Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1896-01-31
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 janvier 1896 31 janvier 1896
Description : 1896/01/31 (Numéro 31). 1896/01/31 (Numéro 31).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2835402
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO VENDREDI 31 JANVIER 1896
Ordre du jour te Du 'Sahara français*
au golfe de Guin.ée, par le Niger », par le
capitaine Toutée.
#% La Mutualité maternelle se réu-
nira en assemblée générale, le dimàn-
che 2 février, à une heure et demie très
précisé, salle de la Société d'horticulture,
84, rue de Grenelle, sous la présidence
de M. Bourgeois, ministre de l'intérieur,
président du Conseil des ministres.
lUlES Eï URESFOliES
,̃ Du 30 janvier 1
Le Ballottage de dimanche
v^»s«*A~;MbNTDiDiER. La situation électo-
rale se simplifie dans l'arrondissement de
Montdidier. M. Nicoullaud est retourné sim-
plement à Paris; M. Mathiot, candidat capa-
ble de faire honneur g,ui département, à la
Chambre, mais ignorant les roublardises élec-
torales, quitte, lui aussi, la Picardie pour la
capitale en passant la main à M. Hennard. w
M. Hennard, candidat. de. la « Picardie, aux
Picards », ralliera les républicains de toutes
nuances et les monarchistes antisémites.
M. Klotz, son adversaire heureux au pre-
mier tour,, mène la campagne, avec vigueur;
il multiplie ses conférences dans les villages,
hué par-ci, acclame par-là, semant l'or par-
tout et se montant des appartements prin-
ciers à Montdidier.
M. Klotz, libre échangiste à Paris, protec-
tionniste en Picardie, s'est fait recevoir mem-
bre de la Société des agriculteurs de la
Somm'e,. dont M. Dauphin, sénateur, est le
président.
En.résuméj le sueQès relatif au premier tour
de M. Ïiiotz7dans*iïn arrondissement religieux
où tout le monde ,va à la messe,' déroute
toutes les prévisions il est certain qu'il ne
sera battu au -second toiir que par l'alliance
des électeurs! jde," ses trois premiers concur-
rents réunis..̃̃l '• ̃•
La production dn Cidre
««««^^ Coutances. D'après les statisti-
ques officielles, la production des pommes à
cidre a été, pendant l'année 1895, de 25,586,514
hectolitres, en augmentation' de 11,213,907
sur l'année 1894, et de 13,782,719 hectolitres
sur la période décennale.
C'est le département de la Manche qui
arrive bon premier, cette année avec
3,836,005 hectolitres.
Viennent ensuite Calvados, 3,778,227 hecr
tolitres Orne, 2,242,680. Côtes -du -Nord,
1,888,450; Morbihan, 1,588,005; Eure, 1,526,218;
Mayenne, 1,338,739.
Bisontins et Béotiens.
»*~>~«~v Besançon. Les Bisontins possè-
dent deux monuments historiques très cu-
rieux l'Hôtel de'Ville et le, palais Granvelle.
Taus deux portent cette sombre patine des
siècles qui fait que la vieillesse des monu-
ments est l'âge de leur beauté. comme dit
Victor Hugo dans Notre-Dame de Paris.
Or donc, M,- le maire de Besançon, qui n'a
jamais lu sans doute, Notre-Dame de Paris,
vient de. proposer son Conseil la démolition
de ces deux bâtisses H! Espérons que la lu-
mière d'en haut fera comprendre à M. Vuille-
card, déjà célèbre par ses attaques contre la
mémoire de Victor Hugo, ce que ses idées ont"
de cocasse.
N'est-il pas déplorable, vraiment, de voir
les représentants, d'une grande et intelligente*
cité;se. conduire. comme des Béotiens!
La guillotine à domicile
j*~<~y~* Lyon. Depuis quelques jours un
nommé Deparcieux, de Saint-Pierre-la-Palud,
avait disparu; de son domicile. Hier matin, en
présence du garde champêtre, les voisins se
sont décidés à pénétrer dans-sa-maison- ̃'«
Au rez-de-chaussée, nulle trace du dis-
paru. On descend alors à la cave, et là s'offre
un spectacle stupéfiant
On se trouve en face d'une vraie guillotine.
Sur la bascule, le corps était étendu sur le dos
et les bras en croix. La tête avait roulé dans
un sac placé pour la recevoir.
Deparcieux, hanté, depuis longtemps de
l'idée fixe d'un suicide extraordinaire, s'était
guillotiné lui-même
La. guillotine qu'il avait construite dans sa
cave était en tous. points semblable à celle
qui sert aux exécutions publiques. Le fer
d'une énorme.hache lui avait servi de coupe-
ret, dont le mouton était formé' par un lourd
marteau de forgeron; rien ne manquait, ni
le déclic de la lunette, ni la bascule.
Une lampe placée à proximité et la posi-
tion sur le dos du cadavre semblent démon-
trer que Dëparcieux a voulu voir tomber le
couteau.
L'Election .sénatoriale du S3 février
«~ Guéket. Quatre candidats se dis-
putent le fauteuil de M. Lecler, sénateur de
la Creuse. Ce sont:
MM. Martinon, maire de Blessac, député
de la première circonscription d'Aubusson,
gouvernemental quand même;
Rousseau (Gervais), conseiller général pour
le canton de Guéret, ancien maître d'hôtel,
qui voudrait mettre la main à la cuisine par-
lementaire, radical;
Feuilleton du FIGARO du 31 Janvier 1896
g 1
Ménages de Paris
ni
Ma petite Roseline, j'ai promis à
Landry qu'il verrait votre serre de fou-
gères il en rêve Voulez-.vous que
nous allions jusque-là ?
C'était la chanoinesse qui jetait cette
phrase à la jeune femme en ce moment
occupée à emplir de kummel un mignon
verre irisé. On finissait de prendre le
café dans la vaste pièce aux> boiseries
blanches où, deux jours plus tôt, Mme
de Rez avait trouvé ses hôtes jouant au
chat perché.
Très volontiers, répondit-elle. Je
suis toujours très flattée qu'on s'inté-
resse à mes fougères. Elles me valent
tant de désagréments de la part de mon
affreux 'mari
Elle souriait en disant cela, instinctive-
ment tournée vers M. de Rez qui, sou-
riant aussi, causait avec Mme Tingry,
à quelques pas:
Armand désapprouve les fougères! l
s'écria la chanoinesse avec une indigna-
tion comique.- Armand n'a donc pas le
moindre sens artiste?
r– Au contraire, chère madame, je
n'ai que ce sens-là, répondit gaiement
M.,de:Rez qui se rapprocha. Car, si j'y
joignais le sens commun, j'empêcherais
cette enfant gâtée de -nous mener à la
ruine, comme elle fait avec ces fougères
qui vous intéressent tant.
Il avait, d'un très léger, geste câlin,
passé la main sur l'épaule de, Roseline,
Droits de reproduction et de traduction réserves
Mazeron, docteur en médecine, conseiller-
général du canton d'Auzances, jacobin;
Lacôte (Etienne), conseiller d'arrondisse-
ment du canton du Grand-Bourg, radical a
fait fortune dans'la fumisterie.
La Ligue doa Enfants de 'France
Bord^a.ux. Une section de la
Ligue fraternelle des Enfants de France, fon-
dée récemment à Paris par Mlle Lucie Faure, 1,
fille du -Président' de la République, est en
voie de forrnàtion à Bordeaux et réunit déjà
de nombreux adhérents, grâce au zèle et au
dévouement de. M: Marin, juge au Tribunal
de première instance, secrétaire général de
l'œuvre dçs Enfants abandonnés de la Gi-
ronde. •
Une femme soldat
»>~w Ba.yonnb". –-Il s'est passé au tirage
au sort du canton de Bidâche .un 'fait singu-
lier:Le numéro 67 venait d'être- attribué au
nommé Pierre Lesbarims, quand le secrétaire
de la mairie fit observer qu'il y avait erreur
d'état civil et que le porteur de ce nom était
bel et bien une fille.
Cette jeune personne, qui ne s'est jamais
préoccupée du conseil de revision, est depuis
longtemps fixée en Amérique elle va être
maintenue sur les contrôles- de l'armée jus-
qu'à ce qu'un acte de notoriété ait établi
l'erreur commise.
Procès de M. C. Pelictan contre
le « Télégramme »
~i– -*» Toulouse. Le procès en diffama-
tion de C. Pelletan contre M. Lachapelle et
le Télégramme est fixé, on le sait, au 12 fé-
vrier. •
Parmi les témoins assignés par M. C. Pel-
letan, se trouve M. Berardii directeur de il'In-
dépenâance belge. Parmi ceux qttë fait
entendre M. Lachapelle, on remarque M.CoL-
son, ancien directeur au ministère- des tra-
vaux-publics, révoqué par M- Dupuy-Du-
temps, et M. Bellier, président du Syndicat
des chemins de fer. >
'.L'article poursuivi portait le titre de Un
professeur de morale. Il s'agit de subventions
que M. C. Pelletan aurait touchées comme ré-
dacteur de la Voie ferrée.
Marseille. Le général Metzinger
est parti ce, matin pour Paris, -par le rapiûe
de 8 heures 40. '•
Le général Péting de Vaulgrenant,, com-
mandant du, 15e corps d'armée, atteint le
28 janvier par la limite d'âge, a quitté Mar-
seille ce soir par le rapide de 8 heures, se
rendant à Paris.
Le salon- dés premières' de la> gare Saint-
Charles avait été luxueusement décoré pour
la circonstance, et tous lés officiers de la gar-
nison sont venus saluer une dernière fois
leur ancien général en chef.
Son successeur, le général Zurjindèn, fera
incessamment son entrée solennelle ^Mar-
seille. Il sera à son poste pour le prochain
voyage présidentiel.
L'affaire Cauvio
• -> TOULON. On se, souvient du crime
de la BJancarde qui amena la condamnation
de Gauvin et l'acquittement dela bonne de la
victime.: Cette domestique, Marie Michel, s'ac-
cusa. ensuite du crime. rLa. Cour de cassation
décidatde faire juger_;le* cas pailla Cour d'as-
sises de Riom.
La fille Marie Michel vient d'être arrêtée à
l'hôpital civil et va être dirigée sur Riom.
Elle, a» embrassé les .religieuses en disant
qu'elle allait sauver « l'innocent »; c
Nice. On est en train dê trans-
former, 4épûïs; quel.9uës r jours, Fé'clairagé.de
notre gare et en même temps, paraît-il,, celui
des gares dèp Cannes, Monaco, Monte-Carlo
et Menton. Dans chaque gare, une équipe de
gaziers pltccerr-ptirtottt des becs." Ariier.r-On
compte terminer rapidement rtout sera prêt
pour les fêtes du Carnaval si l'on en jugi^
d'après ce qui est déjà fait; cet1 éclairage sera
vraiment splendide.
< AïgU8^
Théâtre Cluny Le. Voyage de Corbillon,
vaudeville-opérette epl quatre actes, de
M. 'A.- Mars, musique: de M. V,. Roger.
Voici la pièce de Carnaval, en son
plein, la pièce inénarrable, où les gens se
tronipent,(îe domicile,' que ,dis-je ? dé lit,
sont enfermés, sur les balcons' se dés-
habillent, se font arracher leur pan-
talon, sont; poursuivis par des amants
jaloux et des. maris «intempestifs, se
sauvent par les toits, tombent par
les cheminées comme don César de
Bazan (ils ont le bon goût de le dire)
pièce où les huissiers font des saisies
nocturnes chez les cocottes et donnent
des bals oh l'on danse des menuets en
costumes Louis XV, où les maris, surpris
par leurs femmes dans un bureau de place-
ment, se déguisent en nourrices. Et tout
cela parce que'Plantin a une màîtrese et
et, une seconde, leurs yeux s'étaient
unis tendres et confiants.
Mon cher, fit doctoralement la
grosse dame,* il faut toujours /se. T.uiner,
pourquelque chose. La fougère est un
jqhV choix. Landry, voulez-vous bien
m'apporter mon manteau et me donner
votre bras ?; Vous allez voir ce que c'est
que les fougères de ma petite Roseline.
Mais, vous savez, après cela vous jouerez]
du Chopin! Vous l'avez promis etjéjiej
peux décidément plus passer l'après-s
midi sans: vous entendre. /'̃̃
Le pianiste'– un grand garçon sec et
osSeux, avec une figure blanche, intelli-
gente et fermée, que son' encadrement
noir de cheveux longs et très plats ren-
dait pareille à un masque prudent de sé-
minariste sortit pour aller chercher le
manteau. Alors, la chanoinesse s'écria
Oii n'a pas idée dataient de cet
homme-là C'est' la puissance derubins-
tein, le -charme de Paderewski, le style
de Delaborde.
Roséline l'interrompit:
Je ne vvous savais pas tellement liée
avec lui. s
Liée avec lui! Mais, ma chère, il
y a trois semaines je ne le connaissais
pas Je l'ai rencontré en visite chez les
Herbeville, à Béveaucourt, je m'en suis
toquée tout- de suite, je l'ai invité, -il est
venu, et je ne peux plus m'en passer.
Oui, pui, riez! C'est la passion de ma
vie Est-ce que vous ne le trouvez pas
admirablement beau ?
Beau: est-ce- qu'il est beau? dit
Roseline hésitante. Voyons, mesdames,
aux voix Le flirt de la chanoinesse
est-il beau?
Moi, je le trouve atroce, jeta Mme
de Schott de l'extrémité du salon où elle
causait activement et à. voix.contenue,
avec un jeune homme si correct et: si
bien mis qu'il avait l'air verni.
Eh bien ma petite, on ne s'en dou-
terait guère à vous voir tournailler au-
tour de lui! fança aigrement la chanoi-
nesse.
Oh vous savez l'habitude Ça ne-:
tire pas à conséquence. avec elle, ob^'
fâit'eroîrè à sa femme qu'il est allé à
Lyon et parce que la jeune Angéle, fille
de l'huissier Moulinot, veut époussr un
autre mari que cet imbécile de CorMHon
qu'o'n a- fait venir de province pour l'é-
pouser, et à qui le sort procure, à propos
d'un parapluie perdu, toutes sortes,de,
mésaventures!
Est-ce assez fou! Mais, sauf un der-
nier acte un peu longuet, ça n'est pas
ennuyeux et la musique est; agréable.
Quelques morceaux ont de l'agré-
ment, et le reste est de belle hu-
meur facile. Et puis cette troupe de
Cluny est à l'aise en ces grosses farces
et y excelle. MM, Âllard, Véret, Muffat,
Lureau, sont gens de tradition. Le jeune
comiqueHamilton est charmànt.Madame
Guïnet est une comique énorme et made-
mdise'HeiNorcy; une ingénue" très mali-
gne.
Et puis, conduisant le menuet un
joli menuet -pour chanter lés jplis airs
du premier acte, il y a là une jeune ac-
trice exquise, Mme Filliaux et nous
avons vu débuter une comique. Mlle.
Bouffé,. qui marche dans lesvoies joyeu-
ses de Mme Lavigne.
Henry Fouquier.
BOITE mUS. ILET'FIfcE®
Monsieur le Rédacteur en chef,
Dans votre numéro du 23 janvier et dans
l'article concernant mon regretté cousin, le
prince Henri de Battenberg, on a fait erreur
au sujet de la parenté du comte Joseph de
Haùke qui a péri en 1871 au service de la
France il n'était que le neveu de mon grand-
père Maurice, comte de Haùke et par consé-
quent le cousin germain de la princesse de
Battenberg.. ̃̃
Veuillez agréer, monsieur le rédacteur en.
chef, mes sentiments les plus distingués.
• Comte Maurice de Hauke;
Autriche,
Lemberg, ce 26 janvier 96.
(r. Fechnicher n° 2.)
COURRIER W& THÉÂTRES
THÉA TRES
Ce soir, au Vaudeville, à 8 h- 1/2, première
représentation du spectacle d'abonnement
^vendredis 3f janvier, 7, 14 et 21 février, lun-
dis 3, '10, 17'et 24 février).
La Bonne Hélène, 2 actes en vers de M.
Jules Lemaître. >
Hector MM. Candé
Le Grand-Prêtre Galipaux
Priam Numes
Pâris Gauthier
Vénus '̃̃̃. Mmes Réjane
Hélène ̃ ̃•• Darlaud
Gléophile Drunzer
La Nourrice Lamart
Lolotte, un acte deMM.Meilhacét Halévy 1
Cromlles • • MM. H..Mayer
Un domestique Gildès
Lolotte Mmes Réjane
La baronne Avril
1 En visite, un acte de M. Henri Lavedan 1
Mlle Cécile Caron et M. Torin. .1
A la même heure, au même moment, nous,
avons vu M. Claretie recevoir .des -lettres
d' «abonnées iju jeudi'»1, do;nt les. unes lu\
disaient « Pourquoi ne nous avez-vous pâ%
donné plus. tôt la pièce nouvelle de M.. de"
Bornier? » et lès autres. « Pourquoi nôu's,.
donnez-vous le Fils de l'Ârétift? » > :Chose extraordinaire, la pièce de M. dS
Bornier passe- pour immorale. Elle est, au
contraire, archimorale,-d'une austérité vou-
lue C'est ce diable de nom de l'Arétin qui
vaut à M. Claretie ces réclamations des mè-
res de famille, beaucoup trop alarmées, et
nous lui conseillons d'afficher le Fils de- l'Aré-
tin ou le Vice puni, par l'auteur– très mo?*
ràl de la Fille de Roland. j*,L
Notez qu'Arétin n'eut pas dé fils. Il n'eut
,que des filles. La 'Fille de l'Arétin eût-elle
semblé moins dangereuse aux mères?
La vérité est que M. de Bornier mériterait
un prix de vertu-s'il ne les distribuait pas.
rr *M ̃
La direction des Bouffes nous avise que ce
ne sera pas Mlle Marcelle Dartoy qui chan-.
tera le rôle de Ninette dans' l'opéra-comique
de Lecocq, dont les répétitions sont interrom-
pues, mais Mlle Germaine Gallois.
#̃*#
De son côté, Mlle Dartoy nous prie de dire
qu'elle n'est pas du tout souffrante, et que, si
les répétitions de Ninette sont interrompues,
il n'y a nullement de sa faute.
•*♦-
Le théâtre de la Renaissance était en fête,
hier soir, pour la centième des triomphants
Amants de M. Maurice Donnay. Nous avons
déjà dit que deux ou trois cents étudiants
avaient été invités, selon la tradition inau-
gurée par Sarah Bernhardt depuis qu'elle est
directrice. La salle était chaude et pleine
de gaieté. La jeunesse des écoles a fait un
LESTHÈAmES
servà. à mi-voix Mme de Radelles.
Et, comme on riait:
Qu'est-ce que tu as encore dit de
moi, vilaine peste ? cria la petite Mme
de Schott.
Rien. moins que rien, fit Mme de,
Radelles, qui se leva.
L'artiste rentrait. • portant l'énorme-
manteau à énormes manches de la cha-
noinesse et l'homme paraissait avoir
perdu toute son importance et marcher
comme une chose de rien derrière cette
chose colosse; L'impression de ceci fut
encore augmentée lorsque la formidable
dame", Vêtant levée avec effort et ayant
péniblement revêtu le manteau, s'accro-
cha au bras du pâle personnage à la.
silhouette mince et sîébranla– comme
une tour de siège antique pour sortir
du salon.
La chanoinesse de Meurchamps était,
en vérité, une des plus grasses personnes
qui se pussent rencontrer. Elle ne s'était
pas contentée, comme c'est assez l'ordi-
naire, d'un très gros ventre et d'une
très vaste poitrine tout en elle était
géant, ses bras avaient l'air d'un rêve de
Japonais facétieux, ̃ ses mains étaient'
chimériques. Elle était myope, cligno-
tante, et, à l'ordinaire, renversait sa tête,
plus grosse que nature, très en arrière,
ce qui lui donnait l'air de toiser les gens
avec dégoût. Elle avait un profil cheva-
lin, où se dardait, audacieux et sûr"de
soi, un nez carré et formidable un nez
soufflant et reniflant qui était l'un de ses
habituels moyens d'expression..Son vi-
sage se couronnait d'une perruque d'un
noir définitif,, calamistrée comme une
barbe de dieu assyrien, et son corps
s'enroulait en de diaphanes étoffes à tons
aigus qui semblaient crier d'horreur.en
se rencontrant sur ces formes étranges.
Elle avait les aspects hiératiques et in-
quiétants des poussahs qui grimacent
en1 dès temples d'Extrême-Orient. Elle
était frénétiquement ridicule -et exquise-
ment bonne. •;
En bande, on entrait dans la serre dés
fougères une très haute construction
sort à tous les effets des artistes et à tous les
mots de l'auteur!
Les artistes eux-mêmes vibraient comme à
la première! Alors qu'ordinairement, vers
la centième, les interprètes, fatigués, blasés,
passent des' mots, en ajoutent d'autres, et
jouent «par-dessous la jambe-'». M.. Guitry,
Mlle Jeanne Granier, M. Delaunay, Mlle Ca-
ron, M. Clerget, tout le monde a- conservé
intacts la tenue de son personnage et le:, ri-
goureux respect du texte. Aussi les applau-
dissements du public mêlés aux bans des
étudiants ont-ils fait relever, le: rideau plu-
sieurs fois do suite après chaque acte.
Une délégation d'étudiants est "allée, après
le deuxième acte, féliciter Mlle'Granier «du
plaisir intense qu'elle leur a procuré ». La
loge de la charmante comédienne était litté-
ralement 'bçridée dé "fleurs, en corbeilles, en
bottes, en. bouquets, en parterres
Sur une .splèndide corbeille d!azalêes était
piquée la carte du duc de Leuchtenberg un
arbre entier de. lilas blanc avàTt été envoyé
par Sarah Bernhardt D'autres corbeilles et
d'autres bottes portaient les noms de Maurice
Donnay, de Marguerite Ugalde, de qui sais-
je encore ̃ '̃
Une avalanche de petits bouguets tomba
sur la scène, aux pieds de l'étoile, après le
3» acte et à la fin de la pièce;
M. Ulmann, administrateur, avait reçu dans
la soirée un télégramme de Sarah, le priant de
remercier en son nom et du fond du cœur
tous lès interprètes d'Amants..
Un souper tout à fait privé réunissait à
minuit et demi chez Maire les artistes de la
troupe, l'auteur et le personnel de l'adminis-
tration du théâtre dix-neuf couverts seu-
lement.
Le menu était relevé par le portrait de
M. Maurice Donnay.
-4~
Voici la nomenclature des tableaux des
Deux Gosses, le drame nouveau de M. Pierre
Decourcelle.
Le premier, la Voyageuse. Un intérieur à
côté de la poudrerie du Ripanlt, enTouraine, c,l'
changeant à vue sur la Salle d'admission,
à l'hôpital de Tours.
Au 3» tableau, Vengeance de mari. Un hall
au Parc des Princes, meublé de vrais meu-
bles et d'authentiques bibelots. M. Rochard
a voulu, à force de recherche, faire envie à
la Renaissance et au Gymnase 1 et remiser
pour jamais les vieilleries de l'ameublement
légendaire de l'Ambigu.
4» tableau, Une place de village en Breta-
gne, pour revenir, au tableau suivant, dans
le hall du 3e.
Le. 5e tableau, l'Agence des Mendigots, nous,
transporte dans le monde grouillant et près-,
que encore inexploré des « faux mendiants »
d'aujourd'hui. L'auteur a voulu faire là, pà-
rait-il, une véritable reconstitution de ce
monde inconnu des exploiteurs de la cha-
rité; tel que l'a dépeint M. Paulian, il y a
quelques années, après s'être travesti et en-
rôlé lui-même dans cette pittoresque armée.
Un hardi changement à vue nous trans-
porte en face de la dernière Ecluse du canal,
a son embouchure dans la Seine, près du
pont Sully. Eau naturelle, truc confectionné
spécialement en Angleterre où les machi-
nistes possèdent des ressources inconnues
chez nous, et mort sensationnelle de Dècori.
Le dénouement se passe dans une Chambre
d'enfants, meublée et tendue à l'anglaise avec
ses lits jumeaux en cuivre, sa toilette, son,
tub, son bureau de travail, etc., le tout abso-
lument vrai et réel. C'est la mode 1
Sauf le truc anglais confectionné par M.
Bruce Smith, Je célèbre constructeur du
théâtre Adelphi, les six autres décors des
Deux. Gosses ont été brossés par Jambon.
On a donné, dans différents journaux, des
renseignements inexacts sur le procès que les
enfants de Victor Wilder intentent à Mme
Wagner. Voici la vérité sur cette affaire qui
vient d'entrer dans la période active. C'est
hier, en effet, que l'assignation a été déposée
au Parquet.-
Les héritiers Wilder avaient, on s'en sou-
vient, saumis leur âifEôr.end avec.. Mme
Wagner a Commission de la Société des
auteurs, acceptant d'avance là sentence que
cette Commission croirait devoir rendre. M.
Victorien Sardou, président, offrit à Mme
Wagner l'arbitrage de la Commission. Mme
Wagner repoussa tout arbitrage.
C'est à la suite de ce refus que -les héritiers
Wilder ont résolu de s'adresser aux tribu-
naux, après avoir consulté l'éminent avocat
M. Waldeck-Rousseau, qui a bien voulu se
charger de les réprésenter à la barre du Tri-
bunal.
Voici la distribution des rôles de Photis,
comédie lyrique en trois actes de M. Louis,
Gallet, musique d'Edmond Audran, qui doit
passer au Grand-Théâtre de Genève vers le
15 février. ̃̃•
Gallus MM. Mikaelly
Rùfllus La Tastô
Cràtès Emery
Milon Guerin
Photis Mmes Luca
Myrilla (travesti) Dulac
MM. Gallet et Audran partent la semaine
prochaine pour assister aux dernières répé-
titions de Photis. M. Dauphin, directeur du
Grand-Théâtre, a, dit-on, monté l'ouvrage
avec le plus grand soin.
H,
Nous apprenons la mort de M. Jules Bor-
dier, compositeur distingué et fondateur des
célèbres concerts de l'Association artistique
que ses storesd'un toncru faisaient Rela-
ter sous les rayons blancs du soleil au-
tomnal.
La porte franchie, c'était la nuit verte,
louche, équivoque; une nuit où frisson-
naient des vies inaperçues. Quelque part
un peu d'eau courait avec un bruit frais,
intermittent, qui semblait craintif un
bruit qui rappelait les bruits joyeux des
ruisseaux filant sous le grand soleil,
comme un frêle, fantôme discret s'effa-
çant aux plis des rideaux rappelle l'i-
mage d'un être disparu.
L'air saturé de moiteur chaude char-
riait des senteurS:de mousse, évocatrices
de paysages mouillés. On ne voyait rien
d'abord; puis, très vite, dans ce vertnoir,'
des formes s'érigeaient. Des fougères,
grandes comme des arbres, dressaient
leurs troncs minces et chevelus, ten-
daient très haut l'ombrelle verte de leurs,
nombreuses feuilles aux dessins compli-
qués. Rejointes, elles formaient un dôme e
d'obscurité. A leurs pieds, de plus petites
plantes'allongeaient leurs dentelles frê-
les. Puis, c'était comme un tapis de
feuilles dont les tiges ne se percevaient
pas et qui mettaient, très peu au-dessus
du sol, une nappe tranquille et unie où,
parfois, une vibration, dontla cause ne,
se pouvait deviner, déplaçant lègère-
ment l'une des feuilles, communiquait à
toute ïa nappe verte une oscillation lente
qui décroissait comme un soupir.
Puis, les yeux se faisant à l'ombre
étrange qui planait là, l'exquis détail des
plantes féeriques se révélait mieux. Ces
êtres d'élégance et de raffinement que
sont les fougères semblaient se cambrer
avec des étirements de minces corps las,
ou 'porter leurs couronnes en l'orgueil
conscient de leur beauté. Les troncs bu-
vant l'humidité par 'leurs minces fila-
ments avaient des colorations goudron-
:nées et riches.- Et une odeur, insidieuse
d'abord, puis, véhémente* sortait des
plantes mystérieuses qui paraissaient
garder en leur immobilité pensive le se-
cret confié des grands drames du monde
naissant là-bas^ très loin, dans le temps
immémorial. Qm eût dit qu'on avait
d'Angers, qui. fit entendre, iin.des premiers J
en France, les œuvres de Wagner. t:
M. Jules Bordier sera vivement regretté de c
tous les artistes dont il avait, avec une bonne
grâce inépuisable, encourage et facilité les s
débuts. Il n'était âgé que de quarante-neuf a
ans. Il habitait Paris depuis 1893. ̃ 7,
M. Bordier était lui-même compositeur.'
Citons, parmi ses œuvres Chatterton, musi-
que de scène pour le drame d'A. de Vigny
David,, un Rêve d'Ossian, Loreley, Silvio, î
Divertissement macabre, joué par Ysaie I
Méditation sur le. 7» petit prélude de Bach, 1
Adieu suprême, -Ménétriers du. diable, Suite 1
serbe, Danses hongroises, etc. Deux opéras
seulement Nadia, joué; à Genève, puis à
Paris, et le Fiancé de la mer, représenté ré-
cemment à Royan.
r
M. René Luguet, du Palais-Royal, le doyen i
des artistes de Paris, nous communique la c
dépêche suivante, qu'il a reçue de Nice £
« Julie-Joséphine-Augustine Vaultrin, dite i
« Augustine Duverger », artiste dramatique, <
est décédée à Nice, le 29 janvier, à l'âge de
soixante-seize ans. ]
», Elle laisse dix mille francs aux pauvres
de Nice. » ̃ '̃
h. i
Au Théâtre-Michel, à Saint-Pétersbourg,
la question des chapeaux de dames est à <
l'ordre du jour, aussi bien qu'à Paris. i
Un journal russe conte à ce sujet l'anec-
dote suivante, qui se trouve d'actualité au l
lendemain de la revue des Variétés où la <
même scène se passe exactement
Un spectateur se trouvait placé derrière
deux dames coiiïées de chapeaux vraiment
trop volumineux. Le spectateur protesta poli-
ment. Les dames répondirent de façon aigre-
douce et conservérent.leurs chapeaux.
Le spectateur n'insista pas, mais. il eut une
idée lumineuse il prit son haut-de-forme et,
carrément, le posa sur sa tête. j
Immédiatement, un concert de. protesta- <
tiôns s'élève; Du fond de la salle, tout le x
monde crie « Chapeau 1 chapeau! Enlevez <
le chapeau! » <
Les deux dames, croyant que ces protesta-
tions les visent, n'osent plus résister, et se
décident à abandonner leurs chapeaux; Il 1
Entre temps, le spectateur malin avait en- ̃.
levé le sien s
Un « oh » de satisfaction secoua la salle.
Tout le monde était content, hormis les
dames,, naturellement. ]
De Bruxelles
« Viveurs vient de triompher à Bruxelles 1
comme à Paris. Il y a, dès à présent, un mois,
de représentations assurées au théâtre Mo- j
• Mère. La mise en scène a été particulièrement
'̃̃ soignée par M. Munié, et enfin Mlle Cerny,
qui est très aimée des Bruxellois, a obtenu
un très vif succès personnel en interprétant
le personnage de Mme Blandain, créé par
Mme Réjane, dans la jolie comédie de Henri
Lavedan qui touche, au Vaudeville, à sa cen-
tième.
» M. Armand, qui jouait le rôle de Paul
Salomon, et M. Draquint,'dans celui deMor-
villette, ont eu, à côté de Mlle Cerny, un joli
succès. » n_n^n_^PLnnn
CONCERTS ET SPECTACLES
Aujourd'hui
Au Nouveau-Cirque, première représentas
tion de Coco, fantaisie nautique à grand
spectacle.
A la Bodinière: à 3 heures, Conférence de
M. Maurice-Lefevre sur La chanson du pavé.
Auditions par Mlle Mily Meyer et M. Guyon
fils.
•A 4 h. 1/2, Conférence^ de M. Jules Bois
sur l'envoûtement, Mlle Verteuil dira l'En-
voûtement d'aynour, reconstitué par M. Jules
Bois. précises, preiiàière repi,
A 9 heures très précises, première repré-
sentation dé De fil en aiguille, comédie en
miatre actes de M; Léon Garidillot. 1
< Louise Mmes Marie Durancl
Horténsa v Jane Hellen
1 Piçoteau 'MM. Dupont ,?
Victor Rqsemberg
Casimir Barnol 1
M. Abbiate donnera, les lundi 3, samedi 8.
et mercredi 19 février, saue Erard, trois con
certs historiques de violoncelle. L'éminent.
virtuose consacrera la première séance à la
période classique, la deuxième à la période
romantique et la troisième à l'école. moderne.;
Mlles Baldo, contralto; Bourgeois, de l'Opéra,
et M. Geloso, pianiste, ont promis leur con-
cours. On s'abonne à la salle Erard.
De Nancy
« Le dernier concert donné par Mme Roger-
Miclos a été très remarquable. Le jeu har-
monieux, pur et clair, vigoureux et nuancé
de l'éminente pianiste, a absolument -enthou-
siasmé l'auditoire dans le Concerto en ut mi-
neur de Beethoven. Des pièces de Schumann
et de Chopin ont achevé le succès de Mme
Roger-Miclos, qui, sur les instances du pu-
blic, a dû ajouter un numéro a son pro-
gramme. »
Zut /tel est le titre dé la revue d'hiver
dont les répétitions sont activement poussées
à la Cigale. Auteurs MM. Nunès frères;
costumes dessinés, par Choubrac et déshabil-
lés par le maître Landorff décors signés Mé-
nessier.
En attendant la première, Kam-Hill, Vio-
lette, Adèle Verly, Lucy Delmai, Deverly,
enfermé là le silence, pour qu'il y dor-
mît en une grande paix.
Eh bien! dit la chanoiriesse en bais-
sant involontairement la voix, que trou-
vez-vous dans la serre de ma petite amie?
C'est une sensation si neuve et si
merveilleusement exquise que je crois
la respecter mieux en ne disant rien,
madame, répondit Jacques Landry à qui
s'adressait la question.
Bien! vous avez raison, d'ailleurs.
C'est fort inutile de dire que les cho-
ses sont belles elles le disent toutes
seules. Roseline par où grimpe-
t-on dans la tribune, là-haut?. Je vou-
drais montrer à mon musicien l'effet de
toutes ces feuilles vues par-dessus.
Mais je ne sais jamais de quel côté estle
petit escalier.
Je vais vous le montrer dans une
seconde, dit Roseline.
Puis se tournant vers la voiture de
malade où Romée Oudincourt était
étendu
Où veux-tu qu'on te mette, chéri ?
dit-elle de sa voix de tendresse.
-Près de l'eau,, marraine. et puis
vous viendrez, dites? ajoùta-t-il plus bas
d'un ton d'imploration.
Et elle, un peu penchée vers lui, avec
un accent qui grondait en câlinant
Pas tout de suite, voyons sois sage.
Et puis ta mère va rester avec toi. Il
faut; de temps en temps, te passer de moi:
Non, je ne peux pas! dit plus bas
encore le jeune homme. Quand vous
n'êtes pas là je n'ai plus de cerveau dans
la tête ni de cœur dans la poitrine.
Grand toqué! répondit-elle en haus-
sant les épaules.
Mais son intonation aimait comme
aiment les caresses de certains êtres.
Mme Oudincourt les-rejoignait.
Marie, dit Roseline, je vais mener
ïa chanoinesse en haut dans la tribune.
Je te confie ton mioche. Ne me le perds
pas. 11 .veut aller voir couler l'eau. A
tout à l'heure.
Elle s'éloigna, suivie de la grosse
dame toujours accrochée au bras du
piaaiste, de Mme de Schott et de Mme a
Maader, Gabin, Antony, Boussagol et une
troupe de; premier ordre" composent là partie,
concert.
Dernières représentations de Ricardo et de
ses merveilleux chiens la soirée se termine
au milieu des éclats de rire, Dar le Jeu de l'a-
mour et du Houzard.. •-
̃ ̃ **# ̃ .*̃ ̃ .;• ̃ ̃
A l'occasion des fêtes du Carnaval le Pôle-
Nord organise une revue costumée dont le'
programme que nous publiroris prochai-
nement comprendra de nombreuses attracV,
tiens.
Jules Huret. r
PETITES NOUVELLES
Ala GaîtéRochechouart.^e.' ff ailla, nouvelle
revue fait encaisser des sommes sérieuses à la
direction. Dans les loges une quantité de jolies
femmes et de mondains pour applaudir là gi-à-
cieuse Gieter,,Claudius et Debernay, dans, l'a,
scène de la Savoyarde, et les fameux Clodocua s..
-Au théâtre de la Chanson, passage de l'Opéra;
ce soir première des Cisailles, pochade du chan-
sonnier Lindex, ombres de Lue-GaeivTous le?
soirs les chansonniers Marcel Legay, Bonnaud';
Lindex, Emile Hauton, Jules Moy,- Baehmany, otc*.
On demande de jeunes et jolies femmes
sachant chanter au théàtre des Bouffes-Pari-
siens.
Les artistes de l'Ambigu nous prient d'annon-
cer la mort d'un de leurs camarades, Acell y>
artiste dramatique, décédé le 29 janvier, à 5S ans-
à Rueil, 8, avenue Victor-Hugo. Le service' aura
lieu aujourd'hui vendredi, à 10 heures^ î/2 pré-
cises, en l'église de Rueil. (Prendre le tr-ain gare
Saint-Lazare, à 9 heures 50.) 'i r
ÉPHÉMÉRIDES THEATRALES
31 janvier 1881
Première représentatioiî de la PRINCESSE v'
DE BAGDAD
Vers la fin de l'annèëlS80, Alexandre Dumas
fils écrivait à'Croizette: « Tâchez donc de savoir
s'il y a une place cette année à la Comédie, »
Alexandre Dumas se trouvait au château de -1
Salneuve, prés Montargis, où en six j-ours,
du 24 septembre au 1er octobre, il avait ̃"écrit
une pièce en trois actes. A la Comédie^ il y
avait toujours une place pour Dumas fils. Sa
pièce entra donc en'répétitions, et le 30 ja n-
vier, à la répétition générale, 1,500 personnes
acclamèrent la Princesse de: Bagdad.- Gë?
acclamations n'étonnèrent personne; bien
que fort osée, la comédie était, digne du
maître, et les créateurs, Mlle Croizette, MM.
Worms, Febvre, Thiron, Ballande et Silvain-
en un bout de rôle, s'étaient donnés tout .en-
tiers, sans oublier une toute mignonne enfant,
Mlle Suzanne Aumont, qui tenait le rôle du'
fils de Lionette. Hélas, le lendemain réser-
vait une suprise.»Dès le deuxième acte les
sifflets couvrirent la voix des acteurs, et le
brouhaha continua jusqu'au moment, où
M. Febvre vint annoncer le nom de l'auteur
qui fut conspué et hué d'importance. 'PuisV1
fier de lui, et pour bien montrer que la ma,-
nifestation s'adressait à l'auteur, le public
rappela les acteurs auxquels il fit un succès.
Vingt-quatre ans auparavant, jour pour, jour,
la Question d'argent, jouée au Gymnase le
31 janvier 1857, y avait été portée aux nues.
LE MODÈLE DU JOUR
La cravate avait autrefois une imporf
tance capitale dans la toiletté. masculine.
et il existe même, dans les bibliothèques^
un ouvrage de plus de deux cents page?
publié sous la Restauration et intitulé)
l'Art de mettre sa cravate.
Sans être aussi sérieux de nos jours!
cet art, pourtant, ne doit pas être né-
gligé. Aujourd'hui la tendance revient
aux bagues qui enserraient la cravate
longue et que l'on avait remplacées par
l'épingle.
Je donne aujourd'hui, deux modèles
de ces bagues de cravate, l'un avec, l'au-
tre sans pendeloque. Tous deux sont de
style empire en or émaillé du plus 'char*
mant effet.
Les deux cravates de ville sont en fou-
lard. Au-dessus la cravate, de soirée, en,
batistè qui, elle, ne comporte aucun orV
nement.. H
̃;̃ C. Duhamel, i
de Radelles, témoignant un mépris cor-,
dial aux jeunes gens qui les escortaient >
pieusement et correctement.
Tenez voici l'escalier, disait Rose-
îine, à un tournant brusque de la petite
allée pâlemerit.jaune entre les fougères.
Oh il. est très bien caché. cela m'a.
donne assez de mal à combUierï. Vou-:
lez-vous que je passe devant?. Oui?.
Voilà, j'obéis.
On respire mal ici, disait dans un au*
tre angle de la serre M., TingryàJVI.dè
Radelles et à M.' Qudincourt. Je, suis un
peu asthmatique. Cette odeur de plantes
me fatigue.Voulez-vous que nous allions
fumer un cigare dehors? Il fait si beau;
-Excellente idée. Moi, je' suis-bien';
comme vous, je déteste les serres, fit
M. de Radelles en vérifiant l'état dèsà
raie, après quoi'il remit son chapeau
avec précaution.
Je vous accompagnerai volontiers',
dit M. Oudincourt. Mme de Rez n'aime
pas qu'on fume ici. Et puis, tout dé
suite après avoir mangé, il est si néces- ̃:
saire de s'emplir les poumons d'oxygène et
de faire unpeu fonctionnersesmuscles.
Marie! Romée où êtes- vous .?.
Est-ce que vous nous voyez? cria de très
haut Mme de Rez..
Non, pas du tout répondit d'en bas
la voix de Mme Oudincourt.
Mais si très bien disait en même-
temps Romée. Oh marraine, ne vous
penchez pas. C'est si peu solide, cette
jbalustrade. -11
Et vous, Armand, où êtes-yous? cria
encore Roseline.
Ici! tout à fait sous vos pieds, e
répondit la voix joyeuse du mari. Mme
Tingry a perdu son épingle de chapeau.
.nous la cherchons. Aussitôt qu'elle sera y
retrouvée nous grimperons
Puis il ajouta, presque tout de suite.
d'une voix moins élevée mais assez dis-
.tincte pour être parfaitement entendue
d'en haut
Elle doit être tombée dans le
lycopode. là, à gauche, madame.
Jules RicarsU
(La suite â demain J ̃ s
Ordre du jour te Du 'Sahara français*
au golfe de Guin.ée, par le Niger », par le
capitaine Toutée.
#% La Mutualité maternelle se réu-
nira en assemblée générale, le dimàn-
che 2 février, à une heure et demie très
précisé, salle de la Société d'horticulture,
84, rue de Grenelle, sous la présidence
de M. Bourgeois, ministre de l'intérieur,
président du Conseil des ministres.
lUlES Eï URESFOliES
,̃ Du 30 janvier 1
Le Ballottage de dimanche
v^»s«*A~;MbNTDiDiER. La situation électo-
rale se simplifie dans l'arrondissement de
Montdidier. M. Nicoullaud est retourné sim-
plement à Paris; M. Mathiot, candidat capa-
ble de faire honneur g,ui département, à la
Chambre, mais ignorant les roublardises élec-
torales, quitte, lui aussi, la Picardie pour la
capitale en passant la main à M. Hennard. w
M. Hennard, candidat. de. la « Picardie, aux
Picards », ralliera les républicains de toutes
nuances et les monarchistes antisémites.
M. Klotz, son adversaire heureux au pre-
mier tour,, mène la campagne, avec vigueur;
il multiplie ses conférences dans les villages,
hué par-ci, acclame par-là, semant l'or par-
tout et se montant des appartements prin-
ciers à Montdidier.
M. Klotz, libre échangiste à Paris, protec-
tionniste en Picardie, s'est fait recevoir mem-
bre de la Société des agriculteurs de la
Somm'e,. dont M. Dauphin, sénateur, est le
président.
En.résuméj le sueQès relatif au premier tour
de M. Ïiiotz7dans*iïn arrondissement religieux
où tout le monde ,va à la messe,' déroute
toutes les prévisions il est certain qu'il ne
sera battu au -second toiir que par l'alliance
des électeurs! jde," ses trois premiers concur-
rents réunis..̃̃l '• ̃•
La production dn Cidre
««««^^ Coutances. D'après les statisti-
ques officielles, la production des pommes à
cidre a été, pendant l'année 1895, de 25,586,514
hectolitres, en augmentation' de 11,213,907
sur l'année 1894, et de 13,782,719 hectolitres
sur la période décennale.
C'est le département de la Manche qui
arrive bon premier, cette année avec
3,836,005 hectolitres.
Viennent ensuite Calvados, 3,778,227 hecr
tolitres Orne, 2,242,680. Côtes -du -Nord,
1,888,450; Morbihan, 1,588,005; Eure, 1,526,218;
Mayenne, 1,338,739.
Bisontins et Béotiens.
»*~>~«~v Besançon. Les Bisontins possè-
dent deux monuments historiques très cu-
rieux l'Hôtel de'Ville et le, palais Granvelle.
Taus deux portent cette sombre patine des
siècles qui fait que la vieillesse des monu-
ments est l'âge de leur beauté. comme dit
Victor Hugo dans Notre-Dame de Paris.
Or donc, M,- le maire de Besançon, qui n'a
jamais lu sans doute, Notre-Dame de Paris,
vient de. proposer son Conseil la démolition
de ces deux bâtisses H! Espérons que la lu-
mière d'en haut fera comprendre à M. Vuille-
card, déjà célèbre par ses attaques contre la
mémoire de Victor Hugo, ce que ses idées ont"
de cocasse.
N'est-il pas déplorable, vraiment, de voir
les représentants, d'une grande et intelligente*
cité;se. conduire. comme des Béotiens!
La guillotine à domicile
j*~<~y~* Lyon. Depuis quelques jours un
nommé Deparcieux, de Saint-Pierre-la-Palud,
avait disparu; de son domicile. Hier matin, en
présence du garde champêtre, les voisins se
sont décidés à pénétrer dans-sa-maison- ̃'«
Au rez-de-chaussée, nulle trace du dis-
paru. On descend alors à la cave, et là s'offre
un spectacle stupéfiant
On se trouve en face d'une vraie guillotine.
Sur la bascule, le corps était étendu sur le dos
et les bras en croix. La tête avait roulé dans
un sac placé pour la recevoir.
Deparcieux, hanté, depuis longtemps de
l'idée fixe d'un suicide extraordinaire, s'était
guillotiné lui-même
La. guillotine qu'il avait construite dans sa
cave était en tous. points semblable à celle
qui sert aux exécutions publiques. Le fer
d'une énorme.hache lui avait servi de coupe-
ret, dont le mouton était formé' par un lourd
marteau de forgeron; rien ne manquait, ni
le déclic de la lunette, ni la bascule.
Une lampe placée à proximité et la posi-
tion sur le dos du cadavre semblent démon-
trer que Dëparcieux a voulu voir tomber le
couteau.
L'Election .sénatoriale du S3 février
«~ Guéket. Quatre candidats se dis-
putent le fauteuil de M. Lecler, sénateur de
la Creuse. Ce sont:
MM. Martinon, maire de Blessac, député
de la première circonscription d'Aubusson,
gouvernemental quand même;
Rousseau (Gervais), conseiller général pour
le canton de Guéret, ancien maître d'hôtel,
qui voudrait mettre la main à la cuisine par-
lementaire, radical;
Feuilleton du FIGARO du 31 Janvier 1896
g 1
Ménages de Paris
ni
Ma petite Roseline, j'ai promis à
Landry qu'il verrait votre serre de fou-
gères il en rêve Voulez-.vous que
nous allions jusque-là ?
C'était la chanoinesse qui jetait cette
phrase à la jeune femme en ce moment
occupée à emplir de kummel un mignon
verre irisé. On finissait de prendre le
café dans la vaste pièce aux> boiseries
blanches où, deux jours plus tôt, Mme
de Rez avait trouvé ses hôtes jouant au
chat perché.
Très volontiers, répondit-elle. Je
suis toujours très flattée qu'on s'inté-
resse à mes fougères. Elles me valent
tant de désagréments de la part de mon
affreux 'mari
Elle souriait en disant cela, instinctive-
ment tournée vers M. de Rez qui, sou-
riant aussi, causait avec Mme Tingry,
à quelques pas:
Armand désapprouve les fougères! l
s'écria la chanoinesse avec une indigna-
tion comique.- Armand n'a donc pas le
moindre sens artiste?
r– Au contraire, chère madame, je
n'ai que ce sens-là, répondit gaiement
M.,de:Rez qui se rapprocha. Car, si j'y
joignais le sens commun, j'empêcherais
cette enfant gâtée de -nous mener à la
ruine, comme elle fait avec ces fougères
qui vous intéressent tant.
Il avait, d'un très léger, geste câlin,
passé la main sur l'épaule de, Roseline,
Droits de reproduction et de traduction réserves
Mazeron, docteur en médecine, conseiller-
général du canton d'Auzances, jacobin;
Lacôte (Etienne), conseiller d'arrondisse-
ment du canton du Grand-Bourg, radical a
fait fortune dans'la fumisterie.
La Ligue doa Enfants de 'France
Bord^a.ux. Une section de la
Ligue fraternelle des Enfants de France, fon-
dée récemment à Paris par Mlle Lucie Faure, 1,
fille du -Président' de la République, est en
voie de forrnàtion à Bordeaux et réunit déjà
de nombreux adhérents, grâce au zèle et au
dévouement de. M: Marin, juge au Tribunal
de première instance, secrétaire général de
l'œuvre dçs Enfants abandonnés de la Gi-
ronde. •
Une femme soldat
»>~w Ba.yonnb". –-Il s'est passé au tirage
au sort du canton de Bidâche .un 'fait singu-
lier:Le numéro 67 venait d'être- attribué au
nommé Pierre Lesbarims, quand le secrétaire
de la mairie fit observer qu'il y avait erreur
d'état civil et que le porteur de ce nom était
bel et bien une fille.
Cette jeune personne, qui ne s'est jamais
préoccupée du conseil de revision, est depuis
longtemps fixée en Amérique elle va être
maintenue sur les contrôles- de l'armée jus-
qu'à ce qu'un acte de notoriété ait établi
l'erreur commise.
Procès de M. C. Pelictan contre
le « Télégramme »
~i– -*» Toulouse. Le procès en diffama-
tion de C. Pelletan contre M. Lachapelle et
le Télégramme est fixé, on le sait, au 12 fé-
vrier. •
Parmi les témoins assignés par M. C. Pel-
letan, se trouve M. Berardii directeur de il'In-
dépenâance belge. Parmi ceux qttë fait
entendre M. Lachapelle, on remarque M.CoL-
son, ancien directeur au ministère- des tra-
vaux-publics, révoqué par M- Dupuy-Du-
temps, et M. Bellier, président du Syndicat
des chemins de fer. >
'.L'article poursuivi portait le titre de Un
professeur de morale. Il s'agit de subventions
que M. C. Pelletan aurait touchées comme ré-
dacteur de la Voie ferrée.
Marseille. Le général Metzinger
est parti ce, matin pour Paris, -par le rapiûe
de 8 heures 40. '•
Le général Péting de Vaulgrenant,, com-
mandant du, 15e corps d'armée, atteint le
28 janvier par la limite d'âge, a quitté Mar-
seille ce soir par le rapide de 8 heures, se
rendant à Paris.
Le salon- dés premières' de la> gare Saint-
Charles avait été luxueusement décoré pour
la circonstance, et tous lés officiers de la gar-
nison sont venus saluer une dernière fois
leur ancien général en chef.
Son successeur, le général Zurjindèn, fera
incessamment son entrée solennelle ^Mar-
seille. Il sera à son poste pour le prochain
voyage présidentiel.
L'affaire Cauvio
• -> TOULON. On se, souvient du crime
de la BJancarde qui amena la condamnation
de Gauvin et l'acquittement dela bonne de la
victime.: Cette domestique, Marie Michel, s'ac-
cusa. ensuite du crime. rLa. Cour de cassation
décidatde faire juger_;le* cas pailla Cour d'as-
sises de Riom.
La fille Marie Michel vient d'être arrêtée à
l'hôpital civil et va être dirigée sur Riom.
Elle, a» embrassé les .religieuses en disant
qu'elle allait sauver « l'innocent »; c
Nice. On est en train dê trans-
former, 4épûïs; quel.9uës r jours, Fé'clairagé.de
notre gare et en même temps, paraît-il,, celui
des gares dèp Cannes, Monaco, Monte-Carlo
et Menton. Dans chaque gare, une équipe de
gaziers pltccerr-ptirtottt des becs." Ariier.r-On
compte terminer rapidement rtout sera prêt
pour les fêtes du Carnaval si l'on en jugi^
d'après ce qui est déjà fait; cet1 éclairage sera
vraiment splendide.
< AïgU8^
Théâtre Cluny Le. Voyage de Corbillon,
vaudeville-opérette epl quatre actes, de
M. 'A.- Mars, musique: de M. V,. Roger.
Voici la pièce de Carnaval, en son
plein, la pièce inénarrable, où les gens se
tronipent,(îe domicile,' que ,dis-je ? dé lit,
sont enfermés, sur les balcons' se dés-
habillent, se font arracher leur pan-
talon, sont; poursuivis par des amants
jaloux et des. maris «intempestifs, se
sauvent par les toits, tombent par
les cheminées comme don César de
Bazan (ils ont le bon goût de le dire)
pièce où les huissiers font des saisies
nocturnes chez les cocottes et donnent
des bals oh l'on danse des menuets en
costumes Louis XV, où les maris, surpris
par leurs femmes dans un bureau de place-
ment, se déguisent en nourrices. Et tout
cela parce que'Plantin a une màîtrese et
et, une seconde, leurs yeux s'étaient
unis tendres et confiants.
Mon cher, fit doctoralement la
grosse dame,* il faut toujours /se. T.uiner,
pourquelque chose. La fougère est un
jqhV choix. Landry, voulez-vous bien
m'apporter mon manteau et me donner
votre bras ?; Vous allez voir ce que c'est
que les fougères de ma petite Roseline.
Mais, vous savez, après cela vous jouerez]
du Chopin! Vous l'avez promis etjéjiej
peux décidément plus passer l'après-s
midi sans: vous entendre. /'̃̃
Le pianiste'– un grand garçon sec et
osSeux, avec une figure blanche, intelli-
gente et fermée, que son' encadrement
noir de cheveux longs et très plats ren-
dait pareille à un masque prudent de sé-
minariste sortit pour aller chercher le
manteau. Alors, la chanoinesse s'écria
Oii n'a pas idée dataient de cet
homme-là C'est' la puissance derubins-
tein, le -charme de Paderewski, le style
de Delaborde.
Roséline l'interrompit:
Je ne vvous savais pas tellement liée
avec lui. s
Liée avec lui! Mais, ma chère, il
y a trois semaines je ne le connaissais
pas Je l'ai rencontré en visite chez les
Herbeville, à Béveaucourt, je m'en suis
toquée tout- de suite, je l'ai invité, -il est
venu, et je ne peux plus m'en passer.
Oui, pui, riez! C'est la passion de ma
vie Est-ce que vous ne le trouvez pas
admirablement beau ?
Beau: est-ce- qu'il est beau? dit
Roseline hésitante. Voyons, mesdames,
aux voix Le flirt de la chanoinesse
est-il beau?
Moi, je le trouve atroce, jeta Mme
de Schott de l'extrémité du salon où elle
causait activement et à. voix.contenue,
avec un jeune homme si correct et: si
bien mis qu'il avait l'air verni.
Eh bien ma petite, on ne s'en dou-
terait guère à vous voir tournailler au-
tour de lui! fança aigrement la chanoi-
nesse.
Oh vous savez l'habitude Ça ne-:
tire pas à conséquence. avec elle, ob^'
fâit'eroîrè à sa femme qu'il est allé à
Lyon et parce que la jeune Angéle, fille
de l'huissier Moulinot, veut époussr un
autre mari que cet imbécile de CorMHon
qu'o'n a- fait venir de province pour l'é-
pouser, et à qui le sort procure, à propos
d'un parapluie perdu, toutes sortes,de,
mésaventures!
Est-ce assez fou! Mais, sauf un der-
nier acte un peu longuet, ça n'est pas
ennuyeux et la musique est; agréable.
Quelques morceaux ont de l'agré-
ment, et le reste est de belle hu-
meur facile. Et puis cette troupe de
Cluny est à l'aise en ces grosses farces
et y excelle. MM, Âllard, Véret, Muffat,
Lureau, sont gens de tradition. Le jeune
comiqueHamilton est charmànt.Madame
Guïnet est une comique énorme et made-
mdise'HeiNorcy; une ingénue" très mali-
gne.
Et puis, conduisant le menuet un
joli menuet -pour chanter lés jplis airs
du premier acte, il y a là une jeune ac-
trice exquise, Mme Filliaux et nous
avons vu débuter une comique. Mlle.
Bouffé,. qui marche dans lesvoies joyeu-
ses de Mme Lavigne.
Henry Fouquier.
BOITE mUS. ILET'FIfcE®
Monsieur le Rédacteur en chef,
Dans votre numéro du 23 janvier et dans
l'article concernant mon regretté cousin, le
prince Henri de Battenberg, on a fait erreur
au sujet de la parenté du comte Joseph de
Haùke qui a péri en 1871 au service de la
France il n'était que le neveu de mon grand-
père Maurice, comte de Haùke et par consé-
quent le cousin germain de la princesse de
Battenberg.. ̃̃
Veuillez agréer, monsieur le rédacteur en.
chef, mes sentiments les plus distingués.
• Comte Maurice de Hauke;
Autriche,
Lemberg, ce 26 janvier 96.
(r. Fechnicher n° 2.)
COURRIER W& THÉÂTRES
THÉA TRES
Ce soir, au Vaudeville, à 8 h- 1/2, première
représentation du spectacle d'abonnement
^vendredis 3f janvier, 7, 14 et 21 février, lun-
dis 3, '10, 17'et 24 février).
La Bonne Hélène, 2 actes en vers de M.
Jules Lemaître. >
Hector MM. Candé
Le Grand-Prêtre Galipaux
Priam Numes
Pâris Gauthier
Vénus '̃̃̃. Mmes Réjane
Hélène ̃ ̃•• Darlaud
Gléophile Drunzer
La Nourrice Lamart
Lolotte, un acte deMM.Meilhacét Halévy 1
Cromlles • • MM. H..Mayer
Un domestique Gildès
Lolotte Mmes Réjane
La baronne Avril
1 En visite, un acte de M. Henri Lavedan 1
Mlle Cécile Caron et M. Torin. .1
A la même heure, au même moment, nous,
avons vu M. Claretie recevoir .des -lettres
d' «abonnées iju jeudi'»1, do;nt les. unes lu\
disaient « Pourquoi ne nous avez-vous pâ%
donné plus. tôt la pièce nouvelle de M.. de"
Bornier? » et lès autres. « Pourquoi nôu's,.
donnez-vous le Fils de l'Ârétift? » > :Chose extraordinaire, la pièce de M. dS
Bornier passe- pour immorale. Elle est, au
contraire, archimorale,-d'une austérité vou-
lue C'est ce diable de nom de l'Arétin qui
vaut à M. Claretie ces réclamations des mè-
res de famille, beaucoup trop alarmées, et
nous lui conseillons d'afficher le Fils de- l'Aré-
tin ou le Vice puni, par l'auteur– très mo?*
ràl de la Fille de Roland. j*,L
Notez qu'Arétin n'eut pas dé fils. Il n'eut
,que des filles. La 'Fille de l'Arétin eût-elle
semblé moins dangereuse aux mères?
La vérité est que M. de Bornier mériterait
un prix de vertu-s'il ne les distribuait pas.
rr *M ̃
La direction des Bouffes nous avise que ce
ne sera pas Mlle Marcelle Dartoy qui chan-.
tera le rôle de Ninette dans' l'opéra-comique
de Lecocq, dont les répétitions sont interrom-
pues, mais Mlle Germaine Gallois.
#̃*#
De son côté, Mlle Dartoy nous prie de dire
qu'elle n'est pas du tout souffrante, et que, si
les répétitions de Ninette sont interrompues,
il n'y a nullement de sa faute.
•*♦-
Le théâtre de la Renaissance était en fête,
hier soir, pour la centième des triomphants
Amants de M. Maurice Donnay. Nous avons
déjà dit que deux ou trois cents étudiants
avaient été invités, selon la tradition inau-
gurée par Sarah Bernhardt depuis qu'elle est
directrice. La salle était chaude et pleine
de gaieté. La jeunesse des écoles a fait un
LESTHÈAmES
servà. à mi-voix Mme de Radelles.
Et, comme on riait:
Qu'est-ce que tu as encore dit de
moi, vilaine peste ? cria la petite Mme
de Schott.
Rien. moins que rien, fit Mme de,
Radelles, qui se leva.
L'artiste rentrait. • portant l'énorme-
manteau à énormes manches de la cha-
noinesse et l'homme paraissait avoir
perdu toute son importance et marcher
comme une chose de rien derrière cette
chose colosse; L'impression de ceci fut
encore augmentée lorsque la formidable
dame", Vêtant levée avec effort et ayant
péniblement revêtu le manteau, s'accro-
cha au bras du pâle personnage à la.
silhouette mince et sîébranla– comme
une tour de siège antique pour sortir
du salon.
La chanoinesse de Meurchamps était,
en vérité, une des plus grasses personnes
qui se pussent rencontrer. Elle ne s'était
pas contentée, comme c'est assez l'ordi-
naire, d'un très gros ventre et d'une
très vaste poitrine tout en elle était
géant, ses bras avaient l'air d'un rêve de
Japonais facétieux, ̃ ses mains étaient'
chimériques. Elle était myope, cligno-
tante, et, à l'ordinaire, renversait sa tête,
plus grosse que nature, très en arrière,
ce qui lui donnait l'air de toiser les gens
avec dégoût. Elle avait un profil cheva-
lin, où se dardait, audacieux et sûr"de
soi, un nez carré et formidable un nez
soufflant et reniflant qui était l'un de ses
habituels moyens d'expression..Son vi-
sage se couronnait d'une perruque d'un
noir définitif,, calamistrée comme une
barbe de dieu assyrien, et son corps
s'enroulait en de diaphanes étoffes à tons
aigus qui semblaient crier d'horreur.en
se rencontrant sur ces formes étranges.
Elle avait les aspects hiératiques et in-
quiétants des poussahs qui grimacent
en1 dès temples d'Extrême-Orient. Elle
était frénétiquement ridicule -et exquise-
ment bonne. •;
En bande, on entrait dans la serre dés
fougères une très haute construction
sort à tous les effets des artistes et à tous les
mots de l'auteur!
Les artistes eux-mêmes vibraient comme à
la première! Alors qu'ordinairement, vers
la centième, les interprètes, fatigués, blasés,
passent des' mots, en ajoutent d'autres, et
jouent «par-dessous la jambe-'». M.. Guitry,
Mlle Jeanne Granier, M. Delaunay, Mlle Ca-
ron, M. Clerget, tout le monde a- conservé
intacts la tenue de son personnage et le:, ri-
goureux respect du texte. Aussi les applau-
dissements du public mêlés aux bans des
étudiants ont-ils fait relever, le: rideau plu-
sieurs fois do suite après chaque acte.
Une délégation d'étudiants est "allée, après
le deuxième acte, féliciter Mlle'Granier «du
plaisir intense qu'elle leur a procuré ». La
loge de la charmante comédienne était litté-
ralement 'bçridée dé "fleurs, en corbeilles, en
bottes, en. bouquets, en parterres
Sur une .splèndide corbeille d!azalêes était
piquée la carte du duc de Leuchtenberg un
arbre entier de. lilas blanc avàTt été envoyé
par Sarah Bernhardt D'autres corbeilles et
d'autres bottes portaient les noms de Maurice
Donnay, de Marguerite Ugalde, de qui sais-
je encore ̃ '̃
Une avalanche de petits bouguets tomba
sur la scène, aux pieds de l'étoile, après le
3» acte et à la fin de la pièce;
M. Ulmann, administrateur, avait reçu dans
la soirée un télégramme de Sarah, le priant de
remercier en son nom et du fond du cœur
tous lès interprètes d'Amants..
Un souper tout à fait privé réunissait à
minuit et demi chez Maire les artistes de la
troupe, l'auteur et le personnel de l'adminis-
tration du théâtre dix-neuf couverts seu-
lement.
Le menu était relevé par le portrait de
M. Maurice Donnay.
-4~
Voici la nomenclature des tableaux des
Deux Gosses, le drame nouveau de M. Pierre
Decourcelle.
Le premier, la Voyageuse. Un intérieur à
côté de la poudrerie du Ripanlt, enTouraine, c,l'
changeant à vue sur la Salle d'admission,
à l'hôpital de Tours.
Au 3» tableau, Vengeance de mari. Un hall
au Parc des Princes, meublé de vrais meu-
bles et d'authentiques bibelots. M. Rochard
a voulu, à force de recherche, faire envie à
la Renaissance et au Gymnase 1 et remiser
pour jamais les vieilleries de l'ameublement
légendaire de l'Ambigu.
4» tableau, Une place de village en Breta-
gne, pour revenir, au tableau suivant, dans
le hall du 3e.
Le. 5e tableau, l'Agence des Mendigots, nous,
transporte dans le monde grouillant et près-,
que encore inexploré des « faux mendiants »
d'aujourd'hui. L'auteur a voulu faire là, pà-
rait-il, une véritable reconstitution de ce
monde inconnu des exploiteurs de la cha-
rité; tel que l'a dépeint M. Paulian, il y a
quelques années, après s'être travesti et en-
rôlé lui-même dans cette pittoresque armée.
Un hardi changement à vue nous trans-
porte en face de la dernière Ecluse du canal,
a son embouchure dans la Seine, près du
pont Sully. Eau naturelle, truc confectionné
spécialement en Angleterre où les machi-
nistes possèdent des ressources inconnues
chez nous, et mort sensationnelle de Dècori.
Le dénouement se passe dans une Chambre
d'enfants, meublée et tendue à l'anglaise avec
ses lits jumeaux en cuivre, sa toilette, son,
tub, son bureau de travail, etc., le tout abso-
lument vrai et réel. C'est la mode 1
Sauf le truc anglais confectionné par M.
Bruce Smith, Je célèbre constructeur du
théâtre Adelphi, les six autres décors des
Deux. Gosses ont été brossés par Jambon.
On a donné, dans différents journaux, des
renseignements inexacts sur le procès que les
enfants de Victor Wilder intentent à Mme
Wagner. Voici la vérité sur cette affaire qui
vient d'entrer dans la période active. C'est
hier, en effet, que l'assignation a été déposée
au Parquet.-
Les héritiers Wilder avaient, on s'en sou-
vient, saumis leur âifEôr.end avec.. Mme
Wagner a Commission de la Société des
auteurs, acceptant d'avance là sentence que
cette Commission croirait devoir rendre. M.
Victorien Sardou, président, offrit à Mme
Wagner l'arbitrage de la Commission. Mme
Wagner repoussa tout arbitrage.
C'est à la suite de ce refus que -les héritiers
Wilder ont résolu de s'adresser aux tribu-
naux, après avoir consulté l'éminent avocat
M. Waldeck-Rousseau, qui a bien voulu se
charger de les réprésenter à la barre du Tri-
bunal.
Voici la distribution des rôles de Photis,
comédie lyrique en trois actes de M. Louis,
Gallet, musique d'Edmond Audran, qui doit
passer au Grand-Théâtre de Genève vers le
15 février. ̃̃•
Gallus MM. Mikaelly
Rùfllus La Tastô
Cràtès Emery
Milon Guerin
Photis Mmes Luca
Myrilla (travesti) Dulac
MM. Gallet et Audran partent la semaine
prochaine pour assister aux dernières répé-
titions de Photis. M. Dauphin, directeur du
Grand-Théâtre, a, dit-on, monté l'ouvrage
avec le plus grand soin.
H,
Nous apprenons la mort de M. Jules Bor-
dier, compositeur distingué et fondateur des
célèbres concerts de l'Association artistique
que ses storesd'un toncru faisaient Rela-
ter sous les rayons blancs du soleil au-
tomnal.
La porte franchie, c'était la nuit verte,
louche, équivoque; une nuit où frisson-
naient des vies inaperçues. Quelque part
un peu d'eau courait avec un bruit frais,
intermittent, qui semblait craintif un
bruit qui rappelait les bruits joyeux des
ruisseaux filant sous le grand soleil,
comme un frêle, fantôme discret s'effa-
çant aux plis des rideaux rappelle l'i-
mage d'un être disparu.
L'air saturé de moiteur chaude char-
riait des senteurS:de mousse, évocatrices
de paysages mouillés. On ne voyait rien
d'abord; puis, très vite, dans ce vertnoir,'
des formes s'érigeaient. Des fougères,
grandes comme des arbres, dressaient
leurs troncs minces et chevelus, ten-
daient très haut l'ombrelle verte de leurs,
nombreuses feuilles aux dessins compli-
qués. Rejointes, elles formaient un dôme e
d'obscurité. A leurs pieds, de plus petites
plantes'allongeaient leurs dentelles frê-
les. Puis, c'était comme un tapis de
feuilles dont les tiges ne se percevaient
pas et qui mettaient, très peu au-dessus
du sol, une nappe tranquille et unie où,
parfois, une vibration, dontla cause ne,
se pouvait deviner, déplaçant lègère-
ment l'une des feuilles, communiquait à
toute ïa nappe verte une oscillation lente
qui décroissait comme un soupir.
Puis, les yeux se faisant à l'ombre
étrange qui planait là, l'exquis détail des
plantes féeriques se révélait mieux. Ces
êtres d'élégance et de raffinement que
sont les fougères semblaient se cambrer
avec des étirements de minces corps las,
ou 'porter leurs couronnes en l'orgueil
conscient de leur beauté. Les troncs bu-
vant l'humidité par 'leurs minces fila-
ments avaient des colorations goudron-
:nées et riches.- Et une odeur, insidieuse
d'abord, puis, véhémente* sortait des
plantes mystérieuses qui paraissaient
garder en leur immobilité pensive le se-
cret confié des grands drames du monde
naissant là-bas^ très loin, dans le temps
immémorial. Qm eût dit qu'on avait
d'Angers, qui. fit entendre, iin.des premiers J
en France, les œuvres de Wagner. t:
M. Jules Bordier sera vivement regretté de c
tous les artistes dont il avait, avec une bonne
grâce inépuisable, encourage et facilité les s
débuts. Il n'était âgé que de quarante-neuf a
ans. Il habitait Paris depuis 1893. ̃ 7,
M. Bordier était lui-même compositeur.'
Citons, parmi ses œuvres Chatterton, musi-
que de scène pour le drame d'A. de Vigny
David,, un Rêve d'Ossian, Loreley, Silvio, î
Divertissement macabre, joué par Ysaie I
Méditation sur le. 7» petit prélude de Bach, 1
Adieu suprême, -Ménétriers du. diable, Suite 1
serbe, Danses hongroises, etc. Deux opéras
seulement Nadia, joué; à Genève, puis à
Paris, et le Fiancé de la mer, représenté ré-
cemment à Royan.
r
M. René Luguet, du Palais-Royal, le doyen i
des artistes de Paris, nous communique la c
dépêche suivante, qu'il a reçue de Nice £
« Julie-Joséphine-Augustine Vaultrin, dite i
« Augustine Duverger », artiste dramatique, <
est décédée à Nice, le 29 janvier, à l'âge de
soixante-seize ans. ]
», Elle laisse dix mille francs aux pauvres
de Nice. » ̃ '̃
h. i
Au Théâtre-Michel, à Saint-Pétersbourg,
la question des chapeaux de dames est à <
l'ordre du jour, aussi bien qu'à Paris. i
Un journal russe conte à ce sujet l'anec-
dote suivante, qui se trouve d'actualité au l
lendemain de la revue des Variétés où la <
même scène se passe exactement
Un spectateur se trouvait placé derrière
deux dames coiiïées de chapeaux vraiment
trop volumineux. Le spectateur protesta poli-
ment. Les dames répondirent de façon aigre-
douce et conservérent.leurs chapeaux.
Le spectateur n'insista pas, mais. il eut une
idée lumineuse il prit son haut-de-forme et,
carrément, le posa sur sa tête. j
Immédiatement, un concert de. protesta- <
tiôns s'élève; Du fond de la salle, tout le x
monde crie « Chapeau 1 chapeau! Enlevez <
le chapeau! » <
Les deux dames, croyant que ces protesta-
tions les visent, n'osent plus résister, et se
décident à abandonner leurs chapeaux; Il 1
Entre temps, le spectateur malin avait en- ̃.
levé le sien s
Un « oh » de satisfaction secoua la salle.
Tout le monde était content, hormis les
dames,, naturellement. ]
De Bruxelles
« Viveurs vient de triompher à Bruxelles 1
comme à Paris. Il y a, dès à présent, un mois,
de représentations assurées au théâtre Mo- j
• Mère. La mise en scène a été particulièrement
'̃̃ soignée par M. Munié, et enfin Mlle Cerny,
qui est très aimée des Bruxellois, a obtenu
un très vif succès personnel en interprétant
le personnage de Mme Blandain, créé par
Mme Réjane, dans la jolie comédie de Henri
Lavedan qui touche, au Vaudeville, à sa cen-
tième.
» M. Armand, qui jouait le rôle de Paul
Salomon, et M. Draquint,'dans celui deMor-
villette, ont eu, à côté de Mlle Cerny, un joli
succès. » n_n^n_^PLnnn
CONCERTS ET SPECTACLES
Aujourd'hui
Au Nouveau-Cirque, première représentas
tion de Coco, fantaisie nautique à grand
spectacle.
A la Bodinière: à 3 heures, Conférence de
M. Maurice-Lefevre sur La chanson du pavé.
Auditions par Mlle Mily Meyer et M. Guyon
fils.
•A 4 h. 1/2, Conférence^ de M. Jules Bois
sur l'envoûtement, Mlle Verteuil dira l'En-
voûtement d'aynour, reconstitué par M. Jules
Bois. précises, preiiàière repi,
A 9 heures très précises, première repré-
sentation dé De fil en aiguille, comédie en
miatre actes de M; Léon Garidillot. 1
< Louise Mmes Marie Durancl
Horténsa v Jane Hellen
1 Piçoteau 'MM. Dupont ,?
Victor Rqsemberg
Casimir Barnol 1
M. Abbiate donnera, les lundi 3, samedi 8.
et mercredi 19 février, saue Erard, trois con
certs historiques de violoncelle. L'éminent.
virtuose consacrera la première séance à la
période classique, la deuxième à la période
romantique et la troisième à l'école. moderne.;
Mlles Baldo, contralto; Bourgeois, de l'Opéra,
et M. Geloso, pianiste, ont promis leur con-
cours. On s'abonne à la salle Erard.
De Nancy
« Le dernier concert donné par Mme Roger-
Miclos a été très remarquable. Le jeu har-
monieux, pur et clair, vigoureux et nuancé
de l'éminente pianiste, a absolument -enthou-
siasmé l'auditoire dans le Concerto en ut mi-
neur de Beethoven. Des pièces de Schumann
et de Chopin ont achevé le succès de Mme
Roger-Miclos, qui, sur les instances du pu-
blic, a dû ajouter un numéro a son pro-
gramme. »
Zut /tel est le titre dé la revue d'hiver
dont les répétitions sont activement poussées
à la Cigale. Auteurs MM. Nunès frères;
costumes dessinés, par Choubrac et déshabil-
lés par le maître Landorff décors signés Mé-
nessier.
En attendant la première, Kam-Hill, Vio-
lette, Adèle Verly, Lucy Delmai, Deverly,
enfermé là le silence, pour qu'il y dor-
mît en une grande paix.
Eh bien! dit la chanoiriesse en bais-
sant involontairement la voix, que trou-
vez-vous dans la serre de ma petite amie?
C'est une sensation si neuve et si
merveilleusement exquise que je crois
la respecter mieux en ne disant rien,
madame, répondit Jacques Landry à qui
s'adressait la question.
Bien! vous avez raison, d'ailleurs.
C'est fort inutile de dire que les cho-
ses sont belles elles le disent toutes
seules. Roseline par où grimpe-
t-on dans la tribune, là-haut?. Je vou-
drais montrer à mon musicien l'effet de
toutes ces feuilles vues par-dessus.
Mais je ne sais jamais de quel côté estle
petit escalier.
Je vais vous le montrer dans une
seconde, dit Roseline.
Puis se tournant vers la voiture de
malade où Romée Oudincourt était
étendu
Où veux-tu qu'on te mette, chéri ?
dit-elle de sa voix de tendresse.
-Près de l'eau,, marraine. et puis
vous viendrez, dites? ajoùta-t-il plus bas
d'un ton d'imploration.
Et elle, un peu penchée vers lui, avec
un accent qui grondait en câlinant
Pas tout de suite, voyons sois sage.
Et puis ta mère va rester avec toi. Il
faut; de temps en temps, te passer de moi:
Non, je ne peux pas! dit plus bas
encore le jeune homme. Quand vous
n'êtes pas là je n'ai plus de cerveau dans
la tête ni de cœur dans la poitrine.
Grand toqué! répondit-elle en haus-
sant les épaules.
Mais son intonation aimait comme
aiment les caresses de certains êtres.
Mme Oudincourt les-rejoignait.
Marie, dit Roseline, je vais mener
ïa chanoinesse en haut dans la tribune.
Je te confie ton mioche. Ne me le perds
pas. 11 .veut aller voir couler l'eau. A
tout à l'heure.
Elle s'éloigna, suivie de la grosse
dame toujours accrochée au bras du
piaaiste, de Mme de Schott et de Mme a
Maader, Gabin, Antony, Boussagol et une
troupe de; premier ordre" composent là partie,
concert.
Dernières représentations de Ricardo et de
ses merveilleux chiens la soirée se termine
au milieu des éclats de rire, Dar le Jeu de l'a-
mour et du Houzard.. •-
̃ ̃ **# ̃ .*̃ ̃ .;• ̃ ̃
A l'occasion des fêtes du Carnaval le Pôle-
Nord organise une revue costumée dont le'
programme que nous publiroris prochai-
nement comprendra de nombreuses attracV,
tiens.
Jules Huret. r
PETITES NOUVELLES
Ala GaîtéRochechouart.^e.' ff ailla, nouvelle
revue fait encaisser des sommes sérieuses à la
direction. Dans les loges une quantité de jolies
femmes et de mondains pour applaudir là gi-à-
cieuse Gieter,,Claudius et Debernay, dans, l'a,
scène de la Savoyarde, et les fameux Clodocua s..
-Au théâtre de la Chanson, passage de l'Opéra;
ce soir première des Cisailles, pochade du chan-
sonnier Lindex, ombres de Lue-GaeivTous le?
soirs les chansonniers Marcel Legay, Bonnaud';
Lindex, Emile Hauton, Jules Moy,- Baehmany, otc*.
On demande de jeunes et jolies femmes
sachant chanter au théàtre des Bouffes-Pari-
siens.
Les artistes de l'Ambigu nous prient d'annon-
cer la mort d'un de leurs camarades, Acell y>
artiste dramatique, décédé le 29 janvier, à 5S ans-
à Rueil, 8, avenue Victor-Hugo. Le service' aura
lieu aujourd'hui vendredi, à 10 heures^ î/2 pré-
cises, en l'église de Rueil. (Prendre le tr-ain gare
Saint-Lazare, à 9 heures 50.) 'i r
ÉPHÉMÉRIDES THEATRALES
31 janvier 1881
Première représentatioiî de la PRINCESSE v'
DE BAGDAD
Vers la fin de l'annèëlS80, Alexandre Dumas
fils écrivait à'Croizette: « Tâchez donc de savoir
s'il y a une place cette année à la Comédie, »
Alexandre Dumas se trouvait au château de -1
Salneuve, prés Montargis, où en six j-ours,
du 24 septembre au 1er octobre, il avait ̃"écrit
une pièce en trois actes. A la Comédie^ il y
avait toujours une place pour Dumas fils. Sa
pièce entra donc en'répétitions, et le 30 ja n-
vier, à la répétition générale, 1,500 personnes
acclamèrent la Princesse de: Bagdad.- Gë?
acclamations n'étonnèrent personne; bien
que fort osée, la comédie était, digne du
maître, et les créateurs, Mlle Croizette, MM.
Worms, Febvre, Thiron, Ballande et Silvain-
en un bout de rôle, s'étaient donnés tout .en-
tiers, sans oublier une toute mignonne enfant,
Mlle Suzanne Aumont, qui tenait le rôle du'
fils de Lionette. Hélas, le lendemain réser-
vait une suprise.»Dès le deuxième acte les
sifflets couvrirent la voix des acteurs, et le
brouhaha continua jusqu'au moment, où
M. Febvre vint annoncer le nom de l'auteur
qui fut conspué et hué d'importance. 'PuisV1
fier de lui, et pour bien montrer que la ma,-
nifestation s'adressait à l'auteur, le public
rappela les acteurs auxquels il fit un succès.
Vingt-quatre ans auparavant, jour pour, jour,
la Question d'argent, jouée au Gymnase le
31 janvier 1857, y avait été portée aux nues.
LE MODÈLE DU JOUR
La cravate avait autrefois une imporf
tance capitale dans la toiletté. masculine.
et il existe même, dans les bibliothèques^
un ouvrage de plus de deux cents page?
publié sous la Restauration et intitulé)
l'Art de mettre sa cravate.
Sans être aussi sérieux de nos jours!
cet art, pourtant, ne doit pas être né-
gligé. Aujourd'hui la tendance revient
aux bagues qui enserraient la cravate
longue et que l'on avait remplacées par
l'épingle.
Je donne aujourd'hui, deux modèles
de ces bagues de cravate, l'un avec, l'au-
tre sans pendeloque. Tous deux sont de
style empire en or émaillé du plus 'char*
mant effet.
Les deux cravates de ville sont en fou-
lard. Au-dessus la cravate, de soirée, en,
batistè qui, elle, ne comporte aucun orV
nement.. H
̃;̃ C. Duhamel, i
de Radelles, témoignant un mépris cor-,
dial aux jeunes gens qui les escortaient >
pieusement et correctement.
Tenez voici l'escalier, disait Rose-
îine, à un tournant brusque de la petite
allée pâlemerit.jaune entre les fougères.
Oh il. est très bien caché. cela m'a.
donne assez de mal à combUierï. Vou-:
lez-vous que je passe devant?. Oui?.
Voilà, j'obéis.
On respire mal ici, disait dans un au*
tre angle de la serre M., TingryàJVI.dè
Radelles et à M.' Qudincourt. Je, suis un
peu asthmatique. Cette odeur de plantes
me fatigue.Voulez-vous que nous allions
fumer un cigare dehors? Il fait si beau;
-Excellente idée. Moi, je' suis-bien';
comme vous, je déteste les serres, fit
M. de Radelles en vérifiant l'état dèsà
raie, après quoi'il remit son chapeau
avec précaution.
Je vous accompagnerai volontiers',
dit M. Oudincourt. Mme de Rez n'aime
pas qu'on fume ici. Et puis, tout dé
suite après avoir mangé, il est si néces- ̃:
saire de s'emplir les poumons d'oxygène et
de faire unpeu fonctionnersesmuscles.
Marie! Romée où êtes- vous .?.
Est-ce que vous nous voyez? cria de très
haut Mme de Rez..
Non, pas du tout répondit d'en bas
la voix de Mme Oudincourt.
Mais si très bien disait en même-
temps Romée. Oh marraine, ne vous
penchez pas. C'est si peu solide, cette
jbalustrade. -11
Et vous, Armand, où êtes-yous? cria
encore Roseline.
Ici! tout à fait sous vos pieds, e
répondit la voix joyeuse du mari. Mme
Tingry a perdu son épingle de chapeau.
.nous la cherchons. Aussitôt qu'elle sera y
retrouvée nous grimperons
Puis il ajouta, presque tout de suite.
d'une voix moins élevée mais assez dis-
.tincte pour être parfaitement entendue
d'en haut
Elle doit être tombée dans le
lycopode. là, à gauche, madame.
Jules RicarsU
(La suite â demain J ̃ s
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