Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-07-23
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 23 juillet 1900 23 juillet 1900
Description : 1900/07/23 (Numéro 14288). 1900/07/23 (Numéro 14288).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE TEMPS. 23 juillet 1900.
NOUVELLES DU JOUR
M. Deschanel, président de la Chambre des dé-
putés, accompagné de MM. Sibille, Roch, Anthime
Ménard, députés de la Loire-Inférieure, et Charrier,
chef de son secrétariat particulier, est arrivé à Nan-
tes hier après-midi.
MM. Helitas, préfet de la Loire-Inférieure, Sarra-
din, maire- de Nantes, et de nombreuses notabilités
l'attendaient sur le quai de débarquement.
Le président de la Chambre s'est rendu aussitôt à
la préfecture, où a eu lieu le soir un diner intime.
La commission du budget a entendu, hier, M.
Caillaux, ministre des finances 1° sur la question
de l'équilibre du budget et sur les moyens de faire
face au déficit créé par le vote relatif aux cafés du
Brésil 2° sur le budget spécial de l'Algérie 3° sur
les successions.
En ce qui concerne l'équilibre du budget, le mi-
Ristreafait connaître qu'il était d'accord avec le
ministre du commerce pour trouver dans le relève-
ment de certains droits de douane la compensation
de la moins-value à prévoir.
Pour le budget del'Algérie.il à insisté à nouveau
afin que la commission renonçât à subordonner la
mise en exécution du budget de l'Algérie à un vote
global du'Parlement. °
Quant aux successions, il a maintenu le projet
dont il est l'auteur et la déduction du passif com-
mercial, déduction vqtée par les deux Chambres.
La commission a entendu ensuite M. Roujon sur
le budget. des beaux-arts. M. Roujon accepte les di-
vers votes de la commission, sauf trois. Il a de-
mandé le. rétablissement d'un crédit de 65;000 fr.
pour élever d'un étage le ministère de l'intérieur. Il
a réclamé aussi le rétablissement d'un crédit de
50,000 fr. pour le bassin des eaux de Versailles, et
enfin le rétablissement d'un autre crédit de 75,000 fr.
pour surélever' d'un étage l'Ecole d'horticulture de
Versailles..
La commission a maintenu ses décisions sur les
deux premiers points; elle a chargé M. Berger, rap-
porteur des beaux-arts, de faire un examen sur
place en ce qui concerne le troisième.
Le Journal officiel publie le décret suivant qui
consacre la nomination que nous avons fait pré-
Toir
Le général Dubois (Emile-Oscar), disponible, esfcnom-
mé secrétaire général de la présidence et chef de la
maison militaire du président de la République, en rem-
placement de M. le général Bailloud, appelé au com-
mandement de la 2e brigade du corps expéditionnaire
de Chine.
Le prince Henri d'Orléans vient d'adresser au
président dé la République une lettre par laquelle il
demande au chef de l'Etat à participer à l'expédition
de Chine.
Le prince d'Orléans fait valoir, pour motiver cette
demande, les services qu'il a rendus à la France
M. Loubet a transmis la lettre du prince au géné-
ral André, ministre de la guerre, qui statuera.
XJn arrêté du ministre de l'instruction publique,
ïtendu après avis du c^pseil supérieur de l'instruc-
tion publique, décide qu'en, raison de l'Exposition
̃universelle la durée des grandes vacances de l'an-
née 1900 est augmentée exceptionnellement d'une
3'emaihe dans les établissements publics d'enseigne-
ment primaire. -̃̃
En aucun cas, la durée des vacances ne pourra
dépasser huit semaines, môme dans les établisse-
ments visés par l'article 1er de l'arrêté du 4 jan-
vier 1894.
Le conseil supérieur de l'instruction publique a
tenu, hier après-midi, sous la présidence de M.
Georges Leygues, ministre de l'instruction publique,
la dernière séance de la session ordinaire de 1900.
Le conseil a adopté un projet d'arrêté relatif à la
simplification de la syntaxe française enseignée
dans les écoles secondaires et primaires.
Le congrès international du commerce et de l'in-
dustrie s'ouvrira demain, à dix heures du matin, à
TEcole des hautes études commerciales, sous la
présidence du ministre du commerce, assisté de M.
Moisant, président de la chambre de commerce de
Paris. .•
La réunion internationale des économistes, orgar
nisée par la Société d'économie politique de Paris
vient de se tenir à l'Ecole libre des sciences politi-
ques, sous la présidence de M. E. Levasseur, mem-
bre de l'Institut.
Après avoir souhaité la bienvenue, aux économis-
tes étrangers qui ont bien voulir répondre à- l'appel
de la Société d économie politique de Paris, le prési-
dent a mis en discussion lapremière question, ainsi
conçue •
De l'influence des connaissances économiques sur la
direction des nations et spécialement sur les rapports
internationaux. Des meilleurs moyens d'assurer la dif-
fusion de ces connaissances. '•'
M. Frédéric Passy, président de la Société fran-
çaise pour l'arbitrage entre nations, a demandé la
parole sur ce sujet
La réponse, a-t-il dit, est tout entière dans cette ré-
flexions de Socrate On agit selon qu'on pense bien,
si l'on pense bien mal, si l'on pense mal, » les actes
sont là conséquence des idées.
Si l'on se figure que la richesse est une proie-dont on
ne peut avoir sa part qu'en la ravissant à d'autres; que
la propriété est une usurpation sur le domaine de la
communauté;. que le capital, prélevé par la violence ou
par la fraude sur le salaire naturel dit travail, est un
vampire qui vit au dépens de celui-ci; que les maehi-
nes, au lieu d'améliorer la condition commune, asser-
vissent les ouvriers et leur enlèvent leurs moyens
d'existence avec leurs occupations; que le crédit a la
vertu de multiplier à volonté la richesse; que par l'im-
pôt nn peut, à son gré, modifier la répartition des for-
tunes et combler tous les vides de la misère; que l'Etat
enfin a le pouvoir et le devoir de transformer la condi-
tion des citoyens et de leur assurer par la loi tous les
biens qu'ils peuvent désirer; il est inévitable que, sous
l'empire de ces illusions, les exigences les plus insen-
sées se développent avec le mécontentement et que la
société, incessamment troublée, ne puisse faire que de
îents et insuffisants progrès.
De même, à plus forte raison, si de nation à nation,
on se considère comme ennemis si l'on .s'imagine que
le profit de l'un est le .dommage de l'autre et que le
commerce ne peut être avantageux à l'une des deux
parties que s'il est désavantageux à l'autre partie; si
l'on croit, enfin, que la richesse d'une nation se mesure
a la quantité do monnaie qu'elle possède, et sa puis-
sance à l'étendue du territoire sur lequel elle exerce sa
domination; il est inévitable que la guerre, tantôt
sourde et tantôt déclarée, sous forme de tarifs ou sous
forme d'invasions, soit la politique habituelle; et que,
par suite, comme dit' saint Paul, voulant dévorer au-
trui, il ne reste pas grand'chose pour personne.
M. Frédéric Passy conclut en disant que la diffu-
sion des connaissances économiques ne s'effectuera
réellement que le jour où l'on sera décidé à introduire
Jîétude de la science économique dans l'enseigne-
ment, à commencer par les écoles primaires.
M. Jean de Bloch, dont le récent ouvrage,' la
Guerre, a eu un si grand retentissement, demande
ensuite à la réunion de constituer une commission
pour étudier les perturbations économiques qui rô-
.sulteraient d'une guerre éventuelle, et en fixer les
résultats statistiques. Le principe de la proposition
de M. Jean de Bloch est adopté.
M. Paul Leroy-Beaulieu a insisté sur les succès
remportés depuis cinquante ans, par l'économie po-
litique. M. Paul Leroy-Beaulieu rappelle que tous
les grands Etats, reconnaissant la justesse des doc-
trines économiques, ont aujourd'hui adopté l'étalon
d'or; il rappelle que c'est sur les instances des éco-
nomistes que le droit de coalition a fini par être re-
connu aux ouvriers. Dans un autre ordre d'idées,
M. Leroy-Beaulieu déclare que, quant à lui, il consi-
dère que, fort souvent, une question économique
se double d'une question politique et qu'ainsi, par
exemple, il aurait « d'un cœur léger », voté un fdroit
.de 5 francs sur les blés et, à l'exclusion toutefois
des voiliers, des primes à la marine marchande.
M. Fredericksen proteste contre ces paroles. J'ai le
regret, dit-il, de constater que M. Paul Leroy-Beau-
lieu « est contaminé par les mauvais principes »;
quant à moi, je suis pour la vérité entière et pour
l'intérêt public contre la coalition des intérêtsprivés.
De très nombreux orateurs ont pris ensuite la pa-
xole.
La réunion des économistes a émis, sur la proposi-
tion de M. de Molinari, le vœu de voir se créer un
bureau international ayant pour mission d'enregis-
trer et de mettre en lumière les résultats comparés
de la politique protectionniste et de la politique libre-
échaiigiste.
Il en est do même d'une proposition de M. Tito
Canovai, d'organiser une fédération des sociétés
d'économie politique en vue d'un effort en commun
pour la propagation des principes de liberté.
Enfin, la réunion a décidé de nommer un comité
chargé d'établir les statistiques des répercussions
économiques qu'entraînerait une guerre.
Le congrès international de l'union protectrice des
animaux s'est tenu au siège do la Société protectrice
des animaux, rue de Grenelle, vient de se ter-
miner.
Le congrès, après avoir entendu des délégués de
tous pays, a vote la suppression absolue des cour-
ses de taureaux « dans lesquelles l'homme risque
Inutilement sa vie et qui familiarise les spectateurs
avec la vue du sang, les tortures et la mort et qui
ne sont en somme qu'une exploitation pécuniaire
des riches éleveurs de taureaux »..
II a également émis le vœu que le spectacle cruel
des dompteurs fût supprimé et que les animaux
des ménageries scientifiques fussent humainement
̃traités.
Enfin, il a voté la résolution suivante
Considérant l'influence désastreuse que la plupart des
jeux et sports cruels exercent sur le moral des specta-
teurs et surtout des enfants qui assistent à ces spec-
tacles, lo congrès a émis le vœu que les gouvernements
ïespectifs appliquent strictement les lois existantes qui
tes interdisent, en augmentant. s'il y a lieu les sanc-
tions pénales ou qu'ils fassent de nouvelles lois pour
arriver ce résultat
Le conseil de préfecture de Marseille, après avoir
TBtendu les plaidoiries de M" Talon et Jourdan pour
les protestataires et Nathan pour la municipalité, a
renvoyé à mercredi prochain le prononcé de son ju-
gement dans l'affaire des irrégularités électorales
dans les dernières élections municipales.
L'agence Havas reçoit la dépêche suivante
Niort,, 22 juillet.
Une nouvelle réunion privée tenue hier soir a donné
lieu à des bagarres au cours desquelles M. Thiébaud
a reçu un coup de canne sur la tête. Le sang a jailli
abondamment néanmoins les médecins déclarent que
.la blessure est sans gravité.
Ce matin, le comité Thiébaud a fait placarder des af-
fiches disant que son candidat a reçu deux coups de
couteau.
Des décrets prononcent la dissolution des conseils
municipaux de Vieil-Dampiérre (Marne) et de Mal-
zéville (Mëurthe-et-Moselîe).
LES DÉCORATIONS DU 14 JUILLET
Ministère des finances
Par décret, sont nommés dans la Légion d'hon-
neur
Officiers
MM. ̃
Gerlié, inspecteur général des finances.
Masson, contrôleur central du Trésor public.
Arnoux, administrateur à la direction "générale des
contributions directes.
Chevaliers
MM.
Gautier de Charnacé, conseiller référendaire à laCour
des comptes.
De la Filolie, chef de bureau à l'administration cen-
trale des finances.
Florange, chef de bureau à l'administration centrale
des finances.
Legendre/chef de comptabilité à la trésorerie d'Al-
ger. •'
Duporcq, directeur des contributions directes à
Nancy.
Brédier, chef de bureau à la direction générale de
l'enregistrement.
Taché, chef de bureau à la direction générale de l'en-
registrement.
.Séguin, chef de bureau à la direction générale des
douanes. g
Fontaine, directeur des douanes à Saint-Malo.
Bertrand, directeur des contributions indirectes à
Arras.
Ladaique, chef de bureau à la direction générale des
contributions indirectes.
Andlauer, directeur de la culture et des magasins à
Cahors.
Bornot, chef de bureau à la direction générale de la
Caisse, des dépôts et consignations.
Rochet; adjoint au syndic des agents de change près
la Bourse de Paris.
Seydoux, régent de la Banque de France.
De Neuf ville, administrateur du Crédit foncier de
France.
Lëvy (Raphaël-Georges), publiciste, rapporteur géné-
ral de la section financière au congrès des sciences po-
litiques à Paris en 1900.
Ministère de la guerre
Grands officiers
Les généraux de division Grisot, Quinivet, Mille, Caze
et Mourlan.
Le médecin-inspecteur général Dujardin-Beaumètz.
Officier
M. Peytel, directeur du Crédit algérien, président du
conseil d'administration de la Compagnie des chemins
de fer de l'Ouest algérien..
Algérie
Chevalier
Bou Hafsben Mihoub benChennouf, cheikh et }cha-i
lifat des Boni bou Slimane et do l'Ahmar Khaddou,
cercle.de Biskra (Constantine),
MOUVEMENT JUDICIAIRE
Par décret sont nommés r
Conseiller
A la cour de Rouen, M. Danguy, substitut du proeù-^
reur général près de la même cour.
Substituts du procureur général
Près la cour'de Rouen, M. Dreyfus, substitut du pro-
cureur de la République au Havre.
A la cour de Poitiers; M. Marché, président du tribu-
nal de Gien.
Présidents de tribunal
De Gien, M. Riche, président du siège de Sancerre;
De Sancerre, M. Camatte, conseiller à la cour d'appel
de Saigon.
Do la Chtre, M. Guimbaud, procureur à Château-
Chinon.
Procureurs de la République
A Château-Cbinon,. M. Vialla, substitut au Puy
A Mauriac, M. Bastide, substitut à Nevers.
A Sens, M. Frachat, procureur à Thon on.
A Thonon, M. Audibert, procureur à Sens.
A Sancerre, M. Bazenet, substitut à Tours.
Substituts du procureur de ta République
Au Havre, M. d'Enjoy, substitut Rennes,
Au Puy,. M. Misspnnier, à Issoire.
A Issoire, M. Magnin, jugo suppléant à Montargis.
A Nevers, M. Sauty, substitut à Carcassonne.
A Carcassonne, M. Totti, substitut à Vienne..
A Vienne, M. Gorse, substitut à Chaumont.
A Chaumont, -M-. A yi'auît, -avocat, attaché au cabinet
du ga-f- de -dés sceaux.
A Tours, M. Chotard, substitut à Châtellerault.
A Châtollerault, M. Leroy, substitut à Guéret.
A Guôret, M. Glard. substitut à Sens.
A Sens, M. Decencièra-Forrandière, juge suppléant à
Reims.
Juge
Au tribunal du Havre, M. de Lafon de Jean-Verdier,
procureur de la République à Sancerre, en remplace-
ment de M. Grellet des Prades de Fleurelle.
Colonies
M. Teulet, substitut du procureur général à Poitiers,
est nommé conseillé à la cour d'appel de l'Indo-Chine,
en remplacement de M. Camatte, appelé à- d'autres
fonctions.
AU JOUR LE JOUR
La grève du Creusot
(De notre correspondant particulier J
Le Creusot, 21 juillet.
M. Schneider a répondu en ces termes à l'ultima-
tum, que nous avons reproduit hier, envoyé par le
syndicat n° 1, dit des métallurgistes et similaires
Informés par divers ouvriers que la tranquillité et la
sécurité du travail étaient de nouveau menacées dans
nos ateliers du Creusot, nous tenons à mettre en pleine
lumière les éléments de la question aujourd'hui posée,
et à prémunir tous nos ouvriers contre les excitations
venant du dehors et dont ils ont été les victimes, il y a
peu de temps.
Nous les prions donc de réfléchir sérieusement aux
graves conséquences que pourrait avoir, pour tout l'en-
semble de la population du Creusot, une résolution ir-
réfléchie et -passionnée, que ne justifient aucunement
les questions que l'on a posées, parait-il, devant eux..
Notre devoir, en présence des éventualités dont on
nous parle, estde faire appel:au bon sens et à la bonne
foi de tous, et d'affirmer nettement notre résolution
irrévocable de maintenir strictement dans nos usines
l'ordre pacifique sans lequel il n'y a ni industrie possi-
ble, ni travail régulier assuré aux ouvriers.
L'incident qui s'est produitces jours derniers àla Forge
est un de ces incidents comme il s'en produit à chaque
instantetn'a aucunement l'importance qu'onvoudrait lui
donner. Une altercation a eu lieiV: les ouvriers coupables
ont été punis à la suite d'une enquête très soigneuse-
ment faite. Nous ne pouvons pas renoncer au droit de
faire observer la discipline intérieure par des punitions
données conformément aux usages. A la suite de ces
incidents, une partie des ouvriers de la Forge n'ont pas
travaillé; certains ont empêché leurs camarades de con-
tinuer leur travail, ainsi s'est trouvé rompu, du fait des
ouvriers de la Forge, le contrat de travail.
Quant au règlement affiché ces jours derniers dans
les ateliers, il n'est que le résume de traditions déjà
anciennes et ne contient aucune obligation nouvelle
pour les ouvriers; au contraire, il consacre la suppres-
sion déjà faite en pratique des amendes pécuniaires; il
accorde à l'ouvrier en cas de rupture du contrat de tra-
vail un délai de préavis moindre que celui auquel nous
nous astreignons nous-mêmes en pareil cas.
Ce règlement est donc plus libéral que l'ensemble de
traditions et d'usages qu'il vient remplacer. Il est basé
sur des principes de droit que nous ne saurions aban-
donner
La liberté absolue, pour, tout ouvrier comme pour
nous-mêmes, de conclure ou de dénoncer le contrat de
travail;
Le droit absolu de chacun de rester àu travail quand
bien même les camarades quitteraient l'atelier.
A ce sujet, il n'est pas inutile de rappeler ce que di-
sait M. Waldeck-Rousseau dans un de ses discours:
Dans ceux qui font les grèves, il faut distinguer
deux catégories ceux qui en souffrent, qui en meu-
rent parfois, pour lesquels on ne peut avoir assez de
pitié, ceux qui en vivent et pour lesquels on ne peut
avoir assez d'horreur.
» Comme il y a dans les grèves des risques à courir
on ne peut donc comprendre les associations qui les
font que comme composées de personnes ayant toutes
les mémos intérêts et supportant les mêmes pertes. C'est
pourquoi il y a deux partis à prendre: le premier c'est
de maintenir aux associations leur caractére profes-
sionnel et à ce propos se dresse la question des anciens
ouvriers bien délicate à trancher; le second c'est de
respecter la liberté.
» Pour me faire bien comprendre, j'irai jusqu'au pa-
radoxe. Il me paraît que, de même qu un ouvrier aurait
le droit absolu de ne travailler que dans une usine dont
l'architecture lui plairait, do même un patron aurait
aussi le droit, s'il jugeait les ouvriers par leur taille,
de refuser les hommes grands, s'il aime les petits.» (Dis-
cours prononcé à Roanne le 15 novembre 1895.)
Et plus récemment, à l'occasion des lamentables évé-
nements de Chalon-sur-Saône, M. le président du con-
seil disait du haut de la tribune de la Chambre
«Le droit d'un ouvrier, fût-il seul à travailler, est
égal au droit de tous les autres de ne pas travail-
ler. »
Que tous nos ouvriers qui désirent travailler comp-
tent sur nous comme nous comptons sur eux l
SCHNEIDER ET C°.
L'agitation a augmenté dès que l'on a connu la
réponse de M. Schneider. Les mesures les plus sé-
rieuses ont été prises avec discrétion, les forces du
Creusot redoublées. Adam, secrétaire du syndicat,
rencontré dans l'usine où il n'avait pas le droit de
se trouver, n'y étant pas employé, a été arrêté et
conduit à la caserne d infanterie, d'où on l'a expédié
surAutun. Dans rawês-mîdï d'hier. une centaine
d'individus se sont présentés aux abords de la ca-
sertie. Les gendarmes, ayant voulu les empêcher d'y
pénétrer, ont été accueillis à coups de pierres. L'un
de ces derniers a été atteint à la tête.
L'idée de la grève proprement dite n'est pas dans
les esprits. Le mouvement de septembre dernier a
laissé après lui de nombreuses misères. Il s'agit
pour le moment d'une effervescence révolutionnaire
nettement caractérisée, comparable à celle de Cha-
lon-sur-Saône.
Durant toute la soirée les troubles n'ont pas cessé.
De nombreuses arrestations ont été opérées. Une
quarantaine de prisonniers ont été 'dirigés sur
Montchanin-Chagny.
Vers cinq heures etdemie une bande de grévistes
a tenté de pénétrer dans l'usine en escalant le talus
du chemin de fer de Paris-Lyon-Méditerranée. La
troupe l'a repoussée.
Le préfet de Saône-et-Loire est sur les lieux de-
puis eux jours.
Le tribunal correctionnel' d'Autun a condamné le
nommé Jusot, arrêté hier, à huit mois de prison, les
autres inculpés à. une peine de prison moindre.
Le Creusot, 22 juillet.
Une 'alerte assez vive a eu lieu dans la soirée
d!hier. Elle a nécessité l'envoi immédiat de renforts
sur les points menacés. Les mesures les plus éner-
giques ont été prises et les violences de la veille ont
été évitées. Des groupes nombreux parcourentla
la ville. A la porte de l'usine, un grand nombre de
grévistes ainsi que les membres du syndicat ont
écouté sans aucune protestation les déclarations du
préfet, qui leur a fait part de sa volonté bien-arrêtée
de réprimer vigoureusement toute attaque contre
les personnes et les;propriétés, de garantir à tous la
liberté, plus particulièrement celle du; travail, dans
l'usine. •
Le procureur général et le procureur de la Répu-
blique procèdent à l'interrogatoire d'un certain nom-
bre des individus arrêtés dans la tentative d'inva-
sion de l'usine.
La colonie scolaire de Châtillon-sur-Seine
Le ministre de l'instruction publique, accompagné é
de MM. Dejean, chef de son cabinet, et Charbaliô,
chef du secrétariat particulier, a présidé aujourd'hui à
l'inauguration de la colonie scolaire permanente fon-
dée à Châtillon-sur-Seine par la Caisse des écoles
du dixième arrondissement.. •
Depuis 1884, les divers arrondissements de la ville
de Paris envoient chaque année à la campagne,
pendant la période des vacances, un certain nombre
d'enfants des écoles communales. Mais les voyages
sont rapides, les étapes se succèdent avec trop de
précipitation pour que les bénéfices qu'on en espère
pour l'instruction des écoliers soient entièrement
recueillis la santé même des élèves ne gagne pas
grand'chose à ces installations hâtives, à ses dépla-
cements continuels, à ces changements incessants
de régime.
La caisse des écoles du 10° arrondissement a cher-
ché mieux une colonie permanente, où les élèves
se succèderont par groupes de quarante ou cin-
quante, du mois de mars au mois d'octobre, chacun
d'eux séjournant trois semaines dans un site choisi,
dans des bâtiments sains, nouvellement construits
au milieu de vastes jardins.
C'est cette colonie créée par la, caisse des écoles
avec l'aide d'une subvention de 100,000 francs du
pari mutuel, que M. Leygues a inaugurée aujour-
d'hui, en compagnie de MM. Henri Brisson, député
du 10° arrondissement, Bonnet, maire, Petit-Nico-
las, Copeau, Vigier; Girardin et Fabre, adjoints, de
M. Sanguinède, secrétaire, des membres du conseil
d'administration de la caisse des écoles et de la dé-
légation cantonale, du préfet de la Côte-d'Or et du
sous-préfet de Châtillon, du recteur de l'académie
de Dijon et de M. Cailletet, membre de l'Institut, de
l'inspecteur primaire et de M. Dardenne, inspecteur
principal des chemins de fer de l'Est à Troyes, etc.
Le ministre, arrivé à midi et demi par train
spécial, a, sous la conduite de M. Bonnet, visité la co-
loriie, puis il a présidé un banquet donné dans une
des grandes salles du bâtiment;
A l'issue de la cérémonie, il a décerné les distinc-
tions suivantes:
Officier de l'instruction publique, M. Suberbie, doc-
teur en médecine Paris.
Officiers tPacadémie, MAI. Colin, administrateur de la
caisse des écoles du 10° arrondissement, Hugon, com-
mis principal à la mairie du 10' arrondissement, Le-
brun, administrateur de la caisse des écoles du 10° ar-
rondissement, Marchand, architecte à Paris, Mettier,
membre du conseil d'administration de la caisse des
écoles du 10* arrondissement, Ots, membre du conseil
d'administration de la caisse des écoles du 10° arron-
dissement, Petit, agent comptable de la Société de se-
cours mutuels de la Porte-Saint-Denis,Voirin et Strauss,
administrateurs de la caisse des écoles du 10" arrondis-
sement.
Le ministre de l'instruction publique sera de re-
tour à Paris à dix heures du soir.
Pour les Orphelins d'Arménie
Nous avons publié dans le Petit Temps du 16 juin
la belle conférence que M. Anatole France a faite au
Vaudeville sur l'initiative de M. Archag Tchobanian,
au profit des orphelins d'Arménie.
Ailleurs qu'en France de nombreux comités phil-
anthropiques se sont formés et ont pu envoyer des
aeepurs considérables en Arménie. Qu'on songe
qu'il s'agit de 80,000 orphelins 1
A cette heure, les Allemands entretiennent en
Arménie vingt-trois orphelinats, les Anglais et les
Américains une douzaine, les Russes une dizaine.
Les chefs des comités allemands, MM. Lepsius,
Lohmann, Rohrbach, sont allés à plusieurs reprises
faire un voyage en Arménie, et ils ont vu de leurs
propres yeux la misère où se débat la population
arménienne. Ils ont en outre relevé, dans des arti-
cles et dans des livres, les qualités d'endurance,
d'énergie morale et d'intelligence de cette malheu-
reuse race.
A Moscou, il y a deux ans, M. Grégoire Djanchiev
a présidé à la publication d'un livre auquel avaient
collaboré tous les représentants de la pensée russe.
Le grand-duc Constantin avait tenu à ce qu'on y vît
sa signature. Tolstoï, Tchekof, Korolenko, Verest-
chagin, Guérie, Timiriazof, le prince Oukhtomsky
y avaient contribué. La recette produite par la vente
de ce livre, qui a eu plusieurs éditions, a été en-
voyée, par l'intermédiaire do l'ambassadeur de Rus-
sie, en Arménie, où une dizaine d'orphelinats ont
été fondés.
Il serait utile que la France fit de semblables fon-
dations. Le français a été jusqu'ici la seconde lan-
gue maternelle des Arméniens. C'est, au fond, une
œuvre de propagande politique qu'ont fait les phil-
anthropes russes, allemands et anglais. Ils veulent
étendre leur influence nationale en Asie-Mineure, y
prendre une partie de l'influence morale et écono-
mique que nous possédons.
Nous croyons devoir, par conséquent, attirer l'at-
tention sur les généreux efforts du père Charmetant,
supérieur des écoles d'Orient, qui a fait un éloquent
appel aux catholiques français, de M. Tchobanian
et de M. Anatole France. Celui-ci a reçu
Do Mme L. Hendell, Paris, 25 fr.; de M. Léopold
Aujai, Hcidelbera:, 5 fr.; de Mme Domange (Sarcel-
les), 20 fr.; de D."L., 2 fr.; de M. A. Prévost (Lyon),
50 fr.; de M. (Marseille), 1,000 fr.; de M. J. R.,5fr.;
de M. E. Joel (Exeter), 10 fr. M.'Tchobanian a reçu:
de Mme X. (Paris), 500 fr.; de M. Pierre de Bou-
chard, 10 fr.; de M. le pasteur Jean Monnier, 10 fr.;
dé M. E. Lanson, professeur à l'Ecole normale supé-
rièure, 5fr.;M. 1 fr.; M. 2 fr.; M. Bioch, 3 fr.
Il est à espérer que beaucoup de Français répon-
dront encore à l'appel de M. Anatole Franco et vou-
dront s'associer à cette bonne oeuvre.
Académie des sciences morales et politiques
M. Gabriel Mônod en présentant le travail de M.
Georges de Nouvion Talleyrand, rince de Bënévcnt,
fait ressortir que l'administration de la principauté
était peu connue jusqu'ici. Les documents des ar-
chives des affaires étrangères, sur lesquels M. de
Nouvion a étayé son récit, embrassent les dernières
années du principat de Talleyrand et ils ont permis
d'ajouter un chapitre intéressant à l'histoire de la
période impériale.
M. Himly ajoute que ce qui l'a le plus frappé dans
cette étude, c'est la constatation des dissentiments
persistants entre le royaume de Naples et la princi-
pauté etl'âpr&té de Talleyrand qui ne s'occupait do
Bénévent que pour se plaindre de l'insuffisance des
revenus qu'il en tirait. On saisit sur le fait l'incohé-
rence du régime établi dans les pays conquis ainsi
que la résistanee que les parents de Napoléon ne
cessaient de lui opposer.
FAITS DIVERS
̃ XiA. TEMPÉRATtfRB
Bureau central météorologique
Dimanche 23 juillet. Le baromètre reste générale-
ment élevé, sauf en Russie (Moscou, 757 mm.).
Le vent est faible et la mer belle sur toutes nos
côtes.
Des pluies sont tombées dans quelques stations des
Iles-Britanniques; en France, des orages sont signalés
dans le Nord, le Centre et le Sud.
On a recueilli 3 mm. d'eau à Paris, 1 à Nancy et à
Perpignan.
La température s'est un peu abaissée sur l'ouest du
continent; elle monte en Autriche.
Ce matin, le thermomètre marquait 8» à Bodœ, 27°
à Brindisi.
On notait 9o au pic du Midi, 16° au mont Aigoual et
au puy de Dôme.
Les températures maxima d'hier ont été de 34° à
Lyon, 32" à Limoges, 30° à Clermont, Marseille.
A Paris (Saint-Maur), depuis le 13 juillet, la tempé-
rature maximum a constamment dépassé 30° elle était
de 37°7 le 20 juillet et hier, 21, de 32°7. i.
En France, un temps chaud est encore probable avec
orages par places..
A Paris, hier dans la soirée, pluie, tonnerre et éclairs.
Moyenne d'hier 21 juillet, 25°o, supérieure de 7°8 à la
normale.
A la tour Eiffel: maximum, 28°8 minimum, 16»4.
Baromètre à 7 heures du matin, 765 mm. 5; en baisse
légère à midi.
Situation particulière aux ports
La mer est belle sur nos côtes.
LE TOMBEAU BE IBEILHAC. Nous recevons la lettre
suivante
Mon cher confrère, <> Paris, 21 juillet.
Mon cher confrère,
C'est moi seul qui ai demandé une œuvre de sculp-
ture à Bartholomé pour le tombeau de Meilhac, au ci-
metière Montmartre, estimant qu'il m'appartenait de
pourvoir seul à ce monument funèbre.
Si je le dis, c'est que d'autres amis s-'étaient proposé
d'y contribuer, vous le croirez sans peine, et que je les
ai priés de se réserver pour un monument d un autre
caractère celui que tous les admirateurs de Meilhac
lui élèveront sur quelque place ou promenade publique
de Paris.
Veuillez me croire, mon cher confrère,
votre bien dévoué,
LOUIS GANDERAX. »
LES VICTIMES DÉ LA CHALEUR EN BANLIEUE. Il y a
deux jours, Mme Marguerite L. femme d'un phar-
macien de la Plaine-Saint-Denis, et âgée à peine de
vingt ans, était atteinte d'insolation et tombait
comme une masse, non loin de son domicile. La
jeune femme, mariée depuis sept mois à peine, fut
prise aussitôt des douleurs de 1 enfantement, et ne
tarda pas à succomber.
Ce matin, à neuf heures, un jeune enfant de
onze ans, Gabriel Raymond qui habite rue Renan, à
Saint-Ouen, jouait sur la place de la Mairie avec ses
petits camarades, quand, tout à coup, pris de con-
gestion, il s'affaissa sur le sol. Le malheureux en-
fant a été transporté au domicile de ses parents par
les personnes témoins de l'accident. Son état est
des plus graves.
Un cas d'insolation s'est produit à Croy, en
pleine forêt de Chantilly. Un rentier de cette localité
M. Walter, dont plusieurs parents habitent Saint-
Denis, a succombé à une attaque d'apoplexie provo-
quée par la chaleur.
La similitude de nom avait fait croire un moment
que c'était M. Walter, député de Saint-Denis, qui
était mort, et le bruit s'en était répandu dans la
ville.
INCENDIE A MONTROUGE. Un violent incendie a
éclaté hier soir, vers onze heures, chez M. Darras,
nourrisseur, 111, route d'Orléans, à Montrouge.
Le feu, trouvant un. aliment dans la quantité de
fourrage amassé au-dessus de l'écurie, a rapide-
ment pris une grande extension. Deux chevaux ont
été brûlés et 40,000 kilos de foin détruits.
Trois pompiers ont été légèrement blessés. L'in-
cendie a été éteint vers trois heures du matin. Les
dégâts s'élèvent à environ 100,000 francs.
SOUS LE PONT ALEXANDRE-jll. Un nouvel accident
de tramway s'est produit hier soir sous le pont
Alexandre-HÏ.
Un tramway à air comprimé de la ligne Louvre-
Saint-Cloud a déraillé, vers huit heures du soir, en
bas de la côte qui conduit au pont des Invalides.
Emporté .par la vitesse acquise, le véhicule est venu
se jeter sur la palissade de l'Exposition, du côté de
la berge, en y produisant une brèche de 10 mètres
de longueur.
Aucun des voyageurs qui se trouvait à l'intérieur
du tramway n'a été blessé..
UN ACTE DE PROBITÉ. II y a trois jours arrivait à
Verdun un luxueux mail-coach, monté par douze
personnes et traîné par de superbes mecklembour-
geois. Ces voyageurs venaient de Berlin et se ren-
daient à Paris. Ils descendirent à l'hôtel du Coq, à
Verdun, où ils passèrent la nuit pour continuer le
lendemain matin leur route et se diriger sur Sainte-
Menehould. °
Une heure après leur départ, M. Albert Wilhemin,
propriétaire do l'hôtel, s'aperçut que ses hôtes
avaient oublié une sacoche sur la planchette du gui-
chet do la caisse. Il se rendit compte aussitôt de son
contenu et constata qu'elle renfermait 70,000 francs
en billets de banque.
Immédiatement, M. Wilhemin prit le train qui par-
tait dans la direction de Sainte-Menehould, dans
l'espérance de rencontrer les voyageurs sur la route.
Il les aperçut en effet et les attendit à Dombasle, où
il fit au propriétaire la remise de sa trouvaille. Au-
cun de ces voyageurs ne parlant le français, un in-
terprète transmit à M. Wilhemin toutes leurs félici-
tations.
INFORMATIONS DIVERSES
L'inauguration de la statue de Lavoisier aura lieu
place de la Madeleine vendredi prochain, à dix heures,
sous la présidence de M. Leygues, ministre de l'in-
struction publique et des beaux-arts, en présence du
quatrième congrès international do chimie appliquée.
La distribution des prix de l'Ecole commerciale de
Paris aura lieu jeudi, deux heures, sous la présidence
de M. Couriot, inspecteur régional et membre du con-
seil supérieur de l'enseignement technique, assisté de
M. Dufrène, membre de la chambre de commerce de
Paris.
La distribution des prix du collège Sainte-Barbe
aura lieu mercredi, à neuf heures du matin, sous la
présidence de M. Durand-Claye, inspecteur général des
ponts et chaussées.
PROMENADES A L'EXPOSITION
CHEZ LES FOURMIS
Qui a vu les « frémis », les petites fremis ? Elles
sont très demandées, on en parle, beaucoup; il faut
leur rendre visite.
Où elles sont? La question, est souvent posée,
mais, dans ce prodigieux et si intéressant cosmos
qu'est l'Exposition,
Plustost en un tas de paille
Si m'aïst Dieu et saint Remi,
Trouveroit (on) un oef de frémi
que les cinq ou six fourmilières de M. Charles Janet
dans le Champ de Mars tout entier.
Voici, toutefois, les indications requises prenez
le palais des lettres, sciences et arts le palais du
côté Suffren et, dans ce palais, suivez le côté jar-
din, le côté gauche ,en montant vers la mécanique,
jusqu'aux moyens de transport. Vous y êtes ? Bien.
Entre les véhicules modernes et la rétrospective
correspondante, se trouvent les piliers d'une galerie
qui, au premier étage, traverse le bâtiment dans
toute sa largeur. Un escalier conduit à cette galerie,
et, dans celle-ci côté gauche toujours, se trou-
vent les fourmis, accrochées au mur, faisant face
aux voitures modernes, et terminant l'exposition des
facultés et universités, où, ensuite, vous irez voir
les photographies en couleur de M. Lippmann, les
insectes mimétiques de M. Giard, et.beaucoup d'au-
tres choses aussi intéressantes.
Les fourmilières de M. Charles Janet un ingé-
nieur fort distingué de Beauvais, qui s'occupe avec
ardeur de la question des habitations ouvrières, et
par surcroit des fourmis consistent en des blocs
rectangulaires de plâtre dont une face est excavée
de manière à présenter des chambres et des routes.
Les fourmis sont logées dans ce labyrinthe un car-
reau do verre les protège et retient, et, quand on ne
les observe point, un voile se rabat qui exclut la lu-
mière. De leur domicile elles peuvent gagner les ré-
serves de miel qui leur servent d'aliment, et leur
habitation est si bien aménagée qu'elles y vivent
pendant des années sans paraître souffrir jamais de
la captivité.
Comme elles ne peuvent s'échapper, les nids arti-
ficiels peuvent être conservés dans l'appartement
sans le moindre inconvénient.
Mais pourquoi des nids artificiels ? demandera-
t-on.
Pour que l'observation soit à tout moment fa-
cile. Dans la fourmilière de M. Janet, rien n'est ca-
ché tout s'y passe au grand jour, dès qu'on a levé
le rideau; au lieu que dans la fourmilière naturelle
la plus grande partie de la vie des fourmis échappe
àl'observation; le nid artificiel est essentiellement
un appareil d'études, et il remplit supérieurement
son but: M. Janet, qui a fait connaître beaucoup de
particularités jusqu'ici inconnues en ce qui concerne
les moeurs des fourmis, n'en emploie pas d'autres.
Au reste, observez vous-même.
Et d'abord, voyez combien tout ce petit monde est
propre combien il a le souci des lois de l'hygiène,
combien il veille scrupuleusement à tenir son domi-
cile net et sain. Du côté -des chambres humides
une moitié du nid est entretenue humide par de l'eau
que l'on verse dans'une cavité du bloc «de plâtre
il pousse souvent des moisissures, comme dans les
logements de beaucoup d'humains, du reste. Mais les
humains laissent faire la nature, tandis que lès
fourmis la combattent; elles broutent et extirpent
la végétation parasite.
A toute heure du jour, vous verrez les fourmis oc-
cupées à transporter des façons de ballots rap-
pelant un grain de blé. Ce sont ce qu'on nomme
communément les œufs des fourmis. Ces œufs,
qu'apprécient tant les jeunes faisans, ces œufs sont
en réalité des larves. Les œufs véritables sont beau-
coup plus petits; vous en voyez au reste agglomé-
rés en de petites touffes de couleur blanche que' les
ouvrières nettoient et surveillent sans cesse, guet-
tant les jeunes dès l'éclosion, et s'en emparant pour
les nourrir et soigner.
Les larves, donc, sont sans cesse promenées d'un
endroit à un autre. Pourquoi ? Par hygiène encore.
Pour procurer à celles-ci le degré d'humidité et de
température dont elles ont besoin, et qui, dans la
même chambre, varie sans cesse au cours dela jour-
née.
A tel moment, elles seront toutes transportées
dans le haut de l'habitation quelques heures après,
vous les trouverez toutes dans le bas. C'est très ab-
sorbant, et plein de mouvement, l'existence d'une
fourmi qui fait son métier.
Ce n'est pas toqt. Les chambres et les galeries
sont d'une irréprochable netteté aucun résidu ne
tçaîne, aucun déchet. Et pourtant, il s'en produit,
des résidus. Il y a les innomables, il y a les enve-
loppes des larves et des œufs, il y a les cadavres
aussi. Car enfin, l'être vivant produit des résidus et
finit par en être un lui-même. Que devient tout cela
dans les nids?
C'est bien simple. Les fourmis établissent des
trous à fumier, des cimetières et des cabinets d'ai-
sance, et ces trois dépôts sanitaires, vous les dis-
tinguez sans peine. >,
Le trou à fumier ? Voyez dans certain nid les
trois petites niches où M. Janet a placé la nourri-
ture. L'une d'elles est pleine d'enveloppes larvaires.
Le petit récipient où se trouvait le miel étant vide,
les fourmis y ont porté les, enveloppes, grimpant
avec ardeur jusqu'au rebord, et laissant tomber
leur fardeau à l'intérieur. Quand le récipient a été
plein, et plein par-dessus les bords, elles ont établi
un second dépôt dans un angle de la même niche
il y a quelques jours, le tas était déjà très élevé. Le
trou à fumier reçoit tous les détritus solides enve-
loppes d'oeufs et de larves, notamment.
Les détritus liquides vont ailleurs. Cet « ailleurs »
se trouve généralement dans le bas du nid. C'est
une galerie qui se distingue par son contenu noi-
râtre et fluide; elle est réservée à l'usage spécial que
l'on devine.
Le cimetière enfin. Celui-ci consiste en une cham-
bre qui ne se distingue d'ailleurs des autres que par
son contenu. Elle se trouve du côté le plus sec du nid
les fourmis ont-elles découvert que la dessication des
cadavres a moins d'inconvénients que la corruption
qui se produirait du côté humide ? Il se peut de la
part d'une fourmi, rien ne doit surprendre. Elle a été
civilisée des milliers d'années plus tôt que l'homme.
Dans ce cimetière, les cadavres des défuntes sont
accumulés. Dès qu'une fourmi ne donne plus signe
de vie, ses camarades l'entourent, la hissent sur
leurs épaules et la charrient vers la fosse commune
où elles la précipitent. Celle-ci est déjà très pleine
dans un des nids du Champ de Mars la couche de
cadavre s a près de trois centimètres de hauteur.
Laissond ces laborieuses petites bêtes dans leur
grand repos et considérons les survivantes.
On passerait volontiers des journées entières àles
observer dans leur vie si active. Car il y a là des
espèces fort intéressantes il y a une espèce escla-
vagiste notamment, la formica sanguinea, à corselet
jaune, avec l'espèce réduite en servitude, la for-
mica fusca, à corselet noir. Celle-ci nourrit celle-là,
avec humilité et dévouement. Vous savez comment?
En lui vomissant dans la bouche. En ingurgitant
le contenu de son estomac, contenu très propre,
d'ailleurs les fourmis sont très méticuleuses en
fait de propreté. Et du reste, cela leur plaît ainsi.
Une autre espèce esclavagiste manque malheureu-
sement à la collection! c'est le polyergus rufescens,
espèce purement pillarde qui est à tel point dépen-
dante que sans ses esclaves elle mourrait de faim.
A vrai dire, ce trait est fâcheux car, enfin, com-
ment admirer une espèce qui est à tel point veule
qu'elle n'a pas encore su se débarrasser de son ty-
ran en le laissant périr? Après cela, vous direz peut-
être que les hommes ne sont pas toujours supé-
rieurs aux fourmis.
Dans un des nids de M. Janet, se trouve un cu-
rieux myrmicophile un ami, ou parasite des four-
mis. Regardez-le de près jusqu'ici, on ne savait
rien de ses relations avec ces dernières.
Elles sont tendues, ces relations, comme vous le
verrez sans peine. Car la fourmi n'a qu'une idée,
qui est de dévorer le parasite un lépisme, parent
des « poissons d'argent » haïs du bibliophile et
d'autre part le lépisme est aveugle comme on ne
l'est pas. Il n'y paraît point, sans doute, à l'incroya-
ble promptitude du mouvement avec lequel il se
jette de côté dès que passe, .une fourmi à 2 ou 3 mil-
limètres de distance. Mais le fait est certain, et dès
lors on se demande comment le lépisme' fait pour
échapper à ses ennemies. Evidemment il a le sens
tactile et peut-être l'odorat très développés..
On n'en peut dire autant du sens moral. Toute-
fois, ce n'est pas pour le plaisir de passer des con-
vulsions de l'inquiétude aux transes de la terreur,
ou pour fuir à chaque minute de son existence que
le lépisme s'installe auprès des fourmis. Ce n'est
pas non plus pour mourir sous leurs mandibules
c'est, au contraire, pour vivre, mais de façon peu
honorable. Il vit, en partie, en léchant les fourmis.
Il vous arrivera d'en apercevoir un qui s'adonne à
cette besogne la fourmi se laisse faire. De la sorte,
il ramasse quelques parcelles alimentaires. Mais il
a une autre corde à son arc. Quand des fourmis re-
viennent de la mangeoire, d'autres, qui n'y sont pas
allées, les arrêtent au passage et demandent une
petite part. Ceci ne se refuse jamais et alors la
fourmi nourrie dégorge une goutte de miel que sa
camarade s'approprie aussitôt. C'est à ce moment
qu'intervient le lépisme. Comment sait-il ce qui se
passe ? Comment arrive-t-il à se placer au bon en-
droit ? Je l'ignore. Toujours est-il ,que le lépisme est
là, entre les deux fourmis tel le fripon qui surgit
pour.recevoir le baiser qui ne lui était point destiné
il happe la goutte, puis fuit à toutes jambes, pour
recommencer plus loin son immoral manège. Impu-
dente bestiole.
Et il se.passe bien d'autres choses dans les nids
du Champ de Mars il s'en passe tant que tout le
journal ne suffirait point à les relater. Allez plutôt
voir, par vous-même, les ingénieuses, actives et in-
telligentes élèves de M. Charles Janet. « Va, pares-
seux, vers la fourmi regarde ses voies, et deviens
sage ». Ainsi parla Salomon, réputé sage entre les
hommes.
HENRY DE VARIGNY.
DISTRIBUTION DE PRIX
Ecole alsacienne
Nous avons donné, hier, la liste des mentions dé-
cernées à ses meilleurs élèves par l'Ecole alsacienne.
La cérémonie de la distribution des prix était prési-
dée par le général Niox, qui a prononcé l'allocution
d'usée
En me donnant la parole, a-t-il dit en débutant, n'avez-
vous pas surtout désiré qu'un soldat, dont la vie a été
consacrée au culte du drapeau, vînt rappeler à vos en-
fants quelle grande pensée de solidarité française a in-
spiré les premiers fondateurs de votre œuvre ?-
C'était au lendemain de cette crise terrible de laquelle
la France se relevait mutilée qu'enfants de l'Alsace
vous avez voulu, en perpétuant le nom de notre chère
province, vous efforcer de servir toujours la patrie
dont vos cœurs ne pouvaient être arrachés.
Votre contribution a été le den magnifique de vos in-
telligences, de votre expérience, de vos exemples et de
votre persistante volonté.
Votre but a été le relèvement de la patrie en prépa-
rant, selon vos forces, une génération d'enfants, dont
beaucoup sont aujourd'hui des hommes et qui, dans
les différentes carrières ouvertes devant eux, affirment
hautement non seulement l'excellence de l'éducation
qn'ils ont reçue de vouSj mais aussi la fidélité 'aux
principes que vous leur avez inculqués.
Après avoir fait l'éloge de l'enseignement donné à
l'Ecole alsacienne, le général Niox s'adresse aux élè-
ves
Vous apprendrez bientôt, leur dit-il, que, dans la vie,
il ne suffit pas d'aimer et d'être aimé, il faut savoir se
faire craindre. Il faut être capable de défendre ses
droits, son foyer, sa patrie. Il faut être armé pour la
lutte.
Jadis, la société était divisée en classes dont chacune
avait un rôle déterminé; les clercs étudiaient à l'abri
des cloîtres les hommes d'armes faisaient la guerre;
le laboureur et l'artisan travaillaient afin de pourvoir
aux besoins des uns et des autres.
Toutes différentes sont les conditions de la société
moderne l'égalité des droits a imposé l'égalité des de-
voirs.
Le laboureur et l'ouvrier quittent le champ ou l'ate-
lier pour prendre le fusil lorsque la patrie est en dan-
ger il n'est plus permis au chevalier d'arguer de sa
noblesse pour rester ignorant, et l'homme d'études
tient à l'honneur de conserver son poste de combat.
Aucun de vous non plus ne songerait à se dérober
au-devoir le plus sacré du citoyen libre dans un état
libre et c'est au régiment que vous ferez la première
étape de l'indépendance de votre vie d'homme. Régi-
ment et indépendance le rapprochement de ces deux.
mots vous. étonne sans doute et cependant vous com-
prendrez bien un jour qu'il n'y a pas de liberté sans
discipline et que la discipline n'est autre chose, en
effet, que l'obéissance voulue, consentie à une règle
supérieure sans laquelle aucune société ne saurait vi-
vre c'est elle qui fait la force des nations, représentées
par leurs armées.
Elle vous est enseignée dès l'école et, si vous voulez
plus tard réussir dans une entreprise quelconque, vous
en garderez soigneusement le principe. Vous commen-
cerez par discipliner votre volonté, par l'assujettir à la
raison, vous aurez le soin de vous imposer à vous-
même des règles de votre vie.
Ces règles sont simples. Elles peuvent se résumer en
un petit nombre de maximes qui ont été définies par
un des premiers maîtres de la philosophie française.
Obéir aux coutumes de votre pays, rester attaché à
la religion qui vous a été enseignée dès votre enfance
et vous gouverner en toute chose selon les opinions les
plus modérées et les plus éloignées de tout excès.
En second lieu, être ferme et résolu dans vos actions.
Souvent les actions de la vie ne souffrent aucun délai
et lorsqu'après avoir réfléebi, autant que vous le per-
met l'obscurité des circonstances qui vous environnent,
vous vous serez décidés à un parti, il faut le suivre
avec résolution, de même qu'un voyageur égaré dans
ijjffBaBrtiliK'Ma^nyinntfâVimiKM^aH
8outteux. DI6E6TiYB
une forêt doit décider du chemin qu'il suivra et ne pa!É
s'en laisser détourner, car ce chemin, s'il n'est pas le
meilleur, le conduira, toutefois, plus ou moins tôt, en
dehors de la forêt; tandis qu'en en changeant, sans
raison certaine, il continuera à errer en tournoyant
tantôt d'un côté, tantôt de l'autre. C'est en retenant
cette maxime, si précieuse surtout au début de votre
vie, lorsqu'il vous faudra choisir une carrière, que vous
serez délivrés des repentirs et des remords qui agitent
les consciences des esprits faibles et chancelants.
Enfin, il convient de se vaincre soi-même au lieu da
chercher à vaincre la fortune, car il est plus facile de
changer ses désirs que l'ordre du monde. Il est, en
effet, très vain de désirer être riche lorsque l'on est
pauvre, et d'être bien portant lorsque l'on est malade.
Il faut se garder de désirer l'inaccessible et, malgré les
douleurs etla pauvreté, savoir s'accommoder du sort
que vous a réservé le destin.
Maintenant, profitez de vos vacances et revenez ici
dans deux mois, aussi heureux de revenir que vous
êtes heureux de partir.
Mais, avant, laissez-moi vous redire la simple devise
de nos drapeaux qui résume tous nos sentiments da
soldats
Honneur et Patrie.
Je souhaite qu'elle soit toujours la vôtre et, si vous
y restez fidèles, vous nous aurez donné tout ce que noua
espérons de vous.
NÉCROLOGIE
Le docteur Mérault, conseiller général républi-
cain, maire de Méhun-sur-Yèvre (Cher), est mort à
l'âge de cinquante-neuf ans. Candidat à la députa-
tion en 1889, contre M. Baudin, socialiste, il n'avait
échoué que de quelques voix.
LIBRAIRIE
Livres à emporterau momont de partiren voyage
le Roman d'un petit vieux, le livre si charmant de
Mme Lescot; Femme et Artiste, du fameux humo-
riste Max O'Rell, et Francois les Bas-Bleus, de A.
Sirven et A. Siégel.
THEATRES
Au Conservatoire, hier, concours de piano (classes
des femmes).
Le jury, composé de MM. Théodore Dubois, prési-
dent Widor, Ravina, Mangin, Marty, Philipp,
Falck, Lack et Rieva, a décerné les récompenses
suivantes:
l°rs prix: Mlles Lucie Joffroy (classe Pugno), Novello
(Delaborde), Marguerite Debrie (Pugno), Robillard (Du-
vernoy), Cock (Pugno).
20S prix: Mlles Boucherit (Pugno), Marie Grumbaeb,
(Pugno).
1er» accessits: Mlles Chaulier (Pugno), Neymarck (Pu-
gno), Bittar (Duvernoy).
2e» accessits: Mlles Nosny (Delaborde), Lemann (De-
laborde), Audousset (Duvernoy), Chaperon (Duvernoy).
Il y avait trente concurrentes. Le jury en a ré-
compensé presque la moitié. Par ces temps de cha-
leur excessive, toutes les résistances fondent.
L'Opéra-ComIque a repris, hier soir, Cendrillon.
L'œuvre de M. Massenet, interprétée par ses prin-
cipaux créateurs, a retrouvé le succès du premier
jour.
Ce soir
Au théâtre des Nouveautés, 450» représentatioïi de ta
Dame de chez Maxim.
Au Palais-Royal, dernière représentation de la Car
gnotte.
Spectacles de la semaine
A l'Opéra lundi, le Cid; mardi, Faust; mercrecfif,
la Valkyrie; vendredi, Joseph et la Maladctta samedi,
les Huguenots,
A la Comédie-Française (Odéon) lundi, Gringoire et
le Gendre de M. Poirier; mardi, Diane de Lys; mercredi,
Ruy Blas; jeudi, Adriennc Lecouvreur; vendredi, le Monde
où l'on s'ennuie; samedi, Cabotins!
A l'Opéra-Comique lundi, Cendrillon; mardi, Car-
men; mercredi, Manon; jeudi, Louise; 50°; vendredi, Cett*
drillon; samedi, Hœnsel et Grctcl et la Marseillaise.
Les conséquences de la chaleur.
M. Coquelin, indisposé, n'a pu jouer, hier soir, £«•
rano de Bergerac. Le théâtre de la Porte-Saint-Martin a
dû faire relâche. On espère que M. Coquelin sera remis
mardi.
Mlle Kalb, en montant sur une échelle pour prendra
un livre dans sa bibliothèque, a eu un petit étourdis-
sement et est tombée à terre. Elle s'est fait deux petites
blessures: l'une au nez, l'autre au-dessus du sourcil.
Elle a été remplacée, hier soir, dans Adrienne Lecou-
vreur, par Mlle Thérèse Kolb.
L'Opéra-Comique n'a pas donné de matinée aujour-
d'hui.
Voici le programme des matinées que donnera la
Comédie-Française au palais du Trocadéro pondant les
mois d'août et septembre
Samedi 28 juillet Matinée consacrée à Corneille et
Racine (poésie et théâtre).
Jeudi 2 août Matinée de Molière (Psyché et. Don
Juan)..•
Vendredi 10 août Matinée de La Fontaine (fables choi-
sies et la Coupe enchantée).
Samedi 18 août Matinée du dix-huitième- siècle Vol-
taire, Marivaux et Beaumarchais.
Jeudi 30 août Le théâtre et les poètes de la Révolu-
tion (André Chénier et Fabre d'Eglantine); la Marseil-
laise.
Mercredi 5 septembre Alphonse de Lamartine, Al-
fred de Vigny et Alfred de Musset (les Méditations,
Chatterton, On ne badine pas avec l'amour).
Jeudi 13 septembre Matinée consacrée à Victor
Hugo (poésie et théâtre).
On peut s'abonner pour ces sept matinées littéraires
et dramatiques. Prix des places loges, 3 fr.; fauteuils
de parquet, 2 fr.; amphithéâtre, 1 fr.
Pour la location, s adresser au Trocadéro, à la Co-
médie-Française (Odéon) et grande galerie de Chartres
(Palais-Royal).
Le panorama de Madagascar, avec ses dioramas si
émouvants, est un des gros succès de l'Exposition. M.
Tinayre, l'auteur de cette œuvre si artistique, reçoit de
nombreuses félicitations des officiers du corps expédi-
tionnaire, dont il faisait partie, et qui viennent en nom-
bre voir le théâtre de leurs exploits.
Francesco Tamagno, le célèbre ténor, était, il y a
deux jours, en train de surveiller des travaux d'amé-
nagement dans le grand salon de sa. villa Margherita,
à Varese, quand un grand tableau se détacha du muret
alla tomber sur le pied droit de l'artiste.
Cet accident a déterminé une blessure assez profonde
que le médecin a été obligé de coudre.
Tamagno en aura pour plusieurs jours à gardel
le lit.
SPECTACLES DU DIMANCHE 22 JUILLET
Opéra. Relâche. Lundi, 8 h., le Cid.
Français (th. de l'Odéôn). 8 h. 1/2. Froufrou.
Opérà-Com. 7 h. 3/4. Les Noces de Jeannette. Lakmé\
Vaudeville. 8 h. 3/4. Mme Sans-Gêne.
Gymnase. 8 h. 1/2. Un orage.– Le Fils de l'Etrangère.
Th. Sarah-Bernhardt. 8 h. 1/2. L'Aiglon.
Variétés. Relâcho.
Châtelet. 8 h. 1/2. La Poudre de Perlinuinpin.
Gaîté. 8 h. 1/2. Rip.
Porte-St-Martin. Relâche.
Renaissance. 8h. 1/4.– Deux Orages:– Miss Helyett.
Pal.-Royal. 8 h. 1/4. Je homme du tunnel. –Cagnotte-
Ambigu. 8 h. 1/4. Les Deux Gosses.
Nouveautés. 8 h. 3/4.– La Dame de chez Maxim.
Bouffes-Parisiens. 9 h. »/». Champignol malgré lui.
Cluny. 8 h. 1/2. Vauluisant et C». La Marraine de Charley.
Déjazet. 8 h. 3/4.– Le Chemin. Tous criminels.
Th. de la République, 8 1/2.– La Fille des chiffonniers.
Folies-Marigny. 81/2. Œuvres d'art. Un siècle de grâce.
Olympia. 8 h. 1/2. Fregoli. Belle aux cheveux d'or.
Hippo"drome:pl.Clichy,8h.l/2.– Matin.jeudietdim.2h.l/&
Fol.-Bergère. 81/2. Cythère. Los éléphants. Otero. Darto.
Cas.de Paris.81/2. Sandow. Cléopâtre. Matsui. Charmion.
Nouv Cirque. 8 1/2.– Les Cow-Boys. Chasse au sanglier.
Cira. Medrano. 8 h. 1/2. Conchas. Freire. Gaberel.
Cigale. Tél. 407-60. Voilà pour Lorigchamps 1
Mus. Grévin. Bonaparteàla Malmaison. Orchestre dames
A l'Exposition
Vieux Paris. 3 h. concert Colonne. De 4 à 7 h. spect. dive™.
Vil. Suisse, Av. Suffren, de 10 h. matin à 11 h. soir, 1 fr<
Maréorama Hugo d'Alesi.– Illusion d'un voyage en mer.
Palais de l'Optique (Ch. de Mars). La Grande Lunette da
1900. 60 attractions. Entrée, If. 50. Avec bon Expon, lfr.
Grande Roue. Merv. ascension sans vertige de 10 h. m. à
minuit. Entrée sans ticket Exposition. 10 attract. grat.
Venise à Paris, av. Suffren. Gondoles, concerts, attr., etc.
Th. Indo-Chinois(Trocad.) Danses parsis. Gléo deMérode.
Transvaal et Afrique sauvage,26,r.Fédération. lOm.àmin.
Flibustiers au Transv.Rep.4et 9 h. Ent.:lfr. et pl. réserv.
Panorama Marchand. Trocadéro. Porte 6. Dioramas. 1 fr.
Panorama de Madagascar (Trocadéro). Reddition de Ta-
nanarive. 12 dioramas de la conquête. Entrée: 1 fr.
Troe^déro. Exposition minière. Monde souterrain.
Tour du Monde. Panorama animé et mouv'. Dioramas.
Théâtre exotique, troupes étrangères. Reprns variées.
Tour Eiffel. 9 h. mat. à 10 h. soir. Restaurant 1" étage.
CÂ1S fVUf\! 12$ if* A MT'' olufpprient pour ItTOlLBTTM.
EAU D'HOUBIGANTROUBIGA.UT. 19.Faub.Saint-RoWrb
ÊA&J U HUllEllIsAnl I HOUB1OAMT. i9.Faub.SaiDt-Honot*.
S£ HÊLIAMSRE *Œ-?SSR
&1IB1IUE! ne mfWRTVO'itrt Otoile des Clmeux, consent
SIJOLIME ~/Etï'/®TÇOntnCnutedetCAareaX~WnsaWt
SUBLimE DE SU 1111 onrfa/aHone.lT.raedelaPalx.
~i~t~<~t~j
NOUVELLES DU JOUR
M. Deschanel, président de la Chambre des dé-
putés, accompagné de MM. Sibille, Roch, Anthime
Ménard, députés de la Loire-Inférieure, et Charrier,
chef de son secrétariat particulier, est arrivé à Nan-
tes hier après-midi.
MM. Helitas, préfet de la Loire-Inférieure, Sarra-
din, maire- de Nantes, et de nombreuses notabilités
l'attendaient sur le quai de débarquement.
Le président de la Chambre s'est rendu aussitôt à
la préfecture, où a eu lieu le soir un diner intime.
La commission du budget a entendu, hier, M.
Caillaux, ministre des finances 1° sur la question
de l'équilibre du budget et sur les moyens de faire
face au déficit créé par le vote relatif aux cafés du
Brésil 2° sur le budget spécial de l'Algérie 3° sur
les successions.
En ce qui concerne l'équilibre du budget, le mi-
Ristreafait connaître qu'il était d'accord avec le
ministre du commerce pour trouver dans le relève-
ment de certains droits de douane la compensation
de la moins-value à prévoir.
Pour le budget del'Algérie.il à insisté à nouveau
afin que la commission renonçât à subordonner la
mise en exécution du budget de l'Algérie à un vote
global du'Parlement. °
Quant aux successions, il a maintenu le projet
dont il est l'auteur et la déduction du passif com-
mercial, déduction vqtée par les deux Chambres.
La commission a entendu ensuite M. Roujon sur
le budget. des beaux-arts. M. Roujon accepte les di-
vers votes de la commission, sauf trois. Il a de-
mandé le. rétablissement d'un crédit de 65;000 fr.
pour élever d'un étage le ministère de l'intérieur. Il
a réclamé aussi le rétablissement d'un crédit de
50,000 fr. pour le bassin des eaux de Versailles, et
enfin le rétablissement d'un autre crédit de 75,000 fr.
pour surélever' d'un étage l'Ecole d'horticulture de
Versailles..
La commission a maintenu ses décisions sur les
deux premiers points; elle a chargé M. Berger, rap-
porteur des beaux-arts, de faire un examen sur
place en ce qui concerne le troisième.
Le Journal officiel publie le décret suivant qui
consacre la nomination que nous avons fait pré-
Toir
Le général Dubois (Emile-Oscar), disponible, esfcnom-
mé secrétaire général de la présidence et chef de la
maison militaire du président de la République, en rem-
placement de M. le général Bailloud, appelé au com-
mandement de la 2e brigade du corps expéditionnaire
de Chine.
Le prince Henri d'Orléans vient d'adresser au
président dé la République une lettre par laquelle il
demande au chef de l'Etat à participer à l'expédition
de Chine.
Le prince d'Orléans fait valoir, pour motiver cette
demande, les services qu'il a rendus à la France
M. Loubet a transmis la lettre du prince au géné-
ral André, ministre de la guerre, qui statuera.
XJn arrêté du ministre de l'instruction publique,
ïtendu après avis du c^pseil supérieur de l'instruc-
tion publique, décide qu'en, raison de l'Exposition
̃universelle la durée des grandes vacances de l'an-
née 1900 est augmentée exceptionnellement d'une
3'emaihe dans les établissements publics d'enseigne-
ment primaire. -̃̃
En aucun cas, la durée des vacances ne pourra
dépasser huit semaines, môme dans les établisse-
ments visés par l'article 1er de l'arrêté du 4 jan-
vier 1894.
Le conseil supérieur de l'instruction publique a
tenu, hier après-midi, sous la présidence de M.
Georges Leygues, ministre de l'instruction publique,
la dernière séance de la session ordinaire de 1900.
Le conseil a adopté un projet d'arrêté relatif à la
simplification de la syntaxe française enseignée
dans les écoles secondaires et primaires.
Le congrès international du commerce et de l'in-
dustrie s'ouvrira demain, à dix heures du matin, à
TEcole des hautes études commerciales, sous la
présidence du ministre du commerce, assisté de M.
Moisant, président de la chambre de commerce de
Paris. .•
La réunion internationale des économistes, orgar
nisée par la Société d'économie politique de Paris
vient de se tenir à l'Ecole libre des sciences politi-
ques, sous la présidence de M. E. Levasseur, mem-
bre de l'Institut.
Après avoir souhaité la bienvenue, aux économis-
tes étrangers qui ont bien voulir répondre à- l'appel
de la Société d économie politique de Paris, le prési-
dent a mis en discussion lapremière question, ainsi
conçue •
De l'influence des connaissances économiques sur la
direction des nations et spécialement sur les rapports
internationaux. Des meilleurs moyens d'assurer la dif-
fusion de ces connaissances. '•'
M. Frédéric Passy, président de la Société fran-
çaise pour l'arbitrage entre nations, a demandé la
parole sur ce sujet
La réponse, a-t-il dit, est tout entière dans cette ré-
flexions de Socrate On agit selon qu'on pense bien,
si l'on pense bien mal, si l'on pense mal, » les actes
sont là conséquence des idées.
Si l'on se figure que la richesse est une proie-dont on
ne peut avoir sa part qu'en la ravissant à d'autres; que
la propriété est une usurpation sur le domaine de la
communauté;. que le capital, prélevé par la violence ou
par la fraude sur le salaire naturel dit travail, est un
vampire qui vit au dépens de celui-ci; que les maehi-
nes, au lieu d'améliorer la condition commune, asser-
vissent les ouvriers et leur enlèvent leurs moyens
d'existence avec leurs occupations; que le crédit a la
vertu de multiplier à volonté la richesse; que par l'im-
pôt nn peut, à son gré, modifier la répartition des for-
tunes et combler tous les vides de la misère; que l'Etat
enfin a le pouvoir et le devoir de transformer la condi-
tion des citoyens et de leur assurer par la loi tous les
biens qu'ils peuvent désirer; il est inévitable que, sous
l'empire de ces illusions, les exigences les plus insen-
sées se développent avec le mécontentement et que la
société, incessamment troublée, ne puisse faire que de
îents et insuffisants progrès.
De même, à plus forte raison, si de nation à nation,
on se considère comme ennemis si l'on .s'imagine que
le profit de l'un est le .dommage de l'autre et que le
commerce ne peut être avantageux à l'une des deux
parties que s'il est désavantageux à l'autre partie; si
l'on croit, enfin, que la richesse d'une nation se mesure
a la quantité do monnaie qu'elle possède, et sa puis-
sance à l'étendue du territoire sur lequel elle exerce sa
domination; il est inévitable que la guerre, tantôt
sourde et tantôt déclarée, sous forme de tarifs ou sous
forme d'invasions, soit la politique habituelle; et que,
par suite, comme dit' saint Paul, voulant dévorer au-
trui, il ne reste pas grand'chose pour personne.
M. Frédéric Passy conclut en disant que la diffu-
sion des connaissances économiques ne s'effectuera
réellement que le jour où l'on sera décidé à introduire
Jîétude de la science économique dans l'enseigne-
ment, à commencer par les écoles primaires.
M. Jean de Bloch, dont le récent ouvrage,' la
Guerre, a eu un si grand retentissement, demande
ensuite à la réunion de constituer une commission
pour étudier les perturbations économiques qui rô-
.sulteraient d'une guerre éventuelle, et en fixer les
résultats statistiques. Le principe de la proposition
de M. Jean de Bloch est adopté.
M. Paul Leroy-Beaulieu a insisté sur les succès
remportés depuis cinquante ans, par l'économie po-
litique. M. Paul Leroy-Beaulieu rappelle que tous
les grands Etats, reconnaissant la justesse des doc-
trines économiques, ont aujourd'hui adopté l'étalon
d'or; il rappelle que c'est sur les instances des éco-
nomistes que le droit de coalition a fini par être re-
connu aux ouvriers. Dans un autre ordre d'idées,
M. Leroy-Beaulieu déclare que, quant à lui, il consi-
dère que, fort souvent, une question économique
se double d'une question politique et qu'ainsi, par
exemple, il aurait « d'un cœur léger », voté un fdroit
.de 5 francs sur les blés et, à l'exclusion toutefois
des voiliers, des primes à la marine marchande.
M. Fredericksen proteste contre ces paroles. J'ai le
regret, dit-il, de constater que M. Paul Leroy-Beau-
lieu « est contaminé par les mauvais principes »;
quant à moi, je suis pour la vérité entière et pour
l'intérêt public contre la coalition des intérêtsprivés.
De très nombreux orateurs ont pris ensuite la pa-
xole.
La réunion des économistes a émis, sur la proposi-
tion de M. de Molinari, le vœu de voir se créer un
bureau international ayant pour mission d'enregis-
trer et de mettre en lumière les résultats comparés
de la politique protectionniste et de la politique libre-
échaiigiste.
Il en est do même d'une proposition de M. Tito
Canovai, d'organiser une fédération des sociétés
d'économie politique en vue d'un effort en commun
pour la propagation des principes de liberté.
Enfin, la réunion a décidé de nommer un comité
chargé d'établir les statistiques des répercussions
économiques qu'entraînerait une guerre.
Le congrès international de l'union protectrice des
animaux s'est tenu au siège do la Société protectrice
des animaux, rue de Grenelle, vient de se ter-
miner.
Le congrès, après avoir entendu des délégués de
tous pays, a vote la suppression absolue des cour-
ses de taureaux « dans lesquelles l'homme risque
Inutilement sa vie et qui familiarise les spectateurs
avec la vue du sang, les tortures et la mort et qui
ne sont en somme qu'une exploitation pécuniaire
des riches éleveurs de taureaux »..
II a également émis le vœu que le spectacle cruel
des dompteurs fût supprimé et que les animaux
des ménageries scientifiques fussent humainement
̃traités.
Enfin, il a voté la résolution suivante
Considérant l'influence désastreuse que la plupart des
jeux et sports cruels exercent sur le moral des specta-
teurs et surtout des enfants qui assistent à ces spec-
tacles, lo congrès a émis le vœu que les gouvernements
ïespectifs appliquent strictement les lois existantes qui
tes interdisent, en augmentant. s'il y a lieu les sanc-
tions pénales ou qu'ils fassent de nouvelles lois pour
arriver ce résultat
Le conseil de préfecture de Marseille, après avoir
TBtendu les plaidoiries de M" Talon et Jourdan pour
les protestataires et Nathan pour la municipalité, a
renvoyé à mercredi prochain le prononcé de son ju-
gement dans l'affaire des irrégularités électorales
dans les dernières élections municipales.
L'agence Havas reçoit la dépêche suivante
Niort,, 22 juillet.
Une nouvelle réunion privée tenue hier soir a donné
lieu à des bagarres au cours desquelles M. Thiébaud
a reçu un coup de canne sur la tête. Le sang a jailli
abondamment néanmoins les médecins déclarent que
.la blessure est sans gravité.
Ce matin, le comité Thiébaud a fait placarder des af-
fiches disant que son candidat a reçu deux coups de
couteau.
Des décrets prononcent la dissolution des conseils
municipaux de Vieil-Dampiérre (Marne) et de Mal-
zéville (Mëurthe-et-Moselîe).
LES DÉCORATIONS DU 14 JUILLET
Ministère des finances
Par décret, sont nommés dans la Légion d'hon-
neur
Officiers
MM. ̃
Gerlié, inspecteur général des finances.
Masson, contrôleur central du Trésor public.
Arnoux, administrateur à la direction "générale des
contributions directes.
Chevaliers
MM.
Gautier de Charnacé, conseiller référendaire à laCour
des comptes.
De la Filolie, chef de bureau à l'administration cen-
trale des finances.
Florange, chef de bureau à l'administration centrale
des finances.
Legendre/chef de comptabilité à la trésorerie d'Al-
ger. •'
Duporcq, directeur des contributions directes à
Nancy.
Brédier, chef de bureau à la direction générale de
l'enregistrement.
Taché, chef de bureau à la direction générale de l'en-
registrement.
.Séguin, chef de bureau à la direction générale des
douanes. g
Fontaine, directeur des douanes à Saint-Malo.
Bertrand, directeur des contributions indirectes à
Arras.
Ladaique, chef de bureau à la direction générale des
contributions indirectes.
Andlauer, directeur de la culture et des magasins à
Cahors.
Bornot, chef de bureau à la direction générale de la
Caisse, des dépôts et consignations.
Rochet; adjoint au syndic des agents de change près
la Bourse de Paris.
Seydoux, régent de la Banque de France.
De Neuf ville, administrateur du Crédit foncier de
France.
Lëvy (Raphaël-Georges), publiciste, rapporteur géné-
ral de la section financière au congrès des sciences po-
litiques à Paris en 1900.
Ministère de la guerre
Grands officiers
Les généraux de division Grisot, Quinivet, Mille, Caze
et Mourlan.
Le médecin-inspecteur général Dujardin-Beaumètz.
Officier
M. Peytel, directeur du Crédit algérien, président du
conseil d'administration de la Compagnie des chemins
de fer de l'Ouest algérien..
Algérie
Chevalier
Bou Hafsben Mihoub benChennouf, cheikh et }cha-i
lifat des Boni bou Slimane et do l'Ahmar Khaddou,
cercle.de Biskra (Constantine),
MOUVEMENT JUDICIAIRE
Par décret sont nommés r
Conseiller
A la cour de Rouen, M. Danguy, substitut du proeù-^
reur général près de la même cour.
Substituts du procureur général
Près la cour'de Rouen, M. Dreyfus, substitut du pro-
cureur de la République au Havre.
A la cour de Poitiers; M. Marché, président du tribu-
nal de Gien.
Présidents de tribunal
De Gien, M. Riche, président du siège de Sancerre;
De Sancerre, M. Camatte, conseiller à la cour d'appel
de Saigon.
Do la Chtre, M. Guimbaud, procureur à Château-
Chinon.
Procureurs de la République
A Château-Cbinon,. M. Vialla, substitut au Puy
A Mauriac, M. Bastide, substitut à Nevers.
A Sens, M. Frachat, procureur à Thon on.
A Thonon, M. Audibert, procureur à Sens.
A Sancerre, M. Bazenet, substitut à Tours.
Substituts du procureur de ta République
Au Havre, M. d'Enjoy, substitut Rennes,
Au Puy,. M. Misspnnier, à Issoire.
A Issoire, M. Magnin, jugo suppléant à Montargis.
A Nevers, M. Sauty, substitut à Carcassonne.
A Carcassonne, M. Totti, substitut à Vienne..
A Vienne, M. Gorse, substitut à Chaumont.
A Chaumont, -M-. A yi'auît, -avocat, attaché au cabinet
du ga-f- de -dés sceaux.
A Tours, M. Chotard, substitut à Châtellerault.
A Châtollerault, M. Leroy, substitut à Guéret.
A Guôret, M. Glard. substitut à Sens.
A Sens, M. Decencièra-Forrandière, juge suppléant à
Reims.
Juge
Au tribunal du Havre, M. de Lafon de Jean-Verdier,
procureur de la République à Sancerre, en remplace-
ment de M. Grellet des Prades de Fleurelle.
Colonies
M. Teulet, substitut du procureur général à Poitiers,
est nommé conseillé à la cour d'appel de l'Indo-Chine,
en remplacement de M. Camatte, appelé à- d'autres
fonctions.
AU JOUR LE JOUR
La grève du Creusot
(De notre correspondant particulier J
Le Creusot, 21 juillet.
M. Schneider a répondu en ces termes à l'ultima-
tum, que nous avons reproduit hier, envoyé par le
syndicat n° 1, dit des métallurgistes et similaires
Informés par divers ouvriers que la tranquillité et la
sécurité du travail étaient de nouveau menacées dans
nos ateliers du Creusot, nous tenons à mettre en pleine
lumière les éléments de la question aujourd'hui posée,
et à prémunir tous nos ouvriers contre les excitations
venant du dehors et dont ils ont été les victimes, il y a
peu de temps.
Nous les prions donc de réfléchir sérieusement aux
graves conséquences que pourrait avoir, pour tout l'en-
semble de la population du Creusot, une résolution ir-
réfléchie et -passionnée, que ne justifient aucunement
les questions que l'on a posées, parait-il, devant eux..
Notre devoir, en présence des éventualités dont on
nous parle, estde faire appel:au bon sens et à la bonne
foi de tous, et d'affirmer nettement notre résolution
irrévocable de maintenir strictement dans nos usines
l'ordre pacifique sans lequel il n'y a ni industrie possi-
ble, ni travail régulier assuré aux ouvriers.
L'incident qui s'est produitces jours derniers àla Forge
est un de ces incidents comme il s'en produit à chaque
instantetn'a aucunement l'importance qu'onvoudrait lui
donner. Une altercation a eu lieiV: les ouvriers coupables
ont été punis à la suite d'une enquête très soigneuse-
ment faite. Nous ne pouvons pas renoncer au droit de
faire observer la discipline intérieure par des punitions
données conformément aux usages. A la suite de ces
incidents, une partie des ouvriers de la Forge n'ont pas
travaillé; certains ont empêché leurs camarades de con-
tinuer leur travail, ainsi s'est trouvé rompu, du fait des
ouvriers de la Forge, le contrat de travail.
Quant au règlement affiché ces jours derniers dans
les ateliers, il n'est que le résume de traditions déjà
anciennes et ne contient aucune obligation nouvelle
pour les ouvriers; au contraire, il consacre la suppres-
sion déjà faite en pratique des amendes pécuniaires; il
accorde à l'ouvrier en cas de rupture du contrat de tra-
vail un délai de préavis moindre que celui auquel nous
nous astreignons nous-mêmes en pareil cas.
Ce règlement est donc plus libéral que l'ensemble de
traditions et d'usages qu'il vient remplacer. Il est basé
sur des principes de droit que nous ne saurions aban-
donner
La liberté absolue, pour, tout ouvrier comme pour
nous-mêmes, de conclure ou de dénoncer le contrat de
travail;
Le droit absolu de chacun de rester àu travail quand
bien même les camarades quitteraient l'atelier.
A ce sujet, il n'est pas inutile de rappeler ce que di-
sait M. Waldeck-Rousseau dans un de ses discours:
Dans ceux qui font les grèves, il faut distinguer
deux catégories ceux qui en souffrent, qui en meu-
rent parfois, pour lesquels on ne peut avoir assez de
pitié, ceux qui en vivent et pour lesquels on ne peut
avoir assez d'horreur.
» Comme il y a dans les grèves des risques à courir
on ne peut donc comprendre les associations qui les
font que comme composées de personnes ayant toutes
les mémos intérêts et supportant les mêmes pertes. C'est
pourquoi il y a deux partis à prendre: le premier c'est
de maintenir aux associations leur caractére profes-
sionnel et à ce propos se dresse la question des anciens
ouvriers bien délicate à trancher; le second c'est de
respecter la liberté.
» Pour me faire bien comprendre, j'irai jusqu'au pa-
radoxe. Il me paraît que, de même qu un ouvrier aurait
le droit absolu de ne travailler que dans une usine dont
l'architecture lui plairait, do même un patron aurait
aussi le droit, s'il jugeait les ouvriers par leur taille,
de refuser les hommes grands, s'il aime les petits.» (Dis-
cours prononcé à Roanne le 15 novembre 1895.)
Et plus récemment, à l'occasion des lamentables évé-
nements de Chalon-sur-Saône, M. le président du con-
seil disait du haut de la tribune de la Chambre
«Le droit d'un ouvrier, fût-il seul à travailler, est
égal au droit de tous les autres de ne pas travail-
ler. »
Que tous nos ouvriers qui désirent travailler comp-
tent sur nous comme nous comptons sur eux l
SCHNEIDER ET C°.
L'agitation a augmenté dès que l'on a connu la
réponse de M. Schneider. Les mesures les plus sé-
rieuses ont été prises avec discrétion, les forces du
Creusot redoublées. Adam, secrétaire du syndicat,
rencontré dans l'usine où il n'avait pas le droit de
se trouver, n'y étant pas employé, a été arrêté et
conduit à la caserne d infanterie, d'où on l'a expédié
surAutun. Dans rawês-mîdï d'hier. une centaine
d'individus se sont présentés aux abords de la ca-
sertie. Les gendarmes, ayant voulu les empêcher d'y
pénétrer, ont été accueillis à coups de pierres. L'un
de ces derniers a été atteint à la tête.
L'idée de la grève proprement dite n'est pas dans
les esprits. Le mouvement de septembre dernier a
laissé après lui de nombreuses misères. Il s'agit
pour le moment d'une effervescence révolutionnaire
nettement caractérisée, comparable à celle de Cha-
lon-sur-Saône.
Durant toute la soirée les troubles n'ont pas cessé.
De nombreuses arrestations ont été opérées. Une
quarantaine de prisonniers ont été 'dirigés sur
Montchanin-Chagny.
Vers cinq heures etdemie une bande de grévistes
a tenté de pénétrer dans l'usine en escalant le talus
du chemin de fer de Paris-Lyon-Méditerranée. La
troupe l'a repoussée.
Le préfet de Saône-et-Loire est sur les lieux de-
puis eux jours.
Le tribunal correctionnel' d'Autun a condamné le
nommé Jusot, arrêté hier, à huit mois de prison, les
autres inculpés à. une peine de prison moindre.
Le Creusot, 22 juillet.
Une 'alerte assez vive a eu lieu dans la soirée
d!hier. Elle a nécessité l'envoi immédiat de renforts
sur les points menacés. Les mesures les plus éner-
giques ont été prises et les violences de la veille ont
été évitées. Des groupes nombreux parcourentla
la ville. A la porte de l'usine, un grand nombre de
grévistes ainsi que les membres du syndicat ont
écouté sans aucune protestation les déclarations du
préfet, qui leur a fait part de sa volonté bien-arrêtée
de réprimer vigoureusement toute attaque contre
les personnes et les;propriétés, de garantir à tous la
liberté, plus particulièrement celle du; travail, dans
l'usine. •
Le procureur général et le procureur de la Répu-
blique procèdent à l'interrogatoire d'un certain nom-
bre des individus arrêtés dans la tentative d'inva-
sion de l'usine.
La colonie scolaire de Châtillon-sur-Seine
Le ministre de l'instruction publique, accompagné é
de MM. Dejean, chef de son cabinet, et Charbaliô,
chef du secrétariat particulier, a présidé aujourd'hui à
l'inauguration de la colonie scolaire permanente fon-
dée à Châtillon-sur-Seine par la Caisse des écoles
du dixième arrondissement.. •
Depuis 1884, les divers arrondissements de la ville
de Paris envoient chaque année à la campagne,
pendant la période des vacances, un certain nombre
d'enfants des écoles communales. Mais les voyages
sont rapides, les étapes se succèdent avec trop de
précipitation pour que les bénéfices qu'on en espère
pour l'instruction des écoliers soient entièrement
recueillis la santé même des élèves ne gagne pas
grand'chose à ces installations hâtives, à ses dépla-
cements continuels, à ces changements incessants
de régime.
La caisse des écoles du 10° arrondissement a cher-
ché mieux une colonie permanente, où les élèves
se succèderont par groupes de quarante ou cin-
quante, du mois de mars au mois d'octobre, chacun
d'eux séjournant trois semaines dans un site choisi,
dans des bâtiments sains, nouvellement construits
au milieu de vastes jardins.
C'est cette colonie créée par la, caisse des écoles
avec l'aide d'une subvention de 100,000 francs du
pari mutuel, que M. Leygues a inaugurée aujour-
d'hui, en compagnie de MM. Henri Brisson, député
du 10° arrondissement, Bonnet, maire, Petit-Nico-
las, Copeau, Vigier; Girardin et Fabre, adjoints, de
M. Sanguinède, secrétaire, des membres du conseil
d'administration de la caisse des écoles et de la dé-
légation cantonale, du préfet de la Côte-d'Or et du
sous-préfet de Châtillon, du recteur de l'académie
de Dijon et de M. Cailletet, membre de l'Institut, de
l'inspecteur primaire et de M. Dardenne, inspecteur
principal des chemins de fer de l'Est à Troyes, etc.
Le ministre, arrivé à midi et demi par train
spécial, a, sous la conduite de M. Bonnet, visité la co-
loriie, puis il a présidé un banquet donné dans une
des grandes salles du bâtiment;
A l'issue de la cérémonie, il a décerné les distinc-
tions suivantes:
Officier de l'instruction publique, M. Suberbie, doc-
teur en médecine Paris.
Officiers tPacadémie, MAI. Colin, administrateur de la
caisse des écoles du 10° arrondissement, Hugon, com-
mis principal à la mairie du 10' arrondissement, Le-
brun, administrateur de la caisse des écoles du 10° ar-
rondissement, Marchand, architecte à Paris, Mettier,
membre du conseil d'administration de la caisse des
écoles du 10* arrondissement, Ots, membre du conseil
d'administration de la caisse des écoles du 10° arron-
dissement, Petit, agent comptable de la Société de se-
cours mutuels de la Porte-Saint-Denis,Voirin et Strauss,
administrateurs de la caisse des écoles du 10" arrondis-
sement.
Le ministre de l'instruction publique sera de re-
tour à Paris à dix heures du soir.
Pour les Orphelins d'Arménie
Nous avons publié dans le Petit Temps du 16 juin
la belle conférence que M. Anatole France a faite au
Vaudeville sur l'initiative de M. Archag Tchobanian,
au profit des orphelins d'Arménie.
Ailleurs qu'en France de nombreux comités phil-
anthropiques se sont formés et ont pu envoyer des
aeepurs considérables en Arménie. Qu'on songe
qu'il s'agit de 80,000 orphelins 1
A cette heure, les Allemands entretiennent en
Arménie vingt-trois orphelinats, les Anglais et les
Américains une douzaine, les Russes une dizaine.
Les chefs des comités allemands, MM. Lepsius,
Lohmann, Rohrbach, sont allés à plusieurs reprises
faire un voyage en Arménie, et ils ont vu de leurs
propres yeux la misère où se débat la population
arménienne. Ils ont en outre relevé, dans des arti-
cles et dans des livres, les qualités d'endurance,
d'énergie morale et d'intelligence de cette malheu-
reuse race.
A Moscou, il y a deux ans, M. Grégoire Djanchiev
a présidé à la publication d'un livre auquel avaient
collaboré tous les représentants de la pensée russe.
Le grand-duc Constantin avait tenu à ce qu'on y vît
sa signature. Tolstoï, Tchekof, Korolenko, Verest-
chagin, Guérie, Timiriazof, le prince Oukhtomsky
y avaient contribué. La recette produite par la vente
de ce livre, qui a eu plusieurs éditions, a été en-
voyée, par l'intermédiaire do l'ambassadeur de Rus-
sie, en Arménie, où une dizaine d'orphelinats ont
été fondés.
Il serait utile que la France fit de semblables fon-
dations. Le français a été jusqu'ici la seconde lan-
gue maternelle des Arméniens. C'est, au fond, une
œuvre de propagande politique qu'ont fait les phil-
anthropes russes, allemands et anglais. Ils veulent
étendre leur influence nationale en Asie-Mineure, y
prendre une partie de l'influence morale et écono-
mique que nous possédons.
Nous croyons devoir, par conséquent, attirer l'at-
tention sur les généreux efforts du père Charmetant,
supérieur des écoles d'Orient, qui a fait un éloquent
appel aux catholiques français, de M. Tchobanian
et de M. Anatole France. Celui-ci a reçu
Do Mme L. Hendell, Paris, 25 fr.; de M. Léopold
Aujai, Hcidelbera:, 5 fr.; de Mme Domange (Sarcel-
les), 20 fr.; de D."L., 2 fr.; de M. A. Prévost (Lyon),
50 fr.; de M. (Marseille), 1,000 fr.; de M. J. R.,5fr.;
de M. E. Joel (Exeter), 10 fr. M.'Tchobanian a reçu:
de Mme X. (Paris), 500 fr.; de M. Pierre de Bou-
chard, 10 fr.; de M. le pasteur Jean Monnier, 10 fr.;
dé M. E. Lanson, professeur à l'Ecole normale supé-
rièure, 5fr.;M. 1 fr.; M. 2 fr.; M. Bioch, 3 fr.
Il est à espérer que beaucoup de Français répon-
dront encore à l'appel de M. Anatole Franco et vou-
dront s'associer à cette bonne oeuvre.
Académie des sciences morales et politiques
M. Gabriel Mônod en présentant le travail de M.
Georges de Nouvion Talleyrand, rince de Bënévcnt,
fait ressortir que l'administration de la principauté
était peu connue jusqu'ici. Les documents des ar-
chives des affaires étrangères, sur lesquels M. de
Nouvion a étayé son récit, embrassent les dernières
années du principat de Talleyrand et ils ont permis
d'ajouter un chapitre intéressant à l'histoire de la
période impériale.
M. Himly ajoute que ce qui l'a le plus frappé dans
cette étude, c'est la constatation des dissentiments
persistants entre le royaume de Naples et la princi-
pauté etl'âpr&té de Talleyrand qui ne s'occupait do
Bénévent que pour se plaindre de l'insuffisance des
revenus qu'il en tirait. On saisit sur le fait l'incohé-
rence du régime établi dans les pays conquis ainsi
que la résistanee que les parents de Napoléon ne
cessaient de lui opposer.
FAITS DIVERS
̃ XiA. TEMPÉRATtfRB
Bureau central météorologique
Dimanche 23 juillet. Le baromètre reste générale-
ment élevé, sauf en Russie (Moscou, 757 mm.).
Le vent est faible et la mer belle sur toutes nos
côtes.
Des pluies sont tombées dans quelques stations des
Iles-Britanniques; en France, des orages sont signalés
dans le Nord, le Centre et le Sud.
On a recueilli 3 mm. d'eau à Paris, 1 à Nancy et à
Perpignan.
La température s'est un peu abaissée sur l'ouest du
continent; elle monte en Autriche.
Ce matin, le thermomètre marquait 8» à Bodœ, 27°
à Brindisi.
On notait 9o au pic du Midi, 16° au mont Aigoual et
au puy de Dôme.
Les températures maxima d'hier ont été de 34° à
Lyon, 32" à Limoges, 30° à Clermont, Marseille.
A Paris (Saint-Maur), depuis le 13 juillet, la tempé-
rature maximum a constamment dépassé 30° elle était
de 37°7 le 20 juillet et hier, 21, de 32°7. i.
En France, un temps chaud est encore probable avec
orages par places..
A Paris, hier dans la soirée, pluie, tonnerre et éclairs.
Moyenne d'hier 21 juillet, 25°o, supérieure de 7°8 à la
normale.
A la tour Eiffel: maximum, 28°8 minimum, 16»4.
Baromètre à 7 heures du matin, 765 mm. 5; en baisse
légère à midi.
Situation particulière aux ports
La mer est belle sur nos côtes.
LE TOMBEAU BE IBEILHAC. Nous recevons la lettre
suivante
Mon cher confrère, <> Paris, 21 juillet.
Mon cher confrère,
C'est moi seul qui ai demandé une œuvre de sculp-
ture à Bartholomé pour le tombeau de Meilhac, au ci-
metière Montmartre, estimant qu'il m'appartenait de
pourvoir seul à ce monument funèbre.
Si je le dis, c'est que d'autres amis s-'étaient proposé
d'y contribuer, vous le croirez sans peine, et que je les
ai priés de se réserver pour un monument d un autre
caractère celui que tous les admirateurs de Meilhac
lui élèveront sur quelque place ou promenade publique
de Paris.
Veuillez me croire, mon cher confrère,
votre bien dévoué,
LOUIS GANDERAX. »
LES VICTIMES DÉ LA CHALEUR EN BANLIEUE. Il y a
deux jours, Mme Marguerite L. femme d'un phar-
macien de la Plaine-Saint-Denis, et âgée à peine de
vingt ans, était atteinte d'insolation et tombait
comme une masse, non loin de son domicile. La
jeune femme, mariée depuis sept mois à peine, fut
prise aussitôt des douleurs de 1 enfantement, et ne
tarda pas à succomber.
Ce matin, à neuf heures, un jeune enfant de
onze ans, Gabriel Raymond qui habite rue Renan, à
Saint-Ouen, jouait sur la place de la Mairie avec ses
petits camarades, quand, tout à coup, pris de con-
gestion, il s'affaissa sur le sol. Le malheureux en-
fant a été transporté au domicile de ses parents par
les personnes témoins de l'accident. Son état est
des plus graves.
Un cas d'insolation s'est produit à Croy, en
pleine forêt de Chantilly. Un rentier de cette localité
M. Walter, dont plusieurs parents habitent Saint-
Denis, a succombé à une attaque d'apoplexie provo-
quée par la chaleur.
La similitude de nom avait fait croire un moment
que c'était M. Walter, député de Saint-Denis, qui
était mort, et le bruit s'en était répandu dans la
ville.
INCENDIE A MONTROUGE. Un violent incendie a
éclaté hier soir, vers onze heures, chez M. Darras,
nourrisseur, 111, route d'Orléans, à Montrouge.
Le feu, trouvant un. aliment dans la quantité de
fourrage amassé au-dessus de l'écurie, a rapide-
ment pris une grande extension. Deux chevaux ont
été brûlés et 40,000 kilos de foin détruits.
Trois pompiers ont été légèrement blessés. L'in-
cendie a été éteint vers trois heures du matin. Les
dégâts s'élèvent à environ 100,000 francs.
SOUS LE PONT ALEXANDRE-jll. Un nouvel accident
de tramway s'est produit hier soir sous le pont
Alexandre-HÏ.
Un tramway à air comprimé de la ligne Louvre-
Saint-Cloud a déraillé, vers huit heures du soir, en
bas de la côte qui conduit au pont des Invalides.
Emporté .par la vitesse acquise, le véhicule est venu
se jeter sur la palissade de l'Exposition, du côté de
la berge, en y produisant une brèche de 10 mètres
de longueur.
Aucun des voyageurs qui se trouvait à l'intérieur
du tramway n'a été blessé..
UN ACTE DE PROBITÉ. II y a trois jours arrivait à
Verdun un luxueux mail-coach, monté par douze
personnes et traîné par de superbes mecklembour-
geois. Ces voyageurs venaient de Berlin et se ren-
daient à Paris. Ils descendirent à l'hôtel du Coq, à
Verdun, où ils passèrent la nuit pour continuer le
lendemain matin leur route et se diriger sur Sainte-
Menehould. °
Une heure après leur départ, M. Albert Wilhemin,
propriétaire do l'hôtel, s'aperçut que ses hôtes
avaient oublié une sacoche sur la planchette du gui-
chet do la caisse. Il se rendit compte aussitôt de son
contenu et constata qu'elle renfermait 70,000 francs
en billets de banque.
Immédiatement, M. Wilhemin prit le train qui par-
tait dans la direction de Sainte-Menehould, dans
l'espérance de rencontrer les voyageurs sur la route.
Il les aperçut en effet et les attendit à Dombasle, où
il fit au propriétaire la remise de sa trouvaille. Au-
cun de ces voyageurs ne parlant le français, un in-
terprète transmit à M. Wilhemin toutes leurs félici-
tations.
INFORMATIONS DIVERSES
L'inauguration de la statue de Lavoisier aura lieu
place de la Madeleine vendredi prochain, à dix heures,
sous la présidence de M. Leygues, ministre de l'in-
struction publique et des beaux-arts, en présence du
quatrième congrès international do chimie appliquée.
La distribution des prix de l'Ecole commerciale de
Paris aura lieu jeudi, deux heures, sous la présidence
de M. Couriot, inspecteur régional et membre du con-
seil supérieur de l'enseignement technique, assisté de
M. Dufrène, membre de la chambre de commerce de
Paris.
La distribution des prix du collège Sainte-Barbe
aura lieu mercredi, à neuf heures du matin, sous la
présidence de M. Durand-Claye, inspecteur général des
ponts et chaussées.
PROMENADES A L'EXPOSITION
CHEZ LES FOURMIS
Qui a vu les « frémis », les petites fremis ? Elles
sont très demandées, on en parle, beaucoup; il faut
leur rendre visite.
Où elles sont? La question, est souvent posée,
mais, dans ce prodigieux et si intéressant cosmos
qu'est l'Exposition,
Plustost en un tas de paille
Si m'aïst Dieu et saint Remi,
Trouveroit (on) un oef de frémi
que les cinq ou six fourmilières de M. Charles Janet
dans le Champ de Mars tout entier.
Voici, toutefois, les indications requises prenez
le palais des lettres, sciences et arts le palais du
côté Suffren et, dans ce palais, suivez le côté jar-
din, le côté gauche ,en montant vers la mécanique,
jusqu'aux moyens de transport. Vous y êtes ? Bien.
Entre les véhicules modernes et la rétrospective
correspondante, se trouvent les piliers d'une galerie
qui, au premier étage, traverse le bâtiment dans
toute sa largeur. Un escalier conduit à cette galerie,
et, dans celle-ci côté gauche toujours, se trou-
vent les fourmis, accrochées au mur, faisant face
aux voitures modernes, et terminant l'exposition des
facultés et universités, où, ensuite, vous irez voir
les photographies en couleur de M. Lippmann, les
insectes mimétiques de M. Giard, et.beaucoup d'au-
tres choses aussi intéressantes.
Les fourmilières de M. Charles Janet un ingé-
nieur fort distingué de Beauvais, qui s'occupe avec
ardeur de la question des habitations ouvrières, et
par surcroit des fourmis consistent en des blocs
rectangulaires de plâtre dont une face est excavée
de manière à présenter des chambres et des routes.
Les fourmis sont logées dans ce labyrinthe un car-
reau do verre les protège et retient, et, quand on ne
les observe point, un voile se rabat qui exclut la lu-
mière. De leur domicile elles peuvent gagner les ré-
serves de miel qui leur servent d'aliment, et leur
habitation est si bien aménagée qu'elles y vivent
pendant des années sans paraître souffrir jamais de
la captivité.
Comme elles ne peuvent s'échapper, les nids arti-
ficiels peuvent être conservés dans l'appartement
sans le moindre inconvénient.
Mais pourquoi des nids artificiels ? demandera-
t-on.
Pour que l'observation soit à tout moment fa-
cile. Dans la fourmilière de M. Janet, rien n'est ca-
ché tout s'y passe au grand jour, dès qu'on a levé
le rideau; au lieu que dans la fourmilière naturelle
la plus grande partie de la vie des fourmis échappe
àl'observation; le nid artificiel est essentiellement
un appareil d'études, et il remplit supérieurement
son but: M. Janet, qui a fait connaître beaucoup de
particularités jusqu'ici inconnues en ce qui concerne
les moeurs des fourmis, n'en emploie pas d'autres.
Au reste, observez vous-même.
Et d'abord, voyez combien tout ce petit monde est
propre combien il a le souci des lois de l'hygiène,
combien il veille scrupuleusement à tenir son domi-
cile net et sain. Du côté -des chambres humides
une moitié du nid est entretenue humide par de l'eau
que l'on verse dans'une cavité du bloc «de plâtre
il pousse souvent des moisissures, comme dans les
logements de beaucoup d'humains, du reste. Mais les
humains laissent faire la nature, tandis que lès
fourmis la combattent; elles broutent et extirpent
la végétation parasite.
A toute heure du jour, vous verrez les fourmis oc-
cupées à transporter des façons de ballots rap-
pelant un grain de blé. Ce sont ce qu'on nomme
communément les œufs des fourmis. Ces œufs,
qu'apprécient tant les jeunes faisans, ces œufs sont
en réalité des larves. Les œufs véritables sont beau-
coup plus petits; vous en voyez au reste agglomé-
rés en de petites touffes de couleur blanche que' les
ouvrières nettoient et surveillent sans cesse, guet-
tant les jeunes dès l'éclosion, et s'en emparant pour
les nourrir et soigner.
Les larves, donc, sont sans cesse promenées d'un
endroit à un autre. Pourquoi ? Par hygiène encore.
Pour procurer à celles-ci le degré d'humidité et de
température dont elles ont besoin, et qui, dans la
même chambre, varie sans cesse au cours dela jour-
née.
A tel moment, elles seront toutes transportées
dans le haut de l'habitation quelques heures après,
vous les trouverez toutes dans le bas. C'est très ab-
sorbant, et plein de mouvement, l'existence d'une
fourmi qui fait son métier.
Ce n'est pas toqt. Les chambres et les galeries
sont d'une irréprochable netteté aucun résidu ne
tçaîne, aucun déchet. Et pourtant, il s'en produit,
des résidus. Il y a les innomables, il y a les enve-
loppes des larves et des œufs, il y a les cadavres
aussi. Car enfin, l'être vivant produit des résidus et
finit par en être un lui-même. Que devient tout cela
dans les nids?
C'est bien simple. Les fourmis établissent des
trous à fumier, des cimetières et des cabinets d'ai-
sance, et ces trois dépôts sanitaires, vous les dis-
tinguez sans peine. >,
Le trou à fumier ? Voyez dans certain nid les
trois petites niches où M. Janet a placé la nourri-
ture. L'une d'elles est pleine d'enveloppes larvaires.
Le petit récipient où se trouvait le miel étant vide,
les fourmis y ont porté les, enveloppes, grimpant
avec ardeur jusqu'au rebord, et laissant tomber
leur fardeau à l'intérieur. Quand le récipient a été
plein, et plein par-dessus les bords, elles ont établi
un second dépôt dans un angle de la même niche
il y a quelques jours, le tas était déjà très élevé. Le
trou à fumier reçoit tous les détritus solides enve-
loppes d'oeufs et de larves, notamment.
Les détritus liquides vont ailleurs. Cet « ailleurs »
se trouve généralement dans le bas du nid. C'est
une galerie qui se distingue par son contenu noi-
râtre et fluide; elle est réservée à l'usage spécial que
l'on devine.
Le cimetière enfin. Celui-ci consiste en une cham-
bre qui ne se distingue d'ailleurs des autres que par
son contenu. Elle se trouve du côté le plus sec du nid
les fourmis ont-elles découvert que la dessication des
cadavres a moins d'inconvénients que la corruption
qui se produirait du côté humide ? Il se peut de la
part d'une fourmi, rien ne doit surprendre. Elle a été
civilisée des milliers d'années plus tôt que l'homme.
Dans ce cimetière, les cadavres des défuntes sont
accumulés. Dès qu'une fourmi ne donne plus signe
de vie, ses camarades l'entourent, la hissent sur
leurs épaules et la charrient vers la fosse commune
où elles la précipitent. Celle-ci est déjà très pleine
dans un des nids du Champ de Mars la couche de
cadavre s a près de trois centimètres de hauteur.
Laissond ces laborieuses petites bêtes dans leur
grand repos et considérons les survivantes.
On passerait volontiers des journées entières àles
observer dans leur vie si active. Car il y a là des
espèces fort intéressantes il y a une espèce escla-
vagiste notamment, la formica sanguinea, à corselet
jaune, avec l'espèce réduite en servitude, la for-
mica fusca, à corselet noir. Celle-ci nourrit celle-là,
avec humilité et dévouement. Vous savez comment?
En lui vomissant dans la bouche. En ingurgitant
le contenu de son estomac, contenu très propre,
d'ailleurs les fourmis sont très méticuleuses en
fait de propreté. Et du reste, cela leur plaît ainsi.
Une autre espèce esclavagiste manque malheureu-
sement à la collection! c'est le polyergus rufescens,
espèce purement pillarde qui est à tel point dépen-
dante que sans ses esclaves elle mourrait de faim.
A vrai dire, ce trait est fâcheux car, enfin, com-
ment admirer une espèce qui est à tel point veule
qu'elle n'a pas encore su se débarrasser de son ty-
ran en le laissant périr? Après cela, vous direz peut-
être que les hommes ne sont pas toujours supé-
rieurs aux fourmis.
Dans un des nids de M. Janet, se trouve un cu-
rieux myrmicophile un ami, ou parasite des four-
mis. Regardez-le de près jusqu'ici, on ne savait
rien de ses relations avec ces dernières.
Elles sont tendues, ces relations, comme vous le
verrez sans peine. Car la fourmi n'a qu'une idée,
qui est de dévorer le parasite un lépisme, parent
des « poissons d'argent » haïs du bibliophile et
d'autre part le lépisme est aveugle comme on ne
l'est pas. Il n'y paraît point, sans doute, à l'incroya-
ble promptitude du mouvement avec lequel il se
jette de côté dès que passe, .une fourmi à 2 ou 3 mil-
limètres de distance. Mais le fait est certain, et dès
lors on se demande comment le lépisme' fait pour
échapper à ses ennemies. Evidemment il a le sens
tactile et peut-être l'odorat très développés..
On n'en peut dire autant du sens moral. Toute-
fois, ce n'est pas pour le plaisir de passer des con-
vulsions de l'inquiétude aux transes de la terreur,
ou pour fuir à chaque minute de son existence que
le lépisme s'installe auprès des fourmis. Ce n'est
pas non plus pour mourir sous leurs mandibules
c'est, au contraire, pour vivre, mais de façon peu
honorable. Il vit, en partie, en léchant les fourmis.
Il vous arrivera d'en apercevoir un qui s'adonne à
cette besogne la fourmi se laisse faire. De la sorte,
il ramasse quelques parcelles alimentaires. Mais il
a une autre corde à son arc. Quand des fourmis re-
viennent de la mangeoire, d'autres, qui n'y sont pas
allées, les arrêtent au passage et demandent une
petite part. Ceci ne se refuse jamais et alors la
fourmi nourrie dégorge une goutte de miel que sa
camarade s'approprie aussitôt. C'est à ce moment
qu'intervient le lépisme. Comment sait-il ce qui se
passe ? Comment arrive-t-il à se placer au bon en-
droit ? Je l'ignore. Toujours est-il ,que le lépisme est
là, entre les deux fourmis tel le fripon qui surgit
pour.recevoir le baiser qui ne lui était point destiné
il happe la goutte, puis fuit à toutes jambes, pour
recommencer plus loin son immoral manège. Impu-
dente bestiole.
Et il se.passe bien d'autres choses dans les nids
du Champ de Mars il s'en passe tant que tout le
journal ne suffirait point à les relater. Allez plutôt
voir, par vous-même, les ingénieuses, actives et in-
telligentes élèves de M. Charles Janet. « Va, pares-
seux, vers la fourmi regarde ses voies, et deviens
sage ». Ainsi parla Salomon, réputé sage entre les
hommes.
HENRY DE VARIGNY.
DISTRIBUTION DE PRIX
Ecole alsacienne
Nous avons donné, hier, la liste des mentions dé-
cernées à ses meilleurs élèves par l'Ecole alsacienne.
La cérémonie de la distribution des prix était prési-
dée par le général Niox, qui a prononcé l'allocution
d'usée
En me donnant la parole, a-t-il dit en débutant, n'avez-
vous pas surtout désiré qu'un soldat, dont la vie a été
consacrée au culte du drapeau, vînt rappeler à vos en-
fants quelle grande pensée de solidarité française a in-
spiré les premiers fondateurs de votre œuvre ?-
C'était au lendemain de cette crise terrible de laquelle
la France se relevait mutilée qu'enfants de l'Alsace
vous avez voulu, en perpétuant le nom de notre chère
province, vous efforcer de servir toujours la patrie
dont vos cœurs ne pouvaient être arrachés.
Votre contribution a été le den magnifique de vos in-
telligences, de votre expérience, de vos exemples et de
votre persistante volonté.
Votre but a été le relèvement de la patrie en prépa-
rant, selon vos forces, une génération d'enfants, dont
beaucoup sont aujourd'hui des hommes et qui, dans
les différentes carrières ouvertes devant eux, affirment
hautement non seulement l'excellence de l'éducation
qn'ils ont reçue de vouSj mais aussi la fidélité 'aux
principes que vous leur avez inculqués.
Après avoir fait l'éloge de l'enseignement donné à
l'Ecole alsacienne, le général Niox s'adresse aux élè-
ves
Vous apprendrez bientôt, leur dit-il, que, dans la vie,
il ne suffit pas d'aimer et d'être aimé, il faut savoir se
faire craindre. Il faut être capable de défendre ses
droits, son foyer, sa patrie. Il faut être armé pour la
lutte.
Jadis, la société était divisée en classes dont chacune
avait un rôle déterminé; les clercs étudiaient à l'abri
des cloîtres les hommes d'armes faisaient la guerre;
le laboureur et l'artisan travaillaient afin de pourvoir
aux besoins des uns et des autres.
Toutes différentes sont les conditions de la société
moderne l'égalité des droits a imposé l'égalité des de-
voirs.
Le laboureur et l'ouvrier quittent le champ ou l'ate-
lier pour prendre le fusil lorsque la patrie est en dan-
ger il n'est plus permis au chevalier d'arguer de sa
noblesse pour rester ignorant, et l'homme d'études
tient à l'honneur de conserver son poste de combat.
Aucun de vous non plus ne songerait à se dérober
au-devoir le plus sacré du citoyen libre dans un état
libre et c'est au régiment que vous ferez la première
étape de l'indépendance de votre vie d'homme. Régi-
ment et indépendance le rapprochement de ces deux.
mots vous. étonne sans doute et cependant vous com-
prendrez bien un jour qu'il n'y a pas de liberté sans
discipline et que la discipline n'est autre chose, en
effet, que l'obéissance voulue, consentie à une règle
supérieure sans laquelle aucune société ne saurait vi-
vre c'est elle qui fait la force des nations, représentées
par leurs armées.
Elle vous est enseignée dès l'école et, si vous voulez
plus tard réussir dans une entreprise quelconque, vous
en garderez soigneusement le principe. Vous commen-
cerez par discipliner votre volonté, par l'assujettir à la
raison, vous aurez le soin de vous imposer à vous-
même des règles de votre vie.
Ces règles sont simples. Elles peuvent se résumer en
un petit nombre de maximes qui ont été définies par
un des premiers maîtres de la philosophie française.
Obéir aux coutumes de votre pays, rester attaché à
la religion qui vous a été enseignée dès votre enfance
et vous gouverner en toute chose selon les opinions les
plus modérées et les plus éloignées de tout excès.
En second lieu, être ferme et résolu dans vos actions.
Souvent les actions de la vie ne souffrent aucun délai
et lorsqu'après avoir réfléebi, autant que vous le per-
met l'obscurité des circonstances qui vous environnent,
vous vous serez décidés à un parti, il faut le suivre
avec résolution, de même qu'un voyageur égaré dans
ijjffBaBrtiliK'Ma^nyinntfâVimiKM^aH
8outteux. DI6E6TiYB
une forêt doit décider du chemin qu'il suivra et ne pa!É
s'en laisser détourner, car ce chemin, s'il n'est pas le
meilleur, le conduira, toutefois, plus ou moins tôt, en
dehors de la forêt; tandis qu'en en changeant, sans
raison certaine, il continuera à errer en tournoyant
tantôt d'un côté, tantôt de l'autre. C'est en retenant
cette maxime, si précieuse surtout au début de votre
vie, lorsqu'il vous faudra choisir une carrière, que vous
serez délivrés des repentirs et des remords qui agitent
les consciences des esprits faibles et chancelants.
Enfin, il convient de se vaincre soi-même au lieu da
chercher à vaincre la fortune, car il est plus facile de
changer ses désirs que l'ordre du monde. Il est, en
effet, très vain de désirer être riche lorsque l'on est
pauvre, et d'être bien portant lorsque l'on est malade.
Il faut se garder de désirer l'inaccessible et, malgré les
douleurs etla pauvreté, savoir s'accommoder du sort
que vous a réservé le destin.
Maintenant, profitez de vos vacances et revenez ici
dans deux mois, aussi heureux de revenir que vous
êtes heureux de partir.
Mais, avant, laissez-moi vous redire la simple devise
de nos drapeaux qui résume tous nos sentiments da
soldats
Honneur et Patrie.
Je souhaite qu'elle soit toujours la vôtre et, si vous
y restez fidèles, vous nous aurez donné tout ce que noua
espérons de vous.
NÉCROLOGIE
Le docteur Mérault, conseiller général républi-
cain, maire de Méhun-sur-Yèvre (Cher), est mort à
l'âge de cinquante-neuf ans. Candidat à la députa-
tion en 1889, contre M. Baudin, socialiste, il n'avait
échoué que de quelques voix.
LIBRAIRIE
Livres à emporterau momont de partiren voyage
le Roman d'un petit vieux, le livre si charmant de
Mme Lescot; Femme et Artiste, du fameux humo-
riste Max O'Rell, et Francois les Bas-Bleus, de A.
Sirven et A. Siégel.
THEATRES
Au Conservatoire, hier, concours de piano (classes
des femmes).
Le jury, composé de MM. Théodore Dubois, prési-
dent Widor, Ravina, Mangin, Marty, Philipp,
Falck, Lack et Rieva, a décerné les récompenses
suivantes:
l°rs prix: Mlles Lucie Joffroy (classe Pugno), Novello
(Delaborde), Marguerite Debrie (Pugno), Robillard (Du-
vernoy), Cock (Pugno).
20S prix: Mlles Boucherit (Pugno), Marie Grumbaeb,
(Pugno).
1er» accessits: Mlles Chaulier (Pugno), Neymarck (Pu-
gno), Bittar (Duvernoy).
2e» accessits: Mlles Nosny (Delaborde), Lemann (De-
laborde), Audousset (Duvernoy), Chaperon (Duvernoy).
Il y avait trente concurrentes. Le jury en a ré-
compensé presque la moitié. Par ces temps de cha-
leur excessive, toutes les résistances fondent.
L'Opéra-ComIque a repris, hier soir, Cendrillon.
L'œuvre de M. Massenet, interprétée par ses prin-
cipaux créateurs, a retrouvé le succès du premier
jour.
Ce soir
Au théâtre des Nouveautés, 450» représentatioïi de ta
Dame de chez Maxim.
Au Palais-Royal, dernière représentation de la Car
gnotte.
Spectacles de la semaine
A l'Opéra lundi, le Cid; mardi, Faust; mercrecfif,
la Valkyrie; vendredi, Joseph et la Maladctta samedi,
les Huguenots,
A la Comédie-Française (Odéon) lundi, Gringoire et
le Gendre de M. Poirier; mardi, Diane de Lys; mercredi,
Ruy Blas; jeudi, Adriennc Lecouvreur; vendredi, le Monde
où l'on s'ennuie; samedi, Cabotins!
A l'Opéra-Comique lundi, Cendrillon; mardi, Car-
men; mercredi, Manon; jeudi, Louise; 50°; vendredi, Cett*
drillon; samedi, Hœnsel et Grctcl et la Marseillaise.
Les conséquences de la chaleur.
M. Coquelin, indisposé, n'a pu jouer, hier soir, £«•
rano de Bergerac. Le théâtre de la Porte-Saint-Martin a
dû faire relâche. On espère que M. Coquelin sera remis
mardi.
Mlle Kalb, en montant sur une échelle pour prendra
un livre dans sa bibliothèque, a eu un petit étourdis-
sement et est tombée à terre. Elle s'est fait deux petites
blessures: l'une au nez, l'autre au-dessus du sourcil.
Elle a été remplacée, hier soir, dans Adrienne Lecou-
vreur, par Mlle Thérèse Kolb.
L'Opéra-Comique n'a pas donné de matinée aujour-
d'hui.
Voici le programme des matinées que donnera la
Comédie-Française au palais du Trocadéro pondant les
mois d'août et septembre
Samedi 28 juillet Matinée consacrée à Corneille et
Racine (poésie et théâtre).
Jeudi 2 août Matinée de Molière (Psyché et. Don
Juan)..•
Vendredi 10 août Matinée de La Fontaine (fables choi-
sies et la Coupe enchantée).
Samedi 18 août Matinée du dix-huitième- siècle Vol-
taire, Marivaux et Beaumarchais.
Jeudi 30 août Le théâtre et les poètes de la Révolu-
tion (André Chénier et Fabre d'Eglantine); la Marseil-
laise.
Mercredi 5 septembre Alphonse de Lamartine, Al-
fred de Vigny et Alfred de Musset (les Méditations,
Chatterton, On ne badine pas avec l'amour).
Jeudi 13 septembre Matinée consacrée à Victor
Hugo (poésie et théâtre).
On peut s'abonner pour ces sept matinées littéraires
et dramatiques. Prix des places loges, 3 fr.; fauteuils
de parquet, 2 fr.; amphithéâtre, 1 fr.
Pour la location, s adresser au Trocadéro, à la Co-
médie-Française (Odéon) et grande galerie de Chartres
(Palais-Royal).
Le panorama de Madagascar, avec ses dioramas si
émouvants, est un des gros succès de l'Exposition. M.
Tinayre, l'auteur de cette œuvre si artistique, reçoit de
nombreuses félicitations des officiers du corps expédi-
tionnaire, dont il faisait partie, et qui viennent en nom-
bre voir le théâtre de leurs exploits.
Francesco Tamagno, le célèbre ténor, était, il y a
deux jours, en train de surveiller des travaux d'amé-
nagement dans le grand salon de sa. villa Margherita,
à Varese, quand un grand tableau se détacha du muret
alla tomber sur le pied droit de l'artiste.
Cet accident a déterminé une blessure assez profonde
que le médecin a été obligé de coudre.
Tamagno en aura pour plusieurs jours à gardel
le lit.
SPECTACLES DU DIMANCHE 22 JUILLET
Opéra. Relâche. Lundi, 8 h., le Cid.
Français (th. de l'Odéôn). 8 h. 1/2. Froufrou.
Opérà-Com. 7 h. 3/4. Les Noces de Jeannette. Lakmé\
Vaudeville. 8 h. 3/4. Mme Sans-Gêne.
Gymnase. 8 h. 1/2. Un orage.– Le Fils de l'Etrangère.
Th. Sarah-Bernhardt. 8 h. 1/2. L'Aiglon.
Variétés. Relâcho.
Châtelet. 8 h. 1/2. La Poudre de Perlinuinpin.
Gaîté. 8 h. 1/2. Rip.
Porte-St-Martin. Relâche.
Renaissance. 8h. 1/4.– Deux Orages:– Miss Helyett.
Pal.-Royal. 8 h. 1/4. Je homme du tunnel. –Cagnotte-
Ambigu. 8 h. 1/4. Les Deux Gosses.
Nouveautés. 8 h. 3/4.– La Dame de chez Maxim.
Bouffes-Parisiens. 9 h. »/». Champignol malgré lui.
Cluny. 8 h. 1/2. Vauluisant et C». La Marraine de Charley.
Déjazet. 8 h. 3/4.– Le Chemin. Tous criminels.
Th. de la République, 8 1/2.– La Fille des chiffonniers.
Folies-Marigny. 81/2. Œuvres d'art. Un siècle de grâce.
Olympia. 8 h. 1/2. Fregoli. Belle aux cheveux d'or.
Hippo"drome:pl.Clichy,8h.l/2.– Matin.jeudietdim.2h.l/&
Fol.-Bergère. 81/2. Cythère. Los éléphants. Otero. Darto.
Cas.de Paris.81/2. Sandow. Cléopâtre. Matsui. Charmion.
Nouv Cirque. 8 1/2.– Les Cow-Boys. Chasse au sanglier.
Cira. Medrano. 8 h. 1/2. Conchas. Freire. Gaberel.
Cigale. Tél. 407-60. Voilà pour Lorigchamps 1
Mus. Grévin. Bonaparteàla Malmaison. Orchestre dames
A l'Exposition
Vieux Paris. 3 h. concert Colonne. De 4 à 7 h. spect. dive™.
Vil. Suisse, Av. Suffren, de 10 h. matin à 11 h. soir, 1 fr<
Maréorama Hugo d'Alesi.– Illusion d'un voyage en mer.
Palais de l'Optique (Ch. de Mars). La Grande Lunette da
1900. 60 attractions. Entrée, If. 50. Avec bon Expon, lfr.
Grande Roue. Merv. ascension sans vertige de 10 h. m. à
minuit. Entrée sans ticket Exposition. 10 attract. grat.
Venise à Paris, av. Suffren. Gondoles, concerts, attr., etc.
Th. Indo-Chinois(Trocad.) Danses parsis. Gléo deMérode.
Transvaal et Afrique sauvage,26,r.Fédération. lOm.àmin.
Flibustiers au Transv.Rep.4et 9 h. Ent.:lfr. et pl. réserv.
Panorama Marchand. Trocadéro. Porte 6. Dioramas. 1 fr.
Panorama de Madagascar (Trocadéro). Reddition de Ta-
nanarive. 12 dioramas de la conquête. Entrée: 1 fr.
Troe^déro. Exposition minière. Monde souterrain.
Tour du Monde. Panorama animé et mouv'. Dioramas.
Théâtre exotique, troupes étrangères. Reprns variées.
Tour Eiffel. 9 h. mat. à 10 h. soir. Restaurant 1" étage.
CÂ1S fVUf\! 12$ if* A MT'' olufpprient pour ItTOlLBTTM.
EAU D'HOUBIGANTROUBIGA.UT. 19.Faub.Saint-RoWrb
ÊA&J U HUllEllIsAnl I HOUB1OAMT. i9.Faub.SaiDt-Honot*.
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