Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-03-04
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 mars 1911 04 mars 1911
Description : 1911/03/04 (Numéro 18143). 1911/03/04 (Numéro 18143).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
liE TSMPS. « f ttnm ÏM'ly
Jans la Journéa pour le personnel de Jour. Les compte»
tf arrêteront le vendredi matin à six heures.
Lé litige poite surdeux points a
1« Les 250 ouvriers de la- préparation réclament
une augmentation de salaire de' deux centimes
Pheure. MM. Motte et Cie leur ont ofiertun cen-
time.
2" Les 1,800 ouvriers n'acceptent pas que les sa-
laires soient arrêtés le vendredi matm.
Les ouvriers ne se rendent pas compte de la diffi-
culté matérielle qu'il y a à établir les comptes de
1,800 ouvriers dont un grand nombre travaillent
aux pièces. Quesera-cequandviendront l'application
de la loi sur les retraites ouvrières et les chinoise-
ries projetées pour l'apposition des timbres?
AU JOUR LE JOUR
Choses d'art
LES PAYSAGES D'HENRI LE S1DANER
Dans la masse des expositions dont le flot tumul-
lueux, à l'approcha des Saïons, nous submerge, il
en est à peine deux ou trois, chaque saison, qui nous
apportent une satisfaction sans mélange. Mais plus
ces expositions vraiment significatives sont rares,
plus elles font événement. C'est le cas pour les
paysages d'Ile-de-France, de Normandie et de Pro-
vence qu'Henri Le Sidaner vient de grouper dans
les galeries Georges Petit, rue de Sèze.
Il ne s'agit pas ici d'une révélation. L'artiste est
dans la force de l'âge, et il nous est connu depuis
longtemps par des œuvres à la fois curieusement
personnelles et profondément attachantes. Issuo de
l'impressionnisme, sa formule consiste en touches
virgulées qui expriment à ravir la vibration des
rayons lumineux, et l'atmosphère tremblotante et
ouatée, mystérieuse et pourtant pleine de vie, dont
ils enveloppent et caressent les choses.
Car les choses, dans toutes ces compositions, fi-
gurent seules. Mais si Le Sidaner s'interdit d'animer
ses motifs d'intérieur ou do plein air de la repré-
sentation des êtres vivants, il sait faire sentir à
merveille que leur absence n'est que momentanée.
Dans ses coins ae jardin comme dans ses chambres
vides, dans ses paisibles rues de petites villes, sur
ses canaux muets, dans ses petits ports où quelques
barques vides s'alignent, tout trahit l'habitant ou le
promeneur dont la silhouette, nulle part, ne se fait
voir, tout s'imprègne d'une humanité que l'artiste,
in ne nous la montrant pas, nous rend plus sympa-
thique et plus doucement amie.
Cette façon d'interpréter la nature a je ne sais quoi
de recueilli qui nous charme. Mais ce charme n'est
ai prenant, il n'agit avec tant de force sur nous que
parce qu'il s'accompagne de merveilleux dons de
peintre. Sous le c'air do lune ou le rayon de soleil
qui les baigne, dans le demi-jour ot les demi-ténè-
bres où flottent leurs contours, où s'accusent à peine
leurs masses, Jes pans do mur, les sièges do jar-
din, les verdures, les eaux courantes sont écrits
avec autant de solidité que de justesse, et ces ac-
cents qu'on pourrait croire imprécis sont d'une ob-
servation rigoureuse et de l'exactitude la plus
ïerme.
Joignez-y une matière savoureuse, une couleur
harmonieuse et fine, et vous aurez pénétré tous les.
secrets do cet art d'une note si émouvante et si
neuve et d'un raffinement si discret. Thiébault-
Sisson.
Les incidents de la Comédie-Française
'Autour de la sixième représentation de Après moif
qui eut lieu hier soir, des incidents se sont déroulés,
à la fois plus nombreux et plus graves que les jours
précédents; Dans l'intérieur de la salle d'aboi d, le
premier et le deuxième acte ont été fréquemment
troublés par des interruptions. Un spectateur a no-
tamment enflammé de la poudre de magnésium et
s'est assez grièvement brûlé aux mains. D'autres
manifestants s'étaient logés dans l'avant-scène
même du président de la République, laquello est
mise en location quand le président ou ses invités
ne l'occupent pas. A la fin du spectacle, une tren-
taine de personnes avaient été arrêtées et enfermées
dans le « violon » provisoire du théâtre.
Mais au dehors les manifestations furent un tout
autre caractère. Bien que les manifestants d'une
part et les hommes du service d'ordre de l'autre
parussent animés d'intentions paciliques, un con-
cours fâcheux de circonstances fit qu'on en vint
aux mains on se battit sans merci à maintes re-
prises et plusieurs manifestants furent blessés..
Dès neuf heures et demie les manifestants se for-
mèrent en colonne. Il est malaisé de dénombrer une
foule; mais il semble bien qu'on peut, sans crainte
d'exagérer, évaluer à trois mille le nombre des
gens, hommes, femmes, mais surtout adolescents,
qui, bras dessus, bras dessous, hurlant à tue-tête
des imprécations à l'adresse des israèlites ou souf-
flant dans des sifflets à roulette, parcouraient la
place sans répit.
Tout alla ainsi, dans un vacarme épouvantable,
mais sans violences, jusque vers dix heures et
demie. A ce moment des billes sont jetées par quel-
ques jeunes gens dans les fenêtres du rez-de-chaus-
sée du théâtre on entend un bruit de vitres brisées.
Et tout à coup, voici une quinzaine de cavaliers qui
s'élancent dans cette foule compacte; l'un d'eux met
sabre au clair quatre ou cinq autres l'imitent. Il y
a une minute d'angoisse pour les assistants. Mais M.
Lépine lui-même donne un orui'e « Faites-leur ren-
trer ça l » Les cavaliers remettent le sabre au four-
reau. On transporto les blesses au café de l'Univers.
Aucun d'eux, semble-t-il, n'est atteint grièvement.
Après quelques minutes d'accalmie, les manifes-
tants se reforment en colonne, et le vacarme recom-
mence, assourdissant. Mais on voit un jeune hom-
me se hisser sur la fontaine proche du théâtre il a
de l'eau jusqu'aux genoux. Il essaye de fixer au fût
du monument, à trois mètres de hauteur environ,
un rectangle de calicot blanc où sont imprimées des
injures à M. Bernstein. Il échoue dans sa tentative.
Un autre le remplace qui se dresse bientôt tout ruis-
selant dans le bassin supérieur enfin la grande
toile est fixée, et la foule en délire applaudit.
Jusqu'à onze heures trois quarts, les choses res-
tent en cet état on fait beaucoup de bruit; les mani-
iestants continuent leur promenade circulaire et les
agents les surveillent patiemment. Mais voici que
-devant la porte principale du théâtre, une poussée
formidable se produit. Il semble que plusieurs cen-
taines de manifestants veulent pénétrer dans le
théâtre. Les agents luttent de toute leur force et
leur force est évidente. Un fâcheux omnibus se
trouve arrêté juste au milieu du groupe des assail-
lants. Les vitres du véhicule sont r>risèes deux
voyageuses poussent des cris d'épouvanté. Enfin les
portes du théâtre sont dégagées, mais la lutte con-
tinue sur la chaussée. Les agents se montrentner-
veux, et M. Guillaume, officier de paix, qui lui-même
a reçu maints horions et qui n'a plus sur la tête que
la calotte de son chapeau, les contient malaisément.
Le « coupe-file » même des membres de la presse ne
trouve pas grâce devantla poigne des gardiens de
la paix c'est le signe des minutes graves.
ïont de même, la place est nette quand, la repré-
sentation finie, les spectateurs quittent le théâtre.
A minuit et demi, les troupes de police se retirent,
suivant de près les derniers manifestants. Beaucoup
d'arrestations ont été opérées au cours de la soirée; i
fort pçu ont été maintenues.
UNE PBOTKSTATION
Nous donnons d'autre part le texte d'une protes-
tation, signée par plusieurs hommes de lettres,
contre les tentatives qui sont faites pour troubler
les représentations de la pièce de M. Henry Bern-
stein.
M. Paul Reboux, 42, rue de Clichy, s'est chargé
de recueillir les adhésions. Il a reçu dans la matinée
d'aujourd'hui plusieurs centaines de réponses parmi
lesquelles celles de:
MM.Ferûand Vcnderem, Pierre Decourcelle, Masse-
net, Camille Le Senne, Edmond Guirand, André Messa-
ger, Georges de Porto-Riche, Marcel Ballot, Maurice
Montégut, Michel Corday, Marcel L'Heureux, Gustave
Geffroy, Auguste Dorchain, Jacques Rouché, Edouard
Sarradin, Charles-Henry Hirsch, Victor Charpentier,
Vuillard, Max Maurey, Félicien Champsaur, Léon Fra-
pié, Sacha Guitry, Tristan Bernard, Louis Vauxcelles
Laurent Tailhade, etc.
M. Adolphe Brisson a d'autre part écrit à M. Paul
Hèboux
Dès l'instant où vous ninvoquez que la question de
principe, je joins volontiers mon adhésion à celles que
vous avez recueillies.
Adolphe Biusson,
-•̃ Critique du fétnps.
De son côté 'M. Henry Bataille a adressé à l'une
des personnes qui ont pris cette initiative la lettre
que voici
Mon cher ami,
Mon avis est très net. L'art no connaît ni les partis,
ni les races, ni les confessions. C'est la seule patrie
qui n'ait pas de frontières. Et en citant cet antique
proverbe, je ne fais aucun jeu de mots j'oppose cette
immunité noble et sensée qu'a formulée la sagesse po-
pulaire à sa vindicte actuelle. Sans me permettre la
moindre appréciation sur le cas présent, qui ne me re-
garde pas, je dis simplement qu'il est absurde et lâche
de rendre une œuvre solidaire de l'homme, autant
qu'il l'est de charger les enfants des accusations adres-
sées à teur père. L'oeuvre est une personnalité vivante
et tout à fait détachée de son créateur. Elle souffre,
elle rougit, elle s'humilie quand on l'attaque sournoi-
sement. On met cette innocente au supplice, on la
Sent pleurer des larmes. Laissez-la! Elle a déjà tant
de mai par ailleurs à obtenir son droit à la vie 1
Que dirai-je de plus ? L'existence privée d'un artiste
est tellement chose séparée de son œuvre que je me
demande enquoi, à l'heure actuelle, le génie de Phèdre
«e trouverait diminué si la preuve était faite due Ra-
eine eût versé du Doisôa ?
Benvenuto Cellini avait bien des crimes sociaux à
son actif quel facétieux songerait à le lui reprocher
ou à sifiler Andromède? Sa patrie pouvait et devait
sans doute accuser. Cellini. En art, le crime est de ne
pas être Cellini.
HENRY BATAILLE.
UNE LETTRE DE M. URBAIN GOHIER
M. Urbain Gohier adresse aux membres du co-
mité de lecture de la Comédie-Française une lettre
où il déclare qu'étant donné les incidents du
Théâtre-Français, il retire sa pièce, Spartacus, qui
devait être soumise à l'examen de ce comité. >
Si vous receviez mon oeuvre, dit-il notamment, on
dirait que vous cédez à une manœuvre d'intimidation.
Si vous me refusiez, on dirait que vous exercez des
représailles..
Cette alternative n'est plaisante ni pour vous ni pour
moi.
Les incidents actuels affaibliraient la confiance et la
sympathie qui doivent unir les artistes à l'auteur.
Enfin j'aime mieux sacrifier mon droit de Français et
mon intérêt d'écrivain que de laisser travestir en con-
currence mesquine une affaire de salut national.
UNE DÉLIBÉRATION DU COMITÉ GÉNÉRAL DE LA PRESSE
Le comité général des Associations de la 'presse
française, saisi d'une plainte de M. Léon Daudet et
d'une protestation du comité de l'Association de la
presse monarchique, a voté à l'unanimité cet ordre
du jour
Le comité général des Associations de la presse
française, réuni le 2 mars, s'est ému des actes de vio-
lence dont, ces jours derniers, auraient été victimes
certains membres de la presse.
Il lui a paru que la solidarité qui doit exister entre
tous les journalistes, à quelque parti qu'ils se ratta-
chent, faisait un devoir aux associations de presse
de ne pas laisser se produire des fnits de cette nature
sans y répondre par une protestation énergique.
Cette protestation vise uniquement les violences qui
auraient été exercées sur des confrères en état d'ar-
restation, violences qui ne sont pas plus admissibles
contre un journaliste que contre tout autre citoyen
français.
A l'Académie française
CRÉATION D'UN GRAND PRIX DE LITTÉRATURE
Dans sa séance d'hier, que présidait M. Marcel
Prévost, chancelier, en l'absence du directeur, M.
Alfred Mézières, l'Académie française, sur la propo-
sition de M. Thureau-Dangin, secrétaire perpétuel,
a décidé la création d'un grand prix de littérature.
Ce prix est destiné à « récompenser un roman ou
toute autre œuvre d'imagination en prose d'une
inspiration élevée ». L'ouvrage à récompenser devra
avoir été publié au cours des deux années précé-
dentes. Le grand prix de littérature sera d'une va-
leur do 10,000 francs. Il ne pourra pas être divisé. Il
sera décerné tous les ans; mais seulement s'il se
trouve un ouvrage qui en soit jugé digne. Le mon-
tant du prix sera prélevé soit sur les revenus de la
fondation Charruau fondation récente et dont
l'Académie a la libre disposition, soit sur le reli-
quat de la' fondation Broquette.
D'où est venue la pensée de ce nouveau grand'
prix, réservé non plus à la littérature critique, mais
à la littérature imaginative? `t
Elle est due à ce fait que le roman, qui reçoit dans
des académies particulières d'intéressantes récom-
penses, n'était sous la Coupole que discrètement ré-
compensé. Les fondateurs des prix divers avaient
songé à tout à l'éloquence, à la poésie, à l'histoire
littéraire, à la critique, etc., mais à peu près pas au
roman. Or c'est cette « branche » qui fleurit aujour-
d'hui le mieux et le plus le mieux car c'est au ro-
man que la plupart de nos immortels doivent leur
entrée à l'Académie (MM. Bazin, Loti, Barrès. Her-
vieu, Prévost, Bourget, etc., sont romanciers); le
plus il suffit de s'en rendre compte aux vitrines des
libraires, où, pour un ouvrage de science ou de cri-
tique littéraire, il y a vingt romans. Mais le genre
mérite d'être ennobli et d'échapper par la qualité à
la vulgarité grossiére et à la fastidieuse abondance.
C'est pourquoi hier, M. Thureau-Dangin a ex-
posé avec beaucoup de force et de clarté les nom-
breuses raisons qui militent en faveur de la créa-
tion de co prix, destiné à mettre quelque ordre et
quelque dignité dans la production littéraire actuelle.
Après une discussion approfondie, l'Académie ac-
cepta à une grosse majorité la proposition de son
secrétaire perpétuel.
Une commission fut désignée sur-le-champ pour
que le prix nouveau pût être distribué cette an-
née pour la première fois. Cette commission com-
prend les académiciens romanciers, plus MM.
d'Haussonvillo et Lavisse, qui étaient membres
d'une commission précédente et qui se confond avec
celle que nécessite la création du nouveau prix.
FAITS DIVERS
L.A. TEMPÉRATTJRB
Bureau central météorologique
Vendredi 3 mars. La. pression barométrique reste
très élevée dans le sud-ouest de l'Europe; elle atteint
ce matin 780 mm. sur le golfe de Gascogne et le nord
de l'Espagne.
Une dépression couvre le nord-est du continent; une
autre apparaît dans les parages de l'Islande (Seydisfjord
729 mm.).
Le vent est assez fort de l'ouest sur la Manche, mo-
déré du nord-ouest sur l'Océan, fort sur la Méditer-
ranée.
La mer est généralement houleuse.
Des pluies et des neiges sont tombées sur le centre
et l'ouest du continent.
En France, on a recueilli 10 mm. d'eau à Nancy, 8 à
Besançon, 5 au Havre, 1 à Lyon.
La température a monté sur nos régions et sur le
nord-ouest de l'Europe.
Le thermomètre marquait ce matin –7° à Uleaborg,
+2» à Berlin, 6» à Belfort, 9» à Nantes, 100 à Paris, 12°
à Alger et 13° à Gibraltar.
On notait 0» au puy de Dôme, –5° au Ventoux et
au pic du Midi.
En France, de faibles pluies sont probables dans le
nord et l'est avec temps assez doux.
A Paris, hier, la température moyenne (7°1) a été
supérieure de 2°5 à la normale (4°6).
A la tour Eiffel,, température maximum 8«3 mini-
mum 4°4.
Monte-Carlo, à 10 h. matin 22°, à midi 25». Temps
radieux.
Observatoire municipal région PARISIrI.NNEi
Le ciel, couvert hier, présente ce matin quelques
éclaircies.
Le vent souffle de ouest-nord-ouest à nord-nord-
ouest, avec une vitesse voisine de 8 mètres par se-
conde.
La température est en hausse notable ce matin;
l'écart est de 3° à 9 heures.
La pression barométrique, peu variable et élevée,
accuse à midi 772 mm. 7.
Trois plaintes sont déposées contre un an-
cien iniuistre du sultan. Nedjib pacha Mel-
hamé, ancien ministre à, Constantinople, sous le
règne d'Abdul Hamid, et qui est fort connu à Paris,
où il possède un hôtel dans le quartier des Champs-
Elysées, est actuellement sous le coup de tiois
plaintes en abus de confiance.
La première émane d'une riche Américaine,
Mme Te vis, de New- York. Celle-ci était liée d'amitié
avec l'ancien favori du sultan, et sur le point de
divorcer, elle lui aurait confié sa fortune person-
nelle pour la mettre à l'abri des revendications de
son mari. Cette fortune se composait de valeurs
achetées 560,000F francs et qui, au cours du jour, en
représentent 8 à 900,000, et en outra de 400.000 fr. de
bijoux qui, d'après la plaignante, Nedjib pacha
Melhame se serait appropriés.
Neajib pacha répond que Mme Tevis ne lui à pas
confié ses valeurs, mais qu'ello les lui a vendues.
Quant aux bijoux, l'Américaine, étant gênée mo-
mentanément, les lui remit eïle-môine pour les en-
gager à Londres, mission dont il s'acauitta à la
satisfaction de celle-ci.
Une seconde plainte a été déposée contre l'ancien
ministre par M. Janesich, lo bijoutier qui vendit le
collier de perles à M. Claude Casimir-Perier. M. Ja-
nesich déclare avoir livré des bijoux à l'inculpé qui
ne l'aurait Jamais payé. Nedjib pacha répond que ce
n'est pas lui qui a proposé d'acheter des bijoux au
joaillier, • mais au contraire ce dernier qui, le sa-
chant gôno, le força à accepter quelques bijoux pour
en faire immédiatement de l'argent. P
Enfin un commissionnaire en marchandises, M.
Doisy, réclame à Nedjib pacha 27,000 fr., qu'il lui a
prêtés. Nedjib pacha proteste en disant qu'il n'a
reçu de M. Doisy qu'une somme de 6,000 fr.
M. Chênebenoit, juge d'instruction, qui a com-
mencé hier son enquête, a mis les parties en pré-
sence chacune d'elles a soutenu ses dires, mais
rien encore n'a été prouvé.
Promenade sentimentale troublée.
Mme S. une riche rentière des Batignolles, fit, au
cours d'un voyage en Suisse, la connaissance d'un
gentleman fort élégant, M. Michel Boyer, qui se
disait négociant à Paris. Elle encouragea ses assi-
duités, et bientôt, comme le négociant habitait dans
le même hôtel, les deux nouveaux amis ne se quit-
tèrent plus. Or au cours d'une promenade senti-
mentale dans un lieu solitaire, le couple se trouva
tout à coup en présence d'un garde champêtre et
d'un agent de la Sûreté qui dressèrent procès-ver-
bal pour outrages aux bonnes mœurs. Pleurs, sup-
plications de la femme, indignation de l'élégant
cavalier, rien n'y fit les deux représentants de
l'autorité furent inexorables et invitèrent les délin-
quanta à les accompagner à la geôle la plus pro-
chaine. C'est alors que Michel Boyer proposa da
l'argent, et d'un geste magnifique, tira trente bil-
lets de mille francs de son portefeuille et les remit
au gai de champêtre.
De retour à l'hôtel, Mme S. encore tout émue,
jura une éternelle reconnaissance à son sauveur, et
pour la lui prouver, lui remboursa immédiatement
les 30,000 francs qu'il venait de donner si généreu-
sement.
Nanti de cette somme, Michel Boyer disparut
aussitôt. Cette disparition fit naître des doutes dans
l'esprit de sa victime. Elle en fit part à un magis-
trat qui lui fit comprendre qu'elle avait été volée.
On retrouva Michel Boyer, qui a été interrogé hier
par M. Bourgueil. juge d'instruction. Il a avoué
qu'il était d'accord avec'le faux garde champêtre et
le prétendu agent de la Sûreté, et qu'ils s'étaient
partagé les 30,000 francs de la dame. Mais il a re-
fusé de faire connaître-les noms de ses complices.
Cependant Mme S. avait vu remettre la liasse de
billets de banque. Boyer a expliqué qu'il avait re-
mis à son compère trente billets de la « sainte
farce ».
On recherche activement les deux complices de
Boyer.
Un vol de 262,000 francs. II y a deux
mois environ, M. Worms, banquier à Paris et à
Londres, chargeait un de ses employés d'aller re-
mettre à Bruxelles, dans une banque avec laquelle
il était en cotrespondance, une somme de 262,000fr.
destinée à l'achat d'actions de mines. Au cours de
son voyage, dans le train, l'employé fit la connais-
sance de deux individus, Thomson et Leymann,
avec lesquels il se lia d'amitié et qui parvinrent à
«liii-déroi)i?r adroitement l'argent à. lui confié-
Ce matin, sur commission rogatoire de M. Lar-
cher, juge d'instruction- auprès duquel M. Worms
avait porté plainte, M. Hamard, chef de la Sû-
reté, a perquisitionné dans deux banques où Thom-
son et Leymann avaient loué des coffres-forts sous
des noms d'emprunt. Il ya découvert, enfermés dans
de petites cassettes d'acier, des bijoux représentant
une somme do 12,000 francs environ, et qui ont été
déposés au greffe du tribunal.
Quant aux deux voleurs, ils sont restés introuva-
bles. On croit qu'ils se sont réfugiés en Allemagne.
Suicide d'un déserteur. Un cavalier du
7° dragons, dont l'identité n'avait pu ôtro établie,
tentait de se suicider hier dans un hôtel meublé do
la rue Manuel, en se tirant une balle de revolver
dans la tête. Transporté à l'hôpital militaire, le mal-
heureux y a succombé ce matin des suites de sa
blessure. C'est un nommé Gaston Luce, originaire
de Marines (Seine-et-Oise). Il venait d'être porté dé-
serteur. Son régiment tient garnison à Fontaine-
bleau.
Des cambrioleurs font feu sur la police.
Hier soir, vers cinq heures, une rentière de la rue
Lemercier, Mme Marquignies, faillit mourir de peur
en entrant dans sa chambre deux cambrioleurs
étaient en train de la dévaliser 1 A sa vue, les ma-
landrins jugèrent prudent de déguerpir: bousculant
la rentière, ils s'élancèrent dans l'escalier. Mais leur
fuite précipitée émut des locataires qui se mirent
à leur poursuite encriant «Au voleur!» Danslarue,
des passants coururent sur leurs traces, et ce fut
une ruée vers l'avenue de Clichy et l'avenue de
Saint-Ouen.
Serrés de près, les cambrioleurs voulurent faire
un crochet mais ils tombèrent sur deux gardiens
de la paix et l'inspecteur de la Sûreté Boilieu. Se
voyant pris, l'un d'eux sortit un revolver et fit feu
deux fois sur les agents. Personne ne fut atteint par
les projectiles, et la poursuite continua.
Ruo Carpeaux, le malandrin qui s'était amici d'nn.
revolver tira un troisième coup sur l'inspecteur Boi-
lieu, mais encore sans le blesser.
C'était fini. Les deux voleurs furent capturés et
conduits au poste. w
Aceidents d'automobile. Mme Guyot de
Villeneuve, femme de l'ancien député des Basses-
Alpes, a été hier victime d'un assez grave accident.
Comme elle passait rue Washington, sa voiture fut
tamponnée par un taxi-auto. Projetée contre la
glace d'avant, Mme Guyot de Villeneuve a reçu au
visage d'assez sérieuses blessures, qui ont occa-
sionné une abondante hémorragie.
Une collision semblable s'est produite vers mi-
nuit, la nuit dernière, rue do Monceau, entre un
taxi-auto, dans lequel avait pris place un rédacteur
de l'Echo de Paris, M. Trébor, et la voiture du mar-
quis Torre d'Alfina. M. Trébor a été blessé à l'ar-
cade sourcilière et au nez. Le marquis Torre d'Al-
fina a eu la main gauche et le visage coupés par
des éclats do verre.
Héros marocain. Les obsèques du maréchal
des logis Hivert, tué au Maroc lo 14 janvier dernier,
ont eu lieu hier à Montbard (Cote-d'Or), son pays
natal.
Le char était recouvert de nombreuses couronnes
offertes par les officiers, sous-officiers et soldats du
5« goum, les officiers do Casablanca, les sous-offi-
ciers espagnols, etc.
Au cimetière, des discours ont été prononcés par
le général du Garreau, délégué du ministre de la
guerre par MM. Pierrache, Bous-préfet de Semur;
Lefol, député, et Debierre, président des vétérans.
Outrages à l'armée. La police de Nancy
vient d'ouvrir une enquête au sujet d'outrages pro-
férés contre l'armée dans la soirée du dimanche
gras. Dans un grand café du centre de la ville, un
sous-officier de la 21° section de commis d'adminis-
tration, ayant demandé des explications à. un gtovrçMj
d'étudiants étrangers d'où on lui avait jeté des sous,
reçut la carte de l'un d'eux et l'aurait refusée.
D'où des réflexions fort injurieuses proférées par
l'étudiant à l'égard des sous-ofticiers de l'armée
française. Les propos ayant été entendus par un
médecin jmilitaire présent dans l'établissement, celui-
ci mit en demeure le sous-officier de faire son rap-
port à la place. L'autorité militaire a alors saisi
l'autorité judiciaire.
Arrestation. La police de Besançon vient
d'arrêter un inaividu nommé Henri Jamis, âgé de
vingt-quatre ans, né à Nancy, qui était recherché
depuis le 21 février pour une triple tentative d'as-
sassinat commise à Pontarlier. Le meurtrier avait
tiré à coups do revolver sur une bonne de café et
deux jeunes gens, dont l'un fut tué et l'autre griè-
vement blessé la bonne fut atteinte au menton.
Les pêcheurs de Cancale. De notre oor-
respondant de Rennes
Depuis quelques jours, la population des pé-
cheurs de Cancale manifestait contre les armateurs
de la pêche à la morue à Terre-Neuve; mais à
part quelques cris et quelques chants, les revendi-
cations des pécheurs n'avaient amené aucun trouble
grave et si les pêcheurs do Cancale refusaient
d'armer pour Terre-Neuve, dans le reste de la ré-
gion, l'armement des bateaux de pêche avait lieu
normalement. Hier, subitement, les choses ont pris
un caractère particulièrement grave.
Certains pêcheurs, qui n'avaient pas voulu suivre
leurs camarades dans la grève, s'étant présentés
aux bateaux pour y embarquer, ont été assaillis par
les grévistes, injuriés, frappés. M. Gérard, com-
missaire spécial, ayant voulu intervenir pour rap-
peler la population au calme, a été bousculé, et le
maire, M. More, a été obligé de se retirer après
avoir été hué. Les gendarmes allaient charger,
mais le maire, en présence de la surexcitation ex-
traordinaire de la population cancalaise, a donné
l'ordre à la force armée de se retirer.
Le préfet d'ille-et- Vilaine part pour Cancale.
INFORMATIONS DIVERSES
Le président de la Chambre des députés offrira
îe mercredi 8 mars un dîner aux ambassadeurs et
chefs des légations accrédités en France.
Ce dîner sera suivi d'une réception pour laquelle les
personnes occupant une situation officielle et celles en
relations avec M. Henri Brisson sont priées de se con-
sidérer comme invitées avec leurs familles.
Les élections du bureau du comité de l'Associa-
tion générale des étudiants ont donné les résultats sui-
vants
Président M. Tourolle; vice-président de l'intérieur,
M. Richard; vice-président de l'extérieur, M. Teste;
trésorier, M. Manès; trésorier adjoint, M. Mallet; secré-
taires, MM. de La Villeguérîn et Becker; bibliothécai-
res, MM. Baudino et Arcens.
Conférences de « l'Acropole » v
M. Léo Claretie fera mardi prochain, 7 mars, à trois
heures et demie, salle des Agriculteurs, 8, rue d'Athô-
"̃ nos. une conférence sut « les Limites du féminisme ».
Détail piquant cette conférence sera discutée et ré-
futée par une autre conférence contradictoire que fera
le mardi 14 mars.à trois heures et demie, Mme Hélène
Miropolsky sur « les Espoirs du féminisme ».
Sous la présidence d'honneur de M. Edmond
Haraucourt, les sociétés des Unes internationales »
et des • I » donneront le lundi 6 mars, dans les salons
de Mme Madeleine Lemaire, rue La Boétie, 39, en
l'honneur de Kirohhoffer, membre des « I », une soirée
à laquelle prêteront leur concours un grand nombre
d'artistes aimés du public. Et l'auditoire aura en
outre le plaisir d'entendre une causerie de Mme Aurel.
La Croix Blanche-Vie heureuse inaugure ses cours
gratuits, mardi 7 mars, à 2 h. 1/2, salle de l'Etoile, 17,
rue Chateaubriand « Conserver à la France les mil-
liers.do petits enfants qui meurent chaque année vic-
times de l'ignorance des mères », tel est le but de ces
cours d'hygiène spécialement destinés aux jeunes
filles. La conférence d'ouverture sera faite par la com-
tesse Guy de La Rochefoucauld, présidente, et par le
docteur Comby, président du comité médical,
Nous conseillons à nos lecteurs la visite en ce
moment chez ^agot, l'éditeur bien connu des artistes
et des amateurs, 39 bis, rue de Châteaudun, de la très
belle exposition des œuvres magistrales et récentes
de tep'ère: peintures, aquarelles et gravures.
STATISTIQUE DE LA VILLE DE PARIS
Nous avons dit que le service da la statistique a
compté pendant la 8e semaine 941 décès. Il y en a eu
1,045 pendant la semaine précédente, et la moyenne or-
dinaire de la saison est de 1,117.
L'état sanitaire est donc satisfaisant.
La grippe n'a plus causé que 9 décès.
Il y a eu 21 morts violentes dont 12 suicides.
On a célébré à Paris 942 mariages.
On a enregistré la naissance de 959 enfants vivants
(496 garçons et 463 filles), dont 711 légitimes et 248
illégitimes. Parmi ces derniers, 32 ont été reconnus
séance tenante.
te prince impérial
raconté par son précepteur
L'année dernière, M. Frédéric Masson avait évo-
qué, devant le public fidèle de la Société des confé-
rences, la figure de Napoléon II. Aujourd'hui, dans
la même salle, M. Augustin Filon a fait revivre la
physionomiedel'autre «aiglon». L'ancien précepteur
du prince impérial a gardé vivante en son cœur la
mémoire de son élève, et c'est d'abondance, en ter-
mes émus, qu'il en a retracé la courte vie et la mort
tragique. L'une et l'autre sont présentes à son es-
prit comme si elles dataient d'hier, et le spectacle
fut touchant de voir le vieux maître, devenu aveu-
gle, mais dont la parole est toujours vive, remuant
avec une piété attendrie les cendres d'un passé qui
lui est douloureux.
Le prince impérial avait onze ans quand M. Au-
gustin Filon fut chargé de diriger ses études, et le
,professeur ne quitta pour ainsi dire plus le disciple
jusqu'au départ pour l'Afrique du sud. C'est donc en
témoin plus qu'en historien que M. Augustin Filon
a raconté divers épisodes de la vie de son élève. Il
np cache pas que l'intelligence de celui-ci lui inspira
tout d'abord quelques doutes; la plupart furent tôt
dissipés. Mais ce n'est qu'à la mort de Napoléon III
quo cette intelligence s'épanouit complètement
« Quand il s'agenouilla au pied du lit mortuaire,
dit textuellement M. Augustin Filon, le prince im-
périal n'était qu'un enfant. Il se releva homme et
prince. » Et ceci n'est pas sur ses lèvres une image,
affirme l'orateur. Cette transformation fut subite,
étrange, extraordinaire, au point que le jeune hom-
me, jusque-là assez indifférent à certaines tâches,
révéla une intelligence et une énergie au travail
« tout à fait remarquables ».
Le conférencier n'a pas négligé les anecdotes sus-
ceptibles d'intéres9er son auditoire, Tout le monde
connaît celle qui représente Godefroy Cavaignac
refusant de se faire couronner, au concours général,
par le fils do Napoléon III. M. Augustin Filon rap-
porte que cette scène fut pour l'enfant et pour son
entourage une déception assez cruelle. Le prince im-
périal couronnant le fils du général Cavaignac l Sur
ca spectacle et sur ses conséquences on fondait quel-
ques espérances. Le nom de Godefroy Cavaignac est
appelé. Leprince, gracieux, souriant, les bras ouverts,
se prépare à féliciter le lauréat. Celui-ci hésite. Sa
mère, d'un regard impérieux, le cloue sur place. Des
applaudissements ironiques, provocants, éclatent.
Le prince so rassied, les larmes aux yeux. A partir
de ce jour, on le confina aux Tuileries avec quel-
ques amis aura et ses éducateurs.
C'est aussi le résultat du plébiscite que l'empereur
et l'impératrice apportent, le 9 mai 1870, au prince.
L'Empire libéral triomphait, mais pour les souve-
2*oin«>, lo ̃vi'oioirK3 do VEui^Ue lihéïal n'dt leur c'était celle de leur fils, et ils venaient lui en
faire hommage.
La guerre est déclarée. On emmène le jeune prince
à l'armée, à Sarrebruck, où une balle tombe à ses
pieds; puis il va de ville en ville, ne comprenant
rien à cette fuite à travers les places du Nord-Est,
jusqu'à Maubeuge, où il apprend le Quatre-Septem-
bre. Ce fut pour lui un écroulement. M. Augustin
Filon était resté près de l'impératrice. Il télégraphie,
en chiffre, à son élève do se réfugier en Belgique.
C'est cette dépêche qui fut ainsi traduite « Filons
sur Belgique. Filon. » « Je n'ai jamais écrit cela.
J'ai télégraphié, dit-il « Pattez immédiatement en
» Belgique », ce qui n'est pas la même chose. Ce fut
une vengeance des employés du télégraphe, explique
l'orateur. Ils portaient toutes les dépêches au co-
mité de la rue la Sourdière. Je leur adressai, à ce
sujet, une admonestation sévère, les menaçant
même de la cour martiale. Ils se vengèrent sous cette
forme. »
Le prince impérial, accompagné de Duperré, du
comte Clary et de quelques autres personnes, par-
tit pour la Belgique, puis gagna l'Angleterre, où il
retrouva l'impératrice et M. Augustin Filon l'exil,
le collège anglais, la mort de l'empereur, l'école
d'artillerie.
C'est alors que le caractère du jeune prince se
dessine. Il prend conscience de son rôle. « C'était
un Français dans l'âme, un soldat jusqu'au bout
des ongles », dit l'orateur pour caractériser son hé-
ros. Et il assure que la postérité s'en rendra, compte
si elle connaît jamais la correspondance politique
entretenue par le prétendant avec Rouher et celle
entretenue par le fils avec sa mère.
Au moment du Seize-Mai, dit M. Augustin Filon, le
prince ne voulait pas qu'on s'engageât à fond. Il n'y
voyait rien à gagner, ignorant le but auquel l'é-
quipée tondait. Il n'avait pas confiance dans cet ap-
pel confus au suffrage universel. Il croyait et
beaucoup de personnages l'entretenaient dans cette
idée qu'une crise anarchique mettrait fin à la Ré-
publique. Il n'avait pas prévu l'opportunisme, « qui
en fait a sauvé la République ». Quand il a vu que
le calme persistait, puis que Mac-Mahon était pour
ainsi dire congédié sans soulever d'émotion, il com-
prit qu'il s'était trompé et qu'on l'avait trompé. Sa
résolution fut prise de laisser momentanément la
politique, au milieu de laquelle il était tiraillé entre
bonapartistes de gauche et bonapartistes de droite,
pour faire autre chose, quelque chose qui signifiât
qu'un héritier des Bonaparte existait.
« J'ai soif de sentir la poudre 1 » écrivait-il à sir Ar-
thur Bigge, qui est maintenant secrétaire de
George V.
« Vous le voyez tout entier dans ce mot », dit M.
Augustin Filon.
L'impératrice fit des efforts désespérés pour l'eîn-
pêcher de partir dans l'armée anglaise pour le Zou-
louland.
Elle raconta plus tard à l'orateur « Il ne m'avait
jamais causé de chagrin, il ne m'avait jamais rien
refusé; pour la première fois je l'ai trouvé de fer 1 »
Et il partit. Pour adoucir la douleur de sa mère, il
lui écrivait des lettres « exquises », qu'il pienait la
peine d'illustrer de croquis, car il avait un talent
naturel de dessinateur, même de caricaturiste.
M. Augustin Filon a ému son auditoire on décri-
vant ta fin dramatique du prince impérial. Le jeuno
oflicier est d'abord versé dans une batterie où il ne
court aucun danger. Il proteste: « Je suis un cheval
attaché à une charrue et qui entend sonner la
charge! » On l'envoie dans un service de reconnais-
sances. Le commandantdu groupe se laisse surpren-
dre. Le prince avait un cheval de sang, très grand,
difficile à monter. Il se rattache à la crinière et à la
selle. Il est traîné ainsi sur deux cents mètres. Il
perd son épée. Il reste seul, en présence de cin-
quante ennemis, avec un revolver pour toute arme.
« II est mort splendidement. » Ces Zoulous, retrou-
vés, traduisirent plus tard leur impression par ces
mots « Il avait l'air d'un lion » Et par respect ils
ne le dépouillèrent pas tout à fait ils lui laissèrent
le collier de médailles que sa mère, avant son dé-
part, lui avait remis comme talisman. Un an après,
a dit en terminant le conférencier, une pauvre mère,
à la même place, priait et pleurait son fils, qui fut
un vrai Français et un vrai soldat.
C'est sur ce ton, avec un luxe de détails inédits,
que nous n'avons pu tous citer, que M. Augustin
Filon a eglébré la mémoire du prince qui fut son
disciple, et dont il est demeuré l'admirateur pas-
sionné.
Il sut faire partager à ses auditeurs l'émotion in-
tense qui par moments étranglait sa voix. On
pourrait être tenté de suspecter son impartialité,
mais la sincérité et le dévouement désarment les
critiques et les doutes. M. Angnttin Pilon les a dé-
sarmés. Joseph Bois.
TRIBUNAUX
Quatre millEoirs d'amende. La cour d'appel
de Nancy vient de confirmer un jugement du tribu-
nal correctionnel d'Epinal condamnant M. Popp,
négociant en vins en gros dans cette dernière ville,
à quatre mois de prison et à une série d'amandes
dont le total s'élève à 4,046,936 francs, pour mouil-
lage de vins et fraudes aux droits de régie.
M. Popp, vice-président du syndicat des mar-
chands de vins en gros des Vosges, chevalier de la
Légion d'honneur, avait été accusé de livrer du vin
mouillé dans une proportion de 6 0/0. L'enquête et la
saisie des livres de comptabilité établirent que de-
puis de longues années ce commerçant mouillait son
vin et ne déclarait que partie des liquides qu'il
transportait, échappant ainsi au payement des
droits de régie. C'est en vertu de la loi qui fixe à
200 francs l'amende commise pour chacune des con-
traventions de cette nature que M. Popp s'est en-
tendu condamner à 4,045,936 francs d'amende.
Le contrat de révélation. Le contratpar lequel
un généalogiste s'engage à révéler à un intéressé un
héritage imprévu est-il juridiquement valable?
La question fut posée l'an dernier au tribunal de
Lyon, et le généalogiste parisien Coutot, qui, par
l'organe de Me Vallé, ancien garde des sceaux, sou-
tenait l'affirmative, avait gagnéson procès. La cour
vient do confirmer la décision des premiers juges;
le généalogiste a donc définitivement droit à la com-
mission stipulée, et la prétention du défendeur, à sa-
voir que l'héritage aurait été découvert sans l'inter-
vention du généalogiste, est jugée non avenue.
Devis d'architecte. M. Jean Coquelin a
chargé M, Binet, architecte, do lui édifier, à Rueil,
12, boulevard de Richelieu, une demeure ayant
grand air, pourvue de tout le confort moderne,
agrémentée d'un parc et d'un lac.
Au rêve succédèrent, par malheur, les désillusions
de la réalité. Le coût de cette construction, estimé
dans le devis à 356,000 francs, menaçait de s'élever
à 750,000 francs. M. Jean Coquelin se sépara de son
architecte; l'arrêt des travaux s'ensuivit avec le cor-
tège de désaccords, de froissements et de procé-
dures qu'entraînent do semblables situations. Les
instances en référé se succédèrent devant le prési-
dent du tribunal demande des entrepreneurs en
nomination d'expert mise en cause de l'architecte
à la requête du futur châtelain. Bref, M. Bonnier, ar-
chitecte expert, fut, le 20 décembre 1910, commis à
l'effet de dresser le constat des travaux.
Cependant, dès le mois de février 1911, M. Coque-
lin, accusant cet expert de lenteur et de négligence,
lui reprochant de ne pas s'être rendu personnelle-
ment sur les lieux et do ne pas avoir exécuté la
mission urgente qui lui avait été confiée, introdui-
sit un nouveau référé à fin d'obtenir le remplace-
ment de M. Bonnier, qu'il assigna également au
fond en 10,000 francs de dommages-intérêts devant
le tribunal civil.
Le président Ditte, devant lequel avait été porté,
le 17 février, le référé en commission do nouvel ex-
pert, renvoya la question devant la première cham-
bre saisie de l'instance principale. C'est ainsi que
cette chambre était hier appelée à statuer à la fois
et sur le référé et sur la demande en dommages-in-
térêts, sans compter les autres instances qui s'y
trouvaient jointes.
Après M" Albert Clemenceau, qui s'est attaché à
justifier la demande de M. Jean Coquelin, M" Ray-
mond Poincaré, Millerand ot Fernand Labori ont
plaidé pour MM. Bonnier, Binet et les entrepre-
neurs.
Il a été beaucoup question, au cours des débats,
du poulailler dont l'aménagement devait garantir
toutes leurs aises aux volatiles amis de « Patou »
les murs en sont épais et des portes de chéne de
quatre centimètres en défendent l'entrée. « On pour-
rait y enfermer des tigres », a dit MB Clemenceau;
M0 Poincaré a répondu qu'il était facile do concevoir
le désir de M. Coquelin de posséder un poulailler
pour toutes les volailles de Chantecler.
Après que M" Millerand eut à son tour opposé des
faits et des arguments aux demandes de M. Jean
Coquelin, la continuation des débats a été renvoyée
à huitaine.
L'affaire da pénitencier d'Albertville. On
télégraphie de Grenoble
Hier ont comparu devant le conseil de guerre
du 14° corps d'armée les nommés Marchi, Marini.
Thiault et Tindy, tous les quatre condamnés militai-
res du pénitoncier d'Albertville.
Le 20 septembre 1910, Marchi, avec la complicité
de ses trois co-accusés, avait tué à coups de couteau
un autre condamné, le nommé Lebœuf, qu'il avait
provoqué en combat singulier.
Cette affaire a des dessous ignobles. Les deux
adversaires étaient chefs chacun d'un parti et ils se
jalousaient en raison de leurs mœurs spéciales.
Marchi a été condamné à 15 ans de travaux for-
cés et Thiault à 3 ans de .prison. Marini et Tindy
ont été a cquittés.
Mise en liberté. L'hôtelier Michel, de Nancy,
qui avait été mis en état d'arrestation à la suite
d'un incendie qui s'était déclaré dans son établisse-
ment et où avait péri asphyxiée une jeune bonne,
sa maitrosse, avait demandé sa mise en liberté pro-
visoire, que le juge d'instruction lui avait refusée.
Sur son appel, la chambre des mises en accusation
de la cour de Nancy vient de faire droit à sa re-
quête et il a quitté la maison d'arrêt hier après-
midi.
Lea suites d'une rencontre en chemin de fer.
On sait ce qu'il advint de la rencontre, dans le
train de la Côte-d'Azur, de M. Mossé, ex-agent de
change à Mafseille, et de miss Hawort, jeune Amé-
ricaine. Nous avons raconté en effet qu'il en résulta
uno courte liaison au cours de laquelle la jeune
femme acheta des objets de toilette et envoya la
note chez son ami de hasard.
M. Mossé porta plainte en abus de confiance con-
tre miss Hawort mais M. Hastron, le jug-o chargé
de l'instruction do cetto petite affaire, rendit une or-
donnance de non-lieu en faveur de l'inculpée. M.
Mosaé so pourvut alors contre l'ordonnance du juge
devant la chambre des mises en accusation. Mais la
cour contirma l'ordonnance du juge d'instruction.
L'affaire paraissait donc terminée. Or la voici qui
renaît par un procès que fait l'ex-agent de change et
son ancienne amie en restitution de 1,000 francs,
montant de la note qui lui fut présentée au Grand-
Hôtol où miss Hawort et lui étaient descendus.
En attendant l'issue du procès, le bagage de la
voyageuse a été saisi ot placé sous séquestre, et
hier miss Hawort, pour laquelle M° Eugène La-
mour plaidait, demandait en référé que les malles,
les cartons à chapeau, les caisses pleines de robes
de prix, les fourrures, les dentelles lui fussent ren-
dus.
M" Léger, avoué, a fait remarquer au président
Gibou, au nom de M. Mossé, que cea bagages lui
servent de garantie et doivent lui permettre de re-
couvrer la somme de 1,000 francs qu'il a dû rem-
bourser. D'ailleurs il a ajouté que le tribunal est
actuellement saisi de cette instance.
Dans ces conditions, le juge des référés n'a pu que
se déclarer incompétent.
NÉCROLOGIE!
Une dépêche de Saint-Brieuc annonce que M. Le-
menicier, préfet des Côtes-du-Nord, est mort pres-
que subitement, ce matin à sept heures, d'une hé-
morragie cérébrale.
M. Lemenicier avait été atteint, il y a quelques
jours, d'un accès de grippe, mais son état qui s'était
amélioré ne laissait nullement supposer une issue
fatale.
M. Lemenicier, né en 1856, avait débuté en 1884
comme sous-profet de Valognes, puis d'Avranches
et de Cherbourg. Il avait été promu préfet en 1901 et
avait été placé dans la Haute-Marne. Il était préfet
des Côtes-du-Nord depuis 1906.
Nous apprenons avec regret le décès subit de
M. Maurice Faulque de Jonquières, chef du bureau
ou service hydrographique au ministère de la ma-
rine.
M. de Jonquières était un des plus anciens et des
plus estimés fonctionnaires de la marine. Il était né
le 5 décembre 1851 et était entré à dix-huit ans
dans l'administiation centrale. Il était chevalier de
la Légion d'honneur.
Lo professeur Van t'Hoff, de l'université, est dé-
cédé hier à Berlin. Il avait été lauréat du prix Nobel
pour la chimie. Ses travaux sur la stéréochimie sont
réputés comme étant parmi les plus importants de
la chimie moderne. p
Une messe de souvenir sera dite demain samedi
4 mars, en l'église Notre-Dame-de-Lorette (chapelle
Saint-Jean), à dix heures précises, pour le premier
anniversaire de la mort de Mme J. Marni.
LIVRES NOUVEAUX
Carducci, par Jeanroy, 1vol. in-8°, Champion, 1911.
Livre consciencieux, trop consciencieux peut-être.
L'auteur suit pas à pas, d'annéo en année, la vie de
travail de Carducci. Cet ordre chronologique rigou-
reux, qui onre des avantages, présente cependant
des inconvénients. Cela se comprend lorsqu'il s'agit
d'un homme qui commence modestement, avec des
principes arrêtés, dont la carriére se développe nor-
malement par une progression lente et régulière. Ici
ce n'est pas du tout la môme chose. Aucun esprit
ne ressemble moins à un esprit logique que celui
de Cardueci. Il a des éclairs et des fusées de génie,
puis tout à coup des moments de dépression et
d'abattement.
Impossible surtout de faire aucun fond sur la soli-
dité de soa attitude uolitiaue. Une pensée domine sa
vie le Ritorgimento, la libération ot la réBurrectTos>
de l'Italie. La maison de Savoie sert-elle délibéré-1
ment cette grande cause, Carducci la glorifie dans
des vers enthousiastes. La paix do Villafranca
amène-t-elle un temps d'arrêt dans, l'ascension de
l'Italie, le poète n'a plus que des. malédictions poor
Victor-Emmanuel et pour son allié Napoléon III.
M. Jeanroy regrette par instants que Carducci ait
quitté la région sereine de la poésie, pour sa livrer
au démon de la politique. Il me semble au contraire
que c'est dans l'explosion de son patriotisme italien.
qu'il a trouvé les accents les plus mâles et les plus
originaux. Ses autres vers, en général d'un tour
élégant et gracieux, attestent une personnalité
moins forte. Très érudit, nourri de la moelle d'Ho-
race et de Tibulle, il a plutôt l'air d'un imitateur
lorsqu'il n'élève pas la voix et le ton sous l'imprea^J
sion d'un sentiment patriotique. ,J
AVIS ET COMMUNICATIONS
r«#»^ ai ai»ATwa en bruns décaféiné ï
AATIIA~stinstnsOÉOAF~IN~
c~aroxsm11üf8;E~0l:,E0bl~ll t
CROS
111AX Frbryt 1
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SPOKT
BOXE
UN NATIONAL SPORTING-CLUB A PARIS
Hier, au cercle Hoche, sous la présidence du duc
Decazes, a été tenue une réunion dans le but de
créer à Paris un National Sporting-Club, destiné à.
donner, en collaboration avec la Fédération françai-
se des sociétés do boxe, le haut appui moral qui •
manque à la boxe et dont elle a besoin pour se gar-
der du discrédit que pourraient lui valoir, à la lon-
gue, les organisateurs de certaines rencontres.
Le National Sporting-Club de Paris poursuivra.
un accord, dans la mesure désirable, avec le Natio-
nal Sporting-Club de Londres; il se manifestera, dans
l'organisation de certains matches, de certaines
épreuves auxquels il donnera un relief sportif consi-
dérable. Il s'intéressera beaucoup aux profession-
nels, beaucoup aux amateurs aussi, et ce ne sera
pas là la moins utile de ses tâches.
Né au cercle Hoche, il y développera la boxe
parmi ses adhérents et les membres du club dont U
est issu.
Un comité provisoire a été désigné pour élaborer
le programme définitif du National Sporting-Club
de Paris et établir ses règlements. Out été nom-
més
Le duc "Decazes, le duc de Brïssac, le vicomie de
Tracy. MM. Bruneau de Laborie, Ledat, Paul Rous-
seau, FrantzReichel, président et secrétaire de la Fédé-
ration de boxe; Victor Breyer, président de la Société
de propagation de boxe anglaise; Lhuillier et Ramsay.
Ont pris également part à cette réunion et sont
fondateurs du National sporting-Club
MM. Mayol de Lupé, Ferri de Ludre, Jacques Ralsan,
Binet-Valmer, Sacher, Lorrain, W. de Blest-Gana, E.
Lyon; René Lactoix, Caillaux. R. Woog, Maurice Bern-
hardt, Bach, Foucard, Ubald Lacaze, Farcy, Desou-
ches, Willoughby, E. Bonnard, Bretaux de Kœnigs-
warter, Mayragues, Moyse, P. Rosenbaum, Wcisweii-
ler, Helbraun, etc.
LES CHAMPIONNATS D'AMATEURS
Les championnats annuels d'amateurs de la Fédéra;;
tion française des sociétés de boxe commenceront di-
manche prochain au ceicle Hoche.
Les matches éliminatoires seront disputés à partir, da
deux heures de l'après-midi. Le pesage des coucur-
rents aura lieu le matin.
Le nombre des engagements reçus- pour ces épreu-
ves class iques est de 155.
AÉRONAUTIQUE
PARIS-PUY DE DÔME EN AÉROPLANE h
L'aviateur Weymann vient de s'engager à l'Aéro-1
Club de France pour disputer l'épreuve de Paris at»
puy de Dôme, dotée par M. Michelin d'une somma- de
100,000 iranes.
Ce pilote pourra partir du 7 au li du courant inolus.
Rappelons que l'aviateur Eugène Rénaux s'est engagé
pour disputer cette môme épreuve du & au 13 du cou-
rant.
DE l'ABROPLANB AU BALLON SPHÉRIQUE.
Sur laliste.des pilotes aviateurs sollicitant de l'Aéro-'
Club de France le nouveau brevet de pilote d'aérostat
figurent les noms de MM. Louis Blériot, Robert Es-
nault-Pelterie, Maurice Herbster, Marcel Baratoux,'
Jacques Schneider, René et Jacques Labouchére.
MM. Santos-Dumont, Alfred Leblanc,. Maurice Far-
man, Jacques Balsan, Georges Blanchet, Paul Tissan-
dier, Ernest Barbotte, capitaine Bellenger. Emile Du-
bonnet, René et Pierre. Gasnier, Ernest Zens, M'orti-
mer-Singer^ Froussart, marquis de Kergariou, le capi-
taine Etévé et Mlle Marvingt sont déjà ti'uaires deg
deux brevets d'aéroplane et de ballon sphêrique.
YACHTING AUTOMOBILE
La liste des engagements pour le meeting irrternam
tional de canots automobiles de Monaco, dont let
épreuves se dérouleront du 2 au 17 avril 1911, vient
d ftirft close.
Les inscriptions de cent vingt-neuf bateaux ont été
reçues par l'International Sporting-Club de Monaco.
Ce nombre se divise en 14 racers ou bateaux de course,
dont 10 de première série et 4 de deuxième série, et
en 115 cruisers ou bateaux de promenade, dont 88 de
première série, 30 de deuxième série, 25 de troisième
Série, 14 de quatrième série et 8 de cinquième &exi8.
CaOSS-COUNTRY
LE 23= CHAMPIONNAT NATIONAL
Le 23e championnat national do cross-country, orga/
nisé par l'Union des sociétés françaises de sportrf
athlétiques, se disputera dimanche à. Vauciesson, sut
l'ancien hippourome de la Marche.
Le parcours mesurera 18 kil. 5uO. Vingt-sept équipe*
de dix coureurs et dix individuels prenuront le degarJJ
qui sera donné à trois heures de l'après-midi.
FOOTBALL RUGBY
POUR LE CHAMPIONNAT DE FRANCE
Dimanche à trois heures se rencontreront sur letepî
rain de Colombes les équipes du Havre AthléiioCrubj
champion de Haute-Normandie et du Sporting-Clulf
universitaire de France, champion do Paris. Ce rnatcl|
constitue une demi-finale du championnat de Francs.^
HIPPISME
Courses d'Auteail
L'excellent steeple chaser de M. James H&nnessyy
Lutteur 111, s'entraîne tout doucement pour le. Grand-
National de Liverpool, où sou propriétaire peut «moit-
le légitime espoir de le voir renouveler sa victoire d»
1909; sa bonne forme va s'accentuant à chaque sortie.
et hier c'est avec la plus grande facilité qu'il B*'est
adjugé, monté par Parfrement, le prix Moudavills
(steeple-chase, handicap, 10,000 fr., 4,000 mètres), bat-
tant Gribouille 2", Calomel 3e, Trianon III qui doit,
paraît-il, tenter aussi la fortune en Angleterre, et six
autres concurrents, dont deux. Roi du Médoc et. Kfilo,
sont tombés à la rivière des tribunes. Pari mutuel: t
30 fr. et 17 fr.
Les autres steeple-cbases ont été gagnés le prix
Marin par Causerie, à M. H. de Mumm (R. Sauvai),'
qui n'avait à battre que Radium et qui a joua a\'eo
lui pari mutuel, 11 fr. 50 et 5 fr. 50; le prix VoUairef
par Nicomède, au comte d'Auvergne (Holsey), battan|
Paludière II 2e, Akbar II tombé pari mutuel, 59 fr.
et 25 fr. 50.
Les courses de haies ont été remportées lo prias
Roman Oak par Givre H, à M. R. Bally (A. Bertsonfc
battant Fiat 28, Branne H 3« et six autres pani mû-;
tuel, 58 fr. et 27 fr. le prix Oiseleur par Valentiu 1 v,
à M. A. Veil-Picard (Parirement), battant Crossonry-
lon 2e, Jeddo 3e, Sulpice, Bonnelles qui pouvait finir;
pius près du vainqueur, et Saint Fei-réol, dérobé ao£
Qépart: Pari mutuel, 67 fr. 50 et 37 fr. le prix Tri-i
nidad par Serpenteau, au comte Th. d'Orsetti (Lanças-,
ter), battant Ovide Il 2e, Marfonette 3" pari mutuel^
15 fr. et 9 fr. L. G.
L'ŒILLET du ROY w.r.S.Ï'ii£Ê££<«d.f
Lundi 6 Mars
NOUVEAUTES
PRMTABIÊRES
NOUVELLES OCCASIONS
w :¡
BO AiaCIIE,
| Maison Aristide BOUCICA.UT
I Lundi © Mars
u~c G ~a~s
et jours suivants
EXFÛSmON
GÉNÉRALE
j GÉNÉRALE
Jans la Journéa pour le personnel de Jour. Les compte»
tf arrêteront le vendredi matin à six heures.
Lé litige poite surdeux points a
1« Les 250 ouvriers de la- préparation réclament
une augmentation de salaire de' deux centimes
Pheure. MM. Motte et Cie leur ont ofiertun cen-
time.
2" Les 1,800 ouvriers n'acceptent pas que les sa-
laires soient arrêtés le vendredi matm.
Les ouvriers ne se rendent pas compte de la diffi-
culté matérielle qu'il y a à établir les comptes de
1,800 ouvriers dont un grand nombre travaillent
aux pièces. Quesera-cequandviendront l'application
de la loi sur les retraites ouvrières et les chinoise-
ries projetées pour l'apposition des timbres?
AU JOUR LE JOUR
Choses d'art
LES PAYSAGES D'HENRI LE S1DANER
Dans la masse des expositions dont le flot tumul-
lueux, à l'approcha des Saïons, nous submerge, il
en est à peine deux ou trois, chaque saison, qui nous
apportent une satisfaction sans mélange. Mais plus
ces expositions vraiment significatives sont rares,
plus elles font événement. C'est le cas pour les
paysages d'Ile-de-France, de Normandie et de Pro-
vence qu'Henri Le Sidaner vient de grouper dans
les galeries Georges Petit, rue de Sèze.
Il ne s'agit pas ici d'une révélation. L'artiste est
dans la force de l'âge, et il nous est connu depuis
longtemps par des œuvres à la fois curieusement
personnelles et profondément attachantes. Issuo de
l'impressionnisme, sa formule consiste en touches
virgulées qui expriment à ravir la vibration des
rayons lumineux, et l'atmosphère tremblotante et
ouatée, mystérieuse et pourtant pleine de vie, dont
ils enveloppent et caressent les choses.
Car les choses, dans toutes ces compositions, fi-
gurent seules. Mais si Le Sidaner s'interdit d'animer
ses motifs d'intérieur ou do plein air de la repré-
sentation des êtres vivants, il sait faire sentir à
merveille que leur absence n'est que momentanée.
Dans ses coins ae jardin comme dans ses chambres
vides, dans ses paisibles rues de petites villes, sur
ses canaux muets, dans ses petits ports où quelques
barques vides s'alignent, tout trahit l'habitant ou le
promeneur dont la silhouette, nulle part, ne se fait
voir, tout s'imprègne d'une humanité que l'artiste,
in ne nous la montrant pas, nous rend plus sympa-
thique et plus doucement amie.
Cette façon d'interpréter la nature a je ne sais quoi
de recueilli qui nous charme. Mais ce charme n'est
ai prenant, il n'agit avec tant de force sur nous que
parce qu'il s'accompagne de merveilleux dons de
peintre. Sous le c'air do lune ou le rayon de soleil
qui les baigne, dans le demi-jour ot les demi-ténè-
bres où flottent leurs contours, où s'accusent à peine
leurs masses, Jes pans do mur, les sièges do jar-
din, les verdures, les eaux courantes sont écrits
avec autant de solidité que de justesse, et ces ac-
cents qu'on pourrait croire imprécis sont d'une ob-
servation rigoureuse et de l'exactitude la plus
ïerme.
Joignez-y une matière savoureuse, une couleur
harmonieuse et fine, et vous aurez pénétré tous les.
secrets do cet art d'une note si émouvante et si
neuve et d'un raffinement si discret. Thiébault-
Sisson.
Les incidents de la Comédie-Française
'Autour de la sixième représentation de Après moif
qui eut lieu hier soir, des incidents se sont déroulés,
à la fois plus nombreux et plus graves que les jours
précédents; Dans l'intérieur de la salle d'aboi d, le
premier et le deuxième acte ont été fréquemment
troublés par des interruptions. Un spectateur a no-
tamment enflammé de la poudre de magnésium et
s'est assez grièvement brûlé aux mains. D'autres
manifestants s'étaient logés dans l'avant-scène
même du président de la République, laquello est
mise en location quand le président ou ses invités
ne l'occupent pas. A la fin du spectacle, une tren-
taine de personnes avaient été arrêtées et enfermées
dans le « violon » provisoire du théâtre.
Mais au dehors les manifestations furent un tout
autre caractère. Bien que les manifestants d'une
part et les hommes du service d'ordre de l'autre
parussent animés d'intentions paciliques, un con-
cours fâcheux de circonstances fit qu'on en vint
aux mains on se battit sans merci à maintes re-
prises et plusieurs manifestants furent blessés..
Dès neuf heures et demie les manifestants se for-
mèrent en colonne. Il est malaisé de dénombrer une
foule; mais il semble bien qu'on peut, sans crainte
d'exagérer, évaluer à trois mille le nombre des
gens, hommes, femmes, mais surtout adolescents,
qui, bras dessus, bras dessous, hurlant à tue-tête
des imprécations à l'adresse des israèlites ou souf-
flant dans des sifflets à roulette, parcouraient la
place sans répit.
Tout alla ainsi, dans un vacarme épouvantable,
mais sans violences, jusque vers dix heures et
demie. A ce moment des billes sont jetées par quel-
ques jeunes gens dans les fenêtres du rez-de-chaus-
sée du théâtre on entend un bruit de vitres brisées.
Et tout à coup, voici une quinzaine de cavaliers qui
s'élancent dans cette foule compacte; l'un d'eux met
sabre au clair quatre ou cinq autres l'imitent. Il y
a une minute d'angoisse pour les assistants. Mais M.
Lépine lui-même donne un orui'e « Faites-leur ren-
trer ça l » Les cavaliers remettent le sabre au four-
reau. On transporto les blesses au café de l'Univers.
Aucun d'eux, semble-t-il, n'est atteint grièvement.
Après quelques minutes d'accalmie, les manifes-
tants se reforment en colonne, et le vacarme recom-
mence, assourdissant. Mais on voit un jeune hom-
me se hisser sur la fontaine proche du théâtre il a
de l'eau jusqu'aux genoux. Il essaye de fixer au fût
du monument, à trois mètres de hauteur environ,
un rectangle de calicot blanc où sont imprimées des
injures à M. Bernstein. Il échoue dans sa tentative.
Un autre le remplace qui se dresse bientôt tout ruis-
selant dans le bassin supérieur enfin la grande
toile est fixée, et la foule en délire applaudit.
Jusqu'à onze heures trois quarts, les choses res-
tent en cet état on fait beaucoup de bruit; les mani-
iestants continuent leur promenade circulaire et les
agents les surveillent patiemment. Mais voici que
-devant la porte principale du théâtre, une poussée
formidable se produit. Il semble que plusieurs cen-
taines de manifestants veulent pénétrer dans le
théâtre. Les agents luttent de toute leur force et
leur force est évidente. Un fâcheux omnibus se
trouve arrêté juste au milieu du groupe des assail-
lants. Les vitres du véhicule sont r>risèes deux
voyageuses poussent des cris d'épouvanté. Enfin les
portes du théâtre sont dégagées, mais la lutte con-
tinue sur la chaussée. Les agents se montrentner-
veux, et M. Guillaume, officier de paix, qui lui-même
a reçu maints horions et qui n'a plus sur la tête que
la calotte de son chapeau, les contient malaisément.
Le « coupe-file » même des membres de la presse ne
trouve pas grâce devantla poigne des gardiens de
la paix c'est le signe des minutes graves.
ïont de même, la place est nette quand, la repré-
sentation finie, les spectateurs quittent le théâtre.
A minuit et demi, les troupes de police se retirent,
suivant de près les derniers manifestants. Beaucoup
d'arrestations ont été opérées au cours de la soirée; i
fort pçu ont été maintenues.
UNE PBOTKSTATION
Nous donnons d'autre part le texte d'une protes-
tation, signée par plusieurs hommes de lettres,
contre les tentatives qui sont faites pour troubler
les représentations de la pièce de M. Henry Bern-
stein.
M. Paul Reboux, 42, rue de Clichy, s'est chargé
de recueillir les adhésions. Il a reçu dans la matinée
d'aujourd'hui plusieurs centaines de réponses parmi
lesquelles celles de:
MM.Ferûand Vcnderem, Pierre Decourcelle, Masse-
net, Camille Le Senne, Edmond Guirand, André Messa-
ger, Georges de Porto-Riche, Marcel Ballot, Maurice
Montégut, Michel Corday, Marcel L'Heureux, Gustave
Geffroy, Auguste Dorchain, Jacques Rouché, Edouard
Sarradin, Charles-Henry Hirsch, Victor Charpentier,
Vuillard, Max Maurey, Félicien Champsaur, Léon Fra-
pié, Sacha Guitry, Tristan Bernard, Louis Vauxcelles
Laurent Tailhade, etc.
M. Adolphe Brisson a d'autre part écrit à M. Paul
Hèboux
Dès l'instant où vous ninvoquez que la question de
principe, je joins volontiers mon adhésion à celles que
vous avez recueillies.
Adolphe Biusson,
-•̃ Critique du fétnps.
De son côté 'M. Henry Bataille a adressé à l'une
des personnes qui ont pris cette initiative la lettre
que voici
Mon cher ami,
Mon avis est très net. L'art no connaît ni les partis,
ni les races, ni les confessions. C'est la seule patrie
qui n'ait pas de frontières. Et en citant cet antique
proverbe, je ne fais aucun jeu de mots j'oppose cette
immunité noble et sensée qu'a formulée la sagesse po-
pulaire à sa vindicte actuelle. Sans me permettre la
moindre appréciation sur le cas présent, qui ne me re-
garde pas, je dis simplement qu'il est absurde et lâche
de rendre une œuvre solidaire de l'homme, autant
qu'il l'est de charger les enfants des accusations adres-
sées à teur père. L'oeuvre est une personnalité vivante
et tout à fait détachée de son créateur. Elle souffre,
elle rougit, elle s'humilie quand on l'attaque sournoi-
sement. On met cette innocente au supplice, on la
Sent pleurer des larmes. Laissez-la! Elle a déjà tant
de mai par ailleurs à obtenir son droit à la vie 1
Que dirai-je de plus ? L'existence privée d'un artiste
est tellement chose séparée de son œuvre que je me
demande enquoi, à l'heure actuelle, le génie de Phèdre
«e trouverait diminué si la preuve était faite due Ra-
eine eût versé du Doisôa ?
Benvenuto Cellini avait bien des crimes sociaux à
son actif quel facétieux songerait à le lui reprocher
ou à sifiler Andromède? Sa patrie pouvait et devait
sans doute accuser. Cellini. En art, le crime est de ne
pas être Cellini.
HENRY BATAILLE.
UNE LETTRE DE M. URBAIN GOHIER
M. Urbain Gohier adresse aux membres du co-
mité de lecture de la Comédie-Française une lettre
où il déclare qu'étant donné les incidents du
Théâtre-Français, il retire sa pièce, Spartacus, qui
devait être soumise à l'examen de ce comité. >
Si vous receviez mon oeuvre, dit-il notamment, on
dirait que vous cédez à une manœuvre d'intimidation.
Si vous me refusiez, on dirait que vous exercez des
représailles..
Cette alternative n'est plaisante ni pour vous ni pour
moi.
Les incidents actuels affaibliraient la confiance et la
sympathie qui doivent unir les artistes à l'auteur.
Enfin j'aime mieux sacrifier mon droit de Français et
mon intérêt d'écrivain que de laisser travestir en con-
currence mesquine une affaire de salut national.
UNE DÉLIBÉRATION DU COMITÉ GÉNÉRAL DE LA PRESSE
Le comité général des Associations de la 'presse
française, saisi d'une plainte de M. Léon Daudet et
d'une protestation du comité de l'Association de la
presse monarchique, a voté à l'unanimité cet ordre
du jour
Le comité général des Associations de la presse
française, réuni le 2 mars, s'est ému des actes de vio-
lence dont, ces jours derniers, auraient été victimes
certains membres de la presse.
Il lui a paru que la solidarité qui doit exister entre
tous les journalistes, à quelque parti qu'ils se ratta-
chent, faisait un devoir aux associations de presse
de ne pas laisser se produire des fnits de cette nature
sans y répondre par une protestation énergique.
Cette protestation vise uniquement les violences qui
auraient été exercées sur des confrères en état d'ar-
restation, violences qui ne sont pas plus admissibles
contre un journaliste que contre tout autre citoyen
français.
A l'Académie française
CRÉATION D'UN GRAND PRIX DE LITTÉRATURE
Dans sa séance d'hier, que présidait M. Marcel
Prévost, chancelier, en l'absence du directeur, M.
Alfred Mézières, l'Académie française, sur la propo-
sition de M. Thureau-Dangin, secrétaire perpétuel,
a décidé la création d'un grand prix de littérature.
Ce prix est destiné à « récompenser un roman ou
toute autre œuvre d'imagination en prose d'une
inspiration élevée ». L'ouvrage à récompenser devra
avoir été publié au cours des deux années précé-
dentes. Le grand prix de littérature sera d'une va-
leur do 10,000 francs. Il ne pourra pas être divisé. Il
sera décerné tous les ans; mais seulement s'il se
trouve un ouvrage qui en soit jugé digne. Le mon-
tant du prix sera prélevé soit sur les revenus de la
fondation Charruau fondation récente et dont
l'Académie a la libre disposition, soit sur le reli-
quat de la' fondation Broquette.
D'où est venue la pensée de ce nouveau grand'
prix, réservé non plus à la littérature critique, mais
à la littérature imaginative? `t
Elle est due à ce fait que le roman, qui reçoit dans
des académies particulières d'intéressantes récom-
penses, n'était sous la Coupole que discrètement ré-
compensé. Les fondateurs des prix divers avaient
songé à tout à l'éloquence, à la poésie, à l'histoire
littéraire, à la critique, etc., mais à peu près pas au
roman. Or c'est cette « branche » qui fleurit aujour-
d'hui le mieux et le plus le mieux car c'est au ro-
man que la plupart de nos immortels doivent leur
entrée à l'Académie (MM. Bazin, Loti, Barrès. Her-
vieu, Prévost, Bourget, etc., sont romanciers); le
plus il suffit de s'en rendre compte aux vitrines des
libraires, où, pour un ouvrage de science ou de cri-
tique littéraire, il y a vingt romans. Mais le genre
mérite d'être ennobli et d'échapper par la qualité à
la vulgarité grossiére et à la fastidieuse abondance.
C'est pourquoi hier, M. Thureau-Dangin a ex-
posé avec beaucoup de force et de clarté les nom-
breuses raisons qui militent en faveur de la créa-
tion de co prix, destiné à mettre quelque ordre et
quelque dignité dans la production littéraire actuelle.
Après une discussion approfondie, l'Académie ac-
cepta à une grosse majorité la proposition de son
secrétaire perpétuel.
Une commission fut désignée sur-le-champ pour
que le prix nouveau pût être distribué cette an-
née pour la première fois. Cette commission com-
prend les académiciens romanciers, plus MM.
d'Haussonvillo et Lavisse, qui étaient membres
d'une commission précédente et qui se confond avec
celle que nécessite la création du nouveau prix.
FAITS DIVERS
L.A. TEMPÉRATTJRB
Bureau central météorologique
Vendredi 3 mars. La. pression barométrique reste
très élevée dans le sud-ouest de l'Europe; elle atteint
ce matin 780 mm. sur le golfe de Gascogne et le nord
de l'Espagne.
Une dépression couvre le nord-est du continent; une
autre apparaît dans les parages de l'Islande (Seydisfjord
729 mm.).
Le vent est assez fort de l'ouest sur la Manche, mo-
déré du nord-ouest sur l'Océan, fort sur la Méditer-
ranée.
La mer est généralement houleuse.
Des pluies et des neiges sont tombées sur le centre
et l'ouest du continent.
En France, on a recueilli 10 mm. d'eau à Nancy, 8 à
Besançon, 5 au Havre, 1 à Lyon.
La température a monté sur nos régions et sur le
nord-ouest de l'Europe.
Le thermomètre marquait ce matin –7° à Uleaborg,
+2» à Berlin, 6» à Belfort, 9» à Nantes, 100 à Paris, 12°
à Alger et 13° à Gibraltar.
On notait 0» au puy de Dôme, –5° au Ventoux et
au pic du Midi.
En France, de faibles pluies sont probables dans le
nord et l'est avec temps assez doux.
A Paris, hier, la température moyenne (7°1) a été
supérieure de 2°5 à la normale (4°6).
A la tour Eiffel,, température maximum 8«3 mini-
mum 4°4.
Monte-Carlo, à 10 h. matin 22°, à midi 25». Temps
radieux.
Observatoire municipal région PARISIrI.NNEi
Le ciel, couvert hier, présente ce matin quelques
éclaircies.
Le vent souffle de ouest-nord-ouest à nord-nord-
ouest, avec une vitesse voisine de 8 mètres par se-
conde.
La température est en hausse notable ce matin;
l'écart est de 3° à 9 heures.
La pression barométrique, peu variable et élevée,
accuse à midi 772 mm. 7.
Trois plaintes sont déposées contre un an-
cien iniuistre du sultan. Nedjib pacha Mel-
hamé, ancien ministre à, Constantinople, sous le
règne d'Abdul Hamid, et qui est fort connu à Paris,
où il possède un hôtel dans le quartier des Champs-
Elysées, est actuellement sous le coup de tiois
plaintes en abus de confiance.
La première émane d'une riche Américaine,
Mme Te vis, de New- York. Celle-ci était liée d'amitié
avec l'ancien favori du sultan, et sur le point de
divorcer, elle lui aurait confié sa fortune person-
nelle pour la mettre à l'abri des revendications de
son mari. Cette fortune se composait de valeurs
achetées 560,000F francs et qui, au cours du jour, en
représentent 8 à 900,000, et en outra de 400.000 fr. de
bijoux qui, d'après la plaignante, Nedjib pacha
Melhame se serait appropriés.
Neajib pacha répond que Mme Tevis ne lui à pas
confié ses valeurs, mais qu'ello les lui a vendues.
Quant aux bijoux, l'Américaine, étant gênée mo-
mentanément, les lui remit eïle-môine pour les en-
gager à Londres, mission dont il s'acauitta à la
satisfaction de celle-ci.
Une seconde plainte a été déposée contre l'ancien
ministre par M. Janesich, lo bijoutier qui vendit le
collier de perles à M. Claude Casimir-Perier. M. Ja-
nesich déclare avoir livré des bijoux à l'inculpé qui
ne l'aurait Jamais payé. Nedjib pacha répond que ce
n'est pas lui qui a proposé d'acheter des bijoux au
joaillier, • mais au contraire ce dernier qui, le sa-
chant gôno, le força à accepter quelques bijoux pour
en faire immédiatement de l'argent. P
Enfin un commissionnaire en marchandises, M.
Doisy, réclame à Nedjib pacha 27,000 fr., qu'il lui a
prêtés. Nedjib pacha proteste en disant qu'il n'a
reçu de M. Doisy qu'une somme de 6,000 fr.
M. Chênebenoit, juge d'instruction, qui a com-
mencé hier son enquête, a mis les parties en pré-
sence chacune d'elles a soutenu ses dires, mais
rien encore n'a été prouvé.
Promenade sentimentale troublée.
Mme S. une riche rentière des Batignolles, fit, au
cours d'un voyage en Suisse, la connaissance d'un
gentleman fort élégant, M. Michel Boyer, qui se
disait négociant à Paris. Elle encouragea ses assi-
duités, et bientôt, comme le négociant habitait dans
le même hôtel, les deux nouveaux amis ne se quit-
tèrent plus. Or au cours d'une promenade senti-
mentale dans un lieu solitaire, le couple se trouva
tout à coup en présence d'un garde champêtre et
d'un agent de la Sûreté qui dressèrent procès-ver-
bal pour outrages aux bonnes mœurs. Pleurs, sup-
plications de la femme, indignation de l'élégant
cavalier, rien n'y fit les deux représentants de
l'autorité furent inexorables et invitèrent les délin-
quanta à les accompagner à la geôle la plus pro-
chaine. C'est alors que Michel Boyer proposa da
l'argent, et d'un geste magnifique, tira trente bil-
lets de mille francs de son portefeuille et les remit
au gai de champêtre.
De retour à l'hôtel, Mme S. encore tout émue,
jura une éternelle reconnaissance à son sauveur, et
pour la lui prouver, lui remboursa immédiatement
les 30,000 francs qu'il venait de donner si généreu-
sement.
Nanti de cette somme, Michel Boyer disparut
aussitôt. Cette disparition fit naître des doutes dans
l'esprit de sa victime. Elle en fit part à un magis-
trat qui lui fit comprendre qu'elle avait été volée.
On retrouva Michel Boyer, qui a été interrogé hier
par M. Bourgueil. juge d'instruction. Il a avoué
qu'il était d'accord avec'le faux garde champêtre et
le prétendu agent de la Sûreté, et qu'ils s'étaient
partagé les 30,000 francs de la dame. Mais il a re-
fusé de faire connaître-les noms de ses complices.
Cependant Mme S. avait vu remettre la liasse de
billets de banque. Boyer a expliqué qu'il avait re-
mis à son compère trente billets de la « sainte
farce ».
On recherche activement les deux complices de
Boyer.
Un vol de 262,000 francs. II y a deux
mois environ, M. Worms, banquier à Paris et à
Londres, chargeait un de ses employés d'aller re-
mettre à Bruxelles, dans une banque avec laquelle
il était en cotrespondance, une somme de 262,000fr.
destinée à l'achat d'actions de mines. Au cours de
son voyage, dans le train, l'employé fit la connais-
sance de deux individus, Thomson et Leymann,
avec lesquels il se lia d'amitié et qui parvinrent à
«liii-déroi)i?r adroitement l'argent à. lui confié-
Ce matin, sur commission rogatoire de M. Lar-
cher, juge d'instruction- auprès duquel M. Worms
avait porté plainte, M. Hamard, chef de la Sû-
reté, a perquisitionné dans deux banques où Thom-
son et Leymann avaient loué des coffres-forts sous
des noms d'emprunt. Il ya découvert, enfermés dans
de petites cassettes d'acier, des bijoux représentant
une somme do 12,000 francs environ, et qui ont été
déposés au greffe du tribunal.
Quant aux deux voleurs, ils sont restés introuva-
bles. On croit qu'ils se sont réfugiés en Allemagne.
Suicide d'un déserteur. Un cavalier du
7° dragons, dont l'identité n'avait pu ôtro établie,
tentait de se suicider hier dans un hôtel meublé do
la rue Manuel, en se tirant une balle de revolver
dans la tête. Transporté à l'hôpital militaire, le mal-
heureux y a succombé ce matin des suites de sa
blessure. C'est un nommé Gaston Luce, originaire
de Marines (Seine-et-Oise). Il venait d'être porté dé-
serteur. Son régiment tient garnison à Fontaine-
bleau.
Des cambrioleurs font feu sur la police.
Hier soir, vers cinq heures, une rentière de la rue
Lemercier, Mme Marquignies, faillit mourir de peur
en entrant dans sa chambre deux cambrioleurs
étaient en train de la dévaliser 1 A sa vue, les ma-
landrins jugèrent prudent de déguerpir: bousculant
la rentière, ils s'élancèrent dans l'escalier. Mais leur
fuite précipitée émut des locataires qui se mirent
à leur poursuite encriant «Au voleur!» Danslarue,
des passants coururent sur leurs traces, et ce fut
une ruée vers l'avenue de Clichy et l'avenue de
Saint-Ouen.
Serrés de près, les cambrioleurs voulurent faire
un crochet mais ils tombèrent sur deux gardiens
de la paix et l'inspecteur de la Sûreté Boilieu. Se
voyant pris, l'un d'eux sortit un revolver et fit feu
deux fois sur les agents. Personne ne fut atteint par
les projectiles, et la poursuite continua.
Ruo Carpeaux, le malandrin qui s'était amici d'nn.
revolver tira un troisième coup sur l'inspecteur Boi-
lieu, mais encore sans le blesser.
C'était fini. Les deux voleurs furent capturés et
conduits au poste. w
Aceidents d'automobile. Mme Guyot de
Villeneuve, femme de l'ancien député des Basses-
Alpes, a été hier victime d'un assez grave accident.
Comme elle passait rue Washington, sa voiture fut
tamponnée par un taxi-auto. Projetée contre la
glace d'avant, Mme Guyot de Villeneuve a reçu au
visage d'assez sérieuses blessures, qui ont occa-
sionné une abondante hémorragie.
Une collision semblable s'est produite vers mi-
nuit, la nuit dernière, rue do Monceau, entre un
taxi-auto, dans lequel avait pris place un rédacteur
de l'Echo de Paris, M. Trébor, et la voiture du mar-
quis Torre d'Alfina. M. Trébor a été blessé à l'ar-
cade sourcilière et au nez. Le marquis Torre d'Al-
fina a eu la main gauche et le visage coupés par
des éclats do verre.
Héros marocain. Les obsèques du maréchal
des logis Hivert, tué au Maroc lo 14 janvier dernier,
ont eu lieu hier à Montbard (Cote-d'Or), son pays
natal.
Le char était recouvert de nombreuses couronnes
offertes par les officiers, sous-officiers et soldats du
5« goum, les officiers do Casablanca, les sous-offi-
ciers espagnols, etc.
Au cimetière, des discours ont été prononcés par
le général du Garreau, délégué du ministre de la
guerre par MM. Pierrache, Bous-préfet de Semur;
Lefol, député, et Debierre, président des vétérans.
Outrages à l'armée. La police de Nancy
vient d'ouvrir une enquête au sujet d'outrages pro-
férés contre l'armée dans la soirée du dimanche
gras. Dans un grand café du centre de la ville, un
sous-officier de la 21° section de commis d'adminis-
tration, ayant demandé des explications à. un gtovrçMj
d'étudiants étrangers d'où on lui avait jeté des sous,
reçut la carte de l'un d'eux et l'aurait refusée.
D'où des réflexions fort injurieuses proférées par
l'étudiant à l'égard des sous-ofticiers de l'armée
française. Les propos ayant été entendus par un
médecin jmilitaire présent dans l'établissement, celui-
ci mit en demeure le sous-officier de faire son rap-
port à la place. L'autorité militaire a alors saisi
l'autorité judiciaire.
Arrestation. La police de Besançon vient
d'arrêter un inaividu nommé Henri Jamis, âgé de
vingt-quatre ans, né à Nancy, qui était recherché
depuis le 21 février pour une triple tentative d'as-
sassinat commise à Pontarlier. Le meurtrier avait
tiré à coups do revolver sur une bonne de café et
deux jeunes gens, dont l'un fut tué et l'autre griè-
vement blessé la bonne fut atteinte au menton.
Les pêcheurs de Cancale. De notre oor-
respondant de Rennes
Depuis quelques jours, la population des pé-
cheurs de Cancale manifestait contre les armateurs
de la pêche à la morue à Terre-Neuve; mais à
part quelques cris et quelques chants, les revendi-
cations des pécheurs n'avaient amené aucun trouble
grave et si les pêcheurs do Cancale refusaient
d'armer pour Terre-Neuve, dans le reste de la ré-
gion, l'armement des bateaux de pêche avait lieu
normalement. Hier, subitement, les choses ont pris
un caractère particulièrement grave.
Certains pêcheurs, qui n'avaient pas voulu suivre
leurs camarades dans la grève, s'étant présentés
aux bateaux pour y embarquer, ont été assaillis par
les grévistes, injuriés, frappés. M. Gérard, com-
missaire spécial, ayant voulu intervenir pour rap-
peler la population au calme, a été bousculé, et le
maire, M. More, a été obligé de se retirer après
avoir été hué. Les gendarmes allaient charger,
mais le maire, en présence de la surexcitation ex-
traordinaire de la population cancalaise, a donné
l'ordre à la force armée de se retirer.
Le préfet d'ille-et- Vilaine part pour Cancale.
INFORMATIONS DIVERSES
Le président de la Chambre des députés offrira
îe mercredi 8 mars un dîner aux ambassadeurs et
chefs des légations accrédités en France.
Ce dîner sera suivi d'une réception pour laquelle les
personnes occupant une situation officielle et celles en
relations avec M. Henri Brisson sont priées de se con-
sidérer comme invitées avec leurs familles.
Les élections du bureau du comité de l'Associa-
tion générale des étudiants ont donné les résultats sui-
vants
Président M. Tourolle; vice-président de l'intérieur,
M. Richard; vice-président de l'extérieur, M. Teste;
trésorier, M. Manès; trésorier adjoint, M. Mallet; secré-
taires, MM. de La Villeguérîn et Becker; bibliothécai-
res, MM. Baudino et Arcens.
Conférences de « l'Acropole » v
M. Léo Claretie fera mardi prochain, 7 mars, à trois
heures et demie, salle des Agriculteurs, 8, rue d'Athô-
"̃ nos. une conférence sut « les Limites du féminisme ».
Détail piquant cette conférence sera discutée et ré-
futée par une autre conférence contradictoire que fera
le mardi 14 mars.à trois heures et demie, Mme Hélène
Miropolsky sur « les Espoirs du féminisme ».
Sous la présidence d'honneur de M. Edmond
Haraucourt, les sociétés des Unes internationales »
et des • I » donneront le lundi 6 mars, dans les salons
de Mme Madeleine Lemaire, rue La Boétie, 39, en
l'honneur de Kirohhoffer, membre des « I », une soirée
à laquelle prêteront leur concours un grand nombre
d'artistes aimés du public. Et l'auditoire aura en
outre le plaisir d'entendre une causerie de Mme Aurel.
La Croix Blanche-Vie heureuse inaugure ses cours
gratuits, mardi 7 mars, à 2 h. 1/2, salle de l'Etoile, 17,
rue Chateaubriand « Conserver à la France les mil-
liers.do petits enfants qui meurent chaque année vic-
times de l'ignorance des mères », tel est le but de ces
cours d'hygiène spécialement destinés aux jeunes
filles. La conférence d'ouverture sera faite par la com-
tesse Guy de La Rochefoucauld, présidente, et par le
docteur Comby, président du comité médical,
Nous conseillons à nos lecteurs la visite en ce
moment chez ^agot, l'éditeur bien connu des artistes
et des amateurs, 39 bis, rue de Châteaudun, de la très
belle exposition des œuvres magistrales et récentes
de tep'ère: peintures, aquarelles et gravures.
STATISTIQUE DE LA VILLE DE PARIS
Nous avons dit que le service da la statistique a
compté pendant la 8e semaine 941 décès. Il y en a eu
1,045 pendant la semaine précédente, et la moyenne or-
dinaire de la saison est de 1,117.
L'état sanitaire est donc satisfaisant.
La grippe n'a plus causé que 9 décès.
Il y a eu 21 morts violentes dont 12 suicides.
On a célébré à Paris 942 mariages.
On a enregistré la naissance de 959 enfants vivants
(496 garçons et 463 filles), dont 711 légitimes et 248
illégitimes. Parmi ces derniers, 32 ont été reconnus
séance tenante.
te prince impérial
raconté par son précepteur
L'année dernière, M. Frédéric Masson avait évo-
qué, devant le public fidèle de la Société des confé-
rences, la figure de Napoléon II. Aujourd'hui, dans
la même salle, M. Augustin Filon a fait revivre la
physionomiedel'autre «aiglon». L'ancien précepteur
du prince impérial a gardé vivante en son cœur la
mémoire de son élève, et c'est d'abondance, en ter-
mes émus, qu'il en a retracé la courte vie et la mort
tragique. L'une et l'autre sont présentes à son es-
prit comme si elles dataient d'hier, et le spectacle
fut touchant de voir le vieux maître, devenu aveu-
gle, mais dont la parole est toujours vive, remuant
avec une piété attendrie les cendres d'un passé qui
lui est douloureux.
Le prince impérial avait onze ans quand M. Au-
gustin Filon fut chargé de diriger ses études, et le
,professeur ne quitta pour ainsi dire plus le disciple
jusqu'au départ pour l'Afrique du sud. C'est donc en
témoin plus qu'en historien que M. Augustin Filon
a raconté divers épisodes de la vie de son élève. Il
np cache pas que l'intelligence de celui-ci lui inspira
tout d'abord quelques doutes; la plupart furent tôt
dissipés. Mais ce n'est qu'à la mort de Napoléon III
quo cette intelligence s'épanouit complètement
« Quand il s'agenouilla au pied du lit mortuaire,
dit textuellement M. Augustin Filon, le prince im-
périal n'était qu'un enfant. Il se releva homme et
prince. » Et ceci n'est pas sur ses lèvres une image,
affirme l'orateur. Cette transformation fut subite,
étrange, extraordinaire, au point que le jeune hom-
me, jusque-là assez indifférent à certaines tâches,
révéla une intelligence et une énergie au travail
« tout à fait remarquables ».
Le conférencier n'a pas négligé les anecdotes sus-
ceptibles d'intéres9er son auditoire, Tout le monde
connaît celle qui représente Godefroy Cavaignac
refusant de se faire couronner, au concours général,
par le fils do Napoléon III. M. Augustin Filon rap-
porte que cette scène fut pour l'enfant et pour son
entourage une déception assez cruelle. Le prince im-
périal couronnant le fils du général Cavaignac l Sur
ca spectacle et sur ses conséquences on fondait quel-
ques espérances. Le nom de Godefroy Cavaignac est
appelé. Leprince, gracieux, souriant, les bras ouverts,
se prépare à féliciter le lauréat. Celui-ci hésite. Sa
mère, d'un regard impérieux, le cloue sur place. Des
applaudissements ironiques, provocants, éclatent.
Le prince so rassied, les larmes aux yeux. A partir
de ce jour, on le confina aux Tuileries avec quel-
ques amis aura et ses éducateurs.
C'est aussi le résultat du plébiscite que l'empereur
et l'impératrice apportent, le 9 mai 1870, au prince.
L'Empire libéral triomphait, mais pour les souve-
2*oin«>, lo ̃vi'oioirK3 do VEui^Ue lihéïal n'dt
faire hommage.
La guerre est déclarée. On emmène le jeune prince
à l'armée, à Sarrebruck, où une balle tombe à ses
pieds; puis il va de ville en ville, ne comprenant
rien à cette fuite à travers les places du Nord-Est,
jusqu'à Maubeuge, où il apprend le Quatre-Septem-
bre. Ce fut pour lui un écroulement. M. Augustin
Filon était resté près de l'impératrice. Il télégraphie,
en chiffre, à son élève do se réfugier en Belgique.
C'est cette dépêche qui fut ainsi traduite « Filons
sur Belgique. Filon. » « Je n'ai jamais écrit cela.
J'ai télégraphié, dit-il « Pattez immédiatement en
» Belgique », ce qui n'est pas la même chose. Ce fut
une vengeance des employés du télégraphe, explique
l'orateur. Ils portaient toutes les dépêches au co-
mité de la rue la Sourdière. Je leur adressai, à ce
sujet, une admonestation sévère, les menaçant
même de la cour martiale. Ils se vengèrent sous cette
forme. »
Le prince impérial, accompagné de Duperré, du
comte Clary et de quelques autres personnes, par-
tit pour la Belgique, puis gagna l'Angleterre, où il
retrouva l'impératrice et M. Augustin Filon l'exil,
le collège anglais, la mort de l'empereur, l'école
d'artillerie.
C'est alors que le caractère du jeune prince se
dessine. Il prend conscience de son rôle. « C'était
un Français dans l'âme, un soldat jusqu'au bout
des ongles », dit l'orateur pour caractériser son hé-
ros. Et il assure que la postérité s'en rendra, compte
si elle connaît jamais la correspondance politique
entretenue par le prétendant avec Rouher et celle
entretenue par le fils avec sa mère.
Au moment du Seize-Mai, dit M. Augustin Filon, le
prince ne voulait pas qu'on s'engageât à fond. Il n'y
voyait rien à gagner, ignorant le but auquel l'é-
quipée tondait. Il n'avait pas confiance dans cet ap-
pel confus au suffrage universel. Il croyait et
beaucoup de personnages l'entretenaient dans cette
idée qu'une crise anarchique mettrait fin à la Ré-
publique. Il n'avait pas prévu l'opportunisme, « qui
en fait a sauvé la République ». Quand il a vu que
le calme persistait, puis que Mac-Mahon était pour
ainsi dire congédié sans soulever d'émotion, il com-
prit qu'il s'était trompé et qu'on l'avait trompé. Sa
résolution fut prise de laisser momentanément la
politique, au milieu de laquelle il était tiraillé entre
bonapartistes de gauche et bonapartistes de droite,
pour faire autre chose, quelque chose qui signifiât
qu'un héritier des Bonaparte existait.
« J'ai soif de sentir la poudre 1 » écrivait-il à sir Ar-
thur Bigge, qui est maintenant secrétaire de
George V.
« Vous le voyez tout entier dans ce mot », dit M.
Augustin Filon.
L'impératrice fit des efforts désespérés pour l'eîn-
pêcher de partir dans l'armée anglaise pour le Zou-
louland.
Elle raconta plus tard à l'orateur « Il ne m'avait
jamais causé de chagrin, il ne m'avait jamais rien
refusé; pour la première fois je l'ai trouvé de fer 1 »
Et il partit. Pour adoucir la douleur de sa mère, il
lui écrivait des lettres « exquises », qu'il pienait la
peine d'illustrer de croquis, car il avait un talent
naturel de dessinateur, même de caricaturiste.
M. Augustin Filon a ému son auditoire on décri-
vant ta fin dramatique du prince impérial. Le jeuno
oflicier est d'abord versé dans une batterie où il ne
court aucun danger. Il proteste: « Je suis un cheval
attaché à une charrue et qui entend sonner la
charge! » On l'envoie dans un service de reconnais-
sances. Le commandantdu groupe se laisse surpren-
dre. Le prince avait un cheval de sang, très grand,
difficile à monter. Il se rattache à la crinière et à la
selle. Il est traîné ainsi sur deux cents mètres. Il
perd son épée. Il reste seul, en présence de cin-
quante ennemis, avec un revolver pour toute arme.
« II est mort splendidement. » Ces Zoulous, retrou-
vés, traduisirent plus tard leur impression par ces
mots « Il avait l'air d'un lion » Et par respect ils
ne le dépouillèrent pas tout à fait ils lui laissèrent
le collier de médailles que sa mère, avant son dé-
part, lui avait remis comme talisman. Un an après,
a dit en terminant le conférencier, une pauvre mère,
à la même place, priait et pleurait son fils, qui fut
un vrai Français et un vrai soldat.
C'est sur ce ton, avec un luxe de détails inédits,
que nous n'avons pu tous citer, que M. Augustin
Filon a eglébré la mémoire du prince qui fut son
disciple, et dont il est demeuré l'admirateur pas-
sionné.
Il sut faire partager à ses auditeurs l'émotion in-
tense qui par moments étranglait sa voix. On
pourrait être tenté de suspecter son impartialité,
mais la sincérité et le dévouement désarment les
critiques et les doutes. M. Angnttin Pilon les a dé-
sarmés. Joseph Bois.
TRIBUNAUX
Quatre millEoirs d'amende. La cour d'appel
de Nancy vient de confirmer un jugement du tribu-
nal correctionnel d'Epinal condamnant M. Popp,
négociant en vins en gros dans cette dernière ville,
à quatre mois de prison et à une série d'amandes
dont le total s'élève à 4,046,936 francs, pour mouil-
lage de vins et fraudes aux droits de régie.
M. Popp, vice-président du syndicat des mar-
chands de vins en gros des Vosges, chevalier de la
Légion d'honneur, avait été accusé de livrer du vin
mouillé dans une proportion de 6 0/0. L'enquête et la
saisie des livres de comptabilité établirent que de-
puis de longues années ce commerçant mouillait son
vin et ne déclarait que partie des liquides qu'il
transportait, échappant ainsi au payement des
droits de régie. C'est en vertu de la loi qui fixe à
200 francs l'amende commise pour chacune des con-
traventions de cette nature que M. Popp s'est en-
tendu condamner à 4,045,936 francs d'amende.
Le contrat de révélation. Le contratpar lequel
un généalogiste s'engage à révéler à un intéressé un
héritage imprévu est-il juridiquement valable?
La question fut posée l'an dernier au tribunal de
Lyon, et le généalogiste parisien Coutot, qui, par
l'organe de Me Vallé, ancien garde des sceaux, sou-
tenait l'affirmative, avait gagnéson procès. La cour
vient do confirmer la décision des premiers juges;
le généalogiste a donc définitivement droit à la com-
mission stipulée, et la prétention du défendeur, à sa-
voir que l'héritage aurait été découvert sans l'inter-
vention du généalogiste, est jugée non avenue.
Devis d'architecte. M. Jean Coquelin a
chargé M, Binet, architecte, do lui édifier, à Rueil,
12, boulevard de Richelieu, une demeure ayant
grand air, pourvue de tout le confort moderne,
agrémentée d'un parc et d'un lac.
Au rêve succédèrent, par malheur, les désillusions
de la réalité. Le coût de cette construction, estimé
dans le devis à 356,000 francs, menaçait de s'élever
à 750,000 francs. M. Jean Coquelin se sépara de son
architecte; l'arrêt des travaux s'ensuivit avec le cor-
tège de désaccords, de froissements et de procé-
dures qu'entraînent do semblables situations. Les
instances en référé se succédèrent devant le prési-
dent du tribunal demande des entrepreneurs en
nomination d'expert mise en cause de l'architecte
à la requête du futur châtelain. Bref, M. Bonnier, ar-
chitecte expert, fut, le 20 décembre 1910, commis à
l'effet de dresser le constat des travaux.
Cependant, dès le mois de février 1911, M. Coque-
lin, accusant cet expert de lenteur et de négligence,
lui reprochant de ne pas s'être rendu personnelle-
ment sur les lieux et do ne pas avoir exécuté la
mission urgente qui lui avait été confiée, introdui-
sit un nouveau référé à fin d'obtenir le remplace-
ment de M. Bonnier, qu'il assigna également au
fond en 10,000 francs de dommages-intérêts devant
le tribunal civil.
Le président Ditte, devant lequel avait été porté,
le 17 février, le référé en commission do nouvel ex-
pert, renvoya la question devant la première cham-
bre saisie de l'instance principale. C'est ainsi que
cette chambre était hier appelée à statuer à la fois
et sur le référé et sur la demande en dommages-in-
térêts, sans compter les autres instances qui s'y
trouvaient jointes.
Après M" Albert Clemenceau, qui s'est attaché à
justifier la demande de M. Jean Coquelin, M" Ray-
mond Poincaré, Millerand ot Fernand Labori ont
plaidé pour MM. Bonnier, Binet et les entrepre-
neurs.
Il a été beaucoup question, au cours des débats,
du poulailler dont l'aménagement devait garantir
toutes leurs aises aux volatiles amis de « Patou »
les murs en sont épais et des portes de chéne de
quatre centimètres en défendent l'entrée. « On pour-
rait y enfermer des tigres », a dit MB Clemenceau;
M0 Poincaré a répondu qu'il était facile do concevoir
le désir de M. Coquelin de posséder un poulailler
pour toutes les volailles de Chantecler.
Après que M" Millerand eut à son tour opposé des
faits et des arguments aux demandes de M. Jean
Coquelin, la continuation des débats a été renvoyée
à huitaine.
L'affaire da pénitencier d'Albertville. On
télégraphie de Grenoble
Hier ont comparu devant le conseil de guerre
du 14° corps d'armée les nommés Marchi, Marini.
Thiault et Tindy, tous les quatre condamnés militai-
res du pénitoncier d'Albertville.
Le 20 septembre 1910, Marchi, avec la complicité
de ses trois co-accusés, avait tué à coups de couteau
un autre condamné, le nommé Lebœuf, qu'il avait
provoqué en combat singulier.
Cette affaire a des dessous ignobles. Les deux
adversaires étaient chefs chacun d'un parti et ils se
jalousaient en raison de leurs mœurs spéciales.
Marchi a été condamné à 15 ans de travaux for-
cés et Thiault à 3 ans de .prison. Marini et Tindy
ont été a cquittés.
Mise en liberté. L'hôtelier Michel, de Nancy,
qui avait été mis en état d'arrestation à la suite
d'un incendie qui s'était déclaré dans son établisse-
ment et où avait péri asphyxiée une jeune bonne,
sa maitrosse, avait demandé sa mise en liberté pro-
visoire, que le juge d'instruction lui avait refusée.
Sur son appel, la chambre des mises en accusation
de la cour de Nancy vient de faire droit à sa re-
quête et il a quitté la maison d'arrêt hier après-
midi.
Lea suites d'une rencontre en chemin de fer.
On sait ce qu'il advint de la rencontre, dans le
train de la Côte-d'Azur, de M. Mossé, ex-agent de
change à Mafseille, et de miss Hawort, jeune Amé-
ricaine. Nous avons raconté en effet qu'il en résulta
uno courte liaison au cours de laquelle la jeune
femme acheta des objets de toilette et envoya la
note chez son ami de hasard.
M. Mossé porta plainte en abus de confiance con-
tre miss Hawort mais M. Hastron, le jug-o chargé
de l'instruction do cetto petite affaire, rendit une or-
donnance de non-lieu en faveur de l'inculpée. M.
Mosaé so pourvut alors contre l'ordonnance du juge
devant la chambre des mises en accusation. Mais la
cour contirma l'ordonnance du juge d'instruction.
L'affaire paraissait donc terminée. Or la voici qui
renaît par un procès que fait l'ex-agent de change et
son ancienne amie en restitution de 1,000 francs,
montant de la note qui lui fut présentée au Grand-
Hôtol où miss Hawort et lui étaient descendus.
En attendant l'issue du procès, le bagage de la
voyageuse a été saisi ot placé sous séquestre, et
hier miss Hawort, pour laquelle M° Eugène La-
mour plaidait, demandait en référé que les malles,
les cartons à chapeau, les caisses pleines de robes
de prix, les fourrures, les dentelles lui fussent ren-
dus.
M" Léger, avoué, a fait remarquer au président
Gibou, au nom de M. Mossé, que cea bagages lui
servent de garantie et doivent lui permettre de re-
couvrer la somme de 1,000 francs qu'il a dû rem-
bourser. D'ailleurs il a ajouté que le tribunal est
actuellement saisi de cette instance.
Dans ces conditions, le juge des référés n'a pu que
se déclarer incompétent.
NÉCROLOGIE!
Une dépêche de Saint-Brieuc annonce que M. Le-
menicier, préfet des Côtes-du-Nord, est mort pres-
que subitement, ce matin à sept heures, d'une hé-
morragie cérébrale.
M. Lemenicier avait été atteint, il y a quelques
jours, d'un accès de grippe, mais son état qui s'était
amélioré ne laissait nullement supposer une issue
fatale.
M. Lemenicier, né en 1856, avait débuté en 1884
comme sous-profet de Valognes, puis d'Avranches
et de Cherbourg. Il avait été promu préfet en 1901 et
avait été placé dans la Haute-Marne. Il était préfet
des Côtes-du-Nord depuis 1906.
Nous apprenons avec regret le décès subit de
M. Maurice Faulque de Jonquières, chef du bureau
ou service hydrographique au ministère de la ma-
rine.
M. de Jonquières était un des plus anciens et des
plus estimés fonctionnaires de la marine. Il était né
le 5 décembre 1851 et était entré à dix-huit ans
dans l'administiation centrale. Il était chevalier de
la Légion d'honneur.
Lo professeur Van t'Hoff, de l'université, est dé-
cédé hier à Berlin. Il avait été lauréat du prix Nobel
pour la chimie. Ses travaux sur la stéréochimie sont
réputés comme étant parmi les plus importants de
la chimie moderne. p
Une messe de souvenir sera dite demain samedi
4 mars, en l'église Notre-Dame-de-Lorette (chapelle
Saint-Jean), à dix heures précises, pour le premier
anniversaire de la mort de Mme J. Marni.
LIVRES NOUVEAUX
Carducci, par Jeanroy, 1vol. in-8°, Champion, 1911.
Livre consciencieux, trop consciencieux peut-être.
L'auteur suit pas à pas, d'annéo en année, la vie de
travail de Carducci. Cet ordre chronologique rigou-
reux, qui onre des avantages, présente cependant
des inconvénients. Cela se comprend lorsqu'il s'agit
d'un homme qui commence modestement, avec des
principes arrêtés, dont la carriére se développe nor-
malement par une progression lente et régulière. Ici
ce n'est pas du tout la môme chose. Aucun esprit
ne ressemble moins à un esprit logique que celui
de Cardueci. Il a des éclairs et des fusées de génie,
puis tout à coup des moments de dépression et
d'abattement.
Impossible surtout de faire aucun fond sur la soli-
dité de soa attitude uolitiaue. Une pensée domine sa
vie le Ritorgimento, la libération ot la réBurrectTos>
de l'Italie. La maison de Savoie sert-elle délibéré-1
ment cette grande cause, Carducci la glorifie dans
des vers enthousiastes. La paix do Villafranca
amène-t-elle un temps d'arrêt dans, l'ascension de
l'Italie, le poète n'a plus que des. malédictions poor
Victor-Emmanuel et pour son allié Napoléon III.
M. Jeanroy regrette par instants que Carducci ait
quitté la région sereine de la poésie, pour sa livrer
au démon de la politique. Il me semble au contraire
que c'est dans l'explosion de son patriotisme italien.
qu'il a trouvé les accents les plus mâles et les plus
originaux. Ses autres vers, en général d'un tour
élégant et gracieux, attestent une personnalité
moins forte. Très érudit, nourri de la moelle d'Ho-
race et de Tibulle, il a plutôt l'air d'un imitateur
lorsqu'il n'élève pas la voix et le ton sous l'imprea^J
sion d'un sentiment patriotique. ,J
AVIS ET COMMUNICATIONS
r«#»^ ai ai»ATwa en bruns décaféiné ï
AATIIA~stinstnsOÉOAF~IN~
c~aroxsm11üf8;E~0l:,E0bl~ll t
CROS
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SPOKT
BOXE
UN NATIONAL SPORTING-CLUB A PARIS
Hier, au cercle Hoche, sous la présidence du duc
Decazes, a été tenue une réunion dans le but de
créer à Paris un National Sporting-Club, destiné à.
donner, en collaboration avec la Fédération françai-
se des sociétés do boxe, le haut appui moral qui •
manque à la boxe et dont elle a besoin pour se gar-
der du discrédit que pourraient lui valoir, à la lon-
gue, les organisateurs de certaines rencontres.
Le National Sporting-Club de Paris poursuivra.
un accord, dans la mesure désirable, avec le Natio-
nal Sporting-Club de Londres; il se manifestera, dans
l'organisation de certains matches, de certaines
épreuves auxquels il donnera un relief sportif consi-
dérable. Il s'intéressera beaucoup aux profession-
nels, beaucoup aux amateurs aussi, et ce ne sera
pas là la moins utile de ses tâches.
Né au cercle Hoche, il y développera la boxe
parmi ses adhérents et les membres du club dont U
est issu.
Un comité provisoire a été désigné pour élaborer
le programme définitif du National Sporting-Club
de Paris et établir ses règlements. Out été nom-
més
Le duc "Decazes, le duc de Brïssac, le vicomie de
Tracy. MM. Bruneau de Laborie, Ledat, Paul Rous-
seau, FrantzReichel, président et secrétaire de la Fédé-
ration de boxe; Victor Breyer, président de la Société
de propagation de boxe anglaise; Lhuillier et Ramsay.
Ont pris également part à cette réunion et sont
fondateurs du National sporting-Club
MM. Mayol de Lupé, Ferri de Ludre, Jacques Ralsan,
Binet-Valmer, Sacher, Lorrain, W. de Blest-Gana, E.
Lyon; René Lactoix, Caillaux. R. Woog, Maurice Bern-
hardt, Bach, Foucard, Ubald Lacaze, Farcy, Desou-
ches, Willoughby, E. Bonnard, Bretaux de Kœnigs-
warter, Mayragues, Moyse, P. Rosenbaum, Wcisweii-
ler, Helbraun, etc.
LES CHAMPIONNATS D'AMATEURS
Les championnats annuels d'amateurs de la Fédéra;;
tion française des sociétés de boxe commenceront di-
manche prochain au ceicle Hoche.
Les matches éliminatoires seront disputés à partir, da
deux heures de l'après-midi. Le pesage des coucur-
rents aura lieu le matin.
Le nombre des engagements reçus- pour ces épreu-
ves class iques est de 155.
AÉRONAUTIQUE
PARIS-PUY DE DÔME EN AÉROPLANE h
L'aviateur Weymann vient de s'engager à l'Aéro-1
Club de France pour disputer l'épreuve de Paris at»
puy de Dôme, dotée par M. Michelin d'une somma- de
100,000 iranes.
Ce pilote pourra partir du 7 au li du courant inolus.
Rappelons que l'aviateur Eugène Rénaux s'est engagé
pour disputer cette môme épreuve du & au 13 du cou-
rant.
DE l'ABROPLANB AU BALLON SPHÉRIQUE.
Sur laliste.des pilotes aviateurs sollicitant de l'Aéro-'
Club de France le nouveau brevet de pilote d'aérostat
figurent les noms de MM. Louis Blériot, Robert Es-
nault-Pelterie, Maurice Herbster, Marcel Baratoux,'
Jacques Schneider, René et Jacques Labouchére.
MM. Santos-Dumont, Alfred Leblanc,. Maurice Far-
man, Jacques Balsan, Georges Blanchet, Paul Tissan-
dier, Ernest Barbotte, capitaine Bellenger. Emile Du-
bonnet, René et Pierre. Gasnier, Ernest Zens, M'orti-
mer-Singer^ Froussart, marquis de Kergariou, le capi-
taine Etévé et Mlle Marvingt sont déjà ti'uaires deg
deux brevets d'aéroplane et de ballon sphêrique.
YACHTING AUTOMOBILE
La liste des engagements pour le meeting irrternam
tional de canots automobiles de Monaco, dont let
épreuves se dérouleront du 2 au 17 avril 1911, vient
d ftirft close.
Les inscriptions de cent vingt-neuf bateaux ont été
reçues par l'International Sporting-Club de Monaco.
Ce nombre se divise en 14 racers ou bateaux de course,
dont 10 de première série et 4 de deuxième série, et
en 115 cruisers ou bateaux de promenade, dont 88 de
première série, 30 de deuxième série, 25 de troisième
Série, 14 de quatrième série et 8 de cinquième &exi8.
CaOSS-COUNTRY
LE 23= CHAMPIONNAT NATIONAL
Le 23e championnat national do cross-country, orga/
nisé par l'Union des sociétés françaises de sportrf
athlétiques, se disputera dimanche à. Vauciesson, sut
l'ancien hippourome de la Marche.
Le parcours mesurera 18 kil. 5uO. Vingt-sept équipe*
de dix coureurs et dix individuels prenuront le degarJJ
qui sera donné à trois heures de l'après-midi.
FOOTBALL RUGBY
POUR LE CHAMPIONNAT DE FRANCE
Dimanche à trois heures se rencontreront sur letepî
rain de Colombes les équipes du Havre AthléiioCrubj
champion de Haute-Normandie et du Sporting-Clulf
universitaire de France, champion do Paris. Ce rnatcl|
constitue une demi-finale du championnat de Francs.^
HIPPISME
Courses d'Auteail
L'excellent steeple chaser de M. James H&nnessyy
Lutteur 111, s'entraîne tout doucement pour le. Grand-
National de Liverpool, où sou propriétaire peut «moit-
le légitime espoir de le voir renouveler sa victoire d»
1909; sa bonne forme va s'accentuant à chaque sortie.
et hier c'est avec la plus grande facilité qu'il B*'est
adjugé, monté par Parfrement, le prix Moudavills
(steeple-chase, handicap, 10,000 fr., 4,000 mètres), bat-
tant Gribouille 2", Calomel 3e, Trianon III qui doit,
paraît-il, tenter aussi la fortune en Angleterre, et six
autres concurrents, dont deux. Roi du Médoc et. Kfilo,
sont tombés à la rivière des tribunes. Pari mutuel: t
30 fr. et 17 fr.
Les autres steeple-cbases ont été gagnés le prix
Marin par Causerie, à M. H. de Mumm (R. Sauvai),'
qui n'avait à battre que Radium et qui a joua a\'eo
lui pari mutuel, 11 fr. 50 et 5 fr. 50; le prix VoUairef
par Nicomède, au comte d'Auvergne (Holsey), battan|
Paludière II 2e, Akbar II tombé pari mutuel, 59 fr.
et 25 fr. 50.
Les courses de haies ont été remportées lo prias
Roman Oak par Givre H, à M. R. Bally (A. Bertsonfc
battant Fiat 28, Branne H 3« et six autres pani mû-;
tuel, 58 fr. et 27 fr. le prix Oiseleur par Valentiu 1 v,
à M. A. Veil-Picard (Parirement), battant Crossonry-
lon 2e, Jeddo 3e, Sulpice, Bonnelles qui pouvait finir;
pius près du vainqueur, et Saint Fei-réol, dérobé ao£
Qépart: Pari mutuel, 67 fr. 50 et 37 fr. le prix Tri-i
nidad par Serpenteau, au comte Th. d'Orsetti (Lanças-,
ter), battant Ovide Il 2e, Marfonette 3" pari mutuel^
15 fr. et 9 fr. L. G.
L'ŒILLET du ROY w.r.S.Ï'ii£Ê££<«d.f
Lundi 6 Mars
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