Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1878-08-02
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 août 1878 02 août 1878
Description : 1878/08/02 (Numéro 214). 1878/08/02 (Numéro 214).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k276810j
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
24' Année. 3* Série. Numéro 214.
Le Numéro: 15 cent, à Paris, M (Seatc dans les Départements.
Vendredi 2 Août 1878 .»/'
H. DE VILLEMESSANT & F. MAGNARD
Rédacteurs en chef
Â. PÊRIVIER
Secrétaire de la Viédactio*
̃̃'̃̃'̃ RÉDACTION /^Tr C-
De midi & minuit, rue Drouot, 80^5
Les manuscrits ne sent pas rendu* ~V *l i
BUREAUX V
86, rne Drouot, 28 n/%<
H. DE VILLEMESSP.NT
GAdministrateur v
(FERNAND DE ftODAY8 > :n
.-̃̃ ^yONNBMENTS.. .1
Départements', j^j, m0,> l9fr.5O `~~
Paris: !{, moi, I6fr-Ï
ANNONCES ET RÉCLAMES r
^2/OtUKCBH FILS; Sbgbt bt c% passage des Pawcns
.BI K l'ÀDIUKISTRATIOK
LE DESSOUS DIS CARTES
LE 6ÉSÉRAL CHANZY
Depuis que nous avons soulevé un pe-
tit coin du voile qui recouvre cette per-
pétuelle intrigue à laquelle les gobe-
mouches donnent le nom de politique,
chacun tient à en savoir plus long que
nous, et les révélations abondent. Nous
,voulions offrir au public tout simple-
ment ce qui était en notre pouvoir, un
r- ̃ puoeo piu di luce, un peu plus de lu-
mière, comme disait cet honnête géné-
ral de La Marmora. Voici qu'on prétend
nous en inonder. On nous en aveugle.
Nous ayons raconté comment M. Du-
faure s'était trouvé pendant quinze
heures président de la République; on
nous assure qu'il le sera encore demain,
poussé tour à tour par les républicains
et par les orléanistes. C'est possible, et
nous reviendrons, s'il y a lieu, sur cette
histoire. Eh attendant, il y a d'autres
noms sur lesquels les yeux sont ou-
'verts, et M. Dufaure ne doit pas accapa-
Ter l'attention.
On s'est beaucoup occupé, cette se-
maine, du général Chanzy. Les sénateurs
et les députés de l'Algérie ont rompu ou-
vertement avec lui et l'ont dénoncé à la
vindicte révolutionnaire comme un dic-
tateur violent, dont la tyrannie compro-
met l'avenir de notre grande colonie
africaine. Vieille querelle qui date du
jour où le gouverneur général a mis en
état de siège quatre pelés et un tondu,
électeurs ordinaires de l'extraordinaire
Crémieux. Duel entre soldats et pékins.
M. Saint-Genest, avec son entrain habi-
tuel, en a tout récemment expliqué les
.Causes et raconté les phases aux lecteurs
du Figaro. Sous prétexte de favoriser la
colonisation, les députés et lessénateurs
de l'Algérie voudraient ruiner, expulser,
exterminer les Arabes. Le gouverneur
général a mis le holà, et il n'en a pas
fallu davantage pour allumer la guerre.
Aujourd'hui, une nuée de corbeaux qui
comptaient vivre sur l'Arabe comme sur
un cadavre poursuivent Chanzy de leurs
̃ croassements.
"•"̃. tr# ̃̃̃
Je n'aurais pas dit un mot de ce tapage,
si à côté, si au-delà de cette rivalité, de
CQt antagonisme purement algérien qui
mis aux prises, depuis plusieurs an-
Céps, le gouverneur et les représentants
*ïfô la. colonie, on. ne sentait quelque
'choâtf ^e bien autrement sérieuxs qu'une
Question M'influence ou de préséance lo-
cale, et si 1W ne. savait qu>l1 y a, ici en-
enrp un trpi rii/*ïeux desspus de cartes.
ëo~on~ue & députés de l'Algérie
COgoilQon queues ̃ «£**» ^f3
que les journaux radical spécialement
celui de M. Gambetta/qt*? JS*™6^!
de la gauche, qui^se sont jetés ai corps
perdu dans la bataillé, voient et poursui-
vent simplement dans le général Chanzy
un gouverneur militaire dont le système
leur déplaît ? Croit-on que ce soit uni-
quementpour le remplacer par M. Krantz
que toutes les cloches républicaines ont
sonné en même temps le tocsin d'alarme ?
Non. Le journal de M. Gambetta voit,
flaire, pressent, soupçonne, et vise dans
le général Chanzy une personnalité sin-
gulièrement énigmatique, dont il se
dénia, et (qui sait?), à un moment- donné,
un homme gênant, un compétiteur bos-.
sible. Voilà le secret de tant d'agressions
et de colères. Gambetta a dit un jour, au
sortir d'une syncope « Je ne crains que
deux hommes Clémenceau et Chanzy! »
Interrogez sur le général Chanzy tous
les républicains qui sont un peu mêlés
aux afiaires tous vous répondront inva-
riablement :-« Ce n'est pas pour lui que
le four chauffe » Mais si vous allez au
fond de leur pensée, vous vous aperce-
vrez immédiatement qu'ils sont moins
rassurés à l'intérieur qu'à la surface
qu'ils redoutent le général comme un de
ces républicains sincères, mais éner-
giques, avec qui, tôt ou tard, la révolu-
tion devra compter et qu'ils ont tous
une peur instinctive de cette ambition
silencieuse qui n'a pas encore abattu son
jeu.
s ~IIf'
Chanzy ajin grand avantage sur la
plupart des hommes qui peuvent, d'un
moment a l'autre, devenir candidats à
la présidence de la République il n'est
point usé. Il en a un autre il est géné-
ral. Il en a un troisième-: il n'est pas
prince!
Ceux qui l'approchent dé près, et
même ceux qui ne l'ont vu que de loin,
soit à l'armée de la Loire, soità laCham-
bre des députés et au Sénat, soit à. son
poste de gouverneur de l'Algérie, re-
connaissent unanimement en lui ce
qu'on appelle un caractère. Dans toutes
ses entreprises, heureuses ou malheu-
reuses, il a fait preuve d'une indompta-
ble ténacité. S'il est vrai, comme on l'a
dit, que le génie soit la patience, il
est, par là, hors de pair acharné,
entête, opiniâtre, c'est, l'obotination
faite homme.
Les mécomptes ne l'ont point changé.
Il a toujours cru, à l'heure qu'il est, il
croit encore qu'avec un peu de persévé-
rance, on pouvait, dans cette affreuse
guerre de 1870-1871, triompher .de la
^fortune et forcer la main à la destinée.
Jamais il ne s'est avoué vaincu; jamais
il n'a désespéré du salut de la patrie.
Après la déroute du Mans, en pleine re-
traite, et quelle retraité! sur la Mayenne,
sa confiance, plus indestructible que son
armée, lui restait encore pleine et en-
tière. Son idée fixe était de se retour-
ner-tout à coup sur Paris et de venger
en un seul jour tant de défaites.
j Prisonnier des communards, qui ve-
nàient de massacrer le général Lecomte,
il n'eut pas la moindre inquiétude, et
quand il se vit miraculeusement délivré
par un bon mouvement de Léo Meillet,
il se contenta de dire à son compagnon
de captivité, M. Turqùet « Je savais
bien qu'ils ne me mangeraient pas !» Il
fallait qu'il eût une singulière confiance
dans son étoile! 1 1
4~# J
A l'Assemblée .nationale^ il vota, avec
une conviction profonde, pour la conti-
nuation de la guerre, pour la guerre à
outrance. Il y croyait, il était sincère-
ment gambetiiste sur ce point. Lors-
qu'on discuta le traité, M. Thiers lui en
fit méchamment le reproche,, et pensa
l'accabler par une dé ces allusions cruel-
les où il excellait: « Messieurs, dit M.
Thiers, c'était après Tilsitt, ou peut-être
après, la paix de Vienne qui suivit la
campagne de Wagram notre négocia-
teur, qui était alors M. de Talleyrand, se
présenta devant l'Empereur, portant à
ta main le papier qui consacrait les vic-
toires de la France, et d'un air de con-
tentement.assex naturel en pareil cas
« Eh bien, sire, demanda-t-il, que dites-
vous de mon traité? Avouez, répondit
Napoléon en souriant, que j'y ai contri-
bue un peu! » Napoléon avait raison,
ajoutait durement M. Thiere les traités,
ce-s.ont les négociateurs qui les signent-,
mais ce sont les géneraux qui lés
font. ».
Chanzy reçut le coup en pleine poi-
trine et ne sourcilla point. Mais quand
i l'émotion fut un peu calmée « 11 a beau
dire, fit-il assez haut pour être entendu
de ses voisins, j'étais plus près de Paris
que les Prussiens ne l'étaient d'Angers»
Voilà l'homme. Il ne capitule jamais;
il ne capitulera ni devant M. Crémieux,
ni devant M. Krantz, ni même devant M.
Gambetta-. Regardez cette tête fine, si
vraiment militaire, cettex spirituelle fi-
gure de sergent-major parisien, coupée
en deux par une blonde et coquette
moustache, sous laquelle se dissimule
un sourire -d'une inquiétante ironie; ce
nez, légèrement busqué, qui empiète sur
1 la levre supérieure; ce front, comprimé
aux tempes, dégarni au sommet, aminci
et fuyant vers l'occiput; regardez sur-
tout cet œil d'un bleu pâle, à reflets d'a-
cier ce reste de cheveux à peine grison-
nants, qui frisent d'eux-mêmes sur la
i nuque; et toute cette physionomie sep-
i tentrionale qui ne paraît un peu indécise,
au premier abord, que parce qu'elle de-
meure à dessein voilée et impénétrable
sous son apparente aftabilité.
Evidemment, cet homme est quel-
qu'un. Sa figure, son allure portent
l'empreinte d'une volonté ferme, arrê-
tée, inexpugnabl-e. Il a l'air de se mo-
• quer d'avance de tous les obstacles qu'on
essaiera d'accumuler sur sa route. Il op-
pose à ses ennemis un calme narquois,
qu'aucune déception ne saurait altérer,
qu'aucune provocation ne saurait attein-
dre. r *II: ̃̃
N'est-ce qu'un soldat qui dédaigne?
j Est-ce, au contraire, un politique qui at-
[ tend? Nul ne saurait le dire mais je
puis affirmer que plusieurs y songent.
Le général y songe peut-être plus que
personne. La politique, il n'affecte pas
de la fuir. Il ne s'y est jamais livré com-
plétement; mais--suivez-le depuis- qu'il
est en vue, et vous remarquerez qu'il en
a toujours côtoyé les bords avec une
évidente préméditation. Il navigue au
long du rivage, et le mot a été dit il fait
^ô cabotage de la politique. Ce n'est pas
un lfaUot qui se meut dans l'ombre de
GamîfiW^ non, c'.est Chanzy, autrement
dit.un homme T,1 ne relève que de lui-
même, un généra/111 peut devenir né-
cessaire, et qui le sajt<
Les neo-girondins "ne seraient sans
doute pas fâchés d'avoir en lui un Du-
mouriez moins étourdi les simples
constitutionnels se le figurent peut-être
comme un Lafayetteplus ferme. Il a été
président du centre gauche, il est séna-
teur inamovible. Il a enfin, parallèle-
ment à sa grande situation militaire,
une grande situation politique, et, sans
s'y attacher trop étroitement, il n'y re-
nonce pas.
De temps en temps, il prononce un
discours-et il rédige un ordre du jour.
Le discours est très républicain l'ordre
'du jour est très militaire; notez ce point.
̃ (." #
Militaire et républicain tout est là
Ce .mélange trahit un homme habile,
qui prévoit à distance les événements,
On parle de M. Dufaure, on parle de
M. Grévy, de M. Gambetta et de cinq ou
six autres px>ur' le moins, candidats
éventuels -a la présidence de la Répu-
blique. Mais c'est une grosse question,
non encore résolue, et qui se posera vio-
lemment un jour ou l'autre, de savoir si
'la République, si la France iront ainsi du
premier coup, sans transition, à un pré-
sident civil, à un bourgeois. Qui peut
dire combien d'espérances se raccrochent
actuellement à ce délicat problème ?
Lorsque Chanzy quitta l'Assemblée
nationale pour aller prendre possession
de-son gouvernement général. de l'Algé-
rie, un député royaliste (c'était, si je ne
me trompe, cet excellent et regretté Da-
hirel), lui dit entre haut et bas: « Malin,
vous allez faire votre campagne d'E-
gypte »
Chanzy ne répondit rien et se contenta
de sourire.
J. Mystère.
♦–
Echos de Paris
La Température. Le vent du nord se
maintient il est fort accusé sur le nord de
l'Europe.
Une situation nouvelle semble cependant se
préparer. Le baromètre a commencé à baisser
rapidement sur l'Océan. Cette-baisse a amené
une distribution plus égale de pression sur la
France; mais en améliorant la situation dans
le midi, il y a lieu de craindre qu'elle n'amène
des orages sur nos régions.
Le thermomètre maximum a atteint, hier
28 degréS.
A TRAVERS PARIS
L'exposition du concours de sculpture
pour.le grand prix de Rome s'est ouverte
hier matin au rez-de-chaussée du palais
des Beaux-Arts, quai Malaquais.
Les concurrents, comme pour la pein-
ture, sont au nombre de, dix.
Sujet: « Caton d'Utique désespérant du
salut de la République, résolut de se 1
donner la mort. Il examina son épée, et
la trouvant suffisamment pointue et affi-
lée, il s'écria Je suis maintenant mon 1
maître!»
ïi'ewosition qui vient de s'guvrir est
jugée satisfaisante. Contrairement à ce
qui a lieu trop souvent, le concours se
caractérise par la variété dont les élèves
ont fait preuve dans là conception du su-
jet. La plupart d'entre eux se distin-
guant par des qualités différentes, il est
fort difficile de pressentir le jugement de
l'Académie pourtant, nous croyons que
si le grand prix est décerné, il sera at-
tribué à un des concurrents compris dans
les cinq premiers numéros.
L'exposition durera trois jours, et le
jugement sera rendu samedi prochain.
Le garde des sceaux, qui avait pris
quelques jours de repos, est de retour de
sa propriété, où il vient de faire cons-
truire un tombeau pour Mme Dufaure.
M. Dufaure présidait, hier matin, le
conseil des ministres.
On sait que l'administration des postes
vient d'installer dernièrement un nou-
veau système de boîte aux lettres, por-
tant les trois mots Etranger Départe'
ments Paris.
Ace propos on nous demande si dans
l'espèce, comme on dit au Palais, l'Algé*
rie doit être considérée comme départe-
ment.
Incontestablement, oui.
Parmi les grands chefs indigènes en
ce moment en France, et qui ont assisté
au dîner du ministère de l'intérieur, il
faut citer la famille Ben Gana, la plus an-
cienne, dit-on, de l'Algérie.
Ceux de ses membres en ce moment à
Paris sont le caïd de Biskra, Si Moham-
med Aghir ben Gana, commandeur de la
Légion d'honneur, et son frère Si Boula-
cras bèn Gana, caïd des nomades saha.
riens.
Cette famille fit sa soumission à la
France en 1840. Elle lui est toujours restée
dévouée et-fidèle aussi les touristes qui
ont poussé leurs excursions jusqu'à Bis-
kra ont tous été à même d'apprécier la
grandeur de l'hospitalité, offerte à nos
compatriotes par ces chefs du Sahara.
Il a été adjugé hier, à l'Hôtel des
Ventes de la rue Drouot, un chapeau
ayant appartenu à Napoléon Ier. L'em-
péreur, ravai importé pendant toute la
campagne de Russie.
Après 1812, Napojéon I" Je donna à
Evrard, son valet de chambre, en, souve-
nir de ses services. Des pièces authen-
tiques accompagnent ce curieux vestige
historique, qui est resté dans la famille
jusqu'à ce jour, ear la succession le ra-
cheta en 1852, aux enchères publiques,
pour la somme de 3,800 francs.
Hier, ce chapeau, dont l'authenticité
est incontestable, n'a trouvé qu'un seul
amateur pour surenchérir sur la mise, à
prix, c'est M. Armand Dumarescq, le
peintre bien connu. Il lui a été adjugé
moyennant cent soixa7iter^uinze francs.
Il est heureux qu'il ait été adjugé au
peintre de talent dontleâ œuvres les plus
remarquables ont trait, précisément, aux
1 grands faits d'armes du premier Empire.
1" Y.YIIinK
Voici le résultat du concours de gra-
vure en taille-douce pour le grand prix
de Rome ;•
Le premier grand prix a été remporté
par M. Antoine Deblois, élève de MM.
Henriquel-Dupont et Cabanel.
Second rand prix M. Edouard Ra-
bouille, élevé de MM. Henriquel-Dupont
etLehmann.
Une mention honorable a été accordée
à M. Vion, élèv,e de MM. Henriquel-Du-
pont et Gérôme.
Un curieux avis, copié textuellement
dans une chambre d'hôtel d'une ville du
midi
« MM. les voyageurs sont informés qu'il n'y
a pas de punaises dans les chambres. Un
abonnement avec une importante maison nous
garantit de cet inconvénient. Si, par hasard,
quelques-uns de ces animaux étaient aperçus,
c'est qu'ils auraient été introduits par quel-
que voyagment plainte au bureau. »
On-se demande dans quel intérêt ces
voyageurs auraient apporté à l'hôtel
cette marchandise prohibée ?
NOUVELLES A LA MAIN
Un de nos comédiens les plus distin-
gués de la banlieue a reçu dernièrement
une lettre ainsi conçue
Monsieur,
Je vous ai vu à la scène je voudrais vous
revoir "à la ville. Je suis une femme du monde.
Je vous attendrai, ce soir, au café du théâtre;
après le spectacle!
On voit d'ici la dame du monde.
La belle Mme D. qui est en ce mo-
ment àEtretat où â Trouville, je ne sais
plus ait juste, venait de prendre un bain
chaud.
La baigneuse lui offre de la sortir du
bain. Mnier V. refuse. Mais, la bai-
gneuse insistant, elle J 'mit, par accepter
ses services.
Je ne sais pas pourquoi madame
hésitait tant à se laisser voir, lui dit la
baigneuse, en lui passant son peignoir:
Madame est faite en moule
0
Une heure du matin.
Un pick-pocket rentre chez lui. Il est
agité, fiévreux et pousse de sourdes ex-
clamations.
Un copain, qui l'attendait, vient au-
devant de lui.
-Eh bien! la journée?
Rien 1 pas un porte-monnaie, pas
seulement une chaîne
Le copain donne un coup de poing
sur la table. «
Et tlire, s'écrie-t-il furieux et acca-
blé à la fois, comme un économiste qui
se révolte contre la lenteur des, progrès
humains, et dire qu'il y a encore des
milliers de gens qui n'ont jamais été
volés
Le Masqrue de fer.
UN PRIX MONTHYON
I~A~MMÈ R4U88EL
L'Académie française a tenu hier la séance
publique annuelle dans laquelle elle distribue
solennellement les prix de vertu. Elle a dé-
cerné le prix Monthyon d'une valeur de deux
mille cinq cents francs à M. l'abbé Roussel.
Le Figaro n'a pas besoin de dire combien
il est heureux de cette distinction si méri-
tée accordée au directeur de l'orphelinat d'Au-
teuil. Nous né pouvions espérer voir consacrer
plus solennellement, et d'une façon plus haute
le mérite de l'œuvre que nous avons soute-
nue de toutes nos forces. J
Nous nous trouvons, d'ailleurs, plus que
récompensés et par le succès qu'a obtenu no-
tre initiative et par les discrets et sympathi-
ques éloges que l'éminent directeur de l'Aca-
démie française, M. J.-B. Dumas, a bien voulu
accorder à notre journal dans la séance d'hier.
Voici en quels termes M. J.-B. Dumas a
exposé les titres de l'abbé Roussel à la ré-
compense qui lui a été. décernée
Un humble prêtre, aumônier militaire.
entraîné par-sa charité vers les patrona-
ges ouvriers, se demandait avec tristesse
si, malgré les soins éclairés et la large
prévoyance de l'Assistance publique
dont on ne proclamera jamais assez haut
lés bienfaits, la destinée de ces enfants
orphelins ou abondonnés qu'on ramasse
quelquefois errants au milieu de Paris,
n'était pas digne de la plus grande pitié.
1 Jetés par une fortune ennemie sur le
chemin du vagabondage, ces infortunés,,
après avoir vécu de hasard et de ruse,
l'ame fermée à toutes lumières, n'en
viennent-ils pas, se disait-il, à s'engager
dans la voie de la révolte pour aboutir à
celle du crime?N'y a-t-il pas là de grands
devoirs à remplir? La politique, la cha-
rité, la religion n'ont-elles pas un inté-
rêt égal à recueillir ces jeunes sauvages,
à leur ouvrir un asile à leur rendre une
1 famille, à les doter d'un état, à réveiller
leur conscience engourdie et à la diriger
vers le bien? Mais où trbuver une mai-
son pour un tel asile, des ateliers pour
de tels apprentis, des fonds pour une
telle entreprise?
C'est en vain que le pauvre abbé agi-
tait ce problème il n'en voyait pas la
solution. Un soir, cependant, vers la fin
.de l'hiver, il y a douze ans, il aperçut
1 comme une silhouette humaine, à ge-
̃ noux, courbée, fouillant le ruisseau et
cherchant parmi les immondices. C'était
1 un enfant! ¡
Que fais-tu là? lui demande-t-il. `
Je cherche à manger
L'abbé Roussel, à cette réponse
émouvante, comprit que la Providence
venait de luî marquer sa voie et son de-
voir.
L'enfantfutrecueilli j le lendemain, un
second vagabond l'avait rejoint et bien
d'autres à la suite. Aujourd'hui, l'abbé
Roussel se voit entouré de 250 pupilles
la dépense annuelle de son refuge .ne
s'élève pas à moins de 150,000 francs et
le nombre des enfants qui se sont initiés
dans la maison anx habitudes de la ré-
gle et du travail s'élève à 3,000 environ.
En leur ouvrant un asile, l'abbé Rous-
sel se propose d'abord d'arracher à la
misèi'fi, à la dégradation, au vice, au
crime p'eiït;être, des infortunés demeurés
sans protection paf la mort de leurs pro-
ches ou par leur abandon. Grand politi-
que, de ces vagabonds qui n'ont ni jour
ni lendemain, il veut faire des ouvriers
laborieux et rangés. Chrétien, à ces âmes s
que l'envie et la haine ont déjà visitées,
il veut apprendre la résignation en leur
montrant que la destinée de l'homme ne
s'accomplit pas tout entière en ce monde.
Un asile honnête, un apprentissage
efficace, une instruction religieuse at-
tendrie, voilà ce que, parmiles ouvriers,
le père de famille. le plus prévoyant, la
mère la plus respectable souhaiteraient
pour leur fils. Voilà ce que l'abbé Rous-
sel prétend assurer aux enfants qu'il
adopte.
Le romancier le plus fécond n'imagi-
nerait pas les incidents touchants qui se
rencontrent dans l'existence de ces in-
fortunés.
On dit à l'un « Où demeurais-tu de-
puis que tu es abandonné? A la Vil-
lette. Quelle rue, quel numéro ?
sous un hangar; il y avait une malle à
ma taille, et tous les soirs j'allais cou-
cher dedans; la malle ayant disparu.
Tu n'avais plus de chambre à coucher
et on t'a ramassé dans la rue! Oui,
monsieur. »
Un père se présente il est imposant
son fils a été recueilli au refuge; com-
ment supporter cette humiliation? Il
faut qu'on le lui rende. Il le réclame
avec hauteur d'abord. puis s'attendris-
sant à ses propres paroles, il le demande
avec dps larmes dans la voix « Voùs
allez voir, dit-il, comme il reconnaîtra
son père » L'enfant le reconnaît trop
bien, hélas!- et s'en éloigne aussitôt
avec terreur. « II me laisse mourir de
"faim il m'a abandonné deux fois je ne
veux plus aller avec lui, »- s'écrie le pe-
tit malheureux. Cependant, la loi lui
en donnant le droite ce tendre père re-
prend son fils qu'on recueillait quelques
mois après, en province, sur le pavé,
heureux de rentrer au refuge.
Une courageuse jeune fille amène son
frère. Ses parents mènént une vie détes-
table. Elle trouve l'occasion de les fuir
en se-plaçant en apprentissage elle veut
soustraire le petit éploré qui l'accom-
pagne à la contagion du mal. Mais l'en-
fant est mineur; il n'est ni vagabond ni
abandonné, et sa sœur ne veut pas décla-,
rer le nom de son père, difficulté qui se
présente souvent et qui se résout presque
toujours sans peine, les parents ne s'in-
quiétant pas, en ce cas, de leurs enfants
disparus. -cet
Les magistrats connaissent bien cet
instinct de pudeur qui ferme la bouche
,de l'enfant abandonné au moment où on
lui demande de signaler son père comme
dénaturé ou sa mère comme indigne.
Avec quels soins et quels ménagements
ils essaient de reconstituer le passé
et de "préparer l'avenir de ces mal-
heureux arrêtés comme vagabonds
Livrés au parquet, ils seraient envoyés
de van le tribunal et mis en correction.
« Epargnez-moi ce triste devoir! » s'écrie
un juge d'instruction en s'adressant à
l'abbé Roussel « ce jour-là, l'œuvre de
justice me semblerait œuvre d'iniquité »
Le refuge réoond sans retard à de tels
appels; l'enfant quitte le dp,pôt; il est
conduit à sa nouvelle der^eure, non par
deux gendarmes comro^ un délinquant,
sous la main de la force publique, mais
par deux agents ,'én bourgeois, comme
un enfant que des amis conduiraient à
la promenade. Tel qui, dans le premier
cas, marcherait la rougeur au front,
baissant les yeux, sous les regards' dé-
plaisants des passants, traverse les rues
au contraire la tête levée, le regard
clair, s'abandonnant avec confiance aux
mains d'une destinéejadoucie.
L'Académie, pendant le mois de mai,
sur le rapport emu de l'un de ses mem-
bres les puis autorisés, décernait un prix
Montyon de 1,000 fr. à M. l'abbé Roussel.
Le refuge d'Auteuil était ignoré alors,
ses bienfaits n'étaient appréciés que
d'un petit nombre de personnes asso-
ciées à l'Œuvre; ses besoins n'étaient'pas
soupçonnés. L'approbation unanime de
l'Académie, préludant aux manifesta-
tions de la sympathie publique, n'eût pas
suffi pour mettre en mouvement la sous-
cription féconde dont un journal fami-
lier avec de tels actes a pris l'heureuse
initiative. L'asile d'Auteuil, doublement
consacré par l'autorité morale qui s'atta-
che aux décisions de la compagnie et
par le pieux empressement des âmes
bienfaisantes dont le concours empressé
a réuni en quelques jours près d'un demi-
million, voit s'ouvrir devant lui une ère
nouvelle de sécurité. Le temps ne lui
manquera plus pour montrer comment
la charité de son fondateur, la libéralité
de-ses généreux souscripteurs, l'esprit
d'ordre et la prévoyance d'un conseil de
patronage prudent et compétent, peuvent
faire de l'institution d'Auteuil un modèle
et consolider un succès qui a tous les
vœux de l'Académie.
Ainsi, de toutes parts et dans tous les
rangs; éclate en ce pays si calomnié, non
cette charité bruyante, exclusive et men-
songère derrière laquelle se cachent si
souvent l'égoïsme, la vanité et les pas-
sions politiques, mais cette large charité
discrète, désintéressée, propageant la
concorde, la seule vraie, qui nous porte
à voir notre prochain partout et à souflrir
detoutessesdouleurs.Lemaladesecouru,
le vieillard assuré d'un appui, l'orphelin
doté d'une tutelle, les heureux du siècle
apportant leur superflu au foyer de l'in-
digent et le pauvre lui-même se dévouant
au riche tombé' dans fe malheur voilà
l'œuvre de cette universelle charité qui
porte toujours notre.nation vers la dé-
fense des faibles, vers la protection-des
délaissés.
Noble et chère France, comme il faut
l'aimer, comme on voudrait la servir,
quand on constate dans ces concours,
chaque année, la facile largesse, le cou-
rage réfléchi, l'héroïsme soudain, le
patient dévouement et la bonté native
de ses enfants
«_– =
SARCEY LE BAIGNEUR
̃• ̃ ̃ i^
Sarcey, tout bouffi de gloire
£)fins la Loire Vï,
Dans la Loire o'ést risqué.
Et pendant son bain épique
Et topique, -v*
Les nymphes l'ont reluqué.. >
•
Les naïades ingénues •̃̃.
Sont venues
Des grands bois de Chenonceaux.'
Les folles veulent sans risque
Voir Francisque
Se jouer dans les roseaux. V
Regardez-le. comme il souffle.
Sans pantoufle,
Son pied gracieux bat l'eau. i
Ah! de ce spectacle étrange,
Michel-Ange
Eut fait son meilleur tableau
Tout" ce que la redingote,
La culotte,
Nous dérobe à tout moment.
Tout ce que cache et recèle
La flanelle,
Tout se voit et c'est charmant 1
Son cou de taureau d'Espagne
Qu'accompagne
Un torse aimable et velu,
Puis plus bas sa croupe ronde,
Mappemonde-
Double mamelon joufflu r v
La Loire, un peu vétillarde,
Le regarde,
Et se mettant à gronder
« II va remplir ma rivière!
Ce gros père
Va me faire déborder !»
La foule contemplative
Sur la rive
Se dit: « Que vois-je de loin »
L'un dit en cette équivoque
« C'est un phoque »
L'autre « C'est un marsouin »
-Et comprenant que les belles
Tourangelles
L'admirent à l'unisson,
Sarcey, fier de sa peau blanche
ait la planche
Et craquer son caleçon.
Beau nageur à toute épreuve
Dans le fleuve,
Voyez, il prend ses ébats.
A tour de bras il se lance
En silence,
Et va murmurant tout bas
« Hélas! par un doux prodige,
» » Que ne suis-je
» Sans commettre un grand péché,
«Un triton simple et quelconque
» A la conque
» De Cythérée attaché?.
» Mais cela n'est plus qu'un leurre.
» A cette heure
» Mon vœu le plus égrillard,
» Ce serait, formant un groupe,
» Sur ma croupe
» De porter Sarah Bernhardt 1 »
Mais bientôt il se fatigue,
Vers la digue,
Il se dirige en nageant
Puis soudain sa tête. blonde
Sort de l'onde
Et sourit en émergeant.
Sous l'eau qui, sur sa peau tremble
II ressemble
A quelque pur chérubin.
Toutes les dames accourent,,
Et l'entourent,
Pour le voir sortir du bain.
s
Et c'est ainsi qu'à la ronde
Xoutle monde
Célèbre dans le canton S
Le plus beau des journalistes,
Des lundtstes,
L'Adonis du feuilleton 1
•̃-• Albert MMaud."
V '̃ • •
LE TOMBEAU DE_DOHÂ MERCEDES
Le roi Alphonse XII veut qu'un monuv,
ment magnifique serve de tombeau à sa
jeune épouse, et rappelle à l'Espagne sa
douleur et Te passage rapide de cette <
belle enfant, qui fut reine si peu de
temps. Il a décidé qu'une immense basi-
lique recouvrirait le cercueil de Mercé-
dès, et'il a déjà fixé l'emplacement de;
cet édifice, qui^sera placé sous le vocable
de Sainte-Marie de l'Almodena.
Pour construire' ce monument royal,
une somme de 1 million de réaux sera
prélevée, chaque année, sur la liste ci-
vile, jusqu'à complet achèvement. Le
Hue de Montpensier et la princesse des
Asturies ont voulu s'associer au deuil et
aux projets grandioses du jeune soùve-
rain et se sont engagés à fournir, sur
leurs revenus, la somme annuelle de
200,000 réaux chacun.
Enfin, le duc de Montpensier en reve-,
nant, hier même, à Paris, a apporté à
la reine Isabelle une lettre du roi Al-
phonse XII, qui prie sa mère -de s'as-
socier aux douleurs dont il veut per-
pétuer le souvenir en faisant abandon,
pour le tombeau de Mercédès, des dia-
mants et bijoux qui sont déposés à la ca.
thédrale d'Atocha, qui appartiennent en
propre à la reine Isabelle, et-qui repré-
sentent une somme de 15 millions de
réaux plus de 3 millions de francs.
La reine a adressé aussitôt à son fils la
dépêche suivante:
« La reine Isabelle II à S. M. le roi >
» D. Alphonse XII.– Escurial.
» Fils de ma vie. Je viens d'embras-
» ser le duc de Montpensier, qui m'a re-
»mis vos lettres. En lisant la tienne, je
» vois que comme Roi catholique «t
» comme gentilhomme tu sens tes pei-
» nes et que tu penses à Mercédès en te
» réfugiant en Dieu, et en voulant faire
» du bien à la capitale tu veux surtout
» déposer ces restes aimés aux pieds de
» la Vierge, sous un temple magni-
» fique.
» Ta mère, mon fils, non-seulement
» permet que les bijoux d'Atocha soient
» vendus, mais encore elle te bénit et
» s'associe à ton projet, digne d'un Roi,
» d'un chrétien et d'un bon époux. Pour
»cela et pour tout, compte toujours, Al-
» phonse, sur l'amour immense sur
» l'appui et la coopération de ta -mère,
lui désire qu'on sache que, bien que
» de loin, elle est et sera toujours la
a même pour Madrid, pour l'Espagne et
» pour son Roi. Reçois mille baisers,
? ainsi que les fille de mon âme, et pour
» tous la bénédiction de ta très aflec-
» iueuse mère, » Isabelle. »
*r
nORT DU CARDINAL FRANCHI 1
JPAR DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE)
Rome, 1« août, soir.
Le cardinal fraochi est mort cette
Le cardinal ~r'~cM est mort cette
nuit, à minuit, de la ucvTS pernicieuse,
cholérique, si commune à Rome à cette
époque. Les médecins lui ont administré
trop tard la quinine à haute dose. La
docteur Bacelli, appelé au dernier mo-
ment, avait ordonné un bain. Mais le
cardinal, pris de syncope en se levant,
est tombé aussitôt en agonie. Je viens
de voir son corps. Il est défiguré, horri-
blement gonflé, les mains et la figure
sont déjà noires. Très peu de personnes
ont été admises dans la chambre mor-
tuaire.
Les obsèques "ont lieu demain ven-
dredi à Sainte-Marie du Transtevere,
dont le cardinal était titulaire. Le Pape
a rendu deux fois visite au cardinal
avant sa mort. Il est désolé de la perte
de son secrétaire d'Etat et a suspendu
sesaudiences; il a dit publiquement que
cette mort était un grand deuil pour
l'Eglise.
Le cardinal était en effet le bras droit
de Léon XIII. Ardent, jeune encore,;il
s'était consacré avec ardeur à ses hautes
.fonctions. Ministre d'Etat, préfet du pa-
lais, membre de toutes les commissions
récemment créées, il suffisait à tout. On
peut dire que l'exces de travail l'a tué.Il
sera très difficile à remplacer. Les car-'
dinaux dont les opinions se rapprochent
le plus des siennes sont LL. EE. Di Pie-
tro, De Luca et Mertel, qui n'ont cepen-
dant ni son activité ni ses talents dîplo-
matiques. DE SAI~T-CLÉhIENT.
DE Saint-Clément.
i
A TRAVERS ^EXPOSITION
Les Jurys
Maintenant que les verdicts sont prononcés,
et que dans nombre de familles on va pou-
voir chanter, comme dans la Marjolaine,^ en
saluant le chef de la communauté
II a là médaille,
• C'est un grand bonheur!
Nous pouvons, jetant un regard en arrière,
signaler à la gratitude générale les membres
des différents jurys qui ont statué sur les mé-
rites des matières exposées.
Tout n'est pas rose dans l'exercice de ces
fonctions, et- n importe quelle autre magistra-
ture assise, couchée ou debout est préfe'-
rable à celle qui consiste, par exemple, à faire
en se bouchant le nez, dans la section des en-
grais, cette déclaration solennelle
Messieurs et chers collègues, de tous les »
-guanos soumis à notre appréciation, le guano
de-M. X. me paraît le meilleur.
Croyez-vous que les citoyens appelés à dé-
cerner la palme à certains ascenseurs à frein
préservateur aient passé une matinée extraor-
dinairement agréable, quand il leur a fallu
monter à des hauteurs inquiétantes dans des
appareils concurrents ?-
Attention, leur criait- l'inventeur d'une
chaîne de sûreté, je vais simuler un accident.
Vous allez tomber dans l'espace avec une vi-
tesse vertigineuse,, j& pousserai un ressort, et-
vous vous trouverez heureusement arrêtésdans
votre chute.
Juges intègres, leur disait le constructeur
d un « cran de sauvetage infaillible », après les
avoir élevés à cinquante mètres au-dessus du
niveau de l'aquarium de î.î. Krantz ̃– «vous
allez éprouver deux éma.ionr, de deux ordres
Le Numéro: 15 cent, à Paris, M (Seatc dans les Départements.
Vendredi 2 Août 1878 .»/'
H. DE VILLEMESSANT & F. MAGNARD
Rédacteurs en chef
Â. PÊRIVIER
Secrétaire de la Viédactio*
̃̃'̃̃'̃ RÉDACTION /^Tr C-
De midi & minuit, rue Drouot, 80^5
Les manuscrits ne sent pas rendu* ~V *l i
BUREAUX V
86, rne Drouot, 28 n/%<
H. DE VILLEMESSP.NT
GAdministrateur v
(FERNAND DE ftODAY8 > :n
.-̃̃ ^yONNBMENTS.. .1
Départements', j^j, m0,> l9fr.5O `~~
Paris: !{, moi, I6fr-Ï
ANNONCES ET RÉCLAMES r
^2/OtUKCBH FILS; Sbgbt bt c% passage des Pawcns
.BI K l'ÀDIUKISTRATIOK
LE DESSOUS DIS CARTES
LE 6ÉSÉRAL CHANZY
Depuis que nous avons soulevé un pe-
tit coin du voile qui recouvre cette per-
pétuelle intrigue à laquelle les gobe-
mouches donnent le nom de politique,
chacun tient à en savoir plus long que
nous, et les révélations abondent. Nous
,voulions offrir au public tout simple-
ment ce qui était en notre pouvoir, un
r- ̃ puoeo piu di luce, un peu plus de lu-
mière, comme disait cet honnête géné-
ral de La Marmora. Voici qu'on prétend
nous en inonder. On nous en aveugle.
Nous ayons raconté comment M. Du-
faure s'était trouvé pendant quinze
heures président de la République; on
nous assure qu'il le sera encore demain,
poussé tour à tour par les républicains
et par les orléanistes. C'est possible, et
nous reviendrons, s'il y a lieu, sur cette
histoire. Eh attendant, il y a d'autres
noms sur lesquels les yeux sont ou-
'verts, et M. Dufaure ne doit pas accapa-
Ter l'attention.
On s'est beaucoup occupé, cette se-
maine, du général Chanzy. Les sénateurs
et les députés de l'Algérie ont rompu ou-
vertement avec lui et l'ont dénoncé à la
vindicte révolutionnaire comme un dic-
tateur violent, dont la tyrannie compro-
met l'avenir de notre grande colonie
africaine. Vieille querelle qui date du
jour où le gouverneur général a mis en
état de siège quatre pelés et un tondu,
électeurs ordinaires de l'extraordinaire
Crémieux. Duel entre soldats et pékins.
M. Saint-Genest, avec son entrain habi-
tuel, en a tout récemment expliqué les
.Causes et raconté les phases aux lecteurs
du Figaro. Sous prétexte de favoriser la
colonisation, les députés et lessénateurs
de l'Algérie voudraient ruiner, expulser,
exterminer les Arabes. Le gouverneur
général a mis le holà, et il n'en a pas
fallu davantage pour allumer la guerre.
Aujourd'hui, une nuée de corbeaux qui
comptaient vivre sur l'Arabe comme sur
un cadavre poursuivent Chanzy de leurs
̃ croassements.
"•"̃. tr# ̃̃̃
Je n'aurais pas dit un mot de ce tapage,
si à côté, si au-delà de cette rivalité, de
CQt antagonisme purement algérien qui
mis aux prises, depuis plusieurs an-
Céps, le gouverneur et les représentants
*ïfô la. colonie, on. ne sentait quelque
'choâtf ^e bien autrement sérieuxs qu'une
Question M'influence ou de préséance lo-
cale, et si 1W ne. savait qu>l1 y a, ici en-
enrp un trpi rii/*ïeux desspus de cartes.
ëo~on~ue & députés de l'Algérie
COgoilQon queues ̃ «£**» ^f3
que les journaux radical spécialement
celui de M. Gambetta/qt*? JS*™6^!
de la gauche, qui^se sont jetés ai corps
perdu dans la bataillé, voient et poursui-
vent simplement dans le général Chanzy
un gouverneur militaire dont le système
leur déplaît ? Croit-on que ce soit uni-
quementpour le remplacer par M. Krantz
que toutes les cloches républicaines ont
sonné en même temps le tocsin d'alarme ?
Non. Le journal de M. Gambetta voit,
flaire, pressent, soupçonne, et vise dans
le général Chanzy une personnalité sin-
gulièrement énigmatique, dont il se
dénia, et (qui sait?), à un moment- donné,
un homme gênant, un compétiteur bos-.
sible. Voilà le secret de tant d'agressions
et de colères. Gambetta a dit un jour, au
sortir d'une syncope « Je ne crains que
deux hommes Clémenceau et Chanzy! »
Interrogez sur le général Chanzy tous
les républicains qui sont un peu mêlés
aux afiaires tous vous répondront inva-
riablement :-« Ce n'est pas pour lui que
le four chauffe » Mais si vous allez au
fond de leur pensée, vous vous aperce-
vrez immédiatement qu'ils sont moins
rassurés à l'intérieur qu'à la surface
qu'ils redoutent le général comme un de
ces républicains sincères, mais éner-
giques, avec qui, tôt ou tard, la révolu-
tion devra compter et qu'ils ont tous
une peur instinctive de cette ambition
silencieuse qui n'a pas encore abattu son
jeu.
s ~IIf'
Chanzy ajin grand avantage sur la
plupart des hommes qui peuvent, d'un
moment a l'autre, devenir candidats à
la présidence de la République il n'est
point usé. Il en a un autre il est géné-
ral. Il en a un troisième-: il n'est pas
prince!
Ceux qui l'approchent dé près, et
même ceux qui ne l'ont vu que de loin,
soit à l'armée de la Loire, soità laCham-
bre des députés et au Sénat, soit à. son
poste de gouverneur de l'Algérie, re-
connaissent unanimement en lui ce
qu'on appelle un caractère. Dans toutes
ses entreprises, heureuses ou malheu-
reuses, il a fait preuve d'une indompta-
ble ténacité. S'il est vrai, comme on l'a
dit, que le génie soit la patience, il
est, par là, hors de pair acharné,
entête, opiniâtre, c'est, l'obotination
faite homme.
Les mécomptes ne l'ont point changé.
Il a toujours cru, à l'heure qu'il est, il
croit encore qu'avec un peu de persévé-
rance, on pouvait, dans cette affreuse
guerre de 1870-1871, triompher .de la
^fortune et forcer la main à la destinée.
Jamais il ne s'est avoué vaincu; jamais
il n'a désespéré du salut de la patrie.
Après la déroute du Mans, en pleine re-
traite, et quelle retraité! sur la Mayenne,
sa confiance, plus indestructible que son
armée, lui restait encore pleine et en-
tière. Son idée fixe était de se retour-
ner-tout à coup sur Paris et de venger
en un seul jour tant de défaites.
j Prisonnier des communards, qui ve-
nàient de massacrer le général Lecomte,
il n'eut pas la moindre inquiétude, et
quand il se vit miraculeusement délivré
par un bon mouvement de Léo Meillet,
il se contenta de dire à son compagnon
de captivité, M. Turqùet « Je savais
bien qu'ils ne me mangeraient pas !» Il
fallait qu'il eût une singulière confiance
dans son étoile! 1 1
4~# J
A l'Assemblée .nationale^ il vota, avec
une conviction profonde, pour la conti-
nuation de la guerre, pour la guerre à
outrance. Il y croyait, il était sincère-
ment gambetiiste sur ce point. Lors-
qu'on discuta le traité, M. Thiers lui en
fit méchamment le reproche,, et pensa
l'accabler par une dé ces allusions cruel-
les où il excellait: « Messieurs, dit M.
Thiers, c'était après Tilsitt, ou peut-être
après, la paix de Vienne qui suivit la
campagne de Wagram notre négocia-
teur, qui était alors M. de Talleyrand, se
présenta devant l'Empereur, portant à
ta main le papier qui consacrait les vic-
toires de la France, et d'un air de con-
tentement.assex naturel en pareil cas
« Eh bien, sire, demanda-t-il, que dites-
vous de mon traité? Avouez, répondit
Napoléon en souriant, que j'y ai contri-
bue un peu! » Napoléon avait raison,
ajoutait durement M. Thiere les traités,
ce-s.ont les négociateurs qui les signent-,
mais ce sont les géneraux qui lés
font. ».
Chanzy reçut le coup en pleine poi-
trine et ne sourcilla point. Mais quand
i l'émotion fut un peu calmée « 11 a beau
dire, fit-il assez haut pour être entendu
de ses voisins, j'étais plus près de Paris
que les Prussiens ne l'étaient d'Angers»
Voilà l'homme. Il ne capitule jamais;
il ne capitulera ni devant M. Crémieux,
ni devant M. Krantz, ni même devant M.
Gambetta-. Regardez cette tête fine, si
vraiment militaire, cettex spirituelle fi-
gure de sergent-major parisien, coupée
en deux par une blonde et coquette
moustache, sous laquelle se dissimule
un sourire -d'une inquiétante ironie; ce
nez, légèrement busqué, qui empiète sur
1 la levre supérieure; ce front, comprimé
aux tempes, dégarni au sommet, aminci
et fuyant vers l'occiput; regardez sur-
tout cet œil d'un bleu pâle, à reflets d'a-
cier ce reste de cheveux à peine grison-
nants, qui frisent d'eux-mêmes sur la
i nuque; et toute cette physionomie sep-
i tentrionale qui ne paraît un peu indécise,
au premier abord, que parce qu'elle de-
meure à dessein voilée et impénétrable
sous son apparente aftabilité.
Evidemment, cet homme est quel-
qu'un. Sa figure, son allure portent
l'empreinte d'une volonté ferme, arrê-
tée, inexpugnabl-e. Il a l'air de se mo-
• quer d'avance de tous les obstacles qu'on
essaiera d'accumuler sur sa route. Il op-
pose à ses ennemis un calme narquois,
qu'aucune déception ne saurait altérer,
qu'aucune provocation ne saurait attein-
dre. r *II: ̃̃
N'est-ce qu'un soldat qui dédaigne?
j Est-ce, au contraire, un politique qui at-
[ tend? Nul ne saurait le dire mais je
puis affirmer que plusieurs y songent.
Le général y songe peut-être plus que
personne. La politique, il n'affecte pas
de la fuir. Il ne s'y est jamais livré com-
plétement; mais--suivez-le depuis- qu'il
est en vue, et vous remarquerez qu'il en
a toujours côtoyé les bords avec une
évidente préméditation. Il navigue au
long du rivage, et le mot a été dit il fait
^ô cabotage de la politique. Ce n'est pas
un lfaUot qui se meut dans l'ombre de
GamîfiW^ non, c'.est Chanzy, autrement
dit.un homme T,1 ne relève que de lui-
même, un généra/111 peut devenir né-
cessaire, et qui le sajt<
Les neo-girondins "ne seraient sans
doute pas fâchés d'avoir en lui un Du-
mouriez moins étourdi les simples
constitutionnels se le figurent peut-être
comme un Lafayetteplus ferme. Il a été
président du centre gauche, il est séna-
teur inamovible. Il a enfin, parallèle-
ment à sa grande situation militaire,
une grande situation politique, et, sans
s'y attacher trop étroitement, il n'y re-
nonce pas.
De temps en temps, il prononce un
discours-et il rédige un ordre du jour.
Le discours est très républicain l'ordre
'du jour est très militaire; notez ce point.
̃ (." #
Militaire et républicain tout est là
Ce .mélange trahit un homme habile,
qui prévoit à distance les événements,
On parle de M. Dufaure, on parle de
M. Grévy, de M. Gambetta et de cinq ou
six autres px>ur' le moins, candidats
éventuels -a la présidence de la Répu-
blique. Mais c'est une grosse question,
non encore résolue, et qui se posera vio-
lemment un jour ou l'autre, de savoir si
'la République, si la France iront ainsi du
premier coup, sans transition, à un pré-
sident civil, à un bourgeois. Qui peut
dire combien d'espérances se raccrochent
actuellement à ce délicat problème ?
Lorsque Chanzy quitta l'Assemblée
nationale pour aller prendre possession
de-son gouvernement général. de l'Algé-
rie, un député royaliste (c'était, si je ne
me trompe, cet excellent et regretté Da-
hirel), lui dit entre haut et bas: « Malin,
vous allez faire votre campagne d'E-
gypte »
Chanzy ne répondit rien et se contenta
de sourire.
J. Mystère.
♦–
Echos de Paris
La Température. Le vent du nord se
maintient il est fort accusé sur le nord de
l'Europe.
Une situation nouvelle semble cependant se
préparer. Le baromètre a commencé à baisser
rapidement sur l'Océan. Cette-baisse a amené
une distribution plus égale de pression sur la
France; mais en améliorant la situation dans
le midi, il y a lieu de craindre qu'elle n'amène
des orages sur nos régions.
Le thermomètre maximum a atteint, hier
28 degréS.
A TRAVERS PARIS
L'exposition du concours de sculpture
pour.le grand prix de Rome s'est ouverte
hier matin au rez-de-chaussée du palais
des Beaux-Arts, quai Malaquais.
Les concurrents, comme pour la pein-
ture, sont au nombre de, dix.
Sujet: « Caton d'Utique désespérant du
salut de la République, résolut de se 1
donner la mort. Il examina son épée, et
la trouvant suffisamment pointue et affi-
lée, il s'écria Je suis maintenant mon 1
maître!»
ïi'ewosition qui vient de s'guvrir est
jugée satisfaisante. Contrairement à ce
qui a lieu trop souvent, le concours se
caractérise par la variété dont les élèves
ont fait preuve dans là conception du su-
jet. La plupart d'entre eux se distin-
guant par des qualités différentes, il est
fort difficile de pressentir le jugement de
l'Académie pourtant, nous croyons que
si le grand prix est décerné, il sera at-
tribué à un des concurrents compris dans
les cinq premiers numéros.
L'exposition durera trois jours, et le
jugement sera rendu samedi prochain.
Le garde des sceaux, qui avait pris
quelques jours de repos, est de retour de
sa propriété, où il vient de faire cons-
truire un tombeau pour Mme Dufaure.
M. Dufaure présidait, hier matin, le
conseil des ministres.
On sait que l'administration des postes
vient d'installer dernièrement un nou-
veau système de boîte aux lettres, por-
tant les trois mots Etranger Départe'
ments Paris.
Ace propos on nous demande si dans
l'espèce, comme on dit au Palais, l'Algé*
rie doit être considérée comme départe-
ment.
Incontestablement, oui.
Parmi les grands chefs indigènes en
ce moment en France, et qui ont assisté
au dîner du ministère de l'intérieur, il
faut citer la famille Ben Gana, la plus an-
cienne, dit-on, de l'Algérie.
Ceux de ses membres en ce moment à
Paris sont le caïd de Biskra, Si Moham-
med Aghir ben Gana, commandeur de la
Légion d'honneur, et son frère Si Boula-
cras bèn Gana, caïd des nomades saha.
riens.
Cette famille fit sa soumission à la
France en 1840. Elle lui est toujours restée
dévouée et-fidèle aussi les touristes qui
ont poussé leurs excursions jusqu'à Bis-
kra ont tous été à même d'apprécier la
grandeur de l'hospitalité, offerte à nos
compatriotes par ces chefs du Sahara.
Il a été adjugé hier, à l'Hôtel des
Ventes de la rue Drouot, un chapeau
ayant appartenu à Napoléon Ier. L'em-
péreur, ravai importé pendant toute la
campagne de Russie.
Après 1812, Napojéon I" Je donna à
Evrard, son valet de chambre, en, souve-
nir de ses services. Des pièces authen-
tiques accompagnent ce curieux vestige
historique, qui est resté dans la famille
jusqu'à ce jour, ear la succession le ra-
cheta en 1852, aux enchères publiques,
pour la somme de 3,800 francs.
Hier, ce chapeau, dont l'authenticité
est incontestable, n'a trouvé qu'un seul
amateur pour surenchérir sur la mise, à
prix, c'est M. Armand Dumarescq, le
peintre bien connu. Il lui a été adjugé
moyennant cent soixa7iter^uinze francs.
Il est heureux qu'il ait été adjugé au
peintre de talent dontleâ œuvres les plus
remarquables ont trait, précisément, aux
1 grands faits d'armes du premier Empire.
1" Y.YIIinK
Voici le résultat du concours de gra-
vure en taille-douce pour le grand prix
de Rome ;•
Le premier grand prix a été remporté
par M. Antoine Deblois, élève de MM.
Henriquel-Dupont et Cabanel.
Second rand prix M. Edouard Ra-
bouille, élevé de MM. Henriquel-Dupont
etLehmann.
Une mention honorable a été accordée
à M. Vion, élèv,e de MM. Henriquel-Du-
pont et Gérôme.
Un curieux avis, copié textuellement
dans une chambre d'hôtel d'une ville du
midi
« MM. les voyageurs sont informés qu'il n'y
a pas de punaises dans les chambres. Un
abonnement avec une importante maison nous
garantit de cet inconvénient. Si, par hasard,
quelques-uns de ces animaux étaient aperçus,
c'est qu'ils auraient été introduits par quel-
que voyag
On-se demande dans quel intérêt ces
voyageurs auraient apporté à l'hôtel
cette marchandise prohibée ?
NOUVELLES A LA MAIN
Un de nos comédiens les plus distin-
gués de la banlieue a reçu dernièrement
une lettre ainsi conçue
Monsieur,
Je vous ai vu à la scène je voudrais vous
revoir "à la ville. Je suis une femme du monde.
Je vous attendrai, ce soir, au café du théâtre;
après le spectacle!
On voit d'ici la dame du monde.
La belle Mme D. qui est en ce mo-
ment àEtretat où â Trouville, je ne sais
plus ait juste, venait de prendre un bain
chaud.
La baigneuse lui offre de la sortir du
bain. Mnier V. refuse. Mais, la bai-
gneuse insistant, elle J 'mit, par accepter
ses services.
Je ne sais pas pourquoi madame
hésitait tant à se laisser voir, lui dit la
baigneuse, en lui passant son peignoir:
Madame est faite en moule
0
Une heure du matin.
Un pick-pocket rentre chez lui. Il est
agité, fiévreux et pousse de sourdes ex-
clamations.
Un copain, qui l'attendait, vient au-
devant de lui.
-Eh bien! la journée?
Rien 1 pas un porte-monnaie, pas
seulement une chaîne
Le copain donne un coup de poing
sur la table. «
Et tlire, s'écrie-t-il furieux et acca-
blé à la fois, comme un économiste qui
se révolte contre la lenteur des, progrès
humains, et dire qu'il y a encore des
milliers de gens qui n'ont jamais été
volés
Le Masqrue de fer.
UN PRIX MONTHYON
I~A~MMÈ R4U88EL
L'Académie française a tenu hier la séance
publique annuelle dans laquelle elle distribue
solennellement les prix de vertu. Elle a dé-
cerné le prix Monthyon d'une valeur de deux
mille cinq cents francs à M. l'abbé Roussel.
Le Figaro n'a pas besoin de dire combien
il est heureux de cette distinction si méri-
tée accordée au directeur de l'orphelinat d'Au-
teuil. Nous né pouvions espérer voir consacrer
plus solennellement, et d'une façon plus haute
le mérite de l'œuvre que nous avons soute-
nue de toutes nos forces. J
Nous nous trouvons, d'ailleurs, plus que
récompensés et par le succès qu'a obtenu no-
tre initiative et par les discrets et sympathi-
ques éloges que l'éminent directeur de l'Aca-
démie française, M. J.-B. Dumas, a bien voulu
accorder à notre journal dans la séance d'hier.
Voici en quels termes M. J.-B. Dumas a
exposé les titres de l'abbé Roussel à la ré-
compense qui lui a été. décernée
Un humble prêtre, aumônier militaire.
entraîné par-sa charité vers les patrona-
ges ouvriers, se demandait avec tristesse
si, malgré les soins éclairés et la large
prévoyance de l'Assistance publique
dont on ne proclamera jamais assez haut
lés bienfaits, la destinée de ces enfants
orphelins ou abondonnés qu'on ramasse
quelquefois errants au milieu de Paris,
n'était pas digne de la plus grande pitié.
1 Jetés par une fortune ennemie sur le
chemin du vagabondage, ces infortunés,,
après avoir vécu de hasard et de ruse,
l'ame fermée à toutes lumières, n'en
viennent-ils pas, se disait-il, à s'engager
dans la voie de la révolte pour aboutir à
celle du crime?N'y a-t-il pas là de grands
devoirs à remplir? La politique, la cha-
rité, la religion n'ont-elles pas un inté-
rêt égal à recueillir ces jeunes sauvages,
à leur ouvrir un asile à leur rendre une
1 famille, à les doter d'un état, à réveiller
leur conscience engourdie et à la diriger
vers le bien? Mais où trbuver une mai-
son pour un tel asile, des ateliers pour
de tels apprentis, des fonds pour une
telle entreprise?
C'est en vain que le pauvre abbé agi-
tait ce problème il n'en voyait pas la
solution. Un soir, cependant, vers la fin
.de l'hiver, il y a douze ans, il aperçut
1 comme une silhouette humaine, à ge-
̃ noux, courbée, fouillant le ruisseau et
cherchant parmi les immondices. C'était
1 un enfant! ¡
Que fais-tu là? lui demande-t-il. `
Je cherche à manger
L'abbé Roussel, à cette réponse
émouvante, comprit que la Providence
venait de luî marquer sa voie et son de-
voir.
L'enfantfutrecueilli j le lendemain, un
second vagabond l'avait rejoint et bien
d'autres à la suite. Aujourd'hui, l'abbé
Roussel se voit entouré de 250 pupilles
la dépense annuelle de son refuge .ne
s'élève pas à moins de 150,000 francs et
le nombre des enfants qui se sont initiés
dans la maison anx habitudes de la ré-
gle et du travail s'élève à 3,000 environ.
En leur ouvrant un asile, l'abbé Rous-
sel se propose d'abord d'arracher à la
misèi'fi, à la dégradation, au vice, au
crime p'eiït;être, des infortunés demeurés
sans protection paf la mort de leurs pro-
ches ou par leur abandon. Grand politi-
que, de ces vagabonds qui n'ont ni jour
ni lendemain, il veut faire des ouvriers
laborieux et rangés. Chrétien, à ces âmes s
que l'envie et la haine ont déjà visitées,
il veut apprendre la résignation en leur
montrant que la destinée de l'homme ne
s'accomplit pas tout entière en ce monde.
Un asile honnête, un apprentissage
efficace, une instruction religieuse at-
tendrie, voilà ce que, parmiles ouvriers,
le père de famille. le plus prévoyant, la
mère la plus respectable souhaiteraient
pour leur fils. Voilà ce que l'abbé Rous-
sel prétend assurer aux enfants qu'il
adopte.
Le romancier le plus fécond n'imagi-
nerait pas les incidents touchants qui se
rencontrent dans l'existence de ces in-
fortunés.
On dit à l'un « Où demeurais-tu de-
puis que tu es abandonné? A la Vil-
lette. Quelle rue, quel numéro ?
sous un hangar; il y avait une malle à
ma taille, et tous les soirs j'allais cou-
cher dedans; la malle ayant disparu.
Tu n'avais plus de chambre à coucher
et on t'a ramassé dans la rue! Oui,
monsieur. »
Un père se présente il est imposant
son fils a été recueilli au refuge; com-
ment supporter cette humiliation? Il
faut qu'on le lui rende. Il le réclame
avec hauteur d'abord. puis s'attendris-
sant à ses propres paroles, il le demande
avec dps larmes dans la voix « Voùs
allez voir, dit-il, comme il reconnaîtra
son père » L'enfant le reconnaît trop
bien, hélas!- et s'en éloigne aussitôt
avec terreur. « II me laisse mourir de
"faim il m'a abandonné deux fois je ne
veux plus aller avec lui, »- s'écrie le pe-
tit malheureux. Cependant, la loi lui
en donnant le droite ce tendre père re-
prend son fils qu'on recueillait quelques
mois après, en province, sur le pavé,
heureux de rentrer au refuge.
Une courageuse jeune fille amène son
frère. Ses parents mènént une vie détes-
table. Elle trouve l'occasion de les fuir
en se-plaçant en apprentissage elle veut
soustraire le petit éploré qui l'accom-
pagne à la contagion du mal. Mais l'en-
fant est mineur; il n'est ni vagabond ni
abandonné, et sa sœur ne veut pas décla-,
rer le nom de son père, difficulté qui se
présente souvent et qui se résout presque
toujours sans peine, les parents ne s'in-
quiétant pas, en ce cas, de leurs enfants
disparus. -cet
Les magistrats connaissent bien cet
instinct de pudeur qui ferme la bouche
,de l'enfant abandonné au moment où on
lui demande de signaler son père comme
dénaturé ou sa mère comme indigne.
Avec quels soins et quels ménagements
ils essaient de reconstituer le passé
et de "préparer l'avenir de ces mal-
heureux arrêtés comme vagabonds
Livrés au parquet, ils seraient envoyés
de van le tribunal et mis en correction.
« Epargnez-moi ce triste devoir! » s'écrie
un juge d'instruction en s'adressant à
l'abbé Roussel « ce jour-là, l'œuvre de
justice me semblerait œuvre d'iniquité »
Le refuge réoond sans retard à de tels
appels; l'enfant quitte le dp,pôt; il est
conduit à sa nouvelle der^eure, non par
deux gendarmes comro^ un délinquant,
sous la main de la force publique, mais
par deux agents ,'én bourgeois, comme
un enfant que des amis conduiraient à
la promenade. Tel qui, dans le premier
cas, marcherait la rougeur au front,
baissant les yeux, sous les regards' dé-
plaisants des passants, traverse les rues
au contraire la tête levée, le regard
clair, s'abandonnant avec confiance aux
mains d'une destinéejadoucie.
L'Académie, pendant le mois de mai,
sur le rapport emu de l'un de ses mem-
bres les puis autorisés, décernait un prix
Montyon de 1,000 fr. à M. l'abbé Roussel.
Le refuge d'Auteuil était ignoré alors,
ses bienfaits n'étaient appréciés que
d'un petit nombre de personnes asso-
ciées à l'Œuvre; ses besoins n'étaient'pas
soupçonnés. L'approbation unanime de
l'Académie, préludant aux manifesta-
tions de la sympathie publique, n'eût pas
suffi pour mettre en mouvement la sous-
cription féconde dont un journal fami-
lier avec de tels actes a pris l'heureuse
initiative. L'asile d'Auteuil, doublement
consacré par l'autorité morale qui s'atta-
che aux décisions de la compagnie et
par le pieux empressement des âmes
bienfaisantes dont le concours empressé
a réuni en quelques jours près d'un demi-
million, voit s'ouvrir devant lui une ère
nouvelle de sécurité. Le temps ne lui
manquera plus pour montrer comment
la charité de son fondateur, la libéralité
de-ses généreux souscripteurs, l'esprit
d'ordre et la prévoyance d'un conseil de
patronage prudent et compétent, peuvent
faire de l'institution d'Auteuil un modèle
et consolider un succès qui a tous les
vœux de l'Académie.
Ainsi, de toutes parts et dans tous les
rangs; éclate en ce pays si calomnié, non
cette charité bruyante, exclusive et men-
songère derrière laquelle se cachent si
souvent l'égoïsme, la vanité et les pas-
sions politiques, mais cette large charité
discrète, désintéressée, propageant la
concorde, la seule vraie, qui nous porte
à voir notre prochain partout et à souflrir
detoutessesdouleurs.Lemaladesecouru,
le vieillard assuré d'un appui, l'orphelin
doté d'une tutelle, les heureux du siècle
apportant leur superflu au foyer de l'in-
digent et le pauvre lui-même se dévouant
au riche tombé' dans fe malheur voilà
l'œuvre de cette universelle charité qui
porte toujours notre.nation vers la dé-
fense des faibles, vers la protection-des
délaissés.
Noble et chère France, comme il faut
l'aimer, comme on voudrait la servir,
quand on constate dans ces concours,
chaque année, la facile largesse, le cou-
rage réfléchi, l'héroïsme soudain, le
patient dévouement et la bonté native
de ses enfants
«_– =
SARCEY LE BAIGNEUR
̃• ̃ ̃ i^
Sarcey, tout bouffi de gloire
£)fins la Loire Vï,
Dans la Loire o'ést risqué.
Et pendant son bain épique
Et topique, -v*
Les nymphes l'ont reluqué.. >
•
Les naïades ingénues •̃̃.
Sont venues
Des grands bois de Chenonceaux.'
Les folles veulent sans risque
Voir Francisque
Se jouer dans les roseaux. V
Regardez-le. comme il souffle.
Sans pantoufle,
Son pied gracieux bat l'eau. i
Ah! de ce spectacle étrange,
Michel-Ange
Eut fait son meilleur tableau
Tout" ce que la redingote,
La culotte,
Nous dérobe à tout moment.
Tout ce que cache et recèle
La flanelle,
Tout se voit et c'est charmant 1
Son cou de taureau d'Espagne
Qu'accompagne
Un torse aimable et velu,
Puis plus bas sa croupe ronde,
Mappemonde-
Double mamelon joufflu r v
La Loire, un peu vétillarde,
Le regarde,
Et se mettant à gronder
« II va remplir ma rivière!
Ce gros père
Va me faire déborder !»
La foule contemplative
Sur la rive
Se dit: « Que vois-je de loin »
L'un dit en cette équivoque
« C'est un phoque »
L'autre « C'est un marsouin »
-Et comprenant que les belles
Tourangelles
L'admirent à l'unisson,
Sarcey, fier de sa peau blanche
ait la planche
Et craquer son caleçon.
Beau nageur à toute épreuve
Dans le fleuve,
Voyez, il prend ses ébats.
A tour de bras il se lance
En silence,
Et va murmurant tout bas
« Hélas! par un doux prodige,
» » Que ne suis-je
» Sans commettre un grand péché,
«Un triton simple et quelconque
» A la conque
» De Cythérée attaché?.
» Mais cela n'est plus qu'un leurre.
» A cette heure
» Mon vœu le plus égrillard,
» Ce serait, formant un groupe,
» Sur ma croupe
» De porter Sarah Bernhardt 1 »
Mais bientôt il se fatigue,
Vers la digue,
Il se dirige en nageant
Puis soudain sa tête. blonde
Sort de l'onde
Et sourit en émergeant.
Sous l'eau qui, sur sa peau tremble
II ressemble
A quelque pur chérubin.
Toutes les dames accourent,,
Et l'entourent,
Pour le voir sortir du bain.
s
Et c'est ainsi qu'à la ronde
Xoutle monde
Célèbre dans le canton S
Le plus beau des journalistes,
Des lundtstes,
L'Adonis du feuilleton 1
•̃-• Albert MMaud."
V '̃ • •
LE TOMBEAU DE_DOHÂ MERCEDES
Le roi Alphonse XII veut qu'un monuv,
ment magnifique serve de tombeau à sa
jeune épouse, et rappelle à l'Espagne sa
douleur et Te passage rapide de cette <
belle enfant, qui fut reine si peu de
temps. Il a décidé qu'une immense basi-
lique recouvrirait le cercueil de Mercé-
dès, et'il a déjà fixé l'emplacement de;
cet édifice, qui^sera placé sous le vocable
de Sainte-Marie de l'Almodena.
Pour construire' ce monument royal,
une somme de 1 million de réaux sera
prélevée, chaque année, sur la liste ci-
vile, jusqu'à complet achèvement. Le
Hue de Montpensier et la princesse des
Asturies ont voulu s'associer au deuil et
aux projets grandioses du jeune soùve-
rain et se sont engagés à fournir, sur
leurs revenus, la somme annuelle de
200,000 réaux chacun.
Enfin, le duc de Montpensier en reve-,
nant, hier même, à Paris, a apporté à
la reine Isabelle une lettre du roi Al-
phonse XII, qui prie sa mère -de s'as-
socier aux douleurs dont il veut per-
pétuer le souvenir en faisant abandon,
pour le tombeau de Mercédès, des dia-
mants et bijoux qui sont déposés à la ca.
thédrale d'Atocha, qui appartiennent en
propre à la reine Isabelle, et-qui repré-
sentent une somme de 15 millions de
réaux plus de 3 millions de francs.
La reine a adressé aussitôt à son fils la
dépêche suivante:
« La reine Isabelle II à S. M. le roi >
» D. Alphonse XII.– Escurial.
» Fils de ma vie. Je viens d'embras-
» ser le duc de Montpensier, qui m'a re-
»mis vos lettres. En lisant la tienne, je
» vois que comme Roi catholique «t
» comme gentilhomme tu sens tes pei-
» nes et que tu penses à Mercédès en te
» réfugiant en Dieu, et en voulant faire
» du bien à la capitale tu veux surtout
» déposer ces restes aimés aux pieds de
» la Vierge, sous un temple magni-
» fique.
» Ta mère, mon fils, non-seulement
» permet que les bijoux d'Atocha soient
» vendus, mais encore elle te bénit et
» s'associe à ton projet, digne d'un Roi,
» d'un chrétien et d'un bon époux. Pour
»cela et pour tout, compte toujours, Al-
» phonse, sur l'amour immense sur
» l'appui et la coopération de ta -mère,
lui désire qu'on sache que, bien que
» de loin, elle est et sera toujours la
a même pour Madrid, pour l'Espagne et
» pour son Roi. Reçois mille baisers,
? ainsi que les fille de mon âme, et pour
» tous la bénédiction de ta très aflec-
» iueuse mère, » Isabelle. »
*r
nORT DU CARDINAL FRANCHI 1
JPAR DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE)
Rome, 1« août, soir.
Le cardinal fraochi est mort cette
Le cardinal ~r'~cM est mort cette
nuit, à minuit, de la ucvTS pernicieuse,
cholérique, si commune à Rome à cette
époque. Les médecins lui ont administré
trop tard la quinine à haute dose. La
docteur Bacelli, appelé au dernier mo-
ment, avait ordonné un bain. Mais le
cardinal, pris de syncope en se levant,
est tombé aussitôt en agonie. Je viens
de voir son corps. Il est défiguré, horri-
blement gonflé, les mains et la figure
sont déjà noires. Très peu de personnes
ont été admises dans la chambre mor-
tuaire.
Les obsèques "ont lieu demain ven-
dredi à Sainte-Marie du Transtevere,
dont le cardinal était titulaire. Le Pape
a rendu deux fois visite au cardinal
avant sa mort. Il est désolé de la perte
de son secrétaire d'Etat et a suspendu
sesaudiences; il a dit publiquement que
cette mort était un grand deuil pour
l'Eglise.
Le cardinal était en effet le bras droit
de Léon XIII. Ardent, jeune encore,;il
s'était consacré avec ardeur à ses hautes
.fonctions. Ministre d'Etat, préfet du pa-
lais, membre de toutes les commissions
récemment créées, il suffisait à tout. On
peut dire que l'exces de travail l'a tué.Il
sera très difficile à remplacer. Les car-'
dinaux dont les opinions se rapprochent
le plus des siennes sont LL. EE. Di Pie-
tro, De Luca et Mertel, qui n'ont cepen-
dant ni son activité ni ses talents dîplo-
matiques. DE SAI~T-CLÉhIENT.
DE Saint-Clément.
i
A TRAVERS ^EXPOSITION
Les Jurys
Maintenant que les verdicts sont prononcés,
et que dans nombre de familles on va pou-
voir chanter, comme dans la Marjolaine,^ en
saluant le chef de la communauté
II a là médaille,
• C'est un grand bonheur!
Nous pouvons, jetant un regard en arrière,
signaler à la gratitude générale les membres
des différents jurys qui ont statué sur les mé-
rites des matières exposées.
Tout n'est pas rose dans l'exercice de ces
fonctions, et- n importe quelle autre magistra-
ture assise, couchée ou debout est préfe'-
rable à celle qui consiste, par exemple, à faire
en se bouchant le nez, dans la section des en-
grais, cette déclaration solennelle
Messieurs et chers collègues, de tous les »
-guanos soumis à notre appréciation, le guano
de-M. X. me paraît le meilleur.
Croyez-vous que les citoyens appelés à dé-
cerner la palme à certains ascenseurs à frein
préservateur aient passé une matinée extraor-
dinairement agréable, quand il leur a fallu
monter à des hauteurs inquiétantes dans des
appareils concurrents ?-
Attention, leur criait- l'inventeur d'une
chaîne de sûreté, je vais simuler un accident.
Vous allez tomber dans l'espace avec une vi-
tesse vertigineuse,, j& pousserai un ressort, et-
vous vous trouverez heureusement arrêtésdans
votre chute.
Juges intègres, leur disait le constructeur
d un « cran de sauvetage infaillible », après les
avoir élevés à cinquante mètres au-dessus du
niveau de l'aquarium de î.î. Krantz ̃– «vous
allez éprouver deux éma.ionr, de deux ordres
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