Titre : La Croix
Auteur : Groupe Bayard. Auteur du texte
Éditeur : La Croix (Paris)
Date d'édition : 1903-03-19
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 mars 1903 19 mars 1903
Description : 1903/03/19 (Numéro 6115). 1903/03/19 (Numéro 6115).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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~5 -1.
ioNBisjMi de mm
Le cyclone d'impiété qui vient de fondre
jpur ta France porte la dévastation dans nos
fcosHHunautés religieuses, trouble profondé-
Jtnent les âmes et tâche d'arracher à la con-
science chrétienne le droit de vivre selon la
perfection évangélique. L'horrible tempête
Jéchaînée depuis deux ans, et dont les ra-
vages s'étendent, incommensurables, laisse
iourtant fort tranquilles une foule de braves
rens qui continuent d'aller leur petit train-
rain en se disant « Ne nous troublons pas
Jour si peu, et n'allons pas de ce chef faire
ne mauvaise digestion! Quelques moines
e plus ou de moins ne changeront pas
and chose aux affaires du pays. Nous
autres, laïques, nous ne sommes pas me-
Éacés. et la religion elte-même n'est pas
Essentiellement intéressée dans tout cela. »
Ainsi raisonnent pas mal de bons bour-
geois, d'ailleurs pratiquants.
Et les voilà tout consolést
ftotez qu'en France, quoi qu'on en ait dit,
les catholiques sont la majorité. S'ils avaient
Ëtlement voulu, depuis trente ans, s'en-
dre un peu et surtout S'occuper de la
sse, soutenir les bons journaux, en pro-
ef la diffusion à outrance daas les^fau-
fcourgs des villes et dans les oampagnes,
l'opinion publique eût été certainement con-
se et nous n'aurions pas vu s'élever une
si effroyable persécution. Nous ne mé-
naissons pas le zèle ardent d'un bon
ombra. Grâce à leur inlassable dévoue-
ment, la part du feu a été faite dans beau-
toup de campagnes et dans bon nombre de
petites villes. Des paroisses entières ont été
çiaintenue» et conservées.
Mais que d'esprits faux, que d'hommes à
Idées étroites, que d'esclaves d'un parti
nu*ifs servent mal, n'ont eu, durant tout ce
fëmps, qu'un seul souci critiquer, ergoter,
Chicaner, chercher la petite bête dans les
ïnoindres lignes de leur journal, exiger des
autres une perfection dont ils étaient si
éloignés, si incapables eux-mêmes Plus
|ard, on a vu les mêmes se lamenter, lever
les bras au Qiel, et finalement s'en aller dîner
pi rire avec la belle insouciance d'autrefois.
Et les fêtes recommencent ça et là, et la
e du monde va son train, et l'on s'amuse,
Abandonnant à leur tâche colossale les com-
attants isolés qui voient clair, poussent le
!# d'alarme, invitent à l'effort, et croient
i [Bçmd même que le dernier mot n'est pas
i lit da la liberté et de la France chrétienne.
Volontiers, ces égoïstes jouisseurs, ces
flécadents, ces dégénérés, ces exsangues,
répéteraient le mot de certain gâteux élégant
$\L xviii» siècle « Après nous, le déluge! » »
II vint peu après, le déluge, avec un fleuve
gè sang. Il revient aujourd'hui avec un
Bfeuve de boue et de honte. Et nul ne peut
f>révoir l'étendue des maux qui se préparent
COUT notre malheureux pays.
» S'adressant à ces inconscients, dans un
fecent discours, M. Piou, le dévoué prési-
dant de l'Action libérale populaire, a pro.
jioncé le mot vrai de la situation « Vous
jjites, leur a-t-il dit, les congréganistes de
jBemam. »
C'est bien vrai, la proscription commencée
i>our les religieux s'étendra demain aux
prêtres, et dans trois jours pèsera d'un poids
de plomb sur toutes les libertés individuelles
jèi sur toutes les fortunes.
Saluez du moins, vous les rieurs, les tou-
ours satisfaits, saluez, c'est la première
sharreiie qui passe, bientôt oe sera votre
our, si vous ne vous décidez en&a à secouer
rptre torpeur, à vous réveiller de votre
éthargia, à faire les sacrifices nécessaires et
t vaincre pour la liberté et pour la France.
fcr Vous êtes les congréganistes de demain.
î La Parisien.
U m
les ferietes d'écoles en Bretagne
A propos des fermetures qu'on annotée
|Sîô*chaines, comme nous l'avons dit, des
vingt-deux écoles tenues dans le Finistère
,par les Frères de Pioërmel à Combrit,
pouarnenez,Fouesnant,Mahalon,Treffiagat,
Brélès, au Folgoët, Landerneau, Lesneven,
Saint-Pierre-Quilbignon, Saint-Renan, Bras-
arts, Carhaix, Châteaulin, Pleyben, Mor-
faix,IJiougasnoii,Plouvorn,RoscofT,Cloliars-
Carnoôt, Moëlan et âiec, l'Indépendance
preionne écrit
..Cette nouvelle cause un peu partout une im-
pression profonde et une vive irritation contre
îê ministère Combes.
Partout une résistance énergique est décidée.
Aux ordres du ministère d'avoir à se disperser
jtas religieux opposeront la force d'inertie. Bon
jjrré, mal gré, le gouvernement devra envoyer
Cpmir.issairea et gendarmes, protégea par la
frpupo, pour procéder à l'expulsiof des reli*
gieus de Ieure couvents ou écoles.
pès maintenant, le préfet du Finistère se met
en mesure de taire appliquer la loi sur les
Congrégations. M. Colîignon a eu, ces jours
Serniers, plusieurs entrevues avec les commis-
saires spéciaux et les commissaires de police
nu Finistère auxquels il a donné des ordres très
précis.
JD'autre part, le chef d'escadron, commandant
la gendarmerie du Finistère, et les capitaines,
.commandant les arrondissements, ont reçu des
réquisitions. -b me
Lft VENTE ¥lJN COUVENT
Cour la quatrième fois, la vente de l'ancien
^couvent occupé par les Carmélites de Montpel-
lier a été remise.
«DltLBTOX BU L» CROIX »O « MARS 1903 41
PH COUSIN JEAJi
C'était donc à cela qu'avait abouti l'affee-
tîon égoïste, inintelligente de Cornélie pour
son fils! Le jeune homme n'aspirait qu'à la
quitter. Mais Mme de Doumille était bien
tésolue à ne pas lui 'céder; et elle n'hésita
pas à exposer Hector aux dangers, aux ten-
tai kros d'une vie oisive, pour arriver à son
bUt:. t:.
Aprèstout, dit-elle, tuas presque rai son.
Pourquoi embrasser les embarras, les sou-
eis d'une carrière quelconque; tu n'as pas
besoin de travailler, tu peux jouir sans
rien faire des avantages de la fortune. Tu dé-
jetres voyager Les voyages ne me tatigue-
font pas, je suis assez jeune pour supporter
}es petits ennuis d'un déplacement; c'est
8 ne chose décidée, en automne nous voya-
erotis.
f Et tu eroisque je supporterais* maman,
la- vie- que tu as faite à mon père? Mille fois
aton. Je suis fort, intelligent, bien portaut et
no veux pas vivra sans rien faire. Le
pîemps est trop précieux, j'ai les paresseux
fin horreur ot, awc tous tes conseils, tu ne
lenris, je le vois bien, qu'à faire de moi une
cul'jté de plus.
Au fond, Heetnr de Doumille n'avait pas
tous les torts, mais sa mère n'en convint
pas. Elle lui 6t encore milleinstances, mille
»bji?ctions pour obtenir de lui ce que tant
4'aulres mères redoutent si fort l'inaction.
M* SrôllléP, au nom de M. Servent, a de-
mandé au tribunal de déclarer nulle la suren-
chère, se basant sur la jurisprudence for-
melle et constante de la Cour de cassation qui
exige la disponibilité entre les mains du pour-
suivant des sommes nécessaires pour le prix et
les frais; sur la solvabilité relative de M. No-
sseran, d'après les éléments authentiques d'une
fbrtune d entrepreneur, contrat de mariage.
loyer, patente, immeubles,etc.; sur le chantage
exercé par un certain monsieur, ancien juge
de paix, ancien sous-préfet, ancien percepteur,
qui aurait essayé d'extorquer 15 à 20 000 francs
Se faisantfort, au nom de M. Nozeran, d'abord
de prévenir la surenchère, ensuite de l'arrêter
à 8o 000 francs. Plainte a été déposée au Par-
quet avec témoignages à l'appui. M.* Grollier a
développé ces moyens dans une brillante plai-
doirie, nourrie de faits et de preuves juri-
diques, émaillée de traits et qui révélait sa
valeur d'homme d'affaires, non moins que
d'homme d'esprit.
Le tribunal a mis l'affaire en délibéré et re-
tardé la vente au 87 avril. sauf à reculer encore
la date si l'appel n'était pas vidé.
«flCTIOflltlBËfrimE POPfllifllflE))
L'A. L. P. a organisé dans le quartier Saint-
Sylve, de Toulouse, une réunion dans laquelle
M. Emile Deniau, membre du Comité directeur
de l'Action libérale populaire, a exposé le
programme de l'association, expliqué l'organi-
sation et le but des Comités de quartiers, et
fait procéder à la création de l'un de nos Co-
mités.
Liberté pour tous, égalité devant la loi, amé-
lioration du sort des travailleurs, tels sont les
points principaux sur lesquels a insisté l'ora-
teur.
L'auditoire a unanimement approuvé et
applaudi ces déclarations. Séance tenante, et
en présence de plusieurs membres du Comité
central, le Comité du quartier Saint-Sylve a été
constitué.
Le nombre des adhérents, déjà très satisfai-
sant, va s'accroître vite.
Peu de jours après, le même programme de
l'Action libérale populaire était développé par
M. Deniau, dans le quartier Saint-Jérôme,
auprès duquel il retrouvait le même accueil
sympathique.
Dans les mêmes conditions, un nouveau Co-
mité de quartier a été créé.
m i m
LES SCANDALES D'AVIGNON
Avignon, 18 mars. La majorité qui siège à
l'Hôtel de Ville où elle se cramponne malgré le
désaveu de la population, se trouve dans une
situation très critique. En effet, ces mêmes
conseillers avaient gagé sur les surtaxes
d'alcool un emprunt de 500000 francs qu'on
pensait être de liquidation peu près complète.
Or, on affirme que cet emprunt, qu'il faudra
prochainement augmenter encore, ne liquidera
que le seul budget de 1903 et que la ville d'Avi-
gnon est, d'ores et déjà, chaque année et pour
le service des annuites d'intérêts de sa dette,
en déficit de plus de 300 000 francs. Il faudra
avoir recours contre les maires et les conseil-
lers municipaux et poursuivre jusqu'au bout
les responsabilités, mêmes civiles, qu'ils ont
pu encourir.
LEE AGRICULTEURS DE FRANGE
La dernière séance plénière du Congrès de la
Société des agriculteurs de France a été tenue,
hier après-midi, sous la présidence de M. E. de
Monicanlt.
Au début de la séance, et après un assez long
débat, te Congrès s'est prononcé contre le prin-
cipe du monopole de l'alcool.
Puis le Congrès, en ce qui concerne l'exercice
de droit de chasse sur les chemins publics, a
émis le vœu qu'un nouvel article au projet de
loi voté par le Sénat en 1886 interdise la chasse
sur tous les chemins publics, sauf aux rive-
rains, et qu'un autre article édicte des me
sures contre la divagation des chiens errants.
Le Congrès a ensuite renouvelé des vœux
adoptés au cours de la précédente session,
vœux relatifs à la création d'un canal réunis-
sant la Garonne à la Loire, à l'exécution des
canaux du Rhône et à la prompte utilisation
du canal du Midi.
A la fin de la séance, des récompenses con-
sistant en un rappel de médaille d'or, 31 mé-
dailles de vermeil avec ou sans prime de 150,
190 et 75 francs et 14 médailles d'argent, ont
été décernées aux instituteurs des départe-
ments qui en ont été jugés dignes par j£urs
ouvrages ou leur enseignement agricole.
«̃ i »
LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE COMMERCIALE
La S|» été de géographie commerciale a tenu
ht?:- o^.»-, 184, boulevard Saint-Germain, son
assemblée générale de l'année 1903. M. Octave
Noëis présidait; à ses côtés avaient pris place
MM. Gaathiot, P. Doumer, Marcel Monnier,
Vidal- Lablache, Pierre Léontieff, etc.. etc.
Le président a fait savoir que M. Chevallier,
chef de la mission scientifique du Soudan, ve-
nait de nouer des relations amicales avec le
cheik El-Noussi, l'assassin de Crampel.
M. Dunan a lu les rapports sommaires de la
Commission des prix de 1903, qui ont été solen-
nellement remis aux lauréats ou à leurs repré-
sentants. Voici d'ailleurs ce palmarès
M. Branhes (Méd. Berge); M. de Martonua (U&é.
GaufWot): M. P. Labbé (Méd Dupleix); M. P. Domner
(Méd Dnpleii) M. E. Baillaud (Méd. Caillé); M. Sté-
phan (Méd. Crevaux) M. Eug. Gallois ( Méd. La Pé-
roase)- M. K. Doutté (Méd. Dewoa); MM. Sngoulvent
et Vigneraa (Méd. Presse coloniale) MM. Sisson et
Caustfer (Méd. de la Chambre syndicale des négo-
clants commissionnaires); MM. Clozel, Huguenin et de
Wildeman (Med. de la Société); M. H. Cordier (Méd.
Castonnet des Fossea).
LA « CROIXJLLUSTRÊE »
SOMMAIRE DU NUMERO DU 22 MARS
Cœur de père, roman de Roger des Founikls, avec
illustration de Jordic. Bon mot. Un recordman
de l'horlogerie et la repopulation un vétéran de
l'horlogerie, M. Mathey Junod, à La Cliaux-de-Fonds,
grande photographie. Poignée d'histoires.
Souvenirs d'hier, nouvelle de RENÉ <1aell. La
mode par Mme MARGUERITE DE Saint-Gemès.
Jeux d'esprit, par Félix Jean. Les naufrages,
d après le tableau de Cabrero Canto.
Mais Hector tint bon. Il déclara sans am-
bages que son choix était fait, qu'il se sen.
tait l'attrait de l'état militaire et qu'il allait
travailler pour entrer à Saint-Cyr.
Cette déclaration tomba comme une lame
de plomb sur le cœur de Cornélie. Hector
soldai! Hector à la caserne! Décidément,
son fils lui échappait tout à fait. Mais rien,
ni prières ni menacer n'eurent de prise sur
la volonté très arrêtée d'Hector. D ailleurs,
si sa mère le contredisait, son père l'approu-
vait tout bas.
En effet, lorsque Jean apprit la détermi-
nation de son fils, il lui donna, en l'absence
de sa femme, les plus chauds encoura-
gements.
Le pauvre père ne verrait plus son fils
que rarement. Il resterait seul, vis-à-vis de
Cornélie, à ce foyer sans joie, sans intérêt,
sans affection, ou il ne trouvait que la paix
relative du plus faible qui oède au plus fort,
par nécessité plutôt que par raison. Mais
Jean n'était pas égoïste et ses regrets per-
sonnels ne devaient pas influencer ses appré-
ciations.
Il songea que son flls, en suivant son I
attrait, en serait plus heureux. La discipline
militaire assouplirait son caractère un peu
entier, un peu-autoritaire. Il donnerait à sa
patrie, comme son grand-père de Doumille,
les forces vives de sa nature robuste et
l'ardeur de ses vingt ans. Jean trouvait que
son fils aurait pu plus mal choisir. Il l'ap-
plaudissait tout bas et se sentait même très
fier de voir revivre dans ce flls unique les
vieilles traditions militaires de sa race.
Anssi, fort de cette approbatioa pater- f
nelle, Hector travailla avec persévérance et
fut admis avec une note élogieuse à cettç i
célèbre Ecole militaire. |
A LA GEUtiffl BELGE
{0e Mtr» correspondant partioulieft
Bruxelles. le 17 mars.
L'Interpellation
sur les Congrégations françaises
M. Crombez, député libéral progressiste de
Tournai, a interpellé aujourd'hui mardi le mi-
nistre de la Justice sur l'inapplication de la loi
des étrangers aux cohgrèganistes français.
Il y avait chambrée pleine et beaucoup de
monde dans les tribunes, notamment dans la
tribune diplomatique.
Les curieux ont dû regretter d'être venus car
l'interpellateur a été piteux; il s'est contenté de
ressasser les injures et les calomnies qui ont
traîné et traînent encore dans la presse anticlé-
ricale de France et dans les exposés de motifs et
autres documents parlementaires de M.Combes.
On ne pouvait attendre mieux de ce politicien
de meeting qui s'est éduqué et instruit et l'on
imagine de quelle façon! sur les hippodromes
et dans les écuries de courses. Dans une lettre
antérieure, j'ai, du reste, dit que ce jockey par-
lementaire ne s'était mis en avant que poussé
par certains socialistes, anticléricaux furieux,
qui n'aiment guère de se mêler directement
dans cette question, car elle compromet trop
les principes de liberté et d'hospitalité auxquels
les Belges sont attachés avant tout.
L'inapplication de la toi des étrangers n'a été
qu'un prétexte pour M. Crombez. Après avoir
glissé sur la prétendue négligence que mettent
les religieux français, réfugiés en Belgique, à
se faire inscrire aux services cie l'état-civil, il
s'est lancé dans d'interminables statistiques
sur le nombre des religieux immigrés.
A la suite de la loi du 1" juillet 1901, 3 770 éta-
blissements congréganistes français so sont
dissous volontairement après une mise en
demeure du gouvernement. D'autre part, 454 éta-
blissements ont été dissous par six décrets
successifs, soit au total 3224 établissements
fermés. Or, on peut compter une moyenne de
12 religieux par établissement par conséquent,
38688 religieux ont quitté le sol français dont
beaucoup sont venus s'installer en Belgique.
La République, pour qui j'ai une très vive
sympathie, a dit l'interpellateur, nous a fait là
un bien vilain cadeau 1 Ces Congrégations rui-
neront notre enseignement officiel, feront la
guerre à nos institutions et compromettront
notre neutralité en faisant la guerre au gou-
vernement français.
La Belgique compte assez de couvents
en 1890, il y en avait déjà 2221.
L'interpellateur a ensuite accusé le gouver-
nement de favoriser l' « invasion noire ».
Le 34 octobre 1901, une circulaire de M. de
Trooz, ministre de l'Instruction publique, a sti-
pulé que les étrangers qui dirigent des éooles
gardiennes peuvent réclamer des subsides de
l'Etat.
M. Dofranc (radical). C'est contraire à la loi 1
M. Butl (radical). Le gouvernement a le
fanatisme monastique I
M. Rsnkin (catholique). Et vous, c'est le
fanatisme maçonnique qui vous guide t
Une série d'incidents tumultueux furent la
conséquence de cette escarmouche. M. Crombez
ayant parlé du « rôle néfaste et immoral des
Congrégations », des socialistes, notamment
les citoyens Demblon et Furnémont, jetèrent
dans la mêlée le nom de saint Alphonse de
Liguori. Aussitôt, plusieurs députés catholiques
intervinrent
M. CARTON DE Wiart (catholique). C'est ça!
Encore le faux Grossmann I
M. Demblon. Grossmann a dit la vérité I
M. Delporte (catholique). Et quand on
vous a invité à le défendre dans un meeting
contradictoire, vous vous êtes sauvé (Rires.)
Naturellement, l'interpellateur en est venu à
parler de l'affaire du Bon-Pasteur de Nancy.
Partout, a-t-il dit, les Soeurs du Bon-Pas-
teur exploitent le travail des enfants. Or, il y a
des Congrégations du Bon-Pasteur en Belgique,
et le gouvernement lui confie des enfants 1
C'est infâmet. Toutes les Congrégations sont
du reste des exploitations 1 Il y a notamment
les Salésiens qui sont des modèles du genre!
M. Daixemagne (catholique). C'est faux 1
Lisez M. Leroy-Beaulieu I
M. Carton DE Wiaht. Les Salésiens sont
des modèles de charité!
M. Dallkmaqnb. Venez voir leur établisse-
ment de Liège. Vous serez édifié!
M. PETIT (catholique). C'est si évident que
des administrations communales socialistes et
libérales demandent à y envoyer leurs enfants
pauvres (Applaudissements à droite.)
M. Renkin. La gauche approuve donc la
politique de proscription de M. Combes! Nous
en prenons acta! Le citoyen Furnémont a du
reste envoyé une adresse de félicitations a
M. Combes! (Tumulte.1
M.Furného.n r. Nous sommes pour la liberté) 1
M. Renkin. On le voit bien (Rires et ap-
plaudissements à droite.)
Parlant des autres Congrégations françaises,
'interpellateur en vient aux Assomptionistes,
renouvelant contre eux les assertions maintes
fois réfutées
« Le Figaro (?) les a critiqués en leur repro-
chant de faire figurer en tête de la Croix
l'image du Christ. Les Assomptionistes pos-
sèdent un navire, la nef du Salut, qui trans-
porte les pèlerins en Terre Sainte ils ont aussi
organisé des Alumnats, sorte de Séminaires.
D'après le P. Ignace, les Assomptionistes
seraient très. pauvres. Or, il a été établi qu
Après les trois années réglementaires, il
en sortit sous-lieutenant, et, au grand déses-
poir de Mme de Doutante, qui se consolait
mal des succès d'Hector, parce qu'ils le
mettaient à même de voler de ses propres
ailes, il fut envoyé en garnison à Nantes.
De rares congés ramenaient de temps à
autre le jeune officier dans sa famille. Le
service n'avait pas nui au développement
physique et moral d'Hector de Doumille.
C'était un beau militaire, fort, gai et bien
portant, à la tournure élégante, a la mous-
tache finement ciréie, sur le bras duquel sa
mère s'appuyait avec orgueil, tout en déplo-
rant l'aberration d'esprit d'un garçon riche
et fils unique, qui aurait pu se contenter
d'une année de volontariat et qui avait em-
brassé, de gaieté de cœur, les devoirs, les
périls et les corvées du métier de soldat.
Celui-ci, du reste, ne regrettait pas son
choix. Il se plaisait à Nantes, était bien vu
de ses chefs, aimé de ses camarades, et
était reçu dans la meilleure société nan-
taise.
Exempt d'ambition, exact au service,
Hector attendait patiemment l'occasion d'un
avancement et, en attendant, passait pour le
plus intrépide valseur de la garnison. Les
salons se disputaient le joli lieutenant, ce
qui ne laissait pas parfois d'inquiéter légè-
rement Mme de Doumille, car pour conser-
ver autant que faire se pouvait un peu de
son omnipotence, elle avait imaginé cet
hiver-là de se choisir une bru.
Elle la voulait sur le modèle du cousin
Jean, son mari. Une bonne petite nature,
effacée timide, docile par tempérament,
ayan t une sainte frayeur de sa belle-mère et
disposé à se laisser guider. Mais, tout en
ber«hant ce phénix, elle craignait un peu
lous fortune immobilière ae ohlffre par mil-
lions (?>» »
En terminant, l'interpellateur a dit:
Les Congrégations constituent un péril
social. Que fera le gouvernement? Rien, sans
doute, car il est rivé aux religieux 1
M. Vanden Heuvkl, ministre de la Justice, a
commencé son discours qu'il continuera mardi
prochain.
En Belgique, a-t-il dit, tous Ieg citoyens
sont libres, qu'ils soient religieux ou non. Le
gouvernement entend donc se montrer aussi
impartial et aussi hospitalier pour tous les
étrangers qu'ils soient ou non congréganistes.
Du moment que les étrangers respectent la
Constitution et les lois. le gouvernement n'a à
prendre contre eux aucune mesure, et il n'en
prendra pas. (Applaudissements à droite.)
Parlant de la Congrégation du Bon-Pasteur,
l'honorable ministre déclare qu'il n'a pas à s'oc-
cuper de ce qui s'est passé à Nancy. En Bel-
gique, les Sœurs de cette Congrégation sont
dignes d» tous éloges. M. Crombez a donc com-
mis une mauvaise action en leur adressant des
reproches. (Très bien! à droite.)
La séance a ensuite été levée.
A l'Etranger
Turquie, Macédoine et Bulgarie
ENCORE UNE RENCONTRE
Le Tim.es publie des dépêches de Sofia annon-
çant qu'une rencontre entre des troupes turques
et une bande d'insurgés macédoniens a eu lieu
àMelnik. La bande a été cernée, mais elle a
réussi à s'enfuir en ne perdant qu'un homme.
Les Turcs auraient perdu trois tués et plusieurs
blessés.
LA CRISE EN BULGARE
La crise continue en Bulgarie, et on ne voit
pas du tout comment elle aura une solution.
Donner le portefeuille de la Guerre à un civil
serait inacceptable pour l'armée. D'autre part,
on ne peut paR le donner à un officier de rang
inférieur. Le général Poprikoff a fait partie de
plusieurs ministères. Il a la confiance du prince
Ferdinand, mais il persiste à maintenir sa
démission.
Allemagne
L'EMPEREUR A L* COUR OE SkXG
Guillaume II a visité hier le roi de Saxe. Il a
été reçu à la gare do Dresde par le roi en per-
sonne et par le prince Jean Georges, accom-
pagnés des hauts fonctionnaires oivils et mili-
taires.
Les deux souverains ont traversé la ville dans
une voiture à quatre chevaux.
La visite a été très cordiale. Il y a eu un
dîner de gala. Le roi a porté un toast à l'empe-
reur, l'a remercié de sa visite qui lui est pré-
cieuse à une époque douloureuse peur sa
famille.
L'empereur a répondu en disant qu'il regret-
tait les épreuves subies ces temps derniers par
la famille royale. Il a dit ses sympathies pour
le peuple saxon et exprimé le veau de voir raf-
fermie la santé du roi.
UN RESCRIT DU ROI OE SAXE
Le même jour, le Journal de Dresde publiait
un rescrit du roi de Saxe « à son peuple ». Le
souverain y annonçait son prochain départ
pour le Midi où il va rétablir sa santé. Il re-
mercie son peuple des marques de sympathie
qu'il lui a données « à l'occasion de la grave
infortune qui est venue fondre sur lui et sur sa
famille ». Il ajoute que « ces déplorables et
douloureux événements n'ont ioi pour cause
que la passion effrénée d'une femme dont la
chute était secrètement accomplie depuis long-
temps ».
Russie
MORT DU MINISTRE DE LA MARINE
Le vice-amiral Tyrtoff, ministre de la Marine,
est mort à Saint-Pétersbourg d'une attaque
d'apoplexie.
Angleterre
LE BUDGET DE LA MARINE
M. Labouchère proposait une réduction im-
portante de 373 800 livres, c'est-à-dire de près
de 10 millions. Cette réduction a été repoussée
par 252 voix contre 27.
Le prince de Galles assistait à la séance.
Plusieurs orateurs ont soutenu que les dé
penses de la marine étaient beaucoup trop
fortes et hors de proportion avec les besoins.
Néanmoins, la Chambre a voté aussi par
252 voix contre Ï7 le crédit de 6312 800 livres
sterling (soit près de 158 millions de francs)
pour la solde de la marine.
LE VOYAGE DU ROI
Une dépêche de Portsmouth assure que le roi
Edouard s'embarquera pour Lisbonnele28 mars.
Portugal
LES TROUBLES DE COIMBRE
Ils ne se sont pas aggravés. Mais l'Université
est toujours fermée. L'état de siège est toujours
appliqué. Le commerce et l'industrie sont ar-
rêtés.
Cependant, le gouvernement ajourne la per-
ception de l'impôt du timbre (cause dos dé-
sordres) jusqu'à la fin du mois de mars.
Uruguay
LA RÉVOLUTION
Une dépêche de Montevideo annonçait hier
soir (à nos Dernières Nouvelles) qu'une révolu-
tion venait d'éclater dans la république de
l'Uruguay, Voici des détails
Six départements sont en pleine insurrection.
Les fils télégraphiques sont coupés, les voies
ferrées sont interceptées. Les rebelles se sont
emparés des caisses publiques. 2 000 insurgés
tiennent la campagne.
La révolte parait fort sérieuse. Elle se produit
au moment du changement de la présidence.
que son fils, devançant le choix matersel,
ne vint lui dire un beau matin qu'il voulait
en effet prendre femme et qu'il avait trouvé
tout seul.
Aussi, à chaque entrevue, multipliait-elle
les -questions.
Elle interrogeait le jeune homme sur ses
relations de salon, sur les jeunes personnes
rencontrées dans le monde, sur les familles
importantes de la vMle qui tenaient un train
de maison et faisaient si souvent danser les
officiers de la garnison? Hector répondait à
cet interrogatoire avec sa franchise ordi-
naire. Il y mettait si peu de réticence et tant
de bonhomie que sa mère finissait par avoir
sur 'ce pokit un calme relatif. Ce grand
garçon était un grand enfant, qui n'aimait
encore que la valse et qu'elle marierait pro-
chainement, espérait-elle, sans qu'il eût à
faire d'objections.
Cette douce quiétude ne devait pas durer.
Dans le courant du mois de janvier,
Hector, qui avait obtenu un congé de huit
jours, racontait un soir à sa mère que, ta
veille de son départ de Nantes. il avait reçu
une invitation pour un grand bal costumé
donné par un fonctionnaire nouvellement
installé.
Et tu iras sans doute? demanda
Mme de Doumilte négligemment.
J'en avais d'abord l'intention; et puis,
j'ai changé d'idée.
Pourquoi donc?
Mon Dieu on se lasse de tout, fit-il en
regardant le plafond pour éviter le regard
scrutateur de sa mère. J'ai trop dansé depuis
quelque temps, et je t'avouerai que je pré-
tére maintenant passer tranquillement ma
soirée au oerele des officiers, vis-à-vis d'un
journal ou d'une queue de billard. C'est vsai-
Le gouvernement et l'armée sont en plein dé-
Mtrroi. On attribue là révolution à diverses me-
surés prises parle nouveau président.
Les opérations de Bourse sont suspendues.
L'état de siège va être proclamé. De nom-
breuses arrestations ont été faites.
Cependant, jusqu'iol tout est calme à Monte-
video.
Etats-Unis
LE CANAL DE PANAMA
Le Sénat des Etats-Unis a ratifié le traité
avec la Colombie au sujet du canal de Panama,
par 73 voix contre 5. Le traité est ratifié pure-
ment et simplement en sa forme première
sans aucune modification.
Le Sénat a repoussé deux amendements
demandant, l'un que le traité soit soumis à la
France, l'autre, qu'une bande de territoire, le
long du futur canal soit concédé à perpétuité
aux Etats-Unis.
LA MER MORTE
On lit dans le Pèlerin
Les journaux ont annoncé que la mer Morte
baissait et que, bientôt, elle ne serait plus
qu'une salière vide et desséchée. Or, une
lettre des étudiants Assomptionistes de Notre-
Dame de France, qui viennent de faire une
course archéologique sur les rives de la mer
Morte, nous apprend qu'elle grossit, ce qui, du
reste, est habituel apres l'hiver, où les torrents
lui donnent A boire surabondamment. Ils
ont, d'ailleurs, rapporté une nouvelle inscription
de « milliaire » ex beaucoup de silex taillés,
plus beaux et coucluants que ceux trouvés
dans la région, pour démontrer l'emploi des
outils de pierre autrefois.
Allant à l'aventure
J'ai rencontré trois hommes
A mauvaise figure
Etiez..vous un des trois?
Le premier était très pâle, il faisait peine à
voir tellement paraissait souffrir. En passant
près de lui on entendait distinctement sa res-
piration haletante. La sueur perlait à son front.
Il était maigri, voûté et bien qu'il fût certaine-
ment jeune encore, il paraissait déjà un vieil-
lard. Il comprimait souvent sa tête dans ses
mains. C'était un anémique.
Le second marchait péniblement, appuyé sur
deux cannes, ses jambes avaient les articula-
tions raidies, ses mains étaient noueuses
comme le dessin ci-dessus l'indique. Les dou-
leurs lui arrachaient parfois des cris. Sur son
visage on lisait une immense souffrance. Il
souffrait de rhumatismes.
Le troisième en8n était complètement con-
gestionné, il ne pouvait tenir en place, il s'agi-
tait, allait respirer l'air frais du dehors, puis
revenait, était pris de crises de bâillements. Il
portait souvent la main à son estomac et buvait
fréquemment de grands verres d'eau. Il se plai-
gnait de l'estomac et paraissait souffrir aussi
eau coup.
Si vous étiez un des trois, sachez que les
pilules Pink guérissent d'une façon certaine
l'anémie, les maux d'estomac, le rhumatisme.
Preuves nouvelles à ajouter aux si nombreuses
déjà publiées:
Lettre de Mlle Léonie Vosgien, repasseuse,
41, rue Gambetta, Reims.
« J'étais anémique et depuis quatre ans,
j'avais essaye vainement de me guérir. Un
jour M. Millet, le pharmacien bien connu,
m'a conseillé les pilules Pink, j'ai suivi son
conseil et, grâce aux pilules Pink, j'ai été
guerie. »
Lettre de M. Jean-Auguste Labbé, facteur
des postes et télegraphes à Gannat (Allier),
« J'ai longtemps souffert de l'estomac. Je
vomissais souvent et j'étais très sujet aux
migraines et aux bourdonnements d'oreilles.
Mon médecin me conseilla les pilules Pink
et ce fut par elles ue .je fus guéri, après
quinze mots de souffrances. »
Lettre de Mlle Blanche Boudeville, 106, rue
Notre-Dame, à Troyès.
« Pendant vingt-sept mois, j'ai souffert de
rhumatismes articulaires. Plusieurs trai-
tements n'ayant pas réussi, un pharmacien
me conseilla les pilules Pink. Ces pilules
m'ont guérie de mes rhumatismes et ont
amélioré considérablement mon état géné-
ral. »
LES PILULES PINK
sont indispensables à tous. C'est unremède
de famille qu'il faut toujours avoir à sa
portée. Aux premiers symptômes on pren-
dra les pilules Pink et on arrêtera la ma-
ladie. Si on la néglige on ne peut pas pré-
voir jusqu'où ira sa gravité. Le traitement
est simple, facile, peu coûteux, efficace et
permet de se débarrasser des affections
suivantes anémie, chlorose, neurasthénie,
maux d'estomac, rhumatismes, irrégula-
rités des femmes, conséquences du surme-
nage physique et mental, maladies ner-
veuses suites de l'influenza. Elles sont en
vente dans toutes les pharmacies et ttsz
Gablin et C'«, pharmacien, 23, rue Ballu,
Paris. 3 fr. 50 la botte, 17 fr. 60 les
6 bottes, franco.
ment plus amusant et surtout plus reposant
que de conduire un cotillon.
C'est possible, fit Mme de Doumille
devenue subitement inquiète. Mals c'est au
cercle, dans ces sociétés uniquement com-
posées d'hommes que les jeunes gens
perdent le ton de la bonne compagnie. Pour
mon compte, Hector, j'aime beaucoup mieux
te savoir au bal qu'au café!
N'aie pas peur, flt le jeune homme en
riant. Le café ne me voit guère. A Nantes,
la bonne société n'est pas difficile à trouver.
Quand j'ai besoin de distractions, je traverse
la rue et je vais deux ou trois fois par
semaine passer ma soirée chez le colonel.
A cette ouverture, Mme de Doumille
dressa l'oreille.
Le colonel? Quel colonel? 't
.Celui de mon régiment, parbleu! Il m'a
pris en amitié, le brave homme. Il est char-
mant d'ailleurs et je suis très fier de son
accueil. Depuis l'hiver dernier, je suis reçu
chez lui comme à la maison; sans compter
que lorsqu'il s'agira de mon avancement, sa
protection ne me nuira pas.
Ah vraiment! fit Oarnélie d'un air pincé.
Et ce brave homme de colonel est, comme
toi, un casanier qui se confine dans sa
chambre ? Y
C'est un homme d'un certain âge, qui
n'aime plus à sortir le soir. Je le comprends,
d'ailleurs. Il est fort bien chez lui et sa
femme.
Ah 1 il est marié interrompit brusque-
ment Mme de Doumille, père de famille,
sans doute? 'f
Hector se sentit rougir, comme quelqu'un
3ui, en parlant trop, vient de s'embarquer
dans une explication orageuse. Mais il prit
vite soa parti.
Lettres Hnfletm
(De notre correspondant particulier)
Londres, le 17 mars.
L'ELECTION DE WOOLWICH
La réaction libérale, dohtje vous signalais les
symptômes dans les dernières élections par-
tielles, a pris un développement considérable,
et acquiert tous les jours des forces nouvelles.
Ce qui vient de se passer à Woolwich, mer.
credi dernier, est une véritable révolution. ÀuX
élections de 1895, le candidat tory avait obtenu
une majorité de plus de 2000 voix, si bien qu'ea
1900 les libéraux n'avaient pas cru devoir dis-
puter ce siège; l'amiral lord Charles Baresford
s'était assis dessus comme sur son banc de
quart. Puis, voici que ce brillant marin est
appelé au commandement de l'escadre de fw
Manche, et les libéraux, à qui !« résultat de
l'élection récente de Leeds a mis du cœur ait
ventre, se décident ù rechercher sa succession.
Le succès a couronné leur audace, car leur
candidat, M. Crooks, l'a emporté de plus de
3 000 voix sur son concurrent unioniste,
M. Drage.
Quel soumet sur la joue du gouvernekneoH
quel complément du pitoyable fiasco de M. Cham
berlain dont ses admirateurs cherchent & faire
un brillant succès! Pourtant, faut-H le dire? A
ne saurais me réjouir du triomphe des libé-
raux. Il vient trop tard et il vient trop tôt.
Il vient trop tard, parce que la guerre sud-
africaine est terminée et qu'il ne peut plus
empêcher cet abominable attentat; il vient
trop tôt, parce que le Parement aura à voter
des lois sur l'enseignement primaire dans le
comté de Londres, sur l'enseignement supé-
rieur en Irlande, et que les libéraux poussent
l'hostilité au régime confessionnel le se«ï
qui satisfasse les catholiques jusqu'au fana-
tisme.
LA CRISE DANS L'ÉGLISE ANGLICANE
Les débats qui ont eu lieu vendredi daas la
Chambre des Communes indiquent que la crise
que traverse depuis quelques années l'Eglise
anglicane est arrivée à l'état aigu, et que le
dénouement ne saurait tarder à se produire.
Déjà les masques sont tombés.
La lutte n'est plus entre la Basse Eglise et la
Haute Eglise, entre le parti « évangéiique » et
le parti ritualiste; elle se livre entre les pro-
testants et les catholiques ou plutôt les pseudo.
catholiques.
Pansuneréeenteréuniondenon-conformistes,
l'un des plus considérables d'entre eux, M. Bip-
rell, disait que les anglicans venaient enfin de
s'apercevoir que leur Eglise contenait un « le.
vain catholique ».
« Quant à nous, poursuivit-H, il y a longtemps
que nous avons fait cette découverte, et voifèc
pourquoi nous ne voulons rien avoir de com-
mun avec l'établissement anglican, »
Nonobstant le « levain catholique » qu'eue
renferme, l'Eglise anglicane, telle qu'elle est
établie par la loi, est bien protestante. Son chef
visible, le roi d'Angleterre, déclare à son avè-
nement, en termes plus blessants qu'il n'est
nécessaire, que la présence réelle et les autre*
dogmes de la foi catholique sont des supersti-
tions abominables. Malgré cette déoiaration si
précise, les gens qui forment le parti de la
Haute Eglise, les ritualistes, persistent a pro-
fesser ces doctrines que le chef de leur Eglisa
flétrit comme superstitieuses. Que dis-je Ils
se proclament catholiques, les seuls catholiques
en Angleterre ou, pour me servir de lea*'
expression. « la branche de l'Eglise catho-
lique plantée dans le sol anglais ». Quant à
nous, « catholiques romains », ils nous appellent
dédaigneusement les membres de la « mission
italienne » dans la Grande-Bretagne.
Evidemment cet état de choses, faux a tous
les points de vue, ne saurait se prolonger. Les
« protestants » sont décidés à en finir. A cet
effet. l'un d'eux, M. Austin Taylor, a présent*
avant-hier un projet de loi sur la discipline de
l'Eglise, que l'on désigne sous le nom de « bill
de Liverpool » parce que son auteur représente
cette ville au Parlement.
L'objet de ce bill est de permettre à tout
laïque de traduire devant les tribunaux ecclé-
siastiques les ministres du culte qui se livrent
à des « pratiques illégales », lisez l'usage de
l'encens, des cierges, des ornements tels que
chasubles, aubes, dalmatiques, eto. Jusqu'ici
l'autorisation das évêques anglicans était né-
cessaire pour procéder à ces poursuites. Le
lOlVAW l\ît PfflSPft S« méfier
SAVUfl DU OUfUiU du contrefaçon».
CHEVEUX CXAIBSEMÊS allong t rendus touffus, par l 'Extrait capillaire des
bénédictins du Mont-Majella qui arrête aussi
î chute et retarde la décoloration. 6 fr. i»
lacon, f" mandat 6 fr. 85, i l'administrateur
N>ttef*35. pus du Quatre-Septembre, àî'asia»
RgfKffffTC9nHrcff3F[f3Tl est celle
luîihiili'ltif il -M_3A?!XiIjAz3lILI qui aune
étiquette jaune avec ecusson rouge. Il est faciî»
d'éviter les substitutions en exigeant chez les
pharmaciens la véritable source purgative d»
Rubinat-Lloraoh
îipuitisa uiTtrsdln de P»fU M». GMKK MNIUJ Kl
Zê PAR
.Succès limage
Demandez h la Maison de la Bonne Pressa
qui moUra à Totae ditposiiion et à très boa compte des rjnro-
Suctiou» de sm oombreiii clichés VUES, PORTRAITS. CARTES,
CABlCÀTtir.ES, etc. Envoi du Tarif sur demande adressa
mtËiranatr i». Serticeia Clkhés.ZZ. Cow» I» Eeia»,P»ri>-t».
Oui, dit-il bravement. Père de famille,
d'une toute petite famille, par exemple. Le
colonel a une fille unique, Mlle Suzanne,
qui passe avec raison pour une des plus
charmantes jeunes personnes de la société
nantaise. Elle a une voix d'or cette jeua»
fille. J'aime beaucoup la musique; le colonel
aussi, et elle nous donne, à nous deux, pro-
fanes, des concerts que plus d'un artiste
nous envierait.
Mme de Doumille fronça. le sourcil et dis-
simula mal un air de mécontentement.
En effet, dit-elle, c'est très agréable. Seu-
lement, je me permettrai de te faire observer
que l'on pourrait faire des remarques déso-
bligeantes sur ton assiduité dans cette
maison.
Désobligeantes ? J« voudrais bien
savoir qui aurait le toupet d'y trouver h
redire, fit Hector en se cabrant. Le colonel
m'aime, j'aime le colonel, il m'invite, j'ao-
cepte. Sa femme etsafllle m'accueillent aima-
blement. Quel est le mauvais plaisant capable
de faire là-dessus la plus petite remarquât
En tous.cas, celui-là serait le mal venu et
c'est à moi qu'il aurait affaire.
Et Hector mettait, avec un pfeate énar-
gique et des yeux courroucés, la main sur
la garde de son épée, comme pour préparer
une passe savante, destinée à pourfendre un
adversaire imaginaire.
Allons! calme-toi. Ce que je te dis .&>
c'est par prudence et pour prévenir des
dll-on. toujours préjudiciables à la réputa-
tion d'une jeune fille. Tu devrais savoir
qu'un visiteur tron assidu passe bien vn0
aux yeux du moiRftau rang de prétendaa*.
(A suivre)
(.4 su4vre) H. i. Îosépmâ.
~m~.w~~r~r.~
ca -croix;
~rlrlrr~rr~r~ill
̃ gp- ̃ i ̃
~5 -1.
ioNBisjMi de mm
Le cyclone d'impiété qui vient de fondre
jpur ta France porte la dévastation dans nos
fcosHHunautés religieuses, trouble profondé-
Jtnent les âmes et tâche d'arracher à la con-
science chrétienne le droit de vivre selon la
perfection évangélique. L'horrible tempête
Jéchaînée depuis deux ans, et dont les ra-
vages s'étendent, incommensurables, laisse
iourtant fort tranquilles une foule de braves
rens qui continuent d'aller leur petit train-
rain en se disant « Ne nous troublons pas
Jour si peu, et n'allons pas de ce chef faire
ne mauvaise digestion! Quelques moines
e plus ou de moins ne changeront pas
and chose aux affaires du pays. Nous
autres, laïques, nous ne sommes pas me-
Éacés. et la religion elte-même n'est pas
Essentiellement intéressée dans tout cela. »
Ainsi raisonnent pas mal de bons bour-
geois, d'ailleurs pratiquants.
Et les voilà tout consolést
ftotez qu'en France, quoi qu'on en ait dit,
les catholiques sont la majorité. S'ils avaient
Ëtlement voulu, depuis trente ans, s'en-
dre un peu et surtout S'occuper de la
sse, soutenir les bons journaux, en pro-
ef la diffusion à outrance daas les^fau-
fcourgs des villes et dans les oampagnes,
l'opinion publique eût été certainement con-
se et nous n'aurions pas vu s'élever une
si effroyable persécution. Nous ne mé-
naissons pas le zèle ardent d'un bon
ombra. Grâce à leur inlassable dévoue-
ment, la part du feu a été faite dans beau-
toup de campagnes et dans bon nombre de
petites villes. Des paroisses entières ont été
çiaintenue» et conservées.
Mais que d'esprits faux, que d'hommes à
Idées étroites, que d'esclaves d'un parti
nu*ifs servent mal, n'ont eu, durant tout ce
fëmps, qu'un seul souci critiquer, ergoter,
Chicaner, chercher la petite bête dans les
ïnoindres lignes de leur journal, exiger des
autres une perfection dont ils étaient si
éloignés, si incapables eux-mêmes Plus
|ard, on a vu les mêmes se lamenter, lever
les bras au Qiel, et finalement s'en aller dîner
pi rire avec la belle insouciance d'autrefois.
Et les fêtes recommencent ça et là, et la
e du monde va son train, et l'on s'amuse,
Abandonnant à leur tâche colossale les com-
attants isolés qui voient clair, poussent le
!# d'alarme, invitent à l'effort, et croient
i [Bçmd même que le dernier mot n'est pas
i lit da la liberté et de la France chrétienne.
Volontiers, ces égoïstes jouisseurs, ces
flécadents, ces dégénérés, ces exsangues,
répéteraient le mot de certain gâteux élégant
$\L xviii» siècle « Après nous, le déluge! » »
II vint peu après, le déluge, avec un fleuve
gè sang. Il revient aujourd'hui avec un
Bfeuve de boue et de honte. Et nul ne peut
f>révoir l'étendue des maux qui se préparent
COUT notre malheureux pays.
» S'adressant à ces inconscients, dans un
fecent discours, M. Piou, le dévoué prési-
dant de l'Action libérale populaire, a pro.
jioncé le mot vrai de la situation « Vous
jjites, leur a-t-il dit, les congréganistes de
jBemam. »
C'est bien vrai, la proscription commencée
i>our les religieux s'étendra demain aux
prêtres, et dans trois jours pèsera d'un poids
de plomb sur toutes les libertés individuelles
jèi sur toutes les fortunes.
Saluez du moins, vous les rieurs, les tou-
ours satisfaits, saluez, c'est la première
sharreiie qui passe, bientôt oe sera votre
our, si vous ne vous décidez en&a à secouer
rptre torpeur, à vous réveiller de votre
éthargia, à faire les sacrifices nécessaires et
t vaincre pour la liberté et pour la France.
fcr Vous êtes les congréganistes de demain.
î La Parisien.
U m
les ferietes d'écoles en Bretagne
A propos des fermetures qu'on annotée
|Sîô*chaines, comme nous l'avons dit, des
vingt-deux écoles tenues dans le Finistère
,par les Frères de Pioërmel à Combrit,
pouarnenez,Fouesnant,Mahalon,Treffiagat,
Brélès, au Folgoët, Landerneau, Lesneven,
Saint-Pierre-Quilbignon, Saint-Renan, Bras-
arts, Carhaix, Châteaulin, Pleyben, Mor-
faix,IJiougasnoii,Plouvorn,RoscofT,Cloliars-
Carnoôt, Moëlan et âiec, l'Indépendance
preionne écrit
..Cette nouvelle cause un peu partout une im-
pression profonde et une vive irritation contre
îê ministère Combes.
Partout une résistance énergique est décidée.
Aux ordres du ministère d'avoir à se disperser
jtas religieux opposeront la force d'inertie. Bon
jjrré, mal gré, le gouvernement devra envoyer
Cpmir.issairea et gendarmes, protégea par la
frpupo, pour procéder à l'expulsiof des reli*
gieus de Ieure couvents ou écoles.
pès maintenant, le préfet du Finistère se met
en mesure de taire appliquer la loi sur les
Congrégations. M. Colîignon a eu, ces jours
Serniers, plusieurs entrevues avec les commis-
saires spéciaux et les commissaires de police
nu Finistère auxquels il a donné des ordres très
précis.
JD'autre part, le chef d'escadron, commandant
la gendarmerie du Finistère, et les capitaines,
.commandant les arrondissements, ont reçu des
réquisitions. -b me
Lft VENTE ¥lJN COUVENT
Cour la quatrième fois, la vente de l'ancien
^couvent occupé par les Carmélites de Montpel-
lier a été remise.
«DltLBTOX BU L» CROIX »O « MARS 1903 41
PH COUSIN JEAJi
C'était donc à cela qu'avait abouti l'affee-
tîon égoïste, inintelligente de Cornélie pour
son fils! Le jeune homme n'aspirait qu'à la
quitter. Mais Mme de Doumille était bien
tésolue à ne pas lui 'céder; et elle n'hésita
pas à exposer Hector aux dangers, aux ten-
tai kros d'une vie oisive, pour arriver à son
bUt:. t:.
Aprèstout, dit-elle, tuas presque rai son.
Pourquoi embrasser les embarras, les sou-
eis d'une carrière quelconque; tu n'as pas
besoin de travailler, tu peux jouir sans
rien faire des avantages de la fortune. Tu dé-
jetres voyager Les voyages ne me tatigue-
font pas, je suis assez jeune pour supporter
}es petits ennuis d'un déplacement; c'est
8 ne chose décidée, en automne nous voya-
erotis.
f Et tu eroisque je supporterais* maman,
la- vie- que tu as faite à mon père? Mille fois
aton. Je suis fort, intelligent, bien portaut et
no veux pas vivra sans rien faire. Le
pîemps est trop précieux, j'ai les paresseux
fin horreur ot, awc tous tes conseils, tu ne
lenris, je le vois bien, qu'à faire de moi une
cul'jté de plus.
Au fond, Heetnr de Doumille n'avait pas
tous les torts, mais sa mère n'en convint
pas. Elle lui 6t encore milleinstances, mille
»bji?ctions pour obtenir de lui ce que tant
4'aulres mères redoutent si fort l'inaction.
M* SrôllléP, au nom de M. Servent, a de-
mandé au tribunal de déclarer nulle la suren-
chère, se basant sur la jurisprudence for-
melle et constante de la Cour de cassation qui
exige la disponibilité entre les mains du pour-
suivant des sommes nécessaires pour le prix et
les frais; sur la solvabilité relative de M. No-
sseran, d'après les éléments authentiques d'une
fbrtune d entrepreneur, contrat de mariage.
loyer, patente, immeubles,etc.; sur le chantage
exercé par un certain monsieur, ancien juge
de paix, ancien sous-préfet, ancien percepteur,
qui aurait essayé d'extorquer 15 à 20 000 francs
Se faisantfort, au nom de M. Nozeran, d'abord
de prévenir la surenchère, ensuite de l'arrêter
à 8o 000 francs. Plainte a été déposée au Par-
quet avec témoignages à l'appui. M.* Grollier a
développé ces moyens dans une brillante plai-
doirie, nourrie de faits et de preuves juri-
diques, émaillée de traits et qui révélait sa
valeur d'homme d'affaires, non moins que
d'homme d'esprit.
Le tribunal a mis l'affaire en délibéré et re-
tardé la vente au 87 avril. sauf à reculer encore
la date si l'appel n'était pas vidé.
«flCTIOflltlBËfrimE POPfllifllflE))
L'A. L. P. a organisé dans le quartier Saint-
Sylve, de Toulouse, une réunion dans laquelle
M. Emile Deniau, membre du Comité directeur
de l'Action libérale populaire, a exposé le
programme de l'association, expliqué l'organi-
sation et le but des Comités de quartiers, et
fait procéder à la création de l'un de nos Co-
mités.
Liberté pour tous, égalité devant la loi, amé-
lioration du sort des travailleurs, tels sont les
points principaux sur lesquels a insisté l'ora-
teur.
L'auditoire a unanimement approuvé et
applaudi ces déclarations. Séance tenante, et
en présence de plusieurs membres du Comité
central, le Comité du quartier Saint-Sylve a été
constitué.
Le nombre des adhérents, déjà très satisfai-
sant, va s'accroître vite.
Peu de jours après, le même programme de
l'Action libérale populaire était développé par
M. Deniau, dans le quartier Saint-Jérôme,
auprès duquel il retrouvait le même accueil
sympathique.
Dans les mêmes conditions, un nouveau Co-
mité de quartier a été créé.
m i m
LES SCANDALES D'AVIGNON
Avignon, 18 mars. La majorité qui siège à
l'Hôtel de Ville où elle se cramponne malgré le
désaveu de la population, se trouve dans une
situation très critique. En effet, ces mêmes
conseillers avaient gagé sur les surtaxes
d'alcool un emprunt de 500000 francs qu'on
pensait être de liquidation peu près complète.
Or, on affirme que cet emprunt, qu'il faudra
prochainement augmenter encore, ne liquidera
que le seul budget de 1903 et que la ville d'Avi-
gnon est, d'ores et déjà, chaque année et pour
le service des annuites d'intérêts de sa dette,
en déficit de plus de 300 000 francs. Il faudra
avoir recours contre les maires et les conseil-
lers municipaux et poursuivre jusqu'au bout
les responsabilités, mêmes civiles, qu'ils ont
pu encourir.
LEE AGRICULTEURS DE FRANGE
La dernière séance plénière du Congrès de la
Société des agriculteurs de France a été tenue,
hier après-midi, sous la présidence de M. E. de
Monicanlt.
Au début de la séance, et après un assez long
débat, te Congrès s'est prononcé contre le prin-
cipe du monopole de l'alcool.
Puis le Congrès, en ce qui concerne l'exercice
de droit de chasse sur les chemins publics, a
émis le vœu qu'un nouvel article au projet de
loi voté par le Sénat en 1886 interdise la chasse
sur tous les chemins publics, sauf aux rive-
rains, et qu'un autre article édicte des me
sures contre la divagation des chiens errants.
Le Congrès a ensuite renouvelé des vœux
adoptés au cours de la précédente session,
vœux relatifs à la création d'un canal réunis-
sant la Garonne à la Loire, à l'exécution des
canaux du Rhône et à la prompte utilisation
du canal du Midi.
A la fin de la séance, des récompenses con-
sistant en un rappel de médaille d'or, 31 mé-
dailles de vermeil avec ou sans prime de 150,
190 et 75 francs et 14 médailles d'argent, ont
été décernées aux instituteurs des départe-
ments qui en ont été jugés dignes par j£urs
ouvrages ou leur enseignement agricole.
«̃ i »
LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE COMMERCIALE
La S|» été de géographie commerciale a tenu
ht?:- o^.»-, 184, boulevard Saint-Germain, son
assemblée générale de l'année 1903. M. Octave
Noëis présidait; à ses côtés avaient pris place
MM. Gaathiot, P. Doumer, Marcel Monnier,
Vidal- Lablache, Pierre Léontieff, etc.. etc.
Le président a fait savoir que M. Chevallier,
chef de la mission scientifique du Soudan, ve-
nait de nouer des relations amicales avec le
cheik El-Noussi, l'assassin de Crampel.
M. Dunan a lu les rapports sommaires de la
Commission des prix de 1903, qui ont été solen-
nellement remis aux lauréats ou à leurs repré-
sentants. Voici d'ailleurs ce palmarès
M. Branhes (Méd. Berge); M. de Martonua (U&é.
GaufWot): M. P. Labbé (Méd Dupleix); M. P. Domner
(Méd Dnpleii) M. E. Baillaud (Méd. Caillé); M. Sté-
phan (Méd. Crevaux) M. Eug. Gallois ( Méd. La Pé-
roase)- M. K. Doutté (Méd. Dewoa); MM. Sngoulvent
et Vigneraa (Méd. Presse coloniale) MM. Sisson et
Caustfer (Méd. de la Chambre syndicale des négo-
clants commissionnaires); MM. Clozel, Huguenin et de
Wildeman (Med. de la Société); M. H. Cordier (Méd.
Castonnet des Fossea).
LA « CROIXJLLUSTRÊE »
SOMMAIRE DU NUMERO DU 22 MARS
Cœur de père, roman de Roger des Founikls, avec
illustration de Jordic. Bon mot. Un recordman
de l'horlogerie et la repopulation un vétéran de
l'horlogerie, M. Mathey Junod, à La Cliaux-de-Fonds,
grande photographie. Poignée d'histoires.
Souvenirs d'hier, nouvelle de RENÉ <1aell. La
mode par Mme MARGUERITE DE Saint-Gemès.
Jeux d'esprit, par Félix Jean. Les naufrages,
d après le tableau de Cabrero Canto.
Mais Hector tint bon. Il déclara sans am-
bages que son choix était fait, qu'il se sen.
tait l'attrait de l'état militaire et qu'il allait
travailler pour entrer à Saint-Cyr.
Cette déclaration tomba comme une lame
de plomb sur le cœur de Cornélie. Hector
soldai! Hector à la caserne! Décidément,
son fils lui échappait tout à fait. Mais rien,
ni prières ni menacer n'eurent de prise sur
la volonté très arrêtée d'Hector. D ailleurs,
si sa mère le contredisait, son père l'approu-
vait tout bas.
En effet, lorsque Jean apprit la détermi-
nation de son fils, il lui donna, en l'absence
de sa femme, les plus chauds encoura-
gements.
Le pauvre père ne verrait plus son fils
que rarement. Il resterait seul, vis-à-vis de
Cornélie, à ce foyer sans joie, sans intérêt,
sans affection, ou il ne trouvait que la paix
relative du plus faible qui oède au plus fort,
par nécessité plutôt que par raison. Mais
Jean n'était pas égoïste et ses regrets per-
sonnels ne devaient pas influencer ses appré-
ciations.
Il songea que son flls, en suivant son I
attrait, en serait plus heureux. La discipline
militaire assouplirait son caractère un peu
entier, un peu-autoritaire. Il donnerait à sa
patrie, comme son grand-père de Doumille,
les forces vives de sa nature robuste et
l'ardeur de ses vingt ans. Jean trouvait que
son fils aurait pu plus mal choisir. Il l'ap-
plaudissait tout bas et se sentait même très
fier de voir revivre dans ce flls unique les
vieilles traditions militaires de sa race.
Anssi, fort de cette approbatioa pater- f
nelle, Hector travailla avec persévérance et
fut admis avec une note élogieuse à cettç i
célèbre Ecole militaire. |
A LA GEUtiffl BELGE
{0e Mtr» correspondant partioulieft
Bruxelles. le 17 mars.
L'Interpellation
sur les Congrégations françaises
M. Crombez, député libéral progressiste de
Tournai, a interpellé aujourd'hui mardi le mi-
nistre de la Justice sur l'inapplication de la loi
des étrangers aux cohgrèganistes français.
Il y avait chambrée pleine et beaucoup de
monde dans les tribunes, notamment dans la
tribune diplomatique.
Les curieux ont dû regretter d'être venus car
l'interpellateur a été piteux; il s'est contenté de
ressasser les injures et les calomnies qui ont
traîné et traînent encore dans la presse anticlé-
ricale de France et dans les exposés de motifs et
autres documents parlementaires de M.Combes.
On ne pouvait attendre mieux de ce politicien
de meeting qui s'est éduqué et instruit et l'on
imagine de quelle façon! sur les hippodromes
et dans les écuries de courses. Dans une lettre
antérieure, j'ai, du reste, dit que ce jockey par-
lementaire ne s'était mis en avant que poussé
par certains socialistes, anticléricaux furieux,
qui n'aiment guère de se mêler directement
dans cette question, car elle compromet trop
les principes de liberté et d'hospitalité auxquels
les Belges sont attachés avant tout.
L'inapplication de la toi des étrangers n'a été
qu'un prétexte pour M. Crombez. Après avoir
glissé sur la prétendue négligence que mettent
les religieux français, réfugiés en Belgique, à
se faire inscrire aux services cie l'état-civil, il
s'est lancé dans d'interminables statistiques
sur le nombre des religieux immigrés.
A la suite de la loi du 1" juillet 1901, 3 770 éta-
blissements congréganistes français so sont
dissous volontairement après une mise en
demeure du gouvernement. D'autre part, 454 éta-
blissements ont été dissous par six décrets
successifs, soit au total 3224 établissements
fermés. Or, on peut compter une moyenne de
12 religieux par établissement par conséquent,
38688 religieux ont quitté le sol français dont
beaucoup sont venus s'installer en Belgique.
La République, pour qui j'ai une très vive
sympathie, a dit l'interpellateur, nous a fait là
un bien vilain cadeau 1 Ces Congrégations rui-
neront notre enseignement officiel, feront la
guerre à nos institutions et compromettront
notre neutralité en faisant la guerre au gou-
vernement français.
La Belgique compte assez de couvents
en 1890, il y en avait déjà 2221.
L'interpellateur a ensuite accusé le gouver-
nement de favoriser l' « invasion noire ».
Le 34 octobre 1901, une circulaire de M. de
Trooz, ministre de l'Instruction publique, a sti-
pulé que les étrangers qui dirigent des éooles
gardiennes peuvent réclamer des subsides de
l'Etat.
M. Dofranc (radical). C'est contraire à la loi 1
M. Butl (radical). Le gouvernement a le
fanatisme monastique I
M. Rsnkin (catholique). Et vous, c'est le
fanatisme maçonnique qui vous guide t
Une série d'incidents tumultueux furent la
conséquence de cette escarmouche. M. Crombez
ayant parlé du « rôle néfaste et immoral des
Congrégations », des socialistes, notamment
les citoyens Demblon et Furnémont, jetèrent
dans la mêlée le nom de saint Alphonse de
Liguori. Aussitôt, plusieurs députés catholiques
intervinrent
M. CARTON DE Wiart (catholique). C'est ça!
Encore le faux Grossmann I
M. Demblon. Grossmann a dit la vérité I
M. Delporte (catholique). Et quand on
vous a invité à le défendre dans un meeting
contradictoire, vous vous êtes sauvé (Rires.)
Naturellement, l'interpellateur en est venu à
parler de l'affaire du Bon-Pasteur de Nancy.
Partout, a-t-il dit, les Soeurs du Bon-Pas-
teur exploitent le travail des enfants. Or, il y a
des Congrégations du Bon-Pasteur en Belgique,
et le gouvernement lui confie des enfants 1
C'est infâmet. Toutes les Congrégations sont
du reste des exploitations 1 Il y a notamment
les Salésiens qui sont des modèles du genre!
M. Daixemagne (catholique). C'est faux 1
Lisez M. Leroy-Beaulieu I
M. Carton DE Wiaht. Les Salésiens sont
des modèles de charité!
M. Dallkmaqnb. Venez voir leur établisse-
ment de Liège. Vous serez édifié!
M. PETIT (catholique). C'est si évident que
des administrations communales socialistes et
libérales demandent à y envoyer leurs enfants
pauvres (Applaudissements à droite.)
M. Renkin. La gauche approuve donc la
politique de proscription de M. Combes! Nous
en prenons acta! Le citoyen Furnémont a du
reste envoyé une adresse de félicitations a
M. Combes! (Tumulte.1
M.Furného.n r. Nous sommes pour la liberté) 1
M. Renkin. On le voit bien (Rires et ap-
plaudissements à droite.)
Parlant des autres Congrégations françaises,
'interpellateur en vient aux Assomptionistes,
renouvelant contre eux les assertions maintes
fois réfutées
« Le Figaro (?) les a critiqués en leur repro-
chant de faire figurer en tête de la Croix
l'image du Christ. Les Assomptionistes pos-
sèdent un navire, la nef du Salut, qui trans-
porte les pèlerins en Terre Sainte ils ont aussi
organisé des Alumnats, sorte de Séminaires.
D'après le P. Ignace, les Assomptionistes
seraient très. pauvres. Or, il a été établi qu
Après les trois années réglementaires, il
en sortit sous-lieutenant, et, au grand déses-
poir de Mme de Doutante, qui se consolait
mal des succès d'Hector, parce qu'ils le
mettaient à même de voler de ses propres
ailes, il fut envoyé en garnison à Nantes.
De rares congés ramenaient de temps à
autre le jeune officier dans sa famille. Le
service n'avait pas nui au développement
physique et moral d'Hector de Doumille.
C'était un beau militaire, fort, gai et bien
portant, à la tournure élégante, a la mous-
tache finement ciréie, sur le bras duquel sa
mère s'appuyait avec orgueil, tout en déplo-
rant l'aberration d'esprit d'un garçon riche
et fils unique, qui aurait pu se contenter
d'une année de volontariat et qui avait em-
brassé, de gaieté de cœur, les devoirs, les
périls et les corvées du métier de soldat.
Celui-ci, du reste, ne regrettait pas son
choix. Il se plaisait à Nantes, était bien vu
de ses chefs, aimé de ses camarades, et
était reçu dans la meilleure société nan-
taise.
Exempt d'ambition, exact au service,
Hector attendait patiemment l'occasion d'un
avancement et, en attendant, passait pour le
plus intrépide valseur de la garnison. Les
salons se disputaient le joli lieutenant, ce
qui ne laissait pas parfois d'inquiéter légè-
rement Mme de Doumille, car pour conser-
ver autant que faire se pouvait un peu de
son omnipotence, elle avait imaginé cet
hiver-là de se choisir une bru.
Elle la voulait sur le modèle du cousin
Jean, son mari. Une bonne petite nature,
effacée timide, docile par tempérament,
ayan t une sainte frayeur de sa belle-mère et
disposé à se laisser guider. Mais, tout en
ber«hant ce phénix, elle craignait un peu
lous fortune immobilière ae ohlffre par mil-
lions (?>» »
En terminant, l'interpellateur a dit:
Les Congrégations constituent un péril
social. Que fera le gouvernement? Rien, sans
doute, car il est rivé aux religieux 1
M. Vanden Heuvkl, ministre de la Justice, a
commencé son discours qu'il continuera mardi
prochain.
En Belgique, a-t-il dit, tous Ieg citoyens
sont libres, qu'ils soient religieux ou non. Le
gouvernement entend donc se montrer aussi
impartial et aussi hospitalier pour tous les
étrangers qu'ils soient ou non congréganistes.
Du moment que les étrangers respectent la
Constitution et les lois. le gouvernement n'a à
prendre contre eux aucune mesure, et il n'en
prendra pas. (Applaudissements à droite.)
Parlant de la Congrégation du Bon-Pasteur,
l'honorable ministre déclare qu'il n'a pas à s'oc-
cuper de ce qui s'est passé à Nancy. En Bel-
gique, les Sœurs de cette Congrégation sont
dignes d» tous éloges. M. Crombez a donc com-
mis une mauvaise action en leur adressant des
reproches. (Très bien! à droite.)
La séance a ensuite été levée.
A l'Etranger
Turquie, Macédoine et Bulgarie
ENCORE UNE RENCONTRE
Le Tim.es publie des dépêches de Sofia annon-
çant qu'une rencontre entre des troupes turques
et une bande d'insurgés macédoniens a eu lieu
àMelnik. La bande a été cernée, mais elle a
réussi à s'enfuir en ne perdant qu'un homme.
Les Turcs auraient perdu trois tués et plusieurs
blessés.
LA CRISE EN BULGARE
La crise continue en Bulgarie, et on ne voit
pas du tout comment elle aura une solution.
Donner le portefeuille de la Guerre à un civil
serait inacceptable pour l'armée. D'autre part,
on ne peut paR le donner à un officier de rang
inférieur. Le général Poprikoff a fait partie de
plusieurs ministères. Il a la confiance du prince
Ferdinand, mais il persiste à maintenir sa
démission.
Allemagne
L'EMPEREUR A L* COUR OE SkXG
Guillaume II a visité hier le roi de Saxe. Il a
été reçu à la gare do Dresde par le roi en per-
sonne et par le prince Jean Georges, accom-
pagnés des hauts fonctionnaires oivils et mili-
taires.
Les deux souverains ont traversé la ville dans
une voiture à quatre chevaux.
La visite a été très cordiale. Il y a eu un
dîner de gala. Le roi a porté un toast à l'empe-
reur, l'a remercié de sa visite qui lui est pré-
cieuse à une époque douloureuse peur sa
famille.
L'empereur a répondu en disant qu'il regret-
tait les épreuves subies ces temps derniers par
la famille royale. Il a dit ses sympathies pour
le peuple saxon et exprimé le veau de voir raf-
fermie la santé du roi.
UN RESCRIT DU ROI OE SAXE
Le même jour, le Journal de Dresde publiait
un rescrit du roi de Saxe « à son peuple ». Le
souverain y annonçait son prochain départ
pour le Midi où il va rétablir sa santé. Il re-
mercie son peuple des marques de sympathie
qu'il lui a données « à l'occasion de la grave
infortune qui est venue fondre sur lui et sur sa
famille ». Il ajoute que « ces déplorables et
douloureux événements n'ont ioi pour cause
que la passion effrénée d'une femme dont la
chute était secrètement accomplie depuis long-
temps ».
Russie
MORT DU MINISTRE DE LA MARINE
Le vice-amiral Tyrtoff, ministre de la Marine,
est mort à Saint-Pétersbourg d'une attaque
d'apoplexie.
Angleterre
LE BUDGET DE LA MARINE
M. Labouchère proposait une réduction im-
portante de 373 800 livres, c'est-à-dire de près
de 10 millions. Cette réduction a été repoussée
par 252 voix contre 27.
Le prince de Galles assistait à la séance.
Plusieurs orateurs ont soutenu que les dé
penses de la marine étaient beaucoup trop
fortes et hors de proportion avec les besoins.
Néanmoins, la Chambre a voté aussi par
252 voix contre Ï7 le crédit de 6312 800 livres
sterling (soit près de 158 millions de francs)
pour la solde de la marine.
LE VOYAGE DU ROI
Une dépêche de Portsmouth assure que le roi
Edouard s'embarquera pour Lisbonnele28 mars.
Portugal
LES TROUBLES DE COIMBRE
Ils ne se sont pas aggravés. Mais l'Université
est toujours fermée. L'état de siège est toujours
appliqué. Le commerce et l'industrie sont ar-
rêtés.
Cependant, le gouvernement ajourne la per-
ception de l'impôt du timbre (cause dos dé-
sordres) jusqu'à la fin du mois de mars.
Uruguay
LA RÉVOLUTION
Une dépêche de Montevideo annonçait hier
soir (à nos Dernières Nouvelles) qu'une révolu-
tion venait d'éclater dans la république de
l'Uruguay, Voici des détails
Six départements sont en pleine insurrection.
Les fils télégraphiques sont coupés, les voies
ferrées sont interceptées. Les rebelles se sont
emparés des caisses publiques. 2 000 insurgés
tiennent la campagne.
La révolte parait fort sérieuse. Elle se produit
au moment du changement de la présidence.
que son fils, devançant le choix matersel,
ne vint lui dire un beau matin qu'il voulait
en effet prendre femme et qu'il avait trouvé
tout seul.
Aussi, à chaque entrevue, multipliait-elle
les -questions.
Elle interrogeait le jeune homme sur ses
relations de salon, sur les jeunes personnes
rencontrées dans le monde, sur les familles
importantes de la vMle qui tenaient un train
de maison et faisaient si souvent danser les
officiers de la garnison? Hector répondait à
cet interrogatoire avec sa franchise ordi-
naire. Il y mettait si peu de réticence et tant
de bonhomie que sa mère finissait par avoir
sur 'ce pokit un calme relatif. Ce grand
garçon était un grand enfant, qui n'aimait
encore que la valse et qu'elle marierait pro-
chainement, espérait-elle, sans qu'il eût à
faire d'objections.
Cette douce quiétude ne devait pas durer.
Dans le courant du mois de janvier,
Hector, qui avait obtenu un congé de huit
jours, racontait un soir à sa mère que, ta
veille de son départ de Nantes. il avait reçu
une invitation pour un grand bal costumé
donné par un fonctionnaire nouvellement
installé.
Et tu iras sans doute? demanda
Mme de Doumilte négligemment.
J'en avais d'abord l'intention; et puis,
j'ai changé d'idée.
Pourquoi donc?
Mon Dieu on se lasse de tout, fit-il en
regardant le plafond pour éviter le regard
scrutateur de sa mère. J'ai trop dansé depuis
quelque temps, et je t'avouerai que je pré-
tére maintenant passer tranquillement ma
soirée au oerele des officiers, vis-à-vis d'un
journal ou d'une queue de billard. C'est vsai-
Le gouvernement et l'armée sont en plein dé-
Mtrroi. On attribue là révolution à diverses me-
surés prises parle nouveau président.
Les opérations de Bourse sont suspendues.
L'état de siège va être proclamé. De nom-
breuses arrestations ont été faites.
Cependant, jusqu'iol tout est calme à Monte-
video.
Etats-Unis
LE CANAL DE PANAMA
Le Sénat des Etats-Unis a ratifié le traité
avec la Colombie au sujet du canal de Panama,
par 73 voix contre 5. Le traité est ratifié pure-
ment et simplement en sa forme première
sans aucune modification.
Le Sénat a repoussé deux amendements
demandant, l'un que le traité soit soumis à la
France, l'autre, qu'une bande de territoire, le
long du futur canal soit concédé à perpétuité
aux Etats-Unis.
LA MER MORTE
On lit dans le Pèlerin
Les journaux ont annoncé que la mer Morte
baissait et que, bientôt, elle ne serait plus
qu'une salière vide et desséchée. Or, une
lettre des étudiants Assomptionistes de Notre-
Dame de France, qui viennent de faire une
course archéologique sur les rives de la mer
Morte, nous apprend qu'elle grossit, ce qui, du
reste, est habituel apres l'hiver, où les torrents
lui donnent A boire surabondamment. Ils
ont, d'ailleurs, rapporté une nouvelle inscription
de « milliaire » ex beaucoup de silex taillés,
plus beaux et coucluants que ceux trouvés
dans la région, pour démontrer l'emploi des
outils de pierre autrefois.
Allant à l'aventure
J'ai rencontré trois hommes
A mauvaise figure
Etiez..vous un des trois?
Le premier était très pâle, il faisait peine à
voir tellement paraissait souffrir. En passant
près de lui on entendait distinctement sa res-
piration haletante. La sueur perlait à son front.
Il était maigri, voûté et bien qu'il fût certaine-
ment jeune encore, il paraissait déjà un vieil-
lard. Il comprimait souvent sa tête dans ses
mains. C'était un anémique.
Le second marchait péniblement, appuyé sur
deux cannes, ses jambes avaient les articula-
tions raidies, ses mains étaient noueuses
comme le dessin ci-dessus l'indique. Les dou-
leurs lui arrachaient parfois des cris. Sur son
visage on lisait une immense souffrance. Il
souffrait de rhumatismes.
Le troisième en8n était complètement con-
gestionné, il ne pouvait tenir en place, il s'agi-
tait, allait respirer l'air frais du dehors, puis
revenait, était pris de crises de bâillements. Il
portait souvent la main à son estomac et buvait
fréquemment de grands verres d'eau. Il se plai-
gnait de l'estomac et paraissait souffrir aussi
eau coup.
Si vous étiez un des trois, sachez que les
pilules Pink guérissent d'une façon certaine
l'anémie, les maux d'estomac, le rhumatisme.
Preuves nouvelles à ajouter aux si nombreuses
déjà publiées:
Lettre de Mlle Léonie Vosgien, repasseuse,
41, rue Gambetta, Reims.
« J'étais anémique et depuis quatre ans,
j'avais essaye vainement de me guérir. Un
jour M. Millet, le pharmacien bien connu,
m'a conseillé les pilules Pink, j'ai suivi son
conseil et, grâce aux pilules Pink, j'ai été
guerie. »
Lettre de M. Jean-Auguste Labbé, facteur
des postes et télegraphes à Gannat (Allier),
« J'ai longtemps souffert de l'estomac. Je
vomissais souvent et j'étais très sujet aux
migraines et aux bourdonnements d'oreilles.
Mon médecin me conseilla les pilules Pink
et ce fut par elles ue .je fus guéri, après
quinze mots de souffrances. »
Lettre de Mlle Blanche Boudeville, 106, rue
Notre-Dame, à Troyès.
« Pendant vingt-sept mois, j'ai souffert de
rhumatismes articulaires. Plusieurs trai-
tements n'ayant pas réussi, un pharmacien
me conseilla les pilules Pink. Ces pilules
m'ont guérie de mes rhumatismes et ont
amélioré considérablement mon état géné-
ral. »
LES PILULES PINK
sont indispensables à tous. C'est unremède
de famille qu'il faut toujours avoir à sa
portée. Aux premiers symptômes on pren-
dra les pilules Pink et on arrêtera la ma-
ladie. Si on la néglige on ne peut pas pré-
voir jusqu'où ira sa gravité. Le traitement
est simple, facile, peu coûteux, efficace et
permet de se débarrasser des affections
suivantes anémie, chlorose, neurasthénie,
maux d'estomac, rhumatismes, irrégula-
rités des femmes, conséquences du surme-
nage physique et mental, maladies ner-
veuses suites de l'influenza. Elles sont en
vente dans toutes les pharmacies et ttsz
Gablin et C'«, pharmacien, 23, rue Ballu,
Paris. 3 fr. 50 la botte, 17 fr. 60 les
6 bottes, franco.
ment plus amusant et surtout plus reposant
que de conduire un cotillon.
C'est possible, fit Mme de Doumille
devenue subitement inquiète. Mals c'est au
cercle, dans ces sociétés uniquement com-
posées d'hommes que les jeunes gens
perdent le ton de la bonne compagnie. Pour
mon compte, Hector, j'aime beaucoup mieux
te savoir au bal qu'au café!
N'aie pas peur, flt le jeune homme en
riant. Le café ne me voit guère. A Nantes,
la bonne société n'est pas difficile à trouver.
Quand j'ai besoin de distractions, je traverse
la rue et je vais deux ou trois fois par
semaine passer ma soirée chez le colonel.
A cette ouverture, Mme de Doumille
dressa l'oreille.
Le colonel? Quel colonel? 't
.Celui de mon régiment, parbleu! Il m'a
pris en amitié, le brave homme. Il est char-
mant d'ailleurs et je suis très fier de son
accueil. Depuis l'hiver dernier, je suis reçu
chez lui comme à la maison; sans compter
que lorsqu'il s'agira de mon avancement, sa
protection ne me nuira pas.
Ah vraiment! fit Oarnélie d'un air pincé.
Et ce brave homme de colonel est, comme
toi, un casanier qui se confine dans sa
chambre ? Y
C'est un homme d'un certain âge, qui
n'aime plus à sortir le soir. Je le comprends,
d'ailleurs. Il est fort bien chez lui et sa
femme.
Ah 1 il est marié interrompit brusque-
ment Mme de Doumille, père de famille,
sans doute? 'f
Hector se sentit rougir, comme quelqu'un
3ui, en parlant trop, vient de s'embarquer
dans une explication orageuse. Mais il prit
vite soa parti.
Lettres Hnfletm
(De notre correspondant particulier)
Londres, le 17 mars.
L'ELECTION DE WOOLWICH
La réaction libérale, dohtje vous signalais les
symptômes dans les dernières élections par-
tielles, a pris un développement considérable,
et acquiert tous les jours des forces nouvelles.
Ce qui vient de se passer à Woolwich, mer.
credi dernier, est une véritable révolution. ÀuX
élections de 1895, le candidat tory avait obtenu
une majorité de plus de 2000 voix, si bien qu'ea
1900 les libéraux n'avaient pas cru devoir dis-
puter ce siège; l'amiral lord Charles Baresford
s'était assis dessus comme sur son banc de
quart. Puis, voici que ce brillant marin est
appelé au commandement de l'escadre de fw
Manche, et les libéraux, à qui !« résultat de
l'élection récente de Leeds a mis du cœur ait
ventre, se décident ù rechercher sa succession.
Le succès a couronné leur audace, car leur
candidat, M. Crooks, l'a emporté de plus de
3 000 voix sur son concurrent unioniste,
M. Drage.
Quel soumet sur la joue du gouvernekneoH
quel complément du pitoyable fiasco de M. Cham
berlain dont ses admirateurs cherchent & faire
un brillant succès! Pourtant, faut-H le dire? A
ne saurais me réjouir du triomphe des libé-
raux. Il vient trop tard et il vient trop tôt.
Il vient trop tard, parce que la guerre sud-
africaine est terminée et qu'il ne peut plus
empêcher cet abominable attentat; il vient
trop tôt, parce que le Parement aura à voter
des lois sur l'enseignement primaire dans le
comté de Londres, sur l'enseignement supé-
rieur en Irlande, et que les libéraux poussent
l'hostilité au régime confessionnel le se«ï
qui satisfasse les catholiques jusqu'au fana-
tisme.
LA CRISE DANS L'ÉGLISE ANGLICANE
Les débats qui ont eu lieu vendredi daas la
Chambre des Communes indiquent que la crise
que traverse depuis quelques années l'Eglise
anglicane est arrivée à l'état aigu, et que le
dénouement ne saurait tarder à se produire.
Déjà les masques sont tombés.
La lutte n'est plus entre la Basse Eglise et la
Haute Eglise, entre le parti « évangéiique » et
le parti ritualiste; elle se livre entre les pro-
testants et les catholiques ou plutôt les pseudo.
catholiques.
Pansuneréeenteréuniondenon-conformistes,
l'un des plus considérables d'entre eux, M. Bip-
rell, disait que les anglicans venaient enfin de
s'apercevoir que leur Eglise contenait un « le.
vain catholique ».
« Quant à nous, poursuivit-H, il y a longtemps
que nous avons fait cette découverte, et voifèc
pourquoi nous ne voulons rien avoir de com-
mun avec l'établissement anglican, »
Nonobstant le « levain catholique » qu'eue
renferme, l'Eglise anglicane, telle qu'elle est
établie par la loi, est bien protestante. Son chef
visible, le roi d'Angleterre, déclare à son avè-
nement, en termes plus blessants qu'il n'est
nécessaire, que la présence réelle et les autre*
dogmes de la foi catholique sont des supersti-
tions abominables. Malgré cette déoiaration si
précise, les gens qui forment le parti de la
Haute Eglise, les ritualistes, persistent a pro-
fesser ces doctrines que le chef de leur Eglisa
flétrit comme superstitieuses. Que dis-je Ils
se proclament catholiques, les seuls catholiques
en Angleterre ou, pour me servir de lea*'
expression. « la branche de l'Eglise catho-
lique plantée dans le sol anglais ». Quant à
nous, « catholiques romains », ils nous appellent
dédaigneusement les membres de la « mission
italienne » dans la Grande-Bretagne.
Evidemment cet état de choses, faux a tous
les points de vue, ne saurait se prolonger. Les
« protestants » sont décidés à en finir. A cet
effet. l'un d'eux, M. Austin Taylor, a présent*
avant-hier un projet de loi sur la discipline de
l'Eglise, que l'on désigne sous le nom de « bill
de Liverpool » parce que son auteur représente
cette ville au Parlement.
L'objet de ce bill est de permettre à tout
laïque de traduire devant les tribunaux ecclé-
siastiques les ministres du culte qui se livrent
à des « pratiques illégales », lisez l'usage de
l'encens, des cierges, des ornements tels que
chasubles, aubes, dalmatiques, eto. Jusqu'ici
l'autorisation das évêques anglicans était né-
cessaire pour procéder à ces poursuites. Le
lOlVAW l\ît PfflSPft S« méfier
SAVUfl DU OUfUiU du contrefaçon».
CHEVEUX CXAIBSEMÊS allong
bénédictins du Mont-Majella qui arrête aussi
î chute et retarde la décoloration. 6 fr. i»
lacon, f" mandat 6 fr. 85, i l'administrateur
N>ttef*35. pus du Quatre-Septembre, àî'asia»
RgfKffffTC9nHrcff3F[f3Tl est celle
luîihiili'ltif il -M_3A?!XiIjAz3lILI qui aune
étiquette jaune avec ecusson rouge. Il est faciî»
d'éviter les substitutions en exigeant chez les
pharmaciens la véritable source purgative d»
Rubinat-Lloraoh
îipuitisa uiTtrsdln de P»fU M». GMKK MNIUJ Kl
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qui moUra à Totae ditposiiion et à très boa compte des rjnro-
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Oui, dit-il bravement. Père de famille,
d'une toute petite famille, par exemple. Le
colonel a une fille unique, Mlle Suzanne,
qui passe avec raison pour une des plus
charmantes jeunes personnes de la société
nantaise. Elle a une voix d'or cette jeua»
fille. J'aime beaucoup la musique; le colonel
aussi, et elle nous donne, à nous deux, pro-
fanes, des concerts que plus d'un artiste
nous envierait.
Mme de Doumille fronça. le sourcil et dis-
simula mal un air de mécontentement.
En effet, dit-elle, c'est très agréable. Seu-
lement, je me permettrai de te faire observer
que l'on pourrait faire des remarques déso-
bligeantes sur ton assiduité dans cette
maison.
Désobligeantes ? J« voudrais bien
savoir qui aurait le toupet d'y trouver h
redire, fit Hector en se cabrant. Le colonel
m'aime, j'aime le colonel, il m'invite, j'ao-
cepte. Sa femme etsafllle m'accueillent aima-
blement. Quel est le mauvais plaisant capable
de faire là-dessus la plus petite remarquât
En tous.cas, celui-là serait le mal venu et
c'est à moi qu'il aurait affaire.
Et Hector mettait, avec un pfeate énar-
gique et des yeux courroucés, la main sur
la garde de son épée, comme pour préparer
une passe savante, destinée à pourfendre un
adversaire imaginaire.
Allons! calme-toi. Ce que je te dis .&>
c'est par prudence et pour prévenir des
dll-on. toujours préjudiciables à la réputa-
tion d'une jeune fille. Tu devrais savoir
qu'un visiteur tron assidu passe bien vn0
aux yeux du moiRftau rang de prétendaa*.
(A suivre)
(.4 su4vre) H. i. Îosépmâ.
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