Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1895-07-30
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 juillet 1895 30 juillet 1895
Description : 1895/07/30 (Numéro 211). 1895/07/30 (Numéro 211).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO MARDI 30 JUILLET 1895
Grec i« pris, Louis-le-Grand 2" prix, Louis-
le-Grand. ̃
Allemand 1er prix. Condorcet 2e prix, Con-
dorcet. -<̃.
Anglais i'rprûc, Henri IV;2.*prix, Stanislas.
îîous avons déjà signalé les succès obtenus
par le jeune Henry Gïéard. Mentionnons
#ussi parmi les élèves le plus souvent nom-
més M. Tardieu, du lycée Condorcet, qui a
obtenu en rhétorique quatre pnx, dont le
prix d'honneur, et l'élève Cochin. du collège
Stanislas, qui a obtenu en rhétorique le pre-
mier prix de version latine, et qui est le fils
de M. Denys Cochin, député de la Seine.
Après le concours entre les lycées de Paris,
voici le résultat du concours entre les lycées
de province:
Le prix d'honneur spécial a dté remporté par
Je lycée de Toulause.
Le prix d'honneur de philosophie est remporta
par le lyeée de Lyon.
Le prix d'honneur de rhétorique est remporté
par le lycée de Nancy.
Le prix d,'honneur de seconde moderne est
remporté par le collège de Compiègne,
`
TENTATIVE DE MET3HTEE
.• Un nommé Lhomme, âgé de vingt-huit ans,
professeur adjoint à l'école communale de
Pierrefitte, canton de Saint-Denis-Nord, cau-
sait du scandale, hier après-midi, dans un
débit de vins de la commune. Le propriétaire
de l'établissement l'expulsa. Furieux de ce
renvoi, l'ivrogne traversa la chaussée et alla
se poster, en face, en proférant des menaces
contre le débitant' et les clients qui se trou-
vaient dans la maison.
Quelques instants plus tard, un jeune
homme de vingt ans, Louis Ferretti, cultiva-
teur, sortit du débit. Lhomme croyant, dans
son ivresse, que ce-garçon se préparait à le
frapper, sortit de sa poche un revolver et fit
feu sur le malheureux jeune homme.
Celui-ci fut atteint de cinq projectiles à la
cuisse et à la hanche droites.
Au bruit des détonations, on accourut et le
meurtrier, rapidement désarmé, fut conduit
chez M. Cueille, commissaire de police qui,
après interrogatoire, l'a envoyé au Dépôt.
Le blessé, dont l'état n'est pas heureuse-
ment très grave, a été transporté, à Paris, à
l'hôpital Lariboisièxe.
MYSTÉRIEUSE AFFAIRE
Emile Morin, âgé de trente-neuf ans, ma-
rinier, et sa maîtresse,- Maria Brantin, de
dix ans plus jeune, tombèrent à l'eau, hier,
du haut d'une péniche sur laquelle ils se
trouvaient. On se porta à leur secours,
mais Maria put être seule repêchée. On n'a
pu encore retrouver le corps de Morin.
Maria Brantin, après avoir reçu des soins
daus un poste de secours voisin, a ètè rame-
née à son domicile, rue de Bercy.
M. Demarquay, commissaire de police, a
ouvert une enquête sur cette mystérieuse
affaire.
Un ne homme, mis avec une certaine re-
cherche, se présentait,depuis quelques jours,
chez les notables commerçants du quartier
Rochechouart. Exhibant des listes de sous-
cription, il se prétendait membre du Comité
de secours et quêtait pour les victimes de
l'incendie des ateliers Godillot. Il avait déjà
recueilli de nombreux dons lorsqu'ila été ar-
rêté, hier, sur la plainte d'un commerçant
qui avait flairé en lui un escroc.
Cet individu se nomme André Bellanger. Il
est âgé de vingt-huit ans et exerce la profes-
sion de garçon de bureau.
On l'a envoyé? au Dépôt.
̃ n
On ne saurait trop "recommander aux Pari-
siens que leurs affaires retiennent dans la ca-
pitale, ainsi qu'à ceux qui sont en villégia-
ture, d'être prudents par ces temps de grande
chaleur et de ne faire usage que d'une eau
absolument pure. Quelque limpide qu'elle
semble, l'eau amenée par les conduites n'est
jamais exempte d'impuretés qui peuvent être
fort nuisibles. Le plus simple et le plus pra-
tique, c'est encore de faire venir, pour sa
consommation, l'exquise eau de Saint-Gal-
-mier, source Badoit, la meilleure et la? moins
coûteuse des eaux de table.
PARIS IA ÏTOTT
Les agressions nocturnes se multiplient.
Avant-hier soir, M. Baptiste Godert, tail-
leur, se rendait chez lui, rue du Mont-Cenis,
quand il fut assailli, Vers onze heures, rue
Letort, par une bande de rôdeurs. Terrassé,
il fut bâillonné, frappé de coups de couteau
et dévalisé. Quand, aux cris de la victime, les
agents arrivèrent, les malfaiteurs avaient pris
la fuite, Ils sont recherchés.
Une heure plus tard, M. Etienne Zimmer-
înann, ouvrier chaudronnier, était, quai de
la Gare, battu et volé de son porte-monnaie
et de sa montre par des souteneurs qui 1
s'étaient enfuis quand les,gardiens de la paix I
sont arrivés.
Presque à la. même heure, M. Maurice La-
tanère, photographe, recevait en plein visage,
Boulevard du ^Port-Royal, un formidable
coup de poing décoché par un passant qui lui
avait demandé du feu. Etourdi, M. Latanère
ne put se défendre. Le rôdeur lui prit sa mon-
tre et sa chaîne en or, et détala à toutes iam-
iies.
Enfin M. Mathias Kahn, droguiste, demeu-
rant rue d'Allemagne, a été assailli, vers une
heure du matin, place de Bitche, par deux in-
dividus qui,après l'avoir renversé sur le sol
lui frappèrent la tête sur le trottoir avec une
Si grande violence que le malheureux s'éva- I
Feuilleton du FIGARO du 30 Juillet 1895
,'21
LA
GALILÉE
..81ji¡:1f
XV
̃.̃̃ gr Saîte »i
Les lacets par lesquels nous descen-
dions aboutissent à une voie carrossable,
qui court dans la plaine et qui vient de
Beyrouth. Par là, nous nous en irons de-
main, en deux étapes, jusqu'au navire
qui nous emportera; de I'instantoù nous
avons mis pied sur cette route facile,
c'est donc fini pour nous des sentiers
de Palestine et de Syrie, ou des battues,
des pistes du désert auxquelles nous
nous étions habitués depuis notre départ
d'Egypte.
A l'entrée de Baalbek, deux ou trois
campements de bandes Cùok des petits
hôtels levantins-, une horrible école an-
glaise à toit rouge, et des voitures qui
arrivent, amenant des touristes aux
grandes ruines aujourd'hui prosti-
tuées à tous. •
Sans descendre de. cheval, nous pas-
sons devant mos tentes déjà montées et
nous traversons la Baalbek contempo-
raine, pour nous rendre, avant la tombée
du crépuscule, au temple du Soleil.
Deuic choses en chemin nous arrêtent.
D'abord une grande mosquée qui lut
construite avec des débris de temples
ou d'églises, avec des colonnes dis-
parates, de tous les marbres, de tous les
styles; ensuite, délaissée, rendue au
plein vent, aux herbes, aux ronces
des brebis et des ânons y broutent ce
.Reproduction mterdite.
nouit. Quand il reprit ses sens, après la fuite
de ses*8igfesse.urs, il constata que ceux-ci lui
avaient enlevé son porte-monnaie contenant
400 franxs.
A quoi servent donc les rafles que la police
opère, depuis quelque temps, sur tous les
points de Paris r
1'1
Là. FOLTE
Des gardiens de la paix ont amené, hier,
au commissariat dé AI Cornette, rue de La-
xochefoucauld, un individu qui, se prétendant
gouverneur de Paris, ajoutait qu'il avait été
nommé commandeur de la Légion d'honneur
pour avoir blessé Napoléon Ilf sur le champ
de bataille de Sedan
Ce malheureux fou, un nommé Paul Cou-
turier, âgé de trente ans, croupier, avait
amassé autour de lui, Sur la voie publique,
une foule considérable. ̃
Le commissaire, M Cornette, l'a envoyé
à l'infirmerie spéciale du Dépôt.
Jean de Paris.
Q -.=cc rr
Mémento. Les membres de l'Association
générale des nouvellistes parisiens se sont réir-
nis hier, rue Montmartre, pourle renouvellement
dé leur: bureau. M. ̃ Quatremain, du Petit Pari-
sien, a été nommé président; MM. Grison et
Bally, vice-présidents. Des remercîments ontété
votés à Mme.JTurtado-Heir.e pour un don a la.
Société,
Ne partez pa3 sans chapeaux Léon, r. Daunou.
Abat-jour, Maison Rougé, 32, B4 Malesherb.es»
Un employé de commerce, M. D. rentrant
chez lui, rue Godefroy-Cayaignac, à minuit, a
trouvé morte dans son lit sa maîtresse, Augus-
tine C. âgée de vingt-sept ans. Elle s'était
asphyxiée. Cause des chagrins intimes.
J. de P.
~j\f^r*s*
^5lXJX TOTJKESTES
Tous les touristes, naturellement dési-
reux d'obtenir dans une jumelle le maxi-
mum de grossissement; de netteté et de
champ, sous le volume le plus réduit
possible, trouveront ces qualités réunies
au plus haut point dans les jumelles hy-
perdioptriques, système Daubresse.
Ces instruments sont construits et mis
en vente par la maison de l'Ingénieur
Chevallier, 15, place du Pont-Neuf, et la
maison Arthur Chevalier, 158, galerie de
Valois (Palais-Royal), qui se mettent en-
tièrement à la disposition des amateurs
pour tous les essais comparatifs.
INFORMATIONS
Admissions à l'Ecole normale. Voici la liste
des candidats à l'Ecole Normale, pour la sec-
tion des lettres, dont l'admission définitive a
été proposée à M. le ministre de l'instruction
publique.
Classement par ordre de mérite
MM. 1. Tardieu; 2. Dufor; 3. Maître;
4. Duguet 5. Bùry 6. Lubuc 7. Pernot;
8. Aynaïd; 9. Babut; 10. Navarre 11. Fle-
géinheimer (à titre étranger) 12. Cettier; ->
13. Lebeauj l'4. Audran; 15. Gillet; 16. Tho-
raud 17. Da Gosta 18. Aillet 19. Weil; 20.
Fourniols; 21. Chernineau 22. Muret; 23.
Granger 24. Arren 25. Léger.
Dans le cas où des démissions se produi-
raient, le 26e, M. Beck, et le 27», M. Cohen
Raymond, seraient appelés à occuper les
places vacantes.
Baptême Bambara. On a baptisé hier, au
Soudan du Champ-de-Mars, selon le rite
mahométan, la jeune Roquaya Diop, née
lundi dernier aux villages noirs.
Elle avait pour parrain et marraine le fils
de M. Chauterrips, ministre des colonies, et
Mlle Ruettard. -fendant que le marabout di-
sait les prières et que le père se mettait du
sable au iront et sur le corps, les chefs de la
tribu des Bambaras ont immolé une chèvre
noire, â Mahomet. Alors on a rompu le gâteau
du baptême, offert des bonbons de kola au
public et les iè tes et danses ont commence,
au grand plaisir de M. -Mabgin, l'excellent
chef d'orchestre de l'Opéra, qui a assisté à
toute la cérémonie,
Amsterdam. L'Exposition bat son plein.
Le nombre quotidien des entrées va sans
cesse en augmentant et les étrangers, arri-
vent en foule. 11 est certain que les vacances
vont fournir à bon nombre de nos compa-
triotes l'occasion d'aller passer avec leur fa-
mille quelques jours dans la Venise du Nord.
Ce sera pour -eux un voyage agréable, inté-
ressant et instructif, car non seulement ils
pourront admirer les villes si pittoresques de
la Hollande, mais encore Amsterdam leur
offrira mille distractions du plus vif intérêt.
De'ttès belles îètes viennent d'être données à
l'occasion de la présence à l'Exposition des
membres du jury dé la section française, qui
a si brillamment réussi. Ces fêtes seront sui-
vies de beaucoup d'autres que le Comité de
l'Exposition a déjà fixées pour accueillir de
la plus aimable façon- tous les étrangers qui
paraissent enchantés de leur séjour à Ams-
terdam.
Académie des Sciences. A mentionner une
communication de M. le docteur Charrin re-
lative à l'intluence des toxines sur la descen-
dance. •
M. Charrin a établi que les toxines injec-
tées chez les générateurs sont une cause de
dégénérescence pour leurs rejetons. La raison
soir, sous les arceaux magnifiques. Puis, i
au milieu de frais ruisseaux, dans un
bocage de peupliers où jadis les nymphes
devaient venir, les restes d'un temple
de Vénus, qui a les lignes courbes, les
guirlandes, les coquilles, toute la grâce
un peu maniérée et féminine de notre
dix-huitième siècle occidental.
Enfin, pénétrant au cœur de l'oasis,
dans les grands vergers à l'abandon, tra-
versant des ruisseauxet des éboulements
de pierres, nous atteignons le pied des
grandes ruines.
Elles se présentent à nous, dans leur
énormité écrasante, sous l'aspect d'une
citadelle de géants, de tous côtés mu-
rée et sans ouverture nulle part. Ce
sont les premiers Sarrazins qui ont
fait de cette acropole des Dieux, ja-
dis accessible à tous par des escaliers
de marbre; une imprenable forteresse,
en détruisant les marches, en murant
les propylées et toutes les issues secon-
daires".
On entre là aujourd'hui par une vieille
porte ferrée et basse qu'un gardien turc
vous ouvre au prix d'un mediidleh par
tête, et qui parait ne donner accès que
dans les souterrains de l'acropole.
Ce seuil franchi, on est, au milieu
d'une obscurité de caverne, chez le
vieux Baal, dans un lieu d'adoration qui
remonte à, cette période des .Grandes
Pierres, commune à .toutes les races
commençantes.
Deux couloirs parallèles, longs d'une
centaine de mètres, et un troisième trans-
versal, tous formés par des alignements
de blocs cyelopéens de huit ou dix mè-
tres de face construction faite pour les
durées infinies et qui a déjà vu des mil-
lénaires, passer sans en être aucunement
dérangée. Jadis, sans doute, ces avenues
étaient à. ciel libre; le Dieu Fécondant et
Pourrisseur y laissait tomber, pendant
les étés des âges lointains, sa plus jeune
etplus dévorante lumière. Puis, dans la
suite des siècles, elles ontété recouvertes
de lourdes voûtes, les unes romaines, les
autres plus anciennes encore, de façon. à
composer une sorte de ténébreux sous-
sol pour les temples des époques posté-
rieures, consacrés au même maître éter-
nel qui avait seulement changé son nom
phénicien de Baal contre celui d'Hélios.
de ce. phénomène intéressant, a reé^Minu
M. Charrin, est qua.,ces toxines s'opposent à'
la fixation pat l'organisme des. éléments azo-
tés et du phosphore.
A noter encore la présentation, par M* Mas-
cart, d'une très remarquable machine, cons-
truite par M. Leonardo Torres, permettant de,
résoudre en un tour de main les équations
trinomes et autres calculs d'algèbre plus ou
moins transcendentaux.
Au cours de la séance, enfin, M Bergh{de
Copenhague) a été élu membre correspon-
dant dans la section d'anatomie et de zoo-
logie
M Bergh, qui a été élu à l'unanimité des
suffrages, avait pour concurrent M. Bagda-
noff (de Moscou).
i ^s>nx>.
GAZETTE DES TRIBUNAUX
Cour d'assises Le mystérieux suicide du
passage Lathuille. Nocveixes judi-
ciaires.
Le jury de la Seine jugeait.hier une
femme Vîrloùvét, nôe Florine Hodencq,
dont le mari avaitété cocher du docteur
Péan.
Virlouvet étant mort au mois de sep-
tembre 1894 des suites d'un accident de
voiture survenu dans son service, le
docteur Péan avait accordé à sa veuve
une indemnité de mille francs, et une se-
conde indemnité de mille francs à sa pe-
tite fille. Il était entendu que si l'enfant
venait à mourir, l'indemnité qui lui avait
été attribuée ferait retour à la mère.
Le 26 janvier dernier, la sœur de Mme
Virlouvet, Mlle Louise Hodencq, venait
comme de coutume lui rendre visite,
passage Lathuille, dans le petit logement
où elle s'était retirée.
La porte ne s'ouvrit pas, mais Mlle Ho-
dencq entendit distinctement la voix
de sa sœur, qui poussait dès gémisse-
ments.
Très inquiète, la jeune fille courut
chercher un serrurier, et; quand on put
pénétrer dans le logement, une forte
odeur de charbon fit reculer les assis-
tants.
Toutes les issues de la chambre à cou-
cher avaient été soigneusement bou-
chées, un réchaud brûlait devant la fe-
nêtre, et, sur lé lit de sa mère, gisait
asphyxiée la petite fille, Lucienne \ir-
louvet, qu'il fut impossible de rappeler à
la vie. ̃'̃•̃ ̃̃̃:
Quant à la mère, elle respirait encore
et son état paraissait même beaucoup
moins inquiétant qu'elle ne voulait le
laisser paraître.
La femme.Virlouvet raconta que de-
puis la mort de son mari la vie lui était
à charge, qu'elle s'ennuyait profondé-
ment, qu'elle avait décidé de mourir et
d'emmener avec elle sa petite fille, ne
voulant pas laisser une enfant de six ans
seule sur la terre..
Sa résolution prise, elle avait allumé
un réchaud, fait bouillir des têtes de
pavot et donné cette infusion à boire à
la petite Lucienne pour lui rendre moins
cruelles les souffrances de l'agonie. ̃
Le Parquet s'était demandé si ce dé-
sespoir était bien sincère, si ce double
suicide ne cachait pas une odieuse co-
médie, et le ministère public accusait
hier la veuve Virlouvet d'avoir asphyxié
sa fille pour hériter d'elle. Certaines
questions qu'elle avait faites aux voisins
sur son droit éventuel à cet héritage ne
laissaient pas, d'être extrêmement sus-
pectes.
Mais, en l'absence de preuves matd-
rielles, il était difficile aux jurés de ré-
pondre atfirmatwement et la veuve
Virlouvet a été acquittée, après une
courte délibération, de l'effroyable accu-
sation qui pesait sur elle.
#
Mme Laffitte, mère de Mme la mar-
quise de Galliffet, intente à sa fille un
procès en pension alimentaire.
La demanderesse, âgée aujourd'hui de
près de quatre-vingt-cinq ans, réclame
une rente annuelle de 12,000 francs.
C'est M" Ed. Seligman qui plaidera pour
elle; Me Barboux répondra au nom de
Mme la marquise de Galliffet.
L'affaire a été renvoyée à huitaine.
**#
La 1™ Chambre civile vient de pronon-
eer la séparation de corps sur la de-
mande et au profit de Mme la comtesse
de Béarn, née Martine-Marie Pol de Bé-
hague, contre M. de Galard de Brassac,
comte de Béarn, son mari.
La demanderesse est la petite-fille du
baron de Haber, le puissant financier
mort il y- a peu d'années.
Albert Bataille.
GJest au moment où s'élevaient ces pro-
digieux sanctuaires nouveaux que ce
lieu s'est passagèrement appelé Hélio-
polis, la Ville-du-Soleil; mais, nulle part
en Orient, des appellations gréco-romai-
nes n'ont pu tenir contre les noms pri-
mitifs, et à la longue, Héliopolis est re-
devenue Baalbek.
Au sortir de ces avenues terribles, on
débouche dans l'acropole, parmi les
grandes ruines1, sur une sorte d'es-
planade vaste comme une ville, où gisent
pôle-mêle des débris d'édifices surhu-
mains on est au milieu d'une confusion'
de choses trop magnifiques, ruinées, pen-
chées, renversées toutes de propor-
tions si immenses qu'on ne comprend
ni comment les hommes ont pu les
créer, ni comment, après, le temps a pu
les détruire d'incomparables murailles
sculptées sont encore debout et des co-
lonnes absolument géantes se dressent
dans le ciel, soutenant en l'air des lam-
beaux de frise. Tout cela était d'une
beauté et d'une puissance que nous ne
connaissons plus; Jout cela était bâti en
blocs monstres qu'on avait appareillés et
rangés avec une symétrie merveil-
leuse des monolithes égaux, de 12 ou
15 mètres de hauteur, formaient les
montants superbes des portes, et des
masses, que toutes nos petites machines
modernes arriveraient à peine à remuer,
hissées effroyablement les unes par-des-
sus les autres, composaient les linteaux,;
les' corniches ou les voûtes; auprès de
telles choses, toutes les constructions
dont nous sommes orgueilleux, nos pa-
lais,nos forteresses,nos cathédralesr sem-
blen tdesœuvres mesquines etpassagères,
faites de cailloux, de miettes assemblées.
Devant ces travaux, de Titans, on est
oppressé par la conscience de son infime
petitesse, par le sentiment de l'impuis-
sance où seraient les hommes de ce siè-
cle, non seulement à rien produire de
pareil, mais même à rien réparer, à
rien relever dans ce chaos de décombres
trop lourds.
Le lieu est solitaire, d'une désolation
et d'un silence infinis. Là-bas, un berger
bédouin passe comme un petit pygmée
étrange sur une corniche de temple
quelques chèvres, grimpées sur des
sculptures précieuses, broutent l'herbe
ftETjTE GAZETTE,
Dents et dentiers sans crochets,- ressorts et
plaques il,4dler,seui inventeur, 16, av. Opéra.
Semez delà jeun,essèet dela beauté sur votre
visage à l'aide du Duvet de-Ninon, poudra da
l&Parfv,mevieNinon,ZÏ,ïMQ du 4-Septembre.
"<
MB ET COKFOKES
Du 29 Juillet
Petite fille morte de la rage
«~«~ Rouen. Une petite fille de dix ans,
Juliette Grout, avait été mordue le mois der-
nier par un chien errant sur le territoire de
la commune de Boudeville.
La malheureuse enfant avait été mordue à
la lèvre, mais on n'avait pas cru devoir l'en-
voyer à l'Institut Pasteur, parce que le cluen
suspect ayant été abattu avait été reconnu,
par le vétérinaire, comme absolument
indemne de la rage l
C'est juste quarante'jours après.la morsure
que l'enfant est morte, au milieu d'horribles
souffrances.
Inauguration du Imète de D. IKUard
-ww»~. Chatillon-sur-Seine. Aujour-
d'hui a eu lieu l'inauguration du monument
élevé, à Chàtillon-su-Seine, à la mémoire de
Désiré Nisard, membre de l'Académie fran-
çaise, de Charles Nisard, de l'Institut, et
d'Auguste Nisard, recteur de l'Académie de
Grenoble.
Malgré le caractère intime de la cérémonie,
l'assistance était nombreuse. Remarqué
MM. le vicomte de Vogué, représentant
l'Académie française; J. Girard, membre de
l'Académie des sciences morales et politi-
ques L. Cailletet, de l'Académie des scien-
ces Leroy, député de Châtillon, le sous-pré-
fet, la municipalité, etc.
Le monument, placé dans le jardin public,
comporte le buste en bronze de D. Nisard; à
droite et à gauche, encastrés dans le piédes-
tal, sont les médaillons de ses deux frères. Il
est dû à la collaboration des sculpteurs Pech
et Drouet et de l'architecte Marchegay, petit-
fils et neveu des Nisard.
La remise du monument a été faite à la
Ville, au nom de la famille, par MM. Nisard,
directeur politique au ministère des affaires
étrangères, ministre plénipotentiaire, et Rom-
berg Nisard, ancien directeur des beaux-arts
de Belgique. Puis, après les paroles de remer-
ciements du maire,- M. Je vicomte de Vogué a
prononcé un éloquent discours, fort ap-
plaudi.
Au déjeuner intime qui, après la cérémo-
nie, a réuni les autorités et les invités, M.
Leroy, député, a retracé, en paroles émues,
quelques souvenirs de la vie des trois écri-
vains. ̃:̃̃•̃.̃-
Distribution de prix
»*~wwv Duon. Aujourd'hui a eu lieu,
dans les jardins du pensionnat Saint-Joseph,
la distribution des prix des écoles chrétien-
nes de la ville. Très belle et touchante cé-
rémonie au succès de laquelle tout a con-
couru, jusqu'au temps doux à souhait.
Mgr Ôury présidait la séance qu'il a ou-
verte par une paternelle autant que spirituelle
allocution, donnant ensuite la parole à M.
Stephen Liégeard, auquel l'éminent directeur
de cet établissement avait demandé le dis-
cours d'usage.
M. Stepùen Liégeard est un des enfants ai-
més de la vieille capitale bourguignonne;
aussi la foule était grande, venue pour l'en-
tendre. Ecrite dans une langue superbe, cette
harangue a provoqué à diverses reprises des
bravos répétés. Elle a eu de magnifiques en-
volées sur la foi religieuse; sur la France,
sur les grandes gloires de la Bourgogne, de
saint Bernard à. Bossuet et à Lacordaire. L'é-
vêque vénéré du diocèse a complimenté l'o-
rateur sur ce discours digne d'un académi-
cien, en. émettant le vœu que l'un des sièges
vacants sous la coupole soit attribué au
chantre inspiré des Grands Cœurs et de la
Côte d'azur.
De jolis compliments adressés par les élèves
h-V éloquent prélat et des morceaux d'harmo-
nie se sont agréablement mêlés aux émotions
de l'abondante distribution de livres faite
entre les 400 élèves présents. Le frère Pol de
Léon compte une belle journée de plus à l'ac-
tif de l'institution modèle qui est son œuvre.
Xies orages
•w» Bab-sub-Aube. Un train de voya-
geurs revenant de Plombières a été assailli,
hier après midi, du côté de Bar-sur-Aube,
par un terrible ouragan de grêlons énormes,
qui secouait les wagons sur les rails, brisait
les vitres et bosselait les toits des voitures.
Quelques voyageuses affolées poussaient
des cris d'épouvanté, craignant un déraille-
ment. Mais le tram a pu tenir tête à l'orage
et continuer sa route sans accident.
Voyasejnlntatêrylel
Saïnt-Chïmond. M. Lebon, mi-
nistre du commerie»""Wprôfet, les fonction-
naires et les olj^Rers supérieurs ont visité
ce matin les Forges et les Aciéries de la ma-
rine. Ils ont ensuite assisté à des expériences s
de tir au polygone de Langonaud.
Après un déjeuner intime, M. Lebon a vi-
sité les grandes usines et les filatures, puis
il est parti ce soir à quatre heures pour
Paris.
des ruines -et, au loin, la chaîne du
Liban toute blanche de neiges apparatt
entre les colonnes brisées, au-dessus des
amoncellements de grandes pierres. L'en-
semble est terrifiant sous les nuages
sombres.
Pour comprendre un peu le plan gé-
néral de ces temples, dont on ne saisit
d'abord que la confusion et la grandeur,
il faut se rendre, à travers le désarroi
des choses, jusqu'à l'extrémité Est de
l'acropole, où jadis se trouvaient les en-
trées, puis revenir sur ses pas, suivre
ainsi la route que prenaient les adora-
teurs des anciens Dieux, pour pénétrer
jusqu'aux plus immenses sanctuaires du
fond.
Ces entrées, ces propylées magnifi-
flques, auxquelles on devait accéder au-
trefois par un escalier monumental, ont
été murées il y a quelque mille ans par
.les Sarrazins, avec des morceaux, des
bribes encore énormes des temples inté-
rieurs puis, ce rempart, composé de
fragments si dissemblables, a été mutilé
par les sièges et les assauts; et lés
grands tremblements de terre sont ve-
nus enfin, qui ont secoué comme jouets
d'enfants ces choses fabuleuses, qui ont
laissé tout cela de travers, disloqué, In-
quiétant et incompréhensible.
Les Sarrazins, d'ailleurs, ont été", après
les chrétiens des premières époques, les
principaux destructeurs humains de
cette acropole unique au monde, qui
semblait taillée pour ne jamais finir;
avec une hostilité acharnée et un dédain
irréductible, ils ont travaillé pendant des
siècles à renverser et à changer, effaçant
à coups de hache les fines sculptures à
leur portée, tirant à balle et à boulet
contre celles des hautes voûtes, faisant
sauter la mine au pied des majestueuses
colonnes pour prendre le plomb et le fer
qui les boulonnaient. Puis, partout,
ils ont surélevé les murailles extérieures,
pour s'enfermer ici dans une plus sûre
'forteresse; au-dessus des corniches anti-
ques, des élégantes frises, ils ont hissé
des blocs de démolition pour former
leurs traditionnels créneaux pointus.
Et c'est étrange^ dans ces constructions
où des races si différentes ont mis la
main, au cours des âges, de constater
Disette de candidats
~m Saint-Nazairë. Aucun candidat
ne s'est présenté dans Je canton de.Blain qui
devait élire un conseiller d'arrondissement.
On n'a donc pu procéder au scrutin.
•' l/Election du ministre des colonies
<«wv» Annecy. M. Ghautemps, ministre
des colonies, que le canton de Chamonix vient
d'élire au Conseil général de la Haute-Savoie
à l'unanimité des votants moins six voix,
n'avait pas posé sa candidature.
La dépêche suivante, d'abord arrivée à Paris,
lui parvenait vendredi en Eure-et-Loir, oii le
député de la Seine se trouvait depuis quelques
jours j
Chamonix, 25 juillet. *-r Malgré votre refus,
toute notre population républicaine veut aflir-
mer sur votre nom son attachement aux idées
progressistes, Avons ferme espoir qu'accepterez
au moins temporairement mandat unanimement
offert.
Le télégramme était signé des principaux
élus du canton.
L'élection de Carmaux
«~» Villefranghe. MM. Jaurès et
Millerand, députés, viennent d'adresser la
dépêche suivante à M. Leygues, ministre de
l'intérieur
Nous sommes informes que le maire de Car-
maux, président, du bureau dé recensement du
canton, se refuse à proclamer les résultats nu-
mériques de l'élection au Conseil général, con-
formément aux prescriptions formelles de la
loi.
Nous vous demandons de donner immédiate-
ment les ordres nécessaires pour faire exécuter
la loi-
JEAN Jaurès
A. MnXEBAND.
Les Elections en Cône
~w~ Ajaccio. En prévision de trou-
bles, les élections n'ont pu avoir lieu dans
quelques communes.
A Saint-Laurent, les maisons de M. Em-
manuel Arène et de quelques-uns de ses par-
tisans auraient été cernées et on aurait été
obligé de requérir la troupe.
A Olmi-Capella, le bureau n'a pu se cons-
tituer malgré un envoyé spécial de l'admi-
nistration, et les brigades ont été renforcées.
A Vezzani, l'urne a été enlevée et jetée sur
la place.
Un Pèi*e de. circonstance
> Oran. C'était hier le jour des
mariages à Oran et grand nombre de couples
espagnols attendaient dans les couloirs que
leur tour les appelât devant M. Sartin, adjoint
délégué à l'état civil.
Après la consécration de deux ou trois
unions, -l'officiér de l'état civil qui venait de
s'entretenir avec un agent de la Sûreté fit
entrer une noce espagnole. Le sourire ironi-
que avec lequel il dévisagea les jeunes
iiancés fut le signe précurseur de l'incident
qui allait se produire
Mademoiselle, dit l'adjoint en s'adres-
sant hlanoyia et. désignant l'Espagnol qui
l'accompagnait, ce monsieur est bien votre
père?
Si, senor, répond en rougissant la jeune
Andalouse.
Et tous les témoins et les gens de la noce
disent en choeur
Si, si, si, senor. monsieur. el padre.
Si, senor alcade 1. la ve.rdad 1
M. Sartin, qui venait d'être renseigné, ferme
son Code, quitte son fauteuil et fait appren-
dre par l'interprète espagnol au jeune couple
'que le véritable père était employé dans une
ferme des environs d'Arzew.
Grand émoi de la noce le.pseudo-père, les
témoins se jettent aux pieds de l'adjoint, de-
mandent pardon et expliquent le motif du
stratagème le vrai père avait refusé son
consentement.
Tous se retirent bien ennuyés, et il est très
difficile de leur faire comprendre que la com-
plaisance de l'adjoint, en dévoilant la super-
cherie avant l'apposition des signatures sur
les registres de l'état civil, leur évitait de
continuer la noce sur les bancs de la Cour
d'assises.
Incendie d'un dépôt dalcool
>~wwwv Hambourg. Un violent incendie
vient de détruire quatre bâtiments de laiSo-
ciété anonyme de dépôt et d'exportation d'al-
cools de Steinwaerder. On évalue à plus d'un
million de marks" le dommage résultant de
la destruction par le feu du genièvre et du
magasin de vins vieux.
On a mis en marche, pour combattre cet
incendie, les pompes de dix steamers, tandis
qu'à terre une pompe à vapeur fonctionnait.
On a eu de grandes craintes un moment
pour d'immenses dépôts de spiritueux se
trouvant de l'autre côté de la rue et mis en
communication par un canal avec la fabrique
de genièvre; le canal, en effet, était devenu
un ruisseau de feu, par suite du genièvre en-
flammé -qui s'y était répandu à flots. On a
réussi cependant à sauver ces dépôts en je-
tant du sable sur le liquide. On a également
pu préserver du feu les bureaux situés au
nord de la fabrique et les magasins s'éten-
dant derrière, qui contenaient 120,000 sacs de
sucre.
Argus-
-^f*jrs**J* '̃
Tous les Bureaux de Poste de France et
d'Algérie reçoivent gratuitement des abon-
nements au FIGARO et au SUPPLÉMENT
LITTÉRAIRE.
une dégénérescence de la force humaine,
rien que par la dimension des pierres
employées d'abord, celles d'en dessous,
les cyclopéennes, sortes de roches à
jamais immuables aujourd'hui, appor-
tées on ne sait comment par les premiers
hommes celles du milieu ensuite, mises
par les Romains, encore très effrayantes
pour nous, mais déjà bien moindres;
puis celles d'en haut, ajoutées par les
musulmans d'autrefois, plus petites en-
core, bien que dépassant celles de nos
misérables bâtisses modernes.
Après ces. propylées, après ces gran-
des entrées pompeuses qui n'existent
plus mais dont on peut reconstituer en-
core les aspects, on pénètre successive-
ment dans deux gigantesques cours la
première, hexagonale, de 70 mètres de
diamètre; la seconde, rectangulaire, de
100 à 150 mètres de côté; toutes deux,
d'une égale splendeur. Leurs murailles
hautes et profondes en pierres de
grand appareil, il va sans dire se
composent alternativement de- parties
droites ou de parties courbes qui for-
ment comme des demi-rotondes, et sont
ornées de deux étages de niches aux
frontons droits, ou arrondis, ou contour-
nés en coquille; toutes ces niches, sculp-
tées magnifiquement, devaient être or-
nées chacune de deux de ces colonnes
en granit rouge dont le sol est jonché, -et
renfermer des statues aujourd'hui dé-
truites. Età la frise supérieure de ces en-
ceintes, au-dessus de tout, courent d'in-
terminables guirlandes en haut relief,
de feuillages, de fleurs et de fruits. Cela
est déjà un monde, représentant une
étonnante dépense de matière et de force,
ayant épuisé sans doute la vie d'une lé-
gion d'hommes pendant des années.
Mais ce n'est encore que le quartier des
prêtres, que le vestibule des Dieux.
Ces deux cours franchies, on arrive
enfin devant les grandes merveilles du
fond: à gauche, le temple monstrueux
de Jupiter, et, juste en face, dans l'ali-
gnement même des propylées, l'inimagi-
nable temple du Soleil, dominant
jtout de sa stature souveraine, élancé et
presque aérien, avec sa sveltë colon-
nade de vingt à vingt-cinq mètres
presque deux fois haute comme les
Lia UniUjyfît} Ou UJ.mfl i k IJlInl
Classes de Flûte, de Hautbois, ite Basson,
de Clarinette.
Ce concours a été excellent. Les classes
instruméntales du Conservatoire sont,
décidément, tout à fait supérieures. En
deux ou trois ans, d'un élève bien doué,
le Conservatoire fait un virtuose, Aussi
est-ce légitimement que, quoique les
concurrents soient peu nombreux, le
jury leur a accordé des récompenses
nombreuses. Pour la flûte, un premier,
un second prix et un premier accessit, à
MM. Barrère, Grenier et Maguarre.
Mêmes récompenses pour le haut-
bois, à cela près qu'il y a eu deux
premiers prix, à MM. Leclercq et Rey,
deux seconds prix à MM. Soûlas et
Brun, l'accessit allant à M. Creusot..On
a donné un premier prix de clarinette à
M. Pichard, trois seconds prix. à MM.
Gazillou, Delacroix et Gayot, et l'ac-
cessit à M. Carré. Pour le basson, enfin,
presque tous les concurrents ont été ré-
compensés deux premiers prix à MM.
Passerin et Duhamel, un second prix à
M. Joly, deux premiers et deux seconds
accessits à MM. Brin, de Béir, Bàrlot,
Mesnard. Au total, sur vingt-neuf con-
currents, le jury en a récompensé vingt.
Mais il n'y a rien à reprendre à cette
largesse. Je sais bien qu'elle fera sou-
rire. On se demande aussi comment il
peut venir à l'idée d'un jeune homme de
se consacrer à l'étude d'un instrument
assez ingrat et qui ne permet pas d'es-
pérer à qui le cultive, les gloires du so-
liste, tel que le basson? Problème de
psychologie sur lequel je ne m'arrête
pas. Je constate seulement que ces
vocations sont fort heureuses, car elles
permettent de recruter, pour les concerts
et pour le théâtre, d'excellents orches-
tres, dont le Conservatoire est le grand
fournisseur. Et ce- n'est pas là sa moin-
dre utilité. N'oublions pas que lorsqu'il
fut fondé, ce fut surtout en vue du re-
crutement des musiques militaires.
Henry Fouquier.
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T»
plus hautes maisons de nos villes euro»
péennes.
De ces deux temples, le moins détruit
est celui de Jupiter, sans doute parce
qu'il était plus trapu, plus lourdement
assis sur ses bases éternelles, plus résis-
tant aux assauts des hommes et aux se-
cousses du sol.
Devant l'entrée, gisent des amas de
débris monstrueux, tronçons monolithes
des colonnes, blocs énormes tombés des
voûtes. Mais presque toute la cella, une
grande partie de la colonnade du péri-
style et de celle du pronaos subsistent
encore. C'est un temple périptôre, d'or«
dre corinthien ses corniches, ses frises
sont sculptées à profusion avec un goût
presque toujours exquis; des feuillages,
des fleurs courent en guirlandes infinies •
sur ses effroyables pierres au sommet
de ses colonnes gigantesques, les acan-
thes de Corinthe se contournent comme
de grandes plumes élégantes. A la voûte
du péristyle, on voit encore des figu-
res de dieux, de déesses ou d'empereurs,
que les Sarrazins ont à demi effacées
en les criblant de balles. Le portique,
aujourd'hui déséquilibré et menacé
d'une chute prochaine,' a dû être une
rare merveille il a de douze à quinze
mètres de haut et il est encadré d'un ad-
mirable amas de feuillage, de volutes,
de guirlandes que soutiennent des génies
ailes ou desaigles orientales. Et le tem-
ple tout entier, malgré son délabre*
ment extrême, porte encore au recueil-
lement profond, éveille encore le senti-
ment du grand mystère.
Pour nos âmes modernes, tant altérée*
d'une foi, d'une espérance qui s'enfuient,
il y a d'ailleurs un surcroît de trouble à
constater que le Dieu chimérique d'ici,
dont le nom est aujourd'hui pour faire
sourire, a pu avoir en son temps da
tels sanctuaires solennels, dégageant,
encore plus que nos églises, l'imprécisft
épouvante religieuse illusion, décidé»
ment, illusion et néant que cette- époù°
vante-là, simple jeu des aspects, des
formes sévères, et, sur les êtres très pe-
tits que nous sommes, simple impres*
sion des choses trop grandes.
̃ PIER^El LOTI.
(Lq, suite 4 demain.) v
Grec i« pris, Louis-le-Grand 2" prix, Louis-
le-Grand. ̃
Allemand 1er prix. Condorcet 2e prix, Con-
dorcet. -<̃.
Anglais i'rprûc, Henri IV;2.*prix, Stanislas.
îîous avons déjà signalé les succès obtenus
par le jeune Henry Gïéard. Mentionnons
#ussi parmi les élèves le plus souvent nom-
més M. Tardieu, du lycée Condorcet, qui a
obtenu en rhétorique quatre pnx, dont le
prix d'honneur, et l'élève Cochin. du collège
Stanislas, qui a obtenu en rhétorique le pre-
mier prix de version latine, et qui est le fils
de M. Denys Cochin, député de la Seine.
Après le concours entre les lycées de Paris,
voici le résultat du concours entre les lycées
de province:
Le prix d'honneur spécial a dté remporté par
Je lycée de Toulause.
Le prix d'honneur de philosophie est remporta
par le lyeée de Lyon.
Le prix d'honneur de rhétorique est remporté
par le lycée de Nancy.
Le prix d,'honneur de seconde moderne est
remporté par le collège de Compiègne,
`
TENTATIVE DE MET3HTEE
.• Un nommé Lhomme, âgé de vingt-huit ans,
professeur adjoint à l'école communale de
Pierrefitte, canton de Saint-Denis-Nord, cau-
sait du scandale, hier après-midi, dans un
débit de vins de la commune. Le propriétaire
de l'établissement l'expulsa. Furieux de ce
renvoi, l'ivrogne traversa la chaussée et alla
se poster, en face, en proférant des menaces
contre le débitant' et les clients qui se trou-
vaient dans la maison.
Quelques instants plus tard, un jeune
homme de vingt ans, Louis Ferretti, cultiva-
teur, sortit du débit. Lhomme croyant, dans
son ivresse, que ce-garçon se préparait à le
frapper, sortit de sa poche un revolver et fit
feu sur le malheureux jeune homme.
Celui-ci fut atteint de cinq projectiles à la
cuisse et à la hanche droites.
Au bruit des détonations, on accourut et le
meurtrier, rapidement désarmé, fut conduit
chez M. Cueille, commissaire de police qui,
après interrogatoire, l'a envoyé au Dépôt.
Le blessé, dont l'état n'est pas heureuse-
ment très grave, a été transporté, à Paris, à
l'hôpital Lariboisièxe.
MYSTÉRIEUSE AFFAIRE
Emile Morin, âgé de trente-neuf ans, ma-
rinier, et sa maîtresse,- Maria Brantin, de
dix ans plus jeune, tombèrent à l'eau, hier,
du haut d'une péniche sur laquelle ils se
trouvaient. On se porta à leur secours,
mais Maria put être seule repêchée. On n'a
pu encore retrouver le corps de Morin.
Maria Brantin, après avoir reçu des soins
daus un poste de secours voisin, a ètè rame-
née à son domicile, rue de Bercy.
M. Demarquay, commissaire de police, a
ouvert une enquête sur cette mystérieuse
affaire.
Un ne homme, mis avec une certaine re-
cherche, se présentait,depuis quelques jours,
chez les notables commerçants du quartier
Rochechouart. Exhibant des listes de sous-
cription, il se prétendait membre du Comité
de secours et quêtait pour les victimes de
l'incendie des ateliers Godillot. Il avait déjà
recueilli de nombreux dons lorsqu'ila été ar-
rêté, hier, sur la plainte d'un commerçant
qui avait flairé en lui un escroc.
Cet individu se nomme André Bellanger. Il
est âgé de vingt-huit ans et exerce la profes-
sion de garçon de bureau.
On l'a envoyé? au Dépôt.
̃ n
On ne saurait trop "recommander aux Pari-
siens que leurs affaires retiennent dans la ca-
pitale, ainsi qu'à ceux qui sont en villégia-
ture, d'être prudents par ces temps de grande
chaleur et de ne faire usage que d'une eau
absolument pure. Quelque limpide qu'elle
semble, l'eau amenée par les conduites n'est
jamais exempte d'impuretés qui peuvent être
fort nuisibles. Le plus simple et le plus pra-
tique, c'est encore de faire venir, pour sa
consommation, l'exquise eau de Saint-Gal-
-mier, source Badoit, la meilleure et la? moins
coûteuse des eaux de table.
PARIS IA ÏTOTT
Les agressions nocturnes se multiplient.
Avant-hier soir, M. Baptiste Godert, tail-
leur, se rendait chez lui, rue du Mont-Cenis,
quand il fut assailli, Vers onze heures, rue
Letort, par une bande de rôdeurs. Terrassé,
il fut bâillonné, frappé de coups de couteau
et dévalisé. Quand, aux cris de la victime, les
agents arrivèrent, les malfaiteurs avaient pris
la fuite, Ils sont recherchés.
Une heure plus tard, M. Etienne Zimmer-
înann, ouvrier chaudronnier, était, quai de
la Gare, battu et volé de son porte-monnaie
et de sa montre par des souteneurs qui 1
s'étaient enfuis quand les,gardiens de la paix I
sont arrivés.
Presque à la. même heure, M. Maurice La-
tanère, photographe, recevait en plein visage,
Boulevard du ^Port-Royal, un formidable
coup de poing décoché par un passant qui lui
avait demandé du feu. Etourdi, M. Latanère
ne put se défendre. Le rôdeur lui prit sa mon-
tre et sa chaîne en or, et détala à toutes iam-
iies.
Enfin M. Mathias Kahn, droguiste, demeu-
rant rue d'Allemagne, a été assailli, vers une
heure du matin, place de Bitche, par deux in-
dividus qui,après l'avoir renversé sur le sol
lui frappèrent la tête sur le trottoir avec une
Si grande violence que le malheureux s'éva- I
Feuilleton du FIGARO du 30 Juillet 1895
,'21
LA
GALILÉE
..81ji¡:1f
XV
̃.̃̃ gr Saîte »i
Les lacets par lesquels nous descen-
dions aboutissent à une voie carrossable,
qui court dans la plaine et qui vient de
Beyrouth. Par là, nous nous en irons de-
main, en deux étapes, jusqu'au navire
qui nous emportera; de I'instantoù nous
avons mis pied sur cette route facile,
c'est donc fini pour nous des sentiers
de Palestine et de Syrie, ou des battues,
des pistes du désert auxquelles nous
nous étions habitués depuis notre départ
d'Egypte.
A l'entrée de Baalbek, deux ou trois
campements de bandes Cùok des petits
hôtels levantins-, une horrible école an-
glaise à toit rouge, et des voitures qui
arrivent, amenant des touristes aux
grandes ruines aujourd'hui prosti-
tuées à tous. •
Sans descendre de. cheval, nous pas-
sons devant mos tentes déjà montées et
nous traversons la Baalbek contempo-
raine, pour nous rendre, avant la tombée
du crépuscule, au temple du Soleil.
Deuic choses en chemin nous arrêtent.
D'abord une grande mosquée qui lut
construite avec des débris de temples
ou d'églises, avec des colonnes dis-
parates, de tous les marbres, de tous les
styles; ensuite, délaissée, rendue au
plein vent, aux herbes, aux ronces
des brebis et des ânons y broutent ce
.Reproduction mterdite.
nouit. Quand il reprit ses sens, après la fuite
de ses*8igfesse.urs, il constata que ceux-ci lui
avaient enlevé son porte-monnaie contenant
400 franxs.
A quoi servent donc les rafles que la police
opère, depuis quelque temps, sur tous les
points de Paris r
1'1
Là. FOLTE
Des gardiens de la paix ont amené, hier,
au commissariat dé AI Cornette, rue de La-
xochefoucauld, un individu qui, se prétendant
gouverneur de Paris, ajoutait qu'il avait été
nommé commandeur de la Légion d'honneur
pour avoir blessé Napoléon Ilf sur le champ
de bataille de Sedan
Ce malheureux fou, un nommé Paul Cou-
turier, âgé de trente ans, croupier, avait
amassé autour de lui, Sur la voie publique,
une foule considérable. ̃
Le commissaire, M Cornette, l'a envoyé
à l'infirmerie spéciale du Dépôt.
Jean de Paris.
Q -.=cc rr
Mémento. Les membres de l'Association
générale des nouvellistes parisiens se sont réir-
nis hier, rue Montmartre, pourle renouvellement
dé leur: bureau. M. ̃ Quatremain, du Petit Pari-
sien, a été nommé président; MM. Grison et
Bally, vice-présidents. Des remercîments ontété
votés à Mme.JTurtado-Heir.e pour un don a la.
Société,
Ne partez pa3 sans chapeaux Léon, r. Daunou.
Abat-jour, Maison Rougé, 32, B4 Malesherb.es»
Un employé de commerce, M. D. rentrant
chez lui, rue Godefroy-Cayaignac, à minuit, a
trouvé morte dans son lit sa maîtresse, Augus-
tine C. âgée de vingt-sept ans. Elle s'était
asphyxiée. Cause des chagrins intimes.
J. de P.
~j\f^r*s*
^5lXJX TOTJKESTES
Tous les touristes, naturellement dési-
reux d'obtenir dans une jumelle le maxi-
mum de grossissement; de netteté et de
champ, sous le volume le plus réduit
possible, trouveront ces qualités réunies
au plus haut point dans les jumelles hy-
perdioptriques, système Daubresse.
Ces instruments sont construits et mis
en vente par la maison de l'Ingénieur
Chevallier, 15, place du Pont-Neuf, et la
maison Arthur Chevalier, 158, galerie de
Valois (Palais-Royal), qui se mettent en-
tièrement à la disposition des amateurs
pour tous les essais comparatifs.
INFORMATIONS
Admissions à l'Ecole normale. Voici la liste
des candidats à l'Ecole Normale, pour la sec-
tion des lettres, dont l'admission définitive a
été proposée à M. le ministre de l'instruction
publique.
Classement par ordre de mérite
MM. 1. Tardieu; 2. Dufor; 3. Maître;
4. Duguet 5. Bùry 6. Lubuc 7. Pernot;
8. Aynaïd; 9. Babut; 10. Navarre 11. Fle-
géinheimer (à titre étranger) 12. Cettier; ->
13. Lebeauj l'4. Audran; 15. Gillet; 16. Tho-
raud 17. Da Gosta 18. Aillet 19. Weil; 20.
Fourniols; 21. Chernineau 22. Muret; 23.
Granger 24. Arren 25. Léger.
Dans le cas où des démissions se produi-
raient, le 26e, M. Beck, et le 27», M. Cohen
Raymond, seraient appelés à occuper les
places vacantes.
Baptême Bambara. On a baptisé hier, au
Soudan du Champ-de-Mars, selon le rite
mahométan, la jeune Roquaya Diop, née
lundi dernier aux villages noirs.
Elle avait pour parrain et marraine le fils
de M. Chauterrips, ministre des colonies, et
Mlle Ruettard. -fendant que le marabout di-
sait les prières et que le père se mettait du
sable au iront et sur le corps, les chefs de la
tribu des Bambaras ont immolé une chèvre
noire, â Mahomet. Alors on a rompu le gâteau
du baptême, offert des bonbons de kola au
public et les iè tes et danses ont commence,
au grand plaisir de M. -Mabgin, l'excellent
chef d'orchestre de l'Opéra, qui a assisté à
toute la cérémonie,
Amsterdam. L'Exposition bat son plein.
Le nombre quotidien des entrées va sans
cesse en augmentant et les étrangers, arri-
vent en foule. 11 est certain que les vacances
vont fournir à bon nombre de nos compa-
triotes l'occasion d'aller passer avec leur fa-
mille quelques jours dans la Venise du Nord.
Ce sera pour -eux un voyage agréable, inté-
ressant et instructif, car non seulement ils
pourront admirer les villes si pittoresques de
la Hollande, mais encore Amsterdam leur
offrira mille distractions du plus vif intérêt.
De'ttès belles îètes viennent d'être données à
l'occasion de la présence à l'Exposition des
membres du jury dé la section française, qui
a si brillamment réussi. Ces fêtes seront sui-
vies de beaucoup d'autres que le Comité de
l'Exposition a déjà fixées pour accueillir de
la plus aimable façon- tous les étrangers qui
paraissent enchantés de leur séjour à Ams-
terdam.
Académie des Sciences. A mentionner une
communication de M. le docteur Charrin re-
lative à l'intluence des toxines sur la descen-
dance. •
M. Charrin a établi que les toxines injec-
tées chez les générateurs sont une cause de
dégénérescence pour leurs rejetons. La raison
soir, sous les arceaux magnifiques. Puis, i
au milieu de frais ruisseaux, dans un
bocage de peupliers où jadis les nymphes
devaient venir, les restes d'un temple
de Vénus, qui a les lignes courbes, les
guirlandes, les coquilles, toute la grâce
un peu maniérée et féminine de notre
dix-huitième siècle occidental.
Enfin, pénétrant au cœur de l'oasis,
dans les grands vergers à l'abandon, tra-
versant des ruisseauxet des éboulements
de pierres, nous atteignons le pied des
grandes ruines.
Elles se présentent à nous, dans leur
énormité écrasante, sous l'aspect d'une
citadelle de géants, de tous côtés mu-
rée et sans ouverture nulle part. Ce
sont les premiers Sarrazins qui ont
fait de cette acropole des Dieux, ja-
dis accessible à tous par des escaliers
de marbre; une imprenable forteresse,
en détruisant les marches, en murant
les propylées et toutes les issues secon-
daires".
On entre là aujourd'hui par une vieille
porte ferrée et basse qu'un gardien turc
vous ouvre au prix d'un mediidleh par
tête, et qui parait ne donner accès que
dans les souterrains de l'acropole.
Ce seuil franchi, on est, au milieu
d'une obscurité de caverne, chez le
vieux Baal, dans un lieu d'adoration qui
remonte à, cette période des .Grandes
Pierres, commune à .toutes les races
commençantes.
Deux couloirs parallèles, longs d'une
centaine de mètres, et un troisième trans-
versal, tous formés par des alignements
de blocs cyelopéens de huit ou dix mè-
tres de face construction faite pour les
durées infinies et qui a déjà vu des mil-
lénaires, passer sans en être aucunement
dérangée. Jadis, sans doute, ces avenues
étaient à. ciel libre; le Dieu Fécondant et
Pourrisseur y laissait tomber, pendant
les étés des âges lointains, sa plus jeune
etplus dévorante lumière. Puis, dans la
suite des siècles, elles ontété recouvertes
de lourdes voûtes, les unes romaines, les
autres plus anciennes encore, de façon. à
composer une sorte de ténébreux sous-
sol pour les temples des époques posté-
rieures, consacrés au même maître éter-
nel qui avait seulement changé son nom
phénicien de Baal contre celui d'Hélios.
de ce. phénomène intéressant, a reé^Minu
M. Charrin, est qua.,ces toxines s'opposent à'
la fixation pat l'organisme des. éléments azo-
tés et du phosphore.
A noter encore la présentation, par M* Mas-
cart, d'une très remarquable machine, cons-
truite par M. Leonardo Torres, permettant de,
résoudre en un tour de main les équations
trinomes et autres calculs d'algèbre plus ou
moins transcendentaux.
Au cours de la séance, enfin, M Bergh{de
Copenhague) a été élu membre correspon-
dant dans la section d'anatomie et de zoo-
logie
M Bergh, qui a été élu à l'unanimité des
suffrages, avait pour concurrent M. Bagda-
noff (de Moscou).
i ^s>nx>.
GAZETTE DES TRIBUNAUX
Cour d'assises Le mystérieux suicide du
passage Lathuille. Nocveixes judi-
ciaires.
Le jury de la Seine jugeait.hier une
femme Vîrloùvét, nôe Florine Hodencq,
dont le mari avaitété cocher du docteur
Péan.
Virlouvet étant mort au mois de sep-
tembre 1894 des suites d'un accident de
voiture survenu dans son service, le
docteur Péan avait accordé à sa veuve
une indemnité de mille francs, et une se-
conde indemnité de mille francs à sa pe-
tite fille. Il était entendu que si l'enfant
venait à mourir, l'indemnité qui lui avait
été attribuée ferait retour à la mère.
Le 26 janvier dernier, la sœur de Mme
Virlouvet, Mlle Louise Hodencq, venait
comme de coutume lui rendre visite,
passage Lathuille, dans le petit logement
où elle s'était retirée.
La porte ne s'ouvrit pas, mais Mlle Ho-
dencq entendit distinctement la voix
de sa sœur, qui poussait dès gémisse-
ments.
Très inquiète, la jeune fille courut
chercher un serrurier, et; quand on put
pénétrer dans le logement, une forte
odeur de charbon fit reculer les assis-
tants.
Toutes les issues de la chambre à cou-
cher avaient été soigneusement bou-
chées, un réchaud brûlait devant la fe-
nêtre, et, sur lé lit de sa mère, gisait
asphyxiée la petite fille, Lucienne \ir-
louvet, qu'il fut impossible de rappeler à
la vie. ̃'̃•̃ ̃̃̃:
Quant à la mère, elle respirait encore
et son état paraissait même beaucoup
moins inquiétant qu'elle ne voulait le
laisser paraître.
La femme.Virlouvet raconta que de-
puis la mort de son mari la vie lui était
à charge, qu'elle s'ennuyait profondé-
ment, qu'elle avait décidé de mourir et
d'emmener avec elle sa petite fille, ne
voulant pas laisser une enfant de six ans
seule sur la terre..
Sa résolution prise, elle avait allumé
un réchaud, fait bouillir des têtes de
pavot et donné cette infusion à boire à
la petite Lucienne pour lui rendre moins
cruelles les souffrances de l'agonie. ̃
Le Parquet s'était demandé si ce dé-
sespoir était bien sincère, si ce double
suicide ne cachait pas une odieuse co-
médie, et le ministère public accusait
hier la veuve Virlouvet d'avoir asphyxié
sa fille pour hériter d'elle. Certaines
questions qu'elle avait faites aux voisins
sur son droit éventuel à cet héritage ne
laissaient pas, d'être extrêmement sus-
pectes.
Mais, en l'absence de preuves matd-
rielles, il était difficile aux jurés de ré-
pondre atfirmatwement et la veuve
Virlouvet a été acquittée, après une
courte délibération, de l'effroyable accu-
sation qui pesait sur elle.
#
Mme Laffitte, mère de Mme la mar-
quise de Galliffet, intente à sa fille un
procès en pension alimentaire.
La demanderesse, âgée aujourd'hui de
près de quatre-vingt-cinq ans, réclame
une rente annuelle de 12,000 francs.
C'est M" Ed. Seligman qui plaidera pour
elle; Me Barboux répondra au nom de
Mme la marquise de Galliffet.
L'affaire a été renvoyée à huitaine.
**#
La 1™ Chambre civile vient de pronon-
eer la séparation de corps sur la de-
mande et au profit de Mme la comtesse
de Béarn, née Martine-Marie Pol de Bé-
hague, contre M. de Galard de Brassac,
comte de Béarn, son mari.
La demanderesse est la petite-fille du
baron de Haber, le puissant financier
mort il y- a peu d'années.
Albert Bataille.
GJest au moment où s'élevaient ces pro-
digieux sanctuaires nouveaux que ce
lieu s'est passagèrement appelé Hélio-
polis, la Ville-du-Soleil; mais, nulle part
en Orient, des appellations gréco-romai-
nes n'ont pu tenir contre les noms pri-
mitifs, et à la longue, Héliopolis est re-
devenue Baalbek.
Au sortir de ces avenues terribles, on
débouche dans l'acropole, parmi les
grandes ruines1, sur une sorte d'es-
planade vaste comme une ville, où gisent
pôle-mêle des débris d'édifices surhu-
mains on est au milieu d'une confusion'
de choses trop magnifiques, ruinées, pen-
chées, renversées toutes de propor-
tions si immenses qu'on ne comprend
ni comment les hommes ont pu les
créer, ni comment, après, le temps a pu
les détruire d'incomparables murailles
sculptées sont encore debout et des co-
lonnes absolument géantes se dressent
dans le ciel, soutenant en l'air des lam-
beaux de frise. Tout cela était d'une
beauté et d'une puissance que nous ne
connaissons plus; Jout cela était bâti en
blocs monstres qu'on avait appareillés et
rangés avec une symétrie merveil-
leuse des monolithes égaux, de 12 ou
15 mètres de hauteur, formaient les
montants superbes des portes, et des
masses, que toutes nos petites machines
modernes arriveraient à peine à remuer,
hissées effroyablement les unes par-des-
sus les autres, composaient les linteaux,;
les' corniches ou les voûtes; auprès de
telles choses, toutes les constructions
dont nous sommes orgueilleux, nos pa-
lais,nos forteresses,nos cathédralesr sem-
blen tdesœuvres mesquines etpassagères,
faites de cailloux, de miettes assemblées.
Devant ces travaux, de Titans, on est
oppressé par la conscience de son infime
petitesse, par le sentiment de l'impuis-
sance où seraient les hommes de ce siè-
cle, non seulement à rien produire de
pareil, mais même à rien réparer, à
rien relever dans ce chaos de décombres
trop lourds.
Le lieu est solitaire, d'une désolation
et d'un silence infinis. Là-bas, un berger
bédouin passe comme un petit pygmée
étrange sur une corniche de temple
quelques chèvres, grimpées sur des
sculptures précieuses, broutent l'herbe
ftETjTE GAZETTE,
Dents et dentiers sans crochets,- ressorts et
plaques il,4dler,seui inventeur, 16, av. Opéra.
Semez delà jeun,essèet dela beauté sur votre
visage à l'aide du Duvet de-Ninon, poudra da
l&Parfv,mevieNinon,ZÏ,ïMQ du 4-Septembre.
"<
MB ET COKFOKES
Du 29 Juillet
Petite fille morte de la rage
«~«~ Rouen. Une petite fille de dix ans,
Juliette Grout, avait été mordue le mois der-
nier par un chien errant sur le territoire de
la commune de Boudeville.
La malheureuse enfant avait été mordue à
la lèvre, mais on n'avait pas cru devoir l'en-
voyer à l'Institut Pasteur, parce que le cluen
suspect ayant été abattu avait été reconnu,
par le vétérinaire, comme absolument
indemne de la rage l
C'est juste quarante'jours après.la morsure
que l'enfant est morte, au milieu d'horribles
souffrances.
Inauguration du Imète de D. IKUard
-ww»~. Chatillon-sur-Seine. Aujour-
d'hui a eu lieu l'inauguration du monument
élevé, à Chàtillon-su-Seine, à la mémoire de
Désiré Nisard, membre de l'Académie fran-
çaise, de Charles Nisard, de l'Institut, et
d'Auguste Nisard, recteur de l'Académie de
Grenoble.
Malgré le caractère intime de la cérémonie,
l'assistance était nombreuse. Remarqué
MM. le vicomte de Vogué, représentant
l'Académie française; J. Girard, membre de
l'Académie des sciences morales et politi-
ques L. Cailletet, de l'Académie des scien-
ces Leroy, député de Châtillon, le sous-pré-
fet, la municipalité, etc.
Le monument, placé dans le jardin public,
comporte le buste en bronze de D. Nisard; à
droite et à gauche, encastrés dans le piédes-
tal, sont les médaillons de ses deux frères. Il
est dû à la collaboration des sculpteurs Pech
et Drouet et de l'architecte Marchegay, petit-
fils et neveu des Nisard.
La remise du monument a été faite à la
Ville, au nom de la famille, par MM. Nisard,
directeur politique au ministère des affaires
étrangères, ministre plénipotentiaire, et Rom-
berg Nisard, ancien directeur des beaux-arts
de Belgique. Puis, après les paroles de remer-
ciements du maire,- M. Je vicomte de Vogué a
prononcé un éloquent discours, fort ap-
plaudi.
Au déjeuner intime qui, après la cérémo-
nie, a réuni les autorités et les invités, M.
Leroy, député, a retracé, en paroles émues,
quelques souvenirs de la vie des trois écri-
vains. ̃:̃̃•̃.̃-
Distribution de prix
»*~wwv Duon. Aujourd'hui a eu lieu,
dans les jardins du pensionnat Saint-Joseph,
la distribution des prix des écoles chrétien-
nes de la ville. Très belle et touchante cé-
rémonie au succès de laquelle tout a con-
couru, jusqu'au temps doux à souhait.
Mgr Ôury présidait la séance qu'il a ou-
verte par une paternelle autant que spirituelle
allocution, donnant ensuite la parole à M.
Stephen Liégeard, auquel l'éminent directeur
de cet établissement avait demandé le dis-
cours d'usage.
M. Stepùen Liégeard est un des enfants ai-
més de la vieille capitale bourguignonne;
aussi la foule était grande, venue pour l'en-
tendre. Ecrite dans une langue superbe, cette
harangue a provoqué à diverses reprises des
bravos répétés. Elle a eu de magnifiques en-
volées sur la foi religieuse; sur la France,
sur les grandes gloires de la Bourgogne, de
saint Bernard à. Bossuet et à Lacordaire. L'é-
vêque vénéré du diocèse a complimenté l'o-
rateur sur ce discours digne d'un académi-
cien, en. émettant le vœu que l'un des sièges
vacants sous la coupole soit attribué au
chantre inspiré des Grands Cœurs et de la
Côte d'azur.
De jolis compliments adressés par les élèves
h-V éloquent prélat et des morceaux d'harmo-
nie se sont agréablement mêlés aux émotions
de l'abondante distribution de livres faite
entre les 400 élèves présents. Le frère Pol de
Léon compte une belle journée de plus à l'ac-
tif de l'institution modèle qui est son œuvre.
Xies orages
•w» Bab-sub-Aube. Un train de voya-
geurs revenant de Plombières a été assailli,
hier après midi, du côté de Bar-sur-Aube,
par un terrible ouragan de grêlons énormes,
qui secouait les wagons sur les rails, brisait
les vitres et bosselait les toits des voitures.
Quelques voyageuses affolées poussaient
des cris d'épouvanté, craignant un déraille-
ment. Mais le tram a pu tenir tête à l'orage
et continuer sa route sans accident.
Voyasejnlntatêrylel
Saïnt-Chïmond. M. Lebon, mi-
nistre du commerie»""Wprôfet, les fonction-
naires et les olj^Rers supérieurs ont visité
ce matin les Forges et les Aciéries de la ma-
rine. Ils ont ensuite assisté à des expériences s
de tir au polygone de Langonaud.
Après un déjeuner intime, M. Lebon a vi-
sité les grandes usines et les filatures, puis
il est parti ce soir à quatre heures pour
Paris.
des ruines -et, au loin, la chaîne du
Liban toute blanche de neiges apparatt
entre les colonnes brisées, au-dessus des
amoncellements de grandes pierres. L'en-
semble est terrifiant sous les nuages
sombres.
Pour comprendre un peu le plan gé-
néral de ces temples, dont on ne saisit
d'abord que la confusion et la grandeur,
il faut se rendre, à travers le désarroi
des choses, jusqu'à l'extrémité Est de
l'acropole, où jadis se trouvaient les en-
trées, puis revenir sur ses pas, suivre
ainsi la route que prenaient les adora-
teurs des anciens Dieux, pour pénétrer
jusqu'aux plus immenses sanctuaires du
fond.
Ces entrées, ces propylées magnifi-
flques, auxquelles on devait accéder au-
trefois par un escalier monumental, ont
été murées il y a quelque mille ans par
.les Sarrazins, avec des morceaux, des
bribes encore énormes des temples inté-
rieurs puis, ce rempart, composé de
fragments si dissemblables, a été mutilé
par les sièges et les assauts; et lés
grands tremblements de terre sont ve-
nus enfin, qui ont secoué comme jouets
d'enfants ces choses fabuleuses, qui ont
laissé tout cela de travers, disloqué, In-
quiétant et incompréhensible.
Les Sarrazins, d'ailleurs, ont été", après
les chrétiens des premières époques, les
principaux destructeurs humains de
cette acropole unique au monde, qui
semblait taillée pour ne jamais finir;
avec une hostilité acharnée et un dédain
irréductible, ils ont travaillé pendant des
siècles à renverser et à changer, effaçant
à coups de hache les fines sculptures à
leur portée, tirant à balle et à boulet
contre celles des hautes voûtes, faisant
sauter la mine au pied des majestueuses
colonnes pour prendre le plomb et le fer
qui les boulonnaient. Puis, partout,
ils ont surélevé les murailles extérieures,
pour s'enfermer ici dans une plus sûre
'forteresse; au-dessus des corniches anti-
ques, des élégantes frises, ils ont hissé
des blocs de démolition pour former
leurs traditionnels créneaux pointus.
Et c'est étrange^ dans ces constructions
où des races si différentes ont mis la
main, au cours des âges, de constater
Disette de candidats
~m Saint-Nazairë. Aucun candidat
ne s'est présenté dans Je canton de.Blain qui
devait élire un conseiller d'arrondissement.
On n'a donc pu procéder au scrutin.
•' l/Election du ministre des colonies
<«wv» Annecy. M. Ghautemps, ministre
des colonies, que le canton de Chamonix vient
d'élire au Conseil général de la Haute-Savoie
à l'unanimité des votants moins six voix,
n'avait pas posé sa candidature.
La dépêche suivante, d'abord arrivée à Paris,
lui parvenait vendredi en Eure-et-Loir, oii le
député de la Seine se trouvait depuis quelques
jours j
Chamonix, 25 juillet. *-r Malgré votre refus,
toute notre population républicaine veut aflir-
mer sur votre nom son attachement aux idées
progressistes, Avons ferme espoir qu'accepterez
au moins temporairement mandat unanimement
offert.
Le télégramme était signé des principaux
élus du canton.
L'élection de Carmaux
«~» Villefranghe. MM. Jaurès et
Millerand, députés, viennent d'adresser la
dépêche suivante à M. Leygues, ministre de
l'intérieur
Nous sommes informes que le maire de Car-
maux, président, du bureau dé recensement du
canton, se refuse à proclamer les résultats nu-
mériques de l'élection au Conseil général, con-
formément aux prescriptions formelles de la
loi.
Nous vous demandons de donner immédiate-
ment les ordres nécessaires pour faire exécuter
la loi-
JEAN Jaurès
A. MnXEBAND.
Les Elections en Cône
~w~ Ajaccio. En prévision de trou-
bles, les élections n'ont pu avoir lieu dans
quelques communes.
A Saint-Laurent, les maisons de M. Em-
manuel Arène et de quelques-uns de ses par-
tisans auraient été cernées et on aurait été
obligé de requérir la troupe.
A Olmi-Capella, le bureau n'a pu se cons-
tituer malgré un envoyé spécial de l'admi-
nistration, et les brigades ont été renforcées.
A Vezzani, l'urne a été enlevée et jetée sur
la place.
Un Pèi*e de. circonstance
> Oran. C'était hier le jour des
mariages à Oran et grand nombre de couples
espagnols attendaient dans les couloirs que
leur tour les appelât devant M. Sartin, adjoint
délégué à l'état civil.
Après la consécration de deux ou trois
unions, -l'officiér de l'état civil qui venait de
s'entretenir avec un agent de la Sûreté fit
entrer une noce espagnole. Le sourire ironi-
que avec lequel il dévisagea les jeunes
iiancés fut le signe précurseur de l'incident
qui allait se produire
Mademoiselle, dit l'adjoint en s'adres-
sant hlanoyia et. désignant l'Espagnol qui
l'accompagnait, ce monsieur est bien votre
père?
Si, senor, répond en rougissant la jeune
Andalouse.
Et tous les témoins et les gens de la noce
disent en choeur
Si, si, si, senor. monsieur. el padre.
Si, senor alcade 1. la ve.rdad 1
M. Sartin, qui venait d'être renseigné, ferme
son Code, quitte son fauteuil et fait appren-
dre par l'interprète espagnol au jeune couple
'que le véritable père était employé dans une
ferme des environs d'Arzew.
Grand émoi de la noce le.pseudo-père, les
témoins se jettent aux pieds de l'adjoint, de-
mandent pardon et expliquent le motif du
stratagème le vrai père avait refusé son
consentement.
Tous se retirent bien ennuyés, et il est très
difficile de leur faire comprendre que la com-
plaisance de l'adjoint, en dévoilant la super-
cherie avant l'apposition des signatures sur
les registres de l'état civil, leur évitait de
continuer la noce sur les bancs de la Cour
d'assises.
Incendie d'un dépôt dalcool
>~wwwv Hambourg. Un violent incendie
vient de détruire quatre bâtiments de laiSo-
ciété anonyme de dépôt et d'exportation d'al-
cools de Steinwaerder. On évalue à plus d'un
million de marks" le dommage résultant de
la destruction par le feu du genièvre et du
magasin de vins vieux.
On a mis en marche, pour combattre cet
incendie, les pompes de dix steamers, tandis
qu'à terre une pompe à vapeur fonctionnait.
On a eu de grandes craintes un moment
pour d'immenses dépôts de spiritueux se
trouvant de l'autre côté de la rue et mis en
communication par un canal avec la fabrique
de genièvre; le canal, en effet, était devenu
un ruisseau de feu, par suite du genièvre en-
flammé -qui s'y était répandu à flots. On a
réussi cependant à sauver ces dépôts en je-
tant du sable sur le liquide. On a également
pu préserver du feu les bureaux situés au
nord de la fabrique et les magasins s'éten-
dant derrière, qui contenaient 120,000 sacs de
sucre.
Argus-
-^f*jrs**J* '̃
Tous les Bureaux de Poste de France et
d'Algérie reçoivent gratuitement des abon-
nements au FIGARO et au SUPPLÉMENT
LITTÉRAIRE.
une dégénérescence de la force humaine,
rien que par la dimension des pierres
employées d'abord, celles d'en dessous,
les cyclopéennes, sortes de roches à
jamais immuables aujourd'hui, appor-
tées on ne sait comment par les premiers
hommes celles du milieu ensuite, mises
par les Romains, encore très effrayantes
pour nous, mais déjà bien moindres;
puis celles d'en haut, ajoutées par les
musulmans d'autrefois, plus petites en-
core, bien que dépassant celles de nos
misérables bâtisses modernes.
Après ces. propylées, après ces gran-
des entrées pompeuses qui n'existent
plus mais dont on peut reconstituer en-
core les aspects, on pénètre successive-
ment dans deux gigantesques cours la
première, hexagonale, de 70 mètres de
diamètre; la seconde, rectangulaire, de
100 à 150 mètres de côté; toutes deux,
d'une égale splendeur. Leurs murailles
hautes et profondes en pierres de
grand appareil, il va sans dire se
composent alternativement de- parties
droites ou de parties courbes qui for-
ment comme des demi-rotondes, et sont
ornées de deux étages de niches aux
frontons droits, ou arrondis, ou contour-
nés en coquille; toutes ces niches, sculp-
tées magnifiquement, devaient être or-
nées chacune de deux de ces colonnes
en granit rouge dont le sol est jonché, -et
renfermer des statues aujourd'hui dé-
truites. Età la frise supérieure de ces en-
ceintes, au-dessus de tout, courent d'in-
terminables guirlandes en haut relief,
de feuillages, de fleurs et de fruits. Cela
est déjà un monde, représentant une
étonnante dépense de matière et de force,
ayant épuisé sans doute la vie d'une lé-
gion d'hommes pendant des années.
Mais ce n'est encore que le quartier des
prêtres, que le vestibule des Dieux.
Ces deux cours franchies, on arrive
enfin devant les grandes merveilles du
fond: à gauche, le temple monstrueux
de Jupiter, et, juste en face, dans l'ali-
gnement même des propylées, l'inimagi-
nable temple du Soleil, dominant
jtout de sa stature souveraine, élancé et
presque aérien, avec sa sveltë colon-
nade de vingt à vingt-cinq mètres
presque deux fois haute comme les
Lia UniUjyfît} Ou UJ.mfl i k IJlInl
Classes de Flûte, de Hautbois, ite Basson,
de Clarinette.
Ce concours a été excellent. Les classes
instruméntales du Conservatoire sont,
décidément, tout à fait supérieures. En
deux ou trois ans, d'un élève bien doué,
le Conservatoire fait un virtuose, Aussi
est-ce légitimement que, quoique les
concurrents soient peu nombreux, le
jury leur a accordé des récompenses
nombreuses. Pour la flûte, un premier,
un second prix et un premier accessit, à
MM. Barrère, Grenier et Maguarre.
Mêmes récompenses pour le haut-
bois, à cela près qu'il y a eu deux
premiers prix, à MM. Leclercq et Rey,
deux seconds prix à MM. Soûlas et
Brun, l'accessit allant à M. Creusot..On
a donné un premier prix de clarinette à
M. Pichard, trois seconds prix. à MM.
Gazillou, Delacroix et Gayot, et l'ac-
cessit à M. Carré. Pour le basson, enfin,
presque tous les concurrents ont été ré-
compensés deux premiers prix à MM.
Passerin et Duhamel, un second prix à
M. Joly, deux premiers et deux seconds
accessits à MM. Brin, de Béir, Bàrlot,
Mesnard. Au total, sur vingt-neuf con-
currents, le jury en a récompensé vingt.
Mais il n'y a rien à reprendre à cette
largesse. Je sais bien qu'elle fera sou-
rire. On se demande aussi comment il
peut venir à l'idée d'un jeune homme de
se consacrer à l'étude d'un instrument
assez ingrat et qui ne permet pas d'es-
pérer à qui le cultive, les gloires du so-
liste, tel que le basson? Problème de
psychologie sur lequel je ne m'arrête
pas. Je constate seulement que ces
vocations sont fort heureuses, car elles
permettent de recruter, pour les concerts
et pour le théâtre, d'excellents orches-
tres, dont le Conservatoire est le grand
fournisseur. Et ce- n'est pas là sa moin-
dre utilité. N'oublions pas que lorsqu'il
fut fondé, ce fut surtout en vue du re-
crutement des musiques militaires.
Henry Fouquier.
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péennes.
De ces deux temples, le moins détruit
est celui de Jupiter, sans doute parce
qu'il était plus trapu, plus lourdement
assis sur ses bases éternelles, plus résis-
tant aux assauts des hommes et aux se-
cousses du sol.
Devant l'entrée, gisent des amas de
débris monstrueux, tronçons monolithes
des colonnes, blocs énormes tombés des
voûtes. Mais presque toute la cella, une
grande partie de la colonnade du péri-
style et de celle du pronaos subsistent
encore. C'est un temple périptôre, d'or«
dre corinthien ses corniches, ses frises
sont sculptées à profusion avec un goût
presque toujours exquis; des feuillages,
des fleurs courent en guirlandes infinies •
sur ses effroyables pierres au sommet
de ses colonnes gigantesques, les acan-
thes de Corinthe se contournent comme
de grandes plumes élégantes. A la voûte
du péristyle, on voit encore des figu-
res de dieux, de déesses ou d'empereurs,
que les Sarrazins ont à demi effacées
en les criblant de balles. Le portique,
aujourd'hui déséquilibré et menacé
d'une chute prochaine,' a dû être une
rare merveille il a de douze à quinze
mètres de haut et il est encadré d'un ad-
mirable amas de feuillage, de volutes,
de guirlandes que soutiennent des génies
ailes ou desaigles orientales. Et le tem-
ple tout entier, malgré son délabre*
ment extrême, porte encore au recueil-
lement profond, éveille encore le senti-
ment du grand mystère.
Pour nos âmes modernes, tant altérée*
d'une foi, d'une espérance qui s'enfuient,
il y a d'ailleurs un surcroît de trouble à
constater que le Dieu chimérique d'ici,
dont le nom est aujourd'hui pour faire
sourire, a pu avoir en son temps da
tels sanctuaires solennels, dégageant,
encore plus que nos églises, l'imprécisft
épouvante religieuse illusion, décidé»
ment, illusion et néant que cette- époù°
vante-là, simple jeu des aspects, des
formes sévères, et, sur les êtres très pe-
tits que nous sommes, simple impres*
sion des choses trop grandes.
̃ PIER^El LOTI.
(Lq, suite 4 demain.) v
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