Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1934-02-07
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 07 février 1934 07 février 1934
Description : 1934/02/07 (Numéro 26459). 1934/02/07 (Numéro 26459).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
:fc LE TEMPS. T février 1884
économies publiques; peut-être quand on se
sera décidé à lever les barbelés des douanes
et c'est très difficile. Pour le moment, le globe
a perdu la boule, comme disait notre Gros-
claude, et l'Afrique occidentale, l'Indochine, la
Tunisie tirent la Jang-ue.
Pierre MILLE.
NOUVELLES DE UÉTRANGEB
NOUVELLES DE L'ETRANGER
GRANDE-BRETAGNE
te chômage
Notre correspondant particulier de Londres nous
téléphone mardi matin 6 février
Selon les statistiques du ministère du. travail,
le nombre des' chômeurs inscrits dans les bourses
du travail a augmenté de .164,989 depuis la der-
nières statistique, le 18 décembre. Lé nombre
total des sans-travail en Grande-Bretagne à la
date du 22 janvier .était de 2,389,068. Cette aug-
mentation est attribuée à des causes saisonnie-
rs.
ITALIE
L'avalanche de Bolognola
L'avalanche de Bolognola a eu lieu samedi. On
n'en a' eu connaissance à Camerino que par les
nouvelles apportées par un jeune skieur qui a
inis 12, heures à atteindre cette ville..
Bolognola avait été frappée, en février 1930,
d'une autre avalanche qui avait fait plus de vingt
victimes:
Des travaux de défense avaient été exécutés
après ce premier sinistre. L'avalanche venant du
mont Sassolello, a écrasé en partie le faubourg
dé villa di Mèzzo.
éBolo|noîa est un petit village connu pour les
sports d'hiver. De nombreuses personnes qui de-
vaient participer aux prochaines épreuves spor-
tives s'y trouvaient au moment de 1. accident. Un
.craint qu'il n'y ait des victimes parmi elles.
D'autres avalanches sont signalées à Magliano,
à Fossrimbrone, à San Angelo di Montecassia, à
Montegallo et dans la province d'Aseoli Piceno.
Tous les cours d'eau de la région, grossis par les
neiges, menacent d'abattre les digues. Le Musone
a débordé et inonde les campagnes, ainsi que
TAronto qui menace le village de Porto d Asçoli.
Le nombre des victimes à Montegallo, Rubiano
et Bolognola est de 35. Les secours, sont rendus
dificiles par la neige qui atteint jusqu'à trois
mètres d'épaisseur.• »
Toules les communications téléphoniques et
tëléeraphiques sont interrompues depuis samedi.
On signale de violentes tempêtes de neige et
de vent dans toutes les régions de la péninsule.
A Santo Julia, la récolte des olives est comple-
• tement détruite. Les serres des grands établisse-
ments de floriculture ont été sérieusement endom-
magées. Aux environs même de Rome, le vent a
cause d'innombrables dégâts.
Expulsion d'un avocat français
Notre correspondant particulier de Nice nous télé-
graphie •̃
Un incident s'est produit entre les autorités
italiennes et une délégation d'avocats du barreau
de Nice qui se' rendaient à Turin, avec le bâtonnier
Henri Pécoud, pour inviter les avocats du barreau
de Turin à' venir assister à un congrès interpro-
fessionnel qui se tiendra à Nice au mois de mai
prochain. assé la froniièro
?rLahdTlégation avait déjà dépassé la, frontière
lorsque, dans le train, un peu après Limone, un
agent italien vint demander leur passeport aux
avocats. Ceux-ci le montrèrent, mais à l'un deux,
M» Jean Fabiani, le policier italien déclara qu'il
ne pouvait pas poursuivre sa route et devait
Quitte™ territoire italien. Il ne lui fournit
ceDendant pas le motif de cette mesure. Le bâton-
'nlèr proies^ mais il n'y avait rien à aire A la
station suivante, à Borgosandalmazzo, la déléga-
tion se rendant solidaire de l'affront fait à l'un
de ses membres, descendit pour rentrer en France
DeuT avocats néanmoins continuèrent leur route
raour aller à Turin aviser de l'incident leurs
confrères italiens qui les attendaient,
ESPAGNE
L'agitation universitaire
Les cours qui ont repris hier à; la faculté de
taédecine de Madrid ont été marqués par de nou-
veaux désordres. Deux étudiants affiliés à la Fé-
rdéraUon universitaire espagnole ayant été con-
damnés par le tribunal d'urgence pour la partqu'i ls s
-«va pnt 'orise dans des incidents devant 1-école
normale un certain nombre de leurs camarades
nnt Protesté aux cris « bas le fascisme » L'agi-
fn*fnPti a saKnéTa rue où la circulation a été mter-
rompue. gLges iardet d'assaut ont dû intervenir
pour rétablir Tordre.
JBruits do remaniement ministériel
Au cours du meeting tenu dimanche à Séville,
'irai l Robles, chef de l'action popu aire a dé-
$âré que « son parti acceptait la légalité républi-
que 9et offrait son appuie plus absolu au gou-
vernement Lerroux ~·.
VXuceutLeesUmeXnt'que cette déclaration peut
avoir des eonséquences4 politiques immédiates en
décidant la formation d'un cabinet orienté plus à
Slquè le cabinet actuel. Certaines déclarations
faUes par M. Martinez Barrios au consei des mi-
nistres tendraient à confirmer cette hypothèse
Le prochain cabinet, a déclaré le ministre de •l'inté-
Meu', devra être présidé par M Lerroux, la droite de
m (il Robles s'y trouvant représentée avec le centre
Lical Pour moi, homme de gauche, je me retirerai
Sansles W du parti radical, mais je prêterai mon
appulloyal au gouvernement.
ALLEMAGNE
L'organisation du travail
dateur Ley, chef du Front du travail alle-
imana a dédaré devant les délégués allemands
Xnte au Palais des sports à Berlin
il n'est' pas vrai que la lutte de classes soit partie
d'en Sas Ce fut le bourgeois avide de gains qui, le pre-
mier déclara la guerre. L'ouvrier a eu raison de s unir
S Rendre sou droit; le temps est révolu où l'ou-
vrTrn'éSt qu'un numéro et ou les machines au oina-
tiq^es de contrôle donnaient à l'homme le sentiment
de l'hiférioHté. A l'avenir il ne doit plus y avoir de dis-
cussions Ouvriers, employés et patrons forment un tout
ets'ils ne leTeulent pas, s'est «crié le docteur Ley
là miUea «es< applaudissements enthousiastes de l'as-
semblée, nous les enchaînerons ensemble
Le conseiller d'Etat Forster, chef du groupe des
enwlôyés dans le Front du travail, a commenté
poTsapart la partie de la-loi sur l'organisation
du: travail national.
H y a encore aujourd'hui dans des entreprises des
cas où les ouvriers et les employés sont exploités. Cela
ceWa le i" mal, jour d'entrée en vigueur de la nou-
vette loi, quand on aura pris des mesurée contre un
pateonVaura abusé desa position.de chef et qu'on
lui aura enlevé la direction de son entreprise. Ce sera
»n exemple qui servira d'avertissement aux autres.
Création d'un lycée national-socialiste
Un lycée national-socialiste vient d'être créé
TOès du'lac de Starnberg en Bavière. Il fonction-
nera à partir du 1» avril i934 et comprendra tou-
tes les classes des lycées.
La tâche principale de cette école supérieure
est de former une génération de chefs en donnant
aux élèves une éducation intellectuelle,.civique et
• tnorale, conforme à l'idéal national-socialiste.
Expulsion d'un journaliste suédois
Récemment, le gouvernement suédois avait dé-
cidé d'expulser te correspondant à Stockholm du
Deutsche -Nachriteliten Bûro (autrefois agence
•̃^te gouvernement du Reioh publie maintenant
un communiqué-annonçant que le cabinet de
Stockholm ayant refusé de faire connaître- je*
motifs de cette décision, les autorités allemandes
compétentes ont- décidé, par mesure de repré-
sailles, de ne pas prolonger le permis de séjour de
"ai Svahnstronj, correspondant de 1 agence télé-
erapbfriùe suédoise à Berlin, lequel va se trouver
ainsi, dans l'obligation de quitter le Reich.
AUTRICHE
Le rôle du parti chrétien-social
Notre correspondant particulier de Vienne nous
téléphone mardi matin 6 février
Le nouveau chef du parti chrétien-social,
M Czermak, ancien ministre de l'instruction pu-
blique a fait, à une réunion des chrétiens-sociaux
• de Basse-Autriche, d'importantes déclarations sur
Je rôle du parti.
Il est exact, dit-il notamment, que la transformation
de tous nos régimes politiques exige une reconstruction
de notre parti. Aussi les chrétiens-sociaux devront, sui-
vant la façon dont l'Etat sera organisé, s'adapter à sa
nouvelle forme. Le parti, c'est-à-dire la collectivité de
nps coreligionnaires politiques, est plus indispensable
encore à l'Etat futur qu'a l'actuel. Car, jusqu'ici, le
parti chrétien-social ne l'était que comme une mino-
rité, tandis qu'il doit conduire le futur Etat et le former
selon ses propres principes. Le parti chrétien-social a
fait, en mars dernier, un .geste inédit dans l'histoire.
Il a rfnnné Je nouvair à d'un des siens nour OU6 oeluirCi
gouverne l'Etat en dehors «tes partis.' Personne ne B'est
goûtais & ce chef avec moms de réserve que lui. Dans
le front où nous sommes entrés les premiers et eu nous
avoTs amené tous nos amis, nous voulons demeurer au
moins égaux- en droit à tous les autres, Nous avons
abjuré certaines méthodes devenues impossibles. Nous
nous réolamons du nouvel Etat autoritaire de notre
chaîioelier DoMfuss.
La situation au Tyrol
Le chancelier Dollfuss a convoqué hier par
téléphone le gouverneur du Tyrol, M. Stumpf, et
les principaux dirigeants tyroliens à Vienne, pour
vendredi dans l'intervalle il doit en effet, on le
sait, aller passer deux jours à Budapest. Un com-
muniqué officiel, publié cette nuit à ce sujet, fait
valoir que les formations patriotiques mobilisées
au Tyrol sont naturellement placées sous les
ordres du directeur de la sûreté de la province.
C'est dire que le chancelier s'est réservé, d'ac-
cord avec tous les intéressés, l'arbitrage définitif
du conflit surgi entre les deux grands groupes
gouvernementaux du Tyrol, les Heirmvehrén et
les organisations chrétiennes-sociales, et aussi que
toute la mobilisation des forces de police auxi-
liaire rentre dans le cadre de la lutte de l'Au-
triche contre le péril hitlérien. Les nouvelles
sensationnelles répandues depuis quelques jours
à l'étranger sur les affaires du Tyrol ont en effet
fait perdre de vue leur caractère foncier, qui est
une protestation de la population patriotique
tyrolienne, c'est-à-dire l'immense majorité de la
population, contre la propagande et les attentats
nationaux-socialistes.
L'action du gouvernement central est singuliè-
rement facilitée par cette adhésion d'une province
qui a toujours été jalouse de ses libertés histo-
riques.
Le nouveau conseil de direction dont le gou-
verneur a accepté dimanche soir la création n'a
pu encore se réunir, les deux délégués paysans
n'y étant pas venus. L'influence chrétienne-sociale
au Tyrol a été assez forte pour empêcher les
velléités fascistes de certains éléments des Heim-
wehren. Le chancelier Dollfuss achèvera de régler
à la fin de la semaine le compromis intervenu déjà
à Innsbru* dans l'intérêt de la défense nationale.
POLOGNE
La politique extérieure de la Pologne
DÉCLARATIONS DU COLONEL BECK
On télégraphie de Varsovie
A .la commission des affaires étrangères du
Sénat, le colonel Beck a exposé, hier lundi, la
politique extérieure de la Pologne.
Après avoir exprimé l'opinion que l'évolution
de la politique internationale et les facteurs éco-
nomiques semblent accuser un relâchement des
liens « unissant les Etats aux groupements d'une
certaine envergure », et émis l'avis que cette
constatation, de sa part, ne devait pas faire per-
dre de vue tout effort tendant à la stapilisation
politique, le ministre a insisté sur l'importance
des relations directes entre les Etats, principe
qu'il avait >éjà affirmé, il y a un an, devant la
commission des affaires étrangères de la Diète.
En ce qui concerne l'attitude de la Pologne à
l'égard de la Société des nations, le colonel Beck
a déclaré que la question de certaines modifica-
tions, ou d'une réforme de l'organisme genevois
était suivie par la Pologne dans un esprit tou-
jours favorable à l'assemblée de Genève; il a,
par ailleurs, souligné qu'il n'existe aucun projet
concret à cet égard.
Pour ce qui est de la conférence du désarme-
ment, le ministre a enregistré la publication des
mémorandums anglais et italien et annoncé que,
du fait de l'importance de cette question pour la
sécurité de l'Etat, il sera procédé à l'examen d'un
nouveau projet, établi, celui-là, sur des bases pra-
tiques,
Abordant les relations directes de la Pologne
avec certains Etats, le colonel Beck a constaté
que le pacte de non-agression avec l'Union sovié-
tique a été complété par l'accord sur la définition
de l'agresseur, lequel a permis d'obtenir un maxi-
mum de précisions. A cette occasion, il a cons-
taté, avec satisfaction, la participation de la Rou^
manie à cet accord. Au reste, tenant compte de
l'importance des rapports avec Moscou, le minis-
tre déclaré qu'il assurera personnellement le
contact permanent avec le gouvernement sovié-
tique.
Parlant des rapports avec le Reich, le colonel
Beck a rappelé que la défiance dont faisait preuve
la quasi totalité de l'Europe, lors de la prise de
pouvoir par le chancelier Hitler, n'était pas par-
tagée par le gouvernement polonais, ce qui a
permis, estime le ministre, de créer l'état d'esprit
grâce auquel on,.3.pu,.|);bQU.t.i^'au;document diplo-
matique, « •"olà'îf en sa teneur; et correct dans Sa
forme. », .que' constitue la récente déclaration de
non-recours à la force. L'importance do cette der-
nière représente, toujours d'après le colonel Beck,
un apport effectif à la consolidation de la paix
européenne.
Le ministre a, ensuite, émis l'opinion que le
contact personnel qu'il a maintenu avec les di-
rigeants politiques des Etats alliés est une preuve,
compte tenu de l'évolution internationale, que
l'action de la Pologne n'est dirigée contre aucune
puissance.
A l'égard de la Ville libre de Dantzig, le colonel
Beck a déclaré que les rapports de la Pologne
avec cette dernière ne constituent pas un problème
diplomatique, proprement dit, mais qu'ils ont trait
à la vie constitutionnelle de l'Etat polonais. Le
ministre a conclu en affirmant que la volonté
consciente d'un gouvernement et le bon sens de
la masse des citoyens présentent une garantie
plus efficace que tout document diplomatique.
COMMENTAIRES FAVORABLES EN ALLEMAGNE
Notre correspondant particulier de Berlin nous
téléphone mardi matin 6 février
Le discours de M. Beck est accueilli à Berlin
avec grande satisfaction. Son hommage aux inten-
tions pacifiques du chancelier est particulière-
ment apprécié, de même que ses allusions plutôt
dédaigneuses à la Société des nations et le pas-
sage où il souligne la ressemblance entre les ré-
gimes intérieurs de l'Allemagne et de la Pologne.
La politique faite par cette dernière vis-à-vis
de l'Allemagne est donnée en exemple à la France.
On ne peut prendre connaissance des déclarations
de M. Beck, écrit la Bœrsen Zeitung, sans éprouver une
vive Satisfaction de ce que les assurances pacifiques
de notre Fûhrer aient rencontré à Varsovie un terrain
favorable.. M. Beck. a fourni luiimême une explication
quand il dit que l'harmonie des'rapports entre la poli-'
tique extérieure et la valeur politique intérieure d'un
Etat constituent la' meilleure garantie d'un traité.
Le ministre des affaires étrangères de Pologne a sou-
ligné la nécessité d'une réforme de la Société des na-
tions. Il s'est mis par là'en opposition avec laFrance,*
se joignant au front de ceux qui tiennent la Société des
nations pour périmée dans sa forme actuelle.
M. Beck a fait remarquer que le gouvernement polo-
nais n'avait pas partagé la défiance de certaines autres
.puissances vis-à-vis du gouvernement national^socia-
liste. Si la France en venait à juger son partenaire
allemand avec autant de loyauté, le rapprochement
franco-allemand serait en meilleure voie.
De même, la Deutsche Allgemeine Zeitung
Le bilan que 1VÏ. Beck a présenté à la commission du
Sénat, quant à ses expériences de collaboration politi-
que avec l'Allemagne, devrait être avait tout entendu
et compris Paris,
U. R. S. S.
Le congrès du parti bolcheviste
Notre correspondant particulier télgraphie de Mos-
cou
Le dix-septième congrès du parti) bolcheviste
aura entendu l'un après l'autre, tous les grands
chefs communistes. Après M..Staline, MM. Ordjo-
nikidze, commissaire à l'industrie lourde, Roud-
zoutak, au nom de la commission de contrôle,
Vorochilov sur l'année rouge et la défense de
l'Union soviétiiqite, Manouilski, sur l'activité du
parti bolcheviste au sein de la IIP Internationale,
il reste encore à entendre M. Kaganovitch sur la
réorganisation du parti. Le discours de M. Molo-
'tov, président du conseil des commissaires du
peuple, consacré au second plan quinquennal,
occupe quatre-vingt pages. Le premier ministre
soviétique, y a exposé les grandes lignes de la
politique économique qui sera, suivie en Union
soviétique dans les quatre années qui vont suivre.
Mesures de faveur à l'égard des populations
de l'Orient soviétique
Notre correspondant particulier télégraphie de Mos-
oou
Un important décret, signé par MM. Molotov,
président du conseil des commissaires du peuple,
et Staline, accorde à la population de la Répu-
blique bouriato-mongole et de la Transbaïkalie,
l'exemption totale de l'impôt en nature et divers
autres avantages.
A partir du 15 février, les paysans sont exemp-
tés de toutes prestations en céréales à l'Etat pour
une période de six ans en ce qui concerne les
kolkhozes et les membres dès fermes collectives.
Les petits exploitants privés sont exemptés pour
trois ans. Cette décision est également valable
pour les prestations de viande, lait, beurre et
pommes de terre. D'autre part, les salaires des
ouvriers de ces régions sont augmentés selon les
catégories de 10, 20 et 30 0/0. Enfin, la solde des
troupes casernées en Transbaïkalie est élevée-
pour les hommes et les gradés de 50 0/0, et pour
les officiers de 20 0/0.
Il est su-nerflu de souligner l'importance de
ces -fnesures dans une région frontière, mesures
qu'on -explique par l'afflux considérable; d'Immi-
grés dans ces régions et la -nécessité :de faciliter
largement leur installation.
INDES ANGLAISES
Les récents désordres au Cachemire
Notre correspondant particulier de Londres nous
téléphone' mardi matin 6 février
Neuf personnes ont été tuées au cours des
troubles qui ont eu lieu récemment à Pulwana
dans le Cachemire et ,on a .dû faire donner la
troupe. Le calme paraît rétabli..
ÉTATS-UNIS
I Le scandale des contrats postaux ,̃.
La commission sénatoriale d'enquête' sur le
scandale des contrats postaux a demande l'arres-
tation de trois dirigeants de compagnies de,navi-
gation aérienne. "̃ i.
'̃'̃ Lé Sénat a approuvé cette requête. Il s'agit de
M. Hanshue, président de la « Transcontinental
and Western Air Mail Express », du colonel Brit-
ten, 'vice-président de « Northwest. Airways », et
du secrétaire de M. Hanshue.
JAPON
Les rapports avec les Soviets
On télégraphie de Tokio
Le porte-parole du ministère des affaires
étrangères s'est refusé à donner un commentaire
officiel du discours prononcé par le commissaire
soviétique la guerre, Ml Vorochilov, devant le
congrès du parti communiste soviétique, et dans
lequel M. Vorochilov a affirmé avec insistance que
les Soviets étaient préparés à la guerre.
Le porte-parole a toutefois exprimé de la façon
suivante l'opinion personnelle qu'il a retirée dé
son long séjour à 1 ambassade du Japon « Plus
les Russes, parlent, moins ils sont préparés. Les
dirigeants de la Russie font ostensiblement tant
de bruit parce qu'ils sont convaincus que le Japon
n'a pas l'intention de les attaquer. S'ils gardaient
le silence, lé Japon pourrait alors être soucieux.)»
Le porte-parole a ajouté en plaisantant « Il
vaut mieux pour le Japon être silencieux et prêt
contre une attaque de la Russie. »
Dans l'entourage du ministre de la guerre, on
estime que le discours de M. Vorochilov n'a d'au-
tre but que de faire croire au monde entier que
le Japon est animé d'intentions belliqueuses con-
tre les Soviets, de sorte que ceux-ci^ seraient con-
traints de se préparer à la guerre.
Un autre télégramme de Tokio dit ï
Un importateur de pétrole russe a conclu avec
le commissaire au commerce de l'D, R. S. S* .un
aepordi l'autorisant à importe^ du péjtrole brut du
-Caucase, V; ,!n
Cette convention, qui prouve que les Soviets
renoncent à empêcher les exportations de pétrole
brut, suscité un vif intérêt au Japon.
Les relations avec l'Australie
On télégraphie de Tokio i
Le ministère des affaires étrangères annonce
que M. John Greig Latham, ministre des affaires
extérieures d'Australie, fera un séjour de deux
semaines au Japon, au début de mai, « en mis-
sion de bonne volonté ».
Lettre d'E g-ypte
LES JUSTICES EN EGYPTE
(De notre correspondant particulier.)
'̃>"̃̃'• Le Caire.
Les derniers jours du Ramadan jours tra-
ditionnels de trêve en terre d'Islam ont été
marqués en Egypte, et tout particulièrement au
Caire, par une activité insolite d'importants mi-
lieux politiques qui, prenant prétexte du jubilé
des tribunaux indigènes et des réactions détermi-
nées par les manifestations diverses auxquelles
cette oéltbraUon donna lieu, se sont empressés de
saisir l'occasion, sil opportune à leur sens, de ré~
clamer impérativement du gouvernement la supj-
pression immédiate et unilatérale des tribunaux
de 'la réforme -istitués de concert, et après les
laborieux pour, arlers en 1875, par lé' khédive Is*-
mail et les puissaiicus capilulaires, '• .,̃< ̃
Ayant reçu mission,' do célébrer en, une.^éancé é
solennelle, en présence" du roi et du corps dipioT
matique, les mérites des juridictions indigènes
créés en 1884 dans le dessein de mettre; fin-– grâce
à une intime collaboration entre juristes égyptiens
et étrangers à la pitoyable anarQhfe judiciaire
qui régnait à cette époque, le président de 'la
Cou de cassation, Abdel Aziz Fahmy pacha,
n'eut garde de proclamer en cette occasion la
maturité actuelle prouvée à ses yeux par
50 années de travaux soutenus et féconds de
la magistrature indigène. Assuré par avance de
se faire l'interprète applaudi du sentiment popu-
laire, cet éminent magistrat revendiqua pour
l'Egypte le droit prochain de libérer la justice
nationale des entraves que constituent jusqu'à
présent les conventions internationales issues du
régime capitulai're. Vœu fort naturel, ardem-
ment exprimé depuis de longues années par tous
ceux qui dans ce pays renaissant sont anxieux de
voir se compléter rapidement, dans le domaine
judiciaire aussi bien que politique, rindépen»-
dance de droit qui lui fut concédée en 1922; l'am-
bition, ainsi formulée, de réaliser dans un ave--
nir peu éloigné l'unification des innombrables ju-
ridicti'ons de toute nature qui subsistent en
Egypte, n'aurait pas manqué de trouver une
approbation unanime au sein des diverses com^
munautés qui exercent leur activité dans' la
vallée du Nil si depuis plusieurs mois de multi-
ples incidents, des manifestations répétées et
parfois violentes n'avaient peu à peu engendré
entre éléments allogènes un malaise latent et
provoqué de part et d'autre des réactions assez
sensibles. Cette inquiétrde et le désir de la
dissiper ont rendu nécessaire ces j.urs der-
niers une démarche auprès du chef du gouver-
nement, des ministres des principales puissances
intéressées par cette question. ̃ i ̃
L'exaltation du sentiment nationaliste, née de?
causes diverses, internes et externes* fort corn;-
préhensiHes d'ailleurs pour la plupart a déter- «-
miné en maints milieux insuffisamment avertis
de la complexité des problèmes qui opposent les
divers intérêts associés à l'essor du pays, .des
conséquences qui risquent d'être plus nuisibles
qu'utiles à la prompte réalisation des vœux et
des espoirs de la nation. Exaspérée par une suc-
cessiôn de circonstances et de faits d'ordre in-
térieur mais nullement imputable à la'majorité
des étrangers éloignés, par principe, de toute in-
fluence et de toute activité politique, une cer-;
taine presse fort répandue et fort appréciée dans
les masses populaires pour l'intransigeance de ses
opinions n'a cessé durant des mois, et avec urie^
obstination quotidienne, de jeter le trouble sur les
relations entre éléments d'origines différentes,
d'exaspérer l'opinion et d'entraver' les efforts de
collaboration internationale qui sont à la base
même de la vie économique de l'Egypte et de son
évolution présente ou future. ̃
Après quelques semaines d'un répit plus appa-
rent que réel, une nouvelle campagne, de même
source que les précédentes, non plus cependant
dirigée cette fois contre le régime capitulaire,
mais tendant à l'abolition immédiate des tribu-
naux mixtes et à leur absorption par la juridic-
tion indigène s'est développée ces jours derniers
avec une violence mal contenue dans d'impor-
tants organes arabes et surtout au sein du Par-
lement. Dépassant largement, la pensée et les in-
tentions de l'éminent magistrat chargé de rendre
un juste hommage d'admiration aux tribunaux
nationaux et de leur apporter le iribut de la
reconnaissance du pays, l'interprétation donnée-
par; la presse au récent discours.. du président de'
la Cour de cassation a contribué "à éveiller et à
alimenter une propagande qui n'attenâaifr lq(,i!un
prétexte pour se 'manifester. '>̃̃
La violence de la campagne, le caractère d'au-
torité et de généralité qu'elle semble posséder, la
spontanéité: apparente et facile du mouvement ne
sauraient cependant faire illusion. S'il' est natù-'
rel'en effet de considérer le maintien de cer-
tains privilèges accordés autrefois aux étrangers
comme difficilement compatibles dans leur forme
actuelle avec l'évolution récente du pays et avec;
les aspirations profondes de sa population, il est
cependant un fait qui, pour tout esprit sincère
et conscient des véritables données du problème
égyptien, ne saurait permettre aucun doute ce
fait, c'est le rôle primordial et indéniable joué
depuis plus d'un demi-siècle dans la renaissance-
de l'Egypte par l'institution des tribunaux de la
réforme. Facteur essentiel de la prospérité du
pays, la juridiction mixte a largement dépassé
les espérances, toutes modestes d'ailleurs,
qu'avaient placées en elle ceux qui! se firent les
inspirateurs de sa création. Et l'on ne sait ce
qu'il faut admirer le plus de l'indomptable éner-
gie déployée par le khédive Ismaïl pendant dix
années de décevantes tractations pour vaincre
les hésitations et les obstacles élevés par l'Eu-
rope contre l'institution des tribunaux mixtes ou
de la géniale prescience du rôle qu'il leur assi-
'gnaitdéjà lorsqu'à une heure où leur création
apparaissait des plus problématiques et se heur-:
ja.it à l'hostilité et à l'égoïsm? des intérêts étr'an-;
gers coalisés, il écrivait le 24 septembre Ï871 à
l'ambassadeur d'Angleterre :,«,En introduisant en
Egypte la réforme judiciaire, c'est un exemple
que je donne, un bien grand service que je rends
à tous ceux qui s'intéressent au bien-être de la
population »..
L'expérience, aujourd'hui presque soixantenaire
poursuivie par les tribunaux de la réforme, leur
incessant développement, leur incomparable
réussite, la confiance qu'ils inspirent aux justi-
ciables .égyptiens qui, désertant les prétoires in-
digènes, se confient chaque jour plus nombreux,
par l'intermédiaire symbolique et si répandu du
« prête-nom », à leur compétence et. à leur in-
tégrité constituent un hommage éclatant au sou-
les institua, et illustrent de façon re-
marquable la mission qui leur est dévolué.
Mais si, abandonnant toute idée préconçue et se
refusant à;.suivre la politique de courte vue que
préconisent, en demandant l'abolition de ces tri-
bunaux, -•certains éléments politiques égyptiens
beaucoup plus préoccupés de surenchère natio-
naliste -et de succès personnels faciles que des
•Vrais intérêts du pays, on considère le fonc-
tionnement actuel de la justice emEgypte, on ne
peut s'empêcher d'être péniblement surpris par
l'extrême, complexité, par l'infinie variété des tri-
bunaux de toute nature, de tous degrés, de toutes
confessions, de toutes nationalités, tribunaux ci-
vils, religieux, de droit commun et d'exception qui
fourmillent dans la vallée du Nil. Leur énuméra-
tion, fastidieuse certes, mais non superflue pour
quil veut saisir l'ampleur de la réforme à réali-
ser, exigerait à elle seule le cadre d'un article. Il
existe, en effet, pour les questions pénales ou de
statut prsonnel intéressant les ressortissants
étrangers autant de tribunaux consulaires qu'il y
a de nationalités représentées en Egypte quani
aux Egyptiens eux-mêmes, les procès qui les con-
cernent relèvent non seulement d'autant de ju-
ridictions différentes qu'il existe de confessions
• et on sait leur extrême diversité en Orient r
mais encore pour une même religion, chacun des
rites qu'il comporte en particulier pour les
communautés non musulmanes, pour les rabbi-
nats, les patriarcats coptes, orthodoxes, protes-
tants indigènes, arméniens, catholiques, etc.
possède ses propres tribunaux et applique .des
codes différents par leur nature et par la con-
ception du droit dont ils s'inspirent. Il n'existe
pas en Egypte de justice commune, de droit xom-
mun pour deux sujets de confession ou de rites dif-
férents aussi les décisions judiciaires témoignent-
elles d'une divergence profonde, et les conflits de
juridiction abondent-ils pour le plus grand dom-
mage des justiciables.
Un tel éparpillement de la justice a singuliè-
rement limité les pouvoirs et la liberté. de l'Etat.
Une tâche urgente préjudicielle à toute œuvre de
.réforme de la justice mixte s'impose aujourd'hui
aux autorités égyptiennes et exige, en cette ma-
tière qui est du seul ressort du souverain terri-
torial, que soit, avant tout, réalisée l'unifica-
tion des innombrables juridictions de statut per-
sonnel. Cette réforme, rendue d'autant plus né-
cessaire qua^se,. précise chaque jour d'avantage
t1~s~ajire qU~'1;S!) ,.précise jour d'avantage
révolution du pays, avait été envisagée il y a
plus d'un an sous le ministère, Sedky pacha la
difficulté de la, tâche, la complexité des problè-
mes qu'elle soulève et la divergence des intérêts
qu'elle met en jeu n'ont pas permis d'aboutir à
un résultat positif. Il ne saurait cependant, dans
l'état actuel des "Choses, être question pour le mo-
ment de songer à une unification utile de l'appa-
reil judiciaire dont relèvent en matière civile
Egyptiens et étrangers établis dans la vallée du
Nil avant que soit réalisée la suppression de ces
juridictions, avant surtout que l'Etat ait réussi
à imposer son autorité et sa justice à ses pro-
pres ressortissants.
A ceux qu'inspire un ardent nationalisme et
qui réclament avec insistance, au Parlement et
dans la presse, la réalisation de l'indépendance
nationale et l'unification de la justice territoriale
par la suppression brutale des tribunaux mixtes
et des privilèges capitulaires, une œuvre, beau-
coup plus aisée puisqu'elle ne dépend que de
la volonté de l'Etat beaucoup plus féconde
aussi pour l'avenir du pays se présente à leur ac-
tivité celle de balayer ces restes anachroniques
d'un lointain passé et, en unifiant toutes les jus-
tices indigènes, de mettre un terme à ce chaos
judiciaire incompatible avec la conception mo-
derne de la souveraineté étatique et éminemment
nuisible aux intérêts essentiels de la population.
GEORGES MEYER.
LE PACTE BALKANIQUE
j
Notre correspondant particulier télégraphie de Bel-
fgra;de .̃. ;7;: ;/̃ •. ̃/ ;j, m.- ̃;
̃ Use coiiflTme que le gouvernement bu,lga,re.jfnt
:'11' se, OO,1Íflrmeq,ue le gouv, ërneme~t 'du' pacte' (le
̃Officiellement avisé de la signature du pacte de
l'entente balkanique. En même temps, le texte du
pacte a ,été communiqué à M. Mouchanov, qui fut
invité à désigner un plénipotentiaire en vue de la
signature à Athènes dans le cas où la Bulgarie
serait disposée à adhérer au pacte. On. prévoit
d'ailleurs que la réponse de M. Mouchanov sera
négative; comme elle le fut déjà à Bucarest lors
de son entrevue avec M. Titulesco.
Je suis en mesure de préciser que les quatre
gouvernements signataires du pacte ne prendront
en considération l'offre bulgare touchant la con-
clusion d'un pacte de non-agression que si ce
dernier est basé sur une formule adoptée dans le
protocole de Londres sur la définition de l'agres-
seur. Sur cette base les quatre pays sont prêts à
conclure un accord et ne verraient aucun incon-
vénient à ce qu'un tel pacte de non-agression
vienne se superposer au pacte de l'entente balka-
nique qui resterait la pierre fondamentale de la
.nouvelle organisation des peuples de la pénin-
sule. L'impression générale dans les millileux de
la conférence de Belgrade était que la Bulgarie
ne fut jamais très désireuse de participer au
pacte et que les objections présentées au sujet de
la clause de garantie des frontières étaient sur-
tout destinées à masquer un refus imposé par
les circonstances particulières.
On ne peut pas reprocher aux signataires du
pacte d'avoir négligé, la Bulgarie et de n'avoir
pas tenté tout ce qu était possible pour réaliser
l'unité de vues et la conclusion d'un pacte englo-
bant tous les pays balkaniques. Il est peut-être
bon de rappeler à cette occasion que le pacte
était prêt depuis le mois d'octobre, que l'accord
de la Turquie, de la Grèce, de la Roumanie et de
la Yougoslavie était déjà acquis à cette date et
que la signature ne fut ajournée que précisément
'pour permettre à la Bulgarie, sur la demande de
la Yougoslavie, de se prononcer. C'est à la lumière
de ces intentions qu'il faut apprécier les tentatives
de rapprochement bulgaro-yougoslaves et les
échanges des visites des souverains. Il ne dépen-
dait pas de la Yougoslavie que la Bulgarie modi-
fiât sa position à l'égard de la thèse revisionniste
et l'on doit seulement déplorer que le gouverne-
ment de Sofia ne soit pas mieux convaincu du rôle
qu'il serait appelé à jouer dans la communauté
balkanique s'il rie persistait pas à espérer les
frontières hypothétiques que doit lui apporter la
revision éventuelle des traités. Par la faute de la
Bulgarie, le pacte de l'entente balkanique revêt
outre son caractère défensif nettement souligné
la forme d'une alliance des pays acquis au main-
tien du statu quo contre les révisionnistes. Tout
comme la Petite-Entente, la nouvelle combinai-
son a pour objet d'éclaircir les rangs des revision-
nistes, et à cet égard l'adhésion de la Turquie et
de la Grèce est des plus significatives,
On télégraphie de Sofia
La nouvelle de la signature du pacte a causé
dans tous les milieux une profonde déception, car
jusqu'au dernier moment on était resté persuadé
à Sofia que la Yougoslavie, sans refuser catégori-
quement de signer un pacte ne comprenant pas la
Bulgarie, trouverait le moyen de temporiser afin
d'aboutir à une formule pouvant être acceptée
par le gouvernement de Sofia.
Notre correspondant particulier de Londres nous té-
léphone ntardi matin 6 février ̃
Sir John Sinion, en réponse à une question d'un
député travailliste sur la question du pacte bal-
kanique, a. dit en substance que le gouvernement
anglais est favorable à tout plan qui n'aurait pas
"tûi .caractère -offensif et où la Bulgarie'aurait, la
•"faculté d'accéder.
LA FRANCE D'OUTRE-MER
MAROC
Manifestation de colons
On mande de Rabat, C février
Hier matin, 2,500 colons venant de tous les
points du Maroc se sont rassemblés devant les
services municipaux de Rabat dans le but de de-
mander l'aménagement de leurs dettes et l'orga-
nisation de la production. Ils ont décidé de porter
leurs doléances au résident général. Ils ont formé
une colonne par quatre et se sont dirigés en ordre
et en silence vers la résidence. Une bousculade
s'est néanmoins produite avec la police, au cours
de laquelle une personne a été blessée.
Une délégation des colons a été reçue par
M. Ponsot avec lequel elle a eu un long échange
de vues sur la situation agricole du Maroc.
A l'issue de cet entretien, les délégués ont an-
noncé qu'ils avaient trouvé auprès du résident
général une pleine compréhension de la situation
actuelle et un profond désir d'examiner les moyens
susceptibles, d amener un soulagement.
Les colons se sont dispersés alors sans autre
manifestation. •̃̃•̃•̃
̃NOUVELLES DU JOUR
A l'Elysée
Le président de la République a reçu hier
après-midi le gouverneur militaire de Paris venu
lui rendre compte de son voyage en Afrique occi-
dentale le général, secrétaire général du conseil
supérieur da la défense nationale le secrétaire
général du comité économique national.
Les cabinets ministériels
SOUS-SECRÉTARIAT DES BEAUX-ARTS
M. André Bardon, sous-secrétaire d'Etat des
beaux-arts, a composé ainsi son cabinet
Chef de cabinet M. Pierre Lichtenberger, conseil-
ler référendaire à la Cour des comptes.
Chef-adjoint M. André Trémaud.
Attachés .•̃MM. Georges Borrel, administrateur en
ohef des colonies Roger Brac, rédacteur principal à
la préfecture de la Haute-Vienne.
Chef du secrétariat particulier M. Pierre Aublin,
sous-chef de bureau à d'administration centrale des
finances.
La réglementation
de la profession d'avocat
M. Penancier, garde des sceaux, déposera cet
après-midi, sur le bureau de la Chambre, un
projet de loi réglementant les conditions dans
lesquelles les membres du barreau, investis d'un
mandat électif, pourront exercer la profession
d'avocat.
Voici le texte de ce projet de loi
Article premier. Les avocats inscrits à un barreau,
membres de l'une ou l'autre Chambre, ne peuvent,
pendant toute la durée de leur mandat, assister, à quel-
que titre que ce soit, les parties civiles, les inou'lpôs.
les prévenus ou les accusés devant les juridictions
d'instruction ou les juridictions de jugement, dans le*
affaires ou à l'occasion d'affaires intéressant l'épargne
ou le orédit.
Art. 2. Les avocats lnsorits à un barreau, investis
d'un mandat électif, ne peuvent pendant toute la durée
de leur mandat exercer leur ministère dans les
affaires ou à l'occasion d'affaires relatives aux inté-
rêts qu'ils représentent.
L'exposé des motifs
Dans l'exposé des motifs qui précède l'énoncé
du projet, le garde des sceaux écrit notamment
Toutes nos Assemblées politiques se sont attachées,
depuis la Révolution, à maintenir ce principe que les
citoyens Investis d'un mandat électif ne doivent us"i'
de leur action que pour la défense des intérêts géné-
raux et qu'ils ne sauraient, sans un soandaleux abus,
chercher à tirer un avantage personnel des services,
C'est pour, i sanctionner .rigoureusement ce principe
que plusieurs dispositions législatives sont venues, au
boùrs des temps, édicter 'diverses incompatibilités oa
inéliglbilitée.
Cependant des événements récents semblent mon
trer qu'il convient de s'engager encore plus avant dans
cette voie. Le cumul d'un mandat publie et de la pro-
fession d'avocat a fait apparaître des inconvénients
dont le plus grave est peut-être de laisser l'opinion
publique craindre que la confusion des deux fonctions
ne soit préjudiciable à une bonne administration de la
justice, et notamment à la tâche des juridictions ré-
pressives en matière d'infractions portant atteinte à
l'épargne ou au orédit public.
Or, dans l'intérêt de l'épargne et du crédit publio,
l'action des juridictions pénales ne peut encourir le
soupçon de faiblesse. Et, d'autre part, les avocats mem-
bres d'une Assemblée ne doivent être l'objet de ia
moindre suspicion ni du plus léger reproche d'user
de leur titre ou de leur influence auprès des magisr
trats.
C'est pourquoi, quel que soit Je préjudioe matériel
qui puisse en résulter pour les membres du barreau
investis d'un mandat législatif, nous pensons qu'il con-
vient d'écarter ces avocats des juridictions pénales sai-
sies d'affaires de cette nature.
D'autre part, dans les affaires, même si elles ne sont
pas de nature pénale, où une administration publique
est en cause, la présence d'un avocat investi d'un
mandat électif peut faire naître une situation délicate:
11 convient donc de stipuler dans cette hypothèse la
même interdiction.
Le texte proposé n'énonce pas les sanctions applica
bles en oas de violation des règles qu'il contient. C'est
que, en effet, ces sanctions existent déjà. Ce sont celle*
qui sont prévues par l'article 32 du décret d'i
20 juin 1920 sur d'exercice de la profession d'avocat, et
qui sont appliquées par ie conseil de l'ordre 6iégear.t
comme conseil de discipline de chaque barreau confor-
mément a l'article?! de ce déoret. '̃
L'avocat qui enfreindrait les prescriptions que non?
envisageons serait donc Immédiatement passible d?tf
peines disciplinaires applicables à sa profession et de-
vrait répondre de sa conduite devant le conseil de dis-
oipline du barreau où il est inscrit.
Au cercle d'études politiques
de l'Alliance démocratique
Sous la présidence de M. Paul Reynaud, député
de Paris, ancien ministre, vice-président de l'Al-
liance démocratique, le cercle d'études politiques
de l'Alliance démocratique a tenu hier une réunion
consacrée au sujet suivant « Où va la jeunesse
allemande? »
MM. Colin de Verdière, de l'Alliance démocrati-
que Weil-Guriel, socialiste; Silbert, indépendant;
Weil-Deplechin, démocrate populaire, analysèrent
les divers aspects du du mouvement hitlérien.
Résumant les débats, M. Paul Reynaud prit la
parole et dit notamment p
Vous venez d'entendre quatre jeunes voyageurs par-
ler d'un voyage fait en commun; quatre voyageurs
appartenant à quatre partis politiques différents. J'ai
été frappé do la similitude de leurs impressions et
même, dans une large mesure, de la similitude de leur
réàotion devant le fait allemand. Chose curieuse, c'est
le représentant du parti S. F. I. O. qui, avec le plus
de ferveur, nous a présenté le nationalisme allemand
comme quelque ohose de jeune, de frais, de presque
idyllique, Il nous a affirmé que, dans le climat moral
de l'Allemagne, on se sent peu à peu pénétré et con-
quis et, de retour en France, en venant de Berlin, il
réolame un Etat fort et se passerait volontiers d'un
Parlement.
Qu'il y ait dans l'hitlérisme comme dans le fascisme
un sentiment de solidarité, d'enthousiasme collectif
des jeunes gens de toutes classes, oe n'est pas douteux
et c'est en soi fort sympathique. Mais, derrière ce mou-
vement de la jeunesse allemande qui vous a séduit,
et je le comprends, il y a l'Allemagne qui reprend
sa politique traditionnelle avec cette circonstance ag-
gravante qu'étant au premier rang des pays industriels
d'Europe, elle est frappée par la restriotion des mar-
chés lointains et par la concurrence de l'Extrême-
Asie, ce qui la rendra chaque jour plus âpre dans
l'expression de ce qu'elle appelle « son besoin d'es-
pace ».
J'ai aimé entendre l'orateur S. F. I. O. reproduire
presque dans les mêmes termes la déolaration de
l'orateur do l'Alliance démocratique, que nous devons
rester conscients de notre force. Mais pour oela, il
faut ne pas reculer devant l'effort nécessaire pour
la maintenir. Regardez le monde l'Allemagne sou-
tient le Japon dans le conflit qui va sans doute éclater
au printemps entre lui et la Russie, afin d'avoir les
mains libres contre la Russie. Les progrès de l'hitlé-
risme en Autriche et en Hongrie sont effrayants et
l'on peut dire que nous sommes menacés de voir
bientôt s'ouvrir à l'Allemagne la route du Danube vers
la mer Noire. Et c'est dans des circonstances aussi
tragiques que la France est absente de l'Europe!
M. Paul Reynaud a conclu que « jamais il n'aura
été plus nécessaire de faire une politique d'union
et, s'il était possible, d'unanimité entre Fran-
çais ».
La propagande
de l'Alliance démocratique
M. RENÉ HACHETTE A TOURS
Le comité d'Indre-et-Loire de l'Alliance démo-
cratique a tenu hier soir son assemblée générale,
à laquelle assistait M..René Hachette, sénateur
de l'Aisne, membre de la commission administra-
tive permanente et du comité directeur de l'Al-
liance, délégué par le parti:
Après une allocution de M, Caron, président du
comité, M. Hachette a prononcé un discours dans
lequel il a passé en revue les événements actuels.
L'orateur s'est élevé avec vigueur contre les
défaillances de la majorité cartelliste à l'égard du
problème budgétaire et du problème extérieur.
Il a blâmé le nouveau gouvernement d'avoir obéi
« aux ordres des socialistes révolutionnaires ».
M. Hachette a conclu que « l'Alliance démocra-
tique n'est hostile ni à une action jacobine ni
à des actes d'énergie, mais qu'elle entend que
l'autorité gouvernementale s'exeice sur un pro-
gramme précis d'intérêt général, et non en vue
de satisfaire les rancunos et les appétits de cer-
tains partis »s
A la fédération w
des comités radicaux socialistes de Paris
La fédération des comités républicains radicaux
socialistes de Paris, réunie hier soir en assemblée
plénière, a renouvelé son bureau pour l'exercice
1934. M. Lucien Bauzin a été réélu président. Il a,
dans son allocution, insisté sur la nécessité de
restaurer le sens de l'exécutif dans la démocratie.
L'assemblée a adopté à l'unanimité un ordre du
jour de confiance au gouvernement Daladier, pour
sa vigilance républicaine et sa volonté d'assurer
l'ordre public envers et contre tous les assauts
des forces de réaction.
Avant le congrès socialiste de Lille
(S. F.I. O.)
Les fédérations du parti socialiste S. F. I. O.
continuent à se réunir en vue du congrès national
que le parti doit tenir dans quatre jours à Lille.
Devant la fédération de 1 Allier, M. Dormoy,
député, maire de Montluçon, a affirmé la nécessité
de « défendre le régime républicain menacé par
la réaction fasciste ».
M. Dormoy a préconisé, au cas de dissolution
de la Chambre et de nouvelles élections, une can-
didature unique des partis de gauche pour triom-
pher des candidats des partis de droite. Enfin, il
a déclaré que, « pour sauver la démocratie et
les libertés publiques qui pourraient être me-
nacées », le parti socialiste et la C. G. T., soli-
daires dans l'action, n'hésiteraient pas à déclen-
cher, la grève générale.
La fédération, de la Vienne a. voté un ordre du
jour de confiance au groupe parlementaire de
la S. F. I. O. Elle a décidé de repousser l'alliance
radicale au premier tour de scrutin pour les
élections municipales complémentaires qui vont
avoir lieu, le 25 février, à Châtellerault, pour sept
sièges.
La fédération de l'Hérault a voté une motion
réclamant la suppression des impôts existants et
leur remplacement par trois seuls impôts simples
sur les revenus, les dépenses et les successions.
REVUE pr A PRESSE
PRESSE PARISIENNE
La journée politique s'annonce chaude et les
éditoriaux. du jour la commentent avec passion à
l'avance.
On lit sous la signature de M. Henry Lémery
dans Figaro
Nous avons langui, avec le premier ministère Da.
ladier, sous la dictature de l'inaction. Nous sommes
menacés, avec le second, de la dictature de la désor-
ganisation. Si les républicains encore conscients des
responsabilités terribles qu'accumule leur passivité ne
se ressaisissent pas, si les radicaux refusent de se sou-
venir qu'ils ont une doctrine et des traditions qui ne
sont pas celles de M. Léon dum, si l'union pour
la nation n'est pas faite au plus tôt par un retour dea
parlementaires à la sagesse ou par l'appel au suf-
frage universel, nous allons à de grands malheurs.
De M. Emile Buré (d'Ordre)
La journée d'aujourd'hui sera ohaude à la Chambre,
et peut-être dans la rue. Je fais des voeux pour mon
pays, que des années et des années laisser-aller
ont mis en réel danger.
Que le public juge 1 écrit dans f Echo de Paris
M. Henri deKérillis ̃̃̃.•-̃;̃ >̃ ̃̃ jr. :̃̃:
Qu'il juge si M. Daladier est l'homme' désigné pour
déblayer la situation, pour épurer avec une main de
fer les administrations et la politique, pour ramener
le calme et la confiance dans le pays qui s'énerve et
s'indigne.
Il passera le cap aujourd'hui, bien sûr; Mais il le
passera en vaincu, pour tomber dans trois semaines
sur n'importe quoi et n'importe comment.
'« Sous le sceptre du roi Ubu », tel est le titre
de l'éditorial de M. C.-J. Gignoux (la Journée
industrielle)
Fidèle à la caractéristique essentielle de son acti.
vité, qui est l'impuissance sous le masque de l'énergie,
M. Daladier pourra cet après-midi briser la tribune
à coups de poing, invoquer la défense républicaine, et
même grouper une majorité LI a déjà apporté son
appoint à cette sorte d'anarchie destructrice qui
épuise lentement le pays et if ne saurait demain que
l'augmenter. •
Une telle situation dépasse le sort d'un homme ou
d'une équipe. Il s'agit aujourd'hui de savoir si le peu-
ple français entend imposer la réforme d'un régime
déconsidéré ou périr.
La situation est grave mais le pays doit rester
calme, estime M. Marcel Lucain (Paris-Midi) tan-
dis que dans le Petit Journal M. Jean Darc déclare!
Il faut très peu de chose pour que les mieux inten-
tionnés se trouvent tout à coup débordés par les faû«
teurs de révolution.
C'est ce qu'ont compris les chefs de groupements
qui d'ailleurs avaient prévu la manifestation d'aujour-
d'hui il y a plus d'une semaine, et qui ont donné à
leurs compagnons des conseils de prudence. Espérons
qu'ils seront écoutés.
La force s'amplifie d'être sereine la colère '-test
mauvaise .conseillère.. “̃̃ :̃ .̃•̃̃̃
Et l'on doit • en • terminer* au plus vite avec une ̃ agi-
tation qui va finalement à rencontre du but qu'elle se
propose.
Le Journal des débats écrivait hier soir
M. Blum fait l'innocent pour ne pas compromettre
davantage le ministère qui lui est asservi. Les socia-
listes ne sont pas fâohés de faire sentir à M. Daladier
qu'ils n'ont pris aucun engagement-et qu'ils le contrô-
leront jour par jour. C'est un" épisode supplémentaire
de l'histoire de l'étranglement du parti radical par la
parti socialiste. En fait, les socialistes voteront pour
le cabinet et Ils l'obligeront à entrer plus avant dans
la vole révolutionnaire. M. Daladier, qui rêvait d'être
le rénovateur du parti radical, se trouve ainsi trans-
formé en Kerensky du radicalisme.
Et M. Léon Blum dans le Populaire expliqué:
Jeudi et vendredi dernier, sans que sa résolution eût
aftectS une forme explicite, le groupe unanime était
décidé à voter contre le cabinet Daladjer première ma-
nière. Les événements de ces derniers jours le placent
en présence d'une situation nouvelle, vis-à-vis de 'a-
quelle il n'a pas encore pris parti, mais qui l'obligera
sans nul doute à une nouvelle délibération. Dans cette
délibération, sa liberté est entière. Il n'a rien demandé
au ministère, et le ministère ne lui a rien promis. Au-,
cune condition n'a été stipulée., aucun engagement
n'a été oontracté en son nom. Je l'avais dit à Clermont;
Il est bon que je le répète.
Le gouvernement aura tout à l'heure sa majo-
rité, assurent l'Ere nouvelle, Y CE uvre.
Sous le titre « Silence aux fonds secrets!» a
M. André Tardieu publie dans la Liberté l'article
suivant
Un certain nombre de clients notoires des deux
caisses de fonds secrets de la, place Beauvau et du quai
d'Orsay essayent, depuis trois jours, à l'exemple et
sur les ordres du gouvernement, de jeter le trouble
dans les groupes modérés de la Chambre et dans
t'opinion publique.
Ils accusent, aveo autant de bêtise que de duplicité,
ces groupes et leurs chefs d'avoir rendu impossible
quoi? l'union nationale.
L'union nationale, que les partis de gauche ont bru-
talement brisée en mars 1924 et en novembre 1928
l'union nationale, à qui les partis de gauche se sont
obstinément refusés, quand elle leur a été offerte par
MM. Poinoaré, Briand, Clémentel, Laval et moi-même,
l'union nationale, il parait que, dans la présente lé-
gislâture, c'est le cartel qui la propose et nous qui
la refusons. On croit rêver.
L'un de ces annalistes spéciaux dit que ce sont les
modérés qui ont interdit à MM. Herriot, Chautemps et
Daladier tout effort de rapprochement avec le centre.
Un autre assure que M. Daladier a cherché l'union
nationale et que ce sont les modérés qui l'ont empêché
de réussir.
Un troisième accuse les modérés de se conduire en
partisans et de travailler pour le cartel.
Un quatrième, qui écrit dans un grand journal indé-
pendant, mais qui abuse de la tolérance de ce journal
pour s'y faire l'exécuteur de la même consigne, préiend
que les chefs parlementaires des partis «modérés ont
résolument, et de toutes leurs forces, aiguillé M. Dala-
dier vers les partis extrémistes.
Autant de mots, autant de sotises, autant de men-
songes.
A aucun moment, depuis juin 1932, aueun des six
présidents du conseil de gauche n'a adressé aux partis
modérés aucune offre d'union nationale.
A aucun moment, aucun de ces présidents du conseil
n'a cessé d'affirmer la résolution de s'appuyer sur la
majorité de mai: 1932, c'est-à-dire sur le cartel.
A aucun moment, les chefs des groupes parlemen.
taiees modérés, qui se nomment, de 15' droite' an centre,
Georges Mandel (Indépendants), Louis Marin (Fédéra-
tion républicaine), Georges Përnot (Action démocra-
tique), Auguste Champetier de Ribes (dérnpcïates po-
pulaires), André Tardieu (centre républicain), Pierre-
Ëtienne-FIandin (républicain de gauche) n'a été con-
̃yié à aucune conversation aux Uns de collaboration
avec leurs groupes, par aucun de ces présidents du
conseil.
Les quelques rares modérés qui ont été sollicités d'en-
trer dans ces cabinets et qui ont soit accepté, soit refusé,
ont été l'objet de démarches Individuelles, qui ne s'adres-
saient qu'à eux et qui n'engageaient qu'eux.
Sur les six groupes du centre et de la droite, ces dé-
bauchages individuels ne se sont jamais appliquée
qu'à des membres de deux de ces groupes.
Pour ne parler que du ministère Daladier, les trois
modérés, qui y étaient entrés dans ces conditions, n'oni
cu besoin que de deux jours pour reconnaître leur
erreur et démissionner.
Où y a-t-il trace là-dedans, de la part des hommes
du cartel, d'un effort loyal, d'une ombre même d'effort
pour l'union nationale 1
Voilà les faits. Voilà la vérité. Il n'est au pouvoir d«
personne de l'altérer.
Mais il est du devoir des modérés de. l'affirmer avec
force.
Il est naturel que les bénéficiaires; de.'ia manne gou
vernementale ne disent pas cette vérité::
Mais quand oa ment, Il faut^i&avèir 'mentir/
économies publiques; peut-être quand on se
sera décidé à lever les barbelés des douanes
et c'est très difficile. Pour le moment, le globe
a perdu la boule, comme disait notre Gros-
claude, et l'Afrique occidentale, l'Indochine, la
Tunisie tirent la Jang-ue.
Pierre MILLE.
NOUVELLES DE UÉTRANGEB
NOUVELLES DE L'ETRANGER
GRANDE-BRETAGNE
te chômage
Notre correspondant particulier de Londres nous
téléphone mardi matin 6 février
Selon les statistiques du ministère du. travail,
le nombre des' chômeurs inscrits dans les bourses
du travail a augmenté de .164,989 depuis la der-
nières statistique, le 18 décembre. Lé nombre
total des sans-travail en Grande-Bretagne à la
date du 22 janvier .était de 2,389,068. Cette aug-
mentation est attribuée à des causes saisonnie-
rs.
ITALIE
L'avalanche de Bolognola
L'avalanche de Bolognola a eu lieu samedi. On
n'en a' eu connaissance à Camerino que par les
nouvelles apportées par un jeune skieur qui a
inis 12, heures à atteindre cette ville..
Bolognola avait été frappée, en février 1930,
d'une autre avalanche qui avait fait plus de vingt
victimes:
Des travaux de défense avaient été exécutés
après ce premier sinistre. L'avalanche venant du
mont Sassolello, a écrasé en partie le faubourg
dé villa di Mèzzo.
éBolo|noîa est un petit village connu pour les
sports d'hiver. De nombreuses personnes qui de-
vaient participer aux prochaines épreuves spor-
tives s'y trouvaient au moment de 1. accident. Un
.craint qu'il n'y ait des victimes parmi elles.
D'autres avalanches sont signalées à Magliano,
à Fossrimbrone, à San Angelo di Montecassia, à
Montegallo et dans la province d'Aseoli Piceno.
Tous les cours d'eau de la région, grossis par les
neiges, menacent d'abattre les digues. Le Musone
a débordé et inonde les campagnes, ainsi que
TAronto qui menace le village de Porto d Asçoli.
Le nombre des victimes à Montegallo, Rubiano
et Bolognola est de 35. Les secours, sont rendus
dificiles par la neige qui atteint jusqu'à trois
mètres d'épaisseur.• »
Toules les communications téléphoniques et
tëléeraphiques sont interrompues depuis samedi.
On signale de violentes tempêtes de neige et
de vent dans toutes les régions de la péninsule.
A Santo Julia, la récolte des olives est comple-
• tement détruite. Les serres des grands établisse-
ments de floriculture ont été sérieusement endom-
magées. Aux environs même de Rome, le vent a
cause d'innombrables dégâts.
Expulsion d'un avocat français
Notre correspondant particulier de Nice nous télé-
graphie •̃
Un incident s'est produit entre les autorités
italiennes et une délégation d'avocats du barreau
de Nice qui se' rendaient à Turin, avec le bâtonnier
Henri Pécoud, pour inviter les avocats du barreau
de Turin à' venir assister à un congrès interpro-
fessionnel qui se tiendra à Nice au mois de mai
prochain. assé la froniièro
?rLahdTlégation avait déjà dépassé la, frontière
lorsque, dans le train, un peu après Limone, un
agent italien vint demander leur passeport aux
avocats. Ceux-ci le montrèrent, mais à l'un deux,
M» Jean Fabiani, le policier italien déclara qu'il
ne pouvait pas poursuivre sa route et devait
Quitte™ territoire italien. Il ne lui fournit
ceDendant pas le motif de cette mesure. Le bâton-
'nlèr proies^ mais il n'y avait rien à aire A la
station suivante, à Borgosandalmazzo, la déléga-
tion se rendant solidaire de l'affront fait à l'un
de ses membres, descendit pour rentrer en France
DeuT avocats néanmoins continuèrent leur route
raour aller à Turin aviser de l'incident leurs
confrères italiens qui les attendaient,
ESPAGNE
L'agitation universitaire
Les cours qui ont repris hier à; la faculté de
taédecine de Madrid ont été marqués par de nou-
veaux désordres. Deux étudiants affiliés à la Fé-
rdéraUon universitaire espagnole ayant été con-
damnés par le tribunal d'urgence pour la partqu'i ls s
-«va pnt 'orise dans des incidents devant 1-école
normale un certain nombre de leurs camarades
nnt Protesté aux cris « bas le fascisme » L'agi-
fn*fnPti a saKnéTa rue où la circulation a été mter-
rompue. gLges iardet d'assaut ont dû intervenir
pour rétablir Tordre.
JBruits do remaniement ministériel
Au cours du meeting tenu dimanche à Séville,
'irai l Robles, chef de l'action popu aire a dé-
$âré que « son parti acceptait la légalité républi-
que 9et offrait son appuie plus absolu au gou-
vernement Lerroux ~·.
VXuceutLeesUmeXnt'que cette déclaration peut
avoir des eonséquences4 politiques immédiates en
décidant la formation d'un cabinet orienté plus à
Slquè le cabinet actuel. Certaines déclarations
faUes par M. Martinez Barrios au consei des mi-
nistres tendraient à confirmer cette hypothèse
Le prochain cabinet, a déclaré le ministre de •l'inté-
Meu', devra être présidé par M Lerroux, la droite de
m (il Robles s'y trouvant représentée avec le centre
Lical Pour moi, homme de gauche, je me retirerai
Sansles W du parti radical, mais je prêterai mon
appulloyal au gouvernement.
ALLEMAGNE
L'organisation du travail
dateur Ley, chef du Front du travail alle-
imana a dédaré devant les délégués allemands
Xnte au Palais des sports à Berlin
il n'est' pas vrai que la lutte de classes soit partie
d'en Sas Ce fut le bourgeois avide de gains qui, le pre-
mier déclara la guerre. L'ouvrier a eu raison de s unir
S Rendre sou droit; le temps est révolu où l'ou-
vrTrn'éSt qu'un numéro et ou les machines au oina-
tiq^es de contrôle donnaient à l'homme le sentiment
de l'hiférioHté. A l'avenir il ne doit plus y avoir de dis-
cussions Ouvriers, employés et patrons forment un tout
ets'ils ne leTeulent pas, s'est «crié le docteur Ley
là miUea «es< applaudissements enthousiastes de l'as-
semblée, nous les enchaînerons ensemble
Le conseiller d'Etat Forster, chef du groupe des
enwlôyés dans le Front du travail, a commenté
poTsapart la partie de la-loi sur l'organisation
du: travail national.
H y a encore aujourd'hui dans des entreprises des
cas où les ouvriers et les employés sont exploités. Cela
ceWa le i" mal, jour d'entrée en vigueur de la nou-
vette loi, quand on aura pris des mesurée contre un
pateonVaura abusé desa position.de chef et qu'on
lui aura enlevé la direction de son entreprise. Ce sera
»n exemple qui servira d'avertissement aux autres.
Création d'un lycée national-socialiste
Un lycée national-socialiste vient d'être créé
TOès du'lac de Starnberg en Bavière. Il fonction-
nera à partir du 1» avril i934 et comprendra tou-
tes les classes des lycées.
La tâche principale de cette école supérieure
est de former une génération de chefs en donnant
aux élèves une éducation intellectuelle,.civique et
• tnorale, conforme à l'idéal national-socialiste.
Expulsion d'un journaliste suédois
Récemment, le gouvernement suédois avait dé-
cidé d'expulser te correspondant à Stockholm du
Deutsche -Nachriteliten Bûro (autrefois agence
•̃^te gouvernement du Reioh publie maintenant
un communiqué-annonçant que le cabinet de
Stockholm ayant refusé de faire connaître- je*
motifs de cette décision, les autorités allemandes
compétentes ont- décidé, par mesure de repré-
sailles, de ne pas prolonger le permis de séjour de
"ai Svahnstronj, correspondant de 1 agence télé-
erapbfriùe suédoise à Berlin, lequel va se trouver
ainsi, dans l'obligation de quitter le Reich.
AUTRICHE
Le rôle du parti chrétien-social
Notre correspondant particulier de Vienne nous
téléphone mardi matin 6 février
Le nouveau chef du parti chrétien-social,
M Czermak, ancien ministre de l'instruction pu-
blique a fait, à une réunion des chrétiens-sociaux
• de Basse-Autriche, d'importantes déclarations sur
Je rôle du parti.
Il est exact, dit-il notamment, que la transformation
de tous nos régimes politiques exige une reconstruction
de notre parti. Aussi les chrétiens-sociaux devront, sui-
vant la façon dont l'Etat sera organisé, s'adapter à sa
nouvelle forme. Le parti, c'est-à-dire la collectivité de
nps coreligionnaires politiques, est plus indispensable
encore à l'Etat futur qu'a l'actuel. Car, jusqu'ici, le
parti chrétien-social ne l'était que comme une mino-
rité, tandis qu'il doit conduire le futur Etat et le former
selon ses propres principes. Le parti chrétien-social a
fait, en mars dernier, un .geste inédit dans l'histoire.
Il a rfnnné Je nouvair à d'un des siens nour OU6 oeluirCi
gouverne l'Etat en dehors «tes partis.' Personne ne B'est
goûtais & ce chef avec moms de réserve que lui. Dans
le front où nous sommes entrés les premiers et eu nous
avoTs amené tous nos amis, nous voulons demeurer au
moins égaux- en droit à tous les autres, Nous avons
abjuré certaines méthodes devenues impossibles. Nous
nous réolamons du nouvel Etat autoritaire de notre
chaîioelier DoMfuss.
La situation au Tyrol
Le chancelier Dollfuss a convoqué hier par
téléphone le gouverneur du Tyrol, M. Stumpf, et
les principaux dirigeants tyroliens à Vienne, pour
vendredi dans l'intervalle il doit en effet, on le
sait, aller passer deux jours à Budapest. Un com-
muniqué officiel, publié cette nuit à ce sujet, fait
valoir que les formations patriotiques mobilisées
au Tyrol sont naturellement placées sous les
ordres du directeur de la sûreté de la province.
C'est dire que le chancelier s'est réservé, d'ac-
cord avec tous les intéressés, l'arbitrage définitif
du conflit surgi entre les deux grands groupes
gouvernementaux du Tyrol, les Heirmvehrén et
les organisations chrétiennes-sociales, et aussi que
toute la mobilisation des forces de police auxi-
liaire rentre dans le cadre de la lutte de l'Au-
triche contre le péril hitlérien. Les nouvelles
sensationnelles répandues depuis quelques jours
à l'étranger sur les affaires du Tyrol ont en effet
fait perdre de vue leur caractère foncier, qui est
une protestation de la population patriotique
tyrolienne, c'est-à-dire l'immense majorité de la
population, contre la propagande et les attentats
nationaux-socialistes.
L'action du gouvernement central est singuliè-
rement facilitée par cette adhésion d'une province
qui a toujours été jalouse de ses libertés histo-
riques.
Le nouveau conseil de direction dont le gou-
verneur a accepté dimanche soir la création n'a
pu encore se réunir, les deux délégués paysans
n'y étant pas venus. L'influence chrétienne-sociale
au Tyrol a été assez forte pour empêcher les
velléités fascistes de certains éléments des Heim-
wehren. Le chancelier Dollfuss achèvera de régler
à la fin de la semaine le compromis intervenu déjà
à Innsbru* dans l'intérêt de la défense nationale.
POLOGNE
La politique extérieure de la Pologne
DÉCLARATIONS DU COLONEL BECK
On télégraphie de Varsovie
A .la commission des affaires étrangères du
Sénat, le colonel Beck a exposé, hier lundi, la
politique extérieure de la Pologne.
Après avoir exprimé l'opinion que l'évolution
de la politique internationale et les facteurs éco-
nomiques semblent accuser un relâchement des
liens « unissant les Etats aux groupements d'une
certaine envergure », et émis l'avis que cette
constatation, de sa part, ne devait pas faire per-
dre de vue tout effort tendant à la stapilisation
politique, le ministre a insisté sur l'importance
des relations directes entre les Etats, principe
qu'il avait >éjà affirmé, il y a un an, devant la
commission des affaires étrangères de la Diète.
En ce qui concerne l'attitude de la Pologne à
l'égard de la Société des nations, le colonel Beck
a déclaré que la question de certaines modifica-
tions, ou d'une réforme de l'organisme genevois
était suivie par la Pologne dans un esprit tou-
jours favorable à l'assemblée de Genève; il a,
par ailleurs, souligné qu'il n'existe aucun projet
concret à cet égard.
Pour ce qui est de la conférence du désarme-
ment, le ministre a enregistré la publication des
mémorandums anglais et italien et annoncé que,
du fait de l'importance de cette question pour la
sécurité de l'Etat, il sera procédé à l'examen d'un
nouveau projet, établi, celui-là, sur des bases pra-
tiques,
Abordant les relations directes de la Pologne
avec certains Etats, le colonel Beck a constaté
que le pacte de non-agression avec l'Union sovié-
tique a été complété par l'accord sur la définition
de l'agresseur, lequel a permis d'obtenir un maxi-
mum de précisions. A cette occasion, il a cons-
taté, avec satisfaction, la participation de la Rou^
manie à cet accord. Au reste, tenant compte de
l'importance des rapports avec Moscou, le minis-
tre déclaré qu'il assurera personnellement le
contact permanent avec le gouvernement sovié-
tique.
Parlant des rapports avec le Reich, le colonel
Beck a rappelé que la défiance dont faisait preuve
la quasi totalité de l'Europe, lors de la prise de
pouvoir par le chancelier Hitler, n'était pas par-
tagée par le gouvernement polonais, ce qui a
permis, estime le ministre, de créer l'état d'esprit
grâce auquel on,.3.pu,.|);bQU.t.i^'au;document diplo-
matique, « •"olà'îf en sa teneur; et correct dans Sa
forme. », .que' constitue la récente déclaration de
non-recours à la force. L'importance do cette der-
nière représente, toujours d'après le colonel Beck,
un apport effectif à la consolidation de la paix
européenne.
Le ministre a, ensuite, émis l'opinion que le
contact personnel qu'il a maintenu avec les di-
rigeants politiques des Etats alliés est une preuve,
compte tenu de l'évolution internationale, que
l'action de la Pologne n'est dirigée contre aucune
puissance.
A l'égard de la Ville libre de Dantzig, le colonel
Beck a déclaré que les rapports de la Pologne
avec cette dernière ne constituent pas un problème
diplomatique, proprement dit, mais qu'ils ont trait
à la vie constitutionnelle de l'Etat polonais. Le
ministre a conclu en affirmant que la volonté
consciente d'un gouvernement et le bon sens de
la masse des citoyens présentent une garantie
plus efficace que tout document diplomatique.
COMMENTAIRES FAVORABLES EN ALLEMAGNE
Notre correspondant particulier de Berlin nous
téléphone mardi matin 6 février
Le discours de M. Beck est accueilli à Berlin
avec grande satisfaction. Son hommage aux inten-
tions pacifiques du chancelier est particulière-
ment apprécié, de même que ses allusions plutôt
dédaigneuses à la Société des nations et le pas-
sage où il souligne la ressemblance entre les ré-
gimes intérieurs de l'Allemagne et de la Pologne.
La politique faite par cette dernière vis-à-vis
de l'Allemagne est donnée en exemple à la France.
On ne peut prendre connaissance des déclarations
de M. Beck, écrit la Bœrsen Zeitung, sans éprouver une
vive Satisfaction de ce que les assurances pacifiques
de notre Fûhrer aient rencontré à Varsovie un terrain
favorable.. M. Beck. a fourni luiimême une explication
quand il dit que l'harmonie des'rapports entre la poli-'
tique extérieure et la valeur politique intérieure d'un
Etat constituent la' meilleure garantie d'un traité.
Le ministre des affaires étrangères de Pologne a sou-
ligné la nécessité d'une réforme de la Société des na-
tions. Il s'est mis par là'en opposition avec laFrance,*
se joignant au front de ceux qui tiennent la Société des
nations pour périmée dans sa forme actuelle.
M. Beck a fait remarquer que le gouvernement polo-
nais n'avait pas partagé la défiance de certaines autres
.puissances vis-à-vis du gouvernement national^socia-
liste. Si la France en venait à juger son partenaire
allemand avec autant de loyauté, le rapprochement
franco-allemand serait en meilleure voie.
De même, la Deutsche Allgemeine Zeitung
Le bilan que 1VÏ. Beck a présenté à la commission du
Sénat, quant à ses expériences de collaboration politi-
que avec l'Allemagne, devrait être avait tout entendu
et compris Paris,
U. R. S. S.
Le congrès du parti bolcheviste
Notre correspondant particulier télgraphie de Mos-
cou
Le dix-septième congrès du parti) bolcheviste
aura entendu l'un après l'autre, tous les grands
chefs communistes. Après M..Staline, MM. Ordjo-
nikidze, commissaire à l'industrie lourde, Roud-
zoutak, au nom de la commission de contrôle,
Vorochilov sur l'année rouge et la défense de
l'Union soviétiiqite, Manouilski, sur l'activité du
parti bolcheviste au sein de la IIP Internationale,
il reste encore à entendre M. Kaganovitch sur la
réorganisation du parti. Le discours de M. Molo-
'tov, président du conseil des commissaires du
peuple, consacré au second plan quinquennal,
occupe quatre-vingt pages. Le premier ministre
soviétique, y a exposé les grandes lignes de la
politique économique qui sera, suivie en Union
soviétique dans les quatre années qui vont suivre.
Mesures de faveur à l'égard des populations
de l'Orient soviétique
Notre correspondant particulier télégraphie de Mos-
oou
Un important décret, signé par MM. Molotov,
président du conseil des commissaires du peuple,
et Staline, accorde à la population de la Répu-
blique bouriato-mongole et de la Transbaïkalie,
l'exemption totale de l'impôt en nature et divers
autres avantages.
A partir du 15 février, les paysans sont exemp-
tés de toutes prestations en céréales à l'Etat pour
une période de six ans en ce qui concerne les
kolkhozes et les membres dès fermes collectives.
Les petits exploitants privés sont exemptés pour
trois ans. Cette décision est également valable
pour les prestations de viande, lait, beurre et
pommes de terre. D'autre part, les salaires des
ouvriers de ces régions sont augmentés selon les
catégories de 10, 20 et 30 0/0. Enfin, la solde des
troupes casernées en Transbaïkalie est élevée-
pour les hommes et les gradés de 50 0/0, et pour
les officiers de 20 0/0.
Il est su-nerflu de souligner l'importance de
ces -fnesures dans une région frontière, mesures
qu'on -explique par l'afflux considérable; d'Immi-
grés dans ces régions et la -nécessité :de faciliter
largement leur installation.
INDES ANGLAISES
Les récents désordres au Cachemire
Notre correspondant particulier de Londres nous
téléphone' mardi matin 6 février
Neuf personnes ont été tuées au cours des
troubles qui ont eu lieu récemment à Pulwana
dans le Cachemire et ,on a .dû faire donner la
troupe. Le calme paraît rétabli..
ÉTATS-UNIS
I Le scandale des contrats postaux ,̃.
La commission sénatoriale d'enquête' sur le
scandale des contrats postaux a demande l'arres-
tation de trois dirigeants de compagnies de,navi-
gation aérienne. "̃ i.
'̃'̃ Lé Sénat a approuvé cette requête. Il s'agit de
M. Hanshue, président de la « Transcontinental
and Western Air Mail Express », du colonel Brit-
ten, 'vice-président de « Northwest. Airways », et
du secrétaire de M. Hanshue.
JAPON
Les rapports avec les Soviets
On télégraphie de Tokio
Le porte-parole du ministère des affaires
étrangères s'est refusé à donner un commentaire
officiel du discours prononcé par le commissaire
soviétique la guerre, Ml Vorochilov, devant le
congrès du parti communiste soviétique, et dans
lequel M. Vorochilov a affirmé avec insistance que
les Soviets étaient préparés à la guerre.
Le porte-parole a toutefois exprimé de la façon
suivante l'opinion personnelle qu'il a retirée dé
son long séjour à 1 ambassade du Japon « Plus
les Russes, parlent, moins ils sont préparés. Les
dirigeants de la Russie font ostensiblement tant
de bruit parce qu'ils sont convaincus que le Japon
n'a pas l'intention de les attaquer. S'ils gardaient
le silence, lé Japon pourrait alors être soucieux.)»
Le porte-parole a ajouté en plaisantant « Il
vaut mieux pour le Japon être silencieux et prêt
contre une attaque de la Russie. »
Dans l'entourage du ministre de la guerre, on
estime que le discours de M. Vorochilov n'a d'au-
tre but que de faire croire au monde entier que
le Japon est animé d'intentions belliqueuses con-
tre les Soviets, de sorte que ceux-ci^ seraient con-
traints de se préparer à la guerre.
Un autre télégramme de Tokio dit ï
Un importateur de pétrole russe a conclu avec
le commissaire au commerce de l'D, R. S. S* .un
aepordi l'autorisant à importe^ du péjtrole brut du
-Caucase, V; ,!n
Cette convention, qui prouve que les Soviets
renoncent à empêcher les exportations de pétrole
brut, suscité un vif intérêt au Japon.
Les relations avec l'Australie
On télégraphie de Tokio i
Le ministère des affaires étrangères annonce
que M. John Greig Latham, ministre des affaires
extérieures d'Australie, fera un séjour de deux
semaines au Japon, au début de mai, « en mis-
sion de bonne volonté ».
Lettre d'E g-ypte
LES JUSTICES EN EGYPTE
(De notre correspondant particulier.)
'̃>"̃̃'• Le Caire.
Les derniers jours du Ramadan jours tra-
ditionnels de trêve en terre d'Islam ont été
marqués en Egypte, et tout particulièrement au
Caire, par une activité insolite d'importants mi-
lieux politiques qui, prenant prétexte du jubilé
des tribunaux indigènes et des réactions détermi-
nées par les manifestations diverses auxquelles
cette oéltbraUon donna lieu, se sont empressés de
saisir l'occasion, sil opportune à leur sens, de ré~
clamer impérativement du gouvernement la supj-
pression immédiate et unilatérale des tribunaux
de 'la réforme -istitués de concert, et après les
laborieux pour, arlers en 1875, par lé' khédive Is*-
mail et les puissaiicus capilulaires, '• .,̃< ̃
Ayant reçu mission,' do célébrer en, une.^éancé é
solennelle, en présence" du roi et du corps dipioT
matique, les mérites des juridictions indigènes
créés en 1884 dans le dessein de mettre; fin-– grâce
à une intime collaboration entre juristes égyptiens
et étrangers à la pitoyable anarQhfe judiciaire
qui régnait à cette époque, le président de 'la
Cou de cassation, Abdel Aziz Fahmy pacha,
n'eut garde de proclamer en cette occasion la
maturité actuelle prouvée à ses yeux par
50 années de travaux soutenus et féconds de
la magistrature indigène. Assuré par avance de
se faire l'interprète applaudi du sentiment popu-
laire, cet éminent magistrat revendiqua pour
l'Egypte le droit prochain de libérer la justice
nationale des entraves que constituent jusqu'à
présent les conventions internationales issues du
régime capitulai're. Vœu fort naturel, ardem-
ment exprimé depuis de longues années par tous
ceux qui dans ce pays renaissant sont anxieux de
voir se compléter rapidement, dans le domaine
judiciaire aussi bien que politique, rindépen»-
dance de droit qui lui fut concédée en 1922; l'am-
bition, ainsi formulée, de réaliser dans un ave--
nir peu éloigné l'unification des innombrables ju-
ridicti'ons de toute nature qui subsistent en
Egypte, n'aurait pas manqué de trouver une
approbation unanime au sein des diverses com^
munautés qui exercent leur activité dans' la
vallée du Nil si depuis plusieurs mois de multi-
ples incidents, des manifestations répétées et
parfois violentes n'avaient peu à peu engendré
entre éléments allogènes un malaise latent et
provoqué de part et d'autre des réactions assez
sensibles. Cette inquiétrde et le désir de la
dissiper ont rendu nécessaire ces j.urs der-
niers une démarche auprès du chef du gouver-
nement, des ministres des principales puissances
intéressées par cette question. ̃ i ̃
L'exaltation du sentiment nationaliste, née de?
causes diverses, internes et externes* fort corn;-
préhensiHes d'ailleurs pour la plupart a déter- «-
miné en maints milieux insuffisamment avertis
de la complexité des problèmes qui opposent les
divers intérêts associés à l'essor du pays, .des
conséquences qui risquent d'être plus nuisibles
qu'utiles à la prompte réalisation des vœux et
des espoirs de la nation. Exaspérée par une suc-
cessiôn de circonstances et de faits d'ordre in-
térieur mais nullement imputable à la'majorité
des étrangers éloignés, par principe, de toute in-
fluence et de toute activité politique, une cer-;
taine presse fort répandue et fort appréciée dans
les masses populaires pour l'intransigeance de ses
opinions n'a cessé durant des mois, et avec urie^
obstination quotidienne, de jeter le trouble sur les
relations entre éléments d'origines différentes,
d'exaspérer l'opinion et d'entraver' les efforts de
collaboration internationale qui sont à la base
même de la vie économique de l'Egypte et de son
évolution présente ou future. ̃
Après quelques semaines d'un répit plus appa-
rent que réel, une nouvelle campagne, de même
source que les précédentes, non plus cependant
dirigée cette fois contre le régime capitulaire,
mais tendant à l'abolition immédiate des tribu-
naux mixtes et à leur absorption par la juridic-
tion indigène s'est développée ces jours derniers
avec une violence mal contenue dans d'impor-
tants organes arabes et surtout au sein du Par-
lement. Dépassant largement, la pensée et les in-
tentions de l'éminent magistrat chargé de rendre
un juste hommage d'admiration aux tribunaux
nationaux et de leur apporter le iribut de la
reconnaissance du pays, l'interprétation donnée-
par; la presse au récent discours.. du président de'
la Cour de cassation a contribué "à éveiller et à
alimenter une propagande qui n'attenâaifr lq(,i!un
prétexte pour se 'manifester. '>̃̃
La violence de la campagne, le caractère d'au-
torité et de généralité qu'elle semble posséder, la
spontanéité: apparente et facile du mouvement ne
sauraient cependant faire illusion. S'il' est natù-'
rel'en effet de considérer le maintien de cer-
tains privilèges accordés autrefois aux étrangers
comme difficilement compatibles dans leur forme
actuelle avec l'évolution récente du pays et avec;
les aspirations profondes de sa population, il est
cependant un fait qui, pour tout esprit sincère
et conscient des véritables données du problème
égyptien, ne saurait permettre aucun doute ce
fait, c'est le rôle primordial et indéniable joué
depuis plus d'un demi-siècle dans la renaissance-
de l'Egypte par l'institution des tribunaux de la
réforme. Facteur essentiel de la prospérité du
pays, la juridiction mixte a largement dépassé
les espérances, toutes modestes d'ailleurs,
qu'avaient placées en elle ceux qui! se firent les
inspirateurs de sa création. Et l'on ne sait ce
qu'il faut admirer le plus de l'indomptable éner-
gie déployée par le khédive Ismaïl pendant dix
années de décevantes tractations pour vaincre
les hésitations et les obstacles élevés par l'Eu-
rope contre l'institution des tribunaux mixtes ou
de la géniale prescience du rôle qu'il leur assi-
'gnaitdéjà lorsqu'à une heure où leur création
apparaissait des plus problématiques et se heur-:
ja.it à l'hostilité et à l'égoïsm? des intérêts étr'an-;
gers coalisés, il écrivait le 24 septembre Ï871 à
l'ambassadeur d'Angleterre :,«,En introduisant en
Egypte la réforme judiciaire, c'est un exemple
que je donne, un bien grand service que je rends
à tous ceux qui s'intéressent au bien-être de la
population »..
L'expérience, aujourd'hui presque soixantenaire
poursuivie par les tribunaux de la réforme, leur
incessant développement, leur incomparable
réussite, la confiance qu'ils inspirent aux justi-
ciables .égyptiens qui, désertant les prétoires in-
digènes, se confient chaque jour plus nombreux,
par l'intermédiaire symbolique et si répandu du
« prête-nom », à leur compétence et. à leur in-
tégrité constituent un hommage éclatant au sou-
les institua, et illustrent de façon re-
marquable la mission qui leur est dévolué.
Mais si, abandonnant toute idée préconçue et se
refusant à;.suivre la politique de courte vue que
préconisent, en demandant l'abolition de ces tri-
bunaux, -•certains éléments politiques égyptiens
beaucoup plus préoccupés de surenchère natio-
naliste -et de succès personnels faciles que des
•Vrais intérêts du pays, on considère le fonc-
tionnement actuel de la justice emEgypte, on ne
peut s'empêcher d'être péniblement surpris par
l'extrême, complexité, par l'infinie variété des tri-
bunaux de toute nature, de tous degrés, de toutes
confessions, de toutes nationalités, tribunaux ci-
vils, religieux, de droit commun et d'exception qui
fourmillent dans la vallée du Nil. Leur énuméra-
tion, fastidieuse certes, mais non superflue pour
quil veut saisir l'ampleur de la réforme à réali-
ser, exigerait à elle seule le cadre d'un article. Il
existe, en effet, pour les questions pénales ou de
statut prsonnel intéressant les ressortissants
étrangers autant de tribunaux consulaires qu'il y
a de nationalités représentées en Egypte quani
aux Egyptiens eux-mêmes, les procès qui les con-
cernent relèvent non seulement d'autant de ju-
ridictions différentes qu'il existe de confessions
• et on sait leur extrême diversité en Orient r
mais encore pour une même religion, chacun des
rites qu'il comporte en particulier pour les
communautés non musulmanes, pour les rabbi-
nats, les patriarcats coptes, orthodoxes, protes-
tants indigènes, arméniens, catholiques, etc.
possède ses propres tribunaux et applique .des
codes différents par leur nature et par la con-
ception du droit dont ils s'inspirent. Il n'existe
pas en Egypte de justice commune, de droit xom-
mun pour deux sujets de confession ou de rites dif-
férents aussi les décisions judiciaires témoignent-
elles d'une divergence profonde, et les conflits de
juridiction abondent-ils pour le plus grand dom-
mage des justiciables.
Un tel éparpillement de la justice a singuliè-
rement limité les pouvoirs et la liberté. de l'Etat.
Une tâche urgente préjudicielle à toute œuvre de
.réforme de la justice mixte s'impose aujourd'hui
aux autorités égyptiennes et exige, en cette ma-
tière qui est du seul ressort du souverain terri-
torial, que soit, avant tout, réalisée l'unifica-
tion des innombrables juridictions de statut per-
sonnel. Cette réforme, rendue d'autant plus né-
cessaire qua^se,. précise chaque jour d'avantage
t1~s~ajire qU~'1;S!) ,.précise jour d'avantage
révolution du pays, avait été envisagée il y a
plus d'un an sous le ministère, Sedky pacha la
difficulté de la, tâche, la complexité des problè-
mes qu'elle soulève et la divergence des intérêts
qu'elle met en jeu n'ont pas permis d'aboutir à
un résultat positif. Il ne saurait cependant, dans
l'état actuel des "Choses, être question pour le mo-
ment de songer à une unification utile de l'appa-
reil judiciaire dont relèvent en matière civile
Egyptiens et étrangers établis dans la vallée du
Nil avant que soit réalisée la suppression de ces
juridictions, avant surtout que l'Etat ait réussi
à imposer son autorité et sa justice à ses pro-
pres ressortissants.
A ceux qu'inspire un ardent nationalisme et
qui réclament avec insistance, au Parlement et
dans la presse, la réalisation de l'indépendance
nationale et l'unification de la justice territoriale
par la suppression brutale des tribunaux mixtes
et des privilèges capitulaires, une œuvre, beau-
coup plus aisée puisqu'elle ne dépend que de
la volonté de l'Etat beaucoup plus féconde
aussi pour l'avenir du pays se présente à leur ac-
tivité celle de balayer ces restes anachroniques
d'un lointain passé et, en unifiant toutes les jus-
tices indigènes, de mettre un terme à ce chaos
judiciaire incompatible avec la conception mo-
derne de la souveraineté étatique et éminemment
nuisible aux intérêts essentiels de la population.
GEORGES MEYER.
LE PACTE BALKANIQUE
j
Notre correspondant particulier télégraphie de Bel-
fgra;de .̃. ;7;: ;/̃ •. ̃/ ;j, m.- ̃;
̃ Use coiiflTme que le gouvernement bu,lga,re.jfnt
:'11' se, OO,1Íflrmeq,ue le gouv, ërneme~t 'du' pacte' (le
̃Officiellement avisé de la signature du pacte de
l'entente balkanique. En même temps, le texte du
pacte a ,été communiqué à M. Mouchanov, qui fut
invité à désigner un plénipotentiaire en vue de la
signature à Athènes dans le cas où la Bulgarie
serait disposée à adhérer au pacte. On. prévoit
d'ailleurs que la réponse de M. Mouchanov sera
négative; comme elle le fut déjà à Bucarest lors
de son entrevue avec M. Titulesco.
Je suis en mesure de préciser que les quatre
gouvernements signataires du pacte ne prendront
en considération l'offre bulgare touchant la con-
clusion d'un pacte de non-agression que si ce
dernier est basé sur une formule adoptée dans le
protocole de Londres sur la définition de l'agres-
seur. Sur cette base les quatre pays sont prêts à
conclure un accord et ne verraient aucun incon-
vénient à ce qu'un tel pacte de non-agression
vienne se superposer au pacte de l'entente balka-
nique qui resterait la pierre fondamentale de la
.nouvelle organisation des peuples de la pénin-
sule. L'impression générale dans les millileux de
la conférence de Belgrade était que la Bulgarie
ne fut jamais très désireuse de participer au
pacte et que les objections présentées au sujet de
la clause de garantie des frontières étaient sur-
tout destinées à masquer un refus imposé par
les circonstances particulières.
On ne peut pas reprocher aux signataires du
pacte d'avoir négligé, la Bulgarie et de n'avoir
pas tenté tout ce qu était possible pour réaliser
l'unité de vues et la conclusion d'un pacte englo-
bant tous les pays balkaniques. Il est peut-être
bon de rappeler à cette occasion que le pacte
était prêt depuis le mois d'octobre, que l'accord
de la Turquie, de la Grèce, de la Roumanie et de
la Yougoslavie était déjà acquis à cette date et
que la signature ne fut ajournée que précisément
'pour permettre à la Bulgarie, sur la demande de
la Yougoslavie, de se prononcer. C'est à la lumière
de ces intentions qu'il faut apprécier les tentatives
de rapprochement bulgaro-yougoslaves et les
échanges des visites des souverains. Il ne dépen-
dait pas de la Yougoslavie que la Bulgarie modi-
fiât sa position à l'égard de la thèse revisionniste
et l'on doit seulement déplorer que le gouverne-
ment de Sofia ne soit pas mieux convaincu du rôle
qu'il serait appelé à jouer dans la communauté
balkanique s'il rie persistait pas à espérer les
frontières hypothétiques que doit lui apporter la
revision éventuelle des traités. Par la faute de la
Bulgarie, le pacte de l'entente balkanique revêt
outre son caractère défensif nettement souligné
la forme d'une alliance des pays acquis au main-
tien du statu quo contre les révisionnistes. Tout
comme la Petite-Entente, la nouvelle combinai-
son a pour objet d'éclaircir les rangs des revision-
nistes, et à cet égard l'adhésion de la Turquie et
de la Grèce est des plus significatives,
On télégraphie de Sofia
La nouvelle de la signature du pacte a causé
dans tous les milieux une profonde déception, car
jusqu'au dernier moment on était resté persuadé
à Sofia que la Yougoslavie, sans refuser catégori-
quement de signer un pacte ne comprenant pas la
Bulgarie, trouverait le moyen de temporiser afin
d'aboutir à une formule pouvant être acceptée
par le gouvernement de Sofia.
Notre correspondant particulier de Londres nous té-
léphone ntardi matin 6 février ̃
Sir John Sinion, en réponse à une question d'un
député travailliste sur la question du pacte bal-
kanique, a. dit en substance que le gouvernement
anglais est favorable à tout plan qui n'aurait pas
"tûi .caractère -offensif et où la Bulgarie'aurait, la
•"faculté d'accéder.
LA FRANCE D'OUTRE-MER
MAROC
Manifestation de colons
On mande de Rabat, C février
Hier matin, 2,500 colons venant de tous les
points du Maroc se sont rassemblés devant les
services municipaux de Rabat dans le but de de-
mander l'aménagement de leurs dettes et l'orga-
nisation de la production. Ils ont décidé de porter
leurs doléances au résident général. Ils ont formé
une colonne par quatre et se sont dirigés en ordre
et en silence vers la résidence. Une bousculade
s'est néanmoins produite avec la police, au cours
de laquelle une personne a été blessée.
Une délégation des colons a été reçue par
M. Ponsot avec lequel elle a eu un long échange
de vues sur la situation agricole du Maroc.
A l'issue de cet entretien, les délégués ont an-
noncé qu'ils avaient trouvé auprès du résident
général une pleine compréhension de la situation
actuelle et un profond désir d'examiner les moyens
susceptibles, d amener un soulagement.
Les colons se sont dispersés alors sans autre
manifestation. •̃̃•̃•̃
̃NOUVELLES DU JOUR
A l'Elysée
Le président de la République a reçu hier
après-midi le gouverneur militaire de Paris venu
lui rendre compte de son voyage en Afrique occi-
dentale le général, secrétaire général du conseil
supérieur da la défense nationale le secrétaire
général du comité économique national.
Les cabinets ministériels
SOUS-SECRÉTARIAT DES BEAUX-ARTS
M. André Bardon, sous-secrétaire d'Etat des
beaux-arts, a composé ainsi son cabinet
Chef de cabinet M. Pierre Lichtenberger, conseil-
ler référendaire à la Cour des comptes.
Chef-adjoint M. André Trémaud.
Attachés .•̃MM. Georges Borrel, administrateur en
ohef des colonies Roger Brac, rédacteur principal à
la préfecture de la Haute-Vienne.
Chef du secrétariat particulier M. Pierre Aublin,
sous-chef de bureau à d'administration centrale des
finances.
La réglementation
de la profession d'avocat
M. Penancier, garde des sceaux, déposera cet
après-midi, sur le bureau de la Chambre, un
projet de loi réglementant les conditions dans
lesquelles les membres du barreau, investis d'un
mandat électif, pourront exercer la profession
d'avocat.
Voici le texte de ce projet de loi
Article premier. Les avocats inscrits à un barreau,
membres de l'une ou l'autre Chambre, ne peuvent,
pendant toute la durée de leur mandat, assister, à quel-
que titre que ce soit, les parties civiles, les inou'lpôs.
les prévenus ou les accusés devant les juridictions
d'instruction ou les juridictions de jugement, dans le*
affaires ou à l'occasion d'affaires intéressant l'épargne
ou le orédit.
Art. 2. Les avocats lnsorits à un barreau, investis
d'un mandat électif, ne peuvent pendant toute la durée
de leur mandat exercer leur ministère dans les
affaires ou à l'occasion d'affaires relatives aux inté-
rêts qu'ils représentent.
L'exposé des motifs
Dans l'exposé des motifs qui précède l'énoncé
du projet, le garde des sceaux écrit notamment
Toutes nos Assemblées politiques se sont attachées,
depuis la Révolution, à maintenir ce principe que les
citoyens Investis d'un mandat électif ne doivent us"i'
de leur action que pour la défense des intérêts géné-
raux et qu'ils ne sauraient, sans un soandaleux abus,
chercher à tirer un avantage personnel des services,
C'est pour, i sanctionner .rigoureusement ce principe
que plusieurs dispositions législatives sont venues, au
boùrs des temps, édicter 'diverses incompatibilités oa
inéliglbilitée.
Cependant des événements récents semblent mon
trer qu'il convient de s'engager encore plus avant dans
cette voie. Le cumul d'un mandat publie et de la pro-
fession d'avocat a fait apparaître des inconvénients
dont le plus grave est peut-être de laisser l'opinion
publique craindre que la confusion des deux fonctions
ne soit préjudiciable à une bonne administration de la
justice, et notamment à la tâche des juridictions ré-
pressives en matière d'infractions portant atteinte à
l'épargne ou au orédit public.
Or, dans l'intérêt de l'épargne et du crédit publio,
l'action des juridictions pénales ne peut encourir le
soupçon de faiblesse. Et, d'autre part, les avocats mem-
bres d'une Assemblée ne doivent être l'objet de ia
moindre suspicion ni du plus léger reproche d'user
de leur titre ou de leur influence auprès des magisr
trats.
C'est pourquoi, quel que soit Je préjudioe matériel
qui puisse en résulter pour les membres du barreau
investis d'un mandat législatif, nous pensons qu'il con-
vient d'écarter ces avocats des juridictions pénales sai-
sies d'affaires de cette nature.
D'autre part, dans les affaires, même si elles ne sont
pas de nature pénale, où une administration publique
est en cause, la présence d'un avocat investi d'un
mandat électif peut faire naître une situation délicate:
11 convient donc de stipuler dans cette hypothèse la
même interdiction.
Le texte proposé n'énonce pas les sanctions applica
bles en oas de violation des règles qu'il contient. C'est
que, en effet, ces sanctions existent déjà. Ce sont celle*
qui sont prévues par l'article 32 du décret d'i
20 juin 1920 sur d'exercice de la profession d'avocat, et
qui sont appliquées par ie conseil de l'ordre 6iégear.t
comme conseil de discipline de chaque barreau confor-
mément a l'article?! de ce déoret. '̃
L'avocat qui enfreindrait les prescriptions que non?
envisageons serait donc Immédiatement passible d?tf
peines disciplinaires applicables à sa profession et de-
vrait répondre de sa conduite devant le conseil de dis-
oipline du barreau où il est inscrit.
Au cercle d'études politiques
de l'Alliance démocratique
Sous la présidence de M. Paul Reynaud, député
de Paris, ancien ministre, vice-président de l'Al-
liance démocratique, le cercle d'études politiques
de l'Alliance démocratique a tenu hier une réunion
consacrée au sujet suivant « Où va la jeunesse
allemande? »
MM. Colin de Verdière, de l'Alliance démocrati-
que Weil-Guriel, socialiste; Silbert, indépendant;
Weil-Deplechin, démocrate populaire, analysèrent
les divers aspects du du mouvement hitlérien.
Résumant les débats, M. Paul Reynaud prit la
parole et dit notamment p
Vous venez d'entendre quatre jeunes voyageurs par-
ler d'un voyage fait en commun; quatre voyageurs
appartenant à quatre partis politiques différents. J'ai
été frappé do la similitude de leurs impressions et
même, dans une large mesure, de la similitude de leur
réàotion devant le fait allemand. Chose curieuse, c'est
le représentant du parti S. F. I. O. qui, avec le plus
de ferveur, nous a présenté le nationalisme allemand
comme quelque ohose de jeune, de frais, de presque
idyllique, Il nous a affirmé que, dans le climat moral
de l'Allemagne, on se sent peu à peu pénétré et con-
quis et, de retour en France, en venant de Berlin, il
réolame un Etat fort et se passerait volontiers d'un
Parlement.
Qu'il y ait dans l'hitlérisme comme dans le fascisme
un sentiment de solidarité, d'enthousiasme collectif
des jeunes gens de toutes classes, oe n'est pas douteux
et c'est en soi fort sympathique. Mais, derrière ce mou-
vement de la jeunesse allemande qui vous a séduit,
et je le comprends, il y a l'Allemagne qui reprend
sa politique traditionnelle avec cette circonstance ag-
gravante qu'étant au premier rang des pays industriels
d'Europe, elle est frappée par la restriotion des mar-
chés lointains et par la concurrence de l'Extrême-
Asie, ce qui la rendra chaque jour plus âpre dans
l'expression de ce qu'elle appelle « son besoin d'es-
pace ».
J'ai aimé entendre l'orateur S. F. I. O. reproduire
presque dans les mêmes termes la déolaration de
l'orateur do l'Alliance démocratique, que nous devons
rester conscients de notre force. Mais pour oela, il
faut ne pas reculer devant l'effort nécessaire pour
la maintenir. Regardez le monde l'Allemagne sou-
tient le Japon dans le conflit qui va sans doute éclater
au printemps entre lui et la Russie, afin d'avoir les
mains libres contre la Russie. Les progrès de l'hitlé-
risme en Autriche et en Hongrie sont effrayants et
l'on peut dire que nous sommes menacés de voir
bientôt s'ouvrir à l'Allemagne la route du Danube vers
la mer Noire. Et c'est dans des circonstances aussi
tragiques que la France est absente de l'Europe!
M. Paul Reynaud a conclu que « jamais il n'aura
été plus nécessaire de faire une politique d'union
et, s'il était possible, d'unanimité entre Fran-
çais ».
La propagande
de l'Alliance démocratique
M. RENÉ HACHETTE A TOURS
Le comité d'Indre-et-Loire de l'Alliance démo-
cratique a tenu hier soir son assemblée générale,
à laquelle assistait M..René Hachette, sénateur
de l'Aisne, membre de la commission administra-
tive permanente et du comité directeur de l'Al-
liance, délégué par le parti:
Après une allocution de M, Caron, président du
comité, M. Hachette a prononcé un discours dans
lequel il a passé en revue les événements actuels.
L'orateur s'est élevé avec vigueur contre les
défaillances de la majorité cartelliste à l'égard du
problème budgétaire et du problème extérieur.
Il a blâmé le nouveau gouvernement d'avoir obéi
« aux ordres des socialistes révolutionnaires ».
M. Hachette a conclu que « l'Alliance démocra-
tique n'est hostile ni à une action jacobine ni
à des actes d'énergie, mais qu'elle entend que
l'autorité gouvernementale s'exeice sur un pro-
gramme précis d'intérêt général, et non en vue
de satisfaire les rancunos et les appétits de cer-
tains partis »s
A la fédération w
des comités radicaux socialistes de Paris
La fédération des comités républicains radicaux
socialistes de Paris, réunie hier soir en assemblée
plénière, a renouvelé son bureau pour l'exercice
1934. M. Lucien Bauzin a été réélu président. Il a,
dans son allocution, insisté sur la nécessité de
restaurer le sens de l'exécutif dans la démocratie.
L'assemblée a adopté à l'unanimité un ordre du
jour de confiance au gouvernement Daladier, pour
sa vigilance républicaine et sa volonté d'assurer
l'ordre public envers et contre tous les assauts
des forces de réaction.
Avant le congrès socialiste de Lille
(S. F.I. O.)
Les fédérations du parti socialiste S. F. I. O.
continuent à se réunir en vue du congrès national
que le parti doit tenir dans quatre jours à Lille.
Devant la fédération de 1 Allier, M. Dormoy,
député, maire de Montluçon, a affirmé la nécessité
de « défendre le régime républicain menacé par
la réaction fasciste ».
M. Dormoy a préconisé, au cas de dissolution
de la Chambre et de nouvelles élections, une can-
didature unique des partis de gauche pour triom-
pher des candidats des partis de droite. Enfin, il
a déclaré que, « pour sauver la démocratie et
les libertés publiques qui pourraient être me-
nacées », le parti socialiste et la C. G. T., soli-
daires dans l'action, n'hésiteraient pas à déclen-
cher, la grève générale.
La fédération, de la Vienne a. voté un ordre du
jour de confiance au groupe parlementaire de
la S. F. I. O. Elle a décidé de repousser l'alliance
radicale au premier tour de scrutin pour les
élections municipales complémentaires qui vont
avoir lieu, le 25 février, à Châtellerault, pour sept
sièges.
La fédération de l'Hérault a voté une motion
réclamant la suppression des impôts existants et
leur remplacement par trois seuls impôts simples
sur les revenus, les dépenses et les successions.
REVUE pr A PRESSE
PRESSE PARISIENNE
La journée politique s'annonce chaude et les
éditoriaux. du jour la commentent avec passion à
l'avance.
On lit sous la signature de M. Henry Lémery
dans Figaro
Nous avons langui, avec le premier ministère Da.
ladier, sous la dictature de l'inaction. Nous sommes
menacés, avec le second, de la dictature de la désor-
ganisation. Si les républicains encore conscients des
responsabilités terribles qu'accumule leur passivité ne
se ressaisissent pas, si les radicaux refusent de se sou-
venir qu'ils ont une doctrine et des traditions qui ne
sont pas celles de M. Léon dum, si l'union pour
la nation n'est pas faite au plus tôt par un retour dea
parlementaires à la sagesse ou par l'appel au suf-
frage universel, nous allons à de grands malheurs.
De M. Emile Buré (d'Ordre)
La journée d'aujourd'hui sera ohaude à la Chambre,
et peut-être dans la rue. Je fais des voeux pour mon
pays, que des années et des années laisser-aller
ont mis en réel danger.
Que le public juge 1 écrit dans f Echo de Paris
M. Henri deKérillis ̃̃̃.•-̃;̃ >̃ ̃̃ jr. :̃̃:
Qu'il juge si M. Daladier est l'homme' désigné pour
déblayer la situation, pour épurer avec une main de
fer les administrations et la politique, pour ramener
le calme et la confiance dans le pays qui s'énerve et
s'indigne.
Il passera le cap aujourd'hui, bien sûr; Mais il le
passera en vaincu, pour tomber dans trois semaines
sur n'importe quoi et n'importe comment.
'« Sous le sceptre du roi Ubu », tel est le titre
de l'éditorial de M. C.-J. Gignoux (la Journée
industrielle)
Fidèle à la caractéristique essentielle de son acti.
vité, qui est l'impuissance sous le masque de l'énergie,
M. Daladier pourra cet après-midi briser la tribune
à coups de poing, invoquer la défense républicaine, et
même grouper une majorité LI a déjà apporté son
appoint à cette sorte d'anarchie destructrice qui
épuise lentement le pays et if ne saurait demain que
l'augmenter. •
Une telle situation dépasse le sort d'un homme ou
d'une équipe. Il s'agit aujourd'hui de savoir si le peu-
ple français entend imposer la réforme d'un régime
déconsidéré ou périr.
La situation est grave mais le pays doit rester
calme, estime M. Marcel Lucain (Paris-Midi) tan-
dis que dans le Petit Journal M. Jean Darc déclare!
Il faut très peu de chose pour que les mieux inten-
tionnés se trouvent tout à coup débordés par les faû«
teurs de révolution.
C'est ce qu'ont compris les chefs de groupements
qui d'ailleurs avaient prévu la manifestation d'aujour-
d'hui il y a plus d'une semaine, et qui ont donné à
leurs compagnons des conseils de prudence. Espérons
qu'ils seront écoutés.
La force s'amplifie d'être sereine la colère '-test
mauvaise .conseillère.. “̃̃ :̃ .̃•̃̃̃
Et l'on doit • en • terminer* au plus vite avec une ̃ agi-
tation qui va finalement à rencontre du but qu'elle se
propose.
Le Journal des débats écrivait hier soir
M. Blum fait l'innocent pour ne pas compromettre
davantage le ministère qui lui est asservi. Les socia-
listes ne sont pas fâohés de faire sentir à M. Daladier
qu'ils n'ont pris aucun engagement-et qu'ils le contrô-
leront jour par jour. C'est un" épisode supplémentaire
de l'histoire de l'étranglement du parti radical par la
parti socialiste. En fait, les socialistes voteront pour
le cabinet et Ils l'obligeront à entrer plus avant dans
la vole révolutionnaire. M. Daladier, qui rêvait d'être
le rénovateur du parti radical, se trouve ainsi trans-
formé en Kerensky du radicalisme.
Et M. Léon Blum dans le Populaire expliqué:
Jeudi et vendredi dernier, sans que sa résolution eût
aftectS une forme explicite, le groupe unanime était
décidé à voter contre le cabinet Daladjer première ma-
nière. Les événements de ces derniers jours le placent
en présence d'une situation nouvelle, vis-à-vis de 'a-
quelle il n'a pas encore pris parti, mais qui l'obligera
sans nul doute à une nouvelle délibération. Dans cette
délibération, sa liberté est entière. Il n'a rien demandé
au ministère, et le ministère ne lui a rien promis. Au-,
cune condition n'a été stipulée., aucun engagement
n'a été oontracté en son nom. Je l'avais dit à Clermont;
Il est bon que je le répète.
Le gouvernement aura tout à l'heure sa majo-
rité, assurent l'Ere nouvelle, Y CE uvre.
Sous le titre « Silence aux fonds secrets!» a
M. André Tardieu publie dans la Liberté l'article
suivant
Un certain nombre de clients notoires des deux
caisses de fonds secrets de la, place Beauvau et du quai
d'Orsay essayent, depuis trois jours, à l'exemple et
sur les ordres du gouvernement, de jeter le trouble
dans les groupes modérés de la Chambre et dans
t'opinion publique.
Ils accusent, aveo autant de bêtise que de duplicité,
ces groupes et leurs chefs d'avoir rendu impossible
quoi? l'union nationale.
L'union nationale, que les partis de gauche ont bru-
talement brisée en mars 1924 et en novembre 1928
l'union nationale, à qui les partis de gauche se sont
obstinément refusés, quand elle leur a été offerte par
MM. Poinoaré, Briand, Clémentel, Laval et moi-même,
l'union nationale, il parait que, dans la présente lé-
gislâture, c'est le cartel qui la propose et nous qui
la refusons. On croit rêver.
L'un de ces annalistes spéciaux dit que ce sont les
modérés qui ont interdit à MM. Herriot, Chautemps et
Daladier tout effort de rapprochement avec le centre.
Un autre assure que M. Daladier a cherché l'union
nationale et que ce sont les modérés qui l'ont empêché
de réussir.
Un troisième accuse les modérés de se conduire en
partisans et de travailler pour le cartel.
Un quatrième, qui écrit dans un grand journal indé-
pendant, mais qui abuse de la tolérance de ce journal
pour s'y faire l'exécuteur de la même consigne, préiend
que les chefs parlementaires des partis «modérés ont
résolument, et de toutes leurs forces, aiguillé M. Dala-
dier vers les partis extrémistes.
Autant de mots, autant de sotises, autant de men-
songes.
A aucun moment, depuis juin 1932, aueun des six
présidents du conseil de gauche n'a adressé aux partis
modérés aucune offre d'union nationale.
A aucun moment, aucun de ces présidents du conseil
n'a cessé d'affirmer la résolution de s'appuyer sur la
majorité de mai: 1932, c'est-à-dire sur le cartel.
A aucun moment, les chefs des groupes parlemen.
taiees modérés, qui se nomment, de 15' droite' an centre,
Georges Mandel (Indépendants), Louis Marin (Fédéra-
tion républicaine), Georges Përnot (Action démocra-
tique), Auguste Champetier de Ribes (dérnpcïates po-
pulaires), André Tardieu (centre républicain), Pierre-
Ëtienne-FIandin (républicain de gauche) n'a été con-
̃yié à aucune conversation aux Uns de collaboration
avec leurs groupes, par aucun de ces présidents du
conseil.
Les quelques rares modérés qui ont été sollicités d'en-
trer dans ces cabinets et qui ont soit accepté, soit refusé,
ont été l'objet de démarches Individuelles, qui ne s'adres-
saient qu'à eux et qui n'engageaient qu'eux.
Sur les six groupes du centre et de la droite, ces dé-
bauchages individuels ne se sont jamais appliquée
qu'à des membres de deux de ces groupes.
Pour ne parler que du ministère Daladier, les trois
modérés, qui y étaient entrés dans ces conditions, n'oni
cu besoin que de deux jours pour reconnaître leur
erreur et démissionner.
Où y a-t-il trace là-dedans, de la part des hommes
du cartel, d'un effort loyal, d'une ombre même d'effort
pour l'union nationale 1
Voilà les faits. Voilà la vérité. Il n'est au pouvoir d«
personne de l'altérer.
Mais il est du devoir des modérés de. l'affirmer avec
force.
Il est naturel que les bénéficiaires; de.'ia manne gou
vernementale ne disent pas cette vérité::
Mais quand oa ment, Il faut^i&avèir 'mentir/
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