Presse et revues
373 pages
Titre : La Vie parisienne : moeurs élégantes, choses du jour, fantaisies, voyages, théâtres, musique, modes / par Marcellin
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864
Contributeur : Marcelin, Émile (1825-1887). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328892561
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 1864 1864
Description : 1864 (A2,N1)- (A2,N25). 1864 (A2,N1)- (A2,N25).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1256583w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, FOL-LC13-81
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/06/2016
LA VIE PARISIENNE 227
UN CONCOURS I)E PÊCHEURS A LA LIGNE
Encore une supériorité que les Anglais ont sur nous) C'est en parcourant le Field
que j'ai fait ci tte découverte. La Gimule-Bretagne a des concours de pécheurs à la
liane... et n'allez pas croire que ce soit une plaisanterie ! En dehors du Puni A tout
est sérieux de l'autre côté de la Manche. Ceci pose, je traduis la prose de H. Buckland,
Il) fils du célébré naturaliste. C...
Pendant une promenade dans les rues de Knaresborough, je vis
collcf contre les vitres d'une boutique une affiche annonçant aux
passants que l'Association des pêcheurs à la ligne de Thirsh Aîarbrag
Vale tiendrait son concours annuel de pêche à la l.gne dans la rivière
Swale, le mardi 22 septembre. Selon le règlement, les pêcheurs ne
devaient avoir qu'une li;!ne amorcée d'un seul hameçon, et ne pou-
vaient sous aucun prétexte se l'aire aider soit pour amorcer leur ligne,
soit pour au ener à lerre leurs captures. Les places devaie..t être
tirées au sort, et personne ne pouvait monter sa ligne avant qu'un
coup de pistolet, n'e n ait donné le signal.
Désireux de prendre part à cette réjouissance, j'entrai dans la bou-
tique, où moyennant deux shellings on me remit une entrée, et le
lendemain matin je me rendis au themin de fer où je Trouvai réunis
une trentaine de joyeux compagnons de pêche, et quelques instants
après le train nous emportait vers Skipton-sur-Wale où devait avoir
lieu le concours.
A peine étions-nous descendus de wagon que la pluie se mit à
tomber e' de la bonne manière. Rien déplus comique à voir que les
différents costumes aquatiques dont se revêtirent instantanément
mes compagnons d'ir.fortune.
J'avais emporté tous les ingrédients nécessaires, canne à pêche,
plomb; à ligne, hameçons, etc., etc. Cependant tout cela n'était rien
à côté de l'attirait de mon voisin M. Houseman qui, lui et son bagage,
pesaient plus de 200 kilos, comme nous le vérifiâmes le soir sur les
balances du chemin de 1er. Pour être juste, il faut cependant retran-
cher de ce chiffre le poids du poisson qu'il avait pris et qui pesait au
moins t'ois ences.
Au pont de Shkipton, nous nous trouvâmes face à face avec une
armée de pêcheurs venus de Ycrh leeds, Thirsh, Hampswacte, Boro-
bridge, Hainsborough, Thornton le moore, Sheffield, London, etc.
Le rendez-vous général nous fut indiqué par une vieille femme :
« Tenez, dit-elle, c'est là où vous voyez cette foule devant l'auberge. »
lit certes c'était une foule; la petite auberge ressemblait à une ruche
eniourée d'abeilles monstrueuses, qui toutes auraient eu des para-
pluies pour ailes. A l'intérieur de l'auberge on tirait les places au
sort : les numéros étaient placés dans un pot ;i bière. Ayant fini
par prendre le mien, je me dirigeai vers la rivière; tout le long de
la rive on avait placé, de vingt en vingt mètres, des poteaux blancs
numérotés. Bientôt chacun se rendit à la place qui lui été échue, et
lorsqu'à m:ze heures le coup de pistolet se fit entendre, vous auriez
pu voir une longue ligne de cent trente-cinq pêcheurs s'étendant
sur uni longueur de près de trr.is kilomètres, formant de petites
masses noires également espacées, au-dessus desquelles s'é!evait une
petite colonne de fumée bleuâtre produite par la pipe ou le cigare
du concurrent.
Enfin, boumm 1 Le signal est donné et aussitôt comme autant d'es-
cargots déroulant leurs cornes (les parapluies sous lesquels nous élions
accroupis figurant à merveille les coquilles) chacun étendit sa ligne
sur l'eau. Il y avait quelques places excellentes, mais d'autres assez
mauvaises Un de mes amis se trouva placé au milieu d'un buisson de
saules par-dessus les branches desquels il lui était impossible de
voir ni de pêcher. M. Houseman tomba sur un fond qui n'avait pas un
pied de profondeur et qui était rempli d'herbes inextricables. Un
grand silence se fit dès que l'on commença à pêcher: à ce moment,
parut sur l'autre rive un garde chasse et son chi' n. Je ne *:ais si en
apercevant cette longue ii'e de pêcheurs semblables à des hérons le
fusil ne tomba pas des mains du premier tant son élonneoient fut
gran i, mais je suis certain que le chien se sauva en hurlant, la queue
entre les jambes.
UN CONCOURS I)E PÊCHEURS A LA LIGNE
Encore une supériorité que les Anglais ont sur nous) C'est en parcourant le Field
que j'ai fait ci tte découverte. La Gimule-Bretagne a des concours de pécheurs à la
liane... et n'allez pas croire que ce soit une plaisanterie ! En dehors du Puni A tout
est sérieux de l'autre côté de la Manche. Ceci pose, je traduis la prose de H. Buckland,
Il) fils du célébré naturaliste. C...
Pendant une promenade dans les rues de Knaresborough, je vis
collcf contre les vitres d'une boutique une affiche annonçant aux
passants que l'Association des pêcheurs à la ligne de Thirsh Aîarbrag
Vale tiendrait son concours annuel de pêche à la l.gne dans la rivière
Swale, le mardi 22 septembre. Selon le règlement, les pêcheurs ne
devaient avoir qu'une li;!ne amorcée d'un seul hameçon, et ne pou-
vaient sous aucun prétexte se l'aire aider soit pour amorcer leur ligne,
soit pour au ener à lerre leurs captures. Les places devaie..t être
tirées au sort, et personne ne pouvait monter sa ligne avant qu'un
coup de pistolet, n'e n ait donné le signal.
Désireux de prendre part à cette réjouissance, j'entrai dans la bou-
tique, où moyennant deux shellings on me remit une entrée, et le
lendemain matin je me rendis au themin de fer où je Trouvai réunis
une trentaine de joyeux compagnons de pêche, et quelques instants
après le train nous emportait vers Skipton-sur-Wale où devait avoir
lieu le concours.
A peine étions-nous descendus de wagon que la pluie se mit à
tomber e' de la bonne manière. Rien déplus comique à voir que les
différents costumes aquatiques dont se revêtirent instantanément
mes compagnons d'ir.fortune.
J'avais emporté tous les ingrédients nécessaires, canne à pêche,
plomb; à ligne, hameçons, etc., etc. Cependant tout cela n'était rien
à côté de l'attirait de mon voisin M. Houseman qui, lui et son bagage,
pesaient plus de 200 kilos, comme nous le vérifiâmes le soir sur les
balances du chemin de 1er. Pour être juste, il faut cependant retran-
cher de ce chiffre le poids du poisson qu'il avait pris et qui pesait au
moins t'ois ences.
Au pont de Shkipton, nous nous trouvâmes face à face avec une
armée de pêcheurs venus de Ycrh leeds, Thirsh, Hampswacte, Boro-
bridge, Hainsborough, Thornton le moore, Sheffield, London, etc.
Le rendez-vous général nous fut indiqué par une vieille femme :
« Tenez, dit-elle, c'est là où vous voyez cette foule devant l'auberge. »
lit certes c'était une foule; la petite auberge ressemblait à une ruche
eniourée d'abeilles monstrueuses, qui toutes auraient eu des para-
pluies pour ailes. A l'intérieur de l'auberge on tirait les places au
sort : les numéros étaient placés dans un pot ;i bière. Ayant fini
par prendre le mien, je me dirigeai vers la rivière; tout le long de
la rive on avait placé, de vingt en vingt mètres, des poteaux blancs
numérotés. Bientôt chacun se rendit à la place qui lui été échue, et
lorsqu'à m:ze heures le coup de pistolet se fit entendre, vous auriez
pu voir une longue ligne de cent trente-cinq pêcheurs s'étendant
sur uni longueur de près de trr.is kilomètres, formant de petites
masses noires également espacées, au-dessus desquelles s'é!evait une
petite colonne de fumée bleuâtre produite par la pipe ou le cigare
du concurrent.
Enfin, boumm 1 Le signal est donné et aussitôt comme autant d'es-
cargots déroulant leurs cornes (les parapluies sous lesquels nous élions
accroupis figurant à merveille les coquilles) chacun étendit sa ligne
sur l'eau. Il y avait quelques places excellentes, mais d'autres assez
mauvaises Un de mes amis se trouva placé au milieu d'un buisson de
saules par-dessus les branches desquels il lui était impossible de
voir ni de pêcher. M. Houseman tomba sur un fond qui n'avait pas un
pied de profondeur et qui était rempli d'herbes inextricables. Un
grand silence se fit dès que l'on commença à pêcher: à ce moment,
parut sur l'autre rive un garde chasse et son chi' n. Je ne *:ais si en
apercevant cette longue ii'e de pêcheurs semblables à des hérons le
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