Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1907-08-29
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 août 1907 29 août 1907
Description : 1907/08/29 (Numéro 16867). 1907/08/29 (Numéro 16867).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
1$ TEMPS. –29 «Sût I90fo
pat un itinéraire préparé d'avance. Sa sécurité ré-
sulte, en principe, des conditions suivantes.
Impossibilité de donner simultanément deux iti-
néraires incompatibles;
̃ Impossibilité d'ouvrir le signal autorisant le pas-
sage si l'itinéraire à suivre n'est pas complètement
donné par toutes les aiguilles ou appareils rencon-
trés sur l'itinéraire;
̃ Impossibilité de détruire un itinéraire tant que le
signal qui autorise le passage n'est pas complète-
ment refermé.
Ainsi le poste de Bordeaux-Saint-Jean peut distri-
buer 26 itinéraires différents. Dans sa cabine, l'ai-
guilleur, à mesure qu'il donne les itinéraires par les
leviers électriques qu'il manœuvre, a sous les yeux
un tableau indicateur qui reproduit tous les mouve-
ments réels des aiguilles.
Tel est le système perfectionné. Pourquoi ne l'ap-
-plique-t-on pas? Pourquoi, en tout cas, chaque poste
n'est-il pas pourvu de l'appareil plus simple, en
usage à la Compagnie de l'Est, indiquant les posi-
tions d'aiguilles?
Comme, d'autre part, on peut toujours craindre
les mauvais engagements de train sur les aiguilles,
provenant de ce fait que l'aiguillage .aura été mal
fait, ou bien que, par force majeure, l'aiguille aura
mal fonctionné, de nombreux appareils de sûreté
ont été inventés pour remédier à cette terrible éyen-
tualité do l'aiguille entrebâillée, un d'entre eux est
adopté aujourd'hui par quelques compagnies de
chemins de fer. Il est dû à M. Sava Rogozea, chef
de section aux chemins de fer royaux de Roumanie.
Son principe est le suivant.
Lorsque les roues sont « mal engagées », l'ai-
guille les saisit automatiquement par leur menton-
net et les transporte sur la bonne voie au moyen
d'un léger déplacement latéral. La roue devient in-
telligente.
Comment obtenir ce déplacement latéral automa-
tique?
Ç'est là qu'est l'invention.
L'aiguille qui donne la voie principale au train
n'est pas, comme celle qui la double, éclissée en son
talon à la voie; elle est simplement juxtaposée au
rail qu'elle prolonge et maintenue par des tenons à
distance du rail voisin.
Ces tenons vont jouer le rôle de soupape de sû-
reté mécanique. Car lorsque le train essayera de se
lancer dans la fausse direction, ses barres de con-
nexion vont ployer l'aiguille ne pouvant pas se dé-
placer longitudinalement sera obligée de se dépla-
cer sur des glissières creuses transversales qui la
maintiennent; elle ne pourra pas faire autrement
que d'envoyer le train en bonne route, sans choc,
sans que personne so soit aperçu de rien, sauf le
mécanicien qui, si cela lui déplaît de continuer
dans cette direction, pourra stopper et faire machine
en arrière.
L'aigirille indéraillable se complète en vertu de
cet adage que « mieux fait douceur que violence »
par un petit plan incliné en fonte boulonné à l'aiguille,
au point où, si l'on doit dérailler, on déraillera. La
saillie de cc prisme sur l'aiguille n'est que de S cen-
timètres, ce qui lui permet de se loger dans la gorge
du rail voisin lorsque l'aiguille est « bien faite ».
Mais en cas d'erreur, quand le bandage de la roue
va quitter le champignon du bon rail, le mentonnet
de cette roue s'appuie déjà sur le plan incliné. En
même temps, sa pression latérale sur l'aiguille en
détermine la translation sur les glissières; au mo-
ment où la roue arrive au niveau du talon de l'ai-
guille, la face interne du mentonnet et la circonfé-
rence du bandage de la roue se trouvent respective-
ment dans le prolongement des faces verticale et
horizontale du « champignon du rail » de la voie
principale. De cette façon, les roues du train sui-
vent cette voie comme si l'aiguille avait été bien
faite, et sans à-coup évitent une catastrophe dont
les voyageurs ne se sont .pas doutés. Seule la ma-
nœuvre du disque, opérée par l'aiguille elle-même,
indique au. mécanicien s'il doit continuer sa route
ou chan ger de voie.
Ce système d'aiguillage, pratiqué sur les chemins
de fer roumains, hongrois et suisses, aux grandes
gares do Bucarest, de Budapest et de Berne, a été ex-
périmenté aussi par la Compagnie du Nord à la gare
de Saint-Denis.
L'accident de chemin de fer de Coutras
LES CAUSES DE L'ACCIDENT
On commence à être renseigné sur la façon dont
l'accident de Coutras a pu se produire. Les ingé-
nieurs du contrôle, après un examen minutieux de
la voie et du matériel, sont unanimes à penser
qu'une circonstance purement occasionnelle a pu
empocher le fonctionnement de l'aiguille, que mani-
festement l'aiguilleur, placé dans la guérite, a voulu
actionner en manoeuvrant en temps utile le levier
de commande.
Il est établi, en effet, que la tige de commande a
été faussée par la manoeuvre même du levier. Cette
tige, sous l'action du levier, s'est gondolée, et au
lieu de placer l'aiguille contre le rail de la voie
principale pour le passage du train express, celle-ci
est restée entrebâillée, c'est-à-dire dans la position
qu'elle occupait pour le passage du train de mar-
chandises qu'une manœuvre préalable avait dirigé
sur une voie de garage.
L'aiguilleur ayant vu son levier « baissé », c'est-
à-dire occupant la position normale, a eu la convic-
tion que l'aiguille avait joué. Il a donc mis sur la
voie principale le disque la rendant libre, et grande
a dû être la stupéfaction du malheureux quand il a
vu l'express s'engager sur la voie de garage dont il
avait fermé l'accès par toutes les manœuvres utiles
et prescrites 1
Quelle est maintenant la cause qui a empêché
l'aiguille d'être actionnée par la tige de commande? '1
Plusieurs suppositions sont faites à ce sujet.
Les ingénieurs pensent qu'un corps dur a pu se
trouver entre l'aiguille et le rail de la voie princi-
pale. Sa résistance a empêché la manœuvre en voi-
lant, comme nous le disons plus haut, la tige de
commande qui ne pouvait plus, dès lors, qu'immo-
biliser l'aiguille dans sa position à l'insu de l'ai-
guilleur.
Les ingénieurs pensent encore et c'est l'hypo-
thèsé la plus vraisemblable que la cause de la
résistance ayant immobilisé l'aiguille provient de
ce fait- circonstance purement fortuite que l'ai-
guilleur a actionné son levier au moment précis où
une roue d'un des véhicules du train de marchan-
dises s'était engagée sur la pointe de l'aiguille.
On annonce que M. Chastenet, député de la Gi-
ronde, interpellera le ministre des travaux publics
fur la catastrophe de Coutras.
Un pasteur allemand à Nice
Le Soleil du 20 août dernier publiait une informa-
tion d'après laquelle, à Nice, un pasteur allemand,
bon naturalisé français, revendiquait, à la suite de
la loi de séparation, la propriété des biens de la pa-
roisse où il exerce, tandis que d'autres protestants,
formés en association cultuelle, formulaient pareille
-prétention. Le Soleil ajoutait que quatre professeurs
de l'ancienne faculté protestante de Paris s'étaient
rangés à l'avis du pasteur allemand et que M. Ar-
mand Lods, « indigné de l'attitude de ses coreli-
gionnaires, avait envoyé sa démission motivée •>.
Nous avons demande à M. Armand Lods de bien
vouloir nous renseigner au sujet de cette informa-
tion. Nous recevons de lui la lettre suivante
Rimini, 26 août 1907.
A monsieur le rédacteur en chef
du journal le Temps.
Votre lettre du 20 août est venue me trouver à Ri-
mini avec un retard assez long. Je m'empresse de ré-
pondre aux questions que vous voulez bien me poser.
C'est par vous que j'ai connaissance de l'entrefilet du
Soleil. Je regrette vivement qu'une polémique soit ainsi
soulevée dans la presse au sujet de la dévolution du
temple et du presbytère çie Nice. Le Conseil d'Etat est
saisi, il eût donc été préférable que cette affaire fût
demeurée sur le terrain juridique.
Voici en un mot l'origine de ce conflit. Au lendemain
de l'annexion de la Savoie à la France, la communauté
luthérienne de Nice, qui aurait pu se constituer en
Eglise libre, demanda et obtint son union avec l'Etat.
Son pasteur, M. Mader, qui était Allemand, prit l'en-
gagement de se faire naturaliser Français. Il commença
des démarches à cet effet et fut nommé pasteur titu-
laire, à titre provisoire. Il toucha ainsi pendant plus de
trente ans un traitement sur le budget de l'Etat.
L'église et le presbytère furent construits tant au
moyen de souscriptions ouvertes en France et à l'é-
tranger que d'un secours important accordé par le gou-
vernement français. Ces deux immeubles furent acquis
au nom du consistoire luthérien de Paris qui, par dé-
cret impérial, fut autorisé à réaliser cet achat.
Après les désastres de 1870, le pasteur Mader, fier
de cette nationalité allemande qu'il n'avait pas encore
quittée, fit des démarches pour transformer l'église
officielle de Nice en une égiiso indépendante et émit la
prétention de faire" attribuer la propriété des immeu-
bles à une société anonyme allemande. Les corps cons-
titués de l'Eglise luthérienne de Paris repoussèrent la
singulière demande de ce pasteur et lui enjoignirent
à nouveau de régulariser sa situation personnelle en
se faisant naturaliser. A cette mise en demeure, M.
Mader répondit au consistoire de Paris que s'il obéis-
sait à de tels ordres, que s'il se faisait naturaliser, il
deviendrait l'homme le plus méprisable de sa paroisse.
Il convient d'ajouter que M. Mader poussa l'audace
jusqu'à célébrer dans une église officielle française des
services pour ranniversaire de l'empereur Guillaume,
Le scandale était si grand qu'à la suite de notes in-
sérées soit dans les journaux de Nice, soit dans ceux
iàe Paris, le ministre des cultes fit supprimer le traite-
ïnent du pasteur Mader. Le consistoire de Paris prit
nne délibération pour approuver cette mesure disci-
jjjïinaire et pour demander au gouvernement tout en
M» réservant la woxiriûté des immeubles de trans-
férer à Saint-Denis le poste officiel de pasteur créé à
Nice.
Telle était la situation lorsque la loi du 9 décembre
1905 prononça la séparation des Eglises et de l'Etat. Le
pasteur Marier profita aussitôt de ce nouveau régime
pour créer à Nice., sous le nom d'« Eglise évangélique
allemande », une association cultuelle qui ne,se com-
pose guère que d'étrangers.
Cette association se déclara indépendante du synode
particulier, du synode général, -et ne reconnut plus
l'autorité de i'inspecteur ecclésiastique français. Dans
ces conditions, le consistoire de Paris., légitime proprié
taire des biens, fit la dévolution du temple et -du pres-
bytère de Nice à l'Union consistoriale française Qui le
remplaçait. Il estima qu'il était juridiquement impos-
sible d'attribuer le patrimoine d'un établissement pu-
blic à une association qui ne se conformait pas aux
règles générales d'organisation du culte. Les membrest
du consistoire luthérien de Paris se sont donc montrés
respectueux de la loi et ont en même temps fai
preuve du patriotisme le plus éclairé en se refusant
à abandonner en toute propriété des immeubles
à une association qui a déjà manifesté l'intention de
se rattacher à des autorités ecclésiastiques allemandes.
De son côté, l'Union consistoriale de Paris a accepté
la dévolution des biens qui lai étaient offerts. Cette
•propriété lui est actuellement contestée dans un pour-
voi déposé par le pasteur .Mader et par les membres
de l'association qu'il a fondée. -̃_
Je suis certain que le Conseil d'Etat, interprète fidèle
de la loi, maintiendra la décision prise par notre con-
sistoire de Paris et ne permettra pas que les biens d'un
établissement public français deviennent la propriété
d'une association allemande.
Quant à l'intervention des professeurs, intervention
qui a motivé ma démission de membre de l'associa-
tion pour le maintien de la faculté de théologie de
Paris, c'est eux et non à moi qu'il appartient de
l'expliquer.
Je reste à votre disposition pour vous fournir tous
les éclaircissements complémentaires que vous pou-
vez désirez et je vous prie d'agréer, monsieur le rédac-
teur en chef, l'expression de mes sentiments les jïlus
dévoués.. ̃ ̃'
ARMAND LOBS.
La crise viticole
Le Journal officiel publie aujourd'hui an déeret
appliquant à 1 Algérie la loi du 29 juin dernier sur
le sucrage, la circulation et le mouillage des vins.
Voici les dispositions essentielles du décret
En ce qui concerne la déclaration de récolte et la
suite des sucres, sont applicables à l'Algérie les dis-
positions des articles let, 2, 4, 6, 7, 8 et 5 de la loi-du
29 juin 1907. Les attributions dévolues en France
par ces articles à l'administration des contributions
indirectes seront exercées en Algérie par le service
des contributions diverses.
En ce qui concerne la circulation des vins, à partir
du 1er septembre prochain, aucun enlèvement ni
transport de vin ne pourra être fait en Algérie sans
déclaration préalable de l'expéditeur ou de l'acheteur
et sans que les voituriers et transporteurs soient
munis d un congé, d'un acquit-à-caution, d'un laissez-
passer ou d'un passavant timbré à 10 centimes pris
au bureau des contributions diverses. Il suffira d'une
seule de ces expéditions pour plusieurs voitures,
ayant la même destination et marchant ensemble.
Les passavant, congé, laissez-passer ou acqûîts-
à-caution énonceront, tant à la souche qu'à l'amplia-
tion, la nature, l'espèce et la quantité des vins mis
en circulation, le nombre et la contenance des fûts,
les lieux d'enlèvement et de destination, les nom,
prénoms, demeure et profession des expéditeurs,
voituriers et acheteurs ou destinataires, le jour et
l'heure d'enlèvement, le délai et le mode de trans-
port et la route à suivre. Les voituriers, transpor-
teurs ou conducteurs seront tenus d'exhiber ces
expéditions à toute réquisition des employés et sans
aucun délai.
Les vendanges fraîches, circulant hors de l'arron-
dissement de la récolte ou des cantons limitrophes
en quantités supérieures à 10 hectolitres, sont sou-
mises aux mêmes formalités à la circulation que les
vins. ̃̃'̃
L'article 2 de la loi du 15 juillet 1907 est rendu ap-
plicable en Algérie.
En ce qui concerne le commerce des vins en gros,
à partir du 1er septembre, quiconque voudra faire
en Algérie, à quelque titre que ce soit, le commerce
des vins en gros devra en faire la déclaration huit
jours au moins à l'avance au bureau des contribu-
tions diverses de sa circonscription et se munir do
a licence aflérente à ce commerce.
Cette déclaration énoneera 1° Les nom, prénoms
et demeure du déclarant; 2° la situation et la des-
cription des locaux devant servir de magasin; 30 le
nombre et la capacité des récipients d'une conte-
nance supérieure à 10 hectolitres; 4° les quantités
de vin existant en sa possession, tant dans le lieu de
son domicile qu'ailleurs.
Les commerçants déjà installés doivent faire la
même déclaration dans les trois jours qui suivront
la promulgation du présent décret.
loute communication intérieure entre le local ou
les locaux composant les magasins dé gros et les
autres locaux de la même maison ou des maisons
voisines, occupés ou non par le marchand en gros,
estinterdite et les ouvertures doivent être scellées.
Les employés des contributions diverses sont au-
torisés à pénétrer dans les magasins de gros à toute
heure du jour, depuis le lever jusqu'au coucher du
soleil, à l'effet d'y faire toutes vérifications néces-
saires concernant la nature et la qualité des vins et
constater les quantités restant en magasin.
Le Journal officiel récapitule comme il suit les dé-
placements de régiments qui viennent d'être effec-
tués à la suite des troubles dans les régions vitico-
les du Midi. Ont été tranférés
Le 12° d'infanterie, de Perpignan à Tarbes.
Le 14e d'infanterie, de Hrive à Toulouse.
Le 15e d'inf., de Carcassonne-Castelnaudary à Albi.
Le 53° d'infanterie, de Tarbes à Perpignan.
Le 80° d'infanterie, de Tulle à Narbonne.
Le 81e d'infanterie, de Rodez à Montpellier.
Le 1W" d'infanterie, de Narbonne à Tulle.
Le 122» d'infanterie, de Montpellier à Rodez.
Le 126° d'infanterie, de Toulouse à Brive.
Le 143e d'inf., d'Albi à Carcassonne-Castelnaudary.
Le 17e dragons, de Carcassonne à Vienne.
Le 19e dragons, de Vienne à Carcassonne.
(Dépêches cCe nos correspondants particuliers)
Perpignan, 28 août.
M. Dupré, préfet des Pyrénées-Orientales, vient
d'être appelé télé graphiquement à Paris par M.
Clemenceau, qui désire être renseigné sur les con-
ditions dans lesquelles s'opère le recouvrement des
impôts.
MM. Berge et Jonquères d'Oriola que le parquet
général de Montpellier, à la vue du dossier sur l'in-
cendie de la préfecture, a retenus sous l'inculpation
d'outrages au préfet et au gouvernement, étaient
convoqués, dans le cabinet de M. Mouret pour un
complément d'information. Tous deux avaient été
déjà'interrogés sur la déposition de certains témoins
qui déclarèrent les avoir vus participant au mouve-
ment contre la préfecture. M. Berge aurait pris la
tête d'une colonne de manifestants, en criant « En
avant contre la préfecture » M. Jonquères. d'Oriola
aurait stimulé les manifestants allant de groupe en
groupe. Or, le témoin qui accusait M. Berge, serait
revenu sur sa première déposition. Quant à M. Jon-
quères d'Oriola, il aurait fourni un alibi. Un em-
ployé d'octroi affirme pourtant l'avoir aperçu à neuf
heures et quart le soir de l'incendie, tandis que M.
Jonquères d'Oriola prétend avoir quitté Perpignan à
huit heures et demie au plus tard. Hier, dans le ca-
binet de M. Mouret, M. Jonquères d'Oriola a re-
nouvelé ses déclarations premières. M. Berge, qui
serait absent, n'a pas paru.
Nîmes, 28 août.
Dans sa dernière séance, le comité départemental
de défense viticole du Gard, sous la présidence de
M. Lauze, maire de Lezan, a examiné le cas de M.
Marcelin Albert, et pris à ce sujet la délibération
suivante
Le comité viticole du Gard,
Considérant que Marcelin Albert, dans sa lettre adres-
sée aux comités d'Argeliers n° 1 et n° 2, demande à ce
que sa conduite soit soumise à l'appréciation des pré-
sidents de défense viticole de l'Aude, de l'Hérault, des
Pyrénées-Orientales et du Gard;
Considérant que Marcelin Albert ayant fait confiance
àlajustice du peuple et au jury d'honneur, composé de
ses pairs, des viticulteurs comme lui, il doit être fait
droit à sa demande, qu'il n'est pas possible de consi-
dérer comme nulle et non avenue;
Mais, considérant d'autre part, qu'il y a urgence à
parer au plus pressé et à organiser, non seulement
dans le Midi, mais encore dans la France entière, la
défense du vin naturel que les vendanges sont là, et
que. pendant deux mois, les viticulteurs y seront oc-
cupes,
Par ces motifs, demande à Marcelin Albert d'atten-
dre les premiers jours de novembre prochain pour re-
nouveler sa requête
Espère qu'à ce moment les comités d'Argeliers la
prendront en considération, et que copie de cette déci-
sion sera communiquée à Marcelin Albert, ainsi qu'à à
M. Marius Cathala, président du nouveau comité d'Ar-
geliers.
Les ouvriers du bâtiment
On sait que les ouvriers charpentiers et les ou-
vriers fumistes de la Seine sont actuellement en
grève. Pour donner l'occasion à tous les travailleurs
du bâtiment « d'affirmer leur étroite solidarité »
avec ces grévistes, la confédération générale du tra-
vail, l'union des syndicats de la Seine et la fédéra-
tion nationale du bâtiment avaient organisé hier
soir à la Bourse du travail une grande réunion cor-
porative. L'assistance, composée de charpentiers,
maçons, terrassiers, serruriers, menuisiers, etc.,
était si nombreuse qu'elle ne put trouver place dans
la grande salle on dut tenir en même temps une
seconde réunion dans la salle des grèves.
Le secrétaire de l'union syndicale des ouvriers
charpentiers, M. Bourreau, a exposé les origines de
la grève de cette corporation et exprimé l'espoir que
tous les travailleurs du bâtiment feraient, dans la
mesure du possible, œuvre de solidarité avec les
grévistes.
M. Nicolet, secrétaire de la fédération du bâti-
ment, a annoncé que les entrepreneurs de maçonne-
rie préparaient le lock-out. Il en a donné la preuve
en lisant le compte rendu de la dernière réunion
tenue x>ar le conseil d'administration da .croupe deç
chambres syndicales. Ce compte rendu contient le
passage suivant qui a paru très démonstratif anx
auditeurs:
La chambre de la maçonnerie « décidée à s'organi-
ser fait procéder dans ce but par l'entremise de M.
Huret, à une enquête à Berlin, sur l'organisation des
lock-out et des cartels.
De son côté, M. Villemin a demandé une entrevue
avec les banquiers et les fournisseurs du bâtiment
afin de connaître leurs intentions au cas où « l'on se
trouverait dans la nécessité de décider un look-out «.
Il a obtenu des assurances favorables au point de vue
soit des délais à accorder, soit des fournitures à faire.
Les fournisseurs ont même promis de « refuser, au be-
soin, toutes livraisons aux dissidents ainsi qu'aux mai
sons de gros rabais ».
L'orateur a affirmé que ces menaces n'effrayaient
point les travailleurs du bâtiment, car ceux-ci se
sentent assez forts pour soutenir la lutte.
M. Grinuelhes, secrétaire de la confédération gé-
nérale du travail, s'est' déclaré convainc que les
corporations fédérées- viendraient à bout des mesu-
res prises par les entrepreneurs pour résister aux
revendications des ouvriers. « Les patrons ne sa-
vent .à quel saint du calendrier capitaliste se vouer,
s'est-il écrié. Ils sont aux abois. Leur menace de
lock-out est une preuve de votre force. Son dis-
cours a été couvert d'applaudissements.
A la fin de la réunion, M. Perauit, secrétaire du
syndicat des terrassiers, fait adopter un ordre du
jour par lequel les assistants, après avoir affirmé
leur solidarité avec les grévistes, s'engagent à veil-
ler sur les agissements des « jaunes » restés sur les
chantiers. Ils déclarent, en outre, qu'ils ne se lais-
seront pas effrayer par la menace d'un lock-out et
qu'ils se tiennent prêts à toute éventualité pour dé-
fendre leurs droits et sauvegarder leurs intérêts.
La sortie s'est effectuée vers minuit sans incident.
Les abords de la Bourse du travail étaient occupés
par un important service d'ordre dirigé par deux
commissaires divisionnaires.
FAITS DIVERS
LA TEMPÉRATURE
Bureau centre météorologique
Mercredi 27 août. La situation atmosphérique
«ontinue à se modifier dans l'ouest de l'Europe. Une fai-
ble dépression s'est avancée jusque sous le golfe de
Gascogne (761mm.), où le baromètre a baissé de 2 mm.
depuis hier. D'autres minima se dirigent sur le nord-
ouest de l'Europe.
Les fortes pressions'se retirent sur le centre et l'est
du continent.
Le vent est faible de l'est sur la Manche et la Pro-
vence, du sud-ouest en Gascogne; la mer est généra-
lement belle.
Des pluies sont tombées sur la Baltique et les îles
Britannkpues. en France, des orages ont éclaté dans
le sud-ouest on a recueilli 34 mm. d'eau à Biarritz,
1 à Bordeaux, Nantes et Clermont.
La température monté sur nos régions. Ce matin,
le thermomètre marquait 7° à HaDaranda, 15° à Paris,
18» à Clermont, 21° à Toulouse, 24° à Alger-
On notait 19° au puy de Dôme, 13° au mont Aigoual,
6° au pic du Midi.
En France, un temps chaud est probable avec ondées
orageuses dans toutes les régions.
A Paris, hier, la température moyenne. 17»2, a été
supérieure de 0°4 à la normale (16°8).
A la tour Eiffel, maximum 23° le 27 août à 2 h.
du soir; minimum 14°6 le 28 à 1 h. du matin.
Observatoire municipal (région PARISIENNE)
Le ciel, peu nuageux la journée d'hier, se charge ce
matin de nuages moyens modérés des régions sud,
et une pluie légère tombe entre 9 h. 45 et midi. Les
vents, prés dusol, sont faibles de nord à est.
La température s'est un peu élevée, et la moyenne
d'hier surpassait la normale.
La pression barométrique, en baisse lente, accuse à
midi 763 mm.
LA CHAPELLE DES ALL1HGES. La commission des
monuments historiques vient de classer la chapelle
des Allinges, près de Thonon (Haute-Savoie).
Ce curieux petit édifice, du style roman primitif,
voûté en berceau, offre dans le cul-de-four de J'ab-
side de très remarquables fresques du dixième siècle
représentant le Christ entre la Vierge et saint Jean,
dans une gloire encadrée par les symboles des qua-
tre évangélistes. Les quatre vertus théologales,
sous forme de bustes féminins, traités à la manièro
byzantine, forment avec des draperies ingénieuses
le soubassement de cette curieuse composition.
Avec les fresques plus récentes de la sacristie
d'Habère-Lullin (quatorzième siècle) et colles déjà
classées du cloître d'Abondance (quinzième siècle),
le département de la Haute-Savoie compte trois pré-
cieux monuments de peinture décorative.
La chapelle des Allinges présente en outre un in-
térêt historique c'est là que saint François de Sales
se réfugia de 1596 à 1598 pour convertir le Chablais
au catholicisme, après l'occupation de cette partie
du duché de Savoie par les Bernois.
UN NOUVEAU MUSÉE. Mme veuve Le Sergeard de
Monnecove, née Foster, vient de léguer à la ville de
Fruges (Pas-de-Calais) son magnifique château de
Radinghem avec les collections de tableaux, d'objets
d'art et de meubles artistiques qu'il contient.
La testatrice met comme condition à ce legs que le
château de Radinghem devienne un musée public.
Elle lègue, en outre, pour l'entretien du nouveau
musée une somme de 100,000 francs.
DEUX AGENTS GRIÈVEMENT BLESSÉS. Au café Aurelle,
situé à l'angle de la rue Cousin et du boulevard Na-
tional, à Clichy-sur-Seine, quatre consommateurs
eurent, hier soir, une violente discussion à propos
d'une partie de billard, M. Aurelle, craignant que la
querelle ne dur2t, les invita à se retirer. Tous sor-
tirent, sauf un nommé Pozat, qui était particulière-
ment surexcité, et comme M. Aurelle le prenait
doucement par le bras pour lui faire franchir la porte
de son établissement, Pozat, furieux, lui asséna sur
la tête un coup de queue de billard. M. Aurelle tomba,
assommé.
Pendant qu'on donnait des soins au marchand de
vin, Pozat prit la fuite et se réfugia chez lui, rue
Cousin. Le commissaire de police de Clichy ayant
été prévenu envoya deux agents pour l'arrêter à
son domicile.
Il était environ dix heures quand ces deux agents
le sous-brigadier Henry "et l'agent Tavieili
frappèrent à la porte de Pozat.
Ouvrez, Pozat, dit le sous-brigadier.
Pour toute réponse, Pozat tira deux coups de re-
volver quijitteignirent le sous-brigadier Henry en
plein ventre et qui le firent s'abattre dans l'escalier.
L'agent Tavielh, passant par-dessus le corps de
son chef, se précipita sur Pozat; mais celui-ci, qui
continuait à tirer, le blessa d'une balle au cou. Des
voisins et d'autres agents, attirés par le bruit des
détonations, accoururent et parvinrent à désarmer
le forcené. Un des locataires avait encore reçu une
balle dans la joue.
Le commissaire de police a envoyé Pozat au Dé-
pôt.
Le sous-brigadier Henry et l'agent Tavielli ont
été transportés à l'hôpital Beaujon. L'état du sous-
brigadier est grave. p
Sur. la proposition de M. Lépine, préfet de police,
deux médailles d'or ont été décernées par M. Cle-
menceau au sous-brigadier Henry et à l'agent Ta-
violli.
MEURTRE ET TENTATIVE DE SUICIDE. Au cours d'une
discussion d'ordre intime survenue ce matin vers
huit heures, dans une chambre d'hôtel, rue de Cha-
ronne, un jeune homme de vingt-trois ans, nommé
Paulus Schage, compositeur, a tiré deux coups de
revolver sur une jeune femme, Marie Tiair, àgée de
vingt-deux ans, avec laquelle il entretenait depuis
quelque temps des relations. La malheureuse a
rendu le dernier soupir après une courte agonie.
Paulus Schage a tenté ensuite de se suicider en se
tirant deux balles dans la tête. Grièvement blessé,
il a été transporté à l'hôpital Saint-Antoine où
M. Borde, commissaire de police du quartier de la
Petite-Roquette, s'est rendu pour l'interroger.
DRAME PASSIOKSEL. -Nous disions hier que l'instruc-
tion ouverte à la suite de la mort de M. Albert
Alleaume, ce jeune chimiste qui travaillait chez M.
̃Gérin, fabricant de produits chimiques à Préey-sur-
Oise, et qui avait succombé à l'hôpital Cochin, où
on l'avait transporté, avait pour but de déterminer
si ce jeune homme s'était suicidé ou s'il avait été
victime d'un crime.
Une lettre trouvée au domicile de l'ami de M. Al-
bert Alleaume où celui-ci fut trouvé inanimé, per-
met de considérer l'hypothèse du suicide comme la
seule vraisemblable.
Dans cette lettre qu'il écrivait à sa mère, le jeune
désespéré disait
Je n'éprouverais aucune peine à faire un saut dans
l'inconnu, et si ce n'était ma lâcheté bien connue et
ma crainte'de souffrir je n'hésiterais pas à partir
pour le grand voyage. C'est du reste ce que je ferai
un jour.
Puis, après avoir exprimé à son ami le profond
amour qu'il ressentait pour Suzanne V. et s'être
plaint de l'indifférence de la jeune fille, il ajoutait
Mon rêve serait de trouver un poison qui m'endor-
mirait pour toujours.
Dans des lettres écrites quelques jours plus tôt à
l'un de ses amis, Albert Alleaume avait déjà mani-
festé dé nareils sentiments. En outre, il avait plu-
sieurs fois tenté de se suicider, notamment au mois
de mai dernier, avec de la morphine.
La jeune femoie.jjQuriaauelle M. MhertAlle,axim&
avait conçu une si folle passion sera néanmoins en- i
tendue par M. Boucard, juge d'instruction, ainsi que
plusieurs de ses amis, mais seulement à titre de té-
moins et non comme inculpés.
ACCIDENT D'ASCEHSEUR. Un jeune homme de dix-
sept ans, Pierre Vandenbogt, employé au service de
M. Ch. Maulme, négociant commissionnaire, 53 rue
de Châteaudun, a été grièvement blessé, ce matin,
au moment oit il prenait place dans l'ascenseur de
la maison, par suite d'un détraquement survenu
dans l'appareil. On a dû faire appel au .concours des
pompiers pour le dégager. Il a été transporté dans
un état grave à l'hôpital Lariboisière.
M. Tanguy, commissaire de police du quartier de
la Chaussée-d'Antin, a ouvert une enquête sur les
causes de cet accident.
US £AHBBiOLEUnSDE M. CHALJCJay.. Nousavons ra-
conté la tentative de vol dont avait été victime
M. Alban Chaligny, constructeurmécanicien, 35, rue
du Département et nous avons dit quel accueil il
avait fait aux malfaiteurs qui s'étaient introduits
dans son usine. L'un de ces derniers, qui s'appelle,
croit-on, Eugène Révillon, est mort hier a l'hôpital
Lariboieière où il avait subi l'opération de la lapa-
rotomie.
Son «ompîice, Georges -Delau sera transférié, dans
quelques jours, à l'infirmerie du Dépôt.
fiRSVE KICENDIE A BERCY.– Un incendie s'est déclaré
hier soir, a six heures, dans les écuries de M. Mul-
ler, loueçir et voiturier, 207, rue de Bercy, qui abri-
taient soixante-dix chevaux. Cinq de ces malheu-
reux animaux ont pu, après des .efforts désespérés,
rompre leurs attaches. Les autres, c'est-a-dire
soixante-cinq, ont été entièrement carbonisés.
Le sinistre, qui avait éclaté dans te grenier de M.
Muller, contenant 3,500 bottes de paille .et de foin
et 100 sacs d'avoine, s'est révélé par une colossale
gerbe de feu qui -a crevé le toit. L'alarme fut aussi-
tôt donnée, et bientôt arrivaient les pompiers de la
caserne de Chaligny, qui s'efforcèrent de circonscrire
l'incendie en l'empêchant de gagner une raffinerie
voisine, et les pompiers de l'état-major, précédés de
M. Lépmé et du colonel Vulquin. A 7 heures 1/2, les
pompiers étaient maîtres du feu.
Les dégâts peuvent être évaluée à un demi-million
de francs, se répartissant ainsi 250,000 fr. pour M.
Muller, 150,000 fr. pour M. Guittard, propriétaire
d'un chantier de planches attenant à l'immeuble où
l'incendie s'est déclaré, 100,000 fr. pour les Aciéries
d'Angers, qui possèdent une fabrique de ciment ar-
mé, contiguë à l'établissement de M. Muller, et de-
venue également la proie des flammes.
M. Boutineau, commissaire de police, a ouvert
une enquête pour déterminer les causes du sinistre.
Il convient de mentionner la conduite de l'inspec-
teur de police Vézin, qui, apprenant qu'un réservoir
d'acétylène servant à l'éclairage de l'établissement
pouvait faire explosion, se précipita de ce côté au
moment où les flammes jaillissaient de toutes parts,
et vida complètement le dangereux récipient.
UN DÉRAILLEMENT A LA SORTIE DE VERSAILLES. La lo-
comotive du train de la ligne Versailles-Invalides,
qui quitte Versailles à 1 h. 17 de l'après-midi, a dé-
raillé hier au sortir de la gare rive gauche, à l'entrée
du tunnel Saint-Martin, Le chef de train, M. Louis
Vatour, a été blessé à la tête et au côté droit.
Il résulte de l'enquête ouverte par M. Vidal, ̃com-
missaire spécial de police, que l'accident serait dû
.au mauvais fonctionnement des aiguilles.
LA DÉCHÉANCE D'UN DESCENDANT DES « BOURGEOIS DE CA-
LAtS ». On nous écrit de Châlons
On vient d'écrouer à la prison militaire de Châ-
lons un jeune cuirassier appartenant à une garni-
son du 6° corps, arrêté il y a quelques semaines à
Arras pour escroquerie, et qui est le très authenti-
que descendant d'un des plus nobles bourgeois de
Calais. Nous ne le désignerons pas autrement, afin
de ne pas ajouter à la douleur des siens.
Elevé par une famille aujourd'hui ruinée, avec des
idées de luxe et de « bon plaisir », le jeune homme
ne tarda pas à prendre en dégoût la vie de petite
garnison à laquelle il se trouvait condamné.
Un beau jour, il partit sans permission et sans
argent. A Epernay, il. se présentait chez un loueur
de bicyclettes et, sur la seule déclaration de son
nom glorieux, sur sa belle mine, il obtenait du mar-
chand empressé la meilleure machine du magasin.
A Château-Thierry, le noble cuirassier troque sa
bécane roturière contre une motocyclette, en lais-
sant la première en gage.
A Meaux, son ambition grandissant avec réloi-
gnement de sa garnison, il obtient qu'on lui prête
une'automobile.
Dans une autre ville, il échange le véhicule méca-
nique contre un phaétôn superbe.
Puis il vend cette dernière acquisition qui ne lui
avait coûté que de l'astuce et de l'imagination et
se rend à Arras avec le dessein de recommencer la
série grandissante de ses escroqueries locomotrices.
Par malheur, il se fit prendre au moment où il
posait le pied sur le premier échelon, c'est-à-dire. sur
la pédale d'une bicyclette obtenue par le même
moyen qui lui avait réussi à Epernay.
Après avoir été l'objet d'une instruction civile à
Arras, le cuirassier a été amené à Châlons où il at-
tend sa comparution devant le conseil de guerre.
Ajoutons qu'il a réussi & accomplir tout .son pro-
gramme en moins de six jours, juste assez pour ne
pas être déserteur.
Ua CADAVRE DE FEfflfflE DANS UNE MALLE. Les pièces
relatives au transfert à Monaco des époux Goold
sont parvenues de la direction des services péniten-
tiaires au ministère de l'intérieur à la préfecture de
Marseille et ont été transmises au parquet. Les di-
recteurs des prisons où sont internés les prévenus
ont été avisés qu'ils devraient remettre.les prison-
niers au wagon cellulaire qui les transportera à
Monaco.
On dit au palais de justice do Marseille que le dé-
part pour Monaco de Mme Goold pourrait êtrere-
tardé jusqu'au retour des commissions rogatoires
envoyées en Angleterre pour vérifier .si la prévenue
était réellement mariée à Vere Goold et si, par con-
séquent, elle a bien perdu sa nationalité française
pour acquérir la nationalité anglaise.
Dans le cas où ces commissions rogatoires tarde-
raient à arriver, Vere Goold serait seul transféré à
Monaco, en attendant que Je gouvernement fran-
çais soit en possession des pièces nécessaires pour
procéder à l'extradition de la prisonnière.
,M. Savard, juge d'instruction du parquet moné-
gasque, ayant reçu de Marseille le corsage rosé
taché de sang saisi dans la valise des Goold, a con-
voqué à la villa Menesini Mlle Girodin, nièce des
Goold, qui a reconnu que ce corsage ainsi que le
peignoir blanc éclaboussé de sang, trouvé dans
l'appartement des Goold, appartenaient bien à sa
tante..
Mme Léo, femme de ménage au service d'un ma-
gistrat de Monte-Carlo, demeurant à côté de la villa
Menesini, a été également interrogée. Elle a déclaré
que le corsage pouvait bien être celui que portait
Mme Goold lorsqu'elle l'aperçut sur le balcon avant
d'avoir entendu crier « Laissez-moi », et qu'elle
avait d'abord dit être de couleur saumon. Elle are-
connu aussi le peignoir comme celui que la femme
Goold portait à sa seconde apparition sur le balcon.
La fausseté du système de défense do la femme
Goold, qui tend à rejeter toute la culpabilité sur son
mari alcoolique, serait ainsi établie.
Mais il est à observer, ainsi que nous l'avons déjà
dit, que le corsage taché de sang a été trouvé dans
la malle, en contact avec le corps sanglant d'Emma
Levin, et qu'il se pourrait fort bien que les taches
qu'il porte provinssent de là.
LES FRRUDES. Sur commission rogatoire du par-
quet d'Alger, le service de< la sûreté de Marseille
instruit depuis quelque temps une affaire de fraudes
en douanes. Déjà huit arrestations ont été opérées
à Marseille et plusieurs autres dans les ports de
l'Algérie.
ROSAHICHEL TUÉ. A Briey, une famille de romani-
chels vivait dansune roulotte, à côté d'un débit tenu
par les époux Barthemann. Une querelle survint
entre Pesanti, le .chef des nomades, et le débitant.
L'auberge fut cribléo de coups do pierre la porte
étant fermée, Pisanti la fonça et .entra. Mme Bar-
themann, saisissant un fusil chargé, tira sur son
assaillant à bout portant. Le coup fit balle et attei-
gnit à la tête le nomade qui tomba comme une
masse. La mort avait été instantanée.
UN DRAME s'est déroulé hier soir dans un restaurant
de la rue des Augustins, à Rouen.
Une fille soumise, Jeanne Aubert, âgée de vingt-
quatre ans, ayant racolé deux jeunes campagnards,
• Lucien Piard et Adrien Foulongue, de Cleuville,
près d'Yvetot, les avait entraînés dans ce restau-
rant. A peine y étaient-ils installés qu'il survint
une bande d'apaohes à la tête desquels se trouvait
le souteneur de la fille Aubert, un nommé André
Pérès, âgé de vingt ans. Ce dernier -reprocha à sa
maîtresse d'avoir suivi les deux campagnards mal-
gré sa défense, et comme Jeanne Aubert répondait
sèchement qu'elle faisait ce qu'elle voulait, Pérès se
jeta sur elle un couteau à la main et la larda plu-
sieurs fois de sonarme; Piard et Foulon gué ayant
voulu se porter au secours de leur compagne de
rencontre, le souteneur les frappa à leur tour de
plusieurs coups de couteau. Puis la liande de ma-
landrins s'esquiva.
̃Quand la police arriva, elle releva le cadavre de la
fille Aubert qui avait été tuée sur le coup. Piard et
Foulongue ont été transportés à l'Hôtel-Dieu dans
un ôtat désespéré. Quant à l'assassin, il n'a pu être
encore retrouvé.
BflULÉS VIFS. A Alençon,un incendie s'est déclaré
dans l'écurie d'une ferme exploitée par M. Duchesne
à SainMNticolas-dc-Sommaire (Orne). Le jeune Henri
Fourchegu, âgé de dix ans, qui couchait dans l'écu-
rie et qui doit être l'auteur involontaire de l'incen-
diea a été retrouvé complètement carbonisé.
A Valras-la-Plage, près de Béziers, Mme Charles
Thomas nettoyait hier soir son lit avec de l'essence,
lorsque la bouteille se renversa en même temps
qu'une lampe allumée. Le feu prit aux jupes de
Mme Thomas qui, affolée, courut vers le balcon. Le
mari, infirme, voulut secourir sa femme, mais ses
forces le trahirent et il tomba inanimé au milieu des
flammes. Lorsqu'on put éteindre le feu, le corps de
Mme Thomas n'était qu'une immens* plaie. On dé-
ge§p,ère de la sauver/
TRIBUNAUX
Voleur de troncs d'égiise. Un ancien
ouvrier mécanicien nommé Polin, aujourd'hui mal-
heureux et vagabond, faisait appel, hier, d'un juge-
ment du tribunal de Dreux, le condamnant huit
mois de prison pour avoir, dans une église d'Eure-
et-Loir, fracturé et vidé le tronc de Saint-Antoine-
de-Padoue. Polin a avoué son délit, mais a invoqué
sa misère et la nécessité où il se trouvait de donner
du pain à ses trois enfants.
La cour a confirmé le jugement du tribunal :de
Dreux.
Oud-age -à. un témoin. Le tribunal maritime
de Toulon a condamné à deux mois du prison l'ou-
vrier de l'arsenal Jules André, membre du syndicat,
,qui .était poursuivi pour outrage à un témoin.
Dans l'arsenal, Jules André avait menacé l'ouvrier
Bionda, parce que celui-ci avait déposé dans le pro-
cès du jeune Brune! poursuivi pour outrage aux
gendarmes maritimes et aux agents de ^autorité
dans l'exercice de leurs fonctions.
NfiCBOIiOGIB 1
M. Benault-Morlièr©
M. Renault- Morlîère, ancien député républicain
progressiste de la Mayenne, anciende la Chambre, est mort hier soir, la suite d'une
longue et cruelle maladie, à Ernée, bourg de la
Mayenne, dont il était maire, et où S- était né le
11 octobre 1839.
Inscrit au barreau de Paris, où il ;avait fait ses
-études de droit, iLavait, en 1870, acheté une charge
d'avocat à la Cour de cassation et au Conseil d'Etat.
Nommé en 1871 conseiller général du canton d'Er-
née, il présenta des vœux en faveur de l'instruction
gratuite et obligatoire.
Elu le 5 mars 1876 député de le 1OT circonscription
de Mayenne par 9,880 voix contre :3,731 à M. Raulin,
conservateur, il fit partie de la gauche républicaine
et fut l'un des 363 députés qui refusèrent le yoiede
confiaace au ministère de Broglie. iRéélu. le lé octo-
'bre 1877 par 9 519 voix contre 6,271 à M. Boulier de
Branche, candidat du cabinet du 16 mai, il 'fut nom-
mé secrétaire de la Chambre.
En 1881, son mandat fut renouvelé et M. Renanli- 1
Morlière continua de siéger dans la anajorité oppor-
tuniste et soutint la politique scolaire et coloniale
du gouvernement républicain.
Le 4 octobre 1885, au scrutin de liste, il >étaït battu
avec toute la liste républicaine de la Mayenne, tkbîs
en 1893, alors qu'il était vice-président du conseil
fénéralde la Mayenne, revenait siéger à laCham-
re, où il réclamait la « formation >ji'>une majorité
gouvernementale forme et modérée, susceptible de
régulariser le fonctionnement normal de la Consti-
tution ».
Réélu en 1898 et en 1902, M. Renault-Moflière
avait été battu aux dernières élections par le comte
Henri- de Hercé, monarchiste, qui obtint 8,851 voix,
alors que lui-même n'en obtenait que 5,583.
On n'a pas oublié le rôle très important que M.
Renault-Morlière a joué dans les deux dernières lé-
gislatures. Il fut rapporteur de la commission char-
gée d'examiner le projet de loi sur le dessaisisse-
ment de la chambre criminelledans l'affaire Dreyfus.
Sa science de jurisconsulte etses opinions modérées
donnèrent alors une grande autorité Ik ses conclu-
sions hostiles à ce projet deloi gui enlevait Dreyfus
à ses juges naturels.
Frère d'un général de l'armée française et lui-
même très attaché au drapeau, M. Renault-Mortiers
ne pouvait être soupçonné de tiédeur à l'égard de la
patrie. On sait que malgré tous les efforts de M.
Renault-Morlière, la loi de dessaisissement futadop-
tée d'abord par la Chambre et, plus tard, par le
Sénat où elle rencontra aussi de rudes adversaires
tels que Waldeck-Rousseau et M. -Bérenger.
M. Renault-Morlière ne fut pas de ceux qui trou-
vèrent, dans l'affaire Dreyfus, une occasion ou un
prétexte pour adopter des opinions nouvelles et plus
profitables. C'est par libéralisme et paT respect du
droit qu'il avait défendu une cause juste. Libéral al
resta. Après le capitaine juif, il eut aussi pour clients
les catholiques tracassés par le gouvernement de,
M. Combes.
Il savait à quels dangers l'exposaient sa largeur
d'esprit et sa tolérance. Aux élections de 1906, il eut
un concurrent radical. Les conservateurs monar-
chistes ne manquèrent pas l'occasion de jeter bas le
ferme républicain qui depuis son entrée dans la car-
rière politique n'avait jamais faibli. Certes,
on n'avait pas à le récompenser d'une attitude dic-
tée par ses convictions et où n'entrait aucune pensée
d'intérêt. Mais il eût été plus politique po.ur les con-
servateurs de montrer que les républicains libéraux
ne sont pas toujours et forcément frappés dans le
dos par les réactionnaires, tandis .q.ulifs sont occu-
pés à résister aux sectaires. Le parti conservateur
de la Mayenne ne voulut pas manquer à la tradi-
tion déjà ancienne, dont M. Thiers fut la première
victime. Et M. Renault-Morlière, après quatre an-
nées de lutte en faveur de la liberté de conscience
et de la liberté d'enseignement, fut .chassé de la vie
publique par la droite.
Il n'y a pas à regretter pour. M. Renauït-Morlière
cette fin qui consacre l'harmonie parfaite d'une «car-
rière politique où l'on ne,vit jamais une préoccupa-
tion étrangère à la défense des principes républi-
cains et libéraux.
Les obsèques de M. Rodanet, maire du ?B arron-
dissement, président fondateur de l'école d'horloge-
rie, président de la chambre syndicale d'horlogerie
de Paris, membre du conseil de surveillance de l'As-
sistance publique, commandeur de la Légion d'hon-
neur, ont eu lieu, ce matin, en l'église Notre-Dame-
de-Lorette. On s'est réuni au domicile mortuaire, où
les honneurs militaires ont été rendus par un déta-
chement du 28e régiment de ligne.
L'inhumation a eu lieu au Père-Lachaise où des
discours ont été prononcés par MM. Armand Ber-
nard, au nom de l'administration préfectorale,
Aaron, pour la municipalité du 2e arrondissement,
Thilloy, secrétaire général de l'Assistance publique,
Olivier, vice-président de la chambre syndicale
d'horlogerie.
Nous avons le très grand regret d'apprendre la
mort du docteur Jules Decorse, médecin major de
2e classe des troupes coloniales, chevalier de la Lé-
gion d'honneur. Le docteur Decorse a été très réel-
lement victime de sa passion d'explorateur. Revenu
très souffrant en 1904 de la pénible mission qu'il
avait accomplie dans les territoires du Tchad, sous
la direction de M. Chevalier, il avait pourtant solli-
cité de M. Roume, gouverneur général de l'Afrique
occidentale, une autre mission au Soudan. Rentré
récemment en France avec un abcès au foie, il est
décédé au Val-de-Grâce.
Ses obsèques auront lieu demain a onze heures
au cimetière Saint-Mauiice (Seine).
Nous apprenons la mort subite, à l'âge de trente-
neuf ans, à Santiago (Chili), de M. André Breitt-
mayer, frère de MM. Georges et Paul Breittmayer
et de Mme Muntz, née Breittmayer.
André Breittmayer, depuis plusieurs années, s^é-
tait installé avec sa femme et ses enfants au Chili
où il s'était consacré à l'élevage et à la' culture de
la vigne.
Les obsèques de M. Achille "Veil, décédé à l'âge de
quatre-vingt-quatre ans, auront lien demain jeudi
29 du courant, à trois heures et demie. Réunion à
son domicile, 59, rue de Saintonge. Inhumation au
cimetière Montparnasse. Ni fleurs ni couronnes. Le
présent avis tiendra lieu d'invitation. De la part de
M. et Mme Charles Veil et leurs enfants, de M. et
Mme Emile Veil et leurs enfants, et de M. Adrion
Veil.
aT
On annonce la mort, .à Ohmeto (Corse), de Mme
Galloni d'Iatria, née Calonna de Lecca, veuve do
l'ancien sénateur, et à Ajaccio, de Mme Alessandri,
âgée de quatre-vingt-dix ans, qui était la mère du
général Alessandri.
générât Aiessanan.. !.j
'm.~JLT~ES ::1
Le théâtre 'Cluny fera prochainement sa réouverture.
La salle a été complètement transformée et embellie.
La nouvelle direction s'est en outre assuré pour la
saison un choix de pièces des auteurs les plus en vo-
gue et le concours d'artistes réputés.
On commencera par la reprise de la Marraine de Char-
ley qui obtint sur cette scène un succès sans précédent
et qui aura pour interprètes: Hamilton, A. Marie. Vâlot,
Germaine Milo, etc.
Suivant le conseil donné l'an dernier par M. Geor-
ges Bureau, fondateur du cours de droit théâtral au
Conservatoire, des représentations classiques ont été
données dans l'antique cirque romain de Lillebonne.
Volyeucte, Andrmwque, le Cid ont animé successive-
ment la scène avec un succès croissant.
Au pied du légendaire château de Robert le Diable,
qui vient d'être curieusement reconstitué par son
actuel propriétaire, un public élégant applaudissait
dimanche les Cloches de Corneville et des fragments de
Robert le Diable.
Le colonel X. l'auteur de Délateur, la pièce ac-
tuellement jouée au théâtre de l'Alcazar à Bruxelles,
est M. Le Lasseur, qui fit jouer l'an dernier un à-pro-
pos, VAme de Corneille, à la Comédie-Française.
On mande d'Amsterdam à VMoile belge que l'ac-
teur Waldemar, origiNaire de Hambourg, qui fut di-
recteur des « Tournées Ibsen », s'est empoisonné dans
sa cellule, à la prison d'Amsterdam. Waldemar, après
une tournée malheureuse, tomba dans la misère et se
laissa aller à commettre quelques vols. Depuis quel-
que temps, l'ancien acteur travaillait chez un peintre à
Amsterdam. Il allait pouvoir sortir de la gêne lorsque
la police vint l'arrêter. Une fois dans sa cellule, 'Wal-
demar s'est empoisonné. Son ancienne amie, une chan-
teuse suédoise, s'est suicidée de la même façon.
SPECTACLES DU MERCREDI 28 AOUT
Opéra, 8 h. Les Huguenots. Jeudi, relâche.
Français, 8 h. Hernani.
Porte Saint-Martin, 8 h. 1/2. Le Courrier ds Lyon.
Châtelet, 8 h. 1/2. -Les Pilules du diable.
Athénée, 8 h. 1J2. Chauffée- Le Cœur et iexe&iB.
Palais Royal, 8. h. 3/4.– Justin et OJ Le .Confcôleui
des wagons-lits.
Ambigu, 8 h. 1/2. L'Enfant du Temple.
Nouveautés, 8 h. 3/4. Le Bon agent et la mauvaiS'
cambrioleur. Vous n'avez rien & déclarer?
Th. Marigny. Têl.101-89. 8 hl/2.'U.ne*oirée dans le Bow.ery.
Saharet. Golâin.– Les Ville. Hadji Mohamed»
Déjazet.Sh. 1/2. 11?. ou elle?. Tire-au-Flane
.Grands Magasins Dufayel. h. 1/2 « 6 heures, .eonoeri
.et ciném-ateg-rctphe tou-s les -jours, sauf le -dimanche-
Variétés, 9 h. Au .cinématographe l'Enfant prodigue.
Cinématographe Pathé,:5, boulevard Montmartre, dé'
2 h. 1/2 ù 6 h. de 8 h. 1/2 à 11 'h,, nouveautés. > i
Jînghien, 11 minutes de :Paris, 152 -trains par Jour.
Etab. thermal. Casino. L'Auberge du Tohu-Bobij,
Mus. Grévin. Le Siège .de Port-Arthur. Les Catacombes
romaines. Le Cirque. L'actualité nr le cinématogrannS'
Tr Eiffel, 10 h. m. àlânuit. 1er et., restaurant-bras, dêj ."4 Jç-*
-etàlaeari^Matinfî.e.auihéâtre dim. etfôtes à 3 heur£||i
Jardin d'acclimatation. Ouvert tous les jours.
SPECTACLES DU JEUDI 29 AOUT
Opéra, relâche. Vendredi, 6 h. Faust.
Français, 8 h. 1/2. En Visite. Le Duel.
(Les autres spectacles comme mercredi);
.miiiin'.Lii j^ Ll l^iûiii un, ̃iÏ^TSii'iim A'
s:pjQ£vt
Courses de Dieppe
141 journée ûti prix d'Anmhttiïte a obtenu son 8a ces habituel. L'assistance était nombreuse et le .E/poiS;7
a présenté d'un bout à l'autre un intérêt .eoutenti.
Le prix de Québec ja,ÔO0 fr. 1,400 m..) a .été gagné par;
Watteau, à M Camille Blanc (3. "Jennings). Pari mù«"
tuel à 10 fr. 60 fr. 50; à la pelouse 45 fr. 50,
Le prix du Gouvernement (5,"5OOïr.,3;GO0-m.) est resté
par trois longueurs <à Scarabée, à M. J. làe-uxiCCSL* Í
uliilds). Pari mutuel écurie J. Lieux, iSîr.SO aast-r
9fc.:50.
:Le prix ,fie .'Bréauté (3,000 îr. 1,290 m.) a ̃été/p.eaf
Dieppe, à M. Camille Blanc (J. Jennings). Pari mutuel;:
16 fr.. et 21 fr.
Le prix d'Amphitrite (20,000 Tr., 2,400 m.), qui présen-'
tait un vif intérêt, a réuni neuf 'partants. Dan6 la lignS:
droite, PuniaGorda paraissait maîtresse de la course,
mais à cinquante mètres du poteau,.le jeune jockey;
JE. Rorfe amenait, nvec une parfaite décision, Ad fSbfc!.
xiam, ià M. E. Veil-Picard, et gagnait par trais quarte,
de longueurs. Pari mutuel: écurie E. WsJ^PicîcrËL,1;
168 Ir, 50 et 51 >fe.
Le prix de Puys (course de haies, B,®0fr.3jOOO,mJ},'
est iebu é. Le Belvédère, à'M. Maurice BarUière iPiv
lain David). Pari mutuel-: 32-ïr. et 80 fr.
Le prix de Rosflndal.(steeple-chase,4,0Q0ir., 3,800 m.)
a été pour Clignancourt, au comte Ed. de 'Fleurieu (NLt
d'Abzac). Pari mutuel écurie de FJteurienj 19ifr. *t
,et 10 fr. :S0.
Hier, à Baden-Baden, les écuries françaises ontasem-'1
porté fleux victoires :Tëpretwe principale, le prix as.
l'Avenir (45,000 fr,, 1,200 -m.) 'avec Sauge Pourprée, •au;
comte Le Warois (O'Conrror) '(Sauge Pourprée était $
égalité), et le -prix du Rhin (6,250 fr. 1,800 m.) weks
:Si Si (3/1) ;à M. Uaillault (Milton Henry).
Les autres épreuves de la journée ont été gagnées^
le prix de Jeunesse (6,250 fr., 1,000 m.), 'par Â-rtusW/
à M. "Weinberg (Korb); le prix de la Ville-de-Bafta
(12,500 fr., 2,000 m.), par Hammurahi (1/5), au haras 4»
Graditz (Burns); le prix de Oos (12,500 fr., 1.800m.), par
Mirida (6/1), au baron Ed. Oppenheim (Milton Henrjg.
•L.SU
AUTOîIOBIIilSattE
EE 'VOYAGE DE M. EMILE MORS
On mous communique la dépêche suivante >–
v Toulouse, 27 août. –Bien arrivés Toulouse oùnouâ^
étions -attendus par nombreux clients. Nous continua^'
rons sur Perpignan, Narbonne et Béziers le 28, Mont-r;
péllier le %v. Voitures toujours régulières. BmtML
Mors. »
PETITES NOUVELLES
Connaissant l'esprit pratique des Anglais ert le choix
judicieux qu'ils savent faire .des choses., il n'y a pas
lieu d'être surpris de voir un puissant syndicat pré, <
sidé par M.:Beadle acheter à M. Fouillaron le droit
d'exploiter en Angleterre et ses colonies son fameux
changemefit de -vitesse ^progressif.
:LIBRAIRIE
STTBARIS .1
'Les libraires mettent en vente le douzième mille Se
Sybaris, le Toman antique de JaanBertheroy, qui, apiîèjï
avoir fait les délices des .lettrés, conquiert les faveurs
du grand public. «
AVIS ET COMMUN:! CATION Si
^loYCO-PHËNiaU E* DrD£CLA1
\ès3 Antiseptique, ttsxdt Gorge,Toile tte, Hygiène..
Il n 5=B .n MM-gal/
HKPÊCHES COMMERCIALES
Bordeaux, 28 août.
Cafés. Cumana 55 fr.; Porto-Oabello super. 53 .fr.;
Tïalti 57 Ir. les .50 lui. entr.
Londres, 27 août.
Changes: Calcutta 1 sh. :3 .31/32 àen.; Bombay lsh.'
40 1/4 d. -Singapour et Penang 2 sh. 4 1/16 den.; Yokos
hama 2 sh. 0 7/16 den.; "Valnaraiso 12 5/16 den.
New-York, 27 août.
Changes.: sur .Paris 5 21 1/4; sur Londres 4 82 7/S?
sur Berlin 95 »/•».
Cotons. Recettes de ce jour: 4,000 balles contre
18,300 l'an dernier. Total des 4 jrs: 9,800 balles contré
37,500 l'an dernier. Middling Upland 13 35, .hausse 5/100.'
Marché soutenu. Ventes 2,400 balles.
Futurs; cour. Il 62; oct. 12 3fl; .déc. 12 42. Marché
ferme. ï i
Cafés. Rio Fair n" 7. futurs: cour. 5 50; oct. 53S5;
déc. 5 70. Ventes 191,000 sacs. Marché soutenu.
New Orléans. 27 août.
Cotons. –.Middling 13 9/16, hausse 1/8. Marché fermer.
Futurs: .cour. 13 »»; oct. 12 81; déc. 12 66..Marc'hâ.
soutenu. i
Rio. 27 août.
Cafés. .Recettes 13,000 sacs. Marché faible.
Stock: 53.4.090 sacs. Rio n» 7, 3,400 .r.eis,. inchangé.'
Change 15 1.4 ou 617 reis par iranc, inchangé.
Santos. 27 août.
Cafés. Recettes: 28,000 sacs. Marché calme.
Standard n° 7: 3,350 reis, inchangé.
Stock 1,303.000 sacs.
Fourrages. La Chapelle, 28 août.
86 voitures de paille et 31 de fourrages formant
43,400 bottes de paille et 15,800 de fourrages. Le3.
travaux des champs retiennent la culture. Les apports^'
sont plutôt faibles avec offres à livrer suivies. Cours;
fermes sur toutes les denrées. Les besoins sont plutôt',
importants, vu la faiblesse des ressources en consam.
mation.
1" gté 2« gtô 3° qté
Paille .de blé 30 à 32 28 à 80 25 à 2S
de seigle. 3$ 40 34 33 30 33.'
d'avoine. 28 30 26 28 24 26
Foin 50 52 48 50 45 -48-
Luzerne. 52 54 49 52 46 49
Regain 48 50 46 43 44 46
\L Le tout rendu dans Paris, au domicile de l'acheteur,
frais de camionnage et droits d'entrée compris 6 fr.*
pour foins et fourrages secs, 2 Ir. 40 pour paille. PourV
boire: 1 fr. par 100 bottes.
LIQUIDATIONS JUDICIAIRES
(Jugement du 27 août)
iîrodin,, vins-restaurant, 100, avenue Daumesnil.
DÉCLARATIONS DE FAILLITES
(Jugements du 27 août)
Trouillot, nid de cheveux-coiffeur, 41, boul. Voltair'
Desmet, vente et achat de matériel agricole, 14, rue'.
Castérès, à Clichy-la-Garenne.
Vilpelle, restaurateur, 46, rue Didot.
Soufflet, charron, 81, rue de la Santé, act. 155, hou»'
levard Auguste-Blanqui.
DENTIFRICES OE BOTOT ÎSS»-uÏÏÏÏS^b<^j
DE~'6iFR60E~ :OE BflTOT' sx~aet ce s~cnexune EDTD :3
ingénieur. Anciens et importants établisse^;
I ments de construction mécanique et de chaudron^
nerie de l'Ouest de la France cherchent un )eun§ 7
ingénieur susceptible do s'y intéresser pécuniaires
ment afin de développer leur outillage et leur rayoft-
d'action. Il en serait le sous-directeur appointé avejï
participation dans les bénéfices garantie par contrai?
S'adr. à M. Tkéodore _£g]]fti. inouï* des Italiens.JWI
pat un itinéraire préparé d'avance. Sa sécurité ré-
sulte, en principe, des conditions suivantes.
Impossibilité de donner simultanément deux iti-
néraires incompatibles;
̃ Impossibilité d'ouvrir le signal autorisant le pas-
sage si l'itinéraire à suivre n'est pas complètement
donné par toutes les aiguilles ou appareils rencon-
trés sur l'itinéraire;
̃ Impossibilité de détruire un itinéraire tant que le
signal qui autorise le passage n'est pas complète-
ment refermé.
Ainsi le poste de Bordeaux-Saint-Jean peut distri-
buer 26 itinéraires différents. Dans sa cabine, l'ai-
guilleur, à mesure qu'il donne les itinéraires par les
leviers électriques qu'il manœuvre, a sous les yeux
un tableau indicateur qui reproduit tous les mouve-
ments réels des aiguilles.
Tel est le système perfectionné. Pourquoi ne l'ap-
-plique-t-on pas? Pourquoi, en tout cas, chaque poste
n'est-il pas pourvu de l'appareil plus simple, en
usage à la Compagnie de l'Est, indiquant les posi-
tions d'aiguilles?
Comme, d'autre part, on peut toujours craindre
les mauvais engagements de train sur les aiguilles,
provenant de ce fait que l'aiguillage .aura été mal
fait, ou bien que, par force majeure, l'aiguille aura
mal fonctionné, de nombreux appareils de sûreté
ont été inventés pour remédier à cette terrible éyen-
tualité do l'aiguille entrebâillée, un d'entre eux est
adopté aujourd'hui par quelques compagnies de
chemins de fer. Il est dû à M. Sava Rogozea, chef
de section aux chemins de fer royaux de Roumanie.
Son principe est le suivant.
Lorsque les roues sont « mal engagées », l'ai-
guille les saisit automatiquement par leur menton-
net et les transporte sur la bonne voie au moyen
d'un léger déplacement latéral. La roue devient in-
telligente.
Comment obtenir ce déplacement latéral automa-
tique?
Ç'est là qu'est l'invention.
L'aiguille qui donne la voie principale au train
n'est pas, comme celle qui la double, éclissée en son
talon à la voie; elle est simplement juxtaposée au
rail qu'elle prolonge et maintenue par des tenons à
distance du rail voisin.
Ces tenons vont jouer le rôle de soupape de sû-
reté mécanique. Car lorsque le train essayera de se
lancer dans la fausse direction, ses barres de con-
nexion vont ployer l'aiguille ne pouvant pas se dé-
placer longitudinalement sera obligée de se dépla-
cer sur des glissières creuses transversales qui la
maintiennent; elle ne pourra pas faire autrement
que d'envoyer le train en bonne route, sans choc,
sans que personne so soit aperçu de rien, sauf le
mécanicien qui, si cela lui déplaît de continuer
dans cette direction, pourra stopper et faire machine
en arrière.
L'aigirille indéraillable se complète en vertu de
cet adage que « mieux fait douceur que violence »
par un petit plan incliné en fonte boulonné à l'aiguille,
au point où, si l'on doit dérailler, on déraillera. La
saillie de cc prisme sur l'aiguille n'est que de S cen-
timètres, ce qui lui permet de se loger dans la gorge
du rail voisin lorsque l'aiguille est « bien faite ».
Mais en cas d'erreur, quand le bandage de la roue
va quitter le champignon du bon rail, le mentonnet
de cette roue s'appuie déjà sur le plan incliné. En
même temps, sa pression latérale sur l'aiguille en
détermine la translation sur les glissières; au mo-
ment où la roue arrive au niveau du talon de l'ai-
guille, la face interne du mentonnet et la circonfé-
rence du bandage de la roue se trouvent respective-
ment dans le prolongement des faces verticale et
horizontale du « champignon du rail » de la voie
principale. De cette façon, les roues du train sui-
vent cette voie comme si l'aiguille avait été bien
faite, et sans à-coup évitent une catastrophe dont
les voyageurs ne se sont .pas doutés. Seule la ma-
nœuvre du disque, opérée par l'aiguille elle-même,
indique au. mécanicien s'il doit continuer sa route
ou chan ger de voie.
Ce système d'aiguillage, pratiqué sur les chemins
de fer roumains, hongrois et suisses, aux grandes
gares do Bucarest, de Budapest et de Berne, a été ex-
périmenté aussi par la Compagnie du Nord à la gare
de Saint-Denis.
L'accident de chemin de fer de Coutras
LES CAUSES DE L'ACCIDENT
On commence à être renseigné sur la façon dont
l'accident de Coutras a pu se produire. Les ingé-
nieurs du contrôle, après un examen minutieux de
la voie et du matériel, sont unanimes à penser
qu'une circonstance purement occasionnelle a pu
empocher le fonctionnement de l'aiguille, que mani-
festement l'aiguilleur, placé dans la guérite, a voulu
actionner en manoeuvrant en temps utile le levier
de commande.
Il est établi, en effet, que la tige de commande a
été faussée par la manoeuvre même du levier. Cette
tige, sous l'action du levier, s'est gondolée, et au
lieu de placer l'aiguille contre le rail de la voie
principale pour le passage du train express, celle-ci
est restée entrebâillée, c'est-à-dire dans la position
qu'elle occupait pour le passage du train de mar-
chandises qu'une manœuvre préalable avait dirigé
sur une voie de garage.
L'aiguilleur ayant vu son levier « baissé », c'est-
à-dire occupant la position normale, a eu la convic-
tion que l'aiguille avait joué. Il a donc mis sur la
voie principale le disque la rendant libre, et grande
a dû être la stupéfaction du malheureux quand il a
vu l'express s'engager sur la voie de garage dont il
avait fermé l'accès par toutes les manœuvres utiles
et prescrites 1
Quelle est maintenant la cause qui a empêché
l'aiguille d'être actionnée par la tige de commande? '1
Plusieurs suppositions sont faites à ce sujet.
Les ingénieurs pensent qu'un corps dur a pu se
trouver entre l'aiguille et le rail de la voie princi-
pale. Sa résistance a empêché la manœuvre en voi-
lant, comme nous le disons plus haut, la tige de
commande qui ne pouvait plus, dès lors, qu'immo-
biliser l'aiguille dans sa position à l'insu de l'ai-
guilleur.
Les ingénieurs pensent encore et c'est l'hypo-
thèsé la plus vraisemblable que la cause de la
résistance ayant immobilisé l'aiguille provient de
ce fait- circonstance purement fortuite que l'ai-
guilleur a actionné son levier au moment précis où
une roue d'un des véhicules du train de marchan-
dises s'était engagée sur la pointe de l'aiguille.
On annonce que M. Chastenet, député de la Gi-
ronde, interpellera le ministre des travaux publics
fur la catastrophe de Coutras.
Un pasteur allemand à Nice
Le Soleil du 20 août dernier publiait une informa-
tion d'après laquelle, à Nice, un pasteur allemand,
bon naturalisé français, revendiquait, à la suite de
la loi de séparation, la propriété des biens de la pa-
roisse où il exerce, tandis que d'autres protestants,
formés en association cultuelle, formulaient pareille
-prétention. Le Soleil ajoutait que quatre professeurs
de l'ancienne faculté protestante de Paris s'étaient
rangés à l'avis du pasteur allemand et que M. Ar-
mand Lods, « indigné de l'attitude de ses coreli-
gionnaires, avait envoyé sa démission motivée •>.
Nous avons demande à M. Armand Lods de bien
vouloir nous renseigner au sujet de cette informa-
tion. Nous recevons de lui la lettre suivante
Rimini, 26 août 1907.
A monsieur le rédacteur en chef
du journal le Temps.
Votre lettre du 20 août est venue me trouver à Ri-
mini avec un retard assez long. Je m'empresse de ré-
pondre aux questions que vous voulez bien me poser.
C'est par vous que j'ai connaissance de l'entrefilet du
Soleil. Je regrette vivement qu'une polémique soit ainsi
soulevée dans la presse au sujet de la dévolution du
temple et du presbytère çie Nice. Le Conseil d'Etat est
saisi, il eût donc été préférable que cette affaire fût
demeurée sur le terrain juridique.
Voici en un mot l'origine de ce conflit. Au lendemain
de l'annexion de la Savoie à la France, la communauté
luthérienne de Nice, qui aurait pu se constituer en
Eglise libre, demanda et obtint son union avec l'Etat.
Son pasteur, M. Mader, qui était Allemand, prit l'en-
gagement de se faire naturaliser Français. Il commença
des démarches à cet effet et fut nommé pasteur titu-
laire, à titre provisoire. Il toucha ainsi pendant plus de
trente ans un traitement sur le budget de l'Etat.
L'église et le presbytère furent construits tant au
moyen de souscriptions ouvertes en France et à l'é-
tranger que d'un secours important accordé par le gou-
vernement français. Ces deux immeubles furent acquis
au nom du consistoire luthérien de Paris qui, par dé-
cret impérial, fut autorisé à réaliser cet achat.
Après les désastres de 1870, le pasteur Mader, fier
de cette nationalité allemande qu'il n'avait pas encore
quittée, fit des démarches pour transformer l'église
officielle de Nice en une égiiso indépendante et émit la
prétention de faire" attribuer la propriété des immeu-
bles à une société anonyme allemande. Les corps cons-
titués de l'Eglise luthérienne de Paris repoussèrent la
singulière demande de ce pasteur et lui enjoignirent
à nouveau de régulariser sa situation personnelle en
se faisant naturaliser. A cette mise en demeure, M.
Mader répondit au consistoire de Paris que s'il obéis-
sait à de tels ordres, que s'il se faisait naturaliser, il
deviendrait l'homme le plus méprisable de sa paroisse.
Il convient d'ajouter que M. Mader poussa l'audace
jusqu'à célébrer dans une église officielle française des
services pour ranniversaire de l'empereur Guillaume,
Le scandale était si grand qu'à la suite de notes in-
sérées soit dans les journaux de Nice, soit dans ceux
iàe Paris, le ministre des cultes fit supprimer le traite-
ïnent du pasteur Mader. Le consistoire de Paris prit
nne délibération pour approuver cette mesure disci-
jjjïinaire et pour demander au gouvernement tout en
M» réservant la woxiriûté des immeubles de trans-
férer à Saint-Denis le poste officiel de pasteur créé à
Nice.
Telle était la situation lorsque la loi du 9 décembre
1905 prononça la séparation des Eglises et de l'Etat. Le
pasteur Marier profita aussitôt de ce nouveau régime
pour créer à Nice., sous le nom d'« Eglise évangélique
allemande », une association cultuelle qui ne,se com-
pose guère que d'étrangers.
Cette association se déclara indépendante du synode
particulier, du synode général, -et ne reconnut plus
l'autorité de i'inspecteur ecclésiastique français. Dans
ces conditions, le consistoire de Paris., légitime proprié
taire des biens, fit la dévolution du temple et -du pres-
bytère de Nice à l'Union consistoriale française Qui le
remplaçait. Il estima qu'il était juridiquement impos-
sible d'attribuer le patrimoine d'un établissement pu-
blic à une association qui ne se conformait pas aux
règles générales d'organisation du culte. Les membrest
du consistoire luthérien de Paris se sont donc montrés
respectueux de la loi et ont en même temps fai
preuve du patriotisme le plus éclairé en se refusant
à abandonner en toute propriété des immeubles
à une association qui a déjà manifesté l'intention de
se rattacher à des autorités ecclésiastiques allemandes.
De son côté, l'Union consistoriale de Paris a accepté
la dévolution des biens qui lai étaient offerts. Cette
•propriété lui est actuellement contestée dans un pour-
voi déposé par le pasteur .Mader et par les membres
de l'association qu'il a fondée. -̃_
Je suis certain que le Conseil d'Etat, interprète fidèle
de la loi, maintiendra la décision prise par notre con-
sistoire de Paris et ne permettra pas que les biens d'un
établissement public français deviennent la propriété
d'une association allemande.
Quant à l'intervention des professeurs, intervention
qui a motivé ma démission de membre de l'associa-
tion pour le maintien de la faculté de théologie de
Paris, c'est eux et non à moi qu'il appartient de
l'expliquer.
Je reste à votre disposition pour vous fournir tous
les éclaircissements complémentaires que vous pou-
vez désirez et je vous prie d'agréer, monsieur le rédac-
teur en chef, l'expression de mes sentiments les jïlus
dévoués.. ̃ ̃'
ARMAND LOBS.
La crise viticole
Le Journal officiel publie aujourd'hui an déeret
appliquant à 1 Algérie la loi du 29 juin dernier sur
le sucrage, la circulation et le mouillage des vins.
Voici les dispositions essentielles du décret
En ce qui concerne la déclaration de récolte et la
suite des sucres, sont applicables à l'Algérie les dis-
positions des articles let, 2, 4, 6, 7, 8 et 5 de la loi-du
29 juin 1907. Les attributions dévolues en France
par ces articles à l'administration des contributions
indirectes seront exercées en Algérie par le service
des contributions diverses.
En ce qui concerne la circulation des vins, à partir
du 1er septembre prochain, aucun enlèvement ni
transport de vin ne pourra être fait en Algérie sans
déclaration préalable de l'expéditeur ou de l'acheteur
et sans que les voituriers et transporteurs soient
munis d un congé, d'un acquit-à-caution, d'un laissez-
passer ou d'un passavant timbré à 10 centimes pris
au bureau des contributions diverses. Il suffira d'une
seule de ces expéditions pour plusieurs voitures,
ayant la même destination et marchant ensemble.
Les passavant, congé, laissez-passer ou acqûîts-
à-caution énonceront, tant à la souche qu'à l'amplia-
tion, la nature, l'espèce et la quantité des vins mis
en circulation, le nombre et la contenance des fûts,
les lieux d'enlèvement et de destination, les nom,
prénoms, demeure et profession des expéditeurs,
voituriers et acheteurs ou destinataires, le jour et
l'heure d'enlèvement, le délai et le mode de trans-
port et la route à suivre. Les voituriers, transpor-
teurs ou conducteurs seront tenus d'exhiber ces
expéditions à toute réquisition des employés et sans
aucun délai.
Les vendanges fraîches, circulant hors de l'arron-
dissement de la récolte ou des cantons limitrophes
en quantités supérieures à 10 hectolitres, sont sou-
mises aux mêmes formalités à la circulation que les
vins. ̃̃'̃
L'article 2 de la loi du 15 juillet 1907 est rendu ap-
plicable en Algérie.
En ce qui concerne le commerce des vins en gros,
à partir du 1er septembre, quiconque voudra faire
en Algérie, à quelque titre que ce soit, le commerce
des vins en gros devra en faire la déclaration huit
jours au moins à l'avance au bureau des contribu-
tions diverses de sa circonscription et se munir do
a licence aflérente à ce commerce.
Cette déclaration énoneera 1° Les nom, prénoms
et demeure du déclarant; 2° la situation et la des-
cription des locaux devant servir de magasin; 30 le
nombre et la capacité des récipients d'une conte-
nance supérieure à 10 hectolitres; 4° les quantités
de vin existant en sa possession, tant dans le lieu de
son domicile qu'ailleurs.
Les commerçants déjà installés doivent faire la
même déclaration dans les trois jours qui suivront
la promulgation du présent décret.
loute communication intérieure entre le local ou
les locaux composant les magasins dé gros et les
autres locaux de la même maison ou des maisons
voisines, occupés ou non par le marchand en gros,
estinterdite et les ouvertures doivent être scellées.
Les employés des contributions diverses sont au-
torisés à pénétrer dans les magasins de gros à toute
heure du jour, depuis le lever jusqu'au coucher du
soleil, à l'effet d'y faire toutes vérifications néces-
saires concernant la nature et la qualité des vins et
constater les quantités restant en magasin.
Le Journal officiel récapitule comme il suit les dé-
placements de régiments qui viennent d'être effec-
tués à la suite des troubles dans les régions vitico-
les du Midi. Ont été tranférés
Le 12° d'infanterie, de Perpignan à Tarbes.
Le 14e d'infanterie, de Hrive à Toulouse.
Le 15e d'inf., de Carcassonne-Castelnaudary à Albi.
Le 53° d'infanterie, de Tarbes à Perpignan.
Le 80° d'infanterie, de Tulle à Narbonne.
Le 81e d'infanterie, de Rodez à Montpellier.
Le 1W" d'infanterie, de Narbonne à Tulle.
Le 122» d'infanterie, de Montpellier à Rodez.
Le 126° d'infanterie, de Toulouse à Brive.
Le 143e d'inf., d'Albi à Carcassonne-Castelnaudary.
Le 17e dragons, de Carcassonne à Vienne.
Le 19e dragons, de Vienne à Carcassonne.
(Dépêches cCe nos correspondants particuliers)
Perpignan, 28 août.
M. Dupré, préfet des Pyrénées-Orientales, vient
d'être appelé télé graphiquement à Paris par M.
Clemenceau, qui désire être renseigné sur les con-
ditions dans lesquelles s'opère le recouvrement des
impôts.
MM. Berge et Jonquères d'Oriola que le parquet
général de Montpellier, à la vue du dossier sur l'in-
cendie de la préfecture, a retenus sous l'inculpation
d'outrages au préfet et au gouvernement, étaient
convoqués, dans le cabinet de M. Mouret pour un
complément d'information. Tous deux avaient été
déjà'interrogés sur la déposition de certains témoins
qui déclarèrent les avoir vus participant au mouve-
ment contre la préfecture. M. Berge aurait pris la
tête d'une colonne de manifestants, en criant « En
avant contre la préfecture » M. Jonquères. d'Oriola
aurait stimulé les manifestants allant de groupe en
groupe. Or, le témoin qui accusait M. Berge, serait
revenu sur sa première déposition. Quant à M. Jon-
quères d'Oriola, il aurait fourni un alibi. Un em-
ployé d'octroi affirme pourtant l'avoir aperçu à neuf
heures et quart le soir de l'incendie, tandis que M.
Jonquères d'Oriola prétend avoir quitté Perpignan à
huit heures et demie au plus tard. Hier, dans le ca-
binet de M. Mouret, M. Jonquères d'Oriola a re-
nouvelé ses déclarations premières. M. Berge, qui
serait absent, n'a pas paru.
Nîmes, 28 août.
Dans sa dernière séance, le comité départemental
de défense viticole du Gard, sous la présidence de
M. Lauze, maire de Lezan, a examiné le cas de M.
Marcelin Albert, et pris à ce sujet la délibération
suivante
Le comité viticole du Gard,
Considérant que Marcelin Albert, dans sa lettre adres-
sée aux comités d'Argeliers n° 1 et n° 2, demande à ce
que sa conduite soit soumise à l'appréciation des pré-
sidents de défense viticole de l'Aude, de l'Hérault, des
Pyrénées-Orientales et du Gard;
Considérant que Marcelin Albert ayant fait confiance
àlajustice du peuple et au jury d'honneur, composé de
ses pairs, des viticulteurs comme lui, il doit être fait
droit à sa demande, qu'il n'est pas possible de consi-
dérer comme nulle et non avenue;
Mais, considérant d'autre part, qu'il y a urgence à
parer au plus pressé et à organiser, non seulement
dans le Midi, mais encore dans la France entière, la
défense du vin naturel que les vendanges sont là, et
que. pendant deux mois, les viticulteurs y seront oc-
cupes,
Par ces motifs, demande à Marcelin Albert d'atten-
dre les premiers jours de novembre prochain pour re-
nouveler sa requête
Espère qu'à ce moment les comités d'Argeliers la
prendront en considération, et que copie de cette déci-
sion sera communiquée à Marcelin Albert, ainsi qu'à à
M. Marius Cathala, président du nouveau comité d'Ar-
geliers.
Les ouvriers du bâtiment
On sait que les ouvriers charpentiers et les ou-
vriers fumistes de la Seine sont actuellement en
grève. Pour donner l'occasion à tous les travailleurs
du bâtiment « d'affirmer leur étroite solidarité »
avec ces grévistes, la confédération générale du tra-
vail, l'union des syndicats de la Seine et la fédéra-
tion nationale du bâtiment avaient organisé hier
soir à la Bourse du travail une grande réunion cor-
porative. L'assistance, composée de charpentiers,
maçons, terrassiers, serruriers, menuisiers, etc.,
était si nombreuse qu'elle ne put trouver place dans
la grande salle on dut tenir en même temps une
seconde réunion dans la salle des grèves.
Le secrétaire de l'union syndicale des ouvriers
charpentiers, M. Bourreau, a exposé les origines de
la grève de cette corporation et exprimé l'espoir que
tous les travailleurs du bâtiment feraient, dans la
mesure du possible, œuvre de solidarité avec les
grévistes.
M. Nicolet, secrétaire de la fédération du bâti-
ment, a annoncé que les entrepreneurs de maçonne-
rie préparaient le lock-out. Il en a donné la preuve
en lisant le compte rendu de la dernière réunion
tenue x>ar le conseil d'administration da .croupe deç
chambres syndicales. Ce compte rendu contient le
passage suivant qui a paru très démonstratif anx
auditeurs:
La chambre de la maçonnerie « décidée à s'organi-
ser fait procéder dans ce but par l'entremise de M.
Huret, à une enquête à Berlin, sur l'organisation des
lock-out et des cartels.
De son côté, M. Villemin a demandé une entrevue
avec les banquiers et les fournisseurs du bâtiment
afin de connaître leurs intentions au cas où « l'on se
trouverait dans la nécessité de décider un look-out «.
Il a obtenu des assurances favorables au point de vue
soit des délais à accorder, soit des fournitures à faire.
Les fournisseurs ont même promis de « refuser, au be-
soin, toutes livraisons aux dissidents ainsi qu'aux mai
sons de gros rabais ».
L'orateur a affirmé que ces menaces n'effrayaient
point les travailleurs du bâtiment, car ceux-ci se
sentent assez forts pour soutenir la lutte.
M. Grinuelhes, secrétaire de la confédération gé-
nérale du travail, s'est' déclaré convainc que les
corporations fédérées- viendraient à bout des mesu-
res prises par les entrepreneurs pour résister aux
revendications des ouvriers. « Les patrons ne sa-
vent .à quel saint du calendrier capitaliste se vouer,
s'est-il écrié. Ils sont aux abois. Leur menace de
lock-out est une preuve de votre force. Son dis-
cours a été couvert d'applaudissements.
A la fin de la réunion, M. Perauit, secrétaire du
syndicat des terrassiers, fait adopter un ordre du
jour par lequel les assistants, après avoir affirmé
leur solidarité avec les grévistes, s'engagent à veil-
ler sur les agissements des « jaunes » restés sur les
chantiers. Ils déclarent, en outre, qu'ils ne se lais-
seront pas effrayer par la menace d'un lock-out et
qu'ils se tiennent prêts à toute éventualité pour dé-
fendre leurs droits et sauvegarder leurs intérêts.
La sortie s'est effectuée vers minuit sans incident.
Les abords de la Bourse du travail étaient occupés
par un important service d'ordre dirigé par deux
commissaires divisionnaires.
FAITS DIVERS
LA TEMPÉRATURE
Bureau centre météorologique
Mercredi 27 août. La situation atmosphérique
«ontinue à se modifier dans l'ouest de l'Europe. Une fai-
ble dépression s'est avancée jusque sous le golfe de
Gascogne (761mm.), où le baromètre a baissé de 2 mm.
depuis hier. D'autres minima se dirigent sur le nord-
ouest de l'Europe.
Les fortes pressions'se retirent sur le centre et l'est
du continent.
Le vent est faible de l'est sur la Manche et la Pro-
vence, du sud-ouest en Gascogne; la mer est généra-
lement belle.
Des pluies sont tombées sur la Baltique et les îles
Britannkpues. en France, des orages ont éclaté dans
le sud-ouest on a recueilli 34 mm. d'eau à Biarritz,
1 à Bordeaux, Nantes et Clermont.
La température monté sur nos régions. Ce matin,
le thermomètre marquait 7° à HaDaranda, 15° à Paris,
18» à Clermont, 21° à Toulouse, 24° à Alger-
On notait 19° au puy de Dôme, 13° au mont Aigoual,
6° au pic du Midi.
En France, un temps chaud est probable avec ondées
orageuses dans toutes les régions.
A Paris, hier, la température moyenne. 17»2, a été
supérieure de 0°4 à la normale (16°8).
A la tour Eiffel, maximum 23° le 27 août à 2 h.
du soir; minimum 14°6 le 28 à 1 h. du matin.
Observatoire municipal (région PARISIENNE)
Le ciel, peu nuageux la journée d'hier, se charge ce
matin de nuages moyens modérés des régions sud,
et une pluie légère tombe entre 9 h. 45 et midi. Les
vents, prés dusol, sont faibles de nord à est.
La température s'est un peu élevée, et la moyenne
d'hier surpassait la normale.
La pression barométrique, en baisse lente, accuse à
midi 763 mm.
LA CHAPELLE DES ALL1HGES. La commission des
monuments historiques vient de classer la chapelle
des Allinges, près de Thonon (Haute-Savoie).
Ce curieux petit édifice, du style roman primitif,
voûté en berceau, offre dans le cul-de-four de J'ab-
side de très remarquables fresques du dixième siècle
représentant le Christ entre la Vierge et saint Jean,
dans une gloire encadrée par les symboles des qua-
tre évangélistes. Les quatre vertus théologales,
sous forme de bustes féminins, traités à la manièro
byzantine, forment avec des draperies ingénieuses
le soubassement de cette curieuse composition.
Avec les fresques plus récentes de la sacristie
d'Habère-Lullin (quatorzième siècle) et colles déjà
classées du cloître d'Abondance (quinzième siècle),
le département de la Haute-Savoie compte trois pré-
cieux monuments de peinture décorative.
La chapelle des Allinges présente en outre un in-
térêt historique c'est là que saint François de Sales
se réfugia de 1596 à 1598 pour convertir le Chablais
au catholicisme, après l'occupation de cette partie
du duché de Savoie par les Bernois.
UN NOUVEAU MUSÉE. Mme veuve Le Sergeard de
Monnecove, née Foster, vient de léguer à la ville de
Fruges (Pas-de-Calais) son magnifique château de
Radinghem avec les collections de tableaux, d'objets
d'art et de meubles artistiques qu'il contient.
La testatrice met comme condition à ce legs que le
château de Radinghem devienne un musée public.
Elle lègue, en outre, pour l'entretien du nouveau
musée une somme de 100,000 francs.
DEUX AGENTS GRIÈVEMENT BLESSÉS. Au café Aurelle,
situé à l'angle de la rue Cousin et du boulevard Na-
tional, à Clichy-sur-Seine, quatre consommateurs
eurent, hier soir, une violente discussion à propos
d'une partie de billard, M. Aurelle, craignant que la
querelle ne dur2t, les invita à se retirer. Tous sor-
tirent, sauf un nommé Pozat, qui était particulière-
ment surexcité, et comme M. Aurelle le prenait
doucement par le bras pour lui faire franchir la porte
de son établissement, Pozat, furieux, lui asséna sur
la tête un coup de queue de billard. M. Aurelle tomba,
assommé.
Pendant qu'on donnait des soins au marchand de
vin, Pozat prit la fuite et se réfugia chez lui, rue
Cousin. Le commissaire de police de Clichy ayant
été prévenu envoya deux agents pour l'arrêter à
son domicile.
Il était environ dix heures quand ces deux agents
le sous-brigadier Henry "et l'agent Tavieili
frappèrent à la porte de Pozat.
Ouvrez, Pozat, dit le sous-brigadier.
Pour toute réponse, Pozat tira deux coups de re-
volver quijitteignirent le sous-brigadier Henry en
plein ventre et qui le firent s'abattre dans l'escalier.
L'agent Tavielh, passant par-dessus le corps de
son chef, se précipita sur Pozat; mais celui-ci, qui
continuait à tirer, le blessa d'une balle au cou. Des
voisins et d'autres agents, attirés par le bruit des
détonations, accoururent et parvinrent à désarmer
le forcené. Un des locataires avait encore reçu une
balle dans la joue.
Le commissaire de police a envoyé Pozat au Dé-
pôt.
Le sous-brigadier Henry et l'agent Tavielli ont
été transportés à l'hôpital Beaujon. L'état du sous-
brigadier est grave. p
Sur. la proposition de M. Lépine, préfet de police,
deux médailles d'or ont été décernées par M. Cle-
menceau au sous-brigadier Henry et à l'agent Ta-
violli.
MEURTRE ET TENTATIVE DE SUICIDE. Au cours d'une
discussion d'ordre intime survenue ce matin vers
huit heures, dans une chambre d'hôtel, rue de Cha-
ronne, un jeune homme de vingt-trois ans, nommé
Paulus Schage, compositeur, a tiré deux coups de
revolver sur une jeune femme, Marie Tiair, àgée de
vingt-deux ans, avec laquelle il entretenait depuis
quelque temps des relations. La malheureuse a
rendu le dernier soupir après une courte agonie.
Paulus Schage a tenté ensuite de se suicider en se
tirant deux balles dans la tête. Grièvement blessé,
il a été transporté à l'hôpital Saint-Antoine où
M. Borde, commissaire de police du quartier de la
Petite-Roquette, s'est rendu pour l'interroger.
DRAME PASSIOKSEL. -Nous disions hier que l'instruc-
tion ouverte à la suite de la mort de M. Albert
Alleaume, ce jeune chimiste qui travaillait chez M.
̃Gérin, fabricant de produits chimiques à Préey-sur-
Oise, et qui avait succombé à l'hôpital Cochin, où
on l'avait transporté, avait pour but de déterminer
si ce jeune homme s'était suicidé ou s'il avait été
victime d'un crime.
Une lettre trouvée au domicile de l'ami de M. Al-
bert Alleaume où celui-ci fut trouvé inanimé, per-
met de considérer l'hypothèse du suicide comme la
seule vraisemblable.
Dans cette lettre qu'il écrivait à sa mère, le jeune
désespéré disait
Je n'éprouverais aucune peine à faire un saut dans
l'inconnu, et si ce n'était ma lâcheté bien connue et
ma crainte'de souffrir je n'hésiterais pas à partir
pour le grand voyage. C'est du reste ce que je ferai
un jour.
Puis, après avoir exprimé à son ami le profond
amour qu'il ressentait pour Suzanne V. et s'être
plaint de l'indifférence de la jeune fille, il ajoutait
Mon rêve serait de trouver un poison qui m'endor-
mirait pour toujours.
Dans des lettres écrites quelques jours plus tôt à
l'un de ses amis, Albert Alleaume avait déjà mani-
festé dé nareils sentiments. En outre, il avait plu-
sieurs fois tenté de se suicider, notamment au mois
de mai dernier, avec de la morphine.
La jeune femoie.jjQuriaauelle M. MhertAlle,axim&
avait conçu une si folle passion sera néanmoins en- i
tendue par M. Boucard, juge d'instruction, ainsi que
plusieurs de ses amis, mais seulement à titre de té-
moins et non comme inculpés.
ACCIDENT D'ASCEHSEUR. Un jeune homme de dix-
sept ans, Pierre Vandenbogt, employé au service de
M. Ch. Maulme, négociant commissionnaire, 53 rue
de Châteaudun, a été grièvement blessé, ce matin,
au moment oit il prenait place dans l'ascenseur de
la maison, par suite d'un détraquement survenu
dans l'appareil. On a dû faire appel au .concours des
pompiers pour le dégager. Il a été transporté dans
un état grave à l'hôpital Lariboisière.
M. Tanguy, commissaire de police du quartier de
la Chaussée-d'Antin, a ouvert une enquête sur les
causes de cet accident.
US £AHBBiOLEUnSDE M. CHALJCJay.. Nousavons ra-
conté la tentative de vol dont avait été victime
M. Alban Chaligny, constructeurmécanicien, 35, rue
du Département et nous avons dit quel accueil il
avait fait aux malfaiteurs qui s'étaient introduits
dans son usine. L'un de ces derniers, qui s'appelle,
croit-on, Eugène Révillon, est mort hier a l'hôpital
Lariboieière où il avait subi l'opération de la lapa-
rotomie.
Son «ompîice, Georges -Delau sera transférié, dans
quelques jours, à l'infirmerie du Dépôt.
fiRSVE KICENDIE A BERCY.– Un incendie s'est déclaré
hier soir, a six heures, dans les écuries de M. Mul-
ler, loueçir et voiturier, 207, rue de Bercy, qui abri-
taient soixante-dix chevaux. Cinq de ces malheu-
reux animaux ont pu, après des .efforts désespérés,
rompre leurs attaches. Les autres, c'est-a-dire
soixante-cinq, ont été entièrement carbonisés.
Le sinistre, qui avait éclaté dans te grenier de M.
Muller, contenant 3,500 bottes de paille .et de foin
et 100 sacs d'avoine, s'est révélé par une colossale
gerbe de feu qui -a crevé le toit. L'alarme fut aussi-
tôt donnée, et bientôt arrivaient les pompiers de la
caserne de Chaligny, qui s'efforcèrent de circonscrire
l'incendie en l'empêchant de gagner une raffinerie
voisine, et les pompiers de l'état-major, précédés de
M. Lépmé et du colonel Vulquin. A 7 heures 1/2, les
pompiers étaient maîtres du feu.
Les dégâts peuvent être évaluée à un demi-million
de francs, se répartissant ainsi 250,000 fr. pour M.
Muller, 150,000 fr. pour M. Guittard, propriétaire
d'un chantier de planches attenant à l'immeuble où
l'incendie s'est déclaré, 100,000 fr. pour les Aciéries
d'Angers, qui possèdent une fabrique de ciment ar-
mé, contiguë à l'établissement de M. Muller, et de-
venue également la proie des flammes.
M. Boutineau, commissaire de police, a ouvert
une enquête pour déterminer les causes du sinistre.
Il convient de mentionner la conduite de l'inspec-
teur de police Vézin, qui, apprenant qu'un réservoir
d'acétylène servant à l'éclairage de l'établissement
pouvait faire explosion, se précipita de ce côté au
moment où les flammes jaillissaient de toutes parts,
et vida complètement le dangereux récipient.
UN DÉRAILLEMENT A LA SORTIE DE VERSAILLES. La lo-
comotive du train de la ligne Versailles-Invalides,
qui quitte Versailles à 1 h. 17 de l'après-midi, a dé-
raillé hier au sortir de la gare rive gauche, à l'entrée
du tunnel Saint-Martin, Le chef de train, M. Louis
Vatour, a été blessé à la tête et au côté droit.
Il résulte de l'enquête ouverte par M. Vidal, ̃com-
missaire spécial de police, que l'accident serait dû
.au mauvais fonctionnement des aiguilles.
LA DÉCHÉANCE D'UN DESCENDANT DES « BOURGEOIS DE CA-
LAtS ». On nous écrit de Châlons
On vient d'écrouer à la prison militaire de Châ-
lons un jeune cuirassier appartenant à une garni-
son du 6° corps, arrêté il y a quelques semaines à
Arras pour escroquerie, et qui est le très authenti-
que descendant d'un des plus nobles bourgeois de
Calais. Nous ne le désignerons pas autrement, afin
de ne pas ajouter à la douleur des siens.
Elevé par une famille aujourd'hui ruinée, avec des
idées de luxe et de « bon plaisir », le jeune homme
ne tarda pas à prendre en dégoût la vie de petite
garnison à laquelle il se trouvait condamné.
Un beau jour, il partit sans permission et sans
argent. A Epernay, il. se présentait chez un loueur
de bicyclettes et, sur la seule déclaration de son
nom glorieux, sur sa belle mine, il obtenait du mar-
chand empressé la meilleure machine du magasin.
A Château-Thierry, le noble cuirassier troque sa
bécane roturière contre une motocyclette, en lais-
sant la première en gage.
A Meaux, son ambition grandissant avec réloi-
gnement de sa garnison, il obtient qu'on lui prête
une'automobile.
Dans une autre ville, il échange le véhicule méca-
nique contre un phaétôn superbe.
Puis il vend cette dernière acquisition qui ne lui
avait coûté que de l'astuce et de l'imagination et
se rend à Arras avec le dessein de recommencer la
série grandissante de ses escroqueries locomotrices.
Par malheur, il se fit prendre au moment où il
posait le pied sur le premier échelon, c'est-à-dire. sur
la pédale d'une bicyclette obtenue par le même
moyen qui lui avait réussi à Epernay.
Après avoir été l'objet d'une instruction civile à
Arras, le cuirassier a été amené à Châlons où il at-
tend sa comparution devant le conseil de guerre.
Ajoutons qu'il a réussi & accomplir tout .son pro-
gramme en moins de six jours, juste assez pour ne
pas être déserteur.
Ua CADAVRE DE FEfflfflE DANS UNE MALLE. Les pièces
relatives au transfert à Monaco des époux Goold
sont parvenues de la direction des services péniten-
tiaires au ministère de l'intérieur à la préfecture de
Marseille et ont été transmises au parquet. Les di-
recteurs des prisons où sont internés les prévenus
ont été avisés qu'ils devraient remettre.les prison-
niers au wagon cellulaire qui les transportera à
Monaco.
On dit au palais de justice do Marseille que le dé-
part pour Monaco de Mme Goold pourrait êtrere-
tardé jusqu'au retour des commissions rogatoires
envoyées en Angleterre pour vérifier .si la prévenue
était réellement mariée à Vere Goold et si, par con-
séquent, elle a bien perdu sa nationalité française
pour acquérir la nationalité anglaise.
Dans le cas où ces commissions rogatoires tarde-
raient à arriver, Vere Goold serait seul transféré à
Monaco, en attendant que Je gouvernement fran-
çais soit en possession des pièces nécessaires pour
procéder à l'extradition de la prisonnière.
,M. Savard, juge d'instruction du parquet moné-
gasque, ayant reçu de Marseille le corsage rosé
taché de sang saisi dans la valise des Goold, a con-
voqué à la villa Menesini Mlle Girodin, nièce des
Goold, qui a reconnu que ce corsage ainsi que le
peignoir blanc éclaboussé de sang, trouvé dans
l'appartement des Goold, appartenaient bien à sa
tante..
Mme Léo, femme de ménage au service d'un ma-
gistrat de Monte-Carlo, demeurant à côté de la villa
Menesini, a été également interrogée. Elle a déclaré
que le corsage pouvait bien être celui que portait
Mme Goold lorsqu'elle l'aperçut sur le balcon avant
d'avoir entendu crier « Laissez-moi », et qu'elle
avait d'abord dit être de couleur saumon. Elle are-
connu aussi le peignoir comme celui que la femme
Goold portait à sa seconde apparition sur le balcon.
La fausseté du système de défense do la femme
Goold, qui tend à rejeter toute la culpabilité sur son
mari alcoolique, serait ainsi établie.
Mais il est à observer, ainsi que nous l'avons déjà
dit, que le corsage taché de sang a été trouvé dans
la malle, en contact avec le corps sanglant d'Emma
Levin, et qu'il se pourrait fort bien que les taches
qu'il porte provinssent de là.
LES FRRUDES. Sur commission rogatoire du par-
quet d'Alger, le service de< la sûreté de Marseille
instruit depuis quelque temps une affaire de fraudes
en douanes. Déjà huit arrestations ont été opérées
à Marseille et plusieurs autres dans les ports de
l'Algérie.
ROSAHICHEL TUÉ. A Briey, une famille de romani-
chels vivait dansune roulotte, à côté d'un débit tenu
par les époux Barthemann. Une querelle survint
entre Pesanti, le .chef des nomades, et le débitant.
L'auberge fut cribléo de coups do pierre la porte
étant fermée, Pisanti la fonça et .entra. Mme Bar-
themann, saisissant un fusil chargé, tira sur son
assaillant à bout portant. Le coup fit balle et attei-
gnit à la tête le nomade qui tomba comme une
masse. La mort avait été instantanée.
UN DRAME s'est déroulé hier soir dans un restaurant
de la rue des Augustins, à Rouen.
Une fille soumise, Jeanne Aubert, âgée de vingt-
quatre ans, ayant racolé deux jeunes campagnards,
• Lucien Piard et Adrien Foulongue, de Cleuville,
près d'Yvetot, les avait entraînés dans ce restau-
rant. A peine y étaient-ils installés qu'il survint
une bande d'apaohes à la tête desquels se trouvait
le souteneur de la fille Aubert, un nommé André
Pérès, âgé de vingt ans. Ce dernier -reprocha à sa
maîtresse d'avoir suivi les deux campagnards mal-
gré sa défense, et comme Jeanne Aubert répondait
sèchement qu'elle faisait ce qu'elle voulait, Pérès se
jeta sur elle un couteau à la main et la larda plu-
sieurs fois de sonarme; Piard et Foulon gué ayant
voulu se porter au secours de leur compagne de
rencontre, le souteneur les frappa à leur tour de
plusieurs coups de couteau. Puis la liande de ma-
landrins s'esquiva.
̃Quand la police arriva, elle releva le cadavre de la
fille Aubert qui avait été tuée sur le coup. Piard et
Foulongue ont été transportés à l'Hôtel-Dieu dans
un ôtat désespéré. Quant à l'assassin, il n'a pu être
encore retrouvé.
BflULÉS VIFS. A Alençon,un incendie s'est déclaré
dans l'écurie d'une ferme exploitée par M. Duchesne
à SainMNticolas-dc-Sommaire (Orne). Le jeune Henri
Fourchegu, âgé de dix ans, qui couchait dans l'écu-
rie et qui doit être l'auteur involontaire de l'incen-
diea a été retrouvé complètement carbonisé.
A Valras-la-Plage, près de Béziers, Mme Charles
Thomas nettoyait hier soir son lit avec de l'essence,
lorsque la bouteille se renversa en même temps
qu'une lampe allumée. Le feu prit aux jupes de
Mme Thomas qui, affolée, courut vers le balcon. Le
mari, infirme, voulut secourir sa femme, mais ses
forces le trahirent et il tomba inanimé au milieu des
flammes. Lorsqu'on put éteindre le feu, le corps de
Mme Thomas n'était qu'une immens* plaie. On dé-
ge§p,ère de la sauver/
TRIBUNAUX
Voleur de troncs d'égiise. Un ancien
ouvrier mécanicien nommé Polin, aujourd'hui mal-
heureux et vagabond, faisait appel, hier, d'un juge-
ment du tribunal de Dreux, le condamnant huit
mois de prison pour avoir, dans une église d'Eure-
et-Loir, fracturé et vidé le tronc de Saint-Antoine-
de-Padoue. Polin a avoué son délit, mais a invoqué
sa misère et la nécessité où il se trouvait de donner
du pain à ses trois enfants.
La cour a confirmé le jugement du tribunal :de
Dreux.
Oud-age -à. un témoin. Le tribunal maritime
de Toulon a condamné à deux mois du prison l'ou-
vrier de l'arsenal Jules André, membre du syndicat,
,qui .était poursuivi pour outrage à un témoin.
Dans l'arsenal, Jules André avait menacé l'ouvrier
Bionda, parce que celui-ci avait déposé dans le pro-
cès du jeune Brune! poursuivi pour outrage aux
gendarmes maritimes et aux agents de ^autorité
dans l'exercice de leurs fonctions.
NfiCBOIiOGIB 1
M. Benault-Morlièr©
M. Renault- Morlîère, ancien député républicain
progressiste de la Mayenne, ancien
longue et cruelle maladie, à Ernée, bourg de la
Mayenne, dont il était maire, et où S- était né le
11 octobre 1839.
Inscrit au barreau de Paris, où il ;avait fait ses
-études de droit, iLavait, en 1870, acheté une charge
d'avocat à la Cour de cassation et au Conseil d'Etat.
Nommé en 1871 conseiller général du canton d'Er-
née, il présenta des vœux en faveur de l'instruction
gratuite et obligatoire.
Elu le 5 mars 1876 député de le 1OT circonscription
de Mayenne par 9,880 voix contre :3,731 à M. Raulin,
conservateur, il fit partie de la gauche républicaine
et fut l'un des 363 députés qui refusèrent le yoiede
confiaace au ministère de Broglie. iRéélu. le lé octo-
'bre 1877 par 9 519 voix contre 6,271 à M. Boulier de
Branche, candidat du cabinet du 16 mai, il 'fut nom-
mé secrétaire de la Chambre.
En 1881, son mandat fut renouvelé et M. Renanli- 1
Morlière continua de siéger dans la anajorité oppor-
tuniste et soutint la politique scolaire et coloniale
du gouvernement républicain.
Le 4 octobre 1885, au scrutin de liste, il >étaït battu
avec toute la liste républicaine de la Mayenne, tkbîs
en 1893, alors qu'il était vice-président du conseil
fénéralde la Mayenne, revenait siéger à laCham-
re, où il réclamait la « formation >ji'>une majorité
gouvernementale forme et modérée, susceptible de
régulariser le fonctionnement normal de la Consti-
tution ».
Réélu en 1898 et en 1902, M. Renault-Moflière
avait été battu aux dernières élections par le comte
Henri- de Hercé, monarchiste, qui obtint 8,851 voix,
alors que lui-même n'en obtenait que 5,583.
On n'a pas oublié le rôle très important que M.
Renault-Morlière a joué dans les deux dernières lé-
gislatures. Il fut rapporteur de la commission char-
gée d'examiner le projet de loi sur le dessaisisse-
ment de la chambre criminelledans l'affaire Dreyfus.
Sa science de jurisconsulte etses opinions modérées
donnèrent alors une grande autorité Ik ses conclu-
sions hostiles à ce projet deloi gui enlevait Dreyfus
à ses juges naturels.
Frère d'un général de l'armée française et lui-
même très attaché au drapeau, M. Renault-Mortiers
ne pouvait être soupçonné de tiédeur à l'égard de la
patrie. On sait que malgré tous les efforts de M.
Renault-Morlière, la loi de dessaisissement futadop-
tée d'abord par la Chambre et, plus tard, par le
Sénat où elle rencontra aussi de rudes adversaires
tels que Waldeck-Rousseau et M. -Bérenger.
M. Renault-Morlière ne fut pas de ceux qui trou-
vèrent, dans l'affaire Dreyfus, une occasion ou un
prétexte pour adopter des opinions nouvelles et plus
profitables. C'est par libéralisme et paT respect du
droit qu'il avait défendu une cause juste. Libéral al
resta. Après le capitaine juif, il eut aussi pour clients
les catholiques tracassés par le gouvernement de,
M. Combes.
Il savait à quels dangers l'exposaient sa largeur
d'esprit et sa tolérance. Aux élections de 1906, il eut
un concurrent radical. Les conservateurs monar-
chistes ne manquèrent pas l'occasion de jeter bas le
ferme républicain qui depuis son entrée dans la car-
rière politique n'avait jamais faibli. Certes,
on n'avait pas à le récompenser d'une attitude dic-
tée par ses convictions et où n'entrait aucune pensée
d'intérêt. Mais il eût été plus politique po.ur les con-
servateurs de montrer que les républicains libéraux
ne sont pas toujours et forcément frappés dans le
dos par les réactionnaires, tandis .q.ulifs sont occu-
pés à résister aux sectaires. Le parti conservateur
de la Mayenne ne voulut pas manquer à la tradi-
tion déjà ancienne, dont M. Thiers fut la première
victime. Et M. Renault-Morlière, après quatre an-
nées de lutte en faveur de la liberté de conscience
et de la liberté d'enseignement, fut .chassé de la vie
publique par la droite.
Il n'y a pas à regretter pour. M. Renauït-Morlière
cette fin qui consacre l'harmonie parfaite d'une «car-
rière politique où l'on ne,vit jamais une préoccupa-
tion étrangère à la défense des principes républi-
cains et libéraux.
Les obsèques de M. Rodanet, maire du ?B arron-
dissement, président fondateur de l'école d'horloge-
rie, président de la chambre syndicale d'horlogerie
de Paris, membre du conseil de surveillance de l'As-
sistance publique, commandeur de la Légion d'hon-
neur, ont eu lieu, ce matin, en l'église Notre-Dame-
de-Lorette. On s'est réuni au domicile mortuaire, où
les honneurs militaires ont été rendus par un déta-
chement du 28e régiment de ligne.
L'inhumation a eu lieu au Père-Lachaise où des
discours ont été prononcés par MM. Armand Ber-
nard, au nom de l'administration préfectorale,
Aaron, pour la municipalité du 2e arrondissement,
Thilloy, secrétaire général de l'Assistance publique,
Olivier, vice-président de la chambre syndicale
d'horlogerie.
Nous avons le très grand regret d'apprendre la
mort du docteur Jules Decorse, médecin major de
2e classe des troupes coloniales, chevalier de la Lé-
gion d'honneur. Le docteur Decorse a été très réel-
lement victime de sa passion d'explorateur. Revenu
très souffrant en 1904 de la pénible mission qu'il
avait accomplie dans les territoires du Tchad, sous
la direction de M. Chevalier, il avait pourtant solli-
cité de M. Roume, gouverneur général de l'Afrique
occidentale, une autre mission au Soudan. Rentré
récemment en France avec un abcès au foie, il est
décédé au Val-de-Grâce.
Ses obsèques auront lieu demain a onze heures
au cimetière Saint-Mauiice (Seine).
Nous apprenons la mort subite, à l'âge de trente-
neuf ans, à Santiago (Chili), de M. André Breitt-
mayer, frère de MM. Georges et Paul Breittmayer
et de Mme Muntz, née Breittmayer.
André Breittmayer, depuis plusieurs années, s^é-
tait installé avec sa femme et ses enfants au Chili
où il s'était consacré à l'élevage et à la' culture de
la vigne.
Les obsèques de M. Achille "Veil, décédé à l'âge de
quatre-vingt-quatre ans, auront lien demain jeudi
29 du courant, à trois heures et demie. Réunion à
son domicile, 59, rue de Saintonge. Inhumation au
cimetière Montparnasse. Ni fleurs ni couronnes. Le
présent avis tiendra lieu d'invitation. De la part de
M. et Mme Charles Veil et leurs enfants, de M. et
Mme Emile Veil et leurs enfants, et de M. Adrion
Veil.
aT
On annonce la mort, .à Ohmeto (Corse), de Mme
Galloni d'Iatria, née Calonna de Lecca, veuve do
l'ancien sénateur, et à Ajaccio, de Mme Alessandri,
âgée de quatre-vingt-dix ans, qui était la mère du
général Alessandri.
générât Aiessanan.. !.j
'm.~JLT~ES ::1
Le théâtre 'Cluny fera prochainement sa réouverture.
La salle a été complètement transformée et embellie.
La nouvelle direction s'est en outre assuré pour la
saison un choix de pièces des auteurs les plus en vo-
gue et le concours d'artistes réputés.
On commencera par la reprise de la Marraine de Char-
ley qui obtint sur cette scène un succès sans précédent
et qui aura pour interprètes: Hamilton, A. Marie. Vâlot,
Germaine Milo, etc.
Suivant le conseil donné l'an dernier par M. Geor-
ges Bureau, fondateur du cours de droit théâtral au
Conservatoire, des représentations classiques ont été
données dans l'antique cirque romain de Lillebonne.
Volyeucte, Andrmwque, le Cid ont animé successive-
ment la scène avec un succès croissant.
Au pied du légendaire château de Robert le Diable,
qui vient d'être curieusement reconstitué par son
actuel propriétaire, un public élégant applaudissait
dimanche les Cloches de Corneville et des fragments de
Robert le Diable.
Le colonel X. l'auteur de Délateur, la pièce ac-
tuellement jouée au théâtre de l'Alcazar à Bruxelles,
est M. Le Lasseur, qui fit jouer l'an dernier un à-pro-
pos, VAme de Corneille, à la Comédie-Française.
On mande d'Amsterdam à VMoile belge que l'ac-
teur Waldemar, origiNaire de Hambourg, qui fut di-
recteur des « Tournées Ibsen », s'est empoisonné dans
sa cellule, à la prison d'Amsterdam. Waldemar, après
une tournée malheureuse, tomba dans la misère et se
laissa aller à commettre quelques vols. Depuis quel-
que temps, l'ancien acteur travaillait chez un peintre à
Amsterdam. Il allait pouvoir sortir de la gêne lorsque
la police vint l'arrêter. Une fois dans sa cellule, 'Wal-
demar s'est empoisonné. Son ancienne amie, une chan-
teuse suédoise, s'est suicidée de la même façon.
SPECTACLES DU MERCREDI 28 AOUT
Opéra, 8 h. Les Huguenots. Jeudi, relâche.
Français, 8 h. Hernani.
Porte Saint-Martin, 8 h. 1/2. Le Courrier ds Lyon.
Châtelet, 8 h. 1/2. -Les Pilules du diable.
Athénée, 8 h. 1J2. Chauffée- Le Cœur et iexe&iB.
Palais Royal, 8. h. 3/4.– Justin et OJ Le .Confcôleui
des wagons-lits.
Ambigu, 8 h. 1/2. L'Enfant du Temple.
Nouveautés, 8 h. 3/4. Le Bon agent et la mauvaiS'
cambrioleur. Vous n'avez rien & déclarer?
Th. Marigny. Têl.101-89. 8 hl/2.'U.ne*oirée dans le Bow.ery.
Saharet. Golâin.– Les Ville. Hadji Mohamed»
Déjazet.Sh. 1/2. 11?. ou elle?. Tire-au-Flane
.Grands Magasins Dufayel. h. 1/2 « 6 heures, .eonoeri
.et ciném-ateg-rctphe tou-s les -jours, sauf le -dimanche-
Variétés, 9 h. Au .cinématographe l'Enfant prodigue.
Cinématographe Pathé,:5, boulevard Montmartre, dé'
2 h. 1/2 ù 6 h. de 8 h. 1/2 à 11 'h,, nouveautés. > i
Jînghien, 11 minutes de :Paris, 152 -trains par Jour.
Etab. thermal. Casino. L'Auberge du Tohu-Bobij,
Mus. Grévin. Le Siège .de Port-Arthur. Les Catacombes
romaines. Le Cirque. L'actualité nr le cinématogrannS'
Tr Eiffel, 10 h. m. àlânuit. 1er et., restaurant-bras, dêj ."4 Jç-*
-etàlaeari^Matinfî.e.auihéâtre dim. etfôtes à 3 heur£||i
Jardin d'acclimatation. Ouvert tous les jours.
SPECTACLES DU JEUDI 29 AOUT
Opéra, relâche. Vendredi, 6 h. Faust.
Français, 8 h. 1/2. En Visite. Le Duel.
(Les autres spectacles comme mercredi);
.miiiin'.Lii j^ Ll l^iûiii un, ̃iÏ^TSii'iim A'
s:pjQ£vt
Courses de Dieppe
141 journée ûti prix d'Anmhttiïte a obtenu son 8a
a présenté d'un bout à l'autre un intérêt .eoutenti.
Le prix de Québec ja,ÔO0 fr. 1,400 m..) a .été gagné par;
Watteau, à M Camille Blanc (3. "Jennings). Pari mù«"
tuel à 10 fr. 60 fr. 50; à la pelouse 45 fr. 50,
Le prix du Gouvernement (5,"5OOïr.,3;GO0-m.) est resté
par trois longueurs <à Scarabée, à M. J. làe-uxiCCSL* Í
uliilds). Pari mutuel écurie J. Lieux, iSîr.SO aast-r
9fc.:50.
:Le prix ,fie .'Bréauté (3,000 îr. 1,290 m.) a ̃été/p.eaf
Dieppe, à M. Camille Blanc (J. Jennings). Pari mutuel;:
16 fr.. et 21 fr.
Le prix d'Amphitrite (20,000 Tr., 2,400 m.), qui présen-'
tait un vif intérêt, a réuni neuf 'partants. Dan6 la lignS:
droite, PuniaGorda paraissait maîtresse de la course,
mais à cinquante mètres du poteau,.le jeune jockey;
JE. Rorfe amenait, nvec une parfaite décision, Ad fSbfc!.
xiam, ià M. E. Veil-Picard, et gagnait par trais quarte,
de longueurs. Pari mutuel: écurie E. WsJ^PicîcrËL,1;
168 Ir, 50 et 51 >fe.
Le prix de Puys (course de haies, B,®0fr.3jOOO,mJ},'
est iebu é. Le Belvédère, à'M. Maurice BarUière iPiv
lain David). Pari mutuel-: 32-ïr. et 80 fr.
Le prix de Rosflndal.(steeple-chase,4,0Q0ir., 3,800 m.)
a été pour Clignancourt, au comte Ed. de 'Fleurieu (NLt
d'Abzac). Pari mutuel écurie de FJteurienj 19ifr. *t
,et 10 fr. :S0.
Hier, à Baden-Baden, les écuries françaises ontasem-'1
porté fleux victoires :Tëpretwe principale, le prix as.
l'Avenir (45,000 fr,, 1,200 -m.) 'avec Sauge Pourprée, •au;
comte Le Warois (O'Conrror) '(Sauge Pourprée était $
égalité), et le -prix du Rhin (6,250 fr. 1,800 m.) weks
:Si Si (3/1) ;à M. Uaillault (Milton Henry).
Les autres épreuves de la journée ont été gagnées^
le prix de Jeunesse (6,250 fr., 1,000 m.), 'par Â-rtusW/
à M. "Weinberg (Korb); le prix de la Ville-de-Bafta
(12,500 fr., 2,000 m.), par Hammurahi (1/5), au haras 4»
Graditz (Burns); le prix de Oos (12,500 fr., 1.800m.), par
Mirida (6/1), au baron Ed. Oppenheim (Milton Henrjg.
•L.SU
AUTOîIOBIIilSattE
EE 'VOYAGE DE M. EMILE MORS
On mous communique la dépêche suivante >–
v Toulouse, 27 août. –Bien arrivés Toulouse oùnouâ^
étions -attendus par nombreux clients. Nous continua^'
rons sur Perpignan, Narbonne et Béziers le 28, Mont-r;
péllier le %v. Voitures toujours régulières. BmtML
Mors. »
PETITES NOUVELLES
Connaissant l'esprit pratique des Anglais ert le choix
judicieux qu'ils savent faire .des choses., il n'y a pas
lieu d'être surpris de voir un puissant syndicat pré, <
sidé par M.:Beadle acheter à M. Fouillaron le droit
d'exploiter en Angleterre et ses colonies son fameux
changemefit de -vitesse ^progressif.
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Sybaris, le Toman antique de JaanBertheroy, qui, apiîèjï
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Bordeaux, 28 août.
Cafés. Cumana 55 fr.; Porto-Oabello super. 53 .fr.;
Tïalti 57 Ir. les .50 lui. entr.
Londres, 27 août.
Changes: Calcutta 1 sh. :3 .31/32 àen.; Bombay lsh.'
4
hama 2 sh. 0 7/16 den.; "Valnaraiso 12 5/16 den.
New-York, 27 août.
Changes.: sur .Paris 5 21 1/4; sur Londres 4 82 7/S?
sur Berlin 95 »/•».
Cotons. Recettes de ce jour: 4,000 balles contre
18,300 l'an dernier. Total des 4 jrs: 9,800 balles contré
37,500 l'an dernier. Middling Upland 13 35, .hausse 5/100.'
Marché soutenu. Ventes 2,400 balles.
Futurs; cour. Il 62; oct. 12 3fl; .déc. 12 42. Marché
ferme. ï i
Cafés. Rio Fair n" 7. futurs: cour. 5 50; oct. 53S5;
déc. 5 70. Ventes 191,000 sacs. Marché soutenu.
New Orléans. 27 août.
Cotons. –.Middling 13 9/16, hausse 1/8. Marché fermer.
Futurs: .cour. 13 »»; oct. 12 81; déc. 12 66..Marc'hâ.
soutenu. i
Rio. 27 août.
Cafés. .Recettes 13,000 sacs. Marché faible.
Stock: 53.4.090 sacs. Rio n» 7, 3,400 .r.eis,. inchangé.'
Change 15 1.4 ou 617 reis par iranc, inchangé.
Santos. 27 août.
Cafés. Recettes: 28,000 sacs. Marché calme.
Standard n° 7: 3,350 reis, inchangé.
Stock 1,303.000 sacs.
Fourrages. La Chapelle, 28 août.
86 voitures de paille et 31 de fourrages formant
43,400 bottes de paille et 15,800 de fourrages. Le3.
travaux des champs retiennent la culture. Les apports^'
sont plutôt faibles avec offres à livrer suivies. Cours;
fermes sur toutes les denrées. Les besoins sont plutôt',
importants, vu la faiblesse des ressources en consam.
mation.
1" gté 2« gtô 3° qté
Paille .de blé 30 à 32 28 à 80 25 à 2S
de seigle. 3$ 40 34 33 30 33.'
d'avoine. 28 30 26 28 24 26
Foin 50 52 48 50 45 -48-
Luzerne. 52 54 49 52 46 49
Regain 48 50 46 43 44 46
\L
frais de camionnage et droits d'entrée compris 6 fr.*
pour foins et fourrages secs, 2 Ir. 40 pour paille. PourV
boire: 1 fr. par 100 bottes.
LIQUIDATIONS JUDICIAIRES
(Jugement du 27 août)
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DÉCLARATIONS DE FAILLITES
(Jugements du 27 août)
Trouillot, nid de cheveux-coiffeur, 41, boul. Voltair'
Desmet, vente et achat de matériel agricole, 14, rue'.
Castérès, à Clichy-la-Garenne.
Vilpelle, restaurateur, 46, rue Didot.
Soufflet, charron, 81, rue de la Santé, act. 155, hou»'
levard Auguste-Blanqui.
DENTIFRICES OE BOTOT ÎSS»-uÏÏÏÏS^b<^j
DE~'6iFR60E~ :OE BflTOT' sx~aet ce s~cnexune EDTD :3
ingénieur. Anciens et importants établisse^;
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nerie de l'Ouest de la France cherchent un )eun§ 7
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ment afin de développer leur outillage et leur rayoft-
d'action. Il en serait le sous-directeur appointé avejï
participation dans les bénéfices garantie par contrai?
S'adr. à M. Tkéodore _£g]]fti. inouï* des Italiens.JWI
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