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suivi S. M. l'empereur Napoléon et sa famille
seront tenus.s'ils ne veulent pas perdre leur
qualité de Français, de rentrer-en France
dans le terme de trois ans, à moins qu'ils ne
soient compris dans les exceptions que le gou-
vernement français se réserve d'accorder
après l'expiration de ce terme.
» Art. 20. Les hautes puissances alliées
garantissent l'exécution de tous les articles
du présent traité. Elles s'engagent à obte-
nir qu'ils soient adoptés et garantis par la
France. »
Les articles que nous avons passés sous
silence ne contiennent que des stipulations de
détail et d'intérêt secondaire.
Le traité, daté de Paris il avril 1814, était
signé pour Napoléon, par Caulaincourt, duc
de Vicence; le maréchal Macdonald, duc de
Tarente; le maréchal Ney, duc d'Elchingen;
pour l'Autriche, par le prince de Metternich;
pour la Russie, par le comte de Nesselrode;
pour la Prusse, par le baron de Hardenberg
pour le gouvernement provisoire, par le
prince de Bénévent, Dalberg, Jaucourt, Beur-
nonville, Montesquiou. L'Angleterre donna
son consentement pur et simple, par l'entre-
mise de lord Castlereagh; enfin, le prince de
Bénévent ratifia le traité le 31 mai suivant,
au nom de Louis XVIII lui-même.
FONTAINE-BONNELEAU, villageetcomm.
de France (Oise), cant. de Crèvecœur, ar-
rond. et à 47 kilom. de Clermont; 537 hab.
Eaux minérales froides ferro-crénatées trois
sources, débitant de 4,000 à 4,500 litres par
jour. Carrières. Découverte de sarcophages.
Eglise du xve siècle, renfermant des lambris
sculptés de la même époque. Souterrains-re-
fuges.
FONTAINE-IE-COMTE, village et comm.
de France (Vienne), cant. S., arrond. et à
8 kilom. de Poitiers; 717 hab. L'église, clas-
sée au nombre des monuments historiques, est
celle d'une ancienne abbaye fondée par Guil-
laume X, duc d Aquitaine.
FONTAINE-LES-COENUS ou LES-CORPS-
NUDS, village et comm. de France (Oise),
cant. de Nanteuil, arrond. et à 9 kilom. do
Senlis; 399 hub. En 1136, Louis le Gros fonda
sur le territoire de cette commune l'abbaye
de Chaalis, à laquelle Louis VII donna une
charte et qui devint dans la suite une des
plus considérables de France. Les moines de
Chaalis jouissaient de revenus énormes, ce
qui ne les empêcha pas de laisser, au moment
de la Révolution, 600,000 livres de dettes. L'é-
glise et une partie des bâtiments du mona-
stère ont été détruits. L'église, magnifique,
dit-on, était décorée de tableaux précieux,
de statues finement sculptées-et renfermait
de curieux monuments funéraire, notam-
ment les tombeaux des évêques de Senlis. Le
transsept N. et le mur latéral de la nef du
côté des cloltres sont à peu près tout ce qui
reste de cet antique édifice. A peu de dis-
tance de ces ruines se voit une charmante
chapelle bien conservée et qui porte le nom
de chapelle de l'Abbé.
FONTAINE-DANIEL, hameau de France
(Mayenne), comm. de Saint-Georges-Butta-
vent, cant. et arrond. de Mayenne; 300 hab.
Ruines d'une abbaye fondée au commence-
ment du XIIIe siècle. La salle capitulaire, divi-
sée en deux nefs, les cuisines et une salle appe-
lée Salle de la Cacaudière sont tout ce qui sub-
siste des constructions primitives. Les autres
bâtiments, dans lesquels a été établie une fila-
ture de coton, datent du XVIIe et du XVIIIe siè-
cle. Près de l'abbaye se voient deux fon-
taines-réservoirs du xive siècle, voûtées en
ogives.
FONTAINE-LLS-DIJON, village et comm.
de France (Cote-d'Or), cant. N., arrond. et à
3 kilom. de Dijon, sur une montagne de
365 mètres d'altitude; 457 hab. Eglise ro-
mano-gothique. Maison où est né saint Ber-
nard.
FONTAINE-LE-DUN, bourg de France
(Seine-Inférieure), ch.-l. de cant., arrond. et
à 25 kiloin. N.-E. d'Yvetot, près de la source
du Dun; pop. aggl., 550 hab. pop. tot.,
606 hab. Commerce de chevaux, vaches et
moutons. L'église, du xnc et du xme siècle,
renferme des fonts baptismaux en pierre, ri-
chement sculptés.
FONTAINE ÉTOUPPEFOUR village et
comme. de France (Calvados), cant. d'Evrecy,
arrond. et à 8 kilom. de Caen, sur l'Odon
628 hab. « Le château, dit M. de Caumont,
est l'un des plus intéressants de l'arron-
dissement de Caen. L'ancienne entrée sur-
tout, avec sou pavillon d'un effet si pitto-
resque, est d'une très-grande élégance. La
porte de ce pavillon était précédée d'un pont-
levis. Deux étages, éclairés par des fenêtre
à croisées de pierre, surmontent cette porte
et sont ilanqués de deux élégantes tourelles
surmontées de clochetons coniques ornés de
crochets. Un fronton pyramidal, portant des
ornements semblables, s'élève entre ces deux
tourelles et termine élégamment la façade du
pavillon. Cette -belle habitation est précé-
dée de splendides avenues.
FONTAINE-L'ÉVÊQUE ville de Belgique,
prov. de Hainaut, arrond. et à 10 kilom. 0. de
Charleroi, sur la Bablone; 3,018 hab. Clou-
terie carrières de pierres bleues, fours à
chaux, raffinerie de sel, brasserie, distillerie
d'eau-de-vie. Commerce assez considérable
des produits de son industrie.
FONTAINE-FRANÇAISE, bourg de Franco
(Côte-d'Or), ch. de cant., arrond. et à 38 ki-
lom. de Dijon; pop. aggl., 1,051 hab. pop.
tot., 1,108 hab. Fontaine-Française était au
moyen âge une seigneurio importante, qui,
après avoir longtemps appartenu aux sires de
V ergy, passa, au xive siècle, dans la maison
de Longwy, puis dans celle des Chabot, par
le mariage de Françoise de Longwy avec Phi-
libert Chabot, maréchal de France. D'autres
familles de moindre importance la possédè-
rent jusqu'à la Révolution. Fontaine-Fran-
çaise est surtout célèbre par la bataille qu'y
livrable 5 juin 1595, Henri IV contre les
troupes de la Ligue, commandées par le duc
de Mayenne (v. ci-dessous). Le monument
érigé pour perpétuer le souvenir de cette
grande bataille est aujourd'hui en ruine.
Quant au château, c'est un édifice du XVIIIe siè-
cle, qui n'offre, au double point de vue archi-
tectural et historique, rien de particulière-
ment intéressant.
Fontaine-Francaine (BATAILLE DE). Phi-
lippe II ne se lassait pas d'entretenir en
France le trouble et la discorde, car il savait
que ces agitations mêmes faisaient la tran-
quillité de l'Espagne. On était en 1595, et
Henri IV, malgré son adresse et son acti-
vité, n'avait pu réussir encore à écraser com-
piétement la Ligue, dont les conseils et l'or
du monarque espagnol soutenaient les der-
niers efforts. L'orgueilleux Philippe, voyant
cependant le Béarnais sur le point de vain-
cre tous les obstacles et asseoir chaque jour
son pouvoir plus solidement, en conçut une
sorte de rage et enjoignit à ses lieutenants
d'arrêter à tout prix ses progrès. Fernand
de Velasco, gouverneur du Milanais et con-
nétable de Castille, franchit les Alpes à la
tête de 10,000 hommes et marcha sur la Fran-
che-Comté pour donner la main au duc de
Mayenne, que le maréchal de Biron venait
d'expulser de son gouvernement de Bourgo-
gne, A cette nouvelle, Henri IV courut dé-
fendre la frontière. A Troyes, il apprit que
Velasco et Mayenne étaient rentrés dans Ve-
soul, occupé par les Lorrains, et que le con-
nétable de Castille ne parlait que de tout
mettre à feu et à sang en France. C'était plus
aisé à dire qu'à faire en présence du Béar-
nais; mais on sait que les rodomontades font
partie essentielle du caractère castillan. Le
roi, pour porter plus promptement des se-
cours à Biron, qui assiégeait Dijon, se sépara
de son infanterie à Troyes et prit les devants
avec sa cavalerie, forte d'environ 2,000 hom-
mes, et il arriva à Dijon avant que Velasco
eût passé la Saône à Gray. Le surlendemain
(6 juin), il s'avança avec le maréchal de Bi-
ron jusqu'à Luz, petites ville entre Dijou et
Gray, fit reposer ses troupes et leur donna
rendez-vous pour trois heures de l'après-midi
à Fontaine-Française, renouvelant ainsi l'hé-
roïque témérité d'Aumale, car il risquait de
se heurter, avec quelques centaines de che-
vaux seulement, contre toute l'armée ennemie.
A peine, en effet, s'était-il mis en marche
avec ses cavaliers d'élite, que le marquis de
Mirabeau, qu'il avait envoyé à la découverte
avec 100 hommes environ, revient vers lui
au galop et lui apprend que les ennemis arri-
vent en ordre de bataille sur ses pas au.nom-
bre de 2,000 cavaliers et de 10,000 fantassins
de pied. Biron s'élance aussitôt en avant avec
300 chevaux, et rencontre d'abord une garde
avancée qu'il dissipe. Mals, voyant aceourie
à sa rencontra des forces supérieures, suivies
de toute l'armée ennemie, il divise sa troupe
en trois petits corps, deux pour tenir en échec
les Espagnols,.et le troisième pour porter du
secours où le besoin s'en ferait sentir. Bien-
tôt 900 cavaliers se joignent aux premiers en-
nemis et attaquent Biron de tous côtés. Le
maréchal résista vaillamment; mais, crai-
gnant de se voir bientôt enveloppé, en voyant
croltre continuellement le nombre des enne-
mis, il battit en retraite. Ce mouvement en
arrière ne se fit pas sans désordre, et le dan-
ger devint d'autant plus grand que Biron re-
çut presque en même temps un coup de sabre
sur la tête et un coup de lance dans le bas-
ventre. A cette vue, le roi lui envoya 100 che-
vaux pour le secourir; puis, devant l'immi-
nence du péril, il s'élança lui-même avec tout
ce qui lui restait de troupes disponibles. Ral-
liant autour de lui tous les principaux offi-
ciers « A moi I mes amis, leur cria-t-il, et
faites comme vous m'allez voir faire 1 Et il
chargea à fond de train les ennemis avec une
telle furle qu'il renversa les premiers esca-
drons sur ceux qui s'avançaient pour les sou-
tenir. La mêlée fut terrible, et quelques sol-
dats commencèrent à prendre la fuite. Henri
commanda alors à Antoine de Roquelaure de
courir après eux pour les ramener au com-
bat. « Je m'en garderai bien, répondit spiri-
tuellement cet officier, on croirait que je fuis
aussi. Je ne vous quitterai point, et je com-
battrai à vos côtés. En ce moment, l'intré-
pide Biron, que l'on croyait hors de combat
parce qu'il paraissait aveuglé par le sang qui
jaillissait de sa blessure à la tête, reparut
tout à coup avec 120 chevaux qu'il avait
ralliés, et, chargeant de concert avec le roi,
qui risqua dix fois sa vie dans cette circon-
stance, culbuta successivement trois ou qua-
tre corps de cavalerie. Vainement Mayenne
pressa le connétable de Castille d'engager'à
fond toute sa cavalerie Velasco, devant cette
résistance désespérée, crut qu'il allait avoir
toute l'armée française sur les bras, et il bat-
tit en retraite, uniquement préoccupé du soin
de défendre la Franche-Comté.
Quelques historiens ont, légèrement peut-
être, accusé Henri IV de s'être imprudem-
ment exposé dans cette mêlée mais ils
n'ont pas réfléchi qu'il y fut pour ainsi dire
forcé par les circonstances. D'un côté il ne
pouvait abandonner à lui même le maré-
chal de Biron, qui avait résolument engagé
l'action contre des forces dix fois supérieures
de l'autre, la fuite était aussi dangereuse que
le combat et laissait aux Espagnols tous les
avantages de la victoire sans leur en faire
courir les dangers. Ainsi la loyauté, l'honneur,
le courage et son propre intérêt l'inspirèrent
mieux que les conseils timides de quelques-
uns de ses officiers, et il eut la gloire et le
bonheur d'arrêter, avec 900 chevaux seule-
ment, une armée de 12,000 hommes et de la
forcer à reculer.
Mais ce qui fait mieux connaîtra encore le
caractère de ce grand prince, dont toutes les
témérités étaient calculées, c'est qu'au plus
fort de la mêlée et des dangers qu'il courait,
il conservait assez de sang-froid et de pré-
sence d'esprit pour veiller sur le salut des
hommes dévoués qui combattaient pour lui.
a Garde! La Curée, » cria-t-il d'une voix re-
tentissante à l'un de ses officiers prêt à être
percé par un Espagnol. A la voix du roi, La
Curée se retourne, voit le péril et jette l'en-
nemi à terre d'un coup de son épée. Le soir
de cette bataille acharnée, malgré ses pro-
portions restreintes, le Béarnais disait à ses
amis Dans d'autres occasions, j'ai combattu
pour la victoire; mais, dans celle-ci, j'ai com-
battu pour la vie. En même temps, il écri-
vait à sa saur « Peu s'en est fallu que vous
n'ayez été mon héritière. a
La victoire de Fontaine-Française ne pro-
cura à Henri IV aucun avantage immédiat,
car il revint sur ses pas après avoir parcouru
et ravagé pendant deux mois la Franchie-
Comté mais elle prouva à la Ligue que son
règne était passé, et à Philippe Il qu'il fallait
abandonner les rêves de suprématie euro-
péenne qu'il avait caressés si longtemps et
pour la réalisation desquels il avait à jamais
compromis la prospérité et la force de l'Es-
pagne.
FONTAINF-GUÉRIN, village et comm. de
France (Maine-et-Loire), cant. de Beaufort,
arrond. et à 12 kilom. de Baugé, sur la rive
gauche du Couasnon 1,133 hab. Nombreuses
usiues. Beau dolmen de la Pierre-Couverte,
formé de trois pierres, dont l'une a 3 mètres
de longueur sur 2 métres de largeur. Débris
d'un autre dolmen près du château de la Tour-
du-Pin. Motte féodale. Eglise du xie siècle,
avec lambris entièrement peints.
FONTAINE-HENRI, village et comm. de
France (Calvados), cant. de Creully, arrond.
et à 13 kilom. de Caen: sur la rive gauche de
la Mue; 406 hab. Ce village est célèbre par
son beau château de la Renaissance, très-
bien conservé. « Les fenêtres de la partie
droite, dit le -savant M. de Caumont, sont
surmontées d'arcades en forme d'accolade et
ornées de panaches et de feuillages frisés.
Deux tours carrées rompent la monotonie des
lignes horizontales. L'une est surtout remar-
quable par ses moulures l'autre parait plus
ancienne que tout le reste et semble dater de
la fin du xvo siècle. A partir de la première
tour, le style change complètement. Des ara-
besques, des rinceaux de la plus grande
finesse couvrent les murs avec profusion. Les
combles extrêmement élevés de cette aile et
sa cheminée colossale dominent tout l'édifice.
La grande cheminée n'est guère moins con-
sidérable que celles de Chambord. Sur un des
angles du pavillon se dresse une élégante
tourelle à pans coupés, ornée de moulures et
de médaillons. Une tour plus élevée, et au
long toit conique, garnit l'angle opposé du
même pavillon. Plusieurs têtes en bas-relief
décorent la partie supérieure des fenêtres.. »
Le parc, planté d'arbres magnifiques, arrosé
de belles eaux, renferme des rochers pitto-
resques et de curieuses carrières. A coté du
château s'élève une jolie chapelle du xme siè-
cle. La porte latérale de l'église paroissiale
est très-richement ornée.
FONTAINE-LE-PORT, village et comm. de
France (Seine-et-Marne), cant. du Châtelet,
arrond. et à 12 kilom. de Melun, sur la rive
droite de la Seine; 267 hab. Ruines d'une
abbaye qui, sous le premier Empire, fut mo-
mentanément convertie en maison d'éduca-
tion pour les orphelines de la Légion d'hon-
neur.
FONTAINE-SUR-SOMME, village et comm.
de France (Somme), cant. d'Hallencourt, ar-
rond. et à 14 kilom. d'Abbeville; 1,277 hab.
L'église, monument historique, est surmontée
d'une élégante flèche. Le portail latéral de
gauche est couvert de riches sculptures aux
armes de Louis XII et de François Ier. On
remarque à l'intérieur des restes de vitraux,
des clefs de voûte sculptées et des fonts bap-
tismaux de 1590.
FONTA1NE-LA-SORET, village et comm. de
France.(Eure), cant. de Beaumont-le-Roger,
arrond. et à 13 kilom. de Bernay, sur la
Rille; 544 bab. L'église, en partie romane,
est flanquée d'une tour carrée et décorée d'un
beau vitrail représentant Saint Jean-Baptiste.
Dans les environs, ruines du château de la
Rivière-Thibouville, dont la chapelle existe
encore, et magnifique château d'Epremesnil,
bâti peu de temps avant la Révolution.
FONTAINE-LA-VAGANNE, village et comm,
de France (Oise), cant. de Marseille-le-Petit,
arrond. et à 25 kilom. N.-O. de Beauvais;
522 hub. Fabrique de bonneterie. Ce village
a pris son nom d'une famille wagan, qui en
était propriétaire dès le xne siècle. On y voit
des restes très-importants d'un ancien châ-
teau fort du xive siècle. C'est une construc-
tion élevée, très-solide, en silex et on grès,
avec des meurtrières et deux tours à mâchi-
coulis. Il reste quelques-unes des très-potites
croisées du premier temps. On a percé des
ouvertures modernes dans les murs, qui n'ont
pas moins de 2m,33 d'épaisseur. Une partie
des fossés de la place, garnis d'une contres-
carpe muraillée, existe encore.
Le château de Fontaine joua un rôle im-
portant dans les guerres du xvie siècle contre
les Anglais et pendant les troubles de la
Ligue. Après la prise de Rouen, de Gournay
et de Gisors, les Anglais, incommodés par le
château de Fontaine qu'ils n'avaient jamais
pu enlever, l'assiégèrent régulièrement avec
une armée de 3,000 hommes et forcèrent la
place, épuisée par trois semaines de blocus, à
accepter une capitulation honorable. En 1589,
les ligueurs d'Amiens s'emparèrent de cette
place et y furent assiégés par l'armée roya-
liste, qui finit par s'en rendre maltresse. Dans
ces dernières attaques, l'édifice éprouva de
grands dommages qui ne furent réparés
qu'en 1078.
FONTAINES (Pierre DES), jurisconsulte et
magistrat français, né dans le Vermandois
au xme siècle. Il fut maître (conseiller) du
parlement sous saint Louis, qui, d'après Join-
ville, le chargea fréquemment de remplir les
fonctions de juge, et devint un des conseillers
de la cour du roi, en 1259, lors d'un procès
relatif à la garde de Saint-Remy de Reims. Il
composa, sous le titre de Conseil gue Pierre
de Fontaines donna à soit ami, un ouvrage
dans lequel il trace, dit Laferrière, les règles
à suivre dans les relations civiles et s'efforce
d'adoucir la rudo empreinte de la féodalité
par la sagesse des lois romaines. Par cet
ouvrage, le premier qui ait été écrit sur ce su-
jet, des Fontaines entra dans les vues de saint
Louis, qui s'efforçait de transformer notre
législation, en substituant les formes du droit
romain aux pratiques barbares du temps. Le
Conseil, publié pour la première fois par Du
Cange à la suite de l'Histoire de saint Louis,
de Joinville (Paris, 1668, in-fol.), a a été réé-
dité par M. Marnier (Paris, 1846, in-8°).
FONTAINES (Mlle DE), en religion eaour
Madeleine de Saint Joseph, première grande
prieured'un couventde carmélites en France,
née en 1578, morte en 1637. Elle avait vingt-
cinq ans, lorsque le cardinal de Bérulle la
rencontra à Tours; ayant reconnu en elle les
qualités propres à la vie monastique, il la con-
duisit au couvent des carmélites de la rue
Saint-Jacques.
Le cardinal dé Bérulle avait bien jugé
MIle de Fontaines, une vraie sainte Thérèse.
Cependant, quand elle dut monter dans la voi-
ture qui allait à jamais la séparer de sa fa-
mille, elle hésita. « Le carrosse qui me mena
aux Carmélites, a-t-elle dit plus tard, me pa-
rut semblable à la charrette qui conduit les
criminels au supplice.. Toutefois, ses larmes
se séchèrent vite; entrée au couvent en 1604,
elle fait profession en 1605. Bientôt sa piété
ardente, passionnée, extatique, la fit; nom-
mer sous-prieure, puis grande prieure. Après
sa mort, il s'en faudra de pou qu'elle ne soit
canonisée.
M. Eugène Deschanel, ayant à parler de
Sapho, fait entre la célèbre poétesse de Les-
bos et la réorganisatrice de 1 ordre du Carmel
un rapprochement que quelques-uns pour-
ront trouver irrévérencieux, profane. « Qui
sait ce que Sapho chrétienne eût été ? Peut-
être elle eût été sainte Thérèse. L'hystérie et
le mysticisme ont des rapports cachés, mais
réels; l'un et l'autre parlent quelquefois la
même langue et prodmsent des phénomènes
presque pareils. Sous le ciel de l'Espagne,
plein de soleil, comme sous ciel de l'Eoltde,
dans cet air doux et parfumé, soit après les
banquets couronnés de roses,ou l'on s'enivrait
de vin de Lesbos, au milieu des chansons et
des lyres, ou après ces jeûnes du cloître, qui
affaiblissaient le cerveau, excité ensuite par
les chants de l'orgue ou par le silence, soit
dans ces belles îles de la mer Egée et de la
mer Ionienne, toutes verdoyantes, comme le
disent les poëtes, d'épais ombrages ennemis
do l'innocence, ou dans ces couvents d'Ayila
et d'Alba, aux ombrages mystérieux aussi,
aux préaux solitaires pleins de rêverie, aux
cellules discrètes, comment défendre son
âme ou ses sens contre la passion, érotique
ou séraphique, et contre les dards enflam-
més ? »
Ainsi de Mlte de Fontaines, qui peut-otre
eût été une Sapho, si elle n'eut rencontré
le cardinal de Bérulle. Il lui fit une voca-
tion et elle devint une sainte, la sainte Thé-
rése de France, comme on l'a appelée. Même
amour chez Mlle de Fontaines que chez le mo-
dèle qu'elle s'était choisi et dont elle avait pris
la devise « Souffrir et mourir. » Même ardeur,
même transport, même agitation nerveuse;
elle eut ses extases, elle eut ses visions.
Le couvent de la rue Saint-Jacques possède
un portrait de Illne do Fontaines, qui a été
suivi S. M. l'empereur Napoléon et sa famille
seront tenus.s'ils ne veulent pas perdre leur
qualité de Français, de rentrer-en France
dans le terme de trois ans, à moins qu'ils ne
soient compris dans les exceptions que le gou-
vernement français se réserve d'accorder
après l'expiration de ce terme.
» Art. 20. Les hautes puissances alliées
garantissent l'exécution de tous les articles
du présent traité. Elles s'engagent à obte-
nir qu'ils soient adoptés et garantis par la
France. »
Les articles que nous avons passés sous
silence ne contiennent que des stipulations de
détail et d'intérêt secondaire.
Le traité, daté de Paris il avril 1814, était
signé pour Napoléon, par Caulaincourt, duc
de Vicence; le maréchal Macdonald, duc de
Tarente; le maréchal Ney, duc d'Elchingen;
pour l'Autriche, par le prince de Metternich;
pour la Russie, par le comte de Nesselrode;
pour la Prusse, par le baron de Hardenberg
pour le gouvernement provisoire, par le
prince de Bénévent, Dalberg, Jaucourt, Beur-
nonville, Montesquiou. L'Angleterre donna
son consentement pur et simple, par l'entre-
mise de lord Castlereagh; enfin, le prince de
Bénévent ratifia le traité le 31 mai suivant,
au nom de Louis XVIII lui-même.
FONTAINE-BONNELEAU, villageetcomm.
de France (Oise), cant. de Crèvecœur, ar-
rond. et à 47 kilom. de Clermont; 537 hab.
Eaux minérales froides ferro-crénatées trois
sources, débitant de 4,000 à 4,500 litres par
jour. Carrières. Découverte de sarcophages.
Eglise du xve siècle, renfermant des lambris
sculptés de la même époque. Souterrains-re-
fuges.
FONTAINE-IE-COMTE, village et comm.
de France (Vienne), cant. S., arrond. et à
8 kilom. de Poitiers; 717 hab. L'église, clas-
sée au nombre des monuments historiques, est
celle d'une ancienne abbaye fondée par Guil-
laume X, duc d Aquitaine.
FONTAINE-LES-COENUS ou LES-CORPS-
NUDS, village et comm. de France (Oise),
cant. de Nanteuil, arrond. et à 9 kilom. do
Senlis; 399 hub. En 1136, Louis le Gros fonda
sur le territoire de cette commune l'abbaye
de Chaalis, à laquelle Louis VII donna une
charte et qui devint dans la suite une des
plus considérables de France. Les moines de
Chaalis jouissaient de revenus énormes, ce
qui ne les empêcha pas de laisser, au moment
de la Révolution, 600,000 livres de dettes. L'é-
glise et une partie des bâtiments du mona-
stère ont été détruits. L'église, magnifique,
dit-on, était décorée de tableaux précieux,
de statues finement sculptées-et renfermait
de curieux monuments funéraire, notam-
ment les tombeaux des évêques de Senlis. Le
transsept N. et le mur latéral de la nef du
côté des cloltres sont à peu près tout ce qui
reste de cet antique édifice. A peu de dis-
tance de ces ruines se voit une charmante
chapelle bien conservée et qui porte le nom
de chapelle de l'Abbé.
FONTAINE-DANIEL, hameau de France
(Mayenne), comm. de Saint-Georges-Butta-
vent, cant. et arrond. de Mayenne; 300 hab.
Ruines d'une abbaye fondée au commence-
ment du XIIIe siècle. La salle capitulaire, divi-
sée en deux nefs, les cuisines et une salle appe-
lée Salle de la Cacaudière sont tout ce qui sub-
siste des constructions primitives. Les autres
bâtiments, dans lesquels a été établie une fila-
ture de coton, datent du XVIIe et du XVIIIe siè-
cle. Près de l'abbaye se voient deux fon-
taines-réservoirs du xive siècle, voûtées en
ogives.
FONTAINE-LLS-DIJON, village et comm.
de France (Cote-d'Or), cant. N., arrond. et à
3 kilom. de Dijon, sur une montagne de
365 mètres d'altitude; 457 hab. Eglise ro-
mano-gothique. Maison où est né saint Ber-
nard.
FONTAINE-LE-DUN, bourg de France
(Seine-Inférieure), ch.-l. de cant., arrond. et
à 25 kiloin. N.-E. d'Yvetot, près de la source
du Dun; pop. aggl., 550 hab. pop. tot.,
606 hab. Commerce de chevaux, vaches et
moutons. L'église, du xnc et du xme siècle,
renferme des fonts baptismaux en pierre, ri-
chement sculptés.
FONTAINE ÉTOUPPEFOUR village et
comme. de France (Calvados), cant. d'Evrecy,
arrond. et à 8 kilom. de Caen, sur l'Odon
628 hab. « Le château, dit M. de Caumont,
est l'un des plus intéressants de l'arron-
dissement de Caen. L'ancienne entrée sur-
tout, avec sou pavillon d'un effet si pitto-
resque, est d'une très-grande élégance. La
porte de ce pavillon était précédée d'un pont-
levis. Deux étages, éclairés par des fenêtre
à croisées de pierre, surmontent cette porte
et sont ilanqués de deux élégantes tourelles
surmontées de clochetons coniques ornés de
crochets. Un fronton pyramidal, portant des
ornements semblables, s'élève entre ces deux
tourelles et termine élégamment la façade du
pavillon. Cette -belle habitation est précé-
dée de splendides avenues.
FONTAINE-L'ÉVÊQUE ville de Belgique,
prov. de Hainaut, arrond. et à 10 kilom. 0. de
Charleroi, sur la Bablone; 3,018 hab. Clou-
terie carrières de pierres bleues, fours à
chaux, raffinerie de sel, brasserie, distillerie
d'eau-de-vie. Commerce assez considérable
des produits de son industrie.
FONTAINE-FRANÇAISE, bourg de Franco
(Côte-d'Or), ch. de cant., arrond. et à 38 ki-
lom. de Dijon; pop. aggl., 1,051 hab. pop.
tot., 1,108 hab. Fontaine-Française était au
moyen âge une seigneurio importante, qui,
après avoir longtemps appartenu aux sires de
V ergy, passa, au xive siècle, dans la maison
de Longwy, puis dans celle des Chabot, par
le mariage de Françoise de Longwy avec Phi-
libert Chabot, maréchal de France. D'autres
familles de moindre importance la possédè-
rent jusqu'à la Révolution. Fontaine-Fran-
çaise est surtout célèbre par la bataille qu'y
livrable 5 juin 1595, Henri IV contre les
troupes de la Ligue, commandées par le duc
de Mayenne (v. ci-dessous). Le monument
érigé pour perpétuer le souvenir de cette
grande bataille est aujourd'hui en ruine.
Quant au château, c'est un édifice du XVIIIe siè-
cle, qui n'offre, au double point de vue archi-
tectural et historique, rien de particulière-
ment intéressant.
Fontaine-Francaine (BATAILLE DE). Phi-
lippe II ne se lassait pas d'entretenir en
France le trouble et la discorde, car il savait
que ces agitations mêmes faisaient la tran-
quillité de l'Espagne. On était en 1595, et
Henri IV, malgré son adresse et son acti-
vité, n'avait pu réussir encore à écraser com-
piétement la Ligue, dont les conseils et l'or
du monarque espagnol soutenaient les der-
niers efforts. L'orgueilleux Philippe, voyant
cependant le Béarnais sur le point de vain-
cre tous les obstacles et asseoir chaque jour
son pouvoir plus solidement, en conçut une
sorte de rage et enjoignit à ses lieutenants
d'arrêter à tout prix ses progrès. Fernand
de Velasco, gouverneur du Milanais et con-
nétable de Castille, franchit les Alpes à la
tête de 10,000 hommes et marcha sur la Fran-
che-Comté pour donner la main au duc de
Mayenne, que le maréchal de Biron venait
d'expulser de son gouvernement de Bourgo-
gne, A cette nouvelle, Henri IV courut dé-
fendre la frontière. A Troyes, il apprit que
Velasco et Mayenne étaient rentrés dans Ve-
soul, occupé par les Lorrains, et que le con-
nétable de Castille ne parlait que de tout
mettre à feu et à sang en France. C'était plus
aisé à dire qu'à faire en présence du Béar-
nais; mais on sait que les rodomontades font
partie essentielle du caractère castillan. Le
roi, pour porter plus promptement des se-
cours à Biron, qui assiégeait Dijon, se sépara
de son infanterie à Troyes et prit les devants
avec sa cavalerie, forte d'environ 2,000 hom-
mes, et il arriva à Dijon avant que Velasco
eût passé la Saône à Gray. Le surlendemain
(6 juin), il s'avança avec le maréchal de Bi-
ron jusqu'à Luz, petites ville entre Dijou et
Gray, fit reposer ses troupes et leur donna
rendez-vous pour trois heures de l'après-midi
à Fontaine-Française, renouvelant ainsi l'hé-
roïque témérité d'Aumale, car il risquait de
se heurter, avec quelques centaines de che-
vaux seulement, contre toute l'armée ennemie.
A peine, en effet, s'était-il mis en marche
avec ses cavaliers d'élite, que le marquis de
Mirabeau, qu'il avait envoyé à la découverte
avec 100 hommes environ, revient vers lui
au galop et lui apprend que les ennemis arri-
vent en ordre de bataille sur ses pas au.nom-
bre de 2,000 cavaliers et de 10,000 fantassins
de pied. Biron s'élance aussitôt en avant avec
300 chevaux, et rencontre d'abord une garde
avancée qu'il dissipe. Mals, voyant aceourie
à sa rencontra des forces supérieures, suivies
de toute l'armée ennemie, il divise sa troupe
en trois petits corps, deux pour tenir en échec
les Espagnols,.et le troisième pour porter du
secours où le besoin s'en ferait sentir. Bien-
tôt 900 cavaliers se joignent aux premiers en-
nemis et attaquent Biron de tous côtés. Le
maréchal résista vaillamment; mais, crai-
gnant de se voir bientôt enveloppé, en voyant
croltre continuellement le nombre des enne-
mis, il battit en retraite. Ce mouvement en
arrière ne se fit pas sans désordre, et le dan-
ger devint d'autant plus grand que Biron re-
çut presque en même temps un coup de sabre
sur la tête et un coup de lance dans le bas-
ventre. A cette vue, le roi lui envoya 100 che-
vaux pour le secourir; puis, devant l'immi-
nence du péril, il s'élança lui-même avec tout
ce qui lui restait de troupes disponibles. Ral-
liant autour de lui tous les principaux offi-
ciers « A moi I mes amis, leur cria-t-il, et
faites comme vous m'allez voir faire 1 Et il
chargea à fond de train les ennemis avec une
telle furle qu'il renversa les premiers esca-
drons sur ceux qui s'avançaient pour les sou-
tenir. La mêlée fut terrible, et quelques sol-
dats commencèrent à prendre la fuite. Henri
commanda alors à Antoine de Roquelaure de
courir après eux pour les ramener au com-
bat. « Je m'en garderai bien, répondit spiri-
tuellement cet officier, on croirait que je fuis
aussi. Je ne vous quitterai point, et je com-
battrai à vos côtés. En ce moment, l'intré-
pide Biron, que l'on croyait hors de combat
parce qu'il paraissait aveuglé par le sang qui
jaillissait de sa blessure à la tête, reparut
tout à coup avec 120 chevaux qu'il avait
ralliés, et, chargeant de concert avec le roi,
qui risqua dix fois sa vie dans cette circon-
stance, culbuta successivement trois ou qua-
tre corps de cavalerie. Vainement Mayenne
pressa le connétable de Castille d'engager'à
fond toute sa cavalerie Velasco, devant cette
résistance désespérée, crut qu'il allait avoir
toute l'armée française sur les bras, et il bat-
tit en retraite, uniquement préoccupé du soin
de défendre la Franche-Comté.
Quelques historiens ont, légèrement peut-
être, accusé Henri IV de s'être imprudem-
ment exposé dans cette mêlée mais ils
n'ont pas réfléchi qu'il y fut pour ainsi dire
forcé par les circonstances. D'un côté il ne
pouvait abandonner à lui même le maré-
chal de Biron, qui avait résolument engagé
l'action contre des forces dix fois supérieures
de l'autre, la fuite était aussi dangereuse que
le combat et laissait aux Espagnols tous les
avantages de la victoire sans leur en faire
courir les dangers. Ainsi la loyauté, l'honneur,
le courage et son propre intérêt l'inspirèrent
mieux que les conseils timides de quelques-
uns de ses officiers, et il eut la gloire et le
bonheur d'arrêter, avec 900 chevaux seule-
ment, une armée de 12,000 hommes et de la
forcer à reculer.
Mais ce qui fait mieux connaîtra encore le
caractère de ce grand prince, dont toutes les
témérités étaient calculées, c'est qu'au plus
fort de la mêlée et des dangers qu'il courait,
il conservait assez de sang-froid et de pré-
sence d'esprit pour veiller sur le salut des
hommes dévoués qui combattaient pour lui.
a Garde! La Curée, » cria-t-il d'une voix re-
tentissante à l'un de ses officiers prêt à être
percé par un Espagnol. A la voix du roi, La
Curée se retourne, voit le péril et jette l'en-
nemi à terre d'un coup de son épée. Le soir
de cette bataille acharnée, malgré ses pro-
portions restreintes, le Béarnais disait à ses
amis Dans d'autres occasions, j'ai combattu
pour la victoire; mais, dans celle-ci, j'ai com-
battu pour la vie. En même temps, il écri-
vait à sa saur « Peu s'en est fallu que vous
n'ayez été mon héritière. a
La victoire de Fontaine-Française ne pro-
cura à Henri IV aucun avantage immédiat,
car il revint sur ses pas après avoir parcouru
et ravagé pendant deux mois la Franchie-
Comté mais elle prouva à la Ligue que son
règne était passé, et à Philippe Il qu'il fallait
abandonner les rêves de suprématie euro-
péenne qu'il avait caressés si longtemps et
pour la réalisation desquels il avait à jamais
compromis la prospérité et la force de l'Es-
pagne.
FONTAINF-GUÉRIN, village et comm. de
France (Maine-et-Loire), cant. de Beaufort,
arrond. et à 12 kilom. de Baugé, sur la rive
gauche du Couasnon 1,133 hab. Nombreuses
usiues. Beau dolmen de la Pierre-Couverte,
formé de trois pierres, dont l'une a 3 mètres
de longueur sur 2 métres de largeur. Débris
d'un autre dolmen près du château de la Tour-
du-Pin. Motte féodale. Eglise du xie siècle,
avec lambris entièrement peints.
FONTAINE-HENRI, village et comm. de
France (Calvados), cant. de Creully, arrond.
et à 13 kilom. de Caen: sur la rive gauche de
la Mue; 406 hab. Ce village est célèbre par
son beau château de la Renaissance, très-
bien conservé. « Les fenêtres de la partie
droite, dit le -savant M. de Caumont, sont
surmontées d'arcades en forme d'accolade et
ornées de panaches et de feuillages frisés.
Deux tours carrées rompent la monotonie des
lignes horizontales. L'une est surtout remar-
quable par ses moulures l'autre parait plus
ancienne que tout le reste et semble dater de
la fin du xvo siècle. A partir de la première
tour, le style change complètement. Des ara-
besques, des rinceaux de la plus grande
finesse couvrent les murs avec profusion. Les
combles extrêmement élevés de cette aile et
sa cheminée colossale dominent tout l'édifice.
La grande cheminée n'est guère moins con-
sidérable que celles de Chambord. Sur un des
angles du pavillon se dresse une élégante
tourelle à pans coupés, ornée de moulures et
de médaillons. Une tour plus élevée, et au
long toit conique, garnit l'angle opposé du
même pavillon. Plusieurs têtes en bas-relief
décorent la partie supérieure des fenêtres.. »
Le parc, planté d'arbres magnifiques, arrosé
de belles eaux, renferme des rochers pitto-
resques et de curieuses carrières. A coté du
château s'élève une jolie chapelle du xme siè-
cle. La porte latérale de l'église paroissiale
est très-richement ornée.
FONTAINE-LE-PORT, village et comm. de
France (Seine-et-Marne), cant. du Châtelet,
arrond. et à 12 kilom. de Melun, sur la rive
droite de la Seine; 267 hab. Ruines d'une
abbaye qui, sous le premier Empire, fut mo-
mentanément convertie en maison d'éduca-
tion pour les orphelines de la Légion d'hon-
neur.
FONTAINE-SUR-SOMME, village et comm.
de France (Somme), cant. d'Hallencourt, ar-
rond. et à 14 kilom. d'Abbeville; 1,277 hab.
L'église, monument historique, est surmontée
d'une élégante flèche. Le portail latéral de
gauche est couvert de riches sculptures aux
armes de Louis XII et de François Ier. On
remarque à l'intérieur des restes de vitraux,
des clefs de voûte sculptées et des fonts bap-
tismaux de 1590.
FONTA1NE-LA-SORET, village et comm. de
France.(Eure), cant. de Beaumont-le-Roger,
arrond. et à 13 kilom. de Bernay, sur la
Rille; 544 bab. L'église, en partie romane,
est flanquée d'une tour carrée et décorée d'un
beau vitrail représentant Saint Jean-Baptiste.
Dans les environs, ruines du château de la
Rivière-Thibouville, dont la chapelle existe
encore, et magnifique château d'Epremesnil,
bâti peu de temps avant la Révolution.
FONTAINE-LA-VAGANNE, village et comm,
de France (Oise), cant. de Marseille-le-Petit,
arrond. et à 25 kilom. N.-O. de Beauvais;
522 hub. Fabrique de bonneterie. Ce village
a pris son nom d'une famille wagan, qui en
était propriétaire dès le xne siècle. On y voit
des restes très-importants d'un ancien châ-
teau fort du xive siècle. C'est une construc-
tion élevée, très-solide, en silex et on grès,
avec des meurtrières et deux tours à mâchi-
coulis. Il reste quelques-unes des très-potites
croisées du premier temps. On a percé des
ouvertures modernes dans les murs, qui n'ont
pas moins de 2m,33 d'épaisseur. Une partie
des fossés de la place, garnis d'une contres-
carpe muraillée, existe encore.
Le château de Fontaine joua un rôle im-
portant dans les guerres du xvie siècle contre
les Anglais et pendant les troubles de la
Ligue. Après la prise de Rouen, de Gournay
et de Gisors, les Anglais, incommodés par le
château de Fontaine qu'ils n'avaient jamais
pu enlever, l'assiégèrent régulièrement avec
une armée de 3,000 hommes et forcèrent la
place, épuisée par trois semaines de blocus, à
accepter une capitulation honorable. En 1589,
les ligueurs d'Amiens s'emparèrent de cette
place et y furent assiégés par l'armée roya-
liste, qui finit par s'en rendre maltresse. Dans
ces dernières attaques, l'édifice éprouva de
grands dommages qui ne furent réparés
qu'en 1078.
FONTAINES (Pierre DES), jurisconsulte et
magistrat français, né dans le Vermandois
au xme siècle. Il fut maître (conseiller) du
parlement sous saint Louis, qui, d'après Join-
ville, le chargea fréquemment de remplir les
fonctions de juge, et devint un des conseillers
de la cour du roi, en 1259, lors d'un procès
relatif à la garde de Saint-Remy de Reims. Il
composa, sous le titre de Conseil gue Pierre
de Fontaines donna à soit ami, un ouvrage
dans lequel il trace, dit Laferrière, les règles
à suivre dans les relations civiles et s'efforce
d'adoucir la rudo empreinte de la féodalité
par la sagesse des lois romaines. Par cet
ouvrage, le premier qui ait été écrit sur ce su-
jet, des Fontaines entra dans les vues de saint
Louis, qui s'efforçait de transformer notre
législation, en substituant les formes du droit
romain aux pratiques barbares du temps. Le
Conseil, publié pour la première fois par Du
Cange à la suite de l'Histoire de saint Louis,
de Joinville (Paris, 1668, in-fol.), a a été réé-
dité par M. Marnier (Paris, 1846, in-8°).
FONTAINES (Mlle DE), en religion eaour
Madeleine de Saint Joseph, première grande
prieured'un couventde carmélites en France,
née en 1578, morte en 1637. Elle avait vingt-
cinq ans, lorsque le cardinal de Bérulle la
rencontra à Tours; ayant reconnu en elle les
qualités propres à la vie monastique, il la con-
duisit au couvent des carmélites de la rue
Saint-Jacques.
Le cardinal dé Bérulle avait bien jugé
MIle de Fontaines, une vraie sainte Thérèse.
Cependant, quand elle dut monter dans la voi-
ture qui allait à jamais la séparer de sa fa-
mille, elle hésita. « Le carrosse qui me mena
aux Carmélites, a-t-elle dit plus tard, me pa-
rut semblable à la charrette qui conduit les
criminels au supplice.. Toutefois, ses larmes
se séchèrent vite; entrée au couvent en 1604,
elle fait profession en 1605. Bientôt sa piété
ardente, passionnée, extatique, la fit; nom-
mer sous-prieure, puis grande prieure. Après
sa mort, il s'en faudra de pou qu'elle ne soit
canonisée.
M. Eugène Deschanel, ayant à parler de
Sapho, fait entre la célèbre poétesse de Les-
bos et la réorganisatrice de 1 ordre du Carmel
un rapprochement que quelques-uns pour-
ront trouver irrévérencieux, profane. « Qui
sait ce que Sapho chrétienne eût été ? Peut-
être elle eût été sainte Thérèse. L'hystérie et
le mysticisme ont des rapports cachés, mais
réels; l'un et l'autre parlent quelquefois la
même langue et prodmsent des phénomènes
presque pareils. Sous le ciel de l'Espagne,
plein de soleil, comme sous ciel de l'Eoltde,
dans cet air doux et parfumé, soit après les
banquets couronnés de roses,ou l'on s'enivrait
de vin de Lesbos, au milieu des chansons et
des lyres, ou après ces jeûnes du cloître, qui
affaiblissaient le cerveau, excité ensuite par
les chants de l'orgue ou par le silence, soit
dans ces belles îles de la mer Egée et de la
mer Ionienne, toutes verdoyantes, comme le
disent les poëtes, d'épais ombrages ennemis
do l'innocence, ou dans ces couvents d'Ayila
et d'Alba, aux ombrages mystérieux aussi,
aux préaux solitaires pleins de rêverie, aux
cellules discrètes, comment défendre son
âme ou ses sens contre la passion, érotique
ou séraphique, et contre les dards enflam-
més ? »
Ainsi de Mlte de Fontaines, qui peut-otre
eût été une Sapho, si elle n'eut rencontré
le cardinal de Bérulle. Il lui fit une voca-
tion et elle devint une sainte, la sainte Thé-
rése de France, comme on l'a appelée. Même
amour chez Mlle de Fontaines que chez le mo-
dèle qu'elle s'était choisi et dont elle avait pris
la devise « Souffrir et mourir. » Même ardeur,
même transport, même agitation nerveuse;
elle eut ses extases, elle eut ses visions.
Le couvent de la rue Saint-Jacques possède
un portrait de Illne do Fontaines, qui a été
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