharmacie STonaal© 1
t 17ctl9,Rue Droaot, PARIS (Aucun» luecurttlt) 3
jE Litre dans tout Pari: pur voitures et espédit en Province. 3
£ ENVOI FRANCO no CATALOCCB ILLUSTRÉ. =3
«uuuiuiiuunuiuaiiuiimiiiiiuaiiuuuiiuuuuuuiiâ
JHHB» IFIIIR mmmm ms tsm TONIQUE CT APÉRITIF
MËBÊp jêt J§BF MmMW Èmmm VIN GÊNÊREUKETQUINQUINA
iH» M? jraffJlasr MÈsrEÊË Hygiénique par excellence-
MACARONI LUCULLUS R,ST
lia Vie Sportive
LES COURSES
.HIER
COURSES A PAU '
La première journée du meeting palois n'a
pas été favorisée par le temps, il a plu. tout
l'après-midi et l'assistance était assez res-
treinte. Le sport a été.assez intéressant..
Une très bonne pouliche, Ma Chérie, a en-
levé le prix de la Forêt, cçurse de haies han-
dicap, réservée aux gentlemen - riders. Ma
Chérie est une fille de Barberousse et de Ma-
rion Delorme et appartient à M. D. Guestier,
le grand propriétaire du Sud-Ouest. Cette très
jolie jument, harmonieuse et bien équilibrée,
a sauté les haies avec la légèreté d'un oiseau,
elle a littéralement joué avec Monte-Carlo,,
qui, à Paris, a fait preuve d'un mérite assez
estimable. Je serais très étonné si Ma Chérie
ne figurait pas dans les courses de haies les.
plus importantes du meeting pâlois, elle s'est
montrée à. peu près imbattable dans le Midi,
cet automne.
La facilité avec laquelle Aicazar a enlevé le
prix de la-Société des steeple-chases, me fait
supposer que le lot en était médiocre, le eheval
de M. Duboy qui avait couru honorablement
en novembre à Auteuil a battu' avec une
aisance ridicule Masséna qui ce printemps
était attelé au cab de son propriétaire M.
Halbronn. Roi d'Armes a pris la troisième*
place. Deux'chutes sans gravité se sont pro-
duites, celle-d'Ermitage au talus et de Volti-
geuse au bull fin ch. Les prix à réclamer qui
servaient de ,modegte lever de rideau à la
journée ont été gagnés par deux vieux" che-
vronnés de ce genre d'épreuve, Jonzac etOlar ?
eues, mis à vendre; tous deux pour des som-
mes minimes-.
Prix d'Ouverture (course de haies, à récla-
mer, 2,000 fr., gjSQQ m.). - 1, Olargues (6/1),
à M. Bolto (Broguère)..; 2, Ip.ek (3/1), à M.
Nicole.^Roberts) j: 3, Ariette (8/1), à M. Harris
(Lassence) (3/4 de longueur, 3 longueurs).
fson placés : Aiguë vives, Montardon, La-
hire, Maraudeur, Artesia, .Cocaïne, Lauréat.
Pani mutuel à 5 fr.: Gagnant, 23 fr. 50. Pla-
cés : Olargues, 8 fr. ; Ipeck, 9 fr. 50 ; Ariette,
12 fr, .50. -,
Prix des Pins (steeple-chase, à réclamer,
2,000 fr., 3,400 m.).- 1, Jonzac (8/1), à M.
Grangeneuve (M. Lemoine); 2, Brancomir
(3/1), à M. L. Hémard (Adèle); 3, Chantilly II
(5/1), à M. D. Guestier (M. Laborde) (l/21on-
gueur, 5 longueurs).
Non placés : Barbouchi, Sylphe II, ToMor-
TOW, Aristo et Java.
Pari mutuel à- 5 fr. :: Gagnant, 98 fr. 50.
Placés : Jonzac, 25 fr. 50; Brancomir, 6 fr. 50;
Ctiantiliy II, 12 fr. 50.
Prix de la Forêt (course de haies, handi-
cap, gentlemen-riders, 3,000 fr., 3,000 m.). -
1, Ma Chérie (6/4), à M. D. Guestier (M,, La-
borde) ; 2, Monte Carlo (4/1), à M. Longfils
(A. Flint); 3, Evohé. (6/1), à M. H. du Poy
(M. Roux-Nauton (1 longueur, 2 longueurs).
Non placés : Radegonde II, JuS, Palatine,
Châtelaine, Maestro II.
. « ?-. . ! . ' -.' i .. ' J . . '.
Pari mutuel à 5-fr. : Gagnant, 17 fr. Pla-
cés : Ma Chérie, 7 fr. ; Monte Carlo, 8 fr. 50 ;
Evohé, 7 fr. 50.
Prix de la Société des Steeple-Chases de
FfaneB.ï(steegle-chase, 6e série, 2,600 fr., 3,400
.iriètres).- 1, Aicazar; (5/1), tjàfvMk J- Duboy
(L., Barillar) ; 2, Masséna: {4/lj, à- M. Pred
Coates (F. Hall) ; 3j, Roi. d'Afmes (5/1), à M.
Sclyuid,1(A; Ffint) (0. longueurs,'2 longueurs).
Non placés : Da'naé, Stèllo,. Kerria, Jenny,
.Suiid. (arrêtée), Maitre, Voltigeuse (tombée),
ïlrmïfâge (tombé), Vive et Béldur Gabia.
Parj mutuel à 5 fr.,; Gagnant,35 fr.Placés:.
Aicazar, 7 fr. ; Masséna, 7 fr. 50 ; Roi d'Ar-
mes, 7 fr.
Deux modifications ont été apportées au
parcours de, steeple-chase de Pau. Le contre-
bas, a été remplacé par un brooclc précédé
d'une barre fixe commo celui d'Auteuil, mais
.plus sévère ; le mur en terre qui suit la ri-
vière des tribunes a été transformé en une
banquette moins dangereuse pour les chevaux
qui viennent de sauter en plein train un obs-
tacle en largeur.
- En tombant avec son cheval Barbouchi
dans le prix des Pins, hier à Pau, le vicomte
Ch. de Bruneret s'est cassé la clavicule.
' - Après sa victoire dans le prix des Pins,
Jonzac a'été réclamé? pour- 2,111 francs'par
M. Gauquelin et sera entraîné par Bariller.
Olargues, vainqueur du prix d'Ouverture, a
été réclamé pour 1,725 francs par son proprié-
taire, M. E. Bolto.
- Les gentlemen-riders bénéficient de six
livres de décharge dans les prix à réclamer à
Pau.
. Ariette, dans le prix d'Ouverture, Jonzac et
Chantilly, dans le prix des Pins, ont bénéficié
de cette allégeance.
Intérim.
LES ARMES
ACADÉMIE D'ÉPÈE. - Le Comité de l'Aca-
démie d'épée vient d'adopter, à titre d'essai,
une décision, tendant à diviser en trois caté-
gories les tireurs qui prennent part â ses
poules.
Seront dits « hors série », les tireurs ayant
gagne six poules au moins ; seniors, ceux qui
pourront justifier de deux victoires ; juniors,
tous les autres tireurs.
Les: juniors tireront entre eux.
Les seniors et les, tireurs hors série seront
mêlés-dans les poules, mais ces derniers se-
ront ;handicapés d'une touche, c'est-à-dire
qu'ils, seront considérés comme ayant été tou-
chés une fois avant de commencer à tirer.
Cette tentative ne nous paraît pas très heu-
reuse. Un tireur qui a gagné six poules s'est
pas nécessairement plus fort qu'un tireur qu 1
en a gagné deux ; il se peut faire qu'il soit
seulement plus assidu aux réunions.
Ce n'est pas d'après le nombre absolu de
ses victoires qu'on doit juger de la force d'un
tireur de poules, mais d'après leur nombro
relatif, c'est-à-dire d'après la proportion qui
existe entre le nombre des poules auxquelles
il a pris part et le nombre de celles dont il
est sorti vainqueur.
SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT DE L'ESCRIME.
- Rappelons que la prochaine réunion in-
time de la Société d'Encouragement aura lieu
vendredi, à cinq heures, au Grand-Hôtel.
Jehan Septime,
BILLARD
LE CHAMPIONNAT DES JEUNES MAÎTRES -
dénomination d'une exactitude relative, car
certains des concurrents sont de vieux pro-
fessionnels du billard - a commencé hier.
Deux matchs ont été joués : l'un l'après-
midi, l'autre le soir. Le premier a été gagné
par Manuel Sanchez qui a battu son rival
Alvarez de 400 points a 267 en une fort mé-
diocre partie. Meilleures séries du vainqueur:
26, 40, 22, 23, 22 ; du vaincu : 20, 23, 22.
Moyenne de Sanchez : 8.69; d'Alvarez, 7.96.
La seconde rencontre opposait l'un à l'autre
les deux Américains Morningstar et Capron.
Morningstar a fourni une triomphale perfor-
mance, abattant en 19 reprises ses 400 points
et laissant son adversaire à 88 carambolages.
Meilleures séries du vainqueur : 52, 65, 85,
73, 62 ; moyenne : 22.22. Meilleures séries du
battu : 30, 16 et 15 ; moyenne : 4.6.
Le tournoi, dont les prix sont offerts par
la Compagnie Brunswick et joué sur un bil-
lard de cette maison, se continuera aujour-
d'hui.
AUTOMOBILISME
LE MEETING DE FLORIDE. - Les différentes
épreuves disputées sur lapiste d'Ormond Beach
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
- Collections numériques similaires France-Vietnam France-Vietnam /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "FrVtm0"[Archives de la Parole]. , Hát Xamhuê tinh ba nguỏi hát : hai Ðaò và cô dinh cô là hát ; (tiêp theo) Hát Xâm huê tinh ba nguỏi hát : hai Ðaò và cô dinh cô là hát / Chant et accompagnement intrumental /ark:/12148/bpt6k1293303.highres [Archives de la Parole]. , Cô hoai và kê' : hát hẳm ; Cô hoai và kê' : hát xâm / Trois voix de femmes, avec accompagnement instrumental /ark:/12148/bpt6k129328s.highres
- Auteurs similaires France-Vietnam France-Vietnam /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "FrVtm0"[Archives de la Parole]. , Hát Xamhuê tinh ba nguỏi hát : hai Ðaò và cô dinh cô là hát ; (tiêp theo) Hát Xâm huê tinh ba nguỏi hát : hai Ðaò và cô dinh cô là hát / Chant et accompagnement intrumental /ark:/12148/bpt6k1293303.highres [Archives de la Parole]. , Cô hoai và kê' : hát hẳm ; Cô hoai và kê' : hát xâm / Trois voix de femmes, avec accompagnement instrumental /ark:/12148/bpt6k129328s.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 5/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k2865041/f5.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k2865041/f5.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k2865041/f5.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k2865041/f5.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k2865041
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k2865041
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k2865041/f5.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest