Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1883-08-02
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34431794k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 137484 Nombre total de vues : 137484
Description : 02 août 1883 02 août 1883
Description : 1883/08/02 (Numéro 8132). 1883/08/02 (Numéro 8132).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : France-Japon Collection numérique : France-Japon
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2300084
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE TLMPS. < S a~ ~83.
AFFAIRES COLONIALES
Madagascar
Le correspondant de Londres du Figaro croit
savoir que le gouvernement anglais est depuis
trois ou quatre jours déjà en possession d'une dé-
pêcl1e venue par la voie de Natal et qui fait définiti-
vement justice de la légende des prétendus excès
oommls à Tamatave à la suite de l'occupation fran-
çnise.
Cette dépêche constaterait que l'amiral Pierre
n'a donné aucun ordre concernant le consul an-
qu'il n'a jamais eu l'intention de le faire ar-
rêter et qu'il est par conséquent complètement
étranger a la mort de M. Pakenham.
Itlais il y a mieux, poursuit le correspondantdu
.FT~-o, la dépêche porte que les relations entre offi-
courtoi:es. Le commandant Johnstone s'est retiré sur
son nisire pour ne pas se trouver mêlé à l'action na-
vale de l'escadre, mais ses communications avec la
terre n'ont jamais été coupées et il ne lui a été nulle.
ment interdit de protéger le consulat d'Angleterre. Il
a repoussé la demande des missionnaires qui voulaient
l'immiscer dans les affaires intérieures de la vil1".
leur oilrant toute protection à son bord et affirmant
qu'ils n'avaient rieu à redouter du débarquement effec-
tué par les marins français.
Le capitaine de la Dryad reconnaît qu'il n'a a qn se
louer de l'amiral Pierre, qui l'a toujours prévenu de
c~ qu'il al'ait faira chaque fois qu'on intérêt anglais
pouvait être mis en cause par suite des décisions pri-
ses. La menace d'arrêter le secrétaire hova, l'expulsion
de M. Andrianisa, l'avis donné à trois missionnaires
'Protest3iiis d'avoir à cesser leurs agissements, étaient
connus et tacitement approuvés du commandant John-
51.One.
S'il en est ainsi on conçoit que M. Gladstone ait
lieu de regretter de s'être si imprudemment
avance à propos de cette affaire. On croit qu'il
atteud pour fournir des explications an Parle-
ment, le retour du consul de France à Zanzibar,
14(. Ledoux, envoyé, comme on le ?ait, en mission
a Tamatave pour s'enquérir sur place du plus ou
moins d'exactitude des faits dénoncés. L,4/~
sur lequel M. Ledoulx a pris passage, devait être
de retour hier à Zanzibar. Mais il est à peu près
certain que notre consul n'aura pu rencontrer le
commandant Johnstone, celui-ci ayant quitté dès
le 12 juillet la rade de Tamatave, ou ~'Akota n'a dû
arriver que le 23 ou le 24 du même mois.
On s'attend à ce qu'une question soit prochaine.
`ment adressée au gouvernement sur toute cette
affaire par un des membres conservateurs de la
Chambre des ~mmunes. -= y 4~
La Réunion
Le croiseur de lre classe la Naïade, commande
par M. le capitaine de vaisseau Buge, qui est dési-
gne pour remplacer la Ftore dans la mer des In-
des, prendra àToulon la24' compagnie d'Infanterie
de marine. Les 21~ 22-= et .23e compagnies seront,
en outre, dirigées sur la Réunion par le transport.
la Cretn~e, qui est attendu à Toulon et qui repren-
dra la mer dès qu'il le pourra.
Sénégal
Le transport la Mayen~ae part aujourd'hui de
Toulon avec du matériel pour le service du haut
lleuve.
~Le~oKS<3~partira de Rochefort dès que ses réparations se-
ront terminées. Ces deux bâtiments doivent re-
monter jusqu'à Khayes.
,'0, Tunisie.
La canonnière le 0 t a diatetsr attachée à la sta-
tiom navale de la Tunisie, va être mise à la dispo-
sition du général Etienne, commandant la subdi-
vision de Sousse, qui a été désigné pour passer
l'inspection générale des troupes de la subdivision
de Gabès.
Tonkin
Le transport le Citer, venu de la Nouvelle-Ca-
lédonie, avec des troupes, a quitté Hai-Phong le
J3 juillet, se rendant à Hong-Kong.
Les négociations avec la Chine auront, d'après
certains renseignements qu'on nous communique,
les plus grandes chances d'aboutir dès qu'elles se-
ront appuyées par un succès contre,les Pavillons
noirs, qui sont massés à Song-Taï et à Bac-Ninh.
On nous assure que les forces que nous avons
écrasées à Nam-Dinh n'étaient composées que de
contingents annamite?, auxquels on prête moins
d'aptitude militaire qu'aux Pavillons noirs, qui
ont recruté de nombreux adhérents dans l~,Pro~
vince ciunoise du Koueng-Si. ?' m.~j'<
M. le colonel Tcheng-Kt-Tong, attaché militaire
de Chine à Berlin, nous prie de rectifier le rensei-
gnement suivant lequel 11 aurait été charge par
son gouvernement d'une mission diplomatique en
Fra Il ce.
cet officier supérieur, qui a quitté Paris hier
soir pour rejoindre son poste, est resté quelques
jours dans notre capitale pour examiner certaines
questions industrielles qu'il avait été chargé d'é-
tudier. Pendant ce temps, il a vu plusieurs per-
sonnages officiels qu'il avait connus lors de ses
précédents séjours à Paris mais il n'a pu faire,
n'eu ayant pas qualité, au ministère des a1Iaires
étrangeres, aucune déclaration surla politiquedu
gouvernement chinois relativement aux ~S&lMS
£tu
LE CHOLÉRA
Nous avons signale hier la mise en quarantaine
spéciale à Marseille du vapeur la Pétuse, à bord
duquel on t été constatés des cas de choléra pen-
dant la traversée.
Une dépêche de notre correspondant particulier
à Marseille nous apprend aujourd'hui qu'à bord
de la Péluse, pendant sa traversée, il s'est produit
deux décès dus au choléra. Les deux malades ont
succombé en mer le 2o juillet.
Il ne faut pas se dissimuler ajoute notre cor-
respondant que la nouvelle de ces deux décès
cholériques à bord d'un des paquebots des Messa-
geries a causé à Marseille la plus vive émotion.
Le Sémaphore annonce l'arrivée prochaine à
Marseille de la chaloupe canonnière de l'Etat le
Jucelot. Cette chaloupe devra exercer un service
de surveillance autour du lazaret. On a cons-
taté, en effet, depuis que la quarantaine est impo-
sée aux navires, plusieurs évasions de passagers
qui, d'accord avec des bateliers, abrégeaient ainsi
la durée réglementaire de leur captivité. On ne
saurait trop approuver cette mesure, qui vient
d'être décidée sur la demande du conseil sanitaire
de Marseille.
En Egypte, il a été constaté dans la journée de
lundi, 502 décès cholériques, dont 274 au Caire.
Suivant les informations du Sla~adarà,à la suite
,de l'incapacité dont a' fait preuve le départe-
ment médical égyptien, le docteur Hunter a pro-
posé aux autorités de le réorganiser sur le mo-
dele du département sanitaire de l'Inde.
On fera venir de l'Inde un officier de santé et
40 infirmiers musulmans. Huit médecins anglais
seront attachés au nouveau département médical.
On espère que cette nouvelle organisation com
battra le fléau plus efficacement que ne Font fait
jusqu'ici les fonctionnaires égyptiens.
Nous reproduisons ici quelques passages inté-
ressants des lettres du correspondant de l'agence
Havas au Caire ,'<
On a pris des mesures de précaution lors des pre-
miers décès on a évacué les maisons où ils s'étaient
produits; on a brûlé les effets, et on a envoyé hors du
Caire, sous la tente, les habitants desdites maisons.
Qu'en est-il résulte?
Ceci c'est que maintenant, par crainte des mesures
qnarantenail'es, les Arabes ne déclarent plus qu'ils ont
un malade chez eux. Us le laissent mourir sans soins
ou il. peu près, puis, à la nuit, ils déclarent qu'un tel
est mort d'une maladie dont il souffrait depuis long-
temps.
On se hâte de faire enlever le corps sur une consta-
tation faite à la légère. Voilà un cholérique inconnu
Voilà une maison qui n'est pas désinfectée; voilà un
nouveau foyer créé. Qu'on juge de la situation. Seule
ment les Arabes ont sauve les effets et ont évité des
pertes de temps et les souffrances inhérentes au genre
de vie que leur eussent imposé @ les mesures d'isole-
ment.
Ce qui est inouï à voir; c'est l'indifférence, l'apathie
dys Arabes. lis ne fuient pas. On ne peutobtenir d'eux,
ni par raisonnement ni par menaces, de laver, d'assai-
nir chez eux, de se tenir propres eux mêmes. Rési-
gnés comme des moutons,ils ne cherchent pas à com-
battre le mal, et s'entêtent il. regarder ce qu'on leur
prescrit comme dangereux.
Ce matin, à neuf heures un Arabe est tombé
devant une maison. Il s'est couché là, à terre,
sans appeler. Quelques barbarins sont venus. L'un
d'eux lui a apporté une gargoulette pleine d'eau. Il
s'est mis à boire. J'ai voulu la lui retirer, il a résisté.
Je me suis décidé à la lui arracher par force j'ai du
y renoncer, les autres Arabes commençant à gromme-
ler entre leurs dents des choses qui n'étaient pas pré-
cisément des compliments.
Un quart d'heure après, on l'a enlevé sur un tom-
ber~au: il n'a, tout le temps que je l'ai vu, ni poussé
nu gémissement ni fait une récrimination; rien qu'un
silence absolu. Il est certain qu'il a du mourir peu de
temps après
Ce qui frappe le plus dans ce qui se passe, c'est le
manque absolu des moyens de transport pour les ma-
Jades ou les morts.
Il n'y a aucune amélioralion depuis le'premier jour.
Un homme tombe dans la rue (et le fait devient fré-
quent), on appelle la premivre voiture qui passe, et
en avant, à l'hôpital
Les voitures de place mêmes servent à cela. Il est
~55ez probable que la voiture n'est pas désinfectée, et
gare demain ou api ès pour le malheureux qui prendra
la même voiture, que les déjections du cholérique
auront souillée; c'est inouï.
Une dépêche de Constantinople signale deux cas
suspects au lazaret de Smyrne, parmi les passa-
gers revenant d'J¡Jgypte. Un de ces deux cas a. été
suivi de mort.
On lit dans le Pelit ~M'M~a~
On avait annoncé, ces jours-ci, que la malle anglai-
se des Indes devait venir prochainement débarquer à
Marseille. Il paraît qu'il n'en sera rien, pour le moj
ment du moins. Voici, à ce sujet, ce qui se serait
passé
Par suite des sévérités de la quarantaine à Brindisi,
la malle des Indes ayant subi dans ce port des retards
considérables, la Compagnie péninsulaire avait da-
bord songé à l'envoyer à Trieste. Elle avait même di-
rigé sur Trieste son premier courrier, celui du Surate;
mais, arrivée dans ce port, la malle des Indes fut sou-
mise à toutes les mesures sanitaires fixées par les ré,
glements. C'est alors que la-Compagnie péninsulaire
songea à Marseille pour y faire débarquer la malle e
accidentellement et provisoirement, en attendant la
fin du régime quarantenaire à Brindisi
La Compagnie péninsulaire ouvrit à cet effet des né-
gociations avec M. Cochery; mais, n'ayant encore reçu
aucune réponse, elle a donné des ordres pour faire
venir la malle en Angleterre par vùie de Gibraltar.
Ainsi, en ce moment, le steamer Rome, de cette Com-
pagnie, ayant à bord la malle des Indes,.est en route
pour Plymouth, venant de Port-Saïd.
BULLETIN DE L'ETRANGER
(DipSCHBS H1Ylit ET RENSEIGNEMENTS PARTICULIER!;)
Angleterre
Le scrutin qui a eu lieu à la Chambre dès com-
munes sur la motion Northcote a été un vote es-
sentiellement politique; les deux partis, tories et
libéraux, ont vote avec un égal ensemble, sans
mêler leurs voix. Le parti parnelliste s'est abs-
tenu, à l'exception de M. Caliao, qui a voté en fa-
veur de la motion.
Suisse
Avant-hier a eu lieu à Genève un meeting d'ou-
vriers réclamant du gouvernement cantonal du
travail. La réunion, annoncée par fies placards
violents, a bientôt dégénéréenéchauffourée,grâce
à la présence de nihilistes. L'assemblée s'est for-
mée en cortège et s'est portée vers l'hôtel de ville,
où, sur le refus des autorités de recevoir une e-
putation, plusieurs orateurs ont harangué la
foule et l'ont excitée à la violence. Les agents,
ne parvenant pas à disperser les perturbateurs,
ont procède a de nombreuses arrestations.
;1.< .¡.. Suède
Le HamUurger Correspo td eoat reçoit de Stock-
holm la nouvelle d'un attentat par la dynamite
commis contre le bureau de police de cette ville.
La bombe pénétrant par la fenêtre a fait explo-
sion et gravement endommagé l'immeuble, sans
ïaire.tputeiuls de victime parmi le personnel.
,)i Russie,
Le Times annonce, d'après des nouvelles qu'il
prétend tenir de source officielle, qu'on a découvert
à Salnt-Pétersbjurg une conspira ion nihiliste du
caractère le plus dangereux, dans laquelle seraient
impliquées un grand nombre e de personnes. Plu-
sieurs arrestations auraient été opérées.
Le Times ajoute que les autorités russes tien-
nent l'affaire dans le plus grand secret.
Tripolitaine
Le 1 G/!or& (Tripoli de l'Ouest), jour-
nal officiel de la Tripolitaiue, vient de publier une
longue communication officielle démentant éner-
glquement lo les dépêches et les lettres aunon-
çant l'acquisitiou de territoires par les Italiens
dans la Régence de Tripoti; 2~ le débarquement
d'ouvriers italiens; 3~ l'envoi de troupes turques
pour les repousser. Le journal dit que le mou-
vement de troupes a eu lieu pour des raisons de
service.
Il.ajoute que cette altération de faits et cette
diffusion Je faux bruits sont probablement 1 ovu-
vre de ceux qui ont des intérêts particuliers à ré-
pandre ces nouvelles erronées.
1;)' >;r, COMTE DE CHAMBORD w
L'agence Havas a communiqué aux journaux
la iiote suivailte Kiein-1~'olkersdorf, 31 juillet.
La nuit a été bonne; le comte de Chambord n'a pas
eu de vomissements depuis vingt-quatre heures; il a
été transporté ce matin dans le parc, à une distance
de 200 mètres du château; le malade est resté 14 trois
heures; il a éprouvé une grande satisfaction. ;"1 ¡ k
Les forces reviennent graduellement. ..1
NOUVELLES DU JOUR
M. le président de la République quittera proba-
blement Paris lundi prochain pour Mont-sous-
Vaudrey.
Un décret publié aujourd'hui au ,lo2crnai ofT-
ciel convoque, pour le 26 août, ainsi que nous l'a-
vions fait prévoir, le collège électoral de la 2" cir-
conscription de l'arrondissement de Nancy (Meur-
the-et-Moselle), à l'effet d'élire un député, en rem-
placement de M. Berlet, nommé sénateur.
On écrit de Rome au Times i
La seule communication faite jusqu'ici par le gou-
vernement français au sujet de la lettre du pape au
président Grévy dont on ait en connaissance au Vati-
can est une lettre écrite par M. Jules Ferry. C'est une
note. ou, plus exactement, un long mémoire diplo-'
matique adressé par M. Ferry à l'ambassadeur fran-
çais auprès du Saint-Siège avec des instructions le
chargeant de communiquer ce mémoire au cardinal
Jacobini pour en faire donner par lui lecture au pape.
Ce mémoire est parvenu entre les mains du cardinal
Jacoblni antérieurement au 13 juillet courant c'est un
document de la plus haute importance, où se trouvent
traitées tout au long la situation politique générale de
la France et les difitciltés contre lesquelles le gouver-
nement a à se débattre; mais onn'y discute pas les
questions traitées par le pape.
Les démenti:! relatif;; à ma dépêche du 17 courant
me représentaient comme ayant annonce que la lettre
de M. Ferry était adressée au pape.
M. Ferry n'a écrit directement ni an pape ni au car.
dinal Jaoobinl.
M Goyon, receveur particulier des finances à'
Bonnevitle (Haute-Savoie), nommé le 19 juillet
dernier à la recette particulière de Die (Drôme),
et non installé, a été maintenu, sur sa demande,
à la recette de Bonneville.
M. Jaillon, percepteur des contributions direc-
tes à Joinville (Haute-Marne), nommé le 19 juillet
dernier receveur particulier des finances à Bon-
neville (Haute-Savoie), et non installé, a été
nommé receveur des finances d'Albertville (Sa-
voie), en remplacement de M. Boisson, qui a été
admis à faire valoir ses droits à la retraite.
M Jossaud, percepteur des contributions dlrea
tes à Die (Drôme), a été nommé receveur particu-
lier des finances de Die (Drôme), en remplace-
ment de M. Vignon, qui a reçu une autre desti-
nation. .,o. .).
M. Cambon (AdrIen), licencié en droit, est
nommé conseiller de préfecture du département
du Gard, en remplacement de M. Liotard, admis,
sur sa demande, à faire valoir ses droits à la
retraite et nommé conseiller de préfecture hono-
raire.
M. Treilles (Albin), avocat, est nommé conseil-
ler de préfecture du département de l'Ardèche, en
remplacement de M. Charlier, mis en disponibi-
lité sur sa demanda.
La 7t<~ce annonce que, dans une réunion tenue
hier soir, le comité électoral qui a patronné la
candidature du citoyen Gaston à l'élection muni-
cipale du quartier de la Salpêtrière a décidé, par
dix voix contre deux, que, fidèle observateur de
la discipline républicaine, il se ralliait, au second
tour de scrutin, à la candidature du citoyen S.
Pichon.
Dimanche prochain doit avoir lieu dans l'arron-
dissement de Narbonne le second tour de scrutin
pour l'élection d'un député, en remplacement de
M. Mairie. y candidats étaient
On sait qu'au premier tour cinq candidats étaient
en présence, savoir MM. Papinaud, Turrel,
Fournière, Digeon et l'amiral Lamothe-Tenet.
MM. Turrel, candidat républicain, et Fournière,
candidat socialiste, se sont désistés, le premier en
faveur de M. Papinaud.
M. Dlgeon avait déclaré avant le premier tour
qu'il ne se désisterait pas. Mais les électeurs so-
cialistes de Narbonne, qui avaient voté le 22 juil-
let pour lui, se sont réunis au nombre de 300 en-
viron, en réunion privée, pour s'entendre sur la
conduite à tenir au scrutin de batlottage du 5
août.
électeurs ont décidé que le parti socialiste
présenterait un candidat au second tour. M. le
docteur David, de Slgean, a été ensuite désigné
candidat par cinquante et quelques voix contre
douze, données à M. Emile Digeon.
Nous avons déjà dit que l'amiral Lamothe-
Tenet, candidat monarchiste, maintenait sa candi-
dature au second tour de scrutin. Le comité bona-
partiste vient de publier une déclaration par la-
quelle 11 fait connaître que les impérialistes s'abs.
tiendront au scrutin de ballottage parce que «l'u-
nion conservatrice a été pour eux une chaîne,
une duperie».
ACTES OFFICIELS `
Par décision ministérielle
M. Maffre, médecin principal de lro classe, directeur ]
du servie de santé du 180 c6rps d'armée, à Bordeaux,
est nommé à remploi de directeur du service de santé
du 15e corps d'armée, à Marseille.
M. Ponœt, médecin principal de 1re classe aux hôpi-
taux militaires du corps d'occupation de Tunisie, est
nommé à l'emploi de directeur du service de santé du
corps d'occupation de Tunisie.
Par décret rendu sur la proposition du ministre
de la marine et des colonies et du garde des sceaux,
ministre de la justice et des cultes, sont nommés
Conseiller à la cour d'appel de la Guyane, M. An-
ceau, juge président du tribunal de première instance
de Cayenne. en remplacement de M. Cazes.
Juge président du tribunal de première instance de
Cayenne, M. Clayssen, conseiller auditeur à la cour
d'appel de la Guyane.
Par décision du ministre des postes et des télé-
graphes, a été autorisée la transformation du bureau
mixte secondaire de Barbentane (Bouches-du-Rhône),
en recette des postes et télégraphes de l'Etat àservice
de jour complet.
Un décret porte fixation des alignements de la
rue Brancion, située dans le 15e arrondissement de
Paris.
Par décret rendu sur la proposition du ministre
de la gnerre, sont nommés dans le cadre du corps de
santé militaire A
Au grade de médecin principal de Ire classe, les mé-
decins principaux de 2° classe Giard, de l'hôpital mi-
litaira de Bayonne; Fri!ley,de l'hôpital militaire de la
Charité, à Lyon Chabert, de l'hôpital militaire de la
Roctlelle.
Au grade de médecin principal de 2e classe, les mé-
decinsmajors de 1- classe Beltz, de l'hôpital militaire
de Chambéry; Deslandes, de l'hôpital militaire de Per-
pignan Madamet, des hôpitaux militaires de Tuni-
sie Renard, de l'hôpital militaire Saint' Martin, à
P~ris.
Au grade de médecin-major de 1~ classe, les méde-
cins majors de 2e classe: Goubeau, du 21e régiment de
dragons; Charbonnier, du ge régiment d'infanterie
Lardennois, du 132~ régiment d'infanterie; Caillet, à
l'école spéciale militaire de Saint-Cyr; Battarel, du ler
régiment de spahis; Tibal, du lie régiment de dragons;
Marchant, du 43" régiment d'infanterie à Lille Bros,
du 105e régiment d'infanterie; Martino, du 3De batail-
lon de chasseurs à pied; Dionis du Séjour, du 66e régi-
ment d'infanterie; Penot, du 8° bataillon de chasseurs à
pied; Aron, du bataillon de gendarmerie mobile, à Paris;
Ocana, du 140'' régiment d'infanterie; Billet, du J0<= ré.
giment d'infanterie Gabriel, du Se régiment deoui-
ra-ssiers;Co).te).du 133-= régiment d\nfantene;Davi-
gnon, des hôpitaux militaires de la division de Cons-
tantine Linon, des hôpitaux militaires de la division
d'Oran; Colin, du 5e régiment d'infanterie; Millet, des
hôpitaux militaires de la division de Constantine;
Dornier, du 05e régiment d'infanterie Pierrot, des
hôpitaux militaires du corps d'occupation de Tunisie
Passot, du 122e régiment d'infanterie Lavat, du 103°
régiment d'infanterie Jourdan, des hôpitaux militai-
res du corps d'occupation de Tunisie.
AU JOUR LE JOUR
–T"
Les arènes j
Le premier acte du comité de conservation des
M'eues, qui s'est réuni hier à trois heures de l'a-
près-midi à l'Hôtel de Ville, a été d'exprimer ses
remerciements au conseil municipal pour le vote
patriotique qu'il a émis dans sa séance de la veille
au sujet de l'achat des terrains sous lesquels sont
enfouies les arènes. On trouvera le texte de cette
lettre, qui est signée de M. Henri Martin. prési-
dent du comité, et des délégués de l'Institut, dans
le compte rendu du conseil municipal.
Le comité a également remercié M. Henri Mar-
tin de son concours et l'a prié d'exprimer., à Victor
Hugo sa gratitude pour son intervention auprès
du conseil.
M. Vergniaud, secrétaire général de la préfec-
ture de la Seine, a informé le comité qu'aussitôt le
vote du conseil municipal, il avait fait donner
avis aux propriétaires des terrains d'avoir à y
cesser tous travaux. Il a en même temps demandé
à M. Camescas~e, préfet de police, de déléguer deux
gardiens de la paix pour garder l'entrée du chan-
tier et veiller à ce que le public n'entrât pas dans
les parties déjà fouillées. M. Camescasse a immé-
diatement donné satisfaction à cette demande.
Tout en réservant les droits de l'administration,
M. Vergniaud a laissé complètement au comité la
direction des travaux de déblaiement et de restau-
ration.
« La personne agréée par vous pour surveiller
et diriger ces travaux, a dit M. le secrétaire géné-
ral, sera agréée par l'administration. Il suffit que
vous nous l'indiquiez. Le comité a immédiate-
ment désigné, pour diriger les fouilles, M. Ru-
prich-Robert, inspecteur général des monuments
historiques, qui a été prié de prendre immédiate-
ment possession de ses fonctions. Sur les 15,000
francs votés jadis pour les premières fouilles,
10,000 francs ont été dépensés. M. Ruprich-Robert
n'aura donc à sa disposition que 5,000 fr. C'est
une maigre somme qu'on lui a recommandé de ne
dépenser que lentement et avec une extrême par-
cimonie, afin de prolonger les travaux au moins
jusqu'à l'époque où la commission des monuments
historiques se réunira. Ou espère que cette com-
mission votera au profit de la conservation des
arènes une subvention qui permettra de conti-
nuer les fouilles. M. Vergniaud s'est engagé à
faire une démarche auprès de M. Jules Ferry,
président du conseil des ministres, pour le prier
de réclamer un crédit de 7,000 francs à la com-
mission des monuments historiques.
Le comité de conservation des arènes ne s'est
donc pas dissous. Il pourra toujours être convo-
qué par son secrétaire, qui était retenu hier à
l'Académie de médecine, sur la demande de M.
Ruprich-Robert, et dans le cas où ce dernier
jugerait Indispensable de le consulter, à raison
des difficultés qu'il pourrait rencontrer dans l'exé-
cution des travaux. i
M Vergniaud a fait observer au comité que la
somme de 1,200,030 fr. votée par le conseil muni-
cipal était spécialement affectée à l'achat des ter-
rains, et qu'il ne pouvait en être distrait aucune
partie pour les fouilles. L'administration va im-
médiatement procéder aux formalités légales,
afin d'exécuter dans le plus bref délai possible, au
minimum quatre mois, le payement de la première
annuité de 400,000 fr. aux propriétaires des ter-
rains. -rj;.ri;-i" "s;
L'assassinat de Carey
D'après les dernières dépêches de Londres, il
n'y a plus de doute que l'individu assassiné à bord
d'un bâtiment en route pour Natal est bien le dé-
lateur Carey; il est mort sans pouvoir prononcer
une parole. amérlcain. On a
L'assassin est un Irlandais américain. On a
trouvé en sa possession une machine inférnale. Il
déclare n'avoir jamais connu Carey avant son ar-
rivée a Capetown.
Notre correspondant particulier à Londres nous
donne les détails suivants sur cet attentat
Il paraît que, dans les premiers jours de juillet,
Carey et sa famille se seraient embarqués pour
Natal à bord du 7~MM-Ca~. Ils se seraient
inscrits sous le nom de Power. Le paquebot serait
arrivé à Capetown le 27. Les voyageurs pour Na-
tal auraient ici été transbordés sur le Melrose
Castle, et, parmi eux, Carey et sa famille. Un
Irlandais américain, nommé O'Donnel, qu'accom-
pagnaient sa femme et ses enfants, se serait
embarqué sur le même bâtiment.
Les deux familles auraient vécu, parait-il, dans
une grande familiarité, bord du Melrose-Ca5tle.
Une dépêche de Capetown dit que le meurtrier
est é troitement gardé à vue à cause des bruits de
tentative de délivrance. On a ouvert une sous-
cription afin do réunir des fonds pour sa défense.
Suivant une dépêche adressée de Capetown au
Daity-3~ews, il résulte de l'instruction faite par le
magistrat de Port-Ettsabeth sur l'assassinat de
James Carey, que Carey et O'Donnel buvaient en-
semble, le navire se trouvant à égale distance de
Table-Bay et d'Algoa-Bay, lorsque 0 Donnel t ra
sur Carey et le blessa au cou. Carey chancela,
O'Donnel se précipita alors sur sa victime et lui
tira deux nouveaux coups de revolver dans le
dos. Carey mourut au bout de vingt minutes. D'a-
près l'enquête, aucune dispute n'avait précédé l'as-
sassInat.
O'Donnel, qui est âgé de quarante-cinq ans, se
donne comme mineur californien.
Mme Carey ayant dit à O'Donnel, au cours de
l'instruction « Vous avez tué mon mari. » -Oui,
a-t-il répondu, j'ai été envoyé dans ce but 1
La nouvelle de la mort du délateur a excité,
parmi les Irlandais, des transports d'allégresse. A
Dublin, des feux de joie ont été allumés à plu-
sieurs endroits et le peuple dansait alentour. Les
nationalistes considèrent la mort de Carey comme
un triomphe pour leur cause et se proposent d'or-
ganiser une procession aux flambeaux pour célé-
brer dignement la mort de celui qu'ils considèrent
comme leur plus cruel ennemi.
La catastrophe d'Ischia }:
M. Giovanni Casini, qui se trouvait au théâtre
de Casamicciola au moment du tremblement de
terre, publie dans le journal Italien Cap~taat h3'a-
cassa la description suivante de la scène dont il
fut témoin:
Il était à peu près neuf heures un quart, quand un
de mes amis me proposa d'aller au théâtre.
Le rideau fat levé à neuf heures et demie, mais à
peine avions-nous entendu les premiers mots de la co-
médieque nous ressentîmes une secousse épouvanta-
ble. Je fus jeté à plusieurs pieds en-avant et tombai
toutde mon long. Imaginez vous en même temps un
vacarme assourdissant comme celui que produirait
un train lourdement chargé et passant à toute vitesse
surun pont en fer. Pendant la isecolisse. le sols'éleva
6u~r -eaffaisser ensuite comme les flots de la mer pen-
apt une tempête. ~t
Ce qui. survint ensuite, je ne saurais le dire; tout
e qui s'est passé pèse sur moi comme un cauchemar,
ouime un songe horrible. Ce que je me rappelle seu-
ement, c'est que nous étions tout un troupeau d'êtres
mmatns, entassés les uns sur les autres que les
ampes de pétrole, en tombant, avaient mis le feu aux
;igges que nous nous efforçâmes, pendant un mo-
nent, d'ètelndre l'incendie, et qu'ensuite nous nous
?récipitâmes dehors comme un torrent. Ce que je me
rappelle encore, c'est que, m'appuyant à nn tronc
l'arbre, je levai les yeux et je vis que toutes les
branches étaient couvertes d'êtres humains qui avaient
grimpé là.
Des morceaux de bois étaient empilés les uns sur les
autres près du rivage pour allumer des feux afin de
demander du secours. Je vis autour de moi une foule
qu'il est absolument impossible de décrire, des femmes
et des vieillards en toilette de nuit et des enfants tout
nus. Pendant la nuit, les femmes à, moitié habillées,.
avec des torches'dans les mains, se précipitaient en
pleurs et comme des furies au milieu des ruines, ap-
pelant à grands cris ceux qu'elles avaient perdus, et
courant à chaque personne qu'elles rencontraient,
lui demandant avec d'étranges éclairs dans les yeux
Avez vous vu mon mari ? Avez vous vu mon fils 7.
Nous enregistrons les dernières nouvelles sur
la catastrophe de l'île d'Ischia parvenues à ParIs
par dépêches hier soir et aujourd'hui Qauvé Ca-
Lundi, à onze heures du soir, on a sauvé, à Ça-
samicciola, une famille entière qui s'était réfugiée
dans une cave au moment du tremblement de
terre et s'y trouvait enfermée depuis trente-six
heures.
On éprouve. d'énormes difficultés à enterrer les
morts On a creusé 300 tombes dans le cimetière
de Casamiéciola, 100 dans celui de Lacco-Ameno
et 70 dans celui de Forio. Il est impossible de pou-
voir placer plus de cadavres dans ces trois cime-
tières.
'Le ministre des travaux publics a fait faire de
grands fossés pour enterrer les cadavres retrou-
vés cette nuit et ce matin; mats jugeant que, pour
retirer des décombres et enterrer tous les cada-
vres, il ne suffirait pas de 10,000 hommes, et que
l'on exposait leur vie à cause de l'état très avancé
de putréfaction des cadavres, M. Genala a décidé e
de faire verser une grande quantité de chaux sur
les endroits où les cadavres se trouvent réunis au
nombre de 50 ou 60, notamment sur les ruines des
hôtels. Casamicciola deviendra ainsi un véritable
cimetière.
Le roi visitera aujourd'hui Casamicciola, ac-
compagné de MM. Depretis, Genala et Acton.
La dernière dépêche reçue de Naples dit que
presque tous les cadavres sont méconnaissables
et affreusement mutilés et que le nombre des
morts dépasse probablement 5,000.
Académie de médecine (31 juillet)
HfgEèate publique. M. Dujardin-Beaumetz
dépose sur le bureau un exemplaire du rapport
contenant un projet approuvé d'ordonnance, qu'il
a adressé au préfet de police, et relatif aux mesu-
res à prendre au cas où le choléra nous envahi-
rai On ne saurait trop louer cet ensemble de
mesures inspirées par une expérience et par une
science également sûres. Cette attitude des autori-
tés de la capitale est de nature à rassurer complè-
tement le public. L'épidémie, qui, il faut 1 espérer,
s'éteindra en Orient, nous trouverait préparés à
la combattre par tous les moyens les plus effica-
ces. On donnera aux mesures sanitaires leur va-
leur entière en confiant à un service médical spé-
cial le soin de veiller à leur exécution et de ré-
partir les secours aux malades sur les points où
cela serait nécessaire. M. Dujardin-Beaumetz est
naturellement désigné pour organiser et diriger
ce service.
Voici le texte du projet d'ordonnance proposé
au préfet de police par la commission du choléra
et approuvé par le conseil d'hygiène
Article ler. Tout cas de choléra qui viendrait à se
produire dans le ressort de la préfecture de police fera
immédiatement l'objet d'une déclaration au commis-
sariat de police du quartier ou de la circonscription,
qui la transmettra le plus rapidement possible à la
préfecture de police. i,&
Si la maladie s'est produite dans un logement loué
en garni, la déclaration sera faite par la personne qui
tiendra ce garni. ,i-~ ~i&
Si le mala.de ne demeure pas dans un hôtel meublé,
la déclaration sera faite par sa famille ou par les per-
sonnes qui lui donnent des soins.
Les médecins traitants sont invités à avertir le pro-
priétaire du garni ou la famille de tout cas,de choléra
qu'ils auraient constaté.
Art. 2. Dès le reçu de la déclaration, un médecin dé-
lésué Mr l'administration constatera la nature de la
maladie et provoquera les mesures propres à en pré-
venir la propagation.
Art. 3. Si le malade se trouve dans un hôtel meublé,
il devra sans délai être transfèré soit dans une maison
de santé on un hôpital, soit dans un appartement
particulier présenlant des conditions d'isolement con-
venables. era éva-
Si le malade occupe une chambrée, celle-ci sera éva-
cuée par les colocataires.
Art. 4. Lorsque le malade occupera un apparte-
ment particulier, le médecin délégué de l'administra-
tion fera procéder, dans l'appartement même, à 1 exé-
cution des mesures d'hygiène et d'isolement pres-
crites.
Art. 5. Le transport des malades se fera exclusive-
ment dans des voitures spéciales, que la préfecture
de police tient gratuitement à la disposition du pu-
lli~
Art. 6. Les personnes qui auront soigné des cholé-
riques ou qui auront été en contact avec eux devront
se soumettre aux mesures sanitaires qui leur seront
prescrites.
Art. 7. Tout local qui aura été occupé par un cho-
lérique sera désinfecté. Il ne pou¡ra être habité de
nouveau avànt huit jours, à partir du jour de sa dé-
sinfection.
L'exécution de cette mesure sera vérifiée par l'admi-
nistration, qui au besoin y pourvoira d'of
En cas d'insuffisance de ressources, l'administration
se chargera des frais de la désinfection.
Art 8. Les contraventions à la présente ordonnance
seront poursuivies devant les tribunaux compétents,
par application de l'article 471 du Code pénal.
Le conseil d'hygiène divise en trois catégories
les lieux d'évacuation 10 les maisons de santé
particulières; 20 la maison municipale de santé;
30 les hôpitaux. Pour les maisons de santé parti-
culières, le conseil a déjà trouvé, dans le parc de
Neuilly une maison de santé où l'isolement peut
être fait d'une façon parfaite. A cette maison vien-
draientse joindre toutes celles qui consentiraient
à recevoir des cholériques et qui présenteraient
les conditions nécessaires pour pratiquer un Iso-
lement complet. La liste de ces maisons particu-
lières serait mise à la disposition du public.
Quant à la maison municipale de sauté, M. Quen-
tin après avoir pris l'avis du corps médical des
hôpitaux, a annoncé officiellement au conseil
d'hygiène que les cholériques pourraient être re-
çus dans cette maison.
Pour les hôpitaux, des dispositions sont prises
pour que des services d'isolement soient Installés
dans plusieurs d'entre eux. Si l'épidémie prenait
de l'extension, des baraquements spéciaux y se-
raient construits.
Le conseil demande que le plus grand soin soit
apporté au nettoyage des voies et locaux publics,
urinoirs, etc., elle.
Pour la désinfection des vêtements et des linges
appartenant aux malades, il repousse unanime-
ment l'acide phénique et conseille les solutions de
sulfate de zinc, de cuivre, de chlorure de zinc, ce
dernier produit surtout, qu'on trouve à bon mar-
ché dans le commerce.
Voici les soins hygiéniques Indispensables et
nréventifs que le conseil d'hygiène prescrit en
temps d'épidémie
Se vêtir chaudement et se garantir des refroi-
dissements; porter sur la peau une ceinture de
flanelle; prendre de grands soins de propreté.
L'abus du vin et des liqueurs alcooliques, l'usage
de l'eau glacée, des fruits verts et des crudités,
ainsi que les excès de tous genres, doivent être
évités. Il est essentiel de ne se servir que d'eau
limpide, bien filtrée'et de préférence bouillie, puis
aérée après refroidissenient. Les eaux minérales
de table sont également d'un bon usage.
Le conseil, après avoir fait observer que le cho-
léra est ordinairement précédé de la diarrhée, re-
commande d'appeler un médecin dès que celle-ci
apparaît. En attendant le médecin, il faut mettre
le malade au iit, suspendre toute alimentation lui
donner une infusion chaude de thé additionnée
derhum ou d'eau-de-vie et lui administrer un quart
de lavement d'amidon avec dix gouttes de laúda.
num de Sydenham pour un adulte.
Le malade devra être isolé et les tentures et ta-
pis enlevés de sa chambre. Il est de la plus haute
importance que toutes les déjections du malade
soient désinfectées par l'addition d'une solution
contenant par litre d'eau 50 grammes des sulfates
ou chlorure indiqués précédemment.
Quand la chambre aura été évacuée par le ma-
lade, on allumera du feu dans la cheminée et on y
brûlera tous les papiers, vieux linge, ayant pu être
souillés Au milieu de la chambre encore pourvue
des meubles, matelas et literie, on déposera sur un
lit de sable une terrine contenant quelques char-
bons allumés sur lesquels on mettra une quantité
de soufre concassé proportionnelle à la capacité
de la pièce (20 grammes par mètre cube). Les por-
tes. les fenêtres, les ouvertures de cheminées et
autres devront être hermétiquement fermées. Au
bout de vingt-quatre heures, la chambre sera lar-
gement aérée et ne pourra être réoccupée qu'au
boutde huit jours.
~osMca~'a~On désigne ainsi la dif-
formité très rare qui consiste dans le déplace-
ment du coeur venant saillir au dehors du thorax,
à la pointe du sternum, sous forme d'une poche
plus ou moins volumineuse. M. Tarnier présenta o
à l'Académie une femme chez laquelle l'ectopie
cardiaque est très prononcée. On voit battre le
coeur sous la peau. Le sternum est divisé à sa par-
tie inférieure; le diaphragme fendu en avant. On
peut saisir dans la main les deux ventricules du
cceur, sentir leurs battements et appliquer à leur
mrface des appareils enregistreurs des pulsa-
~ions.
M. Marey a examiné ce sujet et recueilli les
traces des mouvements cardiaques. Ces traces,
placés sous les yeux de l'Académie, sont identi-
ques à ceux qu'on obtient sur le cœur des grands
animaux. M. Marey donne des explications sur la
difrormité en question. Un cas analogue lui a été
signalé, il y a quelques années, chez une femme
alsacienne. Le sujet présenté aujourd'hui est ori-
ginaire du même pays; il déclare qu'une enfant
qu'il a connue et qui est morte en bas âge présen-
tait la même lésion. Il y aurait donc eu dans cette
contrée apparition simultanée de trois cas extrê-
mement rares de malformation congénitale.
La malade de M. Tarnier est très apte, dit M.
Marey, à faire comprendre le mécanisme de la
pulsation du coeur chez l'homme et à montrer
comment s'est produite l'illusion sur laquelle se
fondait la théorie de Beau. Cette illusion tient à
ce que l'œil et le toucher sont impressionnés en
sens inverse. Pour l'œil, l'acte dominant est le
gonflement soudain de la masse des ventricules
au moment où les oreillettes se remplissent de
sang. Pour le toucher, l'acte le plus frappant est
le durcissement soudain des ventricules au mo-
ment où ils se contractent et commencent à se
vider. Or, les observateurs qui se sont bornés à
regarder les mouvements du coeur, ont nécessai-
rement attribué la pulsation au gonflement sou-
dain des ventricules ce n'est qu'en expérimentant
avec des instruments de mesures précises qu'on a
pu constater que c'est par le durcissement systo-
lique que le cœur exerce autour de lui l'effort
énergique auquel on a donné le nom de choc. Sur
ce point, des preuves de différents ordres peuvent
être données par l'emploi des appareils enregis-
treurs. M. Marey se .met à là disposition de l'Aca-
démie, si elle le jugeait utile, pour soumettre cette
femme à l'examen d'une commission.
Sont nommés commissaires, MM. Sappey, Vul-
pian. et Marey.
Le c7!0~?'a M. Jules Guérin donne commu-
nication d'une lettre adressée à M. de Pietra Santa
par M. Decastro, médecin à Alexandrie et membre
du conseil sanitaire de cette ville. La lettre est da-
tée du 13 juillet. Parmi divers renseignements,
nous y trouvons ceux-ci c'est le juillet que le
choléra s'est montré à Alexandrie, le 3 à Chir-
bine, le 6 à Menxaleh, le 10 à Talka, le 11 à Zitta
et à Chlbin-el-Kom. Le premier cas à Alexandrie a
été observé chez une femme qui habitait avec un
cocher venu de Mansourah.
Quant à l'origine de lamaladieen Egypte, ajoute
M. Decastro, il n'y a rien de démontré jusqu'à
présent. Il n eat nullement certain, comme le pré-
tend le rapport du docteur Flood, que l'importa-
tion de la maladie ait eu lieu par un nommé Ha-
lifa, débarqué le 18 juin à Port-Saïd, venu de
Bombay par le Timor, et parti Immédiatement
pour Damiette. D'une enquête faite par les méde-
cins de Damiette, il résulterait que ledit Halifa
serait arrivé dans cette ville alors que le choléra.
y existait depuis plusieurs jours. « Je m'abstiens
pour le moment de toute considération, ajoute
M. Decastro, à cause de ma quallté de membre
du conseil sanitaire, et pour ne pas préjuger le
résultat des enquêtes ultérieures. »
M. Guérin, précisant le fait et la date dont il
avait parlé dans la dernière séance, rappelle que
lors de l'Exposition de 1867, alors que l'Europe
presque entière était atteinte par le choléra, Paris
a reçu de tous les points contaminés des visiteurs
et des hôtes sans contracter la maladie Ce fait,
dit il, contredit d'une manière éclatante la
doctrine fatale de L'importation. En voici un autre
du même genre et non moins probant. Durant une
partie de l'année 1873, la Belgique et la France
furent exemptes de toute contamination choléri-
que, alors que l'Allemagne entière était infectée.
Les communications incessantes par terre et par
mer des contrées infectées, principalement de
Vienne, auraient dû transporter la maladie à
Bruxelles et à Paris. Crs deux grands centres res-
térent indemnes. Qu'a répondu à cela M. Fauvel?
Que le choléra perdait sa puissance en chemin de
fer et la conservait dans les navires 1
M. Jules Guérin déclare qu'il dégage sa respon-
sabilité des conséquences politiques qu'on,a pré-
tendu donner à ses doctrines; il entend les main-
tenir dans leur caractère et leur portée purement
scientifiques; il les résume enfin dans une série
de huit propositions qui peuvent se résumer
ainsi:
10 'foutes les épidémies résultent de modifica-
tions successives de l'atmosphère et de l'orga-
nisme.
2o Les épidémies cholériques s'annoncent sur-
tout par des diarrhées prémonitoires.
3o Durant les épidémies, on constate trois autres
catégories de diarrhées, qui ne sont que la conti-
L ~f. le.-nraq-
nuation des symptômes prémonitoires et l'expres-
sion de plus en plus prononcée de l'intoxication
cholérique.
4o Avant l'explosion collective du choléra con- 1
firmé, il existe toujours quelques cas de choléra
réels, mais isolés, inaperçus ou indûment quali-
fiés de choléra ~~ostr°as; telle est aussi, dit M.
Jules Guérin, l'opinion du docteur Cuningham,
qui montré l'épidémie de 1872 a 1873 dé-
butant à peu près en même temps sur cent points
différents à de grandes distances sans trace d'im-
portation,
50 Il est souvent arrivé, contrairement à la doc-
trine de l'importation, que différentes contrées de
la France sont restées pendant des mois en rap-
port quotidien avec des centres occupés par le
choléra, sans avoir contracté la maladie:
6" La contagiosité du choléra est démontrée,
mais subordonnée à des conditions préalables d ap-
titude et de réceptivité qui expliquent à la fois
l'impuissance des transports lointains et la stéri-
lité si fréquente des contacts individuels.
7o C'est arbitrairement qu'on a séparé les for-
mes et degrés du choléra réel en choléra nostras,
sporadique, endémique, épidémique, etc.
80 Les mesures sanitaires préconisées aujour-
d'hui doivent être considérées comme des institu-
tions caduques qui seront un jour remplacées par
le système des avertissements à domicile et le trai-
tement attentif des phénomènes prémonitoires.
M. Jules Guérin s'élève contre l'espèce de censure
qu'on a vouiu lui infliger à la fin de la séance précé-
dente, alors qu'il avait quitté la salle. « Il n'y
a pas eu de censure, répond le président; je n8
l'aurais pas permis. Le journal qui s'est servi de
ce terme s'est trompé. »
M. Fauvel réplique à M. Jules Guérin. Si le cho-
léra n'est pas venu à Paris en 1867, c'est que la
capitale était sous l'influence de l'immunité qu'en-
traînait l'épidémie meurtrière de lS6a et 1865. En
1873, ajoute M. Fauvel, le choléra était à Vienne;
mais il était aussi en France, surtout en Norman-
die où il sévissait avec une certaine violence.
M. J. Guérin. -A la fin de l'année seulement t
M. Fauvel. J'affirme, d'ailleurs, qu'en 1867 il
y a eu chez nous des cas de choléra importé.
M J. Guérln.- Il n'y a pas eu d'épidémie. Mais
en 1873, pendant neuf ou dix mois, malgré les
communications incessantes avec les pays conta-
minés, nous sommes restés indemnes. Et puis,
comment expliquer avec la loi d'immunité for-
mulée par M. Fauvel les recrudescences subites
de certaines épidémies graves qu'on croyait
é~lntes?
M. Fauvel. Je me défie des opinions du doc-
teur Cuningham. Les médecins de l'Inde sont les
instruments des intérêts commerciaux de leur
pays'et professent l'innocuité des foyers endé-
miques.
1V1. J. Guérin. M. Cuningham, mon avis, est
le premier des épidémiologistes contemporains.
Avec votre théorie, tous les navires venant de
l'Inde seraient des épidémies flottantes.
M. Fauvel. Vous exagérez. Les navires pos-
taux bien aménagés, avec des passagers d'élite,
jouissent d'une immunité relative. Les navires
dangereux sont ceux qui transportent des pèle-
rins, des malheureux, des convalescents.
M. Jules Rochard. M. Fauvel a démontré l'im-
portation du choléra en Egypte.
M. J. Guérin. Pardon; vous n'avez Das en-
tendu alors la lecture que j'ai faite de la lettre du
docteur Decastro,
M. Jules Rochard. -Je m'en rapporte, en fin de
compte, à cette expérience vraiment éclatante,
dont parlait M. Bouley, et qui nous montre le
choléra indien tenu en respect par les mesures
que suggère la doctrine de M. Fauvel, et enva-
hissant l'Egypte le jour où ces mesures sont aban-
données. Loin de moi la pensée de chercher à sou-
lever contre l'Angleterre la haine de l'Europe. Je
ne l'accuse que d'imprudence, et, sans rancune,
je lui dis Que cette leçon vous profite en même
temps qu'à tout le monde. J'ajoute que 1 opinion
des médecins de l'Inde n'est pas de nature à me
former une conviction scientifique. La doctrine
de l'importation a pour elle une immense quantité
de faits qui la rendent certaine.
M. Jules Guérin. C'est votre opinion; mais ce
n'est qu'une opinion.
Les distributions de prix
Hier, à une heure de l'après-midi, a eu ileu, à
l'école Monge, la distribution des prix, sous la
présidence de M. Henri Martin, sénateur.
La musique du 119-= de ligne prêtait son concours
à la cérémonie, qui a été ouverte par un discours
fort applaudi de M. Henri Martin, auquel M, Le-
monnier, président du conseil d'administration, a
répondu. ms des élèves
Voici les noms des élèves qui ont été le plus sou-
vent nommés
ire division. Jouanin, Roger Seyrig, Alazarachi,
Louis Bécot, René Berthaut, Claude Marcel, William
de Billy, Jean de Neuf ville, Luria, Mouquet, Cornaille,
René Nivert, Robert Pillet, Paul Hadamard, Alexandre
Paz, Edouard Samper, Dupré, Marcel Levallois, Périer,
André Beurdel.y, Grégoire, Pau! Harth, Philippe Bing,
Paul Lyonne,Vacquement, Eckardt, Louis Ravier, Linet,
Lespès, René Palyart, Alligre, Loriot, Camus, Couvreur,
Carlos Ribon, Alexandre de Neufville, Stein, Robert
Collin, Meilhan. René Gilbert, Alfred Lebel, Albert
Legrand, Albert Wagner, Hunziker, Boudouresque,
Robert Beurdeley, Kahn, Martin-Sarzeaud, Maurice
Dide, Léo Merle, Henri David, Galippe. Georges Harth,
Pierre Duval, de Tinan, Renaudin, Sainte-Claire Deville,
Guillaume, Richard, Beruki, Bourdiol, Bouyard, Lan-
dais. Marcel Robert, David, Canas, Baugniè?, Estavard.
Paul Delestro, Trouvé-Chauve!. Henri Chancé, Georges
Gariel, Martinet, Weismann, Marcel Palyart, Langlois.
Sienkiewicz, Dongé, Louveau, Henri Callot. Vaudoyer.
Vincent, Weiobach, Auguste Silz, Hassenkamp, Drouin,
Blasco, de Giese.
2' division. William Seyrig, Albert Martin, Pujol,
Montchicourt, Paul Lévy, Adam Salomon, Claude Laron.
taiue, Zamacoïs, Richemond, Camille Boucher, Henri
Colliard, I~œohiin, Sandoz. André Schneider, Paul Col-
liard, Dehérain, Albert Duval, Albert Ravier, Louis
Mathieu, Maurice Levallois, Albert Letixérant, Albert
Lévy, Roger Desouches, Thierry Mieg, Paul Barbet,
Massin, Pierre Bertin, Guieyesse. Henri Leïorme, Saint-
Clair, Bourdais, Bixio, Chabié, Boullier, Arnold Seyrig,
René Fauvelle, Jean Sainte Claire Deville, Jacques Mo-
nod, Charles Wagner, Henri Ravier, Marcel Caron,
Cléry, Claude Vallin, Caeatt, Fargo, Albert Garnier,
Henri Lambert, Léonce Heymann, Crespin. Degeorge,
Lucien Piquée, Alfred Barbet-Massin, Paul Blanchet,
Georges Dehau, Maurice Bertin, Fontaine, Louis Maze-
Eolle. Albert Michelet, Léom Massin, André David,
Journoud, Henri Alibert-, Maurice Bouchet, Georges
Rey, Dantin, Band-Bovy, Georges Dibos, Louis Weber,
Théodore Allahverdi.
FAITS DIVERS
1~1' août. Le del s'est emplétement éelatrci
dans la soirée d'hier et les astres ont brillé avec
éclat pendant la nuit. Aujourd'hui, un réseau da
vapeurs se reforme et voile complètement le so-
leil. Le vent souffie faiblement de plein ouest.
–Aujourd'hui 1" aoAt,le thermomètre du jour·
Marcluait
A 7 héures du matin. 16~ au-dessus de 0.
A 11 heures du matin. 19o 1/2
A 1 heure de l'après-midi 190
Hauteur barométrique. 762.
Ce matin, à dix heures, il a été procédé pu-
bliquement, au palais de l'Industrie, sous la pré-
sidence de M. Aubin, conseiller de préfecture, au
cinquante-septième tirage des obligations à rem-
bourser pour l'amortissement des emprunts mu-
nicipaux de 18551860. <.
Les obligations émises en 18a5 forment une sé-
rie unique; les obligations émises en 1860 sont
divisées en deux autres séries leur nombre, leurs
numéros, les époques de leur remboursement et les
avantages de toutes sortes qui y sont attachés
correspondent exactement à ceux des obligations
de 1855.
Ce tirage comprenait 2,098 obligations de cha-
que série au total, 6,294 obligations. Les quinze
premiers numéros de chaque série ont droit, dans
leur ordre de sortie, aux lots ci-après
Le no 38,198 gagne 100,000. fr.
Les quatre numéros suivants, chacun 10,000 fr.:
7.986–133.486 39.938 86.169.
Les dix numéros suivants, chacun 1,000 fr.
121.580 34.180 19.438 -107.067 26.033
79.108 103.504 -130.567 39.931- 60.130.
En tout 450,000 fr. pour les trois séries.
Les 6,279 autres numéros sont remboursables,
au pair, au mois de septembre.
Le comité de la souscription pour élever, au
nom de l'Alsace et de la Lorraine, un monument
à Gambetta s'est réuni à la mairie du 7" arrondis-
sement.
En l'absence de M. Scheurer-Kestner, M. Rol-
land, membre de l'Institut, occupait le fauteuil de
la présidence.
Le secrétaire général rappelle que la souscrip-
tion, ouverte dès le lendemain des obsèques du
grand patriote, est indépendante de la souscrip-
tion nationale; elle s'est faite, sans publicité, exclu-
sivement parmi les Alsaciens-Lorrains.
Les listes, confiées aux membres du comité et
aux Alsaciens-Lorrains résidant soit dans les pro-
vinces annexées, soit dans les principales villes de
France et des pays étrangers, sont rentrées pour
la plupart et couvertes de milliers de signatures.
Dès aujourd'hui, le chiffre souscrit dépasse la
somme de 124,000 francs.
Des applaudissements .unanimes accueillent la
communication de ce résultat, qui est une écla-
tante manifestation des sentiments de patriotisme
dont sont animés, de ce côté de la nouvelle fron-
tière comme de l'autre, les fils de l'Alsace et de la-
Lorraine.
Une commission spéciale a été nommée pour
étudier un projet d'exécution du monument qui;
devra consacrer à jamais la reconnaissance des
Alsaciens-Lorrains pour celui qui fut l'âme de la
1 défense nationale.
La souscription destinée à ériger un monu-
ment au général Chanzy et à l'armée de la Loire,
et qui n'est pas encore close, atteint aujourd'hui
la somme de 100,000 francs.
Le comité, présidé par l'amiral Jaurégulberry.
a décidé que la ville du Mans serait désignée com-
me lieu où devra être érigé le monument, dont
l'exécution a été confiée à MM..Crauk et Croisy,
sculpteurs.
Les adhésions sont reçues au comité, 39, rue de
Grenelle-Saint-Germain.
Le comité de la Société des artistes français
s'est réuni au palais de l'Industrie, pour statuer-
sur le concours de la médaille d'or qui doit
être offerte aux artistes récompensés du Salon de
1883.
Le projet numéro 2, de M. Daniel Dupuis, a été
choisi le premier et l'exécution de la médaille lui
a été confiée. c-r~
M. Daniel Dupuis touchera. une prime de 1,500
francs.
Le projet numéro 14, de M. Alphée Dubois, a été
choisi le second. M. Alphée Dubois touchera une
prime de 1,000 fr.
Enfin le projet numéro 20, de M. Bottée, est sorti
troisième de l'urne. M. Bottée touchera une prime
de 800 francs. w
Le conseil d'administration de la Société des
artistes a été saisi par quelques sociétaires d'une
demande de secours pour M. Benassit, qui, presque
complètement paralysé depuis plusieurs années,
vient d'avoir le malheur de se casser une jambe.
Le mêmejour.M.Bailly, .président, avait reçu de
M. Jean Béraud, pour être mise à la disposition
d'un artiste malade, une somme de 500 francs,
montant de l'indemnité que lui avait allouée le
tribunal dans un récent procès en contrefaçon.
Cette petite somme permettra à M. Benassit d'at-
tendre plus facilement son retour à la santé.
Ajoutons à ce propos que la commission chargée
de l'étude de l'emploi des fonds de la Société doit
proposer au comité des 90, au mois de novembre,
de distraire 15 0/0 des bénéfices pour mettre à
l'abri de la misère les artistes âgés et,les orph~l1n~
d'artistes.
-Les membres des bureaux des comités
listes se sont réunis lundi chez M. Georges Ami-
gues, fils de feu Jules Amigues, pour discuter la
question do savoir s'il y avait lieu d'organiser, à
l'occasion de la majorité du prince Victor, un ban-
quet le 15 août prochain.
Les membres de la réunion ont rédigé d'abord
la motion suivante
Un grand nombre d'impérialistes appartenant aux
comites de Paris et de la banlieue, ayant eu l'idée, a
l'occasion de la majorité du prince Victor, de faire un
banquet le 15 août.
Sur l'appel de M.' Georges. Amigues, les soussignés
se sont réunis aujourd'hui dans l'ancieune demeure
ae Jules Amigues;
Considèrent que ia République est l'ennemi qu'il
faut combattre avant tout, qu'elle est une honte pour
la patrie et met la France au pilori des nations, ils
repoussent toute compromission avec ce régime exé-
cre, ils iletrissent toute idée do révision, tendant à une
présidence équivoque à la République et déclarent ne
vouloir se ranger que sous le vrai drapeau de l'empire
surmonté des aigles impériales. r.
l,a suprême pensée du glorieux martyr du Zululand
a désigné le prince Victor Napoléon comme le conti-
nuateur de l'œuvre impériale.
En agissant ainsi, le fils de l'empereur estimait que
le prince Jérôme, l'allié des républicains, celui qui
avait mis la main dans la maia des insulteurs de
l'empire, ne pouvait se déjuger en un jour et réclamer
à son profit, après les avoir reniés, les droits hérédi-
taires ou plébiscitaires.
Les soussignés prennent donc l'engagement solennel
de poursuivre jusqu'au bout l'oeuvre entreprise par
Jules Amigues, c'est-à-dire l'exécution du testament
du prince impérial qui doit être la loi de tous les vrai'?
impérialistes.
La réunion a ensuite discuté la question du ban,
quet, qui a été résolue dans le sens de l'affirma-
t,ive. La présidence de ce banquet avait été offerte
à M. de Cassagnac, qui a répondu par la dépêche
suivante
Aurais accepté avec satisfaction si je n'étais sûr
d'être retenu dans département par differents scrutins,
de ballottage.
de ballottage. CASSAGNAC.
La réunion a alors décidé de confier la prési-
dence du banquet aux deux fils de Jules Amigues.
Le prince Mavrocordato, ministre de Grèce,
a été victime, hier matin, d'un regrettable acci.
dent Il rentrait chez lui en voiture, lorsqu'en se
penchant vers le siège pour donner un ordre à
son cocher, un brusque mouvement des chevaux
le précipita hors de la voiture.
Dans sa chute, le prince a eu l'épaule luxée.
Rentré chez lui, il a dû être soumis à des frictions
et à des massages électriques. Dans l'après-midI,
un peu de fièvre s'etait déclarée; mais, le soir,
l'état du blessé était aussi satisfaisant que pos-
sible. .<
La rue Simonie-Franc a été mise en émoi-
hier soir par un drame conjugal.
Au no II habite Mme Chedal, âgée de dix-neuf
ans, qui vit depuis quelque temps séparée de son.
mari, employé de commerce, demeurant, 22, rue
Saussure. Vers six heures, ce dernier s'est pré-
senté au'domicile de sa femme, avec laquelle il se:
prit bientôt, de querelle. Tout à coup, Chenal, fu
rieux cipita sur son épouse et la frappa d'un
coup de couteau au sein gauche. Mme Chena été
transportée à l'Hôtel-Dieu dans an état alarmant.
On a ecroué le meurtrier au Dépôt.
AFFAIRES COLONIALES
Madagascar
Le correspondant de Londres du Figaro croit
savoir que le gouvernement anglais est depuis
trois ou quatre jours déjà en possession d'une dé-
pêcl1e venue par la voie de Natal et qui fait définiti-
vement justice de la légende des prétendus excès
oommls à Tamatave à la suite de l'occupation fran-
çnise.
Cette dépêche constaterait que l'amiral Pierre
n'a donné aucun ordre concernant le consul an-
qu'il n'a jamais eu l'intention de le faire ar-
rêter et qu'il est par conséquent complètement
étranger a la mort de M. Pakenham.
Itlais il y a mieux, poursuit le correspondantdu
.FT~-o, la dépêche porte que les relations entre offi-
son nisire pour ne pas se trouver mêlé à l'action na-
vale de l'escadre, mais ses communications avec la
terre n'ont jamais été coupées et il ne lui a été nulle.
ment interdit de protéger le consulat d'Angleterre. Il
a repoussé la demande des missionnaires qui voulaient
l'immiscer dans les affaires intérieures de la vil1".
leur oilrant toute protection à son bord et affirmant
qu'ils n'avaient rieu à redouter du débarquement effec-
tué par les marins français.
Le capitaine de la Dryad reconnaît qu'il n'a a qn se
louer de l'amiral Pierre, qui l'a toujours prévenu de
c~ qu'il al'ait faira chaque fois qu'on intérêt anglais
pouvait être mis en cause par suite des décisions pri-
ses. La menace d'arrêter le secrétaire hova, l'expulsion
de M. Andrianisa, l'avis donné à trois missionnaires
'Protest3iiis d'avoir à cesser leurs agissements, étaient
connus et tacitement approuvés du commandant John-
51.One.
S'il en est ainsi on conçoit que M. Gladstone ait
lieu de regretter de s'être si imprudemment
avance à propos de cette affaire. On croit qu'il
atteud pour fournir des explications an Parle-
ment, le retour du consul de France à Zanzibar,
14(. Ledoux, envoyé, comme on le ?ait, en mission
a Tamatave pour s'enquérir sur place du plus ou
moins d'exactitude des faits dénoncés. L,4/~
sur lequel M. Ledoulx a pris passage, devait être
de retour hier à Zanzibar. Mais il est à peu près
certain que notre consul n'aura pu rencontrer le
commandant Johnstone, celui-ci ayant quitté dès
le 12 juillet la rade de Tamatave, ou ~'Akota n'a dû
arriver que le 23 ou le 24 du même mois.
On s'attend à ce qu'une question soit prochaine.
`ment adressée au gouvernement sur toute cette
affaire par un des membres conservateurs de la
Chambre des ~mmunes. -= y 4~
La Réunion
Le croiseur de lre classe la Naïade, commande
par M. le capitaine de vaisseau Buge, qui est dési-
gne pour remplacer la Ftore dans la mer des In-
des, prendra àToulon la24' compagnie d'Infanterie
de marine. Les 21~ 22-= et .23e compagnies seront,
en outre, dirigées sur la Réunion par le transport.
la Cretn~e, qui est attendu à Toulon et qui repren-
dra la mer dès qu'il le pourra.
Sénégal
Le transport la Mayen~ae part aujourd'hui de
Toulon avec du matériel pour le service du haut
lleuve.
~Le~oKS<3~partira de Rochefort dès que ses réparations se-
ront terminées. Ces deux bâtiments doivent re-
monter jusqu'à Khayes.
,'0, Tunisie.
La canonnière le 0 t a diatetsr attachée à la sta-
tiom navale de la Tunisie, va être mise à la dispo-
sition du général Etienne, commandant la subdi-
vision de Sousse, qui a été désigné pour passer
l'inspection générale des troupes de la subdivision
de Gabès.
Tonkin
Le transport le Citer, venu de la Nouvelle-Ca-
lédonie, avec des troupes, a quitté Hai-Phong le
J3 juillet, se rendant à Hong-Kong.
Les négociations avec la Chine auront, d'après
certains renseignements qu'on nous communique,
les plus grandes chances d'aboutir dès qu'elles se-
ront appuyées par un succès contre,les Pavillons
noirs, qui sont massés à Song-Taï et à Bac-Ninh.
On nous assure que les forces que nous avons
écrasées à Nam-Dinh n'étaient composées que de
contingents annamite?, auxquels on prête moins
d'aptitude militaire qu'aux Pavillons noirs, qui
ont recruté de nombreux adhérents dans l~,Pro~
vince ciunoise du Koueng-Si. ?' m.~j'<
M. le colonel Tcheng-Kt-Tong, attaché militaire
de Chine à Berlin, nous prie de rectifier le rensei-
gnement suivant lequel 11 aurait été charge par
son gouvernement d'une mission diplomatique en
Fra Il ce.
cet officier supérieur, qui a quitté Paris hier
soir pour rejoindre son poste, est resté quelques
jours dans notre capitale pour examiner certaines
questions industrielles qu'il avait été chargé d'é-
tudier. Pendant ce temps, il a vu plusieurs per-
sonnages officiels qu'il avait connus lors de ses
précédents séjours à Paris mais il n'a pu faire,
n'eu ayant pas qualité, au ministère des a1Iaires
étrangeres, aucune déclaration surla politiquedu
gouvernement chinois relativement aux ~S&lMS
£tu
LE CHOLÉRA
Nous avons signale hier la mise en quarantaine
spéciale à Marseille du vapeur la Pétuse, à bord
duquel on t été constatés des cas de choléra pen-
dant la traversée.
Une dépêche de notre correspondant particulier
à Marseille nous apprend aujourd'hui qu'à bord
de la Péluse, pendant sa traversée, il s'est produit
deux décès dus au choléra. Les deux malades ont
succombé en mer le 2o juillet.
Il ne faut pas se dissimuler ajoute notre cor-
respondant que la nouvelle de ces deux décès
cholériques à bord d'un des paquebots des Messa-
geries a causé à Marseille la plus vive émotion.
Le Sémaphore annonce l'arrivée prochaine à
Marseille de la chaloupe canonnière de l'Etat le
Jucelot. Cette chaloupe devra exercer un service
de surveillance autour du lazaret. On a cons-
taté, en effet, depuis que la quarantaine est impo-
sée aux navires, plusieurs évasions de passagers
qui, d'accord avec des bateliers, abrégeaient ainsi
la durée réglementaire de leur captivité. On ne
saurait trop approuver cette mesure, qui vient
d'être décidée sur la demande du conseil sanitaire
de Marseille.
En Egypte, il a été constaté dans la journée de
lundi, 502 décès cholériques, dont 274 au Caire.
Suivant les informations du Sla~adarà,à la suite
,de l'incapacité dont a' fait preuve le départe-
ment médical égyptien, le docteur Hunter a pro-
posé aux autorités de le réorganiser sur le mo-
dele du département sanitaire de l'Inde.
On fera venir de l'Inde un officier de santé et
40 infirmiers musulmans. Huit médecins anglais
seront attachés au nouveau département médical.
On espère que cette nouvelle organisation com
battra le fléau plus efficacement que ne Font fait
jusqu'ici les fonctionnaires égyptiens.
Nous reproduisons ici quelques passages inté-
ressants des lettres du correspondant de l'agence
Havas au Caire ,'<
On a pris des mesures de précaution lors des pre-
miers décès on a évacué les maisons où ils s'étaient
produits; on a brûlé les effets, et on a envoyé hors du
Caire, sous la tente, les habitants desdites maisons.
Qu'en est-il résulte?
Ceci c'est que maintenant, par crainte des mesures
qnarantenail'es, les Arabes ne déclarent plus qu'ils ont
un malade chez eux. Us le laissent mourir sans soins
ou il. peu près, puis, à la nuit, ils déclarent qu'un tel
est mort d'une maladie dont il souffrait depuis long-
temps.
On se hâte de faire enlever le corps sur une consta-
tation faite à la légère. Voilà un cholérique inconnu
Voilà une maison qui n'est pas désinfectée; voilà un
nouveau foyer créé. Qu'on juge de la situation. Seule
ment les Arabes ont sauve les effets et ont évité des
pertes de temps et les souffrances inhérentes au genre
de vie que leur eussent imposé @ les mesures d'isole-
ment.
Ce qui est inouï à voir; c'est l'indifférence, l'apathie
dys Arabes. lis ne fuient pas. On ne peutobtenir d'eux,
ni par raisonnement ni par menaces, de laver, d'assai-
nir chez eux, de se tenir propres eux mêmes. Rési-
gnés comme des moutons,ils ne cherchent pas à com-
battre le mal, et s'entêtent il. regarder ce qu'on leur
prescrit comme dangereux.
Ce matin, à neuf heures un Arabe est tombé
devant une maison. Il s'est couché là, à terre,
sans appeler. Quelques barbarins sont venus. L'un
d'eux lui a apporté une gargoulette pleine d'eau. Il
s'est mis à boire. J'ai voulu la lui retirer, il a résisté.
Je me suis décidé à la lui arracher par force j'ai du
y renoncer, les autres Arabes commençant à gromme-
ler entre leurs dents des choses qui n'étaient pas pré-
cisément des compliments.
Un quart d'heure après, on l'a enlevé sur un tom-
ber~au: il n'a, tout le temps que je l'ai vu, ni poussé
nu gémissement ni fait une récrimination; rien qu'un
silence absolu. Il est certain qu'il a du mourir peu de
temps après
Ce qui frappe le plus dans ce qui se passe, c'est le
manque absolu des moyens de transport pour les ma-
Jades ou les morts.
Il n'y a aucune amélioralion depuis le'premier jour.
Un homme tombe dans la rue (et le fait devient fré-
quent), on appelle la premivre voiture qui passe, et
en avant, à l'hôpital
Les voitures de place mêmes servent à cela. Il est
~55ez probable que la voiture n'est pas désinfectée, et
gare demain ou api ès pour le malheureux qui prendra
la même voiture, que les déjections du cholérique
auront souillée; c'est inouï.
Une dépêche de Constantinople signale deux cas
suspects au lazaret de Smyrne, parmi les passa-
gers revenant d'J¡Jgypte. Un de ces deux cas a. été
suivi de mort.
On lit dans le Pelit ~M'M~a~
On avait annoncé, ces jours-ci, que la malle anglai-
se des Indes devait venir prochainement débarquer à
Marseille. Il paraît qu'il n'en sera rien, pour le moj
ment du moins. Voici, à ce sujet, ce qui se serait
passé
Par suite des sévérités de la quarantaine à Brindisi,
la malle des Indes ayant subi dans ce port des retards
considérables, la Compagnie péninsulaire avait da-
bord songé à l'envoyer à Trieste. Elle avait même di-
rigé sur Trieste son premier courrier, celui du Surate;
mais, arrivée dans ce port, la malle des Indes fut sou-
mise à toutes les mesures sanitaires fixées par les ré,
glements. C'est alors que la-Compagnie péninsulaire
songea à Marseille pour y faire débarquer la malle e
accidentellement et provisoirement, en attendant la
fin du régime quarantenaire à Brindisi
La Compagnie péninsulaire ouvrit à cet effet des né-
gociations avec M. Cochery; mais, n'ayant encore reçu
aucune réponse, elle a donné des ordres pour faire
venir la malle en Angleterre par vùie de Gibraltar.
Ainsi, en ce moment, le steamer Rome, de cette Com-
pagnie, ayant à bord la malle des Indes,.est en route
pour Plymouth, venant de Port-Saïd.
BULLETIN DE L'ETRANGER
(DipSCHBS H1Ylit ET RENSEIGNEMENTS PARTICULIER!;)
Angleterre
Le scrutin qui a eu lieu à la Chambre dès com-
munes sur la motion Northcote a été un vote es-
sentiellement politique; les deux partis, tories et
libéraux, ont vote avec un égal ensemble, sans
mêler leurs voix. Le parti parnelliste s'est abs-
tenu, à l'exception de M. Caliao, qui a voté en fa-
veur de la motion.
Suisse
Avant-hier a eu lieu à Genève un meeting d'ou-
vriers réclamant du gouvernement cantonal du
travail. La réunion, annoncée par fies placards
violents, a bientôt dégénéréenéchauffourée,grâce
à la présence de nihilistes. L'assemblée s'est for-
mée en cortège et s'est portée vers l'hôtel de ville,
où, sur le refus des autorités de recevoir une e-
putation, plusieurs orateurs ont harangué la
foule et l'ont excitée à la violence. Les agents,
ne parvenant pas à disperser les perturbateurs,
ont procède a de nombreuses arrestations.
;1.< .¡.. Suède
Le HamUurger Correspo td eoat reçoit de Stock-
holm la nouvelle d'un attentat par la dynamite
commis contre le bureau de police de cette ville.
La bombe pénétrant par la fenêtre a fait explo-
sion et gravement endommagé l'immeuble, sans
ïaire.tputeiuls de victime parmi le personnel.
,)i Russie,
Le Times annonce, d'après des nouvelles qu'il
prétend tenir de source officielle, qu'on a découvert
à Salnt-Pétersbjurg une conspira ion nihiliste du
caractère le plus dangereux, dans laquelle seraient
impliquées un grand nombre e de personnes. Plu-
sieurs arrestations auraient été opérées.
Le Times ajoute que les autorités russes tien-
nent l'affaire dans le plus grand secret.
Tripolitaine
Le 1 G/!or& (Tripoli de l'Ouest), jour-
nal officiel de la Tripolitaiue, vient de publier une
longue communication officielle démentant éner-
glquement lo les dépêches et les lettres aunon-
çant l'acquisitiou de territoires par les Italiens
dans la Régence de Tripoti; 2~ le débarquement
d'ouvriers italiens; 3~ l'envoi de troupes turques
pour les repousser. Le journal dit que le mou-
vement de troupes a eu lieu pour des raisons de
service.
Il.ajoute que cette altération de faits et cette
diffusion Je faux bruits sont probablement 1 ovu-
vre de ceux qui ont des intérêts particuliers à ré-
pandre ces nouvelles erronées.
1;)' >;r, COMTE DE CHAMBORD w
L'agence Havas a communiqué aux journaux
la iiote suivailte Kiein-1~'olkersdorf, 31 juillet.
La nuit a été bonne; le comte de Chambord n'a pas
eu de vomissements depuis vingt-quatre heures; il a
été transporté ce matin dans le parc, à une distance
de 200 mètres du château; le malade est resté 14 trois
heures; il a éprouvé une grande satisfaction. ;"1 ¡ k
Les forces reviennent graduellement. ..1
NOUVELLES DU JOUR
M. le président de la République quittera proba-
blement Paris lundi prochain pour Mont-sous-
Vaudrey.
Un décret publié aujourd'hui au ,lo2crnai ofT-
ciel convoque, pour le 26 août, ainsi que nous l'a-
vions fait prévoir, le collège électoral de la 2" cir-
conscription de l'arrondissement de Nancy (Meur-
the-et-Moselle), à l'effet d'élire un député, en rem-
placement de M. Berlet, nommé sénateur.
On écrit de Rome au Times i
La seule communication faite jusqu'ici par le gou-
vernement français au sujet de la lettre du pape au
président Grévy dont on ait en connaissance au Vati-
can est une lettre écrite par M. Jules Ferry. C'est une
note. ou, plus exactement, un long mémoire diplo-'
matique adressé par M. Ferry à l'ambassadeur fran-
çais auprès du Saint-Siège avec des instructions le
chargeant de communiquer ce mémoire au cardinal
Jacobini pour en faire donner par lui lecture au pape.
Ce mémoire est parvenu entre les mains du cardinal
Jacoblni antérieurement au 13 juillet courant c'est un
document de la plus haute importance, où se trouvent
traitées tout au long la situation politique générale de
la France et les difitciltés contre lesquelles le gouver-
nement a à se débattre; mais onn'y discute pas les
questions traitées par le pape.
Les démenti:! relatif;; à ma dépêche du 17 courant
me représentaient comme ayant annonce que la lettre
de M. Ferry était adressée au pape.
M. Ferry n'a écrit directement ni an pape ni au car.
dinal Jaoobinl.
M Goyon, receveur particulier des finances à'
Bonnevitle (Haute-Savoie), nommé le 19 juillet
dernier à la recette particulière de Die (Drôme),
et non installé, a été maintenu, sur sa demande,
à la recette de Bonneville.
M. Jaillon, percepteur des contributions direc-
tes à Joinville (Haute-Marne), nommé le 19 juillet
dernier receveur particulier des finances à Bon-
neville (Haute-Savoie), et non installé, a été
nommé receveur des finances d'Albertville (Sa-
voie), en remplacement de M. Boisson, qui a été
admis à faire valoir ses droits à la retraite.
M Jossaud, percepteur des contributions dlrea
tes à Die (Drôme), a été nommé receveur particu-
lier des finances de Die (Drôme), en remplace-
ment de M. Vignon, qui a reçu une autre desti-
nation. .,o. .).
M. Cambon (AdrIen), licencié en droit, est
nommé conseiller de préfecture du département
du Gard, en remplacement de M. Liotard, admis,
sur sa demande, à faire valoir ses droits à la
retraite et nommé conseiller de préfecture hono-
raire.
M. Treilles (Albin), avocat, est nommé conseil-
ler de préfecture du département de l'Ardèche, en
remplacement de M. Charlier, mis en disponibi-
lité sur sa demanda.
La 7t<~ce annonce que, dans une réunion tenue
hier soir, le comité électoral qui a patronné la
candidature du citoyen Gaston à l'élection muni-
cipale du quartier de la Salpêtrière a décidé, par
dix voix contre deux, que, fidèle observateur de
la discipline républicaine, il se ralliait, au second
tour de scrutin, à la candidature du citoyen S.
Pichon.
Dimanche prochain doit avoir lieu dans l'arron-
dissement de Narbonne le second tour de scrutin
pour l'élection d'un député, en remplacement de
M. Mairie. y candidats étaient
On sait qu'au premier tour cinq candidats étaient
en présence, savoir MM. Papinaud, Turrel,
Fournière, Digeon et l'amiral Lamothe-Tenet.
MM. Turrel, candidat républicain, et Fournière,
candidat socialiste, se sont désistés, le premier en
faveur de M. Papinaud.
M. Dlgeon avait déclaré avant le premier tour
qu'il ne se désisterait pas. Mais les électeurs so-
cialistes de Narbonne, qui avaient voté le 22 juil-
let pour lui, se sont réunis au nombre de 300 en-
viron, en réunion privée, pour s'entendre sur la
conduite à tenir au scrutin de batlottage du 5
août.
électeurs ont décidé que le parti socialiste
présenterait un candidat au second tour. M. le
docteur David, de Slgean, a été ensuite désigné
candidat par cinquante et quelques voix contre
douze, données à M. Emile Digeon.
Nous avons déjà dit que l'amiral Lamothe-
Tenet, candidat monarchiste, maintenait sa candi-
dature au second tour de scrutin. Le comité bona-
partiste vient de publier une déclaration par la-
quelle 11 fait connaître que les impérialistes s'abs.
tiendront au scrutin de ballottage parce que «l'u-
nion conservatrice a été pour eux une chaîne,
une duperie».
ACTES OFFICIELS `
Par décision ministérielle
M. Maffre, médecin principal de lro classe, directeur ]
du servie de santé du 180 c6rps d'armée, à Bordeaux,
est nommé à remploi de directeur du service de santé
du 15e corps d'armée, à Marseille.
M. Ponœt, médecin principal de 1re classe aux hôpi-
taux militaires du corps d'occupation de Tunisie, est
nommé à l'emploi de directeur du service de santé du
corps d'occupation de Tunisie.
Par décret rendu sur la proposition du ministre
de la marine et des colonies et du garde des sceaux,
ministre de la justice et des cultes, sont nommés
Conseiller à la cour d'appel de la Guyane, M. An-
ceau, juge président du tribunal de première instance
de Cayenne. en remplacement de M. Cazes.
Juge président du tribunal de première instance de
Cayenne, M. Clayssen, conseiller auditeur à la cour
d'appel de la Guyane.
Par décision du ministre des postes et des télé-
graphes, a été autorisée la transformation du bureau
mixte secondaire de Barbentane (Bouches-du-Rhône),
en recette des postes et télégraphes de l'Etat àservice
de jour complet.
Un décret porte fixation des alignements de la
rue Brancion, située dans le 15e arrondissement de
Paris.
Par décret rendu sur la proposition du ministre
de la gnerre, sont nommés dans le cadre du corps de
santé militaire A
Au grade de médecin principal de Ire classe, les mé-
decins principaux de 2° classe Giard, de l'hôpital mi-
litaira de Bayonne; Fri!ley,de l'hôpital militaire de la
Charité, à Lyon Chabert, de l'hôpital militaire de la
Roctlelle.
Au grade de médecin principal de 2e classe, les mé-
decinsmajors de 1- classe Beltz, de l'hôpital militaire
de Chambéry; Deslandes, de l'hôpital militaire de Per-
pignan Madamet, des hôpitaux militaires de Tuni-
sie Renard, de l'hôpital militaire Saint' Martin, à
P~ris.
Au grade de médecin-major de 1~ classe, les méde-
cins majors de 2e classe: Goubeau, du 21e régiment de
dragons; Charbonnier, du ge régiment d'infanterie
Lardennois, du 132~ régiment d'infanterie; Caillet, à
l'école spéciale militaire de Saint-Cyr; Battarel, du ler
régiment de spahis; Tibal, du lie régiment de dragons;
Marchant, du 43" régiment d'infanterie à Lille Bros,
du 105e régiment d'infanterie; Martino, du 3De batail-
lon de chasseurs à pied; Dionis du Séjour, du 66e régi-
ment d'infanterie; Penot, du 8° bataillon de chasseurs à
pied; Aron, du bataillon de gendarmerie mobile, à Paris;
Ocana, du 140'' régiment d'infanterie; Billet, du J0<= ré.
giment d'infanterie Gabriel, du Se régiment deoui-
ra-ssiers;Co).te).du 133-= régiment d\nfantene;Davi-
gnon, des hôpitaux militaires de la division de Cons-
tantine Linon, des hôpitaux militaires de la division
d'Oran; Colin, du 5e régiment d'infanterie; Millet, des
hôpitaux militaires de la division de Constantine;
Dornier, du 05e régiment d'infanterie Pierrot, des
hôpitaux militaires du corps d'occupation de Tunisie
Passot, du 122e régiment d'infanterie Lavat, du 103°
régiment d'infanterie Jourdan, des hôpitaux militai-
res du corps d'occupation de Tunisie.
AU JOUR LE JOUR
–T"
Les arènes j
Le premier acte du comité de conservation des
M'eues, qui s'est réuni hier à trois heures de l'a-
près-midi à l'Hôtel de Ville, a été d'exprimer ses
remerciements au conseil municipal pour le vote
patriotique qu'il a émis dans sa séance de la veille
au sujet de l'achat des terrains sous lesquels sont
enfouies les arènes. On trouvera le texte de cette
lettre, qui est signée de M. Henri Martin. prési-
dent du comité, et des délégués de l'Institut, dans
le compte rendu du conseil municipal.
Le comité a également remercié M. Henri Mar-
tin de son concours et l'a prié d'exprimer., à Victor
Hugo sa gratitude pour son intervention auprès
du conseil.
M. Vergniaud, secrétaire général de la préfec-
ture de la Seine, a informé le comité qu'aussitôt le
vote du conseil municipal, il avait fait donner
avis aux propriétaires des terrains d'avoir à y
cesser tous travaux. Il a en même temps demandé
à M. Camescas~e, préfet de police, de déléguer deux
gardiens de la paix pour garder l'entrée du chan-
tier et veiller à ce que le public n'entrât pas dans
les parties déjà fouillées. M. Camescasse a immé-
diatement donné satisfaction à cette demande.
Tout en réservant les droits de l'administration,
M. Vergniaud a laissé complètement au comité la
direction des travaux de déblaiement et de restau-
ration.
« La personne agréée par vous pour surveiller
et diriger ces travaux, a dit M. le secrétaire géné-
ral, sera agréée par l'administration. Il suffit que
vous nous l'indiquiez. Le comité a immédiate-
ment désigné, pour diriger les fouilles, M. Ru-
prich-Robert, inspecteur général des monuments
historiques, qui a été prié de prendre immédiate-
ment possession de ses fonctions. Sur les 15,000
francs votés jadis pour les premières fouilles,
10,000 francs ont été dépensés. M. Ruprich-Robert
n'aura donc à sa disposition que 5,000 fr. C'est
une maigre somme qu'on lui a recommandé de ne
dépenser que lentement et avec une extrême par-
cimonie, afin de prolonger les travaux au moins
jusqu'à l'époque où la commission des monuments
historiques se réunira. Ou espère que cette com-
mission votera au profit de la conservation des
arènes une subvention qui permettra de conti-
nuer les fouilles. M. Vergniaud s'est engagé à
faire une démarche auprès de M. Jules Ferry,
président du conseil des ministres, pour le prier
de réclamer un crédit de 7,000 francs à la com-
mission des monuments historiques.
Le comité de conservation des arènes ne s'est
donc pas dissous. Il pourra toujours être convo-
qué par son secrétaire, qui était retenu hier à
l'Académie de médecine, sur la demande de M.
Ruprich-Robert, et dans le cas où ce dernier
jugerait Indispensable de le consulter, à raison
des difficultés qu'il pourrait rencontrer dans l'exé-
cution des travaux. i
M Vergniaud a fait observer au comité que la
somme de 1,200,030 fr. votée par le conseil muni-
cipal était spécialement affectée à l'achat des ter-
rains, et qu'il ne pouvait en être distrait aucune
partie pour les fouilles. L'administration va im-
médiatement procéder aux formalités légales,
afin d'exécuter dans le plus bref délai possible, au
minimum quatre mois, le payement de la première
annuité de 400,000 fr. aux propriétaires des ter-
rains. -rj;.ri;-i" "s;
L'assassinat de Carey
D'après les dernières dépêches de Londres, il
n'y a plus de doute que l'individu assassiné à bord
d'un bâtiment en route pour Natal est bien le dé-
lateur Carey; il est mort sans pouvoir prononcer
une parole. amérlcain. On a
L'assassin est un Irlandais américain. On a
trouvé en sa possession une machine inférnale. Il
déclare n'avoir jamais connu Carey avant son ar-
rivée a Capetown.
Notre correspondant particulier à Londres nous
donne les détails suivants sur cet attentat
Il paraît que, dans les premiers jours de juillet,
Carey et sa famille se seraient embarqués pour
Natal à bord du 7~MM-Ca~. Ils se seraient
inscrits sous le nom de Power. Le paquebot serait
arrivé à Capetown le 27. Les voyageurs pour Na-
tal auraient ici été transbordés sur le Melrose
Castle, et, parmi eux, Carey et sa famille. Un
Irlandais américain, nommé O'Donnel, qu'accom-
pagnaient sa femme et ses enfants, se serait
embarqué sur le même bâtiment.
Les deux familles auraient vécu, parait-il, dans
une grande familiarité, bord du Melrose-Ca5tle.
Une dépêche de Capetown dit que le meurtrier
est é troitement gardé à vue à cause des bruits de
tentative de délivrance. On a ouvert une sous-
cription afin do réunir des fonds pour sa défense.
Suivant une dépêche adressée de Capetown au
Daity-3~ews, il résulte de l'instruction faite par le
magistrat de Port-Ettsabeth sur l'assassinat de
James Carey, que Carey et O'Donnel buvaient en-
semble, le navire se trouvant à égale distance de
Table-Bay et d'Algoa-Bay, lorsque 0 Donnel t ra
sur Carey et le blessa au cou. Carey chancela,
O'Donnel se précipita alors sur sa victime et lui
tira deux nouveaux coups de revolver dans le
dos. Carey mourut au bout de vingt minutes. D'a-
près l'enquête, aucune dispute n'avait précédé l'as-
sassInat.
O'Donnel, qui est âgé de quarante-cinq ans, se
donne comme mineur californien.
Mme Carey ayant dit à O'Donnel, au cours de
l'instruction « Vous avez tué mon mari. » -Oui,
a-t-il répondu, j'ai été envoyé dans ce but 1
La nouvelle de la mort du délateur a excité,
parmi les Irlandais, des transports d'allégresse. A
Dublin, des feux de joie ont été allumés à plu-
sieurs endroits et le peuple dansait alentour. Les
nationalistes considèrent la mort de Carey comme
un triomphe pour leur cause et se proposent d'or-
ganiser une procession aux flambeaux pour célé-
brer dignement la mort de celui qu'ils considèrent
comme leur plus cruel ennemi.
La catastrophe d'Ischia }:
M. Giovanni Casini, qui se trouvait au théâtre
de Casamicciola au moment du tremblement de
terre, publie dans le journal Italien Cap~taat h3'a-
cassa la description suivante de la scène dont il
fut témoin:
Il était à peu près neuf heures un quart, quand un
de mes amis me proposa d'aller au théâtre.
Le rideau fat levé à neuf heures et demie, mais à
peine avions-nous entendu les premiers mots de la co-
médieque nous ressentîmes une secousse épouvanta-
ble. Je fus jeté à plusieurs pieds en-avant et tombai
toutde mon long. Imaginez vous en même temps un
vacarme assourdissant comme celui que produirait
un train lourdement chargé et passant à toute vitesse
surun pont en fer. Pendant la isecolisse. le sols'éleva
6u~r -eaffaisser ensuite comme les flots de la mer pen-
apt une tempête. ~t
Ce qui. survint ensuite, je ne saurais le dire; tout
e qui s'est passé pèse sur moi comme un cauchemar,
ouime un songe horrible. Ce que je me rappelle seu-
ement, c'est que nous étions tout un troupeau d'êtres
mmatns, entassés les uns sur les autres que les
ampes de pétrole, en tombant, avaient mis le feu aux
;igges que nous nous efforçâmes, pendant un mo-
nent, d'ètelndre l'incendie, et qu'ensuite nous nous
?récipitâmes dehors comme un torrent. Ce que je me
rappelle encore, c'est que, m'appuyant à nn tronc
l'arbre, je levai les yeux et je vis que toutes les
branches étaient couvertes d'êtres humains qui avaient
grimpé là.
Des morceaux de bois étaient empilés les uns sur les
autres près du rivage pour allumer des feux afin de
demander du secours. Je vis autour de moi une foule
qu'il est absolument impossible de décrire, des femmes
et des vieillards en toilette de nuit et des enfants tout
nus. Pendant la nuit, les femmes à, moitié habillées,.
avec des torches'dans les mains, se précipitaient en
pleurs et comme des furies au milieu des ruines, ap-
pelant à grands cris ceux qu'elles avaient perdus, et
courant à chaque personne qu'elles rencontraient,
lui demandant avec d'étranges éclairs dans les yeux
Avez vous vu mon mari ? Avez vous vu mon fils 7.
Nous enregistrons les dernières nouvelles sur
la catastrophe de l'île d'Ischia parvenues à ParIs
par dépêches hier soir et aujourd'hui Qauvé Ca-
Lundi, à onze heures du soir, on a sauvé, à Ça-
samicciola, une famille entière qui s'était réfugiée
dans une cave au moment du tremblement de
terre et s'y trouvait enfermée depuis trente-six
heures.
On éprouve. d'énormes difficultés à enterrer les
morts On a creusé 300 tombes dans le cimetière
de Casamiéciola, 100 dans celui de Lacco-Ameno
et 70 dans celui de Forio. Il est impossible de pou-
voir placer plus de cadavres dans ces trois cime-
tières.
'Le ministre des travaux publics a fait faire de
grands fossés pour enterrer les cadavres retrou-
vés cette nuit et ce matin; mats jugeant que, pour
retirer des décombres et enterrer tous les cada-
vres, il ne suffirait pas de 10,000 hommes, et que
l'on exposait leur vie à cause de l'état très avancé
de putréfaction des cadavres, M. Genala a décidé e
de faire verser une grande quantité de chaux sur
les endroits où les cadavres se trouvent réunis au
nombre de 50 ou 60, notamment sur les ruines des
hôtels. Casamicciola deviendra ainsi un véritable
cimetière.
Le roi visitera aujourd'hui Casamicciola, ac-
compagné de MM. Depretis, Genala et Acton.
La dernière dépêche reçue de Naples dit que
presque tous les cadavres sont méconnaissables
et affreusement mutilés et que le nombre des
morts dépasse probablement 5,000.
Académie de médecine (31 juillet)
HfgEèate publique. M. Dujardin-Beaumetz
dépose sur le bureau un exemplaire du rapport
contenant un projet approuvé d'ordonnance, qu'il
a adressé au préfet de police, et relatif aux mesu-
res à prendre au cas où le choléra nous envahi-
rai On ne saurait trop louer cet ensemble de
mesures inspirées par une expérience et par une
science également sûres. Cette attitude des autori-
tés de la capitale est de nature à rassurer complè-
tement le public. L'épidémie, qui, il faut 1 espérer,
s'éteindra en Orient, nous trouverait préparés à
la combattre par tous les moyens les plus effica-
ces. On donnera aux mesures sanitaires leur va-
leur entière en confiant à un service médical spé-
cial le soin de veiller à leur exécution et de ré-
partir les secours aux malades sur les points où
cela serait nécessaire. M. Dujardin-Beaumetz est
naturellement désigné pour organiser et diriger
ce service.
Voici le texte du projet d'ordonnance proposé
au préfet de police par la commission du choléra
et approuvé par le conseil d'hygiène
Article ler. Tout cas de choléra qui viendrait à se
produire dans le ressort de la préfecture de police fera
immédiatement l'objet d'une déclaration au commis-
sariat de police du quartier ou de la circonscription,
qui la transmettra le plus rapidement possible à la
préfecture de police. i,&
Si la maladie s'est produite dans un logement loué
en garni, la déclaration sera faite par la personne qui
tiendra ce garni. ,i-~ ~i&
Si le mala.de ne demeure pas dans un hôtel meublé,
la déclaration sera faite par sa famille ou par les per-
sonnes qui lui donnent des soins.
Les médecins traitants sont invités à avertir le pro-
priétaire du garni ou la famille de tout cas,de choléra
qu'ils auraient constaté.
Art. 2. Dès le reçu de la déclaration, un médecin dé-
lésué Mr l'administration constatera la nature de la
maladie et provoquera les mesures propres à en pré-
venir la propagation.
Art. 3. Si le malade se trouve dans un hôtel meublé,
il devra sans délai être transfèré soit dans une maison
de santé on un hôpital, soit dans un appartement
particulier présenlant des conditions d'isolement con-
venables. era éva-
Si le malade occupe une chambrée, celle-ci sera éva-
cuée par les colocataires.
Art. 4. Lorsque le malade occupera un apparte-
ment particulier, le médecin délégué de l'administra-
tion fera procéder, dans l'appartement même, à 1 exé-
cution des mesures d'hygiène et d'isolement pres-
crites.
Art. 5. Le transport des malades se fera exclusive-
ment dans des voitures spéciales, que la préfecture
de police tient gratuitement à la disposition du pu-
lli~
Art. 6. Les personnes qui auront soigné des cholé-
riques ou qui auront été en contact avec eux devront
se soumettre aux mesures sanitaires qui leur seront
prescrites.
Art. 7. Tout local qui aura été occupé par un cho-
lérique sera désinfecté. Il ne pou¡ra être habité de
nouveau avànt huit jours, à partir du jour de sa dé-
sinfection.
L'exécution de cette mesure sera vérifiée par l'admi-
nistration, qui au besoin y pourvoira d'of
En cas d'insuffisance de ressources, l'administration
se chargera des frais de la désinfection.
Art 8. Les contraventions à la présente ordonnance
seront poursuivies devant les tribunaux compétents,
par application de l'article 471 du Code pénal.
Le conseil d'hygiène divise en trois catégories
les lieux d'évacuation 10 les maisons de santé
particulières; 20 la maison municipale de santé;
30 les hôpitaux. Pour les maisons de santé parti-
culières, le conseil a déjà trouvé, dans le parc de
Neuilly une maison de santé où l'isolement peut
être fait d'une façon parfaite. A cette maison vien-
draientse joindre toutes celles qui consentiraient
à recevoir des cholériques et qui présenteraient
les conditions nécessaires pour pratiquer un Iso-
lement complet. La liste de ces maisons particu-
lières serait mise à la disposition du public.
Quant à la maison municipale de sauté, M. Quen-
tin après avoir pris l'avis du corps médical des
hôpitaux, a annoncé officiellement au conseil
d'hygiène que les cholériques pourraient être re-
çus dans cette maison.
Pour les hôpitaux, des dispositions sont prises
pour que des services d'isolement soient Installés
dans plusieurs d'entre eux. Si l'épidémie prenait
de l'extension, des baraquements spéciaux y se-
raient construits.
Le conseil demande que le plus grand soin soit
apporté au nettoyage des voies et locaux publics,
urinoirs, etc., elle.
Pour la désinfection des vêtements et des linges
appartenant aux malades, il repousse unanime-
ment l'acide phénique et conseille les solutions de
sulfate de zinc, de cuivre, de chlorure de zinc, ce
dernier produit surtout, qu'on trouve à bon mar-
ché dans le commerce.
Voici les soins hygiéniques Indispensables et
nréventifs que le conseil d'hygiène prescrit en
temps d'épidémie
Se vêtir chaudement et se garantir des refroi-
dissements; porter sur la peau une ceinture de
flanelle; prendre de grands soins de propreté.
L'abus du vin et des liqueurs alcooliques, l'usage
de l'eau glacée, des fruits verts et des crudités,
ainsi que les excès de tous genres, doivent être
évités. Il est essentiel de ne se servir que d'eau
limpide, bien filtrée'et de préférence bouillie, puis
aérée après refroidissenient. Les eaux minérales
de table sont également d'un bon usage.
Le conseil, après avoir fait observer que le cho-
léra est ordinairement précédé de la diarrhée, re-
commande d'appeler un médecin dès que celle-ci
apparaît. En attendant le médecin, il faut mettre
le malade au iit, suspendre toute alimentation lui
donner une infusion chaude de thé additionnée
derhum ou d'eau-de-vie et lui administrer un quart
de lavement d'amidon avec dix gouttes de laúda.
num de Sydenham pour un adulte.
Le malade devra être isolé et les tentures et ta-
pis enlevés de sa chambre. Il est de la plus haute
importance que toutes les déjections du malade
soient désinfectées par l'addition d'une solution
contenant par litre d'eau 50 grammes des sulfates
ou chlorure indiqués précédemment.
Quand la chambre aura été évacuée par le ma-
lade, on allumera du feu dans la cheminée et on y
brûlera tous les papiers, vieux linge, ayant pu être
souillés Au milieu de la chambre encore pourvue
des meubles, matelas et literie, on déposera sur un
lit de sable une terrine contenant quelques char-
bons allumés sur lesquels on mettra une quantité
de soufre concassé proportionnelle à la capacité
de la pièce (20 grammes par mètre cube). Les por-
tes. les fenêtres, les ouvertures de cheminées et
autres devront être hermétiquement fermées. Au
bout de vingt-quatre heures, la chambre sera lar-
gement aérée et ne pourra être réoccupée qu'au
boutde huit jours.
~osMca~'a~On désigne ainsi la dif-
formité très rare qui consiste dans le déplace-
ment du coeur venant saillir au dehors du thorax,
à la pointe du sternum, sous forme d'une poche
plus ou moins volumineuse. M. Tarnier présenta o
à l'Académie une femme chez laquelle l'ectopie
cardiaque est très prononcée. On voit battre le
coeur sous la peau. Le sternum est divisé à sa par-
tie inférieure; le diaphragme fendu en avant. On
peut saisir dans la main les deux ventricules du
cceur, sentir leurs battements et appliquer à leur
mrface des appareils enregistreurs des pulsa-
~ions.
M. Marey a examiné ce sujet et recueilli les
traces des mouvements cardiaques. Ces traces,
placés sous les yeux de l'Académie, sont identi-
ques à ceux qu'on obtient sur le cœur des grands
animaux. M. Marey donne des explications sur la
difrormité en question. Un cas analogue lui a été
signalé, il y a quelques années, chez une femme
alsacienne. Le sujet présenté aujourd'hui est ori-
ginaire du même pays; il déclare qu'une enfant
qu'il a connue et qui est morte en bas âge présen-
tait la même lésion. Il y aurait donc eu dans cette
contrée apparition simultanée de trois cas extrê-
mement rares de malformation congénitale.
La malade de M. Tarnier est très apte, dit M.
Marey, à faire comprendre le mécanisme de la
pulsation du coeur chez l'homme et à montrer
comment s'est produite l'illusion sur laquelle se
fondait la théorie de Beau. Cette illusion tient à
ce que l'œil et le toucher sont impressionnés en
sens inverse. Pour l'œil, l'acte dominant est le
gonflement soudain de la masse des ventricules
au moment où les oreillettes se remplissent de
sang. Pour le toucher, l'acte le plus frappant est
le durcissement soudain des ventricules au mo-
ment où ils se contractent et commencent à se
vider. Or, les observateurs qui se sont bornés à
regarder les mouvements du coeur, ont nécessai-
rement attribué la pulsation au gonflement sou-
dain des ventricules ce n'est qu'en expérimentant
avec des instruments de mesures précises qu'on a
pu constater que c'est par le durcissement systo-
lique que le cœur exerce autour de lui l'effort
énergique auquel on a donné le nom de choc. Sur
ce point, des preuves de différents ordres peuvent
être données par l'emploi des appareils enregis-
treurs. M. Marey se .met à là disposition de l'Aca-
démie, si elle le jugeait utile, pour soumettre cette
femme à l'examen d'une commission.
Sont nommés commissaires, MM. Sappey, Vul-
pian. et Marey.
Le c7!0~?'a M. Jules Guérin donne commu-
nication d'une lettre adressée à M. de Pietra Santa
par M. Decastro, médecin à Alexandrie et membre
du conseil sanitaire de cette ville. La lettre est da-
tée du 13 juillet. Parmi divers renseignements,
nous y trouvons ceux-ci c'est le juillet que le
choléra s'est montré à Alexandrie, le 3 à Chir-
bine, le 6 à Menxaleh, le 10 à Talka, le 11 à Zitta
et à Chlbin-el-Kom. Le premier cas à Alexandrie a
été observé chez une femme qui habitait avec un
cocher venu de Mansourah.
Quant à l'origine de lamaladieen Egypte, ajoute
M. Decastro, il n'y a rien de démontré jusqu'à
présent. Il n eat nullement certain, comme le pré-
tend le rapport du docteur Flood, que l'importa-
tion de la maladie ait eu lieu par un nommé Ha-
lifa, débarqué le 18 juin à Port-Saïd, venu de
Bombay par le Timor, et parti Immédiatement
pour Damiette. D'une enquête faite par les méde-
cins de Damiette, il résulterait que ledit Halifa
serait arrivé dans cette ville alors que le choléra.
y existait depuis plusieurs jours. « Je m'abstiens
pour le moment de toute considération, ajoute
M. Decastro, à cause de ma quallté de membre
du conseil sanitaire, et pour ne pas préjuger le
résultat des enquêtes ultérieures. »
M. Guérin, précisant le fait et la date dont il
avait parlé dans la dernière séance, rappelle que
lors de l'Exposition de 1867, alors que l'Europe
presque entière était atteinte par le choléra, Paris
a reçu de tous les points contaminés des visiteurs
et des hôtes sans contracter la maladie Ce fait,
dit il, contredit d'une manière éclatante la
doctrine fatale de L'importation. En voici un autre
du même genre et non moins probant. Durant une
partie de l'année 1873, la Belgique et la France
furent exemptes de toute contamination choléri-
que, alors que l'Allemagne entière était infectée.
Les communications incessantes par terre et par
mer des contrées infectées, principalement de
Vienne, auraient dû transporter la maladie à
Bruxelles et à Paris. Crs deux grands centres res-
térent indemnes. Qu'a répondu à cela M. Fauvel?
Que le choléra perdait sa puissance en chemin de
fer et la conservait dans les navires 1
M. Jules Guérin déclare qu'il dégage sa respon-
sabilité des conséquences politiques qu'on,a pré-
tendu donner à ses doctrines; il entend les main-
tenir dans leur caractère et leur portée purement
scientifiques; il les résume enfin dans une série
de huit propositions qui peuvent se résumer
ainsi:
10 'foutes les épidémies résultent de modifica-
tions successives de l'atmosphère et de l'orga-
nisme.
2o Les épidémies cholériques s'annoncent sur-
tout par des diarrhées prémonitoires.
3o Durant les épidémies, on constate trois autres
catégories de diarrhées, qui ne sont que la conti-
L ~f. le.-nraq-
nuation des symptômes prémonitoires et l'expres-
sion de plus en plus prononcée de l'intoxication
cholérique.
4o Avant l'explosion collective du choléra con- 1
firmé, il existe toujours quelques cas de choléra
réels, mais isolés, inaperçus ou indûment quali-
fiés de choléra ~~ostr°as; telle est aussi, dit M.
Jules Guérin, l'opinion du docteur Cuningham,
qui montré l'épidémie de 1872 a 1873 dé-
butant à peu près en même temps sur cent points
différents à de grandes distances sans trace d'im-
portation,
50 Il est souvent arrivé, contrairement à la doc-
trine de l'importation, que différentes contrées de
la France sont restées pendant des mois en rap-
port quotidien avec des centres occupés par le
choléra, sans avoir contracté la maladie:
6" La contagiosité du choléra est démontrée,
mais subordonnée à des conditions préalables d ap-
titude et de réceptivité qui expliquent à la fois
l'impuissance des transports lointains et la stéri-
lité si fréquente des contacts individuels.
7o C'est arbitrairement qu'on a séparé les for-
mes et degrés du choléra réel en choléra nostras,
sporadique, endémique, épidémique, etc.
80 Les mesures sanitaires préconisées aujour-
d'hui doivent être considérées comme des institu-
tions caduques qui seront un jour remplacées par
le système des avertissements à domicile et le trai-
tement attentif des phénomènes prémonitoires.
M. Jules Guérin s'élève contre l'espèce de censure
qu'on a vouiu lui infliger à la fin de la séance précé-
dente, alors qu'il avait quitté la salle. « Il n'y
a pas eu de censure, répond le président; je n8
l'aurais pas permis. Le journal qui s'est servi de
ce terme s'est trompé. »
M. Fauvel réplique à M. Jules Guérin. Si le cho-
léra n'est pas venu à Paris en 1867, c'est que la
capitale était sous l'influence de l'immunité qu'en-
traînait l'épidémie meurtrière de lS6a et 1865. En
1873, ajoute M. Fauvel, le choléra était à Vienne;
mais il était aussi en France, surtout en Norman-
die où il sévissait avec une certaine violence.
M. J. Guérin. -A la fin de l'année seulement t
M. Fauvel. J'affirme, d'ailleurs, qu'en 1867 il
y a eu chez nous des cas de choléra importé.
M J. Guérln.- Il n'y a pas eu d'épidémie. Mais
en 1873, pendant neuf ou dix mois, malgré les
communications incessantes avec les pays conta-
minés, nous sommes restés indemnes. Et puis,
comment expliquer avec la loi d'immunité for-
mulée par M. Fauvel les recrudescences subites
de certaines épidémies graves qu'on croyait
é~lntes?
M. Fauvel. Je me défie des opinions du doc-
teur Cuningham. Les médecins de l'Inde sont les
instruments des intérêts commerciaux de leur
pays'et professent l'innocuité des foyers endé-
miques.
1V1. J. Guérin. M. Cuningham, mon avis, est
le premier des épidémiologistes contemporains.
Avec votre théorie, tous les navires venant de
l'Inde seraient des épidémies flottantes.
M. Fauvel. Vous exagérez. Les navires pos-
taux bien aménagés, avec des passagers d'élite,
jouissent d'une immunité relative. Les navires
dangereux sont ceux qui transportent des pèle-
rins, des malheureux, des convalescents.
M. Jules Rochard. M. Fauvel a démontré l'im-
portation du choléra en Egypte.
M. J. Guérin. Pardon; vous n'avez Das en-
tendu alors la lecture que j'ai faite de la lettre du
docteur Decastro,
M. Jules Rochard. -Je m'en rapporte, en fin de
compte, à cette expérience vraiment éclatante,
dont parlait M. Bouley, et qui nous montre le
choléra indien tenu en respect par les mesures
que suggère la doctrine de M. Fauvel, et enva-
hissant l'Egypte le jour où ces mesures sont aban-
données. Loin de moi la pensée de chercher à sou-
lever contre l'Angleterre la haine de l'Europe. Je
ne l'accuse que d'imprudence, et, sans rancune,
je lui dis Que cette leçon vous profite en même
temps qu'à tout le monde. J'ajoute que 1 opinion
des médecins de l'Inde n'est pas de nature à me
former une conviction scientifique. La doctrine
de l'importation a pour elle une immense quantité
de faits qui la rendent certaine.
M. Jules Guérin. C'est votre opinion; mais ce
n'est qu'une opinion.
Les distributions de prix
Hier, à une heure de l'après-midi, a eu ileu, à
l'école Monge, la distribution des prix, sous la
présidence de M. Henri Martin, sénateur.
La musique du 119-= de ligne prêtait son concours
à la cérémonie, qui a été ouverte par un discours
fort applaudi de M. Henri Martin, auquel M, Le-
monnier, président du conseil d'administration, a
répondu. ms des élèves
Voici les noms des élèves qui ont été le plus sou-
vent nommés
ire division. Jouanin, Roger Seyrig, Alazarachi,
Louis Bécot, René Berthaut, Claude Marcel, William
de Billy, Jean de Neuf ville, Luria, Mouquet, Cornaille,
René Nivert, Robert Pillet, Paul Hadamard, Alexandre
Paz, Edouard Samper, Dupré, Marcel Levallois, Périer,
André Beurdel.y, Grégoire, Pau! Harth, Philippe Bing,
Paul Lyonne,Vacquement, Eckardt, Louis Ravier, Linet,
Lespès, René Palyart, Alligre, Loriot, Camus, Couvreur,
Carlos Ribon, Alexandre de Neufville, Stein, Robert
Collin, Meilhan. René Gilbert, Alfred Lebel, Albert
Legrand, Albert Wagner, Hunziker, Boudouresque,
Robert Beurdeley, Kahn, Martin-Sarzeaud, Maurice
Dide, Léo Merle, Henri David, Galippe. Georges Harth,
Pierre Duval, de Tinan, Renaudin, Sainte-Claire Deville,
Guillaume, Richard, Beruki, Bourdiol, Bouyard, Lan-
dais. Marcel Robert, David, Canas, Baugniè?, Estavard.
Paul Delestro, Trouvé-Chauve!. Henri Chancé, Georges
Gariel, Martinet, Weismann, Marcel Palyart, Langlois.
Sienkiewicz, Dongé, Louveau, Henri Callot. Vaudoyer.
Vincent, Weiobach, Auguste Silz, Hassenkamp, Drouin,
Blasco, de Giese.
2' division. William Seyrig, Albert Martin, Pujol,
Montchicourt, Paul Lévy, Adam Salomon, Claude Laron.
taiue, Zamacoïs, Richemond, Camille Boucher, Henri
Colliard, I~œohiin, Sandoz. André Schneider, Paul Col-
liard, Dehérain, Albert Duval, Albert Ravier, Louis
Mathieu, Maurice Levallois, Albert Letixérant, Albert
Lévy, Roger Desouches, Thierry Mieg, Paul Barbet,
Massin, Pierre Bertin, Guieyesse. Henri Leïorme, Saint-
Clair, Bourdais, Bixio, Chabié, Boullier, Arnold Seyrig,
René Fauvelle, Jean Sainte Claire Deville, Jacques Mo-
nod, Charles Wagner, Henri Ravier, Marcel Caron,
Cléry, Claude Vallin, Caeatt, Fargo, Albert Garnier,
Henri Lambert, Léonce Heymann, Crespin. Degeorge,
Lucien Piquée, Alfred Barbet-Massin, Paul Blanchet,
Georges Dehau, Maurice Bertin, Fontaine, Louis Maze-
Eolle. Albert Michelet, Léom Massin, André David,
Journoud, Henri Alibert-, Maurice Bouchet, Georges
Rey, Dantin, Band-Bovy, Georges Dibos, Louis Weber,
Théodore Allahverdi.
FAITS DIVERS
1~1' août. Le del s'est emplétement éelatrci
dans la soirée d'hier et les astres ont brillé avec
éclat pendant la nuit. Aujourd'hui, un réseau da
vapeurs se reforme et voile complètement le so-
leil. Le vent souffie faiblement de plein ouest.
–Aujourd'hui 1" aoAt,le thermomètre du jour·
Marcluait
A 7 héures du matin. 16~ au-dessus de 0.
A 11 heures du matin. 19o 1/2
A 1 heure de l'après-midi 190
Hauteur barométrique. 762.
Ce matin, à dix heures, il a été procédé pu-
bliquement, au palais de l'Industrie, sous la pré-
sidence de M. Aubin, conseiller de préfecture, au
cinquante-septième tirage des obligations à rem-
bourser pour l'amortissement des emprunts mu-
nicipaux de 18551860. <.
Les obligations émises en 18a5 forment une sé-
rie unique; les obligations émises en 1860 sont
divisées en deux autres séries leur nombre, leurs
numéros, les époques de leur remboursement et les
avantages de toutes sortes qui y sont attachés
correspondent exactement à ceux des obligations
de 1855.
Ce tirage comprenait 2,098 obligations de cha-
que série au total, 6,294 obligations. Les quinze
premiers numéros de chaque série ont droit, dans
leur ordre de sortie, aux lots ci-après
Le no 38,198 gagne 100,000. fr.
Les quatre numéros suivants, chacun 10,000 fr.:
7.986–133.486 39.938 86.169.
Les dix numéros suivants, chacun 1,000 fr.
121.580 34.180 19.438 -107.067 26.033
79.108 103.504 -130.567 39.931- 60.130.
En tout 450,000 fr. pour les trois séries.
Les 6,279 autres numéros sont remboursables,
au pair, au mois de septembre.
Le comité de la souscription pour élever, au
nom de l'Alsace et de la Lorraine, un monument
à Gambetta s'est réuni à la mairie du 7" arrondis-
sement.
En l'absence de M. Scheurer-Kestner, M. Rol-
land, membre de l'Institut, occupait le fauteuil de
la présidence.
Le secrétaire général rappelle que la souscrip-
tion, ouverte dès le lendemain des obsèques du
grand patriote, est indépendante de la souscrip-
tion nationale; elle s'est faite, sans publicité, exclu-
sivement parmi les Alsaciens-Lorrains.
Les listes, confiées aux membres du comité et
aux Alsaciens-Lorrains résidant soit dans les pro-
vinces annexées, soit dans les principales villes de
France et des pays étrangers, sont rentrées pour
la plupart et couvertes de milliers de signatures.
Dès aujourd'hui, le chiffre souscrit dépasse la
somme de 124,000 francs.
Des applaudissements .unanimes accueillent la
communication de ce résultat, qui est une écla-
tante manifestation des sentiments de patriotisme
dont sont animés, de ce côté de la nouvelle fron-
tière comme de l'autre, les fils de l'Alsace et de la-
Lorraine.
Une commission spéciale a été nommée pour
étudier un projet d'exécution du monument qui;
devra consacrer à jamais la reconnaissance des
Alsaciens-Lorrains pour celui qui fut l'âme de la
1 défense nationale.
La souscription destinée à ériger un monu-
ment au général Chanzy et à l'armée de la Loire,
et qui n'est pas encore close, atteint aujourd'hui
la somme de 100,000 francs.
Le comité, présidé par l'amiral Jaurégulberry.
a décidé que la ville du Mans serait désignée com-
me lieu où devra être érigé le monument, dont
l'exécution a été confiée à MM..Crauk et Croisy,
sculpteurs.
Les adhésions sont reçues au comité, 39, rue de
Grenelle-Saint-Germain.
Le comité de la Société des artistes français
s'est réuni au palais de l'Industrie, pour statuer-
sur le concours de la médaille d'or qui doit
être offerte aux artistes récompensés du Salon de
1883.
Le projet numéro 2, de M. Daniel Dupuis, a été
choisi le premier et l'exécution de la médaille lui
a été confiée. c-r~
M. Daniel Dupuis touchera. une prime de 1,500
francs.
Le projet numéro 14, de M. Alphée Dubois, a été
choisi le second. M. Alphée Dubois touchera une
prime de 1,000 fr.
Enfin le projet numéro 20, de M. Bottée, est sorti
troisième de l'urne. M. Bottée touchera une prime
de 800 francs. w
Le conseil d'administration de la Société des
artistes a été saisi par quelques sociétaires d'une
demande de secours pour M. Benassit, qui, presque
complètement paralysé depuis plusieurs années,
vient d'avoir le malheur de se casser une jambe.
Le mêmejour.M.Bailly, .président, avait reçu de
M. Jean Béraud, pour être mise à la disposition
d'un artiste malade, une somme de 500 francs,
montant de l'indemnité que lui avait allouée le
tribunal dans un récent procès en contrefaçon.
Cette petite somme permettra à M. Benassit d'at-
tendre plus facilement son retour à la santé.
Ajoutons à ce propos que la commission chargée
de l'étude de l'emploi des fonds de la Société doit
proposer au comité des 90, au mois de novembre,
de distraire 15 0/0 des bénéfices pour mettre à
l'abri de la misère les artistes âgés et,les orph~l1n~
d'artistes.
-Les membres des bureaux des comités
listes se sont réunis lundi chez M. Georges Ami-
gues, fils de feu Jules Amigues, pour discuter la
question do savoir s'il y avait lieu d'organiser, à
l'occasion de la majorité du prince Victor, un ban-
quet le 15 août prochain.
Les membres de la réunion ont rédigé d'abord
la motion suivante
Un grand nombre d'impérialistes appartenant aux
comites de Paris et de la banlieue, ayant eu l'idée, a
l'occasion de la majorité du prince Victor, de faire un
banquet le 15 août.
Sur l'appel de M.' Georges. Amigues, les soussignés
se sont réunis aujourd'hui dans l'ancieune demeure
ae Jules Amigues;
Considèrent que ia République est l'ennemi qu'il
faut combattre avant tout, qu'elle est une honte pour
la patrie et met la France au pilori des nations, ils
repoussent toute compromission avec ce régime exé-
cre, ils iletrissent toute idée do révision, tendant à une
présidence équivoque à la République et déclarent ne
vouloir se ranger que sous le vrai drapeau de l'empire
surmonté des aigles impériales. r.
l,a suprême pensée du glorieux martyr du Zululand
a désigné le prince Victor Napoléon comme le conti-
nuateur de l'œuvre impériale.
En agissant ainsi, le fils de l'empereur estimait que
le prince Jérôme, l'allié des républicains, celui qui
avait mis la main dans la maia des insulteurs de
l'empire, ne pouvait se déjuger en un jour et réclamer
à son profit, après les avoir reniés, les droits hérédi-
taires ou plébiscitaires.
Les soussignés prennent donc l'engagement solennel
de poursuivre jusqu'au bout l'oeuvre entreprise par
Jules Amigues, c'est-à-dire l'exécution du testament
du prince impérial qui doit être la loi de tous les vrai'?
impérialistes.
La réunion a ensuite discuté la question du ban,
quet, qui a été résolue dans le sens de l'affirma-
t,ive. La présidence de ce banquet avait été offerte
à M. de Cassagnac, qui a répondu par la dépêche
suivante
Aurais accepté avec satisfaction si je n'étais sûr
d'être retenu dans département par differents scrutins,
de ballottage.
de ballottage. CASSAGNAC.
La réunion a alors décidé de confier la prési-
dence du banquet aux deux fils de Jules Amigues.
Le prince Mavrocordato, ministre de Grèce,
a été victime, hier matin, d'un regrettable acci.
dent Il rentrait chez lui en voiture, lorsqu'en se
penchant vers le siège pour donner un ordre à
son cocher, un brusque mouvement des chevaux
le précipita hors de la voiture.
Dans sa chute, le prince a eu l'épaule luxée.
Rentré chez lui, il a dû être soumis à des frictions
et à des massages électriques. Dans l'après-midI,
un peu de fièvre s'etait déclarée; mais, le soir,
l'état du blessé était aussi satisfaisant que pos-
sible. .<
La rue Simonie-Franc a été mise en émoi-
hier soir par un drame conjugal.
Au no II habite Mme Chedal, âgée de dix-neuf
ans, qui vit depuis quelque temps séparée de son.
mari, employé de commerce, demeurant, 22, rue
Saussure. Vers six heures, ce dernier s'est pré-
senté au'domicile de sa femme, avec laquelle il se:
prit bientôt, de querelle. Tout à coup, Chenal, fu
rieux cipita sur son épouse et la frappa d'un
coup de couteau au sein gauche. Mme Chena été
transportée à l'Hôtel-Dieu dans an état alarmant.
On a ecroué le meurtrier au Dépôt.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 65.02%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 65.02%.
- Collections numériques similaires Bibliothèque Francophone Numérique Bibliothèque Francophone Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "RfnEns0"Relation de l'establissement des François depuis l'an 1635 en l'isle de la Martinique , l'une des Antilles de l'Amérique, des moeurs des sauvages, de la situation et des autres singularitez de l'île, par le P. Jacques Bouton,... /ark:/12148/bpt6k8705192f.highres Fleur des neiges ("Edelweiss"), ballet en un acte, par J. Ricard, musique de Albert Cahen. [Genève, Grand-Théâtre, 5 avril 1888.] /ark:/12148/bd6t57736876.highres
- Auteurs similaires Bibliothèque Francophone Numérique Bibliothèque Francophone Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "RfnEns0"Relation de l'establissement des François depuis l'an 1635 en l'isle de la Martinique , l'une des Antilles de l'Amérique, des moeurs des sauvages, de la situation et des autres singularitez de l'île, par le P. Jacques Bouton,... /ark:/12148/bpt6k8705192f.highres Fleur des neiges ("Edelweiss"), ballet en un acte, par J. Ricard, musique de Albert Cahen. [Genève, Grand-Théâtre, 5 avril 1888.] /ark:/12148/bd6t57736876.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k2300084/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k2300084/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k2300084/f2.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k2300084/f2.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k2300084
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k2300084
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k2300084/f2.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest