Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1896-07-13
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 juillet 1896 13 juillet 1896
Description : 1896/07/13 (Numéro 195). 1896/07/13 (Numéro 195).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO LUNDI 13 JUILLET 1896
Nation, les comédiens célébraient la prise de
-,1a Bastille. Ils s'y prirent même detrès bonne
heure..
> Le 14 juillet 1790, un an après la prise de
la Bastille, il yeut soirée de gala dans tous les
.théâtres de Paris.
A l'Opéra, on joua l'Armide, de Gluck.
Au théâtre de la Nation, Zaïre, de Vol-
taire, elMomus aux Champs-Elysées, à-pro-
pos patriotique en un acte
r Au Théâtre Italien, les Deux Savoyards et
le Chêne, patriotique, à-propos en un acte.
r- Au Théâtre de Monsieur, lé Souper
̃ d'Henri IV, le Valet rival et VEpMméride
français, à-propos patriotique.
Au Palais-Royal, le piner des Patriotes ou
ïœ Fête dé la Liberté et Bicco:
,̃• Au Théâtre Mbntànsier, Spinellé et SfaHtii,
opéra, et la Fête en petit.
Au théâtre Beaujolais, le Menuisier de
Bagdad, ta Croisée et la Confédération du
Parnasse.
•'̃̃'̃• A l'Ambigu, la Dot, Paris sauvé et lu Fête
du Grenadier.:
Au Théàtre-Frànçâis-Comiquë, Virginie et
la Folle gageure.
Aux Danseurs-du-Roi, le Pari imprudent
Jet le- Temple deVJïymén.
` Au Wauxhall, grande illumination, feu
d'artifice et la Prise de la Bastille « dont le
.» siège sera fait, pojir la majeure partie» par
» des gardes françaises et autres personnes
» qui ont contribué à la journée du 14 juillet
» 1789 », et, le Temple de la Liberté, pièce eh
un acte.
Au cirque du Palais-Royal, grande fête na-
tionalé, drame en musique avec divertisse-
ment militaire, 1 .1
Enfin, à la Foire, spectacles patriotiques.
M. Fabre d'Olivet fit représenter en plein
vent, sur un théâtre à lui, lp Théâtre des
Associés, le 14 Juillet 1789, à-propos en un
acl^a et envers.
SPECTACLES ET CoHùERTS
Les nombreux étrangers et le public selêct
venus à Paris à l'oBcasion des fêtés ne pour-
ront mieux faire que de passer une soirée à
̃ VOtytnpia, où M. de Lagôanére organise pour
..mardi soir 14 juillet une représentation ex-
traordinaire avec un spectacle entièrement
nouyéau. L'Olympia, grâce à un système de
ventilation et d'aération, est devenu le ren-
dèz-vous habituel des plus jolies femmes dé
Paris et de tous les clubmen que leurs occu-
pations retiennent. encore dans là capitale.
Jules Huret.
Correspondances Étrangères
FIGARO EN EGYPTE
Le Caire, 5 juillet.
Depuis la cueillette de lauriers faite
./§UE.lescharnps de èombàtde Firket et de
Sawarda– il n'y a guère longtemps de
cala le public égyptien a eu l'occasion
de « disséquer ces deux faits d'armes,
•et lé résultat de Fexamen ne laisse pas
que d'être curieux. L'opération a été
"faite", très consciencieusement, à l'aide,
tout d'abord, des nombreuses rectifica-
vtjohs faites par l'Intelligence Department
et sa. compagne rom&ifesque, l'Agencé
̃ lienler, dans leurs premiers, deuxièmes
•'e'ttroisiêmës récits de ces triomphantes
journées/
'̃' Ces xectificattons. nous, ont appris,
successivement, que les émirs Hamanda,
-Osman- Azraf. et autres seigneurs dervi-
ches de haute vplée, occis sur les deux
fchamps de bataille, se portaient à mer-
veille,' et qu'il eh était à peu près de
'• mêrne. de tous les Derviches. non amis,
/dont les ossements?, au dire des susdits
.'̃ ijafjQrmàteurs. officiels et officieux, cou-
vraient Iè"s61"glc)rîéux"3ë là* double vic-
.taire du Sirdar. :̃̃
Puis, après ces rectifications, nous
sont venus les renseignements– non
estampillés ceux-ci présentant les
choses dans leur réalité. prévue, on
'peut le dire; mais attristante quand
même. De ces renseignements, fournis
par des gens qui étaient là et qui ont vu,
uqui neise connaissent point entre eux et
qui, pourtant, disent, sous diverses for-
âmes, la même chose, il résulte
»• i° Que les tués et blessés du côté des
t Egyptiens ne sont point en quantité mi-
nune, comme l'ont indiqué les rapports
.officiels que les chiffres de 20 pour les
morts et de 80 pour les blessés, pour être
exacts, doivent être décuplés. On a pu
s^en^ rendre compte en voyant la quantité
-de soldats atteints arriver à Wahdi-
Halfa, et en comptant ceux installés tant
.bien que mal àFirkek et à Sawarda;
2° Quant aux pertes de « l'ennemi»,
u elles sont fortes également, et en plus
grande proportion, que celles des Egyp-
tiens. Mais, hélas! ces tués en grande
quantité, ces blessés, fort nombreux
̃ aussi, appartiennent presque tous aux
malheureuses populations, non combat-
tantes, du pays où se sont livrés les
combats,
Ceci demande une explication, ta
voici
Le Soudan égyptien, côté occidental,
en réalité ne commence pas à Assouan
plus plus qu'à Korosko, qu'à Wahdi-
Halfa, Firkëh et même Sawarda. Non.
"Ethnographiquement, le Soudan avec
ses tribus guerrières et nomades, en un
mot, lé Soudan révolté contre la doini-
nation anglo-égyptienne, le Soudan mâh-
diste, ne commence qu'après la grande
Cataracte d'Hannek à une douzaine de
licues de Sawarda, à cinq ou six de Don-
/gdlah.,
Jusqu'à Hannek, et depuis Assouan, le
pays est habité par des populations agri-
coles, sédentaires et pacifiques, c'est ce
qu'on appelle « le pays barbarin ».
Ces populations, vrais boucs émissai-
res dans toutes les bagarres souda-
• niennès qui se sont produites depuis la
révolte d'il y a. quinze ans, servent, à
plaisir,de tampons dé chair entre, les
combattants, mises en avant qu'elles
sont toujours, comme des murailles, des
.barricades vivantes entre les belligé-
-rants.
• ,Les mahdistes, en effet, qui ne voient
.dans ces paysans passifs que des voisins
.suspects, des alliés malgré eux, les trai-
tenien vrais otages, les réunissent bru-
talement, avec menaces de mort pour
qui résisterait les' arment d'un long
'bâton terminé par un 1er de lance gros.
sièrement forgé, et les forcent à marcher
en avant d'eux en masses serrées comme
des troupeaux.
Le 25 mai dernier, une douzaine de
jours avant Firkek et Sawarda, une. chro-
nique vécue; nous venant, de là-bas, ra-
contait ce fait, qui parut bizarre, de l'ar-
mée secrète près du Sirdar, alors à
A;;ashe, d'une dépùtatiOn de ces mêmes
Burbarins, venant l'informer de la vio-
lence dont ils étaient l'objet de la part
des Derviches et du rôle qu'ils les con-
traignaient à jouer en cas d'attaque des
Egyptiens^
̃••. • ..Sic Horettio Kitchner les écouta avec
bienveillance, et leur donna cette instruc-
tion En considération de ce qui lui était
conriîîuniquéi le Sirdar ordonnerait que
les deux premières décharges, faites par
ses troupes, le fussent à poudre seule-
ment –qu'alors, les mahdistes d'occa-
sion devraient profiter du désarroi, jeté
par ces décharges inoffensives, pour s'é-
parpiller à droite et, à gauche et décou-
vrir les Derviches pour de vrai.
La manœuvre, comme on le voit,
était peu compliquée. Mais elle ne réus-
sit pas du tout, car, le lendemain de la
bataille, qùan,d on compta les tués et les
blessés de l'ennemi, on dut constater
avec regret, n'en doutons pas que
prisonniers, blessés et tués, apparte-
naient tous, ou presque tous, aux Bar-
bafins, ces pauvres diables de « lanciers
malgré eux »
N'avaient-ils pas pu accomplir la ma-
nœuvre « d'éparpillement » recbmman-
dée.par le Sirdar? Celui-ci avait-il omis
de donner là consigne pour les deux dé-
charges à blanc ?
H "n'y à~pôitit "matière "à enquête à
cet égard. Uri seul fait est certain c'est
que les Derviches, utilisantleurs créneaux
humains, ont mené un feu persistant sur
leurs ennemis, qui a, je t'ai dit, causé de
bien plus grands ravagés, qu'on n'a osé
l'avouer, dans les rangs égyptiens.
L'opinion publique, toujours aigre
dans ses appréciations de l'étrange cam-
pagne actuelle, suppute comme le
pourrait faire un banquier dans une
opération où il a eu la main forcée le
doit et l'avoir de la déplorable entreprise,
et ses aléas qu'elle a toujours jugés
désastreux: ̃̃•̃•̃•̃̃̃
Et cette opinion revêche établit ainsi le
bilan des « glorieuses journées ». des 5
et 7 juin
« Combats inutiles au point de vue mi-
litaire, nécessaires uniquement aux be-
soins de la politique anglaise, laquelle ne
pouvant devancer pour cause climaté-
rique l'heure de. la représentation de
la pièce à grand spectacle qu'elle a ima-
ginée, a dû, pour un besoin pressant du
moment, organiser une monstrueuse
« répétition » où le sang des Egyptiens et
celui des populations paisibles a coulé
sans compter. »
La rudesse de cette appréciation der-
nière s'est accentuée) dans l'esprit du
public, par le fait assurément regrettable
aùtatïtaii moins agaçant– pour l'hon-
neur'militaire anglais que, tandis que
l'Egypte comptait vingt de ses officiers
tués ou blessés dans les deux journées,
pas un officier anglais n'a été atteint.
Cette particularité a constitué une vraie
malchance pour la bravoure anglaise
qui n'est pas à contester jamais.
Mais que dire à des esprits aigris de-
vant une aussi fâcheuse coïncidence?
Quelques journaux de l'Agence britan-
nique ont essayé d'expliquer le fait avec
moins.de bonheur que de bonne volonté,
mais ils ont été hués « Les officiers an-,
» glais des bataillons égyptiens connais-
» saient l'odieuse combinaison politique
» qui a présidé aux ordres de combat en-
» ypyés de Londres pour être exécutés à
» jour fixe ils n'avaient donc pas à ex-
» poser leur existence pour un objet no-
» blé et sérieux. Les officiers égyptiens,
» seuls, y sont allés de franc jeu et ils
» ont payé de leur vie l'ignorance où ils
» étaient du dessous des cartes de la di-
» plomatie anglaise. »
Ainsi l'on parle, ainsi l'on écrit,- dans
ce malheureux pays égyptien, et rien ne
peut prévaloir contre ces opinions expri-
mées avec une amertume dont on ne
peut rendre l'intensité. Scandei'masr.
?• •̃ .̃ •' ̃ Scànâermasr.
LECTURES ÉTRANGÈRES
L'ART DE VIVRE A DEUX
Le Sunday Magazine donne aux époux
qui veulent jouir ici-bas d'un bonheur
domestique exempt de tout nuage des
conseils fort édifiants, maisassez difficiles
à suivre. Il est à craindre que le saint
personnage dont M. Robert Horton, doc-
teur 'en théologie,. raconte les aventures,
ne trouve qu'un très petit nombre d'imi-
tateurs.
Pour obéir à ses parents, le preux Ammon
s'était résigné à choisir une épouse, mais,
après l'avoir conduite à l'autel, il n'eut pas
le courage d'aller'plus loin. 11 lui déclara
qu'il ne se résignerait jamais à ne pas vivre
dans un état de pureté parfaite, et il fut si
éloquent qu'elle se laissa convaincre sans
dissimuler toutefois un sentiment de regret.
Pendant dix-huit ans, les deux époux vécu-
rent sous le même toit sans manquer au vœu
qu'ils avaient fait le premier jour de leur
mariage, et jamais l'ombre d'une discorde ne
troubla la félicité de ce ménage de deux
saints.
Ce fut la femme qui, la première, se sentit
effrayée de son propre bonheur. Elle se fit,
un scrupule d'exposer plus longtemps au
contact des vanités et des frivolités de ce
monde un homme dont la sainteté méritait
de s'épanouir sans entraves dans l'existence
que menaient lés anachorètes réfugiés au
désert.
Ammon se laissa convaincre par les exhor-
tations de sa femme et alla établir sa rési-
dence dans une grotte que la nature avait
creusée sur le versant de la montagne de Ni-
tria. Deux fois par an il sortait de sa re-
traite pour faire une visite à son épouse et
lui demander des nouvelles de son âme. Le
pieux solitaire vécut au désert pendant
vingt-deux années et, jusqu'à sa mort, il n'ou-
blia jamais le pèlerinage qu'il avait' promis
de faire tous les six. mois, à date fixe, à son
ancien foyer conjugal.
Sozomine, qui a célébré les vertus du
bienheureux Ànimbn et de sa femme,
raconte dans son Histoire ecclésiastique
que les deux époux vécurent en parfaite
communauté d'idées et de sentiments
pendant les dix-huit années qu'ils passè-
rent sous le même toit et furent plus
étroitement unis encore d'esprit et de
cœur pendant les vingt-deux années où,
pour mieux assurer le salut de leur âme,
ils avaient pris la résolution de vivre
chacun de leur côté dans la solitude la
plus absolue.
Le collaborateur, nous serions tenté
de dire le prédicateur du Sunday Maga-
zine ne serait pas éloigné de citer ce mé-
nage comme le plus parfait modèle que
puissent choisir deux jeunesépoux, mais
il n'ose pas s'engager à fond dans une
propagande qui du reste ferait peu de
prosélytes, A peine avons-nous besoin
d'ajouter qu'en France cette façon de
comprendre le mariage exciterait à bon
droit les alarmes .des économistes qui
n'ont déjà que trop de motifs de s'effrayer
de la décroissance dé., la population.
Sans recommander trop ouvertement
aux ménages qui se fondent de suivre l,
les exemples donnés par les bienheureux I
dont Sozomine a immortalisé les vertus,
M. Robert Horton ne voit dans l'amour
de deux fiancés qu'une très médiocre
garantie de leur futur bonheur conjugal.
Vous pouvez, dit-il, éprouver l'un pour
l'autre un aiûour aussi aident, aussi pas-
sienne, aussi prQmjit à braver la mort que
LA CARICATURÉ A L'ÉTRANGER
P ~1,
.L'ITALIE, à ia France, Pourquoi ne nous ràpprocherions-nous pas poli-
tiquement en portant remède aux difficultés commerciales? Je suis t'amie de
toutes les autres nations: ne puis-je pas également vivre avec toi sur le pied de
l'amitié ?
LA FRANCE. Qui veut être mon amie ne peut être l'amie d'aucune autre!
Moi seule et c'est assez. (Les mots soulignés sont en français dans l'original.)
•"̃̃̃'̃̃" (Fischietto, de Turin.)
Caricature faisant allusion aux soi-disant avances faites par le gouvernement français au
gouvernement italien en vue de la conclusion d'un accord commercial (voir le très judicieux
article de M. Denis Guibert dans le Figaro du 6 juillét) mais d'après le Fischietto les avances s
viendraient, au contraire, de l'Italie et seraient toujours systématiquement repoussées par la France.
l'amour qui brûlaitdans les coeurs de Roméo
et de Juliette. L'amour est peut-être plus fort
que la mort, maisîl n'est pas nécessairement
plus fort'que la vie. La mort n'aurait pas
brisé les liens qui vous unissaient, tandis
qu'en continuant de vivre côte à côte vous
courez grand risque de vous laisser aigrir par
d'innombrables petits conflits à peu près im-
possibles â éviter dans l'existence à deux et
de passer le, reste de vos jours, en fort mau-
vaise intelligence.
Combien j'en ai connu des Roméos et des
Juliettes qui, au lieu de mourir à temps pour
emporter intactes leurs illusions dans un
monde meilleur, se sont unis par les liens
d'un mariage en bonne forme et ont fait très
mauvais ménage. L'amour ne peut indéfini-
ment se maintenir dans notre cœur à un de-
gré d'exaltation qui ne laisse plus de place à
aucun autre sentiment, à aucune autre pen-
sée. Le moment ne tarde pas ù venir où
pour avoir été trop fortement tendues les
cordes de la harpe se rompent. Une fois
qu'elles seront brisées, vous oublierez dans
un coin du salon l'instrument dont vous vous
ôiiëz flattés de tirer une éternelle mélodie et
vous passerez à une autre musique.
Comment éviter le danger « de passer
à une autre musique », suivant l'ingé-
nieuse expression de l'écrivain anglais ?
Le collaborateur du Sunday Magazine
indique..les mHyens.dBreparjbr Jes cordes s
de la irarpe, mais il ne paraît, pas avoir
une foi illimitée dans l'efficacité du re-
mède qu'il propose et fait remarquer
avec raison qu'il est infiniment préféra-
ble de ne pas les briser. 11 va de soi que
moins elles seront tendues, moins elles
seront exposées à un accident et que,
par conséquent, suivant toutes les règles
de la,logique, Roméo et. Juliette, loin de
trouver une garantie de bonheur dans le
brûlant amour qu'ils éprouvaient l'un
pour l'autre avant leur mariage, mar-
cheront de déception en déception et
aboutiront à un divorce ou à une sépa-
ration de corps.
Au lieu de considérer un-attachement
mutuel sincère et profond comme la pre-
mière des conditions préliminaires qui
doivent être exigées de deux fiancés
avant de leur permettre d'aller ensemble
à l'autel, l'austère moraliste du Sun-
day Magazine regarde l'amour comme
une de ces grâces providentielles lentes
et difficiles à obtenir qui sont réservées
aux époux assez persévérants pour mé-
riter à la longue cette haute récompense.
Si un homme et une femme veulent vivre
ensemble en bonne harmonie, ils auront soin,
dit M. Robert Horton, de cultiver la plante
de leur amour dans la partie la plus inacces-
sible et la plus ensoleillée de leur demeure.
Cette plante, ils devront l'arroser en commun
de leurs larmes de repentir ou de joie, la
mettre à l'abri des insectes malfaisants et la
débarrasser des feuilles mortes, afin de lais-
ser la place libre à une frondaison plus
touffue et plus verte. S'ils ne comprennent
pas que le principal but de leur existence
doit être de soigner cette plante si précieuse
et si délicate, ils ne tarderont pas à expier
cruellement leur erreur.
Cette façon de présenter le bonheur
conjugal sous une forme où la joie elle-
même se traduit par des larmes ne pa-
raît pas de nature à séduire l'imagination
de deux fiancés qui sont à la veille de
s'unir pour toujours, mais elle offre tout
au moins l'avantage de les prémunir
contre de trop soudaines et de trop dou-
loureuses déceptions.
Il est à regretter que le collaborateur
du Sunday Magazine se soit borné à ne
donner que des indications très som-
maires sur la meilleure façon de cultiver
une plante dont il signale peut-être à
bon droit la fragilité. En dehors de cet
arrosement quotidien de larmes qui pa-
raît indispensable au philosophe anglais
pour faciliter la croissance d'un arbuste
très lent à prendre racine, quelle mé-
thode les jeunes époux devront-ils em.;
ployer pour développer dans leur cœur
un attachement réciproque dont la spon-
tanéité laisserait à désirer ?
Au lieu de fournir sur cette question
des renseignements précis qui pomv
raient devenir un manuel fort intéres-
sant pour les nouveaux mariés, M. Ro-
bert Horton se contente de donner un
aperçu sommaire sur. les mœurs. matri-
moniales des diverses nations civilisées
qu'il accuse -dû reste de rie pas mieux
comprendre les obligations de l'existence
à deux que les peuplades restées à demi-
barbares. Il va de soi qu'en sa qualité
d'Anglo-Saxon l'écrivain, du Sunday
Magazine professe une médiocre estime
pour les races latines.
C'est à peiné, dit-il,'si eh Italie et en France
on se fait une idée de ce que pourrait être
une union pure et permanente entre deux
époux, qui serait fondée sur le devoir, la fidé-
lité et l'amour, mutuel cultivé avec soin. En
Allemagne^ toute la vie domotique repose
sur la subordination intellectuelle de la femme
dont le rôle se réduit à élever ses enfants et
à s'occuper des détails intérieurs du ménage
sans avoir l'ambition de vivre dans une
étroite communauté d'esprit et de cœur avec
son mari En Amérique, le,principe de l'éga-
lité est mieux observé entre les deux époux
qui ont presque toujours d'extrêmes ménage-
ments l'un envers l'autre, parce que le plus
léger dissentiment dans le ménage pourrait
avoir pour conséquence un divorce très facile
à obtenir.
Le philosophe anglais ne découvre de
suffisantes garanties de bonheur conju-
gal ni dans la résignation des Alleman-
des, ni dans lés égards réciproques que e
les époux américains n'observent entre
eux que pour éviter une rupture défini-
tive que la justice est toujours prêté à
sanctionner.
Suivant l'écrivain du Sunday Maga-
zine, en serait seulement par des pro-
diges de patience et de persévérance que
'(Jeux: époux arriveraient peu .à; ;peu à
vivre en bonne intelligence et à s'aimer
ensuite d'un amour d'autant plus pro-
fond qu'il ne serait pas né d'un simple
caprice, mais d'une espérance prolongée
de la vie en commun où le mari et la
femme auraient mis en relief les qualités
de: leur caractère et réussi à s'inspirer-
mutuellement une confiance absolue;
Le mari, dit-il, se comporte avec une ex-
trême douceur envers sa femme et, bien qu'il
s'aperçoive des petits défauts qu'elle peut
avoir, il les apprécie avec le même parti pris
d'indulgence que s'il était aveuglé par un
violent amour. De son côté, la femme fait
abnégation de ses goûts j de ses volontés et
ne songe qu'à embellir sa demeure et rendre
la vie commune plus agréable et plus enjouée.
Au fond du cœur, elle éprouve une compas-
sion profonde pour le pécheur qui s'est uni à
sa destinée et, après une épreuve plus ou
moins prolongée, elle le revêt de la robe qui
doit le guérir.
Cette façon quelque peu mystique de e
procéder peut faire naître dans le cœur
des deux époux uns estime réciproque,
mais est-il bien sûr qu'elle conduise à
l'amour ? L'expérience n'a-t-elle pas sou-
vent prouvé que ces deux sentiments
ont en somme peu de chose de commun
et qu'une femme peut éprouver une es-
time profonde et sincère pour un mari
qu'elle n'aime pas.
G. Labadie-Lagiave.
ClironiquB de rimage étrangère
Les Italiens ne pouvaient pas rester
plus longtemps sans s'occuper de la
France, c'était fatal. Et pour changer,
c'est toujours la classique image de Ma-
rianne-Nana, crête de coq et queue de
cocotte, aux chairs plantureuses. Tou-
jours aussi, si l'on observe la tendance
particulière à ces images,' c'est la France
qui se trouve être la grande coupable,
le trouble-fête, l'empêcheuse de danser
en rond. A entendre Pasquino, Fischietto,
Chiacchiera, Folchetto, Asinale settima-
nale et autres, tous les Etats européens,
l'Italie en tête, seraient animés dés inten-
tions les meilleures et surtout les plus
pacifiques; la France seule se trouverait
être un obstacle à la réconciliation géné-
rale. Qoique religieusement observée par
toute la presse à images de l'autre côté
des Alpes, cette tactique ne saurait plus
tromper personne, aujourd'hui. Mais ces
appels à l'union, à la réconciliation, cette
façon d'opposer la magnanimité, la gran-
deur d'âme italique aux bouderies, aux
exigences de la France nanaïfiee^ sont
précieux à enregistrer.
L'imagerie li-hung-tchangesque con-
tinue à occuper les crayons allemands
chaque journal a voulu dire son mot en
la circonstance. II est vrai que cela
tourne toujours autour du même cercle
argent et canons. Ulk, en une nouvelle
vignette, représente l'homme d'Etat chi-
nois jonglant avec les pièces d'or que
vont, très certainement, lui rapporter
,les emprunts chinois-anglais, chinois-
allemand, chinois-français, ,cHinôis-hol-
;landajs, et même chinois-italien ce
qui est le comble de. la jonglerie. Jugeiyd
,lui conseille sagement de prendre garde
à sa tunique jaune, à son bouton rouge,
,à>sa plume de paon et lui crie :-«. Gare
aux femmes de Berlin! gare aux femmes
de Paris !» »
En une série d'amusantes petites vi-
gnettes, les Lzastigë Blxtter dé Berlin nous
font assister à l'éclosion des livres de
couleur, politiquesj.c'ést-a-dire dés rap-
ports officiels annuels. Un Italien (Bafa-
,p'Ó,i'tS" 0, ffiC¡elS, an, 11" 'üe,lS. Un,Ital1,e"n, (Ba,r,a,-
tieçi}, un ÀUemana (Wissiaarin)» i^
Anglais (Cëcil Rhodes), marchaient
à travers le noir continent, nous disent-
elles. L'Italien fit une mauvaise- ren-
contre, celle du négus d'Abyssiriie;
la querelle se vida sur une verte prairie,
et lorsque l'écrivain constata le dom-
mage qui lui avait été causé, il se trouva
en présence d'un Livre vert. L'Allemand
calculait combien les aventures colo-
niales pouvaient bien lui coûter; il cré-
ditait, créditait tellement, que de son
travail acharné sortit le Livre blanc.
L'Anglais, lui, livrait un Livre bleu et il
fut entendu que le bleu lui était venu du
ciel.
Ingénieuse, certainement, cette façon
d'expliquer la couleur des différents
comptes rendus officiels européens 1
l De-cî, de-là, quelques vignettes tradui-
sant les actualités locales, reproduisant
les traits des hommes du jour. En Hon-
grie, une vraie chasse au casque prus-
sien, le signe officiel de cette domination
allemande qui semble peser si lourde-
j ment aux Slaves de la monarchie austro-
ticingroisé. En Angleterre, des études
d'expression physionomique sur lord
Duff erin ̃ • et c'est, naturellement, le
Moonshine qui crayonne ces têtes si fines s
et si expressives, puisque, non content
de mettre les célébrités, au fur et à me-
sure qu'elles apparaissent, dans le demi-
croissant de sa lune, il croque les gens
par devant et par derrière.
Le devant* c'est à sa première page
qu'il le donne; le derrière c'est au
verso. Et rien n'est amusant comme cette
galerie de personnages illustres vus de
dos, en laquelle, tout récemment encore,
prenait place Sarah Bernhardt.
Mais ce qui accapare le plus les crayons
ce sont les affaires de Turquie, l'insur-
rection crétoise. Une de ces petites vi-
gnettes à l'esprit si particulièrement
mordant qàe Juch aime à crayonner
dans le Figaro viennois nous montre de
quelle façon la Turquie veut entendre
l'Assemblée nationale crétoise, un étei-
gnoir dans l'oreille, une hache sur
l'épaule. Le Wahre Jaeob, de Stuttgart,
organe socialiste allemand, a une façon
à lui de représenter les massacres d'Ar-
ménie « On coupe la tête aux braves
gens, dit-il, tandis que deux compè-
res se disputent, » et ces deux compères
ce sont; d'après lui, la Russie et l'Angle-
terre prêtes à en venir aux mains pour
l'Afghanistan et les Indes.
Plus amusant et plus vraie peut-être,
l'image du Ulk berlinois intitulée Une
Nouvelle Croisade, figurant la question
turque sous forme d'une bataille de
chiens. La Turquie, bouledogue à fez,
se tient devant un plat dans lequel est
l'os de la Crète. Tout autour, des chiens
de toutes races, de- tous poils, slougi, ro-
quet, terriers Jévrier, chien mouton, per-
sonnifiant la Russie, l'Italie, l'Autriche-
Hongrie, la France, l'Allemagne, prêts,
eux aussi,à se jeter sur ce plat, et la lé-
gende porte: « Le vieux sultan pourra-t-il
garder l'os ? »
Thatîs thè question? diraient les An-
glais, et c'est sur ce point d'interrogation
que je terminerai, estimant», avec VUlk,
que depuis l'origine du monde on s'est
toujours disputé pour quelque os de peu
d'importance. Ainsi est l'humanité.
John Grand-Carteret.
'lll'l II. ^k '«k JH. A
Bourse Commerciale
Paris, 12 juillet 1896.
Les orages sont les phénomènes atmosphé-
riques les plus à redouter dans l'agriculture
et la viticulture. ;Oii a bien travaillé toute
l'année, les espérances de récolte, sont des
meilleures et tout à coup un nuage passe,
crève et la grêle a tout haché ou la pluie tor-
rentielle a tout couché Tel est trop souvent
le sort réservé à certains cultivateurs, chaque e
année, au retour de la période orageuse.
Quoique la température soit moins lourde de-
puis jeudi, où le thermomètre s'est élevé jus-
qu'à 32». sans brise, le ciel est .encore fré-
quemment couvert.
On sait que les violents orages du 7 au
8 juillet avaient causé de sérieux dommages
aux récoltes dans les régions de l'Est et du
Centre, dans les environs d'Auxerre et d'Or-
léans, les vignes'ont beaucoup souffert et les
céréales ont été tellement couchées qu'on se
demande comment il sera possible de les
moissonner; toute la rive droite de la Loire,
de Langeais à Saumur, a été dévastée, et les
viticulteurs sont particulièrement atteints.
La moisson du seigle est commencée dans
le Nord; la gerbe est légère, et, de même que
dans les contrées situées au Sud de Paris, il
y aura des déceptions sur le rendement.
Les blés ont toujours très belle apparence
encore une huitaine de jours et la moisson
commencera dans les environs de Paris.
Les apports de la culture sont de plus en
plus faibles sur nos marchés, et les prix fer-
mement tenus sur le blé sont nominaux sur
les menus grains. La farine reste calme et
sans variation. Les issues restent fermement
tenues.
Dans la région lyonnaise, il y a eu quel-
ques dégâts dans les vignobles.
Les nouvelles des Etats-Unis sont moins
favorables pour les blés. En revanche, on
signale la bonne apparence des maïs.
Dans l'Indiana, la condition du blé, au
1er juillet, ne serait plus que de 43, le nombre
100 exprimant une bonne moyenne, contre
70 au 1er juin.
Pendant que nos grands raffmeurs, MM.
Lebaudy frères, gagnaient leur procès contre
les contributions indirectes, M. le ministre
du commerce déposait sur le bureau de* la
Chambre un projet de loi relatif au régime
des sucres. C'est un petit peu tard, ce dépôt,
en présence du congé des députés. Mais on
affirme que le gouvernement se réserve
d'user du droit, que lui confère la loi doua-
nière, de défendre le marché français contre
l'importation des sucres allemands primés,
en élevant par décret le droit de douane sur
les sucres étrangers.
Voici les fluctuations d'une semaine à l'au-
tre, sur le livrable à- la Bourse de commerce
de*Paris
4 JUILLET 11 JUILLET
Avoine. 15 25 1525
Seigle. 10 75 10 50
Ble. 19 50 18 75
Farine. 39 50 37 75
Huile de lin. 46 75 46 75
Huile de colza 52 75 52 50
Alcool. 30 75 30 25
Sucre 29 875 30 »
Auguste Haguet.
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EAU D'HOUBIGA W T
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I ilE&lJ&a la MEiLiicitt EAU de TOILETTE
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sulfureux, surtout les Mains île mer.
V Exiger Timbre Oc 1-Èla.t. PHARMACIES. BAINS
lia Vie Spot*thiN2
LE TURF
COURSES A; MAISONS-LAFFITTE
Nous avons eu une réunion superbe, par un
temps splendide. n y avait foule sur tous les
points de l'hippodrome et le pesage présen-
tait la plus vive animation. Comme à l'ordi-
naire les concurrents se sont présentés en
grand nombre; de plus,les favoris onttriôm-
phé sur presque toute la ligne, de sorte que
le public du diinatiche, qui n'avait pas man-
qué hier l'occasion de, se rendre sur le magni-
fique champ de courses de Maisons, a paru
enchanté de son déplacement.
Double Tour, Brin d!Or, qui semble actuel-
lement dans sa meilleure forme, et ,Pomard
ont gagné les trois premières, épreuves avee
la plus grande facilité. Le prix, de Beauvais
n'a pas échappé à l'écurie Ridgway, mais elle
• n'àpas pu gagner avec. son préféré Ario-
viste. Clocheton' était maître dé la partie à
l'intersection des pistes, et son jockey se re-
tournait fréqueiliment pour céder au besoin
la' place à son compagnon d'écurie, mais
Arioviste avait toutes les peines du monde à
battre Diane pour la seconde place, et force
était à Clocheton, d'assurer la victoire. Le
handicap a très bien réussi, l'reizè concur-
rents se sont rangés sous les ordres de Figés,
Le départ a été retardé par Francesca qui a
effectué tout le parcours. ,Après une courte
lutte, Sinha a battu nettement Gingembre H
et Roncevaux.. • J
Le Pria; des Essarts; 3,000 fr., 1,000 in., a
été pour Double Tout (5/4), à M. Chl Cadet
(Horan), battant Prestezza, à M. È. de Saiht-
Alary (J. Watkins), et Mels, à M. Meniër (E.
Watkins).
Au signal, les 'cinq chevaux sont bien par-
tis. Mels et Double Tour ëe détachaient les
premiers, mais Méls ne tardait 'pas à être
monté, tandis que Double Tour, allait très
aisément. A l'intersection des pistes, Double
Tour était maître de la partie et l'emportait
de quatre longueurs sur Prestezza, qui enle-
vait d'une courte tête la seconde place à
Mels.
Pari mutuel à 10 fr. 15 fr. 50. Places
Double Tour, 13 fr. 50 Prestezza, 16 f r.
Double Tour a été réclamé pour il,63i fr*
par M. Ephrussi.
Le Prix d'Auhergçnvillç, 5,000 fr,, 2i0ô0 m.,
a été pour Brin d'Or (100/30), à,M. IL Ridg-
way, (Bowen), battant Dinette, à 'M. É. Des-
champs, (Dodd), et Réveil Matin, à M. S.
Chaniot, (W. Lawis). ̃̃
Tremble a mené devant Réveil Matin,
Saint Ambreùil, Brin d'Or et jalousie. Pietra
Mala, Kosroës, Dinette et Friedland II fer-
maient la marche. Entre.les tournants. Trem-
ble galopait toujours en tête,: suivi de Réveil
Matin et de Dinette. Dans la ligne droite,
Brin d'Or se détachait avec une grande ai.
sance. Dinette,. Pietra Malas Réveil j\iatin et
Kosroës faisaient un bon effort, mais ils ne
parvenaient pas à inquiéter Brin d'Or qui
gagnait de deux longueurs sur Dînette. Ré-
veil Matin, troisième à une, longueur et de*
mie. ̃̃̃ ̃"•̃̃
Pari mutuel a 10 fr. 33 fr. S0, Placés;: Brin
d'Or, 16 fr. 50; Dînette, 16 fr. 50. Réveil Mâ-
tin, 44 fr. '̃ > -̃̃•̃.•̃
Le Prix Whigremont, 3,000 fr., 2^400 nièt»
a. été pourjppmard (6/4), à M. de La Charme
(Barlen), battant Dead Letter, à M. Easton
(Dodge), et Campo Formio, à M. Naumëscô
Miteâ (Dodd).
Pakingtpn mené devant Dead Letter et
Pomard; Confetti, Mischief et, Campo For-,
mio fermaient la marche, L'ordre restait le
même jusque dans la ligne droite, où Paking-
ton disparaissait. Pomard et Dead Letter se
détachaient sur le reste du lot, mais Pomard
dominait manifestement Dead Letter, et}
malgré les efforts énergiques de celui-ci, le.
cheval de M. de. La Charmé gagnait d'une
longueur et demie. Campo Forriuo prenait, la
troisième placé à deux longueurs.
.Pari, mutuel à 10 fr: 25, fi. Placés Po«
mard, 15 fr. Dead Letter, 16 fr, 50.
Le Prix de Beauvais (15,000 ïv?, 2,800 m.),
a été pour Clocheton (10/1), à M. H. Ridgway
,(Dodd), battant Arioviste, à M- H. Ridgway
(Bowen) et Diane, à M. E. Priée (Gokerton).
yalmy a mené devant. Le Stagirite, Marie
Louise, Clocheton, Arioviste, Charlemagne et
Diane..Entre les. tournants, .Marie Louise
prenait le cominandement sur Le Stagirite et
Clocheton. Celui-ci se détachait dans la ligna
droite, où Arioviste et Diane: rejoignaient
MarieLouise qui fléchissait au poteau ordi-
naire.. Diane et Arioviste luttaient jénergique-
ment pour la seconde place qui restait d'une
tête à Arioviste, tandis que Clocheton gagnait
de deux longueurs.
Pari mutuel à 10 fr. Ecurie Ridgway
29 fr. 50. Placés: Clocheton 41 fr. Ariovisto
29 fr. •
Le Prix de Vile de France, 10,000 francs,
1,600 mètres, a été pour Sinha (8/1), à M. E.
de La Charme (Dodd), battant Gingembre II,
à M. Ephrussi (French), et Roncevaux, à M.
A. Fould (Maidment).
Après plusieurs faux départs,dans lesquels
Francesca venait jusqu'au poteau, les che-
vaux partaient bien en ligne Gingembre II,
Sinha, Météore, Esbiy, Roitelet Il et Le Cher
apparaissaient les premiers. A la distance,
une courte lutte s'engageait entre Sinha,Gin-
gembre II, Roncevaux et Le Cher. Sinha ga-
gnait d'une longueur sur Gingembre II;
Roncevaux, troisième à une encolure.
Pari mutuel à 10, fr. 54 fr. 30. Placés
Sinha, 12.fr. 50; Gingembre II, 24 te 50; ·,
Roncevaux, 79 fr.
,.= Robert BÏiltdju
LE MEETING DE SPA
Samedi a été la vraie journée de rautomo-
bilisme au meeting spadois; Elle était consa-
crée, en effet, à la course de vitesse handicap
et au concours d'adresse. Ces deux numéros
du programme, hâtons-nous de le dire, ont
obtenu un grand succès. Non seulement tous
les habitants de Spa et tous les étrangers en
villégiature se pressaient à l'avenue du Mar-
teau et à l'avenue de la Reine, mais aussi un
grand nombre de personnes, industriels ou
curieux, venues des principales villes de la
Belgique; de Hollande et d'Allemagne, avec
l'intention de se faire une opinion sur la va-
leur et le côté pratique de l'industrie nou-
velle. Autant de clients futurs, immédiats
même s'il y avait des voitures à vendre, pour
l'automobilisme, car les expériences aux-
quelles ils ont assisté les ont convaincus.
Ainsi que je le laissais pressentir hier, le
concours d'adresse a excité l'enthousiasme
des spectateurs et a vaincu toutes les incré-
dulités. Dans une sorte de grand cirque, noyé
sous les épais ombrages de l'avenue de la
Reine et du Parc, une sorte de piste tourmen-
tée, aux coudes brusques et fréquents, avait
été tracée, semée tle grilles mobiles au tra-
vers desquelles les concurrents devaient cir-
culer à bonne allure, sans lès renverser bien
entendu. En avant, en arrière, nos automo-
bilistes ont fait preuve d'une habileté, d'une
adresse consommée, et des applaudissements
nombreux ont salué toutes ces virtuosités,
dont le grand mérite est certainement d'avoir
conquis un public nombreux à la cause des
voitures sans chevaux. Aussi féliciterai-je à
nouveau l'Automobile-Club belge qui a inau-
guré «e mode de concours véritablement- dé-
monstratif.
S. M. la Reine et la princesse Clémentine
ont assisté à toutes les- épreuves et ont- féli-
cité les lauréats,ceux-ci sont venus défiler devant elles, por-
tant les bannières ^cooi guises.
Xie jury dix ëoacôurs était' coipiiôséâs^lM.
Nation, les comédiens célébraient la prise de
-,1a Bastille. Ils s'y prirent même detrès bonne
heure..
> Le 14 juillet 1790, un an après la prise de
la Bastille, il yeut soirée de gala dans tous les
.théâtres de Paris.
A l'Opéra, on joua l'Armide, de Gluck.
Au théâtre de la Nation, Zaïre, de Vol-
taire, elMomus aux Champs-Elysées, à-pro-
pos patriotique en un acte
r Au Théâtre Italien, les Deux Savoyards et
le Chêne, patriotique, à-propos en un acte.
r- Au Théâtre de Monsieur, lé Souper
̃ d'Henri IV, le Valet rival et VEpMméride
français, à-propos patriotique.
Au Palais-Royal, le piner des Patriotes ou
ïœ Fête dé la Liberté et Bicco:
,̃• Au Théâtre Mbntànsier, Spinellé et SfaHtii,
opéra, et la Fête en petit.
Au théâtre Beaujolais, le Menuisier de
Bagdad, ta Croisée et la Confédération du
Parnasse.
•'̃̃'̃• A l'Ambigu, la Dot, Paris sauvé et lu Fête
du Grenadier.:
Au Théàtre-Frànçâis-Comiquë, Virginie et
la Folle gageure.
Aux Danseurs-du-Roi, le Pari imprudent
Jet le- Temple deVJïymén.
` Au Wauxhall, grande illumination, feu
d'artifice et la Prise de la Bastille « dont le
.» siège sera fait, pojir la majeure partie» par
» des gardes françaises et autres personnes
» qui ont contribué à la journée du 14 juillet
» 1789 », et, le Temple de la Liberté, pièce eh
un acte.
Au cirque du Palais-Royal, grande fête na-
tionalé, drame en musique avec divertisse-
ment militaire, 1 .1
Enfin, à la Foire, spectacles patriotiques.
M. Fabre d'Olivet fit représenter en plein
vent, sur un théâtre à lui, lp Théâtre des
Associés, le 14 Juillet 1789, à-propos en un
acl^a et envers.
SPECTACLES ET CoHùERTS
Les nombreux étrangers et le public selêct
venus à Paris à l'oBcasion des fêtés ne pour-
ront mieux faire que de passer une soirée à
̃ VOtytnpia, où M. de Lagôanére organise pour
..mardi soir 14 juillet une représentation ex-
traordinaire avec un spectacle entièrement
nouyéau. L'Olympia, grâce à un système de
ventilation et d'aération, est devenu le ren-
dèz-vous habituel des plus jolies femmes dé
Paris et de tous les clubmen que leurs occu-
pations retiennent. encore dans là capitale.
Jules Huret.
Correspondances Étrangères
FIGARO EN EGYPTE
Le Caire, 5 juillet.
Depuis la cueillette de lauriers faite
./§UE.lescharnps de èombàtde Firket et de
Sawarda– il n'y a guère longtemps de
cala le public égyptien a eu l'occasion
de « disséquer ces deux faits d'armes,
•et lé résultat de Fexamen ne laisse pas
que d'être curieux. L'opération a été
"faite", très consciencieusement, à l'aide,
tout d'abord, des nombreuses rectifica-
vtjohs faites par l'Intelligence Department
et sa. compagne rom&ifesque, l'Agencé
̃ lienler, dans leurs premiers, deuxièmes
•'e'ttroisiêmës récits de ces triomphantes
journées/
'̃' Ces xectificattons. nous, ont appris,
successivement, que les émirs Hamanda,
-Osman- Azraf. et autres seigneurs dervi-
ches de haute vplée, occis sur les deux
fchamps de bataille, se portaient à mer-
veille,' et qu'il eh était à peu près de
'• mêrne. de tous les Derviches. non amis,
/dont les ossements?, au dire des susdits
.'̃ ijafjQrmàteurs. officiels et officieux, cou-
vraient Iè"s61"glc)rîéux"3ë là* double vic-
.taire du Sirdar. :̃̃
Puis, après ces rectifications, nous
sont venus les renseignements– non
estampillés ceux-ci présentant les
choses dans leur réalité. prévue, on
'peut le dire; mais attristante quand
même. De ces renseignements, fournis
par des gens qui étaient là et qui ont vu,
uqui neise connaissent point entre eux et
qui, pourtant, disent, sous diverses for-
âmes, la même chose, il résulte
»• i° Que les tués et blessés du côté des
t Egyptiens ne sont point en quantité mi-
nune, comme l'ont indiqué les rapports
.officiels que les chiffres de 20 pour les
morts et de 80 pour les blessés, pour être
exacts, doivent être décuplés. On a pu
s^en^ rendre compte en voyant la quantité
-de soldats atteints arriver à Wahdi-
Halfa, et en comptant ceux installés tant
.bien que mal àFirkek et à Sawarda;
2° Quant aux pertes de « l'ennemi»,
u elles sont fortes également, et en plus
grande proportion, que celles des Egyp-
tiens. Mais, hélas! ces tués en grande
quantité, ces blessés, fort nombreux
̃ aussi, appartiennent presque tous aux
malheureuses populations, non combat-
tantes, du pays où se sont livrés les
combats,
Ceci demande une explication, ta
voici
Le Soudan égyptien, côté occidental,
en réalité ne commence pas à Assouan
plus plus qu'à Korosko, qu'à Wahdi-
Halfa, Firkëh et même Sawarda. Non.
"Ethnographiquement, le Soudan avec
ses tribus guerrières et nomades, en un
mot, lé Soudan révolté contre la doini-
nation anglo-égyptienne, le Soudan mâh-
diste, ne commence qu'après la grande
Cataracte d'Hannek à une douzaine de
licues de Sawarda, à cinq ou six de Don-
/gdlah.,
Jusqu'à Hannek, et depuis Assouan, le
pays est habité par des populations agri-
coles, sédentaires et pacifiques, c'est ce
qu'on appelle « le pays barbarin ».
Ces populations, vrais boucs émissai-
res dans toutes les bagarres souda-
• niennès qui se sont produites depuis la
révolte d'il y a. quinze ans, servent, à
plaisir,de tampons dé chair entre, les
combattants, mises en avant qu'elles
sont toujours, comme des murailles, des
.barricades vivantes entre les belligé-
-rants.
• ,Les mahdistes, en effet, qui ne voient
.dans ces paysans passifs que des voisins
.suspects, des alliés malgré eux, les trai-
tenien vrais otages, les réunissent bru-
talement, avec menaces de mort pour
qui résisterait les' arment d'un long
'bâton terminé par un 1er de lance gros.
sièrement forgé, et les forcent à marcher
en avant d'eux en masses serrées comme
des troupeaux.
Le 25 mai dernier, une douzaine de
jours avant Firkek et Sawarda, une. chro-
nique vécue; nous venant, de là-bas, ra-
contait ce fait, qui parut bizarre, de l'ar-
mée secrète près du Sirdar, alors à
A;;ashe, d'une dépùtatiOn de ces mêmes
Burbarins, venant l'informer de la vio-
lence dont ils étaient l'objet de la part
des Derviches et du rôle qu'ils les con-
traignaient à jouer en cas d'attaque des
Egyptiens^
̃••. • ..Sic Horettio Kitchner les écouta avec
bienveillance, et leur donna cette instruc-
tion En considération de ce qui lui était
conriîîuniquéi le Sirdar ordonnerait que
les deux premières décharges, faites par
ses troupes, le fussent à poudre seule-
ment –qu'alors, les mahdistes d'occa-
sion devraient profiter du désarroi, jeté
par ces décharges inoffensives, pour s'é-
parpiller à droite et, à gauche et décou-
vrir les Derviches pour de vrai.
La manœuvre, comme on le voit,
était peu compliquée. Mais elle ne réus-
sit pas du tout, car, le lendemain de la
bataille, qùan,d on compta les tués et les
blessés de l'ennemi, on dut constater
avec regret, n'en doutons pas que
prisonniers, blessés et tués, apparte-
naient tous, ou presque tous, aux Bar-
bafins, ces pauvres diables de « lanciers
malgré eux »
N'avaient-ils pas pu accomplir la ma-
nœuvre « d'éparpillement » recbmman-
dée.par le Sirdar? Celui-ci avait-il omis
de donner là consigne pour les deux dé-
charges à blanc ?
H "n'y à~pôitit "matière "à enquête à
cet égard. Uri seul fait est certain c'est
que les Derviches, utilisantleurs créneaux
humains, ont mené un feu persistant sur
leurs ennemis, qui a, je t'ai dit, causé de
bien plus grands ravagés, qu'on n'a osé
l'avouer, dans les rangs égyptiens.
L'opinion publique, toujours aigre
dans ses appréciations de l'étrange cam-
pagne actuelle, suppute comme le
pourrait faire un banquier dans une
opération où il a eu la main forcée le
doit et l'avoir de la déplorable entreprise,
et ses aléas qu'elle a toujours jugés
désastreux: ̃̃•̃•̃•̃̃̃
Et cette opinion revêche établit ainsi le
bilan des « glorieuses journées ». des 5
et 7 juin
« Combats inutiles au point de vue mi-
litaire, nécessaires uniquement aux be-
soins de la politique anglaise, laquelle ne
pouvant devancer pour cause climaté-
rique l'heure de. la représentation de
la pièce à grand spectacle qu'elle a ima-
ginée, a dû, pour un besoin pressant du
moment, organiser une monstrueuse
« répétition » où le sang des Egyptiens et
celui des populations paisibles a coulé
sans compter. »
La rudesse de cette appréciation der-
nière s'est accentuée) dans l'esprit du
public, par le fait assurément regrettable
aùtatïtaii moins agaçant– pour l'hon-
neur'militaire anglais que, tandis que
l'Egypte comptait vingt de ses officiers
tués ou blessés dans les deux journées,
pas un officier anglais n'a été atteint.
Cette particularité a constitué une vraie
malchance pour la bravoure anglaise
qui n'est pas à contester jamais.
Mais que dire à des esprits aigris de-
vant une aussi fâcheuse coïncidence?
Quelques journaux de l'Agence britan-
nique ont essayé d'expliquer le fait avec
moins.de bonheur que de bonne volonté,
mais ils ont été hués « Les officiers an-,
» glais des bataillons égyptiens connais-
» saient l'odieuse combinaison politique
» qui a présidé aux ordres de combat en-
» ypyés de Londres pour être exécutés à
» jour fixe ils n'avaient donc pas à ex-
» poser leur existence pour un objet no-
» blé et sérieux. Les officiers égyptiens,
» seuls, y sont allés de franc jeu et ils
» ont payé de leur vie l'ignorance où ils
» étaient du dessous des cartes de la di-
» plomatie anglaise. »
Ainsi l'on parle, ainsi l'on écrit,- dans
ce malheureux pays égyptien, et rien ne
peut prévaloir contre ces opinions expri-
mées avec une amertume dont on ne
peut rendre l'intensité. Scandei'masr.
?• •̃ .̃ •' ̃ Scànâermasr.
LECTURES ÉTRANGÈRES
L'ART DE VIVRE A DEUX
Le Sunday Magazine donne aux époux
qui veulent jouir ici-bas d'un bonheur
domestique exempt de tout nuage des
conseils fort édifiants, maisassez difficiles
à suivre. Il est à craindre que le saint
personnage dont M. Robert Horton, doc-
teur 'en théologie,. raconte les aventures,
ne trouve qu'un très petit nombre d'imi-
tateurs.
Pour obéir à ses parents, le preux Ammon
s'était résigné à choisir une épouse, mais,
après l'avoir conduite à l'autel, il n'eut pas
le courage d'aller'plus loin. 11 lui déclara
qu'il ne se résignerait jamais à ne pas vivre
dans un état de pureté parfaite, et il fut si
éloquent qu'elle se laissa convaincre sans
dissimuler toutefois un sentiment de regret.
Pendant dix-huit ans, les deux époux vécu-
rent sous le même toit sans manquer au vœu
qu'ils avaient fait le premier jour de leur
mariage, et jamais l'ombre d'une discorde ne
troubla la félicité de ce ménage de deux
saints.
Ce fut la femme qui, la première, se sentit
effrayée de son propre bonheur. Elle se fit,
un scrupule d'exposer plus longtemps au
contact des vanités et des frivolités de ce
monde un homme dont la sainteté méritait
de s'épanouir sans entraves dans l'existence
que menaient lés anachorètes réfugiés au
désert.
Ammon se laissa convaincre par les exhor-
tations de sa femme et alla établir sa rési-
dence dans une grotte que la nature avait
creusée sur le versant de la montagne de Ni-
tria. Deux fois par an il sortait de sa re-
traite pour faire une visite à son épouse et
lui demander des nouvelles de son âme. Le
pieux solitaire vécut au désert pendant
vingt-deux années et, jusqu'à sa mort, il n'ou-
blia jamais le pèlerinage qu'il avait' promis
de faire tous les six. mois, à date fixe, à son
ancien foyer conjugal.
Sozomine, qui a célébré les vertus du
bienheureux Ànimbn et de sa femme,
raconte dans son Histoire ecclésiastique
que les deux époux vécurent en parfaite
communauté d'idées et de sentiments
pendant les dix-huit années qu'ils passè-
rent sous le même toit et furent plus
étroitement unis encore d'esprit et de
cœur pendant les vingt-deux années où,
pour mieux assurer le salut de leur âme,
ils avaient pris la résolution de vivre
chacun de leur côté dans la solitude la
plus absolue.
Le collaborateur, nous serions tenté
de dire le prédicateur du Sunday Maga-
zine ne serait pas éloigné de citer ce mé-
nage comme le plus parfait modèle que
puissent choisir deux jeunesépoux, mais
il n'ose pas s'engager à fond dans une
propagande qui du reste ferait peu de
prosélytes, A peine avons-nous besoin
d'ajouter qu'en France cette façon de
comprendre le mariage exciterait à bon
droit les alarmes .des économistes qui
n'ont déjà que trop de motifs de s'effrayer
de la décroissance dé., la population.
Sans recommander trop ouvertement
aux ménages qui se fondent de suivre l,
les exemples donnés par les bienheureux I
dont Sozomine a immortalisé les vertus,
M. Robert Horton ne voit dans l'amour
de deux fiancés qu'une très médiocre
garantie de leur futur bonheur conjugal.
Vous pouvez, dit-il, éprouver l'un pour
l'autre un aiûour aussi aident, aussi pas-
sienne, aussi prQmjit à braver la mort que
LA CARICATURÉ A L'ÉTRANGER
P ~1,
.L'ITALIE, à ia France, Pourquoi ne nous ràpprocherions-nous pas poli-
tiquement en portant remède aux difficultés commerciales? Je suis t'amie de
toutes les autres nations: ne puis-je pas également vivre avec toi sur le pied de
l'amitié ?
LA FRANCE. Qui veut être mon amie ne peut être l'amie d'aucune autre!
Moi seule et c'est assez. (Les mots soulignés sont en français dans l'original.)
•"̃̃̃'̃̃" (Fischietto, de Turin.)
Caricature faisant allusion aux soi-disant avances faites par le gouvernement français au
gouvernement italien en vue de la conclusion d'un accord commercial (voir le très judicieux
article de M. Denis Guibert dans le Figaro du 6 juillét) mais d'après le Fischietto les avances s
viendraient, au contraire, de l'Italie et seraient toujours systématiquement repoussées par la France.
l'amour qui brûlaitdans les coeurs de Roméo
et de Juliette. L'amour est peut-être plus fort
que la mort, maisîl n'est pas nécessairement
plus fort'que la vie. La mort n'aurait pas
brisé les liens qui vous unissaient, tandis
qu'en continuant de vivre côte à côte vous
courez grand risque de vous laisser aigrir par
d'innombrables petits conflits à peu près im-
possibles â éviter dans l'existence à deux et
de passer le, reste de vos jours, en fort mau-
vaise intelligence.
Combien j'en ai connu des Roméos et des
Juliettes qui, au lieu de mourir à temps pour
emporter intactes leurs illusions dans un
monde meilleur, se sont unis par les liens
d'un mariage en bonne forme et ont fait très
mauvais ménage. L'amour ne peut indéfini-
ment se maintenir dans notre cœur à un de-
gré d'exaltation qui ne laisse plus de place à
aucun autre sentiment, à aucune autre pen-
sée. Le moment ne tarde pas ù venir où
pour avoir été trop fortement tendues les
cordes de la harpe se rompent. Une fois
qu'elles seront brisées, vous oublierez dans
un coin du salon l'instrument dont vous vous
ôiiëz flattés de tirer une éternelle mélodie et
vous passerez à une autre musique.
Comment éviter le danger « de passer
à une autre musique », suivant l'ingé-
nieuse expression de l'écrivain anglais ?
Le collaborateur du Sunday Magazine
indique..les mHyens.dBreparjbr Jes cordes s
de la irarpe, mais il ne paraît, pas avoir
une foi illimitée dans l'efficacité du re-
mède qu'il propose et fait remarquer
avec raison qu'il est infiniment préféra-
ble de ne pas les briser. 11 va de soi que
moins elles seront tendues, moins elles
seront exposées à un accident et que,
par conséquent, suivant toutes les règles
de la,logique, Roméo et. Juliette, loin de
trouver une garantie de bonheur dans le
brûlant amour qu'ils éprouvaient l'un
pour l'autre avant leur mariage, mar-
cheront de déception en déception et
aboutiront à un divorce ou à une sépa-
ration de corps.
Au lieu de considérer un-attachement
mutuel sincère et profond comme la pre-
mière des conditions préliminaires qui
doivent être exigées de deux fiancés
avant de leur permettre d'aller ensemble
à l'autel, l'austère moraliste du Sun-
day Magazine regarde l'amour comme
une de ces grâces providentielles lentes
et difficiles à obtenir qui sont réservées
aux époux assez persévérants pour mé-
riter à la longue cette haute récompense.
Si un homme et une femme veulent vivre
ensemble en bonne harmonie, ils auront soin,
dit M. Robert Horton, de cultiver la plante
de leur amour dans la partie la plus inacces-
sible et la plus ensoleillée de leur demeure.
Cette plante, ils devront l'arroser en commun
de leurs larmes de repentir ou de joie, la
mettre à l'abri des insectes malfaisants et la
débarrasser des feuilles mortes, afin de lais-
ser la place libre à une frondaison plus
touffue et plus verte. S'ils ne comprennent
pas que le principal but de leur existence
doit être de soigner cette plante si précieuse
et si délicate, ils ne tarderont pas à expier
cruellement leur erreur.
Cette façon de présenter le bonheur
conjugal sous une forme où la joie elle-
même se traduit par des larmes ne pa-
raît pas de nature à séduire l'imagination
de deux fiancés qui sont à la veille de
s'unir pour toujours, mais elle offre tout
au moins l'avantage de les prémunir
contre de trop soudaines et de trop dou-
loureuses déceptions.
Il est à regretter que le collaborateur
du Sunday Magazine se soit borné à ne
donner que des indications très som-
maires sur la meilleure façon de cultiver
une plante dont il signale peut-être à
bon droit la fragilité. En dehors de cet
arrosement quotidien de larmes qui pa-
raît indispensable au philosophe anglais
pour faciliter la croissance d'un arbuste
très lent à prendre racine, quelle mé-
thode les jeunes époux devront-ils em.;
ployer pour développer dans leur cœur
un attachement réciproque dont la spon-
tanéité laisserait à désirer ?
Au lieu de fournir sur cette question
des renseignements précis qui pomv
raient devenir un manuel fort intéres-
sant pour les nouveaux mariés, M. Ro-
bert Horton se contente de donner un
aperçu sommaire sur. les mœurs. matri-
moniales des diverses nations civilisées
qu'il accuse -dû reste de rie pas mieux
comprendre les obligations de l'existence
à deux que les peuplades restées à demi-
barbares. Il va de soi qu'en sa qualité
d'Anglo-Saxon l'écrivain, du Sunday
Magazine professe une médiocre estime
pour les races latines.
C'est à peiné, dit-il,'si eh Italie et en France
on se fait une idée de ce que pourrait être
une union pure et permanente entre deux
époux, qui serait fondée sur le devoir, la fidé-
lité et l'amour, mutuel cultivé avec soin. En
Allemagne^ toute la vie domotique repose
sur la subordination intellectuelle de la femme
dont le rôle se réduit à élever ses enfants et
à s'occuper des détails intérieurs du ménage
sans avoir l'ambition de vivre dans une
étroite communauté d'esprit et de cœur avec
son mari En Amérique, le,principe de l'éga-
lité est mieux observé entre les deux époux
qui ont presque toujours d'extrêmes ménage-
ments l'un envers l'autre, parce que le plus
léger dissentiment dans le ménage pourrait
avoir pour conséquence un divorce très facile
à obtenir.
Le philosophe anglais ne découvre de
suffisantes garanties de bonheur conju-
gal ni dans la résignation des Alleman-
des, ni dans lés égards réciproques que e
les époux américains n'observent entre
eux que pour éviter une rupture défini-
tive que la justice est toujours prêté à
sanctionner.
Suivant l'écrivain du Sunday Maga-
zine, en serait seulement par des pro-
diges de patience et de persévérance que
'(Jeux: époux arriveraient peu .à; ;peu à
vivre en bonne intelligence et à s'aimer
ensuite d'un amour d'autant plus pro-
fond qu'il ne serait pas né d'un simple
caprice, mais d'une espérance prolongée
de la vie en commun où le mari et la
femme auraient mis en relief les qualités
de: leur caractère et réussi à s'inspirer-
mutuellement une confiance absolue;
Le mari, dit-il, se comporte avec une ex-
trême douceur envers sa femme et, bien qu'il
s'aperçoive des petits défauts qu'elle peut
avoir, il les apprécie avec le même parti pris
d'indulgence que s'il était aveuglé par un
violent amour. De son côté, la femme fait
abnégation de ses goûts j de ses volontés et
ne songe qu'à embellir sa demeure et rendre
la vie commune plus agréable et plus enjouée.
Au fond du cœur, elle éprouve une compas-
sion profonde pour le pécheur qui s'est uni à
sa destinée et, après une épreuve plus ou
moins prolongée, elle le revêt de la robe qui
doit le guérir.
Cette façon quelque peu mystique de e
procéder peut faire naître dans le cœur
des deux époux uns estime réciproque,
mais est-il bien sûr qu'elle conduise à
l'amour ? L'expérience n'a-t-elle pas sou-
vent prouvé que ces deux sentiments
ont en somme peu de chose de commun
et qu'une femme peut éprouver une es-
time profonde et sincère pour un mari
qu'elle n'aime pas.
G. Labadie-Lagiave.
ClironiquB de rimage étrangère
Les Italiens ne pouvaient pas rester
plus longtemps sans s'occuper de la
France, c'était fatal. Et pour changer,
c'est toujours la classique image de Ma-
rianne-Nana, crête de coq et queue de
cocotte, aux chairs plantureuses. Tou-
jours aussi, si l'on observe la tendance
particulière à ces images,' c'est la France
qui se trouve être la grande coupable,
le trouble-fête, l'empêcheuse de danser
en rond. A entendre Pasquino, Fischietto,
Chiacchiera, Folchetto, Asinale settima-
nale et autres, tous les Etats européens,
l'Italie en tête, seraient animés dés inten-
tions les meilleures et surtout les plus
pacifiques; la France seule se trouverait
être un obstacle à la réconciliation géné-
rale. Qoique religieusement observée par
toute la presse à images de l'autre côté
des Alpes, cette tactique ne saurait plus
tromper personne, aujourd'hui. Mais ces
appels à l'union, à la réconciliation, cette
façon d'opposer la magnanimité, la gran-
deur d'âme italique aux bouderies, aux
exigences de la France nanaïfiee^ sont
précieux à enregistrer.
L'imagerie li-hung-tchangesque con-
tinue à occuper les crayons allemands
chaque journal a voulu dire son mot en
la circonstance. II est vrai que cela
tourne toujours autour du même cercle
argent et canons. Ulk, en une nouvelle
vignette, représente l'homme d'Etat chi-
nois jonglant avec les pièces d'or que
vont, très certainement, lui rapporter
,les emprunts chinois-anglais, chinois-
allemand, chinois-français, ,cHinôis-hol-
;landajs, et même chinois-italien ce
qui est le comble de. la jonglerie. Jugeiyd
,lui conseille sagement de prendre garde
à sa tunique jaune, à son bouton rouge,
,à>sa plume de paon et lui crie :-«. Gare
aux femmes de Berlin! gare aux femmes
de Paris !» »
En une série d'amusantes petites vi-
gnettes, les Lzastigë Blxtter dé Berlin nous
font assister à l'éclosion des livres de
couleur, politiquesj.c'ést-a-dire dés rap-
ports officiels annuels. Un Italien (Bafa-
,p'Ó,i'tS" 0, ffiC¡elS, an, 11" 'üe,lS. Un,Ital1,e"n, (Ba,r,a,-
tieçi}, un ÀUemana (Wissiaarin)» i^
Anglais (Cëcil Rhodes), marchaient
à travers le noir continent, nous disent-
elles. L'Italien fit une mauvaise- ren-
contre, celle du négus d'Abyssiriie;
la querelle se vida sur une verte prairie,
et lorsque l'écrivain constata le dom-
mage qui lui avait été causé, il se trouva
en présence d'un Livre vert. L'Allemand
calculait combien les aventures colo-
niales pouvaient bien lui coûter; il cré-
ditait, créditait tellement, que de son
travail acharné sortit le Livre blanc.
L'Anglais, lui, livrait un Livre bleu et il
fut entendu que le bleu lui était venu du
ciel.
Ingénieuse, certainement, cette façon
d'expliquer la couleur des différents
comptes rendus officiels européens 1
l De-cî, de-là, quelques vignettes tradui-
sant les actualités locales, reproduisant
les traits des hommes du jour. En Hon-
grie, une vraie chasse au casque prus-
sien, le signe officiel de cette domination
allemande qui semble peser si lourde-
j ment aux Slaves de la monarchie austro-
ticingroisé. En Angleterre, des études
d'expression physionomique sur lord
Duff erin ̃ • et c'est, naturellement, le
Moonshine qui crayonne ces têtes si fines s
et si expressives, puisque, non content
de mettre les célébrités, au fur et à me-
sure qu'elles apparaissent, dans le demi-
croissant de sa lune, il croque les gens
par devant et par derrière.
Le devant* c'est à sa première page
qu'il le donne; le derrière c'est au
verso. Et rien n'est amusant comme cette
galerie de personnages illustres vus de
dos, en laquelle, tout récemment encore,
prenait place Sarah Bernhardt.
Mais ce qui accapare le plus les crayons
ce sont les affaires de Turquie, l'insur-
rection crétoise. Une de ces petites vi-
gnettes à l'esprit si particulièrement
mordant qàe Juch aime à crayonner
dans le Figaro viennois nous montre de
quelle façon la Turquie veut entendre
l'Assemblée nationale crétoise, un étei-
gnoir dans l'oreille, une hache sur
l'épaule. Le Wahre Jaeob, de Stuttgart,
organe socialiste allemand, a une façon
à lui de représenter les massacres d'Ar-
ménie « On coupe la tête aux braves
gens, dit-il, tandis que deux compè-
res se disputent, » et ces deux compères
ce sont; d'après lui, la Russie et l'Angle-
terre prêtes à en venir aux mains pour
l'Afghanistan et les Indes.
Plus amusant et plus vraie peut-être,
l'image du Ulk berlinois intitulée Une
Nouvelle Croisade, figurant la question
turque sous forme d'une bataille de
chiens. La Turquie, bouledogue à fez,
se tient devant un plat dans lequel est
l'os de la Crète. Tout autour, des chiens
de toutes races, de- tous poils, slougi, ro-
quet, terriers Jévrier, chien mouton, per-
sonnifiant la Russie, l'Italie, l'Autriche-
Hongrie, la France, l'Allemagne, prêts,
eux aussi,à se jeter sur ce plat, et la lé-
gende porte: « Le vieux sultan pourra-t-il
garder l'os ? »
Thatîs thè question? diraient les An-
glais, et c'est sur ce point d'interrogation
que je terminerai, estimant», avec VUlk,
que depuis l'origine du monde on s'est
toujours disputé pour quelque os de peu
d'importance. Ainsi est l'humanité.
John Grand-Carteret.
'lll'l II. ^k '«k JH. A
Bourse Commerciale
Paris, 12 juillet 1896.
Les orages sont les phénomènes atmosphé-
riques les plus à redouter dans l'agriculture
et la viticulture. ;Oii a bien travaillé toute
l'année, les espérances de récolte, sont des
meilleures et tout à coup un nuage passe,
crève et la grêle a tout haché ou la pluie tor-
rentielle a tout couché Tel est trop souvent
le sort réservé à certains cultivateurs, chaque e
année, au retour de la période orageuse.
Quoique la température soit moins lourde de-
puis jeudi, où le thermomètre s'est élevé jus-
qu'à 32». sans brise, le ciel est .encore fré-
quemment couvert.
On sait que les violents orages du 7 au
8 juillet avaient causé de sérieux dommages
aux récoltes dans les régions de l'Est et du
Centre, dans les environs d'Auxerre et d'Or-
léans, les vignes'ont beaucoup souffert et les
céréales ont été tellement couchées qu'on se
demande comment il sera possible de les
moissonner; toute la rive droite de la Loire,
de Langeais à Saumur, a été dévastée, et les
viticulteurs sont particulièrement atteints.
La moisson du seigle est commencée dans
le Nord; la gerbe est légère, et, de même que
dans les contrées situées au Sud de Paris, il
y aura des déceptions sur le rendement.
Les blés ont toujours très belle apparence
encore une huitaine de jours et la moisson
commencera dans les environs de Paris.
Les apports de la culture sont de plus en
plus faibles sur nos marchés, et les prix fer-
mement tenus sur le blé sont nominaux sur
les menus grains. La farine reste calme et
sans variation. Les issues restent fermement
tenues.
Dans la région lyonnaise, il y a eu quel-
ques dégâts dans les vignobles.
Les nouvelles des Etats-Unis sont moins
favorables pour les blés. En revanche, on
signale la bonne apparence des maïs.
Dans l'Indiana, la condition du blé, au
1er juillet, ne serait plus que de 43, le nombre
100 exprimant une bonne moyenne, contre
70 au 1er juin.
Pendant que nos grands raffmeurs, MM.
Lebaudy frères, gagnaient leur procès contre
les contributions indirectes, M. le ministre
du commerce déposait sur le bureau de* la
Chambre un projet de loi relatif au régime
des sucres. C'est un petit peu tard, ce dépôt,
en présence du congé des députés. Mais on
affirme que le gouvernement se réserve
d'user du droit, que lui confère la loi doua-
nière, de défendre le marché français contre
l'importation des sucres allemands primés,
en élevant par décret le droit de douane sur
les sucres étrangers.
Voici les fluctuations d'une semaine à l'au-
tre, sur le livrable à- la Bourse de commerce
de*Paris
4 JUILLET 11 JUILLET
Avoine. 15 25 1525
Seigle. 10 75 10 50
Ble. 19 50 18 75
Farine. 39 50 37 75
Huile de lin. 46 75 46 75
Huile de colza 52 75 52 50
Alcool. 30 75 30 25
Sucre 29 875 30 »
Auguste Haguet.
i
EAU D'HOUBIGA W T
CHOCOLAT^ CHAT NOIR « jfoflU
I ilE&lJ&a la MEiLiicitt EAU de TOILETTE
*• *# K» I .«Hi ̃ ta demander partout.
B5,BueS'°-Anne, Paris. Cdtal.10. «*«•«̃ tout» imiutiu. j
1'.·~lae~â'velleFeÉ~~m~i W~me~,e~
POUDRE OPHELIA ^«.rA^JsT
LE RÛYM. «fBfiO MOUSSEUX
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ROYAL HOUBiGANT^tM
Hygiénique, Reconstituant, Stimulant
Remplace ïtains alcalins, ferrut/ineux,
sulfureux, surtout les Mains île mer.
V Exiger Timbre Oc 1-Èla.t. PHARMACIES. BAINS
lia Vie Spot*thiN2
LE TURF
COURSES A; MAISONS-LAFFITTE
Nous avons eu une réunion superbe, par un
temps splendide. n y avait foule sur tous les
points de l'hippodrome et le pesage présen-
tait la plus vive animation. Comme à l'ordi-
naire les concurrents se sont présentés en
grand nombre; de plus,les favoris onttriôm-
phé sur presque toute la ligne, de sorte que
le public du diinatiche, qui n'avait pas man-
qué hier l'occasion de, se rendre sur le magni-
fique champ de courses de Maisons, a paru
enchanté de son déplacement.
Double Tour, Brin d!Or, qui semble actuel-
lement dans sa meilleure forme, et ,Pomard
ont gagné les trois premières, épreuves avee
la plus grande facilité. Le prix, de Beauvais
n'a pas échappé à l'écurie Ridgway, mais elle
• n'àpas pu gagner avec. son préféré Ario-
viste. Clocheton' était maître dé la partie à
l'intersection des pistes, et son jockey se re-
tournait fréqueiliment pour céder au besoin
la' place à son compagnon d'écurie, mais
Arioviste avait toutes les peines du monde à
battre Diane pour la seconde place, et force
était à Clocheton, d'assurer la victoire. Le
handicap a très bien réussi, l'reizè concur-
rents se sont rangés sous les ordres de Figés,
Le départ a été retardé par Francesca qui a
effectué tout le parcours. ,Après une courte
lutte, Sinha a battu nettement Gingembre H
et Roncevaux.. • J
Le Pria; des Essarts; 3,000 fr., 1,000 in., a
été pour Double Tout (5/4), à M. Chl Cadet
(Horan), battant Prestezza, à M. È. de Saiht-
Alary (J. Watkins), et Mels, à M. Meniër (E.
Watkins).
Au signal, les 'cinq chevaux sont bien par-
tis. Mels et Double Tour ëe détachaient les
premiers, mais Méls ne tardait 'pas à être
monté, tandis que Double Tour, allait très
aisément. A l'intersection des pistes, Double
Tour était maître de la partie et l'emportait
de quatre longueurs sur Prestezza, qui enle-
vait d'une courte tête la seconde place à
Mels.
Pari mutuel à 10 fr. 15 fr. 50. Places
Double Tour, 13 fr. 50 Prestezza, 16 f r.
Double Tour a été réclamé pour il,63i fr*
par M. Ephrussi.
Le Prix d'Auhergçnvillç, 5,000 fr,, 2i0ô0 m.,
a été pour Brin d'Or (100/30), à,M. IL Ridg-
way, (Bowen), battant Dinette, à 'M. É. Des-
champs, (Dodd), et Réveil Matin, à M. S.
Chaniot, (W. Lawis). ̃̃
Tremble a mené devant Réveil Matin,
Saint Ambreùil, Brin d'Or et jalousie. Pietra
Mala, Kosroës, Dinette et Friedland II fer-
maient la marche. Entre.les tournants. Trem-
ble galopait toujours en tête,: suivi de Réveil
Matin et de Dinette. Dans la ligne droite,
Brin d'Or se détachait avec une grande ai.
sance. Dinette,. Pietra Malas Réveil j\iatin et
Kosroës faisaient un bon effort, mais ils ne
parvenaient pas à inquiéter Brin d'Or qui
gagnait de deux longueurs sur Dînette. Ré-
veil Matin, troisième à une, longueur et de*
mie. ̃̃̃ ̃"•̃̃
Pari mutuel a 10 fr. 33 fr. S0, Placés;: Brin
d'Or, 16 fr. 50; Dînette, 16 fr. 50. Réveil Mâ-
tin, 44 fr. '̃ > -̃̃•̃.•̃
Le Prix Whigremont, 3,000 fr., 2^400 nièt»
a. été pourjppmard (6/4), à M. de La Charme
(Barlen), battant Dead Letter, à M. Easton
(Dodge), et Campo Formio, à M. Naumëscô
Miteâ (Dodd).
Pakingtpn mené devant Dead Letter et
Pomard; Confetti, Mischief et, Campo For-,
mio fermaient la marche, L'ordre restait le
même jusque dans la ligne droite, où Paking-
ton disparaissait. Pomard et Dead Letter se
détachaient sur le reste du lot, mais Pomard
dominait manifestement Dead Letter, et}
malgré les efforts énergiques de celui-ci, le.
cheval de M. de. La Charmé gagnait d'une
longueur et demie. Campo Forriuo prenait, la
troisième placé à deux longueurs.
.Pari, mutuel à 10 fr: 25, fi. Placés Po«
mard, 15 fr. Dead Letter, 16 fr, 50.
Le Prix de Beauvais (15,000 ïv?, 2,800 m.),
a été pour Clocheton (10/1), à M. H. Ridgway
,(Dodd), battant Arioviste, à M- H. Ridgway
(Bowen) et Diane, à M. E. Priée (Gokerton).
yalmy a mené devant. Le Stagirite, Marie
Louise, Clocheton, Arioviste, Charlemagne et
Diane..Entre les. tournants, .Marie Louise
prenait le cominandement sur Le Stagirite et
Clocheton. Celui-ci se détachait dans la ligna
droite, où Arioviste et Diane: rejoignaient
MarieLouise qui fléchissait au poteau ordi-
naire.. Diane et Arioviste luttaient jénergique-
ment pour la seconde place qui restait d'une
tête à Arioviste, tandis que Clocheton gagnait
de deux longueurs.
Pari mutuel à 10 fr. Ecurie Ridgway
29 fr. 50. Placés: Clocheton 41 fr. Ariovisto
29 fr. •
Le Prix de Vile de France, 10,000 francs,
1,600 mètres, a été pour Sinha (8/1), à M. E.
de La Charme (Dodd), battant Gingembre II,
à M. Ephrussi (French), et Roncevaux, à M.
A. Fould (Maidment).
Après plusieurs faux départs,dans lesquels
Francesca venait jusqu'au poteau, les che-
vaux partaient bien en ligne Gingembre II,
Sinha, Météore, Esbiy, Roitelet Il et Le Cher
apparaissaient les premiers. A la distance,
une courte lutte s'engageait entre Sinha,Gin-
gembre II, Roncevaux et Le Cher. Sinha ga-
gnait d'une longueur sur Gingembre II;
Roncevaux, troisième à une encolure.
Pari mutuel à 10, fr. 54 fr. 30. Placés
Sinha, 12.fr. 50; Gingembre II, 24 te 50; ·,
Roncevaux, 79 fr.
,.= Robert BÏiltdju
LE MEETING DE SPA
Samedi a été la vraie journée de rautomo-
bilisme au meeting spadois; Elle était consa-
crée, en effet, à la course de vitesse handicap
et au concours d'adresse. Ces deux numéros
du programme, hâtons-nous de le dire, ont
obtenu un grand succès. Non seulement tous
les habitants de Spa et tous les étrangers en
villégiature se pressaient à l'avenue du Mar-
teau et à l'avenue de la Reine, mais aussi un
grand nombre de personnes, industriels ou
curieux, venues des principales villes de la
Belgique; de Hollande et d'Allemagne, avec
l'intention de se faire une opinion sur la va-
leur et le côté pratique de l'industrie nou-
velle. Autant de clients futurs, immédiats
même s'il y avait des voitures à vendre, pour
l'automobilisme, car les expériences aux-
quelles ils ont assisté les ont convaincus.
Ainsi que je le laissais pressentir hier, le
concours d'adresse a excité l'enthousiasme
des spectateurs et a vaincu toutes les incré-
dulités. Dans une sorte de grand cirque, noyé
sous les épais ombrages de l'avenue de la
Reine et du Parc, une sorte de piste tourmen-
tée, aux coudes brusques et fréquents, avait
été tracée, semée tle grilles mobiles au tra-
vers desquelles les concurrents devaient cir-
culer à bonne allure, sans lès renverser bien
entendu. En avant, en arrière, nos automo-
bilistes ont fait preuve d'une habileté, d'une
adresse consommée, et des applaudissements
nombreux ont salué toutes ces virtuosités,
dont le grand mérite est certainement d'avoir
conquis un public nombreux à la cause des
voitures sans chevaux. Aussi féliciterai-je à
nouveau l'Automobile-Club belge qui a inau-
guré «e mode de concours véritablement- dé-
monstratif.
S. M. la Reine et la princesse Clémentine
ont assisté à toutes les- épreuves et ont- féli-
cité les lauréats,
tant les bannières ^cooi guises.
Xie jury dix ëoacôurs était' coipiiôséâs^lM.
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