Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1896-05-23
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 mai 1896 23 mai 1896
Description : 1896/05/23 (Numéro 144). 1896/05/23 (Numéro 144).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
42e Année 3e Serre N° %M
Samedi 23 Mai 1896.
te /Vyméw= SEINE & S£m~E7-0ISE s 75 centimes DEPARTEMENTS 20 centime»
M)E RODAYS A. PÉRIVIER
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F. DE RODAYS, Rédacteur en Chef
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Dépopulation
Voici une dizaine d'années que je suis
hanté par l'idée d'un roman, dont je
n'écrirai sans doute jamais la première
page.
Dans mon amour de la vie, du flot in-
cessant et débordant de vie que char-
rient les veines du monde, dans ma
passion du travail, de la puissanee et de
la fécondité, j'ai souvent pensé à tout ce
que la nature insoucieuse, trop riche
pour-compter, perdait en chemin de se-
mences et de germes. De toutes parts,
la vie pullule, s'épand en myriades
d'êtres, dont la màtière_f frémit et s'anime.
Chacun de nos pas écrase des millions
d'organismes vivants, nous ne sommes
nous-mêmes qu'un champ de fermenta-
tion où la vie enfante, en son labeur
continu. Et qu'on réfléchisse pourtant à
l'effroyable gaspillage, à toute la vie qui
se perd, qui avorte, qui se détruit avant
d'être, au milieu de l'éternelle lutte des
éléments.
Des graines innombrables que la plante
«t ï'arbre confient au vent, combien se-
ront détruites en chemin, tomberont à la
pourriture des fleuves ou à la sécheresse
des rochers, iront se dessécher ou se
corrompre dans quelque mauvais sol ?
Des œufs en quantité prodigieuse que le
poisson dépose au fond des eaux, com-
bien seront balayés par la tempête,
Anéantis par des massacres et des ca-
tastrophes? De toutes les couvées d'un
printemps, de toutes les portées des
libres bêtes des plaines et des bois, com-
bien seront réduites par l'accident ou la
bataille, comme si la mort voulait faire
sa part avant la. vie, toute une héca-
tombe prélevée sur les êtres, avant qu'ils
naissent à la lumière? Ce sont les frais
d'ébauche, d'essayage, les pertes de toute
grande besogne, quitte à refondre les
miettes tombées, à les reprendre et à en
refaire plus tard d'autres œuvres.
Et, quand on arrive à l'humanité, les
mêmes pertes se constatent, un extraor-
dinaire gaspillage de la semence, le
meilleur de la graine humaine jeté au
rent, noyé dans les eaux, dispersé sur
les Tochës infécondes. Mais, ici, ce n'est
plus seulement l'insouciante largesse de
la bonne nature qui se sait trop riche
pour être ruinée jamais- U.y a raisonne-
ment, volonté, et souvent c'est la débau-
che, et souvent c'est le crime, et dès lors
'le plus admirable sujet d'étude s'ëvoque,
toutes les comédies, tous les drames qui
sèment ainsi au néant: la -semence au-
guste des hommes, de même qu'uni se-
meur assassin tuerait dans sort germe le
blé qui fait vivre, en le jetant à un champ
de cailloux. ̃'̃ ̃
Mon roman se serait appelé le Déchet,
et j'y voyais une fresque immense, tout
ce qu'uneville comme Paris tue de ger-
mes, dévore d'êtres à naître, consomme
d'avortements, pour être ce qu'elle est,
le foyer toujours flambant de la vie de
demain. On ne se doute pas des tragé-
dies de la natalité il y a là des dessous
exécrables un noir lac souterrain
coulant au néant. Et rien ne me semblait
plus vaste, plus grand, plus honnête,
qu'un tel poème, où j'aurais plaidé les
droits à la vie, avec toute la passion que
je puis avoir dans le cœur. Mais il y fau-
drait un effort dont je ne suis plus capa-
ble peut-être, et il se trouverait sans
doute des imbéciles pour déclarer qu'un
tel sujet est bien digne de l'auteur mal-
propre qui a écrit la Terre. Ah les pau-
vres gens! 1
H n'en est pas moins vrai que le cri
d'alarme poussé en ce moment, au sujet
de la dépopulation, vient de réveiller en
moi mon ancienne idée. Ce cri, il reten-
tit à chaque recensement nouveau, lors-
que la statistique constate que la popula-
tion en France n'augmente plus que
dans des proportions sans cesse décli-
nantes, qui font prévoir le jour prochain
où elle diminuera. Et, pour huit jours, le
patriotisme s'inquiète, se lamente, clame
que la patrie est en danger, puisqu'elle
«s'en va d'épuisement et qu'elle est me-
nacée de mourir sur place. On répète
avec raison que l'avenir est aux nations
fécondes. Puis, tout se calme, et nos
femmes ne font pas plus d'enfants qu'au-
paravant.
Cette fois, pourtant, un fait s'est pro-
duit, une ligue s'est formée « l'Alliance
nationale pour le relèvement de la popu-
lation française ». On en peut sourire,
l'intention n'en est pas moins excellente.
lia centaine de personnes qui se sont dé-
rangées, pour assister à la première
séance de la ligue, ont fait preuve d'une
bonne volonté dont il faut leur tenir
grand compte. Ce n'est pas qu'on ait tra-
vaillé très utilement, dans cette séance,
car il ne s'y est guère répété que les cho-
ses sues de tout le monde sur les causes
de la dépopulation l'alcoolisme, la dé-
sertion des campagnes, la vie trop chère,
surtout le calcul égoïste des familles
limitant le nombre d'enfants, pour leur
assurer la vie confortable qu'on s'ima-
gine leur devoir. Mais une agitation peut
s'ensuivre, et comme il y a là, avant
tout, une, question de mœurs, je crois
qu'on ne peut transformer les fâcheuses
conditions existantes qu'en leur oppo-
sant, "par la parole, par le journal, par le
livre, d'autres conditions, l'idéal de
mœurs nouvelles qui favoriseraientl'éclo-
sion de familles nombreuses.
Ainsi, la ligue s'est occupée surtout
des réformes fiscales, en paraissant con-
vaincue que/si l'on arrivait à dégrever
les pères chargés de beaucoup d'enfants,
on aiderait puissamment à la repopula-
tion. Hélas! un peu. moins, un peu plus
de justice dans l'impôt, je ne pense pas
que cela suffise. Comme on l'a dit, la vie
resterait quand même très chère, et c'est
le prix de la vie qu'il s'agirait, de. diœk
nueu- de moitié, si l'on voulait qu'un
pêne Mt donnât le luxe de double.? le
Inombre de ses enfants. Mais est-ce pos-
sible ? La vie va toujours en renchéris-
sant, il y a là un phénomène économique
qui tient à de profondes causes sociales,
qu'on ne pourrait détruire sans une ré-
volution violente. Et c'est pourquoi, les
législateurs meparaissantêtre sans force,
je voudrais qu'on confiât la tâche aux
.moralistes, aux écrivains, aux poètes.
Remarquez que, dans cette limitation
de la famille, il y a certainement une
part de mode et de bon ton. Lorsque, sur
un trottoir, on rencontre une mère suivie
de deux ou trois garçons et d'autant de
filles, on rit. Cela semble comique, pres-
que inconvenant. Il n'y a que les ani-
maux pour se reproduire de la sorte
Et je verrai toujours la grimace d'une
jeune et jolie dame, de ma connaissance,
dans un village de Bretagne où les en-
fants pullulaient. Elle en rougissait de
honte, comme si elle eût traversé un
mauvais lieu. Et j'imagine que tout chan-
gerait, si l'on persuadait à nos jeunes et
jolies dames que rien n'est beau, que `
rien n'est fort comme les nombreuses
familles. Sans doute, les conditions de la
vie resteraient quand même aussi rigou-
reuses pour les pères, qui auraient à
-nourrir le troupeau. Mais est-ce que
l'idée de beauté n'est pas toujours victo-
rieuse, et si la beauté était mise à avoir
beaucoup d'enfants, si la fécondité enno-
blissait, est-ce que, de toutes parts, nous
ne verrions pas se multiplier les nais-
sances ? On souffrirait, on lutterait, on
finirait bien par s'accommoder au nouvel
idéal social, pour être fort, pour être
beau.
.̃ y
Je ne voudrais pas, dans le cas actuel,
donner à la philosophie et à la littéra-
ture de ces derniers cinquante ans une
influence néfaste exagérée. Mais, en vé-
rité, examinez le dossier, jugez le pro-
cès.
C'est d'abord, pour ne pas remonter
davantage, Schopenhauer avec sa théo-
rie de la douleur de vivre, sa haine de
la vie qu'il poursuit dans la femme et
dans l'amour. Et toute sa descendance
va renchérir, les pessimistes, les désa-
busés, les amoureux du néant. Donner
la vie à un être devient un crime. On n'a
pas le droit de-mettre au jour une créa-
ture fatalement vouée à la souffrance, et
le sage est celui qui ne procrée plus, qui
rêve la fin de la vie, par la grève de toutes
les forces génératrices. La doctrine,d'une
̃grandeur sauvage, est d'ailleurs rapetis-
sée,.abêtie, à ce point qu'elle devient le'
lieu cotnmun de. tous les sots et l'ëx-
-euse de tous les débauchés.
Puis, c'est le génie, qui s'en mêle, c'est
Wagner qui exalte la virginité, le renon-
cement, qui met le sublime dans' la pu-
reté immaculée, et inféçohde. Si Tristan-
etYseùIt s'adorent de la passion la plus
dévorante dont on ait jamais noté les cris,
ils n'en meurent pas moins avant de
s'être appartenu et d'avoir enfanté, Et,
à part ces deux-là, quelle suite de héros
et d'héroïnes chevauchant des cygnes,
portant des palmes, buvant à la mort de
l'amour dans des calices mystiques! Ah!
comme Elisabeth me chagrine, et quelle
joie si Tannhauser retournait faire un
enfant à Vénus Partout, dans cette mu-
sique de géant, l'amour est traqué, con-
damné, présenté ainsi qu'une faute et
une douleur, au nom de je ne sais quel
idéal louche. Mort à l'enfant
Et, si l'on descend à. nos petits Scho-
penhauer, à nos petits Wagner, à toute
la littérature née chez nous de leur in-
.fluence, on trouve les essoufflés, les dé-
générés, les impuissants qui nous en-
combrent depuis des années. Je fais la
part des talents très vigoureux qui se
sont produits, mais n'est-il pas évident
qu'un vent de stérilité souffle, et que,
dans notre littérature aussi, on ne fait
plus d'enfants ? L'éternel adultère y
règne en maître, et le pis est qu'il est in-
fécond, car si l'amant, au lieu du mari,
fécondait la femme, ça compterait tout
de même, pour la bonne nature mais
l'enfant n'apparaît presque jamais, parce
qu'il est encombrant et sans élégance;
l'enfant a cessé d'être littéraire. Et, pour-
tant, tout amour qui n'a pas l'enfant
pour but n'est au fond- qu'une débau-
che, fort aimable, j'en conviens, lorsque
la jeunesse et la beauté sont de la partie.
Puis, si, plus bas encore, nous descen-
dons de nos romans de psychologie mon-
daine, où il y a parfois tant de talent,
aux étranges et dernières floraisons de
notre littérature, à ce qu'on a nommé
l'école décadente et l'école symbolique,
nous ne trouvons plus alors que la
guerre à l'assôtîr,à l'amour sain et loyal,
qui procrée, et qui s'en vante. C'est le
flot des femmes insexuées, minces
comme des perches, sans aucun des or-
ganes qui font la femme mère et riour-
rice. Des vierges informulées flottent
dans des limbes crépusculaires. Et ce
sont aussi, du côté des hommes, de pâles
éphèbes qu'on peut prendre pour des
filles, et qu'on prend pour des filles.
L'enfant est grossier, malpropre, hon-
teux comme un attentat à l'intellectualité
des amants. On ne se féconde plus que
cérébralement, on n'enfante plus que
par le commerce des âmes. On se per-
met tout de l'amour, excepté l'acte na-
turel pour lequel l'amour est fait. Mort à
la vie, ,et que la semence humaine soit
jetée au vent, pour que le vent la dis-
perse, inutile et méprisée 1
Comment diable voulez-vous qu'avec
des couples pareils la patrie française
puisse voir s'accroître le nombre de ses
petits citoyens? Il est certain que. si,
réellement, la littérature a une influence
sur les mœurs, rien ne saurait aider da-
vantage à la dépopulation que toutes ces
œuvres littéraires et artistiques qui
exaltent la femme inféconde, qui mé-
prisent le mâle solide et puissant. Les
grands blés nourrisseurs sont coupés, ce
sont des champs de lis qui empoisonnent
le monde. Et le pis est que la mode s'en
est mêlée, qu'on va à je ne sais quelle
faillite de notre belle santé gauloise, de
notre bonhomie et de notre fécondité,
pour le plajsir d'être des sots intellec- 1
tuels, coupeurs de cheveux en quatre et
analystes des ténèbres de l'invisible,
'.̃ **# y
J'entends bien que les socialistes inter-
nationaux se désintéressent de la ques-
tion. La natalité diminue en France,
qu'importe, si elle augmente autre part?
Pour qui espère voir-bientôt les frontières
disparaître, l'humanité ne faire plus
qu'un peuple, qu'importe que ce soit ici,
ou plus loin, que se déclare un arrêt
dans les naissances? Ce n'est là que le
flux et le reflux de l'histoire, un résultat
prévu des raisons multiples qui, jusqu'à
cette heure, ont fait la grandeur, puis le
déclin des nations. Si la France devait
mourir, elle mourrait comme tout ce qui
est mortel meurt de mort naturelle,
d'épuisement, lorsque la vieillesse est
venue. Et, pour les internationaux, aux"
vues élargies et séculaires, elle retour-
nerait dans le grand tout, qui. est l'hu-
manité. ̃
Alors, si l'on se place à cette hauteur,
dans le temps et dans'l'espace, par-des-
sus les patries, la question n'est plus de
savoir si la natalité d'un peuple diminue,
mais si le chiffre total des créatures hu-
maines sur"le globe s'élève ou s'abaisse.
On peut aimer la vie jusqu'à s'intéresser
à son expansion totale. Et que de pro-
blèmes se dressent ensuite la loi de la
lutte pour l'existence qui ravagerait, dé-
cimerait quand même ce peuple unique,
la loi de fer qui veut que la production
soit toujours en raison directe de la
consommation, la loi d'amour elle-
même, créatrice des inégalités, qui choi-
sit et combat. Ah l'espoir qui nous fait
vivre, le bonheur qu'on nous promet,
dans combien de siècles?
Nous n'y sommes pas, ce n'est pas de-
main que les frontières disparaîtront, et
le plus sage est donc de vivre chez soi,
pour soi, puisque l'idée de patrie est en-
core le levier nécessaire qui soulève les
cœurs, qui enflamme les courages. 0
mères françaises, faites donc des en-
fants, pour que la France garde son
rang, sa force et sa prospérité, car il est
̃nécessaire au salut du monde que la
France vive, elle d'où est- partie l'éman-
cipation humaine, elle d'o.ù partiront
toute vérité et toute justice Si elle doit
un jour ne faire plus qu'une avec l'hu-
manité, ce sera comme la mer où tous
les fleuves viennent se perdre.
Et jevoudrais,che2elle,queledéchet de
la vie cessât, que la vie fût adorée comme
la bonne déesse, l'immortelle, celle qui
donne l'eternella victoire. Et jevoudrâis
qu'elle eût une littérature puissante et
naturelle, virile et saine, d'une honniK
teté qui brave les choses et les mots, re-
mettant en honneur. l'amour qui en-
fante, créant de vastes monuments de
solidité et de paix pour le flot débordant
des générations futures. Et je voudrais
que toute une société nouvelle en sortît,
de braves hommes, de braves femmes,
des ménages ayant chacun douze en-
fants, pour crier la joie humaine à la
face du soleil.
Emile Zola.
AU JOUR LE JOUR
BORDEAUX-PARIS
A combien de courses sur route ne sont pas
conviés nos champions cyclistes ? Chaque di-
manche, on les compte par douzaines aussi
bien en France qu'à l'étranger. N'annonce-
t-on pas, en effet, une course de Moscou à
Saint-Pétersbourg qui doit succéder aux fêtes
du couronnement ? La bicyclette russe veut
aussi sa part des réjouissances.
Mais, entre toutes ces courses, il en est une
dont le succès fut tel, dès le début, qu'elle a
survécu à toutes, qu'elle est devenue annuelle
et que, chaque année, son succès est aussi
grand. Je veux parler de la course Bordeaux-
Paris qui, courue déjà cinq fois, fut gagnée
une fois par un Anglais, une fois par un Alle-
mand et trois fois par les Français^ C'est, en
1891, Mills, dont la performance.fit l'admira-
tion dès sportsmén, avant l'inoubliable course
de Terrent dans Paris-Brest puis Stéphane,
Cottereau, Lesna, pendant les trois années
suivantes en 1895, l'Allemand Gerger arrive
premier à Paris.
Chaque année, le temps du parcours, le re-
cord a été abaissé. Est-ce à dire que demain
les 600 kilomètres qui s'échelonnent entre An-
goulême, Poitiers, Tours et Orléans seront
faits en moins de vingt-quatre heures ? Si l'o-
rientation du vent violent qui règne depuis
quelques jours ne change pas, il est permis
d'en douter.
Les touristes savent combien le vent est un
indomptable ennemi.
Bordeaux-Paris est donc resté la course-type,
la course-étalon, et cet itinéraire accidenté et
dur sera toujours celui sur lequel les meil-
leurs coureurs viendront mesurer leurs forces.
Elle a adopté, "cette année, le programme
qu'elle aurait dû toujours avoir et qu'elle con-
servera certainement toujours maintenant
ouverte à tous et prix en espèces. Nous pour-
rons voir de la sorte aux prises les profession-
nels les meilleurs, que le classement par caté-
gories éliminait d'avance, retirant ainsi à cette
épreuve unique son principal intérêt.
Cinquante-six concurrents sont engagés dans
la course dont le départ sera donné aujour-
d'hui à midi, à quelques kilomètres de Bor-
deaux, au lieu ditdes « Quatre-Pavillons >, sur
la route de Libourne. De ce lot important une
dizaine de noms se détachent tout d'abord
Meyer, de Dieppe, qui a gagné l'année der-
nière dans la catégorie des professionnels
Rivière, de Paris, un coureur de fond re-
marquable, de grande endurance, excellent tac-
ticien, qui connaît bien le parcours, ayant ga-
gné il y a trois ans dans la catégorie des vé-
térans
Arthur Linton, le coureur anglais bien
connu, qui s'est préparé spécialement en vue
de cette épreuve
Corre, le vieux Corre, que l'on trouve tou-
jours sur la brèche et qui, depuis six ans, n'en
manque pas une
Marius'ïîié, de Marseille, %ue J'qr donnai
gagnant l'année dernière, mais qui, au der-
nier moment, déclara forfait; ®:
Gerger, l'Allemand, vainqueur l'année der-
nière dans la catégorie des amateurs, profes-
sionnel aujourd'hui, et détenteur du record sur
la distance Bordeaux-Paris
Carliste, de Coventry, troisième en 1895;
Cordang, le champion hollandais
Fisher, le compatriote de Gerger, que sa ré-
cente victoire dans Paris-Roubaix et sa. forme
actuelle placent en tête du lot;
Neason, un Anglais, l'outsider de la course,
n'a jamais pris part à des épreuves d'aussi
longue durée.
Voilà donc ceux parmi lesquels il convient
de chercher le gagnant, ceux qui signeront
ensemble encore au contrôle d'Angoulême
(130 kilomètres), et chercheront à se distancer
dans les côtes si dures que l'on a baptisées
les côtes de, Ruifec.
En admettant que les pronostics se réali-
sent et que le record soit battu, c'est donc
demain dimanche, entre onze heures et midi,
que le premier dévalera dans la côte de Su-
resnes, au milieu de nuages de poussière et
d'un peloton compact d'entraîneurs et. d'en-,
traînés. Au nouveau pont de Puteaux, il pas-
sera la Seine et suivra jusqu'au Vélodrome
de la Seine où se fait l'arrivée.
Et la lutte sera vive jusqu'à la dernière se-
conde, car, innovation heureuse, un prix spé-
cial est, paraît-ij, réservé au coureur qui ac-
complira le plus vite le dernier kilomètre. Fût-
il seul et en avance de plus d'une heure sur le
second, il faudra, s'il tient à gagner ce prix
spécial, que le gagnant fasse son dernier effort
jusqu'au dernier coup de pédale.
C'est notre confrère le Vélo qui a pris en
main, cette année, l'organisation de la course,
course qui, pendant vingt-quatre heures, pas-
sionne non seulement toutes les régions qu'elle
.traverse, mais encore tous ceux qui pensent
avec raison que la route, avec ses imprévus,
ses accidents divers, est le véritable champ de
lutte pour les coureurs. Et il faut croire que
ceux qui pensent ainsi sont nombreux, puis-
qu'on organise pour eux un train spécial qui
suit la course de bout en bout.
Notre favori Fisher. Thé et Gerger pour la
place. 1 Pa-il Meyan.
Echos
La Température
La baisse, de la -température continue; hier,
dans la matinée, le thermomètre 'dqnnait 4,
sParis 10° au-dessus midi on était à 130, et
-a deux heures à 15°. Ce refroidissement^ qui c
n'est guère de saison, se fait sentir un peu
partout; dans les stations des montagnes,
plus clémentes ordinairement à cette époque
de l'année, on notait 4° au-dessous de zéro au
puy de Dôme et ii» au pic du Midi, où il
neige. Mais sur nos côtes de la Manche et de
l'Océan la mer est très belle.
Donc, le temps va rester froid, avec ondées.
Hier, Paris, le ciel est resté couvert toute la
journée et menaçant la pluie. Dans la soirée
le thermomètre était à ioo et le baromètre,
qui marquait 76o""n dans la journée, indiquait
758mm dans la nuit.
Les Courses
A deux heures, courses àVincennes.
Gagnants de Robert Milton
Steeple-Chase militaire (3° série) Alice.
Prix de Mars Songeur.
Steeple-Chase militaire (2" série)
Hourra.
Steeple -Chase militaire (/" série)
L'Honorable.
Cross-Çountry Steeple-Chase Le Raté.
SOCIALISTES CONTRE RADICAUX
^>^ Une scission se produit entre les
<^ radicaux et les socialistes. C'est une
bonne fortune pour le ministère Méline.
Il faut lui souhaiter seulement de savoir
en profiter. Si au lieu d'éparpiller l'éner-
gie initiale que lui donnait l'adhésion de
tous les hommes de sens pratique, il la
concentrait sur un point unique, c'est-à-
dire sur la résistance aux témérités révo-
lutionnaires, s'il mettait l'esprit progres-
siste dans le jeu des libéraux, il aurait
raison de tous les mauvais vouloirs et
même de toutes les perfidies.
Aura-t-il le courage de se soustraire
aux,influences intéressées qui le pous-
sent à bouleverser hâtivement tout notre
système fiscal, dans la pensée illusoire
de séduire ou de désarmer dans deux
ans les électeurs socialistes ou radicaux?
Ses amis l'espèrent, et nous désirons que
cette espérance ne soit pas démentie.
Quoi qu'il en soit, la manœuvre des
socialistes qui somment leurs alliés d'hier
d'accepter intégralement leurs doctrines,
et surtout leur tutelle, ou de se résigner
à n'être plus qu'un groupe flottant
entre le conservatisme vague et l'a-
narchie systématique, est fort habile.
Elle met les hommes tels que M. Go-
blet et M. Bourgeois en demeure de
se classer définitivement parmi les
révolutionnaires et de se dépouiller, par
un acte réfléchi de leur volonté, de cette
auréole d'hommes de gouvernement qui
leur permettait de prendre et de garder
le pouvoir sans rien accorder à leurs
principes. L'aventure est piquante, sur-
tout en ce qui concerne M. Bourgeois.
C'est le seul ministre qui ait use de logi-
que et de franchise, en déclarant à la tri-
bune que désormais il n'y avait en pré-
sence que deux partis. Et voici qu'on le
force, s'il ne veut devenir le lieutenant
de M. Jaurès et de M. Millerand, à en
constituer un troisième.
Si l'organisation que nous rêvons pour
les amis du progrès et de la liberté était
pleinement réalisée, il est certain que la
fraction du parti radical qu'épouvantent
les perspectives collectivistes grossirait
les rangs des hommes de gouvernement.
Mais six jours nous séparent à peine
de la reprise des travaux du Parlement,
et l'on discute encore sur des principes i
de fiscalité, alors qu'on ne devrait se
préoccuper que de mesures pratiques, en
se mettant d'accord sur une politique de
défense sociale et de combat.
A Travers Paris
On a remis hier au Président de la Ré-
publique la petite brochure en parche-
min qui, pendant ses voyagest sert d'ho-
raire et de programme.
M. Félix Faure a examiné tout d'a-
bord les indications portées à la der-
nière page celle du mardi 26 mai, et
concernant le départ de Tours et la ren-
trée à Paris. Il a biffé deux chiffres et les
a remplacés par d'autres; il partira plus
tôt de Tours afin d'être à Paris à dix heu-
res du matin.
Cela veut dire que le Président de la
République a pris ses précautions pour
pouvoir assister au service solennel qui
doit être célébré à l'église de la rue Daru
le jour du couronnement du Tsar.
-oo,
C'est au Conseil des ministres de ce
matin que sera soumis, dans ses disposi-
tions principales, le mouvement admi-
nistratif préparé par M. Barthou. Le mi-
nistre de l'intérieur ne sera pas accusé
dé s'être livré à. des hécatombes son
mouvement a pour point de départ l'en-
trée, dans les finances de MM. Cleiftie,
préfet de la Loire-Inférieure, et Paul,.
préfet des Basses-Pyrénées, qui le de-
mandaient depuis longtemps, et de
M. Bonhoure, le type des toupies hol-
landaises en matière préfectorale, et dont
l'insuffisance s'était à ce point révélée
dans les Pyrénées-Orientales et en Corse,
queson maintien dans l'administration
n'était plus possible..
C'est M. Joucla-Peloux, préfet de la
Loire; qui remplacera M. Cleiftie dans la
Loire-Inférieure et M. Doux, préfet de
la Corrèze, qui succédera à M. Paul dans
les Basses-Pyrénées. Le mouvement se
complétera par un assez grand nombre
de permutations, et il sera d'ailleurs
suivi à bref délai d'un autre mouvement
qui, celui-là, aura pour point de départ
le remplacement de M. Vel-Durand à la
préfecture du Nord.
Dans la récente promotion des maires,
pli a omis de signaler M. Casimir-Pe-
rier, élu à Pont-sur-Seine, par 11 voix
sur 12 votants, c'est-à-dire à l'unani-
mité.
Mais s l'ancien président de la Républi-
que, décidément revenu. de tous les hon-
neurs, â refusé lé fauteuil et l'écharpe',
II reste simple conseiller municipal.
Y aurait-il, deux disciplines dans l'ar-
mée?.
«"Si le ministre croit que nous consen-
tirons à la réintégration de M. Baratier,
il se trompe; et le Figaro aussi! » C'est
.en ces termes assez vifs que s'exprimait
samedi dernier,' dans un des magasins
militaires de Paris, M. X. contrôleur
de l'armée. Ce M..X. et quelques-uns
de ses collègues ont, d'ailleurs, une sin-
gulière notion de la discipline militaire.
Quand M. Cavaignac n'était que rappor-
teur du budget de la guerre, il avait de-
mandé au général Zurlinden communi-
cation de certains rapports confidentiels.
Le général Zurlinden refusa tout net.
Mais ces documents, qui ne devaient pas
sortir du ministère, furent livrés à M.
Cavaignac par deux hauts fonctionnaires.
C'est grâce à eux que M. Cavaignac put
formuler certaines appréciations dont il
a exagéré la portée. Qu'attend donc M. le
général Billot pour mettre d'office à la
retraite les fonctionnaires qui ont oublié
ainsi leur devoir en trahissant l'un de
ses prédécesseurs, et le M. X. dont
nous parlons plus haut? Si nos approvi-
sionnements en fourrages, en chaussu-
res, en effets de toutes sortes sont au-
jourd'hui tout à fait insuffisants, c'est à
ces collaborateurs de M. Cavaignac
qu'on le doit. Pourquoi sont-ils encore
en activité de service?
!J INSTANTANÉ
<̃̃
̃*J- M. PAUL DELOIMBRE
Aujourd'hui président de la Commission du
budget, après en avoir été le rapporteur géné-
ral. Né à Maubeuge; 48 ans; petite taille,
corpulence assez forte; barbe à peine grison-
nante et taillée en carré,; front large et décou-
vert yeux vifs, figure sympathique; officier
de la Légion d'honneur.
Avocat, député seulement depuis cette lé-
gislature, d'opinion sagement progressiste,
s'est toujours passionné pour les questions
financières qu'il discute en véritable debater;
économiste' distingué, journaliste, auteur de
plusieurs ouvrages, membre du Cobden Club,
libre échangiste à outrance.
A été l'un des fondateurs de l'Association
nationale républicaine dont il est le secrétaire
général.
Malgré tous ses travaux, s'occupe très assi-
dûment des intérêts de l'arrondissement de
Barcelonnette qu'il représente, à la Chambre.
Futur ministre des finances.
On se préoccupe beaucoup, dans le
monde des amateurs, du célèbre salon
peint par Lancret en i728, pour M. de
Boullongne, salon qui sera vendu la se-
maine prochaine, a la galerie Georges
Petit, par MM. Chevallier et Féral. Il
n'existe pas un ensemble décoratif plus
parfait de l'art exquis du siècle dernier
les panneaux et les dessus de portes qui
le composent sont un enchantement pour
l'œil et pour l'esprit; Lancret, en cette
œuvre, a été vraiment l'égal de Wat-
'teau, et l'on peut s'attendre à voir dispu-
ter ces claires peintures dont nos collec-
tions nationales ne possèdent pas l'équi-
valent.
-b.~oa-
On a annoncé,au lendemain de la mort
de M. Cernuschi, que le richissime ban-
quier républicain avait légué à la Ville
de Paris toutes ses propriétés et collec-
tions artistiques. Ce n'est pas tout à fait
exact. M. Cernuschi possédait, par exem-
ple, un grand nombre de riches ouvrages
anciens et de peintures, principalement
de l'école italienne, qui se trouvaient au
rez-de-chaussée de son hôteH Ces ta-
bleaux deviennent la propriété de son
frère, vieillard de soixante-douze ans,
fort riche aussi, habitant Menton, qui
fera don de quelques-uns au musée du
Louvre et qui dispersera les autres au
vent des enchères.
En réalité, la libéralité de M. Cernuschi
à la Ville de Paris comprend -en dehors
de l'hôtel de l'avenue Vélasquez, qui est
un bijou la collection orientale.,Mais
celle-ci, au dire des connaisseurs, est
unique. Elle consiste surtout en objets
de la Chine et du Japon vases, brûle-
parfums, émaux cloisonnés dont
quelques pièces excessivement ancien-
nes cloches-carillons,. figurines en
bronze. Il y a des bronzes très anciens
dont la patine, difcon, est particulière-
ment curieuse.
Dans la collection de céramique qui
est remarquable, on admire de très
jolis vases Céladon et de très belles piè-
ces laquées.
Dans les tiroirs, toute une collection
de gardes de sabres chinois et japonais
et de miroirs métalliques.
Il faudrait plusieurs semaines pour
dresser le catalogue complet des pièces
de ce nouveau musée. Ce travail sera
sans doute confié au secrétaire de
M. Cernuschi qui, si nous en croyons un
renseignement de source officielle, se
verra confier par le préfet de la Seine la
garde de l'hôtel de l'avenue Vélasquëz,
avec le titre de conservateur.
Rome, cette œuvre magistrale où la
prodigieuse puissance de notre éminent
collaborateur Emile Zola s'est affirmée à
un si haut degré, restera certainement
comme l'effort littéraire le plus considé-
rable de notre temps. Ce sera aussi un
énorme succès, puisque quelques, jours
à peine se sont écoulés depuis la mise en
vente, et déjà les éditeurs Charpentier
et Fasquelle font paraître le centième
mille.
Ce soir samedi aura lieu au Jardin de
Paris la réouverture des Montagnes
russes nautiques qui, l'année dernière,
ont obtenu un si éclatant succès.
Hors Paris
De notre correspondant de Rome
« Sur les très vives instances de plu-
sieurs personnages,.notamment de l'am-
bâssadeur d'Aiïtriche-Hongrie dont le
gouvernement souhaite le remplace-
ment de Mgr Àgliardi à la nonciature de
Vienne le plus promptement possible
en. raison de ses difficultés avec le mi-
nistbre hongrois, le Souverain Pontife,
revenant sur sa décision de ne tenir un
Consistoire qu'en septembre ou. octobre,
a annoncé ce matin même au cardinal
Rampolla que le Consistoire pourra avoir
lieu à la fin du mois prochain. Le cardi-
nal Rampolla donnera communication
de cette décision demain à l'ambassadeur
d'Autriche-Hongrie.
» La date précise du Consistoire n'est
pas encore fixée. Il se tiendra vraisem-
blablement les 23 et 26 juin. Les cardi-
naux Perraud et Boyer, créés dans le
dernier Consistoire, viendront recevoir
leurs chapeaux. Une réception spéciale
aura lieu en leur honneur à l'ambassade
de France, au palais Rospigliosi.
» Au Vatican, on dément toutes les
nouvelles répandues dans la presse fran-
çaise au sujet du successeur de Mgr
Ferrata à la nonciature de Paris. Mgr
Ferrata sera créé cardinal, cela n'est pas
douteux mais aucune décision n'a été
prise concernant son successeur. »
De notre correspondant de Vienne,
« Les obsèques de l'archiduc Charles-
Louis ont été des plus imposantes. La
foule, considérable sur tout le parcours,
a assisté dans un deuil muet au défilé du
cortège qui a quitté la Hofburg à quatre
heures et demie, au glas des cloches,
pour se rendre à l'église des Capucins.
» L'empereur François-Joseph et les
personnages princiers étrangers, tous
les membres de la famille impérialevS»*^
l'archiduc François-Ferdinand, le orps
diplomatique, les hauts dignitaires de la
Cour et les délégations de tous les corps
de l'Etat ont suivi la dépouille mortelle
de l'archiduc Charles-Louis..
» Après la cérémonie religieuse, l'em-
pereur François-Joseph est entré, avec
les personnages princiers et les membres
de la famille impériale, dans la crypte,
où la dernière absoute a été donnée. »
Aux approches du mois de juin, les
plages à la mode commencent à attirer
l'attention par les sacrifices qu'elles font
pour garder leur rang et ne pas se lais-
ser entamer par de menaçantes concur-
rences.
Dans cet ordre d'idées, Boulogne-sur-,
Mer nous promet un programme qui,
par sa richesse et par. sa variété, char-
mera les plus difficiles.
Nouvelles à la Main
A l'exposition canine:
C'est tout de même agréable d'avoir
un chien comme ça, primé, médaillé,
couronné.
Oh moi, j'en ai un qui a mieux
fait son chemin il est à l'Institut.
• • ̃̃• ̃
Mais oui, à l'Institut Pasteur 1
Un peintre arrivé rencontre un de ses
anciens camarades resté aussi gueux"
qu'au temps de leur début commun
Tu sais, lui dit-il, maintenant, j'ai
un hôtel
A quelle heure la table d'hôte ? d«
mande l'autre.:
̃y ̃[:'̃ ̃ ;:̃ :̃ Le Masqua da^sr.
Samedi 23 Mai 1896.
te /Vyméw= SEINE & S£m~E7-0ISE s 75 centimes DEPARTEMENTS 20 centime»
M)E RODAYS A. PÉRIVIER
Directeurs -Gérants
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A. PÉRIVIER, Administrateur
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Agence P. DOLL1NGEN, 16, rue Grange-Batelière
Dépopulation
Voici une dizaine d'années que je suis
hanté par l'idée d'un roman, dont je
n'écrirai sans doute jamais la première
page.
Dans mon amour de la vie, du flot in-
cessant et débordant de vie que char-
rient les veines du monde, dans ma
passion du travail, de la puissanee et de
la fécondité, j'ai souvent pensé à tout ce
que la nature insoucieuse, trop riche
pour-compter, perdait en chemin de se-
mences et de germes. De toutes parts,
la vie pullule, s'épand en myriades
d'êtres, dont la màtière_f frémit et s'anime.
Chacun de nos pas écrase des millions
d'organismes vivants, nous ne sommes
nous-mêmes qu'un champ de fermenta-
tion où la vie enfante, en son labeur
continu. Et qu'on réfléchisse pourtant à
l'effroyable gaspillage, à toute la vie qui
se perd, qui avorte, qui se détruit avant
d'être, au milieu de l'éternelle lutte des
éléments.
Des graines innombrables que la plante
«t ï'arbre confient au vent, combien se-
ront détruites en chemin, tomberont à la
pourriture des fleuves ou à la sécheresse
des rochers, iront se dessécher ou se
corrompre dans quelque mauvais sol ?
Des œufs en quantité prodigieuse que le
poisson dépose au fond des eaux, com-
bien seront balayés par la tempête,
Anéantis par des massacres et des ca-
tastrophes? De toutes les couvées d'un
printemps, de toutes les portées des
libres bêtes des plaines et des bois, com-
bien seront réduites par l'accident ou la
bataille, comme si la mort voulait faire
sa part avant la. vie, toute une héca-
tombe prélevée sur les êtres, avant qu'ils
naissent à la lumière? Ce sont les frais
d'ébauche, d'essayage, les pertes de toute
grande besogne, quitte à refondre les
miettes tombées, à les reprendre et à en
refaire plus tard d'autres œuvres.
Et, quand on arrive à l'humanité, les
mêmes pertes se constatent, un extraor-
dinaire gaspillage de la semence, le
meilleur de la graine humaine jeté au
rent, noyé dans les eaux, dispersé sur
les Tochës infécondes. Mais, ici, ce n'est
plus seulement l'insouciante largesse de
la bonne nature qui se sait trop riche
pour être ruinée jamais- U.y a raisonne-
ment, volonté, et souvent c'est la débau-
che, et souvent c'est le crime, et dès lors
'le plus admirable sujet d'étude s'ëvoque,
toutes les comédies, tous les drames qui
sèment ainsi au néant: la -semence au-
guste des hommes, de même qu'uni se-
meur assassin tuerait dans sort germe le
blé qui fait vivre, en le jetant à un champ
de cailloux. ̃'̃ ̃
Mon roman se serait appelé le Déchet,
et j'y voyais une fresque immense, tout
ce qu'uneville comme Paris tue de ger-
mes, dévore d'êtres à naître, consomme
d'avortements, pour être ce qu'elle est,
le foyer toujours flambant de la vie de
demain. On ne se doute pas des tragé-
dies de la natalité il y a là des dessous
exécrables un noir lac souterrain
coulant au néant. Et rien ne me semblait
plus vaste, plus grand, plus honnête,
qu'un tel poème, où j'aurais plaidé les
droits à la vie, avec toute la passion que
je puis avoir dans le cœur. Mais il y fau-
drait un effort dont je ne suis plus capa-
ble peut-être, et il se trouverait sans
doute des imbéciles pour déclarer qu'un
tel sujet est bien digne de l'auteur mal-
propre qui a écrit la Terre. Ah les pau-
vres gens! 1
H n'en est pas moins vrai que le cri
d'alarme poussé en ce moment, au sujet
de la dépopulation, vient de réveiller en
moi mon ancienne idée. Ce cri, il reten-
tit à chaque recensement nouveau, lors-
que la statistique constate que la popula-
tion en France n'augmente plus que
dans des proportions sans cesse décli-
nantes, qui font prévoir le jour prochain
où elle diminuera. Et, pour huit jours, le
patriotisme s'inquiète, se lamente, clame
que la patrie est en danger, puisqu'elle
«s'en va d'épuisement et qu'elle est me-
nacée de mourir sur place. On répète
avec raison que l'avenir est aux nations
fécondes. Puis, tout se calme, et nos
femmes ne font pas plus d'enfants qu'au-
paravant.
Cette fois, pourtant, un fait s'est pro-
duit, une ligue s'est formée « l'Alliance
nationale pour le relèvement de la popu-
lation française ». On en peut sourire,
l'intention n'en est pas moins excellente.
lia centaine de personnes qui se sont dé-
rangées, pour assister à la première
séance de la ligue, ont fait preuve d'une
bonne volonté dont il faut leur tenir
grand compte. Ce n'est pas qu'on ait tra-
vaillé très utilement, dans cette séance,
car il ne s'y est guère répété que les cho-
ses sues de tout le monde sur les causes
de la dépopulation l'alcoolisme, la dé-
sertion des campagnes, la vie trop chère,
surtout le calcul égoïste des familles
limitant le nombre d'enfants, pour leur
assurer la vie confortable qu'on s'ima-
gine leur devoir. Mais une agitation peut
s'ensuivre, et comme il y a là, avant
tout, une, question de mœurs, je crois
qu'on ne peut transformer les fâcheuses
conditions existantes qu'en leur oppo-
sant, "par la parole, par le journal, par le
livre, d'autres conditions, l'idéal de
mœurs nouvelles qui favoriseraientl'éclo-
sion de familles nombreuses.
Ainsi, la ligue s'est occupée surtout
des réformes fiscales, en paraissant con-
vaincue que/si l'on arrivait à dégrever
les pères chargés de beaucoup d'enfants,
on aiderait puissamment à la repopula-
tion. Hélas! un peu. moins, un peu plus
de justice dans l'impôt, je ne pense pas
que cela suffise. Comme on l'a dit, la vie
resterait quand même très chère, et c'est
le prix de la vie qu'il s'agirait, de. diœk
nueu- de moitié, si l'on voulait qu'un
pêne Mt donnât le luxe de double.? le
Inombre de ses enfants. Mais est-ce pos-
sible ? La vie va toujours en renchéris-
sant, il y a là un phénomène économique
qui tient à de profondes causes sociales,
qu'on ne pourrait détruire sans une ré-
volution violente. Et c'est pourquoi, les
législateurs meparaissantêtre sans force,
je voudrais qu'on confiât la tâche aux
.moralistes, aux écrivains, aux poètes.
Remarquez que, dans cette limitation
de la famille, il y a certainement une
part de mode et de bon ton. Lorsque, sur
un trottoir, on rencontre une mère suivie
de deux ou trois garçons et d'autant de
filles, on rit. Cela semble comique, pres-
que inconvenant. Il n'y a que les ani-
maux pour se reproduire de la sorte
Et je verrai toujours la grimace d'une
jeune et jolie dame, de ma connaissance,
dans un village de Bretagne où les en-
fants pullulaient. Elle en rougissait de
honte, comme si elle eût traversé un
mauvais lieu. Et j'imagine que tout chan-
gerait, si l'on persuadait à nos jeunes et
jolies dames que rien n'est beau, que `
rien n'est fort comme les nombreuses
familles. Sans doute, les conditions de la
vie resteraient quand même aussi rigou-
reuses pour les pères, qui auraient à
-nourrir le troupeau. Mais est-ce que
l'idée de beauté n'est pas toujours victo-
rieuse, et si la beauté était mise à avoir
beaucoup d'enfants, si la fécondité enno-
blissait, est-ce que, de toutes parts, nous
ne verrions pas se multiplier les nais-
sances ? On souffrirait, on lutterait, on
finirait bien par s'accommoder au nouvel
idéal social, pour être fort, pour être
beau.
.̃ y
Je ne voudrais pas, dans le cas actuel,
donner à la philosophie et à la littéra-
ture de ces derniers cinquante ans une
influence néfaste exagérée. Mais, en vé-
rité, examinez le dossier, jugez le pro-
cès.
C'est d'abord, pour ne pas remonter
davantage, Schopenhauer avec sa théo-
rie de la douleur de vivre, sa haine de
la vie qu'il poursuit dans la femme et
dans l'amour. Et toute sa descendance
va renchérir, les pessimistes, les désa-
busés, les amoureux du néant. Donner
la vie à un être devient un crime. On n'a
pas le droit de-mettre au jour une créa-
ture fatalement vouée à la souffrance, et
le sage est celui qui ne procrée plus, qui
rêve la fin de la vie, par la grève de toutes
les forces génératrices. La doctrine,d'une
̃grandeur sauvage, est d'ailleurs rapetis-
sée,.abêtie, à ce point qu'elle devient le'
lieu cotnmun de. tous les sots et l'ëx-
-euse de tous les débauchés.
Puis, c'est le génie, qui s'en mêle, c'est
Wagner qui exalte la virginité, le renon-
cement, qui met le sublime dans' la pu-
reté immaculée, et inféçohde. Si Tristan-
etYseùIt s'adorent de la passion la plus
dévorante dont on ait jamais noté les cris,
ils n'en meurent pas moins avant de
s'être appartenu et d'avoir enfanté, Et,
à part ces deux-là, quelle suite de héros
et d'héroïnes chevauchant des cygnes,
portant des palmes, buvant à la mort de
l'amour dans des calices mystiques! Ah!
comme Elisabeth me chagrine, et quelle
joie si Tannhauser retournait faire un
enfant à Vénus Partout, dans cette mu-
sique de géant, l'amour est traqué, con-
damné, présenté ainsi qu'une faute et
une douleur, au nom de je ne sais quel
idéal louche. Mort à l'enfant
Et, si l'on descend à. nos petits Scho-
penhauer, à nos petits Wagner, à toute
la littérature née chez nous de leur in-
.fluence, on trouve les essoufflés, les dé-
générés, les impuissants qui nous en-
combrent depuis des années. Je fais la
part des talents très vigoureux qui se
sont produits, mais n'est-il pas évident
qu'un vent de stérilité souffle, et que,
dans notre littérature aussi, on ne fait
plus d'enfants ? L'éternel adultère y
règne en maître, et le pis est qu'il est in-
fécond, car si l'amant, au lieu du mari,
fécondait la femme, ça compterait tout
de même, pour la bonne nature mais
l'enfant n'apparaît presque jamais, parce
qu'il est encombrant et sans élégance;
l'enfant a cessé d'être littéraire. Et, pour-
tant, tout amour qui n'a pas l'enfant
pour but n'est au fond- qu'une débau-
che, fort aimable, j'en conviens, lorsque
la jeunesse et la beauté sont de la partie.
Puis, si, plus bas encore, nous descen-
dons de nos romans de psychologie mon-
daine, où il y a parfois tant de talent,
aux étranges et dernières floraisons de
notre littérature, à ce qu'on a nommé
l'école décadente et l'école symbolique,
nous ne trouvons plus alors que la
guerre à l'assôtîr,à l'amour sain et loyal,
qui procrée, et qui s'en vante. C'est le
flot des femmes insexuées, minces
comme des perches, sans aucun des or-
ganes qui font la femme mère et riour-
rice. Des vierges informulées flottent
dans des limbes crépusculaires. Et ce
sont aussi, du côté des hommes, de pâles
éphèbes qu'on peut prendre pour des
filles, et qu'on prend pour des filles.
L'enfant est grossier, malpropre, hon-
teux comme un attentat à l'intellectualité
des amants. On ne se féconde plus que
cérébralement, on n'enfante plus que
par le commerce des âmes. On se per-
met tout de l'amour, excepté l'acte na-
turel pour lequel l'amour est fait. Mort à
la vie, ,et que la semence humaine soit
jetée au vent, pour que le vent la dis-
perse, inutile et méprisée 1
Comment diable voulez-vous qu'avec
des couples pareils la patrie française
puisse voir s'accroître le nombre de ses
petits citoyens? Il est certain que. si,
réellement, la littérature a une influence
sur les mœurs, rien ne saurait aider da-
vantage à la dépopulation que toutes ces
œuvres littéraires et artistiques qui
exaltent la femme inféconde, qui mé-
prisent le mâle solide et puissant. Les
grands blés nourrisseurs sont coupés, ce
sont des champs de lis qui empoisonnent
le monde. Et le pis est que la mode s'en
est mêlée, qu'on va à je ne sais quelle
faillite de notre belle santé gauloise, de
notre bonhomie et de notre fécondité,
pour le plajsir d'être des sots intellec- 1
tuels, coupeurs de cheveux en quatre et
analystes des ténèbres de l'invisible,
'.̃ **# y
J'entends bien que les socialistes inter-
nationaux se désintéressent de la ques-
tion. La natalité diminue en France,
qu'importe, si elle augmente autre part?
Pour qui espère voir-bientôt les frontières
disparaître, l'humanité ne faire plus
qu'un peuple, qu'importe que ce soit ici,
ou plus loin, que se déclare un arrêt
dans les naissances? Ce n'est là que le
flux et le reflux de l'histoire, un résultat
prévu des raisons multiples qui, jusqu'à
cette heure, ont fait la grandeur, puis le
déclin des nations. Si la France devait
mourir, elle mourrait comme tout ce qui
est mortel meurt de mort naturelle,
d'épuisement, lorsque la vieillesse est
venue. Et, pour les internationaux, aux"
vues élargies et séculaires, elle retour-
nerait dans le grand tout, qui. est l'hu-
manité. ̃
Alors, si l'on se place à cette hauteur,
dans le temps et dans'l'espace, par-des-
sus les patries, la question n'est plus de
savoir si la natalité d'un peuple diminue,
mais si le chiffre total des créatures hu-
maines sur"le globe s'élève ou s'abaisse.
On peut aimer la vie jusqu'à s'intéresser
à son expansion totale. Et que de pro-
blèmes se dressent ensuite la loi de la
lutte pour l'existence qui ravagerait, dé-
cimerait quand même ce peuple unique,
la loi de fer qui veut que la production
soit toujours en raison directe de la
consommation, la loi d'amour elle-
même, créatrice des inégalités, qui choi-
sit et combat. Ah l'espoir qui nous fait
vivre, le bonheur qu'on nous promet,
dans combien de siècles?
Nous n'y sommes pas, ce n'est pas de-
main que les frontières disparaîtront, et
le plus sage est donc de vivre chez soi,
pour soi, puisque l'idée de patrie est en-
core le levier nécessaire qui soulève les
cœurs, qui enflamme les courages. 0
mères françaises, faites donc des en-
fants, pour que la France garde son
rang, sa force et sa prospérité, car il est
̃nécessaire au salut du monde que la
France vive, elle d'où est- partie l'éman-
cipation humaine, elle d'o.ù partiront
toute vérité et toute justice Si elle doit
un jour ne faire plus qu'une avec l'hu-
manité, ce sera comme la mer où tous
les fleuves viennent se perdre.
Et jevoudrais,che2elle,queledéchet de
la vie cessât, que la vie fût adorée comme
la bonne déesse, l'immortelle, celle qui
donne l'eternella victoire. Et jevoudrâis
qu'elle eût une littérature puissante et
naturelle, virile et saine, d'une honniK
teté qui brave les choses et les mots, re-
mettant en honneur. l'amour qui en-
fante, créant de vastes monuments de
solidité et de paix pour le flot débordant
des générations futures. Et je voudrais
que toute une société nouvelle en sortît,
de braves hommes, de braves femmes,
des ménages ayant chacun douze en-
fants, pour crier la joie humaine à la
face du soleil.
Emile Zola.
AU JOUR LE JOUR
BORDEAUX-PARIS
A combien de courses sur route ne sont pas
conviés nos champions cyclistes ? Chaque di-
manche, on les compte par douzaines aussi
bien en France qu'à l'étranger. N'annonce-
t-on pas, en effet, une course de Moscou à
Saint-Pétersbourg qui doit succéder aux fêtes
du couronnement ? La bicyclette russe veut
aussi sa part des réjouissances.
Mais, entre toutes ces courses, il en est une
dont le succès fut tel, dès le début, qu'elle a
survécu à toutes, qu'elle est devenue annuelle
et que, chaque année, son succès est aussi
grand. Je veux parler de la course Bordeaux-
Paris qui, courue déjà cinq fois, fut gagnée
une fois par un Anglais, une fois par un Alle-
mand et trois fois par les Français^ C'est, en
1891, Mills, dont la performance.fit l'admira-
tion dès sportsmén, avant l'inoubliable course
de Terrent dans Paris-Brest puis Stéphane,
Cottereau, Lesna, pendant les trois années
suivantes en 1895, l'Allemand Gerger arrive
premier à Paris.
Chaque année, le temps du parcours, le re-
cord a été abaissé. Est-ce à dire que demain
les 600 kilomètres qui s'échelonnent entre An-
goulême, Poitiers, Tours et Orléans seront
faits en moins de vingt-quatre heures ? Si l'o-
rientation du vent violent qui règne depuis
quelques jours ne change pas, il est permis
d'en douter.
Les touristes savent combien le vent est un
indomptable ennemi.
Bordeaux-Paris est donc resté la course-type,
la course-étalon, et cet itinéraire accidenté et
dur sera toujours celui sur lequel les meil-
leurs coureurs viendront mesurer leurs forces.
Elle a adopté, "cette année, le programme
qu'elle aurait dû toujours avoir et qu'elle con-
servera certainement toujours maintenant
ouverte à tous et prix en espèces. Nous pour-
rons voir de la sorte aux prises les profession-
nels les meilleurs, que le classement par caté-
gories éliminait d'avance, retirant ainsi à cette
épreuve unique son principal intérêt.
Cinquante-six concurrents sont engagés dans
la course dont le départ sera donné aujour-
d'hui à midi, à quelques kilomètres de Bor-
deaux, au lieu ditdes « Quatre-Pavillons >, sur
la route de Libourne. De ce lot important une
dizaine de noms se détachent tout d'abord
Meyer, de Dieppe, qui a gagné l'année der-
nière dans la catégorie des professionnels
Rivière, de Paris, un coureur de fond re-
marquable, de grande endurance, excellent tac-
ticien, qui connaît bien le parcours, ayant ga-
gné il y a trois ans dans la catégorie des vé-
térans
Arthur Linton, le coureur anglais bien
connu, qui s'est préparé spécialement en vue
de cette épreuve
Corre, le vieux Corre, que l'on trouve tou-
jours sur la brèche et qui, depuis six ans, n'en
manque pas une
Marius'ïîié, de Marseille, %ue J'qr donnai
gagnant l'année dernière, mais qui, au der-
nier moment, déclara forfait; ®:
Gerger, l'Allemand, vainqueur l'année der-
nière dans la catégorie des amateurs, profes-
sionnel aujourd'hui, et détenteur du record sur
la distance Bordeaux-Paris
Carliste, de Coventry, troisième en 1895;
Cordang, le champion hollandais
Fisher, le compatriote de Gerger, que sa ré-
cente victoire dans Paris-Roubaix et sa. forme
actuelle placent en tête du lot;
Neason, un Anglais, l'outsider de la course,
n'a jamais pris part à des épreuves d'aussi
longue durée.
Voilà donc ceux parmi lesquels il convient
de chercher le gagnant, ceux qui signeront
ensemble encore au contrôle d'Angoulême
(130 kilomètres), et chercheront à se distancer
dans les côtes si dures que l'on a baptisées
les côtes de, Ruifec.
En admettant que les pronostics se réali-
sent et que le record soit battu, c'est donc
demain dimanche, entre onze heures et midi,
que le premier dévalera dans la côte de Su-
resnes, au milieu de nuages de poussière et
d'un peloton compact d'entraîneurs et. d'en-,
traînés. Au nouveau pont de Puteaux, il pas-
sera la Seine et suivra jusqu'au Vélodrome
de la Seine où se fait l'arrivée.
Et la lutte sera vive jusqu'à la dernière se-
conde, car, innovation heureuse, un prix spé-
cial est, paraît-ij, réservé au coureur qui ac-
complira le plus vite le dernier kilomètre. Fût-
il seul et en avance de plus d'une heure sur le
second, il faudra, s'il tient à gagner ce prix
spécial, que le gagnant fasse son dernier effort
jusqu'au dernier coup de pédale.
C'est notre confrère le Vélo qui a pris en
main, cette année, l'organisation de la course,
course qui, pendant vingt-quatre heures, pas-
sionne non seulement toutes les régions qu'elle
.traverse, mais encore tous ceux qui pensent
avec raison que la route, avec ses imprévus,
ses accidents divers, est le véritable champ de
lutte pour les coureurs. Et il faut croire que
ceux qui pensent ainsi sont nombreux, puis-
qu'on organise pour eux un train spécial qui
suit la course de bout en bout.
Notre favori Fisher. Thé et Gerger pour la
place. 1 Pa-il Meyan.
Echos
La Température
La baisse, de la -température continue; hier,
dans la matinée, le thermomètre 'dqnnait 4,
sParis 10° au-dessus midi on était à 130, et
-a deux heures à 15°. Ce refroidissement^ qui c
n'est guère de saison, se fait sentir un peu
partout; dans les stations des montagnes,
plus clémentes ordinairement à cette époque
de l'année, on notait 4° au-dessous de zéro au
puy de Dôme et ii» au pic du Midi, où il
neige. Mais sur nos côtes de la Manche et de
l'Océan la mer est très belle.
Donc, le temps va rester froid, avec ondées.
Hier, Paris, le ciel est resté couvert toute la
journée et menaçant la pluie. Dans la soirée
le thermomètre était à ioo et le baromètre,
qui marquait 76o""n dans la journée, indiquait
758mm dans la nuit.
Les Courses
A deux heures, courses àVincennes.
Gagnants de Robert Milton
Steeple-Chase militaire (3° série) Alice.
Prix de Mars Songeur.
Steeple-Chase militaire (2" série)
Hourra.
Steeple -Chase militaire (/" série)
L'Honorable.
Cross-Çountry Steeple-Chase Le Raté.
SOCIALISTES CONTRE RADICAUX
^>^ Une scission se produit entre les
<^ radicaux et les socialistes. C'est une
bonne fortune pour le ministère Méline.
Il faut lui souhaiter seulement de savoir
en profiter. Si au lieu d'éparpiller l'éner-
gie initiale que lui donnait l'adhésion de
tous les hommes de sens pratique, il la
concentrait sur un point unique, c'est-à-
dire sur la résistance aux témérités révo-
lutionnaires, s'il mettait l'esprit progres-
siste dans le jeu des libéraux, il aurait
raison de tous les mauvais vouloirs et
même de toutes les perfidies.
Aura-t-il le courage de se soustraire
aux,influences intéressées qui le pous-
sent à bouleverser hâtivement tout notre
système fiscal, dans la pensée illusoire
de séduire ou de désarmer dans deux
ans les électeurs socialistes ou radicaux?
Ses amis l'espèrent, et nous désirons que
cette espérance ne soit pas démentie.
Quoi qu'il en soit, la manœuvre des
socialistes qui somment leurs alliés d'hier
d'accepter intégralement leurs doctrines,
et surtout leur tutelle, ou de se résigner
à n'être plus qu'un groupe flottant
entre le conservatisme vague et l'a-
narchie systématique, est fort habile.
Elle met les hommes tels que M. Go-
blet et M. Bourgeois en demeure de
se classer définitivement parmi les
révolutionnaires et de se dépouiller, par
un acte réfléchi de leur volonté, de cette
auréole d'hommes de gouvernement qui
leur permettait de prendre et de garder
le pouvoir sans rien accorder à leurs
principes. L'aventure est piquante, sur-
tout en ce qui concerne M. Bourgeois.
C'est le seul ministre qui ait use de logi-
que et de franchise, en déclarant à la tri-
bune que désormais il n'y avait en pré-
sence que deux partis. Et voici qu'on le
force, s'il ne veut devenir le lieutenant
de M. Jaurès et de M. Millerand, à en
constituer un troisième.
Si l'organisation que nous rêvons pour
les amis du progrès et de la liberté était
pleinement réalisée, il est certain que la
fraction du parti radical qu'épouvantent
les perspectives collectivistes grossirait
les rangs des hommes de gouvernement.
Mais six jours nous séparent à peine
de la reprise des travaux du Parlement,
et l'on discute encore sur des principes i
de fiscalité, alors qu'on ne devrait se
préoccuper que de mesures pratiques, en
se mettant d'accord sur une politique de
défense sociale et de combat.
A Travers Paris
On a remis hier au Président de la Ré-
publique la petite brochure en parche-
min qui, pendant ses voyagest sert d'ho-
raire et de programme.
M. Félix Faure a examiné tout d'a-
bord les indications portées à la der-
nière page celle du mardi 26 mai, et
concernant le départ de Tours et la ren-
trée à Paris. Il a biffé deux chiffres et les
a remplacés par d'autres; il partira plus
tôt de Tours afin d'être à Paris à dix heu-
res du matin.
Cela veut dire que le Président de la
République a pris ses précautions pour
pouvoir assister au service solennel qui
doit être célébré à l'église de la rue Daru
le jour du couronnement du Tsar.
-oo,
C'est au Conseil des ministres de ce
matin que sera soumis, dans ses disposi-
tions principales, le mouvement admi-
nistratif préparé par M. Barthou. Le mi-
nistre de l'intérieur ne sera pas accusé
dé s'être livré à. des hécatombes son
mouvement a pour point de départ l'en-
trée, dans les finances de MM. Cleiftie,
préfet de la Loire-Inférieure, et Paul,.
préfet des Basses-Pyrénées, qui le de-
mandaient depuis longtemps, et de
M. Bonhoure, le type des toupies hol-
landaises en matière préfectorale, et dont
l'insuffisance s'était à ce point révélée
dans les Pyrénées-Orientales et en Corse,
queson maintien dans l'administration
n'était plus possible..
C'est M. Joucla-Peloux, préfet de la
Loire; qui remplacera M. Cleiftie dans la
Loire-Inférieure et M. Doux, préfet de
la Corrèze, qui succédera à M. Paul dans
les Basses-Pyrénées. Le mouvement se
complétera par un assez grand nombre
de permutations, et il sera d'ailleurs
suivi à bref délai d'un autre mouvement
qui, celui-là, aura pour point de départ
le remplacement de M. Vel-Durand à la
préfecture du Nord.
Dans la récente promotion des maires,
pli a omis de signaler M. Casimir-Pe-
rier, élu à Pont-sur-Seine, par 11 voix
sur 12 votants, c'est-à-dire à l'unani-
mité.
Mais s l'ancien président de la Républi-
que, décidément revenu. de tous les hon-
neurs, â refusé lé fauteuil et l'écharpe',
II reste simple conseiller municipal.
Y aurait-il, deux disciplines dans l'ar-
mée?.
«"Si le ministre croit que nous consen-
tirons à la réintégration de M. Baratier,
il se trompe; et le Figaro aussi! » C'est
.en ces termes assez vifs que s'exprimait
samedi dernier,' dans un des magasins
militaires de Paris, M. X. contrôleur
de l'armée. Ce M..X. et quelques-uns
de ses collègues ont, d'ailleurs, une sin-
gulière notion de la discipline militaire.
Quand M. Cavaignac n'était que rappor-
teur du budget de la guerre, il avait de-
mandé au général Zurlinden communi-
cation de certains rapports confidentiels.
Le général Zurlinden refusa tout net.
Mais ces documents, qui ne devaient pas
sortir du ministère, furent livrés à M.
Cavaignac par deux hauts fonctionnaires.
C'est grâce à eux que M. Cavaignac put
formuler certaines appréciations dont il
a exagéré la portée. Qu'attend donc M. le
général Billot pour mettre d'office à la
retraite les fonctionnaires qui ont oublié
ainsi leur devoir en trahissant l'un de
ses prédécesseurs, et le M. X. dont
nous parlons plus haut? Si nos approvi-
sionnements en fourrages, en chaussu-
res, en effets de toutes sortes sont au-
jourd'hui tout à fait insuffisants, c'est à
ces collaborateurs de M. Cavaignac
qu'on le doit. Pourquoi sont-ils encore
en activité de service?
!J INSTANTANÉ
<̃̃
̃*J- M. PAUL DELOIMBRE
Aujourd'hui président de la Commission du
budget, après en avoir été le rapporteur géné-
ral. Né à Maubeuge; 48 ans; petite taille,
corpulence assez forte; barbe à peine grison-
nante et taillée en carré,; front large et décou-
vert yeux vifs, figure sympathique; officier
de la Légion d'honneur.
Avocat, député seulement depuis cette lé-
gislature, d'opinion sagement progressiste,
s'est toujours passionné pour les questions
financières qu'il discute en véritable debater;
économiste' distingué, journaliste, auteur de
plusieurs ouvrages, membre du Cobden Club,
libre échangiste à outrance.
A été l'un des fondateurs de l'Association
nationale républicaine dont il est le secrétaire
général.
Malgré tous ses travaux, s'occupe très assi-
dûment des intérêts de l'arrondissement de
Barcelonnette qu'il représente, à la Chambre.
Futur ministre des finances.
On se préoccupe beaucoup, dans le
monde des amateurs, du célèbre salon
peint par Lancret en i728, pour M. de
Boullongne, salon qui sera vendu la se-
maine prochaine, a la galerie Georges
Petit, par MM. Chevallier et Féral. Il
n'existe pas un ensemble décoratif plus
parfait de l'art exquis du siècle dernier
les panneaux et les dessus de portes qui
le composent sont un enchantement pour
l'œil et pour l'esprit; Lancret, en cette
œuvre, a été vraiment l'égal de Wat-
'teau, et l'on peut s'attendre à voir dispu-
ter ces claires peintures dont nos collec-
tions nationales ne possèdent pas l'équi-
valent.
-b.~oa-
On a annoncé,au lendemain de la mort
de M. Cernuschi, que le richissime ban-
quier républicain avait légué à la Ville
de Paris toutes ses propriétés et collec-
tions artistiques. Ce n'est pas tout à fait
exact. M. Cernuschi possédait, par exem-
ple, un grand nombre de riches ouvrages
anciens et de peintures, principalement
de l'école italienne, qui se trouvaient au
rez-de-chaussée de son hôteH Ces ta-
bleaux deviennent la propriété de son
frère, vieillard de soixante-douze ans,
fort riche aussi, habitant Menton, qui
fera don de quelques-uns au musée du
Louvre et qui dispersera les autres au
vent des enchères.
En réalité, la libéralité de M. Cernuschi
à la Ville de Paris comprend -en dehors
de l'hôtel de l'avenue Vélasquez, qui est
un bijou la collection orientale.,Mais
celle-ci, au dire des connaisseurs, est
unique. Elle consiste surtout en objets
de la Chine et du Japon vases, brûle-
parfums, émaux cloisonnés dont
quelques pièces excessivement ancien-
nes cloches-carillons,. figurines en
bronze. Il y a des bronzes très anciens
dont la patine, difcon, est particulière-
ment curieuse.
Dans la collection de céramique qui
est remarquable, on admire de très
jolis vases Céladon et de très belles piè-
ces laquées.
Dans les tiroirs, toute une collection
de gardes de sabres chinois et japonais
et de miroirs métalliques.
Il faudrait plusieurs semaines pour
dresser le catalogue complet des pièces
de ce nouveau musée. Ce travail sera
sans doute confié au secrétaire de
M. Cernuschi qui, si nous en croyons un
renseignement de source officielle, se
verra confier par le préfet de la Seine la
garde de l'hôtel de l'avenue Vélasquëz,
avec le titre de conservateur.
Rome, cette œuvre magistrale où la
prodigieuse puissance de notre éminent
collaborateur Emile Zola s'est affirmée à
un si haut degré, restera certainement
comme l'effort littéraire le plus considé-
rable de notre temps. Ce sera aussi un
énorme succès, puisque quelques, jours
à peine se sont écoulés depuis la mise en
vente, et déjà les éditeurs Charpentier
et Fasquelle font paraître le centième
mille.
Ce soir samedi aura lieu au Jardin de
Paris la réouverture des Montagnes
russes nautiques qui, l'année dernière,
ont obtenu un si éclatant succès.
Hors Paris
De notre correspondant de Rome
« Sur les très vives instances de plu-
sieurs personnages,.notamment de l'am-
bâssadeur d'Aiïtriche-Hongrie dont le
gouvernement souhaite le remplace-
ment de Mgr Àgliardi à la nonciature de
Vienne le plus promptement possible
en. raison de ses difficultés avec le mi-
nistbre hongrois, le Souverain Pontife,
revenant sur sa décision de ne tenir un
Consistoire qu'en septembre ou. octobre,
a annoncé ce matin même au cardinal
Rampolla que le Consistoire pourra avoir
lieu à la fin du mois prochain. Le cardi-
nal Rampolla donnera communication
de cette décision demain à l'ambassadeur
d'Autriche-Hongrie.
» La date précise du Consistoire n'est
pas encore fixée. Il se tiendra vraisem-
blablement les 23 et 26 juin. Les cardi-
naux Perraud et Boyer, créés dans le
dernier Consistoire, viendront recevoir
leurs chapeaux. Une réception spéciale
aura lieu en leur honneur à l'ambassade
de France, au palais Rospigliosi.
» Au Vatican, on dément toutes les
nouvelles répandues dans la presse fran-
çaise au sujet du successeur de Mgr
Ferrata à la nonciature de Paris. Mgr
Ferrata sera créé cardinal, cela n'est pas
douteux mais aucune décision n'a été
prise concernant son successeur. »
De notre correspondant de Vienne,
« Les obsèques de l'archiduc Charles-
Louis ont été des plus imposantes. La
foule, considérable sur tout le parcours,
a assisté dans un deuil muet au défilé du
cortège qui a quitté la Hofburg à quatre
heures et demie, au glas des cloches,
pour se rendre à l'église des Capucins.
» L'empereur François-Joseph et les
personnages princiers étrangers, tous
les membres de la famille impérialevS»*^
l'archiduc François-Ferdinand, le orps
diplomatique, les hauts dignitaires de la
Cour et les délégations de tous les corps
de l'Etat ont suivi la dépouille mortelle
de l'archiduc Charles-Louis..
» Après la cérémonie religieuse, l'em-
pereur François-Joseph est entré, avec
les personnages princiers et les membres
de la famille impériale, dans la crypte,
où la dernière absoute a été donnée. »
Aux approches du mois de juin, les
plages à la mode commencent à attirer
l'attention par les sacrifices qu'elles font
pour garder leur rang et ne pas se lais-
ser entamer par de menaçantes concur-
rences.
Dans cet ordre d'idées, Boulogne-sur-,
Mer nous promet un programme qui,
par sa richesse et par. sa variété, char-
mera les plus difficiles.
Nouvelles à la Main
A l'exposition canine:
C'est tout de même agréable d'avoir
un chien comme ça, primé, médaillé,
couronné.
Oh moi, j'en ai un qui a mieux
fait son chemin il est à l'Institut.
• • ̃̃• ̃
Mais oui, à l'Institut Pasteur 1
Un peintre arrivé rencontre un de ses
anciens camarades resté aussi gueux"
qu'au temps de leur début commun
Tu sais, lui dit-il, maintenant, j'ai
un hôtel
A quelle heure la table d'hôte ? d«
mande l'autre.:
̃y ̃[:'̃ ̃ ;:̃ :̃ Le Masqua da^sr.
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