HÉRO HÉRO HÉRO HÉRO 241
s. m. pl. Tribu d'oiseaux échassiers cul-
trirostres, ayant pour type le genre héron.
Comm. Plumes noires de héron, dont
font usage les plumassiers.
Hist. Vœu du héron, Vœu bizarre pro-
noncé sur un héron en 1338, et par lequel
Edouard III, les principaux seigneurs de sa
cour et Robert d'Artois s'engagèrent à se si-
gnaler par leurs exploits dans la guerre qu'ils
allaient commencer contre la Franche.
Ichthyol. Héron de mer, Nom vulgaire
de l'espadon.
Encycl. Ornith. La tribu des Aérons ren-
ferme des oiseaux dont le bec est fort et
fendu jusque sous les yeux, lesquels sont en-
tourés d'une peau nue s'étendant jusqu'au
bec. Les jambes sont écussonnées; les doigts
sont assez longs, et l'ongle de celui du milieu
est tranchant et dentelé sur le bord interne.
Enfin leur estomac est peu musculeux et
l'intestin n'est pourvu que d'un seul caecum
très-petit. Ces oiseaux vivent sur le bord des
rivières et des lacs, ou dans les marais. Ils se
nourrissent principalement de poissons, de
grenouilles, de mollusques, d'insectes. Sou-
vent on les voit immobiles. sur le bord des
eaux, débout sur un pied, le corps droit, le
cou replié et la tête presque cachée entre les
épaules. Leur aspect semble indiquer un mé-
lange de tristesse et de stupidité. Ils restent
isolés ordinairement pendant le jour, mais ils
se réunissent en grandes troupes pour nicher
et pour émigrer. Lorsqu'ils volent, ils tiennent
leur cou replié et leur tête appuyée sur le
haut du dos. Parmi les oiseaux que renferme
cette tribu, il en est qui ont le bec plus long
que la tête et au moins aussi large que haut
à sa base, et dont le cou grêle est garni vors.
la partie inférieure de longues plumes pen-
dantes ce sont les hérons proprement dits.
De ce nombre est le héron commun, grand
oiseau d'un gris bleuâtre, avec le devant du
cou blanc, parsemé de larmes noires, et l'oc-
ciput orné d'une huppe noire. Son corps est
grêle, ses ailes sont très-grandes et fort con-
caves, et son vol si puissant, que souvent la
hauteur à laquelle il s'élève le rend invisible
à nos yeux. Pendant le jour, il se tient isolé
et à découvert sur le bord des eaux, dans l'at-
tente de sa proie. La nuit, il se retire dans
les bois de haute futaie; il en revient avant
le jour; il place, en général, son nid sur le
sommet des arbres les plus élevés, et pond
trois ou quatre œufs d'un beau vert de mer.
Pendant l'incubation, le mâle porte à sa com-
pagne les fruits de sa péche. Lorsque le héron
est attaqué par quelque oiseau de proie, il
cherche a échapper à son ennemi en séélevant
le plus possible dans l'air et en gagnant ainsi
le dessus. Jadis les chasseurs prenaient un
grand plaisir à le faire poursuivre ainsi par
le faucon, mais seulement pour jouir du spec-
tacle de cette lutte, car sa chair n'est pas un
mets agréable. On le trouve dans presque
toute l'Europe et même dans plusieurs autres'
parties du monde, mais il n'estjamais commun
dans les pays haùités. Dans certaines locali-
tés, il est stationnaire; dans d'autres, il émi-
gré. On donne le nom d'aigrettes à des espè-
ces de hérons dont les plumes, au bas du dos,
deviennent, à certaines époques, longues et
effilées. Il s'en trouve en Europe deux espè-
ces toutes blanches, dont les plumes sont em-
ployées pour la parure des dames. La grande
aigrette est commune en Asie, dans la partie
orientale de l'Europe, le nord de l'Afrique et
l'Amérique septentrionale. Elle passe quel-
quefois en Allemagne. La petite aigrette, qui
eut moitié moindre que notre héron, est de
passage dans le midi de la France et habite
particulièrement les contins de l'Asie, Duns
une seconde subdivision de cette tribu, le bec
est plus haut que large et très-comprimé. Le.
blongios, petite espèce de héron, voisine des
précédentes, appartient à ce groupe. Sa taille
ne dépasse guère celle d'un râle, et son plu-
mage est fauve et noir. Il n'est pas rare dans
la Suisse et les parties montagneuses de la
France; il n'y arrive qu'a l'epoque où les
herbes des prairies sont assez hautes pour
lui fournir un abri, et il se tient d'ordinaire
près des étangs. On range aussi dans cette
division les butors, qui ont les plumes du cou
Iltclves et écartées, et les biboreaux, dont l'oc-
ciput est garni de deux ou trois longues plu-
mes droites et robustes. Le butor d'Europe a
le plumage jaune doré, tacheté de noiratre;
il se tient habituellement caché au milieu des
roseaux, immobile et le bec levé vers le ciel.
Lorsqu'il est attaqué, il se défend avec cou-
rage et en portant à ses ennemis de violents
coups de bec. Sa voix est si forte que ses cris
lui ont valu le nom de bos taurus, dont on pa-
rait avoir fait par corruption le mot butor.
Cet oiseau n'est pas rare en France. Le bi-
horeau d'Europe se trouve depuis la Chine
jusqu'en Amérique, et fréquente les rivages
de la mer aussi bien que le bord des fleuves,
des lacs et des marais. Pendant la nuit, il fait
entendre une espèce de croassement lugubre,
et il se nourrit d insectes et de limaces aussi
bien que de grenouilles et de petits poissons.
Les vieux sont blancs, àcalotte et à dos noirs;
les jeunes, gris, à manteau brun. Les savu-
cons, oiseaux d'Amérique remarquables par
leur bec large et écrasé, prennent place à
côté des hérous dans cette grande tribu de la
famille des cultrirostres.
Héron (LE) de la fable, Allusion à une
faible de La Fontaine, signifiant qu'il ne
faut pas être trop difficile, qu'il ne faut pas
faire le dégoûté, quand on a à peu près ce
qui convient, et qu'autrement on s'expose à
trouver moins, ou méme à ne plus rien trou-
ver du tout; à l'exemple du héron qui, après
n'avoir pas daigné ouvrirle bec pour la carpe,
le brochet, la tanche, le goujon,
HÉRON l'Ancien, mécanicien et mathé-
maticien grec, né à Alexandrie. Il vivait dans
le ne siècle av. J.-C. On le croit fils de Cté-
sibius, dont il fut le disciple. Parmi ses in-
ventions mécaniques, on distingue surtout
l'ingénieux appareil pneumatique nommé
fontaine de Héron (v. FONTAINE) et l'éoliflyle.
On a aussi de lui la description de divers ap-
pareils curieux destinés à tirer parti de la
force élastique de l'air. La plupart de ses
traités mécaniques sont perdus; il nous reste
seulement des fragments de ses Pneumati-
ques, un traité des Projectiles, et deux livres
sur les Automales.
HÉRON le Jeune, géomètre grec. Il vi-
vait dans le ve siècle de notre ère ou peut-
être plus tard. Eutocius a emprunté de lui
lu règle arithmétique pour l'extraction de
la racine carrée d'un nombre. Deux seu-
lement de ses ouvrages relatifs à la géo-
métrie sont parvenus jusqu'à nous. Le
premier, intitulé Nomenclalura voca6ulorum
geomelricorum, a été traduit et publié par
Dasypodius (1579); il contient des définitions
et éclaircissements. L'autre, la Dioptrie, que
M. Venturi, de Bologne, a traduit en tahen
sous le nom de il Traguardo (le Niveau) est
un traité de géodésie où se trouvent indiquées
les solutions graphiques, à exécuter sur le
terrain, d'une foule de questions de géométrie
pratique, telles que mesurer la différence
de niveau de deux points invisibles l'un de
l'autre; trouver la distance d'un point acces-
sible à un point inaccessible, ou celle de deux
points inaccessibles; mener d'un point donné
une perpendiculaire sur une droite dont on ne
peut approcher; prolonger une droite au delà
déterminée; mesurer la surface d'un champ
sans y pénétrer, etc. Cet ouvrage de Héron
étabht, comme on voit, une transition entre
la géométrie spéculative des Grecs, où jamais
n'apparaissent les questions de mesures, et la
géométrie des modernes; on y trouve la for-
mule de la mesure de l'aire d'un triangle en
fonction de ses trois côtés, formule dont la
réinvention a fait une partie de la réputation
de Tartaléa.
M. Chasles ne fait qu'un seul et même
homme de Héron l'ancien et de Héron le jeune.
Cette confusion mènerait à des conclusions
choquantes au point de vue historique ainsi il
est inadmissible qu'un géomètre presque con-
temporain d'Euchde ait pu seulement conce-
voir l'idée de parvenir a l'expression de la
mesure d'un triangle en fonction de ses trois
côtés.
Archimède et Apollonius n'auraient pas
même entendu la question; jamais ils ne se
sont proposé d'obtenir la mesure d'une sur-
face quelconque, snrtout appréciée au moyen
des mesures de lignes, et encore bien moins
à l'aide de racines carrées. M. Chasles voit
la difficulté; il s'étonne, en effet, mais il se
borne à admirer, sur la foi des biographes.
La simple soustraction de quelques siècles à
l'âge de Héron d'Alexandrie éclaircit entiè-
rement la difficulté.
HÉRON (don Marcel), général espagnol,
fils d'un trésorier des guerres dans les Flan-
dres, vivant au XVIIIe siècle. Il se signala par
son intrépidité, devint capitaine, puis com-
mandant des gardes wallonnes au service de
l'Espagne, et accompagna en Italie don Carlos,
fils de Philippe V devenu roi de Naples sous
le nom de Charles VII. Ce prince était en
guerre avec Marie-Thérèse et se trouvait à
Velletri lorsque cette place fut attaquée par
surprise par des troupes autrichiennes. Il
allait être fait prisonnier, lorsque Héron, le
voyant éperdu de terreur, le plaça sur la
croupe de son cheval, qu'il enfourcha aussi-
tôt, et le conduisit, à travers les rues de la
ville livrée aux flammes, jusqu'à l'hôtel du
marquis de l'Hôpital, ambassadeur de France,
où il trouva un sur refuge (1737). Parla suite,
Charles VII étant monté sur le trône d'Espa-
gne sous le nom de Charles III, se souvint de
Marcel Héron et le nomma lieutenant général
et gouverneur de Tarragone.
HÉRON, fameux agent du comité de Sû-
reté générale, né à Versailles, mort vers
1797. Au commencement de la Révolution, il
publia un écrit intitulé Banqueroute générale,
et que quelques-uns croient avoir été écrit
par Marat, que Héron avait aidé à se ca-
cher. Il parait qu'il combattait au-10 août, et
que même il. reçut cinq blessures. C'est du
moins ce qu'affirma Moïse Bayle à la Con-
vention, le 20 mars 1794.
Quoi qu'il en soit, Héron fut un des agents
les plus actifs du comité de Sûreté générale,
et il avait sous ses ordres de nombreuses
brigades, pour la surveillance et l'incarcéra-
tion des royalistes et des suspects. On peut
même dire que, par l'importance de ses fonc-
tions, c'était un véritable préfet de police.
On le nommait le Chef, et il marchait toujours
armé jusqu'aux dents. On trouve, dans les
Mémoires de Sénart; divers traits sur ce per-
sonnage; mais on sait que Sénart, agent lui-
Fut tout heureux et tout aise
De rencontrer un limaçon.
même, ne mérite aucune confiance, et que
son livre est un amas d'inepties, où les en-
nemis de la Révolution n'ont que trop sou-
vent puisé. On a dit aussi que Robespierre
se servait de Héron, bien que celui-ci n'ap-
partînt pas au bureau de police du comité de
salut public, mais bien au comité de sûreté
générale. La chose n'est pas impossible en
soi, mais ne parait pas établie péremptoire-
ment. Attaqué à la Convention en mars 1794,
il fut défendu par Cambon, Moïse Bayle et
Robespierre. De tels instruments sont néces-
sairement brisés lors des changements de
politique. Héron fut arrêté après le 9 ther-
midor. Lors de l'insurrection de prairial il
fut attaqué de nouveau par Bourdon tde
l'Oise), qui demandait qu'on l'envoyât à l'é-
chafaud. Il finit par être renvoyé, pour les
excès de pouvoir qu'on lui reprochait, de-
vant le tribunal d'Eure-et-Loir; mais l'am-
nistie do l'an IV mit fin à la procédure. Héron
mourut peu de temps après. On a fait de cet
agent un véritable personnage de mélodrame;
mais il est à croire que le caractère néces-
sairement mystérieux de ses fonctions a beau-
coup contribué à ce résultat.
HÉRON (Robert), écrivain écossais, né vers
1765, mort en 1807. Il suivit quelque temps la
carrière ecclésiastique, devint prédicateur
de la haute Eglise d'Edimbourg, puis s'a-
donna entièrement à la culture des lettres et
des sciences. En 1799, il alla se fixer à Lon-
dres, où il composa des ouvrages de diffé-
rents genres, collabora à plusieurs journaux,
en dirigea trois, fut emprisonné pour dettes
et alla mourir à l'hôpital. Outre un certain
nombre de traductions, on a de lui Observa-
lions pendant un voyage en Ecosse (1793,
2 vol. in-8°); Histoire générale d'Ecosse
(1784-1799, 6 vol.); Douceurs de la vie
(1806),etc.
HÉRON (miss Mathilda), artiste dramatique
américaine, née à Philadelphie vers 1830,
d'une famille honorable et aisée, qui tenta,
mais vainement, de contrarier ses goûts pré-
coces pour la carrière théâtrale. Malgré ses
parents, elle débuta à New-York en septem-
bre 185Ô, et excita un tel enthousiasme dans
le rôle de Bianca de Fazio, que les siens lui
pardonnèrent sa résolution. A Philadelphie,
où elle parut ensuite, puis à Washington, elle
obtint de grands succès et les encourage-
ments de la tragédienne Charlotte Cushman.
Après avoir passé six mois à Boston, elle
alla en Californie, où ses admirateurs, lors
de sa représentation de départ, lui firent don
d'une somme de 20,000 fr. En 1854, elle vint
en Europe, parcourut l'Angleterre et la
France, étudia le jeu des principaux acteurs
de Londres et de Paris. Dans cette dernière
ville, elle s'attacha notamment à interpréteur
le beau rôle de Camille des Horaces, qui, plus
tard, est devenu un de ses meilleurs. Depuis
1857, elle est engagée à New-York, où elle
s'est fixée après avoir exploré les villes les
plus importantes des Etats-Unis, Baltimore,
Cincinnati, etc.
HÉRON DE VILLEFOSSE (Antoine-Marie,
baron), savant minéralogiste, membre libre
de l'Académie des sciences (1816), né à Paris
en 1774, mort en 1852. Il devint inspecteur
des mines en 1801, et fut chargé; sdus l'Em-
pire, de l'organisation du service des mines
dans les pays conquis de l'Allemagne, notam-
ment dans le Hanovre, la Saxe et la West-
phalie. Le souvenir des importants services
qu'il avait rendus à l'industrie minière de ces
différents pays lui permit, en 1815, d'in-
tercéder avec succès auprès des souverains
étrangers pour obtenir des allégements à la
contribution de guerre imposée a la ville de
Paris, et il reçut du conseil municipal,
comme témoignage de reconnaissance, une
tabatière en or.ornée des armes de la ville
en brillants. Il fut nommé secrétaire du ca-
binet de Louis XVIII (1820);,créé.baron et
conseiller d'Etat par Charles:X, et appelé à
la vice-présidence du conseil .des" mines en
1832. On a de lui, outre des rapports et de
nombreux mémoires, insérés pour la plupart
dans le Journal des mines Essai sur l'his-
toire de la Réuolution française, par urze So-
ciélé d'auteurs lalixs (1800, in-8°), livre in-
génieux, composé avec des fragments de
Tacite, de Tite-Live, de Salluste; de Cicé-
ron, etc. De la richesse minérate, (1810-1819,
3 vol. in-40, avec atlas de 1G5 pi. m-tol.), un
des traités de métallurgie les plus complets
que nous ayons.
HÉRONNEAU s. m. (é-ro-nô; h asp. di-
min. de hérou). Ornith. Jeune héron.
HÉRONNER v. n. ou intr. (é-ro-né; h asp.
-rad. héron). Fauconn. Chasser le héron.
HÉRONNIER, IÈRE) adj. (é-ro-nié, iè-re;
h asp. rad. héron). Fauconn. Qui est
dressé pour la chasse du héron': Faucon HÉ-
RONNIER.
s. f. Partie de parc ou de bois disposée
pour attirer et faire vivre les hérons: Sous
François Ier, le héron devint rare, si bien on
le chassait; ce roi le loge autour de lui à
Fontaiueblenu, y fait des HÉRONNIÈRES. (Mi-
chelet.)
HÉROOGONIE s. f. (é-ro-o-go-nt—du gr.
hérôs, héros gignomai, je nais). Histoire, fi-
liation des héros, des demi-dieux La HEROO-
GONIE d'flésiade.
HÉRON (fontaine de). V. FONTAINE.
HÉROOPOLIS, ville de l'ancienne basse
Egypte, à l'E., près du golfe lléroopolite
(branche occidentale du golfe Arabique, ap-
pelée aujourd'hui golfe de Suez), et sur
le canal de Nechao, au S.-O. de Péluse.
Cette ville fut construite par les Hébreux,
dans la terre. de Gessen, un peu avant le
temps de Moïse. Le lieu appelé actuellement
Tell-es-Masrouta répond a l'ancienne Hé-
roopolis. On y a trouvé une statue du grand
Sésostris.
HÉROPHILE, sibylle d'Erythres, fille d'une
nymphe et du berger Théodore ou d'Apollon
Sminthée. Elle prédit à Hécube les malheurs
dont serait cause l'enfant qu'elle portait
dans son sein et qui devait être Pâris, vécut
successivement à Claros, à Samos, à Délos,
à Delphes, et vint mourir dans le temple d'A-
pollon en Troade.
HÉROPHILE, médecin et anatomiste grec,
de la famille des Asclépiades, né en Chalcé-
doine 334 ans av. J.-C. Il vint s'établir à
Alexandrie sous le règne de Ptolémée Soter.
Le premier de tous les médecins, il fit des
expériences sur les criminels vivants que lui
fournissait Ptolémée, et dont le nombre, d'a-
près Celse et Tertullien, s'éleva au delà de
600! 1 Ce savant, qui est le véritable créateur
de l'anatomie humaine, pratiqua encore la
premier les autopsies cadavériques, dans l'in-
tention de préciser la nature et le siége
des maladies. La nouveauté d'une pareille
tentative frappa fortement les esprits et fit
lublier toutes sortes d'exagérations pour ren-
dre odieux à tous cet homme, qu'on regar-
dait comme coupable d'une horrible profa-
nation. Ses écrits sont perdus depuis long-
temps; il nous est donc impossible de juger
de étendue de ses connaissances en anato-
mie, dont Galien seul nous a donné une idée
incomplète. On sait seulement qu'il fit plu-
sieurs découvertes anatomiques; il s'occupa
surtout du système nerveux, et parait avoir
connu la division en nerfs sensitifs et en
nerfs propulseurs. Plusieurs des noms qu'il
donna à différentes parties de nos organes
sont encore en usage. On peut citer, entre
autres, les noms de rétine et d'arachnoïde
donnés par lui à certains organes de l'œil qu'il
avait étudiés avec un soin particulier.
HÉRORE s. f. (6-ro-ie). Arboric. Variété
de poire.
HÉROS s. m. (é-ro; h asp. gr. hérôs, en
sanscrit vira, lat. vir, homme fort). Mythol.
Personnage né du commerce d'un dieu avec
une femme ou d'une déesse avec un simple
mortel Hercule, Achille, Castor et Pollux
étaient des HEROS.
Par ext. Homme qui, par son courage,
sa magnanimité, son gérue, accomplit des cho-
ses grandesou périlleuses; se dit particulière-
ment de ceux qui s'illustrent par leurs exploits
guerriers Mourir en HÉROS. Quelques grands
avantages que la nature donne, ce n est pas elle
seule, mais la fortune avec elle qui fait les HÉ-
ROS. (La Rochef.) Le HÉRos se dédommage des
vertus qui lui manquent par l'éclat de celles
qu'il possède. (J.-J. Rouss.) La raison fait des
philosophes, la gloire fait des HÉROS, mais la
seule vertu fait des sages. (Vauven.)
Ce qui fait le héros dégrade souvent l'homme.
VOLTAIRE.
Pour son siècle incrédule, un héros n'est qu'un
[homme.
LAMARTINE.
Vous qu'afflige la détresse,
Croyez que plus d'un héros
Dans le soulier qui le blesse
Peut regretter ses sabots.
BÉRANGER.
Est-on héros pour avoir mis aux chatnes
Un peuple ou deux ? Tibère eut cet honneur.
Est-on héros en signalant ses haines
Par la vengeance? Octetve eut ce bonheur.
Est-on héros en régnant par la peur?
Séjan fit tout trembler, jusqu'à son mattre.
Mais de son ire éteindre le salpêtre,
Savoir se vaincre, et réprimer les flots
De son orgueil, c'est ce que j'appelle être
Grand par soi-même, et voilà mon héros.
J.-B. ROUSSEAU.
Par ext. Homme qui possède certaines
qualités, certains mérites au plus haut degré
Un HÉROS de patience, de sagesse. Tout ma-
gistrat qui n'est pas un HÉROS de probité
n'est pas même un honnête homme. (De Fal-
loux.)
Principal acteur dans une aventure,
dans un événement Dieu est le véritable
HÉROS de l'histoire universelle. (H. Heine.)
Il Principal personnage d'une œuvre litté-
raire HÉROS épique. Le poële doit se cacher
toujours pour ne laisser paraitre que le HÉROS.
(Volt.)
Un roman, sans blesser les lois ni la coutume,
Peut conduire un héros au deuxiême volume.
BOILEAU.
Entom. Nom vulgaire d'un papillon
diurne.
Syn. Héros, grand homme. V. GRAND
HOMME.
— Encycl. Litt. Le héros épiques est celui
autour duquel se groupe l'action de l'épopée;
il se pénètre donc intimement du sens géné-
ral de l'œuvre, puisqu'il en est le principal
ressort, et il sera, soit merveilleux et surna-
turel, soit simplement tragique ou philoso-
phique, suivant que le poëme aura l'un ou
IX.
31
s. m. pl. Tribu d'oiseaux échassiers cul-
trirostres, ayant pour type le genre héron.
Comm. Plumes noires de héron, dont
font usage les plumassiers.
Hist. Vœu du héron, Vœu bizarre pro-
noncé sur un héron en 1338, et par lequel
Edouard III, les principaux seigneurs de sa
cour et Robert d'Artois s'engagèrent à se si-
gnaler par leurs exploits dans la guerre qu'ils
allaient commencer contre la Franche.
Ichthyol. Héron de mer, Nom vulgaire
de l'espadon.
Encycl. Ornith. La tribu des Aérons ren-
ferme des oiseaux dont le bec est fort et
fendu jusque sous les yeux, lesquels sont en-
tourés d'une peau nue s'étendant jusqu'au
bec. Les jambes sont écussonnées; les doigts
sont assez longs, et l'ongle de celui du milieu
est tranchant et dentelé sur le bord interne.
Enfin leur estomac est peu musculeux et
l'intestin n'est pourvu que d'un seul caecum
très-petit. Ces oiseaux vivent sur le bord des
rivières et des lacs, ou dans les marais. Ils se
nourrissent principalement de poissons, de
grenouilles, de mollusques, d'insectes. Sou-
vent on les voit immobiles. sur le bord des
eaux, débout sur un pied, le corps droit, le
cou replié et la tête presque cachée entre les
épaules. Leur aspect semble indiquer un mé-
lange de tristesse et de stupidité. Ils restent
isolés ordinairement pendant le jour, mais ils
se réunissent en grandes troupes pour nicher
et pour émigrer. Lorsqu'ils volent, ils tiennent
leur cou replié et leur tête appuyée sur le
haut du dos. Parmi les oiseaux que renferme
cette tribu, il en est qui ont le bec plus long
que la tête et au moins aussi large que haut
à sa base, et dont le cou grêle est garni vors.
la partie inférieure de longues plumes pen-
dantes ce sont les hérons proprement dits.
De ce nombre est le héron commun, grand
oiseau d'un gris bleuâtre, avec le devant du
cou blanc, parsemé de larmes noires, et l'oc-
ciput orné d'une huppe noire. Son corps est
grêle, ses ailes sont très-grandes et fort con-
caves, et son vol si puissant, que souvent la
hauteur à laquelle il s'élève le rend invisible
à nos yeux. Pendant le jour, il se tient isolé
et à découvert sur le bord des eaux, dans l'at-
tente de sa proie. La nuit, il se retire dans
les bois de haute futaie; il en revient avant
le jour; il place, en général, son nid sur le
sommet des arbres les plus élevés, et pond
trois ou quatre œufs d'un beau vert de mer.
Pendant l'incubation, le mâle porte à sa com-
pagne les fruits de sa péche. Lorsque le héron
est attaqué par quelque oiseau de proie, il
cherche a échapper à son ennemi en séélevant
le plus possible dans l'air et en gagnant ainsi
le dessus. Jadis les chasseurs prenaient un
grand plaisir à le faire poursuivre ainsi par
le faucon, mais seulement pour jouir du spec-
tacle de cette lutte, car sa chair n'est pas un
mets agréable. On le trouve dans presque
toute l'Europe et même dans plusieurs autres'
parties du monde, mais il n'estjamais commun
dans les pays haùités. Dans certaines locali-
tés, il est stationnaire; dans d'autres, il émi-
gré. On donne le nom d'aigrettes à des espè-
ces de hérons dont les plumes, au bas du dos,
deviennent, à certaines époques, longues et
effilées. Il s'en trouve en Europe deux espè-
ces toutes blanches, dont les plumes sont em-
ployées pour la parure des dames. La grande
aigrette est commune en Asie, dans la partie
orientale de l'Europe, le nord de l'Afrique et
l'Amérique septentrionale. Elle passe quel-
quefois en Allemagne. La petite aigrette, qui
eut moitié moindre que notre héron, est de
passage dans le midi de la France et habite
particulièrement les contins de l'Asie, Duns
une seconde subdivision de cette tribu, le bec
est plus haut que large et très-comprimé. Le.
blongios, petite espèce de héron, voisine des
précédentes, appartient à ce groupe. Sa taille
ne dépasse guère celle d'un râle, et son plu-
mage est fauve et noir. Il n'est pas rare dans
la Suisse et les parties montagneuses de la
France; il n'y arrive qu'a l'epoque où les
herbes des prairies sont assez hautes pour
lui fournir un abri, et il se tient d'ordinaire
près des étangs. On range aussi dans cette
division les butors, qui ont les plumes du cou
Iltclves et écartées, et les biboreaux, dont l'oc-
ciput est garni de deux ou trois longues plu-
mes droites et robustes. Le butor d'Europe a
le plumage jaune doré, tacheté de noiratre;
il se tient habituellement caché au milieu des
roseaux, immobile et le bec levé vers le ciel.
Lorsqu'il est attaqué, il se défend avec cou-
rage et en portant à ses ennemis de violents
coups de bec. Sa voix est si forte que ses cris
lui ont valu le nom de bos taurus, dont on pa-
rait avoir fait par corruption le mot butor.
Cet oiseau n'est pas rare en France. Le bi-
horeau d'Europe se trouve depuis la Chine
jusqu'en Amérique, et fréquente les rivages
de la mer aussi bien que le bord des fleuves,
des lacs et des marais. Pendant la nuit, il fait
entendre une espèce de croassement lugubre,
et il se nourrit d insectes et de limaces aussi
bien que de grenouilles et de petits poissons.
Les vieux sont blancs, àcalotte et à dos noirs;
les jeunes, gris, à manteau brun. Les savu-
cons, oiseaux d'Amérique remarquables par
leur bec large et écrasé, prennent place à
côté des hérous dans cette grande tribu de la
famille des cultrirostres.
Héron (LE) de la fable, Allusion à une
faible de La Fontaine, signifiant qu'il ne
faut pas être trop difficile, qu'il ne faut pas
faire le dégoûté, quand on a à peu près ce
qui convient, et qu'autrement on s'expose à
trouver moins, ou méme à ne plus rien trou-
ver du tout; à l'exemple du héron qui, après
n'avoir pas daigné ouvrirle bec pour la carpe,
le brochet, la tanche, le goujon,
HÉRON l'Ancien, mécanicien et mathé-
maticien grec, né à Alexandrie. Il vivait dans
le ne siècle av. J.-C. On le croit fils de Cté-
sibius, dont il fut le disciple. Parmi ses in-
ventions mécaniques, on distingue surtout
l'ingénieux appareil pneumatique nommé
fontaine de Héron (v. FONTAINE) et l'éoliflyle.
On a aussi de lui la description de divers ap-
pareils curieux destinés à tirer parti de la
force élastique de l'air. La plupart de ses
traités mécaniques sont perdus; il nous reste
seulement des fragments de ses Pneumati-
ques, un traité des Projectiles, et deux livres
sur les Automales.
HÉRON le Jeune, géomètre grec. Il vi-
vait dans le ve siècle de notre ère ou peut-
être plus tard. Eutocius a emprunté de lui
lu règle arithmétique pour l'extraction de
la racine carrée d'un nombre. Deux seu-
lement de ses ouvrages relatifs à la géo-
métrie sont parvenus jusqu'à nous. Le
premier, intitulé Nomenclalura voca6ulorum
geomelricorum, a été traduit et publié par
Dasypodius (1579); il contient des définitions
et éclaircissements. L'autre, la Dioptrie, que
M. Venturi, de Bologne, a traduit en tahen
sous le nom de il Traguardo (le Niveau) est
un traité de géodésie où se trouvent indiquées
les solutions graphiques, à exécuter sur le
terrain, d'une foule de questions de géométrie
pratique, telles que mesurer la différence
de niveau de deux points invisibles l'un de
l'autre; trouver la distance d'un point acces-
sible à un point inaccessible, ou celle de deux
points inaccessibles; mener d'un point donné
une perpendiculaire sur une droite dont on ne
peut approcher; prolonger une droite au delà
déterminée; mesurer la surface d'un champ
sans y pénétrer, etc. Cet ouvrage de Héron
étabht, comme on voit, une transition entre
la géométrie spéculative des Grecs, où jamais
n'apparaissent les questions de mesures, et la
géométrie des modernes; on y trouve la for-
mule de la mesure de l'aire d'un triangle en
fonction de ses trois côtés, formule dont la
réinvention a fait une partie de la réputation
de Tartaléa.
M. Chasles ne fait qu'un seul et même
homme de Héron l'ancien et de Héron le jeune.
Cette confusion mènerait à des conclusions
choquantes au point de vue historique ainsi il
est inadmissible qu'un géomètre presque con-
temporain d'Euchde ait pu seulement conce-
voir l'idée de parvenir a l'expression de la
mesure d'un triangle en fonction de ses trois
côtés.
Archimède et Apollonius n'auraient pas
même entendu la question; jamais ils ne se
sont proposé d'obtenir la mesure d'une sur-
face quelconque, snrtout appréciée au moyen
des mesures de lignes, et encore bien moins
à l'aide de racines carrées. M. Chasles voit
la difficulté; il s'étonne, en effet, mais il se
borne à admirer, sur la foi des biographes.
La simple soustraction de quelques siècles à
l'âge de Héron d'Alexandrie éclaircit entiè-
rement la difficulté.
HÉRON (don Marcel), général espagnol,
fils d'un trésorier des guerres dans les Flan-
dres, vivant au XVIIIe siècle. Il se signala par
son intrépidité, devint capitaine, puis com-
mandant des gardes wallonnes au service de
l'Espagne, et accompagna en Italie don Carlos,
fils de Philippe V devenu roi de Naples sous
le nom de Charles VII. Ce prince était en
guerre avec Marie-Thérèse et se trouvait à
Velletri lorsque cette place fut attaquée par
surprise par des troupes autrichiennes. Il
allait être fait prisonnier, lorsque Héron, le
voyant éperdu de terreur, le plaça sur la
croupe de son cheval, qu'il enfourcha aussi-
tôt, et le conduisit, à travers les rues de la
ville livrée aux flammes, jusqu'à l'hôtel du
marquis de l'Hôpital, ambassadeur de France,
où il trouva un sur refuge (1737). Parla suite,
Charles VII étant monté sur le trône d'Espa-
gne sous le nom de Charles III, se souvint de
Marcel Héron et le nomma lieutenant général
et gouverneur de Tarragone.
HÉRON, fameux agent du comité de Sû-
reté générale, né à Versailles, mort vers
1797. Au commencement de la Révolution, il
publia un écrit intitulé Banqueroute générale,
et que quelques-uns croient avoir été écrit
par Marat, que Héron avait aidé à se ca-
cher. Il parait qu'il combattait au-10 août, et
que même il. reçut cinq blessures. C'est du
moins ce qu'affirma Moïse Bayle à la Con-
vention, le 20 mars 1794.
Quoi qu'il en soit, Héron fut un des agents
les plus actifs du comité de Sûreté générale,
et il avait sous ses ordres de nombreuses
brigades, pour la surveillance et l'incarcéra-
tion des royalistes et des suspects. On peut
même dire que, par l'importance de ses fonc-
tions, c'était un véritable préfet de police.
On le nommait le Chef, et il marchait toujours
armé jusqu'aux dents. On trouve, dans les
Mémoires de Sénart; divers traits sur ce per-
sonnage; mais on sait que Sénart, agent lui-
Fut tout heureux et tout aise
De rencontrer un limaçon.
même, ne mérite aucune confiance, et que
son livre est un amas d'inepties, où les en-
nemis de la Révolution n'ont que trop sou-
vent puisé. On a dit aussi que Robespierre
se servait de Héron, bien que celui-ci n'ap-
partînt pas au bureau de police du comité de
salut public, mais bien au comité de sûreté
générale. La chose n'est pas impossible en
soi, mais ne parait pas établie péremptoire-
ment. Attaqué à la Convention en mars 1794,
il fut défendu par Cambon, Moïse Bayle et
Robespierre. De tels instruments sont néces-
sairement brisés lors des changements de
politique. Héron fut arrêté après le 9 ther-
midor. Lors de l'insurrection de prairial il
fut attaqué de nouveau par Bourdon tde
l'Oise), qui demandait qu'on l'envoyât à l'é-
chafaud. Il finit par être renvoyé, pour les
excès de pouvoir qu'on lui reprochait, de-
vant le tribunal d'Eure-et-Loir; mais l'am-
nistie do l'an IV mit fin à la procédure. Héron
mourut peu de temps après. On a fait de cet
agent un véritable personnage de mélodrame;
mais il est à croire que le caractère néces-
sairement mystérieux de ses fonctions a beau-
coup contribué à ce résultat.
HÉRON (Robert), écrivain écossais, né vers
1765, mort en 1807. Il suivit quelque temps la
carrière ecclésiastique, devint prédicateur
de la haute Eglise d'Edimbourg, puis s'a-
donna entièrement à la culture des lettres et
des sciences. En 1799, il alla se fixer à Lon-
dres, où il composa des ouvrages de diffé-
rents genres, collabora à plusieurs journaux,
en dirigea trois, fut emprisonné pour dettes
et alla mourir à l'hôpital. Outre un certain
nombre de traductions, on a de lui Observa-
lions pendant un voyage en Ecosse (1793,
2 vol. in-8°); Histoire générale d'Ecosse
(1784-1799, 6 vol.); Douceurs de la vie
(1806),etc.
HÉRON (miss Mathilda), artiste dramatique
américaine, née à Philadelphie vers 1830,
d'une famille honorable et aisée, qui tenta,
mais vainement, de contrarier ses goûts pré-
coces pour la carrière théâtrale. Malgré ses
parents, elle débuta à New-York en septem-
bre 185Ô, et excita un tel enthousiasme dans
le rôle de Bianca de Fazio, que les siens lui
pardonnèrent sa résolution. A Philadelphie,
où elle parut ensuite, puis à Washington, elle
obtint de grands succès et les encourage-
ments de la tragédienne Charlotte Cushman.
Après avoir passé six mois à Boston, elle
alla en Californie, où ses admirateurs, lors
de sa représentation de départ, lui firent don
d'une somme de 20,000 fr. En 1854, elle vint
en Europe, parcourut l'Angleterre et la
France, étudia le jeu des principaux acteurs
de Londres et de Paris. Dans cette dernière
ville, elle s'attacha notamment à interpréteur
le beau rôle de Camille des Horaces, qui, plus
tard, est devenu un de ses meilleurs. Depuis
1857, elle est engagée à New-York, où elle
s'est fixée après avoir exploré les villes les
plus importantes des Etats-Unis, Baltimore,
Cincinnati, etc.
HÉRON DE VILLEFOSSE (Antoine-Marie,
baron), savant minéralogiste, membre libre
de l'Académie des sciences (1816), né à Paris
en 1774, mort en 1852. Il devint inspecteur
des mines en 1801, et fut chargé; sdus l'Em-
pire, de l'organisation du service des mines
dans les pays conquis de l'Allemagne, notam-
ment dans le Hanovre, la Saxe et la West-
phalie. Le souvenir des importants services
qu'il avait rendus à l'industrie minière de ces
différents pays lui permit, en 1815, d'in-
tercéder avec succès auprès des souverains
étrangers pour obtenir des allégements à la
contribution de guerre imposée a la ville de
Paris, et il reçut du conseil municipal,
comme témoignage de reconnaissance, une
tabatière en or.ornée des armes de la ville
en brillants. Il fut nommé secrétaire du ca-
binet de Louis XVIII (1820);,créé.baron et
conseiller d'Etat par Charles:X, et appelé à
la vice-présidence du conseil .des" mines en
1832. On a de lui, outre des rapports et de
nombreux mémoires, insérés pour la plupart
dans le Journal des mines Essai sur l'his-
toire de la Réuolution française, par urze So-
ciélé d'auteurs lalixs (1800, in-8°), livre in-
génieux, composé avec des fragments de
Tacite, de Tite-Live, de Salluste; de Cicé-
ron, etc. De la richesse minérate, (1810-1819,
3 vol. in-40, avec atlas de 1G5 pi. m-tol.), un
des traités de métallurgie les plus complets
que nous ayons.
HÉRONNEAU s. m. (é-ro-nô; h asp. di-
min. de hérou). Ornith. Jeune héron.
HÉRONNER v. n. ou intr. (é-ro-né; h asp.
-rad. héron). Fauconn. Chasser le héron.
HÉRONNIER, IÈRE) adj. (é-ro-nié, iè-re;
h asp. rad. héron). Fauconn. Qui est
dressé pour la chasse du héron': Faucon HÉ-
RONNIER.
s. f. Partie de parc ou de bois disposée
pour attirer et faire vivre les hérons: Sous
François Ier, le héron devint rare, si bien on
le chassait; ce roi le loge autour de lui à
Fontaiueblenu, y fait des HÉRONNIÈRES. (Mi-
chelet.)
HÉROOGONIE s. f. (é-ro-o-go-nt—du gr.
hérôs, héros gignomai, je nais). Histoire, fi-
liation des héros, des demi-dieux La HEROO-
GONIE d'flésiade.
HÉRON (fontaine de). V. FONTAINE.
HÉROOPOLIS, ville de l'ancienne basse
Egypte, à l'E., près du golfe lléroopolite
(branche occidentale du golfe Arabique, ap-
pelée aujourd'hui golfe de Suez), et sur
le canal de Nechao, au S.-O. de Péluse.
Cette ville fut construite par les Hébreux,
dans la terre. de Gessen, un peu avant le
temps de Moïse. Le lieu appelé actuellement
Tell-es-Masrouta répond a l'ancienne Hé-
roopolis. On y a trouvé une statue du grand
Sésostris.
HÉROPHILE, sibylle d'Erythres, fille d'une
nymphe et du berger Théodore ou d'Apollon
Sminthée. Elle prédit à Hécube les malheurs
dont serait cause l'enfant qu'elle portait
dans son sein et qui devait être Pâris, vécut
successivement à Claros, à Samos, à Délos,
à Delphes, et vint mourir dans le temple d'A-
pollon en Troade.
HÉROPHILE, médecin et anatomiste grec,
de la famille des Asclépiades, né en Chalcé-
doine 334 ans av. J.-C. Il vint s'établir à
Alexandrie sous le règne de Ptolémée Soter.
Le premier de tous les médecins, il fit des
expériences sur les criminels vivants que lui
fournissait Ptolémée, et dont le nombre, d'a-
près Celse et Tertullien, s'éleva au delà de
600! 1 Ce savant, qui est le véritable créateur
de l'anatomie humaine, pratiqua encore la
premier les autopsies cadavériques, dans l'in-
tention de préciser la nature et le siége
des maladies. La nouveauté d'une pareille
tentative frappa fortement les esprits et fit
lublier toutes sortes d'exagérations pour ren-
dre odieux à tous cet homme, qu'on regar-
dait comme coupable d'une horrible profa-
nation. Ses écrits sont perdus depuis long-
temps; il nous est donc impossible de juger
de étendue de ses connaissances en anato-
mie, dont Galien seul nous a donné une idée
incomplète. On sait seulement qu'il fit plu-
sieurs découvertes anatomiques; il s'occupa
surtout du système nerveux, et parait avoir
connu la division en nerfs sensitifs et en
nerfs propulseurs. Plusieurs des noms qu'il
donna à différentes parties de nos organes
sont encore en usage. On peut citer, entre
autres, les noms de rétine et d'arachnoïde
donnés par lui à certains organes de l'œil qu'il
avait étudiés avec un soin particulier.
HÉRORE s. f. (6-ro-ie). Arboric. Variété
de poire.
HÉROS s. m. (é-ro; h asp. gr. hérôs, en
sanscrit vira, lat. vir, homme fort). Mythol.
Personnage né du commerce d'un dieu avec
une femme ou d'une déesse avec un simple
mortel Hercule, Achille, Castor et Pollux
étaient des HEROS.
Par ext. Homme qui, par son courage,
sa magnanimité, son gérue, accomplit des cho-
ses grandesou périlleuses; se dit particulière-
ment de ceux qui s'illustrent par leurs exploits
guerriers Mourir en HÉROS. Quelques grands
avantages que la nature donne, ce n est pas elle
seule, mais la fortune avec elle qui fait les HÉ-
ROS. (La Rochef.) Le HÉRos se dédommage des
vertus qui lui manquent par l'éclat de celles
qu'il possède. (J.-J. Rouss.) La raison fait des
philosophes, la gloire fait des HÉROS, mais la
seule vertu fait des sages. (Vauven.)
Ce qui fait le héros dégrade souvent l'homme.
VOLTAIRE.
Pour son siècle incrédule, un héros n'est qu'un
[homme.
LAMARTINE.
Vous qu'afflige la détresse,
Croyez que plus d'un héros
Dans le soulier qui le blesse
Peut regretter ses sabots.
BÉRANGER.
Est-on héros pour avoir mis aux chatnes
Un peuple ou deux ? Tibère eut cet honneur.
Est-on héros en signalant ses haines
Par la vengeance? Octetve eut ce bonheur.
Est-on héros en régnant par la peur?
Séjan fit tout trembler, jusqu'à son mattre.
Mais de son ire éteindre le salpêtre,
Savoir se vaincre, et réprimer les flots
De son orgueil, c'est ce que j'appelle être
Grand par soi-même, et voilà mon héros.
J.-B. ROUSSEAU.
Par ext. Homme qui possède certaines
qualités, certains mérites au plus haut degré
Un HÉROS de patience, de sagesse. Tout ma-
gistrat qui n'est pas un HÉROS de probité
n'est pas même un honnête homme. (De Fal-
loux.)
Principal acteur dans une aventure,
dans un événement Dieu est le véritable
HÉROS de l'histoire universelle. (H. Heine.)
Il Principal personnage d'une œuvre litté-
raire HÉROS épique. Le poële doit se cacher
toujours pour ne laisser paraitre que le HÉROS.
(Volt.)
Un roman, sans blesser les lois ni la coutume,
Peut conduire un héros au deuxiême volume.
BOILEAU.
Entom. Nom vulgaire d'un papillon
diurne.
Syn. Héros, grand homme. V. GRAND
HOMME.
— Encycl. Litt. Le héros épiques est celui
autour duquel se groupe l'action de l'épopée;
il se pénètre donc intimement du sens géné-
ral de l'œuvre, puisqu'il en est le principal
ressort, et il sera, soit merveilleux et surna-
turel, soit simplement tragique ou philoso-
phique, suivant que le poëme aura l'un ou
IX.
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