Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1887-02-06
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 06 février 1887 06 février 1887
Description : 1887/02/06 (Numéro 9408). 1887/02/06 (Numéro 9408).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
'LE TEMPS.- 6 Février 1S87.
Vous n'oublierez pas, particulièrement, les instruc-
tions contenues dans la circulaire du 27 octobre 1884,
relative à la déclaration à exiger des candidats il est
de toute nécessité de mettre fin aux tentatives de frau-
de et que les candidats ne puissent ignorer les peines
auxquelles ils s'exposent.
L'assemblée générale annuelle de la Société
nationale d'encouragement à l'agriculture aura
lieu à l'hôt'1! Continental, les mardi 8, mercredi 9
et n. u <1 10 février, à une heure et demi sous la
présidence île M. Teissemnc i'e Bort. Un banquet
clôturera jeudi soir les travaux de la Société. •
Nous rappelons que c'est demain qu'aura
lieu la première dos solennités du cinquantenaire
des chemi s de fer à Vinc^nnes. Les préparatifs
̃ d'inauguration des premières fermes sont termi-
nés, et les habitants des arrondissements voisins
du bois pavoisent leurs habitations.
Un défilé comprenant des musiques militaires,
des Sociétés chorales et de gymnastique aura lieu
à midi et demi, depuis la rue de Lyon jusqu'au
bois de Vincennes.
Le soir, un banquet offert par le comité d'orga-
nisation au comité de patronage aura lieu à l'hô-t
tel Continental.
Treize personnes, dont dix enfants de quatre à
dix ans, ont été mordues dimanche dernier par un
chien enragé dans la vallée rie Thann (Alsace). ).
Les blessés, qui sont tous grièvement atteints,
principalement à la figure et aux mains, sont im-
médiatement partis pour Paris, où ils sont arrivés
jeudi matin.
M. Rumpler, vice-président de la Société de pro-
tection des Alsaciens-Lorrains, est allé les recevoir
à la gare de l'Est et les a conduits immédiatement
au laboratoire de M. Pasteur, où on leur a donné
des soins empressés.
Tout ce petit monde va bien jusqu'à présent.
Voici qui doit inspirer une singulière mé-
fiance à toutes les demoiselles fiancées non à
l'égard des futurs époux, mais à l'égard de cer-
tains individus qui se tiennent par trop au cou-
rant des bans publiés par les mairies
Mlle Eugénie B. demeurant faubourg Saint-
Antoine, est fiancée à un ouvrier militaire de Join-
ville, nommé Maurice. [211e recevait hier .après
midi la visite d'un monsieur fb'-t élégamment vêtu
et portant une rosell.* multicolore àla boutonnière.
Mad^moisfllf, lui dit-il, je viens présenter à M.
Maurice une note de 12 fr. 60 qu'il me doit pour
surcroît de travail. Je sais qu'il doit venir tout à
l'heure vous rendre visite, et je vous demande
l'autorisation de l'attendre un peu. Mon fiancé,
répond Mlle B. ne doit venir que dans une
heure. Mon Dieu! que c'est ennuyeux! j'ai jus-
tement à faire. Qu'à cela ne tienne, dit la jeune
fille. Laissez-moi votre reçu, je vais vous donner
la somme.
Le monsieur bien mis accepte avec empresse-
ment, et Mlle B. ne peut constater qu'à l'arrivée
de M. Maurice qu'elle a été victime d'un escroc.
Une plainte a été déposée chez M. Delamare,
commissaire de police.
Un drame émouvant s'est déroulé hier matin,
rue Traversière, parmi une pauvre famille d'ou-
vriers. Après être restée un an dans les hôpitaux,
la mère, Mme J. était revenue auprès de son ma-
ri et de ses quatre enfanls, dont l'aîné n'a pas en-
core douze ans. Mais, atteinte d'une affection can-
céreuse inguérissable, elle n'avait pu reprendre
son état de lingère, et elle voyait avec une profonde
tristesse qu'elle n'était qu'une charge de plus dans
le ménage. Le mari, tourneur sur bois, gagne
4 francs par jour; comment vivre six sur cette
somme et payer en outre des frais de médica-
ments ?
Affolée par cette terrible situation, Mme J. ré-
solut d'en finir avec la vie. Une première fois, au
pont d'Austerlitz, elle tenta de se jeter dans la
Seine. Des passants la retinrent au moment où
elle enjambait le parapet. Hier matin, enfin, après
le départ de son mari, à sept heures, elle alla sur
la passerelle qui relie les deux corps de bâtiment
de la maison qu'elle habite et se jeta dans le vide,
d'une hauteur de dix mètres environ. Elle tomba
sur la tête et la mort fut instantanée.
Dans l'après-midi d'hier, vers deux heures, le
nommé Dumont, exerçant un métier connu sous
le nom « d'écumeur de rivières », trouvait dans la
Seine, près de Saint-Denis, le cadavre d'un homme
vêtu d'un habit de cérémonie, cravaté de blanc et
chaussé de bottines vernies. Il alla aussitôt faire
part de sa lugubre découverte à M. Girard, com-
missaire de police, qui ordonna le transport du
cadavre à la morgue de la localité et ouvrit une
enquête.
On apprit que le corps était celui d'un nommé
K. âgé de trente ans, voyageur de commerce.
Cet homme s'était marié de'la veille.
Un individu nommé Charles Tarlier, âgé de
soixante-deux ans, avait trouvé le singulier moyen
d'assurer son existence en se contentant de pren-
dre force tournées chez les marchands de vins. Il
entrait chez ceux qui possèdent des billards dans
leur établissement, prenait un petit verre, faisait
un brin de causette avec le patron et, profitant
d'un moment d'inattention de celui-ci, substituait
aux billes d'ivoire des billes en plâtre. Enhardi par
le succès, il retourna hier chez un débitant du
faubourg du Temple, M. Machura, qui avait été
•déjà sa victime au mois de novembre dernier. Mal-
heureusement pour Tarlier, il fut reconnu et con-
duit chez M. Depaix, commissaire de police. Il était
porteur d'un nombre considérable de billes en
plâtre.
–Une rencontre à l'épée a eu lieu, hier,aux envi-
rons de Saint-Quentin, entre M. Doumer, rédacteur
du journal républicain de Laon la Tribune, et M.
Bray, rédacteur du Journal- de Saint-Quentin, organe
conservateur.
M. Bray ayant été blessé à la poitrine, les té-
moins et les médecins ont arrêté le combat.
On nous écrit de Valence, 4 février
L'église de Bourg-Iès- Valence a été dévalisée l'a-
"vant-dernière nuit. Les troncs et le tabernacle
ont été forcés et les vases sacrés ont été enlevés.
Les voleurs, qui étaient au nombre de quatre, se
sont introduits dans l'édifice en. forçant une fenê-
tre. Aux cris Au voleur poussés par un voisin
qui les avait aperçus, les malfaiteurs ont pris la
fuite.
On nous écrit de Viviers (Ardècho)
Un crime ayant pour mobile une cause des plus
futiles vient d'être commis dans la petite com-
mune de Saint-Thomé (Ardr-che).
A la suite d'une contestation au sujet du partage
d'un porc élevé en commun, la veuve Rocher, âgée
de soixante-quinze ans, envoya une citation en
justice de paix à son neveu Crespis, qui demeure
dans la même maison qu'elle.
La femme Crespis, furieuse, se rendit le 2 février
au soir chez sa tante et après une discussion vio-
lente se jeta sur elle et l'étrangla; elle pendit en-
suite le cadavre à une poutre pour faire croire à
un suicide.
Un voisin qui avait entendu le bruit de la que-
relle prévint aussitôt le maire et la gendarmerie.
Le parquet de Privas se rendit sur les lieux et,
après une rapide enquête, parvint à arracher à la
femme Crespis l'aveu de son crime.
Elle a été arrêtée ainsi que son mari, qui pro-
teste énergiquement de son innocence. Tous deux
ont été écroués hier à la prison de Viviers.
La femme Crespis est âgée de vingt et un ans et
son mari de vingt-trois.
On nous écrit de Ribérac, 4 février
Une fillette, Mlle Dufraisse, vient de subir la con-
tagion de la rage dans des circonstances singu-
lières.
Son père avait un chien qui fut abattu il y a
quelques semaines et chez lequel tous les symp-
tômes de la rage furent reconnus. Or, l'enfant
avait l'habitude de faire lécher par le chien ses
mains couvertes d'engelures. Néanmoins, on ne
songeait à aucun danger possible, lorsque, ces
jours derniers, elle est devenue de plus en plus
triste et souffrante.
M. Dufraisse a immédiatement conduit sa fille au
laboratoire de M. Pasteur.
Renseignements utii.es. Le ministre des travaux
publics vient d'autoriser la mise en exploitation à par-
tir du 10 février 1887, du chemin de fer d'Arles à la
Tour-Saint-Louis. Cette ligne a une longueur de 40 kilo-
mètres et demi.
Ln Compagnie transatlantique vient de modifier les
heures de départ de ses courriers rapides postaux du
mardi et du samedi. Ils quitteront désormais Alger à
midi, au lieu de cinq heures du soir. De cette façon
les passagers pourront prendre à Marseille le train ra-
pide du soir, et le trajet d'Alger à Paris pourra s'effec-
tuer en quarante-six heures.
™ i u !̃»– ̃ il «aanmi .iimiiiimin
JOURNÉE PARLEMENTAIRE
4 FÉVRIER 1887
Chambre de s Députés
1>A SÉANCE
Le budget des dépenses correspondant à l'ar-
ticte premier de la loi des finances est complète-
ment terminé.
Le discours de M. Raynal un vrai discours
ministériel a vengé le corps des ponts et chaus-
sées des attaques dont il a été l'objet et qui re-
jaillissai ̃nt contre l'administration si longtemps
dirigée par le député de la Gironde.
M. Raynal a démontré, comme l'avait fait M.
Millaud, que la prétendue décadence de nos ports
est remplacée en réalité par une prospérité crois-
saute et cette décadence n'est pas plus relative
qu'absolue, car non seulement nous avons pro-
gressé, mais nos progrès ont été plus rapides, en
même temps que moins coûteux que ceux de nos
voisins.
On parle toujours, pour les opposer aux nôtres,
des ports de l'Angleterre et en particulier de Li.
verpool. Sait-on quon se plaint vivement à Man-
chester, à Birmingham, du port de LiverpooJ, où i
l'on fait tout pour les navires et rien pour les
marchandises. D'ailleurs, commpnt comparer les
̃ 'eux pays? Il est tel port d'Angleterre, celui de
Cardiff par exemple, qui appartient à un particu-
lier, et M. le marquis de Bute s'est refusé à ré-
pondre au questionnaire de l'enquête ouverte par
le Parlement, en alléguant que Cardiff n'était qu'une
entreprise privée, private undertaking. Les droits
de port eue l'on préconise n'aboutiraient qu'à as-
surer la prépondérance des ports d'Anvers, de
Rotterdam, de Bremerhaven, de Hambourg, qui I
font à Dunkerque et au Havre une concurrence di-
recte. En Belgique, en Hollande, en Allemagne,
comme en France, c'est d'ailleurs l'Etat qui inter-
vient pour la plus grande part dans la construc-
tion des ports.
Indépendamment de l'Angleterre, qui a un sys-
tème spécial, la France est le pays qui a fait le plus
largement appel au concoursdeschambresdecom-
merce elle l'a fait après les conventions, dont M.
Raynal déclare en passant qu'il porte allègrement
la responsabilité. Une seule chambre de commerce
a refusé ce concours c'est celle de Cette, que re-
présente à la Chambre M. Salis, le partisan déclaré
des droits de port et l'adversaire de l'ingérence
de l'Etat dans les travaux de nos ports mari-
times
C'est au conseil supérieur des ponts et chaus-
sées que Ton impute la prétendue infériorité de
notre outillage. M. Raynal proteste éloquemment
contre ces injustes critiques. Ce conseil est un
corps purement consultatif: il est loin de semon-
trer réfractairc au progrès et animé de l'esprit
exclusif dont l'ont accusé M. Laur et d'autres en-
core.
Sur quatre ministres « laïques » qui ont passé
dans ces dernières années aux travaux publics et
qu'on ne peut en conséquence accuser de camara-
derie, il n'y en a pas un qui ne reconnaisse
les services "considérables du conseil des ponts et
chaussées
On reproche aux ponts et chaussées l'esprit de corps.
Il peut y avoir eu quelques abus, mais l'institution of-
fre bien des avantages. Tout le monde sait ce qu'il y a
de labeur, d'honnêteté, d'attachement au devoir dans ce
corps des ponts et chaussées.
Tous les ingénieurs sont sollicités par l'industrie pri-
vée, tous pourraient trouver des positions très lucrati-
ves, (C'est 'vrai !) et cependant ils nous restent. Eh bien,
en présence de pareils faits, je ne me sens pas le cou-
rage de discuter avec M. Liur la misérable indemnité
qui leur est attribuée. (Très bien très bien !)
L'honorable M. Laur dit qu'il faudrait rajeunir ce con-
seil en y faisant entrer des ingénieurs civils.
Je suis un des premiers qui aient fait entrer les ingé-
nieurs civils dans les commissions où ils pouvaient
figurer. Mais il n'est pas sérieux de dire qu'on peut les
faire entrer dans ce conseil supérieur des ponts et
chaussées.
Lesquels auriez-vous? Car, parmi les ingénieurs ci
vils comme partout, il y a les bons et les mauvais.
(Très bien très bien Auriez-vous les bons ? Non, car
ils gagnent dans l'industrie privée des traitements de
beaucoup supérieurs à ceux que l'Etat leur offrirait.
Vous n'auriez donc que les mauvais, et c'est pour cela
que j'ai apprécié une interruption de l'honorable M.
Reymond, qui sait, lui, les services rendus par les in-
̃ génieurs des ponts et chaussées. (Très bien très
bien !)
M. Reymond. Vous êtes laïque, monsieur Raynal.
M. Raynal. Vous en êtes un comme moi. Nous
sommes deux laïques et deux bons. (Rires sur un
grand nombre de bancs.)
L'inspection générale des ponts et chaussées, c'est le
couronnement de la carrière des ingénieurs, et, si elie
n'est pas largement rétribuée, c'est une raison de plus
pour ne pas la faire disparaître, car elle est la sanc-
tion de toute une carrière.
M. Raynal est vivement applaudi. M. Salis, rap-
porteur du budget extraordinaire des travaux pu-
blics, essaye vainement de reprendre avec son em-
portement méridional la double thèse du mauvais
état de nos ports et des fautes des ponts et chaus-
sées.
On a jeté à la mer 40 millions à Dunkerque,
24 millions à Saint-Malo, en acceptant des travaux
défectueux A Bordeaux, au Havre, le port s'ensa-
ble et les transatlantiques sont forcés de rester en
rade! La faute en est,, dit M. Salis, au conseil su-
périeur des ponts-et-chausséos, et il n'est que
temps de briser cette féodalité qui crée un Etat
dans l'Etat.
Après quelques observations de M. Vernhes qui,
Jui, attribue tout le mal aux traditions monarchi-
ques qui régnent dans nos administrations, la
discussion générale est close.
M. Laur retire son amendement sur le personnel
des ponts et chaussées, se déclarant satisfait de la
promesse du ministre de présenter un projet pour
donner Je rang d'ingénieur aux conducteurs qui
en font fonction.
M. Peytral demande que Ton recrute les officiers
de port parmi les anciens capitaines au long
cours. Ce sera une satisfaction pour la marine
marchande, si cruellement éprouvée.
M. MiJlaud répond que, sur 22 capitaines et 51
lieutenants de port, 6 capitaines et 6 lieutenants
seulement, sortent de la marine de l'Etat.
M. Périllier réclame une augmentation du cré-
dit relatif à t'inspection commerciale des chemins
de fer. Les Compagnies prennent deux ans et plus
de deux cents employés pour préparer certains
tarifs, lorsque l'Etat n'a que trente employés pour
les examiner en un mois.
L'amendement de M. Périllier, repoussé par M.
Prevet au nom de l'économie, n'est pas pris en
considération, et la Chambre passe au budget du
commerce.
Un discours de M. Leydet constitue toute la dis-
cussion générale de ce budget.
Le député des Bouches-du-Rhône se plaint des
ajournements incessants des lois d'affaires; il si-
gnale l'urgence de la réforme consulaire.; il vou-
drait enfin placer les tarifs commerciaux des Com-
pagnies sous le contrôle du ministre du com-
merce et non du ministre des travaux publics.
Nous avons deux armées pour lesquelles nous
devons faire tous les sacrifices, l'armée de la dé-
fense du territoire et l'armée du travail. II n'est
pas un des sacrifices que l'on fera pour l'une ou
pour l'autre qui ne doive tourner au profit et à la
gloire du pays!
M. Leydet a terminé et la Chambre passe aux
chapitres.
M. Reymond obtient une augmentation de 30,000
francs pour les bourses à l'Ecole centrale.
M. Jonglez se plaint de l'insuffisance de notre
enseignement professionnel supérieur, et il de-
mande l'institution d'un comité consultatif chargé
d'étudier le programme des nouvelles écoles in-
dustrielles à créer.
M. deHérédia, rapporteur, repousse l'interven-
tion de l'Etat dans les programmes; il faut laisser
agir l'initiative individuelle, comme l'a fait le con-
seil municipal pour l'Association philotechnique,
dont l'orateur s'honore d'être le président. l.
M. Jonglez ne proposant aucun amendement, la
Chambre passe à un crédit relatif aux médailles
d'honneur à distribuer aux vieux ouvriers qui ont
trente ans de services" dans le même établisse-
ment.
M. Félix Faure fait remarquer que 4,000 fr. sont
une somme bien insuffisante pour 4,800 postu-
lants.
M. de Héré lia déclare que la commission consent
à porter le crédit à 14,000 fr., qui suffiront pour
donner satisfaction aux demandes des solliciteurs.
M. Félix Faure voudrait 70,000 fr. les ouvriers
qui ont droit à ces médailles ne sont pas des solli-
citeurs, et ce sont leurs patrons qui réclament
pour eux cette récompense nationale.
M. Rouvier, président de la commission, inter-
vient dans le débat et fait observer qu'on pourra
multiplier les médailles en les démocratisant ce
n'est pas tant une pièce d'argent qu'un signe
d'honneur que recherche l'ouvrier.
L'amendement est retiré. Retiré aussi un amen-
dement de M. Camille Fouquet tendant à augmen-
ter le crédit consacré aux pèches maritimes, déjà
majoré de 600,000 francs par rapport à l'an der-
nier.
Le budget du commerce, qui clôt l'ensemble des
tableaux A annexés à l'article 1er de la loi des fi-
nances, se trouve ainsi terminé. Il ne reste plus
pour pouvoir voter cet article, qui est celui des ]
dépenses du budget ordinaire, qu'à discuter les
chapitres 5 et 86 du ministère des finances, qui ont
été réservés. Mais la Chambre décide, sur la propo-
sition de M. Wilson, rapporteur général, qu'elle
statuera au préalable sur les tableaux F, G et H,
relatifs aux dépenses sur ressources spéciales et
auxbudgeis annexes, rattachés pour ordre au bud-
get général (art. 15 à 22) de la loi des finances. Au-
jourd'hui, en conséquence, discussion des budgets
de la Légion d'hon leur, des monnaies, des che-
mins de fer de l'Etat, et lundi sans doute seule-
ment le fameux chapitre 5, c'est-à-dire la question
de l'amortissement.
Dépôts de rapports et de propositions
Au cours de la séance, M. le ministre des affaires
étrangères a déposé le projet de loi adopté par le Sénat
portant approbation de la convention d'union interna-
tionale pour la protection delà propriété littéraire.
Sénat
La commission des finances
M. Flourens a donné hier à la commission des
finances, sur les différents chapitres de son bud-
get, les explications de détail que lui ont deman-
dées les commissaires. L'accord est complet entre
le ministre et la commission.
Lorsque les commissaires se sont levés, quel-
ques-uns ont demandé tout à fait officieusement
au ministre s'il y avait lieu de s'alarmer sur la
situation européenne. M. Flourens a assuré la
commission que les dépêches reçues par lui étaient
absolument rassurantes et ne justifiaient en au-
cune façon les paniques qui s'étaient produites.
LA SÉANCE
Le Sénat a continué hier et presque achevé la
discussion de la proposition de loi de M. Batbie
sur la nationalité et la naturalisation. Il a décidé
que l'enfant né en France de parents étrangers
pourrait, jusqu'à l'âge de vingt-deux ans accom-
plis, non pas solliciter la nationalité française,
mais la réclamer comme un droit. De plus, les lon-
gueurs des coûteuses formalités d'une demande de
naturalisation sont supprimées: une simple décla-
ration suffira.
M. Isaac a demandé la gratuité de la naturalisa-
tion pour les étrangers résidant aux colonies;
M. Naquet a demandé la gratuité absolue pour
tous les étrangers qui, ayant dépassé l'âge de
vingt-deux ans, la demanderaient à l'avenir. Mais
le vote de l'un de ces deux amendements entraîne
la suppression d'un droit d'enregistrement qui
figure au budget, et la Chambre des députés, en
vertu de ses prérogatives financières, doit préala-
blement être consultée sur ce point.
Le débat continuera lundi, jour de la prochaine
séance..
IMi.JsUi~U 2~.
Un nouveau moteur.– On n'a pas perdu le sou"
venir du déplorable accident qui s'est produit sur
la Seine, à Asnières, le 16 décembre dernier. Trois
personnes montaient un bateau sur lequel allait
être fait l'essai d'un appareil nouvellement imagi-
né, à l'aide duquel un navire pourrait désormais
avancer sur l'eau, sans rames, sans voiles, sans
hélice; c'étaient MM. Buisson, ancien représentant
de l'agence Havas à Bucarest, et Ciurcu, jeune ré-
fugié roumain, et un tout jeune homme de quinze
à seize ans, Maigret, qui devait tenir le gouver-
nail. Le bateau avançait, en effet, remontant le
courant, quand tout à coup éclata une formidable
détonation. L'embarcation fut submergée, le jeune
pilote disparut sans que son corps ait pu être ja-
mais retrouvé, et M. Buisson, retiré de l'eau, dans
un état pitoyable, mourut au bout d'une demi-
heure. Seul, M. Ciurcu, légèrement atteint, put
gagner le bord à la nage et a survécu à l'explo-
sion.
Le parquet l'a poursuivi pour homicide par im-
prudence.
M. Ciurcu, qui s'est défendu lui-même, et en fort
bons termes, n'accepte pas ces reproches. Il a don-
né les explications suivantes
Mon ami Buisson et moi, dit-il, sommes les auteurs
d'un nouveau procédé de propulsion que nous nous
proposions d'employer à la locomotion des aérostats.
Toutes nos expériences et nous en avons fait de
nombreuses -nous avaient démontré la parfaite inno-
cuité de notre système; la base de notre invention était
la découverte que nous avions faite d'une poudre spé-
ciale. Nous nous étions mis en relations avec le mi-
nistre de la guerre, et M. Maurouard, chef de divi-
sion des poudres et salpêtres, avait été délégué par
le ministre pour assister à nos expériences. Il rédigea
un rapport favorable, et nous fûmes renvoyés par
le ministre devant la commission d'aérostation mi-
litaire.
Le 16 décembre, nous avons voulu faire marcher no-
tre machine sur un bateau que nous nous étions pro-
curé à Asnières dans cette vie. Etaient présents M. le
comte d'Hérisson et M. Edmond Bhnc, qui devaient
nous fournir des fonds. Mon ami Buisson s'était rendu
le premier à Asnières pour préparer la machine; nous
nous servions ce jour-là d'un générateur tout nouvelle-
ment inventé par nous; ce générateur était ^timbré à
vingt atmosphères, quoique la pression ne dût pas en
excéder dix, et le générateur était pourvu de sou-
papes capables de prévenir toute exagération de pres-
sion.
Quand j'arrivai sur la berge avec M. d'Hérisson et M.
Edmond Blanc, nous trouvâmes le jeune Maigret déjà
installé dans le bateau. C'est Buisson qui était allé lui-
même le chercher. Je n'avais aucune objection à faire
et je n'en fis aucune. Il resta donc dans le bateau, que
Buisson mit en marche en tenant à la main l'ouverture
de la poignée du papillon servant à laisser sortir les
gaz qui en s'échappant produisent une poussée sur la
paroi opposée, et font ainsi marcher le bateau. Je me
trouvais moi-même tout près du générateur de l'appa-
reil où les gaz se produisent, lorsque j'aperçus sur le
manomètre que la pression montait rapidement et
d'une façon tout à fait anormale.
Aussitôt se produisit une explosion formidable, et je
fus soulevé à une certaine hauteur et jeté dar.s la
Seine. Buisson et Maigret ont été également projetés,
ou pour mieux dire, ils ont disparu engloutis. Le pre-
mier, mon pauvre ami, avait les jambes broyées et le
ventre ouvert; il est mort quelques instants après être
sorti de l'eau quand au jeune Maigret, il a disparu
avec la machine et le bateau, dont on n'a retrouvé que
la coque toute défoncée.
M. le président. Eh bien, selon vous, quelle est la
cause de l'accident?
Le prévenu. Evidemment l'accident s'est produit
parce que l'on n'a pas pu ouvrir assez vite le papillon,
ce qui a-urait facilité la sortie du gaz.
M.- le président. Et pourquoi ce papillon n'a-t-il pas
fonctionné?
Le prévenu. Ah cela, je n'ai pas pu m'en rendre
compte.
Suivant M. le comte d'Hérisson, qui a considéré
l'invention « comme merveilleuse et appelée à ren-
dre de grands services », l'explosion est due « non
à là' défectuosité de la construction, mais à l'im-
prudence des inventeurs».
Bien qu'ayant déjà manqué sauter pour n'avoir
pas pu une première fois, sous la pression des
gaz, ouvrir le papillon, ils avaient, ce jour-là,
chargé encore leur machine d'une quantité supé-
rieure de poudre, dont, une fois allumée, ils n'a-
vaient plus été maîtres de modérer la combustion.
Avec une machine semblable, ils «étaient à cheval
sur un obus ». C'est effectivement l'impossibilité
de manœuvrer le papillon qui a amené la rupture
de l'appareil par suite de l'accumulation énorme
de gaz qui s'est produite.
L'expert, M. Kremer, ingénieur des arts et ma-
nufactures, estime que MM. Buisson et Ciurcu ne
se sont pas bien rendu compte « de leur composi-
tion et, par conséquent, des dangers que présentait
son emploi ». Ils auraient dû « requérir le con-
cours d'un ingénieur, qui certainement se serait
opposé à une semblable expérience ».
Le tribunal a remis son jugement à huitaine.
Affaire Dreyfus-Itabuel. M. Lucien Rabuel
est assigné, à la requête de M. le procureur de la
République, à comparaître Je mercredi 9 février
prochain à l'audience de la 9° chambre, jugeant en
police correctionnelle, pour répondre « des vio-
lences et voies de fait » commises sur la personne
de M. Camille Dreyfus, député de la Seine et direc-
teur de la Nation.
On annonce que M. Dreyfus se portera partie ci-
vile.
LECTURES FRANÇAISES
LE FUTUR PAPE
Quel sera le successeur de Léon XIII? Quel est le
parti qui l'emportera dans le prochain conclave?
Sera-ce la politique libérale et temporisatrice
inaugurée par le chef actuel de l'Eglise dès
son avénement et dont il ne s'est jamais départi.
Ce sont ces questions si importantes que l'écrivain
qui signe comte Paul Vasili et que le Français af-
firme être M. Henri des Houx examine dans la
dernière partie de son intéressante étude sur la
société de Rome, publiée dans la Nouvelle Revue. Il
indique d'abord l'état des partis dans le sacré-
collège, car là aussi les divisions, quoique mieux
dissimulées que dans les assemblées politiques,
sont profondes. L'unité et la concorde n'y existent
qu'en apparence. Trois éléments, dit-il, sont à
considérer parmi les cardinaux 1° l'élé'" ;nt pure-
ment romain, celui qui entoure le trône, qui par-
ticipe aux travaux des congrégations et qui ne re-
lève que du pape; 2° l'élément italien, formé par
les archevêques et évêques pourprés de l'Italie,
soumis à l'exequatur du Quirinal et dépendant au-
tant de la couronne d'Italie que du souverain pon-
tife 3° l'élément extérieur, formé par les cardi-
naux étrangers, archevêques et évoques relevant
des Etats catholiques ou appartenant à des nations
non catholiques.
Les Romains constituent un peu plus que la
moitié du sacré-collège, quarante environ sur
soixante-dix cardinaux. Tous, cependant, ne sont
pas Italiens. Actuellement on en compte dix rési-
dant à Rome, dont quatre sont Allemands, un
Russe, un Autrichien, un Anglais, un Polonais, deux
Français. L'élément germanique et anido-saxon
domine donc dans ce petit groupe. Les évêques
italiens cardinaux sont au nombre de neuf. Tous
naturellement, à l'exception de l'archevêque de
Palerme, qui est tout à fait indépendant du gou-
vernement italien, sont animés de bonnes inten-
tions à l'égard du gouvernement qui les entre-
tient. Sept de ces cardinaux sont acquis à la poli-
tique de conciliation. C'est parmi eux que le Qui-
rinal désignera son candidat à la tiare. Les cardi-
naux non résidents en Italie sont au nombre de
vingt-cinq environ, dont cinq Autrichiens, quatre
Anglais et seize appartenant aux nations latines
autres que l'Italie. Ces étrangers pourraient exer-
cer une grande action dans le conclave si les gou-
vernements dont ils relèvent s'étaient au préafable
entendus. Mais comme cela ne se fera probable-
ment pas, leur influence sera à peu près nulle. Ce
sont les Romains et les Italiens qui déciderront
de l'élection. C'est l'Italie et l'Allemagne qui requer-
ront dans le prochain conclave et qui y roqueront
d'accord. Il peut en résulter de graves conséquen-
ces au point de vue de l'avenir de la papauté. Au-
trefois, quand la terre romaine était une terre
neutre, il était tout naturel que les Italiens eus-
sent la prépondérance dans le sacré-collège et
fournissent son chef à la catholicité. Mais actuelle-
ment, où la terre romaine est devenue terre ita-
lienne, qu'elle dépend d'une puissance civile qui
grandit chaque jour, qui a des intérêts politiques
à soutenir dans le monde, il n'est plus équitable
que cette puissance dispose de la majorité dans le
Sénat de l'Eglise. Le caractère universel de l'insti-
tution finirait nécessairement par souffrir d'un tel
état de choses, et le moment ne tarderait pas à
venir où le pape ne serait plus considéré que com-
me un évêque italien.
Toutefois, au point de vue politique, la faction
dévouée à l'unité italienne n'a pas la majorité dans
le sacré-collège Elle compte de quinze à vingt voix,
mais elle espère dans le concours de la faction libc-
ralf1, celle qui prévaut actuellement dans le gou-
vernement tle l'Eglise. Il n'y aurait donc rien d'im-
possible à ce qu'un membre de la faction italienne
vînt à passer avec le concours de quelques-uns des
cardinaux étrangers. En ce cas, ce serait la conti-
nuation de la politique de Léon XIII. «Nous aurions
encore, dit M. Vasili, un pape libéral, perspective
qui n'a rien d'enrayant pour beaucoup, mais, de
plus, un.pape italianissime, perspective beaucoup
moins rassurante pour les Français, les Espagnols
et les Polonais ». Donc aux gouvernements de
prendre leurs précautions s'ils veulent qu'à la
tête de la catholicité se trouve un pontife vraiment
indépendant, vraiment neutre, qui ne favorise pas
une puissance au détriment des autres.
Comment s'appplera le futur pape ? Le person-
nage le plus en situation de répondre à cette ques-
tion est assurément Mgr Cataldi, préfet des céré-
monies au Vatican, qui jouit auprès de Léon XIII
d'une influence considérable et qui, par ses rela-
tions étrangères, dispose d'une singulière puis-
sance. Mieux que quiconque il connalt les coulis- I
ses ecclésiastiques, si bien que, dans les dernières
années du pontificat de. Pie IX, quand on lui de-
mandait Qui sera pape, il répondait invariable-
ment Pecci; et l'événement a justifié son dire. Au-
jourd'hui il ne répond pas aussi nettement à cette
même question; il ne dit pas le nom du cardinal
auquel doit écheoir la tiare, seulement il affirme
que le futur papes'appellera Grégoire XVII ou Clé-
ment XVt Sûrement il ne s'appelera pas Léon XIV.
C'est ce Mgr Cataldi qui fut envoyé, il y a quel-
ques années, à Paris pour porter la barrette à Mgr
Czaki. Le comte Vasili raconte à ce propos l'a-
necdote suivante
Les cuirassiers officiels et le déjeuner de l'Elysée ont
laissé d'imposants souvenirs à l'excellent prélat. L'hos-
pîtalité de M. Grévy lui a plu, et il hausse ses larges
épaules quand on accuse notre président de parcimonie
bourgeoise. Après le repas, le chef de l'Etat remit, sui-
vant l'usage, à Mgr Cataldi la croix d'officier de la Lé-
gion d'honneur; il fit le même cadeau à l'autre ablégat
chargé de la barrette destinée à Mgr Lavigerie. Mais
Mme Wilson prit à part Mgr Cataldi, et lui dit « Mon
père sait bien quel rang vous occupez dans la cour pon-
tificale. L'usage s'oppose à ce que vous soyez traité au-
jourd'hui autrement que votre collègue; mais, à Rome,
vous trouverez à l'ambassade française la croix de
commandeur. » Ainsi fut fait, et Mgr Cataldi bénit M.
Grévy.
Mgr Cataldi est un ami de la France.
NÉCROLOGIE
Hier vendredi ont eu lieu, à Saint-Etienne, les
obsèques de M, Victor Duchamp, avocat, conseiller
général de la Loire pour le canton nord-ouest de
Saint-Etienne, ancien maire de Saint-Etienne.
Né à Yssingeaux en 1815, M. Victor Duchamp
était notaire à Monistrol au moment du coup d'E-
tat du 2 Décembre poursuivi en cour d'assises et
acquitté, il se réfugia à Genève. Il revint à Saint-
Etienne en 1868 et se lit inscrire au barreau. Il fut,
après le 4 Septembre, un des chefs du parti répu-
blicain dans le département, et devint conseiller gé-
néral et maire de la ville, mais il renonça bientôt
à la politique militante.
M. Raige-Delorme, bibliothécaire honoraire delà
Faculté de médecine de Paris, vient de mourir, à
l'âge de quatre-vingt-douze ans.
Attaché pendant quarante ans, comme sous-bi-
bliothécaire ou comme bibliothécaire en chef, à la
Faculté de médecine de Paris, M. Raige-Delorme a
collaboré aux Archives générales de médecine, dont il
fut l'un des fondateurs, et au Dictionnaire encyclopé-
dique des sciences médicales, dont il partagea dès le
début la direction avec Dechambre.
Mme veuve S. Maunheim est décédée le 4 cou-
rant en son domicile, 25, boulevard Poissonnière.
Ses obsèques auront lieu demain dimanche 6, à
trois heures très précises. On se réunira à ta mai-
son mortuaire.
Sa famille prie les personnes qui n'auraient pas
reçu de billet de faire part de considérer le pré-
sent avis comme une invitation.
LIBRAIRIE
La Nature, G. Tissandier (G. Masson, éditeur, 120,
boul. St-Germam, Paris}. N° 714, du 5 février.
Ce numéro renferme 10 articles, 10 gravures et le bul-
letin météorologique de la semame.
L'Economiste français, 2, cité Berg-êre. Directeur,
M. Paul Leroy-Beaulieu, de l'Institut. Sommaire du
numéro du 5 février 1887
La panique des Bourses du continent européen. Les
projets de réforme de la législation sur les mines.– La
Suède et la Norvège. Lettre d'Angleterre. La cons-
titution et les produits des réseaux ferrés de l'Inde
anglaise. Le commerce de Hambourg avec l'Afrique.
Le nombre des étrangers établis en France. Le
papier-monnaie dans la République Argentine. Revue
économique. Nouvelles d'outre-mer. Partie com-
merciale. Revue immobilière. Partie financière.
Tableaux du commerce de la France pendant les dix
dernières années.
BULLETIN COMMERCIAL
DÉPÈCHES COMMERCIALES
Buenos-Ayres, 3 février.
Change sur Londres, 47 1/4; dito sur Paris, 5.
Taux d'escompte sur le marché libre, 7 0/0
La demande locale pour les articles d'importation est
meilleure. La demande des provinces se ranime égale-
ment.
Laines. Expéditions, 90,000 balles stock, 38,000
balles.
Peu de transactions par suite des grandes préten-
tions de la part des détenteurs.
Le enoléra a complètement disparu.
Marseille, 4 février.
Blés. Marché calme; prix soutenus. Ventes 4,200
quintaux à livrer. Importations 6,075 quintaux. Tendre
Azoff 19 50 à 19 75. Azime Sébastopol 81 50 les 100 kil.
Bordeaux, 4 février.
Cafés. Guayra non gragé 105 fr. les 50 kil. entr.
Manille, 31 janvier.
Sucres.– Manille séché circa n° 9 type hollandais 10 s.
61/2 d., dito n° 7, 9 sh. 1/4 d.
Cafés, 68 sh. 6 den. par cwt f. à b.
Rotterdam, 3 février.
Etain. Biliton sur février fl. 61 1/4.
Anvers, 4 février.
Cafés. Santos rcgular nouv. 35 5'S cents entr.
Sucres bruts. Dtsp. 26 »» à >»>, 3 de mars 26 50 à
»» D.i, 3 de mai 27 »» à »» »». 3 d'octobre 26 25 à »» »»
les 100 kil.
Londres, 4 février.
Enchères de laines. Le catalogue comprenait au-
jourd'hui 13,932 balles.
Les acheteurs français et allemands sont plus réser-
vés les acheteurs américains achètent assez couram-
ment, et les laines qu'ils recherchent sont très fermes.
Londres, 4 février.
Sucres. Affaires très limitées. Demerara cristallisé
beau jaune 16 sh., bon 15 sh. Saint-Kitts 16 sh.– Sucres
de betteraves allemand 88 0/0 février 10 sh. 7 1/2 d.;
acheteurs a 10 sh. 6 den. plus 1/2 0/0; sur mars 10 sh.
7 1/2 deniers par cwt franco à bord. Sucres raffinés
pains couoés de Martineau 19 sh. 0 den.; cubes 16 sh.
9 den.: Titlers 17 sh. 3 den. par cwt franco à bord;
cubes de Taie n° 1. 19 sh. 0 den.: 2° qté. 17 sh. 6 den.
Cristallisés de Tate n° 1 (Liverpooli 17 sh. 6 d. fr. à bord.
n° 2, 16 sh. 3 den.; n° 3, 0 sh. 0 den. franco à bord.
P.uns coupés de Schwartz 17 sh. 6 d. franco à bord.
Sucres français en pains • Say 15 sh 6 d.; Lebaudy
15 sh. 3 d., f. à b.
Cafés.– Ceylan bon moyen 86 à 88, moyen 86/6, com-
mun 76. Rio 59 à 64. Java 57 à 63. Amérique centrale
77/6 à 90/6. Afrique 57/6.
Métaux. Cuivre Chili en barres compt. 38 liv. 15/ à
»» »»;»; dito à 3 mois 39 liv. 10 sh. » à »» liv. » sh. » d.
–Argent en barres, 47 liv. »/»; mexicain, »» liv. »/».
Anglais Tough 41/»» à 42/10; Best Selected «>•/»» à »»/>»>.
Anglais en lingots 105 à >>»»/»->. Fortes plaques 50 à 51.
Etain Détroits, 101 02/6 à»» liv. ;».; étr. à livrer à
3 mois 101 17 à à »»» 1. »»/». Australie »»» »/ à »»» »»/».
Plomb espagnol 12 liv. 12 sh. 6d. a»» iiv. »» sn. »/ d.
anglais en saumon 12 hv. 17 sh. 6 d. à » hv. »» sh. » d.
Zinc ordinaire 14 liv. 10 su. » à 14 hvres 15 sh. » d.
Mercure 7 tiv. 7 sh. 6 den. en crémières mains.
Glasgow, 4 février.
Fonte. Calme. Clôture, 44/4 comptant; courant, 44/7.
New- York, 4 février.
Change sur Londres, 4 85 1/4 cents.
Change sur Paris, 5 21 7/8 cents pour un dollar.
Cotons middling upland dispon. 9 1/2 cents la livre;
mai. 9 59; juin, 9 67 c. la livre
Stock des cotons, 913,000 balles.
Philadelphie, 4 février.
Pétrole raffiné, 6 1/2 cents le gallon.
New-Orléans, 4 février.
Coton middling upland, 8 7/S cents la livre.
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au lieu de le soulager Rien ne les arrête, ces con-
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SPECTACLES ET CONCERTS
A l'Odéon, la première de Numa Roumestan, fixée
au 8 courant, est reculée au vendredi 11. L'impor-
tance de la figuration et de la mise au point des
cinq grandes décorations exige ces trois jours de
supplément de travail.
La première matinée de l'œuvre de M. Alphonse
Daudet aura lieu le dimanche 13.
La répétition générale aura lieu à huis clos.
Ce soir:
A l'Eden -Théâtre, début de la troupe musicale du
Mabdi.
A l'Opéra, à minuit, bal masqué.
C'est ce soir samedi que doit avoir lieu à Milan, au
théâtre de la Scala, la première représentation d'Otello,
opéra en quatre actes, paroles italiennes de M. Boïto,
musique de M. Verdi.
D'après le Figaro, l'éditeur Ricordi et M. Gailhard ont
signé le contrat pour les représentations d'Otello à l'O-
péra. Verdi a promis de se rendre à Paris. On prétend
même qu'il se serait engagé à conduire l'orchestre du-
rant les premières représentations. Otello serait donné
à l'Opéra en mars prochain avec MM. La#sallo et Duc
et Mme Caron.
M. Carvalho assistera à la première représentation
d'Otello à Milan.
-A l'Opéra, h reprise d'Aïda aura lieu vers le 25 de
ce mois avec MM. Jean de Reszké et Melchissédec,
Mmes Richard et Caron.
Les débuts de Mile Berthe de Lafertrille se trouvent
encore reculés. Les Huguenots, que l'on avait annoncés
pour dimanche, seront remplacés par Faust.
La reprise de Sigurd aura lieu la semaine prochaine,
mercredi probablement.
-Le lendemain de la première représentation de
Franc-Chignon, au Palais-Royal, l'un des auteurs de cette
parodie recevait la lettre suivante
« Mon cher Busnach,
» Beaucoup de mots spirituels et pas un mot mé-
chant. Ça ne m'étonne pas de votre part. Merci à vous.
a A. dumas. s
M. François Coppée termine en ce moment un
drame en vers en cinq actes qu'il destine à l'Odéon pour
l'an prochain.
C'est Mlle Lemierre, une jeune élève du Conserva-
toire, qui jouera le rôle de F!eur-de-Marie dans les nou-
I veaus Mystères de Paris, ù l'Ambigu.
DE h'~
MAISON PARIS
Du
Loyauté faitma force j
_9t~-
Demain Lundi .?
GRANDE MISE EN VENTE ANNUELLE
DE
t~
RIDEAUX, LINGE
TOILES âJROySSEâUX
A NOTRE CLIENTÈLE
Nous ne saurions trop le répéter: Toutes
nos Toiles sont éprouvées et garantiesà l'usage;
tout notre Linge damassé sort exclusivement
des premières Fabriques; nos articles de Lin-
gerie, Trousseaux et Layettes, coupés et con-
fectionnés dans la Maison, sous notre sur-
veillance, sont toujours particulièrement
soignés; en un mot, nous ne mettons en vente
que des marchandises de premier choix.
Quant aux prix, s'ils sont établis sur des
qualités irréprochables, ils sont ramenés, en
même temps, aux dernières limbes possibles
du bon marché. C'est pourquoi, qu'il s'agisse
d'un Trousseau, d'une Layette ou d'achat de
Linge pour sa maison, la mère de famille éco-
nome peut s'adresser de confiance au Petit.,
Saint-Thomas.
A l'occasion de cette Grande Exposition,
et pour préparer l'arrivée des Nouveautés de
printemps, nous mettrons en vente, à partir de
LUNDI, A TRÈS BAS PRIX, toutes les an-
ciennes Marchandises, aussi bien les Étoffes
de demi-saison que les Étoffes d'hiver, ainsi
que les Articles confectionnés pour la toilette
cîcG Daines, des Hommes et des Enfants.
A tous nos Comptoirs •
Soldes& Occasions'"
ùu!uuo<&u~Mô!uHj
{Envoi Franco du Catalogue)
C'est M. LeteUier, premier prix du Conservatoiré
en 1879, qui a été nommé premier basson solo à l'or*
chestre de l'Opéra, à la place du regretté Verroust.
Mercredi prochain 9 février, au théâtre du Châ-
telet, aura lieu une grande matinée musicale et drama-
tique avec le concours de la musique du 45° de ligne et
celui des principaux artistes de la Comédie-Française,
de l'Opéra, des Nouveautés et des Bouffes.
Le produit de cette matinée sera versé à la caisse de
retraite des sapeurs-pompiers.
SPECTACLES DU SAMEDI 5 FEVRIER
Opéra. Minuit, 2° bal masqué.
Théâtre-Français.– h. »/».– Une Rupture.-Francillon.
Opéra -Comique.– 7 h. 1/2. Amour médecin. Traviata.
Odénn. 8 h. 1/2. Le Lion amoureux.
Gymnase. 7 h. 1/2. Miniature.– La Comtesse Sarah.
Vaudeville. 8 h. »/». Un mari malgré lui.- Conseil
judiciaire.
Variétés. 8 h. »/». Deux contre un.-Les Trente mil*
lions de Gladiatnr.
Châtelet.-8 h. »/».– Le Tour du monde en 80 jours.
Gaîté. 8 h. 1/2. La Cigale et la Fourmi.
Théâtre de Paris. 8 h. Les Cinq doigts de Birouk.
Palais-Royal. 8 h. "/». J'attends Ernest. Franc-
Chignon. Les Petites voisines
Pnrie-Saint-Martin. 8 h. »/>> Le Crocodile.
Ambigu. S h. »/». -Le Fils de Porthos.
Nouveautés. 8 h. 1/4.– Grand Turc– L'Amour mouillé.
Fohes-Dramatiques.- B h. »/». Paris en général.
Renaissance. 8 h 1/2. Un Début. Le Choix d'un
Gendre. -Tailleur pour dames.
Cluny. h. 1/4. Cavalier seul. L'homme n'est
pas parfait. Les Jocrisses de l'amour.
Menus-Plaisirs.– n. 1/4.– Le Roman.-Volapük-Revue.
Boulfcs-Parisiens. 8 h.»/». Rose-Polka.– Joséphine.
Déiazet.– 8 h.»,». Un mariage par huissier.– Femmes
collantcs.
Château-d'Eau.– h. 1/4. Vidocq -ou la police en 18–
-Les Pnlcliinello.
Eden-Théâire,– 8 h.1/2.– Eden-Revue. Sorcellerie noire.
Folies-Bergère. 8 h. 1/2. Spectacle varié.
Cirque.d'Hiver.– 8 h. Tous les soirs, exercices variés.
Le Bandit.
Nouveau-Cirque.– 8 h.1/2.– Exercices équestres et naut.
Cirque Fernando. 8 h. 1/2. Exercices équestres.
Robert-IIoudin. –8 h. 1/4. Prestidigit. Phys. amus.
Musée Grévin. La réception à l'Elysée. La magia
noire. Les Tziganes.
SPECTACLES DU DIMANCHE 6 FEVRIER
Opéra. » h. »/». Faust.
Théâtre-Français. 8 h. «./». Hamlet.
Opéra-Comique. –7 h. 1/2. Le Domino noir. Les
Noces de Jeannette.
(Les autres spectacles comme samedi.)
Vous n'oublierez pas, particulièrement, les instruc-
tions contenues dans la circulaire du 27 octobre 1884,
relative à la déclaration à exiger des candidats il est
de toute nécessité de mettre fin aux tentatives de frau-
de et que les candidats ne puissent ignorer les peines
auxquelles ils s'exposent.
L'assemblée générale annuelle de la Société
nationale d'encouragement à l'agriculture aura
lieu à l'hôt'1! Continental, les mardi 8, mercredi 9
et n. u <1 10 février, à une heure et demi sous la
présidence île M. Teissemnc i'e Bort. Un banquet
clôturera jeudi soir les travaux de la Société. •
Nous rappelons que c'est demain qu'aura
lieu la première dos solennités du cinquantenaire
des chemi s de fer à Vinc^nnes. Les préparatifs
̃ d'inauguration des premières fermes sont termi-
nés, et les habitants des arrondissements voisins
du bois pavoisent leurs habitations.
Un défilé comprenant des musiques militaires,
des Sociétés chorales et de gymnastique aura lieu
à midi et demi, depuis la rue de Lyon jusqu'au
bois de Vincennes.
Le soir, un banquet offert par le comité d'orga-
nisation au comité de patronage aura lieu à l'hô-t
tel Continental.
Treize personnes, dont dix enfants de quatre à
dix ans, ont été mordues dimanche dernier par un
chien enragé dans la vallée rie Thann (Alsace). ).
Les blessés, qui sont tous grièvement atteints,
principalement à la figure et aux mains, sont im-
médiatement partis pour Paris, où ils sont arrivés
jeudi matin.
M. Rumpler, vice-président de la Société de pro-
tection des Alsaciens-Lorrains, est allé les recevoir
à la gare de l'Est et les a conduits immédiatement
au laboratoire de M. Pasteur, où on leur a donné
des soins empressés.
Tout ce petit monde va bien jusqu'à présent.
Voici qui doit inspirer une singulière mé-
fiance à toutes les demoiselles fiancées non à
l'égard des futurs époux, mais à l'égard de cer-
tains individus qui se tiennent par trop au cou-
rant des bans publiés par les mairies
Mlle Eugénie B. demeurant faubourg Saint-
Antoine, est fiancée à un ouvrier militaire de Join-
ville, nommé Maurice. [211e recevait hier .après
midi la visite d'un monsieur fb'-t élégamment vêtu
et portant une rosell.* multicolore àla boutonnière.
Mad^moisfllf, lui dit-il, je viens présenter à M.
Maurice une note de 12 fr. 60 qu'il me doit pour
surcroît de travail. Je sais qu'il doit venir tout à
l'heure vous rendre visite, et je vous demande
l'autorisation de l'attendre un peu. Mon fiancé,
répond Mlle B. ne doit venir que dans une
heure. Mon Dieu! que c'est ennuyeux! j'ai jus-
tement à faire. Qu'à cela ne tienne, dit la jeune
fille. Laissez-moi votre reçu, je vais vous donner
la somme.
Le monsieur bien mis accepte avec empresse-
ment, et Mlle B. ne peut constater qu'à l'arrivée
de M. Maurice qu'elle a été victime d'un escroc.
Une plainte a été déposée chez M. Delamare,
commissaire de police.
Un drame émouvant s'est déroulé hier matin,
rue Traversière, parmi une pauvre famille d'ou-
vriers. Après être restée un an dans les hôpitaux,
la mère, Mme J. était revenue auprès de son ma-
ri et de ses quatre enfanls, dont l'aîné n'a pas en-
core douze ans. Mais, atteinte d'une affection can-
céreuse inguérissable, elle n'avait pu reprendre
son état de lingère, et elle voyait avec une profonde
tristesse qu'elle n'était qu'une charge de plus dans
le ménage. Le mari, tourneur sur bois, gagne
4 francs par jour; comment vivre six sur cette
somme et payer en outre des frais de médica-
ments ?
Affolée par cette terrible situation, Mme J. ré-
solut d'en finir avec la vie. Une première fois, au
pont d'Austerlitz, elle tenta de se jeter dans la
Seine. Des passants la retinrent au moment où
elle enjambait le parapet. Hier matin, enfin, après
le départ de son mari, à sept heures, elle alla sur
la passerelle qui relie les deux corps de bâtiment
de la maison qu'elle habite et se jeta dans le vide,
d'une hauteur de dix mètres environ. Elle tomba
sur la tête et la mort fut instantanée.
Dans l'après-midi d'hier, vers deux heures, le
nommé Dumont, exerçant un métier connu sous
le nom « d'écumeur de rivières », trouvait dans la
Seine, près de Saint-Denis, le cadavre d'un homme
vêtu d'un habit de cérémonie, cravaté de blanc et
chaussé de bottines vernies. Il alla aussitôt faire
part de sa lugubre découverte à M. Girard, com-
missaire de police, qui ordonna le transport du
cadavre à la morgue de la localité et ouvrit une
enquête.
On apprit que le corps était celui d'un nommé
K. âgé de trente ans, voyageur de commerce.
Cet homme s'était marié de'la veille.
Un individu nommé Charles Tarlier, âgé de
soixante-deux ans, avait trouvé le singulier moyen
d'assurer son existence en se contentant de pren-
dre force tournées chez les marchands de vins. Il
entrait chez ceux qui possèdent des billards dans
leur établissement, prenait un petit verre, faisait
un brin de causette avec le patron et, profitant
d'un moment d'inattention de celui-ci, substituait
aux billes d'ivoire des billes en plâtre. Enhardi par
le succès, il retourna hier chez un débitant du
faubourg du Temple, M. Machura, qui avait été
•déjà sa victime au mois de novembre dernier. Mal-
heureusement pour Tarlier, il fut reconnu et con-
duit chez M. Depaix, commissaire de police. Il était
porteur d'un nombre considérable de billes en
plâtre.
–Une rencontre à l'épée a eu lieu, hier,aux envi-
rons de Saint-Quentin, entre M. Doumer, rédacteur
du journal républicain de Laon la Tribune, et M.
Bray, rédacteur du Journal- de Saint-Quentin, organe
conservateur.
M. Bray ayant été blessé à la poitrine, les té-
moins et les médecins ont arrêté le combat.
On nous écrit de Valence, 4 février
L'église de Bourg-Iès- Valence a été dévalisée l'a-
"vant-dernière nuit. Les troncs et le tabernacle
ont été forcés et les vases sacrés ont été enlevés.
Les voleurs, qui étaient au nombre de quatre, se
sont introduits dans l'édifice en. forçant une fenê-
tre. Aux cris Au voleur poussés par un voisin
qui les avait aperçus, les malfaiteurs ont pris la
fuite.
On nous écrit de Viviers (Ardècho)
Un crime ayant pour mobile une cause des plus
futiles vient d'être commis dans la petite com-
mune de Saint-Thomé (Ardr-che).
A la suite d'une contestation au sujet du partage
d'un porc élevé en commun, la veuve Rocher, âgée
de soixante-quinze ans, envoya une citation en
justice de paix à son neveu Crespis, qui demeure
dans la même maison qu'elle.
La femme Crespis, furieuse, se rendit le 2 février
au soir chez sa tante et après une discussion vio-
lente se jeta sur elle et l'étrangla; elle pendit en-
suite le cadavre à une poutre pour faire croire à
un suicide.
Un voisin qui avait entendu le bruit de la que-
relle prévint aussitôt le maire et la gendarmerie.
Le parquet de Privas se rendit sur les lieux et,
après une rapide enquête, parvint à arracher à la
femme Crespis l'aveu de son crime.
Elle a été arrêtée ainsi que son mari, qui pro-
teste énergiquement de son innocence. Tous deux
ont été écroués hier à la prison de Viviers.
La femme Crespis est âgée de vingt et un ans et
son mari de vingt-trois.
On nous écrit de Ribérac, 4 février
Une fillette, Mlle Dufraisse, vient de subir la con-
tagion de la rage dans des circonstances singu-
lières.
Son père avait un chien qui fut abattu il y a
quelques semaines et chez lequel tous les symp-
tômes de la rage furent reconnus. Or, l'enfant
avait l'habitude de faire lécher par le chien ses
mains couvertes d'engelures. Néanmoins, on ne
songeait à aucun danger possible, lorsque, ces
jours derniers, elle est devenue de plus en plus
triste et souffrante.
M. Dufraisse a immédiatement conduit sa fille au
laboratoire de M. Pasteur.
Renseignements utii.es. Le ministre des travaux
publics vient d'autoriser la mise en exploitation à par-
tir du 10 février 1887, du chemin de fer d'Arles à la
Tour-Saint-Louis. Cette ligne a une longueur de 40 kilo-
mètres et demi.
Ln Compagnie transatlantique vient de modifier les
heures de départ de ses courriers rapides postaux du
mardi et du samedi. Ils quitteront désormais Alger à
midi, au lieu de cinq heures du soir. De cette façon
les passagers pourront prendre à Marseille le train ra-
pide du soir, et le trajet d'Alger à Paris pourra s'effec-
tuer en quarante-six heures.
™ i u !̃»– ̃ il «aanmi .iimiiiimin
JOURNÉE PARLEMENTAIRE
4 FÉVRIER 1887
Chambre de s Députés
1>A SÉANCE
Le budget des dépenses correspondant à l'ar-
ticte premier de la loi des finances est complète-
ment terminé.
Le discours de M. Raynal un vrai discours
ministériel a vengé le corps des ponts et chaus-
sées des attaques dont il a été l'objet et qui re-
jaillissai ̃nt contre l'administration si longtemps
dirigée par le député de la Gironde.
M. Raynal a démontré, comme l'avait fait M.
Millaud, que la prétendue décadence de nos ports
est remplacée en réalité par une prospérité crois-
saute et cette décadence n'est pas plus relative
qu'absolue, car non seulement nous avons pro-
gressé, mais nos progrès ont été plus rapides, en
même temps que moins coûteux que ceux de nos
voisins.
On parle toujours, pour les opposer aux nôtres,
des ports de l'Angleterre et en particulier de Li.
verpool. Sait-on quon se plaint vivement à Man-
chester, à Birmingham, du port de LiverpooJ, où i
l'on fait tout pour les navires et rien pour les
marchandises. D'ailleurs, commpnt comparer les
̃ 'eux pays? Il est tel port d'Angleterre, celui de
Cardiff par exemple, qui appartient à un particu-
lier, et M. le marquis de Bute s'est refusé à ré-
pondre au questionnaire de l'enquête ouverte par
le Parlement, en alléguant que Cardiff n'était qu'une
entreprise privée, private undertaking. Les droits
de port eue l'on préconise n'aboutiraient qu'à as-
surer la prépondérance des ports d'Anvers, de
Rotterdam, de Bremerhaven, de Hambourg, qui I
font à Dunkerque et au Havre une concurrence di-
recte. En Belgique, en Hollande, en Allemagne,
comme en France, c'est d'ailleurs l'Etat qui inter-
vient pour la plus grande part dans la construc-
tion des ports.
Indépendamment de l'Angleterre, qui a un sys-
tème spécial, la France est le pays qui a fait le plus
largement appel au concoursdeschambresdecom-
merce elle l'a fait après les conventions, dont M.
Raynal déclare en passant qu'il porte allègrement
la responsabilité. Une seule chambre de commerce
a refusé ce concours c'est celle de Cette, que re-
présente à la Chambre M. Salis, le partisan déclaré
des droits de port et l'adversaire de l'ingérence
de l'Etat dans les travaux de nos ports mari-
times
C'est au conseil supérieur des ponts et chaus-
sées que Ton impute la prétendue infériorité de
notre outillage. M. Raynal proteste éloquemment
contre ces injustes critiques. Ce conseil est un
corps purement consultatif: il est loin de semon-
trer réfractairc au progrès et animé de l'esprit
exclusif dont l'ont accusé M. Laur et d'autres en-
core.
Sur quatre ministres « laïques » qui ont passé
dans ces dernières années aux travaux publics et
qu'on ne peut en conséquence accuser de camara-
derie, il n'y en a pas un qui ne reconnaisse
les services "considérables du conseil des ponts et
chaussées
On reproche aux ponts et chaussées l'esprit de corps.
Il peut y avoir eu quelques abus, mais l'institution of-
fre bien des avantages. Tout le monde sait ce qu'il y a
de labeur, d'honnêteté, d'attachement au devoir dans ce
corps des ponts et chaussées.
Tous les ingénieurs sont sollicités par l'industrie pri-
vée, tous pourraient trouver des positions très lucrati-
ves, (C'est 'vrai !) et cependant ils nous restent. Eh bien,
en présence de pareils faits, je ne me sens pas le cou-
rage de discuter avec M. Liur la misérable indemnité
qui leur est attribuée. (Très bien très bien !)
L'honorable M. Laur dit qu'il faudrait rajeunir ce con-
seil en y faisant entrer des ingénieurs civils.
Je suis un des premiers qui aient fait entrer les ingé-
nieurs civils dans les commissions où ils pouvaient
figurer. Mais il n'est pas sérieux de dire qu'on peut les
faire entrer dans ce conseil supérieur des ponts et
chaussées.
Lesquels auriez-vous? Car, parmi les ingénieurs ci
vils comme partout, il y a les bons et les mauvais.
(Très bien très bien Auriez-vous les bons ? Non, car
ils gagnent dans l'industrie privée des traitements de
beaucoup supérieurs à ceux que l'Etat leur offrirait.
Vous n'auriez donc que les mauvais, et c'est pour cela
que j'ai apprécié une interruption de l'honorable M.
Reymond, qui sait, lui, les services rendus par les in-
̃ génieurs des ponts et chaussées. (Très bien très
bien !)
M. Reymond. Vous êtes laïque, monsieur Raynal.
M. Raynal. Vous en êtes un comme moi. Nous
sommes deux laïques et deux bons. (Rires sur un
grand nombre de bancs.)
L'inspection générale des ponts et chaussées, c'est le
couronnement de la carrière des ingénieurs, et, si elie
n'est pas largement rétribuée, c'est une raison de plus
pour ne pas la faire disparaître, car elle est la sanc-
tion de toute une carrière.
M. Raynal est vivement applaudi. M. Salis, rap-
porteur du budget extraordinaire des travaux pu-
blics, essaye vainement de reprendre avec son em-
portement méridional la double thèse du mauvais
état de nos ports et des fautes des ponts et chaus-
sées.
On a jeté à la mer 40 millions à Dunkerque,
24 millions à Saint-Malo, en acceptant des travaux
défectueux A Bordeaux, au Havre, le port s'ensa-
ble et les transatlantiques sont forcés de rester en
rade! La faute en est,, dit M. Salis, au conseil su-
périeur des ponts-et-chausséos, et il n'est que
temps de briser cette féodalité qui crée un Etat
dans l'Etat.
Après quelques observations de M. Vernhes qui,
Jui, attribue tout le mal aux traditions monarchi-
ques qui régnent dans nos administrations, la
discussion générale est close.
M. Laur retire son amendement sur le personnel
des ponts et chaussées, se déclarant satisfait de la
promesse du ministre de présenter un projet pour
donner Je rang d'ingénieur aux conducteurs qui
en font fonction.
M. Peytral demande que Ton recrute les officiers
de port parmi les anciens capitaines au long
cours. Ce sera une satisfaction pour la marine
marchande, si cruellement éprouvée.
M. MiJlaud répond que, sur 22 capitaines et 51
lieutenants de port, 6 capitaines et 6 lieutenants
seulement, sortent de la marine de l'Etat.
M. Périllier réclame une augmentation du cré-
dit relatif à t'inspection commerciale des chemins
de fer. Les Compagnies prennent deux ans et plus
de deux cents employés pour préparer certains
tarifs, lorsque l'Etat n'a que trente employés pour
les examiner en un mois.
L'amendement de M. Périllier, repoussé par M.
Prevet au nom de l'économie, n'est pas pris en
considération, et la Chambre passe au budget du
commerce.
Un discours de M. Leydet constitue toute la dis-
cussion générale de ce budget.
Le député des Bouches-du-Rhône se plaint des
ajournements incessants des lois d'affaires; il si-
gnale l'urgence de la réforme consulaire.; il vou-
drait enfin placer les tarifs commerciaux des Com-
pagnies sous le contrôle du ministre du com-
merce et non du ministre des travaux publics.
Nous avons deux armées pour lesquelles nous
devons faire tous les sacrifices, l'armée de la dé-
fense du territoire et l'armée du travail. II n'est
pas un des sacrifices que l'on fera pour l'une ou
pour l'autre qui ne doive tourner au profit et à la
gloire du pays!
M. Leydet a terminé et la Chambre passe aux
chapitres.
M. Reymond obtient une augmentation de 30,000
francs pour les bourses à l'Ecole centrale.
M. Jonglez se plaint de l'insuffisance de notre
enseignement professionnel supérieur, et il de-
mande l'institution d'un comité consultatif chargé
d'étudier le programme des nouvelles écoles in-
dustrielles à créer.
M. deHérédia, rapporteur, repousse l'interven-
tion de l'Etat dans les programmes; il faut laisser
agir l'initiative individuelle, comme l'a fait le con-
seil municipal pour l'Association philotechnique,
dont l'orateur s'honore d'être le président. l.
M. Jonglez ne proposant aucun amendement, la
Chambre passe à un crédit relatif aux médailles
d'honneur à distribuer aux vieux ouvriers qui ont
trente ans de services" dans le même établisse-
ment.
M. Félix Faure fait remarquer que 4,000 fr. sont
une somme bien insuffisante pour 4,800 postu-
lants.
M. de Héré lia déclare que la commission consent
à porter le crédit à 14,000 fr., qui suffiront pour
donner satisfaction aux demandes des solliciteurs.
M. Félix Faure voudrait 70,000 fr. les ouvriers
qui ont droit à ces médailles ne sont pas des solli-
citeurs, et ce sont leurs patrons qui réclament
pour eux cette récompense nationale.
M. Rouvier, président de la commission, inter-
vient dans le débat et fait observer qu'on pourra
multiplier les médailles en les démocratisant ce
n'est pas tant une pièce d'argent qu'un signe
d'honneur que recherche l'ouvrier.
L'amendement est retiré. Retiré aussi un amen-
dement de M. Camille Fouquet tendant à augmen-
ter le crédit consacré aux pèches maritimes, déjà
majoré de 600,000 francs par rapport à l'an der-
nier.
Le budget du commerce, qui clôt l'ensemble des
tableaux A annexés à l'article 1er de la loi des fi-
nances, se trouve ainsi terminé. Il ne reste plus
pour pouvoir voter cet article, qui est celui des ]
dépenses du budget ordinaire, qu'à discuter les
chapitres 5 et 86 du ministère des finances, qui ont
été réservés. Mais la Chambre décide, sur la propo-
sition de M. Wilson, rapporteur général, qu'elle
statuera au préalable sur les tableaux F, G et H,
relatifs aux dépenses sur ressources spéciales et
auxbudgeis annexes, rattachés pour ordre au bud-
get général (art. 15 à 22) de la loi des finances. Au-
jourd'hui, en conséquence, discussion des budgets
de la Légion d'hon leur, des monnaies, des che-
mins de fer de l'Etat, et lundi sans doute seule-
ment le fameux chapitre 5, c'est-à-dire la question
de l'amortissement.
Dépôts de rapports et de propositions
Au cours de la séance, M. le ministre des affaires
étrangères a déposé le projet de loi adopté par le Sénat
portant approbation de la convention d'union interna-
tionale pour la protection delà propriété littéraire.
Sénat
La commission des finances
M. Flourens a donné hier à la commission des
finances, sur les différents chapitres de son bud-
get, les explications de détail que lui ont deman-
dées les commissaires. L'accord est complet entre
le ministre et la commission.
Lorsque les commissaires se sont levés, quel-
ques-uns ont demandé tout à fait officieusement
au ministre s'il y avait lieu de s'alarmer sur la
situation européenne. M. Flourens a assuré la
commission que les dépêches reçues par lui étaient
absolument rassurantes et ne justifiaient en au-
cune façon les paniques qui s'étaient produites.
LA SÉANCE
Le Sénat a continué hier et presque achevé la
discussion de la proposition de loi de M. Batbie
sur la nationalité et la naturalisation. Il a décidé
que l'enfant né en France de parents étrangers
pourrait, jusqu'à l'âge de vingt-deux ans accom-
plis, non pas solliciter la nationalité française,
mais la réclamer comme un droit. De plus, les lon-
gueurs des coûteuses formalités d'une demande de
naturalisation sont supprimées: une simple décla-
ration suffira.
M. Isaac a demandé la gratuité de la naturalisa-
tion pour les étrangers résidant aux colonies;
M. Naquet a demandé la gratuité absolue pour
tous les étrangers qui, ayant dépassé l'âge de
vingt-deux ans, la demanderaient à l'avenir. Mais
le vote de l'un de ces deux amendements entraîne
la suppression d'un droit d'enregistrement qui
figure au budget, et la Chambre des députés, en
vertu de ses prérogatives financières, doit préala-
blement être consultée sur ce point.
Le débat continuera lundi, jour de la prochaine
séance..
IMi.JsUi~U 2~.
Un nouveau moteur.– On n'a pas perdu le sou"
venir du déplorable accident qui s'est produit sur
la Seine, à Asnières, le 16 décembre dernier. Trois
personnes montaient un bateau sur lequel allait
être fait l'essai d'un appareil nouvellement imagi-
né, à l'aide duquel un navire pourrait désormais
avancer sur l'eau, sans rames, sans voiles, sans
hélice; c'étaient MM. Buisson, ancien représentant
de l'agence Havas à Bucarest, et Ciurcu, jeune ré-
fugié roumain, et un tout jeune homme de quinze
à seize ans, Maigret, qui devait tenir le gouver-
nail. Le bateau avançait, en effet, remontant le
courant, quand tout à coup éclata une formidable
détonation. L'embarcation fut submergée, le jeune
pilote disparut sans que son corps ait pu être ja-
mais retrouvé, et M. Buisson, retiré de l'eau, dans
un état pitoyable, mourut au bout d'une demi-
heure. Seul, M. Ciurcu, légèrement atteint, put
gagner le bord à la nage et a survécu à l'explo-
sion.
Le parquet l'a poursuivi pour homicide par im-
prudence.
M. Ciurcu, qui s'est défendu lui-même, et en fort
bons termes, n'accepte pas ces reproches. Il a don-
né les explications suivantes
Mon ami Buisson et moi, dit-il, sommes les auteurs
d'un nouveau procédé de propulsion que nous nous
proposions d'employer à la locomotion des aérostats.
Toutes nos expériences et nous en avons fait de
nombreuses -nous avaient démontré la parfaite inno-
cuité de notre système; la base de notre invention était
la découverte que nous avions faite d'une poudre spé-
ciale. Nous nous étions mis en relations avec le mi-
nistre de la guerre, et M. Maurouard, chef de divi-
sion des poudres et salpêtres, avait été délégué par
le ministre pour assister à nos expériences. Il rédigea
un rapport favorable, et nous fûmes renvoyés par
le ministre devant la commission d'aérostation mi-
litaire.
Le 16 décembre, nous avons voulu faire marcher no-
tre machine sur un bateau que nous nous étions pro-
curé à Asnières dans cette vie. Etaient présents M. le
comte d'Hérisson et M. Edmond Bhnc, qui devaient
nous fournir des fonds. Mon ami Buisson s'était rendu
le premier à Asnières pour préparer la machine; nous
nous servions ce jour-là d'un générateur tout nouvelle-
ment inventé par nous; ce générateur était ^timbré à
vingt atmosphères, quoique la pression ne dût pas en
excéder dix, et le générateur était pourvu de sou-
papes capables de prévenir toute exagération de pres-
sion.
Quand j'arrivai sur la berge avec M. d'Hérisson et M.
Edmond Blanc, nous trouvâmes le jeune Maigret déjà
installé dans le bateau. C'est Buisson qui était allé lui-
même le chercher. Je n'avais aucune objection à faire
et je n'en fis aucune. Il resta donc dans le bateau, que
Buisson mit en marche en tenant à la main l'ouverture
de la poignée du papillon servant à laisser sortir les
gaz qui en s'échappant produisent une poussée sur la
paroi opposée, et font ainsi marcher le bateau. Je me
trouvais moi-même tout près du générateur de l'appa-
reil où les gaz se produisent, lorsque j'aperçus sur le
manomètre que la pression montait rapidement et
d'une façon tout à fait anormale.
Aussitôt se produisit une explosion formidable, et je
fus soulevé à une certaine hauteur et jeté dar.s la
Seine. Buisson et Maigret ont été également projetés,
ou pour mieux dire, ils ont disparu engloutis. Le pre-
mier, mon pauvre ami, avait les jambes broyées et le
ventre ouvert; il est mort quelques instants après être
sorti de l'eau quand au jeune Maigret, il a disparu
avec la machine et le bateau, dont on n'a retrouvé que
la coque toute défoncée.
M. le président. Eh bien, selon vous, quelle est la
cause de l'accident?
Le prévenu. Evidemment l'accident s'est produit
parce que l'on n'a pas pu ouvrir assez vite le papillon,
ce qui a-urait facilité la sortie du gaz.
M.- le président. Et pourquoi ce papillon n'a-t-il pas
fonctionné?
Le prévenu. Ah cela, je n'ai pas pu m'en rendre
compte.
Suivant M. le comte d'Hérisson, qui a considéré
l'invention « comme merveilleuse et appelée à ren-
dre de grands services », l'explosion est due « non
à là' défectuosité de la construction, mais à l'im-
prudence des inventeurs».
Bien qu'ayant déjà manqué sauter pour n'avoir
pas pu une première fois, sous la pression des
gaz, ouvrir le papillon, ils avaient, ce jour-là,
chargé encore leur machine d'une quantité supé-
rieure de poudre, dont, une fois allumée, ils n'a-
vaient plus été maîtres de modérer la combustion.
Avec une machine semblable, ils «étaient à cheval
sur un obus ». C'est effectivement l'impossibilité
de manœuvrer le papillon qui a amené la rupture
de l'appareil par suite de l'accumulation énorme
de gaz qui s'est produite.
L'expert, M. Kremer, ingénieur des arts et ma-
nufactures, estime que MM. Buisson et Ciurcu ne
se sont pas bien rendu compte « de leur composi-
tion et, par conséquent, des dangers que présentait
son emploi ». Ils auraient dû « requérir le con-
cours d'un ingénieur, qui certainement se serait
opposé à une semblable expérience ».
Le tribunal a remis son jugement à huitaine.
Affaire Dreyfus-Itabuel. M. Lucien Rabuel
est assigné, à la requête de M. le procureur de la
République, à comparaître Je mercredi 9 février
prochain à l'audience de la 9° chambre, jugeant en
police correctionnelle, pour répondre « des vio-
lences et voies de fait » commises sur la personne
de M. Camille Dreyfus, député de la Seine et direc-
teur de la Nation.
On annonce que M. Dreyfus se portera partie ci-
vile.
LECTURES FRANÇAISES
LE FUTUR PAPE
Quel sera le successeur de Léon XIII? Quel est le
parti qui l'emportera dans le prochain conclave?
Sera-ce la politique libérale et temporisatrice
inaugurée par le chef actuel de l'Eglise dès
son avénement et dont il ne s'est jamais départi.
Ce sont ces questions si importantes que l'écrivain
qui signe comte Paul Vasili et que le Français af-
firme être M. Henri des Houx examine dans la
dernière partie de son intéressante étude sur la
société de Rome, publiée dans la Nouvelle Revue. Il
indique d'abord l'état des partis dans le sacré-
collège, car là aussi les divisions, quoique mieux
dissimulées que dans les assemblées politiques,
sont profondes. L'unité et la concorde n'y existent
qu'en apparence. Trois éléments, dit-il, sont à
considérer parmi les cardinaux 1° l'élé'" ;nt pure-
ment romain, celui qui entoure le trône, qui par-
ticipe aux travaux des congrégations et qui ne re-
lève que du pape; 2° l'élément italien, formé par
les archevêques et évêques pourprés de l'Italie,
soumis à l'exequatur du Quirinal et dépendant au-
tant de la couronne d'Italie que du souverain pon-
tife 3° l'élément extérieur, formé par les cardi-
naux étrangers, archevêques et évoques relevant
des Etats catholiques ou appartenant à des nations
non catholiques.
Les Romains constituent un peu plus que la
moitié du sacré-collège, quarante environ sur
soixante-dix cardinaux. Tous, cependant, ne sont
pas Italiens. Actuellement on en compte dix rési-
dant à Rome, dont quatre sont Allemands, un
Russe, un Autrichien, un Anglais, un Polonais, deux
Français. L'élément germanique et anido-saxon
domine donc dans ce petit groupe. Les évêques
italiens cardinaux sont au nombre de neuf. Tous
naturellement, à l'exception de l'archevêque de
Palerme, qui est tout à fait indépendant du gou-
vernement italien, sont animés de bonnes inten-
tions à l'égard du gouvernement qui les entre-
tient. Sept de ces cardinaux sont acquis à la poli-
tique de conciliation. C'est parmi eux que le Qui-
rinal désignera son candidat à la tiare. Les cardi-
naux non résidents en Italie sont au nombre de
vingt-cinq environ, dont cinq Autrichiens, quatre
Anglais et seize appartenant aux nations latines
autres que l'Italie. Ces étrangers pourraient exer-
cer une grande action dans le conclave si les gou-
vernements dont ils relèvent s'étaient au préafable
entendus. Mais comme cela ne se fera probable-
ment pas, leur influence sera à peu près nulle. Ce
sont les Romains et les Italiens qui déciderront
de l'élection. C'est l'Italie et l'Allemagne qui requer-
ront dans le prochain conclave et qui y roqueront
d'accord. Il peut en résulter de graves conséquen-
ces au point de vue de l'avenir de la papauté. Au-
trefois, quand la terre romaine était une terre
neutre, il était tout naturel que les Italiens eus-
sent la prépondérance dans le sacré-collège et
fournissent son chef à la catholicité. Mais actuelle-
ment, où la terre romaine est devenue terre ita-
lienne, qu'elle dépend d'une puissance civile qui
grandit chaque jour, qui a des intérêts politiques
à soutenir dans le monde, il n'est plus équitable
que cette puissance dispose de la majorité dans le
Sénat de l'Eglise. Le caractère universel de l'insti-
tution finirait nécessairement par souffrir d'un tel
état de choses, et le moment ne tarderait pas à
venir où le pape ne serait plus considéré que com-
me un évêque italien.
Toutefois, au point de vue politique, la faction
dévouée à l'unité italienne n'a pas la majorité dans
le sacré-collège Elle compte de quinze à vingt voix,
mais elle espère dans le concours de la faction libc-
ralf1, celle qui prévaut actuellement dans le gou-
vernement tle l'Eglise. Il n'y aurait donc rien d'im-
possible à ce qu'un membre de la faction italienne
vînt à passer avec le concours de quelques-uns des
cardinaux étrangers. En ce cas, ce serait la conti-
nuation de la politique de Léon XIII. «Nous aurions
encore, dit M. Vasili, un pape libéral, perspective
qui n'a rien d'enrayant pour beaucoup, mais, de
plus, un.pape italianissime, perspective beaucoup
moins rassurante pour les Français, les Espagnols
et les Polonais ». Donc aux gouvernements de
prendre leurs précautions s'ils veulent qu'à la
tête de la catholicité se trouve un pontife vraiment
indépendant, vraiment neutre, qui ne favorise pas
une puissance au détriment des autres.
Comment s'appplera le futur pape ? Le person-
nage le plus en situation de répondre à cette ques-
tion est assurément Mgr Cataldi, préfet des céré-
monies au Vatican, qui jouit auprès de Léon XIII
d'une influence considérable et qui, par ses rela-
tions étrangères, dispose d'une singulière puis-
sance. Mieux que quiconque il connalt les coulis- I
ses ecclésiastiques, si bien que, dans les dernières
années du pontificat de. Pie IX, quand on lui de-
mandait Qui sera pape, il répondait invariable-
ment Pecci; et l'événement a justifié son dire. Au-
jourd'hui il ne répond pas aussi nettement à cette
même question; il ne dit pas le nom du cardinal
auquel doit écheoir la tiare, seulement il affirme
que le futur papes'appellera Grégoire XVII ou Clé-
ment XVt Sûrement il ne s'appelera pas Léon XIV.
C'est ce Mgr Cataldi qui fut envoyé, il y a quel-
ques années, à Paris pour porter la barrette à Mgr
Czaki. Le comte Vasili raconte à ce propos l'a-
necdote suivante
Les cuirassiers officiels et le déjeuner de l'Elysée ont
laissé d'imposants souvenirs à l'excellent prélat. L'hos-
pîtalité de M. Grévy lui a plu, et il hausse ses larges
épaules quand on accuse notre président de parcimonie
bourgeoise. Après le repas, le chef de l'Etat remit, sui-
vant l'usage, à Mgr Cataldi la croix d'officier de la Lé-
gion d'honneur; il fit le même cadeau à l'autre ablégat
chargé de la barrette destinée à Mgr Lavigerie. Mais
Mme Wilson prit à part Mgr Cataldi, et lui dit « Mon
père sait bien quel rang vous occupez dans la cour pon-
tificale. L'usage s'oppose à ce que vous soyez traité au-
jourd'hui autrement que votre collègue; mais, à Rome,
vous trouverez à l'ambassade française la croix de
commandeur. » Ainsi fut fait, et Mgr Cataldi bénit M.
Grévy.
Mgr Cataldi est un ami de la France.
NÉCROLOGIE
Hier vendredi ont eu lieu, à Saint-Etienne, les
obsèques de M, Victor Duchamp, avocat, conseiller
général de la Loire pour le canton nord-ouest de
Saint-Etienne, ancien maire de Saint-Etienne.
Né à Yssingeaux en 1815, M. Victor Duchamp
était notaire à Monistrol au moment du coup d'E-
tat du 2 Décembre poursuivi en cour d'assises et
acquitté, il se réfugia à Genève. Il revint à Saint-
Etienne en 1868 et se lit inscrire au barreau. Il fut,
après le 4 Septembre, un des chefs du parti répu-
blicain dans le département, et devint conseiller gé-
néral et maire de la ville, mais il renonça bientôt
à la politique militante.
M. Raige-Delorme, bibliothécaire honoraire delà
Faculté de médecine de Paris, vient de mourir, à
l'âge de quatre-vingt-douze ans.
Attaché pendant quarante ans, comme sous-bi-
bliothécaire ou comme bibliothécaire en chef, à la
Faculté de médecine de Paris, M. Raige-Delorme a
collaboré aux Archives générales de médecine, dont il
fut l'un des fondateurs, et au Dictionnaire encyclopé-
dique des sciences médicales, dont il partagea dès le
début la direction avec Dechambre.
Mme veuve S. Maunheim est décédée le 4 cou-
rant en son domicile, 25, boulevard Poissonnière.
Ses obsèques auront lieu demain dimanche 6, à
trois heures très précises. On se réunira à ta mai-
son mortuaire.
Sa famille prie les personnes qui n'auraient pas
reçu de billet de faire part de considérer le pré-
sent avis comme une invitation.
LIBRAIRIE
La Nature, G. Tissandier (G. Masson, éditeur, 120,
boul. St-Germam, Paris}. N° 714, du 5 février.
Ce numéro renferme 10 articles, 10 gravures et le bul-
letin météorologique de la semame.
L'Economiste français, 2, cité Berg-êre. Directeur,
M. Paul Leroy-Beaulieu, de l'Institut. Sommaire du
numéro du 5 février 1887
La panique des Bourses du continent européen. Les
projets de réforme de la législation sur les mines.– La
Suède et la Norvège. Lettre d'Angleterre. La cons-
titution et les produits des réseaux ferrés de l'Inde
anglaise. Le commerce de Hambourg avec l'Afrique.
Le nombre des étrangers établis en France. Le
papier-monnaie dans la République Argentine. Revue
économique. Nouvelles d'outre-mer. Partie com-
merciale. Revue immobilière. Partie financière.
Tableaux du commerce de la France pendant les dix
dernières années.
BULLETIN COMMERCIAL
DÉPÈCHES COMMERCIALES
Buenos-Ayres, 3 février.
Change sur Londres, 47 1/4; dito sur Paris, 5.
Taux d'escompte sur le marché libre, 7 0/0
La demande locale pour les articles d'importation est
meilleure. La demande des provinces se ranime égale-
ment.
Laines. Expéditions, 90,000 balles stock, 38,000
balles.
Peu de transactions par suite des grandes préten-
tions de la part des détenteurs.
Le enoléra a complètement disparu.
Marseille, 4 février.
Blés. Marché calme; prix soutenus. Ventes 4,200
quintaux à livrer. Importations 6,075 quintaux. Tendre
Azoff 19 50 à 19 75. Azime Sébastopol 81 50 les 100 kil.
Bordeaux, 4 février.
Cafés. Guayra non gragé 105 fr. les 50 kil. entr.
Manille, 31 janvier.
Sucres.– Manille séché circa n° 9 type hollandais 10 s.
61/2 d., dito n° 7, 9 sh. 1/4 d.
Cafés, 68 sh. 6 den. par cwt f. à b.
Rotterdam, 3 février.
Etain. Biliton sur février fl. 61 1/4.
Anvers, 4 février.
Cafés. Santos rcgular nouv. 35 5'S cents entr.
Sucres bruts. Dtsp. 26 »» à >»>, 3 de mars 26 50 à
»» D.i, 3 de mai 27 »» à »» »». 3 d'octobre 26 25 à »» »»
les 100 kil.
Londres, 4 février.
Enchères de laines. Le catalogue comprenait au-
jourd'hui 13,932 balles.
Les acheteurs français et allemands sont plus réser-
vés les acheteurs américains achètent assez couram-
ment, et les laines qu'ils recherchent sont très fermes.
Londres, 4 février.
Sucres. Affaires très limitées. Demerara cristallisé
beau jaune 16 sh., bon 15 sh. Saint-Kitts 16 sh.– Sucres
de betteraves allemand 88 0/0 février 10 sh. 7 1/2 d.;
acheteurs a 10 sh. 6 den. plus 1/2 0/0; sur mars 10 sh.
7 1/2 deniers par cwt franco à bord. Sucres raffinés
pains couoés de Martineau 19 sh. 0 den.; cubes 16 sh.
9 den.: Titlers 17 sh. 3 den. par cwt franco à bord;
cubes de Taie n° 1. 19 sh. 0 den.: 2° qté. 17 sh. 6 den.
Cristallisés de Tate n° 1 (Liverpooli 17 sh. 6 d. fr. à bord.
n° 2, 16 sh. 3 den.; n° 3, 0 sh. 0 den. franco à bord.
P.uns coupés de Schwartz 17 sh. 6 d. franco à bord.
Sucres français en pains • Say 15 sh 6 d.; Lebaudy
15 sh. 3 d., f. à b.
Cafés.– Ceylan bon moyen 86 à 88, moyen 86/6, com-
mun 76. Rio 59 à 64. Java 57 à 63. Amérique centrale
77/6 à 90/6. Afrique 57/6.
Métaux. Cuivre Chili en barres compt. 38 liv. 15/ à
»» »»;»; dito à 3 mois 39 liv. 10 sh. » à »» liv. » sh. » d.
–Argent en barres, 47 liv. »/»; mexicain, »» liv. »/».
Anglais Tough 41/»» à 42/10; Best Selected «>•/»» à »»/>»>.
Anglais en lingots 105 à >>»»/»->. Fortes plaques 50 à 51.
Etain Détroits, 101 02/6 à»» liv. ;».; étr. à livrer à
3 mois 101 17 à à »»» 1. »»/». Australie »»» »/ à »»» »»/».
Plomb espagnol 12 liv. 12 sh. 6d. a»» iiv. »» sn. »/ d.
anglais en saumon 12 hv. 17 sh. 6 d. à » hv. »» sh. » d.
Zinc ordinaire 14 liv. 10 su. » à 14 hvres 15 sh. » d.
Mercure 7 tiv. 7 sh. 6 den. en crémières mains.
Glasgow, 4 février.
Fonte. Calme. Clôture, 44/4 comptant; courant, 44/7.
New- York, 4 février.
Change sur Londres, 4 85 1/4 cents.
Change sur Paris, 5 21 7/8 cents pour un dollar.
Cotons middling upland dispon. 9 1/2 cents la livre;
mai. 9 59; juin, 9 67 c. la livre
Stock des cotons, 913,000 balles.
Philadelphie, 4 février.
Pétrole raffiné, 6 1/2 cents le gallon.
New-Orléans, 4 février.
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SPECTACLES ET CONCERTS
A l'Odéon, la première de Numa Roumestan, fixée
au 8 courant, est reculée au vendredi 11. L'impor-
tance de la figuration et de la mise au point des
cinq grandes décorations exige ces trois jours de
supplément de travail.
La première matinée de l'œuvre de M. Alphonse
Daudet aura lieu le dimanche 13.
La répétition générale aura lieu à huis clos.
Ce soir:
A l'Eden -Théâtre, début de la troupe musicale du
Mabdi.
A l'Opéra, à minuit, bal masqué.
C'est ce soir samedi que doit avoir lieu à Milan, au
théâtre de la Scala, la première représentation d'Otello,
opéra en quatre actes, paroles italiennes de M. Boïto,
musique de M. Verdi.
D'après le Figaro, l'éditeur Ricordi et M. Gailhard ont
signé le contrat pour les représentations d'Otello à l'O-
péra. Verdi a promis de se rendre à Paris. On prétend
même qu'il se serait engagé à conduire l'orchestre du-
rant les premières représentations. Otello serait donné
à l'Opéra en mars prochain avec MM. La#sallo et Duc
et Mme Caron.
M. Carvalho assistera à la première représentation
d'Otello à Milan.
-A l'Opéra, h reprise d'Aïda aura lieu vers le 25 de
ce mois avec MM. Jean de Reszké et Melchissédec,
Mmes Richard et Caron.
Les débuts de Mile Berthe de Lafertrille se trouvent
encore reculés. Les Huguenots, que l'on avait annoncés
pour dimanche, seront remplacés par Faust.
La reprise de Sigurd aura lieu la semaine prochaine,
mercredi probablement.
-Le lendemain de la première représentation de
Franc-Chignon, au Palais-Royal, l'un des auteurs de cette
parodie recevait la lettre suivante
« Mon cher Busnach,
» Beaucoup de mots spirituels et pas un mot mé-
chant. Ça ne m'étonne pas de votre part. Merci à vous.
a A. dumas. s
M. François Coppée termine en ce moment un
drame en vers en cinq actes qu'il destine à l'Odéon pour
l'an prochain.
C'est Mlle Lemierre, une jeune élève du Conserva-
toire, qui jouera le rôle de F!eur-de-Marie dans les nou-
I veaus Mystères de Paris, ù l'Ambigu.
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MAISON PARIS
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Nous ne saurions trop le répéter: Toutes
nos Toiles sont éprouvées et garantiesà l'usage;
tout notre Linge damassé sort exclusivement
des premières Fabriques; nos articles de Lin-
gerie, Trousseaux et Layettes, coupés et con-
fectionnés dans la Maison, sous notre sur-
veillance, sont toujours particulièrement
soignés; en un mot, nous ne mettons en vente
que des marchandises de premier choix.
Quant aux prix, s'ils sont établis sur des
qualités irréprochables, ils sont ramenés, en
même temps, aux dernières limbes possibles
du bon marché. C'est pourquoi, qu'il s'agisse
d'un Trousseau, d'une Layette ou d'achat de
Linge pour sa maison, la mère de famille éco-
nome peut s'adresser de confiance au Petit.,
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et pour préparer l'arrivée des Nouveautés de
printemps, nous mettrons en vente, à partir de
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ciennes Marchandises, aussi bien les Étoffes
de demi-saison que les Étoffes d'hiver, ainsi
que les Articles confectionnés pour la toilette
cîcG Daines, des Hommes et des Enfants.
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ùu!uuo<&u~Mô!uHj
{Envoi Franco du Catalogue)
C'est M. LeteUier, premier prix du Conservatoiré
en 1879, qui a été nommé premier basson solo à l'or*
chestre de l'Opéra, à la place du regretté Verroust.
Mercredi prochain 9 février, au théâtre du Châ-
telet, aura lieu une grande matinée musicale et drama-
tique avec le concours de la musique du 45° de ligne et
celui des principaux artistes de la Comédie-Française,
de l'Opéra, des Nouveautés et des Bouffes.
Le produit de cette matinée sera versé à la caisse de
retraite des sapeurs-pompiers.
SPECTACLES DU SAMEDI 5 FEVRIER
Opéra. Minuit, 2° bal masqué.
Théâtre-Français.– h. »/».– Une Rupture.-Francillon.
Opéra -Comique.– 7 h. 1/2. Amour médecin. Traviata.
Odénn. 8 h. 1/2. Le Lion amoureux.
Gymnase. 7 h. 1/2. Miniature.– La Comtesse Sarah.
Vaudeville. 8 h. »/». Un mari malgré lui.- Conseil
judiciaire.
Variétés. 8 h. »/». Deux contre un.-Les Trente mil*
lions de Gladiatnr.
Châtelet.-8 h. »/».– Le Tour du monde en 80 jours.
Gaîté. 8 h. 1/2. La Cigale et la Fourmi.
Théâtre de Paris. 8 h. Les Cinq doigts de Birouk.
Palais-Royal. 8 h. "/». J'attends Ernest. Franc-
Chignon. Les Petites voisines
Pnrie-Saint-Martin. 8 h. »/>> Le Crocodile.
Ambigu. S h. »/». -Le Fils de Porthos.
Nouveautés. 8 h. 1/4.– Grand Turc– L'Amour mouillé.
Fohes-Dramatiques.- B h. »/». Paris en général.
Renaissance. 8 h 1/2. Un Début. Le Choix d'un
Gendre. -Tailleur pour dames.
Cluny. h. 1/4. Cavalier seul. L'homme n'est
pas parfait. Les Jocrisses de l'amour.
Menus-Plaisirs.– n. 1/4.– Le Roman.-Volapük-Revue.
Boulfcs-Parisiens. 8 h.»/». Rose-Polka.– Joséphine.
Déiazet.– 8 h.»,». Un mariage par huissier.– Femmes
collantcs.
Château-d'Eau.– h. 1/4. Vidocq -ou la police en 18–
-Les Pnlcliinello.
Eden-Théâire,– 8 h.1/2.– Eden-Revue. Sorcellerie noire.
Folies-Bergère. 8 h. 1/2. Spectacle varié.
Cirque.d'Hiver.– 8 h. Tous les soirs, exercices variés.
Le Bandit.
Nouveau-Cirque.– 8 h.1/2.– Exercices équestres et naut.
Cirque Fernando. 8 h. 1/2. Exercices équestres.
Robert-IIoudin. –8 h. 1/4. Prestidigit. Phys. amus.
Musée Grévin. La réception à l'Elysée. La magia
noire. Les Tziganes.
SPECTACLES DU DIMANCHE 6 FEVRIER
Opéra. » h. »/». Faust.
Théâtre-Français. 8 h. «./». Hamlet.
Opéra-Comique. –7 h. 1/2. Le Domino noir. Les
Noces de Jeannette.
(Les autres spectacles comme samedi.)
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