Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-09-15
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 septembre 1922 15 septembre 1922
Description : 1922/09/15 (Numéro 22320). 1922/09/15 (Numéro 22320).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
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Description : Collection numérique : France-Japon Collection numérique : France-Japon
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2448634
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
'S. LE TEMPS. 15" sëptëmËre 19à2.
face, il se présente en pignon pointu. Quelques
degrés, trois grandes baies cintrées, que sur-
montent une rangée de fenêtres basses et une hor-
loge. Chacune des ailes s'éclaire de cinq fenêtres
également cintrées, prolongeant le rythme; central
jusqu'aux pavillons d'ange qui, avec leurs toits
pointus, leurs deux étages et leurs balcons, fixent
l'ensemble de la eomposition. Voilà l'aspect exté-
rieur. Tâchons de voir comment il traduit le plan.
Franchissons le seuil. Nous nous trouvons dans
un grand vestibule. A droite, le restaurant, puis
le service médical et pharmaceutique, correspon-
dant à l'aile et au pavillon de, droite. A gauche, la
bibliothèque, puis l'administration, correspondant
& l'aile et au pavillon de gauche. Des entrées la-
térales assurent les dégagements indépendants
̃ soit de l'administration, soit du service médi-
cal, Je n'ai pas besoin de signaler qu'il y a partout
des vestiaires, des lavabos, des services annexes
i>ien distribués, d'une manière commode et dis-
̃crête. En face, nous pénétrons dans la grande salle
ides fêtes, qui s'étend en profondeur; elle servira
aux conférences, au cinéma, aux troupes de pas-
'sage, aux concerts; elle aussi est munie de ser-
vices annexes pour la scène et d'entrées spéciales
•pour les artistes. SI nous montons à l'étage, nous
trouverons au-dessus du vestibule une salle de
réunion; à droite et à gauche, aux ailes, deux gran-
des salles disponibles et six chambres d'habitation
avec leurs dépendances utiles; face à nous, la tri-
bune, le vide d:e la grande saîle des fèfces, le vide
de la scène et trois toges d'habillage. Si nous des-
cendons au sous-sol, nous rencontrons successi-
vement, au-dessous du vestibule, la chaufferie et
Ja soute à charbon; à droite, une salle de billard,
fva, dépôt, une cave, une cuisine qui se relient au
restaurant et au service médical par un escalier;
à gauche, une saîle disponible, un dépôt des livres,
un terre-plein qui se relient à la bibliothèque et
à l'administration par un autre escalier; en face,
une lingerie, des bains, une salle do gymnastique,
su-dessous précisément de la salfe des fêtes.
Ainsi tous les services se trouvent concentrés,
rassemblés. Point de perte de temps. L'un sug-
gère l'autre, de même qu'en un grand magasin
le comptoir des gants invite à oélui des chapeaux,
tout en évitant l'encombrement par des dégage-
ments ingénieux et une répartition judicieuse. On
crée une animation qui persuade les habitants
de la nécessité de ces services. Pour aller à la
salae de gymnastique, pour en revenir, il faut pas-
ser devant les salles de bains et de douches. On
détermine de la sorte, par la multiplicité des allées
et venues, comme un snobisme de la lecture, de
l'hygiène, de la culture physique. L'hôte y trouve
des chambres spacieuses, bien aérées, qui lui don-
nent une forte idée de la cité. La maison du peuple
est vraiment une maison commune. H faut que
l'inauguration de celle-ci, Reims, soit l'ocoasion
d'une grande fête civique; un thème nouveau se
propose là aux orateurs; leur éloquence, pour une
fois, ne sera point tout à fait inuttl-e et méritera
vraiment les honneurs, de l'affichage,
̃̃:̃-• i LÉANDRE VAILLAT.
ART ET CURIOSITÉ
Le nouveau catalogue de Sèvres
̃' 11 comme des postes de bibliothécaire. On y installait,
en de confortables retraites, tes littérateurs fati-
gués et les politiciens sans emploi. Il est superflu
de dire que ni les musées ni les bibliothèques n'y
gagnaient, les musées surtout Le travail dur et
rebutant des catalogues était au-dessus des forces
de ces néophytes hors d'âge. Rien ne les y avait
préparés. Ils esquivaient la difficulté en remet-
tent la tâche à plus tard. D'autres, mieux prépa-
rés, s'endormaient sur la pénible besogne, et cest
ainsi que le musée céramique de Sèvres, bien qu'il
ait eu tour à tour à sa tête l'historien des faïences
révolutionnaires, Champfleury, et l'historien de la'
porcelaine, Garnier, n'a eu de catalogue qu'à par-
tir du jour où. un ministre avisé lui donna pour
conservateur un collectionneur émérite, Georges
Papillon, encore dans toute la force de l'âge, et
iqui se mit résolument au travail.
Quand il mourut, en 1918, son catalogue avait
eu tant de succès qu'il n'en restait plus un seul
'exemplaire. Entre temps, le musée s'était accru
dans des proportions tel'les qu'il était impossible
do «onger à une simple réimpression. Il fallait
remanier totalement 1 inventaire de nos richesses
céramiques. C'est ce qu'a fait avec autant de mé-
ithode que. de savoir le nouveau conservateur, M.
Maurice Savreux.
Dans un volume de près de 300 pages, illustré
'd'une trentaine de. planches, il a réuni les deux
séries,. parallèles qui constituent le. fonds actuel. du
-musée celle où l'on groupé les spécimens des di-
verses fabrications de la manufacture depuis sa
fondation jusqu'à nos jours, et celle qui comporte
les produits céramiques de toutes les époques. La
.première occupe le rez-de-chaussée, la seconde le
(premier étage. M. Savreux nous conduit, dans
chacune des séries, de vitrine en vitrine, et,
icomme ces vitrines sont rangées par ordre de
date, il esquisse en même temps l'évolution de
(la manufacture française de porcelaine d'une
'part, et, d'autrepart, une histoire d'ensemble de la
Céramique, étrangère ou française. Des tableaux
des principales marques de fabrication et une bi-
bliographie des principaux ouvrages que l'on peut
consulter à la bibliothèque de la manufacture com-
/.plètent le volume et en font, en même temps qu'un
fuide sûr, un ouvrage documentaire qui renferme
lui seul la substance d'une multitude d'ouvrages
^spéciaux. On est heureux d'avoir à» signaler ce tra-
•vail, où l'érudition la plus solide se combine avec
un talent d'exposition très remarquable. T. -S.
Au palais de Compiègne
̃ Ce conservateur du palais de Compiègne vient
Se rendre au public les appartements des maré-
chaux, réinstallés avec leurs célèbres tapisseries
̃*le l'Histoire d'Esther et de l'Histoire de- Jason
d'après Jean-François de Troy. Le même jour a
\été ouverte une nouvelle galerie de peinture, con-
sacrée à François Desportes et à Jean-Baptiste
Oudry. M. Edouard Sarradin a pu, d'autre part,
avec le concours des musées nationaux, du Mobi-
lier national et de l'administration des beaux-arts,
enrichir sensiblement les collections du château.
Entre les tableaux nouvellement exposés, on re-
marque une grande composition peinte par Court,
en 1837, et qui représente le mariage de Léo-
pold I", roi des Belges, avec la. princesse Louise
d'Orléans, dans la chapelle du château, en 1822.
Cette toile, commandée pour Compiègne, n'y avait
jamais été placée. Elle était conservée au musée1
de Versailles.
~~u~r®r~ ~u ,t!!CU~V~
DU 15 SEPTEMBRE 1922 (14)
Èosêliflé et l'Imottr
TK.OISIÈJME! FA.K.TIB3
'̃ •. II Suite
Une émotion inouïe agitait les spectateurs.
Leurs applaudissements, qui n'osaient se pro-
duire que timidement d'abord, se changèrent
̃bientôt en-une formidable ovation; et tous les
hommes, quittant leur place, s'élancèrent vers
.cette fille de l'Adriatique aux traits vulgaires,
,̃ mais dont le corps semblait possède d'un
étrange démon. En un clin d'oeil, les grandes
dames furent abandonnées. Un peu de dépit se
lisait .sur leurs .visages.'
Roseline regardait François d'Auberti et
Constant de Perrinet, qui tous deux avaient été
;des premiers à s.e rendre auprès de la danseuse
et la félicitaient avec une exaltation visible. Ce
spectacle troubla sa conscience de fille hon-
nête. Elle se tourna vers le cardinal, resté im-
mobile sur son fauteuil, et, inquiète, elle l'in-
Jerrogea
Mon parrain, expliquez-moi, s'il vous
plaît,; pourquoi les hommes délaissent les fem-
mes de leur monde, spirituelles et belles, pour
iune ballerine sans beauté 'et peut-être sans es-
prit ?
Mon enfant répondit le prince de l'Eglise
avec un sourire, les hommes sont des papillons
que l'éclat des lumières factices a toujours at-
tirés davantage que les purs rayons du so-
leil.
-m '̃. mi
•VlfeRLOGE DE L'HÔTEL DE VILLE
ET LE MÉCONTENTEMENT DU PEUPLE
Une chose qui ne s'était' jamais vue se pro-
duisit cette année-là, le jour de Pâques l'hor-
•>
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COURRIER PÉDICBJU
La maladie n° ?
C'est la suette, comme la peste est la maladie
n° 9. La Charente en connaît actuellement une
épidémie, dont on annonce d'ailleurs la décrois-
sance. Il est à noter que la dernière connue, celle
de 1906, sévit encore dans cette région. Il est, de
la sorte, des provinces où on la voit réapparaître
de temps en temps, le reste du territoire demeu-
rant toujours indemne. Une trentaine de départe-
ments l'ignorent depuis plus de cent ans.
Le nom de « suette miliaire » donne une idée
juste des deux .symptômes les plus caractéris-
tiques de la maladie: les sueurs, par quoi elle
débute le plus souvent, sueurs profuses qui ont
une durée de deux à trois jours (jusqu'à dix dans
les cas graves); l'éruption, dont les éléments sont
des vésicules transparentes, 'se détachant sur un
fond uniformément rouge, semblables par la forme
et la grosseur à des grains do mil et qui rendent
la peau grenue. Mais, à côté de ces deux signes
primordiaux, il en existe d'autres qui sont ceux
de toutes les infections la fièvre (la suette est
une des rares affections où l'on voit parfois le
thermomètre monter à 42 et même 43 degrés), les
frissons, les maux de tête, les vomissements. Le
tout se termine par la desquamation, qui ressem-
ble tantôt à ce de la rougeole, tantôt à celle
de la scarlatine. La durée totale de l'atteinte est
de deux semaines, tantôt plus, tantôt moins, se-
lon sa gravité. Presque tous les cas se terminent
favorablement la mortalité n'est guère que de
1 0/0; il est intéressant de noter qu'elle a été, au
temps passé, beaucoup plus élevée.
Maladie infectieuse à n'en pas douter, mais qui
ne semble pas déterminer une immunité bien. lon.
gue, la suette offre ceci de particulier qu'elle n'est
pas contagieuse, tout en étant nettement épidémi-
que. Sa rapidité de diffusion est cependant fort
grande, mais aussi d'une irrégularité notable. « La
marche de l'épidémie, dit le docteur Marchoux,
est celle d'une flaque d'eau répandue sur une sur-
face mal nivelée le liquide s'écoule rapidement
'dans une direction, s'arrête pour remplir une cu-
vette, épargne les endroits surélevés, puis repart
par bonds successifs dans de nouvelles directions
jusqu'à ce que, la source étant épuisée, il stagne,
s'étale et disparaisse dans le sol. » Autre fait typi-
que la suette est une maladie exclusivement
rurale. -Au milieu d'une épidémie qui frappe dure-
ment toutes les agglomérations d'une région, les
grands centres restent indemnes, La population
scolaire et la population militaire, si généralement
atteintes par ]©s maladies de ce genre, ne sont
généralement pas touchées et les archives du ser-
vice de ganté sont à peu près muettes sur cette
maladie.
La suette miliaire garde encore le secret de son
origine et de sa nature. Toutes les études faites
pour en découvrir l'agent infectieux sont restées
infructueuses; mie sang, ni Ha salivé, ni ae liquide
céphalo-rachidien des malades n'ont permis de
l'apercevoir et toutes les inoculations sont demeu-
rées négatives. Nous en sommes donc réduits à
supposer l'existence d'un virus filtrant, un do
ces virus ultra-microscopiques dont l'évocation est
proprement un aveu d'ignorance. Nous savons seu-
lement que ce virus suit volontiers les cours d'eau,
et cependant que les maisons sujettes à de fré-
quentes inondations sont le plus souvent respec-
tées. Comment se transmet-il, puisque la conta-
gion n'existe pas, suivant la plupart des' observa-
tions ? Faut-il incriminer les campagnols, comme
l'on accuse les rats de transmettre la peste, et
supposer que là encore les puces sont l'intermé-
diaire entre l'animal et l'homme? C'est du moins
la plus récente explication. Ceux qui l'ont émise ne
lui attribuent d'ai'Meurs eux-mêmes que la valeur
d'une hypothèse qui rendrait compte de certaines
particularités. Ne soyons pas plus royalistes que
le roi.
Ces incertitudes nous interdisent à la fois une
prophylaxie logique et une thérapeutique bien ef-
ficace. Les précautions que l'on peut prendre ne
sortent pas du cadre de l'hygiène la plus banale, ni
les médications de celui d'un traitement antiinfec-
tieux courant. On a jadis interdit, en pareil cas, les
marchés, les foires, célébré mariages et enterre-
ments en catimini, toute réunion nombreuse étant
défendue; il semble que si l'affection n'est pas con-
tagieuse, toutes ces mesures soient quelque peu
exagérées. La propreté minutieuse, celle des gens
et celle des habitations, paraît ici comme en tant
d'autres occasions la base même de la préservation.
La suette est, au demeurant, une affection qui se
fait, d'année en année, plus rare et plus bénigne.
Nos populations rurales, mieux instruites, n'éprou-
vent plus,, à son égard la, terreur que dépeignent les
relations.anciennes. Biles ne croient plus, fort heu-
reusement,.que le choléra soit le compagnon de la
suette, notion radicalement fausse, dont l'analyse
de certaines coïncidences a fait justice.
Les idées erronées de jadis écartées, il reste une
maladie épidémique aux allures irrégulières qui
présente encore quelques côtés mystérieux. Sou-
haitons que l'épidémie charentaise donne à nos
hygiénistes l'occasion do résoudre définitivement
le problème. D d tuEment
Docteur Henri BOUQUET.
Vaccination par voie buccale. ̃– La vaccination con-
tre les maladies infectieuses semble entrer dans une
voie nouvelle, laquelle apparaît pleine d'avantages. Il
s'agit, au moins pour un certain nombre d'affections,
de remplacer les inoculations, qui ne sont pas exemp-
tes d'inconvénients, par l'absorption buccale, plus aisée
et moins sujette a caution. De nombreux travaux, en
ces derniers temps, ont montré que, malgré les objec-
tions théoriques, les vaccins pouvaient agir très effica-
cement lorsqu'ils étaient introduits dans l'organisme
par la voie digestive. Il est même probable que, pour
les maladies qui affectent principalement l'appareil in-
testinal, ce mode d'introduction est préférable, s'il est
vrai, comme le dit M. Besredka, qu'il soit nécessaire
« que le vaccin fasse le même parcours dans l'orga-
nisme que le virus lui-même, qu'il affecte le même
organe ou le même groupe d'organes que celui-ci ».
Parmi les travaux auxquels nous faisons allusion,
les plus récents sont dus à des savants de l'institut
Pasteur, et la preuve de l'efficacité de la méthode a
été faite pour la dysenterie par MM. Nicole et Conseil,
pour la fièvre typhoïde et sans doute le choléra par
M. Bearedka. Il sied, tout en se louant de leur succès,
de ne pas oublier qu'ils ont eu des précurseurs qui ont
enregistré, eux aussi, des résultats très remarquables.
Les noms de Forna'rio, Dopter, 'Courmont, Rochaix et
surtout ceux d'Auguste Lumière et Chevrotier,: dont
les expériences de laboratoire ont abouti dans la pro-
phylaxie antityphique à des applications pratiques tout
loge de l'hôtel de ville ne sonna, pas les douze
coups de midi. On attendit d'abord, :eroyant à
un retard possible; puis on courut au beffroi
où se trouvait l'antique horloge, et l'on cons-
tata avec stupeur que rien ne bougeait dans le
mécanisme, et que le couple de jaquemarts
chargé d'annoncer les heures ne donnait plus
le moindre signe de vie. Etait-ce un accident,
pu le résultat de quelque manœuvre coupable?
Les gens du quartier se perdaient en conjectu-
res. Cette simple interruption dans l'ordre ha-
bituel prenait les allures d'un malheur public.
'Certes, si c'eût été l'horloge des Cordeliers, ou
celle des Grands Augustins, qui se fût arrêtée
ainsi, personne n'en eût pris souci; trois cents
cloches à l'heure de l'angélus retentissaient
dans tous les quartiers de la cité papale, de-
venue l'Ile sonnante depuis que les succes-
seurs de saint Pierre y avaient établi leur
siège. Mais il s'agissait de la maison, munici-
pale, celle où les consuls tenaient leurs déli-
bérations, et où le peuple était chez lui. Cet
hôtel de ville et le beffroi qui le surmontait si
hardiment de ses clochetons de pierre, c'était
une conquête de l'esprit de liberté sur l'esprit
de domination, et il avait fallu batailler long-
temps pour l'obtenir. Tant que les souverains
pontifes avaient vécu dans Avignon, ils avaient
jugé prudent, craignant sans doute le réveil des
idées républicaines parmi les citoyens, de faire
réunir les consuls au sein de quelque couvent
dont les portes s'entr'ouvraient à peine; il avait
fallu que Grégoire XI quittât la ville sur sa
mule trébuchante pour que l'on songeât à exécu-
ter enfin le projet longtemps caressé. Le légat
qui représentait désormais l'autorité pontificale
avait fermé les yeux, et la ville avait acheté l'an-
cien palais des princes Colonna, ainsi que
la tour voisine des Dames de Saint-Laurent,
pour y établir son hôtel municipal, son horloge
et son beffroi. Quelques vieilles maisons ron-
gées de vermine avaient subsisté encore long-
temps au pied de ces bâtiments transfigurés;
on y logeait les courriers qui, les trouvant trop
̃sales pour eux-mêmes, les cédaient à vil prix
à des gens sans aveu, dont les moeurs étaient
^suspectes. Mais récemment un coup de pioche
avait été donné dans ces bouges; on avait ou-
-vert une cour et bâti un escalier d'honneur; et
le' bel hôtel de ville, dégagé, resplendissant,
.placé.au centre de la cité, faisait l'orgueil des
habitants et l'admiration des étrangers.
Aujourd'hui, cette demeure, vibrante de tant
de souvenirs, était muette; le couple populaire
des jaquemarts semblait frappé d'une immo-
bilité éternelle, et les aiguilles du beau cadran
iferé avaient .perdu leur ̃ryjhine. sonore. Les
à fait démonstratives, ne sauraient être passés sous si-
lence.
Simple, facile, exempte de réactions désagréables, la
vaccination par voie digestive parait. avoir devant elle
un bel avenir.
Le 3° congrès d'histoire. de la médecine. Ce con-
grès, qui vient d'avoir lieu à Londres sous la prési-
dence de sir Normann Moore, du docteur Singer et de
M. d'Aroy Power, a été la première session triennale de
la Société internationale d'histoire de la médecine, fon-
dée à Paris en octobre 1921, et dont le président est le
docteur Tricot-Royer (d'Anvers), le secrétaire général
le'ilocteur Laignel-Lavastine (de Paris).
Les. sujets qui ont donné lieu à des rapports ont été
« les Principaux foyers des maladies endémiques et
épidémiques en Occident et en Orient au moyen âge »,
« l'Histoire de l'anatomie », « la Renaissance des con-
naissances médicales au seizième siècle ».
Quinze nations étaient représentées à ce congrès
Angleterre, Belgique, Danemark, France, Grèce, Hol-
lande, Italie, Norvège, Pologne, Portugal, Roumanie,
Espagne, Suisse, Etats-Unis d'Amérique, Tchécoslova-
quie. Plusieurs médecins arméniens étaient 'également
présents. Dix-neuf congressistes étaient venus de France.
Sur cinquante communications, dix-sept ont été faites
par des Français comme MM. Ménétrier, Jeansèlme, £e-
cène, Dorvaux, Delaunay, Fosseyeux, Laignel-Lavastlrie,
Livet, Neveu, Sevjlla, Villaret, Wi-ckersheimer. Pour son
début, la Société Internationale a remporté un très grand
succès..
~AUTOM®@iLiSMM;
Le calendrier automobile de 1923
Le calendrier des épreuves automobiles de 1923
sera établi le 6 octobre, au cours d'une réunion
qui aura lieu à l'Automobile-Club de France, et
à laquelle sont convoqués les représentants de tous
,les automobile-clubs affiliés.
Le même jour sera arrêté, d'accord avec les re-
présentants des clubs motocyclistes affiliés à
l'Union motocycliste de France, le calendrier des
épreuves motocyclistes pour 1923.
Les Grands-Prix des voiturettes et çyçles-çars
(Par dépêche)
Le Mans, 13 septembre,
L'organisation des deux épreuves qu'a mises sur
pied l'Automobile-Club de l'ouest pour dimanche
prochain se poursuit; les installations des encein-
tes et des tribunes en bordure du circuit sont
maintenant terminées.
L'équipe des cycles-cars galmson est arrivée au-
jourd'hui et s'çst installée aux Hunaudières, près
du circuit.
.AERONAUTIQUE
Après le raid du lieutenant Batelier
Les lieutenants Batelier et Bard sont rentrés à
Paris hier, venant de Perpignan où ils étaient arri-
vés par un des avions de la l,igne Latécoèro qui
avait quitté Casablanca le jouir même. Le lieutenant
©atelier est allé à la ip direction du ministère
de la guerre rendre compte de sa ojissioo. à ses
chefs. •
Les aviateurs, au cours de leur voyage, ont par-
couru 2,250 kil. en 14 h. 10, et en 12 h. 25 de vol
réel; la moyenne horaire du raid est de 181 kil. et
sa moyenne commerciale de 158 kil. L'atterrissage
a eu lieu exactement à 75 kil. de Rabat et 170 de
Casablanca. On sait que le raid fut interrompu par
un incendie à bord de l'avion.
AVIS DIVERS
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THÉÂTRES
Théâtre Michel « la Pomme j>
La comédie de M. Louis Verneuil a pour titre la
Pomme,, et l'explication du choix de ce titre, qui
n'est fournie qu'au troisième acte, a paru quelque
peu laborieuse. Un jeune homme et une jeune fille
se rencontrent au Havre dans une même chambre
d'hôtel dont ils se disputent la possession avec
beaucoup d'imprévu. L'un vient d'Amérique, l'autre
d' Angleterre, Tout à coup, au cours de leur vive
dispute, • ils se révèlent qu'ils vont l'un et il'autre
dans une petite bourgade dès environs de Lyon,
qu'ils sont amis d'enfance amis d'enfance qui ne
se sont pas vus depuis de longues années et que
leurs parents rêvent de les marier. Devant cette ré-
vélation, le jeune homme se retire. Mais l'hôtel est
plein. Il n'a pas de chambre. Qu'à cela ne tienne! 1
La jeune fille, pour lui procurer un lit, unit sa voi-
sine de droite, une hétaire, à un vieux diplomate
espagnol, son voisin de gauche. Nous avons affaire,
comme 9a voit,' à une jeune fille d'après-guerT'e<
Tout irait bien dans la suite, si les parents des
deux jeunes gens ne se mêlaient de leurs affaires
gens, la tête levée, attendaient, comme si
quelque ange descendu du ciel pouvait re-
mettre en mouvement cette merveille de mé-
canisme qui avait réjoui les générations loin-
taines.
Pendant ce temps, toutes les églises réson-
naient des chants de la Résurrection. Roseline,
dans la cathédrale des Doms, assistait aux
vêpres, dévotement. Pour ce jour-là, elle avait
mis de côté ses habitudes mondaines. Il lui
plaisait de se confondre avec le troupeau obs-
cur des fidèles, et de faire un peu de silence
autour de son âme agitée. Puis elle aimait cette e
vieille basilique perchée sur le rocher qui do-
minait l'immense horizon, et qui semblait pla-
cée là comme un refuge où l'humanité errante
pourrait s'abriter. Sous le porche byzantin; on
lisait cette inscription Viator, plurima paucis
audi, et l'histoire de toutes les merveilles ac-
complies dans ce lieu admirable se déroulait,
écrite dans la pierre en caractères ineffa-
çables.
Le front dans ses mains, Roseline causait fa-
milièrement avec la Divinité. Si superficielle
que fût sa foi, elle s'affermissait aujourd'hui à
entendre les hymnes triomphantes s'élever
hardiment sous les voûtes, et à sentir passer
dans l'air la grande allégresse pascale. Tout le
monde, en ce jour d'espoir, devait oublier ses,-
égoïsmes intimes, ou les offr.ir comme la,fuJ
mée des encens à la volonté suprême qui d'un
seul holocauste avait tiré le salut du monde.
Roseline faisait un acte d'abandon d'elle-
même, qui lui semblait naturel et doux: « Sei-
gneur, disait-elle, que suis-je en votre pre-
sonoe? Un grain de poussière, un pauvre petit
atome sans nom! Cependant, vous avez mis en
moi un immense besoin de bonheur qui me
grandit jusqu'à vous. Mais cela encore sans
doute n'est que vanité et illusion; et peut-être
n'y a-t-il de vrai ici-bas que les larmes et la
souffrance? Hélas! Seigneur, je ne une sens
point faite pour le sacrifice; et, si je vous avais
suivi au Golgotha, mon cœur aurait vacillé
dans ma poitrine et n'eût pu supporter le ta-
bleau de votre agonie sanglante. Mais j'ac-
cours au-devant de votre robe blanche sortie
du sépulcre, et je me prosterne devant vos
mains bénissantes. Je ne toucherai point cette
robe immaculée et je ne baiserai point ces
mains trop pures. Vous l'avez défendu à celle
même des saintes femmes qui vous a le plus
aimé. Qu'aurai-je donc à vous présenter en of-
frande ? Rien que ma pensée hésitante et que
mon incessante inquiétude. Prenez-les, trans-
formez-les en une petite flamme de sainteté et
d'amour. Je n'ose vous demaader autre chose
pour Jes embrouiller, évidemment ce sont des pa-
rents de vaudeville.
M. Harry Baur, l'un des dieux pères, est qu'on
̃nous pardonne l'à-peu-près hors de pair. M.
Hasti, l'autre papa, lui donne plaisamment la ré-
plique. M faut louer aussi M. Jacques de Féraudy
et Mlle Marken, les deux jeunes gens, Mme Cassive,
M'M. Etehepare, Angely, Alfroy, aille {SnmvMle.
i Ce soir 4 `
A la Coipédie-Française, l'Abbé Constantin
(MM. Brunot, Lafon, Monteaux, Drain, Reyval, Du-
ïresne; Mmes Devoyod, Robinne, Even, Renaud).
L'anglais tel qu'on le parle (MAL Granval, Paul
Numa, Fresnay, Ledoux, Falcomnep; Mmes Bretty,
Renaud).
A l'Opéra-Comique, la Navarraise (Mlle Sibille;
j MM. Qger, Azéma, de Creus). Chef d'orchestre, M.
Frigara. La Tosca (Mlle Vallandri; MM. Marny, La-
I font). Chef d'orchestre, M. A. Catherine.
t A l'Qdéon, le Procureur Eallers (MM. Gémier,
l, A, a !e ProcMreM?* ( (MM. Gémier,
Varennes, Barenoeyj Raoul Henry; Mmes Mayane,
Clâsis).
v– A l'Opéra-Comique
k l'oceasion de la reprise du Jongleur de Notrè-
Dowe, qui aura lieu dimanche prochain en mati-
née, MM. Lucien Fugère et Charles Friant feront
'leur rentrée aux oôtés de MM. Dupré, de Creus,
Azéna et Audoin, qui interpréteront les autres
rôles principaux de cet ouvrage. Le spectacle com-
mencera par Pailla;se.
A.u théâtre Femina. Voici les dernières repré-
sentations de la Famille du brosseur, de M. Tristan
Bernard, dont le succès ne s'est pas démenti un seul
soir dapuis la reprise.
M. de Féraudy et sa compagnie se sont embarqués
hier à Anvers pour le Canada.
lie théâtre Indépendant, sous la direction de M.
Paupélix, donnera le vendredi 6 octobre, en soirée, à
la Comédie des Champs-Elysées, la répétition générale
de l'hle de soleil, conte en quatre tableaux, de M. Mi-
ohel Ouar#a, musique fie M. Marcel Dupré, grand-prix
de Roine. Deux représentations de gala de cette .œuvre
.auront Heu les 7 et S octobre, en soirée.
SPECTACLES DU JEUDI 14 SEPTEMBRE
Opéra; < Relâche.
Vendredi: Faust.
Théâtre-Français, 8 h. 15. L'Abbé Constantin L'an-
glaif tel qu'on le parlé.
Vendredi les Folies amoureuses; l'Aventurièrç.
Opéra^Comujue, 8 h. La Tosca; la Navarraise.
Vendredi Lakmé; Cavalleria rusticana.
Odéor, 8 h, 30. ̃«- Le Procureur HaUers.
• Veqdrgdi Penthésilée.
GaitéLyrique, 8 h. 30. Le Pont vivant.
Vaudeville, 8 fa. 45. Monsieur Oumollet.
Porte-St-Martin, 8 h. 3O.La Bouquetière des Innocents.
Sarali-Bernhardt,8 8 h. 30. La Dame aux camOilas,
Renaissant, 8 h. 45. Gigolette.
totoine, 8 h. 30. Mam'zelle Nitoucoe; ̃•̃' ̃̃"<
•Variétés, 9 h. Ma tante d'Honfleur.
Th. de Paris, 8 h. 30. Raflles.
(Nouvel-Ambigu, 8 h. 30. Le Grillon du foyer.
Boufios-Parisiens, 8 h. 45. Phi-Phi.
Palais-Royal, 8 h. 45. La Seconde nuit de noces.
Athénée, 8 h. & r Atout. cœur 1
Fémina, 9 h. La Famille du brgsseur*
Trianon, 8 h. 30. Les Mousquetaires au couvent,
Vendredi les Cloches de Coroeville.
Châtelet, 8 h. 30. La Course au Donneur,
Théâtre Daunou, 8 ù. 45. Ta bouche 1
Th. des Nouveautés, 9 h. Mon bébé.
Edouard-VII, 9 h. Le Retour d'Hélène.-
Grand-Guignol, 8 h. 30. L'Angoisse; Prenez ma dame,
Sol-Hyams, brocanteur; La suite à demain.
Scala, 8 h. 30. Le Chasseur de chez Maxlm's.
Poticière, 9 h. Marie Gazelle, avec Polaire.
Cluay, 9 h. II est te chef de gare.
Béjazet, 8 h. 45. Un tour de cochon*
Michel, 8 h. 45. La Pomme.
théâtre Marigny, 8 h. 30. La Revue de Marigny 1922.
Folies-Bergère, 8 h. 30. Folles sur folies (revue).
Alhamfcra, 8 h. 30. Gamsakourdia et Demidoff, 10 attrac.
Olympia, 8 h. 30. T. I. i" mat. et soirée Attractions.
Onmïa-Patlié. La Fille du milliardaire; les Trois
masques; actualités.
Madeleine-Cinéma (matinée et soirée) La Reine de
Saba, aveo l'orchestre Lachaume; aotualités.
Ba-Ta-Clati
Çë Soir 'mËin>' ̃̃ifliu
S h. 30 B&j~&W~
et de sa Troupe Mystérieuse
iWJjC^.TIOlV fiBSATUITE! de U \ir. & iZ- ta.
CQUERCE, INDUSTRIE ET AGRICULTURE
La « journée du lait »
M. Henry Chéron, ministre de l'agriculture, a
reçu les membres du comité d'organisation de la
«. journée du lait », qui lui ont été présentés par M.
Donon, sénateur. Il a accepté de présider les tra-
vaux du. congrès, qui se tiendra à Paris le mardi
19 septembre, ainsi que le banquet qui le termi-
nera.
SPORTS
H1PPSSW1E
COURSES A CHANTILLY
!La dernière journée de Chantilly n'avait pas at-
tiré beaucoup de chevaux. Le programme, d'ail-
leurs, n'offrait rien de parttouiMèremeat intéressant,
L'épreuve principale, le prix Vermout, n'a réuni
que quatre partants d'ordre secondaire, dont deux
représentants du baron Edouard de Rothschild
c'est l'un d'eux, Tacite (11 fr. 50), qui l'a emporte,
mais de bien peu
Autres gagnants Univers, 30 fr.; Herbâger,
25 fr; Goloonde, 34 fr. 50; Howerday, 19 fr'. 50;
Chamsis, 37 fr.
LE SAINT-LÉGER
En l'absence du gagnant du Derby, la grande
épreuve de Doncaster est revenue à un gros outsi-
der, loyal Jjancer {30/1), à lord Lonsdale, battant
vingtrtrois concurrents, dont les deux chevaux
français Gaurisankar et Ramus. Le premier s'cet
comporté honorablement, en finissant. quatrième;
quani au second, qui,' devieni.de plus en plus cabo-;
chardj il a perdu toute chance dès le départ par son
mauvais vouloir.
f qu'un peu de cette résignation dont vous nous
#vez donné l'exemple. »
Roseline s'exaltait dans ces invocations.
C'était comme une cantilène dont elle berçait
son âme. Elle s'apercevait que cette âme était
plus meurtrie, plus vulnérable, plus doulou-
reuse qu'elle n'avait cru. Les chagrins légers et
les déceptions passagères y avaient laissé une
empreinte qui déjà paraissait difficile à effa-
cer. Sous tant de rire, de jeunesse et de dis-
sipation, il y avait une blessure que le destin
inconscient y avait mise et que la vie sans
doute élargirait un peu plus chaque jour.
̃ ^Cependant, l'O filii résonnait sur les lèvres
des enfants de la maîtrise; au-dessus du grand
autel la profusion des cierges allumés1 formait
une immense auréole scintillante, et dans les
profondeurs de la vieille cathédrale d'autres
fueurs' indécises et tremblantes marquaient les
autels des saints vénérés– comme de petites
constellations éparses dans le ciel autour du
,soleil de gloire. Roseline en cet instant ne se
souvenait plus ni de son titre, ni de sa richesse,
ni même de sa beauté. Une émotion plus noble,
quelque chose de large et d'universel, l'empor-
tait vers des sphères qu'elle n'avait point cou-
tume de hanter. Un souffle pur, à ces hau-
teurs, passait sur ses fièvres et en dissipait
l'âcreté. Elle se sentait presque heureuse de ne
plus souhaiter le'bonheur avec la même fré-
nésie avide.
.En quittant l'église, elle suivit avec Olivière
le courant des promeneurs qui se portait vers
le centre de la ville. Cette fin d'après-midi était
d'une tendresse et d'une volupté exquises. Le
printemps, nouvellement né dans les campa-
gnes, répandait son charme jusque dans les
plus étroites ruelles enfermées entre d'inacces-
sibles murailles. Des feuillages luisants s'accro-
chaient entre les pierres; des chardonnerets
bavards se réunissaient au milieu et tenaient
leurs conciliabules jusque sous 'les pieds des
passants. Au-dessus des têtes, l'azur se fleuris-
sait de délicates couleurs, comme si là-haut,
dans les jardins de l'éther, s'ouvraient aussi de
fraîches et vivantes corolles. Roseline respirait
avec délices les effluves de cette saison en-
chantée, qui correspondait à la jeune saison de
sa vie, brillantes l'une et l'autre et égale-
ment exposées à de redoutables, orages! Elle
marchait sans s'occuper d'Oliyière, dont la
compagnie ne lui était plus qu'une apparente
protection. Elle savourait ce qui mûrissait en
elle, et ce qui se préparait au dehors d'indes-
tructibles promesses. Les rumeurs du peuple,
la son des cloches, le bourdonnement des chan-
sons lointaines augmentaient ces tauressions.
APRÈS LA VICTOIRE DE RUBAN
(Le roi d'Espagne a offert un banquet aux pro-
priétaires de chevaux qui ont couru diimanebe dans
les courses où ses écuries ont gagné le Grand-Prix.
On a décidé que, pour les courses de 1923 et de
1924, des prix de 2'QO.OOO et de 300,000 pesetas se-
ront institués et que le Grand-Prix atteindra un
million.
e- ~L,
~j'~B-z~jr~
as~c~ea~
REVUE DES DEUX MONDES)
15, rue_4e l'Université, Paris.
Sommaire du numéro du 15 septembre 1922
Général Mangin Tanger et les îles Canaries.
Louis Bertrand. Cardénio (dernière partie).
Comte Primoli. L'Impératrice Eugénie et le
tsar Alexandre II.
FirminKoz. La Crise de la paix aux
Etats-Unis,
Georges Goyau Ames de Port-Royal.
Boris Souvorine Alarecherchedelapatrië(I).
Joseph de Pesquidoux Le Livre de raison (III).
Camille Bellaigue. Un Evêque musicien.
Emile Ripert. Poésies.
Noëlle Roger. Sur les chemins de l'Alba-
nie, (Fin).
Louis Gillet. La vraie histoire de Gœthe
et de Bettina.
Charles Nordmann. Spiritisme, métapsychique
et ectoplasme.
René Pinon. Chronique politique.
Le numéro 240 PAGES 4 fr. 50
Abonn' 1 an, Paris, 80 fr. Départ5, 86fr. Etranger, 98 fr.
REVUE:de'FRAUCE.
15 SEPTEMBRE i
HENRY BORDEAUX ALBERT BESNARJ) i
VANDEREM i
VALÉRY LARBAUD RENÉ PUAUX, etc. i
La conclusion de 7a grande enquête politique et économique i
de Tarde et Ȕoaavessel i
La première partie du DON JUAN BOUESGEQIS g
romon par F'îei'ire: Qrassçf, etc. g
Parti, 1, av. Observatoire. Abons' lu, 80 fr. leu° 4fr. 5Q il
Septembre 1922 (Texte français-anglais)
'France-Etats-Unis
Revue mensuelle du Comité FRANCE-AMERIQUE
Président .-H. Gabriel Hanotaux, de l'Aeadémie franc..
i 1
Maurice »onnp-~y Impressions d'Amérique.
de l'Académie française.
Professr Hugh A. Smith. L'enseignement du fran-
de l'Université de Wis- çais aux Etats-Unis.
consin.
3. Décamps Produits d'Amérique le
Direct1 dù Sera, des Çtud. cuivre.
écon. de là B. de France.
F. Guillotel L'Industrie du pétrole en
Agrégé de l'Université. Californie.
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d'hiver dur disponible 116 1/4.
Chicago, 13 septembre maïs disponible 63 5/8; sept.
•02 1/4; déc. 50 5/8; mai 60 1/8. Avoines sept. 34 7/8;'
déc. 34 5/8; mai 37 3/8. Blés sept. 99 1/2; déc,
100 3/4; mal 105 3/4.
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Le Havre, 13 septembre. Clôtura sept. 193 50;
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191 25; mars 190 50; avril 188 25; mai 186 75; juin
185 50; juill. 183; août incoté. Ventes, 4,000 sacs
SUCRES. New-York, 13 septembre oot. 3 21;
déo. 3 29; mars, 3 •iil; mai 3 22. Centrifuge 96° droit
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21 80; sept. 21 40; oot. 21 52; déc. 21 80; janv. 21 62;'
mars 21 80; mai 21 72; juill. 21 52.
1 Le Havre, 13 septembre. Clôture sept. 360; oct.
360; nov. 360; déc. 359; janv. 358; fév.'357; mars 356;
avril 355; mai 354; juin 353; juill.. 352; août 350. Ven-
tes, 2,200 ballesi >
LAINES. Le Havre, 13 septembre. Clôture
sept. 740; oct. 720; nov. 710; déc. 700; janv. 680; fév.
680.
METAUX. Londres, 13 septembre cuivre, cpt; t.~
63 6/3;^ 3 mois 63 13/9; électro 71 à 71 10/».– Etain
cpt. 159 3/9; à' 3 mois 16O',e/3. Plomb cpt. 24 ;̃ éloi-
gné 23 5/»; anglais 25 5/.>. Zinc cpt. 31 12/6; éloi-
jné 30 7/6. Antimoine Regulus 32 10/» à 35. Ar-
confuses. Toute la nature communiait dans le
même espoir.
Le peuple, en sortant de la cathédrale, avait
gagné les abords de l'hôtel de ville. Peut-être
l'accident du matin était-il réparé, et allait-on
tout à l'heure, dans le flamboiement du cré-
puscule, voir sortir les silhouettes familières
du couple, et entendre lentement résonner la
voix grave de l'horloge? Olivière, plus que sa
jeune maîtresse, s'intéressait à cette catastro-
phe inexpliquée. Sa superstition innée y bro-
dait mille fantaisies qu'elle traduisait en phra-
ses trépidantes, sans s'inquiéter que Roseline,
emportée par son rêve, l'écoutât
Voil'à, disait-elle, sûrement, un signe fâ-
cheux pour les habitants! Si l'horloge n'est pas
remise en marche cette nuit, on peut s'atten-
dre à voir éclater quelque malheur. Jamais, de
mémoire d'homme, ce cadran célèbre n'avait
manqué à son devoir, et il choisit, juste le jour
de Pâques, le plus. saint jour de l'année, et
l'heure de midi, pour fausser compagnie à tous
ceux qui se réjouissent de voir arriver cette
heure mémorable. Séparation, émeute, épidé-
mie, famine, et peut-être la fin du monde, on
peut tout présager devant une fatalité pareille.
D'ailleurs, qui donc oserait se mêler de répa-
rer la fameuse horloge? Le maître mécanicien
qui la construisit il y a deux cents ans ne sor-
tira pas de sa tombe pour venir raccommoder
son oeuvre, et personne dans la ville ne'serait
capable d'en retrouver le secret. Il y a de la
diablerie là-dedans; on s'en apercevra avant
peu.
–r Tais-toi, Olivière, tes sornettes m'impor-
tunent, dit enfin Roseline en frappant sur le
bras de la chambrière. Quel rapport peut-on
établir entre l'arrêt d'une horloge et le sort
de toute une population?
-r- Rien n'est à négliger dans les signes quo
le destin nous envoie, affirma l'Aragonaise
avec autorité. Souhaitons, en attendant, que
l'on trouve un homme assez habile pour re-
mettre les choses en état et rassurer ainsi l'o-
pinion publique.
Il était évident en effet que ce fait, petit en
soi, prenait des proportions inquiétantes. De-
vant l'hôtel de. ville, il y avait tant de monde
qu'on se serait cru à un jour de grande élection.
Le viguier et les consuls recevaient, sans pou-
voir rien y répondre, les doléances des ci-
tqyens. Cependant, un homme de haute taille,
qui gesticulait nerveusement, prétendait pos-
séder la solution du problème. C'était l'horloger
Mouchotte, qui logeait à côté, dans la rue des
Miroirs, et qu'on était allé quérir, afin qu'il
donnât son avis dans un cas aussi difficile.
Moyennant deux cents uistoles -Rayées d/a-J
gent en barres cpt. 35 1/4 d. l'once;' éloigné 35 1/8 4,
Or en barres opt. 92/9 l'once. Mercure 13,
CAOUTCHOUCS. Londres, 13 septembre: planta-
tion 0/7 5/8; smoked 0/7 5/8; Para 0/10 1/2.
SAINDOUX. Chicago, 13 septembre sept. 10 40;
oet. ̃!<) 42; janv, 8 92.̃
M4BCHÉ' DES GRAINS (13 septembre)
Les prix des blés étrangers en dollars et en livres
sont à peu près les mêmes qu'il y a huit jours, mais,
en raison de la hausse des changes, ils sont, naturel-
lement, plus élevés en francs. On cote aujourd'hui les
blés Manitoba n" i 60 francs environ eaf pour embarque-
ments octobre à décembre; les n" 2 59 francs; pour
embarquements janvier à mars, il faut payer une prime
de près de 1 fr. 50. L'Allemagne en a acheté ces jours
derniers, l'Angleterre aussi, l'Italie quotidiennement
pour ainsi dire, tandis que nos propres achats ont
diminué, d'abord à cause de la tension des changes,
ensuite parce que la meunerie veut « digérer les
grosses quantités de blés exotiques déjà trajtées et at-
tendues d'ici; à fin décembres
Les offres de la culture sont d'ailleurs devenues assez
libérales, et si les meuniers. achètent des .,blés indigè-
nes, ils le font au jour le jour, étant suffisamment
pourvus de grain pour attendre. C'est surtout l'.Est
et le Midi qui ont été acheteurs jusqu'ici, mais sans
précipitation. Aussi le marché es-t-il très calme, On
offre blés de Beauce, Loirftt, Loir-et-Cher 75 à 75 5a
départ; Touraine, Indre, Poitou 75 50; Allier. Cher, Niè-
vre 77 à 77 50; Vendée,. Anjou, 74 à 74. 50; Bretagne 70
à 71; Oise, Somme, Aisne 74 à 74 50; Nord, Pas-de-Ca-
lais 71 50 à 72. Les farines, également calmes, sont of-
fertes depuis 95 francs départ, tnat en livrable qu'en'
disponible, Les boulangers qui ont des stocks achètent
peu, croyant à tort ou à raison à la baisse. Les sons,
peu demandés parce que les fourrages de seconde et
troisième coupos abondent, sont offerts de 30 à 38 fr.
suivant les qualités.
Offres plus nombreuses en avoines et demande peu
active. La grise de Beauce, Eure et Brie vaut de 5§ a!
55 50; la grise d'hiver Poitou-Centre (c'est la plus mau-
vaise récolte) 62 à 63 la noire du Centre 57 à 58; les
jaunes et blanches 54 à 55; la grise de Bretagne 59:
la noire 58; les bigarrées 54 50. Peu de demandes en sei-
gles, tenus de 47 à 48. AJÏaires. très restreintes, en orges,
quoique un' peu plus nombreuses peut-être que la se-
maine dernière. Les prix varient (orges. d'Auvergne non
comprises) de 54 à 57. Les'escourgeons, délaissés, çonf
offerts de 51 à 53. Les premiers sarrasins nouveaux ont
paru sur 'les marchés. Ils sont tenus à 60 francs envi-
ron en disponible le. livrable étant plus cher (G2 sur
les ,4 ou 6 mois d'octobre) parce qu'on craint que le
mauvais'temps ne préjudicie à la récolte.
Les maïs Plata sont fermes. Il y en a peu en dispo-
nible et peu qu'on attende prochainement. Le dispo-
nible de 62 à 63 dans nos ports, Je Jiyrable 6 de novem-
bre de' 56 50 à 57. ̃̃•
MARCHÉ DES VINS
Le rendement de la récolte dans le. midi serait, dit-on,
un peu inférieur à ce- qu'on espérait. Néanmoins, les
prix continuent de baisser. A Béziers, les vins de l'an-
née dernière, qui se payaient récemment à raison de
9 fr. le degré, ne' valent plus que de 8 à 9 fr., et les
nouveaux de 7 50 à 8 50 au lieu de 9 à 10. A Carcas-
sonne, on cote les vins de 1921 de 8 à 9 fr. le degré, au
̃ lieu de 9 à 9 50; à Narbonne, 65 à 90 l'hectolitre nu pris
h la propriété, au lieu de 70 à 95, Les vendanges battent
maintenant leur plein dans tes vignobles méridionaux
et vont commencer dans le Bordelais. Les Charentes, la
Touraine, le centre, la Bourgogne, l'est comptent sur
une grosse récolte. La production algérienne, pour les
raisons que nous avons dites, n'est plus évaluée qu'à
7 millions 1/2 d'hectolitres, au lieu de 8 millions.
A Bercy et dans les entrepôts parisiens, les ventes
de gros à gros se font aux mêmes prix que la semaine
dernière. Les premiers vins d'Algérie arrivés, pesant 11°
sont offerts à. 130 fr. l'hectolitre, et des vins blancs du
Portugal, titrant 12», à 120 fr. Mais la vente des vins
blancs est toujours difficile.
Les détaillants continuent de n'acheter que pour leurs
besoins immédiats, escomptant encore sans doute une
baisse plus forte.
IWFOBBS&TIWS FSHANOIÈBES
–> Pékin, 13 septembre. Il est question d'un
emprunt à court terme de 10 millions de dollars
mexicains approximativement à consentir par des
Banques chinoises au gouvernement chinois.
Pétroles Premier. Production des trois raf-
fineries polonaises (non compris la raffinerie tché-
coslovaque) en juillet 8,684 tonnes, contre 7,044
tonnes en juin. La production du premier semee-
tre i922 avait été -de 48,539 tonnes. <.
̃ Hier mercredi, âTGenève, 100- francs français
valaient 40 38 3/4; 1 livre sterling, 23 565; 1 dol-
ar, 5 29 3/4; 100 francs belges, 38 15; 100 lire ita-
liennes, 22 41 1/4; 100 pesetas, 81 60; 100 marks
allemands, 0 33 1/4; 100 couronnes autrichiennes
nouvelles, 0 0069; 100 couronnes hongroises, 0 20;
100 couronnes tchécoslovaques, 17 55; 100 marks
polonais, 0 08.
A Londres, la livre sterling valait 58 fr. 30 et
7,05tfmark's allemands.
A Berlin, 1 franc français valait 121 marks 74;
1 livre sterling 7,090 marks; 1 dollar, 1,589 marks.
A Vienne, 1 franc français valait 5,707 couron-
nes et 1 mark allemand 48 couronnes 85.
DÉCLARATIONS DE FAILLITES
Anselme Delahousse de Geest, négociant en cotons,
'demeurant à Paris, rue Bergère, 22.
Couthier, négociant en vêtements confectionnés, à
Saint-Ouen (Seine), avenue Michelet, 99, ci-devant, et
demeurant actuellement à Paris, rue du Faubourg-
Saint-Denis, 216.
Durand, épicier, demeurant à Pantin, avenue Jean-
Jaurès, 186.
Charles Cabanes, ingénieur constructeur, demeurant
à Paris, rue Laffitte, 5.
Benjamin Knabel, négociant en casquettes et cha-
peaux piqués, rue des Tournelles, 33, à Paris, y de-
meurant.
f Faites tenir, contrôler votre!
I ÇOIRPf ABILITËE par les i
1 Etablissements JAMET-BDFFEREftO J
yaasmaa oe. Rue do hivoji. paris hs$uss^
Le Gérant J. Poirier,
[mpr. du ffraps, J. Reiter., impr., 5, rue des Italiens, Paris.
vance, il se chargerait, assurait-il, de faire
jouer de nouveau l'antique machine, et de lui
rendre l'âme pour une durée de .plusieurs siè-
cles. Il était entré dans la chambre de l'hor-
loge il avait examiné les rouages, les ressorts,
les poids et tout ce qui constituait le méca-
nisme de cette œuvre d'art que M. de Vaucan-
son lui-même aurait admirée. Or, Mouchotte
était précisément un élève de Vaucanson; il
avait travaillé avec lui à Grenoble, avant de
venir se fixer en Avignon, où il s'était acquis
une réputation enviable. On discutait. La som-
me demandée par l'horloger semblait dépas-
ser toute mesure c'était exactement ce qu'on
donnait en prime aux citoyens qui venaient
livrer des conspirateurs à la justice. Ne fallait-
il pas, en référer au vice-légat? Mais le vice-
légat, aujourd'hui, était enfermé dans une des
tours secrètes dû palais et ne recevait per-
sonne. ̃
L'impatience du peuple augmentait de mi-
nute en minute. Des cris, des menaces se fai-
saient entendre. C'était tout de suite qu'on
devrait agir. Mouchotte déclarait qu'il lui fau-
drait passer la 'nuit entière dans la tourelle du
beffroi pour ranimer le couple des jaquemarts
et qu'à l'aurore la sonnerié chère aux Avignon-
nais pût de nouveau ébranler l'air; et pen-
dant plusieurs nuits encore, il remonterait dans
la tourelle afin de surveiller et d'achever la
réparation difficile. Etait-ce trop de deux cents
pistoles pour un tel travail? Non, assurément!
Le symbole des libertés de la ville n'avait pas
de prix.
Roseline, de 'loin, avait assisté à ces collo-
ques. Elle avait d'abprd trouvé exagérée l'im-:
portance donnée à cet incident. Et maintenant,
elle était de l'avis d'Olivière et de la foule. Elle
applaudissait au bon vouloir de Mouchotte, et
volontiers elle eût jeté sa bourse d'or au pied
du beffroi pour aider au payement des deux
cents pistoles. Ne fallait-il pas faire quelque
chose pour le peuple? Et si tant de luxe, de
beauté, de bien-être l'avait entourée dès sa
naissance, elle, l'héritière unique des Francas,
n'était-ce pas que des artisans obscurs, ignorés,
penchés sur leur établi, avaient peu à peu éla-
boré tout ce qui charmait ses yeux et enchan-
tait sa délicatesse?
Roseline se sentait émue; jamais encore elle
n'avait réfléchi à la solidarité humaine. Ce
jour de Pâques, avec, tout ce qu'il ressuscitait
de souvenirs et d'espoirs, lui apportait cette
étonnante leçon..
:'Jean Bertheroy.
CAi suivre.) >.
face, il se présente en pignon pointu. Quelques
degrés, trois grandes baies cintrées, que sur-
montent une rangée de fenêtres basses et une hor-
loge. Chacune des ailes s'éclaire de cinq fenêtres
également cintrées, prolongeant le rythme; central
jusqu'aux pavillons d'ange qui, avec leurs toits
pointus, leurs deux étages et leurs balcons, fixent
l'ensemble de la eomposition. Voilà l'aspect exté-
rieur. Tâchons de voir comment il traduit le plan.
Franchissons le seuil. Nous nous trouvons dans
un grand vestibule. A droite, le restaurant, puis
le service médical et pharmaceutique, correspon-
dant à l'aile et au pavillon de, droite. A gauche, la
bibliothèque, puis l'administration, correspondant
& l'aile et au pavillon de gauche. Des entrées la-
térales assurent les dégagements indépendants
̃ soit de l'administration, soit du service médi-
cal, Je n'ai pas besoin de signaler qu'il y a partout
des vestiaires, des lavabos, des services annexes
i>ien distribués, d'une manière commode et dis-
̃crête. En face, nous pénétrons dans la grande salle
ides fêtes, qui s'étend en profondeur; elle servira
aux conférences, au cinéma, aux troupes de pas-
'sage, aux concerts; elle aussi est munie de ser-
vices annexes pour la scène et d'entrées spéciales
•pour les artistes. SI nous montons à l'étage, nous
trouverons au-dessus du vestibule une salle de
réunion; à droite et à gauche, aux ailes, deux gran-
des salles disponibles et six chambres d'habitation
avec leurs dépendances utiles; face à nous, la tri-
bune, le vide d:e la grande saîle des fèfces, le vide
de la scène et trois toges d'habillage. Si nous des-
cendons au sous-sol, nous rencontrons successi-
vement, au-dessous du vestibule, la chaufferie et
Ja soute à charbon; à droite, une salle de billard,
fva, dépôt, une cave, une cuisine qui se relient au
restaurant et au service médical par un escalier;
à gauche, une saîle disponible, un dépôt des livres,
un terre-plein qui se relient à la bibliothèque et
à l'administration par un autre escalier; en face,
une lingerie, des bains, une salle do gymnastique,
su-dessous précisément de la salfe des fêtes.
Ainsi tous les services se trouvent concentrés,
rassemblés. Point de perte de temps. L'un sug-
gère l'autre, de même qu'en un grand magasin
le comptoir des gants invite à oélui des chapeaux,
tout en évitant l'encombrement par des dégage-
ments ingénieux et une répartition judicieuse. On
crée une animation qui persuade les habitants
de la nécessité de ces services. Pour aller à la
salae de gymnastique, pour en revenir, il faut pas-
ser devant les salles de bains et de douches. On
détermine de la sorte, par la multiplicité des allées
et venues, comme un snobisme de la lecture, de
l'hygiène, de la culture physique. L'hôte y trouve
des chambres spacieuses, bien aérées, qui lui don-
nent une forte idée de la cité. La maison du peuple
est vraiment une maison commune. H faut que
l'inauguration de celle-ci, Reims, soit l'ocoasion
d'une grande fête civique; un thème nouveau se
propose là aux orateurs; leur éloquence, pour une
fois, ne sera point tout à fait inuttl-e et méritera
vraiment les honneurs, de l'affichage,
̃̃:̃-• i LÉANDRE VAILLAT.
ART ET CURIOSITÉ
Le nouveau catalogue de Sèvres
̃' 11
en de confortables retraites, tes littérateurs fati-
gués et les politiciens sans emploi. Il est superflu
de dire que ni les musées ni les bibliothèques n'y
gagnaient, les musées surtout Le travail dur et
rebutant des catalogues était au-dessus des forces
de ces néophytes hors d'âge. Rien ne les y avait
préparés. Ils esquivaient la difficulté en remet-
tent la tâche à plus tard. D'autres, mieux prépa-
rés, s'endormaient sur la pénible besogne, et cest
ainsi que le musée céramique de Sèvres, bien qu'il
ait eu tour à tour à sa tête l'historien des faïences
révolutionnaires, Champfleury, et l'historien de la'
porcelaine, Garnier, n'a eu de catalogue qu'à par-
tir du jour où. un ministre avisé lui donna pour
conservateur un collectionneur émérite, Georges
Papillon, encore dans toute la force de l'âge, et
iqui se mit résolument au travail.
Quand il mourut, en 1918, son catalogue avait
eu tant de succès qu'il n'en restait plus un seul
'exemplaire. Entre temps, le musée s'était accru
dans des proportions tel'les qu'il était impossible
do «onger à une simple réimpression. Il fallait
remanier totalement 1 inventaire de nos richesses
céramiques. C'est ce qu'a fait avec autant de mé-
ithode que. de savoir le nouveau conservateur, M.
Maurice Savreux.
Dans un volume de près de 300 pages, illustré
'd'une trentaine de. planches, il a réuni les deux
séries,. parallèles qui constituent le. fonds actuel. du
-musée celle où l'on groupé les spécimens des di-
verses fabrications de la manufacture depuis sa
fondation jusqu'à nos jours, et celle qui comporte
les produits céramiques de toutes les époques. La
.première occupe le rez-de-chaussée, la seconde le
(premier étage. M. Savreux nous conduit, dans
chacune des séries, de vitrine en vitrine, et,
icomme ces vitrines sont rangées par ordre de
date, il esquisse en même temps l'évolution de
(la manufacture française de porcelaine d'une
'part, et, d'autrepart, une histoire d'ensemble de la
Céramique, étrangère ou française. Des tableaux
des principales marques de fabrication et une bi-
bliographie des principaux ouvrages que l'on peut
consulter à la bibliothèque de la manufacture com-
/.plètent le volume et en font, en même temps qu'un
fuide sûr, un ouvrage documentaire qui renferme
lui seul la substance d'une multitude d'ouvrages
^spéciaux. On est heureux d'avoir à» signaler ce tra-
•vail, où l'érudition la plus solide se combine avec
un talent d'exposition très remarquable. T. -S.
Au palais de Compiègne
̃ Ce conservateur du palais de Compiègne vient
Se rendre au public les appartements des maré-
chaux, réinstallés avec leurs célèbres tapisseries
̃*le l'Histoire d'Esther et de l'Histoire de- Jason
d'après Jean-François de Troy. Le même jour a
\été ouverte une nouvelle galerie de peinture, con-
sacrée à François Desportes et à Jean-Baptiste
Oudry. M. Edouard Sarradin a pu, d'autre part,
avec le concours des musées nationaux, du Mobi-
lier national et de l'administration des beaux-arts,
enrichir sensiblement les collections du château.
Entre les tableaux nouvellement exposés, on re-
marque une grande composition peinte par Court,
en 1837, et qui représente le mariage de Léo-
pold I", roi des Belges, avec la. princesse Louise
d'Orléans, dans la chapelle du château, en 1822.
Cette toile, commandée pour Compiègne, n'y avait
jamais été placée. Elle était conservée au musée1
de Versailles.
~~u~r®r~ ~u ,t!!CU~V~
DU 15 SEPTEMBRE 1922 (14)
Èosêliflé et l'Imottr
TK.OISIÈJME! FA.K.TIB3
'̃ •. II Suite
Une émotion inouïe agitait les spectateurs.
Leurs applaudissements, qui n'osaient se pro-
duire que timidement d'abord, se changèrent
̃bientôt en-une formidable ovation; et tous les
hommes, quittant leur place, s'élancèrent vers
.cette fille de l'Adriatique aux traits vulgaires,
,̃ mais dont le corps semblait possède d'un
étrange démon. En un clin d'oeil, les grandes
dames furent abandonnées. Un peu de dépit se
lisait .sur leurs .visages.'
Roseline regardait François d'Auberti et
Constant de Perrinet, qui tous deux avaient été
;des premiers à s.e rendre auprès de la danseuse
et la félicitaient avec une exaltation visible. Ce
spectacle troubla sa conscience de fille hon-
nête. Elle se tourna vers le cardinal, resté im-
mobile sur son fauteuil, et, inquiète, elle l'in-
Jerrogea
Mon parrain, expliquez-moi, s'il vous
plaît,; pourquoi les hommes délaissent les fem-
mes de leur monde, spirituelles et belles, pour
iune ballerine sans beauté 'et peut-être sans es-
prit ?
Mon enfant répondit le prince de l'Eglise
avec un sourire, les hommes sont des papillons
que l'éclat des lumières factices a toujours at-
tirés davantage que les purs rayons du so-
leil.
-m '̃. mi
•VlfeRLOGE DE L'HÔTEL DE VILLE
ET LE MÉCONTENTEMENT DU PEUPLE
Une chose qui ne s'était' jamais vue se pro-
duisit cette année-là, le jour de Pâques l'hor-
•>
Tous droits de traduction et de reproduction réservés.
COURRIER PÉDICBJU
La maladie n° ?
C'est la suette, comme la peste est la maladie
n° 9. La Charente en connaît actuellement une
épidémie, dont on annonce d'ailleurs la décrois-
sance. Il est à noter que la dernière connue, celle
de 1906, sévit encore dans cette région. Il est, de
la sorte, des provinces où on la voit réapparaître
de temps en temps, le reste du territoire demeu-
rant toujours indemne. Une trentaine de départe-
ments l'ignorent depuis plus de cent ans.
Le nom de « suette miliaire » donne une idée
juste des deux .symptômes les plus caractéris-
tiques de la maladie: les sueurs, par quoi elle
débute le plus souvent, sueurs profuses qui ont
une durée de deux à trois jours (jusqu'à dix dans
les cas graves); l'éruption, dont les éléments sont
des vésicules transparentes, 'se détachant sur un
fond uniformément rouge, semblables par la forme
et la grosseur à des grains do mil et qui rendent
la peau grenue. Mais, à côté de ces deux signes
primordiaux, il en existe d'autres qui sont ceux
de toutes les infections la fièvre (la suette est
une des rares affections où l'on voit parfois le
thermomètre monter à 42 et même 43 degrés), les
frissons, les maux de tête, les vomissements. Le
tout se termine par la desquamation, qui ressem-
ble tantôt à ce de la rougeole, tantôt à celle
de la scarlatine. La durée totale de l'atteinte est
de deux semaines, tantôt plus, tantôt moins, se-
lon sa gravité. Presque tous les cas se terminent
favorablement la mortalité n'est guère que de
1 0/0; il est intéressant de noter qu'elle a été, au
temps passé, beaucoup plus élevée.
Maladie infectieuse à n'en pas douter, mais qui
ne semble pas déterminer une immunité bien. lon.
gue, la suette offre ceci de particulier qu'elle n'est
pas contagieuse, tout en étant nettement épidémi-
que. Sa rapidité de diffusion est cependant fort
grande, mais aussi d'une irrégularité notable. « La
marche de l'épidémie, dit le docteur Marchoux,
est celle d'une flaque d'eau répandue sur une sur-
face mal nivelée le liquide s'écoule rapidement
'dans une direction, s'arrête pour remplir une cu-
vette, épargne les endroits surélevés, puis repart
par bonds successifs dans de nouvelles directions
jusqu'à ce que, la source étant épuisée, il stagne,
s'étale et disparaisse dans le sol. » Autre fait typi-
que la suette est une maladie exclusivement
rurale. -Au milieu d'une épidémie qui frappe dure-
ment toutes les agglomérations d'une région, les
grands centres restent indemnes, La population
scolaire et la population militaire, si généralement
atteintes par ]©s maladies de ce genre, ne sont
généralement pas touchées et les archives du ser-
vice de ganté sont à peu près muettes sur cette
maladie.
La suette miliaire garde encore le secret de son
origine et de sa nature. Toutes les études faites
pour en découvrir l'agent infectieux sont restées
infructueuses; mie sang, ni Ha salivé, ni ae liquide
céphalo-rachidien des malades n'ont permis de
l'apercevoir et toutes les inoculations sont demeu-
rées négatives. Nous en sommes donc réduits à
supposer l'existence d'un virus filtrant, un do
ces virus ultra-microscopiques dont l'évocation est
proprement un aveu d'ignorance. Nous savons seu-
lement que ce virus suit volontiers les cours d'eau,
et cependant que les maisons sujettes à de fré-
quentes inondations sont le plus souvent respec-
tées. Comment se transmet-il, puisque la conta-
gion n'existe pas, suivant la plupart des' observa-
tions ? Faut-il incriminer les campagnols, comme
l'on accuse les rats de transmettre la peste, et
supposer que là encore les puces sont l'intermé-
diaire entre l'animal et l'homme? C'est du moins
la plus récente explication. Ceux qui l'ont émise ne
lui attribuent d'ai'Meurs eux-mêmes que la valeur
d'une hypothèse qui rendrait compte de certaines
particularités. Ne soyons pas plus royalistes que
le roi.
Ces incertitudes nous interdisent à la fois une
prophylaxie logique et une thérapeutique bien ef-
ficace. Les précautions que l'on peut prendre ne
sortent pas du cadre de l'hygiène la plus banale, ni
les médications de celui d'un traitement antiinfec-
tieux courant. On a jadis interdit, en pareil cas, les
marchés, les foires, célébré mariages et enterre-
ments en catimini, toute réunion nombreuse étant
défendue; il semble que si l'affection n'est pas con-
tagieuse, toutes ces mesures soient quelque peu
exagérées. La propreté minutieuse, celle des gens
et celle des habitations, paraît ici comme en tant
d'autres occasions la base même de la préservation.
La suette est, au demeurant, une affection qui se
fait, d'année en année, plus rare et plus bénigne.
Nos populations rurales, mieux instruites, n'éprou-
vent plus,, à son égard la, terreur que dépeignent les
relations.anciennes. Biles ne croient plus, fort heu-
reusement,.que le choléra soit le compagnon de la
suette, notion radicalement fausse, dont l'analyse
de certaines coïncidences a fait justice.
Les idées erronées de jadis écartées, il reste une
maladie épidémique aux allures irrégulières qui
présente encore quelques côtés mystérieux. Sou-
haitons que l'épidémie charentaise donne à nos
hygiénistes l'occasion do résoudre définitivement
le problème. D d tuEment
Docteur Henri BOUQUET.
Vaccination par voie buccale. ̃– La vaccination con-
tre les maladies infectieuses semble entrer dans une
voie nouvelle, laquelle apparaît pleine d'avantages. Il
s'agit, au moins pour un certain nombre d'affections,
de remplacer les inoculations, qui ne sont pas exemp-
tes d'inconvénients, par l'absorption buccale, plus aisée
et moins sujette a caution. De nombreux travaux, en
ces derniers temps, ont montré que, malgré les objec-
tions théoriques, les vaccins pouvaient agir très effica-
cement lorsqu'ils étaient introduits dans l'organisme
par la voie digestive. Il est même probable que, pour
les maladies qui affectent principalement l'appareil in-
testinal, ce mode d'introduction est préférable, s'il est
vrai, comme le dit M. Besredka, qu'il soit nécessaire
« que le vaccin fasse le même parcours dans l'orga-
nisme que le virus lui-même, qu'il affecte le même
organe ou le même groupe d'organes que celui-ci ».
Parmi les travaux auxquels nous faisons allusion,
les plus récents sont dus à des savants de l'institut
Pasteur, et la preuve de l'efficacité de la méthode a
été faite pour la dysenterie par MM. Nicole et Conseil,
pour la fièvre typhoïde et sans doute le choléra par
M. Bearedka. Il sied, tout en se louant de leur succès,
de ne pas oublier qu'ils ont eu des précurseurs qui ont
enregistré, eux aussi, des résultats très remarquables.
Les noms de Forna'rio, Dopter, 'Courmont, Rochaix et
surtout ceux d'Auguste Lumière et Chevrotier,: dont
les expériences de laboratoire ont abouti dans la pro-
phylaxie antityphique à des applications pratiques tout
loge de l'hôtel de ville ne sonna, pas les douze
coups de midi. On attendit d'abord, :eroyant à
un retard possible; puis on courut au beffroi
où se trouvait l'antique horloge, et l'on cons-
tata avec stupeur que rien ne bougeait dans le
mécanisme, et que le couple de jaquemarts
chargé d'annoncer les heures ne donnait plus
le moindre signe de vie. Etait-ce un accident,
pu le résultat de quelque manœuvre coupable?
Les gens du quartier se perdaient en conjectu-
res. Cette simple interruption dans l'ordre ha-
bituel prenait les allures d'un malheur public.
'Certes, si c'eût été l'horloge des Cordeliers, ou
celle des Grands Augustins, qui se fût arrêtée
ainsi, personne n'en eût pris souci; trois cents
cloches à l'heure de l'angélus retentissaient
dans tous les quartiers de la cité papale, de-
venue l'Ile sonnante depuis que les succes-
seurs de saint Pierre y avaient établi leur
siège. Mais il s'agissait de la maison, munici-
pale, celle où les consuls tenaient leurs déli-
bérations, et où le peuple était chez lui. Cet
hôtel de ville et le beffroi qui le surmontait si
hardiment de ses clochetons de pierre, c'était
une conquête de l'esprit de liberté sur l'esprit
de domination, et il avait fallu batailler long-
temps pour l'obtenir. Tant que les souverains
pontifes avaient vécu dans Avignon, ils avaient
jugé prudent, craignant sans doute le réveil des
idées républicaines parmi les citoyens, de faire
réunir les consuls au sein de quelque couvent
dont les portes s'entr'ouvraient à peine; il avait
fallu que Grégoire XI quittât la ville sur sa
mule trébuchante pour que l'on songeât à exécu-
ter enfin le projet longtemps caressé. Le légat
qui représentait désormais l'autorité pontificale
avait fermé les yeux, et la ville avait acheté l'an-
cien palais des princes Colonna, ainsi que
la tour voisine des Dames de Saint-Laurent,
pour y établir son hôtel municipal, son horloge
et son beffroi. Quelques vieilles maisons ron-
gées de vermine avaient subsisté encore long-
temps au pied de ces bâtiments transfigurés;
on y logeait les courriers qui, les trouvant trop
̃sales pour eux-mêmes, les cédaient à vil prix
à des gens sans aveu, dont les moeurs étaient
^suspectes. Mais récemment un coup de pioche
avait été donné dans ces bouges; on avait ou-
-vert une cour et bâti un escalier d'honneur; et
le' bel hôtel de ville, dégagé, resplendissant,
.placé.au centre de la cité, faisait l'orgueil des
habitants et l'admiration des étrangers.
Aujourd'hui, cette demeure, vibrante de tant
de souvenirs, était muette; le couple populaire
des jaquemarts semblait frappé d'une immo-
bilité éternelle, et les aiguilles du beau cadran
iferé avaient .perdu leur ̃ryjhine. sonore. Les
à fait démonstratives, ne sauraient être passés sous si-
lence.
Simple, facile, exempte de réactions désagréables, la
vaccination par voie digestive parait. avoir devant elle
un bel avenir.
Le 3° congrès d'histoire. de la médecine. Ce con-
grès, qui vient d'avoir lieu à Londres sous la prési-
dence de sir Normann Moore, du docteur Singer et de
M. d'Aroy Power, a été la première session triennale de
la Société internationale d'histoire de la médecine, fon-
dée à Paris en octobre 1921, et dont le président est le
docteur Tricot-Royer (d'Anvers), le secrétaire général
le'ilocteur Laignel-Lavastine (de Paris).
Les. sujets qui ont donné lieu à des rapports ont été
« les Principaux foyers des maladies endémiques et
épidémiques en Occident et en Orient au moyen âge »,
« l'Histoire de l'anatomie », « la Renaissance des con-
naissances médicales au seizième siècle ».
Quinze nations étaient représentées à ce congrès
Angleterre, Belgique, Danemark, France, Grèce, Hol-
lande, Italie, Norvège, Pologne, Portugal, Roumanie,
Espagne, Suisse, Etats-Unis d'Amérique, Tchécoslova-
quie. Plusieurs médecins arméniens étaient 'également
présents. Dix-neuf congressistes étaient venus de France.
Sur cinquante communications, dix-sept ont été faites
par des Français comme MM. Ménétrier, Jeansèlme, £e-
cène, Dorvaux, Delaunay, Fosseyeux, Laignel-Lavastlrie,
Livet, Neveu, Sevjlla, Villaret, Wi-ckersheimer. Pour son
début, la Société Internationale a remporté un très grand
succès..
~AUTOM®@iLiSMM;
Le calendrier automobile de 1923
Le calendrier des épreuves automobiles de 1923
sera établi le 6 octobre, au cours d'une réunion
qui aura lieu à l'Automobile-Club de France, et
à laquelle sont convoqués les représentants de tous
,les automobile-clubs affiliés.
Le même jour sera arrêté, d'accord avec les re-
présentants des clubs motocyclistes affiliés à
l'Union motocycliste de France, le calendrier des
épreuves motocyclistes pour 1923.
Les Grands-Prix des voiturettes et çyçles-çars
(Par dépêche)
Le Mans, 13 septembre,
L'organisation des deux épreuves qu'a mises sur
pied l'Automobile-Club de l'ouest pour dimanche
prochain se poursuit; les installations des encein-
tes et des tribunes en bordure du circuit sont
maintenant terminées.
L'équipe des cycles-cars galmson est arrivée au-
jourd'hui et s'çst installée aux Hunaudières, près
du circuit.
.AERONAUTIQUE
Après le raid du lieutenant Batelier
Les lieutenants Batelier et Bard sont rentrés à
Paris hier, venant de Perpignan où ils étaient arri-
vés par un des avions de la l,igne Latécoèro qui
avait quitté Casablanca le jouir même. Le lieutenant
©atelier est allé à la ip direction du ministère
de la guerre rendre compte de sa ojissioo. à ses
chefs. •
Les aviateurs, au cours de leur voyage, ont par-
couru 2,250 kil. en 14 h. 10, et en 12 h. 25 de vol
réel; la moyenne horaire du raid est de 181 kil. et
sa moyenne commerciale de 158 kil. L'atterrissage
a eu lieu exactement à 75 kil. de Rabat et 170 de
Casablanca. On sait que le raid fut interrompu par
un incendie à bord de l'avion.
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THÉÂTRES
Théâtre Michel « la Pomme j>
La comédie de M. Louis Verneuil a pour titre la
Pomme,, et l'explication du choix de ce titre, qui
n'est fournie qu'au troisième acte, a paru quelque
peu laborieuse. Un jeune homme et une jeune fille
se rencontrent au Havre dans une même chambre
d'hôtel dont ils se disputent la possession avec
beaucoup d'imprévu. L'un vient d'Amérique, l'autre
d' Angleterre, Tout à coup, au cours de leur vive
dispute, • ils se révèlent qu'ils vont l'un et il'autre
dans une petite bourgade dès environs de Lyon,
qu'ils sont amis d'enfance amis d'enfance qui ne
se sont pas vus depuis de longues années et que
leurs parents rêvent de les marier. Devant cette ré-
vélation, le jeune homme se retire. Mais l'hôtel est
plein. Il n'a pas de chambre. Qu'à cela ne tienne! 1
La jeune fille, pour lui procurer un lit, unit sa voi-
sine de droite, une hétaire, à un vieux diplomate
espagnol, son voisin de gauche. Nous avons affaire,
comme 9a voit,' à une jeune fille d'après-guerT'e<
Tout irait bien dans la suite, si les parents des
deux jeunes gens ne se mêlaient de leurs affaires
gens, la tête levée, attendaient, comme si
quelque ange descendu du ciel pouvait re-
mettre en mouvement cette merveille de mé-
canisme qui avait réjoui les générations loin-
taines.
Pendant ce temps, toutes les églises réson-
naient des chants de la Résurrection. Roseline,
dans la cathédrale des Doms, assistait aux
vêpres, dévotement. Pour ce jour-là, elle avait
mis de côté ses habitudes mondaines. Il lui
plaisait de se confondre avec le troupeau obs-
cur des fidèles, et de faire un peu de silence
autour de son âme agitée. Puis elle aimait cette e
vieille basilique perchée sur le rocher qui do-
minait l'immense horizon, et qui semblait pla-
cée là comme un refuge où l'humanité errante
pourrait s'abriter. Sous le porche byzantin; on
lisait cette inscription Viator, plurima paucis
audi, et l'histoire de toutes les merveilles ac-
complies dans ce lieu admirable se déroulait,
écrite dans la pierre en caractères ineffa-
çables.
Le front dans ses mains, Roseline causait fa-
milièrement avec la Divinité. Si superficielle
que fût sa foi, elle s'affermissait aujourd'hui à
entendre les hymnes triomphantes s'élever
hardiment sous les voûtes, et à sentir passer
dans l'air la grande allégresse pascale. Tout le
monde, en ce jour d'espoir, devait oublier ses,-
égoïsmes intimes, ou les offr.ir comme la,fuJ
mée des encens à la volonté suprême qui d'un
seul holocauste avait tiré le salut du monde.
Roseline faisait un acte d'abandon d'elle-
même, qui lui semblait naturel et doux: « Sei-
gneur, disait-elle, que suis-je en votre pre-
sonoe? Un grain de poussière, un pauvre petit
atome sans nom! Cependant, vous avez mis en
moi un immense besoin de bonheur qui me
grandit jusqu'à vous. Mais cela encore sans
doute n'est que vanité et illusion; et peut-être
n'y a-t-il de vrai ici-bas que les larmes et la
souffrance? Hélas! Seigneur, je ne une sens
point faite pour le sacrifice; et, si je vous avais
suivi au Golgotha, mon cœur aurait vacillé
dans ma poitrine et n'eût pu supporter le ta-
bleau de votre agonie sanglante. Mais j'ac-
cours au-devant de votre robe blanche sortie
du sépulcre, et je me prosterne devant vos
mains bénissantes. Je ne toucherai point cette
robe immaculée et je ne baiserai point ces
mains trop pures. Vous l'avez défendu à celle
même des saintes femmes qui vous a le plus
aimé. Qu'aurai-je donc à vous présenter en of-
frande ? Rien que ma pensée hésitante et que
mon incessante inquiétude. Prenez-les, trans-
formez-les en une petite flamme de sainteté et
d'amour. Je n'ose vous demaader autre chose
pour Jes embrouiller, évidemment ce sont des pa-
rents de vaudeville.
M. Harry Baur, l'un des dieux pères, est qu'on
̃nous pardonne l'à-peu-près hors de pair. M.
Hasti, l'autre papa, lui donne plaisamment la ré-
plique. M faut louer aussi M. Jacques de Féraudy
et Mlle Marken, les deux jeunes gens, Mme Cassive,
M'M. Etehepare, Angely, Alfroy, aille {SnmvMle.
i Ce soir 4 `
A la Coipédie-Française, l'Abbé Constantin
(MM. Brunot, Lafon, Monteaux, Drain, Reyval, Du-
ïresne; Mmes Devoyod, Robinne, Even, Renaud).
L'anglais tel qu'on le parle (MAL Granval, Paul
Numa, Fresnay, Ledoux, Falcomnep; Mmes Bretty,
Renaud).
A l'Opéra-Comique, la Navarraise (Mlle Sibille;
j MM. Qger, Azéma, de Creus). Chef d'orchestre, M.
Frigara. La Tosca (Mlle Vallandri; MM. Marny, La-
I font). Chef d'orchestre, M. A. Catherine.
t A l'Qdéon, le Procureur Eallers (MM. Gémier,
l, A, a !e ProcMreM?* ( (MM. Gémier,
Varennes, Barenoeyj Raoul Henry; Mmes Mayane,
Clâsis).
v– A l'Opéra-Comique
k l'oceasion de la reprise du Jongleur de Notrè-
Dowe, qui aura lieu dimanche prochain en mati-
née, MM. Lucien Fugère et Charles Friant feront
'leur rentrée aux oôtés de MM. Dupré, de Creus,
Azéna et Audoin, qui interpréteront les autres
rôles principaux de cet ouvrage. Le spectacle com-
mencera par Pailla;se.
A.u théâtre Femina. Voici les dernières repré-
sentations de la Famille du brosseur, de M. Tristan
Bernard, dont le succès ne s'est pas démenti un seul
soir dapuis la reprise.
M. de Féraudy et sa compagnie se sont embarqués
hier à Anvers pour le Canada.
lie théâtre Indépendant, sous la direction de M.
Paupélix, donnera le vendredi 6 octobre, en soirée, à
la Comédie des Champs-Elysées, la répétition générale
de l'hle de soleil, conte en quatre tableaux, de M. Mi-
ohel Ouar#a, musique fie M. Marcel Dupré, grand-prix
de Roine. Deux représentations de gala de cette .œuvre
.auront Heu les 7 et S octobre, en soirée.
SPECTACLES DU JEUDI 14 SEPTEMBRE
Opéra; < Relâche.
Vendredi: Faust.
Théâtre-Français, 8 h. 15. L'Abbé Constantin L'an-
glaif tel qu'on le parlé.
Vendredi les Folies amoureuses; l'Aventurièrç.
Opéra^Comujue, 8 h. La Tosca; la Navarraise.
Vendredi Lakmé; Cavalleria rusticana.
Odéor, 8 h, 30. ̃«- Le Procureur HaUers.
• Veqdrgdi Penthésilée.
GaitéLyrique, 8 h. 30. Le Pont vivant.
Vaudeville, 8 fa. 45. Monsieur Oumollet.
Porte-St-Martin, 8 h. 3O.La Bouquetière des Innocents.
Sarali-Bernhardt,8 8 h. 30. La Dame aux camOilas,
Renaissant, 8 h. 45. Gigolette.
totoine, 8 h. 30. Mam'zelle Nitoucoe; ̃•̃' ̃̃"<
•Variétés, 9 h. Ma tante d'Honfleur.
Th. de Paris, 8 h. 30. Raflles.
(Nouvel-Ambigu, 8 h. 30. Le Grillon du foyer.
Boufios-Parisiens, 8 h. 45. Phi-Phi.
Palais-Royal, 8 h. 45. La Seconde nuit de noces.
Athénée, 8 h. & r Atout. cœur 1
Fémina, 9 h. La Famille du brgsseur*
Trianon, 8 h. 30. Les Mousquetaires au couvent,
Vendredi les Cloches de Coroeville.
Châtelet, 8 h. 30. La Course au Donneur,
Théâtre Daunou, 8 ù. 45. Ta bouche 1
Th. des Nouveautés, 9 h. Mon bébé.
Edouard-VII, 9 h. Le Retour d'Hélène.-
Grand-Guignol, 8 h. 30. L'Angoisse; Prenez ma dame,
Sol-Hyams, brocanteur; La suite à demain.
Scala, 8 h. 30. Le Chasseur de chez Maxlm's.
Poticière, 9 h. Marie Gazelle, avec Polaire.
Cluay, 9 h. II est te chef de gare.
Béjazet, 8 h. 45. Un tour de cochon*
Michel, 8 h. 45. La Pomme.
théâtre Marigny, 8 h. 30. La Revue de Marigny 1922.
Folies-Bergère, 8 h. 30. Folles sur folies (revue).
Alhamfcra, 8 h. 30. Gamsakourdia et Demidoff, 10 attrac.
Olympia, 8 h. 30. T. I. i" mat. et soirée Attractions.
Onmïa-Patlié. La Fille du milliardaire; les Trois
masques; actualités.
Madeleine-Cinéma (matinée et soirée) La Reine de
Saba, aveo l'orchestre Lachaume; aotualités.
Ba-Ta-Clati
Çë Soir 'mËin>' ̃̃ifliu
S h. 30 B&j~&W~
et de sa Troupe Mystérieuse
iWJjC^.TIOlV fiBSATUITE! de U \ir. & iZ- ta.
CQUERCE, INDUSTRIE ET AGRICULTURE
La « journée du lait »
M. Henry Chéron, ministre de l'agriculture, a
reçu les membres du comité d'organisation de la
«. journée du lait », qui lui ont été présentés par M.
Donon, sénateur. Il a accepté de présider les tra-
vaux du. congrès, qui se tiendra à Paris le mardi
19 septembre, ainsi que le banquet qui le termi-
nera.
SPORTS
H1PPSSW1E
COURSES A CHANTILLY
!La dernière journée de Chantilly n'avait pas at-
tiré beaucoup de chevaux. Le programme, d'ail-
leurs, n'offrait rien de parttouiMèremeat intéressant,
L'épreuve principale, le prix Vermout, n'a réuni
que quatre partants d'ordre secondaire, dont deux
représentants du baron Edouard de Rothschild
c'est l'un d'eux, Tacite (11 fr. 50), qui l'a emporte,
mais de bien peu
Autres gagnants Univers, 30 fr.; Herbâger,
25 fr; Goloonde, 34 fr. 50; Howerday, 19 fr'. 50;
Chamsis, 37 fr.
LE SAINT-LÉGER
En l'absence du gagnant du Derby, la grande
épreuve de Doncaster est revenue à un gros outsi-
der, loyal Jjancer {30/1), à lord Lonsdale, battant
vingtrtrois concurrents, dont les deux chevaux
français Gaurisankar et Ramus. Le premier s'cet
comporté honorablement, en finissant. quatrième;
quani au second, qui,' devieni.de plus en plus cabo-;
chardj il a perdu toute chance dès le départ par son
mauvais vouloir.
f qu'un peu de cette résignation dont vous nous
#vez donné l'exemple. »
Roseline s'exaltait dans ces invocations.
C'était comme une cantilène dont elle berçait
son âme. Elle s'apercevait que cette âme était
plus meurtrie, plus vulnérable, plus doulou-
reuse qu'elle n'avait cru. Les chagrins légers et
les déceptions passagères y avaient laissé une
empreinte qui déjà paraissait difficile à effa-
cer. Sous tant de rire, de jeunesse et de dis-
sipation, il y avait une blessure que le destin
inconscient y avait mise et que la vie sans
doute élargirait un peu plus chaque jour.
̃ ^Cependant, l'O filii résonnait sur les lèvres
des enfants de la maîtrise; au-dessus du grand
autel la profusion des cierges allumés1 formait
une immense auréole scintillante, et dans les
profondeurs de la vieille cathédrale d'autres
fueurs' indécises et tremblantes marquaient les
autels des saints vénérés– comme de petites
constellations éparses dans le ciel autour du
,soleil de gloire. Roseline en cet instant ne se
souvenait plus ni de son titre, ni de sa richesse,
ni même de sa beauté. Une émotion plus noble,
quelque chose de large et d'universel, l'empor-
tait vers des sphères qu'elle n'avait point cou-
tume de hanter. Un souffle pur, à ces hau-
teurs, passait sur ses fièvres et en dissipait
l'âcreté. Elle se sentait presque heureuse de ne
plus souhaiter le'bonheur avec la même fré-
nésie avide.
.En quittant l'église, elle suivit avec Olivière
le courant des promeneurs qui se portait vers
le centre de la ville. Cette fin d'après-midi était
d'une tendresse et d'une volupté exquises. Le
printemps, nouvellement né dans les campa-
gnes, répandait son charme jusque dans les
plus étroites ruelles enfermées entre d'inacces-
sibles murailles. Des feuillages luisants s'accro-
chaient entre les pierres; des chardonnerets
bavards se réunissaient au milieu et tenaient
leurs conciliabules jusque sous 'les pieds des
passants. Au-dessus des têtes, l'azur se fleuris-
sait de délicates couleurs, comme si là-haut,
dans les jardins de l'éther, s'ouvraient aussi de
fraîches et vivantes corolles. Roseline respirait
avec délices les effluves de cette saison en-
chantée, qui correspondait à la jeune saison de
sa vie, brillantes l'une et l'autre et égale-
ment exposées à de redoutables, orages! Elle
marchait sans s'occuper d'Oliyière, dont la
compagnie ne lui était plus qu'une apparente
protection. Elle savourait ce qui mûrissait en
elle, et ce qui se préparait au dehors d'indes-
tructibles promesses. Les rumeurs du peuple,
la son des cloches, le bourdonnement des chan-
sons lointaines augmentaient ces tauressions.
APRÈS LA VICTOIRE DE RUBAN
(Le roi d'Espagne a offert un banquet aux pro-
priétaires de chevaux qui ont couru diimanebe dans
les courses où ses écuries ont gagné le Grand-Prix.
On a décidé que, pour les courses de 1923 et de
1924, des prix de 2'QO.OOO et de 300,000 pesetas se-
ront institués et que le Grand-Prix atteindra un
million.
e- ~L,
~j'~B-z~jr~
as~c~ea~
REVUE DES DEUX MONDES)
15, rue_4e l'Université, Paris.
Sommaire du numéro du 15 septembre 1922
Général Mangin Tanger et les îles Canaries.
Louis Bertrand. Cardénio (dernière partie).
Comte Primoli. L'Impératrice Eugénie et le
tsar Alexandre II.
FirminKoz. La Crise de la paix aux
Etats-Unis,
Georges Goyau Ames de Port-Royal.
Boris Souvorine Alarecherchedelapatrië(I).
Joseph de Pesquidoux Le Livre de raison (III).
Camille Bellaigue. Un Evêque musicien.
Emile Ripert. Poésies.
Noëlle Roger. Sur les chemins de l'Alba-
nie, (Fin).
Louis Gillet. La vraie histoire de Gœthe
et de Bettina.
Charles Nordmann. Spiritisme, métapsychique
et ectoplasme.
René Pinon. Chronique politique.
Le numéro 240 PAGES 4 fr. 50
Abonn' 1 an, Paris, 80 fr. Départ5, 86fr. Etranger, 98 fr.
REVUE:de'FRAUCE.
15 SEPTEMBRE i
HENRY BORDEAUX ALBERT BESNARJ) i
VANDEREM i
VALÉRY LARBAUD RENÉ PUAUX, etc. i
La conclusion de 7a grande enquête politique et économique i
de Tarde et Ȕoaavessel i
La première partie du DON JUAN BOUESGEQIS g
romon par F'îei'ire: Qrassçf, etc. g
Parti, 1, av. Observatoire. Abons' lu, 80 fr. leu° 4fr. 5Q il
Septembre 1922 (Texte français-anglais)
'France-Etats-Unis
Revue mensuelle du Comité FRANCE-AMERIQUE
Président .-H. Gabriel Hanotaux, de l'Aeadémie franc..
i 1
Maurice »onnp-~y Impressions d'Amérique.
de l'Académie française.
Professr Hugh A. Smith. L'enseignement du fran-
de l'Université de Wis- çais aux Etats-Unis.
consin.
3. Décamps Produits d'Amérique le
Direct1 dù Sera, des Çtud. cuivre.
écon. de là B. de France.
F. Guillotel L'Industrie du pétrole en
Agrégé de l'Université. Californie.
Chroniques: Vie econom., polit., intellect., sociale.
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CEREALES. New-York, 13 septembre blé roux
d'hiver dur disponible 116 1/4.
Chicago, 13 septembre maïs disponible 63 5/8; sept.
•02 1/4; déc. 50 5/8; mai 60 1/8. Avoines sept. 34 7/8;'
déc. 34 5/8; mai 37 3/8. Blés sept. 99 1/2; déc,
100 3/4; mal 105 3/4.
CAFES. New-York, d3 septembre disponible
40 3/8; oct. 9 40; déc. 9 54; mars 9 58; mai 9 56;
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Le Havre, 13 septembre. Clôtura sept. 193 50;
oct. 194 50; nov. 195; déc. 195 25; janv. 193; fôv.
191 25; mars 190 50; avril 188 25; mai 186 75; juin
185 50; juill. 183; août incoté. Ventes, 4,000 sacs
SUCRES. New-York, 13 septembre oot. 3 21;
déo. 3 29; mars, 3 •iil; mai 3 22. Centrifuge 96° droit
payé Cuba'4 95. ̃̃•̃̃
COTONS. Nfew-York, d3 septembre disponible'
21 80; sept. 21 40; oot. 21 52; déc. 21 80; janv. 21 62;'
mars 21 80; mai 21 72; juill. 21 52.
1 Le Havre, 13 septembre. Clôture sept. 360; oct.
360; nov. 360; déc. 359; janv. 358; fév.'357; mars 356;
avril 355; mai 354; juin 353; juill.. 352; août 350. Ven-
tes, 2,200 ballesi >
LAINES. Le Havre, 13 septembre. Clôture
sept. 740; oct. 720; nov. 710; déc. 700; janv. 680; fév.
680.
METAUX. Londres, 13 septembre cuivre, cpt; t.~
63 6/3;^ 3 mois 63 13/9; électro 71 à 71 10/».– Etain
cpt. 159 3/9; à' 3 mois 16O',e/3. Plomb cpt. 24 ;̃ éloi-
gné 23 5/»; anglais 25 5/.>. Zinc cpt. 31 12/6; éloi-
jné 30 7/6. Antimoine Regulus 32 10/» à 35. Ar-
confuses. Toute la nature communiait dans le
même espoir.
Le peuple, en sortant de la cathédrale, avait
gagné les abords de l'hôtel de ville. Peut-être
l'accident du matin était-il réparé, et allait-on
tout à l'heure, dans le flamboiement du cré-
puscule, voir sortir les silhouettes familières
du couple, et entendre lentement résonner la
voix grave de l'horloge? Olivière, plus que sa
jeune maîtresse, s'intéressait à cette catastro-
phe inexpliquée. Sa superstition innée y bro-
dait mille fantaisies qu'elle traduisait en phra-
ses trépidantes, sans s'inquiéter que Roseline,
emportée par son rêve, l'écoutât
Voil'à, disait-elle, sûrement, un signe fâ-
cheux pour les habitants! Si l'horloge n'est pas
remise en marche cette nuit, on peut s'atten-
dre à voir éclater quelque malheur. Jamais, de
mémoire d'homme, ce cadran célèbre n'avait
manqué à son devoir, et il choisit, juste le jour
de Pâques, le plus. saint jour de l'année, et
l'heure de midi, pour fausser compagnie à tous
ceux qui se réjouissent de voir arriver cette
heure mémorable. Séparation, émeute, épidé-
mie, famine, et peut-être la fin du monde, on
peut tout présager devant une fatalité pareille.
D'ailleurs, qui donc oserait se mêler de répa-
rer la fameuse horloge? Le maître mécanicien
qui la construisit il y a deux cents ans ne sor-
tira pas de sa tombe pour venir raccommoder
son oeuvre, et personne dans la ville ne'serait
capable d'en retrouver le secret. Il y a de la
diablerie là-dedans; on s'en apercevra avant
peu.
–r Tais-toi, Olivière, tes sornettes m'impor-
tunent, dit enfin Roseline en frappant sur le
bras de la chambrière. Quel rapport peut-on
établir entre l'arrêt d'une horloge et le sort
de toute une population?
-r- Rien n'est à négliger dans les signes quo
le destin nous envoie, affirma l'Aragonaise
avec autorité. Souhaitons, en attendant, que
l'on trouve un homme assez habile pour re-
mettre les choses en état et rassurer ainsi l'o-
pinion publique.
Il était évident en effet que ce fait, petit en
soi, prenait des proportions inquiétantes. De-
vant l'hôtel de. ville, il y avait tant de monde
qu'on se serait cru à un jour de grande élection.
Le viguier et les consuls recevaient, sans pou-
voir rien y répondre, les doléances des ci-
tqyens. Cependant, un homme de haute taille,
qui gesticulait nerveusement, prétendait pos-
séder la solution du problème. C'était l'horloger
Mouchotte, qui logeait à côté, dans la rue des
Miroirs, et qu'on était allé quérir, afin qu'il
donnât son avis dans un cas aussi difficile.
Moyennant deux cents uistoles -Rayées d/a-J
gent en barres cpt. 35 1/4 d. l'once;' éloigné 35 1/8 4,
Or en barres opt. 92/9 l'once. Mercure 13,
CAOUTCHOUCS. Londres, 13 septembre: planta-
tion 0/7 5/8; smoked 0/7 5/8; Para 0/10 1/2.
SAINDOUX. Chicago, 13 septembre sept. 10 40;
oet. ̃!<) 42; janv, 8 92.̃
M4BCHÉ' DES GRAINS (13 septembre)
Les prix des blés étrangers en dollars et en livres
sont à peu près les mêmes qu'il y a huit jours, mais,
en raison de la hausse des changes, ils sont, naturel-
lement, plus élevés en francs. On cote aujourd'hui les
blés Manitoba n" i 60 francs environ eaf pour embarque-
ments octobre à décembre; les n" 2 59 francs; pour
embarquements janvier à mars, il faut payer une prime
de près de 1 fr. 50. L'Allemagne en a acheté ces jours
derniers, l'Angleterre aussi, l'Italie quotidiennement
pour ainsi dire, tandis que nos propres achats ont
diminué, d'abord à cause de la tension des changes,
ensuite parce que la meunerie veut « digérer les
grosses quantités de blés exotiques déjà trajtées et at-
tendues d'ici; à fin décembres
Les offres de la culture sont d'ailleurs devenues assez
libérales, et si les meuniers. achètent des .,blés indigè-
nes, ils le font au jour le jour, étant suffisamment
pourvus de grain pour attendre. C'est surtout l'.Est
et le Midi qui ont été acheteurs jusqu'ici, mais sans
précipitation. Aussi le marché es-t-il très calme, On
offre blés de Beauce, Loirftt, Loir-et-Cher 75 à 75 5a
départ; Touraine, Indre, Poitou 75 50; Allier. Cher, Niè-
vre 77 à 77 50; Vendée,. Anjou, 74 à 74. 50; Bretagne 70
à 71; Oise, Somme, Aisne 74 à 74 50; Nord, Pas-de-Ca-
lais 71 50 à 72. Les farines, également calmes, sont of-
fertes depuis 95 francs départ, tnat en livrable qu'en'
disponible, Les boulangers qui ont des stocks achètent
peu, croyant à tort ou à raison à la baisse. Les sons,
peu demandés parce que les fourrages de seconde et
troisième coupos abondent, sont offerts de 30 à 38 fr.
suivant les qualités.
Offres plus nombreuses en avoines et demande peu
active. La grise de Beauce, Eure et Brie vaut de 5§ a!
55 50; la grise d'hiver Poitou-Centre (c'est la plus mau-
vaise récolte) 62 à 63 la noire du Centre 57 à 58; les
jaunes et blanches 54 à 55; la grise de Bretagne 59:
la noire 58; les bigarrées 54 50. Peu de demandes en sei-
gles, tenus de 47 à 48. AJÏaires. très restreintes, en orges,
quoique un' peu plus nombreuses peut-être que la se-
maine dernière. Les prix varient (orges. d'Auvergne non
comprises) de 54 à 57. Les'escourgeons, délaissés, çonf
offerts de 51 à 53. Les premiers sarrasins nouveaux ont
paru sur 'les marchés. Ils sont tenus à 60 francs envi-
ron en disponible le. livrable étant plus cher (G2 sur
les ,4 ou 6 mois d'octobre) parce qu'on craint que le
mauvais'temps ne préjudicie à la récolte.
Les maïs Plata sont fermes. Il y en a peu en dispo-
nible et peu qu'on attende prochainement. Le dispo-
nible de 62 à 63 dans nos ports, Je Jiyrable 6 de novem-
bre de' 56 50 à 57. ̃̃•
MARCHÉ DES VINS
Le rendement de la récolte dans le. midi serait, dit-on,
un peu inférieur à ce- qu'on espérait. Néanmoins, les
prix continuent de baisser. A Béziers, les vins de l'an-
née dernière, qui se payaient récemment à raison de
9 fr. le degré, ne' valent plus que de 8 à 9 fr., et les
nouveaux de 7 50 à 8 50 au lieu de 9 à 10. A Carcas-
sonne, on cote les vins de 1921 de 8 à 9 fr. le degré, au
̃ lieu de 9 à 9 50; à Narbonne, 65 à 90 l'hectolitre nu pris
h la propriété, au lieu de 70 à 95, Les vendanges battent
maintenant leur plein dans tes vignobles méridionaux
et vont commencer dans le Bordelais. Les Charentes, la
Touraine, le centre, la Bourgogne, l'est comptent sur
une grosse récolte. La production algérienne, pour les
raisons que nous avons dites, n'est plus évaluée qu'à
7 millions 1/2 d'hectolitres, au lieu de 8 millions.
A Bercy et dans les entrepôts parisiens, les ventes
de gros à gros se font aux mêmes prix que la semaine
dernière. Les premiers vins d'Algérie arrivés, pesant 11°
sont offerts à. 130 fr. l'hectolitre, et des vins blancs du
Portugal, titrant 12», à 120 fr. Mais la vente des vins
blancs est toujours difficile.
Les détaillants continuent de n'acheter que pour leurs
besoins immédiats, escomptant encore sans doute une
baisse plus forte.
IWFOBBS&TIWS FSHANOIÈBES
–> Pékin, 13 septembre. Il est question d'un
emprunt à court terme de 10 millions de dollars
mexicains approximativement à consentir par des
Banques chinoises au gouvernement chinois.
Pétroles Premier. Production des trois raf-
fineries polonaises (non compris la raffinerie tché-
coslovaque) en juillet 8,684 tonnes, contre 7,044
tonnes en juin. La production du premier semee-
tre i922 avait été -de 48,539 tonnes. <.
̃ Hier mercredi, âTGenève, 100- francs français
valaient 40 38 3/4; 1 livre sterling, 23 565; 1 dol-
ar, 5 29 3/4; 100 francs belges, 38 15; 100 lire ita-
liennes, 22 41 1/4; 100 pesetas, 81 60; 100 marks
allemands, 0 33 1/4; 100 couronnes autrichiennes
nouvelles, 0 0069; 100 couronnes hongroises, 0 20;
100 couronnes tchécoslovaques, 17 55; 100 marks
polonais, 0 08.
A Londres, la livre sterling valait 58 fr. 30 et
7,05tfmark's allemands.
A Berlin, 1 franc français valait 121 marks 74;
1 livre sterling 7,090 marks; 1 dollar, 1,589 marks.
A Vienne, 1 franc français valait 5,707 couron-
nes et 1 mark allemand 48 couronnes 85.
DÉCLARATIONS DE FAILLITES
Anselme Delahousse de Geest, négociant en cotons,
'demeurant à Paris, rue Bergère, 22.
Couthier, négociant en vêtements confectionnés, à
Saint-Ouen (Seine), avenue Michelet, 99, ci-devant, et
demeurant actuellement à Paris, rue du Faubourg-
Saint-Denis, 216.
Durand, épicier, demeurant à Pantin, avenue Jean-
Jaurès, 186.
Charles Cabanes, ingénieur constructeur, demeurant
à Paris, rue Laffitte, 5.
Benjamin Knabel, négociant en casquettes et cha-
peaux piqués, rue des Tournelles, 33, à Paris, y de-
meurant.
f Faites tenir, contrôler votre!
I ÇOIRPf ABILITËE par les i
1 Etablissements JAMET-BDFFEREftO J
yaasmaa oe. Rue do hivoji. paris hs$uss^
Le Gérant J. Poirier,
[mpr. du ffraps, J. Reiter., impr., 5, rue des Italiens, Paris.
vance, il se chargerait, assurait-il, de faire
jouer de nouveau l'antique machine, et de lui
rendre l'âme pour une durée de .plusieurs siè-
cles. Il était entré dans la chambre de l'hor-
loge il avait examiné les rouages, les ressorts,
les poids et tout ce qui constituait le méca-
nisme de cette œuvre d'art que M. de Vaucan-
son lui-même aurait admirée. Or, Mouchotte
était précisément un élève de Vaucanson; il
avait travaillé avec lui à Grenoble, avant de
venir se fixer en Avignon, où il s'était acquis
une réputation enviable. On discutait. La som-
me demandée par l'horloger semblait dépas-
ser toute mesure c'était exactement ce qu'on
donnait en prime aux citoyens qui venaient
livrer des conspirateurs à la justice. Ne fallait-
il pas, en référer au vice-légat? Mais le vice-
légat, aujourd'hui, était enfermé dans une des
tours secrètes dû palais et ne recevait per-
sonne. ̃
L'impatience du peuple augmentait de mi-
nute en minute. Des cris, des menaces se fai-
saient entendre. C'était tout de suite qu'on
devrait agir. Mouchotte déclarait qu'il lui fau-
drait passer la 'nuit entière dans la tourelle du
beffroi pour ranimer le couple des jaquemarts
et qu'à l'aurore la sonnerié chère aux Avignon-
nais pût de nouveau ébranler l'air; et pen-
dant plusieurs nuits encore, il remonterait dans
la tourelle afin de surveiller et d'achever la
réparation difficile. Etait-ce trop de deux cents
pistoles pour un tel travail? Non, assurément!
Le symbole des libertés de la ville n'avait pas
de prix.
Roseline, de 'loin, avait assisté à ces collo-
ques. Elle avait d'abprd trouvé exagérée l'im-:
portance donnée à cet incident. Et maintenant,
elle était de l'avis d'Olivière et de la foule. Elle
applaudissait au bon vouloir de Mouchotte, et
volontiers elle eût jeté sa bourse d'or au pied
du beffroi pour aider au payement des deux
cents pistoles. Ne fallait-il pas faire quelque
chose pour le peuple? Et si tant de luxe, de
beauté, de bien-être l'avait entourée dès sa
naissance, elle, l'héritière unique des Francas,
n'était-ce pas que des artisans obscurs, ignorés,
penchés sur leur établi, avaient peu à peu éla-
boré tout ce qui charmait ses yeux et enchan-
tait sa délicatesse?
Roseline se sentait émue; jamais encore elle
n'avait réfléchi à la solidarité humaine. Ce
jour de Pâques, avec, tout ce qu'il ressuscitait
de souvenirs et d'espoirs, lui apportait cette
étonnante leçon..
:'Jean Bertheroy.
CAi suivre.) >.
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