Titre : La Croix
Auteur : Groupe Bayard. Auteur du texte
Éditeur : La Croix (Paris)
Date d'édition : 1900-12-27
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 décembre 1900 27 décembre 1900
Description : 1900/12/27 (Numéro 5430). 1900/12/27 (Numéro 5430).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
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Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
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Identifiant : ark:/12148/bpt6k219290t
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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saints, les Contemporains et les Questions actuelles.
ADVENIAT REGNUM TUUM
'RESMMi~.SS~Si~~
IA JOURNÉE
£>AÏ}IS, LtE 26 DÉCEJVIBHE 1900
Les deux séances d'aujourd'hui à la
Chambre sont consacrées au budget
de la Guerre.
Sur une proposition de suppression
des aumôniers dans les Ecoles mili-
taire.»!, le ministre de la Guerre rend
hommage au patriotisme et au dévoue-
ment de ces aumôniers.
X
Le Sénat, dans sa séance de lundi, a
voté, par 194 voix contre 10, le projet
de loi sur l'amnistie tel que l'avait mc-
diflé la Chambre.
M. de Lamarzelle a fait entendre
une éloquente protestation contre
l'« amnistie de combat ».
X
Nous donnons le texte de la loi
d'amnistie.
X
Le commandant Cuignet a reçu hier
au Mont-Valérien la visite de sa femme
et celle de son avocat. Le comman-
dant a demandé au ministre de la
Guerre la communication de dossiers
importants pour préparer sa défense
devant le Conseil d'enquête.
X
Le ministre de la Guerre est allé
hier, à Beaune, présider un banquet.
Il s'est déclaré ministre de la défense
républicaine et a annoncé que rien ne
l'arrêterait dans l'œuvre qu'il a entre-
prise.
X
L'activité des Boers est toujours
grande dans la colonie du Cap. Lord
Kitchener s'est rendu en toute hâte à
De Aar, ville importante de la colonie,
afin d'organiser la résistance, et mal-
gré les dépêches rassurantes qu'il en-
voie à Londres, il ne peut dissimuler
le danger de sa situation.
On annonce que 1500 colons hollan-
dais se sont joints aux commandos
boers.
X
Les ministres étrangers à Pékin ont
remis le 24 décembre, au prince
Tcheng, la note conjointe qui sera
transmise à l'empereur de Chine.
Les Allemands se sont emparés du
club de Pékin.
On annonce que vingt chrétiens ont
été massacrés à 35 milles de la ca-
pitale.
X
La fête de Noël à Paris a été excep-
tionnellement édifiante, soit pendant
la nuit, soit aux offices du jour. On
dirait que la majorité du peuple chré-
tien a voulu, par les manifestations
de sa foi religieuse et par son empres-
sement à remplir nos églises, protester
de son attachement à ses croyances, si
outragées et si menacées par une poi-
gnée d'audacieux sectaires.
LE « NOTRE-DAME DE SALUT»
On nous commnnique ce télégramme
Saïgon, le 25 décembre.
Partons samedi de Saïgon pour Marseille.
Tout va bien à bord.
Commandant Pillard.
La Nef, après sa charitable mission, vient
se mettre a, Marseille à la disposition du
Pèlerinage do Pénitence en Terre Sainte et
en Egypte; selonsa coutume, ce Pèlerinage
s'embarquera aussitôt après Pâques.
DEBIIÈRESJIÏÏYELLES
=–P~R~TM~RES Eu S01R
CHAJWÊ~E DES DÉPUTÉS
Séance du mercredi 26 décembre (soir)
Présidence de M. Mesureur.
L'élection de M. Vallée à Saint-Pol est va-
lidée, puis on adopte sans débat divers projets
d'intérêt local, dont un autorisant la ville d'Ar-
bois (Jura) à établir une taxe sur les pianos en
remplacement des droits d'octroi supprimés
pour les boissons hygiéniques.
Sont également adoptés un projet portant
approbation de la convention commerciale
entre la France et la République de Haïti, et
un autre ouvrant un crédit de 9000 francs au
budget des Affaires étrangères pour les obsèques
de M. Canevaro, ministre du Pérou à Paris,
victime de la catastrophe du Sud-Express.
On revient ensuite au
BUDGET DE LA GUERRE
Le président fait d'abord connaître le résul-
tat du pointage de ce matin sur l'article relatif
aux pensions proportionnelles des officiers la
̃disjonction est votée par 232 voix contre 213.
Sur le chapitre 11 (Etat major général),
l' mirai Riounier présente au sujet du Conseil
supérieur de la guerre des observations que les
socialistes ministériels s'empressent d'étouffer,
comme toujours, sous leurs cris, parce que
l'honorable orateur y fait, trop justement, le
procès des actes d'arbitraire autoritarisme de
feur idole, le général André.
Au chapitre 13 et 14 (Ecoles mililaires) les ci-
tovensRenouetDejeante proposent une réduc-
tiôa de 8109 francs pour la suppression desindem-
nitôs aux ministres des diffère nt» cultes, et de
tout achat d'objets pour le culte, des écoles
APRES 30 ANS
Dans quelques jours, l'empire d'Alle-
magne aura rente ans. Est-ce pour
lui l'âge mûr? Ou bien n'est-ce encore
que l'adolescence? Ce qui paraît sur,
c'est que dans cet empire, en apparence
si puissant et si fort, il y a déjà « quelque
chose de pourri », comme dit Hamletdans
le drame de Shakespeare.Des scandales de
toutes sortes s'y étalent scandales d'ordre
privé, scandales de police, scandales
financiers où l'hypocrisie des coupables
n'a d'égale que leur audace.
Ce n'est pas pour nous réjouir que
nous les rappelons. Il est meilleur et plus
utile d'en tirer des leçons.
A notre avis, la race allemande a plus
de vigueur et d'énergie que la race an-
glaise. Et malgré notre qualité « d'enne-
mis héréditaires », nous avons générale-
ment, en France, plus d'estime pour
celle-là que pour celle-ci. Il y c. plus de
noblesse, plus d'élévation morale chez
l'Allemand que chez l'Anglais. Et si le
prince de Bismarck n'avait jSoint créé,
entre la France et l'Allemagne, cet « irré-
parable » dont il ne voulait pas du reste,
mais que lui imposèrent les exigences
militaires de M. de Moltke, il y a long-
temps que le Rhin lui-même ne serait
plus une barrière entre les deux peuples.
Imaginez une paix plus honorable
entre la France et l'Allemagne après la
guerre de 1870, une paix analogue à celle
qui fut conclue, après Sadowa, avec l'Au-
triche, et ne voyez-vous pas la France,
l'Allemagne et la Russie, les trois grands
Etats de l'Europe, devenus, sans conteste,
arbitres souverains, en tant qu'il plaît à
Dieu, des destinées temporelles du monde
entier.
Qui de nous, j'entends ceux qui savent
l'histoire, qui comparent et qui pensent,
qui de nous n'a pas été frappé de la
ténacité merveilleuse avec laquelle le
peuple allemand a préparé, silencieuse-
ment, pendant plus d'un demi-siècle, le
relèvement de sa puissance et la revanche
d'Iéna? Est-ce qu'on doit oublier cette
leçon?
Et puis, soudain, quand a surgi un de
ces hommes qui portait en lui quelque
chose de ces qualités si diverses que
Bossuet avait démêlées autrefois daas
l'âme de Cromwell, toute l'Allemagne
s'est trouvée, avec ses rois, ses princes
et ses légions, debout derrière lui f
Et depuis, l'Allemagne a grandi Et le
monarque qui la gouverne osait dire, il
y a deux ans à peine, qu'il fallait main-
tenant que son empire fût aussi un
« empire mondial ». C'est dans ce des-
sein, qu'il maintient ses armées sur le
pied formidable où le génie des vieux
généraux de son aïeul les ont établies.
Là-bas, on ne touche pas à l'armée. Par-
tout on l'honore et même on la glorifie.
C'est dans ce dessein que les Parlements
votent, presque sans les discuter, les
énormes crédits nécessaires pour créer
une marine de guerre qui portera le
pavillon allemand sur toutes les mers.
L'Empereur rêve, et ne se défend pas
de le dire, une puissance qui s'étendra
de la mer du Nord à l'Adriatique. Il veut
joindre Hambourg à Trieste. Il a dépensé,
en huit ans, près de 6 milliards de marks
pour son armée et pour ses flottes. Il
proclame avec l'emphase qui lui est
habituelle, que ses ambitions de l'Alle-
magne plus grande sont appuyées « sur
le rocher de bronze du peuple allemand ».
Et cependant cet empereur hésite. On
dirait qu'il a peur. Et il refuse de dire un
mot, un mot seulement qui suffirait en
faveur de ces deux petites Républiques
du Sud-Africain qui espéraient en lui et
qu'il avait encouragées à la résistance Et
il fait expliquer par son chancelier, qui
use pour ce faire d'arguments de pré-
toire, pourquoi, dans l'intérêt allemand,
il supporte que l'Angleterre, toujours
avide d'or, se rue de toutes ses forces
militaires préparatoires d'infanterie, de cava-
lerie, d'artillerie et du génie, et à l'orphelinat
Hériot.
Le ministre de la Guerre estime que la
Chambre ayant maintenu dans les divers éta-
blissements publics, y compris les lycées, les
crédits affectés aux aumôniers, il n'y a pas de
raison spéciale pour les supprimer en ce qui
concerne l'armée.
Il tient, d'ailleurs, à rendre hommage à ce
aumôniers de l'armée qui proviennent d'un rff-
crutement spécial, et font preuve d'une fidélité
absolue à leurs devoirs d'état, mais à la
République.
J en ai connu personnellement plusieurs de
très près, notamment l'ancien aumônier de
Vincennes, M. Guyot de Laval, et l'aumônier
actuel de Saint-Cyr, M. Lanusse.
Je tiens à dire bien haut que ce sont là des
hommes d'un dévouement et d'un patriotisme
de tout premier ordre, et j'ajoute qu'il serait à
souhaiter que le loyalisme de tous les officiers
fût égal au leur. (Applaudissements sur divers
bancs.)
La Commission se range à l'avis du ministre
et l'amendement est repoussé.
L'amendement est repoussé par 302 voix
contre 181.
MM. Dejeante et Renou, devant cet échec,
déposent alors un projet de résolution invitant
le gouvernement à laïciser le personnel des
hôpitaux et infirmeries militaires.
M. Lasies.- Entendez-vous par là la sup-
pression des aumôniers ou celle des religieuses
qui soignent les malades?
M. Dejeante. Celle des uns et des autres.
M. Lasies. -Je demande alors à la Chambre
de repousser énergiquement la motion qu'on
lui présente.
Cette motion est, en effet, repoussée par
396 voix contre 303.
On a remarqué pendant le scrutin,. le général
André déposer i>otir ses Collègues du Cabinet
absents des bulletins « contre » l'amendement.
sur deux petits peuples dontla population
tout entière n'est pas d'un demi-million
d'âmes t
Oui, ce souverain si puissant a peur 1
Il sent que plus d'un ver rongeur fait son
œuvre dans ce peuple allemand que sa
fortune a ébloui et que sa prospérité
menace d'amollir. Près de lui, jusque
sur les marches de son trône, il y a des
corrupteurs et des corrompus qui certai-
nement vont être châtiés, mais après qui
d'autres viendront.
Il y a dans cette situation plus d'un
point de ressemblance avec celle dont
nous avons été témoins en France de
1863 à 1870. Pendant ces sept années, qui
n'était jaloux de notre force? qui ne
recherchait notre alliance ?4M. de Bis-
mark lui-même en était inquiet. Et si une
armée de 100000 hommes seulement
avait bordé le Rhin, les armées prus-
siennes ne seraient point allées à Sadowa.
Et pourtant, sous le vernis de notre
puissance, il y avait des germes de déca-
dence et de décomposition. Le ver aussi
nous rongeait. On riait et on chantait. On
se grisait de littérature folle et de musique
enragée. Le luxe était inouï. Les mœurs
publiques s'abaissaient, et jusque sur les
marches du trône il y avait des brasseurs
d'affaires et bientôt même des criminels.
Il ne faut pas oublier ces choses; bien
au contraire, il faut se dire en les médi-
tant que, toujours, d'une certaine façon,
l'histoire, ici ou là, se recommence, que
Dieu a toujours des châtiments en ré-
serve pour les contempteurs de ses lois,
et qu'il lui suffit d'un seul acte de sa
volonté pour abaisser ou élever les
peuples au gré de sa Sagesse et de sa
Justice.
«
GAZETTE DU JOUR
L'ENVAHISSEMENT CLÉRICAL
Parmi les délégués sénatoriaux d'Ille-et-
Vilaine appelés à élire dans quelques se-
maines un sénateur et dont nous n'avons
pas la liste complète, figurent au moins trois
prêtres MM. le chanoine Crosnier, curé de
Saint-M'Hervé; l'abbé Desrées, curé-doyen
du Grand-Fougeray, et l'abbé Desbois, curé
d'Izé.
A quand un bon projet de loi pour inter-
dire aux Conseils municipaux de faire des
choix aussi provocateurs ?
VOLTAIRE EN BICYCLETTE
La crainte de se voir réduire en cendre
dans un incendie, faute de ne pouvoir fuir
assez rapidement, vient de faire de Voltaire
un adepte de la bicyclette.
En effet, l'architecte de la Comédie-Fran-
çaise où se trouve la statue de l'homme
« au hideux sourire», par le sculpteur Hou-
don, a fait construire dans l'intérieur du
socle, une sorte d'automobile, dont les roues
sont, paraît-il, d'une force en même temps
que d'un moelleux extraordinaire. Le
maniement en est si facile qu'un enfam
même pourrait la faire mouvoir.
Au premier signal d'un incendie, Vol-
taire pédalera loin des flammes.
Oh rit beaucoup de ce Voltaire en bicy-
clette, et Voltaire qui s'est moqué de tout
ne peut le trouver mauvais.
Il paraît qu'ils n'en ont pas en Angle-
terre car tout le gui des Christmas vient
des environs de Rouen et de tous les coins
de la Normandie et de la Bretagne.
Le port de Rouen en a transporté, à lui
tout seul, environ 5ooo kilogrammes dans
l'espace d'une huitaine de jours par les
bateaux de la Compagnie maritime de la
Seine et par ceux de la ligne de Rouen à
Goole.
A Londres, une belle branche de gui se
vend couramment 12 à i5 francs.
La tradition du gui s'est aussi conservée
dans quelques provinces en France, et à
Paris, depuis quelques années, la branche
verte aux baies blanches est très en faveur.
x– -se- En fait de charité, il n'y a encore de
solide et de bon teint que la charité chrétienne.
(F. COPPÉE.)
SÉ~ATi
Séance du mercredi 26 décembre
La séance est ouverte à 2 h. 10 sous la prési-
dence de M. Fallières.•
Le Sénat adopte plusieurs projets de loi a in-
térêt local avant de passer à la suite de la dis-
cussion du projet de loi sur les boissons. L'ar-
icle premier de ce projet de loi est adopté.
ÉCHOS PftSliEmEflTRlSHS
LES OCTROIS
La Commission des octrois a approuvé les
taxes de remplacement votées par le Conseil
municipal de Paris.
Cependant elle a fait des réserves en ce qui,
concerne les droits de mutation par décès sur
les immeubles. Elle n'a accepté cette taxe que
pour une durée de trois ans.
M Augé a été nommé rapporteur avec mission
de rédiger immédiatement son rapport et de le
déposer au cours de la séance de cette après-
midi.
LES 13 JOURS DES POMPIERS
MM. de Pomereu, Suchetet, Quilbeuf, de Les-
pinay, de l'Estourbeillon et un certain nombre
d'autres députés, ont déposé une proposition
de loi tendant à dispenser les sapeurs-pompiers
des compagnies communales de France et
d'Algérie des périodes d'exercices et manœuvres
auxquelles sont soumis les hommes de l'armée
territoriale.
«.
OBSÈQUES DU COLONEL PETITQRAND
Aujourd'hui, à midi.ontétéeélébrées.àl'église
Saint-Philippe du Roule, les obsèques du colone
en retraite Petitgrand.
Une nombreuse assistance se pressait dans
l'église pendant la cérémonie funèbre.
1 L'inhumation a eu lieu au cimetière du Pere-
Lachaise.
L'ALLIANCE
L'article de la Novoié Vrémia ne gêne
pas la presse ministérielle. Elle nes'em-
barrasse point de si peu! r
La désorganisation de notre armée
refroidit nos rapports avec la (Russie,
parce que l'accord était basé sur la forte
organisation militaire des deux pays.
Belle affaire On se passera de l'alliance
russe! La perte de cette alliance n'est
pas acheter trop la dislocation de l'armée 1
Et tous les journaux ministériels de
mépriser à l'envi l'alliance russe, de jeter
l'outrage à l'empereur Nicolas comme à
un simple général français, de payer
d'audace en face de leur déconvenue 1
« Pauvre hère souffreteux qu'on a
exhibé pourl'amusementdeFélixFaure!» »
dit l'Aurore, de l'empereur.
« Le pays du knout et des pendaisons,
dit-elle de la nation russe, n'a rien de
commun avec le peuple que nous vou-
lons être. »
« L'alliance russe nous coûte plus que
tes yeux de la tête n, dit le Rappel, par
la plume de M. Charles Bos, le député
le plus ministériel parmi les députés
ministériels.
La Petite République, organe de M. Mil-
lerand, déclare bravement « La pers-
pective d'une rupture avec cette trop
chère amie (la Russie) n'est pas pour
nous effrayer. »
II convient, au surplus, de rendre à la
Petite République cette justice, qu'elle
fut toujours hostile à l'alliance russe:
l'organe de MM. Millerand et Jaurès fut
le seul de la presse parisienne à s'abste-
nir de tout pavoisement, lors du voyage
des marins russes en France et de la
visite de l'empereur Nicolas à notre pays.
Donc, les journaux ministériels, voyant
l'alliance russe compromise, en font fi.
Le dédain de l'alliance russe est une
opinion. Fortbien.Mais par quelle alliance
remplacerons-nous celle-là? Car on a trop
reproché à l'Empire d'avoir affronté sans
alliance la guerre avec l'Allemagne pour
consentir à demeurer dans l'isolement.
Quelle alliance propose la presse mi-
nistérielle en échange de l'alliance russe?
Elle ne peut en proposer aucune, parce
que les nations ne contractent alliance
qu'avec les pays qui ont une armée forte
et que, si par grand malheur, l'alliance
avec la Russie venait à se rompre, la
cause de la rupture apparaîtrait immé-
diatement à tous cette cause serait aux
yeuxdel' étranger la constatation officielle
de la désorganisation de notre armée.
Que l'opposition nationale erie « Casse
cou! » on peut objecter que l'esprit de
parti entre pour quelque chose dans ses
prévisions pessimistes; mais qu'une na-
tion, dont la force de notre armée nous
avait valu l'amitié et l'alliance, se refroi-
disse à notre égard, ce n'est plus une
prévision pessimiste, c'est une constata-
tion pitoyablel
En admettant que In. Petite République,
le Rappel et l'Aurore voient leurs
vœux réalisés, encore une fois de quel
côté nous tournerons-nous? 't
A quel pays offrirons-nous l'alliance
d'un pays qui vient de perdre celle d'une
nation aussi puissante que la Russie pour
cause de désorganisation d'armée?
Les journaux ministériels nous ac-
cusent de « faire appel à l'étranger ».
L'accusation est plaisante de la part de
ceux qui voudraient faire juger l'affaire
Dreyfus par l'Allemagne.
Mais c'est précisément le contraire.
Nous voulons nous prémunir contre
l'étranger, et c'est pourquoi nous vou-
lons une armée forte.
Et il nous est bien permis de tirer de
l'attitude de l'étranger la constatation de
l'état de force ou de faiblesse de notre
armée.
L'alliance avec la Russie signifiait
force. L'Allemagne en jugea si bien ainsi
LE GUI
CONSEIL GENERAL DE LA SEINE
Séance du 26 décembre 1900
Conseil municipal et Conseil général siègent
non seulement la nuit, mais encore le matin.
Aujourd'hui, c'est le tour du « général ».
La séance présidée par M. Galh est ouverte à
9 h. 20.
On discute d'abord le budget des Enfants
assistés présenté par M. Patenne.
Les dépenses pour ce service sont, comme
on le sait, de 28 millions, soit 70 des res-
sources du département.
M. Patenne signale de nombreuses réformes
à accomplir, notamment à la fameuse école de
Montesson, qui a remplacé la Petite Roquette.
Un incident se produit au sujet du budget de
l'asile de Vaucluse.
Le Df Chérot, conseiller général, a des re-
proches graves à faire au directeur de cet éta-
blissement. Il demande la suppression de son
traitement.
Mais comme cette question doit donner lieu
à une discussion très développée, le préfet de
la Seine demande à M. Chérot de lui signaler
en particulier les faits reprochés à ce directeur.
Il fera une enquête et avisera s'il y a lieu. A
noter en dehors du vote de nombreux articles
du budget la création, sur la proposition de
M. Barbier, d'une Commission chargee d'étudier
le prolongement du Métropolitain en banlieue
le vote d'un vœu invitant l'administration à
faire les recherches et études nécessaires pour
envoyer les eaux d'égout hors de la Seine et de
la Seme-et-Oise, et enfin l'adoption d'un voeu de
M. Escudier demandant que le décret ministé-
riel concernant les Prévoyants de l'Avenir soit
rapporté.
La séance est levee à midi 10. Elle est reprise
à 3 h. 1/4.
Le Conseil continue la discussion des rapports
de budget.
Madère, 36 décembre. Lord Roberts est
réparti pour Gibraltar les autorités s*Q Ma/léCS
lui ont rendu les honneurs-
qu'elle employa tous ses efforts à l'em-
pêcher. Elle en fut réduite à nous l'envier.
La rupture de l'alliance franco-russe
signifierait faiblesse. Loin de nous en-
vier, l'Allemagne nous dédaignerait
pour avoir perdu la force qui nous avait
mérité l'étroite amitié d'un grand peuple.
De quelque façon qu'on envisage la
question, on arrive à ce résultat:
Si l'esprit de l'article du journal russe
était celui du gouvernement de ce pays
ce que nous ne voulons pas croire,
nous n'en sommes pas encore là le
ministère aurait causé, par sa faute, ce
que cause à l'Angleterre, par l'héroïque
résistance des Boers, la guerre du Trans-
vaal l'affaiblissement de notre armée, et
par suite ladépréciation de notre alliance.
La clôture de fa Porte Sainte
Nous avons publié Inndi une dépéche de notre cor-
respondant de Rome relatant la cérémonie de la clô-
tnre de la Porte Sainte.
Voici une lettre qui nous apporte des détails inté-
ressants
Rcnlie, le 94 daoambr» 190(1.
La Porte Sainte vient d'être close ce matin,
suivant les rites accoutumés cette cérémonie
s'est déroulée par un beau soleil qui venait
ajouter des feux à ceux de l'illumination inté-
rieure de la Vaticane et au milieu d'une foule
aussi nombreuse que recueillie.
La cérémonie peut se diviser en deux parties
tout à fait différentes. La première était le cor-
tège du Souverain Pontife allant à. la Porte
Sainte; la seconde, la fermeture de la Porte
Sainte.
Le cortège se forma suivant l'usage dans la
chambre dite dei Paramenti. A noter que
Mgr Favier, vicaire apostolique de Pékin,
était très entouré pendant les moments d'attente
qui précédaient l'arrivée du Souverain Pontife.
Tout le monde, Français et Italiens, tenait à
venir baiser la main du vénérable missionnaire,
dont la figure souriante ne conservait pas trace
des souffrances endurées. Un de nous lui
demandait combien de chrétiens étaient morts
à Pékin « Six mille chrétiens sont morts,
disait l'évêque, mais je ne me suis jamais senti
le courage de réciter pour eux le De profundis,
je n'ai fait que chanter le Te Deum. Ils mou-
i aient pour défendre leur évêque, leurs prêtres,
leur église, et je considérais ces heureux fidèles
comme de vrais martyrs de leur foi chrétienne.
Mais le Souverain Pontife, précédé de la croix
papale et des cardinaux en chape, chasuble ou
dafmatiqueet en vêtements rouges, apparaît dans
sa portantina. Il est en chape blanche et son
visage dénote une allégresse qui ne le quittera
pas tout le temps de la cérémonie. Il bénit les
prélats de sa suite, et le cortège descend lente-
ment le grand escalier de Constantin. Là, le
Souverain Pontife monte sur la sedia gestatoria
tenant en main le cierge allumé; il avance sous
le dais soutenu par les prélats référendaires de
signature, et se dirige vers la Porte Sainte qu'il
franchit. Tournant lentement pour prendre le
centre de la nef vaticane au milieu des chants
de la Chapelle Sixtine, se mariant aux acclama-
tions de la foule, le Pape s'arrête devant la Con-
fession de Saint-Pierre, et se met à genoux.
Le pilier de Sainte-Véronique où se fait l'os-
tension des reliques disparaissait sous les ten-
tures des lampadaires,des candélabres éclairés
par des lampes électriques projetaient une vive
lumière, et devant la balustrade étaient les huit
cierges de cire obligatoires au moment de l'os-
tension. La cloche des reliques se fait entendre
au milieu d'un silence religieux, tout le monde
est à genoux.
On nous fait vénérer d'abord le fer de la
lance, puis la relique de la vraie croix, et un
troisième tintement plus prolongé des cloches
annnonce l'apparition du voile de sainte Véro-
nique. Le cortège reprend ensuite sa marche,
contourne la Confession et l'autel îpapal, puis,
au milieu d'acclamations qui deviennent de
plus en plus nourries et se mêlent au son des
cloches, le Pape entre dans la chapelle du
Saint-Sacrement. Nouvelle prostration et nou-
velle prière.
Au sortir de la chapelle, l'ordre du cortège
change. Tous les prélats qui composent la suite
du Pape passent cette fois devant lui. Le Pape
a déclaré vouloir être le dernier à franchir le
seuil de la Porte Sainte, et de fait, quand il
y est arrivé, il met pied à terre et ordonne aux
camériers qui soutenaient la traîne du manteau
pontifical et les bords de la falda de passer
devant lui. Seul, sans appui, il franchit la porte
et va s'asseoir à son trône.
C'est la seconde partie de la cérémonie ou
mieux la cérémonie elle-même. Des tribunes
avaient été dressées dans l'atrium de Saint-
Pierre, et les ambassadeurs avaient été groupés
dans celle qui se trouvait à côté de la porte de
Constantin dans la tribune royale étaient le
prince Max de Saxe, prêtre, et le duc d'Alençon;
les cardinaux étaient rangés autour du trône et
de la Poste Sainte; derrière eux, les évêques en
P1Ut1US n~ JUSTICE
? FAUTE D'OUVRAGE
La 9' Chambre correctionnelle, présidée par
M. Puget, a dû lever son audience à midi et
demi « faute d'ouvrage ».
Toutes les affaires inscrites au rôle, et elles
étaient nombreuses, ont été remisés à quin- 1
zaine. A cette époque, elles seront à nouveau
appelées mais pour être rayées. La loi d'am-
nistie aura, en effet, paru à l'Officiel avant
cette date.
Parmi les procès remis, est celui intenté
pour diffamation parle R. P. BaillyàM. Gérault-
Richard et à la Pelil". République.
A signaler aussi la réponse faite par M. Puget
à M' Dubuit qui, pour faire retenir un proces,
invoquait les droits des prévenus
Il y a longtemps qu ils sont méconnus les
droits des prévenus I s'est écrié le président,
qui a renvoyé l'affaire comme toutes les autres.
CONSEQUENCES
D'UNE ERREUR GEOGRAPHIQUE
II y a quelque temps le tribunal correctionnel
de là seme condamnant à cinq ans de prison
pour escroqueries et port illégal du costume
ecclésiastique, l'aventurier Joffreny qui avait
exploité le monde catholique en se présentant
comme haut dignitaire de l'Eglise d Amérique.
Une erreur géographique le perdit. Il avait
raconté dans un couvent qu'il venait d'évangé-
liser les Montagnes Rocheuses et ajouta qu'il
avait converti nombre d'Esquimaux, ce qui parut
invraisemblable.
On fit une enquête et on découvrit que ce
personnage était un escroc treize fois con-
damné. La Chambre des anpels correctionnels
a confirmé le jugement en ce qui concerne la
peine, mais n'a pas retenu le délit de port illé-
gal de costume.
"»
POUR MADAGASCAR
La Ville-de-MetX, fle la Compagnie havrais»
l péninsulaire, est oarti aujourd'hui de Manille
chape et-en mitre, puis les prélats de fa âijir
pontificale.
Le Souverain Pontife bénit d'abord la chaux
et les briques présentées dans des plateaux d'or
et d'argent. Parmi ces briques, on remarquait
les trois briques dorées, puis celles provenant
des tg montagnes où doit s'élever la statue
commémorative du Saint Rédempteur, hommage1
des 19 siècles de l'Eglise à Celui qui l'a fondée
de son sang.
Mais le Pape se love, il prend la mitre, se-
ceint d'un linge autour des reins, s'approche da
la Porte Sainte et répand sur le seuil, par trois
fois, de la chaux, se servant pour cela de lé-
truelle d'or, don de l'épiscopat. Par la foi et la
vertu de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dit-il et*
mettantle mortier au centre', Qui a dit au Princd
des apôtres Tu es pierre, continue-t-il, en ea>
jetant à droite, Et sur cette pierre je bâtirai'
mon Eglise, achève-t-il en faisant à gauche la
même opération.
Puis, prenant la première brique dorée, il la;
met au centre, en disant: Nous plaçons cette,
première pierre, en mettant à droite la seconde
Pour fermer la Porte Sainte, et plaçant la
troisième à gauche, il dit: Qui doit être ouverte
chaque année du Jubilé. Au nom du Père, du
Fils et du Saint-Esprit. Le Pape prononce les
parolesrituellesd'une voix forte,qui estentendue
très distinctement.
Ceci terminé, les chantres de la Chapelle
Sixtine entonnent l'hymne Cœlestis Urbs Jeru-
salem. Alors le cardinal Serafino Vannutelli,,
grand pénitencier, ajoute deux autres briques!
à côté de celles du Pape, puis quatre péniten-
ciers de la basilique vailcarre en font autant*
Ceci achevé, le Pape dit les versets et oraisort
demandant que la sanctification de ce saint lieu
devienne inviolable, et que tous les fidèles se
réjouissent des bienfaits que leur a apportés
cette année du Jubilé.
11 entonne enfin d'une voix forte le Te Deum;
chanté alternativement par les chantres de la
Sixtine et par la foule. Le visage du Souveraiiï
Pontife était souriant; il était heureux de cette
cérémonie qui fermait une des années les plus
consolantes de son long règne, celle où la
grâce du ciel était descendue avec le plus
d'abondance sur l'Eglise. Pendant ce temps~
comme le mur ne pouvait être aussi rapide*
ment édifié, on mit à la place une toile peinte
en forme de muraille sur laquelle était reprê»
sentée une croix de bronze. « La porte es€
fermée, mais la charité du Christ nous reste;
ouverte. »
Le Pape donnait ensuite la bénédiction pon»
tificale et nous réservait encore une dernière
grâce. Un cardinal se présentait au trône, de-
mandant pour les fidèes présents l'indulgence",
accoutumée, et le Pape répondait en accordant
l'indulgence plénière en forme de Jubilé.
La cérémonie était term: -4- Pape, suivi
de sa cour, rentrait dans Saiir re, et montait
dans sa chaise à porteurs • reconduisait
dans ses appartements. Sa force de résistance ai
la longue tatigue de la cérémonie était admirable
son visage toujours souriant. Il s'inclinait, se
retournait pour bénir, semblant ne pas vouloiï
s'arracher de son peuple. Que de femmes, tes
mains jointes vers lui comme devant Dieu dont
il tenait la place, pleuraient à chaudes larmes I
Que d'hommes étaient profondément remués~
et une larme qui perçait au coin de leur pau*
pière attestait la douce violence des sentiments
qui les remplissaient!
Vraiment, cette cérémonie était émouvante,
mais ce qui étonnait le plus la foule, c'était de
voir dans le Souverain Pontife une si grande
vigueur, le contentement qui rayonnait de soit
visage, un air de bonté qui frappait tous ceuid
qui pouvaient l'apercevoir. Ce sont des souve«
nirs, des impressions qui restent, et ce spectacle
est bien consolant pour la foi d'un chrétien qufy
après l'avoir vu sur la terre, ne peut plus qnôj
désirer voir les fêtes du ciel dont celles-ci lui
ont donné une bien faible image.
Mais on ne peut nier que ces fêtes sont une
leçon de foi; c'est la foi qui rayonne, qui do*;
mine, qui vous enveloppe et vous transporte! #
on O£ vit plus, c'est l'Eglise en quelque sorte
qui vous communique sa vie et ses ardeurs,
vous fait partarger ses infaillibles espérances et
vous fait toucher du doigt la vérité de cette
parole du Maitre: « Quand deux ou trois seront
assemblés en moa nom, jeserai au milieu d'eux.
DON Giuseppb»
Rome, 28 décembre, 1 h. 50 soi!
Le Souverain Pontife a reçu aujourd'hui
NN. SS. les évêques de Langres, de Wil1-
mington (Amérique) et l'évêque auxiliaire?
de Plymouth. S.
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mation des baraquements du camp retranché
de Diego-Suarez en casernement, et une cen4'
taine S'aCfûts de canons, de caissons et de.
munitions pour les pièces de côte.
Saint-Pétersbourg, 26 décembre. Le prîneg
de Radolin, qui vient d'arriver de l'étranger a
Saint-Pétersbourg, passera environ sept se-
maines dans cette ville, après quoi il se rendrg,
à Berlin, puis en France, pour aller prendre,
vers la fin de février (nouveau style), posses-
sion de son nouveau poste d'ambassadeur a
Paris.
LA FIÈVRE JAUNE AU SENEGAL
Une dépêche de Saint-Louis, 24 décembre,
annonce qu'un cas de fièvre jaune a été çong~
taté à Tivaouane; le malade a été évacué sur
Rufisque où il a été isolé.
On verra d'autre part que le ministre de la
Marine fait embarquer près de 300 soldats à
destination de cette région encore contaminée,
gcur les tout petits
A tous, petits et grands, qui ont été g&tëspafi
Monsieur le petit Noël, tous ceux dont les
souliers placés dans la cheminée regorgèrent daj
cadeaux, et dont la bourse tintinnabule gaiement
d'étrennes sonnantes, «Pierre l'Ermite » recom-
mande une œuvre de tout petits orphelins,
d'abandonnés sur le pavé de Paris, et qui na.
connaissent les joies de Noël que pour avoir
claqué des dents, le ventre creux, devant les
étalages des magasins: c'est l'œuvre pitoyable
et douce des Petites mendiantes tenue par les
religieuses franciscaines, 57, rue de la bante.
On envoie des cartes de visite à tant da
monde, pourquoi ne pas l'envoyer à Dieu son*
la forme d'une aumône agréable entre toutes ?
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ADVENIAT REGNUM TUUM
'RESMMi~.SS~Si~~
IA JOURNÉE
£>AÏ}IS, LtE 26 DÉCEJVIBHE 1900
Les deux séances d'aujourd'hui à la
Chambre sont consacrées au budget
de la Guerre.
Sur une proposition de suppression
des aumôniers dans les Ecoles mili-
taire.»!, le ministre de la Guerre rend
hommage au patriotisme et au dévoue-
ment de ces aumôniers.
X
Le Sénat, dans sa séance de lundi, a
voté, par 194 voix contre 10, le projet
de loi sur l'amnistie tel que l'avait mc-
diflé la Chambre.
M. de Lamarzelle a fait entendre
une éloquente protestation contre
l'« amnistie de combat ».
X
Nous donnons le texte de la loi
d'amnistie.
X
Le commandant Cuignet a reçu hier
au Mont-Valérien la visite de sa femme
et celle de son avocat. Le comman-
dant a demandé au ministre de la
Guerre la communication de dossiers
importants pour préparer sa défense
devant le Conseil d'enquête.
X
Le ministre de la Guerre est allé
hier, à Beaune, présider un banquet.
Il s'est déclaré ministre de la défense
républicaine et a annoncé que rien ne
l'arrêterait dans l'œuvre qu'il a entre-
prise.
X
L'activité des Boers est toujours
grande dans la colonie du Cap. Lord
Kitchener s'est rendu en toute hâte à
De Aar, ville importante de la colonie,
afin d'organiser la résistance, et mal-
gré les dépêches rassurantes qu'il en-
voie à Londres, il ne peut dissimuler
le danger de sa situation.
On annonce que 1500 colons hollan-
dais se sont joints aux commandos
boers.
X
Les ministres étrangers à Pékin ont
remis le 24 décembre, au prince
Tcheng, la note conjointe qui sera
transmise à l'empereur de Chine.
Les Allemands se sont emparés du
club de Pékin.
On annonce que vingt chrétiens ont
été massacrés à 35 milles de la ca-
pitale.
X
La fête de Noël à Paris a été excep-
tionnellement édifiante, soit pendant
la nuit, soit aux offices du jour. On
dirait que la majorité du peuple chré-
tien a voulu, par les manifestations
de sa foi religieuse et par son empres-
sement à remplir nos églises, protester
de son attachement à ses croyances, si
outragées et si menacées par une poi-
gnée d'audacieux sectaires.
LE « NOTRE-DAME DE SALUT»
On nous commnnique ce télégramme
Saïgon, le 25 décembre.
Partons samedi de Saïgon pour Marseille.
Tout va bien à bord.
Commandant Pillard.
La Nef, après sa charitable mission, vient
se mettre a, Marseille à la disposition du
Pèlerinage do Pénitence en Terre Sainte et
en Egypte; selonsa coutume, ce Pèlerinage
s'embarquera aussitôt après Pâques.
DEBIIÈRESJIÏÏYELLES
=–P~R~TM~RES Eu S01R
CHAJWÊ~E DES DÉPUTÉS
Séance du mercredi 26 décembre (soir)
Présidence de M. Mesureur.
L'élection de M. Vallée à Saint-Pol est va-
lidée, puis on adopte sans débat divers projets
d'intérêt local, dont un autorisant la ville d'Ar-
bois (Jura) à établir une taxe sur les pianos en
remplacement des droits d'octroi supprimés
pour les boissons hygiéniques.
Sont également adoptés un projet portant
approbation de la convention commerciale
entre la France et la République de Haïti, et
un autre ouvrant un crédit de 9000 francs au
budget des Affaires étrangères pour les obsèques
de M. Canevaro, ministre du Pérou à Paris,
victime de la catastrophe du Sud-Express.
On revient ensuite au
BUDGET DE LA GUERRE
Le président fait d'abord connaître le résul-
tat du pointage de ce matin sur l'article relatif
aux pensions proportionnelles des officiers la
̃disjonction est votée par 232 voix contre 213.
Sur le chapitre 11 (Etat major général),
l' mirai Riounier présente au sujet du Conseil
supérieur de la guerre des observations que les
socialistes ministériels s'empressent d'étouffer,
comme toujours, sous leurs cris, parce que
l'honorable orateur y fait, trop justement, le
procès des actes d'arbitraire autoritarisme de
feur idole, le général André.
Au chapitre 13 et 14 (Ecoles mililaires) les ci-
tovensRenouetDejeante proposent une réduc-
tiôa de 8109 francs pour la suppression desindem-
nitôs aux ministres des diffère nt» cultes, et de
tout achat d'objets pour le culte, des écoles
APRES 30 ANS
Dans quelques jours, l'empire d'Alle-
magne aura rente ans. Est-ce pour
lui l'âge mûr? Ou bien n'est-ce encore
que l'adolescence? Ce qui paraît sur,
c'est que dans cet empire, en apparence
si puissant et si fort, il y a déjà « quelque
chose de pourri », comme dit Hamletdans
le drame de Shakespeare.Des scandales de
toutes sortes s'y étalent scandales d'ordre
privé, scandales de police, scandales
financiers où l'hypocrisie des coupables
n'a d'égale que leur audace.
Ce n'est pas pour nous réjouir que
nous les rappelons. Il est meilleur et plus
utile d'en tirer des leçons.
A notre avis, la race allemande a plus
de vigueur et d'énergie que la race an-
glaise. Et malgré notre qualité « d'enne-
mis héréditaires », nous avons générale-
ment, en France, plus d'estime pour
celle-là que pour celle-ci. Il y c. plus de
noblesse, plus d'élévation morale chez
l'Allemand que chez l'Anglais. Et si le
prince de Bismarck n'avait jSoint créé,
entre la France et l'Allemagne, cet « irré-
parable » dont il ne voulait pas du reste,
mais que lui imposèrent les exigences
militaires de M. de Moltke, il y a long-
temps que le Rhin lui-même ne serait
plus une barrière entre les deux peuples.
Imaginez une paix plus honorable
entre la France et l'Allemagne après la
guerre de 1870, une paix analogue à celle
qui fut conclue, après Sadowa, avec l'Au-
triche, et ne voyez-vous pas la France,
l'Allemagne et la Russie, les trois grands
Etats de l'Europe, devenus, sans conteste,
arbitres souverains, en tant qu'il plaît à
Dieu, des destinées temporelles du monde
entier.
Qui de nous, j'entends ceux qui savent
l'histoire, qui comparent et qui pensent,
qui de nous n'a pas été frappé de la
ténacité merveilleuse avec laquelle le
peuple allemand a préparé, silencieuse-
ment, pendant plus d'un demi-siècle, le
relèvement de sa puissance et la revanche
d'Iéna? Est-ce qu'on doit oublier cette
leçon?
Et puis, soudain, quand a surgi un de
ces hommes qui portait en lui quelque
chose de ces qualités si diverses que
Bossuet avait démêlées autrefois daas
l'âme de Cromwell, toute l'Allemagne
s'est trouvée, avec ses rois, ses princes
et ses légions, debout derrière lui f
Et depuis, l'Allemagne a grandi Et le
monarque qui la gouverne osait dire, il
y a deux ans à peine, qu'il fallait main-
tenant que son empire fût aussi un
« empire mondial ». C'est dans ce des-
sein, qu'il maintient ses armées sur le
pied formidable où le génie des vieux
généraux de son aïeul les ont établies.
Là-bas, on ne touche pas à l'armée. Par-
tout on l'honore et même on la glorifie.
C'est dans ce dessein que les Parlements
votent, presque sans les discuter, les
énormes crédits nécessaires pour créer
une marine de guerre qui portera le
pavillon allemand sur toutes les mers.
L'Empereur rêve, et ne se défend pas
de le dire, une puissance qui s'étendra
de la mer du Nord à l'Adriatique. Il veut
joindre Hambourg à Trieste. Il a dépensé,
en huit ans, près de 6 milliards de marks
pour son armée et pour ses flottes. Il
proclame avec l'emphase qui lui est
habituelle, que ses ambitions de l'Alle-
magne plus grande sont appuyées « sur
le rocher de bronze du peuple allemand ».
Et cependant cet empereur hésite. On
dirait qu'il a peur. Et il refuse de dire un
mot, un mot seulement qui suffirait en
faveur de ces deux petites Républiques
du Sud-Africain qui espéraient en lui et
qu'il avait encouragées à la résistance Et
il fait expliquer par son chancelier, qui
use pour ce faire d'arguments de pré-
toire, pourquoi, dans l'intérêt allemand,
il supporte que l'Angleterre, toujours
avide d'or, se rue de toutes ses forces
militaires préparatoires d'infanterie, de cava-
lerie, d'artillerie et du génie, et à l'orphelinat
Hériot.
Le ministre de la Guerre estime que la
Chambre ayant maintenu dans les divers éta-
blissements publics, y compris les lycées, les
crédits affectés aux aumôniers, il n'y a pas de
raison spéciale pour les supprimer en ce qui
concerne l'armée.
Il tient, d'ailleurs, à rendre hommage à ce
aumôniers de l'armée qui proviennent d'un rff-
crutement spécial, et font preuve d'une fidélité
absolue à leurs devoirs d'état, mais à la
République.
J en ai connu personnellement plusieurs de
très près, notamment l'ancien aumônier de
Vincennes, M. Guyot de Laval, et l'aumônier
actuel de Saint-Cyr, M. Lanusse.
Je tiens à dire bien haut que ce sont là des
hommes d'un dévouement et d'un patriotisme
de tout premier ordre, et j'ajoute qu'il serait à
souhaiter que le loyalisme de tous les officiers
fût égal au leur. (Applaudissements sur divers
bancs.)
La Commission se range à l'avis du ministre
et l'amendement est repoussé.
L'amendement est repoussé par 302 voix
contre 181.
MM. Dejeante et Renou, devant cet échec,
déposent alors un projet de résolution invitant
le gouvernement à laïciser le personnel des
hôpitaux et infirmeries militaires.
M. Lasies.- Entendez-vous par là la sup-
pression des aumôniers ou celle des religieuses
qui soignent les malades?
M. Dejeante. Celle des uns et des autres.
M. Lasies. -Je demande alors à la Chambre
de repousser énergiquement la motion qu'on
lui présente.
Cette motion est, en effet, repoussée par
396 voix contre 303.
On a remarqué pendant le scrutin,. le général
André déposer i>otir ses Collègues du Cabinet
absents des bulletins « contre » l'amendement.
sur deux petits peuples dontla population
tout entière n'est pas d'un demi-million
d'âmes t
Oui, ce souverain si puissant a peur 1
Il sent que plus d'un ver rongeur fait son
œuvre dans ce peuple allemand que sa
fortune a ébloui et que sa prospérité
menace d'amollir. Près de lui, jusque
sur les marches de son trône, il y a des
corrupteurs et des corrompus qui certai-
nement vont être châtiés, mais après qui
d'autres viendront.
Il y a dans cette situation plus d'un
point de ressemblance avec celle dont
nous avons été témoins en France de
1863 à 1870. Pendant ces sept années, qui
n'était jaloux de notre force? qui ne
recherchait notre alliance ?4M. de Bis-
mark lui-même en était inquiet. Et si une
armée de 100000 hommes seulement
avait bordé le Rhin, les armées prus-
siennes ne seraient point allées à Sadowa.
Et pourtant, sous le vernis de notre
puissance, il y avait des germes de déca-
dence et de décomposition. Le ver aussi
nous rongeait. On riait et on chantait. On
se grisait de littérature folle et de musique
enragée. Le luxe était inouï. Les mœurs
publiques s'abaissaient, et jusque sur les
marches du trône il y avait des brasseurs
d'affaires et bientôt même des criminels.
Il ne faut pas oublier ces choses; bien
au contraire, il faut se dire en les médi-
tant que, toujours, d'une certaine façon,
l'histoire, ici ou là, se recommence, que
Dieu a toujours des châtiments en ré-
serve pour les contempteurs de ses lois,
et qu'il lui suffit d'un seul acte de sa
volonté pour abaisser ou élever les
peuples au gré de sa Sagesse et de sa
Justice.
«
GAZETTE DU JOUR
L'ENVAHISSEMENT CLÉRICAL
Parmi les délégués sénatoriaux d'Ille-et-
Vilaine appelés à élire dans quelques se-
maines un sénateur et dont nous n'avons
pas la liste complète, figurent au moins trois
prêtres MM. le chanoine Crosnier, curé de
Saint-M'Hervé; l'abbé Desrées, curé-doyen
du Grand-Fougeray, et l'abbé Desbois, curé
d'Izé.
A quand un bon projet de loi pour inter-
dire aux Conseils municipaux de faire des
choix aussi provocateurs ?
VOLTAIRE EN BICYCLETTE
La crainte de se voir réduire en cendre
dans un incendie, faute de ne pouvoir fuir
assez rapidement, vient de faire de Voltaire
un adepte de la bicyclette.
En effet, l'architecte de la Comédie-Fran-
çaise où se trouve la statue de l'homme
« au hideux sourire», par le sculpteur Hou-
don, a fait construire dans l'intérieur du
socle, une sorte d'automobile, dont les roues
sont, paraît-il, d'une force en même temps
que d'un moelleux extraordinaire. Le
maniement en est si facile qu'un enfam
même pourrait la faire mouvoir.
Au premier signal d'un incendie, Vol-
taire pédalera loin des flammes.
Oh rit beaucoup de ce Voltaire en bicy-
clette, et Voltaire qui s'est moqué de tout
ne peut le trouver mauvais.
Il paraît qu'ils n'en ont pas en Angle-
terre car tout le gui des Christmas vient
des environs de Rouen et de tous les coins
de la Normandie et de la Bretagne.
Le port de Rouen en a transporté, à lui
tout seul, environ 5ooo kilogrammes dans
l'espace d'une huitaine de jours par les
bateaux de la Compagnie maritime de la
Seine et par ceux de la ligne de Rouen à
Goole.
A Londres, une belle branche de gui se
vend couramment 12 à i5 francs.
La tradition du gui s'est aussi conservée
dans quelques provinces en France, et à
Paris, depuis quelques années, la branche
verte aux baies blanches est très en faveur.
x– -se- En fait de charité, il n'y a encore de
solide et de bon teint que la charité chrétienne.
(F. COPPÉE.)
SÉ~ATi
Séance du mercredi 26 décembre
La séance est ouverte à 2 h. 10 sous la prési-
dence de M. Fallières.•
Le Sénat adopte plusieurs projets de loi a in-
térêt local avant de passer à la suite de la dis-
cussion du projet de loi sur les boissons. L'ar-
icle premier de ce projet de loi est adopté.
ÉCHOS PftSliEmEflTRlSHS
LES OCTROIS
La Commission des octrois a approuvé les
taxes de remplacement votées par le Conseil
municipal de Paris.
Cependant elle a fait des réserves en ce qui,
concerne les droits de mutation par décès sur
les immeubles. Elle n'a accepté cette taxe que
pour une durée de trois ans.
M Augé a été nommé rapporteur avec mission
de rédiger immédiatement son rapport et de le
déposer au cours de la séance de cette après-
midi.
LES 13 JOURS DES POMPIERS
MM. de Pomereu, Suchetet, Quilbeuf, de Les-
pinay, de l'Estourbeillon et un certain nombre
d'autres députés, ont déposé une proposition
de loi tendant à dispenser les sapeurs-pompiers
des compagnies communales de France et
d'Algérie des périodes d'exercices et manœuvres
auxquelles sont soumis les hommes de l'armée
territoriale.
«.
OBSÈQUES DU COLONEL PETITQRAND
Aujourd'hui, à midi.ontétéeélébrées.àl'église
Saint-Philippe du Roule, les obsèques du colone
en retraite Petitgrand.
Une nombreuse assistance se pressait dans
l'église pendant la cérémonie funèbre.
1 L'inhumation a eu lieu au cimetière du Pere-
Lachaise.
L'ALLIANCE
L'article de la Novoié Vrémia ne gêne
pas la presse ministérielle. Elle nes'em-
barrasse point de si peu! r
La désorganisation de notre armée
refroidit nos rapports avec la (Russie,
parce que l'accord était basé sur la forte
organisation militaire des deux pays.
Belle affaire On se passera de l'alliance
russe! La perte de cette alliance n'est
pas acheter trop la dislocation de l'armée 1
Et tous les journaux ministériels de
mépriser à l'envi l'alliance russe, de jeter
l'outrage à l'empereur Nicolas comme à
un simple général français, de payer
d'audace en face de leur déconvenue 1
« Pauvre hère souffreteux qu'on a
exhibé pourl'amusementdeFélixFaure!» »
dit l'Aurore, de l'empereur.
« Le pays du knout et des pendaisons,
dit-elle de la nation russe, n'a rien de
commun avec le peuple que nous vou-
lons être. »
« L'alliance russe nous coûte plus que
tes yeux de la tête n, dit le Rappel, par
la plume de M. Charles Bos, le député
le plus ministériel parmi les députés
ministériels.
La Petite République, organe de M. Mil-
lerand, déclare bravement « La pers-
pective d'une rupture avec cette trop
chère amie (la Russie) n'est pas pour
nous effrayer. »
II convient, au surplus, de rendre à la
Petite République cette justice, qu'elle
fut toujours hostile à l'alliance russe:
l'organe de MM. Millerand et Jaurès fut
le seul de la presse parisienne à s'abste-
nir de tout pavoisement, lors du voyage
des marins russes en France et de la
visite de l'empereur Nicolas à notre pays.
Donc, les journaux ministériels, voyant
l'alliance russe compromise, en font fi.
Le dédain de l'alliance russe est une
opinion. Fortbien.Mais par quelle alliance
remplacerons-nous celle-là? Car on a trop
reproché à l'Empire d'avoir affronté sans
alliance la guerre avec l'Allemagne pour
consentir à demeurer dans l'isolement.
Quelle alliance propose la presse mi-
nistérielle en échange de l'alliance russe?
Elle ne peut en proposer aucune, parce
que les nations ne contractent alliance
qu'avec les pays qui ont une armée forte
et que, si par grand malheur, l'alliance
avec la Russie venait à se rompre, la
cause de la rupture apparaîtrait immé-
diatement à tous cette cause serait aux
yeuxdel' étranger la constatation officielle
de la désorganisation de notre armée.
Que l'opposition nationale erie « Casse
cou! » on peut objecter que l'esprit de
parti entre pour quelque chose dans ses
prévisions pessimistes; mais qu'une na-
tion, dont la force de notre armée nous
avait valu l'amitié et l'alliance, se refroi-
disse à notre égard, ce n'est plus une
prévision pessimiste, c'est une constata-
tion pitoyablel
En admettant que In. Petite République,
le Rappel et l'Aurore voient leurs
vœux réalisés, encore une fois de quel
côté nous tournerons-nous? 't
A quel pays offrirons-nous l'alliance
d'un pays qui vient de perdre celle d'une
nation aussi puissante que la Russie pour
cause de désorganisation d'armée?
Les journaux ministériels nous ac-
cusent de « faire appel à l'étranger ».
L'accusation est plaisante de la part de
ceux qui voudraient faire juger l'affaire
Dreyfus par l'Allemagne.
Mais c'est précisément le contraire.
Nous voulons nous prémunir contre
l'étranger, et c'est pourquoi nous vou-
lons une armée forte.
Et il nous est bien permis de tirer de
l'attitude de l'étranger la constatation de
l'état de force ou de faiblesse de notre
armée.
L'alliance avec la Russie signifiait
force. L'Allemagne en jugea si bien ainsi
LE GUI
CONSEIL GENERAL DE LA SEINE
Séance du 26 décembre 1900
Conseil municipal et Conseil général siègent
non seulement la nuit, mais encore le matin.
Aujourd'hui, c'est le tour du « général ».
La séance présidée par M. Galh est ouverte à
9 h. 20.
On discute d'abord le budget des Enfants
assistés présenté par M. Patenne.
Les dépenses pour ce service sont, comme
on le sait, de 28 millions, soit 70 des res-
sources du département.
M. Patenne signale de nombreuses réformes
à accomplir, notamment à la fameuse école de
Montesson, qui a remplacé la Petite Roquette.
Un incident se produit au sujet du budget de
l'asile de Vaucluse.
Le Df Chérot, conseiller général, a des re-
proches graves à faire au directeur de cet éta-
blissement. Il demande la suppression de son
traitement.
Mais comme cette question doit donner lieu
à une discussion très développée, le préfet de
la Seine demande à M. Chérot de lui signaler
en particulier les faits reprochés à ce directeur.
Il fera une enquête et avisera s'il y a lieu. A
noter en dehors du vote de nombreux articles
du budget la création, sur la proposition de
M. Barbier, d'une Commission chargee d'étudier
le prolongement du Métropolitain en banlieue
le vote d'un vœu invitant l'administration à
faire les recherches et études nécessaires pour
envoyer les eaux d'égout hors de la Seine et de
la Seme-et-Oise, et enfin l'adoption d'un voeu de
M. Escudier demandant que le décret ministé-
riel concernant les Prévoyants de l'Avenir soit
rapporté.
La séance est levee à midi 10. Elle est reprise
à 3 h. 1/4.
Le Conseil continue la discussion des rapports
de budget.
Madère, 36 décembre. Lord Roberts est
réparti pour Gibraltar les autorités s*Q Ma/léCS
lui ont rendu les honneurs-
qu'elle employa tous ses efforts à l'em-
pêcher. Elle en fut réduite à nous l'envier.
La rupture de l'alliance franco-russe
signifierait faiblesse. Loin de nous en-
vier, l'Allemagne nous dédaignerait
pour avoir perdu la force qui nous avait
mérité l'étroite amitié d'un grand peuple.
De quelque façon qu'on envisage la
question, on arrive à ce résultat:
Si l'esprit de l'article du journal russe
était celui du gouvernement de ce pays
ce que nous ne voulons pas croire,
nous n'en sommes pas encore là le
ministère aurait causé, par sa faute, ce
que cause à l'Angleterre, par l'héroïque
résistance des Boers, la guerre du Trans-
vaal l'affaiblissement de notre armée, et
par suite ladépréciation de notre alliance.
La clôture de fa Porte Sainte
Nous avons publié Inndi une dépéche de notre cor-
respondant de Rome relatant la cérémonie de la clô-
tnre de la Porte Sainte.
Voici une lettre qui nous apporte des détails inté-
ressants
Rcnlie, le 94 daoambr» 190(1.
La Porte Sainte vient d'être close ce matin,
suivant les rites accoutumés cette cérémonie
s'est déroulée par un beau soleil qui venait
ajouter des feux à ceux de l'illumination inté-
rieure de la Vaticane et au milieu d'une foule
aussi nombreuse que recueillie.
La cérémonie peut se diviser en deux parties
tout à fait différentes. La première était le cor-
tège du Souverain Pontife allant à. la Porte
Sainte; la seconde, la fermeture de la Porte
Sainte.
Le cortège se forma suivant l'usage dans la
chambre dite dei Paramenti. A noter que
Mgr Favier, vicaire apostolique de Pékin,
était très entouré pendant les moments d'attente
qui précédaient l'arrivée du Souverain Pontife.
Tout le monde, Français et Italiens, tenait à
venir baiser la main du vénérable missionnaire,
dont la figure souriante ne conservait pas trace
des souffrances endurées. Un de nous lui
demandait combien de chrétiens étaient morts
à Pékin « Six mille chrétiens sont morts,
disait l'évêque, mais je ne me suis jamais senti
le courage de réciter pour eux le De profundis,
je n'ai fait que chanter le Te Deum. Ils mou-
i aient pour défendre leur évêque, leurs prêtres,
leur église, et je considérais ces heureux fidèles
comme de vrais martyrs de leur foi chrétienne.
Mais le Souverain Pontife, précédé de la croix
papale et des cardinaux en chape, chasuble ou
dafmatiqueet en vêtements rouges, apparaît dans
sa portantina. Il est en chape blanche et son
visage dénote une allégresse qui ne le quittera
pas tout le temps de la cérémonie. Il bénit les
prélats de sa suite, et le cortège descend lente-
ment le grand escalier de Constantin. Là, le
Souverain Pontife monte sur la sedia gestatoria
tenant en main le cierge allumé; il avance sous
le dais soutenu par les prélats référendaires de
signature, et se dirige vers la Porte Sainte qu'il
franchit. Tournant lentement pour prendre le
centre de la nef vaticane au milieu des chants
de la Chapelle Sixtine, se mariant aux acclama-
tions de la foule, le Pape s'arrête devant la Con-
fession de Saint-Pierre, et se met à genoux.
Le pilier de Sainte-Véronique où se fait l'os-
tension des reliques disparaissait sous les ten-
tures des lampadaires,des candélabres éclairés
par des lampes électriques projetaient une vive
lumière, et devant la balustrade étaient les huit
cierges de cire obligatoires au moment de l'os-
tension. La cloche des reliques se fait entendre
au milieu d'un silence religieux, tout le monde
est à genoux.
On nous fait vénérer d'abord le fer de la
lance, puis la relique de la vraie croix, et un
troisième tintement plus prolongé des cloches
annnonce l'apparition du voile de sainte Véro-
nique. Le cortège reprend ensuite sa marche,
contourne la Confession et l'autel îpapal, puis,
au milieu d'acclamations qui deviennent de
plus en plus nourries et se mêlent au son des
cloches, le Pape entre dans la chapelle du
Saint-Sacrement. Nouvelle prostration et nou-
velle prière.
Au sortir de la chapelle, l'ordre du cortège
change. Tous les prélats qui composent la suite
du Pape passent cette fois devant lui. Le Pape
a déclaré vouloir être le dernier à franchir le
seuil de la Porte Sainte, et de fait, quand il
y est arrivé, il met pied à terre et ordonne aux
camériers qui soutenaient la traîne du manteau
pontifical et les bords de la falda de passer
devant lui. Seul, sans appui, il franchit la porte
et va s'asseoir à son trône.
C'est la seconde partie de la cérémonie ou
mieux la cérémonie elle-même. Des tribunes
avaient été dressées dans l'atrium de Saint-
Pierre, et les ambassadeurs avaient été groupés
dans celle qui se trouvait à côté de la porte de
Constantin dans la tribune royale étaient le
prince Max de Saxe, prêtre, et le duc d'Alençon;
les cardinaux étaient rangés autour du trône et
de la Poste Sainte; derrière eux, les évêques en
P1Ut1US n~ JUSTICE
? FAUTE D'OUVRAGE
La 9' Chambre correctionnelle, présidée par
M. Puget, a dû lever son audience à midi et
demi « faute d'ouvrage ».
Toutes les affaires inscrites au rôle, et elles
étaient nombreuses, ont été remisés à quin- 1
zaine. A cette époque, elles seront à nouveau
appelées mais pour être rayées. La loi d'am-
nistie aura, en effet, paru à l'Officiel avant
cette date.
Parmi les procès remis, est celui intenté
pour diffamation parle R. P. BaillyàM. Gérault-
Richard et à la Pelil". République.
A signaler aussi la réponse faite par M. Puget
à M' Dubuit qui, pour faire retenir un proces,
invoquait les droits des prévenus
Il y a longtemps qu ils sont méconnus les
droits des prévenus I s'est écrié le président,
qui a renvoyé l'affaire comme toutes les autres.
CONSEQUENCES
D'UNE ERREUR GEOGRAPHIQUE
II y a quelque temps le tribunal correctionnel
de là seme condamnant à cinq ans de prison
pour escroqueries et port illégal du costume
ecclésiastique, l'aventurier Joffreny qui avait
exploité le monde catholique en se présentant
comme haut dignitaire de l'Eglise d Amérique.
Une erreur géographique le perdit. Il avait
raconté dans un couvent qu'il venait d'évangé-
liser les Montagnes Rocheuses et ajouta qu'il
avait converti nombre d'Esquimaux, ce qui parut
invraisemblable.
On fit une enquête et on découvrit que ce
personnage était un escroc treize fois con-
damné. La Chambre des anpels correctionnels
a confirmé le jugement en ce qui concerne la
peine, mais n'a pas retenu le délit de port illé-
gal de costume.
"»
POUR MADAGASCAR
La Ville-de-MetX, fle la Compagnie havrais»
l péninsulaire, est oarti aujourd'hui de Manille
chape et-en mitre, puis les prélats de fa âijir
pontificale.
Le Souverain Pontife bénit d'abord la chaux
et les briques présentées dans des plateaux d'or
et d'argent. Parmi ces briques, on remarquait
les trois briques dorées, puis celles provenant
des tg montagnes où doit s'élever la statue
commémorative du Saint Rédempteur, hommage1
des 19 siècles de l'Eglise à Celui qui l'a fondée
de son sang.
Mais le Pape se love, il prend la mitre, se-
ceint d'un linge autour des reins, s'approche da
la Porte Sainte et répand sur le seuil, par trois
fois, de la chaux, se servant pour cela de lé-
truelle d'or, don de l'épiscopat. Par la foi et la
vertu de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dit-il et*
mettantle mortier au centre', Qui a dit au Princd
des apôtres Tu es pierre, continue-t-il, en ea>
jetant à droite, Et sur cette pierre je bâtirai'
mon Eglise, achève-t-il en faisant à gauche la
même opération.
Puis, prenant la première brique dorée, il la;
met au centre, en disant: Nous plaçons cette,
première pierre, en mettant à droite la seconde
Pour fermer la Porte Sainte, et plaçant la
troisième à gauche, il dit: Qui doit être ouverte
chaque année du Jubilé. Au nom du Père, du
Fils et du Saint-Esprit. Le Pape prononce les
parolesrituellesd'une voix forte,qui estentendue
très distinctement.
Ceci terminé, les chantres de la Chapelle
Sixtine entonnent l'hymne Cœlestis Urbs Jeru-
salem. Alors le cardinal Serafino Vannutelli,,
grand pénitencier, ajoute deux autres briques!
à côté de celles du Pape, puis quatre péniten-
ciers de la basilique vailcarre en font autant*
Ceci achevé, le Pape dit les versets et oraisort
demandant que la sanctification de ce saint lieu
devienne inviolable, et que tous les fidèles se
réjouissent des bienfaits que leur a apportés
cette année du Jubilé.
11 entonne enfin d'une voix forte le Te Deum;
chanté alternativement par les chantres de la
Sixtine et par la foule. Le visage du Souveraiiï
Pontife était souriant; il était heureux de cette
cérémonie qui fermait une des années les plus
consolantes de son long règne, celle où la
grâce du ciel était descendue avec le plus
d'abondance sur l'Eglise. Pendant ce temps~
comme le mur ne pouvait être aussi rapide*
ment édifié, on mit à la place une toile peinte
en forme de muraille sur laquelle était reprê»
sentée une croix de bronze. « La porte es€
fermée, mais la charité du Christ nous reste;
ouverte. »
Le Pape donnait ensuite la bénédiction pon»
tificale et nous réservait encore une dernière
grâce. Un cardinal se présentait au trône, de-
mandant pour les fidèes présents l'indulgence",
accoutumée, et le Pape répondait en accordant
l'indulgence plénière en forme de Jubilé.
La cérémonie était term: -4- Pape, suivi
de sa cour, rentrait dans Saiir re, et montait
dans sa chaise à porteurs • reconduisait
dans ses appartements. Sa force de résistance ai
la longue tatigue de la cérémonie était admirable
son visage toujours souriant. Il s'inclinait, se
retournait pour bénir, semblant ne pas vouloiï
s'arracher de son peuple. Que de femmes, tes
mains jointes vers lui comme devant Dieu dont
il tenait la place, pleuraient à chaudes larmes I
Que d'hommes étaient profondément remués~
et une larme qui perçait au coin de leur pau*
pière attestait la douce violence des sentiments
qui les remplissaient!
Vraiment, cette cérémonie était émouvante,
mais ce qui étonnait le plus la foule, c'était de
voir dans le Souverain Pontife une si grande
vigueur, le contentement qui rayonnait de soit
visage, un air de bonté qui frappait tous ceuid
qui pouvaient l'apercevoir. Ce sont des souve«
nirs, des impressions qui restent, et ce spectacle
est bien consolant pour la foi d'un chrétien qufy
après l'avoir vu sur la terre, ne peut plus qnôj
désirer voir les fêtes du ciel dont celles-ci lui
ont donné une bien faible image.
Mais on ne peut nier que ces fêtes sont une
leçon de foi; c'est la foi qui rayonne, qui do*;
mine, qui vous enveloppe et vous transporte! #
on O£ vit plus, c'est l'Eglise en quelque sorte
qui vous communique sa vie et ses ardeurs,
vous fait partarger ses infaillibles espérances et
vous fait toucher du doigt la vérité de cette
parole du Maitre: « Quand deux ou trois seront
assemblés en moa nom, jeserai au milieu d'eux.
DON Giuseppb»
Rome, 28 décembre, 1 h. 50 soi!
Le Souverain Pontife a reçu aujourd'hui
NN. SS. les évêques de Langres, de Wil1-
mington (Amérique) et l'évêque auxiliaire?
de Plymouth. S.
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mation des baraquements du camp retranché
de Diego-Suarez en casernement, et une cen4'
taine S'aCfûts de canons, de caissons et de.
munitions pour les pièces de côte.
Saint-Pétersbourg, 26 décembre. Le prîneg
de Radolin, qui vient d'arriver de l'étranger a
Saint-Pétersbourg, passera environ sept se-
maines dans cette ville, après quoi il se rendrg,
à Berlin, puis en France, pour aller prendre,
vers la fin de février (nouveau style), posses-
sion de son nouveau poste d'ambassadeur a
Paris.
LA FIÈVRE JAUNE AU SENEGAL
Une dépêche de Saint-Louis, 24 décembre,
annonce qu'un cas de fièvre jaune a été çong~
taté à Tivaouane; le malade a été évacué sur
Rufisque où il a été isolé.
On verra d'autre part que le ministre de la
Marine fait embarquer près de 300 soldats à
destination de cette région encore contaminée,
gcur les tout petits
A tous, petits et grands, qui ont été g&tëspafi
Monsieur le petit Noël, tous ceux dont les
souliers placés dans la cheminée regorgèrent daj
cadeaux, et dont la bourse tintinnabule gaiement
d'étrennes sonnantes, «Pierre l'Ermite » recom-
mande une œuvre de tout petits orphelins,
d'abandonnés sur le pavé de Paris, et qui na.
connaissent les joies de Noël que pour avoir
claqué des dents, le ventre creux, devant les
étalages des magasins: c'est l'œuvre pitoyable
et douce des Petites mendiantes tenue par les
religieuses franciscaines, 57, rue de la bante.
On envoie des cartes de visite à tant da
monde, pourquoi ne pas l'envoyer à Dieu son*
la forme d'une aumône agréable entre toutes ?
l'Enfant-Dieui Pour les petites m««4iaate~ u$
petit sou.
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