Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1919-09-17
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34431794k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 137484 Nombre total de vues : 137484
Description : 17 septembre 1919 17 septembre 1919
Description : 1919/09/17 (Numéro 30). 1919/09/17 (Numéro 30).
Description : Note : supplément illustré. Note : supplément illustré.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : France-Japon Collection numérique : France-Japon
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k243769t
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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•4'
trop longtemps, y régnent et s'y combattent non
seulement politiquement, mais aussi militairement.
Notons, toutefois, que les luttes intestines actuelles
ne proviennent pas d'un antagonisme de races ou
de religions. C'est seulement l'éternel conflit des
Im;ii_'i! cl luhlvllc de ("inifucius au loiuheau (lu Philosophe.
deux partis, modéré et extrémiste, des deux élé-
ments de la vie politique moderne. Ce qui montre
bien qu'il ne s'agit nullement d'une guerre entre
race du nord et race du sud, c'est que le gouver-
nement central se trouve constamment aux mains
d'hommes du midi et que les principaux chefs du
mouvement sudiste sout nés dans le nord.
En 1917, les parlementaires affiliés au parti de l'op-
position démocratique (Kouomintang) se retirè-
rent à Canton, comme ils l'avaient fait une première
fois en 1913, après qucYouan Chi-Kaï leur eut retiré
leur mandat législatif. Ce nouveau départ suivit
Officiants "du Temple de Confuciiis.
de près lu déclaration de guerre du gouvernement
chinois à l'Allemagne.
Ils constituèrent à Canton un gouvernement mi-
litaire que les puissances n'ont pas reconnu, mais
qui pratiquement n'en tient pas moins en échec,
dans le sud de la Chine, l'autorité de Pékin. Ce
gouvernement trouva auprès des toukiungs (géné-
raux) du sud l'appui que celui de Pékin trouva au-
près des généraux du nord. La lutte prit alors un
caractère effectif et des troupes sillonnèrent la
Chine tout entière pour régler un conflit purement t
constitutionnel. Le Parlement réfugié à Canton
n'a cessé (le réclamer son rappel pur et simple,
prétendant représenter seul la légalité, comme étant
le premier Parlement élu lors de la constitution du
régime républicain. Dès son élection qui eut lieu le
4 septembre 1918, l'actuel président de la Répu-
blique, Hsiu Cheu-Tchang, homme plein de droiture
et de bon vouloir, prit l'initiative de convoquer les
chefs nordistes et sudistes afin de provoquer l'ou-
verture de pourparlers d'où la paix pourrait sortir.
Malheureusement ces pourparlers, par deux fois
suspendus et repris en partie sous l'impulsion des
Associations commerciales composées d'hommes
essentiellement pacifiques et laborieux, n'ont pas
encore donné le résultat souhaité. Nous sommes
convaincus malgré tout que ce résultat sera un
jour atteint, car il ne man-
que de bons esprits ni au
nord ni au sud de la Chine.
Pour le moment, des luttes
intestines sévissent en Chi-
ne et gênent la vie économi-
que du pays. Mieux qu'ail-
leurs apparaissent ici l'étroi-
tesse de l'horizon politique
du peuplechinois, sa lenteur
à prendre parti, son goût
pour les groupements res-
treints et l'absence absolue
île la notion de grande patrie.
Est-ce à dire qu'il ne doive
jamais en être autrement?
Nous ne le croyons pas;
nous pensons au contraire
que l'introduction en Chine
île l'industrie occidentale,
la venue d'étrangers de plus
en plus nombreux, la diffu-
sion de plus en plus rapide
des nouvelles du monde en-
tier par le télégraphe et la
presse, l'élimination de l'es-
prit rétrograde des Mand-
chous sont des faits de na-
ture à modifier le caractère
national. Mais c'est un lent
travail qui devra s'opérer dans la masse. En tout
cas nous ne devons pas ignorer que nous tirerons
de gros profits matériels et moraux à aider la Chine
à entrer dans le mouvement des affaires modernes.
Le Chinois possède le sens de l'honneur commercial
et le respect de la parole donnée. 11 est industrieux.
sobre, d'humeur accommodante et d'àme égale dans
la bonne comme dans la mauvaise fortune. En outre
une habitude de dignité et de fierté répandue par-
tout dans sa vie l'empêche de tomber dans la vi|l-_
garité; il a le goût des rites qui donnent à sa vie
de l'harmonie à quelque classe de la société qu'il
appartienne. Il suffit d'un grand souffle philosophi-
que ou scientifique pour émouvoir ce peuple et déjà
le mouvement des esprit de l'élite est évident; d'où
l'on peut conclure que la Chine, sortie de son iso-
lement, est décidément entrée sur la, scène du monde
moderne.
♦
Lia réforme de l'enseignement
Le programme séculaire des études ne compre-
nait naguère que l'histoire de la Chine, la philoso-
phie et la littérature classique. Dans les principales
villes du Céleste Empire des examens littéraires
avaient lieu dont les lauréats fournissaient à l'Etat
la plupart des hauts fonctionnaires. En 1908, l'impé-
ratrice douairière créa des écoles et une Université
à Pékin dont les programmes devaient s'inspirer
de ceux d'Occident. L'effort fut louable et considé-
rable, toutefois le manque de maîtres poussa les
jeunes Chinois d'abord vers les écoles du Japon;
ensuite, quand les Etats-Unis eurent décidé de con-
sacrer le- montant de l'indemnité que leur, payait la
Chine depuis l'affaire des Boxers de 1900 à l'ensei-
gnement des Chinois, et construisirent aux environs
de Pékin un important collège, de nombreux étu-
diants allèrent en Amérique. D'autres enfin se ren-
dirent en Angleterre et en France. Récemment
encore nous en avons reçu un certain nombre et il
est à souhaiter que le gouvernement français voie
l'intérêt qu'offre pour nous ce genre de propagande,
le meilleur de tous si l'on y réfléchit. Aucun doute
en effet que parmi les jeunes Chinois qui étudieront
soitdans nos lycées, soit dans nos facultés, il ne s'en
trouve qui plus tard joueront dans leur pays un
rôle considérable. 11 est clair que ces hommes nou-
veaux, instruits chez nous. connaissant notre pays,
imbus de nos idées, auront en Chine une inlluence
qui nous sera favorable. Il faut reconnaître qu'un
effort a déjà été l'ait par nous en Chine même. A coté
des institutions créés par les Américains, les Anglais
et les Allemands, les Français ont créé des écoles dans
bien des villes. Shanghaï, centre actif d'affaires et
d'idées, a vu naître un collège français qui est devenu
important sous une habile direction, une Université
CoM-icn s
1" >< Aurore •>. due à l'initiative des Jésuites, mais
dont le diplôme de fin d'études a reçu de notre
gouvernement l'équivalence de notre baccalauréat;
Pékin Tientsin Nankin. Hankéou, Canton, les
provinces de l'ouest comptent également des écoles
françaises. A Tchengtou, ville principale du Seut-
chouan, nous avons une école de médecine. En
somme, sur tout le territoire chinois, des maîtres
français instruisent des milliers d'enfants et de
jeunes gens; mais il faut tendre de. plus en plus,
selon nous, a instruire les fils des classes élevées
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trop longtemps, y régnent et s'y combattent non
seulement politiquement, mais aussi militairement.
Notons, toutefois, que les luttes intestines actuelles
ne proviennent pas d'un antagonisme de races ou
de religions. C'est seulement l'éternel conflit des
Im;ii_'i! cl luhlvllc de ("inifucius au loiuheau (lu Philosophe.
deux partis, modéré et extrémiste, des deux élé-
ments de la vie politique moderne. Ce qui montre
bien qu'il ne s'agit nullement d'une guerre entre
race du nord et race du sud, c'est que le gouver-
nement central se trouve constamment aux mains
d'hommes du midi et que les principaux chefs du
mouvement sudiste sout nés dans le nord.
En 1917, les parlementaires affiliés au parti de l'op-
position démocratique (Kouomintang) se retirè-
rent à Canton, comme ils l'avaient fait une première
fois en 1913, après qucYouan Chi-Kaï leur eut retiré
leur mandat législatif. Ce nouveau départ suivit
Officiants "du Temple de Confuciiis.
de près lu déclaration de guerre du gouvernement
chinois à l'Allemagne.
Ils constituèrent à Canton un gouvernement mi-
litaire que les puissances n'ont pas reconnu, mais
qui pratiquement n'en tient pas moins en échec,
dans le sud de la Chine, l'autorité de Pékin. Ce
gouvernement trouva auprès des toukiungs (géné-
raux) du sud l'appui que celui de Pékin trouva au-
près des généraux du nord. La lutte prit alors un
caractère effectif et des troupes sillonnèrent la
Chine tout entière pour régler un conflit purement t
constitutionnel. Le Parlement réfugié à Canton
n'a cessé (le réclamer son rappel pur et simple,
prétendant représenter seul la légalité, comme étant
le premier Parlement élu lors de la constitution du
régime républicain. Dès son élection qui eut lieu le
4 septembre 1918, l'actuel président de la Répu-
blique, Hsiu Cheu-Tchang, homme plein de droiture
et de bon vouloir, prit l'initiative de convoquer les
chefs nordistes et sudistes afin de provoquer l'ou-
verture de pourparlers d'où la paix pourrait sortir.
Malheureusement ces pourparlers, par deux fois
suspendus et repris en partie sous l'impulsion des
Associations commerciales composées d'hommes
essentiellement pacifiques et laborieux, n'ont pas
encore donné le résultat souhaité. Nous sommes
convaincus malgré tout que ce résultat sera un
jour atteint, car il ne man-
que de bons esprits ni au
nord ni au sud de la Chine.
Pour le moment, des luttes
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ne et gênent la vie économi-
que du pays. Mieux qu'ail-
leurs apparaissent ici l'étroi-
tesse de l'horizon politique
du peuplechinois, sa lenteur
à prendre parti, son goût
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treints et l'absence absolue
île la notion de grande patrie.
Est-ce à dire qu'il ne doive
jamais en être autrement?
Nous ne le croyons pas;
nous pensons au contraire
que l'introduction en Chine
île l'industrie occidentale,
la venue d'étrangers de plus
en plus nombreux, la diffu-
sion de plus en plus rapide
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tier par le télégraphe et la
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prit rétrograde des Mand-
chous sont des faits de na-
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national. Mais c'est un lent
travail qui devra s'opérer dans la masse. En tout
cas nous ne devons pas ignorer que nous tirerons
de gros profits matériels et moraux à aider la Chine
à entrer dans le mouvement des affaires modernes.
Le Chinois possède le sens de l'honneur commercial
et le respect de la parole donnée. 11 est industrieux.
sobre, d'humeur accommodante et d'àme égale dans
la bonne comme dans la mauvaise fortune. En outre
une habitude de dignité et de fierté répandue par-
tout dans sa vie l'empêche de tomber dans la vi|l-_
garité; il a le goût des rites qui donnent à sa vie
de l'harmonie à quelque classe de la société qu'il
appartienne. Il suffit d'un grand souffle philosophi-
que ou scientifique pour émouvoir ce peuple et déjà
le mouvement des esprit de l'élite est évident; d'où
l'on peut conclure que la Chine, sortie de son iso-
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♦
Lia réforme de l'enseignement
Le programme séculaire des études ne compre-
nait naguère que l'histoire de la Chine, la philoso-
phie et la littérature classique. Dans les principales
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avaient lieu dont les lauréats fournissaient à l'Etat
la plupart des hauts fonctionnaires. En 1908, l'impé-
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à Pékin dont les programmes devaient s'inspirer
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rable, toutefois le manque de maîtres poussa les
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ensuite, quand les Etats-Unis eurent décidé de con-
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l'intérêt qu'offre pour nous ce genre de propagande,
le meilleur de tous si l'on y réfléchit. Aucun doute
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soitdans nos lycées, soit dans nos facultés, il ne s'en
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et les Allemands, les Français ont créé des écoles dans
bien des villes. Shanghaï, centre actif d'affaires et
d'idées, a vu naître un collège français qui est devenu
important sous une habile direction, une Université
CoM-icn s
1" >< Aurore •>. due à l'initiative des Jésuites, mais
dont le diplôme de fin d'études a reçu de notre
gouvernement l'équivalence de notre baccalauréat;
Pékin Tientsin Nankin. Hankéou, Canton, les
provinces de l'ouest comptent également des écoles
françaises. A Tchengtou, ville principale du Seut-
chouan, nous avons une école de médecine. En
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