Titre : La Croix
Auteur : Groupe Bayard. Auteur du texte
Éditeur : La Croix (Paris)
Date d'édition : 1917-05-17
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 104176 Nombre total de vues : 104176
Description : 17 mai 1917 17 mai 1917
Description : 1917/05/17 (Numéro 10490)-1917/05/18. 1917/05/17 (Numéro 10490)-1917/05/18.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k259712b
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Ce que disent
les journaux
Dans les régionsenvahies
Les lignes fortifiées
r M. Curl W. Ackcrman a donné à la ̃-< New-
ttork Tribune » v.ne série d'étwics docu-
fncntces sur ses voyages au front alle-
mand d'Occident. Le « Journal » vn public
jtn extrait
Dès le lendemain de l'occupation du nord
ae la France et de la Belgique, l'Allemagne
t'occupa activement de fortifier tous les
points stratégiques connus et se prépara à
«n créer de nouveaux. J'ai pu. en ma qua-
lité de correspondant de guerre, me rendre
compte de cette vaste organisation défen-
feive. D'anciennes places fortes belges ont
Été reconstruites à grands frais. C'est le
tas pour Namur. Lorsque je m'y trouvai, la
gouverneur de la ville me dit que l'arn
allemande avait dépensé 10 millions de
toiarks pour les nouvelles fortifications.
Somme infime en regard de celles qui ont
lété sacrifiées pour faire du territoire oc-
cupé une gigantesque forteresse.
La ne s'est pas borné l'effort de l'Alle-
magne. D'extraordinaires travaux d'art ort
élé exécutés. Par exemple, le cours de cer-
taines rivières a été détourné et, dans l'an-
tien Ht de ces rivières, on a placé des fil?
8e fer barbelés et des mines, puis les ri-
yières ont été ramenées à leur cours nor-
mal. A mon' passage en Belgique, j'ai pu
constater deux entreprises de ce genre.
Dans le nord de la France, j'ai vu une
digue construite de telle façon que le pays
peut être. en un instant, inondé sur une
étendue de plusieurs milles.
A Namur, considéré comme le meilleur
point stratégique de la Belgique, la réor-
ganisation de la défense ne laisse rien à
désirer. Des tranchées et des souterrains
relient les forts les uns aux autres. L'Alle-
magne soutient qu'il n'y a pas, à l'Ouest,
'de ligne défensive bien définie. Cette dé-
fensive est éparse flans tout le pays, et
l'armée peut, dans son recul, s'arrêter sur
t'importe quel point et y trouver un appui
pour combattre.
A moins donc que les alliés ne puissent
percer les lignes allemandes et forcer
leurs adversaires à fuir en désordre, à
moins. par conséquent, que le moral de ces
derniers ne soit brisé, il faut, dans ces ré-
gions occupées, s'attendre à une retraite
lente et. impitoyable. Les troupes, en se
retirant, brûleront et dynamiteront tout ce
qu'elles laisseront derière elles. Mais c'est
en vain que les Allemands ont fait des terri-
toires occupés une vaste et puissante for-
teresse allant jusqu'à la frontière de leur
pays, rien ne peut empêcher les Français et
les Belges de croire à leur prochaine déli.-
Jrrance.
De la côte belge, également, la marine
allemande a su faire une longue et puis-
sante forteresse. Les sous-marins peuvent
ce ravitailler dans tous les ports. Partout,
enfin, c'est le maximum d'effort pour ar-
rêter l'adversaire par tous les moyi
connus.
La dernière fois que je traversai les ré-
gions envahies, les officiers allemande
m'affirmaient, en me montrant ces lignes de
défense, que les alliés mettraient dix ans
pour pouvoir les percer. Pourtant, si les
alliés continuent leur offensive avec téna-
FEUIU-ffrON- DU 17 MAI 1917 4
Descartes et Aristote
(Test par le moyen de l'idée que l'intelli-
gence s'unit à son objet. L'idée, d'après
Aristote, n'est pas la chose qui est connue
elle n'est pas, selon la comparaison de Des-
cartes, comme un tableau, lequel ne nous
fait connaître son modèle que parce qu'il
est d'abord vu lui-même elle serait plu-
tôt, selon la comparaison de saint Thomas,
comme un miroir vivant découpé selon la
forme de la chose, et dans lequel la chose
elle-même serait vue. Autrement dit, elle
fait connaître l'objet avant d'être connue
$lle-même elle est, pour employer le lan-
gage scolastique, terme quo ou in quo, ce
par quoi, ce en quoi l'objet est vu elle
n'est pas terme quod ou ce qui est vu
directement. Lorsque l'âme conçoit un
triangle, par exemple, elle fait un acte vital
et intellectuel par lequel elle exprime le
iriangle à elle-même et en elle-même. Cet
acte exprimant l'objet est la conception
elle-même (ou formation de l'idée) et
Vidée suppose toujours l'objet connu et
exprimé. Les idées n'ont de signification
qu'autant qu'elles représentent des objets
réels ou possibles, les possibles formés par
la combinaison d'éléments empruntés, en
dernière analyse, au réel.
S'il n'en était pas ainsi, si nous ne con-
naissions que nos idées comme l'admettait
Descartes, et non les choses elles-mêmes,
la véracité de la connaissance serait ruinée,
et par conséquent le scepticisme inévitable.
Bien plus, le mot môme de connaissance
deviendrait inintelligible; car connaître,
selon If sens que tous les hommes donnent à
œ mot, implique essentiellement une rela-
tion à l'être, une relation à un objet qui
cite, ils pourront obliger l'ennemi à uno
retraite plus grande encore que celle à la-
quelle il a dû se résoudre. Le martelage in-
cessant de la vaste forteresse sera seul sus-
ceptible do contraindre les Allemands à sa
retirer avec une telle précipitation qu'ils
n'auront plus le temps de détruire ce qui
reste encore debout dans les régions en-
vahies.
Les modifications
du haut commandement français
Le lieutenant-colonel Roussel les ap-
précie ainsi dans h « Petit Parisien » 1
Je n'ai pas k m'occuiper aujourd'hui de» I
raisons qui ont déterminé le gouvernement à
apporter, après trois mois, des modifications
nouvelles au haut commnndereent. Il ne serait
ni opportun ni même sé;int de dfcscular en ce
rnement les mesure* qu'il croit devoir prendre
sous sa. responsabilité inais je puis afflrmer
que. cette question mise a part, les choix qu'il
9 faits ne pouvaient dire meilleurs.
Le général Pétain, prnmu du rang de major
général au poste suprême, a su, par la Jus-
tesse de son coup d'œil, sa grande expérience,
son esprit de décision et sa calme énergie,
mériter la pleine conflance de l'armée et du
pays. Ceux qui, comme moi, ont l'honneur de
le connattre, savent quelles puissantes quali-
tés de chef il cache sous des dehors un peu
sévères et un abord réservé. C'est un homme
qui sait oe qu'il veut et qui le veut assez pour
l'obtenir.
Quant au général T'ocli, chacun se souvient
des mérites ëèintaiits dont il a donné des
preuves sur la Maine, l'Yser et la Somme.
Nul n'ignore que son savoir professionnel fut
[ particulifcrement-H^V'Cicux dans certaines si-
| luations, qui fiWfWnt un homme de tête et
i d'acquit. Partout où il à passé, il a laissé
sa trace. Les difficiles fonctions do chef
mises en r^'Hem-es mains.
Enfin, le général Nivelle reçoit le comman-
dement d'un groupe d'armées. Cette compen-
sation était due au soldat vigoureux, loyal et
probe qui rtéyaeiM Verdun et eut l'Iionueur
d'ouvrir un*» brve-he encore béante dans la
muraille d'Hindenburg. Où que les événements
le pincent, ni général de sa valeur doit rendre
encore des servies a son pays.
La crise russe
Du <• Temps ̃•
Dans ce cnafli.' entre la liberté et l'anarchie,
tous le" Busses qui ont conscience de la phase
décisive que traverse leur pays ont fait leur
choix. Ils condamnent ceux qui dressent l'anar-
chie sur les ruinas dp la liherté et paralysent
l'action militaire du pays, t* gouvernement pro-
visoire reçoit de précieux témoignages de con-
fiance des assemblées élues et des corporations
sans distinction de confession ou d'nrigine. Le
Conseil municipal de Moscou vient de lui envoyer
une adresse déclarant que la véritable opinion du
pays régulièrement organisée est prête à parta-
ger ses responsabilités et à le soutenir. Ces ap-
pels à la conscience du pays ont ému l'armée
.et la flotte, dont les meilleurs éléments ne sont
I pas encore entamés par la propagande délétère
de Pétrograd. La démission de M. Goutclikoff
montre combien le gouvernement provisoire a
besoin de ces encouragements pour défendre
l'honneur de la Russie contre les fantaisies des
.internationalistes et les menées des agents de
l'Allemagne. l
Du « Journal des Débats ;»
Autant qu'on peut deviner les plans des
socialistes russes, ils se flattent de l'espoir
de provoquer une révolution en Allemagne et
en Autriche-Hongrie. Us sont aussi opposés
possède un être à lui et sur lequel se me-
sure l'acte de connaître.. Mais si la con-
naissance portait directement sur les idées
non sur les choses, elle aurait pour objet un
terme qui n'a pas d'être à lui indépendam-
ment de l'acte qui se mesure sur lui, ce qui
est absurde.
Cette nécessité de l'objet pour la forma-
tion de l'idée explique et garantit l'objecti-
vité de notre connaissance. Si l'objet n'exis-
tait pas, t'âme n'aurait pas le principe de
détermination nécessaire pour concevoir, et
vous n'aurions pas de pensées ou d'idées.
C'est de cette manière que le réalisme
d'Aristote nous fait riches de toutes choses,
au lieu que l'idéalisme de Descartes nous
enferme dans une pensée rendue stérile. En
même temps, le philosophe grec nous en-
seigne la docilité envers le réel, et il montre
en l'humilité intellectuelle la première con-
dition de la science. Du moment que c'est
au réel, à l'être même que nous avons af-
faire, nous devons, loin de l'asservir à nos
vues a priori, nous efforcer laborieusement
de nous conformer à lui. L'être est vrai; et
partant est vrai tout ce que l'être contient,
suppose ou exige la cause, la substance,
l'âme, Dieu. Et s'il faut, pour demeurer
fidèles à l'être, admettre quelque notion
mystérieuse ou obscure, comme celle de
puissance ou de matière, Aristote nous
apprend à le faire docilement et raisonna-
blement. Car pour lui l'évidence n'est pas,
comme pour Descartes, la clarté subjective,
et finalement la facilité de l'idée elle est
l'éclat de l'objet, fulgor objecti, et avant
tout la lumière qui jaillit en l'intuition
primordiale de l'objet formel de l'intelli-
gence, en l'intuition de l'être.
Ainsi, nous sommes loin de l'idéalisme et
de l'individualisme. Dans notre effort pa-
tient pour nous soumettre au réel, Aristote
nous enseigne à demander l'aide des autres
hommes et le secours du travail commun
des générations. Tandis que Descartes veut
que nous-mfmes h. une paix séparée avec
Guillaume II et Charles I". Seulement, ils
Jugent habile de publier dos programmes des-
tinés à favoriser la révolution g^rmaniqua.
Certains d'entre eux se l'isent sûrs de réussir.
Ils se font à ce su lot des illusions analogues
à celles de nos propres sjoclaiistos a la veille
de la guerre. Ni en Allemagne ni en Autriche-
Hongrie il n'existe de parti rénlui'jnnaire
les socialistes y sont des impérialistes à leur
façon, aussi dangereux que les autres.
Une nouvelle lettre
DU CARDINAL-ARCHEVÊQUE DE REIMS
Mgr l'évoque de Versailles nous com-
munique v
Le cri de détresse que nous a adressé le vé-
néré cardinal de Reims n'est pas resté sans
écho. Nous avons déjà reçu un bon nombre
d'objets en nature et de dons en argent. Nous
avons demandé à Son Eminence ou devaient
être centralisés ces objets et ces dons. Et voici
la réponse qui, ces jours-ci, nous est arrivée de
Reims
Reims, le 9 mai 1917.
Cher Monseigneur, combien je vous re-
mercie de votre charité Reims est sous
le canon de l'ennemi l'otage de la France,
sur lequel il se venge de tous les mé-
comptes qui lui sont infligés. Depuis que
j'ai écrit à Votre Grandeur, il nous a en-
core fait de cruelles blessures le 3 mai,
il mettait le feu à l'hôtel de ville, beau
manument du temps de Louis XI H, et li-
vrait aux flammes avec lui la Chambre des
notaires, d'où le feu prit à notre chapelle de
la Mission, succursale de la cathédrale, et
plusieurs rues de Reims, dont deux des
plus belles, la rue des Consuls et la rue
Thiers (on vient de me dire le chiffre du
relevé officiel 108 maisons incendiées).
Comme ils ont démoli le Château d'Eau,
il n'y avait pas d'eau pour éteindre le feu.
Pour m'associer à la douleur de la popula-
tion, je me suis rendu, avec mes vicaires
généraux et Mgr Neveux, sur le lieu du si-
nistre cela faisait mal de voir le feu ac-
complir son œuvre de destruction sous nos
regards impuissants. Pendant ce temps-là,
sans doute, nos ennemis, pareils à Néron
regardant brûler Rome, contemplaient, des
hauteurs d'où ils nous dominent, l'incendie
de la ville « où prit naissance l'empire
des Francs, faux frères des nobles Ger-
mains ».
Pour les dons en argent, je vous prie de
vouloir bien les conserver chez vous, cher
Monseigneur, parce que le bureau de Reims
ne paye que les mandats qui n'excèdent
pas 100 francs.
Quant aux dons en nature, les transports
sont lents, difficiles, irréguliers. Je vous
prie do les faire déposer à Paris, en les
adressant à Sœur Germaine, Fille de la
Charité, 0, boulevard de Courcelies, 8*. pour
l' « Union rémo-ardennaise ». La bonne
Sœur les joindra au stock d'effets de mé-
nage que nous avons fait confectionner en
prévision du retour de nos 200 000 réfu-
giés, quand ils regagneront leurs foyers
libérés, afin de les aider à reconstituer leur
petit ménage.
Je remercie Votre Grandeur de sa cha-
rité et je la prie d'agréer l'expression de
mes sentiments les plus respectueux et les
plus dévoués en Nôtre-Seigneur.
t L. J. card. Luçon,
archevêque de Reims.
Nous n'ajoutons qu'un mot à cette lettre si
émouvante et si précise. Pour faciliter l'envoi
des dons en nature, on peut les adresser à l'Ac-
tion sociale de Selne-et-ôise, 18 bis, rue d'Anjou,
créer d'up seul coup et à lui seul toute la
science humaine tandis qu'avec Descartes
et depuis Descartes l'aséité de la pensée
exige que chacun soit son propre maître,
le génie d'Aristote ne craint pas de recon-
naître que « celui-là ne saura jamais rien
qui n'a pas commencé par croire à la parole
d'un maître ».
Cette théorie aristotélicienne de la con-
naissance implique une continuité par-
faite entre les sens externes, les sens in-
ternes et l'intelligence elle implique
l'unité de l'homme et la présence mtime
de l'âme dans les organes sensoriels, prête
à entrer en contact direct avec l'être. Des-
cartes établit, au contraire, une sépara-
tion profonde entre Famé et le corps, de
sorte qu'il reste toujours à savoir com-
ment le réel pourrait parvenir jusqu'à
l'âme à travers le corps. Dans l'un et
l'autre systèmes, la théorie de l'homme ou
du sujet connaissant a son contre-coup
sur celle de la connaissance, comme de
raison d'ailleurs. C'est ce qu'il nous reste
à examiner.
Quelle est donc la théorie cartésienne de
l'âme et du corps ? î
V L'âme et le corps
d'après Descartes
La pensée ou conscience est la première
chose connue. Descartes l'identifie avec
l'âme. L'âme est une substance complète et
parfaite en soi dont toute la nature est
de penser. Quand, après avoir connu
Dieu, Descartes pourra parler du corps,
celui-ci sera posé comme une autre réa-
lité en soi. Le corps signifiant étendue sans
plus, le corps humain ne sera, comme tout
autre corps, qu'une machine, plus com-
pliquée certes que les autres machines que
sont les plantes et les animaux, mais une
machine néanmoins où tout s'explique par
la seule disposition des orgaaes, sans 1 in-
̃̃– ̃ BBBg– ̃– ̃ g^
Versailles, qui se chargera de les grouper et de
les faire parvenir en bloc à l'adresse indiquée
par le cardinal.
MoiSroinjTpT RAUS
On nous annonce la mort du Rme P. Raiis,
Supérieur général des Rédemptoristes, de
1891 à 1909, époque où il donna sa démis-
sion. Originaire du grand-duché de Luxent-*
bourg, la P. Raus fut successivement in-
vesti de toutes les charges importantes
auxquelles le rendait apte un ensemble de
qualités que rehaussait une proverbiale
bonté. Après avoir fondé le couvent de
Houdemont (Meurthe-et-Moselle), il vint
consacrer ses labeurs apostoliques aux
Alsaciens -(Lorrains de la capitale, leur
donna des missions a Sainte-Rosalie, Sainte-
Marguerite, Saint-Georges, et leur prodigua
sa parole et ses bienfaits dans la chapella
de Notre-Dame du Perpétuel-Secours du
boulevard Ménilmontant. Récompensé par'
les expulsions de 1880, il ne tarda pas à
être appelé à Rome, dans les Conseils du
Général auquel il succéda. Pie X l'hono-
rait de sa spéciale bienveillance, et nombre
de personnages ecclésiastiques tenaient k
s'inspirer de ses lumières. La simplicité de
son abord ouvrait les cœurs, et sa piété
les remplissait. Après sa démission, il se
retira en Alsace, faisant le charme de tous
ceux qui l'approchaient. La guerre l'exila
en Suisse, où il s'éteignit plein de jours et
de mérites, le 9 mai, entouré de confrères
qu'il avait initiés à la vie religieuse ou
édifiés de ses exemples.
Que nos lecteurs veuillent bien donner
-une place dans leurs prières à ce véné-
rable patriarche, qui aima Dieu et les âmes
à un degré éminent, et ne manquera pas,
du haut du ciel, de leur témoigner sa re-
connaissance.
Les catholiques
et le travail français
Le discours de M. l'abbé Sertillanges
Fondé en 1887, on le sait, le Syndicat des em-
ployés du commerce et de l'industrie compte
maintenant 8 479 adhérents c'est dire qu'il
constitue l'un des plus importants groupements
professionnels de France. Huit Syndicats ou-
vriers, créés sur son initiative et avec son
appui, réunissent, de leur côté, un millier de
sociétaires. Cette organisation se ramifie on
75 sections dans les patronages et œuvres de la
région parisienne et 14 sections de province; un
certain nombre d'autres associations, françaises
ou étrangères, sont rattachées, par des liens
ou étrangères, sont rittocrées par des liens
de correspondance ou de fédération, au centre
de la rue Cadet.
IVf. l'abbé Sertillanges, professeur à l'Institut
catholique de Paris, qui prononçait à Notre/
Dame dimanche, sous la présidence du car-
dinal Amette, un important discours en leur
faveur, a rappelé les principes de cette vaste
organisation, et il en a pris occasion pour déve-
lopper sur le rôle des catholiques, à l'égard
du travail français, des vues qui méritent
d'être méditées.
L'orateur ne voit pas l'avenir en optimiste.
Sans craintes exagérées, qui relèveraient du
pessimisme, il prévoit des moments difficiles où
le retour des armées, la mise en marche de la
France nouvelle et victorieuse, pourraient ame-
ner des conflits déplorables, si la prudence
tervention d'aucune âme végétative ou sen-
sitive. Descartes l'assimilera de tous points
à une horloge ou à un automate quai-
conque.
Voilà donc l'âme et le corps bien dis-
tincts l'un de l'autre. L'âme est pensée, le
corps est étendue deux substances avec
deux attributs opposés. Rien n'est contenu
dans le concept du corps de ce qui appar-
tient à l'esprit et rien n'est compris dans
le concept de l'esprit de ce qui appartient
au corps. Remarquons en passant cette ap-
plication de l'idéalisme. Descartes spécule
sur les idées de l'âme et du corps, et non
sur leur réalité. Il fixe arbitrairement le
contenu des choses d'après le contenu
« clair et distinct » de ses idées.
Maintenant, comment expliquer l'union de
l'âme et du corps? Car la conscience môme
témoigne, sinon d'une interdépendance
totale, du moins d'un commerce intime
entre ces deux substances. La faim, la soif
la douleur ne sauraient affecter un esprit
comme tel et Descartes dit qu'en effet ces
sentiments ne sont que des pensées con-
fuses qui proviennent de l'union et
« comme du mélange de l'esprit avec le
corps ».
Il affirme cette union et dit comme Aris-
tote lui empruntant ses termes mêmes
que l'âme n est pas logée dans le corps
comme un pilote dans son navire, mais
qu'elle lui est intimement unie, qu'elle est
conjointement unie à toutes les parties du
corps, d'une « union substantielle » Des-
cartes lâche le mot et parle absolument
comme Aristote et les scolastiques.
(A suivre.)
J. KARAM.
POLYCOPIE PHOTOGRAPHIE
Appareils et fournitures
MAISON Dg LA BONNE PRESSE
i, rue Bayant et ît, cours la Heine, Pari»
les journaux
Dans les régionsenvahies
Les lignes fortifiées
r M. Curl W. Ackcrman a donné à la ̃-< New-
ttork Tribune » v.ne série d'étwics docu-
fncntces sur ses voyages au front alle-
mand d'Occident. Le « Journal » vn public
jtn extrait
Dès le lendemain de l'occupation du nord
ae la France et de la Belgique, l'Allemagne
t'occupa activement de fortifier tous les
points stratégiques connus et se prépara à
«n créer de nouveaux. J'ai pu. en ma qua-
lité de correspondant de guerre, me rendre
compte de cette vaste organisation défen-
feive. D'anciennes places fortes belges ont
Été reconstruites à grands frais. C'est le
tas pour Namur. Lorsque je m'y trouvai, la
gouverneur de la ville me dit que l'arn
allemande avait dépensé 10 millions de
toiarks pour les nouvelles fortifications.
Somme infime en regard de celles qui ont
lété sacrifiées pour faire du territoire oc-
cupé une gigantesque forteresse.
La ne s'est pas borné l'effort de l'Alle-
magne. D'extraordinaires travaux d'art ort
élé exécutés. Par exemple, le cours de cer-
taines rivières a été détourné et, dans l'an-
tien Ht de ces rivières, on a placé des fil?
8e fer barbelés et des mines, puis les ri-
yières ont été ramenées à leur cours nor-
mal. A mon' passage en Belgique, j'ai pu
constater deux entreprises de ce genre.
Dans le nord de la France, j'ai vu une
digue construite de telle façon que le pays
peut être. en un instant, inondé sur une
étendue de plusieurs milles.
A Namur, considéré comme le meilleur
point stratégique de la Belgique, la réor-
ganisation de la défense ne laisse rien à
désirer. Des tranchées et des souterrains
relient les forts les uns aux autres. L'Alle-
magne soutient qu'il n'y a pas, à l'Ouest,
'de ligne défensive bien définie. Cette dé-
fensive est éparse flans tout le pays, et
l'armée peut, dans son recul, s'arrêter sur
t'importe quel point et y trouver un appui
pour combattre.
A moins donc que les alliés ne puissent
percer les lignes allemandes et forcer
leurs adversaires à fuir en désordre, à
moins. par conséquent, que le moral de ces
derniers ne soit brisé, il faut, dans ces ré-
gions occupées, s'attendre à une retraite
lente et. impitoyable. Les troupes, en se
retirant, brûleront et dynamiteront tout ce
qu'elles laisseront derière elles. Mais c'est
en vain que les Allemands ont fait des terri-
toires occupés une vaste et puissante for-
teresse allant jusqu'à la frontière de leur
pays, rien ne peut empêcher les Français et
les Belges de croire à leur prochaine déli.-
Jrrance.
De la côte belge, également, la marine
allemande a su faire une longue et puis-
sante forteresse. Les sous-marins peuvent
ce ravitailler dans tous les ports. Partout,
enfin, c'est le maximum d'effort pour ar-
rêter l'adversaire par tous les moyi
connus.
La dernière fois que je traversai les ré-
gions envahies, les officiers allemande
m'affirmaient, en me montrant ces lignes de
défense, que les alliés mettraient dix ans
pour pouvoir les percer. Pourtant, si les
alliés continuent leur offensive avec téna-
FEUIU-ffrON- DU 17 MAI 1917 4
Descartes et Aristote
(Test par le moyen de l'idée que l'intelli-
gence s'unit à son objet. L'idée, d'après
Aristote, n'est pas la chose qui est connue
elle n'est pas, selon la comparaison de Des-
cartes, comme un tableau, lequel ne nous
fait connaître son modèle que parce qu'il
est d'abord vu lui-même elle serait plu-
tôt, selon la comparaison de saint Thomas,
comme un miroir vivant découpé selon la
forme de la chose, et dans lequel la chose
elle-même serait vue. Autrement dit, elle
fait connaître l'objet avant d'être connue
$lle-même elle est, pour employer le lan-
gage scolastique, terme quo ou in quo, ce
par quoi, ce en quoi l'objet est vu elle
n'est pas terme quod ou ce qui est vu
directement. Lorsque l'âme conçoit un
triangle, par exemple, elle fait un acte vital
et intellectuel par lequel elle exprime le
iriangle à elle-même et en elle-même. Cet
acte exprimant l'objet est la conception
elle-même (ou formation de l'idée) et
Vidée suppose toujours l'objet connu et
exprimé. Les idées n'ont de signification
qu'autant qu'elles représentent des objets
réels ou possibles, les possibles formés par
la combinaison d'éléments empruntés, en
dernière analyse, au réel.
S'il n'en était pas ainsi, si nous ne con-
naissions que nos idées comme l'admettait
Descartes, et non les choses elles-mêmes,
la véracité de la connaissance serait ruinée,
et par conséquent le scepticisme inévitable.
Bien plus, le mot môme de connaissance
deviendrait inintelligible; car connaître,
selon If sens que tous les hommes donnent à
œ mot, implique essentiellement une rela-
tion à l'être, une relation à un objet qui
cite, ils pourront obliger l'ennemi à uno
retraite plus grande encore que celle à la-
quelle il a dû se résoudre. Le martelage in-
cessant de la vaste forteresse sera seul sus-
ceptible do contraindre les Allemands à sa
retirer avec une telle précipitation qu'ils
n'auront plus le temps de détruire ce qui
reste encore debout dans les régions en-
vahies.
Les modifications
du haut commandement français
Le lieutenant-colonel Roussel les ap-
précie ainsi dans h « Petit Parisien » 1
Je n'ai pas k m'occuiper aujourd'hui de» I
raisons qui ont déterminé le gouvernement à
apporter, après trois mois, des modifications
nouvelles au haut commnndereent. Il ne serait
ni opportun ni même sé;int de dfcscular en ce
rnement les mesure* qu'il croit devoir prendre
sous sa. responsabilité inais je puis afflrmer
que. cette question mise a part, les choix qu'il
9 faits ne pouvaient dire meilleurs.
Le général Pétain, prnmu du rang de major
général au poste suprême, a su, par la Jus-
tesse de son coup d'œil, sa grande expérience,
son esprit de décision et sa calme énergie,
mériter la pleine conflance de l'armée et du
pays. Ceux qui, comme moi, ont l'honneur de
le connattre, savent quelles puissantes quali-
tés de chef il cache sous des dehors un peu
sévères et un abord réservé. C'est un homme
qui sait oe qu'il veut et qui le veut assez pour
l'obtenir.
Quant au général T'ocli, chacun se souvient
des mérites ëèintaiits dont il a donné des
preuves sur la Maine, l'Yser et la Somme.
Nul n'ignore que son savoir professionnel fut
[ particulifcrement-H^V'Cicux dans certaines si-
| luations, qui fiWfWnt un homme de tête et
i d'acquit. Partout où il à passé, il a laissé
sa trace. Les difficiles fonctions do chef
Enfin, le général Nivelle reçoit le comman-
dement d'un groupe d'armées. Cette compen-
sation était due au soldat vigoureux, loyal et
probe qui rtéyaeiM Verdun et eut l'Iionueur
d'ouvrir un*» brve-he encore béante dans la
muraille d'Hindenburg. Où que les événements
le pincent, ni général de sa valeur doit rendre
encore des servies a son pays.
La crise russe
Du <• Temps ̃•
Dans ce cnafli.' entre la liberté et l'anarchie,
tous le" Busses qui ont conscience de la phase
décisive que traverse leur pays ont fait leur
choix. Ils condamnent ceux qui dressent l'anar-
chie sur les ruinas dp la liherté et paralysent
l'action militaire du pays, t* gouvernement pro-
visoire reçoit de précieux témoignages de con-
fiance des assemblées élues et des corporations
sans distinction de confession ou d'nrigine. Le
Conseil municipal de Moscou vient de lui envoyer
une adresse déclarant que la véritable opinion du
pays régulièrement organisée est prête à parta-
ger ses responsabilités et à le soutenir. Ces ap-
pels à la conscience du pays ont ému l'armée
.et la flotte, dont les meilleurs éléments ne sont
I pas encore entamés par la propagande délétère
de Pétrograd. La démission de M. Goutclikoff
montre combien le gouvernement provisoire a
besoin de ces encouragements pour défendre
l'honneur de la Russie contre les fantaisies des
.internationalistes et les menées des agents de
l'Allemagne. l
Du « Journal des Débats ;»
Autant qu'on peut deviner les plans des
socialistes russes, ils se flattent de l'espoir
de provoquer une révolution en Allemagne et
en Autriche-Hongrie. Us sont aussi opposés
possède un être à lui et sur lequel se me-
sure l'acte de connaître.. Mais si la con-
naissance portait directement sur les idées
non sur les choses, elle aurait pour objet un
terme qui n'a pas d'être à lui indépendam-
ment de l'acte qui se mesure sur lui, ce qui
est absurde.
Cette nécessité de l'objet pour la forma-
tion de l'idée explique et garantit l'objecti-
vité de notre connaissance. Si l'objet n'exis-
tait pas, t'âme n'aurait pas le principe de
détermination nécessaire pour concevoir, et
vous n'aurions pas de pensées ou d'idées.
C'est de cette manière que le réalisme
d'Aristote nous fait riches de toutes choses,
au lieu que l'idéalisme de Descartes nous
enferme dans une pensée rendue stérile. En
même temps, le philosophe grec nous en-
seigne la docilité envers le réel, et il montre
en l'humilité intellectuelle la première con-
dition de la science. Du moment que c'est
au réel, à l'être même que nous avons af-
faire, nous devons, loin de l'asservir à nos
vues a priori, nous efforcer laborieusement
de nous conformer à lui. L'être est vrai; et
partant est vrai tout ce que l'être contient,
suppose ou exige la cause, la substance,
l'âme, Dieu. Et s'il faut, pour demeurer
fidèles à l'être, admettre quelque notion
mystérieuse ou obscure, comme celle de
puissance ou de matière, Aristote nous
apprend à le faire docilement et raisonna-
blement. Car pour lui l'évidence n'est pas,
comme pour Descartes, la clarté subjective,
et finalement la facilité de l'idée elle est
l'éclat de l'objet, fulgor objecti, et avant
tout la lumière qui jaillit en l'intuition
primordiale de l'objet formel de l'intelli-
gence, en l'intuition de l'être.
Ainsi, nous sommes loin de l'idéalisme et
de l'individualisme. Dans notre effort pa-
tient pour nous soumettre au réel, Aristote
nous enseigne à demander l'aide des autres
hommes et le secours du travail commun
des générations. Tandis que Descartes veut
que nous-mfmes h. une paix séparée avec
Guillaume II et Charles I". Seulement, ils
Jugent habile de publier dos programmes des-
tinés à favoriser la révolution g^rmaniqua.
Certains d'entre eux se l'isent sûrs de réussir.
Ils se font à ce su lot des illusions analogues
à celles de nos propres sjoclaiistos a la veille
de la guerre. Ni en Allemagne ni en Autriche-
Hongrie il n'existe de parti rénlui'jnnaire
les socialistes y sont des impérialistes à leur
façon, aussi dangereux que les autres.
Une nouvelle lettre
DU CARDINAL-ARCHEVÊQUE DE REIMS
Mgr l'évoque de Versailles nous com-
munique v
Le cri de détresse que nous a adressé le vé-
néré cardinal de Reims n'est pas resté sans
écho. Nous avons déjà reçu un bon nombre
d'objets en nature et de dons en argent. Nous
avons demandé à Son Eminence ou devaient
être centralisés ces objets et ces dons. Et voici
la réponse qui, ces jours-ci, nous est arrivée de
Reims
Reims, le 9 mai 1917.
Cher Monseigneur, combien je vous re-
mercie de votre charité Reims est sous
le canon de l'ennemi l'otage de la France,
sur lequel il se venge de tous les mé-
comptes qui lui sont infligés. Depuis que
j'ai écrit à Votre Grandeur, il nous a en-
core fait de cruelles blessures le 3 mai,
il mettait le feu à l'hôtel de ville, beau
manument du temps de Louis XI H, et li-
vrait aux flammes avec lui la Chambre des
notaires, d'où le feu prit à notre chapelle de
la Mission, succursale de la cathédrale, et
plusieurs rues de Reims, dont deux des
plus belles, la rue des Consuls et la rue
Thiers (on vient de me dire le chiffre du
relevé officiel 108 maisons incendiées).
Comme ils ont démoli le Château d'Eau,
il n'y avait pas d'eau pour éteindre le feu.
Pour m'associer à la douleur de la popula-
tion, je me suis rendu, avec mes vicaires
généraux et Mgr Neveux, sur le lieu du si-
nistre cela faisait mal de voir le feu ac-
complir son œuvre de destruction sous nos
regards impuissants. Pendant ce temps-là,
sans doute, nos ennemis, pareils à Néron
regardant brûler Rome, contemplaient, des
hauteurs d'où ils nous dominent, l'incendie
de la ville « où prit naissance l'empire
des Francs, faux frères des nobles Ger-
mains ».
Pour les dons en argent, je vous prie de
vouloir bien les conserver chez vous, cher
Monseigneur, parce que le bureau de Reims
ne paye que les mandats qui n'excèdent
pas 100 francs.
Quant aux dons en nature, les transports
sont lents, difficiles, irréguliers. Je vous
prie do les faire déposer à Paris, en les
adressant à Sœur Germaine, Fille de la
Charité, 0, boulevard de Courcelies, 8*. pour
l' « Union rémo-ardennaise ». La bonne
Sœur les joindra au stock d'effets de mé-
nage que nous avons fait confectionner en
prévision du retour de nos 200 000 réfu-
giés, quand ils regagneront leurs foyers
libérés, afin de les aider à reconstituer leur
petit ménage.
Je remercie Votre Grandeur de sa cha-
rité et je la prie d'agréer l'expression de
mes sentiments les plus respectueux et les
plus dévoués en Nôtre-Seigneur.
t L. J. card. Luçon,
archevêque de Reims.
Nous n'ajoutons qu'un mot à cette lettre si
émouvante et si précise. Pour faciliter l'envoi
des dons en nature, on peut les adresser à l'Ac-
tion sociale de Selne-et-ôise, 18 bis, rue d'Anjou,
créer d'up seul coup et à lui seul toute la
science humaine tandis qu'avec Descartes
et depuis Descartes l'aséité de la pensée
exige que chacun soit son propre maître,
le génie d'Aristote ne craint pas de recon-
naître que « celui-là ne saura jamais rien
qui n'a pas commencé par croire à la parole
d'un maître ».
Cette théorie aristotélicienne de la con-
naissance implique une continuité par-
faite entre les sens externes, les sens in-
ternes et l'intelligence elle implique
l'unité de l'homme et la présence mtime
de l'âme dans les organes sensoriels, prête
à entrer en contact direct avec l'être. Des-
cartes établit, au contraire, une sépara-
tion profonde entre Famé et le corps, de
sorte qu'il reste toujours à savoir com-
ment le réel pourrait parvenir jusqu'à
l'âme à travers le corps. Dans l'un et
l'autre systèmes, la théorie de l'homme ou
du sujet connaissant a son contre-coup
sur celle de la connaissance, comme de
raison d'ailleurs. C'est ce qu'il nous reste
à examiner.
Quelle est donc la théorie cartésienne de
l'âme et du corps ? î
V L'âme et le corps
d'après Descartes
La pensée ou conscience est la première
chose connue. Descartes l'identifie avec
l'âme. L'âme est une substance complète et
parfaite en soi dont toute la nature est
de penser. Quand, après avoir connu
Dieu, Descartes pourra parler du corps,
celui-ci sera posé comme une autre réa-
lité en soi. Le corps signifiant étendue sans
plus, le corps humain ne sera, comme tout
autre corps, qu'une machine, plus com-
pliquée certes que les autres machines que
sont les plantes et les animaux, mais une
machine néanmoins où tout s'explique par
la seule disposition des orgaaes, sans 1 in-
̃̃– ̃ BBBg– ̃– ̃ g^
Versailles, qui se chargera de les grouper et de
les faire parvenir en bloc à l'adresse indiquée
par le cardinal.
MoiSroinjTpT RAUS
On nous annonce la mort du Rme P. Raiis,
Supérieur général des Rédemptoristes, de
1891 à 1909, époque où il donna sa démis-
sion. Originaire du grand-duché de Luxent-*
bourg, la P. Raus fut successivement in-
vesti de toutes les charges importantes
auxquelles le rendait apte un ensemble de
qualités que rehaussait une proverbiale
bonté. Après avoir fondé le couvent de
Houdemont (Meurthe-et-Moselle), il vint
consacrer ses labeurs apostoliques aux
Alsaciens -(Lorrains de la capitale, leur
donna des missions a Sainte-Rosalie, Sainte-
Marguerite, Saint-Georges, et leur prodigua
sa parole et ses bienfaits dans la chapella
de Notre-Dame du Perpétuel-Secours du
boulevard Ménilmontant. Récompensé par'
les expulsions de 1880, il ne tarda pas à
être appelé à Rome, dans les Conseils du
Général auquel il succéda. Pie X l'hono-
rait de sa spéciale bienveillance, et nombre
de personnages ecclésiastiques tenaient k
s'inspirer de ses lumières. La simplicité de
son abord ouvrait les cœurs, et sa piété
les remplissait. Après sa démission, il se
retira en Alsace, faisant le charme de tous
ceux qui l'approchaient. La guerre l'exila
en Suisse, où il s'éteignit plein de jours et
de mérites, le 9 mai, entouré de confrères
qu'il avait initiés à la vie religieuse ou
édifiés de ses exemples.
Que nos lecteurs veuillent bien donner
-une place dans leurs prières à ce véné-
rable patriarche, qui aima Dieu et les âmes
à un degré éminent, et ne manquera pas,
du haut du ciel, de leur témoigner sa re-
connaissance.
Les catholiques
et le travail français
Le discours de M. l'abbé Sertillanges
Fondé en 1887, on le sait, le Syndicat des em-
ployés du commerce et de l'industrie compte
maintenant 8 479 adhérents c'est dire qu'il
constitue l'un des plus importants groupements
professionnels de France. Huit Syndicats ou-
vriers, créés sur son initiative et avec son
appui, réunissent, de leur côté, un millier de
sociétaires. Cette organisation se ramifie on
75 sections dans les patronages et œuvres de la
région parisienne et 14 sections de province; un
certain nombre d'autres associations, françaises
ou étrangères, sont rattachées, par des liens
ou étrangères, sont rittocrées par des liens
de correspondance ou de fédération, au centre
de la rue Cadet.
IVf. l'abbé Sertillanges, professeur à l'Institut
catholique de Paris, qui prononçait à Notre/
Dame dimanche, sous la présidence du car-
dinal Amette, un important discours en leur
faveur, a rappelé les principes de cette vaste
organisation, et il en a pris occasion pour déve-
lopper sur le rôle des catholiques, à l'égard
du travail français, des vues qui méritent
d'être méditées.
L'orateur ne voit pas l'avenir en optimiste.
Sans craintes exagérées, qui relèveraient du
pessimisme, il prévoit des moments difficiles où
le retour des armées, la mise en marche de la
France nouvelle et victorieuse, pourraient ame-
ner des conflits déplorables, si la prudence
tervention d'aucune âme végétative ou sen-
sitive. Descartes l'assimilera de tous points
à une horloge ou à un automate quai-
conque.
Voilà donc l'âme et le corps bien dis-
tincts l'un de l'autre. L'âme est pensée, le
corps est étendue deux substances avec
deux attributs opposés. Rien n'est contenu
dans le concept du corps de ce qui appar-
tient à l'esprit et rien n'est compris dans
le concept de l'esprit de ce qui appartient
au corps. Remarquons en passant cette ap-
plication de l'idéalisme. Descartes spécule
sur les idées de l'âme et du corps, et non
sur leur réalité. Il fixe arbitrairement le
contenu des choses d'après le contenu
« clair et distinct » de ses idées.
Maintenant, comment expliquer l'union de
l'âme et du corps? Car la conscience môme
témoigne, sinon d'une interdépendance
totale, du moins d'un commerce intime
entre ces deux substances. La faim, la soif
la douleur ne sauraient affecter un esprit
comme tel et Descartes dit qu'en effet ces
sentiments ne sont que des pensées con-
fuses qui proviennent de l'union et
« comme du mélange de l'esprit avec le
corps ».
Il affirme cette union et dit comme Aris-
tote lui empruntant ses termes mêmes
que l'âme n est pas logée dans le corps
comme un pilote dans son navire, mais
qu'elle lui est intimement unie, qu'elle est
conjointement unie à toutes les parties du
corps, d'une « union substantielle » Des-
cartes lâche le mot et parle absolument
comme Aristote et les scolastiques.
(A suivre.)
J. KARAM.
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