Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1881-09-25
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34431794k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 137484 Nombre total de vues : 137484
Description : 25 septembre 1881 25 septembre 1881
Description : 1881/09/25 (Numéro 7460). 1881/09/25 (Numéro 7460).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : France-Japon Collection numérique : France-Japon
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k228512q
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE TEMPS.– 25 septembre 1SSL
Les lettres à l'adresse de M. le contre-amiral Périer
fl'Hauterive et du personnel de la division d instruc-
tion devront être acheminées -sur Sainte-Croix de Té-
nériffe, par les paquebots arrivant, sur ce point avant
le 25 novembre.
Elles seront ensuite envoyées à Dakar, à moins que,
d'après la situation ssnitaire à la côte d'Afrique, M. le
contre-amiral commandant en chef ne signale par le
télégraphe, des îles du Cap-Vert, une autre direction à
donner à la correspondance..
Dans ce dernier cas, un nouvel avis serait inséré au
̃Journal officiel.
Les aspirants de 2« classe ne seront plus embarqués
à l'avenir à bord des bâtiments de la division d'instruc-
tion. Mais ils seront réunis sur le croiseur la -Flore,
qui sera affecté au service de navire-école d'application
et naviguera isolément.
L'itinéraire de la Flore sera prochainement porté à
la connaissance des intéressés par la voie du Jovrnal
Officiel.
La rue de Nantes a été bouleversée dernière-
ment comme bon nombre de rues de Paris par des
'travaux d'égout. Hier soir, vers neuf heures, une
faite d eau a fait s'affaisser le sol encore mal con-
solidé, et un tuyau à gaz a été brisé. Un gardien
'de la paix ayant eu l'imprudence de s'approcher
avec une lumière, une violente explosion se pro-
duisit et une lueur intense éclaira le quartier.
Les habitants épouvantés commençaient déjà à
déménager au plus vite, lorsqu'au bout d'un quart
d'heure, la flamme put être étouffée et la conduite
d'eau coupée.
Tout le monde s'est bientôt remis d'une aussi
chaude alerte, et le calme n'a pas tardé à régner
de nouveau dans ce quartier, si tranquille d'ha-
bitude.
M. Dulac, commissaire aux délégations judi-
ciaires, s'est rendu hier rue Cambon pour procé-
der à l'arrestation du sieur de Valcourt, admi-
nistrateur de la Banque forestière de Bruxelles,
J dont nous avons raconté la déconfiture. M. de Val-
court ne se trouvait pas rue Cambon dans les bu-
reaux de la succursale de la Société, mais ses li-
vres et sa correspondance ont été saisis.
Ces pièces seront envoyées au parquet de
Bruxelles.
Par décision ministérielle, en date du 20 sep-
tembre courant, la ville de Commercy a été dési-
gnée pour être le siège du quartier général de la
6' brigade de cavalerie de corps d'armée.
Le ministre de la guerre a décidé, le 10 sep-
tembre courant, que le 12e de ligne (Mende-Lo-
!dève) changera, cette année, de garnison avec le
1142e de ligne (Perpignan) après les manœuvres
d'automne. # alement de
Ces deux régiments permuteront également de
brigade et de division.
On mande d'Aix que le colonel Moret, du
'•112e régiment d'infanterie, opérant les grandes
manœuvres au Luc (Var), a été obligé de rentrer
à Aix par suite d'une insolation;
Mustapha-ben-IsmaïI, ex-premier ministre du
bey, accompagné du docteur Mascaro et du colo-
'nel Douit, est arrivé hier à Marseille, à bord du
paquebot Ville-d'Oran, de la Compagnie transat-
lantique.
Mustapha et sa suite sont descendus à l'hôtel de
Marseille. Ils partiront ce soir pour Paris par le
̃̃ train rapide.
A la suite d'articles publiés dans Vlndèpen-
-dant rémozs par M. Yillebrun, et dans Y Avenir de
l'Est par M. Duc, une rencontre à I'epée a eu lieu
jeudi 22 septembre à la frontière belge. A la troi-
sième reprise, M. Villebrun a été touché au flanc
.droit. Sur l'avis des médecins des deux partis, les
témoins ont arrêté le combat et déclaré l'honneur
satisfait.
On mande de la Fertê-Alais que Mme Lesage
a succombé pendant l'avant-dernière nuit aux ter-
ribles blessures qu'elle a reçues lors de l'accident
de Charenton. Son mari est toujours à l'hospice
-de Saint-Maurice, où il vient de subir l'amputa-
v '.tion d'une jambe. Son état est assez satisfaisant.
On télégraphie de Bordeaux qu'hier soir, à la
!suite d'une explosion, un violent Incendie a éclaté
dans les ateliers de M. Hacaze, artificier.
Il y a eu deux morts et huit blessés, dont un
grièvement.
On mande d'Arras, 23 septembre, qu'un vio-
lent incendie a éclaté, par suite de l'imprudence
d'un enfant, au village de Bourthes. Six maisons
'.ont été détruites. Rien n'était assuré. Plusieurs
'familles sont sans abri.
"̃ i_ On vient d'arrêter à Valence une domestique,
!sous l'horrible accusation d'avoir commis un in-
fanticide et d'avoir fait manger son enfant aux
porcs.
Un épouvantable cyclone s'est abattu sur la
ville d'Alais, mercredi 21. Un correspondant de
Paris lui envoie les détails suivants
Vers six heures, le vent sud-ouest, d'abord violent,
devint tellement enrayant que chacun s'enferma chez
soi. En moins d'une demi-heure, les toitures de plus
de cent maisons furent enlevées. Les arbres séculaires
de nos promenades furent presque tous renversés.
Deux ponts furent emportés. t
Après une heure de cette tourmente, la pluie s'est
mise à tomber abondamment. ~A~
Le Gard, grossi par ses affluents, acharrié des débris
'de toutes sortes.
Cependant on a pu sortir des maisons et établir un
peu les détails du sinistre. La gare des marchandises
s'était écroulée, ensevelissant cinq personnes, qui tou-
tes ont été blessées grièvement. Plusieurs habitants
ont été plus ou moins grièvement blessés par la chute
des matériaux de toutes sortes.
Le train de Quessac, qui allait partir, a été emporté,
.par la force du vent, à^plus de cent mètres de la gare;
;Je mécanicien et le chauffeur ont été blessés.
renseignements UTILES. Des fêtes auront lieu de-
main dimanche dans les localités suivantes des envi-
rons de Paris: Saint-Cloud, Saint-Maurice Meulan,
Montfermeil, Soisy, Clichy, Mantes, Vigny, Montreml-
sous-Bois. Est autorisée la création d'un bureau té-
légraphique municipal à Livron (Drome) et à Ville-
neuve-lès-Avignon (Gard).
VARIETES
'LES RELIQUES DE LA KOUBBA DE StDl-CHLIKH
Un de nos lecteurs, ancien officier supérieur
qui a longtemps guerroyé en Afrique, nous
adresse l'étude suivante sur les reliques du saint
musulman dont les'journaux de France et d'Algé-
rie se sont tant occupés dans ces derniers temps.
Tout en faisant nos réserves sur quelques-unes
des opinions exprimées par notre honorable cor-
respondant, nous croyons que son travail, auquel
nous avons conservé scrupuleusement sa forme
très humoristique, sera lu avec l'intérêt que nous
ont paru mériter les révélations fort curieuses
qu'il contient au sujet de l'authenticité même de
ces fameuses reliques
Monsieur le directeur,
Vous vous êtes ému de la destruction du tom-
beau de Sidi-Cheikh par le colonel de Négrier, et
vous avez pensé que cet acte, qui peut être quali-
fié de différentes manières, selon le point de vue
où l'on se place pour l'apprécier, pouvait entraî-
ner de graves conséquences.
La presse algérienne l'envisage d'une tout autre
façon elle considère cette démolition et la trans-
lation dès ossements plus ou moins authen-
tiques du saint d'El-Abiod sous le canon de
Géryville, dans le but d'y attirer les croyants,
comme le fait, au contraire, d'un vaillant soldat
doublé d'un profond politique; et, dans son en-
thousiasme, elle ouvre des souscriptions pour lui
acheter une épée d'honneur, assimilant ainsi cette
'opération sans péril de destruction de monument
à une action d'éclat dont les résultats n'auraient
été rien de moins que le salut de l'Algérie.
Certes, cela se comprend, l'échec désastreux de
la colonne Innocenti, le massacre des alfatiers des
Hauts-Plateaux de Saïda, n'étaient point de nature
à faire chérir les bandes sauvages de Bou-Amama
qu'on s'obstine à nommer Bou-Amena ou au-
trement par la population européenne du dé-
partement d'Oran, plus directement atteinte. Exas-
pérée surtout de notre impuissance vis-à-vis de
cet ennemi aussi insaisissable qu'il est irréconci-
liable, attribuant cet état de choses à l'impéritie
des chefs militaires opérant dans le sud de la di-
vision d'Oran, elle devait accueillir avec enthou-
siasme le premier acte qui lui semblerait marqué
de quelque vigueur, et en acclamer chaleureuse-
ment l'auteur. C'est ce qui arriva.
Nous sommes une bien singulière nation, de
'tempérament féminin sous plus d'un rapport, c'est-
à-dire capricieux, nerveux, toujours en dessus ou
<&a. dessous de la note vraie, et brisant le lender
main, comme un enfant mutin, ce que nous avons
.ardemment adoré la veille. Aujourd'hui, nous vou-
lons tout tuer, tout détruire; pas de pardon 1 pas
de pitié! Heureusement, pour les Arabes crimi-
nels, qu'avant de les passer par les armes il fau-
drait peut-être réussir à les atteindre et à s'en em-
parer. Qu'ils se gardent bien de se faire prendre
r– eux ou quelqu'un des leurs-pendant notre ac-
cès d'arabophagie; car, alors, je ne donnerais pas
deux sous de leur peau. Dans notre bon et beau
pays de France, absolument, du reste, comme en
Algérie, il ne faut jamais se presser de se faire
prendre se hâter, dans les moments de trouble
ou d'insurrection, c'est le poteau de Satory, tan-
dis que, avec un peu de patience, c'est un porte-
feuille de ministre. L'écart entre ces deux situa-
tions est assez sérieux pour qu'on y regarde à
• deux fois.
Aussi M. le colonel Trumelet, dans son Histoire
de l'Insurrection ct,e 1S64 dans le SudTAlgénen,
est-il parfaitement dans le vrai, quand, rappe-
lant notre manière d'être à l'égard des indi- j
gènes algériens, il dit « Ainsi, nous prenons
volontiers le sommeil de l'ennemi pour la mor t;
ses baisers, ses bouches en cœur et ses salamaleks
pour de la soumission, voire même pour de l'af-
fection les griffes rentrées du tigre pour du ve-
lours. Pour nous, là où il n'y a pas de flamme, il
n'y a pas de feu; quand le calme est à la surface,
la tempête ne saurait être au fond un volcan n'est
un volcan qu'autant qu'il expectore sa lave. Nous
enfonçons notre bonnet de nuit sur nos yeux, et
nous dormons sur nos deux oreilles. Puis. un
jour, le prétendu mort se réveille, l'ennemi charge
son arme, qu'il a bourrée" de projectiles jusqu'à la
gueule, le tigre exhibe, ses griffes et montre les
dents; le feu qui couvait devient incendie; la vase
bouillonne et remonte à la surface; le volcan bave
ses cendres brûlantes sur Herculanum. Surpris
par des évènements contre lesquels nous ne som-
mes plus préparés, nous nous réveillons en sur-
saut furieux d'avoir été joués, pris au dépourvu,
nous jurons la mort des traîtres qui ont ainsi
abusé de notre confiance, ce qui ne nous empêche
pas, d'ailleurs, de leur tendre la main pour les re-
lever quand nous les voyons à nos pieds. Et il y a
grand'chance qu'il en soit ainsi longtemps encore,
puisque, déjà du temps de Clovis, on nous repro-
chait l'excès de ce sentiment. »
Certes, je suis loin de vouloir jeter le moindre
blâme sur l'opération du colonel Négrier, qui est
un excellent et vigoureux officier; d'un autre
côté, je n'attache qu'une médiocre importance
à son dépaysement des restes vénérés de Sidi-
Cheikh, et au pétardement de la chapelle qui;
les renfermait nous n'en sommes pas d'ail-
leurs à notre coup d'essai dans ce genre de
profanation; combien de fois n'avons-nous pas été
témoins du peu de cas qui fut fait, depuis la con-
quête, des précieux restes de ces amis de Dieu! I
Que de saintes reliques jetées aux quatre vents de
la terre! Que de koubba détruites sous prétexte
d'utilité publique! Que voulez-vous? On ne peut
cependant pas, de crainte de déranger un saint, si
vénéré qu'il soit, et parce que l'article 5 de la con-
vention passée entre le général en chef de l'armée
française et S. A. le dey d'Alger garantit le libre
exercice de la religion mahométane, la proprié-
té, etc.; ce ne saurait être une raison, dis-je, pour
faire faire des crochets à nos boulevards, à nos
grandes rues et à nos routes. Ces brutalités sont
des exigences de la civilisation, laquelle, on le
sait, a une véritable adoration pour la ligne
droite. Demandons à la ville d'Alger si elle s'est
jamais beaucoup préoccupée de ces détails, et s'ils
ont un instant arrêté la pioche des démolis-
seurs.
Ce sont là des précédents qui pourraient rassu-
rer la conscience du colonel de Négrier, si, toute-
fois elle avait besoin de l'être. Seulement, il nous
reste à examiner si, à défaut de la raison d'utilité
publique, le déménagement sacrilège du saint et la
destruction de l'édifice qui renfermait sa cendre,
étaient une mesure nécessaire et opportune, et si
cette profanation aux yeux, bien entendu, des
serviteurs religieux de Sidi-Gheikh, produira
l'effet et aura l'efficacité qu'en attend. le colonel,
dont l'intention avouée était de terrifier les Oulad-
Sidi-Cheikh, et d'amener les hhoddam (disciples)
du saint marabout dans la portée du canon de Gé-
ry ville, afin de contraindre les uns et les autres à se
soumettre, ou à renoncer aux pieux pèlerinages
au tombeau de leur illustre ancêtre ou vénéré
patron, terrible alternative pour des croyants qui
passent généralement pour tenir à leurs saints.
Cette idée avait évidemment quelque chose de
séduisant en effet, amener son ennemi sous
sa main, afin de pouvoir, sans se déranger, en
avoir facilement raison, devait donner des tenta-
tions bien vives et bien pressantes à un comman-
dant de colonne jeune et ardent, pourvu d'une no-
ble ambition, en supposant-ce que je ne vou-'
drais pas affirmer que le colonel de Négrier ait
eu l'initiative de cette opération. Je serais plutôt
porté à croire que, dans cette circonstance, il
obéissait à un ordre supérieur, attendu que les
colonnes n'ont point l'habitude de se promener
dans le Sahara avec un approvisionnement de dy-
namite. Il y avait dans ce fait, c'est Incontestable,
une intention manifeste de faire sauter quelque
chose.
Mais cette idée d'amener les restes du saint et
ses khouan à sa suite à la portée de notre bras
Vichy chez soi précisément parce qu'elle
était séduisante, avait dû germer dans le cerveau
de quelques-uns des commandants de Géryville ou
de colonnes qui, depuis 1864, ont opéré dans ces,
parages. C'est, en effet, ce qui arriva. Mais, en y
réfléchissant un peu, ils avaient bientôt reconnu
que cette combinaison n'était autre chose qu'un
effet de mirage, un calcul qui ne devait donner
que des résultats absolament négatifs.
En,effet, il faudrait être doué d'une forte dose
de naïveté et peu. versé dans la matière arabe,
pour supposer qu'il suffirait de la translation des
restes de Sidi-Cheikh sur un point que nous au-
rions choisi, et de la destruction delà chapelle fu-
néraire qui les renfermait depuis deux cent cin-
quante ans, pour déplacer le foyer, le centre ma-
tériel de l'ordre religieux dont 11 est le fondateur,
et pour entraîner les khouan de cette importante
congrégation sur un point autre que celui qu'il a
fixé lui-même à ses derniers moments, car, d'a-
près la légende, les choses se seraient passées de
la manière suivante « Ce fut à Stitten, ksar situé
à trois heures au nord-est d'El-Beïodh du Ksal,
aujourd'hui Géryville, que Sidi-Cheikh termina
sa vie. Sentant sa fin approcher, il recommanda à
ceux qui l'entouraient de placer son corps, dès
qu'il aurait exhalé le dernier soupir, sur une cha-
melle blanche à laquelle ils laisseraient le choix
de sa direction. A sa première station, ils devraient
lotionner son corps, et, à la seconde, l'enterrer sur
le lieu même où la chamelle se serait arrêtée.
» Or ce fut précisément chez les Oulad-Sidi-
Cheikh, au centre des campements de la famille
du saint marabout, et près du ksar qu'il avait
fondé, que s'arrêta la chamelle pour la seconde
fois. Elle s'agenouilla sans y avoir été invitée, et
les cordes qui retenaient sur son dos le précieux
fardeau se dénouèrent d'elles-mêmes, et elle le dé-
posa doucement sur le sol. ̃ ̃•
« Les IOioddam de Sidi Cheikh accoururent en
foule dès qu'ils surent l'arrivée des restes mortels
de leur saint patron. Les gens de Stitten les in-
struisirent des dernières volontés de leur chef vé-
néré, et leur racontèrent les prodiges dont ils
avaient été témoins pendant leur voyage. Une
fossé fut creusée sur le lieu même où la chamelle
avait déposé la précieuse dépouille de l'ami de
Dieu. Mais qu'on juge de la surprise et .de. l'admi-
ration des Oulad-Sidi-Cheikh quand, le lendemain,
aux premiers feux du jour, ils vinrent prier sur
la tombe de leur saint parent! Une merveilleuse
koubba celle qu'a détruite le colonel de Né-
grier, avait élé élevée, sans le secours de la main
de l'homme, sur les restes vénérés du bienheu-
reux Ouabil C'étaient affirmait-on, des anges qui
avaient voulu se charger de cette pieuse et suprê-
me besogne. »
C'est donc agir contre la volonté expresse du
saint marabout à ses derniers moments, et la vo-
lonté d'un mourant doit toujours être respectée,-
que de transporter sa cendre à El-Beïodh du Ksal,
quand il a formellement exprimé le désir que ses
restes fussent déposés à EI-Abiod-Sidi-Cheikh, au
milieu de ses parents et de ses serviteurs reli-
gieux. C'est là un horrible sacrilège I
On pense bien que les Oulad-Sidi-Cheikh n'ad-
mettront pas un seul instant que leur illustre
ancêtre, qui possédait le don des miracles de son
vivant, et qui, à fortiori, en jouit à un degré
supérieur dans le séjour des bienheureux: car,
Dieu merci! il l'a assez prouvé depuis deux cent
cinquante ans queses serviteurs religieux le prient
de se charger du soin de leurs petites affaires au-
près du Dieu unique ils ne croiront jamais, dis-
je, que Sidi-Cheikh ait pu consentir à laisser se
consommer une pareille profanation, et surtout
par des chrétiens, quand il lui était si facile d'ex-
terminer les profanateurs. Ils ne douteront pas
que, si le saint n'a point mis empêchement à cette
œuvre des civilisés, c'est qu'il avait en le soin de
faire substituer à ses propres ossements des restes
fort incomplets d'ailleurs, puisqu'on n'a pu re-
trouver son crâne appartenant au premier ve-
nu. En effet, rien ne ressemble plus à une paire
de tibias qu'une autre paire de cette partie du
squelette humain.
Il est donc à peu près certain et les Oulad-
Sidi-Cheikh ont quelque raison d'en être persua-
dés que le colonel de Négrier a fait rendre, tout
le long du chemin, entre El-Abiod et GéryviUe,
les honneurs militaires à de vulgaires ossements
qui, de près ou de loin, n'ont jamais fait partie de
la dépouille mortelle du saint homme. Aussi, n'a-'
vons-nous pas à redouter qu'ils nous fassent une
affaire pour venger l'injure que nous avons cru
faire à la descendance du plus grand saint du
Sahara algérien, à moins que, fins politiques com-
me le sont les Arabes, ils n'exploitent la situation
pour nous extraire quelques sacs de douros, ou
quelque grande situation pour l'héritier légitime
de la haraha ou de l'influence religieuse.
Si j'ai.dit plus haut que les descendants de Sidi-
Cheikh ne s'inquiéteront que médiocrement du
larcin religieux que' nous avons cru perpétrer, ]
c'ust que je tiens de bonne source que les reliques
du marabout ont été déposées en lieu sùr et mi-
ses à l'abri des tentatives profanes des chrétiens
car cette idée de la translation des restes de Sidi-
Cheikh à Géryville n'est pas, je le répète, précisé-
ment nouvelle, et longtemps elle fut le rêve ca-
ressé par un officier supérieur opérant dans ces
parages..Malheureusement il n'avait pas mis
toute la discrétion possible dans cette affaire il
avait parlé, et son projet, tombé dans une oreille
intéressée, n'était bientôt plus un secret pour les
chefs des Oulad-Sidi-Cheikh, lesquels se promirent
de déjouer les mauvaises intentions des chrétiens.
A cet effet, je tiens le fait de la bouche d'un
homme des Oulad-Chaïb, tribu qui a fait défec-
tion en 1864, lequel m'a affirmé avoir été té-
moin de l'incident dont je vais reproduire les dé-
tails à cet effet, dis-je, Si-Kaddour-ben-Hamza.
d'accord avec son oncle Si-Lâla, dont les contin-
gents venaient d'être défaits par le lieutenant-co-
lonel de Scnis dans le combat du 1er février 1869,
à Oumm-ed-Debdeb, et craignant que le comman-
dant de la colonne de Laghouat, qui s'était 'mis
à leur poursuite, ne la poussât jusqu'à El-Abiod-
Sidi-Cheikh ne doutant point, en outre, qu'à
la nouvelle de leur échec, la colonne de Gé-
ryville ne fit un mouvement dans cette direp-
tion pour leur couper la retraite, les chefs de
l'insurrection jugèrent que le moment était
venu de mettre en sûreté les restes de leur
saint ancêtre, et d'empêcher ainsi la réalisa-
tion du projet d'enlèvement de ces reliques, dont
ils avaient connaissance depuis longtemps déjà.
D'accord avec tes Abid, ces nègres aux ancêtres
desquels Sidi-Cheikh avait confié la garde de son
tombeau, Si-Kaddour, Si-Lâla, et quelques cava-
liers des Ouled-Sidi-Cheikh de leur parenté, qu'ils
avaient mis dans la confidence, enlevèrent pen-
dant la nuit les ossements du saint, qu'ils rempla-
cèrent par d'autres pris dans le cimetière du Ksar-
ech-Chergui. Les Abid eux-mêmes –qui n'avaien-t
aucun intérêt à ébruiter cette pieuse fraude ré-
mirent les choses en état, en recouvrant de terre
les ossements du remplaçant de leur intercesseur
vénéré.
Je n'ai pu savoir où la dépouille mortelle de
Sidi-Cheikh avait été déposée. Tout ce que le
Châïbi a voulu m'en dire, c'est qu'elle avait été
placée dans une des nombreuses hheloua (ermi-
tages) de la frontière du Maroc, que la tradition a
consacrées comme ayant été habitées par le saint
homme.
J'ajouterai que je n'ai pas la moindre raison
pour douter que l'assertion du Châïbi, que j'avais
connu antérieurement à la levée de boucliers de
1864, et qui n'avait suivi sa tribu dans la défec-
tion que parce qu'il ne pouvait séparer son sort
de celui des siens.
Mais en admettant même que le récit du Châïbi
n'eùt eu d'autre but que de me donner le change
et de nous faire renoncer à l'idée ambiante .à. ce
moment- de déplacer les restes de Sidi-Cheikh;
en supposant les reliques exhumées par le com-
mandant de la colonne de Géryville aussi authen-
tiques que possible, est-il bien certain que la caisse
à biscuit qu'il leur a donnée pour cercueil soit
restée intacte pendant les trois journées de marche
qui séparent El-Abiod -du point où il a voulu les
mettre en garnison?
Certes, ce serait de la prétention d'espérer que
Sidi-Cheikh, qui n'est pas plus maladroit que
Sidi Abd-er-Rahman-bou-Kobreïn, renouvelât
pour nous, chrétiens, le miracle opéré par ce der-
nier saint, lequel s'est dédoublé complaisamment
pour n'être désagréable ni aux Guechtemla
ni aux gens du Hamma, lesquels tenaient absolu-
ment à posséder son corps. Il est certain que ce
ne serait pas une bien grande difficulté pour Sidi-
Cheikh- qui a fait plus fort que cela- de doter
à la fois de ses os EI-Beïodh du Ksal et El-Abiod
de son nom; malheureusement, nous ne sommes
pas dans des conditions suffisamment Satisfai-
santes pour mériter une telle faveur: le saint
n'ignore pas que la pensée qui nous a dirigés dans
cette affaire n'a rien de commun avec la vénéra-
tion dont il est l'objet de la part des Manon de
son ordre.
Quoi qu'il en soit, la destruction de la koubba
de Sidi-Cheikh et la translation de ses restes à
Géryville ne sauraient avoir le résultat qu'on en
espérait; car le tombeau de ce saint vénéré sera
toujours, pour ses khouan, sous les ruines de la
chapelle qui a abrité ses reliques sacrées pendant
deux cent cinquante ans. C'est là, et pas ailleurs,
que viendront prier les croyants et implorer l'as-
sistance de leur saint Intercesseur, lequel, –la
preuve en est faite tous les jours, n'a point cessé
d'avoir l'oreille de Dieu. El-Ablod-Sidi-Cheikh
restera toujours la Mekke de notre Sahara; ce
sera, jusqu'à la fin des siècles, la terre sacrée
par excellence, celle qui, pendant deux siècles et
demi, s'est, je le répète, imprégnée des effluves
bienfaisantes émanées du corps de l'élu de Dieu.
Après cette expédition, qui s'est faite sans l'om-
bre d'un danger, je ne sais pas trop jusqu'à
quel point nous serons bien en droit de continuer
à nous poser en parangons de civilisation, en mo-
dèles de grandeur et de générosité chevaleresques,
et je crains bien que les nations voisines, nos ri-
vales, trouvant qu'il y a peut-être plus de gloire
à combattre des vivants que des morts, ne profl-
tent de l'occasion pour nous faire descendre du
piédestal sur lequel nous nous étions hissés on ne
peut plus modestement.
Je reconnais sans peine que la koubba de Sidi-
Cheikh, bien qu'elle fût de maçonnerie angélique,
ne présentait, sous le rapport architectural, rien
de blessant pour l'amour-propre des édificateurs
de l'Alhambra; pourtant, elle n'en était pas moins
la merveille de notre Sahara, qui n'en possède
guère.
Quelles que soient la richesse, l'élégance de la
koubba qu'on a l'intention, dit-on, d'élever au saint
d'El-Abiod, sous les murs de Géryville, je puis,
sans vouloir me donner les gants d'être prophète,
assurer d'avance qu'elle aura le sort de tous les
établissements religieux que nous avons entrepris
d'élever nous-mêmes pour les besoins du culte mu-
sulman les Arabes n'y mettront pas plus les pieds
qu'ils ne le font dans les mosquées de Laghouat,
d'Aumale, etc., lesquelles, tombées en ruines avant
d'avoir été achevées, servent généralement au-
jourd'hui de magasins à fourrages et de latrines
publiques.
Je disais plus haut que cette destruction n'avait
pas même le mérite de l'opportunité. Je'veux le
démontrer. J'aurais compris, jusqu'à un. certain
point que!' dans la fièvre de l'aetion, à la suite
d'un combat avec les Oùlëd-SIdi-Gheikh, nos
ennemis- de dix-sept ans, nous eussions voulu
compléter leur défaite par un affront infligé à
leurs croyances les plus intimes; eh bien! oui,
j'aurais. presque trouvé excusable que; dans cette
circonstance.nous' fissions saûtér, sousleiïrs yeux,
la koubba et le saint par-dessus le marché. Mais là
n'était pas le cas lès rares habitants des cinq
ksour composant El-Abiod presque abandonné
depuis 1864 étaient dans un état de paix relatif;
ils n'ont d'ailleurs absolument rien de dangereux;
les contingents des Ouled-Sidi-Cheikh étaient fort
loin de ce point, du côté de Figuig ou de Tafilalet,
réunis autour de leurs chefs des deux branches;
nous étions même, disait-on, en pourparlers avec
Sidi-Sliman-ben-Kaddour, qui rachetait nos pri-
sonniers à Bou-Amama pour nous les renvoyer;
j'ajouterai que les Ouled-Sidi-Cheikh étaient restés
étrangers aux incursions de Yhomme au turban
sur notre territoire. Et c'est précisément ce mo-
ment qui est choisi pour saccager le tombeau
de leur ancêtre, et n'en point laisser pierre sur
pierre.
(A suivre.) -̃ >\
TRIBUNAUX
Tentative de meurtre. Jeudi nous assistions
à la condamnation d'un garçon de dix-huit ans
qui, à coups de pied et à coups de poing, avait
blessé -un agent qui était mort quelques jours
après; hier encore le jury avait à statuer sur le
sort d'un individu açcusé d'un crime semblable.
Le 30 avril 1881, vers deux heures du matin,
deux gardiens de la paix, Granjon et Saladini, fai-
sant un ronde de nuit sur le quai d'Orsay, aperçu-
rent trois individus couchés près d'une pile de
bois déposée sur la berge en aval du pont de Sol-
férino.
Ils les arrêtèrent comme étant en état de vaga-
bondage et ils se mirent en devoir de les conduire
au commissariat de police.
Dès les premiers pas, l'un des malfaiteurs, le
nommé Lerousseau, se sauva à toutes jambes et
ne put être rattrapé.
Le second, qui était l'accusé Duchêne, et le troi-
sième, nommé Schuller, affectèrent au contraire.
de se laisser emmener sans résistance. Arrivés de-
vant la maison portant le no 8 de la rue Belle-
chasse, Duchêne, que le gardien de la paix Gran-
jon tenait par le bras gauche, se retourna brus-
quement et, sortant de sa poche un revolver, il
tira sur l'agent de police trois coups à bout por-
tant. L'extrémité du canon était si rapprochée du
visage que des grains de poudre furent incrustés
dans la peau. J
Une balle atteignit Granjon sous l'oreille droite,
une autre à la partie postérieure de la tête, le troi-
sième coup avait été dirigé vers la tempe, mais le
gardien de la paix avait pu détourner l'arme avec
son bras et éviter le projectile.
Duchêne prit la fuite; Saladini, lâchant alors
Schuller, qui était confié à sa garde, se mit à la
poursuite du meurtrier. Granjon voulut ressaisir
Schuller; mais ses forces le trahirent; affaibli par
la perte de son sang, il dut lâcher sa capture et ga-
gna péniblement le poste de police le plus voisin
pour y réclamer du secours.
Cependant Saladini luttait de vitesse avec l'ac-
cusé Duchêne. Arrivé devant le palais de la Lé-
gion d'honneur, il allait l'atteindre, quand Du-
chêne se retourna pour lui tirer deux coups de
revolver. L'agent entendit les balles siffler à ses
oreilles mats il ne fut pas blessé, et, avec l'aide
d'autres gardiens de la paix que le bruit des déto-
nations avait attirés, il put s'emparer de l'accusé
et saisir le revolver et un paquet de cartouches
qu'il avait abandonnés dans sa fuite.
Devant la cour, Duchêne s'explique assez,péni-
blement c'est une sorte de brute, à l'air endormi,
qui a déjà subi plusieurs condamnations, la der-
nière à cinq ans de travaux forcés pour complicité
'de vol. Le jury a accordé les circonstances atté-
nuantes à ce gredin, qui est condamné aux tra-
vaux forcés à perpétuité.
La catastrophe du Prado. Le tribunal cor-
rectionnel de Marseille a prononcé hier son juge-
ment dans l'affaire de la catastrophe du Prado,
Le tribunal, faisant application des articles 319
et 320 du Code pénal, a condamné
M. Lagarde, charpentier, à quatre mois de pri-
son et 50 fr. d'amende;
M. Bayle, entrepreneur des courses, à deux mois
de prison
M. Lacreusette, sous-inspecteur des bâtiments
communaux, à un mois de prison.
Tous trois solidairement aux dépens.
M. Paugoy, architecte de la ville, a été acquitté.
Nouvelles judiciaires. Alexandrine G.outr
qui comparaîtra sans doute devant la cour d'as-
sises dans la première session du mois prochain,
n'est point une délaissée comme la plupart des
femmes assassins.
Rencontrera-telle dans l'esprit des jurés la clé-
mence dont ont bénéficié les femmes qui ven-
geaient un amour trahi?
Elle avait pour amant un homme assez peu es-
timable, parait-il, qui s'enivrait régulièrement et
la battait sans cesse de plus, 11 était marié, et
lorsqu'elle apprit ce dernier fait, Alexandrine
voulut rompre des relations qu'elle avait prises en
horreur. Lui s'y refusa, et continua de l'obséder
de ses poursuites, l'attendant à la sortie de son
atelier, la maltraitant lorsqu'elle refusait de l'ac-
cepter pour compagnon. Le 14 juillet dernier, la
scène habituelle se renouvela; la jeune ouvrière
déclara à son amant qu'elle entendait cesser tout
rapport; il la supplia d'entrer dans un cabaret
pour causer un instant; il était ivre, et pour éviter
un scandale dans la rue, elle consentit. Là, le te-
nace persécuteur dit à Alexandrine qu'il ne la
quitterait pas, qu'il voulait absolument l'accom-
.-pagner, et comme elle répondait par un formel re-
fus, il s'emporta en violences. Alexandrine Gout,
en se défendant contre la grêle de coups dont elle.
était accablée, prit ses ciseaux qui pendaient à sa
ceinture et en frappa son adversaire, qui tomba
baigné. dans son sang et mourut vingt-quatre
heures après.
C'est M° Crochard qui prendra devant le jury la
défense de la fille Goutv
X.
NÉCROLOGIE
Un artiste de grand talent, M. Romain Cazes,
vient de mourir à Saint-Gaudens, sa ville natale,
à l'âge de soixante-onze ans.
Quelque temps après son arrivée à Paris, Cazes
était entré dans les ateliers d'Ingres. Il se fit con-
naître par de nombreux portraits et des tableaux
d'histoire religieuse tels que le Christ sur la
montagne U839), Y Ascension, la Mission des Apô-
tres, etc. En 1878, il exposa Sapho, qui obtint un
grand succès.
M. Cazes a exécuté pour le musée de Versailles
un certain nombre de copies de portraits et dé-
coré de peintures murales les Thermes et l'église
de Lnchon, l'église de Sainte-Croîx à Oloron (Bas-
ses-Pyrénées), celle de Notre-Dame-de-Clignan-
court et de Saint-François-Xavier à Paris. Il reçut
en 1839 une médaille de 3* classe avec rappel en
1863, et fut nommé chevalier de la Légion d'hon-
neur en 1870.
LIBRAIRIE ̃
~HL-
On dit qneï'édf fenr Cfiarpenffer a déjà reçu plus
de trente-cinq mille demandes d'exemplaires du
nouveau roman d'Alphonse Daudet Numa Rou-
mestan. Ce sera le grand événement littéraire de
l'année.
Le PORTEFEUILLE diplomatique, consulaire et fi-
nancier, paraissantchaquesamedi,12,r.du Helder,Paris.
Prix d'abonnement Paris, un an, 40 fr.; six mois, 21 fr.
Départements et étranger, le port en sus.– Sommaire
La mort du président Garfield. Affaires de Tunisie
et d'Algérie. Egypte (suite). Les confessions de
M. de Bismarck. Affaires de Kouldja (suite et fin).
Les Fuégiens. Bibliographie. Bulletin. Chro-
nique financière.
Sous ce titre Correspondance commerciale an-
glaise; ou Cours de thèmes exclusivement consaerds
aux expressions commerciales, avec un Vocabulaire
français-anglais des termes de commerce, la librai-
rie étrangère V£ Boyveau, 22, rue de la Banque, vient
de faire paraître une très utile brochure de M. W.-E.
Bayles.
Cette brochure est d'autant plus nécessaire aux jeu-
nes Français que les relations commerciales entre la
France et l'Angleterre prennent chaque jour un plus
grand développement.
On trouve dans YAlmanach de la République fran-
çaise pour 1882, entre autres articles intéressants
la situation politique, la nouvelle Chambre et les ré-
formes urgentes, par Julien Lemer; la politique
extérieure de Napoléon III, par Eug. Pelletan; l'in-
dissolubilité du mariage, par Francisque Sarcey le
Dieu et la Patrie de M7 Jules Simon la fête de Victor
Hugo, sa statue, sa vie, son caractère, par Julien Le-
mer; le monopolisme aux Etats-Unis et. ailleurs
la prochaine bataille, fanfaronnade allemande
le péril national; la fête du 14 juillet; le banquet
royaliste;- les Français jugés par un Yankee, etc., etc.
50 centimes.
La Nature, revue des sciences illustrée. Gaston Tis-
sandier, rédacteur en chef (G. Masson, éditeur, 120,
boulevard Saint-Germain, Paris).- Sommaire du n° 434
du 24 septembre 1881 Auditions théâtrales téléphoni-
ques à l'Exposition. d'Electricité. Les reptiles de
France.– Les pigeons voyageurs. --Travail que l'homme
peut développer. Eboulement d'une montagne en
Suisse. L Exposition de Milan. Les sphères tour-
nantes. Chronique:– Académie des sciences, par S.
Meunier. -Les îles Chausey. Ce numéro renferme
10 gravures et le bulletin météorologique de la se-
maine.
AVIS ET COMMUNICATIONS
fi*mrigg4|T HABIT DE CÉRÉMONIE • ft AU*.
G~HRC¡¡I.1 i1 HABIT, D~CÉRÉi\IO~lE 2'O\fr.
̃«wilUfililU en drap noir doublé soie, LXl
COQUELUCHE, Toux Sirop pectoral de Nafé.«
"̃ CHEMINS DE FER DE L'EST r
Le samedi 8 octobre prochain, la Compagnie des che-
mins de fer de l'Est mettra en marche sur Paris deux
trains spéciaux au départ de Charleville et de Belfort.
Ces trams,. dont les prix seront très réduits, compren-
dront des voitures de 2e et de 3? classe, et permettront t
aux voyageurs de venir passer quatre ou cinq jours à
Paris. :•̃ ̃
Chemins de fer de l'Ouest.
La Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, désirant
faciliter le retour des stations balnéaires les plus im-
portantes'de la Normandie et remédier aux encombre-
ments'inévitables qui se produisent dans les gares de
départ pour l'expédition, et surtout à la gare'de Paris-
Saint-Lazare pour la livraison des bagages, mettra, en
circulation, du. 25 septembre au 5 octobre inclusive-
ment, des trains spéciaux de retour desservant Cour-
seulles, Bernières, Saint-Aubin-sur-Mer, Langrune,
Luc-sur-Mer, Trouville, le Havre, Fécamp, Saint-Valery-
en-Caux et Dieppe.
Ces trains seront directs des points de départ sur
Paris et ne prendront ni ne laisseront de voyageurs
en route. ̃
Une affiche spéciale indiquera les heures de départ
de ces trains.
Dimanche prochain 25 septembre 1881, à l'occasion
de la Fête patronale, Grandes Eaux à Saint-Cloud.
Billets, d'aller et retour. Trains supplémentaires.
Dernier train de retour à minuit.
BILAN DE LA BANQUE D' ANGLETERRE
Londres, 22 septembre.
Le bilan hebdomadaire de la Banque d'Angleterre
donne les résultats suivants
Augmentation
Encaisse métallique 263 354 liv. st.
Comptes du Trésor 40G.228
Réserve des billets. 422.720
Diminution
Circulation 170.235
Portefeuille. 176.153
Comptes particuliers. 172.401
Proportion de l'encaisse aux engagements, 41 3/4.
Il est passé cette semaine par le Bankers Clearing-
House pour 125 millions sterling de lettres'de change a
et mandats..
Pendant la semaine correspondante de launéa der-
nière, il en était passé pour 111 millions sterling.
U y a donc une augmentation de 14 millions sterl.
~aint:J~n
U? il 1 1! I U il IJ y j-J ëâ
117-119, Rue Montmartre, et 2, Rue Joquelet
Lundi 26 Septembre
EXPOSITION'
DES
Nouveautés d'automne
Aperçu des Affaires les plus
Remarquables qui figureront à
cette grande M/SE- en VENTE:
Satins merveillsuifat 5rc?^' oe
leur réelle 5.90 lars:- Le c., va q 9 5
leur réelle 5.90 Le mètre JL iJ9
PhûflOTTlQCnoIr, to«*îoi(f,îarge(ïr56&, ft Cf|
Rhadam6s noir, valeur larget,1l" 56 c: 4, 50'
UiiaUalUua d'une valeur réelle de 7.50. &{̃ &%}
58,
SaîinDuc!iesseSgg^6 4B
Sat!nMe§seIS~ 640
»., h u belle(inalitê,larg.ll2/ll5 gif*
Drap Yeltonb~lleqnalitè,larg.1I2rIt5 95
Brapieltoa^rfe^ de » 95
IH.j.xt mélangée, unie et filets de tir
LflRVIml couleur, larg. 110/112, valeur I II*
WM0'luudel.75. Le mitre I Itf 0
¥lflfnflfnP flnjjnpn qualité extra.nuan-
figUgUtf UldJJOSces nouvelles, lar- 7 i&E
geur 1 m 20. ces nouvelles, lar- 245
geur l m.20, valeur de 4.80. Le mitre & "gjj
«“ j_ «««/» pure laine, qualité de ft i n
Serge flrapea %^?;.?.??.iy?? 2 1 0
Sn,rze drapée L', Mèti*e.
«-«_ DE MAITRES, toile blanche, pur g *• va
DFâDSm' lone- 3,m- 50> ton- l^j 40JO S il
1 a s fil, long. 3 m,50, largo 2 lu. 40. 10 5 9
uru valeur 30 fr Le drap i'iS UW
U«K/iliniM blancs, toile fine, brodés "|B"
MoncnfliFS <* ouriés ia main' 55 c- )) m
IKtfmiliUU O carrés Le mouchoir I W
nnîimiiîwi ea belle chevlott, devant, « g± "S
Pal'lrnoi~ en poches et parement 0 15
Peignoirs ^s^et. ,pafc,m.ents 10 15
l«>-i«tji demi-saison en chovlott g% "itr
J tt!'l demi-saison tailleur très 9 1 &:
Jac[iieu8S ggg^so .i011. ta!ue^.t.r&a 0 7b
n«Virv« J?Tl»*/M»*el1 croisé -foulé,
Rol)8SttMantss-Uu^r: cari
M~uuuttMutMMUt~tjupodor- M '~
lière avec bouillonné. De 2 à 5 ans "sr v\S
RfiTnnfcX! genre naturel. 6 feuilles, n OE
DCgUmdû Sans précédeni jf$J
nîrtl,n pournouer, dentelle matelassée, # ftrt
HCMSlllteEsP:lSaole> tout soie, blanc, aL Hîl ̃
'cremee~aotrTan40.f t ~U
nu«m!»/<« DE JOUR,en belle cretonne « ira F*
lîu8n}lS6S garnie entre-deux et biotie- T *|fe
vuMiuiuM» rie3i cousues à la main & VV
i. laine mérinos gauffrés à cein- « ftp*
JuDons Iti~req, unis et rayés,toutes 3 25
diiponsis, ,tou!es 3 2a
lg*ea cœ'oll.oU angL..
UUyOiS Ur^lDGi) qualité extra. enfû Kfî
toutes nuances. valeur réelle 29 fr.. en 19 50
toutes nuances, valenr têoHe S9fc I V ÎS%S
n.,1,»- PELUCHE au nouveaulé, 1' g ft
«UFlrtilS tout soie et toutes nuances, 141%
hauteur tout soie. el toutes nuances, 1 35
iiuuaiiù hauteur 9 c £e mtrj Q g
f
de Paris 'glacés, 2 ~S, boutons, r e,» 1 5
EaBtsfleParisgjIgli » 15
Gants de CtorauifiKUS i oc
guam Lie, v,~il. ré~,lle 3 boutonS,qual. 1 9 5
garantie, val, réelle a.75 I J3
DE ëiyJSTÊJlggâ) g@ilJ)^yJÊÎf®
Aux Mille Fleurs de Nies
Seront distribués à toutes les Dames
♦
GRANDS MAGASINS DIT
LOUVBE,
̃- PARIS
DEMAIN LUNDI et jours suivants,
suite de l'EXPOSITION des TAPIS
anciens et modernes. Nouveaux arrivages
de Tapis et de Broderies d'Orient.
Meubles couverts avec des Tapis anciens.
Plus de Vingt Mille Rideaux tout faits,
prêts à être posés, -s^ri-j- s ..y-
"Une collection de superbes broderies
ANCIENNES, espagnoles et' portugaises
ce sont, pour la plupart, de grandes pièces
qui peuvent être employées pour dessus de
Pianos, Couvre-lits, Portières, etc.
BELLE iiÂRDIIIIEnE
Linge Confectionné
POUR
TEÛUSESâïïX DE CÛLIieiENS
Thermes de Dax. Séjour souverain, été, hiver.
Rhumatismes, Névralgie, Poitrine. Ecr. au gérant.»
.BULLETIN COMMERCIAL1- ̃
DÉPÊCHES COMME&CUI&S
Marseille, 23 septembre.
Blés. Marché calme; cours sans changement. Ven-
tes, 15,300 quintaux dont 12,800 à livrer. Importations,
32.0S0 quintaux.
Tendre Azofï 27 fr. 75. Tendre Sandomirka 20 7o.
Tendre Pologne 30 25. Tendre Bombay sur échantillon
tombante 2?. Ghirka Azofl. 128/1:3 kil., sur septembre-
octobre 37,2" TendreAzoîî (poids garanti 120 kil.), ar-
rivée déc/mbre 27 les 100 kil.
Graines oléagineuses. Calmes. Arachides décor-
tiquées Coromandel 29 50; dito dito Bombay 30 les 100
kil.
Laines. Stock, 39,000 balles.
Bordeaux, 23 septembre.
Cafés. Guayra non gragé fiO à 90 fr. Rio non lavé
à 62 les 50 kil. entrepôt.
Cacaos. Guayaquil Arriba 100. Machala 85 les 50
kil. entrepôt. Saint-Pétersbourg, 23 septembre.
Suif .–Disponible 57 r. »» k. (le berkowetz 163 k. 80).
froment. Baisse, à 17 r. >» k.
Seigles. Hausse, à 12 roub. 20 kop. •
Avoines, 5 roub. 60 kop. le tout en marchandise disp.
et par tchtwert (210 litres).
Change sur Paris (à 3 mois), 2.73 !/2.pour 1 rouble.
Londres. 23 septembre.
Sucres bruts. Le marché a été extrêmement
lourd et les affaires sont très difficiles. Saint-Vincent
21 sh. Ilo Ilo Manille 15 sh. 6 d.
Sucres raffinés. La tendance du mâché est faible.
Les jaune sont en baisse de 1 sh. sur vendredi der.
nier.
Enchères de laines.- On a vendu aujourd'hui 6,419
balles de diverses provenances. Boa courant d'ache-
teurs affaires actives aux pleins prix précédents et
même en légère hausse. v o r.
Les enchères se termineront vers le 8 octobre.
Cafés. Affaires difficiles; prix plus faibles.
Huile d'olive. Espagnole 42 liv. 10 sh. à 43 liv.
Smyrne 41 liv. Mogadore 38 liv.
Pétrole raffiné. Calme. Disponible 7 1/8 à » »/
novembre-décembre 7 L'5/16 à 7 1/4: déc.-janv. »» à
»•»/»: janvier-mars 7 3/8 à » »» par gallon.
Essence de térébenthine. Ferme. On cote comme
suit
Amérique dispon. 42/» à »» sh. » d.; septembre-déc.
41 sh. 9 d. il j»> sh. » d. par cwt.
Suifs.– Marché ferme. Vieux P Y C dispon. 43/C sh. à
»sb.- nouv. 43 sh. 6 d.; mouton d'Australie fin 44/3 à
45 sh.; beau 43 6 d.: bœuf fin 41/» sh. à42sh.» d.; beau
à lourd 40 sh. 0 d. par cwt.
Résine. Amérique disponible à 6 sh. 3 den.; dito à
livrer C sh. 6 d.
Cuivre. En hausse. Chili en barres disp. 61 15/» à
62 1. 02/6 sh.; à 3 mois 62 10 à 63 1. ». Wallarood 68 *>»
à 68 10. Burra 07 ™ d. à »» 1. Anglais Tough GC a Q7 1.
Best Selccted G7 10 à G3 liv. 10 sh.
Etain. Hausse. Bon étranger disponible 94 2/9 à
94 liv. 12/G sh.; dito à terme 95 sh. » â 95 hv. 10/» sh.
Anglais en lingots »»» à »=>> liv.
New-York, 23 septembre.
Valeur de l'or. 100 0/0; change sur Londres, 4 SO 1/2
change sur Paris, 5 23 3/4.
Pétrole raffiné Standard white, 8 »/»; dito dito à
Philadelphie 7 7/8 cents le gallon.
Cafés. ltio Fair, 11 114 à 11 3/4 dito dito Rio
good News-Orléans, 12 »/.» à 12 1/4 cents la livre an>
glaise.
SSuCTe raffiné. Moscovade n° 12, 7 7/8 cents la livre
anglaise.
Saindoux. Marque Wilcox, 12 1/2; dito dito livra-
bis snr fin aimac. 12 112 la livra anglaisa.
-'IMTW3.
Lard, 111/8 cents la livre anglaise.
Cotons. Middlins Upland, 11 7/8: middling tout-
siane à New-Orléans. Il 1/4 la livre anglaise.
Recettes des cotons pour la semaine dans les ports
1 Union, 110,000 balles. Expéditions pour l'Angleterre;
42,000 balles. Expéditions pour le continent, 2,000 bal-
les. Stock, 242,000 balles.
Soies et soieries.- La situation reste bonne, à Lyon,
les transactions se sont un peu ralenties mais les prix
dans leur ensemble n'ont rton perdu de leur fermeté,
et même les soies fines d'Europe, entraînées à leur
tour par le mouvement des asiatiques, regagnent peu
à peu du terrain. La tendance à la hausse se dessine
de plus en plus pour elles, et quelques plus-values sont
déjà acquises. Pourtant les soies d'Asie sont toujours
en avance.
Voici quelques prix pratiqués, d'après l'Economiste
français:
Grèges Toscane 1er ordre. 61/62
Naples 63/64
Organsin Piémont 1er ordre 20/22. 72/74
2e ordre. 68/71
Grèges Cèvennes 2e ordre. 65/66
Organsin Syrie classique. 67/69
grand le~ ordre. 0/72
2e ordre. 65/65
France F. 0. leI ordre 20/22. '73/75
Italie l~r ordre I8/2& G3/ îI
2e 67/68
Trames Chine ouvraison française 38/42
2'-ordre. 58/59
OrgansinsChineF.38/42. 59/61
Canton Curio. 43/50
EtéphantMeu. 48
Bird Foong-ling. 47
Dollar SSS. 47
Dollar SSSS. 45.50
Doitar SSSS. 44
Chincum 2 41
Menchewl. 40
Kakedag faférieur 54
Quant au marché de l'étoffe et à l'état actuel de la
fabrique, ils sont pleinement satisfaisants. Les nou-
velles d'Amérique sont favorables, et déjà on s'y pré-
occupe de la saison prochaine, dont on augure très
bien.
Cotons. Les prétentions des vendeurs-empêchent
les affaires. Pour le disponible, les prix sont ferme-
ment tenus. Au Havre. on a fait du bon middling
Louisiane classé à 81 fr. et le très ordinaire vaut de 80,
à 81 fr., suivant serie. Le terme est également ferme;
on a fait septembre à 75 75 et 76 fr., et on reste ache-
teurs des mois de janvier et mars à 76 fr. A livrer, on
paie 54 fr. 50 pour du good fair Oomra et 61 fr. pour
good, par steamer en mer.
i
Vins. –Les affaires sont très limitées à Bercy, il n'y
a pas d'approvisionnements on se remplace au fur et
à mesure de ses besoins. Les vins nouveaux sont at-
tendus avec impatience.
Les bonnes, qualités obtiennent toujours la préfé-
rencé; les petits vins sont délaissés..
Voici les prix auxquels on vend couramment depuis
une quinzatne Vins du Midi.
Vins du Midi.
Vins vieux en entrepôt
Roussillon, 1er choix, 15» l'hectolitre. 59 à 62
bons.ordinaires. 57 »»
Narbonne, 1er choix. 49 52
ordinaires 48 50
Montagne, 1er choix 47 49
ordinaires 45 »»
(Vins vieux.) Mâcon en entrepôt.
La pièce de 214 litres qualité supérieure. 175 à 185
•̃̃̃> bons ordinaires. 165 170
•>̃̃ ordinaires. 150 160
(Vins vieux.) Bordeaux (En entrepôt.)
La pièce de 225 litres qualité supérieure. 180 à 190
bons ordinaires. 170 175
< ordinaires. 165 »•»
Pour les vins entrés dans Paris, ajouter aux prix
ci-dessus les droits d'octroi 18 fr. Sî par hectolitre jus-
qu'à 15°.
Vins de soutirage (dans Paris.)
La pièce de 225 litres 1" choix. 175 à»»»
2e 170 172
bons ordinaires. 168 »»»
ordinaires. 165 »»»̃
Futailles comprises.
TRIBUNAL DE COMMERCE
DÉCLARATIONS DE FAILLITES
Du 23 septembre.
Triboulet, fabricant de parapluies, rue Thévenot, 8
S. pr., M. Bégis, boulevard Sébastopol, 16.
Reynaud, commissionnaire en ioarchandises, boule.
vard Voltaire, 132. S. pr., M. Bégis, susnommé.
Société des Grands Hôtels français, rue Saint-Marc,
17. S. pr., M. Sauvalle, rue de la Michodière, 7..
Picard, marchand de tissus, rue de Constantinople, l
26. S. pr., M. Normand, rue des Grands-Augus-
tins, 19.
-'Villain, marchand de nouveautés, rue de Braque, 12.
S. pr.M. Mauger, boulevard Sébastopol, 99.
Coste-Calde, marchand de vin, passage Forge-
Royale, 13. S. pr., M. Barbot, boulevard Sébasto-
pol,22.
Grunbàch, marchand de chaussures, rue de Ba-
gnolet, 102. S. pr., M. Boussard, rue de la Tâ-
cherie, 4.
Boury, fabricant de chaussures, rue des Alouettes,
52. S. pr., M. Mercier, boulevard Saint-Michel, 6.
Collard fils, photographe, boulevard Voltaire, 54.
S. pr., M. Meys, boulevard Magenta, 59.
Souchet, ancien épicier, rue de l'Hay, 10. S. pr.,
M. Boussard, susnommé.
SPECTACLES ET CONCERTS
Ce soIr • •̃ • -'̃
A la Renaissance, première représentation, à ce
théâtre, âeYŒil crevé, folie musicale. en trois actes,'
de MM. Crémieux et Hervé, précédé, de la première
représentation, à ce théâtre, de -la- Banne aux Camé-
lias, musique de M. Hervé. (La seconde représentation
de VŒU crevé ayant lieu un dimanche, le service de
seconde ne Sera reçu que lundi.)
Aux Variétés, 300° de Niniche, vaudeville en trois
actes de MM. Rennequin et Millaud.
Aux Fantaisies-Parisiennes,. pour. la réouverture de
ce théâtre sous la direction de M. Dernesty, reprise de
Mademoiselle de la Faille, drame- en cinq actes.
La première représentation à l'Opéra-Comique
de la Taverne des Trabans, d'Erekmann-Chatrian et
Maréchal, est retardée de deux ou trois semaines.
Le répertoire courant donne dé tels résultats pécu-
niaires que M. Carvalho se voit obligé d'ajourner la
pièce nouvelle.
Avant de lancer la Taverne des Trabans, M. Car-
valho fera effectuer à Mme Carvalho sarentree dans la
Flüte enchantée et à Mlle Van Zandt sa rentrée dans
le Pardon.
Hier, le nouveau spectacle de TOdéon commenqail
par la Sutte d'un bal masqué, d'un acte de Mme de
Bawr, qui date de 1813, et dont Mlle Mars fit la réputa-
tion au Théâti e-Français. Singulière destinée, dit M.
Vitu, que celle de Mme de Bawr! Née Alexandrine-
Sophie Courcy de Champgrand,- elle épousa, dans une
des prisons de la Terreur, un prince de Rohan qui
finit sur l'echafaud sans avoir pu régulariser son ma-
riage; elle devint ensuite la femme du comte Henry
de Rouvroy Saint Simon, fondateur de la secte des
saint-simoniens; lequel, en 1801; divorça pour se livrer
tout entier à laphilosophie; deux expériences si mal-
heureuses ne guérirent pas MU,e de Champgrand, qui
convola en troisièmes noces avec .un gentilhomme
russe M. de Bawr. Ce troisième mari fut écrasé sur
le Pont-Neuf par la chute d'une charrette de pierres.
Mme de Bawr en resta là. Elle est morte en 1860 âgée
de 87 ans.
Après-demain lundi, Mlle Lannier débutera à l'Odéoa
dans le rôle d'Agrippine de Britannicus.
Il fallait s'y attendre Mlle Sarah Bernhard a tê-
té<*ràphié qu'elle ne pourrait participer à la représen-
tation donnée au bénéfice de l'Orphelinat des Arts,
malgré la promesse qu'elle avait faite. à Mme Lau-
rent.
Mlle Berthe Legrand a succédé à Mlle Miller, dans
le rôle de Fiametti de la Mascotte.
C'est vendredi prochain que M. Cantin célébrera la
fête de « deux centième » de la Mascotte.
Il y aura grand souper, grand bal et grande tombola
à l'Hôtel-Continental.
Un journal annonce que Mlle Emilie Loisset, l'é-
cuyère que tout Paris à connue, est à la veille d'épou-
ser le comte Elemer Batthyanyi, un Hongrois très
noble.
On sait que l'aînée des sœurs- Loisset, Mlle Clotilde,
a épouse, il y a quelques années;, le prince de
Reuss. ̃-̃'̃.? -v
Ce soir, à Mabille, fête de nuit. ];'[
SPECTACLES DU SAMEDI 24 SEPTEMBRE
Opéra. 7 h. 3/4. Guillaume Tell. ̃ •
Th -Français. 8 h. »/». P.-S.– L'Aventurière.– Dépit.
ODéra-Com. 8h. »/». Les Contes d'Hoffmann,
oâéon. 8 h. »/». Suite d'un bal. Belle Affaire.
Gymnase.– 7 h.»/».– Le Duel de Pierrot. Brutus, lâ-
che César. –Ou demande un Gouverneur.
Vaudev.– 8 h. 1/2. Chevalier. Voyaga d'agrément.
Variétés. 8 h. »/». Le Renard. Niniche.
Gaité.– 7 h. 3/4. Uu Patriote.
Châtelet. 7 h. 3/4. Michel StrogoH.
Palais-Royal. -8 h. 1/4.– Mme Pot-au Feu.– Divorçons
Porte-St-Marlin. 7 h. 1/2. La Biche au Bois.
Nations. –7 h. 1/2. Le Duc de Kandos.
Bouffes. 8 h. »/̃>. -Le Pari.- La Mascotte.
Renaissance. 7 h. 1/2. La Bonne. L Œil crevé.
Ambigu. 7 h. 1/2. L'Assommoir.
Fo! -D°am –8 h. »/».-Le Valet.– La Fille de Mme Angot.
Nouveautés. 8 h. 1/2. Chasseur.– La Vente de Tata.
Chàteau-d'Eau. 8 h. 1/4. Catherine la Bâtarde.
Dèjazet.– 8h.l/2. Le Mystère. Nos Fils.
Comédie-Parisienne. 8 h. 1/4. Léa.
Athénée.– 8 h. 1 /2.– Hist. de Femmes.-CabinetPiper1!n.
dur. 7 h. 3/4. A la Baguette. Les Braconniers.
Fantaisies. 8 h. »/». Mlle de La Faille,
Fol.-Bergere.– 8a. 1/4.– Spec.varié.– L. Mayeur, ch. d or..
Cirque-cP Eté. 8 h. 1/2. Exercices équestres.
Hippodrome.– Tousles soirs, à 8 h. 1/2. -Représ. suppl,
à 3 h., les jeudis, dimanches et fêtas.
̃Robert-Huudin. 8 h. 1/2. Magie-
EdenGallery (6, fanb. Poisson.)-De 10 h. du mat. à 1 1 dus.
Eldorado –7 h. 1/2. Spectacle Concert.
̃Horto!e°Champs-Elysèes). _sh Spectacle-Concert.
Jard. d'Ace- Oav. tous les jours. Conc.dim. jeud.et fete3.
SPECTACLES DU DIMANCHE 25 SEPTEMBRE
Opéra. » h. »/». Relâche.
Th.-Franc.ats.- 8 h. »/». -Œdipe-Roi.
Opêra-Com. 7 h. 1/4. Richard. Le Postillon..
(Les autres spectacles comme samedi.)
Les lettres à l'adresse de M. le contre-amiral Périer
fl'Hauterive et du personnel de la division d instruc-
tion devront être acheminées -sur Sainte-Croix de Té-
nériffe, par les paquebots arrivant, sur ce point avant
le 25 novembre.
Elles seront ensuite envoyées à Dakar, à moins que,
d'après la situation ssnitaire à la côte d'Afrique, M. le
contre-amiral commandant en chef ne signale par le
télégraphe, des îles du Cap-Vert, une autre direction à
donner à la correspondance..
Dans ce dernier cas, un nouvel avis serait inséré au
̃Journal officiel.
Les aspirants de 2« classe ne seront plus embarqués
à l'avenir à bord des bâtiments de la division d'instruc-
tion. Mais ils seront réunis sur le croiseur la -Flore,
qui sera affecté au service de navire-école d'application
et naviguera isolément.
L'itinéraire de la Flore sera prochainement porté à
la connaissance des intéressés par la voie du Jovrnal
Officiel.
La rue de Nantes a été bouleversée dernière-
ment comme bon nombre de rues de Paris par des
'travaux d'égout. Hier soir, vers neuf heures, une
faite d eau a fait s'affaisser le sol encore mal con-
solidé, et un tuyau à gaz a été brisé. Un gardien
'de la paix ayant eu l'imprudence de s'approcher
avec une lumière, une violente explosion se pro-
duisit et une lueur intense éclaira le quartier.
Les habitants épouvantés commençaient déjà à
déménager au plus vite, lorsqu'au bout d'un quart
d'heure, la flamme put être étouffée et la conduite
d'eau coupée.
Tout le monde s'est bientôt remis d'une aussi
chaude alerte, et le calme n'a pas tardé à régner
de nouveau dans ce quartier, si tranquille d'ha-
bitude.
M. Dulac, commissaire aux délégations judi-
ciaires, s'est rendu hier rue Cambon pour procé-
der à l'arrestation du sieur de Valcourt, admi-
nistrateur de la Banque forestière de Bruxelles,
J dont nous avons raconté la déconfiture. M. de Val-
court ne se trouvait pas rue Cambon dans les bu-
reaux de la succursale de la Société, mais ses li-
vres et sa correspondance ont été saisis.
Ces pièces seront envoyées au parquet de
Bruxelles.
Par décision ministérielle, en date du 20 sep-
tembre courant, la ville de Commercy a été dési-
gnée pour être le siège du quartier général de la
6' brigade de cavalerie de corps d'armée.
Le ministre de la guerre a décidé, le 10 sep-
tembre courant, que le 12e de ligne (Mende-Lo-
!dève) changera, cette année, de garnison avec le
1142e de ligne (Perpignan) après les manœuvres
d'automne. # alement de
Ces deux régiments permuteront également de
brigade et de division.
On mande d'Aix que le colonel Moret, du
'•112e régiment d'infanterie, opérant les grandes
manœuvres au Luc (Var), a été obligé de rentrer
à Aix par suite d'une insolation;
Mustapha-ben-IsmaïI, ex-premier ministre du
bey, accompagné du docteur Mascaro et du colo-
'nel Douit, est arrivé hier à Marseille, à bord du
paquebot Ville-d'Oran, de la Compagnie transat-
lantique.
Mustapha et sa suite sont descendus à l'hôtel de
Marseille. Ils partiront ce soir pour Paris par le
̃̃ train rapide.
A la suite d'articles publiés dans Vlndèpen-
-dant rémozs par M. Yillebrun, et dans Y Avenir de
l'Est par M. Duc, une rencontre à I'epée a eu lieu
jeudi 22 septembre à la frontière belge. A la troi-
sième reprise, M. Villebrun a été touché au flanc
.droit. Sur l'avis des médecins des deux partis, les
témoins ont arrêté le combat et déclaré l'honneur
satisfait.
On mande de la Fertê-Alais que Mme Lesage
a succombé pendant l'avant-dernière nuit aux ter-
ribles blessures qu'elle a reçues lors de l'accident
de Charenton. Son mari est toujours à l'hospice
-de Saint-Maurice, où il vient de subir l'amputa-
v '.tion d'une jambe. Son état est assez satisfaisant.
On télégraphie de Bordeaux qu'hier soir, à la
!suite d'une explosion, un violent Incendie a éclaté
dans les ateliers de M. Hacaze, artificier.
Il y a eu deux morts et huit blessés, dont un
grièvement.
On mande d'Arras, 23 septembre, qu'un vio-
lent incendie a éclaté, par suite de l'imprudence
d'un enfant, au village de Bourthes. Six maisons
'.ont été détruites. Rien n'était assuré. Plusieurs
'familles sont sans abri.
"̃ i_ On vient d'arrêter à Valence une domestique,
!sous l'horrible accusation d'avoir commis un in-
fanticide et d'avoir fait manger son enfant aux
porcs.
Un épouvantable cyclone s'est abattu sur la
ville d'Alais, mercredi 21. Un correspondant de
Paris lui envoie les détails suivants
Vers six heures, le vent sud-ouest, d'abord violent,
devint tellement enrayant que chacun s'enferma chez
soi. En moins d'une demi-heure, les toitures de plus
de cent maisons furent enlevées. Les arbres séculaires
de nos promenades furent presque tous renversés.
Deux ponts furent emportés. t
Après une heure de cette tourmente, la pluie s'est
mise à tomber abondamment. ~A~
Le Gard, grossi par ses affluents, acharrié des débris
'de toutes sortes.
Cependant on a pu sortir des maisons et établir un
peu les détails du sinistre. La gare des marchandises
s'était écroulée, ensevelissant cinq personnes, qui tou-
tes ont été blessées grièvement. Plusieurs habitants
ont été plus ou moins grièvement blessés par la chute
des matériaux de toutes sortes.
Le train de Quessac, qui allait partir, a été emporté,
.par la force du vent, à^plus de cent mètres de la gare;
;Je mécanicien et le chauffeur ont été blessés.
renseignements UTILES. Des fêtes auront lieu de-
main dimanche dans les localités suivantes des envi-
rons de Paris: Saint-Cloud, Saint-Maurice Meulan,
Montfermeil, Soisy, Clichy, Mantes, Vigny, Montreml-
sous-Bois. Est autorisée la création d'un bureau té-
légraphique municipal à Livron (Drome) et à Ville-
neuve-lès-Avignon (Gard).
VARIETES
'LES RELIQUES DE LA KOUBBA DE StDl-CHLIKH
Un de nos lecteurs, ancien officier supérieur
qui a longtemps guerroyé en Afrique, nous
adresse l'étude suivante sur les reliques du saint
musulman dont les'journaux de France et d'Algé-
rie se sont tant occupés dans ces derniers temps.
Tout en faisant nos réserves sur quelques-unes
des opinions exprimées par notre honorable cor-
respondant, nous croyons que son travail, auquel
nous avons conservé scrupuleusement sa forme
très humoristique, sera lu avec l'intérêt que nous
ont paru mériter les révélations fort curieuses
qu'il contient au sujet de l'authenticité même de
ces fameuses reliques
Monsieur le directeur,
Vous vous êtes ému de la destruction du tom-
beau de Sidi-Cheikh par le colonel de Négrier, et
vous avez pensé que cet acte, qui peut être quali-
fié de différentes manières, selon le point de vue
où l'on se place pour l'apprécier, pouvait entraî-
ner de graves conséquences.
La presse algérienne l'envisage d'une tout autre
façon elle considère cette démolition et la trans-
lation dès ossements plus ou moins authen-
tiques du saint d'El-Abiod sous le canon de
Géryville, dans le but d'y attirer les croyants,
comme le fait, au contraire, d'un vaillant soldat
doublé d'un profond politique; et, dans son en-
thousiasme, elle ouvre des souscriptions pour lui
acheter une épée d'honneur, assimilant ainsi cette
'opération sans péril de destruction de monument
à une action d'éclat dont les résultats n'auraient
été rien de moins que le salut de l'Algérie.
Certes, cela se comprend, l'échec désastreux de
la colonne Innocenti, le massacre des alfatiers des
Hauts-Plateaux de Saïda, n'étaient point de nature
à faire chérir les bandes sauvages de Bou-Amama
qu'on s'obstine à nommer Bou-Amena ou au-
trement par la population européenne du dé-
partement d'Oran, plus directement atteinte. Exas-
pérée surtout de notre impuissance vis-à-vis de
cet ennemi aussi insaisissable qu'il est irréconci-
liable, attribuant cet état de choses à l'impéritie
des chefs militaires opérant dans le sud de la di-
vision d'Oran, elle devait accueillir avec enthou-
siasme le premier acte qui lui semblerait marqué
de quelque vigueur, et en acclamer chaleureuse-
ment l'auteur. C'est ce qui arriva.
Nous sommes une bien singulière nation, de
'tempérament féminin sous plus d'un rapport, c'est-
à-dire capricieux, nerveux, toujours en dessus ou
<&a. dessous de la note vraie, et brisant le lender
main, comme un enfant mutin, ce que nous avons
.ardemment adoré la veille. Aujourd'hui, nous vou-
lons tout tuer, tout détruire; pas de pardon 1 pas
de pitié! Heureusement, pour les Arabes crimi-
nels, qu'avant de les passer par les armes il fau-
drait peut-être réussir à les atteindre et à s'en em-
parer. Qu'ils se gardent bien de se faire prendre
r– eux ou quelqu'un des leurs-pendant notre ac-
cès d'arabophagie; car, alors, je ne donnerais pas
deux sous de leur peau. Dans notre bon et beau
pays de France, absolument, du reste, comme en
Algérie, il ne faut jamais se presser de se faire
prendre se hâter, dans les moments de trouble
ou d'insurrection, c'est le poteau de Satory, tan-
dis que, avec un peu de patience, c'est un porte-
feuille de ministre. L'écart entre ces deux situa-
tions est assez sérieux pour qu'on y regarde à
• deux fois.
Aussi M. le colonel Trumelet, dans son Histoire
de l'Insurrection ct,e 1S64 dans le SudTAlgénen,
est-il parfaitement dans le vrai, quand, rappe-
lant notre manière d'être à l'égard des indi- j
gènes algériens, il dit « Ainsi, nous prenons
volontiers le sommeil de l'ennemi pour la mor t;
ses baisers, ses bouches en cœur et ses salamaleks
pour de la soumission, voire même pour de l'af-
fection les griffes rentrées du tigre pour du ve-
lours. Pour nous, là où il n'y a pas de flamme, il
n'y a pas de feu; quand le calme est à la surface,
la tempête ne saurait être au fond un volcan n'est
un volcan qu'autant qu'il expectore sa lave. Nous
enfonçons notre bonnet de nuit sur nos yeux, et
nous dormons sur nos deux oreilles. Puis. un
jour, le prétendu mort se réveille, l'ennemi charge
son arme, qu'il a bourrée" de projectiles jusqu'à la
gueule, le tigre exhibe, ses griffes et montre les
dents; le feu qui couvait devient incendie; la vase
bouillonne et remonte à la surface; le volcan bave
ses cendres brûlantes sur Herculanum. Surpris
par des évènements contre lesquels nous ne som-
mes plus préparés, nous nous réveillons en sur-
saut furieux d'avoir été joués, pris au dépourvu,
nous jurons la mort des traîtres qui ont ainsi
abusé de notre confiance, ce qui ne nous empêche
pas, d'ailleurs, de leur tendre la main pour les re-
lever quand nous les voyons à nos pieds. Et il y a
grand'chance qu'il en soit ainsi longtemps encore,
puisque, déjà du temps de Clovis, on nous repro-
chait l'excès de ce sentiment. »
Certes, je suis loin de vouloir jeter le moindre
blâme sur l'opération du colonel Négrier, qui est
un excellent et vigoureux officier; d'un autre
côté, je n'attache qu'une médiocre importance
à son dépaysement des restes vénérés de Sidi-
Cheikh, et au pétardement de la chapelle qui;
les renfermait nous n'en sommes pas d'ail-
leurs à notre coup d'essai dans ce genre de
profanation; combien de fois n'avons-nous pas été
témoins du peu de cas qui fut fait, depuis la con-
quête, des précieux restes de ces amis de Dieu! I
Que de saintes reliques jetées aux quatre vents de
la terre! Que de koubba détruites sous prétexte
d'utilité publique! Que voulez-vous? On ne peut
cependant pas, de crainte de déranger un saint, si
vénéré qu'il soit, et parce que l'article 5 de la con-
vention passée entre le général en chef de l'armée
française et S. A. le dey d'Alger garantit le libre
exercice de la religion mahométane, la proprié-
té, etc.; ce ne saurait être une raison, dis-je, pour
faire faire des crochets à nos boulevards, à nos
grandes rues et à nos routes. Ces brutalités sont
des exigences de la civilisation, laquelle, on le
sait, a une véritable adoration pour la ligne
droite. Demandons à la ville d'Alger si elle s'est
jamais beaucoup préoccupée de ces détails, et s'ils
ont un instant arrêté la pioche des démolis-
seurs.
Ce sont là des précédents qui pourraient rassu-
rer la conscience du colonel de Négrier, si, toute-
fois elle avait besoin de l'être. Seulement, il nous
reste à examiner si, à défaut de la raison d'utilité
publique, le déménagement sacrilège du saint et la
destruction de l'édifice qui renfermait sa cendre,
étaient une mesure nécessaire et opportune, et si
cette profanation aux yeux, bien entendu, des
serviteurs religieux de Sidi-Gheikh, produira
l'effet et aura l'efficacité qu'en attend. le colonel,
dont l'intention avouée était de terrifier les Oulad-
Sidi-Cheikh, et d'amener les hhoddam (disciples)
du saint marabout dans la portée du canon de Gé-
ry ville, afin de contraindre les uns et les autres à se
soumettre, ou à renoncer aux pieux pèlerinages
au tombeau de leur illustre ancêtre ou vénéré
patron, terrible alternative pour des croyants qui
passent généralement pour tenir à leurs saints.
Cette idée avait évidemment quelque chose de
séduisant en effet, amener son ennemi sous
sa main, afin de pouvoir, sans se déranger, en
avoir facilement raison, devait donner des tenta-
tions bien vives et bien pressantes à un comman-
dant de colonne jeune et ardent, pourvu d'une no-
ble ambition, en supposant-ce que je ne vou-'
drais pas affirmer que le colonel de Négrier ait
eu l'initiative de cette opération. Je serais plutôt
porté à croire que, dans cette circonstance, il
obéissait à un ordre supérieur, attendu que les
colonnes n'ont point l'habitude de se promener
dans le Sahara avec un approvisionnement de dy-
namite. Il y avait dans ce fait, c'est Incontestable,
une intention manifeste de faire sauter quelque
chose.
Mais cette idée d'amener les restes du saint et
ses khouan à sa suite à la portée de notre bras
Vichy chez soi précisément parce qu'elle
était séduisante, avait dû germer dans le cerveau
de quelques-uns des commandants de Géryville ou
de colonnes qui, depuis 1864, ont opéré dans ces,
parages. C'est, en effet, ce qui arriva. Mais, en y
réfléchissant un peu, ils avaient bientôt reconnu
que cette combinaison n'était autre chose qu'un
effet de mirage, un calcul qui ne devait donner
que des résultats absolament négatifs.
En,effet, il faudrait être doué d'une forte dose
de naïveté et peu. versé dans la matière arabe,
pour supposer qu'il suffirait de la translation des
restes de Sidi-Cheikh sur un point que nous au-
rions choisi, et de la destruction delà chapelle fu-
néraire qui les renfermait depuis deux cent cin-
quante ans, pour déplacer le foyer, le centre ma-
tériel de l'ordre religieux dont 11 est le fondateur,
et pour entraîner les khouan de cette importante
congrégation sur un point autre que celui qu'il a
fixé lui-même à ses derniers moments, car, d'a-
près la légende, les choses se seraient passées de
la manière suivante « Ce fut à Stitten, ksar situé
à trois heures au nord-est d'El-Beïodh du Ksal,
aujourd'hui Géryville, que Sidi-Cheikh termina
sa vie. Sentant sa fin approcher, il recommanda à
ceux qui l'entouraient de placer son corps, dès
qu'il aurait exhalé le dernier soupir, sur une cha-
melle blanche à laquelle ils laisseraient le choix
de sa direction. A sa première station, ils devraient
lotionner son corps, et, à la seconde, l'enterrer sur
le lieu même où la chamelle se serait arrêtée.
» Or ce fut précisément chez les Oulad-Sidi-
Cheikh, au centre des campements de la famille
du saint marabout, et près du ksar qu'il avait
fondé, que s'arrêta la chamelle pour la seconde
fois. Elle s'agenouilla sans y avoir été invitée, et
les cordes qui retenaient sur son dos le précieux
fardeau se dénouèrent d'elles-mêmes, et elle le dé-
posa doucement sur le sol. ̃ ̃•
« Les IOioddam de Sidi Cheikh accoururent en
foule dès qu'ils surent l'arrivée des restes mortels
de leur saint patron. Les gens de Stitten les in-
struisirent des dernières volontés de leur chef vé-
néré, et leur racontèrent les prodiges dont ils
avaient été témoins pendant leur voyage. Une
fossé fut creusée sur le lieu même où la chamelle
avait déposé la précieuse dépouille de l'ami de
Dieu. Mais qu'on juge de la surprise et .de. l'admi-
ration des Oulad-Sidi-Cheikh quand, le lendemain,
aux premiers feux du jour, ils vinrent prier sur
la tombe de leur saint parent! Une merveilleuse
koubba celle qu'a détruite le colonel de Né-
grier, avait élé élevée, sans le secours de la main
de l'homme, sur les restes vénérés du bienheu-
reux Ouabil C'étaient affirmait-on, des anges qui
avaient voulu se charger de cette pieuse et suprê-
me besogne. »
C'est donc agir contre la volonté expresse du
saint marabout à ses derniers moments, et la vo-
lonté d'un mourant doit toujours être respectée,-
que de transporter sa cendre à El-Beïodh du Ksal,
quand il a formellement exprimé le désir que ses
restes fussent déposés à EI-Abiod-Sidi-Cheikh, au
milieu de ses parents et de ses serviteurs reli-
gieux. C'est là un horrible sacrilège I
On pense bien que les Oulad-Sidi-Cheikh n'ad-
mettront pas un seul instant que leur illustre
ancêtre, qui possédait le don des miracles de son
vivant, et qui, à fortiori, en jouit à un degré
supérieur dans le séjour des bienheureux: car,
Dieu merci! il l'a assez prouvé depuis deux cent
cinquante ans queses serviteurs religieux le prient
de se charger du soin de leurs petites affaires au-
près du Dieu unique ils ne croiront jamais, dis-
je, que Sidi-Cheikh ait pu consentir à laisser se
consommer une pareille profanation, et surtout
par des chrétiens, quand il lui était si facile d'ex-
terminer les profanateurs. Ils ne douteront pas
que, si le saint n'a point mis empêchement à cette
œuvre des civilisés, c'est qu'il avait en le soin de
faire substituer à ses propres ossements des restes
fort incomplets d'ailleurs, puisqu'on n'a pu re-
trouver son crâne appartenant au premier ve-
nu. En effet, rien ne ressemble plus à une paire
de tibias qu'une autre paire de cette partie du
squelette humain.
Il est donc à peu près certain et les Oulad-
Sidi-Cheikh ont quelque raison d'en être persua-
dés que le colonel de Négrier a fait rendre, tout
le long du chemin, entre El-Abiod et GéryviUe,
les honneurs militaires à de vulgaires ossements
qui, de près ou de loin, n'ont jamais fait partie de
la dépouille mortelle du saint homme. Aussi, n'a-'
vons-nous pas à redouter qu'ils nous fassent une
affaire pour venger l'injure que nous avons cru
faire à la descendance du plus grand saint du
Sahara algérien, à moins que, fins politiques com-
me le sont les Arabes, ils n'exploitent la situation
pour nous extraire quelques sacs de douros, ou
quelque grande situation pour l'héritier légitime
de la haraha ou de l'influence religieuse.
Si j'ai.dit plus haut que les descendants de Sidi-
Cheikh ne s'inquiéteront que médiocrement du
larcin religieux que' nous avons cru perpétrer, ]
c'ust que je tiens de bonne source que les reliques
du marabout ont été déposées en lieu sùr et mi-
ses à l'abri des tentatives profanes des chrétiens
car cette idée de la translation des restes de Sidi-
Cheikh à Géryville n'est pas, je le répète, précisé-
ment nouvelle, et longtemps elle fut le rêve ca-
ressé par un officier supérieur opérant dans ces
parages..Malheureusement il n'avait pas mis
toute la discrétion possible dans cette affaire il
avait parlé, et son projet, tombé dans une oreille
intéressée, n'était bientôt plus un secret pour les
chefs des Oulad-Sidi-Cheikh, lesquels se promirent
de déjouer les mauvaises intentions des chrétiens.
A cet effet, je tiens le fait de la bouche d'un
homme des Oulad-Chaïb, tribu qui a fait défec-
tion en 1864, lequel m'a affirmé avoir été té-
moin de l'incident dont je vais reproduire les dé-
tails à cet effet, dis-je, Si-Kaddour-ben-Hamza.
d'accord avec son oncle Si-Lâla, dont les contin-
gents venaient d'être défaits par le lieutenant-co-
lonel de Scnis dans le combat du 1er février 1869,
à Oumm-ed-Debdeb, et craignant que le comman-
dant de la colonne de Laghouat, qui s'était 'mis
à leur poursuite, ne la poussât jusqu'à El-Abiod-
Sidi-Cheikh ne doutant point, en outre, qu'à
la nouvelle de leur échec, la colonne de Gé-
ryville ne fit un mouvement dans cette direp-
tion pour leur couper la retraite, les chefs de
l'insurrection jugèrent que le moment était
venu de mettre en sûreté les restes de leur
saint ancêtre, et d'empêcher ainsi la réalisa-
tion du projet d'enlèvement de ces reliques, dont
ils avaient connaissance depuis longtemps déjà.
D'accord avec tes Abid, ces nègres aux ancêtres
desquels Sidi-Cheikh avait confié la garde de son
tombeau, Si-Kaddour, Si-Lâla, et quelques cava-
liers des Ouled-Sidi-Cheikh de leur parenté, qu'ils
avaient mis dans la confidence, enlevèrent pen-
dant la nuit les ossements du saint, qu'ils rempla-
cèrent par d'autres pris dans le cimetière du Ksar-
ech-Chergui. Les Abid eux-mêmes –qui n'avaien-t
aucun intérêt à ébruiter cette pieuse fraude ré-
mirent les choses en état, en recouvrant de terre
les ossements du remplaçant de leur intercesseur
vénéré.
Je n'ai pu savoir où la dépouille mortelle de
Sidi-Cheikh avait été déposée. Tout ce que le
Châïbi a voulu m'en dire, c'est qu'elle avait été
placée dans une des nombreuses hheloua (ermi-
tages) de la frontière du Maroc, que la tradition a
consacrées comme ayant été habitées par le saint
homme.
J'ajouterai que je n'ai pas la moindre raison
pour douter que l'assertion du Châïbi, que j'avais
connu antérieurement à la levée de boucliers de
1864, et qui n'avait suivi sa tribu dans la défec-
tion que parce qu'il ne pouvait séparer son sort
de celui des siens.
Mais en admettant même que le récit du Châïbi
n'eùt eu d'autre but que de me donner le change
et de nous faire renoncer à l'idée ambiante .à. ce
moment- de déplacer les restes de Sidi-Cheikh;
en supposant les reliques exhumées par le com-
mandant de la colonne de Géryville aussi authen-
tiques que possible, est-il bien certain que la caisse
à biscuit qu'il leur a donnée pour cercueil soit
restée intacte pendant les trois journées de marche
qui séparent El-Abiod -du point où il a voulu les
mettre en garnison?
Certes, ce serait de la prétention d'espérer que
Sidi-Cheikh, qui n'est pas plus maladroit que
Sidi Abd-er-Rahman-bou-Kobreïn, renouvelât
pour nous, chrétiens, le miracle opéré par ce der-
nier saint, lequel s'est dédoublé complaisamment
pour n'être désagréable ni aux Guechtemla
ni aux gens du Hamma, lesquels tenaient absolu-
ment à posséder son corps. Il est certain que ce
ne serait pas une bien grande difficulté pour Sidi-
Cheikh- qui a fait plus fort que cela- de doter
à la fois de ses os EI-Beïodh du Ksal et El-Abiod
de son nom; malheureusement, nous ne sommes
pas dans des conditions suffisamment Satisfai-
santes pour mériter une telle faveur: le saint
n'ignore pas que la pensée qui nous a dirigés dans
cette affaire n'a rien de commun avec la vénéra-
tion dont il est l'objet de la part des Manon de
son ordre.
Quoi qu'il en soit, la destruction de la koubba
de Sidi-Cheikh et la translation de ses restes à
Géryville ne sauraient avoir le résultat qu'on en
espérait; car le tombeau de ce saint vénéré sera
toujours, pour ses khouan, sous les ruines de la
chapelle qui a abrité ses reliques sacrées pendant
deux cent cinquante ans. C'est là, et pas ailleurs,
que viendront prier les croyants et implorer l'as-
sistance de leur saint Intercesseur, lequel, –la
preuve en est faite tous les jours, n'a point cessé
d'avoir l'oreille de Dieu. El-Ablod-Sidi-Cheikh
restera toujours la Mekke de notre Sahara; ce
sera, jusqu'à la fin des siècles, la terre sacrée
par excellence, celle qui, pendant deux siècles et
demi, s'est, je le répète, imprégnée des effluves
bienfaisantes émanées du corps de l'élu de Dieu.
Après cette expédition, qui s'est faite sans l'om-
bre d'un danger, je ne sais pas trop jusqu'à
quel point nous serons bien en droit de continuer
à nous poser en parangons de civilisation, en mo-
dèles de grandeur et de générosité chevaleresques,
et je crains bien que les nations voisines, nos ri-
vales, trouvant qu'il y a peut-être plus de gloire
à combattre des vivants que des morts, ne profl-
tent de l'occasion pour nous faire descendre du
piédestal sur lequel nous nous étions hissés on ne
peut plus modestement.
Je reconnais sans peine que la koubba de Sidi-
Cheikh, bien qu'elle fût de maçonnerie angélique,
ne présentait, sous le rapport architectural, rien
de blessant pour l'amour-propre des édificateurs
de l'Alhambra; pourtant, elle n'en était pas moins
la merveille de notre Sahara, qui n'en possède
guère.
Quelles que soient la richesse, l'élégance de la
koubba qu'on a l'intention, dit-on, d'élever au saint
d'El-Abiod, sous les murs de Géryville, je puis,
sans vouloir me donner les gants d'être prophète,
assurer d'avance qu'elle aura le sort de tous les
établissements religieux que nous avons entrepris
d'élever nous-mêmes pour les besoins du culte mu-
sulman les Arabes n'y mettront pas plus les pieds
qu'ils ne le font dans les mosquées de Laghouat,
d'Aumale, etc., lesquelles, tombées en ruines avant
d'avoir été achevées, servent généralement au-
jourd'hui de magasins à fourrages et de latrines
publiques.
Je disais plus haut que cette destruction n'avait
pas même le mérite de l'opportunité. Je'veux le
démontrer. J'aurais compris, jusqu'à un. certain
point que!' dans la fièvre de l'aetion, à la suite
d'un combat avec les Oùlëd-SIdi-Gheikh, nos
ennemis- de dix-sept ans, nous eussions voulu
compléter leur défaite par un affront infligé à
leurs croyances les plus intimes; eh bien! oui,
j'aurais. presque trouvé excusable que; dans cette
circonstance.nous' fissions saûtér, sousleiïrs yeux,
la koubba et le saint par-dessus le marché. Mais là
n'était pas le cas lès rares habitants des cinq
ksour composant El-Abiod presque abandonné
depuis 1864 étaient dans un état de paix relatif;
ils n'ont d'ailleurs absolument rien de dangereux;
les contingents des Ouled-Sidi-Cheikh étaient fort
loin de ce point, du côté de Figuig ou de Tafilalet,
réunis autour de leurs chefs des deux branches;
nous étions même, disait-on, en pourparlers avec
Sidi-Sliman-ben-Kaddour, qui rachetait nos pri-
sonniers à Bou-Amama pour nous les renvoyer;
j'ajouterai que les Ouled-Sidi-Cheikh étaient restés
étrangers aux incursions de Yhomme au turban
sur notre territoire. Et c'est précisément ce mo-
ment qui est choisi pour saccager le tombeau
de leur ancêtre, et n'en point laisser pierre sur
pierre.
(A suivre.) -̃ >\
TRIBUNAUX
Tentative de meurtre. Jeudi nous assistions
à la condamnation d'un garçon de dix-huit ans
qui, à coups de pied et à coups de poing, avait
blessé -un agent qui était mort quelques jours
après; hier encore le jury avait à statuer sur le
sort d'un individu açcusé d'un crime semblable.
Le 30 avril 1881, vers deux heures du matin,
deux gardiens de la paix, Granjon et Saladini, fai-
sant un ronde de nuit sur le quai d'Orsay, aperçu-
rent trois individus couchés près d'une pile de
bois déposée sur la berge en aval du pont de Sol-
férino.
Ils les arrêtèrent comme étant en état de vaga-
bondage et ils se mirent en devoir de les conduire
au commissariat de police.
Dès les premiers pas, l'un des malfaiteurs, le
nommé Lerousseau, se sauva à toutes jambes et
ne put être rattrapé.
Le second, qui était l'accusé Duchêne, et le troi-
sième, nommé Schuller, affectèrent au contraire.
de se laisser emmener sans résistance. Arrivés de-
vant la maison portant le no 8 de la rue Belle-
chasse, Duchêne, que le gardien de la paix Gran-
jon tenait par le bras gauche, se retourna brus-
quement et, sortant de sa poche un revolver, il
tira sur l'agent de police trois coups à bout por-
tant. L'extrémité du canon était si rapprochée du
visage que des grains de poudre furent incrustés
dans la peau. J
Une balle atteignit Granjon sous l'oreille droite,
une autre à la partie postérieure de la tête, le troi-
sième coup avait été dirigé vers la tempe, mais le
gardien de la paix avait pu détourner l'arme avec
son bras et éviter le projectile.
Duchêne prit la fuite; Saladini, lâchant alors
Schuller, qui était confié à sa garde, se mit à la
poursuite du meurtrier. Granjon voulut ressaisir
Schuller; mais ses forces le trahirent; affaibli par
la perte de son sang, il dut lâcher sa capture et ga-
gna péniblement le poste de police le plus voisin
pour y réclamer du secours.
Cependant Saladini luttait de vitesse avec l'ac-
cusé Duchêne. Arrivé devant le palais de la Lé-
gion d'honneur, il allait l'atteindre, quand Du-
chêne se retourna pour lui tirer deux coups de
revolver. L'agent entendit les balles siffler à ses
oreilles mats il ne fut pas blessé, et, avec l'aide
d'autres gardiens de la paix que le bruit des déto-
nations avait attirés, il put s'emparer de l'accusé
et saisir le revolver et un paquet de cartouches
qu'il avait abandonnés dans sa fuite.
Devant la cour, Duchêne s'explique assez,péni-
blement c'est une sorte de brute, à l'air endormi,
qui a déjà subi plusieurs condamnations, la der-
nière à cinq ans de travaux forcés pour complicité
'de vol. Le jury a accordé les circonstances atté-
nuantes à ce gredin, qui est condamné aux tra-
vaux forcés à perpétuité.
La catastrophe du Prado. Le tribunal cor-
rectionnel de Marseille a prononcé hier son juge-
ment dans l'affaire de la catastrophe du Prado,
Le tribunal, faisant application des articles 319
et 320 du Code pénal, a condamné
M. Lagarde, charpentier, à quatre mois de pri-
son et 50 fr. d'amende;
M. Bayle, entrepreneur des courses, à deux mois
de prison
M. Lacreusette, sous-inspecteur des bâtiments
communaux, à un mois de prison.
Tous trois solidairement aux dépens.
M. Paugoy, architecte de la ville, a été acquitté.
Nouvelles judiciaires. Alexandrine G.outr
qui comparaîtra sans doute devant la cour d'as-
sises dans la première session du mois prochain,
n'est point une délaissée comme la plupart des
femmes assassins.
Rencontrera-telle dans l'esprit des jurés la clé-
mence dont ont bénéficié les femmes qui ven-
geaient un amour trahi?
Elle avait pour amant un homme assez peu es-
timable, parait-il, qui s'enivrait régulièrement et
la battait sans cesse de plus, 11 était marié, et
lorsqu'elle apprit ce dernier fait, Alexandrine
voulut rompre des relations qu'elle avait prises en
horreur. Lui s'y refusa, et continua de l'obséder
de ses poursuites, l'attendant à la sortie de son
atelier, la maltraitant lorsqu'elle refusait de l'ac-
cepter pour compagnon. Le 14 juillet dernier, la
scène habituelle se renouvela; la jeune ouvrière
déclara à son amant qu'elle entendait cesser tout
rapport; il la supplia d'entrer dans un cabaret
pour causer un instant; il était ivre, et pour éviter
un scandale dans la rue, elle consentit. Là, le te-
nace persécuteur dit à Alexandrine qu'il ne la
quitterait pas, qu'il voulait absolument l'accom-
.-pagner, et comme elle répondait par un formel re-
fus, il s'emporta en violences. Alexandrine Gout,
en se défendant contre la grêle de coups dont elle.
était accablée, prit ses ciseaux qui pendaient à sa
ceinture et en frappa son adversaire, qui tomba
baigné. dans son sang et mourut vingt-quatre
heures après.
C'est M° Crochard qui prendra devant le jury la
défense de la fille Goutv
X.
NÉCROLOGIE
Un artiste de grand talent, M. Romain Cazes,
vient de mourir à Saint-Gaudens, sa ville natale,
à l'âge de soixante-onze ans.
Quelque temps après son arrivée à Paris, Cazes
était entré dans les ateliers d'Ingres. Il se fit con-
naître par de nombreux portraits et des tableaux
d'histoire religieuse tels que le Christ sur la
montagne U839), Y Ascension, la Mission des Apô-
tres, etc. En 1878, il exposa Sapho, qui obtint un
grand succès.
M. Cazes a exécuté pour le musée de Versailles
un certain nombre de copies de portraits et dé-
coré de peintures murales les Thermes et l'église
de Lnchon, l'église de Sainte-Croîx à Oloron (Bas-
ses-Pyrénées), celle de Notre-Dame-de-Clignan-
court et de Saint-François-Xavier à Paris. Il reçut
en 1839 une médaille de 3* classe avec rappel en
1863, et fut nommé chevalier de la Légion d'hon-
neur en 1870.
LIBRAIRIE ̃
~HL-
On dit qneï'édf fenr Cfiarpenffer a déjà reçu plus
de trente-cinq mille demandes d'exemplaires du
nouveau roman d'Alphonse Daudet Numa Rou-
mestan. Ce sera le grand événement littéraire de
l'année.
Le PORTEFEUILLE diplomatique, consulaire et fi-
nancier, paraissantchaquesamedi,12,r.du Helder,Paris.
Prix d'abonnement Paris, un an, 40 fr.; six mois, 21 fr.
Départements et étranger, le port en sus.– Sommaire
La mort du président Garfield. Affaires de Tunisie
et d'Algérie. Egypte (suite). Les confessions de
M. de Bismarck. Affaires de Kouldja (suite et fin).
Les Fuégiens. Bibliographie. Bulletin. Chro-
nique financière.
Sous ce titre Correspondance commerciale an-
glaise; ou Cours de thèmes exclusivement consaerds
aux expressions commerciales, avec un Vocabulaire
français-anglais des termes de commerce, la librai-
rie étrangère V£ Boyveau, 22, rue de la Banque, vient
de faire paraître une très utile brochure de M. W.-E.
Bayles.
Cette brochure est d'autant plus nécessaire aux jeu-
nes Français que les relations commerciales entre la
France et l'Angleterre prennent chaque jour un plus
grand développement.
On trouve dans YAlmanach de la République fran-
çaise pour 1882, entre autres articles intéressants
la situation politique, la nouvelle Chambre et les ré-
formes urgentes, par Julien Lemer; la politique
extérieure de Napoléon III, par Eug. Pelletan; l'in-
dissolubilité du mariage, par Francisque Sarcey le
Dieu et la Patrie de M7 Jules Simon la fête de Victor
Hugo, sa statue, sa vie, son caractère, par Julien Le-
mer; le monopolisme aux Etats-Unis et. ailleurs
la prochaine bataille, fanfaronnade allemande
le péril national; la fête du 14 juillet; le banquet
royaliste;- les Français jugés par un Yankee, etc., etc.
50 centimes.
La Nature, revue des sciences illustrée. Gaston Tis-
sandier, rédacteur en chef (G. Masson, éditeur, 120,
boulevard Saint-Germain, Paris).- Sommaire du n° 434
du 24 septembre 1881 Auditions théâtrales téléphoni-
ques à l'Exposition. d'Electricité. Les reptiles de
France.– Les pigeons voyageurs. --Travail que l'homme
peut développer. Eboulement d'une montagne en
Suisse. L Exposition de Milan. Les sphères tour-
nantes. Chronique:– Académie des sciences, par S.
Meunier. -Les îles Chausey. Ce numéro renferme
10 gravures et le bulletin météorologique de la se-
maine.
AVIS ET COMMUNICATIONS
fi*mrigg4|T HABIT DE CÉRÉMONIE • ft AU*.
G~HRC¡¡I.1 i1 HABIT, D~CÉRÉi\IO~lE 2'O\fr.
̃«wilUfililU en drap noir doublé soie, LXl
COQUELUCHE, Toux Sirop pectoral de Nafé.«
"̃ CHEMINS DE FER DE L'EST r
Le samedi 8 octobre prochain, la Compagnie des che-
mins de fer de l'Est mettra en marche sur Paris deux
trains spéciaux au départ de Charleville et de Belfort.
Ces trams,. dont les prix seront très réduits, compren-
dront des voitures de 2e et de 3? classe, et permettront t
aux voyageurs de venir passer quatre ou cinq jours à
Paris. :•̃ ̃
Chemins de fer de l'Ouest.
La Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, désirant
faciliter le retour des stations balnéaires les plus im-
portantes'de la Normandie et remédier aux encombre-
ments'inévitables qui se produisent dans les gares de
départ pour l'expédition, et surtout à la gare'de Paris-
Saint-Lazare pour la livraison des bagages, mettra, en
circulation, du. 25 septembre au 5 octobre inclusive-
ment, des trains spéciaux de retour desservant Cour-
seulles, Bernières, Saint-Aubin-sur-Mer, Langrune,
Luc-sur-Mer, Trouville, le Havre, Fécamp, Saint-Valery-
en-Caux et Dieppe.
Ces trains seront directs des points de départ sur
Paris et ne prendront ni ne laisseront de voyageurs
en route. ̃
Une affiche spéciale indiquera les heures de départ
de ces trains.
Dimanche prochain 25 septembre 1881, à l'occasion
de la Fête patronale, Grandes Eaux à Saint-Cloud.
Billets, d'aller et retour. Trains supplémentaires.
Dernier train de retour à minuit.
BILAN DE LA BANQUE D' ANGLETERRE
Londres, 22 septembre.
Le bilan hebdomadaire de la Banque d'Angleterre
donne les résultats suivants
Augmentation
Encaisse métallique 263 354 liv. st.
Comptes du Trésor 40G.228
Réserve des billets. 422.720
Diminution
Circulation 170.235
Portefeuille. 176.153
Comptes particuliers. 172.401
Proportion de l'encaisse aux engagements, 41 3/4.
Il est passé cette semaine par le Bankers Clearing-
House pour 125 millions sterling de lettres'de change a
et mandats..
Pendant la semaine correspondante de launéa der-
nière, il en était passé pour 111 millions sterling.
U y a donc une augmentation de 14 millions sterl.
~aint:J~n
U? il 1 1! I U il IJ y j-J ëâ
117-119, Rue Montmartre, et 2, Rue Joquelet
Lundi 26 Septembre
EXPOSITION'
DES
Nouveautés d'automne
Aperçu des Affaires les plus
Remarquables qui figureront à
cette grande M/SE- en VENTE:
Satins merveillsuifat 5rc?^' oe
leur réelle 5.90 lars:- Le c., va q 9 5
leur réelle 5.90 Le mètre JL iJ9
PhûflOTTlQCnoIr, to«*îoi(f,îarge(ïr56&, ft Cf|
Rhadam6s noir, valeur larget,1l" 56 c: 4, 50'
UiiaUalUua d'une valeur réelle de 7.50. &{̃ &%}
58,
SaîinDuc!iesseSgg^6 4B
Sat!nMe§seIS~ 640
»., h u belle(inalitê,larg.ll2/ll5 gif*
Drap Yeltonb~lleqnalitè,larg.1I2rIt5 95
Brapieltoa^rfe^ de » 95
IH.j.xt mélangée, unie et filets de tir
LflRVIml couleur, larg. 110/112, valeur I II*
WM0'luudel.75. Le mitre I Itf 0
¥lflfnflfnP flnjjnpn qualité extra.nuan-
figUgUtf UldJJOSces nouvelles, lar- 7 i&E
geur 1 m 20. ces nouvelles, lar- 245
geur l m.20, valeur de 4.80. Le mitre & "gjj
«“ j_ «««/» pure laine, qualité de ft i n
Serge flrapea %^?;.?.??.iy?? 2 1 0
Sn,rze drapée L', Mèti*e.
«-«_ DE MAITRES, toile blanche, pur g *• va
DFâDSm' lone- 3,m- 50> ton- l^j 40JO S il
1 a s fil, long. 3 m,50, largo 2 lu. 40. 10 5 9
uru valeur 30 fr Le drap i'iS UW
U«K/iliniM blancs, toile fine, brodés "|B"
MoncnfliFS <* ouriés ia main' 55 c- )) m
IKtfmiliUU O carrés Le mouchoir I W
nnîimiiîwi ea belle chevlott, devant, « g± "S
Pal'lrnoi~ en poches et parement 0 15
Peignoirs ^s^et. ,pafc,m.ents 10 15
l«>-i«tji demi-saison en chovlott g% "itr
J tt!'l demi-saison tailleur très 9 1 &:
Jac[iieu8S ggg^so .i011. ta!ue^.t.r&a 0 7b
n«Virv« J?Tl»*/M»*el1 croisé -foulé,
Rol)8SttMantss-Uu^r: cari
M~uuuttMutMMUt~tjupodor- M '~
lière avec bouillonné. De 2 à 5 ans "sr v\S
RfiTnnfcX! genre naturel. 6 feuilles, n OE
DCgUmdû Sans précédeni jf$J
nîrtl,n pournouer, dentelle matelassée, # ftrt
HCMSlllteEsP:lSaole> tout soie, blanc, aL Hîl ̃
'cremee~aotrTan40.f t ~U
nu«m!»/<« DE JOUR,en belle cretonne « ira F*
lîu8n}lS6S garnie entre-deux et biotie- T *|fe
vuMiuiuM» rie3i cousues à la main & VV
i. laine mérinos gauffrés à cein- « ftp*
JuDons Iti~req, unis et rayés,toutes 3 25
diiponsis, ,tou!es 3 2a
lg*ea cœ'oll.oU angL..
UUyOiS Ur^lDGi) qualité extra. enfû Kfî
toutes nuances. valeur réelle 29 fr.. en 19 50
toutes nuances, valenr têoHe S9fc I V ÎS%S
n.,1,»- PELUCHE au nouveaulé, 1' g ft
«UFlrtilS tout soie et toutes nuances, 141%
hauteur tout soie. el toutes nuances, 1 35
iiuuaiiù hauteur 9 c £e mtrj Q g
f
de Paris 'glacés, 2 ~S, boutons, r e,» 1 5
EaBtsfleParisgjIgli » 15
Gants de CtorauifiKUS i oc
guam Lie, v,~il. ré~,lle 3 boutonS,qual. 1 9 5
garantie, val, réelle a.75 I J3
DE ëiyJSTÊJlggâ) g@ilJ)^yJÊÎf®
Aux Mille Fleurs de Nies
Seront distribués à toutes les Dames
♦
GRANDS MAGASINS DIT
LOUVBE,
̃- PARIS
DEMAIN LUNDI et jours suivants,
suite de l'EXPOSITION des TAPIS
anciens et modernes. Nouveaux arrivages
de Tapis et de Broderies d'Orient.
Meubles couverts avec des Tapis anciens.
Plus de Vingt Mille Rideaux tout faits,
prêts à être posés, -s^ri-j- s ..y-
"Une collection de superbes broderies
ANCIENNES, espagnoles et' portugaises
ce sont, pour la plupart, de grandes pièces
qui peuvent être employées pour dessus de
Pianos, Couvre-lits, Portières, etc.
BELLE iiÂRDIIIIEnE
Linge Confectionné
POUR
TEÛUSESâïïX DE CÛLIieiENS
Thermes de Dax. Séjour souverain, été, hiver.
Rhumatismes, Névralgie, Poitrine. Ecr. au gérant.»
.BULLETIN COMMERCIAL1- ̃
DÉPÊCHES COMME&CUI&S
Marseille, 23 septembre.
Blés. Marché calme; cours sans changement. Ven-
tes, 15,300 quintaux dont 12,800 à livrer. Importations,
32.0S0 quintaux.
Tendre Azofï 27 fr. 75. Tendre Sandomirka 20 7o.
Tendre Pologne 30 25. Tendre Bombay sur échantillon
tombante 2?. Ghirka Azofl. 128/1:3 kil., sur septembre-
octobre 37,2" TendreAzoîî (poids garanti 120 kil.), ar-
rivée déc/mbre 27 les 100 kil.
Graines oléagineuses. Calmes. Arachides décor-
tiquées Coromandel 29 50; dito dito Bombay 30 les 100
kil.
Laines. Stock, 39,000 balles.
Bordeaux, 23 septembre.
Cafés. Guayra non gragé fiO à 90 fr. Rio non lavé
à 62 les 50 kil. entrepôt.
Cacaos. Guayaquil Arriba 100. Machala 85 les 50
kil. entrepôt. Saint-Pétersbourg, 23 septembre.
Suif .–Disponible 57 r. »» k. (le berkowetz 163 k. 80).
froment. Baisse, à 17 r. >» k.
Seigles. Hausse, à 12 roub. 20 kop. •
Avoines, 5 roub. 60 kop. le tout en marchandise disp.
et par tchtwert (210 litres).
Change sur Paris (à 3 mois), 2.73 !/2.pour 1 rouble.
Londres. 23 septembre.
Sucres bruts. Le marché a été extrêmement
lourd et les affaires sont très difficiles. Saint-Vincent
21 sh. Ilo Ilo Manille 15 sh. 6 d.
Sucres raffinés. La tendance du mâché est faible.
Les jaune sont en baisse de 1 sh. sur vendredi der.
nier.
Enchères de laines.- On a vendu aujourd'hui 6,419
balles de diverses provenances. Boa courant d'ache-
teurs affaires actives aux pleins prix précédents et
même en légère hausse. v o r.
Les enchères se termineront vers le 8 octobre.
Cafés. Affaires difficiles; prix plus faibles.
Huile d'olive. Espagnole 42 liv. 10 sh. à 43 liv.
Smyrne 41 liv. Mogadore 38 liv.
Pétrole raffiné. Calme. Disponible 7 1/8 à » »/
novembre-décembre 7 L'5/16 à 7 1/4: déc.-janv. »» à
»•»/»: janvier-mars 7 3/8 à » »» par gallon.
Essence de térébenthine. Ferme. On cote comme
suit
Amérique dispon. 42/» à »» sh. » d.; septembre-déc.
41 sh. 9 d. il j»> sh. » d. par cwt.
Suifs.– Marché ferme. Vieux P Y C dispon. 43/C sh. à
»sb.- nouv. 43 sh. 6 d.; mouton d'Australie fin 44/3 à
45 sh.; beau 43 6 d.: bœuf fin 41/» sh. à42sh.» d.; beau
à lourd 40 sh. 0 d. par cwt.
Résine. Amérique disponible à 6 sh. 3 den.; dito à
livrer C sh. 6 d.
Cuivre. En hausse. Chili en barres disp. 61 15/» à
62 1. 02/6 sh.; à 3 mois 62 10 à 63 1. ». Wallarood 68 *>»
à 68 10. Burra 07 ™ d. à »» 1. Anglais Tough GC a Q7 1.
Best Selccted G7 10 à G3 liv. 10 sh.
Etain. Hausse. Bon étranger disponible 94 2/9 à
94 liv. 12/G sh.; dito à terme 95 sh. » â 95 hv. 10/» sh.
Anglais en lingots »»» à »=>> liv.
New-York, 23 septembre.
Valeur de l'or. 100 0/0; change sur Londres, 4 SO 1/2
change sur Paris, 5 23 3/4.
Pétrole raffiné Standard white, 8 »/»; dito dito à
Philadelphie 7 7/8 cents le gallon.
Cafés. ltio Fair, 11 114 à 11 3/4 dito dito Rio
good News-Orléans, 12 »/.» à 12 1/4 cents la livre an>
glaise.
SSuCTe raffiné. Moscovade n° 12, 7 7/8 cents la livre
anglaise.
Saindoux. Marque Wilcox, 12 1/2; dito dito livra-
bis snr fin aimac. 12 112 la livra anglaisa.
-'IMTW3.
Lard, 111/8 cents la livre anglaise.
Cotons. Middlins Upland, 11 7/8: middling tout-
siane à New-Orléans. Il 1/4 la livre anglaise.
Recettes des cotons pour la semaine dans les ports
1 Union, 110,000 balles. Expéditions pour l'Angleterre;
42,000 balles. Expéditions pour le continent, 2,000 bal-
les. Stock, 242,000 balles.
Soies et soieries.- La situation reste bonne, à Lyon,
les transactions se sont un peu ralenties mais les prix
dans leur ensemble n'ont rton perdu de leur fermeté,
et même les soies fines d'Europe, entraînées à leur
tour par le mouvement des asiatiques, regagnent peu
à peu du terrain. La tendance à la hausse se dessine
de plus en plus pour elles, et quelques plus-values sont
déjà acquises. Pourtant les soies d'Asie sont toujours
en avance.
Voici quelques prix pratiqués, d'après l'Economiste
français:
Grèges Toscane 1er ordre. 61/62
Naples 63/64
Organsin Piémont 1er ordre 20/22. 72/74
2e ordre. 68/71
Grèges Cèvennes 2e ordre. 65/66
Organsin Syrie classique. 67/69
grand le~ ordre. 0/72
2e ordre. 65/65
France F. 0. leI ordre 20/22. '73/75
Italie l~r ordre I8/2& G3/ îI
2e 67/68
Trames Chine ouvraison française 38/42
2'-ordre. 58/59
OrgansinsChineF.38/42. 59/61
Canton Curio. 43/50
EtéphantMeu. 48
Bird Foong-ling. 47
Dollar SSS. 47
Dollar SSSS. 45.50
Doitar SSSS. 44
Chincum 2 41
Menchewl. 40
Kakedag faférieur 54
Quant au marché de l'étoffe et à l'état actuel de la
fabrique, ils sont pleinement satisfaisants. Les nou-
velles d'Amérique sont favorables, et déjà on s'y pré-
occupe de la saison prochaine, dont on augure très
bien.
Cotons. Les prétentions des vendeurs-empêchent
les affaires. Pour le disponible, les prix sont ferme-
ment tenus. Au Havre. on a fait du bon middling
Louisiane classé à 81 fr. et le très ordinaire vaut de 80,
à 81 fr., suivant serie. Le terme est également ferme;
on a fait septembre à 75 75 et 76 fr., et on reste ache-
teurs des mois de janvier et mars à 76 fr. A livrer, on
paie 54 fr. 50 pour du good fair Oomra et 61 fr. pour
good, par steamer en mer.
i
Vins. –Les affaires sont très limitées à Bercy, il n'y
a pas d'approvisionnements on se remplace au fur et
à mesure de ses besoins. Les vins nouveaux sont at-
tendus avec impatience.
Les bonnes, qualités obtiennent toujours la préfé-
rencé; les petits vins sont délaissés..
Voici les prix auxquels on vend couramment depuis
une quinzatne Vins du Midi.
Vins du Midi.
Vins vieux en entrepôt
Roussillon, 1er choix, 15» l'hectolitre. 59 à 62
bons.ordinaires. 57 »»
Narbonne, 1er choix. 49 52
ordinaires 48 50
Montagne, 1er choix 47 49
ordinaires 45 »»
(Vins vieux.) Mâcon en entrepôt.
La pièce de 214 litres qualité supérieure. 175 à 185
•̃̃̃> bons ordinaires. 165 170
•>̃̃ ordinaires. 150 160
(Vins vieux.) Bordeaux (En entrepôt.)
La pièce de 225 litres qualité supérieure. 180 à 190
bons ordinaires. 170 175
< ordinaires. 165 »•»
Pour les vins entrés dans Paris, ajouter aux prix
ci-dessus les droits d'octroi 18 fr. Sî par hectolitre jus-
qu'à 15°.
Vins de soutirage (dans Paris.)
La pièce de 225 litres 1" choix. 175 à»»»
2e 170 172
bons ordinaires. 168 »»»
ordinaires. 165 »»»̃
Futailles comprises.
TRIBUNAL DE COMMERCE
DÉCLARATIONS DE FAILLITES
Du 23 septembre.
Triboulet, fabricant de parapluies, rue Thévenot, 8
S. pr., M. Bégis, boulevard Sébastopol, 16.
Reynaud, commissionnaire en ioarchandises, boule.
vard Voltaire, 132. S. pr., M. Bégis, susnommé.
Société des Grands Hôtels français, rue Saint-Marc,
17. S. pr., M. Sauvalle, rue de la Michodière, 7..
Picard, marchand de tissus, rue de Constantinople, l
26. S. pr., M. Normand, rue des Grands-Augus-
tins, 19.
-'Villain, marchand de nouveautés, rue de Braque, 12.
S. pr.M. Mauger, boulevard Sébastopol, 99.
Coste-Calde, marchand de vin, passage Forge-
Royale, 13. S. pr., M. Barbot, boulevard Sébasto-
pol,22.
Grunbàch, marchand de chaussures, rue de Ba-
gnolet, 102. S. pr., M. Boussard, rue de la Tâ-
cherie, 4.
Boury, fabricant de chaussures, rue des Alouettes,
52. S. pr., M. Mercier, boulevard Saint-Michel, 6.
Collard fils, photographe, boulevard Voltaire, 54.
S. pr., M. Meys, boulevard Magenta, 59.
Souchet, ancien épicier, rue de l'Hay, 10. S. pr.,
M. Boussard, susnommé.
SPECTACLES ET CONCERTS
Ce soIr • •̃ • -'̃
A la Renaissance, première représentation, à ce
théâtre, âeYŒil crevé, folie musicale. en trois actes,'
de MM. Crémieux et Hervé, précédé, de la première
représentation, à ce théâtre, de -la- Banne aux Camé-
lias, musique de M. Hervé. (La seconde représentation
de VŒU crevé ayant lieu un dimanche, le service de
seconde ne Sera reçu que lundi.)
Aux Variétés, 300° de Niniche, vaudeville en trois
actes de MM. Rennequin et Millaud.
Aux Fantaisies-Parisiennes,. pour. la réouverture de
ce théâtre sous la direction de M. Dernesty, reprise de
Mademoiselle de la Faille, drame- en cinq actes.
La première représentation à l'Opéra-Comique
de la Taverne des Trabans, d'Erekmann-Chatrian et
Maréchal, est retardée de deux ou trois semaines.
Le répertoire courant donne dé tels résultats pécu-
niaires que M. Carvalho se voit obligé d'ajourner la
pièce nouvelle.
Avant de lancer la Taverne des Trabans, M. Car-
valho fera effectuer à Mme Carvalho sarentree dans la
Flüte enchantée et à Mlle Van Zandt sa rentrée dans
le Pardon.
Hier, le nouveau spectacle de TOdéon commenqail
par la Sutte d'un bal masqué, d'un acte de Mme de
Bawr, qui date de 1813, et dont Mlle Mars fit la réputa-
tion au Théâti e-Français. Singulière destinée, dit M.
Vitu, que celle de Mme de Bawr! Née Alexandrine-
Sophie Courcy de Champgrand,- elle épousa, dans une
des prisons de la Terreur, un prince de Rohan qui
finit sur l'echafaud sans avoir pu régulariser son ma-
riage; elle devint ensuite la femme du comte Henry
de Rouvroy Saint Simon, fondateur de la secte des
saint-simoniens; lequel, en 1801; divorça pour se livrer
tout entier à laphilosophie; deux expériences si mal-
heureuses ne guérirent pas MU,e de Champgrand, qui
convola en troisièmes noces avec .un gentilhomme
russe M. de Bawr. Ce troisième mari fut écrasé sur
le Pont-Neuf par la chute d'une charrette de pierres.
Mme de Bawr en resta là. Elle est morte en 1860 âgée
de 87 ans.
Après-demain lundi, Mlle Lannier débutera à l'Odéoa
dans le rôle d'Agrippine de Britannicus.
Il fallait s'y attendre Mlle Sarah Bernhard a tê-
té<*ràphié qu'elle ne pourrait participer à la représen-
tation donnée au bénéfice de l'Orphelinat des Arts,
malgré la promesse qu'elle avait faite. à Mme Lau-
rent.
Mlle Berthe Legrand a succédé à Mlle Miller, dans
le rôle de Fiametti de la Mascotte.
C'est vendredi prochain que M. Cantin célébrera la
fête de « deux centième » de la Mascotte.
Il y aura grand souper, grand bal et grande tombola
à l'Hôtel-Continental.
Un journal annonce que Mlle Emilie Loisset, l'é-
cuyère que tout Paris à connue, est à la veille d'épou-
ser le comte Elemer Batthyanyi, un Hongrois très
noble.
On sait que l'aînée des sœurs- Loisset, Mlle Clotilde,
a épouse, il y a quelques années;, le prince de
Reuss. ̃-̃'̃.? -v
Ce soir, à Mabille, fête de nuit. ];'[
SPECTACLES DU SAMEDI 24 SEPTEMBRE
Opéra. 7 h. 3/4. Guillaume Tell. ̃ •
Th -Français. 8 h. »/». P.-S.– L'Aventurière.– Dépit.
ODéra-Com. 8h. »/». Les Contes d'Hoffmann,
oâéon. 8 h. »/». Suite d'un bal. Belle Affaire.
Gymnase.– 7 h.»/».– Le Duel de Pierrot. Brutus, lâ-
che César. –Ou demande un Gouverneur.
Vaudev.– 8 h. 1/2. Chevalier. Voyaga d'agrément.
Variétés. 8 h. »/». Le Renard. Niniche.
Gaité.– 7 h. 3/4. Uu Patriote.
Châtelet. 7 h. 3/4. Michel StrogoH.
Palais-Royal. -8 h. 1/4.– Mme Pot-au Feu.– Divorçons
Porte-St-Marlin. 7 h. 1/2. La Biche au Bois.
Nations. –7 h. 1/2. Le Duc de Kandos.
Bouffes. 8 h. »/̃>. -Le Pari.- La Mascotte.
Renaissance. 7 h. 1/2. La Bonne. L Œil crevé.
Ambigu. 7 h. 1/2. L'Assommoir.
Fo! -D°am –8 h. »/».-Le Valet.– La Fille de Mme Angot.
Nouveautés. 8 h. 1/2. Chasseur.– La Vente de Tata.
Chàteau-d'Eau. 8 h. 1/4. Catherine la Bâtarde.
Dèjazet.– 8h.l/2. Le Mystère. Nos Fils.
Comédie-Parisienne. 8 h. 1/4. Léa.
Athénée.– 8 h. 1 /2.– Hist. de Femmes.-CabinetPiper1!n.
dur. 7 h. 3/4. A la Baguette. Les Braconniers.
Fantaisies. 8 h. »/». Mlle de La Faille,
Fol.-Bergere.– 8a. 1/4.– Spec.varié.– L. Mayeur, ch. d or..
Cirque-cP Eté. 8 h. 1/2. Exercices équestres.
Hippodrome.– Tousles soirs, à 8 h. 1/2. -Représ. suppl,
à 3 h., les jeudis, dimanches et fêtas.
̃Robert-Huudin. 8 h. 1/2. Magie-
EdenGallery (6, fanb. Poisson.)-De 10 h. du mat. à 1 1 dus.
Eldorado –7 h. 1/2. Spectacle Concert.
̃Horto!e°Champs-Elysèes). _sh Spectacle-Concert.
Jard. d'Ace- Oav. tous les jours. Conc.dim. jeud.et fete3.
SPECTACLES DU DIMANCHE 25 SEPTEMBRE
Opéra. » h. »/». Relâche.
Th.-Franc.ats.- 8 h. »/». -Œdipe-Roi.
Opêra-Com. 7 h. 1/4. Richard. Le Postillon..
(Les autres spectacles comme samedi.)
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 63.83%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 63.83%.
- Collections numériques similaires Henrichs Paul Henrichs Paul /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Henrichs Paul" or dc.contributor adj "Henrichs Paul")Lamy Charles Lamy Charles /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Lamy Charles" or dc.contributor adj "Lamy Charles") Firmin Didot Ambroise Firmin Didot Ambroise /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Firmin Didot Ambroise" or dc.contributor adj "Firmin Didot Ambroise") Firmin Didot Hyacinthe Firmin Didot Hyacinthe /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Firmin Didot Hyacinthe" or dc.contributor adj "Firmin Didot Hyacinthe")
- Auteurs similaires Henrichs Paul Henrichs Paul /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Henrichs Paul" or dc.contributor adj "Henrichs Paul")Lamy Charles Lamy Charles /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Lamy Charles" or dc.contributor adj "Lamy Charles") Firmin Didot Ambroise Firmin Didot Ambroise /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Firmin Didot Ambroise" or dc.contributor adj "Firmin Didot Ambroise") Firmin Didot Hyacinthe Firmin Didot Hyacinthe /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Firmin Didot Hyacinthe" or dc.contributor adj "Firmin Didot Hyacinthe")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k228512q/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k228512q/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k228512q/f3.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k228512q/f3.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k228512q
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k228512q
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k228512q/f3.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest