Titre : L'Humanité : journal socialiste quotidien
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : L'Humanité (Paris)
Éditeur : L'HumanitéL'Humanité (Saint-Denis)
Date d'édition : 1907-03-17
Contributeur : Jaurès, Jean (1859-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327877302
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 63335 Nombre total de vues : 63335
Description : 17 mars 1907 17 mars 1907
Description : 1907/03/17 (Numéro 1064). 1907/03/17 (Numéro 1064).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k251245r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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l, Hu ité t~
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JOURNAL SOCIALISTE QUOTIDIEN
DIMANCHE 17 MARS 1907.
QUATRIEME ANNEE. N° 1064.
RÉDACTION, ADMINISTRATION & ANNONCES
110, Rue Richelieu, Faris
Tout ce qui concerne l'Administration du journal doit être adresse
d l'Administrateur.
TÉLÉPHONE 103-89
ABONNEMENTS fM-~&Mp. Etranger
Un Mois i fr.5U » »
Trois Mois. 4fr.50 9fr.
SixMois. 9fr. 16fl'.50
Un An. 18fr. 3l.fr, c
Les Abonnements sont re~us SANS FRAIS dans tous les bureaux.de Poste.
5C'
Le 3Vximër&
50.
Xie Numéro
Il Directeur Politique i
JEJA.3NT JAURÈS
NOTRE NUMÉRO
BU 18 MARS
~WN\
i, 'Humanité publiera demain, 18Mars,
un NUMÉRO SPÉCIAL ILLUSTRÉ pour
commémorer
L'ANNIVERSAIRE DE LA COMMUNE
Ce numéro ̃ numéro du jour et riu-;
méro spécial à la fois donnera en
première page un superbe dessin de'
STEINLEN, composé pour l'Humanité.'
De nombreuses illustrations, des sou-j
venirs vivants de ceux de nos amis
qui prirent part à ce mouvement ré-
volutionnaire, des impressions de téV
moins extraites des ouvrages contem-,
porains, tout contribuera à ressusciter
pour tes travailleurs le souvenir inou-.
bliable de la Commune.
'̃' .̃̃" ̃"̃ *v ̃̃;
De nombreuses sections du Parti
nous ont déjà adressé leurs comman-
des. Elles dépassent aujourd'hui 15.000
exemplaires.
Nous invitons tous nos camarades à
imiter cet exemple et à nous faire
connaître immédiatement. le nombre de
numéros qu'ils désirent.
A ;NQ.8:AÇTlp^l'NA'MFIES
L'Assemblée générale des actionnaires et
< des" souscripteurs d'actions nouvelles, de la
Société du Journal « Humanité », se réu-
nira aujourd'hui, à une heure et demie,;
Salle du Globe, 8, boulevard de Strasbourg.
One Grève
sous le
̃:̃̃ Second Empire;
e c u ~~Ce
̃̃̃>: ̃̃̃ X"; •'̃̃' ':̃̃̃̃.̃̃'̃̃
La séance si -caractéristique, du lundi
11 mars, à la Chambre, où le parti radi-
cal et radical-socialiste (?) s'effondra, à
la suite de M. Clemenceau, dans le plus
bas des opportunismes et, de même, le
̃projet de statut que le gouvernement
bourgeois le « plus avancé depuis la Ion-,
dation de la 3e République » ait mis sur
le métier législatif, nous incite à rappe-
ler à nos amis et- lecteurs de ce journal
ce qu'était une grève en l'an de grâce
impériale 1862.
Disons de suite, afin de marquer le
'progrès énorme accompli en dehors des!
gouvernements qui ont suivi, et malgré.
ces derniers, qu'à l'époque, où. se pas-
saient ces faits, les maîtres du jour n'a-
vaient nul besoin de menacer les fonc-
tionnaires tendant à s'unir en syndicats.
ou en fédérations pour revendiquer leurs;
•droits et devenir des hommes libres d'un!
an de prison et de dix ans d'interdiction
.de tout emploi public, car, sous- le régi-,
.me impérial oh heureux temps 1 -?-'[
les fonctionnaires se montraient, aussi
respectueux de la discipline que basse-,
ment, flagorneurs devant le pouvoir..
Seule, dans l'aplatissement général,
une faible partie de la classe ouvrière
montrait des velléités d'indépendance et
le souci de ses intérêts. Opinion politi-
que à part, on peut avancer qu'une telle
attitude des masses laborieuses réalise-,
rait le rêve de nos bons républicains de
gouvernement pour lesquels les temps,
héroïques sont devenus heures de satis-
faction.
Sous le couvert de -Sociétés -de secours-
mutuels et malgré la loi, Le Chapelier
radical fabriquant des statuts contre la
classe ouvrière à l'aurore de la Révolu-
tion 'quelques travailleurs avaient su
conserver quelques moyens de défense
contre l'exploitation patronale. La typo-
graphie appartenait, à cette dernière ca-
tégorie et la Société parisienne menait,
quoique à travers mille difficultés, une
lutte inces.=-inte contre un patronat d'au-
tant plus fort qu'en outre de la puissan-
ce gouvernementale entièrement ses or-
dres, il se trouvait, d'autre part tout orga-
nisé par le seul fait qu'il était, comme au-
̃jaurjTh'm encore les notaires, constitué
en Chambre des maîtres imprimeurs,
Quatre-vingts brevets donnaient à qua-
tre-vingts patrons le droit d'exercer la
profession et d'exploiter la typographie
parisienne. On aperçoit les conséquences
d'un tel privilège.
A celte organisatoin patronale venaient
s'ajouter la loi contre les coalitions et.
ce qu'il convient de ne pas oublier, les
mesures*de bon plaisir policier qui illus-
trèrent les dix-huit années de règne de
Napoléon III, et qui aidaient à entretenir
une utile terreur dans les rangs de cette
brave population française. Pour que les.
bons fussent rassurés, il fallait qu'à tout
prix les méchants tremblassent 1
Or, en même temps que la Société
typographiqu,e s'efforçait d'améliorer la
situation économique de ses membres,
en nommant une commission d'ouvriers
chargée; de s'entendre avec les patrons en
vue d'établir un tarif commun de main-
d'œuvre, l'imprimeur et sénateur impé-
rialiste Paul Dupont^ établi 45, rue de
Grenellé-Sà'Int-Honôré (devenue pour
partie rue du Louvre et rue J.-J.-Rous-
seau) voulut briser -les revendications de
ses ouvriers en installant, une imprimerie
hors/de l'enceinte.: parisienne, c'est-à-dire!
à Clichy," où les tarifs de .composition sa-
̃trouvaient diminués !dans de; très fortes-
proportions. Cela précipita le mouve- v
ment.1 ̃
La « mise, bas », c'est-à-dire la grève,:
fut proclamée dans les, ateliers de la. rue.
de Grenelle. et suivie de nombreuses ai-
restations. Toute. la commission ouvriè-
re, ou à peu près,! fut menée à la préfet
ture de police, puis à .Mazas mais si
ces arrestations en éppuvantèrent un cer-
tain nombre, par contre elles firent naî-
tre des énergies et la:. grève s'étendit et.
gagna, d'autres imprimeries, par exem-
ple celle appartenant à M. Donnaud, sise
rue Cassette où, dix-huit mois aupara-
vant, une grève avait éclaté.
A- l'imprimerie Lahure, où nous tra-
vaillions depuis qu'en la maison Don-
naud et malgré nos dix-sept ans nous
avions conduit la « mise bas », il advint
qu'un ancien sous-officiier du nom de
G. supputant lès avantages qu'il pour-
rait retirer de son entrée chez M. Don-
naud, dont le prote ou chef d'atelier avait
été mis à la porte à la suite. de nombreux
larcins, n'hésita pas à trahir les camara--
des qui l'avaient sorti de la misère et
s'en fut offrir ses services et sorn absen-
ce de scrupules à un patron en guerre
.pour la deuxième fois avec ses ouvriers.;
Il faut manquer de tout sens pratique,
pour ignorer et c'est. -là-, le cas ordi-î
naire pour, là plupart des gouvernants
que,, plus, la, législation se fait draconien-
ne, plus grande devient la violence de
ceux contre lesquels, 'on l'applique.
Si, durant la lutte connue sous le nom
de mouvement chartiste, des ouvriers-an-
glais furent pendus, eux ou leurs ca-
marades avaient exécuté des patrons, :dtes:
policiers et des -ouvriers félons, c'est-
pourquoi, avant, que ne fût promulguée
la loi de 1864, dé nombreuses grèves. fu-
rent en France l'occasion de heurts où:.
le sang coula, non seulement entre oiu>
vriers, soldats et policiers, mais entre
les travailleurs demeurés fidèles au de-,
voir ouvrier et les renégats.
̃Ce..fu.t,,a.insi.ciulua_g.ro;ai^eJe.Jyjpj3^xaj^
plies de la maison Lahure ayant appris
la trahison de G. et sa nomination de
chef d'atelier chez l'imprimeur à l'index
Donnaud' téi- 'lurent d'en tirer yengean-,
ce et de punir le quidam.
Nous fûmes désigné, ayant travaillé en
cette" maison, pour aller nous assurer de
la réalité du fait.
Sans l.a moindre hésitation, nous péné-
trâmes dans l'imprimerie et nous nous
dirigeâmes vers le bureau où se 'devait
trouver G: Nous le vîmes, en effet, et
nos regards se croisèrent. Il se leva d'un
bond et nous demanda ce due nous lui:
voulions 2 ̃
M'assurer de visu de ta lâcheté l;
lui répondîmes-nous, et" nous/gagnâmes!
la rue.
Revenu .auprès de nos amis, nous leur,
narrâmes l'incident et, les colères s'exas-:
pérant, on décida que cet homme que
nous avions recueilli, nourri, habillé. oiur,
tillé, et .fait embaucher, serait pendu au
réverbère placé alors au.coin- ̃̃des'- rues:
Cassette et. Vaugirard 1
Nos camarades Garnier et Legros fu-
rent chargés,! de. se procurer une corde!
solide et graissée à point puis, â l'heu-
re où l'atelier Donnaud .devait se vider,
de. son personnel, le groupe vengeur se
dirigea vers la rue Cassette.
Bientôt apparut G. ayant à ses côtés
une toute jeune femme.
JEAN ALLEMANE
{A suivre dans un de nos prochains numéros.)
rrr r-, -«»-•-»-
LES PAPIERS M0NTAGNINI
La motion Jaurès et le gouvernement
Tout le monde, dans les milieux parle-
mentaires, commentait hier la décision du
groupe parlementaire du Parti socialiste, de
proposer mardi, par l'intermédiaire du ci-
toyen Jaurès la constitution d'une commis-
sion d'enquête parlementaire, chargée de
.procéder à la publication, des papiers saisis
à la nonciature.
Plusieurs journaux du soir ont prétendu
.que le gouvernement était nettement hostile
à cette' proposition.. Nous avons rencontré
dans la soirée un, de nos amis du group.e
parlementaire qui .venait de se rencontrer
avec le garde des sceaux et il ressort de cet-
te conversation que les .intentions de M.
Guyot-Dessaigne ont: été quelque peu défi-
gurées.
Le ministre de la Justice déclare bien, en
effet, que le principe de la séparation des
pouvoirs, s'oppose, tant que le procès Jouin
n'esf pas terminé, à la communication des
papiers Montagnini.à une commission par-
lementaire, puisqu'ils font partie du dossier
de cette affaire.
Mais, dès que cette affaire sera terminée,
M. Guyot-Dessaigne mettra à la disposition
de la commission tous les papiers saisis à
la nonciature dont elle croira devoir prendre
connaissance. I
AVIS A NOS ABONNÉS
Nos souscripteurs dont l'abonnement est
expiré le 15 mars, sont priés de nous
adresser le montant de leur renouvellement,
afin d'éviter un retard dans la réception du
iournaf
DOUBLE CATASTROPHE EN ALLEMAGNE
lUQU MSjaGTUBES
Jjû grisou tue 78 Mineurs
̃ 22 sont écrasés dans un -puits
Les catastrophes 'succèdient aux catastro-
phes avec une rapidité vraiment effrayante.
Il a moins de six semaines, deux acci-
dents' se produisaient le même jour dans
les mines de Lïévin et de Reden.
Dans le même bassin de Sarrebruck, hier
encore, deux catastrophes, presque, égale
nient meurtrières, se sont produites, tuant,
ici 25 hommes, là 22, jetant encore le deuil
parmi les mineurs déjà si cruellement éprou-
vés*
Une explosion de grisou
en Lorraine
Une explosion de grisou a eu lieu hier
dans la mine de houille de Petite-Rosselle,
appartenant à la maison de Wendel.. -Cette
mine est située près de Forbach, à quelques
kilomètres de Sarrebruck..
Elle occupe un personnel de 5.000 mi-
neurs et S. une production annuelle de
1.250.000 tonnes environ..
Cette maison a comme représentants à
Paris, MM. Hanson et Newerburg.
Quatre-vingts morts et douze blessés
Les mineurs! .étaient despendus comme,
d'habi tude au travail,- lorsqu'une formidable
explosion. :-se, produisit.̃ '̃ '?.
On organisa rapidement les secours. On
s'aperçut alors avec terreur qu'elle avait
causéla mort de près de quatre-vingts hom-
mes et, que douze étaient gravement- bles-
sés.
La..catastrophe. est .d'autant plus surprc-.
nante que, depuis le terrible accident de
Reden, la maison de Wendel avait, paraît-il,
pris des mesures de précaution spéciales et
que deux ..he.nres. avant chaque descente,.
une équipe d'éclaireurs procédait à l'explo-
ration des galeries.
Dès la première nouvelle, les travaux de
sauvetage ont été organisés.
La remonte des cadavres s'est effectuée ce
matin à huit heures.
78 morls et 12 blessés ont été transpor-
tés à l'hôpital. Les corps des victimes por-
tent des brûlures au visage et aux mains.
Le sauvetage
'ArnTOThTcB TOT~-pTuTsr~oTi mivsîî~rTën~ 'fé-
marqué qui permit de supposer qu'un grave
accident venait de se produire au fond de
la mine. Ce n'est que quand la benne re-,
monta avec quelques mineurs qui s'étaient
échappés qu'on eut connaissance de la ca-,
tastrophe.. v
Deux cent-quarante. à deux cent-quarante-
cinq hommes étaient descendus dans le puits
Vuillemin, qui est à -il? mètres deprofon-,
deur.
Aussitôt la nouvelle de l'explosion, le di-
recteur de la mine, M. Simon, et plusieurs
de ses principaux employés, descendirent
dans la mine. Bientôt également, des équK
pes de sauvetage, avec des appareils Drae-
ger, furent sur les, lieux, et se mirent im-
.rnédiatement à l'ouvrage.
La côloaine de secours rencontra d'abord
le corps du porion Hayon, qui fut aussitôt
remonté. Hayon rendit. le dernier s-oupir;
quelques minutés après sa sortie de la mine,
sans avoir repris connaissance.. Il avait -éfô -é
asphyxié par les gaz. méphitiques.
Reconnaissance des victimes
A midi, on comptait encore quarante dis-
parus, qui sont sans doute tous morts,, en-
sevelis sous les débris de pierres.
"ENCORE UN PETIT raiSNT,
S'IL VOUS PLAIT
n Encore* un petit moment, s'il vous
plaît » C'est le cri de Mme du Barry au
bourreau que MM, les membres du conseil
des ministres ont jeté, en choeur devant la:
délégation des gauches.
Spectacle émouvant 1
La délégation a'' été' attendrie par cette
plainte.
Soit, dil-ell&. Mettons-y, chacun du
nôtre.
Et l'on y a mis chacun du sien. et l'on
s'est entendu.
Le gouvernement verra les vacances de
Pâques et M. Clemenceau., palabrant ici
et là, pourra un mois encore, au prix de
cette défaillance, professer l'éncrgiei
Mais il va de soi que c'est le prolétariat
qui paie les frais de l'accord.
'On Il "'commencé par" protéger les frau-
deurs. du Midi pour faire -plaisir à M. Laf-
,'ferre. On continue, en protégeant dans la
question du repos hebdomadaire, les Iràu-
.deurs du pays entier.
Qu'est-ce, en effet, que l'application libé-
rale de la loi, avec le sens qu'on donne au
mot libéral ?
C'est tout simplement la non-application
partout où elle rencontrera des résistances;
patronales.
Mais on fait mieux.
Dans la crainte que ces résistances ne
soient pas assez nombreuses, ni assez vi-
ves, et qu'ainsi la loi entre peu a peu dans.
la coutume, on prend le solennel engage-!
ment de la modifier. •
Pour bénigne qu'elle soit, on lui tordra
le col en juillet, si j'ose, cette métaphore.
C'est le prix que la délégation des gau-
ches a exigé du conseil et l'on doit à la
justice de reconnaître qu'elle a élu modé-
rée.
Elle pouvait demander bien davantage,
tout. demander, car il n'est aujourd'hui ca-
pitulation à laquelle ne soit prêt le Pou-
.voir, à la condition qu'on lui laisse le souf-
fle. ..̃
pîbrre BERTRAND.
Parmi les mineurs, blessés ̃ grièvement,-
deux sont morts. Quant aux autres, les méde-
cins n'espèrent pouvoir en sauver qu'un seul.
L'administration des mines de l'Etat prus:
sien. dès qu'elle eut connaissance de la ca-
tastrophe, envoya des équipes de sauvetage,
sous la conduite de plusieurs fonctionnaires
des mines. Ces équipes descendirent aussitôt
dans le puits, mais il n'y avait plus rien d'u-
tile à faire.
Parmi les morts se trouvent deux porions:
M. Waldschmidt, de Kleine-Rpssell, et M.
Conrad, de Nazeviller. Le premier laisse une
femme et un enfant le second laisse une
femme et cinq enfants.
Plus de la moitié des mineurs qui ont péri
dans cette catastrophe étaient mariés ils
habitaient pour la plupart les villages lor-
rains du voisinage quelques-unes des victi-
mes étaient des villages de la Prusse rhé-
nane.
Le village de Gross-Rossell compte à. lui
seul neuf morts, dont huit étaient- mariés. Un
mineur de Ludwiller a succombé avec son
fils.
Les corps sont exposés dans les. corridors
de l'hôpital de la mine.
Quelques-uns des mineurs qui ont succom-
bô a l'asphyxie par les gaz méphitiques
semblent dormir. Beaucoup d'autres, qui ont
été tués par l'explosion sont méeonnâissa-
.blés. ̃ ̃̃ ̃-
A midi, les 67 cadavres avaient été re-
connus, sauf uni. dont Le visage est complète-
ment défiguré..
Les condoléances
Le président de la république a adressé,
de Toulon, à _S. M. l'Empereur d'Allemagne
un télégramme de condoléances à l'occasion
de la catastrophe qui s'est produite dans
la mine de houille de Petite-Rosselle.
De son côté, M. Pichon, ministre des
affaires étrangères, s'est rendu à l'ambas-.
sade d'Allemagne pour exprimer' au prince
Radiolm les condoléances du gouvernement
de la République.
M. Pichon a, en outre, invité notre
chargé d'affaires à Berlin de faire une dé-
imarche analogue. auprès du gouvernement
impérial.
J¥a.uip^-j?zeler .a envoyé aux familles des victimes
l, Hu ité t~
mftSsBB BBhbBSSI < HBSjBBB BS^S ^^S^RBi BHSBS& kShkiSB' ̃SUhuHI ÊBSÊSRÊt fiB«MfiBiB SsSEëSn ""tiBJttfflo finiëStlIfiffl RflaEffijjaW ^B^^Sha hotmw
JOURNAL SOCIALISTE QUOTIDIEN
DIMANCHE 17 MARS 1907.
QUATRIEME ANNEE. N° 1064.
RÉDACTION, ADMINISTRATION & ANNONCES
110, Rue Richelieu, Faris
Tout ce qui concerne l'Administration du journal doit être adresse
d l'Administrateur.
TÉLÉPHONE 103-89
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Un Mois i fr.5U » »
Trois Mois. 4fr.50 9fr.
SixMois. 9fr. 16fl'.50
Un An. 18fr. 3l.fr, c
Les Abonnements sont re~us SANS FRAIS dans tous les bureaux.de Poste.
5C'
Le 3Vximër&
50.
Xie Numéro
Il Directeur Politique i
JEJA.3NT JAURÈS
NOTRE NUMÉRO
BU 18 MARS
~WN\
i, 'Humanité publiera demain, 18Mars,
un NUMÉRO SPÉCIAL ILLUSTRÉ pour
commémorer
L'ANNIVERSAIRE DE LA COMMUNE
Ce numéro ̃ numéro du jour et riu-;
méro spécial à la fois donnera en
première page un superbe dessin de'
STEINLEN, composé pour l'Humanité.'
De nombreuses illustrations, des sou-j
venirs vivants de ceux de nos amis
qui prirent part à ce mouvement ré-
volutionnaire, des impressions de téV
moins extraites des ouvrages contem-,
porains, tout contribuera à ressusciter
pour tes travailleurs le souvenir inou-.
bliable de la Commune.
'̃' .̃̃" ̃"̃ *v ̃̃;
De nombreuses sections du Parti
nous ont déjà adressé leurs comman-
des. Elles dépassent aujourd'hui 15.000
exemplaires.
Nous invitons tous nos camarades à
imiter cet exemple et à nous faire
connaître immédiatement. le nombre de
numéros qu'ils désirent.
A ;NQ.8:AÇTlp^l'NA'MFIES
L'Assemblée générale des actionnaires et
< des" souscripteurs d'actions nouvelles, de la
Société du Journal « Humanité », se réu-
nira aujourd'hui, à une heure et demie,;
Salle du Globe, 8, boulevard de Strasbourg.
One Grève
sous le
̃:̃̃ Second Empire;
e c u ~~Ce
̃̃̃>: ̃̃̃ X"; •'̃̃' ':̃̃̃̃.̃̃'̃̃
La séance si -caractéristique, du lundi
11 mars, à la Chambre, où le parti radi-
cal et radical-socialiste (?) s'effondra, à
la suite de M. Clemenceau, dans le plus
bas des opportunismes et, de même, le
̃projet de statut que le gouvernement
bourgeois le « plus avancé depuis la Ion-,
dation de la 3e République » ait mis sur
le métier législatif, nous incite à rappe-
ler à nos amis et- lecteurs de ce journal
ce qu'était une grève en l'an de grâce
impériale 1862.
Disons de suite, afin de marquer le
'progrès énorme accompli en dehors des!
gouvernements qui ont suivi, et malgré.
ces derniers, qu'à l'époque, où. se pas-
saient ces faits, les maîtres du jour n'a-
vaient nul besoin de menacer les fonc-
tionnaires tendant à s'unir en syndicats.
ou en fédérations pour revendiquer leurs;
•droits et devenir des hommes libres d'un!
an de prison et de dix ans d'interdiction
.de tout emploi public, car, sous- le régi-,
.me impérial oh heureux temps 1 -?-'[
les fonctionnaires se montraient, aussi
respectueux de la discipline que basse-,
ment, flagorneurs devant le pouvoir..
Seule, dans l'aplatissement général,
une faible partie de la classe ouvrière
montrait des velléités d'indépendance et
le souci de ses intérêts. Opinion politi-
que à part, on peut avancer qu'une telle
attitude des masses laborieuses réalise-,
rait le rêve de nos bons républicains de
gouvernement pour lesquels les temps,
héroïques sont devenus heures de satis-
faction.
Sous le couvert de -Sociétés -de secours-
mutuels et malgré la loi, Le Chapelier
radical fabriquant des statuts contre la
classe ouvrière à l'aurore de la Révolu-
tion 'quelques travailleurs avaient su
conserver quelques moyens de défense
contre l'exploitation patronale. La typo-
graphie appartenait, à cette dernière ca-
tégorie et la Société parisienne menait,
quoique à travers mille difficultés, une
lutte inces.=-inte contre un patronat d'au-
tant plus fort qu'en outre de la puissan-
ce gouvernementale entièrement ses or-
dres, il se trouvait, d'autre part tout orga-
nisé par le seul fait qu'il était, comme au-
̃jaurjTh'm encore les notaires, constitué
en Chambre des maîtres imprimeurs,
Quatre-vingts brevets donnaient à qua-
tre-vingts patrons le droit d'exercer la
profession et d'exploiter la typographie
parisienne. On aperçoit les conséquences
d'un tel privilège.
A celte organisatoin patronale venaient
s'ajouter la loi contre les coalitions et.
ce qu'il convient de ne pas oublier, les
mesures*de bon plaisir policier qui illus-
trèrent les dix-huit années de règne de
Napoléon III, et qui aidaient à entretenir
une utile terreur dans les rangs de cette
brave population française. Pour que les.
bons fussent rassurés, il fallait qu'à tout
prix les méchants tremblassent 1
Or, en même temps que la Société
typographiqu,e s'efforçait d'améliorer la
situation économique de ses membres,
en nommant une commission d'ouvriers
chargée; de s'entendre avec les patrons en
vue d'établir un tarif commun de main-
d'œuvre, l'imprimeur et sénateur impé-
rialiste Paul Dupont^ établi 45, rue de
Grenellé-Sà'Int-Honôré (devenue pour
partie rue du Louvre et rue J.-J.-Rous-
seau) voulut briser -les revendications de
ses ouvriers en installant, une imprimerie
hors/de l'enceinte.: parisienne, c'est-à-dire!
à Clichy," où les tarifs de .composition sa-
̃trouvaient diminués !dans de; très fortes-
proportions. Cela précipita le mouve- v
ment.1 ̃
La « mise, bas », c'est-à-dire la grève,:
fut proclamée dans les, ateliers de la. rue.
de Grenelle. et suivie de nombreuses ai-
restations. Toute. la commission ouvriè-
re, ou à peu près,! fut menée à la préfet
ture de police, puis à .Mazas mais si
ces arrestations en éppuvantèrent un cer-
tain nombre, par contre elles firent naî-
tre des énergies et la:. grève s'étendit et.
gagna, d'autres imprimeries, par exem-
ple celle appartenant à M. Donnaud, sise
rue Cassette où, dix-huit mois aupara-
vant, une grève avait éclaté.
A- l'imprimerie Lahure, où nous tra-
vaillions depuis qu'en la maison Don-
naud et malgré nos dix-sept ans nous
avions conduit la « mise bas », il advint
qu'un ancien sous-officiier du nom de
G. supputant lès avantages qu'il pour-
rait retirer de son entrée chez M. Don-
naud, dont le prote ou chef d'atelier avait
été mis à la porte à la suite. de nombreux
larcins, n'hésita pas à trahir les camara--
des qui l'avaient sorti de la misère et
s'en fut offrir ses services et sorn absen-
ce de scrupules à un patron en guerre
.pour la deuxième fois avec ses ouvriers.;
Il faut manquer de tout sens pratique,
pour ignorer et c'est. -là-, le cas ordi-î
naire pour, là plupart des gouvernants
que,, plus, la, législation se fait draconien-
ne, plus grande devient la violence de
ceux contre lesquels, 'on l'applique.
Si, durant la lutte connue sous le nom
de mouvement chartiste, des ouvriers-an-
glais furent pendus, eux ou leurs ca-
marades avaient exécuté des patrons, :dtes:
policiers et des -ouvriers félons, c'est-
pourquoi, avant, que ne fût promulguée
la loi de 1864, dé nombreuses grèves. fu-
rent en France l'occasion de heurts où:.
le sang coula, non seulement entre oiu>
vriers, soldats et policiers, mais entre
les travailleurs demeurés fidèles au de-,
voir ouvrier et les renégats.
̃Ce..fu.t,,a.insi.ciulua_g.ro;ai^eJe.Jyjpj3^xaj^
plies de la maison Lahure ayant appris
la trahison de G. et sa nomination de
chef d'atelier chez l'imprimeur à l'index
Donnaud' téi- 'lurent d'en tirer yengean-,
ce et de punir le quidam.
Nous fûmes désigné, ayant travaillé en
cette" maison, pour aller nous assurer de
la réalité du fait.
Sans l.a moindre hésitation, nous péné-
trâmes dans l'imprimerie et nous nous
dirigeâmes vers le bureau où se 'devait
trouver G: Nous le vîmes, en effet, et
nos regards se croisèrent. Il se leva d'un
bond et nous demanda ce due nous lui:
voulions 2 ̃
M'assurer de visu de ta lâcheté l;
lui répondîmes-nous, et" nous/gagnâmes!
la rue.
Revenu .auprès de nos amis, nous leur,
narrâmes l'incident et, les colères s'exas-:
pérant, on décida que cet homme que
nous avions recueilli, nourri, habillé. oiur,
tillé, et .fait embaucher, serait pendu au
réverbère placé alors au.coin- ̃̃des'- rues:
Cassette et. Vaugirard 1
Nos camarades Garnier et Legros fu-
rent chargés,! de. se procurer une corde!
solide et graissée à point puis, â l'heu-
re où l'atelier Donnaud .devait se vider,
de. son personnel, le groupe vengeur se
dirigea vers la rue Cassette.
Bientôt apparut G. ayant à ses côtés
une toute jeune femme.
JEAN ALLEMANE
{A suivre dans un de nos prochains numéros.)
rrr r-, -«»-•-»-
LES PAPIERS M0NTAGNINI
La motion Jaurès et le gouvernement
Tout le monde, dans les milieux parle-
mentaires, commentait hier la décision du
groupe parlementaire du Parti socialiste, de
proposer mardi, par l'intermédiaire du ci-
toyen Jaurès la constitution d'une commis-
sion d'enquête parlementaire, chargée de
.procéder à la publication, des papiers saisis
à la nonciature.
Plusieurs journaux du soir ont prétendu
.que le gouvernement était nettement hostile
à cette' proposition.. Nous avons rencontré
dans la soirée un, de nos amis du group.e
parlementaire qui .venait de se rencontrer
avec le garde des sceaux et il ressort de cet-
te conversation que les .intentions de M.
Guyot-Dessaigne ont: été quelque peu défi-
gurées.
Le ministre de la Justice déclare bien, en
effet, que le principe de la séparation des
pouvoirs, s'oppose, tant que le procès Jouin
n'esf pas terminé, à la communication des
papiers Montagnini.à une commission par-
lementaire, puisqu'ils font partie du dossier
de cette affaire.
Mais, dès que cette affaire sera terminée,
M. Guyot-Dessaigne mettra à la disposition
de la commission tous les papiers saisis à
la nonciature dont elle croira devoir prendre
connaissance. I
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Nos souscripteurs dont l'abonnement est
expiré le 15 mars, sont priés de nous
adresser le montant de leur renouvellement,
afin d'éviter un retard dans la réception du
iournaf
DOUBLE CATASTROPHE EN ALLEMAGNE
lUQU MSjaGTUBES
Jjû grisou tue 78 Mineurs
̃ 22 sont écrasés dans un -puits
Les catastrophes 'succèdient aux catastro-
phes avec une rapidité vraiment effrayante.
Il a moins de six semaines, deux acci-
dents' se produisaient le même jour dans
les mines de Lïévin et de Reden.
Dans le même bassin de Sarrebruck, hier
encore, deux catastrophes, presque, égale
nient meurtrières, se sont produites, tuant,
ici 25 hommes, là 22, jetant encore le deuil
parmi les mineurs déjà si cruellement éprou-
vés*
Une explosion de grisou
en Lorraine
Une explosion de grisou a eu lieu hier
dans la mine de houille de Petite-Rosselle,
appartenant à la maison de Wendel.. -Cette
mine est située près de Forbach, à quelques
kilomètres de Sarrebruck..
Elle occupe un personnel de 5.000 mi-
neurs et S. une production annuelle de
1.250.000 tonnes environ..
Cette maison a comme représentants à
Paris, MM. Hanson et Newerburg.
Quatre-vingts morts et douze blessés
Les mineurs! .étaient despendus comme,
d'habi tude au travail,- lorsqu'une formidable
explosion. :-se, produisit.̃ '̃ '?.
On organisa rapidement les secours. On
s'aperçut alors avec terreur qu'elle avait
causéla mort de près de quatre-vingts hom-
mes et, que douze étaient gravement- bles-
sés.
La..catastrophe. est .d'autant plus surprc-.
nante que, depuis le terrible accident de
Reden, la maison de Wendel avait, paraît-il,
pris des mesures de précaution spéciales et
que deux ..he.nres. avant chaque descente,.
une équipe d'éclaireurs procédait à l'explo-
ration des galeries.
Dès la première nouvelle, les travaux de
sauvetage ont été organisés.
La remonte des cadavres s'est effectuée ce
matin à huit heures.
78 morls et 12 blessés ont été transpor-
tés à l'hôpital. Les corps des victimes por-
tent des brûlures au visage et aux mains.
Le sauvetage
'ArnTOThTcB TOT~-pTuTsr~oTi mivsîî~rTën~ 'fé-
marqué qui permit de supposer qu'un grave
accident venait de se produire au fond de
la mine. Ce n'est que quand la benne re-,
monta avec quelques mineurs qui s'étaient
échappés qu'on eut connaissance de la ca-,
tastrophe.. v
Deux cent-quarante. à deux cent-quarante-
cinq hommes étaient descendus dans le puits
Vuillemin, qui est à -il? mètres deprofon-,
deur.
Aussitôt la nouvelle de l'explosion, le di-
recteur de la mine, M. Simon, et plusieurs
de ses principaux employés, descendirent
dans la mine. Bientôt également, des équK
pes de sauvetage, avec des appareils Drae-
ger, furent sur les, lieux, et se mirent im-
.rnédiatement à l'ouvrage.
La côloaine de secours rencontra d'abord
le corps du porion Hayon, qui fut aussitôt
remonté. Hayon rendit. le dernier s-oupir;
quelques minutés après sa sortie de la mine,
sans avoir repris connaissance.. Il avait -éfô -é
asphyxié par les gaz. méphitiques.
Reconnaissance des victimes
A midi, on comptait encore quarante dis-
parus, qui sont sans doute tous morts,, en-
sevelis sous les débris de pierres.
"ENCORE UN PETIT raiSNT,
S'IL VOUS PLAIT
n Encore* un petit moment, s'il vous
plaît » C'est le cri de Mme du Barry au
bourreau que MM, les membres du conseil
des ministres ont jeté, en choeur devant la:
délégation des gauches.
Spectacle émouvant 1
La délégation a'' été' attendrie par cette
plainte.
Soit, dil-ell&. Mettons-y, chacun du
nôtre.
Et l'on y a mis chacun du sien. et l'on
s'est entendu.
Le gouvernement verra les vacances de
Pâques et M. Clemenceau., palabrant ici
et là, pourra un mois encore, au prix de
cette défaillance, professer l'éncrgiei
Mais il va de soi que c'est le prolétariat
qui paie les frais de l'accord.
'On Il "'commencé par" protéger les frau-
deurs. du Midi pour faire -plaisir à M. Laf-
,'ferre. On continue, en protégeant dans la
question du repos hebdomadaire, les Iràu-
.deurs du pays entier.
Qu'est-ce, en effet, que l'application libé-
rale de la loi, avec le sens qu'on donne au
mot libéral ?
C'est tout simplement la non-application
partout où elle rencontrera des résistances;
patronales.
Mais on fait mieux.
Dans la crainte que ces résistances ne
soient pas assez nombreuses, ni assez vi-
ves, et qu'ainsi la loi entre peu a peu dans.
la coutume, on prend le solennel engage-!
ment de la modifier. •
Pour bénigne qu'elle soit, on lui tordra
le col en juillet, si j'ose, cette métaphore.
C'est le prix que la délégation des gau-
ches a exigé du conseil et l'on doit à la
justice de reconnaître qu'elle a élu modé-
rée.
Elle pouvait demander bien davantage,
tout. demander, car il n'est aujourd'hui ca-
pitulation à laquelle ne soit prêt le Pou-
.voir, à la condition qu'on lui laisse le souf-
fle. ..̃
pîbrre BERTRAND.
Parmi les mineurs, blessés ̃ grièvement,-
deux sont morts. Quant aux autres, les méde-
cins n'espèrent pouvoir en sauver qu'un seul.
L'administration des mines de l'Etat prus:
sien. dès qu'elle eut connaissance de la ca-
tastrophe, envoya des équipes de sauvetage,
sous la conduite de plusieurs fonctionnaires
des mines. Ces équipes descendirent aussitôt
dans le puits, mais il n'y avait plus rien d'u-
tile à faire.
Parmi les morts se trouvent deux porions:
M. Waldschmidt, de Kleine-Rpssell, et M.
Conrad, de Nazeviller. Le premier laisse une
femme et un enfant le second laisse une
femme et cinq enfants.
Plus de la moitié des mineurs qui ont péri
dans cette catastrophe étaient mariés ils
habitaient pour la plupart les villages lor-
rains du voisinage quelques-unes des victi-
mes étaient des villages de la Prusse rhé-
nane.
Le village de Gross-Rossell compte à. lui
seul neuf morts, dont huit étaient- mariés. Un
mineur de Ludwiller a succombé avec son
fils.
Les corps sont exposés dans les. corridors
de l'hôpital de la mine.
Quelques-uns des mineurs qui ont succom-
bô a l'asphyxie par les gaz méphitiques
semblent dormir. Beaucoup d'autres, qui ont
été tués par l'explosion sont méeonnâissa-
.blés. ̃ ̃̃ ̃-
A midi, les 67 cadavres avaient été re-
connus, sauf uni. dont Le visage est complète-
ment défiguré..
Les condoléances
Le président de la république a adressé,
de Toulon, à _S. M. l'Empereur d'Allemagne
un télégramme de condoléances à l'occasion
de la catastrophe qui s'est produite dans
la mine de houille de Petite-Rosselle.
De son côté, M. Pichon, ministre des
affaires étrangères, s'est rendu à l'ambas-.
sade d'Allemagne pour exprimer' au prince
Radiolm les condoléances du gouvernement
de la République.
M. Pichon a, en outre, invité notre
chargé d'affaires à Berlin de faire une dé-
imarche analogue. auprès du gouvernement
impérial.
J¥a.uip^-j?
zeler .a envoyé aux familles des victimes
.de Kleme-Rossell, dès qu'il a eu connais-
sance die la catastrophe, une dépêche' de
condoléances et une somme de 1000 marks
il a promis en outre d'aller présider les
funérailles des victimes..
Un câble se brise
dans la mine de Luisenthaî;
VINGT-DEUX MORTS
Par une singulière coïncidence, vers la
même heure, on apprenait qu'une cage con-
tenant 22 mineurs s'était abîmée au fond
du puits Mathilde;, du charbonnage, de Lui-
-sentlial, près de Sarrebruck. Cette exploi-'
talion est une des mines, royales c'est-à-
dare de celles qui appartiennent au ̃ fisc
-prussien. Elle est de même importance que
celle de Petitë-Rosselle.
'Au jM&meHtvde la.descerite, le câble de
la cage- s'est rompu. Tous les mineurs
qu elle contenait .ont été broyés au fond du
puits..
Le ministre a envoyé -un représentant
sur les lieux de la catastrophe.
i L'émotion est considérable.
ASSASSINAT
D'UN TRAVAILLEUR
La grève de Nantes prend de l'extension.
Les incidents d'hier. Charges de
gendarmes Un cadavre d'ouvrier.
La situation.
Nous avons annoncé la grève des char-
bonniers et dockers de Nantes. Le mouve-
ment a pris hier une extension considéra-
ble et englobe tous les déchargeurs du port,
au nombre de plus de quinze cents.
Les grévistes ont tenu hier, à deux heu-
res, une réunion à la Bourse du travail,
pour discuter les revendications générales
qu'ils doivent faire prévaloir auprès des pa-
trons.
Cette réunion s'est terminée avec calme,
mais à la sortie de graves incidents se sont
produits, toujours grâce aux provocations
policières.
Èn^quiltant la Bourse du travail, les gré-
vistes se sont rendus sur le quai de la fosse
où se trouvaient des forces de gendarmerie
et de poliCei
Le commissaire central se tenait, en per-
manence au bureau du port avec le com-
mandant et le capitaine de gendarmerie.
Les dockers se sont dirigés d'abord vers
le pont transbordeur afin de se servir de la
nacelle pour traverser la Loir© et éviter
ainsi de faire un grand détour pour gagner
le quai des Antilles, toutes ces manœuvres
.ont lieu sans crisl Aucun chant ne se fait
entendre.
Mais lorsqu'ils se sont préparés à en-
vahir la nacelle, le commissaire de police a
donné l'ordre à ses agents de monter dans
la nacelle avec les grévistes.
Ceux-ci regagnèrent alors le quai toujours
suivis par la police. Les grévistes remon-
tent. A plusieurs reprises, la même ma-
nœuvre se reproduit.
Les grévistes bientôt abandonnent la na-
celle définitivement et se portent en cou-
rant vers la Bourse du travail.
La foule s'y était massée compacte à l'is-
sue de la réunion. Naturellement, les repré-
sentants de la force publique provoquent de
plus en plus.
Le capitaine de gendarmreie donne l'or-
'dre à ses gendarmes à cheval, de dégager
la chaussée, mais la foule ne s'écarte pas de-
"vant lés représentants de la force publique.
Le capitaine met sabre au clair et ordon-
ne à ses hommes d'en. faire autant.
A ce moment, les dockers qui sortaient
du pont transbordeur, arrivent au bas de la
rue.
Un tombereau, chargé. de pierres qui pas-
se fournit, aux grévistes des armes dont ils
.se servent pour se défendre contre les bru-
talités, de la gendarmerie.. Ceux-ci ont peine
à maîtriser leurs montures.
Les agents mettent alors sabre- an clairet
viennent au. secours, des gendarmes. Sou-
dain, un coup de feu retentit. On voit un
homme chanceler, puis s'affaisser brusque-
ment sur le sol, lue net d'un coup de- re-
volver dans l'oreille. On transporte le ca-
davre dans une pharmacie.
Il y a:- également un certain'nombre de
blessés. -̃
Les autorités, se tiennent en permanence
au bureau, du port pour faire un commen-
cement d'enquête. •̃̃
On ne sait encore qui a tiré le coup de
feu, mais le doute n'est pas possible. Ainsi
que le gouvernement de M. Constans, celui
de M. Clemenceau a maintenant du sang
de travailleur sur les mains.
A 5 heures, le calme est rétabli.
L'autopsie pratiquée immédiatement sur
le cadavre a démontré que la balle avait
pénétré dans le cerveau et déterminé une
mort immédiate.
Le citoyen Blanchard, secrétaire de Ja
Bourse du travail, a été arrêté. La surexci-
tation des grévistes est énorme et l'émotion
en ville est considérable.
Les jaunes font cause commune avec les
rouges.
«V©*
INFORMATIONS f OLSTiQUES
La commission de la marine marchande
La commission extra-parlementaire de la
marine marchande, qui avait cessé ses réu-
nions depuis 1904, a tenu, hier matin, une
séance au ministère du commerce, rue de
Varenne. Y assistaient MM. Millerand,
Siegfried, députés, André Lcbon, etc.
La commission ..siégera, désormais, régu-
lièrement., ̃̃̃.
'"̃̃'̃" LA CATASTROPHE DE TOULON ̃̃;>̃
̃̃ ̃̃ A ̃
L'MOÏMN PtinMRE FMI AM VICTI~IES B'MPmiES FUNÉMILLES
Toulon a fait aux morts dé Ylèna d'émo-
tionnantes funérailles. Un cortège immense
a accompagné à leur dernière demeure les
victimes de la catastrophe. Sur cette foule,
planait une émotion qui s'est traduite par
des larmes et des sanglots.
̃f– •*
LES FUNÉRAILLES
Au lever du jour
Dès un mouvement inaccoiilu'
mé se produit par les rues: Des voitures,
parcourent la. ville. Le soleil brille, radieux,,
hélas comme pour une fête. Place de lAi"
senal; il éclaire d'un éclat implacable les
.lii'es de cercueils qui, placés sur, des prolo.n-;1
ges (l'artillerie, viennent de la cour de rhô-,
pital se ranger sur la place d'Armes. Les
funèbres attelages, au nombre de 1?, qui
portent les cercueils d'officiers ou de.sim-.
pies matelots, ont tous une décoration iden-
tique draperies tricolores et faisceaux de.
drapeaux. Ils sont traînés par six che-
vaux.
La partie est de la place a été toute ré-,
servée aux couronnnies.
La cérémonie religieuse
Le clergé arrive neuf heures vingt. L'é->
vêque de Fréjus. entouré des prêtres de
toutes les paroisses de la ville, prend place
sur le kiosque qui s'élève au milieu de la
place.
Ge kiosque est entouré par les consuls
des puissances étrangères présents à Tou-
Ion, par des officiers de toutes armes, par
des délégations des municipalités de Tou-
lon, de Marseille, de la Seyne el de la plu-
part des villes, du département, par une
partie des conseils généraux des Bouches-
du-Rhône et du Var.
La cérémonie religieuse commence à neuf
heures et demie. L'évêque de Fréjus donne
l'absoute au moment où le président de la
République, qui vient de visiter les. blessés
à l'hôpital, arrive.
Suivi des membres du gouvernement et
des autorités, M. Fallières apparaît sur la
place où il s'approche ;tout d'abord de la
première prolongé d'artillerie et épingle la
croix de la Légion d'honneur sur le cer-
cueil'de l'enseigne de vaisseau Roux qui,
après s'être sauvé du cuirassé, trouva kv
mort en concourant aux travaux de sauve^:
tage du navire.
Le cortège se forme
A dix heures, après l'absoute donnée, le;
cortège se forme à la place .d'Armes pour
se rendre à l'arsenal. En tête, les clairons
et la musique de l'escadre, puis l'artillerie
de débarquement et les torpilleurs mineurs.
A leur suite, huit poêles son tenus dans
l'ordre suivant 1° matelots 2° quartiers-
maîtres 3° seconds-maîtres 4° maîtres
et premiers maîtres 5° enseignes 6° lieu-
tenants -de vaisseau 7° capitaines de fré-
gate 8° capitaines de vaisseau.
Chaque poêle est porté par quatre mate-
lots ou sous-officiers ou officiers des diffé-
rents corps. Puis viennent les couronnes
sur plusieurs rangs. Il y en a tant que cette
partie du cortège à elle seule occupe à un
moment donné toute l'étendue du boulevard
de Strasbourg, depuis la place de la Liberté
jusqu'à la rue Militaire. La musique du
5e dépôt des équipages- vient ensuite, pré-
cédant des délégations de fous les bâtiments
de l'escadre.
Un intervalle assez grand sépare cette
première partie du cortège des prolonges-
portant les cercueils. Sur h» pavillons qui
recouyœat les. corps sont placés des bou-
quets de fleurs naturelles, depuis l'humble
EN CELLULE
A la citadelle d'Olérpn. Deux soldats,
accusée faussement et cruellement
punis. Disons !a vérité.
Les autorités militaires qui sévissent dans
la citadelle du diâteau tfOlérpn-, viënn.ont de
commettre,, au nom de cette .discipline -bar-
bare qui étouffe en elles ie cri même de la
pitié,' un abominable m-éfait que nous, sou-
mettons ii l'appréciation-- du ministre cïe -la
Guerre et des hoiin'ôles .gens de toute opi-
nion.
Un sapeur téiégraphisle. du. 5e- génie, -XL"
Max Valtoau, et. iiii 'soldat de la 18e section
des commis et ouvriers' mijifairôs, M.- Mire-
mont, ont eHé mis eiï cellule où ils attendent
l'ouverture d'une -.enquête ordonnée à. leur
sujet par le général Daur.e cle Pioehcforl,
dont le passage a la citadelle coïncide avec
cette double et cruelle punition. On ies ac--
cuse "d'avoir écrit où, tout au moins, ins-
piré un récent article où nous étalions sous
les yeux du lecteur l'es horreurs de cette
géhenne militaire, où les disciplinaires su-
bissent de véritables tortures.
Il est de notre devoir de déclarer que' ces
deux soldats ne sont pour rien dans la
communication des, notes que nous avons
reçues et publiées. Ces notes nous ont été
communiquées par un correspondant dont.
le nom n'intéresse ni Le commandant de la
citadelle d'Oléron ni M. Daurc de Roche-
fort. Elles révélaient, d'ailleurs, des faits
qui sont, là-bas, de notoriété publique,
-lies ̃̃̃ bourreaux de.es lion maudit n'ont ]}as
encore compris qu'en faisant retomber sui-
des innocents la responsabilité de la publi-
cation dre noire enquête indirecte et de tout
point exacte, ils ont accompli un acte mons-
trueux qui confine à la scélératesse. C'est
qu'alors leur- étroite et ténébreuse ce-rveilo
est littéralement bouchée à l'émeri.
Et que f aixl.-il pour mettre aussitôt et rude-
ment à la raison ccs.siupides.lurtionnair.es
à galons d'or ? Oh bien, peu de chose, en
vérité. Il sutfU que le générai; Picquart se
souvienne.. .v- ̃'
A.-M, MAUBEL.
a suivi le Funèbre Convoi
bouquet de vioLetles ou de fraîches jonquil-
les jusqu'à la magnifique gerbe, de fleurs.-
Après les prolonges viennent les î^i'ies.,
Au premier rang on reconnaît le capitaine
de vaisseau Ortolan avec sa femme. Ils ont
perdu dans la catastrophe leur fils, élève,
mécanicien sur Ylëna.
Un piquet de gendarmes à cheval précède
le président, qui a à sa droite M. Leydet,
vice-président du Sénat, et à sa gauche M.
Berteaux, vice-président de la Chambre, eb
M. Jean Lanes, secrétaire général de la pré-
sidence.
Après le président viennent le capitaine
de Vaisseau Morgan, de l'ambassade d'An-
gleterre le contre-amiral Siegel, attaché
naval à l'ainbassadie d'Allemagne, et tes aWS
tachés navals de la Russie et du Japon.
Suivent M. Clemenceau et les membres
du j*-ouverniemen.f, les membres- du parle-
ment, les officiers généraux de la marine et
de l'armée puis le; délégations de la ma-
rine et de • l'armée- enfin, les délégations ci-
viles qui forment un cortège inlerminablet
Le défilé
Le cortège se met, en marche. Il est es-
corté de marins, le fusil bas. Une foule- im-
mense, a envahi toutes les. rues sur Je par-
cours. Des grappes d'hommes, sont sur lès,
arbres du boulevard, dont tous les magasins
et cafés sont fermés en signe de deuil. Tou-
tes les fenêtres, tous les balcons sont occu^
nés. Les becs de gaz sont voilés de crû-
pes.
Les couronnes sont au nombre d'envîion
280, quelques-unes sont lourdes et. immen-
ses, d'autres son t ̃peti tes et modestes, tou-
tes, retiennent l'attention '.au -môme degré et
parle contraste'de leurs proportions que re-
marque la foule contribue. a augmenter la
douleur générale.
Lies hommes marchent tête nue et re-
cueillis, deux ou trois sont si avancés en
âge- qu'il faut les soutenir1; les femmes, le
visage dissimulé sous de longs voiles de-
deuil marchent par file de quatre ou cinq se
donnant mutuellement le bras. Elles tiennent-
à la main leurs enfants, elles versent d'abon-
dantes larmes. La douleur de ce groupe des
̃familles est -poignante elle produit sur son
passage une impression difficile à rendre.
Sur tout le parcours du cortège, la foule
est considérable, elle forme par endroits priiv
cipalement sur le talus dés lortiiications uno
véritable-mer humaine.
On remarque dans le cortège le petit gm>
çon du capitaine Verdier, ôgé de 8 à 9 a.nst
conduit par un camarade de son père.
LES DISCOURS
La roulé est courle et, après une dem,
heure die marche, on arrive dans la cour dt>
.l'Arsenal où les discours doivent être pre^
noncés.
Auparavant, la musique des équipages de
la flotte joue la Marche funèbre de Chopin,
On avait préparé une tribune en face des
prolonges, mais les rayons du soleil élaier.?.
si ardents que les orateurs n'ont pu y pren-
dre place.
Discours de M. Fallières
Le président de la République parle le pre-
mier, la voix est forte, mais vibre d'une émo-
tion- qui gagne tous les assistants.
M. Fallières « vient apporter à notre vail-
lante .armée de mer suprême de,
la patrie n.
Il fait l'éloge de ceux qui ne sont plus,
des blessés, de tout l'équipage qui a ac»
compli héroïquement son devoir.
̃ Les grands exemples, conclutri], font' les grark
des vertus, et de la semence du sacrifice sorl.lo
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