REVUë: DE LA QUINZAINE
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Le Calvaire d'un Docteur,par Johannès Gravier. L'histoire
un peu bien terre à terre d'un fils de charlatan forain qui rêve d'une
vie à la fois utile et bourgeoise. Trop honnête, trop timide, peut-être
aussi trop dépourvu de véritable ambition ou d'orgueil, il renonce à
s'élever et tombe dans la ~o/K/Ha~e du bourreau et l'Elixir des
suppliciés.
La Faillite du Rêve, par Poinsot et Normandy. Les jeunes
hommes d'aujourd'hui n'ont qu'un tort à mes yeux, c'est de ressem-
bler furieusement à ceux d'hier. Morsange fait la connaissance de
l'amour. au Moulin rouge! Y rencontrant une jeune personne
seule, il la prend pour une créature idéale et la traite comme une
petite cousine chaste, puis il succombe. Premier bilan déposé. Ensui-
te, cherchant à la quatrième page des journaux une âme sœur moins
couturière, il se lance dans une série d'aventures cocasses et va de
faillite en faillite de ses rêve féminins jusqu'au mariage. Entre temps
son meilleur ami retrouve et perd la foi de ses jeunes années. Puis,
nommé inspecteur de l'Assistance publique, Morsange pénètre dans
tous les cloaques de la misère parisienne.(Ceci est le meilleur morceau
du livre). Il constate son impuissance à faire un peu de bien, l'ingra-
titude des misérables et enterre une ancienne, l'âme sœur du Moulin
rouge. L'histoire se termine par la découverte de l'amour conjugal,
la vie simple des gens qui ont fini de rire ou de pleurer. Messieurs
Poinsot et Normandy (pas de succursale) rappellent la bonne manière
de feu Zola. Ils ont même de l'esprit par-dessus le marché.
Les Destinées rivales, par Cardeline. Pour mieux aimer il
faut trahir! Ce qui me gêne en ce roman soigneusement écrit et d'élé-
gante forme, c'est le soucide la trop fameuse IntelIectualité.Ce monde-
là, le vrai monde s'il en est encore un vrai, se regarde tellement
saluer, sourire, s'écoute si bien faire de la musique ou parler qu'il ne
marche pas. Il demeure toujours le même, vibrant de drames qui se
pourraient passer à la Comédie-Française. M. de Lorbes a une femme
un peu jeune d'esprit. H prend une maîtresse mûre d'idées. Comme
c'est un savant qui ne sait rien, sa maîtresse intelligente prévoit la
fin du jour d'amour avant son crépuscule et elle le rend à sa jeune
femme toute assagie par une jalousie de bon ton. Une farouche fémi-
niste se promène autour de ce salon où l'on cause et crie quelques
vérités troublantes. Si l'auteur est un homme il fait la part trop belle
aux hommes et si c'est une femme. il pense trop de bien de ses
semblables, mais coupons la pomme en deux. ce doit être un poète,
alors il a raison.
Le Monde des vivants, par Jacques Debout. Un roman ca-
tholique bien écrit! C'est-à-dire un miracle. Une action simple très
claire, un peu plus simple que la vie des vivants parce que bellement
idéale. Un type de prêtre qui vous séduit par les sentiments de pro-
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