Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1913-11-05
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 novembre 1913 05 novembre 1913
Description : 1913/11/05 (Numéro 19116). 1913/11/05 (Numéro 19116).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
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Description : Collection numérique : France-Japon Collection numérique : France-Japon
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
'4. fJE TEMPS. 5 novembre 1913,
par souscription dans quelques jours, Il est édité
de la façon la plus luxueuse par M. Manzi. II
contiendra des documents inédits, du plus haut in-
térêt, recueillis par.M. de Montesquiou ce sera
sur la célèbre comtesse une étude complète et défi-
nitive. p
AU JOUR LE JOUR
Inédits de ïietof Jlugo
J\$nz série de portraits
Nous Empruntons encore quelques portraits
Inédits au 'volume de Choses vues & Victor Hugo,
dont'lai publication est imminente:
v ̃• M. Mole
Le passant qui, dans l'été de 1,849, eût rencou-
tré, vers deux heures après midi, sur le pont de
ïa Concorde, une lourde berline bleue sans la-
quais, menée par un cocher em .capote une et
traînée par deux grands vieux chevaux noirs, eût
pu apercevoir, seul et rencogné dans l'angle à
droite de cette voiture, un vieillard blême,; ridé,
à profil d'oiseau, affublé de conserves vertes gar-
nies de taffetas. Un moment après, il eût pu voir
cette berline s'arrêter devant la grille de l'Assem-
blée nationale, la portière s'ouvrir, et s'élancer
lestement à terre une espèce de jeune homme
en petite redingote noire et en chapeau gris,
un stick à la. main. Ce vieillard et ce jeune hom-
me, c'était M. Molé.
En entrant à l'Assemblée, M. Mole ôtait ses bé-t
eicles.
M. Guizot écoutant M. 'Mole parler à la tribune
disait un jour « Des arguments, mais pas d'idées,
des raisons, mais pas d'éloquence. C'est un arbre
qui a des branches et point de feuilles. »
M. Guizot croyait définir M. Mole; il définis-
sait l'hiver.
Sec et froid, voilà en effet tout le cœur de cet
homme d'Etat. l
La princesse Somaïlof
La princesse Somaïlof est une Russe assez
belle, mais fort brune, à la peau tannée; de plus
insolente. Elle était l'an dernier à Bologne où
se trouvait aussi la comtesse d'Agout, Française
des plus blanches. Un jour, dans un salon, Rossini
qui hait les Russes de cette bonne haine du chat
pour Je chien et du Midi pour le Nord, entendit
Mme Somaïlof, fort décolletée elle-même, s'ex-
tasier sur la beauté et l'éclat des épaules de
Mme d'Agout.
Vous avez raison, madame, dit-il; vous
voyez la .différence. du satin de Paris au cuir de
< Russie., Jï •̃ '••'
M. de Casablanca
M. de .'Casablanca était un avocat de Bastia ou
d'Ajaccio. Il fut nommé représentant et vint à
Paris. Il se logea rue Boursault, 12, il s'installa
dans cette maison avec sa femme et six longues
"filles noires qu'il avait, et une vieille servante
corse qui mpnta les escaliers pendant six mois
coiffée des mêmes nattes jamais défaites et du
même mouchoir jamais lavé. Personne n'a ja-
mais pénétré à fond dans ce logis. Ces gens cou-
chaient tout habillés, père et mère et filles dans
la même chambre, a peu près dans les mêmes
lits. Comment ils mangeaient, comment ils bu-
vaient, comment ils vivaient, la chambre point ba-
layée, la., cuisine encombrée d'ordures, les vais-
selles égireuléës, les chaises dépaillées, pas de
linge dans les armoires, pas de draps qui ser-
vaient de jupes, les vieux plumeaux dans les coins,
•les toiles d'araignées aux vitres, la crasse, la cen-
dre, la poussière, la couleur qu'avaient les murs,
l'odeur qu'avaient les meubles, cela faisait hor-
reur, cela tenait de la taverne et de la caverne.
C'était un tas sordide, un groupe de Callot,
une halte de bohémiens. Au milieu de ce bouge
allait et venait' le Casabianca, grand, maigre, pâ-
le, grisonnant, avec son profil de mouton, ses
gros yeux bleus, son air naïf, discret et rapace.
Quand on sonnait, la porte s'entr'ouvrait, et lais-
sait voir la figure farouche d'une grande fille
noire qui refermait la porte et s'enfuyait. Si
l'on persistait à sonner, la porte se rouvrait, et
ei l'on demandait M. de Casabianca, une vieille
femme sèche, Mme de Casabianca en personne,
vous apparaissait et vous répondait –M. de
Casablanca ? On ne peut le voir. II est en train
de faire son grand discours.
Proudhon à la Conciergerie
M. Proudhon est à la Conciergerie. II fait là
ses trois ans. II est à la pistole. Sa chambre pa-
yée en pierre de Jiais est meublée d'une table,
d'un lit et de quelques chaises de paille. La table
est grande, couverte de papiers et de journaux,
et porte cette écritoire qui pour les uns est pleine
d'encre et pour les autres de poison.
M. Proudhon, dans sa prison, est vêtu d'un vrai
sarrau de charretier, bleu, large, avec boutons
sur l'épaule et broderies de IH rouge au collet.
•Il a xin pantalon de gros drap, des. chaussons de
lisière et des sabots. Ainsi accoutré, costumé d'a-
vance en. membre de son gouvernement provi-
soire, il attend ce que ses amis de la rue appel-
lent le coup de chien. Ce coup de chien, c'est la
révolution socialiste qui fera Proudhon dictateur.
Proudhon dictateur, il y compte. Quant à moi, j'y
croirai le jour où .l'on une montrera une araignée
grosse comme; up. lion.
Il y a des fleurs sur sa table. Ce sont ses visi-
teurs fanatiques qui les lui apportent, ainsi que
des fruits, des raisins surtout, qu'il mange glou-
tonnement. L'autre jour, un de ses visiteurs, un
beau jeune homme, lui disait tendrement en le
regardant comme on regarde une maîtresse
i« Tu vas te faire mal, et puis tu diras que c'est
ma faute! »,
Comme il recommence son journal, M. Du-
ïaure l'a fait menacer de le transférer à Doullens.
Proudhon s'est emporté. Il a crié « Doullens!-
Brûlez-moi tout de suite! tuez-moi tout de suite!
Mais non! Vous êtes des lâches, et vous auriez la
guillotine que vous ne sauriez qu'en faire! »
Imposition de Lyon de 1914
Dans tm paysage composé à souhait, sur les
bords du Rhône et de la Saône, en un immense
enclos de cinquante hectares, Jes cinquante-deux
sections, les deux cent quatre-vingt-sept classes
de l'exposition de Lyon offriront, du !"̃ mai au
1" novembre de l'année 1914, le plus riche spec-
tacle en même temps que le plus fécond ensei-
gnement. '̃̃̃"̃
D'une exposition spéciale, bien conçue, bien or-
•. ganisée, il faut attendre les plus beaux résultats.
La ville d'e Lyon, conseillée par son maire, a com-
pris que de nos jours l'administration municipal©
ne peut se contenter d'une existence au jour le
•jour, mais qu'il lui faut organiser méthodique-
ment, scientinquement, la vte de la cité. Grouper
sous la forme vivante et pittoresque d'une exposi-
tion tous les éléments nécessaires à l'affirmation
et au développement de cette science, telle est
l'idée quia inspiré M. Edouard Herriot et ses col-
laborateurs.
Elle a été (singulièrement féconde les concours
ïes plus actifs et les plus intéressants ont été tout
de suite acquis au dessein que Lyon réalisait mer-
veilleusement. L'exposition à peine ébauchée ra ral-
lié les suffrages de Paris, de la France, de nos co-
lonies, de l'étranger.
La chambre de commerce lyonnaise a eu là une
occasion de prouver sa magnifique vitalité et sa
puissance depuis longtemps affirmée. Toutes les
•industries qui sont -la gloire de cette grande cité
dont la devise est « Avant, avant, Lion le Mèl-
lior! » métallurgie, automobile, ameublement,
vêtements, soieries • seront en 1914 représentées
comme elles méritent de l'être. L'harmonie de
l'effort qui a fait la Tiichesse et la puissance de
Lyon s'attestera d'autant mieux dans cette occur-
rence, que dans chacune des sections de l'exposi-
tion une partie rétrospective permettra de com-
parer au labeur d'aujourd'hui le labeur d'hier.
iLa chambre de commerce de Paris a bien volon-
tiers voulu répondire à l'appel de sa sœur lyon-
naise. Tous ceux qui ici travaillent pour le luxe
ont tenu à figurer, en 1914, en bonne place dans
une manifestation pacifique où l'Angleterre, la
Belgique, le Danemark, l'Allemagne, l'Autriche,
•la Bohême, la Russie, T'Espagne, l'Italie, la Bul-
garie, le Canada, les Etats de l'Amérique et le Ja-
pon coopéreront.
On sait que 'l'exposition sera inaugurée par te
chef de l'Etat qui a promis de venir y apporter la
consécration de sa présence; La visite de M. Ray-
mond Poincaré montrera à quel point le gouver-
nement français estime bienfaisante et utile l'ini-
tiative de la ville de Lyon, qui apportera d'heu-
Teuses solutions à plus d'un problème économique,
à plais d'une question sociale, en même temps
qu'elle exaltera l'invention et le génie de tout ce
qui a nom et titre dans l'industrie et le commerce
à notee ~"poquei"
FAITS DIVERS
Bureau central météorologique
Mardi 4 novembre. La dépression du nord-ouest de.
l'Europe continue à se déplacer vers l'est, tandis qu'une
autre apparaît au large des îles Britanniques.
Le baromètre marque 742 mm. en Suède, 744 en Is-
lande.
Les fortes pressions couvrent encore la moitié sud de
l'Europe. On note 768 mm. à Madrid et à Hermanstadt.
Le vent est modéré d'entre est et sud sur nos côtes
de la Manche; il est faible du sud-ouest sur celles de
l'Océan; de directions variables en Provence.
Des pluies sont tombées sur l'ouest, le centre et le
nord de l'Europe.
En France, on a recueilli 16. mm. d'eau à Lorient, 8 à
Nantes, 3 à Nancy, 2 à Paris, 1. à Biarritz et à Clermont-
Ferrand.
La température reste relativement élevée dans toutes
nos régions. Elle était ce matin de 0° à Arkhangel,
+ 6° à Charleville, 9° au Havre, 10° à Paris,. 11° Lyon,
14° à Marseille, 16° à Biarritz.
On notait 7° au.Ventoux, ,0* au puyde Dôme,.0° au pic
du Midi. '-r .s'.
En France, un temps doux et pluvieux est probable,
A Paris, hier, la température moyenne, il°8, a été su-~
périeure de 4°4 àla normale (7°4).
A la tour Eiffel, température max. 11°3, min. 9°3.
1 Le ciel demeure couvert et la pluie, qui avait cessé
hier à 12 h. 25, reprend ce matin à 6 h. 55 et continue
depuis presque sans interruption.
Le vent, qui était passé aux régions nord pendant la
nuit dernière, souffle ce matin d'entre est et sud-est, avec
une vitesse ne dépassant pas 6 mètres par seconde.
La température varie peu; les maxima d'hier sont en
général voisins de 13° et les minima d'aujourd'hui ne
s'abaissent pas au-dessous de 9°.
La pression barométrique décroît lentement; elle ac-
cuse midi 762 mm. 3.
A PARIS
arrestation d'un cambrioleur •
Un sujet allemand, le nommé Hermann Sparling,
âgé de trente-sept ans, qui avait dérobé naguère
chez une artiste statuaire, Mlle Malvina Brache,
habitant dans son hôtel, rue de Rome, 76) une pen-
dule Louis XVI signée Gouthière, ciseleur du roi,
et deux amphores du môme artiste ainsi qu'un
petit tableau de l'école hollandaise d'une valeur
totale de 100,000 francs, vient d'être arrêté à Lon-
dres. Sparling avait essayé vainement de vendre
les objets qu'il avait dérobés.
DÉPARTEMENTS
Agression contre un garde champêtre
La nuit dernière, le garde champêtre d'Orsay
(Seine-et-Oise), M. Raoul Quicroit, trente-trois ans,
a été attaqué par une dizaine d'individus.
Se voyant en danger, il déchargea son revolver
en l'air à deux reprises, puis ne parvenant pas à
se dégager, il tira dans la direction de ses agres~
seurs.
Les nommés Ropez, vingt ans, Le Gall, vingt et
un ans, tombèrent, atteints l'un à l'épaule, l'autre
au bras. Leurs complices ont pu s'enfuir.
Trouvée morte sur la voie e
Dimanche matin on découvrait sur la voie fer-
rée, à cent mètres de la gare de Savières (Aube), le
cadavre d'une femme âgée de trente-cinq ans en-
viron.
La défunte avait encore sur elle ses bijoux, son
porte-monnaie et unillet.de ,2» classe pour Vitrey
Haute-Saône). Dans ses papiers on trouva une
carte au nom de M. Babey, officier d'administra-
tion, quai Debilly, à Paris.
Prévenu par un télégramme, M. Babey se rendit
à Savières en compagnie de son officier principal,
M. Kahn, et de sa belle-sœur. L'officier adminis-
tration,'dont la douleur était poignante, a reconnu
formellement son épouse. Les objets qui lui ont été
présentés ont été également reconnus comme ap-
partenant à Mme Babey.
Il a déclaré que samedi soir il avait conduit lui-
même à la gare de l'Est Mme Babey qui avait pris
place dans un wagon de seconde classe, comparti-
ment de dames seules, de l'express de Paris-Belfort.
Dans ce compartiment se trouvait une dame on
deuil. Mme Babey avait déposé dans le filet du
compartiment son chapeau, un grand manteau, un
sac de toile jaune dans lequel se trouvaient des
objets de toilette et du linge; et une couverture de
voyage. Elle se rendait dans sa famille, à Vitrey,
pour y passer quelques jours, pendant lesquels son
mari, qui vient d'être nommé à Chalon-sur-Saône,
devait mettre la dernière main aux travaux du dé-
ménagement.
Le ménage Babey était des plus unis.. On doit
écarter de prime abord l'hypothèse du suicide.
Restent celles du crime et de l'accident. La, ver-
sion du crime est difficilement soutenable, puisqu'on
sait que les bijoux de Mme Babey ont été retrou-
vés, ainsi qu une somme de 35 francs contenue
dans son porte-monnaie. Ce porte-monnaie était placé
dans un sac à main que la malheureuse n'avait pas
quitté et qu on a retrouvé sur la voie à côté de son
cadavre. Dans la salle où a eu lieu l'autopsie on a
trouvé sous un tréteau une enveloppe contenant
neuf billets de cinquante francs. On croit que Mme
Babey avait placé dans son bas cette enveloppe,
qui est toinbée quand on a fait l'autopsie. Quant
aux bagages de Mme Babey, qui n'ont pas été re-
trouvés, ils ne renfermaient aucun objet de valeur.
L'autopsie pratiquée par le docteur Gauthier a
révélé que la mort était due à une fracturé du
crâne. L honorable praticien a en outre constaté
qu'une épaule et un pied avaient été luxés.
Avec tous les fonctionnaires qui ont pris part à
l'enquête, M. Babey penche pour l'hypothèse de
l'accident. On croit que la voyageuse aura quitté
pour un instant le compartiment où elle se trouvait
en revenant prendre sa place elle se sera trompée
de portière. Cependant outre cinq ou six voyages
qu'elle faisait par an à Vitrey, Mme Babey voya-
geait assez fréquemment, de nuit comme de jour,
et son mari s'explique mal qu'elle ait pu com-
mettre une telle erreur.
Automobilistes lapidés
Une voiture automobile dans laquelle avait pris
place Mme Etienne Bouche et son mari, président
du tribunal de commerce de Toulon, leur fille, le
docteur Long, leur gendre, et deux autres dames,
a été assaillie à Peynier (Bouches-du-Rhône), à
coups depierres, par huit individus qui assiégèrent
et lapidèrent les voyageurs. Les agresseurs prirent
ensuite la fuite. Y &' g P
Le docteur Long et trois dames sont blessés
plus ou moins grièvement. La voiture est très en-
dommagée.
ÉTRANGER
le naufrage du « jaissolongtil »
Le vapeur grec Missolonghi, qui a sombré au
cours du raz-de-marée de Casablanca, avait été af-.
frété pour le compte de la Société française de
constructions, à Casablanca, par M. Salles, courtier-
maritime à Marseille.
L'équipage se composait de 20 hommes, plus le
capitaine et le subrécargue, M. Orsini. Sur ces
22 hommes, 9 seulement ont éohappé au désastre
le second du bord, le second et le troisième méca-
nicien et six marins.
Le subrécargue Orsini, capitaine au long cours
du port de Marseille, âgé de vingt-sept ans, est
parmi les victimes. Il laisse une veuve, âgée de
vingt ans, qui a été avisée hier du malheur qui la
frappe.
Accident de chemin de fer au Brésil
Une collision s'est produite entre deux express du
chemin de fer Mogyana, dans l'Etat de Sâo-Paulo.
Il y a cinquante morts, et de nombreux blessés ont
été transportés à Sào-Paulo.
INFORMA TIONS DIVERSES
• M. Antony Ratier, garde des sceaux* ne rece-
vra pas demain matin mercredi 5 novembre.
On nous annonce les fiançailles de Mlle Alice
Esders, fille de M. et de Mme Henri Esders, avec
le baron Perrier de Brichambaut.
Courrier commercial
Industrie, Agriculture, Commerce
Dans les chambres de commerce
Paris. Une proposition de loi de M. Enge-
rand, votée par la Chambre, prescrit que pendant
une année à compter du jour de sa naissance, tes
mères employées chez les industriels ou com-
merçants disposeront d'une heure par jour du-
rant tes heures de travail pour allaiter leur en-
fant, Les inspecteurs du travail étant chargés de
surveiller l'application de la loi.
Dans sa dernière séance, la chambre de com-
merce de Paris a émis un vceu tendant à ce que
ce projet de loi, qui ne vise d'ailleurs qu'à géné-
rajiser une mesure pris© déjà par nombre d'in-
dustriels, soit adopté par le Sénat.
«, Bien que l'heure prélevée ainsi ®uvile. tra-
vail de l'ouvrière, dit la délibération de cette
compagnie, constitue une nouvelle» charge pour
l'industrie, nous estimons qu'un intérêt supérieur
commande la mesure proposée.
» Nul n'ignore combien la mortalité infantile,
c'est-à-dire celle des enfants n'ayant pas atteint
un an, vient aggraver encore le danger qui résulte
pour le pays de l'affaiblissement de la natalité.
» Toute mesure tendant à préserver la vie du
nouveau-né s'impose donc. Or l'allaitement ma-
ternai est de tous les modes de nourriture celui
qui assure à la première enfance les conditions
les plus favorables. II doit donc partout être en-
couragé, et notamment il doit être rendu pos-
sible, aisé môme à celles des mères de famille
que les nécessités de la vie obligent à travailler
dehors. »
Armentières. La chambre de commerce
d'Armentières a adressé au ministre du commerce
un rapport relatant les délibérations de cette com-
pagnie au sujet du projet de loi adopté par la
Chambre des députés et qui viendra prochaine-
ment en discussion devant le Sénat, modifiant les
conditions d'application de la doi sur les retraites
ouvrières et paysannes.
Dans ce rapport, la chambre de commerce d'Ar-
mentières expose,que le texte adopté par la Cham-
bre des députés « consacre une injustice dont les
conséquences ont certainement échappé au législa-
teur ».
La remise de 5 0/0 sur le montant des contribu-
tions ouvrières et de i 0/0 sur la contribution pa-
tronale n'est en effet accordée, dit-elle, qu'aux
caisses d'assurance fondées par l'Etat ou d'origine
ouvrière. Cet avantage est refusé aux caisses créées
avec lu collaboration patronale. Cas -organismes,
d'assurance sont,'donc placés par le législateur
dans une situation inférieure.
La chambre de commerce, d'Armentières fait
ressortir qu'ils sont très utiles cependant pour
arriver à une application générale de la loi, et
elle appuie son assertion sur les résultats acquis
par la caisse syndicale de retraites qui fonctionn-3
dans la ville.
Dans ies vingt-six établissements, dit-elle, on compte
8,570 ouvriers employés et 5,603 assurés payant régu-
lièrement leur contribution.
Ces chiffres ont leur éloquence et nous pouvons en
déduire que si tous les patrons de France avaient or-
ganisé des caisses de retraite analogues à celle qui fonc-
tionne dans notre ville, la loi du 5 avril 1910 serait mieux
appliquée,
Ne vaudrait-il pas mieux chercher à développer ces
organismes plutôt que de les amener à se dissoudre? 7
En conséquence cette compagnie émet le vœu
que dans l'intérêt de l'application de la loi, la
remise de 5 0/0 sur la contribution ouvrière et
de 1, 0/0 sur la contribution patronale soit éten-
due aux caisses syndicales mixités visées au nu-
méro 4 de l\article 14 de la loi du 5 avril 1910.
La Rochelle. Le président de la chambre de
commerce de la Rochelle vient d'écrire au minis-
tre du commerce pour lui demander que des es-
sais de poste aérienne soient tentés entre Paris
et'Jle port de la Roehelle-PaHioe.
D'autre part cette compagnie a décidé d'in-
tervenir auprès diu ministre des travaux publics
pour obtenir que l'expéditeur puisse être avisé
;par télégraphe du refus d'une marchandise~ ex-
pédiée par wagon complet. A cet effet, la dépla-r
ration d'expédition devrait contenir une formule
imprimée dans ce sens « En cas de refus, > dé-
sirez-vous être avisé par télégraphe? », demande
à laquelle l'expéditeur aurait simplement à ré-
pofadèe « oui » ou « non ».
Nantes. La chombre de commerce de Nantes
proteste contre les difficultés qu'éprouvent ac-
tuellement les marchands de fers pour expédier
de Nantes des barres de fer de 12 à 14 mètres de
longueur. Depuis quelque temps les compagnies,
et particulièrement le réseau de l'Etat, refusent
de prendre ces barres sur deux wagons sous pré-
texte qu'étant très minces (0 m. 025) elles se
ploient pendant le transport et que la responsa-
bilité du transporteur est engagée. Ces industriels
doivent donc employer trois wagons et payer pour
15 tonnes. Cependant quand ces marchandises
sont expédiées sur Nantes, elles y parviennent sur
des wagons spéciaux de l'Est et du Nord qui sont
retournés aussitôt aux compagnies propriétaires.
Quand le réseau de l'Etat prend à son compte ces
expéditions il objecte qu'il n'a pas die matériel
roulant spécial, obligeant ainsi les marchands de
fers à des frais supplémentaires de transport im-
portants.
Londres. Le président de la chambre de com-
merce française de Londres vient d'envoyer aux
présidents des chamhres de commerce de ïVaince
une circulaire leur demandant de consulter-les
comrrfereants et industriels qui ont déjà des rap-
ports commerciaux avec les colonies anglaises ou
qui sont désireux de s'en créer, et de les prier d'jn-
diqu'er leurs vues sur >
1° Le tarif douanier actuel de la colonie; '̃:
2° Les modifications à y apporter;
3° Le genre d'articles que l'on peut y exporter;
4° Les facilités générales réclamées pour l'ex-
pansion du commerce;
5° Les améliorations à suggérer dans les ser-
vices des compagnies nationales de transports1;
6° Les matières premières dont l'écoulement est
susceptible de prendre un plus grand développe-
ment dans la région;
7° La vente dès viandes frigorifiées de l'Austra-
lie et de la Nouvelle-Zélande.
Le commerce du thé, son emballage
eisa conservation
A la suite d'un avis émis par le conseil d'hy-
giène, le ministre de l'agriculture vient de rap-
porter une circulaire concernant le commerce du
thé et aux termes de laquelle, en conformité des
dispositions de l'article 3 de l'arrêté du 12 juin
1912, le thé ne pouvait pénétrer en France des
diverses provenances d'où il est expédié, qu'à la
condition d'être isolé des feuilles de plomb ser-
vant à son emballage, par l'interposition d'une
feuille de papier résistant ou d'étain pur.
Les importateurs avaient protesté contre-cette
mesure, alléguant son inutilité au point de vue
de ~hygiène et en faisant ressortir, d'autre part,
que son application était de nature à paralyser
l'importation du thé en France.
Pour reconnaître le bien-fondé de ces protes-
tations, il fut alors procédé à une enquête! Elle
révéla qu'aucun cas d'intoxication ~saturnine'
n'était attribuable, depuis nombre d'années, à
l'usage du thé, et elle établit que les conditions
dans lesquelles se font sa conservation et sa con-
sommation ne permettent pas d'admettre l'éven-
tualité d'accidents saturnins.
En conséquence, M. Clémentel a donc avisé les
agents du service de la répression des fraudes de
ne plus relever désormais, à l'égard des embal-
lages de thé, d'infractions à l'article 3 de l'arrêté
du 12 juin 1912, cet article devant être modifié,
prochainement.
Voici donc réglée cette question de l'embal-
lage du thé, dont la préparation et la conservation
exigent, avant l'expédition, de multiples mani-
pulations qu'ignorant te plus grande partie de
ceux qui le consomment.
En voici un rapide exposé
Les thés noirs sont obtenus de la façon suivante
les feuilles sont exposées pendant deux heures au
soleil et remuées fréquemment afin d'éviter la fer-
mentation, puis elles sont portées à l'ombre où des
ouvriers les malaxent légèrement avec la paume
de la main, les rejetant et les reprenant dans le
panier à plusieurs reprises jusqu'à ce quelles soient
devenues souples. C'est seulement alors- qu'elles
sont torréfiées dans des bassines de fer ou de cui-
vre posées sur des fourneaux en maçonnerie et
chauffées au rouge par un feu de bois.
Cette cuisson dure une demi-minute environ, et
dès que les feuilles ont pris une consistance molle
et visqueuse qui facilite leur enroulement ainsi
qu'une couleur foncée, elles sont légèrement re-
froidies par un vannage rapide dans des corbeilles
et étendues sur une large table autour de laquelle
sont rangés des hommes, des femmes et des en-
fants.
C'est alors que se fait l'enroulement des feuilles,
chaque ouvrier prenant une poignée de feuilles
et la roulant en boule par un mouvement circu-
laire de ses deux mains allongées. La boule agglu-
tinée est désagrégée, puis refaite à plusieurs re-
prises, et chaque feuille s'enroule peu à peu sur
elle-rinême en rendant un jus visqueux, verdâtre,
et .légèrement corrosif. On recommence à nouveau
la torréfaction, puis d'enroulement jusqu'à trois et
quatre fois, en ayant soin seulement de diminuer
peu à peu la chaleur de la bassine. Enfin, troisième
opération, la dessiccation des feuilles se fait en les
mettant sur une claie, qu'on dispose aurdessus d'un
feu de braise n'ayant ni odeur ni fumée.
On procède alors aiu triage des feuilles suivant
leur grandeur,' leur enroulement plus ou moins
parfait. C'est ainsi qu'on obtient les catégories
commerciales en thés noirs Pekoe, Pow-Chong,
Sou-Chong, Congou.
Ce triage étant obtenu, on achève la dessiccation
à feu doux et lorsqu'elle est complète, c'est-à-dire
quand la feuille est parfaitement crispée et fra-
gile, on emballe Le thé dans des caisses en le tas-
sant à l'aide des pieds chaussés de bas très pro-
pres.
Le thé vert, très estimé en Chine, mais moins
apprécié en Europe, est obtenu par un ensemble
de manipulations analogues. Les principales va-
riétés classées par un vannage sont par ordre de
qualité le thé impérial, la poudre à canon, le
Hyson junior, le Pongmée consommé et le Sewmée
du Maroc.
Jl est certain aujourd'hui que le parfum accen-
tué du thé chinois, qui embaume et que nous
aimons à flairer quand nous ouvrons un paquet,
n'est pas dû seulement à la feuille de thé, •
Dans certains centres en effet, on ajoute au thé
avant l'emballage définitif 'et avant la dessiccation
dernière, qui s'effectue toujours au moment de
l'emballage, des plantes balsamiques telles que
les fleurs d'olea flagrans, de camélia sesangua, de
magnolia julan, de l'anis étoile, tres plantes peu connues.
Le régime douanier des vins s
La Société des viticulteurs de France, dont une
délégation s'est rendue auprès de M. Louis Bar-
thbu, a remis au président du conseil un rapport
détaillé dans lequel elle expose ses desiderata au
sujet des pourparlers qui pourraient être engagés
entre le gouvernement espagnol et le gouverne-
ment français pour l'accord à intervenir rela-
tivement au Régime douanier dès vins.
Dams ce rapport, la Société des viticulteurs de
France expose que les intérêts de la viticulture
française seraient gravement lésés par un abais-
sement quelconque des taxes établies sur les vins
étrangers à leur entrée en France, et elle appelle
l'attention du gouvernement sur la question de
savoir à partir de quelle limite alcoolique ces
vins seront soumis, au point de vue des droits de
douane, à la taxe de consommation sur l'alcool.
La Société des viticulteurs de France expose dans
son rapport que la situation actuelle de la viti-
culture française ne comporte aucune atténuation
aux dispositions du régime douanier fixé eu 1899.
Si la surtaxe n'était perçue qu'à partir de 13 de-
grés, les vins que l'Espagne et l'Italie pourraient
désormais envoyer en abondance sont des pro-
duits fort semblables aux vins reçus d'Algérie,
riches en alcool et en extrait sec. La production
croissante du vignoble algérien a trouvé sur le
marché métropolitain un important débouché. La
concurrence directe que leur feraient les vins
d'Italie et d'Espagne, à la faveur d'une modifica-
tion du mode de taxation douanière en vigueur
provoquerait un fléchissement des cours sur les
vins algériens qui aurait fatalement une réper-
cussion fâcheuse sur les prix des vins métropo-
litaiinsi, aussi bien ceux de consommation eou-
rante.qua' ceux d>e: cotisa plus- 1 fins.
« Il est naturel, dit le rapport, que l'Espagne et
l'Italie, pays de grande production- mais de con-
sommation restreinte, cherchent à placer au de-
hors l'excédent de leurs récoltes de vins et visent
principalement la France, qui est le plus grand
pays consommateur. Mais nous avons le droit de
rappeler que la France est en même temps le plus
grand pays do production. »
D'après la Société des viticulteurs de France,
la qu-anitité de vins de 12 degrés et au-dessus qui
serait importée d'Espagne et d'Italie contribue-
rait plus à la dépression des cours sur notre mar-
ché que la même quantité récoltée en France en
sus de notre récolte annuelle quelle qu'elle soit,
car ce supplément de récolte n'offrirait pas aux
négociants les mêmes avantages que les vins des
ideux péninsules pour les coupages et les imita-
tions. Ce n'est pas tant d'ailleurs la quantité réel-
lement importée qui provoquerait l'abaissement
du prix du vin français que la possibilité don-
née au commerce en gros d'étendre ses exporta-
tions
Pour tous ces motifs la Société des viticulteurs
de France est d'avis qu'il y a lieu de maintenir
intégralement les disposition dai numéro 171 du
tarif des douanes.
Le privilège des bouilleurs de cru
Notre correspondant do Mâcon nous télégraphie
La fédération des syndicats viticoles du Maçon-
nais, dans sa réunion d'hier soir, où quinze syndi-
cats étaient représenté&.s'est occupée de la question
du privilège des bouilleurs de cru, sous la prési-
dence de M. Simonet, député. L'assemblée,, à l'una-
nimité, a décidé de demander le maintien du statu
quo et a donné mandat à ses délégués au congrès
viticole qui aura lieu le 30 novembre à Chalon de
voter dans ce sens. L'assemblée a en outre exa-
miné l'attitude qu'il conviendrait de prendre si le
Parlement votait l'abolition du privilège des bouil-
leurs de cru. Elle a décidé de se rallier, dans ce cas,
à une proposition exposée par M, Simonet, député,
dont voici l'économie liberté entière est donnée
aux viticulteurs de distiller leur récolte. L'alcool
obtenu, dont il sera facile de déterminer la quan-
tité par suite de la déclaration de récolte des vins,
aura libre circulation sans payer aucun droit au
Trésor. Mais pour compenser la perte que cette
libre circulation de l'alcool récolté fera subir au
Trésor, les vignerons acceptent que les droits de
circulation des vins soient portés de trois francs
à cinq francs par pièce. M. Simonet a exposé
qu'avec son projet la fraude sur l'alcool est. en-
rayée le viticulteur continue à, pouvoir distiller
sa récolte et le Trésor gagne 40 millions à l'opéra-
tion.
L'assemblée a chargé M. Simonet de défendre
à la Chambre cette proposition dans Je cas où
l'abolition du privilège des bouilleurs de cru serait
votée.
Le transport des vaches laitières
Le commerce des vaches laitières entre la ré-
gion du sud-est et les autres parties du pays
donne lieu à de nombreux transports dont le trajet
atteint au moins 600 kilomètres et dépasse même
parfois 1,000 kilomètres. La région de Marseille
et presque tout le littoral méditerranéen s'appro-
visionnent en vaches laitières dans les départe-
ments du Doùbs, de la Haute-Saône, de la Meuse,
de Meurthe-et-Moselle, en Bretagne, dans le Nord
et jusque en Hollande.
Or ces longs parcours s'opèrent souvent dans des
conditions dangereuses pour les animaux. C'est ce
que la fédération des laitiers de Marseille a expo-
sé en ces termes, au cours de sa dernière réunion
Pour remédier à ces inconvénients la fédéra-
tion des laitiers de Marseille demande l'applica-
tion d'une série de mesures, qui sans nuire aux re-
cettes des compagnies de chemins de fer, améliore-
raient notablement les conditions de transport des
vaches laitières.
Ces mesures sont les suivantes obligation pour
les compagnies d'éclairer les wagons; arrêts fa-
cultatifs en cours de route, pour toute expédition
dépassant 300 kilomètres; livraison de nuit comme
de jour dans les gares où il existe un service de
nuit; suppression du délai d'allongement prévu au
tarif spécial. GV numéro 1 1 itinéraire le plus ra-
pide quoique le plus long.
Les syndicats des laitiers de Nice, Cette, Mont-
pellier, Nîmes, Toulon, la Seyne, Aix-en-Pro-
vence, la Ciotat, Salon, Alger se sont associés aux
voeux des laitiers do Marseille.
1~ ~.t: V:
Un parricide
André Berger, qui comparaissait hier devant }a
cour d'assises de la Haute-Garonne, était accusé
d'avoir le 26 mai dernier assommé avec une barre
de bois son père, cultivateur et petit propriétaire à
Bouropas, près de Aluret.
Le mobile de ce crime avait été la cupidité.
André Berger redoutait en effet que son père ne se
remariât et qu'ainsi ne lui fut enlevée une partie de
l'héritage paternel.
Sur un verdict affirmatjf, mais avec admission
de circonstances atténuantes, la cour a condamné
le parricide aux travaux forcés à perpétuité.
ART ET CURIOSITÉ
Le pont du Gard serait menacé
Le pont- du Gard, l'admirable chef-d'œuvre des
constructeurs romains qui domine, la vallée dui
Gardon, serait menacé dans sa conservation par
le propriétaire d'un domaine voisin telle est la
stupéfiante nouvelle que publiait ce matin un de
nos confrères. Ce propriétaire, M. Galdéron, con-
sentirait sans doute à ne pas exécuter le criminel
projet qu'il aurait conçu si l'Etat lui versait, pour
acheter la partie de son domaine qui avoisine
immédiatement l'aqueduc, une indemnité qu'il
évalue h 46,000 francs. En d'autres termes, M.
Caldéron procède à une opération qu'on peut
qualifier sévèrement.
Est-il toutefois à, redouter qu'un tel projet, qui
consisterait à dynamiter une des piles de culée
du pont, soit mis à exécution? Qu'on nous per-
mette de n'en rien croire. Le propriétaire iras-"
ciblé s'exposerait à de trop graves pénalités pour
qu'il ait pu songer sérieusement à faire céder
l'Etat sous la menace qu'il formule. II imagine
apparemment que le terrain inculte et parfaite-
ment aride qu'il veut vendre à l'Etat, et dont les
services domaniaux ont fixé la valeur à quelques
milliers de francs, prend une plus-value du fait
qu'il est situé à l'endroit d'où l'aqueduc romain
apparaît dans toute .sa majesté.
Mais l'Etat ne saurait acheter un terrain que
pour sa valeur intrinsèque. Il n'est pas dans la
situation d'un commerçant qui établit un droit
d'accès sur une propriété dont la visite est pour
lui rémunératrice. L'Etat ne saurait abandonner
sous la menace les devoirs qui lui incombent.
On peut s'étonner que le pont du Gard ne soit
pas en soi-même une propriété nationale. Il ap-
partient en effet pour une part à la commune de
Vers et son autre partie s'élève sur le domaine
de ~aint-Privat, propriété de M. Caldéron. Mais
il est classé au nombre des monuments histori-'
ques, et en cette qualité échappe théoriquement à
tout autre contrôle qu'à celui do l'Etat.
Le litige n'est pas apaisé. M, Galdéron paraît
désireux de l'aggraver. L'administration des
beaux-arts sera vraisemblablement amenée à
hâter la solution du conflit et à interdire »u pro-
priétaire les abus de pouvoir- qu'il commet en
barrant les chemins communaux. Peut-être adop-
tera-t-elle une solution qui mettrait un terme à
ces ridicules incidents ce serait le classement
comme site de la partie du domaine qui avoisine
île pont. Ce classement, poursuivi à la diligence
des établissements publics du Gard, conformé-
ment à la loi de 1906, entraînerait une expropria-
tion dont les charges seraient fixée® par experts,
Mais il importe que l'Etat maintienne énergique-
memt ses droits qui sont les nôtres et ne cède pas,
sans tse défendre, à la menace. G. J.
A l'académie royale de Belgique
L'académie royale d'archéologie de Belgique
vient de s'adjoindre comme membre correspon-
dant étranger M. Durand-Gréville, dont or, connaît
les remarquables travaux sur Hubert et Jean Van
Eyek.
THÉATBHiS
Renaissance « l'Occident »
'M. Henry Kistemaeckers a symbolisé l'Orient is-
larnique, ,e.n révolte ̃contre, la civilisation occiden-
t&le par une femme 'marocaine aïnèfiée"èii :Fi'!iiicé
quand elle était encore enfant et élevée dans un
orphelinat. Hassouna s'est enfuie de chez les
Sœurs et est devenue danseuse à. Montmartre, où
l'officier de marine Gadière la voit un soir. Le
mystère nostalgique de son regard intéresse le
capitaine qui emmène avec lui Hassouna la Tou-
lon où elle fait disparate parmi les « petites al-
liées » si bonnes filles et si patriotes.
Hassouna en effet est agitée par une passion
double et contradictoire, faite à la fois d'un ar-
dent amour pour la personne de l'officier et de
haine pour ce qu'il représente la force qui oppri-
me par sa discipline et qui massacre avec ses ca-
nons. L'amitié généreuse que Cadière porte à un
jeune enseigne auquel le relie un secret de fa-
mille irrite aussi l'amante jalouse; pour frapper
Cadière dans cette affection, elle devient la mai-
tresse du jeune homme, abolit en lui la volonté
par l'opium qu'elle lui fait fumer et l'entraîne à
déserter. 'Cadière essaye en vain de le dissuader,
quand sonne la cloche de l'arsenal annonçant un
incendie dans les soutes d'un navire. L'enseigne
remet alors son uniforme et va au devoir qui l'ap-'
pelle. « Ainsi sont les hommes d'Occident », s'é-
crie Hassouna, vaincue, qui retourne au pays de
l'islam.
La nouvelle œuvre de M: Henry Kistemaeckers,
toujours intéressante, relevée d'une amusante coù-
leur toulonnaise, a été très applaudie. On a asso-
cié au succès de l'auteur Mme Suzanne Desprès,
MM. Tarride et Roger Vincent. ̃ Ad. Ad.
Ge s®Hp a
Au théâtre de la Renaissance (direction Tarride),
à huit heures trois quarts, première représenta-
tion de l'Occident, pièce en trois actes de M. Henry
Kistemaeckers, dont voici la distribution
MM. Tarride, Cadière; Lérand, Lignieres; Roger Vin-
cent, Arnaud Merronay de Saint-Guil Emile Duard, Sau-
rès; Belières, Dorais; Savoy, Toïeb; Dillon, un matelot
de cabotage; Constant, Cordano; Bonnet, Le Goff; Che-
valier, Garboniès.
Mmes Suzanne Desprès,, Hassouna ben Ouardénine:
Huguette Dastry, Joujou; Yvonne Daumont, Toufflane;
Simone Harly, la préfète; Adryana-Morisson, Becflgue;
Eliane Alsonn, Lolà-trois-Etoiles Suzy Depsy, Rosé
d'OHjoules'; Dargeville, une automobiliste.
Mouveiies s
Au Gymnase.
Les Requins n'auront plus que dix représenta-
tions, y compris une dernière jnatinée dimanche
prochain. M. A. Franck retient, dès 'à .présent, les
dates du jeudi 13 et dû vendredi 14 novembre pour
la répétition générale et la première représenta-
tion de Samson, de M. Henry Bernstem-
Aux Bouffes-Parisiens.
Nous avons annoncé hier que Ie Secret, la pièce
de .M. Henry 'Bernstein, n'aurait plus que huit re-
présentations au théâtre des Bouffes-Parisiens.
En effet, le traité de sous-location qui met le
théâtre à. la disposition de M. Gustave Quinson
prend force partir du lundi 10 novembre pro-
clhain.
Le Secret gardera 'jusqu'à la dernière représen-
tation, y compris la dernière matinée qui aura
lieu dimanche 9 novembre, ses admirables inter-
prètes Mme Simone, MM, Victor Boucher, Henry
Roussell et Claude Garry.
A Femina.
Le prochain « Vendredi de Femina », le 7 no-
vembre, à quatre heures et demie, offrira un
grand attrait.
(Le docteur Gérard Encausse, connu aussi sous
le nom de Papus, y traitera « de l'Art de se ren-
dre le destin favorable et d'attirer à soi la chance».
De très curieuses restitutions d'évocations ma-
giques seront faites sur la scène..
Le docteur Papus parlera également de « Ta-
lismans, amulettes et pantacles », et indiquera à
son auditoire les moyens de les appliquer utile-
ment. Y pP q
Des artistes les plus en vedette de l'Opéra, de
la Comédie-:Françarse, de l'Opéra-Comique pré-
teront leur concours, aux côtés de Mlle Arcos, de
Monte-Carlo..
Cinématographes s
Les Parisiens revenus de villégiature repren-
nent leurs bonnes habitudes et assistent en foule
à leur spectacle favori le très intéressant et très
amusant cinématographe des Grands Magasins
Dufayel. Tous les jours, sauf le dimanche, à
2 h. 1/2, 3 h. 1/2 et 4 h. 1/2, choix merveilleuse-
ment varié de vues nouvelles,' toujours d'un goût
parfait, comiques, documentaires et d'actualité;
films d'art avec adaptation musicale hors de pair,
soli et chœurs. A la, sortie, le concert symphonique
et le five o'clock tea du jardin d'hier sont de plus
en plus à la mode.
t~ Palais de la Danse. Cet après-midi (dei
4 à 7) thé-tango avec les meilleurs danseurs. À1
partir de minuit tango-champagne. Leoni.
Nouvelles sSe S'êtranger s
On nous écrit de Bruxelles
Venise, l'opéra de M. Raoul Gurasbourg, qui a été
créé l'hiver dernier avec un retentissant succès à
l'Opéra de Monte-Carlo, sera donné an théâtre
royal de la Monnaie de Bruxelles, sous la direction
de MM. Kuifferath et Guidi. La première est an-
noncée pour samedi prochain; depuis plusieurs
jours déjà .la salle est entièrement louée.
NECROLOGIE
Nous apprenons avec regret la mort de M. Maze-
reau, secrétaire de la rédaction du Gaulois. Il était
âgé de cinquante-neuf ans.
Notre excellent confrère laissera à tous ceux qui
'l'ont connu le souvenir d'un galant homme plein
de tact et de oourtoisie. Nous envoyons à la fa-
mille de M. Mazereau et à la rédaction du Gaulois,
l'expression de nos sincères condoléances.
Nous avons le regret d'apprendre la mort à Pa-
ris de M. Louis Hubinet.
Les obsèques auront lieu après-demain jeudi, à
Glageon (Nord).
Nous apprenons avec regret la mort de M. Vil-
letard de Laguérie, qui fut pendant quelques années
l'un de nos collaborateurs. Agrégé d'histoire, il
avait d'abord été professeur à Sainte-Barbe. Mais
il rêvait une existence plus active et devint bientôt
correspondant de guerre. Il partit pour l'Extrême-
Orient d'où il nous envoya des lettres que nos lec-
teurs n'ont sans doute pas oubliées. A son retour
en Europe, M. Villetard de Laguérie resta d'abord
attaché à la rédaction du Temps. Mais la passion
dos voyages le reprit bientôt et il repartit pour les
régions lointaines où il avait débute comme jour-
naliste.
Rentré en France, il reprit ses fonctions dans
l'Université.
Mme René Raoul-Duval, née Georgiana Urquhart,
est décédée le novembre 1913 l'inhumation a eu
lieu dans la plus stricte intimité.
On annonce la mort de M. Alexandre Rosenberg,
décédé dans sa soixante-neuvième année, 87, ave-
nue Kléber. Les obsèques et le service religieux
seront célébrés, demain mercredi, à la maison mor-
tuaire où l'on se réunira à onze heures et demie.
L'incinération aura lieu en famille. Il ne sera pas
adressé de faire-part, cet avis en tenant lieu. Ni
fleurs ni couronnes. De la part des familles Rosen-
berg, Borel et Markbreiter.
SPORT
Les Jeux olympiques de 1916
La préparation en Allemagne
On écrit de Berlin que la commission olympi-
que allemande, qui a terminé son voyage d'étudea
aux Etats-Unis le 30 septembre dernier, a engagé
de l'autre côté de l'Atlantique un entraîneur pour,
la préparation des athlètes allemands.
Le choix paraît heureux. C'est l'ancien champion
de course à pied, Alwin Kraenzlein, que l'on peut
compter parmi les athlètes les plus fameux qui
aient jamais existé. Kraenzlein est du reste d'ori-
gine allemande.
Le nouvel entraîneur s'est déjà mis à l'œuvre.
Il s'applique à trouver le plus grand nombre
possible d'athlètes qui pourront faire triom-
pher lès couleurs' allemandes en .1916 à Berlin. Son
champ d'action sera limité et il me pourra surveil-
ler l'entraînement de tous les athlètes allemands,
mais il aura trois sous-entraîneurs et un nombre
considérable de professeurs à sa disposition. Le
Munichois Waitzer, qui fut, il y a quelque temps,
un des meilleurs athlètes allemands, a déjà été dé-
signé comme sous-entraîneur; les deux autres se-
ront choisis plus tard. Le comité olympique alle-
mand fait annoncer que les personnes se croyant
aptes à remplir le poste de professeur doivent, dès
• lïiarotefcqjafc~.sBMnaettï'er en relations avec ijai, ,.̃$,»
choix de ces professeurs, qui auront des appointe-
ments annuels de 5,000 francs, se fera prochaine-
ment.
Kraenzlein séjournera en principe à Berlin mais
il entreprendra de temps en temps des voyages à
travers l'Allemagne, imitant en cela l'entraîneur
suédois Iljertbcrg, afin de se rendre compte des
progrès accomplis.
On songe aussi à organiser de.grands meetings
internationaux et des concours entre clubs, villes
et contrées dont certains seront obligatoires. En-
iln, un effort sera fait pour l'éducation sportive
des soldats et des étudiants.
Ainsi l'Allemagne se prépare à la sixième Olym-
piade.
L'organisation française
M. Léon Barthou, président du conseil des minis-
tres et ministre de l'instruction publique, a reçu
hier une délégation du bureau du Comité national
des sports, composée do MM. le comte Clary (Saint-
Hubert-Olub), marquis de Châsseloup-Laubat (Fé-
dération d'escrime), le général Lachouque (prépa-
ration militaire des amies à cheval), Morillon (Fé-
dération de tir), Paul Rousseau (Fédération de la
boxe), L. Breton et R. d'Arnaud (U. V. F.), Paul
Champ et Frantz-Reifehel (U. S. F. S. A.), venue
pour l'entretenir de la participation de la France
aux Jeux olympiques de Berlin en 1916.
Le président a rappelé à M. Léon Barthou les
démarches faites auprès de M. Piehon, .ministre des
affaires étrangères, auquel, sur sa demande, il a
été remis un rapport détaillé sur l'organisation de
l'entraînement en vue de 'l'Olympiade de Berlin, le
déplacement et le séjour. 'de nos représentants à
Berlin en 1916, dont la conclusion est une demande
de subvention de 600,000 francs à répartir sur les
budgets de 1914, 1915 et 1916.
En répondant à la délégation, le président du
conseil a fait connaître que le gouvernement en-
visage favorablement la participation de la France
à l'Olympiade de Berlin en 1916.
D'autre part M. Louis Barthou qui, on le sait,
s'intéresse particulièrement aux questions de la
culture physique et des sports, a examiné avec
bienveillance les demandes de crédit qui lui ont
été présentées, et il a bien voulu promettre de. -les
soutenir devant le -Parlement.
A l'issue de l'audience, le président du conseil a
félicité les représentants du Comité national des
sports et du Comité olympique français, qui réu-
nissent toutes les fédérations. dirigeantes du spprt
en France, .pour l'œuvre de solidarité et d'union
qu'ils ont réalisée.
AÉRONAUTIQUE
LE VOYAGE AÉRIEN PARIS-LE CAIRE
L'aviateur Daiucourt et son passager, M. Roux,
ont volé hier de Budapest à Arad. Ils orot fait
AVIS PS VERS
A l'Abri
.des Krachs
Nombre de personnes tentées par l' appât d'une
fortune rapide s'adressent a la spéculation qui
les ruine.
Combien plus avisés sont ceux qui demandent à
une bopne Compagnie d'assurances sur la vie de
garantir l'avemr de leurs enfants ou l'aisance de
leurs vieux jours par un contrat d'assurance ou de
rente viagère •
Au premier rang de ces Sociétés se place la Com-
pagnie d'Assurances Générales sur la Vie (entre-
prise privée assujettie au contrôle de l'Etat), rue
de Richelieu, 87, Paris, fondée en 1819, la plus an-
cienne des Compagnies françaises, qui paye an-
nuellement plus de 54 millions d'arrérages de
Rentes Viagères, soit à elle seule à peu près au-
tant que toutes les autres Compagnies françaises
réunies; son fonds de garantie est de 945 millions
(entièrement réalisés) et dépasse de 237 millions ce-
lui de toute autre Compagnie française.
Envoi gratuit de notices et tarifs sur demande,
adressée à Paris, soit au siège social, rue de Riche-
lieu, 87, soit aux bureaux auxiliaires de quartier
dans les départements, aux agents de la Compagnie-
GRANULES desVOSOES
T~
par souscription dans quelques jours, Il est édité
de la façon la plus luxueuse par M. Manzi. II
contiendra des documents inédits, du plus haut in-
térêt, recueillis par.M. de Montesquiou ce sera
sur la célèbre comtesse une étude complète et défi-
nitive. p
AU JOUR LE JOUR
Inédits de ïietof Jlugo
J\$nz série de portraits
Nous Empruntons encore quelques portraits
Inédits au 'volume de Choses vues & Victor Hugo,
dont'lai publication est imminente:
v ̃• M. Mole
Le passant qui, dans l'été de 1,849, eût rencou-
tré, vers deux heures après midi, sur le pont de
ïa Concorde, une lourde berline bleue sans la-
quais, menée par un cocher em .capote une et
traînée par deux grands vieux chevaux noirs, eût
pu apercevoir, seul et rencogné dans l'angle à
droite de cette voiture, un vieillard blême,; ridé,
à profil d'oiseau, affublé de conserves vertes gar-
nies de taffetas. Un moment après, il eût pu voir
cette berline s'arrêter devant la grille de l'Assem-
blée nationale, la portière s'ouvrir, et s'élancer
lestement à terre une espèce de jeune homme
en petite redingote noire et en chapeau gris,
un stick à la. main. Ce vieillard et ce jeune hom-
me, c'était M. Molé.
En entrant à l'Assemblée, M. Mole ôtait ses bé-t
eicles.
M. Guizot écoutant M. 'Mole parler à la tribune
disait un jour « Des arguments, mais pas d'idées,
des raisons, mais pas d'éloquence. C'est un arbre
qui a des branches et point de feuilles. »
M. Guizot croyait définir M. Mole; il définis-
sait l'hiver.
Sec et froid, voilà en effet tout le cœur de cet
homme d'Etat. l
La princesse Somaïlof
La princesse Somaïlof est une Russe assez
belle, mais fort brune, à la peau tannée; de plus
insolente. Elle était l'an dernier à Bologne où
se trouvait aussi la comtesse d'Agout, Française
des plus blanches. Un jour, dans un salon, Rossini
qui hait les Russes de cette bonne haine du chat
pour Je chien et du Midi pour le Nord, entendit
Mme Somaïlof, fort décolletée elle-même, s'ex-
tasier sur la beauté et l'éclat des épaules de
Mme d'Agout.
Vous avez raison, madame, dit-il; vous
voyez la .différence. du satin de Paris au cuir de
< Russie., Jï •̃ '••'
M. de Casablanca
M. de .'Casablanca était un avocat de Bastia ou
d'Ajaccio. Il fut nommé représentant et vint à
Paris. Il se logea rue Boursault, 12, il s'installa
dans cette maison avec sa femme et six longues
"filles noires qu'il avait, et une vieille servante
corse qui mpnta les escaliers pendant six mois
coiffée des mêmes nattes jamais défaites et du
même mouchoir jamais lavé. Personne n'a ja-
mais pénétré à fond dans ce logis. Ces gens cou-
chaient tout habillés, père et mère et filles dans
la même chambre, a peu près dans les mêmes
lits. Comment ils mangeaient, comment ils bu-
vaient, comment ils vivaient, la chambre point ba-
layée, la., cuisine encombrée d'ordures, les vais-
selles égireuléës, les chaises dépaillées, pas de
linge dans les armoires, pas de draps qui ser-
vaient de jupes, les vieux plumeaux dans les coins,
•les toiles d'araignées aux vitres, la crasse, la cen-
dre, la poussière, la couleur qu'avaient les murs,
l'odeur qu'avaient les meubles, cela faisait hor-
reur, cela tenait de la taverne et de la caverne.
C'était un tas sordide, un groupe de Callot,
une halte de bohémiens. Au milieu de ce bouge
allait et venait' le Casabianca, grand, maigre, pâ-
le, grisonnant, avec son profil de mouton, ses
gros yeux bleus, son air naïf, discret et rapace.
Quand on sonnait, la porte s'entr'ouvrait, et lais-
sait voir la figure farouche d'une grande fille
noire qui refermait la porte et s'enfuyait. Si
l'on persistait à sonner, la porte se rouvrait, et
ei l'on demandait M. de Casabianca, une vieille
femme sèche, Mme de Casabianca en personne,
vous apparaissait et vous répondait –M. de
Casablanca ? On ne peut le voir. II est en train
de faire son grand discours.
Proudhon à la Conciergerie
M. Proudhon est à la Conciergerie. II fait là
ses trois ans. II est à la pistole. Sa chambre pa-
yée en pierre de Jiais est meublée d'une table,
d'un lit et de quelques chaises de paille. La table
est grande, couverte de papiers et de journaux,
et porte cette écritoire qui pour les uns est pleine
d'encre et pour les autres de poison.
M. Proudhon, dans sa prison, est vêtu d'un vrai
sarrau de charretier, bleu, large, avec boutons
sur l'épaule et broderies de IH rouge au collet.
•Il a xin pantalon de gros drap, des. chaussons de
lisière et des sabots. Ainsi accoutré, costumé d'a-
vance en. membre de son gouvernement provi-
soire, il attend ce que ses amis de la rue appel-
lent le coup de chien. Ce coup de chien, c'est la
révolution socialiste qui fera Proudhon dictateur.
Proudhon dictateur, il y compte. Quant à moi, j'y
croirai le jour où .l'on une montrera une araignée
grosse comme; up. lion.
Il y a des fleurs sur sa table. Ce sont ses visi-
teurs fanatiques qui les lui apportent, ainsi que
des fruits, des raisins surtout, qu'il mange glou-
tonnement. L'autre jour, un de ses visiteurs, un
beau jeune homme, lui disait tendrement en le
regardant comme on regarde une maîtresse
i« Tu vas te faire mal, et puis tu diras que c'est
ma faute! »,
Comme il recommence son journal, M. Du-
ïaure l'a fait menacer de le transférer à Doullens.
Proudhon s'est emporté. Il a crié « Doullens!-
Brûlez-moi tout de suite! tuez-moi tout de suite!
Mais non! Vous êtes des lâches, et vous auriez la
guillotine que vous ne sauriez qu'en faire! »
Imposition de Lyon de 1914
Dans tm paysage composé à souhait, sur les
bords du Rhône et de la Saône, en un immense
enclos de cinquante hectares, Jes cinquante-deux
sections, les deux cent quatre-vingt-sept classes
de l'exposition de Lyon offriront, du !"̃ mai au
1" novembre de l'année 1914, le plus riche spec-
tacle en même temps que le plus fécond ensei-
gnement. '̃̃̃"̃
D'une exposition spéciale, bien conçue, bien or-
•. ganisée, il faut attendre les plus beaux résultats.
La ville d'e Lyon, conseillée par son maire, a com-
pris que de nos jours l'administration municipal©
ne peut se contenter d'une existence au jour le
•jour, mais qu'il lui faut organiser méthodique-
ment, scientinquement, la vte de la cité. Grouper
sous la forme vivante et pittoresque d'une exposi-
tion tous les éléments nécessaires à l'affirmation
et au développement de cette science, telle est
l'idée quia inspiré M. Edouard Herriot et ses col-
laborateurs.
Elle a été (singulièrement féconde les concours
ïes plus actifs et les plus intéressants ont été tout
de suite acquis au dessein que Lyon réalisait mer-
veilleusement. L'exposition à peine ébauchée ra ral-
lié les suffrages de Paris, de la France, de nos co-
lonies, de l'étranger.
La chambre de commerce lyonnaise a eu là une
occasion de prouver sa magnifique vitalité et sa
puissance depuis longtemps affirmée. Toutes les
•industries qui sont -la gloire de cette grande cité
dont la devise est « Avant, avant, Lion le Mèl-
lior! » métallurgie, automobile, ameublement,
vêtements, soieries • seront en 1914 représentées
comme elles méritent de l'être. L'harmonie de
l'effort qui a fait la Tiichesse et la puissance de
Lyon s'attestera d'autant mieux dans cette occur-
rence, que dans chacune des sections de l'exposi-
tion une partie rétrospective permettra de com-
parer au labeur d'aujourd'hui le labeur d'hier.
iLa chambre de commerce de Paris a bien volon-
tiers voulu répondire à l'appel de sa sœur lyon-
naise. Tous ceux qui ici travaillent pour le luxe
ont tenu à figurer, en 1914, en bonne place dans
une manifestation pacifique où l'Angleterre, la
Belgique, le Danemark, l'Allemagne, l'Autriche,
•la Bohême, la Russie, T'Espagne, l'Italie, la Bul-
garie, le Canada, les Etats de l'Amérique et le Ja-
pon coopéreront.
On sait que 'l'exposition sera inaugurée par te
chef de l'Etat qui a promis de venir y apporter la
consécration de sa présence; La visite de M. Ray-
mond Poincaré montrera à quel point le gouver-
nement français estime bienfaisante et utile l'ini-
tiative de la ville de Lyon, qui apportera d'heu-
Teuses solutions à plus d'un problème économique,
à plais d'une question sociale, en même temps
qu'elle exaltera l'invention et le génie de tout ce
qui a nom et titre dans l'industrie et le commerce
à notee ~"poquei"
FAITS DIVERS
Bureau central météorologique
Mardi 4 novembre. La dépression du nord-ouest de.
l'Europe continue à se déplacer vers l'est, tandis qu'une
autre apparaît au large des îles Britanniques.
Le baromètre marque 742 mm. en Suède, 744 en Is-
lande.
Les fortes pressions couvrent encore la moitié sud de
l'Europe. On note 768 mm. à Madrid et à Hermanstadt.
Le vent est modéré d'entre est et sud sur nos côtes
de la Manche; il est faible du sud-ouest sur celles de
l'Océan; de directions variables en Provence.
Des pluies sont tombées sur l'ouest, le centre et le
nord de l'Europe.
En France, on a recueilli 16. mm. d'eau à Lorient, 8 à
Nantes, 3 à Nancy, 2 à Paris, 1. à Biarritz et à Clermont-
Ferrand.
La température reste relativement élevée dans toutes
nos régions. Elle était ce matin de 0° à Arkhangel,
+ 6° à Charleville, 9° au Havre, 10° à Paris,. 11° Lyon,
14° à Marseille, 16° à Biarritz.
On notait 7° au.Ventoux, ,0* au puyde Dôme,.0° au pic
du Midi. '-r .s'.
En France, un temps doux et pluvieux est probable,
A Paris, hier, la température moyenne, il°8, a été su-~
périeure de 4°4 àla normale (7°4).
A la tour Eiffel, température max. 11°3, min. 9°3.
1 Le ciel demeure couvert et la pluie, qui avait cessé
hier à 12 h. 25, reprend ce matin à 6 h. 55 et continue
depuis presque sans interruption.
Le vent, qui était passé aux régions nord pendant la
nuit dernière, souffle ce matin d'entre est et sud-est, avec
une vitesse ne dépassant pas 6 mètres par seconde.
La température varie peu; les maxima d'hier sont en
général voisins de 13° et les minima d'aujourd'hui ne
s'abaissent pas au-dessous de 9°.
La pression barométrique décroît lentement; elle ac-
cuse midi 762 mm. 3.
A PARIS
arrestation d'un cambrioleur •
Un sujet allemand, le nommé Hermann Sparling,
âgé de trente-sept ans, qui avait dérobé naguère
chez une artiste statuaire, Mlle Malvina Brache,
habitant dans son hôtel, rue de Rome, 76) une pen-
dule Louis XVI signée Gouthière, ciseleur du roi,
et deux amphores du môme artiste ainsi qu'un
petit tableau de l'école hollandaise d'une valeur
totale de 100,000 francs, vient d'être arrêté à Lon-
dres. Sparling avait essayé vainement de vendre
les objets qu'il avait dérobés.
DÉPARTEMENTS
Agression contre un garde champêtre
La nuit dernière, le garde champêtre d'Orsay
(Seine-et-Oise), M. Raoul Quicroit, trente-trois ans,
a été attaqué par une dizaine d'individus.
Se voyant en danger, il déchargea son revolver
en l'air à deux reprises, puis ne parvenant pas à
se dégager, il tira dans la direction de ses agres~
seurs.
Les nommés Ropez, vingt ans, Le Gall, vingt et
un ans, tombèrent, atteints l'un à l'épaule, l'autre
au bras. Leurs complices ont pu s'enfuir.
Trouvée morte sur la voie e
Dimanche matin on découvrait sur la voie fer-
rée, à cent mètres de la gare de Savières (Aube), le
cadavre d'une femme âgée de trente-cinq ans en-
viron.
La défunte avait encore sur elle ses bijoux, son
porte-monnaie et un
Haute-Saône). Dans ses papiers on trouva une
carte au nom de M. Babey, officier d'administra-
tion, quai Debilly, à Paris.
Prévenu par un télégramme, M. Babey se rendit
à Savières en compagnie de son officier principal,
M. Kahn, et de sa belle-sœur. L'officier adminis-
tration,'dont la douleur était poignante, a reconnu
formellement son épouse. Les objets qui lui ont été
présentés ont été également reconnus comme ap-
partenant à Mme Babey.
Il a déclaré que samedi soir il avait conduit lui-
même à la gare de l'Est Mme Babey qui avait pris
place dans un wagon de seconde classe, comparti-
ment de dames seules, de l'express de Paris-Belfort.
Dans ce compartiment se trouvait une dame on
deuil. Mme Babey avait déposé dans le filet du
compartiment son chapeau, un grand manteau, un
sac de toile jaune dans lequel se trouvaient des
objets de toilette et du linge; et une couverture de
voyage. Elle se rendait dans sa famille, à Vitrey,
pour y passer quelques jours, pendant lesquels son
mari, qui vient d'être nommé à Chalon-sur-Saône,
devait mettre la dernière main aux travaux du dé-
ménagement.
Le ménage Babey était des plus unis.. On doit
écarter de prime abord l'hypothèse du suicide.
Restent celles du crime et de l'accident. La, ver-
sion du crime est difficilement soutenable, puisqu'on
sait que les bijoux de Mme Babey ont été retrou-
vés, ainsi qu une somme de 35 francs contenue
dans son porte-monnaie. Ce porte-monnaie était placé
dans un sac à main que la malheureuse n'avait pas
quitté et qu on a retrouvé sur la voie à côté de son
cadavre. Dans la salle où a eu lieu l'autopsie on a
trouvé sous un tréteau une enveloppe contenant
neuf billets de cinquante francs. On croit que Mme
Babey avait placé dans son bas cette enveloppe,
qui est toinbée quand on a fait l'autopsie. Quant
aux bagages de Mme Babey, qui n'ont pas été re-
trouvés, ils ne renfermaient aucun objet de valeur.
L'autopsie pratiquée par le docteur Gauthier a
révélé que la mort était due à une fracturé du
crâne. L honorable praticien a en outre constaté
qu'une épaule et un pied avaient été luxés.
Avec tous les fonctionnaires qui ont pris part à
l'enquête, M. Babey penche pour l'hypothèse de
l'accident. On croit que la voyageuse aura quitté
pour un instant le compartiment où elle se trouvait
en revenant prendre sa place elle se sera trompée
de portière. Cependant outre cinq ou six voyages
qu'elle faisait par an à Vitrey, Mme Babey voya-
geait assez fréquemment, de nuit comme de jour,
et son mari s'explique mal qu'elle ait pu com-
mettre une telle erreur.
Automobilistes lapidés
Une voiture automobile dans laquelle avait pris
place Mme Etienne Bouche et son mari, président
du tribunal de commerce de Toulon, leur fille, le
docteur Long, leur gendre, et deux autres dames,
a été assaillie à Peynier (Bouches-du-Rhône), à
coups depierres, par huit individus qui assiégèrent
et lapidèrent les voyageurs. Les agresseurs prirent
ensuite la fuite. Y &' g P
Le docteur Long et trois dames sont blessés
plus ou moins grièvement. La voiture est très en-
dommagée.
ÉTRANGER
le naufrage du « jaissolongtil »
Le vapeur grec Missolonghi, qui a sombré au
cours du raz-de-marée de Casablanca, avait été af-.
frété pour le compte de la Société française de
constructions, à Casablanca, par M. Salles, courtier-
maritime à Marseille.
L'équipage se composait de 20 hommes, plus le
capitaine et le subrécargue, M. Orsini. Sur ces
22 hommes, 9 seulement ont éohappé au désastre
le second du bord, le second et le troisième méca-
nicien et six marins.
Le subrécargue Orsini, capitaine au long cours
du port de Marseille, âgé de vingt-sept ans, est
parmi les victimes. Il laisse une veuve, âgée de
vingt ans, qui a été avisée hier du malheur qui la
frappe.
Accident de chemin de fer au Brésil
Une collision s'est produite entre deux express du
chemin de fer Mogyana, dans l'Etat de Sâo-Paulo.
Il y a cinquante morts, et de nombreux blessés ont
été transportés à Sào-Paulo.
INFORMA TIONS DIVERSES
• M. Antony Ratier, garde des sceaux* ne rece-
vra pas demain matin mercredi 5 novembre.
On nous annonce les fiançailles de Mlle Alice
Esders, fille de M. et de Mme Henri Esders, avec
le baron Perrier de Brichambaut.
Courrier commercial
Industrie, Agriculture, Commerce
Dans les chambres de commerce
Paris. Une proposition de loi de M. Enge-
rand, votée par la Chambre, prescrit que pendant
une année à compter du jour de sa naissance, tes
mères employées chez les industriels ou com-
merçants disposeront d'une heure par jour du-
rant tes heures de travail pour allaiter leur en-
fant, Les inspecteurs du travail étant chargés de
surveiller l'application de la loi.
Dans sa dernière séance, la chambre de com-
merce de Paris a émis un vceu tendant à ce que
ce projet de loi, qui ne vise d'ailleurs qu'à géné-
rajiser une mesure pris© déjà par nombre d'in-
dustriels, soit adopté par le Sénat.
«, Bien que l'heure prélevée ainsi ®uvile. tra-
vail de l'ouvrière, dit la délibération de cette
compagnie, constitue une nouvelle» charge pour
l'industrie, nous estimons qu'un intérêt supérieur
commande la mesure proposée.
» Nul n'ignore combien la mortalité infantile,
c'est-à-dire celle des enfants n'ayant pas atteint
un an, vient aggraver encore le danger qui résulte
pour le pays de l'affaiblissement de la natalité.
» Toute mesure tendant à préserver la vie du
nouveau-né s'impose donc. Or l'allaitement ma-
ternai est de tous les modes de nourriture celui
qui assure à la première enfance les conditions
les plus favorables. II doit donc partout être en-
couragé, et notamment il doit être rendu pos-
sible, aisé môme à celles des mères de famille
que les nécessités de la vie obligent à travailler
dehors. »
Armentières. La chambre de commerce
d'Armentières a adressé au ministre du commerce
un rapport relatant les délibérations de cette com-
pagnie au sujet du projet de loi adopté par la
Chambre des députés et qui viendra prochaine-
ment en discussion devant le Sénat, modifiant les
conditions d'application de la doi sur les retraites
ouvrières et paysannes.
Dans ce rapport, la chambre de commerce d'Ar-
mentières expose,que le texte adopté par la Cham-
bre des députés « consacre une injustice dont les
conséquences ont certainement échappé au législa-
teur ».
La remise de 5 0/0 sur le montant des contribu-
tions ouvrières et de i 0/0 sur la contribution pa-
tronale n'est en effet accordée, dit-elle, qu'aux
caisses d'assurance fondées par l'Etat ou d'origine
ouvrière. Cet avantage est refusé aux caisses créées
avec lu collaboration patronale. Cas -organismes,
d'assurance sont,'donc placés par le législateur
dans une situation inférieure.
La chambre de commerce, d'Armentières fait
ressortir qu'ils sont très utiles cependant pour
arriver à une application générale de la loi, et
elle appuie son assertion sur les résultats acquis
par la caisse syndicale de retraites qui fonctionn-3
dans la ville.
Dans ies vingt-six établissements, dit-elle, on compte
8,570 ouvriers employés et 5,603 assurés payant régu-
lièrement leur contribution.
Ces chiffres ont leur éloquence et nous pouvons en
déduire que si tous les patrons de France avaient or-
ganisé des caisses de retraite analogues à celle qui fonc-
tionne dans notre ville, la loi du 5 avril 1910 serait mieux
appliquée,
Ne vaudrait-il pas mieux chercher à développer ces
organismes plutôt que de les amener à se dissoudre? 7
En conséquence cette compagnie émet le vœu
que dans l'intérêt de l'application de la loi, la
remise de 5 0/0 sur la contribution ouvrière et
de 1, 0/0 sur la contribution patronale soit éten-
due aux caisses syndicales mixités visées au nu-
méro 4 de l\article 14 de la loi du 5 avril 1910.
La Rochelle. Le président de la chambre de
commerce de la Rochelle vient d'écrire au minis-
tre du commerce pour lui demander que des es-
sais de poste aérienne soient tentés entre Paris
et'Jle port de la Roehelle-PaHioe.
D'autre part cette compagnie a décidé d'in-
tervenir auprès diu ministre des travaux publics
pour obtenir que l'expéditeur puisse être avisé
;par télégraphe du refus d'une marchandise~ ex-
pédiée par wagon complet. A cet effet, la dépla-r
ration d'expédition devrait contenir une formule
imprimée dans ce sens « En cas de refus, > dé-
sirez-vous être avisé par télégraphe? », demande
à laquelle l'expéditeur aurait simplement à ré-
pofadèe « oui » ou « non ».
Nantes. La chombre de commerce de Nantes
proteste contre les difficultés qu'éprouvent ac-
tuellement les marchands de fers pour expédier
de Nantes des barres de fer de 12 à 14 mètres de
longueur. Depuis quelque temps les compagnies,
et particulièrement le réseau de l'Etat, refusent
de prendre ces barres sur deux wagons sous pré-
texte qu'étant très minces (0 m. 025) elles se
ploient pendant le transport et que la responsa-
bilité du transporteur est engagée. Ces industriels
doivent donc employer trois wagons et payer pour
15 tonnes. Cependant quand ces marchandises
sont expédiées sur Nantes, elles y parviennent sur
des wagons spéciaux de l'Est et du Nord qui sont
retournés aussitôt aux compagnies propriétaires.
Quand le réseau de l'Etat prend à son compte ces
expéditions il objecte qu'il n'a pas die matériel
roulant spécial, obligeant ainsi les marchands de
fers à des frais supplémentaires de transport im-
portants.
Londres. Le président de la chambre de com-
merce française de Londres vient d'envoyer aux
présidents des chamhres de commerce de ïVaince
une circulaire leur demandant de consulter-les
comrrfereants et industriels qui ont déjà des rap-
ports commerciaux avec les colonies anglaises ou
qui sont désireux de s'en créer, et de les prier d'jn-
diqu'er leurs vues sur >
1° Le tarif douanier actuel de la colonie; '̃:
2° Les modifications à y apporter;
3° Le genre d'articles que l'on peut y exporter;
4° Les facilités générales réclamées pour l'ex-
pansion du commerce;
5° Les améliorations à suggérer dans les ser-
vices des compagnies nationales de transports1;
6° Les matières premières dont l'écoulement est
susceptible de prendre un plus grand développe-
ment dans la région;
7° La vente dès viandes frigorifiées de l'Austra-
lie et de la Nouvelle-Zélande.
Le commerce du thé, son emballage
eisa conservation
A la suite d'un avis émis par le conseil d'hy-
giène, le ministre de l'agriculture vient de rap-
porter une circulaire concernant le commerce du
thé et aux termes de laquelle, en conformité des
dispositions de l'article 3 de l'arrêté du 12 juin
1912, le thé ne pouvait pénétrer en France des
diverses provenances d'où il est expédié, qu'à la
condition d'être isolé des feuilles de plomb ser-
vant à son emballage, par l'interposition d'une
feuille de papier résistant ou d'étain pur.
Les importateurs avaient protesté contre-cette
mesure, alléguant son inutilité au point de vue
de ~hygiène et en faisant ressortir, d'autre part,
que son application était de nature à paralyser
l'importation du thé en France.
Pour reconnaître le bien-fondé de ces protes-
tations, il fut alors procédé à une enquête! Elle
révéla qu'aucun cas d'intoxication ~saturnine'
n'était attribuable, depuis nombre d'années, à
l'usage du thé, et elle établit que les conditions
dans lesquelles se font sa conservation et sa con-
sommation ne permettent pas d'admettre l'éven-
tualité d'accidents saturnins.
En conséquence, M. Clémentel a donc avisé les
agents du service de la répression des fraudes de
ne plus relever désormais, à l'égard des embal-
lages de thé, d'infractions à l'article 3 de l'arrêté
du 12 juin 1912, cet article devant être modifié,
prochainement.
Voici donc réglée cette question de l'embal-
lage du thé, dont la préparation et la conservation
exigent, avant l'expédition, de multiples mani-
pulations qu'ignorant te plus grande partie de
ceux qui le consomment.
En voici un rapide exposé
Les thés noirs sont obtenus de la façon suivante
les feuilles sont exposées pendant deux heures au
soleil et remuées fréquemment afin d'éviter la fer-
mentation, puis elles sont portées à l'ombre où des
ouvriers les malaxent légèrement avec la paume
de la main, les rejetant et les reprenant dans le
panier à plusieurs reprises jusqu'à ce quelles soient
devenues souples. C'est seulement alors- qu'elles
sont torréfiées dans des bassines de fer ou de cui-
vre posées sur des fourneaux en maçonnerie et
chauffées au rouge par un feu de bois.
Cette cuisson dure une demi-minute environ, et
dès que les feuilles ont pris une consistance molle
et visqueuse qui facilite leur enroulement ainsi
qu'une couleur foncée, elles sont légèrement re-
froidies par un vannage rapide dans des corbeilles
et étendues sur une large table autour de laquelle
sont rangés des hommes, des femmes et des en-
fants.
C'est alors que se fait l'enroulement des feuilles,
chaque ouvrier prenant une poignée de feuilles
et la roulant en boule par un mouvement circu-
laire de ses deux mains allongées. La boule agglu-
tinée est désagrégée, puis refaite à plusieurs re-
prises, et chaque feuille s'enroule peu à peu sur
elle-rinême en rendant un jus visqueux, verdâtre,
et .légèrement corrosif. On recommence à nouveau
la torréfaction, puis d'enroulement jusqu'à trois et
quatre fois, en ayant soin seulement de diminuer
peu à peu la chaleur de la bassine. Enfin, troisième
opération, la dessiccation des feuilles se fait en les
mettant sur une claie, qu'on dispose aurdessus d'un
feu de braise n'ayant ni odeur ni fumée.
On procède alors aiu triage des feuilles suivant
leur grandeur,' leur enroulement plus ou moins
parfait. C'est ainsi qu'on obtient les catégories
commerciales en thés noirs Pekoe, Pow-Chong,
Sou-Chong, Congou.
Ce triage étant obtenu, on achève la dessiccation
à feu doux et lorsqu'elle est complète, c'est-à-dire
quand la feuille est parfaitement crispée et fra-
gile, on emballe Le thé dans des caisses en le tas-
sant à l'aide des pieds chaussés de bas très pro-
pres.
Le thé vert, très estimé en Chine, mais moins
apprécié en Europe, est obtenu par un ensemble
de manipulations analogues. Les principales va-
riétés classées par un vannage sont par ordre de
qualité le thé impérial, la poudre à canon, le
Hyson junior, le Pongmée consommé et le Sewmée
du Maroc.
Jl est certain aujourd'hui que le parfum accen-
tué du thé chinois, qui embaume et que nous
aimons à flairer quand nous ouvrons un paquet,
n'est pas dû seulement à la feuille de thé, •
Dans certains centres en effet, on ajoute au thé
avant l'emballage définitif 'et avant la dessiccation
dernière, qui s'effectue toujours au moment de
l'emballage, des plantes balsamiques telles que
les fleurs d'olea flagrans, de camélia sesangua, de
magnolia julan, de l'anis étoile,
Le régime douanier des vins s
La Société des viticulteurs de France, dont une
délégation s'est rendue auprès de M. Louis Bar-
thbu, a remis au président du conseil un rapport
détaillé dans lequel elle expose ses desiderata au
sujet des pourparlers qui pourraient être engagés
entre le gouvernement espagnol et le gouverne-
ment français pour l'accord à intervenir rela-
tivement au Régime douanier dès vins.
Dams ce rapport, la Société des viticulteurs de
France expose que les intérêts de la viticulture
française seraient gravement lésés par un abais-
sement quelconque des taxes établies sur les vins
étrangers à leur entrée en France, et elle appelle
l'attention du gouvernement sur la question de
savoir à partir de quelle limite alcoolique ces
vins seront soumis, au point de vue des droits de
douane, à la taxe de consommation sur l'alcool.
La Société des viticulteurs de France expose dans
son rapport que la situation actuelle de la viti-
culture française ne comporte aucune atténuation
aux dispositions du régime douanier fixé eu 1899.
Si la surtaxe n'était perçue qu'à partir de 13 de-
grés, les vins que l'Espagne et l'Italie pourraient
désormais envoyer en abondance sont des pro-
duits fort semblables aux vins reçus d'Algérie,
riches en alcool et en extrait sec. La production
croissante du vignoble algérien a trouvé sur le
marché métropolitain un important débouché. La
concurrence directe que leur feraient les vins
d'Italie et d'Espagne, à la faveur d'une modifica-
tion du mode de taxation douanière en vigueur
provoquerait un fléchissement des cours sur les
vins algériens qui aurait fatalement une réper-
cussion fâcheuse sur les prix des vins métropo-
litaiinsi, aussi bien ceux de consommation eou-
rante.qua' ceux d>e: cotisa plus- 1 fins.
« Il est naturel, dit le rapport, que l'Espagne et
l'Italie, pays de grande production- mais de con-
sommation restreinte, cherchent à placer au de-
hors l'excédent de leurs récoltes de vins et visent
principalement la France, qui est le plus grand
pays consommateur. Mais nous avons le droit de
rappeler que la France est en même temps le plus
grand pays do production. »
D'après la Société des viticulteurs de France,
la qu-anitité de vins de 12 degrés et au-dessus qui
serait importée d'Espagne et d'Italie contribue-
rait plus à la dépression des cours sur notre mar-
ché que la même quantité récoltée en France en
sus de notre récolte annuelle quelle qu'elle soit,
car ce supplément de récolte n'offrirait pas aux
négociants les mêmes avantages que les vins des
ideux péninsules pour les coupages et les imita-
tions. Ce n'est pas tant d'ailleurs la quantité réel-
lement importée qui provoquerait l'abaissement
du prix du vin français que la possibilité don-
née au commerce en gros d'étendre ses exporta-
tions
Pour tous ces motifs la Société des viticulteurs
de France est d'avis qu'il y a lieu de maintenir
intégralement les disposition dai numéro 171 du
tarif des douanes.
Le privilège des bouilleurs de cru
Notre correspondant do Mâcon nous télégraphie
La fédération des syndicats viticoles du Maçon-
nais, dans sa réunion d'hier soir, où quinze syndi-
cats étaient représenté&.s'est occupée de la question
du privilège des bouilleurs de cru, sous la prési-
dence de M. Simonet, député. L'assemblée,, à l'una-
nimité, a décidé de demander le maintien du statu
quo et a donné mandat à ses délégués au congrès
viticole qui aura lieu le 30 novembre à Chalon de
voter dans ce sens. L'assemblée a en outre exa-
miné l'attitude qu'il conviendrait de prendre si le
Parlement votait l'abolition du privilège des bouil-
leurs de cru. Elle a décidé de se rallier, dans ce cas,
à une proposition exposée par M, Simonet, député,
dont voici l'économie liberté entière est donnée
aux viticulteurs de distiller leur récolte. L'alcool
obtenu, dont il sera facile de déterminer la quan-
tité par suite de la déclaration de récolte des vins,
aura libre circulation sans payer aucun droit au
Trésor. Mais pour compenser la perte que cette
libre circulation de l'alcool récolté fera subir au
Trésor, les vignerons acceptent que les droits de
circulation des vins soient portés de trois francs
à cinq francs par pièce. M. Simonet a exposé
qu'avec son projet la fraude sur l'alcool est. en-
rayée le viticulteur continue à, pouvoir distiller
sa récolte et le Trésor gagne 40 millions à l'opéra-
tion.
L'assemblée a chargé M. Simonet de défendre
à la Chambre cette proposition dans Je cas où
l'abolition du privilège des bouilleurs de cru serait
votée.
Le transport des vaches laitières
Le commerce des vaches laitières entre la ré-
gion du sud-est et les autres parties du pays
donne lieu à de nombreux transports dont le trajet
atteint au moins 600 kilomètres et dépasse même
parfois 1,000 kilomètres. La région de Marseille
et presque tout le littoral méditerranéen s'appro-
visionnent en vaches laitières dans les départe-
ments du Doùbs, de la Haute-Saône, de la Meuse,
de Meurthe-et-Moselle, en Bretagne, dans le Nord
et jusque en Hollande.
Or ces longs parcours s'opèrent souvent dans des
conditions dangereuses pour les animaux. C'est ce
que la fédération des laitiers de Marseille a expo-
sé en ces termes, au cours de sa dernière réunion
Pour remédier à ces inconvénients la fédéra-
tion des laitiers de Marseille demande l'applica-
tion d'une série de mesures, qui sans nuire aux re-
cettes des compagnies de chemins de fer, améliore-
raient notablement les conditions de transport des
vaches laitières.
Ces mesures sont les suivantes obligation pour
les compagnies d'éclairer les wagons; arrêts fa-
cultatifs en cours de route, pour toute expédition
dépassant 300 kilomètres; livraison de nuit comme
de jour dans les gares où il existe un service de
nuit; suppression du délai d'allongement prévu au
tarif spécial. GV numéro 1 1 itinéraire le plus ra-
pide quoique le plus long.
Les syndicats des laitiers de Nice, Cette, Mont-
pellier, Nîmes, Toulon, la Seyne, Aix-en-Pro-
vence, la Ciotat, Salon, Alger se sont associés aux
voeux des laitiers do Marseille.
1~ ~.t: V:
Un parricide
André Berger, qui comparaissait hier devant }a
cour d'assises de la Haute-Garonne, était accusé
d'avoir le 26 mai dernier assommé avec une barre
de bois son père, cultivateur et petit propriétaire à
Bouropas, près de Aluret.
Le mobile de ce crime avait été la cupidité.
André Berger redoutait en effet que son père ne se
remariât et qu'ainsi ne lui fut enlevée une partie de
l'héritage paternel.
Sur un verdict affirmatjf, mais avec admission
de circonstances atténuantes, la cour a condamné
le parricide aux travaux forcés à perpétuité.
ART ET CURIOSITÉ
Le pont du Gard serait menacé
Le pont- du Gard, l'admirable chef-d'œuvre des
constructeurs romains qui domine, la vallée dui
Gardon, serait menacé dans sa conservation par
le propriétaire d'un domaine voisin telle est la
stupéfiante nouvelle que publiait ce matin un de
nos confrères. Ce propriétaire, M. Galdéron, con-
sentirait sans doute à ne pas exécuter le criminel
projet qu'il aurait conçu si l'Etat lui versait, pour
acheter la partie de son domaine qui avoisine
immédiatement l'aqueduc, une indemnité qu'il
évalue h 46,000 francs. En d'autres termes, M.
Caldéron procède à une opération qu'on peut
qualifier sévèrement.
Est-il toutefois à, redouter qu'un tel projet, qui
consisterait à dynamiter une des piles de culée
du pont, soit mis à exécution? Qu'on nous per-
mette de n'en rien croire. Le propriétaire iras-"
ciblé s'exposerait à de trop graves pénalités pour
qu'il ait pu songer sérieusement à faire céder
l'Etat sous la menace qu'il formule. II imagine
apparemment que le terrain inculte et parfaite-
ment aride qu'il veut vendre à l'Etat, et dont les
services domaniaux ont fixé la valeur à quelques
milliers de francs, prend une plus-value du fait
qu'il est situé à l'endroit d'où l'aqueduc romain
apparaît dans toute .sa majesté.
Mais l'Etat ne saurait acheter un terrain que
pour sa valeur intrinsèque. Il n'est pas dans la
situation d'un commerçant qui établit un droit
d'accès sur une propriété dont la visite est pour
lui rémunératrice. L'Etat ne saurait abandonner
sous la menace les devoirs qui lui incombent.
On peut s'étonner que le pont du Gard ne soit
pas en soi-même une propriété nationale. Il ap-
partient en effet pour une part à la commune de
Vers et son autre partie s'élève sur le domaine
de ~aint-Privat, propriété de M. Caldéron. Mais
il est classé au nombre des monuments histori-'
ques, et en cette qualité échappe théoriquement à
tout autre contrôle qu'à celui do l'Etat.
Le litige n'est pas apaisé. M, Galdéron paraît
désireux de l'aggraver. L'administration des
beaux-arts sera vraisemblablement amenée à
hâter la solution du conflit et à interdire »u pro-
priétaire les abus de pouvoir- qu'il commet en
barrant les chemins communaux. Peut-être adop-
tera-t-elle une solution qui mettrait un terme à
ces ridicules incidents ce serait le classement
comme site de la partie du domaine qui avoisine
île pont. Ce classement, poursuivi à la diligence
des établissements publics du Gard, conformé-
ment à la loi de 1906, entraînerait une expropria-
tion dont les charges seraient fixée® par experts,
Mais il importe que l'Etat maintienne énergique-
memt ses droits qui sont les nôtres et ne cède pas,
sans tse défendre, à la menace. G. J.
A l'académie royale de Belgique
L'académie royale d'archéologie de Belgique
vient de s'adjoindre comme membre correspon-
dant étranger M. Durand-Gréville, dont or, connaît
les remarquables travaux sur Hubert et Jean Van
Eyek.
THÉATBHiS
Renaissance « l'Occident »
'M. Henry Kistemaeckers a symbolisé l'Orient is-
larnique, ,e.n révolte ̃contre, la civilisation occiden-
t&le par une femme 'marocaine aïnèfiée"èii :Fi'!iiicé
quand elle était encore enfant et élevée dans un
orphelinat. Hassouna s'est enfuie de chez les
Sœurs et est devenue danseuse à. Montmartre, où
l'officier de marine Gadière la voit un soir. Le
mystère nostalgique de son regard intéresse le
capitaine qui emmène avec lui Hassouna la Tou-
lon où elle fait disparate parmi les « petites al-
liées » si bonnes filles et si patriotes.
Hassouna en effet est agitée par une passion
double et contradictoire, faite à la fois d'un ar-
dent amour pour la personne de l'officier et de
haine pour ce qu'il représente la force qui oppri-
me par sa discipline et qui massacre avec ses ca-
nons. L'amitié généreuse que Cadière porte à un
jeune enseigne auquel le relie un secret de fa-
mille irrite aussi l'amante jalouse; pour frapper
Cadière dans cette affection, elle devient la mai-
tresse du jeune homme, abolit en lui la volonté
par l'opium qu'elle lui fait fumer et l'entraîne à
déserter. 'Cadière essaye en vain de le dissuader,
quand sonne la cloche de l'arsenal annonçant un
incendie dans les soutes d'un navire. L'enseigne
remet alors son uniforme et va au devoir qui l'ap-'
pelle. « Ainsi sont les hommes d'Occident », s'é-
crie Hassouna, vaincue, qui retourne au pays de
l'islam.
La nouvelle œuvre de M: Henry Kistemaeckers,
toujours intéressante, relevée d'une amusante coù-
leur toulonnaise, a été très applaudie. On a asso-
cié au succès de l'auteur Mme Suzanne Desprès,
MM. Tarride et Roger Vincent. ̃ Ad. Ad.
Ge s®Hp a
Au théâtre de la Renaissance (direction Tarride),
à huit heures trois quarts, première représenta-
tion de l'Occident, pièce en trois actes de M. Henry
Kistemaeckers, dont voici la distribution
MM. Tarride, Cadière; Lérand, Lignieres; Roger Vin-
cent, Arnaud Merronay de Saint-Guil Emile Duard, Sau-
rès; Belières, Dorais; Savoy, Toïeb; Dillon, un matelot
de cabotage; Constant, Cordano; Bonnet, Le Goff; Che-
valier, Garboniès.
Mmes Suzanne Desprès,, Hassouna ben Ouardénine:
Huguette Dastry, Joujou; Yvonne Daumont, Toufflane;
Simone Harly, la préfète; Adryana-Morisson, Becflgue;
Eliane Alsonn, Lolà-trois-Etoiles Suzy Depsy, Rosé
d'OHjoules'; Dargeville, une automobiliste.
Mouveiies s
Au Gymnase.
Les Requins n'auront plus que dix représenta-
tions, y compris une dernière jnatinée dimanche
prochain. M. A. Franck retient, dès 'à .présent, les
dates du jeudi 13 et dû vendredi 14 novembre pour
la répétition générale et la première représenta-
tion de Samson, de M. Henry Bernstem-
Aux Bouffes-Parisiens.
Nous avons annoncé hier que Ie Secret, la pièce
de .M. Henry 'Bernstein, n'aurait plus que huit re-
présentations au théâtre des Bouffes-Parisiens.
En effet, le traité de sous-location qui met le
théâtre à. la disposition de M. Gustave Quinson
prend force partir du lundi 10 novembre pro-
clhain.
Le Secret gardera 'jusqu'à la dernière représen-
tation, y compris la dernière matinée qui aura
lieu dimanche 9 novembre, ses admirables inter-
prètes Mme Simone, MM, Victor Boucher, Henry
Roussell et Claude Garry.
A Femina.
Le prochain « Vendredi de Femina », le 7 no-
vembre, à quatre heures et demie, offrira un
grand attrait.
(Le docteur Gérard Encausse, connu aussi sous
le nom de Papus, y traitera « de l'Art de se ren-
dre le destin favorable et d'attirer à soi la chance».
De très curieuses restitutions d'évocations ma-
giques seront faites sur la scène..
Le docteur Papus parlera également de « Ta-
lismans, amulettes et pantacles », et indiquera à
son auditoire les moyens de les appliquer utile-
ment. Y pP q
Des artistes les plus en vedette de l'Opéra, de
la Comédie-:Françarse, de l'Opéra-Comique pré-
teront leur concours, aux côtés de Mlle Arcos, de
Monte-Carlo..
Cinématographes s
Les Parisiens revenus de villégiature repren-
nent leurs bonnes habitudes et assistent en foule
à leur spectacle favori le très intéressant et très
amusant cinématographe des Grands Magasins
Dufayel. Tous les jours, sauf le dimanche, à
2 h. 1/2, 3 h. 1/2 et 4 h. 1/2, choix merveilleuse-
ment varié de vues nouvelles,' toujours d'un goût
parfait, comiques, documentaires et d'actualité;
films d'art avec adaptation musicale hors de pair,
soli et chœurs. A la, sortie, le concert symphonique
et le five o'clock tea du jardin d'hier sont de plus
en plus à la mode.
t~ Palais de la Danse. Cet après-midi (dei
4 à 7) thé-tango avec les meilleurs danseurs. À1
partir de minuit tango-champagne. Leoni.
Nouvelles sSe S'êtranger s
On nous écrit de Bruxelles
Venise, l'opéra de M. Raoul Gurasbourg, qui a été
créé l'hiver dernier avec un retentissant succès à
l'Opéra de Monte-Carlo, sera donné an théâtre
royal de la Monnaie de Bruxelles, sous la direction
de MM. Kuifferath et Guidi. La première est an-
noncée pour samedi prochain; depuis plusieurs
jours déjà .la salle est entièrement louée.
NECROLOGIE
Nous apprenons avec regret la mort de M. Maze-
reau, secrétaire de la rédaction du Gaulois. Il était
âgé de cinquante-neuf ans.
Notre excellent confrère laissera à tous ceux qui
'l'ont connu le souvenir d'un galant homme plein
de tact et de oourtoisie. Nous envoyons à la fa-
mille de M. Mazereau et à la rédaction du Gaulois,
l'expression de nos sincères condoléances.
Nous avons le regret d'apprendre la mort à Pa-
ris de M. Louis Hubinet.
Les obsèques auront lieu après-demain jeudi, à
Glageon (Nord).
Nous apprenons avec regret la mort de M. Vil-
letard de Laguérie, qui fut pendant quelques années
l'un de nos collaborateurs. Agrégé d'histoire, il
avait d'abord été professeur à Sainte-Barbe. Mais
il rêvait une existence plus active et devint bientôt
correspondant de guerre. Il partit pour l'Extrême-
Orient d'où il nous envoya des lettres que nos lec-
teurs n'ont sans doute pas oubliées. A son retour
en Europe, M. Villetard de Laguérie resta d'abord
attaché à la rédaction du Temps. Mais la passion
dos voyages le reprit bientôt et il repartit pour les
régions lointaines où il avait débute comme jour-
naliste.
Rentré en France, il reprit ses fonctions dans
l'Université.
Mme René Raoul-Duval, née Georgiana Urquhart,
est décédée le novembre 1913 l'inhumation a eu
lieu dans la plus stricte intimité.
On annonce la mort de M. Alexandre Rosenberg,
décédé dans sa soixante-neuvième année, 87, ave-
nue Kléber. Les obsèques et le service religieux
seront célébrés, demain mercredi, à la maison mor-
tuaire où l'on se réunira à onze heures et demie.
L'incinération aura lieu en famille. Il ne sera pas
adressé de faire-part, cet avis en tenant lieu. Ni
fleurs ni couronnes. De la part des familles Rosen-
berg, Borel et Markbreiter.
SPORT
Les Jeux olympiques de 1916
La préparation en Allemagne
On écrit de Berlin que la commission olympi-
que allemande, qui a terminé son voyage d'étudea
aux Etats-Unis le 30 septembre dernier, a engagé
de l'autre côté de l'Atlantique un entraîneur pour,
la préparation des athlètes allemands.
Le choix paraît heureux. C'est l'ancien champion
de course à pied, Alwin Kraenzlein, que l'on peut
compter parmi les athlètes les plus fameux qui
aient jamais existé. Kraenzlein est du reste d'ori-
gine allemande.
Le nouvel entraîneur s'est déjà mis à l'œuvre.
Il s'applique à trouver le plus grand nombre
possible d'athlètes qui pourront faire triom-
pher lès couleurs' allemandes en .1916 à Berlin. Son
champ d'action sera limité et il me pourra surveil-
ler l'entraînement de tous les athlètes allemands,
mais il aura trois sous-entraîneurs et un nombre
considérable de professeurs à sa disposition. Le
Munichois Waitzer, qui fut, il y a quelque temps,
un des meilleurs athlètes allemands, a déjà été dé-
signé comme sous-entraîneur; les deux autres se-
ront choisis plus tard. Le comité olympique alle-
mand fait annoncer que les personnes se croyant
aptes à remplir le poste de professeur doivent, dès
• lïiarotefcqjafc~.sBMnaettï'er en relations avec ijai, ,.̃$,»
choix de ces professeurs, qui auront des appointe-
ments annuels de 5,000 francs, se fera prochaine-
ment.
Kraenzlein séjournera en principe à Berlin mais
il entreprendra de temps en temps des voyages à
travers l'Allemagne, imitant en cela l'entraîneur
suédois Iljertbcrg, afin de se rendre compte des
progrès accomplis.
On songe aussi à organiser de.grands meetings
internationaux et des concours entre clubs, villes
et contrées dont certains seront obligatoires. En-
iln, un effort sera fait pour l'éducation sportive
des soldats et des étudiants.
Ainsi l'Allemagne se prépare à la sixième Olym-
piade.
L'organisation française
M. Léon Barthou, président du conseil des minis-
tres et ministre de l'instruction publique, a reçu
hier une délégation du bureau du Comité national
des sports, composée do MM. le comte Clary (Saint-
Hubert-Olub), marquis de Châsseloup-Laubat (Fé-
dération d'escrime), le général Lachouque (prépa-
ration militaire des amies à cheval), Morillon (Fé-
dération de tir), Paul Rousseau (Fédération de la
boxe), L. Breton et R. d'Arnaud (U. V. F.), Paul
Champ et Frantz-Reifehel (U. S. F. S. A.), venue
pour l'entretenir de la participation de la France
aux Jeux olympiques de Berlin en 1916.
Le président a rappelé à M. Léon Barthou les
démarches faites auprès de M. Piehon, .ministre des
affaires étrangères, auquel, sur sa demande, il a
été remis un rapport détaillé sur l'organisation de
l'entraînement en vue de 'l'Olympiade de Berlin, le
déplacement et le séjour. 'de nos représentants à
Berlin en 1916, dont la conclusion est une demande
de subvention de 600,000 francs à répartir sur les
budgets de 1914, 1915 et 1916.
En répondant à la délégation, le président du
conseil a fait connaître que le gouvernement en-
visage favorablement la participation de la France
à l'Olympiade de Berlin en 1916.
D'autre part M. Louis Barthou qui, on le sait,
s'intéresse particulièrement aux questions de la
culture physique et des sports, a examiné avec
bienveillance les demandes de crédit qui lui ont
été présentées, et il a bien voulu promettre de. -les
soutenir devant le -Parlement.
A l'issue de l'audience, le président du conseil a
félicité les représentants du Comité national des
sports et du Comité olympique français, qui réu-
nissent toutes les fédérations. dirigeantes du spprt
en France, .pour l'œuvre de solidarité et d'union
qu'ils ont réalisée.
AÉRONAUTIQUE
LE VOYAGE AÉRIEN PARIS-LE CAIRE
L'aviateur Daiucourt et son passager, M. Roux,
ont volé hier de Budapest à Arad. Ils orot fait
AVIS PS VERS
A l'Abri
.des Krachs
Nombre de personnes tentées par l' appât d'une
fortune rapide s'adressent a la spéculation qui
les ruine.
Combien plus avisés sont ceux qui demandent à
une bopne Compagnie d'assurances sur la vie de
garantir l'avemr de leurs enfants ou l'aisance de
leurs vieux jours par un contrat d'assurance ou de
rente viagère •
Au premier rang de ces Sociétés se place la Com-
pagnie d'Assurances Générales sur la Vie (entre-
prise privée assujettie au contrôle de l'Etat), rue
de Richelieu, 87, Paris, fondée en 1819, la plus an-
cienne des Compagnies françaises, qui paye an-
nuellement plus de 54 millions d'arrérages de
Rentes Viagères, soit à elle seule à peu près au-
tant que toutes les autres Compagnies françaises
réunies; son fonds de garantie est de 945 millions
(entièrement réalisés) et dépasse de 237 millions ce-
lui de toute autre Compagnie française.
Envoi gratuit de notices et tarifs sur demande,
adressée à Paris, soit au siège social, rue de Riche-
lieu, 87, soit aux bureaux auxiliaires de quartier
dans les départements, aux agents de la Compagnie-
GRANULES desVOSOES
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