Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1894-06-23
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 juin 1894 23 juin 1894
Description : 1894/06/23 (Numéro 174). 1894/06/23 (Numéro 174).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2829469
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
40* Année 3* Série N# VH
Le Numéro avec te Supplément SOeent i Paris» 25 cent, dans les; ttëpartenftenfe
Samedi 23 «Juin 1894
H. DE VILjLEMESSANT
Fondateur 1
FERNAND DE RODAYS
1~, ̃ Adtninislraitur ,'̃ ̃ ̃'̃"
FRANCIS MAGNARD
Rédacteur ex chef
A- PÉRIVIER
Secrétaire de la Rédaction
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it France et d'Algérie
La 9aesnofl àu Toukiu
Où donç«st/a vérité?
II n'est certes pas facile de la discer-
ner clairement au milieu des louanges
o(}r claire11\~nt ,au mitieudes louapges,
que prodiguent à leur idole les thurifé-
raires de M. de Lanessan et, comme on
l'a dit bien souvent déjà, si Lally Tol-
leh'dal, revenant des Grandes Indes,
avait été défendu avec autant de zèle,
peut-être l'infortuné gouverneur géné-
ral n'aurait-il pas eu la tête tranchée en
place de Grève « pour avoir mal défendu
les intérêts de la France ».
Et rien n'est plus troublant, en effet,
pour ceux qui envisagent l'avenir, que
cette incertitude prolongée et poignante
qui grâce à une puissante mise en
scène, ébranle à toute heure les convic-
tions les plus sincères, et réduitla for-
mule de cette grande question de l'Indo-
Chine à un déplorable point d'interroga-
ùon.̃.̃̃̃:••-
On ne paraît pas s'en émouvoir outre
mesure dans les régions sereines du
pouvoir, malgré lés f ai ts^sî graves si-
gnalés « officiellement » chaque jour,
malgré les affirmations précises de ceux
qui furent, à divers titres, les collabora-
teurs dévoués de M. de Lanessan tui-
mêaie, ces hommes «êminents,» dont où
ne peut pas dire, à coup sûr, qu^ils sont
« des -spéculateur^ intéressés » et que
son omnipotence a brisés i– tous sans
exception^ uoiquément parce qu'ils ne
consentaient pas à dire avec lui et quand
même :« tout va bien
iPaudra-t-il donc, encore une fois, un
coup de tonnerre pour déchirer les
voiles? C'est bien probable et cepen-
dant, lorsque cette heure viendra, les
responsabilités seront-lourdes à porter.
Je suis de ceux qui, pour leur faible
part, né veulent pas les assumer, et si
je n'entends, à aucun degré, attaquer un
homme, j'ai le droit dont j'ai usé et
dont j'userai encore– de combattre, avec
l'ardeur d'une conviction sincère, une
politique faite d'illusions profondes, et
que je crois néfaste, dangereuse et hu-
miliante pour la France.
Le Figaro a publié tout récemment
deux études sérieuses, très intéressantes
et fortement documentées par les
soins de M. de Lanessan lui-même
sur l'ensemble de la question. Je ne
pense pas, à vrai dire, qu'il soit poasi-
ble de les trouver concluantes, malgré'
dès cartes et des chiffres habilement
présentés pour les besoins de la cause.
On .dit avec sérénité: «Lé Delta est
'complètement pacifié, et c'est l'œuvre de
M. de Lanessan, »
Oui, sans doute, on ne se bat presque'
plus actuellement dans le Delta, mais:
là surtout l'incertitude est cruelle pour
l'avenir, puisque des hommes sans parti
pris, exactement renseignés, ayant oc-
cupé ou occupant encore, dans le pays
même, les situations les plus diverses
comme les plus hautes fonctions, affir-
ment que cette apparente accalmien'est
qu'un trompe-l'œil, une illusion dange-
reuse, et qu'en réalité nous avons reculé
de dix ans dans l'œuvre de la pacifica-
tion véritable et définitive.
Et les incidents graves dont le Hatinh
et le Than-Hoa sont actuellement le
théâtre deux provinces qui dépen-
dent non pas du Tonkin, mais de l'An-
nam– en sont, à leurs yeux, une preuve
malheureusement évidente; car il. ne
s'agit plus là simplement de piraterie,
mais bien d'une véritable rébellion natio-
nale, assez fortement organisée pour
pouvoir fabriquer ellë-mênie des fusils!
à tir rapide, absolument semblables
aux nôtres. .-̃̃ i
On veut bien concéder toutefois que
« çertâi nés parties, de la région m.onta-
• gneuse sont troubléésehcore »,; mais on
se hâte de dire que le général en chef,
« dans son rapport officiel du 1" mars
dernier », déclare que «les l"et 4* terri-
toires sont pacifiés » et on ajoute com-
plaisamment qu'il en sera de même des
autres « à la fin de 1894 ».
II ne me convient pas, en réponse à
des citations au moins incomplètes, d'in-
diquer avec précision « l'emplacement
officiel » d'un grand nombre de bandes,
dont les effectifs sont considérables et
qui, d'après les mêmes documents
«sont toujours maîtresses de la, plus
grande partie du 3' territoire ».
Je ne veux pas non' plus pour le
moment du moins, donner, à mon;
tour, le texte dé nombreuses dépêches
qui montrent clairement à quel degré la
situation était, récemment encore, sur
certains points, critique et périlleuse;
citer, par exemple, ces commandants de
postes importants, qui, gravement en
péril, obligés de faire combattre « jus-
qu'aux nialàdes de leurs ambulances »,
réclament à tout prix des renforts et
demandent cependant « de ne, pas eh-
voyer d'Européens», par ce qu'ils sont« à
bout de farine » et que les convois, ne
peuvent plus passer; ou bien, cet au-
tre vaillant officier qui, dans la nuit du
i4 au 15 décembre dernier, cerné, par
des forces considérables, avec 300 hom-
mes, dont 75 Européens, « n'ayant rien
mangé depuis 36 heures », est obligé de
se frayer de vive for.ce un passage à tra-
vers les lignes ennemies ou bien
encore ees combats sanglants autour de
Tra-Linh, pendant lesquels 69 habitants,
réfugiés dans une grotte, sont brûlés
vifs ou tués, sous nos yeux, par des régu-
liers chinois, enuniforme.
Ce ne sont là, je le reconnais, que des
incidents pénibles et douloureux d'une
série d'opérations 'de guerre des plus
sérieuses, entreprises avec des effectifs
presque toujours insuffisants.
Jklais le point véritablement grave,
c'est que, là encore, les résultats obte-
nus au prix de tant de sang généreux
ne sont malheureusement, à regarder le
fond des choses, qu'un trompe-l'œil.
Car si la scène change du côté de la
frontière chinoise, le procédé employé
dans le Delta, pour obtenir une appa-
rente pacification, reste identiquement
semblable d'autres ont cru pouvoir
dire la même comédie, car l'incertitude
n'est même plus possible.,
Ici, en effet, ce n'est pas la cour
d'Aonam devant laquelle on s'incline,
ce-sont les bandits chinois qui sont par-
tout les maires ou plutôt, c'est la Chine
elle-même, qui, de plus en plus, nous
tientà sa merci.
Raidit à la tribune, des 1891, com^
ment on avait constitué, dans le nord du
Tôrikin de vastes principautés militaires
chinoises. Tout le monde connaît au-
jourd'hui l'histoire de ce bandit chinois
Luong-Tani-Ky, devenu le mattre ab-
solu d'une vaste province, où il entre-
tient à nos frais une armée régu-
lière celle de Bakyet de tant d'autres
seigneurs de moindre importance, quoi-
que d'une égale moralité, et qui tous
déposent les armes. sans nous les re-
mettre cependant-f- car c'est lacondition
formelle et invariable de ces prétendues
soumissions.
A tous, nous payons, sans vergogne,
de grasses pensions pour se tenir trap-
quilles, en supprimant toutefois, comme
ils l'exigent impérieusement, tous lés
postes militaires dont le voisinage pour-
rait les gêner ou les contrarier.
Et cependant, si le grand chef Luong-
Tam-Ky, dont le Temps faisait, hier, un
si pompeux éloge, a bien voulu, ces
temps derniers, pour nous donner un
gage, faire rendre, par l'une des bandes
qui dépendent de lui, les prisonniers eu-
ropéens torturés depuis dix-huit mois, on
sait pertinemment– car- lesrapports. « of^
ficiels » l'établissent clairement et nomi-
nativement çiue.sur les huit groupes
importants de pirates /qui occupent ac-
tuellement te 3! territoire, aYèc .uay,ef:
fectif de plus de 4,000 hommes, quatre
au moins sont « ouvertement à son ser-
vice et à sa solde ».
On sait, par des correspondances sai-
sies et qui ne peuvent laisser aucun
doute, que d'autres chefs de bande,
comme Hoang-Cau, par exemple,
ne sont que les lieutenants de Luong-
Tam-Ky,auquel ils adressent « des comp-
tes rendus réguliers » et aussi « tout leur
butin, pour le faire passer en Chine. »
On n'ignore pas davantage, toujours
par des rapports « officiels », « que les
chefs pirates ont des relations conti-
nuelles avec les mandarins Chinois de la
frontière, et même avec le général Sou,
qui commande les troupes chinoises. »
De telle sorte qu'on peut dire, sans
aucune exagération, qu'à l'heure ac-
tuelle, soit par les pirates chinois qui
combattent ouvertement, soit par les
grands chefs,. également chinois, qui
occupent,; le fusil à la main, de vastes
territoires, toute la région nord du Ton-
kin devient lentement, mais sûrement,
suivant l'énergique expression de mon
collègue Dêionclé, « une enclave de l'Em-
pire chinois ». ̃'̃ ("
Tout cela ne peut être nié ou seule-
ment contesté.; mais, que vjoulez-vous ?
pour l'empêcher'il faudrait se brouiller
avecles grands cheîs soumissionnaires,
ou soi-disant tels, et alors que devien-
drait l'hymne de la pacification ? t
Et les choses vont si loin que nous
n'osons même plus revendiquer ce qui
nous appartient car si, à la frontière
dû Yuriam, on nous appelle à la res-
cousse pour combattre les bandes vic-
torieuses, sur d'autres points, à'la fron-
tière du Quang-Si, par exemple, ta
Chine en arrive à nous reprendre, peu
a peu, une grande partie des territoires
qu'elle nous a cédés par les traités d'e
1884 et 1885.
Là", pour mieux se jouer de nous
et c'est encore officiel les Chinois
ont trouvé fort adroit de « changerious
les noms des villages de la zone fron-
tière », et ils cherchent, en même temps,
instruits par l'expérience, à « peser sur
notre décision » par l'action ostensible,
chaque jour mieux constatée, de leurs
réguliers. en armes..
Et cependant, le gouverneur, prévenu
« officiellement », répondait, le 19 fé-
vrier 1804; en recommandant à tous
« le plus grand esprit de conciliation. »
On ne saurait être, en effet, de meiU
leuïe composition, car on en est réduit à
se contenter « d'espérer que ta cession du
Deo-Luong, accordée aux Chinois, rame-'
nera les mandarins à des sentiments moins
hostiles,et produira une détente dans une
situatiôn critiqùe et qui ne fait que s'ag-
graver. »
• C'est fort bien, mais comme le gou-
vernement est, je le répète, «officielle-
ment» instruitde ces faits si graves, les
gens qui s'inquiètent, avec raison, de
l'avenir, ont bien le droit de demander,
avec anxiété « Qui donc trompè-t-oh
ici? et où allons-nous enfin ?»
Dans son rapport général sur le bud-
get de 1894, M,: le sénateur Boulanger
disait à propos des crédits de l'Annam
et du Tonkin «Evidemment le contrôle
finanéier sur l'administration locale est
insuffisant. »
Les vicissitudes du régime parlemen-
taire ne lui ont pas permis de passer de
la théorie à la pratique, mais nous avons
le droit d'espérer que son successeur,le
nouveau ministre des colonies, tentera,
au moins, de voir un peu clair dans
cette importante question du contrôle,
qui doit être pour lui, s'il le veut sérieu-
sement, laclefde bien d'autres décou-
vôrtfîs
II tiendra, sans doute, à savoir com-
ment il se fait qu'en 1893 «pas une
seule caserne n'a été construite »; et nous
saurons alors pourquoi les troisquarts
de nos malheureux soldats sont encore
sous des paillottes, ces logements dont,
au dire de M. de Lanessan lui-même,
« on ne voudrait pas pour y mettre
du bétail».
Nous comprendrons peut-être com-
ment il se fait qu'avec un budget mili-
taire de 23 millions, avec 800,000 francs
de bénéfices réalisés sur le taux de la
piastre, on en est toujours réduit à faire
des économies, véritablement inhumai-
nes et odieuses, sur l'entretien matériel
de nos pauvres soldats; comment on
leur impose, par voie de réductions de
tout genre, des privations et des souf-
frances qui pourraient être évitées.
M. le ministre des colonies pourra
voir lui-même que, par suite de l'insuf-
fisance, absolument démontrée, des ser-
vices administratifs, qu'on a volontai-
rement soustraits à l'action du com-
mandement, toujours la haine du
certaines colonnes, fles plus
importantes, ont été retardées de plus
xi'un mois, «faute d'approvisionnements»,
ce qui a nécessité, tout naturellement,
des pertes et des sacrifices beaucoup
plus considérables.
ïlpourra se rendre compte, par des
rapports «officiels», que je n'avais rien
exagéré lorsque ije- lui signalàtSideux
années de suite, ce fait inouï de postes
dans lesquels «# n'y, avait pas une paire,
de souliers pour chaque homme » d'au»
très, très nombreux, dans lesquels
« pendant, des semaines entières la
viande, le vin, lé tafia, la quinine ont
manqué »,e\, où, pour alimenterla caisse
vide « on a dû, à plusieurs reprises,avair'
recours aux versements volontaires -des
officiers et dés sous-officiers »,
En fin, le ministre,, mieux armjë sans
doute qu'il ne l'était comme sous-secré-
taire d'Etat, saura probablement dé-
brouiller cet échë veau si compliqué des
concessions et des monopoles divers at-
tribués à'des fidèles, pour être rachetés
un peuplus tard.des indemnités énormes
consenties, à tort et à- travers^ à cer-
taines entreprises particulières il nous
dira pourquoi l'avenir est ainsi engagé
de toutes les manières en Indo-Chine,
et comment le désarroi est aussi com-
plet dans les finances du protectorat.
Toutes ces choses, il faut bien le rap-
peler encore, ont été dites à la tribune; •,
toutes ces questions ont été soulevées
devant laChambre, et j'ai le droit de con-
clure aujourd'hui comme je concluais
alors « II faut :enfin que la lumière se
fasse éclatante, implacable. ».
Ajourner les difficultés, sans jamais
les résoudre, n'est pas une solution ce
n'est qu'un expédient coupable, gros
peut-être de terribles conséquences.
Et quand on jette un regard d'ensem-
ble sur la carte du globe, quand on voit
notre drapeau si sérieusement engagé,
sur tant de points à la fois, le cœur se
serre en pensant à l'avenir.,
Vicomte ds Montfort
Député de la Seine-Inférieure,
Au Jour le Jour
LE CHEMIN-DE -FER- DE .BISKRft-OU ARGLA
L'énergie déployée par M. Hanotaux, dès la
première nouvelle dudécés de Mouley-ljassan,
a épargné à la France et à l'Europe de graves
complications. L'entente conclue avec l'An-
gleterre et l'Espagne peut réussir à assurer
jusqu'à "nouvel ordre le maintien d'un statu
qtto, favorable toutes les puissances; il ne
s^eiïsuit pas, cependant, qu'il nous faille perdre
devue nos intérêts lés plus immédiats.
Il est assurément de bonne politique d'éviter
en ce moment toute démonstration d'allure
militaire qui pourrait froisser au Maroc le fa-
ùatiaiae mùs\ilnia.Tv te Touat et le Tidikfelt;
voisins de notre Algérie, exigent toutefois de
notre part une surveillance des plus ja-
louses.
Si le frère du nouveau Sultan, si quelques
tribus importantes ont fait serment d'obéis-
sance à Abdel-Aziz, les populations des pays
sahariens demeurent hésitantes. Tout porte à
croire que la France, si elle veut affirmer paci-
fiquement sa résolution de poursuivre sa mar-
che victorieuse à travers le Sahara, ralliera
sans trop de difficultés les gens qu'elle est en
droit d'appeler à elle.
Un projet sera prochainement soumis à la
sanction du Parlement, qui a reçu l'approba-
tion d'un grand nombre de Chambres de com-
merce, parmi lesquelles il convientdecitercelles
de Paris, de Lyon et de Marseille, et qu'a sanc-
tionné politiquement déjà un vote unanime du
groupe colonial. C'est celui de l'ingénieur
Rolland le chemin de fer de Biskra à Ouar-
gla.
En présence de la situation délicate que
traverse le Maroc, il semble que le moment
soit venu de faire consacrer par le Parlement
"une œuvre' dont les. études, préparatoires en
cours .depuis plus de deux ans sont entièrement
terminées et dont l'adoption aura un rétentis-
'seiàient considérable 'cheis les peuples du Sa-
hara. Il suffirait, pour obtenir ce résultat, que
notre gouvernement, vu l'importance des évé-
nements actuels, demandât au Parlement un
voted'urgence.
Les avantages qui découleraient à tous points
de vue, pour le pays, de l'adoption du Biskrà-
Ouargla, dont la construction porterait le rail
à 700 kilomètres de là Méditerranée, sont de
ceux qui méritent d'être pris en sérieuse consi-
dération.
La Société demanderesse ne sollicite d'abord
ce qui constitue un notable progrès qu'un
intérêt de 4 0/0 sur le capital de construction
réellement dépensé. Elle s'offre à exploiter la
ligne à ses risque et périls sans aucun forfait
elle est donc intéressée à l'extension du trafic'
et elle limite les charges de l'Etat à la seule
garantie de la dépense d'établissement. Elle
trouvera la rémunération de ses efforts dans
les concessions territoriales qui lui seraient
accordées, dans la culture des céréales et la
récolte du coton.
Au point de vue économique, de nouveaux 1
débouchés seraient aussitôt acquis à notre
commerce et à notre industrie. Grâce au con-
cours désormais assuré des Touareg de l'Est,
il nous serait permis de rayonner dans les di.
rections., de Ghadamès, de Rhat, de l'Air,
du lac Tchad et d'exploiter le- Soudan.
-Le côté politique de. la question est aussi
largement prévu. La voie ferrée de Biskra à à
Ouargla deviendra en peu de temps un ihstrù-
ment de défense de premier ordre. Au lende-
main de l'incident de Ghadamès, il est urgent
de réagir contre les intrigues anglaises qui se i
nouent contre notre influence à Tripoli; cette'
question est aussi importante pour notre ex-
pansion vers le Soudan central que la question
marocaine elle-même.
Reste enfin le ravitaillement constant de nos
postes ou garnisons de l'extrême sud de l'Al-
gérie qui se trouverait assuré désormais dans
des conditions de sécurité, de rapidité et de
bon marché qui permettront à l'Etat d'écono-
miser calculs faits plus de 200,000 francs
par an sur le chapitre du budget militaire.
Il s'agit de savoir aujourd'hui au moment
même où le pays affirme sa volonté de pour-
suivre une politique coloniale si nous som-
mes décidés à tirer parti des immenses terri-
toires que nous avons conquis. Au moment où
l'Angleterre parle de relier le Cap au Nil par
des voies ferrées au moment où l'Allemagne
rêve de joindre le Cameroun à sa colonie de
l'Afrique orientale, il semble que l'hésitation
n'est plus de mise. Nous avons, il est vrai,
conçu autrefois le projet de rattacher l'Al-
gérie au Coago à travers le Soudan mais
tandis que tes Belges eux-mêmes entamaient
la construction d'une voie dans Le bas Congo,
nosa ergotions en France sur la nécessité de
parachever la ligne de Kayes à Bafoulàbé.
.L'ère des expéditions militaires est close.
Lés budgets ruineux des campagnes loihtai-
nes doivent disparaître. Le moment est venu
de savoir si nous allons demeurer hypnotisés
devant d'immenses espaces ou préparer enfin
1' tsx«de de n os n çgoçîan ta qu'un sombre ave-
nir guette s'ils n'ont l'énergie de porter leurs
efforts vers les régions nouvelles. C'est à t'ini-
tiative privée qu'il appartient d'assurer le
rendement économique de nos nouvelles pos-
sessions; mais le rôle tutélaire de l'Etat ne
doit pas pour cela disparaître entièrement. M.
Delcassé, dans une circulaire qui fera date, a*
marqué lés Ûevoirs du gouverrfementt il est
temps d'en terminer avec ces suspicions stupi-
des qui, derrière toute aide accordée à des en-
treprises utiles pour le pays, voient Tintérêt
privé du ministre en place ou escomptent avec
malveillance les votes du Parlement. ̃'
De nbrbbreux capitaux attendent la sécurité
et, l'appui d'en haut pour s'expatrier, il est ur-
gent d'encourager les bonnes volontés, de ras-
surer les hésitants et de travailler à la gran-
deur de la France. Le labeur entrepris sera ré-
compensé plus tard au décuple par une récolte:
des plus abondantes. Il faut malheureusement
reconnaître que l'heure n'est point encore celle
des petits moyens. De gros capitaux sont en-
coré nécessaires; l Etat doit donc accorder
toutes facilites aux groupements.
Peu d'affaires coloniales, voire métropoli-
taine?, présenteroni=>;des 'présentions- plus.mo~
destes que celle qui nous occupe. On demande
une rémunération en territoires- incultes "et
inoccupés; -on ne lèse personne. On n'aboutira
(Tailleurs,1 en matière coloniale.que par voie de
concessions.
Beaucoup de Sociétés sont en formation
encore timides– qui attendent le verdict par-
lementaire dont elles tireront profit pour elles-
mêmes. Si nos députés veulent bien renoncer
à quelques interpellations en faveur d'œuvres
utiles et s'inspirer du dicton anglais Time is
money, ils prouveront par là que. la politique
coloniale, dont beaucoup d'entre eux se sont
déclarés les champions, n'est pas à leurs yeux
une simple affaire de mode.
̃̃ Jacques dTJrville.
ÉCHOS
L.A TEMPÉRATURE
Pas de changement sensible dans la situa-
tion générale. JOëux fortes pressions couvrent
toujours l'ouest et le sud-ouest du continent.
A Paris, te baromètre était hier à 766m?» vent
d'ouest sur la Manche et la Bretagne;, mer
très- belle sur toutes nos côtes..
1 La température est en légère hausse; le
thermomètre indiquait hier: iR° au-dessus le
màtîft'7 21* à dix heures 230 à midi; 24» à
deux heures 360 à Perpignan. Le temps va
continuer d'être au beau et rester assez chaud.
Malgré quelques pètitesaverses, la journée
d'hier a été très belle dans la soirée, thermo-
mètre, 230 baromètre, 765m"
LES COURSES
A deux heures; courses à A.uteuil.
Gagnants de Robert Mtlton
Prix de Lanqé Déficit.
Prix Royal-Junior Miroir de Portugal.
Prix des Tilleuls Joigny.
Prix Black Rosé Dictator..
Prix de la Mare Latude.
Prix Jason Château.
A TRAVERS PARIS
C'est ce matin, à dix heures, que le
Président de la République quitte Paris,
se rendant à Lyon accompagné de
MM. Charles Dupuy, le général Borius,
les colonels Ghamoin et Dalstein, le ca-
pitaine de frégate Marin-Darbel et M.
Tranchau, secrétaire particulier.
Arrivée à Lyon à 6 h. 15 du soir.
M. Garnit sera de HPôtour à. Paris le
mardi 26 juin, à 2 h. 45 du matin.
Choses de l'armée.
D'ici au 15 juillet, les généraux de di-
vision Répécaud, président du Comité
de la gendarmerie, et Bertrand, com-
mandant la division d'infanterie de
Saint-Mihiel, seront atteints par la
limite d'âge. Du mois de juillet au mois
de décembre, cinq généraux de division
et huit généraux de brigade passeront
au cadre de réserve. Ce sont, outre le
général Davoût, membre du Conseil su-
périeur de la guerre, les généraux Dé-
sandré, Bérenger, de.Ponsargues, Sei-
gnobosc, Sénart et Thomas, de l'infante-
rie Baiirod, de la cavalerie de Ver-
dière, Heintz et Faivre, de l'artillerie i
Chéry, du génie, et Pothé, de la gendar-
merie. "̃'̃'«̃
Notre état-major ne compte plus que
3 généraux de division et 8 généraux
de brigade sortant du rang l'Ecole de
Saint-Cyr donne à l'armée Tl généraux
de division et 242 généraux de brigade;
l'Ecole polytechnique 29 généraux de
division et 58 généraux de brigade.
Ajoutons que cinq de nos commandants
de corps d'armée ont fait leur carrière
dans l'artillerie; ce sont les généraux
Jamont, Voisin, de Vaulgrenant, Bru-
gère et Zurlinden..
Bâns le monde.
Extrêmement brillante la dernière ré-
ception musicale hebdomadaire de la
marquise de Brou, dans son élégant
hôtel de la rue Nitbt.
Dans l'assistance
̃ Princesse de Brancovan, prince et princesse
Stirbey, prince et princesse Ferdinand de Lu-
cinge, comte et comtesse de Laugiers-Villars,
Mme de Brantès, comte et comtesse de Coli-
gny, marquise de Bouthillier, Mme Ambroise
Thomas, Mme et Mlles de Fleurigny, vicom-
tesse de Froissard Broissia, duc de Gramont,
vicomte d'Arjuzon, etc.
Beau programme, dont les interprè-
tes, très applaudis étaient la mar-
quise de Saint-Paul Mlle Courtenay,
MM. Viterbo, Casella et le, poète Henri
de Fleurigny..
~t<>\I:
Le docteur René Serrand, qui fut ap-
pelé naguère auprès du roi d'Espagne,
a donné, la nuit dernière, à l'occasion
de sa cinquantaine, une fête dont se
souviendra le tout-Paris savant et artis-
tique.
Remarqué dans ses jolis salons. de la
place de la Madeleine
MM. docteur Jordinis, do l'hôpital Co-
chin, le chirurgien L6on Labbé, Frantz-Jour-.
dain, Rivaûd, préfet lu Rhône, Dohtol, di-
recteur de l'Imprimerie nationale, Lauwick
von Esland, Mme Cécile Ives, femme du.
major général anglais les artistes Gustave
et Georges Fraipont, Maillard, etc.
Après uiï brillant concert duquel ont
pris part Mme Degraudi, MM. Furst et
Dietz, Yann Nibor, les frères Isola, Jules
Moys, etc., on a soupe et cotillonné jus-
qu'à l'aube. "">JI:
̃̃• *r
Mme Merciéyia. femme de l'éminent
sculpteur, est accouchée hier d'une fille
qui a reçu le prénom de Marguerite.
<
Réunion des plus gaies avant-hier au
Pavillon Henri IV, à Saint-Germain, oh
les membres de la Macédoine se réunis-
saient, comme tous les ans, en un dtner
présidé par M. Carolus Duran. Parmi
les convives, des peintres, des sculp-
teurs, des architectes, des littérateurs,
des chanteurs et des comédiens.
Après le repas, un concert improvisé
par Mmes Tarquini d'Or, Auguez, Ra-
chel Boyer, Jeanne Brindeau, Malvau,
MM. Auguez, Brémont, Cooper, etc.,
n'a pas été le. moindre attrait de la soi-
rée. Les Macédoniens sont rentrés par
le dernier train 'à Paris, en se donnant
rendez-vous à l'année prochaine.
̃y ̃ ;̃ ̃•
tenant au 15e cuirassiers, avec Mlle Isa-
belle d'Assailly, fille du comte et de la
comtesse d'Assailly, sera célébré le
3 juillet, Saint-Pierre de Chaillot.
Les témoins de la fiancée seront le
comte d'Assailly, chef d'escadrons au 22e
dragons, et M. Philippe Cunin-Gridaine,
ses oncles; ceux du fiancé le général
vicomte d'Orcet, commandant à Lyon les
7° et 10e cuirassiers, et le comte Raoul
des Courtils, son frère.
Le prince André Poniatowski vient de
se fiancer à miss Sperry, de Stockton
(Californie), sœur de Mme William
H. Grocker, de San-Francisco.
Le mariage sera célébré l'automne
prochain, à Paris, où Mme Crocker et la
fiancée sont actuellement, et où les re-
joindront bientôt M. Crocker et Mme
Sperry. t i
Le prince André Poniatowski est le
fils du prince Poniatowski. qui fut
écuyer de l'empereur Napoléon III.
̃ ̃ ̃'̃' "̃" ̃ #*# '̃ ̃- '̃
Très jolie garderi-party, hier, chez la
princesse de Montholon-Sémonville, en
son hôtel de la rue dp Grenelle.
Au nombre des invités
Duchesse et princesse de Beauffremont,
princesse de La Tour-d'Auvergne, comtesse
Fernand de La Ferronnays, marquise de Bé-
rulle, marquise de Barbentàne, marquise de
Panisse, marquise de Mailly-Nesle. marquise
de Versainville-Odoard, comtesse de Riancey,
comtesse de Germiny, comtesse Du Passage,
comtesse de Louvencourt, comtesse d» §aue-
sine, comtesse Rogér de Barbentàne.
Parmi les jeunes filles
Mlles de Barbentàne, de Panisse, de La Bat-
terie, de Riancey, de Gossellin, de SigalaS,
d'Arnouville, de Vernouillet, de. Ghoiseul-
Branicka, de Grancey, de Biré, etc.
Pendant la réception, on a entendu
Mlle Syma.de l'Odéon, qui a dit plu-
sieurs monologues, remportant un très
grand succès.
Un nouveau Cercle dans le grand
monde parisien.
Neuf personnes: le colonel. Gibert, le
marquis de Barrai, le comte Jacques de
Bryas,MM. ,l1'ournier:Sarlovèze, André
Pastré, Paul Le Roux, lecomte Foulques
de Maille, le comte O'Gorroan, le comte
'Alexandre de Boiàé,,elin,ont, eu l'idée de
fonder un Cercle vélocipédique.
La deuxième séance de ces initiateurs
a eu lieu hier au Jockey-Club où l'on a
reçu cent adhésions.
Nous recevons la lettre suivante
Paris, ce 22 juin 1894;
Cher monsieur, .'̃̃.̃•
Je lis dans le Figaro que, « pour des rai-
sons politiques, M. le duc de Madrid n'a plus
de représentant officiel en France ».
Je puis vous affirmer qu'il n'en est rien, le
chef de la maison de France et d'Espagne ne
m'ayant pas relevé de mes fonctions.
Si vous vous en souvenez, après la fête du
29 septembre 1893, on avait mis dans le Fi-
garo que j'étais représentant de Monseigneur.
J'étais allé vous prier de rectifier à cette
époque, en effet, je ne me considérais et n'é-
tais pour ainsi dire que le porte-paroles du
chef des Bourbons. Mais depuis quelques
mois le Prince m'a chargé officiellement de le
représenter à Paris. En cette qualité, je vous
serais bien reconnaissant de ne laisser insérer
aucune note relative au parti légitimiste fran-
çais qui ne vienne directement de Venise ou
de moi. Quant au grand banquet annuel que
nous donnons au Continental, les chefs du
parti n'ont pas encore décidé s'il aurait lieu
cette année.
Je compte sur votre obligeance pour publier
cette lettre, et je vous prié, cher monsieur,
de vouloir bien :agréer, avec mes remercie-
ments, l'assurance de mes sentiments distin-
gU S' Comte Urbain de Maillé.
Le premier dtner de la Société des
dessinateurs-illustrateurs aura lieu au-
jourd'hui samedi, à 7 heures du soir,
chez Douix, sous la présidence d'Henri
Pille.
La duchesse de Pomar, dont on sait
le goût pour le merveilleux, a prêté son
magnifique hôtel de l'avenue Wagram,
pour y exposer devant quelques invités
de son choix une très intéressante col-
lection de portraits, gravures, bustes,
etc., se rattachant à l'histoire de
Louis XVII et à la légendede Naundorff
Cette importante collection, qui com-
mence avec l'acte de naissance du fils
de Louis XVI et qui se termine avec le
moulage des ossements exhumés, l'au-
tre semaine, à Saint-Denis, par les soins
de M. Laguerre, appartient à un érudit,
M. Otto Friedriks, qui a fait de longues
et patientes recherches dans toutes les
archives d'Autriche et d'Allemagne.
HORS PARIS
Demain dimanche, sera célébré |t
Sceaux la fête annuelle du Félibrïge aë
Paris, sous la présidence du maître écri-
vain Anatole France.
Cette fête aura une iinportance parti-
culière elle sera, en effet, .la. préface
poétique des prochaines fêtes cigalières
et féUbréennesr qui' f en} n t resplendir,
sur le théâtre d'Orange restauré, lés plus
purs chefs-d'œuvre du génie antique,
fils des races méridionales.
On nous signale la présence en Fraiicfi
du général russe Ignatieff. ,1"
Le fameux pânslaviste fait, en ce mo«
ment, une cure d'eau dans les Vosges.
Mgr liatty, évoque nommé de Ghâ-
Ions, accompagné de son vicaire géné-
ral, l'abbé Morère, et de son secrétaire
particulier. l'abbé Ménars est parti
pour Rome avant-hier matin.
Sa Grandeur emporte avec elle les
dossiers du procès de canonisation de
Mme Barrat, la fondatrice de la Congre-'
gatiori des Dames du Sacré-Sœur, pro-
cès qui est enfin terminé.
Mgr Latty descendra à la villa Laorte,
dans le Transtévère, appartenant aux.;
religieuses du Sacré-Cœur.
Lu (car ces choses-là ne sMDvenie.nt
pas) dans un petit journal d'une petue
ville de Bretagne, au relevé des actes de,
l'état civil, sous la rubrique « Décès »
Francine-Marie Le Testu, célibataire, ̃
SANS profession, âgée de quatre mois.
Sans profession, à quatre mois. Si
jeune, et déjà rentière t
1:' NOUVELLES A LA MAIN
Au Conseil de revision
L'Inspecteur. Vous vous nommes?
L'Inspecté. Le Petit Sucrier.
L'Inspecteur. –Pourquoi voulez-vous
vous faire exempter? •,
L'Inspecté. Parbleu! comme diabé-
tique.
Le grand chroniqueur dlne en ville.
Mais après les liqueurs, il veut s'en al-
1er.
ler. J'ai ma chronique à écrire.
Quel dommage I s'écrie la mattresaa
de la maison.
-Restez. donc, lui dit Taupin.
Je vous rëpète. ma chronique.
Alors, le bon Taùpiri, sur un ton de
gravité confidentielle
-J'en fais mon affaire avec la ppste-
'rité!
̃ ritél ̃ l^e Masque de Fe*.
LE «FIGARO» 11 TANGER
Par dépêche de notre envoyé spécial
Tanger, 22 juin.
Les communications sont difficiles,
pour ne pas dire à peu près impossibles,
entre Tanger et Fez, et, par suite, les
nouvelles parviennent ici irréguhôre-
ment.
Des trouble's ont éclaté non loin de
Fez. La tribu berbère des Aï-Tioussi est
descendue à Sefrou, à trois heures de la
capitale marocaine, pour piller cette
ville. Les Aï-Tioussi ont été repousses
après un combat assez vif, laissant cin-
quante morts sur le lieu de la lutte. Dès
que ces troubles ont été connus à Fez,
des renforts ont été dirigés sur Sefrou.
Parto.ut les magasins sont termes et
tes affaires suspendues. Les habitations
des Européens sont protégées par des
détachements de soldats.Les routes n of-
frent aucune sécurité et, sur divers*
points, des bandes se livrent au pillage.
Le sultan Abdel- Azi? part demain
pour 'Fez où il arrivera dans dix jours.
i,es caïds ont pris les devants pour as-
surer les vivres sur le parcours du sou-
verain. •̃
Un navire espagnol est parti pour
Mazagan afin d'y prendre une partie de
l'indemnité (600,000 douros). Le comblé-
ment du versement que devait opérer
le Maroc est à Marrakech il ne pourra
être transporté à Mazagan que dans
quelque temps, lorsque la sécurité des
routes sera pleinement assurée.
Abdel-Aziz a reçu un accueil enthou-'
siaste des habitants de Mogador; ma; s
il n'a pas été reconnu encore à Tafilct
et l'on signale sur ce point des troubles
assez graves. Jules
assez 0 graves. Jules Huret.
UN VAUDEVILLE
DE M. FRANCISQUE SARCEY
Une vente intéressante s'est faite avant-
hier à l'Hôtel Drouot. Elle était organisée
dans un but charitable, sur la recom-
mandatioa du. regretté mattre Gounod
il s'agissait de venir en aide à Mme et à
Mlle Sciblêtich, mère et sœur de Jean et
Antoine Sciolétich, deux jeunes compo-
siteurs de talent, aux succès desquels
l'auteur de Faust s'était particulièrement
intéressé et qui moururent dans la même
année avant d'avoir pu assurer t'avenir
de celles qu'ils affectionnaient. Le gé-
néreux appel de Gounod avait été en-
tendu un comité se forma, composé de
MM. A. Houssaye, Armand Silvestre,
Catulle Mendès, Massenet, A. Bru-
neau, E. Blanc, P. Desmoulins, L. Lavi-
Rerie C. Godebsky, E. Morand. Mme
Sarah Bernhardt s'empressa de concou-
rir à l'œuvre; et, s'étant adressé aux
frères d'art,– peintres, sculpteurs, com-
positeurs, gens de lettres. -^°n eut
bientôt réuni pour la vente les éléments
très curieux que nous eûmes avant-hier
sous les yeux. o»»Aaw
Cette vente nous a révélé M. Sarcey.
vaudevilliste. Qu'on l'se d'abord ce petit
billet que le lundiste célèbre adressa au
Comité:
Vous me faites l'honneur de me demander
un manuscrit. Je retrouve dans mes vieux
papiers un vaudeville, perfiétré à ™»gtfW,
&ui n'a jamais été ni publi^ni joué, qui n8
lésera jamais, qui est pàrfftitement idiot
Le Numéro avec te Supplément SOeent i Paris» 25 cent, dans les; ttëpartenftenfe
Samedi 23 «Juin 1894
H. DE VILjLEMESSANT
Fondateur 1
FERNAND DE RODAYS
1~, ̃ Adtninislraitur ,'̃ ̃ ̃'̃"
FRANCIS MAGNARD
Rédacteur ex chef
A- PÉRIVIER
Secrétaire de la Rédaction
Abonnements «£ Puplîcitfi
A L'ADMINISTRATION DU FIGARO
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it France et d'Algérie
La 9aesnofl àu Toukiu
Où donç«st/a vérité?
II n'est certes pas facile de la discer-
ner clairement au milieu des louanges
o(}r claire11\~nt ,au mitieudes louapges,
que prodiguent à leur idole les thurifé-
raires de M. de Lanessan et, comme on
l'a dit bien souvent déjà, si Lally Tol-
leh'dal, revenant des Grandes Indes,
avait été défendu avec autant de zèle,
peut-être l'infortuné gouverneur géné-
ral n'aurait-il pas eu la tête tranchée en
place de Grève « pour avoir mal défendu
les intérêts de la France ».
Et rien n'est plus troublant, en effet,
pour ceux qui envisagent l'avenir, que
cette incertitude prolongée et poignante
qui grâce à une puissante mise en
scène, ébranle à toute heure les convic-
tions les plus sincères, et réduitla for-
mule de cette grande question de l'Indo-
Chine à un déplorable point d'interroga-
ùon.̃.̃̃̃:••-
On ne paraît pas s'en émouvoir outre
mesure dans les régions sereines du
pouvoir, malgré lés f ai ts^sî graves si-
gnalés « officiellement » chaque jour,
malgré les affirmations précises de ceux
qui furent, à divers titres, les collabora-
teurs dévoués de M. de Lanessan tui-
mêaie, ces hommes «êminents,» dont où
ne peut pas dire, à coup sûr, qu^ils sont
« des -spéculateur^ intéressés » et que
son omnipotence a brisés i– tous sans
exception^ uoiquément parce qu'ils ne
consentaient pas à dire avec lui et quand
même :« tout va bien
iPaudra-t-il donc, encore une fois, un
coup de tonnerre pour déchirer les
voiles? C'est bien probable et cepen-
dant, lorsque cette heure viendra, les
responsabilités seront-lourdes à porter.
Je suis de ceux qui, pour leur faible
part, né veulent pas les assumer, et si
je n'entends, à aucun degré, attaquer un
homme, j'ai le droit dont j'ai usé et
dont j'userai encore– de combattre, avec
l'ardeur d'une conviction sincère, une
politique faite d'illusions profondes, et
que je crois néfaste, dangereuse et hu-
miliante pour la France.
Le Figaro a publié tout récemment
deux études sérieuses, très intéressantes
et fortement documentées par les
soins de M. de Lanessan lui-même
sur l'ensemble de la question. Je ne
pense pas, à vrai dire, qu'il soit poasi-
ble de les trouver concluantes, malgré'
dès cartes et des chiffres habilement
présentés pour les besoins de la cause.
On .dit avec sérénité: «Lé Delta est
'complètement pacifié, et c'est l'œuvre de
M. de Lanessan, »
Oui, sans doute, on ne se bat presque'
plus actuellement dans le Delta, mais:
là surtout l'incertitude est cruelle pour
l'avenir, puisque des hommes sans parti
pris, exactement renseignés, ayant oc-
cupé ou occupant encore, dans le pays
même, les situations les plus diverses
comme les plus hautes fonctions, affir-
ment que cette apparente accalmien'est
qu'un trompe-l'œil, une illusion dange-
reuse, et qu'en réalité nous avons reculé
de dix ans dans l'œuvre de la pacifica-
tion véritable et définitive.
Et les incidents graves dont le Hatinh
et le Than-Hoa sont actuellement le
théâtre deux provinces qui dépen-
dent non pas du Tonkin, mais de l'An-
nam– en sont, à leurs yeux, une preuve
malheureusement évidente; car il. ne
s'agit plus là simplement de piraterie,
mais bien d'une véritable rébellion natio-
nale, assez fortement organisée pour
pouvoir fabriquer ellë-mênie des fusils!
à tir rapide, absolument semblables
aux nôtres. .-̃̃ i
On veut bien concéder toutefois que
« çertâi nés parties, de la région m.onta-
• gneuse sont troubléésehcore »,; mais on
se hâte de dire que le général en chef,
« dans son rapport officiel du 1" mars
dernier », déclare que «les l"et 4* terri-
toires sont pacifiés » et on ajoute com-
plaisamment qu'il en sera de même des
autres « à la fin de 1894 ».
II ne me convient pas, en réponse à
des citations au moins incomplètes, d'in-
diquer avec précision « l'emplacement
officiel » d'un grand nombre de bandes,
dont les effectifs sont considérables et
qui, d'après les mêmes documents
«sont toujours maîtresses de la, plus
grande partie du 3' territoire ».
Je ne veux pas non' plus pour le
moment du moins, donner, à mon;
tour, le texte dé nombreuses dépêches
qui montrent clairement à quel degré la
situation était, récemment encore, sur
certains points, critique et périlleuse;
citer, par exemple, ces commandants de
postes importants, qui, gravement en
péril, obligés de faire combattre « jus-
qu'aux nialàdes de leurs ambulances »,
réclament à tout prix des renforts et
demandent cependant « de ne, pas eh-
voyer d'Européens», par ce qu'ils sont« à
bout de farine » et que les convois, ne
peuvent plus passer; ou bien, cet au-
tre vaillant officier qui, dans la nuit du
i4 au 15 décembre dernier, cerné, par
des forces considérables, avec 300 hom-
mes, dont 75 Européens, « n'ayant rien
mangé depuis 36 heures », est obligé de
se frayer de vive for.ce un passage à tra-
vers les lignes ennemies ou bien
encore ees combats sanglants autour de
Tra-Linh, pendant lesquels 69 habitants,
réfugiés dans une grotte, sont brûlés
vifs ou tués, sous nos yeux, par des régu-
liers chinois, enuniforme.
Ce ne sont là, je le reconnais, que des
incidents pénibles et douloureux d'une
série d'opérations 'de guerre des plus
sérieuses, entreprises avec des effectifs
presque toujours insuffisants.
Jklais le point véritablement grave,
c'est que, là encore, les résultats obte-
nus au prix de tant de sang généreux
ne sont malheureusement, à regarder le
fond des choses, qu'un trompe-l'œil.
Car si la scène change du côté de la
frontière chinoise, le procédé employé
dans le Delta, pour obtenir une appa-
rente pacification, reste identiquement
semblable d'autres ont cru pouvoir
dire la même comédie, car l'incertitude
n'est même plus possible.,
Ici, en effet, ce n'est pas la cour
d'Aonam devant laquelle on s'incline,
ce-sont les bandits chinois qui sont par-
tout les maires ou plutôt, c'est la Chine
elle-même, qui, de plus en plus, nous
tientà sa merci.
Raidit à la tribune, des 1891, com^
ment on avait constitué, dans le nord du
Tôrikin de vastes principautés militaires
chinoises. Tout le monde connaît au-
jourd'hui l'histoire de ce bandit chinois
Luong-Tani-Ky, devenu le mattre ab-
solu d'une vaste province, où il entre-
tient à nos frais une armée régu-
lière celle de Bakyet de tant d'autres
seigneurs de moindre importance, quoi-
que d'une égale moralité, et qui tous
déposent les armes. sans nous les re-
mettre cependant-f- car c'est lacondition
formelle et invariable de ces prétendues
soumissions.
A tous, nous payons, sans vergogne,
de grasses pensions pour se tenir trap-
quilles, en supprimant toutefois, comme
ils l'exigent impérieusement, tous lés
postes militaires dont le voisinage pour-
rait les gêner ou les contrarier.
Et cependant, si le grand chef Luong-
Tam-Ky, dont le Temps faisait, hier, un
si pompeux éloge, a bien voulu, ces
temps derniers, pour nous donner un
gage, faire rendre, par l'une des bandes
qui dépendent de lui, les prisonniers eu-
ropéens torturés depuis dix-huit mois, on
sait pertinemment– car- lesrapports. « of^
ficiels » l'établissent clairement et nomi-
nativement çiue.sur les huit groupes
importants de pirates /qui occupent ac-
tuellement te 3! territoire, aYèc .uay,ef:
fectif de plus de 4,000 hommes, quatre
au moins sont « ouvertement à son ser-
vice et à sa solde ».
On sait, par des correspondances sai-
sies et qui ne peuvent laisser aucun
doute, que d'autres chefs de bande,
comme Hoang-Cau, par exemple,
ne sont que les lieutenants de Luong-
Tam-Ky,auquel ils adressent « des comp-
tes rendus réguliers » et aussi « tout leur
butin, pour le faire passer en Chine. »
On n'ignore pas davantage, toujours
par des rapports « officiels », « que les
chefs pirates ont des relations conti-
nuelles avec les mandarins Chinois de la
frontière, et même avec le général Sou,
qui commande les troupes chinoises. »
De telle sorte qu'on peut dire, sans
aucune exagération, qu'à l'heure ac-
tuelle, soit par les pirates chinois qui
combattent ouvertement, soit par les
grands chefs,. également chinois, qui
occupent,; le fusil à la main, de vastes
territoires, toute la région nord du Ton-
kin devient lentement, mais sûrement,
suivant l'énergique expression de mon
collègue Dêionclé, « une enclave de l'Em-
pire chinois ». ̃'̃ ("
Tout cela ne peut être nié ou seule-
ment contesté.; mais, que vjoulez-vous ?
pour l'empêcher'il faudrait se brouiller
avecles grands cheîs soumissionnaires,
ou soi-disant tels, et alors que devien-
drait l'hymne de la pacification ? t
Et les choses vont si loin que nous
n'osons même plus revendiquer ce qui
nous appartient car si, à la frontière
dû Yuriam, on nous appelle à la res-
cousse pour combattre les bandes vic-
torieuses, sur d'autres points, à'la fron-
tière du Quang-Si, par exemple, ta
Chine en arrive à nous reprendre, peu
a peu, une grande partie des territoires
qu'elle nous a cédés par les traités d'e
1884 et 1885.
Là", pour mieux se jouer de nous
et c'est encore officiel les Chinois
ont trouvé fort adroit de « changerious
les noms des villages de la zone fron-
tière », et ils cherchent, en même temps,
instruits par l'expérience, à « peser sur
notre décision » par l'action ostensible,
chaque jour mieux constatée, de leurs
réguliers. en armes..
Et cependant, le gouverneur, prévenu
« officiellement », répondait, le 19 fé-
vrier 1804; en recommandant à tous
« le plus grand esprit de conciliation. »
On ne saurait être, en effet, de meiU
leuïe composition, car on en est réduit à
se contenter « d'espérer que ta cession du
Deo-Luong, accordée aux Chinois, rame-'
nera les mandarins à des sentiments moins
hostiles,et produira une détente dans une
situatiôn critiqùe et qui ne fait que s'ag-
graver. »
• C'est fort bien, mais comme le gou-
vernement est, je le répète, «officielle-
ment» instruitde ces faits si graves, les
gens qui s'inquiètent, avec raison, de
l'avenir, ont bien le droit de demander,
avec anxiété « Qui donc trompè-t-oh
ici? et où allons-nous enfin ?»
Dans son rapport général sur le bud-
get de 1894, M,: le sénateur Boulanger
disait à propos des crédits de l'Annam
et du Tonkin «Evidemment le contrôle
finanéier sur l'administration locale est
insuffisant. »
Les vicissitudes du régime parlemen-
taire ne lui ont pas permis de passer de
la théorie à la pratique, mais nous avons
le droit d'espérer que son successeur,le
nouveau ministre des colonies, tentera,
au moins, de voir un peu clair dans
cette importante question du contrôle,
qui doit être pour lui, s'il le veut sérieu-
sement, laclefde bien d'autres décou-
vôrtfîs
II tiendra, sans doute, à savoir com-
ment il se fait qu'en 1893 «pas une
seule caserne n'a été construite »; et nous
saurons alors pourquoi les troisquarts
de nos malheureux soldats sont encore
sous des paillottes, ces logements dont,
au dire de M. de Lanessan lui-même,
« on ne voudrait pas pour y mettre
du bétail».
Nous comprendrons peut-être com-
ment il se fait qu'avec un budget mili-
taire de 23 millions, avec 800,000 francs
de bénéfices réalisés sur le taux de la
piastre, on en est toujours réduit à faire
des économies, véritablement inhumai-
nes et odieuses, sur l'entretien matériel
de nos pauvres soldats; comment on
leur impose, par voie de réductions de
tout genre, des privations et des souf-
frances qui pourraient être évitées.
M. le ministre des colonies pourra
voir lui-même que, par suite de l'insuf-
fisance, absolument démontrée, des ser-
vices administratifs, qu'on a volontai-
rement soustraits à l'action du com-
mandement, toujours la haine du
certaines colonnes, fles plus
importantes, ont été retardées de plus
xi'un mois, «faute d'approvisionnements»,
ce qui a nécessité, tout naturellement,
des pertes et des sacrifices beaucoup
plus considérables.
ïlpourra se rendre compte, par des
rapports «officiels», que je n'avais rien
exagéré lorsque ije- lui signalàtSideux
années de suite, ce fait inouï de postes
dans lesquels «# n'y, avait pas une paire,
de souliers pour chaque homme » d'au»
très, très nombreux, dans lesquels
« pendant, des semaines entières la
viande, le vin, lé tafia, la quinine ont
manqué »,e\, où, pour alimenterla caisse
vide « on a dû, à plusieurs reprises,avair'
recours aux versements volontaires -des
officiers et dés sous-officiers »,
En fin, le ministre,, mieux armjë sans
doute qu'il ne l'était comme sous-secré-
taire d'Etat, saura probablement dé-
brouiller cet échë veau si compliqué des
concessions et des monopoles divers at-
tribués à'des fidèles, pour être rachetés
un peuplus tard.des indemnités énormes
consenties, à tort et à- travers^ à cer-
taines entreprises particulières il nous
dira pourquoi l'avenir est ainsi engagé
de toutes les manières en Indo-Chine,
et comment le désarroi est aussi com-
plet dans les finances du protectorat.
Toutes ces choses, il faut bien le rap-
peler encore, ont été dites à la tribune; •,
toutes ces questions ont été soulevées
devant laChambre, et j'ai le droit de con-
clure aujourd'hui comme je concluais
alors « II faut :enfin que la lumière se
fasse éclatante, implacable. ».
Ajourner les difficultés, sans jamais
les résoudre, n'est pas une solution ce
n'est qu'un expédient coupable, gros
peut-être de terribles conséquences.
Et quand on jette un regard d'ensem-
ble sur la carte du globe, quand on voit
notre drapeau si sérieusement engagé,
sur tant de points à la fois, le cœur se
serre en pensant à l'avenir.,
Vicomte ds Montfort
Député de la Seine-Inférieure,
Au Jour le Jour
LE CHEMIN-DE -FER- DE .BISKRft-OU ARGLA
L'énergie déployée par M. Hanotaux, dès la
première nouvelle dudécés de Mouley-ljassan,
a épargné à la France et à l'Europe de graves
complications. L'entente conclue avec l'An-
gleterre et l'Espagne peut réussir à assurer
jusqu'à "nouvel ordre le maintien d'un statu
qtto, favorable toutes les puissances; il ne
s^eiïsuit pas, cependant, qu'il nous faille perdre
devue nos intérêts lés plus immédiats.
Il est assurément de bonne politique d'éviter
en ce moment toute démonstration d'allure
militaire qui pourrait froisser au Maroc le fa-
ùatiaiae mùs\ilnia.Tv te Touat et le Tidikfelt;
voisins de notre Algérie, exigent toutefois de
notre part une surveillance des plus ja-
louses.
Si le frère du nouveau Sultan, si quelques
tribus importantes ont fait serment d'obéis-
sance à Abdel-Aziz, les populations des pays
sahariens demeurent hésitantes. Tout porte à
croire que la France, si elle veut affirmer paci-
fiquement sa résolution de poursuivre sa mar-
che victorieuse à travers le Sahara, ralliera
sans trop de difficultés les gens qu'elle est en
droit d'appeler à elle.
Un projet sera prochainement soumis à la
sanction du Parlement, qui a reçu l'approba-
tion d'un grand nombre de Chambres de com-
merce, parmi lesquelles il convientdecitercelles
de Paris, de Lyon et de Marseille, et qu'a sanc-
tionné politiquement déjà un vote unanime du
groupe colonial. C'est celui de l'ingénieur
Rolland le chemin de fer de Biskra à Ouar-
gla.
En présence de la situation délicate que
traverse le Maroc, il semble que le moment
soit venu de faire consacrer par le Parlement
"une œuvre' dont les. études, préparatoires en
cours .depuis plus de deux ans sont entièrement
terminées et dont l'adoption aura un rétentis-
'seiàient considérable 'cheis les peuples du Sa-
hara. Il suffirait, pour obtenir ce résultat, que
notre gouvernement, vu l'importance des évé-
nements actuels, demandât au Parlement un
voted'urgence.
Les avantages qui découleraient à tous points
de vue, pour le pays, de l'adoption du Biskrà-
Ouargla, dont la construction porterait le rail
à 700 kilomètres de là Méditerranée, sont de
ceux qui méritent d'être pris en sérieuse consi-
dération.
La Société demanderesse ne sollicite d'abord
ce qui constitue un notable progrès qu'un
intérêt de 4 0/0 sur le capital de construction
réellement dépensé. Elle s'offre à exploiter la
ligne à ses risque et périls sans aucun forfait
elle est donc intéressée à l'extension du trafic'
et elle limite les charges de l'Etat à la seule
garantie de la dépense d'établissement. Elle
trouvera la rémunération de ses efforts dans
les concessions territoriales qui lui seraient
accordées, dans la culture des céréales et la
récolte du coton.
Au point de vue économique, de nouveaux 1
débouchés seraient aussitôt acquis à notre
commerce et à notre industrie. Grâce au con-
cours désormais assuré des Touareg de l'Est,
il nous serait permis de rayonner dans les di.
rections., de Ghadamès, de Rhat, de l'Air,
du lac Tchad et d'exploiter le- Soudan.
-Le côté politique de. la question est aussi
largement prévu. La voie ferrée de Biskra à à
Ouargla deviendra en peu de temps un ihstrù-
ment de défense de premier ordre. Au lende-
main de l'incident de Ghadamès, il est urgent
de réagir contre les intrigues anglaises qui se i
nouent contre notre influence à Tripoli; cette'
question est aussi importante pour notre ex-
pansion vers le Soudan central que la question
marocaine elle-même.
Reste enfin le ravitaillement constant de nos
postes ou garnisons de l'extrême sud de l'Al-
gérie qui se trouverait assuré désormais dans
des conditions de sécurité, de rapidité et de
bon marché qui permettront à l'Etat d'écono-
miser calculs faits plus de 200,000 francs
par an sur le chapitre du budget militaire.
Il s'agit de savoir aujourd'hui au moment
même où le pays affirme sa volonté de pour-
suivre une politique coloniale si nous som-
mes décidés à tirer parti des immenses terri-
toires que nous avons conquis. Au moment où
l'Angleterre parle de relier le Cap au Nil par
des voies ferrées au moment où l'Allemagne
rêve de joindre le Cameroun à sa colonie de
l'Afrique orientale, il semble que l'hésitation
n'est plus de mise. Nous avons, il est vrai,
conçu autrefois le projet de rattacher l'Al-
gérie au Coago à travers le Soudan mais
tandis que tes Belges eux-mêmes entamaient
la construction d'une voie dans Le bas Congo,
nosa ergotions en France sur la nécessité de
parachever la ligne de Kayes à Bafoulàbé.
.L'ère des expéditions militaires est close.
Lés budgets ruineux des campagnes loihtai-
nes doivent disparaître. Le moment est venu
de savoir si nous allons demeurer hypnotisés
devant d'immenses espaces ou préparer enfin
1' tsx«de de n os n çgoçîan ta qu'un sombre ave-
nir guette s'ils n'ont l'énergie de porter leurs
efforts vers les régions nouvelles. C'est à t'ini-
tiative privée qu'il appartient d'assurer le
rendement économique de nos nouvelles pos-
sessions; mais le rôle tutélaire de l'Etat ne
doit pas pour cela disparaître entièrement. M.
Delcassé, dans une circulaire qui fera date, a*
marqué lés Ûevoirs du gouverrfementt il est
temps d'en terminer avec ces suspicions stupi-
des qui, derrière toute aide accordée à des en-
treprises utiles pour le pays, voient Tintérêt
privé du ministre en place ou escomptent avec
malveillance les votes du Parlement. ̃'
De nbrbbreux capitaux attendent la sécurité
et, l'appui d'en haut pour s'expatrier, il est ur-
gent d'encourager les bonnes volontés, de ras-
surer les hésitants et de travailler à la gran-
deur de la France. Le labeur entrepris sera ré-
compensé plus tard au décuple par une récolte:
des plus abondantes. Il faut malheureusement
reconnaître que l'heure n'est point encore celle
des petits moyens. De gros capitaux sont en-
coré nécessaires; l Etat doit donc accorder
toutes facilites aux groupements.
Peu d'affaires coloniales, voire métropoli-
taine?, présenteroni=>;des 'présentions- plus.mo~
destes que celle qui nous occupe. On demande
une rémunération en territoires- incultes "et
inoccupés; -on ne lèse personne. On n'aboutira
(Tailleurs,1 en matière coloniale.que par voie de
concessions.
Beaucoup de Sociétés sont en formation
encore timides– qui attendent le verdict par-
lementaire dont elles tireront profit pour elles-
mêmes. Si nos députés veulent bien renoncer
à quelques interpellations en faveur d'œuvres
utiles et s'inspirer du dicton anglais Time is
money, ils prouveront par là que. la politique
coloniale, dont beaucoup d'entre eux se sont
déclarés les champions, n'est pas à leurs yeux
une simple affaire de mode.
̃̃ Jacques dTJrville.
ÉCHOS
L.A TEMPÉRATURE
Pas de changement sensible dans la situa-
tion générale. JOëux fortes pressions couvrent
toujours l'ouest et le sud-ouest du continent.
A Paris, te baromètre était hier à 766m?» vent
d'ouest sur la Manche et la Bretagne;, mer
très- belle sur toutes nos côtes..
1 La température est en légère hausse; le
thermomètre indiquait hier: iR° au-dessus le
màtîft'7 21* à dix heures 230 à midi; 24» à
deux heures 360 à Perpignan. Le temps va
continuer d'être au beau et rester assez chaud.
Malgré quelques pètitesaverses, la journée
d'hier a été très belle dans la soirée, thermo-
mètre, 230 baromètre, 765m"
LES COURSES
A deux heures; courses à A.uteuil.
Gagnants de Robert Mtlton
Prix de Lanqé Déficit.
Prix Royal-Junior Miroir de Portugal.
Prix des Tilleuls Joigny.
Prix Black Rosé Dictator..
Prix de la Mare Latude.
Prix Jason Château.
A TRAVERS PARIS
C'est ce matin, à dix heures, que le
Président de la République quitte Paris,
se rendant à Lyon accompagné de
MM. Charles Dupuy, le général Borius,
les colonels Ghamoin et Dalstein, le ca-
pitaine de frégate Marin-Darbel et M.
Tranchau, secrétaire particulier.
Arrivée à Lyon à 6 h. 15 du soir.
M. Garnit sera de HPôtour à. Paris le
mardi 26 juin, à 2 h. 45 du matin.
Choses de l'armée.
D'ici au 15 juillet, les généraux de di-
vision Répécaud, président du Comité
de la gendarmerie, et Bertrand, com-
mandant la division d'infanterie de
Saint-Mihiel, seront atteints par la
limite d'âge. Du mois de juillet au mois
de décembre, cinq généraux de division
et huit généraux de brigade passeront
au cadre de réserve. Ce sont, outre le
général Davoût, membre du Conseil su-
périeur de la guerre, les généraux Dé-
sandré, Bérenger, de.Ponsargues, Sei-
gnobosc, Sénart et Thomas, de l'infante-
rie Baiirod, de la cavalerie de Ver-
dière, Heintz et Faivre, de l'artillerie i
Chéry, du génie, et Pothé, de la gendar-
merie. "̃'̃'«̃
Notre état-major ne compte plus que
3 généraux de division et 8 généraux
de brigade sortant du rang l'Ecole de
Saint-Cyr donne à l'armée Tl généraux
de division et 242 généraux de brigade;
l'Ecole polytechnique 29 généraux de
division et 58 généraux de brigade.
Ajoutons que cinq de nos commandants
de corps d'armée ont fait leur carrière
dans l'artillerie; ce sont les généraux
Jamont, Voisin, de Vaulgrenant, Bru-
gère et Zurlinden..
Bâns le monde.
Extrêmement brillante la dernière ré-
ception musicale hebdomadaire de la
marquise de Brou, dans son élégant
hôtel de la rue Nitbt.
Dans l'assistance
̃ Princesse de Brancovan, prince et princesse
Stirbey, prince et princesse Ferdinand de Lu-
cinge, comte et comtesse de Laugiers-Villars,
Mme de Brantès, comte et comtesse de Coli-
gny, marquise de Bouthillier, Mme Ambroise
Thomas, Mme et Mlles de Fleurigny, vicom-
tesse de Froissard Broissia, duc de Gramont,
vicomte d'Arjuzon, etc.
Beau programme, dont les interprè-
tes, très applaudis étaient la mar-
quise de Saint-Paul Mlle Courtenay,
MM. Viterbo, Casella et le, poète Henri
de Fleurigny..
~t<>\I:
Le docteur René Serrand, qui fut ap-
pelé naguère auprès du roi d'Espagne,
a donné, la nuit dernière, à l'occasion
de sa cinquantaine, une fête dont se
souviendra le tout-Paris savant et artis-
tique.
Remarqué dans ses jolis salons. de la
place de la Madeleine
MM. docteur Jordinis, do l'hôpital Co-
chin, le chirurgien L6on Labbé, Frantz-Jour-.
dain, Rivaûd, préfet lu Rhône, Dohtol, di-
recteur de l'Imprimerie nationale, Lauwick
von Esland, Mme Cécile Ives, femme du.
major général anglais les artistes Gustave
et Georges Fraipont, Maillard, etc.
Après uiï brillant concert duquel ont
pris part Mme Degraudi, MM. Furst et
Dietz, Yann Nibor, les frères Isola, Jules
Moys, etc., on a soupe et cotillonné jus-
qu'à l'aube. "">JI:
̃̃• *r
Mme Merciéyia. femme de l'éminent
sculpteur, est accouchée hier d'une fille
qui a reçu le prénom de Marguerite.
<
Réunion des plus gaies avant-hier au
Pavillon Henri IV, à Saint-Germain, oh
les membres de la Macédoine se réunis-
saient, comme tous les ans, en un dtner
présidé par M. Carolus Duran. Parmi
les convives, des peintres, des sculp-
teurs, des architectes, des littérateurs,
des chanteurs et des comédiens.
Après le repas, un concert improvisé
par Mmes Tarquini d'Or, Auguez, Ra-
chel Boyer, Jeanne Brindeau, Malvau,
MM. Auguez, Brémont, Cooper, etc.,
n'a pas été le. moindre attrait de la soi-
rée. Les Macédoniens sont rentrés par
le dernier train 'à Paris, en se donnant
rendez-vous à l'année prochaine.
̃y ̃ ;̃ ̃•
tenant au 15e cuirassiers, avec Mlle Isa-
belle d'Assailly, fille du comte et de la
comtesse d'Assailly, sera célébré le
3 juillet, Saint-Pierre de Chaillot.
Les témoins de la fiancée seront le
comte d'Assailly, chef d'escadrons au 22e
dragons, et M. Philippe Cunin-Gridaine,
ses oncles; ceux du fiancé le général
vicomte d'Orcet, commandant à Lyon les
7° et 10e cuirassiers, et le comte Raoul
des Courtils, son frère.
Le prince André Poniatowski vient de
se fiancer à miss Sperry, de Stockton
(Californie), sœur de Mme William
H. Grocker, de San-Francisco.
Le mariage sera célébré l'automne
prochain, à Paris, où Mme Crocker et la
fiancée sont actuellement, et où les re-
joindront bientôt M. Crocker et Mme
Sperry. t i
Le prince André Poniatowski est le
fils du prince Poniatowski. qui fut
écuyer de l'empereur Napoléon III.
̃ ̃ ̃'̃' "̃" ̃ #*# '̃ ̃- '̃
Très jolie garderi-party, hier, chez la
princesse de Montholon-Sémonville, en
son hôtel de la rue dp Grenelle.
Au nombre des invités
Duchesse et princesse de Beauffremont,
princesse de La Tour-d'Auvergne, comtesse
Fernand de La Ferronnays, marquise de Bé-
rulle, marquise de Barbentàne, marquise de
Panisse, marquise de Mailly-Nesle. marquise
de Versainville-Odoard, comtesse de Riancey,
comtesse de Germiny, comtesse Du Passage,
comtesse de Louvencourt, comtesse d» §aue-
sine, comtesse Rogér de Barbentàne.
Parmi les jeunes filles
Mlles de Barbentàne, de Panisse, de La Bat-
terie, de Riancey, de Gossellin, de SigalaS,
d'Arnouville, de Vernouillet, de. Ghoiseul-
Branicka, de Grancey, de Biré, etc.
Pendant la réception, on a entendu
Mlle Syma.de l'Odéon, qui a dit plu-
sieurs monologues, remportant un très
grand succès.
Un nouveau Cercle dans le grand
monde parisien.
Neuf personnes: le colonel. Gibert, le
marquis de Barrai, le comte Jacques de
Bryas,MM. ,l1'ournier:Sarlovèze, André
Pastré, Paul Le Roux, lecomte Foulques
de Maille, le comte O'Gorroan, le comte
'Alexandre de Boiàé,,elin,ont, eu l'idée de
fonder un Cercle vélocipédique.
La deuxième séance de ces initiateurs
a eu lieu hier au Jockey-Club où l'on a
reçu cent adhésions.
Nous recevons la lettre suivante
Paris, ce 22 juin 1894;
Cher monsieur, .'̃̃.̃•
Je lis dans le Figaro que, « pour des rai-
sons politiques, M. le duc de Madrid n'a plus
de représentant officiel en France ».
Je puis vous affirmer qu'il n'en est rien, le
chef de la maison de France et d'Espagne ne
m'ayant pas relevé de mes fonctions.
Si vous vous en souvenez, après la fête du
29 septembre 1893, on avait mis dans le Fi-
garo que j'étais représentant de Monseigneur.
J'étais allé vous prier de rectifier à cette
époque, en effet, je ne me considérais et n'é-
tais pour ainsi dire que le porte-paroles du
chef des Bourbons. Mais depuis quelques
mois le Prince m'a chargé officiellement de le
représenter à Paris. En cette qualité, je vous
serais bien reconnaissant de ne laisser insérer
aucune note relative au parti légitimiste fran-
çais qui ne vienne directement de Venise ou
de moi. Quant au grand banquet annuel que
nous donnons au Continental, les chefs du
parti n'ont pas encore décidé s'il aurait lieu
cette année.
Je compte sur votre obligeance pour publier
cette lettre, et je vous prié, cher monsieur,
de vouloir bien :agréer, avec mes remercie-
ments, l'assurance de mes sentiments distin-
gU S' Comte Urbain de Maillé.
Le premier dtner de la Société des
dessinateurs-illustrateurs aura lieu au-
jourd'hui samedi, à 7 heures du soir,
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Pille.
La duchesse de Pomar, dont on sait
le goût pour le merveilleux, a prêté son
magnifique hôtel de l'avenue Wagram,
pour y exposer devant quelques invités
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lection de portraits, gravures, bustes,
etc., se rattachant à l'histoire de
Louis XVII et à la légendede Naundorff
Cette importante collection, qui com-
mence avec l'acte de naissance du fils
de Louis XVI et qui se termine avec le
moulage des ossements exhumés, l'au-
tre semaine, à Saint-Denis, par les soins
de M. Laguerre, appartient à un érudit,
M. Otto Friedriks, qui a fait de longues
et patientes recherches dans toutes les
archives d'Autriche et d'Allemagne.
HORS PARIS
Demain dimanche, sera célébré |t
Sceaux la fête annuelle du Félibrïge aë
Paris, sous la présidence du maître écri-
vain Anatole France.
Cette fête aura une iinportance parti-
culière elle sera, en effet, .la. préface
poétique des prochaines fêtes cigalières
et féUbréennesr qui' f en} n t resplendir,
sur le théâtre d'Orange restauré, lés plus
purs chefs-d'œuvre du génie antique,
fils des races méridionales.
On nous signale la présence en Fraiicfi
du général russe Ignatieff. ,1"
Le fameux pânslaviste fait, en ce mo«
ment, une cure d'eau dans les Vosges.
Mgr liatty, évoque nommé de Ghâ-
Ions, accompagné de son vicaire géné-
ral, l'abbé Morère, et de son secrétaire
particulier. l'abbé Ménars est parti
pour Rome avant-hier matin.
Sa Grandeur emporte avec elle les
dossiers du procès de canonisation de
Mme Barrat, la fondatrice de la Congre-'
gatiori des Dames du Sacré-Sœur, pro-
cès qui est enfin terminé.
Mgr Latty descendra à la villa Laorte,
dans le Transtévère, appartenant aux.;
religieuses du Sacré-Cœur.
Lu (car ces choses-là ne sMDvenie.nt
pas) dans un petit journal d'une petue
ville de Bretagne, au relevé des actes de,
l'état civil, sous la rubrique « Décès »
Francine-Marie Le Testu, célibataire, ̃
SANS profession, âgée de quatre mois.
Sans profession, à quatre mois. Si
jeune, et déjà rentière t
1:' NOUVELLES A LA MAIN
Au Conseil de revision
L'Inspecteur. Vous vous nommes?
L'Inspecté. Le Petit Sucrier.
L'Inspecteur. –Pourquoi voulez-vous
vous faire exempter? •,
L'Inspecté. Parbleu! comme diabé-
tique.
Le grand chroniqueur dlne en ville.
Mais après les liqueurs, il veut s'en al-
1er.
ler. J'ai ma chronique à écrire.
Quel dommage I s'écrie la mattresaa
de la maison.
-Restez. donc, lui dit Taupin.
Je vous rëpète. ma chronique.
Alors, le bon Taùpiri, sur un ton de
gravité confidentielle
-J'en fais mon affaire avec la ppste-
'rité!
̃ ritél ̃ l^e Masque de Fe*.
LE «FIGARO» 11 TANGER
Par dépêche de notre envoyé spécial
Tanger, 22 juin.
Les communications sont difficiles,
pour ne pas dire à peu près impossibles,
entre Tanger et Fez, et, par suite, les
nouvelles parviennent ici irréguhôre-
ment.
Des trouble's ont éclaté non loin de
Fez. La tribu berbère des Aï-Tioussi est
descendue à Sefrou, à trois heures de la
capitale marocaine, pour piller cette
ville. Les Aï-Tioussi ont été repousses
après un combat assez vif, laissant cin-
quante morts sur le lieu de la lutte. Dès
que ces troubles ont été connus à Fez,
des renforts ont été dirigés sur Sefrou.
Parto.ut les magasins sont termes et
tes affaires suspendues. Les habitations
des Européens sont protégées par des
détachements de soldats.Les routes n of-
frent aucune sécurité et, sur divers*
points, des bandes se livrent au pillage.
Le sultan Abdel- Azi? part demain
pour 'Fez où il arrivera dans dix jours.
i,es caïds ont pris les devants pour as-
surer les vivres sur le parcours du sou-
verain. •̃
Un navire espagnol est parti pour
Mazagan afin d'y prendre une partie de
l'indemnité (600,000 douros). Le comblé-
ment du versement que devait opérer
le Maroc est à Marrakech il ne pourra
être transporté à Mazagan que dans
quelque temps, lorsque la sécurité des
routes sera pleinement assurée.
Abdel-Aziz a reçu un accueil enthou-'
siaste des habitants de Mogador; ma; s
il n'a pas été reconnu encore à Tafilct
et l'on signale sur ce point des troubles
assez graves. Jules
assez 0 graves. Jules Huret.
UN VAUDEVILLE
DE M. FRANCISQUE SARCEY
Une vente intéressante s'est faite avant-
hier à l'Hôtel Drouot. Elle était organisée
dans un but charitable, sur la recom-
mandatioa du. regretté mattre Gounod
il s'agissait de venir en aide à Mme et à
Mlle Sciblêtich, mère et sœur de Jean et
Antoine Sciolétich, deux jeunes compo-
siteurs de talent, aux succès desquels
l'auteur de Faust s'était particulièrement
intéressé et qui moururent dans la même
année avant d'avoir pu assurer t'avenir
de celles qu'ils affectionnaient. Le gé-
néreux appel de Gounod avait été en-
tendu un comité se forma, composé de
MM. A. Houssaye, Armand Silvestre,
Catulle Mendès, Massenet, A. Bru-
neau, E. Blanc, P. Desmoulins, L. Lavi-
Rerie C. Godebsky, E. Morand. Mme
Sarah Bernhardt s'empressa de concou-
rir à l'œuvre; et, s'étant adressé aux
frères d'art,– peintres, sculpteurs, com-
positeurs, gens de lettres. -^°n eut
bientôt réuni pour la vente les éléments
très curieux que nous eûmes avant-hier
sous les yeux. o»»Aaw
Cette vente nous a révélé M. Sarcey.
vaudevilliste. Qu'on l'se d'abord ce petit
billet que le lundiste célèbre adressa au
Comité:
Vous me faites l'honneur de me demander
un manuscrit. Je retrouve dans mes vieux
papiers un vaudeville, perfiétré à ™»gtfW,
&ui n'a jamais été ni publi^ni joué, qui n8
lésera jamais, qui est pàrfftitement idiot
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