Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1935-10-21
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 octobre 1935 21 octobre 1935
Description : 1935/10/21 (Numéro 27076). 1935/10/21 (Numéro 27076).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
SOIXANTE-QUINZIEME ANNEE. - N" 27076
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LUNDI 21 OCTOBRE 1935
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Jacques CHASTENET et Emile MIREAUX
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---T-
CHÈQUE POSTAL t Paris, Numéro 60
SOMMAIRE
Pages 1 et 2 V
LES ELECTIONS SÉNATORIALES Résultats dû pre-
mier tour de scrutin. ...
Nouvelle du Jour.
PAGE 3
Le Conflit Halo-éthiopien : les conversations
diplomatiques ; le problème des sanctions ;
les opérations militaires.
Chronique théâtrale, HENRY BIDOU.
PAGE 4
Nouvelles de l'Etranger. - Lettre d'U. R. S. S. :
les nouveaux manuels scolaires, PIERRE BER-
LAND. - La France d'outre-mer.
PAGES 5 et 6
Le « Temps » financier.
PAGE 7
La Vie économique. - Académies. - Echos et
Informations. - Les Spectacles. - T. S. F. -
Nouvelles commerciales.
PAGE 8
LA JOURNÉE : DERNIÈRES NOUVELLES. - Les Elec-
tions sénatoriales : la physionomie du scrutin
à l'Hôtel de Ville. - Avant le congrès radical.
-. Les hostilités en Ethiopie et les sanctions
contre l'Italie.
Paris, le 20 octobre
BULLETIN DU JOUR
L'ANGLETERRE ET L'ITALIE
.. Deux faits viennent ^confirmer aujourd'hui
l'impression de détente dans la situation in-
ternationale à la suite de l'entretien que l'am-
bassadeur de Grande-Bretagne à Rome, Sir
Eric Drummond, eut vendredi avec M. Musso-
lini. Il y a le communiqué officiel relatif à cet
.entretien, publié hier à Rome, et il y a le dis-
cours prononcé, hier également, par M. Stan-
ley Baldwin à Worcester, discours dans lequel
le premier ministre a défini en termes précis
la position du gouvernement du Royaume-Uni
en présence du conflit italo-éthiopien. Ce sont
deux manifestations qui empruntent aux cir-
constances actuelles une importance capitale,
car elles sont de nature à créer une atmo-
sphère nouvelle et à dissiper le malaise qui
pèse si lourdement depuis trois semaines sur
la situation internationale.
Le communiqué relatif à l'entrevue Musso-
lini-Drummond précise les indications que
nous avons données hier. Il souligne que l'am-
bassadeur de Grande-Bretagne a donné au
chef du gouvernement italien l'assurance que
le gouvernement du Royaume-Uni n'a pas l'in-
tention d'entreprendre une action quelconque
relative au conflit italo-éthiopien en dehors de
ce qu'exigent les obligations collectives assu-
mées par la Grande-Bretagne en sa qualité de
membre loyal de la Société des nations, « ou
en dehors de ce qui peut être consenti ou
recommandé par la Société des nations con-
formément aux dispositions du pacte ». Cette
dernière précision est d'un réel intérêt. L'am-
bassadeur de Grande-Bretagne a donné égale-
ment l'assurance .que l'attitude de son gouver-
nement n'est en aucune façon déterminée par
des motifs d'intérêt personnel ét que toutes les
affirmations contraires sont absolument dé-
nuées de fondement. Ces assurances, dont le
gouvernement italien prend solennellement
acte par le fait même de les enregistrer dans
un communiqué officiel dont les termes ont
été certainèment concertés et arrêtés de com-
munv accord par le Duce et l'ambassadeur de
Grande-Bretagne, doivent avoir logiquement
pour effet de faire tomber toutes les méfiances
qui existaient entre Rome et Londres, et qui
ont empoisonné, ces temps derniers, l'atmo-
sphère politique en Europe, parce que certains
milieux internationaux, surtout intéressés a
ébranler le front anglo-franco-italien de Stresa,
cherchaient à les exploiter à fond dans un
esprit particulièrement dangereux.
Le discours prononcé par M. Stanley
Baldwin à Worcester insiste avec une grande
loyauté dans les termes sur les aspects de lia
position britannique telle que celle-ci est défi-
nie par . le communiqué publié en conclusion
de l'entretien Mussolini-Drummond En effet,
le premier ministre a répété avec force que le
conflit actuel n'est pas un conflit anglo-italien,
mais un conflit entre l'Italie et la Société des
nations. Le gouvernement britannique, on ne
l'ignore pas, tient essentiellement à ce qu'on
ne le suspecte point d'agir dans cette affaire
par'calcul égoïste, et rien ne le froisse plus
que le soupçon que des intérêts particuliers
pourraient commander son action. Sans doute,
il a le souci, parfaitement légitime d'ailleurs,
de sauvegarder ses intérêts en Afrique orien-
tale et de veiller à ce que le conflit actuel ne
puisse affecter la sécurité de la grande route
des communications de l'empire; mais il a
la préoccupation essentielle pour lui, du point
de vue politique comme du point de vue moral,
de justifier son attitude par l'accomplissement
de son devoir en tant que membre de la So-
ciété des nations. Pour comprendre cette pré-
occupation, il faut se rappeler que le cabinet
Baldwin, à quelques semaines des élections
générales, est obligé de tenir compte de l'état
de l'opinion anglaise nettement favorable à la
politique de Genève, car l'opposition libérale et
travailliste ne manquerait pas d'exploiter con-
tre lui, sur le terrain électoral, toute défail-
lance de sa part à cet égard. Il est obligé éga-
lement de se conformer strictement à l'esprit
et à la lettre du pacte, parce que ce n'est que
sur le plan et dans le cadre de la Société des
nations, à l'exclusion de* toute alliance parti-
culière, qu'il peut faire accepter par l'ensem-
ble de la nation britannique une politique de
coopération et de solidarité avec les puissances
continentales en vue de. défendre la paix géné-
rale maintenant qu'il s'est officiellement ral-
lié au principe de la sécurité collective.
Personne n'a le droit de suspecter la sincé-
rité et la loyauté du gouvernement britannique
dans sa pratique de la politique de paix; mais
encore faut-il que la presse britannique, prise
dans son ensemble, ne donne pas prétexte,
par des controverses pour le moins inopportu-
nes, à des suppositions et à des déductions que
condamnent la logique et la raison lorsqu'on
examine objectivement les faits. Précisément
parce que ça politique est délicate en raison
des,.intérêts, vitaux de l'Angleterre dans la Mé-
diterranée; én Afrique orientale et dans la mer
Rouge, le gouvernement de Londres se doit de
procéder avec prudence et modération, dans
un véritable esprit de coopération, car toute
coopération, comme tout accord, exige une sin-
cère conciliation des doctrines et des intérêts
en présence. Cela est d'autant plus vrai que
l'objet, la raison d'être de la Société des na-
tions, comme M. Stanley Baldwin l'a répété
dans son discours d'hier, est la paix et non la
guerre. « La guerre,, a dit le premier ministre,
est la dernière chose que le gouvernement bri-
tannique ait dans l'esprit. » Et il a ajouté, ce
qui constitue le passage le plus important,
peut-être, de son discours : « Nous sommes
toujours prêts à utiliser toute possibilité de
conciliation qui pourra se présenter. » C'est,
en effet, le plus sûr moyen pour l'Angleterre
de servir la paix, la Société des nations et ses
propres intérêts.
On nê peut que §£ félicites dg la détente
I survenue entre Londres et Rome et du sens 1
'que le premier ministre britannique entend
donner à. l'action de son gouvernement. ce qu
se dégage de' «on discours, c'est que l'Angle-
terre entend s'en tenir fermement à la thèse du |
i, conflit entre l'Italie et la Société des nations, à
I l'exclusion 'de tout conflit anglo-italien propre-
ment dit; ^qu'aucune action isolée « n'a jamais
[ été et ne sera jamais entreprise par la Grande-
Bretagne », ce qui explique bien que celle-ci
s'en tiendra strictement à la seule action col-
lective, aux responsabilités pleinement parta-
gées et rigoureusement conforme à des recom-
mandations unanimes du conseil de la Société
des nations. Dans toute la mesure où il est
possible de prévoir l'avenir, la garantie contre
l'éventualité de complications internationales
sur le plan européen est là. Un autre passage
du discours de M. Baldwin qui ne manquera
pas de produire l'impression la plus favorable
à Rome, c'est celui ou le premier ministre bri-
tannique proteste contre les bruits suivant les-
quels un des principaux buts de la politique
de l'Angleterre serait de combattre et d'abattre
le fascisme en Italie. « Ce qu'est le gouverne-
ment italien est l'affaire de l'Italie seule, a dit
M. Baldwin; le temps est depuis longtemps
passé où ce pays [l'Angleterre] pouvait cher-
cher, par les armes ou par toute autre méthode,
à renverser une forme quelconque de gouver-
nement dans un autre pays. » Cela coupe court
à toute manoeuvre dangereuse tendant à transr
former le conflit actuel en machine de guerre
contre le fascisme. Le discours de M. Baldwin
contribue grandement ainsi à accentuer la dé-
tente entre Londres et Rome et à éclaircir la
situation internationale. S'il n'annonce pas un
règlement rapide du conflit italo-éthiopien pro7
prement dit - ce qui dépend surtout dès pro-
positions qu'estimera devoir faire le gouver-
nement de Rome, - il découvre du moins, cqui est essentiel pour le' maintien de la paix
générale, des perspectives meilleures en ce qui,
concerne l'esprit dans lequel le problème doit
être traité. Par là même, la détente actuelle
justifie pleinement la politique suivie avec
prudence et méthode par M. Pierre Laval au
nom de la France.
DÉPÊCHES SE L'ÉTRANGER
Varsovie, 20 octobre.-
La nouvelle Diète se réunira demain lundi
21 octobre pour le vote des pleins pouvoirs au
gouvernement.
Belgrade, 20 octobre.
Le byzantologue français Gabriel Millet a été
promu aujourd'hui docteur honoris causa de
l'université de Belgrade.
PRINCIPES OUBLIÉS
On oublie souvent un peu trop que les
consultations électorales n'ont pas une valeur
en soi, qu'elles doivent indiquer les désirs,
la volonté du peuple souverain, mais pour un
objet déterminé, à savoir l'exercice du pouvoir
législatif, et par suite gouvernemental, non
point au nom. ét dans l'intérêt d'un seul parti,
mais au nom- de la nation et dans le sens de 1
l'intérêt général. Le délégué au Parlement
n'est pas celui d'un groupe de citoyens, d'une
collectivité restreinte, d'un comité ou d'un syn-
dicat; il est celui de la collectivité nationale.
La souveraineté qu'il représente est indivisible.
Ce grand principe de la démocratie est négligé
par des novateurs impatients, par les apôtres
de ce que l'on a appelé l'Etat syndicaliste. Ils
le déclarent trop abstrait, trop peu conforme
à la vie réelle. Et cependant ce principe, nous
dirions presque ce dogme, reste le seul garant
de la liberté, le solide obstacle à la dictature
d'un homme, d'un parti, d'un groupe ou d'une
collectivité d'intérêts.
Son application, sans doute, est difficile,
mais les fondateurs de la démocratie n'ont
jamais pensé que cette dernière fût un régime
de facilité. Elle exige un effort constant des
partis et des personnes sur eux-mêmes. L'idéal
serait que le candidat agît toujours, pendant
la campagne électorale, non pas comme le lui
ordonnerait le seul intérêt immédiat de ses
électeurs, mais comme le voudrait l'intérêt
national; que les partis fussent moins préoc-
cupés par le désir d'avoir un grand nombre
d'élus que par celui de servir le pays tout en-
tier, et par le sentiment qu'il y a des nécessités ;
absolues de gouvernement devant lesquelles
s'effacent les égoïsmes particuliers. '|
On sait trop qu'il n'en est pas toujours ainsi.
De-la viennent ces coalitions électorales étran-
ges, formées du reste avec l'arrière-pensée
qu'il faudra bien les briser une fois l'élection
terminée et quand on se trouvera devant les
responsabilités du pouvoir. Cependant, si les
hommes et les partis observaient les disciplines
véritables de la démocratie, il ne devrait ja-
mais y avoir d'entente électorale qui ne pût
ensuite se transformer en une entente pour
gouverner.
Nous revenons ainsi à une observation que
nous avons faite souvent. Le « cartel des gau-
ches » d'hier aussi bien que le « Front popu-
laire » d'aujourd'hui ne sont autre chose
qu'une hérésie démocratique, un non-sens, une
absurdité, et, en outre, un leurre indigne pour
l'électeur. Il est en effet impossible de former
un gouvernement démocratique où collabore-
raient, comme il arrive sur diverses listes élec-
torales, des républicains radicaux d'une part,
et de l'autre des marxistes dont le programme
tend à la destruction de la démocratie. De deux
choses l'une, en effet : ou bien les uns et les
autres seraient fidèles à leurs principes, et,
dans ce cas, l'exercice même du pouvoir de-
viendrait inconcevable; ou bien les uns ou les
autres renieraient leurs principes, et, dans ce
cas, l'électeur dupé, déçu, désillusionné, serait
conduit à la désaffection du régime.
Si l'on veut bien y réfléchir, on conviendra
que tel est bien le vice profond auquel il fau-
drait remédier. Tout le déséquilibre politique
vient de là. En 1932, il y eut une coalition élec-
torale radicale et socialiste-; mais cette coali-
tion, bonne pour l'électeur, auquel on témoigne
de la sorte un certain mépris, devient irréali-
sable au gouvernement et au Parlement. Le
résultat, on le connaît : des ministères succes-
sifs qui succombent à leur impuissance; pour
finir, l'irritation des masses; l'obligation, en-
suite, de s'en remettre au système des pleins
pouvoirs. Sous le prétexte fallacieux de défense
contre le « fascisme », alors que l'on a seule-
ment répandu de la sorte une certaine désaf-
fection du régime parlementaire, le « Front
populaire » reprend la même tactique, et les
républicains qui s'y sont affiliés recommen-
cent la même erreur. Car ces républicains sa-
vent bien que les obligations, les nécessités
du gouvernement les contraindraient à rompre,
une fois élus, la .formation électorale faite pour
être élus.
i II y a en effet, pour les républicains, des
nécessités de gouvernement qui entraînent des
nécessités parlementaires auxquelles il leur
faudra bien se- plier, .s'ils veulent, du moins,w
maintenir le régime. Il faudra demain comme
hier assurer la sécurité du pays, avoir le souci
de la défense nationale; il faudra maintenir
l'ordre dans la rue, garantir la liberté des
citoyens; il faudra faire face aux échéances
de l'Etat, avoir un budget en équilibre; il fau-
dra que les services publics ne soient pas
interrompus. Il faudra, en un. mot, agir dans
le sens de l'intérêt général de la nation. Les
républicains peuvent-ils le faire avec la colla-
boration des marxistes ? . L'expérience a dé-
montré le contraire, et d'ailleurs le bon sens
y suffirait sans démonstration.
Que resterait-il alors pour les hommes qui
arriveraient au Parlement ou au gouvernement
après avoir été élus en accord avec les socia-
listes et les communistes ? Ils ne. pourraient
naturellement se prêter au bouleversement so-
cial voulu par leurs-alliés. Mais il-resterait de
l'aventure électorale une lourde hypothèque,
l'hypothèque de l'impuissance. La> consultation
d'aujourd'hui, dans son cadre restreint, montre
que la réforme la plus urgente dans notre
démocratie devrait être le rétablissement de la
moralité politique dans les élections.
JUSTE RÉPARTITION
La guerre d'Abyssinie a posé de nouveau le
problème de l'a répartition des ressources j
turelles Bt des- colonies entre les peuples. Avec
une éloquence pressante, M. Albert Sarraut a
attiré notre attention sur les risques qui peu-
vent « naître pour certains pays du privilège
de ces débouchés, de ces matières premières
ou de ces territoires de peuplement que d'autres
peuples ne possèdent pas ». Il nous avertissait
qùe cette inégalité faisait peser sur le monde
une -menace permanente de guerre. Sir Samuel
Hoàre, de son côté, à l'assemblée de Genève, et
cês jours-ci encore dans un discours radiodif-
fusé, a réconnu le caractère dangereux de cet
état de choses.
Le problème est vieux comme le monde. On
le rétrouve à l'origine des grandes migrations
humaines et de bien des guerres. Comment dé-
tourner les peuples d'en chercher la solution,
dans la guerre et la conquête? L'exemple des.
nations qui, sur un sol pauvre et étroit, sont
parvenues néanmoins à un haut degré de civi-
lisation et de prospérité, cet exemple suffirait à
nous enseigner que l'inégalité des richesses
naturelles n'empêche personne d'aménager con-
fortablement la place qui lui est donnée sous
le soleil. Les progrès de l'industrie rendent le
problème plus facile à résoudre qu'autrefois,
en sauvant au moins les peuples de l'extrême-
misère.
Là encore, nous trouvons l'opposition entre
deux esprits, celui de liberté et, pour user d'eu-
phémisme, celui de direction. Les hommes se"
plaignent de l'inégale répartition de la pro-
priété Quçi de plus simple que de recourir
à l'Etat, ou à quelque autre autorité, pour pro-
céder 3. ûii nouveau partage absolue
étant'une chimère, on se rabat sur l'idée de
justice. Mais on ne recueille qu'arbitraire et
injustice.' De plus, comme 'l'exemple de ces ,
dernières années le prouve surabondamment,
en forçant ainsi le mécanisme économique on
entrave la production des biens, et .si l'on par-
vient à augmenter la part relative de quelques-
uns c'est en diminuant la richesse , commune.
Il en est un peu de même entre les nations.
Comment procéder à la redistribution des ma-
tières premières et des territoires coloniaux ?
Quelle règle de justice suivra-t-on? A supposer
qu'on la trouve, comment amener les nations
à s'y soumettre? Même une institution comme
la Société des nations ne pourrait pas venir à
bout de cette tâche. Il y faudrait une sorte de
super-Etat ou de confédération d'Etats. Quand
on constate les résultats de l'économie dirigée
à l'intérieur de chaque, nation, on songe avee
effroi au règlement ou plutôt au dérèglement
que nous apporterait l'autorité chargée de ré-
genter l'économie universelle. Mais les Etats
ne paraissent'pas être, sur le chemin d'aban-
donner, même en partie, leur souveraineté. En
attendant, il ne nous reste que les méthodes
habituelles de-la diplomatie ou de la force.
Faut-il désespérer? Oui, si nous continuons
à chercher la solution du côté de l'économie
dirigée. Non, si n°us la demandons au libéra-
lisme économique. ..
Il est des pays qui se plaignent d'être sur-
peuplés. Remarquons que le chômage ne dé-
pend pas de la densité de la population, mai
de la rémunération de la main-d'oeuvre. Mais
il peut arriver qu'une maladie de l'organisme
économique ou la pauvreté naturelle impose
aux habitants d'un pays des conditions d'exis-
tence qui paraissent misérables. On peut dire
que ce pays est, surpeuplé. Dans ce cas, l'émi-
gration lui fournit un exutoire. Si les autres
nations repoussent ses émigrants, il est natu-
rel qu'il cherche aux colonies des territoires de
peuplement. La question serait infiniment
moins grave, si la libre circulation des hommes
à travers le monde était rétablie.
Nous savons bien quelles difficultés s'op-
posent au rétablissement de cette liberté. Lais-
sons même de côté les craintes que peut
susciter une émigration massive venant d'un
pays à tendances impérialistes. Toutes les
nations souffrent plus ou moins du chômage
et de la crise économique. Elles ne veulent pas
recevoir de nouveaux travailleurs. Mais com-
ment guériront-elles, si elles arrêtent la circu-
lation des hommes comme des marchandises
et des capitaux ? Elles ne sortiront du cercle où
elles se sont enfermées que progressivement.
Encore faut-il faire les premiers pas.
La liberté des échanges est le seul moyen
d'assurer la plus juste répartition des matières:
premières qui soit humainement possible. C'est
ou plutôt c'était une règle de commerce inter- ;
national que les Etats ne doivent pas mettre
de barrières douanières à l'exportation des ma-
tières premières. Celles-ci ne doivent pas non
plus faire l'objet de monopoles .publics ou!
privés. Elles se portent alors tout naturelle-;
ment sur les endroits où on en a besoin-et, où <
elles peuvent être utilisées pour le plus grand
profit.de l'humanité. Cette liberté, pourtant, île.
suffit pas. Il peut arriver, et il est arrivé èn:
effet, que les barrières douanières ou' autres!
dressées devant les produits fabriqués ou lesi
capitaux empêchent les pays importateurs de ;
se procurer les matières premières dont ils. au-
raient besoin. Ceux qui les détiennent font
alors figure de privilégiés. Pauvre privilège,
d'ailleurs, puisqu'ils ne peuvent plus vendre
ces précieuses matières.
Les pays qui ne les possèdent pas ont alors
l'impression d'être des déshérités. Ils sont
poussés à se replier sur eux-memes à cher-
cher à se suffire à eux-mêmes, en développant'
artificiellement certaines de leurs productions
et en inventant des succédanés. Le rêve d'une
juste répartition, malgré son apparence inter-
nationale, n'est qu'une manifestation de ces
.idées d'autarchie, du désir de posséder assez
pour n'être pas obligé d'acheter à d'aigres.
S'étonnera-t-on si ces pays en arrivent à des
desseins de conquête?
Laissez jouer au contraire la liberté des
échanges, et lé problème de la distribution des
matières premières ne se posera même plus. Il
s'opérera une division internationale du tra-
vail qui rendra lès peuples solidaires. Ils au-
rait le sentiment de puisér à un trésor com-
mun, chacun d'eux possédant les richesses des
autres. Nous pourrons revoir le temps où
Stanley Jevons écrivait: « Les plaines de l'Amé-
rique du Nord et de la Russie sont nos champs
de blé; Chicago, Odessa, nos étables; le Canada,
les pays baltes,, nos forêts. L'Australie élève
nos troupeaux de moutons, l'Amérique nos
boeufs. Le Pérou nous envoie sbri argent; la
Californie, l'Australie, leur or. Les Chinois cul-
tivent le thé pour nous, et des Indes le café,
le sucre, les épices affluent dans nos ports. La
France et l'Espagne sont nos vignobles, la
Méditerranée notre verger... » ;.
Nous avons entendu ces jours-ci bien
des déclarations libérales. Elles venaient de
M. Georges Bonnet, de M. Cordell Hull, de
Sir Samuel Hoare. Mais, pour ne parler que
des Anglais, pourquoi s'obstinent-ils à repous-
ser la stabilité 'monétaire, qui est, comme le
rappelait M. Georges Bonnet à Bruxelles, une
condition essentielle de la reprise des échan-
ges? C'est aux peuples . riches de donner
l'exemple. Il faut absolument rompre cet en-
chaînement fatal qui nous a conduits au conflit
italo-éthiopien et de là à des sanctions qui vont
encore troubler l'économie internationale. La
liberté a ses risques, ét elle impose à tous
efforts et sacrifices Mais il faut que les peu-
ples acceptent la dure mais salutaire loi de la
concurrence pacifique, ou qu'ils se résignent à
subir celle de la.guerre.
le pour et le centre
n est une chose sûre, en ce moment, qui met
tous les Français d'accord, ce qu'on n'avait vu
depuis longtemps : les Français ne veulent pas
la guerre. L'accord est de fait; c'est beaucoup,
mais on voudrait qu'il soit aussi dans les esprits,
et cela, c'est plus difficile. Jamais philosophique-
ment il n'a été plus difficile de voir clair qu'en
ce moment, au milieu du problème complexe
qu'entre l'Angleterre et l'Italie la France a
à résoudre en général, et chacun de nous en
particulier. Si l'on n'avait qu'à suivre son humeur,
ses préférences particulières, ses raisons de
croire ou dé blâmer, rien ne serait si aisé que
de prendre parti : mais la conséquence, en-ce
moment, des sentiments privés dépasse l'homme,
et publier ses sympathies risque tant d'exciter,
de dangereux malentendus, au delà dô nos fron-
tières, qu'il faut être bien sûr de soi et de détenir
1^ vérité pour ne pas redouter de jeter tin brandon
dans la soute aux poudres.
On a publié; ces jours-ci, deux manifeste
signés l'un et. l'autre d'un nombre Impression-
nant d'intellectuels, l'un affirmant l'amitié de la
France pensante pour l'Italie, l'autre affirmant la
confiance d'une autre partie de la France pensante
dans la Société des nations pour résoudre selon
ges principes le conflit dont'la paix dp monde est
menacée. Quelques esprits prudents, qui n'ont
signé ni l'un ni l'autre de ces manifestes senti-
mentaux', ont expliqué publiquement leur absten-
tion. Je crois que ces solitaires ont raison, parce
qu'en toute vérité il y avait autant de justice et
de; raison-dans les deux appels Opposés, et qu'il
ew fallu lès Signer l'un et l'autre, pour chacun
ve qu'ils, contenaient dé bon : mais alors, l'adhé-
sion n'avait plus de sens. " Que chacun contint
quelque chose de bon, cela ne paraît pas douteux,
et la preuve en eët qu'on a pu rencontrer, sous le
manifeste de droite en faveur de l'Italie des
signataires qui notoirement appartiennent aux
partis de gauche, et sous le manifeste de gauche
én-faveur de l'action genevoise des signataires
qui jusqu'ici appartenaient aux partis de droite.
Gé chassé-croisé est symptomatiqua II atteste
clairement la complexité du débat soulevé dans
la conscience publique, et la confusion fatale qui
s'ensuit pour chacun dès l'instant qu'il prend
parti.
Il est bien certain, toute question d'intérêt elle-
même mise à part, qu'il serait monstrueux que la
France prît position contre l'Italie et, l'on ne voit
qu'avec trop d'évidence que beaucoup chez les
partisans des sanctions en ont surtout au régime
fasciste, dont ils souhaitent ardemment la chute..
Voilà donc une position déterminée moins par
l'amour de l'Abyssinie que par le souci de la poli-
tique. Les amis véritables de la paix ne sauraient
én rien souscrire à ce camouflage, sous le couvert
duquel est hypocritement menée une opération po-
litique. Et l'on n'est pas fasciste parce qu'on le dit;
pas plus qu'on n'èst antifasciste parce qu'on dé-
plore les opérations de guerre et les bombarde-
ments sans déclaration de guerre, et de la part
de nos amis italiens le risque accepté d'une confla-
gration universelle pour une seule question de
prestige. Pas plus qu'on n'est anti-italien .si l'on
écrit que l'amitié franco-anglaise existe, que l'An-
gleterre a été notre première alliée pendant la
guerre, ou si l'on rappelle, comme M. Stéphane
Lauzanne'l'autre jour, que des soldats anglais sont
morts, en France,- -à côté de soldats français pour
défendre le sol français, comme les soldats ita-
lien d'Argonne et de Champagne; pas plus qu'on
n'est anti-anglais si l'on ose émettre le doute qu'il
peut y avoir quelquefois des intérêts matériels
cachés sous les plus purs principes. D'autre part,
est-on partisan de la guerre si l'on pense que
là France, signataire à Genève du covenant contre
la guerre, a le devoir de respecter sa signature?
En toute chose, le pour et le contre se valent.
Et nous sommes en face d'un divorce entre deux
amis, en face d'un devoir et d'un sentiment, en
face de la nécessité tragique d'être sage, c'est-
à-dire de ne pas choisir, parce qu'en la circons-
tance et l'espèce il n'y a pas d'alternative, le choix
serait fatalement injuste, et générateur d'un plus
grand trouble. Il y a peut-être pas encrore : : le
risque de passer pour lâche, à ne pas vouloir
décider. Risque dangereux, qui tacite les parti-
culiers à publier, par groupes séparés, leur opi-
nion passionnelle, dont le premier résultat est de
montrer à l'étranger deux courants contraires
d'opinion française, une France encore divisée,
sur ce terrain comme sur les autres, c'est-à-dire
deux fois faible, au lieu d'être une,; silencieuse-
ment et massivement d'accord derrière l'homme
'sage et prudent qui la représenté-.et qui sait ce
qu'elle ne veut pas, la guerre; et eç;qu'elle veut,
là paix du monde, et surtout la jeux entre ses
amis. Le devoir, pour l'heure, est de se taire. Mais
c'est difficile à obtenir de ceux qui font, de très
bonne foi, profession de penser à voix haute, et
"finalement posent la question de travers,- parce
qu'ils n'en veulent voir qu'une face. E. fl» ;
U CONSEIL ÉCONOMIQUE DE LA PETITE-ENTENTE
; ' Le conseil économique de la Petite-Entente a
terminé samedi les'travaux de sa sixième session.
Lés résultats de ces travaux, partagés entre les
commissions, sont les suivants :
. Un règlement ferroviaire uniforme pour les
'transports de voyageurs et de bagages; un accord
de "collaboration" des sociétés de navigation sur
le "Danube; un protocole de collaboration des pos-
tés et télécommunications; une convention pour
la suppression des doubles impositions en matière
dé taxes successorales; une entente pour l'unifi-
cation de la législation sur les lettres de change;
un procès-verbal sur la normalisation de la pro-
duction industrielle; un accord de principe sur
la collaboration industrielle; un projet d'organi-
sation d'une exposition économique commune de
la Petite-Entente et de l'Entente balkanique. La
listé des produits admis au régime des compen-
sations à été élargie.
La prochaine réunion du conseil économique
est fixée au 24 février 1936 à Prague.
LES ÉLECTIONS SÉNATORIALES
Le 7e renouvellement de la série C
Les électeurs sénatoriaux des départements
allant, par ordre alphabétique, de l'Orne à
l'Yonne inclus, soit trente départements de la
métropole, plus celui d'Oran et' l'Inde française,
sont aujourd'hui réunis dans leurs chefs-lieux
pour procéder au renouvellement du mandat de
neuf années qui fut conféré à la série G le 9 jan-
vier 1927 et qui doit prendre fin le mardi 14 jan-
vier 1936, jour d'ouverture de la session ordi-
naire de 1936.
Ce sera le 20e renouvellement triennal du
Sénat et le 7" de la série C.
Cette série compte 107 sénateurs. Le Temps
en a donné la liste en indiquant les groupes poli-
tiques auxquels ils sont inscrits au Luxembourg.
47 sont inscrits à la gauche démocratique, radi-
cale et radicale-socialiste; 26 à l'Union républi-
caine (le nouveau sénateur du Haut-Rhin, M. Os-
lermann n'étant encore inscrit à aucun groupe);
11 à l'Union démocratique et radicale; 6 au
groupe socialiste S. F. I. O.; 5 au groupe socia-
liste de France; 4 à la gauche républicaine; 2 à
la droite; 6 n'étant inscrits à aucun groupe.
Dix-sept sortants, dont le Temps a également
donné les noms ne se représentent pas. dont
4 gauche démocratique, 4 union républicaine,
2 union démocratique, 2 S. F. I. 0., 3 socialistes
de France, 1 gauche républicaine et 1 droite.
û JJn sortant; M. Amiar sénateur de Seine-et-
Oise,' décédé, n'a pas été remplacé.
Restent donc 89 sénateûrs sortants, qui solli-
citent le renouvellement de leur mandat. Hier,
on comptait déjà près de 600 concurrents, . dont
uneT cinquantaine de députés, qui s'étaient mis
sur les rangs pour le leur disputer. On sait que
les candidatures au Sénat peuvent se manifester
même au cours des scrutins.
Rappelons que parmi les sortants se trouvent
MM.. Jules Jeanneney, président du Sénat (Haute-
Saône); Pierre Laval, président du conseil, qui
se représente dans la Seine et a également posé
sa candidature dans le Puy-de-Dôme; Léon Bé-
rard, garde des sceaux (Basses-Pyrénées) ; Alexan-
dre. Millerand, ancien président de la République
(Orne)'; Joseph Caillaux, ancien président du con-
seil, président de la commission des finances (Sar-
the); Steeg, ancien président du conseil (Seine);
Raoul Péret, ancien président de la Chambre, an-
cien ministre (Vienne); Paul Strauss, vice-prési-
dent du Sénat, ancien ministre (Seine).
Le collège sénatorial se compose des députés
du département, des conseillers généraux, des
conseillers d'arrondissement et des délégués des
conseils municipaux qui élisent de 1 à 24 délé-
gués suivant le nombre des membres dont ils
sont composés. La ville de'Paris, dont les conseil-
lers municipaux sont de droit électeurs sénato-
riaux en tant que conseillers généraux dé la Seine,
a droit en outre, à 30 délégués sénatoriaux.
Le collège se réunit dans le chef-lieu du dé-
partement sous la présidence du président du
tribunal civil assisté des deux plus vieux et des
deux plus jeunes électeurs sénatoriaux présents
au moment de la formation du bureau.
L'élection peut donner lieu à trois tours de
scrutin, la majorité absolue . étant requise aux
deux premiers tours et-la majorité relative suffi-
sant au troisième tour pour que l'élection soit
acquise.
La loi du 29 juillet 1929, volée sur l'initiative
de M. Alexandre Israël, a modifié les heures des
scrutins. Le premier scrutin est ouvert de 8 heu-
res à 11 h. 30; le deuxième de 14 à. 16 haures, et
le troisième de 18 à-20 - heures. -
Dans les tableaux où nous donnons ci-dessous
les résultats du premier tour de scrutin, nous
avons indiqué pour les sénateurs- sortants, dési-
gnés par les lettres S S, le groupe dont ils sont
membres avec les abréviations suivantes : S. F.
I. 0., socialiste unifié; S. Fr., socialiste de
France; G. D., gauche démocratique, radicale et
radicale socialiste; U. D., union démocratique
et radicale; U. R., union républicaine; G. R., gau-
che républicaine; D., droite; A. G., ceux qui ne
sont inscrits à aucun groupe.
Pour les autres candidats, nous avons recours
aux abrévations usuelles r dép., député, anc. dép.,
ancien député; rép., républicain; rad.-soc. radi-
cal-socialiste; soc., socialiste; com- communiste,
etc., etc.
RÉSULTATS DU PREMIER TOUR DE SCRUTIN
ORNE (3 sénateurs)
Inscrits : 849 - Votants : 844
Liste d'Union républicaine.
MM. le marquis de Ludre, cons,
gén., s. s. 670 ELU
le docteur Dentu, président du
conseil général 64Q ELU
Alexandre Millerand, anc. prés,
de.la République, s. s !489 ELU
Candidatures individuelles
MM. Léopold Bisson, cons. gén., rép.
de g. 290 voix
le docteur Poulain, cotas, gen-
rad. ind. et nat. 177 r-^
Georges Souday, adj. au maire
d'Alençon, rép 83 -
Garnier, rad. soc 27 -
Divers .. r 126 -
Sénateurs sortants.: MM. Dentu (G.R.), Alexandre
Millerand (U.R.), marquis de Ludre (G.R.).
Au renouvellement triennal du 9 janvier 1927, avaient
été élus au 1er tour de scrutin,: MM. Paul Fleury
(G.R.) et Leneveu (U.R.) tous les deux sortants, par
509 et . 500 voix. Le docteur Dentu avait été élu au
3" tour par 458 voix contre 370 à M. Dariac, député,
rép. de gauche.
M. Leneveu étant décédé, M. Alexandre Millerand
fut élu le 30 octobre 19.27 au 1" tour par 536 voix
contre 303 à M. Jean Labbé, avocat au Conseil d'Etat,
rép. de gauche.
M. de Ludre, député' (U.R.D.) ), a été élu en rempla-
cement de M. Paul'Fleury, décédé, le 3 mai 1931, au
1er tour de scrutin, par 499 voix contre 322 à M. Jo-
seph Aveline, rép. de gauche et 21 voix à un candidat
socialiste.
PUY-DE-DOME (4 sénateurs)
Inscrits : 1.123 - Votants : 1.121
Candidature individuelle
M, Pierre Laval, président du
conseil 70S ELU
Liste radicale socialiste
MM. E. Chassaing, s. s 413 voix
Paul Malsang, s. s. 381 -
Etienne Clémentel, s. s. ..... 245 -
Antoine Boste, cons. gén. .... 131 -
- Liste socialiste S.F.I.O.
MM. Albert Paulin, con gén.. dép. 256 voix
Ernest Laroche, anc. dép. J'. 208 -
Louis Camus, cons. gén 167 -
Jean-Marie Archimbaud, cons.
d'arr. ' 162 -
Liste du parti républicain fédéral
MM. Jacques Bardoux, de l'Institut. 350 voix
Albert Sardier, cons. gén. .... 189 -
Lambert, avocat 146 -
Liste de rassemblement républicain
MM. Alexandre Varenne, dép. soc.
de France 259 voix
Eugène Roy, député 250 -
Guillaume Huguet, anc. dép. . 217 -
Liste du parti agraire
MM. Léon Cohade agriculteur ..... 65 voix
Ratelade, cons. d'arr 41 -
Goutay, agriculteur 24 -
Victor Bard, agriculteur .... 21 -
(Ballottage pour trois sièges,)
Sénateurs sortants : MM. Clémentel, Marrou, Chas-
saing, Malsang, tous membres de la Gauche démocra-
tique.
'M. Marrou ne SJ représentait pas.
Avaient été élus le 9 janvier 1927 au 1" tour:MM. Clé-
mentel, . par 555 voix sur 1,090 votants ; au 2e tour
MM. Sabaterie (G.D.) et Marrou, par 644 et 614 voix;
M. Darteyres (socialiste) avait été nommé au 3* tour par
404 voix.
M. Sabaterie, . étant décédé, fut remplacé par le
docteur Chassaing, qui fut élu le 6 juillet 1930 au
1er tour par 614 voix sur 1,111 votants. Le docteur Mal-
sang a été élu le .9 janvier 1933 par 659 voix contre 369
à M. Alexandre Varenne, député socialiste, en remplace-
ment du docteur. Darteyre, décédé.
PYRÉNÉES (BASSES-) (3 sénateurs)
Inscrits : 1.030 - Votants : 1.028
Liste, de concentration républicaine.
MM. Léon Bérard, garde des sceaux,
s. s 731 ELU
Auguste Champetier de Ribes
s. s 630 ELU
Docteur Lissar, s. s 622 ELU
Candidatures individuelles
MM. Irigoyen, maire de Biarritz,
rad. soc 424 voix
Boué, vice-présid. du conseil
général, rad. soc. 289 -
Sénateurs sortants : MM. Léon Bérard (U.R.), Lissar
(U.R.), Champetier de Ribes (A. G.).
Au renouvellement de janvier 1927 avaient été élus au-
premier tour : MM. Léon Bérard, 638 voix; Catalogne
(U.R.), 567, et Louis Barthou (U.D.), 547, tous les trois
sortants.
Une élection partielle eut lieu le 9 décembre 1934 pour
deux sièges en remplacement de M. Catalogne, dé-
cédé, et de M. Louis Barthou, qui avait trouvé la mort
dans l'odieux attentat de Marseille aux côtés du roi
Alexandre de Yougoslavie.
M. Lissar, député de Bayonne, fut nommé, au 1" tour
, par 520 voix. M. Champetier de Ribes, député de Pau,
fut élu au 2° tour par 593 voix contre 397 à M. Iri-
goyen, maire de Biarritz, radical socialiste.
PYRÉNÉES (HAUTES-) (2 sénateurs)
Inscrits : 668 - Votants : 667
Candidatures individuelles
MM. Manuel Fourcade, rép., s. s. ,,. 303 voix
Emile Mireaux, rép r 261 -
Baralgin, cons. gén., rad. soc. 222 -
Dasque, député, rad. soc. .... 127 -
Castete, cons. gén., rad: soc. 113 -
Lartet, cons. gén., rad. soc. .. 92 -
Marre, cons. gén., rép. ...... 71 -
Junquet, rép. de déf. agraire. 46 .-
Mérite, cons. d'arr., S. F. L 0. 23 .-
Mermet, cons. mun. de Tar-
bes, S. F. I. 0. 18 -
Peyrou, rép. de g. . 13 -
Sajous, rad. soc 8 -
Serres, comm ;... 6 -
Nogaro, anc. dép., rad. soc... , 2 -
(Ballottage pour deux sièges.)
Sénateurs sortants u, MM. Noguès (G.D.), Manuel
Fourcade (U.R.).
M. Noguès ne se représentait' pas. '
MM. Paul Dupuy (U.R.D.) et Noguès avaient été
réélus le 9 janvier. 1927,. au premier tour de scrutin, pai-
449 et 381 voix,. sur 663 votants, contre 288 voix à
M. Manuel Fourcade, ancien bâtonnier de l'ordre des
avocats de Paris.
M. Paul Dupùy étant décédé, M. Manuel Fourcade
fut élu le 25 septembre- 1927, au 3e tour de scrutin,
par 351 voix contre -297 à M. Nogaro, député radical
socialiste.' M. François Thévenot, rép. de gauche, qui
avait obtenu 185 voix au 1er tour et 170 voix au 2" tour
de scrutin, s'était désisté au 3" tour en faveur de
M. Fourcade.
PYRÉNÉES-ORIENTALES (2 sénateurs)
Inscrits : 507 - Votants : 606
Liste radicale socialiste
MM. Victor Dalbiez, s. s. 104 voix
Pierre Rameil, s. s 95 -
Liste socialiste S.F.I.O,
MM. Jean Payra, député 211 voix
Georges Pezières, cons. gén. .. 184 -r
Liste de trêve et de défense
des. intérêts départementaux
MM. Charles - Emmanuel Brousse,
rép. de g 10Ô voix
Gaudérique Bertrand, maire de
Rivesaltes ..... 75 -
Liste radicale socialiste (Camille Pelle tan)
MM. Bouyonnet, maire d'Odeillo-
Font-Romeu., 50 voix
Docteur Bénet, maire de Tan-
tavel 39 -
Candidature individuelle
M. Joseph Roua, dép. soc. S.F.I.O, 81 voix
Liste communiste
MM. Paul Combeau, instituteur ... 19 voix
André Gendre, adj. au maire' de
Millas, ...]. 19 -
(Ballottage)
Sénateurs sortants : MM. Victor Dalbiez (G.D.),
Pierre Rameil (G.D.). .....
Le 9 janvier 1927, avaient été élus, au 1" tour,
MM. Dalbiez, député, par 252 voix, et au 2« tour
M. Paras, sénateur sortant (G.D.), par 354 voix sur
489 votants. M. Payra, député S.F.I.O., candidat au
1" tour de scrutin, avait obtenu 146 voix.
M. Pierre Rameil, député radical socialiste, a été-élu
le 6 juillet 1930, au 2" tour de scrutin, par 300 voix
contre 188 à M. Delcos, concentration rép., en rempla-
cement de M. Pams, décédé.
RHONE (5 sénateurs)
Inscrits i 826 - Votants ; 825
Liste radicale socialiste
MM. Justin Godart, s. s 284 voix
le . docteur Camille Rolland,
s. £. 269 -
Emile Bender, s. s 247 ,-
Jean-Marie Froget, cons. gén. 224 ,-
Michel Putinier, cons. gén. .'. 209 ,-
Liste socialiste S.F.I.O.
.MM. Joseph Depierre, cons. d'arr. 127 voix
Antoine Bonnet, sec. adj.,
S. F." I. 0 122 r-.
Antoine Charial, anc. adj. au
maire de Lyon 120 r--
Mathieu Pinat, maire de Gi-
vors 112 i-
Joseph Goux, prof. hon. lycée
de Lyon 105 -
Liste d'union des comités républicains
MM. Joannès Mercier, cons. mun.
de Lyon 310 voix
Jean-Marie Parrel, cons. gén. 298 ?-
Alexandre Bosse-Platière, con-
seiller général 293 -
Albert Damez, adj. au maire
de Fleurieux 273 -
Léon Fournereau, cons d'arr. £72 ==
On s'abonne aux Bureaux au Journal, 5, RUE DES ITALIENS, A PARIS (9e), et dans tous les Bureaux de Poste
LUNDI 21 OCTOBRE 1935
S^oira-A-TEtra. : .A.u.gr'u.sts NEFPTZER, (iesi)
-A-N-AXEURS DIRECTEUHS :
Adrien HÉBRARD (îse-r-ieii)
Emile HÉBRARD (1015-1925)
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XJOXJIS-MIIJI_I (1929-1931)
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Jacques CHASTENET et Emile MIREAUX
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Un numéro (PAtUSet DÉPARTEMENTS): >SO centimes
ANNONCES : AUX BUREAUX DU ©CMv&, 5, rué des-Italiens,
à L'AGENCE HA VAS et dans .ses succursales
et dans toutes les Agences de Publicité
Le Journal décline toute responsabilità-.quant à leur teneur
---T-
CHÈQUE POSTAL t Paris, Numéro 60
SOMMAIRE
Pages 1 et 2 V
LES ELECTIONS SÉNATORIALES Résultats dû pre-
mier tour de scrutin. ...
Nouvelle du Jour.
PAGE 3
Le Conflit Halo-éthiopien : les conversations
diplomatiques ; le problème des sanctions ;
les opérations militaires.
Chronique théâtrale, HENRY BIDOU.
PAGE 4
Nouvelles de l'Etranger. - Lettre d'U. R. S. S. :
les nouveaux manuels scolaires, PIERRE BER-
LAND. - La France d'outre-mer.
PAGES 5 et 6
Le « Temps » financier.
PAGE 7
La Vie économique. - Académies. - Echos et
Informations. - Les Spectacles. - T. S. F. -
Nouvelles commerciales.
PAGE 8
LA JOURNÉE : DERNIÈRES NOUVELLES. - Les Elec-
tions sénatoriales : la physionomie du scrutin
à l'Hôtel de Ville. - Avant le congrès radical.
-. Les hostilités en Ethiopie et les sanctions
contre l'Italie.
Paris, le 20 octobre
BULLETIN DU JOUR
L'ANGLETERRE ET L'ITALIE
.. Deux faits viennent ^confirmer aujourd'hui
l'impression de détente dans la situation in-
ternationale à la suite de l'entretien que l'am-
bassadeur de Grande-Bretagne à Rome, Sir
Eric Drummond, eut vendredi avec M. Musso-
lini. Il y a le communiqué officiel relatif à cet
.entretien, publié hier à Rome, et il y a le dis-
cours prononcé, hier également, par M. Stan-
ley Baldwin à Worcester, discours dans lequel
le premier ministre a défini en termes précis
la position du gouvernement du Royaume-Uni
en présence du conflit italo-éthiopien. Ce sont
deux manifestations qui empruntent aux cir-
constances actuelles une importance capitale,
car elles sont de nature à créer une atmo-
sphère nouvelle et à dissiper le malaise qui
pèse si lourdement depuis trois semaines sur
la situation internationale.
Le communiqué relatif à l'entrevue Musso-
lini-Drummond précise les indications que
nous avons données hier. Il souligne que l'am-
bassadeur de Grande-Bretagne a donné au
chef du gouvernement italien l'assurance que
le gouvernement du Royaume-Uni n'a pas l'in-
tention d'entreprendre une action quelconque
relative au conflit italo-éthiopien en dehors de
ce qu'exigent les obligations collectives assu-
mées par la Grande-Bretagne en sa qualité de
membre loyal de la Société des nations, « ou
en dehors de ce qui peut être consenti ou
recommandé par la Société des nations con-
formément aux dispositions du pacte ». Cette
dernière précision est d'un réel intérêt. L'am-
bassadeur de Grande-Bretagne a donné égale-
ment l'assurance .que l'attitude de son gouver-
nement n'est en aucune façon déterminée par
des motifs d'intérêt personnel ét que toutes les
affirmations contraires sont absolument dé-
nuées de fondement. Ces assurances, dont le
gouvernement italien prend solennellement
acte par le fait même de les enregistrer dans
un communiqué officiel dont les termes ont
été certainèment concertés et arrêtés de com-
munv accord par le Duce et l'ambassadeur de
Grande-Bretagne, doivent avoir logiquement
pour effet de faire tomber toutes les méfiances
qui existaient entre Rome et Londres, et qui
ont empoisonné, ces temps derniers, l'atmo-
sphère politique en Europe, parce que certains
milieux internationaux, surtout intéressés a
ébranler le front anglo-franco-italien de Stresa,
cherchaient à les exploiter à fond dans un
esprit particulièrement dangereux.
Le discours prononcé par M. Stanley
Baldwin à Worcester insiste avec une grande
loyauté dans les termes sur les aspects de lia
position britannique telle que celle-ci est défi-
nie par . le communiqué publié en conclusion
de l'entretien Mussolini-Drummond En effet,
le premier ministre a répété avec force que le
conflit actuel n'est pas un conflit anglo-italien,
mais un conflit entre l'Italie et la Société des
nations. Le gouvernement britannique, on ne
l'ignore pas, tient essentiellement à ce qu'on
ne le suspecte point d'agir dans cette affaire
par'calcul égoïste, et rien ne le froisse plus
que le soupçon que des intérêts particuliers
pourraient commander son action. Sans doute,
il a le souci, parfaitement légitime d'ailleurs,
de sauvegarder ses intérêts en Afrique orien-
tale et de veiller à ce que le conflit actuel ne
puisse affecter la sécurité de la grande route
des communications de l'empire; mais il a
la préoccupation essentielle pour lui, du point
de vue politique comme du point de vue moral,
de justifier son attitude par l'accomplissement
de son devoir en tant que membre de la So-
ciété des nations. Pour comprendre cette pré-
occupation, il faut se rappeler que le cabinet
Baldwin, à quelques semaines des élections
générales, est obligé de tenir compte de l'état
de l'opinion anglaise nettement favorable à la
politique de Genève, car l'opposition libérale et
travailliste ne manquerait pas d'exploiter con-
tre lui, sur le terrain électoral, toute défail-
lance de sa part à cet égard. Il est obligé éga-
lement de se conformer strictement à l'esprit
et à la lettre du pacte, parce que ce n'est que
sur le plan et dans le cadre de la Société des
nations, à l'exclusion de* toute alliance parti-
culière, qu'il peut faire accepter par l'ensem-
ble de la nation britannique une politique de
coopération et de solidarité avec les puissances
continentales en vue de. défendre la paix géné-
rale maintenant qu'il s'est officiellement ral-
lié au principe de la sécurité collective.
Personne n'a le droit de suspecter la sincé-
rité et la loyauté du gouvernement britannique
dans sa pratique de la politique de paix; mais
encore faut-il que la presse britannique, prise
dans son ensemble, ne donne pas prétexte,
par des controverses pour le moins inopportu-
nes, à des suppositions et à des déductions que
condamnent la logique et la raison lorsqu'on
examine objectivement les faits. Précisément
parce que ça politique est délicate en raison
des,.intérêts, vitaux de l'Angleterre dans la Mé-
diterranée; én Afrique orientale et dans la mer
Rouge, le gouvernement de Londres se doit de
procéder avec prudence et modération, dans
un véritable esprit de coopération, car toute
coopération, comme tout accord, exige une sin-
cère conciliation des doctrines et des intérêts
en présence. Cela est d'autant plus vrai que
l'objet, la raison d'être de la Société des na-
tions, comme M. Stanley Baldwin l'a répété
dans son discours d'hier, est la paix et non la
guerre. « La guerre,, a dit le premier ministre,
est la dernière chose que le gouvernement bri-
tannique ait dans l'esprit. » Et il a ajouté, ce
qui constitue le passage le plus important,
peut-être, de son discours : « Nous sommes
toujours prêts à utiliser toute possibilité de
conciliation qui pourra se présenter. » C'est,
en effet, le plus sûr moyen pour l'Angleterre
de servir la paix, la Société des nations et ses
propres intérêts.
On nê peut que §£ félicites dg la détente
I survenue entre Londres et Rome et du sens 1
'que le premier ministre britannique entend
donner à. l'action de son gouvernement. ce qu
se dégage de' «on discours, c'est que l'Angle-
terre entend s'en tenir fermement à la thèse du |
i, conflit entre l'Italie et la Société des nations, à
I l'exclusion 'de tout conflit anglo-italien propre-
ment dit; ^qu'aucune action isolée « n'a jamais
[ été et ne sera jamais entreprise par la Grande-
Bretagne », ce qui explique bien que celle-ci
s'en tiendra strictement à la seule action col-
lective, aux responsabilités pleinement parta-
gées et rigoureusement conforme à des recom-
mandations unanimes du conseil de la Société
des nations. Dans toute la mesure où il est
possible de prévoir l'avenir, la garantie contre
l'éventualité de complications internationales
sur le plan européen est là. Un autre passage
du discours de M. Baldwin qui ne manquera
pas de produire l'impression la plus favorable
à Rome, c'est celui ou le premier ministre bri-
tannique proteste contre les bruits suivant les-
quels un des principaux buts de la politique
de l'Angleterre serait de combattre et d'abattre
le fascisme en Italie. « Ce qu'est le gouverne-
ment italien est l'affaire de l'Italie seule, a dit
M. Baldwin; le temps est depuis longtemps
passé où ce pays [l'Angleterre] pouvait cher-
cher, par les armes ou par toute autre méthode,
à renverser une forme quelconque de gouver-
nement dans un autre pays. » Cela coupe court
à toute manoeuvre dangereuse tendant à transr
former le conflit actuel en machine de guerre
contre le fascisme. Le discours de M. Baldwin
contribue grandement ainsi à accentuer la dé-
tente entre Londres et Rome et à éclaircir la
situation internationale. S'il n'annonce pas un
règlement rapide du conflit italo-éthiopien pro7
prement dit - ce qui dépend surtout dès pro-
positions qu'estimera devoir faire le gouver-
nement de Rome, - il découvre du moins, cqui est essentiel pour le' maintien de la paix
générale, des perspectives meilleures en ce qui,
concerne l'esprit dans lequel le problème doit
être traité. Par là même, la détente actuelle
justifie pleinement la politique suivie avec
prudence et méthode par M. Pierre Laval au
nom de la France.
DÉPÊCHES SE L'ÉTRANGER
Varsovie, 20 octobre.-
La nouvelle Diète se réunira demain lundi
21 octobre pour le vote des pleins pouvoirs au
gouvernement.
Belgrade, 20 octobre.
Le byzantologue français Gabriel Millet a été
promu aujourd'hui docteur honoris causa de
l'université de Belgrade.
PRINCIPES OUBLIÉS
On oublie souvent un peu trop que les
consultations électorales n'ont pas une valeur
en soi, qu'elles doivent indiquer les désirs,
la volonté du peuple souverain, mais pour un
objet déterminé, à savoir l'exercice du pouvoir
législatif, et par suite gouvernemental, non
point au nom. ét dans l'intérêt d'un seul parti,
mais au nom- de la nation et dans le sens de 1
l'intérêt général. Le délégué au Parlement
n'est pas celui d'un groupe de citoyens, d'une
collectivité restreinte, d'un comité ou d'un syn-
dicat; il est celui de la collectivité nationale.
La souveraineté qu'il représente est indivisible.
Ce grand principe de la démocratie est négligé
par des novateurs impatients, par les apôtres
de ce que l'on a appelé l'Etat syndicaliste. Ils
le déclarent trop abstrait, trop peu conforme
à la vie réelle. Et cependant ce principe, nous
dirions presque ce dogme, reste le seul garant
de la liberté, le solide obstacle à la dictature
d'un homme, d'un parti, d'un groupe ou d'une
collectivité d'intérêts.
Son application, sans doute, est difficile,
mais les fondateurs de la démocratie n'ont
jamais pensé que cette dernière fût un régime
de facilité. Elle exige un effort constant des
partis et des personnes sur eux-mêmes. L'idéal
serait que le candidat agît toujours, pendant
la campagne électorale, non pas comme le lui
ordonnerait le seul intérêt immédiat de ses
électeurs, mais comme le voudrait l'intérêt
national; que les partis fussent moins préoc-
cupés par le désir d'avoir un grand nombre
d'élus que par celui de servir le pays tout en-
tier, et par le sentiment qu'il y a des nécessités ;
absolues de gouvernement devant lesquelles
s'effacent les égoïsmes particuliers. '|
On sait trop qu'il n'en est pas toujours ainsi.
De-la viennent ces coalitions électorales étran-
ges, formées du reste avec l'arrière-pensée
qu'il faudra bien les briser une fois l'élection
terminée et quand on se trouvera devant les
responsabilités du pouvoir. Cependant, si les
hommes et les partis observaient les disciplines
véritables de la démocratie, il ne devrait ja-
mais y avoir d'entente électorale qui ne pût
ensuite se transformer en une entente pour
gouverner.
Nous revenons ainsi à une observation que
nous avons faite souvent. Le « cartel des gau-
ches » d'hier aussi bien que le « Front popu-
laire » d'aujourd'hui ne sont autre chose
qu'une hérésie démocratique, un non-sens, une
absurdité, et, en outre, un leurre indigne pour
l'électeur. Il est en effet impossible de former
un gouvernement démocratique où collabore-
raient, comme il arrive sur diverses listes élec-
torales, des républicains radicaux d'une part,
et de l'autre des marxistes dont le programme
tend à la destruction de la démocratie. De deux
choses l'une, en effet : ou bien les uns et les
autres seraient fidèles à leurs principes, et,
dans ce cas, l'exercice même du pouvoir de-
viendrait inconcevable; ou bien les uns ou les
autres renieraient leurs principes, et, dans ce
cas, l'électeur dupé, déçu, désillusionné, serait
conduit à la désaffection du régime.
Si l'on veut bien y réfléchir, on conviendra
que tel est bien le vice profond auquel il fau-
drait remédier. Tout le déséquilibre politique
vient de là. En 1932, il y eut une coalition élec-
torale radicale et socialiste-; mais cette coali-
tion, bonne pour l'électeur, auquel on témoigne
de la sorte un certain mépris, devient irréali-
sable au gouvernement et au Parlement. Le
résultat, on le connaît : des ministères succes-
sifs qui succombent à leur impuissance; pour
finir, l'irritation des masses; l'obligation, en-
suite, de s'en remettre au système des pleins
pouvoirs. Sous le prétexte fallacieux de défense
contre le « fascisme », alors que l'on a seule-
ment répandu de la sorte une certaine désaf-
fection du régime parlementaire, le « Front
populaire » reprend la même tactique, et les
républicains qui s'y sont affiliés recommen-
cent la même erreur. Car ces républicains sa-
vent bien que les obligations, les nécessités
du gouvernement les contraindraient à rompre,
une fois élus, la .formation électorale faite pour
être élus.
i II y a en effet, pour les républicains, des
nécessités de gouvernement qui entraînent des
nécessités parlementaires auxquelles il leur
faudra bien se- plier, .s'ils veulent, du moins,w
maintenir le régime. Il faudra demain comme
hier assurer la sécurité du pays, avoir le souci
de la défense nationale; il faudra maintenir
l'ordre dans la rue, garantir la liberté des
citoyens; il faudra faire face aux échéances
de l'Etat, avoir un budget en équilibre; il fau-
dra que les services publics ne soient pas
interrompus. Il faudra, en un. mot, agir dans
le sens de l'intérêt général de la nation. Les
républicains peuvent-ils le faire avec la colla-
boration des marxistes ? . L'expérience a dé-
montré le contraire, et d'ailleurs le bon sens
y suffirait sans démonstration.
Que resterait-il alors pour les hommes qui
arriveraient au Parlement ou au gouvernement
après avoir été élus en accord avec les socia-
listes et les communistes ? Ils ne. pourraient
naturellement se prêter au bouleversement so-
cial voulu par leurs-alliés. Mais il-resterait de
l'aventure électorale une lourde hypothèque,
l'hypothèque de l'impuissance. La> consultation
d'aujourd'hui, dans son cadre restreint, montre
que la réforme la plus urgente dans notre
démocratie devrait être le rétablissement de la
moralité politique dans les élections.
JUSTE RÉPARTITION
La guerre d'Abyssinie a posé de nouveau le
problème de l'a répartition des ressources j
turelles Bt des- colonies entre les peuples. Avec
une éloquence pressante, M. Albert Sarraut a
attiré notre attention sur les risques qui peu-
vent « naître pour certains pays du privilège
de ces débouchés, de ces matières premières
ou de ces territoires de peuplement que d'autres
peuples ne possèdent pas ». Il nous avertissait
qùe cette inégalité faisait peser sur le monde
une -menace permanente de guerre. Sir Samuel
Hoàre, de son côté, à l'assemblée de Genève, et
cês jours-ci encore dans un discours radiodif-
fusé, a réconnu le caractère dangereux de cet
état de choses.
Le problème est vieux comme le monde. On
le rétrouve à l'origine des grandes migrations
humaines et de bien des guerres. Comment dé-
tourner les peuples d'en chercher la solution,
dans la guerre et la conquête? L'exemple des.
nations qui, sur un sol pauvre et étroit, sont
parvenues néanmoins à un haut degré de civi-
lisation et de prospérité, cet exemple suffirait à
nous enseigner que l'inégalité des richesses
naturelles n'empêche personne d'aménager con-
fortablement la place qui lui est donnée sous
le soleil. Les progrès de l'industrie rendent le
problème plus facile à résoudre qu'autrefois,
en sauvant au moins les peuples de l'extrême-
misère.
Là encore, nous trouvons l'opposition entre
deux esprits, celui de liberté et, pour user d'eu-
phémisme, celui de direction. Les hommes se"
plaignent de l'inégale répartition de la pro-
priété Quçi de plus simple que de recourir
à l'Etat, ou à quelque autre autorité, pour pro-
céder 3. ûii nouveau partage absolue
étant'une chimère, on se rabat sur l'idée de
justice. Mais on ne recueille qu'arbitraire et
injustice.' De plus, comme 'l'exemple de ces ,
dernières années le prouve surabondamment,
en forçant ainsi le mécanisme économique on
entrave la production des biens, et .si l'on par-
vient à augmenter la part relative de quelques-
uns c'est en diminuant la richesse , commune.
Il en est un peu de même entre les nations.
Comment procéder à la redistribution des ma-
tières premières et des territoires coloniaux ?
Quelle règle de justice suivra-t-on? A supposer
qu'on la trouve, comment amener les nations
à s'y soumettre? Même une institution comme
la Société des nations ne pourrait pas venir à
bout de cette tâche. Il y faudrait une sorte de
super-Etat ou de confédération d'Etats. Quand
on constate les résultats de l'économie dirigée
à l'intérieur de chaque, nation, on songe avee
effroi au règlement ou plutôt au dérèglement
que nous apporterait l'autorité chargée de ré-
genter l'économie universelle. Mais les Etats
ne paraissent'pas être, sur le chemin d'aban-
donner, même en partie, leur souveraineté. En
attendant, il ne nous reste que les méthodes
habituelles de-la diplomatie ou de la force.
Faut-il désespérer? Oui, si nous continuons
à chercher la solution du côté de l'économie
dirigée. Non, si n°us la demandons au libéra-
lisme économique. ..
Il est des pays qui se plaignent d'être sur-
peuplés. Remarquons que le chômage ne dé-
pend pas de la densité de la population, mai
de la rémunération de la main-d'oeuvre. Mais
il peut arriver qu'une maladie de l'organisme
économique ou la pauvreté naturelle impose
aux habitants d'un pays des conditions d'exis-
tence qui paraissent misérables. On peut dire
que ce pays est, surpeuplé. Dans ce cas, l'émi-
gration lui fournit un exutoire. Si les autres
nations repoussent ses émigrants, il est natu-
rel qu'il cherche aux colonies des territoires de
peuplement. La question serait infiniment
moins grave, si la libre circulation des hommes
à travers le monde était rétablie.
Nous savons bien quelles difficultés s'op-
posent au rétablissement de cette liberté. Lais-
sons même de côté les craintes que peut
susciter une émigration massive venant d'un
pays à tendances impérialistes. Toutes les
nations souffrent plus ou moins du chômage
et de la crise économique. Elles ne veulent pas
recevoir de nouveaux travailleurs. Mais com-
ment guériront-elles, si elles arrêtent la circu-
lation des hommes comme des marchandises
et des capitaux ? Elles ne sortiront du cercle où
elles se sont enfermées que progressivement.
Encore faut-il faire les premiers pas.
La liberté des échanges est le seul moyen
d'assurer la plus juste répartition des matières:
premières qui soit humainement possible. C'est
ou plutôt c'était une règle de commerce inter- ;
national que les Etats ne doivent pas mettre
de barrières douanières à l'exportation des ma-
tières premières. Celles-ci ne doivent pas non
plus faire l'objet de monopoles .publics ou!
privés. Elles se portent alors tout naturelle-;
ment sur les endroits où on en a besoin-et, où <
elles peuvent être utilisées pour le plus grand
profit.de l'humanité. Cette liberté, pourtant, île.
suffit pas. Il peut arriver, et il est arrivé èn:
effet, que les barrières douanières ou' autres!
dressées devant les produits fabriqués ou lesi
capitaux empêchent les pays importateurs de ;
se procurer les matières premières dont ils. au-
raient besoin. Ceux qui les détiennent font
alors figure de privilégiés. Pauvre privilège,
d'ailleurs, puisqu'ils ne peuvent plus vendre
ces précieuses matières.
Les pays qui ne les possèdent pas ont alors
l'impression d'être des déshérités. Ils sont
poussés à se replier sur eux-memes à cher-
cher à se suffire à eux-mêmes, en développant'
artificiellement certaines de leurs productions
et en inventant des succédanés. Le rêve d'une
juste répartition, malgré son apparence inter-
nationale, n'est qu'une manifestation de ces
.idées d'autarchie, du désir de posséder assez
pour n'être pas obligé d'acheter à d'aigres.
S'étonnera-t-on si ces pays en arrivent à des
desseins de conquête?
Laissez jouer au contraire la liberté des
échanges, et lé problème de la distribution des
matières premières ne se posera même plus. Il
s'opérera une division internationale du tra-
vail qui rendra lès peuples solidaires. Ils au-
rait le sentiment de puisér à un trésor com-
mun, chacun d'eux possédant les richesses des
autres. Nous pourrons revoir le temps où
Stanley Jevons écrivait: « Les plaines de l'Amé-
rique du Nord et de la Russie sont nos champs
de blé; Chicago, Odessa, nos étables; le Canada,
les pays baltes,, nos forêts. L'Australie élève
nos troupeaux de moutons, l'Amérique nos
boeufs. Le Pérou nous envoie sbri argent; la
Californie, l'Australie, leur or. Les Chinois cul-
tivent le thé pour nous, et des Indes le café,
le sucre, les épices affluent dans nos ports. La
France et l'Espagne sont nos vignobles, la
Méditerranée notre verger... » ;.
Nous avons entendu ces jours-ci bien
des déclarations libérales. Elles venaient de
M. Georges Bonnet, de M. Cordell Hull, de
Sir Samuel Hoare. Mais, pour ne parler que
des Anglais, pourquoi s'obstinent-ils à repous-
ser la stabilité 'monétaire, qui est, comme le
rappelait M. Georges Bonnet à Bruxelles, une
condition essentielle de la reprise des échan-
ges? C'est aux peuples . riches de donner
l'exemple. Il faut absolument rompre cet en-
chaînement fatal qui nous a conduits au conflit
italo-éthiopien et de là à des sanctions qui vont
encore troubler l'économie internationale. La
liberté a ses risques, ét elle impose à tous
efforts et sacrifices Mais il faut que les peu-
ples acceptent la dure mais salutaire loi de la
concurrence pacifique, ou qu'ils se résignent à
subir celle de la.guerre.
le pour et le centre
n est une chose sûre, en ce moment, qui met
tous les Français d'accord, ce qu'on n'avait vu
depuis longtemps : les Français ne veulent pas
la guerre. L'accord est de fait; c'est beaucoup,
mais on voudrait qu'il soit aussi dans les esprits,
et cela, c'est plus difficile. Jamais philosophique-
ment il n'a été plus difficile de voir clair qu'en
ce moment, au milieu du problème complexe
qu'entre l'Angleterre et l'Italie la France a
à résoudre en général, et chacun de nous en
particulier. Si l'on n'avait qu'à suivre son humeur,
ses préférences particulières, ses raisons de
croire ou dé blâmer, rien ne serait si aisé que
de prendre parti : mais la conséquence, en-ce
moment, des sentiments privés dépasse l'homme,
et publier ses sympathies risque tant d'exciter,
de dangereux malentendus, au delà dô nos fron-
tières, qu'il faut être bien sûr de soi et de détenir
1^ vérité pour ne pas redouter de jeter tin brandon
dans la soute aux poudres.
On a publié; ces jours-ci, deux manifeste
signés l'un et. l'autre d'un nombre Impression-
nant d'intellectuels, l'un affirmant l'amitié de la
France pensante pour l'Italie, l'autre affirmant la
confiance d'une autre partie de la France pensante
dans la Société des nations pour résoudre selon
ges principes le conflit dont'la paix dp monde est
menacée. Quelques esprits prudents, qui n'ont
signé ni l'un ni l'autre de ces manifestes senti-
mentaux', ont expliqué publiquement leur absten-
tion. Je crois que ces solitaires ont raison, parce
qu'en toute vérité il y avait autant de justice et
de; raison-dans les deux appels Opposés, et qu'il
ew fallu lès Signer l'un et l'autre, pour chacun
ve qu'ils, contenaient dé bon : mais alors, l'adhé-
sion n'avait plus de sens. " Que chacun contint
quelque chose de bon, cela ne paraît pas douteux,
et la preuve en eët qu'on a pu rencontrer, sous le
manifeste de droite en faveur de l'Italie des
signataires qui notoirement appartiennent aux
partis de gauche, et sous le manifeste de gauche
én-faveur de l'action genevoise des signataires
qui jusqu'ici appartenaient aux partis de droite.
Gé chassé-croisé est symptomatiqua II atteste
clairement la complexité du débat soulevé dans
la conscience publique, et la confusion fatale qui
s'ensuit pour chacun dès l'instant qu'il prend
parti.
Il est bien certain, toute question d'intérêt elle-
même mise à part, qu'il serait monstrueux que la
France prît position contre l'Italie et, l'on ne voit
qu'avec trop d'évidence que beaucoup chez les
partisans des sanctions en ont surtout au régime
fasciste, dont ils souhaitent ardemment la chute..
Voilà donc une position déterminée moins par
l'amour de l'Abyssinie que par le souci de la poli-
tique. Les amis véritables de la paix ne sauraient
én rien souscrire à ce camouflage, sous le couvert
duquel est hypocritement menée une opération po-
litique. Et l'on n'est pas fasciste parce qu'on le dit;
pas plus qu'on n'èst antifasciste parce qu'on dé-
plore les opérations de guerre et les bombarde-
ments sans déclaration de guerre, et de la part
de nos amis italiens le risque accepté d'une confla-
gration universelle pour une seule question de
prestige. Pas plus qu'on n'est anti-italien .si l'on
écrit que l'amitié franco-anglaise existe, que l'An-
gleterre a été notre première alliée pendant la
guerre, ou si l'on rappelle, comme M. Stéphane
Lauzanne'l'autre jour, que des soldats anglais sont
morts, en France,- -à côté de soldats français pour
défendre le sol français, comme les soldats ita-
lien d'Argonne et de Champagne; pas plus qu'on
n'est anti-anglais si l'on ose émettre le doute qu'il
peut y avoir quelquefois des intérêts matériels
cachés sous les plus purs principes. D'autre part,
est-on partisan de la guerre si l'on pense que
là France, signataire à Genève du covenant contre
la guerre, a le devoir de respecter sa signature?
En toute chose, le pour et le contre se valent.
Et nous sommes en face d'un divorce entre deux
amis, en face d'un devoir et d'un sentiment, en
face de la nécessité tragique d'être sage, c'est-
à-dire de ne pas choisir, parce qu'en la circons-
tance et l'espèce il n'y a pas d'alternative, le choix
serait fatalement injuste, et générateur d'un plus
grand trouble. Il y a peut-être pas encrore : : le
risque de passer pour lâche, à ne pas vouloir
décider. Risque dangereux, qui tacite les parti-
culiers à publier, par groupes séparés, leur opi-
nion passionnelle, dont le premier résultat est de
montrer à l'étranger deux courants contraires
d'opinion française, une France encore divisée,
sur ce terrain comme sur les autres, c'est-à-dire
deux fois faible, au lieu d'être une,; silencieuse-
ment et massivement d'accord derrière l'homme
'sage et prudent qui la représenté-.et qui sait ce
qu'elle ne veut pas, la guerre; et eç;qu'elle veut,
là paix du monde, et surtout la jeux entre ses
amis. Le devoir, pour l'heure, est de se taire. Mais
c'est difficile à obtenir de ceux qui font, de très
bonne foi, profession de penser à voix haute, et
"finalement posent la question de travers,- parce
qu'ils n'en veulent voir qu'une face. E. fl» ;
U CONSEIL ÉCONOMIQUE DE LA PETITE-ENTENTE
; ' Le conseil économique de la Petite-Entente a
terminé samedi les'travaux de sa sixième session.
Lés résultats de ces travaux, partagés entre les
commissions, sont les suivants :
. Un règlement ferroviaire uniforme pour les
'transports de voyageurs et de bagages; un accord
de "collaboration" des sociétés de navigation sur
le "Danube; un protocole de collaboration des pos-
tés et télécommunications; une convention pour
la suppression des doubles impositions en matière
dé taxes successorales; une entente pour l'unifi-
cation de la législation sur les lettres de change;
un procès-verbal sur la normalisation de la pro-
duction industrielle; un accord de principe sur
la collaboration industrielle; un projet d'organi-
sation d'une exposition économique commune de
la Petite-Entente et de l'Entente balkanique. La
listé des produits admis au régime des compen-
sations à été élargie.
La prochaine réunion du conseil économique
est fixée au 24 février 1936 à Prague.
LES ÉLECTIONS SÉNATORIALES
Le 7e renouvellement de la série C
Les électeurs sénatoriaux des départements
allant, par ordre alphabétique, de l'Orne à
l'Yonne inclus, soit trente départements de la
métropole, plus celui d'Oran et' l'Inde française,
sont aujourd'hui réunis dans leurs chefs-lieux
pour procéder au renouvellement du mandat de
neuf années qui fut conféré à la série G le 9 jan-
vier 1927 et qui doit prendre fin le mardi 14 jan-
vier 1936, jour d'ouverture de la session ordi-
naire de 1936.
Ce sera le 20e renouvellement triennal du
Sénat et le 7" de la série C.
Cette série compte 107 sénateurs. Le Temps
en a donné la liste en indiquant les groupes poli-
tiques auxquels ils sont inscrits au Luxembourg.
47 sont inscrits à la gauche démocratique, radi-
cale et radicale-socialiste; 26 à l'Union républi-
caine (le nouveau sénateur du Haut-Rhin, M. Os-
lermann n'étant encore inscrit à aucun groupe);
11 à l'Union démocratique et radicale; 6 au
groupe socialiste S. F. I. O.; 5 au groupe socia-
liste de France; 4 à la gauche républicaine; 2 à
la droite; 6 n'étant inscrits à aucun groupe.
Dix-sept sortants, dont le Temps a également
donné les noms ne se représentent pas. dont
4 gauche démocratique, 4 union républicaine,
2 union démocratique, 2 S. F. I. 0., 3 socialistes
de France, 1 gauche républicaine et 1 droite.
û JJn sortant; M. Amiar sénateur de Seine-et-
Oise,' décédé, n'a pas été remplacé.
Restent donc 89 sénateûrs sortants, qui solli-
citent le renouvellement de leur mandat. Hier,
on comptait déjà près de 600 concurrents, . dont
uneT cinquantaine de députés, qui s'étaient mis
sur les rangs pour le leur disputer. On sait que
les candidatures au Sénat peuvent se manifester
même au cours des scrutins.
Rappelons que parmi les sortants se trouvent
MM.. Jules Jeanneney, président du Sénat (Haute-
Saône); Pierre Laval, président du conseil, qui
se représente dans la Seine et a également posé
sa candidature dans le Puy-de-Dôme; Léon Bé-
rard, garde des sceaux (Basses-Pyrénées) ; Alexan-
dre. Millerand, ancien président de la République
(Orne)'; Joseph Caillaux, ancien président du con-
seil, président de la commission des finances (Sar-
the); Steeg, ancien président du conseil (Seine);
Raoul Péret, ancien président de la Chambre, an-
cien ministre (Vienne); Paul Strauss, vice-prési-
dent du Sénat, ancien ministre (Seine).
Le collège sénatorial se compose des députés
du département, des conseillers généraux, des
conseillers d'arrondissement et des délégués des
conseils municipaux qui élisent de 1 à 24 délé-
gués suivant le nombre des membres dont ils
sont composés. La ville de'Paris, dont les conseil-
lers municipaux sont de droit électeurs sénato-
riaux en tant que conseillers généraux dé la Seine,
a droit en outre, à 30 délégués sénatoriaux.
Le collège se réunit dans le chef-lieu du dé-
partement sous la présidence du président du
tribunal civil assisté des deux plus vieux et des
deux plus jeunes électeurs sénatoriaux présents
au moment de la formation du bureau.
L'élection peut donner lieu à trois tours de
scrutin, la majorité absolue . étant requise aux
deux premiers tours et-la majorité relative suffi-
sant au troisième tour pour que l'élection soit
acquise.
La loi du 29 juillet 1929, volée sur l'initiative
de M. Alexandre Israël, a modifié les heures des
scrutins. Le premier scrutin est ouvert de 8 heu-
res à 11 h. 30; le deuxième de 14 à. 16 haures, et
le troisième de 18 à-20 - heures. -
Dans les tableaux où nous donnons ci-dessous
les résultats du premier tour de scrutin, nous
avons indiqué pour les sénateurs- sortants, dési-
gnés par les lettres S S, le groupe dont ils sont
membres avec les abréviations suivantes : S. F.
I. 0., socialiste unifié; S. Fr., socialiste de
France; G. D., gauche démocratique, radicale et
radicale socialiste; U. D., union démocratique
et radicale; U. R., union républicaine; G. R., gau-
che républicaine; D., droite; A. G., ceux qui ne
sont inscrits à aucun groupe.
Pour les autres candidats, nous avons recours
aux abrévations usuelles r dép., député, anc. dép.,
ancien député; rép., républicain; rad.-soc. radi-
cal-socialiste; soc., socialiste; com- communiste,
etc., etc.
RÉSULTATS DU PREMIER TOUR DE SCRUTIN
ORNE (3 sénateurs)
Inscrits : 849 - Votants : 844
Liste d'Union républicaine.
MM. le marquis de Ludre, cons,
gén., s. s. 670 ELU
le docteur Dentu, président du
conseil général 64Q ELU
Alexandre Millerand, anc. prés,
de.la République, s. s !489 ELU
Candidatures individuelles
MM. Léopold Bisson, cons. gén., rép.
de g. 290 voix
le docteur Poulain, cotas, gen-
rad. ind. et nat. 177 r-^
Georges Souday, adj. au maire
d'Alençon, rép 83 -
Garnier, rad. soc 27 -
Divers .. r 126 -
Sénateurs sortants.: MM. Dentu (G.R.), Alexandre
Millerand (U.R.), marquis de Ludre (G.R.).
Au renouvellement triennal du 9 janvier 1927, avaient
été élus au 1er tour de scrutin,: MM. Paul Fleury
(G.R.) et Leneveu (U.R.) tous les deux sortants, par
509 et . 500 voix. Le docteur Dentu avait été élu au
3" tour par 458 voix contre 370 à M. Dariac, député,
rép. de gauche.
M. Leneveu étant décédé, M. Alexandre Millerand
fut élu le 30 octobre 19.27 au 1" tour par 536 voix
contre 303 à M. Jean Labbé, avocat au Conseil d'Etat,
rép. de gauche.
M. de Ludre, député' (U.R.D.) ), a été élu en rempla-
cement de M. Paul'Fleury, décédé, le 3 mai 1931, au
1er tour de scrutin, par 499 voix contre 322 à M. Jo-
seph Aveline, rép. de gauche et 21 voix à un candidat
socialiste.
PUY-DE-DOME (4 sénateurs)
Inscrits : 1.123 - Votants : 1.121
Candidature individuelle
M, Pierre Laval, président du
conseil 70S ELU
Liste radicale socialiste
MM. E. Chassaing, s. s 413 voix
Paul Malsang, s. s. 381 -
Etienne Clémentel, s. s. ..... 245 -
Antoine Boste, cons. gén. .... 131 -
- Liste socialiste S.F.I.O.
MM. Albert Paulin, con gén.. dép. 256 voix
Ernest Laroche, anc. dép. J'. 208 -
Louis Camus, cons. gén 167 -
Jean-Marie Archimbaud, cons.
d'arr. ' 162 -
Liste du parti républicain fédéral
MM. Jacques Bardoux, de l'Institut. 350 voix
Albert Sardier, cons. gén. .... 189 -
Lambert, avocat 146 -
Liste de rassemblement républicain
MM. Alexandre Varenne, dép. soc.
de France 259 voix
Eugène Roy, député 250 -
Guillaume Huguet, anc. dép. . 217 -
Liste du parti agraire
MM. Léon Cohade agriculteur ..... 65 voix
Ratelade, cons. d'arr 41 -
Goutay, agriculteur 24 -
Victor Bard, agriculteur .... 21 -
(Ballottage pour trois sièges,)
Sénateurs sortants : MM. Clémentel, Marrou, Chas-
saing, Malsang, tous membres de la Gauche démocra-
tique.
'M. Marrou ne SJ représentait pas.
Avaient été élus le 9 janvier 1927 au 1" tour:MM. Clé-
mentel, . par 555 voix sur 1,090 votants ; au 2e tour
MM. Sabaterie (G.D.) et Marrou, par 644 et 614 voix;
M. Darteyres (socialiste) avait été nommé au 3* tour par
404 voix.
M. Sabaterie, . étant décédé, fut remplacé par le
docteur Chassaing, qui fut élu le 6 juillet 1930 au
1er tour par 614 voix sur 1,111 votants. Le docteur Mal-
sang a été élu le .9 janvier 1933 par 659 voix contre 369
à M. Alexandre Varenne, député socialiste, en remplace-
ment du docteur. Darteyre, décédé.
PYRÉNÉES (BASSES-) (3 sénateurs)
Inscrits : 1.030 - Votants : 1.028
Liste, de concentration républicaine.
MM. Léon Bérard, garde des sceaux,
s. s 731 ELU
Auguste Champetier de Ribes
s. s 630 ELU
Docteur Lissar, s. s 622 ELU
Candidatures individuelles
MM. Irigoyen, maire de Biarritz,
rad. soc 424 voix
Boué, vice-présid. du conseil
général, rad. soc. 289 -
Sénateurs sortants : MM. Léon Bérard (U.R.), Lissar
(U.R.), Champetier de Ribes (A. G.).
Au renouvellement de janvier 1927 avaient été élus au-
premier tour : MM. Léon Bérard, 638 voix; Catalogne
(U.R.), 567, et Louis Barthou (U.D.), 547, tous les trois
sortants.
Une élection partielle eut lieu le 9 décembre 1934 pour
deux sièges en remplacement de M. Catalogne, dé-
cédé, et de M. Louis Barthou, qui avait trouvé la mort
dans l'odieux attentat de Marseille aux côtés du roi
Alexandre de Yougoslavie.
M. Lissar, député de Bayonne, fut nommé, au 1" tour
, par 520 voix. M. Champetier de Ribes, député de Pau,
fut élu au 2° tour par 593 voix contre 397 à M. Iri-
goyen, maire de Biarritz, radical socialiste.
PYRÉNÉES (HAUTES-) (2 sénateurs)
Inscrits : 668 - Votants : 667
Candidatures individuelles
MM. Manuel Fourcade, rép., s. s. ,,. 303 voix
Emile Mireaux, rép r 261 -
Baralgin, cons. gén., rad. soc. 222 -
Dasque, député, rad. soc. .... 127 -
Castete, cons. gén., rad: soc. 113 -
Lartet, cons. gén., rad. soc. .. 92 -
Marre, cons. gén., rép. ...... 71 -
Junquet, rép. de déf. agraire. 46 .-
Mérite, cons. d'arr., S. F. L 0. 23 .-
Mermet, cons. mun. de Tar-
bes, S. F. I. 0. 18 -
Peyrou, rép. de g. . 13 -
Sajous, rad. soc 8 -
Serres, comm ;... 6 -
Nogaro, anc. dép., rad. soc... , 2 -
(Ballottage pour deux sièges.)
Sénateurs sortants u, MM. Noguès (G.D.), Manuel
Fourcade (U.R.).
M. Noguès ne se représentait' pas. '
MM. Paul Dupuy (U.R.D.) et Noguès avaient été
réélus le 9 janvier. 1927,. au premier tour de scrutin, pai-
449 et 381 voix,. sur 663 votants, contre 288 voix à
M. Manuel Fourcade, ancien bâtonnier de l'ordre des
avocats de Paris.
M. Paul Dupùy étant décédé, M. Manuel Fourcade
fut élu le 25 septembre- 1927, au 3e tour de scrutin,
par 351 voix contre -297 à M. Nogaro, député radical
socialiste.' M. François Thévenot, rép. de gauche, qui
avait obtenu 185 voix au 1er tour et 170 voix au 2" tour
de scrutin, s'était désisté au 3" tour en faveur de
M. Fourcade.
PYRÉNÉES-ORIENTALES (2 sénateurs)
Inscrits : 507 - Votants : 606
Liste radicale socialiste
MM. Victor Dalbiez, s. s. 104 voix
Pierre Rameil, s. s 95 -
Liste socialiste S.F.I.O,
MM. Jean Payra, député 211 voix
Georges Pezières, cons. gén. .. 184 -r
Liste de trêve et de défense
des. intérêts départementaux
MM. Charles - Emmanuel Brousse,
rép. de g 10Ô voix
Gaudérique Bertrand, maire de
Rivesaltes ..... 75 -
Liste radicale socialiste (Camille Pelle tan)
MM. Bouyonnet, maire d'Odeillo-
Font-Romeu., 50 voix
Docteur Bénet, maire de Tan-
tavel 39 -
Candidature individuelle
M. Joseph Roua, dép. soc. S.F.I.O, 81 voix
Liste communiste
MM. Paul Combeau, instituteur ... 19 voix
André Gendre, adj. au maire' de
Millas, ...]. 19 -
(Ballottage)
Sénateurs sortants : MM. Victor Dalbiez (G.D.),
Pierre Rameil (G.D.). .....
Le 9 janvier 1927, avaient été élus, au 1" tour,
MM. Dalbiez, député, par 252 voix, et au 2« tour
M. Paras, sénateur sortant (G.D.), par 354 voix sur
489 votants. M. Payra, député S.F.I.O., candidat au
1" tour de scrutin, avait obtenu 146 voix.
M. Pierre Rameil, député radical socialiste, a été-élu
le 6 juillet 1930, au 2" tour de scrutin, par 300 voix
contre 188 à M. Delcos, concentration rép., en rempla-
cement de M. Pams, décédé.
RHONE (5 sénateurs)
Inscrits i 826 - Votants ; 825
Liste radicale socialiste
MM. Justin Godart, s. s 284 voix
le . docteur Camille Rolland,
s. £. 269 -
Emile Bender, s. s 247 ,-
Jean-Marie Froget, cons. gén. 224 ,-
Michel Putinier, cons. gén. .'. 209 ,-
Liste socialiste S.F.I.O.
.MM. Joseph Depierre, cons. d'arr. 127 voix
Antoine Bonnet, sec. adj.,
S. F." I. 0 122 r-.
Antoine Charial, anc. adj. au
maire de Lyon 120 r--
Mathieu Pinat, maire de Gi-
vors 112 i-
Joseph Goux, prof. hon. lycée
de Lyon 105 -
Liste d'union des comités républicains
MM. Joannès Mercier, cons. mun.
de Lyon 310 voix
Jean-Marie Parrel, cons. gén. 298 ?-
Alexandre Bosse-Platière, con-
seiller général 293 -
Albert Damez, adj. au maire
de Fleurieux 273 -
Léon Fournereau, cons d'arr. £72 ==
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