Titre : L'Evénement
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1886-02-17
Contributeur : Magnier, Edmond (1841-1906). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32771670c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 février 1886 17 février 1886
Description : 1886/02/17 (A15,N5078). 1886/02/17 (A15,N5078).
Droits : conditions spécifiques d'utilisation - BnF-partenariats, Presse Ancienne RetroNews
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2737089t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, GR FOL-LC2-3544 (AFFICHE)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/04/2020
QUINZIÈME ANNÉE. - NUMÉRO 5.078
Bureaux du Journal : 1 O, Boulevard des Italiens, passade «le l’Opéra, Paris. — Rédaction et administration
MERCREDI 17 FÉVRIER ÎWG
EDMOND MAGNIER
Virxcteur-Iicdacteur en chef
UN NUMÉRO
p A ws 1 *? centimes
DÉPARTEMENTS. . Ü£<> —
annonces et réclames
JIM. dollingen fils, sagum et c 1 *
i6, rue de la Grange-Batelière
CT AUX BUREAUX DU JOURNAL
ji RÉDACTION NE RÉPOND PAS DES MANUSCRITS
COMMUNIQUÉS
Adresser toutes les communications
à M. Edmond Magnier
L’ÉVÉNEMENT
EDMOND MAGNIER
Administrateur
ABONNEMENTS
Paris, 3 mots 13 (r 60
Départements, 3 mots. (r e
Alsace-Lorraine, — )
Europe, Etats-Unis, Pats d’union
postale, 3 mois, 1 K tance.
ON S’ADONNE
AU BUREAU DU JOURNAL ET DANS TOUS LU
BUREAUX DR POSTE
Abonnement! et rente à l'étranger
(Voir 4» page)
Voir à la deuxième page la suite du
feuilleton de Claude Vento : le Ruban
rose.
LES VIEILLESJIIROIETTES
Girouette ! C’est une des injures que
dans le siècle où nous sommes on se
jette facilement à la tête, et le vocabu-
laire de la Chambre, qui ne le cède en
rien au vocabulaire cossard ou au dic-
tionnaire de la langue verte, porte en
tête des injures qu’un député de bon
ton doit adresser à ses collègues ce mot
de « girouette ».
Chaque jour, dans le compte rendu
des débats parlementaires, nous lisons
le récit pimenté de dialogues dont la
courtoisie est au moins problématique,
et entre deux :
— Monsieur, vous êtes un polisson !
— Monsieur, vous en êtes un autre ! !
les journaux bien pensants qui ap-
précient la chose ajoutent en commen-
taire : Monsieur X..., c’est une girouette.
sapristi! ! n’est pas girouette qui veut,
et les hommes intelligents se deman-
dent à quoi conduit une immobilité de
sénateur romain ?
Chacun sait que dans tous les temps
et sous tous les gouvernements il ne
faut pour faire provision de faveurs, de
places et de pensions, que se tourner
vers le soleil levant. Seuls, les gens en-
croûtés dans des préjugés ridicules.res-
tent pétrifiés comme la femme de Loth
après avoir regardé Sodome.
Blâmer la conduite des girouettes,
Dieu m’en garde ! Je la trouve au con-
traire digne des plus grands éloges.
C’est le seul moyen pratique de grimper
sur le dos des autres et d’arriver bon
premier à la curée. Je me dis : — Voilà
de braves gens qui, s’ils songent à eux-
mêmes, n’agissent pas seulement par
égoïsme, car ils pensent aussi à leurs
enfants, à leurs neveux, à leurs familles.
Depuis quand, s’il vous plaît, est-il
défendu de faire son chemin en disant
des douceurs aux gens qui les aiment
et en exécutant des courgettes devant
les puissants (lu jour ?
En vérité, quand on pense à cela, on
est forcé de convenir que les « Immo-
biles », les « gens à principes », les
« convaincus » sont de tristes originaux,
abandonnés de Dieu et du diable, pour
se montrer ainsi les ennemis eux-même-
s au point de refuser une pirouette
qui serait pour eux un tour de roue de
la Fortune.
Il suffit de commencer et de savoir s’y
prendre ! Voilà tout. Tourner à temps
est plus malaisé qu’on i.e le croit, et
être girouette vaut bien comme compli-
cations l’art d’être grand père? Girouette,
une injure? Allons donc ! Le change-
ment d’opinion politique n’empêche pas
d'être homme de bien, et cela prouve
que l’on est homme d’esprit. Il est si
triste, si fatigant d’être toujours dans
la même situation que tout individu
soucieux de sa santé doit de temps à
autre opérer une certaine conversion
pour permettre au sang de circuler plus
librement.
J’ai cherché dans le dictionnaire pour
connaître exactement la définition du
mot girouette. J’ai trouvé celle-ci :
« Pièce de fer-blanc ou d’autre métal
•> fort mince, mise sur un pivot en un
» lieu élevé, de manière quelle elle tourne
» au moindre vent et que par sa dosi-
» lion elle indique la direction de ce
» dernier. »
Donc la girouette est d’une incontes-
table utilité. Elle indique à tous s’il fera
beau ou mauvais. Elle prévoit les révo-
lutions, les grains, la tempête. Elle an-
nonce si l’on peut sortir dans la rue,
sens craindre de recevoir une tuile sur
la tète ou une balle dans le nez. Elle en
gage le paisible dentier à cacher son
argent ou au contraire à l’étaler au
grand jour. Elle évite l’embarras du
manteau ou au contraire engage à pren-
dre un parapluie.
Pour cela, elle est située en un lieu
élevé. C’est la juste récompense des ser-
vices rendus par elle ! On la place sur un
sommet, pour être plus en vue et voilà
pourquoi les meilleures girouettes sont
députés, ministres, sénateurs, généraux,
présidents de quelque chose, conseillers
à la cour, hommes d’Etat quelconques
ou simplement propriétaires.
De grâce, messieurs les politiques,
ne vous fâchez pas lorsqu’un confrère
grincheux ou un journal ennemi vous
traite de girouette. Ce n’est pas une in-
jure, c’est un compliment causé sans le
vouloir par une basse jalousie.
Redressez votre taille, peignez avec
vos doigts les cheveux qui vous restent,
clignez de l’œil et faites un sourire poix-
vre-sel en disant, sur un petit ton mo-
queur :
-7 Girouette!... Ne l’est pas qui veut!
. Si l’on en doute, vous n'aurez qu’à
citer les vieilles girouettes illustres, as-
sez habiles de leur vivant pour s’asseoir
à toutes les tables, manger à toutes les
marmites et se ménager encore après
leur mort une place dans l’histoire. Elles
8 °nt nombreuses, je vous en réponds :
Gn n’a que l’embarras du choix.
Jadis, on tournait encore bien plus
qu aujourd’hui et le monopole d’obéir
au caprice du vent 11’appartenait pas
seulement aux hommes politiques. Tout
le monde y passait, général et chanson-
nier, homme d’Etat et géographe, poète
e t journaliste, compositeur et préfet,
professeur, vaudeviliste et magistrat.
Gn valsait avec une désinvolture pres-
que dévergondée et la prestation de ser-
ment fuite au monarque du jour enchaî-
nait encore moins que n’enchaîne au-
jourd’hui la profession de foi adressée
par un candidat à ses électeurs.
Les uns, comme d’Aguesseau, furent
sénateurs sous Napoléon, pairs ae Fran-
ce sous le roi et virent bleu le 31 mars
a près avoir vu blanc le 1 er avril.
Les autres, comme touches, s'inclinè-
rent devant le roi après l’abdication de
Napoléon, mais accoururent humble-
ment s’agenouiller aux pieds do Tempe
rieur quand, après le retour do 1 île
d’Elbe, il parut solidement installé aux
Tuileries.
Celui-ci, le baron de Garante, vit Na-
poléon signer à son contrat, ce qui ne
l’empêcha pas d’être ensuite un favori
du roi et de faire autant de grâces dans
les salons de 1 un que dans les bals de
l’autre.
Bertin de Vaux fonde le Journal de
l'Empire et ne cesse de vanter le génie
du maître ; puis le Journal de l’Empire
devient le Journal des Débats , et dans
l’homme qui fut longtemps préconisé
on ne voit plus qu'un tyran, un usur-
pateur, un destructeur du genre hu-
main.
Bessiôres est préfet sous l’Empire et
préfet sous le roi. Le comte de Chabrol
suit son exemple. Le comte Daru l’i-
mite. Fiévée fait tourner son pavillon
avec une vitesse encore plus grande.
Le comte Pasquier est préfet de police
sous celui-ci, garde des sceaux sous ce-
lui-là, chef do l’opposition quand on ne
lui donne plus co qu’il demande.
Malte-Brun salue la naissance du roi
de Rome par ces vers :
Mars te salue, ô fils d’un héros sans pareil !
Ton œil s’ouvre au triomphe en s’nuent au soleil.
puis ensuite il publie :
a La cause des Bourbon est la cause
de la liberté française -et de la liberté
européenne ». Seulement une année
après, il ajoute :
« Nous avons vu, depuis quelques
mois, certaines personnes soutenir que
la France était le patrimoine d'une fa-
mille. Cette doctrine féodale ne peut
soutenir un examen historique. »
Parlerai-je de Marmont, de Chateau-
briant, de Talleyrand, d’Oudinot? Au-
tant de noms illustres à donner comme
exemples aux girouettes d’aujourd’hui.
Non. Etre appelé girouette n’est point
une insulte, lest la consécration offi-
cielle de la position sociale la plus agréa-
ble, la plus enviée, la plus féconde, et
si pour un instant j’ai troublé le repos
de ces vieilles girouettes dont je viens
de citer les noms c’est qu’elles ont été
un modèle du genre, un type nouveau
créé par les circonstances et dont les
hommes soucieux de leur gloire doivent vent
se souvenir en entrant dans la carrière.
Depuis, il y a eu d autres girouettes
aussi illustres, aussi brillantes, aussi
habiles à tourner sous le moindre ca-
price du vent. Elles sont même beau-
coup plus connues parce qu’elles sont
bien plus rapprochées de nous, et Vic-
tor Hugo, en mourant, n’a pis emporté
le dernier corbillard du pauvre, mais
ces girouettes n’ont fait que suivre
l'exemple laissé par leurs aînées.
Je les salue; seulement, je ne m’arrête
pas, puisqu’elles se fâchent quand on les
appelle girouettes
Théo-Critt.
BULLETIN DU JOUR
Les journaux monarchistes dissertent à
qui mieux mieux sur les causes et sur les
conséquences de l'échec de la réaction aux
élections du 14 février. A l'exception de
quelques-uns, ils reconnaissent leur échec
et ne s’en étonnent pas outre mesure. Ils
comprennent en effet et les plus clair-
voyants déclarent que depuis l'ouverture
de la session la droite n’a commis que des
fautes. Bonapartistes et royalistes se re-
prochent réciproquement leurs discordes
et leurs divisions. Vainement M. Paul de
Cassagnac et M. Cornély font-ils appel à
l’Union conservatrice, les discussions n’en
continuent que plus violentes entre la
Gazette de France et le Pags. Les récrimina-
tions sont plus amères depuis le vote de
dimanche dernier. La droite de la Cham-
bre des députés, divisée, impuissante,
n’ayant d’autre but que de préparer le dé-
sordre et le gâchis, ne tardera pas à per-
dre tout créait. Le scrutin du 14 février a
d’autant plus d’importance qu’il renforcera
la majorité de gouvernement et enlèvera
toute chance de succès aux coalitions qui
pourraient encore se produire entre la
droite et l’extrême gauche. C’est là une
g garantie de stabilité ministérielle. Le a-
minet que préside M. de Freycinet, conso-
lidé déjà par les derniers votes de la Cham-
bre des députés, a certainement contribué
par sa politique, à la fois ferme et pru -
dense, au revirement qui s'est opéré dans
l’Ardèche, la Corse, la Lozère, les Landes
et le Pas-de-Calais,
Le Sénat seul a tenu séance hier, sous
la présidence de M. Le Boyer.
11 a continué la discussion du projet de
loi relatif à l’organisation de l’enseigne-
ment primaire.
Le conseil municipal do Paris a choisi
pour président M. llovelacque, autono-
miste. Le groupe radical forme aujour-
d'hui au conseil la majorité: il a fait
adopter un vœu en faveur de l'amnistie.
La candidature au siège législatif laissé
vacant par la démission de M. Henri alto-
confort avait été offerte à M. liovelacquo.
Le nouveau président du conseil munici-
pal a refusé.
Une dépêche de Vienne au Temps as-
sure qu’il n’existe aucune divergence de
vues entre les puissances au sujet de la
question grecque.
L’Italie n’a jamais caché, dit cette dépê-
che, son intention de s’associer à toute
action coercitive contre la Grèce.
Sir William White a déclaré officielle-
ment à la Porto que le cabinet Gladstone
avait confirmé les instructions énergiques
données à l’amiral anglais par le minis-
tère tory en cas d’attaque, par la Grèce,
des côtés ottomanes. Le langage explicite
tenu par M. de Freycinet à l’envoyé grec
à Paris a également été accueilli avec sa-
tisfaction par le sultan.
La situation n'en est pas moins très me-
naçante.
La Grèce est résolue à rester en armes,
tant que ses réclamations n’auront pas été
entendues et qu’il no leur aura pas été
fait dro t.
H Galll.
PETITE BOURSE DU SOIR
BOURSE DE PARIS
COURS RE DIX HEURES
3 0/0 81 88 3/4
4 1/2 0/0.... 109 57 1/2
Turc U 80
Lots turcs.. »• •»
Banuuo oct. 499 37
Extérieure.. 56 3 8
Kgypte 60/0. 332 18
l'auama.... 453 12
Hlo »»
Marché ferme.
BOURSE DE LONDRES
CLOTURE (PARITÉ)
Cons.2 1,20/0. »»» »/•
Cône. S0/0..,. loi »«
Italien 97 42
Turc 14 77
Banque oct.. 501 75
Espagnol ?6 2G
Kjrynto 332 90
Suez 2101 75
IUO 2G8 9J
LA FRANCE EN ÉGYPTE
.On dément que le gouvernement français
ait l’intention d’intervenir dans les affaires
d’Egypte, eu vue de rétablir le régime de
1841.
La mission, de Moukhtar Pacha n’a, as-
sures on, d’autre objet que la constitution
d’une armée égyptienne, avec une propor-
tion maxime do 8 0 0 d'éléments turcs,
proportion proposée par sir Henry Dru-
gond Wolff lui-même à Constantinople.
quant au gouvernement français, ses ef-
forts tendent à obtenir l’évacuation de l’E-
gypte par les Anglais, sans froisser l’a-
mour-propre de la Grande-Bretaghe.
Son but unique est d’arriver le plus vite
possible à ce que 1 Egypte soit rendue aux
Egyptiens, sous les garanties les plus sé-
rieuses d’indépendance durable.
J. D.
lüwl doives de la Corse
Contrairement aux résultats communi-
qués, il y a bien ballottage pour le qua-
trième siège législatif eu Corse.
Voici les résultats complets, moins deux
communes, tels qu’ils nous sent télégra-
phiés par notre correspondant :
Votants, 4 b, 000 .
Ont obtenu : MM. Arène, 20,122 ; Astima,
25,624 : Ceccaldi, 25,30b; Gavini. 24.408; do
Montera, 24,140; Abbatucci, 23,858 ; Mul-
trio, 23.855 ; Susini. 22,950.
Sont élus : MM. Arène, Astima et Cec-
calai.
A la suite d’une altercation qui s’est
produite lors du dépouillement du scru-
tin à Ajaccio, M. Joseph Cortichiato,
membre du bureau électoral, a envoyé
ses témoins à M. l’ugliesi, maire d’Ajac-
cio.
- -- »
Les Coulisses de la Politique
Bien peu de députés, hier, à la Chambre.
Nos honorables se sont octroyé deux jours
de vacances-pour permettre à la commission
de la liberté des funérailles de modifier la ré-
daction d’un article.
La journée parlementaire n’a d’ailleurs pré-
senté aucune espèce d’intérêt. Les bureaux
se sont réunis pour nommer différentes com-
missions sans importance.
On causait encore de l’Exposition de 1889 .
O 11 venait, en effet, d’apprendre qu’au conseil
des ministres M. Lockroy avait annoncé à
ses collègues qu’il saisirait très prochaine-
ment le cabinet de son projet et que les mi-
nistres avaient décidé d'attendre ce moment
pour statuer sur ce qu'il convient de faire en
présence de l'hésitation manifestée par les in-
dustriels étrangers.
On annonçait aussi que M. Gastclier, dé-
puté de Seine-et-Marne, avait écrit à M. Loc-
Kxoy pour le prévenir qu’il avait l’intention
de lui poser une question sur le retard appor-
té par le gouvernement à présenter aux
Chambres un projet d’exposition. Dans le
courant de décembre, questionné par M.Gas-
relier, M. Dautresme, alors ministre du com-
merce, avait pris l'engagement, au nom de
son département, de soumettre aux Chambres
une solution... avant trois semaines.
M. Gastclier, qui doit avoir ce matin un
entretien avec Ni. Lockroy. demandera que
sa question soit fixée à jeudi ou à vendredi
au plus tard.
*
Un effet inattendu du succès des républi-
cains aux élections de dimanche dernier se-
rait, affirme-t-on, de modifier la résolution
de la sous-commission des élections de Tarn-
et Garonne de valider ces élections.
Reprenant l'enquête déjà faite et l’instruc-
tion du dossier de l’élection, les commissai-
res en proposeraient l’invalidation.
*
Un peu de statistique à défaut de nouvelles.
Les élections de dimanche ont sensible-
ment modifié la composition de la Chambre.
La droite, qui comptait 202 membres au
lendemain des élections des 4 et 18 octobre,
n’en compte plus aujourd’hui que 182 . Cela
constitue un gain de 20 sièges pour la majo-
rité républicaine.
Le nombre des députés républicains est
actucl'cmcnt de 3
Cinq sièges sont vacants ; ceux de MM.
Bonnerot, Yillain et Ganne, tous trois répu-
blicains décédés — celui de M. Rochefort,
démissionnaire, et celui de M. Lorois, de la
droite, décédé.
11 y aura donc lieu à procéder à des élec-
tions dans l’Yonne, l’Aisne, les Deux-Sèvres,
la Seine et le Morbihan pour combler ces
vacances. Les électeurs de ce dernier dépar-
tement sont convoqués pour le 14 mars.
Quatre de ces sièges au moins seront, après
les "élections complémentaires, occupés par
des républicains. De sorte que, lorsque la
Chambre sera au complet, il y aura 400 ré-
publicains et 184 réactionnaires.
La majorité républicaine sera donc de
216 voix.
Ajoutons que sur 90 départements (Corse
et Algérie comprises), 5 9 départements ont
une représentation entièrement républicaine,
11 une représentation entièrement conserva-
trice et que dans les 20 autres départements
la députation est en partie républicaine, en
partie réactionnaire.
#
Encore les prétendants !
C’est aujourd'hui que se réunit la commis-
sion d’initiative parlementaire chargée d’exa-
miner la proposition de MM. Duché et Cro-
zet-Fourneyron.
Quoique les élut ons de dimanche aient
enlevé à la question de l’expulsion des princes
son principal intérêt, on a la certitude, dans
les cercles politiques, que la majorité répu-
blicaine se rangera, sur ce point, à l’avis du
gouvernement, quel que soit cet avis.
On pense que le cabinet ne se prononcera
pas pour le rejet pur et simple ; on estime
aussi qu’il aurait tort de sc rallier au projet
d’expulsion.
De nombreux députés proposeraient une
solution intermédiaire, et la Petite France
vient de se faire l'écho de leur système t
Ils admettent que la commission fera son
rapport dans le plus bref délai possible, et
conclura à la prise en considération. Lors-
que ce rapport viendra en discussion devant
la Chambre, le gouvernement, tout en com-
battant le fond, ne réclamerait pas le refus de
la prise en considération.
La proposition serait donc renvoyée à l’exa-
men d’une commission spéciale. En même
temps, un membre de la majorité déposerait
une contre-proposition reproduisant le texte
de l’amendement Barbey, qui fût proposé au
Sénat en i883, lors du débat sur la proposi-
tion Floquet, et demanderait le renvoi «Je sa
contre-proposition à la même commission
spéciale.
Appelé devant celle-ci, le gouvernement sc
prononcerait contre la proposition de MM.
Duché et Crozet-Fourncyron, et en faveur du
contre-projet Barbey.
- Ce contre-projet Barbey tient à donner
au cabinet le droit d’expulser par décret les
membres des familles princières qui feraient
actes de prétendants. Si ce système était ap-
puyé par le gouvernement, il n’est pas dou-
teux qu’il réunirait à la Chambre une majorité
de 35o voix républicaines.
Dans le cas où le gouvernement ne vou-
drait admettre aucun projet transactionnel,
certains députés se préoccupent de la proc. -
dure à suivre pour écarter la proposition
d’expulsion.
Au moment du débat sur la prise en consi-
dération, une demande d’interpellation sur
les prétendants serait déposée par un mem-
bre de la majorité. Le cabinet inviterait la
Chambre à ordonner la discussion immé-
diate au cours de laquelle le gouvernement
ferait des déclarations très énergiques, affir-
mant sa volonté de diriger sur la frontière
quiconque ferait acte de prétendant.
Cette interpellation aurait pour conclusion
le vote d'un ordre du jour ainsi conclu et
qu’on sc montrait dès hier dans les couloirs :
« La Chambre, confiante dans les déclarations
du gouvernement, et convaincue qu’il dis-
pose de moyens suffisants pour mettre un
terme aux agissements des prétendants si
l’ordre public venait à être troublé, passe à
l’ordre du jour. »
Léopold Pauîhan.
+, ■ -
Nouvelles dda Suit
LE DROIT SUR LES SUCRES AUX
ÉTATS-UNIS
Washington, 16 février.
Le projet de M. Murrison établit uuo réduc-
tion de 20 0/0 pour le droit sur les sucres.
Toutefois, cette réduction ne s’appliquera pas
aux sucres provenant des pays qui imposent
des droits à l’exportation.
Les soieries, les tabacs, les cigares, les vins
et les alcools ne sont pas affectes par le pro-
jet de M. Morrlson.
Ce projet a été transmis à la commission
financière de la Chambre.
Suivant le correspondant à Washington du
New- York Herald, il est certain que ce projet
ne sera pas accepté par le gouvernement.
LE TRAITÉ ANGLO-ESPAGNOL
Madrid, 16 février.
Le Libéral annonce que le ministre des af-
faires étrangères est résolu à ne pas pour-
suivre les négociations pour un traité de com-
merce avec l’Angleterre.
Il ajoute que le représentant de l’Anglett rrc
déclare, de son côté, n’avoir reçu de son gou-
vernement aucune Instruction au sujet de ce
traité.
L ISURRECTION IDE CARTHAGÉNE
Madrul, 6 février.
L’enquêta Judiciaire sur les événements do
Carthagône a démontré, d'une manière posi-
tive, la façon dont les faits so sont accomplis
et a fait connaître les promoteurs du mouve-
ment révolutionnaire.
Le tribunal considère comme Impliqué dans
cette affaire un ancien militaire qui a toujours
été très lié avec M. Ruiz Zorrllla et le chef du
parti fédéral de Cartbagène. M. Antonio Cal-
avez, un des chefs de l’Insurrection cantonale
de 1873.
Suivant l’enquête, bien que les zorrlUUtcs
n’aient pas agi de concert avec les fédéralis-
tes, il n’en existe pas moins antre eux un ac-
cord tacite.
L'Evénement publiera demain une
Chronique de Paris de M. Edmond Des-
chaumes. Titre : Les Aumaliens.
GERMINAL » EN AMÉRIQUE
J’ai dit hier que M. Limile Zola, en
autorisant la représentation de Germinal
en Amérique, allait lancer un nouveau
manifeste contre le gouvernement ré-
publicain français, qui a récemment
« interdit » son drame.
Ce manifeste a paru, sous forme do
lettre à M. Mons, agent de la Société
des auteurs français dans les deux Amé-
triques.
Le voici ;
Médan, fi février 1666.
Cher monsieur Mons.
Vous me demandez l’autorisation de faire
Jouer eu Amérique Germinal, le drame que M.
William Busnach a tiré de mon roman et dont
la censure du la République française a Inter-
dit les représentations à Paris.
Je vous donne cette autorisation bien volon-
tiers et Je traiterai quand 11 vous plaira. La
création de votre agence à New for. est une
chose excellente, tous nos auteurs dramati-
ques devraient vous apporter leur appui, car
il est grand temps que la propriété littéraire
soit respectée de nation à nation.
Mais moa cas est particulier, et, en accep-
tant votre offre, j'ai un autre but que de ré-
soudre une question de droits d'auteur Puis-
qu il existe un pays où, en pleine liberté, sans
autre censure que celle du public dans la
salle, un écrivain vaut expliquer h vitement si
pensé », j'ou appelle à eu pays de l'ii-jura et du
dommage qu’on m’a fait dans le mien. Vous
me dites qu’eu Amérique tout le monde téra-
val'lc, que l’évolution sociale s'y poursuit à
l’aise et tranquillement, pans que les riches
s'effrayent des doctrines et des vœux des pau-
vres. Eh bien, e'ett ce grand pays la qu'il roc
faut, c'est lui qui va prononcer, c'est fui qui
encra l'arbitra dans la querelle.
Oui, que l’Amérique, par dessus les mers,
réponde aux bourgeon j autoritaires et trem-
blants qui nous gouvernent, qu’elle leur en-
seigne la vraie liberté, qu'elle leur prouve
qu'une œuvre de vérité et de Justice est tou-
jours bonne a entendre, quelle les rende à Ja-
inuit ridicules d’avoir condamné comme dan-
gereuse une pièce que les travailleurs des
peuple» voisina peuvent écouter sms danger.
Et je n>l aucune crainte, car je n'ai aucun re-
mords. Notre drame est une bonne action ; Je
sais qu’un peuple nourri d’indépendance la
Jugera tel. Cette peinture sombre de la vie des
mineurs, ces misères et ces révoltes, toutes
ces souffrances aboutissent uniquement à co
cri final du dernier acte : « Pitié pour les dés-
hérités de ce monde ! »
Lorsque l'Amérique hospitalière aura écouté
Germinal, la France Jugera.
Cordialement à vous,
Emile Zola.
Comme tout éclectique sincère, j’ai
eu l’honneur, à diverses reprises, de
combattre, simple tirailleur, dans les
rangs de l’armée do M. Zola.
Je ne saurais donc être suspect de
f parti pris en affirmant à l’éminent au-
eur du Bonheur dot Dames que sa lettre
n’est pas faite pour lui rallier des par-
tisans désintéressés.
M. Zola, cette fois, manque tout à fait
de mesure, en s'efforçant ae faire d’une
simple question artistique une question
politique, sociale, voire internationale.
De ce que les Parisiens ne verront
pas, sur lu scène du Châtelet, des figu-
rants habillés en gendarmes fusiller « à
blanc » d’autres figurants habillés en
mineurs il ne résultera pas fatalement
que la France est abaissée... ni que
I Amérique sera plus grande quand les
Yankees auront eu la licence de s’offrir
le spectacle d’une descente dans les
mines d’Anzin.
Au fond, toute la question est là, car
je néglige la question de droits d’au-
teurs, indigne ae M. Zola.
Je ne conteste pas que MM. Goblet et
Turquet ont dû avoir quelques torts en-
vers un artiste de la valeur de M. Zola.
Avec un peu de tact, l’interdit pouvait
être levé sans scandale. Il eut suffi de
laisser agir les membres de la censure,
MM. DefTorges et Bourdon, gens très
affables, très bien élevés, surtout très
conciliants, — quoi que l’on pense — et
fort désireux avant tout de donner leur
visa.
M. Zola, de son côté, n’a pas ôté pa-
tient. — C’ est un tort. — Qu’il le veuille
ou non, la censure existe, en matière
théâtrale, et, si elle existe, elle doit être
exercée.
Il est donc inutile, à propos d’une sim-
ple pièce dramatique, de prononcer les
gros mots d’ «évolution sociale, » — de
« paupérisme » — d’« indépendance » —
de « révoltes » — de « déshérités » —
d’« hospitalité » — de « remords » — que
sais-je! — et d’en appeler solennellement
au jugement de la libre Amérique.
L’Amérique n’a nas qualité pour ju-
ger nos différents littéraires, et la me-
présentation de Germinal aux Etats-
Jnis 11e prouvera rien, — sinon que l’af-
faire de Germinal était une bonne af-
faire.
M. Zola, qui a beaucoup critiqué les
audaces et la pompe du style de Victor
Hugo, semble vouloir aujourd’hui chaus-
ser les souliers du Maître.
Il n’y a pas là d’é solution sociale, mais
l’indice d une évolution littéraire qui
nous étonne un tantinet.
M Zola ne nous avait pas habitués à
ce luxe de sonorités bizarres et à cette
phraséologie éloquente. — L'AbbéMouret
ambitionnerait-il la chaire du père
Didon?
Que dis-je! C’est Lacordaire lui-mê-
me dont il brigue la succession. Bien
mieux ! c’est Démoslhônes et Cicéron
tout ensemble dont il évoque le sou-
venir.
Mai* M. Zola, qui a déjà un bagage
littéraire considérable, 11 a pas encore
failles Philippin ucs et les Catilina ires,
et, pour le suraigus, MM. Goblet et Tur-
quoi ne sont ni rois de Macédoine ni
seulement sénateurs romains.
Louis Besson.
- -♦»
Echos de Paris
AUJOURD’HUI
A deux heures, courses à Saint-Ouen.
Favoris de VEvénement :
Prix de Neuilly : Réverbère.
Prix de la Vilïette : Macreuse.
Prix de Cotircellcs : Jeanncton.
Prix de Courbevoie : Labyrinthe.
LE MONDE ET LA VILLE
Les derniers bruits répandus sur l’é-
tat de santé de M. de Lorgeril étaient
très exagérés L’honorable sénateur se
porte beaucoup mieux, et il a pu rassu-
rer les amis qui sont allés lui faire vi-
site en leur donnant lui-même de ses
nouvelles.
Les salons de l’ancien hôtel de l’am-
bassade d’Autriche, rue Las Gazes, au-
jourd’hui occupé par Mme la princesse
Jouriewski, étaient hier en fête. La
veuve d’Alexandre II recevait le corps
diplomatique, les Dusses de distinction
présents à Paris, plusieurs membres de
l’Institut, dns artistes, etc.
Mlle Calvé, de l’Opéra-Comique, a
chanté Y Ave Varia . de Gounod, et un
morceau de Lalla-Houhh, , avec un grand
succès. Mlle Blanche Pierson et Mme
Godard, rivalisant do grâce et de ta-
lent, ont été aussi très applaudies.
* 0
De nouvelles salles d’armes s’ouvrent
sur la rive gauche.
Il y a huit jours, M. Mermoz inaugu-
rait "la sienne, 5, rue Lhomond, par un
assaut très réussi.
Dimanche dernier. M. Garnier rece-
vait, 189, rue Saint-Jacques, dans une
salle très confortable et coquettement
décorée, de nombreux amateurs d’es-
crime, qu’ont vivement intéressés les
jeux de MM. Garnier, Mermoz, Ccrrrvj-
lace et B pannant.
Bonne chance aux jeunes maîtres.
e
• ù
Ou télégraphie du Nice
Nice, 16 février.
Hier a eu lieu, à l’occasion des fûtes
de Nice, le premier grand bal de la pré-
fecture.
On y remarquait de nombreux mem-
bres de la colonie étrangère.
M. lo préfet et Mme Catusse faisaient,
pour la première fois, à Nice, les hon-
neurs de leurs salons.
Du notre correspondant de Monte-Carlo :
Mme Adelina Vatti, qui avait conser-
vé un excellent souvenir de Monaco, où
elle passa quelques semaines si agréa
blés il y a trois ans, n’a point voulu
quitter le pays du soleil sans vomir re-
voir ce pays enchanteur. Partie à dix
heures de "Nie», en landau, elle est ar-
rivée à midi dans la principauté. Elle
est descendue au Grand-Hôtel, le ren-
dez-vous du high-lifo, où l’aimable pro-
priétaire, M. Jungbluth, et quelques
amis fanatique dji talent de l'artiste et
de la grave île la femme lui ont offert un
déjeuner intime. Un seul toast a été
porté, toast de vrais égoïstes.
On a bu au retour, l’année prochaine,
sur la scène de Monte-Carlo de l’émi-
nente cantatrice.
Ou annonce la mort, a Tain (Ürôtmô,
du savant écrivain Charles Expilly, un
des anciens rédacteurs de la Revue des
-Mondes.
Il a collaboré aussi à divers journaux
parisiens et écrit des romans de mœurs
en môme temps que des études d’éco-
nomie politique. D un voyage au Brésil,
où ses explorations avalent duré trois
ans, Charles Expilly rapporta de nom-
breux documents qui lui serviront à
écrire des ouvrages de sérieuse valeur,
notamment la Traite , T Emigration et la
Colonisation, dont la première édition
date de 1800.
A Rome :
Une très belle soirée vient d’être don-
née par M. Decrais, l’ambassadeur de
France près le roi d’Italie. Les splen-
dides salons du palais l’ascèse, tenus
fermés pendant longtemps à cause des
deuils qui avaient successivement frap-
pé l'ambassadeur, accueillaient toute la
société politique et mondaine de Rome,
heureuse de se retrouver dans la célèbre
galerie qui, avec les salons faisant
partie de l’appartement des Fêtes,
lait du palais Farnèse une résidence
unique.
L ambassadeur et Mme Decrais
avaient réservé à leurs invités une sur-
F irise de haut goût. Braga, le violoncel-
liste, qui ne s’ôtait jamais fait entendre
à Rome, a supérieurement joué devant
un auditoire de plus de 150 dames. Ac-
compagné au piano par M. Vidal, pen-
sionnaire musicien de l'Académie de
France, il a tenu son auditoire sous le
charme.
La réception a duré jusqu à une
heure.
Ces réceptions se continueront cha-
que samedi pendant tout le carnaval et
le carême.
On annonce un prochain bal au palais
Rospigliosi.chez M. le comte Lefebvre
de Béhaine, ambassadeur de Franco
près le Saint-Siège.
De Rome encore :
Un de nos sculpteurs de grand avenir
et déjà d’un présent à justifier sa célé-
brité dans le monde des arts, M. d’Epi-
nan, a eu, â I'omo, la visite de nom-
breux pcrsonn.u w, amateurs et ar-
tistes, venus pour voir son groupe do
Paul et Virginie , maintenant exécuté en
marbre. Ge groupe est destiné à File do
France, dont M. d’Epinay est originaire
et lo pays aussi choisi par Bernardin de
Saint-Pierre La composition, le charme
poétique et les qualités d’exécution de
cette œuvre ont excité une admiration
unanime. M d’Epinay a ôté, en outre,
vivement félicité par M. Hébert, le di-
recteur ae notre académie de peinture
et de sculpture à la villa Médicis.
L immense piédestal attendu par la
statue de M. Bartholdi. « la Liberté
éclairant le monde,«devait être et serait
exactement terminé le l* r avril. Mais,
pour plus d’à-propos et de solennité, le
gouvernement américain a proposé à
notre chancellerie de différer { inaugu-
ration officielle du monument jusqu’au
3 septembre, jour anniversaire de la si-
gnaturedu traité qui a mis fin à la guerre
et consacré l’indépendance.
**•
Le fils indu shah, héritier présomp-
tif du trône, entreprend un grand voyage
à travers l'Europe. De Gonstantinople,
où il est en co moment, le prince ira vi-
siter Vienne. Paris, Londres, Berlin et
Saint-Pétersbourg.
Qu’il soit le bienvenu sur le boule-
vard. Si l’incognito lui convient, le sé-
jour de Paris pourra lui offrir quelques
distractions agréables et variées; mais,
s’il tient au prestige, qu’il n’oublie pas
de cribler son habit des diamants pater-
nels et d’arborer aussi sur son bonnet
d’astrakan l’aigrette éblouissante qui fit
jadis tant d’effet.
Le concours des bébés se prépare.
Sur une centaine de poupons présentés
au premier examen, soixante-dix can-
didatures ont été admises à titre préa-
lable.
La plupart sont de petits Parisiens,
mais pas un seul n’a obtenu jusqu à pré-
sent le nombre voulu de points pour le
premier prix. # .
A ce propos, on nous prie d annoncer
que le bureau du comité du Concours
universel de T Enfance est transféré ga-
lerie Bergère, 8 Tous renseignements
demandés par les familles y sont don-
nés gratuitement.
Le prochain examen partiel des berges
est fixé au jeudi 25 février.
Petites indiscrétions artistiques ;
M. Michel Malherbe achève en ce mo-
ment, pour le prochain Salon, un im-
sortant morceau de sculpture dont Glau•
os. dieu marin, fait le sujet.
Nous aurons également de Mlle Ida
F rie son, qui a sa renommée justement
acquise parmi les sculpteurs de la colo-
nie suédoise à Paris, uno Salomè dont
on dit lo plus grand bien.
Quand le bâtiment vu...
Oui, mais il faudrait aider a le faire
aller. Que a-t-il «e passer, par exem-
ple, lo 2 mars, à l’adjudication judication de la
Bourse (le commerce t Le cahier des
charges a été modifié afin d'encourager
1rs soumissionnaire* ; mais il parait que
cet encouragement ne les tente pas suf-
fisamment. On dit bien de* choses
sur certaines combinaisons destinées
encore à concilier les choses. Nous ver-
rons bien Nous pouvons dire seulement
que d- * hommes de sage expérience,
lois que M. Aipliand, avaient combattu,
au conseil, ces combinaisons-là, notam-
ment au sujet des valeurs qui, de la
part d un adjudicataire prévu, ne **-
raient pas celles que les légitiment»
administratifs imposent pour lo caution-
ucutcut. Lue valeur» eu queslivu saut de
Bureaux du Journal : 1 O, Boulevard des Italiens, passade «le l’Opéra, Paris. — Rédaction et administration
MERCREDI 17 FÉVRIER ÎWG
EDMOND MAGNIER
Virxcteur-Iicdacteur en chef
UN NUMÉRO
p A ws 1 *? centimes
DÉPARTEMENTS. . Ü£<> —
annonces et réclames
JIM. dollingen fils, sagum et c 1 *
i6, rue de la Grange-Batelière
CT AUX BUREAUX DU JOURNAL
ji RÉDACTION NE RÉPOND PAS DES MANUSCRITS
COMMUNIQUÉS
Adresser toutes les communications
à M. Edmond Magnier
L’ÉVÉNEMENT
EDMOND MAGNIER
Administrateur
ABONNEMENTS
Paris, 3 mots 13 (r 60
Départements, 3 mots. (r e
Alsace-Lorraine, — )
Europe, Etats-Unis, Pats d’union
postale, 3 mois, 1 K tance.
ON S’ADONNE
AU BUREAU DU JOURNAL ET DANS TOUS LU
BUREAUX DR POSTE
Abonnement! et rente à l'étranger
(Voir 4» page)
Voir à la deuxième page la suite du
feuilleton de Claude Vento : le Ruban
rose.
LES VIEILLESJIIROIETTES
Girouette ! C’est une des injures que
dans le siècle où nous sommes on se
jette facilement à la tête, et le vocabu-
laire de la Chambre, qui ne le cède en
rien au vocabulaire cossard ou au dic-
tionnaire de la langue verte, porte en
tête des injures qu’un député de bon
ton doit adresser à ses collègues ce mot
de « girouette ».
Chaque jour, dans le compte rendu
des débats parlementaires, nous lisons
le récit pimenté de dialogues dont la
courtoisie est au moins problématique,
et entre deux :
— Monsieur, vous êtes un polisson !
— Monsieur, vous en êtes un autre ! !
les journaux bien pensants qui ap-
précient la chose ajoutent en commen-
taire : Monsieur X..., c’est une girouette.
sapristi! ! n’est pas girouette qui veut,
et les hommes intelligents se deman-
dent à quoi conduit une immobilité de
sénateur romain ?
Chacun sait que dans tous les temps
et sous tous les gouvernements il ne
faut pour faire provision de faveurs, de
places et de pensions, que se tourner
vers le soleil levant. Seuls, les gens en-
croûtés dans des préjugés ridicules.res-
tent pétrifiés comme la femme de Loth
après avoir regardé Sodome.
Blâmer la conduite des girouettes,
Dieu m’en garde ! Je la trouve au con-
traire digne des plus grands éloges.
C’est le seul moyen pratique de grimper
sur le dos des autres et d’arriver bon
premier à la curée. Je me dis : — Voilà
de braves gens qui, s’ils songent à eux-
mêmes, n’agissent pas seulement par
égoïsme, car ils pensent aussi à leurs
enfants, à leurs neveux, à leurs familles.
Depuis quand, s’il vous plaît, est-il
défendu de faire son chemin en disant
des douceurs aux gens qui les aiment
et en exécutant des courgettes devant
les puissants (lu jour ?
En vérité, quand on pense à cela, on
est forcé de convenir que les « Immo-
biles », les « gens à principes », les
« convaincus » sont de tristes originaux,
abandonnés de Dieu et du diable, pour
se montrer ainsi les ennemis eux-même-
s au point de refuser une pirouette
qui serait pour eux un tour de roue de
la Fortune.
Il suffit de commencer et de savoir s’y
prendre ! Voilà tout. Tourner à temps
est plus malaisé qu’on i.e le croit, et
être girouette vaut bien comme compli-
cations l’art d’être grand père? Girouette,
une injure? Allons donc ! Le change-
ment d’opinion politique n’empêche pas
d'être homme de bien, et cela prouve
que l’on est homme d’esprit. Il est si
triste, si fatigant d’être toujours dans
la même situation que tout individu
soucieux de sa santé doit de temps à
autre opérer une certaine conversion
pour permettre au sang de circuler plus
librement.
J’ai cherché dans le dictionnaire pour
connaître exactement la définition du
mot girouette. J’ai trouvé celle-ci :
« Pièce de fer-blanc ou d’autre métal
•> fort mince, mise sur un pivot en un
» lieu élevé, de manière quelle elle tourne
» au moindre vent et que par sa dosi-
» lion elle indique la direction de ce
» dernier. »
Donc la girouette est d’une incontes-
table utilité. Elle indique à tous s’il fera
beau ou mauvais. Elle prévoit les révo-
lutions, les grains, la tempête. Elle an-
nonce si l’on peut sortir dans la rue,
sens craindre de recevoir une tuile sur
la tète ou une balle dans le nez. Elle en
gage le paisible dentier à cacher son
argent ou au contraire à l’étaler au
grand jour. Elle évite l’embarras du
manteau ou au contraire engage à pren-
dre un parapluie.
Pour cela, elle est située en un lieu
élevé. C’est la juste récompense des ser-
vices rendus par elle ! On la place sur un
sommet, pour être plus en vue et voilà
pourquoi les meilleures girouettes sont
députés, ministres, sénateurs, généraux,
présidents de quelque chose, conseillers
à la cour, hommes d’Etat quelconques
ou simplement propriétaires.
De grâce, messieurs les politiques,
ne vous fâchez pas lorsqu’un confrère
grincheux ou un journal ennemi vous
traite de girouette. Ce n’est pas une in-
jure, c’est un compliment causé sans le
vouloir par une basse jalousie.
Redressez votre taille, peignez avec
vos doigts les cheveux qui vous restent,
clignez de l’œil et faites un sourire poix-
vre-sel en disant, sur un petit ton mo-
queur :
-7 Girouette!... Ne l’est pas qui veut!
. Si l’on en doute, vous n'aurez qu’à
citer les vieilles girouettes illustres, as-
sez habiles de leur vivant pour s’asseoir
à toutes les tables, manger à toutes les
marmites et se ménager encore après
leur mort une place dans l’histoire. Elles
8 °nt nombreuses, je vous en réponds :
Gn n’a que l’embarras du choix.
Jadis, on tournait encore bien plus
qu aujourd’hui et le monopole d’obéir
au caprice du vent 11’appartenait pas
seulement aux hommes politiques. Tout
le monde y passait, général et chanson-
nier, homme d’Etat et géographe, poète
e t journaliste, compositeur et préfet,
professeur, vaudeviliste et magistrat.
Gn valsait avec une désinvolture pres-
que dévergondée et la prestation de ser-
ment fuite au monarque du jour enchaî-
nait encore moins que n’enchaîne au-
jourd’hui la profession de foi adressée
par un candidat à ses électeurs.
Les uns, comme d’Aguesseau, furent
sénateurs sous Napoléon, pairs ae Fran-
ce sous le roi et virent bleu le 31 mars
a près avoir vu blanc le 1 er avril.
Les autres, comme touches, s'inclinè-
rent devant le roi après l’abdication de
Napoléon, mais accoururent humble-
ment s’agenouiller aux pieds do Tempe
rieur quand, après le retour do 1 île
d’Elbe, il parut solidement installé aux
Tuileries.
Celui-ci, le baron de Garante, vit Na-
poléon signer à son contrat, ce qui ne
l’empêcha pas d’être ensuite un favori
du roi et de faire autant de grâces dans
les salons de 1 un que dans les bals de
l’autre.
Bertin de Vaux fonde le Journal de
l'Empire et ne cesse de vanter le génie
du maître ; puis le Journal de l’Empire
devient le Journal des Débats , et dans
l’homme qui fut longtemps préconisé
on ne voit plus qu'un tyran, un usur-
pateur, un destructeur du genre hu-
main.
Bessiôres est préfet sous l’Empire et
préfet sous le roi. Le comte de Chabrol
suit son exemple. Le comte Daru l’i-
mite. Fiévée fait tourner son pavillon
avec une vitesse encore plus grande.
Le comte Pasquier est préfet de police
sous celui-ci, garde des sceaux sous ce-
lui-là, chef do l’opposition quand on ne
lui donne plus co qu’il demande.
Malte-Brun salue la naissance du roi
de Rome par ces vers :
Mars te salue, ô fils d’un héros sans pareil !
Ton œil s’ouvre au triomphe en s’nuent au soleil.
puis ensuite il publie :
a La cause des Bourbon est la cause
de la liberté française -et de la liberté
européenne ». Seulement une année
après, il ajoute :
« Nous avons vu, depuis quelques
mois, certaines personnes soutenir que
la France était le patrimoine d'une fa-
mille. Cette doctrine féodale ne peut
soutenir un examen historique. »
Parlerai-je de Marmont, de Chateau-
briant, de Talleyrand, d’Oudinot? Au-
tant de noms illustres à donner comme
exemples aux girouettes d’aujourd’hui.
Non. Etre appelé girouette n’est point
une insulte, lest la consécration offi-
cielle de la position sociale la plus agréa-
ble, la plus enviée, la plus féconde, et
si pour un instant j’ai troublé le repos
de ces vieilles girouettes dont je viens
de citer les noms c’est qu’elles ont été
un modèle du genre, un type nouveau
créé par les circonstances et dont les
hommes soucieux de leur gloire doivent vent
se souvenir en entrant dans la carrière.
Depuis, il y a eu d autres girouettes
aussi illustres, aussi brillantes, aussi
habiles à tourner sous le moindre ca-
price du vent. Elles sont même beau-
coup plus connues parce qu’elles sont
bien plus rapprochées de nous, et Vic-
tor Hugo, en mourant, n’a pis emporté
le dernier corbillard du pauvre, mais
ces girouettes n’ont fait que suivre
l'exemple laissé par leurs aînées.
Je les salue; seulement, je ne m’arrête
pas, puisqu’elles se fâchent quand on les
appelle girouettes
Théo-Critt.
BULLETIN DU JOUR
Les journaux monarchistes dissertent à
qui mieux mieux sur les causes et sur les
conséquences de l'échec de la réaction aux
élections du 14 février. A l'exception de
quelques-uns, ils reconnaissent leur échec
et ne s’en étonnent pas outre mesure. Ils
comprennent en effet et les plus clair-
voyants déclarent que depuis l'ouverture
de la session la droite n’a commis que des
fautes. Bonapartistes et royalistes se re-
prochent réciproquement leurs discordes
et leurs divisions. Vainement M. Paul de
Cassagnac et M. Cornély font-ils appel à
l’Union conservatrice, les discussions n’en
continuent que plus violentes entre la
Gazette de France et le Pags. Les récrimina-
tions sont plus amères depuis le vote de
dimanche dernier. La droite de la Cham-
bre des députés, divisée, impuissante,
n’ayant d’autre but que de préparer le dé-
sordre et le gâchis, ne tardera pas à per-
dre tout créait. Le scrutin du 14 février a
d’autant plus d’importance qu’il renforcera
la majorité de gouvernement et enlèvera
toute chance de succès aux coalitions qui
pourraient encore se produire entre la
droite et l’extrême gauche. C’est là une
g garantie de stabilité ministérielle. Le a-
minet que préside M. de Freycinet, conso-
lidé déjà par les derniers votes de la Cham-
bre des députés, a certainement contribué
par sa politique, à la fois ferme et pru -
dense, au revirement qui s'est opéré dans
l’Ardèche, la Corse, la Lozère, les Landes
et le Pas-de-Calais,
Le Sénat seul a tenu séance hier, sous
la présidence de M. Le Boyer.
11 a continué la discussion du projet de
loi relatif à l’organisation de l’enseigne-
ment primaire.
Le conseil municipal do Paris a choisi
pour président M. llovelacque, autono-
miste. Le groupe radical forme aujour-
d'hui au conseil la majorité: il a fait
adopter un vœu en faveur de l'amnistie.
La candidature au siège législatif laissé
vacant par la démission de M. Henri alto-
confort avait été offerte à M. liovelacquo.
Le nouveau président du conseil munici-
pal a refusé.
Une dépêche de Vienne au Temps as-
sure qu’il n’existe aucune divergence de
vues entre les puissances au sujet de la
question grecque.
L’Italie n’a jamais caché, dit cette dépê-
che, son intention de s’associer à toute
action coercitive contre la Grèce.
Sir William White a déclaré officielle-
ment à la Porto que le cabinet Gladstone
avait confirmé les instructions énergiques
données à l’amiral anglais par le minis-
tère tory en cas d’attaque, par la Grèce,
des côtés ottomanes. Le langage explicite
tenu par M. de Freycinet à l’envoyé grec
à Paris a également été accueilli avec sa-
tisfaction par le sultan.
La situation n'en est pas moins très me-
naçante.
La Grèce est résolue à rester en armes,
tant que ses réclamations n’auront pas été
entendues et qu’il no leur aura pas été
fait dro t.
H Galll.
PETITE BOURSE DU SOIR
BOURSE DE PARIS
COURS RE DIX HEURES
3 0/0 81 88 3/4
4 1/2 0/0.... 109 57 1/2
Turc U 80
Lots turcs.. »• •»
Banuuo oct. 499 37
Extérieure.. 56 3 8
Kgypte 60/0. 332 18
l'auama.... 453 12
Hlo »»
Marché ferme.
BOURSE DE LONDRES
CLOTURE (PARITÉ)
Cons.2 1,20/0. »»» »/•
Cône. S0/0..,. loi »«
Italien 97 42
Turc 14 77
Banque oct.. 501 75
Espagnol ?6 2G
Kjrynto 332 90
Suez 2101 75
IUO 2G8 9J
LA FRANCE EN ÉGYPTE
.On dément que le gouvernement français
ait l’intention d’intervenir dans les affaires
d’Egypte, eu vue de rétablir le régime de
1841.
La mission, de Moukhtar Pacha n’a, as-
sures on, d’autre objet que la constitution
d’une armée égyptienne, avec une propor-
tion maxime do 8 0 0 d'éléments turcs,
proportion proposée par sir Henry Dru-
gond Wolff lui-même à Constantinople.
quant au gouvernement français, ses ef-
forts tendent à obtenir l’évacuation de l’E-
gypte par les Anglais, sans froisser l’a-
mour-propre de la Grande-Bretaghe.
Son but unique est d’arriver le plus vite
possible à ce que 1 Egypte soit rendue aux
Egyptiens, sous les garanties les plus sé-
rieuses d’indépendance durable.
J. D.
lüwl doives de la Corse
Contrairement aux résultats communi-
qués, il y a bien ballottage pour le qua-
trième siège législatif eu Corse.
Voici les résultats complets, moins deux
communes, tels qu’ils nous sent télégra-
phiés par notre correspondant :
Votants, 4 b, 000 .
Ont obtenu : MM. Arène, 20,122 ; Astima,
25,624 : Ceccaldi, 25,30b; Gavini. 24.408; do
Montera, 24,140; Abbatucci, 23,858 ; Mul-
trio, 23.855 ; Susini. 22,950.
Sont élus : MM. Arène, Astima et Cec-
calai.
A la suite d’une altercation qui s’est
produite lors du dépouillement du scru-
tin à Ajaccio, M. Joseph Cortichiato,
membre du bureau électoral, a envoyé
ses témoins à M. l’ugliesi, maire d’Ajac-
cio.
- -- »
Les Coulisses de la Politique
Bien peu de députés, hier, à la Chambre.
Nos honorables se sont octroyé deux jours
de vacances-pour permettre à la commission
de la liberté des funérailles de modifier la ré-
daction d’un article.
La journée parlementaire n’a d’ailleurs pré-
senté aucune espèce d’intérêt. Les bureaux
se sont réunis pour nommer différentes com-
missions sans importance.
On causait encore de l’Exposition de 1889 .
O 11 venait, en effet, d’apprendre qu’au conseil
des ministres M. Lockroy avait annoncé à
ses collègues qu’il saisirait très prochaine-
ment le cabinet de son projet et que les mi-
nistres avaient décidé d'attendre ce moment
pour statuer sur ce qu'il convient de faire en
présence de l'hésitation manifestée par les in-
dustriels étrangers.
On annonçait aussi que M. Gastclier, dé-
puté de Seine-et-Marne, avait écrit à M. Loc-
Kxoy pour le prévenir qu’il avait l’intention
de lui poser une question sur le retard appor-
té par le gouvernement à présenter aux
Chambres un projet d’exposition. Dans le
courant de décembre, questionné par M.Gas-
relier, M. Dautresme, alors ministre du com-
merce, avait pris l'engagement, au nom de
son département, de soumettre aux Chambres
une solution... avant trois semaines.
M. Gastclier, qui doit avoir ce matin un
entretien avec Ni. Lockroy. demandera que
sa question soit fixée à jeudi ou à vendredi
au plus tard.
*
Un effet inattendu du succès des républi-
cains aux élections de dimanche dernier se-
rait, affirme-t-on, de modifier la résolution
de la sous-commission des élections de Tarn-
et Garonne de valider ces élections.
Reprenant l'enquête déjà faite et l’instruc-
tion du dossier de l’élection, les commissai-
res en proposeraient l’invalidation.
*
Un peu de statistique à défaut de nouvelles.
Les élections de dimanche ont sensible-
ment modifié la composition de la Chambre.
La droite, qui comptait 202 membres au
lendemain des élections des 4 et 18 octobre,
n’en compte plus aujourd’hui que 182 . Cela
constitue un gain de 20 sièges pour la majo-
rité républicaine.
Le nombre des députés républicains est
actucl'cmcnt de 3
Cinq sièges sont vacants ; ceux de MM.
Bonnerot, Yillain et Ganne, tous trois répu-
blicains décédés — celui de M. Rochefort,
démissionnaire, et celui de M. Lorois, de la
droite, décédé.
11 y aura donc lieu à procéder à des élec-
tions dans l’Yonne, l’Aisne, les Deux-Sèvres,
la Seine et le Morbihan pour combler ces
vacances. Les électeurs de ce dernier dépar-
tement sont convoqués pour le 14 mars.
Quatre de ces sièges au moins seront, après
les "élections complémentaires, occupés par
des républicains. De sorte que, lorsque la
Chambre sera au complet, il y aura 400 ré-
publicains et 184 réactionnaires.
La majorité républicaine sera donc de
216 voix.
Ajoutons que sur 90 départements (Corse
et Algérie comprises), 5 9 départements ont
une représentation entièrement républicaine,
11 une représentation entièrement conserva-
trice et que dans les 20 autres départements
la députation est en partie républicaine, en
partie réactionnaire.
#
Encore les prétendants !
C’est aujourd'hui que se réunit la commis-
sion d’initiative parlementaire chargée d’exa-
miner la proposition de MM. Duché et Cro-
zet-Fourneyron.
Quoique les élut ons de dimanche aient
enlevé à la question de l’expulsion des princes
son principal intérêt, on a la certitude, dans
les cercles politiques, que la majorité répu-
blicaine se rangera, sur ce point, à l’avis du
gouvernement, quel que soit cet avis.
On pense que le cabinet ne se prononcera
pas pour le rejet pur et simple ; on estime
aussi qu’il aurait tort de sc rallier au projet
d’expulsion.
De nombreux députés proposeraient une
solution intermédiaire, et la Petite France
vient de se faire l'écho de leur système t
Ils admettent que la commission fera son
rapport dans le plus bref délai possible, et
conclura à la prise en considération. Lors-
que ce rapport viendra en discussion devant
la Chambre, le gouvernement, tout en com-
battant le fond, ne réclamerait pas le refus de
la prise en considération.
La proposition serait donc renvoyée à l’exa-
men d’une commission spéciale. En même
temps, un membre de la majorité déposerait
une contre-proposition reproduisant le texte
de l’amendement Barbey, qui fût proposé au
Sénat en i883, lors du débat sur la proposi-
tion Floquet, et demanderait le renvoi «Je sa
contre-proposition à la même commission
spéciale.
Appelé devant celle-ci, le gouvernement sc
prononcerait contre la proposition de MM.
Duché et Crozet-Fourncyron, et en faveur du
contre-projet Barbey.
- Ce contre-projet Barbey tient à donner
au cabinet le droit d’expulser par décret les
membres des familles princières qui feraient
actes de prétendants. Si ce système était ap-
puyé par le gouvernement, il n’est pas dou-
teux qu’il réunirait à la Chambre une majorité
de 35o voix républicaines.
Dans le cas où le gouvernement ne vou-
drait admettre aucun projet transactionnel,
certains députés se préoccupent de la proc. -
dure à suivre pour écarter la proposition
d’expulsion.
Au moment du débat sur la prise en consi-
dération, une demande d’interpellation sur
les prétendants serait déposée par un mem-
bre de la majorité. Le cabinet inviterait la
Chambre à ordonner la discussion immé-
diate au cours de laquelle le gouvernement
ferait des déclarations très énergiques, affir-
mant sa volonté de diriger sur la frontière
quiconque ferait acte de prétendant.
Cette interpellation aurait pour conclusion
le vote d'un ordre du jour ainsi conclu et
qu’on sc montrait dès hier dans les couloirs :
« La Chambre, confiante dans les déclarations
du gouvernement, et convaincue qu’il dis-
pose de moyens suffisants pour mettre un
terme aux agissements des prétendants si
l’ordre public venait à être troublé, passe à
l’ordre du jour. »
Léopold Pauîhan.
+, ■ -
Nouvelles dda Suit
LE DROIT SUR LES SUCRES AUX
ÉTATS-UNIS
Washington, 16 février.
Le projet de M. Murrison établit uuo réduc-
tion de 20 0/0 pour le droit sur les sucres.
Toutefois, cette réduction ne s’appliquera pas
aux sucres provenant des pays qui imposent
des droits à l’exportation.
Les soieries, les tabacs, les cigares, les vins
et les alcools ne sont pas affectes par le pro-
jet de M. Morrlson.
Ce projet a été transmis à la commission
financière de la Chambre.
Suivant le correspondant à Washington du
New- York Herald, il est certain que ce projet
ne sera pas accepté par le gouvernement.
LE TRAITÉ ANGLO-ESPAGNOL
Madrid, 16 février.
Le Libéral annonce que le ministre des af-
faires étrangères est résolu à ne pas pour-
suivre les négociations pour un traité de com-
merce avec l’Angleterre.
Il ajoute que le représentant de l’Anglett rrc
déclare, de son côté, n’avoir reçu de son gou-
vernement aucune Instruction au sujet de ce
traité.
L ISURRECTION IDE CARTHAGÉNE
Madrul, 6 février.
L’enquêta Judiciaire sur les événements do
Carthagône a démontré, d'une manière posi-
tive, la façon dont les faits so sont accomplis
et a fait connaître les promoteurs du mouve-
ment révolutionnaire.
Le tribunal considère comme Impliqué dans
cette affaire un ancien militaire qui a toujours
été très lié avec M. Ruiz Zorrllla et le chef du
parti fédéral de Cartbagène. M. Antonio Cal-
avez, un des chefs de l’Insurrection cantonale
de 1873.
Suivant l’enquête, bien que les zorrlUUtcs
n’aient pas agi de concert avec les fédéralis-
tes, il n’en existe pas moins antre eux un ac-
cord tacite.
L'Evénement publiera demain une
Chronique de Paris de M. Edmond Des-
chaumes. Titre : Les Aumaliens.
GERMINAL » EN AMÉRIQUE
J’ai dit hier que M. Limile Zola, en
autorisant la représentation de Germinal
en Amérique, allait lancer un nouveau
manifeste contre le gouvernement ré-
publicain français, qui a récemment
« interdit » son drame.
Ce manifeste a paru, sous forme do
lettre à M. Mons, agent de la Société
des auteurs français dans les deux Amé-
triques.
Le voici ;
Médan, fi février 1666.
Cher monsieur Mons.
Vous me demandez l’autorisation de faire
Jouer eu Amérique Germinal, le drame que M.
William Busnach a tiré de mon roman et dont
la censure du la République française a Inter-
dit les représentations à Paris.
Je vous donne cette autorisation bien volon-
tiers et Je traiterai quand 11 vous plaira. La
création de votre agence à New for. est une
chose excellente, tous nos auteurs dramati-
ques devraient vous apporter leur appui, car
il est grand temps que la propriété littéraire
soit respectée de nation à nation.
Mais moa cas est particulier, et, en accep-
tant votre offre, j'ai un autre but que de ré-
soudre une question de droits d'auteur Puis-
qu il existe un pays où, en pleine liberté, sans
autre censure que celle du public dans la
salle, un écrivain vaut expliquer h vitement si
pensé », j'ou appelle à eu pays de l'ii-jura et du
dommage qu’on m’a fait dans le mien. Vous
me dites qu’eu Amérique tout le monde téra-
val'lc, que l’évolution sociale s'y poursuit à
l’aise et tranquillement, pans que les riches
s'effrayent des doctrines et des vœux des pau-
vres. Eh bien, e'ett ce grand pays la qu'il roc
faut, c'est lui qui va prononcer, c'est fui qui
encra l'arbitra dans la querelle.
Oui, que l’Amérique, par dessus les mers,
réponde aux bourgeon j autoritaires et trem-
blants qui nous gouvernent, qu’elle leur en-
seigne la vraie liberté, qu'elle leur prouve
qu'une œuvre de vérité et de Justice est tou-
jours bonne a entendre, quelle les rende à Ja-
inuit ridicules d’avoir condamné comme dan-
gereuse une pièce que les travailleurs des
peuple» voisina peuvent écouter sms danger.
Et je n>l aucune crainte, car je n'ai aucun re-
mords. Notre drame est une bonne action ; Je
sais qu’un peuple nourri d’indépendance la
Jugera tel. Cette peinture sombre de la vie des
mineurs, ces misères et ces révoltes, toutes
ces souffrances aboutissent uniquement à co
cri final du dernier acte : « Pitié pour les dés-
hérités de ce monde ! »
Lorsque l'Amérique hospitalière aura écouté
Germinal, la France Jugera.
Cordialement à vous,
Emile Zola.
Comme tout éclectique sincère, j’ai
eu l’honneur, à diverses reprises, de
combattre, simple tirailleur, dans les
rangs de l’armée do M. Zola.
Je ne saurais donc être suspect de
f parti pris en affirmant à l’éminent au-
eur du Bonheur dot Dames que sa lettre
n’est pas faite pour lui rallier des par-
tisans désintéressés.
M. Zola, cette fois, manque tout à fait
de mesure, en s'efforçant ae faire d’une
simple question artistique une question
politique, sociale, voire internationale.
De ce que les Parisiens ne verront
pas, sur lu scène du Châtelet, des figu-
rants habillés en gendarmes fusiller « à
blanc » d’autres figurants habillés en
mineurs il ne résultera pas fatalement
que la France est abaissée... ni que
I Amérique sera plus grande quand les
Yankees auront eu la licence de s’offrir
le spectacle d’une descente dans les
mines d’Anzin.
Au fond, toute la question est là, car
je néglige la question de droits d’au-
teurs, indigne ae M. Zola.
Je ne conteste pas que MM. Goblet et
Turquet ont dû avoir quelques torts en-
vers un artiste de la valeur de M. Zola.
Avec un peu de tact, l’interdit pouvait
être levé sans scandale. Il eut suffi de
laisser agir les membres de la censure,
MM. DefTorges et Bourdon, gens très
affables, très bien élevés, surtout très
conciliants, — quoi que l’on pense — et
fort désireux avant tout de donner leur
visa.
M. Zola, de son côté, n’a pas ôté pa-
tient. — C’ est un tort. — Qu’il le veuille
ou non, la censure existe, en matière
théâtrale, et, si elle existe, elle doit être
exercée.
Il est donc inutile, à propos d’une sim-
ple pièce dramatique, de prononcer les
gros mots d’ «évolution sociale, » — de
« paupérisme » — d’« indépendance » —
de « révoltes » — de « déshérités » —
d’« hospitalité » — de « remords » — que
sais-je! — et d’en appeler solennellement
au jugement de la libre Amérique.
L’Amérique n’a nas qualité pour ju-
ger nos différents littéraires, et la me-
présentation de Germinal aux Etats-
Jnis 11e prouvera rien, — sinon que l’af-
faire de Germinal était une bonne af-
faire.
M. Zola, qui a beaucoup critiqué les
audaces et la pompe du style de Victor
Hugo, semble vouloir aujourd’hui chaus-
ser les souliers du Maître.
Il n’y a pas là d’é solution sociale, mais
l’indice d une évolution littéraire qui
nous étonne un tantinet.
M Zola ne nous avait pas habitués à
ce luxe de sonorités bizarres et à cette
phraséologie éloquente. — L'AbbéMouret
ambitionnerait-il la chaire du père
Didon?
Que dis-je! C’est Lacordaire lui-mê-
me dont il brigue la succession. Bien
mieux ! c’est Démoslhônes et Cicéron
tout ensemble dont il évoque le sou-
venir.
Mai* M. Zola, qui a déjà un bagage
littéraire considérable, 11 a pas encore
failles Philippin ucs et les Catilina ires,
et, pour le suraigus, MM. Goblet et Tur-
quoi ne sont ni rois de Macédoine ni
seulement sénateurs romains.
Louis Besson.
- -♦»
Echos de Paris
AUJOURD’HUI
A deux heures, courses à Saint-Ouen.
Favoris de VEvénement :
Prix de Neuilly : Réverbère.
Prix de la Vilïette : Macreuse.
Prix de Cotircellcs : Jeanncton.
Prix de Courbevoie : Labyrinthe.
LE MONDE ET LA VILLE
Les derniers bruits répandus sur l’é-
tat de santé de M. de Lorgeril étaient
très exagérés L’honorable sénateur se
porte beaucoup mieux, et il a pu rassu-
rer les amis qui sont allés lui faire vi-
site en leur donnant lui-même de ses
nouvelles.
Les salons de l’ancien hôtel de l’am-
bassade d’Autriche, rue Las Gazes, au-
jourd’hui occupé par Mme la princesse
Jouriewski, étaient hier en fête. La
veuve d’Alexandre II recevait le corps
diplomatique, les Dusses de distinction
présents à Paris, plusieurs membres de
l’Institut, dns artistes, etc.
Mlle Calvé, de l’Opéra-Comique, a
chanté Y Ave Varia . de Gounod, et un
morceau de Lalla-Houhh, , avec un grand
succès. Mlle Blanche Pierson et Mme
Godard, rivalisant do grâce et de ta-
lent, ont été aussi très applaudies.
* 0
De nouvelles salles d’armes s’ouvrent
sur la rive gauche.
Il y a huit jours, M. Mermoz inaugu-
rait "la sienne, 5, rue Lhomond, par un
assaut très réussi.
Dimanche dernier. M. Garnier rece-
vait, 189, rue Saint-Jacques, dans une
salle très confortable et coquettement
décorée, de nombreux amateurs d’es-
crime, qu’ont vivement intéressés les
jeux de MM. Garnier, Mermoz, Ccrrrvj-
lace et B pannant.
Bonne chance aux jeunes maîtres.
e
• ù
Ou télégraphie du Nice
Nice, 16 février.
Hier a eu lieu, à l’occasion des fûtes
de Nice, le premier grand bal de la pré-
fecture.
On y remarquait de nombreux mem-
bres de la colonie étrangère.
M. lo préfet et Mme Catusse faisaient,
pour la première fois, à Nice, les hon-
neurs de leurs salons.
Du notre correspondant de Monte-Carlo :
Mme Adelina Vatti, qui avait conser-
vé un excellent souvenir de Monaco, où
elle passa quelques semaines si agréa
blés il y a trois ans, n’a point voulu
quitter le pays du soleil sans vomir re-
voir ce pays enchanteur. Partie à dix
heures de "Nie», en landau, elle est ar-
rivée à midi dans la principauté. Elle
est descendue au Grand-Hôtel, le ren-
dez-vous du high-lifo, où l’aimable pro-
priétaire, M. Jungbluth, et quelques
amis fanatique dji talent de l'artiste et
de la grave île la femme lui ont offert un
déjeuner intime. Un seul toast a été
porté, toast de vrais égoïstes.
On a bu au retour, l’année prochaine,
sur la scène de Monte-Carlo de l’émi-
nente cantatrice.
Ou annonce la mort, a Tain (Ürôtmô,
du savant écrivain Charles Expilly, un
des anciens rédacteurs de la Revue des
-Mondes.
Il a collaboré aussi à divers journaux
parisiens et écrit des romans de mœurs
en môme temps que des études d’éco-
nomie politique. D un voyage au Brésil,
où ses explorations avalent duré trois
ans, Charles Expilly rapporta de nom-
breux documents qui lui serviront à
écrire des ouvrages de sérieuse valeur,
notamment la Traite , T Emigration et la
Colonisation, dont la première édition
date de 1800.
A Rome :
Une très belle soirée vient d’être don-
née par M. Decrais, l’ambassadeur de
France près le roi d’Italie. Les splen-
dides salons du palais l’ascèse, tenus
fermés pendant longtemps à cause des
deuils qui avaient successivement frap-
pé l'ambassadeur, accueillaient toute la
société politique et mondaine de Rome,
heureuse de se retrouver dans la célèbre
galerie qui, avec les salons faisant
partie de l’appartement des Fêtes,
lait du palais Farnèse une résidence
unique.
L ambassadeur et Mme Decrais
avaient réservé à leurs invités une sur-
F irise de haut goût. Braga, le violoncel-
liste, qui ne s’ôtait jamais fait entendre
à Rome, a supérieurement joué devant
un auditoire de plus de 150 dames. Ac-
compagné au piano par M. Vidal, pen-
sionnaire musicien de l'Académie de
France, il a tenu son auditoire sous le
charme.
La réception a duré jusqu à une
heure.
Ces réceptions se continueront cha-
que samedi pendant tout le carnaval et
le carême.
On annonce un prochain bal au palais
Rospigliosi.chez M. le comte Lefebvre
de Béhaine, ambassadeur de Franco
près le Saint-Siège.
De Rome encore :
Un de nos sculpteurs de grand avenir
et déjà d’un présent à justifier sa célé-
brité dans le monde des arts, M. d’Epi-
nan, a eu, â I'omo, la visite de nom-
breux pcrsonn.u w, amateurs et ar-
tistes, venus pour voir son groupe do
Paul et Virginie , maintenant exécuté en
marbre. Ge groupe est destiné à File do
France, dont M. d’Epinay est originaire
et lo pays aussi choisi par Bernardin de
Saint-Pierre La composition, le charme
poétique et les qualités d’exécution de
cette œuvre ont excité une admiration
unanime. M d’Epinay a ôté, en outre,
vivement félicité par M. Hébert, le di-
recteur ae notre académie de peinture
et de sculpture à la villa Médicis.
L immense piédestal attendu par la
statue de M. Bartholdi. « la Liberté
éclairant le monde,«devait être et serait
exactement terminé le l* r avril. Mais,
pour plus d’à-propos et de solennité, le
gouvernement américain a proposé à
notre chancellerie de différer { inaugu-
ration officielle du monument jusqu’au
3 septembre, jour anniversaire de la si-
gnaturedu traité qui a mis fin à la guerre
et consacré l’indépendance.
**•
Le fils indu shah, héritier présomp-
tif du trône, entreprend un grand voyage
à travers l'Europe. De Gonstantinople,
où il est en co moment, le prince ira vi-
siter Vienne. Paris, Londres, Berlin et
Saint-Pétersbourg.
Qu’il soit le bienvenu sur le boule-
vard. Si l’incognito lui convient, le sé-
jour de Paris pourra lui offrir quelques
distractions agréables et variées; mais,
s’il tient au prestige, qu’il n’oublie pas
de cribler son habit des diamants pater-
nels et d’arborer aussi sur son bonnet
d’astrakan l’aigrette éblouissante qui fit
jadis tant d’effet.
Le concours des bébés se prépare.
Sur une centaine de poupons présentés
au premier examen, soixante-dix can-
didatures ont été admises à titre préa-
lable.
La plupart sont de petits Parisiens,
mais pas un seul n’a obtenu jusqu à pré-
sent le nombre voulu de points pour le
premier prix. # .
A ce propos, on nous prie d annoncer
que le bureau du comité du Concours
universel de T Enfance est transféré ga-
lerie Bergère, 8 Tous renseignements
demandés par les familles y sont don-
nés gratuitement.
Le prochain examen partiel des berges
est fixé au jeudi 25 février.
Petites indiscrétions artistiques ;
M. Michel Malherbe achève en ce mo-
ment, pour le prochain Salon, un im-
sortant morceau de sculpture dont Glau•
os. dieu marin, fait le sujet.
Nous aurons également de Mlle Ida
F rie son, qui a sa renommée justement
acquise parmi les sculpteurs de la colo-
nie suédoise à Paris, uno Salomè dont
on dit lo plus grand bien.
Quand le bâtiment vu...
Oui, mais il faudrait aider a le faire
aller. Que a-t-il «e passer, par exem-
ple, lo 2 mars, à l’adjudication judication de la
Bourse (le commerce t Le cahier des
charges a été modifié afin d'encourager
1rs soumissionnaire* ; mais il parait que
cet encouragement ne les tente pas suf-
fisamment. On dit bien de* choses
sur certaines combinaisons destinées
encore à concilier les choses. Nous ver-
rons bien Nous pouvons dire seulement
que d- * hommes de sage expérience,
lois que M. Aipliand, avaient combattu,
au conseil, ces combinaisons-là, notam-
ment au sujet des valeurs qui, de la
part d un adjudicataire prévu, ne **-
raient pas celles que les légitiment»
administratifs imposent pour lo caution-
ucutcut. Lue valeur» eu queslivu saut de
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.5%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.5%.
- Auteurs similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1" Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0" La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k2737089t/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k2737089t/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k2737089t/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k2737089t/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k2737089t
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k2737089t
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k2737089t/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest