Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-03-26
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 mars 1931 26 mars 1931
Description : 1931/03/26 (Numéro 25416). 1931/03/26 (Numéro 25416).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
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Description : Collection numérique : France-Japon Collection numérique : France-Japon
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
5. •– LE TEMPS. ̃ 26 mars 193Ï »-i–
bénêncîe. C'est cê que nous avons remarqué de la part
de toutes nos administrations. De même, nous pou-
vions craindre que la Banque de France ne lui en ait
accordé aussi. Autant je comprends que de très grandes
banques obtiennent facilement certains avantages à
Sause de la sécurité qu'offre leur puissance, comme la
banque de Paris et des Pays-Bas.
R. Mais non, c'est 'inexact. La Banque de Paris
et des Pays-Bas n'a jamais bénéficié d'un avantage à la
Banque de France -pendant que j'y- étais. Je dis même,
puisque l'occasion m'en est donnée, que si les opéra-
tions bancaires eonsëcirtives à la stabilisation yougo-
slave ne sont pas faites par cette banque, c'est moi
qui en suis cause. Vous voyez que je ne l'ai pas favo-
risée. ̃•̃
M.. Moreau indique qu' « à la vue il est im-
possible de .distinguer le papier de cavalerie des
effets réeis », que toutes les banques de Paris,
plus de 40, ont pris le papier Oustric représen-
tant des ventes de chaussures, « parce qu'il avait
.toutes les caractéristiques du papier commercial,
il n'y avait aucune raison de ne pas croire qu'il
fût sain ».
M. Moreau.. -r -Dans les affaires on est., souvent
trompe, et il n'y, a qu'un, .raiiède des lois extrême-
înent. rigoureuses." En. 'Angleterre, on est beaucoup plus
facile qu'en France sur toutes ces opérations commer-
ciales, mais l'homme qui trompe va aux travaux for-
cés. Alors on ne trompe pas.
il/. Renaudel. La Banque n'a donc aucun moyen
de savoir si on lui donne du bon ou du mauvais pa-
pier ? ̃̃̃
R. Malheureusement, non. La Banque n'a que deux
ressources les renseignements pris de droite et de
gauche, et la façon dont'les maisons se comportent à
l'échéance. Si elles payent difficilement, nous sommes
èn éveil. .̃
M: Rucart. Il s'agit de savoir si le papier de ca-
valerie, dans les effets de chaussures, est de trois
quarts ou du quart. Le -tribunal appréciera.
R. Tout sera paye,' y compris la cavalerie.
M. Rucart. Le gouverneur de la Banque de France
à-t-il' la responsabilité absolue dé l'escompte?
R. Oui, puisqu'il a le droit de veto sur toutes les
délibérations du conseil de régence.
La suite de l'audition de M. Moreau est ajournée
à mercredi.
REVUE DE LA PRESSE
PRESSE PARISIENNE
Après L'exposé fait au nom de la commission
sénatoriale des finances par M. Abel Gardey, il
faut, dit le Petit Journal, que les Français con-
naissent le péril dont on les avertit. Ce péril ne
les menace-t-il pas tous, rielies ou pauvres? Et
pourquoi?
C'est un fait que les économies réalisées par le mi-
nistère .Poinearé ont été dissipées sans profit tangible
pour une catégorie qnëlà'ànque de citoyens, qu'elles l
l'ont été dins une période de vaches grasses et de telle'
manière qu'il ne reste que les miettes du festin pour
les vaches maigres. `'
C'est un fait que les ressources de l'avenir ont été
hypothéquées par des lois dont l'application progres-
sive' se traduira dans les années prochaines par de
lourdes charges fiscales.
'C'est un fait que le déficit a reparu tandis que dis-
paraissaient les économies. Déjà, on peut le chiffrer
pour l'exercice 1930 et le prévoir pour l'exercice 1931.
Conclusion l'urgence de résolutions énergiques
«s'avère de plus en plus.
n ne s'agit plus que de savoir qui aura le courage
de les proposer et de les voter à la veille' ou à l'avant-
veille des élections générales dont rapproche a tou-
jours été saluée, sinon fêtée, par des prodigalités dé-
magogiques.
TJAvenir estime, de son côté, qu' « après les
débats en. pot-pourri de la Chambre », une mise
au point financière était indispensable. Une
marge,de sécurité de quelques dizaines de mil-
lions n'a, en effet, qu'une valeur symbolique
« puisque les crédits, supplémentaires atteignent
normalement 5 0/0. de la masse budgétaire ». Ce
qui, par ailleurs, reste douteux, c'est l'avenir de
ce qui reste du plan d'outillage national
Son histoire décevante devra quelque jour être écrite
en détail, puisque, aussi bien, tout le monde, à la
Chambre, s'était mis d'accord sur son utilité,1 et même
sur son urgence.
Quant à présent, -^abandon définitif de ce plan se-
rait ce qu'il y aurait de plus grave dans la situation ies
finances publiques: Lo reste n'est pas négligeable, mais
ne, dépasse nullement les ressources de la technique.
Si même des embarras superficiels avaient servi d'aver-
tisseœent, il n'y aurait pas lieu, de ,s!ep plaindre.
.b 't'l~ .) ;)i-, 'l.
Le Quotidien écrit à propos des travaux de la
commission d'.enquète sur..l'affaire Oustric
La Chambre va-délibérer aujourd'hui sur les con-
clusions du rapport dà M. Buyat.
Des charges «"suffisantes » sont relevées contre
M. Raoul Péret, ancien garde des sceaux, pour que
l'on réclame sa mise en accusation.
On retient, au surplus, conirne complices, MM. René
Besnard, Gaston Vidal et Albert Favre.
Malgré l'indulgence ou la complaisance d'une partie
de ses membres, la Chambre adoptera sans doute les
résolutions de sa commission, sur la mise en accusa-
tion. Elle aura peut-être quelques hésitations sur te
choix d'un tribunal.
II faut choisir entre la Haute-Cour et le renvoi des
dossiers au ministre de la justice, c'est-à-dire devant
ja cour d'assises.
Que les accusés aient leur préférence pour celle-ci
et non pour' celle-là, peu importe La. Chambre ne
saurait avoir souci que d'une juste répression.
Ce n'est pas seulement sa propre vindicte qu'elle
exerce, c'est aussi celle du pays.
L'Ere nouvelle approuve les termes de la lettre
adressée au président de la commission d'enquête
par M. Henri Moysset, lettre que le Temps a pu-
bliée hier dans ses Dernières nouvelles.
On ne voit pas pourquoi la commission, dont l'activité
& un but strictement déterminé et dont les actes sont
connus, a convoqué M. Moysset, et l'on comprend fort
bien pourquoi M. Moysset a refusé de se rendre à cette
convocation. Les citoyens ont des droits.
Si la commission, par ailleurs, continue à fouiller
dans les dossiers des grandes administrations de l'Etat,
à propos de bottes, il n'y aura bientôt plus d'adminis-
tration possible, ni de gouvernement.
Il se constituera alors un nouveau pouvoir Aqui sera
d'abord la "négatïcm.*aè" 'tous les autres et de la Cons-
titution d'où ils procèdent et qui, en dernier lieu, dans
la confusion générale, portera atteinte à la liberté de
chacun, déjà menacée directement par d'autres pro-
FEUILLETOÎV DU $**?*
DU 26 MARS 1931 (7)
MAMBA ET · SES FILLES
.W
~E.~IÈME PARTIE
I,– (Suite)
La voix grave vibrait dans la pièce et ré-
chauffait le jeune homme. Personne ne s'était
montré si compréhensif pour lui jusqu'ici, et il
«prouva feorudain-rimpression qu'il aimerait
'montrer à ce patron bienveillant ce dont il se
sentait capable. Il imagina tout de suite un ro-
man une émeute à l'usine, tous les autres
Biancs en" fuite, lui seul, Saint, demeurant à
son poste et s'efforçant de ramener les mutins
à la raison. Ou bien peut-être serait-ce un in-
cendie il se voyait devenu soudain d'une sta-
lUire imposante, brisant à coups de hache une
ploison,, et. dirigeant le jet d'une lance. Il voyait
les flammés monter vers lui et s'engouffrer sous
Je. hall d'uft balinîent.
Horreur! Saint 4uï brutalement ramené sur
terre par ces mots de Mr. Raymond
Eh bieiv que dites-vous de cela?
De quoi s'agissait-il? Le jeune homme s'ef-
força de rassembler dans son souvenir les quel-
ques mots qui avaient frappé son esprit absent.
Son bienfaiteur ae penchait vers lui d'un air
interrogateur, guettant sa, réponse.
Alors .vou? arceptez?
Natut'f îlement, monsieur.
-r- Bon! Vous. débuterez aux appointements,
de cinq dollars par-semaine. Je vais aux mines
demain, et je vous emmènerai avec moi. Soyez
jci à neuf heureSj et apportez vos affaires.
N ,̃
iSeficoâuciiott iui.tfirâi.LeMx''
H est temps de résister.
Une tentative d'empiétement et d'intrusion a déjà
été faite par la commission à l'égard du pouvoir judi-
ciaire. La magistrature a refusé d'accepter cette immix-
tion et nous l'en avons approuvée. Il faut continuer à
.tenir bon.
En ce qui concerne le « cas » Flandin, les jour-
naux relèvent que sur les 11 commissaires élus
hier par les bureaux de la Chambre, 2 seulement
sont favorables à l'étrange proposition socialiste
du 13 mars. Fiyuro\ entre autres, en dégage ces
enseignements
La majorité fait savoir aux socialistes qu'elle n'était
pas dupe de leurs indignations vertueuses contre un
homme qu'ils ne poursuivent avec fureur que depuis
l'échee de leu première attaque et surtout depuis la
contre-offensive de M. Flandin, qui, dans la seconde
rencontre, a donné au groupe de profondes atteintes.
Par le choix do commissaires hostiles au renvoi, elle
a montré qu'elle ne voulait pas abaisser la commission
d'enquête au rôle d'instrument politique, la rendre
ainsi odieuse et ruiner toute son autorité. Elle a déjoué
la manœuvre de la mise en suspicion des ministres
d'abord, puis des ehefs.de partis gênants, par le pro-
cédé trop commode du renvoi devant un nouveau co-
mité de Salut public.
Ce n'était pas le cas Flandin. seulement auquel son-
geaient les députés dans leurs bureaux, hier. Ilscom-
prenaient le péril de ce nouveau moyen d'opposition.
Surtout, ils ne voulaient, pas, pour la plupart, laisser
les collectivistes s'arroger le droit de devenir à quei
titre ? le groupe des mises en accusation. Ils ont
discerné le but de son action non pas sauvegarder
l'institution parlementaire en l'assainissant, mais rui-
ner le régime par le scandale continuel:
De la Gauche, sur le même sujet
Le parti unifié me semble assez mal conseillé et di-
rigé. Il se précipite dans l'aventure en essayant de
réparer l'échec retentissant qu'il essuya l'autre semaine
et dont il porto ..toujours la trace.
En ces sortes d'exercices, le mieux est de se tenir coi.
Aussi bien, la Chambre, hier, par deux fois, en séance
et dans s.es bureaux, a manifesté son sentiment.
La ridicule manœuvre politique des sergents néo-
marxistes s'est achevée en débandade.
ACADÉMIES, UNIVERSITÉS, ÉCOLES
Académie de medècine
La réforme des études dentaires. La discus-
sion a continué sur les conclusions du rapport de
M. Pioussy. Le premier, M. Strauss, a pris la pa-
r,ole et émis l'opinion que -la réforme proposée
par le projet de loi Milan-Rio aurait pour effet de
provaquer l'insuffisance numérique des médecins
spécialisés en odontologie et de favoriser l'exer-
cice illégal de la profession par des auxiliaires
insuffisamment préparés. Il a proposé un relève-
ment des études de chirurgien dentiste tout en
maintenant la situation actuelle aux autres points
de vue.
M. Carnot a ensuite déclaré qu'à son- avis la loi
projetée ne devait être considerée comme exécu-
toire dans les cinq ans prévus que si le nombre
des docteurs en médecine dentistes était a ce mo-
ment suffisant pour les besoins de la population.
M. Sébileau est d'avis que l'évolution recher-
chée se fait d'elle-même, que les directeurs des
écoles dentaires ont un programme réformateur
qui doit donner satisfaction et que le relèvement
des études «st la meilleure solution du problème.
M. J.-L. Faure estime la réforme proposée pré-
maturée. Il craint, lui aussi, que si elle est accep-
tée, le nombre des dentistes spécialisés ne dimi-
nue de façon dangereuse. Il pense également qu'il
suffirait de relever le programme des écoles den-
taires.
M. Legueu a soutenu, au contraire, les conclu-
sions de la commission et déclaré qu'elles pré-
sentaient une garantie qu'il fallait considérer
comme nécessaire, tandis que les objections pré-
sentées contre elles lui paraissaient de médiocre
valeur.
La discussion continuera dans la prochaine
séance.
Recherches sur la sclérose en plaques. MM.
Lépine et Mollaret ont entrepris de vérifier les
travaux récents dont les auteurs ont conclu que
la sclérose en plaques était due à un microorga-
nisme, ce qui ferait espérer qu'on en trouverait
le traitement efficace dans l'emploi des méthodes
biologiques, soit des sérums ou des vaccins. Ils
ont conclu de leurs recherches que les aspects
pseudo-microbiens décrits sont liés à la compo-
sition même des milieux de culture et qu'il leur
est impossible de ̃souscrire aux déductions qui
ont été émises. •
La valeur alimentaire des œufs. M. Martel
déclare que 'îa-dîminutibn tfé'la eôrisônWnatMiï des
œufs n'est nullement- justifiée. Il rappelle laîva-
leur alimentaire de ceux-ci, leur prix inférieur
à celui des viandes et ajoute que le contrôle sani-
taire des œufs, établi dès 1919, est renforcé dé-
puis 1930, offrant au consommateur toute ga-
rantie..
La pression sanguine moyenne. MM. Vaquez
et Kisthinios montrent que la pression sanguine
moyenne, dont a été donnée la définition dans une
séance antérieure ne se modifie pas au cours des
circonstances qui agissent ordinairement sur les
pressions extrêmes et qu'en raison de cette fixité
elle doit être considérée comme le véritable ré-
gime de base de la pression artérielle.
Autres comnuinications. M. Delbet fait une
communication sur le magnésium et l'anaphy-
laxie, et, en collaboration avec M. Palios, parle
des sels halogènes de magnésium et du cancer ex-
périmental. MM. Bailliart et Gomez montrent
que la pression artérielle moyenne est toujours
élevée chez les glaucomateux, même lorsque les
pressions extrêmes paraissent normales.
Election. L'Académie procède à l'élection
d'un membre titulaire dans la section de méde-
cine vétérinaire, en remplacement de M. Railliet,
décédé. Au premier tour de scrutin, M. Brocq-
Rousseu est élu par 41 voix contre 18 à M. Piet-
ire, 2 à M. Cesari, 4 à M. Nicolas et 3 à M. Henry.
M. BROCQ-ROUSSEU
Né à Paris en 1869, M. Denis Brocq-Rousseu, vété-
rinaire diplômé d'Alfort en 1891, docteur ès sciences
naturelles (1907), chef de laboratoirs la faculté des
sciences de Nancy de 1OT7 à 1913, docteur vétérinaire
en 1927, a quitté l'armée avec le grade de vétérinaire
général. Membre de la Société de biologie, ancien pré^
sident de la Société de pathologie comparée, membre
de l'Académie vétérinaire, souvent chargé de missions
spéciales et notamment chef de la mission vétérinaire
française auprès de l'armée américaine, il est l'auteur
d'une nombre considérable de travaux qui lui ont valu'
une réputation méritée de biologiste et de phytopatlio-
L'homme important se leva, mit la main sur
l'épaule du jeune homme effaré
J'ai commencé par là, moi aussi, et j'ai
fini. où je suis. Vous voyez donc que c'est pos-
sible, dit-il en souriant.
Dans la rue, Saint s'arrêta et regarda la fe-
nêtre du bureau qu'il venait de quitter. « F'i-
nir. comme lui, murmura-t-il d'un ton dubi-
ta'if finir comme lui. Je me demande ce que
.cela signifie après tout?. »
̃* 1
•
Le matin, suivant trouva Saint blotti dans un
vieux wagon sale, un fourre-tout de toile tassé
sous ses jambes. La personne de Mr. Raymond,
refranchéô derrière les pages du News and
Courrier, occupait le reste de la banquette. Pen-
dant la demi-heure de voyage en chemin de
fer; le jeune homme demeura dans l'ignorance
du terme de leur expédition et de la nature de
cet engrenage qu'il lui faudrait suivre pour
faire son chemin.
Quand ils arrivèrent à la petite gare, le jour-
na' plié disparut dans la poche du pardessus
de Mr. Raymond et les deux hommes prirent
place à l'arrière d'une carriole qui les attendait.
Lo directeur fut alors tout à la besogne du mo-
ment: Il avait une façon nette et carrée de don-
ner des explications au jeune homme qui met-
tait celui-ci à l'aise et tenait en alerte son at-
tention. Mr. Raymond observait Saint de façon
aiguë mais bienveillante, et il exprimait ses
idées par petites phrases courtes, ponctuées
de « compris ? », si bien que son interlocuteur
était forcé de l'écouter sans plus s'évader vers
des rêves fantastiques.
Saint avait été engagé comme « surveillant »
et garde-magasin de la Coopérative pour les
nègres, aux gisements de phosphates. Il •exis-
tait d'autres campements, tous munis d'un dé-
pôt également confié à un surveillant et, à l'é-
chelon supérieur, un directeur général. L'un
des surveillants était destiné à s'élever un jour
au-dessus de ses collègues, jusqu'à cette situa-
tion de « directeur » qui lui donnerait le con-
trôle des dépôts.
En attendant, poursuivait la voix de bonne
humeur, vous aurez à surveiller vos approvi-
sionnements, à passer de nouvelles commandes
quand un stock touchera à sa fin, et à arrêter
le crédit des acheteurs nègres quand leur solde
débiteur dépassera le montant de deux semai-
nes de paye. Alorsj peu^z^ous que xous .vous
t£S iit§£ÈPÏ –=--̃̃ -̃ ̃«̃> ->*
logiste. Par ailleurs, ses travaux sur la gourme du che-
val. la morve, la saignée des animaux donneurs de sé-
rum,' la sérologie en général, l'alimentation des che-
vaux, etc., ont apporté dans la science des notions nou-
velles et de grande valeur.
L'Académie de médecine ne tiendra pas séance
le mardi 7 avril.
A V association des Françaises diplômées `
des universités
Les demandes de bourses pour l'Espagne doi-
vent parvenir à la secrétaire de l'association.
Mlle Bonnet, 21-i, boulevard Raspail, avant !e
1er mai 1931. Les candidates doivent indiquer
dans leur demande leur grade universitaire et les
travaux de recherches personnels qu'elles ont déjà
faits. La bourse n'est pas destinée à la préparation
d'examens professionnels..
Cours et conférences
>I. Albert Sarraut terminait hier la série donnée
a i'Universitû des « Annales »̃̃: «A la recherche de l'èiP
prit méditerranéen. » Belle série qui eut pour clïanter-'iu-
Méditerranée: Edouard Herriot, Claude Faiïère, les1
Thavaud, Hélène Yacaresco, Mgr Baudrillart, M; êaiîA'
pMçhi, Marie Gasquet, Louis Bertrand, Henry Bidou,
Jean' Mistler. Dans une synthèse magnifique, l'ancietf
gouverneur de l'Indochine développa, cette idée que la
Méditerranée fut la grande école de la.. colonisation;
berceau des races humaines, elle fut le centre vital du
monde. Elle vit venir à clic les civilisations, elle fut
le véhicule intellectuel des peuples. La' force séculaire'
de son génie, sa force d'expansion va connaître son'
apogée par le spectacle qu'elle donnera de notre Expo-
sition coloniale. Races d'Asie, races d'Afrique, toutes'
seront lit, symbole de progrès, symbole d'union hu-
maine. D'Asie, d'Afrique, des îles, tout l'effort humaiù
sera représenté, et dans une péroraison très émouvante
M. Albert Sarraut fit appel aux lois de la morale et
de la liberté qui doivent rapprocher et solidariser les
continents, unir les races.
«Toutes les conférences de cette série seront publiées
dans Confërençia.
-'Comité, de conférences israélitèe. Le 26 mars, a.
17'- h. 45,' 19,> avenue Kl-éber, conférence de M; le- rabbin Il
Liber. les « pourquoi » et les « parce que » du jù-'
daïsme." :•'̃̃
Samedi 28 mars,' â 17 h. 30, à l'Ecole colo-:
niale,. 2, avenue de l'Observatoire, conférence du doc-
teur Léger, ancien directeur de l'institut Pasteur de
Dakar « Notions élémentaires d'étiologie des princi-
pales endémies coloniales ».
Nous prions instamment ceux de nos abonnés
des départements et dé l'étranger dont l'abon-
nement expire le 31 mars de vouloir bien
nous adresser sans retard leur renouvellement
afin d'éviter toute interruption dans la réception
du journal. Joindre LA dernière BANDE.
FAiTS-DIVERS J
1" FAITS-DIV,ER;S
Bulletin de l'Office National météorologique `^
I. Le temps du 24 au 25 mars, à 7 heures.
Maxima Lyon, Besançon +19°; Nancy 18"; Avord,
Dijon,. Strasbourg, Marseiîle-Marignane 17° Royan-la
Coubre, Perpignan, Saint-Raphaël 16°; Toulouse 15";
Bordeaux 14°;" Bayonne .13°; Nantes 11°; Paris-Saint-
Maur, Brest, Rennes, Tours 10»; Valenciennes 9°; la
Havre 8°; Calais-Saint-Inglevert 5°._
Minim'a Nantes +8°; Valenciennes, le Havre, Brest,.
Rennes, Tour-s, Toulon 7°; Paris-Saint-Maur, Royan-la
Coubre, Perpignan, Dijon, Bayonne 6°; Bordeaux,
Nancv, Besançon 5°; Marseille-Marignane, Lyon 4°;
Calais-Saint-Inglevert, Toulouse, Clermont-Ferrand,
Strasbourg 3°.
Etat de la mer le 25 mars, à 7 heures Royan-la-
Coubre, Socoa, Sète, belle; Ouessant, peu agitée Ca-
lais-Saint-Inglevert, le Havre, agitée; la Hague, hou-
leuse.
Pluie des 24 heures le 25 mars, à 7 heures: traces
à Orléans, Saint-Inglevert, Valençiennes, Abbevillo,
Metz, Argentan, le Havre, Cherbourg, la Hague, Lo-
rient, Angers, Rochefort, Cazaux; Pau; 1 mm. à Pa-
ris (Saint-Maur), Chartres, Rennes, Brest, Angoulêms,
Ouessant, Tours, Châteauroux, Avord; 3 mm. à Nan-
tes 4 mm. à Poitiers, Bayonne; 2G mm. à Toulouse.
II. Situation générale le 25 mars, à, 7. heures.1
Un anticyclone est centré entre l'Ecosse et le sud-
ouest de la Norvège (1,038 mb). Il s'étend à. presque
toute l'Europe continentale où la pression est voisine-
ou supérieure à l,01'5 mb. On note i,036 mb ,à- ôsio,
1,032 mb à Londres, Copenhague, 1,029 mb à Bruxel-
les, 1,087 mb BeHgue,AMft!iHti>:ù Varis, 4,025 içb.-$f.'
Bci'iie, 1,022 mb à Madrid, ,1,G2O ̃mb..àaBelgfade, ̃Aiglty
1,019 mb à Rome. Une dépression passe'sur le nord-
est de la Scandinavie (1,007 mb), une- autre se trouve
sur les parages de Jan-Mayen (994 mb), une troisième
enfin "au large est située à 2,000 kilomètres de l'Irlanda
(990 mb), s'étend jusqu'aux Açores '(1,006 mb). Le cou-
rant de perturbations est orienté sud-ouest nord-est
puis ouest-est sur le nord de l'Europe, H est guidé par
l'anticyclone précité.
"'̃̃ III. Evolution probable de la, situation, -̃̃̃>,
jusqu'au 26 mars, à 1S heures.
Une hausse de +15 à 18 mb couvrira la Pologne
orientale le 26 mars, à 7 heures. Elle s'étendra jus-
qu'à l'est de la France, la Suisse et la Yougoslavie
(+5 mb). Une baisse un peu supérieure à 15 mb
passera sur le nord de la Scandinavie, elle se prolon-
gera jusqu'au sud-ouest de la Norvège, l'Ecosse et l'Ir-
lande ( mb). Une hausse viendra se centrer sur les
parages de Jan-Mayen (+15 mb). Enfin une nouvelle'
baisse abordera l'ouest de l'Islande ( à à mb). En
France en l'absence de toute perturbation, amélioration
générale et beau temps.
En conséquence
a) Vent. Secteur est, faible ou modéré.
b) Etat du ciel. Dans toute la France, beau temps,
nuageux, brumeux le matin.
c) Température. Dans toute la France, sans grand
changement.
Région parisienne.
IV. Prévisions pour la soirée du 2r5 mars
et la nuit du 25 au 26.
Vent de nord-est à est faible, temps nuageux avec
éclaircies devenant brumeux en fin de nuit. Tempéra-
ture en baisse de 1°.
V. Prévisions pour la journée du 26 mars.
Vent d'est faible ou modéré, beau temps nuageux,
brumeux le matin, température statioiinairè.. ̃ ;ï'i £
Lés orages. Un orage accompagné de pluies
abondantes a sévi hier après-midi et cette nuit
En Saint, une grande crainte se réveilla de
ses échecs passés
L'argent, les balances à établir, les comp-
ter à tenir. Est-ce qu'il faudra que je m'occupe
de cela aussi? demanda-t-il en bégayant.
• ̃ Oh! il n'y a pas là de quoi vous troubler.
On- porte tous les achats sur un livre, et on a
tout le temps d'établir les comptes. Cela n'a pas
d'importance si vous êtes en retard et si vous
faites attendre les nègres.
La route qui conduisait aux mines avait tra-
versé des bois, et maintenant cheminait au mi-
lieu de champs tapissés de chaume. Le vent vif
de janvier courait sur la plaine brune et héris-
sait sa surface comme la mer à l'approche d'un
grain. Bientôt, dans le silence de la campagne,
un bruit sourd et continu s'éleva et vint aux
oreilles de Saint. Mr. Raymond expliqua
C'est la laveuse où les pierres sont plon-
gées avant d'être embarquées.
Saint, suivant de ses yeux le doigt tendu,
aperçut. très loin, au. delà des marais, là où la
rivière dessinait un S argenté, un grand bâti-
ment tapi sur le bord de l'eau. La route s'élar-
gissait. Le vieux nègre qui les conduisait se
rangea de côté et arrêta la mule ':̃̃•
.rr Eh bien,,nous y voici! dit Mr.' Raymond. /<
Saint vit devant lui un petit édifice blane,
avec ,un pignon comme en ont .les boutiques d#!
province. Le long de la façade était un large
balcon bas où somnolaient au soleil trois barbets
et un vieux nègre. Derrière le petit bâtiment,'
un long champ de chaume s'étendait à l'est,
juf-qu'à ce que son brun doré se confondît avec
le brun argenté des marais d'hiver, en une vi-
sion d'espace allant jusqu'au ruban d'argent
de la rivière Ashley. Au nord, au sud et à
l'ouest, la clairière était coupée de rangées de
pias à longues feuilles. Les hauts arbres se ba-
lançaient sur leurs frêles troncs dépouillés et
changeaient le cri aigu du vent en une plainte
grave et monotone.
Et sur le tout planait un vaste ciel désert,
bleu-vert au-dessus des cimes des pins et pres-
que pourpre là où il s'abaissait derrière la ligne
chaude des marais.
En avant! ordonna Mr. Raymond, Eh
bien, cela vous plaiWl, Wentworth?
Le jeune homme regardait, sa bouche en-
tr'ouverte donnant à sa figure un éclair de com-
préhension. Il se voyait objectivement tel que
sa mère le verrait un raté, en face d'une issue
douteuse que les conventions classaient comme
« respectable » seulement parce q_ue ces trans-
actions ûq gg>s spjis. asee les segrçs. iay«.ient.
<
sur la région de Châtellerault. L'énergie électrique
a été brusquement interrompue et les localités du
département ont été plongées dans l'obscurité.
Pilleurs d'automobiles arrêtés. Un couple
s'arrêtait, hier,' devant une automobile en station,
rue de Milan, 5. Pendant que la femme faisait sem-
blant de se poudrer en utilisant une des vitres
comme miroir, l'homme ouvrait une portière,
s'emparait prestement d'un pardessus et d'un
manteau de dame, puis s'éloignait, suivi de' sa com-
pagne, Mais, d'une, fenêtre, le propriétaire de l'au-
tomobile avait surpris le manège. Il descendit ra-
pidement et s'élança à la poursuite des voleurs.
La femme seule put être rejointe. Conduite au
commissariat de police, elle déclara se nommer
B'ianca Nielsen, Danoise. Son complice n'était autre
que son mari Ove Nielsen, acteur cinématogra-
phique assez connu en Allemagne. Un inspecteur
i'a arrêté dans une agence de voyages où il était
allé prendre son billet pour partir à l'étranger. Il
a avoué que, depuis cinq mois à Paris, lui et sa
femme n'avaient vécu que du produit de la vente
d'objets divers dérobés dans les automobiles.
JLe déraillement d'Etampes. Mme Carrouzé,
'.doinieïiiéei-àiL-ourd-es, l'une .des victimes de l'acci-
dent d'Etampes, est. décédéc hier a l'hôpital de"
cette -vi'We.̃•
Vagabond arrêté. En gare de Creil* on a dé-
couvert, dans un wagon de marchandises, un indi-
vidu prétendant s'appeler Jabar Tchayka, sujet
russe. Ii n'avait ni billet ni argent. Aux questions
qui lui ont été posées, il a répondu .qu'il possédait
pour 14,000 francs de valeurs dans une banque
parisienne. Il a été mis à la disposition du'Parquet.
en attendant de plus amples informations.
Les accidents de la circulation. Une collision
d'automobiles s'est produite à Paulu, près de Du-
clair (Seine-Inférieure). M.. Delaroque, demeurant
à Caudebec-enr-Caux, qui a eu le bassin fracture,
a succombé.
L'autocar faisant le service postal entre Gan-
nat et Brout-Vernet (Ailier) s'est écrasé contre
une maison au Mayet-d'Ecole, par suite de l'écla-
tement d'un pneu. Quatre voyageurs ont été sé-
rieusement blessés.
André Cibat, 19 ans, rejoigtiait la manuten-
tion militaire où il est employé, à Poitiers, quand,
à- la hauteur du hameau de la Folie, il fut ren-
versé par l'auto de M. Montoux, négociant à Poi-
tiers. Celui-ci s'empressa d'aller chercher un mé-
decin, lequel ne put que constater le décès, dû à
une fracture du crâne.
A Clairfond, commune de Pontet (Haute-
Garonne), une automobile et un camion se sont
heurtés dans la nuit. Un des conducteurs du ca-
mion, M. Antonio Galter, fut projeté contre la
ridelle du véhicule, où. il se fracassa le crâne.
'̃ A Tarbcs, une camionnette a renversé et tué
Mme Adèle Laquel, 72 ans.
Une automobile dans laquelle se trouvaient
'M. Henry Bordeaux et sa flHe, et qui se dirigeait
Vers Tanger, a heurté un arbre à quelques kilo-n
mètres de Casablanca. La voiture a été détruite.
Les voyageurs sont indemnes. ̃̃'̃
'Dfames. A Mérignao (Gironde), M. Pierre
Lartigue, -62' ans, bien que jouissant d'une rente de
1,300 francs par mois, ne donnait à sa femme, âgée
de 52 ans, que -400 francs pour les frais du ménage.
Il en résultait des disputes qui atteignaient parfois
un haut degré de violence, le mari étant brutal.
Hier, à la suite d'une scène, Mme Lartigue, s'àr-,
mant d'un revolver, fit feu sur son mari, le tuant
net, et se suicida. On a retrouvé les cadavres 1 eu
après. Dans une courte 'lettre, Mme Lartigue fai-
sait part de sa détermination.
Alcoolique et brutal, Eugène David, 44 ans,
cultivateur à Mierdrignac (Côtes-du-Nord), avait
épousé en secondes noces Mme Recouvré, à laquelle
il faisait des scènes fréquentes: Après avoir quitté
durant deux jours le domicile conjugal, il y revint
hier, et, entrant sans bruit dans sa demeure, il
frappa sa femme à coups de maillet et tenta en-
suite de l'étrangler. Mme David parvint à s'échap-
per et se réfugia. chez des voisins. Le cultivateur
alla se jeter dans une mare où il se noya.
L'évasion d'mi forçat de la prison d'Evreiix.
L'enquête sur l'évasion de la prison d'Evreux du
forçat Michel Delannoy s'est achevée par l'incul-
pation de cinq personnes, dont quatre ont été arrê-
tées et une laissée en liberté. Le gardien de prison
Garrault a fini par avouer sa culpabilité; il a re-
connu avoir aidé le forçat à fuir à la demande du
frère; Victor Delannoy, et de la sœur de ce dernier,
Mme Porchet, cultivatrice au hameau de Jersey,
commune d'Idlie-rs-l'Evôque, Mme ,Porchet fournit
le livret militaire de son mari. Ces trois personnes
ont été arrêtées ainsi que le gardien de prison
GrivcL Le gardien Lecœur, inculpé de complicité
(3'évasiqny a été -laissé en- liberté provisoire..
Auteur de l'aHairc Koutiepoî. Le parquet
de Grenoble vient d'être saisi d'une plainte pour
vol de documents se rapportant à la disparition du
général russe Koutiepof. Le possesseur do' ces
'documents, un Russe, nommé Jean Sou&lof, 40 "ans,
avait réuni ces pièces après avoir mené une en-
quête parmi ses compatriotes. A Grenoble, iî des-
cendit, il y a quelque temps, chez un Russe, Boris
Kalensky et, en étant reparti, constata que le
portefeuille dans lequel se trouvaient les docu-
ments, avait disparu. Quand il retrouva son porte-
feuille, Les pièces n'y étaient plus. L'enquêtte ou-
verte à'la suite de la plainte a établi que les docu-
ments avaient été remis par Kalensky à un cer-
tain Loukaehewski qui les avait expédiés à un an-
cien général russe, li. Chatilof, 19, rue du Chemin-
Vert, à Courbevoie. L'enquête se poursuit.
Un fou furieux à Cliambéry. Un représentant
américain d'une compagnie pétrolière, M. L.-J.
Clarke, demeurant à Los Angeles, qui avait pris
place dans l'express Paris-Rome, a débarqué hier
matin à Chambéry, où, pris d'un accès de* folie
subite, il a suivi un convoir mortuaire puis s'est
rendu dans une cour de marchand de vins où il
s'empara d'un maillet. Il se mit à la poursuite
d'une femme, Mme Bogey, qu'il assomma. Il s'en-
fuit ensuite place Monge, entra chez un menuisier,
empoigna un marteau et s'élança sur un passant,
M. François Morel, entrepreneur, qu'il frappa vio-
lemment. Le forcené fut alors maîtrisé par des
'tirailleurs et enfermé. Sa première victime est
morte des suites de ses blessures. M. Morel a été
trépané dans une clinique de la ville.
Une auto tombe dans un canal. Une autbmo-
bile, conduite par le comte d'Artois, gendre de,
M. Bruyère,, ramenait lundi soir, vers 17 h. 45, de
,Saint-Nazaire-d'Aude (Aude) à la Redorte, trois
'domestiques' et une miette. Sur le territoire de îa
commune de Ventenac (Aude), l'automobile, pour
une cause encore inexpliquée, est tombée dans le
canal du Midi. On ne s'aperçut qu'hier matin, à la
Redorte, que la voiture du comte d'Artois n'était
lieu de manière dissimulée, et qu'on pouvait y
faire allusion vaguement en présentant l'em-
ploi comme « une situation dans les phospha-
tes ». II se voyait aussi avec les yeux de son
patron, et il sut ce qu'il pensait de lui à ce mo-
ment même qu'il n'avait pas l'étoffe de faire
son chemin, qu'il resterait sûrement là, à crou-
pir jusqu'à la pourriture dernière, dans la terre
même du gisement. Pourtant, tout au fond de
lui-même, quelque chose de glacé semblait
fondre, des courants chauds s'éveillaient, il lui
semblait percevoir pour la première fois une
possible solution aux problèmes que sa jeu-
ni-Kse s'était si souvent posés en vain. Il se
tourna vers son patron et lui fit une réponse
étrange pour un homme qui était censé met-
tre le pied à l'étrier. Il dit simplement
Merci, monsieur, je resterai. Je serai heu-
reux ici.
.'̃' ̃ ̃ IJ
Par une nuit froide de janvier, Mamba, as-
sise dans la chambre claire et propre qu'elle
occupait au-dessus de la remise, dans les com-
muns des Atkinson, faisait le compte de ses
gains; et de 'ses pertes. Une fois les përsiennes
soigneusement fermées, elle oubliait son per-
sonnage pour redevenir telle-même. Elle ôtait
sou râtelier, symbole des innombrables con-
trsintes qu'il lui fallut subir, le remplaçait dans
sa bouche par le tuyau de sa chère pipe d'ar-
gile, et s'entourait d'un nuage de fumée. Le
gazouillement familier de la pipe la berçait.
Eile se reposait dans un rocking-chair de ro-
tin, et ses pieds nus, sortant des plis d'un vieux
peignoir, s'appuyaient sur le couvre-pied im-
maculé que Mrs. Atkinson venait régulière-
ment inspecter. De toute sa personne émanait
urc impression de bien-être, mais à travers le
voile de fumée, ses yeux brillaient d'un- désir
inassouvi.
Six années s'étaient écoulées depuis que, re-
nonçant aux plaisirs d'une vieillesse insou-
ciante au milieu des siens, elle avait concentré
tous ses efforts sur la grande partie qu'elle en-
gageait avec l'existence. Son plan était enfin
couronné d'un extraordinaire succès dans la
grande maison blanche de Church street. Elle
possédait, à un degré étonnant, la faculté d'a-
daptation propre a ceux de sa race que l'âge
même ne fige jamais en un type rigide, et
maintenant elle avait atteint la perfection dans
ce rôle qu'elle avait tenu depuis longtemps avec
LUH) telle appliciitionj Bicji plus, même, .'elle
pas rentrée. La gendarmerie prévenue, se mit à 'a
recherche des disparus. Vers 14 heures, au pont
de Ventenac, une péniche chargée, remontant le
canal, heurta une masse résistante. Les mariniers
découvrirent l'automobile immergée avec ses cinq
occupants noyés. Une demi-heure après, on avait
pu retirer de l'eau les victimes, dont voici les
noms le comte d'Artois, 40 ans; M. Jean Fabre,
valet de chambre de M. Bruyère, 30 ans; Mme
Anna Benezet, 30 ans, femme du chauffeur de M.
Bruyère; Mme Azaïs, 45 ans et Mlle Joséphine
Azaïs, 12 ans, femme et fille du régisseur do M.
Bruyère.
INFORMATIONS
La journée des officiers de réserve
L'Union nationale des officiers de réserve a fixé,
cette journée au samedi 28 mars.
Le samedi aura lieu à Vincennes, à 14 h. 15, une
séance militaire à la Pyramide (présentation et
mise en batterie de matériels d'artillerie).
Le iliême soir;,au grand» amphithéâtre de la Sor-
bonne, séance solennelle présidée par M. Désiré
Ferry, en présence du président de la République,
des ministres de la défense nationale et des mem-
bres des conseils supérieurs de la guerre, de la
marine et de l'air. Une conférence sera faite par
le général Gamelin, chef d'état-major de l'armée.
Cette séance sera terminée par une partie artis-
tique.
Le lendemain dimanche se tiendra au cercle
militaire, à 10 h. 30, le conseil national des offi-
ciers de réserve, qui sera suivi d'un déjeuner
amical.
La croisière jaune
M. Georges-Marie Haardt, chef do la mission
scientifique asiatique, qui partira de Beyrouth le
3 avril prochain, a quitté hier soir Paris, se ren-
dant à Marseille, où il s'embarque aujourd'hui à
15 heures sur le de Lamartine.
Parmi les personnalités qui étaient venues sa-
luer M. G.-M. Haardt, sur le quai de départ de la
gare de Lyon, on remarquait le colonel Roques, le
prince Sixte de Bourbon; M. Grandidier, secrétaire
général de la Société de géographie; le professeur
Rivet, du Muséum; M. Groussier, conservateur du
musée Guimet, et M. André Citroën, qui accom-
pagne M. G.-M. Haardt jusqu'à Marseille.
̃ ♦
Fiançailles
Nous apprenons les fiançailles de Mlle So-
lange Maneùvrier, fille de M. Edouard Maneuvrier
et de Mme, née Duquesne, avec M. Jacques Léglise,
fils de Jean Léglise et de Mme, née Gonzalez
de Candamo.
NÉCROLOGIE
FERNAND NOZSÈRE
Fernand Nozière est mort ce matin, à cinq heu-
res, des suites d'une perforation intestinale. La
brusque nouvelle des dangers qui le menaçaient
parvint hier de Pau où il était allé, dans la pro-
priété de M. Lillaz, prendre quelques jours de loi-
sirs. Cette disparition si soudaine et si préma-
turée provoque la plus vive émotion dans les mi-
lieux des lettres et du théâtre. Agé de 57 ans,
Nozièro semblait en pleine vigueur. Jamais sa
production ne fut plus abondante, jamais son ac-
tivité ne parut plus alerte qu'au cours des der-
nières années. Il venait d'obtenir, depuis le début
do la saison, avec Cette vieille canaille, représen-
tée au théâtre Michel, et avec l'adaptation de la
Folle du logis, deux des plus brillants succès de
sa carrière dramatique. Nous réalisons mal encore
le départ d'un confrère mêlé d'une façon si vi-
vante à notre existence professionnelle.
Il était né à Paris, rue de Maubeuge, en 1874.
Il fut interne à Vanves, où il reçut l'enseigne-
ment de Gustave Lanson, suivit les cours de la
Sorbonne et connut l'époque heureuse du quartier
Latin. Dès la prime jeunesse, son goût pour les
̃ choses du théâtre s'était affirmé. Il a raconté
comment il « dévorait » en classe les feuilletons
de Lemaitre, dè Sarcey, de Faguet. C'était l'épo-
que où les prestiges de la scène atteignaient leur
apogée et où la vie parisienne semblait tout en-
tière concentrée autour des feux de la..rampe-.
Entré dans l'administration, Nozière qui n'était
encore que Fernand Weyl ne songea qu'à en
sortir. Entre deux rapports sur la colonisation de
la Palestine, il écrivait dans des revues confi-
dentielles des articles pleins d'humour et de fan-
taisie. C'est en remarquant un de ces articles
paru dans la Semaine politique et littéraire
qu'Adrien Hébrard eut l'idée de faire appel à ce
jeune chroniqueur inconnu et de lui. permettre de
tenter sa chance. Les vrais débuts journalistiques
de Nozière datent de son entrée au Temps, en
1901. n y signa d'abord quelques « filets » sous
le pseudonyme de Frump, rédigea, de 1902 à 1903,
les « billets du matin auxquels il attacha, par
sympathie pour l'œuvre d'Anatole France, le nom
de Nozière, assuma pendant quelques mois, après
la mort de Gustave Larroumet, le feuilleton dra-
matique, et conserva, de 1903 à 1913, sous le titre
A bâtons rompus, une chronique dont les lecteurs
du Temps n'ont pas oublié la verve et l'agrément.
Doué d'une merveilleuse facilité, goûtant plei-
nement les joies et les libertés de l'existence pa-
risienne il se fit, aux frontières du journalisme
et du théâtre, une place qui n'appartenait qu'à
lui. Critique dramatique au Gil Blas, puis au
Matin (sous le pseudonyme de Guy Launay), il
mit à la mode le compte rendu très bref, alerte et
spirituel rédigé au sortir de la représentation.
Entre temps, il écrivait pour le théâtre privé du
comte de Clermont-Tonnerre des pièces inspi-
rées du dix-septième siècle français. Les Hasards
du coin du feu, les Liaisons dangereuses se signa-
laient à l'attention des lettrés par le ton de liber-
tinage et la qualité d'ironie dont Nozière savait,
avec bonheur, retrouver l'expression. L'adapta-
tion de Bel Ami au Vaudeville marqua son pre-
mier grand succès boulevardi'er. En collaboration
avec Alfred Savoir, il donna le Baptême, la So-
s'était fondue avec le personnage qu'elle incar-
nait. Au fur et à mesure que les années pas-
saient, les vieux rêves de jadis s'étaient estom-
pés en une sorte de nostalgie impersonnelle.
La vraie souffrance de la séparation, elle l'a-
vait éprouvée deux ans auparavant, quand il
avait fallu quitter son logement, avec Hagar et
Lissa, et venir vivre dans une chambre des
AMcinson, afin d'être auprès des enfants quand
les maîtres sortaient le soir. Les premiers jours
avaient été cruels. Les bavardages avec les voi-
sins de la grande cour, les saillies d'humour,
le? odeurs, les couleurs crues, les barbets, les
chèvres, les buses,les bébés branlants sur leurs
pattes, tout cela lui avait manqué. Sa pipe, fu-
mte par les longs soirs d'été, parmi un cercle
de vieux et de vieilles qui s'endormaient heu-
reux en devisant et en blâmant tout leur saoul
les jeunes générations, cela aussi lui avait
manqué.
Mais peu à peu cette nostalgie s'était apaisée;
D'ailleurs le sacrifice avait des compensations.
Mamba ressentait une véritable affection pour
les enfants blancs qui lui étaient confiés et dont
elle était fière. Elle se demandait bien parfois
si elle faisait de la petite Gwen une vraie de-
moiselle, mais elle était sûre en tout cas de
fa!re de Jack un homme, car pour jurer et se
battre, il avait le dessus sur tous les gamins
des environs. La veille, elle l'avait vu aller à la
rencontre d'un jeune tyran, le boxer magnifi-
quement sous les fenêtres des communs, et as-
sener au fuyard vaincu une collection d'épithè-
tes qui eussent remporté l'admiration difficile
des connaisseurs de Catfish-Row.
Puis il y avait la nourriture et le linge à pro-
fusion. Chaque semaine elle remettait la moi-
tié de ses gages à Mrs. Atkinson, pour que
celle-ci plaçât l'argent à la banque, et déjà
maintenant elle avait amassé une gentille som-
mfi pour subvenir à l'éventuelle nécessité qui
surgirait. Enfin, au-dessus de toutes les autres
considérations, Mamba avait maintenant « ses
Bornes à elle », qui pourraient s'interposer en-
tre Hagar et Lissa et les griffes de la justice, au
ess où le malheur s'abattrait sur elles deux.
Dans la grande maison de Church street, la
vie s'était conformée au plan de Mamba, mais
il n'en était pas de même pour ce qui se passait
dans la cité d'East-Bay. Hagar avait eu des en-
nuis à plusieurs reprises. Rien de sérieux, pas s
do griefs occasionnant un séjour en prison de
plus d'une quinzaine ou d'un mois. Mais son
nom commençait h .être fâcheusement cqnnji
de la policCj .».•>– *z~. -t_–
nate « Kreutzer, l'Eternel- Mari. Passam en revue
l'ensemble des littératures, allant des Grecs aux
Russes et aux Anglais, il puisait, au hasard de ses
curiosités, la matière d'ouvrages que ses dons et
son talent luil permettaient de réaliser sans ef-
fort. Plus de soixante-dix pièces, dans les genres
les plus divers, virent ainsi le jour. Son activité
journalistique ne s'en relâchait pas. La rubrique
du feuilleton théâtral gardatt ses préférences^
Examinant chaque semaine dans l'Avenir la pro-i
duction de ses confrères, il y apportait une induis
gence dont la finesse savait rester clairvoyante. Il
aimait l'atmosphère des « générales », celle des
coulisses, l'assemblée remuante des comédiens et
des comédiennes. Il s'épanouissait là dans son mi-!
lieu naturel et il y rencontrait les amitiés les plus
durables et les plus sincères. Son nom reste moins
attaché à une œuvre proprement dite qu'à la vite
même du théâtre où il joua pendant trente années
un rôle quotidien. C'était un esprit charmant, un)
lettré sans pédanterie, un ironiste de grande tra-
dition et, sous sa nonchalance apparente, un puis--
sant travailleur. Une des figures de Paris vient de
s'éteindre. Nous adressons sa veuve et aux siens.
nos condoléances les plus émues.
On annonce la mort de M, Léon Pommerayf
ancien préfet de la Vienne et de la Haute-Savoitei
ancien député de la Charente-Inférieure.
On annonce la mort du docteur Paul Fide->
Un, décédé à Etretat à l'âge de 83 ans. Il avait
été, pendant trente-six ans, conseiller général du
canton de Criquetot (Seine-Inférieure).
Nous apprenons la mort à M.ontbéliard,.à l'âge
de 24 ans, de M. Marcel Richardot, ancien élève;
de l'Ecole normale supérieure, agrégé des lettres,
professeur au lycée de garçons de Mulhouse. Les
obsèques auront lieu à Montbéliard vendredi à
14 h. 30, au temple Saint-Martin, où l'on se réu-^
nira.
Nous apprenons la mort de M. Establie, iiii-
géniieur des arts et manufactures, industriel, dé,
cédé en son domicile, 30, quai du Louvre, lej
24 mars 1931, 'à l'âge de 58 ans.
On annonce le décès, au Vésinet, dans sa 87"
année, de Mme veuve Goëttelmann.Les obsèques onU
eu lieu, dans l'intimité. le 21 mars 1931. La défunte
était la mère de Mme Elise-Jules Dreyfus, décédée*
• On annonce le décès de M. S. Léon Dreyfus*
40, avenue Niel. Les obsèques se feront demain!
jeudi. Réunion à 15 h. 30, porte principale du cime-i
tière du Père-Lachaise. Ni fleurs ni couronnes^
De la part de Mme S. Léon Dreyfus, des familles
Raoul Coelho, Marcel Bloch et Schwab.
LE nomItësF rien
On est souvent tenté d'écouter les emballements!
de certains automobilistes et plus encore de nom-!
breux vendeurs qui vantent tel ou tel point par-
ticulier de telle ou telle marque. Le nom d'une;
marque n'est rien s'il n'y a pas toutes les qualités1
derrière. Ce qui doit intéresser l'acheteur, c'estl
d'avoir une voiture complète, toujours prête à;
prendre la route, faisant les meilleures moyennes,
rivalisant avec le train tant comme vitesse que
comme confort et comme prix, une voiture dont
le prix d'achat corresponde à la valeur intrinsèque,,
dont le prix d'entretien est réduit au minimum elj
dont la dépréciation est la plus petite possible.
Ce qu'un acheteur veut acquérir, c'est du bon'
transport, de beaux déplacements. Non pas une ou'
plusieurs qualités particulières, souvent secon-i
daires, mais un ensemble harmonieux de toutes les
qualités, chacune portée au plus haut degré de
perfection.
Tout cela est réuni dans une Hotchkiss dont les
prix unifiés sont de 44,500 pour une 4 cylindres,
51,500 pour une 0, carrosseries de luxe, complètes!
avec tous accessoires, dont une 6° roue garnie
pour les conduites intérieures. Nouveau tarif sur,
demande 154, Champs-Elysées, Paris, ou U
l'usine, à Saint-Denis-sur-Seine.
yuand Mamba avait déclaré à Mrs. Went-.
worth que si elle voulait avoir « ses Blancs à
elle », c'était parce qu'elle avait une fille née
pour s'attirer des ennuis, elle s'était montrée
aussi judicieuse que clairvoyante. Dans la cité
où vivait Hagar, habitaient une douzaine de
femmes qui passaient leur temps à s'attirer de
désagréables' histoires. Et il y en avait bien;
d'autres du même genre dans la grande rucha
tout entière. Mais elles avaient acquis l'art de
disparaître opportunément à l'instant dange-
reux. Au contraire, Hagar, avec sa large carrure
et sa grosse figure ingénue, se détachait sur le
fond du tableau, et la police savait où la trouai
ver.
Mamba avait donné à sa fille un cuite, une
religion Lissa. Elle avait ancré au fond de
cette intelligence sommaire la nécessité de
s'occuper de l'enfant et de lui préparer un ave-
nir. Mais quand venait le, samedi soir, grâce
aux alcools généreux des voisins, les cerveaux
échappaient à toute retenue. Il y avait toujours
à profusion de cette terrible eau-de-vie de
grain, portant l'estampille officielle de la Ca-
roline du Sud, et appelée parmi, les nègres
rol,jut (gueule rouge). Hagar buvait avec les
autres et quand son esprit obscurci ne contrô-
lait plus son corps massif, elle se changeait eni
une sorte de derviche tourneur, gesticulant et
sautant au milieu de l'orgie qui s'achevait tou-
jours par une rixe.
Au moment de la bagarre, on pouvait être
sûr que la grande femme se précipitait vers sa
chambre afin de voir si Lissa dormait en sécur
rite. La police savait cela. Un raid sans ré-i
sultat était toujours vexant pour les agents,
quand il fallait une prise à montrer au com-
missaire. Alors, le lendemain matin, faute de
mieux les agents se postaient au pied de l'esca-^
lier qui montait à la chambre de Hagar et lui
ordonnaient de descendre. Cette injonction la'
calmait subitement. Encore un peu hébétée par
l'alcool, elle obéissait, muette et effarée comme
un enfant gTondé, et s'en allait au poste, tandis
qu'une voibine allait vite à la grille dos Atkini
son prévenir discrètement Mamba, qui accou-
rait avec de l'argent et chargeait quelqu'un de
prendre soin de Lissa jusqu'au retour de Hagar.
Du BosE Heyward.
Adapté de l'anglais par Denyse Claïboui$.
9 par DENYSE CLAiROuj~.
.(4 Slivcre-1
bénêncîe. C'est cê que nous avons remarqué de la part
de toutes nos administrations. De même, nous pou-
vions craindre que la Banque de France ne lui en ait
accordé aussi. Autant je comprends que de très grandes
banques obtiennent facilement certains avantages à
Sause de la sécurité qu'offre leur puissance, comme la
banque de Paris et des Pays-Bas.
R. Mais non, c'est 'inexact. La Banque de Paris
et des Pays-Bas n'a jamais bénéficié d'un avantage à la
Banque de France -pendant que j'y- étais. Je dis même,
puisque l'occasion m'en est donnée, que si les opéra-
tions bancaires eonsëcirtives à la stabilisation yougo-
slave ne sont pas faites par cette banque, c'est moi
qui en suis cause. Vous voyez que je ne l'ai pas favo-
risée. ̃•̃
M.. Moreau indique qu' « à la vue il est im-
possible de .distinguer le papier de cavalerie des
effets réeis », que toutes les banques de Paris,
plus de 40, ont pris le papier Oustric représen-
tant des ventes de chaussures, « parce qu'il avait
.toutes les caractéristiques du papier commercial,
il n'y avait aucune raison de ne pas croire qu'il
fût sain ».
M. Moreau.. -r -Dans les affaires on est., souvent
trompe, et il n'y, a qu'un, .raiiède des lois extrême-
înent. rigoureuses." En. 'Angleterre, on est beaucoup plus
facile qu'en France sur toutes ces opérations commer-
ciales, mais l'homme qui trompe va aux travaux for-
cés. Alors on ne trompe pas.
il/. Renaudel. La Banque n'a donc aucun moyen
de savoir si on lui donne du bon ou du mauvais pa-
pier ? ̃̃̃
R. Malheureusement, non. La Banque n'a que deux
ressources les renseignements pris de droite et de
gauche, et la façon dont'les maisons se comportent à
l'échéance. Si elles payent difficilement, nous sommes
èn éveil. .̃
M: Rucart. Il s'agit de savoir si le papier de ca-
valerie, dans les effets de chaussures, est de trois
quarts ou du quart. Le -tribunal appréciera.
R. Tout sera paye,' y compris la cavalerie.
M. Rucart. Le gouverneur de la Banque de France
à-t-il' la responsabilité absolue dé l'escompte?
R. Oui, puisqu'il a le droit de veto sur toutes les
délibérations du conseil de régence.
La suite de l'audition de M. Moreau est ajournée
à mercredi.
REVUE DE LA PRESSE
PRESSE PARISIENNE
Après L'exposé fait au nom de la commission
sénatoriale des finances par M. Abel Gardey, il
faut, dit le Petit Journal, que les Français con-
naissent le péril dont on les avertit. Ce péril ne
les menace-t-il pas tous, rielies ou pauvres? Et
pourquoi?
C'est un fait que les économies réalisées par le mi-
nistère .Poinearé ont été dissipées sans profit tangible
pour une catégorie qnëlà'ànque de citoyens, qu'elles l
l'ont été dins une période de vaches grasses et de telle'
manière qu'il ne reste que les miettes du festin pour
les vaches maigres. `'
C'est un fait que les ressources de l'avenir ont été
hypothéquées par des lois dont l'application progres-
sive' se traduira dans les années prochaines par de
lourdes charges fiscales.
'C'est un fait que le déficit a reparu tandis que dis-
paraissaient les économies. Déjà, on peut le chiffrer
pour l'exercice 1930 et le prévoir pour l'exercice 1931.
Conclusion l'urgence de résolutions énergiques
«s'avère de plus en plus.
n ne s'agit plus que de savoir qui aura le courage
de les proposer et de les voter à la veille' ou à l'avant-
veille des élections générales dont rapproche a tou-
jours été saluée, sinon fêtée, par des prodigalités dé-
magogiques.
TJAvenir estime, de son côté, qu' « après les
débats en. pot-pourri de la Chambre », une mise
au point financière était indispensable. Une
marge,de sécurité de quelques dizaines de mil-
lions n'a, en effet, qu'une valeur symbolique
« puisque les crédits, supplémentaires atteignent
normalement 5 0/0. de la masse budgétaire ». Ce
qui, par ailleurs, reste douteux, c'est l'avenir de
ce qui reste du plan d'outillage national
Son histoire décevante devra quelque jour être écrite
en détail, puisque, aussi bien, tout le monde, à la
Chambre, s'était mis d'accord sur son utilité,1 et même
sur son urgence.
Quant à présent, -^abandon définitif de ce plan se-
rait ce qu'il y aurait de plus grave dans la situation ies
finances publiques: Lo reste n'est pas négligeable, mais
ne, dépasse nullement les ressources de la technique.
Si même des embarras superficiels avaient servi d'aver-
tisseœent, il n'y aurait pas lieu, de ,s!ep plaindre.
.b 't'l~ .) ;)i-, 'l.
Le Quotidien écrit à propos des travaux de la
commission d'.enquète sur..l'affaire Oustric
La Chambre va-délibérer aujourd'hui sur les con-
clusions du rapport dà M. Buyat.
Des charges «"suffisantes » sont relevées contre
M. Raoul Péret, ancien garde des sceaux, pour que
l'on réclame sa mise en accusation.
On retient, au surplus, conirne complices, MM. René
Besnard, Gaston Vidal et Albert Favre.
Malgré l'indulgence ou la complaisance d'une partie
de ses membres, la Chambre adoptera sans doute les
résolutions de sa commission, sur la mise en accusa-
tion. Elle aura peut-être quelques hésitations sur te
choix d'un tribunal.
II faut choisir entre la Haute-Cour et le renvoi des
dossiers au ministre de la justice, c'est-à-dire devant
ja cour d'assises.
Que les accusés aient leur préférence pour celle-ci
et non pour' celle-là, peu importe La. Chambre ne
saurait avoir souci que d'une juste répression.
Ce n'est pas seulement sa propre vindicte qu'elle
exerce, c'est aussi celle du pays.
L'Ere nouvelle approuve les termes de la lettre
adressée au président de la commission d'enquête
par M. Henri Moysset, lettre que le Temps a pu-
bliée hier dans ses Dernières nouvelles.
On ne voit pas pourquoi la commission, dont l'activité
& un but strictement déterminé et dont les actes sont
connus, a convoqué M. Moysset, et l'on comprend fort
bien pourquoi M. Moysset a refusé de se rendre à cette
convocation. Les citoyens ont des droits.
Si la commission, par ailleurs, continue à fouiller
dans les dossiers des grandes administrations de l'Etat,
à propos de bottes, il n'y aura bientôt plus d'adminis-
tration possible, ni de gouvernement.
Il se constituera alors un nouveau pouvoir Aqui sera
d'abord la "négatïcm.*aè" 'tous les autres et de la Cons-
titution d'où ils procèdent et qui, en dernier lieu, dans
la confusion générale, portera atteinte à la liberté de
chacun, déjà menacée directement par d'autres pro-
FEUILLETOÎV DU $**?*
DU 26 MARS 1931 (7)
MAMBA ET · SES FILLES
.W
~E.~IÈME PARTIE
I,– (Suite)
La voix grave vibrait dans la pièce et ré-
chauffait le jeune homme. Personne ne s'était
montré si compréhensif pour lui jusqu'ici, et il
«prouva feorudain-rimpression qu'il aimerait
'montrer à ce patron bienveillant ce dont il se
sentait capable. Il imagina tout de suite un ro-
man une émeute à l'usine, tous les autres
Biancs en" fuite, lui seul, Saint, demeurant à
son poste et s'efforçant de ramener les mutins
à la raison. Ou bien peut-être serait-ce un in-
cendie il se voyait devenu soudain d'une sta-
lUire imposante, brisant à coups de hache une
ploison,, et. dirigeant le jet d'une lance. Il voyait
les flammés monter vers lui et s'engouffrer sous
Je. hall d'uft balinîent.
Horreur! Saint 4uï brutalement ramené sur
terre par ces mots de Mr. Raymond
Eh bieiv que dites-vous de cela?
De quoi s'agissait-il? Le jeune homme s'ef-
força de rassembler dans son souvenir les quel-
ques mots qui avaient frappé son esprit absent.
Son bienfaiteur ae penchait vers lui d'un air
interrogateur, guettant sa, réponse.
Alors .vou? arceptez?
Natut'f îlement, monsieur.
-r- Bon! Vous. débuterez aux appointements,
de cinq dollars par-semaine. Je vais aux mines
demain, et je vous emmènerai avec moi. Soyez
jci à neuf heureSj et apportez vos affaires.
N ,̃
iSeficoâuciiott iui.tfirâi.LeMx''
H est temps de résister.
Une tentative d'empiétement et d'intrusion a déjà
été faite par la commission à l'égard du pouvoir judi-
ciaire. La magistrature a refusé d'accepter cette immix-
tion et nous l'en avons approuvée. Il faut continuer à
.tenir bon.
En ce qui concerne le « cas » Flandin, les jour-
naux relèvent que sur les 11 commissaires élus
hier par les bureaux de la Chambre, 2 seulement
sont favorables à l'étrange proposition socialiste
du 13 mars. Fiyuro\ entre autres, en dégage ces
enseignements
La majorité fait savoir aux socialistes qu'elle n'était
pas dupe de leurs indignations vertueuses contre un
homme qu'ils ne poursuivent avec fureur que depuis
l'échee de leu première attaque et surtout depuis la
contre-offensive de M. Flandin, qui, dans la seconde
rencontre, a donné au groupe de profondes atteintes.
Par le choix do commissaires hostiles au renvoi, elle
a montré qu'elle ne voulait pas abaisser la commission
d'enquête au rôle d'instrument politique, la rendre
ainsi odieuse et ruiner toute son autorité. Elle a déjoué
la manœuvre de la mise en suspicion des ministres
d'abord, puis des ehefs.de partis gênants, par le pro-
cédé trop commode du renvoi devant un nouveau co-
mité de Salut public.
Ce n'était pas le cas Flandin. seulement auquel son-
geaient les députés dans leurs bureaux, hier. Ilscom-
prenaient le péril de ce nouveau moyen d'opposition.
Surtout, ils ne voulaient, pas, pour la plupart, laisser
les collectivistes s'arroger le droit de devenir à quei
titre ? le groupe des mises en accusation. Ils ont
discerné le but de son action non pas sauvegarder
l'institution parlementaire en l'assainissant, mais rui-
ner le régime par le scandale continuel:
De la Gauche, sur le même sujet
Le parti unifié me semble assez mal conseillé et di-
rigé. Il se précipite dans l'aventure en essayant de
réparer l'échec retentissant qu'il essuya l'autre semaine
et dont il porto ..toujours la trace.
En ces sortes d'exercices, le mieux est de se tenir coi.
Aussi bien, la Chambre, hier, par deux fois, en séance
et dans s.es bureaux, a manifesté son sentiment.
La ridicule manœuvre politique des sergents néo-
marxistes s'est achevée en débandade.
ACADÉMIES, UNIVERSITÉS, ÉCOLES
Académie de medècine
La réforme des études dentaires. La discus-
sion a continué sur les conclusions du rapport de
M. Pioussy. Le premier, M. Strauss, a pris la pa-
r,ole et émis l'opinion que -la réforme proposée
par le projet de loi Milan-Rio aurait pour effet de
provaquer l'insuffisance numérique des médecins
spécialisés en odontologie et de favoriser l'exer-
cice illégal de la profession par des auxiliaires
insuffisamment préparés. Il a proposé un relève-
ment des études de chirurgien dentiste tout en
maintenant la situation actuelle aux autres points
de vue.
M. Carnot a ensuite déclaré qu'à son- avis la loi
projetée ne devait être considerée comme exécu-
toire dans les cinq ans prévus que si le nombre
des docteurs en médecine dentistes était a ce mo-
ment suffisant pour les besoins de la population.
M. Sébileau est d'avis que l'évolution recher-
chée se fait d'elle-même, que les directeurs des
écoles dentaires ont un programme réformateur
qui doit donner satisfaction et que le relèvement
des études «st la meilleure solution du problème.
M. J.-L. Faure estime la réforme proposée pré-
maturée. Il craint, lui aussi, que si elle est accep-
tée, le nombre des dentistes spécialisés ne dimi-
nue de façon dangereuse. Il pense également qu'il
suffirait de relever le programme des écoles den-
taires.
M. Legueu a soutenu, au contraire, les conclu-
sions de la commission et déclaré qu'elles pré-
sentaient une garantie qu'il fallait considérer
comme nécessaire, tandis que les objections pré-
sentées contre elles lui paraissaient de médiocre
valeur.
La discussion continuera dans la prochaine
séance.
Recherches sur la sclérose en plaques. MM.
Lépine et Mollaret ont entrepris de vérifier les
travaux récents dont les auteurs ont conclu que
la sclérose en plaques était due à un microorga-
nisme, ce qui ferait espérer qu'on en trouverait
le traitement efficace dans l'emploi des méthodes
biologiques, soit des sérums ou des vaccins. Ils
ont conclu de leurs recherches que les aspects
pseudo-microbiens décrits sont liés à la compo-
sition même des milieux de culture et qu'il leur
est impossible de ̃souscrire aux déductions qui
ont été émises. •
La valeur alimentaire des œufs. M. Martel
déclare que 'îa-dîminutibn tfé'la eôrisônWnatMiï des
œufs n'est nullement- justifiée. Il rappelle laîva-
leur alimentaire de ceux-ci, leur prix inférieur
à celui des viandes et ajoute que le contrôle sani-
taire des œufs, établi dès 1919, est renforcé dé-
puis 1930, offrant au consommateur toute ga-
rantie..
La pression sanguine moyenne. MM. Vaquez
et Kisthinios montrent que la pression sanguine
moyenne, dont a été donnée la définition dans une
séance antérieure ne se modifie pas au cours des
circonstances qui agissent ordinairement sur les
pressions extrêmes et qu'en raison de cette fixité
elle doit être considérée comme le véritable ré-
gime de base de la pression artérielle.
Autres comnuinications. M. Delbet fait une
communication sur le magnésium et l'anaphy-
laxie, et, en collaboration avec M. Palios, parle
des sels halogènes de magnésium et du cancer ex-
périmental. MM. Bailliart et Gomez montrent
que la pression artérielle moyenne est toujours
élevée chez les glaucomateux, même lorsque les
pressions extrêmes paraissent normales.
Election. L'Académie procède à l'élection
d'un membre titulaire dans la section de méde-
cine vétérinaire, en remplacement de M. Railliet,
décédé. Au premier tour de scrutin, M. Brocq-
Rousseu est élu par 41 voix contre 18 à M. Piet-
ire, 2 à M. Cesari, 4 à M. Nicolas et 3 à M. Henry.
M. BROCQ-ROUSSEU
Né à Paris en 1869, M. Denis Brocq-Rousseu, vété-
rinaire diplômé d'Alfort en 1891, docteur ès sciences
naturelles (1907), chef de laboratoirs la faculté des
sciences de Nancy de 1OT7 à 1913, docteur vétérinaire
en 1927, a quitté l'armée avec le grade de vétérinaire
général. Membre de la Société de biologie, ancien pré^
sident de la Société de pathologie comparée, membre
de l'Académie vétérinaire, souvent chargé de missions
spéciales et notamment chef de la mission vétérinaire
française auprès de l'armée américaine, il est l'auteur
d'une nombre considérable de travaux qui lui ont valu'
une réputation méritée de biologiste et de phytopatlio-
L'homme important se leva, mit la main sur
l'épaule du jeune homme effaré
J'ai commencé par là, moi aussi, et j'ai
fini. où je suis. Vous voyez donc que c'est pos-
sible, dit-il en souriant.
Dans la rue, Saint s'arrêta et regarda la fe-
nêtre du bureau qu'il venait de quitter. « F'i-
nir. comme lui, murmura-t-il d'un ton dubi-
ta'if finir comme lui. Je me demande ce que
.cela signifie après tout?. »
̃* 1
•
Le matin, suivant trouva Saint blotti dans un
vieux wagon sale, un fourre-tout de toile tassé
sous ses jambes. La personne de Mr. Raymond,
refranchéô derrière les pages du News and
Courrier, occupait le reste de la banquette. Pen-
dant la demi-heure de voyage en chemin de
fer; le jeune homme demeura dans l'ignorance
du terme de leur expédition et de la nature de
cet engrenage qu'il lui faudrait suivre pour
faire son chemin.
Quand ils arrivèrent à la petite gare, le jour-
na' plié disparut dans la poche du pardessus
de Mr. Raymond et les deux hommes prirent
place à l'arrière d'une carriole qui les attendait.
Lo directeur fut alors tout à la besogne du mo-
ment: Il avait une façon nette et carrée de don-
ner des explications au jeune homme qui met-
tait celui-ci à l'aise et tenait en alerte son at-
tention. Mr. Raymond observait Saint de façon
aiguë mais bienveillante, et il exprimait ses
idées par petites phrases courtes, ponctuées
de « compris ? », si bien que son interlocuteur
était forcé de l'écouter sans plus s'évader vers
des rêves fantastiques.
Saint avait été engagé comme « surveillant »
et garde-magasin de la Coopérative pour les
nègres, aux gisements de phosphates. Il •exis-
tait d'autres campements, tous munis d'un dé-
pôt également confié à un surveillant et, à l'é-
chelon supérieur, un directeur général. L'un
des surveillants était destiné à s'élever un jour
au-dessus de ses collègues, jusqu'à cette situa-
tion de « directeur » qui lui donnerait le con-
trôle des dépôts.
En attendant, poursuivait la voix de bonne
humeur, vous aurez à surveiller vos approvi-
sionnements, à passer de nouvelles commandes
quand un stock touchera à sa fin, et à arrêter
le crédit des acheteurs nègres quand leur solde
débiteur dépassera le montant de deux semai-
nes de paye. Alorsj peu^z^ous que xous .vous
t£S iit§£ÈPÏ –=--̃̃ -̃ ̃«̃> ->*
logiste. Par ailleurs, ses travaux sur la gourme du che-
val. la morve, la saignée des animaux donneurs de sé-
rum,' la sérologie en général, l'alimentation des che-
vaux, etc., ont apporté dans la science des notions nou-
velles et de grande valeur.
L'Académie de médecine ne tiendra pas séance
le mardi 7 avril.
A V association des Françaises diplômées `
des universités
Les demandes de bourses pour l'Espagne doi-
vent parvenir à la secrétaire de l'association.
Mlle Bonnet, 21-i, boulevard Raspail, avant !e
1er mai 1931. Les candidates doivent indiquer
dans leur demande leur grade universitaire et les
travaux de recherches personnels qu'elles ont déjà
faits. La bourse n'est pas destinée à la préparation
d'examens professionnels..
Cours et conférences
>I. Albert Sarraut terminait hier la série donnée
a i'Universitû des « Annales »̃̃: «A la recherche de l'èiP
prit méditerranéen. » Belle série qui eut pour clïanter-'iu-
Méditerranée: Edouard Herriot, Claude Faiïère, les1
Thavaud, Hélène Yacaresco, Mgr Baudrillart, M; êaiîA'
pMçhi, Marie Gasquet, Louis Bertrand, Henry Bidou,
Jean' Mistler. Dans une synthèse magnifique, l'ancietf
gouverneur de l'Indochine développa, cette idée que la
Méditerranée fut la grande école de la.. colonisation;
berceau des races humaines, elle fut le centre vital du
monde. Elle vit venir à clic les civilisations, elle fut
le véhicule intellectuel des peuples. La' force séculaire'
de son génie, sa force d'expansion va connaître son'
apogée par le spectacle qu'elle donnera de notre Expo-
sition coloniale. Races d'Asie, races d'Afrique, toutes'
seront lit, symbole de progrès, symbole d'union hu-
maine. D'Asie, d'Afrique, des îles, tout l'effort humaiù
sera représenté, et dans une péroraison très émouvante
M. Albert Sarraut fit appel aux lois de la morale et
de la liberté qui doivent rapprocher et solidariser les
continents, unir les races.
«Toutes les conférences de cette série seront publiées
dans Confërençia.
-'Comité, de conférences israélitèe. Le 26 mars, a.
17'- h. 45,' 19,> avenue Kl-éber, conférence de M; le- rabbin Il
Liber. les « pourquoi » et les « parce que » du jù-'
daïsme." :•'̃̃
Samedi 28 mars,' â 17 h. 30, à l'Ecole colo-:
niale,. 2, avenue de l'Observatoire, conférence du doc-
teur Léger, ancien directeur de l'institut Pasteur de
Dakar « Notions élémentaires d'étiologie des princi-
pales endémies coloniales ».
Nous prions instamment ceux de nos abonnés
des départements et dé l'étranger dont l'abon-
nement expire le 31 mars de vouloir bien
nous adresser sans retard leur renouvellement
afin d'éviter toute interruption dans la réception
du journal. Joindre LA dernière BANDE.
FAiTS-DIVERS J
1" FAITS-DIV,ER;S
Bulletin de l'Office National météorologique `^
I. Le temps du 24 au 25 mars, à 7 heures.
Maxima Lyon, Besançon +19°; Nancy 18"; Avord,
Dijon,. Strasbourg, Marseiîle-Marignane 17° Royan-la
Coubre, Perpignan, Saint-Raphaël 16°; Toulouse 15";
Bordeaux 14°;" Bayonne .13°; Nantes 11°; Paris-Saint-
Maur, Brest, Rennes, Tours 10»; Valenciennes 9°; la
Havre 8°; Calais-Saint-Inglevert 5°._
Minim'a Nantes +8°; Valenciennes, le Havre, Brest,.
Rennes, Tour-s, Toulon 7°; Paris-Saint-Maur, Royan-la
Coubre, Perpignan, Dijon, Bayonne 6°; Bordeaux,
Nancv, Besançon 5°; Marseille-Marignane, Lyon 4°;
Calais-Saint-Inglevert, Toulouse, Clermont-Ferrand,
Strasbourg 3°.
Etat de la mer le 25 mars, à 7 heures Royan-la-
Coubre, Socoa, Sète, belle; Ouessant, peu agitée Ca-
lais-Saint-Inglevert, le Havre, agitée; la Hague, hou-
leuse.
Pluie des 24 heures le 25 mars, à 7 heures: traces
à Orléans, Saint-Inglevert, Valençiennes, Abbevillo,
Metz, Argentan, le Havre, Cherbourg, la Hague, Lo-
rient, Angers, Rochefort, Cazaux; Pau; 1 mm. à Pa-
ris (Saint-Maur), Chartres, Rennes, Brest, Angoulêms,
Ouessant, Tours, Châteauroux, Avord; 3 mm. à Nan-
tes 4 mm. à Poitiers, Bayonne; 2G mm. à Toulouse.
II. Situation générale le 25 mars, à, 7. heures.1
Un anticyclone est centré entre l'Ecosse et le sud-
ouest de la Norvège (1,038 mb). Il s'étend à. presque
toute l'Europe continentale où la pression est voisine-
ou supérieure à l,01'5 mb. On note i,036 mb ,à- ôsio,
1,032 mb à Londres, Copenhague, 1,029 mb à Bruxel-
les, 1,087 mb BeHgue,AMft!iHti>:ù Varis, 4,025 içb.-$f.'
Bci'iie, 1,022 mb à Madrid, ,1,G2O ̃mb..àaBelgfade, ̃Aiglty
1,019 mb à Rome. Une dépression passe'sur le nord-
est de la Scandinavie (1,007 mb), une- autre se trouve
sur les parages de Jan-Mayen (994 mb), une troisième
enfin "au large est située à 2,000 kilomètres de l'Irlanda
(990 mb), s'étend jusqu'aux Açores '(1,006 mb). Le cou-
rant de perturbations est orienté sud-ouest nord-est
puis ouest-est sur le nord de l'Europe, H est guidé par
l'anticyclone précité.
"'̃̃ III. Evolution probable de la, situation, -̃̃̃>,
jusqu'au 26 mars, à 1S heures.
Une hausse de +15 à 18 mb couvrira la Pologne
orientale le 26 mars, à 7 heures. Elle s'étendra jus-
qu'à l'est de la France, la Suisse et la Yougoslavie
(+5 mb). Une baisse un peu supérieure à 15 mb
passera sur le nord de la Scandinavie, elle se prolon-
gera jusqu'au sud-ouest de la Norvège, l'Ecosse et l'Ir-
lande ( mb). Une hausse viendra se centrer sur les
parages de Jan-Mayen (+15 mb). Enfin une nouvelle'
baisse abordera l'ouest de l'Islande ( à à mb). En
France en l'absence de toute perturbation, amélioration
générale et beau temps.
En conséquence
a) Vent. Secteur est, faible ou modéré.
b) Etat du ciel. Dans toute la France, beau temps,
nuageux, brumeux le matin.
c) Température. Dans toute la France, sans grand
changement.
Région parisienne.
IV. Prévisions pour la soirée du 2r5 mars
et la nuit du 25 au 26.
Vent de nord-est à est faible, temps nuageux avec
éclaircies devenant brumeux en fin de nuit. Tempéra-
ture en baisse de 1°.
V. Prévisions pour la journée du 26 mars.
Vent d'est faible ou modéré, beau temps nuageux,
brumeux le matin, température statioiinairè.. ̃ ;ï'i £
Lés orages. Un orage accompagné de pluies
abondantes a sévi hier après-midi et cette nuit
En Saint, une grande crainte se réveilla de
ses échecs passés
L'argent, les balances à établir, les comp-
ter à tenir. Est-ce qu'il faudra que je m'occupe
de cela aussi? demanda-t-il en bégayant.
• ̃ Oh! il n'y a pas là de quoi vous troubler.
On- porte tous les achats sur un livre, et on a
tout le temps d'établir les comptes. Cela n'a pas
d'importance si vous êtes en retard et si vous
faites attendre les nègres.
La route qui conduisait aux mines avait tra-
versé des bois, et maintenant cheminait au mi-
lieu de champs tapissés de chaume. Le vent vif
de janvier courait sur la plaine brune et héris-
sait sa surface comme la mer à l'approche d'un
grain. Bientôt, dans le silence de la campagne,
un bruit sourd et continu s'éleva et vint aux
oreilles de Saint. Mr. Raymond expliqua
C'est la laveuse où les pierres sont plon-
gées avant d'être embarquées.
Saint, suivant de ses yeux le doigt tendu,
aperçut. très loin, au. delà des marais, là où la
rivière dessinait un S argenté, un grand bâti-
ment tapi sur le bord de l'eau. La route s'élar-
gissait. Le vieux nègre qui les conduisait se
rangea de côté et arrêta la mule ':̃̃•
.rr Eh bien,,nous y voici! dit Mr.' Raymond. /<
Saint vit devant lui un petit édifice blane,
avec ,un pignon comme en ont .les boutiques d#!
province. Le long de la façade était un large
balcon bas où somnolaient au soleil trois barbets
et un vieux nègre. Derrière le petit bâtiment,'
un long champ de chaume s'étendait à l'est,
juf-qu'à ce que son brun doré se confondît avec
le brun argenté des marais d'hiver, en une vi-
sion d'espace allant jusqu'au ruban d'argent
de la rivière Ashley. Au nord, au sud et à
l'ouest, la clairière était coupée de rangées de
pias à longues feuilles. Les hauts arbres se ba-
lançaient sur leurs frêles troncs dépouillés et
changeaient le cri aigu du vent en une plainte
grave et monotone.
Et sur le tout planait un vaste ciel désert,
bleu-vert au-dessus des cimes des pins et pres-
que pourpre là où il s'abaissait derrière la ligne
chaude des marais.
En avant! ordonna Mr. Raymond, Eh
bien, cela vous plaiWl, Wentworth?
Le jeune homme regardait, sa bouche en-
tr'ouverte donnant à sa figure un éclair de com-
préhension. Il se voyait objectivement tel que
sa mère le verrait un raté, en face d'une issue
douteuse que les conventions classaient comme
« respectable » seulement parce q_ue ces trans-
actions ûq gg>s spjis. asee les segrçs. iay«.ient.
<
sur la région de Châtellerault. L'énergie électrique
a été brusquement interrompue et les localités du
département ont été plongées dans l'obscurité.
Pilleurs d'automobiles arrêtés. Un couple
s'arrêtait, hier,' devant une automobile en station,
rue de Milan, 5. Pendant que la femme faisait sem-
blant de se poudrer en utilisant une des vitres
comme miroir, l'homme ouvrait une portière,
s'emparait prestement d'un pardessus et d'un
manteau de dame, puis s'éloignait, suivi de' sa com-
pagne, Mais, d'une, fenêtre, le propriétaire de l'au-
tomobile avait surpris le manège. Il descendit ra-
pidement et s'élança à la poursuite des voleurs.
La femme seule put être rejointe. Conduite au
commissariat de police, elle déclara se nommer
B'ianca Nielsen, Danoise. Son complice n'était autre
que son mari Ove Nielsen, acteur cinématogra-
phique assez connu en Allemagne. Un inspecteur
i'a arrêté dans une agence de voyages où il était
allé prendre son billet pour partir à l'étranger. Il
a avoué que, depuis cinq mois à Paris, lui et sa
femme n'avaient vécu que du produit de la vente
d'objets divers dérobés dans les automobiles.
JLe déraillement d'Etampes. Mme Carrouzé,
'.doinieïiiéei-àiL-ourd-es, l'une .des victimes de l'acci-
dent d'Etampes, est. décédéc hier a l'hôpital de"
cette -vi'We.̃•
Vagabond arrêté. En gare de Creil* on a dé-
couvert, dans un wagon de marchandises, un indi-
vidu prétendant s'appeler Jabar Tchayka, sujet
russe. Ii n'avait ni billet ni argent. Aux questions
qui lui ont été posées, il a répondu .qu'il possédait
pour 14,000 francs de valeurs dans une banque
parisienne. Il a été mis à la disposition du'Parquet.
en attendant de plus amples informations.
Les accidents de la circulation. Une collision
d'automobiles s'est produite à Paulu, près de Du-
clair (Seine-Inférieure). M.. Delaroque, demeurant
à Caudebec-enr-Caux, qui a eu le bassin fracture,
a succombé.
L'autocar faisant le service postal entre Gan-
nat et Brout-Vernet (Ailier) s'est écrasé contre
une maison au Mayet-d'Ecole, par suite de l'écla-
tement d'un pneu. Quatre voyageurs ont été sé-
rieusement blessés.
André Cibat, 19 ans, rejoigtiait la manuten-
tion militaire où il est employé, à Poitiers, quand,
à- la hauteur du hameau de la Folie, il fut ren-
versé par l'auto de M. Montoux, négociant à Poi-
tiers. Celui-ci s'empressa d'aller chercher un mé-
decin, lequel ne put que constater le décès, dû à
une fracture du crâne.
A Clairfond, commune de Pontet (Haute-
Garonne), une automobile et un camion se sont
heurtés dans la nuit. Un des conducteurs du ca-
mion, M. Antonio Galter, fut projeté contre la
ridelle du véhicule, où. il se fracassa le crâne.
'̃ A Tarbcs, une camionnette a renversé et tué
Mme Adèle Laquel, 72 ans.
Une automobile dans laquelle se trouvaient
'M. Henry Bordeaux et sa flHe, et qui se dirigeait
Vers Tanger, a heurté un arbre à quelques kilo-n
mètres de Casablanca. La voiture a été détruite.
Les voyageurs sont indemnes. ̃̃'̃
'Dfames. A Mérignao (Gironde), M. Pierre
Lartigue, -62' ans, bien que jouissant d'une rente de
1,300 francs par mois, ne donnait à sa femme, âgée
de 52 ans, que -400 francs pour les frais du ménage.
Il en résultait des disputes qui atteignaient parfois
un haut degré de violence, le mari étant brutal.
Hier, à la suite d'une scène, Mme Lartigue, s'àr-,
mant d'un revolver, fit feu sur son mari, le tuant
net, et se suicida. On a retrouvé les cadavres 1 eu
après. Dans une courte 'lettre, Mme Lartigue fai-
sait part de sa détermination.
Alcoolique et brutal, Eugène David, 44 ans,
cultivateur à Mierdrignac (Côtes-du-Nord), avait
épousé en secondes noces Mme Recouvré, à laquelle
il faisait des scènes fréquentes: Après avoir quitté
durant deux jours le domicile conjugal, il y revint
hier, et, entrant sans bruit dans sa demeure, il
frappa sa femme à coups de maillet et tenta en-
suite de l'étrangler. Mme David parvint à s'échap-
per et se réfugia. chez des voisins. Le cultivateur
alla se jeter dans une mare où il se noya.
L'évasion d'mi forçat de la prison d'Evreiix.
L'enquête sur l'évasion de la prison d'Evreux du
forçat Michel Delannoy s'est achevée par l'incul-
pation de cinq personnes, dont quatre ont été arrê-
tées et une laissée en liberté. Le gardien de prison
Garrault a fini par avouer sa culpabilité; il a re-
connu avoir aidé le forçat à fuir à la demande du
frère; Victor Delannoy, et de la sœur de ce dernier,
Mme Porchet, cultivatrice au hameau de Jersey,
commune d'Idlie-rs-l'Evôque, Mme ,Porchet fournit
le livret militaire de son mari. Ces trois personnes
ont été arrêtées ainsi que le gardien de prison
GrivcL Le gardien Lecœur, inculpé de complicité
(3'évasiqny a été -laissé en- liberté provisoire..
Auteur de l'aHairc Koutiepoî. Le parquet
de Grenoble vient d'être saisi d'une plainte pour
vol de documents se rapportant à la disparition du
général russe Koutiepof. Le possesseur do' ces
'documents, un Russe, nommé Jean Sou&lof, 40 "ans,
avait réuni ces pièces après avoir mené une en-
quête parmi ses compatriotes. A Grenoble, iî des-
cendit, il y a quelque temps, chez un Russe, Boris
Kalensky et, en étant reparti, constata que le
portefeuille dans lequel se trouvaient les docu-
ments, avait disparu. Quand il retrouva son porte-
feuille, Les pièces n'y étaient plus. L'enquêtte ou-
verte à'la suite de la plainte a établi que les docu-
ments avaient été remis par Kalensky à un cer-
tain Loukaehewski qui les avait expédiés à un an-
cien général russe, li. Chatilof, 19, rue du Chemin-
Vert, à Courbevoie. L'enquête se poursuit.
Un fou furieux à Cliambéry. Un représentant
américain d'une compagnie pétrolière, M. L.-J.
Clarke, demeurant à Los Angeles, qui avait pris
place dans l'express Paris-Rome, a débarqué hier
matin à Chambéry, où, pris d'un accès de* folie
subite, il a suivi un convoir mortuaire puis s'est
rendu dans une cour de marchand de vins où il
s'empara d'un maillet. Il se mit à la poursuite
d'une femme, Mme Bogey, qu'il assomma. Il s'en-
fuit ensuite place Monge, entra chez un menuisier,
empoigna un marteau et s'élança sur un passant,
M. François Morel, entrepreneur, qu'il frappa vio-
lemment. Le forcené fut alors maîtrisé par des
'tirailleurs et enfermé. Sa première victime est
morte des suites de ses blessures. M. Morel a été
trépané dans une clinique de la ville.
Une auto tombe dans un canal. Une autbmo-
bile, conduite par le comte d'Artois, gendre de,
M. Bruyère,, ramenait lundi soir, vers 17 h. 45, de
,Saint-Nazaire-d'Aude (Aude) à la Redorte, trois
'domestiques' et une miette. Sur le territoire de îa
commune de Ventenac (Aude), l'automobile, pour
une cause encore inexpliquée, est tombée dans le
canal du Midi. On ne s'aperçut qu'hier matin, à la
Redorte, que la voiture du comte d'Artois n'était
lieu de manière dissimulée, et qu'on pouvait y
faire allusion vaguement en présentant l'em-
ploi comme « une situation dans les phospha-
tes ». II se voyait aussi avec les yeux de son
patron, et il sut ce qu'il pensait de lui à ce mo-
ment même qu'il n'avait pas l'étoffe de faire
son chemin, qu'il resterait sûrement là, à crou-
pir jusqu'à la pourriture dernière, dans la terre
même du gisement. Pourtant, tout au fond de
lui-même, quelque chose de glacé semblait
fondre, des courants chauds s'éveillaient, il lui
semblait percevoir pour la première fois une
possible solution aux problèmes que sa jeu-
ni-Kse s'était si souvent posés en vain. Il se
tourna vers son patron et lui fit une réponse
étrange pour un homme qui était censé met-
tre le pied à l'étrier. Il dit simplement
Merci, monsieur, je resterai. Je serai heu-
reux ici.
.'̃' ̃ ̃ IJ
Par une nuit froide de janvier, Mamba, as-
sise dans la chambre claire et propre qu'elle
occupait au-dessus de la remise, dans les com-
muns des Atkinson, faisait le compte de ses
gains; et de 'ses pertes. Une fois les përsiennes
soigneusement fermées, elle oubliait son per-
sonnage pour redevenir telle-même. Elle ôtait
sou râtelier, symbole des innombrables con-
trsintes qu'il lui fallut subir, le remplaçait dans
sa bouche par le tuyau de sa chère pipe d'ar-
gile, et s'entourait d'un nuage de fumée. Le
gazouillement familier de la pipe la berçait.
Eile se reposait dans un rocking-chair de ro-
tin, et ses pieds nus, sortant des plis d'un vieux
peignoir, s'appuyaient sur le couvre-pied im-
maculé que Mrs. Atkinson venait régulière-
ment inspecter. De toute sa personne émanait
urc impression de bien-être, mais à travers le
voile de fumée, ses yeux brillaient d'un- désir
inassouvi.
Six années s'étaient écoulées depuis que, re-
nonçant aux plaisirs d'une vieillesse insou-
ciante au milieu des siens, elle avait concentré
tous ses efforts sur la grande partie qu'elle en-
gageait avec l'existence. Son plan était enfin
couronné d'un extraordinaire succès dans la
grande maison blanche de Church street. Elle
possédait, à un degré étonnant, la faculté d'a-
daptation propre a ceux de sa race que l'âge
même ne fige jamais en un type rigide, et
maintenant elle avait atteint la perfection dans
ce rôle qu'elle avait tenu depuis longtemps avec
LUH) telle appliciitionj Bicji plus, même, .'elle
pas rentrée. La gendarmerie prévenue, se mit à 'a
recherche des disparus. Vers 14 heures, au pont
de Ventenac, une péniche chargée, remontant le
canal, heurta une masse résistante. Les mariniers
découvrirent l'automobile immergée avec ses cinq
occupants noyés. Une demi-heure après, on avait
pu retirer de l'eau les victimes, dont voici les
noms le comte d'Artois, 40 ans; M. Jean Fabre,
valet de chambre de M. Bruyère, 30 ans; Mme
Anna Benezet, 30 ans, femme du chauffeur de M.
Bruyère; Mme Azaïs, 45 ans et Mlle Joséphine
Azaïs, 12 ans, femme et fille du régisseur do M.
Bruyère.
INFORMATIONS
La journée des officiers de réserve
L'Union nationale des officiers de réserve a fixé,
cette journée au samedi 28 mars.
Le samedi aura lieu à Vincennes, à 14 h. 15, une
séance militaire à la Pyramide (présentation et
mise en batterie de matériels d'artillerie).
Le iliême soir;,au grand» amphithéâtre de la Sor-
bonne, séance solennelle présidée par M. Désiré
Ferry, en présence du président de la République,
des ministres de la défense nationale et des mem-
bres des conseils supérieurs de la guerre, de la
marine et de l'air. Une conférence sera faite par
le général Gamelin, chef d'état-major de l'armée.
Cette séance sera terminée par une partie artis-
tique.
Le lendemain dimanche se tiendra au cercle
militaire, à 10 h. 30, le conseil national des offi-
ciers de réserve, qui sera suivi d'un déjeuner
amical.
La croisière jaune
M. Georges-Marie Haardt, chef do la mission
scientifique asiatique, qui partira de Beyrouth le
3 avril prochain, a quitté hier soir Paris, se ren-
dant à Marseille, où il s'embarque aujourd'hui à
15 heures sur le de Lamartine.
Parmi les personnalités qui étaient venues sa-
luer M. G.-M. Haardt, sur le quai de départ de la
gare de Lyon, on remarquait le colonel Roques, le
prince Sixte de Bourbon; M. Grandidier, secrétaire
général de la Société de géographie; le professeur
Rivet, du Muséum; M. Groussier, conservateur du
musée Guimet, et M. André Citroën, qui accom-
pagne M. G.-M. Haardt jusqu'à Marseille.
̃ ♦
Fiançailles
Nous apprenons les fiançailles de Mlle So-
lange Maneùvrier, fille de M. Edouard Maneuvrier
et de Mme, née Duquesne, avec M. Jacques Léglise,
fils de Jean Léglise et de Mme, née Gonzalez
de Candamo.
NÉCROLOGIE
FERNAND NOZSÈRE
Fernand Nozière est mort ce matin, à cinq heu-
res, des suites d'une perforation intestinale. La
brusque nouvelle des dangers qui le menaçaient
parvint hier de Pau où il était allé, dans la pro-
priété de M. Lillaz, prendre quelques jours de loi-
sirs. Cette disparition si soudaine et si préma-
turée provoque la plus vive émotion dans les mi-
lieux des lettres et du théâtre. Agé de 57 ans,
Nozièro semblait en pleine vigueur. Jamais sa
production ne fut plus abondante, jamais son ac-
tivité ne parut plus alerte qu'au cours des der-
nières années. Il venait d'obtenir, depuis le début
do la saison, avec Cette vieille canaille, représen-
tée au théâtre Michel, et avec l'adaptation de la
Folle du logis, deux des plus brillants succès de
sa carrière dramatique. Nous réalisons mal encore
le départ d'un confrère mêlé d'une façon si vi-
vante à notre existence professionnelle.
Il était né à Paris, rue de Maubeuge, en 1874.
Il fut interne à Vanves, où il reçut l'enseigne-
ment de Gustave Lanson, suivit les cours de la
Sorbonne et connut l'époque heureuse du quartier
Latin. Dès la prime jeunesse, son goût pour les
̃ choses du théâtre s'était affirmé. Il a raconté
comment il « dévorait » en classe les feuilletons
de Lemaitre, dè Sarcey, de Faguet. C'était l'épo-
que où les prestiges de la scène atteignaient leur
apogée et où la vie parisienne semblait tout en-
tière concentrée autour des feux de la..rampe-.
Entré dans l'administration, Nozière qui n'était
encore que Fernand Weyl ne songea qu'à en
sortir. Entre deux rapports sur la colonisation de
la Palestine, il écrivait dans des revues confi-
dentielles des articles pleins d'humour et de fan-
taisie. C'est en remarquant un de ces articles
paru dans la Semaine politique et littéraire
qu'Adrien Hébrard eut l'idée de faire appel à ce
jeune chroniqueur inconnu et de lui. permettre de
tenter sa chance. Les vrais débuts journalistiques
de Nozière datent de son entrée au Temps, en
1901. n y signa d'abord quelques « filets » sous
le pseudonyme de Frump, rédigea, de 1902 à 1903,
les « billets du matin auxquels il attacha, par
sympathie pour l'œuvre d'Anatole France, le nom
de Nozière, assuma pendant quelques mois, après
la mort de Gustave Larroumet, le feuilleton dra-
matique, et conserva, de 1903 à 1913, sous le titre
A bâtons rompus, une chronique dont les lecteurs
du Temps n'ont pas oublié la verve et l'agrément.
Doué d'une merveilleuse facilité, goûtant plei-
nement les joies et les libertés de l'existence pa-
risienne il se fit, aux frontières du journalisme
et du théâtre, une place qui n'appartenait qu'à
lui. Critique dramatique au Gil Blas, puis au
Matin (sous le pseudonyme de Guy Launay), il
mit à la mode le compte rendu très bref, alerte et
spirituel rédigé au sortir de la représentation.
Entre temps, il écrivait pour le théâtre privé du
comte de Clermont-Tonnerre des pièces inspi-
rées du dix-septième siècle français. Les Hasards
du coin du feu, les Liaisons dangereuses se signa-
laient à l'attention des lettrés par le ton de liber-
tinage et la qualité d'ironie dont Nozière savait,
avec bonheur, retrouver l'expression. L'adapta-
tion de Bel Ami au Vaudeville marqua son pre-
mier grand succès boulevardi'er. En collaboration
avec Alfred Savoir, il donna le Baptême, la So-
s'était fondue avec le personnage qu'elle incar-
nait. Au fur et à mesure que les années pas-
saient, les vieux rêves de jadis s'étaient estom-
pés en une sorte de nostalgie impersonnelle.
La vraie souffrance de la séparation, elle l'a-
vait éprouvée deux ans auparavant, quand il
avait fallu quitter son logement, avec Hagar et
Lissa, et venir vivre dans une chambre des
AMcinson, afin d'être auprès des enfants quand
les maîtres sortaient le soir. Les premiers jours
avaient été cruels. Les bavardages avec les voi-
sins de la grande cour, les saillies d'humour,
le? odeurs, les couleurs crues, les barbets, les
chèvres, les buses,les bébés branlants sur leurs
pattes, tout cela lui avait manqué. Sa pipe, fu-
mte par les longs soirs d'été, parmi un cercle
de vieux et de vieilles qui s'endormaient heu-
reux en devisant et en blâmant tout leur saoul
les jeunes générations, cela aussi lui avait
manqué.
Mais peu à peu cette nostalgie s'était apaisée;
D'ailleurs le sacrifice avait des compensations.
Mamba ressentait une véritable affection pour
les enfants blancs qui lui étaient confiés et dont
elle était fière. Elle se demandait bien parfois
si elle faisait de la petite Gwen une vraie de-
moiselle, mais elle était sûre en tout cas de
fa!re de Jack un homme, car pour jurer et se
battre, il avait le dessus sur tous les gamins
des environs. La veille, elle l'avait vu aller à la
rencontre d'un jeune tyran, le boxer magnifi-
quement sous les fenêtres des communs, et as-
sener au fuyard vaincu une collection d'épithè-
tes qui eussent remporté l'admiration difficile
des connaisseurs de Catfish-Row.
Puis il y avait la nourriture et le linge à pro-
fusion. Chaque semaine elle remettait la moi-
tié de ses gages à Mrs. Atkinson, pour que
celle-ci plaçât l'argent à la banque, et déjà
maintenant elle avait amassé une gentille som-
mfi pour subvenir à l'éventuelle nécessité qui
surgirait. Enfin, au-dessus de toutes les autres
considérations, Mamba avait maintenant « ses
Bornes à elle », qui pourraient s'interposer en-
tre Hagar et Lissa et les griffes de la justice, au
ess où le malheur s'abattrait sur elles deux.
Dans la grande maison de Church street, la
vie s'était conformée au plan de Mamba, mais
il n'en était pas de même pour ce qui se passait
dans la cité d'East-Bay. Hagar avait eu des en-
nuis à plusieurs reprises. Rien de sérieux, pas s
do griefs occasionnant un séjour en prison de
plus d'une quinzaine ou d'un mois. Mais son
nom commençait h .être fâcheusement cqnnji
de la policCj .».•>– *z~. -t_–
nate « Kreutzer, l'Eternel- Mari. Passam en revue
l'ensemble des littératures, allant des Grecs aux
Russes et aux Anglais, il puisait, au hasard de ses
curiosités, la matière d'ouvrages que ses dons et
son talent luil permettaient de réaliser sans ef-
fort. Plus de soixante-dix pièces, dans les genres
les plus divers, virent ainsi le jour. Son activité
journalistique ne s'en relâchait pas. La rubrique
du feuilleton théâtral gardatt ses préférences^
Examinant chaque semaine dans l'Avenir la pro-i
duction de ses confrères, il y apportait une induis
gence dont la finesse savait rester clairvoyante. Il
aimait l'atmosphère des « générales », celle des
coulisses, l'assemblée remuante des comédiens et
des comédiennes. Il s'épanouissait là dans son mi-!
lieu naturel et il y rencontrait les amitiés les plus
durables et les plus sincères. Son nom reste moins
attaché à une œuvre proprement dite qu'à la vite
même du théâtre où il joua pendant trente années
un rôle quotidien. C'était un esprit charmant, un)
lettré sans pédanterie, un ironiste de grande tra-
dition et, sous sa nonchalance apparente, un puis--
sant travailleur. Une des figures de Paris vient de
s'éteindre. Nous adressons sa veuve et aux siens.
nos condoléances les plus émues.
On annonce la mort de M, Léon Pommerayf
ancien préfet de la Vienne et de la Haute-Savoitei
ancien député de la Charente-Inférieure.
On annonce la mort du docteur Paul Fide->
Un, décédé à Etretat à l'âge de 83 ans. Il avait
été, pendant trente-six ans, conseiller général du
canton de Criquetot (Seine-Inférieure).
Nous apprenons la mort à M.ontbéliard,.à l'âge
de 24 ans, de M. Marcel Richardot, ancien élève;
de l'Ecole normale supérieure, agrégé des lettres,
professeur au lycée de garçons de Mulhouse. Les
obsèques auront lieu à Montbéliard vendredi à
14 h. 30, au temple Saint-Martin, où l'on se réu-^
nira.
Nous apprenons la mort de M. Establie, iiii-
géniieur des arts et manufactures, industriel, dé,
cédé en son domicile, 30, quai du Louvre, lej
24 mars 1931, 'à l'âge de 58 ans.
On annonce le décès, au Vésinet, dans sa 87"
année, de Mme veuve Goëttelmann.Les obsèques onU
eu lieu, dans l'intimité. le 21 mars 1931. La défunte
était la mère de Mme Elise-Jules Dreyfus, décédée*
• On annonce le décès de M. S. Léon Dreyfus*
40, avenue Niel. Les obsèques se feront demain!
jeudi. Réunion à 15 h. 30, porte principale du cime-i
tière du Père-Lachaise. Ni fleurs ni couronnes^
De la part de Mme S. Léon Dreyfus, des familles
Raoul Coelho, Marcel Bloch et Schwab.
LE nomItësF rien
On est souvent tenté d'écouter les emballements!
de certains automobilistes et plus encore de nom-!
breux vendeurs qui vantent tel ou tel point par-
ticulier de telle ou telle marque. Le nom d'une;
marque n'est rien s'il n'y a pas toutes les qualités1
derrière. Ce qui doit intéresser l'acheteur, c'estl
d'avoir une voiture complète, toujours prête à;
prendre la route, faisant les meilleures moyennes,
rivalisant avec le train tant comme vitesse que
comme confort et comme prix, une voiture dont
le prix d'achat corresponde à la valeur intrinsèque,,
dont le prix d'entretien est réduit au minimum elj
dont la dépréciation est la plus petite possible.
Ce qu'un acheteur veut acquérir, c'est du bon'
transport, de beaux déplacements. Non pas une ou'
plusieurs qualités particulières, souvent secon-i
daires, mais un ensemble harmonieux de toutes les
qualités, chacune portée au plus haut degré de
perfection.
Tout cela est réuni dans une Hotchkiss dont les
prix unifiés sont de 44,500 pour une 4 cylindres,
51,500 pour une 0, carrosseries de luxe, complètes!
avec tous accessoires, dont une 6° roue garnie
pour les conduites intérieures. Nouveau tarif sur,
demande 154, Champs-Elysées, Paris, ou U
l'usine, à Saint-Denis-sur-Seine.
yuand Mamba avait déclaré à Mrs. Went-.
worth que si elle voulait avoir « ses Blancs à
elle », c'était parce qu'elle avait une fille née
pour s'attirer des ennuis, elle s'était montrée
aussi judicieuse que clairvoyante. Dans la cité
où vivait Hagar, habitaient une douzaine de
femmes qui passaient leur temps à s'attirer de
désagréables' histoires. Et il y en avait bien;
d'autres du même genre dans la grande rucha
tout entière. Mais elles avaient acquis l'art de
disparaître opportunément à l'instant dange-
reux. Au contraire, Hagar, avec sa large carrure
et sa grosse figure ingénue, se détachait sur le
fond du tableau, et la police savait où la trouai
ver.
Mamba avait donné à sa fille un cuite, une
religion Lissa. Elle avait ancré au fond de
cette intelligence sommaire la nécessité de
s'occuper de l'enfant et de lui préparer un ave-
nir. Mais quand venait le, samedi soir, grâce
aux alcools généreux des voisins, les cerveaux
échappaient à toute retenue. Il y avait toujours
à profusion de cette terrible eau-de-vie de
grain, portant l'estampille officielle de la Ca-
roline du Sud, et appelée parmi, les nègres
rol,jut (gueule rouge). Hagar buvait avec les
autres et quand son esprit obscurci ne contrô-
lait plus son corps massif, elle se changeait eni
une sorte de derviche tourneur, gesticulant et
sautant au milieu de l'orgie qui s'achevait tou-
jours par une rixe.
Au moment de la bagarre, on pouvait être
sûr que la grande femme se précipitait vers sa
chambre afin de voir si Lissa dormait en sécur
rite. La police savait cela. Un raid sans ré-i
sultat était toujours vexant pour les agents,
quand il fallait une prise à montrer au com-
missaire. Alors, le lendemain matin, faute de
mieux les agents se postaient au pied de l'esca-^
lier qui montait à la chambre de Hagar et lui
ordonnaient de descendre. Cette injonction la'
calmait subitement. Encore un peu hébétée par
l'alcool, elle obéissait, muette et effarée comme
un enfant gTondé, et s'en allait au poste, tandis
qu'une voibine allait vite à la grille dos Atkini
son prévenir discrètement Mamba, qui accou-
rait avec de l'argent et chargeait quelqu'un de
prendre soin de Lissa jusqu'au retour de Hagar.
Du BosE Heyward.
Adapté de l'anglais par Denyse Claïboui$.
9 par DENYSE CLAiROuj~.
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