Titre : La Croix
Auteur : Groupe Bayard. Auteur du texte
Éditeur : La Croix (Paris)
Date d'édition : 1897-04-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 avril 1897 25 avril 1897
Description : 1897/04/25 (Numéro 4297s)-1897/04/26. 1897/04/25 (Numéro 4297s)-1897/04/26.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k217266h
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
REVUE DES JOUR™
IMPOSTURE
On lit dans La Croix du Var
Ce n'est p*s sans un vif sentiment d'indi-
gnation et de dégoût que nous lisions avant'
hier dans le Petit Var les lignes suivantes
auxquelles nous conservons leur disposition
typographique
LES PARIS BIZARRES
A VINGT FRANCS LHOSTIE!
(De notre correspondant particulier.)
Carqueiranne (Var), 30 avril. « Le parti
clérical de (Garqueiranne était fort étonné, la
jour de Pâques, en voyant un habitant de la
commune venir communier, contre ses habi-
tudes. Son étonnement s'est changé en stupeur
lorsqu'il a appris que cette communion était la
conséquence d'un pari de vingt francs t
» A ca prix là les pains à cacheter vont pro-
bablement augmenter. »
Nos lecteurs nous pardonneront d'oser
mettre sous leurs yeux de pareilles turpi-
tudes. Mais il n'est pas mauvais, de temps
en temps, de faire connaître comment la
presse maçonnique traite nos mystères.
Hâtons-nous, d ailleurs, de leur dire que
le fait est absolument faux, que le sacrilège
cyniquement raconte par le Petit Var n'a
pas été accompli. Il nous parait même tout
à fait impossible, ainsi qu'on va le voir, que
le correspondant de la feuille maçonnique
ne fut pas absolument certain qu'il avançait
une imposture.
Voici, en effet, les faits qui ont pu servir
de prétexte à un aussi abominable racontar.
Il y avait quelques jours déjà qu'à Car-
queiranne circulait le bruit qu'un homme
avait parié de faire ses Pâques, lorsque le
Jeudi-Saint M. le curé vit entrer dans la
sacristie un honorable habitant de la paroisse
qui lui demanda de l'entendre en confession.
M. le curé, assez surpris d'une démarche
à laquelle il ne s'attendait pas, et soupçon-
nant qu'il avait peut être devant lui la per-
sonne dont il avait vaguement entendu
parler, demanda à son visiteur s'il parlait
sérieusement, où s'il venait pour tourner en
dérision les choses saintes.
Le visiteur se récria contre cette supposi-
tion
« Monsieur le Curé, dit-il, je ne viens pas
pour me moquer, mais pour accomplir sérieu-
sement mon devoir de chrétien.
Cependant, reprit le Curo, certains bruits
fâcheux sont venus jusqu'à moi j'ai entendu
parler d'un pari.
On vous a trompé, monsieur le Curé.
Voici, si vous me le permettez, ce qui s'est
passé, et ce qui peut avoir donné lieu à
cette histoire. Il y a quelque temps, en effet,
me trouvant au café, au cours d'une conver-
sation sur le malheur des temps, je me pris
à dire à quelques amis messieurs, nos ré-
coltes sont perdues, la sécheresse nous ruine.
Il est évident pour moi que Dieu nous
châtie, et peut-être ferions-nous bien de com-
mencer à l'offenser un peu moins, si nous
voulons qu'il nous bénisse. Quant à moi,
ajoutai-je, je vous annonce, afin que personne
n'en soit surpris, que cette année je ferai
mes Pâques avec ma femme et ma fille. Vous
jugez, Monsieur le curé, si ces paroles éton-
nèrent les assistants, la stupéfaction était
générale.
Oh bien, par exemple, s'écria l'un d'eux
en ricanant, si tu fais tes Pâques, toi, je te
donne vingt francs.
Tu me les donneras si tu veux, lui
répondis-je, mais je ferai mes Pâques tout
de menât, tu peux le tenir pour certain. Et
Voilà, Monsieur le curé, tout simplement ce
qui s'est passé.
Est-ce bien la vérité, ce que vous me
dites-là? ajouta M. le curé de Carqueiranne
que l'accent de sincérité indéniable de son
interlocuteur ne laissait pas de frapper
néanmoins.
L'exacte vérité, Monsieur le curé.
Vous m'assurez donc que votre dé-
marche n'est déterminée en rien par le pari,
ou du moins l'apparence de pari dont vous
venez de me parler.
D'aucune façon. Vous ferez, d'ailleurs,
ce que vous voudrez, Monsieur le curé, vous
refuserez de m'entendre si vous le jugez
bon, mais je vous dis les choses comme
elles se sont passées.
Et, reprit le Curé, m'autorisez-vous à
répéter, le cas échéant, ce que vous venez
de me dire.
Absolument! je n'ai pas un mot à y
changer, et n'en retirerai aucun.
Voilà donc à quoi se réduit le fait qui, tel
qu'il était raconté par Petit Var, eût été
non seulement monstrueux, mais passible
de la police correctionnelle. Car il ne faut
pas que l'anonyme qui, froidement, de propos
délibéré, s'est fait l'écho de cette imposture,
se dissimule qu'il a commis là une véritable
Infamie.
Ce n'est point, on le voit, d'un horrible
sacrilège qu'il s'agissait, mais d'un acte de
foi virilement accompli par un honnête
homme, en dépit de la tyrannie du respect
humain, bien autrement oppressive au vil-
lage qu'à la ville.
Cesrtdetouteœttr quenwis félicitons le père
de famille de Carqueirannequi n'a pas hésitéà
donner à tous ce bel exemple de courage
chrétien.
Nous voudrions sincèrement que Petit
Var, reconnaissant loyalement qu'il a été
mystifié par son correspondant, nous offrît
aussi l'occasiondele féliciter de sa franchise.
Mais, à vrai dire, nous n'y comptons guère
ou, pour mieux dire, pas du tout. Ah! si on
lui dépêchait quelque huissier, ce serait
peut-être autre chose.
Etienne Jouée.
NOUVELLE EUROPE
Dans le leader article du Figaro, M. E. M. de
VogfJé exécute h son tour le concert européen
et montre à côté de l'action prépondérante de
l'Angleterre et de l'Allemagne, l'impuissance
de la Russie et de la France.
On sait dans le public les noms de quelques
généraux et amiraux prussiens qui dirigent
l'état-major ottoman; on sait moins que
l'armée active est encadrée par des offleiers
subalternes venus d'Allemagne. Depuis plu-
sieurs mois, des lettres' d'Uskup signalent
un véritable exode de ces officiers, dirigés
sur les divisions de Macédoine.
Tous les services, jusqu'à l'intendance,
sont entre leurs mains. Bref, l'empereur
allemand tient aujourd'hui cette force redou-
table, l'armée turque, comme nos rois possé-
daient un régiment de Suisses. Il occupe à
Constantinople cette situation de grand pro-
tecteur militaire que l'Angleterre et la France
coalisées y détinrent à l'époque de la guerre
de Crimée. C'est le fait le plus considérable
dans l'Europe nouvelle, celui dont la signifi-
cation survivra au règlement de l'affaire
grecque et prime m3me l'intérêt de la lutte
actuelle.
Du coup, l'Angleterre rencontre devant
elle son inévitable adversaire de demain,
jusque dans ces parages du Levant dont elle
ne pourra jamais se désintéresser. Elle devra
compter avec lui sur les détroits, où il pré-
pare la rançon de ses protégés du Transvaal.
Mais cette batterie démasquée inquiétera
plus vivement encore une autre puissance,
la Russie.
La Russie, nul n'en ignore, se comporte
vis-à-vis de la Turquie comme le jardinier
devant son poirier. Elle secoue l'arbre et
cueille les fruits quand ils sont mûrs elle les
préserve et en écarte les maraudeurs, tant
qu'ils sont verts. Elle pratiquait depuis
quelque temps cette méthode conservatoire,
ce qu'on appelle en langage diplomatique la
politique d'Unkiar-Skelessi. Rien ne pressait
hier, au contraire, les problèmes urgents
pour la Russie se débattaient ailleurs. Tout
a changé en quelques semaines. Un nouvel
occupant s'installe, il emprisonne les poires
dans une armature d'acier.
Ce n'est point qu'il les convoite pour lui-
même, oh! non, ni qu'il ait souci de faire
durer l'arbre; il est prêt à répartir équitable-
ment les fruits entre un allié qui sollicite sa
petite part et l'ancien jardinier qui réclame
le principal; seulement, il faudra que ce der-
nier se montre de bonne composition sur
d'aujres domaines. La Russie se trouvera
désormais en face de ce dilemme Un retard
indéfini de ses ambitions historiques, le Bos-
phore fermé par une armée turque recons-
tituée avec du fer allemand; ou bien un
retour au bon voisinage sur la Vi&tule, à
l'ancien accord des deux couronnes dans
toutes les affaires européennes.
Et la France1? `?
Hélas! M. Jules Lemaître traduisait na-
guère ici, avec une parfaite justesse, la tris-
tesse résignée qui est notre lot. On avait
paré très sagement au danger, prévu depuis
vingt-cinq ans; il a changé de forme, de lieu,
d'instrument; il n'est plus imminent sur les
Vosges, il est partout, sur les mers, dans
les comptoirs, chez nos clients du vieil
Orient, dans nos colonies vides des mondes
nouveaux. On se réveille en face de diffi-
cultés imprévues, après une excusable gri-
serie, on se voit petits, inertes, désarmés.
Les violents s'indignent, accusent, vitu-
pèrent. Les esprits pondérés reconnaissent
qu'on a fait ce qu'on pouvait, pour le moins
mal; ils constatent et expliquent notre abais-
sement, puisque M. Lemaître a dit le mot.
Je ne ferai à sa thèse qu'une ohjection.
Notre débilité, disait-il, est l'inévitable con-
séquence de la défaite. Non. Après un quart
de siècle, le plus fâcheux coup d'épée est
cicatrisé dans un corps bien portant. La
plaie ne dure et ne s'envenime -que dans un
organisme ruiné par le diabète. il faut tou-
jours en revenir là, dût-on se répéter cent
fois.
Les reproches portent à faux quand ils
incriminent les actes d'hier, commandés par
des événements que d'autres dirigèrent, et
les gestes affaiblis d'un bras isolé. Ces
reproches ne seront jamais trop vifs, si on
les reporte sur un ensemble d'erreurs, de
folies, de capitulations, sur les mauvaises
coutumes qui nous ont livrés, uniquement
lestés de grands mots, de gros mensonges
et de vaines querelles, à tous les hasards où
nous courons, sans gouvernail et sans bous-
sole, dans l'inconnu de l'Europe nouvelle.
E. M. de Vogué.
ftemaaSw et rêpaufl?» le tria oïïïe esta*
fegae de la MAISON DîJLA SONNE PRESSN
KU2 FRANÇOIS l"> PAftH
LÉO TAXIL
On lit dans La Semaine religieuse de
Grenoble
UN HOMMB DE SAC ET DE CORDE
II vaut mieux être trompé que trompeur,
être boh que pervers.
Le trompeur et le pervers viennent de se
faire connaître; l'opinion publique l'a jugé
et le mépris sera son premier ch-itiment.
Depuis douze ans, Jogand, dit Léo Taxil,
s'est joué un peu de tout le monde, et il
s'en vante. Il s'est joué de la police à Mar-
seille, en inventant une histoire de requins
il s'est moqué des Sociétés savantes, en
inventant une cité lacustre sous le lac de
Genève il s'est moqué des Francs-Maçons
en faisant accroire à une Haute-Maçonnerie
qu'on ne soupçonnait pas enfin il s'est
moqué des catholiques et du clergé en
simulant personnellement une conversion
fausse et sacrilège, et en inventant la con-
version, d'une prétendue Diana Vaughan.
Ce monstre de fourberie, ce cynique farceur
s'est dévoilé lundi dernier; acculé et ne pou-
vant plus continuer ce vil rôle de dupeur
diabolique, il a jeté le masque et déclaré
cyniquement qu'il no s'était jamais converti,
qu'il avait inventé Diana Vaughan et le pal-
ladisme de toutes pièces, qu'il avait abusé
do la crédulité des catholiques, qu'il se pro-
posait de combattre plus que jamais l'Eglise
avec des documents obtenus par ses escro-
queries hypocrites.
La fin de cette mystification est un soula-
gement pour la conscience publique.
Mais si la Franc-Maçonnerie avoulu donner
le change au moyen de ces inventions bien
dignes d'elles et de ses adeptes, cette mys-
tification retombe sur elle avec toute sa lai-
deur et de tout son poids. Car Taxil avoue
être resté l'homme de la Franc-Maçonnerie.
Après avoir usé de ce fumiste éhonté dans
ces conditions, elle s'est bien montrée ca
qu'elle a toujours été, hypocrite et menteuse.
Personne ne s'y trompera, et les catholiques
continueront à voir et à combattre en elle
l'éternelle ennemie de la vérité et de l'Eglise.
M. le chanoine Mustel écrit dans la
Revue catholique de Coutances
Nos lecteurs connaissent tous le dénoue-
ment, absolument contraire à nos prévisions
et à,notre conviction, de la question Diana
Vaughan.
Lundi soir, en présence d'une assemblée
de 400 personnes considérables, de toute
opinion, et dont la majorité se composait do
représentants de la presse dans les deux
mondes, Léo Taxil s'est vanté, avec un
cynisme qui n'avait peut-être jamais été
atteint, d'avoir, depuis douze ans, trompé les
catholiques de la façon la plus indigne et la
plus abominable, mêlant le sacrilège à l'hy-
pocrisie et faisant du mensonge à la plus
haute puissance son but, son élément et sa
vie. Nous ne croyons pas que l'histoire pré-
sente un pareil exemple de fourberie scélé-
rate et d'abject mépris pour tout ce qui fait
l'honneur de l'humanité et pour tout ce
qu'elle respecte. On serait tenté de dire que
lorsque l'Enfer engloutira cette immonde
proie, les damnés éprouveront un sentiment
de dégoût et que toute cette tourbe de mau-
dits courbera plus bas la tête, sous la confu-
sion d'un avilissement nouveau.
Et nous avions donné à cet homme, le
croyant injustement diffamé, notre amitié
sincère et dévouée.
Notre erreur était profonde, absolue. Nous
avons cru vrai ce qui était radicalement faux.
Cependant, il ne faut pas que le piteux et
pénible effondrement de cet échafaudage de
mensonges dont nous avons été dupe ense-
velisse sous ses débris les vérités qui lui
servaient de support. Quand l'heure sera
venue, que les esprits se seront recueillis,
après le premier moment de stupeur, il
appartiendra aux hommes dont les recherches
ne se sont pas égarées en suivant des guides
trompeurs, de reprendre l'oeuvre qui paraît
actuellement compromise.
Le mot d'ordre de Léon XIII relativement
à la Franc-Maçonnerie, loin d'être annulé ou
retiré à la suite de cette monstrueuse impos-
ture, en reçoit une confirmation nouvelle. Il
faut qu'elle soit démasquée. Ce que tous
devront apprendre, c'est à marcher avec
une prudence extrême, pas à pas, sur un
terrain solide. Parmi les vœux formulés au
Congrès de Trente, il y en a un dont la sa-
gesse apparaît plus vivement, en face de la
mystification qui vient de finir « Toutes les
assertions ayant rapport aux crimes de la
Franc-Maçonnerie devront être prouvées par
des aveux de francs-maçons. »
Revue dej^étranger
Revue de I'C"Irangot
ITALIE
Les suites de l'attentat contre le roi
L'émotion causée par la tentative d'Accia-
rito se calme bien que dans la journée
d'hier, bon nombre de corporations et d'as-
sociations artistiques soient allées renouveler
devant le Quirinal leurs manifestations sym-
pathiques.
Isa souverains d'Italie et le diw d'Anste
ont paru une quintaine de minutes au balcoo
pour ri'poiuliv aux ovations de la foule.
A son départ pour Florence, vers midi, le
prince de Naples a été également l'objet de
chaleureuses acclamations. L'Avanti, jour-
nal socialiste, prétend qu'un des prélats delà
maison du Pape, Mgr Rudini Tedeschi, s'est
rendu au palais pour féliciter le roi Humbert
d'avoir échappé à cet attentat.
L'instruction contre l'assassin
L'assassin a été à nouveau interrogé, m&|$
jusqu'à présent il ne semble pas avoir eu. de
compliees.
Le père d'Acciarito avait déclaré à la police,
il y a quelques jours, que son fils tenait des
propos menaçants contre la société et qu'elle
ferait bien de le surveiller.
Le poignard dont s'est servi Aeciarito
porte sur le manche une sorte de croix
gravée et entrelacée avec la lettre A. Ce
qui signillerait Anarchie et Mort.
Dans son interrogatoire, Acciarito a dé-
claré que, poussé au désespoir par la misera,
et voyant, dit-il, tant de gens riches et heu-
s'en aller à une fête, et, à la pensée que la
roi donnait 24 000 francs à un cheval vain-
queur, tandis qu'il n'obtenait de personne un
centime, le désespoir l'a saisi et il s'est dé-
cidé à frapper. Les perquisitions. opérées
dans la mansarde où vivait Acciarito, n'ont
amené aucun résultat.
Dans la matinée un Te Deum a été chanté
dans l'église du Sudario où l'on est autorisé
à faire les cérémonies. Leurs Majestés, la
cour et les personnages officiels y ont assisté.
A la sortie de la cérémonie, les souverains
ont été l'objet de sympathiques ovations.
Dans la soirée, une bagarre s'est produite
devant les bureaux de L'Avanti, quête police
a dû protéger.
Dans les provinces
Rome, 23 avril. Les dépêches des pro-
vinces signalent les manifestations de loya-
lisme continuées aujourd'hui.
Le cardinal patriarche de Venise a publié
un manifeste annonçant cette après-midi, A
Saint-Marc, un Te Deum pour remercier
Dieu d'avoir préservé le roi et invitant les
fidèles à implorer les bénédictions du ciel
sur toutes les autorités.
A Porto-Ferrajo également, Te Deum à 1»
cathédrale.
A Milan, les consuls ont exprimé au préfet
en leur nom et en celui de leurs colonies
respectives, les sentiments de profonde indi-
gnation et leurs félicitations.
ESPAGNE
Les débats du procès intenté aux anar-
chistes de Barcelone sont terminés et la
sentence sera très prochainement rendue.
Le général Primo di Rivera, nouveau gou-
verneur des îles Philippines a débarqué
jeudi à Manille.
Alliance des deux Républiques des Boers
Les négociations entre le Transvaal et la
RéjHiblique du fleuve Orange ont abouti à
un traite d'Alliance étroite entre les deux
Etats.
Pendant le dernier séjour de M. Kriïger à
Bloemfontein, capitale du second Etat, les
dernières dispositions ont été arrêtées, et le
-17 mars, le président Krüger et le président
Steyn ont apposé leurs signatures à l'acte
d'étroite alliance entre les Boërs.
Nous signalerons en particulier l'article qui
a trait à la nomination d'un conseil perma-
nent de dix membres nommés par moitié
par les (Volksraads) conseils des deux Etats
et qui siégera alternativement à Prétoria et
à Bloemfontein.
Cette Commission qui devra se réunir en
dehors des sessions ordinaires des deux
Volksraads, devra étudier les questions d'in-
térêt des deux pays afin d'arriver là l'union
fédérale projetée entre les deux républiques.
U AN GLETERRE
ET LA QUESTION D'ORIENT
Depuis le débarquement opéré en Crète,
par le colonel Vassos, l'attitude de l'Alle-
magne et de l'Angleterre a préoccupé les
chancelleries européennes.
Tandis que l'Allemagne, après s'être asso-
ciée de fort mauvaise grâce au concert euro-
péen, a poussé secrètement le sultan à la
guerre, l'Angleterre, tout en se proclamant le
champion de la paix, a manœuvré de façon
à surexciter l'ardeur belliqueuse des Grecs.
Au moment où la Grèce mobilisa son
armée, il suffisait de bloquer le port de Volo,
son principal centre de ravitaillement en
Thessalie pour empêcher la guerre. L'Angle-
terre s'y refusa. Plus tard, afin de faire perdre
aux Turcs les positions stratégiques qu'ils
occupaient à la frontière, elle demanda que
les deuxarmées se retirassent plusieurs lieues
en arrière, laissant entre elles une zone
neutre.
Est-ce par pure sympathie pour la Grèce
que l'Angleterre s'est conduite ainsi ? N'est-
ce pas plutôt pour servir ses propres intérêts
qu'elle n'a rien négligé pour rendre la guerre
inévitable? '?
C'était son intérêt qui la poussait quand,
avant le blocus de la Crète, elle s'offrait à
pacifler l'île toute seule. Cette proposition
n'avait qu'un but lui assurer la possession
de la magnifique position stratégique de la
IMPOSTURE
On lit dans La Croix du Var
Ce n'est p*s sans un vif sentiment d'indi-
gnation et de dégoût que nous lisions avant'
hier dans le Petit Var les lignes suivantes
auxquelles nous conservons leur disposition
typographique
LES PARIS BIZARRES
A VINGT FRANCS LHOSTIE!
(De notre correspondant particulier.)
Carqueiranne (Var), 30 avril. « Le parti
clérical de (Garqueiranne était fort étonné, la
jour de Pâques, en voyant un habitant de la
commune venir communier, contre ses habi-
tudes. Son étonnement s'est changé en stupeur
lorsqu'il a appris que cette communion était la
conséquence d'un pari de vingt francs t
» A ca prix là les pains à cacheter vont pro-
bablement augmenter. »
Nos lecteurs nous pardonneront d'oser
mettre sous leurs yeux de pareilles turpi-
tudes. Mais il n'est pas mauvais, de temps
en temps, de faire connaître comment la
presse maçonnique traite nos mystères.
Hâtons-nous, d ailleurs, de leur dire que
le fait est absolument faux, que le sacrilège
cyniquement raconte par le Petit Var n'a
pas été accompli. Il nous parait même tout
à fait impossible, ainsi qu'on va le voir, que
le correspondant de la feuille maçonnique
ne fut pas absolument certain qu'il avançait
une imposture.
Voici, en effet, les faits qui ont pu servir
de prétexte à un aussi abominable racontar.
Il y avait quelques jours déjà qu'à Car-
queiranne circulait le bruit qu'un homme
avait parié de faire ses Pâques, lorsque le
Jeudi-Saint M. le curé vit entrer dans la
sacristie un honorable habitant de la paroisse
qui lui demanda de l'entendre en confession.
M. le curé, assez surpris d'une démarche
à laquelle il ne s'attendait pas, et soupçon-
nant qu'il avait peut être devant lui la per-
sonne dont il avait vaguement entendu
parler, demanda à son visiteur s'il parlait
sérieusement, où s'il venait pour tourner en
dérision les choses saintes.
Le visiteur se récria contre cette supposi-
tion
« Monsieur le Curé, dit-il, je ne viens pas
pour me moquer, mais pour accomplir sérieu-
sement mon devoir de chrétien.
Cependant, reprit le Curo, certains bruits
fâcheux sont venus jusqu'à moi j'ai entendu
parler d'un pari.
On vous a trompé, monsieur le Curé.
Voici, si vous me le permettez, ce qui s'est
passé, et ce qui peut avoir donné lieu à
cette histoire. Il y a quelque temps, en effet,
me trouvant au café, au cours d'une conver-
sation sur le malheur des temps, je me pris
à dire à quelques amis messieurs, nos ré-
coltes sont perdues, la sécheresse nous ruine.
Il est évident pour moi que Dieu nous
châtie, et peut-être ferions-nous bien de com-
mencer à l'offenser un peu moins, si nous
voulons qu'il nous bénisse. Quant à moi,
ajoutai-je, je vous annonce, afin que personne
n'en soit surpris, que cette année je ferai
mes Pâques avec ma femme et ma fille. Vous
jugez, Monsieur le curé, si ces paroles éton-
nèrent les assistants, la stupéfaction était
générale.
Oh bien, par exemple, s'écria l'un d'eux
en ricanant, si tu fais tes Pâques, toi, je te
donne vingt francs.
Tu me les donneras si tu veux, lui
répondis-je, mais je ferai mes Pâques tout
de menât, tu peux le tenir pour certain. Et
Voilà, Monsieur le curé, tout simplement ce
qui s'est passé.
Est-ce bien la vérité, ce que vous me
dites-là? ajouta M. le curé de Carqueiranne
que l'accent de sincérité indéniable de son
interlocuteur ne laissait pas de frapper
néanmoins.
L'exacte vérité, Monsieur le curé.
Vous m'assurez donc que votre dé-
marche n'est déterminée en rien par le pari,
ou du moins l'apparence de pari dont vous
venez de me parler.
D'aucune façon. Vous ferez, d'ailleurs,
ce que vous voudrez, Monsieur le curé, vous
refuserez de m'entendre si vous le jugez
bon, mais je vous dis les choses comme
elles se sont passées.
Et, reprit le Curé, m'autorisez-vous à
répéter, le cas échéant, ce que vous venez
de me dire.
Absolument! je n'ai pas un mot à y
changer, et n'en retirerai aucun.
Voilà donc à quoi se réduit le fait qui, tel
qu'il était raconté par Petit Var, eût été
non seulement monstrueux, mais passible
de la police correctionnelle. Car il ne faut
pas que l'anonyme qui, froidement, de propos
délibéré, s'est fait l'écho de cette imposture,
se dissimule qu'il a commis là une véritable
Infamie.
Ce n'est point, on le voit, d'un horrible
sacrilège qu'il s'agissait, mais d'un acte de
foi virilement accompli par un honnête
homme, en dépit de la tyrannie du respect
humain, bien autrement oppressive au vil-
lage qu'à la ville.
Cesrtdetouteœttr quenwis félicitons le père
de famille de Carqueirannequi n'a pas hésitéà
donner à tous ce bel exemple de courage
chrétien.
Nous voudrions sincèrement que Petit
Var, reconnaissant loyalement qu'il a été
mystifié par son correspondant, nous offrît
aussi l'occasiondele féliciter de sa franchise.
Mais, à vrai dire, nous n'y comptons guère
ou, pour mieux dire, pas du tout. Ah! si on
lui dépêchait quelque huissier, ce serait
peut-être autre chose.
Etienne Jouée.
NOUVELLE EUROPE
Dans le leader article du Figaro, M. E. M. de
VogfJé exécute h son tour le concert européen
et montre à côté de l'action prépondérante de
l'Angleterre et de l'Allemagne, l'impuissance
de la Russie et de la France.
On sait dans le public les noms de quelques
généraux et amiraux prussiens qui dirigent
l'état-major ottoman; on sait moins que
l'armée active est encadrée par des offleiers
subalternes venus d'Allemagne. Depuis plu-
sieurs mois, des lettres' d'Uskup signalent
un véritable exode de ces officiers, dirigés
sur les divisions de Macédoine.
Tous les services, jusqu'à l'intendance,
sont entre leurs mains. Bref, l'empereur
allemand tient aujourd'hui cette force redou-
table, l'armée turque, comme nos rois possé-
daient un régiment de Suisses. Il occupe à
Constantinople cette situation de grand pro-
tecteur militaire que l'Angleterre et la France
coalisées y détinrent à l'époque de la guerre
de Crimée. C'est le fait le plus considérable
dans l'Europe nouvelle, celui dont la signifi-
cation survivra au règlement de l'affaire
grecque et prime m3me l'intérêt de la lutte
actuelle.
Du coup, l'Angleterre rencontre devant
elle son inévitable adversaire de demain,
jusque dans ces parages du Levant dont elle
ne pourra jamais se désintéresser. Elle devra
compter avec lui sur les détroits, où il pré-
pare la rançon de ses protégés du Transvaal.
Mais cette batterie démasquée inquiétera
plus vivement encore une autre puissance,
la Russie.
La Russie, nul n'en ignore, se comporte
vis-à-vis de la Turquie comme le jardinier
devant son poirier. Elle secoue l'arbre et
cueille les fruits quand ils sont mûrs elle les
préserve et en écarte les maraudeurs, tant
qu'ils sont verts. Elle pratiquait depuis
quelque temps cette méthode conservatoire,
ce qu'on appelle en langage diplomatique la
politique d'Unkiar-Skelessi. Rien ne pressait
hier, au contraire, les problèmes urgents
pour la Russie se débattaient ailleurs. Tout
a changé en quelques semaines. Un nouvel
occupant s'installe, il emprisonne les poires
dans une armature d'acier.
Ce n'est point qu'il les convoite pour lui-
même, oh! non, ni qu'il ait souci de faire
durer l'arbre; il est prêt à répartir équitable-
ment les fruits entre un allié qui sollicite sa
petite part et l'ancien jardinier qui réclame
le principal; seulement, il faudra que ce der-
nier se montre de bonne composition sur
d'aujres domaines. La Russie se trouvera
désormais en face de ce dilemme Un retard
indéfini de ses ambitions historiques, le Bos-
phore fermé par une armée turque recons-
tituée avec du fer allemand; ou bien un
retour au bon voisinage sur la Vi&tule, à
l'ancien accord des deux couronnes dans
toutes les affaires européennes.
Et la France1? `?
Hélas! M. Jules Lemaître traduisait na-
guère ici, avec une parfaite justesse, la tris-
tesse résignée qui est notre lot. On avait
paré très sagement au danger, prévu depuis
vingt-cinq ans; il a changé de forme, de lieu,
d'instrument; il n'est plus imminent sur les
Vosges, il est partout, sur les mers, dans
les comptoirs, chez nos clients du vieil
Orient, dans nos colonies vides des mondes
nouveaux. On se réveille en face de diffi-
cultés imprévues, après une excusable gri-
serie, on se voit petits, inertes, désarmés.
Les violents s'indignent, accusent, vitu-
pèrent. Les esprits pondérés reconnaissent
qu'on a fait ce qu'on pouvait, pour le moins
mal; ils constatent et expliquent notre abais-
sement, puisque M. Lemaître a dit le mot.
Je ne ferai à sa thèse qu'une ohjection.
Notre débilité, disait-il, est l'inévitable con-
séquence de la défaite. Non. Après un quart
de siècle, le plus fâcheux coup d'épée est
cicatrisé dans un corps bien portant. La
plaie ne dure et ne s'envenime -que dans un
organisme ruiné par le diabète. il faut tou-
jours en revenir là, dût-on se répéter cent
fois.
Les reproches portent à faux quand ils
incriminent les actes d'hier, commandés par
des événements que d'autres dirigèrent, et
les gestes affaiblis d'un bras isolé. Ces
reproches ne seront jamais trop vifs, si on
les reporte sur un ensemble d'erreurs, de
folies, de capitulations, sur les mauvaises
coutumes qui nous ont livrés, uniquement
lestés de grands mots, de gros mensonges
et de vaines querelles, à tous les hasards où
nous courons, sans gouvernail et sans bous-
sole, dans l'inconnu de l'Europe nouvelle.
E. M. de Vogué.
ftemaaSw et rêpaufl?» le tria oïïïe esta*
fegae de la MAISON DîJLA SONNE PRESSN
KU2 FRANÇOIS l"> PAftH
LÉO TAXIL
On lit dans La Semaine religieuse de
Grenoble
UN HOMMB DE SAC ET DE CORDE
II vaut mieux être trompé que trompeur,
être boh que pervers.
Le trompeur et le pervers viennent de se
faire connaître; l'opinion publique l'a jugé
et le mépris sera son premier ch-itiment.
Depuis douze ans, Jogand, dit Léo Taxil,
s'est joué un peu de tout le monde, et il
s'en vante. Il s'est joué de la police à Mar-
seille, en inventant une histoire de requins
il s'est moqué des Sociétés savantes, en
inventant une cité lacustre sous le lac de
Genève il s'est moqué des Francs-Maçons
en faisant accroire à une Haute-Maçonnerie
qu'on ne soupçonnait pas enfin il s'est
moqué des catholiques et du clergé en
simulant personnellement une conversion
fausse et sacrilège, et en inventant la con-
version, d'une prétendue Diana Vaughan.
Ce monstre de fourberie, ce cynique farceur
s'est dévoilé lundi dernier; acculé et ne pou-
vant plus continuer ce vil rôle de dupeur
diabolique, il a jeté le masque et déclaré
cyniquement qu'il no s'était jamais converti,
qu'il avait inventé Diana Vaughan et le pal-
ladisme de toutes pièces, qu'il avait abusé
do la crédulité des catholiques, qu'il se pro-
posait de combattre plus que jamais l'Eglise
avec des documents obtenus par ses escro-
queries hypocrites.
La fin de cette mystification est un soula-
gement pour la conscience publique.
Mais si la Franc-Maçonnerie avoulu donner
le change au moyen de ces inventions bien
dignes d'elles et de ses adeptes, cette mys-
tification retombe sur elle avec toute sa lai-
deur et de tout son poids. Car Taxil avoue
être resté l'homme de la Franc-Maçonnerie.
Après avoir usé de ce fumiste éhonté dans
ces conditions, elle s'est bien montrée ca
qu'elle a toujours été, hypocrite et menteuse.
Personne ne s'y trompera, et les catholiques
continueront à voir et à combattre en elle
l'éternelle ennemie de la vérité et de l'Eglise.
M. le chanoine Mustel écrit dans la
Revue catholique de Coutances
Nos lecteurs connaissent tous le dénoue-
ment, absolument contraire à nos prévisions
et à,notre conviction, de la question Diana
Vaughan.
Lundi soir, en présence d'une assemblée
de 400 personnes considérables, de toute
opinion, et dont la majorité se composait do
représentants de la presse dans les deux
mondes, Léo Taxil s'est vanté, avec un
cynisme qui n'avait peut-être jamais été
atteint, d'avoir, depuis douze ans, trompé les
catholiques de la façon la plus indigne et la
plus abominable, mêlant le sacrilège à l'hy-
pocrisie et faisant du mensonge à la plus
haute puissance son but, son élément et sa
vie. Nous ne croyons pas que l'histoire pré-
sente un pareil exemple de fourberie scélé-
rate et d'abject mépris pour tout ce qui fait
l'honneur de l'humanité et pour tout ce
qu'elle respecte. On serait tenté de dire que
lorsque l'Enfer engloutira cette immonde
proie, les damnés éprouveront un sentiment
de dégoût et que toute cette tourbe de mau-
dits courbera plus bas la tête, sous la confu-
sion d'un avilissement nouveau.
Et nous avions donné à cet homme, le
croyant injustement diffamé, notre amitié
sincère et dévouée.
Notre erreur était profonde, absolue. Nous
avons cru vrai ce qui était radicalement faux.
Cependant, il ne faut pas que le piteux et
pénible effondrement de cet échafaudage de
mensonges dont nous avons été dupe ense-
velisse sous ses débris les vérités qui lui
servaient de support. Quand l'heure sera
venue, que les esprits se seront recueillis,
après le premier moment de stupeur, il
appartiendra aux hommes dont les recherches
ne se sont pas égarées en suivant des guides
trompeurs, de reprendre l'oeuvre qui paraît
actuellement compromise.
Le mot d'ordre de Léon XIII relativement
à la Franc-Maçonnerie, loin d'être annulé ou
retiré à la suite de cette monstrueuse impos-
ture, en reçoit une confirmation nouvelle. Il
faut qu'elle soit démasquée. Ce que tous
devront apprendre, c'est à marcher avec
une prudence extrême, pas à pas, sur un
terrain solide. Parmi les vœux formulés au
Congrès de Trente, il y en a un dont la sa-
gesse apparaît plus vivement, en face de la
mystification qui vient de finir « Toutes les
assertions ayant rapport aux crimes de la
Franc-Maçonnerie devront être prouvées par
des aveux de francs-maçons. »
Revue dej^étranger
Revue de I'C"Irangot
ITALIE
Les suites de l'attentat contre le roi
L'émotion causée par la tentative d'Accia-
rito se calme bien que dans la journée
d'hier, bon nombre de corporations et d'as-
sociations artistiques soient allées renouveler
devant le Quirinal leurs manifestations sym-
pathiques.
Isa souverains d'Italie et le diw d'Anste
ont paru une quintaine de minutes au balcoo
pour ri'poiuliv aux ovations de la foule.
A son départ pour Florence, vers midi, le
prince de Naples a été également l'objet de
chaleureuses acclamations. L'Avanti, jour-
nal socialiste, prétend qu'un des prélats delà
maison du Pape, Mgr Rudini Tedeschi, s'est
rendu au palais pour féliciter le roi Humbert
d'avoir échappé à cet attentat.
L'instruction contre l'assassin
L'assassin a été à nouveau interrogé, m&|$
jusqu'à présent il ne semble pas avoir eu. de
compliees.
Le père d'Acciarito avait déclaré à la police,
il y a quelques jours, que son fils tenait des
propos menaçants contre la société et qu'elle
ferait bien de le surveiller.
Le poignard dont s'est servi Aeciarito
porte sur le manche une sorte de croix
gravée et entrelacée avec la lettre A. Ce
qui signillerait Anarchie et Mort.
Dans son interrogatoire, Acciarito a dé-
claré que, poussé au désespoir par la misera,
et voyant, dit-il, tant de gens riches et heu-
s'en aller à une fête, et, à la pensée que la
roi donnait 24 000 francs à un cheval vain-
queur, tandis qu'il n'obtenait de personne un
centime, le désespoir l'a saisi et il s'est dé-
cidé à frapper. Les perquisitions. opérées
dans la mansarde où vivait Acciarito, n'ont
amené aucun résultat.
Dans la matinée un Te Deum a été chanté
dans l'église du Sudario où l'on est autorisé
à faire les cérémonies. Leurs Majestés, la
cour et les personnages officiels y ont assisté.
A la sortie de la cérémonie, les souverains
ont été l'objet de sympathiques ovations.
Dans la soirée, une bagarre s'est produite
devant les bureaux de L'Avanti, quête police
a dû protéger.
Dans les provinces
Rome, 23 avril. Les dépêches des pro-
vinces signalent les manifestations de loya-
lisme continuées aujourd'hui.
Le cardinal patriarche de Venise a publié
un manifeste annonçant cette après-midi, A
Saint-Marc, un Te Deum pour remercier
Dieu d'avoir préservé le roi et invitant les
fidèles à implorer les bénédictions du ciel
sur toutes les autorités.
A Porto-Ferrajo également, Te Deum à 1»
cathédrale.
A Milan, les consuls ont exprimé au préfet
en leur nom et en celui de leurs colonies
respectives, les sentiments de profonde indi-
gnation et leurs félicitations.
ESPAGNE
Les débats du procès intenté aux anar-
chistes de Barcelone sont terminés et la
sentence sera très prochainement rendue.
Le général Primo di Rivera, nouveau gou-
verneur des îles Philippines a débarqué
jeudi à Manille.
Alliance des deux Républiques des Boers
Les négociations entre le Transvaal et la
RéjHiblique du fleuve Orange ont abouti à
un traite d'Alliance étroite entre les deux
Etats.
Pendant le dernier séjour de M. Kriïger à
Bloemfontein, capitale du second Etat, les
dernières dispositions ont été arrêtées, et le
-17 mars, le président Krüger et le président
Steyn ont apposé leurs signatures à l'acte
d'étroite alliance entre les Boërs.
Nous signalerons en particulier l'article qui
a trait à la nomination d'un conseil perma-
nent de dix membres nommés par moitié
par les (Volksraads) conseils des deux Etats
et qui siégera alternativement à Prétoria et
à Bloemfontein.
Cette Commission qui devra se réunir en
dehors des sessions ordinaires des deux
Volksraads, devra étudier les questions d'in-
térêt des deux pays afin d'arriver là l'union
fédérale projetée entre les deux républiques.
U AN GLETERRE
ET LA QUESTION D'ORIENT
Depuis le débarquement opéré en Crète,
par le colonel Vassos, l'attitude de l'Alle-
magne et de l'Angleterre a préoccupé les
chancelleries européennes.
Tandis que l'Allemagne, après s'être asso-
ciée de fort mauvaise grâce au concert euro-
péen, a poussé secrètement le sultan à la
guerre, l'Angleterre, tout en se proclamant le
champion de la paix, a manœuvré de façon
à surexciter l'ardeur belliqueuse des Grecs.
Au moment où la Grèce mobilisa son
armée, il suffisait de bloquer le port de Volo,
son principal centre de ravitaillement en
Thessalie pour empêcher la guerre. L'Angle-
terre s'y refusa. Plus tard, afin de faire perdre
aux Turcs les positions stratégiques qu'ils
occupaient à la frontière, elle demanda que
les deuxarmées se retirassent plusieurs lieues
en arrière, laissant entre elles une zone
neutre.
Est-ce par pure sympathie pour la Grèce
que l'Angleterre s'est conduite ainsi ? N'est-
ce pas plutôt pour servir ses propres intérêts
qu'elle n'a rien négligé pour rendre la guerre
inévitable? '?
C'était son intérêt qui la poussait quand,
avant le blocus de la Crète, elle s'offrait à
pacifler l'île toute seule. Cette proposition
n'avait qu'un but lui assurer la possession
de la magnifique position stratégique de la
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