Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1876-01-05
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 janvier 1876 05 janvier 1876
Description : 1876/01/05 (Numéro 5). 1876/01/05 (Numéro 5).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k275820m
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
23' Année. 3» Série Numéro 8 .>#
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%:u Un Numéro: 15 cent. àParis. 20 cent, darr; ;c •̃ .')•̃?>• rinnonls.
iciciedi 5 Janvier 18
H. DE VILLEMESSANT & F. MAGNAfifr
A. PÉRIVIJ.R
Secrétaire de la 'Rédaction
RÉDACTION
De midi à minuit, rue Drouot, 86.
Les manascrits ne sont pas rendue ->• ^?
BUREAUX I /-i irs | /> 'S |-( i il
86, rue Drouot 86 y ';£
H. DE v~c~ss~i~3
< H .ojirüstratet".
FERMANDDERODAYS
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ABONNEMENTS
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ET A L'ADMINISTRATION
moncinsm~
v
SOMMAIRE
Codbrier politique Francis Magnard.
Échos DE PARIS Le Masque de Fer.
LES Gijêpes Alphonse Karr.– Victor Hugo, père
de famille.
Souscription POUR LES BUSTES DE M. DE St-Georgbs.
TiBLÉGIÏAWWES ET CORRESPONDANCES t AÛQ. M(ircaNouvelles électorales. Expédition dans
notre colonie du Sénégal.
Pabis au Jcîir lb Jodr F. M.
NOUVELLES divbrses Jean de Paris. Une noce
à quatre pattes.
GAZETTE DES Tbibunaux Fernand de Rodays.
Cour d'appel lie procès Bauffremont. Police
correctionnelle Vols dans les magasins de
nouveautés.
La BOURSE.
L» Mort de Paol-Louis Courier FernanddeRodays.
PREMIÈRES Représentations Auguste Vidu.
Romeo et Giulietta.
La Soirée THÉATRALE Un Monsieur de l'orchestre.
-Romeo et Giulietta.
ComiiiiER des- THÉATRES Jules Prével.
FR011LHTON Xanie9~ de Montépin. Le Secret de
la Comtesse.
COURRIER POLITIQUE
Il est trop tôt encore pour tracer sans
passion l'histoire de l'Assemblée, qui ne
vit plus que sous les espèces réduites et
inoffensives d'une Commission de per-
manence.
Il n'y a pas bien longtemps qu'on la
considérait comme le palladium de l'idée
conservatrice la pensée qu'elle pourrait
se dissoudre un jour nous.mettait tous
en alarmes et cette dissolution était,
avec la « décapitalisation de Paris», le
cheval de bataille de la gauche.
La voilà arrivée, cette séparation tant
redoutée, et, faut-il le dire, c'est sans
inquiétude qu'on a vu disparaître ces
groupes qui ont tant piétiné sur place,
ces fractions de fractions de parti qui pré-
paraient chaque matin un jeu de casse-
tête chinois à l'attention publique.
Cette impression universelle ne prouve
pas, il faut bien le dire, eu 'faveur de
l'esprit parlementaire en France et de la
possibilité d'y fonder un régime de sage
liberté on s'habitue difficilement aux
conflits des opinions, aux coalitions, à
toutes ces choses irrégulières que Caton,
Cincinnatus, Régulus, et quelques au-
tres grands caractères auraient le droit
de trouver choquantes, mais qui méri-
tent à coup sûr l'indulgence du baron
Robert de Macaire, et du chevalier de
Bertrand, son digne associé. Est-ce par
vertu qu'on témoigne d'une si vive ré-
pugnance contre toutes les nécessités
de là cuisine politique ? Nous ne le pen-
soos^pas, c'est, nous le répétons, par
manque de goût pour la vie politique et
le développement des institutions libres.
̃ ̃ ̃-•• -#*#
Il y aurait pourtant une injustice
criante à méconnaître le bien qu'a fait
l'Assemblée. Nous allons parler de ses
làutes tout à l'heure. Rendons-lui d'a-
bord ce témoignage, que du moins elle
n'a laissé à son passif ni la folle entre-
prise du Mexique, ni la guerre de 1870.
Pendant qu'on couronne de lauriers le
iantôme des assemblées fatales, qui pré-
parèrent sans le savoir la ruine et le
démembrement de la France, pendant
que les survivants des corps législatifs
disparus, jusques et y compris M. Emile
Ollivier, s'offrent aux suffrages de leurs
concitoyens, est-il bien digne de pour-
suivre de brocards ou d'injures l'Assem-
blée honnête et vaillante qui a pris la
France sanglante, humiliée, sans armée,
sans crédit, livrée aux Allemands et aux
communards, et qui la rend riche, res-
pectée, si elle n'est plus, hélas! redou-
tée à l'extérieur, paisible à l'intérieur,
avec des budgets qui s'accroissent et une
armée qui se réorganise?
Quoi qu'ait fait depuis M. Thiers, quel-
ques complices qu'il ait voulu charger
de la satisfaction de ses rancunes, il se-
rait mesquin de nier les services rendus
par lui pendant la Commune ou pour le
paiement de la rançon du pays; cepen-
dant, sans cette Assemblée, réunion
d'hommes imparfaits à coup sûr, mais (
t éclairés par l'amour du bien public, se-
rait-il arrivé à ces résultats dont la dé- ̃
magogie s'amuse à faire honneur à lui î
seul?
Ne soyons donc point ingrats pour (
l'Assemblée qui a eu sa part dans ces i<
énormes événements le traité de paix,
la prise de Paris en mai, le paiement des
5 milliards. Quand les colères seront 1
calmées, quand les épisodes irritants se- £
rônt oubliés, on verra mieux l'ensemble (
de l'œuvre accomplie. (
Mais l'Assemblée était impuissante,
dira-t-on. Eh oui elle l'était comme la (
France elle-même, elle n'a rien pu fon-
der parce que, trop soumise aux fluc- 1
tuations d,e l'opinion, l'oreille trop ou- 1
verte aux bruits du dehors, elle a reflété j 1
l'indécision d'un pays qui, en élisant t
une Assemblée souveraine, voulait évi- (
demment s'éviter la peine d'avoir une (
volonté. ï
~ijf~ (
De là viennent les fautes de l'Assem- 1
olée. Elle en a commis trois capitales, à
notre sens. La première, c'a été de ne
point proclamer la monarchie en fé-
vrier 1871, sans s'arrêter aux apparences (
d'impossibilité. f
La République ? C'était Paris vaincu, c
les armées refoulées dans l'Ouest ou in-
ternées en Suisse, par suite de l'erreur ï
du, républicain Jules Favre! L'Empire? 1
c'était Sedan, et l'on n'avait pas encore
Inventé la légende du 4 Septembre, telle J
qu'elle fleurit aujourd'hui. t
Qu'aurait répondu la France si les dé- j f
pûtes monarchiques lui avaient dit
« Oubliez ces deux régimes, condamnés
» ;par la fortune, oui ne vous rappellent
4iAW*y ,.̃̃.•̃ ̃ ̃
» que des larmes et des hontes revenez
» à la monarchie qui a fait la France,
» qui, en 1815, a empêché son démem-
» brement ».
On n'a pas osé; on a nommé M. Thiers
chef du pouvoir exécutif et, ce jour-là,
quoiqu'on ait essayé plus tard, on fon-
dait la République.
De cette première faute sont sorties les
autres. Quand la constitution Rivet fut
venue augmenter et régulariser les pou.
voirs de M. Thiers, 11 fallut ou la reje.
ter ou l'accepter franchement et se ré-
signer dès 1871 à cette République qu'on
n'avait pu empêcher.
M. Thiers eût gouverné avec la droite
de qui le rapprochaient ses intérêts et
qui partageait quelques-uns de ses pré-
jugés il eût fini par être absorbé par
elle, mais ceci est particulier ja-
mais, au moins jusqu'en ces derniers
temps, on n'avait vu d'Assemblée plus
scrupuleuse et la droite n'eut point le
courage de sacrifier ses scrupules et ses
espérances à la nécessité politique.
Le 24 mai donna une nouvelle chance
à la majorité. Le discours de M. Jules
Simon que nous citiens hier, porte en-
core la trace de l'effarement que ressen-
tirent les gauches devant cette victoire
conduite avec tant de résolution et de
discrétion. La droite pouvait tout, même
après la lettre de M. le comte de Cham-
bord on racontera un jour comment,
le soir du jour où cette lettre fameuse
arriva à Paris, les plus ardents royalisr
tes s'étaient résignés à restaurer une
monarchie en blanc comme on l'avait
tait en Espagne pour la constitution de
1869, dont le dernier article portait en
substance « La forme du gouvernement
est monarchique », sans préciser le nom
du souverain. Le refus du prince à qui
l'on voulait déférer le titre de lieute-
nant-général fit tout échouer.
Dès lors, l'Assemblée avait manqué sa
tâche et mérité, dans une certaine me-
sure, les reproches qu'on ne lui épargne
point; elle se débattit jusqu'au vote du
25 février, constatation peut-être inutile
mais à coup sûr inoffensive de l'exis-
tence d'une République qui fonctionnait
déjà depuis quatre ans.
En somme,, le bien compense au moins
le mal dans l'histoire de l'Assemblée
de 1871 le plus fâcheux c'est qu'elle
laisse la preuve, qu'en politique, ni l'hon-
nêteté, ni les bonnes intentions ne suf-
fisent.
Pourvu que les Assemblées futures ne
profitent pas trop bien de cette leçon t
Francis Magnard.
Échos de Paris
LA POLITIQUE
On s'imaginera difficilement le mou-
vement que donnent les élections.
Le gouvernement se manifeste par
son organisation officielle, et chaque
parti, par ses agents plus ou moins oC-
cultes, travaille à s'entredévorer à qui
mieux mieux.
Supposons qu'il n'y ait que quatre
partis, ce qui est bien peu, si l'on sup-
pute toutes nos divisions et que chaque
parti n'ait qu'un seul agent dans les
trente-cinq mille communes de France,
et nous arrivons à un total de cent qua-
rante mille individus distraits de leurs
affaires au moins pour moitié; nous
disons par moitié parce que les autres,
les agents républicains, n'ont générale-
ment pas d'autre métier que la politique.
Ces derniers agents ne sont pas les
moins occupés si l'on en juge par les ré-
sultats, car l'argent abonde à ce point'
dans les partis avancés, que les chefs
se permettent d'envoyer sous enveloppe
et d'affranchir à vingt-cinq centimes
leurs manifestes, tandis que les conser-
vateurs osent à peine se permettre une
simple expédition d'imprimés sous ban-
jes et au rabais.
A côté de ces organisations qui ont
leur centre en France, il en est d'autres
lui émanent de l'étranger, car, certains
le nos voisins sont aussi impatients que
ious de savoir ce que répondra là France 1
i la grande question qui va lui être
posée.
On assure même. mais ici le terrain J
levient trop brûlant, pour que nous en (
lisions davantage.
M. Jules Simon, dans son discours à i
a réunion de la gauche républicaine,
Lffirme, et le Journal des Débats après lui,
lu'il n'a jamais pactisé avec le groupe (
le l'Appel au peuple. ]
Cette déclaration aura bien surpris (
;eux qui se souviennent du dissenti- (
nent qui s'est produit parmi les mem-
)res de ce groupe, à la suite des rela-
;ions directes de M. Jules Simon avec
)JL. Raoul Duval et ce dernier, dont on
)eut blâmer les ardeurs et les exagéra-
;ions, mais non soupçonner la loyauté
ît le courage, aura été encore plus
jtonné d'apprendre qu'il ne s'est pas J
̃endu'chez M. Jul.es Simon, et que leur e
imi commun, l'aimable comte d'Osmoy,
l'a pas été leur intermédiaire. ¡
A TRAVERS PARIS
La municipalité du quatrième arron-
lissement compte donner une grande ]
été de bienfaisance au commencement (
lu mois prochain.
La magnifique salle de gala de cette
nairie, œuvre de M. Bailly, le nouveau
nembre de l'Institut, a été inaugurée en ¡
1867 par un bal splendide. Depuis, elle a
)ayé à la Commune le tribut de l'in-
cendie.
La fête prochaine aura lieu au béné- 1
Ice des pauvres dé râfrondissem,ent.
Grand émoi dans les rangs dé là cpiO' ]
nie américaine à Paris, et vous l'allez
voir, cet émoi a sa raison d'être.
Les jeunes misses et les jeune gentle-
men de cette colonie ont appris tout à
coup, que ceux d'entre eux qui s'étaient
mariés à Paris avaient agi illégalement
en s'unissant devant leur ambassadeur.
M. Fish, ministre des affaires étrangères
des Etats-Unis vient, en effet, d'interdire
à M. Washburne la célébration d'aucun
hyménée, ajoutant que les américains ré-
sidant à Paris et curieux d'y convoler
devraient, à l'avenir, se présenter de-
vant M. le maire de leur arrondisse-
ment ou devant monsieur son adjoint.
Là dessus grandes rumeurs, beaucoup
des futurs conjoints répugnant à se pre-
senter devant une autorité avec la-
quelle elles sont peu familières et dont
elles parlent peu, ou même pas du tout
la langue.
On négocie. » >
Nouvelles des arts
La Société de gravure française vient de
faire l'acquisition d'une planche de M.
Achille Martinet, d'après le tableau de
Lesueur qui est au Louvre et qui repré-
sente Jésus apparaissant à la Madeleine
sous la figure d'un jardinier. C'est une
œuvre considérable et digne de figurer
auprès des meilleures productions de
M. Martinet, telles que le Charles P* in-
sulté, les Comtes de Horn et d'Egmont, la
Vierge à l'Œillet, etc. Chose singulière,
jamais ce tableau, une des meilleures
toiles de Lesueur, n'avait eu les hon-
neurs du burin.
#
L'exposition des œuvres artistiques
destinées à être vendues au profit des
inondés du Midi, vient de s'ouvrir au
Cercle artistique et littéraire, 29, rue de
la Chaussée-d'Antin. L'initiative de cette
bonne œuvre appartient à un Comité de
plusieurs artistes ou hommes de lettres,
compatriotes des malheureux sinistrés,
et leur appel aux confrères n'a pas été
sans écho.
Citons, parmi les peintres, les noms de
Barrias, Berne-Bellecour, les frères Bre-
ton, Carolus-Duran, Cabanel, Mme Jac-
quemart, MM. Landelle, Bonnat, de
Neuville, Protais, Vollon, Baudry, Bida,
etc., etc.; et pour la sculpture MM.
Gain, Fremiet, Soldi, Carpeaux, Fal-
guière, Chapu, Franceschi, etc., etc.
Le tableau de Bonnat est déjà vendu
cinq mille francs. Il ne figure pas au ca-
talogue.
Trois toiles de Millet, une aquarelle
de Pils, un dessin d'Henri Regnault,
quatorze bustes ou médaillons de David
d'Angers, toutes célébrités artistiques
ou littéraires une terre cuite de Gu-
mery, et une splendide tête d'étude
pour l'Arc-de-Triomphe, de Rude, com-
plètent la collection.
L'exposition sera publique, le 16 jan-
vier d'ici là, l'entrée est fixée à un
franc.
La vente aura lieu à partir du 17 jan-?
vier. •̃̃ v /•̃
Un fait inédit sur l'attitude du général
Canrobert dans les journées de décem-
bre.
Le 3 décembre, entre dix et onze heu-
res du matin, le général Canrobert dont
la brigade venait de faire halte dans la
rue Royale, entrait de fort méchante
humeur chez Durand. Son irritation
avait pour cause l'ordre qu'on venait de
lui donner d'avoir à faire fouiller l'hôtel
d'un homme politique important, situé
non loin de la Madeleine. Il ne voulait.
pas, disait-il, faire le métier d'agent de
police, et déplorait hautement l'incarcé-
ration de ses chefs Bedeau, Lamori-
cière et Changarnier.
Avant de commander son déjeuner, il
rédigea sa démission et l'adressa séance
tenante au général de Saint-Arnaud qui
se tenait à l'Elysée, c'est-à-dire à trois
minutes du café de la Madeleine. Le mi-
nistre de la guerre sourit à la lecture de
la lettre du général Canrobert et la
montrant à son aide de camp de con-
fiance, le capitaine B. il ajouta tou-
jours le sourire aux lèvres «Cette lettre
de mon brave Canrobert ne m'étonne
pas; je le sais navré depuis hier matin,
3e qui ne l'a pas empêché d'exécuter les
Drdres qu'il a reçus. Allez lui dire que
je refuse sa démission et que je lui or-
donne de rester à son poste. Je le con-
nais, il obéira, car il est trop discipliné
Jour avoir la moindre velléité de dé-
sobéir, du moment où je l'oblige à con-
server son commandement »
Et cependant voilà vingt-quatre ans
lue le public croit que le maréchal Can-
robert était initié aux préparatifs du
ïoup d'Etat, comme le colonel Espinasse
3t quelques autres.
NOUVELLES A LA MAIN
Un domestique disait hier à son nou-
veau maître
Avant de commencer mon service,
je crois devoir dire à monsieur que je
le fais pas les chaussures 1
C'est bien, mon ami, répondit le
Datron d'un air impassible, je saurai, en
'aisant les miennes, que j'ai aussi les
rôtres à faire. c'est bien.
Un jeune gommeux faisait l'éloge de
a prima donna d'un petit théâtre, devant
juelques-uaes de ses camarades.
Tais-toi donc, dit l'une; elle a un
lir commun l.
Et une taille comme deux! dit une
iutre.
On parlait d'un de nos plus vaillants
gastronomes.
Quelle fourchette et quel verre di-
sait-on.
Oui, autrefois; mais il paraît qu'il a
la poitrine bien malade; et l'on dit que.
l'été prochain, il va faire une saison aux
Eaux-Bonnes.
Lui ? allons donc vous voulez dire
aux eaux de Beaune!
i A propos du gâteau des Rois, dont on
1 parle déjà, M. Tomy, âgé de" dix ans,
prend la parole.
Je voudrais être roi.
Et moi, riposte sa sœur Lucy, je
voudrais être roite.
Intervention de la maman.
On dit reine on ne dit pas roite.
Je te demande pardon, petite mère,
riposte Tomy et pas plus tard qu'hier,
j'ai entendu papa qui disait Tous les
soirs, après dîner, ma belle-maman est
roite comme la justice.
Il n'y a, décidément, que les Anglais
pour ces choses-là! 1
On jouait au baccarat, dans un salon
particulier d'un restaurant.
Un Anglais perdait, perdait, perdait.
Je vois ce que c'est? dit-il. C'est
ma montre qui me porte malheur.
Et il la confie au garçon.
La déveine continuant, c'est alors sa
cravate, son habit, son gilet, ses bre-
telles, ses bottes, et il se dépouille de
tout cela, à mesure.
Enfin, le voilà nu comme un ver. et
il perd toujours! 1
J'y suis! s'écrie-t-il enfin c'est moi
qui me porte la guigne, à moi-même!
Et, cela dit, il se jette par la fenêtre.
Le Masque de fer.
«
LES GUÊPES1'
Victor Hugo, père de famille
Victor Hugo s'était marié très jeune;
il avait épousé Mlle Adèle Foucher.
Les deux époux s'aimaient dès l'enfance,
et, quand je les connus, avaient quatre
charmants enfants Charles et Victor,
Léopoldine et Adèle; on appelait en-
core alors les trois derniers Toto, Di-
dine et Dédé.
Lorsque Charles et Léopoldine qui
étaient je crois ––les aînés, étaient
petits enfants, ils avaient découvert un
certain talent chez leur père pour narrer
des histoires et des contes. Il y avait
surtout une certaine histoire de Poli-
chinelle, histoire qui avait eu un jour
un commencement, mais promettait de
n'avoir jamais de fin cette histoire
était, de toutes, celle qui avait le plus
de succès, et elle finit par être la seule
acceptée. Tous les soirs, un enfant sur
chaque genou, Hugo récitait quelques
nouveaux chapitres de l'histoire de Po-
lichinelle la suite à demain, d'où
il ressort clairement qu'il est l'inventeur
du roman-feuilleton. Mais comme les en-
fants étaient insatiables, et refusaient
positivement d'aller se coucher, Hugo
avait imaginé le moyen que voici pour
les y décider: lorsque l'heure légale du
repos avait sonné pour les petits, Poli-
chinelle entrait dans un café, prenait un
verre de liqueur et demandait un jour-
nal qu'il lisait à haute voix. Chaque soir
alors, Hugo improvisait un premier
Paris. » pastiche très bien fait de tel ou
tel journal, et le taisait dire à Polichi-
nelle du ton le plus monotone et le
plus traînant, et cela était si long, si
vide, si ennuyeux, que bientôt les
enfants se mettaient à bâiller, et que
leurs yeux se fermaient malgré eux
passait alors la fameuse fée qui, tous les
soirs, jette du sable aux yeux des enfants
qui ne sont pas encore couchés. Mais
papa, dirent-ils un jour, Polichinelle en-
tre donc tous les jours au café?
Tous les jours.
Alors, papa, pourquoi boit-il tou-
jours de l'eau-de-vie ?
Polichinelle, mes enfants, a beau-
coup de défauts; un des plus laids qu'on
puisse avoir, c'est l'ivrognerie, et. Po-
lichinelle est ivrogne, ça rend mé-
chant.
Mais, papa, pourquoi Polichinelle
lit-il toujours le journal?
C'est encore un de ses défauts,
celui-là ça rend méchant et bête.
Heureux temps que celui-là! Je ne
sais si aujourd'hui Hugo, auquel les en-
fants ont inspiré tant de beaux vers d'une
sublime naïveté et d'un charme presti-
gieux, je ne sais, dis-je, s'il raconte
l'histoire de Polichinelle aux enfants de
Charles, tout ce qui lui reste de cette
belle famille, mais je suis à peu près
certain qu'il n'ose plus faire lire le jour-
nal à Polichinelle il n'est plus libre et
indépendant comme autrefois.
Je m'étais tenu longtemps à l'écart de
Victor Hugo, et malgré mon admiration
pour plusieurs des ouvrages qu'il avait
déjà publiés, je n'avais rien fait pour le
connaître. Il y avait deux causes à cette
apparente indifférence l'une était
l'odeur nauséabonde de l'encens gros-
sier que brûlaient devant le dieu les jeu-
nes thuriféraires qui l'approchaient, et-
on m'assurait qu'il ne dédaignait pas cet
encens; l'autre avait pour cause les pré-
faces de certains de ses livres, où avec
un ton dogmatique et une emphase ir-
ritante, il déploie une fausse et orgueil-
leuse modestie « Si l'auteur avait le
talent qui lui manque, il eût fait ceci ou
cela, etc. »
J'eus ce bonheur enfin de le connaî-
tre, à propos d'un article que j'écrivis
dans un journal -il m'apporta, sa carte
avec quelques mots de remercîments,
j'allai bien vite le voir. Ce fut le
commencement d'une longue amitié
dont le souvenir me reste bien précieux.
C'était alors la plus charmante, la plus
hospitalière, la plus patriarcale maison
que tte maison de la place Royale où
Victor Hugo demeurait en ce temps-là.
Le soir, lés deux garçons revenaient
du lycée, où ils cueillaient ce qu'on peut
cueillir de palmes au lycée.
La mère était restée avec ses deux
(i) Les Guêpes, 37° ameute, 1 Ie livraison.
filles l'une, Léopoldine fine gra-
cieuse, jolie, à la façon d'une jolie pa-
risienne l'autre, Adèle, belle comme une
statue antique, n'ayant rien à repren-
dre aux dons de la nature, que trop de
cheveux noirs, que leur poids, bravant
peignes et épingles, entraînait et déve-
loppait, tout à coup, comme un man-
teau sur ses épaules, à la grande confu-
sion de la pauvre Dédé, qui n'avait pas
encore assez la conscience de sa beauté
pour ne pas se plaindre de cette cheve-
lure t incommode, ridicule», qui lui
rendait impossible l'usage des « jolis
chapeaux » la mode.
La mère avait une beauté étrange et
un peu sauvage, et une sérénité appa-
rente qui venait de ses fréquentes dis-
tractions, distractions qui faisaient par-
fois, à l'imagination, abandonner ce
beau corps pour aller errer, on ne sait
où, mais probablement plus haut que le
pavé des rues.
Charles était un assez beau jeune
homme, vivant, bruyant, très épanoui,
effarouché, effarouchant, la parole allant
souvent plus vite que la pensée, ressem-
blant à la fois et à sa mère qui était très
belle et à son oncle Foiicher qui était
extrêmement laid, lesquels, le frère et
la soeur, se ressemblaient au grand éton-
nement de ceux qui s'en apercevaient.
Toto, plus distingué, et d'aspect et
d'esprit, réfléchi, studieux, plein de tact
et de mesure.
Charles plus brillant, Toto ayant plus
de charme, comme Didine en avait plus
que Dédé, qui était cependant beaucoup
plus belle.
Quant à Hugo, ses cheveux, longs,
alors, rejetés en arrière, découvraient
entièrement un vaste et beau frent un
peu bombé rasé,le menton bleu comme
un prêtre ou un avocat; les yeux petits,
brillants par moments, regardant sou-
vent en dedans.
Je me souviens que lors de sa récep-
tion à l'Académie, où il récita très bien
uu beau discours, Toto faisait cette re*
marque dont j'ai depuis observé la jus-
tesse Papa, dit-il, a un grand avan-
tage dans les situations embarrassantes,
il rougit. en blanc.
Hugo s'habillait simplement, et à peu
près comme tout le monde, un mé-
rite à une époque où tous, jeunes poè-
tes, jeunes peintres, jeunes sculpteurs,
jeunes musiciens, nous ressuscitions les
costumes du moyen-âge, ce qui excitait
la haine des bourgeois et même du peu-
ple trois ou quatre fois cette fantaisie
fut malheureuse. Il se trompait de mode
et d'année, il a porté pendant deux
ou trois ans, des pantalons qui n'avaient
fait qu'apparaître, échancrés en ogive
sur la botte, et tirés par des sous pieds
en métal, semblables à une gourmette
de cheval.
Le logement était très beau des
chambres vastes et élevées dans une
de ces grandes maisons bâties sous
Louis XIII,- une profusion de ces meu-
bles de diverses époques, en bois
sculpté, que Victor Hugo a tant contri-
bué à mettre à la mode. Des panoplies,
des tapisseries, des tableaux, des sculp-
tures, des potiches de la Chine et du Ja-
pon des faïences anciennes, donnaient
à ce séjour une sorte de majesté sévère
et calme.
Tous les soirs, au dîner de la famille,
Hugo ne mangeait jamais dehors, un
repas simple, mais abondant, en vue
d'un ou deux ou trois amis qui pou-
vaient toujours arriver et pour lesquels
on ne faisait qu'écarter deux chaises et
mettre un couvert, ce qui constituait
une réception cordiale, sans qu'on vît ja-
mais la maîtresse de la maison, sur-
prise, anxieuse, essoufflée, la con-
versation la plus variée, la plus inté-
ressante, presque toujours une gaîté
franche, spirituel!e, allant parfois jus-
qu'au rire éclatant. Hugo alors était
extrêmement gai, quelquefois même
jovial.
Un soir, Gatayes était venu avec moi
à la place Royale. Hugo et lui se recon-
nurent, ils avaient été camarades d'en-
fance dans je ne sais quelle petite école.
Gatayes, depuis, venait assez souvent
dîner avec moi à la place Royale; sa
présence mettait particulièrement Vic-
tor Hugo en jeunesse et en gaîté.
Un soir, nous arrivons vers sept heu-
res, nous trouvons Mme Hugo à table
entre ses deux filles; les deux gar-
çons étaient au collége, Hugo, son
chapeau à la main, allait sortir.
J'espère, nous dit Mme Hugo, que
vous ne venez pas dîner ?
Au contraire, nous venons dîner..
Mais, malheureux, c'est aujourd'hui
Vendredi-Saint, j'envoie Victor diner
dehors et je n'ai que trois poissons rou-
ges, des grondins, pour mes filles et
pour moi.
Ah! c'est comme ça, dit Hugo, en
posant son chapeau et ôtant ses gants,
il n'y a pas à manger pour mes amis.
Eh bien, je le partagerai avec eux, je
m'embarque avec eux sur ce radeau de la
Méduse, Mme Hugo envoieentoute hâte
un domestique chercher, si parimpossi-
ble, on ne trouverait pas quelque chose
dans le faubourg, le domestique ne
revint qu'à dix heures et demie, mais
nous ne l'avions pas attendu, nous avions
fouillé les armoires où on entassait
toute sorte de présents, parfois anony-
mes, qu'on envoyait à Hugo; nous
trouvons de vieilles bouteilles de vins
plus ou moins inconnus, une bou-
teille de vin chinois, entr'autres, que
nous vidâmes entièrement parce que
Gatayes voulait emporter la bouteille.
Nous exhumons du fromage, des pom-
mes, des figues de Smyrne, des raisins
secs de Malaga, des biscuits, des bon-
bons, et nous faisons le plus gai et le
meilleur dîner qu'on puisse imaginer.
Ce jour-là, au milieu des joyeuses
saillies et des récits les plus va-
riés, Hugo nous raconta que, longtemps
auparavant, ses deux garçons tout jeu-
nes étaient envoyés à l'école comme
Gatayes et Hugo trente ans auparavant
beaucoup plus en vue de la tranquil-
lité de la maison qu'en vue de leur ins-
truction.
Un jour que Hugoïétait dans son ca-
binet, il entend des voix qui chantaient,
et les chanteurs, marchant d'un pas ca-
dencé, on montait l'escalier
Mais ce sont des voix que je connais.
ce sont les voix de Charles et de Toto.
Mais ils sont partis pour l'école, et
devraient y être et non ici.
Cependant le bruit se rapproche,, -rjat
on distingue les paroles d'une sorte de
mélopée sur la mesure de laquelle on
marchait.
Le maître est mort.
Y a pas d'école.
Y a pas d'école.
Le maître est mort.
Le maître est mort.
Y a pas d'ecole, etc.
Ils étaient partis de l'école, et en ap-
prenant cette heureuse nouvelle qui
leur donnait un congé, ils rentraient à
la maison, seuls à travers les rues, tou-
jours du même pas cadencé, et chan-
tant la même chanson.
Alphonse Karr.
SOUSCRIPTION
POUR LES BUSTES DE RI. DE SAINT-GEDRGES
5"USTE
L. Clapisson 50 fr.
Détroyat. 10
Camille du Locle 9~0 `
Emile Perriti 100
Ambroise Thomas 50
Castellano, du iU
Lesueur,de l'Institut. ~.i0.
Armand de Pontmartin. 0'
Dupin. i6
Total. 3W fr.
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Total.226
Télégrammes et Correspondances
–•–̃««'>'• Beauvais, 4 janvier.– M. le comté
de Kergorlay, député sortant, annonce par la
voie de la presse aux électeurs de l'Oise qu'il
ne se présentera ni au Sénat, ni à la Chambre
des députés. M. de Kergorlay est âgé de
soixante-quinze ans.
La représentation de l'Oise est compléte-
ment disloquée. Sur huit députés que nous
possédions au commencement de 1875, trois
seulement maintiendront leurs candidatures,
M. Desjardins, sous-secrétaire d'Etat au mi-
nistère de l'intérieur, M. le marquis dé Mor-
nay, et M. Labitte.
Le duc d'Aumale se renferme exclusive-
ment dans son commandement militaire M.
de Kergorlay prend sa retraite; MM. Ulric
Perrot et le comte de l'Aigle sont morts M.
Gérard est dans un état de santé qui' lui in-
terdit toute fonction publique.
Cela fait de la place. M. le comte-de M'al.
herbe, maire de Beauvais, conseiller général,
conservateur-gouvernemental, se présente
aux électeurs sénatoriaux de l'Oise. •
Poitiers, 4 janvier. M. le général
de Ladmirault vient d'informer ses amis de
la Vienne qu'il se présente au Sénat dans no-
tre département.
Roanne, 3 janvier. Une électiot
au Conseil d'arrondissement a eu lieu hier.
dans l'important canton de Saint-Symphoriet
de Lay. Etaient en présence 1° M. Augustin
Désvernay, maire de Saint-Symphorien, can.
didat conservateur, se tenant ordinairement
à l'écart de la politique, mais passant pour
légitimiste modéré 2° M. Dutel-Chira mar-
chand de draps, président de la Société de
secours mutuels du gros bourg de Saint-
Just la Pendue, candidat radical. M.Augustin
Desvernay a été élu par 252 voix de majorité
sur son concurrent. La lutte a été vive les
radicaux avaient multiplié les efforts; mais
le bon sens do la majorité des électe urs a fait
justice de leurs prétentions. :•̃•: ̃'̃̃
Marseille, 4 janvier.- Le comte de
Bardi, frère cadet du duc de Parme, neveu
de M. le comte de Chambord, s'est embar-
qué ce soir pour Alger.
MM. de Chevigné et Monti l'accompagnent.
On assure que les recettes de l'oc-
troi de Marseille pour 1875, présentent une
augmentation de 900,000 francs sur celles de
1874.
5 5 h. 10 m. soir. Un terrible ac-
cident est arrivé dans la soirée d'hier à l'hui-
lerie de M. Charles Gounelle boulevard
National. Un mur s'est écroulé, entraînant la
charpente et une masse énorme de graines.
Quatre ouvriers ont été ensevelis sous les
décombres. Trois cadavres ont été retrou-
vés dans la soirée. Le quatrième n'a été re-
tiré que ce matin.
AuxoNNE, 3 janv. Un Sourd-muet
de la banlieue d'Auxonne, jeune homme aisé,
avait fêté,, samedi soir, le nouvel an dans une
auberge voisine du pont de Saône. Quand il
solda sa dépense, il montra un porte-monnaie
assez bien garni, et partit avec un de ses voi:
sins, du même âge que lui et qui avait été
son commensal.
Quelques instants aprés, un bruit étrange
attira l'attention des gens qui se promenaient
entre le pont et la gare. Des cris inarticulés
partaient de la rivière et l'on put voir à la
lueur des fanaux du pont, le pauvre sourd-
muet se débattre dans l'eau. Une barque ac-
courut, mais trop tard, et les mariniers ;q"ui.j
la montaient ne ramenèrent qu'un cadavre. f
Le noyé n'avait plus son porte-monnaie, et
son camarade s'était enfui.
Cet événement a causé la plus vive émotion
dans le pays.
SAINT-Louis (Sénégal), 11 décembre
1875. Je m'empresse de vous annoncer
qu'une colonne expéditionnaire est partie de
Saint-Louis le 8 de ce mois, à quatre heures
du matin. Elle se composé de cent vingt
hommes d'infanterie de marine, cent vingt
tirailleurs indigènes, soixante spahis d'un
détachement d'artillerie et du train des équi-
pages elle est commandée par le lieutenant»
colonel d'infanterie de marine Bégin.
Cette colonne a reçu l'ordre de marcher
contre un agitateur indigène npmmé Sidia,
qui, dit-on, a recruté un grand nombre de
partisans dans le Oualo, d'où il nous me-
nace et nous brave.
Le gouverneur, colonel Valière, partira
demain pour Richard-Toll, où il doit rejoin-
dre la colonne expéditionnaire. Il remontera
le fleuve sur l'aviso le Phaëton, ayant pour
escorte une section d'infanterie de marine.
Je vous enverrai des détails sur les opéra-
tions de cette petite campagne aussitôt qu'ils
me seront parvenus.
Auguste Marcaâe.-
̃"̃̃' •" • • •- -̃̃ • ̃̃• ̃ ̃ r*sc
%:u Un Numéro: 15 cent. àParis. 20 cent, darr; ;c •̃ .')•̃?>• rinnonls.
iciciedi 5 Janvier 18
H. DE VILLEMESSANT & F. MAGNAfifr
A. PÉRIVIJ.R
Secrétaire de la 'Rédaction
RÉDACTION
De midi à minuit, rue Drouot, 86.
Les manascrits ne sont pas rendue ->• ^?
BUREAUX I /-i irs | /> 'S |-( i il
86, rue Drouot 86 y ';£
H. DE v~c~ss~i~3
< H .ojirüstratet".
FERMANDDERODAYS
T Géran6
ABONNEMENTS
j)epartement9:7't'0!smoM. 18 fr.
Panis !rotSiHO
f DOLLINGBN FILS, 8E6CY BT C', PASSAGE BK9 PKMem
ET A L'ADMINISTRATION
moncinsm~
v
SOMMAIRE
Codbrier politique Francis Magnard.
Échos DE PARIS Le Masque de Fer.
LES Gijêpes Alphonse Karr.– Victor Hugo, père
de famille.
Souscription POUR LES BUSTES DE M. DE St-Georgbs.
TiBLÉGIÏAWWES ET CORRESPONDANCES t AÛQ. M(irca
notre colonie du Sénégal.
Pabis au Jcîir lb Jodr F. M.
NOUVELLES divbrses Jean de Paris. Une noce
à quatre pattes.
GAZETTE DES Tbibunaux Fernand de Rodays.
Cour d'appel lie procès Bauffremont. Police
correctionnelle Vols dans les magasins de
nouveautés.
La BOURSE.
L» Mort de Paol-Louis Courier FernanddeRodays.
PREMIÈRES Représentations Auguste Vidu.
Romeo et Giulietta.
La Soirée THÉATRALE Un Monsieur de l'orchestre.
-Romeo et Giulietta.
ComiiiiER des- THÉATRES Jules Prével.
FR011LHTON Xanie9~ de Montépin. Le Secret de
la Comtesse.
COURRIER POLITIQUE
Il est trop tôt encore pour tracer sans
passion l'histoire de l'Assemblée, qui ne
vit plus que sous les espèces réduites et
inoffensives d'une Commission de per-
manence.
Il n'y a pas bien longtemps qu'on la
considérait comme le palladium de l'idée
conservatrice la pensée qu'elle pourrait
se dissoudre un jour nous.mettait tous
en alarmes et cette dissolution était,
avec la « décapitalisation de Paris», le
cheval de bataille de la gauche.
La voilà arrivée, cette séparation tant
redoutée, et, faut-il le dire, c'est sans
inquiétude qu'on a vu disparaître ces
groupes qui ont tant piétiné sur place,
ces fractions de fractions de parti qui pré-
paraient chaque matin un jeu de casse-
tête chinois à l'attention publique.
Cette impression universelle ne prouve
pas, il faut bien le dire, eu 'faveur de
l'esprit parlementaire en France et de la
possibilité d'y fonder un régime de sage
liberté on s'habitue difficilement aux
conflits des opinions, aux coalitions, à
toutes ces choses irrégulières que Caton,
Cincinnatus, Régulus, et quelques au-
tres grands caractères auraient le droit
de trouver choquantes, mais qui méri-
tent à coup sûr l'indulgence du baron
Robert de Macaire, et du chevalier de
Bertrand, son digne associé. Est-ce par
vertu qu'on témoigne d'une si vive ré-
pugnance contre toutes les nécessités
de là cuisine politique ? Nous ne le pen-
soos^pas, c'est, nous le répétons, par
manque de goût pour la vie politique et
le développement des institutions libres.
̃ ̃ ̃-•• -#*#
Il y aurait pourtant une injustice
criante à méconnaître le bien qu'a fait
l'Assemblée. Nous allons parler de ses
làutes tout à l'heure. Rendons-lui d'a-
bord ce témoignage, que du moins elle
n'a laissé à son passif ni la folle entre-
prise du Mexique, ni la guerre de 1870.
Pendant qu'on couronne de lauriers le
iantôme des assemblées fatales, qui pré-
parèrent sans le savoir la ruine et le
démembrement de la France, pendant
que les survivants des corps législatifs
disparus, jusques et y compris M. Emile
Ollivier, s'offrent aux suffrages de leurs
concitoyens, est-il bien digne de pour-
suivre de brocards ou d'injures l'Assem-
blée honnête et vaillante qui a pris la
France sanglante, humiliée, sans armée,
sans crédit, livrée aux Allemands et aux
communards, et qui la rend riche, res-
pectée, si elle n'est plus, hélas! redou-
tée à l'extérieur, paisible à l'intérieur,
avec des budgets qui s'accroissent et une
armée qui se réorganise?
Quoi qu'ait fait depuis M. Thiers, quel-
ques complices qu'il ait voulu charger
de la satisfaction de ses rancunes, il se-
rait mesquin de nier les services rendus
par lui pendant la Commune ou pour le
paiement de la rançon du pays; cepen-
dant, sans cette Assemblée, réunion
d'hommes imparfaits à coup sûr, mais (
t éclairés par l'amour du bien public, se-
rait-il arrivé à ces résultats dont la dé- ̃
magogie s'amuse à faire honneur à lui î
seul?
Ne soyons donc point ingrats pour (
l'Assemblée qui a eu sa part dans ces i<
énormes événements le traité de paix,
la prise de Paris en mai, le paiement des
5 milliards. Quand les colères seront 1
calmées, quand les épisodes irritants se- £
rônt oubliés, on verra mieux l'ensemble (
de l'œuvre accomplie. (
Mais l'Assemblée était impuissante,
dira-t-on. Eh oui elle l'était comme la (
France elle-même, elle n'a rien pu fon-
der parce que, trop soumise aux fluc- 1
tuations d,e l'opinion, l'oreille trop ou- 1
verte aux bruits du dehors, elle a reflété j 1
l'indécision d'un pays qui, en élisant t
une Assemblée souveraine, voulait évi- (
demment s'éviter la peine d'avoir une (
volonté. ï
~ijf~ (
De là viennent les fautes de l'Assem- 1
olée. Elle en a commis trois capitales, à
notre sens. La première, c'a été de ne
point proclamer la monarchie en fé-
vrier 1871, sans s'arrêter aux apparences (
d'impossibilité. f
La République ? C'était Paris vaincu, c
les armées refoulées dans l'Ouest ou in-
ternées en Suisse, par suite de l'erreur ï
du, républicain Jules Favre! L'Empire? 1
c'était Sedan, et l'on n'avait pas encore
Inventé la légende du 4 Septembre, telle J
qu'elle fleurit aujourd'hui. t
Qu'aurait répondu la France si les dé- j f
pûtes monarchiques lui avaient dit
« Oubliez ces deux régimes, condamnés
» ;par la fortune, oui ne vous rappellent
4iAW*y ,.̃̃.•̃ ̃ ̃
» que des larmes et des hontes revenez
» à la monarchie qui a fait la France,
» qui, en 1815, a empêché son démem-
» brement ».
On n'a pas osé; on a nommé M. Thiers
chef du pouvoir exécutif et, ce jour-là,
quoiqu'on ait essayé plus tard, on fon-
dait la République.
De cette première faute sont sorties les
autres. Quand la constitution Rivet fut
venue augmenter et régulariser les pou.
voirs de M. Thiers, 11 fallut ou la reje.
ter ou l'accepter franchement et se ré-
signer dès 1871 à cette République qu'on
n'avait pu empêcher.
M. Thiers eût gouverné avec la droite
de qui le rapprochaient ses intérêts et
qui partageait quelques-uns de ses pré-
jugés il eût fini par être absorbé par
elle, mais ceci est particulier ja-
mais, au moins jusqu'en ces derniers
temps, on n'avait vu d'Assemblée plus
scrupuleuse et la droite n'eut point le
courage de sacrifier ses scrupules et ses
espérances à la nécessité politique.
Le 24 mai donna une nouvelle chance
à la majorité. Le discours de M. Jules
Simon que nous citiens hier, porte en-
core la trace de l'effarement que ressen-
tirent les gauches devant cette victoire
conduite avec tant de résolution et de
discrétion. La droite pouvait tout, même
après la lettre de M. le comte de Cham-
bord on racontera un jour comment,
le soir du jour où cette lettre fameuse
arriva à Paris, les plus ardents royalisr
tes s'étaient résignés à restaurer une
monarchie en blanc comme on l'avait
tait en Espagne pour la constitution de
1869, dont le dernier article portait en
substance « La forme du gouvernement
est monarchique », sans préciser le nom
du souverain. Le refus du prince à qui
l'on voulait déférer le titre de lieute-
nant-général fit tout échouer.
Dès lors, l'Assemblée avait manqué sa
tâche et mérité, dans une certaine me-
sure, les reproches qu'on ne lui épargne
point; elle se débattit jusqu'au vote du
25 février, constatation peut-être inutile
mais à coup sûr inoffensive de l'exis-
tence d'une République qui fonctionnait
déjà depuis quatre ans.
En somme,, le bien compense au moins
le mal dans l'histoire de l'Assemblée
de 1871 le plus fâcheux c'est qu'elle
laisse la preuve, qu'en politique, ni l'hon-
nêteté, ni les bonnes intentions ne suf-
fisent.
Pourvu que les Assemblées futures ne
profitent pas trop bien de cette leçon t
Francis Magnard.
Échos de Paris
LA POLITIQUE
On s'imaginera difficilement le mou-
vement que donnent les élections.
Le gouvernement se manifeste par
son organisation officielle, et chaque
parti, par ses agents plus ou moins oC-
cultes, travaille à s'entredévorer à qui
mieux mieux.
Supposons qu'il n'y ait que quatre
partis, ce qui est bien peu, si l'on sup-
pute toutes nos divisions et que chaque
parti n'ait qu'un seul agent dans les
trente-cinq mille communes de France,
et nous arrivons à un total de cent qua-
rante mille individus distraits de leurs
affaires au moins pour moitié; nous
disons par moitié parce que les autres,
les agents républicains, n'ont générale-
ment pas d'autre métier que la politique.
Ces derniers agents ne sont pas les
moins occupés si l'on en juge par les ré-
sultats, car l'argent abonde à ce point'
dans les partis avancés, que les chefs
se permettent d'envoyer sous enveloppe
et d'affranchir à vingt-cinq centimes
leurs manifestes, tandis que les conser-
vateurs osent à peine se permettre une
simple expédition d'imprimés sous ban-
jes et au rabais.
A côté de ces organisations qui ont
leur centre en France, il en est d'autres
lui émanent de l'étranger, car, certains
le nos voisins sont aussi impatients que
ious de savoir ce que répondra là France 1
i la grande question qui va lui être
posée.
On assure même. mais ici le terrain J
levient trop brûlant, pour que nous en (
lisions davantage.
M. Jules Simon, dans son discours à i
a réunion de la gauche républicaine,
Lffirme, et le Journal des Débats après lui,
lu'il n'a jamais pactisé avec le groupe (
le l'Appel au peuple. ]
Cette déclaration aura bien surpris (
;eux qui se souviennent du dissenti- (
nent qui s'est produit parmi les mem-
)res de ce groupe, à la suite des rela-
;ions directes de M. Jules Simon avec
)JL. Raoul Duval et ce dernier, dont on
)eut blâmer les ardeurs et les exagéra-
;ions, mais non soupçonner la loyauté
ît le courage, aura été encore plus
jtonné d'apprendre qu'il ne s'est pas J
̃endu'chez M. Jul.es Simon, et que leur e
imi commun, l'aimable comte d'Osmoy,
l'a pas été leur intermédiaire. ¡
A TRAVERS PARIS
La municipalité du quatrième arron-
lissement compte donner une grande ]
été de bienfaisance au commencement (
lu mois prochain.
La magnifique salle de gala de cette
nairie, œuvre de M. Bailly, le nouveau
nembre de l'Institut, a été inaugurée en ¡
1867 par un bal splendide. Depuis, elle a
)ayé à la Commune le tribut de l'in-
cendie.
La fête prochaine aura lieu au béné- 1
Ice des pauvres dé râfrondissem,ent.
Grand émoi dans les rangs dé là cpiO' ]
nie américaine à Paris, et vous l'allez
voir, cet émoi a sa raison d'être.
Les jeunes misses et les jeune gentle-
men de cette colonie ont appris tout à
coup, que ceux d'entre eux qui s'étaient
mariés à Paris avaient agi illégalement
en s'unissant devant leur ambassadeur.
M. Fish, ministre des affaires étrangères
des Etats-Unis vient, en effet, d'interdire
à M. Washburne la célébration d'aucun
hyménée, ajoutant que les américains ré-
sidant à Paris et curieux d'y convoler
devraient, à l'avenir, se présenter de-
vant M. le maire de leur arrondisse-
ment ou devant monsieur son adjoint.
Là dessus grandes rumeurs, beaucoup
des futurs conjoints répugnant à se pre-
senter devant une autorité avec la-
quelle elles sont peu familières et dont
elles parlent peu, ou même pas du tout
la langue.
On négocie. » >
Nouvelles des arts
La Société de gravure française vient de
faire l'acquisition d'une planche de M.
Achille Martinet, d'après le tableau de
Lesueur qui est au Louvre et qui repré-
sente Jésus apparaissant à la Madeleine
sous la figure d'un jardinier. C'est une
œuvre considérable et digne de figurer
auprès des meilleures productions de
M. Martinet, telles que le Charles P* in-
sulté, les Comtes de Horn et d'Egmont, la
Vierge à l'Œillet, etc. Chose singulière,
jamais ce tableau, une des meilleures
toiles de Lesueur, n'avait eu les hon-
neurs du burin.
#
L'exposition des œuvres artistiques
destinées à être vendues au profit des
inondés du Midi, vient de s'ouvrir au
Cercle artistique et littéraire, 29, rue de
la Chaussée-d'Antin. L'initiative de cette
bonne œuvre appartient à un Comité de
plusieurs artistes ou hommes de lettres,
compatriotes des malheureux sinistrés,
et leur appel aux confrères n'a pas été
sans écho.
Citons, parmi les peintres, les noms de
Barrias, Berne-Bellecour, les frères Bre-
ton, Carolus-Duran, Cabanel, Mme Jac-
quemart, MM. Landelle, Bonnat, de
Neuville, Protais, Vollon, Baudry, Bida,
etc., etc.; et pour la sculpture MM.
Gain, Fremiet, Soldi, Carpeaux, Fal-
guière, Chapu, Franceschi, etc., etc.
Le tableau de Bonnat est déjà vendu
cinq mille francs. Il ne figure pas au ca-
talogue.
Trois toiles de Millet, une aquarelle
de Pils, un dessin d'Henri Regnault,
quatorze bustes ou médaillons de David
d'Angers, toutes célébrités artistiques
ou littéraires une terre cuite de Gu-
mery, et une splendide tête d'étude
pour l'Arc-de-Triomphe, de Rude, com-
plètent la collection.
L'exposition sera publique, le 16 jan-
vier d'ici là, l'entrée est fixée à un
franc.
La vente aura lieu à partir du 17 jan-?
vier. •̃̃ v /•̃
Un fait inédit sur l'attitude du général
Canrobert dans les journées de décem-
bre.
Le 3 décembre, entre dix et onze heu-
res du matin, le général Canrobert dont
la brigade venait de faire halte dans la
rue Royale, entrait de fort méchante
humeur chez Durand. Son irritation
avait pour cause l'ordre qu'on venait de
lui donner d'avoir à faire fouiller l'hôtel
d'un homme politique important, situé
non loin de la Madeleine. Il ne voulait.
pas, disait-il, faire le métier d'agent de
police, et déplorait hautement l'incarcé-
ration de ses chefs Bedeau, Lamori-
cière et Changarnier.
Avant de commander son déjeuner, il
rédigea sa démission et l'adressa séance
tenante au général de Saint-Arnaud qui
se tenait à l'Elysée, c'est-à-dire à trois
minutes du café de la Madeleine. Le mi-
nistre de la guerre sourit à la lecture de
la lettre du général Canrobert et la
montrant à son aide de camp de con-
fiance, le capitaine B. il ajouta tou-
jours le sourire aux lèvres «Cette lettre
de mon brave Canrobert ne m'étonne
pas; je le sais navré depuis hier matin,
3e qui ne l'a pas empêché d'exécuter les
Drdres qu'il a reçus. Allez lui dire que
je refuse sa démission et que je lui or-
donne de rester à son poste. Je le con-
nais, il obéira, car il est trop discipliné
Jour avoir la moindre velléité de dé-
sobéir, du moment où je l'oblige à con-
server son commandement »
Et cependant voilà vingt-quatre ans
lue le public croit que le maréchal Can-
robert était initié aux préparatifs du
ïoup d'Etat, comme le colonel Espinasse
3t quelques autres.
NOUVELLES A LA MAIN
Un domestique disait hier à son nou-
veau maître
Avant de commencer mon service,
je crois devoir dire à monsieur que je
le fais pas les chaussures 1
C'est bien, mon ami, répondit le
Datron d'un air impassible, je saurai, en
'aisant les miennes, que j'ai aussi les
rôtres à faire. c'est bien.
Un jeune gommeux faisait l'éloge de
a prima donna d'un petit théâtre, devant
juelques-uaes de ses camarades.
Tais-toi donc, dit l'une; elle a un
lir commun l.
Et une taille comme deux! dit une
iutre.
On parlait d'un de nos plus vaillants
gastronomes.
Quelle fourchette et quel verre di-
sait-on.
Oui, autrefois; mais il paraît qu'il a
la poitrine bien malade; et l'on dit que.
l'été prochain, il va faire une saison aux
Eaux-Bonnes.
Lui ? allons donc vous voulez dire
aux eaux de Beaune!
i A propos du gâteau des Rois, dont on
1 parle déjà, M. Tomy, âgé de" dix ans,
prend la parole.
Je voudrais être roi.
Et moi, riposte sa sœur Lucy, je
voudrais être roite.
Intervention de la maman.
On dit reine on ne dit pas roite.
Je te demande pardon, petite mère,
riposte Tomy et pas plus tard qu'hier,
j'ai entendu papa qui disait Tous les
soirs, après dîner, ma belle-maman est
roite comme la justice.
Il n'y a, décidément, que les Anglais
pour ces choses-là! 1
On jouait au baccarat, dans un salon
particulier d'un restaurant.
Un Anglais perdait, perdait, perdait.
Je vois ce que c'est? dit-il. C'est
ma montre qui me porte malheur.
Et il la confie au garçon.
La déveine continuant, c'est alors sa
cravate, son habit, son gilet, ses bre-
telles, ses bottes, et il se dépouille de
tout cela, à mesure.
Enfin, le voilà nu comme un ver. et
il perd toujours! 1
J'y suis! s'écrie-t-il enfin c'est moi
qui me porte la guigne, à moi-même!
Et, cela dit, il se jette par la fenêtre.
Le Masque de fer.
«
LES GUÊPES1'
Victor Hugo, père de famille
Victor Hugo s'était marié très jeune;
il avait épousé Mlle Adèle Foucher.
Les deux époux s'aimaient dès l'enfance,
et, quand je les connus, avaient quatre
charmants enfants Charles et Victor,
Léopoldine et Adèle; on appelait en-
core alors les trois derniers Toto, Di-
dine et Dédé.
Lorsque Charles et Léopoldine qui
étaient je crois ––les aînés, étaient
petits enfants, ils avaient découvert un
certain talent chez leur père pour narrer
des histoires et des contes. Il y avait
surtout une certaine histoire de Poli-
chinelle, histoire qui avait eu un jour
un commencement, mais promettait de
n'avoir jamais de fin cette histoire
était, de toutes, celle qui avait le plus
de succès, et elle finit par être la seule
acceptée. Tous les soirs, un enfant sur
chaque genou, Hugo récitait quelques
nouveaux chapitres de l'histoire de Po-
lichinelle la suite à demain, d'où
il ressort clairement qu'il est l'inventeur
du roman-feuilleton. Mais comme les en-
fants étaient insatiables, et refusaient
positivement d'aller se coucher, Hugo
avait imaginé le moyen que voici pour
les y décider: lorsque l'heure légale du
repos avait sonné pour les petits, Poli-
chinelle entrait dans un café, prenait un
verre de liqueur et demandait un jour-
nal qu'il lisait à haute voix. Chaque soir
alors, Hugo improvisait un premier
Paris. » pastiche très bien fait de tel ou
tel journal, et le taisait dire à Polichi-
nelle du ton le plus monotone et le
plus traînant, et cela était si long, si
vide, si ennuyeux, que bientôt les
enfants se mettaient à bâiller, et que
leurs yeux se fermaient malgré eux
passait alors la fameuse fée qui, tous les
soirs, jette du sable aux yeux des enfants
qui ne sont pas encore couchés. Mais
papa, dirent-ils un jour, Polichinelle en-
tre donc tous les jours au café?
Tous les jours.
Alors, papa, pourquoi boit-il tou-
jours de l'eau-de-vie ?
Polichinelle, mes enfants, a beau-
coup de défauts; un des plus laids qu'on
puisse avoir, c'est l'ivrognerie, et. Po-
lichinelle est ivrogne, ça rend mé-
chant.
Mais, papa, pourquoi Polichinelle
lit-il toujours le journal?
C'est encore un de ses défauts,
celui-là ça rend méchant et bête.
Heureux temps que celui-là! Je ne
sais si aujourd'hui Hugo, auquel les en-
fants ont inspiré tant de beaux vers d'une
sublime naïveté et d'un charme presti-
gieux, je ne sais, dis-je, s'il raconte
l'histoire de Polichinelle aux enfants de
Charles, tout ce qui lui reste de cette
belle famille, mais je suis à peu près
certain qu'il n'ose plus faire lire le jour-
nal à Polichinelle il n'est plus libre et
indépendant comme autrefois.
Je m'étais tenu longtemps à l'écart de
Victor Hugo, et malgré mon admiration
pour plusieurs des ouvrages qu'il avait
déjà publiés, je n'avais rien fait pour le
connaître. Il y avait deux causes à cette
apparente indifférence l'une était
l'odeur nauséabonde de l'encens gros-
sier que brûlaient devant le dieu les jeu-
nes thuriféraires qui l'approchaient, et-
on m'assurait qu'il ne dédaignait pas cet
encens; l'autre avait pour cause les pré-
faces de certains de ses livres, où avec
un ton dogmatique et une emphase ir-
ritante, il déploie une fausse et orgueil-
leuse modestie « Si l'auteur avait le
talent qui lui manque, il eût fait ceci ou
cela, etc. »
J'eus ce bonheur enfin de le connaî-
tre, à propos d'un article que j'écrivis
dans un journal -il m'apporta, sa carte
avec quelques mots de remercîments,
j'allai bien vite le voir. Ce fut le
commencement d'une longue amitié
dont le souvenir me reste bien précieux.
C'était alors la plus charmante, la plus
hospitalière, la plus patriarcale maison
que tte maison de la place Royale où
Victor Hugo demeurait en ce temps-là.
Le soir, lés deux garçons revenaient
du lycée, où ils cueillaient ce qu'on peut
cueillir de palmes au lycée.
La mère était restée avec ses deux
(i) Les Guêpes, 37° ameute, 1 Ie livraison.
filles l'une, Léopoldine fine gra-
cieuse, jolie, à la façon d'une jolie pa-
risienne l'autre, Adèle, belle comme une
statue antique, n'ayant rien à repren-
dre aux dons de la nature, que trop de
cheveux noirs, que leur poids, bravant
peignes et épingles, entraînait et déve-
loppait, tout à coup, comme un man-
teau sur ses épaules, à la grande confu-
sion de la pauvre Dédé, qui n'avait pas
encore assez la conscience de sa beauté
pour ne pas se plaindre de cette cheve-
lure t incommode, ridicule», qui lui
rendait impossible l'usage des « jolis
chapeaux » la mode.
La mère avait une beauté étrange et
un peu sauvage, et une sérénité appa-
rente qui venait de ses fréquentes dis-
tractions, distractions qui faisaient par-
fois, à l'imagination, abandonner ce
beau corps pour aller errer, on ne sait
où, mais probablement plus haut que le
pavé des rues.
Charles était un assez beau jeune
homme, vivant, bruyant, très épanoui,
effarouché, effarouchant, la parole allant
souvent plus vite que la pensée, ressem-
blant à la fois et à sa mère qui était très
belle et à son oncle Foiicher qui était
extrêmement laid, lesquels, le frère et
la soeur, se ressemblaient au grand éton-
nement de ceux qui s'en apercevaient.
Toto, plus distingué, et d'aspect et
d'esprit, réfléchi, studieux, plein de tact
et de mesure.
Charles plus brillant, Toto ayant plus
de charme, comme Didine en avait plus
que Dédé, qui était cependant beaucoup
plus belle.
Quant à Hugo, ses cheveux, longs,
alors, rejetés en arrière, découvraient
entièrement un vaste et beau frent un
peu bombé rasé,le menton bleu comme
un prêtre ou un avocat; les yeux petits,
brillants par moments, regardant sou-
vent en dedans.
Je me souviens que lors de sa récep-
tion à l'Académie, où il récita très bien
uu beau discours, Toto faisait cette re*
marque dont j'ai depuis observé la jus-
tesse Papa, dit-il, a un grand avan-
tage dans les situations embarrassantes,
il rougit. en blanc.
Hugo s'habillait simplement, et à peu
près comme tout le monde, un mé-
rite à une époque où tous, jeunes poè-
tes, jeunes peintres, jeunes sculpteurs,
jeunes musiciens, nous ressuscitions les
costumes du moyen-âge, ce qui excitait
la haine des bourgeois et même du peu-
ple trois ou quatre fois cette fantaisie
fut malheureuse. Il se trompait de mode
et d'année, il a porté pendant deux
ou trois ans, des pantalons qui n'avaient
fait qu'apparaître, échancrés en ogive
sur la botte, et tirés par des sous pieds
en métal, semblables à une gourmette
de cheval.
Le logement était très beau des
chambres vastes et élevées dans une
de ces grandes maisons bâties sous
Louis XIII,- une profusion de ces meu-
bles de diverses époques, en bois
sculpté, que Victor Hugo a tant contri-
bué à mettre à la mode. Des panoplies,
des tapisseries, des tableaux, des sculp-
tures, des potiches de la Chine et du Ja-
pon des faïences anciennes, donnaient
à ce séjour une sorte de majesté sévère
et calme.
Tous les soirs, au dîner de la famille,
Hugo ne mangeait jamais dehors, un
repas simple, mais abondant, en vue
d'un ou deux ou trois amis qui pou-
vaient toujours arriver et pour lesquels
on ne faisait qu'écarter deux chaises et
mettre un couvert, ce qui constituait
une réception cordiale, sans qu'on vît ja-
mais la maîtresse de la maison, sur-
prise, anxieuse, essoufflée, la con-
versation la plus variée, la plus inté-
ressante, presque toujours une gaîté
franche, spirituel!e, allant parfois jus-
qu'au rire éclatant. Hugo alors était
extrêmement gai, quelquefois même
jovial.
Un soir, Gatayes était venu avec moi
à la place Royale. Hugo et lui se recon-
nurent, ils avaient été camarades d'en-
fance dans je ne sais quelle petite école.
Gatayes, depuis, venait assez souvent
dîner avec moi à la place Royale; sa
présence mettait particulièrement Vic-
tor Hugo en jeunesse et en gaîté.
Un soir, nous arrivons vers sept heu-
res, nous trouvons Mme Hugo à table
entre ses deux filles; les deux gar-
çons étaient au collége, Hugo, son
chapeau à la main, allait sortir.
J'espère, nous dit Mme Hugo, que
vous ne venez pas dîner ?
Au contraire, nous venons dîner..
Mais, malheureux, c'est aujourd'hui
Vendredi-Saint, j'envoie Victor diner
dehors et je n'ai que trois poissons rou-
ges, des grondins, pour mes filles et
pour moi.
Ah! c'est comme ça, dit Hugo, en
posant son chapeau et ôtant ses gants,
il n'y a pas à manger pour mes amis.
Eh bien, je le partagerai avec eux, je
m'embarque avec eux sur ce radeau de la
Méduse, Mme Hugo envoieentoute hâte
un domestique chercher, si parimpossi-
ble, on ne trouverait pas quelque chose
dans le faubourg, le domestique ne
revint qu'à dix heures et demie, mais
nous ne l'avions pas attendu, nous avions
fouillé les armoires où on entassait
toute sorte de présents, parfois anony-
mes, qu'on envoyait à Hugo; nous
trouvons de vieilles bouteilles de vins
plus ou moins inconnus, une bou-
teille de vin chinois, entr'autres, que
nous vidâmes entièrement parce que
Gatayes voulait emporter la bouteille.
Nous exhumons du fromage, des pom-
mes, des figues de Smyrne, des raisins
secs de Malaga, des biscuits, des bon-
bons, et nous faisons le plus gai et le
meilleur dîner qu'on puisse imaginer.
Ce jour-là, au milieu des joyeuses
saillies et des récits les plus va-
riés, Hugo nous raconta que, longtemps
auparavant, ses deux garçons tout jeu-
nes étaient envoyés à l'école comme
Gatayes et Hugo trente ans auparavant
beaucoup plus en vue de la tranquil-
lité de la maison qu'en vue de leur ins-
truction.
Un jour que Hugoïétait dans son ca-
binet, il entend des voix qui chantaient,
et les chanteurs, marchant d'un pas ca-
dencé, on montait l'escalier
Mais ce sont des voix que je connais.
ce sont les voix de Charles et de Toto.
Mais ils sont partis pour l'école, et
devraient y être et non ici.
Cependant le bruit se rapproche,, -rjat
on distingue les paroles d'une sorte de
mélopée sur la mesure de laquelle on
marchait.
Le maître est mort.
Y a pas d'école.
Y a pas d'école.
Le maître est mort.
Le maître est mort.
Y a pas d'ecole, etc.
Ils étaient partis de l'école, et en ap-
prenant cette heureuse nouvelle qui
leur donnait un congé, ils rentraient à
la maison, seuls à travers les rues, tou-
jours du même pas cadencé, et chan-
tant la même chanson.
Alphonse Karr.
SOUSCRIPTION
POUR LES BUSTES DE RI. DE SAINT-GEDRGES
5"USTE
L. Clapisson 50 fr.
Détroyat. 10
Camille du Locle 9~0 `
Emile Perriti 100
Ambroise Thomas 50
Castellano, du iU
Lesueur,de l'Institut. ~.i0.
Armand de Pontmartin. 0'
Dupin. i6
Total. 3W fr.
Listes précédentes. 1 870
Total.226
Télégrammes et Correspondances
–•–̃««'>'• Beauvais, 4 janvier.– M. le comté
de Kergorlay, député sortant, annonce par la
voie de la presse aux électeurs de l'Oise qu'il
ne se présentera ni au Sénat, ni à la Chambre
des députés. M. de Kergorlay est âgé de
soixante-quinze ans.
La représentation de l'Oise est compléte-
ment disloquée. Sur huit députés que nous
possédions au commencement de 1875, trois
seulement maintiendront leurs candidatures,
M. Desjardins, sous-secrétaire d'Etat au mi-
nistère de l'intérieur, M. le marquis dé Mor-
nay, et M. Labitte.
Le duc d'Aumale se renferme exclusive-
ment dans son commandement militaire M.
de Kergorlay prend sa retraite; MM. Ulric
Perrot et le comte de l'Aigle sont morts M.
Gérard est dans un état de santé qui' lui in-
terdit toute fonction publique.
Cela fait de la place. M. le comte-de M'al.
herbe, maire de Beauvais, conseiller général,
conservateur-gouvernemental, se présente
aux électeurs sénatoriaux de l'Oise. •
Poitiers, 4 janvier. M. le général
de Ladmirault vient d'informer ses amis de
la Vienne qu'il se présente au Sénat dans no-
tre département.
Roanne, 3 janvier. Une électiot
au Conseil d'arrondissement a eu lieu hier.
dans l'important canton de Saint-Symphoriet
de Lay. Etaient en présence 1° M. Augustin
Désvernay, maire de Saint-Symphorien, can.
didat conservateur, se tenant ordinairement
à l'écart de la politique, mais passant pour
légitimiste modéré 2° M. Dutel-Chira mar-
chand de draps, président de la Société de
secours mutuels du gros bourg de Saint-
Just la Pendue, candidat radical. M.Augustin
Desvernay a été élu par 252 voix de majorité
sur son concurrent. La lutte a été vive les
radicaux avaient multiplié les efforts; mais
le bon sens do la majorité des électe urs a fait
justice de leurs prétentions. :•̃•: ̃'̃̃
Marseille, 4 janvier.- Le comte de
Bardi, frère cadet du duc de Parme, neveu
de M. le comte de Chambord, s'est embar-
qué ce soir pour Alger.
MM. de Chevigné et Monti l'accompagnent.
On assure que les recettes de l'oc-
troi de Marseille pour 1875, présentent une
augmentation de 900,000 francs sur celles de
1874.
5 5 h. 10 m. soir. Un terrible ac-
cident est arrivé dans la soirée d'hier à l'hui-
lerie de M. Charles Gounelle boulevard
National. Un mur s'est écroulé, entraînant la
charpente et une masse énorme de graines.
Quatre ouvriers ont été ensevelis sous les
décombres. Trois cadavres ont été retrou-
vés dans la soirée. Le quatrième n'a été re-
tiré que ce matin.
AuxoNNE, 3 janv. Un Sourd-muet
de la banlieue d'Auxonne, jeune homme aisé,
avait fêté,, samedi soir, le nouvel an dans une
auberge voisine du pont de Saône. Quand il
solda sa dépense, il montra un porte-monnaie
assez bien garni, et partit avec un de ses voi:
sins, du même âge que lui et qui avait été
son commensal.
Quelques instants aprés, un bruit étrange
attira l'attention des gens qui se promenaient
entre le pont et la gare. Des cris inarticulés
partaient de la rivière et l'on put voir à la
lueur des fanaux du pont, le pauvre sourd-
muet se débattre dans l'eau. Une barque ac-
courut, mais trop tard, et les mariniers ;q"ui.j
la montaient ne ramenèrent qu'un cadavre. f
Le noyé n'avait plus son porte-monnaie, et
son camarade s'était enfui.
Cet événement a causé la plus vive émotion
dans le pays.
SAINT-Louis (Sénégal), 11 décembre
1875. Je m'empresse de vous annoncer
qu'une colonne expéditionnaire est partie de
Saint-Louis le 8 de ce mois, à quatre heures
du matin. Elle se composé de cent vingt
hommes d'infanterie de marine, cent vingt
tirailleurs indigènes, soixante spahis d'un
détachement d'artillerie et du train des équi-
pages elle est commandée par le lieutenant»
colonel d'infanterie de marine Bégin.
Cette colonne a reçu l'ordre de marcher
contre un agitateur indigène npmmé Sidia,
qui, dit-on, a recruté un grand nombre de
partisans dans le Oualo, d'où il nous me-
nace et nous brave.
Le gouverneur, colonel Valière, partira
demain pour Richard-Toll, où il doit rejoin-
dre la colonne expéditionnaire. Il remontera
le fleuve sur l'aviso le Phaëton, ayant pour
escorte une section d'infanterie de marine.
Je vous enverrai des détails sur les opéra-
tions de cette petite campagne aussitôt qu'ils
me seront parvenus.
Auguste Marcaâe.-
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