Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1910-08-30
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 août 1910 30 août 1910
Description : 1910/08/30 (Numéro 17958). 1910/08/30 (Numéro 17958).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : France-Japon Collection numérique : France-Japon
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k240225j
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
;m TEMPS. *S10 août Bïf>
̃£ côté de moi, s'allongea- deux ou trois fois
fonime quelqu'un qui va dormir, puis se pelo- |
'tonna, se ramassa, se raccourcit, et avant que
j'eusse le temps d'étendre la main pour le rete-
nir, bondit à travers le carreau comme les chiens
de cirque dans un cerceau de papier. Heureuse-
ment, il avait choisi pour son évasion une fenê-
tre donnant non sur la voie, mais surle couloir,
dans lequel il tomba au milieu d'un feu d'arti-
fice de vitres en mille morceaux, avec le
vacarme que vous devinez. Je me précipitai.
n avait une entaille sérieuse- au nez, deux
autres aux pattes, et criait de toutes ses
forces, tandis que fès~ voyageurs des com-
partiments voisins accourus épouvantés
croyaient à un de ces assassinats si fort. à
la mode aujourd'hui et cherchaient la sonnette
d'alarme. Puis ce furent des apitoiements, des
manifestations de solidarité qui me touchèrent,
je vous assure; mais quel charmant voyage 1
Enfin tout s'arrangea. Job est installé à la mai-
son des champs. « Je le soignai; Dieu le gué-
rit », comme ditAmbroise Paré, et tandis que
j'écris ces lignes, le brave chien, qui m'a fran-
chement adopté, tient sa tête posée sur mon
genou, en me regardant de ces bons yeux pro-
fonds qui disent tant de choses et témoignent
tant d'affection. Tout est bien qui finit bien 1
CUNISSET-CARNOT.
̃̃: «3». •
A FFAIRES MILITAIRES
ARMÉS
LE MONUMENT DES « BRAVES GENS ». La mu-
sique de la garde républicaine se fera entendre à
Floing (Ardennes) pour l'inauguration du monu-
ment des «Braves Gens », et à Sedan les 1er et 2sep-
tembre.
SERVICE DE SANTÉ MILITAIRE. Des concours
s'ouvriront le 1er décembre à l'école d'application du
service de santé militaire pour l'admission à cin-
quante-cinq emplois de médecin aide-major de
2e classe et à un- emploi de pharmacien aide-major
de 2e classe, élèves à ladite école..
Sont admis à concourir les docteurs en médecine
et les pharmaciens de lro c'.>sse ayant eu moins de
vingt-huit ans au 1er janvier 1910, et ayant satis-
fait aux obligations ce In loi sur le recrutement de
l'armée.
Les étudiants en médecine ou en pharmacie qui
ne sont pas encore en possession du diplôme de doc-
teur en médecine ou de pharmacien de lve classe
sont également autorisés à concourir, sous réserve
de l'annulation de leur admission s'ils ne sont pas
reçus docteurs ou pharmaciens de lre classe avant
le 15 janvier 1911. Les demandes d'admission au.
concours doivent être adressées au ministère de la
guerre (7° direction, 1" bureau) avant le 15 novem-
ire 1910.
AVIATION MILITAIRE EN MONTAGNE. De notre
correspondant de Clermont-Ferrand
Ainsi que le Temps l'a annoncé, le général Roques,
directeur du génie, a visité, accompagné du général
Pelletier, commandant du 13e corps, et de M. Clé-
mentel, rapporteur du budget de la guerre, le cirque
de Laschamps, les baraquements de ia Fontaine-du-
Berger et le champ de manoeuvres des Grananches.
Hé ce premier examen, qui sera complété d'ailleurs
par une étude plus détaillée, résulte la possibilité
d'installer à Clermont dans des conditions avanta-
geuses un centre d'instruction pour les aviateurs
militaires.
L'aérodrome du champ de manoeuvres serait per-
manent et utilisé par les débutants. Il devrait être
complété par une piste d'entraînement dont l'éta-
blissement semble facile. Les aviateurs éprouvés se
serviraient également de ce champ d'aviation pen-
dant l'hiver et procéderaient, pendant la belle sai-
son, dans le cirque de Laschamps (1,000 mètres
d'altitude) à des études d'aviation en terrain mon-.
tagneux. Us se familiariseraient ainsi avec lesdifié'
rentes difficultés résultant de l'altitude, tant au
point de vue du moteur que de la résistance de l'air.'
Il exista d'ailleurs à Laschamps deux pistes de lan-
cement et un très beau hangar pour aéroplanes.
MARINE
M. Painle'vé A Brest. De notre correspondant,
de Brest
M. Painlevé, député de Paris, membre de l'Insti-
tut, est arrivé à Brest, où il va passer plusieurs
jours à visiter les sous-marins et l'arsenal avec
l'autorisation du ministre de la marine. J'ai inter-
viewé hier M. Painlevé, qui m'a déclaré
-Je viens à Brest poursuivre des études théoriques
pour faire des comparaisons entre la navigation aé-
rienne et la navigation sous-marine au point de vue
application. Je veux également me rendre compte de
la valeur du sous-marin comme instrument défensif,
diïrôie au'il nnurrait innar rL-ins le cas OÙ l'on adopte-
lait comme tactique générale de porter seulement la
défensive dans la Manche et dans l'Océan.
Mais, disons-nous, ce serait, d'après vous, la sup-
pression des gros bâtiments dans l'Ouest et le Nord?
-Toutes les forces offensives, poursuit M. Painlevé,
,iraient dans la Méditerranée, les contre-torpilleurs et
sous-marins serviraient à s'opposer à un débarque-
ment sur les côtes de l'Océan ou àune agression grave
d'une flotte étrangère contre nos côtes de l'Ouest ou
'du Nord. C'est cette question que je veux étudier avec
un certain nombre de, représentants qualifiés de la
marine, en«même temps que je veux étudier de mes
yeux les sous-marins et leurs manoeuvres. Je compte
passer la journée de demain dans la station des sous-
marins, et effectuer quelques plongées. ̃
J'ai déjeuné à bord du Saint-Louis, puis j'ai ensuite
passé plusieurs heures à examiner les machines, les
tourelles et l'artillerie. Bien que ce bâtiment ne soit
plus moderne, j'y ai pris un vif intérêt, j'ai fait diver-
ses constatations du plus haut intérêt. L'amiral et son
état-major se sont mis à ma disposition avec une
bonne grâce charmante^ Mardi je visiterai les l'arse-
nal, notamment l'atelier du Danton.
AÉRODROME marin. On télégraphie de Cher-
bourg que les études entreprises sur les ordres du
ministre de la marine pour rechercher l'emplace-
ment d'un futur aérodrome marin, concluent au
«hoix du polygone de Querqueville. Les hangars
feront adossés aux casernements actuels.
CHRONI Q UE ÈLECTORALE
Elections au conseil général
Corse (canton de Borgo). M. Oraci, républicain.
de gauche, est élu.
GERS (canton de Riscle). Le docteur André Loa-
jaaigne, radical, est élu.
Loiret (canton Nord-Ouest d'Orléans). Bal-
lottage.
Haute-Saône (canton de Luxeuil). M. Genoux,
îénateur radical, est élu.
NOUVELLES DU JOUR
M. Chéron, sous-secrétaire d'Etat à la marine, a
inauguré hier, à Bossun (Hérault), un service d'ad-
duction d'eau potable. Assistaient à la cérémonie
M. Calmès, préfet, MM. Lafterre et Pelisse, dépu-
tés, etc.
Une réception a eu lieu à la mairie. Après un dis-
cours de M. Lignières, maire, M. Chéron a félicité
le maire et la population de leur dévouement à la
République. L'inauguration a eu lieu ensuite. Au
cours de la cérémonie, M. Chéron a remis le Mérite
agricole à MM. Lignières, maire, et Thomas, an-
cien maire.
M. Chéron est ensuite parti pour Agde assister
aux fêtes données dans cette ville.
Au banquet mutualiste présidé hier à Ny on s par
M. Loubet assistaient environ 600 mutualistes, MM.
Vaseille, vice-président de l'Union mutualiste de la
Drôme; Desbrets, sous-préfet; Bernard, maire de
Nyons; Bertrand, Chabert, Roux-Costadau, Ravisa,
Long, députés: Louis Blanc, sénateur, ont pro-
noncé des allocutions.
M. Loubet a fait l'éloge de la mutualité et princi-
palement des mutualités scolaires, qui assureront,
dit-il, les retraites par le moyen le plus efficace, le
moins coûteux et le plus moralisateur. Il a préco-
nisé les retraites ouvrières par la mutualité, la loi
actuelle ayant nécessité 14 règlements d'administra-
tion publique qui tendent à en faire une nouvelle
loi. Il résumé la pensée mutualiste: «Un pour
tous, tous pour un »; il a souhaité la paix entre les
individus et le progrès des œuvres de mutualité.
Ensuite, M. Barberet, directeur honoraire de la
mutualité, a fait une conférence sur l'oeuvre mutua-
liste.
Une cérémonie très émouvante vient d'avoir lieu
à Réhon (Meurthe-et-Moselle), résidence d'été de
M. Mézières. Deux ouvriers italiens ayant été as-
phyxiés par une fuite de gaz aux usines de la Pro-
vidence, leurs compatriotes de l'arrondissement de
Briey, qui sont au nombre de 17,000, leur ont fait
de magnifiques obsèques. Une musique italienne est
allée chercher les deux corps à la maison mortuaire
pour les conduire à l'église et au cimetière en jouant
des marches funèbres.
Sur les tombes, au nom de la population fran-
çaise, M. Mézières, qui parle l'italien comme sa lan-
gue natale, a adressé des adieux touchants à ces
deux victimes du devoir. Il l'a fait en français d'a-
bord, puis en italien. Au milieu de l'émotion géné-
rale, les Italiens en signe de reconnaissance ont
voulu reconduire l'honorable sénateur jusque chez
lui et leur musique s'est arrêtée dans la cour de sa
inaison pour jouer la Marseillaise. C'était, disaient-
Ils, pour la population italienne'la seule manière de
répondre aux condoléances que lui avait adressées
ia population française jjar la bouche de son re»".é-
Jfaitant.
Au sujet d'une dépêche de Saint-Mihiel gue nous 1 1
avait communiquée l'agence l'Information nous 3
recevons la lettre que voici
Saint-Mihiel, le 28 aoat 1910.
Monsieur,
Dans son numéro du 25 août, le Temps s'est fait 1
l'écho d'une nouvelle aussi fantaisiste, qu'erronée en an-
nonçant qu'une rencontre à: l'épée avait eu lieu entre les
lieutenants Mesnil et Breton, du 25" bataillon de chas-
seurs, en garnison à Saint-Mihiel.
Nous avons l'honneur de vous demander dfi vouloir
bien publier notre lettre dans votre plus prochain nu-
méro, afin de démentir ce bruit, qui ne repose sur rien,
et est, sans doute, l'œuvre d'un reporter aussi mal in-
formé que peu consciencieux.
Recevez, monsieur, l'assurance de notre considération
distinguée, .̃- P. MESNIL, M. Biie.tom,
lieutenants au 25a bataillon de chasseurs.
or-
AU JOUR LE JOUR
Un scandale à l'octroi de Paris
Un scandale sur lequel on avait fait jusqu'à pré-
sent un grand mystère vient d'être divulgué. A la
suite d'une enquête qui avait duré près de sept
mais, douze employés de l'octroi de Paris, convain-
cus d'avoir fraudé l'administration de complicité
avec des camionneurs, avaient été traduits devant
le conseil de discipline, et leur révocation avait été
prononcée dans les premiers jours du mois de
juillet dernier.
Quelque temps après, une plainte était déposée au
parquet, qui instruit en ce moment l'affaire et cher-
che à découvrir les complicités.
Voici comment l'administration fut mise au cou-
rant de ce scandale, qui est, croyons-nous, appelé à
prendre des proportions considérables.
Il y a environ dix mois, on s'aperçut aux Halles
qu'il arrivait beaucoup plus de marchandises que
n'en comportaient les bordereaux d'octroi. Les faits
se répétaient à peu près chaque jour.
Une surveillance fut organisée mais elle ne
donna d'abord pas de résultats. Cependant,on remar-
qua que certains employés d'octroi mpnaient une
existence peu en rapport avec leur situation de for-
tune et les modestes appointements qu'ils touchent.
On les voyait souvent aux courses où ils jouaient
gros jeu; on les rencontrait dans les lieux de plaisir
et aussi dans des établissements de jeu, en compa-
gnie de jeunes femmes de moeurs faciles.
L'administration apprit en outre qu'un chef de
section devait s'associer avec un ancien mandataire
aux Halles et qu'un autre devait prendre une entre-
prise de camionnage. Où ces humbles employés
parmi lesquels se trouvaient d'anciens ouvriers mili-
taires médaillés que jusque-là on avait considérés
comme des serviteurs d'une probité à toute épreuve
se procuraient-ils l'argent qu'ils dépensaient sans
compter ? L'enquête ne tarda pas à l'établir.
En effet, ces employés recherchaient ae préférence
le poste de la gare aux marchandises de Vaugirard,
dont l'entrée donne rue du Cotentin. Cette préfé-
rence était inexplicable de prime abord,'car le ser-
vice*a cet endroit est très chargé et des plus irrégu-
liers. Les employés doivent être à leur poste sou-
vent dès trois heures du ma' in; s'ils le recherchaient
ainsi, c'est qu'ils y tiouvaient une compensation.
La surveillance se porta donc plus particulière-
ment sur la façon dont le service d'octroi était as-
suré à Vaugirard et c'est ainsi que l'on arriva enfin
à découvrir comment les « gabelous » indélicats
arrivaient à frauder l'administration.
Voici comment Ils procédaient. Quand un camion-
neur vient prendre à une gare une voiture de mar-
chandises soumises à l'octroi, deux gabelous sont
là. L'un, le chef de section, monte sur la voiture et
annonce les colis au « carnetier « qui les inscrit au
fur et à mesure sur de petits carrés de papier appe-
lés feuillets de notes 246 ».
Ces feuillets sont ensuite placés dans une petite e
boite qui se trouve dans le bureau d'octroi. Or, le
chef de section n'appelait qu'une partie des colis qui
se trouvaient sur la voiture, environ la moitié
l'autre moitié échaopait ainsi aux droits d'octroi,
d'où un bénéiiee parfois considérable pour le desti-
nataire qui partageait avec les prévaricateurs.
C'est ainsi que quelques employés arrivaient à se
faire jusqu'à mille francs par mois. Leur audace
s'était accrue à raison de l'impunité et la fraude
avait bientôt pris une grande extension. D'ailleurs,
la bande était parfaitement organisée un cycliste
suivait toujours les voitures; et au cas où un ins-
pecteur se serait présenté pour vérifier le charge-
ment il devait revenir en toute.hâte au bureau d'oc-
trui où les coupables se seraient empressés de rem-
plir les feuillets de notes 246. Et cela durait depuis
cinq ou six ans.
On estime environ à un demi-million le montant
des sommes dont l'administration, en l'occurrence la
ville de Paris et l'Etat, a été frustrée.
Ala direction de l'octroi, place de VHÔtel-de-Vilïe,
on ne peut, en l'absence du fonctionnaire qui a
Mjonô P-angtiàio, «jrtia 4iûus confirmer ies faite mais
on refuse de donner des détails ou des indications
sur les suites que comporte l'affaire et les respon-
sabilités ou les complicités qu'elle peut entraîner.
L'agitation syndicaliste;
LA SITUATION A MONTMORENCY
Aucun incident n'a été signalé hier Montmo-
rency. • v
Les renforts de gendarmerie arrives dans la nuit
ont été répartis dans les différentes communes des
environs.
Des patrouilles sillonnent les routes et veillent à
ce que les chantiers soient respectés.
Les ouvriers maçons grévistes ont tenu hier
après-midi une réunion dans un café de la place
Saint-Jacques.
Les orateurs ont retracé les événements de Mar-
gency et. ont, exhorté les assistants à ne pas se lais-
ser « exploiter par le patronat ».
Bien que le travail ne reprenne pas dans la ré-
gion, les ouvriers vont se rendre demain dans le
département de la Seine pour y chercher du tra-
vail.
Cependant, le comité de grève restera constitué
et la soupe communiste continuera à nourrir les ou-
vriers qui ne trouveraient pas de travail.
M. Frize, secrétaire général de la préfecture de
Seine-et-Oise, est venu se rendre compte des mesu-
res d'ordre prises en prévision de nouveaux inci-
dents. Il a eu à ce sujet un long entretien avec M.
Fourrât, lieutenant de gendarmerie, qui lui a fait
part des disoositions qu'il avait prises.
Le maréchal des logis chef Faivre, de Montmo-,
rency, a envoyé au procureur de la République à
Pontoise une lettre non signée qu'il a reçue et dans
laquelle l'expéaiteur, qui se réserve de se faire con-
naître ultérieurement, désigne les noms de plu-
sieurs ouvriers grévistes qui auraient pénétré dans
la propriété de Montgarny et auraient tiré des coups
de revolver.
CHEZ LES CHEMINOTS
Une con férence des organisations syndicales. On
sait que les compagnies ont, suivant les prescrip-
tions de la loi du 21 juillet 1909 relative aux retraites
du personnel des grands réseaux de chemins de fer
d'intérêt général, soumis à l'homologation du mi-
nistre des travaux publics leurs nouveaux règle-
ments de caisses de retraites qui entreront en vi-
gueur à partir du 1er janvier prochain. M. Mille-
rand, avant de donner son approbation à ces règle-
ments, les a soumis à tous les syndicats et associa-
tions d'agents ou d'ouvriers de chemins de fer, afin
qu'ils puissent présenter leurs observations.
Les trois syndicats les plus importants, le Syndi-
cat national des travailleurs des chemins de fer, la
Fédération générale des groupements de mécani-
ciens et chauffeurs et la Fédération nationale du
personnel des chemins de fer français (cette der-
nière est l'ancienne fédération des amicales qui a
changé son titre en modifiant ses statuts pour se
placer sous le régime de la loi de 1884), sont entrés
en pourparlers pour présenter en commun leurs
observations.
Dans une conférence tenue hier au siège du Syn-
dicat national, les délégués des trois organisations
se sont mis d'accord sur les modifications qu'elles
voudraient voir apporter aux règlements présentés
par les compagnies. Et ils ont décidé d'agir de con-
cert auprès du ministre des travaux publics.
Sur le réseau du Nord. Le groupe calaisien du
Syndicat national des travailleurs des chemins de fer
vient de décider l'envoi auprès du ministre des tra-
vaux publics d'une délégation pour réclamer l'ou-
verture d'un enquête sur le déplacement du secré-
taire de ce groupe, M. Eckmann.
D'après les renseignements que nous avons re-
cueillis, le déplacement de M. Eckmann aurait les
causes suivantes.
Le 2 juin dernier un déraillement se produisait à
Calais entre la gare centrale et la garè maritime,
déraillement qui ne causait heureusement que des
dégâts matériels et un léger retard dans l'arrivée
des trains et le départ des paquebots pour Douvres.
L'enquête faite par le service compétent ayant dé-
montté que ce déraillement était dû aux mauvaises
conditions dans lesquelles avait été exécuté le
surhaussement de la voie, on rechercha l'employé
responsable de l'exécution de ce travail. Comme la
dernière réparation faite à cet endroit avait été
exécutée par une équipe d'ouvriers dont le chef
était M. Eckmann, celui-ci fut disciplinairement en-
voyé en disgiâce à Anvin, point terminus d'un petit
chemin de fer d'intérêt local dont la tête de ligne
est à Calais.
M. Eckmann protesta en disant qu'il ne pouvait
être responsable du travail fait sur le lieu du dérail-
lement, car il avait été envoyé par un surveillant, à
ce moment-là, sur un autre point de la ligné. Le
groupe synaical appuya cette protestation, préten-
dant que l'on frappait M. Eckmann uniquement à
cause de son rôle syndical.
A la compagnie on répondit «Nous ignorions la
qualité de M. Eckmann. L'enquête a été faite à tous
les degrés. Et ce n'est que parce que sa responsabi-
lité a été bien établie qu'il a «été frappé d'une peine,
d'ailleurs bien légère, étant donné au'il s'agit d'une
')"i'¡.v r -L 'J.~1'i'C'W. >,¡- '1"
faute intéressant la sécurité des voyageurs. Le dé-
placement à Anvin ne comporte en effet aucune di-
minution de traitement. » p
Comme M. Eckmann annonçait son intention de
refuser de se rendre à son nouveau poste, il fut
mandé à Paris auprès de l'ingénieur en chef de la
voie, qui lui accorda jusqu'à jeudi prochain pour
terminer son déménagement et l'avertit que si à
cette date il n'était pas à Anvin il serait révoqué.
Les attentats de Pégomas
(De notre correspondant particulier)'
Nice, 28 août.
Nous avons récemment indiqué que, depuis 1907,
une série d'attentats, incendies et coups de feu, ont
été commis à Pégomas, petit village des environs
de Grasse.' Des victimes des derniers coups de feu
(24 et 31 juiilet), l'une est remise, l'autre est encore
-alitée. A la suite de ces attentats, la gendarmerie, la
brigade mobile, les commissaires spéciaux et les
gardes champêtres de Nice, enquêtèrent simultané-
ment. Tonniello, le fossoyeur de Pégomas, qui fut
arrêté, continue de protester de son innocence il a
fourni un alibi qui n'a pas encore été vérifié. On a
procédé également à l'arrestation d'un journalier j
qui fut relâché le lendemain. En somme, l'enquête j
n'a pas avancé, mais aucun crime n'ayant été per-
pétré depuis un mois, une partie des forces poli-
cières a quitté Pégomas. C'est sans doute ce qu'at-
tendait le bandit, car en quelques heures, dans l'a-
vant-dernière nuit, un coup de feu a été tiré qui a;
blessé un nommé Fenoglio au moment même où,
avec quelques amis, il était attablé dans une guin-
guette puis deux maisons ont été lapidées, un in-
cendie a été allumé et a entièrement détruit un cetit
« cabanon » enfin, une villa a été attaquée. Gràceà
la vigoureuse défense de ses propriétaires, les as-
saillants (ou l'assaillant, car on ne sait si la fusil-
lade, encore qu'elle fût fort vive, émanait d'un Qu de
plusieurs individus) ont été mis en fuite.
Nous avons tenu aller nous-même sur les lieux,
et nous avons constaté que la terreur est de nou-
veau très grande; elle est justifiée, puisque les ban-
dits qui depuis trois ans se livrent à une incroyable
série de crimes restent imounis. Cetto terreur, à la-
quelle se mêlent les amitiés et les inimitiés de clo-
cher, rend fort difficile la tâche de la police; l'éten- i
due de Pégomas, le dissémineraient des maisons et j
des fermes ne sont pas faits non _plus pour faciliter
les recherches.
Ce que l'instruction voudrait avant tout établir, j
c'est le mobile de ces actes deux hypothèses ont
été faites. D'après l'une, l'auteur des méfaits serait
un manœuvre d'après l'autre, ce serait une per-
sonne qui cherche à exercer des vengeances poli-
tico-religieuses. Cette dernière hypothèse est celle
qu'ont généralement adoptée les policiers. L'un
d'eux nous a dit
Il ne saurait y avoir doute; mais on ne pourra
procéder à des arrestations qu'au cas de flagrant dé-
lit; en dehors du flagrant délit, il est impossible de
réunir des preuves suffisantes.
L'instruction recherche également s'il y a un ou
plusieurs coupables. En ce qui concerne la simulta-
néité d'un attentat, on nous donne cette explica-
tion '̃
Quelques-uns des petits incendies pourraient bien
être. volontairés; plus d'un propriétaire a sans doute
profité de l'occasion pour se défaire de produits. as-
surés. Il se pourrait donc fort bien qu'il n'y eût qu'un
bandit; il se pourrait que celui-ci fût Tonniello ou un
autre esprit assez simple agissant pour le compte
d'une personnalité politique les derniers crimes n'au-
raient pour objet que d'égarer les recherches.
Les choses en sont là. `
FAITS DIVERS
Bureau central météorologique
Lundi 29 août. La dépression des liés Britanni-
ques s'est étendue sur la France' et la Méditerranée
occidentale; le minimum barométrique persiste ce-
pendant près de l'Irlande. On note ?46 mm. à Valencia,
752 mm. à Cherbourg, 758 mm. à Alger. La pression
reste voisine de 765 mm. sur l'Europe centrale.
Le vent souffle d'entre sud et ouest sur nos côtes
de la Manche et de l'Océan, de l'est en Provence il
est très fort avec mer houleuse sur la côte sud de
Bretagne. ̃̃̃-•
Des pluies sont tombées sur l'ouest de l'Europe.
En, France, on a recueilli ' 19 mm. à Clermont-Ferrand où un orage a éclaté,
14 mm. à Lorient, 7 mm. à Biarriiz, 4 mm. à Calais.
La température a monté sur les Pays-Bas, l'est et le
centre de la France; elle était ce matin de 6° à Uléa-
borg, 11° à Moscou, 13° à Paris, 15° à Bruxelles et à
Bouœ, 30° à Alger.
On notait 9° au puy de Dôme, 8° nu mont Ventoux.
"En France, des pluies .sont encore probables avec
temps un peu frais dans l'ouest '̃
A Paris, hier, la température moyenne (lo°6) a été
inférieure de 1°1 à la normale (16°7).
A la tour Eiffel, temnérature maximum 17°5, mini-
mum ll°2.
Observatoire municipal 'région parisienne)
Une légère ondée est tombée pendant la nuit der-
nière de 11 h. 50 à minuit 10.
Ce matin, le ciel présente de belles éclaircies et les
vents soufflent de sud à sud-sud-ouest avec une vi-
tesse voisine de 7 m. par seconde.
La température reste fraîche, les minima d aujour-
d'hui sont généralement voisins de 10°.
s 1 Dimanche 28 août Lundi 29 août A g
La « femme à la tête de mort ». Dans
la Revue médicale hebdomadaire de Munich, le pro-
fesseur docteur Holloender signale un curieux cas
d'hypotrophie partielle qu'il lui a été donné d'obser-
ver et qu'il appelle la « femme à la tête de mort ».
Il s'agit d'une jeune fille âgée de vingt-cinq ans,
dont le haut du corps présentait une émaciation
extrême au point que le tissu adipeux avait com-
plètement disparu par résorption en ne laissant,
comme on dit, que la peau et les os. Chose remar-
quable, le bas du corps avait conservé ses formes
pleines et juvéniles, et le contraste était si frappant
qu'on croyait se trouver en présence d'un modèle
anatomique donnant à la fois deux aspects complè-
tement différents ou rappelant ces vieilles peintures
symboliques qui montrent sur un seul sujet à la
fois la jeunesse et la vieillesse, la vie et la mort. La
tête de la patiente était celle d'un véritable sque-
lette.
La jeune fille ne révélait la trace d'aucune mala-
die. Il y a six ans, on avait rapporté à la maison son
père victime d'un accident mortel. Elle avait
éprouvé une grande secousse morale et bientôt se
manifestèrent les premiers symptômes de l'hypo-
trophie.
Le professeur Hollœnder, au lieu d'employer le
traitement cosmétique' par la paraffine, procéda à
des injections de graisse prélevée sur les tissusnor-
maux du sujet. 11 n'a pu arriver qu'à une reconsti-
tution partielle des tissus disparus, suffisante pour
que la patiente ait pu reprendre la profession de
choriste qu'elle avait dû abandonner.
Refuge alpin. Un nouveau refuge-hôtel ana-
logue au refuge Félix-Faure à la Vanoise a été
inauguré dimanche au Grenaison-Buet (2,200 m.)
commune de Sixt (Haute-Savoie).
A l'issue du banquet, servi face à la' chaîne du
mont Blanc, des discours ont été prononcés par MM.
le maire de Sixt, MarrauJ, sous-préfet do Bonne-
ville; Emile Chautemps, ancien ministte, sénateur;
Chavin, au nom de M. Morel-Frédel, président du
Club alpin (section du mont Blanc); Emile-Favre,
député de la Haute-Savoie, et Reuss, ingénieur on
chef des ponts et chaussées.
Ce nouveau refuge, qui sera le centre de nom-
breuses courses fort intéressantes, notamment du
Buet (3,109 mètres, 1er balcon sur le mont Bianc) est
où aux soins réunis de la commune de Sixt, du Club
alpin et du Touring Club.
Et* route pour Londres. Deux jeunes gens,
après avoir passé la nuit dans des établissements de
plaisir et s'y être copieusement désaltérés, passaient l
hier matin rue Gardmet. devant la gare des màr-
chandises des Batignoîles. Poussés sans doute par
le dieu qui, tout on protégeant les ivrognes les mène t
souvent par des voies impénétrables, ils y entrèrent
et s'approchèrent d'une locomotive. Précisément,
le mécanicien et le chauffeur de celle-ci étaient des-
cendus pour faire signer quelque pièce. Les deux g
jeunes gens, se rappelant qu'ils avaient passé par S
une école d'arts et métiers, se hissèrent sur la plate-
forme, et tandis que l'un desserrait les freins, l'au- à
tre ouvrait le régulateur en criant « Les voyageurs B
pour Londres, en voiture » » p
La machine se mit en marche aussitôt, mais pas a
si rapidement toutefois que le mécanicien et le
chauffeur ne pussent la rejoindre. Ils arrêtèrent aus- fi
sitôt la machine. Malheureusement celle-ci s'était P
avancée sur une plaque tournante non orientée sur g
sa voie, et elle dérailla. r
Dégrisés par cette aventure, les deux jeunes gens f
ont été arrêtés. lis ont été remis en liberté après i
avoir offert de désintéresser l'Ouest-Etat des frais s
que leur escapade a pu lui coûter. 1 e
Entre apaches. Emile Picot avait conquis les a
faveurs de « Moineau-Franc », jeune personne adu- «
lée à la Villette. Il en montra trop de bonheur. Trois j
apaches, adorateurs du moineau, jaloux de son suc-
ces, résolurent de l'en punir. Il arpentait l'autre soir x
le trottoir de la rue Secrétan, surveillant les faits et (
gestes de son amie. Ils s'élancèrent sur lui, le ter- s
Tassèrent, et avant qu'il ait eu le temps d'appeler i
au secours et de se défendre, il tombait à terre, un 1
couteau enfoncé dans le ventre. Les apaches le j
laissèrent dans une flaque de sang. Il est mort. (
Ecrasé par une automobile., Le cadavre
d'un nommé François Durand, habitant rue de la
Gare, 12. à Arçueil, employé chez un champignon-
niste, a été trouvé, cette nuit, au milieu de la chaus- ]
soe de la route d'Orléans, à Arcueil. Il résulta des 1
constatations médicales que les blessures dont il j
porte la trace, et à la suite desquelles il .a dû rapi-
dément succomber, ont été causées par uneautomo- j
bile qui l'a renversé et écrasé.
Collision entré une voiture et une auto-
mobile. M. Raymond Scherman, demeurant rue
Edouard-Fournier, à Paris, se rendait hier soir à
Mantes, en automobile, avec un de ses amis. Il rou-
lait à une vive allure sur la route de Rosny, lorsque
d'un chemin vicinal latéral déboucha la voitur.e
d'un cultivateur de Freneuse, M. Nicolas Vogel.
Malgré ses eilorts, le mécanicien qui pilotait l'auto-
mobile. M. Gaston Polène, ne put ni modifier sa di-
rection ni arrêter à temps son véhicule. Une colli-
sion se produisit. La voiture de M. Vogel fut culbu-
tée, tandis qu'après une formidable embardée,
l'automobile allait se jeter contre un arbre. Des per-
sonnes accoururent. Elles relevèrent cinq blessés
I M. Scherman, qui portait une profonde blessure au
cou, et son ami, qui avait deux côtes brisées; M.
Nicolas Vogel, grièvement atteint à la base du crâ-
ne son domestique, contusionné sur diverses par-
ties du corps, et enfin le mécanicien, Gaston Polè-
ne, qui avait les deux jambes brisées.
Les cinq blessés furent aussitôt dirigés sur Man-
tes où le docteur Dériaud leur donna les premiers
soins.
Un cambriolage au château de la Roche-
canlin. On mande de Cholet que le château de
la .Rochecantin, qui se trouve à une vingtaine de
kilomètres de cette ville, et qui est la propriété de la
comtesse Le Bault de la Rochecantin, a reçu hier,
dans la nuit, la visite d'un cambrioleur audacieux.
La comtesse de la Rochecantin, réveillée par le
bruit que faisait le malfaiteur, cria « Qui est là? n
Celui-ci se précipita sur elle, la bâillonnaet lahgota
étroitement. Il a réussi ensuite à disparaître en em-
portant des titres au porteur d'une valeur de 120,000
francs ainsi que des reçus de titres. Il a négligé
d'ailleurs des bijoux qui se trouvaient à sa portée.
La comtesse de la Rochecantin est parvenue,
après son départ, à se délivrer et à appeler son fils
qui habite avec elle. Le parquet s'est rendu sur les
heux. Les soupçons se porteraient sur un ancien
domestique qu'on a aperçu dans les environs.
Les auteurs de ce cambriolage ont été arrêtés.
Sur mandat d'arrêt du juge d'instruction de
Saint-Nazaire, la septième brigade mobile de la
Sûreté générale, dont le siège est à Bordeaux, avait
procédé hier en cette ville à l'arrestation de deux
individus, Paul Landrau, trente-sept ans, et Joseph
Le Coroller, vingt ans, inculpés tous les deux de.
vols qualifiés commis avec escalade et effraction, il
y a deux mois environ, au château de Bodiau, can-
ton de Pontchâteau (Loire-Inférieure), au préjudice
du propriétaire, M. Philippe.
Au cours de l'interrogatoire qu'ils ont subi, ces
deux malfaiteurs, en dehors des griefs qui -leur.
étaient imputés, ont reconnu être les auteurs du
cambriolage commis au château de la. Rochecan-'
tin, avec la complicité d'un troisième individu que
l'on croit être l'ancien domestique dont il est ques-
tion d'autre part..
Le caporal Descbamps renvoyé devant les.
assises. Le eaporal déserteur Deschamps, qui,
tons la nuit du 28 au 29 août 1909, vola au 106e, à
Valons, une mitrailleuse et la vendit à l'Allemagne,
âtait soumis depuis deux mois, sur la demande de
sa famille, à l'examen du directeur de l'asile d'alié-
nés de Châlons. Celui-ci a terminé son rapport, qui
conclut à l'entière responsabilité.
Dans ces conditions, le caporal Deschamps sera
renvoyé, après la clôture de l'instruction par le par-
quet de Chatons, pour trahison accompagnée de vol
avec escalade et effraction, devant la cour d'assises
de la Marne, qui se réunira à Reims en- novembre
prochain.
En décembre, le conseil de guerre du 6e corps aura
à juger Deschamps pour le délit de désertion.
Entre romanichels. La nuit dernière plu-
sieurs voitures de nomades se trouvaient à Com-
missey (Yonne). Une querelle survint après boire,
et le matin, on trouvait mort un des romanichels.
Le meurtrier présumé nommé Henri Prunier,
vannier ambulant, a pris ia fuite. Une femme qui
vivait avec lui a été arrêtée elle affirme que la vic-
time s'est coupé l'artère fémorale en tombant sur
des tessons de bouteilles et a succombé après avoir
perdu tout son sang.
Courses de taureaux. Des courses ont eu
lieu hier à Dax. Six taureaux ont été mis à mort et
quatre chevaux ont été tués.
Scène de la vie corse. On nous écrit d'A-
t
Un curieux incident s'est produit à Viggianello,
petite commune de l'arrondissement de Sartène, où
la gendarmerie avait été appelée pour constater un
meurtre commis dans les circonstances suivantes.
Deux- voisins, Antoine Cesari, journalier, et An-
toine Leandri. berger, se disputaient la possession
d'un chien. Cesari se rendit à la propriété où il
savait trouver Leandri et le somma d'abandonner
toute prétention sur l'animal. Leandri refusa. Cesari,
se reculant de deux pas, déchargea en pleine poi-
trine, à bout portant, les deux coups de son fusil
sur son adversaire. La mort fut instantanée; le
meurtrier prit immédiatement la fuite.
La: brigade de gendarmerie voisine, en attendant
l'arrivée du parquet, envoya deux gendarmes pour
garder le cadavre, sur le lieu même du crime. Vers s
deux heures du matin les deux gendarmes perçu-
rent un vague bruit, puis des voix humaines chan-
tant des vouri et des lamenti, dont la note dans la
nuit était lugubre. Un cortège s'approchait. C'étaient
les parents du mort, entourés d'une trentaine d'hom-
mes armés, qui venaient chercher son cadavre. Sans
mot dire celui-ci fut saisi par quatre solides gaillards
qui l'étendirent sur le plancher d'une charrette. Les
gendarmes voulurent s'opposer à cet enlèvement,
mais immédiatement vingt fusils se braquèrent sur
eux pendant que le convoi s'éloignait, accompagné
de chants funèbres plus déchirants encore qu'à
l'arrivée. Il était inutile de lutter les gendarmes
rebroussèrent chemin, pendant que le sinistre cor-
tège refaisait en sens inverse les douze kilomètres
séparant l'habitation de la victime du lieu du
crime.
INFORMATIONS DIVERSES
L'exposition qui a lieu au -musée d'Ennery,
59, avenue du Bois-de-Boulogne, du résultat des fouil-
les faites par M. Gayet, à Antinoë (Egypte), pendant la
campagne 1910, après avoir fermé ses portes pendant
le mois d'août, les réouvrira le 1" septembre pour les
fermer définitivement le 31 octobre.
Le jury du concours Lépine a terminé ses opérar
tions et voici les noms des principaux lauréats. Grands
prix: M. Boucheron, Mme Languérand, MM. Balleroy,
Torchebœuf, Carlier (hors série). Diplômes d'honneur
MM. Ferrand, Gasselin, Allard, Moreteau, Clermont,
Froget, Jeannet, Mulot, Roullot, Reuille, Mangin, Pi-
rotte (hors série). En outre, 31 médailles d'or, 83 mé-
dailles de vermeil, 117 médailles d'argent, 136 médailles
de bronze et des diplômes ont été aussi décernés.
NECROLOGIE
Nous apprenons la mort de M. Manuel Berthon,
ancien officier d'artillerie, chevalier de la Légion
d'honneur, décédé en son domicile, 6, rond-point
des Champs-Elysées.
Ses obsèques auront lieu le mardi 30 du courant,
à dix heures très précises, en l'église Saint-Philippe
du Roule.
On se réunira à la maison mortuaire. Prière de
n'envoyer ni fleurs ni couronnes.
Il ne sera pas envoyé de lettres d'invitation. La
famille prie ses amis de vouloir bien considérer le
présent avis comme en tenant lieu.
Après la cérémonie religieuse, le corps sera déposé
dans les caveaux de l'église, l'inhumation devant
avoir lieu à Candresse (Landes).
On nous annonce la mort de M. Kornel Hernadi,
artiste peintre, 77, rue Pigalle.
Mme Alexandre von Glehn, dont nous avons an-
noncé la mort, était la sœur de notre ami et colla-
borateur Mi Gabriel Monod, de l'Institut, et la mère
du peintre Wilfrid von GJ,ehn. sociétaire de la. So-
ciété nationale.
,i.~
.s:
̃ j TTS: IË2 -A. T IR. H SI \v '̃•̃ | ]
la* représentation de « Carmen » à BézïeY* j
Nous recevons de notrecorrespondant la dépêche
suivante: Béziera, 28 août.
La représentation de Carmen, organisée aux arènes
de Béziers par le docteur Charry, a eu lieu cet après-
midi. L'organisateur avait distribué un nombre de
places bien supérieur à celui que peuvent contenir les
arènes. De bonne heure la foule était considérable.
Tout à coup, avant la représentation, une partie des
gradins des premières, sur une longueur de vingt-cinq
places et sur une profondeur de quatorze, se détacha •
du mur de soutènement et s'effondra, entraînant les
spectateurs qui s'y trouvaient. Tous furent contusibn-
nés, mais il n eut aucune blessure grave, sauf pour une
fillette qui eutunejambeluxée.Cetinoident causa un affo-
lement indescriptible dans le public qui se leva en masse,
se précipitant vers les portes. La municipalité fit fermer
les portes des arènes. Une partie des spectateurs était
déjà sortie. Peu à peu le calme revint, L'orchestre
attaqua les premières mesures Ao Carmen, mais dès
que le bruit de la musique parvint à l'extérieur, les
spectateurs déjà sortis et ceux qui n'avaient pas encore
pu pénétrer avant l'accident demandèrent à aller
occuper leurs places. Sur le refus qui leur fut opposé,
une violente poussée se produisit et les portes furent
enfoncées les arènes furent envahies. Les agents de
service, les hommes de troupe, les employés de lad-,
ministration des arènes parvinrent, après maintes col-
lisions avec les spectateurs, à fermer une fois encore
les portes. Les spectateurs revinrent à la charge, et à
l'aide de madriers, enfoncèrent à nouveau les battants
des grandes portes d'entrée. Des incidents auraient
continué certainement sans la pluie qui s'est mise à
tomber et qui chassa une partie du public. Pendant les
premiers incidents, le docteur Charry avait annoncé
que les cartes seraient remboursées à ceux qui ne
pourraient pas trouver de places. Un nombre impor-
tant de spectateurs, qui se trouvaient dans ce cas, se
rendirent au bureau de location, qu'ils trouvèrent
fermé. Ils allèrent faire constater le fait au commis-
saire de police, qui leur promit le remboursement pour
lundi.
Le ministre de l'instruction publique vient de
conférer .les palmes académiques à deux artistes
italiens qui ont particulièrement contribué à propa-
ger et à faire aimer en Italie le répertoire français,
Mme Dina Galli et M. Amerigo Guasti.
Ils appartiennent tous les deux à la même com-
pagnie théâtrale qui est très populaire au delà des
Alpes. M. Guasti a traduit lui-même un grand nom-
bredes pièces qu'il a représentées. Mme Dina Galli
est, croyons-nous, après la Duse, la seconde artiste
dramatique italienne qui ait été l'objet d'une distinc-
tion honoritique française.
La Comédie-Francaise inaugurera les matinées
de la saison par une représentation gratuite du
Barbier de Séville et du Malade imaginaire, qui com-
mencera dimanche prochain à une heure de l'après-
midi.
A l'Ambigu, MM. Hertz et Coquelin reprendront
le 16. septembre un drame du répertoire, le Vieux
caporal de Dumanoir et Dennery.
Aux engagements annoncés ces jours derniers il
faut ajouter ceux de Mlle Gabrielle Franquet et de
M. Chabert.
< Ce soir
L'Opéra donne Sigurd d'Ernest Reyer, qui sera chanté
par MM. Granal (Sigurd), Dangès (Gunther), André
Gresse (Hagen) et Duclos (le grand-prêtre d'Odin);
Miles Bourdon (Brunehilde), Dubois-Lauger (Hilda) et
Charny (Uta). L'orchestre sous la direction de M, Paul
Vidal.
A la Comédie-Française, Andromaquc, de Racine, et
les Deux Ménages. t
La tragédie de Racine sera jouée par MM. Albert
Lambert fils (Oreste), Paul Mounet (Pyrrhus), Garay
(Phœnix), Georges Le Roy (Pylade); Mmes Delvair
(Hermione), Madeleine Roch (Andromaque), Gabrielle
Robinne (Cléone) et Lherbay (Céphise).
̃– Au Gymnase
Jeudi prochain M. Félix Galipaux fera sa rentrée et
reprendra dans Miquette et sa mère le rôle de Moncha-
blon. Mme Gilberte reprendra également celui de Mme
Grandier.
Notre confrère de Comœdia M. Davin de Champ-
clos reproduit la lettre suivante adressée par M.
Antoine, directeur de i'Odéon, à M. Dranem
Camaret-sur-Mer, 19 août 1910.
Vous savez que j'ai demandé à Vilbert de venir,
l'hiver prochain, à l'Odéon, à nos. matinées classiques,
jouer Monsieur de l'ourceaugnac.
J'ai, en effet, pour théorie que les artistes de café-
concert seraient infiniment plus intéressants dans les
œuvres du répertoire classique et que ce sont eux qui
sont les gardiens de la vraie tradition comique.
Alors je viens vous demander si vous voulez ve-
nir, toujours à une de ces matinées-conférences, me
jouer le Médeein malgré lut, de Molière, où vous seriez
délicieux, j'en suis sûr. Comme il ne s'agit que de
deux matinées du jeudi, ceci ne vous gênerait en rien
pour vos affaires et 'je suis persuadé que vous auriez
un succès considérable. ̃“•
,Voulez-vous me dire si, en principe, 1 affaire vous
amuse. Répondez-moi un petit mot; pour les condi-
tions d'argent, nous réglerons toujours cela très
facilement.
Bienàv0US' À. Antoine.;
A l'Olympia. Les directeurs de 'ce music-hall
présenteront. demain les sœurs Rosa-Josefa aux mé-
decins et aux membres de la presse dans une séance
privée qui aura lieu à cinq heures de laprès-miai.
De Saint-Sébastien
La saison bat actuellement son plein. Une bonne par-
tie de t'aristocratie madrilène a suivi le roi et les rei-
nes lorsqu'ils sont venus s'installer à Saint-Sébastien
et les étrangers sont extrêmement nombreux, attirés
tant par la beauté du site que par un programme de
fêtes absolument exceptionnel.
Sans parler des bals à grand orchestre et des fêtes
d'enfants qui se succèdent journellement au Casino, si
intelligemment dirigé par M. Dominguez, il faut dire
que la campagne artistique est plus remarquable en-
core cette année que les années précédentes. C'est
ainsi que le magnifique orchestre, dont le chef est le
maestro Arbis, vient de donner trois festivals wagné-
riens avec un tel succès que la direction a dû organi-
ser un quatrième festival, qui a lieu aujourd'hui lundi.
A ces festivals Mlle Kacerowska, MM. Frœlich et Pla-
mondon prêtent le concours de leur superbe talent.
Aussi S. M. la reine mère a-t-elle .régulièrement ho-
noré ces festivals de sa présence.
Enfin, le Casino organise pour le 1er septembre, en
l'honneur de l'ambassade anglaise qui. vient faire part
à Sa Majesté de l'avènement de George V, une grande
fête vénitienne sur mer et sur terre qui sera un évé-
nement sensationnel.
Quant au côté sportif, il est de tout premier ordre
avec les courses de taureaux, et en septembre le con-
cours hippique, le concours international de lawn-
tennis, les fêtes automobiles, etc.
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AVIS ET COMMUNICATIONS
PRUNIER ouvre le 31 août
~'hC~g,
AÉRONAUTIQUE
LE MEETING D'AVIATION DE LA BAIE DE SEINE
[De notre correspondant)
Le Havre, 28 août.
La lutte des aviateurs contre les éléments conti-
nue acharnée. Hier encore le vent ne leur pas
laissé un moment de répit, soufflant en tempête de-
puis la matin jusqu'au soir. Il est vraiment regret-
table de voir une réunion aussi parfaitement orga-
nisée réunissant de nombreux et excellents pilotes,
jouer de malheur à ce point.
Les aviateurs, il faut le reconnaître, font l'impos-
sible pour donner malgré .tout à la foule le spec-
tacle que, sans se décourager, elle revient chercher
chaque jour. Six d'entre eux ont accompli hier de
véritables prouesses. Ils ont volé dans les bourras-
ques, dans les remous, déportés à tout instant,
semblant être le jouet au vent qu'ils ont malgré tout
réussi à vaincre une fois encore sans dommage. Ils
savent pourtant ce qu'ils risquent et doublent par
cela même la valeur de leurs performances.
Naturellement les monoplans seuls ont pu voler
hier. Latham, Audemars, Hanriot et Morane ont fait
montre des plus grandes qualités de sang-froid et
d'audace. Lathain surtout à été admirable. Il a d'ail-
leurs remporté toutes les épreuves de la journée
qui ont donné les résultats suivants
Prix du Premier départ. Latham, 10 kil. en
11 m. 17 s. 1{5.
Prix, du Plus long vol. Latham, 24 kil. en 25 m.
46 s. 2/5;
Totalisation. Latham, 34 kil.; Morane, 22 kil.
Hanriot, 12 kil.; Audemars, 4 kil.
Prix de Hauteur. Latham, 472 mètres.
Ladougne et Kuller ont également effectué des
vols, mais très courts.
LA COUPE GORDON-BENNETT D'AVIATION
On sait que la Coupe Gordon-Bennett d'aviation,
qui se disputa pour la première fois au meeting
d'aviation 'de Reims de 1909 et fut gagnée par l'avia-
teur américain Curtiss, doit se disputer cette année
en Amérique en octobre prochain.
Les difficultés qui s'étaient élevées par suite des
exigences des frères Wright concernant la partici-
pation à l'épreuve des aviateurs étrangers, semblent
aplanies, ainsi qu'on pourra en juger par les décla-
rations qu a faites à notre confrère le New-York He-
raid, M..J. C. MacCoy, président du comité d'orga-
nisation du meeting au cours duauel doit se disnu.-
ieria douce GordonrEennetf. •
L'attitude des aviateurs français et étrangers, a dl(
M. J. C. Mac Coy, estlaconséquence d'un malentendu^
Les Wright n'ont absolument aucun avantage sur les
autres aviateurs. Chacundes entrants aura droit à tous;
les prix en cas de succès..
Au mois d'avril dernier, les Wright passèrent uni
contrat par lequel ils autorisaient le meeting interna-'
tional. 1,
A ce moment, le droit acquis des Wright rendait 1
meeting international impossible sans leur autorisa
tion. Le contrat passé avec eux ne fit que reconnaître
aux aviateurs étrangers le droit de concourir, ne don-
nant aux Wright aucun privilège, quel qu'il fût.
En juin dernier, les tribunaux refusèrent de rendre
les droits des Wright permanents. Toutefois, afin qua
fût impossible tout litige et pour permettre à tous dé/
concourir, un contrat fut passé avec les Wright, par
lequel le premier contrat était prorogé.. V
En fait, non seulement chacun des aviateurs étran-
gers pourra disputer tous les prix en espèces et rece-
vra son argent en cas de succès; mais les étrangers,,
aussi bien que les Américains, auront une part dans la.
distribution des bénéfices après payement des frais du
meeting.
Ajoutons que la réunion d'aviation se tiendra à;
Belmont-Park du 25 au 30 octobre. Elle sera dotée
de 50,000 dollars (250:000 fr;-) de prix.
La Coupe Gordon-Bennett d'aviation, qui devait se
disputer le 22 octobre, a été reportée au 29,atm de per-
mettre aux concurrents également engagés dans la
Coupe Gordon -Bennett des ballons sphériques, qui
se disputera à Saint-Louis le 17 octobre, do participer,
sans difficulté aux deux épreuves.
L'AVIATION ET LA TÉLÉGRAPHIE sans fil
Nous avons publié hier un cablogramme qui nous
avait été adressé de New-York et suivant lequel un
message avait été envoyé à l'aide de la télégraphie
sans fil d'un aéroplane distant d'environ un mille et
évoluant à une hauteur de 150 mètres. Voici les ren-
seignements complémentaires qui nous sont parvenus
au sujet de cette intéressante expérience.
Elle a été effectuée par l'aviateur Mac Curdy et l'in-
génieur Horton. C'est ce dernier qui avait installé sur
1 aéroplane, un biplan, l'appareil de télégraphie sans
À six heures du soir, Mac Curdy prit son vol. II
s'éleva rapidement, passa au-dessus des maisons, dis-
parut à l'horizon et alla planer à 150 mètres nu-dessus
de la mer, à Barren-Island, C'est à ce moment que
M. Horton, posté sur le toit de l'aérodrome de Sheep-
shead, eut la joie de recevoir le premier message té-
légraphique de l'aéroplane.
Ce message, bien que tremblé et incertain, avec des
interruptions, était parfaitement intelligible. En voici
le texte
« Over Barren-Island, 6 h. 45, p. M. Horton. tAu-dessus
de Barren-Island, 6 h. 45 du soir. Horton.)
» An other chapter in aerial achievment is recorded in
the sendina ot titis ivireless message from an aéroplane in.
flight. MAC Curdy. (Un autre chapitre du progrès de
la science aéronautique; est enregistré par 1 envoi de
ce télégramme, d'un aéroplane en plein vol. MAC
Cubdy.) »
Jusqu'à présent, seuls les dirigeables avaient pu se
servir de la télégraphie sans fil. L'intérêt de cette nou-
velle tentative et l'importance du résultat obtenu n é-
chapperont à personne. Cependant il faut attendre con-
firmation officielle et de nouvelles expériences contrô-
lées qui sont indispensables.
POUR LA SÉCURITÉ DES AVIATEURS
On sait qu'à Boulogne-sur-Mer vient de se tenir une
conférence internationale au cours de laquelle a été
décidée l'ouverture d'un concours ayant pour but la.
découverte il'tin moyen quelconque de protection pouf
les aviateurs. Notre confrère CEclalr annonce ce matin
qu'il dote d'un prix de .2,500 francs le concours ou^
vert par la Ligue nationale aérienne.
DANGEREUSE EXHIBITION ̃
Hier à Seraing, près de Bruxelles, deux jeunes, avia-
teurs, Amandet Henrion, effectuaient une exhibition,
au Val-Saiht-Lambert.
Amand s'éleva le premier sur monoplan et vola trois
minutes. Henrion s'éleva à son tour, monta à 80 mè-
tres, et -vola quatre minutes. Soudain, son appareil
piqua de l'avant et tomba dans les bois du Vul-Saint-
Lambert. Le monoplan heureusement fut retenu par
les branches des arbres; le pilote ne fut pas blessé,
mais son appareil fut détruit..
Amand, dans un second essai, vola à 100 mètres de
hauteur. Il voulut atterrir, fit une fausse manœuvre et
tomba dans le public, où deux spectateurs furent
blessés assez grièvement. Son appareil est également,
détruit.
LA QUESTION DES CERFS -VOLANTS
Les beaux résultats obtenus par les cerfs-volants
militaires au cours des expériences -du meeting d'avia-
tion de Reims ont appelé à nouveau l'attention sur ces
appareils. Rappelons aux personnes que la question
intéresse que MM. Gomès et Cie, 63, boulevard Hauss-
mann, sont à même de leur fournir à son sujet tous£
les renseignements possibles.
AUTOMOBILISME
LA SATISFACTION PAR L'AUTOMOBILE
Nous ne pouvons que répéter la vogue accentuée des
voitures légères S. C. A. R. de- 10 chevaux que fabri-
quent MM. Rayet-Liénart et Ciê,- constructeurs à Wi-
try-lez-Reims (Marne.) •̃•••̃•
Leur attention constante est apportée à satisfaire les
clients qui sont enchantés de posséder une voiture à;
5,000 francs toute carrossée, .qui file à 60 kilomètres a'
l'heure, dépense 2 cent. 1/2 au kilomètre et n'a pas de;
réparations. CYCLISME
LE BOL.JD'ÔR
C'est au coureur Léon Georget; frère du champiort
de France Emile Georget, qu'est revenue la victoire
dans le Bol d'Or de lyio.
La course a été des plus intéressantes. Elle a donné-
lieu à une lutte très vive entre les concurrents d'à-'
bord et aussi contre les records qui furent battus pen-
dant la première partie de l'épreuve. )
Jusqu'a la fin de la sixième heure de course, Léon
Georget fut en tête, ayant couvert à ce moment;*
271 kilom. 320 (ancien record 263 kilom. 320). Puis il-
dut descendre quelques minutes pour se restaurer; et'
Charpiot, regagnant son retard, le remplaça au com-'
mandement. Un peu plus tard Gharpiot connut à son;
tour la défaillance, et Léon Georget reprit alors la tôte,;
du classement, qu'il conserva jusqu à la fin de l'é-
preuve. '̃/
Les records furent battus par lui jusqu'à la fin de la.
douzième heure. Il avait à ce moment couvert 5 9 lcil.1
520 (ancien record 501 kilomètres). Mais à partir de ce
moment le train se ralentit et les records établis parla,
coureur René Pottier en 1906 reparurent. Quand retentit
le coup de pistolet annonçant la fin de l'épreuve, Léon,
Georget avait couvert 923 kil. 200 (record 925 kil. 200).
Le coureur français Lafourcade a pris la seconde'
place du classement par 876 kil. 300 et le coureur'
suisse Suter la troisième par 804 kil. 400.
Signalons enfin que sur huit coureurs ayant pris le;
départ, six ont terminé l'épreuve.̃
COURSE A PIED
LE TOUR DE PARIS
Deux cent cinquante pédestrians ont pris hier le dé-
part dans l'épreuve dite « Tour de Paris » organisé^
par notre confrère YAuto. Une foule énorme de specta»
teurs étaient massée sur tout le parcours.
La lutte s'est circonscrite entre les coureurs Orphée,
Moulin et Bouchard.Ce dernier, qui mena le train pen-
dant presque toute la durée de l'épreuve, réussit a
conserver jusqu'à la fin l'avantage et couvrit en 2 h.
30 m. 25 s. /5 les 39 kilomètres du parcours.
Le coureur Moulin s'est classé second en 2 h. 35 m.
52 s. et le coureur Orphée troisième en 2 h. 38 m. 37 s.
Le classement par équipes a donné la victoire au1
Sporting-Club parisien par 27 points contre 46 au Cercle
des sports de France qui a pris la seconde place. >-
BOWLING
LE BOWLING A LONDRES
Les cinq allées de bowling Brunswick de Shaîtes-;
bury avenue, dans le quartier le plus élégant de Lorr-
dres, ne peuvent suffire à l'affluence des joueurs. C$
n'est pourtant que de 1-909 que date la première Ans*
tallation de ce jeu à Londres.
HIPPISME
Courses de Saint-Cloud, de Dieppe
et de Baden-Baden
A Saint-Cloud la réunion a été accueillie avec plaisir
par le public parisien.
Les quatre courses au trot monté ont été gagnées
Le prix Abrantès (3,000 fr., 2,800 m.), par Hautbois, à
M. Morille (L. Dufour), Hamilcar 2e, Hé liante 3°. Pari
mutuel à 10 fr. 77 fr. 50; à 5 fr.: 35 fr. 50.
Le prix Rocambole (5,000 fr., 2,800 m.), par Formose,
à M. Cavey aîné (Picard), Fribourg 2e, Galette 3".
Pari mutuel: 44 fr. 50 et 2i fr.
Le prix de Saintes (4,000 fr., 3,500 m.), par Hamlet, h
M. Olry-Rœderer (Urier), Hulan 2mutuel: 32 fr. 50 et 11 fr. 50..
Le prix Lavater (3,000 fr., 3,500 m.), par Gardénia, à
M. Fouard (C. Daubichon), Garcia 2°, Geisha 3e. Part
mutuel 49 fr. et 28 fr. 50..
Les trois courses au trot attelé sont revenues
Le prix de Dieppe (2,000 fr., 2,500 m.), à Epinal, à M. C.'
Rousseau (Tamberi), Electa 2e, Etendard 3°. Pari'
mutuel 70 fr. et 29 fr. 50. ̃
Le prix Charles-Thiercelin (l0,OC0 fr., 2,800 m.), à Guil-'
laume Tell, à M. Fonty (Monti), Gloriette II 2°, Glens-
tia 3". Pari mutuel 6i fr. 50 et 33 fr.
Le prix d'Hennebont (4,000 fr., 2,800 m.), à Henriette
Leyburn au Lieu Haras (M. R. Ballière), Hourra 2ij
Héroïque 3«. Pari mutuel 111 fr. et 48 fr. 50.
A Dieppe l'affluence était considérable. La principale
épreuve, le 1" Omnium de Dieppe (20,000 fr., 2,500 m.),< <
qui se courait hier pour la première fois, a réuni neuf.,
concurrents. Méliadis, à M. Darling (G. Bartholomew)/
a battu par une demi-longueur Sola 2°, Dianora 3«.
Pari mutuel à 10 fr. écurie Darling, 73 fr. 50; à 5 fr..
21 fr. 50
Le prix Charles-Laffitte (8,000 fr., 2,400 m.) est resté
par une tête à Linois, à Mme Cheremetef (Ch. Childs),
Fia 2", Marotte 3e. Pari mutuel 77 fr. et 37 fr. 5
Les autres épreuves ont été gagnées
Le prix de Bréauté (3,000 fr., 1,200 m.), par Méréville,
au duc de Cazes (G. Bartholomew), Delizia 2°, Bruyère
Blonde 3«. Pari mutuel 18 fr. 50 et 10 fr.
Le prix de Québec (4,000 fr., 1,400 m.), par Béatitude,
au baron Gourgaud (sharpe), Bedrechem 2», Alby 3".
Pari mutuel 63 fr. et 44 fr.
Le prix Ango (course de haies, 5,000 fr., 2,600 m.), par
Moulaï Hafid, au vicomte G. de Fontarce (Drayton),
Domrémy II 2°, Diabolo II 3°. Pari mutuel X53 fr.
et 64 fr
Le prix spécial de la Société des Steeple-Chases de
France (5,000 fr., 4,300. m.), par Peccavi, au comte de
Fleurieu (M. Deffls), Dom Carlos 2°, Grand Garçon 3.°.
Pari mutuel 46 fr. 50 et 17 fr. 50.
A Baden-Baden, la dernière réunion du meeting in-
ternational a été fort brillante. « ,w i
Le Baden Prince of Wales Stakes (20,000 fr.,1,300 m.
a été pour Badajoz (100/30) à M. Michel Lazard (Barat),
La Bohême II 2eJ; et le Grand Ste-eple-Chase de Bade
(25,000 fr., 6,000 m.) a été gagné de quatre longueurs
par Electricity II, à M. de Wutheneau (Bruwn), Tria-
non III 2», Mandoline III 3". agnée$ T,n D
Les autres épreuves ont été gagnées par Ridolfi, Ba-
jazzo, Roi Nègre et Cola Rienzi. L. G.
Violette houbigant bk^k?,o»
̃£ côté de moi, s'allongea- deux ou trois fois
fonime quelqu'un qui va dormir, puis se pelo- |
'tonna, se ramassa, se raccourcit, et avant que
j'eusse le temps d'étendre la main pour le rete-
nir, bondit à travers le carreau comme les chiens
de cirque dans un cerceau de papier. Heureuse-
ment, il avait choisi pour son évasion une fenê-
tre donnant non sur la voie, mais surle couloir,
dans lequel il tomba au milieu d'un feu d'arti-
fice de vitres en mille morceaux, avec le
vacarme que vous devinez. Je me précipitai.
n avait une entaille sérieuse- au nez, deux
autres aux pattes, et criait de toutes ses
forces, tandis que fès~ voyageurs des com-
partiments voisins accourus épouvantés
croyaient à un de ces assassinats si fort. à
la mode aujourd'hui et cherchaient la sonnette
d'alarme. Puis ce furent des apitoiements, des
manifestations de solidarité qui me touchèrent,
je vous assure; mais quel charmant voyage 1
Enfin tout s'arrangea. Job est installé à la mai-
son des champs. « Je le soignai; Dieu le gué-
rit », comme ditAmbroise Paré, et tandis que
j'écris ces lignes, le brave chien, qui m'a fran-
chement adopté, tient sa tête posée sur mon
genou, en me regardant de ces bons yeux pro-
fonds qui disent tant de choses et témoignent
tant d'affection. Tout est bien qui finit bien 1
CUNISSET-CARNOT.
̃̃: «3». •
A FFAIRES MILITAIRES
ARMÉS
LE MONUMENT DES « BRAVES GENS ». La mu-
sique de la garde républicaine se fera entendre à
Floing (Ardennes) pour l'inauguration du monu-
ment des «Braves Gens », et à Sedan les 1er et 2sep-
tembre.
SERVICE DE SANTÉ MILITAIRE. Des concours
s'ouvriront le 1er décembre à l'école d'application du
service de santé militaire pour l'admission à cin-
quante-cinq emplois de médecin aide-major de
2e classe et à un- emploi de pharmacien aide-major
de 2e classe, élèves à ladite école..
Sont admis à concourir les docteurs en médecine
et les pharmaciens de lro c'.>sse ayant eu moins de
vingt-huit ans au 1er janvier 1910, et ayant satis-
fait aux obligations ce In loi sur le recrutement de
l'armée.
Les étudiants en médecine ou en pharmacie qui
ne sont pas encore en possession du diplôme de doc-
teur en médecine ou de pharmacien de lve classe
sont également autorisés à concourir, sous réserve
de l'annulation de leur admission s'ils ne sont pas
reçus docteurs ou pharmaciens de lre classe avant
le 15 janvier 1911. Les demandes d'admission au.
concours doivent être adressées au ministère de la
guerre (7° direction, 1" bureau) avant le 15 novem-
ire 1910.
AVIATION MILITAIRE EN MONTAGNE. De notre
correspondant de Clermont-Ferrand
Ainsi que le Temps l'a annoncé, le général Roques,
directeur du génie, a visité, accompagné du général
Pelletier, commandant du 13e corps, et de M. Clé-
mentel, rapporteur du budget de la guerre, le cirque
de Laschamps, les baraquements de ia Fontaine-du-
Berger et le champ de manoeuvres des Grananches.
Hé ce premier examen, qui sera complété d'ailleurs
par une étude plus détaillée, résulte la possibilité
d'installer à Clermont dans des conditions avanta-
geuses un centre d'instruction pour les aviateurs
militaires.
L'aérodrome du champ de manoeuvres serait per-
manent et utilisé par les débutants. Il devrait être
complété par une piste d'entraînement dont l'éta-
blissement semble facile. Les aviateurs éprouvés se
serviraient également de ce champ d'aviation pen-
dant l'hiver et procéderaient, pendant la belle sai-
son, dans le cirque de Laschamps (1,000 mètres
d'altitude) à des études d'aviation en terrain mon-.
tagneux. Us se familiariseraient ainsi avec lesdifié'
rentes difficultés résultant de l'altitude, tant au
point de vue du moteur que de la résistance de l'air.'
Il exista d'ailleurs à Laschamps deux pistes de lan-
cement et un très beau hangar pour aéroplanes.
MARINE
M. Painle'vé A Brest. De notre correspondant,
de Brest
M. Painlevé, député de Paris, membre de l'Insti-
tut, est arrivé à Brest, où il va passer plusieurs
jours à visiter les sous-marins et l'arsenal avec
l'autorisation du ministre de la marine. J'ai inter-
viewé hier M. Painlevé, qui m'a déclaré
-Je viens à Brest poursuivre des études théoriques
pour faire des comparaisons entre la navigation aé-
rienne et la navigation sous-marine au point de vue
application. Je veux également me rendre compte de
la valeur du sous-marin comme instrument défensif,
diïrôie au'il nnurrait innar rL-ins le cas OÙ l'on adopte-
lait comme tactique générale de porter seulement la
défensive dans la Manche et dans l'Océan.
Mais, disons-nous, ce serait, d'après vous, la sup-
pression des gros bâtiments dans l'Ouest et le Nord?
-Toutes les forces offensives, poursuit M. Painlevé,
,iraient dans la Méditerranée, les contre-torpilleurs et
sous-marins serviraient à s'opposer à un débarque-
ment sur les côtes de l'Océan ou àune agression grave
d'une flotte étrangère contre nos côtes de l'Ouest ou
'du Nord. C'est cette question que je veux étudier avec
un certain nombre de, représentants qualifiés de la
marine, en«même temps que je veux étudier de mes
yeux les sous-marins et leurs manoeuvres. Je compte
passer la journée de demain dans la station des sous-
marins, et effectuer quelques plongées. ̃
J'ai déjeuné à bord du Saint-Louis, puis j'ai ensuite
passé plusieurs heures à examiner les machines, les
tourelles et l'artillerie. Bien que ce bâtiment ne soit
plus moderne, j'y ai pris un vif intérêt, j'ai fait diver-
ses constatations du plus haut intérêt. L'amiral et son
état-major se sont mis à ma disposition avec une
bonne grâce charmante^ Mardi je visiterai les l'arse-
nal, notamment l'atelier du Danton.
AÉRODROME marin. On télégraphie de Cher-
bourg que les études entreprises sur les ordres du
ministre de la marine pour rechercher l'emplace-
ment d'un futur aérodrome marin, concluent au
«hoix du polygone de Querqueville. Les hangars
feront adossés aux casernements actuels.
CHRONI Q UE ÈLECTORALE
Elections au conseil général
Corse (canton de Borgo). M. Oraci, républicain.
de gauche, est élu.
GERS (canton de Riscle). Le docteur André Loa-
jaaigne, radical, est élu.
Loiret (canton Nord-Ouest d'Orléans). Bal-
lottage.
Haute-Saône (canton de Luxeuil). M. Genoux,
îénateur radical, est élu.
NOUVELLES DU JOUR
M. Chéron, sous-secrétaire d'Etat à la marine, a
inauguré hier, à Bossun (Hérault), un service d'ad-
duction d'eau potable. Assistaient à la cérémonie
M. Calmès, préfet, MM. Lafterre et Pelisse, dépu-
tés, etc.
Une réception a eu lieu à la mairie. Après un dis-
cours de M. Lignières, maire, M. Chéron a félicité
le maire et la population de leur dévouement à la
République. L'inauguration a eu lieu ensuite. Au
cours de la cérémonie, M. Chéron a remis le Mérite
agricole à MM. Lignières, maire, et Thomas, an-
cien maire.
M. Chéron est ensuite parti pour Agde assister
aux fêtes données dans cette ville.
Au banquet mutualiste présidé hier à Ny on s par
M. Loubet assistaient environ 600 mutualistes, MM.
Vaseille, vice-président de l'Union mutualiste de la
Drôme; Desbrets, sous-préfet; Bernard, maire de
Nyons; Bertrand, Chabert, Roux-Costadau, Ravisa,
Long, députés: Louis Blanc, sénateur, ont pro-
noncé des allocutions.
M. Loubet a fait l'éloge de la mutualité et princi-
palement des mutualités scolaires, qui assureront,
dit-il, les retraites par le moyen le plus efficace, le
moins coûteux et le plus moralisateur. Il a préco-
nisé les retraites ouvrières par la mutualité, la loi
actuelle ayant nécessité 14 règlements d'administra-
tion publique qui tendent à en faire une nouvelle
loi. Il résumé la pensée mutualiste: «Un pour
tous, tous pour un »; il a souhaité la paix entre les
individus et le progrès des œuvres de mutualité.
Ensuite, M. Barberet, directeur honoraire de la
mutualité, a fait une conférence sur l'oeuvre mutua-
liste.
Une cérémonie très émouvante vient d'avoir lieu
à Réhon (Meurthe-et-Moselle), résidence d'été de
M. Mézières. Deux ouvriers italiens ayant été as-
phyxiés par une fuite de gaz aux usines de la Pro-
vidence, leurs compatriotes de l'arrondissement de
Briey, qui sont au nombre de 17,000, leur ont fait
de magnifiques obsèques. Une musique italienne est
allée chercher les deux corps à la maison mortuaire
pour les conduire à l'église et au cimetière en jouant
des marches funèbres.
Sur les tombes, au nom de la population fran-
çaise, M. Mézières, qui parle l'italien comme sa lan-
gue natale, a adressé des adieux touchants à ces
deux victimes du devoir. Il l'a fait en français d'a-
bord, puis en italien. Au milieu de l'émotion géné-
rale, les Italiens en signe de reconnaissance ont
voulu reconduire l'honorable sénateur jusque chez
lui et leur musique s'est arrêtée dans la cour de sa
inaison pour jouer la Marseillaise. C'était, disaient-
Ils, pour la population italienne'la seule manière de
répondre aux condoléances que lui avait adressées
ia population française jjar la bouche de son re»".é-
Jfaitant.
Au sujet d'une dépêche de Saint-Mihiel gue nous 1 1
avait communiquée l'agence l'Information nous 3
recevons la lettre que voici
Saint-Mihiel, le 28 aoat 1910.
Monsieur,
Dans son numéro du 25 août, le Temps s'est fait 1
l'écho d'une nouvelle aussi fantaisiste, qu'erronée en an-
nonçant qu'une rencontre à: l'épée avait eu lieu entre les
lieutenants Mesnil et Breton, du 25" bataillon de chas-
seurs, en garnison à Saint-Mihiel.
Nous avons l'honneur de vous demander dfi vouloir
bien publier notre lettre dans votre plus prochain nu-
méro, afin de démentir ce bruit, qui ne repose sur rien,
et est, sans doute, l'œuvre d'un reporter aussi mal in-
formé que peu consciencieux.
Recevez, monsieur, l'assurance de notre considération
distinguée, .̃- P. MESNIL, M. Biie.tom,
lieutenants au 25a bataillon de chasseurs.
or-
AU JOUR LE JOUR
Un scandale à l'octroi de Paris
Un scandale sur lequel on avait fait jusqu'à pré-
sent un grand mystère vient d'être divulgué. A la
suite d'une enquête qui avait duré près de sept
mais, douze employés de l'octroi de Paris, convain-
cus d'avoir fraudé l'administration de complicité
avec des camionneurs, avaient été traduits devant
le conseil de discipline, et leur révocation avait été
prononcée dans les premiers jours du mois de
juillet dernier.
Quelque temps après, une plainte était déposée au
parquet, qui instruit en ce moment l'affaire et cher-
che à découvrir les complicités.
Voici comment l'administration fut mise au cou-
rant de ce scandale, qui est, croyons-nous, appelé à
prendre des proportions considérables.
Il y a environ dix mois, on s'aperçut aux Halles
qu'il arrivait beaucoup plus de marchandises que
n'en comportaient les bordereaux d'octroi. Les faits
se répétaient à peu près chaque jour.
Une surveillance fut organisée mais elle ne
donna d'abord pas de résultats. Cependant,on remar-
qua que certains employés d'octroi mpnaient une
existence peu en rapport avec leur situation de for-
tune et les modestes appointements qu'ils touchent.
On les voyait souvent aux courses où ils jouaient
gros jeu; on les rencontrait dans les lieux de plaisir
et aussi dans des établissements de jeu, en compa-
gnie de jeunes femmes de moeurs faciles.
L'administration apprit en outre qu'un chef de
section devait s'associer avec un ancien mandataire
aux Halles et qu'un autre devait prendre une entre-
prise de camionnage. Où ces humbles employés
parmi lesquels se trouvaient d'anciens ouvriers mili-
taires médaillés que jusque-là on avait considérés
comme des serviteurs d'une probité à toute épreuve
se procuraient-ils l'argent qu'ils dépensaient sans
compter ? L'enquête ne tarda pas à l'établir.
En effet, ces employés recherchaient ae préférence
le poste de la gare aux marchandises de Vaugirard,
dont l'entrée donne rue du Cotentin. Cette préfé-
rence était inexplicable de prime abord,'car le ser-
vice*a cet endroit est très chargé et des plus irrégu-
liers. Les employés doivent être à leur poste sou-
vent dès trois heures du ma' in; s'ils le recherchaient
ainsi, c'est qu'ils y tiouvaient une compensation.
La surveillance se porta donc plus particulière-
ment sur la façon dont le service d'octroi était as-
suré à Vaugirard et c'est ainsi que l'on arriva enfin
à découvrir comment les « gabelous » indélicats
arrivaient à frauder l'administration.
Voici comment Ils procédaient. Quand un camion-
neur vient prendre à une gare une voiture de mar-
chandises soumises à l'octroi, deux gabelous sont
là. L'un, le chef de section, monte sur la voiture et
annonce les colis au « carnetier « qui les inscrit au
fur et à mesure sur de petits carrés de papier appe-
lés feuillets de notes 246 ».
Ces feuillets sont ensuite placés dans une petite e
boite qui se trouve dans le bureau d'octroi. Or, le
chef de section n'appelait qu'une partie des colis qui
se trouvaient sur la voiture, environ la moitié
l'autre moitié échaopait ainsi aux droits d'octroi,
d'où un bénéiiee parfois considérable pour le desti-
nataire qui partageait avec les prévaricateurs.
C'est ainsi que quelques employés arrivaient à se
faire jusqu'à mille francs par mois. Leur audace
s'était accrue à raison de l'impunité et la fraude
avait bientôt pris une grande extension. D'ailleurs,
la bande était parfaitement organisée un cycliste
suivait toujours les voitures; et au cas où un ins-
pecteur se serait présenté pour vérifier le charge-
ment il devait revenir en toute.hâte au bureau d'oc-
trui où les coupables se seraient empressés de rem-
plir les feuillets de notes 246. Et cela durait depuis
cinq ou six ans.
On estime environ à un demi-million le montant
des sommes dont l'administration, en l'occurrence la
ville de Paris et l'Etat, a été frustrée.
Ala direction de l'octroi, place de VHÔtel-de-Vilïe,
on ne peut, en l'absence du fonctionnaire qui a
Mjonô P-angtiàio, «jrtia 4iûus confirmer ies faite mais
on refuse de donner des détails ou des indications
sur les suites que comporte l'affaire et les respon-
sabilités ou les complicités qu'elle peut entraîner.
L'agitation syndicaliste;
LA SITUATION A MONTMORENCY
Aucun incident n'a été signalé hier Montmo-
rency. • v
Les renforts de gendarmerie arrives dans la nuit
ont été répartis dans les différentes communes des
environs.
Des patrouilles sillonnent les routes et veillent à
ce que les chantiers soient respectés.
Les ouvriers maçons grévistes ont tenu hier
après-midi une réunion dans un café de la place
Saint-Jacques.
Les orateurs ont retracé les événements de Mar-
gency et. ont, exhorté les assistants à ne pas se lais-
ser « exploiter par le patronat ».
Bien que le travail ne reprenne pas dans la ré-
gion, les ouvriers vont se rendre demain dans le
département de la Seine pour y chercher du tra-
vail.
Cependant, le comité de grève restera constitué
et la soupe communiste continuera à nourrir les ou-
vriers qui ne trouveraient pas de travail.
M. Frize, secrétaire général de la préfecture de
Seine-et-Oise, est venu se rendre compte des mesu-
res d'ordre prises en prévision de nouveaux inci-
dents. Il a eu à ce sujet un long entretien avec M.
Fourrât, lieutenant de gendarmerie, qui lui a fait
part des disoositions qu'il avait prises.
Le maréchal des logis chef Faivre, de Montmo-,
rency, a envoyé au procureur de la République à
Pontoise une lettre non signée qu'il a reçue et dans
laquelle l'expéaiteur, qui se réserve de se faire con-
naître ultérieurement, désigne les noms de plu-
sieurs ouvriers grévistes qui auraient pénétré dans
la propriété de Montgarny et auraient tiré des coups
de revolver.
CHEZ LES CHEMINOTS
Une con férence des organisations syndicales. On
sait que les compagnies ont, suivant les prescrip-
tions de la loi du 21 juillet 1909 relative aux retraites
du personnel des grands réseaux de chemins de fer
d'intérêt général, soumis à l'homologation du mi-
nistre des travaux publics leurs nouveaux règle-
ments de caisses de retraites qui entreront en vi-
gueur à partir du 1er janvier prochain. M. Mille-
rand, avant de donner son approbation à ces règle-
ments, les a soumis à tous les syndicats et associa-
tions d'agents ou d'ouvriers de chemins de fer, afin
qu'ils puissent présenter leurs observations.
Les trois syndicats les plus importants, le Syndi-
cat national des travailleurs des chemins de fer, la
Fédération générale des groupements de mécani-
ciens et chauffeurs et la Fédération nationale du
personnel des chemins de fer français (cette der-
nière est l'ancienne fédération des amicales qui a
changé son titre en modifiant ses statuts pour se
placer sous le régime de la loi de 1884), sont entrés
en pourparlers pour présenter en commun leurs
observations.
Dans une conférence tenue hier au siège du Syn-
dicat national, les délégués des trois organisations
se sont mis d'accord sur les modifications qu'elles
voudraient voir apporter aux règlements présentés
par les compagnies. Et ils ont décidé d'agir de con-
cert auprès du ministre des travaux publics.
Sur le réseau du Nord. Le groupe calaisien du
Syndicat national des travailleurs des chemins de fer
vient de décider l'envoi auprès du ministre des tra-
vaux publics d'une délégation pour réclamer l'ou-
verture d'un enquête sur le déplacement du secré-
taire de ce groupe, M. Eckmann.
D'après les renseignements que nous avons re-
cueillis, le déplacement de M. Eckmann aurait les
causes suivantes.
Le 2 juin dernier un déraillement se produisait à
Calais entre la gare centrale et la garè maritime,
déraillement qui ne causait heureusement que des
dégâts matériels et un léger retard dans l'arrivée
des trains et le départ des paquebots pour Douvres.
L'enquête faite par le service compétent ayant dé-
montté que ce déraillement était dû aux mauvaises
conditions dans lesquelles avait été exécuté le
surhaussement de la voie, on rechercha l'employé
responsable de l'exécution de ce travail. Comme la
dernière réparation faite à cet endroit avait été
exécutée par une équipe d'ouvriers dont le chef
était M. Eckmann, celui-ci fut disciplinairement en-
voyé en disgiâce à Anvin, point terminus d'un petit
chemin de fer d'intérêt local dont la tête de ligne
est à Calais.
M. Eckmann protesta en disant qu'il ne pouvait
être responsable du travail fait sur le lieu du dérail-
lement, car il avait été envoyé par un surveillant, à
ce moment-là, sur un autre point de la ligné. Le
groupe synaical appuya cette protestation, préten-
dant que l'on frappait M. Eckmann uniquement à
cause de son rôle syndical.
A la compagnie on répondit «Nous ignorions la
qualité de M. Eckmann. L'enquête a été faite à tous
les degrés. Et ce n'est que parce que sa responsabi-
lité a été bien établie qu'il a «été frappé d'une peine,
d'ailleurs bien légère, étant donné au'il s'agit d'une
')"i'¡.v r -L 'J.~1'i'C'W. >,¡- '1"
faute intéressant la sécurité des voyageurs. Le dé-
placement à Anvin ne comporte en effet aucune di-
minution de traitement. » p
Comme M. Eckmann annonçait son intention de
refuser de se rendre à son nouveau poste, il fut
mandé à Paris auprès de l'ingénieur en chef de la
voie, qui lui accorda jusqu'à jeudi prochain pour
terminer son déménagement et l'avertit que si à
cette date il n'était pas à Anvin il serait révoqué.
Les attentats de Pégomas
(De notre correspondant particulier)'
Nice, 28 août.
Nous avons récemment indiqué que, depuis 1907,
une série d'attentats, incendies et coups de feu, ont
été commis à Pégomas, petit village des environs
de Grasse.' Des victimes des derniers coups de feu
(24 et 31 juiilet), l'une est remise, l'autre est encore
-alitée. A la suite de ces attentats, la gendarmerie, la
brigade mobile, les commissaires spéciaux et les
gardes champêtres de Nice, enquêtèrent simultané-
ment. Tonniello, le fossoyeur de Pégomas, qui fut
arrêté, continue de protester de son innocence il a
fourni un alibi qui n'a pas encore été vérifié. On a
procédé également à l'arrestation d'un journalier j
qui fut relâché le lendemain. En somme, l'enquête j
n'a pas avancé, mais aucun crime n'ayant été per-
pétré depuis un mois, une partie des forces poli-
cières a quitté Pégomas. C'est sans doute ce qu'at-
tendait le bandit, car en quelques heures, dans l'a-
vant-dernière nuit, un coup de feu a été tiré qui a;
blessé un nommé Fenoglio au moment même où,
avec quelques amis, il était attablé dans une guin-
guette puis deux maisons ont été lapidées, un in-
cendie a été allumé et a entièrement détruit un cetit
« cabanon » enfin, une villa a été attaquée. Gràceà
la vigoureuse défense de ses propriétaires, les as-
saillants (ou l'assaillant, car on ne sait si la fusil-
lade, encore qu'elle fût fort vive, émanait d'un Qu de
plusieurs individus) ont été mis en fuite.
Nous avons tenu aller nous-même sur les lieux,
et nous avons constaté que la terreur est de nou-
veau très grande; elle est justifiée, puisque les ban-
dits qui depuis trois ans se livrent à une incroyable
série de crimes restent imounis. Cetto terreur, à la-
quelle se mêlent les amitiés et les inimitiés de clo-
cher, rend fort difficile la tâche de la police; l'éten- i
due de Pégomas, le dissémineraient des maisons et j
des fermes ne sont pas faits non _plus pour faciliter
les recherches.
Ce que l'instruction voudrait avant tout établir, j
c'est le mobile de ces actes deux hypothèses ont
été faites. D'après l'une, l'auteur des méfaits serait
un manœuvre d'après l'autre, ce serait une per-
sonne qui cherche à exercer des vengeances poli-
tico-religieuses. Cette dernière hypothèse est celle
qu'ont généralement adoptée les policiers. L'un
d'eux nous a dit
Il ne saurait y avoir doute; mais on ne pourra
procéder à des arrestations qu'au cas de flagrant dé-
lit; en dehors du flagrant délit, il est impossible de
réunir des preuves suffisantes.
L'instruction recherche également s'il y a un ou
plusieurs coupables. En ce qui concerne la simulta-
néité d'un attentat, on nous donne cette explica-
tion '̃
Quelques-uns des petits incendies pourraient bien
être. volontairés; plus d'un propriétaire a sans doute
profité de l'occasion pour se défaire de produits. as-
surés. Il se pourrait donc fort bien qu'il n'y eût qu'un
bandit; il se pourrait que celui-ci fût Tonniello ou un
autre esprit assez simple agissant pour le compte
d'une personnalité politique les derniers crimes n'au-
raient pour objet que d'égarer les recherches.
Les choses en sont là. `
FAITS DIVERS
Bureau central météorologique
Lundi 29 août. La dépression des liés Britanni-
ques s'est étendue sur la France' et la Méditerranée
occidentale; le minimum barométrique persiste ce-
pendant près de l'Irlande. On note ?46 mm. à Valencia,
752 mm. à Cherbourg, 758 mm. à Alger. La pression
reste voisine de 765 mm. sur l'Europe centrale.
Le vent souffle d'entre sud et ouest sur nos côtes
de la Manche et de l'Océan, de l'est en Provence il
est très fort avec mer houleuse sur la côte sud de
Bretagne. ̃̃̃-•
Des pluies sont tombées sur l'ouest de l'Europe.
En, France, on a recueilli '
14 mm. à Lorient, 7 mm. à Biarriiz, 4 mm. à Calais.
La température a monté sur les Pays-Bas, l'est et le
centre de la France; elle était ce matin de 6° à Uléa-
borg, 11° à Moscou, 13° à Paris, 15° à Bruxelles et à
Bouœ, 30° à Alger.
On notait 9° au puy de Dôme, 8° nu mont Ventoux.
"En France, des pluies .sont encore probables avec
temps un peu frais dans l'ouest '̃
A Paris, hier, la température moyenne (lo°6) a été
inférieure de 1°1 à la normale (16°7).
A la tour Eiffel, temnérature maximum 17°5, mini-
mum ll°2.
Observatoire municipal 'région parisienne)
Une légère ondée est tombée pendant la nuit der-
nière de 11 h. 50 à minuit 10.
Ce matin, le ciel présente de belles éclaircies et les
vents soufflent de sud à sud-sud-ouest avec une vi-
tesse voisine de 7 m. par seconde.
La température reste fraîche, les minima d aujour-
d'hui sont généralement voisins de 10°.
s 1 Dimanche 28 août Lundi 29 août A g
La « femme à la tête de mort ». Dans
la Revue médicale hebdomadaire de Munich, le pro-
fesseur docteur Holloender signale un curieux cas
d'hypotrophie partielle qu'il lui a été donné d'obser-
ver et qu'il appelle la « femme à la tête de mort ».
Il s'agit d'une jeune fille âgée de vingt-cinq ans,
dont le haut du corps présentait une émaciation
extrême au point que le tissu adipeux avait com-
plètement disparu par résorption en ne laissant,
comme on dit, que la peau et les os. Chose remar-
quable, le bas du corps avait conservé ses formes
pleines et juvéniles, et le contraste était si frappant
qu'on croyait se trouver en présence d'un modèle
anatomique donnant à la fois deux aspects complè-
tement différents ou rappelant ces vieilles peintures
symboliques qui montrent sur un seul sujet à la
fois la jeunesse et la vieillesse, la vie et la mort. La
tête de la patiente était celle d'un véritable sque-
lette.
La jeune fille ne révélait la trace d'aucune mala-
die. Il y a six ans, on avait rapporté à la maison son
père victime d'un accident mortel. Elle avait
éprouvé une grande secousse morale et bientôt se
manifestèrent les premiers symptômes de l'hypo-
trophie.
Le professeur Hollœnder, au lieu d'employer le
traitement cosmétique' par la paraffine, procéda à
des injections de graisse prélevée sur les tissusnor-
maux du sujet. 11 n'a pu arriver qu'à une reconsti-
tution partielle des tissus disparus, suffisante pour
que la patiente ait pu reprendre la profession de
choriste qu'elle avait dû abandonner.
Refuge alpin. Un nouveau refuge-hôtel ana-
logue au refuge Félix-Faure à la Vanoise a été
inauguré dimanche au Grenaison-Buet (2,200 m.)
commune de Sixt (Haute-Savoie).
A l'issue du banquet, servi face à la' chaîne du
mont Blanc, des discours ont été prononcés par MM.
le maire de Sixt, MarrauJ, sous-préfet do Bonne-
ville; Emile Chautemps, ancien ministte, sénateur;
Chavin, au nom de M. Morel-Frédel, président du
Club alpin (section du mont Blanc); Emile-Favre,
député de la Haute-Savoie, et Reuss, ingénieur on
chef des ponts et chaussées.
Ce nouveau refuge, qui sera le centre de nom-
breuses courses fort intéressantes, notamment du
Buet (3,109 mètres, 1er balcon sur le mont Bianc) est
où aux soins réunis de la commune de Sixt, du Club
alpin et du Touring Club.
Et* route pour Londres. Deux jeunes gens,
après avoir passé la nuit dans des établissements de
plaisir et s'y être copieusement désaltérés, passaient l
hier matin rue Gardmet. devant la gare des màr-
chandises des Batignoîles. Poussés sans doute par
le dieu qui, tout on protégeant les ivrognes les mène t
souvent par des voies impénétrables, ils y entrèrent
et s'approchèrent d'une locomotive. Précisément,
le mécanicien et le chauffeur de celle-ci étaient des-
cendus pour faire signer quelque pièce. Les deux g
jeunes gens, se rappelant qu'ils avaient passé par S
une école d'arts et métiers, se hissèrent sur la plate-
forme, et tandis que l'un desserrait les freins, l'au- à
tre ouvrait le régulateur en criant « Les voyageurs B
pour Londres, en voiture » » p
La machine se mit en marche aussitôt, mais pas a
si rapidement toutefois que le mécanicien et le
chauffeur ne pussent la rejoindre. Ils arrêtèrent aus- fi
sitôt la machine. Malheureusement celle-ci s'était P
avancée sur une plaque tournante non orientée sur g
sa voie, et elle dérailla. r
Dégrisés par cette aventure, les deux jeunes gens f
ont été arrêtés. lis ont été remis en liberté après i
avoir offert de désintéresser l'Ouest-Etat des frais s
que leur escapade a pu lui coûter. 1 e
Entre apaches. Emile Picot avait conquis les a
faveurs de « Moineau-Franc », jeune personne adu- «
lée à la Villette. Il en montra trop de bonheur. Trois j
apaches, adorateurs du moineau, jaloux de son suc-
ces, résolurent de l'en punir. Il arpentait l'autre soir x
le trottoir de la rue Secrétan, surveillant les faits et (
gestes de son amie. Ils s'élancèrent sur lui, le ter- s
Tassèrent, et avant qu'il ait eu le temps d'appeler i
au secours et de se défendre, il tombait à terre, un 1
couteau enfoncé dans le ventre. Les apaches le j
laissèrent dans une flaque de sang. Il est mort. (
Ecrasé par une automobile., Le cadavre
d'un nommé François Durand, habitant rue de la
Gare, 12. à Arçueil, employé chez un champignon-
niste, a été trouvé, cette nuit, au milieu de la chaus- ]
soe de la route d'Orléans, à Arcueil. Il résulta des 1
constatations médicales que les blessures dont il j
porte la trace, et à la suite desquelles il .a dû rapi-
dément succomber, ont été causées par uneautomo- j
bile qui l'a renversé et écrasé.
Collision entré une voiture et une auto-
mobile. M. Raymond Scherman, demeurant rue
Edouard-Fournier, à Paris, se rendait hier soir à
Mantes, en automobile, avec un de ses amis. Il rou-
lait à une vive allure sur la route de Rosny, lorsque
d'un chemin vicinal latéral déboucha la voitur.e
d'un cultivateur de Freneuse, M. Nicolas Vogel.
Malgré ses eilorts, le mécanicien qui pilotait l'auto-
mobile. M. Gaston Polène, ne put ni modifier sa di-
rection ni arrêter à temps son véhicule. Une colli-
sion se produisit. La voiture de M. Vogel fut culbu-
tée, tandis qu'après une formidable embardée,
l'automobile allait se jeter contre un arbre. Des per-
sonnes accoururent. Elles relevèrent cinq blessés
I M. Scherman, qui portait une profonde blessure au
cou, et son ami, qui avait deux côtes brisées; M.
Nicolas Vogel, grièvement atteint à la base du crâ-
ne son domestique, contusionné sur diverses par-
ties du corps, et enfin le mécanicien, Gaston Polè-
ne, qui avait les deux jambes brisées.
Les cinq blessés furent aussitôt dirigés sur Man-
tes où le docteur Dériaud leur donna les premiers
soins.
Un cambriolage au château de la Roche-
canlin. On mande de Cholet que le château de
la .Rochecantin, qui se trouve à une vingtaine de
kilomètres de cette ville, et qui est la propriété de la
comtesse Le Bault de la Rochecantin, a reçu hier,
dans la nuit, la visite d'un cambrioleur audacieux.
La comtesse de la Rochecantin, réveillée par le
bruit que faisait le malfaiteur, cria « Qui est là? n
Celui-ci se précipita sur elle, la bâillonnaet lahgota
étroitement. Il a réussi ensuite à disparaître en em-
portant des titres au porteur d'une valeur de 120,000
francs ainsi que des reçus de titres. Il a négligé
d'ailleurs des bijoux qui se trouvaient à sa portée.
La comtesse de la Rochecantin est parvenue,
après son départ, à se délivrer et à appeler son fils
qui habite avec elle. Le parquet s'est rendu sur les
heux. Les soupçons se porteraient sur un ancien
domestique qu'on a aperçu dans les environs.
Les auteurs de ce cambriolage ont été arrêtés.
Sur mandat d'arrêt du juge d'instruction de
Saint-Nazaire, la septième brigade mobile de la
Sûreté générale, dont le siège est à Bordeaux, avait
procédé hier en cette ville à l'arrestation de deux
individus, Paul Landrau, trente-sept ans, et Joseph
Le Coroller, vingt ans, inculpés tous les deux de.
vols qualifiés commis avec escalade et effraction, il
y a deux mois environ, au château de Bodiau, can-
ton de Pontchâteau (Loire-Inférieure), au préjudice
du propriétaire, M. Philippe.
Au cours de l'interrogatoire qu'ils ont subi, ces
deux malfaiteurs, en dehors des griefs qui -leur.
étaient imputés, ont reconnu être les auteurs du
cambriolage commis au château de la. Rochecan-'
tin, avec la complicité d'un troisième individu que
l'on croit être l'ancien domestique dont il est ques-
tion d'autre part..
Le caporal Descbamps renvoyé devant les.
assises. Le eaporal déserteur Deschamps, qui,
tons la nuit du 28 au 29 août 1909, vola au 106e, à
Valons, une mitrailleuse et la vendit à l'Allemagne,
âtait soumis depuis deux mois, sur la demande de
sa famille, à l'examen du directeur de l'asile d'alié-
nés de Châlons. Celui-ci a terminé son rapport, qui
conclut à l'entière responsabilité.
Dans ces conditions, le caporal Deschamps sera
renvoyé, après la clôture de l'instruction par le par-
quet de Chatons, pour trahison accompagnée de vol
avec escalade et effraction, devant la cour d'assises
de la Marne, qui se réunira à Reims en- novembre
prochain.
En décembre, le conseil de guerre du 6e corps aura
à juger Deschamps pour le délit de désertion.
Entre romanichels. La nuit dernière plu-
sieurs voitures de nomades se trouvaient à Com-
missey (Yonne). Une querelle survint après boire,
et le matin, on trouvait mort un des romanichels.
Le meurtrier présumé nommé Henri Prunier,
vannier ambulant, a pris ia fuite. Une femme qui
vivait avec lui a été arrêtée elle affirme que la vic-
time s'est coupé l'artère fémorale en tombant sur
des tessons de bouteilles et a succombé après avoir
perdu tout son sang.
Courses de taureaux. Des courses ont eu
lieu hier à Dax. Six taureaux ont été mis à mort et
quatre chevaux ont été tués.
Scène de la vie corse. On nous écrit d'A-
t
Un curieux incident s'est produit à Viggianello,
petite commune de l'arrondissement de Sartène, où
la gendarmerie avait été appelée pour constater un
meurtre commis dans les circonstances suivantes.
Deux- voisins, Antoine Cesari, journalier, et An-
toine Leandri. berger, se disputaient la possession
d'un chien. Cesari se rendit à la propriété où il
savait trouver Leandri et le somma d'abandonner
toute prétention sur l'animal. Leandri refusa. Cesari,
se reculant de deux pas, déchargea en pleine poi-
trine, à bout portant, les deux coups de son fusil
sur son adversaire. La mort fut instantanée; le
meurtrier prit immédiatement la fuite.
La: brigade de gendarmerie voisine, en attendant
l'arrivée du parquet, envoya deux gendarmes pour
garder le cadavre, sur le lieu même du crime. Vers s
deux heures du matin les deux gendarmes perçu-
rent un vague bruit, puis des voix humaines chan-
tant des vouri et des lamenti, dont la note dans la
nuit était lugubre. Un cortège s'approchait. C'étaient
les parents du mort, entourés d'une trentaine d'hom-
mes armés, qui venaient chercher son cadavre. Sans
mot dire celui-ci fut saisi par quatre solides gaillards
qui l'étendirent sur le plancher d'une charrette. Les
gendarmes voulurent s'opposer à cet enlèvement,
mais immédiatement vingt fusils se braquèrent sur
eux pendant que le convoi s'éloignait, accompagné
de chants funèbres plus déchirants encore qu'à
l'arrivée. Il était inutile de lutter les gendarmes
rebroussèrent chemin, pendant que le sinistre cor-
tège refaisait en sens inverse les douze kilomètres
séparant l'habitation de la victime du lieu du
crime.
INFORMATIONS DIVERSES
L'exposition qui a lieu au -musée d'Ennery,
59, avenue du Bois-de-Boulogne, du résultat des fouil-
les faites par M. Gayet, à Antinoë (Egypte), pendant la
campagne 1910, après avoir fermé ses portes pendant
le mois d'août, les réouvrira le 1" septembre pour les
fermer définitivement le 31 octobre.
Le jury du concours Lépine a terminé ses opérar
tions et voici les noms des principaux lauréats. Grands
prix: M. Boucheron, Mme Languérand, MM. Balleroy,
Torchebœuf, Carlier (hors série). Diplômes d'honneur
MM. Ferrand, Gasselin, Allard, Moreteau, Clermont,
Froget, Jeannet, Mulot, Roullot, Reuille, Mangin, Pi-
rotte (hors série). En outre, 31 médailles d'or, 83 mé-
dailles de vermeil, 117 médailles d'argent, 136 médailles
de bronze et des diplômes ont été aussi décernés.
NECROLOGIE
Nous apprenons la mort de M. Manuel Berthon,
ancien officier d'artillerie, chevalier de la Légion
d'honneur, décédé en son domicile, 6, rond-point
des Champs-Elysées.
Ses obsèques auront lieu le mardi 30 du courant,
à dix heures très précises, en l'église Saint-Philippe
du Roule.
On se réunira à la maison mortuaire. Prière de
n'envoyer ni fleurs ni couronnes.
Il ne sera pas envoyé de lettres d'invitation. La
famille prie ses amis de vouloir bien considérer le
présent avis comme en tenant lieu.
Après la cérémonie religieuse, le corps sera déposé
dans les caveaux de l'église, l'inhumation devant
avoir lieu à Candresse (Landes).
On nous annonce la mort de M. Kornel Hernadi,
artiste peintre, 77, rue Pigalle.
Mme Alexandre von Glehn, dont nous avons an-
noncé la mort, était la sœur de notre ami et colla-
borateur Mi Gabriel Monod, de l'Institut, et la mère
du peintre Wilfrid von GJ,ehn. sociétaire de la. So-
ciété nationale.
,i.~
.s:
̃ j TTS: IË2 -A. T IR. H SI \v '̃•̃ | ]
la* représentation de « Carmen » à BézïeY* j
Nous recevons de notrecorrespondant la dépêche
suivante: Béziera, 28 août.
La représentation de Carmen, organisée aux arènes
de Béziers par le docteur Charry, a eu lieu cet après-
midi. L'organisateur avait distribué un nombre de
places bien supérieur à celui que peuvent contenir les
arènes. De bonne heure la foule était considérable.
Tout à coup, avant la représentation, une partie des
gradins des premières, sur une longueur de vingt-cinq
places et sur une profondeur de quatorze, se détacha •
du mur de soutènement et s'effondra, entraînant les
spectateurs qui s'y trouvaient. Tous furent contusibn-
nés, mais il n eut aucune blessure grave, sauf pour une
fillette qui eutunejambeluxée.Cetinoident causa un affo-
lement indescriptible dans le public qui se leva en masse,
se précipitant vers les portes. La municipalité fit fermer
les portes des arènes. Une partie des spectateurs était
déjà sortie. Peu à peu le calme revint, L'orchestre
attaqua les premières mesures Ao Carmen, mais dès
que le bruit de la musique parvint à l'extérieur, les
spectateurs déjà sortis et ceux qui n'avaient pas encore
pu pénétrer avant l'accident demandèrent à aller
occuper leurs places. Sur le refus qui leur fut opposé,
une violente poussée se produisit et les portes furent
enfoncées les arènes furent envahies. Les agents de
service, les hommes de troupe, les employés de lad-,
ministration des arènes parvinrent, après maintes col-
lisions avec les spectateurs, à fermer une fois encore
les portes. Les spectateurs revinrent à la charge, et à
l'aide de madriers, enfoncèrent à nouveau les battants
des grandes portes d'entrée. Des incidents auraient
continué certainement sans la pluie qui s'est mise à
tomber et qui chassa une partie du public. Pendant les
premiers incidents, le docteur Charry avait annoncé
que les cartes seraient remboursées à ceux qui ne
pourraient pas trouver de places. Un nombre impor-
tant de spectateurs, qui se trouvaient dans ce cas, se
rendirent au bureau de location, qu'ils trouvèrent
fermé. Ils allèrent faire constater le fait au commis-
saire de police, qui leur promit le remboursement pour
lundi.
Le ministre de l'instruction publique vient de
conférer .les palmes académiques à deux artistes
italiens qui ont particulièrement contribué à propa-
ger et à faire aimer en Italie le répertoire français,
Mme Dina Galli et M. Amerigo Guasti.
Ils appartiennent tous les deux à la même com-
pagnie théâtrale qui est très populaire au delà des
Alpes. M. Guasti a traduit lui-même un grand nom-
bredes pièces qu'il a représentées. Mme Dina Galli
est, croyons-nous, après la Duse, la seconde artiste
dramatique italienne qui ait été l'objet d'une distinc-
tion honoritique française.
La Comédie-Francaise inaugurera les matinées
de la saison par une représentation gratuite du
Barbier de Séville et du Malade imaginaire, qui com-
mencera dimanche prochain à une heure de l'après-
midi.
A l'Ambigu, MM. Hertz et Coquelin reprendront
le 16. septembre un drame du répertoire, le Vieux
caporal de Dumanoir et Dennery.
Aux engagements annoncés ces jours derniers il
faut ajouter ceux de Mlle Gabrielle Franquet et de
M. Chabert.
< Ce soir
L'Opéra donne Sigurd d'Ernest Reyer, qui sera chanté
par MM. Granal (Sigurd), Dangès (Gunther), André
Gresse (Hagen) et Duclos (le grand-prêtre d'Odin);
Miles Bourdon (Brunehilde), Dubois-Lauger (Hilda) et
Charny (Uta). L'orchestre sous la direction de M, Paul
Vidal.
A la Comédie-Française, Andromaquc, de Racine, et
les Deux Ménages. t
La tragédie de Racine sera jouée par MM. Albert
Lambert fils (Oreste), Paul Mounet (Pyrrhus), Garay
(Phœnix), Georges Le Roy (Pylade); Mmes Delvair
(Hermione), Madeleine Roch (Andromaque), Gabrielle
Robinne (Cléone) et Lherbay (Céphise).
̃– Au Gymnase
Jeudi prochain M. Félix Galipaux fera sa rentrée et
reprendra dans Miquette et sa mère le rôle de Moncha-
blon. Mme Gilberte reprendra également celui de Mme
Grandier.
Notre confrère de Comœdia M. Davin de Champ-
clos reproduit la lettre suivante adressée par M.
Antoine, directeur de i'Odéon, à M. Dranem
Camaret-sur-Mer, 19 août 1910.
Vous savez que j'ai demandé à Vilbert de venir,
l'hiver prochain, à l'Odéon, à nos. matinées classiques,
jouer Monsieur de l'ourceaugnac.
J'ai, en effet, pour théorie que les artistes de café-
concert seraient infiniment plus intéressants dans les
œuvres du répertoire classique et que ce sont eux qui
sont les gardiens de la vraie tradition comique.
Alors je viens vous demander si vous voulez ve-
nir, toujours à une de ces matinées-conférences, me
jouer le Médeein malgré lut, de Molière, où vous seriez
délicieux, j'en suis sûr. Comme il ne s'agit que de
deux matinées du jeudi, ceci ne vous gênerait en rien
pour vos affaires et 'je suis persuadé que vous auriez
un succès considérable. ̃“•
,Voulez-vous me dire si, en principe, 1 affaire vous
amuse. Répondez-moi un petit mot; pour les condi-
tions d'argent, nous réglerons toujours cela très
facilement.
Bienàv0US' À. Antoine.;
A l'Olympia. Les directeurs de 'ce music-hall
présenteront. demain les sœurs Rosa-Josefa aux mé-
decins et aux membres de la presse dans une séance
privée qui aura lieu à cinq heures de laprès-miai.
De Saint-Sébastien
La saison bat actuellement son plein. Une bonne par-
tie de t'aristocratie madrilène a suivi le roi et les rei-
nes lorsqu'ils sont venus s'installer à Saint-Sébastien
et les étrangers sont extrêmement nombreux, attirés
tant par la beauté du site que par un programme de
fêtes absolument exceptionnel.
Sans parler des bals à grand orchestre et des fêtes
d'enfants qui se succèdent journellement au Casino, si
intelligemment dirigé par M. Dominguez, il faut dire
que la campagne artistique est plus remarquable en-
core cette année que les années précédentes. C'est
ainsi que le magnifique orchestre, dont le chef est le
maestro Arbis, vient de donner trois festivals wagné-
riens avec un tel succès que la direction a dû organi-
ser un quatrième festival, qui a lieu aujourd'hui lundi.
A ces festivals Mlle Kacerowska, MM. Frœlich et Pla-
mondon prêtent le concours de leur superbe talent.
Aussi S. M. la reine mère a-t-elle .régulièrement ho-
noré ces festivals de sa présence.
Enfin, le Casino organise pour le 1er septembre, en
l'honneur de l'ambassade anglaise qui. vient faire part
à Sa Majesté de l'avènement de George V, une grande
fête vénitienne sur mer et sur terre qui sera un évé-
nement sensationnel.
Quant au côté sportif, il est de tout premier ordre
avec les courses de taureaux, et en septembre le con-
cours hippique, le concours international de lawn-
tennis, les fêtes automobiles, etc.
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AVIS ET COMMUNICATIONS
PRUNIER ouvre le 31 août
~'hC~g,
AÉRONAUTIQUE
LE MEETING D'AVIATION DE LA BAIE DE SEINE
[De notre correspondant)
Le Havre, 28 août.
La lutte des aviateurs contre les éléments conti-
nue acharnée. Hier encore le vent ne leur pas
laissé un moment de répit, soufflant en tempête de-
puis la matin jusqu'au soir. Il est vraiment regret-
table de voir une réunion aussi parfaitement orga-
nisée réunissant de nombreux et excellents pilotes,
jouer de malheur à ce point.
Les aviateurs, il faut le reconnaître, font l'impos-
sible pour donner malgré .tout à la foule le spec-
tacle que, sans se décourager, elle revient chercher
chaque jour. Six d'entre eux ont accompli hier de
véritables prouesses. Ils ont volé dans les bourras-
ques, dans les remous, déportés à tout instant,
semblant être le jouet au vent qu'ils ont malgré tout
réussi à vaincre une fois encore sans dommage. Ils
savent pourtant ce qu'ils risquent et doublent par
cela même la valeur de leurs performances.
Naturellement les monoplans seuls ont pu voler
hier. Latham, Audemars, Hanriot et Morane ont fait
montre des plus grandes qualités de sang-froid et
d'audace. Lathain surtout à été admirable. Il a d'ail-
leurs remporté toutes les épreuves de la journée
qui ont donné les résultats suivants
Prix du Premier départ. Latham, 10 kil. en
11 m. 17 s. 1{5.
Prix, du Plus long vol. Latham, 24 kil. en 25 m.
46 s. 2/5;
Totalisation. Latham, 34 kil.; Morane, 22 kil.
Hanriot, 12 kil.; Audemars, 4 kil.
Prix de Hauteur. Latham, 472 mètres.
Ladougne et Kuller ont également effectué des
vols, mais très courts.
LA COUPE GORDON-BENNETT D'AVIATION
On sait que la Coupe Gordon-Bennett d'aviation,
qui se disputa pour la première fois au meeting
d'aviation 'de Reims de 1909 et fut gagnée par l'avia-
teur américain Curtiss, doit se disputer cette année
en Amérique en octobre prochain.
Les difficultés qui s'étaient élevées par suite des
exigences des frères Wright concernant la partici-
pation à l'épreuve des aviateurs étrangers, semblent
aplanies, ainsi qu'on pourra en juger par les décla-
rations qu a faites à notre confrère le New-York He-
raid, M..J. C. MacCoy, président du comité d'orga-
nisation du meeting au cours duauel doit se disnu.-
ieria douce GordonrEennetf. •
L'attitude des aviateurs français et étrangers, a dl(
M. J. C. Mac Coy, estlaconséquence d'un malentendu^
Les Wright n'ont absolument aucun avantage sur les
autres aviateurs. Chacundes entrants aura droit à tous;
les prix en cas de succès..
Au mois d'avril dernier, les Wright passèrent uni
contrat par lequel ils autorisaient le meeting interna-'
tional. 1,
A ce moment, le droit acquis des Wright rendait 1
meeting international impossible sans leur autorisa
tion. Le contrat passé avec eux ne fit que reconnaître
aux aviateurs étrangers le droit de concourir, ne don-
nant aux Wright aucun privilège, quel qu'il fût.
En juin dernier, les tribunaux refusèrent de rendre
les droits des Wright permanents. Toutefois, afin qua
fût impossible tout litige et pour permettre à tous dé/
concourir, un contrat fut passé avec les Wright, par
lequel le premier contrat était prorogé.. V
En fait, non seulement chacun des aviateurs étran-
gers pourra disputer tous les prix en espèces et rece-
vra son argent en cas de succès; mais les étrangers,,
aussi bien que les Américains, auront une part dans la.
distribution des bénéfices après payement des frais du
meeting.
Ajoutons que la réunion d'aviation se tiendra à;
Belmont-Park du 25 au 30 octobre. Elle sera dotée
de 50,000 dollars (250:000 fr;-) de prix.
La Coupe Gordon-Bennett d'aviation, qui devait se
disputer le 22 octobre, a été reportée au 29,atm de per-
mettre aux concurrents également engagés dans la
Coupe Gordon -Bennett des ballons sphériques, qui
se disputera à Saint-Louis le 17 octobre, do participer,
sans difficulté aux deux épreuves.
L'AVIATION ET LA TÉLÉGRAPHIE sans fil
Nous avons publié hier un cablogramme qui nous
avait été adressé de New-York et suivant lequel un
message avait été envoyé à l'aide de la télégraphie
sans fil d'un aéroplane distant d'environ un mille et
évoluant à une hauteur de 150 mètres. Voici les ren-
seignements complémentaires qui nous sont parvenus
au sujet de cette intéressante expérience.
Elle a été effectuée par l'aviateur Mac Curdy et l'in-
génieur Horton. C'est ce dernier qui avait installé sur
1 aéroplane, un biplan, l'appareil de télégraphie sans
À six heures du soir, Mac Curdy prit son vol. II
s'éleva rapidement, passa au-dessus des maisons, dis-
parut à l'horizon et alla planer à 150 mètres nu-dessus
de la mer, à Barren-Island, C'est à ce moment que
M. Horton, posté sur le toit de l'aérodrome de Sheep-
shead, eut la joie de recevoir le premier message té-
légraphique de l'aéroplane.
Ce message, bien que tremblé et incertain, avec des
interruptions, était parfaitement intelligible. En voici
le texte
« Over Barren-Island, 6 h. 45, p. M. Horton. tAu-dessus
de Barren-Island, 6 h. 45 du soir. Horton.)
» An other chapter in aerial achievment is recorded in
the sendina ot titis ivireless message from an aéroplane in.
flight. MAC Curdy. (Un autre chapitre du progrès de
la science aéronautique; est enregistré par 1 envoi de
ce télégramme, d'un aéroplane en plein vol. MAC
Cubdy.) »
Jusqu'à présent, seuls les dirigeables avaient pu se
servir de la télégraphie sans fil. L'intérêt de cette nou-
velle tentative et l'importance du résultat obtenu n é-
chapperont à personne. Cependant il faut attendre con-
firmation officielle et de nouvelles expériences contrô-
lées qui sont indispensables.
POUR LA SÉCURITÉ DES AVIATEURS
On sait qu'à Boulogne-sur-Mer vient de se tenir une
conférence internationale au cours de laquelle a été
décidée l'ouverture d'un concours ayant pour but la.
découverte il'tin moyen quelconque de protection pouf
les aviateurs. Notre confrère CEclalr annonce ce matin
qu'il dote d'un prix de .2,500 francs le concours ou^
vert par la Ligue nationale aérienne.
DANGEREUSE EXHIBITION ̃
Hier à Seraing, près de Bruxelles, deux jeunes, avia-
teurs, Amandet Henrion, effectuaient une exhibition,
au Val-Saiht-Lambert.
Amand s'éleva le premier sur monoplan et vola trois
minutes. Henrion s'éleva à son tour, monta à 80 mè-
tres, et -vola quatre minutes. Soudain, son appareil
piqua de l'avant et tomba dans les bois du Vul-Saint-
Lambert. Le monoplan heureusement fut retenu par
les branches des arbres; le pilote ne fut pas blessé,
mais son appareil fut détruit..
Amand, dans un second essai, vola à 100 mètres de
hauteur. Il voulut atterrir, fit une fausse manœuvre et
tomba dans le public, où deux spectateurs furent
blessés assez grièvement. Son appareil est également,
détruit.
LA QUESTION DES CERFS -VOLANTS
Les beaux résultats obtenus par les cerfs-volants
militaires au cours des expériences -du meeting d'avia-
tion de Reims ont appelé à nouveau l'attention sur ces
appareils. Rappelons aux personnes que la question
intéresse que MM. Gomès et Cie, 63, boulevard Hauss-
mann, sont à même de leur fournir à son sujet tous£
les renseignements possibles.
AUTOMOBILISME
LA SATISFACTION PAR L'AUTOMOBILE
Nous ne pouvons que répéter la vogue accentuée des
voitures légères S. C. A. R. de- 10 chevaux que fabri-
quent MM. Rayet-Liénart et Ciê,- constructeurs à Wi-
try-lez-Reims (Marne.) •̃•••̃•
Leur attention constante est apportée à satisfaire les
clients qui sont enchantés de posséder une voiture à;
5,000 francs toute carrossée, .qui file à 60 kilomètres a'
l'heure, dépense 2 cent. 1/2 au kilomètre et n'a pas de;
réparations. CYCLISME
LE BOL.JD'ÔR
C'est au coureur Léon Georget; frère du champiort
de France Emile Georget, qu'est revenue la victoire
dans le Bol d'Or de lyio.
La course a été des plus intéressantes. Elle a donné-
lieu à une lutte très vive entre les concurrents d'à-'
bord et aussi contre les records qui furent battus pen-
dant la première partie de l'épreuve. )
Jusqu'a la fin de la sixième heure de course, Léon
Georget fut en tête, ayant couvert à ce moment;*
271 kilom. 320 (ancien record 263 kilom. 320). Puis il-
dut descendre quelques minutes pour se restaurer; et'
Charpiot, regagnant son retard, le remplaça au com-'
mandement. Un peu plus tard Gharpiot connut à son;
tour la défaillance, et Léon Georget reprit alors la tôte,;
du classement, qu'il conserva jusqu à la fin de l'é-
preuve. '̃/
Les records furent battus par lui jusqu'à la fin de la.
douzième heure. Il avait à ce moment couvert 5 9 lcil.1
520 (ancien record 501 kilomètres). Mais à partir de ce
moment le train se ralentit et les records établis parla,
coureur René Pottier en 1906 reparurent. Quand retentit
le coup de pistolet annonçant la fin de l'épreuve, Léon,
Georget avait couvert 923 kil. 200 (record 925 kil. 200).
Le coureur français Lafourcade a pris la seconde'
place du classement par 876 kil. 300 et le coureur'
suisse Suter la troisième par 804 kil. 400.
Signalons enfin que sur huit coureurs ayant pris le;
départ, six ont terminé l'épreuve.̃
COURSE A PIED
LE TOUR DE PARIS
Deux cent cinquante pédestrians ont pris hier le dé-
part dans l'épreuve dite « Tour de Paris » organisé^
par notre confrère YAuto. Une foule énorme de specta»
teurs étaient massée sur tout le parcours.
La lutte s'est circonscrite entre les coureurs Orphée,
Moulin et Bouchard.Ce dernier, qui mena le train pen-
dant presque toute la durée de l'épreuve, réussit a
conserver jusqu'à la fin l'avantage et couvrit en 2 h.
30 m. 25 s. /5 les 39 kilomètres du parcours.
Le coureur Moulin s'est classé second en 2 h. 35 m.
52 s. et le coureur Orphée troisième en 2 h. 38 m. 37 s.
Le classement par équipes a donné la victoire au1
Sporting-Club parisien par 27 points contre 46 au Cercle
des sports de France qui a pris la seconde place. >-
BOWLING
LE BOWLING A LONDRES
Les cinq allées de bowling Brunswick de Shaîtes-;
bury avenue, dans le quartier le plus élégant de Lorr-
dres, ne peuvent suffire à l'affluence des joueurs. C$
n'est pourtant que de 1-909 que date la première Ans*
tallation de ce jeu à Londres.
HIPPISME
Courses de Saint-Cloud, de Dieppe
et de Baden-Baden
A Saint-Cloud la réunion a été accueillie avec plaisir
par le public parisien.
Les quatre courses au trot monté ont été gagnées
Le prix Abrantès (3,000 fr., 2,800 m.), par Hautbois, à
M. Morille (L. Dufour), Hamilcar 2e, Hé liante 3°. Pari
mutuel à 10 fr. 77 fr. 50; à 5 fr.: 35 fr. 50.
Le prix Rocambole (5,000 fr., 2,800 m.), par Formose,
à M. Cavey aîné (Picard), Fribourg 2e, Galette 3".
Pari mutuel: 44 fr. 50 et 2i fr.
Le prix de Saintes (4,000 fr., 3,500 m.), par Hamlet, h
M. Olry-Rœderer (Urier), Hulan 2
Le prix Lavater (3,000 fr., 3,500 m.), par Gardénia, à
M. Fouard (C. Daubichon), Garcia 2°, Geisha 3e. Part
mutuel 49 fr. et 28 fr. 50..
Les trois courses au trot attelé sont revenues
Le prix de Dieppe (2,000 fr., 2,500 m.), à Epinal, à M. C.'
Rousseau (Tamberi), Electa 2e, Etendard 3°. Pari'
mutuel 70 fr. et 29 fr. 50. ̃
Le prix Charles-Thiercelin (l0,OC0 fr., 2,800 m.), à Guil-'
laume Tell, à M. Fonty (Monti), Gloriette II 2°, Glens-
tia 3". Pari mutuel 6i fr. 50 et 33 fr.
Le prix d'Hennebont (4,000 fr., 2,800 m.), à Henriette
Leyburn au Lieu Haras (M. R. Ballière), Hourra 2ij
Héroïque 3«. Pari mutuel 111 fr. et 48 fr. 50.
A Dieppe l'affluence était considérable. La principale
épreuve, le 1" Omnium de Dieppe (20,000 fr., 2,500 m.),< <
qui se courait hier pour la première fois, a réuni neuf.,
concurrents. Méliadis, à M. Darling (G. Bartholomew)/
a battu par une demi-longueur Sola 2°, Dianora 3«.
Pari mutuel à 10 fr. écurie Darling, 73 fr. 50; à 5 fr..
21 fr. 50
Le prix Charles-Laffitte (8,000 fr., 2,400 m.) est resté
par une tête à Linois, à Mme Cheremetef (Ch. Childs),
Fia 2", Marotte 3e. Pari mutuel 77 fr. et 37 fr. 5
Les autres épreuves ont été gagnées
Le prix de Bréauté (3,000 fr., 1,200 m.), par Méréville,
au duc de Cazes (G. Bartholomew), Delizia 2°, Bruyère
Blonde 3«. Pari mutuel 18 fr. 50 et 10 fr.
Le prix de Québec (4,000 fr., 1,400 m.), par Béatitude,
au baron Gourgaud (sharpe), Bedrechem 2», Alby 3".
Pari mutuel 63 fr. et 44 fr.
Le prix Ango (course de haies, 5,000 fr., 2,600 m.), par
Moulaï Hafid, au vicomte G. de Fontarce (Drayton),
Domrémy II 2°, Diabolo II 3°. Pari mutuel X53 fr.
et 64 fr
Le prix spécial de la Société des Steeple-Chases de
France (5,000 fr., 4,300. m.), par Peccavi, au comte de
Fleurieu (M. Deffls), Dom Carlos 2°, Grand Garçon 3.°.
Pari mutuel 46 fr. 50 et 17 fr. 50.
A Baden-Baden, la dernière réunion du meeting in-
ternational a été fort brillante. « ,w i
Le Baden Prince of Wales Stakes (20,000 fr.,1,300 m.
a été pour Badajoz (100/30) à M. Michel Lazard (Barat),
La Bohême II 2eJ; et le Grand Ste-eple-Chase de Bade
(25,000 fr., 6,000 m.) a été gagné de quatre longueurs
par Electricity II, à M. de Wutheneau (Bruwn), Tria-
non III 2», Mandoline III 3". agnée$ T,n D
Les autres épreuves ont été gagnées par Ridolfi, Ba-
jazzo, Roi Nègre et Cola Rienzi. L. G.
Violette houbigant bk^k?,o»
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