Titre : La Vie parisienne : moeurs élégantes, choses du jour, fantaisies, voyages, théâtres, musique, modes / par Marcellin
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864
Contributeur : Marcelin, Émile (1825-1887). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328892561
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 1864 1864
Description : 1864 (A2,N1)- (A2,N25). 1864 (A2,N1)- (A2,N25).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1256583w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, FOL-LC13-81
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/06/2016
LA VIE PARISIENNE 75
de zibeline. Collier supportant une grosse croix byzantine bandeau de sa-
phir avec aigrette et nœuds de dentelle.
Toilette de dtnfJ'. — Robe écossaise il taille ronde et à basque ; la
jupe garnie d'une dentelle noire et relevée sur une jupe de taffetas
blanc avec large volant pareil ; le corsage décolleté est orné de plis de
ullebla ne d'où retombe une dentelle noire; ceinture étroite de velours
noir. La coulure est un bandeau écossais, en or éma.lIé, surmonté de
deux plumes d'aigle attachée par une broche d'argent; diamants au chi-
gnon; souliers rouges.
Toletle de soirée. — Robe de tulle il taille ronde avec plis au corsage
très-décolleté ; la jupe est rayée de bandes de satin blanc avec franges,
est ornée, au bas, de deux bouillons surmontés de deux rangs de festons
en satin blanc avec garniture de blonde et de jais blanc. Collier de dia-
1113ols; fleur de diamants au-dessus de l'oreille gauche; chignon relevé
sur la nuque.
Négl,qé pour remplacer l'habit de cheval au retour de la promenade.
Robe de satin blanc festonnée, le feston simulant une double jupe; corsage
'ferme par de larges boutons d'étoffe; manches plates à coudes ornées
sur !'avar;t-bras de bandelettes de satin ; un pli Watleau forme le dos de
ette robe; col et manchettes de broderie; cravate de dentelle.
VICOMTESSE DE THOlS-l::TOIT.ES.
TOUJOURS L'ÉCOLE DES BEAUX-ARTS
(A. propos de Varticte intitulé : Les Coteries.)
Ce que M. Freeman a dit par la bouche de M. About rentre tellement
dans mes idées que je me garderais d'y ajouter un mot si au milieu
de choses profondément vraies, il ne s'y glissait pas une petite erreur qu'il
me permettra de rtlever.
M. Freeman considère M. Picot comme la personnification de l'ensei-
gnement donné à l'Ecole des Beaux-Arts et de la médiocrité quinteuse,
obstinée intolérante, qui a maintenu l'École dans l'ornière que vous savez.
Cela n'est pas juste.
M. Picot avant luut n'a jamais été professeur il l'Ecole des Beaux-Arts
et n'est pas responsable, par conséquent, des fautes commises dans cet
établissement.
Je dirai en outre qu'à mon avis M Picot, si peu brillaut qu'il ait été
comme peintre, est un professeur infiniment préférable à MM. Delacroix,
Ingres et Horace Vernet, par cela même que sa personnalité de peintre
est plus ( ffacée que la leur.
Le maître d'école qui apprend à lire aux enfants ferait un détesta-
ble professeur de rhétorique; mais en revanche mettez le meilleur
professeur de rhétorique la fleur de 1 École normale, au milieu d'une
classe de trente bambins ne sachant pas lire, et vous verrez au bout
d'un an s'il y en a cinq qui sachent leurs lettres.
M. Picot a été un maître d'école simple, patient et tolérant, et si au
fond du cœur il a des sympathies artistiques il a su ne point les im-
poser aux autres.
Votre jambe est trop courte et votre bras trop long sont des paroles sa-
lutaires à entendre, et M. Picot les a dites souvent.
Fuites comme moi est uii conseil dangereux qui n'est jamais sorti de sa
bouche.
Voilà pourquoi je regrette que M. Freeman ait fourré dans le même sac
M. Picot et M. Signol et n'ait point fait une distinction entre la médiocrité
vaniteuse, bavarde et intolérante, et Celte qui sans tapage, trouve moyen
d'être utile aux autres.
Pendant qaurante ans et plus M. Picot a donné, sans parti pris, sans
arrière-pensée, avec une impartialité entière, le seul enseignement rai-
sonnable et possible, celui qui laisse il chacun son caractère, son indivi-
dualité et ne repose que sur la pratique élémentaire de l'art.
Peintres de genre, peintres d'histoire, paysagistes, dessinateurs et co-
loristes sont sortis par centaines de cet atelier ; tous ayant appris quel.
que chose, aucun n'ayant perdu son sentiment propre.
M. Picot n'a inoculé le génie à personne, la chose est connue, mais le
génie ne s'inocule pas, et les autres maîtres plus brillants, plus énergi-
ques et ayant une individualité puissante, —iM. Couture par exemple —
n'ont jamais réussi qu'à transmettre à leurs élèves leur manière, leur
procédé, leur habitude, leur chic, si vous voulez mais rien ,.de plus. Et
croyez-vous franchement qu'on obtiendra justement des peintres à la
mode des nouveaux ateliers cet enseignement banal, terrca terre, po t au
l'eu, mais régulier, tolérant et discret qui est excellent pour tout le monde
et dont M. Picot est l'estimable représentant?
M. Gérôme est un peintre, un artiste, veux-je dire, plein de talent et
d'esprit. Il a des qualités immenses, séduisantes au possible, et tellement
individuelles et vú/tlUtS, qu'on oublie volontiers ses défauts qui ne man-
quent pas de franchise non plus.
C est parfait. Mais certains prétendent qu'il fera un détestable profes-
seur ; qui ne pouvant inoculer il ses élèves sa propre nature, son goût
exquis, et cet art d'adorable escamotage qu'il possède il un si haut point,
M. Gerôme ne transmettra à ses disciples que ses défauts, — je veux
dire ses imperfections.
On prétend qu'il va éclore sons l'aile du nouveau maître des centaines
de petits pif/noeheurs spirituels (passez-moi le mot), supprimant volontaire-
meut la couleur et l'effet, et les remplaçant par un dessin petit et con-
ventionnel.
Les mêmes mauvaises langues prétendent encore qu'en créant un en-
seignement sérieux et gratis à l'École des Beaux-Arts, et en le confiant
à des peintres à mccès, au lieu de diminuer le nombre des malheureux
qui se précipitent dans la carrière des arts comme d'un sixième étage
dans la rue, on ne fera que l'augmenter.
Je suis forcé d'avouer que, cela me paraît parfaitement juste, et qu'en
présence de l'atelier Cérûme, je songe malgré moi il ses bougies allumées
autour desquelles, dans les soirées d'été, des milliers de papillons
viennent se griller sous prétexte de lumière.
On ira chercher dans l'atelier Gérôme l'art de faire un tableau ayant le
succès du Duel de Pierrot, et se vendant aussi cher.
On a dit que les membres de l'Institut avaient des partis pris. — Très-
vrai. — Qu'ils avaient un mot d'ordre, une discipline.—Parfaitement juste,
comme tons les gens enrégimentés dans un corps. — Qu'ils faisaient
preuve de l'intolérance la plus marquée. — Bravo. Mais croyez-vous que
M. Gérôme ou M. Pils, qui doivent leur succès à l'énergie avec laquelle
ils ont marché droit dans un sentier à eux, n'en auront pas, de parti
pris ?
Croyez-vous qu'ils ne seront pas tout aussi absolus que leurs prédé-
cesseurs ?
Croyez-vous que M. Robert Fieury, qui a un talent si particulier, des
qualités si spéciales, deviendra tout à coup un homme sans préférences,
acceptant tous les genres et les encourageant tous également.
Il n'y a pas d'hommes plus absolus que ceux qui doivent leur succès
à l'originalité de leur talent. Cela se comprend du reste.
Le problème ne paraît donc pas résolu.
Malheureusement, la seule solution qui soit possible et logique est telle-
ment radicale qu'elle n'apparaît encore que dans les brouillards de
l'avenir; mais elle apparaît
Il y a déjà longtemps que, dans la Vie parisienne, nous l'annonçions
cette solution inévitable, et nous sommes heureux que l'opinion de
M. Freeman soit venue donner quelque autorité à la nôtre.
Oui, l'art français sera libre ou cosaque, et tout me porte à croire qu'il
sera libre.
Le jour où le gouvernement n'encouragera pas plus les peintres et les
sculpteurs qu'il n'encourage les ferblantiers, ser.t un beau jour.
Cet encombrement excessif et déplorable dans la république des arts
a pour cause les promesses, récompenses et pensions du gouvernement.
C'est lui qui a fait de la peinture et de la sculpture un état dans lequel
on peut, avec de la souplesse et de la tenue, se faire une position sor-
table; et il est sévèrement puni de son erreur, ce gouvernement pro-
tecteur, par le nombre d'estomacs affamés qu'il est obligé de satisfaire
chaque année.
On prétend que la protection du gouvernement est nécessaire pour
encourager la grande peinture, et je vous le demande, à l'heure qu'il est
où la protection de l'État se manifeste avec une si grande sollicitude où
donc est le grand art ?
Est-ce à la fontaine Saint-Michel qu'il faut le chercher? Dans le plafond
de la salle des Étals? dans le nouveau palais des Beaux-Arts? ou dans
telle autre de nos œuvres contemporaines ?
Avons-nous un grand art particulier à notre époque, en avons-nous
même le sentiment et le besoin ? — Assurément non.
Ce ne sont plus, à l'heure qu il est, les artistes qui font le goût de leur
époque, mais bien l'époque qui fait le goût du ses artistes.
Nous avons ceux que nous devons avoir, et nous n'en aurons pas
d'autres.
C'est le terrain qui fait la plante et le milieu qui fait l'hpmme. Eût-il
été possible que M. Yvon peignît des batailles sous Louis XtV? Peut on
imaginer Lebrun naissant de nos jours?
Donc, le gouvernement, soyez en sûr, se lassera un beau matin d'en-
seigner un art officiel dont personne ne se soucie, et pour lequel lui-
même me paraît avoir peu de sympathie.
Il laissera le champ libre, sur que le meilleur moyen de faire naître un
sentiment artistique dans le public est de n'en point imposer.
Mais le sacerdoce de l'enseignement, à qui sera-t-il confié ? — A per-
sonne, monsieur.
Où nos jeunes artistes recevront-ils les sages principes de l'art ? où
apprendront-ils les lois du beau et du grand?
Où ils voudront.
C'est vouloir décourager le
Précisément. Tous nos efforts tendraient à en décourager 10 sur 20.
Est-ce a dire que le gouvernement ne devra pas récompenser le divin
enragé qui aura fait une belle œuvre ? — Non, certes; et ce sera le mo-
ment, alors que l'artiste aura bien mérité de la patrie, de lui prodiguer à
pleines mains honneurs et richesses.
Y.
de zibeline. Collier supportant une grosse croix byzantine bandeau de sa-
phir avec aigrette et nœuds de dentelle.
Toilette de dtnfJ'. — Robe écossaise il taille ronde et à basque ; la
jupe garnie d'une dentelle noire et relevée sur une jupe de taffetas
blanc avec large volant pareil ; le corsage décolleté est orné de plis de
ullebla ne d'où retombe une dentelle noire; ceinture étroite de velours
noir. La coulure est un bandeau écossais, en or éma.lIé, surmonté de
deux plumes d'aigle attachée par une broche d'argent; diamants au chi-
gnon; souliers rouges.
Toletle de soirée. — Robe de tulle il taille ronde avec plis au corsage
très-décolleté ; la jupe est rayée de bandes de satin blanc avec franges,
est ornée, au bas, de deux bouillons surmontés de deux rangs de festons
en satin blanc avec garniture de blonde et de jais blanc. Collier de dia-
1113ols; fleur de diamants au-dessus de l'oreille gauche; chignon relevé
sur la nuque.
Négl,qé pour remplacer l'habit de cheval au retour de la promenade.
Robe de satin blanc festonnée, le feston simulant une double jupe; corsage
'ferme par de larges boutons d'étoffe; manches plates à coudes ornées
sur !'avar;t-bras de bandelettes de satin ; un pli Watleau forme le dos de
ette robe; col et manchettes de broderie; cravate de dentelle.
VICOMTESSE DE THOlS-l::TOIT.ES.
TOUJOURS L'ÉCOLE DES BEAUX-ARTS
(A. propos de Varticte intitulé : Les Coteries.)
Ce que M. Freeman a dit par la bouche de M. About rentre tellement
dans mes idées que je me garderais d'y ajouter un mot si au milieu
de choses profondément vraies, il ne s'y glissait pas une petite erreur qu'il
me permettra de rtlever.
M. Freeman considère M. Picot comme la personnification de l'ensei-
gnement donné à l'Ecole des Beaux-Arts et de la médiocrité quinteuse,
obstinée intolérante, qui a maintenu l'École dans l'ornière que vous savez.
Cela n'est pas juste.
M. Picot avant luut n'a jamais été professeur il l'Ecole des Beaux-Arts
et n'est pas responsable, par conséquent, des fautes commises dans cet
établissement.
Je dirai en outre qu'à mon avis M Picot, si peu brillaut qu'il ait été
comme peintre, est un professeur infiniment préférable à MM. Delacroix,
Ingres et Horace Vernet, par cela même que sa personnalité de peintre
est plus ( ffacée que la leur.
Le maître d'école qui apprend à lire aux enfants ferait un détesta-
ble professeur de rhétorique; mais en revanche mettez le meilleur
professeur de rhétorique la fleur de 1 École normale, au milieu d'une
classe de trente bambins ne sachant pas lire, et vous verrez au bout
d'un an s'il y en a cinq qui sachent leurs lettres.
M. Picot a été un maître d'école simple, patient et tolérant, et si au
fond du cœur il a des sympathies artistiques il a su ne point les im-
poser aux autres.
Votre jambe est trop courte et votre bras trop long sont des paroles sa-
lutaires à entendre, et M. Picot les a dites souvent.
Fuites comme moi est uii conseil dangereux qui n'est jamais sorti de sa
bouche.
Voilà pourquoi je regrette que M. Freeman ait fourré dans le même sac
M. Picot et M. Signol et n'ait point fait une distinction entre la médiocrité
vaniteuse, bavarde et intolérante, et Celte qui sans tapage, trouve moyen
d'être utile aux autres.
Pendant qaurante ans et plus M. Picot a donné, sans parti pris, sans
arrière-pensée, avec une impartialité entière, le seul enseignement rai-
sonnable et possible, celui qui laisse il chacun son caractère, son indivi-
dualité et ne repose que sur la pratique élémentaire de l'art.
Peintres de genre, peintres d'histoire, paysagistes, dessinateurs et co-
loristes sont sortis par centaines de cet atelier ; tous ayant appris quel.
que chose, aucun n'ayant perdu son sentiment propre.
M. Picot n'a inoculé le génie à personne, la chose est connue, mais le
génie ne s'inocule pas, et les autres maîtres plus brillants, plus énergi-
ques et ayant une individualité puissante, —iM. Couture par exemple —
n'ont jamais réussi qu'à transmettre à leurs élèves leur manière, leur
procédé, leur habitude, leur chic, si vous voulez mais rien ,.de plus. Et
croyez-vous franchement qu'on obtiendra justement des peintres à la
mode des nouveaux ateliers cet enseignement banal, terrca terre, po t au
l'eu, mais régulier, tolérant et discret qui est excellent pour tout le monde
et dont M. Picot est l'estimable représentant?
M. Gérôme est un peintre, un artiste, veux-je dire, plein de talent et
d'esprit. Il a des qualités immenses, séduisantes au possible, et tellement
individuelles et vú/tlUtS, qu'on oublie volontiers ses défauts qui ne man-
quent pas de franchise non plus.
C est parfait. Mais certains prétendent qu'il fera un détestable profes-
seur ; qui ne pouvant inoculer il ses élèves sa propre nature, son goût
exquis, et cet art d'adorable escamotage qu'il possède il un si haut point,
M. Gerôme ne transmettra à ses disciples que ses défauts, — je veux
dire ses imperfections.
On prétend qu'il va éclore sons l'aile du nouveau maître des centaines
de petits pif/noeheurs spirituels (passez-moi le mot), supprimant volontaire-
meut la couleur et l'effet, et les remplaçant par un dessin petit et con-
ventionnel.
Les mêmes mauvaises langues prétendent encore qu'en créant un en-
seignement sérieux et gratis à l'École des Beaux-Arts, et en le confiant
à des peintres à mccès, au lieu de diminuer le nombre des malheureux
qui se précipitent dans la carrière des arts comme d'un sixième étage
dans la rue, on ne fera que l'augmenter.
Je suis forcé d'avouer que, cela me paraît parfaitement juste, et qu'en
présence de l'atelier Cérûme, je songe malgré moi il ses bougies allumées
autour desquelles, dans les soirées d'été, des milliers de papillons
viennent se griller sous prétexte de lumière.
On ira chercher dans l'atelier Gérôme l'art de faire un tableau ayant le
succès du Duel de Pierrot, et se vendant aussi cher.
On a dit que les membres de l'Institut avaient des partis pris. — Très-
vrai. — Qu'ils avaient un mot d'ordre, une discipline.—Parfaitement juste,
comme tons les gens enrégimentés dans un corps. — Qu'ils faisaient
preuve de l'intolérance la plus marquée. — Bravo. Mais croyez-vous que
M. Gérôme ou M. Pils, qui doivent leur succès à l'énergie avec laquelle
ils ont marché droit dans un sentier à eux, n'en auront pas, de parti
pris ?
Croyez-vous qu'ils ne seront pas tout aussi absolus que leurs prédé-
cesseurs ?
Croyez-vous que M. Robert Fieury, qui a un talent si particulier, des
qualités si spéciales, deviendra tout à coup un homme sans préférences,
acceptant tous les genres et les encourageant tous également.
Il n'y a pas d'hommes plus absolus que ceux qui doivent leur succès
à l'originalité de leur talent. Cela se comprend du reste.
Le problème ne paraît donc pas résolu.
Malheureusement, la seule solution qui soit possible et logique est telle-
ment radicale qu'elle n'apparaît encore que dans les brouillards de
l'avenir; mais elle apparaît
Il y a déjà longtemps que, dans la Vie parisienne, nous l'annonçions
cette solution inévitable, et nous sommes heureux que l'opinion de
M. Freeman soit venue donner quelque autorité à la nôtre.
Oui, l'art français sera libre ou cosaque, et tout me porte à croire qu'il
sera libre.
Le jour où le gouvernement n'encouragera pas plus les peintres et les
sculpteurs qu'il n'encourage les ferblantiers, ser.t un beau jour.
Cet encombrement excessif et déplorable dans la république des arts
a pour cause les promesses, récompenses et pensions du gouvernement.
C'est lui qui a fait de la peinture et de la sculpture un état dans lequel
on peut, avec de la souplesse et de la tenue, se faire une position sor-
table; et il est sévèrement puni de son erreur, ce gouvernement pro-
tecteur, par le nombre d'estomacs affamés qu'il est obligé de satisfaire
chaque année.
On prétend que la protection du gouvernement est nécessaire pour
encourager la grande peinture, et je vous le demande, à l'heure qu'il est
où la protection de l'État se manifeste avec une si grande sollicitude où
donc est le grand art ?
Est-ce à la fontaine Saint-Michel qu'il faut le chercher? Dans le plafond
de la salle des Étals? dans le nouveau palais des Beaux-Arts? ou dans
telle autre de nos œuvres contemporaines ?
Avons-nous un grand art particulier à notre époque, en avons-nous
même le sentiment et le besoin ? — Assurément non.
Ce ne sont plus, à l'heure qu il est, les artistes qui font le goût de leur
époque, mais bien l'époque qui fait le goût du ses artistes.
Nous avons ceux que nous devons avoir, et nous n'en aurons pas
d'autres.
C'est le terrain qui fait la plante et le milieu qui fait l'hpmme. Eût-il
été possible que M. Yvon peignît des batailles sous Louis XtV? Peut on
imaginer Lebrun naissant de nos jours?
Donc, le gouvernement, soyez en sûr, se lassera un beau matin d'en-
seigner un art officiel dont personne ne se soucie, et pour lequel lui-
même me paraît avoir peu de sympathie.
Il laissera le champ libre, sur que le meilleur moyen de faire naître un
sentiment artistique dans le public est de n'en point imposer.
Mais le sacerdoce de l'enseignement, à qui sera-t-il confié ? — A per-
sonne, monsieur.
Où nos jeunes artistes recevront-ils les sages principes de l'art ? où
apprendront-ils les lois du beau et du grand?
Où ils voudront.
C'est vouloir décourager le
Précisément. Tous nos efforts tendraient à en décourager 10 sur 20.
Est-ce a dire que le gouvernement ne devra pas récompenser le divin
enragé qui aura fait une belle œuvre ? — Non, certes; et ce sera le mo-
ment, alors que l'artiste aura bien mérité de la patrie, de lui prodiguer à
pleines mains honneurs et richesses.
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