Titre : La Croix
Auteur : Groupe Bayard. Auteur du texte
Éditeur : La Croix (Paris)
Date d'édition : 1907-05-22
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 mai 1907 22 mai 1907
Description : 1907/05/22 (Numéro 7405). 1907/05/22 (Numéro 7405).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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~L~ Cl't~~ 1"1 °
BTETitjfiHîDT 22 MAI 19*
La première -salle
de lecture populaire
parisienne
"Lundi dernier 13 mai, est née de l'ini-
tiative intelligente d'un jeune vicaire et
du dévouement éclairé de quelques in-
dustriels. la première salle de lecture
populaire parisienne, centre de rayonne-
ment des saines idées. Nous lui souhai-
tons tout de suite, le succès que mérite
l'effort.de ses fondateurs,convaincu d'ail-
leurs au'une telle création est propre à
vulgariser la vérité, les doctrines d'ordre
et de véritable progrès social.
C'est au numéro 95 de la rue de la Cha-
pelle, au centre d'un quartier extrême-
ment populeux, sur le passage quotidien
d'emplovés de chemin de fer et de bu-
reau allant du faubourg vers le centre,
d'ouvriers et de manœuvres travaillant
aux ateliers voisins, qui s'ouvre depuis
6 heures du matin jusqu'à 10 heures du
soir la boutique où tous désormais
sont conviés pour y lire les bons
journaux ou y recevoir l'enseignement
de périodiques variés. La devanture
peinte de couleur rouge vif attire le re-
gard. Sur la porte, de grandes lettres
blanches annoncent que chacun peut en-
trer librement.
Le seuil franchi, on est immédiate-
ment séduit par l'accueil aimable de la
salle. Joliment badigeonnée de vert, élé-
gamment meublée, ornée de superbes
palmiers, entourée de pupitres recou-
verts de glaces, et sur lesquels les jour-
naux étalés invitent à la lecture, garnie
de chaises confortables, elle convie à
-s'attarder quelques instants à son abri.
Au centre, une grande table, garnie d'en-
criers et de buvards, permet de se livrer
aux joies de la correspondance. Sur les
murs enfin, bien en vue, de petits cadres
ripolinés attendent les réclames illus-
trées qui, prochainement, compléteront
la décoration de l'ensemble. Tout cela
est clair, séduisant, reposant comme les
feuilles qu'on y lira et les bonnes idées
seules v pourront germer.
Au fond, dans une logette, un gardien
veille à ce que le calme règne dans la
salle, fournit au besoin des renseigne-
ments. vend des cartes postales de pro-
pagande, enregistre les abonnements
aux journaux. Le cas échéant, il priera
les solliciteurs de passer dans une pièce
située en arrière et où seront bientôt ins-
tallés un secrétariat du peuple, un bu-
reau de placement gratuit, un service de
réhabilitation de mariage. Ainsi se
trouve constitué un véritable centre d'ac-
tion sociale.
Mais revenons à la salle elle-même et
à son organisation. Sous les pupitres pla-
cés tout autour sont disposés dans des
placards les rayons d'une bibliothèque
dont les livres pourront être feuilletés
sur place ou emportés. Les ouvrages,
donnés eux aussi par des personnes gé-
iiéreuses sont de toutes sortes, aimables
ou utiles, sérieux ou £ais; leur nombre
iiéià considérable ira s'accroissant.
D'un côté dé la porte enfin, sur la plus
grande des deux glaces par où s'éclaire
l'intérieur sont placardés les derniers ar-
ticles à sensation des journaux c'est en-
core une invite à entrer pour en lire plus
ion?, encore un excellent moyen de pro-
pagande active. Sur la seconde glace.
'Avant de continuer, donnons un mot
d'explication.
Le jour même où le public était appelé
à profiter de l'institution nouvelle, pa-,
raissait le premier numéro de Y Echo d&
la Chapelle, petite feuille mensuelle des-;
tinée à servir de lien aux honnêtes gens-t
du quartier, bulletin paroissial aussi,
créé pour rapprocher les catholiques dé
leurs prêtres, pour porter la bonne pa-
role des pasteurs, l'opinion d'écrivains^
instruits des misères et des besoins den
leur temps, aux chrétiens et aux esprit^
indépendants disposés à les recevoir.
Ajoutons que les abonnés au journal ont
autorisation d'utiliser gratuitement le
téléphone installé en arrière de la logettç
jiu gardien.
La bienveillante obligeance du direc-
teur d'une agence parisienne permet
'd'afficher quotidiennement du côté droit
3e la porte les dernières nouvelles de la
matinée et de la soirée, ce qui ne laisse
pas d'engager les promeneurs à s'arrêter
pour entrer. Et ainsi se trouve complè-
tement justifiée l'inscription qui s'étale,
jn grandes lettres blanches sur le fond
rouge de la devanture « Salle de dépê-
ches de l'Echo de la Chapelle. »
J'entends les protestations de certains
IHIE DOEMATIP
Lire son journal et à peu près quoti-
liennement e3t aujourd'hui devenu
fcomme un besoin universeL On s'intéresse
k la politique, aux faits-divers, aux feuil-
letons, aux nouvelles des théâtres, des
sports on en meuble sa mémoire et son
Imagination, non sans grand dommage
parfois pour l'exercice des fonctions plus
«obles de l'âme. Mais quel aliment certains
thrétiens sont-ils soucieux de procurer à
leur intelligence de croyants catholiques ?
Cette faculté vit d'idées, et, dans l'espèce,
d'idées chrétiennes ou relatives a la
croyance religieuse. Or, on ne le contêfe-
Jera pas, l'étude et la connaissance des,
thoses religieuses sont, de nos jours, assez
cégligées par nombre de catholiques. On
tait encore, il est vrai, par exemple, à l'oc-
.ea3ion de la défection un peu plus retentis-
gante d'un faux frère, gémir sur « la foi
s'en va » cela n'exige pas beaucoùp
'd'efforts, et même parait de bon ton dans
quelques milieux « honnêtes et bien pen-:
pants ». Mais quelle réaction ce spectacle*
Ïirovoque-t-il chez plusieurs de nos catho-
iques ? Leur foi à eux du moins reste-t-elle
saine et robuste ? se préoccupent-ils d'en
assurer plus fermement les bases, de l'éclai-
rer, de la nourrir, de la garder enfin touj
ijours plus vivante et solide dans leura
cœurs ?
Hélas il y a plusieurs années déjà que la
fait a été signalé. « II ne faut pas être dupe:
'des apparences, a écrit Mgr Mignot, arche*
.vêque d'Albi, la foi véritable, nous ne dit
Bons pas la religiosité, diminue tous le
jours. Extérieurement, on paraît encore
croyant, on se dit encore catholique en
réalité, on ne l'est plus guère que par habi-
tude, tradition de famille, tradition poli-
de nos lecteurs en parcourant ces dé-
tails « Comment on nous incite à fon-
der des salles de lecture! Mais les diffi-
rultés financières seules suffiraient à
faire hésiter les meilleures bonnes
volontés. Le dévouement ne peut pas
suppléer à tout, et il a certainement
fallu une somme d'argent considé-
rable pour créer une institution comme
celle de La Chapelle, sans préjudice des
fonds nécessaires à son entretien. » En
effet, notre but est de susciter partout de
semblables initiatives. Aussi allons-nous
répondre tout de suite à l'objection
d'abord en disant qu'il n'est point indis-
pensable de multiplier les dépenses
comme dans le cas qui nous occupe, en-
suite en racontant la préhistoire de la
première salle parisienne.
Il y a dix-huit mois environ, un vicaire
de Saint-Denys de La Chapelle, voyait
venir vers lui, après son catéchisme, une
dame qui lui était absolument inconnue.
Elle le questionna sur les œuvres d'hom-
mes fonctionnant dans la paroisse et in-
cidemment le prêtre fut amené à lui con-
ter son projet de fonder une œuvre de
propagande des bons journaux. Il ajouta
qu'il devait en ajourner quelque peu la
réalisation. 1 800 francs lui étant néces-
saires pour payer le placier porteur qui
le seconderait dans sa tâche; il fallait au-
paravant réunir cette somme. Huit jours
après étaient déposés à la sacristie,
450 francs avec promesse pendant un an
de voir renouveler ce don.
On se mit immédiatement à la be-
sogne 20 000 feuilles de réclame furent
distribuées et assez vite 200 abonnements
à des publications honnêtes furent faits.
Mais c'était insuffisant pour justifier l'ef-
fort donné et comme les subsides ne de-
vaient pas être fournis durant plus d'une
année la tentative menaçait d'échouer
complètement.
C'est alors que le promoteur eut l'idée
de créer sa salle de lecture populaire.
Mais maintenant se dressait le grave obs-
tacle pas d'argent. N'importe! résolu-
ment. il alla de l'avant. Un industriel du
quartier lui offrit les glaces nécessaires à
son installation, un autre lui donna, à
très bas prix, les boiseries, un troisième,
le carrelage. Peu à peu, l'installation prit
tournure et quelques personnes, séduites
par l'effort tenté, ouvrirent leurs bour-
ses. Les journaux s'intéressèrent à la
chose et par des abonnements gratuits
ou presque fournirent sans grands frais
leurs publications. Dès aujourd'hui
l'œuvre est certaine de vivre encore pen-
dant six mois. La location des cadres
destinée à la réclame des commerçants
du quartier est déjà demandée elle as-
sure pour l'avenir des fonds régulière-
ment payés et dont l'importance gran-
dira.
Ceci prouve d'abord qu'il ne faut ja-
mais désespérer de la générosité des ca-
tholiques, ensuite qu'il importe, quand
on veut mener à bonne fin un projet, de
se montrer actif et persévérant. Le suc-
cès d'ores et déjà constaté de la première
salle de lecture populaire fondée à Paris,
la relative facilité avec laquelle elle a
trouvé les revenus nécessaires à son
existence, nous permettent d'espérer la
création prochaine de nombreuses insti-
tutions analogues. Encore une fois, ce
journal y aidera de tout son pouvoir.
Mais pour Dieu! ne laissons pas à d'au-
tres la réalisation de l'idée!
M. E.
ENTERREMENT CIVIL
Un préjugé que les Sociétés de libre
pensée cherchent à enraciner dans la cer-
velle de leurs adeptes, c'est celui-ci
Quand on a signé sa volonté de se faire
enterrer civilement, la chose est irrévo-
cable, on ne saurait plus modifier cette dé-
cision quand on a « sa feuille », il n'y a
plus rien à faire.
Et c'est en vertu de ce déplorable préjugé
que nombre de personnes, malgré leurs re-
grets d'avoir signé un testament impie,
hialgré leur désir de funérailles religieuses,
ont été livrées aux adeptes triomphants de
la pensée dite libre.
On ne doit pas se lasser de démonétiser
ces idées fausses.
1 Pour quelqu'un qui, dans un moment de
folie antichrétienne ou d'ébriété, a eu le
malheur de se laisser endoctriner par les
suppôts de l'athéisme, il est facile d'annu-
ler l'acte coupable dont il a regret.
Et d'abord, on peut établir comme prin-
cipe qu'il en est de ce testament « civil »
comme de tout autre testament le dernier
annule les précédents. Donc, à quiconque a
signé dans les Loges libres penseuses, il
suffit qu'il affirme ses nouvelles volontés
par un écrit nouveau, comme une attesta-
tion de ce genre, par exemple
ci Je soussigné. déclare, contrairement
à tout ce que j'ai pu demander précédem-
ment, exiger que mes funérailles soient re-
ligieuses. « Date?..T. et signature. »
tique, à dose homéopathique. Même dans
nos populations les plus chrétiennes, dans
les milieux les mieux conservés, la foi véri-
table a perdu une partie de son influence
sur les esprits. » (Cité par A. Gayraud-: La
Crise de la toi, p. 15.) Le vrai croyant,
parmi les catholiques, est devenu l'excep-
tion. Entendons-le bien il s'agit ici du
croyant « qui répond à toute l'acception
rationnelle de ce mot », c'est-à-dire de celui
« qui non seulement adhère à-une doctrine
révélée, mais qui, d'abord, a vérifié l'auto-
rité de la parole révélatrice de celui qui,
dans la parfaite délibération de sa raison,
à l'àge d'homme, a renouvelé son acte de
foi à la religion de sa mère du croyant,
enfin, chez lequel cet acte de foi est le chef-
d'œuvre de l'âme, le point culminant de la
vie morale, une certitude ou s'appuient
toutes ses espérances, une lumière où
s'éclairent toutes ses pensées, un mobile qui
décuple sa volonté n. Que la multitude, en
effet, accepte sans les vérifier rationnelle-
ment elle-mème,parce qu'elle ne le peut pas,
les vérités de la foi qui lui sont présentées
par l'autorité légitime, c'est chose normale
et qui est loin d'être antirationnelle la foi
des simples mérite toute notre estime et a
droit d'être glorifiée. Toutefois, pour le
redire après un vigoureux penseur, glori-
fier la foi des simples est bon sans doute,
mais chez les simples. II est mauvais d'en
faire un idéal pour tous. Au contraire faut-
il faire rougir les chrétiens cultivés, si nom-
breux, hélas qui s'en contentent, qui par-
lent avec humilité" de leur foi de charbon-
niers, qui se vantent naïvement d'associer
le catéchisme de récole des Frères à une
culture très avancée. Comme s'ils ne se
devaient point de faire sortir des habi-
tudes pieuses de leur enfance l'intelligence
vigoureuse d'un chrétien intégral Leur
valeur chrétienne, leur valeur morale, la
fécondité de leur action n'est-elle pas à ce
prij î (E. Baudin. La Philosophie de la foi
C'est très simple, comme on voit.
Une objection se présente parfois.
Dans le but d'effrayer ceux qu'elle a atti-
rés' dans ses filets, la libre pensée exige
parfois des testaments comportant une
amende de 1 000 francs à 2 000 francs, ou
plus même, en cas de rétractation.
Or, disons-le bien haut des contrats de
ce genre ne valent rien car l'homme a le
droit de conserver toujours la libre disposi-
tion de soi-même et un contrat de ce genre
lui enlèverait cette liberté.
Non seulement on n'est pas tenu de rem-
plir des engagements ainsi formulés, mais
il est'même permis de se demander si les
provocateurs de pareilles compromissions
ne seraient point passibles de poursuites
judiciaires. • -̃̃̃̃
Conclusion '̃ ̃>>̃̃
Si quelqu'un, en donnant son adhésion
aux formules d'enterrements civils, commet
une faute très grave, il lui est très facile,
cependant, d'effacer son acte coupable. Et
le moyen le plus simple, c'est l'exécution
d'un nouveau testament annulant le pre-
mier et réclamant des funérailles reli-
gieuses.- (Messager du Dimanehe.)
EN VOYOUCRATIE i
De la Semaine catholique de Luçon ï J
De la Semaine c~hot~ue de LMeon ?
Maillé est décidément en passe de devenir
célèbre. Le vendredi 10 mai, quand fut con-
sommée l'expulsion du mobilier de M.lecuré,
une autre scène se produisit. M. le maire, es-
corté du garde-champêtre, s'avance, clé en
main, vers l'église et s'assure que la grande
porte est libre. Dès qu'il s'est retiré, l'adjoint,
le garde-champêtre et deux gendarmes, en-
trent à l'église, avec une escorte de dix-sept
personnages qui pénètrent à leur suite, cas-
quette sur la tête et cigarette à la bouche.
Bientôt l'adjoint se retire, tandis que les deux
gendarmes et le garde vont s'asseoir au
dehors, en face de la porte de l'église.
A l'intérieur, une scène écœurante se dé-
roule. Les dix-sept mécréants causent, rient,
ouvrent les confessionnaux, sautent par-des-
sus la sainte Table, montent dans la chaire,
éteignent les bougies allumées à l'autel de la
Sainte Vierge, grimpent sur les voûtes, s'amu-
sent auteur de l'autel.
Pendant ce temps, le frère du maire, sernr-
rier, continue sa besogne de la semaine pré-
cédente il enlève les serrures et les targettes
de la petite porte de l'église et d'une porte de
la sacristie qui donne à l'extérieur. Le sacris-
tain, le soir, sera obligé de fermer avec des
taquets de bois.
Cependant trois femmes sont accourues
pour voir ce qui se passe à l'église. Ecœurée,
l'une d'elles va se plaindre aux gendarmes,
dont l'un, le maréchal des logis, lui dit de
porter ses réclamations à M. le maire. Coura-
geusement, elle y va; mais M, le maire, juste-
ment, vient de s'absenter.
La scène de l'église dura trois quarts
d'heure. Détail à noter l'un des dix-sept,
celui qui, le vendredi précédent, avait si gen-
timent gratifié M. le vicaire d'un superbe coup
de pied dans le ventre, portait avec lui un nerf
de bœuf, son tablier et son fusil de boucher,
prêt à casser la g. au curé, s'il paraissait.
Le dimanche suivant,durant la grand'messe,
les mêmes personnages allèrent faire la toi-
lette de l'ancienne cure et du jardin, tout fiers
de s'exhiber sous les yeux des braves gens qui
sortaint à ce moment de l'office divin.
N'est-ce pas qu'ils vont bien les anticléri-
caux de Maillé et qu'il fait bon vivre sous une
municipalité aussi libérale î
AU EET01JE HUE.
Mgr Gieure, évoque de Bayonne, a fait part
à son peuple de ses impressions de Rome, aux
vêpres de l'Ascension voici à peu près en
quels termes, d'après le Bulletin religieux de
Bcfyonnc
Dès qu'on eut annoncé sa présence au
Saint-Père, Pie X s'écria « Ah! Bayonnet
Bayonne » avec un sentiment de vive ten-
dresse. Il releva l'évoque agenouillé, le fit
asseoir et s'entretint avec lui comme le plus
tendre des pères avec son enfant, lui de-
mandant des nouvelles du diocèse qu'il lui
avait confié* Nous allons essayer de retra-
cer ici l'émouvant récit de cette entrevue
avec le Pape que, du haut de la chaire,
l'évêque a fait à son bon peuple de Bayonne,
mais sans avoir l'espérance de le reconsti-
tuer mot pour mot
« Et comment vous a traité la persécu-
tian ? Très Saint-Père, la persécution a
fait chez nous ce qu'elle a fait partout. Elle
nous a dépouillés de tout. J'ai perdu mes
deux petits séminaires, mon grand sémi-
naire j'ai été chassé de l'évêché, les édu-
cateurs chrétiens ont été chassés de leurs
écoles. Tout ce qui était matériel a été
ruiné. Mais malgré ces ruines, je bénis
Dieu je préfère mon état présent à la si-
tuation que j'avais il y a un an. J'ai trout-e
dans le peuple si bon et si chrétien qui m'est
confié les plus douces consolations. Grâce
à sa générosité, à ses secours, à son appui,
nous avons fait face à toutes les difficultés.
Nous avons tout perdu, nous avons re-
trouvé le suffisant pour continuer nos œu-
vres. Nos étudiants ecclésiastiques ont de
nouveau un abri, les meubles indispensa-
bles et le pain de chaque jour.
» J'ai eu l'incomparable joie de voit tous
les fidèles de mon diocèse compatir à la
détresse et aux malheurs de leur évoque,
et mon cœur s'est senti absolument en com-
munion avec le leur dans les épreuves qui
nous étaient envoyées. La persécution a
ranimé le foi et la charité dans les âmes. »
Le visage du Saint-Père rayonnait de joie
chez Newman, p. 72.) Oui, pareille attitude
doit être stigmatisée. Pourrait-il être ques-
tion de lui décerner un brevet d énergie,
voire d'honorabilité? Le jugement suivant.
crul la vise avec évidence, l'apprécie au taux
de sa valeur « Il y a telle méthode de
croyance qui comporte de la lâcheté, qui
est moins sympathique à la conscience mo-
rale que telle incroyance où l'on peut accu-
ser du dehors l'orgueil et l'endurcissement
du cœur, mais où l'on peut trouver au-de-
dans plus de droiture qu'on ne dit, plus de
désir de croire et de savoir qu'on ne
pense ». (ld.)
Mais ses conséquences surtout éclairent
sur la gravité du péril qu'elle constitue.
N'apporte-t-elle point en premier lieu un
semblant de justification à ce blasphème
des philosophes antichrétiens et antireli-
gieux qui regardent l'idée catholique
comme une forme inférieure et rétrograde
de la pensée humaine, et pour qui croire
et se soumettre au surnaturel doit être
laissé aux « mineurs », aux enfants et aux
femmes, mais serait une déchéance pour les
esprits virils cantonnés dans le rationnel ».
Quelques transfuges du catholicisme, en
tout cas s'en autorisent pour expliquer leur
défection. Ils ont tort, sans nul doute, et
dans son dernier ouvrage La Foi devant'
la Raison, où il a pris à tâche de répondre;
aux allégations de deux « évadés n, l'abbé
Gayraud le leur déclare sans ménagements;
citons ces lignes, aussi bien elles mettent.
à nu et flétrissent ce même vice d'incurie
dogmatique que nous soulignons ici » Oui
certes, que d'âmes religieuses et croyantes
sont troublées dans leur foi par l'atmo-
sphère d'incrédulité philosophique et scien-
tifique qu'elles respirent, par l'ambiance
d'athéisme et d'antichristianisme de sa-
vante allure qui les environne, par les spec-
tacles de scepticisme religieux qui leur sont
donnés sur tous les théàtres de la vie mo-
derne, par je ne sais quel courant d'im-
en écoutant mes paroles n Dieu soit loué,
disait-il. Les impies avaient tendu leurs
filets pour prendre le juste, et ils sont tom-
bés eux-mêmes dans les panneaux qu'ils
avaient dressés. Parlez-moi de vos œuvres,
œ'a-Hl dit. Avez-vous beaucoup d'oeuvres
d'hommes ? »
Je dus avouer au Saint-Père que les œu-
vres d'hommes n'étaient pas très nom-
1 brewses. « Et les œuvres de femmes ? R
Elles sont très florissantes, Très Saint-
Père, et si nombreuses que je ne les connais
pas» encore toutes. » Et en lui parlant de ces
œuvres, je lui racontais cette réunion si
édifiante, si consolante des dames de la
Halle, de ces vaillantes et généreuses chré-
tiennes dont la foi est si virile, et qui, l'hi-
ver dernier, avaient rempli de leur assis-
tance cette vaste cathédrale. Le Saint-Père
était heureux des détails que je lui donnais,
et il me dit que c'était dans une réunion de
ce genre qu'il aurait aimé à se trouver sur-
tout.
«.Et les œuvres de jeunes gens ? Très
Saint-Père, je suis heureux et fler de mes
jeunes gens. Leur cœur est vaillant et leur
dévouement à l'Eglise incomparable. Ils
sont surtout mon espérance et ma force.
Oh! Très Saint-Père, si vous aviez été au
milieu d'eux dans les circonstances où je
me suis trouvé, vous auriez senti qu'on peut
coqtpter avec eux jusqu'à la mort. Je
suis prisonnier ici, me dit-il, je ne puis sor-
tir du Vatican. Je suis prisonnier de mon
devoir et de ma charge. S'il en était autre-
ment, ce que j'aimerais par-dessus tout,
ce serait d'aller en France, de diocèse en
diocèse, de ville en ville, parler à ce peuple
généreux de l'Eglise et de leur foi, de ce
qu'il doit à l'Eglise et à Jésus-Christ. Cette
joie m'est refusée, mais ma consolation est
de voir que ce que je ne fais pas, les évê-
ques le font. Ah dites de ma part à votre
peuple combien je l'aime, combien je suis
avec lui dans ses épreuves. Qu'il ne se dé-
courage pas dans cette lutte pour Jésus-
Christ et pour son Eglise. »
Comment pourrais-je vous rendre l'ac-
cent de paternelle affection, l'accent de ten-
dresse du Souverain Pontife, quand il par-
lait'des catholiques de France Oh c'est
de l'intime de son âme qu'il aime ce peuple
qui souffre tant, et qui méritait un meilleur
sort 1
J'apportais au Pape votre offrande du
Denier de Saint-Pierre, offre vraiment prin-
jcièré, digne de votre générosité. Quand je
'là déposai à ses pieds, son front joyeux se
rembrunit « Conunent recevrai-je votre
don, me dit-il. Non, gardez pour vous cela.
Vous êtes dans la ruine, dans la misère
presque gardez ces ressources pour sub-
vé-nfr aux nécessités de cette époque si mal-
heureuse. A cette heure, le Pape ne veut pas
accepter votre don, l'expression de votre
-amour et de votre bonne volonté lui suffit.
^Je vous demande, Très Saint-Père, l'au-
torisation de n'en rien faire. Je ne repren-
drai; pas cette offrande que vous font vos
̃enfants du diocèse de Bayonne. Ils ne me
le pardonneraient pas et je ne le dois pas.
Il y va, Très Saint-Père, un commandement
de Dieu lui-même qui nous oblige et que
voofe ne pouvez pas changer. Il ordonne que
les fils doivent aider leur père, le soutenir
et le nourrir dans sa détresse. Vous êtes
notte père et nous sommes vos enfants.
Quels que soient nos besoins, nous ne fail-
lirons pas au devoir de vous aider et de
venir à votre aide dans votre détresse. Ac-
ceptez notre offrande et bénissez vos enfants
dévoués. »
Le Pape était profondément ému « Je
vou's charge de bénir mes enfants du dio-
cèse^ de Bayonne, me dit-il. Toutes les bé-
nédictions que je puis donner, je vous auto-
rise à les donner, dans la forme et dans les
circonstances qui vous plairont, ce que volis
choisirez vous-même. Je verse pour ainsi
dire mon cœur dans le vôtre, dites-leur de
ma part toute la tendresse que j'ai pour
eux et combien le Pape les aime. »
CORCRÈS EUCPIUSTIQUE DE JHETZ
Le clergé messin organise activement le
Congrès eucharistique qui se tiendra à Metz,
du 0 au 11 août prochain, sous la présidence
de S. Em. le cardinal Vincen20 Vannutelli,
légat pontifical.
On annonce dès maintenant la présence à
ce Congrès de S. En», le cardinal Mercier, pri-
mat de Belgique.et de NN. SS. les archevêques
et évèquès d'Auch, de Trèves, Strasbourg, Na-
murj Liège, Rottenburg, Limbourg, Fulda,
Nancy, Dijon, Verdun et SaintDié.
,i
OSYRAfiESJVHlSTOIRE
Un disciple de saint Vincent de Paul aa
X|^« siècle Adolphe Baudon, par M. l'abbé
Scjiall. Un vol. in-&> de 770 pages, avec por-
traits en héliogravure. Broché, 4 fr. 50; port,
0 fr. 60.
Sainte Clotilde, par M. l'abbé Pouliî». Un vol
in-12 de 412 pages. Broché, 2 fr. 50; port
0 fr. 30. Relie, 4 ïr*. port, 0 fr. 40.
Saiut Vincent Ferrier, par le P. Fades. Deux
vett. in-12 de 508-554 pages. (2' mille.) Brochés
5?r. port, 0 fr. 60.
Mémoires Cm cardinal Consalvi, par J. Cr*
îŒnbau-Joit, et le P. J.-E. Drochon. Un vol
in>-8» de 860 pages, 90 gravures et couverture
ett couleurs. Broché, 10 fr., port, 0 fr. 60,
engare,0fr.85àdomicile; relié toile. 12 fr.53,
relié amateur. 15 fr., port 0 fr. 80 en gare,
1 fr. 05 à domicile.
Biatoire de la Vendée militaire. par J. Ca*
tineau-Joly. Edition nouvelle et illustrée
enrichie d'une carte en couleurs et de superbes
portraits et dessins, annotée et augmentée
d'un 5* volume, par le P. DROCHON. Cet ouvrage
a été honoré d'une souscription du ministère
de la Guerre. 5 volumes in-8» chacun de
500 pages environ et de nombreuses gravures.,
3' mille.
Chaque volume broché, 5 francs; port. 0 fr. 75
Relié demi-basane, 7 francs; demi-chagrin
grenat, 7 fr. 50; domi-ebagrin luxe, avec
coins et tête dorée. 8 francs, port, 1 fr.
Les 5 volumes brochés, 25 francs. Reliés demi-
basane, 31 francs; demi-chagrin grenat,
37 francs: demi-chagrin luxe, 40 francs; port,
un colis de 10 kilos-
&, rdb BAYARD, PARIS VIII*
t.piéié qui paraît descendre des sommets de.
la pensée et entraîne le monde
» Mais ce trouble dans les croyances d'un
si grand nombre, cette vacillation de la
foi* doutant d'elle-même, cette espèce de
demi-foi étiolée, déracinée de l'âme, ne
tenant plus qu'au fil de la routine, n'ayant
d'autre vie que certaines pratiques exté-
rieures, et chez quelques-uns toute d'appa-
rat, de mode, de bon ton, n'en trouverait-on
pas la cause intime dans les dispositions
morbides de la volonté, et dans l'ignorance
honteuse de la plupart des catholiques ?
Combien de gens qui passent pour avoir
reçu une éducation chrétienne ignorent leur
catéchisme, et n'ont qu'une foi timide et
chancelante parce qu'ils ne savent rien ou
presque rien de la doctrine, .des institu-
tio'ns et de l'histoire de l'Eglise Ils ne cher-
chent même pas à s'éclairer sur les doutes
qui les travaillent, aimant mieux, dans leur
paresse ou leur incurie, s'en tenir à la « foi
dii charbonnier par crainte que leurs
croyances religieuses ne se trouvent, à la
réflexion, déraisonnables. Ce sont des
pusillunimes et des routiniers, des esprits
lâches ou faibles. Qu'importe qu'ils soient
légion parmi les fidèles En quoi peuvent-
ils servir d'exemple ou d'argument ? »
Rien de plus facile que de multiplier les
citations de ce genre le conflit religieux
actuel avivant encore la blessure dont nous
souffrons, de tous côtés le même cri
d'ajarme retentit. ̃< L'indifférence a été le
grand péché de la France durant le xix' siè-
cle, écrit la revue américaine The catholic
tniversity BtiUelin (janvier 1907) cette
lutte, au commencement du xx» siècle, rap-
pellera à beaucoup d'indifférents qu'il existe
une question religieuse et que cette ques-
tiqn est fondamentale dans la vie d'une
nation, dans la vie de la nation française
spécialement..» Vienne donc enfin le réveil,
car le terme de cette incurie ne serait rien
moins, tôt ou tard, que l'abandon de toute
Ce que disent les journaux
1~<
UNE TOMBE EN VENDEE
L'Express de l'Ouest consacre un cu-
rieux article à la tombe du père de
M. Clemenceau.
Un nid d'aigle sur un rocher tel est le
Colombier, ce coin obscur de Vendée où
dort, dans la sérénité d'une nature mer-
veilleuse et loin de la croix qu'il abhorra,
M. Clemenceau, père de notre président du
Conseil M. Clemenceau, dont le fils, à
quelques lieues de cette tombe paternelle
qu'il rie visite jamais, est venu solennelle-
ment proclamer cette hérésie et cette in-
jure Le dernier Chouan est mort »
Au pied de ce tombeau qu'entourent les
ronces et les pervenches, coule le Petit-
Lay avec des bruissements de torrent. Venu
des hauteurs de Saint-Michel-Mont-Mer-
cure, après avoir semé des moulins actifs
sur la route qu'il suit avec indolence, il
roule à cet endroit plutôt qu'il ne coule,
déplaçant les galets de son fond et se blan-
chissant d'écume au heurt des rochers.
Situé dans cette commune de Mouchamps,
qui est encore un des centres du protes-
tantisme en Vendée, ce tombeau laïque est
placé là comme un défi à la foi religieuse
Propriété de la famille Clemenceau dans laquelle est enterré le pèreilu présider*
du Conseil. Au fond,, le Colombier- Logis; au premier plan à gauche, le Colom
bier-Métairie
des habitants de la contrée: Protestants et
catholiques y sont en effet très pratiquants.
Chez ces derniers, la foi est très vive. Les
premiers font souvent un long trajet pour
assister au culte, et le pasteur du pays,
M. Michelin, a recueilli environ 7 000 fr.
pour le denier du culte depuis la sépara-
tion. Les protestants ne sont pas enchantés
de cette loi qu'ils critiquent hautement.
Ils déplorent du reste.Jeur soumission si
prompte et approuvent le Pape d'avoir su
rejeter la loi au nom des catholiques.
L'athéisme est inconnu. Le tombeau de
Clemenceau père est la seule manifestation
areligieuse dans la contrée.
La petite ville de Mouchamps est assise
sur un rocher surplombant le Petit-Lay.
Accessible aux voitures de trois côtés, on
n'y arrive face à la rivière qu'en escala-
C'est dans ce fouillis inextricable, sous les ronces ei les broussatUc- on'w ?• tom-
beau de M. Clemenceau père le sommet de la grille cmerge setiftie ce leurré
que recouvrent les basses branches d'arbres séculaires
dant à grand'peine un chemin à lacet ser-
pentant dans le roc. Ce chemin aboutit à
un pont-vanne. Il faut le traverser pour
gagner le cimetière catholique. Ce pont
commence et se termine par une chaussée
croyance. On ne songe pas, évidemment,
à exiger que tout catholique entreprenne
d'étudier la théologie l'ensemble de nos
contemporains, même dans les classes ins-
truites et élevées, n'est que trop insuffisam-
ment préparé à des études de cette nature
revivra-t-il jamais ce temps où l'on vit un
Condé après s'être illustré aux victoires
de Rocroy, Fribourg, Nordh'ngue et Dun-
kerque, présider en homme entendu les
joutes scolastiques soutenues par le jeune
Bossuet pour l'obtention du grade de bache-
lier en théologie ? Plus près de nous, un
Ernest Hello, un Louis Veuillot, qui ont eu
à cœur parce que chrétiens, et aussi parce
que publicistes catholiques, de s'initier aux
secrets de la science dogmatique, passent
pour des originaux ou des excessifs qui
sait même si leur conduite en ce point n'a
pas été un scandale pour certains esprits
donnant ainsi la mesure de leur largeur de
vues et de la vigueur de leur foi ? 9
Si la recommandation faite par Léon XIII
"dans son Encyclique Mterni Patris, de re-
venir ù l'étude de la Somme Ihéologique de
saint Thomas d'Aquin,s'adresse surtout aux
prêtres et aux aspirants du sacerdoce, la
parole pontificale n'est cependant point
pour eux seuls « Tous les jeunes gens, lit-
on danc ce document, mais surtout ceux
qui grandissent pour le bien de l'Eglise, doi-
vent se nourrir de cet aliment fortifiant et
robuste, afin que leurs forces grandissent,
e' que, richement armés, ils se préparent
avec maturité à défendre la cause de la
religion. »
A tout le moins personne d'entre les ca-
tholiques n'est dispensé de faire effort pour
mieux connaître les doctrines religieuses
auxquelles il a donné son adhésion de
crovànt.
On se doit tout d'abord de se justifier à
sol-même sa propre foi, en en contrôlant
les motifs et en les pesant à leur valeur. A
fortiori y est-on obligé, lorsque se présen-
de pierres impraticaimr pluies et d'inondations. C'est par ce chemin
escarpé que doivent être descendus h de»
d'hommes (l'emploi de tous véhicules f
étant impossible), les cerceuils des défunts.
C'est un spectacle grandiose que de voir se
dérouler sur cet escarpement le cortège
précédé de la croix et des prêtres en sur-
plis blanc, des hommes en habits noirs et
des femmes endeuillées du long voile de
tulle sur la coiffe pittoresque dfla
paysannes et sur le chapeau des citadines.
Le long du roc et à même le coteau, les
hommes, à force de maçonneries et de ter-
rassements, sont parvenus à étager de p«
tits jardinets à l'abri des vents du Nord et
excessivement fertiles. Ils se superposent
jusqu'aux contrescarpes d'une muraille for-
mant enceinte et entourant l'église. Cette
église trône comme une déesse sur cette
campagne merveilleuse. De son chevet, on
aperçoit un horizon magnifique; Pouzauges
et sa colline, dominée par la masse noire
du bois de la Folie, et Saint-Michel-Mont-
Mercure (alias Mont-Malchus), en amunt,
avec toute la délicieuse vallée du Petit-Lay;
puis, en aval, le magnifique panorama qui
s'étend de Sainte-Cécilo à Saint-Vincenfc
Sterlange et à Chantonnay, la partie orien-
tale de ce que l'on a fort justement appelé'
la « Suisse vendéenne ».
Pour monter au Colombier, de la vallée
ombreuse où coule le Lay, par un sentier
venant de la Morousse, sur l'autre rive, il
faut franchir le cours d'eau en chevau-
chant une grille de fer aux pointes acérées
et aux arêtes ébarbées. Si Clemenceau le
fils se félicite d'être le premier des nies,
Clemenceau le père était bien le premier des
gardes-champêtres, et il se vantait de savoir
faire respecter sa terre, son bien Nous
grimpons la côte à pic, nous pénétrons
dans cette demeure qui est un tombeaa.
Tournant à droite, dans une sorte de parc
mal entretenu, nous apercevons soudain
une grille de fer sur laquelle viennent s'a-
battre les dernières branches de sapins sé-
culaires et de hêtres géants. immergeant aes
broussailles, les piqués surmontant les tigés
de fer apparaissent seules. C'est un enche.
vêtrement inextritable. Le pfere du prési-
dent Clemenceau achève là de redevenir
tent des doutes et qui n'en est point tour-
menté à des degrés divers assurément –-r
à notre époque, où, comme on a pu le dire.
l'enfant naît sceptique et commence à dou-
ter à l'âge où, précisément, s'éveille en lui
fa connaissance ?
Que si l'on n'y arrive pas par soi-mêmo*»'
les maîtres et les guides ne manquent pas^i
et la prudence intellectuelle commande de
les consulter, tout de même que pour la so?
lution de difficultés qui engagent de hauts
intérêts matériels, on consulte des amis
compétents, des gens d'affaires, ou que dans
une maladie grave on appelle aussitôt le
médecin.
On y- est tenu pour soi on y est tenu éga-
lement pour les autres les parents pour
leurs enfants, les supérieurs pour leurs in-
férieurs, vis-à-vis desquels, en ces suj«t#
principalement, leur responsabilité n'est
pas petite.
On y est tenu, enfin, à cause des adver-
saires dont les calomnies parfois invraisem-
blables trouvent si souvent un aliment à
leur audace dans l'ignorance de certains
catholiques touchant l'histoire de l'Eglise
ou même les vérités de nos dogmes.
Encore ce simple examen des motifs de
crédibilité ne nous établit-il qu'au seuil de
la doctrine sacrée reste l'exploration to?t
tale de ce vaste édifice. Labeur considé-
rable, certes, mais combien avantageux et
rémunérateur JI est d'ailleurs plus aisé
que peut-être on ne se l'imagine. Nombreux.,
sont aujourd'hui les ouvrages sérieux, te*
études consciencieuses et d'informatioa
sûre autant que judicieuse et neuve, tp4
mettent à la portée de la moyenne des in-
telligences les points plus importants du
dogme ou de l'histoire ecclésiastique.
Il n'est que d'avoir le courage et il eu
faut sans doute en ce temps de frivolité
mentale et de « séduisante irréflexion » •
de les lire en s'appropriant les vérités qu'il*
exposent' .V. Da*
~L~ Cl't~~ 1"1 °
BTETitjfiHîDT 22 MAI 19*
La première -salle
de lecture populaire
parisienne
"Lundi dernier 13 mai, est née de l'ini-
tiative intelligente d'un jeune vicaire et
du dévouement éclairé de quelques in-
dustriels. la première salle de lecture
populaire parisienne, centre de rayonne-
ment des saines idées. Nous lui souhai-
tons tout de suite, le succès que mérite
l'effort.de ses fondateurs,convaincu d'ail-
leurs au'une telle création est propre à
vulgariser la vérité, les doctrines d'ordre
et de véritable progrès social.
C'est au numéro 95 de la rue de la Cha-
pelle, au centre d'un quartier extrême-
ment populeux, sur le passage quotidien
d'emplovés de chemin de fer et de bu-
reau allant du faubourg vers le centre,
d'ouvriers et de manœuvres travaillant
aux ateliers voisins, qui s'ouvre depuis
6 heures du matin jusqu'à 10 heures du
soir la boutique où tous désormais
sont conviés pour y lire les bons
journaux ou y recevoir l'enseignement
de périodiques variés. La devanture
peinte de couleur rouge vif attire le re-
gard. Sur la porte, de grandes lettres
blanches annoncent que chacun peut en-
trer librement.
Le seuil franchi, on est immédiate-
ment séduit par l'accueil aimable de la
salle. Joliment badigeonnée de vert, élé-
gamment meublée, ornée de superbes
palmiers, entourée de pupitres recou-
verts de glaces, et sur lesquels les jour-
naux étalés invitent à la lecture, garnie
de chaises confortables, elle convie à
-s'attarder quelques instants à son abri.
Au centre, une grande table, garnie d'en-
criers et de buvards, permet de se livrer
aux joies de la correspondance. Sur les
murs enfin, bien en vue, de petits cadres
ripolinés attendent les réclames illus-
trées qui, prochainement, compléteront
la décoration de l'ensemble. Tout cela
est clair, séduisant, reposant comme les
feuilles qu'on y lira et les bonnes idées
seules v pourront germer.
Au fond, dans une logette, un gardien
veille à ce que le calme règne dans la
salle, fournit au besoin des renseigne-
ments. vend des cartes postales de pro-
pagande, enregistre les abonnements
aux journaux. Le cas échéant, il priera
les solliciteurs de passer dans une pièce
située en arrière et où seront bientôt ins-
tallés un secrétariat du peuple, un bu-
reau de placement gratuit, un service de
réhabilitation de mariage. Ainsi se
trouve constitué un véritable centre d'ac-
tion sociale.
Mais revenons à la salle elle-même et
à son organisation. Sous les pupitres pla-
cés tout autour sont disposés dans des
placards les rayons d'une bibliothèque
dont les livres pourront être feuilletés
sur place ou emportés. Les ouvrages,
donnés eux aussi par des personnes gé-
iiéreuses sont de toutes sortes, aimables
ou utiles, sérieux ou £ais; leur nombre
iiéià considérable ira s'accroissant.
D'un côté dé la porte enfin, sur la plus
grande des deux glaces par où s'éclaire
l'intérieur sont placardés les derniers ar-
ticles à sensation des journaux c'est en-
core une invite à entrer pour en lire plus
ion?, encore un excellent moyen de pro-
pagande active. Sur la seconde glace.
'Avant de continuer, donnons un mot
d'explication.
Le jour même où le public était appelé
à profiter de l'institution nouvelle, pa-,
raissait le premier numéro de Y Echo d&
la Chapelle, petite feuille mensuelle des-;
tinée à servir de lien aux honnêtes gens-t
du quartier, bulletin paroissial aussi,
créé pour rapprocher les catholiques dé
leurs prêtres, pour porter la bonne pa-
role des pasteurs, l'opinion d'écrivains^
instruits des misères et des besoins den
leur temps, aux chrétiens et aux esprit^
indépendants disposés à les recevoir.
Ajoutons que les abonnés au journal ont
autorisation d'utiliser gratuitement le
téléphone installé en arrière de la logettç
jiu gardien.
La bienveillante obligeance du direc-
teur d'une agence parisienne permet
'd'afficher quotidiennement du côté droit
3e la porte les dernières nouvelles de la
matinée et de la soirée, ce qui ne laisse
pas d'engager les promeneurs à s'arrêter
pour entrer. Et ainsi se trouve complè-
tement justifiée l'inscription qui s'étale,
jn grandes lettres blanches sur le fond
rouge de la devanture « Salle de dépê-
ches de l'Echo de la Chapelle. »
J'entends les protestations de certains
IHIE DOEMATIP
Lire son journal et à peu près quoti-
liennement e3t aujourd'hui devenu
fcomme un besoin universeL On s'intéresse
k la politique, aux faits-divers, aux feuil-
letons, aux nouvelles des théâtres, des
sports on en meuble sa mémoire et son
Imagination, non sans grand dommage
parfois pour l'exercice des fonctions plus
«obles de l'âme. Mais quel aliment certains
thrétiens sont-ils soucieux de procurer à
leur intelligence de croyants catholiques ?
Cette faculté vit d'idées, et, dans l'espèce,
d'idées chrétiennes ou relatives a la
croyance religieuse. Or, on ne le contêfe-
Jera pas, l'étude et la connaissance des,
thoses religieuses sont, de nos jours, assez
cégligées par nombre de catholiques. On
tait encore, il est vrai, par exemple, à l'oc-
.ea3ion de la défection un peu plus retentis-
gante d'un faux frère, gémir sur « la foi
s'en va » cela n'exige pas beaucoùp
'd'efforts, et même parait de bon ton dans
quelques milieux « honnêtes et bien pen-:
pants ». Mais quelle réaction ce spectacle*
Ïirovoque-t-il chez plusieurs de nos catho-
iques ? Leur foi à eux du moins reste-t-elle
saine et robuste ? se préoccupent-ils d'en
assurer plus fermement les bases, de l'éclai-
rer, de la nourrir, de la garder enfin touj
ijours plus vivante et solide dans leura
cœurs ?
Hélas il y a plusieurs années déjà que la
fait a été signalé. « II ne faut pas être dupe:
'des apparences, a écrit Mgr Mignot, arche*
.vêque d'Albi, la foi véritable, nous ne dit
Bons pas la religiosité, diminue tous le
jours. Extérieurement, on paraît encore
croyant, on se dit encore catholique en
réalité, on ne l'est plus guère que par habi-
tude, tradition de famille, tradition poli-
de nos lecteurs en parcourant ces dé-
tails « Comment on nous incite à fon-
der des salles de lecture! Mais les diffi-
rultés financières seules suffiraient à
faire hésiter les meilleures bonnes
volontés. Le dévouement ne peut pas
suppléer à tout, et il a certainement
fallu une somme d'argent considé-
rable pour créer une institution comme
celle de La Chapelle, sans préjudice des
fonds nécessaires à son entretien. » En
effet, notre but est de susciter partout de
semblables initiatives. Aussi allons-nous
répondre tout de suite à l'objection
d'abord en disant qu'il n'est point indis-
pensable de multiplier les dépenses
comme dans le cas qui nous occupe, en-
suite en racontant la préhistoire de la
première salle parisienne.
Il y a dix-huit mois environ, un vicaire
de Saint-Denys de La Chapelle, voyait
venir vers lui, après son catéchisme, une
dame qui lui était absolument inconnue.
Elle le questionna sur les œuvres d'hom-
mes fonctionnant dans la paroisse et in-
cidemment le prêtre fut amené à lui con-
ter son projet de fonder une œuvre de
propagande des bons journaux. Il ajouta
qu'il devait en ajourner quelque peu la
réalisation. 1 800 francs lui étant néces-
saires pour payer le placier porteur qui
le seconderait dans sa tâche; il fallait au-
paravant réunir cette somme. Huit jours
après étaient déposés à la sacristie,
450 francs avec promesse pendant un an
de voir renouveler ce don.
On se mit immédiatement à la be-
sogne 20 000 feuilles de réclame furent
distribuées et assez vite 200 abonnements
à des publications honnêtes furent faits.
Mais c'était insuffisant pour justifier l'ef-
fort donné et comme les subsides ne de-
vaient pas être fournis durant plus d'une
année la tentative menaçait d'échouer
complètement.
C'est alors que le promoteur eut l'idée
de créer sa salle de lecture populaire.
Mais maintenant se dressait le grave obs-
tacle pas d'argent. N'importe! résolu-
ment. il alla de l'avant. Un industriel du
quartier lui offrit les glaces nécessaires à
son installation, un autre lui donna, à
très bas prix, les boiseries, un troisième,
le carrelage. Peu à peu, l'installation prit
tournure et quelques personnes, séduites
par l'effort tenté, ouvrirent leurs bour-
ses. Les journaux s'intéressèrent à la
chose et par des abonnements gratuits
ou presque fournirent sans grands frais
leurs publications. Dès aujourd'hui
l'œuvre est certaine de vivre encore pen-
dant six mois. La location des cadres
destinée à la réclame des commerçants
du quartier est déjà demandée elle as-
sure pour l'avenir des fonds régulière-
ment payés et dont l'importance gran-
dira.
Ceci prouve d'abord qu'il ne faut ja-
mais désespérer de la générosité des ca-
tholiques, ensuite qu'il importe, quand
on veut mener à bonne fin un projet, de
se montrer actif et persévérant. Le suc-
cès d'ores et déjà constaté de la première
salle de lecture populaire fondée à Paris,
la relative facilité avec laquelle elle a
trouvé les revenus nécessaires à son
existence, nous permettent d'espérer la
création prochaine de nombreuses insti-
tutions analogues. Encore une fois, ce
journal y aidera de tout son pouvoir.
Mais pour Dieu! ne laissons pas à d'au-
tres la réalisation de l'idée!
M. E.
ENTERREMENT CIVIL
Un préjugé que les Sociétés de libre
pensée cherchent à enraciner dans la cer-
velle de leurs adeptes, c'est celui-ci
Quand on a signé sa volonté de se faire
enterrer civilement, la chose est irrévo-
cable, on ne saurait plus modifier cette dé-
cision quand on a « sa feuille », il n'y a
plus rien à faire.
Et c'est en vertu de ce déplorable préjugé
que nombre de personnes, malgré leurs re-
grets d'avoir signé un testament impie,
hialgré leur désir de funérailles religieuses,
ont été livrées aux adeptes triomphants de
la pensée dite libre.
On ne doit pas se lasser de démonétiser
ces idées fausses.
1 Pour quelqu'un qui, dans un moment de
folie antichrétienne ou d'ébriété, a eu le
malheur de se laisser endoctriner par les
suppôts de l'athéisme, il est facile d'annu-
ler l'acte coupable dont il a regret.
Et d'abord, on peut établir comme prin-
cipe qu'il en est de ce testament « civil »
comme de tout autre testament le dernier
annule les précédents. Donc, à quiconque a
signé dans les Loges libres penseuses, il
suffit qu'il affirme ses nouvelles volontés
par un écrit nouveau, comme une attesta-
tion de ce genre, par exemple
ci Je soussigné. déclare, contrairement
à tout ce que j'ai pu demander précédem-
ment, exiger que mes funérailles soient re-
ligieuses. « Date?..T. et signature. »
tique, à dose homéopathique. Même dans
nos populations les plus chrétiennes, dans
les milieux les mieux conservés, la foi véri-
table a perdu une partie de son influence
sur les esprits. » (Cité par A. Gayraud-: La
Crise de la toi, p. 15.) Le vrai croyant,
parmi les catholiques, est devenu l'excep-
tion. Entendons-le bien il s'agit ici du
croyant « qui répond à toute l'acception
rationnelle de ce mot », c'est-à-dire de celui
« qui non seulement adhère à-une doctrine
révélée, mais qui, d'abord, a vérifié l'auto-
rité de la parole révélatrice de celui qui,
dans la parfaite délibération de sa raison,
à l'àge d'homme, a renouvelé son acte de
foi à la religion de sa mère du croyant,
enfin, chez lequel cet acte de foi est le chef-
d'œuvre de l'âme, le point culminant de la
vie morale, une certitude ou s'appuient
toutes ses espérances, une lumière où
s'éclairent toutes ses pensées, un mobile qui
décuple sa volonté n. Que la multitude, en
effet, accepte sans les vérifier rationnelle-
ment elle-mème,parce qu'elle ne le peut pas,
les vérités de la foi qui lui sont présentées
par l'autorité légitime, c'est chose normale
et qui est loin d'être antirationnelle la foi
des simples mérite toute notre estime et a
droit d'être glorifiée. Toutefois, pour le
redire après un vigoureux penseur, glori-
fier la foi des simples est bon sans doute,
mais chez les simples. II est mauvais d'en
faire un idéal pour tous. Au contraire faut-
il faire rougir les chrétiens cultivés, si nom-
breux, hélas qui s'en contentent, qui par-
lent avec humilité" de leur foi de charbon-
niers, qui se vantent naïvement d'associer
le catéchisme de récole des Frères à une
culture très avancée. Comme s'ils ne se
devaient point de faire sortir des habi-
tudes pieuses de leur enfance l'intelligence
vigoureuse d'un chrétien intégral Leur
valeur chrétienne, leur valeur morale, la
fécondité de leur action n'est-elle pas à ce
prij î (E. Baudin. La Philosophie de la foi
C'est très simple, comme on voit.
Une objection se présente parfois.
Dans le but d'effrayer ceux qu'elle a atti-
rés' dans ses filets, la libre pensée exige
parfois des testaments comportant une
amende de 1 000 francs à 2 000 francs, ou
plus même, en cas de rétractation.
Or, disons-le bien haut des contrats de
ce genre ne valent rien car l'homme a le
droit de conserver toujours la libre disposi-
tion de soi-même et un contrat de ce genre
lui enlèverait cette liberté.
Non seulement on n'est pas tenu de rem-
plir des engagements ainsi formulés, mais
il est'même permis de se demander si les
provocateurs de pareilles compromissions
ne seraient point passibles de poursuites
judiciaires. • -̃̃̃̃
Conclusion '̃ ̃>>̃̃
Si quelqu'un, en donnant son adhésion
aux formules d'enterrements civils, commet
une faute très grave, il lui est très facile,
cependant, d'effacer son acte coupable. Et
le moyen le plus simple, c'est l'exécution
d'un nouveau testament annulant le pre-
mier et réclamant des funérailles reli-
gieuses.- (Messager du Dimanehe.)
EN VOYOUCRATIE i
De la Semaine catholique de Luçon ï J
De la Semaine c~hot~ue de LMeon ?
Maillé est décidément en passe de devenir
célèbre. Le vendredi 10 mai, quand fut con-
sommée l'expulsion du mobilier de M.lecuré,
une autre scène se produisit. M. le maire, es-
corté du garde-champêtre, s'avance, clé en
main, vers l'église et s'assure que la grande
porte est libre. Dès qu'il s'est retiré, l'adjoint,
le garde-champêtre et deux gendarmes, en-
trent à l'église, avec une escorte de dix-sept
personnages qui pénètrent à leur suite, cas-
quette sur la tête et cigarette à la bouche.
Bientôt l'adjoint se retire, tandis que les deux
gendarmes et le garde vont s'asseoir au
dehors, en face de la porte de l'église.
A l'intérieur, une scène écœurante se dé-
roule. Les dix-sept mécréants causent, rient,
ouvrent les confessionnaux, sautent par-des-
sus la sainte Table, montent dans la chaire,
éteignent les bougies allumées à l'autel de la
Sainte Vierge, grimpent sur les voûtes, s'amu-
sent auteur de l'autel.
Pendant ce temps, le frère du maire, sernr-
rier, continue sa besogne de la semaine pré-
cédente il enlève les serrures et les targettes
de la petite porte de l'église et d'une porte de
la sacristie qui donne à l'extérieur. Le sacris-
tain, le soir, sera obligé de fermer avec des
taquets de bois.
Cependant trois femmes sont accourues
pour voir ce qui se passe à l'église. Ecœurée,
l'une d'elles va se plaindre aux gendarmes,
dont l'un, le maréchal des logis, lui dit de
porter ses réclamations à M. le maire. Coura-
geusement, elle y va; mais M, le maire, juste-
ment, vient de s'absenter.
La scène de l'église dura trois quarts
d'heure. Détail à noter l'un des dix-sept,
celui qui, le vendredi précédent, avait si gen-
timent gratifié M. le vicaire d'un superbe coup
de pied dans le ventre, portait avec lui un nerf
de bœuf, son tablier et son fusil de boucher,
prêt à casser la g. au curé, s'il paraissait.
Le dimanche suivant,durant la grand'messe,
les mêmes personnages allèrent faire la toi-
lette de l'ancienne cure et du jardin, tout fiers
de s'exhiber sous les yeux des braves gens qui
sortaint à ce moment de l'office divin.
N'est-ce pas qu'ils vont bien les anticléri-
caux de Maillé et qu'il fait bon vivre sous une
municipalité aussi libérale î
AU EET01JE HUE.
Mgr Gieure, évoque de Bayonne, a fait part
à son peuple de ses impressions de Rome, aux
vêpres de l'Ascension voici à peu près en
quels termes, d'après le Bulletin religieux de
Bcfyonnc
Dès qu'on eut annoncé sa présence au
Saint-Père, Pie X s'écria « Ah! Bayonnet
Bayonne » avec un sentiment de vive ten-
dresse. Il releva l'évoque agenouillé, le fit
asseoir et s'entretint avec lui comme le plus
tendre des pères avec son enfant, lui de-
mandant des nouvelles du diocèse qu'il lui
avait confié* Nous allons essayer de retra-
cer ici l'émouvant récit de cette entrevue
avec le Pape que, du haut de la chaire,
l'évêque a fait à son bon peuple de Bayonne,
mais sans avoir l'espérance de le reconsti-
tuer mot pour mot
« Et comment vous a traité la persécu-
tian ? Très Saint-Père, la persécution a
fait chez nous ce qu'elle a fait partout. Elle
nous a dépouillés de tout. J'ai perdu mes
deux petits séminaires, mon grand sémi-
naire j'ai été chassé de l'évêché, les édu-
cateurs chrétiens ont été chassés de leurs
écoles. Tout ce qui était matériel a été
ruiné. Mais malgré ces ruines, je bénis
Dieu je préfère mon état présent à la si-
tuation que j'avais il y a un an. J'ai trout-e
dans le peuple si bon et si chrétien qui m'est
confié les plus douces consolations. Grâce
à sa générosité, à ses secours, à son appui,
nous avons fait face à toutes les difficultés.
Nous avons tout perdu, nous avons re-
trouvé le suffisant pour continuer nos œu-
vres. Nos étudiants ecclésiastiques ont de
nouveau un abri, les meubles indispensa-
bles et le pain de chaque jour.
» J'ai eu l'incomparable joie de voit tous
les fidèles de mon diocèse compatir à la
détresse et aux malheurs de leur évoque,
et mon cœur s'est senti absolument en com-
munion avec le leur dans les épreuves qui
nous étaient envoyées. La persécution a
ranimé le foi et la charité dans les âmes. »
Le visage du Saint-Père rayonnait de joie
chez Newman, p. 72.) Oui, pareille attitude
doit être stigmatisée. Pourrait-il être ques-
tion de lui décerner un brevet d énergie,
voire d'honorabilité? Le jugement suivant.
crul la vise avec évidence, l'apprécie au taux
de sa valeur « Il y a telle méthode de
croyance qui comporte de la lâcheté, qui
est moins sympathique à la conscience mo-
rale que telle incroyance où l'on peut accu-
ser du dehors l'orgueil et l'endurcissement
du cœur, mais où l'on peut trouver au-de-
dans plus de droiture qu'on ne dit, plus de
désir de croire et de savoir qu'on ne
pense ». (ld.)
Mais ses conséquences surtout éclairent
sur la gravité du péril qu'elle constitue.
N'apporte-t-elle point en premier lieu un
semblant de justification à ce blasphème
des philosophes antichrétiens et antireli-
gieux qui regardent l'idée catholique
comme une forme inférieure et rétrograde
de la pensée humaine, et pour qui croire
et se soumettre au surnaturel doit être
laissé aux « mineurs », aux enfants et aux
femmes, mais serait une déchéance pour les
esprits virils cantonnés dans le rationnel ».
Quelques transfuges du catholicisme, en
tout cas s'en autorisent pour expliquer leur
défection. Ils ont tort, sans nul doute, et
dans son dernier ouvrage La Foi devant'
la Raison, où il a pris à tâche de répondre;
aux allégations de deux « évadés n, l'abbé
Gayraud le leur déclare sans ménagements;
citons ces lignes, aussi bien elles mettent.
à nu et flétrissent ce même vice d'incurie
dogmatique que nous soulignons ici » Oui
certes, que d'âmes religieuses et croyantes
sont troublées dans leur foi par l'atmo-
sphère d'incrédulité philosophique et scien-
tifique qu'elles respirent, par l'ambiance
d'athéisme et d'antichristianisme de sa-
vante allure qui les environne, par les spec-
tacles de scepticisme religieux qui leur sont
donnés sur tous les théàtres de la vie mo-
derne, par je ne sais quel courant d'im-
en écoutant mes paroles n Dieu soit loué,
disait-il. Les impies avaient tendu leurs
filets pour prendre le juste, et ils sont tom-
bés eux-mêmes dans les panneaux qu'ils
avaient dressés. Parlez-moi de vos œuvres,
œ'a-Hl dit. Avez-vous beaucoup d'oeuvres
d'hommes ? »
Je dus avouer au Saint-Père que les œu-
vres d'hommes n'étaient pas très nom-
1 brewses. « Et les œuvres de femmes ? R
Elles sont très florissantes, Très Saint-
Père, et si nombreuses que je ne les connais
pas» encore toutes. » Et en lui parlant de ces
œuvres, je lui racontais cette réunion si
édifiante, si consolante des dames de la
Halle, de ces vaillantes et généreuses chré-
tiennes dont la foi est si virile, et qui, l'hi-
ver dernier, avaient rempli de leur assis-
tance cette vaste cathédrale. Le Saint-Père
était heureux des détails que je lui donnais,
et il me dit que c'était dans une réunion de
ce genre qu'il aurait aimé à se trouver sur-
tout.
«.Et les œuvres de jeunes gens ? Très
Saint-Père, je suis heureux et fler de mes
jeunes gens. Leur cœur est vaillant et leur
dévouement à l'Eglise incomparable. Ils
sont surtout mon espérance et ma force.
Oh! Très Saint-Père, si vous aviez été au
milieu d'eux dans les circonstances où je
me suis trouvé, vous auriez senti qu'on peut
coqtpter avec eux jusqu'à la mort. Je
suis prisonnier ici, me dit-il, je ne puis sor-
tir du Vatican. Je suis prisonnier de mon
devoir et de ma charge. S'il en était autre-
ment, ce que j'aimerais par-dessus tout,
ce serait d'aller en France, de diocèse en
diocèse, de ville en ville, parler à ce peuple
généreux de l'Eglise et de leur foi, de ce
qu'il doit à l'Eglise et à Jésus-Christ. Cette
joie m'est refusée, mais ma consolation est
de voir que ce que je ne fais pas, les évê-
ques le font. Ah dites de ma part à votre
peuple combien je l'aime, combien je suis
avec lui dans ses épreuves. Qu'il ne se dé-
courage pas dans cette lutte pour Jésus-
Christ et pour son Eglise. »
Comment pourrais-je vous rendre l'ac-
cent de paternelle affection, l'accent de ten-
dresse du Souverain Pontife, quand il par-
lait'des catholiques de France Oh c'est
de l'intime de son âme qu'il aime ce peuple
qui souffre tant, et qui méritait un meilleur
sort 1
J'apportais au Pape votre offrande du
Denier de Saint-Pierre, offre vraiment prin-
jcièré, digne de votre générosité. Quand je
'là déposai à ses pieds, son front joyeux se
rembrunit « Conunent recevrai-je votre
don, me dit-il. Non, gardez pour vous cela.
Vous êtes dans la ruine, dans la misère
presque gardez ces ressources pour sub-
vé-nfr aux nécessités de cette époque si mal-
heureuse. A cette heure, le Pape ne veut pas
accepter votre don, l'expression de votre
-amour et de votre bonne volonté lui suffit.
^Je vous demande, Très Saint-Père, l'au-
torisation de n'en rien faire. Je ne repren-
drai; pas cette offrande que vous font vos
̃enfants du diocèse de Bayonne. Ils ne me
le pardonneraient pas et je ne le dois pas.
Il y va, Très Saint-Père, un commandement
de Dieu lui-même qui nous oblige et que
voofe ne pouvez pas changer. Il ordonne que
les fils doivent aider leur père, le soutenir
et le nourrir dans sa détresse. Vous êtes
notte père et nous sommes vos enfants.
Quels que soient nos besoins, nous ne fail-
lirons pas au devoir de vous aider et de
venir à votre aide dans votre détresse. Ac-
ceptez notre offrande et bénissez vos enfants
dévoués. »
Le Pape était profondément ému « Je
vou's charge de bénir mes enfants du dio-
cèse^ de Bayonne, me dit-il. Toutes les bé-
nédictions que je puis donner, je vous auto-
rise à les donner, dans la forme et dans les
circonstances qui vous plairont, ce que volis
choisirez vous-même. Je verse pour ainsi
dire mon cœur dans le vôtre, dites-leur de
ma part toute la tendresse que j'ai pour
eux et combien le Pape les aime. »
CORCRÈS EUCPIUSTIQUE DE JHETZ
Le clergé messin organise activement le
Congrès eucharistique qui se tiendra à Metz,
du 0 au 11 août prochain, sous la présidence
de S. Em. le cardinal Vincen20 Vannutelli,
légat pontifical.
On annonce dès maintenant la présence à
ce Congrès de S. En», le cardinal Mercier, pri-
mat de Belgique.et de NN. SS. les archevêques
et évèquès d'Auch, de Trèves, Strasbourg, Na-
murj Liège, Rottenburg, Limbourg, Fulda,
Nancy, Dijon, Verdun et SaintDié.
,i
OSYRAfiESJVHlSTOIRE
Un disciple de saint Vincent de Paul aa
X|^« siècle Adolphe Baudon, par M. l'abbé
Scjiall. Un vol. in-&> de 770 pages, avec por-
traits en héliogravure. Broché, 4 fr. 50; port,
0 fr. 60.
Sainte Clotilde, par M. l'abbé Pouliî». Un vol
in-12 de 412 pages. Broché, 2 fr. 50; port
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Saiut Vincent Ferrier, par le P. Fades. Deux
vett. in-12 de 508-554 pages. (2' mille.) Brochés
5?r. port, 0 fr. 60.
Mémoires Cm cardinal Consalvi, par J. Cr*
îŒnbau-Joit, et le P. J.-E. Drochon. Un vol
in>-8» de 860 pages, 90 gravures et couverture
ett couleurs. Broché, 10 fr., port, 0 fr. 60,
engare,0fr.85àdomicile; relié toile. 12 fr.53,
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Biatoire de la Vendée militaire. par J. Ca*
tineau-Joly. Edition nouvelle et illustrée
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Chaque volume broché, 5 francs; port. 0 fr. 75
Relié demi-basane, 7 francs; demi-chagrin
grenat, 7 fr. 50; domi-ebagrin luxe, avec
coins et tête dorée. 8 francs, port, 1 fr.
Les 5 volumes brochés, 25 francs. Reliés demi-
basane, 31 francs; demi-chagrin grenat,
37 francs: demi-chagrin luxe, 40 francs; port,
un colis de 10 kilos-
&, rdb BAYARD, PARIS VIII*
t.piéié qui paraît descendre des sommets de.
la pensée et entraîne le monde
» Mais ce trouble dans les croyances d'un
si grand nombre, cette vacillation de la
foi* doutant d'elle-même, cette espèce de
demi-foi étiolée, déracinée de l'âme, ne
tenant plus qu'au fil de la routine, n'ayant
d'autre vie que certaines pratiques exté-
rieures, et chez quelques-uns toute d'appa-
rat, de mode, de bon ton, n'en trouverait-on
pas la cause intime dans les dispositions
morbides de la volonté, et dans l'ignorance
honteuse de la plupart des catholiques ?
Combien de gens qui passent pour avoir
reçu une éducation chrétienne ignorent leur
catéchisme, et n'ont qu'une foi timide et
chancelante parce qu'ils ne savent rien ou
presque rien de la doctrine, .des institu-
tio'ns et de l'histoire de l'Eglise Ils ne cher-
chent même pas à s'éclairer sur les doutes
qui les travaillent, aimant mieux, dans leur
paresse ou leur incurie, s'en tenir à la « foi
dii charbonnier par crainte que leurs
croyances religieuses ne se trouvent, à la
réflexion, déraisonnables. Ce sont des
pusillunimes et des routiniers, des esprits
lâches ou faibles. Qu'importe qu'ils soient
légion parmi les fidèles En quoi peuvent-
ils servir d'exemple ou d'argument ? »
Rien de plus facile que de multiplier les
citations de ce genre le conflit religieux
actuel avivant encore la blessure dont nous
souffrons, de tous côtés le même cri
d'ajarme retentit. ̃< L'indifférence a été le
grand péché de la France durant le xix' siè-
cle, écrit la revue américaine The catholic
tniversity BtiUelin (janvier 1907) cette
lutte, au commencement du xx» siècle, rap-
pellera à beaucoup d'indifférents qu'il existe
une question religieuse et que cette ques-
tiqn est fondamentale dans la vie d'une
nation, dans la vie de la nation française
spécialement..» Vienne donc enfin le réveil,
car le terme de cette incurie ne serait rien
moins, tôt ou tard, que l'abandon de toute
Ce que disent les journaux
1~<
UNE TOMBE EN VENDEE
L'Express de l'Ouest consacre un cu-
rieux article à la tombe du père de
M. Clemenceau.
Un nid d'aigle sur un rocher tel est le
Colombier, ce coin obscur de Vendée où
dort, dans la sérénité d'une nature mer-
veilleuse et loin de la croix qu'il abhorra,
M. Clemenceau, père de notre président du
Conseil M. Clemenceau, dont le fils, à
quelques lieues de cette tombe paternelle
qu'il rie visite jamais, est venu solennelle-
ment proclamer cette hérésie et cette in-
jure Le dernier Chouan est mort »
Au pied de ce tombeau qu'entourent les
ronces et les pervenches, coule le Petit-
Lay avec des bruissements de torrent. Venu
des hauteurs de Saint-Michel-Mont-Mer-
cure, après avoir semé des moulins actifs
sur la route qu'il suit avec indolence, il
roule à cet endroit plutôt qu'il ne coule,
déplaçant les galets de son fond et se blan-
chissant d'écume au heurt des rochers.
Situé dans cette commune de Mouchamps,
qui est encore un des centres du protes-
tantisme en Vendée, ce tombeau laïque est
placé là comme un défi à la foi religieuse
Propriété de la famille Clemenceau dans laquelle est enterré le pèreilu présider*
du Conseil. Au fond,, le Colombier- Logis; au premier plan à gauche, le Colom
bier-Métairie
des habitants de la contrée: Protestants et
catholiques y sont en effet très pratiquants.
Chez ces derniers, la foi est très vive. Les
premiers font souvent un long trajet pour
assister au culte, et le pasteur du pays,
M. Michelin, a recueilli environ 7 000 fr.
pour le denier du culte depuis la sépara-
tion. Les protestants ne sont pas enchantés
de cette loi qu'ils critiquent hautement.
Ils déplorent du reste.Jeur soumission si
prompte et approuvent le Pape d'avoir su
rejeter la loi au nom des catholiques.
L'athéisme est inconnu. Le tombeau de
Clemenceau père est la seule manifestation
areligieuse dans la contrée.
La petite ville de Mouchamps est assise
sur un rocher surplombant le Petit-Lay.
Accessible aux voitures de trois côtés, on
n'y arrive face à la rivière qu'en escala-
C'est dans ce fouillis inextricable, sous les ronces ei les broussatUc- on'w ?• tom-
beau de M. Clemenceau père le sommet de la grille cmerge setiftie ce leurré
que recouvrent les basses branches d'arbres séculaires
dant à grand'peine un chemin à lacet ser-
pentant dans le roc. Ce chemin aboutit à
un pont-vanne. Il faut le traverser pour
gagner le cimetière catholique. Ce pont
commence et se termine par une chaussée
croyance. On ne songe pas, évidemment,
à exiger que tout catholique entreprenne
d'étudier la théologie l'ensemble de nos
contemporains, même dans les classes ins-
truites et élevées, n'est que trop insuffisam-
ment préparé à des études de cette nature
revivra-t-il jamais ce temps où l'on vit un
Condé après s'être illustré aux victoires
de Rocroy, Fribourg, Nordh'ngue et Dun-
kerque, présider en homme entendu les
joutes scolastiques soutenues par le jeune
Bossuet pour l'obtention du grade de bache-
lier en théologie ? Plus près de nous, un
Ernest Hello, un Louis Veuillot, qui ont eu
à cœur parce que chrétiens, et aussi parce
que publicistes catholiques, de s'initier aux
secrets de la science dogmatique, passent
pour des originaux ou des excessifs qui
sait même si leur conduite en ce point n'a
pas été un scandale pour certains esprits
donnant ainsi la mesure de leur largeur de
vues et de la vigueur de leur foi ? 9
Si la recommandation faite par Léon XIII
"dans son Encyclique Mterni Patris, de re-
venir ù l'étude de la Somme Ihéologique de
saint Thomas d'Aquin,s'adresse surtout aux
prêtres et aux aspirants du sacerdoce, la
parole pontificale n'est cependant point
pour eux seuls « Tous les jeunes gens, lit-
on danc ce document, mais surtout ceux
qui grandissent pour le bien de l'Eglise, doi-
vent se nourrir de cet aliment fortifiant et
robuste, afin que leurs forces grandissent,
e' que, richement armés, ils se préparent
avec maturité à défendre la cause de la
religion. »
A tout le moins personne d'entre les ca-
tholiques n'est dispensé de faire effort pour
mieux connaître les doctrines religieuses
auxquelles il a donné son adhésion de
crovànt.
On se doit tout d'abord de se justifier à
sol-même sa propre foi, en en contrôlant
les motifs et en les pesant à leur valeur. A
fortiori y est-on obligé, lorsque se présen-
de pierres impraticaimr
escarpé que doivent être descendus h de»
d'hommes (l'emploi de tous véhicules f
étant impossible), les cerceuils des défunts.
C'est un spectacle grandiose que de voir se
dérouler sur cet escarpement le cortège
précédé de la croix et des prêtres en sur-
plis blanc, des hommes en habits noirs et
des femmes endeuillées du long voile de
tulle sur la coiffe pittoresque dfla
paysannes et sur le chapeau des citadines.
Le long du roc et à même le coteau, les
hommes, à force de maçonneries et de ter-
rassements, sont parvenus à étager de p«
tits jardinets à l'abri des vents du Nord et
excessivement fertiles. Ils se superposent
jusqu'aux contrescarpes d'une muraille for-
mant enceinte et entourant l'église. Cette
église trône comme une déesse sur cette
campagne merveilleuse. De son chevet, on
aperçoit un horizon magnifique; Pouzauges
et sa colline, dominée par la masse noire
du bois de la Folie, et Saint-Michel-Mont-
Mercure (alias Mont-Malchus), en amunt,
avec toute la délicieuse vallée du Petit-Lay;
puis, en aval, le magnifique panorama qui
s'étend de Sainte-Cécilo à Saint-Vincenfc
Sterlange et à Chantonnay, la partie orien-
tale de ce que l'on a fort justement appelé'
la « Suisse vendéenne ».
Pour monter au Colombier, de la vallée
ombreuse où coule le Lay, par un sentier
venant de la Morousse, sur l'autre rive, il
faut franchir le cours d'eau en chevau-
chant une grille de fer aux pointes acérées
et aux arêtes ébarbées. Si Clemenceau le
fils se félicite d'être le premier des nies,
Clemenceau le père était bien le premier des
gardes-champêtres, et il se vantait de savoir
faire respecter sa terre, son bien Nous
grimpons la côte à pic, nous pénétrons
dans cette demeure qui est un tombeaa.
Tournant à droite, dans une sorte de parc
mal entretenu, nous apercevons soudain
une grille de fer sur laquelle viennent s'a-
battre les dernières branches de sapins sé-
culaires et de hêtres géants. immergeant aes
broussailles, les piqués surmontant les tigés
de fer apparaissent seules. C'est un enche.
vêtrement inextritable. Le pfere du prési-
dent Clemenceau achève là de redevenir
tent des doutes et qui n'en est point tour-
menté à des degrés divers assurément –-r
à notre époque, où, comme on a pu le dire.
l'enfant naît sceptique et commence à dou-
ter à l'âge où, précisément, s'éveille en lui
fa connaissance ?
Que si l'on n'y arrive pas par soi-mêmo*»'
les maîtres et les guides ne manquent pas^i
et la prudence intellectuelle commande de
les consulter, tout de même que pour la so?
lution de difficultés qui engagent de hauts
intérêts matériels, on consulte des amis
compétents, des gens d'affaires, ou que dans
une maladie grave on appelle aussitôt le
médecin.
On y- est tenu pour soi on y est tenu éga-
lement pour les autres les parents pour
leurs enfants, les supérieurs pour leurs in-
férieurs, vis-à-vis desquels, en ces suj«t#
principalement, leur responsabilité n'est
pas petite.
On y est tenu, enfin, à cause des adver-
saires dont les calomnies parfois invraisem-
blables trouvent si souvent un aliment à
leur audace dans l'ignorance de certains
catholiques touchant l'histoire de l'Eglise
ou même les vérités de nos dogmes.
Encore ce simple examen des motifs de
crédibilité ne nous établit-il qu'au seuil de
la doctrine sacrée reste l'exploration to?t
tale de ce vaste édifice. Labeur considé-
rable, certes, mais combien avantageux et
rémunérateur JI est d'ailleurs plus aisé
que peut-être on ne se l'imagine. Nombreux.,
sont aujourd'hui les ouvrages sérieux, te*
études consciencieuses et d'informatioa
sûre autant que judicieuse et neuve, tp4
mettent à la portée de la moyenne des in-
telligences les points plus importants du
dogme ou de l'histoire ecclésiastique.
Il n'est que d'avoir le courage et il eu
faut sans doute en ce temps de frivolité
mentale et de « séduisante irréflexion » •
de les lire en s'appropriant les vérités qu'il*
exposent' .V. Da*
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