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720 pages
DICTIONNAIRE DES COMÉDIENS FRANÇAIS
652
Outre les pièces de théâtre imprimées, on
a encore de lui les raMe~es ~Mes, espèce
d'almanachs chantants, des Stances sur la
mort de la Reine, femme de Louis XV, les
Mémoires d'un /~o~e, roman rarissime,
sans intérêt. Puis son nom devint légendaire.
A peine disparu, Beaumont le mettait en
scène dans une parade, où son ombre venait
réconcilier un cordonnier et un savetier. L'on
vit plus tard, soit aux Variétés, soit à la Gaîté,
Préville et Taconet, Taconet c/te~ Rampon-
Mea'M, Taconet ou l'acteur des Boulevards,
joué par Frédérick Lemaître.
On connaît encore l'Homme difficile ou
l'Hommage des arts à M. le duc de la Vril-
~e, pièce composée de son vivant les
Mémoires pour ser~z'r à la vie de Taconet
par Artaud, 1775, sorte d'apologie burlesque.
M. Em. Campardon, dans ses Spectacles de
la foire a reproduit diverses plaintes portées
contre Taconet, pour mauvaise conduite, et
une pièce curieuse Une déclaration faite à
l'Hôpital de la Charité. Trois jours avant sa
mort Taconet, au moment de son accident,
avait confié toute sa fortune, deux louis et
48 livres, plus une brochure, à un élève en chi-
rurgie de toute probité, et cet élève était mort
subitement pendant la nuit. Il s'inquiétait
donc, à juste raison, de son dépôt. Un
autographe de Taconet (très rare) a passé en
vente le 29 mai 1902.
Biographie E. D. De Manne et C. Méné-
trier, Troupe de Nicolet, notice. Em. Cam-
pardon, les Spectacles de la /~e.
TACONET, Jacques. Frère du précédent,
né en 1739, acteur chez Nicolet. On lui doit
une pièce en un acte, le Congé de semestre.
TACOVA, Victor, Henri, Avocat dit. Etait
fils de Victor Tacova qui resta 48 ans à
l'Opéra Comique, dont 40 ans comme régis-
seur. En 1877, le père Tacova, âgé de 79 ans,
avec 58 ans de théâtre, touchait 500 fr. de
pension. Sa mort fut annoncée au Rapport
de 1881.
Tacova fils, qui s'appelait aussi Victor,
acteur excentrique dans le genre de Bache,
tout aussi grand, mais plus gros, chantait la
chansonnette et écrivait des pièces. On le vit
aux Délassements 1859, aux Bouffes 1862. au
Châtelet 1863: Aladin. Se trouvant un jour
chez des amis, à la campagne, il s'offrit pour
aller chercher du vin à la cave. Il fit une
chute, et mourut sur le coup. Il avait 39 ans.
TAHAN, Mme. Sa mort, Rapport 1861.
TA!GNY~ Emile. Charmant comédien dans
l'emploi des amoureux, était entré à 12 ans au
théâtre Comte où il resta 18 mois. A 16 ans, ii
partit pour Bordeaux pour aller rejoindre sa
tante, Mme Herdliska, actrice de talent, qui lui
donna d'utiles conseils. Sa grand'mère était
elle-même femme d'un très bon chanteur du
théâtre Fëydeau. Clermont-Ferrand, Toulouse,
Vaudeville 1~ juillet 1831. Propositions de la
Comédie-Française. De la distinction, de l'âme,
un physique agréable mais de petite taille. En
1837, Taigny avait déjà créé 67 rôles au Vau-
deville. En 1838, il perdit une partie de sa
garde-robe dans l'incendie du théâtre. On cite
parmi ses créations, l'abbé de Gondy d'un
Duel sous Richelieu, Un p~e~Me~ amour,
l'Habit ne fail pas ~e moine, FoM~O!~ c'e~~
pOM~O! Un secret, Faublas. Malheureuse-
ment sa carrière fut courte. « Il ne pouvait
jouer que les Emile Taigny », a-t-on dit,
c'est-à-dire des rôles doux, agréables, d'une
extrême jeunesse. Après avoir dirigé les Dé-
lassements vers 1849, Emile Taigny devint
régisseur général de la Galté, poste où son
affabilité lui concilia toutes les sympathies.
Sa mort fut annoncée au Rapport de 1875.
TAIGNY, Mme Thelma, née Herdlitz, dite
Herdliska. Femme du précédent, fille d'une
comédienne de mérite avantageusement con-
nue à Bordeaux et à Lyon, avait épousé son
cousin et camarade. Après s'être essayée à
Rouen, elle débuta avec succès au Vaude-
ville. On dit d'elle en 1837: « C'est un mé-
lange heureux de gentillesse suave et de mé-
lancolique coquétterie. » Elle créa Margarett
du f~ec~eM?' avec un réel talent. D'autres
disent en' 1841 « M' Taigny est pointue,
elle a le nez pointu, la bouche pointue, les
yeux pointus sur les côtés, une intelligence
pointue ét des gestes pointus. » Mais on la
trouve assez gentillette, malgré son « air
chinois ». En 1842, on vante le ménage Tai-
gny, sa grâce, son jeu fin, spirituel, enjoué.
Mme Taigny suivit son mari aux Délassements
où elle était encore en 1852, puis devint cos-
tumière. En 1877, 60 ans, 32 ans de théâtre,
500 fr. de pension. Sa mort, Rapport 1896.
Elle avait 79 ans.
TAILLADE, Paul, Félix, Joseph. Nous
avons sous les yeux, en écrivant ces lignes,
des notes au crayon, de l'écriture de Taillade
lui-même nous ne pouvons mieux faire que
de les reproduire ici, en les commentant.
Taillade naquit le 15 janvier 1826. Ses
études furent commencées au collège Bourbon
et achevées à Charlemagne. Il eut pu ajouter
qu'il était sans famille, n'ayant qu'un père
adoptif. Il trace ce simple mot « Person-
nalité ». Et, de fait, il en fut une. Taillade
n'imita personne il fut en tout le fils de ses
œuvres. A vingt ans, il s'en va, bien que
timide, trouver M"" Mars retirée du théâtre.
Celle-ci lui conseille d'entrer au Conservatoire,
ce qu'il fit. Ceci se passait en 1846; l'année
suivante il débute à la Comédie-Française,
mais sans engagement Séide de Mahomet,
Egisthe de Mérope, Clinias de la Cigüe (créa-
tion), Valère de Ta~M/e. Gaîté. Une circons-
tance particulière devait tirer cet artiste de
l'ombre Taillade avait le masque anguleux
652
Outre les pièces de théâtre imprimées, on
a encore de lui les raMe~es ~Mes, espèce
d'almanachs chantants, des Stances sur la
mort de la Reine, femme de Louis XV, les
Mémoires d'un /~o~e, roman rarissime,
sans intérêt. Puis son nom devint légendaire.
A peine disparu, Beaumont le mettait en
scène dans une parade, où son ombre venait
réconcilier un cordonnier et un savetier. L'on
vit plus tard, soit aux Variétés, soit à la Gaîté,
Préville et Taconet, Taconet c/te~ Rampon-
Mea'M, Taconet ou l'acteur des Boulevards,
joué par Frédérick Lemaître.
On connaît encore l'Homme difficile ou
l'Hommage des arts à M. le duc de la Vril-
~e, pièce composée de son vivant les
Mémoires pour ser~z'r à la vie de Taconet
par Artaud, 1775, sorte d'apologie burlesque.
M. Em. Campardon, dans ses Spectacles de
la foire a reproduit diverses plaintes portées
contre Taconet, pour mauvaise conduite, et
une pièce curieuse Une déclaration faite à
l'Hôpital de la Charité. Trois jours avant sa
mort Taconet, au moment de son accident,
avait confié toute sa fortune, deux louis et
48 livres, plus une brochure, à un élève en chi-
rurgie de toute probité, et cet élève était mort
subitement pendant la nuit. Il s'inquiétait
donc, à juste raison, de son dépôt. Un
autographe de Taconet (très rare) a passé en
vente le 29 mai 1902.
Biographie E. D. De Manne et C. Méné-
trier, Troupe de Nicolet, notice. Em. Cam-
pardon, les Spectacles de la /~e.
TACONET, Jacques. Frère du précédent,
né en 1739, acteur chez Nicolet. On lui doit
une pièce en un acte, le Congé de semestre.
TACOVA, Victor, Henri, Avocat dit. Etait
fils de Victor Tacova qui resta 48 ans à
l'Opéra Comique, dont 40 ans comme régis-
seur. En 1877, le père Tacova, âgé de 79 ans,
avec 58 ans de théâtre, touchait 500 fr. de
pension. Sa mort fut annoncée au Rapport
de 1881.
Tacova fils, qui s'appelait aussi Victor,
acteur excentrique dans le genre de Bache,
tout aussi grand, mais plus gros, chantait la
chansonnette et écrivait des pièces. On le vit
aux Délassements 1859, aux Bouffes 1862. au
Châtelet 1863: Aladin. Se trouvant un jour
chez des amis, à la campagne, il s'offrit pour
aller chercher du vin à la cave. Il fit une
chute, et mourut sur le coup. Il avait 39 ans.
TAHAN, Mme. Sa mort, Rapport 1861.
TA!GNY~ Emile. Charmant comédien dans
l'emploi des amoureux, était entré à 12 ans au
théâtre Comte où il resta 18 mois. A 16 ans, ii
partit pour Bordeaux pour aller rejoindre sa
tante, Mme Herdliska, actrice de talent, qui lui
donna d'utiles conseils. Sa grand'mère était
elle-même femme d'un très bon chanteur du
théâtre Fëydeau. Clermont-Ferrand, Toulouse,
Vaudeville 1~ juillet 1831. Propositions de la
Comédie-Française. De la distinction, de l'âme,
un physique agréable mais de petite taille. En
1837, Taigny avait déjà créé 67 rôles au Vau-
deville. En 1838, il perdit une partie de sa
garde-robe dans l'incendie du théâtre. On cite
parmi ses créations, l'abbé de Gondy d'un
Duel sous Richelieu, Un p~e~Me~ amour,
l'Habit ne fail pas ~e moine, FoM~O!~ c'e~~
pOM~O! Un secret, Faublas. Malheureuse-
ment sa carrière fut courte. « Il ne pouvait
jouer que les Emile Taigny », a-t-on dit,
c'est-à-dire des rôles doux, agréables, d'une
extrême jeunesse. Après avoir dirigé les Dé-
lassements vers 1849, Emile Taigny devint
régisseur général de la Galté, poste où son
affabilité lui concilia toutes les sympathies.
Sa mort fut annoncée au Rapport de 1875.
TAIGNY, Mme Thelma, née Herdlitz, dite
Herdliska. Femme du précédent, fille d'une
comédienne de mérite avantageusement con-
nue à Bordeaux et à Lyon, avait épousé son
cousin et camarade. Après s'être essayée à
Rouen, elle débuta avec succès au Vaude-
ville. On dit d'elle en 1837: « C'est un mé-
lange heureux de gentillesse suave et de mé-
lancolique coquétterie. » Elle créa Margarett
du f~ec~eM?' avec un réel talent. D'autres
disent en' 1841 « M' Taigny est pointue,
elle a le nez pointu, la bouche pointue, les
yeux pointus sur les côtés, une intelligence
pointue ét des gestes pointus. » Mais on la
trouve assez gentillette, malgré son « air
chinois ». En 1842, on vante le ménage Tai-
gny, sa grâce, son jeu fin, spirituel, enjoué.
Mme Taigny suivit son mari aux Délassements
où elle était encore en 1852, puis devint cos-
tumière. En 1877, 60 ans, 32 ans de théâtre,
500 fr. de pension. Sa mort, Rapport 1896.
Elle avait 79 ans.
TAILLADE, Paul, Félix, Joseph. Nous
avons sous les yeux, en écrivant ces lignes,
des notes au crayon, de l'écriture de Taillade
lui-même nous ne pouvons mieux faire que
de les reproduire ici, en les commentant.
Taillade naquit le 15 janvier 1826. Ses
études furent commencées au collège Bourbon
et achevées à Charlemagne. Il eut pu ajouter
qu'il était sans famille, n'ayant qu'un père
adoptif. Il trace ce simple mot « Person-
nalité ». Et, de fait, il en fut une. Taillade
n'imita personne il fut en tout le fils de ses
œuvres. A vingt ans, il s'en va, bien que
timide, trouver M"" Mars retirée du théâtre.
Celle-ci lui conseille d'entrer au Conservatoire,
ce qu'il fit. Ceci se passait en 1846; l'année
suivante il débute à la Comédie-Française,
mais sans engagement Séide de Mahomet,
Egisthe de Mérope, Clinias de la Cigüe (créa-
tion), Valère de Ta~M/e. Gaîté. Une circons-
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