Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1894-10-11
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 octobre 1894 11 octobre 1894
Description : 1894/10/11 (Numéro 284). 1894/10/11 (Numéro 284).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO JEUDI ïl OCTOBRE 1894
©ortée à l'Hôfel-Dieu' par les atniuîances u'r;
jbaines.
Enfin, un sujet belge, nommé yandcnnae,
s'est asphyxié, 60, rue des ArGhivcs,toujours,
par manque de travail.
̃̃'lié rêve de toute jolie femme est de con-
server toujours Popu lente chevelure qui en-
cadre sa beauté. Les cheveux tombent Iobs-
qu'ils se dessèchent, il faut donc les tendre
souples et soyeux. On obtient ce résultat par
l'emploi de l'antiseptique de Lenthiric, et
les mondaines qui l'ont adopté s'aperçoivent-
«lîes bientôt que leurs cheveux ne tombent t
plus. Le vrai shampooing français, antisep-
tique Lenthéric.^avéc lequel le nettoyage se
fait sans aide, qui ne défrise pas les cheveux
ondulés et.qui sèche presque instantané ment,
est exclusivement fabriqué par Lenthiric,
245, rue Saint-Honoré, etse vend aux prix de
4 fr. le petit modèle «t 12 fr. le grand. Toute
autre marque n'est qu'une imitation dont il
•faut se défier. -̃̃
tfX ACTE DE DÏVOOEMENT
Il a été accompli, avant-hier, à ChoisyVIe-
Roi, par un artiste, M. Emile Mathurin.
M. Mathurin se promenait sur le bord de la'
Seine lorsque son attention fut attirée par les
cris: «Au secours monenfant! mon enfant! »
Et il vit une femme qui, à.genouxsur le. pont
d'une péniche, tendait les mains en pleurant
vers le corps d'un jeune enfant que le cou-
rant entrainait.
D'un bond, sans même prendre letemps de
«e dévêtir, le courageux artiste s'élança dans
l'eau et,nageant vigoureusement vers le bébé,,
il réussit à le rejoindre et le ramena évanoui,
mais vivant, à la mère éplorée. Le pauvre pè-
tit, qui est âgé de deux ans, s'était trop ap-
^prochê du bord du bateau et était tombé
dans la Seine. Des soins l'ont promptement
ranimé..
Quant à M. Emile Mathurin, il s'est rapi-
dement dérobé à la chaude manifestation
•dont il a été l'objet.
Jean de Paris.
Mémento. On vient de commencer le curage
du grand bassin du Luxembourg-, pour y exécu-
ter des travaux urgents.
̃ Un jeune homme de dix-sept ans, nommé
Tabouret, demeurant rue des Epinettes, a été
renversé, avenue de l'Opéra, par une voiture qui
lui a broyé les deux jambes. Le/Cocher a pris la
fuite.
Un maître compagnon, Baptiste Bussière,
âgé tla quarante-trois ans,-a a eu, Mer, rue des
Bourdonnais, la tête écrasée par une énorme
pierre de taille tombée d'un wagonnet. Il laisse
-une veuve et troia enfants. Le corps a été ra-
mené à son domicile, 124, avenue du Maine.
J. de P.
» ;̃; ̃
La Dernière Mode
Le Costume Tailleur. Le Boston et l'Agrafe.
Les Chapeaux.
Ce n'est pas revenir sur le Grand-Prix, ac-,
tualité déjà vieillie, que de constater qu'un
ciel exceptionnel autant qu'imprévu a favo-.
risé, mais aussi bouleversé légèrement cette
grande «première» de la Mode. On comptait
sur une fraîcheur accentuée, on prévoyait
même la pluie. A cause de cela, les ateliers
avaient travaillé dans la fourrure à qui mieux
mieux et voilà que le Soleil, assez mal à
propos, a rendu très. gaies certaines toilettes
vraiment un peu trop polaires pour la tempé-
rature de ce jour-là.
Les plus rieuses étaient naturellement les
femmes qui avaient eu la sage prévoyance de
s'habiller en vue du temps moyen, avec le
costume tailleur, si commode, si. pratique, si
.seyant, si. « sportswoman et si bien à sa vraie
place sur le turf Fait-il chaud ?.On laisse
voir la taille bien prise, bien dégagée, dans un
drap dernier genre coupé d'un maître coup de
ciseau tout de suite reconnaissable quand il a
été donné par un Creed, avec son incontestable
autorité.– Fait-il froid?.La grosse « cape » à
doublure écossaise ou le col de zibeline, le
renard entier en cravate viennent le compléter
sans nuire à son suprême genre. Ce mois-ci,
sur une jupe en cheviotte noirè,le « Short coat »
•en fantaisie rouge conviendrait parfaitement.
Décidément, le « suit » féminin est indis-
pensable et durera autant que les moeurs
actives de notre époque. C'est ce qu'a si bien
compris Creed dans les créations qu'il a ima-
ginées cette année.
**«
On parle énormément des corsages bouton-
nés et des garnitures de boutons sur les man-
ches, aux poches et même dans le bas des
jupes,,qu'ils semblent fermer assez originale-
ment tantôt derrière, tantôt de côté.
Les profanes ont eu vite fait de dire que le
bouton allait tuer l'agrafe! Celle-ci reste et
restera ce qu'elle a toujours été le secours
absolument nécessaire, dont on ne saurait se
passer. Le bouton garde et gardera toujours
un cachet d'ornementation, de décor d'où
son infinie variété et ses tendances artistiques.
L'agrafe, plus modeste, avec son but utilitaire,
s'efface davantage, mais subsiste en se perfec-
tionnant sans cesse. Je n'en veux pour preuve
que la vulgarisation de l'Agrafe-Baleine, em-
ployée aujourd'hui par toutes les couturières
feuilleton du Figaro du 11 Octobre 189&
-g
PREMIÈRE PARTIE
-IX
»- Suite
Jean-Marie reprit en douceur
Tu dois pourtant bien avoir au
fond comme une préférence.
Elle le regarda encore, et son sourire,
qu'il ne vit pas se faisait très tendre
Ma fé non, je vous trouve jusqu'ici
si plaisants l'un que l'autre. C'est à
voir maintenant qui m'aimerait le
mieux.
Pierre prononça gravement:
Tu as tort de ne pas te décider, la
fille, et d'encourager près de toi deux
hommes comme nous, alors qu'il n'en
faut qu'un.
Et cette parole brève,qui avait des in-
tonations de menace, mit entre eux un
malaise. Marcelline, devenue sérieuse,
changea la conversation, parla de son
père qui cherchait encore à arrondir
son bien de Gampastié, des travaux en
cours d'exécution, de ses occupations à
elle qui, depuis trois ans que sa mère
était morte, suffisait seule au ménage.
Pierre demanda 0
Alors tu ne sors jamais dans la
semaine?
Mai3 si, en été, pendant les jour-
nées longues, je vais comme les autres
à la tei^e, et parfois, les soirs dé lune,
pour gagner du temps, je mène le trou-
peau jusqu'à minuit dans les Combes.
Le soleil avait plongé à l'horizon, une
mélancolie s'épandait sur la terre, la
noyait insensiblement, et dans l'air très
calme les fermes poussaient toutes
droites leurs colonnes de fumée blan-
che.
Reproduction interdite ̃ • •
avec un complet succès auprès de la clientejet
qui réalise .-te dernier mot de la perfection pour
la jonction exacte des- corsages. Il est donc cer-
tain que si le corsage à fermeture invisible, dis-
simulée sous les draperies et même sous le bras,
va être combattu par le corsage. boutonné,
les deux adversaires parfaitement conciliables:
l'agrafe et le bouton, souvent se rencontreront
sur le même terrain, tel que par exemple dans
'le costume tailleur dont je parlais plus haut,
lequel peut parfaitement avoir une jaquette à
plastron formant gilet, fermée d'abord en de-
dans et close 'visiblement par deux rangées de
boutons. Ce qu'il y a de non moins certain
encore, c'est que le bouton, en tant qu'orne-
ment, sera un des succès de l'hiver.
#
Sous les collets, les manteaux ou les lourdes
fourrures, on a deviné plutôt que vu, dimanche,
"bien des élégances de velours, de fins draps et
de soieries savamment comprises. Mais ce qui
éclatait aux yeux de tous, sous le doux soleil
automnal, c'était là coquetterie, la richesse
ditclliapea,u, sa hardiesse, le «je ne sais quoi» a.
hardi et presque indescriptible qui indique un
mouvement franc, déterminé dans une spécia-
lité de l'ajustement féminin. On sent que, si la
robe s'est peu modifiée depuis le printemps
dernier, la coiffure va devenir l'une des préoc-
cupations principales de nos beautés pari-
siennes.
̃̃– L'interview est à la mode. je vais aller
interviewer Mme Carlier sur ce sujet palpi-
tant, ai-je pensé..
Avec sa bonne grâce accoutumée et sla
compétence indiscutable, celle-ci m'a rensei-
gnée tout de suite et à peu près en ces
termes
Vous êtes dans le vrai en jugeant que le
chapeau Va tenir une place plus que jamais
importante, cet hiver, dans la toilette des da-
mes. D'abord, il exige des formes entièrement
renouvelées,enraison de l'élargissement général
du costume et en vertu de la loi d'esthétique
qui réclame l'harmonie entre toutes les parties
de celui-ci. Il est évident qu'une coiffure étroite,
enlevée, jurerait avec la ligne générale de la
femme habillée de jupes amples, étoffée par les
manches énormes de la saison. Donc, beau-
coup de chapeaux ronds, avec calottes un peu
plus élevées, proportionnées aux bords, eux-
mêmes un peu agrandis. Ces chapeaux ronds,
encore récemment regardés comme «négli-
gés », deviennent « habillés )), surtout à cause
des magnifiques plumes d'autruche, noires,
dont on lès surcharge, ~-1
Les oiseaux, d'assez grandes espèces -les
ramiers entre autres disposés les ailes
éployées, -dans l'attitude du vol planant, se
verront aussi fréquemment. Ils sont un peu
moins luxueux que la plume frisée, plus so-
lides pour le voyage, par exemple, et néan-
moins se prêtent .bien aux garnitures élargies
devant, qui sont dans la "note caractéristique
du jour.
Comme fonds des velours glacés miroir
des soieries à double face. Comme teintes
toutes les nuances violines, depuis le Parme
jusqu'au Pétunia, en passant par tous les tons
de cette gamme si variée et si douce. On ose
réunir six ou huit nuances différentes sur une
forme Louis XVI, délicieusement fondues,
sans rien de dur ni de heurté.
Le gros vert émeraud e plaît aussi. Quant à
l'a couleur tranquille, pour les courses du
matin, c'est encore le mordoré qui domine
dans les préférences actuelles.
La toque large, très garnie, est le vrai cha-
peau de ville. Bordée de chaînons noirs et or,
elle est toute nouvelle et charmante. Ces chaî-
nons changent des paillettes qui cependant se
iont toujours avec autant d'entrain. Mais
comme il faut que le sentiment artistique en
atténue l'éclat parfois un peu vif pour le
goût discret des Parisiennes, on les entremêle
de noir mat, très éteint, courant eh rivières
à travers les scintillements du métal.
Pour le théâtre, il n'y a rien qui puisse
remplacer la petite capote que l'on fait très
brillante, souvent en tissu d'or superbe, tou-
jours avec la plume noire si seyante aux che-
veux blonds ondés, ornée d'autres couleurs
lorsqu'on la destine à une brune. Le rouge
très franc, dit rouge diabolique, est un vrai
fard pour les teints mats. Dans cet ordre d'i-
dée, on peut citer une toute mignonne forme,
enfonçant ses feux pailletés dans les boucles
de la chevelure, et faisant émerger de celle-ci
certaines petites cornes infernales. à damner
toutes les âmes!
En plein jour, pour un mariage, par exem-
ple, on choisira des choses moins étincelantes,
telles que du velours brodé d'argent, d'après
des copies de braderies empruntées aux splen-
deurs du culte;- ou alors, de gracieuses fan-
taisies comme cette composition du plus pur
style Louis XV, faite d'un nœud de plumes
noires devant, et d'un nœud torsadé de ve-
lours glacé miroir en arrière.
Après avoir reçu des informations d'une
pareille précision, il ne me restait plus qu'à li-
bérer l'aimable Mme Carlier de mon importu-
nité, et à la rendre aux jolies artistes ses
Ils redescendirent vers la plaine, et
Marcelline marchait en tête, se hâtant,
un peu inquiète sans savoir pourquoi,
prise de peur dans la nuit qui tombait,
seule entre ces deux hommes.
Arrivés à la route, ils s'arrêtèrent. Là,
rassurée, coquette à nouveau, elle leur
tendit à chacun une main
A quand? interrogea simplement
Jean-Marie.
̃ Grand nigaud est-ce que les g'a-'
lants demandent ça? cria-t-elle, et elle
partit en courant.
Maintenant les deux frères ren-
traient à la Grésette, aussi taciturnes,
aussi muets qu'ils en étaient partis.
Seulement, comme ils traversaient lé
sol, à deux pas de la porte, Pierre dit
-Pour lors, nous voilà libres, dégagés
l'un de l'autre
Jean-Marie répliqua nettement
Oui, va de ton côté, moi du mien,
et tant pis pour nous deux si jamais on
s'aborde!
X
C'était par une matinée claire de la
fin mai.
Les Souillac fauchaient leur première
coupe de luzerne; et le fourrage vert
chancelait, s'abattait, pleurant sa rosée.
Ils allaient l'un devant l'autre, le père en
tête toujours, semblant garder jalouse-
*ment sa suprématie de chef de famille,
et les gars se réglaient sur lui, prenaient
la cadence lente de son allure, les jambes
écartées, le buste en avant, rasant d'un
tour de bras la luzerne.
Hé 1 Jérôme
Ils s'arrêtèrent de faucher, surpris,
cherchant à reconnaître l'homme qui se
dressait au bout du champ sur le che-
min de halage. Au bout d'un instant,
Jean-Marie dit à mi-voix
C'est Costes, l'huissier.
Alors, sans paraître avoir entendu, ils
posèrent leurs faux en travers sur le
coudier de corne, se mirent à les aigui-
ser de bas en haut en insistant sur la
pointe. Puis, ils ployèrent à nouveau
leurs grandes tailles, repartirent de
leur même pas rythmique, sans se
presser.
L'hommeattendaitpatiemment,planté
la-bas comme une borne, les regardait
LE SILLON
clientes, qui l'attendaient impatiemment dans
le salon voisin., ̃• y
Je me snis donc retirée, très contente de
pouvoir offrir aux lectrices du Figaro, pour
lequel il n'est point de secret, la vérité dans
toute sa primeur, en ce qui touche l'art de la
modiste.. ̃
Parisette.
Informations
Actes officiels. Le Journal officiel a pu-
blié, hier, les promotions dans l'état-major
général de l'armée, qui avaient été signées la
veille au Conseil des ministres, et que nous
avions données tout aussitôt.
Le général de division Renault-Morlière est
maintenu à titre définitif dans ses fonctions
d'inspecteur général du ter arrondissement d'ins-
pection permanente de cavalerie, et M. le géné-
ral Robillard dans ses fonctions de directeur de
l'infanterie an ministère de la guerre.
M. le général de division Muzac est nommé
au commandement de la 25° division d'infanterie
(13° corps) à Saint-Etienne.
M. le général de brigade Laurens deWaru est
nommé au commandement de la subdivision de
Dellys(Àlgérie) le général Langlois au comman-
dement de l'artillerie du 13e corps, à Glermont;
le général Paquié, au commandement de la 26°
brigade d'infanterie, à Chaumont; le général Ca-
brié, au commandement de la brigade de cavale-.
rie du 15S corps,à Marseille le général Danès au
commandement de la subdivision de Tlemcen; le
généralBlanchet au commandement de la 25" bri-
gade d'infanterie,-à Lons-le-Sfaunier; le général
Guérin au commandement de l'artillerie de la
place de Lyon -le général Robineau-Bourgneuf,
au commandement de l'artillerie du 8e corps, à
Bourges; le général Forget, au commandement
de la 22e brigade d'infanterie, à Nancy; le géné-
ral Goujat, dit Maillard, est maintenu provisoire-
ment dans ses fonctions de chef d'état-major du
.4° corps, au Mans; le. général de Cliouchet est
nomme au commandement de la 45e brigade
d'infanterie, à Limoges; le général de brigade
Carette, au commandement du génie à Nantis.
Obsèques.– Les obsèques de Mme de Billing,
veuve de M. Frédéric de Billing, ancien direc-
teur aux affaires étrangères, et mère du
comte Sala, dont nous avons annoncé plus
haut la mort, auront lieu vendredi 12, a à
l'église Saint-Philippe-du-Roule, à. midi.
Exposition d'Anvers. Le public français
sera heureux d'apprendre que le grand prix,
constituant la plus haute récompense, a été
obtenu à l'Exposition d'Anvers par la collec-
tivité de- la chapellerie française, composée
des maisons suivantes A.-Berteil et Cie;
G. Fournier Gandriau fils Haas et Cie;
Emile Huber et Cie; Hochet; Kampmann
et Cie; Octave de Langeahagen; Leborgne,
Simon et Cie; Massing frères et Cie; Mos-
sant frères et Vallon;. Peyrache f rares Ques-
nsy frères; Schorestène frères Tirard frères.
Académie de médecine, Plusieurs préfets
•lui ayant demandé de leur indiquer.comment
ils pourraient se procurer du vaccin anti-
diphtérique du docteur Roux, qu'ils met-
traient ensuite à la disposition des médecins
de leur département, M. le président du con-
seil, ministre de l'intérieur, avant de pren-.
dre aucune mesure et de s'adresser à l'Ins-
titut Pasteur, cfésh-e avoir J'avis de l'Acadé-
mie. Une commission est donc nommée à cet
effet elle est composée de MM. Bergeron,
secrétaire perpétuel; Cadet de Gassicourt,
secrétaire annuel; Proust et Strauss, rap-
porteur ce dernier va déposer son rapport
dans un bref délai.
LE FER DANS L'ANÉMIE
Les travaux tout récents du docteur Bier-
naclri viennent montrer d'une façon évidente
combien on a fait fausse route dans le traite-
ment de l'anémie en ordonnant toujours et
partout du fer.
On savait cependant que dans la plupart
des cas le fer était mal toléré, qu'il causait
des dyspepsies rebelles, des crampes, des vo-
missements mjais on ne l'abandonnait qu'a-
près l'avoir longtemps imposâ aux malades..
Les recherches du docteur Biernacki ont
en outre démontré que les. globules rouges
contiennent souvent ch«z les anémiques plus
de fer qu'à l'état normal.
On voit combien étaient inutiles contre
l'anémie les préparations ferrugineuses.
Aussi revient-on généralement aux prépara-
tions phosphatées, le phosphate de chaux
étant la base inorganique de nos tissus, à la
Kola, qui régularise la circulation si troublée
chez les anémiques, à la Coca, qui excite l'ap-
pétit.
Et le Vin Désiles, en vertu de sa composi-
tion kola, coca, phosphate de chaux, est le
médicament antianémique par excellence.
Dr Alèque.
Tf LEk'NES & CORRESPONDANCES
Du 10 Octobre
•»~™* Béziees. Nous croyons savoir
que M. Méline se rendra prochainement à
Montpellier pour présider une réunion inter-
départementale des Sociétés agricoles, au
cours de laquelle seront discutées les diverses
questions intéressant le Midi.
A son retour de Montpellier, l'ancien mi-
nistre de l'agriculture viendra à Béziers, où
une réunion publique sera organisée pour
appuyer et faire- prévaloir les revendications
de la viticulture méridionale.
K»* *»̃ CALAIS. Lord Salisbury, lady Sa-
lisbury et leur fils, retour de Dieppe, sont
venir à lui, avec cette lenteur calculée
des coupables qui n'osent fuir; puis,
quand la faux de Jérôme tondit l'herbe
de la banquette au ras de ses pieds, il
souleva son chapeau
Salut, messieurs 1 La santé est tou-
jours bonne ?
A vous rendre service, monsieur
Costes, et tout le monde va bien aussi
chez vous ? A la bonne heure 1 'Vaut
mieux ainsi.
Il se détournait déjà, entamant une
nouvelle.prise l'huissier, doucement, le
retint par le bras
Arrêtez un instant, Jérôme, j'ai à
vous parler. Et quand ils furent face à
face
Vous savez, c'est pour les deux let-
tres de change souscrites a M. Gipou-
lou.
-Vous venez me les présenter?
Non, vous avertir seulement, en
ami.
Alors, devant cette assurance de répit,
le vieux paysan s'emporta
Mais cent dieux! je suis sans un
sou. Je lui ai bien dit à ce voleur, à, cet
assassin, que je suis sans un sou
Voyons, calmez-vous, je vais vous
expliquer, moi, bien tranquillement,
vous avez confiance, n'est-ce'pas?
Un type d'huissier affable, ce Costes,
un têtard apoplectique et démonstratif
dans le genre de Gipoulou; des yeux à
fleur de tête fixes et froids, Preste des
traits perdus dans une lune;rqiigeaude
qu'une bouche sabrait largement, tirée'
sur un coin, avachie par l'usage, cons-
tant de la pipe. Sinon par intérêt, du
moins par politique, il était pour Ja pro-
cédure à l'amiable, pour les moyens de
persuasion, et nesévissait qu'en déses-
poir de cause, l'air navré, comme un
bourreau qui entre autres faiblesse au-
rait l'horreur du sang. Et grâce à
cette mansuétude peu banale, il avait
gagné la confiance des paysans, tenait
un cabinet d'affaires, consultait à la
barbe^ des avocats yoisins, comme les
apothicaires qui s'arrogent clandestine"
ment le droit de guérir.
Songez donc, mon pauvre Souillac,
le protêt, le jugement, la signification,
la vente, tout cela comme autant de
coups de poing, sans que vous puissiez
vous défendre. tandis que d'un trait
descendus à l'hôtel •Peïminiï^isgàttk'oatâen
main pour l'Angleterre.. ̃
*s~~v Cherbourg. L'amiral Montes-
quiou a pris officiellement possession des
fonctions de chef d'état-major-
Les honneurs réglementaires lui ont été
rendus.
Le monopole de l'Alcool
«^w Bordeaux. Vendredi soir, les
représentants du haut commerce bordelais se
sont réunis dans le grand amphithéâtre de
l'Athénée, sous le patronage de la Chambre
de commerce, pour entendre la parole autori-
sée de M. Maurice Lubbert, dans une confé-
rence contre le monopole de la rectification
de l'alcool par l'Etat.
De nombreux applaudissements ont inter-
rompu plusieurs fois le discours très docu-
menté, et l'on s'est séparé à dix heures et
demie, après avoir voté un ordre du jour se
terminant ainsi
« Le commerce en.gros des vins et spiritueux
de la Gironie, les notabilités commerciales,
industrielles et agricoles de la région, émet-
tent le vœu
» Que le projet do monopole ou tout autre
analogue soit repoussé par le Parlement et-
qu'une nouvelle législation du régime des
alcools soit édictée,' en tenant compte de la
nécessité de supprimer le privilège des bouil-
leurs de cru £t de sauvegarder Thygi&ae
publique. n
w« v Ipswich. Après deux mois d'ex-
pêriances poursuivies jour et nuit, et sur un
rapport d'une commission spéciale, composée
d'ingénieurs, de constructeurs, de chimistes
et de médecins, le Conseil municipal d'Ipswich
(comté de Suffolk) vient de décider, à Vuna-
nimité des. voix, l'adoption du système Her-
mitepour la désinfection; de ses égouts.
La ville d'Ipswich possède cependant le
« tout à l'égout » sous, sa forme la plus par-
faite. avec une distribution régulière de
150 litres d'eau douce par tête d'habitant. La
municipalité n'en a pas moins jugé, avec
infiniment de raison, qu'il y avait encore
mieux àfaire.
On n'a pas oublié que le système Hermite,
basé sur l'électrolyse de l'eau de mer (natu-
relle ou artificielle), fut expérimenté l'année
dernière, avec le plus grand succès, à l'hôtel
du Figaro.Son adoption par la ville d'Ipswich
peut donc êtr.s considérée comme un triomphe
pour le journal qui avait su d'avance en com-
prendre la valeur et l'avenir.
Une Epidémie de flevre aphteuse
dans le Tara
-« Albt. Une épidémie de fièvre
aphteuse, qui cause des pertes considérables
à nos éleveurs, sévit en ce moment sur le bé-
tail de notre département. De nombreuses
exploitations agricoles ont été déclarées in-
"fectées.
Cette terrible maladie a été importée dans
le Tarn par le bétail acheté dans l'Aveyron.
En présence des progrès énormes qu'elle
fait tous les jours, M. le préfet du Tarn vient
d'envoyer aux maires deux circulaires qui se-
ront affichées demain dans toutes les commu-
nes du département. Le préfet rappelle que
les propriétaires qui mettront en vente des
animaux atteints ou soupçonnés d'être atteints
de fièvre aphteuse, seront passibles des sé-
vëres dispositions de la loi du 21 juillet 1881.
Un wagon de porcs, acheté ces jours der-
niers, à la foire de l'Isle-d'Albi, a été saisi,
avant-hier, à son arrivée à Paris, à la gare
d'Orléans.. Les trente-deux porcs qu'il conte-
nait ont été abattus et enfouis; ils ont été
reconnus atteints de la fièvre aphteuse. Le
parquet de Gaillac va poursuivre les pro-
priétaires qui ont vendu ces porcs.
Partout, on signale une baisse très forte
sur le bétail. On craint que, par mesure de
précaution, le préfet du Tarn ne prenne un
nouvel arrêté interdisant, jusqu'à nouvel or-
dre, les foires dans toute l'étendue du dépar-
tement, comme vient de le faire le préfet de
l'Aveyron.
• Pontotse. A. l'appui de notre
nouvelle d'hier, nous avons encore a enregis-
trer un vol à l'église de Survilliers, prés de
Louvres.
Les voleurs ont enlevé des ex-voto, une
croix en or, deux -reliquaires ovales, des
chaînettes d'argent, des pièces de mariage,
etc., etc. On recherche les auteurs de ce nou-
veau vol commis, à coup sûr, par les mem-
bres d'une bande organisée spécialement dans
le but de « cambrioler « les édifices reli-
gieux.
~»~» Ciialons-sur-Maene. Le conseil
de guerre du Ge corps vient de condamner un
réserviste du 69° régiment d'infanterie,
nommé Nicolas Landry, à dix ans de travaux
forcés, à la dégradation militaire et à dix
ans d'interdiction de séjour, pour double dé-
sertion à l'intérieur et vol avec violences sur
un habitant de Laddremont (Meurthe-et-
Moselle).
L'Alliance française en Suède
«~>~< Stockholm. Lundi dernier, M.
René Millet a quitté Stockholm, où il était
accrédité, depuis cinq ans, comme ministre
plénipotentiaire, pour se rendre à Tunis en
qualité de résident général.
Laveille de son départ, l'Alliance française
lui a offert un banquet d'adieu.
Dès l'arrivée de M. René Millet, les nom-
breux convives réunis dans les salons de
l'hôtel Continental se sont rendus, aux sons
d'une marche suédoise, dans la grande salle
des fêtes, richement pavoisée aux couleurs
françaises et suédoises noyées, avec un goût
exquis, dans les fleurs et la verdure.
de plume au bas d'un acte, ni vu ni
connu, on vous laisse en paix, maître
chez vous.
Le vieux Jérôme, les mains crispées
au manche de sa faux, se taisait, regar-
dait avidement sa terre, et, sous sa che-
mise entr'ouverte tout le long du buste,
sa large poitrine velue ,se soulevait en
une colère. Il était prêt à le- défendre,
son bien,envers et contre tous, à résister
jusqu'au dernier souffle, à se faire tuer
là sur ce. sol qui était à lui, pas à d'au-
tres, qui avait bu toutes ses sueurs, qui
boirait son sang. Et puis, soudaine-
ment, il se sentit très las, très vieux,
avec le désir angoissé de vivre encore, de
ne s'éteindre que plus tard de sa belle
mort dans la consolation suprême du
chez-soi inviolé, les yeux grands ouverts
sur l'éblouissement des récoltes tou-
jours siennes.
-Eh bien? demanda Costes douce-
ment.
Alors, d'une voix faible, en se détour-
nant un peu comme s'il eût pleuré
Eh bien 1 murmura-t-il, dites-lui
que je consens, que nous signerons
quand il voudra, moi et la femme.
.• ̃ xr
Maintenant la situation était nette;
une hypothèque pesait sur la terre des
Souillac.
La Phrasie avait regimbé tout d'a-
bord, s'était cabrée, farouche, devant
cette concession qui serait leur ruine,
mais la volonté plus forte de Jérôme
l'avait courbée, et aussi la résolution
menaçante du maire de Saint-Jean- des-
Bordes, la honte de leur situation, pré-
caire brutalement dévoilée.
Malgré les précautions prises ils
s'étaient rendus chez le notaire à la nuit
close en' rasant les murs la chose
s'était ébruitée, on en parlait le soir
dans les fermes, et pendant le jour tout
en brandissant les foins. Et bien
qu'on ne s'attendît pas à cela, Jérôme
ayant la répuiniion d'être à l'aise, pres-
que riche, on n'en mailif estait aucune
surprise. Une lassitude, un décourage-
ment planaient sur tous ces forçats de
la glèbe, leur durcissant le cœur à l'égal
i De îibnjbxeux toasts ont été portés à. la
.prospérité .des deux pays.•̃
Le docteur Hildebrand, antiquaire Au
royaume et président de! l'Alliance, a parlé en
termes particulièrement chaleureux de la
France, « dont la civilisation, l'art et la lit-
térature font l'admiration du monde et exer-
cent partout une influence considérable ».
»~«w Londres. Le consul britannique
de Cadix s'est tiré un coup de revolver au-
jourd'hui dans les bureaux du Foreign
Office. ne sait à quel motif attribuer.cet acte
l, On ne sait à quel motif attribuer cet acte
de désespoir.qui a produit une sensation pro-
fonde parmi tout le personnel.
~« Madame la Comtesse de Paris et la
princesse Hélène d'Orléans ont passé la, jour-
née d'hier à Londres.. 'i.
«^ », Ma.la.ga. Un violent :ouragan
ayant détruit la voie sur une longueur de
3 kilomètres, entre Chorro et Gobantes, le
train-poste de Madrid a dû revenir à Malaga.
Encore un déraillement
«~>«~y Bruxelles1. Un train do voya-
geurs a déraillé, aujourd'hui, t Esneux, près
de Liège. Le chauffeur a été horriblement
brûlé.
D'après l'Etoite; le machiniste et vingt-cinq
voyageurs ont été contusionnés.
La locomotive est en pièces. Le service est
complètement désorganisé. La circulation
normale ne sera pas rétablie avant demain
mâtin.
inatin.. Argus.
♦-
PETITE GAZETTE
Dentsetdentiers sans crochets, ressorts et pla-
ques. Dr H. Adler,seul inventeur, 16, av. Opéra.
Tom Tit donnera aujourd'hui jeudi, à
l'Exposition du Livre (salon de la Librairie
Larousse), une matinée gratuite de science
amusante.
PaingHlli Jacq[uet;9:l,ruB Richelieu, Paris.
La véritable Eau de Ninon fait plus que
force ni que rage pour effacer la ride et rajeu-
nir le visage. Parfum™» Ninon, 31, r. du4-7b^
LA BOURSE
Vides nombreux aujourd'hui à la Bourse.
Il en est de même certainement sur tous les
marchés d'Europe. C'est le Ï'om-Kipour, le
Grand Pardon des Israélites. Ils ont déserté
le temple de Plutus pour la synagogue et l'on
peut se rendre compte ainsi de la place qu'ils
occupent dans le monde de l'argent. Que les
pâles chrétiens sont clairsemés! Comme il
arrive généralement en pareille circonstance,
la fermeté domine. Le chrétien est sans doute
d'essence plus optimiste que l'hébreu. En
tout cas, il semble bien qu'il est moins
prompt à réaliser un bénéfice. Rarement il le
trouve suffisant, il s'attarde sur sa position,
ne se décidant à prendre son profit qu'après
que l'Israélite a déjà encaissé le" sien depuis
longtemps et entamé deux ou trois affaires
nouvelles.
Nous avonc donc eu aujourd'hui de la fer-
meté, mais les affaires ont été assez limitées.
Le trois pour cent a regagné 15 cent. sur les
22 perdus hier. Il finit à terme à 102 15. Au
comptant, la plus-value est de 25 cent. à 102.
Le trois et demi finit à 108 40.
♦*♦
Les fonds russes accentuent leur reprise.
Fait extraordinaire, aucune dépêche n'a an-
noncé aujourd'hui la mort du Tsar. Ce sera
sans doute pour demain, à moins que les ven-
deurs ne se décident à racheter sans phrases.
Les amateurs guettent ce moment qui pourra
être amusant. A voir la difficulté qu'il y a
à se procurer 3,000 de 3 0/0 ou 4,000 de Con-
solidé, on sedemandecequi se passera quand
les grands ordres arriver.ont.
Le sort des vendeurs n'a rien qui puisse
émouvoir, on est blasé à la Bourse sur les
catastrophes qui n'atteignent que le voisin.
Ce'qui serait fâcheux, ce serait qu'on profite
de la hausse que peuvent produire les ra-
chats pour glisser en France quelques nou-
veaux titres russes. La collection est déjà si
richement fournie qu'il serait désagréable de
la voir compléter à la faveur des circonstan-
ces présentes.
On a coté aujourd'hui pour le 3 O/O russe
86 50 au comptant au lieu de 86 hier. A
terme, on finit à 86 30 au lieu de 86 20. Le
Consolidé gagne 60 centimes au comptant à
98 85 et 25 centimes à terme à 9S 55..
Le comptant a recommencé à acheter.
Il se traite des primes, ce qui est rare, sur
le 3 0/0, primes qui valent 86 85 dont 25 au 15
et 86 95 dont 50 au 31.
L'Orient vaut 63 50.
Autre fonds en-hausse, l'Extérieure, sur
ce bruit déjà démenti, à savoir que la Ban-
que de Paris aurait pris^ au gouvernement
espagnol 50 millions de bons du Trésor, re-
nouvelant ainsi une opération faite une pre-
mière fois il -y, a deux ans. On accoté 70 20 en
clôture, soit une avance de 80 centimes.
Les chemins espagnols suivent, Voilà plu-
sieurs jours que les gens qui triturent cette
catégorie de valeurs dangereuses annoncent
une hausse. J'aime mieux y croire que d'y
aller voir. En attendant, VÀndalou a monté
de 10 fr. à 212 50 le Nord d'Espagne de 5 fr.
à 131 25; le Saragosse, do 3 75 à 17125.
La Banque de France regagne avec un
seul cours les 40 fr. qu'elle avait perdus hier
au comptant, mais à terme elle perd 5 fr.
à 3,850.
des muscles, leur enlevant jusqu'à la
mutuelle pitié de leurs infortunes.
Ils disaient simplement Encore un
qui lâche pied, qui va faire le saut
comme les autres.
Et aucune révolte ne leur venait
de cet état de choses, aucune idée de se
tendre la main, de se lever tous à la fois
dans une insurrection formidable qui
serait la proclamation d'un droit.
Et puis, ils étaient 'désorientés, per-
dus, ne pouvant s'assimiler les temps
nouveaux la République prometteuse,
familière, exigeante, qui les flattait
d'une main, les ployait de l'autre sous
les impôts accrus sans cesse; l'agricul-
ture absorbée par l'industrie, la terre ne
se suffisant plus à elle-même, obligée
d'aller chercher dans les drogues, comme
une malade, le secret d'une vigueur fac-
tice, le stimulant nécessaire à la produç-
tion.
Ils se débattaient mollement dans la
lutte sociale, ignorants de leur force,
décimés par la crise comme par une
épidémie de fièvres mortelles qui ferait
tôt ou tard place nette, et ils tse regar-
daient partir les uns les autres, insou-
cieux, avec le fatalisme résigné des as-
servis et des humbles.
Un jour, Vidal aborda Jérôme, lui de-
manda à brûle-pourpoint
C'est vrai que tu dois cinq, mille
francs au maire?
L'autre se récria
Qh non, pas tant, une bêtise tout
sera payé l'an qui vient, capital et inté-
rêts..
Mais sa voix était hésitante, son re-
gard soudainement voilé se détourna.
Alors Vidal comprit, n'en demanda pas
davantage, feignant de ne pas attacher
à cela plus d'importance, mais le soir,
après la soupe, tandis que ses deux va-
lets regagnaientleurgîte dans la grange,
il interpella sa fille brusquement
Faudra voir à changer de galants,
ordonna-t-il, voilà que ça se détraque
pour de bon chez les Souillac.
A la tremblotante lueur du calel,
Marcelline ravaudait ses hardes. Elle
releva la tête, et dans ses joues empour-
prées ses grands yeux timidement
questionnèrent.
Le père reprit
Et quand tu seras là à me regarder!
lia-Banque de Parts, probablement à causa
des bruits dont il est question plus haut, est
en avance de 7 50 à 707 50.
Depuis le 2, une valeur bien négligée, et
qui ne cessait de baisser depuis longtemps, a
regagné 100 fr., c'est la Banque d'Algérie.
Elle' ne se traite, du reste, qu'au comptant.
Elle a fini aujourd'hui à 880.
Le Suez est en plus-value de 12 50 à
2,917 50.
L'obligation Congo remonte à 87 50.
*^#
Les deux Turcs C et D gagnent chacun
5 cent. à 28 32 et 2577.
Le Rio Tinio est lourd. Les cours du cui-
vre reculent. L'action finit à 385 (33 au lieu do
390 hier.
Peu de changements sur les actions des
mines d'or. La mine Robinson a produit en
septembre pour 1,3115,000 fr. d'or; la mino
Langlaagte pour 1,165,000 fr.
J. de Bernay.
APRÈS BOURSE. Cours de 4 h.– 3 0/0,
102 20; Extérienre, 70 5/iG Portugais, tù
Hongrois, 99 r3/iO;Turc, 25 80; Banque ottomane,
C72 50; Egypte, 523 12; Rio Tinto, 3S5 Tliar-
sis, 123 75; De Beers, 426 25; Alpines, 175.
Toutes les communications doivent être adres-
sées à la Rédaction financière du Figaro, 24,
rue Drouot. •
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tages li greffe protlièsiQueet tous /es Dentiers employés jusqu'à ce jour.
Admirable invention due à vingt années de recherches couronnés»
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l'Académie de Médecine. D'ADLER, 4, ROEMEYERBEER,
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L PARIS-Ô.Avenuedel'Opéra.ô-PARIS À
Crois-tu donc que je n'avais pas remar-
qué ton manège? Mazette! il te les fal-
lait tous les deux, car tu lespromenais
chacun son tour. Enfin, n'importa;
tant que je n'ai rien su, je n'ai rien dit,
ça m'allait, en somme; les gars sont de
la bonne espèce, vaillants et forts, et
j'approuvais d'avance le choix que tu fe-
rais. Mais aujourd'hui, c'est fini les
fignolades, la maison croule, faut s'en
sauver.
Marcelline objecta
-–Qui sait? les langues sont si mé-
chantes On peut dire ça pour leur porter
tort.
Allons donc Je me suis informé,
moi, auprès de Jérôme lui-même ils
ont le petit doigt sous la meule, tout le
corps y passera; autant vaudrait remon-
ter le courant de l'écluse
Devant cette décision de son père
qu'elle sentait irrévocable, Marcelline
était devenue pâle, son cœur se serrait,
elle essaya de lutter pourtant
La position n'est peut-être pas si
mauvaise ce sont desvaillants, vous le
reconnaissez vous-même, ils s'en sorti-
ront.
Vidal, impatienté, haussa les épaulecâ:
Impossible, fit-il sèchement, et avec
quoi? Quelles'sont leurs ressources ? P
Penchée de nouveau sursa couture, la
jeune fille constata doucement
Bah! qui donc ne doit pas un peu
au jour d'aujourd'hui
Alors le père se leva de toute sa hau-
teur et dans un orgueilleux défi
Moi! cria-t-il. D'ailleurs, en voilà
assez là-dessus. Je t'ai fait connaître
ma volonté, obéis.
Il prit sur la table le pot de piquette,
et, la face renversée, toute grimaçante
dans l'écarquillement de la bouche et
des yeux, il but une lampée, à la réga-
lade, puis, en essuyant ses lèvres d'un
revers de main, il ajouta, très calme
Pais en sorte que je ne revoie ja-
mais l'un ni l'autre à tes trousses le
soir, on prend- parfois les amoureux
pour des voleurs, et voilà comment les
malheurs arrivent.
EUGÈNE t)ELARD.
̃̃•̃̃. y
(ha suite à demain.)
©ortée à l'Hôfel-Dieu' par les atniuîances u'r;
jbaines.
Enfin, un sujet belge, nommé yandcnnae,
s'est asphyxié, 60, rue des ArGhivcs,toujours,
par manque de travail.
̃̃'lié rêve de toute jolie femme est de con-
server toujours Popu lente chevelure qui en-
cadre sa beauté. Les cheveux tombent Iobs-
qu'ils se dessèchent, il faut donc les tendre
souples et soyeux. On obtient ce résultat par
l'emploi de l'antiseptique de Lenthiric, et
les mondaines qui l'ont adopté s'aperçoivent-
«lîes bientôt que leurs cheveux ne tombent t
plus. Le vrai shampooing français, antisep-
tique Lenthéric.^avéc lequel le nettoyage se
fait sans aide, qui ne défrise pas les cheveux
ondulés et.qui sèche presque instantané ment,
est exclusivement fabriqué par Lenthiric,
245, rue Saint-Honoré, etse vend aux prix de
4 fr. le petit modèle «t 12 fr. le grand. Toute
autre marque n'est qu'une imitation dont il
•faut se défier. -̃̃
tfX ACTE DE DÏVOOEMENT
Il a été accompli, avant-hier, à ChoisyVIe-
Roi, par un artiste, M. Emile Mathurin.
M. Mathurin se promenait sur le bord de la'
Seine lorsque son attention fut attirée par les
cris: «Au secours monenfant! mon enfant! »
Et il vit une femme qui, à.genouxsur le. pont
d'une péniche, tendait les mains en pleurant
vers le corps d'un jeune enfant que le cou-
rant entrainait.
D'un bond, sans même prendre letemps de
«e dévêtir, le courageux artiste s'élança dans
l'eau et,nageant vigoureusement vers le bébé,,
il réussit à le rejoindre et le ramena évanoui,
mais vivant, à la mère éplorée. Le pauvre pè-
tit, qui est âgé de deux ans, s'était trop ap-
^prochê du bord du bateau et était tombé
dans la Seine. Des soins l'ont promptement
ranimé..
Quant à M. Emile Mathurin, il s'est rapi-
dement dérobé à la chaude manifestation
•dont il a été l'objet.
Jean de Paris.
Mémento. On vient de commencer le curage
du grand bassin du Luxembourg-, pour y exécu-
ter des travaux urgents.
̃ Un jeune homme de dix-sept ans, nommé
Tabouret, demeurant rue des Epinettes, a été
renversé, avenue de l'Opéra, par une voiture qui
lui a broyé les deux jambes. Le/Cocher a pris la
fuite.
Un maître compagnon, Baptiste Bussière,
âgé tla quarante-trois ans,-a a eu, Mer, rue des
Bourdonnais, la tête écrasée par une énorme
pierre de taille tombée d'un wagonnet. Il laisse
-une veuve et troia enfants. Le corps a été ra-
mené à son domicile, 124, avenue du Maine.
J. de P.
» ;̃; ̃
La Dernière Mode
Le Costume Tailleur. Le Boston et l'Agrafe.
Les Chapeaux.
Ce n'est pas revenir sur le Grand-Prix, ac-,
tualité déjà vieillie, que de constater qu'un
ciel exceptionnel autant qu'imprévu a favo-.
risé, mais aussi bouleversé légèrement cette
grande «première» de la Mode. On comptait
sur une fraîcheur accentuée, on prévoyait
même la pluie. A cause de cela, les ateliers
avaient travaillé dans la fourrure à qui mieux
mieux et voilà que le Soleil, assez mal à
propos, a rendu très. gaies certaines toilettes
vraiment un peu trop polaires pour la tempé-
rature de ce jour-là.
Les plus rieuses étaient naturellement les
femmes qui avaient eu la sage prévoyance de
s'habiller en vue du temps moyen, avec le
costume tailleur, si commode, si. pratique, si
.seyant, si. « sportswoman et si bien à sa vraie
place sur le turf Fait-il chaud ?.On laisse
voir la taille bien prise, bien dégagée, dans un
drap dernier genre coupé d'un maître coup de
ciseau tout de suite reconnaissable quand il a
été donné par un Creed, avec son incontestable
autorité.– Fait-il froid?.La grosse « cape » à
doublure écossaise ou le col de zibeline, le
renard entier en cravate viennent le compléter
sans nuire à son suprême genre. Ce mois-ci,
sur une jupe en cheviotte noirè,le « Short coat »
•en fantaisie rouge conviendrait parfaitement.
Décidément, le « suit » féminin est indis-
pensable et durera autant que les moeurs
actives de notre époque. C'est ce qu'a si bien
compris Creed dans les créations qu'il a ima-
ginées cette année.
**«
On parle énormément des corsages bouton-
nés et des garnitures de boutons sur les man-
ches, aux poches et même dans le bas des
jupes,,qu'ils semblent fermer assez originale-
ment tantôt derrière, tantôt de côté.
Les profanes ont eu vite fait de dire que le
bouton allait tuer l'agrafe! Celle-ci reste et
restera ce qu'elle a toujours été le secours
absolument nécessaire, dont on ne saurait se
passer. Le bouton garde et gardera toujours
un cachet d'ornementation, de décor d'où
son infinie variété et ses tendances artistiques.
L'agrafe, plus modeste, avec son but utilitaire,
s'efface davantage, mais subsiste en se perfec-
tionnant sans cesse. Je n'en veux pour preuve
que la vulgarisation de l'Agrafe-Baleine, em-
ployée aujourd'hui par toutes les couturières
feuilleton du Figaro du 11 Octobre 189&
-g
PREMIÈRE PARTIE
-IX
»- Suite
Jean-Marie reprit en douceur
Tu dois pourtant bien avoir au
fond comme une préférence.
Elle le regarda encore, et son sourire,
qu'il ne vit pas se faisait très tendre
Ma fé non, je vous trouve jusqu'ici
si plaisants l'un que l'autre. C'est à
voir maintenant qui m'aimerait le
mieux.
Pierre prononça gravement:
Tu as tort de ne pas te décider, la
fille, et d'encourager près de toi deux
hommes comme nous, alors qu'il n'en
faut qu'un.
Et cette parole brève,qui avait des in-
tonations de menace, mit entre eux un
malaise. Marcelline, devenue sérieuse,
changea la conversation, parla de son
père qui cherchait encore à arrondir
son bien de Gampastié, des travaux en
cours d'exécution, de ses occupations à
elle qui, depuis trois ans que sa mère
était morte, suffisait seule au ménage.
Pierre demanda 0
Alors tu ne sors jamais dans la
semaine?
Mai3 si, en été, pendant les jour-
nées longues, je vais comme les autres
à la tei^e, et parfois, les soirs dé lune,
pour gagner du temps, je mène le trou-
peau jusqu'à minuit dans les Combes.
Le soleil avait plongé à l'horizon, une
mélancolie s'épandait sur la terre, la
noyait insensiblement, et dans l'air très
calme les fermes poussaient toutes
droites leurs colonnes de fumée blan-
che.
Reproduction interdite ̃ • •
avec un complet succès auprès de la clientejet
qui réalise .-te dernier mot de la perfection pour
la jonction exacte des- corsages. Il est donc cer-
tain que si le corsage à fermeture invisible, dis-
simulée sous les draperies et même sous le bras,
va être combattu par le corsage. boutonné,
les deux adversaires parfaitement conciliables:
l'agrafe et le bouton, souvent se rencontreront
sur le même terrain, tel que par exemple dans
'le costume tailleur dont je parlais plus haut,
lequel peut parfaitement avoir une jaquette à
plastron formant gilet, fermée d'abord en de-
dans et close 'visiblement par deux rangées de
boutons. Ce qu'il y a de non moins certain
encore, c'est que le bouton, en tant qu'orne-
ment, sera un des succès de l'hiver.
#
Sous les collets, les manteaux ou les lourdes
fourrures, on a deviné plutôt que vu, dimanche,
"bien des élégances de velours, de fins draps et
de soieries savamment comprises. Mais ce qui
éclatait aux yeux de tous, sous le doux soleil
automnal, c'était là coquetterie, la richesse
ditclliapea,u, sa hardiesse, le «je ne sais quoi» a.
hardi et presque indescriptible qui indique un
mouvement franc, déterminé dans une spécia-
lité de l'ajustement féminin. On sent que, si la
robe s'est peu modifiée depuis le printemps
dernier, la coiffure va devenir l'une des préoc-
cupations principales de nos beautés pari-
siennes.
̃̃– L'interview est à la mode. je vais aller
interviewer Mme Carlier sur ce sujet palpi-
tant, ai-je pensé..
Avec sa bonne grâce accoutumée et sla
compétence indiscutable, celle-ci m'a rensei-
gnée tout de suite et à peu près en ces
termes
Vous êtes dans le vrai en jugeant que le
chapeau Va tenir une place plus que jamais
importante, cet hiver, dans la toilette des da-
mes. D'abord, il exige des formes entièrement
renouvelées,enraison de l'élargissement général
du costume et en vertu de la loi d'esthétique
qui réclame l'harmonie entre toutes les parties
de celui-ci. Il est évident qu'une coiffure étroite,
enlevée, jurerait avec la ligne générale de la
femme habillée de jupes amples, étoffée par les
manches énormes de la saison. Donc, beau-
coup de chapeaux ronds, avec calottes un peu
plus élevées, proportionnées aux bords, eux-
mêmes un peu agrandis. Ces chapeaux ronds,
encore récemment regardés comme «négli-
gés », deviennent « habillés )), surtout à cause
des magnifiques plumes d'autruche, noires,
dont on lès surcharge, ~-1
Les oiseaux, d'assez grandes espèces -les
ramiers entre autres disposés les ailes
éployées, -dans l'attitude du vol planant, se
verront aussi fréquemment. Ils sont un peu
moins luxueux que la plume frisée, plus so-
lides pour le voyage, par exemple, et néan-
moins se prêtent .bien aux garnitures élargies
devant, qui sont dans la "note caractéristique
du jour.
Comme fonds des velours glacés miroir
des soieries à double face. Comme teintes
toutes les nuances violines, depuis le Parme
jusqu'au Pétunia, en passant par tous les tons
de cette gamme si variée et si douce. On ose
réunir six ou huit nuances différentes sur une
forme Louis XVI, délicieusement fondues,
sans rien de dur ni de heurté.
Le gros vert émeraud e plaît aussi. Quant à
l'a couleur tranquille, pour les courses du
matin, c'est encore le mordoré qui domine
dans les préférences actuelles.
La toque large, très garnie, est le vrai cha-
peau de ville. Bordée de chaînons noirs et or,
elle est toute nouvelle et charmante. Ces chaî-
nons changent des paillettes qui cependant se
iont toujours avec autant d'entrain. Mais
comme il faut que le sentiment artistique en
atténue l'éclat parfois un peu vif pour le
goût discret des Parisiennes, on les entremêle
de noir mat, très éteint, courant eh rivières
à travers les scintillements du métal.
Pour le théâtre, il n'y a rien qui puisse
remplacer la petite capote que l'on fait très
brillante, souvent en tissu d'or superbe, tou-
jours avec la plume noire si seyante aux che-
veux blonds ondés, ornée d'autres couleurs
lorsqu'on la destine à une brune. Le rouge
très franc, dit rouge diabolique, est un vrai
fard pour les teints mats. Dans cet ordre d'i-
dée, on peut citer une toute mignonne forme,
enfonçant ses feux pailletés dans les boucles
de la chevelure, et faisant émerger de celle-ci
certaines petites cornes infernales. à damner
toutes les âmes!
En plein jour, pour un mariage, par exem-
ple, on choisira des choses moins étincelantes,
telles que du velours brodé d'argent, d'après
des copies de braderies empruntées aux splen-
deurs du culte;- ou alors, de gracieuses fan-
taisies comme cette composition du plus pur
style Louis XV, faite d'un nœud de plumes
noires devant, et d'un nœud torsadé de ve-
lours glacé miroir en arrière.
Après avoir reçu des informations d'une
pareille précision, il ne me restait plus qu'à li-
bérer l'aimable Mme Carlier de mon importu-
nité, et à la rendre aux jolies artistes ses
Ils redescendirent vers la plaine, et
Marcelline marchait en tête, se hâtant,
un peu inquiète sans savoir pourquoi,
prise de peur dans la nuit qui tombait,
seule entre ces deux hommes.
Arrivés à la route, ils s'arrêtèrent. Là,
rassurée, coquette à nouveau, elle leur
tendit à chacun une main
A quand? interrogea simplement
Jean-Marie.
̃ Grand nigaud est-ce que les g'a-'
lants demandent ça? cria-t-elle, et elle
partit en courant.
Maintenant les deux frères ren-
traient à la Grésette, aussi taciturnes,
aussi muets qu'ils en étaient partis.
Seulement, comme ils traversaient lé
sol, à deux pas de la porte, Pierre dit
-Pour lors, nous voilà libres, dégagés
l'un de l'autre
Jean-Marie répliqua nettement
Oui, va de ton côté, moi du mien,
et tant pis pour nous deux si jamais on
s'aborde!
X
C'était par une matinée claire de la
fin mai.
Les Souillac fauchaient leur première
coupe de luzerne; et le fourrage vert
chancelait, s'abattait, pleurant sa rosée.
Ils allaient l'un devant l'autre, le père en
tête toujours, semblant garder jalouse-
*ment sa suprématie de chef de famille,
et les gars se réglaient sur lui, prenaient
la cadence lente de son allure, les jambes
écartées, le buste en avant, rasant d'un
tour de bras la luzerne.
Hé 1 Jérôme
Ils s'arrêtèrent de faucher, surpris,
cherchant à reconnaître l'homme qui se
dressait au bout du champ sur le che-
min de halage. Au bout d'un instant,
Jean-Marie dit à mi-voix
C'est Costes, l'huissier.
Alors, sans paraître avoir entendu, ils
posèrent leurs faux en travers sur le
coudier de corne, se mirent à les aigui-
ser de bas en haut en insistant sur la
pointe. Puis, ils ployèrent à nouveau
leurs grandes tailles, repartirent de
leur même pas rythmique, sans se
presser.
L'hommeattendaitpatiemment,planté
la-bas comme une borne, les regardait
LE SILLON
clientes, qui l'attendaient impatiemment dans
le salon voisin., ̃• y
Je me snis donc retirée, très contente de
pouvoir offrir aux lectrices du Figaro, pour
lequel il n'est point de secret, la vérité dans
toute sa primeur, en ce qui touche l'art de la
modiste.. ̃
Parisette.
Informations
Actes officiels. Le Journal officiel a pu-
blié, hier, les promotions dans l'état-major
général de l'armée, qui avaient été signées la
veille au Conseil des ministres, et que nous
avions données tout aussitôt.
Le général de division Renault-Morlière est
maintenu à titre définitif dans ses fonctions
d'inspecteur général du ter arrondissement d'ins-
pection permanente de cavalerie, et M. le géné-
ral Robillard dans ses fonctions de directeur de
l'infanterie an ministère de la guerre.
M. le général de division Muzac est nommé
au commandement de la 25° division d'infanterie
(13° corps) à Saint-Etienne.
M. le général de brigade Laurens deWaru est
nommé au commandement de la subdivision de
Dellys(Àlgérie) le général Langlois au comman-
dement de l'artillerie du 13e corps, à Glermont;
le général Paquié, au commandement de la 26°
brigade d'infanterie, à Chaumont; le général Ca-
brié, au commandement de la brigade de cavale-.
rie du 15S corps,à Marseille le général Danès au
commandement de la subdivision de Tlemcen; le
généralBlanchet au commandement de la 25" bri-
gade d'infanterie,-à Lons-le-Sfaunier; le général
Guérin au commandement de l'artillerie de la
place de Lyon -le général Robineau-Bourgneuf,
au commandement de l'artillerie du 8e corps, à
Bourges; le général Forget, au commandement
de la 22e brigade d'infanterie, à Nancy; le géné-
ral Goujat, dit Maillard, est maintenu provisoire-
ment dans ses fonctions de chef d'état-major du
.4° corps, au Mans; le. général de Cliouchet est
nomme au commandement de la 45e brigade
d'infanterie, à Limoges; le général de brigade
Carette, au commandement du génie à Nantis.
Obsèques.– Les obsèques de Mme de Billing,
veuve de M. Frédéric de Billing, ancien direc-
teur aux affaires étrangères, et mère du
comte Sala, dont nous avons annoncé plus
haut la mort, auront lieu vendredi 12, a à
l'église Saint-Philippe-du-Roule, à. midi.
Exposition d'Anvers. Le public français
sera heureux d'apprendre que le grand prix,
constituant la plus haute récompense, a été
obtenu à l'Exposition d'Anvers par la collec-
tivité de- la chapellerie française, composée
des maisons suivantes A.-Berteil et Cie;
G. Fournier Gandriau fils Haas et Cie;
Emile Huber et Cie; Hochet; Kampmann
et Cie; Octave de Langeahagen; Leborgne,
Simon et Cie; Massing frères et Cie; Mos-
sant frères et Vallon;. Peyrache f rares Ques-
nsy frères; Schorestène frères Tirard frères.
Académie de médecine, Plusieurs préfets
•lui ayant demandé de leur indiquer.comment
ils pourraient se procurer du vaccin anti-
diphtérique du docteur Roux, qu'ils met-
traient ensuite à la disposition des médecins
de leur département, M. le président du con-
seil, ministre de l'intérieur, avant de pren-.
dre aucune mesure et de s'adresser à l'Ins-
titut Pasteur, cfésh-e avoir J'avis de l'Acadé-
mie. Une commission est donc nommée à cet
effet elle est composée de MM. Bergeron,
secrétaire perpétuel; Cadet de Gassicourt,
secrétaire annuel; Proust et Strauss, rap-
porteur ce dernier va déposer son rapport
dans un bref délai.
LE FER DANS L'ANÉMIE
Les travaux tout récents du docteur Bier-
naclri viennent montrer d'une façon évidente
combien on a fait fausse route dans le traite-
ment de l'anémie en ordonnant toujours et
partout du fer.
On savait cependant que dans la plupart
des cas le fer était mal toléré, qu'il causait
des dyspepsies rebelles, des crampes, des vo-
missements mjais on ne l'abandonnait qu'a-
près l'avoir longtemps imposâ aux malades..
Les recherches du docteur Biernacki ont
en outre démontré que les. globules rouges
contiennent souvent ch«z les anémiques plus
de fer qu'à l'état normal.
On voit combien étaient inutiles contre
l'anémie les préparations ferrugineuses.
Aussi revient-on généralement aux prépara-
tions phosphatées, le phosphate de chaux
étant la base inorganique de nos tissus, à la
Kola, qui régularise la circulation si troublée
chez les anémiques, à la Coca, qui excite l'ap-
pétit.
Et le Vin Désiles, en vertu de sa composi-
tion kola, coca, phosphate de chaux, est le
médicament antianémique par excellence.
Dr Alèque.
Tf LEk'NES & CORRESPONDANCES
Du 10 Octobre
•»~™* Béziees. Nous croyons savoir
que M. Méline se rendra prochainement à
Montpellier pour présider une réunion inter-
départementale des Sociétés agricoles, au
cours de laquelle seront discutées les diverses
questions intéressant le Midi.
A son retour de Montpellier, l'ancien mi-
nistre de l'agriculture viendra à Béziers, où
une réunion publique sera organisée pour
appuyer et faire- prévaloir les revendications
de la viticulture méridionale.
K»* *»̃ CALAIS. Lord Salisbury, lady Sa-
lisbury et leur fils, retour de Dieppe, sont
venir à lui, avec cette lenteur calculée
des coupables qui n'osent fuir; puis,
quand la faux de Jérôme tondit l'herbe
de la banquette au ras de ses pieds, il
souleva son chapeau
Salut, messieurs 1 La santé est tou-
jours bonne ?
A vous rendre service, monsieur
Costes, et tout le monde va bien aussi
chez vous ? A la bonne heure 1 'Vaut
mieux ainsi.
Il se détournait déjà, entamant une
nouvelle.prise l'huissier, doucement, le
retint par le bras
Arrêtez un instant, Jérôme, j'ai à
vous parler. Et quand ils furent face à
face
Vous savez, c'est pour les deux let-
tres de change souscrites a M. Gipou-
lou.
-Vous venez me les présenter?
Non, vous avertir seulement, en
ami.
Alors, devant cette assurance de répit,
le vieux paysan s'emporta
Mais cent dieux! je suis sans un
sou. Je lui ai bien dit à ce voleur, à, cet
assassin, que je suis sans un sou
Voyons, calmez-vous, je vais vous
expliquer, moi, bien tranquillement,
vous avez confiance, n'est-ce'pas?
Un type d'huissier affable, ce Costes,
un têtard apoplectique et démonstratif
dans le genre de Gipoulou; des yeux à
fleur de tête fixes et froids, Preste des
traits perdus dans une lune;rqiigeaude
qu'une bouche sabrait largement, tirée'
sur un coin, avachie par l'usage, cons-
tant de la pipe. Sinon par intérêt, du
moins par politique, il était pour Ja pro-
cédure à l'amiable, pour les moyens de
persuasion, et nesévissait qu'en déses-
poir de cause, l'air navré, comme un
bourreau qui entre autres faiblesse au-
rait l'horreur du sang. Et grâce à
cette mansuétude peu banale, il avait
gagné la confiance des paysans, tenait
un cabinet d'affaires, consultait à la
barbe^ des avocats yoisins, comme les
apothicaires qui s'arrogent clandestine"
ment le droit de guérir.
Songez donc, mon pauvre Souillac,
le protêt, le jugement, la signification,
la vente, tout cela comme autant de
coups de poing, sans que vous puissiez
vous défendre. tandis que d'un trait
descendus à l'hôtel •Peïminiï^isgàttk'oatâen
main pour l'Angleterre.. ̃
*s~~v Cherbourg. L'amiral Montes-
quiou a pris officiellement possession des
fonctions de chef d'état-major-
Les honneurs réglementaires lui ont été
rendus.
Le monopole de l'Alcool
«^w Bordeaux. Vendredi soir, les
représentants du haut commerce bordelais se
sont réunis dans le grand amphithéâtre de
l'Athénée, sous le patronage de la Chambre
de commerce, pour entendre la parole autori-
sée de M. Maurice Lubbert, dans une confé-
rence contre le monopole de la rectification
de l'alcool par l'Etat.
De nombreux applaudissements ont inter-
rompu plusieurs fois le discours très docu-
menté, et l'on s'est séparé à dix heures et
demie, après avoir voté un ordre du jour se
terminant ainsi
« Le commerce en.gros des vins et spiritueux
de la Gironie, les notabilités commerciales,
industrielles et agricoles de la région, émet-
tent le vœu
» Que le projet do monopole ou tout autre
analogue soit repoussé par le Parlement et-
qu'une nouvelle législation du régime des
alcools soit édictée,' en tenant compte de la
nécessité de supprimer le privilège des bouil-
leurs de cru £t de sauvegarder Thygi&ae
publique. n
w« v Ipswich. Après deux mois d'ex-
pêriances poursuivies jour et nuit, et sur un
rapport d'une commission spéciale, composée
d'ingénieurs, de constructeurs, de chimistes
et de médecins, le Conseil municipal d'Ipswich
(comté de Suffolk) vient de décider, à Vuna-
nimité des. voix, l'adoption du système Her-
mitepour la désinfection; de ses égouts.
La ville d'Ipswich possède cependant le
« tout à l'égout » sous, sa forme la plus par-
faite. avec une distribution régulière de
150 litres d'eau douce par tête d'habitant. La
municipalité n'en a pas moins jugé, avec
infiniment de raison, qu'il y avait encore
mieux àfaire.
On n'a pas oublié que le système Hermite,
basé sur l'électrolyse de l'eau de mer (natu-
relle ou artificielle), fut expérimenté l'année
dernière, avec le plus grand succès, à l'hôtel
du Figaro.Son adoption par la ville d'Ipswich
peut donc êtr.s considérée comme un triomphe
pour le journal qui avait su d'avance en com-
prendre la valeur et l'avenir.
Une Epidémie de flevre aphteuse
dans le Tara
-« Albt. Une épidémie de fièvre
aphteuse, qui cause des pertes considérables
à nos éleveurs, sévit en ce moment sur le bé-
tail de notre département. De nombreuses
exploitations agricoles ont été déclarées in-
"fectées.
Cette terrible maladie a été importée dans
le Tarn par le bétail acheté dans l'Aveyron.
En présence des progrès énormes qu'elle
fait tous les jours, M. le préfet du Tarn vient
d'envoyer aux maires deux circulaires qui se-
ront affichées demain dans toutes les commu-
nes du département. Le préfet rappelle que
les propriétaires qui mettront en vente des
animaux atteints ou soupçonnés d'être atteints
de fièvre aphteuse, seront passibles des sé-
vëres dispositions de la loi du 21 juillet 1881.
Un wagon de porcs, acheté ces jours der-
niers, à la foire de l'Isle-d'Albi, a été saisi,
avant-hier, à son arrivée à Paris, à la gare
d'Orléans.. Les trente-deux porcs qu'il conte-
nait ont été abattus et enfouis; ils ont été
reconnus atteints de la fièvre aphteuse. Le
parquet de Gaillac va poursuivre les pro-
priétaires qui ont vendu ces porcs.
Partout, on signale une baisse très forte
sur le bétail. On craint que, par mesure de
précaution, le préfet du Tarn ne prenne un
nouvel arrêté interdisant, jusqu'à nouvel or-
dre, les foires dans toute l'étendue du dépar-
tement, comme vient de le faire le préfet de
l'Aveyron.
• Pontotse. A. l'appui de notre
nouvelle d'hier, nous avons encore a enregis-
trer un vol à l'église de Survilliers, prés de
Louvres.
Les voleurs ont enlevé des ex-voto, une
croix en or, deux -reliquaires ovales, des
chaînettes d'argent, des pièces de mariage,
etc., etc. On recherche les auteurs de ce nou-
veau vol commis, à coup sûr, par les mem-
bres d'une bande organisée spécialement dans
le but de « cambrioler « les édifices reli-
gieux.
~»~» Ciialons-sur-Maene. Le conseil
de guerre du Ge corps vient de condamner un
réserviste du 69° régiment d'infanterie,
nommé Nicolas Landry, à dix ans de travaux
forcés, à la dégradation militaire et à dix
ans d'interdiction de séjour, pour double dé-
sertion à l'intérieur et vol avec violences sur
un habitant de Laddremont (Meurthe-et-
Moselle).
L'Alliance française en Suède
«~>~< Stockholm. Lundi dernier, M.
René Millet a quitté Stockholm, où il était
accrédité, depuis cinq ans, comme ministre
plénipotentiaire, pour se rendre à Tunis en
qualité de résident général.
Laveille de son départ, l'Alliance française
lui a offert un banquet d'adieu.
Dès l'arrivée de M. René Millet, les nom-
breux convives réunis dans les salons de
l'hôtel Continental se sont rendus, aux sons
d'une marche suédoise, dans la grande salle
des fêtes, richement pavoisée aux couleurs
françaises et suédoises noyées, avec un goût
exquis, dans les fleurs et la verdure.
de plume au bas d'un acte, ni vu ni
connu, on vous laisse en paix, maître
chez vous.
Le vieux Jérôme, les mains crispées
au manche de sa faux, se taisait, regar-
dait avidement sa terre, et, sous sa che-
mise entr'ouverte tout le long du buste,
sa large poitrine velue ,se soulevait en
une colère. Il était prêt à le- défendre,
son bien,envers et contre tous, à résister
jusqu'au dernier souffle, à se faire tuer
là sur ce. sol qui était à lui, pas à d'au-
tres, qui avait bu toutes ses sueurs, qui
boirait son sang. Et puis, soudaine-
ment, il se sentit très las, très vieux,
avec le désir angoissé de vivre encore, de
ne s'éteindre que plus tard de sa belle
mort dans la consolation suprême du
chez-soi inviolé, les yeux grands ouverts
sur l'éblouissement des récoltes tou-
jours siennes.
-Eh bien? demanda Costes douce-
ment.
Alors, d'une voix faible, en se détour-
nant un peu comme s'il eût pleuré
Eh bien 1 murmura-t-il, dites-lui
que je consens, que nous signerons
quand il voudra, moi et la femme.
.• ̃ xr
Maintenant la situation était nette;
une hypothèque pesait sur la terre des
Souillac.
La Phrasie avait regimbé tout d'a-
bord, s'était cabrée, farouche, devant
cette concession qui serait leur ruine,
mais la volonté plus forte de Jérôme
l'avait courbée, et aussi la résolution
menaçante du maire de Saint-Jean- des-
Bordes, la honte de leur situation, pré-
caire brutalement dévoilée.
Malgré les précautions prises ils
s'étaient rendus chez le notaire à la nuit
close en' rasant les murs la chose
s'était ébruitée, on en parlait le soir
dans les fermes, et pendant le jour tout
en brandissant les foins. Et bien
qu'on ne s'attendît pas à cela, Jérôme
ayant la répuiniion d'être à l'aise, pres-
que riche, on n'en mailif estait aucune
surprise. Une lassitude, un décourage-
ment planaient sur tous ces forçats de
la glèbe, leur durcissant le cœur à l'égal
i De îibnjbxeux toasts ont été portés à. la
.prospérité .des deux pays.•̃
Le docteur Hildebrand, antiquaire Au
royaume et président de! l'Alliance, a parlé en
termes particulièrement chaleureux de la
France, « dont la civilisation, l'art et la lit-
térature font l'admiration du monde et exer-
cent partout une influence considérable ».
»~«w Londres. Le consul britannique
de Cadix s'est tiré un coup de revolver au-
jourd'hui dans les bureaux du Foreign
Office. ne sait à quel motif attribuer.cet acte
l, On ne sait à quel motif attribuer cet acte
de désespoir.qui a produit une sensation pro-
fonde parmi tout le personnel.
~« Madame la Comtesse de Paris et la
princesse Hélène d'Orléans ont passé la, jour-
née d'hier à Londres.. 'i.
«^ », Ma.la.ga. Un violent :ouragan
ayant détruit la voie sur une longueur de
3 kilomètres, entre Chorro et Gobantes, le
train-poste de Madrid a dû revenir à Malaga.
Encore un déraillement
«~>«~y Bruxelles1. Un train do voya-
geurs a déraillé, aujourd'hui, t Esneux, près
de Liège. Le chauffeur a été horriblement
brûlé.
D'après l'Etoite; le machiniste et vingt-cinq
voyageurs ont été contusionnés.
La locomotive est en pièces. Le service est
complètement désorganisé. La circulation
normale ne sera pas rétablie avant demain
mâtin.
inatin.. Argus.
♦-
PETITE GAZETTE
Dentsetdentiers sans crochets, ressorts et pla-
ques. Dr H. Adler,seul inventeur, 16, av. Opéra.
Tom Tit donnera aujourd'hui jeudi, à
l'Exposition du Livre (salon de la Librairie
Larousse), une matinée gratuite de science
amusante.
PaingHlli Jacq[uet;9:l,ruB Richelieu, Paris.
La véritable Eau de Ninon fait plus que
force ni que rage pour effacer la ride et rajeu-
nir le visage. Parfum™» Ninon, 31, r. du4-7b^
LA BOURSE
Vides nombreux aujourd'hui à la Bourse.
Il en est de même certainement sur tous les
marchés d'Europe. C'est le Ï'om-Kipour, le
Grand Pardon des Israélites. Ils ont déserté
le temple de Plutus pour la synagogue et l'on
peut se rendre compte ainsi de la place qu'ils
occupent dans le monde de l'argent. Que les
pâles chrétiens sont clairsemés! Comme il
arrive généralement en pareille circonstance,
la fermeté domine. Le chrétien est sans doute
d'essence plus optimiste que l'hébreu. En
tout cas, il semble bien qu'il est moins
prompt à réaliser un bénéfice. Rarement il le
trouve suffisant, il s'attarde sur sa position,
ne se décidant à prendre son profit qu'après
que l'Israélite a déjà encaissé le" sien depuis
longtemps et entamé deux ou trois affaires
nouvelles.
Nous avonc donc eu aujourd'hui de la fer-
meté, mais les affaires ont été assez limitées.
Le trois pour cent a regagné 15 cent. sur les
22 perdus hier. Il finit à terme à 102 15. Au
comptant, la plus-value est de 25 cent. à 102.
Le trois et demi finit à 108 40.
♦*♦
Les fonds russes accentuent leur reprise.
Fait extraordinaire, aucune dépêche n'a an-
noncé aujourd'hui la mort du Tsar. Ce sera
sans doute pour demain, à moins que les ven-
deurs ne se décident à racheter sans phrases.
Les amateurs guettent ce moment qui pourra
être amusant. A voir la difficulté qu'il y a
à se procurer 3,000 de 3 0/0 ou 4,000 de Con-
solidé, on sedemandecequi se passera quand
les grands ordres arriver.ont.
Le sort des vendeurs n'a rien qui puisse
émouvoir, on est blasé à la Bourse sur les
catastrophes qui n'atteignent que le voisin.
Ce'qui serait fâcheux, ce serait qu'on profite
de la hausse que peuvent produire les ra-
chats pour glisser en France quelques nou-
veaux titres russes. La collection est déjà si
richement fournie qu'il serait désagréable de
la voir compléter à la faveur des circonstan-
ces présentes.
On a coté aujourd'hui pour le 3 O/O russe
86 50 au comptant au lieu de 86 hier. A
terme, on finit à 86 30 au lieu de 86 20. Le
Consolidé gagne 60 centimes au comptant à
98 85 et 25 centimes à terme à 9S 55..
Le comptant a recommencé à acheter.
Il se traite des primes, ce qui est rare, sur
le 3 0/0, primes qui valent 86 85 dont 25 au 15
et 86 95 dont 50 au 31.
L'Orient vaut 63 50.
Autre fonds en-hausse, l'Extérieure, sur
ce bruit déjà démenti, à savoir que la Ban-
que de Paris aurait pris^ au gouvernement
espagnol 50 millions de bons du Trésor, re-
nouvelant ainsi une opération faite une pre-
mière fois il -y, a deux ans. On accoté 70 20 en
clôture, soit une avance de 80 centimes.
Les chemins espagnols suivent, Voilà plu-
sieurs jours que les gens qui triturent cette
catégorie de valeurs dangereuses annoncent
une hausse. J'aime mieux y croire que d'y
aller voir. En attendant, VÀndalou a monté
de 10 fr. à 212 50 le Nord d'Espagne de 5 fr.
à 131 25; le Saragosse, do 3 75 à 17125.
La Banque de France regagne avec un
seul cours les 40 fr. qu'elle avait perdus hier
au comptant, mais à terme elle perd 5 fr.
à 3,850.
des muscles, leur enlevant jusqu'à la
mutuelle pitié de leurs infortunes.
Ils disaient simplement Encore un
qui lâche pied, qui va faire le saut
comme les autres.
Et aucune révolte ne leur venait
de cet état de choses, aucune idée de se
tendre la main, de se lever tous à la fois
dans une insurrection formidable qui
serait la proclamation d'un droit.
Et puis, ils étaient 'désorientés, per-
dus, ne pouvant s'assimiler les temps
nouveaux la République prometteuse,
familière, exigeante, qui les flattait
d'une main, les ployait de l'autre sous
les impôts accrus sans cesse; l'agricul-
ture absorbée par l'industrie, la terre ne
se suffisant plus à elle-même, obligée
d'aller chercher dans les drogues, comme
une malade, le secret d'une vigueur fac-
tice, le stimulant nécessaire à la produç-
tion.
Ils se débattaient mollement dans la
lutte sociale, ignorants de leur force,
décimés par la crise comme par une
épidémie de fièvres mortelles qui ferait
tôt ou tard place nette, et ils tse regar-
daient partir les uns les autres, insou-
cieux, avec le fatalisme résigné des as-
servis et des humbles.
Un jour, Vidal aborda Jérôme, lui de-
manda à brûle-pourpoint
C'est vrai que tu dois cinq, mille
francs au maire?
L'autre se récria
Qh non, pas tant, une bêtise tout
sera payé l'an qui vient, capital et inté-
rêts..
Mais sa voix était hésitante, son re-
gard soudainement voilé se détourna.
Alors Vidal comprit, n'en demanda pas
davantage, feignant de ne pas attacher
à cela plus d'importance, mais le soir,
après la soupe, tandis que ses deux va-
lets regagnaientleurgîte dans la grange,
il interpella sa fille brusquement
Faudra voir à changer de galants,
ordonna-t-il, voilà que ça se détraque
pour de bon chez les Souillac.
A la tremblotante lueur du calel,
Marcelline ravaudait ses hardes. Elle
releva la tête, et dans ses joues empour-
prées ses grands yeux timidement
questionnèrent.
Le père reprit
Et quand tu seras là à me regarder!
lia-Banque de Parts, probablement à causa
des bruits dont il est question plus haut, est
en avance de 7 50 à 707 50.
Depuis le 2, une valeur bien négligée, et
qui ne cessait de baisser depuis longtemps, a
regagné 100 fr., c'est la Banque d'Algérie.
Elle' ne se traite, du reste, qu'au comptant.
Elle a fini aujourd'hui à 880.
Le Suez est en plus-value de 12 50 à
2,917 50.
L'obligation Congo remonte à 87 50.
*^#
Les deux Turcs C et D gagnent chacun
5 cent. à 28 32 et 2577.
Le Rio Tinio est lourd. Les cours du cui-
vre reculent. L'action finit à 385 (33 au lieu do
390 hier.
Peu de changements sur les actions des
mines d'or. La mine Robinson a produit en
septembre pour 1,3115,000 fr. d'or; la mino
Langlaagte pour 1,165,000 fr.
J. de Bernay.
APRÈS BOURSE. Cours de 4 h.– 3 0/0,
102 20; Extérienre, 70 5/iG Portugais, tù
Hongrois, 99 r3/iO;Turc, 25 80; Banque ottomane,
C72 50; Egypte, 523 12; Rio Tinto, 3S5 Tliar-
sis, 123 75; De Beers, 426 25; Alpines, 175.
Toutes les communications doivent être adres-
sées à la Rédaction financière du Figaro, 24,
rue Drouot. •
&STS/i:À.XX*Xj>X3Sï&i adhérente remplaçant s^tc tous les avan-
tages li greffe protlièsiQueet tous /es Dentiers employés jusqu'à ce jour.
Admirable invention due à vingt années de recherches couronnés»
par le plus èctzttnt succès cb?enu dans l'art Oantaire. Mention d«
l'Académie de Médecine. D'ADLER, 4, ROEMEYERBEER,
.J: la.l_G·l'I`i~C'"1 W, TllC2K·S`\1·v::Wl
A-UMEÙNIEfl & Ci9, 19, nie BèraBgsr, Paris
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-–Qui sait? les langues sont si mé-
chantes On peut dire ça pour leur porter
tort.
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moi, auprès de Jérôme lui-même ils
ont le petit doigt sous la meule, tout le
corps y passera; autant vaudrait remon-
ter le courant de l'écluse
Devant cette décision de son père
qu'elle sentait irrévocable, Marcelline
était devenue pâle, son cœur se serrait,
elle essaya de lutter pourtant
La position n'est peut-être pas si
mauvaise ce sont desvaillants, vous le
reconnaissez vous-même, ils s'en sorti-
ront.
Vidal, impatienté, haussa les épaulecâ:
Impossible, fit-il sèchement, et avec
quoi? Quelles'sont leurs ressources ? P
Penchée de nouveau sursa couture, la
jeune fille constata doucement
Bah! qui donc ne doit pas un peu
au jour d'aujourd'hui
Alors le père se leva de toute sa hau-
teur et dans un orgueilleux défi
Moi! cria-t-il. D'ailleurs, en voilà
assez là-dessus. Je t'ai fait connaître
ma volonté, obéis.
Il prit sur la table le pot de piquette,
et, la face renversée, toute grimaçante
dans l'écarquillement de la bouche et
des yeux, il but une lampée, à la réga-
lade, puis, en essuyant ses lèvres d'un
revers de main, il ajouta, très calme
Pais en sorte que je ne revoie ja-
mais l'un ni l'autre à tes trousses le
soir, on prend- parfois les amoureux
pour des voleurs, et voilà comment les
malheurs arrivent.
EUGÈNE t)ELARD.
̃̃•̃̃. y
(ha suite à demain.)
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