RABEL, Germain. Illustre théâtre au Port
St-Paul. Troupe de Molière, 1645.
RABIOT, Barthélemy, Marie, Julien. Ex-
artiste dramatique, inventa des appareils pour
les bains des malades et les mit à la disposi-
tion de la Société des artistes..Rapp~ 18~7.
Paris 1853-64.
RABUT, Mlle Eléonore, femme Fechter.
Née à Bordeaux, le 34 avril 1819, passait, en
1841, pour une des plus jolies et des plus gra-
cieuses artistes de Paris. Elevée sous les yeux
et par les soins du Prince de Condé. elle avait
été destinée tout d'abord au couvent. Sa voca-
tion l'entraîna vers le théâtre. Ne pouvant
entrer à la Comédie-Française, elle partit pour
la Russie où elle fut très goûtée, 1836. A son
retour en France, elle trouva un engagement
à l'Ambigu en attendant que les portes de la
rue de Richelieu voulussent bien s'ouvrir
devant elle. Mais là, il y avait un astre à son
lever, Rachel, qui venait d'apparaître, et cela
précisément dans les rôles qu'elle se réservait'
de jouer (1838). Mlle Rabut, dont la diction
pure et nette, l'organe sympathique, se faisaient
remarquer même auprès de sa toute puissante
rivale, se tourna alors vers la comédie, sans
abandonner le drame. Elle y réussit également.
Bruxelles 1843-46. En octobre 1846, nous no-
tons un début de Mlle Rabut dans le Legs, à
l'Odéon. En août 1848, elle est devenue
Mme Fechter (v. ce nom) nouveau début au
même théâtre dans Elmire de Tartufe. Galté
1850, Vaudeville 1852-54, Paris 1855-68, Lon-
dres 1869-82, Paris 1883-94. En 1881, 63 ans,
26 ans de th., 400 fr. de pension. Mme Fechter
mourut à Paris en 1894; nous avons parlé de
ses enfants à l'article Fechter. Le rapporteur
de 1895, St-Germain, en annonçant cette mort,
rappela que la pauvre femme, si bien douée
pour le théâtre, n'avait pas eu, en se mariant,
Théâtre Feydeau
« Qui pourrait dire comment Rachel
jouait ~?'e?t »
PÉLADAN.
une existence des plus heureuses. Le brillant
créateur d'Armand Duval et du Fils de la
nuit, quitta la France, puis l'Angleterre pour
l'Amérique, d'où il ne devait plus revenir.
Leur fils mourut d'un accident dont tout Paris
parla. Elle avait été à la Comédie-Française
une bonne pensionnaire et dans la vie privée
une excellente mère.
RACHEL, Elisabeth, Rachel Félix dite.
Une histoire coMïp~eweM< Q~5~Me de Ra-
chel est encore à écrire. Les documents s'en-
tassent, mais sans nous satisfaire pleinement.
Les contemporains pérorent à la façon d'un
pion de collège: les modernes cherchent sur-
tout à pénétrer dans son alcôve. Nous vou-
drions pouvoir contempler une statue en pied
de la grande tragédienne, et nous ne trouvons
que discours emphatiques, anecdotes ridi-
cules, indiscrétions de femmes de cham-
bre. Alors que Lekain, Frederick Lemaitre,
Déjazet ont trouvé leurs historiographes, Ra-
chel en est encore à attendre le sien, la seule
préoccupation de ceux qui veulent bien encore
s'occuper d'elle étant, semble-t-il, de jeter en
pâture aux foules le nombre de ses amants
Est-ce donc là tout ce qui doit nous intéresser
en présence d'un talent de cette envergure? `~
Loin de nous, à notre tour, la pensée d'écrire
une vie de Rachel un semblable travail ne
pourrait trouver place dans notre cadre. Nous
nous contenterons donc de citer quelques-uns
des principaux documents que nous avons pu
consulter, et combien encore manqueront dans
cette trop rapide énumération
La naissance
Il n'existe pas d'acte de naissance de Rachel,
les naissances d'enfants israëlites n'étant pas
relevées en 1831 dans le canton d'Argovie où
elle vint au monde. Voici la pièce qui en tient
lieu:
