LE TEMÏ'S. 6 novembre 1901.
fives. Il s'étonne seulement que deux grands mois
lient été nécessaires pour réaliser cette entente.
M. DeleassS, ajoute ce journal, :aura pour se'eonsb-
ter le succès des armes françaises, qui sera, pour l'a-
mour-propre de ses compatriotes, Un baume bienfai-
3ant. Il'est-probable que ce succès se sera dé jt ̃pro-
duit avant que la division navale soit entrée en action.
Le sultan payera, c'est certain. Nous croyons qu'il ne
;'estfait lui-même, dès le début, aucune illusion sur ce
aoint. Nous avons l'impression qu'il a voulu surtout
raire l'épreuve de sa force.
L'épreuve isemble d'ailleurs avoir réussi. En effet, on
T. acquis une.fois de plus à Yldiz-Kiosli la conviction
que la rivalité européenne demeure encore un précieux
boulevard pour la défense de l'empire ottoman ver-
moulu. En outre, à la faveur des embarras que la
France a eu à surmonter, on a berné ces «Ghiens
de chrétiens et on leur a montré que le souverain de
tous les croyants n'entend pas être longtemps à la
merci de ses créanciers. Et dès que les bâtiments de
i'amiral Caillard seront rentrés à Toulon, MM. Lorando
»t Tnbini auront encaissé leurs,,9. 0/0, mais la France
aura perdu une partie de son influence en Turquie. i
AA GUERRIE DU TRMTSVAAi, '̃]]
̃ $
'C'est depuis longtemps un principe au War office a
et à l'état-major de lord Kitchener de n'avouer les
vérités désagréables que par petits morceaux. Lord I
Kitchener avait d'abord annoncé que les Boers j
n'avaient pu s'emparer des deux canons abandon-
nés par la colonne Benson ». Fallait,il en conclure (
Qu'ils avaient été repris par la colonne de secours, r
ou que c'étaient des canons restés sans maîtres, ce
gui est une situation peu ordinaire pour des pièces
'artillerie ? Mais on a télégraphié. hier de Pretoria
Les Boers ont emmené les deux canons de la co-
lonne Benson.
Il est probable que les'Boers détruiront purement
et simplement ces canons, car ils n'emploient plus
â'artillerie.
Les blessés de la colonne'Benson ont été ramenés ]
à Springs. i
Au Cap, les dépêches anglaises reconnaissent que
le chef boer van Heerden a surpris le l°r novembre,
dans le district de Worcester une patrouille anglaise
de 17 hommes et a fait 14 prisonniers. Mais van
Heerden se plaindrait de l'attitude des fermiers de
la région qui n'ont rien fait pour aider leurs compa-
triotès, bien que dans le congrès de Worcester ils
aient encouragé l'invasion.
Le même jour un autre détachement de troupes
anglaises eu près de Town river un vif engage-
ment avec les Boers qui ont perdu huit hommes
dont deux tués.
A Aliwal-North, un détachement de la colonne
Taylor a capturé, hier, 21 Boers, 17 fusils, 500 car-
touohes et quelques chevaux, près de Wolvèkpp.
Parmi les prisonniers se trouve la famille Du-
plas tout entière. Cette famille a donné, récem-
ment, beaucoup de mal aux Anglais. La patrouille
il 'a eu qu'un homme légèrement blessé.
Dans l'ouest du Transvaal les colonnes Methuen
et von Donop sont revenues à Rusteriburg- après
avoir fait une razzia de 700 têtes de bétail et détruit
de grandes quantités de récoltes. On considère que
Kemp et Delarey, à l'attaque du Great Manco, le
M octobre, ont eu 50 tués et 50 blessés.
Un Afrikander reçu par le roi Edouard VII
Le correspondant du Malin à Londres signale que
le roi Edouard VII a reçu hier en audience sir Henry
de Villiers, chief-justice de la colonie du Cap
On appréciera, dit-il, toute l'importance de cet évé-
nement en apprenant que sir Henry professe les plus
vives sympathies pour les Boers sans être pourtant
anglophobe pour cela. Quoi qu'il soit un des chefs du
parti hollandais de la colonie du Cap, il est en effet
considéré ici, et même dans les milieux ministériels,
comme unhomme d'une probité et d'une impartialité
inattaquables.
On ignore naturellement «e qui s'est passé au cours
de l'entrevue, mais il est bien évident que la conversa-
tion a roulé presque exclusivement sur la situation ac-
tuelle dans l'Afrique du Sud et il se pourrait même que
le roi ait prié sir Henry de Villiers de lui dire quelles
étaient les conditions de paix qui paraîtraient accepta-
bles aux Boers.
Ce correspondant signale, sous l'influence du pes-
simisme régnant, un revirement dans l'opinion an-
glaise.
Ces derniers jours, on apu entendre dire, par des
gens, par qui naguère encore insistaient sur la sou-
mission absolue et sans conditions des Boers, qu'il
fallait proposer à Botha et à ses commandos un
régime analogue à celui dont jouit le Canada.
> Représailles boers
L'agence Paris-Nouvelles nous communique le
texte de la réponse de Botha à la proclamation du
ler septembre, par 'laquelle lord Kitchener menace
du bannissement à vie les membres du gouverne-
ment boer et les chefs.qui ne se seront pas rendus
le 9 novembre
Attendu qu'aucun des membres des gouvernements
de l'Etat libre d'Orange et de la République sud-afri-
caine, ni aucun général, commandant, fleld-oornet, chef
ou burgher n'a intention d'obéir à ladite proclamation
de lord Kitchener ou de s'en préoccuper:
Attendu que ladite proclamation de lord Kitchener
contient de nombreuses déclarations de mauvaise foi,
faussées et malveillantes,- déclarations habituelles
aux Anglais,
Et attendu que la proclamation de lord Kitchener a
renforcé, plus que tout autre chose, la détermination
de toute personne qui se trouve encore sous les armes
de se battre jusqu'à la fin pour l'indépendance,
II est fait savcir et proclamé par moi, Louis Botha,
commandant général des forces de la République sud-
africaine, après entente avec le gouvernement, les offi-
ciers et burghers de l'Etat libre d'Orange et le gouver-
nement, les officiers et burghers de la République sud-
africaine, que le général Kitchener, son .état-major :et
tous les officiers et soldats servant sous ses ordres
dans l'armée britannique et se battant en ce moment
contre nous, seront, après le 15 septembre 1901, déclarés
hors la loi dans le sud de l'Afrique. Et tous les officiers
et burghers, dans les deux Républiques et la colonie
du Cap de Bonne-Espérance, ont l'autorisation et reçoi-
vent l ordre de fusiller tout Anglais armé qu'ils rencon-
treront.
La légation transvaalienne a été chargée d'aviser
les personnes de cette nouvelle et cruelle phase de
la guerre.
•Signalons à ce propos qu'une correspondance
d'une nature moins comminatoire paraît avoir été
échangée plus tard entre lord Kitchener et le prési-
dent Steijn. Le Manchester Guardian publie une
lettre du généralissime anglais où celui-ci se réfé-
rant à une lettre de M. Steijn, que nous ne'connais-
sons pas, dît « qu'il voit que celui-ci désire la paix »
et discute la auestion de savoir s'il résulte de l'at-
titude de M. Chamberlain avant les hostilités, qu'il
voulait la guerre. Selon lord Kitchener, le fait pour
l'Angleterre d'avoir envoyé des troupes dans l'Afri-
que du Sud pendant les négociations ne dénonçait
pas des intentions belliqueuses.
En Angleterre deux discours
M.John Morley, parlant à ses électeurs de.Por-
far, a dit que lé bon sens et la prudence sont les
vertus que l'Ecosse semble reconquérir très rapide-
ment si l'on en juge par les signes des temps.
11 dit qu'il y a deux ans il exprimait le vœu que
le gouvernement anglais écoutât les hommes qui
étaient au courant du problème sud-africain, mais
il n'en a rien fait. 11 a méprisé leur avis, et aujour-
d'hui leur prophétie s'est réalisée.
La lutte se prolonge les conséquences s'écrivent en
lettres de sang; elles subsisteront pendant des géné-
rations.
Je demande maintenant où étaient les meilleurs amis
de l'empire ? Etaient-ce ceux qui, il y a deux ans, re-
commandaient la patience dans les négociations, avant
qu'on tirât l'épée ? Ou bien étaient-ce ceux qui, àujour-
d'hui, exhortent à la patience :et vous parlent des dan-
gers que court .l'empire ?
Un autre danger de l'empire britannique, c'est le
tempérament violent, emporté, téméraire d'une forte
partie de la population anglaise, ce tempérament auquel
le gouvernement fait un appel néfaste lors des der-
nières, élections, et cela dans un pays qui plus que
tout autre au monde a des intérêts complexes et qui
exige plus que tout autre des hommes d'Etat prudents
et sages. La politique. qui exige la soumission sans
conditions est une politique qui mène droit à la po-
litique d'extermination.
Ce tempérament violent, emporté et téméraire vous
mène au point où, négligeant toute autre considération,
vous vous écriez « Ces gens sont en travers de notre
youte; pourquoi ne pas les abattre si c'est nécessaire?» n
Lord Salisbury ne disait-il pas à la Chambre dés lords
que le plus grand des dangers qui menacent l'Angle-
terre, c'est le courant des dépenses nationales? Et c'est
eelui-là qu'il faut arrêter.
L'orateur cite les chiffres publiés, 'la semaine pas-
sée, par r Economist et qui montrent que les dépen-
ses ordinaires, sans compter celles de la guerre, se
sont augmentées de 28 millions de livres sterling
dans les dernières années, et même de 32 millions
si l'on tient compte de la suspension de l'amortisse-
ment. Cette augmentation est un danger national.
Cette augmentation est due à une fausse idée de la
grandeur nationale, à une fausse estimation des
sources de la prospérité du pays.
En concluant, M. John Morley exprime le doute
qu'on ait fait saisir aux Boers la différence qu'il y a
entre l'indépendance telle qu'ils la comprennent et
le self-government, tel que l'entendent les ministres
anglais.
A Bristol, sir Michaël Hicks-Beach a dit que l'é-
norme emprunt contracté par le gouvernement a
été moins onéreux pour la nation que tous les em-
prunts antérieurs et n'a pas beaucoup jeté de trou-
oie sur le marché monétaire.:
^L'impôt- sur la bière n'a pas été 'trop gênant le con-
sommateur n'a pas eu trop à souffrir de l'impôt sur le
thé et sur le sucre. Toutefois, l'impôt sur le revenu est
jplus élevé maintenant qu'à l'époque de la guerre da
Crimée; mais le contribuable le paye volontiers à cause
ûe son patriotisme.
Je regrette, a ajouté l'orateur, de ne-pas pouvoir dire
que cette terrible guerre est terminée et que les impôts
wat être-supprimés. Il est possible même qu'à la pro-
chaine-session il y ait lieu d'augmenter les impôts;
mais, quoi qu'en dise M. Morley, il est heureux que
les ministres soient moins souples, car des ministres
souples seraient le malheur, de l'Angleterre et lui coû-
teraient des quantités énormes de sang et d'argent.
Le chancelier de -l'Echiquier dit que jamais' ?gue3ce
n'a' été conduite avec plus d'humanité que la guerre
présente de'la part des Anglais les camps de concen- 1
tration ont épargné à ceux qui y sont enfermés âes ) )'
souffrances infiniment supérieures. j
Les indemnités
La commission des indemnités qui siège à Lan* jj
ares a été saisie hier de la réclamation de M. Mar-
tin, sujet français, restaurateur à Johannesburg,
qui réclame 500,000 francs pour avoir été déporté.
La commissions réglé toutes les demandes, sauf
celles des sujets français. Les réclamations des na-
tionaux hollandais s'élevaient à 17,500,000 francs.
î,eur gouvernement a accepté 750,000 francs. -Les
Allemands présentaient des mémoires s'élevant à
un.million. Il leur a été accordé également 750,000
"francs.
1~fmiles. Petites Nouvelles
Lés professeurs et étudiants de Greff s waffi ont -en- ¡
voyé à toutes les universités allemandes un ordre du
jour de protestation contre la comparaison établie par ¡
M. Chamberlain entre les méthodes ^anglaise et alle-
mande de faire la guerre.
L'envoi de cette circulaire a évidemment pour ;bu±.de
provoquer d'autres protestations analogues. j
Le meeting des ouvriers du port, après avoir en-
tendules députés ;socialistes Cabrini et Chiesa, est
déclaré favorable à la proposition de boycottage des ='
navires anglais. I
AFFAIRES COLONIALES
Algérie r-
Alger, 5 novembre.
-En prenant possession de la présidence de la dé-
légation des non-rcolons, M. Vinci, au nom de cette
assemblée, a exprimé sa gratitude au gouverneur
général pour avoir répondu, dans la mesure du pos-
sible, à la plupart des desiderata exprimés au cours
de la précédente session. Il a prié le commissaire
du gouvernement de transmettre les remerciements
tout particuliers de da délégation au gouverneur gé-
néral. j
Par ordre du général commandant la division
d'Oran, le 2° bataillon du 2e tirailleurs algériens,
une compagnie et un peloton du 1er bataillon
d'Afrique, deux pelotons de spahis partiront le 10
novembre d'Aïn-Sefra avec le convoi périodique.
Le 24 novembre, le convoi arrivera à Taghit, où
resteront deux compagnies de tirailleurs, un peloton
du bataillon:d'Afrique et un peloton de spahis.
Après avoir traversé Igli, où il restera un peloton
du bataillon d'Afrique, les troupes arriveront, le 1er j
décembre, à Beni-Abbès, où resteront l'état-major,
deux compagnies du 2e tirailleurs, un peloton du ha-
taillon d'Afrique et un peloton de spahis..
lOÏÏVf LUS ;DI LtïRÂMlB
Alsace-Lorraine
Contrairement à ce qui avait été affirmé, l'évoque
de Strasbourg n'a pas interdit aux séminaristes la
fréquentation du cours d'histoire du docteur Spahn,
à l'université, par la raison qu'il n'a jamais été ques-
tion d'envoyer les élèves du grand séminaire suivre
les cours de l'université.
Mgr Fritzen tient, avant tout, à conserver le
grand séminaire exclusivement dans sa main. 'Le
cours d'histoire sera, comme par le passé, professé
au séminaire par le docteur Gass, prêtre du diocèse,
et sous l'autorité absolue de l'évoque.
Au sujet du professeur Spahn on nous télégraphie
de Strasbourg que celui-ci a ouvert son cours dans
la plus grande salle de l'Université, devant un très
nombreux auditoire. Sans faire allusion aux inci-
dents qui ont signalé sa nomination, il a abordé son
sujet.
La semaine dernière a été inauguré à Molsheim
le temple protestant, sous le nom de Butzertempel,
en souvenir du réformateur Butzer. C'est un événe-
ment pour Molsheim, ville au passé essentiellement'
catholique. `
Du reste, presque toutes les petites villes d'Al-
sace, où le catholicisme régnait autrefois, sans par-
tage ont, depuis vingt ans, édifié des temples deve-
nus nécessaires par les progrès considérables de la
religion protestante. 0
Les causes des progrès du culte luthérien dans les
deux provinces résident en -première ligne dans
l'immigration continuelle de l'élément allemand et
des fonctionnaires généralement protestants.
Il faut aussi faire entrer en ligne de compte les
mariages mixtes qui deviennent, surtout en Al^aoe^,
de plus en plus nombreux.
Allemagne
On écrit de Danzig que le manqua de travail ré-
duit en ce moment un nombre relativement consi-
dérable d'ouvriers à une extrême misère, principa-
lement dans la province de la Prusse occidentale.
Les renvois d'ouvriers dans les ateliers et chantiers
de l'Etat proviendraient du défaut de commandes
officielles, qui ordinairement sont faites à cette épo-
que de l'année.
Le 'Wurtemberg n'a pas trop souffert de la crise
que traverse actuellement l'Allemagne parce qu'il
avait participé dans une moindre mesure à l'expan-
sion économique excessive de ces dernières années.
Les industries les plus atteintes en Wurtemberg
sont les tanneries, les industries textiles, les fila-
tures et tissages des laines, la fabrication des ma-
chines à Berg, près de Stuttgart. Les banques de
Pforzheim ont été ébranlées, mais se sont depuis lors
raffermies. Celles de Heilbronn ont succombé à la
crise.
Les chiffres officiels du recensement de la popu-
lation du royaume de Prusse viennent d'être publiés.
La population du royaume est de 34,472,509 habi-
tants, dont 16,971.425 du sexe masculin, 17,501,OS4
du sexe féminin. Au point de vue des cultes profes-
sés, on compte 21,817,577 évangéliques, 139,127 au-
tres protestants, 12,113,670 catholiques, 392,322
israélites.
Les deux matelots de lre classe Genz et Schult,
du petit croiseur Gazelle de l'escadre, étaient pour-
suivis devant le conseil de guerre de Kiel comme
s'étant rendus coupables de désordres séditieux et
d'insubordination par leur conduite à Cuxhaven le
20 juillet, dernier. Ils ont été condamnés, Genz à
quinze jours et Schult à cinq semaines de prison,
quoique le ministère publie ait requis contre eux
une peine bien .supérieure.
Angleterre
Le roi a, signé hier en conseil privé la proclama-
tion relative aux nouveaux titres qu'il doit porter
Edouard le septième, par la grâce de Dieu, du
Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et de l'Irlande
et des Dominations britanniques d'au delà des mers,
roi et défenseur de la foi, empereur de l'Inde (et non
pas des Indes).
Ce titre a été promulgué à la Gazette officielle.
Le Parlement est de nouveau prorogé au 14 ;dé-
cembre.
La situation sanitaire à Glasgow n'a pas chan-
gé. Il y a toujours à l'hôpital quatre pestiférés. Au-
cun ordre n'a été donné relativement à la naviga-
tion, mais de nombreux armateurs envoient leurs
navires dans d'autres ports.
A Liverpool on n'annonce pas aujourd'hui de nou-
veaux cas de peste. Les pestiférés en traitement à
l'hôpital vont de mieux en mieux. On procède à
l'extermination des rats. Les autorités ont fourni
aux navires du port des appareils pour empêcher les
rats de .grimper le long des amarres qui aboutissent
aux quais.
On s'étonne de la quarantaine imposée par le
Texas aux provenances de Liverpool et de Glascow
en dépit des rapports rassurants des consuls amé-
ricains de ces villes.; mais l'Etat du Texas est indé-
pendant du gouvernement de Washington en ma-
tière de quarantaine. D'ailleurs, c'est un Etat qui
appartient à des régions .tropicales, ce qui n'est pas
le cas des Etats de New-Tork et de Massachusetts.
L'agence Havas mande de Londres
Les journaux publieront demain le paragraphe sui-
vant-:
« Lorsque la procession royale, quittantla station de
Victoria, passait samedi à travers Grosvenor gardon,
LL. MM. le roi Edouard et la reine Alexandra, ainsi
que LL. AA..RR. les ducs et duchesses de Cor-
nouailles et d'York, ont remarqué d'une façon spéciale
l'ambassade turque installée provisoirement au n° 40.
Aussitôt qu'ils eurent aperçu le ,pavillon 'turc qui avait
été arboré pour l'occasion et qu'ils eurent vu l'élégante
déaoration du balcon où se trouvaient l'ambassadeur,
sa femme et le personnel de l'ambassade, Leurs Majes-
tés et Leurs Altesses royales ontbien voulu envoyer à
Leurs.Excellences leurs plus gracieuses et plus flat-
teuses manifestations de reconnaissance. »
,Ce bluff de l'ambassade turque à iondres ne sur-
prendra ni ne trompera personne. Le roi et la reine
d'Angleterre n'ont été ni plus ni moins sensibles
aux décorations turques qu'aux autres décorations.
La façade de la provisoire ambassade du. sultan n'a-
vait, d'ailleurs, rien de spécialement curieux. La
note de l'ambassade est donc un procédé plutôt pué-
ril pour, suggérer une attitude qui n'existe pas.
Belgique
̃Le'bulletin des médecins porte que -l'état -de santé
delà princesse Albert et du jeune prince est absolu-
ment ^normal. On s'arrache les,journaux qui don-
nent les détails les plus minutieux sur le poids de
l'enfant, ses cheveux blonds, sa vitalité.
.11 a été -ondoyé, en attendant la cérémonie du
baptême, qui n'aura lieu que dans nn ,mois afin de
• permettre à la mère d'y assister.
Le Patriote annonce que la convocation pour la
prochaine session de la conférence des sucres sera
lancée incessamment.
Le Patriote confirme que cette session se tiendra
à Bruxelles en janvier 1902. La conférence restera
limitée -aux pays d'Eurqjpe. s
**♦ A Montreux, vient de mourir le major Malîeyt,
commissaire du district des Stanley falls au Congo,
ou il a passé dix ans de bons services. Rentré en
Europe, il avait dû se retirer en Suisse pour soi-
gner sa santé êbranJée. 11 est mort à l'âge de trente-
cinq ans seulement.
A Une dépêche de Boma (Congo) annonce que le
steamer belge HhilîppeviUe a pris feu le 8 octobre à
Banana. Le'f eu s'est déclaré à l'avant, dans la cale
n° 2. L'incendie était plein de danger, car la cale
contenait des explosifs et de la poudre. On a réussi
à retirer la poudre de la cale. p
Les dégâts causés par le feu et l'eau sont impor-
tants quantité de marchandises ont été détruites.
On dit qu'il n'y a pas de victimes.
«aiat-Sïège
tDimanchea eu.ïieu, dans la basilique de Saint- •
Jean-de-Latran, la consécration deMgriZorn de Bu-
'lach, qui vient d'être nommé coadjuteur de l'évêque
de Strasbourg, MgrFritzen. Cette consécration a mis
en fête l'Académie des nobles ecclésiastiques, dont
'M. deBuladh est un ancien élève. Le cardinal Sa-
:tolli, quia officié, fut longtemps supérieur de cette
académie, et les deux assistants sont ses anciens
élèves. L'Académie des nobles ecclésiastiques est
la pépinière de la diplomatie pontificale.
A la cérémonie assistaient M. de Rotenhan, mi-
nistre de'Prusse au Vatican le comte Weâel, am-
bassadeur d'Allemagne au Quirinal le frère de l'éve-
Tjue/M.'Zorn de Buîach, sous-secrétaire d'Etat au
ministère d'Alsace-Lorràine les comtesses Andlau
etSalm, etc.
États-Unis
La campagne électorale s'est close hier à New-
'York. Les paris sont à 10 contre 71/2 en faveur de
M. Seth Low, candidat antitammanyste aux fonc-
tîon'de maire. Lesvélections ont lieu aujourd'hui.
Le président Roosevelt viendra voter à Oyste
iay.
D'autres élections d'Etats ont lieu dans .le New-
Jersey, en Pensylvanie, dans l'Ohio, etc. Les chan-
ces sont un peu partout en faveur des républicains.
En Pensylvanie, les démocrates se sont coalisés
avec les républicains opposés au sénateur Quay, le
« boss » de -Philadelphie, qui fut si gravement com-
promis flans l'affaire des banques.
Colombie
Le correspondant du New-York Herald à Honda
lui mande que les -chefs politiques qui disposent
actuellement du pouvoir ont fait enlever en septem-
bre dernier l'ex-président Sanclemcnte que le parti
nationaliste veut rétablir -dans ses fonctions, dont
il a été dépossédé par le vice-président, M. Marro-
quin.
L'ex-président, qui est octogénaire, aurait été en-
fermé dans une caisse et emmené jen secret au
Cauca, où il est prisonnier.
li.QUESTIÛîl DE LA £RÈV£ GÉNÉRALE DES flNEURS
(De notre correspondant spécial) j
Denain, 5 novembre. £
M. Bexant, délégué de la Fédération du Nord au J
comité fédéral des mineurs, a rendu compte de son t
mandat dans une grande réunion tenue dimanche i
soir à Denain. î
Le délégué du bassin d'Anzin a rappelé dans t
quelles conditions le comité fédéral s'était réuni les '<
20, 21 et 22 octobre à Saint-Etienne pour discuter la •'
question de la grève générale de la corporation.
Vous n'avez pas perdu de vue, camarades, dit M.
Bexant, que nous avions fixé un court délai au gouver-
nement, auquel nous demandions des actes et non -plus |
des paroles, de vagues promesses. j
Sur la1 -proposition de Basly et Calvignac, nous avons {
consenti à Lens, au mois d'avril dernier, au congrès ]
national, un nouveau délai nous avions décidé que, si 1
pour le 1er novembre nous n'obtenions pas satisfaction j
sur nos trois revendications, nous déciderions, par ré- j
férendum, si la grève générale devait être décidée.
Le comité national était convoqué à Saint-Etienne fin
octobre, et vous me donniez un mandat impératif ainsi
formulé « Considérant que le gouvernement reste
sourd à nos appels, continue à ne nous donner aucune
satisfaction, nous donnons mandat au citoyen Bexant
de ne céder que sur la question des huit heures immé-
diates, mais de déclarer au. congrès que les mineurs
du bassin d'Anzin sont décidés, si le gouvernement
persiste dans son inertie, de poursuivre par tous les
moyens possibles la réalisation de ses desiderata 10 le
minimum de salaire et 2° l'obtention d'une retraite de
2 francs par jour après vingt-cinq ans de travail à la
mine et sans condition d'âge.
M. Bexant rappelle les discussions qui se produi-
sirent au sein du comité fédéral et la décision fina-
lement intervenue
Prenant texte de la lettre du président du conseil,
adressée, à la veille du congrès, au citoyen Cotte, se-
crétaire général de la Fédération nationale, le cama-
rade Joucaviél, de Carmaux, fit entrevoir qu'il y avait
peut-être là une preuve de bonne volonté de la part du
gouvernement. Il fut décidé de se rallier à la proposi-
tion du citoyen Evrard, de Lens, demandant de tenter
une dernière démarche et d'éprouver définitivement ce
bon vouloir gouvernemental.
C'est dans ces conditions que la majorité du comité
national chargea son secrétaire de demander à M. Wal-
deck-Rousseau une réponse, et très nette, et très pré-
cise.
Il fut décidé en même temps que dès que la réponse
du gouvernement parviendrait à Cotte, il la transmet-
trait aux délégués des régions, avec son avis que
ceux-ci convoqueraient aussitôt tous les délégués du
bassin pour la leur soumettre et transmettre ensuite
leur réponse et leur décision au .secrétariat général du
comité national.
Si la réponse .du président du conseil des ministres
ne satisfaisait pas les diverses organisations syndi-
cales des bassins miniers, le camarade Cotte aurait
mandat d'envoyer aux délégués l'ordre de grève les
prévenant cinq jours à l'avance de la date fixée pour la
cessation générale du travail.
Cette réponse de M. "Waldeck-Rousseau, M.
Bexant en a reçu communication mardi.
Camarades, ajoute-t-il, j'ai aussitôt convoqué les pré-'
sidents de nos 36 sections.
A l'unanimité, vos délégués ont déclaré que la ré-
ponse du ministre n'était ni nette, ni .précise, qu'en
conséquence votre secrétaire ferait connaître cet avis
au citoyen Cotte lui déclarant que les mineurs du bas-
sin. d'Anzin étaient prêts à appuyer, par la grève géné-
rale, les revendications de la corporation et décidés à
marcher dès la réception du moi .d'ordre fixant la date
de l'arrêt général du travail.
Ici, M. Bexant fait observer que la Fédération du
Nord a formellement décidé que « le bassin ne de-
vra marcher que si réellement tous les autres bas-
sins arrêtent en même temps que lui, les descentes à
la.fosse. »
Cependant, demeurons, ajoute-t-il, l'arme au pied la
grève générale peut être déclarée dans quelques jours
et, pour ma part, je la crois absolument inévitable.;
soyons prêts, mais restons calmes et que demain ma-
tin pas un mineur ne,manque au travail.
Le jour venu s'il vient nous serons tous de-
bout, et ce jour-là je serai non pas avec vous, mais à
votre tête, et l'on verra alors si je saurai faire tout
mon devoir. J'attends ce jour-là, que j'appelle de mes
i vœux, pour voir à l'œuvre ceux qui, depuis mon re-
tour, se sont livrés à des critiques faciles.
Ne nous faisons pas d'illusions et laissez-moi vous
montrer la situation sous son véritable jour.
En examinant les conditions de l'organisation de la
grève générale, le comité national avait décidé d'écrire
• au député Lamendin, délégué français au comité inter- •
ï national des mineurs, pour lui demander de se mettre a
à nouveau en relation avec le secrétaire du comité in-
i -ternational, :le citoyen Pickaert, auquel on a adressé
déjà plusieurs lettres restées sans réponse. Nous le
chargions, en même temps, pour le cas où Pickaert
continuerait à garder le silence, de se mettre en rap-
port avec les secrétaires des différentes organisations
nationales. Il importe, en effet, que nous sachions à
l'avance si au jour de la.bataille les charbons des dif- i
ï férentes nations qui nous entourent ne viendront pas
inonder notre marché français.
1 Nous n'avons reçu jusqu'ici de réponse d'aucune
sorte. -Cependant les mineurs de Cardiff décidaient ré-
ï cemment un chômage de trois jours, afin d'enrayer la
surproduction vous estimerez comme moi que c'est
i .peut-être :ià un symptôme de bon augure.
Vous le voyez, camarades, nous avons envisagé la
situation sous toutes ses faces et je puis convaincu que
vous approuverez les votes que j'ai émis en confor-
mité de la mission que vous m'aviez donnée et que je
crois avoir fidèlement'remplie.
M. Bexant est longuementapplaudî.
Puis, à l'unanimité, les assistants notent Tordre
du jour suivant
Les mineurs réunis au Salon syndical au nombre de
1.5XK) déclarent maintenir 'leurs revendications, d'écla-
rent.être fermement résolus à en poursuivre la réalisa-
tion par tous les moyens.
Mais, considérant que les réformes obtenues pacifi-
quement sont préférables à celles qui s'pbtiennent rqu-
gies du sang des travailleurs, approuvent la conduite
de leur délégué st lui renouvellent leur confiance.
M. Bexant, après avoir remercié ses camarades de
la nouvelle preuve de.confiance -qu'ils lui accordent,
conjure. les mineurs d'envisager [froidement ,1a situa-
tion le jour où ils se mettront en grève.
ï Si, dit-il, nous étions battes, et je compte .bien que
cela n'arrivera pas mais enfin si nous étions vaincus
que personne n'abandonne .le ^syndicat,
Souvenons-nous de ce qulétait notre situation après
1884, ne recommençons pas cette faute. 'Nous nous grou-
perions j)lus .étroitement encore, pour préparer de
nouvelles batailles et assurer ainsi !& Yictoire âéfl-
nitive.
AFFAIRES MILITAIRES
Mission sanitaire. L'inspecteur général du
service de la marine Auffret est envoyé en mission
dans les cinq poïïs militaires pour examiner cer-
taines questions relatives au matériel technique du
service de santé «t étudier les mesures prophylac-
tiques à prendre pour combattre la tuberculose, la
sfièvre typhoïde, "la dysenterie et la pelade.
Le docteur Auffr-èt, accompagné du médecin de
1" classe Barthélémy, secrétaire du conseil supé-
rieur de santé, commencera sa tournée par le port
de Cherbourg,
ARTILLERIE COLONIALE. Le lieutenant-colonel Tol-
lon, de l'état-major du 2° régiment, à Cherbourg, est
classé à l'état-major du 1er régiment, à Toulon.
Le lieutenant-colonel Chanteaume, du 2e régiment, à
Cherbourg, passe à l'état-major de ce régiment.
NOUVELLES DU JOUR
Le scrutin le plus important de ceux qui ont eu
lieu à la Chambre, hier, est celui qui portait sur la
priorité demandée pour .l'ordre du jour de confiance
de MM. Chastenet et -Rivet, accepté par le gouver-
nement. Cette priorité a été votée par 282 voix con-
tre 227, sur 509 votants.
La majorité diffère un peu de celle qui soutient
ordinairement le cabinet; elle comprend 11 socia-
listes seulement, 200 radicaux ou radicaux socia-
listes, 70 républicains progressistes -et un rallié.
Voici les noms des membres de cette majorité
MM. Abel Bernard (Vaucluse). Aimond (Seine-et- r
Oise). Albert-Poulain. Andrieu. Antoine Gras (Drôme). u
Arbouin. Emmanuel Arène. Armez. Astier. Colonel
Astima. Auge. Autier. Babaud-Lacroze. Bachimont. g
Balandreau. Barthou. Basly. Pierre Baudin. Baudon g
(Oise). Heaulard. Beauquier. Alexandre Bérard. Ber- ft
sez Berteaux. Berthelot. Berthet. Berton. Bischoffs- p
heim.Bizot. Henri Blanc (Haute-Loire). Raoul Bom- c
pard. Bony-Cisternes. Borie. Borne. Léon Bourgeois s
(Marne)..Bourrât. Boutard. Antide Boyer. Jules-Louis s
Breton (Cher). Breton (Seine-Inf érieurë). Henri Brisson.
Brunet. Bussière. ̃ J
Caillaux. Calvinhac. Canet. Cardon. Castillard. Cau- t
vin. Cazals. Cazauvielh. Edmond Caze. Emile Cère. c
rhabert (Rhône). Chambige, Chambon. Chamerlat. r
Chandioux, Chanos. Chapuis. Charles Bos. Charles f
Chabert (Drôme). Charles-Gras. Charonnat. Charruyer.
Chassaing. Guillaume Chastenet. Chaussier. Chau- V
temps. Chavet. Chenavaz.Chenel. Chevillon. Chopinet. €
Albert Christophle (Orne). Clément Clament. Clédou.
Clémentel. Cloarec. Coache. Georges Cochery. Emile 1;
Compayré. Constant. Corderoy. Couyba. Cruppi. Das-
que. Dauzon. Alban David (Indre). Fernand David (Haute-Savoie). Henri David (Loir-et-Cher). Debève.
Decker-David. Decrais.Defontaine, Delarue. Delbet. Del- T
cassé. GustaveDelestrac. Délieux. Delmas. Denecheau.
Derveloy-Devèze. Devins. Gaston Doumergue. Dron. Du- r
bief. Victor Dubois (de Dreux). Emile Dubois (Seine). 1
Eugène Dufour (Isère). Dujardin-Beaumetz. Charles Du- 1
mont. Dunaime. Dutailly. ̃ c
Eliez-Evrard. Emile Chauvin. Empereur. Escanyé,
Etienne. Euzière. Achille Fanien. Adrien Farjon. Fer-
nand Brun. Fiquet. Fournière. François. Gacon. Gaf-
fier. Galley. Galy-Gasparrou. Garnier. Gauvin. Gellé.
Genet. Gentil. Gervais (Seine). Gerville-Réache. faia-
jcobbi. Gouzy. Paschal.Grousset. Gueneau, Guieysse. i
Guillemet. Guingand. Guyot-Dessaigne. Henrique-Du- i
lue. Herbet. Hubbard. Hubert. Hugori. François Hu-
gués (Aisne). Iriart d'Etchepare. Isambard. Gustave (
Isambert. Isnard. Jacob. Louis Jourdan. Jourde. Joxé.
Jumel. Klo.tz.
De la Batut. Labussière. Lachaud. Lafferre. Lagasse.
Laloge. Lamendin. De Lanessan. Laroze. Lassalle. Lau-
raine. Laurençon. Le -Clec'h. Leffet. Leglos. Lemasson.
Léon Pommeray. Lepez. Arthur Leroy (Côte-d Or). Le- J
sage. Le Troadec. Georges Levet. Levraud. Hobo-
ré Leygue (Haute-Garonne). Raymond Leygue (Haute-
Garonne). Georges Leygues (Lot et-Garonne). Lhopi-
teau. Limouzain-Laplanche. Lockroy. Loriot. Louis
Blanc (Drôme). Loup. Magniaudé. Malaspina. Henry
Maret. Louis Martin (Var). Bienvenu Martin (Yonne).
Maruéjouls. Massé. Mathey. Maurice-Faure. Maymac.
Gaston Menier. Merlou. Mesureur. Michel. Millerand..
Mollard. Monfeuillard. Morel. Morinaud. Morlot. Moui
geot. Mougia.Mulac. Muteau. Narbonne. Odilon-Barrot.
Olive.
Pajot. Palix. Pams. Pàsqual (Nord). Paul-Faure. Pa-
vie. Peignot..Camille Pelletan. Germain Périer (Saône-
et-Loire). Périllier. Péronneau. Perrin. Peschaud. Phi-
lippe. Poullan. Pourquery de Boisserin. Pourteyron,
Fernand Rabier. Ragot. Claude Rajon. Razimbaud. Re-
gnaiilt. Rendu (Oise). Henri Ricard (Côte-d Or). Louis
Ricard (Seine-Inférieure). Ridouard. Gustave Rivet.
Roch. Rolland (Pyrénées-Orientales). Rouanet. Charles
Rousse. Rouvier. Roux (Basses-Alpes). Albin Rozet.
Ruau. Salis. Sarrazin. Saumande. Sénescail. Sicard.
Simyan. César Sirot. Surchamp. Theulier. Thomson.
Tiphaine. Tourgnol. Tramu. Trannoy. Georges I rouil-
lot. Ursleur. Pierre Vaux. Vazeille. Vigné. Vigouroux.
Ville. Villejean. Weil-Mallez. Wilson. Conrad de Wnt.
La minorité comprend 21 socialistes, 84 républi-
cains progressistes, 6 radicaux dissidents. Les 116
membres restant comprennent la droite, les ralliés,
les nationalistes et antisémites.
Voici les noms des membres de la minorité
MM. Achille Adam. Comte iï'Agoult. Allard. Comte
d'Alsace, prince d'Hénin. Amodru. Anthime Ménard.
Prince d'Arenberg. Argeliès. Audiffred, Comte d Au-
lan Aymé, baron de la Chevrelière. Balsan. Bansard
des Bois. Baron. Barrois. Bautiry d'Asson. Bazillon.
Paul Beauregard. Bénézech. De Benoist. Georges Ber-
ger. Charles Bernard (Gironde). Paul Bernard (Seine).
Georges Berry. Bertrand. Edmond Blanc (Hautes-Pyré-
nées). Bonard. Henry Boucher. Bouctot. Ferdinand
Bougère. Laurent 13c).ugère.'Paul Bourgeois (Vendée).
Comte de Boury. Bouveri. Jules Brice (Meurthe-et-
Moselle). René Brice (IUe-et-Vîlaiiie). Brindeau. Duc de
Broglie.
Comte de Caraman. Paul de Cassagnac. Castelin.
Comte Boni de Castellane. Godefroy Cavaignac. Mar-
quis de Chambrun. Chauvière. Emile Chevalier. Albert
Chiche. Christophle (Isère). Cibiel. Claudinon. Denys
Cochin (Seine). Henry Cochin (Nord). Colle. Lucien
Cornet. Vicomte Cornudet (Seine-et-Oise). Cosmao-Du-
menez. Coûtant. Jules Dansette. Darblay. Daudé. De-
jeante. Paul Delombre. Delpech-Cantaloup. Denis (des
Landes). Déribéré-Desgardes. Derrien. Desfarges. Jules
Desjardins. Jacques Drake, Dubochet. Jacques Dufour
(Indre). Constant Dulau. Julien Dumas. Dupuytrem.
Duquesnay. Dussaussoy. Jules Duvau. Comte dElva.
Ermant. Marquis de l'Estourbeillon. Fachard. Firmin
Faure. Fenal. Ferrette; Ferroul, Florent. Forest. Achille
Fould. Camille Fouquet.
De Gailhard-Bancel. Jules Gaillard. Gallot (Yonne).
Jules Galot (Loire-Inférieure). Gauthier (de Clagny).
Gautret. Baron Gérard. Gervaize (Meurthe-et-Moselle).
Gévelot. Ginoux de Fermon. Girou. Comte Le Gonidec de
Traissan. Comte Joseph de Gontaut-Biron. Julien Gou-
jon (Seine-Inférieure). Théophile Goujon (Gironde).
Gourd. Goussot. De Grandmaison. Groussier. Gtubert
Guillain. Guyard. Lieutenant-colonel du Halgouët. Har-
riague Saint-Martin. Haussmann. Hémon (Finistère).
Pierre Heuzey. Holtz. Clovis Hugues (Seine). Hum-
bert. Général Jacquey. Jules Jaluzot. Jules Legrand
(Basses-Pyrénées). Kelsch. Marquis de Kerouartz.
Camille Krantz.
Comte de la Bourdonnaye. Marquis de la Ferron-
naye. Henri Laniel. Comte de Lanjuinàis. Rioust de Lar-
gentaye. Laroche-Joubert. Lasies. Maurice Lasserre.
Paul Lebaudy. Lebret. Lebrun. LeohevalUer., Léglise.
Arthur Legrand (Manche). Le Hérissé. Lénure. (Nord).
Lerolle. Marquis de Lespinay. Létang. Comte de Levis-
Mirepoix. Loyer. Baron de Mackau. Magne. De Mahy.
Mando. Massabuau. Maurice Binder. Marquis de Maus-
sabré. Méline. Meyer. Monsservin.'Comte deMontaigu.
Comte de Montalembert. Morcrette-Ledieu. Motte. Mar-
quis de Moustier. Comte Albert de Mun. Muzet. Cuneo
d'Ornano. Ouvré. Pain. Papelier. Pascal (Gard). Louis
Passy. Paulmier. Périer de Larsan (Gironde). Perreau.
Piou Plichon. Raymond Poincaré. Comte de Pomereu.
Armand Porteu. 'Prache. Pradet-Balade. Prax-Paris.
Prud'homme-Havette. A
Quesnel. Quilbeuf. Raiberti. De Ramel. Baron Amé-
dée Reille. Baron Xavier Reille. Renault-Morh'ère. Re-
nou (Seine). Ribot. Pierre Richard. Amiral Rieunier.
Riotteau. Rispal. Robert Surcouf. Ernest Roche (Seine).
Jules Roche fArdèche). Rogez. Duc de Rohan. Rose.
Rouland (Seine-Inférieure). Roy de Loulay. Charles
Saint. De Saint-Martia. Comte de Saint-Quentin. De a
gnac-Fénelon. Sauvanet. Savary de Beauregard. Eugène
Schneider. Sembat. Sibille. Marquis de Solages. Sta-
nislas £ errand. Suchetet. Tailliandier. Ternaux-Com-
pans. Thierry. Thierry-Delanoue. Turigny. Léon Va-
cher (Corrèze). Vaillant. Vallée. Vidal de Saint-Urb ain.
Armand Viellard. Villiers. Walter. Zevaès.
82 membres se sont abstenus, abstraction faite
du président, qui ne prend pas part aux scrutins.
Ces 32 membres comprennent 10 socialistes, 16 pro-
grossistes, 3 radicaux jet 3 nationalistes.
'Voici leurs noms
MM. Allemane. Aynard. Cadenat. Carnaud. Colliard.
Deshay es. Dorian. Dubuisson. Ferrero. Charles Ferry.
François Fournier. Girardin. Goujat. Jonnart. Jouart.
Krauss. Lachièze. Lannes de Montebello. Laville. Légi-
1 îtimns. Le Myre de Vilers. Millevoye. Miossec. Mirman.
Noël. Ordinaire. Oriol. Pastre. Paulin-Méry. Pozzo di
Borgo. Vivianl.
Un membre M. Léo Melliet est classé comme re-
tenu à la commission du budget. M. Drumont est
empêché de prendre part au vote, comme frappé
d'exclusion temporaire.
Enfin il y avait 36 absents par congé qui sont
MM. Alicot, Allombert. Aucouturier. Bordier. Bon-
i denoot. Brune. Adrien Chabrié. Codet, Cornud-et(Creuse').
1il -Debussy. Delaune. Disleau. d'Estournelles, Fleury-Ra-
l varin. Fournol. Gabiat. Gabriel-Denis. Gaston Galpin.
Gayraud. Jacquemin. J- de -Kerjégu. Le Moigne. Mo-
1 deste Leroy (Eure). Marchai. Jules Mercier. Léon Mo-
rillot. Emile Néron-Bancel. Proust. Puech. Rauline.
Emile Rey. Riou. flubiHard. Sarrien, Victor Gay. Vival.
t Le scrutin qui a eu lieu ensuite a abouti au
vote, sur le fond, de l'ordre du jour Chastenet qui
3 a été -adopté par 289 voix contre 78, sur 367 vo-
"tftTîilS
•La majorité est, à quelques noms pr.ès, la même
que dans le scrutin précédent.
3 La minorité comprend les 21 socialistes qui
avaient déjà voté contre la priorité; 25 membres
e ûe la droite, 5 ralliés, 2 progressistes et 21 nationa-
listes.
Tous les autres membres de la mmoritédu pré-
t cédent scrutin se sont abstenus dans celui-ci.
l" L'ordre du jour de MM. Chastenet et Gustave Ri-
l" y.et est ainsi conçu
ta Chambre, .confiante dans le gouvernement pour
faire ..respecter l'honneur et les droits de la France,
? passe à l'ordre du jour.
£ Les auteurs avaient remplacé le mot « intérêts »,
primitivement proposé, parle mot « droits j>.
M. Holtz a déposé hier, sur le bureau de la Cham-
l>re, un projet de résolution tendant à la revision de
l'article 13 de la loi constitutionnelle du 16 juillet
1875, en vue d'assurer aux électeurs l'exercice con-
stant de leur souveraineté et de rendre les mem-
bres du Parlement responsables âe leurs actes de-
vant le suffrage uaïv«ersel.
Le contre-amiral Richard, membre du conseil des
travaux de la marine, est nommé, jusqu'à la fin de
la période triennale 1899 1902, membre du conseil
du Bureau central météorologique, en remplacement
du capitaine de frégate Simart, admis à la retraite.
Ea loi du 25 février 1901 permet de réunir les jus-
tices de paix siégeant dans les communes où il y a
plusieurs juges de paix sous la juridiction d'un seul
magistrat, par décret rendu en Conseil d'Etat.
Par application de cette disposition, des décrets
prescrivent la réunion des justices de paix des can-
tons nord et sud de Crest (Drôme), des 1" et 2« can-
tons de Rouen, et des cantons est et ouest de Mou-
lins, sous la juridiction d'un seul magistrat.
Par décret rendu sur la proposition du ministre
des finances
M. Robineau, sous-directeur des contributions indi-
rectes à Chalon-sur-Saône, a été nommé directeur à
tîap en remplacement èe M. Peaiideleu, appelé à une
astre résidence..
M. Jardel, sous-directeur des contributions indirectes
à Narbonne, a été nommé directeur à Tarbes en rem-
placement de M. Renaudat, décédé.
M. Morin, sous-directeur du service de la garantie a
iParis, été nommé directeur des contributions indi-
rectes à Niort en remplacement de M. Lécrivain, re-
traité.
Le conseil de l'ordre de la Légion d'honneur s'est
réuni hier à la grande chancellerie. C'était, ainsi
que nous l'avons dit, la première réunion depuis le
remplacement du général Davout par le général
Florentin comme grand-chancelier et la nomination
de plusieurs nouveaux membres du conseil.
Le conseil est composé actuellement de MM. le
général Florentin, président Demagnjr, secrétaire
général, vice-président généraux Mensier, Darras,
Mourlan, amiral Puech, Decrais, Dislère, Sully
Prudhomme, Bonnat, Forichon et Doniol. MM. De-
crais et Sully Prudhomme n'assistaient pas à la
séance.
Cette séance a duré une heure environ, et, con-
trairement à l'information qui a été donnée ce ma-
tin par un de nos confrères, la proposition dont M.
Cavard, sous-directeur de la sûreté générale, pour-
rait être l'objet pour une prochaine promotion, n'a a
fait l'objet d'aucune protestation, ni même d'aucun
commentaire particulier. Renseignements pris à la
grande chancellerie même « il n'y a pas un mot de
vrai, nous a-t-il été répondu, dans l'information re-
lative à cet incident ».
Le général Florentin avait fait réunir d'abord
dans le grand salon de la chancellerie le personnel
des bureaux qui lui a été présenté par M. Demagny.
Le grand chancelier a prononcé quelques mots pour
remercier ses collaborateurs de leur dévouement et
rappeler les nobles traditions qu'il s'efforcera, avec
l'aide de tous, de continuer à la tête de la chan-
cellerie.
On nous télégraphie de Draguignan
Le conseil général du Var, réuni en session ex-
traordinaire, a émis le vœu que l'entreprise du ser-
vice postal entre le continent et la Corse ait lieu par
adjudication publique et que les paquebots partant
de Marseille pour la Corse fassent escale à Toulon,
où résident plus de 5,000 Corses.
Ce matin, le conseil en réunion plénière a entendu
la délégation marseillaise, venue pour s'entendre
avec le département au sujet du canal de Fontaine-
l'Evêque. qui intéresse les deux départements. C'est
M. Flaissieres, maire de Marseille, qui a discutélon-
guement cette affaire.
AU JOUR LE JOUR
Les « A-varïès »
CHEZ M. BRIEUX
M. Bneux est arrivé hier soir de Berlin et c'est
aujourd'hui, probablement, qu'il ira plaider sa cause
auprès de MM. Waldeck-Rousseau, Leygues et
Roujon. Nous n'avons pas voulu le surprendre au
débotté. Il fallait laisser à son esprit le temps de
trouver et d'ordonner ses meilleurs arguments pour
convaincre ses juges. En remettant à aujourd'hui
notre visite, nous courions la chance d'assister, à
huis clos, à la répétition générale de sa protesta- j
tion.
Nous avons été très aimablement reçu ce matin
par M. Brieux, dans son cabinet de consultation.
La dernière victime de la censure, l'Interdit, n'a
point perdu de sa belle humeur. Auprès d'un feu
pétillant et joyeux, tout en fumant des cigarettes,
M. Brieux, qui est plein de son sujet, nous a fait une
très intéressante conférence. Avec son veston de
flanelle rouge, on eût dit un Christ garibaldien lan-
çant l'anathème au mal terrible,
Au mal qui répand la terreur
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes. de l'Amour.
« L'idée des Avariés remonte aux Remplaçantes.
A ce moment j'ai été amené à étudier les ravages
causés par les nourrices contaminées. J'ai lu tous
les ouvrages qui traitent de la question, notamment
le livre du docteur Jullien, frère de l'auteur drama-
tique. J'ai vu dans l'effroyable maladie un danger
social, un danger qu'il est du devoir de combattre
pour tout homme q%i dispose d'un moyen d'action
aussi puissant que le théâtre. Déjà des médecins,
des hommes politiques, des moralistes M. Bé-
renger entre autres ont fondé une Ligue de pro-
phylaxie physique el morale. On ne saurait les accu-
ser, j'imagine, d'avoir des idées immorales et sub-
versives.
v Le docteur Fdurnier, d'autre part, a été chargé
d'écrire un opuscule sur les conséquences irrépara-
bles du mal contagieux Instruction pour nos fils
quand ils auront seize ans. Il n'y a pas de maladies
honteuses, il n'y a que des malades. Il importe de
prévenir la jeunesse surtout. Ce que j'ai voulu, c'est
servir d'intermédiaire entre les savants et le pu-
blic. Ce que j'ai voulu, c'est armer les jeunes hom-
mes contre un ennemi qui emprunte les séductions,
les" attraits les plus irrésistibles pour, vous frapper
,quelquefois sans retour. Si l'on savait! Vous ne pou-
vez croire combien il y a d' « innocents » parmi ses
blessés. C'est d'une tristesse écœurante Qui est
à l'abri de la flèche empoisonnée ?
Et la garde qui veille aux barrières du Louvre.
» La meilleure preuve qu'en écrivant ma pièce je
comptais faire de" la propagande par le théâtre, c'est
que je ne m'attendais pas à une longue série de re-
présentations. Un succès de première, des discus-
sions peut-être des éreintements dans la presse
̃– et une vingtaine de soirées voilà tout ce que
j'espérais! J'attendais un public d'hommes. De
même qu'il y a des sermons réservés à notre sexe,
ma pièce était destinée à un auditoire « viril ». Non
pas, certes, que je fisse fi de l'élément féminin il
aurait, au contraire, été le bienvenu mais je me
serais résigné à voir le théâtre Antoine privé pen-
dant quelques jours de ses charmes.. Vous pensez
bien que le temps consacré à composer les Avariés
j'aurais pu le donner à une « comédie larmoyante »,
qui m'aurait, sans doute, rapporté davantage. J'é-
tais convaincu que si, grâce à ma pièce, j'avais em-
pêché la contamination d'une seule femme, j'eusse
été assez payé de mes six mois de travail. »
M. Brieux feuillette devant nous son manuscrit
Voyez, lisez.'Suis-je assez révolutionnaire ? « La
pornographie est permise, la science ne l'est pas. »
Plus loin, à propos de jeunes gens qu'on doit pré-
server des tares qui affaiblissent la famille et la pa-
trie, M. Brieux dit « qu'ils sont le temple où s'éla-
bore la race future ».
Voulez-vous maintenant la dédicace de ma
pièce?
Nous transcrivons exactement
A monsieur le professeur A. Fournier, membre
de l'Académie de médecine
Monsieur,
Je vous demande la permission de vous dédier cette
pièce. La plupart des idées qu'elle cherche à vulgari-
ser sont les vôtres. Je pense avec vous que la « mala-
die » perdra considérablement de sa gravité, lorsqu'on
osera parler ouvertement d'un mal qui n'est ni une
honte ni un châtiment, et lorsque ceux qui en sont at-
teints, sachant quels malheurs ils peuvent propager.
connaitront mieux leurs devoirs envers les autres et
envers eux-mêmes..
Croyez, monsieur, à ma respectueuse sympathie.
BRIEUX.
Un mot encore sur les Avariés. Nous étions
convenus, Antoine et moi, de faire au public une
annonce, avant le lever du rideau. Nous l'aurions
prévenu que nous traitions d'un sujet « spécial »,
mais qu'il n'y avait dans notre œuvre ni une ex-
pression ni un geste qui ne fussent de la meilleure
compagnie.
Et la censure? demandons-nous.
Depuis qu'on la menace de la supprimer, elle a
voulu montrer qu'elle travaille « aux pièces ». Trop
de zèle? trop de zèle 1 Et quelle habileté! Elle inter-
dit Ces messieurs, d'Ancey où paraissaient des
prêtres afin de plaire à la droite; elle interdit les
Avariés pour contenter tout le monde; elle citera
une anthologie de passages scabreux, cueillis dans
les music-halls achalandés, et, par un vote, elle re-
î naîtra de ses cendres. Je prends mon parti de l'in-
1 terdiction, entendez que je n'espère pas qu'on la
lève après mes entrevues avec les grands chefs.
1 Comme on l'a déjà imprimé, il se pourrait que je
donnasse une « récitation » chez Antoine, devantao
« jury » très compétent, dont.le verdict me sera une
agréable compensation.
Nous ne voulons pas quitter M. Brieux sans lut
demander ses impressions berlinoises.
Mon voyage ? C'était la première fois que j'allais
en Allemagne et à Berlin. Accueil charmant; j'ai été
comblé de prévenances. On sent que les Allemands
s'évertuent à nous être agréables. Le public, au
théâtre, est très fin. Il a tout compris dans la Robe
rouge, et même que le quatrième acte ne vaut pas
cher. Du reste ce quatrième acte, un jour ou l'autra
je le supprimerai. La principale interprète, Mme
Niemann, a été parfaite. Bref, je suis très satisfait.
Et Berlin ? 7
C'est la question que m'ont posée tous les Ber-
linois. Ils voulaient entendre l'éloge de leur capi-
tale. Quelques-uns ajoutaient modestement « Tout
» de même, Berlin ne vaut pas Paris 1 »
« Berlin est une ville trop neuve; riche d'hier. Vous
souvenez-vous de la réponse que s'attira une richis-
sime Américaine qui demandait
» Combien a coûté Notre-Dame? 2
» Quatorze siècles î
» Paris a coûté plus que Notre-Dame, n'est-ce
pas? Et j'aurais pu répondre que Berlin n'apas enco»
re atteint ce prix. »– Joseph Galiier.
Le prix Deutsch et M. Santos-Dumont
Hier s'est réunie la commission scientifique devait décerner le prix Deutsch.
Voici le compte rendu de cette réunion.
La séance s'est ouverte à quatre heures quarante-
cinq, sous la présidence du prince Roland Bona-
parte.
Le procès-verbal de la séance du 7 septembre mo-
difiant les conditions du concours a été adopté sans
aucune observation.
M. Deutsch, de la Meurthe, a prononcé une cha-
leureuse allocution en faveur de M. Santos-Dumont
dont il admire le talent et le courage.
Le marquis de Dion, président de l'Aéro-Club, a
insisté sur ce que les conditions imposées par le
procès-verbal du 7 septembre n'ont point été rem-
plies, et a rendu hommage au courage et à la téna-
cité de M. Santos-Dumont, mais il s'est plaint des
polémiques auxquelles son nom se trouve associe.
Il a demandé qu'aucun des membres de la commis-
sion ne touchât une partie des fonds du prie
Deutsch.
Le président s'est interposé pour empêcher le dé-
bat de prendre une tournure personnelle.
M. Mascart a prononcé quelques paroles spirituel-
les dans ce sens.
Le marquis de Dion a terminé son discours «t
proposant de donner à M. Santos-Dumont le prix,
quoiqu'il ne l'ait pas gagné suivant les règles impo-
sées au concours. C'est sur ce point que le débat 3
roulé jusqu'à la fin.
M. de Fonvielle s'est efforcé de démontrer que
les conditions avaient été remplies d'après l'esprit
de la délibération du 7 septembre. La formalité de
traîner un guide-rope ne pouvait être considérée
comme nécessaire dans le cas où il n'y avait pas de
doute sur l'instant physique de la rentrée. Autre-
ment, on arriverait à attribuer une valeur de 100,00^
francs à quelques brasses de cordage. H a proposé
de se ranger à une opinion émise par le docteur
Henocque, qui propose de déclarer que la demi-heure
imposée dure jusqu'à ce que la trente et unième
minute ait commencé.
Le marquis de Dion ayant insisté sur la nécessité
de se conformer aux traditions sportives, M. de Fon-
vielle a répliqué que les courses de chevaux du-
raient depuis des milliers d'années et que, les cooir-
ses en ballon dirigeable datant d'hier, on ne pouvait
exiger une précision pareille dans les deux cas.
MM. Mascart et Cailletet ont prononcé des dis-
cours fort spirituels en faveur de l'attribution du
prix à M. Santos.
M. Emmanuel Aimé, secrétaire général du co-
mité, a défendu la théorie que l'on connaît, afin de se
convaincre qu'il n'était point entraîné par son amitié
pour M. Santos, il a consulté une notabilité du bar-
reau, M. Devin, président honoraire de l'ordre des
avocats au Conseil d'Etat «ta la Cour de cassation,
qui lui a donné un avis formel démontrant la nul-
lité des conditions imposées par la délibération du
7 septembre.
M. Deslandres, astronome à l'observatoire de Men-
don, ayant cherché a montrer que la performance
de M. Santos-Dumont n'avait pas plus de valeur
que celles exécutcçs par les aéronautes de Meudon
en 1884 et 1885 il a même ajouté qu'il y avait eu
un mouvement de recul.- le président l'a rappelé
la question.
Le comte Chasseloup-Laubat a reproduit les ar-
guments présentés par le marquis de Dion et a dé-
posé un ordre du jour conçu dans le même sens que
celui formulé par le président de l'Aéro-Club.
M. Besançon, qui avait rédigé un projet de réso-
lution demandant de déclarer par oui ou par non,
s'est rattaché à la motion de M. Mascart, ainsi
conçue
La commission scientifique de l'Aéro-Club déclara
que le prix Deutsch est décerné a M. Santos-Du-
mont.
Le marquis de Dion ayant, de son côté, accepté la
proposition Chasseloup-Laubat, accordant le prix a
M Santos-Dumont, bien que les conditions n'aient
pas été remplies, deux ordres du jour seulement
sont restés en présence. Celui de M. Mascart a été
adopté à la majorité de 13 voix contre 6 et 2 bulle-
tins blancs.
Le président a fait connaître qu'il avait reçu de
M Georges Besançon et de M. W. de Fonvielle ime.
lettre dans laquelle -chacun de ces aéronautes de-
mandait, en termes différents, qu'il ne fût pas pro-
cédé à de nouvelles élections, le nombre des mem«
bres de la commission étant assez grand pour rem»
plir sa mission.
Une discussion s'est ouverte, dans laquelle le
marquis de Dion et M. Deslandres ont soutenu que
la commission devait se recruter parmi toutes les
notabilités s'occupant de navigation aérienne. M.
W. de Fonvielle a soutenu sa motion; il a insistt
-sur le danger que ferait courir à l'assemblée un«
augmentation de son effectif. On lui ferait nommer
une commission exécutive et on cesserait de la con-
voquer, comme on a fait dans une circonstance ré-
cente.
Le vote a été contraire à la motion qui n'a re-
cueilli que 8 suffrages contre 12. r,
Le colonel Renard, le commandant Paul Renard,
le commandant Hirschaueretle comte de Chardonet
ont été nommés par 12 voix contre 6 et 2 bulletins
blancs. T
Les candidatures de MM. Becquerel, Maurice Le-
vy, Moissan, membres de l'Académie des sciences,
Maurice Mallet, ont été présentées. Le vote aura
lieu dans la première semaine de décembre.
M. Deutsch a proposé à l'assemblée d'émettre le
vœu que l'on fonde un prix pour l'année 1902 et
annonce qu'il contribuerait pour une large partà la
création d'un fonds spéclal.
Sa proposition a été votée à l'unanimité, et, à 1 is-
sue de la séance, MM. Lebaudy et Deutsch ont an-
noncé au marquis de Dion qu'ils se faisaient inscrire
l'un et l'autre pour une somme de 25,000 francs dans
la souscription qui va s'ouvrir.
Le prince Roland Bonaparte a écrit, après la
séance, à M. Santos-Dumont, la lettre suivante
Cher monsieur Santos-Dumont,
J'ai le grand plaisir de vous annoncer que la com-
mission d'aérostation scientifique de l'Aéro-Club, réu-
nie aujourd'hui sous ma présidence, vous a attribué la
grand prix de 100,000 francs fondé par M. Deutsch.
Je suis heureux de cette circonstance qui me permet
de vous dire encore une fois à quelle haute valeur j'ap-
précie tous les efforts que vous avez faits avec tant de
persévérance et tant de courage pour faire progresser
la question de la navigation aérienne.
Agréez, etc.
ROLAND BONAPARTE.
M. SANTOS-DUMONT ET L'AÉRO-CLUB
Dès qu'on lui eut rapporté les discussions et le
vote de la commission scientifique, M. Santos-Du-
mont envoya au président de r Aéro-Club, marquis
de Dion, sa démission dans la forme suivante
Paris, 4 novembre, soir.
Monsieur le président de l'Aéro-Club,
J'ai l'honneur de vous adresser ma démission irré-
vocable de membre de l'Aéro-Club.
Veuillez agréer, monsieur le président, l'expressiût
de ma considération distinguée.
SANTOS-DUMONT.
CHEZ M. SANTOS-DUMONT
Nous sommes allés voir, ce matin, M. Santos.
Dumont pour lui demander les motifs de sa démis-
sion
Je démissionne, nous a-t-il dit, parce que je suis îa«
tigué de l'hostilité que l'administration de 1 Aéro-Clufc
manifeste contre moi. Dans la séance d'hier ma cause
a été défendue par les savants de l'Académie des scien-
ces qui, tout en faisant partie de la commission sciea»
tifique où ils sont entrés à la demande du prince Ro-
land Bonaparte, ne sont pas membres de l'Aéro-
Club. Au contraire, le conseil d'administration du clufc
m'a fait une opposition systématique. Tous les mem-
bres de ce conseil, à l'exception de MM. Robert Le-
baudy et Baillif, qui, eux, m'ont toujours encouragé e*
m'ont donné leur voix hier, tous les membres, VOHS
dis-je, sont mes ennemis.
Il semblerait cependant que, si j'avais à attendre de*
encouragements et un appui, il devait me venir der
l'Aéro-Club pour lequel j'ai travaillé plus que personne.
Le premier j'ai fait construire un hangar au parc d aé-
rostation du club; pendant longtemps je sui resté le
seul à faire des expériences pratiques. S'il existe mainte-
nant un courant en faveur de la navigation aérienna
il faut reconnaître que j'y suis bien pour quelque
chose. Eh bien, malgré cela, je suis en butte à toute»
les vexations. Et il faut l'intervention de M. Mmcm£
que je ne connais pas, des membres de 1 Académie de*
sciences, à qui je n'ai pas eu l'honneur d'être présenté*
pour que justice me soit rendue. Sur 13 Ivoix en m*
faveur il en avait 10 de personnes étrangères à 1 Aéro-
Club.
^-Aéro-Club s'intitule « Société d'encouragement 1 5
l QueEe plaisanterie l
fives. Il s'étonne seulement que deux grands mois
lient été nécessaires pour réaliser cette entente.
M. DeleassS, ajoute ce journal, :aura pour se'eonsb-
ter le succès des armes françaises, qui sera, pour l'a-
mour-propre de ses compatriotes, Un baume bienfai-
3ant. Il'est-probable que ce succès se sera dé jt ̃pro-
duit avant que la division navale soit entrée en action.
Le sultan payera, c'est certain. Nous croyons qu'il ne
;'estfait lui-même, dès le début, aucune illusion sur ce
aoint. Nous avons l'impression qu'il a voulu surtout
raire l'épreuve de sa force.
L'épreuve isemble d'ailleurs avoir réussi. En effet, on
T. acquis une.fois de plus à Yldiz-Kiosli la conviction
que la rivalité européenne demeure encore un précieux
boulevard pour la défense de l'empire ottoman ver-
moulu. En outre, à la faveur des embarras que la
France a eu à surmonter, on a berné ces «Ghiens
de chrétiens et on leur a montré que le souverain de
tous les croyants n'entend pas être longtemps à la
merci de ses créanciers. Et dès que les bâtiments de
i'amiral Caillard seront rentrés à Toulon, MM. Lorando
»t Tnbini auront encaissé leurs,,9. 0/0, mais la France
aura perdu une partie de son influence en Turquie. i
AA GUERRIE DU TRMTSVAAi, '̃]]
̃ $
'C'est depuis longtemps un principe au War office a
et à l'état-major de lord Kitchener de n'avouer les
vérités désagréables que par petits morceaux. Lord I
Kitchener avait d'abord annoncé que les Boers j
n'avaient pu s'emparer des deux canons abandon-
nés par la colonne Benson ». Fallait,il en conclure (
Qu'ils avaient été repris par la colonne de secours, r
ou que c'étaient des canons restés sans maîtres, ce
gui est une situation peu ordinaire pour des pièces
'artillerie ? Mais on a télégraphié. hier de Pretoria
Les Boers ont emmené les deux canons de la co-
lonne Benson.
Il est probable que les'Boers détruiront purement
et simplement ces canons, car ils n'emploient plus
â'artillerie.
Les blessés de la colonne'Benson ont été ramenés ]
à Springs. i
Au Cap, les dépêches anglaises reconnaissent que
le chef boer van Heerden a surpris le l°r novembre,
dans le district de Worcester une patrouille anglaise
de 17 hommes et a fait 14 prisonniers. Mais van
Heerden se plaindrait de l'attitude des fermiers de
la région qui n'ont rien fait pour aider leurs compa-
triotès, bien que dans le congrès de Worcester ils
aient encouragé l'invasion.
Le même jour un autre détachement de troupes
anglaises eu près de Town river un vif engage-
ment avec les Boers qui ont perdu huit hommes
dont deux tués.
A Aliwal-North, un détachement de la colonne
Taylor a capturé, hier, 21 Boers, 17 fusils, 500 car-
touohes et quelques chevaux, près de Wolvèkpp.
Parmi les prisonniers se trouve la famille Du-
plas tout entière. Cette famille a donné, récem-
ment, beaucoup de mal aux Anglais. La patrouille
il 'a eu qu'un homme légèrement blessé.
Dans l'ouest du Transvaal les colonnes Methuen
et von Donop sont revenues à Rusteriburg- après
avoir fait une razzia de 700 têtes de bétail et détruit
de grandes quantités de récoltes. On considère que
Kemp et Delarey, à l'attaque du Great Manco, le
M octobre, ont eu 50 tués et 50 blessés.
Un Afrikander reçu par le roi Edouard VII
Le correspondant du Malin à Londres signale que
le roi Edouard VII a reçu hier en audience sir Henry
de Villiers, chief-justice de la colonie du Cap
On appréciera, dit-il, toute l'importance de cet évé-
nement en apprenant que sir Henry professe les plus
vives sympathies pour les Boers sans être pourtant
anglophobe pour cela. Quoi qu'il soit un des chefs du
parti hollandais de la colonie du Cap, il est en effet
considéré ici, et même dans les milieux ministériels,
comme unhomme d'une probité et d'une impartialité
inattaquables.
On ignore naturellement «e qui s'est passé au cours
de l'entrevue, mais il est bien évident que la conversa-
tion a roulé presque exclusivement sur la situation ac-
tuelle dans l'Afrique du Sud et il se pourrait même que
le roi ait prié sir Henry de Villiers de lui dire quelles
étaient les conditions de paix qui paraîtraient accepta-
bles aux Boers.
Ce correspondant signale, sous l'influence du pes-
simisme régnant, un revirement dans l'opinion an-
glaise.
Ces derniers jours, on apu entendre dire, par des
gens, par qui naguère encore insistaient sur la sou-
mission absolue et sans conditions des Boers, qu'il
fallait proposer à Botha et à ses commandos un
régime analogue à celui dont jouit le Canada.
> Représailles boers
L'agence Paris-Nouvelles nous communique le
texte de la réponse de Botha à la proclamation du
ler septembre, par 'laquelle lord Kitchener menace
du bannissement à vie les membres du gouverne-
ment boer et les chefs.qui ne se seront pas rendus
le 9 novembre
Attendu qu'aucun des membres des gouvernements
de l'Etat libre d'Orange et de la République sud-afri-
caine, ni aucun général, commandant, fleld-oornet, chef
ou burgher n'a intention d'obéir à ladite proclamation
de lord Kitchener ou de s'en préoccuper:
Attendu que ladite proclamation de lord Kitchener
contient de nombreuses déclarations de mauvaise foi,
faussées et malveillantes,- déclarations habituelles
aux Anglais,
Et attendu que la proclamation de lord Kitchener a
renforcé, plus que tout autre chose, la détermination
de toute personne qui se trouve encore sous les armes
de se battre jusqu'à la fin pour l'indépendance,
II est fait savcir et proclamé par moi, Louis Botha,
commandant général des forces de la République sud-
africaine, après entente avec le gouvernement, les offi-
ciers et burghers de l'Etat libre d'Orange et le gouver-
nement, les officiers et burghers de la République sud-
africaine, que le général Kitchener, son .état-major :et
tous les officiers et soldats servant sous ses ordres
dans l'armée britannique et se battant en ce moment
contre nous, seront, après le 15 septembre 1901, déclarés
hors la loi dans le sud de l'Afrique. Et tous les officiers
et burghers, dans les deux Républiques et la colonie
du Cap de Bonne-Espérance, ont l'autorisation et reçoi-
vent l ordre de fusiller tout Anglais armé qu'ils rencon-
treront.
La légation transvaalienne a été chargée d'aviser
les personnes de cette nouvelle et cruelle phase de
la guerre.
•Signalons à ce propos qu'une correspondance
d'une nature moins comminatoire paraît avoir été
échangée plus tard entre lord Kitchener et le prési-
dent Steijn. Le Manchester Guardian publie une
lettre du généralissime anglais où celui-ci se réfé-
rant à une lettre de M. Steijn, que nous ne'connais-
sons pas, dît « qu'il voit que celui-ci désire la paix »
et discute la auestion de savoir s'il résulte de l'at-
titude de M. Chamberlain avant les hostilités, qu'il
voulait la guerre. Selon lord Kitchener, le fait pour
l'Angleterre d'avoir envoyé des troupes dans l'Afri-
que du Sud pendant les négociations ne dénonçait
pas des intentions belliqueuses.
En Angleterre deux discours
M.John Morley, parlant à ses électeurs de.Por-
far, a dit que lé bon sens et la prudence sont les
vertus que l'Ecosse semble reconquérir très rapide-
ment si l'on en juge par les signes des temps.
11 dit qu'il y a deux ans il exprimait le vœu que
le gouvernement anglais écoutât les hommes qui
étaient au courant du problème sud-africain, mais
il n'en a rien fait. 11 a méprisé leur avis, et aujour-
d'hui leur prophétie s'est réalisée.
La lutte se prolonge les conséquences s'écrivent en
lettres de sang; elles subsisteront pendant des géné-
rations.
Je demande maintenant où étaient les meilleurs amis
de l'empire ? Etaient-ce ceux qui, il y a deux ans, re-
commandaient la patience dans les négociations, avant
qu'on tirât l'épée ? Ou bien étaient-ce ceux qui, àujour-
d'hui, exhortent à la patience :et vous parlent des dan-
gers que court .l'empire ?
Un autre danger de l'empire britannique, c'est le
tempérament violent, emporté, téméraire d'une forte
partie de la population anglaise, ce tempérament auquel
le gouvernement fait un appel néfaste lors des der-
nières, élections, et cela dans un pays qui plus que
tout autre au monde a des intérêts complexes et qui
exige plus que tout autre des hommes d'Etat prudents
et sages. La politique. qui exige la soumission sans
conditions est une politique qui mène droit à la po-
litique d'extermination.
Ce tempérament violent, emporté et téméraire vous
mène au point où, négligeant toute autre considération,
vous vous écriez « Ces gens sont en travers de notre
youte; pourquoi ne pas les abattre si c'est nécessaire?» n
Lord Salisbury ne disait-il pas à la Chambre dés lords
que le plus grand des dangers qui menacent l'Angle-
terre, c'est le courant des dépenses nationales? Et c'est
eelui-là qu'il faut arrêter.
L'orateur cite les chiffres publiés, 'la semaine pas-
sée, par r Economist et qui montrent que les dépen-
ses ordinaires, sans compter celles de la guerre, se
sont augmentées de 28 millions de livres sterling
dans les dernières années, et même de 32 millions
si l'on tient compte de la suspension de l'amortisse-
ment. Cette augmentation est un danger national.
Cette augmentation est due à une fausse idée de la
grandeur nationale, à une fausse estimation des
sources de la prospérité du pays.
En concluant, M. John Morley exprime le doute
qu'on ait fait saisir aux Boers la différence qu'il y a
entre l'indépendance telle qu'ils la comprennent et
le self-government, tel que l'entendent les ministres
anglais.
A Bristol, sir Michaël Hicks-Beach a dit que l'é-
norme emprunt contracté par le gouvernement a
été moins onéreux pour la nation que tous les em-
prunts antérieurs et n'a pas beaucoup jeté de trou-
oie sur le marché monétaire.:
^L'impôt- sur la bière n'a pas été 'trop gênant le con-
sommateur n'a pas eu trop à souffrir de l'impôt sur le
thé et sur le sucre. Toutefois, l'impôt sur le revenu est
jplus élevé maintenant qu'à l'époque de la guerre da
Crimée; mais le contribuable le paye volontiers à cause
ûe son patriotisme.
Je regrette, a ajouté l'orateur, de ne-pas pouvoir dire
que cette terrible guerre est terminée et que les impôts
wat être-supprimés. Il est possible même qu'à la pro-
chaine-session il y ait lieu d'augmenter les impôts;
mais, quoi qu'en dise M. Morley, il est heureux que
les ministres soient moins souples, car des ministres
souples seraient le malheur, de l'Angleterre et lui coû-
teraient des quantités énormes de sang et d'argent.
Le chancelier de -l'Echiquier dit que jamais' ?gue3ce
n'a' été conduite avec plus d'humanité que la guerre
présente de'la part des Anglais les camps de concen- 1
tration ont épargné à ceux qui y sont enfermés âes ) )'
souffrances infiniment supérieures. j
Les indemnités
La commission des indemnités qui siège à Lan* jj
ares a été saisie hier de la réclamation de M. Mar-
tin, sujet français, restaurateur à Johannesburg,
qui réclame 500,000 francs pour avoir été déporté.
La commissions réglé toutes les demandes, sauf
celles des sujets français. Les réclamations des na-
tionaux hollandais s'élevaient à 17,500,000 francs.
î,eur gouvernement a accepté 750,000 francs. -Les
Allemands présentaient des mémoires s'élevant à
un.million. Il leur a été accordé également 750,000
"francs.
1~fmiles. Petites Nouvelles
Lés professeurs et étudiants de Greff s waffi ont -en- ¡
voyé à toutes les universités allemandes un ordre du
jour de protestation contre la comparaison établie par ¡
M. Chamberlain entre les méthodes ^anglaise et alle-
mande de faire la guerre.
L'envoi de cette circulaire a évidemment pour ;bu±.de
provoquer d'autres protestations analogues. j
Le meeting des ouvriers du port, après avoir en-
tendules députés ;socialistes Cabrini et Chiesa, est
déclaré favorable à la proposition de boycottage des ='
navires anglais. I
AFFAIRES COLONIALES
Algérie r-
Alger, 5 novembre.
-En prenant possession de la présidence de la dé-
légation des non-rcolons, M. Vinci, au nom de cette
assemblée, a exprimé sa gratitude au gouverneur
général pour avoir répondu, dans la mesure du pos-
sible, à la plupart des desiderata exprimés au cours
de la précédente session. Il a prié le commissaire
du gouvernement de transmettre les remerciements
tout particuliers de da délégation au gouverneur gé-
néral. j
Par ordre du général commandant la division
d'Oran, le 2° bataillon du 2e tirailleurs algériens,
une compagnie et un peloton du 1er bataillon
d'Afrique, deux pelotons de spahis partiront le 10
novembre d'Aïn-Sefra avec le convoi périodique.
Le 24 novembre, le convoi arrivera à Taghit, où
resteront deux compagnies de tirailleurs, un peloton
du bataillon:d'Afrique et un peloton de spahis.
Après avoir traversé Igli, où il restera un peloton
du bataillon d'Afrique, les troupes arriveront, le 1er j
décembre, à Beni-Abbès, où resteront l'état-major,
deux compagnies du 2e tirailleurs, un peloton du ha-
taillon d'Afrique et un peloton de spahis..
lOÏÏVf LUS ;DI LtïRÂMlB
Alsace-Lorraine
Contrairement à ce qui avait été affirmé, l'évoque
de Strasbourg n'a pas interdit aux séminaristes la
fréquentation du cours d'histoire du docteur Spahn,
à l'université, par la raison qu'il n'a jamais été ques-
tion d'envoyer les élèves du grand séminaire suivre
les cours de l'université.
Mgr Fritzen tient, avant tout, à conserver le
grand séminaire exclusivement dans sa main. 'Le
cours d'histoire sera, comme par le passé, professé
au séminaire par le docteur Gass, prêtre du diocèse,
et sous l'autorité absolue de l'évoque.
Au sujet du professeur Spahn on nous télégraphie
de Strasbourg que celui-ci a ouvert son cours dans
la plus grande salle de l'Université, devant un très
nombreux auditoire. Sans faire allusion aux inci-
dents qui ont signalé sa nomination, il a abordé son
sujet.
La semaine dernière a été inauguré à Molsheim
le temple protestant, sous le nom de Butzertempel,
en souvenir du réformateur Butzer. C'est un événe-
ment pour Molsheim, ville au passé essentiellement'
catholique. `
Du reste, presque toutes les petites villes d'Al-
sace, où le catholicisme régnait autrefois, sans par-
tage ont, depuis vingt ans, édifié des temples deve-
nus nécessaires par les progrès considérables de la
religion protestante. 0
Les causes des progrès du culte luthérien dans les
deux provinces résident en -première ligne dans
l'immigration continuelle de l'élément allemand et
des fonctionnaires généralement protestants.
Il faut aussi faire entrer en ligne de compte les
mariages mixtes qui deviennent, surtout en Al^aoe^,
de plus en plus nombreux.
Allemagne
On écrit de Danzig que le manqua de travail ré-
duit en ce moment un nombre relativement consi-
dérable d'ouvriers à une extrême misère, principa-
lement dans la province de la Prusse occidentale.
Les renvois d'ouvriers dans les ateliers et chantiers
de l'Etat proviendraient du défaut de commandes
officielles, qui ordinairement sont faites à cette épo-
que de l'année.
Le 'Wurtemberg n'a pas trop souffert de la crise
que traverse actuellement l'Allemagne parce qu'il
avait participé dans une moindre mesure à l'expan-
sion économique excessive de ces dernières années.
Les industries les plus atteintes en Wurtemberg
sont les tanneries, les industries textiles, les fila-
tures et tissages des laines, la fabrication des ma-
chines à Berg, près de Stuttgart. Les banques de
Pforzheim ont été ébranlées, mais se sont depuis lors
raffermies. Celles de Heilbronn ont succombé à la
crise.
Les chiffres officiels du recensement de la popu-
lation du royaume de Prusse viennent d'être publiés.
La population du royaume est de 34,472,509 habi-
tants, dont 16,971.425 du sexe masculin, 17,501,OS4
du sexe féminin. Au point de vue des cultes profes-
sés, on compte 21,817,577 évangéliques, 139,127 au-
tres protestants, 12,113,670 catholiques, 392,322
israélites.
Les deux matelots de lre classe Genz et Schult,
du petit croiseur Gazelle de l'escadre, étaient pour-
suivis devant le conseil de guerre de Kiel comme
s'étant rendus coupables de désordres séditieux et
d'insubordination par leur conduite à Cuxhaven le
20 juillet, dernier. Ils ont été condamnés, Genz à
quinze jours et Schult à cinq semaines de prison,
quoique le ministère publie ait requis contre eux
une peine bien .supérieure.
Angleterre
Le roi a, signé hier en conseil privé la proclama-
tion relative aux nouveaux titres qu'il doit porter
Edouard le septième, par la grâce de Dieu, du
Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et de l'Irlande
et des Dominations britanniques d'au delà des mers,
roi et défenseur de la foi, empereur de l'Inde (et non
pas des Indes).
Ce titre a été promulgué à la Gazette officielle.
Le Parlement est de nouveau prorogé au 14 ;dé-
cembre.
La situation sanitaire à Glasgow n'a pas chan-
gé. Il y a toujours à l'hôpital quatre pestiférés. Au-
cun ordre n'a été donné relativement à la naviga-
tion, mais de nombreux armateurs envoient leurs
navires dans d'autres ports.
A Liverpool on n'annonce pas aujourd'hui de nou-
veaux cas de peste. Les pestiférés en traitement à
l'hôpital vont de mieux en mieux. On procède à
l'extermination des rats. Les autorités ont fourni
aux navires du port des appareils pour empêcher les
rats de .grimper le long des amarres qui aboutissent
aux quais.
On s'étonne de la quarantaine imposée par le
Texas aux provenances de Liverpool et de Glascow
en dépit des rapports rassurants des consuls amé-
ricains de ces villes.; mais l'Etat du Texas est indé-
pendant du gouvernement de Washington en ma-
tière de quarantaine. D'ailleurs, c'est un Etat qui
appartient à des régions .tropicales, ce qui n'est pas
le cas des Etats de New-Tork et de Massachusetts.
L'agence Havas mande de Londres
Les journaux publieront demain le paragraphe sui-
vant-:
« Lorsque la procession royale, quittantla station de
Victoria, passait samedi à travers Grosvenor gardon,
LL. MM. le roi Edouard et la reine Alexandra, ainsi
que LL. AA..RR. les ducs et duchesses de Cor-
nouailles et d'York, ont remarqué d'une façon spéciale
l'ambassade turque installée provisoirement au n° 40.
Aussitôt qu'ils eurent aperçu le ,pavillon 'turc qui avait
été arboré pour l'occasion et qu'ils eurent vu l'élégante
déaoration du balcon où se trouvaient l'ambassadeur,
sa femme et le personnel de l'ambassade, Leurs Majes-
tés et Leurs Altesses royales ontbien voulu envoyer à
Leurs.Excellences leurs plus gracieuses et plus flat-
teuses manifestations de reconnaissance. »
,Ce bluff de l'ambassade turque à iondres ne sur-
prendra ni ne trompera personne. Le roi et la reine
d'Angleterre n'ont été ni plus ni moins sensibles
aux décorations turques qu'aux autres décorations.
La façade de la provisoire ambassade du. sultan n'a-
vait, d'ailleurs, rien de spécialement curieux. La
note de l'ambassade est donc un procédé plutôt pué-
ril pour, suggérer une attitude qui n'existe pas.
Belgique
̃Le'bulletin des médecins porte que -l'état -de santé
delà princesse Albert et du jeune prince est absolu-
ment ^normal. On s'arrache les,journaux qui don-
nent les détails les plus minutieux sur le poids de
l'enfant, ses cheveux blonds, sa vitalité.
.11 a été -ondoyé, en attendant la cérémonie du
baptême, qui n'aura lieu que dans nn ,mois afin de
• permettre à la mère d'y assister.
Le Patriote annonce que la convocation pour la
prochaine session de la conférence des sucres sera
lancée incessamment.
Le Patriote confirme que cette session se tiendra
à Bruxelles en janvier 1902. La conférence restera
limitée -aux pays d'Eurqjpe. s
**♦ A Montreux, vient de mourir le major Malîeyt,
commissaire du district des Stanley falls au Congo,
ou il a passé dix ans de bons services. Rentré en
Europe, il avait dû se retirer en Suisse pour soi-
gner sa santé êbranJée. 11 est mort à l'âge de trente-
cinq ans seulement.
A Une dépêche de Boma (Congo) annonce que le
steamer belge HhilîppeviUe a pris feu le 8 octobre à
Banana. Le'f eu s'est déclaré à l'avant, dans la cale
n° 2. L'incendie était plein de danger, car la cale
contenait des explosifs et de la poudre. On a réussi
à retirer la poudre de la cale. p
Les dégâts causés par le feu et l'eau sont impor-
tants quantité de marchandises ont été détruites.
On dit qu'il n'y a pas de victimes.
«aiat-Sïège
tDimanchea eu.ïieu, dans la basilique de Saint- •
Jean-de-Latran, la consécration deMgriZorn de Bu-
'lach, qui vient d'être nommé coadjuteur de l'évêque
de Strasbourg, MgrFritzen. Cette consécration a mis
en fête l'Académie des nobles ecclésiastiques, dont
'M. deBuladh est un ancien élève. Le cardinal Sa-
:tolli, quia officié, fut longtemps supérieur de cette
académie, et les deux assistants sont ses anciens
élèves. L'Académie des nobles ecclésiastiques est
la pépinière de la diplomatie pontificale.
A la cérémonie assistaient M. de Rotenhan, mi-
nistre de'Prusse au Vatican le comte Weâel, am-
bassadeur d'Allemagne au Quirinal le frère de l'éve-
Tjue/M.'Zorn de Buîach, sous-secrétaire d'Etat au
ministère d'Alsace-Lorràine les comtesses Andlau
etSalm, etc.
États-Unis
La campagne électorale s'est close hier à New-
'York. Les paris sont à 10 contre 71/2 en faveur de
M. Seth Low, candidat antitammanyste aux fonc-
tîon'de maire. Lesvélections ont lieu aujourd'hui.
Le président Roosevelt viendra voter à Oyste
iay.
D'autres élections d'Etats ont lieu dans .le New-
Jersey, en Pensylvanie, dans l'Ohio, etc. Les chan-
ces sont un peu partout en faveur des républicains.
En Pensylvanie, les démocrates se sont coalisés
avec les républicains opposés au sénateur Quay, le
« boss » de -Philadelphie, qui fut si gravement com-
promis flans l'affaire des banques.
Colombie
Le correspondant du New-York Herald à Honda
lui mande que les -chefs politiques qui disposent
actuellement du pouvoir ont fait enlever en septem-
bre dernier l'ex-président Sanclemcnte que le parti
nationaliste veut rétablir -dans ses fonctions, dont
il a été dépossédé par le vice-président, M. Marro-
quin.
L'ex-président, qui est octogénaire, aurait été en-
fermé dans une caisse et emmené jen secret au
Cauca, où il est prisonnier.
li.QUESTIÛîl DE LA £RÈV£ GÉNÉRALE DES flNEURS
(De notre correspondant spécial) j
Denain, 5 novembre. £
M. Bexant, délégué de la Fédération du Nord au J
comité fédéral des mineurs, a rendu compte de son t
mandat dans une grande réunion tenue dimanche i
soir à Denain. î
Le délégué du bassin d'Anzin a rappelé dans t
quelles conditions le comité fédéral s'était réuni les '<
20, 21 et 22 octobre à Saint-Etienne pour discuter la •'
question de la grève générale de la corporation.
Vous n'avez pas perdu de vue, camarades, dit M.
Bexant, que nous avions fixé un court délai au gouver-
nement, auquel nous demandions des actes et non -plus |
des paroles, de vagues promesses. j
Sur la1 -proposition de Basly et Calvignac, nous avons {
consenti à Lens, au mois d'avril dernier, au congrès ]
national, un nouveau délai nous avions décidé que, si 1
pour le 1er novembre nous n'obtenions pas satisfaction j
sur nos trois revendications, nous déciderions, par ré- j
férendum, si la grève générale devait être décidée.
Le comité national était convoqué à Saint-Etienne fin
octobre, et vous me donniez un mandat impératif ainsi
formulé « Considérant que le gouvernement reste
sourd à nos appels, continue à ne nous donner aucune
satisfaction, nous donnons mandat au citoyen Bexant
de ne céder que sur la question des huit heures immé-
diates, mais de déclarer au. congrès que les mineurs
du bassin d'Anzin sont décidés, si le gouvernement
persiste dans son inertie, de poursuivre par tous les
moyens possibles la réalisation de ses desiderata 10 le
minimum de salaire et 2° l'obtention d'une retraite de
2 francs par jour après vingt-cinq ans de travail à la
mine et sans condition d'âge.
M. Bexant rappelle les discussions qui se produi-
sirent au sein du comité fédéral et la décision fina-
lement intervenue
Prenant texte de la lettre du président du conseil,
adressée, à la veille du congrès, au citoyen Cotte, se-
crétaire général de la Fédération nationale, le cama-
rade Joucaviél, de Carmaux, fit entrevoir qu'il y avait
peut-être là une preuve de bonne volonté de la part du
gouvernement. Il fut décidé de se rallier à la proposi-
tion du citoyen Evrard, de Lens, demandant de tenter
une dernière démarche et d'éprouver définitivement ce
bon vouloir gouvernemental.
C'est dans ces conditions que la majorité du comité
national chargea son secrétaire de demander à M. Wal-
deck-Rousseau une réponse, et très nette, et très pré-
cise.
Il fut décidé en même temps que dès que la réponse
du gouvernement parviendrait à Cotte, il la transmet-
trait aux délégués des régions, avec son avis que
ceux-ci convoqueraient aussitôt tous les délégués du
bassin pour la leur soumettre et transmettre ensuite
leur réponse et leur décision au .secrétariat général du
comité national.
Si la réponse .du président du conseil des ministres
ne satisfaisait pas les diverses organisations syndi-
cales des bassins miniers, le camarade Cotte aurait
mandat d'envoyer aux délégués l'ordre de grève les
prévenant cinq jours à l'avance de la date fixée pour la
cessation générale du travail.
Cette réponse de M. "Waldeck-Rousseau, M.
Bexant en a reçu communication mardi.
Camarades, ajoute-t-il, j'ai aussitôt convoqué les pré-'
sidents de nos 36 sections.
A l'unanimité, vos délégués ont déclaré que la ré-
ponse du ministre n'était ni nette, ni .précise, qu'en
conséquence votre secrétaire ferait connaître cet avis
au citoyen Cotte lui déclarant que les mineurs du bas-
sin. d'Anzin étaient prêts à appuyer, par la grève géné-
rale, les revendications de la corporation et décidés à
marcher dès la réception du moi .d'ordre fixant la date
de l'arrêt général du travail.
Ici, M. Bexant fait observer que la Fédération du
Nord a formellement décidé que « le bassin ne de-
vra marcher que si réellement tous les autres bas-
sins arrêtent en même temps que lui, les descentes à
la.fosse. »
Cependant, demeurons, ajoute-t-il, l'arme au pied la
grève générale peut être déclarée dans quelques jours
et, pour ma part, je la crois absolument inévitable.;
soyons prêts, mais restons calmes et que demain ma-
tin pas un mineur ne,manque au travail.
Le jour venu s'il vient nous serons tous de-
bout, et ce jour-là je serai non pas avec vous, mais à
votre tête, et l'on verra alors si je saurai faire tout
mon devoir. J'attends ce jour-là, que j'appelle de mes
i vœux, pour voir à l'œuvre ceux qui, depuis mon re-
tour, se sont livrés à des critiques faciles.
Ne nous faisons pas d'illusions et laissez-moi vous
montrer la situation sous son véritable jour.
En examinant les conditions de l'organisation de la
grève générale, le comité national avait décidé d'écrire
• au député Lamendin, délégué français au comité inter- •
ï national des mineurs, pour lui demander de se mettre a
à nouveau en relation avec le secrétaire du comité in-
i -ternational, :le citoyen Pickaert, auquel on a adressé
déjà plusieurs lettres restées sans réponse. Nous le
chargions, en même temps, pour le cas où Pickaert
continuerait à garder le silence, de se mettre en rap-
port avec les secrétaires des différentes organisations
nationales. Il importe, en effet, que nous sachions à
l'avance si au jour de la.bataille les charbons des dif- i
ï férentes nations qui nous entourent ne viendront pas
inonder notre marché français.
1 Nous n'avons reçu jusqu'ici de réponse d'aucune
sorte. -Cependant les mineurs de Cardiff décidaient ré-
ï cemment un chômage de trois jours, afin d'enrayer la
surproduction vous estimerez comme moi que c'est
i .peut-être :ià un symptôme de bon augure.
Vous le voyez, camarades, nous avons envisagé la
situation sous toutes ses faces et je puis convaincu que
vous approuverez les votes que j'ai émis en confor-
mité de la mission que vous m'aviez donnée et que je
crois avoir fidèlement'remplie.
M. Bexant est longuementapplaudî.
Puis, à l'unanimité, les assistants notent Tordre
du jour suivant
Les mineurs réunis au Salon syndical au nombre de
1.5XK) déclarent maintenir 'leurs revendications, d'écla-
rent.être fermement résolus à en poursuivre la réalisa-
tion par tous les moyens.
Mais, considérant que les réformes obtenues pacifi-
quement sont préférables à celles qui s'pbtiennent rqu-
gies du sang des travailleurs, approuvent la conduite
de leur délégué st lui renouvellent leur confiance.
M. Bexant, après avoir remercié ses camarades de
la nouvelle preuve de.confiance -qu'ils lui accordent,
conjure. les mineurs d'envisager [froidement ,1a situa-
tion le jour où ils se mettront en grève.
ï Si, dit-il, nous étions battes, et je compte .bien que
cela n'arrivera pas mais enfin si nous étions vaincus
que personne n'abandonne .le ^syndicat,
Souvenons-nous de ce qulétait notre situation après
1884, ne recommençons pas cette faute. 'Nous nous grou-
perions j)lus .étroitement encore, pour préparer de
nouvelles batailles et assurer ainsi !& Yictoire âéfl-
nitive.
AFFAIRES MILITAIRES
Mission sanitaire. L'inspecteur général du
service de la marine Auffret est envoyé en mission
dans les cinq poïïs militaires pour examiner cer-
taines questions relatives au matériel technique du
service de santé «t étudier les mesures prophylac-
tiques à prendre pour combattre la tuberculose, la
sfièvre typhoïde, "la dysenterie et la pelade.
Le docteur Auffr-èt, accompagné du médecin de
1" classe Barthélémy, secrétaire du conseil supé-
rieur de santé, commencera sa tournée par le port
de Cherbourg,
ARTILLERIE COLONIALE. Le lieutenant-colonel Tol-
lon, de l'état-major du 2° régiment, à Cherbourg, est
classé à l'état-major du 1er régiment, à Toulon.
Le lieutenant-colonel Chanteaume, du 2e régiment, à
Cherbourg, passe à l'état-major de ce régiment.
NOUVELLES DU JOUR
Le scrutin le plus important de ceux qui ont eu
lieu à la Chambre, hier, est celui qui portait sur la
priorité demandée pour .l'ordre du jour de confiance
de MM. Chastenet et -Rivet, accepté par le gouver-
nement. Cette priorité a été votée par 282 voix con-
tre 227, sur 509 votants.
La majorité diffère un peu de celle qui soutient
ordinairement le cabinet; elle comprend 11 socia-
listes seulement, 200 radicaux ou radicaux socia-
listes, 70 républicains progressistes -et un rallié.
Voici les noms des membres de cette majorité
MM. Abel Bernard (Vaucluse). Aimond (Seine-et- r
Oise). Albert-Poulain. Andrieu. Antoine Gras (Drôme). u
Arbouin. Emmanuel Arène. Armez. Astier. Colonel
Astima. Auge. Autier. Babaud-Lacroze. Bachimont. g
Balandreau. Barthou. Basly. Pierre Baudin. Baudon g
(Oise). Heaulard. Beauquier. Alexandre Bérard. Ber- ft
sez Berteaux. Berthelot. Berthet. Berton. Bischoffs- p
heim.Bizot. Henri Blanc (Haute-Loire). Raoul Bom- c
pard. Bony-Cisternes. Borie. Borne. Léon Bourgeois s
(Marne)..Bourrât. Boutard. Antide Boyer. Jules-Louis s
Breton (Cher). Breton (Seine-Inf érieurë). Henri Brisson.
Brunet. Bussière. ̃ J
Caillaux. Calvinhac. Canet. Cardon. Castillard. Cau- t
vin. Cazals. Cazauvielh. Edmond Caze. Emile Cère. c
rhabert (Rhône). Chambige, Chambon. Chamerlat. r
Chandioux, Chanos. Chapuis. Charles Bos. Charles f
Chabert (Drôme). Charles-Gras. Charonnat. Charruyer.
Chassaing. Guillaume Chastenet. Chaussier. Chau- V
temps. Chavet. Chenavaz.Chenel. Chevillon. Chopinet. €
Albert Christophle (Orne). Clément Clament. Clédou.
Clémentel. Cloarec. Coache. Georges Cochery. Emile 1;
Compayré. Constant. Corderoy. Couyba. Cruppi. Das-
que. Dauzon. Alban David (Indre). Fernand David
Decker-David. Decrais.Defontaine, Delarue. Delbet. Del- T
cassé. GustaveDelestrac. Délieux. Delmas. Denecheau.
Derveloy-Devèze. Devins. Gaston Doumergue. Dron. Du- r
bief. Victor Dubois (de Dreux). Emile Dubois (Seine). 1
Eugène Dufour (Isère). Dujardin-Beaumetz. Charles Du- 1
mont. Dunaime. Dutailly. ̃ c
Eliez-Evrard. Emile Chauvin. Empereur. Escanyé,
Etienne. Euzière. Achille Fanien. Adrien Farjon. Fer-
nand Brun. Fiquet. Fournière. François. Gacon. Gaf-
fier. Galley. Galy-Gasparrou. Garnier. Gauvin. Gellé.
Genet. Gentil. Gervais (Seine). Gerville-Réache. faia-
jcobbi. Gouzy. Paschal.Grousset. Gueneau, Guieysse. i
Guillemet. Guingand. Guyot-Dessaigne. Henrique-Du- i
lue. Herbet. Hubbard. Hubert. Hugori. François Hu-
gués (Aisne). Iriart d'Etchepare. Isambard. Gustave (
Isambert. Isnard. Jacob. Louis Jourdan. Jourde. Joxé.
Jumel. Klo.tz.
De la Batut. Labussière. Lachaud. Lafferre. Lagasse.
Laloge. Lamendin. De Lanessan. Laroze. Lassalle. Lau-
raine. Laurençon. Le -Clec'h. Leffet. Leglos. Lemasson.
Léon Pommeray. Lepez. Arthur Leroy (Côte-d Or). Le- J
sage. Le Troadec. Georges Levet. Levraud. Hobo-
ré Leygue (Haute-Garonne). Raymond Leygue (Haute-
Garonne). Georges Leygues (Lot et-Garonne). Lhopi-
teau. Limouzain-Laplanche. Lockroy. Loriot. Louis
Blanc (Drôme). Loup. Magniaudé. Malaspina. Henry
Maret. Louis Martin (Var). Bienvenu Martin (Yonne).
Maruéjouls. Massé. Mathey. Maurice-Faure. Maymac.
Gaston Menier. Merlou. Mesureur. Michel. Millerand..
Mollard. Monfeuillard. Morel. Morinaud. Morlot. Moui
geot. Mougia.Mulac. Muteau. Narbonne. Odilon-Barrot.
Olive.
Pajot. Palix. Pams. Pàsqual (Nord). Paul-Faure. Pa-
vie. Peignot..Camille Pelletan. Germain Périer (Saône-
et-Loire). Périllier. Péronneau. Perrin. Peschaud. Phi-
lippe. Poullan. Pourquery de Boisserin. Pourteyron,
Fernand Rabier. Ragot. Claude Rajon. Razimbaud. Re-
gnaiilt. Rendu (Oise). Henri Ricard (Côte-d Or). Louis
Ricard (Seine-Inférieure). Ridouard. Gustave Rivet.
Roch. Rolland (Pyrénées-Orientales). Rouanet. Charles
Rousse. Rouvier. Roux (Basses-Alpes). Albin Rozet.
Ruau. Salis. Sarrazin. Saumande. Sénescail. Sicard.
Simyan. César Sirot. Surchamp. Theulier. Thomson.
Tiphaine. Tourgnol. Tramu. Trannoy. Georges I rouil-
lot. Ursleur. Pierre Vaux. Vazeille. Vigné. Vigouroux.
Ville. Villejean. Weil-Mallez. Wilson. Conrad de Wnt.
La minorité comprend 21 socialistes, 84 républi-
cains progressistes, 6 radicaux dissidents. Les 116
membres restant comprennent la droite, les ralliés,
les nationalistes et antisémites.
Voici les noms des membres de la minorité
MM. Achille Adam. Comte iï'Agoult. Allard. Comte
d'Alsace, prince d'Hénin. Amodru. Anthime Ménard.
Prince d'Arenberg. Argeliès. Audiffred, Comte d Au-
lan Aymé, baron de la Chevrelière. Balsan. Bansard
des Bois. Baron. Barrois. Bautiry d'Asson. Bazillon.
Paul Beauregard. Bénézech. De Benoist. Georges Ber-
ger. Charles Bernard (Gironde). Paul Bernard (Seine).
Georges Berry. Bertrand. Edmond Blanc (Hautes-Pyré-
nées). Bonard. Henry Boucher. Bouctot. Ferdinand
Bougère. Laurent 13c).ugère.'Paul Bourgeois (Vendée).
Comte de Boury. Bouveri. Jules Brice (Meurthe-et-
Moselle). René Brice (IUe-et-Vîlaiiie). Brindeau. Duc de
Broglie.
Comte de Caraman. Paul de Cassagnac. Castelin.
Comte Boni de Castellane. Godefroy Cavaignac. Mar-
quis de Chambrun. Chauvière. Emile Chevalier. Albert
Chiche. Christophle (Isère). Cibiel. Claudinon. Denys
Cochin (Seine). Henry Cochin (Nord). Colle. Lucien
Cornet. Vicomte Cornudet (Seine-et-Oise). Cosmao-Du-
menez. Coûtant. Jules Dansette. Darblay. Daudé. De-
jeante. Paul Delombre. Delpech-Cantaloup. Denis (des
Landes). Déribéré-Desgardes. Derrien. Desfarges. Jules
Desjardins. Jacques Drake, Dubochet. Jacques Dufour
(Indre). Constant Dulau. Julien Dumas. Dupuytrem.
Duquesnay. Dussaussoy. Jules Duvau. Comte dElva.
Ermant. Marquis de l'Estourbeillon. Fachard. Firmin
Faure. Fenal. Ferrette; Ferroul, Florent. Forest. Achille
Fould. Camille Fouquet.
De Gailhard-Bancel. Jules Gaillard. Gallot (Yonne).
Jules Galot (Loire-Inférieure). Gauthier (de Clagny).
Gautret. Baron Gérard. Gervaize (Meurthe-et-Moselle).
Gévelot. Ginoux de Fermon. Girou. Comte Le Gonidec de
Traissan. Comte Joseph de Gontaut-Biron. Julien Gou-
jon (Seine-Inférieure). Théophile Goujon (Gironde).
Gourd. Goussot. De Grandmaison. Groussier. Gtubert
Guillain. Guyard. Lieutenant-colonel du Halgouët. Har-
riague Saint-Martin. Haussmann. Hémon (Finistère).
Pierre Heuzey. Holtz. Clovis Hugues (Seine). Hum-
bert. Général Jacquey. Jules Jaluzot. Jules Legrand
(Basses-Pyrénées). Kelsch. Marquis de Kerouartz.
Camille Krantz.
Comte de la Bourdonnaye. Marquis de la Ferron-
naye. Henri Laniel. Comte de Lanjuinàis. Rioust de Lar-
gentaye. Laroche-Joubert. Lasies. Maurice Lasserre.
Paul Lebaudy. Lebret. Lebrun. LeohevalUer., Léglise.
Arthur Legrand (Manche). Le Hérissé. Lénure. (Nord).
Lerolle. Marquis de Lespinay. Létang. Comte de Levis-
Mirepoix. Loyer. Baron de Mackau. Magne. De Mahy.
Mando. Massabuau. Maurice Binder. Marquis de Maus-
sabré. Méline. Meyer. Monsservin.'Comte deMontaigu.
Comte de Montalembert. Morcrette-Ledieu. Motte. Mar-
quis de Moustier. Comte Albert de Mun. Muzet. Cuneo
d'Ornano. Ouvré. Pain. Papelier. Pascal (Gard). Louis
Passy. Paulmier. Périer de Larsan (Gironde). Perreau.
Piou Plichon. Raymond Poincaré. Comte de Pomereu.
Armand Porteu. 'Prache. Pradet-Balade. Prax-Paris.
Prud'homme-Havette. A
Quesnel. Quilbeuf. Raiberti. De Ramel. Baron Amé-
dée Reille. Baron Xavier Reille. Renault-Morh'ère. Re-
nou (Seine). Ribot. Pierre Richard. Amiral Rieunier.
Riotteau. Rispal. Robert Surcouf. Ernest Roche (Seine).
Jules Roche fArdèche). Rogez. Duc de Rohan. Rose.
Rouland (Seine-Inférieure). Roy de Loulay. Charles
Saint. De Saint-Martia. Comte de Saint-Quentin. De a
gnac-Fénelon. Sauvanet. Savary de Beauregard. Eugène
Schneider. Sembat. Sibille. Marquis de Solages. Sta-
nislas £ errand. Suchetet. Tailliandier. Ternaux-Com-
pans. Thierry. Thierry-Delanoue. Turigny. Léon Va-
cher (Corrèze). Vaillant. Vallée. Vidal de Saint-Urb ain.
Armand Viellard. Villiers. Walter. Zevaès.
82 membres se sont abstenus, abstraction faite
du président, qui ne prend pas part aux scrutins.
Ces 32 membres comprennent 10 socialistes, 16 pro-
grossistes, 3 radicaux jet 3 nationalistes.
'Voici leurs noms
MM. Allemane. Aynard. Cadenat. Carnaud. Colliard.
Deshay es. Dorian. Dubuisson. Ferrero. Charles Ferry.
François Fournier. Girardin. Goujat. Jonnart. Jouart.
Krauss. Lachièze. Lannes de Montebello. Laville. Légi-
1 îtimns. Le Myre de Vilers. Millevoye. Miossec. Mirman.
Noël. Ordinaire. Oriol. Pastre. Paulin-Méry. Pozzo di
Borgo. Vivianl.
Un membre M. Léo Melliet est classé comme re-
tenu à la commission du budget. M. Drumont est
empêché de prendre part au vote, comme frappé
d'exclusion temporaire.
Enfin il y avait 36 absents par congé qui sont
MM. Alicot, Allombert. Aucouturier. Bordier. Bon-
i denoot. Brune. Adrien Chabrié. Codet, Cornud-et(Creuse').
1il -Debussy. Delaune. Disleau. d'Estournelles, Fleury-Ra-
l varin. Fournol. Gabiat. Gabriel-Denis. Gaston Galpin.
Gayraud. Jacquemin. J- de -Kerjégu. Le Moigne. Mo-
1 deste Leroy (Eure). Marchai. Jules Mercier. Léon Mo-
rillot. Emile Néron-Bancel. Proust. Puech. Rauline.
Emile Rey. Riou. flubiHard. Sarrien, Victor Gay. Vival.
t Le scrutin qui a eu lieu ensuite a abouti au
vote, sur le fond, de l'ordre du jour Chastenet qui
3 a été -adopté par 289 voix contre 78, sur 367 vo-
"tftTîilS
•La majorité est, à quelques noms pr.ès, la même
que dans le scrutin précédent.
3 La minorité comprend les 21 socialistes qui
avaient déjà voté contre la priorité; 25 membres
e ûe la droite, 5 ralliés, 2 progressistes et 21 nationa-
listes.
Tous les autres membres de la mmoritédu pré-
t cédent scrutin se sont abstenus dans celui-ci.
l" L'ordre du jour de MM. Chastenet et Gustave Ri-
l" y.et est ainsi conçu
ta Chambre, .confiante dans le gouvernement pour
faire ..respecter l'honneur et les droits de la France,
? passe à l'ordre du jour.
£ Les auteurs avaient remplacé le mot « intérêts »,
primitivement proposé, parle mot « droits j>.
M. Holtz a déposé hier, sur le bureau de la Cham-
l>re, un projet de résolution tendant à la revision de
l'article 13 de la loi constitutionnelle du 16 juillet
1875, en vue d'assurer aux électeurs l'exercice con-
stant de leur souveraineté et de rendre les mem-
bres du Parlement responsables âe leurs actes de-
vant le suffrage uaïv«ersel.
Le contre-amiral Richard, membre du conseil des
travaux de la marine, est nommé, jusqu'à la fin de
la période triennale 1899 1902, membre du conseil
du Bureau central météorologique, en remplacement
du capitaine de frégate Simart, admis à la retraite.
Ea loi du 25 février 1901 permet de réunir les jus-
tices de paix siégeant dans les communes où il y a
plusieurs juges de paix sous la juridiction d'un seul
magistrat, par décret rendu en Conseil d'Etat.
Par application de cette disposition, des décrets
prescrivent la réunion des justices de paix des can-
tons nord et sud de Crest (Drôme), des 1" et 2« can-
tons de Rouen, et des cantons est et ouest de Mou-
lins, sous la juridiction d'un seul magistrat.
Par décret rendu sur la proposition du ministre
des finances
M. Robineau, sous-directeur des contributions indi-
rectes à Chalon-sur-Saône, a été nommé directeur à
tîap en remplacement èe M. Peaiideleu, appelé à une
astre résidence..
M. Jardel, sous-directeur des contributions indirectes
à Narbonne, a été nommé directeur à Tarbes en rem-
placement de M. Renaudat, décédé.
M. Morin, sous-directeur du service de la garantie a
iParis, été nommé directeur des contributions indi-
rectes à Niort en remplacement de M. Lécrivain, re-
traité.
Le conseil de l'ordre de la Légion d'honneur s'est
réuni hier à la grande chancellerie. C'était, ainsi
que nous l'avons dit, la première réunion depuis le
remplacement du général Davout par le général
Florentin comme grand-chancelier et la nomination
de plusieurs nouveaux membres du conseil.
Le conseil est composé actuellement de MM. le
général Florentin, président Demagnjr, secrétaire
général, vice-président généraux Mensier, Darras,
Mourlan, amiral Puech, Decrais, Dislère, Sully
Prudhomme, Bonnat, Forichon et Doniol. MM. De-
crais et Sully Prudhomme n'assistaient pas à la
séance.
Cette séance a duré une heure environ, et, con-
trairement à l'information qui a été donnée ce ma-
tin par un de nos confrères, la proposition dont M.
Cavard, sous-directeur de la sûreté générale, pour-
rait être l'objet pour une prochaine promotion, n'a a
fait l'objet d'aucune protestation, ni même d'aucun
commentaire particulier. Renseignements pris à la
grande chancellerie même « il n'y a pas un mot de
vrai, nous a-t-il été répondu, dans l'information re-
lative à cet incident ».
Le général Florentin avait fait réunir d'abord
dans le grand salon de la chancellerie le personnel
des bureaux qui lui a été présenté par M. Demagny.
Le grand chancelier a prononcé quelques mots pour
remercier ses collaborateurs de leur dévouement et
rappeler les nobles traditions qu'il s'efforcera, avec
l'aide de tous, de continuer à la tête de la chan-
cellerie.
On nous télégraphie de Draguignan
Le conseil général du Var, réuni en session ex-
traordinaire, a émis le vœu que l'entreprise du ser-
vice postal entre le continent et la Corse ait lieu par
adjudication publique et que les paquebots partant
de Marseille pour la Corse fassent escale à Toulon,
où résident plus de 5,000 Corses.
Ce matin, le conseil en réunion plénière a entendu
la délégation marseillaise, venue pour s'entendre
avec le département au sujet du canal de Fontaine-
l'Evêque. qui intéresse les deux départements. C'est
M. Flaissieres, maire de Marseille, qui a discutélon-
guement cette affaire.
AU JOUR LE JOUR
Les « A-varïès »
CHEZ M. BRIEUX
M. Bneux est arrivé hier soir de Berlin et c'est
aujourd'hui, probablement, qu'il ira plaider sa cause
auprès de MM. Waldeck-Rousseau, Leygues et
Roujon. Nous n'avons pas voulu le surprendre au
débotté. Il fallait laisser à son esprit le temps de
trouver et d'ordonner ses meilleurs arguments pour
convaincre ses juges. En remettant à aujourd'hui
notre visite, nous courions la chance d'assister, à
huis clos, à la répétition générale de sa protesta- j
tion.
Nous avons été très aimablement reçu ce matin
par M. Brieux, dans son cabinet de consultation.
La dernière victime de la censure, l'Interdit, n'a
point perdu de sa belle humeur. Auprès d'un feu
pétillant et joyeux, tout en fumant des cigarettes,
M. Brieux, qui est plein de son sujet, nous a fait une
très intéressante conférence. Avec son veston de
flanelle rouge, on eût dit un Christ garibaldien lan-
çant l'anathème au mal terrible,
Au mal qui répand la terreur
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes. de l'Amour.
« L'idée des Avariés remonte aux Remplaçantes.
A ce moment j'ai été amené à étudier les ravages
causés par les nourrices contaminées. J'ai lu tous
les ouvrages qui traitent de la question, notamment
le livre du docteur Jullien, frère de l'auteur drama-
tique. J'ai vu dans l'effroyable maladie un danger
social, un danger qu'il est du devoir de combattre
pour tout homme q%i dispose d'un moyen d'action
aussi puissant que le théâtre. Déjà des médecins,
des hommes politiques, des moralistes M. Bé-
renger entre autres ont fondé une Ligue de pro-
phylaxie physique el morale. On ne saurait les accu-
ser, j'imagine, d'avoir des idées immorales et sub-
versives.
v Le docteur Fdurnier, d'autre part, a été chargé
d'écrire un opuscule sur les conséquences irrépara-
bles du mal contagieux Instruction pour nos fils
quand ils auront seize ans. Il n'y a pas de maladies
honteuses, il n'y a que des malades. Il importe de
prévenir la jeunesse surtout. Ce que j'ai voulu, c'est
servir d'intermédiaire entre les savants et le pu-
blic. Ce que j'ai voulu, c'est armer les jeunes hom-
mes contre un ennemi qui emprunte les séductions,
les" attraits les plus irrésistibles pour, vous frapper
,quelquefois sans retour. Si l'on savait! Vous ne pou-
vez croire combien il y a d' « innocents » parmi ses
blessés. C'est d'une tristesse écœurante Qui est
à l'abri de la flèche empoisonnée ?
Et la garde qui veille aux barrières du Louvre.
» La meilleure preuve qu'en écrivant ma pièce je
comptais faire de" la propagande par le théâtre, c'est
que je ne m'attendais pas à une longue série de re-
présentations. Un succès de première, des discus-
sions peut-être des éreintements dans la presse
̃– et une vingtaine de soirées voilà tout ce que
j'espérais! J'attendais un public d'hommes. De
même qu'il y a des sermons réservés à notre sexe,
ma pièce était destinée à un auditoire « viril ». Non
pas, certes, que je fisse fi de l'élément féminin il
aurait, au contraire, été le bienvenu mais je me
serais résigné à voir le théâtre Antoine privé pen-
dant quelques jours de ses charmes.. Vous pensez
bien que le temps consacré à composer les Avariés
j'aurais pu le donner à une « comédie larmoyante »,
qui m'aurait, sans doute, rapporté davantage. J'é-
tais convaincu que si, grâce à ma pièce, j'avais em-
pêché la contamination d'une seule femme, j'eusse
été assez payé de mes six mois de travail. »
M. Brieux feuillette devant nous son manuscrit
Voyez, lisez.'Suis-je assez révolutionnaire ? « La
pornographie est permise, la science ne l'est pas. »
Plus loin, à propos de jeunes gens qu'on doit pré-
server des tares qui affaiblissent la famille et la pa-
trie, M. Brieux dit « qu'ils sont le temple où s'éla-
bore la race future ».
Voulez-vous maintenant la dédicace de ma
pièce?
Nous transcrivons exactement
A monsieur le professeur A. Fournier, membre
de l'Académie de médecine
Monsieur,
Je vous demande la permission de vous dédier cette
pièce. La plupart des idées qu'elle cherche à vulgari-
ser sont les vôtres. Je pense avec vous que la « mala-
die » perdra considérablement de sa gravité, lorsqu'on
osera parler ouvertement d'un mal qui n'est ni une
honte ni un châtiment, et lorsque ceux qui en sont at-
teints, sachant quels malheurs ils peuvent propager.
connaitront mieux leurs devoirs envers les autres et
envers eux-mêmes..
Croyez, monsieur, à ma respectueuse sympathie.
BRIEUX.
Un mot encore sur les Avariés. Nous étions
convenus, Antoine et moi, de faire au public une
annonce, avant le lever du rideau. Nous l'aurions
prévenu que nous traitions d'un sujet « spécial »,
mais qu'il n'y avait dans notre œuvre ni une ex-
pression ni un geste qui ne fussent de la meilleure
compagnie.
Et la censure? demandons-nous.
Depuis qu'on la menace de la supprimer, elle a
voulu montrer qu'elle travaille « aux pièces ». Trop
de zèle? trop de zèle 1 Et quelle habileté! Elle inter-
dit Ces messieurs, d'Ancey où paraissaient des
prêtres afin de plaire à la droite; elle interdit les
Avariés pour contenter tout le monde; elle citera
une anthologie de passages scabreux, cueillis dans
les music-halls achalandés, et, par un vote, elle re-
î naîtra de ses cendres. Je prends mon parti de l'in-
1 terdiction, entendez que je n'espère pas qu'on la
lève après mes entrevues avec les grands chefs.
1 Comme on l'a déjà imprimé, il se pourrait que je
donnasse une « récitation » chez Antoine, devantao
« jury » très compétent, dont.le verdict me sera une
agréable compensation.
Nous ne voulons pas quitter M. Brieux sans lut
demander ses impressions berlinoises.
Mon voyage ? C'était la première fois que j'allais
en Allemagne et à Berlin. Accueil charmant; j'ai été
comblé de prévenances. On sent que les Allemands
s'évertuent à nous être agréables. Le public, au
théâtre, est très fin. Il a tout compris dans la Robe
rouge, et même que le quatrième acte ne vaut pas
cher. Du reste ce quatrième acte, un jour ou l'autra
je le supprimerai. La principale interprète, Mme
Niemann, a été parfaite. Bref, je suis très satisfait.
Et Berlin ? 7
C'est la question que m'ont posée tous les Ber-
linois. Ils voulaient entendre l'éloge de leur capi-
tale. Quelques-uns ajoutaient modestement « Tout
» de même, Berlin ne vaut pas Paris 1 »
« Berlin est une ville trop neuve; riche d'hier. Vous
souvenez-vous de la réponse que s'attira une richis-
sime Américaine qui demandait
» Combien a coûté Notre-Dame? 2
» Quatorze siècles î
» Paris a coûté plus que Notre-Dame, n'est-ce
pas? Et j'aurais pu répondre que Berlin n'apas enco»
re atteint ce prix. »– Joseph Galiier.
Le prix Deutsch et M. Santos-Dumont
Hier s'est réunie la commission scientifique
Voici le compte rendu de cette réunion.
La séance s'est ouverte à quatre heures quarante-
cinq, sous la présidence du prince Roland Bona-
parte.
Le procès-verbal de la séance du 7 septembre mo-
difiant les conditions du concours a été adopté sans
aucune observation.
M. Deutsch, de la Meurthe, a prononcé une cha-
leureuse allocution en faveur de M. Santos-Dumont
dont il admire le talent et le courage.
Le marquis de Dion, président de l'Aéro-Club, a
insisté sur ce que les conditions imposées par le
procès-verbal du 7 septembre n'ont point été rem-
plies, et a rendu hommage au courage et à la téna-
cité de M. Santos-Dumont, mais il s'est plaint des
polémiques auxquelles son nom se trouve associe.
Il a demandé qu'aucun des membres de la commis-
sion ne touchât une partie des fonds du prie
Deutsch.
Le président s'est interposé pour empêcher le dé-
bat de prendre une tournure personnelle.
M. Mascart a prononcé quelques paroles spirituel-
les dans ce sens.
Le marquis de Dion a terminé son discours «t
proposant de donner à M. Santos-Dumont le prix,
quoiqu'il ne l'ait pas gagné suivant les règles impo-
sées au concours. C'est sur ce point que le débat 3
roulé jusqu'à la fin.
M. de Fonvielle s'est efforcé de démontrer que
les conditions avaient été remplies d'après l'esprit
de la délibération du 7 septembre. La formalité de
traîner un guide-rope ne pouvait être considérée
comme nécessaire dans le cas où il n'y avait pas de
doute sur l'instant physique de la rentrée. Autre-
ment, on arriverait à attribuer une valeur de 100,00^
francs à quelques brasses de cordage. H a proposé
de se ranger à une opinion émise par le docteur
Henocque, qui propose de déclarer que la demi-heure
imposée dure jusqu'à ce que la trente et unième
minute ait commencé.
Le marquis de Dion ayant insisté sur la nécessité
de se conformer aux traditions sportives, M. de Fon-
vielle a répliqué que les courses de chevaux du-
raient depuis des milliers d'années et que, les cooir-
ses en ballon dirigeable datant d'hier, on ne pouvait
exiger une précision pareille dans les deux cas.
MM. Mascart et Cailletet ont prononcé des dis-
cours fort spirituels en faveur de l'attribution du
prix à M. Santos.
M. Emmanuel Aimé, secrétaire général du co-
mité, a défendu la théorie que l'on connaît, afin de se
convaincre qu'il n'était point entraîné par son amitié
pour M. Santos, il a consulté une notabilité du bar-
reau, M. Devin, président honoraire de l'ordre des
avocats au Conseil d'Etat «ta la Cour de cassation,
qui lui a donné un avis formel démontrant la nul-
lité des conditions imposées par la délibération du
7 septembre.
M. Deslandres, astronome à l'observatoire de Men-
don, ayant cherché a montrer que la performance
de M. Santos-Dumont n'avait pas plus de valeur
que celles exécutcçs par les aéronautes de Meudon
en 1884 et 1885 il a même ajouté qu'il y avait eu
un mouvement de recul.- le président l'a rappelé
la question.
Le comte Chasseloup-Laubat a reproduit les ar-
guments présentés par le marquis de Dion et a dé-
posé un ordre du jour conçu dans le même sens que
celui formulé par le président de l'Aéro-Club.
M. Besançon, qui avait rédigé un projet de réso-
lution demandant de déclarer par oui ou par non,
s'est rattaché à la motion de M. Mascart, ainsi
conçue
La commission scientifique de l'Aéro-Club déclara
que le prix Deutsch est décerné a M. Santos-Du-
mont.
Le marquis de Dion ayant, de son côté, accepté la
proposition Chasseloup-Laubat, accordant le prix a
M Santos-Dumont, bien que les conditions n'aient
pas été remplies, deux ordres du jour seulement
sont restés en présence. Celui de M. Mascart a été
adopté à la majorité de 13 voix contre 6 et 2 bulle-
tins blancs.
Le président a fait connaître qu'il avait reçu de
M Georges Besançon et de M. W. de Fonvielle ime.
lettre dans laquelle -chacun de ces aéronautes de-
mandait, en termes différents, qu'il ne fût pas pro-
cédé à de nouvelles élections, le nombre des mem«
bres de la commission étant assez grand pour rem»
plir sa mission.
Une discussion s'est ouverte, dans laquelle le
marquis de Dion et M. Deslandres ont soutenu que
la commission devait se recruter parmi toutes les
notabilités s'occupant de navigation aérienne. M.
W. de Fonvielle a soutenu sa motion; il a insistt
-sur le danger que ferait courir à l'assemblée un«
augmentation de son effectif. On lui ferait nommer
une commission exécutive et on cesserait de la con-
voquer, comme on a fait dans une circonstance ré-
cente.
Le vote a été contraire à la motion qui n'a re-
cueilli que 8 suffrages contre 12. r,
Le colonel Renard, le commandant Paul Renard,
le commandant Hirschaueretle comte de Chardonet
ont été nommés par 12 voix contre 6 et 2 bulletins
blancs. T
Les candidatures de MM. Becquerel, Maurice Le-
vy, Moissan, membres de l'Académie des sciences,
Maurice Mallet, ont été présentées. Le vote aura
lieu dans la première semaine de décembre.
M. Deutsch a proposé à l'assemblée d'émettre le
vœu que l'on fonde un prix pour l'année 1902 et
annonce qu'il contribuerait pour une large partà la
création d'un fonds spéclal.
Sa proposition a été votée à l'unanimité, et, à 1 is-
sue de la séance, MM. Lebaudy et Deutsch ont an-
noncé au marquis de Dion qu'ils se faisaient inscrire
l'un et l'autre pour une somme de 25,000 francs dans
la souscription qui va s'ouvrir.
Le prince Roland Bonaparte a écrit, après la
séance, à M. Santos-Dumont, la lettre suivante
Cher monsieur Santos-Dumont,
J'ai le grand plaisir de vous annoncer que la com-
mission d'aérostation scientifique de l'Aéro-Club, réu-
nie aujourd'hui sous ma présidence, vous a attribué la
grand prix de 100,000 francs fondé par M. Deutsch.
Je suis heureux de cette circonstance qui me permet
de vous dire encore une fois à quelle haute valeur j'ap-
précie tous les efforts que vous avez faits avec tant de
persévérance et tant de courage pour faire progresser
la question de la navigation aérienne.
Agréez, etc.
ROLAND BONAPARTE.
M. SANTOS-DUMONT ET L'AÉRO-CLUB
Dès qu'on lui eut rapporté les discussions et le
vote de la commission scientifique, M. Santos-Du-
mont envoya au président de r Aéro-Club, marquis
de Dion, sa démission dans la forme suivante
Paris, 4 novembre, soir.
Monsieur le président de l'Aéro-Club,
J'ai l'honneur de vous adresser ma démission irré-
vocable de membre de l'Aéro-Club.
Veuillez agréer, monsieur le président, l'expressiût
de ma considération distinguée.
SANTOS-DUMONT.
CHEZ M. SANTOS-DUMONT
Nous sommes allés voir, ce matin, M. Santos.
Dumont pour lui demander les motifs de sa démis-
sion
Je démissionne, nous a-t-il dit, parce que je suis îa«
tigué de l'hostilité que l'administration de 1 Aéro-Clufc
manifeste contre moi. Dans la séance d'hier ma cause
a été défendue par les savants de l'Académie des scien-
ces qui, tout en faisant partie de la commission sciea»
tifique où ils sont entrés à la demande du prince Ro-
land Bonaparte, ne sont pas membres de l'Aéro-
Club. Au contraire, le conseil d'administration du clufc
m'a fait une opposition systématique. Tous les mem-
bres de ce conseil, à l'exception de MM. Robert Le-
baudy et Baillif, qui, eux, m'ont toujours encouragé e*
m'ont donné leur voix hier, tous les membres, VOHS
dis-je, sont mes ennemis.
Il semblerait cependant que, si j'avais à attendre de*
encouragements et un appui, il devait me venir der
l'Aéro-Club pour lequel j'ai travaillé plus que personne.
Le premier j'ai fait construire un hangar au parc d aé-
rostation du club; pendant longtemps je sui resté le
seul à faire des expériences pratiques. S'il existe mainte-
nant un courant en faveur de la navigation aérienna
il faut reconnaître que j'y suis bien pour quelque
chose. Eh bien, malgré cela, je suis en butte à toute»
les vexations. Et il faut l'intervention de M. Mmcm£
que je ne connais pas, des membres de 1 Académie de*
sciences, à qui je n'ai pas eu l'honneur d'être présenté*
pour que justice me soit rendue. Sur 13 Ivoix en m*
faveur il en avait 10 de personnes étrangères à 1 Aéro-
Club.
^-Aéro-Club s'intitule « Société d'encouragement 1 5
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