Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1876-01-13
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 janvier 1876 13 janvier 1876
Description : 1876/01/13 (Numéro 13). 1876/01/13 (Numéro 13).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k275828n
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
-.23' Année. 3° Série fttunéfo 13
Un numéro 15 cent. à Paris. 20 cèat. (iaiis les Départements,
Jeudi 13 Janvier 'l§;6
m. M ViLlEMESSANT & f. «»Q«pJ
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LE FIGARO
ABONNEMENTS
Département 2Yoù> mois. m. i %Q,b.
1 Parte ZVow mois, 16 te
1, ftiNKONCES ET RECLAMES
DOLLINGBN FILS, SEGVY ET C', PASSAGE DES PfUNGBS
ET & I.' ADMINISTRATION
..V'f" RÉDACTION
Os midi à misait, rue Dréuefc, 86
t ̃. ̃ -̃ • ne ̃ *'»̃'̃̃ '*̃ ̃ yji
4 4&s manuscrits ne sont pas rendu/. S
̃" "V "'̃ BUREAUX j^v\
86, rue Drouot, Sfc tj-
galant publier avant tous les
autres journaux la proclamation
du Maréchal-Président de la Répu-
blique, nous avons attendu que
l'Officiel eût paru pour lui em-
prunter le texte de cet important
document.
On le trouvera dans une seconde
édition qui sera mise en vente sur
la. voie publique avant midi.
SOMMAIRE
La. Proclamation DU Maréchal président M LA
répob5.ïq0e.
Échos DE Paris Le Masque de Fer.
f IGAJRO a Vienne •. A. M..
ÎKLÉGr.AjUMES El CORRESPONDANCES AUf/> MOVCads.
Les chefs du parti républicain à Marseille.–
Suspension du Conseil municipal de Privas.
Pabis ah Jodr le Jour F. M.
JSotfvsfAES diverses Jean de Paris. Le pati-
nage au bois de Boulogne.
Gazette DES Tribunatjx Fernanà de Rodays.
f' Polfiso correctionnelle Un enfant abandonné.
M. le sous-préfet de Gompiègne.
La Bourse.
La. Mort DE Paul-Louis Courier-. Fernandde Rodays.
LA Soirée Théâtrale Un Monsieur de l'orchestre,
CôDBciiiK- des Théames Jules Préml.
FoOilleton S. L. Une Id*ée fixe.
ffiWLMTM Dl] MARÉCHAL
PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
̃ français, .{
Pour la première fois depuis cinq ans,
vous êtes appelés à des élections géné-
raies. Il y a cinq ans, vous avez voulu
l'ordre et lapaix. Au prix des plus cruels
sacrifices, à travers les plus redoutables
épreuves, vous les avez obtenus.
] Aujourd'hui, vous voulez encore l'or-
dre el la paix. Les Sénateurs et les Dé-
putés que vous élirez devront, avec le
Président de la République, travailler à
les maintenir.
Nous devrons appliquer ensemble avec
sincérité, les lois constitutionnelles, dont
j'ai seul le droit, jusqu'en 1880, de pro-
voquer la révision. Après tant d'agita-
tions, de déchirements et de malheurs,
le repos est nécessaire à notre pays et je
pense que nos institutions ne doivent
pas, être révisées avant d'avoir été loya-
lement pratiquées.
Mais pour les pratiquer comme l'exige
le salut de la France, la politique con-
servatrice et vraiment libérale, que je
me. suis constamment proposé défaire
prévaloir, est indispensable.
Pour la soutenir, je fais appel à l'union
des hommes qui placent la défense de
l'ordre social, le respect des lois, le dé-
vouement à la patrie, au-dessus des
souvenirs, des aspirations et des enga-
gements de parti. Je les convie à se ral-
lier tous autour de mon gouvernement.
Il faut que, à l'abri d'une autorité forte
et respectée, les droits sacrés qui survi-
vent à tous les changements de gouver-
nement et les intérêts légitimes que tout
gouvernement doit protéger, se trouvent
en pleine sécurité.
Il faut non-seulement désarmer ceux
"jjui pourraient troubler cette sécurité
'dans le présent, mais décourager ceux
qui la menacent dans l'avenir par la
propagation de doctrines anti-sociales
et de programmes révolutionnaires.
La JFrance sait que je n'ai ni recherché
ni désiré le pouvoir dont je suis investi-; i
•mais elle peut compter que je l'exerce.
rai sans faiblesse, et pour remplir jus-
qu'au bout la mission qui m'est confiée,
j'espère que Dieu m'aidera et que le
concours de la Nation ne me fera pas
défaut.
Le Président de la République' Française,
Mal DE MAC-MAHON
̃ Duc DE Magenta.
Par le Président de la République,
Le vice-président du Conseil,
Ministre de d'intérieur,
L.BUFFET.
Le manifeste du maréchal sera affiché
dans Paris dès ce matin-et doit être pla-
cardé dans toutes les communes de
France samedi matin, veille de l'élec-
ition des délégués sénatoriaux.
La publication de cet important mani-
ifeste dénouera-t-elle la crise ministé-
rielle ? Nous le souhaitons sans oser l'af-
firmer.
Le renseignement donné par l'agence
Ha vas, d'après-lequel le document serait
contresigné par M. Buffet seul, a, dès
hier au soir, préoccupé beaucoup d'es-
prits.
On faisait remarquer que ce rensei-
gnement est, en effet, contraire à l'es-
i poir que manifestaient encore, le matin,
des personnages autorisés, de voir figu-
rer le nom de tous les ministres au-des-
sous de celui du Président de la Répu-
blique.
Le changement survenu dans ce qui
semblait être une résolution définitive,
propre à mieux constater aux yeux du
pays l'accord du Cabinet, n'a-t-il eu dans
la pensée des ministres aucune impor-
• tance, ou veut-il dire, au contraire, que
qet accord n'existé pas ? s
lt~11~1~
̃ïa question était vivement débattue
hier au soir dans les cercles politiques.
On ,.allait jusqu'à prétendre que les
modmcatiQHsiiïi£edùitôsJdànâ la" rédac-
tion primitive de M. Dufaura, avaient
été dictées par le désir de ne.pas laisser
aux républicains, qui se disent conser-
vateurs sans l'être et qui voudraient
faire du maréchal de Mac-Mahon « un
cheval de renfort, » la possibilité de
s'approprier sa parole et de s'en faire un
drapeau trompeur devant le corps élec-
toral mais qu'en même temps, elles
avaient empêché l'accord définitif de se
conclure immédiatement.
C'est sur un programme électoral, qui
manque encore, que cet accord devra
se faire, ou le dissentiment s'accentuer.
Il y aura aujourd'hui un nouveau con.
seil des ministres dans lequel, assure-t-
on, serait définitivement débattue et ar-
rêtée la ligne de conduite du gouverne-
ment dans les élections.
M. le duc d'Audiffrôt-Pasquier n'a pas
quitté Paris.
Échos de Paris
LA POLITIQUE
On nous adresse une lettre qui con-
firme la nouvelle donnée par un journal
du soir d'une perquisition qui aurait été
opérée à Palerme, dans le palais de M.
le duc d'Aumale.
L'affaire remonte déjà à quelques
jours.
Une escouade de gardes de la sûreté
publique, habillés en bourgeois, entoura
tout à coup le palais ou réside un Fran-
çais, M. Regnault, administrateur des
biens du duc, et un inspecteur de police
opéra en sa présence une minutieuse vi-
site du palais et du parc. En même-
temps, on arrêtait au dehors un charre-
tier au service du duc qui arrivait avec
un chargement de vin.
Quant aux motifs qu'on prête à cette
perquisition, ils sont tellement fantai»
sistes et invraisemblables que nous ne
nous abuserons ni à les mentionner ni
à les réfuter.
M. le vice-amiral Jaureguiberry est
rétabli de l'indisposition dont il avait
été atteint il y a un mois. Il vient de re-
prendre ses fonctions de vice-président
du conseil d'amirauté.'
A TRAVERS PARIS
Le Journal officiel contient un grand
nombre de promotions et de nomina-
tions dans l'ordre de la Légion d'hon»
neur.
Parmi les officiers-généraux nous re-
marquons M. le général Henri-Jules Ba«
taille qui a été élevé à la dignité de
grand'croix.
Les généraux de division Marmier, Jo-
livet et baron Boissonnet ont été pro-
mus au grade de grand-officier de la
Légion d'honneur.
Dans nos échos d'hier, nous publiions
la lettre d'un abonné qui manifestait
certaines appréhensions au sujet des re-
tards possibles dans la distribution des
circulaires électorales.
Nous croyons savoir que toutes les
mesures sont prises pour que le service
se fasse avec toute la régularité habi-
tuelle.
En ce qui concerne les timbres-poste,
nous pouvons également affirmer que
les provisions répondront à tous les
besoins.
Avant-hier soir, brillante réunion dans
les salons de la société d'escrime de la
rue.Saint-Honoré.
L'assistance était des plus choisies t
plusieurs assauts remarquables ont été
fournis par MM. Mége, Potocki, Carolus
Duran, de Marescot, de Clermont, Polo.
nini, Boudin, Roulez, Soupe, Giober-
gia, etc. ̃̃“̃̃•
On annonce, pour le 22 de ce mois,
une grande soirée d'escrime dans la
salle des représentations du cercle de
l'union artistique, place Vendôme.
Grand émoi chez les grandes petites
dames.
Une marquise une vraie vient
d'embaucher leur coiffeur privilégié
pour la somme de dix louis par jour et
l'a emmené à sa suite dans une grande
capitale du nord-est de l'Europe.
Le désespoir de ces demoiselles est
navrant. L'une d'elles s'est arraché plu-
sieurs de ces cheveux que l'artiste capil-
laire émigré savait si bien accommoder.
Une autre a pris le parti de se coiffer
elle-même plutôt que de livrer sa tête à
un autre perruquier. Comme elle est
très inexperimentéea elle ressemble as-
sez bien maintenant à une tête de loup.
Le plus curieux, c'est que cette coif-
fure lui sied à merveille et va peut-être
faire école.
Ces dames se coiffaient à la chien,
elles se coifferont à la loup
Un des personnages du drame de BeU
lerose, transporté par l'éloquence de ce
sergent d'artillerie, s'écrie «-II .m'a élec-
trisé! »
On a relevé ce mot comme un ana-
chronisme dans une pièce qui se passe
sous Louis XIV C'est une erreur.
L'électricité a été connue de tout
temps; c'est l'ambre, électron, substance
dans laquelle les anciens avaientremar-
qué des phénomènes d'attraction, qui a
donné son nom à l'électricité.
Franklin ne l'a pas découverte, comme
le croit le vulgaire; sa gloire consiste à
avoir déviné et prouvé l'identité de
l'électricité avec la foudre.
La première machine électrique, ca«
pable d'accumuler une grande quantité
e fluide électrique dans un corps donné,
a èté^Qo^jkuJtepar Çtto jdjjîuericke,
l'inventer diuaTMchuie pnauinjfequ©i
cet illustre savant naquit a Magdebo'urg
le 20 novembre 1602 et mourut le 11 mai
1686. i {
Or, l'action de Bellerose se passe dans
les dernières années du ministère de
Louvois, qui mourut en 1691.
-Il n'y a donc pas d'anachronisme.
Mais parions que les auteurs avaient
écrit le mot sans y regarder de si près.
La Russie continue de faire le plus
sympathique accueil ànos artistes. Berne-
Bellecour, le peintre du Coup de canon,
est en ce moment le lion de Saint-Pé-
tershourg. Dimanche dernier, il a eu
l'honseur d'être présenté à l'empereur.
Sa Majesté s'est entretenue dans les
termes les plus bienveillants avec notre
jeune et déjà célèbre compatriote.
Tout Paris est au patin.
On reparle de la tète du club, mais le
jour n'eu est pas encore fixé.
Profitons de cette actualité pour don-
ner quelques détails sur le patinage. La
chaussure varie suivant les pays. Ainsi
en Laponie, en Norwége et dans quel-
ques parties de l'Amérique du Nord, où
le sol reste couvert d'une couche de
neige durcie de plusieurs pieds d'épais-
seur, il existe une espèce.. de patin,
nommé skie. C'est une longue planche
très étroite relevée en pointe à ses ex-
trémités, au milieu de laquelle, sur une
sorte de petit exhaussement, s'emboîte
le pied qui y demeure maintenu par une
forte bride de cuir._
**#
Ainsi chaussé rien n'arrête le Lapon
qui, s'il en faut croire les voyageurs, peut
fournir une course de cent lieues par
jour.
Il existe en Norwége un régiment de
chasseurs (lés skielqebere) qui, pourvus
de ces patins, gravissent et descendent
les montagnes, traversent les rivières et
c'est à peine si on les voit passer.
Cette troupe,singulière rendit de grands
services dans les guerres que la Nor-
wége eut à soutenir contre la Suède.
Nous recevons de Roger, le créateur
de Jean de Leyde du Prophète, l'opéra
dans lequel fut réellement inauguré en
France le Skating-Club, la communica-
tion suivante: <
Les pauvres, les gens frileux et ceux qui
ne patinent pas demandent respectueusement
et instamment que le Skating-Club annonce
une grande fête. Il n'est que temps.
Ça fait dégeler 1
Tout à vous, très chaleureusement.
̃ • G. Roana, -•
Ainsi soit il! N
NOUVELLES A LA MAIN.
Trait d'avarice.
S'il n'est pas vrai, il est bien trouvé
mais on nous en garantit l'authen-
ticité. Il est d'autant plus drôle
Le chef de la maison J. H. et Ce,, de
Londres, est connu par son avarice sor-
dide, dont il a fourni d'innombrables
preuves.
Il faut savoir que, en dehors de sa
vieille maison de commerce, il possède
comme fortune particulière un revenu
d'environ quatre millions de francs.
Or, voulant aujourd'huiporter le deuil
de son vieil ami, le baronet Anthony de
Rothschild, mort la semaine dernière,
il n'a rieQ trouvé de mieux que d'en-
joindre à son pauvre garçon de bureau,
en deuil lui-même de sa 'soeur,
d'avoir à quitter son vieux crêpe pour
en orner lui-même son propre chapeau.
Un officier supérieur retraité marie
son fils, jeune homme charmant d'ail-
leurs, et lui indique, comme l'un des
deux témoins qu'il doit choisir, un de ses
anciens camarades de régiment, brave
homme, toujours sanglé dans sa redin-
gote jusqu'au menton, et devenu com-
plètement sourd dans ses nombreuses
campagnes. 1 °
Le vieux militaire accepte le rôle de
témoin et demande au père
C'est la première fois, je crois?
Parbleu
Suffit 1
Là-dessus il va trouver le père de la
jeune personne dont on lui a crié le nom
à l'oreille une vingtaine de fois, et après
un salut courtois, lui dit en le regardant
dans le blanc des yeux.
Mon client en est à sa première af-
faire mais s'il ne fait pas son devoir,
je suis là, ,entendez-vous, et, comme
ami de son père, je prends sa place 1
Une famille honnête et tranquille qui
habite Passy, possède deux jeunes
filles..
La mère est une femme des plus dis-
tinguées le pèie est un homme des
plus honorables et des mieux posés, qui
n'a d'autre défaut, si c'en est un, que
d'être un beau convive qui aime les fins
morceaux et les longues conversations,
la fourchette à la main.
Les deux jeunes fillés sont également
jolies et bien élevées, toutes deux sont
également bien partagées, devant le
monde, dans la faveur de leurs pa-
rents.
Cependant, le, monde ne sait pas tout
ce qui se passe. La plus jeune des deux
n'est pas heureuse. Son père -fronce le
sourcil dès qu'il l'aperçoit, et, à la mai-
son, sa mère n'ose l'embrasser qu'en ca-
chette, en essuyant une larme furtive.
Voici le secret de ce mystère, le père
l'a révélé l'autre soir, pendant le dessert
prolongé d'un grand dîner qu'il faisait
entre amis:
̃– J'étais allé dîner en ville; tout d'un
coup, nous étions au. potage, on m'ap-
fregâ qu'on m'appelait à.Ta maison, et
~Qe'J~U~~M~
lois; je suis oblige de me lever. et il y
avait une poularde truffée I Je ne lui
pardonnerai jamais celai !•̃̃>̃
C'était hier, rue Vivienne, à la porte
du dompteur de. puces (pardon, mes-
dames
Un gamin se présente, accompagné
d'un magnifique Terre-Neuve.
On n'entre pas avec des chiens I.
fait le préposé au contrôle.
Comment ? répond le gamin vous
ne voyez donc pas que c'est un des four-
nisseurs de la maison!
Un brave et excellent homme, pas
bien riche, va se promener à la halle.
• II aperçoit un morceau de saumon dont
il a grande envie.
Combien ce morceau de saumon ?
demande-t-il à la marchande.
Quarante sous, répond celle-ci.
Le brave homme est très tenté. Tandis
qu'il hésite passe un pauvre diable, l'air
affamé.
Et j'allais dépenser quarante sous
par pure gourmandise 1 dit le brave
homme, en regardant le malheureux.
Pris d'un bon mouvement, il va à
lui et lui donne les quarante sous, puis
il se met à l'écart pour voir ce que va
faire le mendiant,, dont les yeux ont pé-
tillé de joie.
0 surprise!
Le mendiant va droit à la marchande
et achète le morceau de saumon.
Regrets superflus de l'homme géné-
reux qui jure un peu tard qu'on ne l'y
reprendra plus.
Mlle T. une de nos plus jolies grues,
étalait hier dans une avant-scène une
charmante parure en perles fines, qu'on
lui a donnée pour ses étrennes.
-Tiens I s'écria une de ses camarades,
en la désignant du geste, je n'avais pas
encore vu ça.
Quoi donc?
Une huître dans des perles t
Le Masque de fer.
Nous rappelons à nos lecteurs de Lon-
dres que depuis le 1" janvier 1876, le
Figaro se trouve dans les gares de Cha-
ring-Cross, Cannon-Street et Victoria,
de même que chez notre agent, M. Bar-
jau, 29, Fritz street, Soho square, au
prix de 2 pence (20 centimes).
FIGARO A VIENNE
̃ Vienne, 9 janvier.
Nous avons eu hier soir, dans les sa-
lons du Grand Hôtel, notra réunion an-
nuelle de la Société d'assistance pour les
Français, dont la fondation remonte à
l'année 1870 de douloureuse mémoire.
M. le comte de Vogué, ambassadeur
de France et président honoraire de la
Société, a ouvert la séance par quelques
paroles émues qui sont allées au cœur
de tous. Rappelant que lui aussi se fai-
sait gloire d'avoir réussi à fonder à Con-
stantinople une semblable société, M.
de Vogué a tenu à honneur de dire com-
bien il avait été aidé dans la tâche qu'il
s'était imposée par ces vénérables sœurs
de charite que l'on retrouve partout où il
y a une infortune à secourir ou des mal-
heureux à soulager.
Sans doute, a ajouté Son Excellence,
le Comité viennois n'a pas eu cette res-
source, mais ses œuvres comme celles
des membres de la société en général
démontrent que le cœur de la sœur de
charité peut battre aussi sous l'habit noir
du mondain, la redingote du travailleur
ou la robe de soie de l'élégante. M. l'am-
bassadeur a terminé en payant un juste
tribut aux labeurs, au dévouement du
Comité. Je le répète, cette improvisation
prononcée d'une voix sympathique et
digne, a profondément impressionné
l'auditoire.
M. Bontoux, directeur général de
la Sudbahn, et président du comité qui
fonctionne depuis six ans, après avoir
remercié M, de Vogué du haut concours
qu'il offrait à la Société, en a exposé le
bilan, et dépeint en quelques mots bien
sentis le but et la situation. Par un excès
de modestie, dont l'assistance a promp-
tement fait justice, M. Bontoux et le co-
mité ont offert leur démission. Par ac-
clamation, on a renommé ces hommes
au dévouemeut desquels l'association,
qui aujourd'hui a des fonds de réserve
et des revenus fixes, doit de ne plus
être une création éphémère.
J'ajouterai que, .par un acte d'équité
qu'approuveront tous ceux qui connais-
sent sa charité, les membres présents
ont insisté auprès de M. de Bourgoing,
qui, jusqu'à ce jour, s'y était refuse, pour
qu'il fît partie du comité. En présence du
désir général, M. de Bourgoing a dû sor-
tir de la tente où son exquise délica-
tesse l'avait fait se retirer.
Cette réunion de famille où chacun re-
trouvait avec joie la patrie absente, a été
terminée par une bonne nouvelle. Par
l'intermédiaire de M. l'ambassadeur,
Mme la maréchale de Mac-Mahon a fait
parvenir à la société un service en por-
celaine de Sèvres, destiné à faire le pre-
mier lot d'une loterie de charité. Le
Figaro, en citant ce nouvel acte de géné-
rosité d'une main dont les bienfaits ne
sont plus à compter, ne se trompera pas
en portant à l'Elysée l'expression de la
gratitude de tous les Français qui habi-
tent la capitale autrichienne.
̃̃̃ ̃
M. l'ambassadeur de France, comte
Melchior de Vogué et Mme l'ambassa-
drice comtesse de Vogué, née comtesse
Desmoutiers .de Merinville, ont reçu le
6 et le 7, de huit à dix heures du s0.ir>
dans les salons du palais Lobkowitz.
L'assistance était brillante et comptait
tft^jîiff T'f *a riiplnTnflH<6tranfiflrfl. la
politique, Tarméeet l'aristocratie ont de
plus distingue.
M. le chambellan comte Sigismond
Berchtold et Mme la comtesse Joséphine
Berchtold,- née comtesse Trauttmans-
dorff-Wiesberg, dame du palais, ont fait
les honneurs en présentant à M. 1 am-
bassadeur et à Mmé de Vogué les mem-
bres de l'aristocratie autrichienne. J'ai
remarque dans cette foule brillante,
outre tous les ambassadeurs accrédités
à Vienne et leur personnel, les hauts
fonctionnaires de 1 armée et de l'admi-
nistration, tous les ministres présents
dans la capitale, le prince Adolphe
Schwarzenberg,. le prince de Thujji et
Taxis, le prince et la princesse de Met-
ternich, Mme la comtesse Andrassy, M.
de SchmerUng, M. le baron H.offmann,
la princesse Mensdorf-Diétrichstein.
Mais la liste de toutes ces célébrités se-
rait fort longue, il voussuffira d'ailleurs
de savoir que tout Vienne a voulu don-
ner à M. et à Mme de Vogué la preuve
de la sympathie dont y jouissent et la
France et le ur personne- •
̃̃ • $* ̃-»̃•'••̃ '.̃ •
Comme théâtre, trois fremiéres pour
cette semaine l
C'est d'abord, à tout seigneur tout
honneur, la Créole au théâtre An der
Wien.
Je vous ai déjà fait savoir par dépêche
le succès brillant de cette charmante
opérette. w
Au Carl Théâtre, Fatiniza, de Suppe, a
réussi également; si la musique donne
prise à quelques critiques légeres, le li-
bretto de Gencé et Zell tiré d'une anec-
tode de Faublas, est plein d'originalité,
de sel et de gaieté. Une bonne part du
succès revient au directeur du théâtre
M. Jauner qui, avec l'intelligence, le tact
et le goût qu'on lui connaît a su donner
à cette operette une splendeur de cos-
tu mes, un mouvement, une vie qui en
feront pour sa caisse une pièce de res-
source.
A l'Opéra-Comique, Fanfarullo, trois
actes, texte et musique de M. J. Wirth,
a fait fiasco. Le meilleur service que je
puisse rendre à l'auteur de Fanfarullo,
qui fait litière de tout scrupule à l'en-
droit de la propriété littéraire ou musi-
cale d'autrui, ce sera de ne pas parler de
son opérette.
̃̃>•̃ A. M.
Télégrammes et Correspondances
7
«~ Camp d'Avob, 11 janvier. L'ouver-
turo de l'école des sous-officiers d'infanterie,
candidats au grade de sous-lieutenant, qui
devait avoir lieu hier 10 janvier, est reculée
jusqu'à une époque indéterminée.
L installation, d'ailleurs est insuffisante,
et on s'occupe activement de la compléter.
Cette année, l'école ne doit pas seulement
recevoir quatre cents sous-officiers d'infante-
rie de ligne, mais encore quarante sous-offi-
ciers environ d'infanterie de marine.
PRIVAS. 12 janvier. Un arrêté du
préfet de l'Ardèche suspend le conseil muni.
cipal de Privas, qui s'est abstenu en masse
d'assister à une séance fort importante à la-
quelle le maire l'avait convoque pour le 24 dé-
cembre dernier, en même temps que les plus
forts imposés de la communa.
Un considérant de l'arrêté dit que t cette
» abstention témoigne le parti pris d'une op-
» position systématique que rien ne justifie. »
Un second arrêté institue une commission
municipale, sous la présidence de M. Jouve,
ancien payeur.
Marsbillb, 12 janvier, 7 h. 30 soir.
La neige tombe. MM. Challemel-Lacour
et Pelletan sont arrivés. Gambetta est attendu
le 15. M. Thiers n'a pas encore fixé la date de
son arrivée.
Les candidats conservateurs au Sénat sont
MM. Dosithée Teissère, avoué, légitimiste;
marquis de Clappiers, légitimiste Bournat,
ancien député, bonapartiste tous les trois,
conseillers généraux..
Les principaux candidats républicains sont
MM. Challemel, Esquiros, Thourel, Cemat.
Quant à M. Labadié, il est énergiquement re-
poussé.
On croit à la nomination de MM. Challemel,
Thourel et Bournat, ce dernier ayant beau-
coup d'amis et d'obligés parmi les délégués
des campagnes.
NANTES, 12 janvier, 7 h. 50 soir.
Le comité bonapartiste de Nantes a tenu
séance aujourd'hui. MM. Henri Chevreau et
Busson-Billault ont prononcé des discours.
Le comité a décidé qu'il patronnerait les can-
didatures au Sénat de MM. Henri Chevreau,
Busson-Billault et du général Mellinet. Il a
déclaré en outre qu'il était prêt à transiger
avec tous les conservateurs.
• Saint-Lo, 12 janvier Dans la
Manche, les conservateurs portent au Sénat
MM. de Saint-Germain, député sortant, prési-
dent du Conseil général; le comte Daru, dé-
juté sortant; d'Auxais député, vice-prési-
dent du Conseil général.
Jusqu'ici, peu de concurrents sérieux..
BREST, 11 janvier soir (Affaire du
navire H. L.). Les accusés Vandernoot et
Joly sont maintenus en étatrd'arrestation et
renvoyés devant le préfet maritime, pour ré-
pondre du crime de dilapidation et d'avoir
fait disparaître le capitaine.
La Cour a prononce l'acquittement des sept
autres accuses par 5 voix contre 2.
CARCASSONNE, 11 janvier. Le dé-
puté Marcou rentra dans ses foyers, le jan-
vier, à quatre heures et demie du soir; la
période électorale s'ouvrait le lendemain par
une réunion de 300 ou 350 individus vénus
de tous les points du département, se disant
délégués tenue chez un sieur Poldevin,
sabreur de peaux.
Après bien des tiraillements, la réunion
intransigeante fixa son choix sur les citoyens
Lades-Gout et Coural.
Lades-Gout, cinquante-cinq ans, bel homme,
propriétaire relativement considérable, an-
cien conseiller' d'arrondissement sous l'em-
pire, aujourd'hui, vice-président du conseil
général très ambitieux, sans ombre de ta.
lent. Sa candidature a été très. contestée sa
fortune l'a mis en suspicion auprès des
hommes de son parti. Il a été criblé de
questions on lui a fait passer deux mauvais
quarts d'heure, je vous assure.
Coural, 60 ans, tête socratique, conseiller
général pour Narbonne, dont il fut maire au
4 Septembre. Il.était vice-président du con-
seil général quand Marcou en était présidoni.
Il possède de riches vignobles dans lu dé-
partement,
Les Conservateurs sontdivisés, etteurs can-
didats trop nombreux.
Les deux premiers sont M. Lambert de
Sainte-Croix, député sortant, et M. Bôraldi,
chef de bureau au ministère de la marine,
président du conseil général. Cinquante ans
environ, belle prestance, maniant l'assemblée
départementale en maître, et s'étant acquis
une sérieuse influence dans le conseil par
son esprit pratique. On le dit bonapartiste.
L'accord existe entre M. Lambert de Sainte-
Croix et lui et ils ont ensemble parcouru 1s
département.
Après eux viennent MM. le comte d'Exôa.
frère du général, patronné par les légitimiste»
et le comte de la Redorte M. Peyrusse, aa-
cien député sous l'Empire, adoré dans l'ar-
rondissement de Narbonne, et M. François,
ingénieur en chef des Mines.
Le nom de la condamnée exécutée récem-
ment à Bourg (Lot), est Bouyou et non Bouyoa,
Auguste Marcaoe.
PARIS VU, lOlltliE JOUR
Nous trouvons dans plusieurs jour-
naux le texte de la circulaire que M.
Léon Renault vient d'adresser auc
maires de l'arrondissement de Corbeit
où il pose sa candidature législative.
Dans sa forme sobre et dans ses théorios
correctes, la circulaire de M. Léon Re-
nault nous> paraît offrir le type de ce que
nous appelons la politique vraiment con-
servatrice. L'alinéa qui concerne la ré-
vision a surtout une extrême impor-
tance, conforme d'ailleurs croyons-
nous, au véritable sentiment public.
Paris, le 11 janvier J1876.
Monsieur le maire,
Je pose ma candidature à- la Chambre defl
députés dans l'arrondissement de Corbeil.
iftiquel me rattachent mon origine, mes inté-
rêts, mes plus chers souvenirs de famille, et
des liens nombreux de parenté et d'amitié.
J'espère avoir bientôt l'honneur de voua
voir, afin de vous donner toutes les explica-
tions que vous croiriez devoir me demander
sur le caractère de ma candidature.
Je tiens cependant à vous dire tout de suite
qu'elle est nettement constitutionnelle.
J'accepte et je- soutiendrai sans arrière-
pensée le gouvernement républicain que l'As-
semblée nationnale a fondé par son vote
du 25 février 1875.
Conâées à la garde du loyal soldat dont la
nom s'est confondu avec l'un des plus glo-
rieux souvenirs de notre histoire militaire.
nos nouvelles institutions sont rassurante»
pour les conservateurs, en même tempe
qu'elles offrent aux amis des libertés publi-
ques les garanties qu'ils ont le droit d'exi-
ger,
Le devoir des bons citoyens est de ne rien
épargner pour les consolider et pour obtenir
de leur fonctionnement régulier l'ordre et la
sécurité, conditions nécessaires de la prospé-
rité et du relèvement de notre pays.
Elles ne peuvent être révisées, jusqu'en
1880, que sur l'initiative du président de la
République. Si, avant l'expiration du mandat
législatif que je sollicite, M. le maréchal de
Mac-Mahon croyait devoir faire usage de la
prérogative qui lui a été exclusivement ré-
servée, je voterais les propositions qui au- w
raient pour but d'introduire un perfectionne-
ment ou de corriger un défaut dans la Cons-
titution je repousserais sans hésitation
celles qui porteraient atteinte à son prin-
cipe.
Je ne saurais oublier, en effet, qu'en votant
les lois constitutionnelles, l'Assemblée natio-
nale a voulu mettre fin aux divisions et aux
agitations stériles que l'incertitude sur la
nature du gouvernement entretenait dans le
pays.
Je serais heureux, monsieur le maire, que
votre opinion s'accordât aveo la mienne sur
ces points essentiels, et que cette conformitâ
de vues me valût votre suffrage.
Veuillez agréer, monsieur le maire, l'assu-
rance de mes sentiments les plus distingués,
.• Léon Renault.
Le Journal des Débats n'a pas dit ua
mot de la crise qui fournit une si abon-
dante copie aux journaux.
La Gazette de France s'étonne non sans
raison du désarroi intérieur que cette
crise subite a révélé.
Les ministres, sous la présidence du Maré-
chal, sont entrés en séance à neuf heures et
demie, et, jusqu'à deux heures, ont délibéré
on ne se douterait jamais sur quoi. sur^
un programme politique électorale.
Oui, aujourd'hui mercredi, 12 janvier,
quatre jours avant l'élection des délégués
pour les élections sénatoriales, le gouverne-
ment n'avait pas encore de politique arrêtée.
Il ne savait pas ce qu'il voulait ni ce qu'il
devait désirer.
Il a fait appel au pays sans savoir sur quoi <
le consulter et quels conseils lui donner dung
son intérêt.
Le gouvernement, qui a poussé à la disso-
lution avec une préeipitation fébrile, qui s'est
engagé à outrance dans les élections goné-
raies, n'avait ni plan,* ni programme, ni poli-
tique et, par conséquent, n'a pu donner au-
cune instruction d'ensemble aux fonction-
naires de l'Etat.
Le plus piquant, comme le dit plai- 1
samment la Gazette de France, c'est qu'oa'
choisit ce moment pour accuser le cabi-
net de faire de la candidature officielle
à haute pression.
»% Un joli mot cité par le Moniteur Unim
versel et qui résume bien la discussion
dont les péripéties se poursuivent en ce
moment.
M. Léon Say s'adressant à M. Buffet. Votre =
terrain est trop étroit.
M. Buffet répondant à M. Say. Le vôtre est
trop glissant.
**» Les journaux bonapartistes font
grand étalage d'une liste sénatoriale où
l'on accole le nom de M. Dufaure à celui
de M. Denfert-Rochereau.
Le Français répond que M. Dufaure à
opposé un refus énergique au parti ré-
publicain qui le priait de laisser son
nom sur cette liste. •
Ce refus, M. Dufaure l'a notifié au prenùor
magistrat du département, et il a averti soa
amis de démentir quiconque dirait sa candi-
dature associée à celle de M. Denfert-Roche-
reau. C'est par abus et à l'insu de l'honora-
ble garde des sceaux que le Gouiyier de la
Un numéro 15 cent. à Paris. 20 cèat. (iaiis les Départements,
Jeudi 13 Janvier 'l§;6
m. M ViLlEMESSANT & f. «»Q«pJ
Qtiepfùrs en ïfaf
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*̃̃ Tiérant ').
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LE FIGARO
ABONNEMENTS
Département 2Yoù> mois. m. i %Q,b.
1 Parte ZVow mois, 16 te
1, ftiNKONCES ET RECLAMES
DOLLINGBN FILS, SEGVY ET C', PASSAGE DES PfUNGBS
ET & I.' ADMINISTRATION
..V'f" RÉDACTION
Os midi à misait, rue Dréuefc, 86
t ̃. ̃ -̃ • ne ̃ *'»̃'̃̃ '*̃ ̃ yji
4 4&s manuscrits ne sont pas rendu/. S
̃" "V "'̃ BUREAUX j^v\
86, rue Drouot, Sfc tj-
galant publier avant tous les
autres journaux la proclamation
du Maréchal-Président de la Répu-
blique, nous avons attendu que
l'Officiel eût paru pour lui em-
prunter le texte de cet important
document.
On le trouvera dans une seconde
édition qui sera mise en vente sur
la. voie publique avant midi.
SOMMAIRE
La. Proclamation DU Maréchal président M LA
répob5.ïq0e.
Échos DE Paris Le Masque de Fer.
f IGAJRO a Vienne •. A. M..
ÎKLÉGr.AjUMES El CORRESPONDANCES AUf/> MOVCads.
Les chefs du parti républicain à Marseille.–
Suspension du Conseil municipal de Privas.
Pabis ah Jodr le Jour F. M.
JSotfvsfAES diverses Jean de Paris. Le pati-
nage au bois de Boulogne.
Gazette DES Tribunatjx Fernanà de Rodays.
f' Polfiso correctionnelle Un enfant abandonné.
M. le sous-préfet de Gompiègne.
La Bourse.
La. Mort DE Paul-Louis Courier-. Fernandde Rodays.
LA Soirée Théâtrale Un Monsieur de l'orchestre,
CôDBciiiK- des Théames Jules Préml.
FoOilleton S. L. Une Id*ée fixe.
ffiWLMTM Dl] MARÉCHAL
PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
̃ français, .{
Pour la première fois depuis cinq ans,
vous êtes appelés à des élections géné-
raies. Il y a cinq ans, vous avez voulu
l'ordre et lapaix. Au prix des plus cruels
sacrifices, à travers les plus redoutables
épreuves, vous les avez obtenus.
] Aujourd'hui, vous voulez encore l'or-
dre el la paix. Les Sénateurs et les Dé-
putés que vous élirez devront, avec le
Président de la République, travailler à
les maintenir.
Nous devrons appliquer ensemble avec
sincérité, les lois constitutionnelles, dont
j'ai seul le droit, jusqu'en 1880, de pro-
voquer la révision. Après tant d'agita-
tions, de déchirements et de malheurs,
le repos est nécessaire à notre pays et je
pense que nos institutions ne doivent
pas, être révisées avant d'avoir été loya-
lement pratiquées.
Mais pour les pratiquer comme l'exige
le salut de la France, la politique con-
servatrice et vraiment libérale, que je
me. suis constamment proposé défaire
prévaloir, est indispensable.
Pour la soutenir, je fais appel à l'union
des hommes qui placent la défense de
l'ordre social, le respect des lois, le dé-
vouement à la patrie, au-dessus des
souvenirs, des aspirations et des enga-
gements de parti. Je les convie à se ral-
lier tous autour de mon gouvernement.
Il faut que, à l'abri d'une autorité forte
et respectée, les droits sacrés qui survi-
vent à tous les changements de gouver-
nement et les intérêts légitimes que tout
gouvernement doit protéger, se trouvent
en pleine sécurité.
Il faut non-seulement désarmer ceux
"jjui pourraient troubler cette sécurité
'dans le présent, mais décourager ceux
qui la menacent dans l'avenir par la
propagation de doctrines anti-sociales
et de programmes révolutionnaires.
La JFrance sait que je n'ai ni recherché
ni désiré le pouvoir dont je suis investi-; i
•mais elle peut compter que je l'exerce.
rai sans faiblesse, et pour remplir jus-
qu'au bout la mission qui m'est confiée,
j'espère que Dieu m'aidera et que le
concours de la Nation ne me fera pas
défaut.
Le Président de la République' Française,
Mal DE MAC-MAHON
̃ Duc DE Magenta.
Par le Président de la République,
Le vice-président du Conseil,
Ministre de d'intérieur,
L.BUFFET.
Le manifeste du maréchal sera affiché
dans Paris dès ce matin-et doit être pla-
cardé dans toutes les communes de
France samedi matin, veille de l'élec-
ition des délégués sénatoriaux.
La publication de cet important mani-
ifeste dénouera-t-elle la crise ministé-
rielle ? Nous le souhaitons sans oser l'af-
firmer.
Le renseignement donné par l'agence
Ha vas, d'après-lequel le document serait
contresigné par M. Buffet seul, a, dès
hier au soir, préoccupé beaucoup d'es-
prits.
On faisait remarquer que ce rensei-
gnement est, en effet, contraire à l'es-
i poir que manifestaient encore, le matin,
des personnages autorisés, de voir figu-
rer le nom de tous les ministres au-des-
sous de celui du Président de la Répu-
blique.
Le changement survenu dans ce qui
semblait être une résolution définitive,
propre à mieux constater aux yeux du
pays l'accord du Cabinet, n'a-t-il eu dans
la pensée des ministres aucune impor-
• tance, ou veut-il dire, au contraire, que
qet accord n'existé pas ? s
lt~11~1~
̃ïa question était vivement débattue
hier au soir dans les cercles politiques.
On ,.allait jusqu'à prétendre que les
modmcatiQHsiiïi£edùitôsJdànâ la" rédac-
tion primitive de M. Dufaura, avaient
été dictées par le désir de ne.pas laisser
aux républicains, qui se disent conser-
vateurs sans l'être et qui voudraient
faire du maréchal de Mac-Mahon « un
cheval de renfort, » la possibilité de
s'approprier sa parole et de s'en faire un
drapeau trompeur devant le corps élec-
toral mais qu'en même temps, elles
avaient empêché l'accord définitif de se
conclure immédiatement.
C'est sur un programme électoral, qui
manque encore, que cet accord devra
se faire, ou le dissentiment s'accentuer.
Il y aura aujourd'hui un nouveau con.
seil des ministres dans lequel, assure-t-
on, serait définitivement débattue et ar-
rêtée la ligne de conduite du gouverne-
ment dans les élections.
M. le duc d'Audiffrôt-Pasquier n'a pas
quitté Paris.
Échos de Paris
LA POLITIQUE
On nous adresse une lettre qui con-
firme la nouvelle donnée par un journal
du soir d'une perquisition qui aurait été
opérée à Palerme, dans le palais de M.
le duc d'Aumale.
L'affaire remonte déjà à quelques
jours.
Une escouade de gardes de la sûreté
publique, habillés en bourgeois, entoura
tout à coup le palais ou réside un Fran-
çais, M. Regnault, administrateur des
biens du duc, et un inspecteur de police
opéra en sa présence une minutieuse vi-
site du palais et du parc. En même-
temps, on arrêtait au dehors un charre-
tier au service du duc qui arrivait avec
un chargement de vin.
Quant aux motifs qu'on prête à cette
perquisition, ils sont tellement fantai»
sistes et invraisemblables que nous ne
nous abuserons ni à les mentionner ni
à les réfuter.
M. le vice-amiral Jaureguiberry est
rétabli de l'indisposition dont il avait
été atteint il y a un mois. Il vient de re-
prendre ses fonctions de vice-président
du conseil d'amirauté.'
A TRAVERS PARIS
Le Journal officiel contient un grand
nombre de promotions et de nomina-
tions dans l'ordre de la Légion d'hon»
neur.
Parmi les officiers-généraux nous re-
marquons M. le général Henri-Jules Ba«
taille qui a été élevé à la dignité de
grand'croix.
Les généraux de division Marmier, Jo-
livet et baron Boissonnet ont été pro-
mus au grade de grand-officier de la
Légion d'honneur.
Dans nos échos d'hier, nous publiions
la lettre d'un abonné qui manifestait
certaines appréhensions au sujet des re-
tards possibles dans la distribution des
circulaires électorales.
Nous croyons savoir que toutes les
mesures sont prises pour que le service
se fasse avec toute la régularité habi-
tuelle.
En ce qui concerne les timbres-poste,
nous pouvons également affirmer que
les provisions répondront à tous les
besoins.
Avant-hier soir, brillante réunion dans
les salons de la société d'escrime de la
rue.Saint-Honoré.
L'assistance était des plus choisies t
plusieurs assauts remarquables ont été
fournis par MM. Mége, Potocki, Carolus
Duran, de Marescot, de Clermont, Polo.
nini, Boudin, Roulez, Soupe, Giober-
gia, etc. ̃̃“̃̃•
On annonce, pour le 22 de ce mois,
une grande soirée d'escrime dans la
salle des représentations du cercle de
l'union artistique, place Vendôme.
Grand émoi chez les grandes petites
dames.
Une marquise une vraie vient
d'embaucher leur coiffeur privilégié
pour la somme de dix louis par jour et
l'a emmené à sa suite dans une grande
capitale du nord-est de l'Europe.
Le désespoir de ces demoiselles est
navrant. L'une d'elles s'est arraché plu-
sieurs de ces cheveux que l'artiste capil-
laire émigré savait si bien accommoder.
Une autre a pris le parti de se coiffer
elle-même plutôt que de livrer sa tête à
un autre perruquier. Comme elle est
très inexperimentéea elle ressemble as-
sez bien maintenant à une tête de loup.
Le plus curieux, c'est que cette coif-
fure lui sied à merveille et va peut-être
faire école.
Ces dames se coiffaient à la chien,
elles se coifferont à la loup
Un des personnages du drame de BeU
lerose, transporté par l'éloquence de ce
sergent d'artillerie, s'écrie «-II .m'a élec-
trisé! »
On a relevé ce mot comme un ana-
chronisme dans une pièce qui se passe
sous Louis XIV C'est une erreur.
L'électricité a été connue de tout
temps; c'est l'ambre, électron, substance
dans laquelle les anciens avaientremar-
qué des phénomènes d'attraction, qui a
donné son nom à l'électricité.
Franklin ne l'a pas découverte, comme
le croit le vulgaire; sa gloire consiste à
avoir déviné et prouvé l'identité de
l'électricité avec la foudre.
La première machine électrique, ca«
pable d'accumuler une grande quantité
e fluide électrique dans un corps donné,
a èté^Qo^jkuJtepar Çtto jdjjîuericke,
l'inventer diuaTMchuie pnauinjfequ©i
cet illustre savant naquit a Magdebo'urg
le 20 novembre 1602 et mourut le 11 mai
1686. i {
Or, l'action de Bellerose se passe dans
les dernières années du ministère de
Louvois, qui mourut en 1691.
-Il n'y a donc pas d'anachronisme.
Mais parions que les auteurs avaient
écrit le mot sans y regarder de si près.
La Russie continue de faire le plus
sympathique accueil ànos artistes. Berne-
Bellecour, le peintre du Coup de canon,
est en ce moment le lion de Saint-Pé-
tershourg. Dimanche dernier, il a eu
l'honseur d'être présenté à l'empereur.
Sa Majesté s'est entretenue dans les
termes les plus bienveillants avec notre
jeune et déjà célèbre compatriote.
Tout Paris est au patin.
On reparle de la tète du club, mais le
jour n'eu est pas encore fixé.
Profitons de cette actualité pour don-
ner quelques détails sur le patinage. La
chaussure varie suivant les pays. Ainsi
en Laponie, en Norwége et dans quel-
ques parties de l'Amérique du Nord, où
le sol reste couvert d'une couche de
neige durcie de plusieurs pieds d'épais-
seur, il existe une espèce.. de patin,
nommé skie. C'est une longue planche
très étroite relevée en pointe à ses ex-
trémités, au milieu de laquelle, sur une
sorte de petit exhaussement, s'emboîte
le pied qui y demeure maintenu par une
forte bride de cuir._
**#
Ainsi chaussé rien n'arrête le Lapon
qui, s'il en faut croire les voyageurs, peut
fournir une course de cent lieues par
jour.
Il existe en Norwége un régiment de
chasseurs (lés skielqebere) qui, pourvus
de ces patins, gravissent et descendent
les montagnes, traversent les rivières et
c'est à peine si on les voit passer.
Cette troupe,singulière rendit de grands
services dans les guerres que la Nor-
wége eut à soutenir contre la Suède.
Nous recevons de Roger, le créateur
de Jean de Leyde du Prophète, l'opéra
dans lequel fut réellement inauguré en
France le Skating-Club, la communica-
tion suivante: <
Les pauvres, les gens frileux et ceux qui
ne patinent pas demandent respectueusement
et instamment que le Skating-Club annonce
une grande fête. Il n'est que temps.
Ça fait dégeler 1
Tout à vous, très chaleureusement.
̃ • G. Roana, -•
Ainsi soit il! N
NOUVELLES A LA MAIN.
Trait d'avarice.
S'il n'est pas vrai, il est bien trouvé
mais on nous en garantit l'authen-
ticité. Il est d'autant plus drôle
Le chef de la maison J. H. et Ce,, de
Londres, est connu par son avarice sor-
dide, dont il a fourni d'innombrables
preuves.
Il faut savoir que, en dehors de sa
vieille maison de commerce, il possède
comme fortune particulière un revenu
d'environ quatre millions de francs.
Or, voulant aujourd'huiporter le deuil
de son vieil ami, le baronet Anthony de
Rothschild, mort la semaine dernière,
il n'a rieQ trouvé de mieux que d'en-
joindre à son pauvre garçon de bureau,
en deuil lui-même de sa 'soeur,
d'avoir à quitter son vieux crêpe pour
en orner lui-même son propre chapeau.
Un officier supérieur retraité marie
son fils, jeune homme charmant d'ail-
leurs, et lui indique, comme l'un des
deux témoins qu'il doit choisir, un de ses
anciens camarades de régiment, brave
homme, toujours sanglé dans sa redin-
gote jusqu'au menton, et devenu com-
plètement sourd dans ses nombreuses
campagnes. 1 °
Le vieux militaire accepte le rôle de
témoin et demande au père
C'est la première fois, je crois?
Parbleu
Suffit 1
Là-dessus il va trouver le père de la
jeune personne dont on lui a crié le nom
à l'oreille une vingtaine de fois, et après
un salut courtois, lui dit en le regardant
dans le blanc des yeux.
Mon client en est à sa première af-
faire mais s'il ne fait pas son devoir,
je suis là, ,entendez-vous, et, comme
ami de son père, je prends sa place 1
Une famille honnête et tranquille qui
habite Passy, possède deux jeunes
filles..
La mère est une femme des plus dis-
tinguées le pèie est un homme des
plus honorables et des mieux posés, qui
n'a d'autre défaut, si c'en est un, que
d'être un beau convive qui aime les fins
morceaux et les longues conversations,
la fourchette à la main.
Les deux jeunes fillés sont également
jolies et bien élevées, toutes deux sont
également bien partagées, devant le
monde, dans la faveur de leurs pa-
rents.
Cependant, le, monde ne sait pas tout
ce qui se passe. La plus jeune des deux
n'est pas heureuse. Son père -fronce le
sourcil dès qu'il l'aperçoit, et, à la mai-
son, sa mère n'ose l'embrasser qu'en ca-
chette, en essuyant une larme furtive.
Voici le secret de ce mystère, le père
l'a révélé l'autre soir, pendant le dessert
prolongé d'un grand dîner qu'il faisait
entre amis:
̃– J'étais allé dîner en ville; tout d'un
coup, nous étions au. potage, on m'ap-
fregâ qu'on m'appelait à.Ta maison, et
~Qe'J~U~~M~
lois; je suis oblige de me lever. et il y
avait une poularde truffée I Je ne lui
pardonnerai jamais celai !•̃̃>̃
C'était hier, rue Vivienne, à la porte
du dompteur de. puces (pardon, mes-
dames
Un gamin se présente, accompagné
d'un magnifique Terre-Neuve.
On n'entre pas avec des chiens I.
fait le préposé au contrôle.
Comment ? répond le gamin vous
ne voyez donc pas que c'est un des four-
nisseurs de la maison!
Un brave et excellent homme, pas
bien riche, va se promener à la halle.
• II aperçoit un morceau de saumon dont
il a grande envie.
Combien ce morceau de saumon ?
demande-t-il à la marchande.
Quarante sous, répond celle-ci.
Le brave homme est très tenté. Tandis
qu'il hésite passe un pauvre diable, l'air
affamé.
Et j'allais dépenser quarante sous
par pure gourmandise 1 dit le brave
homme, en regardant le malheureux.
Pris d'un bon mouvement, il va à
lui et lui donne les quarante sous, puis
il se met à l'écart pour voir ce que va
faire le mendiant,, dont les yeux ont pé-
tillé de joie.
0 surprise!
Le mendiant va droit à la marchande
et achète le morceau de saumon.
Regrets superflus de l'homme géné-
reux qui jure un peu tard qu'on ne l'y
reprendra plus.
Mlle T. une de nos plus jolies grues,
étalait hier dans une avant-scène une
charmante parure en perles fines, qu'on
lui a donnée pour ses étrennes.
-Tiens I s'écria une de ses camarades,
en la désignant du geste, je n'avais pas
encore vu ça.
Quoi donc?
Une huître dans des perles t
Le Masque de fer.
Nous rappelons à nos lecteurs de Lon-
dres que depuis le 1" janvier 1876, le
Figaro se trouve dans les gares de Cha-
ring-Cross, Cannon-Street et Victoria,
de même que chez notre agent, M. Bar-
jau, 29, Fritz street, Soho square, au
prix de 2 pence (20 centimes).
FIGARO A VIENNE
̃ Vienne, 9 janvier.
Nous avons eu hier soir, dans les sa-
lons du Grand Hôtel, notra réunion an-
nuelle de la Société d'assistance pour les
Français, dont la fondation remonte à
l'année 1870 de douloureuse mémoire.
M. le comte de Vogué, ambassadeur
de France et président honoraire de la
Société, a ouvert la séance par quelques
paroles émues qui sont allées au cœur
de tous. Rappelant que lui aussi se fai-
sait gloire d'avoir réussi à fonder à Con-
stantinople une semblable société, M.
de Vogué a tenu à honneur de dire com-
bien il avait été aidé dans la tâche qu'il
s'était imposée par ces vénérables sœurs
de charite que l'on retrouve partout où il
y a une infortune à secourir ou des mal-
heureux à soulager.
Sans doute, a ajouté Son Excellence,
le Comité viennois n'a pas eu cette res-
source, mais ses œuvres comme celles
des membres de la société en général
démontrent que le cœur de la sœur de
charité peut battre aussi sous l'habit noir
du mondain, la redingote du travailleur
ou la robe de soie de l'élégante. M. l'am-
bassadeur a terminé en payant un juste
tribut aux labeurs, au dévouement du
Comité. Je le répète, cette improvisation
prononcée d'une voix sympathique et
digne, a profondément impressionné
l'auditoire.
M. Bontoux, directeur général de
la Sudbahn, et président du comité qui
fonctionne depuis six ans, après avoir
remercié M, de Vogué du haut concours
qu'il offrait à la Société, en a exposé le
bilan, et dépeint en quelques mots bien
sentis le but et la situation. Par un excès
de modestie, dont l'assistance a promp-
tement fait justice, M. Bontoux et le co-
mité ont offert leur démission. Par ac-
clamation, on a renommé ces hommes
au dévouemeut desquels l'association,
qui aujourd'hui a des fonds de réserve
et des revenus fixes, doit de ne plus
être une création éphémère.
J'ajouterai que, .par un acte d'équité
qu'approuveront tous ceux qui connais-
sent sa charité, les membres présents
ont insisté auprès de M. de Bourgoing,
qui, jusqu'à ce jour, s'y était refuse, pour
qu'il fît partie du comité. En présence du
désir général, M. de Bourgoing a dû sor-
tir de la tente où son exquise délica-
tesse l'avait fait se retirer.
Cette réunion de famille où chacun re-
trouvait avec joie la patrie absente, a été
terminée par une bonne nouvelle. Par
l'intermédiaire de M. l'ambassadeur,
Mme la maréchale de Mac-Mahon a fait
parvenir à la société un service en por-
celaine de Sèvres, destiné à faire le pre-
mier lot d'une loterie de charité. Le
Figaro, en citant ce nouvel acte de géné-
rosité d'une main dont les bienfaits ne
sont plus à compter, ne se trompera pas
en portant à l'Elysée l'expression de la
gratitude de tous les Français qui habi-
tent la capitale autrichienne.
̃̃̃ ̃
M. l'ambassadeur de France, comte
Melchior de Vogué et Mme l'ambassa-
drice comtesse de Vogué, née comtesse
Desmoutiers .de Merinville, ont reçu le
6 et le 7, de huit à dix heures du s0.ir>
dans les salons du palais Lobkowitz.
L'assistance était brillante et comptait
tft^jîiff T'f *a riiplnTnflH<6tranfiflrfl. la
politique, Tarméeet l'aristocratie ont de
plus distingue.
M. le chambellan comte Sigismond
Berchtold et Mme la comtesse Joséphine
Berchtold,- née comtesse Trauttmans-
dorff-Wiesberg, dame du palais, ont fait
les honneurs en présentant à M. 1 am-
bassadeur et à Mmé de Vogué les mem-
bres de l'aristocratie autrichienne. J'ai
remarque dans cette foule brillante,
outre tous les ambassadeurs accrédités
à Vienne et leur personnel, les hauts
fonctionnaires de 1 armée et de l'admi-
nistration, tous les ministres présents
dans la capitale, le prince Adolphe
Schwarzenberg,. le prince de Thujji et
Taxis, le prince et la princesse de Met-
ternich, Mme la comtesse Andrassy, M.
de SchmerUng, M. le baron H.offmann,
la princesse Mensdorf-Diétrichstein.
Mais la liste de toutes ces célébrités se-
rait fort longue, il voussuffira d'ailleurs
de savoir que tout Vienne a voulu don-
ner à M. et à Mme de Vogué la preuve
de la sympathie dont y jouissent et la
France et le ur personne- •
̃̃ • $* ̃-»̃•'••̃ '.̃ •
Comme théâtre, trois fremiéres pour
cette semaine l
C'est d'abord, à tout seigneur tout
honneur, la Créole au théâtre An der
Wien.
Je vous ai déjà fait savoir par dépêche
le succès brillant de cette charmante
opérette. w
Au Carl Théâtre, Fatiniza, de Suppe, a
réussi également; si la musique donne
prise à quelques critiques légeres, le li-
bretto de Gencé et Zell tiré d'une anec-
tode de Faublas, est plein d'originalité,
de sel et de gaieté. Une bonne part du
succès revient au directeur du théâtre
M. Jauner qui, avec l'intelligence, le tact
et le goût qu'on lui connaît a su donner
à cette operette une splendeur de cos-
tu mes, un mouvement, une vie qui en
feront pour sa caisse une pièce de res-
source.
A l'Opéra-Comique, Fanfarullo, trois
actes, texte et musique de M. J. Wirth,
a fait fiasco. Le meilleur service que je
puisse rendre à l'auteur de Fanfarullo,
qui fait litière de tout scrupule à l'en-
droit de la propriété littéraire ou musi-
cale d'autrui, ce sera de ne pas parler de
son opérette.
̃̃>•̃ A. M.
Télégrammes et Correspondances
7
«~ Camp d'Avob, 11 janvier. L'ouver-
turo de l'école des sous-officiers d'infanterie,
candidats au grade de sous-lieutenant, qui
devait avoir lieu hier 10 janvier, est reculée
jusqu'à une époque indéterminée.
L installation, d'ailleurs est insuffisante,
et on s'occupe activement de la compléter.
Cette année, l'école ne doit pas seulement
recevoir quatre cents sous-officiers d'infante-
rie de ligne, mais encore quarante sous-offi-
ciers environ d'infanterie de marine.
PRIVAS. 12 janvier. Un arrêté du
préfet de l'Ardèche suspend le conseil muni.
cipal de Privas, qui s'est abstenu en masse
d'assister à une séance fort importante à la-
quelle le maire l'avait convoque pour le 24 dé-
cembre dernier, en même temps que les plus
forts imposés de la communa.
Un considérant de l'arrêté dit que t cette
» abstention témoigne le parti pris d'une op-
» position systématique que rien ne justifie. »
Un second arrêté institue une commission
municipale, sous la présidence de M. Jouve,
ancien payeur.
Marsbillb, 12 janvier, 7 h. 30 soir.
La neige tombe. MM. Challemel-Lacour
et Pelletan sont arrivés. Gambetta est attendu
le 15. M. Thiers n'a pas encore fixé la date de
son arrivée.
Les candidats conservateurs au Sénat sont
MM. Dosithée Teissère, avoué, légitimiste;
marquis de Clappiers, légitimiste Bournat,
ancien député, bonapartiste tous les trois,
conseillers généraux..
Les principaux candidats républicains sont
MM. Challemel, Esquiros, Thourel, Cemat.
Quant à M. Labadié, il est énergiquement re-
poussé.
On croit à la nomination de MM. Challemel,
Thourel et Bournat, ce dernier ayant beau-
coup d'amis et d'obligés parmi les délégués
des campagnes.
NANTES, 12 janvier, 7 h. 50 soir.
Le comité bonapartiste de Nantes a tenu
séance aujourd'hui. MM. Henri Chevreau et
Busson-Billault ont prononcé des discours.
Le comité a décidé qu'il patronnerait les can-
didatures au Sénat de MM. Henri Chevreau,
Busson-Billault et du général Mellinet. Il a
déclaré en outre qu'il était prêt à transiger
avec tous les conservateurs.
• Saint-Lo, 12 janvier Dans la
Manche, les conservateurs portent au Sénat
MM. de Saint-Germain, député sortant, prési-
dent du Conseil général; le comte Daru, dé-
juté sortant; d'Auxais député, vice-prési-
dent du Conseil général.
Jusqu'ici, peu de concurrents sérieux..
BREST, 11 janvier soir (Affaire du
navire H. L.). Les accusés Vandernoot et
Joly sont maintenus en étatrd'arrestation et
renvoyés devant le préfet maritime, pour ré-
pondre du crime de dilapidation et d'avoir
fait disparaître le capitaine.
La Cour a prononce l'acquittement des sept
autres accuses par 5 voix contre 2.
CARCASSONNE, 11 janvier. Le dé-
puté Marcou rentra dans ses foyers, le jan-
vier, à quatre heures et demie du soir; la
période électorale s'ouvrait le lendemain par
une réunion de 300 ou 350 individus vénus
de tous les points du département, se disant
délégués tenue chez un sieur Poldevin,
sabreur de peaux.
Après bien des tiraillements, la réunion
intransigeante fixa son choix sur les citoyens
Lades-Gout et Coural.
Lades-Gout, cinquante-cinq ans, bel homme,
propriétaire relativement considérable, an-
cien conseiller' d'arrondissement sous l'em-
pire, aujourd'hui, vice-président du conseil
général très ambitieux, sans ombre de ta.
lent. Sa candidature a été très. contestée sa
fortune l'a mis en suspicion auprès des
hommes de son parti. Il a été criblé de
questions on lui a fait passer deux mauvais
quarts d'heure, je vous assure.
Coural, 60 ans, tête socratique, conseiller
général pour Narbonne, dont il fut maire au
4 Septembre. Il.était vice-président du con-
seil général quand Marcou en était présidoni.
Il possède de riches vignobles dans lu dé-
partement,
Les Conservateurs sontdivisés, etteurs can-
didats trop nombreux.
Les deux premiers sont M. Lambert de
Sainte-Croix, député sortant, et M. Bôraldi,
chef de bureau au ministère de la marine,
président du conseil général. Cinquante ans
environ, belle prestance, maniant l'assemblée
départementale en maître, et s'étant acquis
une sérieuse influence dans le conseil par
son esprit pratique. On le dit bonapartiste.
L'accord existe entre M. Lambert de Sainte-
Croix et lui et ils ont ensemble parcouru 1s
département.
Après eux viennent MM. le comte d'Exôa.
frère du général, patronné par les légitimiste»
et le comte de la Redorte M. Peyrusse, aa-
cien député sous l'Empire, adoré dans l'ar-
rondissement de Narbonne, et M. François,
ingénieur en chef des Mines.
Le nom de la condamnée exécutée récem-
ment à Bourg (Lot), est Bouyou et non Bouyoa,
Auguste Marcaoe.
PARIS VU, lOlltliE JOUR
Nous trouvons dans plusieurs jour-
naux le texte de la circulaire que M.
Léon Renault vient d'adresser auc
maires de l'arrondissement de Corbeit
où il pose sa candidature législative.
Dans sa forme sobre et dans ses théorios
correctes, la circulaire de M. Léon Re-
nault nous> paraît offrir le type de ce que
nous appelons la politique vraiment con-
servatrice. L'alinéa qui concerne la ré-
vision a surtout une extrême impor-
tance, conforme d'ailleurs croyons-
nous, au véritable sentiment public.
Paris, le 11 janvier J1876.
Monsieur le maire,
Je pose ma candidature à- la Chambre defl
députés dans l'arrondissement de Corbeil.
iftiquel me rattachent mon origine, mes inté-
rêts, mes plus chers souvenirs de famille, et
des liens nombreux de parenté et d'amitié.
J'espère avoir bientôt l'honneur de voua
voir, afin de vous donner toutes les explica-
tions que vous croiriez devoir me demander
sur le caractère de ma candidature.
Je tiens cependant à vous dire tout de suite
qu'elle est nettement constitutionnelle.
J'accepte et je- soutiendrai sans arrière-
pensée le gouvernement républicain que l'As-
semblée nationnale a fondé par son vote
du 25 février 1875.
Conâées à la garde du loyal soldat dont la
nom s'est confondu avec l'un des plus glo-
rieux souvenirs de notre histoire militaire.
nos nouvelles institutions sont rassurante»
pour les conservateurs, en même tempe
qu'elles offrent aux amis des libertés publi-
ques les garanties qu'ils ont le droit d'exi-
ger,
Le devoir des bons citoyens est de ne rien
épargner pour les consolider et pour obtenir
de leur fonctionnement régulier l'ordre et la
sécurité, conditions nécessaires de la prospé-
rité et du relèvement de notre pays.
Elles ne peuvent être révisées, jusqu'en
1880, que sur l'initiative du président de la
République. Si, avant l'expiration du mandat
législatif que je sollicite, M. le maréchal de
Mac-Mahon croyait devoir faire usage de la
prérogative qui lui a été exclusivement ré-
servée, je voterais les propositions qui au- w
raient pour but d'introduire un perfectionne-
ment ou de corriger un défaut dans la Cons-
titution je repousserais sans hésitation
celles qui porteraient atteinte à son prin-
cipe.
Je ne saurais oublier, en effet, qu'en votant
les lois constitutionnelles, l'Assemblée natio-
nale a voulu mettre fin aux divisions et aux
agitations stériles que l'incertitude sur la
nature du gouvernement entretenait dans le
pays.
Je serais heureux, monsieur le maire, que
votre opinion s'accordât aveo la mienne sur
ces points essentiels, et que cette conformitâ
de vues me valût votre suffrage.
Veuillez agréer, monsieur le maire, l'assu-
rance de mes sentiments les plus distingués,
.• Léon Renault.
Le Journal des Débats n'a pas dit ua
mot de la crise qui fournit une si abon-
dante copie aux journaux.
La Gazette de France s'étonne non sans
raison du désarroi intérieur que cette
crise subite a révélé.
Les ministres, sous la présidence du Maré-
chal, sont entrés en séance à neuf heures et
demie, et, jusqu'à deux heures, ont délibéré
on ne se douterait jamais sur quoi. sur^
un programme politique électorale.
Oui, aujourd'hui mercredi, 12 janvier,
quatre jours avant l'élection des délégués
pour les élections sénatoriales, le gouverne-
ment n'avait pas encore de politique arrêtée.
Il ne savait pas ce qu'il voulait ni ce qu'il
devait désirer.
Il a fait appel au pays sans savoir sur quoi <
le consulter et quels conseils lui donner dung
son intérêt.
Le gouvernement, qui a poussé à la disso-
lution avec une préeipitation fébrile, qui s'est
engagé à outrance dans les élections goné-
raies, n'avait ni plan,* ni programme, ni poli-
tique et, par conséquent, n'a pu donner au-
cune instruction d'ensemble aux fonction-
naires de l'Etat.
Le plus piquant, comme le dit plai- 1
samment la Gazette de France, c'est qu'oa'
choisit ce moment pour accuser le cabi-
net de faire de la candidature officielle
à haute pression.
»% Un joli mot cité par le Moniteur Unim
versel et qui résume bien la discussion
dont les péripéties se poursuivent en ce
moment.
M. Léon Say s'adressant à M. Buffet. Votre =
terrain est trop étroit.
M. Buffet répondant à M. Say. Le vôtre est
trop glissant.
**» Les journaux bonapartistes font
grand étalage d'une liste sénatoriale où
l'on accole le nom de M. Dufaure à celui
de M. Denfert-Rochereau.
Le Français répond que M. Dufaure à
opposé un refus énergique au parti ré-
publicain qui le priait de laisser son
nom sur cette liste. •
Ce refus, M. Dufaure l'a notifié au prenùor
magistrat du département, et il a averti soa
amis de démentir quiconque dirait sa candi-
dature associée à celle de M. Denfert-Roche-
reau. C'est par abus et à l'insu de l'honora-
ble garde des sceaux que le Gouiyier de la
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