Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1895-07-13
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 juillet 1895 13 juillet 1895
Description : 1895/07/13 (Numéro 194). 1895/07/13 (Numéro 194).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO SAMEDI 13 JUILLET 1895
profité de l'occasion pour faire une petite
manifestation royaliste « Vos murmures
ne changeront pas les faits. La monar-
chie a existé dans ce pays et y a laissé
des souvenirs; rien ne dit que demain
elle ne sera pas restaurée, et vous y tra-
vaillez 1 Cette hypothèse inconstitution-
nelle allongeait le débat; quelques inter-
rupteurs ont répondu simplement àM. de
Ramel « Soyez bref 1 »
De son côté, le garde des sceaux,
M. Trarieux, a reconnu qu'on avait porté
une légère atteinte à la liberté indivi-
duelle et il a promis qu'on ne recommen-
cerait plus.
La fin de la séance a été employée tout
entière à des votes ou à des refus de cré-
dits. Tous les sinistrés, inondés, grêlés,
incendiés ont réclamé un secours. Le
gouvernement s'est montré plus géné-
reux que la Commission du budget qui,
en présence de demandes chaque jour
plus considérables, avait résolu de ser-
rer les cordons de la bourse, et la Cham-
bre a suivi le gouvernement. Les sinis-
trés auront un million, les ouvriers de
l'usine Godillot auront vingt mille francs.
Il est impossible de lâcher plus allégre-
ment une Commission du budget.
A neuf heures du soir la Chambre
siégeait depuis huit heures d'horloge
sans désemparer on se querellait en-
core sur un projet de loi relatif au mo-
nument commémoratif de la Défense
nationale; mais la faim a eu raison des
plus bavards. Le crédit est voté. A de-
main le décret de clôture à moins que
l'interpellation de.M. Pourqueryde Bois-
serin sur la croix'd'honneur de M. Eiffel
ne renverse le gouvernement.
JPasrIȏrdus.
̃ ̃ = r-O"W\y\/N».
LE SÉNAT
Pour se mettre en appétit, le Sénat ex-
pédie d'un seul coup de dent, en guise de
hors-dteuvre, 36 projets de loi d'intérêt
local, qui représentent un joli total de
millions. M. Buffet proteste ou plutôt
essaye de protester contre cette hâte un
peu excessive, mais le désir de s'en aller
en vacances ameute les sénateurs contre
ce sage qu'ils traitent de fâcheux.
Les contributions directes sont expé-
diées avec le même entrain, et une ten-
tative d'interpellation sur on ne sait
quelle modeste affaire de sous-préfecture
est promptement réprimée par un audi-
toire impatient d'en finir.
Des crédits pour l'Annam et le Tonkin
passent comme une lettre à la poste, en
compagnie d'un lot de broutilles, et c'est
à peine si les obligations militaires des
membres du Parlement retiennent pen-
dantquelques secondes l'attention de lé-
gislateurs que leur âge' dispense de la
caserne.
La séance finit, comme elle avait com-
mencé, par le vote à la vapeur d'un
solde très important de projets d'intérêt
local.
Paul Bosq.
–s~
A l'Etranger
Combinaisons diplomatiques
Il y a à peu près un mois, on attirait
ici même l'attention sur les agissements
de l'Allemagne au Maroc et sur la fa-
çon tout aussi insolite qu'exagérée
dont la diplomatie allemande traitait les
quelques différends -de peu d'impor-
tance en somme que l'empire avait
avec le Maroû. Les ^oura^Ais: aUema.T\ se moquèrent agréablement de cet article ¡
et je crois bien que la Gazette de Cologne 1
profita de l'occasion pour signaler une
fois de.plus mes mauvaises intentions
germanophobes.
Et aujourd'hui, il se trouve que c'est
moi qui ai .eu raison l'Allemagne
envoie des cuirassés au Maroc elle
en a déjà envoyé trois, elle va en
envoyer encore deux, et l'on peut
être à peu près assuré que si l'em-
pereur du Maroc ne donne pas toute sa-
tisfaction à l'Allemagne, nous appren-
drons un beau matin que les marins alle-
mands ont débarqué sur un point quel-
conque de la côte marocaine (il est des
gens bien informés qui affirment que le
Maroc ne peut pas donner satisfaction à
l 'Allemagne).
On peut, à première vue et même à la
seconde, être un peu étonné de la tournure
que, subitement, prennent ces affaires du
Maroc.
Mais il parait qu'il -y a des dessous et
qui sont'de nature assez délicate. On ra-
conte xjuë l'Allemagne aurait été assez
mécontente de la façon dont tourna pour'
elle son Intervention en Extrême-Orient:
elle trouve qu'elle n'a pas eu la part qui
lui était due et elle a cherché le moyen
d'être désagréable à ses compagnes
d'entente% la France et la Russie. Et
comme^aù moment de l'entente à. trois.
on avait bien été obligé de lui faire com-
prendre que l'entente à deux pourrait
bien s'exercer dans d'autres questions,
méditerranéennes cette fois, et comme
elle avait promis ou plutôt offert, avec
insistance, sa coopération elle croit
avoir trouvé un moyen d'obliger ses
deux compagnes du Japon à l'aider dans
une question qui n'intéresse qu'elle! 1
Autrement dit, et en abandonnant le
langage dipl&matique, l'Allemagne avait
promis son concours pour un règlement
Feuilleton du FIGMÀO du 13 Juillet 1895 'r
LA
GALILÉE
̃ m ̃̃
»- Suite
Partout alentour, de plus hautes mon-
tagnes/couvertes de halliers et de pierres,
dominent, surplombent, enferment tris-
tement cette colline où fut Samarie; il
n'y a même pas de route pour mener là;
aucun être vivant n'apparaît aux abords
et le petit minaret blanc qui regarde
la campagne ne voit autour de lui qu'un
désert de roches et de broussailles. C'est
comme un rêve de la fin des temps, cela
fait songer à ces époques conjecturées
où,apçès l'épuisement des races, la na-
ture verte lentement s'étendra pour re-
créer ses forêts primitives.
Devant le hameau solitaire d'aujour-
d'hui il est étrange de se rappeler la
longue histoire de cette ville, fondée il y
gffyaume d'Israël ruinée deux cents ans
i^.eH5^tipnijit^rditef;
éventuel de la question d'Egypte,, et elle
s'oulèye la question du Maroc pour voir si
l'ententeà trois est aussi durable qu'elle
le croit ou feint de le croire, quitte à
changer sa politique si elle croit avoir à
se plaindre. Ce sont là jeux de diplo-
mates qui n'auront peut-être pas grand
résultat -pratique, mais qui cependant
permettent,de deviner de quel.. côté va
se porter, dans un avenir prochain peut-
être, l'activité politique de l'Europe 1
Jacques St-Cêre.
SOITf ELUES
PAR DÉPÊCHES DE NOS CORRESPONDANTS
Yokohama, 12 juillet,
D'après une dépêche de Formose, une
troupe de 700 Chinois a attaqué la garnison
japonaise de Tanseou. Après un combat
désespéré, les Chinois ont élé repoussés. Ils
ont eu 200 tués.
De nombreux prisonniers ont été faits par
les Japonais qui n'ont eu que onze tués.
Londres, 12 juillet.
Les déclarations de candidatures sont offi-
ciellement faites aujourd'hui dans 191 cir-
conscriptions. On sait que si un candidat se
trouve sans concurrent, il est déclaré élu.
C'est ainsi que sont élus actuellement 29
unionistes, 4 libéraux et 3 Irlandais parnel-
listes.
Tanger, 12 juillet.
Le croiseur allemand Kaiserin Augusta
vient d'arriver.
Rome, 12 juillet.
Par 264 voix contre 62 la Chambre a adopté
la motion Vischi tendant à célébrer le 20 sep-
tembre, anniversaire de l'entrée des troupes
à Rome, comme fête nationale.
-Jt^r^im
r EEÏDE DEnoeMOI
M. Clemenceau expose dans la Justice
de quelle façon lamentable le ministère
de la marine a procédé à la préparation
de l'expédition de Madagascar. Le vote
des Chambres étant du 13 novembre et
les opérations devantcommencer seule-
ment le 1er mai, on avait donc devant
soi, six bons mois, ce qui était large-
ment suffisant; or, lorsque le général
Metzinger, débarqua à Majunga, voici la
situation qu'il trouva
1<> Le wharf, jugé indispensable pour le
prompt déchargement des navires, était à
peine commencé.
2<> Le capitaine de vaisseau Bienaimé avait
assuré formellement que la reine des Saka-
aves Binao; fournirait 8,000 porteurs. On en
a trouvé en tout 550 recrutés à Nossi-Bé, co-
lonie française, et qui ne voulurent point
marcher, une fois les arrhes payées.
3° Le commandant de la division navale,
M. Bienaimé, n'avait rien préparé sur la
plage. Pas même des abris pour les nouveaux
arrivants.
Il y eut, on le comprend, une explication
très vive entre M. Bienaimé et le général
Metzinger. Ce dernier réclama le commande-
ment sans partage, étant seul responsable
des débuts de la campagne. Ce commande-
ment lui fut donné par un décret inséré à
V Officiel.
Pendant ce. temps, bateaux et transports
de toutes sortes arrivaient à la queue leu-leu
et s'entassaient devant Màjùnga.
Pas de wharf 1 Des chalands en nombre
ridicule I
Le général Metzinger dut donner un ordre
formel pour que le commandant de la station
navale mît à sa disposition tout le matériel
disponible de la marine, soit 4 canots à va-
peur et six chalands. On employa des bou-
tres arabes, remorqués ainsi que les cha-
lands sur la pointe de sable où l'on construi-
sait le wharf. Là, on les échouait à mer basse
,ço\xt iaÎTe le dèc\âa.TgesTù.«n. fc.Y>xas à.'h.ommes.
En même temps, fadminiffe-ation de la la
guerre, pour qui la marine n'avait rien
préparé, travaillait fiévreusement à l'édi-
fication de quelques baraquements pour
abriter le matériel et les approvisionne-
ments déposés sur la plage.
On travaillait aussi à la construction du
wharf quand, au bout de 80 mètres, le fond de
sable reconnu par le commandant de la sta-
tion navale se changea: en madrépores.
Ainsi, la marine avait prévuune longueur
de wharf de 230 métrés au minimum, et on
ne pouvait en construire que 80 1
Notez qu'il n'était pas un colon à Majunga
qui ne connût l'existence de ce roc qui décou-
vre à marée basse 1
De là, l'accumulation de plus de 30 navi-
res de là, la perte et l'avarie d'une partie du
matériel et des approvisionnements; de-là,
des retards dans la marche en avant; de là,
les maladies et la mort d'un grand nombre
d'hommes.
Les bâtiments arrêtés devant Majunga to'u-
chent des droits de retard, entre 1,500 et
2,000 francs par jour,
C'est dans ces conditions regrettables
que l'expédition a été commencée. C'est
triste. Et l'on ne peut que louer nos vail-
lants officiers du corps expéditionnaire
d'avoir triomphé de ces difficultés qui
auraient dû leur être évitées.
Un critique français, épris de litté-
ratures étrangères, avait écrit naguère
« Prenez garde à notre renom littéraire,
les Belges vont nous le prendre 1 » II
n'en a pas fallu davantage pour faire
croire à nos aimables voisins qu'ils n'a-
vaient qu'à étendre la main.
Dans la séance de la Chambre dés re-
présentants tenue mercredi dernier, plu-
sieurs membres ont appuyé une propo-
sition invitant le gouvernement à faire
installer-une grande librairie belge à
Paris. ̃̃'
après par Salmanazar, qui emmena en
captivité ses habitants et les remplaça
par des idolâtres des pays de Couth ou
de Babel, pères des Samaritains du Ga-
rizim ruinée encore quatre siècles plus
tard (l'an 331 avant J.-C.), par Alexandre-
le-Grand qui substitua à ses habitants
massacrés une colonie macédonienne ¡
rebâtie, sous le nom de Sébastien, par Hé-
rode, qui Ja fit coloniser à nouveau par
6,000 vétérans des armées de Rome; vi-
vante encore, aux premiers siècles chré-
tiens et envoyant des évêques aux an-
ciens cfonciles florissante sous le nom
de Sabast, à l'époque des croisades, gou-
vernée alors par un vicomte français et
possédant une cour de bourgeoisie
et puis, éteinte sans que l'histoire sache
comment, après le retour des Sarrasins,
anéantie et oubliée, sous l'invasion pro-
gressive des herbes, des cactus, et des
buissons d'épines.
De gais ruisseaux, des sources claires
coupentle sentier envahi de grands char-
dons et de nopals qui monte à. Samarie.
Et l'impression de tristesse s'accentue
quand on approche; il: semble que le
rayonnement du soleil, le luxe des fleurs
et des herbes, la profusion des anémo-
nes rouges ajoutent encore a l'irrémédia-
ble désolation de ce lieu.
Le village cependant est plus étendu
qu'il ne le paraissait à distance; parmi
les cactus, parmi les éboulements et les
débris, restent une cinquantaine de mai-
sonnettes cubiques, construites avec des
fragments de temples ou de palais, et
dont les toits en pierre sont recouverts
d'herbes comme de petites prairies. Aiir
près des ruines encore bçljes, gui>nto|-
Un député, M. Çoremans, s'est .élevé
contre cette motion ̃̃;
Je ne crois pas, a-t-il dit, que la protection
gouvernementale soit l'idéal pour la littéra-
ture. C'était le régime dn grand Roi-Soleil,
qui payait fort bien ceux qui le louaient et
qui laissait croupir les autres dans la misère.
Je n'admets donc pas cette création d'une
librairie gouvernementale à Paris. On sait
comment certaines réputations s'établissent.
On compare tel littérateur à Zola et nous
avons vu tel littérateur belge français, quoique
Flamand de naissance, élevé par un original
à la hauteur de Shakespeare 1 Cela a étonné
tout le monde, ici comme en Amérique.
Il ne suffit cependant pas de publier des
ceuvres encombrées de oh! oh!et de ah ah
pour être comparé à Shakespeare.-
Cette critique amusante des littéra-
tures nébuleuses ou 'symboliques a mis
en gaieté les collègues de M. Coremans.
Celui-ci a conclu en déclarant qu'il était
inutile de gaspiller l'argent beige à faire
débiter quelques livres « que la camara-
derie aiderait à -vendre ».
Tel n'a pas été l'avis de M. Demblon,
qui a répliqué
M. Coremans a fait des allusions transpa-
rentes en disant qu'il y avait des écrivains
belges qui imitaient les Français, notamment
Emile Zola. C'est de Camille Lemonnier qu'il
veut certainement parler.
Il est triste d'entendre des imputations
semblables à l'adresse de Camille Lemonnier,
qui a tant écrit et qui n'a pas 50 ans I
N'oublions pas la faculté d'assimilation de
nos artistes. Pour Rubens ne peut-on retrou-
ver le schema de certains peintres italiens ? q
On lui reprochait aussi naguère ces imita-
tions! Or, qu'est-il resté de ces reproches?
Quant à Maeterlinck.
Nous venons d'avoir l'égal de Zola;
voici l'égal de Shakespeare. Maeter-
linck.
On peut être très grand homme, poursuit
lé député Demblôn, et comparable à Shakes-
peare. Et ce n'est pas parce que Octave Mir-
beau a mis Maeterlinck au-dessus de Shakes-
peare qu'il faut lui dénier tout talent. Si on
ne devait tenir compte que des écrivains qui
égalent Shakespeare, on devrait se borner à
cinq ou six hommes.
On pourrait citer maints autres écrivains
belges, remarquables qui ont fait resplendir
le génie flamand. Oyez, par exemple, ce beau
sonnet d'Albert Giraud.
Et l'orateur lit le sonnet en question.
Les quatorze vers ne sont pas unanime-
ment appréciés et M. Coremans est bien
près de leur appliquerla célèbre apostro-
phe du Misanthrope à Oronte, car il s'é-
crie
Je trouve ce sonnet très peu clair et je de-
mande notamment ce que peuvent bien être
ces « vierges atlantiques » dont il y est fait
mention. Je ne les ai jamais rencontrées jus-
qu'ici J'ai bien entendu parler des vierges
du Parnasse. et des demi-vierges; mais
l'honorable membre ferait plaisir à la Cham-
bre en les lui faisant connaître d'un peu plus
près 1
On est gai à la Chambre belge 1 En fin
de compte la librairie gouvernementale
belge à Paris ne sera pas créée. Nous
l'avons échappé belle 1
Nous extrayons d'un très élogieux
article que le Fanfulla publie sur S.
A, R. la duchesse d'Aoste, le passage
suivant, tout à fait caractéristique
La princesse, après avoir prié sur le tom-
beau de Victor-Emmanuel, a voulu, avant de
quitter le Panthéon, se faire conduire au
tombeau de Raphaël. Là, elle resta long-
temps debout, toute absorbée devant la mo-
deste pierre tombale dont elle lut attentive-
ment l'inscripfion latine. Puis, au moment
de se retirer, elle s'inclina profondément.
"Voilà V& trait typique, cm. se révèle la
femme qui n'est pas comme les autres, où
l'on sent la princesse Ce salut simple et res-
pectueux d'une princesse royale devant les
restes de Raphaël va de pair avec le geste
noblement souverain de Charles-Quint s'in-
clinant pour ramasser le pinceau tombé des
mains du Titien. C'est la reconnaissance des
hiérarchies de l'intelligence et de l'art faite
solennellement par les représentants les plus
élevés des hiérarchies du monde.
Que de gens ont défilé devant le tombeau
de Raphaël Mais personne n'a su s'incliner
visiblement devant cette simple pierre tom-
bale qui marque le lieu où repose depuis trois
siècles le plus grand et toujours jeune peintre
de la beauté. Hélène de France n'a pas hé-
sité. "Voilà la princesse. Ce salut, encore plus
que son mariage, encore plus que les accla-
mations de tous les Italiens, a fait d'Hélène
de France une de nos concitoyennes et l'a
sacrée pour toujours princesse italienne.
#% L'amour pour les femmes de théâ-
tre peut entraîner à des .excentricités
assez singulières nous n'en voulons
pour preuve que l'anecdote suivante
contée par le Journal des Débats
Voici ,quelque temps mourait à Londres un
riche amateur de théâtre par son testament,
il laissait toute sa fortune à une comédienne,
Miss B. dont il était l'admirateur enthou-
siaste, mais platonique. « Je prie Miss B.
écrivait-il dans son testament, d'accepter
l'hommage de toute ma îortxme, bien que ce
soit peu de chose en regard des indicibles
sensations que m'a fait éprouver, pendant
trois ans, la contemplation de son nez ado-
rable.»
A peine le généreux amateur eut-il expiré,
qu'on prévint Miss B. de la fortune qui lui
tombait du ciel. Très intriguée et craignant
une mystification, Miss B. se fit conduire
au domicile de son bienfaiteur. Elle entra
dans la chambre mortuaire et • demanda à
voir les traits du défunt « Comment, s'é-
cria-t-elle alors, mais c'est l'homme qui, de-
puis trois ans, m'envoie chaque jour une
pièce de vers à la gloire de mon nez. A
Hyde-Park, à Covent-Garden, il était tou-
jours devant moi et-me fixait obstinément. »
rent le vieux minaret blanc et qui sont
un confus mélange d'églises et de mos-
quées, une sorte de petite place sert de
forum aux gens dé Samarie. Plusieurs
hommes, drapés du « burnous de Na-
plouse » et coiffés de la très large cou-
ronne en laine noire, se tiennent là im-
mobiles, assis sur des pierres, dans le
sombre farniente habituel, rêvant au so-
leil ou à l'ombre, tandis qu'autour d'eux
la destruction des antiques choses con-
tinue silencieusement de s'accomplir. Ils
nous disent te bonjour- arabe et leurs
beaux yeux lourds, enténébrés d'obscu-
rité séculaire, suivent nos mouvements
avec une distraite curiosité..
Avant de descendre de cheval, nous
voulons parcourir toute cette colline que
jadis recouvrait la ville. Vers l'Ouest,
nous éloignant de la partie à. peu près
habitée, nous suivons, au milieu de
champs de blés et de vergers d'oliviers,
un chemin de chaque côté duquel appa-
raissent des colonnes antiques -d'abord
couchées, dans l'herbe, puis bientôt de-
bout, toujours plus nombreuses, finis-
sant par former une double ligne étran-
gement solennelle aumilieude lapaisible
campagne fleurie. Leur base plonge au-
jourd'hui dans la profondeur du sol, qui
s'est exhaussé de plusieurs pieds depuis
tantôt deux mille ans 'utiles sont là
monolithes trop lourds -ue; les indolents
envahisseurs n'ont pas pris la peine d'en-
lever, elles demeurent seules, après
l'anéantissement de tout le reste. Elles
disent encore la grandeur de Samarie;
elles commandent le respect et le silence;
et on dirait qu'elles se souviennent
^âxelT YWJ>agser le Gftrjst, en ces temps
En recueillant la succession de l'origi-
nal dilettante plusieurs millions
miss B. dut trouver que celui-ci avait
une façon bien délicate d'exprimer ses
sentiments.
Le liseur.
i^N^s^ys* i
Alouvefles Diverses
L'INCENDIE DES ATELIERS GODILLOT
Le Comité de secours aux victimes de l'inr
cendie de l'ancienne maison Godillot s'est
réuni, hier après midi, à la mairie de la rue
Drouot.
Ce Comité, qui a déjà distribué une somme
de 40,000 francs d'indemnités, sur la somme
totale de 100,000 francs qu'il possédait, a dé-
cidé de s'adresser à la presse pour augmen-
ter ses ressources. 0
En conséquence, sur la proposition de M.
Strauss, la lettre suivante a été adressée à
tous les directeurs de journaux parisiens
Monsieur le directeur,
Nous prenons la liberté de solliciter votre
puissant concours, qui n'a jamais fait défaut à
aucune infortune, en faveur des victimes de
l'incendie de la rue Rochechouart.
Les sinistrés, les ouvriers et ouvrières en
chômage vous seront profondément reconnais-
sants de vouloir bien ouvrir, dans vos colonnes
des 16 et 17 juillet, une souscription publique
destinée à soulager leurs nombreuses misères
accidentelles.
Pour assurer l'unité dans la répartition, nous
vous prions de vouloir bien faire opérer les ver-
sements à la caisse de la mairie du 9e arrondis-
sement, chargée de centraliser les dons et d'ef-
fectuer les payements.
Veuillez agréer, monsieur le directeur, l'assu-
rance de notre considération distinguée.
Le Comité de secours;
Emile Ferry, maire; Lesage, Besnard, Chain,
adjoints; Georges Berger, Georges Berry,
députés; Cornet, Escudior, Strauss, Max
Vincent, conseillers municipaux; les délé-
gués des ouvriers et ouvrières de la Com-
pagnie française des entreprises militaires
etciviles.
La Compagnie a fait connaître, à la fin de
cette réunion, qu'elle prenait à sa charge le
payement des outils et des vêtements de tra-
vail incendiés.
Une légère amélioration s'est manifestée
dans l'état du sapeur Garbez. Il a pu, hier
matin, manger un œuf à la coque. Les méde-
cins commencent à avoir un peu d'espoir.
,-n
MORT DU COLONEL GA.CON
M, Gacon; colonel retraité dn génié, com-
.M. Gacon, colonel retraité du génie, com-
mandeur de la Légion d'honneur, chef du
dépôt des îortifieatiori^ s'est suicidé, la nuit
1 derniére, dans l'appartement qu'il occupait;
dernière, dans l'appartement qu'il occupait, y
105, boulevard Montparnasse, en absorbant
une assez forte quantité de cyanure de po-
tassium.
Le colonel, qui était âgé de soixante-treize
ans, habitait au quatrième étage et n'avait
pour tout domestique qu'une vieille femme
qui le servait depuis assez longtemps. Cette
femme, inquiète de ne pas voir son maître
sortir de sa chambre, à huit heures, comme
il en avait l'habitude, frappa à la porte. Ne
recevant pas de réponse, elle entra. Elle le
trouva vêtu de ses habits civils et assis dans
un large fauteuil près du lit. Par terre, sur le
tapis, était le flacon dont le colonel avait
absorbé le contenu.' Le lit n'avait pas été
défait. Le vieillard avait consacré sa der-
nière nuit à écrire plusieurs lettres, adressées
l'une à son fils,les autres à des amis.
Dans l'une de ces lettres, le colonel expli-
quait qu'il se tuait pour échapper d'abord à
des embarras d'argent, ensuite parce qu'il
s'était aperçu que, depuis quelque temps, ses
facultés baissaient. Il demandait, en outre, à
être enterré simplement, sans honneurs mili-
taires, et il terminait en priant qu'on ne dé-
posât sur son cercueil ni bouquets ni cou-
ronnes.
M. de Busschères, commissaire de police,
à procédé aux constatations usitées en pareil
cas.
*-«-,
DRAME D'AMOUR '1
Uix jeune homme de. dix^sept ans, Paul
Ch. demeurant rue Doudeauville, avait fait
la connaissance, il y a quelque temps, d'une
jeune fille de seize ans, Eugénie N. dont il
devint éperdument amoureux. Il alla, ces
jours derniers, demander à ses pajçents la
main de la jeune fille. On la lui reftisa. On
les trouvait trop jeunes tous les deux pour
entrer en ménage.
Furieux de ce refus, dont il fit retomber
toute la responsabilité sur Eugénie, il jura
de se venger de la jeune fille.
Avant-hier soir, il la rencontra rue de Jes-
saint. Sans plus d'explications, il se jeta
sur elle et la frappa d'un coup de couteau en
pleine poitrine. La pauvre enfant tomba
sanglante sur le pavé. Paul, la croyant
morte, s'apprêtait à se frapper à son tour,
avec l'arme encore teinte du sang de sa vic-
time, quand il en fut empêché par des pas-
sants qui le désarmèrent.
Le meurtrier a été conduit chez M. Labat,
commissaire de police. Quant à Eugénie N.
elle a été transportée à Lariboisière. Elle a
supplié avec instance qu'on ne poursuivît
pas son amoureux, dont elle a demandé la
grâce.
i_11
SUICIDES
Une violente détonation retentissant tout à
coup, avant-hier matin, à dix heures, dans
un couloir conduisant aux chambres des ma-
lades, mettait en émoi le personnel de l'hôpi-
tal militaire du Val-de-Grâce. On accourut et
on trouva, étendue sur le plancher et baignant
dans son sang, une jeune fille qui venait de
se tirer un coup de revolver dans la région
du coeur.
Des soins lui furent immédiatement don-
nés, puis elle fut transportée à Cochin, où
son état a été considéré comme très grave.
Cette jeune fille, qui se nomme Nathalie
Zélasço, est âgée de vingt-trois ans et exerce
la profession de couturière, 26, rue de Paris,
à Asnières. Elle est née en Algérie. On ignore
pour quel motif elle est venue attenter à ses
jours au Val-de-Grâce. On croit se trouver en
présence d'une affaire passionnelle.
Les époux Collet habitaient le Mesnil-
Aubry, petite commune de l'arrondissement
de Pontoise; Le mari; Marius, était ouvrier
si vieux où elles bordaient une voie
droite et magnifique, au milieu d'une
ville que nous ne nous représentons pas.
Elles sont d'un gris presque noir, tachées
de lichen, brisées à différentes hauteurs
et découronnées toutes de leurs chapi-
teaux sculptés. Nous les suivons jusqu'à
un amas de ruines et de tronçons ren-
versés,- qui dut être jadis quelque « Entrée
triomphale JI de la Sébastien Hérodienne.
Ailleurs et plus'haut, notre guide nous
conduit à une sorte d'esplanade où se
voient encore de grandes colonnes à
moitié enfouies dans la terre, et qui
semble être. le lieu où Achab et Jézabel
avaient élevé leur temple à Baal. Puis
nous nous dirigeons de nouveau vers le
minaret blanc, pour faire la balte et le
repas du milieu du jour, à l'ombre, dans
la cour de la mosquée. Et quand nous
sommes assis dans cette cour où croît un
grand palmier solitaire, le chéick du vil-
lage vient nous souhaiter la bienvenue,
tous les hommes de Samarie s'appro-
chent peu à peu, nous entourent pour
causer, pour nous vendre des médailles,
des vases, des cornalines gravées, des
débris trouvés dans des tombeaux.
C'était jadis l'église de Saint-Jean-
Baptiste, cette mosquée, une église
magnifiquement construite par les Croi-
sés francs, vers la fin du douzième siè-
cle, sur l'emplacement de la plus an-
cienne basilique byzantine qui avait d'a-
bord recouvert la sépulture de l'Annon-
ciateur du Christ, violée par Julien
l'Apostat.
Les musulmans entretiennent avec dès
soins pieux le souterrain où le corps de
saint Jean-Baptiste reposait à côté de
couvreur; la femme, ménagère.. Ils avaient
deux jeunes enfants.
Mardi dernier, une violente discussion, pro-
voquée par la misère dans laquelle ils se
trouvaient, s'éleva entre eux. Marius partit
en annonçant qu'il allait se tuer. Le soir, son
cadavre, affreusement mutilé, était relevé à
Marly, sur la ligne du chemin de fer. Le
malheureux s'était jeté sous un train. De son
côté, la femme Collet, aussitôt le départ de
son mari, fit tous ses préparatifs pour se
donner la mort avec ses enfants. Elle les cou-
cha, alluma ensuite un réchaud de, charbon
et s'étendit sur le sol, enveloppée dans une
couverture. Mais dans un mouvement qu'elle
fit, en sentant l'asphyxie faire son oeuvre,
elle renversa le réchaud. Des morceaux de
charbon enflammés mirent le feu à ses vête-
ments, et la malheureuse aurait péri au mi-
lieu des flammes si des voisins, prévenus par
la fumée qui s'échappait de la chambre,
n'étaient arrivés à temps. La pauvre femme,
horriblement brûlée et à demi asphyxiée, a
été transportée, dans un état désespéré, à
l'hôpital de Luzarches. Quant aux deux bébés
qui ont échappé comme par miracle à la
mort, ils ont été recueillis par de charitables
voisins.
Pour être agréable à ses nombreux clients,
la Belle Jardinière vient de concentrer dans
l'une des plus belles parties de ses magasins
tout ce qui a trait aux costumes de sport,
même les accessoires.
Les. sports à la mode exigent, surtout en
été, des vêtements spéciaux, élégants et lé-
gers le problème à résoudre est de les éta-
blir conformément aux lois de l'hygiène, et la
Belle Jardinière y a, comme toujours, pleine-
ment réussi.
Vous trouverez réunis au rayon des sports
tous les vêtements, coiffures, chaussures,
chemises, etc., etc., pour cyclisme, lawn-ten-
nis, gymnastique, la paume, aviron, nata-
tion, escrime, boxe, équitation, costumes
complets pour yachtsmen, leurs officiers et
équipages.
Signalons enfin pour les plages et les excur-
sions la mante boulonnaise ainsi que la mante
bretonne, créations pratiques et très remar-
quables de la Belle Jardinière.
•+-•
LA FOLIE
M. José-Maria de Heredia recevait, depuis
sa réception à l'Académie française, des let-
tres que lui écrivait un nommé Marius Fou-
card; de Marseille. Foucard se plaignait que
le nouvel académicien se fût emparé de son
corps.et de son âme. « Quand vous mangez,
écrivait-il, je mange; quand vous faites un
mouvement, je dois faire la même chose.
C'est bien gênant. Aussi, je viens vous prier
de m'enlever ma pile. »
M. de Heredia n'avait jusqu'à présent ac-
cordé aucune attention aux lettres de ce fou,
mais il n'en fut pas -de même lorsqu'il y a
deux jours il en reçut une dàtée de Paris.
« Puisque vous n'avez pas voulu me ré-
pondre, disait Marius, je suis venu me faire
enlever ma pile par vous. Attendez-vous à ma
visite. ».
M. de Heredia prévint la Préfecture de po-
lice et, hier, Marius Foucard a été envoyé à
l'infirmerie du Dépôt par les soins de M. Bu-
reau, commissaire de police.
Jean de Paris.
Mémento. Marie Flammand, la victime de
Jinger ;qui l'avait frappée rue Laf ayette de vingt
coups de couteau, est en bonne voie de guérison
à Lariboisière.
L'apéritif rêvé, celui qui tonifie tout en exci-
tant l'appétit, c'est le Quinquina-Dubonnet.
Sous-bras Kallista, garantis gomme anglaise.
Ne partez pas sans chapeaux Léon, r. Daunou.
J. de P.
PETITE GAZETTE
En grog, en punch froid ou simplement étendu
d'eau sucrée,le rhumS'-James estincomparable
Bals Pilivore Dusser, 1, rue J.-J.-Rousseau.
Exigez les mots Parfi* Ninon, 31, rue du
4-Septembre, sur les flacons de Véritable Eau
deNinon contre rides et taches de rousseur.
Maladiesdes femmes, Stérilité(V* P'es Années)
Alsaciens et Yosgiens d'autrefois, d'Emile
Erckmann, paraît chez Eetzel. 1 vol. in-18, 3 fr.
-·N'~
A l'Elysée. Le Président de la République
a reçu avant hier les sénateurs et députés des
Alpes-Maritimes, qui l'ont invité à se rendre
à Nice cette année, afin de présider à l'inau-
guration du monument commémoratif de
l'annexion de Nice à la France.
M. Félix Faure a répondu qu'il ne pouvait
accepter cette invitation pour 1895. Il a tou-
tefois laissé espérer qu'il se rendrait dans
les Alpes-Maritimes au mois de février de
l'année prochaine.
Marine. Par décret du il juillet, le con-
tre-amiral Le Borgne de Kerambosquer a été
nommé à l'emploi de chef d'état-major du
2e arrondissement maritime à Brest.
Par décision présidentielle du 11 juillet,
sont nommés
Le capitaine de vaisseau Bugard, au comman-
dement du croiseur Chanzy, à Rochefort.
Le capitaine de frégate Imhoss, au comman-
dement du transport de 1re classe, Vinh-Long,à, à
Toulon.
Le lieutenant de vaisseau de Paris de Bois-
rouvray, au commandement d'un torpilleur de
la défense mobile à Toulon.
Conse/7s généraux et d'arrondissement Le
renouvellement de la série sortante des Con-
seils généraux et des Conseils d'arrondisse-
ment est fixé au 28 juillet prochain.
Le nombre des cantons appartenant à la
série sortante des Conseils généraux s'élève
à 1,431. De plus, 12 sièges sont vacants, en
dehors de la série sortante; enfin, un canton,
celui de Biarritz, a été nouvellement créé et
il y aura lieu d'élire son représentant au
Conseil général.
65 sénateurs et 130 députés sont soumis au
renouvellement.
En comptant le canton, nouvellement créé,
de Biarritz et les cantons hors série, vacants
par suite de décès, démissions, etc., le nombre
d'élections aux Conseils d'arrondissement,
à faire le 28 juillet, dans 2,061 cantons, s'é-
lève à 2,476.
lui du prophète Elisée, et nous y descen-
dons, suivis du cheick de Samarie. Quant
à l'église, aujourd'hui consacrée au
culte d'Allah, il n'en reste plus qu'une
triste abside qui est intérieurement
peinte à la chaux blanche et ornée des
vieux drapeaux verts de Mahomet mal-
gré le soleil qui y tombe â flots, malgré
les oiseaux qui chantent sur le toit, on
y sent, comme au-dessus de toute cette
Judée, lourdement planer la mort.
Quatre heures de marche pour atteiiv-
dre Djéninn (au dire de notre guide,
mauvaise et intolérante ville) près de
laquelle nous voulons camper ce soir.
C'est d'abord, pendant une heure en-
viron, une promenade à l'ombre, à tra-
vers des bois d'oliviers et de figuiers.
Puis, un farouche village se présente,
flanqué de bastions, au sommet d'une
colline rocheuse toute creusée de caver-
nes et de sépulcres Sânour, qui fut
peut-être l'antique Béthulie. Et, après ce
Sânour, nous finissons la journée dans
un pays sans arbres, dans un monotone
désert de foins et de fleurs. Les vallées,
les coteaux se succèdent, couverts d'un
même tapis d'herbages sur le soir, dans
les petits sentierspresque effacés où nous
cheminons, de hauts chardons violets
montent jusqu'au poitrail de nos che-
vaux il nous semble presque nous. être
trompés de direction, nous être enfoncés
dans un pays par trop solitaire et sau-
vage, quand tout à coup Djéninn se dé-
masque,devant nous, sans que rien l'ait
annoncé comme il arrive dans cet
prient où l£s_ yilleg n'ontj?as de route gui
En vertu de la loi du 23 juin 189a, soixante,
départements auront à élire des conseillera
d'arrondissement, en dehors de" ceux apporte-
nant à la série sortante. Sur ces soixante dé-
partements, il y en a dix-sept dont les Conseils
d'arrondissement seront renouvelés en entier
à savoir: Ain, Aisne, Ardennes, Aude, Douba»
Loir-et-Cher, Loire, Manche, Marne, Mayenne.
Meuse, Morbihan, Puy-de-Dôme, fihôae,
Haute-Saône, Var et Vaucluse.
Le 14 juillet au Soudan.-Les noirs da
Champ-de-Mars, en leur qualité de Français*
veulent célébrer la fête nationale. Aussi pré-
parent-ils une série de jeux indigènes la
poële, des baquets, des sacs, des arbres dé-
garnis auxquels monteront les Diolas grim-
peurs; des torches et des flammes pour les
illuminations etc. Le matin on tuera le mou-
ton et jusqu'à la nuit il y aura grand tam-
tam..
GAZETTE DES TRIBUNAUX
POLICE CORRECTIONNELLE La « boucherie
de chien » de Clichy. NOUVELLES, judi-
CIAIRES.
La 8° Chambre a fait hier un exemple.
Elle a condamné à trois ans de prison
et 500 francs d'amende le sieur Honoré,
ce boucher de Clichy, qui organisait des
rafles de chiens et qui, après avoir égorgé
les malheureux toutous, les débitait à sa
clientèle pour de la viande de boucherie.
La corrida de la Villette a eu hier son
épilogue en police correctionnelle.
Notre collaborateur Jean de Paris a
raconté l'incident.
Dans la matinée du M mai dernier, un
troupeau de 148 bœufs provenant de ta
République Argentine débarquait à la
gare de la Villette.
Lès animaux, gardés par un personnel
insuffisant, échappèrent à leurs conduc-
teurs et une vingtaine d'entre eux pri-
rent leur course. à travers le marché de
la Villette, renversant et blessant plu-
sieurs personnes.
Il fallut requérir les gardes munici-
paux de service au poste du marché;
douze bœufs furent fusillés on parvint
à se rendre maître des autres.
L'entrepreneur Delacour, qui s'était
chargé du transport, a comparu hier de-
vant la i0° chambre pour blessures par
imprudence;
Grâce à la plaidoirie de M" Gomby, le
tribunal ne lui a infligé qu'une amende
de 50 francs.
Deux des blessés qui s'étaient portés-
partie civile ont obtenu le premier
300 francs, le second 50 francs de dom-
mages-intérêts.
Les journaux ont annoncé que le père
d'Anastay était poursuivi pour exercice
illégal de la pharmacie et de la méde-
cine.
M. Anastay, un grand vieillard aux
longs cheveux blancs, qui tient un cabi-
net de consultations sous le nom do
« docteur Armand »,- a comparu, en
effet, hier vendredi, devant la 10e Cham-
bre.
Installé depuis plusieurs années 58, rue
de Paradis, M. Anastay traitait spéciale-
ment les affections dites confidentielles
et soumettait ses clients à un traitement
que le docteur Ricord eût certainement
condamné ses « gouttes indiennes » ou
ses « dragées du Dr Armand », qu'il ven-
dait 20 francs le flacon, renfermaient, en
effet, des substances extrêmement dan-
gereuses, en particulier du phosphore.
A l'audience, M. Anastay a naturelle-
ment soutenu, malgré l'avis des experts,
que sa- médication était aussi anodine
que facile à suivre en secret, même en
voyage, et il a ajouté que, s'il avait pris
la qualité de « docteur Armand », c'est
que son cabinet avait été dirigé autrefois
par un médecin.le docteur Armand, dont
il se croyait le droit de conserver le nom.
Le tribunal n'a pas admis cette théorie
et a condamné M. Anastay à 1,000 francs
d'amende.
#
La Cour de cassation s'est réunia hier
pour désigner les trois magistrats
appelés, aux termes de la loi ré-
cente, à faire partie de la Commission
consultative qui doit donner son avis sur
les demandes en réparations d'erreurs
j.udiciaires.
MM. les conseillers Babinet, Petit et
Crepois ont été élus par la Cour su-
prême.
Albert Bataille.
INFORMATIONS
$ygtène*§.eautim§em
La VELOUTINE est une Poudre de .Riz spécial*.
Préparée au Bismuth elle est hygiénique*
Adhérente et absolument invisible, elle donne
la peau une beauté et une fraîcheur naturelle»,
§!ttle tècompinsêt à l'gsposltlon gaivmelti de 1889.
©H. FAY, Parfumeur, 9, Rue do la Paix.
Sa méflar des Contrefaçons. Jugement du Tribunal civil
de la Seine du & Mai 1875.
CREME L. LEGRAND^u,^Ca^â5
IMITATION PARFAITE 34, B" des Italien*
1~f T DiA~a~r a~ C~ 8oneatr~châ:
ROYAL HOUBIGANT
~~aouvtnu P~neu~
HOUBIOAN T. <», F «Î'-H awf
1 EMPRUNT CHINOIS
Pour tous renseignements relatifs à la
Souscription, s'adresser on écrire à la
Banque des Reports et des Placements
Industriels, 27, boulev. Poissonnière, Paris.
les relie au-reste du monde, et vivent
isolées sans déranger la tranquillité de
leurs alentours.
Et Djéninn -l'antique En-Ganim, ville
de la tribu d'Issachar échue en partage
auxLévites (Josué, xxi, 29) Djéninn, à
cette heure du soir, est charmante, ainsi
dorée par le soleil couchant, au milieu de
tout ce pays d'herbes, où les vallons, les
montagnes semblent uniformément re-
couverts avec des peluches et des ve-
lours. Assise à l'entrée de la plaine d'Es-
drelon, qui s'étend derrière elle comme
une mer verte, elle est un groupe de
coupoles blanches et de minarets blancs^
d'où s'élancent quelques tiges de sveltes
palmiers absolument orientale, avec ses
toits de pierre et ses maisons en terrasse,
elle a, par exception, une apparence neuva
et on n'aperçoit point de ruines encom-
brant ses abords. Très riante, cette
Djéninn,et ne semblantpas la ville inhos-
pitalière qu'elle a la réputation d'être;
un peu mystérieuse seulement, à causé
de son calme, à cause de son isolement
parmi ces tapis d'herbes et de fleurs qui
paraissent n'avoir même pas été foulés.
Sans y entrer, nous la contournons
par un sentier de chardons et de folles
avoines il n'en sort aucun bruit; cepen-
dant, à la minute précise où le soleil
s'abîme derrière la plaine d'Esdrelon,
dans la mer des herbages, la haute cla-
meur des muezzins s'épand tout à coup
dans l'air, traîne longuement, puis s'i-.
teint.
PIERRE LOTI»
(La suite à demain.} v
profité de l'occasion pour faire une petite
manifestation royaliste « Vos murmures
ne changeront pas les faits. La monar-
chie a existé dans ce pays et y a laissé
des souvenirs; rien ne dit que demain
elle ne sera pas restaurée, et vous y tra-
vaillez 1 Cette hypothèse inconstitution-
nelle allongeait le débat; quelques inter-
rupteurs ont répondu simplement àM. de
Ramel « Soyez bref 1 »
De son côté, le garde des sceaux,
M. Trarieux, a reconnu qu'on avait porté
une légère atteinte à la liberté indivi-
duelle et il a promis qu'on ne recommen-
cerait plus.
La fin de la séance a été employée tout
entière à des votes ou à des refus de cré-
dits. Tous les sinistrés, inondés, grêlés,
incendiés ont réclamé un secours. Le
gouvernement s'est montré plus géné-
reux que la Commission du budget qui,
en présence de demandes chaque jour
plus considérables, avait résolu de ser-
rer les cordons de la bourse, et la Cham-
bre a suivi le gouvernement. Les sinis-
trés auront un million, les ouvriers de
l'usine Godillot auront vingt mille francs.
Il est impossible de lâcher plus allégre-
ment une Commission du budget.
A neuf heures du soir la Chambre
siégeait depuis huit heures d'horloge
sans désemparer on se querellait en-
core sur un projet de loi relatif au mo-
nument commémoratif de la Défense
nationale; mais la faim a eu raison des
plus bavards. Le crédit est voté. A de-
main le décret de clôture à moins que
l'interpellation de.M. Pourqueryde Bois-
serin sur la croix'd'honneur de M. Eiffel
ne renverse le gouvernement.
JPasrIȏrdus.
̃ ̃ = r-O"W\y\/N».
LE SÉNAT
Pour se mettre en appétit, le Sénat ex-
pédie d'un seul coup de dent, en guise de
hors-dteuvre, 36 projets de loi d'intérêt
local, qui représentent un joli total de
millions. M. Buffet proteste ou plutôt
essaye de protester contre cette hâte un
peu excessive, mais le désir de s'en aller
en vacances ameute les sénateurs contre
ce sage qu'ils traitent de fâcheux.
Les contributions directes sont expé-
diées avec le même entrain, et une ten-
tative d'interpellation sur on ne sait
quelle modeste affaire de sous-préfecture
est promptement réprimée par un audi-
toire impatient d'en finir.
Des crédits pour l'Annam et le Tonkin
passent comme une lettre à la poste, en
compagnie d'un lot de broutilles, et c'est
à peine si les obligations militaires des
membres du Parlement retiennent pen-
dantquelques secondes l'attention de lé-
gislateurs que leur âge' dispense de la
caserne.
La séance finit, comme elle avait com-
mencé, par le vote à la vapeur d'un
solde très important de projets d'intérêt
local.
Paul Bosq.
–s~
A l'Etranger
Combinaisons diplomatiques
Il y a à peu près un mois, on attirait
ici même l'attention sur les agissements
de l'Allemagne au Maroc et sur la fa-
çon tout aussi insolite qu'exagérée
dont la diplomatie allemande traitait les
quelques différends -de peu d'impor-
tance en somme que l'empire avait
avec le Maroû. Les ^oura^Ais: aUema.T\
et je crois bien que la Gazette de Cologne 1
profita de l'occasion pour signaler une
fois de.plus mes mauvaises intentions
germanophobes.
Et aujourd'hui, il se trouve que c'est
moi qui ai .eu raison l'Allemagne
envoie des cuirassés au Maroc elle
en a déjà envoyé trois, elle va en
envoyer encore deux, et l'on peut
être à peu près assuré que si l'em-
pereur du Maroc ne donne pas toute sa-
tisfaction à l'Allemagne, nous appren-
drons un beau matin que les marins alle-
mands ont débarqué sur un point quel-
conque de la côte marocaine (il est des
gens bien informés qui affirment que le
Maroc ne peut pas donner satisfaction à
l 'Allemagne).
On peut, à première vue et même à la
seconde, être un peu étonné de la tournure
que, subitement, prennent ces affaires du
Maroc.
Mais il parait qu'il -y a des dessous et
qui sont'de nature assez délicate. On ra-
conte xjuë l'Allemagne aurait été assez
mécontente de la façon dont tourna pour'
elle son Intervention en Extrême-Orient:
elle trouve qu'elle n'a pas eu la part qui
lui était due et elle a cherché le moyen
d'être désagréable à ses compagnes
d'entente% la France et la Russie. Et
comme^aù moment de l'entente à. trois.
on avait bien été obligé de lui faire com-
prendre que l'entente à deux pourrait
bien s'exercer dans d'autres questions,
méditerranéennes cette fois, et comme
elle avait promis ou plutôt offert, avec
insistance, sa coopération elle croit
avoir trouvé un moyen d'obliger ses
deux compagnes du Japon à l'aider dans
une question qui n'intéresse qu'elle! 1
Autrement dit, et en abandonnant le
langage dipl&matique, l'Allemagne avait
promis son concours pour un règlement
Feuilleton du FIGMÀO du 13 Juillet 1895 'r
LA
GALILÉE
̃ m ̃̃
»- Suite
Partout alentour, de plus hautes mon-
tagnes/couvertes de halliers et de pierres,
dominent, surplombent, enferment tris-
tement cette colline où fut Samarie; il
n'y a même pas de route pour mener là;
aucun être vivant n'apparaît aux abords
et le petit minaret blanc qui regarde
la campagne ne voit autour de lui qu'un
désert de roches et de broussailles. C'est
comme un rêve de la fin des temps, cela
fait songer à ces époques conjecturées
où,apçès l'épuisement des races, la na-
ture verte lentement s'étendra pour re-
créer ses forêts primitives.
Devant le hameau solitaire d'aujour-
d'hui il est étrange de se rappeler la
longue histoire de cette ville, fondée il y
gffyaume d'Israël ruinée deux cents ans
i^.eH5^tipnijit^rditef;
éventuel de la question d'Egypte,, et elle
s'oulèye la question du Maroc pour voir si
l'ententeà trois est aussi durable qu'elle
le croit ou feint de le croire, quitte à
changer sa politique si elle croit avoir à
se plaindre. Ce sont là jeux de diplo-
mates qui n'auront peut-être pas grand
résultat -pratique, mais qui cependant
permettent,de deviner de quel.. côté va
se porter, dans un avenir prochain peut-
être, l'activité politique de l'Europe 1
Jacques St-Cêre.
SOITf ELUES
PAR DÉPÊCHES DE NOS CORRESPONDANTS
Yokohama, 12 juillet,
D'après une dépêche de Formose, une
troupe de 700 Chinois a attaqué la garnison
japonaise de Tanseou. Après un combat
désespéré, les Chinois ont élé repoussés. Ils
ont eu 200 tués.
De nombreux prisonniers ont été faits par
les Japonais qui n'ont eu que onze tués.
Londres, 12 juillet.
Les déclarations de candidatures sont offi-
ciellement faites aujourd'hui dans 191 cir-
conscriptions. On sait que si un candidat se
trouve sans concurrent, il est déclaré élu.
C'est ainsi que sont élus actuellement 29
unionistes, 4 libéraux et 3 Irlandais parnel-
listes.
Tanger, 12 juillet.
Le croiseur allemand Kaiserin Augusta
vient d'arriver.
Rome, 12 juillet.
Par 264 voix contre 62 la Chambre a adopté
la motion Vischi tendant à célébrer le 20 sep-
tembre, anniversaire de l'entrée des troupes
à Rome, comme fête nationale.
-Jt^r^im
r EEÏDE DEnoeMOI
M. Clemenceau expose dans la Justice
de quelle façon lamentable le ministère
de la marine a procédé à la préparation
de l'expédition de Madagascar. Le vote
des Chambres étant du 13 novembre et
les opérations devantcommencer seule-
ment le 1er mai, on avait donc devant
soi, six bons mois, ce qui était large-
ment suffisant; or, lorsque le général
Metzinger, débarqua à Majunga, voici la
situation qu'il trouva
1<> Le wharf, jugé indispensable pour le
prompt déchargement des navires, était à
peine commencé.
2<> Le capitaine de vaisseau Bienaimé avait
assuré formellement que la reine des Saka-
aves Binao; fournirait 8,000 porteurs. On en
a trouvé en tout 550 recrutés à Nossi-Bé, co-
lonie française, et qui ne voulurent point
marcher, une fois les arrhes payées.
3° Le commandant de la division navale,
M. Bienaimé, n'avait rien préparé sur la
plage. Pas même des abris pour les nouveaux
arrivants.
Il y eut, on le comprend, une explication
très vive entre M. Bienaimé et le général
Metzinger. Ce dernier réclama le commande-
ment sans partage, étant seul responsable
des débuts de la campagne. Ce commande-
ment lui fut donné par un décret inséré à
V Officiel.
Pendant ce. temps, bateaux et transports
de toutes sortes arrivaient à la queue leu-leu
et s'entassaient devant Màjùnga.
Pas de wharf 1 Des chalands en nombre
ridicule I
Le général Metzinger dut donner un ordre
formel pour que le commandant de la station
navale mît à sa disposition tout le matériel
disponible de la marine, soit 4 canots à va-
peur et six chalands. On employa des bou-
tres arabes, remorqués ainsi que les cha-
lands sur la pointe de sable où l'on construi-
sait le wharf. Là, on les échouait à mer basse
,ço\xt iaÎTe le dèc\âa.TgesTù.«n. fc.Y>xas à.'h.ommes.
En même temps, fadminiffe-ation de la la
guerre, pour qui la marine n'avait rien
préparé, travaillait fiévreusement à l'édi-
fication de quelques baraquements pour
abriter le matériel et les approvisionne-
ments déposés sur la plage.
On travaillait aussi à la construction du
wharf quand, au bout de 80 mètres, le fond de
sable reconnu par le commandant de la sta-
tion navale se changea: en madrépores.
Ainsi, la marine avait prévuune longueur
de wharf de 230 métrés au minimum, et on
ne pouvait en construire que 80 1
Notez qu'il n'était pas un colon à Majunga
qui ne connût l'existence de ce roc qui décou-
vre à marée basse 1
De là, l'accumulation de plus de 30 navi-
res de là, la perte et l'avarie d'une partie du
matériel et des approvisionnements; de-là,
des retards dans la marche en avant; de là,
les maladies et la mort d'un grand nombre
d'hommes.
Les bâtiments arrêtés devant Majunga to'u-
chent des droits de retard, entre 1,500 et
2,000 francs par jour,
C'est dans ces conditions regrettables
que l'expédition a été commencée. C'est
triste. Et l'on ne peut que louer nos vail-
lants officiers du corps expéditionnaire
d'avoir triomphé de ces difficultés qui
auraient dû leur être évitées.
Un critique français, épris de litté-
ratures étrangères, avait écrit naguère
« Prenez garde à notre renom littéraire,
les Belges vont nous le prendre 1 » II
n'en a pas fallu davantage pour faire
croire à nos aimables voisins qu'ils n'a-
vaient qu'à étendre la main.
Dans la séance de la Chambre dés re-
présentants tenue mercredi dernier, plu-
sieurs membres ont appuyé une propo-
sition invitant le gouvernement à faire
installer-une grande librairie belge à
Paris. ̃̃'
après par Salmanazar, qui emmena en
captivité ses habitants et les remplaça
par des idolâtres des pays de Couth ou
de Babel, pères des Samaritains du Ga-
rizim ruinée encore quatre siècles plus
tard (l'an 331 avant J.-C.), par Alexandre-
le-Grand qui substitua à ses habitants
massacrés une colonie macédonienne ¡
rebâtie, sous le nom de Sébastien, par Hé-
rode, qui Ja fit coloniser à nouveau par
6,000 vétérans des armées de Rome; vi-
vante encore, aux premiers siècles chré-
tiens et envoyant des évêques aux an-
ciens cfonciles florissante sous le nom
de Sabast, à l'époque des croisades, gou-
vernée alors par un vicomte français et
possédant une cour de bourgeoisie
et puis, éteinte sans que l'histoire sache
comment, après le retour des Sarrasins,
anéantie et oubliée, sous l'invasion pro-
gressive des herbes, des cactus, et des
buissons d'épines.
De gais ruisseaux, des sources claires
coupentle sentier envahi de grands char-
dons et de nopals qui monte à. Samarie.
Et l'impression de tristesse s'accentue
quand on approche; il: semble que le
rayonnement du soleil, le luxe des fleurs
et des herbes, la profusion des anémo-
nes rouges ajoutent encore a l'irrémédia-
ble désolation de ce lieu.
Le village cependant est plus étendu
qu'il ne le paraissait à distance; parmi
les cactus, parmi les éboulements et les
débris, restent une cinquantaine de mai-
sonnettes cubiques, construites avec des
fragments de temples ou de palais, et
dont les toits en pierre sont recouverts
d'herbes comme de petites prairies. Aiir
près des ruines encore bçljes, gui>nto|-
Un député, M. Çoremans, s'est .élevé
contre cette motion ̃̃;
Je ne crois pas, a-t-il dit, que la protection
gouvernementale soit l'idéal pour la littéra-
ture. C'était le régime dn grand Roi-Soleil,
qui payait fort bien ceux qui le louaient et
qui laissait croupir les autres dans la misère.
Je n'admets donc pas cette création d'une
librairie gouvernementale à Paris. On sait
comment certaines réputations s'établissent.
On compare tel littérateur à Zola et nous
avons vu tel littérateur belge français, quoique
Flamand de naissance, élevé par un original
à la hauteur de Shakespeare 1 Cela a étonné
tout le monde, ici comme en Amérique.
Il ne suffit cependant pas de publier des
ceuvres encombrées de oh! oh!et de ah ah
pour être comparé à Shakespeare.-
Cette critique amusante des littéra-
tures nébuleuses ou 'symboliques a mis
en gaieté les collègues de M. Coremans.
Celui-ci a conclu en déclarant qu'il était
inutile de gaspiller l'argent beige à faire
débiter quelques livres « que la camara-
derie aiderait à -vendre ».
Tel n'a pas été l'avis de M. Demblon,
qui a répliqué
M. Coremans a fait des allusions transpa-
rentes en disant qu'il y avait des écrivains
belges qui imitaient les Français, notamment
Emile Zola. C'est de Camille Lemonnier qu'il
veut certainement parler.
Il est triste d'entendre des imputations
semblables à l'adresse de Camille Lemonnier,
qui a tant écrit et qui n'a pas 50 ans I
N'oublions pas la faculté d'assimilation de
nos artistes. Pour Rubens ne peut-on retrou-
ver le schema de certains peintres italiens ? q
On lui reprochait aussi naguère ces imita-
tions! Or, qu'est-il resté de ces reproches?
Quant à Maeterlinck.
Nous venons d'avoir l'égal de Zola;
voici l'égal de Shakespeare. Maeter-
linck.
On peut être très grand homme, poursuit
lé député Demblôn, et comparable à Shakes-
peare. Et ce n'est pas parce que Octave Mir-
beau a mis Maeterlinck au-dessus de Shakes-
peare qu'il faut lui dénier tout talent. Si on
ne devait tenir compte que des écrivains qui
égalent Shakespeare, on devrait se borner à
cinq ou six hommes.
On pourrait citer maints autres écrivains
belges, remarquables qui ont fait resplendir
le génie flamand. Oyez, par exemple, ce beau
sonnet d'Albert Giraud.
Et l'orateur lit le sonnet en question.
Les quatorze vers ne sont pas unanime-
ment appréciés et M. Coremans est bien
près de leur appliquerla célèbre apostro-
phe du Misanthrope à Oronte, car il s'é-
crie
Je trouve ce sonnet très peu clair et je de-
mande notamment ce que peuvent bien être
ces « vierges atlantiques » dont il y est fait
mention. Je ne les ai jamais rencontrées jus-
qu'ici J'ai bien entendu parler des vierges
du Parnasse. et des demi-vierges; mais
l'honorable membre ferait plaisir à la Cham-
bre en les lui faisant connaître d'un peu plus
près 1
On est gai à la Chambre belge 1 En fin
de compte la librairie gouvernementale
belge à Paris ne sera pas créée. Nous
l'avons échappé belle 1
Nous extrayons d'un très élogieux
article que le Fanfulla publie sur S.
A, R. la duchesse d'Aoste, le passage
suivant, tout à fait caractéristique
La princesse, après avoir prié sur le tom-
beau de Victor-Emmanuel, a voulu, avant de
quitter le Panthéon, se faire conduire au
tombeau de Raphaël. Là, elle resta long-
temps debout, toute absorbée devant la mo-
deste pierre tombale dont elle lut attentive-
ment l'inscripfion latine. Puis, au moment
de se retirer, elle s'inclina profondément.
"Voilà V& trait typique, cm. se révèle la
femme qui n'est pas comme les autres, où
l'on sent la princesse Ce salut simple et res-
pectueux d'une princesse royale devant les
restes de Raphaël va de pair avec le geste
noblement souverain de Charles-Quint s'in-
clinant pour ramasser le pinceau tombé des
mains du Titien. C'est la reconnaissance des
hiérarchies de l'intelligence et de l'art faite
solennellement par les représentants les plus
élevés des hiérarchies du monde.
Que de gens ont défilé devant le tombeau
de Raphaël Mais personne n'a su s'incliner
visiblement devant cette simple pierre tom-
bale qui marque le lieu où repose depuis trois
siècles le plus grand et toujours jeune peintre
de la beauté. Hélène de France n'a pas hé-
sité. "Voilà la princesse. Ce salut, encore plus
que son mariage, encore plus que les accla-
mations de tous les Italiens, a fait d'Hélène
de France une de nos concitoyennes et l'a
sacrée pour toujours princesse italienne.
#% L'amour pour les femmes de théâ-
tre peut entraîner à des .excentricités
assez singulières nous n'en voulons
pour preuve que l'anecdote suivante
contée par le Journal des Débats
Voici ,quelque temps mourait à Londres un
riche amateur de théâtre par son testament,
il laissait toute sa fortune à une comédienne,
Miss B. dont il était l'admirateur enthou-
siaste, mais platonique. « Je prie Miss B.
écrivait-il dans son testament, d'accepter
l'hommage de toute ma îortxme, bien que ce
soit peu de chose en regard des indicibles
sensations que m'a fait éprouver, pendant
trois ans, la contemplation de son nez ado-
rable.»
A peine le généreux amateur eut-il expiré,
qu'on prévint Miss B. de la fortune qui lui
tombait du ciel. Très intriguée et craignant
une mystification, Miss B. se fit conduire
au domicile de son bienfaiteur. Elle entra
dans la chambre mortuaire et • demanda à
voir les traits du défunt « Comment, s'é-
cria-t-elle alors, mais c'est l'homme qui, de-
puis trois ans, m'envoie chaque jour une
pièce de vers à la gloire de mon nez. A
Hyde-Park, à Covent-Garden, il était tou-
jours devant moi et-me fixait obstinément. »
rent le vieux minaret blanc et qui sont
un confus mélange d'églises et de mos-
quées, une sorte de petite place sert de
forum aux gens dé Samarie. Plusieurs
hommes, drapés du « burnous de Na-
plouse » et coiffés de la très large cou-
ronne en laine noire, se tiennent là im-
mobiles, assis sur des pierres, dans le
sombre farniente habituel, rêvant au so-
leil ou à l'ombre, tandis qu'autour d'eux
la destruction des antiques choses con-
tinue silencieusement de s'accomplir. Ils
nous disent te bonjour- arabe et leurs
beaux yeux lourds, enténébrés d'obscu-
rité séculaire, suivent nos mouvements
avec une distraite curiosité..
Avant de descendre de cheval, nous
voulons parcourir toute cette colline que
jadis recouvrait la ville. Vers l'Ouest,
nous éloignant de la partie à. peu près
habitée, nous suivons, au milieu de
champs de blés et de vergers d'oliviers,
un chemin de chaque côté duquel appa-
raissent des colonnes antiques -d'abord
couchées, dans l'herbe, puis bientôt de-
bout, toujours plus nombreuses, finis-
sant par former une double ligne étran-
gement solennelle aumilieude lapaisible
campagne fleurie. Leur base plonge au-
jourd'hui dans la profondeur du sol, qui
s'est exhaussé de plusieurs pieds depuis
tantôt deux mille ans 'utiles sont là
monolithes trop lourds -ue; les indolents
envahisseurs n'ont pas pris la peine d'en-
lever, elles demeurent seules, après
l'anéantissement de tout le reste. Elles
disent encore la grandeur de Samarie;
elles commandent le respect et le silence;
et on dirait qu'elles se souviennent
^âxelT YWJ>agser le Gftrjst, en ces temps
En recueillant la succession de l'origi-
nal dilettante plusieurs millions
miss B. dut trouver que celui-ci avait
une façon bien délicate d'exprimer ses
sentiments.
Le liseur.
i^N^s^ys* i
Alouvefles Diverses
L'INCENDIE DES ATELIERS GODILLOT
Le Comité de secours aux victimes de l'inr
cendie de l'ancienne maison Godillot s'est
réuni, hier après midi, à la mairie de la rue
Drouot.
Ce Comité, qui a déjà distribué une somme
de 40,000 francs d'indemnités, sur la somme
totale de 100,000 francs qu'il possédait, a dé-
cidé de s'adresser à la presse pour augmen-
ter ses ressources. 0
En conséquence, sur la proposition de M.
Strauss, la lettre suivante a été adressée à
tous les directeurs de journaux parisiens
Monsieur le directeur,
Nous prenons la liberté de solliciter votre
puissant concours, qui n'a jamais fait défaut à
aucune infortune, en faveur des victimes de
l'incendie de la rue Rochechouart.
Les sinistrés, les ouvriers et ouvrières en
chômage vous seront profondément reconnais-
sants de vouloir bien ouvrir, dans vos colonnes
des 16 et 17 juillet, une souscription publique
destinée à soulager leurs nombreuses misères
accidentelles.
Pour assurer l'unité dans la répartition, nous
vous prions de vouloir bien faire opérer les ver-
sements à la caisse de la mairie du 9e arrondis-
sement, chargée de centraliser les dons et d'ef-
fectuer les payements.
Veuillez agréer, monsieur le directeur, l'assu-
rance de notre considération distinguée.
Le Comité de secours;
Emile Ferry, maire; Lesage, Besnard, Chain,
adjoints; Georges Berger, Georges Berry,
députés; Cornet, Escudior, Strauss, Max
Vincent, conseillers municipaux; les délé-
gués des ouvriers et ouvrières de la Com-
pagnie française des entreprises militaires
etciviles.
La Compagnie a fait connaître, à la fin de
cette réunion, qu'elle prenait à sa charge le
payement des outils et des vêtements de tra-
vail incendiés.
Une légère amélioration s'est manifestée
dans l'état du sapeur Garbez. Il a pu, hier
matin, manger un œuf à la coque. Les méde-
cins commencent à avoir un peu d'espoir.
,-n
MORT DU COLONEL GA.CON
M, Gacon; colonel retraité dn génié, com-
.M. Gacon, colonel retraité du génie, com-
mandeur de la Légion d'honneur, chef du
dépôt des îortifieatiori^ s'est suicidé, la nuit
1 derniére, dans l'appartement qu'il occupait;
dernière, dans l'appartement qu'il occupait, y
105, boulevard Montparnasse, en absorbant
une assez forte quantité de cyanure de po-
tassium.
Le colonel, qui était âgé de soixante-treize
ans, habitait au quatrième étage et n'avait
pour tout domestique qu'une vieille femme
qui le servait depuis assez longtemps. Cette
femme, inquiète de ne pas voir son maître
sortir de sa chambre, à huit heures, comme
il en avait l'habitude, frappa à la porte. Ne
recevant pas de réponse, elle entra. Elle le
trouva vêtu de ses habits civils et assis dans
un large fauteuil près du lit. Par terre, sur le
tapis, était le flacon dont le colonel avait
absorbé le contenu.' Le lit n'avait pas été
défait. Le vieillard avait consacré sa der-
nière nuit à écrire plusieurs lettres, adressées
l'une à son fils,les autres à des amis.
Dans l'une de ces lettres, le colonel expli-
quait qu'il se tuait pour échapper d'abord à
des embarras d'argent, ensuite parce qu'il
s'était aperçu que, depuis quelque temps, ses
facultés baissaient. Il demandait, en outre, à
être enterré simplement, sans honneurs mili-
taires, et il terminait en priant qu'on ne dé-
posât sur son cercueil ni bouquets ni cou-
ronnes.
M. de Busschères, commissaire de police,
à procédé aux constatations usitées en pareil
cas.
*-«-,
DRAME D'AMOUR '1
Uix jeune homme de. dix^sept ans, Paul
Ch. demeurant rue Doudeauville, avait fait
la connaissance, il y a quelque temps, d'une
jeune fille de seize ans, Eugénie N. dont il
devint éperdument amoureux. Il alla, ces
jours derniers, demander à ses pajçents la
main de la jeune fille. On la lui reftisa. On
les trouvait trop jeunes tous les deux pour
entrer en ménage.
Furieux de ce refus, dont il fit retomber
toute la responsabilité sur Eugénie, il jura
de se venger de la jeune fille.
Avant-hier soir, il la rencontra rue de Jes-
saint. Sans plus d'explications, il se jeta
sur elle et la frappa d'un coup de couteau en
pleine poitrine. La pauvre enfant tomba
sanglante sur le pavé. Paul, la croyant
morte, s'apprêtait à se frapper à son tour,
avec l'arme encore teinte du sang de sa vic-
time, quand il en fut empêché par des pas-
sants qui le désarmèrent.
Le meurtrier a été conduit chez M. Labat,
commissaire de police. Quant à Eugénie N.
elle a été transportée à Lariboisière. Elle a
supplié avec instance qu'on ne poursuivît
pas son amoureux, dont elle a demandé la
grâce.
i_11
SUICIDES
Une violente détonation retentissant tout à
coup, avant-hier matin, à dix heures, dans
un couloir conduisant aux chambres des ma-
lades, mettait en émoi le personnel de l'hôpi-
tal militaire du Val-de-Grâce. On accourut et
on trouva, étendue sur le plancher et baignant
dans son sang, une jeune fille qui venait de
se tirer un coup de revolver dans la région
du coeur.
Des soins lui furent immédiatement don-
nés, puis elle fut transportée à Cochin, où
son état a été considéré comme très grave.
Cette jeune fille, qui se nomme Nathalie
Zélasço, est âgée de vingt-trois ans et exerce
la profession de couturière, 26, rue de Paris,
à Asnières. Elle est née en Algérie. On ignore
pour quel motif elle est venue attenter à ses
jours au Val-de-Grâce. On croit se trouver en
présence d'une affaire passionnelle.
Les époux Collet habitaient le Mesnil-
Aubry, petite commune de l'arrondissement
de Pontoise; Le mari; Marius, était ouvrier
si vieux où elles bordaient une voie
droite et magnifique, au milieu d'une
ville que nous ne nous représentons pas.
Elles sont d'un gris presque noir, tachées
de lichen, brisées à différentes hauteurs
et découronnées toutes de leurs chapi-
teaux sculptés. Nous les suivons jusqu'à
un amas de ruines et de tronçons ren-
versés,- qui dut être jadis quelque « Entrée
triomphale JI de la Sébastien Hérodienne.
Ailleurs et plus'haut, notre guide nous
conduit à une sorte d'esplanade où se
voient encore de grandes colonnes à
moitié enfouies dans la terre, et qui
semble être. le lieu où Achab et Jézabel
avaient élevé leur temple à Baal. Puis
nous nous dirigeons de nouveau vers le
minaret blanc, pour faire la balte et le
repas du milieu du jour, à l'ombre, dans
la cour de la mosquée. Et quand nous
sommes assis dans cette cour où croît un
grand palmier solitaire, le chéick du vil-
lage vient nous souhaiter la bienvenue,
tous les hommes de Samarie s'appro-
chent peu à peu, nous entourent pour
causer, pour nous vendre des médailles,
des vases, des cornalines gravées, des
débris trouvés dans des tombeaux.
C'était jadis l'église de Saint-Jean-
Baptiste, cette mosquée, une église
magnifiquement construite par les Croi-
sés francs, vers la fin du douzième siè-
cle, sur l'emplacement de la plus an-
cienne basilique byzantine qui avait d'a-
bord recouvert la sépulture de l'Annon-
ciateur du Christ, violée par Julien
l'Apostat.
Les musulmans entretiennent avec dès
soins pieux le souterrain où le corps de
saint Jean-Baptiste reposait à côté de
couvreur; la femme, ménagère.. Ils avaient
deux jeunes enfants.
Mardi dernier, une violente discussion, pro-
voquée par la misère dans laquelle ils se
trouvaient, s'éleva entre eux. Marius partit
en annonçant qu'il allait se tuer. Le soir, son
cadavre, affreusement mutilé, était relevé à
Marly, sur la ligne du chemin de fer. Le
malheureux s'était jeté sous un train. De son
côté, la femme Collet, aussitôt le départ de
son mari, fit tous ses préparatifs pour se
donner la mort avec ses enfants. Elle les cou-
cha, alluma ensuite un réchaud de, charbon
et s'étendit sur le sol, enveloppée dans une
couverture. Mais dans un mouvement qu'elle
fit, en sentant l'asphyxie faire son oeuvre,
elle renversa le réchaud. Des morceaux de
charbon enflammés mirent le feu à ses vête-
ments, et la malheureuse aurait péri au mi-
lieu des flammes si des voisins, prévenus par
la fumée qui s'échappait de la chambre,
n'étaient arrivés à temps. La pauvre femme,
horriblement brûlée et à demi asphyxiée, a
été transportée, dans un état désespéré, à
l'hôpital de Luzarches. Quant aux deux bébés
qui ont échappé comme par miracle à la
mort, ils ont été recueillis par de charitables
voisins.
Pour être agréable à ses nombreux clients,
la Belle Jardinière vient de concentrer dans
l'une des plus belles parties de ses magasins
tout ce qui a trait aux costumes de sport,
même les accessoires.
Les. sports à la mode exigent, surtout en
été, des vêtements spéciaux, élégants et lé-
gers le problème à résoudre est de les éta-
blir conformément aux lois de l'hygiène, et la
Belle Jardinière y a, comme toujours, pleine-
ment réussi.
Vous trouverez réunis au rayon des sports
tous les vêtements, coiffures, chaussures,
chemises, etc., etc., pour cyclisme, lawn-ten-
nis, gymnastique, la paume, aviron, nata-
tion, escrime, boxe, équitation, costumes
complets pour yachtsmen, leurs officiers et
équipages.
Signalons enfin pour les plages et les excur-
sions la mante boulonnaise ainsi que la mante
bretonne, créations pratiques et très remar-
quables de la Belle Jardinière.
•+-•
LA FOLIE
M. José-Maria de Heredia recevait, depuis
sa réception à l'Académie française, des let-
tres que lui écrivait un nommé Marius Fou-
card; de Marseille. Foucard se plaignait que
le nouvel académicien se fût emparé de son
corps.et de son âme. « Quand vous mangez,
écrivait-il, je mange; quand vous faites un
mouvement, je dois faire la même chose.
C'est bien gênant. Aussi, je viens vous prier
de m'enlever ma pile. »
M. de Heredia n'avait jusqu'à présent ac-
cordé aucune attention aux lettres de ce fou,
mais il n'en fut pas -de même lorsqu'il y a
deux jours il en reçut une dàtée de Paris.
« Puisque vous n'avez pas voulu me ré-
pondre, disait Marius, je suis venu me faire
enlever ma pile par vous. Attendez-vous à ma
visite. ».
M. de Heredia prévint la Préfecture de po-
lice et, hier, Marius Foucard a été envoyé à
l'infirmerie du Dépôt par les soins de M. Bu-
reau, commissaire de police.
Jean de Paris.
Mémento. Marie Flammand, la victime de
Jinger ;qui l'avait frappée rue Laf ayette de vingt
coups de couteau, est en bonne voie de guérison
à Lariboisière.
L'apéritif rêvé, celui qui tonifie tout en exci-
tant l'appétit, c'est le Quinquina-Dubonnet.
Sous-bras Kallista, garantis gomme anglaise.
Ne partez pas sans chapeaux Léon, r. Daunou.
J. de P.
PETITE GAZETTE
En grog, en punch froid ou simplement étendu
d'eau sucrée,le rhumS'-James estincomparable
Bals Pilivore Dusser, 1, rue J.-J.-Rousseau.
Exigez les mots Parfi* Ninon, 31, rue du
4-Septembre, sur les flacons de Véritable Eau
deNinon contre rides et taches de rousseur.
Maladiesdes femmes, Stérilité(V* P'es Années)
Alsaciens et Yosgiens d'autrefois, d'Emile
Erckmann, paraît chez Eetzel. 1 vol. in-18, 3 fr.
-·N'~
A l'Elysée. Le Président de la République
a reçu avant hier les sénateurs et députés des
Alpes-Maritimes, qui l'ont invité à se rendre
à Nice cette année, afin de présider à l'inau-
guration du monument commémoratif de
l'annexion de Nice à la France.
M. Félix Faure a répondu qu'il ne pouvait
accepter cette invitation pour 1895. Il a tou-
tefois laissé espérer qu'il se rendrait dans
les Alpes-Maritimes au mois de février de
l'année prochaine.
Marine. Par décret du il juillet, le con-
tre-amiral Le Borgne de Kerambosquer a été
nommé à l'emploi de chef d'état-major du
2e arrondissement maritime à Brest.
Par décision présidentielle du 11 juillet,
sont nommés
Le capitaine de vaisseau Bugard, au comman-
dement du croiseur Chanzy, à Rochefort.
Le capitaine de frégate Imhoss, au comman-
dement du transport de 1re classe, Vinh-Long,à, à
Toulon.
Le lieutenant de vaisseau de Paris de Bois-
rouvray, au commandement d'un torpilleur de
la défense mobile à Toulon.
Conse/7s généraux et d'arrondissement Le
renouvellement de la série sortante des Con-
seils généraux et des Conseils d'arrondisse-
ment est fixé au 28 juillet prochain.
Le nombre des cantons appartenant à la
série sortante des Conseils généraux s'élève
à 1,431. De plus, 12 sièges sont vacants, en
dehors de la série sortante; enfin, un canton,
celui de Biarritz, a été nouvellement créé et
il y aura lieu d'élire son représentant au
Conseil général.
65 sénateurs et 130 députés sont soumis au
renouvellement.
En comptant le canton, nouvellement créé,
de Biarritz et les cantons hors série, vacants
par suite de décès, démissions, etc., le nombre
d'élections aux Conseils d'arrondissement,
à faire le 28 juillet, dans 2,061 cantons, s'é-
lève à 2,476.
lui du prophète Elisée, et nous y descen-
dons, suivis du cheick de Samarie. Quant
à l'église, aujourd'hui consacrée au
culte d'Allah, il n'en reste plus qu'une
triste abside qui est intérieurement
peinte à la chaux blanche et ornée des
vieux drapeaux verts de Mahomet mal-
gré le soleil qui y tombe â flots, malgré
les oiseaux qui chantent sur le toit, on
y sent, comme au-dessus de toute cette
Judée, lourdement planer la mort.
Quatre heures de marche pour atteiiv-
dre Djéninn (au dire de notre guide,
mauvaise et intolérante ville) près de
laquelle nous voulons camper ce soir.
C'est d'abord, pendant une heure en-
viron, une promenade à l'ombre, à tra-
vers des bois d'oliviers et de figuiers.
Puis, un farouche village se présente,
flanqué de bastions, au sommet d'une
colline rocheuse toute creusée de caver-
nes et de sépulcres Sânour, qui fut
peut-être l'antique Béthulie. Et, après ce
Sânour, nous finissons la journée dans
un pays sans arbres, dans un monotone
désert de foins et de fleurs. Les vallées,
les coteaux se succèdent, couverts d'un
même tapis d'herbages sur le soir, dans
les petits sentierspresque effacés où nous
cheminons, de hauts chardons violets
montent jusqu'au poitrail de nos che-
vaux il nous semble presque nous. être
trompés de direction, nous être enfoncés
dans un pays par trop solitaire et sau-
vage, quand tout à coup Djéninn se dé-
masque,devant nous, sans que rien l'ait
annoncé comme il arrive dans cet
prient où l£s_ yilleg n'ontj?as de route gui
En vertu de la loi du 23 juin 189a, soixante,
départements auront à élire des conseillera
d'arrondissement, en dehors de" ceux apporte-
nant à la série sortante. Sur ces soixante dé-
partements, il y en a dix-sept dont les Conseils
d'arrondissement seront renouvelés en entier
à savoir: Ain, Aisne, Ardennes, Aude, Douba»
Loir-et-Cher, Loire, Manche, Marne, Mayenne.
Meuse, Morbihan, Puy-de-Dôme, fihôae,
Haute-Saône, Var et Vaucluse.
Le 14 juillet au Soudan.-Les noirs da
Champ-de-Mars, en leur qualité de Français*
veulent célébrer la fête nationale. Aussi pré-
parent-ils une série de jeux indigènes la
poële, des baquets, des sacs, des arbres dé-
garnis auxquels monteront les Diolas grim-
peurs; des torches et des flammes pour les
illuminations etc. Le matin on tuera le mou-
ton et jusqu'à la nuit il y aura grand tam-
tam..
GAZETTE DES TRIBUNAUX
POLICE CORRECTIONNELLE La « boucherie
de chien » de Clichy. NOUVELLES, judi-
CIAIRES.
La 8° Chambre a fait hier un exemple.
Elle a condamné à trois ans de prison
et 500 francs d'amende le sieur Honoré,
ce boucher de Clichy, qui organisait des
rafles de chiens et qui, après avoir égorgé
les malheureux toutous, les débitait à sa
clientèle pour de la viande de boucherie.
La corrida de la Villette a eu hier son
épilogue en police correctionnelle.
Notre collaborateur Jean de Paris a
raconté l'incident.
Dans la matinée du M mai dernier, un
troupeau de 148 bœufs provenant de ta
République Argentine débarquait à la
gare de la Villette.
Lès animaux, gardés par un personnel
insuffisant, échappèrent à leurs conduc-
teurs et une vingtaine d'entre eux pri-
rent leur course. à travers le marché de
la Villette, renversant et blessant plu-
sieurs personnes.
Il fallut requérir les gardes munici-
paux de service au poste du marché;
douze bœufs furent fusillés on parvint
à se rendre maître des autres.
L'entrepreneur Delacour, qui s'était
chargé du transport, a comparu hier de-
vant la i0° chambre pour blessures par
imprudence;
Grâce à la plaidoirie de M" Gomby, le
tribunal ne lui a infligé qu'une amende
de 50 francs.
Deux des blessés qui s'étaient portés-
partie civile ont obtenu le premier
300 francs, le second 50 francs de dom-
mages-intérêts.
Les journaux ont annoncé que le père
d'Anastay était poursuivi pour exercice
illégal de la pharmacie et de la méde-
cine.
M. Anastay, un grand vieillard aux
longs cheveux blancs, qui tient un cabi-
net de consultations sous le nom do
« docteur Armand »,- a comparu, en
effet, hier vendredi, devant la 10e Cham-
bre.
Installé depuis plusieurs années 58, rue
de Paradis, M. Anastay traitait spéciale-
ment les affections dites confidentielles
et soumettait ses clients à un traitement
que le docteur Ricord eût certainement
condamné ses « gouttes indiennes » ou
ses « dragées du Dr Armand », qu'il ven-
dait 20 francs le flacon, renfermaient, en
effet, des substances extrêmement dan-
gereuses, en particulier du phosphore.
A l'audience, M. Anastay a naturelle-
ment soutenu, malgré l'avis des experts,
que sa- médication était aussi anodine
que facile à suivre en secret, même en
voyage, et il a ajouté que, s'il avait pris
la qualité de « docteur Armand », c'est
que son cabinet avait été dirigé autrefois
par un médecin.le docteur Armand, dont
il se croyait le droit de conserver le nom.
Le tribunal n'a pas admis cette théorie
et a condamné M. Anastay à 1,000 francs
d'amende.
#
La Cour de cassation s'est réunia hier
pour désigner les trois magistrats
appelés, aux termes de la loi ré-
cente, à faire partie de la Commission
consultative qui doit donner son avis sur
les demandes en réparations d'erreurs
j.udiciaires.
MM. les conseillers Babinet, Petit et
Crepois ont été élus par la Cour su-
prême.
Albert Bataille.
INFORMATIONS
$ygtène*§.eautim§em
La VELOUTINE est une Poudre de .Riz spécial*.
Préparée au Bismuth elle est hygiénique*
Adhérente et absolument invisible, elle donne
la peau une beauté et une fraîcheur naturelle»,
§!ttle tècompinsêt à l'gsposltlon gaivmelti de 1889.
©H. FAY, Parfumeur, 9, Rue do la Paix.
Sa méflar des Contrefaçons. Jugement du Tribunal civil
de la Seine du & Mai 1875.
CREME L. LEGRAND^u,^Ca^â5
IMITATION PARFAITE 34, B" des Italien*
1~f T DiA~a~r a~ C~ 8oneatr~châ:
ROYAL HOUBIGANT
~~aouvtnu P~neu~
HOUBIOAN T. <», F «Î'-H awf
1 EMPRUNT CHINOIS
Pour tous renseignements relatifs à la
Souscription, s'adresser on écrire à la
Banque des Reports et des Placements
Industriels, 27, boulev. Poissonnière, Paris.
les relie au-reste du monde, et vivent
isolées sans déranger la tranquillité de
leurs alentours.
Et Djéninn -l'antique En-Ganim, ville
de la tribu d'Issachar échue en partage
auxLévites (Josué, xxi, 29) Djéninn, à
cette heure du soir, est charmante, ainsi
dorée par le soleil couchant, au milieu de
tout ce pays d'herbes, où les vallons, les
montagnes semblent uniformément re-
couverts avec des peluches et des ve-
lours. Assise à l'entrée de la plaine d'Es-
drelon, qui s'étend derrière elle comme
une mer verte, elle est un groupe de
coupoles blanches et de minarets blancs^
d'où s'élancent quelques tiges de sveltes
palmiers absolument orientale, avec ses
toits de pierre et ses maisons en terrasse,
elle a, par exception, une apparence neuva
et on n'aperçoit point de ruines encom-
brant ses abords. Très riante, cette
Djéninn,et ne semblantpas la ville inhos-
pitalière qu'elle a la réputation d'être;
un peu mystérieuse seulement, à causé
de son calme, à cause de son isolement
parmi ces tapis d'herbes et de fleurs qui
paraissent n'avoir même pas été foulés.
Sans y entrer, nous la contournons
par un sentier de chardons et de folles
avoines il n'en sort aucun bruit; cepen-
dant, à la minute précise où le soleil
s'abîme derrière la plaine d'Esdrelon,
dans la mer des herbages, la haute cla-
meur des muezzins s'épand tout à coup
dans l'air, traîne longuement, puis s'i-.
teint.
PIERRE LOTI»
(La suite à demain.} v
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