Titre : La Croix
Auteur : Groupe Bayard. Auteur du texte
Éditeur : La Croix (Paris)
Date d'édition : 1914-04-30
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 avril 1914 30 avril 1914
Description : 1914/04/30 (Numéro 9548). 1914/04/30 (Numéro 9548).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
JEUDI 30 AVRIL .1-014
lA CKOIX
M
> Le Consistoire
des 25-28 mai prochain
Si le Consistoire des 25-28 mai pro-
chain, attendu depuis longtemps, a été
enveloppé cette fois encore du plus
profond secret, on peut dire qu'il ne
causera aucune surprise.
Les noms qu'il contient s'indiquaient
comme d'eux-mêmes ils étaient atten-
dus, et la plupart sont venus sous la
plume des publicistes qui,' depuis plu-
sieurs mois, s'appliquaient à conjec-
turer la liste des nouveaux cardinaux.
Toute la presse internationale souli-
gnera la forte proportion de cardinaux
non italiens que contient la nouvelle
promotion huit sur treize. La même
proportion se retrouve si l'on fait la
comparaison du point de vue des fonc-
tions que remplissent les nouveaux car-
dinaux huit sont préposés, comme
archevêques, à d'importants diocèses, et
cinq sont destinés à travailler comme
cardinaux de Curie dans les dicastères
pontificaux. Un seul parmi les pre-
miers occupe un siège italien, Son Excel-
lence Mgr della Chiesa, archevêque de
Bologne l'antique siège de Bologne
a vu presque toujours, dans le passé,
ses archevêques ornés de la pourpre
cardinalice, et, de plus, Mgr della Chiesa
a rempli durant plusieurs années, sous
Léon XIII et sous Pie X, les fonctions
importantes de substitut du cardinal-
secrétaire d'Etat.
L'Autriche retrouve les deux cha-
peaux que la mort lui avait ôtés l'Al-
lemagne, pareillement, avec cette par-
ticularité que l'archevêque de Munich
remplace, dans le Sacré-Collège, l'ar-
chevêque de Breslau le choix de l'ar-
chevêque de Tolède était attendu pour
des raisons analogues comme aussi
celui de S. G. Mgr Sevin qui succède,
sur le vénérable siège de saint Irénée,
à toute une suite de cardinaux-arche-
vê«ques.
Il est inutile de dire la joie que cau-
sera au Canada la promotion de
S. G. Mgr Bégin que ses fêtes jubi-
laires nous montraient, récemment en-
core, entouré d'une vénération univer-
selle. Le Canada tout entier applaudira
à l'honneur que S. S. Pie X confère au
pieux, savant et apostolique successeur
du cardinal Taschereau sur le siège de
Québec. L'empire britannique possède
ainsi trois archevêques-cardinaux, aux-
quels vient s'adjoindre le Rm* P. Dom
Gasquet, président de la Congrégation
bénédictine anglaise.
En choisissant celui-ci, le Souverain
Pontife a donné une nouvelle marque
du prix qu'il attache à la véritable
science sacrée. La réputation du
RB* Dom Gasquet est, à cet égard, des
1 plus éclatantes. On sait l'œuvre im-
mense que S. S. Pie X a confiée à
l'éminent Bénédictin reprenant et
réalisant le programme tracé par le Con-
cile de Trente, il l'a chargé de recons-
tituer le texte authentique de la traduc-
tion latine de la Bible par saint Jérôme.
Nos lecteurs se rappellent sans doute
les détails que nous avons eu l'occasion
de donner ici sur cette immense entre-
prise, et dont plusieurs furent recueillis
des lèvres mêmes du R"" Dom Gasquet.
De savants Bénédictins, choisis dans.
toutes les Congrégations de cet Ordre
et appartenant aux nationalités les plus
diverses, collationnent et photographient
dans ce but les plus anciens manuscrits
du texte de saint Jérôme dans toutes les
bibliothèques de l'Europe. Ainsi à tra-
vers les variantes des copistes, la re-
cherche scientifique la plus patiente et la
plus diligente fixera, suivant le vœu du
Concile de Trente, la version latine la
plus authentiquement conforme à celle
qui sortit de la plume du saint Docteur.
Pour assurer à ses collaborateurs une
installation favorable à leurs travaux
spéciaux le R"" P. Gasquet fait aména-
ger en ce moment même, à Rome, le
monastère de Saint-Calixte, dont les
Bénédictins de Saint-Paul, sur le désir
du Souverain Pontife, lui ont cédé la
jouissance. La haute dignité qui élève
au cardinalat l'éminent religieux an-
glais, aussi habile organisateur que
FEUILLETON DU 30 AVRIL 1914
INSTITUT CATHOLIQUE DE PARIS
Les paroisses de Paris
pendant la Révolution
Cours de M, le chanoine Pisani
Seconde conférence (28 avril 1914)
SAINT-ROCH
Après avoir raconté les origines de cette
paroisse, détachée au xvn* siècle de Saint-
Germain l'Auxerrois, le conférencier aboi-e
l'histoire de Saint-Roch pendant la période
révolutionnaire.
Le curé qui administrait la paroisse en 1789
s'appelait Claude Marduel. Il était originaire
de Lyon et avait succédé, en 1787, à son oncle
Jean Marduel, curé de cette paroisse pendant
trente-huit ans lui-même avait passé toute
sa carrière sacerdotale dans cette église. Nous
allons le voir à 1'oeuvre.
Il avait sous ses ordres un premier et un
second vicaires, quinze « administrateurs des
sacrements » et cinquante prêtres « approu-
vés c'est-à-dire ayant des pouvoirs pour
prêcher et confesser. Après eux venaient les
prêtres habitués », qui disaient seulement la
messe.
Au début, le clergé de Saint-Roch partagea
l'engouement général pour les projets réfor-
mateurs de la Constituante. Ces prêtres exem-
savant incontesté, rejaillira sur l'ouvre
qu'il a entreprise avec de si distingués
collaborateurs.
Les autres nouveaux membres de la
Curie romaine se désignaient aussi, à
des points de vue différents, par une
compétence reconnue de tous, au choix
du Souverain Pontife. La mort a fait
dans ces tout derniers temps, dans les
dicastères pontificaux, des vides qui vou-
laient être réparés. Le cardinal Vives,
le cardinal Rampolla, le cardinal Gen-
nari jouissaient, à juste titre, d'une
réputation d'infatigables travailleurs.
Mgr Serafini, assessseur du Saint-
Office Mgr Tecchi, assesseur de la
Consistoriale 'Mgr Giustini, secrétaire
des Sacrements Mgr Lega, doyen de la
Rote, représentent la même tradition. On
se figure difficilement, quand on vit loin
de Rome, la somme de travail qui
incombe aux secrétaires des grandes
Congrégations, l'esprit de discernement
et de méthode, la haute culture théolo-
gique et canonique aussi, que ces déli-
cates fonctions requièrent. Il serait sans
doute indiscret de tâcher d'évaluer les
mérites respectifs des personnages émi-
nents que le Souverain Pontife vient
de sanctionner. On paraîtrait instituer
entre eux une sorte de comparaison qui
serait hors de saison. Constatons, avant
d'entrer en de plus amples détails, que
ces quatre noms étaient prononcés par
tous comme les noms de futurs cardi-
naux, tant la compétence de chacun
d'eux s'imposait à l'estime universelle.
Il n'est d'ailleurs pas nécessaire d'ajou-
ter que Mgr Lega, doyen de la Rote, est
une des lumières de la science cano-
nique. Ses ouvrages le placent tout
naturellement à côté °de S. Em. le car-
dinal Gasparri, dont il est un des prin-
cipaux collaborateurs pour la codifica-
tion du droit canon.
B. SIENNE.
L'arrogance
de la Fédération
des Amicales
Nous assistons à un curieux mouvement qui
ne doit pas passer inaperçu. Nos lecteurs con-
naissent les saillies révolutionnaires du syndi-
calisme primaire on n'a pas oublié le sou-
bresaut d'opinion qui suivit le Congrès de
Chambéry. Or, non seulement les Syndicats ne
sont pas dissous (la justice cependant a déclard
dissous celui du Rhône), mais l'esprit syndical
anarchique se répand par des progrès continus
et, lentement, désagrège la machine adminis-
trative. Bientôt, il n"y aura plus d'autorité ot-
ficielle au-dessus du corps de l'enseignement
primairè les chefs ne seront plus que des
scribes, contrôlés par les Associations d'insti-
tuteurs. Nous ne plaindrons pas trop les affais-
sements de ce régime, où tous les pouvoirs so
confondent dans une « pourriture » anar-
chique..
Depuis bientôt trois ans, la Fédération des
Amicales d'instituteurs est dirigée par
MM. Roussel et Glay. C'est le premier qui eut
l'initiative des procès aux évéques l'affaire
n'est pas encore définitivement Jugée. Si la
Cour de cassation leur donne tort, la grande
masse des « amicalistes conscients réclamera
le droit syndical total le droit de se défendre
eux-mêmes, comme une personne morale léga-
lement constituée.
C'est grâce à MM. Roussel et Glay que la
Fédération des Amicales a ses réceptions à la
Commission de l'enseignement, dont le prési-
dent est M. Ferdinand Buisson que les dé-
putés et sénateurs sont directement rensei-
gnés M. Brard d'abord, M. Veber (dont le
rapport fut fait au moyen d'enquêtes et de con-
fidences directes auprès des intéressés),
M. Flaissières dernièrement, etc. Les revues
primaires abondent de preuves sur ces faits.
C'est grâce à ces deux mêmes hommes que
M. Barthou d'abord (qu'ils ont tant haï, lui le
petit tambour »), puis NI. Viviani reçoivent tout
venant le bureau de la Fédération. Ils ont leurs
entrées libres au ministère, au Parlement. Ils
commandent en maîtres.
Voici, résumé, l'ensemble des faits. Donnons
quelques témoignages.
Depuis la rentrée d'octobre 1913 au 26 dé-
cembre, « Roussel est allé vingt-six ou vingt-
sept fois au ministère ». Les inspecteurs d'Aca-
démie qui manquent de souplesse sont dé-
placés c'est le cas pour ceux de la Nièvre
et de la Creuse celui de la Savoie doit rece-
voir malgré lui le bureau de l'Amicale. La
Commission permanente de la Fédération exige
que nos groupements prennent une attitude
nette en face des hommes politiques qui, à
plajres trouvaient tout naturel de s'associer
aux enthousiasmes patriotiques de leurs con-
temporains, et plus d'un s'aventura même assez
loin dans la voie semée d'illusions que toute la
nation française suivait avec une allégresse
quelque peu inconsidérée. La Constitution ci-
vile du clergé et l'obligation du serment ou-
vrirent les yeux à la plupart de ces égarés.
Il ne s'agissait plus de ramener l'âge d'or dans
la société, mais de défendre les droits essen-
tiels de l'Eglise ils avaient compris que jurer
c'était se séparer du Pape et perdre la qua-
lité de catholiques. M. Marduel refusa le ser-
ment, et, sur ses soixante-dix collaborateurs,
il n'y en eut que huit pour le prêter.
Les insermentés n'ignoraient pas à quoi ils
s'exposaient à bret délai, ils seraient rem-
placés et il leur faudrait mener l'existence
précaire des proscrits. Avant même qu'il eût
été pourvu à la nomination de leurs succes-
seurs, ils furent victimes de vexations odieuses
et ridicules. Des individus étrangers à la pa-
roisse, soldés on ne sait par qui et excités par
les articles furibonds du journal de Gorsas,
s'introduisaient dans l'église, interrompaient
les prédicateurs et essayaient d'empêcher
M. Marduel d'administrer les sacrements.
Parmi les constitutionnels, on voyait Fauchet,
qui allait devenir évêque du Calvados, et qui,
plus tard, mourra sur l'échafaud Poullard,
tour à tour vicaire épisoopal de l'Orne, apostat
et évêque constitutionnel de SaOne-et-Loire
Slbire, ancien missionnaire au Congo, qui fut
élu curé de la nouvelle paroisse de Saint-
François d'Assise. Un autre, Alexandre Le-
grand, obtint la cure de •Saint-Rooh et prit
pour premier vicaire un de ses confrères,
nommé Gravier. Il recruta un clergé parmi les
transfuges des couvents trois Dominicains,
trois Cordeliers, un Bénédictin, deux Augus-
tins, quatre Capucins, un Ganovétain, auxquels
s'adjoignirent quelques séculiers sans impor-
l'occasion des élections, font de leur circons-
cription un véruable fief ».
Toutes les revendications, importantes ou
menues, qu'un instituteur ou institutrice, qu'un
groupement croit devoir élever, sont prises en
main par le bureau de la Fédération qui, direc-
tement, par -dessus la tête des administrateurs
haute et bas, en saisit le ministre.
Que dirait-on d'associations d'autres fonc-
tionnaires qui agiraient ainsi ? Les postiers
l'ont fait. Sous le général André, les simples
soldats avaient commencé d'en prendre l'ha-
bitude. Comment veut-on que des chefs aient
autorité dans de telles conditions ? Comment
veut-on que les subordonnés aient obéissance
car enfin ce sont bien des surbordonnês.
Quoi qu'on fasse, il faut qu'il y ait une
hiérarchie de ronctions. Quel trouble, quel
bouleversement dans les administrations, pro-
voqué toujours par cette attitude égatitaire,
conséquence de l'immixtion de la politique dans
tous les services nationaux Toujours les
mêmes principes font leur œuvre désagréga-
trice et démoralisante République des ca-
marades », pourriture parlementaire ».
Le dernier succès de la Fédération des Ami-
cales vaut qu'on s'y arrête.
Il s'agit des « annuités c'est-à-dire du
payement en cinq années de la récente aug-
mentation de 300 francs accordée aux insti-
tuteurs. Les maîtres âgés de 49 ans recevront
cette augmentation en un an.
Voici quelle méthode fut employée pour ob-
tenir ce résultat (d'après M. Glay, Reove de
l'enseignement primaire du 27 mars et du
5 avril). Nous ne citons que l'essentiel.
« Le 26 février, le Bureau fédéral voit à
la Chambre le docteur Chassaing et Veber. Le
dimanche 1" mars, il discute toute la matinée
avec M. Viviani. Le 5 mars, nouvelle entrevue
avec Veber, avec Thomas, avec Franklin-
Bouillon, Brard. Brizon, Bouffandeau, etc. Le
6 mars, M. Clémentel, rapporteur général, en-
tend le Bureau fédéral. »
Le 16, un rapport est envoyé aux membres
de la Commission du budget. « Les Amicales,
saisies à leur tour, avisèrent les parlemen-
taires de leur département. Enfin, le jour du
vote, rme centaine de, députés connus plus spé-
cialement du Bureau reçurent le pneumatique
suivant. » C'était le 25 mars.
VoHA qui s'appelle' enlever un vote. au pas
de charge Vingt-six mille maîtres et mal-
l tresses recevaient leur augmentation, en une
fois Le cadeau est assez joli
Et M. Glay de tirer la morale que voici
La Chambre vient d'adopter une réforme que
les services des Finances avaient repoussée,
mais que la Fédération des A. a pu arracher,
non sans peine. C'est contre la hiérarchie, con.
tre les services compétents que la Fédération
agit en la circonstance c'est par l'action dl-
recte sur les élus politiques qu'elle obtient gain
de cause. »
Ainsi, en quatre années, le budget s'est enflé
de 1200 millions De semblables moeurs la
France périt lentement.
A prix d'or, aux dépens du public, les par-
lementaires achètent leur réélection, et les mi-
nistres leur popularité
Et je ne puis m'empêcher de noter ce juge-
ment du même Glay, sur l'action comparée à un
an de distance, de MM. Barthou et Viviani
Il Laissant en paix Syndicats et sections, c'est
sur l'Eglise que M. Viviani a foncé. Et le Sénat
vota l'affichage du discours. Autre année, autres
mœurs. »
Bien entendu, puisque les élections appr^Kint,
il s'agit de ne se point brouiller avec les gr-" ̃̃' •
agents électoraux que 8or:t les instituteur
l'anticléricalisme rend
prochain de, Nîmes, la Fédération des Amicale»
réclamera le monopole. Cela promet d'être un
beau spectacle 1 Allons pour les âmes com-
batlves, le travail ne oanquera j. •' '̃'
Enfin, qu'on remarque bien
ment anarchique gagne tnua les servie' pu-
blics. Le 2 mars, les délégués de la Fédération
des fonctionnaires se réunissaient au Pslais des
Fêtes (rue des Ours). Présidait M. Roussfll, |
aseisté du douanier Giraudf de Oeveuat, des
eaux et foréts de Bénard, des établissement*
de la guerre. Tous réclamaient « un
général des traitements ». Dans la Revue de
l'enseignement primaire du mara, M. Glay
concluait
Dans un avenir que je crois prochain, la
Fédération des fonctionnaires ne ser» plus seuls
à batailler. Tous les producteurs, tous les tra-
vailleurs associés, sans distinction de titres, se
ligueront, non pas contre la nation, mais contre
ceux qui l'exploitent. Ainsi se prépare lente-
ment, mais avec méthode, une révolution, qui,
pour n'être que pacifique, n'en sera pas moins
considérable. »
Etrange mentalité, qui considère les richesses
lentement accumulées par les particuliers (te
France comme une immense « assiette au
beurre », que les fonctionnaires se partageront
de compagnie
Nous pensons donc faire muvre salutaire et
nécessaire et rien ne nous lassera en dé-
nonçant les actes, les attitudes qui tendent di-
rectement à l'anéantissement de la Patrie.
Jean Maxe.
De son coté, M. Marduel avait organisé la
défense laissant Alexandre Legrand en pos-
session de l'église paroissiale, il avait installé
sur divers points des chapelles qui s'ouvraient
discrètement à tous les fidèles qui ne se sen-
taient pas de dévotion pour le culte consti-
tutionnel.
A mesure que la Révolution progressait, le
ministère des insermentés devenait de plus
en plus périlleux. Après le 10 août, M. Mar-
duel se vit dans la nécessité de quitter mo-
mentanément la France et quatre de ses prê-
tres périrent dans les massacres de septembre.
La situation des constitutionnels n'était pas
beaucoup meilleure. Au commencement, leur
culte avait bénéficié d'une certaine vogue,
comme tout ce qui est nouveau, et les « pa-
triotes » avaient cru remplir un devoir patrio-
tique en assistant aux offices d'une religion
à laquelle ils ne croyaient pas. Mais bien vite,
le vide se fit dans l'église. comme dans la
caisse par.oissiale. Il fallut faire des écono-
mies, réduire le personnel, congédier des em-
ployés, au risque de s'en faire des ennemis
mal payés, les vicaires allèrent chercher for-
tune ailleurs. Le premier vicaire Gravier se
demandait pourquoi ce n'était pas lui qu'on
avalt nommé curé il conduisait contre Le-
grand une campagne de dénigrement et de tra-
casseries mesquines. Il l'accusait de s'enrichir
aux dépens de ses confrères, et, pour faire voir
que son emploi à Saint-Roch ne lui donnait
plus de quoi vivre, il s'était établi écrivain
public dans une échoppe attenante à l'église
il n'en sortait que pour aller dire sa messe
et bénir les mariages.
Quand fut inauguré le régime de la Ter-
reur, Legrand fut mis en prison dans l'es-
poir de désarmer la fureur de ses persécu-
teurs, il livra ses lettres de prêtrise il
sacrifia son honneur sacerdotal sans recou-
vrer la liberté.
Ce que disent
les journaux
L'Eglise protectrice
de la vie agricole
M. H. Bordeaux commente, dans
l'Echo de Paris, le chapitre que M. Mau-
rice Barrès, dans la Grande Pitié des
Eglises de France, a consacré à l'amour
des traditions et de la vie agricole
Et pour maintenir la spiritualité de la
race, dit-il, je demande une alliance du
sentiment religieux catholique avec l'es-
prit de la terre.
Cette alliance, elle est déjà conclue. Le
christianisme, dans sa merveilleuse en-
tente de la sensibilité humaine, n'a rien
détruit d'inutile il s'est contenté de don-
ner un sens à des aspirations confuses, à
des désirs indéfinis. Nulle part mieux qu'à
Rome on ne se rend compte de cette conti-
nuité. Les âges s'y unissent, s'y enchevê-
trent dans une suite ininterrompue. Les
temples païens s'épanouissent en basiliques
chrétiennes, tels le Panthéon, Saints-Côme
et Damien, Sainte-Françoise Romaine. La
voie Appienne conduit aux Catacombes. Sur
l'arène du Colisée, on cherche la trace des
martyrs dont le sang fleurit là comme les
roses rouges qui bordent les bassins du
temple des Vestales. Du Palatin, dont les
ruines au printemps sont battues d'une
vague de hautes herbes, on compte les
dômes et les croix. Et voici que, dans la
crypte même de Saint-Pierre, cette impres-
sion d'une continuité qui ne renonce à rien
de précieux ni de solide trouve son sym-
bole dans la statue du premier Pontife, qui
est celle même d'un consul romain à qui
l'on a changé le chef, tant le geste de dé-
truire est ici inusité quand il est possible
d'utiliser, de reconstruire ou de maintenir.
Changer le chef, tout est là donner une
idée à ce qui n'est que forme.
Le même travail s'est opéré sur notre
sol. Seulement, disséminé dans Les forêts
et sur la prairie, il s'aperçoit moins. Bar-
rès voit juste quand il assure que nos
pères, catholiques, ne s'étaient pas déta-
uhés du vieux domaine sacré et n'avaient
fait qu'y planter la croix. J'en trouve une
preuve surprenanle dans les travaux d'un
spécialiste, le 'dbcteur Emmanuel Labat,
sur la Gascogne, mais la Gascogne n'est ici
qu'une province pareille aux autres dans
son tréfonds. Périodiquement, ce docteur
Labat, dont je ne sais rien, publie dans la
Revue rles Deux Mondes de très remarqua-
bles études sur la vie de la terre. Il la
connaît comme un paysan, il l'honore et
la défend comme le réservoir de notre force
nationale. Or, il nous la montre menacée
trois fois: par les fatalités économiques qui
provoquent la désertion des campagnes,
par la dépopulation et par l'école qui dé-
tache le petit villageois du village. Et,
cherchant à en dégager l'essence même
aiin de trouver, s'il se peut encore, les
moyens de la sauver, il parvient, en der-
nière analyse, à un sentiment qu'on pour-
rait appeler la mystique de la terre. Le
paysan tenait au sol, comme le marin à
la mer, tant qu'il en ressentait la poésie
obscure. le charme obsédant, intraduisible
pour lui la plupart du temps (et que tra-
duit ur tant qu'il 'La attribuait
une noblesse mystérieuse, tant qu'il servait
en lui des puissances latentes dont il rue-
ait inconsciemment des supersti-
dus divinités secondtefres. Cette
va ou il considère la terre comaie i1ne
is;4i 3trie, nt non plus comme ui;e <:ym~
r, pt le docteur Labat en ci*a des
étranges. Sous la Révolution, eu
il arriva que des paysan» ceifao-
îiques se contentèrent pour eux-mêmes de.-i
lrait.iib.es pour leurs cultures, (^uand ils
sav aipi qu'un prêtres, ua vrai prêtre, .̃lai»
caché ms les environs, ils allaient, Je
¡!luit] che'T.her et le priaient de bénir
lws rrs et itHirs bestiaux, qu'ils ava ont
:i«vr.. 'près dans les c.haidps, c-f.r ̃< ils
restau :a truiible'a à. l'endroit da la Vn'r
et se v.iu!ai«nt garder de toute Inépiétu en-
vers elle Et U docteur qui t'n-
uaît Ir. race terrienne, conclut: « Il est
possible que !a ruine complété de l'idée
chrétienne, en qui se sont, réfugiées et
tran9l"CT-nK;es toutes les forir.» antérieures
et durâtes du -i-nUir- x\x. entraî-
nerait celle des vieilli ^ques survi-
vanc.es panthéistes. Si jamais l'âme pay-
sanne, entièrement vidée de tout son passé,
n'était plus accessible qu'à la science, la
terre aurait beaucoup moins de prise sur
elle. Il y aurait peu de vrais paysans.
Quand Barres disait que l'église mainte-
nait dans la campagne la vie spirituelle,
ji,- n'affirmait rien que de rigoureusement
exact, mais il ne disait pas encore assez.
L'église y maintient par surcroît la vie
agricole. On ne peut l'atteindre sans at-
teindre avec elle cette aouceur obscure
que l'homme éprouve à travailler la terre.
L'esprit qui veillait sur les eaux, qui s'en-
fonçait au cœur des forêts, qui s'élevait
des champs avec la buée du matin, menacé
par toutes les coalitions du progrès, par le
massacre des arbres, la captation des
Gravier apostasia odieusement et n'en fut
pas moins guillot.iné trois de ses confrères
furent aussi condamnés à mort les autres
disparurent et, au milieu de 1794, le clergé
constitutionnel de Saint-Roch était anéanti.
Les insermentés n'avaient pas perdu cou-
rage recourant il mille ingénieuses industries,
ils continuaient en secret leur ministère. En
frimaire an II (janvier 1794), la Convention,
rougissant des scandales auxquels donnaient
lieu ses provocations à l'apostasie, vota une loi
qui affirmait, assez platoniquement d'ailleurs,
i Ie principe de la liberté des consciences. S'ap-
puyant sur ce texte trop vague pour constituer
une garantie, quelques vicaires de M. Marduel
se remirent à dire la messe dans la chapelle
de la Conception, rue Saint-Honoré, qui avait
été vendue, mais dont l'acquéreur consentit à
leur laisser l'usage. Ils se prévalaient d'un
droit inscrit dans la loi, mais que pouvait la
loi quand Paris était livré aux fantaisies sau-
vages des Comités révolutionnaires ? '?
Les délégués de la section de la place Ven-
dôme, devenue section des Piques, s'instal-
laient à la porte de la chapelle, prenaient les
noms des personnes qui y entraient, s'effor-
çaient de les intimider par leurs façons inqui-
sitoriales et faisaient arrêter sans pitié tous
ceux qui leur paraissaient suspects.
Après la chute de Robespierre, l'Eglise
retrouve quelques lambeaux de liberté.
Pendant l'été de 1795, Saint-Roch est rendu
au culte et, en dépit des constitutionnels,
Ni. Jfarduel s'en fait attribuer la jouissance.
Il garde cependant la Conception comme
chapelle de secours et il est bien inspiré,
car, pendant les journées de Vendémiaire
an IV (octobre 1795), l'église occupée par
Ips insurgés est mitraillée par l'artillerie
de Bonaparte; elle est ensuite occupée mm-
tairement, puis il faut y faire d'importantes
réparations, et c'est seulement le 2 juin
sources, le bruit des machines, la demi-
science des écoliers, s'était réfugié hum-
blement dans le dernier asile religieux. Il
y avait fait sa soumission, et si le clocher
s'écroule, il demeurera dans les décombres.
Le laboureur ne saura pas pourquoi il ne
chante pfca en tenant les mancherons de
sa charrue mais, dégoûté de tracer tou-
jours le même sillon, il s'en ira chercher
une place à la ville. Car il ne connaîtra
plus la paix des champs.
La mare
Du Figaro
De temps en temps sont placardées sur
les murs de toutes les communes de
France, aux frais du contribuable, des affi-
ches blanches sur lesquelles un discours
est imprimé. Protestons contre la coutume
qui veut que d'une telle faveur les parle-
mentaires seula soient l'objet. Et deman-
dons qu'à l'avenir ces honneurs de l'affl-
chage puissent être conférés à nos maires
àussil Car il peut arriver à un maire, aussi
bien qu'à un sénateur ou un député, de
proférer, dans l'exercice de ses fonctions,
des paroles aussi merveilleusement propres
que le plus beau des discours parlemen-
taires à instruire, à édifier le citoyen!
Par exemple, M. le maire de La Ferté-
Bernard a adressé, ces jours-ci, aux élec-
teurs de sa commune, un document qui,
sans qu'il s'en doute peut-être, est une
espèce de chef-d'œuvre. Ces électeurs sont
ceux de M. Caillaux. Il importait donc de
leur donner l'avertissement de dernière
heure, de les « mettre au point ».
Et M. le maire a donc dit à ses adminis-
trés les paroles qu'il fallait leur dire. Il
leur a rappelé qu'une élection, c'est en
somme un placement que le meilleur dé-
puté tout comme le bon chien de chasse
c'est celui qui rapporte.
Et M. Caillaux est, paraît-Il, dressé à cet
exercice comme pas un. Jamais député n'a
« rapporté n mieux que iui. L'hôpital de
La Ferté-Bernard réclamait une subven-
tion. M. Caillaux a pris au Pari Mutuel de
quoi la lui fournir. Mais la subvention
bientôt apparut insuffisante. On demanda
au fidèle député de la compléter. Ce qui
fut fait.
On lui fit savoir qu'il fallait de l'argent
pour agrandir une école. Et du budget
national M. Caillaux tira l'argent néces-
saire aux électeurs de La Ferté-Bernard. Il
y avait, dans cette ville, un quartier à
assainir ». On fit signe à M. Caillaux. Et
de nouveau marcha le Pari Mutuel.
Et M. le maire, dans un document que
nous avons reproduit hier, d'après l'Eclair,
en fait l'aveu on obtient à La Ferté-Ber-
nard ce qui nulle part ailleurs n'est obtenu.
Qu'il s'agisse d'abattoirs à construire, ou
de service d'eaux à aménager, ou de auoi
que ce soit, les autorisations, les avantages
sollicités en vain par tant de communes
de France sont accordés sur l'heure à
M. Caillaux. Avec cet heureux homme, tout
devient facile. Sans lui, rien ne marcherait.
Comment des électeurs seraient-ils assez
ennemis de leur bonheur pour ne point
renvoyer à la Chambre un ami si habile,
et qui sait faire la «ubventior. comme
d'autres font le mouchoir ?
Je rbpète que de tels propos devraient
être affichés. Ils enseignent, mieux qu'au-
cun discours, ce que c'eît que cette poli-
tique de marchandages, de surenchères et
de pourboires à laquelle quelques h *nmes
publics de ce temps durent leur écœurante
popularil Us montrent à quel point il est
temps que le balai passe dans tout cela!
i.es agenouillés
De la Libre Parole
L'8-Hiclér i nûme nous avait valu « les
?-ccroupi» » Vendôme, si joliment fla-
gejt-es par Muu-kv Barres. Voici que
l'arrbour a loi de ti*>is ans et sur l'inquisition ûs-
cale conduit les radicaux les plus notoires,
à .agenouiller devant le.s .socialistes révo-
•I'BuLsson se retire au proiit de M. Navarre,
MM. Poi;<> et Dron !•« Nord,
et M. Ma.ssé qui H vote les i
fait campagnt. tiïin^ Ne vers, pour son a«*-
Ces beaux ̃ • vont, à cour
être suivis. Sur du socialisme les
radicaux s'immolent avec ostentation iLs
ont la folie du sacrifice.
Et l'on peut dire qu'il s'agit d'un sacri-
fice absolument gratuit et désintéresse, car
la seule compensation que puiese offrir
M. Jaurès, c'est le concours de sef troupes
au ministère Doumergue-Caillaux. et, cha-
que jour, à chaque heure, il le fera chè-
rement payer. Si la loi de trois ans est à
l'abri de ses coups, si la déclaration con-
trôlée est honnie par la très grande majo-
rité des élus. M. Jaurès, sans nul doute,
jouera aux asservis du radicalisme arron-
dissementi«r le joli tour d'exiger bien vite
le vote définitif de la R. P.
Mais il demandera évidemment d'autres
satisfactions encore c'est un maître exi-
J797 que Mgr de Maillé, évêque de Saint-
^apoul, peut procéder à sa réconciliation.
Cette réouverture arriva à point nommé, car,
au printemps de la Conception fut fermée
par mesure administrative. La loi de prairial
an 1I restituait aux catholiques quinze églises
paroissiales et, après le coup d'Etat de fruc-
tidor, le Directoire, par une interprétation pha-
risaïque de ce texte, prétendit en déduire que
le culte ne pourrait pas être célébré ailleurs.
Toutes les chapelles, tous les oratoires public
furent fermés. On tolérait les oratoires privés,
mais défense était faite d'y admettre plus de dix
personnes. Les contraventions aux lois concer-
nant la police des cultes était punies de dépor-
tation et nul recours n'était possible devant les
tribunaux réguliers. Cu arrêté signé de trois
membres du Directoire suffisait pour envoyer
un suspect à Cayenne ou à la forteresse de nie
de Ré. Près de 2 000 prêtres furent frappés de
cette peine appliquée inexorablement par des
décisions sans appel.
Pendant les màuva» jours de la perséoution
fructldorienne, la foule ee pressait aux portes
de Sainl-Roch, demeurées ouvertes. La police
notait avec mauvaise humeur que chaque di-
manche des flies de voitures stationnaient dans
les rues avoisinantes. Des cérémonies publiques
attiraJent des hommes en place at des dames de
la haute société.
Ce fut bien autre chose après le coup d'Etat
de brumaire. La religion n'était plus proscrite
ce n'était même plus de la tolérance c'était
presque la faveur du pouvoir. M. Mardwl
n'avait plus besoin de se cacher les offices
étaient de plus en plus fréquentés et aux chré-
tiens éprouvés qui avaient tenu ferme aux
heures difficiles, commençaient à se joindre les
repentants qui sollicitaient le pardon et la foule
des timides que la peur seule avait momentané-
ment éloignés des pratiques religieuses.
Et, pendant ce temps, là-bas, à Notre-Dame,
Royer, l'évêque intrus, célébrait, au milieu du
geant, et les prosternations ne lui agréent
que si olles sont accompagnées d'offrandes
généreuses. Le bloc raducalo-révolution-,
naire va s'acharner, de par la volonté de
M. Jaurès, au sabotage de toutes les forces
morales et matérielles de la patrie.
Cette menace ferait aourire si, en face)
de ce bloc, tous oeuxqui, A quelque degré*
veulent la France forte et prospère sa-
vaient constituer un groupement asses,
énergique et assea cohérent, au lieu do
s'émietter m une poussière de partis.
L'heure n'est pas, en vérité, aux que-
relies d'importance secondaire et aux
haines inexpiables l'union des bons ci*
toyens est nécessaire au salut de la patrie.
Nous devons rester debout en face des
agenouillés du radicalisme.
Un diplomate français
M. Paul Revoil
De M. J. Bainville, dans l'Action-
Française
Le nom de Revoil restera attaché à l'his-.
toire des mois critiques qui ont suivi
l' « humiliation sans précédent » et le d!é-
baraquement de NI. Delcassé. L'Allemagne,
on s'en souvient, nous avait traînés à la
Conférence d'Algésiras pour nous y arra-
cher le Maroc, légalement en quelque sorte
et par décision de justice internationale.
La situation était grave, presque désespé-
rée, pour la Franoe. Le prestige de l'Alle-
magne sur l'Europe, prestige encore accru,
par le coup de Tanger, était tel qu'ou
pouvait oraindire que les délégués à la Con-
férence ne fissent bloc contre nous. Grâce
au savoir-faire, au doigté et même à l'es-<
prit de Revoil, cette situation défavorable
fut modifiée dans toute la mesure du pos-
sible. Les résultats obtenus dépassèrent
les espérances. Les droits et même les pri-
vilèges de la France au Maroc furent re-
connus et la coalition des délégués euro-
péens retournée contre l'Allemagne qui,
ayant été le mauvais marchand de son idée
de Conférence, n'a plus jamais voulu, chose
remarquable, retourner devant un tribu-
nal européen.
Par l'exemple de Paul RevoLl, on voit de
quoi les qualités françaises seraient capa-
bles sous un autre régime que le régime
républicain. Paul Revoil n'avait. pas tout
gagné à AI--ésiras on l'a bien vu par la
suite. Il avait sauvé du moins tout ce qui
pouvait l'être. Que n'obtiendrait pas un
peuple comme le nôtre, où les talents
abondent, si les talents étaient employés 1
Paul Revoil, au contraire, avait été dis-
tingué par la haine du radicalisme le plus
obtus et le plus grossier. Il avait été pergé-
euté par Combes. Cela, au moment où il
meurt, devait être rappelé.
Bouffinet-Chopandeau
L'échec de Chopinet, l'alter ego dé
Bouffandeau, inspire à notre confrère,
M. Seneyx, de l'Ecdair, cette amusante
fantaisie m
On a i-éélu-Bouiffandeau, 'M
On a blacKboulé
Oui, mais. privé de Chopinet,
Que va devenir Bouffandeau
A la Chambre, sans Chopinet,
C'en est nni de Bouffandeau
Chopinet, c'était Bouffandeau
Bouaandeau, c'était Ohopinet
Au Palais-Bourbon, Chopinet
-Ne quittait jamais Bouffandeau
Au Palais-Bourbon, Bouffaiideau
Ne quittait jamais Chopinet,
A force de voir Chopinet
Ne jamais quitter Bouffandeau
On rappelait l'un. Chopandeàu"
De 1 autre on disait. Bauffinet
Au cours des débats, Ghopinet
Opinait comme Bo-uffandeau
Au cours des débats, Bouffandeaû
Opinait comme Chopinet.
Si bien que souvent Chopinet
Votait pour l'ami Bouffandeau
Tandis que parfois Bouffandeau
votait pour l'ami Chopinet.
A la, ..buvette, Chopinet
Ohôpinait avec Bouffarideau
Kécmpoquwnent, Bouffandeau
Bouffait auprès de Chopinet.
ÎHins son bork, l'ami Chopinet
Versait boire à Bouffandeau
Dans son « assiette », Bouffandeaw
Donnait un beurre » à Chopinet;
Pte d'afvenir pour Bouffandeau
Après lychee de Chopinet
Amputa ce son Chopine!
Fichu le Fichard Bouffandeau
Du coup que reçut Chopinet.
On va voir périr BouffamJeau
Inscnvr-is « Ci-gît Bouffandeau »̃.
Sous la « veste de Chopinet
Le bloc radical-révolutionnaire
De la France
Une soixantaine d*j sociaiiates ont toutes
les chances d'être élu*, si teuvs concurrente
radicaux moins favorisés se retirent devant
eux. Une quarantaine de radicaux d'autre
réussir
désistent en leur la-
suivre ? Si le*
représentante décident,
et c'est assez probablWJ*^ pporter ^-x
premiers
tement réciproque s'impose. o
Chambre sera tout autre que la précéâ«i*«v..
Elle contiendra une centaine de socialiste»
unifiés qui, avec une soixantaine de socia-
listes indépendants et de radicaux, feront
un bloc d'extrême-gauohe irréductible. Ou
morne silence de la solitude. La vraie catUé-
drale de Paris c'était SaintrRooh, et le bien s'y
accomplissait par le ministère de ces prêtres
admirables qui cent fois avaient fait le sacri-
fice de leur vie. Au Concordat, NI. Marduel fut
officiellement remis en possession de sa cure.
M. Pisani a résumé la vie de ce prêtre de
valeur, sans atténuer certaines défectuo-
sités de son héros.
Il est temps de le àire M. Marduel avait cer-
tainement un mauvais caractère. Ce n'était pas
une tête chaude, mais une tête dure, et c'était
aussi un cœur d'or. llialgré sa raideur un pen
bourrue, il savait se faire aimer, respecter et
surtout obéir. Les prêtres qui travaillaient sous
ses ordres souffraient parfois de son humeur
quinteuse, mais ils comprenaient bien vite que
leur curé était un homme de foi, de zèle et
d'expérience. Ils se donnaient à lui, et lui, il sa-
vait qu'tl pourrait faire avec eux tout ce qu'il
voudraif,. C'est à ,1a collaboration de tous ces
hommes de bien que Saint-Roch a d'à de rester,
pendant un demi-siècle, la première paroisse da
la rive droite.
De tous les couvents d'hommes et do
femmes qui existaient sur le territoire de
gaint-Roch, aucun n'a été épargné. L'église
de l'Assomption fut conservée pour servir
de local provisoire un provisoire qui
dura quarante ans, à la paroisse de la
Madeleine le couvent devint une caserne
de la garde impériale, puis royale. Démolis,
les Capucins et les Feuillants, sur lesquels
passent les rues de Rivoli et Castiglione
démolie, la Conception, pour ouvrir la rue
Richepanse démoli le monastère des Capu-
cines la rue de la Paix l'a remplacé. Enfin,
le couvent des Jacobins, après avoir servi
aux réunions du fameux club, fut rasé et,
sur son emplacement, on a créé le Marché-
Saint- Honoré. Que de ruines 1
lA CKOIX
M
> Le Consistoire
des 25-28 mai prochain
Si le Consistoire des 25-28 mai pro-
chain, attendu depuis longtemps, a été
enveloppé cette fois encore du plus
profond secret, on peut dire qu'il ne
causera aucune surprise.
Les noms qu'il contient s'indiquaient
comme d'eux-mêmes ils étaient atten-
dus, et la plupart sont venus sous la
plume des publicistes qui,' depuis plu-
sieurs mois, s'appliquaient à conjec-
turer la liste des nouveaux cardinaux.
Toute la presse internationale souli-
gnera la forte proportion de cardinaux
non italiens que contient la nouvelle
promotion huit sur treize. La même
proportion se retrouve si l'on fait la
comparaison du point de vue des fonc-
tions que remplissent les nouveaux car-
dinaux huit sont préposés, comme
archevêques, à d'importants diocèses, et
cinq sont destinés à travailler comme
cardinaux de Curie dans les dicastères
pontificaux. Un seul parmi les pre-
miers occupe un siège italien, Son Excel-
lence Mgr della Chiesa, archevêque de
Bologne l'antique siège de Bologne
a vu presque toujours, dans le passé,
ses archevêques ornés de la pourpre
cardinalice, et, de plus, Mgr della Chiesa
a rempli durant plusieurs années, sous
Léon XIII et sous Pie X, les fonctions
importantes de substitut du cardinal-
secrétaire d'Etat.
L'Autriche retrouve les deux cha-
peaux que la mort lui avait ôtés l'Al-
lemagne, pareillement, avec cette par-
ticularité que l'archevêque de Munich
remplace, dans le Sacré-Collège, l'ar-
chevêque de Breslau le choix de l'ar-
chevêque de Tolède était attendu pour
des raisons analogues comme aussi
celui de S. G. Mgr Sevin qui succède,
sur le vénérable siège de saint Irénée,
à toute une suite de cardinaux-arche-
vê«ques.
Il est inutile de dire la joie que cau-
sera au Canada la promotion de
S. G. Mgr Bégin que ses fêtes jubi-
laires nous montraient, récemment en-
core, entouré d'une vénération univer-
selle. Le Canada tout entier applaudira
à l'honneur que S. S. Pie X confère au
pieux, savant et apostolique successeur
du cardinal Taschereau sur le siège de
Québec. L'empire britannique possède
ainsi trois archevêques-cardinaux, aux-
quels vient s'adjoindre le Rm* P. Dom
Gasquet, président de la Congrégation
bénédictine anglaise.
En choisissant celui-ci, le Souverain
Pontife a donné une nouvelle marque
du prix qu'il attache à la véritable
science sacrée. La réputation du
RB* Dom Gasquet est, à cet égard, des
1 plus éclatantes. On sait l'œuvre im-
mense que S. S. Pie X a confiée à
l'éminent Bénédictin reprenant et
réalisant le programme tracé par le Con-
cile de Trente, il l'a chargé de recons-
tituer le texte authentique de la traduc-
tion latine de la Bible par saint Jérôme.
Nos lecteurs se rappellent sans doute
les détails que nous avons eu l'occasion
de donner ici sur cette immense entre-
prise, et dont plusieurs furent recueillis
des lèvres mêmes du R"" Dom Gasquet.
De savants Bénédictins, choisis dans.
toutes les Congrégations de cet Ordre
et appartenant aux nationalités les plus
diverses, collationnent et photographient
dans ce but les plus anciens manuscrits
du texte de saint Jérôme dans toutes les
bibliothèques de l'Europe. Ainsi à tra-
vers les variantes des copistes, la re-
cherche scientifique la plus patiente et la
plus diligente fixera, suivant le vœu du
Concile de Trente, la version latine la
plus authentiquement conforme à celle
qui sortit de la plume du saint Docteur.
Pour assurer à ses collaborateurs une
installation favorable à leurs travaux
spéciaux le R"" P. Gasquet fait aména-
ger en ce moment même, à Rome, le
monastère de Saint-Calixte, dont les
Bénédictins de Saint-Paul, sur le désir
du Souverain Pontife, lui ont cédé la
jouissance. La haute dignité qui élève
au cardinalat l'éminent religieux an-
glais, aussi habile organisateur que
FEUILLETON DU 30 AVRIL 1914
INSTITUT CATHOLIQUE DE PARIS
Les paroisses de Paris
pendant la Révolution
Cours de M, le chanoine Pisani
Seconde conférence (28 avril 1914)
SAINT-ROCH
Après avoir raconté les origines de cette
paroisse, détachée au xvn* siècle de Saint-
Germain l'Auxerrois, le conférencier aboi-e
l'histoire de Saint-Roch pendant la période
révolutionnaire.
Le curé qui administrait la paroisse en 1789
s'appelait Claude Marduel. Il était originaire
de Lyon et avait succédé, en 1787, à son oncle
Jean Marduel, curé de cette paroisse pendant
trente-huit ans lui-même avait passé toute
sa carrière sacerdotale dans cette église. Nous
allons le voir à 1'oeuvre.
Il avait sous ses ordres un premier et un
second vicaires, quinze « administrateurs des
sacrements » et cinquante prêtres « approu-
vés c'est-à-dire ayant des pouvoirs pour
prêcher et confesser. Après eux venaient les
prêtres habitués », qui disaient seulement la
messe.
Au début, le clergé de Saint-Roch partagea
l'engouement général pour les projets réfor-
mateurs de la Constituante. Ces prêtres exem-
savant incontesté, rejaillira sur l'ouvre
qu'il a entreprise avec de si distingués
collaborateurs.
Les autres nouveaux membres de la
Curie romaine se désignaient aussi, à
des points de vue différents, par une
compétence reconnue de tous, au choix
du Souverain Pontife. La mort a fait
dans ces tout derniers temps, dans les
dicastères pontificaux, des vides qui vou-
laient être réparés. Le cardinal Vives,
le cardinal Rampolla, le cardinal Gen-
nari jouissaient, à juste titre, d'une
réputation d'infatigables travailleurs.
Mgr Serafini, assessseur du Saint-
Office Mgr Tecchi, assesseur de la
Consistoriale 'Mgr Giustini, secrétaire
des Sacrements Mgr Lega, doyen de la
Rote, représentent la même tradition. On
se figure difficilement, quand on vit loin
de Rome, la somme de travail qui
incombe aux secrétaires des grandes
Congrégations, l'esprit de discernement
et de méthode, la haute culture théolo-
gique et canonique aussi, que ces déli-
cates fonctions requièrent. Il serait sans
doute indiscret de tâcher d'évaluer les
mérites respectifs des personnages émi-
nents que le Souverain Pontife vient
de sanctionner. On paraîtrait instituer
entre eux une sorte de comparaison qui
serait hors de saison. Constatons, avant
d'entrer en de plus amples détails, que
ces quatre noms étaient prononcés par
tous comme les noms de futurs cardi-
naux, tant la compétence de chacun
d'eux s'imposait à l'estime universelle.
Il n'est d'ailleurs pas nécessaire d'ajou-
ter que Mgr Lega, doyen de la Rote, est
une des lumières de la science cano-
nique. Ses ouvrages le placent tout
naturellement à côté °de S. Em. le car-
dinal Gasparri, dont il est un des prin-
cipaux collaborateurs pour la codifica-
tion du droit canon.
B. SIENNE.
L'arrogance
de la Fédération
des Amicales
Nous assistons à un curieux mouvement qui
ne doit pas passer inaperçu. Nos lecteurs con-
naissent les saillies révolutionnaires du syndi-
calisme primaire on n'a pas oublié le sou-
bresaut d'opinion qui suivit le Congrès de
Chambéry. Or, non seulement les Syndicats ne
sont pas dissous (la justice cependant a déclard
dissous celui du Rhône), mais l'esprit syndical
anarchique se répand par des progrès continus
et, lentement, désagrège la machine adminis-
trative. Bientôt, il n"y aura plus d'autorité ot-
ficielle au-dessus du corps de l'enseignement
primairè les chefs ne seront plus que des
scribes, contrôlés par les Associations d'insti-
tuteurs. Nous ne plaindrons pas trop les affais-
sements de ce régime, où tous les pouvoirs so
confondent dans une « pourriture » anar-
chique..
Depuis bientôt trois ans, la Fédération des
Amicales d'instituteurs est dirigée par
MM. Roussel et Glay. C'est le premier qui eut
l'initiative des procès aux évéques l'affaire
n'est pas encore définitivement Jugée. Si la
Cour de cassation leur donne tort, la grande
masse des « amicalistes conscients réclamera
le droit syndical total le droit de se défendre
eux-mêmes, comme une personne morale léga-
lement constituée.
C'est grâce à MM. Roussel et Glay que la
Fédération des Amicales a ses réceptions à la
Commission de l'enseignement, dont le prési-
dent est M. Ferdinand Buisson que les dé-
putés et sénateurs sont directement rensei-
gnés M. Brard d'abord, M. Veber (dont le
rapport fut fait au moyen d'enquêtes et de con-
fidences directes auprès des intéressés),
M. Flaissières dernièrement, etc. Les revues
primaires abondent de preuves sur ces faits.
C'est grâce à ces deux mêmes hommes que
M. Barthou d'abord (qu'ils ont tant haï, lui le
petit tambour »), puis NI. Viviani reçoivent tout
venant le bureau de la Fédération. Ils ont leurs
entrées libres au ministère, au Parlement. Ils
commandent en maîtres.
Voici, résumé, l'ensemble des faits. Donnons
quelques témoignages.
Depuis la rentrée d'octobre 1913 au 26 dé-
cembre, « Roussel est allé vingt-six ou vingt-
sept fois au ministère ». Les inspecteurs d'Aca-
démie qui manquent de souplesse sont dé-
placés c'est le cas pour ceux de la Nièvre
et de la Creuse celui de la Savoie doit rece-
voir malgré lui le bureau de l'Amicale. La
Commission permanente de la Fédération exige
que nos groupements prennent une attitude
nette en face des hommes politiques qui, à
plajres trouvaient tout naturel de s'associer
aux enthousiasmes patriotiques de leurs con-
temporains, et plus d'un s'aventura même assez
loin dans la voie semée d'illusions que toute la
nation française suivait avec une allégresse
quelque peu inconsidérée. La Constitution ci-
vile du clergé et l'obligation du serment ou-
vrirent les yeux à la plupart de ces égarés.
Il ne s'agissait plus de ramener l'âge d'or dans
la société, mais de défendre les droits essen-
tiels de l'Eglise ils avaient compris que jurer
c'était se séparer du Pape et perdre la qua-
lité de catholiques. M. Marduel refusa le ser-
ment, et, sur ses soixante-dix collaborateurs,
il n'y en eut que huit pour le prêter.
Les insermentés n'ignoraient pas à quoi ils
s'exposaient à bret délai, ils seraient rem-
placés et il leur faudrait mener l'existence
précaire des proscrits. Avant même qu'il eût
été pourvu à la nomination de leurs succes-
seurs, ils furent victimes de vexations odieuses
et ridicules. Des individus étrangers à la pa-
roisse, soldés on ne sait par qui et excités par
les articles furibonds du journal de Gorsas,
s'introduisaient dans l'église, interrompaient
les prédicateurs et essayaient d'empêcher
M. Marduel d'administrer les sacrements.
Parmi les constitutionnels, on voyait Fauchet,
qui allait devenir évêque du Calvados, et qui,
plus tard, mourra sur l'échafaud Poullard,
tour à tour vicaire épisoopal de l'Orne, apostat
et évêque constitutionnel de SaOne-et-Loire
Slbire, ancien missionnaire au Congo, qui fut
élu curé de la nouvelle paroisse de Saint-
François d'Assise. Un autre, Alexandre Le-
grand, obtint la cure de •Saint-Rooh et prit
pour premier vicaire un de ses confrères,
nommé Gravier. Il recruta un clergé parmi les
transfuges des couvents trois Dominicains,
trois Cordeliers, un Bénédictin, deux Augus-
tins, quatre Capucins, un Ganovétain, auxquels
s'adjoignirent quelques séculiers sans impor-
l'occasion des élections, font de leur circons-
cription un véruable fief ».
Toutes les revendications, importantes ou
menues, qu'un instituteur ou institutrice, qu'un
groupement croit devoir élever, sont prises en
main par le bureau de la Fédération qui, direc-
tement, par -dessus la tête des administrateurs
haute et bas, en saisit le ministre.
Que dirait-on d'associations d'autres fonc-
tionnaires qui agiraient ainsi ? Les postiers
l'ont fait. Sous le général André, les simples
soldats avaient commencé d'en prendre l'ha-
bitude. Comment veut-on que des chefs aient
autorité dans de telles conditions ? Comment
veut-on que les subordonnés aient obéissance
car enfin ce sont bien des surbordonnês.
Quoi qu'on fasse, il faut qu'il y ait une
hiérarchie de ronctions. Quel trouble, quel
bouleversement dans les administrations, pro-
voqué toujours par cette attitude égatitaire,
conséquence de l'immixtion de la politique dans
tous les services nationaux Toujours les
mêmes principes font leur œuvre désagréga-
trice et démoralisante République des ca-
marades », pourriture parlementaire ».
Le dernier succès de la Fédération des Ami-
cales vaut qu'on s'y arrête.
Il s'agit des « annuités c'est-à-dire du
payement en cinq années de la récente aug-
mentation de 300 francs accordée aux insti-
tuteurs. Les maîtres âgés de 49 ans recevront
cette augmentation en un an.
Voici quelle méthode fut employée pour ob-
tenir ce résultat (d'après M. Glay, Reove de
l'enseignement primaire du 27 mars et du
5 avril). Nous ne citons que l'essentiel.
« Le 26 février, le Bureau fédéral voit à
la Chambre le docteur Chassaing et Veber. Le
dimanche 1" mars, il discute toute la matinée
avec M. Viviani. Le 5 mars, nouvelle entrevue
avec Veber, avec Thomas, avec Franklin-
Bouillon, Brard. Brizon, Bouffandeau, etc. Le
6 mars, M. Clémentel, rapporteur général, en-
tend le Bureau fédéral. »
Le 16, un rapport est envoyé aux membres
de la Commission du budget. « Les Amicales,
saisies à leur tour, avisèrent les parlemen-
taires de leur département. Enfin, le jour du
vote, rme centaine de, députés connus plus spé-
cialement du Bureau reçurent le pneumatique
suivant. » C'était le 25 mars.
VoHA qui s'appelle' enlever un vote. au pas
de charge Vingt-six mille maîtres et mal-
l tresses recevaient leur augmentation, en une
fois Le cadeau est assez joli
Et M. Glay de tirer la morale que voici
La Chambre vient d'adopter une réforme que
les services des Finances avaient repoussée,
mais que la Fédération des A. a pu arracher,
non sans peine. C'est contre la hiérarchie, con.
tre les services compétents que la Fédération
agit en la circonstance c'est par l'action dl-
recte sur les élus politiques qu'elle obtient gain
de cause. »
Ainsi, en quatre années, le budget s'est enflé
de 1200 millions De semblables moeurs la
France périt lentement.
A prix d'or, aux dépens du public, les par-
lementaires achètent leur réélection, et les mi-
nistres leur popularité
Et je ne puis m'empêcher de noter ce juge-
ment du même Glay, sur l'action comparée à un
an de distance, de MM. Barthou et Viviani
Il Laissant en paix Syndicats et sections, c'est
sur l'Eglise que M. Viviani a foncé. Et le Sénat
vota l'affichage du discours. Autre année, autres
mœurs. »
Bien entendu, puisque les élections appr^Kint,
il s'agit de ne se point brouiller avec les gr-" ̃̃' •
agents électoraux que 8or:t les instituteur
l'anticléricalisme rend
prochain de, Nîmes, la Fédération des Amicale»
réclamera le monopole. Cela promet d'être un
beau spectacle 1 Allons pour les âmes com-
batlves, le travail ne oanquera j. •' '̃'
Enfin, qu'on remarque bien
ment anarchique gagne tnua les servie' pu-
blics. Le 2 mars, les délégués de la Fédération
des fonctionnaires se réunissaient au Pslais des
Fêtes (rue des Ours). Présidait M. Roussfll, |
aseisté du douanier Giraudf de Oeveuat, des
eaux et foréts de Bénard, des établissement*
de la guerre. Tous réclamaient « un
général des traitements ». Dans la Revue de
l'enseignement primaire du mara, M. Glay
concluait
Dans un avenir que je crois prochain, la
Fédération des fonctionnaires ne ser» plus seuls
à batailler. Tous les producteurs, tous les tra-
vailleurs associés, sans distinction de titres, se
ligueront, non pas contre la nation, mais contre
ceux qui l'exploitent. Ainsi se prépare lente-
ment, mais avec méthode, une révolution, qui,
pour n'être que pacifique, n'en sera pas moins
considérable. »
Etrange mentalité, qui considère les richesses
lentement accumulées par les particuliers (te
France comme une immense « assiette au
beurre », que les fonctionnaires se partageront
de compagnie
Nous pensons donc faire muvre salutaire et
nécessaire et rien ne nous lassera en dé-
nonçant les actes, les attitudes qui tendent di-
rectement à l'anéantissement de la Patrie.
Jean Maxe.
De son coté, M. Marduel avait organisé la
défense laissant Alexandre Legrand en pos-
session de l'église paroissiale, il avait installé
sur divers points des chapelles qui s'ouvraient
discrètement à tous les fidèles qui ne se sen-
taient pas de dévotion pour le culte consti-
tutionnel.
A mesure que la Révolution progressait, le
ministère des insermentés devenait de plus
en plus périlleux. Après le 10 août, M. Mar-
duel se vit dans la nécessité de quitter mo-
mentanément la France et quatre de ses prê-
tres périrent dans les massacres de septembre.
La situation des constitutionnels n'était pas
beaucoup meilleure. Au commencement, leur
culte avait bénéficié d'une certaine vogue,
comme tout ce qui est nouveau, et les « pa-
triotes » avaient cru remplir un devoir patrio-
tique en assistant aux offices d'une religion
à laquelle ils ne croyaient pas. Mais bien vite,
le vide se fit dans l'église. comme dans la
caisse par.oissiale. Il fallut faire des écono-
mies, réduire le personnel, congédier des em-
ployés, au risque de s'en faire des ennemis
mal payés, les vicaires allèrent chercher for-
tune ailleurs. Le premier vicaire Gravier se
demandait pourquoi ce n'était pas lui qu'on
avalt nommé curé il conduisait contre Le-
grand une campagne de dénigrement et de tra-
casseries mesquines. Il l'accusait de s'enrichir
aux dépens de ses confrères, et, pour faire voir
que son emploi à Saint-Roch ne lui donnait
plus de quoi vivre, il s'était établi écrivain
public dans une échoppe attenante à l'église
il n'en sortait que pour aller dire sa messe
et bénir les mariages.
Quand fut inauguré le régime de la Ter-
reur, Legrand fut mis en prison dans l'es-
poir de désarmer la fureur de ses persécu-
teurs, il livra ses lettres de prêtrise il
sacrifia son honneur sacerdotal sans recou-
vrer la liberté.
Ce que disent
les journaux
L'Eglise protectrice
de la vie agricole
M. H. Bordeaux commente, dans
l'Echo de Paris, le chapitre que M. Mau-
rice Barrès, dans la Grande Pitié des
Eglises de France, a consacré à l'amour
des traditions et de la vie agricole
Et pour maintenir la spiritualité de la
race, dit-il, je demande une alliance du
sentiment religieux catholique avec l'es-
prit de la terre.
Cette alliance, elle est déjà conclue. Le
christianisme, dans sa merveilleuse en-
tente de la sensibilité humaine, n'a rien
détruit d'inutile il s'est contenté de don-
ner un sens à des aspirations confuses, à
des désirs indéfinis. Nulle part mieux qu'à
Rome on ne se rend compte de cette conti-
nuité. Les âges s'y unissent, s'y enchevê-
trent dans une suite ininterrompue. Les
temples païens s'épanouissent en basiliques
chrétiennes, tels le Panthéon, Saints-Côme
et Damien, Sainte-Françoise Romaine. La
voie Appienne conduit aux Catacombes. Sur
l'arène du Colisée, on cherche la trace des
martyrs dont le sang fleurit là comme les
roses rouges qui bordent les bassins du
temple des Vestales. Du Palatin, dont les
ruines au printemps sont battues d'une
vague de hautes herbes, on compte les
dômes et les croix. Et voici que, dans la
crypte même de Saint-Pierre, cette impres-
sion d'une continuité qui ne renonce à rien
de précieux ni de solide trouve son sym-
bole dans la statue du premier Pontife, qui
est celle même d'un consul romain à qui
l'on a changé le chef, tant le geste de dé-
truire est ici inusité quand il est possible
d'utiliser, de reconstruire ou de maintenir.
Changer le chef, tout est là donner une
idée à ce qui n'est que forme.
Le même travail s'est opéré sur notre
sol. Seulement, disséminé dans Les forêts
et sur la prairie, il s'aperçoit moins. Bar-
rès voit juste quand il assure que nos
pères, catholiques, ne s'étaient pas déta-
uhés du vieux domaine sacré et n'avaient
fait qu'y planter la croix. J'en trouve une
preuve surprenanle dans les travaux d'un
spécialiste, le 'dbcteur Emmanuel Labat,
sur la Gascogne, mais la Gascogne n'est ici
qu'une province pareille aux autres dans
son tréfonds. Périodiquement, ce docteur
Labat, dont je ne sais rien, publie dans la
Revue rles Deux Mondes de très remarqua-
bles études sur la vie de la terre. Il la
connaît comme un paysan, il l'honore et
la défend comme le réservoir de notre force
nationale. Or, il nous la montre menacée
trois fois: par les fatalités économiques qui
provoquent la désertion des campagnes,
par la dépopulation et par l'école qui dé-
tache le petit villageois du village. Et,
cherchant à en dégager l'essence même
aiin de trouver, s'il se peut encore, les
moyens de la sauver, il parvient, en der-
nière analyse, à un sentiment qu'on pour-
rait appeler la mystique de la terre. Le
paysan tenait au sol, comme le marin à
la mer, tant qu'il en ressentait la poésie
obscure. le charme obsédant, intraduisible
pour lui la plupart du temps (et que tra-
duit ur tant qu'il 'La attribuait
une noblesse mystérieuse, tant qu'il servait
en lui des puissances latentes dont il rue-
ait inconsciemment des supersti-
dus divinités secondtefres. Cette
va ou il considère la terre comaie i1ne
is;4i 3trie, nt non plus comme ui;e <:ym~
r, pt le docteur Labat en ci*a des
étranges. Sous la Révolution, eu
il arriva que des paysan» ceifao-
îiques se contentèrent pour eux-mêmes de.-i
lrait.iib.es pour leurs cultures, (^uand ils
sav aipi qu'un prêtres, ua vrai prêtre, .̃lai»
caché ms les environs, ils allaient, Je
¡!luit] che'T.her et le priaient de bénir
lws rrs et itHirs bestiaux, qu'ils ava ont
:i«vr.. 'près dans les c.haidps, c-f.r ̃< ils
restau :a truiible'a à. l'endroit da la Vn'r
et se v.iu!ai«nt garder de toute Inépiétu en-
vers elle Et U docteur qui t'n-
uaît Ir. race terrienne, conclut: « Il est
possible que !a ruine complété de l'idée
chrétienne, en qui se sont, réfugiées et
tran9l"CT-nK;es toutes les forir.» antérieures
et durâtes du -i-nUir- x\x. entraî-
nerait celle des vieilli ^ques survi-
vanc.es panthéistes. Si jamais l'âme pay-
sanne, entièrement vidée de tout son passé,
n'était plus accessible qu'à la science, la
terre aurait beaucoup moins de prise sur
elle. Il y aurait peu de vrais paysans.
Quand Barres disait que l'église mainte-
nait dans la campagne la vie spirituelle,
ji,- n'affirmait rien que de rigoureusement
exact, mais il ne disait pas encore assez.
L'église y maintient par surcroît la vie
agricole. On ne peut l'atteindre sans at-
teindre avec elle cette aouceur obscure
que l'homme éprouve à travailler la terre.
L'esprit qui veillait sur les eaux, qui s'en-
fonçait au cœur des forêts, qui s'élevait
des champs avec la buée du matin, menacé
par toutes les coalitions du progrès, par le
massacre des arbres, la captation des
Gravier apostasia odieusement et n'en fut
pas moins guillot.iné trois de ses confrères
furent aussi condamnés à mort les autres
disparurent et, au milieu de 1794, le clergé
constitutionnel de Saint-Roch était anéanti.
Les insermentés n'avaient pas perdu cou-
rage recourant il mille ingénieuses industries,
ils continuaient en secret leur ministère. En
frimaire an II (janvier 1794), la Convention,
rougissant des scandales auxquels donnaient
lieu ses provocations à l'apostasie, vota une loi
qui affirmait, assez platoniquement d'ailleurs,
i Ie principe de la liberté des consciences. S'ap-
puyant sur ce texte trop vague pour constituer
une garantie, quelques vicaires de M. Marduel
se remirent à dire la messe dans la chapelle
de la Conception, rue Saint-Honoré, qui avait
été vendue, mais dont l'acquéreur consentit à
leur laisser l'usage. Ils se prévalaient d'un
droit inscrit dans la loi, mais que pouvait la
loi quand Paris était livré aux fantaisies sau-
vages des Comités révolutionnaires ? '?
Les délégués de la section de la place Ven-
dôme, devenue section des Piques, s'instal-
laient à la porte de la chapelle, prenaient les
noms des personnes qui y entraient, s'effor-
çaient de les intimider par leurs façons inqui-
sitoriales et faisaient arrêter sans pitié tous
ceux qui leur paraissaient suspects.
Après la chute de Robespierre, l'Eglise
retrouve quelques lambeaux de liberté.
Pendant l'été de 1795, Saint-Roch est rendu
au culte et, en dépit des constitutionnels,
Ni. Jfarduel s'en fait attribuer la jouissance.
Il garde cependant la Conception comme
chapelle de secours et il est bien inspiré,
car, pendant les journées de Vendémiaire
an IV (octobre 1795), l'église occupée par
Ips insurgés est mitraillée par l'artillerie
de Bonaparte; elle est ensuite occupée mm-
tairement, puis il faut y faire d'importantes
réparations, et c'est seulement le 2 juin
sources, le bruit des machines, la demi-
science des écoliers, s'était réfugié hum-
blement dans le dernier asile religieux. Il
y avait fait sa soumission, et si le clocher
s'écroule, il demeurera dans les décombres.
Le laboureur ne saura pas pourquoi il ne
chante pfca en tenant les mancherons de
sa charrue mais, dégoûté de tracer tou-
jours le même sillon, il s'en ira chercher
une place à la ville. Car il ne connaîtra
plus la paix des champs.
La mare
Du Figaro
De temps en temps sont placardées sur
les murs de toutes les communes de
France, aux frais du contribuable, des affi-
ches blanches sur lesquelles un discours
est imprimé. Protestons contre la coutume
qui veut que d'une telle faveur les parle-
mentaires seula soient l'objet. Et deman-
dons qu'à l'avenir ces honneurs de l'affl-
chage puissent être conférés à nos maires
àussil Car il peut arriver à un maire, aussi
bien qu'à un sénateur ou un député, de
proférer, dans l'exercice de ses fonctions,
des paroles aussi merveilleusement propres
que le plus beau des discours parlemen-
taires à instruire, à édifier le citoyen!
Par exemple, M. le maire de La Ferté-
Bernard a adressé, ces jours-ci, aux élec-
teurs de sa commune, un document qui,
sans qu'il s'en doute peut-être, est une
espèce de chef-d'œuvre. Ces électeurs sont
ceux de M. Caillaux. Il importait donc de
leur donner l'avertissement de dernière
heure, de les « mettre au point ».
Et M. le maire a donc dit à ses adminis-
trés les paroles qu'il fallait leur dire. Il
leur a rappelé qu'une élection, c'est en
somme un placement que le meilleur dé-
puté tout comme le bon chien de chasse
c'est celui qui rapporte.
Et M. Caillaux est, paraît-Il, dressé à cet
exercice comme pas un. Jamais député n'a
« rapporté n mieux que iui. L'hôpital de
La Ferté-Bernard réclamait une subven-
tion. M. Caillaux a pris au Pari Mutuel de
quoi la lui fournir. Mais la subvention
bientôt apparut insuffisante. On demanda
au fidèle député de la compléter. Ce qui
fut fait.
On lui fit savoir qu'il fallait de l'argent
pour agrandir une école. Et du budget
national M. Caillaux tira l'argent néces-
saire aux électeurs de La Ferté-Bernard. Il
y avait, dans cette ville, un quartier à
assainir ». On fit signe à M. Caillaux. Et
de nouveau marcha le Pari Mutuel.
Et M. le maire, dans un document que
nous avons reproduit hier, d'après l'Eclair,
en fait l'aveu on obtient à La Ferté-Ber-
nard ce qui nulle part ailleurs n'est obtenu.
Qu'il s'agisse d'abattoirs à construire, ou
de service d'eaux à aménager, ou de auoi
que ce soit, les autorisations, les avantages
sollicités en vain par tant de communes
de France sont accordés sur l'heure à
M. Caillaux. Avec cet heureux homme, tout
devient facile. Sans lui, rien ne marcherait.
Comment des électeurs seraient-ils assez
ennemis de leur bonheur pour ne point
renvoyer à la Chambre un ami si habile,
et qui sait faire la «ubventior. comme
d'autres font le mouchoir ?
Je rbpète que de tels propos devraient
être affichés. Ils enseignent, mieux qu'au-
cun discours, ce que c'eît que cette poli-
tique de marchandages, de surenchères et
de pourboires à laquelle quelques h *nmes
publics de ce temps durent leur écœurante
popularil Us montrent à quel point il est
temps que le balai passe dans tout cela!
i.es agenouillés
De la Libre Parole
L'8-Hiclér i nûme nous avait valu « les
?-ccroupi» » Vendôme, si joliment fla-
gejt-es par Muu-kv Barres. Voici que
l'arrbour
cale conduit les radicaux les plus notoires,
à .agenouiller devant le.s .socialistes révo-
•I'BuLsson se retire au proiit de M. Navarre,
MM. Poi;<> et Dron !•« Nord,
et M. Ma.ssé qui H vote les i
fait campagnt. tiïin^ Ne vers, pour son a«*-
Ces beaux ̃ • vont, à cour
être suivis. Sur du socialisme les
radicaux s'immolent avec ostentation iLs
ont la folie du sacrifice.
Et l'on peut dire qu'il s'agit d'un sacri-
fice absolument gratuit et désintéresse, car
la seule compensation que puiese offrir
M. Jaurès, c'est le concours de sef troupes
au ministère Doumergue-Caillaux. et, cha-
que jour, à chaque heure, il le fera chè-
rement payer. Si la loi de trois ans est à
l'abri de ses coups, si la déclaration con-
trôlée est honnie par la très grande majo-
rité des élus. M. Jaurès, sans nul doute,
jouera aux asservis du radicalisme arron-
dissementi«r le joli tour d'exiger bien vite
le vote définitif de la R. P.
Mais il demandera évidemment d'autres
satisfactions encore c'est un maître exi-
J797 que Mgr de Maillé, évêque de Saint-
^apoul, peut procéder à sa réconciliation.
Cette réouverture arriva à point nommé, car,
au printemps de la Conception fut fermée
par mesure administrative. La loi de prairial
an 1I restituait aux catholiques quinze églises
paroissiales et, après le coup d'Etat de fruc-
tidor, le Directoire, par une interprétation pha-
risaïque de ce texte, prétendit en déduire que
le culte ne pourrait pas être célébré ailleurs.
Toutes les chapelles, tous les oratoires public
furent fermés. On tolérait les oratoires privés,
mais défense était faite d'y admettre plus de dix
personnes. Les contraventions aux lois concer-
nant la police des cultes était punies de dépor-
tation et nul recours n'était possible devant les
tribunaux réguliers. Cu arrêté signé de trois
membres du Directoire suffisait pour envoyer
un suspect à Cayenne ou à la forteresse de nie
de Ré. Près de 2 000 prêtres furent frappés de
cette peine appliquée inexorablement par des
décisions sans appel.
Pendant les màuva» jours de la perséoution
fructldorienne, la foule ee pressait aux portes
de Sainl-Roch, demeurées ouvertes. La police
notait avec mauvaise humeur que chaque di-
manche des flies de voitures stationnaient dans
les rues avoisinantes. Des cérémonies publiques
attiraJent des hommes en place at des dames de
la haute société.
Ce fut bien autre chose après le coup d'Etat
de brumaire. La religion n'était plus proscrite
ce n'était même plus de la tolérance c'était
presque la faveur du pouvoir. M. Mardwl
n'avait plus besoin de se cacher les offices
étaient de plus en plus fréquentés et aux chré-
tiens éprouvés qui avaient tenu ferme aux
heures difficiles, commençaient à se joindre les
repentants qui sollicitaient le pardon et la foule
des timides que la peur seule avait momentané-
ment éloignés des pratiques religieuses.
Et, pendant ce temps, là-bas, à Notre-Dame,
Royer, l'évêque intrus, célébrait, au milieu du
geant, et les prosternations ne lui agréent
que si olles sont accompagnées d'offrandes
généreuses. Le bloc raducalo-révolution-,
naire va s'acharner, de par la volonté de
M. Jaurès, au sabotage de toutes les forces
morales et matérielles de la patrie.
Cette menace ferait aourire si, en face)
de ce bloc, tous oeuxqui, A quelque degré*
veulent la France forte et prospère sa-
vaient constituer un groupement asses,
énergique et assea cohérent, au lieu do
s'émietter m une poussière de partis.
L'heure n'est pas, en vérité, aux que-
relies d'importance secondaire et aux
haines inexpiables l'union des bons ci*
toyens est nécessaire au salut de la patrie.
Nous devons rester debout en face des
agenouillés du radicalisme.
Un diplomate français
M. Paul Revoil
De M. J. Bainville, dans l'Action-
Française
Le nom de Revoil restera attaché à l'his-.
toire des mois critiques qui ont suivi
l' « humiliation sans précédent » et le d!é-
baraquement de NI. Delcassé. L'Allemagne,
on s'en souvient, nous avait traînés à la
Conférence d'Algésiras pour nous y arra-
cher le Maroc, légalement en quelque sorte
et par décision de justice internationale.
La situation était grave, presque désespé-
rée, pour la Franoe. Le prestige de l'Alle-
magne sur l'Europe, prestige encore accru,
par le coup de Tanger, était tel qu'ou
pouvait oraindire que les délégués à la Con-
férence ne fissent bloc contre nous. Grâce
au savoir-faire, au doigté et même à l'es-<
prit de Revoil, cette situation défavorable
fut modifiée dans toute la mesure du pos-
sible. Les résultats obtenus dépassèrent
les espérances. Les droits et même les pri-
vilèges de la France au Maroc furent re-
connus et la coalition des délégués euro-
péens retournée contre l'Allemagne qui,
ayant été le mauvais marchand de son idée
de Conférence, n'a plus jamais voulu, chose
remarquable, retourner devant un tribu-
nal européen.
Par l'exemple de Paul RevoLl, on voit de
quoi les qualités françaises seraient capa-
bles sous un autre régime que le régime
républicain. Paul Revoil n'avait. pas tout
gagné à AI--ésiras on l'a bien vu par la
suite. Il avait sauvé du moins tout ce qui
pouvait l'être. Que n'obtiendrait pas un
peuple comme le nôtre, où les talents
abondent, si les talents étaient employés 1
Paul Revoil, au contraire, avait été dis-
tingué par la haine du radicalisme le plus
obtus et le plus grossier. Il avait été pergé-
euté par Combes. Cela, au moment où il
meurt, devait être rappelé.
Bouffinet-Chopandeau
L'échec de Chopinet, l'alter ego dé
Bouffandeau, inspire à notre confrère,
M. Seneyx, de l'Ecdair, cette amusante
fantaisie m
On a i-éélu-Bouiffandeau, 'M
On a blacKboulé
Oui, mais. privé de Chopinet,
Que va devenir Bouffandeau
A la Chambre, sans Chopinet,
C'en est nni de Bouffandeau
Chopinet, c'était Bouffandeau
Bouaandeau, c'était Ohopinet
Au Palais-Bourbon, Chopinet
-Ne quittait jamais Bouffandeau
Au Palais-Bourbon, Bouffaiideau
Ne quittait jamais Chopinet,
A force de voir Chopinet
Ne jamais quitter Bouffandeau
On rappelait l'un. Chopandeàu"
De 1 autre on disait. Bauffinet
Au cours des débats, Ghopinet
Opinait comme Bo-uffandeau
Au cours des débats, Bouffandeaû
Opinait comme Chopinet.
Si bien que souvent Chopinet
Votait pour l'ami Bouffandeau
Tandis que parfois Bouffandeau
votait pour l'ami Chopinet.
A la, ..buvette, Chopinet
Ohôpinait avec Bouffarideau
Kécmpoquwnent, Bouffandeau
Bouffait auprès de Chopinet.
ÎHins son bork, l'ami Chopinet
Versait boire à Bouffandeau
Dans son « assiette », Bouffandeaw
Donnait un beurre » à Chopinet;
Pte d'afvenir pour Bouffandeau
Après lychee de Chopinet
Amputa ce son Chopine!
Fichu le Fichard Bouffandeau
Du coup que reçut Chopinet.
On va voir périr BouffamJeau
Inscnvr-is « Ci-gît Bouffandeau »̃.
Sous la « veste de Chopinet
Le bloc radical-révolutionnaire
De la France
Une soixantaine d*j sociaiiates ont toutes
les chances d'être élu*, si teuvs concurrente
radicaux moins favorisés se retirent devant
eux. Une quarantaine de radicaux d'autre
réussir
désistent en leur la-
suivre ? Si le*
représentante décident,
et c'est assez probablWJ*^ pporter ^-x
premiers
tement réciproque s'impose. o
Chambre sera tout autre que la précéâ«i*«v..
Elle contiendra une centaine de socialiste»
unifiés qui, avec une soixantaine de socia-
listes indépendants et de radicaux, feront
un bloc d'extrême-gauohe irréductible. Ou
morne silence de la solitude. La vraie catUé-
drale de Paris c'était SaintrRooh, et le bien s'y
accomplissait par le ministère de ces prêtres
admirables qui cent fois avaient fait le sacri-
fice de leur vie. Au Concordat, NI. Marduel fut
officiellement remis en possession de sa cure.
M. Pisani a résumé la vie de ce prêtre de
valeur, sans atténuer certaines défectuo-
sités de son héros.
Il est temps de le àire M. Marduel avait cer-
tainement un mauvais caractère. Ce n'était pas
une tête chaude, mais une tête dure, et c'était
aussi un cœur d'or. llialgré sa raideur un pen
bourrue, il savait se faire aimer, respecter et
surtout obéir. Les prêtres qui travaillaient sous
ses ordres souffraient parfois de son humeur
quinteuse, mais ils comprenaient bien vite que
leur curé était un homme de foi, de zèle et
d'expérience. Ils se donnaient à lui, et lui, il sa-
vait qu'tl pourrait faire avec eux tout ce qu'il
voudraif,. C'est à ,1a collaboration de tous ces
hommes de bien que Saint-Roch a d'à de rester,
pendant un demi-siècle, la première paroisse da
la rive droite.
De tous les couvents d'hommes et do
femmes qui existaient sur le territoire de
gaint-Roch, aucun n'a été épargné. L'église
de l'Assomption fut conservée pour servir
de local provisoire un provisoire qui
dura quarante ans, à la paroisse de la
Madeleine le couvent devint une caserne
de la garde impériale, puis royale. Démolis,
les Capucins et les Feuillants, sur lesquels
passent les rues de Rivoli et Castiglione
démolie, la Conception, pour ouvrir la rue
Richepanse démoli le monastère des Capu-
cines la rue de la Paix l'a remplacé. Enfin,
le couvent des Jacobins, après avoir servi
aux réunions du fameux club, fut rasé et,
sur son emplacement, on a créé le Marché-
Saint- Honoré. Que de ruines 1
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