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- PREMIERE LIVRAISON.
- DEUXIEME LIVRAISON.
- TROISIEME LIVRAISON.
- QUATRIEME LIVRAISON.
- CINQUIEME LIVRAISON.
- SIXIEME LIVRAISON.
- SEPTIEME LIVRAISON.
- HUITIEME LIVRAIOSN.
- NEUVIEME LIVRAISON.
- DIXIEME ET ONZIEME LIVRAISONS.
- DOUZIEME LIVRAISON.
–62–
L'ÉGLISE DE TERRASSON.
(Notes historiques.)
Vers le milieu du vie siècle, un pieux solitaire, du
nom de Sorus, avait choisi pour retraite une grotte
creusée dans les rochers qui bordent la Vézère et là
retiré du monde, il passait les années dans la prière et
l'austérité.
Par une cause que les légendes ne rapportent pas,
il advint que l'un des comtes de Limoges, nommé
Gocond, parcourut le pays habité par le saint. Ce prince,
dont la piété était très grande, alla visiter Sorus, et
fonda pour lui un monastère qu'il dota richement et
dont le saint anachorète fut le premier abbé.
Ce monastère suivit les règles de l'ordre de Saint-
Benoît, et prit, quelque temps après, le nom de Abba-
montagne voisine de la grotte, et ses bâtiments, vastes
et bien construits, firent long-temps l'admiration des
peuples de la contrée.
Le couvent ne tarda pas d'être en grand .renom.
Bientôt les habitations privées se groupèrent aux pieds
de ses murailles ou sur le revers de la montagne, et,
comme la position était heureusement choisie, la bour-
gade devint en peu de temps une ville assez impor-
tante.
A cette prospérité succéda une longue suite de revers.
Trois siècles étaient à peine écoulés, que les Nor-
mands et les Danois, commandés par leurs rois Richard
et Harald VII, vinrent piller la ville, détruire l'abbaye
et brûler l'église mais ces hordes barbares ayant été
battues par le roi frank Raoul, la paix se rétablit. Les
comtes de Périgord en profitèrent pour relever de leurs,
ruines le monastère et l'église.
Quelle fut la forme de ce deuxième édifice? Nul ne
le sait, car, aujourd'hui, il n'en reste plus aucuns ves-
tiges. Il est probable, cependant, qu'ayant été élevé vers
la fin du tx~ siècle, il avait encore tout le caractère des
basiliques latines; le bois dominait donc dans sa con-
struction. Soit par le fait d'un incendie, soit par la
propre volonté des moines, il ne subsista que très peu
de temps.
En l'année ~)01, l'abbaye de Saint-Sor releva de
Saint-Martial de Limoges, et c'est environ cinquante.
ans après que fut construite, toujours sur le même em-
placement, une troisième église dont il n'existe plus
aujourd'hui qu'un seul fragment, le pignon du transept-
sud. Ce' qui nous en reste indique qu'elle était bâtie
sur un large plan mais avec des matériaux de mau-
vaise qualité et mal employés.
Cette église, romane de transition, était achevée et
livrée au culte depuis long-temps quand arrivèrent les
règnes de Charles VI et de son successeur. La lutte en-
gagée entre les Français et les Anglais devait se termi-
ner par de terribles combats et amener de grands dé-
sastres.
Terrasson, par sa position exceptionnelle, était ap-
pelé à ressentir rudement les coups de la guerre aussi
ne fut-il pas épargné; son abbaye et son église subi-
rent de nouvelles dévastations. Il ne resta de cette der-
nière, comme nous l'avons dit plus haut, que le pi-
gnon du transept sud.
En 1445, N. de Rofiniac, ayant été élu prieur de
Saint-Sor, en reconstruisit, pour la quatrième fois, le
monument. Cet abbé, issu d'une puissante famille-du
Périgord, emptoya tout son crédit et tout son pouvoir
pour conduire l'entreprise à bonne fin. L'ensemble de
l'ancien plan fut peu près suivi; mais les proportions
de la nef n'étaient plus en rapport avec l'architecture
du xy" siècle, et l'on donna plus de largeur a. l'église
nouvelle, dont les voûtes devinrent plates et lourdes
comme toutes celles de la même époque; les choux fri-
sés, la guirlande à jour, les moulures tourmentées
remplacèrent les lignes et les ornements sévères de la
fin du xn** siècle.
Cette église existe, encore aujourd'hui, et sert de
paroisse à la viHo de Terrasson. Nous connaissons le
nom de son auteur par les indications de la Gallia
C/tfMhana. Du reste, le prieur ne voulut point laisser
son nom ignoré, car son écusson est partout repré-
senté le lion des Ronniac et la crosse de l'abbé se
trouvent sur les corbeaux de la corniche, dans les cha-
piteaux des piliers et jusque sur les socles intérieurs.
Les guerres de religion vinrent de nouveau désoler
le Périgord. Le monastère de Terrasson fut assiégé par
les protestants, qui, s'en étant rendus maîtres, com-
mencèrent la démolition de la nouvelle église. Les
voûtes de la nef n'existaient déjà plus quand les ca-
tholiques reprirent vigoureusement l'offensive dé-
busquèrent l'ennemi de sa position et empêchèrent la
ruine totale de l'église.
Les pertes que ces derniers événements firent subir
a l'abbaye furent immenses et irréparables. Jamais le
monastère ne put retrouver son ancienne splendeur.
Cependant, en 1590, il entretenait encore vingt-trois
moines. Eustache des Haies était alors prieur. Ce fut
même en ce temps qu'eut lieu le pélerinage à Notre-
L'ÉGLISE DE TERRASSON.
(Notes historiques.)
Vers le milieu du vie siècle, un pieux solitaire, du
nom de Sorus, avait choisi pour retraite une grotte
creusée dans les rochers qui bordent la Vézère et là
retiré du monde, il passait les années dans la prière et
l'austérité.
Par une cause que les légendes ne rapportent pas,
il advint que l'un des comtes de Limoges, nommé
Gocond, parcourut le pays habité par le saint. Ce prince,
dont la piété était très grande, alla visiter Sorus, et
fonda pour lui un monastère qu'il dota richement et
dont le saint anachorète fut le premier abbé.
Ce monastère suivit les règles de l'ordre de Saint-
Benoît, et prit, quelque temps après, le nom de Abba-
et bien construits, firent long-temps l'admiration des
peuples de la contrée.
Le couvent ne tarda pas d'être en grand .renom.
Bientôt les habitations privées se groupèrent aux pieds
de ses murailles ou sur le revers de la montagne, et,
comme la position était heureusement choisie, la bour-
gade devint en peu de temps une ville assez impor-
tante.
A cette prospérité succéda une longue suite de revers.
Trois siècles étaient à peine écoulés, que les Nor-
mands et les Danois, commandés par leurs rois Richard
et Harald VII, vinrent piller la ville, détruire l'abbaye
et brûler l'église mais ces hordes barbares ayant été
battues par le roi frank Raoul, la paix se rétablit. Les
comtes de Périgord en profitèrent pour relever de leurs,
ruines le monastère et l'église.
Quelle fut la forme de ce deuxième édifice? Nul ne
le sait, car, aujourd'hui, il n'en reste plus aucuns ves-
tiges. Il est probable, cependant, qu'ayant été élevé vers
la fin du tx~ siècle, il avait encore tout le caractère des
basiliques latines; le bois dominait donc dans sa con-
struction. Soit par le fait d'un incendie, soit par la
propre volonté des moines, il ne subsista que très peu
de temps.
En l'année ~)01, l'abbaye de Saint-Sor releva de
Saint-Martial de Limoges, et c'est environ cinquante.
ans après que fut construite, toujours sur le même em-
placement, une troisième église dont il n'existe plus
aujourd'hui qu'un seul fragment, le pignon du transept-
sud. Ce' qui nous en reste indique qu'elle était bâtie
sur un large plan mais avec des matériaux de mau-
vaise qualité et mal employés.
Cette église, romane de transition, était achevée et
livrée au culte depuis long-temps quand arrivèrent les
règnes de Charles VI et de son successeur. La lutte en-
gagée entre les Français et les Anglais devait se termi-
ner par de terribles combats et amener de grands dé-
sastres.
Terrasson, par sa position exceptionnelle, était ap-
pelé à ressentir rudement les coups de la guerre aussi
ne fut-il pas épargné; son abbaye et son église subi-
rent de nouvelles dévastations. Il ne resta de cette der-
nière, comme nous l'avons dit plus haut, que le pi-
gnon du transept sud.
En 1445, N. de Rofiniac, ayant été élu prieur de
Saint-Sor, en reconstruisit, pour la quatrième fois, le
monument. Cet abbé, issu d'une puissante famille-du
Périgord, emptoya tout son crédit et tout son pouvoir
pour conduire l'entreprise à bonne fin. L'ensemble de
l'ancien plan fut peu près suivi; mais les proportions
de la nef n'étaient plus en rapport avec l'architecture
du xy" siècle, et l'on donna plus de largeur a. l'église
nouvelle, dont les voûtes devinrent plates et lourdes
comme toutes celles de la même époque; les choux fri-
sés, la guirlande à jour, les moulures tourmentées
remplacèrent les lignes et les ornements sévères de la
fin du xn** siècle.
Cette église existe, encore aujourd'hui, et sert de
paroisse à la viHo de Terrasson. Nous connaissons le
nom de son auteur par les indications de la Gallia
C/tfMhana. Du reste, le prieur ne voulut point laisser
son nom ignoré, car son écusson est partout repré-
senté le lion des Ronniac et la crosse de l'abbé se
trouvent sur les corbeaux de la corniche, dans les cha-
piteaux des piliers et jusque sur les socles intérieurs.
Les guerres de religion vinrent de nouveau désoler
le Périgord. Le monastère de Terrasson fut assiégé par
les protestants, qui, s'en étant rendus maîtres, com-
mencèrent la démolition de la nouvelle église. Les
voûtes de la nef n'existaient déjà plus quand les ca-
tholiques reprirent vigoureusement l'offensive dé-
busquèrent l'ennemi de sa position et empêchèrent la
ruine totale de l'église.
Les pertes que ces derniers événements firent subir
a l'abbaye furent immenses et irréparables. Jamais le
monastère ne put retrouver son ancienne splendeur.
Cependant, en 1590, il entretenait encore vingt-trois
moines. Eustache des Haies était alors prieur. Ce fut
même en ce temps qu'eut lieu le pélerinage à Notre-
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