Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1896-10-28
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 164718 Nombre total de vues : 164718
Description : 28 octobre 1896 28 octobre 1896
Description : 1896/10/28 (Numéro 302). 1896/10/28 (Numéro 302).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2838133
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO WIERGREDI 28 OCTOBRE 1896
pour Lille en compagnie de celui qui se fai-
sait fort de le piloter à Saint-Pétersbourg.
Quand il débarqua à la gare de Lille, le co-
cher de l'artiste fut appréhendé par deux
agents qui lui exhibèrent un mandat d'arrêt
délivré par M. Pasques, juge d'instruction.
Mlle B.avertie de l'arrestation de sondo-
nrastiqùe et émue de la situation qui serait
fuite à la pauvre femme et aux enfants de
Picard si ce dernier était écroué au Dépôt, a
promis de ne point maintenir sa plainte si
elle rentrait.en possession de ses 5,000 fr.
Picard rendra l'argent.
Jean de Paris.
Mémento. Le cheval attelé au fiacre 5084
s'est emballé, hier matin, à dix heures, boule-
vard des Italiens. Le cocher a été projeté de son
siège et les roues iui ont passé sur le corps.
Transporté dans une pharmacie et, de là, à son
domicile.
On a trouvé, l'avant-dernière nuit, avenue de
la Grande-Armée, un jeune homme de seize ans,
affaissé sur le trottoir et portant à la tête une
blosklré faite par une balle de revolver. Ce jeune
.homme qui se nomme Gabriel Pravoz a été trans-
porto à Beau.ion. La gravité de son état n'a pas
permis do l'interroger; de
3. de t>.
GAZETTE DES TRIBUNAUX
Coùk d'assises: Le cadavre de Couville.
Un collectionneur de timbres dans une
malle. Nouvelles JUDICIAIRES.
Rien de plus fastidieux que la seconde
audience du procès Aubert. C'est un dé-
flié. insupportable de témoins qui n'ont
rien à dire. Dans une affaire aussi lim-
pide, pourquoi avoir dérangé tant de
gens?
Aubert lui-même parait s'être com-
plètement désintéressé du débat, sauf
fa cfisë finale dont je dirai un mot tout à
l'heure. De midi à quatre heures, il
reste anéanti, la tête appuyée sur la
barre, comme si ses vociférations de la
première audience l'avaient totalement
épuisé. Il paraît aussi qu'on lui a donné
pendant la nuit la potion morphinée qu'il
réclamait â si grands cris cela nous vaut
un peu dé répit.
Le premier témoin entendu est M. De-
lahaeff père, un vieux brave homme de
briquetier qui a sa fabrique aux Ternes
et qui, avec ses petits favoris coupés
courts, donne assez l'impression d'un
juge de paix de campagne. M. Delahaeff,
qui se porte partie civile par l'organe de
M" Léonce de Sal, sénateur de la Corrèze,
explique en pleurant les circonstances
mystérieuses de la disparition da son
fils,
Julien Delahaeff, grand collection-
neur de timbres, avait acheté pour 2,000
francs au commencement de mai un su-
perbe album édité par le baron Heinrich
de Stefan, et très coté dans le monde des
philatélistes.
Peu de jours après, il reçut une lettre
signée Darnis, qui lui donnait rendez-
vous dans un café, pour lui racheter sa
collection. Après deux jours de pourpar-
lers, Julien Delahaeff revint tout joyeux à
la maison, annonçant qu'il avait revendu
̃$,000 francs son album, et qu'il devait
livrer le lendemain, avenue de Versail-
les, contre argent comptant. Son père ne
devait plus le revoir. Il reçut bien deux
dépêches signées du prénom de son fils
la- première lui annonçait qu'il allait
coucher à la Varenne-Saint-Hilaire, la
seconde, qu'il partait pour Chicago.
M. Delahaeff père, très inquiet, se
reridit au bureau de Ta Bourse, d'où les
dépêches/ ̃avaient été expédiées, il
pat se convaincre que l'écriture n'était
pas celle de son fils. Il ne lui restait qu'à
provoquer les recherches de la police.
Quelques jours plus tard, la découverte
de la malle ensanglantée de Couville lui
apprenait la triste vérité.
L'employé de la station de Couville qui
a ouvert la malle, dont l'odeur nauséa-
bonde empestait la gare, fait connaître
ce détail macabre qu'à l'ouverture le ca-
davre déjà décomposé du jeune Dela-
îiaefï se leva « comme mû par un res-
sort, pour retomber assis dans un coin
de la malle n.
Le chef de gare, qui a arrêté Aubert
au moment où il venait réclamer le fu-
nèbre colis, a eu toutes les peines du
monde à protéger l'assassin contre la fu-
reur populaire. La foule voulait le jeter
à l"eau
L'audience s'anime un instant avec la
déposition de M. Cochefert. Ce matin
même, le chef de la Sûreté a reçu de Mar-
gueri te Dubois une lettre qui luidemande
un entretien immédiat « pour une com-
munication indispensable ».
Grande sensation On s'attend à des
révélations.
Eh bien Marguerite Dubois, de-
mande M. le président Poupardin, voici
M. Cochefert, que vouliez-vous lui dire ?
Parlez.
Oh! répond la maîtresse d'Aubert,
je voulais simplement le prier de me
faire changer le régime de la prison, qui
est contraire à mon estomac »
Voilà toutes les curiosités déçues.
Plus d'effet d'audience! Et, mélancoli-
quement, défilent à la barre de nou-
veaux témoins qu'Aubert ne prend pas
îa peine d'interrompre.
Mme Lemembre, la servante de la
famille Delahaeff, raconte que son
jeune maître avait de la méfiance, et qu'il
n'a voulu se rendre qu'en compagnie de
son frère aux premières entrevues que
le mvstérieux Darnis lui donnait dans
lès cafés. Hélas! pourquoi le malheureux
garçon n'a-t-il pas poussé la méfiance
jusqu'au bout?
M. 'Victor Delahaeff, frère aîné de la
victime, confirme ces sombres pressenti-
ments.
M. Couturat. propriétaire de l'hôtel du
Rhin, où devaient avoir.lieu les premiers
rendez-vous, atteste qu'à deux reprises
Aubert le pseudo-Dafnis a essayé
de lui louer Une chambre pour causer
avec le jeune philatéliste.
M; Pollët,. gérant du café des Négo-
ciants, où Delahaeff et Aubert finirent
par faire affaire, déclare qu'après avoir
déjeuné ensemble, ses deux clients pas-
sèrent toute la journée à examiner la
collection.
Le soir, en quittant l'établissement, le
jeune, Delahaeff dit à M. Couturat:
Je suis très content, j'ai vendu mon
mon album. Ce monsieur voulait me
payer avec un chèque sur le Crédit Lyon-
nais, mais je me suis méfié. Je livre de-
main contre argent, avenue de Ver-
sailles »
C'est là qu'Aubert l'attendait.
L'accusé, qui comprend, malgré son
état apparent de. somnolence, toute la
gravité de cette déposition, sort à ce mo-
ment de sa torpeur en poussant des cris
terribles
,Il,sè dresse tout à coup, les traits
coi/tràctés, la voix rauque, le poing me-
ntant, il semble qu'il va sauter du
banc des accusés pour se précipiter sur
̃-̃• ~e ̃••̃ ••̃;
M. Couturat, qu'il interpelle avec une,
violence croissante
AbM oui, c'est vous, je vous recon-
nais C'est vous qui disiez au juge d'ins-
truction que j'avais une mauvaise figure
Eh bien, et vous? Si on nous mettait à
côté l'un- de l'autre, je ne sais pas à qui
l'on donnerait la préférence Ah men-
teur, menteur Voyez cet homme, il ment
au Palais de justice! Que je souffre, que
je souffre De la morphine, qu'on me
donne de la morphine!
M. le président'Poupardin 'essaye vai-
nement de mettre un terme à cet accès
d'exaltation; qui cause à tout l'auditoire
une véritable souffrance. Aubert finit
par tomber raide, la figure convulsée,
sous le banc des accusés, lançant des
coups de pied et des coups de poing
aux gardes de Paris, qui se mettent à
quatre et qui, empêtrés dans leur sa-
bre, ont toutes les peines du monde à
se rendre maîtres de ce forcené. Enfin,
ils réussissent à l'emporter et M. le pré-
sident Poupardin fait appeler le docteur
Floquet, médecin du Palais, qui donne- à
Aubert tous les soins imaginables dans
une petite salle contiguë à la Cour d'as-
sises.
L!audience est suspendue.
Marguerite Dubois sanglote. On se
demande si l'affaire ne va pas être ren-
voyée à une autre session.
Enfin, au bout d'un quart d'heure,
Aubert reparaît livide, cadavérique,
comme un mort qu'on porterait. Les
gardes le déposent sur son banc, où il
tombe comme une masse inerte, la tête
ballante, les yeux clos, dans un tel état
de prostration que M. le président Pou-
pardin, dont on ne saurait- trop louer
l'impartialité et la conscience, s'empresse
de demander à M. le docteur Floquet si
cet homme est encore eh état de sup-
porter l'audience.
Sur la réponse affirmative du docteur
et quelques paroles d'Aubert qui in-
diquent qu'il a conscience de ce qui l'en-
toure, les dépositions sont reprises.
Elles n'offrent, d'ailleurs, qu'un inté-
rêt relatif.
C'est M. Kauffmann, employé au
Crédit lyonnais, qui, moyennant le dé-
pôt d'une cinquantaine de francs, a
délivré à l'accusé le carnet de chèques à
l'aide duquel Aubert espérait escroquer
le jeune Delahaeff, ne s'étant pas encore
résolu à l'assassiner.
C'est la concierge de la maison de
l'avenue de Versailles, la maison du
crime, qui n'a rien vu, rien entendu,
parce que, de sa loge, on ne peut rien
voir ni rien entendre (rires), mais qui se
rappelle parfaitement que, l'avant-veille
du drame, Aubert et Marguerite Dubois
lui ont demandé où ils pourraient se pro-
curer de la sciure de bois la sciure
retrouvée dans la malle, autour du ca-
davre.
C'est enfin Mme Barry, sœur de Mar-
guerite Dubois, qui affirme que, le jour
de l'assassinat, sa sœur a passé tout
l'après-midi chez elle.
Aujourd'hui, fin des témoignages, ré-
quisitoire et peut-être plaidoiries. Mais
je doute que l'affaire puisse se terminer,
fût-ce dans la nuit.
• v, ,•• ̃̃#- ̃ .̃-̃̃̃̃ '<̃̃; ̃•̃
La Cour d'assises du Var, présidée
par M. Henriet, conseiller à la Cour
d'Aix, jugera demain un procès qui pas-
sionné a Un vird'egfé" les populations de
Provence. Il s'agit de M. Marins Çha-
baud, propriétaire d'un des cafés enso-
leillés qui bordent le quai de notre
grand port militaire et devenu, il y a
quelques années, président du Tribu-
nal de commerce de Toulon.
Très répandu dans les milieux poli-
tiques méridionaux; délégué cantonal, le
président du Tribunal de commerce, dont
le café faisait, d'ailleurs, de très abondan-
tes recettes, menait la vie à grandes gui-
des. Malheureusement, il était rongé par
le désir de «faire du bruit et d'attirer sur
lui.l'attention publique; il, était surtout
piqué de la tarentule des décorations.
Pour mériter la fameuse formule des
« services exceptionnels » et décro-
cher la croix de la Légion d'honneur,
il avait fait, à ses frais, au Tonkin
et à Madagascar, deux voyages qu'il
qualifia modestement de « missions
scientifiques ». Ces explorations lui valu-
rent son entrée à la Société des Etudes
maritimes et coloniales de Paris et la ro-
sette d'officier de l'instruction publique,
que le ministère Bourgeois lui accorda
dans son testament, en avril dernier,
lorsqu'il fut terrassé par le Sénat.
Aujourd'hui, M. Marius Chabaud est
poursuivi pour forfaiture et abus de
pouvoir. Il est accusé d'avoir profité
.de sa situation pour se faire prêter ou
donner de l'argent par plusieurs de ses
justiciables du Tribunal de commerce.
Il aurait notamment accordé sa protec-
tion à un négociant en vins en faillite,
qui était allé chercher un abri sûr en
Italie, mais que ses affaires rappelaient
momentanément à Toulon. En échange,
M. Chabaud aurait fait accepter par le
fils du négociant poursuivi un effet de
25,000 francs.
Renvoyé devant les assises, M. Cha-
baud, évitant prudemment le mandat
d'amener, avait quitté Toulon depuis
trois mois. Il ne s'est constitué prison-
nier qu'hier soir.
Oc
̃
Le Conseil de guerre permanent du 15°
corps, séant à Marseille, a jugé hier le
médecin-major de 2e classe Baradat,
attaché aux batteries alpines du camp
retranché de Nice.
Nous avons déjà relaté l'incident péni-
ble qui s'est produit le 26 août dernier
entre l'accusé et son chef de corps, le
lieutenant-colonel d'artillerie Mertian.
M0 Ernest Lairolle, de Nice, est au
banc de la défense.
Le greffier donne lecture du rapport
du commissaire du gouvernement, rela-
tant les faits reprochés à l'accusé.
A la date du 25 août, le colonel Mertian
recevait une réclamation de fournisseur
concernant M. Baradat. Il s'agissait d'une
somme de 120 francs que celui-ci refusait
de payer, en prétextant due la commande
intéressait sa femme seule, à laquelle
son- contrat de mariage laissait l'entière
jouissance et administration de ses biens.
Le chef de corps fit appeler son subor-
donné et l'invita à payer pour éviter tout
commentaire désobligeant en ville. La
scène fut très vive. Le lieutenant-colonel
dit au médecin-major
« II faut payer sans délai, car cette af-
faire est ridicule et vos dettes déconsidè-
rent l'armée. Vos fournisseurs ne sont
pas terius de connaître les clauses de
votre contrat de mariage. »
La discussion s'envenima. Le médecin-
major répondit sur un ton très vif et son
chef finit par couper court à l'entretien
.-̃•/•. ̃̃̃̃̃ .̃
en lui disant « Il est impossible de dis-
cuter sur ce ton- Veuillez rentrer chez
vous et garder les arrêts. Vous attendrez
mes ordres. »
A ce moment, le colonel se dirigea
vers la porte, suivi de M. Bai'adat, qui
marchait à sa gauche.
Celui-ci bondit tout à coup et se préci-
pita sur le colonel qu'il souffleta et auquel
il porta à la tempe gauche un coup qui le
renversa.
Ce que vous m'avez dit est abomi-
nable, s'écriait-il, vous m'avez atteint
dans mon honneur et dans ma famille,
je ne puis le supporter et je vous gifle.
L'accusé contredit formellement cette
version.
Dans son interrogatoire, il déclare
avoir été outragé cruellement et avoir
riposté assez vivement, mais sans avoir
levé to. main sur son chef hiérarchique;
Celui-ci, qui est entendu comme témoin,
persiste dans ses déclarations.
Plusieurs témoins, et notamment le
notaire de la famille Baradat, attestent
que la femme du médecin-major était
fort dépensière, et que le mari en souf-
frait beaucoup.
A l'heure où nous mettons sous presse,
le jugement n'est pas encore rendu.
Le Tribunal correctionnel de Tunis a
condamné hier à 50 francs d'amende M.
Grouzet,. rédacteur de la Petite Tunisie,
pour offenses au roi Humbert, qu'il avait
traité de « sombre et sinistre soudard ».
M. le procureur de la République Spire
a déclaré au Tribunal qu'il devait rendre
justice à un souverain étranger qui s'a-
dressait à lui, en reconnaissant par là
même, de façon éclatante, notre supré-
matie en Tunisie.
Le Tribunal a adopté ces conclusions,
en basant toutefois l'admission de cir-
constances atténuantes sur l'ardeur des
polémiques soulevées par la discussion
du traité italo-tunisien.
Albert Bataille.
Informations
POUR LES ORPHELINS DE GUILVINEC.-
Reçu de Mme Piédor, de Pithiviers,
40 francs; du docteur Nérat, de Melun,
30 francs. Total à ce jour 2,406 francs.
"O-–
MOUVEMENT JUDICIAIRE. Le Prési-
dent de la République a signé hier le.
mouvement judiciaire suivant:
Sont nommés > ̃
Procureur à Saint-Affrique, M. Breton s
substitut à Carcassonne.
Substitut à Carcassonne, M. Robinet, subs-
titut à Rodez.
Substitut à Tarascon, M. Warrain, substi-
tut à Neufchâtel.
Substitut à Neufchâtel, M. Fleuriot, subs-
titut à Tarascon.
Juge à La Réole, M. Lassudrie-Duchesne,
juge de paix à Libourne.
Juge à la Seine, M. Servin, juge d'instruc-
tion à Versailles.
Substitut du procureur de la République
à Paris M. Boulloche, substitut à Ver-
sailles. `
Substitut à Versailles, M. Matter, substitut
'à Melun.
Substitut à Melun, M. Durand, substitut à
Rambouillet.
Substitut à Rambouillet, M. Lev ylier, subs-
titut à Bar-sur-Aube.
Substitut à. Bar-surrAube)-,M.Munsch, juge
suppléant â Joigny.. ̃
Sont chargés de l'instruction
Aux Sables-d'Olonne, M. Gouillault; juge.
A Pontivy, M. Fanheau- de Lahorie, juge
suppléant.
Sont nommés juges de paix
A Paris, 8e arrondissement, M. Aymé, juge
de paix du 17e arrondissement.
A Paris, 17e arrondissement, M. Pabon,
juge de paix du 20e arrondissement.
A Paris, 20° arrondissement, M. Deleau,
juge de paix de Saint-Denis.
A Saint-Denis (Seine), M. Haaielin, juge
de paix du Raincy.
Au Raincy (Seine-et-Oise), M. Babul aud,
suppléant à Vincennes.
lUMISEICfiliraHIi
Du 27 Octobre
Les noces de diamant de Mgr Dab crt
PÉRIGUEUX. Ce matin ont été cé-
lébrées, en'la cathédrale de Saint-Front, les
noces de diamant de Mgr Dabert, évêque de
Périgueux et de Sarlat, doyen de Fépiscopàt
français. La basilique était somptueusement
décorée. Des tentures de velours cramoisi et
de satin blanc bordées de crépines d'or cou-
raient de pilier en pilier au-dessous d'écus-
sons portant les armes des prélats venus
pour assister à la cérémonie. Au-dessus de
l'autel orné d'arbustes rares et resplendissant t
de lumières, les armes du Saint-Père. Des-
cendant des 'cinq coupoles, les magnifiques
lustres byzantins redorés tout récemment et
éclairés pour la première fois à la lumière
électrique produisent un merveilleux effet.
Le soleil, obstinément voilé tous ces jours-ci,
brille ce matin de tout son éclat et illumine
splendidement les vitraux. La foule des fidèles
est énorme.
A onze heures, les prélats font leur entrée
et pénètrent dans le chœur. Aux premiers
rangs on remarque le cardinal-archevêque
de Bordeaux, les archevêques de Toulouse et
d'Auch, ainsi que les évêques de Tulle, d'A-
gen et de Viviers.
Mgr Dabert, heureux, rayonnant, rajeuni
et comme transfiguré par la pieuse allégresse
de cette journée, prend place sous un dais. A
droite et à gauche se rangent les membres,
du chapitre, les représentants des ordres re-
ligieux et un grand nombre de prêtres venus
de tous les points du diocèse.
Mgr Dabert, revêtu du pallium, a officié
pontificalement et a donné, l'issue de la
cérémonie, la bénédiction papale. C'est Mgr
Bonnet, évêque de Viviers, qui a prononcé le
panégyrique du vénérable prélat.
La veille, un dîner de cinquante-deux
couverts avait été .servi dans les salles de
l'ancien évêché. M. Mascle, préfet de la Dor-
dogne le général Guioth, commandant la
24° division d'infanterie; M. Vilotte, président
du Tribunal civil; M. Guillier, maire de
Périgueux, et plusieurs autres notabilités y
assistaient.
A l'occasion de l'anniversaire de la
soixantième année de son ordination, de
magnifiques ornements sacerdotaux ont été
offerts à Mgr Dabert par le chapitre et le
diocèse.
Départ des députés socialistes
» Albi. M. Jaurès et les députés
socialistes ont quitté Carmaux ce matin par
le train de cinq -heures. Ils ont rejoint M.
Rochefort à Albi et sont partis pour Paris par
le train de sept heures. Ce départ est diver.
sement commenté.
Hier soir, en rentrant à Albi, M. Rochefort
a déclaré que les manifestants de Carmaux
lui ont jeté des pierres en criant « A mort
Rochefort !» A la préfecture, les commissai-
res spéciaux centralisent les renseignements
nécessaires à M. Barthou, ministre de l'inté-
rieur, pour répondre à l'interpellation de M.
Jaurès. • ̃•̃̃•̃
.'i: '̃̃•- #ïgu*<
AVIS IDI"VETFIS
T OUVRE DENTAIRE, inventeur du seul
L véritable procédé breveté des dents fixes,
tenant sans crochet, plaque, ressort ni pièce,
laissant le palais libre, garanti, fait sans
douleur ni trace d'artifice. 75, rue de Rivoli.
LE BANQUET DE L'ECOLE CENTRALE
r e Comité d'organisation a heureusement
J-J choisi, cette fois,, pour son banquet an-
nuel de 450 couverts, la superbe galerie des
Champs-Elysées.
Cette magnifique salle, unique à Paris,
réunit, en effet, toutes les conditions requises,
dimensions, luxe, confort, sans compter le
service sans rival de la maison Potel et
Chabot.
A l'occasion de cette première solennité,
qui marque l'ouverture de la série des bals
et des banquets, le Garde-Meuble des Champs-
Elysées, qui avait, durant la morte-saison,
utilisé ces galeries pour l'exposition de ses
mobiliers, se trouve forcé d'en liquider rapi-
dement une grande partie, faute de place.
L'occasion est donc excellente. On y trou.
vera à des prix plus qu'avantageux mobU
liers complets, salons, chambres, meubles de
toutes sortes, bronzes, tapis et quelques meu-
bles et tapissseries anciens.
L'entrée est absolument libre; tous les
prix marqués en chiffres connus. 72, avenue
des Champs-Elysées.
•çiVITEZles contrefaçons del'ANTI-BOLBOS
qui seul vous débarrasse des points noirs da t\
nez.PARF'eEKOTIQUE,35,r.du4-Septembre.
MAISON NOUVELLE. MODES. 1, rue,de la
ir~ Paix. Exposition des nouveautés d'hiver.
rjiACHEs DE ROUSSEUR, hâle, rides s'en iront;
1 sans répliquer, si vous leur signez leur
congé avec la VERITABLE EAU DE NINON
de la Parfumerie Ninon, 31, rue du 4-7bre.
LES THÉÂTRES
Athénée-Comique Madame l'Avocat
vaudeville en trois actes, dé MM. Deprô et
Galipaux.
Le théâtre de l'Athénée-Comique a fait,
hier, son ouverture, dans la très jolie
salle de la Comédie-Parisienne. Il faut l
louer l'élégance de ce- théâtre et l'ingé-
niosité des architectes qui lui ont donné
'une nouvelle entrée. Malheureusement,
à parler net, la pièce d'ouverture n'a
pas répondu à notre espérance. Ma-
dame l'Avocat appartient au cycle du
théâtre insenséiste et, décidément, pour
faire passer l'insenséisme, il faut la
musique d'Hervé et les décors et les
costumes. Une action purement charen-
tonnesque, jouée par des acteurs en
habits noirs, qui ont l'air de person-
nes naturelles, est intolérable à la lon-
gue. Est-il nécessaire de dire ce qu'est
Madame V Avocat ? Une jeune femme a
la manie de se mêler des affaires profes-
sionnelles de son mari, ce qui est une
indication de comédie. Mais la comédie
tombe aussitôt au quiproquo aggravé du
coq-à-l'âne. L'avocat a fait la cour, sous
un faux nom, à une Américaine qui,
ayant fait prendre une photographie
« compromettante », exige le mariage.
De là, un mariage où le marié se
cache dans une robe de chambre, sous
prétexte qu'il est enrhumé, et se marie
iricognito. Je pense en avoir dit assez.
Gà et là un joli trait, une charge drôle.
Mais aussi que de vieux mots « Je
prends une pêche, je la pèle. Et elle
vient, «répond l'interlocuteur. C'est
v.raiment là de l'esprit trop facile.
Quelle étrange chose' que^ le théâtre M.
Galipaux a montré, récemment encore,
de belles qualités d'intelligence dans la
composition de ses rôles. Comment a-t-il
pu se tromper à ce point? Mon regret
§st d'autant plus vif que cette folie est
bien jouée par des artistes consciencieux
et de jolies femmes MM. Matrat, Mu-
nié, Le Gallo, mesdames Chassaing, Fré-
dérick, Toutain, Dartimont, etc., etc. Je
crains bien que ce ne soit peines per-
dues.
Je veux aussi dire .un mot d'un petit
théâtre charivaresque qui s'est ouvert
rue de Douai, sous le titre pittoresque
la Roulotte. Ce char de Thespis est fort
bien occupé. On y entend des poètes
très particuliers, très fantaisistes, hardis,
qui tantôt chantent eux-mêmes leurs
chansons satiriques, tantôt les font chan-
ter, sous le titre de « chansons animées »,
par des artistes en costumes, formant de
jolis tableaux vivants.' Ajoutons que, de
temps en temps,s'échappe de«laRoulotte» »
quelque jolie femme, si pressée de se
faire applaudir du public qu'elle n'a pas
eu le temps d'ombrer d'une feuille de
vigne la blancheur rosée de son maillot.
Ce qui n'a pas paru déplaire à l'assis-
tancef Henry Fouquier.
Henry Fouquler.
LA SOIRÉE
« TANTE AGNÈS » A L'OLYMPIA
C'est devant une salle brillante que M. de
Lagoanère a donné Tante Agites, deux actes
d'opérette de M. Maxime Boucheron, musique
de M. Frédéric Toulmouche. C'est la première
manifestation vraiment théâtrale qui se pro-
duise à l'Olympia. L'événement était intéres-
sant, attendu, et le Tout-Paris tenait à y
venir. On peut affirmer, d'après le succès
d'hier soir, qu'il y reviendra. et pendant
longtemps. `
Sujet original et fertile en développements
burlesques. Le ménage Tricotel vit en paix,
car Monsieur a une maîtresse et Madame est
en puissance d'amant. Survient de Normandie
une tante à héritage, vieille fille quelque peu
détraquée, et qui, de même que la fameuse
voyante de la rue de Paradis, se croit inspirée
par l'ange Gabriel. Voilà nos deux époux en
devoir d'héberger cette intéressante émule de
Mlle Couédon. Le mari n'y voit nul incon-
vénient. Mais que devient la belle Juliette, sa
très légère moitié, lorsqu'il s'agit de céder à
l'intruse mystique, la chambre où, chaque
nuit, Gabriel Badinard, dont l'atelier est situé
au-dessus, vient la retrouver ?
Impossible de protester sans donner l'éveil
autour d'elle. Juliette en est quitte pour faire
prévenir son amant. Vous pensez bien que ce
dernier ne reçoit pas la lettre en temps utile.
Heureusement, du reste, car cela donne lieu
à des scènes les plus franchement comiques
qu'il nous ait été donné d'entendre au théâtre.
Une situation vraiment épique, entre autres,
est celle qui amène la vieille fille au beau mi-
lieu de l'atelier Badinard, durant une joyeuse
fête de rapins et de modèles. Cela lui permet,
du reste, d'apprendre la vérité et de pardon-
ner à tous, non sans regretter ses illusions.
Sur ce livret, d'une gaieté folle, M. Frédéric
Toulmouche a composé une partition où la
mélodie, toujours personnelle, est mise en va-
leur par une rare variété de rythmes heureux.
L'orchestration, chaude et brillante, est traitée
avec le tact d'un excellent musicien.
M. de Lagoanère, outre une heureuse et in-
telligente mise en scène, a favorisé ses au-
teurs d'une interprétation digne d'eux.
Tante Agnès est fort bien jouée par MM. Ma-
réchal, Berville, Tavernier, Danvers, Gérard,
Ladois, etc. L'interprétation féminine nous
offre Mlle Dufay, une Tante Agnès réjouis-
santei Mlle Marcelle, Bordo, très fêtée, et jolie
par surcroit Mlle Germaine De Berry, hau-
taine et de grand chic en hétaïre du dernier
yacht, etc., etc.
ai gardé pour la fin la- si gracieuse Mlle
Micheline. La divette de l'Olympia, déjà l'une
des attractions consacrées de l'affiche pari-
sienne, depuis son gros succès de la Grau.
Via, a. connu cette fois le triomphe décisif;
car les Lé Verrier enthousiasmés delà salle
l'ont proclamée, à bon droit, étoile de* première
grandeur, après, son interprétation si bril-
lante et si artistique de Juliette Tricotel, un
rôle dont elle a fait une création hors ligne.
Un Monsieur du Balcon.
COURRIER DES THEATRES
THEATRES
Ce soir, à 8 h. If3
Au théâtre du Vaudeville,
en trois actes, de M. Albert
Bernard Rougier MM.
Raymond Talvande
Jules Voulnois
Le docteur
Un domestique
Louisette Mmes
Mme Talvande
Agathe
Mme Voulnois
Une religieuse
Miss Ellen
Simone
le Partage, pièce
Guinon
Mayer (rentrée)
Magnier (début)
Lagrange
Dauvilher
Gaston Henry
Réjane
Marie Samary
C, Caron
Henriot
Burckel ̃̃̃̃̃̃̃
Netza '•̃
La petite Renée
A la Comédie-Française
La distribution de la pièce de M. Paul Her-
vieu la Loi de l'Homme, est dès à présent
complète.
La voici ~l
Comte de Raguais MM.'Le Bargy
Orcieu Leloir
Le commissaire Laugier
André Dehelly
Kerbrige Delaunay
Laure de Raguais Mmes Bartet
Isabelle Muller
Mme d'Orcieu.. Antonia Laurent
Henriette Wanda de Boncza
Une femme de chambre Lynnès
A l'Odéon. ••̃•"•
Le Danger, la pièce de M. Arnault, que
l'on dit tout à fait exquise, devait passer le
3 octobre. Elle fut remise au 15, puis au 20,
puis au 25.
Aujourd'hui, elle figure toujours, pour la
forme, sur le tableau des répétitions, mais
ces répétitions n'ont plus lieu.
Que conclure de tous ces retards?
C'est aujourd'hui mercredi que MM. Ar-
mand d'Artois et Pierre Decourcelle lisent
aux artistes du Gymnase Idylle tragique, la
pièce en cinq actes (six tableaux) qu'ils ont
tirée du roman de Bourget.
Ont été convoqués Mmes Jane Hading,
Fège, Leconte, Yahne, Lucy Gérard MM.
Candé, Noblet, Grand, Lérand, Numês, Chau-
tard, Maury et Prévost..
Depuis deux ou trois jours, les représenta-
tions des Bienraiteurs, à la Porte-Saint-Mar-
tin, sont marquées par de légers incidents.
Les nombreuses scènes comiques de la co-
médie de M. Brieux sont applaudies comme
à la première, mais un certain nombre de
spectateurs -appartenant, croyons-nous, au
monde de la charité sincère et efficace-pro-'
testent avec vivacité contre les critiques par-
fois injustes et toujours violentes dont cette
pièce est remplie.
Par contre, on nous assure que l'auteur est
assiégé de tous côtés par des demandes de
secours, et on lui a, paraît-il, déjà joué deux
fois chez lui la scène du régénéré.
Peut-être M. Brieux regrettera-t-il d'avoir
été aussi cruellement vrai.
MM'. Fabrice Carré et Edmond Audran ont
lu aux artistes des BouffesHParisiens le Petit-
Lohengrin, qui doit passer après les Mous-
quetaires au couvent.
Principaux interprètes Mmes Marguerite
Deval, Germaine Gallois et Rosine Maurel;
MM. Hittemans, Dàmbrine, Ch. Lamy et
Jannin.
Gros succès de lecture. V
En présence des premières annoncées,
M. Victor Silvestre a décidé de reporter à
jeudi la répétition générale de Rivoli.
La première aura lieu le vendredi 30.
H» ̃
Après la reprise de Joséphine vendue par 1
ses sœurs, qu'on répète actuellement à l'El-
dorado, viendra une opérette en trois actes
et huit tableaux, de MM. Maurice Henne-
quin et Antony Mars, musique de Victor
Roger.
Titre Sa Majesté l'Amour.
MM. Guilherme da Silveira et Co, direc-
teurs-propriétaires du théâtre royal Dona
Amelia, de Lisbonne, viennent de confier à
M. Henry Bnrguet, l'excellent artiste du
Gymnase et de la Porte-Saint-Martin, le soin
de préparer et de diriger une série de repyé-
sentations de comédie française dans leur
théâtre.
M. Burguet, dont on connaît la conscience
et la probité artistiques, a constitué un ré-
pertoire des plus choisis (le Demi-Monde, les
Effrontés, le Monde où l'on s'ennuie, la Joie
fait pour,- le Prince d'Aurec, Amoureuse!
Amants, etc.), et formé une troupe d'artistes
éprouvés, parmi lesquels nous relevons les
noms de Mmes Marguerite Rolland, R. de
Pontry, Charlotte Raynard, Aline Guyon,
Marie Aubry, etc., et de MM. Henry Burguet,
Hirch, Dupont, Reigers, Ed. Fournier, Coi-
rard, etc.
Nous ne doutons pas du brillant accueil
que fera à nos auteurs et à nos artistes le
public élégant et aristocratique qui fréquente
le théâtre de la Cour, pour lequel c'est une
heureuse innovation que cette saison fran-
çaise..
Une innovation.
Au théâtre de la République, pour la répé-
tition générale de Lucile Desmoulins la
grande pièce de M. Jules Barbier, qui aura
lieu la semaine prochaine dans la journée,
en plus des places réservées à la critique
fauteuils d'orchestre, de balcon et loges les
deux dernières galeries seront offertes gra-
tuitement au vrai public.
H«
Ce soir, au Nouveau-Théâtre, à huit heu-
res, première et unique représentation, à Pa-
ris, de la Passante, comédie moderne en trois
actes, d'Oscar Wilde, et Salomé, drame anti-
que en un acte, du même auteur.
Voici la distribution de la Passante
Mme Vernon Mmes Lina Munte
Margaret Hélène Daumcrio
La duchesse • Myla
Agathe Henriette Lamy
Darlington MM. Marsay
Lord Windermere Daumerie
William Cari- Charmy
Tmmby Vivier
Les autres rôles par MM. JPerret, Tjlmont,
Baudoin, etc.
Salomé sera jouée par Mme Lina Munte,
créatrice' du rôle; M. Daumerie, etc.
Conférence de M. George Vanor.
SPECTACLES ET CONCERTS
O UVERTUREDELA ROULOTTE. -C'est
hier que, pour là première fois, s'est ouverte,
au 42 de la rue de Douai, la porte de la Rou-
lotte de M. Georges Charton.
Il sied tout de suite de dire que le public a
récompensé par son entière approbation les
efforts vraiment ingénieux que M. Charton a
faits pour lui plaire et sortir de la courante
banalité des spectacles dits de second ordre et
auxquels, pourtant, depuis quelques années,
les Parisiens s'empressent d'une façon signi-
ficative.
La Roulotte est un charmant lieu de plaisir,
il est certain qu'il va jouir, sans aucun délai
de la vogue la plus grande, comme (i";ailJl:ew!r.1
la plus méritée.
Le clou du nouvel établissement iHoritinar-^
trois, c'est sans contredit les Chansons aj£B-
mées. C'est une trouvaille charmante. Tbams
de délicieux -décors de Jambon, parmi cOiea-*
reuses combinaisons de lumière, Mlles Tsyst
Berty, Ludzy, Deneyge et My, et MM. Pierre
d'Artois, Clément George et Sarborg, en cùs-
tumes appropriés, sont les. interprètes, pour
ces captivantes chansons, de' MM. Xanrof,
Hugues Delorme, Codey et Rémy, pendant
que de lentes musiques saturent l'atmosphère
de langueur.
Le programme se corse, ensuite, d'un ça*'
quet prologue de M. Rémy, déjà nommé <*
dans lequel paraît Mme France et de l'au-
dition du maître chansonnier Jacques Fernyr
des poètes H. Delorme et Jehan Rictus et
du troubadour Méau.
Paris-Incognito, termine la soirée. C'est une
fantaisie issue dé la collaboration du spirituel
récidiviste Paul Gavault et du malin Charles
Mougeh Elle a obtenu un énorme succès. La
jolie Lyse Berty s'y est fait fort applaudir,
ainsi que M. Casa, très verveux. M. Pierre
d'Artois, dans une imitation de MounetrSully*
y est des plus remarquables, et Mmes Qué-
rette, Fournier, Deneyge, Ludzy et My, ainsi s,
que MM. G. Barbier, Clément-George et Sarr
borg, complètent un excellent ensemble.
La mise en scène est impeccable, et la main
:de l'habile administrateur de la Roulotte, M.
Romani, s'y fait reconnaître. Un M. du B.j
-w--
Aujourd'hui, à 2 h. 1/2, matinée au Nou-*
veau-Cirque.
Demain jeudi, sera donnée, à 3 h. 1/2, dans
la grande salle du palais d'hiver du Jardin
d'Acclimatation, la première conférence-cau-
serie de la saison.
Cette conférence sera faite par M. Arthur
Porte, directeur du Jardin, sur les Jardins
zoologiques de France, de Belgique, d'Alle-
magne, d'Angleterre, d'Australie.
De nombreuses projections à la lumière.
électrique et des photographies animées, de
grandeur naturelle, seront présentées au.
cours de cette conférence. ̃̃'̃
»M •
»»• --̃̃̃•*̃–
M. Marchand est rentré hier, d'un voyage
à travers l'Autriche et la Hongrie, où il a eu
la bonne fortune d'engager plusieurs numé-
ros sensationnels.
En tête de ces numéros, il faut citer tout
particulièrement une merveilleuse chanteuse:
hongroise qui, depuis dix ans, faisaitt courir
tout Budapest. Carola, la belle Hongroise,
tel est le nom de cette artiste unique en son
genre, a obtenu plusieurs fois le prix de
beauté. Sa voix est d'une rare pureté 'et son
jeu d'une extrême originalité. La belle Hon-
groise débutera très prochainement aux Fo-
lies-Bergère.
~_Ww.
Un match intéressant.
Les lauriers de Paulsen troublent le som-
meil de Jaap-Eden, qui, non content de ses
succès sur la bicyclette.veùt devenir le cham-
pion du patinage. Aussi le voit-on travailler
le patin avec ardeur sur la jolie piste du
Pole-Nord. Il se propose, dit-on, de jeter un
défi au champion norvégien avant !a fin de
l'année.
N
L'actualité du jour est, en ce moment, le
crime de la malle sanglante, dont le dénoue^
ment aura lieu aujourd'hui devant le jury de
la Seine.
Le Musée Oller, e.xppse.ïa comparution de-
vant le juge d'instruction, d'Aubert et de sa
maîtresse, Marguerite Dubois.
Ces deux personnages sont, d'une ressem-
blance frappante.,
Jules Huret;
PETITES NOUVÉIXKS
Au théâtre de la Porte-Saint-Martin, on de-,
mande des danseuses-marcheuses 'pour le ballet
de Don César de Bazan,Se .présenter de 2 à
4 heures à M. Royer, 17, rue de Bqndy..
'̃ Mme Georges Uutresné a repris ses cours' et
leçons de piano, de'pùïs 'le 15' octobre, 41, rue-
Richer, -• ̃•̃••_̃•̃̃ ̃• ̃̃. ̃̃̃̃ • ••̃
On annonce, pour la première semaine da:
novembre, à l'Institut Carter, 5, Tue Léo-Delibes,
la réouverture des .cours de déclamation, de M.
Le Bargy d'aquarelle,. de, M. Paul..Pujol; de
piano, de Mlle Laure Donné. aysuels par M. Raoul Wg-iiol
Siffaroàiaa>our$e>
<~
· Mardi 27 octobre.
On est fixé maintenant sur la manière dont
les choses se sont passées, hier, à la liquida-
tion des valeurs minières sur le Stock-Exr
change. Tout a fort bien marché; les reports
ont été pour rien on a coté le pair par-ci et
même du déport par-là. Comment alors se
fait-il que les valeurs minières aient com
mencé par présenter des signes non équivo-
ques de faiblesse"? La majorité des. personnes
que cela intéresse se perd en conjectures,
mais les gens qui tiennent absolument à ex-
pliquer les choses parlent de mises en de-
meure adressées à des acheteurs de surface
médiocre d'où des offres dont pâtissent les
cours. Cela n'a, d'ailleurs, qu'une médiocre
importance. L'hésitation au début a bientôt
disparu, et, peu à peu, on s'est mis en devoir
de reprendre le niveau d'hier. On était au
moment de l'atteindre quand a retenti le coup
de cloche de la clôture et les autres valeurs,
qui'imitaient peu ou prou les allures de celles
dont nous venons de parler, se sont, comme
elles, raffermies vers la fin de la journée.
Nos rentes françaises sont fermes. D'im-
prudents vendeurs de primes, constatant que
les dispositions du comptant tendent à
s'améliorer un peu et, considérant que la
liquidation n'est plus qu'à quatre ou cinq
étapes, ont jugé à propos de se racheter un
peu. Cela a fait monter le 3 0/0 de 101 67 à
101 85, cours d'où il redescend à 10172, en
sorte que sa plus-value sur hier n'est plus
que de 5 centimes; mais elle est de 10 cen-
times au comptant. Sur ce marché, le 3 1/2 0/0
avance de 7 centimes, comme à terme, du
reste, où il clôture à 105 60. Après Bourse,
les cours du 3 0/0 se sont encore améliorés
légèrement.
,^5P :v •
"L'Extérieure espagnole a des allures beau-
coup plus décidées que précédemment son
cours de clôture, 58 17/32, est de 7/32 plus
élevé que celui d'hier; et on a, un moment,
approché du cours de 58 3/4. L'Italien est à
88 10 c'est 10 centimes plus bas que la veille.
Sur le 3 O/O russe 1896 à 91 47 et le 3 0/0
russe {891 à 92 20, il n'y a, pour ainsi dire.
aucun changement. Le 4 O/O brésilien a re-
culé de 20 centimes à 65, après 64 55 et 6510.
L'Unifiée d'Egypte est à 105 75, invariable.
Le Turc série C à 18 65 et le Turc série D à
18 40 ont reculé de 2 et 7 centimes. La Ban-,
que ottomane est à 515, sans variation sur:
hier; mais on a fait 512 50 au plus bas.
Le Crédit lyonnais gagne 5 francs à 767;
c'est la plus grosse différence à signaler sur
la cote des établissements de crédit. Les
Chemins de fer français ne sont pas moins
calmes, et les Chemins étrangers pas plus
mouvementés. Tout le reste est totalement
dénué d'intérêt, et je ne vois plus à signaler
qu'une diminution de 8 francs 'sur le Gaz,
à 1,072, et qu'une plus-value de 6 francs sur
le Rio Tinto à 621 50.
Mes lecteurs me font souvent l'honneur dé
m'écrire pour me demander le pourquoi do
certaines anomalies. Je réponds de mon,
mieux; mais il y a vraiment des cas très em-
barrassants. C'est ainsi que dans la cote
d'aujourd'hui je relève les deux cours que
voici
Obligations de la province de Bahia 5 0/0,
462 francs
Obligations à'Espirito Santo 5 0/0; 380 fr.
Voilà donc deux valBurs,brésiiiennes'tou tes
deux,rapportant toutes deux 25 francs, ayant
pour Lille en compagnie de celui qui se fai-
sait fort de le piloter à Saint-Pétersbourg.
Quand il débarqua à la gare de Lille, le co-
cher de l'artiste fut appréhendé par deux
agents qui lui exhibèrent un mandat d'arrêt
délivré par M. Pasques, juge d'instruction.
Mlle B.avertie de l'arrestation de sondo-
nrastiqùe et émue de la situation qui serait
fuite à la pauvre femme et aux enfants de
Picard si ce dernier était écroué au Dépôt, a
promis de ne point maintenir sa plainte si
elle rentrait.en possession de ses 5,000 fr.
Picard rendra l'argent.
Jean de Paris.
Mémento. Le cheval attelé au fiacre 5084
s'est emballé, hier matin, à dix heures, boule-
vard des Italiens. Le cocher a été projeté de son
siège et les roues iui ont passé sur le corps.
Transporté dans une pharmacie et, de là, à son
domicile.
On a trouvé, l'avant-dernière nuit, avenue de
la Grande-Armée, un jeune homme de seize ans,
affaissé sur le trottoir et portant à la tête une
blosklré faite par une balle de revolver. Ce jeune
.homme qui se nomme Gabriel Pravoz a été trans-
porto à Beau.ion. La gravité de son état n'a pas
permis do l'interroger; de
3. de t>.
GAZETTE DES TRIBUNAUX
Coùk d'assises: Le cadavre de Couville.
Un collectionneur de timbres dans une
malle. Nouvelles JUDICIAIRES.
Rien de plus fastidieux que la seconde
audience du procès Aubert. C'est un dé-
flié. insupportable de témoins qui n'ont
rien à dire. Dans une affaire aussi lim-
pide, pourquoi avoir dérangé tant de
gens?
Aubert lui-même parait s'être com-
plètement désintéressé du débat, sauf
fa cfisë finale dont je dirai un mot tout à
l'heure. De midi à quatre heures, il
reste anéanti, la tête appuyée sur la
barre, comme si ses vociférations de la
première audience l'avaient totalement
épuisé. Il paraît aussi qu'on lui a donné
pendant la nuit la potion morphinée qu'il
réclamait â si grands cris cela nous vaut
un peu dé répit.
Le premier témoin entendu est M. De-
lahaeff père, un vieux brave homme de
briquetier qui a sa fabrique aux Ternes
et qui, avec ses petits favoris coupés
courts, donne assez l'impression d'un
juge de paix de campagne. M. Delahaeff,
qui se porte partie civile par l'organe de
M" Léonce de Sal, sénateur de la Corrèze,
explique en pleurant les circonstances
mystérieuses de la disparition da son
fils,
Julien Delahaeff, grand collection-
neur de timbres, avait acheté pour 2,000
francs au commencement de mai un su-
perbe album édité par le baron Heinrich
de Stefan, et très coté dans le monde des
philatélistes.
Peu de jours après, il reçut une lettre
signée Darnis, qui lui donnait rendez-
vous dans un café, pour lui racheter sa
collection. Après deux jours de pourpar-
lers, Julien Delahaeff revint tout joyeux à
la maison, annonçant qu'il avait revendu
̃$,000 francs son album, et qu'il devait
livrer le lendemain, avenue de Versail-
les, contre argent comptant. Son père ne
devait plus le revoir. Il reçut bien deux
dépêches signées du prénom de son fils
la- première lui annonçait qu'il allait
coucher à la Varenne-Saint-Hilaire, la
seconde, qu'il partait pour Chicago.
M. Delahaeff père, très inquiet, se
reridit au bureau de Ta Bourse, d'où les
dépêches/ ̃avaient été expédiées, il
pat se convaincre que l'écriture n'était
pas celle de son fils. Il ne lui restait qu'à
provoquer les recherches de la police.
Quelques jours plus tard, la découverte
de la malle ensanglantée de Couville lui
apprenait la triste vérité.
L'employé de la station de Couville qui
a ouvert la malle, dont l'odeur nauséa-
bonde empestait la gare, fait connaître
ce détail macabre qu'à l'ouverture le ca-
davre déjà décomposé du jeune Dela-
îiaefï se leva « comme mû par un res-
sort, pour retomber assis dans un coin
de la malle n.
Le chef de gare, qui a arrêté Aubert
au moment où il venait réclamer le fu-
nèbre colis, a eu toutes les peines du
monde à protéger l'assassin contre la fu-
reur populaire. La foule voulait le jeter
à l"eau
L'audience s'anime un instant avec la
déposition de M. Cochefert. Ce matin
même, le chef de la Sûreté a reçu de Mar-
gueri te Dubois une lettre qui luidemande
un entretien immédiat « pour une com-
munication indispensable ».
Grande sensation On s'attend à des
révélations.
Eh bien Marguerite Dubois, de-
mande M. le président Poupardin, voici
M. Cochefert, que vouliez-vous lui dire ?
Parlez.
Oh! répond la maîtresse d'Aubert,
je voulais simplement le prier de me
faire changer le régime de la prison, qui
est contraire à mon estomac »
Voilà toutes les curiosités déçues.
Plus d'effet d'audience! Et, mélancoli-
quement, défilent à la barre de nou-
veaux témoins qu'Aubert ne prend pas
îa peine d'interrompre.
Mme Lemembre, la servante de la
famille Delahaeff, raconte que son
jeune maître avait de la méfiance, et qu'il
n'a voulu se rendre qu'en compagnie de
son frère aux premières entrevues que
le mvstérieux Darnis lui donnait dans
lès cafés. Hélas! pourquoi le malheureux
garçon n'a-t-il pas poussé la méfiance
jusqu'au bout?
M. 'Victor Delahaeff, frère aîné de la
victime, confirme ces sombres pressenti-
ments.
M. Couturat. propriétaire de l'hôtel du
Rhin, où devaient avoir.lieu les premiers
rendez-vous, atteste qu'à deux reprises
Aubert le pseudo-Dafnis a essayé
de lui louer Une chambre pour causer
avec le jeune philatéliste.
M; Pollët,. gérant du café des Négo-
ciants, où Delahaeff et Aubert finirent
par faire affaire, déclare qu'après avoir
déjeuné ensemble, ses deux clients pas-
sèrent toute la journée à examiner la
collection.
Le soir, en quittant l'établissement, le
jeune, Delahaeff dit à M. Couturat:
Je suis très content, j'ai vendu mon
mon album. Ce monsieur voulait me
payer avec un chèque sur le Crédit Lyon-
nais, mais je me suis méfié. Je livre de-
main contre argent, avenue de Ver-
sailles »
C'est là qu'Aubert l'attendait.
L'accusé, qui comprend, malgré son
état apparent de. somnolence, toute la
gravité de cette déposition, sort à ce mo-
ment de sa torpeur en poussant des cris
terribles
,Il,sè dresse tout à coup, les traits
coi/tràctés, la voix rauque, le poing me-
ntant, il semble qu'il va sauter du
banc des accusés pour se précipiter sur
̃-̃• ~e ̃••̃ ••̃;
M. Couturat, qu'il interpelle avec une,
violence croissante
AbM oui, c'est vous, je vous recon-
nais C'est vous qui disiez au juge d'ins-
truction que j'avais une mauvaise figure
Eh bien, et vous? Si on nous mettait à
côté l'un- de l'autre, je ne sais pas à qui
l'on donnerait la préférence Ah men-
teur, menteur Voyez cet homme, il ment
au Palais de justice! Que je souffre, que
je souffre De la morphine, qu'on me
donne de la morphine!
M. le président'Poupardin 'essaye vai-
nement de mettre un terme à cet accès
d'exaltation; qui cause à tout l'auditoire
une véritable souffrance. Aubert finit
par tomber raide, la figure convulsée,
sous le banc des accusés, lançant des
coups de pied et des coups de poing
aux gardes de Paris, qui se mettent à
quatre et qui, empêtrés dans leur sa-
bre, ont toutes les peines du monde à
se rendre maîtres de ce forcené. Enfin,
ils réussissent à l'emporter et M. le pré-
sident Poupardin fait appeler le docteur
Floquet, médecin du Palais, qui donne- à
Aubert tous les soins imaginables dans
une petite salle contiguë à la Cour d'as-
sises.
L!audience est suspendue.
Marguerite Dubois sanglote. On se
demande si l'affaire ne va pas être ren-
voyée à une autre session.
Enfin, au bout d'un quart d'heure,
Aubert reparaît livide, cadavérique,
comme un mort qu'on porterait. Les
gardes le déposent sur son banc, où il
tombe comme une masse inerte, la tête
ballante, les yeux clos, dans un tel état
de prostration que M. le président Pou-
pardin, dont on ne saurait- trop louer
l'impartialité et la conscience, s'empresse
de demander à M. le docteur Floquet si
cet homme est encore eh état de sup-
porter l'audience.
Sur la réponse affirmative du docteur
et quelques paroles d'Aubert qui in-
diquent qu'il a conscience de ce qui l'en-
toure, les dépositions sont reprises.
Elles n'offrent, d'ailleurs, qu'un inté-
rêt relatif.
C'est M. Kauffmann, employé au
Crédit lyonnais, qui, moyennant le dé-
pôt d'une cinquantaine de francs, a
délivré à l'accusé le carnet de chèques à
l'aide duquel Aubert espérait escroquer
le jeune Delahaeff, ne s'étant pas encore
résolu à l'assassiner.
C'est la concierge de la maison de
l'avenue de Versailles, la maison du
crime, qui n'a rien vu, rien entendu,
parce que, de sa loge, on ne peut rien
voir ni rien entendre (rires), mais qui se
rappelle parfaitement que, l'avant-veille
du drame, Aubert et Marguerite Dubois
lui ont demandé où ils pourraient se pro-
curer de la sciure de bois la sciure
retrouvée dans la malle, autour du ca-
davre.
C'est enfin Mme Barry, sœur de Mar-
guerite Dubois, qui affirme que, le jour
de l'assassinat, sa sœur a passé tout
l'après-midi chez elle.
Aujourd'hui, fin des témoignages, ré-
quisitoire et peut-être plaidoiries. Mais
je doute que l'affaire puisse se terminer,
fût-ce dans la nuit.
• v, ,•• ̃̃#- ̃ .̃-̃̃̃̃ '<̃̃; ̃•̃
La Cour d'assises du Var, présidée
par M. Henriet, conseiller à la Cour
d'Aix, jugera demain un procès qui pas-
sionné a Un vird'egfé" les populations de
Provence. Il s'agit de M. Marins Çha-
baud, propriétaire d'un des cafés enso-
leillés qui bordent le quai de notre
grand port militaire et devenu, il y a
quelques années, président du Tribu-
nal de commerce de Toulon.
Très répandu dans les milieux poli-
tiques méridionaux; délégué cantonal, le
président du Tribunal de commerce, dont
le café faisait, d'ailleurs, de très abondan-
tes recettes, menait la vie à grandes gui-
des. Malheureusement, il était rongé par
le désir de «faire du bruit et d'attirer sur
lui.l'attention publique; il, était surtout
piqué de la tarentule des décorations.
Pour mériter la fameuse formule des
« services exceptionnels » et décro-
cher la croix de la Légion d'honneur,
il avait fait, à ses frais, au Tonkin
et à Madagascar, deux voyages qu'il
qualifia modestement de « missions
scientifiques ». Ces explorations lui valu-
rent son entrée à la Société des Etudes
maritimes et coloniales de Paris et la ro-
sette d'officier de l'instruction publique,
que le ministère Bourgeois lui accorda
dans son testament, en avril dernier,
lorsqu'il fut terrassé par le Sénat.
Aujourd'hui, M. Marius Chabaud est
poursuivi pour forfaiture et abus de
pouvoir. Il est accusé d'avoir profité
.de sa situation pour se faire prêter ou
donner de l'argent par plusieurs de ses
justiciables du Tribunal de commerce.
Il aurait notamment accordé sa protec-
tion à un négociant en vins en faillite,
qui était allé chercher un abri sûr en
Italie, mais que ses affaires rappelaient
momentanément à Toulon. En échange,
M. Chabaud aurait fait accepter par le
fils du négociant poursuivi un effet de
25,000 francs.
Renvoyé devant les assises, M. Cha-
baud, évitant prudemment le mandat
d'amener, avait quitté Toulon depuis
trois mois. Il ne s'est constitué prison-
nier qu'hier soir.
Oc
̃
Le Conseil de guerre permanent du 15°
corps, séant à Marseille, a jugé hier le
médecin-major de 2e classe Baradat,
attaché aux batteries alpines du camp
retranché de Nice.
Nous avons déjà relaté l'incident péni-
ble qui s'est produit le 26 août dernier
entre l'accusé et son chef de corps, le
lieutenant-colonel d'artillerie Mertian.
M0 Ernest Lairolle, de Nice, est au
banc de la défense.
Le greffier donne lecture du rapport
du commissaire du gouvernement, rela-
tant les faits reprochés à l'accusé.
A la date du 25 août, le colonel Mertian
recevait une réclamation de fournisseur
concernant M. Baradat. Il s'agissait d'une
somme de 120 francs que celui-ci refusait
de payer, en prétextant due la commande
intéressait sa femme seule, à laquelle
son- contrat de mariage laissait l'entière
jouissance et administration de ses biens.
Le chef de corps fit appeler son subor-
donné et l'invita à payer pour éviter tout
commentaire désobligeant en ville. La
scène fut très vive. Le lieutenant-colonel
dit au médecin-major
« II faut payer sans délai, car cette af-
faire est ridicule et vos dettes déconsidè-
rent l'armée. Vos fournisseurs ne sont
pas terius de connaître les clauses de
votre contrat de mariage. »
La discussion s'envenima. Le médecin-
major répondit sur un ton très vif et son
chef finit par couper court à l'entretien
.-̃•/•. ̃̃̃̃̃ .̃
en lui disant « Il est impossible de dis-
cuter sur ce ton- Veuillez rentrer chez
vous et garder les arrêts. Vous attendrez
mes ordres. »
A ce moment, le colonel se dirigea
vers la porte, suivi de M. Bai'adat, qui
marchait à sa gauche.
Celui-ci bondit tout à coup et se préci-
pita sur le colonel qu'il souffleta et auquel
il porta à la tempe gauche un coup qui le
renversa.
Ce que vous m'avez dit est abomi-
nable, s'écriait-il, vous m'avez atteint
dans mon honneur et dans ma famille,
je ne puis le supporter et je vous gifle.
L'accusé contredit formellement cette
version.
Dans son interrogatoire, il déclare
avoir été outragé cruellement et avoir
riposté assez vivement, mais sans avoir
levé to. main sur son chef hiérarchique;
Celui-ci, qui est entendu comme témoin,
persiste dans ses déclarations.
Plusieurs témoins, et notamment le
notaire de la famille Baradat, attestent
que la femme du médecin-major était
fort dépensière, et que le mari en souf-
frait beaucoup.
A l'heure où nous mettons sous presse,
le jugement n'est pas encore rendu.
Le Tribunal correctionnel de Tunis a
condamné hier à 50 francs d'amende M.
Grouzet,. rédacteur de la Petite Tunisie,
pour offenses au roi Humbert, qu'il avait
traité de « sombre et sinistre soudard ».
M. le procureur de la République Spire
a déclaré au Tribunal qu'il devait rendre
justice à un souverain étranger qui s'a-
dressait à lui, en reconnaissant par là
même, de façon éclatante, notre supré-
matie en Tunisie.
Le Tribunal a adopté ces conclusions,
en basant toutefois l'admission de cir-
constances atténuantes sur l'ardeur des
polémiques soulevées par la discussion
du traité italo-tunisien.
Albert Bataille.
Informations
POUR LES ORPHELINS DE GUILVINEC.-
Reçu de Mme Piédor, de Pithiviers,
40 francs; du docteur Nérat, de Melun,
30 francs. Total à ce jour 2,406 francs.
"O-–
MOUVEMENT JUDICIAIRE. Le Prési-
dent de la République a signé hier le.
mouvement judiciaire suivant:
Sont nommés > ̃
Procureur à Saint-Affrique, M. Breton s
substitut à Carcassonne.
Substitut à Carcassonne, M. Robinet, subs-
titut à Rodez.
Substitut à Tarascon, M. Warrain, substi-
tut à Neufchâtel.
Substitut à Neufchâtel, M. Fleuriot, subs-
titut à Tarascon.
Juge à La Réole, M. Lassudrie-Duchesne,
juge de paix à Libourne.
Juge à la Seine, M. Servin, juge d'instruc-
tion à Versailles.
Substitut du procureur de la République
à Paris M. Boulloche, substitut à Ver-
sailles. `
Substitut à Versailles, M. Matter, substitut
'à Melun.
Substitut à Melun, M. Durand, substitut à
Rambouillet.
Substitut à Rambouillet, M. Lev ylier, subs-
titut à Bar-sur-Aube.
Substitut à. Bar-surrAube)-,M.Munsch, juge
suppléant â Joigny.. ̃
Sont chargés de l'instruction
Aux Sables-d'Olonne, M. Gouillault; juge.
A Pontivy, M. Fanheau- de Lahorie, juge
suppléant.
Sont nommés juges de paix
A Paris, 8e arrondissement, M. Aymé, juge
de paix du 17e arrondissement.
A Paris, 17e arrondissement, M. Pabon,
juge de paix du 20e arrondissement.
A Paris, 20° arrondissement, M. Deleau,
juge de paix de Saint-Denis.
A Saint-Denis (Seine), M. Haaielin, juge
de paix du Raincy.
Au Raincy (Seine-et-Oise), M. Babul aud,
suppléant à Vincennes.
lUMISEICfiliraHIi
Du 27 Octobre
Les noces de diamant de Mgr Dab crt
PÉRIGUEUX. Ce matin ont été cé-
lébrées, en'la cathédrale de Saint-Front, les
noces de diamant de Mgr Dabert, évêque de
Périgueux et de Sarlat, doyen de Fépiscopàt
français. La basilique était somptueusement
décorée. Des tentures de velours cramoisi et
de satin blanc bordées de crépines d'or cou-
raient de pilier en pilier au-dessous d'écus-
sons portant les armes des prélats venus
pour assister à la cérémonie. Au-dessus de
l'autel orné d'arbustes rares et resplendissant t
de lumières, les armes du Saint-Père. Des-
cendant des 'cinq coupoles, les magnifiques
lustres byzantins redorés tout récemment et
éclairés pour la première fois à la lumière
électrique produisent un merveilleux effet.
Le soleil, obstinément voilé tous ces jours-ci,
brille ce matin de tout son éclat et illumine
splendidement les vitraux. La foule des fidèles
est énorme.
A onze heures, les prélats font leur entrée
et pénètrent dans le chœur. Aux premiers
rangs on remarque le cardinal-archevêque
de Bordeaux, les archevêques de Toulouse et
d'Auch, ainsi que les évêques de Tulle, d'A-
gen et de Viviers.
Mgr Dabert, heureux, rayonnant, rajeuni
et comme transfiguré par la pieuse allégresse
de cette journée, prend place sous un dais. A
droite et à gauche se rangent les membres,
du chapitre, les représentants des ordres re-
ligieux et un grand nombre de prêtres venus
de tous les points du diocèse.
Mgr Dabert, revêtu du pallium, a officié
pontificalement et a donné, l'issue de la
cérémonie, la bénédiction papale. C'est Mgr
Bonnet, évêque de Viviers, qui a prononcé le
panégyrique du vénérable prélat.
La veille, un dîner de cinquante-deux
couverts avait été .servi dans les salles de
l'ancien évêché. M. Mascle, préfet de la Dor-
dogne le général Guioth, commandant la
24° division d'infanterie; M. Vilotte, président
du Tribunal civil; M. Guillier, maire de
Périgueux, et plusieurs autres notabilités y
assistaient.
A l'occasion de l'anniversaire de la
soixantième année de son ordination, de
magnifiques ornements sacerdotaux ont été
offerts à Mgr Dabert par le chapitre et le
diocèse.
Départ des députés socialistes
» Albi. M. Jaurès et les députés
socialistes ont quitté Carmaux ce matin par
le train de cinq -heures. Ils ont rejoint M.
Rochefort à Albi et sont partis pour Paris par
le train de sept heures. Ce départ est diver.
sement commenté.
Hier soir, en rentrant à Albi, M. Rochefort
a déclaré que les manifestants de Carmaux
lui ont jeté des pierres en criant « A mort
Rochefort !» A la préfecture, les commissai-
res spéciaux centralisent les renseignements
nécessaires à M. Barthou, ministre de l'inté-
rieur, pour répondre à l'interpellation de M.
Jaurès. • ̃•̃̃•̃
.'i: '̃̃•- #ïgu*<
AVIS IDI"VETFIS
T OUVRE DENTAIRE, inventeur du seul
L véritable procédé breveté des dents fixes,
tenant sans crochet, plaque, ressort ni pièce,
laissant le palais libre, garanti, fait sans
douleur ni trace d'artifice. 75, rue de Rivoli.
LE BANQUET DE L'ECOLE CENTRALE
r e Comité d'organisation a heureusement
J-J choisi, cette fois,, pour son banquet an-
nuel de 450 couverts, la superbe galerie des
Champs-Elysées.
Cette magnifique salle, unique à Paris,
réunit, en effet, toutes les conditions requises,
dimensions, luxe, confort, sans compter le
service sans rival de la maison Potel et
Chabot.
A l'occasion de cette première solennité,
qui marque l'ouverture de la série des bals
et des banquets, le Garde-Meuble des Champs-
Elysées, qui avait, durant la morte-saison,
utilisé ces galeries pour l'exposition de ses
mobiliers, se trouve forcé d'en liquider rapi-
dement une grande partie, faute de place.
L'occasion est donc excellente. On y trou.
vera à des prix plus qu'avantageux mobU
liers complets, salons, chambres, meubles de
toutes sortes, bronzes, tapis et quelques meu-
bles et tapissseries anciens.
L'entrée est absolument libre; tous les
prix marqués en chiffres connus. 72, avenue
des Champs-Elysées.
•çiVITEZles contrefaçons del'ANTI-BOLBOS
qui seul vous débarrasse des points noirs da t\
nez.PARF'eEKOTIQUE,35,r.du4-Septembre.
MAISON NOUVELLE. MODES. 1, rue,de la
ir~ Paix. Exposition des nouveautés d'hiver.
rjiACHEs DE ROUSSEUR, hâle, rides s'en iront;
1 sans répliquer, si vous leur signez leur
congé avec la VERITABLE EAU DE NINON
de la Parfumerie Ninon, 31, rue du 4-7bre.
LES THÉÂTRES
Athénée-Comique Madame l'Avocat
vaudeville en trois actes, dé MM. Deprô et
Galipaux.
Le théâtre de l'Athénée-Comique a fait,
hier, son ouverture, dans la très jolie
salle de la Comédie-Parisienne. Il faut l
louer l'élégance de ce- théâtre et l'ingé-
niosité des architectes qui lui ont donné
'une nouvelle entrée. Malheureusement,
à parler net, la pièce d'ouverture n'a
pas répondu à notre espérance. Ma-
dame l'Avocat appartient au cycle du
théâtre insenséiste et, décidément, pour
faire passer l'insenséisme, il faut la
musique d'Hervé et les décors et les
costumes. Une action purement charen-
tonnesque, jouée par des acteurs en
habits noirs, qui ont l'air de person-
nes naturelles, est intolérable à la lon-
gue. Est-il nécessaire de dire ce qu'est
Madame V Avocat ? Une jeune femme a
la manie de se mêler des affaires profes-
sionnelles de son mari, ce qui est une
indication de comédie. Mais la comédie
tombe aussitôt au quiproquo aggravé du
coq-à-l'âne. L'avocat a fait la cour, sous
un faux nom, à une Américaine qui,
ayant fait prendre une photographie
« compromettante », exige le mariage.
De là, un mariage où le marié se
cache dans une robe de chambre, sous
prétexte qu'il est enrhumé, et se marie
iricognito. Je pense en avoir dit assez.
Gà et là un joli trait, une charge drôle.
Mais aussi que de vieux mots « Je
prends une pêche, je la pèle. Et elle
vient, «répond l'interlocuteur. C'est
v.raiment là de l'esprit trop facile.
Quelle étrange chose' que^ le théâtre M.
Galipaux a montré, récemment encore,
de belles qualités d'intelligence dans la
composition de ses rôles. Comment a-t-il
pu se tromper à ce point? Mon regret
§st d'autant plus vif que cette folie est
bien jouée par des artistes consciencieux
et de jolies femmes MM. Matrat, Mu-
nié, Le Gallo, mesdames Chassaing, Fré-
dérick, Toutain, Dartimont, etc., etc. Je
crains bien que ce ne soit peines per-
dues.
Je veux aussi dire .un mot d'un petit
théâtre charivaresque qui s'est ouvert
rue de Douai, sous le titre pittoresque
la Roulotte. Ce char de Thespis est fort
bien occupé. On y entend des poètes
très particuliers, très fantaisistes, hardis,
qui tantôt chantent eux-mêmes leurs
chansons satiriques, tantôt les font chan-
ter, sous le titre de « chansons animées »,
par des artistes en costumes, formant de
jolis tableaux vivants.' Ajoutons que, de
temps en temps,s'échappe de«laRoulotte» »
quelque jolie femme, si pressée de se
faire applaudir du public qu'elle n'a pas
eu le temps d'ombrer d'une feuille de
vigne la blancheur rosée de son maillot.
Ce qui n'a pas paru déplaire à l'assis-
tancef Henry Fouquier.
Henry Fouquler.
LA SOIRÉE
« TANTE AGNÈS » A L'OLYMPIA
C'est devant une salle brillante que M. de
Lagoanère a donné Tante Agites, deux actes
d'opérette de M. Maxime Boucheron, musique
de M. Frédéric Toulmouche. C'est la première
manifestation vraiment théâtrale qui se pro-
duise à l'Olympia. L'événement était intéres-
sant, attendu, et le Tout-Paris tenait à y
venir. On peut affirmer, d'après le succès
d'hier soir, qu'il y reviendra. et pendant
longtemps. `
Sujet original et fertile en développements
burlesques. Le ménage Tricotel vit en paix,
car Monsieur a une maîtresse et Madame est
en puissance d'amant. Survient de Normandie
une tante à héritage, vieille fille quelque peu
détraquée, et qui, de même que la fameuse
voyante de la rue de Paradis, se croit inspirée
par l'ange Gabriel. Voilà nos deux époux en
devoir d'héberger cette intéressante émule de
Mlle Couédon. Le mari n'y voit nul incon-
vénient. Mais que devient la belle Juliette, sa
très légère moitié, lorsqu'il s'agit de céder à
l'intruse mystique, la chambre où, chaque
nuit, Gabriel Badinard, dont l'atelier est situé
au-dessus, vient la retrouver ?
Impossible de protester sans donner l'éveil
autour d'elle. Juliette en est quitte pour faire
prévenir son amant. Vous pensez bien que ce
dernier ne reçoit pas la lettre en temps utile.
Heureusement, du reste, car cela donne lieu
à des scènes les plus franchement comiques
qu'il nous ait été donné d'entendre au théâtre.
Une situation vraiment épique, entre autres,
est celle qui amène la vieille fille au beau mi-
lieu de l'atelier Badinard, durant une joyeuse
fête de rapins et de modèles. Cela lui permet,
du reste, d'apprendre la vérité et de pardon-
ner à tous, non sans regretter ses illusions.
Sur ce livret, d'une gaieté folle, M. Frédéric
Toulmouche a composé une partition où la
mélodie, toujours personnelle, est mise en va-
leur par une rare variété de rythmes heureux.
L'orchestration, chaude et brillante, est traitée
avec le tact d'un excellent musicien.
M. de Lagoanère, outre une heureuse et in-
telligente mise en scène, a favorisé ses au-
teurs d'une interprétation digne d'eux.
Tante Agnès est fort bien jouée par MM. Ma-
réchal, Berville, Tavernier, Danvers, Gérard,
Ladois, etc. L'interprétation féminine nous
offre Mlle Dufay, une Tante Agnès réjouis-
santei Mlle Marcelle, Bordo, très fêtée, et jolie
par surcroit Mlle Germaine De Berry, hau-
taine et de grand chic en hétaïre du dernier
yacht, etc., etc.
ai gardé pour la fin la- si gracieuse Mlle
Micheline. La divette de l'Olympia, déjà l'une
des attractions consacrées de l'affiche pari-
sienne, depuis son gros succès de la Grau.
Via, a. connu cette fois le triomphe décisif;
car les Lé Verrier enthousiasmés delà salle
l'ont proclamée, à bon droit, étoile de* première
grandeur, après, son interprétation si bril-
lante et si artistique de Juliette Tricotel, un
rôle dont elle a fait une création hors ligne.
Un Monsieur du Balcon.
COURRIER DES THEATRES
THEATRES
Ce soir, à 8 h. If3
Au théâtre du Vaudeville,
en trois actes, de M. Albert
Bernard Rougier MM.
Raymond Talvande
Jules Voulnois
Le docteur
Un domestique
Louisette Mmes
Mme Talvande
Agathe
Mme Voulnois
Une religieuse
Miss Ellen
Simone
le Partage, pièce
Guinon
Mayer (rentrée)
Magnier (début)
Lagrange
Dauvilher
Gaston Henry
Réjane
Marie Samary
C, Caron
Henriot
Burckel ̃̃̃̃̃̃̃
Netza '•̃
La petite Renée
A la Comédie-Française
La distribution de la pièce de M. Paul Her-
vieu la Loi de l'Homme, est dès à présent
complète.
La voici ~l
Comte de Raguais MM.'Le Bargy
Orcieu Leloir
Le commissaire Laugier
André Dehelly
Kerbrige Delaunay
Laure de Raguais Mmes Bartet
Isabelle Muller
Mme d'Orcieu.. Antonia Laurent
Henriette Wanda de Boncza
Une femme de chambre Lynnès
A l'Odéon. ••̃•"•
Le Danger, la pièce de M. Arnault, que
l'on dit tout à fait exquise, devait passer le
3 octobre. Elle fut remise au 15, puis au 20,
puis au 25.
Aujourd'hui, elle figure toujours, pour la
forme, sur le tableau des répétitions, mais
ces répétitions n'ont plus lieu.
Que conclure de tous ces retards?
C'est aujourd'hui mercredi que MM. Ar-
mand d'Artois et Pierre Decourcelle lisent
aux artistes du Gymnase Idylle tragique, la
pièce en cinq actes (six tableaux) qu'ils ont
tirée du roman de Bourget.
Ont été convoqués Mmes Jane Hading,
Fège, Leconte, Yahne, Lucy Gérard MM.
Candé, Noblet, Grand, Lérand, Numês, Chau-
tard, Maury et Prévost..
Depuis deux ou trois jours, les représenta-
tions des Bienraiteurs, à la Porte-Saint-Mar-
tin, sont marquées par de légers incidents.
Les nombreuses scènes comiques de la co-
médie de M. Brieux sont applaudies comme
à la première, mais un certain nombre de
spectateurs -appartenant, croyons-nous, au
monde de la charité sincère et efficace-pro-'
testent avec vivacité contre les critiques par-
fois injustes et toujours violentes dont cette
pièce est remplie.
Par contre, on nous assure que l'auteur est
assiégé de tous côtés par des demandes de
secours, et on lui a, paraît-il, déjà joué deux
fois chez lui la scène du régénéré.
Peut-être M. Brieux regrettera-t-il d'avoir
été aussi cruellement vrai.
MM'. Fabrice Carré et Edmond Audran ont
lu aux artistes des BouffesHParisiens le Petit-
Lohengrin, qui doit passer après les Mous-
quetaires au couvent.
Principaux interprètes Mmes Marguerite
Deval, Germaine Gallois et Rosine Maurel;
MM. Hittemans, Dàmbrine, Ch. Lamy et
Jannin.
Gros succès de lecture. V
En présence des premières annoncées,
M. Victor Silvestre a décidé de reporter à
jeudi la répétition générale de Rivoli.
La première aura lieu le vendredi 30.
H» ̃
Après la reprise de Joséphine vendue par 1
ses sœurs, qu'on répète actuellement à l'El-
dorado, viendra une opérette en trois actes
et huit tableaux, de MM. Maurice Henne-
quin et Antony Mars, musique de Victor
Roger.
Titre Sa Majesté l'Amour.
MM. Guilherme da Silveira et Co, direc-
teurs-propriétaires du théâtre royal Dona
Amelia, de Lisbonne, viennent de confier à
M. Henry Bnrguet, l'excellent artiste du
Gymnase et de la Porte-Saint-Martin, le soin
de préparer et de diriger une série de repyé-
sentations de comédie française dans leur
théâtre.
M. Burguet, dont on connaît la conscience
et la probité artistiques, a constitué un ré-
pertoire des plus choisis (le Demi-Monde, les
Effrontés, le Monde où l'on s'ennuie, la Joie
fait pour,- le Prince d'Aurec, Amoureuse!
Amants, etc.), et formé une troupe d'artistes
éprouvés, parmi lesquels nous relevons les
noms de Mmes Marguerite Rolland, R. de
Pontry, Charlotte Raynard, Aline Guyon,
Marie Aubry, etc., et de MM. Henry Burguet,
Hirch, Dupont, Reigers, Ed. Fournier, Coi-
rard, etc.
Nous ne doutons pas du brillant accueil
que fera à nos auteurs et à nos artistes le
public élégant et aristocratique qui fréquente
le théâtre de la Cour, pour lequel c'est une
heureuse innovation que cette saison fran-
çaise..
Une innovation.
Au théâtre de la République, pour la répé-
tition générale de Lucile Desmoulins la
grande pièce de M. Jules Barbier, qui aura
lieu la semaine prochaine dans la journée,
en plus des places réservées à la critique
fauteuils d'orchestre, de balcon et loges les
deux dernières galeries seront offertes gra-
tuitement au vrai public.
H«
Ce soir, au Nouveau-Théâtre, à huit heu-
res, première et unique représentation, à Pa-
ris, de la Passante, comédie moderne en trois
actes, d'Oscar Wilde, et Salomé, drame anti-
que en un acte, du même auteur.
Voici la distribution de la Passante
Mme Vernon Mmes Lina Munte
Margaret Hélène Daumcrio
La duchesse • Myla
Agathe Henriette Lamy
Darlington MM. Marsay
Lord Windermere Daumerie
William Cari- Charmy
Tmmby Vivier
Les autres rôles par MM. JPerret, Tjlmont,
Baudoin, etc.
Salomé sera jouée par Mme Lina Munte,
créatrice' du rôle; M. Daumerie, etc.
Conférence de M. George Vanor.
SPECTACLES ET CONCERTS
O UVERTUREDELA ROULOTTE. -C'est
hier que, pour là première fois, s'est ouverte,
au 42 de la rue de Douai, la porte de la Rou-
lotte de M. Georges Charton.
Il sied tout de suite de dire que le public a
récompensé par son entière approbation les
efforts vraiment ingénieux que M. Charton a
faits pour lui plaire et sortir de la courante
banalité des spectacles dits de second ordre et
auxquels, pourtant, depuis quelques années,
les Parisiens s'empressent d'une façon signi-
ficative.
La Roulotte est un charmant lieu de plaisir,
il est certain qu'il va jouir, sans aucun délai
de la vogue la plus grande, comme (i";ailJl:ew!r.1
la plus méritée.
Le clou du nouvel établissement iHoritinar-^
trois, c'est sans contredit les Chansons aj£B-
mées. C'est une trouvaille charmante. Tbams
de délicieux -décors de Jambon, parmi cOiea-*
reuses combinaisons de lumière, Mlles Tsyst
Berty, Ludzy, Deneyge et My, et MM. Pierre
d'Artois, Clément George et Sarborg, en cùs-
tumes appropriés, sont les. interprètes, pour
ces captivantes chansons, de' MM. Xanrof,
Hugues Delorme, Codey et Rémy, pendant
que de lentes musiques saturent l'atmosphère
de langueur.
Le programme se corse, ensuite, d'un ça*'
quet prologue de M. Rémy, déjà nommé <*
dans lequel paraît Mme France et de l'au-
dition du maître chansonnier Jacques Fernyr
des poètes H. Delorme et Jehan Rictus et
du troubadour Méau.
Paris-Incognito, termine la soirée. C'est une
fantaisie issue dé la collaboration du spirituel
récidiviste Paul Gavault et du malin Charles
Mougeh Elle a obtenu un énorme succès. La
jolie Lyse Berty s'y est fait fort applaudir,
ainsi que M. Casa, très verveux. M. Pierre
d'Artois, dans une imitation de MounetrSully*
y est des plus remarquables, et Mmes Qué-
rette, Fournier, Deneyge, Ludzy et My, ainsi s,
que MM. G. Barbier, Clément-George et Sarr
borg, complètent un excellent ensemble.
La mise en scène est impeccable, et la main
:de l'habile administrateur de la Roulotte, M.
Romani, s'y fait reconnaître. Un M. du B.j
-w--
Aujourd'hui, à 2 h. 1/2, matinée au Nou-*
veau-Cirque.
Demain jeudi, sera donnée, à 3 h. 1/2, dans
la grande salle du palais d'hiver du Jardin
d'Acclimatation, la première conférence-cau-
serie de la saison.
Cette conférence sera faite par M. Arthur
Porte, directeur du Jardin, sur les Jardins
zoologiques de France, de Belgique, d'Alle-
magne, d'Angleterre, d'Australie.
De nombreuses projections à la lumière.
électrique et des photographies animées, de
grandeur naturelle, seront présentées au.
cours de cette conférence. ̃̃'̃
»M •
»»• --̃̃̃•*̃–
M. Marchand est rentré hier, d'un voyage
à travers l'Autriche et la Hongrie, où il a eu
la bonne fortune d'engager plusieurs numé-
ros sensationnels.
En tête de ces numéros, il faut citer tout
particulièrement une merveilleuse chanteuse:
hongroise qui, depuis dix ans, faisaitt courir
tout Budapest. Carola, la belle Hongroise,
tel est le nom de cette artiste unique en son
genre, a obtenu plusieurs fois le prix de
beauté. Sa voix est d'une rare pureté 'et son
jeu d'une extrême originalité. La belle Hon-
groise débutera très prochainement aux Fo-
lies-Bergère.
~_Ww.
Un match intéressant.
Les lauriers de Paulsen troublent le som-
meil de Jaap-Eden, qui, non content de ses
succès sur la bicyclette.veùt devenir le cham-
pion du patinage. Aussi le voit-on travailler
le patin avec ardeur sur la jolie piste du
Pole-Nord. Il se propose, dit-on, de jeter un
défi au champion norvégien avant !a fin de
l'année.
N
L'actualité du jour est, en ce moment, le
crime de la malle sanglante, dont le dénoue^
ment aura lieu aujourd'hui devant le jury de
la Seine.
Le Musée Oller, e.xppse.ïa comparution de-
vant le juge d'instruction, d'Aubert et de sa
maîtresse, Marguerite Dubois.
Ces deux personnages sont, d'une ressem-
blance frappante.,
Jules Huret;
PETITES NOUVÉIXKS
Au théâtre de la Porte-Saint-Martin, on de-,
mande des danseuses-marcheuses 'pour le ballet
de Don César de Bazan,Se .présenter de 2 à
4 heures à M. Royer, 17, rue de Bqndy..
'̃ Mme Georges Uutresné a repris ses cours' et
leçons de piano, de'pùïs 'le 15' octobre, 41, rue-
Richer, -• ̃•̃••_̃•̃̃ ̃• ̃̃. ̃̃̃̃ • ••̃
On annonce, pour la première semaine da:
novembre, à l'Institut Carter, 5, Tue Léo-Delibes,
la réouverture des .cours de déclamation, de M.
Le Bargy d'aquarelle,. de, M. Paul..Pujol; de
piano, de Mlle Laure Donné. ay
Siffaroàiaa>our$e>
<~
· Mardi 27 octobre.
On est fixé maintenant sur la manière dont
les choses se sont passées, hier, à la liquida-
tion des valeurs minières sur le Stock-Exr
change. Tout a fort bien marché; les reports
ont été pour rien on a coté le pair par-ci et
même du déport par-là. Comment alors se
fait-il que les valeurs minières aient com
mencé par présenter des signes non équivo-
ques de faiblesse"? La majorité des. personnes
que cela intéresse se perd en conjectures,
mais les gens qui tiennent absolument à ex-
pliquer les choses parlent de mises en de-
meure adressées à des acheteurs de surface
médiocre d'où des offres dont pâtissent les
cours. Cela n'a, d'ailleurs, qu'une médiocre
importance. L'hésitation au début a bientôt
disparu, et, peu à peu, on s'est mis en devoir
de reprendre le niveau d'hier. On était au
moment de l'atteindre quand a retenti le coup
de cloche de la clôture et les autres valeurs,
qui'imitaient peu ou prou les allures de celles
dont nous venons de parler, se sont, comme
elles, raffermies vers la fin de la journée.
Nos rentes françaises sont fermes. D'im-
prudents vendeurs de primes, constatant que
les dispositions du comptant tendent à
s'améliorer un peu et, considérant que la
liquidation n'est plus qu'à quatre ou cinq
étapes, ont jugé à propos de se racheter un
peu. Cela a fait monter le 3 0/0 de 101 67 à
101 85, cours d'où il redescend à 10172, en
sorte que sa plus-value sur hier n'est plus
que de 5 centimes; mais elle est de 10 cen-
times au comptant. Sur ce marché, le 3 1/2 0/0
avance de 7 centimes, comme à terme, du
reste, où il clôture à 105 60. Après Bourse,
les cours du 3 0/0 se sont encore améliorés
légèrement.
,^5P :v •
"L'Extérieure espagnole a des allures beau-
coup plus décidées que précédemment son
cours de clôture, 58 17/32, est de 7/32 plus
élevé que celui d'hier; et on a, un moment,
approché du cours de 58 3/4. L'Italien est à
88 10 c'est 10 centimes plus bas que la veille.
Sur le 3 O/O russe 1896 à 91 47 et le 3 0/0
russe {891 à 92 20, il n'y a, pour ainsi dire.
aucun changement. Le 4 O/O brésilien a re-
culé de 20 centimes à 65, après 64 55 et 6510.
L'Unifiée d'Egypte est à 105 75, invariable.
Le Turc série C à 18 65 et le Turc série D à
18 40 ont reculé de 2 et 7 centimes. La Ban-,
que ottomane est à 515, sans variation sur:
hier; mais on a fait 512 50 au plus bas.
Le Crédit lyonnais gagne 5 francs à 767;
c'est la plus grosse différence à signaler sur
la cote des établissements de crédit. Les
Chemins de fer français ne sont pas moins
calmes, et les Chemins étrangers pas plus
mouvementés. Tout le reste est totalement
dénué d'intérêt, et je ne vois plus à signaler
qu'une diminution de 8 francs 'sur le Gaz,
à 1,072, et qu'une plus-value de 6 francs sur
le Rio Tinto à 621 50.
Mes lecteurs me font souvent l'honneur dé
m'écrire pour me demander le pourquoi do
certaines anomalies. Je réponds de mon,
mieux; mais il y a vraiment des cas très em-
barrassants. C'est ainsi que dans la cote
d'aujourd'hui je relève les deux cours que
voici
Obligations de la province de Bahia 5 0/0,
462 francs
Obligations à'Espirito Santo 5 0/0; 380 fr.
Voilà donc deux valBurs,brésiiiennes'tou tes
deux,rapportant toutes deux 25 francs, ayant
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 61.0%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 61.0%.
- Collections numériques similaires Teulet Alexandre Teulet Alexandre /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Teulet Alexandre" or dc.contributor adj "Teulet Alexandre")Oeuvres complètes d'Éginhard : réunies pour la première fois. Vol. 2, 1843 / [Éginhard] ; [et] traduites en français... par A. Teulet,... /ark:/12148/bpt6k4061404.highres Inventaire chronologique des documents relatifs à l'histoire d'Écosse conservés aux archives du royaume à Paris ; suivi d'une indication sommaire des manuscrits de la Bibliothèque royale / [par Alexandre Teulet] /ark:/12148/bpt6k54267817.highres
- Auteurs similaires Teulet Alexandre Teulet Alexandre /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Teulet Alexandre" or dc.contributor adj "Teulet Alexandre")Oeuvres complètes d'Éginhard : réunies pour la première fois. Vol. 2, 1843 / [Éginhard] ; [et] traduites en français... par A. Teulet,... /ark:/12148/bpt6k4061404.highres Inventaire chronologique des documents relatifs à l'histoire d'Écosse conservés aux archives du royaume à Paris ; suivi d'une indication sommaire des manuscrits de la Bibliothèque royale / [par Alexandre Teulet] /ark:/12148/bpt6k54267817.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k2838133/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k2838133/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k2838133/f3.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k2838133/f3.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k2838133
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k2838133
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k2838133/f3.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest