Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1876-01-09
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 janvier 1876 09 janvier 1876
Description : 1876/01/09 (Numéro 9). 1876/01/09 (Numéro 9).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2758244
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
23' Année, à» Série Hmnéro &
Un numéro à Paris, 20 cent, avec le Supplément.
Dimancîie 9 Janvier 1816
H. DE VILUEMESSAHT « F. HWGNftRO ·
Rédacteurs en chef
s A. PÊRfVIER »
Secrétaire de la /Rédaction
BJÔDACTIOl*,
?! De midi à.' minuit, rue Drouot, 8(1 ,• ~>.
< Les manuscrits ne sont vas rendus/ zy -r
BUREAUX |P -J; \L v I ̃̃̃̃
06, pue Drouot, 26 *•
H. DE VÎLLEBrESSANT
̃'̃'̃ ertdtnimstrateiir
FERNAND.DE RODAYS
Gérant
ABONNEMENTS
Départements ÏVofe «sois. •̃<•̃̃ tS fr.
Paris ÏVofe »r(t)fe.mii.i. ̃•.•̃•• 15 fr.
ANNONCES ET RECLAMES
DOI.LINGBN FILS, SseUV BX O?, PASSAGE DES Pri.nSES
BT A VAdïUNISTHATION
1111
"¡,
SOMMAIRE
Ifc Magne Ignotus.
Ècaos de Pams Le Masque de Fer.
L'Éducation d'un Pbihce Un Docteur ès-kitres.
SÔDSCMPTION VOVR LES BUSTES DE M. DE St-GEORCES.
TfeÊGBAMMES ET CORRESPONDANCES Aug. MaTCOàt.
Tentative d'assassinat contre le directeur des
contributions indirectes de Tulle. ̃ Exécution
à Rennes, de Riaud, le Barbe-bleue breton.
Vabis AN JOUR LB JonR F. M.
Hobvelles diverses Jean de Paris. L'homme
à la fourchette.
Lk Bourse.
La Mort de Paul-Louis Courier FernanddeRodays.
Pbeuières Représentations Auguste Vitu.
Odeon les Danicheff, comédie en quatre actes,
en prose.
L* Soirée Théâtrale Un Monsieur de l'orchestre.
Les Danicheff.
Cocotier DES Théâtres Jules Pr vel.
M. MAGNE
Jamais époque plus troublée produisit
homme plus calme. Au milieu du bal
masqué contemporain auquel ont pris
part tous les partis politiques, un homme
d'une taille moyenne s'est, promené,
vêtu d'un long maç-fariane sombre. Sa
figure i««uî^ d'une^pâlëur mate, pais
un peu rougeaude aux fossettes des joues,
est éclairée par des yeux d'un noir vif.
Son regard est un peu inquiet. Ses che-
veux sont d'un blanc d'argent. Il avait
un air doux et grave. Parfois, il s'est
arrêté devant nos groupes. Il a parlé
avec la voix d'un véritable orateur. Puis,
sur un calepin, il a inscrit le nombre des
violons, des becs de gaz, etc.11 a payé les
soupers. Quand le mercredi des cendres
est venu, le même homme, comptable
acharné, a été le payeur du dernier
quart d'heure de Rabelais. Sa passion de
tout dénombrer était telle qu'il voulait
compter les cendres. Philosophe placide
et caissier imperturbable, il a tenu la
bourse où la fatalité implacable puisait
à pleines mains. Cet homme est « Mon-
sieur Magne », comme on disait < Mon-
sieur Guizot. »
ftJ~agne beaucoup ri; m~is
M. Magne n'a jamais beaucoup ri; mais
il n'a jamais beaucouppleuré. Ilacompté
notre marche, avec l'impassibilité d'un
podomètre. Venu de rien, il est arrivé à
tout. On ne le voit ni monter ni descen-
dre. De temps en temps, il apparaît au
sommet et il disparaît. Il a cela de rare,
qu'il a su beaucoup parler sans se con-
fesser. XI mourra sans qu'on connaisse le
.secret de sa pensée politique. Homme de
sang-froid, il n'a pas été trahi par la pas-
sion. Rien ne l'a grisé. Voilà pourquoi
on ne sait rien de son âme. Il marche
dans la vie avec cette raideur circons-
pecte d'un homme qui porterait sur la
tête un plateau de figurines en plâtre.
M. Magne est, d'autre part, un comptable
derrière un guichet. Rarement la foule
l'a vu dans la rue. C'est un esprit modéré
que toute violence trouble. Il avait l'ha.
bitude de dire à ses secrétaires « souve-
nez-vous que levent modéré fait moudre
le blé et que le vent violent renverse le
moulin. »
**#
Cinq fois pendant sa vie, le vent a fait-
ouvrir violemment les fenêtres de son,
cabinet de travail, et a dispersé dans la
place ses papiers. Cinq fois il a repris
son travail financier au point où il l'a-
vait laissé. D'autres cherchent Dieu;
ceux-ci cherchent la femme; M. Magne
cherche l'équilibre du budget.
En fait, c'est un caissier. 11 n'a pas
même une serrure à secret pour ouvrir sa
caisse. Son système est aussi banal que
celui d'un père de famille. Il consiste à
dépenser moins et à recevoir plus. La
force de M. Magne est dans cette sim-
plicité. Cependant, la nécessité des
choses et comme une ironique fata-
lité, ont fait signer par M. Magne les
plus grandes dépenses et les plus grands
emprunts de ce temps. Mais plein de
l'âpre passion du travail et de l'es-
prit patriotique, le ministre est resté
à son poste. Il a fourni à l'empire et aux
gouvernements subséquents les meil-
leurs moyens de rompre cet équilibre
budgétaire dont il rêve. Vous savez cet
Américain qui, en juin 1848, prenant un
fusil des mains d'un jeune insurgé, tue
un garde national de l'ordre et dit au
Gavroche en lui remettant le fusil
«Voilà comment cela se fait mais ce
n-est pas mon opinion » M. Magne me
rappelle un peu cet Américain; mais lui,
il a conserve le fusil.
#*#
A vingt ans, M. Magne étonnait par
sa maturité, comme il étonne aujour-
d'hui par sa jeunesse. Il a fait des loga.
rithmes à l'âge où l'on fait des vers.
A l'âge où l'on se marie, il était déjà
rapporteur du budget. Jamais matière
fut plus impressionnable à l'œil nu que
ce budget. Selon qu'on le regarde, on
lui trouve des millions de plus ou de
moins. Lé budget a été le champ de ba-
taille glorieux de M. Magne. Sa person-
nalité a grandi avec la dette publique
qu'il voulait amoindrir. L'humble expé-
ditionnaire de la préfecture de Péri.
gueux est devenu un des membres du
conseil privé, c'est-à-dire est monté au
point extrême que pouvait alors atteindre
un homme, sans couronne. De même que
sous. tout gouvernement 4X 4 font 16,
de même M. Magne conserva absolu-
ment son identité sous tout gouverne-
ment. Il a pu servir des gouvernements
différents sans en trahir aucun. Cepen-
dant son œuvre principale appartient à
la période impériale. Malgré son impas-'
sibilité voulue, M. Magne a conservé
dans le regard je ne sais quoi d'inquiet.
Petit et pauvre, il avait dû se garer de
tous et de tout. Grand et puissant, il
conserve la prudence du cheval qui mar-
che dans un chemin plein d'eau. D'autre
part, quand il passe devant vous, il vous
regarde de côté, sans détourner la tète,
~PUU~ ='='
comme le fait la femme honnête. Enfin,
détail qui fait ressortir le caractère d'un
homme, comme à l'emporte-pièee î M.
Magne, qui est certes une des plus
grandes expériences financière du mon-
de, craint les critiques des imbéciles;
comme les chevaux, même de grande
race, ont peur des ânes
#
Le portrait de M. Magne serait quasi et
déjà fait, si M. Magne ne s'était pas
trouvé un grand orateur. Sa parole
limpide; sa voix blanche; sa phrase
nette. son argumentation lumineuse
son désir manifeste de convaincre plu-
tôt que d'émouvoir, de séduire plutôt
que d'étonner attirent aussitôt l'at-
i tention de l'auditoire. Puis, son art de
bien dire le mène sans efforts à des
mouvements oratoires qui, sans rappe-
ler ce grand balancement du large de
M. Rouher, voguant en plein discours,
appartiennent assurément à la grande
manière. M. Magne se met habilement
avec son auditoire au même degré de
^chaleur. Sa parole est dans la tonalité
des vibrations ambiantes. Cela explique
pourquoi le lecteur nepartage point cer-
taines émotions ressenties par l'audi.
teur. Cependant il me semble qu'une
couleur trop uniformément grise cou-
vre le discours écrit. M. Magne n'est
pas un coloriste. Mais de temps en temps,
un effet sort en relief, qui est produit
par une opposition d'ombre et de lu-
mière. M. Thiers, qui a cependant un
tempérament plus artiste que celui de
M. Magne, ne connaît pas ces tons là.
M. Magne est de l'école oratoire de M.
Thiers; mais il a dû prendre quelques
leçons d'un orateur d'autrefois. M. Thiers
a parfois été magnifique sans avoir été
éloquent. M. Magne a été souvent élo-
quent sans jamais avoir été magnifique.
On peut reprocher à M. Magne d'avoir
été, quand il est sorti du buget, plutôt
un avocat qu'un homme d'Etat. Mais il
n'avait pas choisi son rôle. Quoique d'es-
prit très libéral, ainsi qu'il l'a prouvé en
1870 et en 1872, M. Magne a été surtout
un fonctionnaire plutôt qu'un homme
d.'Etat. Quand notre époque passera
devant les assises de l'avenir, l'histo-
rien ce juge d'instruction aura
quelque difficulté à trouver des évé-
nements qui portent l'empreinte per-
sonnelle de M. Magne. Il a été moins
le complice que l'instrument du sys-
tème impérial qui consistait à eseomp-
ter l'avenir pour les besoins du présent.
Système qui, vous le savez, a été le père
deM.Haussmann, lequel engendra Paris.
Plus tard, sous le gouvernement actuel,
il est entré au ministère des finances
avec des allures. de syndic d'une faillite.
Là, il a été insensible à tous-les courants
de l'opinion publique, comme l'est aux
courants d'air le génie nu dé la colonne
de Juillet On a un jour, rendu M. Magne
responsable de certaines lois économi-
ques de l'Empire, entr'autres de là loi
des coalitions et'des associations ou-
vrières. On a dit « ces lois ont préparé
la Commune et M. Magne en est res-
ponsable. » Cela est une erreur. En
tous cas, il y aurait exagération dans la
déduction. On ressemble ici à ceux qui
accuseraient la Régie d'avoir incendié
une maison, parce que l'incendiaire s'est
servi d'allumettes de la Régie.
Je dirai plus et mieux. M. Magne a
toujours réparé des situations qu'il n'a-
vait point laites. Sa passion fut l'ordre.
Il a voulu que tout fût ordonné dans le
gouvernement comme dans sa vie. Il a
su d'une façon merveilleuse l'art de vi-
vre. Seul, Montaigne l'a égalé. Aussi
bien a-t-il toute la philosophie de Mon-
taigne, comme il en a le château, à Ber-
gerac. On connaît assez Montaigne pour
savoir que, là-haut, il doit être content
de voirdans ses souliers un homme'qui
lui ressemble autant. L'admiration de
M. Magne pour Montaigne est absolue.
Il a tout conservé, là-bas, du grand pen-
seur. On dirait que Montaigne vient de
sortir du cabinet de M. Magne et va y
rentrer. Avez-vous remarqué que l'hô-
tel donné par Napoléon III à M. Magne,
est dans l'avenue Montaigne ? J'ai vu,
dans le quartier Saint-Honoré, un mar-
chand d'habits tout faits, à l'enseigne
« à Michel Montaigne ». J'imagine que M.
Magne doit s'habiller là. Son fils aîné,
autrefois receveur général a, parmi
ses prénoms, celui de Michel. J'estime
que ce n'est point en souvenir de Michel
(de Bourges).
#*#
M. Magne a de Montaigne la sérénité,
et l'habitude du gnôti-seautôn. Cepen-
dant, il a en moins l'esprit de curiosité.
Il se préoccupe peu du sens des mou-
vements de son chat ». Il est plus utili-
taire, mais il est autant voluptueux. Le
travail est sa volupté. Sur la table de 1
son cabinet, on voit rangés avec symétrie 1
son canif, sa plume, son grattoir, son cou- ]
tenu à papier, etc. Il a pu lui-même être
changé de placerais ces objets sont tou-
jours restés là. Il les range sans cesse. 1
Comme Balzac, il se sert de chandelles et J
non de bougies. Quand il travaille, il les
mouche méthodiquement et lentement, 1
comme pour prendre un repos. En 1870, ]
pendant la- guerre, il travaillait le bud- ]
get comme si le feu n'était pas au pays. C
Vous rappelez-vous ce pêcheur la ligne
qu'on vit, auprès du viaduc d'Àrcueil,
en plein bombardement de 1871 ? Ac-> 1
caparement de l'homme par l'idée fixe!
Il serait intéressant de savoir si cet 1
homme étonnant a tro.uvé des poissons
encore plus étonnants que lui, qui, par
ce tapage infernal, ont osé mordre à 1
l'hameçon, J
On a reproché- à M. Magne son népo- f
tisme. Je ne sais pas si l'accusation ¡
est fondée. En tous cas, il vaut mieux n
donner des places auxmâlèsde safamille' ]
que de les égorger comme jadis, en Tur-
quie. Il a été de très bonneheureetil est
resté prophète dans son village. Le pays
périgourdin est le fief de M. Magne. Ifa
servi l'Empire. Il l'a aimé. Il a porté son
jleuil. Mais c'est surtout un grand servi-
tèurdupays après Mae-Mahon, M. Buf- f
fet et autres. La troisième Republique L
fera de M. Magne tout ce qu'elle vou-
dra, excepté un républicain. Aujour.
d'hui les périgourdins sont fort heu-
reux. Lourpassion a toujours été do faire.
chez eux des grands hommes. M. Magne
est bien leur affàire. Périgueux est la
ville de France qui a lé plus de statues
sur ses promenades. C'est l'ancienne
Athènes. Il y a là -Fénelon, Montaigne,
Bugeaud, Daumesnil, etc., etc. On a déjà
songé à la statue de M. Magne. Il est
trop de l'école du bon sens pour ne
l'avoir pas refusée. Mais dès qu'il mourra,
les périgourdins commanderont du-
même coup son cercueil et sa statue. Et
il méritera cette statue comme tous ceux
qui auront servi plus le pays que les
partis. La patrie, avant tout. Voilà la
vérité que nous commençons à entre-
voir et que nos fils sauront regarder.en
face. Car les fils voient quelquefois
mieux que les pères; surtout les fils
d'aveugles.
IglîOtUS.
»__
Échos de Paris
LA POLITIQUE
La reine de Hollande vient d'arriver à
Paris, et est descendue à l'hôtel Bristol.
S. M. a reçu, dans la journée d'hier, la
visite du maréchal de Mae«Mahen et
celle du duc Decazes.
Nous faisions pressentir, hier, des
complications qui pourraient résulter du
refus opposé par la Porte ottomane à
l'offre de médiation des puissances, au
sujet des événements dont la Turquie
d'Europe est le théâtre.
Ces pressentiments trouvent leur con-
firmation dans la dépêche suivante, en
date de Vienne, 7 janvier
Aujourd'hui, tous les hommes obligés au
service militaire en cas de guerre, ont reçu
ordre de se tenir prêts à rejoindre leur corps
dans les quarante-huit heures qui suivraient
l'avis qui leur en serait donné.
Quoique l'agence Havas n'ait publié
cette dépêche que « sous toutes réser-
ves », elle est tellement dans là nature
des choses qui se passent en Orient, que
nous n'oserions pas en contester l'exac-
titude.
Nous savons, du reste, que depuis
quelques jours, il se fait entre les gran-
des puissances un échange très actif de
communications, relativement à la Tur-
quie.
M. le général Chanzy, gouverneur gé-
néral de l'Algérie, accompagné de son r
aide de camp, le capitaine Marois, est
arrivé hier à Paris.
Comme nous avons eu occasion de
l'annoncer, le général vient en France
pour assister à la réunion des chefs de
corps d'armée quia lieu après demain.
Nous croyons savoir que l'honorable
gouverneur de l'Algérie profitera de son
séjour ici pour soumettre au gouverne-
ment un projet relatif au développe'
ment de l'émigration. Cette question est
d'ailleurs à l'ordre du jour; là France,
l'Angleterre et l'Allemagne viennent de
prendre des mesures restrictives con-
cernant l'émigration au Brésil où la
traite des noirs est abolie et où leseuro-
péens ne rencontrent pas une protection
suffisante.
Il est naturel que le général Chanzy
profite de ces dispositions pour chercher
a établir un courant colonisateur vers
l'Algérie.
Hier matin, à une heure après-midi,
M. le baron de Santos, chargé d'affaires
du roi don Louis Ier, à Paris, s'est rendu
à l'Elysée pour remettre à Mme la du-
chesse de Magenta le brevet et la croix
de l'ordre des Dames de Portugal qui lui
avait été conféré le 18 décembre dernier.
La réception a été des plus cordiales.
Du palais de l'Elysée, M. de Santos
s'est rendu chez M. le duc Decazes pour
remettre à madame la duchesse un bre-
vet du même ordre qui avait été signé
le même jour à Lisbonne.
A TRAVERS PARIS
La mort de M. le général Frossard
avait laissé vacante la vice-présidence
de la Commission de défense des côtes.
C'est hier seulement qu'a paru, au
lournal officiel, le décret qui nomme à
ces fonctions M. le général de division
Canu. x
M. le général Canu était déjà président
du Comité d'artillerie.
L'Académie desBeaux-Arts a procédé
[lier à l'élection d'un membre de la sec-
Mon de peinture, en remplacement de
Pils.
M. Bouguereau a été élu par 24 suf-
frages contre 6 donnés à M: Bonnat.
Deux des autres candidats ont obtenu
chacun une voix.
M. Bouguereau qui sortit autrefois
brillant élève de l'Ecole des Beaux-Arts,
rentre aujourd'hui à l'Institut par la porte
les maîtres.
Nous trouvons dans la boîte du Figaro,
la lettre suivante qui dénote une infor-
iune digne d'intérêt.
Monsieur,
Notre position est vraiment bien à plaindre,
iepuis la reprise des grands froids. Je n'ai
pas besoin do vous dire que l'hiver est la
saison où nous souffrons le. plus, où nous
wons le plus de besoins. Or, c'est précisé-
nént celle où nous recevons le moins d'au-
:nônes. En effet, les passants portent des
gants, très gros, avec lesquels il leur est dif-
Eicilo de saisir les pièces, dans leurs goussets
su dans leurs porte-monnaie de plus, ils `
maintiennent impitoyablement leurs mains
:lans leûrspoches.
Cette situation est 'intolérable pour nous.
Lés tailleurs no pouwaierit-ila pas faire aux t
pardessus des poches de côté où nous pren-
drions nous-mêmes à la rigueur, bien discrè-
tement, l'aumône qui nous serait destinée I Je
crois qu'il y a là un progrès et une œuvre de
philanthropie à réaliser^ dont profiteraient en
même temps les pauvres et les- passants.
Signé,: Pénury, mendiant ruiné.
Le plus curieux, c'est qu'on nous as-
sure que la poche à mendiant a en effet
existé "quelque part; seulement il y avait
des gens qui n'y mettaient jamais d'ar-
gent. C'est ce qui l'a fait abandonner.
En tous cas, il y a là quelque chose à
chercher et à trouver.
Avis aux bons cœurs.
Nous reproduisons textuellement la
lettre suivante, que le bébé de l'un de
nos intimes a ^adressée à ses amis et
connaissances à l'occasion du jour de
Pan:
Paris, 24 décembre 1875.
• v M -̃̃̃̃̃•
.M. Loulou souhaite de tout son cœur la
Bonne Année aux personnes qu'il aime, et il
prie celles qui le lui rendent de jeter les yeux
sur la petite liste dès jouets qu'il serait heu-
reux de recevoir en étrennes
« Train de chemin de fer mécanique, à tic-
tac un cheval ou plusieurs une tente
de campagne; un fort; un cirque
une écurie variée"; un fusil Chassepot
un chalet; uncanon; im camp, s
5ï. Lodlou sera bien touché et bien rècon-
naissant des marques de souvenir qui lui
.seront données ea ce, beau jour.
NOTA. Prière de se communiquer la liste et
de s'entendre afin d'éviter les doubles emplois.
Voilà un bébé qui promet!
NOUVELLES A LA MAIN
On tirait hier les rois chez Mme de *? ¡
et certain marquis, qui avait soupçonne
sa prédestination à la royauté, et qui
savait que l'on connaissait trop sa muni-
ficence dans la maison, subtilise, sans
qu'on s'en aperçoive, la fameuse fève
attachée à sa part de gâteau. Cha-
que convive retourne la sienne succes-
sivement, et le titre à la royauté ne se
trouve nulle part.
Interpellé, le maître d'hôtel commence
par balbutier; mais, pressé plus vive-
ment par sa maîtresse, il ûnitpar répon-
dre :•̃̃
Mais, madame, je suis bien sûr d'a-
voir remis la fève à M. le marquis,
comme vous me l'aviez recommandé!
Une locution que je ne manque àmais
de saluer d'un sourire:
« Les radicaux ont reçu le mot d'ordre
de leurs chefs. »
.Le mot d'ordre. quel euphémisme!
Un mot de maman, qui adore son fils,
un garçonnet fluet, âgé de douze ans
Il est dans l'âge ingrat! dit-elle.
Et plus bas, avec un soupir
En attendant l'âge de l'ingratitude! L
Un humoriste définissait ainsi le jour
de l'an
Un tas de pauvres, qui donnent à
un tas de mendiants!
On causait dans un salon des impa-
tiences témoignées par un parti pour le
gouvernement de ses rêves.
Ce n'est pas étonnant, dit l'un des
interlocuteurs, la plupart de ses parti.
sans attendent son retour pour déjeuner.
Alors; ce n'est pas une restauration;
c'est un restaurant qu'ils demandent
Le Masque de fer.
«
On sait que depuis le 1er janvier les
Petites Annonces du Figaro' paraissent
tous les jours, à la demande d'un grand
nombre de nos lecteurs et de nos
clients.
Mais, comme nos guichets restent fer-
més le dimanche, et que par conséquent
nous ne pourrions recevoir les petites
annonces ou correspondances destinées
à paraître le lundi, nous les remplaçons,
ce jour-là, par une rubrique spéciale
.sous le titre de
CURIOSITÉS ET OBJETS D'ART
Les insertions, pour ce jour-là, seront
reçues pendant toute la semaine, jus-
qu'au samedi soir 5 heures.
Grâce au prix si modique de cette pu-
blicité, vendeurs et acheteurs pourront,
à-peu de frais, les uns faire connaître
les objets qu'ils ont en magasin, les au-
tres acquérir ce qu'ils désirent, et cela
sans être obligés aux nombreux déran-
gements et aux longues courses que le
manque absolu d'indications rend né-
cessaires.
+.
'L'ÉDUCATION D'UI PRINCE
Paris, 8 janvier 1876.
• Monsieur le Rédacteur en chef,
Bien fin serait celui qui mettrait une
enseigne politique au-dessus de la porte
de votre hôtel de la rue Drouot.
Décidément, l'esprit seul donne l'in-'
dépendance et, i1 ce titre, Figaro a droit
de draper largement sa railleuse per-
sonne daas l'étendard de l'éclectisme.
Vous avez accueilli, monsieur, la lettre
du docteur en droit de Viroflay à cause
des renseignements qui complétaient la
correspondance de 31. Johnson. Vous
accueillerez donc celle-ci pour la même
raison, car elle vous dira tout.
Votre correspondant de vendredi a
établi son travail sur la seule lettre de
votre représentant do Londres, qui dans
une visite de simple courtoisie, ne s'était
pas donné mission de tout relever. Pre-
nant alors pour point' de départ les rapi-
des observations d'un visiteur, l'auteur
de cette lettre déclare immédiatement
que la France serait bien malheureuse
si un jour les hasards de la politique lui
donnaient pour souverain un prince chez
qui on ne trouve que dés sabres et des
cuirasses.
M. Johnson a, en effet, constaté la pré-
sence ostensible, dans le cabinet du
prince, de quelques armes et de quel-
ques costumes militaires; il a causé avec
l'élève de Woolwich de ses études spé-
ciales mais le correspondant du Figaro
n'en a point conclu que les armes, les
costumes et les études militaires consti-
tuaient les seuls et uniques préoccupa-
tions du fils de Napoléon III.
Celui qui écrit ces lignes se souvient
qu'un jour -il y a dix ans- se présen-
tant en solliciteur chez M. de Villemes-
sant, en sa propriété de Seine-Port, on
l'introduisit dans une immense galerie
toute tapissée de photographies; cela
me donnait-il le droit de dire que le ré-
dacteur en chef du Figaro ne s'occupe
absolument que du collodion?
Or, pas plus que M. de Villemessant
ne fait de la photographie,-le prince im-
périal ne fait exclusivement des armes
et ne songe uniquement qu'à la guerre.
Et puisque ce lièvre a été levé, je de-
mande la permission de compléter ici
les renseignements de M. Johnson. C'est
de l'indiscrétion au premier chef, de la
grande indiscrétion, je dois le dire.
Donc le programme d'études actuel-
îômôni-suiYi par le prince qui est un
piocheur a été t-Facé- è-Arenenharg
aux vacances dernières il est ponctuel-
lement sui vi aujourd'hui à Cobden-Place.
Les six jours de la semaine sont af-
fectés chacun à un sujet spécial d'études,
et chaque jour lui-même est divisé en
deux parties.
Le lundi, le prince étudie l'histoire
dans les faits, et, dans la seconde par-
tie, il aborde la philosophie de l'his-
toire.
Le mardi, c'est la géographie; et,
après la géographie pure, la géographie
historique, commerciale, politique, so-
ciale, ^tc; les mœurs, les climats, les
richesses des différentes régions, etc.
Le mercredi est à l'organisation, ad-
ministrative de la France comparée à
celle des autres nations.
Le jeudi, c'est l'organisation judi-
ciaire.
Le vendredi s'emploie à l'étude de la
France politique dans le passé et dans
le présent.
Le samedi, enfin, vient l'examen ap-
profondi des événements contempo-
rains, l'histoire de'la Révolution fran-
çaise, du premier Empire, de la Res-
tauration, etc.. iusmï'à nos iours.
Voyons, monsieur le rédacteur, ne
sont-ce pas. là de bonnes semaines? Et,
sans être pour cela Empereur ou Roi,
quel est l'homme qui ne rêverait de
donner pareille éducation à ses en-
fants.
Mais comment me direz-vous le
prince peut-il travailler seul' tant de ma-
tières ?
II n'est pas seul. Il a à Londres trois
professeurs, chargés seulement de lui
donner la méthode; et, pour le reste:
Ici je dois devenir tout à fait indis-
cret.
Quand certains journaux et certaines
gens, avides de délations, dénoncent
périodiquement les voyages en Angle-
terre de personnages bonapartistes can-
nus, l'esprit de parti veut généralement
que ces personnages aillent « conspirer »
à Chislehurst.
Erreur!
Ces conjurés vont dans la salle d'é-
tudes du prince.
Vous devinez, n'est-ce pas? Ce sont
des professeurs complaisants, dévoués;
ce sont des amis fidèles qui vont porter
au prince, non des compliments banals,
mais le fruit de leur savoir et de leur ex-
périence. Les leçons se donnent en col-
loques particuliers, en conversations gé-
nérales, en promenades, quelquefois à
table, aux deux repas.
1 Tantôt, c'est un ancien ministre, qui
fut un jurisconsulte distingué; tantôt
c'est un ancien conseiller d'Etat, admi-
nistrateùr savant; tantôt un membre de
l'Université tantôt, enfin, un membre
de l'Institut, économiste ou historien.
Le défilé se fait lentement, opportuné-
ment, simplement. Point de pédagogues,,
mais des hommes froids, sérieux, vieil-
lis dans la vie active.
Je suis certain que votre correspon-
dant trouvera cette organisation sage et
prévoyante.
S'il demande à savoir les noms des
professeurs, j'aurai le regret de ne pou-
voir les lui révéler ici. Quelques-uns de
ces hommes, et j'ai l'honneur de
compter parmi eux n'ont pas encore
atteint l'âge de la retraite dans laquelle
ils retrouveront l'indépendance refusée
aux fonctionnaires. Les autres ne mettent
aucune ostentation à leur dévouement
et ils me sauraient mauvais gré d'avoir
révélé ce que pour moi-même j'ai le de-
voir de taire.- Il y en a un qui est mort
récemment; mais son meilleur livre est
resté il est à Chislehurst, etle Figaro ne
trouvera pas mauvais que le prince im-
périal étudie le droit international dans
les deux derniers.volumes signés du vi-
comte de la Guéronnière?
Un mot pour terminer. Votre premier
correspondant a soulevé une bien grosse
question en parlant du danger des
princes-soldats. Tous le sont les fils de
l'empereur Alexandre et les princes de
la maison de Savoie; les princes des
plus petites puissances la Hollande, la
Belgique et, pendant la dernière guerre^
non-seulement, lé fils et le neveu du roi
Guillaume commandaient des armées,
mais la famille souveraine comptaitneuf
de ses membres dans les rangs de l'ar-
mée belligérante. Il n'est pas jusqu'à
l'Angleterre où, si le prince héritier ne
tient pas un grade dans les troupes, les
forces militaires ne soient commandées
par un parent de la reine, le duc de Cam-
bridge. Donc, partout des princes-sol-
dats, et il serait difficile d'affirmer, dès à
présent, que la France ne les aime plus.
Toujours est-il que le plus pacifique
des rois, Louis-Philippe, n'oubliait ja-
mais, même quand il passait le panta-
lon blanc de garde national, de rappe-
ler qu'il avait été à Jemmapes et à Val-
'.?,.
my. Il a eu ein^ fils; il en a fait cinq
soldats. Pourquoi?. Le comte de Paris
a été soldat en Amérique, et le duc de
Chartres ealsolcfa^en France.
Quand le prinGe impérial aura des en-
fants, qu'il en fasse un agriculteur, un
médecin, un autre, ingénieur, je ne le
trouverai pas mauvais. Reste a. savoir
l'effet que cela fera sur le public, mais 'de
grâce qu'il n'en fasse pas un avocat,
même docteur en droit. Par le temps
de Gambettaqui court, j'aime mieux un
soldat.
Et vous?.
Veuillez agréer ^expression de nia re.
connaissance anticipée, car je suis" cer-
tain que ma lettre trouvera chez vous
une loyale hospitalité:
Un docteur ès-letlresî
♦
SàuteGRIPTION
POUR LES BUSTES DE M. DE SAINT-GEORGES
Les fêtes da joar de l'an nous ayant
forcés /à fermer nos bureaux pendant
deux jours, les listes de souscription y;
resteront déposées jusqu'au 12 janvier.
aulieuduiO.
A partir du 10 du mois courant, des
listes de souscription pour le buste de
M., de Saint-Georges, seront. ouvertes
chê2 MM. Roger et Peragallo, agents
dramatiques, rue Saint-Marc, n° 30.
Nous reproduirons:dans le Figaro les
listes qu'ils voudront bien nous adresser.
M. Lanzirotti nous fait savoir que le
modèle en terre du buste de M. de Saint-
Georges est presque terminé aujour-
d'hui; il nous charge de prier en son
nom les amis de M. de Saint-Georges et
les souscripteurs, qu'il sera heureux de
profiter de leurs avis, et qu'avant de
procéder au moulage en plâtre, il re-
cevra toutes les personnes qui se pré-
senteront à son atelier, 155, boulevard
Haussmann.
7« USTE
MM. Lachaud, avocat. 20 fp.
Félix de Lange 30
Ponchard. de l'Opéra-Com- 10
Nathan, de l'Opera-Coin. 5
Total 65 lu
Listes précédentes 2 350
• Total 2.415 te.
̃
Télégrammes et Correspondances
–» Toulon, 7 janvier. J'apprends à
l'instant que M. Garnier-Pagès est assez sé.
rieusement malade dans sa propriété du Can-
net, à 3 kilomètres de Cannes, où son gendre,
M. Dréo, député sortant du Var qui a tra-
versé hier notre gare, a été appelé en toute
hâte.
TuLtE, 7 janvier. M. de Cham»
mard, directeur des contributions indirectes
de la Corrèze, rentrait chez lui, mercredi
soir, à neuf heures, quand il fut accosté par
le receveur des contributions indirectes de
Beaulieu, arrondissement de Brives, qui lui
tira un coup do pistolet à bout portant. La
balle, fort heureusement, resta dans le canon
et M. de Chammard n'eut que le visage brûlé
par la poudre.
L'assassin se rendit ensuite à l'hôtel où il
était descendu et se tira un coup oie pistolet
dans l'oreille droite. On croit que sa bles-
sure est mortelle.
Il a déclaré à la justice que, venant d'être
mis à la retraite d'office, d'après les notes de
son directeur, il avait voulu le tuer et l'avait
guetté pondant une partie de la journée.
Rennes, 8 envier, 7 heures soir.
Riaud, le Barbe-Bleue breton, condamné
à mort par là Cour d'assises d'Ille et Vilaine,
pour avoir assassiné ses trois femmes, a été
exécuté co matin à 7 heures.
Il s'est confessé, a communié, a chaudement
recommandé son jeune enfant et a subi avec
courage sa peine, au milieu d'un trop nom- `
breux concours de curieux.
~~> MofîTPELiiEn, 8 janvier 6 h. soir.
Un jeune homme de Béziers, nommé Goudy,
âgé de dix-huit ans a été trouvé à midi, à cinq
kilomètres do Béziers, sur la route de Peze-
nas, tué d'un coup de revolver. On croit qu'il
a été victime d'un assassinat. Le parquet s'est
transporté sur les lieux.
Pémgubux, 8 janv. M. Gibiat, di-
recteur du Constitutionnel, ancien conseiller
général de la Dordogne, maître de forges aux
Eyzies, pose sa candidature au Sénat dans
ce département où il possède des intérêts
fonciers et industriels considérables.
Dans sa profession de foi nettement conser-
vatrice, M. Gibiat s'engage à soutenir éner-
giquement le gouvernement du maréchal de
Mac-Mahon.
Belle- Fontaine (Vosges), 7 janvieri
Un violent incendie s'est déclaré subite»
ment, dimanche dernier, dans la maison ha-
bitée par M. Laurent et ses cinq enfants, qui
eurent tout juste le temps de se précipiter du
haut d'une fenêtre. Ignorant leur détermina-
tion, et émus du sort de ses enfants qu'ils
croyaient encore dans la maison, deux braves
habitants de la commune, MM. Rebout et
Jean-Pierre, n'écoutant que leur courage, pé.
nétrèrent dans le rez-de-chaussée enflammé.
Là, ils furent surpris par l'effondrement de
l'étage supérieur, et leurs jambes se trouvé»
rent engagées dans les décombres brûlants.
Pendant vingt minutes, ces malheureux de«
meurèrent dans cette horrible position. Ha
poussaient des cris déchirants; quand, enfin
après de grands efforts, on put les dégager
ces braves gens avaient les jambes carboni»
sées.
On croit qu'une main criminelle a allumé
l'incendie. La justice est intervenue, et unjs
arrestation a été faite.. • ?
Auguste Marcade.
PillSAUJOmLEJOlJl
Chaque jour voit éclore quelque ciré,
culaire, quelque manifeste, quelque pro»
fessiou de foi ces documents sont en
général d'une nature plus encombrante
qu'instructive cependant il faut si*\
gnaler la lettre de M. Casimir Périer aux
électeurs de l'Aube, dont il n'a plus be-
soin d'ailleurs de-solliciter les suffrages!
ayant été nommé sénateur. '̃- l
Un numéro à Paris, 20 cent, avec le Supplément.
Dimancîie 9 Janvier 1816
H. DE VILUEMESSAHT « F. HWGNftRO ·
Rédacteurs en chef
s A. PÊRfVIER »
Secrétaire de la /Rédaction
BJÔDACTIOl*,
?! De midi à.' minuit, rue Drouot, 8(1 ,• ~>.
< Les manuscrits ne sont vas rendus/ zy -r
BUREAUX |P -J; \L v I ̃̃̃̃
06, pue Drouot, 26 *•
H. DE VÎLLEBrESSANT
̃'̃'̃ ertdtnimstrateiir
FERNAND.DE RODAYS
Gérant
ABONNEMENTS
Départements ÏVofe «sois. •̃<•̃̃ tS fr.
Paris ÏVofe »r(t)fe.mii.i. ̃•.•̃•• 15 fr.
ANNONCES ET RECLAMES
DOI.LINGBN FILS, SseUV BX O?, PASSAGE DES Pri.nSES
BT A VAdïUNISTHATION
1111
"¡,
SOMMAIRE
Ifc Magne Ignotus.
Ècaos de Pams Le Masque de Fer.
L'Éducation d'un Pbihce Un Docteur ès-kitres.
SÔDSCMPTION VOVR LES BUSTES DE M. DE St-GEORCES.
TfeÊGBAMMES ET CORRESPONDANCES Aug. MaTCOàt.
Tentative d'assassinat contre le directeur des
contributions indirectes de Tulle. ̃ Exécution
à Rennes, de Riaud, le Barbe-bleue breton.
Vabis AN JOUR LB JonR F. M.
Hobvelles diverses Jean de Paris. L'homme
à la fourchette.
Lk Bourse.
La Mort de Paul-Louis Courier FernanddeRodays.
Pbeuières Représentations Auguste Vitu.
Odeon les Danicheff, comédie en quatre actes,
en prose.
L* Soirée Théâtrale Un Monsieur de l'orchestre.
Les Danicheff.
Cocotier DES Théâtres Jules Pr vel.
M. MAGNE
Jamais époque plus troublée produisit
homme plus calme. Au milieu du bal
masqué contemporain auquel ont pris
part tous les partis politiques, un homme
d'une taille moyenne s'est, promené,
vêtu d'un long maç-fariane sombre. Sa
figure i««uî^ d'une^pâlëur mate, pais
un peu rougeaude aux fossettes des joues,
est éclairée par des yeux d'un noir vif.
Son regard est un peu inquiet. Ses che-
veux sont d'un blanc d'argent. Il avait
un air doux et grave. Parfois, il s'est
arrêté devant nos groupes. Il a parlé
avec la voix d'un véritable orateur. Puis,
sur un calepin, il a inscrit le nombre des
violons, des becs de gaz, etc.11 a payé les
soupers. Quand le mercredi des cendres
est venu, le même homme, comptable
acharné, a été le payeur du dernier
quart d'heure de Rabelais. Sa passion de
tout dénombrer était telle qu'il voulait
compter les cendres. Philosophe placide
et caissier imperturbable, il a tenu la
bourse où la fatalité implacable puisait
à pleines mains. Cet homme est « Mon-
sieur Magne », comme on disait < Mon-
sieur Guizot. »
ftJ~agne beaucoup ri; m~is
M. Magne n'a jamais beaucoup ri; mais
il n'a jamais beaucouppleuré. Ilacompté
notre marche, avec l'impassibilité d'un
podomètre. Venu de rien, il est arrivé à
tout. On ne le voit ni monter ni descen-
dre. De temps en temps, il apparaît au
sommet et il disparaît. Il a cela de rare,
qu'il a su beaucoup parler sans se con-
fesser. XI mourra sans qu'on connaisse le
.secret de sa pensée politique. Homme de
sang-froid, il n'a pas été trahi par la pas-
sion. Rien ne l'a grisé. Voilà pourquoi
on ne sait rien de son âme. Il marche
dans la vie avec cette raideur circons-
pecte d'un homme qui porterait sur la
tête un plateau de figurines en plâtre.
M. Magne est, d'autre part, un comptable
derrière un guichet. Rarement la foule
l'a vu dans la rue. C'est un esprit modéré
que toute violence trouble. Il avait l'ha.
bitude de dire à ses secrétaires « souve-
nez-vous que levent modéré fait moudre
le blé et que le vent violent renverse le
moulin. »
**#
Cinq fois pendant sa vie, le vent a fait-
ouvrir violemment les fenêtres de son,
cabinet de travail, et a dispersé dans la
place ses papiers. Cinq fois il a repris
son travail financier au point où il l'a-
vait laissé. D'autres cherchent Dieu;
ceux-ci cherchent la femme; M. Magne
cherche l'équilibre du budget.
En fait, c'est un caissier. 11 n'a pas
même une serrure à secret pour ouvrir sa
caisse. Son système est aussi banal que
celui d'un père de famille. Il consiste à
dépenser moins et à recevoir plus. La
force de M. Magne est dans cette sim-
plicité. Cependant, la nécessité des
choses et comme une ironique fata-
lité, ont fait signer par M. Magne les
plus grandes dépenses et les plus grands
emprunts de ce temps. Mais plein de
l'âpre passion du travail et de l'es-
prit patriotique, le ministre est resté
à son poste. Il a fourni à l'empire et aux
gouvernements subséquents les meil-
leurs moyens de rompre cet équilibre
budgétaire dont il rêve. Vous savez cet
Américain qui, en juin 1848, prenant un
fusil des mains d'un jeune insurgé, tue
un garde national de l'ordre et dit au
Gavroche en lui remettant le fusil
«Voilà comment cela se fait mais ce
n-est pas mon opinion » M. Magne me
rappelle un peu cet Américain; mais lui,
il a conserve le fusil.
#*#
A vingt ans, M. Magne étonnait par
sa maturité, comme il étonne aujour-
d'hui par sa jeunesse. Il a fait des loga.
rithmes à l'âge où l'on fait des vers.
A l'âge où l'on se marie, il était déjà
rapporteur du budget. Jamais matière
fut plus impressionnable à l'œil nu que
ce budget. Selon qu'on le regarde, on
lui trouve des millions de plus ou de
moins. Lé budget a été le champ de ba-
taille glorieux de M. Magne. Sa person-
nalité a grandi avec la dette publique
qu'il voulait amoindrir. L'humble expé-
ditionnaire de la préfecture de Péri.
gueux est devenu un des membres du
conseil privé, c'est-à-dire est monté au
point extrême que pouvait alors atteindre
un homme, sans couronne. De même que
sous. tout gouvernement 4X 4 font 16,
de même M. Magne conserva absolu-
ment son identité sous tout gouverne-
ment. Il a pu servir des gouvernements
différents sans en trahir aucun. Cepen-
dant son œuvre principale appartient à
la période impériale. Malgré son impas-'
sibilité voulue, M. Magne a conservé
dans le regard je ne sais quoi d'inquiet.
Petit et pauvre, il avait dû se garer de
tous et de tout. Grand et puissant, il
conserve la prudence du cheval qui mar-
che dans un chemin plein d'eau. D'autre
part, quand il passe devant vous, il vous
regarde de côté, sans détourner la tète,
~PUU~ ='='
comme le fait la femme honnête. Enfin,
détail qui fait ressortir le caractère d'un
homme, comme à l'emporte-pièee î M.
Magne, qui est certes une des plus
grandes expériences financière du mon-
de, craint les critiques des imbéciles;
comme les chevaux, même de grande
race, ont peur des ânes
#
Le portrait de M. Magne serait quasi et
déjà fait, si M. Magne ne s'était pas
trouvé un grand orateur. Sa parole
limpide; sa voix blanche; sa phrase
nette. son argumentation lumineuse
son désir manifeste de convaincre plu-
tôt que d'émouvoir, de séduire plutôt
que d'étonner attirent aussitôt l'at-
i tention de l'auditoire. Puis, son art de
bien dire le mène sans efforts à des
mouvements oratoires qui, sans rappe-
ler ce grand balancement du large de
M. Rouher, voguant en plein discours,
appartiennent assurément à la grande
manière. M. Magne se met habilement
avec son auditoire au même degré de
^chaleur. Sa parole est dans la tonalité
des vibrations ambiantes. Cela explique
pourquoi le lecteur nepartage point cer-
taines émotions ressenties par l'audi.
teur. Cependant il me semble qu'une
couleur trop uniformément grise cou-
vre le discours écrit. M. Magne n'est
pas un coloriste. Mais de temps en temps,
un effet sort en relief, qui est produit
par une opposition d'ombre et de lu-
mière. M. Thiers, qui a cependant un
tempérament plus artiste que celui de
M. Magne, ne connaît pas ces tons là.
M. Magne est de l'école oratoire de M.
Thiers; mais il a dû prendre quelques
leçons d'un orateur d'autrefois. M. Thiers
a parfois été magnifique sans avoir été
éloquent. M. Magne a été souvent élo-
quent sans jamais avoir été magnifique.
On peut reprocher à M. Magne d'avoir
été, quand il est sorti du buget, plutôt
un avocat qu'un homme d'Etat. Mais il
n'avait pas choisi son rôle. Quoique d'es-
prit très libéral, ainsi qu'il l'a prouvé en
1870 et en 1872, M. Magne a été surtout
un fonctionnaire plutôt qu'un homme
d.'Etat. Quand notre époque passera
devant les assises de l'avenir, l'histo-
rien ce juge d'instruction aura
quelque difficulté à trouver des évé-
nements qui portent l'empreinte per-
sonnelle de M. Magne. Il a été moins
le complice que l'instrument du sys-
tème impérial qui consistait à eseomp-
ter l'avenir pour les besoins du présent.
Système qui, vous le savez, a été le père
deM.Haussmann, lequel engendra Paris.
Plus tard, sous le gouvernement actuel,
il est entré au ministère des finances
avec des allures. de syndic d'une faillite.
Là, il a été insensible à tous-les courants
de l'opinion publique, comme l'est aux
courants d'air le génie nu dé la colonne
de Juillet On a un jour, rendu M. Magne
responsable de certaines lois économi-
ques de l'Empire, entr'autres de là loi
des coalitions et'des associations ou-
vrières. On a dit « ces lois ont préparé
la Commune et M. Magne en est res-
ponsable. » Cela est une erreur. En
tous cas, il y aurait exagération dans la
déduction. On ressemble ici à ceux qui
accuseraient la Régie d'avoir incendié
une maison, parce que l'incendiaire s'est
servi d'allumettes de la Régie.
Je dirai plus et mieux. M. Magne a
toujours réparé des situations qu'il n'a-
vait point laites. Sa passion fut l'ordre.
Il a voulu que tout fût ordonné dans le
gouvernement comme dans sa vie. Il a
su d'une façon merveilleuse l'art de vi-
vre. Seul, Montaigne l'a égalé. Aussi
bien a-t-il toute la philosophie de Mon-
taigne, comme il en a le château, à Ber-
gerac. On connaît assez Montaigne pour
savoir que, là-haut, il doit être content
de voirdans ses souliers un homme'qui
lui ressemble autant. L'admiration de
M. Magne pour Montaigne est absolue.
Il a tout conservé, là-bas, du grand pen-
seur. On dirait que Montaigne vient de
sortir du cabinet de M. Magne et va y
rentrer. Avez-vous remarqué que l'hô-
tel donné par Napoléon III à M. Magne,
est dans l'avenue Montaigne ? J'ai vu,
dans le quartier Saint-Honoré, un mar-
chand d'habits tout faits, à l'enseigne
« à Michel Montaigne ». J'imagine que M.
Magne doit s'habiller là. Son fils aîné,
autrefois receveur général a, parmi
ses prénoms, celui de Michel. J'estime
que ce n'est point en souvenir de Michel
(de Bourges).
#*#
M. Magne a de Montaigne la sérénité,
et l'habitude du gnôti-seautôn. Cepen-
dant, il a en moins l'esprit de curiosité.
Il se préoccupe peu du sens des mou-
vements de son chat ». Il est plus utili-
taire, mais il est autant voluptueux. Le
travail est sa volupté. Sur la table de 1
son cabinet, on voit rangés avec symétrie 1
son canif, sa plume, son grattoir, son cou- ]
tenu à papier, etc. Il a pu lui-même être
changé de placerais ces objets sont tou-
jours restés là. Il les range sans cesse. 1
Comme Balzac, il se sert de chandelles et J
non de bougies. Quand il travaille, il les
mouche méthodiquement et lentement, 1
comme pour prendre un repos. En 1870, ]
pendant la- guerre, il travaillait le bud- ]
get comme si le feu n'était pas au pays. C
Vous rappelez-vous ce pêcheur la ligne
qu'on vit, auprès du viaduc d'Àrcueil,
en plein bombardement de 1871 ? Ac-> 1
caparement de l'homme par l'idée fixe!
Il serait intéressant de savoir si cet 1
homme étonnant a tro.uvé des poissons
encore plus étonnants que lui, qui, par
ce tapage infernal, ont osé mordre à 1
l'hameçon, J
On a reproché- à M. Magne son népo- f
tisme. Je ne sais pas si l'accusation ¡
est fondée. En tous cas, il vaut mieux n
donner des places auxmâlèsde safamille' ]
que de les égorger comme jadis, en Tur-
quie. Il a été de très bonneheureetil est
resté prophète dans son village. Le pays
périgourdin est le fief de M. Magne. Ifa
servi l'Empire. Il l'a aimé. Il a porté son
jleuil. Mais c'est surtout un grand servi-
tèurdupays après Mae-Mahon, M. Buf- f
fet et autres. La troisième Republique L
fera de M. Magne tout ce qu'elle vou-
dra, excepté un républicain. Aujour.
d'hui les périgourdins sont fort heu-
reux. Lourpassion a toujours été do faire.
chez eux des grands hommes. M. Magne
est bien leur affàire. Périgueux est la
ville de France qui a lé plus de statues
sur ses promenades. C'est l'ancienne
Athènes. Il y a là -Fénelon, Montaigne,
Bugeaud, Daumesnil, etc., etc. On a déjà
songé à la statue de M. Magne. Il est
trop de l'école du bon sens pour ne
l'avoir pas refusée. Mais dès qu'il mourra,
les périgourdins commanderont du-
même coup son cercueil et sa statue. Et
il méritera cette statue comme tous ceux
qui auront servi plus le pays que les
partis. La patrie, avant tout. Voilà la
vérité que nous commençons à entre-
voir et que nos fils sauront regarder.en
face. Car les fils voient quelquefois
mieux que les pères; surtout les fils
d'aveugles.
IglîOtUS.
»__
Échos de Paris
LA POLITIQUE
La reine de Hollande vient d'arriver à
Paris, et est descendue à l'hôtel Bristol.
S. M. a reçu, dans la journée d'hier, la
visite du maréchal de Mae«Mahen et
celle du duc Decazes.
Nous faisions pressentir, hier, des
complications qui pourraient résulter du
refus opposé par la Porte ottomane à
l'offre de médiation des puissances, au
sujet des événements dont la Turquie
d'Europe est le théâtre.
Ces pressentiments trouvent leur con-
firmation dans la dépêche suivante, en
date de Vienne, 7 janvier
Aujourd'hui, tous les hommes obligés au
service militaire en cas de guerre, ont reçu
ordre de se tenir prêts à rejoindre leur corps
dans les quarante-huit heures qui suivraient
l'avis qui leur en serait donné.
Quoique l'agence Havas n'ait publié
cette dépêche que « sous toutes réser-
ves », elle est tellement dans là nature
des choses qui se passent en Orient, que
nous n'oserions pas en contester l'exac-
titude.
Nous savons, du reste, que depuis
quelques jours, il se fait entre les gran-
des puissances un échange très actif de
communications, relativement à la Tur-
quie.
M. le général Chanzy, gouverneur gé-
néral de l'Algérie, accompagné de son r
aide de camp, le capitaine Marois, est
arrivé hier à Paris.
Comme nous avons eu occasion de
l'annoncer, le général vient en France
pour assister à la réunion des chefs de
corps d'armée quia lieu après demain.
Nous croyons savoir que l'honorable
gouverneur de l'Algérie profitera de son
séjour ici pour soumettre au gouverne-
ment un projet relatif au développe'
ment de l'émigration. Cette question est
d'ailleurs à l'ordre du jour; là France,
l'Angleterre et l'Allemagne viennent de
prendre des mesures restrictives con-
cernant l'émigration au Brésil où la
traite des noirs est abolie et où leseuro-
péens ne rencontrent pas une protection
suffisante.
Il est naturel que le général Chanzy
profite de ces dispositions pour chercher
a établir un courant colonisateur vers
l'Algérie.
Hier matin, à une heure après-midi,
M. le baron de Santos, chargé d'affaires
du roi don Louis Ier, à Paris, s'est rendu
à l'Elysée pour remettre à Mme la du-
chesse de Magenta le brevet et la croix
de l'ordre des Dames de Portugal qui lui
avait été conféré le 18 décembre dernier.
La réception a été des plus cordiales.
Du palais de l'Elysée, M. de Santos
s'est rendu chez M. le duc Decazes pour
remettre à madame la duchesse un bre-
vet du même ordre qui avait été signé
le même jour à Lisbonne.
A TRAVERS PARIS
La mort de M. le général Frossard
avait laissé vacante la vice-présidence
de la Commission de défense des côtes.
C'est hier seulement qu'a paru, au
lournal officiel, le décret qui nomme à
ces fonctions M. le général de division
Canu. x
M. le général Canu était déjà président
du Comité d'artillerie.
L'Académie desBeaux-Arts a procédé
[lier à l'élection d'un membre de la sec-
Mon de peinture, en remplacement de
Pils.
M. Bouguereau a été élu par 24 suf-
frages contre 6 donnés à M: Bonnat.
Deux des autres candidats ont obtenu
chacun une voix.
M. Bouguereau qui sortit autrefois
brillant élève de l'Ecole des Beaux-Arts,
rentre aujourd'hui à l'Institut par la porte
les maîtres.
Nous trouvons dans la boîte du Figaro,
la lettre suivante qui dénote une infor-
iune digne d'intérêt.
Monsieur,
Notre position est vraiment bien à plaindre,
iepuis la reprise des grands froids. Je n'ai
pas besoin do vous dire que l'hiver est la
saison où nous souffrons le. plus, où nous
wons le plus de besoins. Or, c'est précisé-
nént celle où nous recevons le moins d'au-
:nônes. En effet, les passants portent des
gants, très gros, avec lesquels il leur est dif-
Eicilo de saisir les pièces, dans leurs goussets
su dans leurs porte-monnaie de plus, ils `
maintiennent impitoyablement leurs mains
:lans leûrspoches.
Cette situation est 'intolérable pour nous.
Lés tailleurs no pouwaierit-ila pas faire aux t
pardessus des poches de côté où nous pren-
drions nous-mêmes à la rigueur, bien discrè-
tement, l'aumône qui nous serait destinée I Je
crois qu'il y a là un progrès et une œuvre de
philanthropie à réaliser^ dont profiteraient en
même temps les pauvres et les- passants.
Signé,: Pénury, mendiant ruiné.
Le plus curieux, c'est qu'on nous as-
sure que la poche à mendiant a en effet
existé "quelque part; seulement il y avait
des gens qui n'y mettaient jamais d'ar-
gent. C'est ce qui l'a fait abandonner.
En tous cas, il y a là quelque chose à
chercher et à trouver.
Avis aux bons cœurs.
Nous reproduisons textuellement la
lettre suivante, que le bébé de l'un de
nos intimes a ^adressée à ses amis et
connaissances à l'occasion du jour de
Pan:
Paris, 24 décembre 1875.
• v M -̃̃̃̃̃•
.M. Loulou souhaite de tout son cœur la
Bonne Année aux personnes qu'il aime, et il
prie celles qui le lui rendent de jeter les yeux
sur la petite liste dès jouets qu'il serait heu-
reux de recevoir en étrennes
« Train de chemin de fer mécanique, à tic-
tac un cheval ou plusieurs une tente
de campagne; un fort; un cirque
une écurie variée"; un fusil Chassepot
un chalet; uncanon; im camp, s
5ï. Lodlou sera bien touché et bien rècon-
naissant des marques de souvenir qui lui
.seront données ea ce, beau jour.
NOTA. Prière de se communiquer la liste et
de s'entendre afin d'éviter les doubles emplois.
Voilà un bébé qui promet!
NOUVELLES A LA MAIN
On tirait hier les rois chez Mme de *? ¡
et certain marquis, qui avait soupçonne
sa prédestination à la royauté, et qui
savait que l'on connaissait trop sa muni-
ficence dans la maison, subtilise, sans
qu'on s'en aperçoive, la fameuse fève
attachée à sa part de gâteau. Cha-
que convive retourne la sienne succes-
sivement, et le titre à la royauté ne se
trouve nulle part.
Interpellé, le maître d'hôtel commence
par balbutier; mais, pressé plus vive-
ment par sa maîtresse, il ûnitpar répon-
dre :•̃̃
Mais, madame, je suis bien sûr d'a-
voir remis la fève à M. le marquis,
comme vous me l'aviez recommandé!
Une locution que je ne manque àmais
de saluer d'un sourire:
« Les radicaux ont reçu le mot d'ordre
de leurs chefs. »
.Le mot d'ordre. quel euphémisme!
Un mot de maman, qui adore son fils,
un garçonnet fluet, âgé de douze ans
Il est dans l'âge ingrat! dit-elle.
Et plus bas, avec un soupir
En attendant l'âge de l'ingratitude! L
Un humoriste définissait ainsi le jour
de l'an
Un tas de pauvres, qui donnent à
un tas de mendiants!
On causait dans un salon des impa-
tiences témoignées par un parti pour le
gouvernement de ses rêves.
Ce n'est pas étonnant, dit l'un des
interlocuteurs, la plupart de ses parti.
sans attendent son retour pour déjeuner.
Alors; ce n'est pas une restauration;
c'est un restaurant qu'ils demandent
Le Masque de fer.
«
On sait que depuis le 1er janvier les
Petites Annonces du Figaro' paraissent
tous les jours, à la demande d'un grand
nombre de nos lecteurs et de nos
clients.
Mais, comme nos guichets restent fer-
més le dimanche, et que par conséquent
nous ne pourrions recevoir les petites
annonces ou correspondances destinées
à paraître le lundi, nous les remplaçons,
ce jour-là, par une rubrique spéciale
.sous le titre de
CURIOSITÉS ET OBJETS D'ART
Les insertions, pour ce jour-là, seront
reçues pendant toute la semaine, jus-
qu'au samedi soir 5 heures.
Grâce au prix si modique de cette pu-
blicité, vendeurs et acheteurs pourront,
à-peu de frais, les uns faire connaître
les objets qu'ils ont en magasin, les au-
tres acquérir ce qu'ils désirent, et cela
sans être obligés aux nombreux déran-
gements et aux longues courses que le
manque absolu d'indications rend né-
cessaires.
+.
'L'ÉDUCATION D'UI PRINCE
Paris, 8 janvier 1876.
• Monsieur le Rédacteur en chef,
Bien fin serait celui qui mettrait une
enseigne politique au-dessus de la porte
de votre hôtel de la rue Drouot.
Décidément, l'esprit seul donne l'in-'
dépendance et, i1 ce titre, Figaro a droit
de draper largement sa railleuse per-
sonne daas l'étendard de l'éclectisme.
Vous avez accueilli, monsieur, la lettre
du docteur en droit de Viroflay à cause
des renseignements qui complétaient la
correspondance de 31. Johnson. Vous
accueillerez donc celle-ci pour la même
raison, car elle vous dira tout.
Votre correspondant de vendredi a
établi son travail sur la seule lettre de
votre représentant do Londres, qui dans
une visite de simple courtoisie, ne s'était
pas donné mission de tout relever. Pre-
nant alors pour point' de départ les rapi-
des observations d'un visiteur, l'auteur
de cette lettre déclare immédiatement
que la France serait bien malheureuse
si un jour les hasards de la politique lui
donnaient pour souverain un prince chez
qui on ne trouve que dés sabres et des
cuirasses.
M. Johnson a, en effet, constaté la pré-
sence ostensible, dans le cabinet du
prince, de quelques armes et de quel-
ques costumes militaires; il a causé avec
l'élève de Woolwich de ses études spé-
ciales mais le correspondant du Figaro
n'en a point conclu que les armes, les
costumes et les études militaires consti-
tuaient les seuls et uniques préoccupa-
tions du fils de Napoléon III.
Celui qui écrit ces lignes se souvient
qu'un jour -il y a dix ans- se présen-
tant en solliciteur chez M. de Villemes-
sant, en sa propriété de Seine-Port, on
l'introduisit dans une immense galerie
toute tapissée de photographies; cela
me donnait-il le droit de dire que le ré-
dacteur en chef du Figaro ne s'occupe
absolument que du collodion?
Or, pas plus que M. de Villemessant
ne fait de la photographie,-le prince im-
périal ne fait exclusivement des armes
et ne songe uniquement qu'à la guerre.
Et puisque ce lièvre a été levé, je de-
mande la permission de compléter ici
les renseignements de M. Johnson. C'est
de l'indiscrétion au premier chef, de la
grande indiscrétion, je dois le dire.
Donc le programme d'études actuel-
îômôni-suiYi par le prince qui est un
piocheur a été t-Facé- è-Arenenharg
aux vacances dernières il est ponctuel-
lement sui vi aujourd'hui à Cobden-Place.
Les six jours de la semaine sont af-
fectés chacun à un sujet spécial d'études,
et chaque jour lui-même est divisé en
deux parties.
Le lundi, le prince étudie l'histoire
dans les faits, et, dans la seconde par-
tie, il aborde la philosophie de l'his-
toire.
Le mardi, c'est la géographie; et,
après la géographie pure, la géographie
historique, commerciale, politique, so-
ciale, ^tc; les mœurs, les climats, les
richesses des différentes régions, etc.
Le mercredi est à l'organisation, ad-
ministrative de la France comparée à
celle des autres nations.
Le jeudi, c'est l'organisation judi-
ciaire.
Le vendredi s'emploie à l'étude de la
France politique dans le passé et dans
le présent.
Le samedi, enfin, vient l'examen ap-
profondi des événements contempo-
rains, l'histoire de'la Révolution fran-
çaise, du premier Empire, de la Res-
tauration, etc.. iusmï'à nos iours.
Voyons, monsieur le rédacteur, ne
sont-ce pas. là de bonnes semaines? Et,
sans être pour cela Empereur ou Roi,
quel est l'homme qui ne rêverait de
donner pareille éducation à ses en-
fants.
Mais comment me direz-vous le
prince peut-il travailler seul' tant de ma-
tières ?
II n'est pas seul. Il a à Londres trois
professeurs, chargés seulement de lui
donner la méthode; et, pour le reste:
Ici je dois devenir tout à fait indis-
cret.
Quand certains journaux et certaines
gens, avides de délations, dénoncent
périodiquement les voyages en Angle-
terre de personnages bonapartistes can-
nus, l'esprit de parti veut généralement
que ces personnages aillent « conspirer »
à Chislehurst.
Erreur!
Ces conjurés vont dans la salle d'é-
tudes du prince.
Vous devinez, n'est-ce pas? Ce sont
des professeurs complaisants, dévoués;
ce sont des amis fidèles qui vont porter
au prince, non des compliments banals,
mais le fruit de leur savoir et de leur ex-
périence. Les leçons se donnent en col-
loques particuliers, en conversations gé-
nérales, en promenades, quelquefois à
table, aux deux repas.
1 Tantôt, c'est un ancien ministre, qui
fut un jurisconsulte distingué; tantôt
c'est un ancien conseiller d'Etat, admi-
nistrateùr savant; tantôt un membre de
l'Université tantôt, enfin, un membre
de l'Institut, économiste ou historien.
Le défilé se fait lentement, opportuné-
ment, simplement. Point de pédagogues,,
mais des hommes froids, sérieux, vieil-
lis dans la vie active.
Je suis certain que votre correspon-
dant trouvera cette organisation sage et
prévoyante.
S'il demande à savoir les noms des
professeurs, j'aurai le regret de ne pou-
voir les lui révéler ici. Quelques-uns de
ces hommes, et j'ai l'honneur de
compter parmi eux n'ont pas encore
atteint l'âge de la retraite dans laquelle
ils retrouveront l'indépendance refusée
aux fonctionnaires. Les autres ne mettent
aucune ostentation à leur dévouement
et ils me sauraient mauvais gré d'avoir
révélé ce que pour moi-même j'ai le de-
voir de taire.- Il y en a un qui est mort
récemment; mais son meilleur livre est
resté il est à Chislehurst, etle Figaro ne
trouvera pas mauvais que le prince im-
périal étudie le droit international dans
les deux derniers.volumes signés du vi-
comte de la Guéronnière?
Un mot pour terminer. Votre premier
correspondant a soulevé une bien grosse
question en parlant du danger des
princes-soldats. Tous le sont les fils de
l'empereur Alexandre et les princes de
la maison de Savoie; les princes des
plus petites puissances la Hollande, la
Belgique et, pendant la dernière guerre^
non-seulement, lé fils et le neveu du roi
Guillaume commandaient des armées,
mais la famille souveraine comptaitneuf
de ses membres dans les rangs de l'ar-
mée belligérante. Il n'est pas jusqu'à
l'Angleterre où, si le prince héritier ne
tient pas un grade dans les troupes, les
forces militaires ne soient commandées
par un parent de la reine, le duc de Cam-
bridge. Donc, partout des princes-sol-
dats, et il serait difficile d'affirmer, dès à
présent, que la France ne les aime plus.
Toujours est-il que le plus pacifique
des rois, Louis-Philippe, n'oubliait ja-
mais, même quand il passait le panta-
lon blanc de garde national, de rappe-
ler qu'il avait été à Jemmapes et à Val-
'.?,.
my. Il a eu ein^ fils; il en a fait cinq
soldats. Pourquoi?. Le comte de Paris
a été soldat en Amérique, et le duc de
Chartres ealsolcfa^en France.
Quand le prinGe impérial aura des en-
fants, qu'il en fasse un agriculteur, un
médecin, un autre, ingénieur, je ne le
trouverai pas mauvais. Reste a. savoir
l'effet que cela fera sur le public, mais 'de
grâce qu'il n'en fasse pas un avocat,
même docteur en droit. Par le temps
de Gambettaqui court, j'aime mieux un
soldat.
Et vous?.
Veuillez agréer ^expression de nia re.
connaissance anticipée, car je suis" cer-
tain que ma lettre trouvera chez vous
une loyale hospitalité:
Un docteur ès-letlresî
♦
SàuteGRIPTION
POUR LES BUSTES DE M. DE SAINT-GEORGES
Les fêtes da joar de l'an nous ayant
forcés /à fermer nos bureaux pendant
deux jours, les listes de souscription y;
resteront déposées jusqu'au 12 janvier.
aulieuduiO.
A partir du 10 du mois courant, des
listes de souscription pour le buste de
M., de Saint-Georges, seront. ouvertes
chê2 MM. Roger et Peragallo, agents
dramatiques, rue Saint-Marc, n° 30.
Nous reproduirons:dans le Figaro les
listes qu'ils voudront bien nous adresser.
M. Lanzirotti nous fait savoir que le
modèle en terre du buste de M. de Saint-
Georges est presque terminé aujour-
d'hui; il nous charge de prier en son
nom les amis de M. de Saint-Georges et
les souscripteurs, qu'il sera heureux de
profiter de leurs avis, et qu'avant de
procéder au moulage en plâtre, il re-
cevra toutes les personnes qui se pré-
senteront à son atelier, 155, boulevard
Haussmann.
7« USTE
MM. Lachaud, avocat. 20 fp.
Félix de Lange 30
Ponchard. de l'Opéra-Com- 10
Nathan, de l'Opera-Coin. 5
Total 65 lu
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• Total 2.415 te.
̃
Télégrammes et Correspondances
–» Toulon, 7 janvier. J'apprends à
l'instant que M. Garnier-Pagès est assez sé.
rieusement malade dans sa propriété du Can-
net, à 3 kilomètres de Cannes, où son gendre,
M. Dréo, député sortant du Var qui a tra-
versé hier notre gare, a été appelé en toute
hâte.
TuLtE, 7 janvier. M. de Cham»
mard, directeur des contributions indirectes
de la Corrèze, rentrait chez lui, mercredi
soir, à neuf heures, quand il fut accosté par
le receveur des contributions indirectes de
Beaulieu, arrondissement de Brives, qui lui
tira un coup do pistolet à bout portant. La
balle, fort heureusement, resta dans le canon
et M. de Chammard n'eut que le visage brûlé
par la poudre.
L'assassin se rendit ensuite à l'hôtel où il
était descendu et se tira un coup oie pistolet
dans l'oreille droite. On croit que sa bles-
sure est mortelle.
Il a déclaré à la justice que, venant d'être
mis à la retraite d'office, d'après les notes de
son directeur, il avait voulu le tuer et l'avait
guetté pondant une partie de la journée.
Rennes, 8 envier, 7 heures soir.
Riaud, le Barbe-Bleue breton, condamné
à mort par là Cour d'assises d'Ille et Vilaine,
pour avoir assassiné ses trois femmes, a été
exécuté co matin à 7 heures.
Il s'est confessé, a communié, a chaudement
recommandé son jeune enfant et a subi avec
courage sa peine, au milieu d'un trop nom- `
breux concours de curieux.
~~> MofîTPELiiEn, 8 janvier 6 h. soir.
Un jeune homme de Béziers, nommé Goudy,
âgé de dix-huit ans a été trouvé à midi, à cinq
kilomètres do Béziers, sur la route de Peze-
nas, tué d'un coup de revolver. On croit qu'il
a été victime d'un assassinat. Le parquet s'est
transporté sur les lieux.
Pémgubux, 8 janv. M. Gibiat, di-
recteur du Constitutionnel, ancien conseiller
général de la Dordogne, maître de forges aux
Eyzies, pose sa candidature au Sénat dans
ce département où il possède des intérêts
fonciers et industriels considérables.
Dans sa profession de foi nettement conser-
vatrice, M. Gibiat s'engage à soutenir éner-
giquement le gouvernement du maréchal de
Mac-Mahon.
Belle- Fontaine (Vosges), 7 janvieri
Un violent incendie s'est déclaré subite»
ment, dimanche dernier, dans la maison ha-
bitée par M. Laurent et ses cinq enfants, qui
eurent tout juste le temps de se précipiter du
haut d'une fenêtre. Ignorant leur détermina-
tion, et émus du sort de ses enfants qu'ils
croyaient encore dans la maison, deux braves
habitants de la commune, MM. Rebout et
Jean-Pierre, n'écoutant que leur courage, pé.
nétrèrent dans le rez-de-chaussée enflammé.
Là, ils furent surpris par l'effondrement de
l'étage supérieur, et leurs jambes se trouvé»
rent engagées dans les décombres brûlants.
Pendant vingt minutes, ces malheureux de«
meurèrent dans cette horrible position. Ha
poussaient des cris déchirants; quand, enfin
après de grands efforts, on put les dégager
ces braves gens avaient les jambes carboni»
sées.
On croit qu'une main criminelle a allumé
l'incendie. La justice est intervenue, et unjs
arrestation a été faite.. • ?
Auguste Marcade.
PillSAUJOmLEJOlJl
Chaque jour voit éclore quelque ciré,
culaire, quelque manifeste, quelque pro»
fessiou de foi ces documents sont en
général d'une nature plus encombrante
qu'instructive cependant il faut si*\
gnaler la lettre de M. Casimir Périer aux
électeurs de l'Aube, dont il n'a plus be-
soin d'ailleurs de-solliciter les suffrages!
ayant été nommé sénateur. '̃- l
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