Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1872-11-08
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 08 novembre 1872 08 novembre 1872
Description : 1872/11/08 (Numéro 4227). 1872/11/08 (Numéro 4227).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
raient le comte Portalis (destitué en 1811),
Ch. Lacretelle, Esménard. Ils se sont donné
évidemment quelque mal pour prendre le
ton voulu et acquérir la faveur du maî-
tre vous allez voir qu'ils y ont pleinement
réussi.
Je suis l'ordre du catalogue. La pre-
mière pièce concerne un libraire de Paris,
nommé Nicolle, qui venait de suspendre
ses payements. Le censeur chargé de re-
chercher les causes de la faillite déclare
qu'à son avis la librairie ne comporte pas
fie grandes opérations d'argent. La raison
est des. plus simples pour qu'un livre ait
du succès, il faut qu'il soit infesté d'un es-
prit de sédition; les libraires heureux doi-
vent donc être éminemment suspects. Ceci
est textuel « Il faut nécessairement
» compter sur le succès de certains ou-
» vrages de parti pour espérer de fortes
«rentrées; mais aujourd'hui il ne doit
» plus paraître d'ouvrages de parti, et dès
» lors un bon ouvrage ne peut s'écouler
» que lentement. »
Les réflexions de ce genre sont nom-
breuses. Les censeurs du premier empire
ne se bornaient pas a supprimer d'un trait
de plume les écrits coupables leur cour-
tisanerie trouvait aisément prétexte à des
aperçus d'histoire ou de philosophie dont
voici'un échantillon
Pourquoi ne remarque-t-on pas, dit l'un, com-
bien il serait désirable qu'on pût distinguer de
tant de productions indigestes qui paraissent
sur l'histoire de notre temps, deux cents pages
éloquentes, riches de faits non encore exposés
et appuyés sur les témoignages les plus authen-
tiques, qui retraçassent la gloire de la patrie et
de son auguste chef sous des couleurs vives et
nobles, et qui pussent familiariser les élèves des
lycées avec les hauts faits du fondateur de
l'empire, comme ils le sont avec ceux des héros
de l'antiquité, qui gravassent dans leur mémoire
les noms des batailles d'Iéna et de Friedland,
comme le sont ceux des batailles d'Arbelles ou
de Marathon, et qui leur fit connaître au moins
aussi bien l'origine du Code Napoléon que celle
des douze Tables. Un des torts de notre éduca-
tion moderne a toujours été de nourrir exclusi-
vement la jeunesse de souvenirs étrangers. Les
générations élevées par l'Université impériale
doivent être nourries avec notre propre histoi-
re c'est la, surtout, qu'elles puiseront les sen-
timents d'admiration, d'amour et dé fidélité qui
doivent les attacher à l'empereur et à son au-
guste race. C'est ainsi et ainsi seulement que
l'Université remplira le but de son institu-
tion.
Les livres d'histoire surtout sont traités
avec une sévérité impitoyable. Un écri-
vain naïf a l'impertinence de publier une
Histoire de Bonaparte. La censure proteste
avec indignation contre ce titre « inexact
et inconvenant », et le remplace par le
suivant Mémoires pour servir à l'histoire
des campagnes de Napoléon le Grand. Il
ajoute « On a supprimé quelques détails
» sur les premières années de la vie du
» héros il est trop difficile de traiter un
» pareil'sujet dignement pour qu'on soit
» étonné de l'imperfection de tant d'ouvra-
» ges sur un thème si beau et si fécond.
» On souffre à voir travestir ou rendre en
» mauvais termes ce qui est grand et beau
» de sa nature. On serait tenté d'écarter
» tout autre qu'Apelle" du soin de peindre
» Alexandre mais il faut compatir à l'em-
» pressement du public qui ne peut voir
» ses images assez répétées, et à la bonne
» intention des écrivains qui ne croyent
» pouvoir mieux employer leur plume. »
Plus loin, il s'agit d'un livre qui retrace,
sous forme de rêves, les principaux évé-
nements de la vie de Napoléon. Le cen-
seur se demande si la pensée n'est pas ir-
respectueuse, mais il ne tarde pas à se
rassurer en songeant « que les grandes'
» choses qu'a faites l'empereur doivent
» naturellement remplir de sa présence
» l'âme des Français dans toutes les si-
» tuations. » On voit que ces Argus pre-
naient leur tâche au sérieux.
Voici qui devient plus original. Un prê-
tre du diocèse de Versailles avaitjdemandé
à publier sous ce titre le Jeu des Mois,
« une imitation du jugement des rois
égyptiens après leur mort. » Les rois de
France sontjplacés par ordre chronologique
depuis le n° 1 jusqu'à 200. On suppose une
société jouant au jeu de loto. Le numéro
sortant indique Clovis, Pépin, François Ior,
etc. On lit l'article, et suivant que le per-
sonnage est bien ou mal noté, on reçoit ou
l'on paye des jetons.
L'idée doit vous paraître inollensive. La
censure de 1870 n'a pas été de cet avis. Elle
proscrit le livre et le jeu par ce motif que
« la famille du Grand Dauphin éteinte si
rapidement, Louis XVI, ses tantes ga-
gnent un trop grand nombre de jetons et
que leur histoire occupe trop de pages
dans le livre. »
Si ce moyen est excellent pour graver dans
l'esprit des enfants les souvenirs qu'on veut leur
inculquer, pour leur apprendre aimer et a ad-
mirer le sang de leur souverain, il faut s'en ser-
vir, mais il faut l'appliquer à d'autres person-
nages. Le directeur général de la Librairie a
pensé que de tels livres devaient désormais
être .faits dans un autre esprit qu'il importait
de former la jeunesse aux sentiments d'amour
et de fidélité qu'elle doit à la dynastie présente,
(jf. qu'il fallait écarter de la circulation tout ce
qui pouvait tendre à rappeler des souvenirs ou
faire renaître des affections qui blessent l'inté-
>'8t de l'Etat.
Qui le croirait? Henri IV lui-même, le
roi de la poule au pot, n'a pas trouvé
grâce devant ces juges inflexibles
Le but de l'auteur parait avoir été de rappe-
ler à la mémoire des Français de tous les rangs
et de tous les âges un prince dont le souvenu'
leur a toujours été cher. L'intention peut n'être
lias mauvaise, mais l'effet le serait indubitable-
ment. Il serait contraire à l'intérêt de l'Etat,
dans les commencements d'une nouvelle dynas-
tie, de populariser de plus en plus les souvenirs
touchants des meilleurs des rois de l'ancienne.
Une bonne vie, une bonne histoire d'Henri IV fe-
raient honneur à notre siècle, mais des histo-
riettes où son nom se trouve mêlé, ne doivent
point circuler parmi le peuple et ne sont pro-
pres qu'à donner le change aux senfiments
d'amour et de fidélité qu'il doit à l'empereur,
son légitime souverain.
La pièce de résistance est un jugement
longuement motivé sur le livre de Mme de
Staël de l'A llemagne
II résulte du rapprochement des phrases ré-
préhensibles qu'elle s'efforce de représenter la
France comme gémissant sous un régime qui
tond à dérober à la nation la connaissance de
l'esprit du siècle, et qu'elle insiste sur les sup-
positions injurieuses qui ont si souvent fait mé-
connaître dans l'étranger les principes libéraux
du gouvernement de Sa Majesté. En voulant
donne? de la France une fausse opinion, en ab-
diquant la gloire de sa patrie et accordant aux
allemands la supériorité de l'instruction de la
~«lenaéo, elle semble avoir pour, but de démentir
toiu c0 qu'a fait l'empereur pour l'encourage-
ment deô" lettres et des arts. Ses réticences in-
diquent les I^'ançais comme asseyant l'art do la
domination sur li' dol et la fraude, comme pri-
vés de toute liberté et même de tout bonheur
civil.
L'Autriche n'est pas mieux traitée. Elle s'est
toujours. montrée ambitieuse ou faible. Mauvais
gouvernement. Bêtise des individus. Orgueil
sans honneur. Peuple qui donne plus aux sen-
sations qu'aux idées. Grands qui manquent
d'esprit et que l'esprit importune famille ré-
gnante, souverain, entièrement nuls.
La recherche des allusions en présenta quel-
ques-unes qu'on peut appliquer sans trop d'ef-
forts aux circonstances qui ont précédé et suivi
le mariage de LL. MM. II. et RR. Le mauvais
esprit de l'auteur y perce de toutes parts. Trois
autres passages assez sclair indiquent l'opinion
qu'elle a ou qu'elle feint d'avoir de l'instabilité
des institutions fondées par Sa Majesté.
Mme de Staël est coupable encore d'avoir
« blâmé sans mesure le partage de la
» Pologne et de sembler annoncer ou pré-
» voir l'indépendance de ce pays. Elle loue
» le caractère noble et exalté des Prus-
» siens et l'héroïsme du prince Louis en
» un mot, elle trahit sans cesse, et sans
» s'en apercevoir, ses affections, ses vœux
» et ses regrets. »
Quant à la deuxième partie, consacrée
àl'examen des principaux ouvrages desau-
teurs allemands modernes,Schiller,Lessing,
Goethe, etc., la censure lui reproche « un en-
» thousiasme qui indique plus d'imagina-
» tion que de goût et de jugement, et qui
» paraît plus singulier que persuasif, un
» style qui vise à la force et à la profon-
» deur, mais qui tombe souvent dans le
» pathos et dans la bizarrerie. Si l'on ren-
» contre dans cette partie quelques obser-
» vations fines et des aperçus ingénieux,
» le plus souvent les pensées, les princi-
» pes, les remarques et les jugements sont
» superficiels et peu concluants. » Le rap-
port conclut néanmoins à la publication du
liyre, si l'auteur consent aux suppressions
qui lui seront indiquées. Sur ces entrefai-
tes, le ministre de la police générale or-
donna la saisie des feuilles imprimées. On
sait que l'ordre «111311311 du cabinet de
l'empereur.
J'ai gardé pour la fin un témoignage de
Gœthe qui déclare que, comme homme de
lettres, « il voyait avec un intérêt mêlé
» d'admiration les sages règlements par
» lesquels le héros qui fait le bonheur de
» la France a pourvu à la propriété des
» auteurs nationaux et étrangers. En ré-
compense de cette bonne parole, les litté-
rateurs de la censure lui décernent le ti-
tre de « Jean-Jacques Rousseau de l'Alle-
» magne. » II serait curieux de savoir si
l'éloge a été de son goût.
NOUVELLES DU JOUR
Le préfet de la Seine a fixé au diman-
che 24 de ce mois l'élection des deux
conseillers municipaux qui doivent rem-
placer
1° M. Topart (démissionnaire), 20° arron-
dissement, quartier de Charonne;
2° M. Gavrel (décédé), 14" arrondisse-
ment, quartier du Petit-Montrouge.
Voici, d'après le A7Àr° Siècle, quelques
renseignements sur la visite que le prési-
dent de la république a faite avant-hier
au camp de Satory
A trois heures, M. Thiers était devantes
fronts de bandière. Il s'est beaucoup intéressé à
l'hygiène du soldat pendant ces pluies qui ne
cessent pas, et a visité lui-même quelques cui-
sines, assistant à la distribution des gamelles.
Il avait été question, tout d'abord, d'expéri-
menter devant le président un nouveau système
de tentes de campagne, inventés par un offi-
cier d'artillerie, et offrant l'avantage de se dres-
ser plus vite que les anciennes, d'être un peu
plus longues et de tenir moins de place sur le
sac. L'expérience a été remise à quelques jours,
pour cause d'indisposition de l'auteur.
A quatre heures, après avoir visité l'intérieur
de quelques tentes et s'ètre promené dans les
jardins que les soldats dessinent autour d'elles,
le président s'est arrêté devant un petit mame-
lon de terre sur lequel était écrit avec des dé-
bris de faïence le nom de M. Thiers, enguir-
landé de tessons de bouteilles. Le président a
demandé tt voir l'auteur de ce travail. Per-
sonne ne s'étant présenté, il s'est éloigné en
riant.
A cinq heures, il rentrait à, la présidence.
Le Soir avait annoncé hier qu'une réu-
nion des députés légitimistes avait eu lieu
à Paris pour nommer une délégation de-
vant se rendre auprès du comte de Cham-
bord, sur sa demande, afin de prendre ses
dernières instructions avant la rentrée de
la Chambre.
Ce matin, le Figaro déclare que cette
nouvelle «ne s'est pas confirmée à Versail-
les, où quelques membres du parti légiti-
miste se sont rencontrés hier, dans la salle
des Pas-Perdus. »
Le banquet auquel les vingt maires de
Paris avaient invité MM. le préfet de la
Seine, le ministre de l'intérieur et le préfet
de police, a eu lieu hier soir dans le res-
taurant Véfour.
La table, dit le Figaro, portait 05 couverts.
M. le ministre de l'intérieur occupait la place
d'honneur.
A neuf heures, le cliquetis des fourchettes
cesse tout à coup, et M. Arnault de l'Ariége, le
présfdent du banquet, se lève pour porter un
toast au gouvernement actuel et particulière-
ment à M. Thiers, au ministre de l'intérieur, à
MM les préfets de la Seine et de police.
L'orateur, se faisant l'interprète de l'assistan-
ce, constate la tranquillité des esprits, le calme
de la capitale et conclut il la possibilité de la
rentrée à Paris de l'Assemblée nationale. Des
applaudissements unanimes couvrent cette dé-
claration, et sanctionnent les paroles de M. Ar-
nault de l'Ariége, qui s'écrie en élevant son
verre
Je bois à la république conservatrice et
progressive.
Répondant à ce toast, M. Victor Lefranc dé-
clare que le pays doit être profondément recon-
naissant des services rendus par M. le président
de la république, et que, pour sa part, il s'estime
très heureux de se trouver associé aux actes
réparateurs de son gouvernement.
Je bois, conclut M. le ministre de l'inté-
rieur, je bois à la république conservatrice, se-
lon la formule adoptée par M. le président de la
république.
Les convives se sont séparés a onze
heures et demie.
On vient de déterminer les emplace-
ments sur lesquels doivent être élevées
les pierres commémorât ives dont le con-
seil général du département de la Seine a
voté l'érection sur les champs de bataille
des environs de Paris. Sur les vingt-cinq
projets qui avaient été réservés par la
commission chargée de faire un premier
choix, cinq ont été adoptés.
Voici, dit le Journal des Débats, l'empla-
cement désigné pour chacun d'eux
Projet de M. Vaudremer à Champigny.
Projet de M. Bruneau à Chàtillon.
Projet de M. Mellet à l'Hay.
Projet de M. Pesliguières au Bourget.
Projet de M. Chipier à Buzenval. b
Le montant total de la dépense s'élève
à 00,000 fr.
On sait qu'une association pour rensei-
gnement secondaire des jeunes jU les a été
fondée par un groupe de professeurs et de
membres de l'Institut. Les cours ont lieu
rue Gerson et comprennent l'enseigne-
ment de la science, des lettres et des lan-
gues vivantes. On nous prie d'annoncer
que la réouverture aura lieu le lundi 18
novembre. Nous ne doutons pas que cette
utile association ne rencontre la même fa-
veur et le même succès que les années
précédente;. Le registre des inscriptions
est ouvert au secrétariat de la Faculté des
sciences.
Nous annoncerons par la même occa-
sion, que la Société, pour l'instruction élé-
mentaire tiendra sa séance annuelle d'ou-
verture de ses cours normaux, publics et
gratuits, destinés aux. daines et aux jeu-
nes personnes, le dimanche 10 novembre
prochain, à la salle Gerson, sous la prési-
dence de M. Leblond, membre de l'Assem-
blée nationale, président de la Société.
On lit dans le Salut public, de Lyon
La municipalité de Lyon a acquitté mardi le
solde des avances faites pàr l'Etat, pour les ap-
provisionnements de la ville pendant la guerre.
Le solde de ce reliquat ne s'élevait pas à moins
de 2 millions.
Le Petit Lyonnais annonce que le maire
de Lyon et le préfet du Rhône sont atten-
dus à Versailles.
Leur voyage se rattache à diverses me-
sures en projet concernant la cérémonie
de clôture et la distribution des récompen-
ses de l'Exposition.
L'Industriel alsacien annonce que la gar-
nison de Bitsche vient d'être envoyée àlia-
guenau. Il ne restera plus à l'avenir à
Bitsche que soixante hommes chargés de
faire le service de la garde. Les fortifica-
tions de la ville, mais non la citadelle,
doivent être démolies, et l'on a déjà com-
mencé à abattre le Passage-Couvert, cons-
trult tout nouvellement, près de la gare.
Le même journal annonce que dans les
élections municipales de Colmar, qui ont
eu lieu les 2 et 3 novembre, MM. Charles
Radat, Auguste Heylandt, Guillaume Mol-
ly, Jean-Baptiste Week et George Weber
ont obtenu le plus de voix.
Le bruit avait couru que les vignes des
cantons d'Argovie, de Schalfhouse, de Zu-
rich et de Turgovie avaient été envahies
par le phylloxera. C'était heureusement
une fausse nouvelle. Il résulte, en effet,
d'une lettre adressée par la section d'agri-
culture de l'Institut genevois au Journal
d'agriculture pratique, qu'aucun cas de
phylloxera ne s'est présenté jusqu'à ce
jour sur le territoire des cantons désignés.
ACTES OFFICIELS
Intérieur.
Par décret du 6 novembre, les électeurs du
canton de Seyches (Lot-et-Garonne), sont con-
voqués pour le dimanche 24, à l'effet d'élire leur
représentant au conseil général, en remplace-
ment de M. de Richemont, démissionnaire.
Par décret du 6 novembre
Considérant que dans ses délibérations des
23 et 24 septembre 1872, le conseil d'arrondisse-
ment de Lyon a reproduit, en les aggravant
par des développements présentés sous forme
de justification et qui n'en font que mieux res-
sortir l'illégalité, une série de voeux frappés
d'annulation par les décrets des 31 octobre 1871
et 12 août 1872
Considérant que le surplus de ses délibéra-
tions des 23, 24, 25, 2G septembre 1872 est con-
sacré, soit à l'examen de matières ayant un
caractère poiitique, soit à des objets d'intérêt
général qui échappent à la compétence des
conseils d'arrondissement, et que les seules dé-
libérations prises dans la limite de ses attri-
butions légales sont celles qui concernent
1° le projet tendant à ériger en commune dis-
tincte le village de la Demi-Lune, distrait des
communes de Tapin et d'Ecully 2° la deman-
de d'annexion à la commune de Sainte-Colom-
be de deux parcelles de terrains situées sur
la commune de Saint-Romain-et-Gal 3° le pro-
jet tendant à instituer une foire dans la com-
mune d'Haute-Rivoire et de Saint-Maurice-sur-
Daçgeoire
Les délibérations prises les 23, 24, 25 et 26
septembre 1872 par le conseil d'arrondissement
de Lyon, sont annulées, à l'exception de celles
qui ont pour objet les projets de circonscription
territoriale et la demaude de foire ci-dessus
énumérés.
Légion d'honneur.
Par décret du 2 novembre, M. de Garros, chef
de bataillon, a été promu au grade d'officier.
FAITS DIVERS
,JI'J'
Aujourd'hui, 7 novembre, le thermomètre de
la maison A. Queslin, 1, rue de la Bourse, mar-
quait
A 7 heures du matin, 11 degrés 0 dixième
au-dessus de zéro.
A onze heures du matin 14 degrés 0 dixièmes
au-dessus de zéro.
A 1 heure après midi, 15 degrés 0 dixièmes
Hauteur barométrique 7GS.
Versements reçus par la Caisse d'épargne de
Paris, du mardi 29 octobre au lundi 4 novem-
bre, de 3,933 déposants, dont 481 nouveaux,
278,530 fr.
Remboursements effectués la. semaine der-
nière à 1,028 déposants, dont 458 soldés 205,534
francs 61 c.
Rentes achetées à la demande des déposants,
pendant la même semaine, pour un capital do
59.78G fr. 15.
A la préfecture de la Snine, on étudie acti-
vement un projet de reconstruction du pont de
Suresnes, détruit à l'approche des Prussiens. Il
s'agit de remplacer par un pont de pierre fan-
cien pont suspendu.
Une subvention de 100,000 francs est offerte
par la municipalité de Suresnes aux entrepre-
neurs, à condition que le nouveau pont sera af-
franchi de tout péage.
On a lieu de penser que les études ne seront
pas de longue durée et que, d'ici à peu de jours,
les* travaux, de reconstruction pourront com-
mencer.
Lxs habitants de Suresnes sont vivement in-
téressés à cotte reconstruction, car la suppres-
sion des communications avec le bois de Bou-
logne a causé au petit commerce, dans cette
commune, un notable préjudice,
L'administration municipale se propose de
mettre à l'enquête les projets dressés pour l'ou-
verture de l'avenue de Montsouris, entre la gare
de Sceaux et les réservoirs de Montrouge, au
point de rencontre de l'avenue Reille et de la
rue Nansouty. La nouvelle voie a environ 1 ki-
lomètre de long sa largeur est de 32 mètres.
Elle suit la ligne du chemin de Sceaux pour se
raccorder au boulevard d'Enfer, qui devait lui-
même se relier au boulevard Saint-Germain.
L'Avenue de Montsouris mettra de cette façon
l'extrémité du 14e arrondissement en communi-
cation directe avec le centre de Paris. La dé-
pense totale de l'entreprise est, en chiffres ronds,
de 6,800,000 fr.; une somme d'un million a été te-
nue en réserve, sur les fonds de 1872, pour com-
mencer les travaux.
Deux nouvelles petites planètes ont été dé-
couvertes a l'Observatoire de Paris dans la nuit
du 5 au G novembre.
La première, découverte par M. Henry Paul il
13 h. 30 m. 23 s. temps moyen, a la position sui-
vante
Ascension droite_; 2 h. 1 m. 3G s.,3.
Distance polaire": 70° 12' 55".
Le mouvement horaire est de 2 s.,5 en as-
cension droite est de + 9" en distance polaire.
La planète est de 11° grandeur.
La seconde planète, découverte par M. Henry
Prosper, à 11 h. 47 m. 47 s. temps moyen, a la
position suivante
Ascension droite 2 h. 1 m. 53 s.,9.
Distance polaire 77° 17' 53".
Le mouvement horaire est de 2 s. ,i en as-
cension droite et de 4 5" en distance polaire.
La planète est de 11°,5 grandeur.
-L'adjudication du premier des 35 établisse-
ments scolaires pour la construction desquels la
Ville de Paris a été autorisée il engager pour
18 millions do travaux aura lieu dimanche pro-
chain, 10 novembre,
Par suite du crédit de 10 millions inscrit au
budget municipal pour l'achèvement des tra-
vaux de dérivation de la Vanne, la construction
du grand réservoir de Montrouge, momentané-
ment délaissée, va être reprise activement.
On vient d'enlever les derniers baraquements
qui sont restés si longtemps au Champ de
Mars.
Un nouveau marché est en voie d'établisse-
ment sur l'ancien terrain de la caserne et du
couvent de Y Ave Maria, au quartier Saint-
Paul.
On va bitumer les parties des rues Le Pele-
tier, Rossini et Drouot, qui touchent à l'Opéra.
Enfin, le grand plan des égouts de Paris,
brûlé en 1871 dans les incendies de la Com-
mune, est dressé de nouveau par les ingénieurs
de la Ville.
Hier soir, pendant la représentation de
Mademoiselle de Belle-Islc, au Théâtre-Fran-
çais, le bruit a couru dans la salle qu'un incen-
die avait éclaté au théâtre du Châtelet. Vérifica-
tion faite, il s'agissait, paraît-il, d'un simple feu
de cheminée qui s'était déclaré dans un café
voisin du Châtelet et qui, du reste, a été éteint
presque immmëdiatement.
M. Dailly, aatiste du théâtre des Variétés,
mis en état d'arrestation il y a une quinzaine de
jours, par ordre de l'autorité militaire, pour par-
ticipation aux troubles de la Commune, compa-
raissait hier à Versailles devant le 3° conseil de
guerre, présidé par le colonel Dulac.
L'accusation avait relevé contre lui, outre le
délit de port d'uniforme et d'armes apparentes
dans un mouvement insurrectionnel, ceux plus
graves de participation à la guerre civile, de
complot accompagné d'exécution contre le gou-
vernement établi et de perquisition -à main ar-
mée dans une maison habitée. ·
Le 3° conseil de guerre, écartant les charges
principales, a condamné M. Dailly à six jours de
prison.
Hier, vers six heures du soir, le sieur Jac-
ques R. cocher de la Compagnie générale,
s'est présenté au poste de la rue Bayen, ayant
le nez coupé presque entièrement et ne tenant
plus au visage que par un lambeau de chair ex-
trêmement mince. Il a déclaré que cette bles-
sure venait de lui être faite par M. H. garçon
de place à la station voisine, avec lequel il ve-
nait de se battre à la suite d'une vive discus-
sion.
1? n été conduit aussitôt à l'hôpital Beaujon,
où l'on espère pouvoir effacer les traces do l'af-
freuse mutilation qu'il a subie. Quant au nom-
mé H. il a été provisoirement mis en état
d'arrestation.
Hier, vers onze heures, au pont des Saints-
Pères, un individu donnant les signes d'une vive
agitation, a brusquement déposé son paletot, sa
canne et son chapeau sur le trottoir, et, enjam-
bant le parapet, s'est précipité dans la Seine
en criant à deux reprises « Vive la Com-
mune! »
Des agents, qui l'avaient aperçu de loin, ac-
coururent, mais trop tard.
Le paletot contenait un mouchoir blanc mar-
qué des initiales A. V. et plusieurs lettres à
l'adresse de M. Alphonse V. rue du Bac, ainsi
qu'un étui contenant une photographie de fem-
me et un portrait d'enfant.
Tous ces objets ont été déposés au bureau de
M. le commissaire de police du quartier Saint-
Germain-l'Auxerrois, qui a immédiatement ou-
vert une enquête. 11 résulte des investigations
de ce magistrat que ce serait sous l'influence
d'un accès d'aliénation mentale que l'infortuné
V. s'est donné la mort.
On lit dans Y Echo du Nord:
La question de Raitway boals du Pas-de-Calais
marche sans bruit.
M. Dupuy de Lôme vient de faire remettre au
président de la république un spécimen en relief
de la gare maritime qu'il se propose d'établir à
Calais pour servir au transbordement des trains
de chemins de fer sur les paquebots chargés de
les transporter à Douvres.
Les pluies de la semaine dernière ont occa-
ionné, dans les montagnes du département de
l'Ardèche, des dégâts assez considérables. Ils
sont évalués à 30,000 fr. pour Lauarce, 100,000
pour Mazeau, 20,000 pour Lespérou, autant pour
la Villake 15,000 fr. pour Coucourai, 60,000 pour
Saint-Cirgues-cn-Montagrie.
Une maison, à Saint-Cirgues, a été emportée
avec tout ce qu'elle contenait. Un grand nombre
de passerelles ont été emportées. Trois maisons,
au hameau d'Astets, commune de Mayres, ont
été presque ensevelies par un éboulement. Au
Béa»e, une maison a été en partie écroulée. Les
dégâts, au Béago, paraissent peu importants.
A la Veyrune, canton de Saint-Etienne-de-
Lugdarès, l'Allier, débordé, a envahi les rez-de-
chaussée de presque toutes les maisons. Les
pertes sont, évalué" « 10,000 ci.
On lit dans le Journal de Lyon
Mardi, dans une réunion publique, tenue bou-
levard de la Croix-Rousse, les chefs d'ateliers
et les ouvriers tisseurs ont mis à l'interdit la
maison Expiard, grande rue des Feuillants, fa-
bricant d'articles du Levant, gazes, tissus bro-
chés. or, qui a refusé d'accorder l'augmentation
demandée par les ouvriers.
La maison Expiard occupe en moyenne cent
cinquante métiers de tissage.
Un accident, qui aurait pu avoir de terri-
bles conséquences, est arrivé à Voisey, lundi
dernier, dit le Spectateur, de Langres.
Le sieur Galland (Edouard), fabricant de plâ-
tre, déjeunait vers 11 heures du matin dans sa
carrière, située à trois kitomètres de Voisey,
avec Alexandrine Drouet, veuve Véry, qui avait
apporté le déjeuner, lorsque fSut d'un coup l'en-
1rée de la galerie s'effondre et plus de cent voi-
tures de terre en ferment l'ouverture.
Vers cinq heures du soir, le sieur Galland-
Véry voyant que son frère et sa belle-mère ne
revenaient pas, se rendit à la carrière et s'aper-
çut de l'accident. Il courut à la hâte au village
demander du secours.
Plus de deux cents personnes s'empressèrent
d'accourir. Après deux heures de travail, on ar-
riva enfin à pratiquer une petite ouverture par
laquelle on entendit ces mots
Soyez tranquille, nous n'avons pas de mal.
Bientôt l'ouverture fut assez large pour per-
mettre aux deux prisonniers de sortir de la ga-
lerie. Ils étaient restés enfermés hermétique-
ment pendant neuf heures dans un espace d'en-
viron 50 mètres cubes.
L'air ne leur avait pas manqué, et ils en ont
été quittes pour'la peur.
Le cours public d'Astronomie populaire, par
M. Joseph Vinot, commencera le dimanche 10
novembre prochain, à dix heures et demie du
matin, dans le grand amphithéâtre de l'Ecole
de médecine, et se continuera les dimanches
suivants, a la même heure.
La brochure de P. J. Stahl,que nous avons ]
annoncée Entre bourgeois, actionnaires de la
même, société, et citoyens du même pays, est en <
vente à la librairie Hetzel, au prix de 50 cen- <
times. <
COMMUNICATIONS & AVIS DIVERS
Les établissements de jeux publics ces-
seront décidément d'exister en Allemagne
et en Belgique.
Jeudi 31 octobre, les salons de jeu de Spa
et de Baden ont été fermés pour ne plus
rouvrir.
Les jeux de Hombourg continueront jus-
qu'à la fin du mois de décembre; après
cette époque, il ne restera plus un seul
établissement de jeu en Allemagne.
Librairie académique Didier et C0., 35,
quai des Augustins
~ÏJ Education libérale, l'Hygiène, la Mo-
rale, les Etudes, par V. de Laprade. 1 vol.
in-12, 3 fr. 50
J l'Astronomie au XIXe siècle, par A. Boil-
lot 2° édition, augmentée d'une Etude sur
le soleil. 1 vol. in-12, 3 fr. 50
Précis historique des révolutions qui se
sont succédé en France de 1789 à 1870,
par un ancien avocat. 1 vol in-12, 2 fr.
Nous appelons d'une façon toute parti-
culière l'attention de nos lecteurs sur une
de nos annonces qui concerne la Revue
ces familles. Aucune publication ne peut
mieux convenir aux parents qui ont souci
de leur instruction personnelle et de l'édu-
cation de leurs enfants. D'autre part, son
bon marche extrême la met à la portée de
toutes les bourses.
Les Français du XIXe siècle, par d lexan-
dre Weill. ire livraison. Curieux portrait
de Napoléon III. 20 centimes.
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Pardessus frisé bleu; forts et très chauds.. 15
TRIBUNAUX
Contravention de presse.
M. Lavérine, gérant du journal la Ligue des
poêles, a été renvoyé en police correctionnelle
pour publication de pièces de vers traitant de
matières politiques
L'une, dans le numéro du 2 septembre, por-
tant le titre: Représentants, venez à Paris la
deuxième, daus le numéro du 5 octobre, ayant
pour titre A la Révolution; la troisième, dans
le numéro du 19 octobre, ayant pour titre Es-
pérons.
Sur les réquisitions de M. Campenon, avocat
de la république, M. Lavérine a été condamné
à 200 fr. d'amende, et M. Rouge, imprimeur du
journal a été déclaré responsable.
Usurpation de fonctions.
Pendant l'insurrection de la Commune, Pra-
dier était délégué de la Commune à la mairie
des Batignolles, sous les ordres de Lesage et
Estieu, ses coprévenus et délégués principaux.
Il a reconnu avoir opéré de nombreuses perqui-
sitions.
C'est ainsi que le 6 mai ces individus s'intro-
duisaient, à 1 aide d'une échelle et en brisant
une vitre d'une fenêtre, dans le domicile du
gardien de la paix Enjalbert, alors à Versailles,
s'emparaient de ses effets d'habillement et le
dévalisaient complètement.
Le 15 du même mois, ils pénétraient chez un
autre agent, le sieur Boucher.
Tandis qu'ils exploraient, au moyen d'un bâ-
ton, l'intérieur de la cheminée, afln de voir s'ils
n'y trouveraient pas des armes cachées, une
boite de fer-blanc se détache et tombe bruyam-
ment dans l'âtre.
On l'ouvre fiévreusement, et qu'aperçoit-on ? 1
De l'or! Il y en avait pour 450 fr., toute la for-
tune du pauvre gardien.
Au bruit accourt une jeune fille de quinze
ans, la demoiselle Driot, ouvrière repasseuse au
service de la dame Boucher. Elle supplie ces
hommes de respecter l'argent. S'il disparaît, on
l'accusera, elle, à qui a été confiée la garde de
la maison, d'avoir volé sa maîtresse.
Sois paisible, jeune citoyenne, lui dit Pra-
dier, la Commune ne prend l'argent des ci-
toyens suspects que dans leur intérêt et pour le
mettre en sûreté. Viens à la mairie, on te don-
nera un recu.
Le reçu fut délivré, en effet; mais l'argent n'a
jamais été retrouvé.
Pradier fut condamné à un an de prison. Il
est décédé en prison.
Hier le tribunal jugeait Estieu, Lesage et Gi-
net, ses complices dans les perquisitions et les
vols.
Le sieur Boucher, gardien de la paix, raconte
les circonstances du vol de 450 fr. dont il a été
victime et qu'il a apprises lors de son retour à
Paris. Des prévenus, tl ne connaît que Estieu.
M. le president. Vous a-t-on rendu votre
argent
Le témoin. Pas un centime, mais j'ai le
reçu.
Lesage, capitaine fédéré, n'assistait pas aux
violations de domicile, mais il les ordonnait et il
recevait sa part des vols.
Le tribunal a condamné Estieu et Lesage,
chacun à 2 années d'emprisonnement, Ginet a 3
mois de la même peine.
ACADÉMIE DES SCIENCES
MORALES ET POLITIQUES
Séance du 2 novembre.
M. Louis Reybaud continue la lecture
de son mémoire sur la situation économi-
que et industrielle de l'Alsace-Lorraine.
C'est sur Mulhouse que paraissent de-
voir se porter les efforts soutenus de l'Al-
lemagne. A-t-on compris, de l'autre côté
du Rhin, que le prétendu droit historique,
tant de fois invoqué, n'a rien à prétendre
ici? Lorsque, en 1793, la petite république
de Mulhouse se donna spontanément a la
France, elle comptait environ 5,000 âmes.
En 1870, à la veille de la guerre, Mulhouse
avait une population de 00,000 habitants,
de magnifiques ateliers métallurgiques,
des industries multiples et florissantes. Ce
résultat étonnant était l'œuvre de la Fran-
ce, d'un patronage intelligent, dévoué. On
"c "Ft^-V* dire quels trésors de patience,
d'activité, de promus, d'initiative ont été
dépenses à Mulhouse durant 000 1Unti>o.
vingts années d'union. Les chefs d'ateliers
se sont montrés pleins d'empressement à
travailler au bien-être, à l'amélioration
intellectuelle et à l'épargne des classes
ouvrières. Ils ont donné l'exemple des
vertus domestiques, d'une vie honnête et
laborieuse. Les grèves, suscitées le plus
souvent par le mot d'ordre des sociétés se-
crètes, ont pu momentanément troubler
les rapports entre patrons et ouvriers, ja-
mais elles n'ont altéré profondément leur
bonne entente, née d'une estime récipro-
que et de sentiments fraternels. La crise
provoquée par l'invasion l'a bien prouvé
u souvenir des mésintelligences récentes
il n'est rien resté; tous les cœurs, tous les
bras se sont confondus pour l'œuvre pa-
triotique on n'a plus songé qu'à la dé-
fense du sol; on n'a plus ressenti qu'une
crainte et qu'une espérance. La pensée de
la France a tout absorbé. Aujourd'hui, elle
est restée la préoccupation dominante. Ni
les moyens inavouables de la police, ni la
pression ouverte, ni l'intimidation brutale,
n'ont pu changer cet état de choses. Que
d'échecs en perspective pour l'administra-
tion allemande >
On a essayé d'un moyen plus puissant
la spéculation, ce levier irrésistible qui
meut et transforme tout dans nos sociétés
modernes, est venue en aide aux visées
prussiennes. Les maisons de banque qui
ont offert leurs capitaux à Mulhouse pour
agrandir ses ateliers et décupler sa pros-
périté commerciale avaient l'appui, à peine
déguisé, du gouvernement. Qu'arrivera-
t-il de ces nouvelles tentatives? Il serait
téméraire de se prononcer dès à présent
sur l'issue de la lutte d'infiuence qui s'en-
gage. Ce qu'on peut affirmer, sans crainte
d'erreur, c'est l'attachement sincère de
toutes les classes à la France.
D'ailleurs, la violence et l'outrage des
pamphlétaires allemands n'auront pas été
sans action sur les sympathies françaises
de l'Alsace-Lorraine; ce sont autant de
coups de fouet sous lesquels se relèvent
exaspérés nos anciens compatriotes. Que
les pamphlétaires continuent à proclamer
que le mépris des aspirations et du droit
des Alsaciens est devenu une sorte de rai-
son d'Etat en Allemagne, qu'il est néces-
saire pour achever d'unifier l'empire et
mettre un salutaire exemple sous les yeux
des Bavarois récalcitrants qu'ils conti-
nuent, par là chaire, par la tribune, par la
presse a opposer les sentiments religieux,
honnêtes, élevés de l'Allemand aux idées
perverses, impies et scandaleuses du Fran-
çais, ces exagérations calomnieuses,
loin de gagner l'Alsace à l'Allemagne, en-
tretiendront dans le cœur des peuples an-
nexés le regret et l'amour de la patrie
perdue.
Avec M. Schuré, M. Louis Reybaud çon-
clut que désormais l'Alsace manquera à
l'Europe aussi bien qu'à la France. L'Alsace
française exprimait la fusion des deux ra-
ces voisines; elle symbolisait, pour elles la
paix; elle était la perspective commune,
le trait-d'union. le mm de fr.itprnifô in
paix.; eue eiaii 1a perspective commune,
le trait-d'union, le gage de fraternité, la
garantie de l'équilibre des forces, L'an-
nexion violente de l'Alsace a porté une
atteinte fatale au droit public européen;
et s'il est vrai qu'aujourd'hui la force
prime le droit, la Belgique, la Suisse, la
Hollande, la Grèce, les faibles n'ont plus
de lendemain y espérer. Dans cette hypo-
thèse, qu'on essaie de changer en fait, on
s'explique le langage surprenant de cet
Allemand qui écrivait récemment « Nous
daignons souffrir que la Suisse reste indé-
~o)(/an/< »
M. Leyasseur achève la.lecture du rap-
port oit il rend compte à l'Académie des
travaux du congrès de statistique de Saint-
Pétersbourg.
On s'est gardé à Saint-Pétersbourg, avec
une louable prudence, des défauts ordinai-
res des congrès, qui sont une ardeur exces-
sive et le désir de toucher à toutes les ques-
tions. On a compris qu'il était plus utile
d'approfondir. seulement un ou deux pro-
blêmes que d'en effleurer vingt. Les con-
seils, empreints d'une science pratique et
solide, qui sont sortis des délibérations du
con rès, méritent d'être répandus et écou-
tés dans le monde entier. Souhaitons que
1 esprit de routine et le parti pris de trou-
ver bien tout ce qui se fait chez soi et par
soi n'étouffent pas en germe les excellents
résultats que l'exécution de ces conseils
produira certainement.
En ce qui concerne le recensement de la
population, le congrès a émis les vœux
suivants 1° que le recensement ait lieu
au moins tous les dix ans, à la fin de la
période décennale (il y a des pays, comme
la Turquie, où on n'a jamais fait de recen-
sement d'autres, comme l'Espagne, où il
n'en a pas été fait depuis longues années);
2° que le recensement se pratique sur un
mode uniforme, par bulletins individuels
3° qu'il ait lieu en une même saison par-
tout, en décembre, alors que la population
est le plus sédentaire 4° qu'il exprime la
population présente, c'est-à-dire qu'il s'ac-
complisse, autant que possible, en un seul
jour et saisisse chaque individu dans le
lieu où il se trouve, sans préoccupation
des divers domiciles.
Pour la statistique de la justice et du
commerce, le congrès a posé également
des règles précises, toutes inspirées par
le désir d'arriver à obtenir des documents
uniformes, exacts et complets. Il a été re-
connu que, dans l'état présent, la statisti-
que résultant des documents commerciaux
de différents pays se heurtait à des con-
tradictions flagrantes. Par exemple, si on
interroge les documents français, on trou-
ve au chapitre de l'exportation en Angle-
terre 834 millions, tandis que le document
anglais, pour l'importation de France en
Angleterre n'accuse qu'une valeur de 544
millions. Des différences analogues se re-
marquent entre les documents français et
italiens. Il faut porter remède à ce dé-
sordre.
M. Wolowsln, à ce propos, fait observer
que la marchandise, importée de France
en Angleterre, se trouve, à son arrivée sur
le marché anglais, grevée de frais de
douane, de transport et du bénéfice légiti-
me de l'expédition, frais qui en augmen-
tent la valeur. En conséquence, il faut lo-
giquement s'attendre à trouver le chiffre
des exportations françaises traduit par un
chiffre plus élevé dans le document an-
glais qui exprime la valeur des marchan-
dises françaises importées. Ceci détruit
radicalement la fausse théorie qu'on a
voulu établir sur la balance du commerce.
Il n'est pas vrai que les chiffres d'impof la-
tion et d'exportation doivent s'équilibrer;
il est certain au contraire que si la valeur
des marchandises exportées ne dépasse
pas de beaucoup les valeurs importées,-
nous serons en perte.
M. Frédéric Passy insiste sur cette ob-
servation qu'il trouve fondée, et ajoute que
la contradiction des documents peut, jus-
qu'à un certain point, s'expliquer par ce
fait que beaucoup de marchandises expor-
tées à destination de l'Angleterre ne res-
tent pas dans ce pays, et vont en Améri-
que ou ailleurs après avoir touché à Sou-
thampton ou à Liverpool.
L'avant congrès avait décidé que les lan-
gues française et russe seraient seules em-
ployées dans les discussions et pour les
travaux du congrès international. Un Al-
lemand a réclamé contre cette décision.
Nos compatriotes ont eu le bon goût de ne
pas insister pour le maintien de l'honneur
qu'on voulait nous faire. En réalité, le
français est resté la langue commune, uni-
versellement comprise et parlée par les
membres du Congrès les rapports seront
publiés en français.
L'Académie ne tiendra pas de séance
samedi prochain, à cause de la séance pu-
blique de l'Académie des beaux-arts.
BULLETIN COMMERCIAL
(Correspondance particulière.)
HAVRE, 6 novembre. Cotons Le marché est
resté aujourd'hui en même position avec 1,200
^«de ventes, sans changement dans les
faciles vnnr Oomra vieux, qui sont plus
faCiles,
Louisiane bas, 114 à »»» très ordinaire, 125 à
126 ordinaire, 131 il »»».
Sorocaba ordinaire, 116 à »»».
Géorgie bas, 112 à »»» très ordinaire, 115 à
116 ordinaire, 124 à »»».
Oomra nouveau, 87 li 93.
Oomra ancien bon ordinaire, 81 à 82.
Cocanadah ordinaire, 75 à 76.
Bengale bon ordinaire, 60 à »».
A livrer, on a paye Louisiane low middling
par navire récemment parti, 121; Géorgie mid-
ûling, 119.
A terme, on a fait Louisiane low middling-
novembre à 119 et 118 50; janvier à mars a
116 fr.
Laines Bien qu'ayant ouvert en présence de
nombreux acheteurs, les enchères d'Anvers dé-
butent assez froidement et en hausse de 20 cen-
times sur bonnes laines, 25 centimes sur délec-
tueuses. Sur 2,500 balles offertes, 1,300 ont trou-
vé acheteurs.
En présence de ces avis, nous restons ici au
grand calme.
Liverpool,6 novembre,– Cotons Recettes 27 000
Vente, 10,000 balles marché très calme, faible,
livrer sans affaires. Orléans, livraison novem-
bre, 10 1/8; Amérique, 9 3/16.
Paris, 7 novembre. Les farines 8 marques
de Paris manquent d'animation. Les prix sont
tenus fermes surtout sur le livrable éloigné
Nous cotons le courant à 70 fr.; le prochain à'
68 75; les 4 de novembre, 68 50; les 4 pre-
miers, 67 25.
Les huiles de colza sont fermes et demandées
pour le rapproché disponible et courant, 98 fr.- »-
prochain, 98 25: 4 premiers, 99 fr.; 4 d'été, 100 fr.
Nous constatons une légère hausse sur les
huiles de lin, qui trouvent facilement acheteurs
tt 99 50 le disponible 99 fr. le courant, 98 50 lo
prochain et les 4 premiers.
Les esprits 3/6 Nord fin sont toujours recher-
chés et cotent 59 fr. le disponible, courant,
prochain et 4 premiers; 60 50 les 4 mois d'été.
Aucune variation à noter sur les sucres.
FOURRAGES 5
(Tous ces prix sont cotés hors barrière.)
BARRIÈRE d'Enfer.– Marché du 6 novembre.
lreqté 20 qté 3° qté
Foin (les 500 kil.) fr. 48 à 50 42 à 44 35 à 37
Luzerne. 44 46 37 39 32 34
Regain de luzerne 44 46 37 39 32 34
Paille de blé 27 29 24 2G 21 23
Paille de seigle 26 28 23 25 20 22
Paille d'avoine (1,000 k.) 50 52 43 45 38 40
LA Chapelle. Marché du 6 novembre.
Ire qté 2e qté 3" qté
Foin (les 500 kil.). fr. 47 à 49 42it44 34 à 36
Luzerne. 42 44 3G 33 31 33
Regain de luzerne. 42 44 3G 38 31 33
Paille de blé 26 28 22 24 19 21
Paille de seigle. 25 27 22 24 20 21
BESTIAUX ·
VENTE A LA CRIÉE DES VIANDES.
5 novembre 43,267 kil.
BŒUF OU VACHE. VEAU
/75nd^: 13'903 kil- Vendu ~• 11-742 kil.
1/4 derrière. 1 16 al 80 1™ qualité. 1 92 à 2 02
1/4 devant.. 1 10 1 7G 2° qualité. 1 54 ion
Aloyau. 1 30 2 76 3° qualité. 1 46 1 52
Basse bouch. » 50 1 36 Pan, cuissot. 1 38 2 fû
MOUTON. j AGNEAU.VendU >»»lfil
Vendu 8,162 kil. | porc. Vendu 9,462 kil
1«> qualité. 1 G2 1 76 Entier ou 1/2 1 »»> 1 GB
2° qualité. 1 42 1 60 En quartier. 1 10 1 7G
3". qualité. 12-8 1 40 SaléWil.). » 50 i 54
Gigots. 1 78 3 12. Fume (le k.. » »» » »»
Le Directeur-Gérant,
A. HÉBRARD.
Opérations dentaires insensibles, pièces dentaires avant
obtenu une mention honorable de la Facnllé de Médecine;
ébranlemrnt et déchaussement des dents raffermies en une séance.
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Ecrire Desouches aîné, 56, Bd Riehard-Lenoir.
InscnsEbîHsîitcnrDHclicsiie.Extraction
et pose de dents SfmsdoH/ew/yiô.r.Laf.ayette.
Ch. Lacretelle, Esménard. Ils se sont donné
évidemment quelque mal pour prendre le
ton voulu et acquérir la faveur du maî-
tre vous allez voir qu'ils y ont pleinement
réussi.
Je suis l'ordre du catalogue. La pre-
mière pièce concerne un libraire de Paris,
nommé Nicolle, qui venait de suspendre
ses payements. Le censeur chargé de re-
chercher les causes de la faillite déclare
qu'à son avis la librairie ne comporte pas
fie grandes opérations d'argent. La raison
est des. plus simples pour qu'un livre ait
du succès, il faut qu'il soit infesté d'un es-
prit de sédition; les libraires heureux doi-
vent donc être éminemment suspects. Ceci
est textuel « Il faut nécessairement
» compter sur le succès de certains ou-
» vrages de parti pour espérer de fortes
«rentrées; mais aujourd'hui il ne doit
» plus paraître d'ouvrages de parti, et dès
» lors un bon ouvrage ne peut s'écouler
» que lentement. »
Les réflexions de ce genre sont nom-
breuses. Les censeurs du premier empire
ne se bornaient pas a supprimer d'un trait
de plume les écrits coupables leur cour-
tisanerie trouvait aisément prétexte à des
aperçus d'histoire ou de philosophie dont
voici'un échantillon
Pourquoi ne remarque-t-on pas, dit l'un, com-
bien il serait désirable qu'on pût distinguer de
tant de productions indigestes qui paraissent
sur l'histoire de notre temps, deux cents pages
éloquentes, riches de faits non encore exposés
et appuyés sur les témoignages les plus authen-
tiques, qui retraçassent la gloire de la patrie et
de son auguste chef sous des couleurs vives et
nobles, et qui pussent familiariser les élèves des
lycées avec les hauts faits du fondateur de
l'empire, comme ils le sont avec ceux des héros
de l'antiquité, qui gravassent dans leur mémoire
les noms des batailles d'Iéna et de Friedland,
comme le sont ceux des batailles d'Arbelles ou
de Marathon, et qui leur fit connaître au moins
aussi bien l'origine du Code Napoléon que celle
des douze Tables. Un des torts de notre éduca-
tion moderne a toujours été de nourrir exclusi-
vement la jeunesse de souvenirs étrangers. Les
générations élevées par l'Université impériale
doivent être nourries avec notre propre histoi-
re c'est la, surtout, qu'elles puiseront les sen-
timents d'admiration, d'amour et dé fidélité qui
doivent les attacher à l'empereur et à son au-
guste race. C'est ainsi et ainsi seulement que
l'Université remplira le but de son institu-
tion.
Les livres d'histoire surtout sont traités
avec une sévérité impitoyable. Un écri-
vain naïf a l'impertinence de publier une
Histoire de Bonaparte. La censure proteste
avec indignation contre ce titre « inexact
et inconvenant », et le remplace par le
suivant Mémoires pour servir à l'histoire
des campagnes de Napoléon le Grand. Il
ajoute « On a supprimé quelques détails
» sur les premières années de la vie du
» héros il est trop difficile de traiter un
» pareil'sujet dignement pour qu'on soit
» étonné de l'imperfection de tant d'ouvra-
» ges sur un thème si beau et si fécond.
» On souffre à voir travestir ou rendre en
» mauvais termes ce qui est grand et beau
» de sa nature. On serait tenté d'écarter
» tout autre qu'Apelle" du soin de peindre
» Alexandre mais il faut compatir à l'em-
» pressement du public qui ne peut voir
» ses images assez répétées, et à la bonne
» intention des écrivains qui ne croyent
» pouvoir mieux employer leur plume. »
Plus loin, il s'agit d'un livre qui retrace,
sous forme de rêves, les principaux évé-
nements de la vie de Napoléon. Le cen-
seur se demande si la pensée n'est pas ir-
respectueuse, mais il ne tarde pas à se
rassurer en songeant « que les grandes'
» choses qu'a faites l'empereur doivent
» naturellement remplir de sa présence
» l'âme des Français dans toutes les si-
» tuations. » On voit que ces Argus pre-
naient leur tâche au sérieux.
Voici qui devient plus original. Un prê-
tre du diocèse de Versailles avaitjdemandé
à publier sous ce titre le Jeu des Mois,
« une imitation du jugement des rois
égyptiens après leur mort. » Les rois de
France sontjplacés par ordre chronologique
depuis le n° 1 jusqu'à 200. On suppose une
société jouant au jeu de loto. Le numéro
sortant indique Clovis, Pépin, François Ior,
etc. On lit l'article, et suivant que le per-
sonnage est bien ou mal noté, on reçoit ou
l'on paye des jetons.
L'idée doit vous paraître inollensive. La
censure de 1870 n'a pas été de cet avis. Elle
proscrit le livre et le jeu par ce motif que
« la famille du Grand Dauphin éteinte si
rapidement, Louis XVI, ses tantes ga-
gnent un trop grand nombre de jetons et
que leur histoire occupe trop de pages
dans le livre. »
Si ce moyen est excellent pour graver dans
l'esprit des enfants les souvenirs qu'on veut leur
inculquer, pour leur apprendre aimer et a ad-
mirer le sang de leur souverain, il faut s'en ser-
vir, mais il faut l'appliquer à d'autres person-
nages. Le directeur général de la Librairie a
pensé que de tels livres devaient désormais
être .faits dans un autre esprit qu'il importait
de former la jeunesse aux sentiments d'amour
et de fidélité qu'elle doit à la dynastie présente,
(jf. qu'il fallait écarter de la circulation tout ce
qui pouvait tendre à rappeler des souvenirs ou
faire renaître des affections qui blessent l'inté-
>'8t de l'Etat.
Qui le croirait? Henri IV lui-même, le
roi de la poule au pot, n'a pas trouvé
grâce devant ces juges inflexibles
Le but de l'auteur parait avoir été de rappe-
ler à la mémoire des Français de tous les rangs
et de tous les âges un prince dont le souvenu'
leur a toujours été cher. L'intention peut n'être
lias mauvaise, mais l'effet le serait indubitable-
ment. Il serait contraire à l'intérêt de l'Etat,
dans les commencements d'une nouvelle dynas-
tie, de populariser de plus en plus les souvenirs
touchants des meilleurs des rois de l'ancienne.
Une bonne vie, une bonne histoire d'Henri IV fe-
raient honneur à notre siècle, mais des histo-
riettes où son nom se trouve mêlé, ne doivent
point circuler parmi le peuple et ne sont pro-
pres qu'à donner le change aux senfiments
d'amour et de fidélité qu'il doit à l'empereur,
son légitime souverain.
La pièce de résistance est un jugement
longuement motivé sur le livre de Mme de
Staël de l'A llemagne
II résulte du rapprochement des phrases ré-
préhensibles qu'elle s'efforce de représenter la
France comme gémissant sous un régime qui
tond à dérober à la nation la connaissance de
l'esprit du siècle, et qu'elle insiste sur les sup-
positions injurieuses qui ont si souvent fait mé-
connaître dans l'étranger les principes libéraux
du gouvernement de Sa Majesté. En voulant
donne? de la France une fausse opinion, en ab-
diquant la gloire de sa patrie et accordant aux
allemands la supériorité de l'instruction de la
~«lenaéo, elle semble avoir pour, but de démentir
toiu c0 qu'a fait l'empereur pour l'encourage-
ment deô" lettres et des arts. Ses réticences in-
diquent les I^'ançais comme asseyant l'art do la
domination sur li' dol et la fraude, comme pri-
vés de toute liberté et même de tout bonheur
civil.
L'Autriche n'est pas mieux traitée. Elle s'est
toujours. montrée ambitieuse ou faible. Mauvais
gouvernement. Bêtise des individus. Orgueil
sans honneur. Peuple qui donne plus aux sen-
sations qu'aux idées. Grands qui manquent
d'esprit et que l'esprit importune famille ré-
gnante, souverain, entièrement nuls.
La recherche des allusions en présenta quel-
ques-unes qu'on peut appliquer sans trop d'ef-
forts aux circonstances qui ont précédé et suivi
le mariage de LL. MM. II. et RR. Le mauvais
esprit de l'auteur y perce de toutes parts. Trois
autres passages assez sclair indiquent l'opinion
qu'elle a ou qu'elle feint d'avoir de l'instabilité
des institutions fondées par Sa Majesté.
Mme de Staël est coupable encore d'avoir
« blâmé sans mesure le partage de la
» Pologne et de sembler annoncer ou pré-
» voir l'indépendance de ce pays. Elle loue
» le caractère noble et exalté des Prus-
» siens et l'héroïsme du prince Louis en
» un mot, elle trahit sans cesse, et sans
» s'en apercevoir, ses affections, ses vœux
» et ses regrets. »
Quant à la deuxième partie, consacrée
àl'examen des principaux ouvrages desau-
teurs allemands modernes,Schiller,Lessing,
Goethe, etc., la censure lui reproche « un en-
» thousiasme qui indique plus d'imagina-
» tion que de goût et de jugement, et qui
» paraît plus singulier que persuasif, un
» style qui vise à la force et à la profon-
» deur, mais qui tombe souvent dans le
» pathos et dans la bizarrerie. Si l'on ren-
» contre dans cette partie quelques obser-
» vations fines et des aperçus ingénieux,
» le plus souvent les pensées, les princi-
» pes, les remarques et les jugements sont
» superficiels et peu concluants. » Le rap-
port conclut néanmoins à la publication du
liyre, si l'auteur consent aux suppressions
qui lui seront indiquées. Sur ces entrefai-
tes, le ministre de la police générale or-
donna la saisie des feuilles imprimées. On
sait que l'ordre «111311311 du cabinet de
l'empereur.
J'ai gardé pour la fin un témoignage de
Gœthe qui déclare que, comme homme de
lettres, « il voyait avec un intérêt mêlé
» d'admiration les sages règlements par
» lesquels le héros qui fait le bonheur de
» la France a pourvu à la propriété des
» auteurs nationaux et étrangers. En ré-
compense de cette bonne parole, les litté-
rateurs de la censure lui décernent le ti-
tre de « Jean-Jacques Rousseau de l'Alle-
» magne. » II serait curieux de savoir si
l'éloge a été de son goût.
NOUVELLES DU JOUR
Le préfet de la Seine a fixé au diman-
che 24 de ce mois l'élection des deux
conseillers municipaux qui doivent rem-
placer
1° M. Topart (démissionnaire), 20° arron-
dissement, quartier de Charonne;
2° M. Gavrel (décédé), 14" arrondisse-
ment, quartier du Petit-Montrouge.
Voici, d'après le A7Àr° Siècle, quelques
renseignements sur la visite que le prési-
dent de la république a faite avant-hier
au camp de Satory
A trois heures, M. Thiers était devantes
fronts de bandière. Il s'est beaucoup intéressé à
l'hygiène du soldat pendant ces pluies qui ne
cessent pas, et a visité lui-même quelques cui-
sines, assistant à la distribution des gamelles.
Il avait été question, tout d'abord, d'expéri-
menter devant le président un nouveau système
de tentes de campagne, inventés par un offi-
cier d'artillerie, et offrant l'avantage de se dres-
ser plus vite que les anciennes, d'être un peu
plus longues et de tenir moins de place sur le
sac. L'expérience a été remise à quelques jours,
pour cause d'indisposition de l'auteur.
A quatre heures, après avoir visité l'intérieur
de quelques tentes et s'ètre promené dans les
jardins que les soldats dessinent autour d'elles,
le président s'est arrêté devant un petit mame-
lon de terre sur lequel était écrit avec des dé-
bris de faïence le nom de M. Thiers, enguir-
landé de tessons de bouteilles. Le président a
demandé tt voir l'auteur de ce travail. Per-
sonne ne s'étant présenté, il s'est éloigné en
riant.
A cinq heures, il rentrait à, la présidence.
Le Soir avait annoncé hier qu'une réu-
nion des députés légitimistes avait eu lieu
à Paris pour nommer une délégation de-
vant se rendre auprès du comte de Cham-
bord, sur sa demande, afin de prendre ses
dernières instructions avant la rentrée de
la Chambre.
Ce matin, le Figaro déclare que cette
nouvelle «ne s'est pas confirmée à Versail-
les, où quelques membres du parti légiti-
miste se sont rencontrés hier, dans la salle
des Pas-Perdus. »
Le banquet auquel les vingt maires de
Paris avaient invité MM. le préfet de la
Seine, le ministre de l'intérieur et le préfet
de police, a eu lieu hier soir dans le res-
taurant Véfour.
La table, dit le Figaro, portait 05 couverts.
M. le ministre de l'intérieur occupait la place
d'honneur.
A neuf heures, le cliquetis des fourchettes
cesse tout à coup, et M. Arnault de l'Ariége, le
présfdent du banquet, se lève pour porter un
toast au gouvernement actuel et particulière-
ment à M. Thiers, au ministre de l'intérieur, à
MM les préfets de la Seine et de police.
L'orateur, se faisant l'interprète de l'assistan-
ce, constate la tranquillité des esprits, le calme
de la capitale et conclut il la possibilité de la
rentrée à Paris de l'Assemblée nationale. Des
applaudissements unanimes couvrent cette dé-
claration, et sanctionnent les paroles de M. Ar-
nault de l'Ariége, qui s'écrie en élevant son
verre
Je bois à la république conservatrice et
progressive.
Répondant à ce toast, M. Victor Lefranc dé-
clare que le pays doit être profondément recon-
naissant des services rendus par M. le président
de la république, et que, pour sa part, il s'estime
très heureux de se trouver associé aux actes
réparateurs de son gouvernement.
Je bois, conclut M. le ministre de l'inté-
rieur, je bois à la république conservatrice, se-
lon la formule adoptée par M. le président de la
république.
Les convives se sont séparés a onze
heures et demie.
On vient de déterminer les emplace-
ments sur lesquels doivent être élevées
les pierres commémorât ives dont le con-
seil général du département de la Seine a
voté l'érection sur les champs de bataille
des environs de Paris. Sur les vingt-cinq
projets qui avaient été réservés par la
commission chargée de faire un premier
choix, cinq ont été adoptés.
Voici, dit le Journal des Débats, l'empla-
cement désigné pour chacun d'eux
Projet de M. Vaudremer à Champigny.
Projet de M. Bruneau à Chàtillon.
Projet de M. Mellet à l'Hay.
Projet de M. Pesliguières au Bourget.
Projet de M. Chipier à Buzenval. b
Le montant total de la dépense s'élève
à 00,000 fr.
On sait qu'une association pour rensei-
gnement secondaire des jeunes jU les a été
fondée par un groupe de professeurs et de
membres de l'Institut. Les cours ont lieu
rue Gerson et comprennent l'enseigne-
ment de la science, des lettres et des lan-
gues vivantes. On nous prie d'annoncer
que la réouverture aura lieu le lundi 18
novembre. Nous ne doutons pas que cette
utile association ne rencontre la même fa-
veur et le même succès que les années
précédente;. Le registre des inscriptions
est ouvert au secrétariat de la Faculté des
sciences.
Nous annoncerons par la même occa-
sion, que la Société, pour l'instruction élé-
mentaire tiendra sa séance annuelle d'ou-
verture de ses cours normaux, publics et
gratuits, destinés aux. daines et aux jeu-
nes personnes, le dimanche 10 novembre
prochain, à la salle Gerson, sous la prési-
dence de M. Leblond, membre de l'Assem-
blée nationale, président de la Société.
On lit dans le Salut public, de Lyon
La municipalité de Lyon a acquitté mardi le
solde des avances faites pàr l'Etat, pour les ap-
provisionnements de la ville pendant la guerre.
Le solde de ce reliquat ne s'élevait pas à moins
de 2 millions.
Le Petit Lyonnais annonce que le maire
de Lyon et le préfet du Rhône sont atten-
dus à Versailles.
Leur voyage se rattache à diverses me-
sures en projet concernant la cérémonie
de clôture et la distribution des récompen-
ses de l'Exposition.
L'Industriel alsacien annonce que la gar-
nison de Bitsche vient d'être envoyée àlia-
guenau. Il ne restera plus à l'avenir à
Bitsche que soixante hommes chargés de
faire le service de la garde. Les fortifica-
tions de la ville, mais non la citadelle,
doivent être démolies, et l'on a déjà com-
mencé à abattre le Passage-Couvert, cons-
trult tout nouvellement, près de la gare.
Le même journal annonce que dans les
élections municipales de Colmar, qui ont
eu lieu les 2 et 3 novembre, MM. Charles
Radat, Auguste Heylandt, Guillaume Mol-
ly, Jean-Baptiste Week et George Weber
ont obtenu le plus de voix.
Le bruit avait couru que les vignes des
cantons d'Argovie, de Schalfhouse, de Zu-
rich et de Turgovie avaient été envahies
par le phylloxera. C'était heureusement
une fausse nouvelle. Il résulte, en effet,
d'une lettre adressée par la section d'agri-
culture de l'Institut genevois au Journal
d'agriculture pratique, qu'aucun cas de
phylloxera ne s'est présenté jusqu'à ce
jour sur le territoire des cantons désignés.
ACTES OFFICIELS
Intérieur.
Par décret du 6 novembre, les électeurs du
canton de Seyches (Lot-et-Garonne), sont con-
voqués pour le dimanche 24, à l'effet d'élire leur
représentant au conseil général, en remplace-
ment de M. de Richemont, démissionnaire.
Par décret du 6 novembre
Considérant que dans ses délibérations des
23 et 24 septembre 1872, le conseil d'arrondisse-
ment de Lyon a reproduit, en les aggravant
par des développements présentés sous forme
de justification et qui n'en font que mieux res-
sortir l'illégalité, une série de voeux frappés
d'annulation par les décrets des 31 octobre 1871
et 12 août 1872
Considérant que le surplus de ses délibéra-
tions des 23, 24, 25, 2G septembre 1872 est con-
sacré, soit à l'examen de matières ayant un
caractère poiitique, soit à des objets d'intérêt
général qui échappent à la compétence des
conseils d'arrondissement, et que les seules dé-
libérations prises dans la limite de ses attri-
butions légales sont celles qui concernent
1° le projet tendant à ériger en commune dis-
tincte le village de la Demi-Lune, distrait des
communes de Tapin et d'Ecully 2° la deman-
de d'annexion à la commune de Sainte-Colom-
be de deux parcelles de terrains situées sur
la commune de Saint-Romain-et-Gal 3° le pro-
jet tendant à instituer une foire dans la com-
mune d'Haute-Rivoire et de Saint-Maurice-sur-
Daçgeoire
Les délibérations prises les 23, 24, 25 et 26
septembre 1872 par le conseil d'arrondissement
de Lyon, sont annulées, à l'exception de celles
qui ont pour objet les projets de circonscription
territoriale et la demaude de foire ci-dessus
énumérés.
Légion d'honneur.
Par décret du 2 novembre, M. de Garros, chef
de bataillon, a été promu au grade d'officier.
FAITS DIVERS
,JI'J'
Aujourd'hui, 7 novembre, le thermomètre de
la maison A. Queslin, 1, rue de la Bourse, mar-
quait
A 7 heures du matin, 11 degrés 0 dixième
au-dessus de zéro.
A onze heures du matin 14 degrés 0 dixièmes
au-dessus de zéro.
A 1 heure après midi, 15 degrés 0 dixièmes
Hauteur barométrique 7GS.
Versements reçus par la Caisse d'épargne de
Paris, du mardi 29 octobre au lundi 4 novem-
bre, de 3,933 déposants, dont 481 nouveaux,
278,530 fr.
Remboursements effectués la. semaine der-
nière à 1,028 déposants, dont 458 soldés 205,534
francs 61 c.
Rentes achetées à la demande des déposants,
pendant la même semaine, pour un capital do
59.78G fr. 15.
A la préfecture de la Snine, on étudie acti-
vement un projet de reconstruction du pont de
Suresnes, détruit à l'approche des Prussiens. Il
s'agit de remplacer par un pont de pierre fan-
cien pont suspendu.
Une subvention de 100,000 francs est offerte
par la municipalité de Suresnes aux entrepre-
neurs, à condition que le nouveau pont sera af-
franchi de tout péage.
On a lieu de penser que les études ne seront
pas de longue durée et que, d'ici à peu de jours,
les* travaux, de reconstruction pourront com-
mencer.
Lxs habitants de Suresnes sont vivement in-
téressés à cotte reconstruction, car la suppres-
sion des communications avec le bois de Bou-
logne a causé au petit commerce, dans cette
commune, un notable préjudice,
L'administration municipale se propose de
mettre à l'enquête les projets dressés pour l'ou-
verture de l'avenue de Montsouris, entre la gare
de Sceaux et les réservoirs de Montrouge, au
point de rencontre de l'avenue Reille et de la
rue Nansouty. La nouvelle voie a environ 1 ki-
lomètre de long sa largeur est de 32 mètres.
Elle suit la ligne du chemin de Sceaux pour se
raccorder au boulevard d'Enfer, qui devait lui-
même se relier au boulevard Saint-Germain.
L'Avenue de Montsouris mettra de cette façon
l'extrémité du 14e arrondissement en communi-
cation directe avec le centre de Paris. La dé-
pense totale de l'entreprise est, en chiffres ronds,
de 6,800,000 fr.; une somme d'un million a été te-
nue en réserve, sur les fonds de 1872, pour com-
mencer les travaux.
Deux nouvelles petites planètes ont été dé-
couvertes a l'Observatoire de Paris dans la nuit
du 5 au G novembre.
La première, découverte par M. Henry Paul il
13 h. 30 m. 23 s. temps moyen, a la position sui-
vante
Ascension droite_; 2 h. 1 m. 3G s.,3.
Distance polaire": 70° 12' 55".
Le mouvement horaire est de 2 s.,5 en as-
cension droite est de + 9" en distance polaire.
La planète est de 11° grandeur.
La seconde planète, découverte par M. Henry
Prosper, à 11 h. 47 m. 47 s. temps moyen, a la
position suivante
Ascension droite 2 h. 1 m. 53 s.,9.
Distance polaire 77° 17' 53".
Le mouvement horaire est de 2 s. ,i en as-
cension droite et de 4 5" en distance polaire.
La planète est de 11°,5 grandeur.
-L'adjudication du premier des 35 établisse-
ments scolaires pour la construction desquels la
Ville de Paris a été autorisée il engager pour
18 millions do travaux aura lieu dimanche pro-
chain, 10 novembre,
Par suite du crédit de 10 millions inscrit au
budget municipal pour l'achèvement des tra-
vaux de dérivation de la Vanne, la construction
du grand réservoir de Montrouge, momentané-
ment délaissée, va être reprise activement.
On vient d'enlever les derniers baraquements
qui sont restés si longtemps au Champ de
Mars.
Un nouveau marché est en voie d'établisse-
ment sur l'ancien terrain de la caserne et du
couvent de Y Ave Maria, au quartier Saint-
Paul.
On va bitumer les parties des rues Le Pele-
tier, Rossini et Drouot, qui touchent à l'Opéra.
Enfin, le grand plan des égouts de Paris,
brûlé en 1871 dans les incendies de la Com-
mune, est dressé de nouveau par les ingénieurs
de la Ville.
Hier soir, pendant la représentation de
Mademoiselle de Belle-Islc, au Théâtre-Fran-
çais, le bruit a couru dans la salle qu'un incen-
die avait éclaté au théâtre du Châtelet. Vérifica-
tion faite, il s'agissait, paraît-il, d'un simple feu
de cheminée qui s'était déclaré dans un café
voisin du Châtelet et qui, du reste, a été éteint
presque immmëdiatement.
M. Dailly, aatiste du théâtre des Variétés,
mis en état d'arrestation il y a une quinzaine de
jours, par ordre de l'autorité militaire, pour par-
ticipation aux troubles de la Commune, compa-
raissait hier à Versailles devant le 3° conseil de
guerre, présidé par le colonel Dulac.
L'accusation avait relevé contre lui, outre le
délit de port d'uniforme et d'armes apparentes
dans un mouvement insurrectionnel, ceux plus
graves de participation à la guerre civile, de
complot accompagné d'exécution contre le gou-
vernement établi et de perquisition -à main ar-
mée dans une maison habitée. ·
Le 3° conseil de guerre, écartant les charges
principales, a condamné M. Dailly à six jours de
prison.
Hier, vers six heures du soir, le sieur Jac-
ques R. cocher de la Compagnie générale,
s'est présenté au poste de la rue Bayen, ayant
le nez coupé presque entièrement et ne tenant
plus au visage que par un lambeau de chair ex-
trêmement mince. Il a déclaré que cette bles-
sure venait de lui être faite par M. H. garçon
de place à la station voisine, avec lequel il ve-
nait de se battre à la suite d'une vive discus-
sion.
1? n été conduit aussitôt à l'hôpital Beaujon,
où l'on espère pouvoir effacer les traces do l'af-
freuse mutilation qu'il a subie. Quant au nom-
mé H. il a été provisoirement mis en état
d'arrestation.
Hier, vers onze heures, au pont des Saints-
Pères, un individu donnant les signes d'une vive
agitation, a brusquement déposé son paletot, sa
canne et son chapeau sur le trottoir, et, enjam-
bant le parapet, s'est précipité dans la Seine
en criant à deux reprises « Vive la Com-
mune! »
Des agents, qui l'avaient aperçu de loin, ac-
coururent, mais trop tard.
Le paletot contenait un mouchoir blanc mar-
qué des initiales A. V. et plusieurs lettres à
l'adresse de M. Alphonse V. rue du Bac, ainsi
qu'un étui contenant une photographie de fem-
me et un portrait d'enfant.
Tous ces objets ont été déposés au bureau de
M. le commissaire de police du quartier Saint-
Germain-l'Auxerrois, qui a immédiatement ou-
vert une enquête. 11 résulte des investigations
de ce magistrat que ce serait sous l'influence
d'un accès d'aliénation mentale que l'infortuné
V. s'est donné la mort.
On lit dans Y Echo du Nord:
La question de Raitway boals du Pas-de-Calais
marche sans bruit.
M. Dupuy de Lôme vient de faire remettre au
président de la république un spécimen en relief
de la gare maritime qu'il se propose d'établir à
Calais pour servir au transbordement des trains
de chemins de fer sur les paquebots chargés de
les transporter à Douvres.
Les pluies de la semaine dernière ont occa-
ionné, dans les montagnes du département de
l'Ardèche, des dégâts assez considérables. Ils
sont évalués à 30,000 fr. pour Lauarce, 100,000
pour Mazeau, 20,000 pour Lespérou, autant pour
la Villake 15,000 fr. pour Coucourai, 60,000 pour
Saint-Cirgues-cn-Montagrie.
Une maison, à Saint-Cirgues, a été emportée
avec tout ce qu'elle contenait. Un grand nombre
de passerelles ont été emportées. Trois maisons,
au hameau d'Astets, commune de Mayres, ont
été presque ensevelies par un éboulement. Au
Béa»e, une maison a été en partie écroulée. Les
dégâts, au Béago, paraissent peu importants.
A la Veyrune, canton de Saint-Etienne-de-
Lugdarès, l'Allier, débordé, a envahi les rez-de-
chaussée de presque toutes les maisons. Les
pertes sont, évalué" « 10,000 ci.
On lit dans le Journal de Lyon
Mardi, dans une réunion publique, tenue bou-
levard de la Croix-Rousse, les chefs d'ateliers
et les ouvriers tisseurs ont mis à l'interdit la
maison Expiard, grande rue des Feuillants, fa-
bricant d'articles du Levant, gazes, tissus bro-
chés. or, qui a refusé d'accorder l'augmentation
demandée par les ouvriers.
La maison Expiard occupe en moyenne cent
cinquante métiers de tissage.
Un accident, qui aurait pu avoir de terri-
bles conséquences, est arrivé à Voisey, lundi
dernier, dit le Spectateur, de Langres.
Le sieur Galland (Edouard), fabricant de plâ-
tre, déjeunait vers 11 heures du matin dans sa
carrière, située à trois kitomètres de Voisey,
avec Alexandrine Drouet, veuve Véry, qui avait
apporté le déjeuner, lorsque fSut d'un coup l'en-
1rée de la galerie s'effondre et plus de cent voi-
tures de terre en ferment l'ouverture.
Vers cinq heures du soir, le sieur Galland-
Véry voyant que son frère et sa belle-mère ne
revenaient pas, se rendit à la carrière et s'aper-
çut de l'accident. Il courut à la hâte au village
demander du secours.
Plus de deux cents personnes s'empressèrent
d'accourir. Après deux heures de travail, on ar-
riva enfin à pratiquer une petite ouverture par
laquelle on entendit ces mots
Soyez tranquille, nous n'avons pas de mal.
Bientôt l'ouverture fut assez large pour per-
mettre aux deux prisonniers de sortir de la ga-
lerie. Ils étaient restés enfermés hermétique-
ment pendant neuf heures dans un espace d'en-
viron 50 mètres cubes.
L'air ne leur avait pas manqué, et ils en ont
été quittes pour'la peur.
Le cours public d'Astronomie populaire, par
M. Joseph Vinot, commencera le dimanche 10
novembre prochain, à dix heures et demie du
matin, dans le grand amphithéâtre de l'Ecole
de médecine, et se continuera les dimanches
suivants, a la même heure.
La brochure de P. J. Stahl,que nous avons ]
annoncée Entre bourgeois, actionnaires de la
même, société, et citoyens du même pays, est en <
vente à la librairie Hetzel, au prix de 50 cen- <
times. <
COMMUNICATIONS & AVIS DIVERS
Les établissements de jeux publics ces-
seront décidément d'exister en Allemagne
et en Belgique.
Jeudi 31 octobre, les salons de jeu de Spa
et de Baden ont été fermés pour ne plus
rouvrir.
Les jeux de Hombourg continueront jus-
qu'à la fin du mois de décembre; après
cette époque, il ne restera plus un seul
établissement de jeu en Allemagne.
Librairie académique Didier et C0., 35,
quai des Augustins
~ÏJ Education libérale, l'Hygiène, la Mo-
rale, les Etudes, par V. de Laprade. 1 vol.
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lot 2° édition, augmentée d'une Etude sur
le soleil. 1 vol. in-12, 3 fr. 50
Précis historique des révolutions qui se
sont succédé en France de 1789 à 1870,
par un ancien avocat. 1 vol in-12, 2 fr.
Nous appelons d'une façon toute parti-
culière l'attention de nos lecteurs sur une
de nos annonces qui concerne la Revue
ces familles. Aucune publication ne peut
mieux convenir aux parents qui ont souci
de leur instruction personnelle et de l'édu-
cation de leurs enfants. D'autre part, son
bon marche extrême la met à la portée de
toutes les bourses.
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TRIBUNAUX
Contravention de presse.
M. Lavérine, gérant du journal la Ligue des
poêles, a été renvoyé en police correctionnelle
pour publication de pièces de vers traitant de
matières politiques
L'une, dans le numéro du 2 septembre, por-
tant le titre: Représentants, venez à Paris la
deuxième, daus le numéro du 5 octobre, ayant
pour titre A la Révolution; la troisième, dans
le numéro du 19 octobre, ayant pour titre Es-
pérons.
Sur les réquisitions de M. Campenon, avocat
de la république, M. Lavérine a été condamné
à 200 fr. d'amende, et M. Rouge, imprimeur du
journal a été déclaré responsable.
Usurpation de fonctions.
Pendant l'insurrection de la Commune, Pra-
dier était délégué de la Commune à la mairie
des Batignolles, sous les ordres de Lesage et
Estieu, ses coprévenus et délégués principaux.
Il a reconnu avoir opéré de nombreuses perqui-
sitions.
C'est ainsi que le 6 mai ces individus s'intro-
duisaient, à 1 aide d'une échelle et en brisant
une vitre d'une fenêtre, dans le domicile du
gardien de la paix Enjalbert, alors à Versailles,
s'emparaient de ses effets d'habillement et le
dévalisaient complètement.
Le 15 du même mois, ils pénétraient chez un
autre agent, le sieur Boucher.
Tandis qu'ils exploraient, au moyen d'un bâ-
ton, l'intérieur de la cheminée, afln de voir s'ils
n'y trouveraient pas des armes cachées, une
boite de fer-blanc se détache et tombe bruyam-
ment dans l'âtre.
On l'ouvre fiévreusement, et qu'aperçoit-on ? 1
De l'or! Il y en avait pour 450 fr., toute la for-
tune du pauvre gardien.
Au bruit accourt une jeune fille de quinze
ans, la demoiselle Driot, ouvrière repasseuse au
service de la dame Boucher. Elle supplie ces
hommes de respecter l'argent. S'il disparaît, on
l'accusera, elle, à qui a été confiée la garde de
la maison, d'avoir volé sa maîtresse.
Sois paisible, jeune citoyenne, lui dit Pra-
dier, la Commune ne prend l'argent des ci-
toyens suspects que dans leur intérêt et pour le
mettre en sûreté. Viens à la mairie, on te don-
nera un recu.
Le reçu fut délivré, en effet; mais l'argent n'a
jamais été retrouvé.
Pradier fut condamné à un an de prison. Il
est décédé en prison.
Hier le tribunal jugeait Estieu, Lesage et Gi-
net, ses complices dans les perquisitions et les
vols.
Le sieur Boucher, gardien de la paix, raconte
les circonstances du vol de 450 fr. dont il a été
victime et qu'il a apprises lors de son retour à
Paris. Des prévenus, tl ne connaît que Estieu.
M. le president. Vous a-t-on rendu votre
argent
Le témoin. Pas un centime, mais j'ai le
reçu.
Lesage, capitaine fédéré, n'assistait pas aux
violations de domicile, mais il les ordonnait et il
recevait sa part des vols.
Le tribunal a condamné Estieu et Lesage,
chacun à 2 années d'emprisonnement, Ginet a 3
mois de la même peine.
ACADÉMIE DES SCIENCES
MORALES ET POLITIQUES
Séance du 2 novembre.
M. Louis Reybaud continue la lecture
de son mémoire sur la situation économi-
que et industrielle de l'Alsace-Lorraine.
C'est sur Mulhouse que paraissent de-
voir se porter les efforts soutenus de l'Al-
lemagne. A-t-on compris, de l'autre côté
du Rhin, que le prétendu droit historique,
tant de fois invoqué, n'a rien à prétendre
ici? Lorsque, en 1793, la petite république
de Mulhouse se donna spontanément a la
France, elle comptait environ 5,000 âmes.
En 1870, à la veille de la guerre, Mulhouse
avait une population de 00,000 habitants,
de magnifiques ateliers métallurgiques,
des industries multiples et florissantes. Ce
résultat étonnant était l'œuvre de la Fran-
ce, d'un patronage intelligent, dévoué. On
"c "Ft^-V* dire quels trésors de patience,
d'activité, de promus, d'initiative ont été
dépenses à Mulhouse durant 000 1Unti>o.
vingts années d'union. Les chefs d'ateliers
se sont montrés pleins d'empressement à
travailler au bien-être, à l'amélioration
intellectuelle et à l'épargne des classes
ouvrières. Ils ont donné l'exemple des
vertus domestiques, d'une vie honnête et
laborieuse. Les grèves, suscitées le plus
souvent par le mot d'ordre des sociétés se-
crètes, ont pu momentanément troubler
les rapports entre patrons et ouvriers, ja-
mais elles n'ont altéré profondément leur
bonne entente, née d'une estime récipro-
que et de sentiments fraternels. La crise
provoquée par l'invasion l'a bien prouvé
u souvenir des mésintelligences récentes
il n'est rien resté; tous les cœurs, tous les
bras se sont confondus pour l'œuvre pa-
triotique on n'a plus songé qu'à la dé-
fense du sol; on n'a plus ressenti qu'une
crainte et qu'une espérance. La pensée de
la France a tout absorbé. Aujourd'hui, elle
est restée la préoccupation dominante. Ni
les moyens inavouables de la police, ni la
pression ouverte, ni l'intimidation brutale,
n'ont pu changer cet état de choses. Que
d'échecs en perspective pour l'administra-
tion allemande >
On a essayé d'un moyen plus puissant
la spéculation, ce levier irrésistible qui
meut et transforme tout dans nos sociétés
modernes, est venue en aide aux visées
prussiennes. Les maisons de banque qui
ont offert leurs capitaux à Mulhouse pour
agrandir ses ateliers et décupler sa pros-
périté commerciale avaient l'appui, à peine
déguisé, du gouvernement. Qu'arrivera-
t-il de ces nouvelles tentatives? Il serait
téméraire de se prononcer dès à présent
sur l'issue de la lutte d'infiuence qui s'en-
gage. Ce qu'on peut affirmer, sans crainte
d'erreur, c'est l'attachement sincère de
toutes les classes à la France.
D'ailleurs, la violence et l'outrage des
pamphlétaires allemands n'auront pas été
sans action sur les sympathies françaises
de l'Alsace-Lorraine; ce sont autant de
coups de fouet sous lesquels se relèvent
exaspérés nos anciens compatriotes. Que
les pamphlétaires continuent à proclamer
que le mépris des aspirations et du droit
des Alsaciens est devenu une sorte de rai-
son d'Etat en Allemagne, qu'il est néces-
saire pour achever d'unifier l'empire et
mettre un salutaire exemple sous les yeux
des Bavarois récalcitrants qu'ils conti-
nuent, par là chaire, par la tribune, par la
presse a opposer les sentiments religieux,
honnêtes, élevés de l'Allemand aux idées
perverses, impies et scandaleuses du Fran-
çais, ces exagérations calomnieuses,
loin de gagner l'Alsace à l'Allemagne, en-
tretiendront dans le cœur des peuples an-
nexés le regret et l'amour de la patrie
perdue.
Avec M. Schuré, M. Louis Reybaud çon-
clut que désormais l'Alsace manquera à
l'Europe aussi bien qu'à la France. L'Alsace
française exprimait la fusion des deux ra-
ces voisines; elle symbolisait, pour elles la
paix; elle était la perspective commune,
le trait-d'union. le mm de fr.itprnifô in
paix.; eue eiaii 1a perspective commune,
le trait-d'union, le gage de fraternité, la
garantie de l'équilibre des forces, L'an-
nexion violente de l'Alsace a porté une
atteinte fatale au droit public européen;
et s'il est vrai qu'aujourd'hui la force
prime le droit, la Belgique, la Suisse, la
Hollande, la Grèce, les faibles n'ont plus
de lendemain y espérer. Dans cette hypo-
thèse, qu'on essaie de changer en fait, on
s'explique le langage surprenant de cet
Allemand qui écrivait récemment « Nous
daignons souffrir que la Suisse reste indé-
~o)(/an/< »
M. Leyasseur achève la.lecture du rap-
port oit il rend compte à l'Académie des
travaux du congrès de statistique de Saint-
Pétersbourg.
On s'est gardé à Saint-Pétersbourg, avec
une louable prudence, des défauts ordinai-
res des congrès, qui sont une ardeur exces-
sive et le désir de toucher à toutes les ques-
tions. On a compris qu'il était plus utile
d'approfondir. seulement un ou deux pro-
blêmes que d'en effleurer vingt. Les con-
seils, empreints d'une science pratique et
solide, qui sont sortis des délibérations du
con rès, méritent d'être répandus et écou-
tés dans le monde entier. Souhaitons que
1 esprit de routine et le parti pris de trou-
ver bien tout ce qui se fait chez soi et par
soi n'étouffent pas en germe les excellents
résultats que l'exécution de ces conseils
produira certainement.
En ce qui concerne le recensement de la
population, le congrès a émis les vœux
suivants 1° que le recensement ait lieu
au moins tous les dix ans, à la fin de la
période décennale (il y a des pays, comme
la Turquie, où on n'a jamais fait de recen-
sement d'autres, comme l'Espagne, où il
n'en a pas été fait depuis longues années);
2° que le recensement se pratique sur un
mode uniforme, par bulletins individuels
3° qu'il ait lieu en une même saison par-
tout, en décembre, alors que la population
est le plus sédentaire 4° qu'il exprime la
population présente, c'est-à-dire qu'il s'ac-
complisse, autant que possible, en un seul
jour et saisisse chaque individu dans le
lieu où il se trouve, sans préoccupation
des divers domiciles.
Pour la statistique de la justice et du
commerce, le congrès a posé également
des règles précises, toutes inspirées par
le désir d'arriver à obtenir des documents
uniformes, exacts et complets. Il a été re-
connu que, dans l'état présent, la statisti-
que résultant des documents commerciaux
de différents pays se heurtait à des con-
tradictions flagrantes. Par exemple, si on
interroge les documents français, on trou-
ve au chapitre de l'exportation en Angle-
terre 834 millions, tandis que le document
anglais, pour l'importation de France en
Angleterre n'accuse qu'une valeur de 544
millions. Des différences analogues se re-
marquent entre les documents français et
italiens. Il faut porter remède à ce dé-
sordre.
M. Wolowsln, à ce propos, fait observer
que la marchandise, importée de France
en Angleterre, se trouve, à son arrivée sur
le marché anglais, grevée de frais de
douane, de transport et du bénéfice légiti-
me de l'expédition, frais qui en augmen-
tent la valeur. En conséquence, il faut lo-
giquement s'attendre à trouver le chiffre
des exportations françaises traduit par un
chiffre plus élevé dans le document an-
glais qui exprime la valeur des marchan-
dises françaises importées. Ceci détruit
radicalement la fausse théorie qu'on a
voulu établir sur la balance du commerce.
Il n'est pas vrai que les chiffres d'impof la-
tion et d'exportation doivent s'équilibrer;
il est certain au contraire que si la valeur
des marchandises exportées ne dépasse
pas de beaucoup les valeurs importées,-
nous serons en perte.
M. Frédéric Passy insiste sur cette ob-
servation qu'il trouve fondée, et ajoute que
la contradiction des documents peut, jus-
qu'à un certain point, s'expliquer par ce
fait que beaucoup de marchandises expor-
tées à destination de l'Angleterre ne res-
tent pas dans ce pays, et vont en Améri-
que ou ailleurs après avoir touché à Sou-
thampton ou à Liverpool.
L'avant congrès avait décidé que les lan-
gues française et russe seraient seules em-
ployées dans les discussions et pour les
travaux du congrès international. Un Al-
lemand a réclamé contre cette décision.
Nos compatriotes ont eu le bon goût de ne
pas insister pour le maintien de l'honneur
qu'on voulait nous faire. En réalité, le
français est resté la langue commune, uni-
versellement comprise et parlée par les
membres du Congrès les rapports seront
publiés en français.
L'Académie ne tiendra pas de séance
samedi prochain, à cause de la séance pu-
blique de l'Académie des beaux-arts.
BULLETIN COMMERCIAL
(Correspondance particulière.)
HAVRE, 6 novembre. Cotons Le marché est
resté aujourd'hui en même position avec 1,200
^«de ventes, sans changement dans les
faciles vnnr Oomra vieux, qui sont plus
faCiles,
Louisiane bas, 114 à »»» très ordinaire, 125 à
126 ordinaire, 131 il »»».
Sorocaba ordinaire, 116 à »»».
Géorgie bas, 112 à »»» très ordinaire, 115 à
116 ordinaire, 124 à »»».
Oomra nouveau, 87 li 93.
Oomra ancien bon ordinaire, 81 à 82.
Cocanadah ordinaire, 75 à 76.
Bengale bon ordinaire, 60 à »».
A livrer, on a paye Louisiane low middling
par navire récemment parti, 121; Géorgie mid-
ûling, 119.
A terme, on a fait Louisiane low middling-
novembre à 119 et 118 50; janvier à mars a
116 fr.
Laines Bien qu'ayant ouvert en présence de
nombreux acheteurs, les enchères d'Anvers dé-
butent assez froidement et en hausse de 20 cen-
times sur bonnes laines, 25 centimes sur délec-
tueuses. Sur 2,500 balles offertes, 1,300 ont trou-
vé acheteurs.
En présence de ces avis, nous restons ici au
grand calme.
Liverpool,6 novembre,– Cotons Recettes 27 000
Vente, 10,000 balles marché très calme, faible,
livrer sans affaires. Orléans, livraison novem-
bre, 10 1/8; Amérique, 9 3/16.
Paris, 7 novembre. Les farines 8 marques
de Paris manquent d'animation. Les prix sont
tenus fermes surtout sur le livrable éloigné
Nous cotons le courant à 70 fr.; le prochain à'
68 75; les 4 de novembre, 68 50; les 4 pre-
miers, 67 25.
Les huiles de colza sont fermes et demandées
pour le rapproché disponible et courant, 98 fr.- »-
prochain, 98 25: 4 premiers, 99 fr.; 4 d'été, 100 fr.
Nous constatons une légère hausse sur les
huiles de lin, qui trouvent facilement acheteurs
tt 99 50 le disponible 99 fr. le courant, 98 50 lo
prochain et les 4 premiers.
Les esprits 3/6 Nord fin sont toujours recher-
chés et cotent 59 fr. le disponible, courant,
prochain et 4 premiers; 60 50 les 4 mois d'été.
Aucune variation à noter sur les sucres.
FOURRAGES 5
(Tous ces prix sont cotés hors barrière.)
BARRIÈRE d'Enfer.– Marché du 6 novembre.
lreqté 20 qté 3° qté
Foin (les 500 kil.) fr. 48 à 50 42 à 44 35 à 37
Luzerne. 44 46 37 39 32 34
Regain de luzerne 44 46 37 39 32 34
Paille de blé 27 29 24 2G 21 23
Paille de seigle 26 28 23 25 20 22
Paille d'avoine (1,000 k.) 50 52 43 45 38 40
LA Chapelle. Marché du 6 novembre.
Ire qté 2e qté 3" qté
Foin (les 500 kil.). fr. 47 à 49 42it44 34 à 36
Luzerne. 42 44 3G 33 31 33
Regain de luzerne. 42 44 3G 38 31 33
Paille de blé 26 28 22 24 19 21
Paille de seigle. 25 27 22 24 20 21
BESTIAUX ·
VENTE A LA CRIÉE DES VIANDES.
5 novembre 43,267 kil.
BŒUF OU VACHE. VEAU
/75nd^: 13'903 kil- Vendu ~• 11-742 kil.
1/4 derrière. 1 16 al 80 1™ qualité. 1 92 à 2 02
1/4 devant.. 1 10 1 7G 2° qualité. 1 54 ion
Aloyau. 1 30 2 76 3° qualité. 1 46 1 52
Basse bouch. » 50 1 36 Pan, cuissot. 1 38 2 fû
MOUTON. j AGNEAU.VendU >»»lfil
Vendu 8,162 kil. | porc. Vendu 9,462 kil
1«> qualité. 1 G2 1 76 Entier ou 1/2 1 »»> 1 GB
2° qualité. 1 42 1 60 En quartier. 1 10 1 7G
3". qualité. 12-8 1 40 SaléWil.). » 50 i 54
Gigots. 1 78 3 12. Fume (le k.. » »» » »»
Le Directeur-Gérant,
A. HÉBRARD.
Opérations dentaires insensibles, pièces dentaires avant
obtenu une mention honorable de la Facnllé de Médecine;
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Docteurs AD LE R, d, rue Mcyerbccr (près le nouvel Opéra).
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